GOLDA MEIR Du même auteur

Moi, j’ai dix ans. Des enfants parlent à Claude-­Catherine Kiejman, Buchet-­Chastel, 1977. Profession biographe. Conversations avec Jean Lacouture, Hachette, 2003. Clara Malraux l’Aventureuse, Arléa, 2008. Eleanor Roosevelt, First Lady et rebelle, Tallandier, 2012 ; « Texto », 2014.

En collaboration (avec Jean-­Francis Held), Mexico, le pain et les jeux, Seuil, 1969. (avec Lila Lounguine), Les Saisons de Moscou, Plon, 1990. Prix docu- ment des lectrices de Elle. (avec Catherine Lamour), Cinquante dîners sans se lever de table, Belfond, 1993. CLAUDE-­CATHERINE KIEJMAN

GOLDA MEIR

Une vie pour Israël

Tallandier © Éditions Tallandier, 2015 2, rue Rotrou – 75006 Paris www.tallandier.com Golda Mabovitch à Milwaukee au début des années 1910. La future Golda Meir peut-elle imaginer un instant qu’elle deviendra un jour Premier ministre d’un pays qui n’existe pas encore et qu’elle contribuera à faire naître ?

© 2004 University of Wisconsin-Milwaukee Libraries.

Golda et son mari, Morris Meyerson, qu’elle épouse quelques temps après la Déclaration Balfour en 1917. Elle a Âgée de 18 ans, Golda vient de recevoir rencontré le jeune homme, dont elle son diplôme d’institutrice à la Milwaukee vante « la belle âme », trois ans aupa- Teachers Seminary. À la surprise de tous, elle ravant à Denver lors d’une réunion renonce à enseigner pour militer de plus en militante. Morris ne partage aucune- plus activement au sein d’une organisation ment son souhait d’aller vivre dans un sioniste, le Po’ale Zion. Elle n’a dorénavant kibboutz, avant d’obtempérer par qu’un rêve : rejoindre la Palestine. amour.

© Bar Am Collection/Magnum Photos. © Bar Am Collection/Magnum Photos. Il a fallu tout l’acharnement de Golda « l’Américaine » pour être © 2004 University admise au kibboutz de Merhavia, situé au nord de la Palestine, of Wisconsin-Milwaukee Libraries. dans la vallée de l’Eretz. Elle y passe plus de deux ans avec son mari et y est très active. À l’inverse, Morris ne supporte pas la vie collective et tombe malade. Pour lui, Golda renonce à cette vie © 2004 University qui la comble. of Wisconsin-Milwaukee Libraries.

Golda Meyerson est une des personnalités les plus en vue du « Yishouv » (l’entité juive de la Palestine mandataire). C’est ainsi qu’elle est un des vingt-cinq signataires de la déclaration d’indépendance le vendredi 14 mai 1948. On la voit ici assise aux côtés de Moshe Sharett, diplomate avisé et premier ministre des Affaires étrangères de l’État d’Israël. © 2004 University of Wisconsin-Milwaukee Libraries.

Golda Meir s’est montré plutôt réticente à remplir cette première mission qui la mène à Moscou pour ouvrir la première ambassade d’Israël en Union soviétique, un pays qui s’est montré favorable à la création du nouvel État. Elle présente ici ses lettres de créance au vice-Premier ministre Vlassov au mois d’octobre 1948.

À partir de la déclaration d’indépendance, Golda Meir (au centre du deuxième rang), fidèle parmi les fidèles, est présente dans tous les gouvernements de Ben Gourion (2e en partant de la gauche au premier rang). La légende veut que Ben Gourion ait dit d’elle – ce qu’elle dément : « Golda est le seul homme de mon gouvernement. »

© akg-images. © Keystone-France/Contributeur.

Pour avoir longtemps vécu en Amérique et milité pour la cause sioniste avant de rejoindre la Palestine, Golda Meir est la personne la plus qualifi ée pour y plaider la cause du nouvel État et y récolter des fonds nécessaires à sa survie. Une tâche qu’elle remplit avec un succès répété, en s’adressant aux diverses organisations juives des États-Unis, comme ici, lors du congrès sioniste, qui se déroule à Chicago en juin 1950.

© 2004 University of Wisconsin-Milwaukee Libraries.

Ministre des Affaires étrangères depuis 1956, Golda Meir se rend régulièrement aux Nations unies pour y défendre les intérêts de son pays et tenter de contrer l’infl uence grandissante des pays arabes soutenus par l’Union soviétique et les pays du bloc communiste. Elle est présente lors de l’Assemblée générale de 1958, aux côtés d’Abba Eban (2e sur sa gauche) qui représente pendant dix ans Israël à Washington et à l’ONU. © Bettmann/Corbis.

Golda Meir au sortir d’un dîner à la Maison-Blanche le 1er mars 1973. Le Président américain et le Premier ministre d’Israël ont affirmé leur volonté commune de paix au Proche-Orient, mais déjà de nouvelles menaces de guerre se profilent. Pour Golda Meir, les États-Unis sont le seul soutien d’Israël et elle espère pouvoir compter en cas de conflit sur Richard Nixon qui, de son côté, la respecte et l’admire.

© 2004 University of Wisconsin-Milwaukee Libraries.

Les relations entre Henry Kissinger, le secrétaire d’État américain, et Golda Meir n’ont pas toujours été faciles. Le Premier ministre israélien se montre particulièrement coriace dans les discussions où Kissinger veut la convaincre de faire des concessions à ses adversaires arabes à la suite de la guerre de Kippour : « Mes relations avec Henry Kissinger, écrit-elle, ont eu leurs hauts et leurs bas, et parfois cela est devenu particulièrement compliqué… » Un geste surprenant : Golda Meir cache son émotion lorsqu’elle apprend qu’elle est nommée Premier ministre. À 71 ans, pressent-elle la lour- deur de la charge qui pèse désormais sur elle ?

© 2004 University of Wisconsin-Milwaukee Libraries.

Premier ministre depuis un an, Golda Meir est en visite sur le front du Sinaï en 1970, alors que l’Égypte a déclen- ché dès l’année précédente « la guer- re d’usure ». Avec la simplicité qui lui est coutumière, elle passe en revue les soldats qui défendent la position de Sharm el-Sheikh, dont les nom- breuses femmes qui servent dans les rangs de Tsahal.

© Micha Bar Am/Magnum Photos. Côte à côte en 1972, Golda Meir et Moshe Dayan. Ministre de la Défense dans le gou- vernement précédent, Golda a décidé de le conserver à ce poste lorsqu’elle devient Premier ministre, compte tenu de son extra- ordinaire popularité depuis la guerre des Six Jours. Si elle admire son courage et son efficacité, elle se méfie quelque peu de ce sabra, individualiste acharné, qui ne cache pas ses ambitions politiques.

© David Rubinger/Corbis.

Golda Meir et David Elazar dit « Dado » en 1973. Chef d’État-Major, « Dado », au con- traire de Dayan, recommande une mobi- lisation renforcée à la veille du déclenche- ment de la guerre de Kippour, avant de conduire lui-même l’offensive sur le front syrien. Au grand dam de Golda, il est toutefois contraint de donner sa démission par une commission d’enquête à l’issue de la guerre.

© 2004 University of Wisconsin-Milwaukee Libraries.

Octobre 1973, Golda Meir aux côtés d’Ariel Sharon qui mène la bataille sur le front égyptien. Considéré comme un des plus grands stratèges du pays, le « Lion d’Israël » franchit sans ordre le canal de Suez pendant la guerre de Kippour et réussit à encercler la troisième armée égyptienne, une initiative qui hâte la victoire militaire de l’État hébreu.

© G.P.O./Sipa. © Yaacov Saar/epa/Corbis.

Golda Meir a quitté officiellement la scène politique depuis trois ans mais elle n’en reste pas moins présente dans la vie de son parti. On la voit ici lors de la convention du Parti travailliste en 1977 à la gauche de Willy Brandt et d’autres responsables socialistes israéliens et étrangers dont, en partant de la gauche, , Bruno Kreisky, .

Lorsqu’elle apprend la nouvelle de la venue d’Anouar al-Sadate en Israël (au centre, à côté de Shimon Peres), alors qu’elle se trouve aux États-Unis à l’automne 1977, Golda Meir se refuse d’abord à y croire. Comment son adversaire du Likoud, Menahem Begin, a-t-il pu prendre ce risque ? Mais sa rencontre à la le 21 novembre 1977 avec « l’ennemi égyptien » sera une réussite, et peut-être pour celle qui n’a plus qu’un an à vivre, le regret de n’avoir pas pris elle-même une telle initiative.

© David Rubinger/Corbis. À Nina-­Louise. À Pierrette.

SOMMAIRE

Prologue...... 13

Chapitre 1. – Une enfance...... 17 Chapitre 2. – Arrivée en Amérique...... 29 Chapitre 3. – En route vers la Terre promise...... 47 Chapitre 4. – La Palestine… enfin !...... 57 Chapitre 5. – L’ascension politique...... 75 Chapitre 6. – Golda sur tous les fronts...... 89 Chapitre 7. – Golda Meir fait face aux Britanniques...... 109 Chapitre 8. – À la tête de l’Agence juive...... 125 Chapitre 9. – Le partage de la Palestine : une victoire pour la diplomatie sioniste...... 139 Chapitre 10. – « La femme qui a permis à l’État juif de voir le jour »...... 151 Chapitre 11. – Israël : une patrie pour tous les Juifs du monde...... 169 Chapitre 12. – Ambassadrice à Moscou...... 177 Chapitre 13. – Ministre du Travail...... 191 Chapitre 14. – Ministre des Affaires étrangères...... 209 Chapitre 15. – Golda plaide pour la paix aux Nations unies...... 217 Chapitre 16. – Golda/Ben Gourion : vers la rupture...... 231 Chapitre 17. – Secrétaire générale du Mapaï...... 245 Chapitre 18. – Premier ministre...... 259 9 GOLDA MEIR

Chapitre 19. – Entre guerre et terrorisme...... 275 Chapitre 20. – La guerre de Kippour : pour Golda, une tragédie...... 293 Conclusion. – La rencontre avec Sadate ou adieu Golda.... 315

Chronologie...... 323 Bibliographie...... 325 Remerciements...... 329 Index des noms de personnes...... 331 « Je ne veux pas d’un peuple juif, généreux, libéral, anticolonialiste, anti-­impérialiste… et mort. » Newsweek, 14 avril 1969.

BIBLIOGRAPHIE

Neher-B­ ernheim Renée, Histoire juive de la Révolution à l’État d’Israël, Paris, Seuil, 2002. Oz Amos, Une histoire d’amour et de ténèbres, Paris, Gallimard, 2002. Rafael Gideon, Destination Peace. Three Decades of Israeli Foreign Policy. A Personal Memoir, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1981. Shattner Marius, Schillo Frédérique, La Guerre de Kippour n’aura pas lieu. Comment Israël s’est fait surprendre, Paris, André Versaille éditeur, 2013. Slater Robert, Golda. The Uncrowned Queen of Israël, New York, Jonathan David Publisher, 1981. Sternhell Zeev, Aux origines d’Israël. Entre nationalisme et socialisme, Paris, Gallimard, « Folio histoire », 2005. Syrkin Marie, Golda Meir. La femme qui a permis la naissance d’Israël, Paris, Gallimard, 1963. Urquhart Brian, Ralph Bunch. An American Odyssey, New York/ Londres, Norton and Company, 1993. Vidal-N­ aquet Pierre, Mémoires. Le trouble et la lumière, 1955‑1998, t. II, Paris, Seuil/La Découverte, 1998 ; rééd. « Point », 2007.

Journaux

Le Monde, 1963‑1978. Post, 7 mars 1969-10 décembre 1968. Israeli Studies, vol. 8, n° 1, été 2003 (Avi Shlaim : entretien avec Abba Eban). New York Times, 15 juin 1969 ; 9 décembre 1978. Elle : interview de Claude Lanzmann avec Golda Meir, 1970. France-­Culture : Les Grands Contemporains : Golda Meir. Émis- sions de Patrice Galbeau, décembre 1977. Rediffusion janvier 1914. 327 GOLDA MEIR

Time Magazine, 18 mars 1969. Newsweek, 18 mars 1969. Haaretz Gideon Levy, “The legacy of Golda Meir is more alive than ever”, 23 septembre 2012. Les Temps modernes, nos 651‑652 et 653, La Sexagénaire jeunesse d’Israël, 2008 et 2009.

Film

Une femme nommée Golda, film d’Alan Gibson, avec Ingrid Berg- man, 1981.