UNIVERSITE D’

ECOLE NORMALE SUPERIEURE DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE (D.F.I.S)

CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE (C.E.R)

SCIENCES NATURELLES

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE PEDAGOGIQUE D’ECOLE NORMALE

(C.A.P.E.N)

CARACTERISATIONS, IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DE L’EXPLOITATION D’OR

DANS LE FOKONTANY - COMMUNE RURALE MAHATSINJO- DISTRICT -

REGION

Présenté par: RATSIMBA Tanjona Nirafa

PROMOTION TONIA

Année universitaire : 2015-2016 Date de soutenance : 23 Août 2016

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE (D.F.I.S)

CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE (C.E.R)

SCIENCES NATURELLES

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE PEDAGOGIQUE D’ECOLE NORMALE

(C.A.P.E.N)

CARACTERISATIONS, IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DE L’EXPLOITATION D’OR

DANS LE FOKONTANY MIANTSOARIVO- COMMUNE RURALE MAHATSINJO- DISTRICT MAEVATANANA-

REGION BETSIBOKA

Présenté par: RATSIMBA Tanjona Nirafa

PROMOTION TONIA Date de soutenance : 23 Août 2016 Année universitaire : 2015-2016

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« Fa ny fahasoavan’Andriamanitra no nahatoy izao ahy ; ary tsy foana ny fahasoavany ato amiko. »

I Koritianana 15:10a

iv

MEMBRES DU JURY DE Monsieur RATSIMBA Tanjona Nirafa

Président : Pr RAKOTONDRADONA Rémi

Spécialiste en Microbiologie et Physiologie végétale

Professeur d’enseignement Supérieure

Enseignant chercheur de l’Ecole Normale Supérieure

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Juge : Dr RAZAFIMAHATRATRA Dieudonné

Spécialiste en Métallogénie et Pédologie

Maitre de conférences

Enseignant chercheur de l’Ecole Normale Supérieure

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Rapporteur : Dr MANDIMBIHARISON Aurélien Jacques

Spécialiste en géologie appliquée

Maitre de Conférences

Enseignant chercheur à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

Enseignant vacataire à l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

v REMERCIEMENTS

Premièrement, je tiens à remercier Dieu tout puissant de m’avoir donné la santé, la force, le courage et l’intelligence tout au long de mes études à l’Ecole Normale Supérieure et surtout d’avoir permis l’achèvement de ce présent mémoire.

J’adresse aussi mes vifs remerciements envers les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail pour leurs conseils moraux et physiques plus particulièrement :

 Professeur RAKOTONDRADONA Rémi, d’avoir accepté de présider cette soutenance de mémoire malgré ses lourdes responsabilités. Veuillez accepter monsieur le Président l’expression de mes vifs remerciements.  Docteur RAZAFIMAHATRATRA Dieudonné, qui a accepté de juger ce travail en tant que membre de jury. Un grand merci pour le temps que vous avez consacré pour lire, relire et corriger ce travail. Vos remarques seront favorablement bien accueillies pour apporter de l’amélioration à ce travail.  Docteur MANDIMBIHARISON Aurélien Jacques qui a très largement contribué à ce mémoire comme étant le Directeur du mémoire, vous avez accepté de m’encadrer pendant la rédaction de ce mémoire. Je tiens à vous remercier pour vos conseils, vos commentaires qui m’ont fait avancer.  Monsieur RAKOTOARIMANANA Pamphile, Directeur de Laboratoire National des Industries Extractives d’ Ampandrinomby Antananarivo de m’avoir permis de suivre un stage au sein du laboratoire que vous dirigez et à tous les personnels du laboratoire pour votre aimable réception et votre aide tout au long de mon stage.

Sans oublier mes chers parents, ma famille de m’avoir encouragé et de m’avoir soutenu financièrement durant mes études à l’ENS et surtout dans la préparation de ce présent mémoire, que la grâce de Dieu soit avec vous.

Enfin, je tiens à remercier tous mes proches, en particulier, la promotion TONIA et les amis du bloc 14 pour votre encouragement et surtout votre prière.

Merci à toutes et à tous !

vi LISTE DES FIGURES

Figure 1. Localisation de Commune Rurale Mahatsinjo ...... 4 Figure 2. Courbe Ombrothermique ...... 5 Figure 3. Les reliefs de la Commune Rurale Mahatsinjo ...... 6 Figure 4. Heteropogon contortus (Danga) Figure 5. Aloe vera (Vahoana) ...... 7 Figure 6. Hydrographie de la Commune Rurale Mahatsinjo ...... 8 Figure 7. Carte géologique de ...... 13 Figure 8. Extrait d'une carte géologique de Kiangara 1/100.000 N.44, lever 1968, ed 1978 .. 14 Figure 9. Lingot d’Or ...... 17 Figure 10. Les régions aurifères et indices d'or de Madagascar ...... 23 Figure 11. Les principales minéralisations d’or dans le District de Maevatanana ...... 25 Figure 12. Organigramme de la méthode adoptée ...... 31 Figure 13. Etude macroscopique ...... 34 Figure 14. Sciage de roche ...... 35 Figure 15. Polissage du sucre ...... 35 Figure 16. Collage et chauffage d'un sucre ...... 36 Figure 17. Coupage du sucre ...... 36 Figure 18. Observation de lame mince au microscope polarisant ...... 37 Figure 19. Carte de repérage des sites d'exploitation d'or dans le fokontany Miantsoarivo .... 38 Figure 20. Paysage d'Amparihimavo ...... 39 Figure 21. Profil lithostratigraphique de l'exploitation d'or d'Andohantany ...... 40 Figure 22. Paysage d'Ambavaranobe ...... 41 Figure 23. Paysage du Rinan'i Gena ...... 41 Figure 24. Affleurement des roches migmatitiques ...... 42 Figure 25. Nombre d'orpailleur par site ...... 44 Figure 26. Production moyenne par semaine en cg par site ...... 46 Figure 27. Période de travail ...... 48 Figure 28. La fréquence des maladies chez les orpailleurs ...... 51 Figure 29. Ardeur du travail ...... 52 Figure 30. Dégradation du sol ...... 53 Figure 31. Eau boueuse ...... 53 Figure 32. Modification du paysage ...... 54

vii Figure 33. Échantillon 1 ...... 55 Figure 34. Echantillon 2 ...... 55 Figure 35. Roche 3 à l’échelle de l'affleurement ...... 56 Figure 36. Roche 3 à l'échelle de l'échantillon ...... 56 Figure 37. Microphotographie d’un Syéno-quartzique : A en lumière naturelle, B en lumière polarisante ...... 57 Figure 38: Carte géologique de la commune rurale Mahatsinjo ...... 58 Figure 39. Un sluice ...... 60

viii LISTE DES TABLEAUX

Tableau I. Données pluviométriques et thermiques de la Commune Mahatsinjo ...... 5 Tableau II. Pourcentage en or et valeur en carat ...... 17 Tableau III. Les régions aurifères de Madagascar ...... 22 Tableau IV. Production d'or dans le monde en 2012 (en tonnes) ...... 27 Tableau V. Record d'investissements au premier trimestre ...... 28 Tableau VI. Production mondiale et demande en or dans le monde depuis 2001-2011 ...... 28 Tableau VII. Nombre d'orpailleur ...... 44 Tableau VIII. Tableau récapitulatif des caractéristiques des 3 sites ...... 45 Tableau IX. Production moyenne par semaine en cg par site ...... 46 Tableau X. Période de travail d'orpaillage ...... 48 Tableau XI. Nombre de la population par âge et par genre du fokontany Miantsoarivo ...... 50 Tableau XII. Les maladies rencontrées chez les orpailleurs ...... 50

Tableau XIII. Ardeur du travail ...... 51

ix LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I: FICHES D’ENQUETE ANNEXE II: Code minier (DECRET n° 2015- _1035 fixant le Régime de l’or) ANNEXE III: Principe de la méthode «ALAKOPAKA» ANNEXE IV: Principe de la méthode «ALONDRANO»

x LISTE DES ABREVIATIONS ANOR: Agence National de la filière Or Ar : Ariary BRGM: Bureau de Recherches Géologiques et Minières Bt: Biotite CEG: Collège d’Enseignement Général cm : Centigramme CMM: Chambre des Mines Madagascar CR: Commune Rurale CSB I: Centre de Santé de Base niveau I CSB II: Centre de Santé de Base niveau II EPP: Ecole Primaire Publique FTM: Foibe Tao-tsaritanin’i Madagasikara g : gramme Hb: Hornblende Km : Kilomètre Ma: Million d’années mm : Millimètre Mop: Minéraux opaques PCD: Plan Communal de Développement Per: Perthite PGRM : Projet de Gouvernance des Ressources minérales de Madagascar PK: Point Kilométrique Pl: Plagioclase Px: Pyroxène Q: Quartz RN4 : Route Nationale 4 SIG: Système d’Information Géographique SIGM: Système d’Information Géologique et Minier SVT: Sciences de la Vie et de la Terre

xi GLOSSAIRE

Alluvion: Sédiment des cours d’eau et des lacs composés des galets, de gravions et de sable en dépôt souvent lenticulaire selon les régions traversées et la force du cours d’eau

Anatexie: Processus par lequel des roches du métamorphisme général soumises à des températures de plus en plus fortes, subissent une fusion partielle (ou différentielle) donnant des migmatites, puis une fusion totale ou presque donnant un magma (si celui-ci est de nature granitique sa cristallisation conduira à un granite d’anatexie).

Bed-rock: Substratum résistant de sédiment meuble ou peu consolidé Craton: C’est une partie ancienne et stable de la lithosphère continentale possédant une identité géologique datée au moins 550 Ma. Eluvion: Niveau de sol qui subit un lessivage Equante: Se dit des structures et textures des roches grenues dont les cristaux des roches ne présentent aucune orientation préférentielle : on dit aussi structure ou texture isotrope. Exploitation: Toute opération qui consiste à extraire ou à séparer des gîtes naturels ou des eaux des substances minérales pour en disposer à des fin utilitaires ou esthétiques et comprenant à la fois les travaux préparatoires, l’extraction. Filon: Lame de roche épaisse de quelques centimètres à quelques mètres recoupant les structures de l’encaissant. Un filon correspond le plus souvent au remplissage d’une fracture (diaclase, faille) et est constitué soit de roche magmatique soit des roches dont le matériel souvent enrichi en substance utile. Granitisation: Ensemble des phénomènes conduisant à la formation des granitoïdes Granitoïde: Terme désignant l’ensemble des roches magmatiques plutoniques saturées et des feldspaths alcalin. Granoblastique: S’applique à la structure des roches métamorphiques montrant des cristaux de tailles sensiblement égales en grains indenté et fortement engrenés, sans orientation préférentielle apparente (V équante). Si une

xii certaine orientation est visible, on parle de structure granoblastique orientée. Interstratifié: Qui s’est déposé entre des couches sédimentaires. Par exemple un conglomérat interstratifié d’une série marno-calcaire. Minerais: Le terme minerai désigne une roche, un minéral ou une association de minéraux contenant un ou plusieurs éléments chimiques utiles en teneurs suffisamment importantes pour permettre leur exploitation. Orpaillage: Définit comme étant une exploitation des gîtes alluvionnaires et éluvionnaires d’or par des procédés artisanaux à l’exclusion des travaux sous-terraines. Remblayage: Masse de terre rapportée pour élever un terrain ou combler un creux. Stockwerk: Minéralisation composée d’un réseau très dense de petits filons (mot anglais stockwork) Structure: Terme désignant les caractères morphologiques d’ensemble d’une roche à l’échelle de l’échantillon Substratum: Terme très général désignant ce sur quoi repose une formation géologique prise comme référence. Tactite: Du latin tactus, toucher Texture: Arrangement des minéraux constituant la roche et leur relation à l’échelle microscopique

xiii SOMMAIRE MEMBRES DU JURY ...... v REMERCIEMENTS ...... vi LISTE DES FIGURES ...... vii LISTE DES TABLEAUX ...... ix LISTE DES ANNEXES ...... x LISTE DES ABREVIATIONS ...... xi GLOSSAIRE ...... xii SOMMAIRE ...... xiv INTRODUCTION…………………………………………………………………………….3 PREMIERE PARTIE: CADRE GENERAL………………………………………………..3 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MILIEU D’ETUDE...... 3 I-1- Monographie de la zone d’étude ...... 3 I.1.1. Cadre administratif ...... 3 I.1.2. Milieux physiques ...... 3 I.1.3. Milieux économiques ...... 9 I.1.4. Aspects sociaux et infrastructures existantes ...... 10 I.2. Cadre Géologique ...... 11 I.2.1. Rappel sur la géologie de Madagascar ...... 11 I.2.2. Géologie régionale de la zone d’étude ...... 15 CHAPITRE II : GENERALITES SUR L’OR ...... 16 II.1. Propriétés physico-chimiques de l’or ...... 16 II.1.1. Historique ...... 16 II.1.2. Propriété physique ...... 16 II.1.3. Propriété mécanique de l’or ...... 18 II.1.4. Propriété chimique de l’or ...... 18 II.2. L’Or à Madagascar ...... 18 II.2.1. Historique de l’or à Madagascar ...... 18 II.2.2. Les différents types de gites aurifères connus à Madagascar ...... 20 II.2.3. Les principales régions aurifères à Madagascar ...... 22 II.3. L’Or dans le District de Maevatanana ...... 24 II.3.1. Historique ...... 24 II.3.2. Les principales minéralisations d’or dans le District de Maevatanana...... 24

xiv II.4. L’or dans le monde ...... 26 II.4.1. Production d’or dans le monde ...... 26 II.4.2. La demande mondiale en or au 1er semestre 2016 approche des niveaux records 27 DEUXIEME PARTIE: MATERIELS ET METHODES…………………………………29 CHAPITRE III- MATERIELS D’ETUDE ...... 29 III.1. Les matériels utilisés lors de la descente sur terrain ...... 29 III.2. Les matériels utilisés au laboratoire...... 29 III.3. Les matériels utilisés après la descente sur terrain ...... 30 CHAPITRE IV : METHODOLOGIE D’APPROCHE ...... 31 IV.1 Organigramme ...... 31 IV.2. Travaux préliminaires ...... 31 IV.2.1. La recherche bibliographique ...... 31 IV.2.2. Elaboration des fiches d’enquête ...... 32 IV.3. Travaux sur terrain ...... 32 IV.3.1. Choix de la zone d’étude ...... 32 IV.3.2. Méthode d’enquête ...... 33 IV.3.3. Collecte des échantillons ...... 33 IV.3.4. Prise des photos ...... 33 IV.4. Travaux après terrain ...... 34 IV.4.1. Travaux au laboratoire ...... 34 IV.4.2. Elaboration de la carte de la zone d’étude ...... 37 TROISIEME PARTIE: RESULTATS ET INTERPRETATIONS……………………...38 CHAPITRE V: Caractérisations des sites d’exploitation d’or ...... 38 V.1. Descriptions de chaque site ...... 39 V.1.1. Site 1 (Amparihimavo) ...... 39 V.1.2. Site 2 (Rinan’i Gena) ...... 41 V.1.3. Site 3 (Antsohihy) ...... 41 V.2. Méthodes d’exploitation ...... 42 V.2.1. Dans le site 1 ...... 42 V.2.2. Dans le site 2 ...... 43 V.2.3. Dans le site 3 ...... 43 V.2.4. Nombre d’orpailleur par site ...... 44 CHAPITRE VI : Impacts sociaux-économiques et environnementaux ...... 46 VI.1. Impacts économiques ...... 46

xv VI.1.1. Production moyenne par semaine en centigramme par site ...... 46 VI.1.2. Vente et prix de l’or...... 47 VI.1.3. Revenu de l’orpailleur sur la production ...... 47 VI.1.4. Impacts sur la production du riz ...... 48 VI.1.5. Redevance des orpailleurs envers le fokontany et la commune ...... 49 VI.2. Impacts socio-environnementaux ...... 49 VI.2.1. Pourcentage d’orpailleur par rapport au nombre de la population dans le fokontany ...... 50 VI.2.2. Education ...... 50 VI.2.3. La santé des orpailleurs ...... 50 VI.2.4. L’ardeur du travail selon orpailleurs ...... 51 VI.2.5. Impacts sur la dégradation du sol ...... 52 VI.2.6. Contamination d’eau ...... 53 VI.2.7. La modification du paysage ...... 54 CHAPITRE VII: Résultats des études des roches ...... 55 VII.1. Etudes macroscopiques ...... 55 VII.2. Etudes microscopiques ...... 56 CHAPITRE VIII : Résultats de l’élaboration de carte géologique ...... 57 QUATRIEME PARTIE: SUGGESTIONS ET INTERPRATATIONS………………....60 CHAPITRE IX: Suggestions ...... 60 IX.1. Pour les orpailleurs ...... 60 IX.2. Suggestions à l’autorité locale ...... 61 IX.3. Suggestions sur la protection des sols ...... 61 IX.4. Suggestions pour la protection d’eau potable ...... 62 CHAPITRE X: Intérêts du travail ...... 62 X.1. Intérêts pour la commune ...... 62 X.2. Intérêts pour les élèves du lycée et les étudiants de l’université ...... 62 X.3. Intérêts pour les enseignants de SVT au lycée ...... 62 CONCLUSION ...... 68 BIBLIOGRAPHIE ...... 69 ANNEXES ...... a

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INTRODUCTION

1 La composition du sous-sol malgache est liée à son histoire géologique (tectonique, volcanisme, érosion). Madagascar dispose d’énormes richesses, incluant les pierres précieuses et les minerais industriels. Néanmoins, l’absence de bonne visibilité du cadre réglementaire et le manque de connaissances sur les ressources potentielles du pays ont ralenti le développement du secteur minier (CMM, 2014). L’exploitation minière constitue l’une des sources de revenu de la population malgache après l’agriculture et l’élevage. A Madagascar, l’exploitation de la filière or n’est pas susceptible de jouer un rôle économique notable (BESAIRIE, 1966). Cette exploitation est fortement dominée par des exploitants et des opérateurs informels qui ne se prêtent pas à s’attacher à la forme existante. La production aurifère à Madagascar provient des gisements alluvionnaires et éluvionnaires mais une production importante a été tirée par broyage et pilonnage des veines de quartz aurifère (BESAIRIE, 1966). Le travail de l’orpailleur est un peu difficile par les méthodes d’exploitation artisanales avec l’utilisation des matériels rudimentaires mais leur production pose des problèmes de rentabilité. Les principales régions productrices sont Mananjary dans la partie Sud-est, Dabolava dans la partie Sud-ouest et Maevatanana dans la partie Nord-ouest de Madagascar (BESAIRIE, 1966). Les activités minières de la région de Maevatanana consistent à l’exploitation des gisements alluvionnaire et éluvionnaire ou en roche (RASOAMAHENINA, 1970). A présent, l’activité d’orpaillage constitue la principale source d’activité de la plupart de la Région de Maevatanana et elle attire les gens venus des différentes Régions de Madagascar. Cette réputation de Maevatanana en or arrive aux oreilles de la population de la CR Mahatsinjo et on entend dire qu’il y a des sites d’exploitation d’or dans quelques fokontany de la Commune de Mahatsinjo en particulier dans le fokontany Miantsoarivo et aucune étude n’a encore été faite sur ces sites. Tout ceci nous incite à faire cette étude sur le thème «Caractérisations, impacts socio-économiques et environnementaux de l’exploitation d’or dans le Fokontany Miantsoarivo, Commune Rurale Mahatsinjo, District Maevatanana, Région Betsiboka.» L’objectif de ce travail est de connaître les caractérisations de ces sites, les impacts socio-économiques et environnementaux de cette exploitation sur la vie des orpailleurs. Les problématiques de ce travail seront: -Est-ce que le travail d’orpaillage a un effet positif sur la vie quotidienne des villageois de ce fokontany. -Est-ce que le fokontany a des avantages?

1 Ces problématiques nous permettent d’avancer l’hypothèse suivante: l’orpaillage apporterait un progrès sur la vie quotidienne des orpailleurs et n’a pas de conséquence grave tant sur l’environnement physique qu’humain. Ce travail est divisé en quatre grandes parties, à part de l’introduction et de la conclusion, -la première partie parlera des généralités où on évoquera la monographie de la zone d’étude et les généralités sur l’or ; -la deuxième partie présentera les matériels d’études et la méthodologie ; -les résultats et l’interprétation figureront dans la troisième partie ; -on terminera avec les suggestions et les intérêts de travail dans la quatrième partie.

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PREMIERE PARTIE : CADRE

GENERAL

1 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MILIEU D’ETUDE I-1- Monographie de la zone d’étude Notre zone d’étude se trouve dans la Province de , dans la Région de Betsiboka et dans le District de Maevatanana. Elle est l’une des 13 Communes Rurales du District. I.1.1. Cadre administratif La CR Mahatsinjo se trouve à 193 Km d’Antananarivo et à 120 km du chef-lieu de District. Elle se longe sur 30 Km le long de la RN4, entre le PK 178 et le PK 209. Plus précisément, ses coordonnées sont S17°44’57’’ E47°01’05’’. La CR Mahatsinjo couvre environ 641 Km2 et est composée de 11 fokontany. Miantsoarivo est l’un des fokontany de la CR Mahatsinjo qui se trouve au Sud-est du chef-lieu de la Commune à 8 Km, c’est dans ce fokontany qu’on a fait le travail sur terrain. D’après la Figure 1, la CR Mahatsinjo est limitée:  Au Nord-ouest par la Commune Rurale d’;  Au Nord-est par la Commune de Morafeno;  Au Sud-ouest par la Commune de Kiangara;  Au Sud-est par la Commune de Tsaramasoandro (PCD, 2012).

I.1.2. Milieux physiques I.1.2.1 Le climat La Commune se trouve dans un milieu peu montagneux, à température moyennement élevée. En hiver, l’alizée souffle violement et en été, la mousson apporte de la pluie. Il y a 2 saisons bien distinctes à savoir : la saison sèche, à partir du Mai jusqu’au mois de Septembre et la saison humide entre Octobre et Avril. La pluie dure 5 mois, de novembre en avril. La pluviométrie varie de 500 mm à 790 mm. La chaleur est constante avec une température moyenne annuelle de 24°C et une amplitude thermique de 12°C quand il fait froid et de 29°C quand il fait chaud (PCD, 2012). La courbe obrothermique est présentée par la figure 2 ci- après. Les données pluviométriques et thermiques de la Commune sont représentées par le tableau I ci-dessous

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Figure 1. Localisation de Commune Rurale Mahatsinjo Source: BD 500 FTM

4 Tableau I. Données pluviométriques et thermiques de la Commune Mahatsinjo

Mois Température en °C Précipitation en mm Juin 12 25 Juillet 11 25 Août 11 25 Septembre 15 25 Octobre 24 100 Novembre 28 150 Décembre 25 190 Janvier 19 500 Février 19 780 Mars 16 400 Avril 15 180 Mai 14 30 Source : PCD Mahatsinjo

Figure 2. Courbe Ombrothermique Source: PCD Mahatsinjo

5 I.1.2.2. Morpho-pédologie a) le relief La Région se trouve dans le moyen Nord-ouest, en effet, le relief est formé par une chaine de montagne et un relief accidentel (figure 3a) caractérisé par la présence de «lavaka» surtout et de glissement du terrain (figure 3b) qui sont dus au passage du feu de brousse chaque année. Etant donné que la Commune de Mahatsinjo est à la pente nord du plateau de Tampoketsa, elle est donc constituée par des vallées profondes contenant des rizières irriguées par des eaux de ruissellement de nappes phréatiques, à débit continu et stable en période sèche. Elle est riche en eau (PCD, 2012).

Figure 3a) Relief accidentel Figure 3b) Terrain mou avec un glissement de terrain Figure 3. Les reliefs de la Commune Rurale Mahatsinjo Source: photos de l’auteur (2016) b) le sol Le sol est dominé par des argiles latéritiques qui proviennent de l’altération des gneiss. Des montagnes se fondent dans le paysage de la Commune de Mahatsinjo. Il est caractérisé par l’absence des cuirasses latéritiques ou pisolitiques (PCD, 2012). I.1.2.3. Hydrographie La Commune est très riche en eau. Elle est traversée par cinq rivières et possède aussi quatre lacs. Les rivières qui la traversent sont :  Mamokomita se situe à l’Est de Mahatsinjo et mesure environ 35 Km, elle traverse 5 fokontany;  Beandrarezina Ouest avec 15 Km de long et se situe à l’Ouest de Mahatsinjo;  Beandrarezina Est avec 12 Km de long et se trouve au Sud de Vodivato;  Marohaolo mesure 10 Km de long et se trouve au Nord d’Andranovelona;

6  Andriamitsangana possède une chute d’eau avant de s’écouler sur 9 Km de long. Les quatre (4) lacs qui constituent la Commune sont les suivants: - le lac de Belanitra avec une superficie de 12 500 m2 et le lac de Borikely 2 100 m2, ces 2 lacs se trouvent dans le fokontany d’Ampotaka ; - les Lacs d’Amparihikamba I et II, avec des superficies successivement de 1 800 m2 et 600 m2, se trouvent dans le fonkotany d’Andranovelona (figure 6) (PCD, 2012). I.1.2.4. La végétation La Commune de Mahatsinjo n’est pas une grande zone forestière, il est difficile d’y trouver de la forêt. Sa couverture végétale est constituée principalement par des plantes herbacées comme le Danga (Heteropogon contortus) (figure 4), le Fandrotrarana (Cynodon dactylon), le Vero (Hadropogon hirtus), le Herana (Cyperus latifolius) et le tenina (Imperata cylindrica). Toutefois, plusieurs plantes médicinales y sont répertoriées entre autre Anadraisoa, Voamaintilany (Arbus precatorius), Andriambavifohy (Petchia eryhtrocarpa), famano (Cardia ellisiana), Ravintsara (Cinamommum camphora) et Vahoana (Aloe vera) (figure 5). A part cela, divers arbres fruitiers enrichissent sa végétation à savoir le Voakotrana, la papaye (Carica papaya), la mangue (Mangifera indica), l’orange (Citrus aurantium), le voanatsindrana (Physalis peruviana) et la Goyave (Psidium) (PCD, 2012).

Figure 4. Heteropogon contortus (Danga) Figure 5. Aloe vera (Vahoana) Source : photos de l’auteur (2016)

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Figure 6. Hydrographie de la Commune Rurale Mahatsinjo Source: BD 500 FT

8 I.1.3. Milieux économiques I.1.3.1. L’élevage L’élevage ne constitue pas la principale activité pour la grande majorité des paysans dans la Commune de Mahatsinjo, mais il est souvent associé à l’agriculture et constitue quand même la principale source de revenu pour une bonne partie de la population rurale. L’élevage du bovin tient la première place pour la population de Mahatsinjo car ce sont les bœufs qui les aident dans le travail agricole. Mais depuis l’arrivée du vétérinaire au village, certains gens commençaient à élever du porc étranger et du poulet de chair. En 2014, la CR Mahatsinjo compte 6500 têtes de Zébus. Les problèmes de l’élevage résident principalement sur les techniques appliquées. Les éleveurs pratiquent toujours la technique traditionnelle sur l’élevage. Il existe aussi des maladies qui affectent souvent les animaux domestiques : - Boeufs : charbon (Besoroka), Diarrhée ; - Oiseaux domestiques: aviaire (barika) - Porcs: ramoletaka (PCD, 2012). I.1.3.2. L’agriculture L’agriculture représente la première source de revenu de la majorité de la population de Mahatsinjo, presque 90% de la population travaille dans ce secteur. La CR Mahatsinjo est une Commune à forte potentielle agricole (zone Ouest). La surface totale dans la Commune ne couvre que seulement 3 à 5% du terrain cultivable. La culture de riz constitue la première activité de la population mais il y a aussi la culture vivrière comme le manioc, le maïs, l’arachide, le tarot, etc. Le rendement de riz est de 3 à 4 T/Ha pour la méthode traditionnelle et de 11,34 T/Ha avec la technique améliorée. La majorité des cultivateurs pratiquent toujours les techniques traditionnelles. Les produits sont écoulés vers Antananarivo ou vers Mahajanga et dans les communes voisines (PCD, 2012). I.1.3.3. Exploitation minière Le sous-sol de la CR Mahatsinjo recèle beaucoup de richesses en particulier l’or, les pierres précieuses, les pierres industrielles comme Eladrom, le Crystal. On y trouve également du phosphore et bien d’autres richesses. L’analyse de la situation en matière d’exploitation minière de la Commune mérite une étude approfondie pour créer une nouvelle source de revenu pour la Commune aussi bien que pour les habitants. Certains fokontany de la Commune commencent à faire le travail d’orpaillage (PCD, 2012).

9 I.1.4. Aspects sociaux et infrastructures existantes I.1.4.1. Education Dans le domaine de l’éducation, la Commune de Mahatsinjo fait partie des Communes pilotes dans le District de Maevatanana. Elle compte en tout 19 Ecoles Primaires Publiques (EPP) reparties sur dix fokontany. Chaque école présente au moins un instituteur. On y trouve aussi un Collège d’Enseignement Général (CEG) avec 2 bâtiments et un Lycée public qui n’a qu’un seul bâtiment. Ces 2 deux derniers se positionnent au Chef-lieu de Commune. Il est à noter que ce Lycée Mahatsinjo n’est que de 2 ans et il ne reçoit que la classe de 2nde et la classe de première. Donc ce sera à la prochaine année scolaire que la classe de terminale sera ouverte pour les élèves. Concernant l’Ecole privée, il existe une école primaire adventiste nommée FANARENANA (PCD, 2012). I.1.4.2. Santé La Commune dispose de deux Centres de Santé de Base dont : - Un de niveau II (CSBII) créé en 2006 se situant dans le chef-lieu de la Commune, dans le fokontany de Mahatsinjo et contient 7 pièces ; - Et l’autre, de niveau I (CSBI) se situant dans le fokontany Ampotaka et disposant de 5 pièces. Actuellement, le personnel médical du CSB II est constitué d’un médecin, d’une sage- femme, d’une dispensatrice, d’une fille de salle tandis que le CSBI ne possède qu’une sage - femme et une dispensatrice. Les maladies les plus fréquentes enregistrées auprès du CSB II Mahatsinjo sont le syndrome grippal, la diarrhée, les infections cutanées et le paludisme. Actuellement, la CR Mahatsinjo projette de se munir d’un bloc opératoire afin d’améliorer ce domaine (PCD, 2012). I.1.4.3. Sécurité La CR Mahatsinjo fait partie de la zone rouge de vol des bœufs. Actuellement, elle possède un poste de gendarmerie fait en brique avec 9 pièces mais un autre est déjà en cours de fabrication pour remplacer ce dernier (PCD, 2012). I.1.4.4. Transport Le grand atout de Mahatsinjo est la présence de la RN4 qui la traverse. Cette route lui rend facile la sortie des récoltes et l’ouverture à d’autre opportunités économiques. Effectivement, Mahatsinjo est traversée par la RN4 et se situe entre 2 Districts, Ankazobe et Maevatanana. Ce qui fait de Mahatsinjo un lieu important de passage des taxis brousses d’Antananarivo à Mahajanga. En ce qui concerne les routes intercommunales, elles sont pour

10 la plupart des pistes rurales en mauvais état, inaccessible en période de pluie. Les moyens de transport les plus utilisés au sein de la Commune sont les camions, les charrettes, les calèches les « rambaramba », les motos et les bicyclettes (PCD, 2012). I.1.4.5. Télécommunication a) Réseaux téléphoniques En termes de communication téléphonique, Mahatsinjo a un avantage car il peut capter les 3 réseaux existants à Madagascar. Mais certains fokontany ne peuvent pas les recevoir à cause de la distance entre le fokontany et les pylônes. L’Airtel est le plus utilisé par la population rurale. b) Chaines télévisées Avant, Mahatsinjo ne reçoit que la Télévision Malagasy (TVM), mais actuellement par le biais de la chaine internationale Canal SAT, les gens peuvent regarder d’autres chaines. c) Fréquences radios Comme la télévision, la Région ne reçoit que la Radio Nationale Malagasy (RNM). d) Service postal Le Chef-lieu de Commune possède un poste de communication avec un bâtiment qui contient 3 salles. Ce service est disponible depuis l’indépendance jusqu’à maintenant. Les villageois y vont surtout pour envoyer ou recevoir des lettres ou de l’argent venant des familles qui habitent ailleurs (PCD, 2012). I.2. Cadre Géologique I.2.1. Rappel sur la géologie de Madagascar L’histoire géologique de Madagascar est une longue aventure qui débute il y a environ 3 milliards d’années. Pour bien comprendre, il est bon de savoir que Madagascar ne fut pas toujours une île dans l’Océan Indien jusqu’à la fin de l’ère secondaire. Elle fit partie d’un vaste ensemble disloqué appelé «continent du Gondwana». Selon certains Géologues, ce continent aurait été constitué à l’origine par l’Afrique, l’Arabie, l’Inde, l’Australie, l’Antarctique et l’Amérique du Sud (ALLARD, et al., 1970). Géologiquement, Madagascar se divise en 2 parties. - Le socle cristallin formé essentiellement de roches éruptives et des roches métamorphiques. - Les roches sédimentaires de la côte Ouest, le tiers restant de l’île (BESAIRIE, 1959). a- Le socle Cristallin Le socle cristallin de Madagascar date du précambrien et occupe les 2/3 orientaux de l’île soit 400.000 Km2. D’après les travaux du PGRM en 2012 (in RABEMAROLAHY), ce socle précambrien peut être subdivisé en six grands domaines :

11 Domaine Antongile-Masora: il est interprété comme fragment du craton du Dharwar en Inde d’âge meso à neoarchéen adjacent du domaine d’Antananarivo. Le domaine Antongile-Masora s’est formé à partir d’une période de formation de la croûte archéenne, il est formé par un nouvel ensemble volcano-sédimentaire. Domaine d’Antananarivo: c’est une grande unité tectonique néoarchéenne à paléoprotérozoïque qui constitue l’ossature de Madagascar et est formé par des schistes, des migmatites, des granites et des granitoïdes, y compris le complexe de qui est interprété comme ceinture des roches vertes. Ce domaine est très similaire à la partie orientale du craton du Dharwar oriental. Domaine d’Ikalamavony: qui est caractérisé par la présence de formation volcano- sédimentaire déposée entre 1,03 Ga et 0,99 Ga et d’une suite magmatique datée de 1 Ga (suite de Dabolava). Le domaine d’Ikalamavony marque la limite entre le domaine d’Antananarivo et le domaine Anosyen-Androyen c'est-à-dire limite entre la croûte archéenne au nord et des terrains d’âge paléoprotérozoïque au Sud. Domaine Anosyen-Androyen : ces domaines sont interprétés comme deux blocs différents limités par une suture majeure. Ils sont constitués d’un substratum d’âge paléoprotérozoïque (2,0-1,8 Ga). C’est la seule et même entité géologique recoupée par une zone de cisaillement interdomaine. Domaine de Bemarivo qui est interprété comme un arc magmatique néoprotérozoïque charrié sur le bouclier Archéen et Ediacarien et est formé à la base par des migmatites, des gneiss et des amphibolites. Domaine de Vohibory : c’est le seul domaine qui n’est pas traversé par la suite d’Ambalavao. Il est considéré comme un ancien arc volcanique. b- Les formations sédimentaires Les terrains sédimentaires malagasy sont constitués par une succession des couches faiblement inclinées. Les pendages varient de 30 à 20° au contact du canal de Mozambique. Ces couches ne sont jamais plissées. Les terrains sédimentaires occupent 4 bassins adossés au massif cristallin central: Bassins de Diego, de Mahajanga, de Morondava et de la côte orientale. Participant à la même histoire géologique, ils offrent néanmoins des caractéristiques différentes. En outre, des bassins lacustres dont les plus importants sont ceux de l’Alaotra et d’Antsirabe qui se trouvent au milieu du massif (BESAIRIE, 1973). Cette carte (figure 7) présente la classification géologique de Madagascar d’après le PGRM.

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Figure 7. Carte géologique de Madagascar Source : résultat de publication du PGRM 2012

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Figure 8. Extrait d'une carte géologique de Kiangara 1/100.000 N.44, lever 1968, ed 1978

Source : service géologique de Madagascar, modifié par l’auteur

14 La figure 8 ci-dessus est un extrait d’une carte géologique de Kiangara 1/100 000. I.2.2. Géologie régionale de la zone d’étude Selon la classification de PGRM 2012, cette zone faisant partie du socle cristallin de Madagascar appartient dans le domaine d’Antananarivo, se rattache sur le complexe de Tsaratanana et se trouve dans la partie inférieure de la série Bekodoka-Maevatanana. D’après CHANTRAINE et al en 1968, les grandes formations géologiques représentées dans cette région sont constituées par les unités suivantes: - formation superficielle récente : alluvion et argiles latéritiques ; - roches filoniennes : pegmatite et filon de Quartz ; - roches à faciès granitique : granite migmatitique, migmatite granitoïde, charnockite ; - roche métamorphique : formation ectinique fortement granitisée qui a donné une série gnéissico-migmatitique à Amphibole et pyroxène au sommet et une série granito- migmatitique de base à septum de gneiss à sillimanite amphibole et rarement à grenat et graphite. Enfin, il faut citer aussi un petit affleurement de roche basique ancienne repris par le métamorphisme. C’est l’orthoamphibolite de Kiangara. I.2.2.1. Les roches récentes et superficielles Ci-après nous pouvons voir les différentes roches récentes et superficielles qui s’observent sur la zone d’étude. Alluvions: celles-ci se forment aux dépens de dépôts entraînés par les eaux de pluie. Ces dépôts s’effectuent surtout dans les zones de cours d’eau. Dans la majorité des cas, il s’agit des flats marécageux envahis par des végétations hydrophiles et aménagés en rizière dans les zones habitées. Argile latéritique: cette formation est issue de l’altération des différentes roches constituées des plaques superficielles du gneiss et du granite. Notons que cette latérisation conduit à des moutonnées couvertes de «lavaka» (érosion par effondrement basal d’une zone latéritisée). Aucune zone cuirasse latéritique ou pisolitique n’a été relevée dans cette zone comme celle observée sur le Tampoketsa. I.2.2.2. Les roches filoniennes Elles sont représentées par des filons de Quartz et des lentilles de pegmatite. Ces roches se présentent en affleurement de faible extension et ne constituent que des filons isolés lié à la région. I.2.2.3. Les roches à faciès granitique Les roches à faciès granitique disponibles sur le terrain sont : - les Granites migmatitiques ;

15 - les Granites stratoïdes ; - les charnockites. I.2.2.4. Les roches métamorphiques Il existe deux (2) séries de roche métamorphique dans cette zone qui sont : - la série gneissico-migmatitique et - la série granito-migmatitique. L’examen des concentrés alluvionnaires prélevés a montré la présence des grains d’or visible dans cette zone. En générale, l’or exploité dans cette zone se rencontre dans le gite secondaire qui provient de l’altération des roches. La minéralisation en or est liée aux formations pyroxeno-amphiboliques (RAZAFINIPARANY, 1968).

CHAPITRE II : GENERALITES SUR L’OR II.1. Propriétés physico-chimiques de l’or II.1.1. Historique L’existence de l’or est connue depuis l’antiquité, il est le premier métal mentionné dans la Bible juste après l’apparition du premier Homme aux environs de 3900 avant Jésus Christ (Genèse 2 :1) (ANDRIAMAHEFA, 1993). Son extraction commence très tôt plus avant Abraham c'est-à-dire 2800 ans avant Jésus Christ. Dès la première dynastie d’Egypte c'est-à-dire 3000 ans avant Jésus Christ, l’or aurait déjà été exploité. En effet, la Bible mentionne dans le livre d’Exode 25 que Moïse l’avait utilisé pour la construction de tabernacle 1.250 ans avant Jésus Christ et dans I Roi 6, le roi Salomon s’en est également servi pour la construction du temple, 900 ans avant Jésus Christ. L’or serait le premier travaillé de la main des Hommes. Pour les Egyptiens, l’or est la chair de Râ, Dieu de soleil qui naît chaque matin sous la forme des vaux d’or et qui devient dans la journée un taureau puissant (BACHE, 1982). II.1.2. Propriété physique C’est un élément chimique précieux qui a pour numéro atomique 79. Comme l’argent, le platine et les autres métaux, l’or ne peut pas être fabriqué. C’est un métal très dense, à l’état pur sa densité est de 19,3 et passe de 17,24 à l’état fondu. Du point de vue pratique, cela veut dire qu’un volume de litre d’or pèse 19,3 Kg à l’état pur et 17,24 Kg à l’état fondu. Cette densité élevée d’or lui donne un poids atomique très élevé de 196.9665 g/atome. A l’échelle de Mohs, sa dureté est comprise entre 2,5 et 3. Il est inodore n’a pas de saveur et de couleur jaune vif mat non saillant à l’état pur. En joaillerie, l’or peut se souder à lui-même quand il est chaud et il est souvent allié à l’argent, et quand la teneur de ce dernier est supérieure à 20%,

16 l’alliage prend le nom de l’électrum. Il peut être également allié au cuivre et rarement au bismuth, à l’antimoine, au platine, au palladium, au rhénium, et au palladium (BACHE, 1982). La proportion d’or dans un alliage est exprimée en carats. Les carats correspondent au pourcentage d’or contenu dans un métal. Le tableau II ci-dessous montre le pourcentage en or et la valeur en carat.

Tableau II. Pourcentage en or et valeur en carat

24 22 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Carats

100 91,67 75,01 66,68 58,02 50,02 41,69 33,36 25,03 16,7 8,37 0 Pourcentag or en e Source : Données SIGM, (2005) D’autre expression est aussi possible si on mesure la qualité d’or, c’est le «millième», par exemple 24 carats, autrement dit on pourrait dire aussi 100 millième et ainsi de suite (https://or.bullionvault.fr/Or/Investir/Proprietes-Or) L’or se présente sous forme d’une masse compacte, d’un grain informe et d’une pépite (forme arrondie) de quelque gramme à dizaine de Kg dans le placer. De plus, il est bien souvent sous forme d’inclusions microscopiques dans un bon nombre de Sulfure et de sulfo- arséniure (BACHE, 1982). Nous pouvons voir ici-bas (figure 9) un exemple de la photo de lingot d’or

Figure 9. Lingot d’Or

Source: https://or.bullionvault.fr/Or/Investir/Proprietes-Or)

17 II.1.3. Propriété mécanique de l’or L’or est un métal dont leurs atomes sont réunis dans une structure dite «cubique à face centrée» son rayon atomique (0,144 nm) est le même que celui de l’argent. Il est beaucoup plus remarquable par sa grande malléabilité et ductibilité ainsi qu’à sa grande résistance à la corrosion. L’or se fond à une température égale à 1064°C à partir duquel il émet des vapeurs violettes s’évapore à 2960°C (ALLARD, et al., 1970). C’est un bon conducteur de chaleur et un excellent conducteur électrique. Il résiste à l’action de nombreux produits chimiques y compris la plupart des acides mais il est soluble dans l’eau régale (HNO3+H2SO4). L’or est totalement amagnétique (ne s’aimante pas), inaltérable dans l’air libre et dans l’eau à toute température. L’or pur se déforme facilement à froid et peut se réduire en feuille ou en fil par martelage ou étirement (LANTOARINDRIAKA, 2011) II.1.4. Propriété chimique de l’or L’or se présente rarement à l’état chimique pur, il contient toujours de l’Argent isomorphe 4 à 15% en poids, du platine et du cuivre. L’or est un métal rare, il ne forme que 5.10-7 en poids de la lithosphère (ANDRIAMANANJARA , 2012). De tous les métaux, l’or est le moins électropositif; c’est la conséquence de la stabilité de l’électron 6s1 qui comme nous l’avons vu est fortement lié au noyau. Il en résulte une faible réactivité chimique, l’or ne se réagissent qu’avec des systèmes relativement oxydants ou lorsque la présence du ligand fortement donneur permet la formation de complexes peu dissociés (NICARAGUA, 1985). L’or a le numéro atomique 79, l’atome d’or est caractérisé dans son état fondamental par sa structure électronique: 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 4p6 4d10 5s2 5p6 4f14 5d10 6s1. L’or a quatre (4) isotopes dont un seul est stable 197Au

196Au (période T = 5,6 J) ; 197Au* (7,5s)

198Au (2,7 j) ; 199Au (3,15j) L’or dans les gîtes filoneux se présente sous forme de Tellurures d’or monovalent (Au2Te) ou de ditellurure d’or et d’argent (Ag, Au)Te2 (ANDRIAMAHEFA, 1993). II.2. L’Or à Madagascar II.2.1. Historique de l’or à Madagascar Au Xème Siècle, on a retrouvé à Beravony près de l’embouchure de Lokoho à 15 Km au Sud de Sambava une vase enfouie dans le sol contenant des Dinars fatimites en or ainsi que des pièces d’or, des bagues, des fibules des broches, des bracelets en or et d’autres bijoux en or filigranés (CHAUVICOURT, 1963).

18 C’est après l’introduction de la première monnaie en or que le mot malagasy «Volamena» désignant l’or a fait son apparition. Ce terme provient des mots : - Vy: métal - Miola: «Tsy tailana, tsy mora mivilana ary tsy mihilangilana», c'est-à-dire un métal ne présentant aucun défaut du point de vue de son aspect, sa présentation et sa constitution. - Mena: Rouge En réalité, l’or «Volamena» ou monnaie rouge aurait dû être appelé «Volamavo» ou monnaie jaune pour différencier la monnaie en or de couleur jaune de la monnaie en argent de couleur blanc grisâtre. Mais on ne remplace pas le terme rouge par le jaune parce que pour l’ancien, la coloration rouge désigne tout ce qui est beau et précieux. Comme l’or appartient à cette catégorie, le nom «volamena» ou monnaie rouge lui convient parfaitement (RASAMOELINA, 1965). D’après G.GRANDIDIER, la première découverte authentique d’or à Madagascar aurait été faite en 1845 par Jean LABORDE pendant la grande chasse à Manerineriny. (BESAIRIE, 1948). L’exploitation d’or été autrefois interdite à Madagascar. Les premiers codes malagasy, celui de RANAVALONA II, à savoir les 101 articles (1868) puis les 305 articles (1881) punissant à 20 ans de travaux forcés ceux qui se livreraient à l’extraction de l’or. C’est seulement en 1883 que la Reine RANAVALONA III autorisa la première exploitation gouvernementale. La première concession fut attribuée à M.SUBERBIE en décembre 1886 qui établit son centre d’exploitation à Suberbieville (dans la ville de Maevatanana actuelle). Cette exploitation utilisait la corvée, c'est-à-dire tous les sujets à l’exception des nobles sont condamnés à chercher de l’or (BESAIRIE, 1966). En 1890, le gouvernement Hova autorisa les Malgaches à faire eux-mêmes des prospections, mais il y mit des conditions tellement onéreuses, que personne ne put en profiter et la loi ne tarda pas à être rapportée (LACROIX, 1922). Madagascar a produit environ 50 tonnes d’or entre 1897 et 1964 à la moyenne de 2 tonnes par an entre 1904 et 1915 avec une chute de 500 à 200 Kg entre 1919 et 1945. Le ¾ de cette production provenait de l’orpaillage artisanal et le quart de l’exploitation semi-industrielle. La principale Province productrice a été Mananjary suivi par Maevatanana, Diego et Tamatave. De 1919 à 1963, il y avait une chute de production due au départ à la main d’œuvre vers l’exploitation de graphite et la culture de café puis après la 2ème guerre mondiale, la baisse de prix d’or (BESAIRIE, 1966). En 1984, un projet de «Mise en valeur des gisements aurifères de Madagascar » a débuté. Ce projet, financé par le F.A.C a été exécuté conjointement par le B.R.G.M et le service

19 géologique. Ce projet de petite échelle avait pour objectif : «Reprendre globalement le problème de l’or sur le plan géologique et métallogénique, de manière à dégager les objectifs prioritaires pouvant faire l’objet de travaux de recherche et développement dans une phase ultérieure.» (GOOSSENS, et al., 1992). II.2.2. Les différents types de gites aurifères connus à Madagascar Comme tous les minéraux adventifs de l’écorce terrestre, l’or affecte deux modes de gisement distincts (LANTOARINDRIAKA, 2011). En premier lieu, il est disséminé au milieu des riches éruptives ou se rencontre comme élément partiel du remplissage de gîtes filoniens. On parle des gîtes primaires. En deuxième lieu, il est concentré dans une couche sédimentaire spéciale dont il forme une partie intégrante; on parle du gîte secondaire (LANTOARINDRIAKA, 2011). II.2.2.1. Gites primaires Les gites primaires à part les filons barytiques aurifères d’Andavakoera, à la limite du socle sédimentaire (Permos-Trias) de l’extrême Nord-Ouest se trouvent tous dans les terrains métamorphiques précambriens, sous forme de veines ou de « filons » quartzeux discontinus, ou de minéralisation disséminée dans divers faciès de schistes cristallins (RASAMIHARISON, 2007). D’après les travaux effectués par le BRGM à Madagascar, on distingue 3 types de gîtes primaires d’or selon l’âge des formations encaissantes. - Gîtes appartenant au domaine Archéen; - Gîtes primaires du protérozoïque; - Gites liés à la tectonique Permo-trias (RALISOA , 2015). a) Gîtes primaires appartenant au domaine Archéen Les gîtes de l’Archéens sont les plus souvent nombreux à Madagascar. La minéralisation se trouve le plus souvent sous forme de veines inter-stratifiées, concordantes dans des formations métamorphiques. Ces filons sont associés à:  des séries amphiboliques basiques, par exemple : Maevatanana, , Alaotra, Ampasary ;  des séries quartziques à magnétite comme à Andriamena, Maevatanana et Alaotra ;  silico-alumineux du type d’Ambatolampy-Andriba (quartzites, gneiss, migmatites, micaschistes alumineux), et dans les régions Ouest d’Antananarivo, série de Sahanitaha, et de Vavatenina plus accessoirement des séries de la Maha et de Vohilava-Ampasary et Sud-est).

20 Ces trois types se surimposent au type lié aux intrusions granitoïdes tardives qui affectent localement les faciès énumérés ci-dessus, par remobilisation du stock aurifère, sous forme de filons péribatholitiques, de stockwrek et de minéralisation diffuse dans les tactites (RALISOA , 2015). b) Gîtes primaires appartenant au domaine protérozoïque Ils sont associés aux faciès à micaschistes ou à quartzites de la série «schisto-quartzo- calcaire» transformés soit par un métamorphisme régional, soit par un métamorphisme de contact intrusif. Ils apparaissent le plus souvent sous forme de désamination de sulfures aurifères. Les deux cas les mieux connus sont: - La région de Betsiriry (Est de Miandrivazo) où les indices aurifères se regroupent dans la zone de passage entre les gneiss migmatitiques et la série épi-métamorphique SQC (front des migmatites). - La région de l’Itea où les indices s’alignent dans les formations plus ou moins silicifiées (tactites) bordant le massif intrusif d’Itea (BRGM, 1988). c) Gîtes primaires liés à la tectonique permo-triasique Ce sont des filons «vrais», constitués par des remplissages quartzo-barytique de fracture avec or natif et sulfure associés. Ce type ne se rencontre que sur la bordure du socle sédimentaire de l’extrémité Nord de Madagascar, sur une centaine de Km entre la vallée de Sambirano et la côte Est (BRGM, 1988). II.2.2.2. Gites secondaires Ils résultent de l’altération météorique des gîtes primaires et de la reconcentration de l’or par les eaux de surface. Cette altération conduit à la transformation en latérite des roches encaissantes. Une partie de l’or migre vers le bas et peut éventuellement former des concentrations d’intérêt économique, à la limite de la roche saine. A Madagascar, on distingue:  les gîtes éluvionnaires dans lesquels le matériel latéritique a été transporté le long des pentes sur une faible distance. L’effet de graviter peut provoquer localement des enrichissements en or, même si le gîte primaire original a des teneurs très faibles ;  les gîtes alluvionnaires anciens où les alluvions aurifères, plus ou moins consolidées, forment des terrasses surélevées le long des vallées et entaillées par les cours d’eau actuels ;  les gîtes alluvionnaires actuels où les sables et les graviers aurifères forment le lit actuel des cours d’eau. Suivant les cas, l’or peut provenir, soit du démantèlement des terrasses anciennes, soit directement de l’érosion des gîtes primaires ou éluvionnaires. A cause de leur difficulté de

21 l’exploitation, ces gîtes sont à présent les plus activement exploités par les orpailleurs (BRGM, 1988). II.2.3. Les principales régions aurifères à Madagascar La compilation des recherches bibliographiques permet de dresser le tableau III ci- après représentant les régions aurifères de Madagascar. Tableau III. Les régions aurifères de Madagascar

REGIONS LOCALITES Nord-Est: Andavakoera, Ambodihintsy, Vohemar-Antalaha, Ambalambato Andrarona, Andranomena, Antsahamena, Mangily, Marambo,

Andongozabe NORD Nord-Ouest: Feuille d’Ambanja, feuille de Bealalana, feuille d’Ampahalaza, feuille de Befandriana, feuille de Port-Berger

REGION DE Tazanilevanoamena, Andoharano, Ambatomitsangana, Bord du TSARATANANA Kamoro, Andranganala, Analalava, Ambohipihaonana, Masokomena-Bekabija (DELAITRE, 1939). Ikopa, Bejofo et Ankerika, Nandronjia, Groupe de Morafeno, REGION DE Belambo, Antsitabe-Antsiratany, Bassin de Kamoro avec MAEVATANANA Tsiandrarafa, Beakany, Ambalatony - Ambohimanga, Itea, Ambohimanoa, Fianarantsoa, Itasy,

Alaotra, Tsiroanimandidy, Ankavandra, Antsirabe-Tsinjoarivo REGION CENTRALE Betsiriry,Sud-Ouest d’Antsirabe REGION EST Marovata, Anosibe-Vatomandry, Tamatave, Vavatenina Vatovandana, Sahandrambo, Sakalaona, Maha, Fanatora, Saka, REGION SUD-EST Ampasary, Bas Manajary

REGION SUD-SUD- Dans la vallée de Vondrozo, dans la vallée d’Ianakara, dans la EST région de vohibory et Ivohibe

EXTREME SUD Dans la région de Vohibory, Beteny, Sakamaninga, La Linta

Source : résultat de compilation des documents par l’auteur

La figure 10 ci-dessous présente les régions aurifères et les principaux indices d’or de Madagascar

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Figure 10. Les régions aurifères et indices d'or de Madagascar Source : SIGM

23 II.3. L’Or dans le District de Maevatanana II.3.1. Historique C’est dans la Région de Maevatanana qu’a débuté l’exploitation de l’or à Madagascar avec une attribution d’une vaste concession à M.SUBERBIE en 1886. Le centre d’exploitation était à Suberbieville sur l’emplacement de la ville de Maevatanana actuelle (PREMOLI , 2007). Les premières prospections datent de 1888 qui étaient faites par un personnel compétent où figurent plusieurs ingénieurs de mines. Les premiers travaux en roche débutèrent sur une grosse veine interstratifiée, épaisse de 2,50 m avec or visible à Nadronjia à 1 km sud de Maevatanana. La première exploitation c’était à Betaimby avec une production de 12 Kg d’or en 3 jours. La production de la région depuis 1901 jusqu’à 1921 compte 6 733 Kg. II.3.2. Les principales minéralisations d’or dans le District de Maevatanana Le District de Maevatanana est situé au Nord-ouest du Domaine néoarchéen d'Antananarivo dans la ceinture de roches verte. Elle est composée principalement de paragneiss basiques incluant des lentilles de roches ultrabasiques et de nombreux niveaux de quartzite à magnétite. Ce District comprend un grand nombre de placers et de minéralisations à or résiduel. L’or provient de l’érosion des quartzites à magnétite minéralisés puis du dépôt dans des placers sur 50 km en aval de la rivière Ikopa et de ses affluents (ANDRIANJAKAVAH, et al., 2006). Les principales minéralisations d’or dans le District sont :  BELAMBO: il se situe à 25 Km au Sud de Maevatanana sur le versant Ouest d’une colline surplombant la rive gauche de l’Ikopa et la séparant des vallées de la Belambo et des Menavava. Le gisement s’étend au sud du village de Belambo et sur la pente Nord de la colline. Un autre gisement est constitué d’alluvions anciennes déposées par l’Ikopa avec une épaisseur de 16 m. L’exploitation s’est faite pendant 30 à 40 jours à la grande pluie avec abatage dégringolant au fond d’une tranchée, lavage naturel et concentration à la batée. La teneur moyenne à la base est de 2 g/m3 avec poche de 8 g (BESAIRIE, 1948).  La minéralisation de MASOKAMENA est constituée de veines de quartz aurifère contrôlées par des failles. Environ 50 km au sud de Maevatanana, Besairie (1966a et b) décrit la présence de petites veines de quartz dans des gneiss altérés. Une veine de 0,25 m d’épaisseur a même été exploitée en souterrain en titrant à 30 g/t d’or sur une longueur de 50m (BESAIRIE, 1966).  TAINANGIDINA: le massif de Tainangidina est situé à 25 Km au Sud-est de Maevatanana sur la rive gauche de Betsiboka. Ce massif est constitué par des gneiss très

24 micacés, schisteux de direction Nord-Ouest, formés de Quartz, d’orthoclase et un peu de plagioclase. On y distingue trois sortes de gisement : les veines quartzeuses en place, les éluvions et latérites, les alluvions. L’or s’y rencontre à l’état de pépite et de paillette. Le cubage des minerais de Tainangidina atteint la puissance moyenne de 0 m30 et elle oscille entre 1m20 et 0m15 (PREMOLI , 2007). La figure 11 présente les principales minéralisations d’or dans le District de Maevatanana.

Figure 11. Les principales minéralisations d’or dans le District de Maevatanana Source : service géologique de Madagascar

25 II.4. L’or dans le monde II.4.1. Production d’or dans le monde En 2012, la production mondiale d’or a atteint un nouveau record, elle est estimée à 2 700 tonnes d’or (USGS). Cette hausse cache des changements majeurs dans la structure des coûts de production des mines d’or à l’échelle mondiale. En 2001, pour obtenir 2 600 tonnes, l’once d’or était à 271 dollars, elle était à 1 669 dollars en 2012. Pour obtenir 3.8% de production supplémentaire, le prix de l’once d’or a augmenté de 61,5%. La Chine est encore premier producteur d’or, en 2012, avec 370 tonnes de production. Elle se maintient au premier rang depuis 2007. Sa production a été multipliée par trois depuis 1991 et par cinquante depuis 1980. Cette hausse de la production d’or chinoise n’est pas miraculeuse. En 1980 sa production était en grande partie ignorée du reste du monde et depuis 10 ans la Chine fait des efforts considérables pour augmenter sa production. Le second producteur est l’Australie avec 250 tonnes d’or. La production d’or de l’Australie est légèrement supérieure à son creux de 2008 avec 233 tonnes, mais en dessous de son record de 1998 avec 312 tonnes d’or. Les USA, troisième, avec 230 tonnes d’or, leur situation est similaire à l’Australie. Leur production est légèrement au-dessus du creux de 2008, avec 223 tonnes d’or et en dessous de l’année record de 1998 avec 366 tonnes d’or. La Russie avec une production annuelle d’or de 205 tonnes est le quatrième pays producteur d’or au monde. Malgré une croissance constante depuis 1998, la production d’or russe est encore en dessous du niveau de l’Union soviétique des années 80. L’Afrique du Sud n’est plus que le cinquième producteur d’or au monde avec 170 tonnes. Soit 17% de la production de 1969-1970, qui était de 1 000 tonnes d’or. C’est le record historique, aucun pays au monde n’a jamais produit autant d’or en une seule année et aucun pays n’en produit autant. L’Afrique du Sud a perdu sa couronne de premier producteur d’or en 2007 après un siècle de règne. En sixième, la production d’or du Pérou est proche de la production sud-africaine avec 165 tonnes d’or produites en 2012. La production d’or du Canada était de 102 tonnes, c’est le septième pays producteur d’or. Malgré une petite progression, son niveau est loin de celui des 166 tonnes d’or de 1998. En huitième position c’est la production d’or de l’Indonésie avec 95 tonnes d’or toujours en dessous de son record de 2006, à 203 tonnes d’or : (www.dani2989.com/gold/goldprod4413fr.html)

26 La production d’or dans le monde en 2012 (tonnes) est représentée dans le tableau IV ci- après Tableau IV. Production d'or dans le monde en 2012 (en tonnes)

Pays Productions annuelles Chine 370 Australie 250 États-Unis 230 Russie 205 Afrique du sud 170 Canada 102 Ghana 100 Indonésie 95 Ouzbékistan 90

Source: www.cafedelabourse.com/archive/art..

II.4.2. La demande mondiale en or au 1er semestre 2016 approche des niveaux records D’après le dernier rapport, Gold Demand Trends Q2 2016, le World Gold Council indique que les incertitudes politiques et sociales à travers le monde ont alimenté la demande pour l'or en tant qu'actif liquide de haute qualité. Les six premiers mois de l'année, la demande mondiale en métal jaune a atteint 2 335 tonnes, avec l'investissement atteignant des niveaux record d'au moins sept ans, dépassant de 16% le pic de 2009. Au cours de la même période, les cours spot de l'or dans les devises majeures ont affiché une forte hausse au premier semestre 2016, notamment de 23% en euros, 26% en dollars US et 40% en livres sterling. Le rapport indique que le second trimestre de l'année a prolongé la croissance observée au premier trimestre 2016, avec une demande en hausse de 15% (1 050 tonnes en plus) par rapport au second trimestre de l'an passé. La demande d'investissement constante et considérable a fortement influencé cet accroissement, avec un volume de 448 tonnes d'or achetées par les investisseurs cherchant à se diversifier dans une valeur refuge sûre, dans un contexte d'instabilité politique, économique et sociale. Le record d’investissement en or mondial depuis l’année 2000 jusqu’à 2016 est figuré par le tableau V ci-après. https://or.bullionvault.fr/...or/la-demande-en-or-au-premier-semestre-2016

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Tableau V. Record d'investissements au premier trimestre

Source : https://or.bullionvault.fr/...or/la-demande-en-or-au-premier-semestre-2016 Le tableau VI suivant montre le demande en or et la production d’or annuelle par tonne depuis l’année 2001 jusqu’à 2011 Tableau VI. Production mondiale et demande en or dans le monde depuis 2001-2011 Années Demande (tonnes) Production (tonnes) 2001 3 009 2 600 2002 2 662 2 550 2003 2 484 2 540 2004 2 616 2 420 2005 2 718 2 470 2006 2 298 2 370 2007 2 417 2 360 2008 2 192 2 290 2009 1 760 2 450 2010 2 060 2 560 2011 1 963 2 821

Source: www.cafedelabourse.com/archive/arti.

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DEUXIEME PARTIE: MATERIELS ET METHODES

3 Cette deuxième partie a pour but de présenter et de décrire les différents matériels utilisés lors de la réalisation de ce travail. Elle nous informe aussi sur toutes les approches méthodologiques appliquées tout au long de l’exécution de ce mémoire. Elle se divise en 2 chapitres biens distincts d’une part, la présentation des matériels d’étude et d’autre part, la méthodologie d’approches. CHAPITRE III- MATERIELS D’ETUDE Dans la réalisation de ce mémoire, des matériels ont été utilisés pour bien mener les études. III.1. Les matériels utilisés lors de la descente sur terrain Ils sont cités ci-après :  Carte géologique de Kiangara 1/100 000 N.44 élaborée par RAHOLIMANGA Martin, RAZAFIMANTSOA, ANDRIANAIVO Samuel, lever 1968, édition 1978 pour connaitre la lithologie qui domine le secteur et localiser le milieu d’étude;  Marteau pour collecter des échantillons;  Des marqueurs pour le marquage des échantillons;  Sachets plastiques pour ensacher et transporter les échantillons;  Un carnet de terrain pour enregistrer toutes les données obtenues sur terrain;  Un appareil photo de marque FUJIFILM de 10,2 méga pixels pour la prise des photos. III.2. Les matériels utilisés au laboratoire. Pendant les travaux effectués au laboratoire, des processus ont été suivis, en effet, des matériels ont été utilisés :  Tronçonneuse ou scie de préparation (Scie diamanté) pour découper l’échantillon afin d’avoir un sucre:  Calibrage : pour mesurer le sucre obtenu ;  Tables de polissages : pour rendre poli le sucre et la lame porte objet, ainsi que la mise en épaisseur finale de la lame mince ;  lame porte objet ;  Des plaques chauffantes pour chauffer le sucre afin qu’il adhère bien avec la lame porte objet ;  Balance de précision pour peser les colles ;  Tronçonneuse d’arasement : permettant l’arasement précis de sucre collé sur le verre porte objet ;  Un Microscope polarisant qui permet d’analyser les minéraux sur la lame ;  Un ordinateur complet qui nous fait voir les résultats de l’analyse de l’échantillon ;

29  Aimant : pour tester les échantillons s’ils contiennent ou non du fer. On utilise aussi un logiciel spécifique pour enregistrer les résultats d’analyse. Ce logiciel est connu sous le nom d’Archimède. Les produits utilisés lors de la confection de lames minces :  Carborundum (poudre corindon) ;  Colles : Epoxy Section 12 Thin part A et Epoxy section thin part B. III.3. Les matériels utilisés après la descente sur terrain Des matériels ont été utilisés après la descente sur terrain.  Un ordinateur portable de marque DELL LATITUDE D 600 pour le traitement, l’enregistrement et ainsi que la rédaction du manuel, où on a utilisé plusieurs logiciels à savoir : - Microsoft Word : pour le traitement des textes ; - Paint : utilisé pour la mise en forme des dessins ; - ArcGis et Map info : pour l’élaboration des cartes ; - Microsoft Excel : pour le traitement des données obtenues lors de la descente sur terrain.  Une clé USB 4 Giga de marque San-Disk qui nous a permis de prendre des documents sur internet et à un ami.

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30 CHAPITRE IV : METHODOLOGIE D’APPROCHE

IV.1 Organigramme Pour bien comprendre les méthodes adoptées pendant la réalisation de cette recherche, nous avons construit un organigramme (figure 12).

Résultats Travaux effectués Activités

Recherches bibliographiques

Compilation des Travaux Etudes des cartes données préliminaires géologiques et de la zone antérieures d’étude

Elaboration des fiches d’enquête Collecte des

échantillons

Travaux sur terrain Collecte des données en Résultats sur terrain biais des enquêtes et des

entretiens

Prise des photos

Confection, observation

et analyse des Résultats au laboratoire Travaux au laboratoire échantillons par lames

minces Figure 12. Organigramme de la méthode adoptée Source : auteur

IV.2. Travaux préliminaires IV.2.1. La recherche bibliographique La recherche bibliographique consiste à collecter des documents qui conviennent au thème choisis. Il est nécessaire de faire des recherches bibliographiques pour avoir des idées de ce qu’on devrait faire pendant les études sur le terrain. Pour ce faire, on a parcouru

31 différentes bibliothèques pour avoir divers documents. On a fait les recherches au sein des bibliothèques suivantes :  dans la bibliothèque de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), on a pu trouver des livres de mémoire concernant notre sujet ;  la Bibliothèque de la géologie d’Ampandrinomby offre les informations concernant l’or de la Région de Maevatanana et l’or en général ;  la Bibliothèque de l’Institut de Gemmologie de Madagascar d’Ampandrinomby (IGM) où on a pu consulter les documents sur l’or à Madagascar ;  dans le Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique de Tsimbazaza (CIDST), on a pu apprendre sur les propriétés et l’historique de l’or ;  à la bibliothèque Nationale d’Anosy, on a consulté les travaux antérieurs effectués dans la région de Maevatanana. Des documents de mémoires provenant de mon encadreur ont aussi été consultés. Nous avons fait aussi des recherches webographiques à partir des recherches sur le moteur Google qui nous offre plus d’informations concernant notre sujet de mémoire. Avant la descente sur terrain, on a consulté des cartes géologiques, la feuille de Kiangara 1/100 000 et la feuille de Tsaramasoandro-Manakana 1/100 000, pour repérer et connaitre la formation géologique qui domine la zone d’étude. IV.2.2. Elaboration des fiches d’enquête Etant donné que notre thème s’intitule «les caractérisations, les impacts socio- économiques et environnementaux de l’exploitation d’or », nous avons donc dû avoir des informations sur les personnes concernées pour mener le travail. En effet, nous avons dû fournir des fiches d’enquêtes propres aux orpailleurs, au Chef fokontany et au Maire de la Commune. IV.3. Travaux sur terrain La recherche bibliographique et l’élaboration des fiches d’enquête ne sont pas suffisantes pour réaliser ce mémoire, par conséquent, il est nécessaire de faire une descente sur terrain. Notre descente sur terrain dure 11 Jours, du 31 Mars 2016 au 10 Avril 2016. Mais avant la descente sur terrain, on s’est bien renseigné sur la zone d’étude c'est-à-dire la zone où se trouvent les carrières et l’étude qui était déjà faite sur cette zone etc. IV.3.1. Choix de la zone d’étude Le choix de la zone d’étude ne se fait pas au hasard car dans le fokontany Miantsoarivo la majorité de la population pratiquent le travail d’orpaillage. Beaucoup des

32 gisements y sont aussi exploités. De plus, la distance de ce fokontany et notre village n’est que de 8 Km et aussi ma grande sœur y enseigne au niveau de l’Ecole Primaire Publique (EPP). Ce qui facilite le logement pendant l’étude. Du point de vue géologique, il se rapporte encore à la Région aurifère de Maevatanana, et aucune étude concernant ce thème n’a été faite dans cette zone. Tous ceux-ci incitent l’auteur à faire les recherches sur cette zone. IV.3.2. Méthode d’enquête Nous avons mené l’enquête auprès des orpailleurs dans le fokontany Miantsoarivo pour les raisons suivantes : - pour connaitre la difficulté de travail d’exploitation d’or à travers les expériences des orpailleurs; - savoir toutes les informations concernant les méthodes d’exploitation qu’ils adoptent; - pour savoir l’impact de l’exploitation sur la production agricole dans le fokontany; - pour connaitre les problèmes rencontrés par les orpailleurs lors du travail. Pour avoir toutes ces informations, nous avons dû sillonner les 3 carrières qui existent dans le fokontany. Nous avons fait aussi des enquêtes au sein du collecteur d’or dans le fokontany de Miantsoarivo pour connaitre la production journalière d’or du fokontany et au sein des collecteurs qui se trouvent dans le Chef-lieu de Commune. Des enquêtes ont été faites au niveau des Responsables de la Commune Mahatsinjo et du Chef fokontany de Miantsoarivo. Et c’est ainsi que nous avions obtenu les données de ce mémoire. IV.3.3. Collecte des échantillons Pendant la descente sur terrain, on a recueilli des échantillons dans la zone d’étude. Nous avons apporté un marteau pour battre les roches afin d’avoir des échantillons bien sains. Cependant, on a pris les roches dignes d’être un échantillon c'est-à-dire les roches qui n’ont été pas encore altérées. Après avoir pris les échantillons, on les a numérotés et marqués selon l’endroit où on les a pris. En même temps, on a aussi enregistré dans le carnet de terrain le milieu et la couleur de l’échantillon, avec la numérotation afin d’éviter la confusion. On a recueilli surtout des échantillons sur les carrières, mais nous avons quand même collecté des échantillons qui se trouvaient aux alentours de celles-ci. Enfin, on a bien conservé les échantillons afin de les transporter au laboratoire pour les études macroscopiques et les travaux sur la lame mince. IV.3.4. Prise des photos A chaque fois qu’on a pris des échantillons dans un endroit quelconque, on a pris des photos en utilisant une échelle à chaque photo prise. On a pris aussi des photos du relief, de la

33 végétation et des différentes couches du sol qui se trouvent dans les sites d’exploitation. Des photos aussi ont été prises pendant les travaux effectués par les orpailleurs. IV.4. Travaux après terrain Des travaux nous attendent encore après les études sur terrain. IV.4.1. Travaux au laboratoire Nous avons fait des études macroscopiques des échantillons (figure 13). Ces études nous donnent les informations sur: - la composition minéralogique; - la couleur; - la structure et la texture des échantillons.

Figure 13. Etude macroscopique Source: photo de l’auteur (2016) Après ces études, nous avons procédé à l’analyse des échantillons par confection de lames minces et on a confectionné une lame. On a fait cette analyse au sein du Laboratoire National des Industries Extractives d’ Ampandrinomby du 18 Mai jusqu’au 25 Mai 2016. Les étapes à suivre pour la confection en lames minces sont les suivantes :  Le sciage des roches Le sciage des roches (figure 14) est réalisé à l’aide d’un matériel appelé tronçonneuse, cette dernière est munie de scie diamantée qui découpe les roches pour avoir une taille de morceau de sucre d’environ 3 à 4 cm cube. Pour avoir cette taille, on utilise un matériel appelé calibrage qui permet de définir la zone d’un échantillon à analyser.

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Figure 14. Sciage de roche Source : photo de l’auteur (2016)

 Polissage Après, le sucre va être apporté sur la pré-polisseuse à vitesse variable pour planéité la surface à analyser. Cette action se fait sur la table de polissage tournant en présence d’eau et des poudres abrasifs de différentes granulométries (poudre de corindon) qui permette d’obtenir la surface la plus plane possible (figure 15).

Figure 15. Polissage du sucre Source : photo de l’auteur (2016)  Collage Avant de coller le sucre sur le verre porte lame, la face de lame collée sur le sucre doit être rendue rugueuse (verre de lame dépolie) et après il est chauffé sur la plaque chauffante à une température de 80° pendant environ une trentaine de minutes pour qu’ils y adhèrent parfaitement. On a utilisé les colles Epoxy section 12 Thin part A et Epoxy section thin part B dans le collage dont la proportion est la suivante: pour 12 sucres, il nous faut 1g d’Epoxy

35 section 12 thin part A et 1/3g de Epoxy section 12 thin part B, donc pour un échantillon: 0,8g de part A et 0,025g de part B. Ce pesage s’est fait sur la balance de précision, et on procède tout de suite au collage. Après avoir enduit les colles sur la face du sucre, on le met sur la lame de verre dépolie (figure 16 a) avec une pression plus ou moins forte pour qu’il n’y ait pas de bulles d’air. Après avoir fait le collage, la lame doit être chauffée sur la plaque chauffante (figure 16 b) pendant 24 heures avec une température de 80° C.

16 a) collage du sucre 16 b) chauffage du sucre Figure 16. Collage et chauffage d'un sucre Source: photos de l’auteur (2016)

 Sciage et mise en épaisseur de la préparation. Le sciage de la préparation à environ 1 mm se fait par la tronçonneuse d’arasement (figure 17). Cette épaisseur de lame est encore très épaisse pour l’observation au microscope, donc il faut amincir la lame avec la polisseuse à meule diamantée ou sur la polisseuse manuelle en utilisant toujours des poudres abrasives pour obtenir une épaisseur de la lame égale à 30 microns.

Figure 17. Coupage du sucre Source : photo de l’auteur 2016

36 Enfin, on passe à l’observation des lames minces au microscope polarisant (figure 18) où on utilise deux lumières différentes: - lumière naturelle pour déterminer la couleur des roches en microphotographie naturelle; - lumière polarisante pour préciser les minéraux par l’intermédiaire de ses aspects caractéristiques en microphotographie polarisée.

Figure 18. Observation de lame mince au microscope polarisant Source: photo de l’auteur (2016)

IV.4.2. Elaboration de la carte de la zone d’étude Nous avons élaboré la carte de la zone d’étude à partir de la base des données du SIGM. Cette carte nous permet de voir les formations géologiques qui dominent dans cette zone. Nous avons procédé l’élaboration de cette carte à partir du logiciel Map Info.

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TROISIEME PARTIE: RESULTATS ET INTERPRETATIONS

28 Cette troisième partie montre en détail les résultats des travaux sur terrain avec les interprétations. Elle a pour but de répondre à la problématique qui se pose et de vérifier si l’hypothèse est exacte ou non. Elle présente d’abord les caractérisations de chaque site d’exploitation d’or où on trouve la description des sites et la description des méthodes utilisées par les orpailleurs, ensuite les impacts socio-économiques et environnementaux de l’exploitation d’or et enfin les résultats d’études macroscopiques et microscopiques des roches. CHAPITRE V: Caractérisations des sites d’exploitation d’or Pendant la descente sur terrain, on a parcouru 3 sites d’exploitations d’or dans le fokontany Miantsoarivo. La figure 19 ci-après montre la localisation de ces 3 sites.

Figure 19. Carte de repérage des sites d'exploitation d'or dans le fokontany Miantsoarivo Source : BD 500 FTM

38 V.1. Descriptions de chaque site V.1.1. Site 1 (Amparihimavo) Il se situe sur une colline au Nord-est du village de Miantsoarivo, à environ 12 Km. A l’échelle de l’affleurement, cette zone n’est pas très rocheuse, on n’y trouve que des magnétites altérés éparpillés et des débris de quartzite. Il existe 2 sites d’exploitation d’or à Amprihimavo à savoir Andohatany et Ambavaranobe. D’une part, Andohatany se longe sur une longueur d’environ 1,5 Km. A l’époque, il était un petit canal qu’on pouvait enjamber et ce fut recouvert des roseaux. Il est irrigué par un cours d’eau grâce à une source située en amont de la carrière. L’approvisionnement en eau de cette carrière diminue en saison sèche. Actuellement, l’ouverture du canal augmente et les galets recouvrent sa surface (figure 20). L’exploitation dans cette carrière a commencé à partir de 1984, des orpailleurs venant de différentes régions de Madagascar y travaillaient. Après quelques années, l’exploitation ralentit à cause de l’insécurité et de la diminution de la teneur en or des minerais. Actuellement, il y a 11 campements faits à partir des pailles, 4 personnes en moyenne vivent ensemble dans une case en paille. D’après l’analyse macroscopique des orpailleurs et des collecteurs, la qualité de l’or d’Andohantany est l’une des qualités très agréable par sa couleur jaune éclatante et son poids. On peut trouver dans ce site une pépite d’or (kajilany) qui pèse jusqu’à 2g.

Figure 20. Paysage d'Amparihimavo Source : photo de l’auteur (2016)

D’après l’étude des couches de puits d’exploitation du site d’Andohatany, elles se présentent de haut en bas : - couche du sol végétale à environ 50 cm d’épaisseur formé surtout par de débris des végétaux et de l’humus ;

39 - une couche de latérite riche en hydroxyde de fer d’épaisseur environ 80 à 110 cm ; - une couche du sol de couleur jaune riche en alumine à peu près 90 à 150 cm ; - une couche qui a une couleur violette d’épaisseur environ 70 à 100 cm. Elle est riche en éléments ferromagnésiens ; - une couche composée des galets de quartzite et des sables noires, de couleur. C’est la couche aurifère du puits ; - la base est formée par des Bed-rock. La figure 21 suivante représente le profil lithostratigraphique de l’exploitation d’or d’Andohantany.

Figure 21. Profil lithostratigraphique de l'exploitation d'or d'Andohantany Source : auteur (2016)

D’autre part, Ambavaranobe: c’est une rivière qui se situe à l’Est d’Andohatany. Le lit de cette rivière est composé de débris rocheux et parfois des blocs rocheux sur place (figure 22). Pendant notre passage, les orpailleurs étaient au nombre de 15. Le grain d’or y est fin et léger. Les travailleurs d’Ambavaranobe rejoignent le camp d’Andohatany à la fin de la journée.

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Figure 22. Paysage d'Ambavaranobe Source : photo de l’auteur (2016)

V.1.2. Site 2 (Rinan’i Gena) C’est une rivière avec des seuils rocheux (figure 23), qui se localise au Nord-est du village de Miantsoarivo, à environ 1 km. Elle est formée surtout des gneiss avec des filons de quartz et des galets roulés. La rivière est bordée par des roseaux (Phragmite australis) et de Sohihy. L’exploitation y est encore très récente, il fait son apparition après la cessation de l’exploitation d’Antsapandrano c’est-à-dire au mois de Mars 2016. Lors de notre passage, les orpailleurs étaient au nombre de 18 dont 11 hommes et 7 femmes. La structure de l’or a un grain fin avec un poids peu élevé. Le gisement est de type alluvionnaire.

Figure 23. Paysage du Rinan'i Gena Source: photo de l’auteur (2016) V.1.3. Site 3 (Antsohihy) Dans la rivière d’Antsohihy, la roche est caractérisée par l’alternance de bande noire et de bande sombre (figure 24). La présence de marmite de géant témoigne l’érosion massive qui

41 affecte cette rivière. Le gisement y est à la fois de type éluvionnaire et alluvionnaire, en effet, les orpailleurs pratiquent la technique «Alondrano» et «Alakopaka». Comme son nom l’indique, la végétation est dominée par du sohihy et des roseaux (Phragmite australis). L’or y est de couleur jaune avec un poids plus ou moins léger.

Bande claire Bande sombre

Marteau (Echelle)

Figure 24. Affleurement des roches migmatitiques Source: photo de l’auteur (2016)

V.2. Méthodes d’exploitation Les orpailleurs utilisent des méthodes pareilles dans les 3 sites différents.

V.2.1. Dans le site 1 a) Andohatany Ce site est caractérisé par l’exploitation des gîtes éluvionnaires. Les orpailleurs pratiquent surtout la méthode «ALAKOPAKA» (Abatage). Principe de la méthode «ALAKOPAKA» Elle consiste à enlever les couches du sol infertile jusqu’à la rencontre des minerais (karôkany) à la profondeur. Elle peut atteindre jusqu’à 3 ou 4 m de profondeur et demande beaucoup de temps. Après, l’orpailleur collecte les minerais avant de les faire passer au lessivage. Avant de procéder au lavage des minerais, l’orpailleur construit du «lakana». C’est un matériel fabriqué à partir de l’assemblage des 3 petits bois carrés. Le lavage consiste à faire circuler de l’eau dans le «lakana» qui est dévié d’un cours d’eau venant de la source. Les minerais sont par la suite transportés petit à petit dans le «lakana». Le débit de l’eau doit être proportionnel à la quantité des minerais à laver. Après, on mélange les minerais dans le «lakana» à partir de la pelle afin que les minerais lourds puissent se déposer au fond du «lakana» et les plus fins soient transportés par l’eau. Le lavage est terminé lorsque les galets

42 du minerai sont enlevés et il ne reste plus que de sable noir dans le «lakana». Le sable noir est ensuite traité à l’aide d’une batée jusqu’à l’obtention du grain d’or. Après le traitement à la batée, les grains d’or sont associés aux minéraux lourds (magnétites, rutile). Dans cette méthode, d’autres orpailleurs n’utilisent pas le «lakana». Ils dévient tout simplement l’eau dans un canal et abattent les minerais dans celui-ci afin qu’ils puissent se laver. Et après le lavage, l’orpailleur collecte le reste de lavage (le sable noir avec les minéraux lourds) qui est au fond du canal de lavage. Et enfin, il les traite par la technique de la batée. (Voir annexe III) b) Ambavaranobe Dans la rivière d’Ambavaranobe, les orpailleurs pratiquent à la fois la méthode «ALONDRANO» et «ALAKOPAKA». Le Principe de la méthode «ALONDRANO» Cette méthode est appliquée dans le gîte alluvionnaire. La première étape consiste à choisir ce qu’on appelle «fatana», c’est l’endroit où l’orpailleur a fait l’extraction. Il a fait le choix du «fatana» de préférence dans un endroit rocheux. Il passe ensuite par la fabrication du «fatana». La fabrication consiste à enlever les roches de l’endroit choisi et à les faire contourner le «fatana» pour former un demi-cercle en aval de la rivière. Les roches qui contournent le «fatana» sont nécessaires pour retenir les matières en suspensions apportées par l’eau de la rivière pendant l’extraction des minerais. On passe ensuite au prélèvement des minerais qui se trouvent à peu près 1 m de la surface de l’eau à l’aide d’une pelle. Aussitôt dégagés de l’eau, les minerais sont ramassés et passés au lavage à la batée jusqu’à l’obtention du sable noir associé à des minéraux lourds (magnétite et rutile). Les sables noirs sont placés dans une sébile et à la fin de la journée, le contenu de sébile va être relavé pour avoir le grain d’or proprement dit et pour débarrasser cet or d’autres mélanges. (Voir annexe IV) V.2.2. Dans le site 2 Dans ce site les orpailleurs appliquent seulement la méthode « ALONDRANO ». Le principe est identique à celui d’Amparihimavo. Les orpailleurs se regroupent en 2 ou 3 personnes presque d’une même famille et on y voit ainsi des orpailleurs qui travaillent seul. V.2.3. Dans le site 3 Dans ce site les orpailleurs pratiquent à la fois la méthode «Alakopaka» et «Alondrano». L’organisation des orpailleurs y est différente des deux autres sites, par exemple dans le site 1, les orpailleurs forment un groupe permanent, ce dernier ne se rompt qu’au moins une semaine, en effet le produit d’exploitation ne se partage que dans une semaine. Mais dans ce site, la formation d’un groupe ne fait que le jour de travail dans le site

43 d’exploitation et elle se fait par hasard et ce groupe est temporaire, à la fin de la journée il se brise. Dans ce cas, le produit sera partagé également aux membres de groupe à la fin de la journée. V.2.4. Nombre d’orpailleur par site Le tableau VII ci-après nous présente le nombre d’orpailleur et leur genre par site. Tableau VII. Nombre d'orpailleur Genres Masculin Féminin Total Sites 30 0 30 Site 1 Site 2 11 07 18 Site 3 13 9 22 TOTAL 54 16 70

Genres Masculin Féminin Total Sites Site 1 100% 0% 100% Site 2 61% 39% 100% Site 3 59% 41% 100% Source : enquête auprès des orpailleurs

120% 100%

100% 80% 61% 59% 60% 39% 41% 40%

Pourcentages 20% 0% 0% Site 1 Site 2 Site 3 Sites d'exploitations

Masculin Féminin

Figure 25. Nombre d'orpailleur par site Dans ce résultat d’enquête, on constate qu’il y a une grande différence dans les 3 sites. Dans le site 1, on voit que 100% des orpailleurs sont de genre masculin. La distance du site d’exploitation et du village est l’une des causes de l’absence de la femme dans ce site. De plus, l’insécurité parce que c’est un lieu perdu que les dahalo traverse souvent. Les

44 orpailleurs dans ce site y restent pendant une semaine ou plus et la femme ne doit pas y rester pendant plusieurs jours, car sa présence dans le ménage est très nécessaire. Elle s’occupe des enfants et de l’élevage et elle peut continuer ainsi à faire du jardinage au champ. Le travail y est très difficile, il ne peut être adapté à la femme. Dans le site 2, 61% sont de genre masculin et 39% de genre féminin, et dans le site 3 ; 59% masculin et 41% féminin, on peut dire que dans ces deux sites, il y a présence de genre féminin car ces sites ne sont pas très loin du village, elle peut s’occuper de leur ménage avant et après le travail d’exploitation dans la journée. Pour conclure, 77% d’orpailleur dans ces 3 sites sont occupés par de genre masculin et il n’y a que 13% de genre féminin. Pour conclure, on va récapituler les caractéristiques des 3 sites dans le tableau VIII. Tableau VIII. Tableau récapitulatif des caractéristiques des 3 sites

Sites 1 2 3 Caractérisations Types de gisement éluvionnaire, alluvionnaire éluvionnaire, alluvionnaire alluvionnaire Méthodes alakopaka, alondrano alondrano alakopaka, alondrano d’exploitations Masculin Féminin Masculin Féminin Masculin Féminin Effectifs et genres 30 0 11 07 13 9 des orpailleurs

Source: enquête auprès des orpailleurs

45 CHAPITRE VI : Impacts sociaux-économiques et environnementaux Ce chapitre nous fait part des impacts socio-économiques et environnementaux d’exploitation d’or. On y trouve les impacts économiques sur la vie quotidienne des orpailleurs et les impacts socio-environnementaux de l’exploitation d’or. VI.1. Impacts économiques On va voir dans ce sous-chapitre la production moyenne en or en centigramme par semaine et par site des orpailleurs, la fluctuation de prix d’or selon l’endroit où les orpailleurs le vendent, le revenu que l’orpailleur gagne, l’impact sur la production du riz dans le fokontany et on terminera avec la redevance des orpailleurs envers le fokontany et la Commune. VI.1.1. Production moyenne par semaine en centigramme par site Dans le tableau IX ci-après figure la production moyenne en or par semaine en cg par site. Tableau IX. Production moyenne par semaine en cg par site

Production [20-50[ [50-80[ [80-110[ [110-150[ Total d’orpailleur par site Site 1 0% 10% 57% 33% 100% Site 2 83% 17% 0% 0% 100% Site 3 45% 32% 23% 0% 100% Source : enquête auprès des orpailleurs

90% 83% 80% 70% 60% 57% 50% 45% 40% 32% 33% 30% 23% 17% 20% 10% 10% 0% 0% 0% 0 0% [20-50[ [50-80[ [80-110[ [110-150[

Site 1 Site 2 Site 3

Figure 26. Production moyenne par semaine en cg par site

46 C’est seulement 33% des exploitants du site 1 qui produisent 110 à 150 cg par semaine tandis que dans le site 2, 17% des exploitants produisent 50 à 80cg au maximum. Et dans le site 3, 80 à 110cg sont produits par 23% des exploitants. Cette différence de production montre que le site 1 est le plus productif comparé aux deux autres sites. Cette différence de production est causée par la teneur de l’or dans le minerai et par le type des gîtes exploités. En effet, la plupart d’orpailleurs dans le site 1 travaillent dans le gîte éluvionnaire, tandis que la totalité d’orpailleurs dans le site 2 travaillent dans le gîte alluvionnaire. La production journalière par orpailleur dans le site 2 est de l’ordre de 4 à 5cg. Donc, s’il travaille pendant 5 jours dans une semaine, il parvient à produire environ 20 à 25cg par semaine. Dans le site 3, l’orpailleur travaille à la fois dans les gîtes éluvionnaire et alluvionnaire et la teneur d’or dans le minerais après lavage à la batée n’est pas très faible. C’est pourquoi un groupe d’orpailleur peut produire de 80 à 110cg par semaine et un orpailleur peut produire de 35 à 40cg dans une semaine. Il faut noter qu’un groupe d’orpailleur est souvent constitué de 2 personnes. VI.1.2. Vente et prix de l’or. Des orpailleurs vendent leurs produits à la fin de la journée de travail. Ceux du site 2 et du site 3 choisissent surtout de vendre une part du produit journalier au collecteur du fokontany et de vendre le reste au marché hebdomadaire communal pour faire l’approvisionnement de la semaine. Cette dernière méthode concerne surtout les orpailleurs du site 1. Le prix de l’or varie selon l’endroit où l’orpailleur le vend. Le prix dans le site d’exploitation varie de 750 à 800 Ar le centigramme. Au petit collecteur du village, le prix varie entre 800 de 850 Ar le cg et au Chef-lieu de Commune il atteint jusqu’à 950 à 1000 Ar le cg. Et enfin, si l’orpailleur arrive jusqu’au Chef-Lieu de District (Maevatanana), le prix par cg s’élève de 1000 à 1200 Ar. De plus, le prix est imposé par le grand collecteur à Maevatanana et dépend de la saison. Pendant la saison de pluie, le prix de l’or diminue parce que la production d’or augmente. Ainsi, il augmente en saison sèche. A vrai dire, le prix de l’or est satisfaisant malgré la dureté de travail c’est pour cette raison que l’orpailleur endure toutes les difficultés des travaux pendant l’exploitation. VI.1.3. Revenu de l’orpailleur sur la production Si un orpailleur produit 25cg en une semaine par exemple dans le site 3 et s’il vend ses produits au petit collecteur du fokontany à un prix de 800Ar le cg, il obtient 20.000 Ar et si on fait la division, il obtient 3.000 Ar par jour. Par conséquent, il parvient à payer la nourriture

47 journalière et les produits nécessaires comme la bougie, le sucre, le café, le tabac, etc. Cela réduit alors le risque d’endettement des orpailleurs. Si on prend un autre exemple avec un orpailleur qui produit 60cg en une semaine et s’il vend son produit au marché communal avec un prix de 950 Ar le cg, il obtient donc 57.000 Ar c’est-à-dire 8.000 Ar par jour. Il peut donc effectuer la provision hebdomadaire nécessaire pour sa famille et pour sa semaine de travail dans la carrière. Et enfin, si un orpailleur produit 1g dans une semaine et le vend au Chef-lieu de Commune, son revenu s’élève jusqu’à 100.000 Ar en une semaine, ce qui implique qu’il gagne 14.000 Ar par jour. En bref, les orpailleurs ne parviennent pas à épargner de l’argent avec cette activité. Il leur est impossible d’acheter des matériels de maison ni de bâtir une maison mais elle sert tout simplement à éviter de s’endetter. VI.1.4. Impacts sur la production du riz Pour connaître l’impact de l’exploitation sur la production du riz, il est nécessaire de connaître la période de travail d’orpaillage dans les 3 sites d’exploitation d’or de ce fokontany. Le tableau X ci-après montre la période de travail d’orpaillage dans les 3 sites. Tableau X. Période de travail d'orpaillage Période de [Février-Avril [ [Mai-Juillet [ [Août-Octobre [ [Novembre-Janvier [ Total travail Site 1 71% 7% 14% 7% 100% Site 2 83% 0% 11% 6% 100% Site 3 77% 0% 14% 9% 100% Source : enquête auprès des orpailleurs

100% 83% 77% 80% 71%

60%

40%

20% 14%11% 14% 7% 7% 6% 9% 0% 0% 0% [Fev-Avr[ [Mai-Juil[ [Août-Oct[ [Nov- Janv[ Site 1 Site 2 Ste 3

Figure 27. Période de travail

48 Ce graphe nous montre que dans les 3 sites d’étude, le pourcentage d’orpailleur du mois de février jusqu’au mois d’avril est élevé. Ceci est dû à la réduction de travail au champ après le repiquage. C’est aussi la saison pendant laquelle il n’y a pas beaucoup de production agricole. Les paysans doivent donc chercher de l’or pour avoir de l’argent pour le bon fonctionnement de la vie quotidienne parce que les produits agricoles à vendre sont insuffisants. On voit que le nombre d’orpailleur dans les 3 sites diminue et atteint même 0% pour les sites 2 et 3 du mois de mai jusqu’au mois de juin, durant lesquels les gens moissonnent du riz. Du mois d’Août à Octobre, le pourcentage d’orpailleur dans les sites augmente un tout petit peu et diminue à partir du mois de Novembre jusqu’au mois de Janvier pendant lesquels les gens préparent la rizière et cultivent le riz. D’après ces résultats, on peut dire que le travail d’orpaillage dans les 3 sites est périodique. Pendant la période de culture et de récolte du riz, l’orpailleur laisse son travail d'exploitation de côté et s’occupe des travaux relatifs à la riziculture. Tout ceci implique que les villageois continuent toujours leur travail de culture même s’il y a l’exploitation d’or d’un côté. Donc, aucune diminution de la production du riz n’est envisagée dans ce fokontany.

VI.1.5. Redevance des orpailleurs envers le fokontany et la Commune L’orpaillage dans la commune Mahatsinjo est informel c’est-à-dire que les orpailleurs ne sont pas redevables envers le fokontany et encore moins envers la Commune. L’exploitation d’or n’offre pas de recette au fokontany : l’orpailleur et le collecteur ne payent pas d’impôts proportionnels à l’extraction. En fait, la Commune n’applique pas la loi parce que selon le maire ce n’est qu’une exploitation qui n’est qu’à ses débuts. En guise de conclusion, l’exploitation d’or dans le fokontany Miantsoarivo aide l’orpailleur à sortir de la période difficile (Février-Mai). Le paysan peut se débarrasser du «vary maitso» qui règne surtout à la campagne. Auparavant, les paysans ont dû emprunter soit de l’argent soit du riz pendant la période difficile pour pouvoir satisfaire les besoins quotidiens familiaux. En contrepartie, pendant la période de récolte de riz, ils doivent rendre le triple de ce qu’ils ont emprunté ; c’est ce qu’on appelle «vary maitso». Ce système compte parmi les obstacles qui empêchent le développement de la vie paysanne. Mais récemment, avec cette activité d’orpaillage, ils peuvent s’en sortir et avoir une source d’argent rapide.

VI.2. Impacts socio-environnementaux Les impacts sociaux nous informent sur le pourcentage d’orpailleur dans chaque site, la conséquence de l’exploitation d’or au niveau de l’éducation, la santé et enfin la vision de

49 l’orpailleur de son travail (ardeur du travail). Et les impacts environnementaux évoquent l’effet de l’exploitation sur la dégradation de sol, la contamination de l’eau potable et la modification du paysage. VI.2.1. Pourcentage d’orpailleur par rapport au nombre de la population dans le fokontany Le tableau XI montre le nombre de la population par âge et par genre du fokontany Miantsoarivo. Tableau XI. Nombre de la population par âge et par genre du fokontany Miantsoarivo Age (ans) 0 à 5 6 à 10 11 à 18 19 à 60 Plus de 60 Total Effectif 391 303 251 694 55 1694 Source: PCD Mahatsinjo L’orpailleur dans le fokontany est au nombre de 70. En le comparant avec le nombre de la population totale, le pourcentage d’orpailleur dans le fokontany n’est que de 4,13 %, ce qui est encore très bas. Par rapport au nombre de la population active, c’est-à-dire la population âgée entre 19 à 60 ans, qui est au nombre de 694, le pourcentage d’orpailleur est égale à 10,08%. VI.2.2. Education D’après l’entretien fait auprès de la Directrice de l’EPP Miantsoarivo, l’exploitation d’or n’a aucun impact sur le taux de scolarisation des élèves. Mais depuis que les parents d’élèves font ce travail, la scolarisation est un peu négligée parce qu’au moment où les parents sont au travail d’orpaillage, personne ne prépare le déjeuner. Les élèves travaillant l’après-midi sont les plus touchés. Ne pas prendre de déjeuner diminue l’attention des élèves pendant le cours ce qui entraine à son tour le mauvais résultat. Cependant, des lycéens en classe de 2nde commencent déjà à participer à cette activité dans le but d’acheter des fournitures scolaires et de faire des provisions quand ils étudient à Mahatsinjo. Mais cela renferme aussi des risques, à force d’y être habitués et de faire face aux difficultés scolaires, ils abandonnent dans l’espoir d’assurer leur avenir en pratiquant le travail d’orpaillage. VI.2.3. La santé des orpailleurs Les principales maladies rencontrées chez les orpailleurs sont représentées dans le tableau suivant (tableau XII).

Tableau XII. Les maladies rencontrées chez les orpailleurs

50 Maladies Diarrhée Blessure Paludisme Autres Total Pourcentage 26% 33% 30% 11% 100% Source: enquête auprès des orpailleurs

35% 33% 30% 30% 26% 25% 20% 15% 11% 10% 5% 0% Diarrhée Blessure Paludisme Autre Pourcentage

Figure 28. La fréquence des maladies chez les orpailleurs Dans ce graphe, c’est la blessure (33%) qui touche souvent l’orpailleur parce qu’il n’utilise aucune protection contre les roches aiguisées pendant l’exploitation. Il est à signaler que l’effondrement de la terre ne se produit pas souvent dans ces carrières. Après, il y a le paludisme qui représente 30% et qui affecte surtout l’orpailleur dans le site 1 à cause du non usage de moustiquaire. Les 26% concernant la diarrhée sont causés par le fait de boire l’eau des rivières sans l’avoir chauffée ou traitée par les produits nettoyeurs. VI.2.4. L’ardeur du travail selon orpailleurs Le tableau XIII ci-dessous montre le point de vue des orpailleurs sur le travail d’orpaillage.

Tableau XIII. Ardeur du travail Ardeur du travail Effectifs Pourcentage Facile 3 4% Normale 10 14% Dure 7 10% Très dure 50 71% Total 70 100% Source: enquête auprès des orpailleurs

51 80% 71% 70% 60%

50% 40% 30% Pourcentage 20% 14% 10% 10% 4% 0% facile normale dure très dure

pourcentage

Figure 29. Ardeur du travail D’après l’enquête faite auprès des orpailleurs, 71% avouent que le travail d’orpaillage est très dur comparé au travail de culture. 10% affirment que c’est dur et 14% le trouvent normal comme le travail de culture. Seulement 4% ont déclaré que le travail d’orpaillage est un travail de distraction. On a vu l’impact social de l’exploitation, maintenant on va voir l’impact sur l’environnement. VI.2.5. Impacts sur la dégradation du sol Deux carrières ont été abandonnées dans le fokontany Miantsoarivo, l’une à Antsapandrano, qui est une rizière bordée d’un côté par une rizière et de l’autre côté par du bas fond destiné à la culture vivrière. En février 2016, à cause d’une forte exploitation d’or, d’une part, l’augmentation de la profondeur de la rivière entraine l’effondrement d’une partie de la rizière (figure 30 a) et d’autre part l’accélération de l’érosion va s’effondrer sur une grande partie de la rizière et du bas fond (figure 30 b). Les propriétaires du bas fond et de la rizière ont pris une décision d’empêcher l’exploitation d’or dans cette rivière, pendant un mois, de peur du glissement de la zone de culture. C’est le même cas pour l’exploitation à Ambahibohobe. On peut dire que la non maitrise de l’exploitation d’or dans ce fokontany peut entrainer des dégâts en ce qui concerne la dégradation du sol.

52

30 a 30 b Figure 30. Dégradation du sol Source : photos de l’auteur (2016) VI.2.6. Contamination d’eau L’exploitation artisanale est reconnue pour être une source potentielle de pollution des ressources en eau. Les eaux de la rivière de tous les sites sont toutes colorées en rouge par les boues venant du lavage du minerai (figure 31). En aval du site d’exploitation, des villageois utilisent cette rivière et la contamination d’eau nuirait alors à leur santé. Elle peut causer aussi une maladie pour les animaux qui la boivent. Elle va sans doute détruire la culture et les faunes qu’elle traverse.

Eaux boueuse

Figure 31. Eau boueuse Source : photo de l’auteur (2016)

53 VI.2.7. La modification du paysage Après l’exploitation, il n’y a pas de restauration de la carrière et elle reste en mauvais état. On voit une modification du paysage qui se manifeste par la destruction de l’environnement (figure 32).

Figure 32. Modification du paysage Source: photo de l’auteur (2016)

54 CHAPITRE VII: Résultats des études des roches On y trouve les résultats des études macroscopiques et microscopiques des échantillons VII.1. Etudes macroscopiques Les études macroscopiques consistent à décrire la roche à partir de la loupe binoculaire. Elle permet de connaitre la couleur, la structure et la texture de la roche ainsi que les minéraux à gros grain. Echantillon 1 La roche numéro 1 (figure 33) est caractérisée par sa texture équante, sa couleur leucocrate (rose grisâtre) et sa structure grenue. Elle est constituée surtout de feldspath (Pertithe), de quartz, des plagioclases, des minéraux opaques et des biotites. Donc, c’est un Syénite.

Figure 33. Échantillon 1 Source : photo de l’auteur (2016) Echantillon 2 Cet échantillon présente une texture équante, à structure grenue à tendance pegmatitique et leucocrate (figure 34). Il est constitué par des minéraux clairs abondants, des minéraux sombres, et des minéraux accessoires ; c’est un granite à tendance pégmatitique

Quartz à gros grain

Echelle

Figure 34. Echantillon 2 Source : photo de l’auteur (2016)

55 Echantillon 3 A l’échelle de l’affleurement (figure 35), il y a alternance des bandes claires et des bandes sombres, ceci nous permet de dire que c’est une migmatite.

Bande claire

Bande sombre

Marteau géologique (échelle)

Figure 35. Roche 3 à l’échelle de l'affleurement Source: photo de l’auteur (2016)

Bande sombre

Echelle

Bande claire

Figure 36. Roche 3 à l'échelle de l'échantillon Source: photo de l’auteur (2016) A l’échelle de l’échantillon (figure 36), cette roche est plus ou moins orientée, c’est donc une roche métamorphique. La bande sombre est formée par les minéraux ferromagnésiens et la bande claire par des minéraux cardinaux.

VII.2. Etudes microscopiques

56 A B

Figure 37. Microphotographie d’un Syéno-quartzique : A en lumière naturelle, B en lumière polarisante Source: photo de l’auteur (2016) D’après l’étude microscopique (figure 37), cet échantillon est composé par 7 espèces minérales, qui sont: - minéraux felsiques: quartz, feldspath alcalin (perthite), plagioclase ; - minéraux mafiques: biotite, pyroxène et hornblende ; - minéraux accessoires: minéraux opaques. Le taux des feldspaths alcalins ou perthite étant plus important, cela montre que cette roche appartient à la famille des roches magmatiques saturées en silice. Au cours de refroidissement d’un magma acide, il existe deux phases bien distinctes, l’une riche en potassium et l’autre en sodium. Pendant lequel, il y a réaction entre le feldspath alcalin (orthose) et le plagioclase acide (albite) qui cause la formation de perthite. Cette réaction se déroule après la formation des minéraux ferromagnésiens. C’est donc une roche magmatique acide, plus précisément un SYENO-QUARTZIQUE.

CHAPITRE VIII : Résultats de l’élaboration de carte géologique Cette carte permet de connaitre la formation géologique qui se trouve dans la zone d’étude (figure 38).

57

Figure 38: Carte géologique de la commune rurale Mahatsinjo Source: SIGM

58 Cette région est constituée par un fond de granite migmatitique à structure anticlinale qui passe au-dessus des migmatites à septum de gneiss à biotite et amphibole, parfois à sillimanite, et grenat et lame de granite stratoïde. Ces migmatites sont surmontées en concordances par des gneiss et des formations pyroxéno-amphiboliques, plus ou moins migmatitisés. La région a donné dans le temps trois exploitations alluviales. L’examen des concentrés alluvionnaires prélevés dans la région a montré la présence de grain d’or visible. La minéralisation en or est liée aux formations pyroxéno-amphiboliques. Granite migmatitique: ce terme sert à désigner une formation anatectonique qui groupe les granites migmatitiques et les migmatites granitoïdes qu’il est impossible de cartographier séparément car les deux faciès sont intimement associés sur l’affleurement. Topographiquement, cette formation constitue des chaînons parallèles (Mahatsinjo, , Ambohitohiny) et des reliefs tabulaires (Ambohimiravavy, Ambohimanatrika). L’étude microscopique de certaines lames minces montre pour la plupart le caractère de granite alcalin à amphibole et/ou à biotite, néanmoins certaines lames montrent des granites monzonitiques à biotite seule. Macroscopiquement, ces roches sont caractérisées par une couleur rosâtre à blanc rosâtre quasi générale due à l’abondance de Feldspath potassique, un grain moyen relativement fin, un caractère leucocrate ou holocrate (CHANTRAINE, et al., 1968). Charnockite: ces roches sont relevées surtout dans la bordure orientale de la carte, mais on en trouve quasi sous forme de petit banc différencié dans les embrechites et migmatites granitoïdes. Dans cette bordure orientale, les charnockites constituent les hauts reliefs d’Ambohimiravavy et d’Ambilany. Elles apparaissent dans la structure anticlinale et synclinale dont l’orientation est subméridienne. Le gisement est stratoïde, ce qui est particulièrement net sur tous les affleurements relevés. Les bancs sont parfois assez importants et peuvent atteindre de 0,5 à 2 km. Notons aussi que dans cette bordure orientale de la carte, les charnockites sont associées à des migmatites granitoïdes (bordure sud du massif d’Ambilany et l’anticlinal du Manerinerina) et à des embréchites (synclinal d’Ambohimiravavy en bordure de la RN4). Macroscopiquement, ce sont des roches à structure homogène à grain moyen, subéquante ou à peine plannaire, leucocrate, pauvre en biotite, assez pauvre en quartz, à teinte vert-jaune cassonade à bleuâtre prononcé. Parfois on a une structure migmatitique très orientée. Sur l’affleurement, ces roches sont altérées en surface donnant des croûtes blanchâtres. Une attention particulièrement par la délimitation de divers charnockites.

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QUATRIEME PARTIE : SUGGESTIONS ET INTERETS DE TRAVAIL

60 CHAPITRE IX: Suggestions IX.1. Pour les orpailleurs Une amélioration technique pourra sans doute aboutir à une augmentation de la production et de rendement des orpailleurs. Les orpailleurs doivent alors acquérir des formations sur les techniques d’exploitation adéquates non seulement pour avoir un bon rendement mais aussi pour réduire les risques d’accidents sur les sites d’exploitation. On suggère une méthode en utilisant un matériel appelé «Sluice» afin d’augmenter le rendement, la vitesse de production et d’alléger le travail. L’utilisation de sluice par les orpailleurs est très conseillée car c’est une méthode très avantageuse du fait de sa capacité et de sa continuité face à la production. Description de sluice Le sluice est composé d’un plan incliné et des cloisons mobiles à une inclinaison de 8%. Le courant d’eau entraîne les divers constituants (sable, graviers, minéraux lourds et or), et les cloisons provoquant des tourbillons qui permettent une ségrégation des minéraux. Les plus légers sont éliminés, ils sautent les cloisons les unes après les autres et après avoir transité sur tout le sluice, ils retombent à l’eau. Les particules les plus lourds dont l’or vont être piégées entre les différentes cloisons, compte tenu de leur densité. A la fin de l’essai, il suffit d’enlever les cloisons qui sont amovibles et de récupérer le pré-concentré qui s’est constitué sur le sluice tout au long de l’essai. Ce pré-concentré est alors passé à la batée qui permet de concentrer l’or et les fond de batée après le séchage, il est ensuite soufflé de manière à éliminer les derniers minéraux lourds pour conserver uniquement l’or (BRGM, 1993). La figure 39 ci-après montre la photo du sluice.

Cloisons

Figure 39. Un sluice Source : https : //kvault.files.wordpress.com

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Au niveau sanitaire, il est recommandé aux orpailleurs d’utiliser une Botte et des gants pour se protéger des pierres affutées. Les orpailleurs doivent effectuer des visites médicales périodiques dans le Centre de Santé le plus proche. Les orpailleurs doivent construire des latrines à une distance d’au moins 80 mètres des rivières ou des points de prélèvement d’eau potable.

IX.2. Suggestions à l’autorité locale Il est recommandé, en premier lieu, à l’autorité locale de rendre formelle l’exploitation de filière d’or dans la commune. Les orpailleurs et les collecteurs doivent tous être formalisés et il faudra ainsi les traiter de manière égale. La commune doit avoir une liste des orpailleurs, et elle doit fournir de carte à tout orpailleur individuel, à tout groupement d’orpailleurs et à tous collecteurs selon le décret ministériel n°2015_1035 fixant le régime d’or Article 3. La Commune doit tenir un registre de suivi des productions des orpailleurs suivant le modèle qui est fixé par arrêté du Ministre chargé des Mines, et le communique en même temps à l’ANOR avec celui de la liste des orpailleurs (décret ministériel n°2015_1035 fixant le régime d’or Article 8). IX.3. Suggestions sur la protection des sols Pour protéger le sol contre l’action de l’érosion, il faut prévoir un système pour ralentir les eaux de ruissellement afin de réduire sa force de destruction. Les orpailleurs doivent s’engager de replanter l’endroit après le travail d’exploitation. Il faut reboucher les puits à la fin d’exploitation. Les orpailleurs doivent contribuer à la restauration des sites après l’exploitation par remblayage. Pour ne citer que : -Chaque titulaire de carte d’orpailleur en cours de validité est tenu de respecter les organisations de travail, les règles d’orpaillage et les consignes d’hygiène, de sécurité et environnementales. Article 14 (voir annexe) ; -Chaque titulaire de carte d’orpailleur doit participer aux travaux environnementaux dans le cadre des activités d’orpaillage au sein de la Commune. Enlever tout simplement la couverture végétale sur la partie à creuser pendant l’exploitation.

61 IX.4. Suggestions pour la protection d’eau potable Le lavage de minerais dans le lit vif des cours d’eau est interdit. Les orpailleurs doivent faire une déviation dont la largeur ne dépasse pas un (01) mètre pour le lavage. Les orpailleurs doivent aménager un bassin de décantation en aval du site d’exploitation afin de retenir les particules fines apportées par l’eau. La construction de points d’eau de boisson potable dans les sites est nécessaire. La distance entre les sites d’orpaillage et les zones d’habitation ou de prélèvement d’eau potable doit être au minimum de 80 mètres.

CHAPITRE X: Intérêts du travail X.1. Intérêts pour la commune On a su pendant notre enquête qu’il y a une lacune sur l’exploitation de l’or dans la CR Mahatsinjo, cette recherche peut aider la commune à combler cette lacune. Ce travail oriente la Commune sur ce qu’elle doit faire pour les orpailleurs et les collecteurs dans le but de la formalisation de l’exploitation de la filière d’or dans la Commune. Ce livre contient des codes miniers sur la protection de l’environnement vis-à-vis de l’exploitation d’or, des processus à suivre pour y rendre formel. Ce travail offre aussi une carte de délimitation de la CR Mahatsinjo, une carte hydrographique du CR et ainsi la carte géologique. X.2. Intérêts pour les élèves du lycée et les étudiants de l’université Les étudiants de l’université peuvent avoir aussi des intérêts pour ce livre. Ils peuvent l’utiliser comme source de documentation sur la géologie de Madagascar. Par exemple, les étudiants en quatrième année dans la C.E.R Sciences Naturelles de l’ENS peuvent consulter ce livre pour enrichir leurs connaissances sur la géologie de Madagascar. Ce livre donne aussi des informations aux étudiants qui font des recherches documentaires sur l’or à l’échelle mondiale, malgache et régionale (Maevatanana).

X.3. Intérêts pour les enseignants de SVT au lycée Les enseignants de SVT au lycée peuvent chercher des renseignements dans ce travail sur le cours de la géologie de Madagascar en classe de Terminale D. Il fournit des informations sur l’histoire géologique de Madagascar. Les enseignants peuvent se renseigner dans ce livre sur les grands domaines qui constituent le socle cristallin Malgache et ainsi les différentes formations sédimentaires de la grande île. Et voici une fiche pédagogique proposée sur la géologie de Madagascar dans la classe de Terminale D.

62 FICHE PEDAGOGIQUE

Matière: SVT Classe: TD

Concept: Géologie Durée: 3 heures Chapitre: Géologie de Madagascar Objectif Général: L’élève doit être capable de nommer, de situer et de dater les anciennes formations géologiques Malgaches pour esquisser l’histoire géologique de la région de Madagascar. Objectifs spécifiques: L’élève doit être capable de : - Enumérer la grande division de la géologie Malgache. - Citer, de dater et de donner les formations caractéristiques des six grands domaines géologiques de Madagascar. - Montrer sur la carte de Madagascar la localisation des géologiques Malgaches. - Enumérer les deux systèmes de la formation sédimentaire de Madagascar. - Dater les différents groupes de la formation sédimentaire de Madagascar.

Documentations -BESAIRIE H. (1973), Précis de la Géologie Malgache, annales Géologiques de Madagascar -RAZAFIMAHATRATRA D.D, (2015). Géologie de Madagascar Sciences Naturelles 4ème année, Ecole Normale Supérieure -BESAIRIE H. (1959), Le socle cristallin de Madagascar International-Géological Congress -RABEMAROLAHY J-E. (2015), Typologie des gisements minéralisés en dans la commune rurale de Mahasolo, Mémoire CAPEN, filière Sciences Naturelle de l’Ecole Normale Supérieure

63 Durée Contenus Observations 10 min Appel 10 min Introduction Explication orale de Madagascar est constitué par un vieux socle cristallin la géologie de varié au point de pétrographique qui occupent les deux Madagascar tiers de la surface de l’île, et du terrain sédimentaire qui occupe le tiers restant de l’île dans la côte Ouest. 15 min I. Le socle cristallin Explication du socle Du point de vue géologique, le socle cristallin peut être cristallin, utilisation subdivisé en six grands domaines géologiques. de carte géologique - Domaine Antongile/Masora de Madagascar - Domaine d’Antananarivo - Domaine d’Ikalamavony et sous domaine Itremo - Domaine Androyen-Anosyen - Domaine de Bemarivo - Domaine de Vohibory 20 min I.1 Domaine Antongile/Masora Il est constitué de deux sous-domaines dont sous-domaine Antongile et Masora d’âge mesoarchéen. Il est formé par un ensemble volcano-sédimentaire. I.2 Domaine d’Antananarivo Montrer chaque C’est le plus grand domaine, d’âge Archéen qui constitue domaine dans la l’ossature centrale de Madagascar. Il est formé carte géologique de essentiellement par des Schistes, des migmatites, des Madagascar, gneiss et des Granitoïdes. Ce domaine est très similaire à explication des mots la partie orientale du craton du Dharwar oriental. Il est difficiles traversé par les suites magmatiques : Imorona-Itsindro et Ambalavao-Kiangara-Maevarano. 20 min I.3 Domaine d’Ikalamavony Il est caractérisé par la présence de formation volcano- sédimentaire déposée entre 1,03 Ga et 0,99 Ga, constitué à la base par des Quartzites, des Marbres et des Schistes. Il est traversé d’une suite magmatique de Dabolava datée

64 de 1 Ga. Le domaine d’Ikalamavony marque la limite entre le domaine d’Antananarivo et le domaine Anosyen- Androyen. 20 min I.4 Domaine Anosyen-Androyen Ce sont les domaines les plus méridionaux (les plus au sud) de Madagascar qui se subdivisent en deux sous- domaines : Sous-domaine Anosyen d’âge paléo-protérozoïque, formé principalement des ortho-gneiss, de paragneiss, et de méta-gabbros. Sous-domaine Androyen d’âge paléo-protérozoïque et formé par des ortho-gneiss, de Quartzite et des Granites. I.5 Domaine de Vohibory Ce domaine est un arc insulaire d'âge Ediacarien (630 Ma). C’est un domaine exotique formé par des métabasaltes, des roches volcaniques et des roches metasédimentaires. C’est le seul domaine qui n’est pas traversé par la suite d’Ambalavao. I.6 Domaine de Bemarivo Ce domaine est formé par un arc magmatique d’âge cryogénien (entre 750 à 740 MA). Il est formé à la base par des migmatites, des gneiss et des amphibolites. Il est traversé par la suite de Manambato (équivalente de suite 15 min d’Ambalavao). II. Les formations sédimentaires Les terrains sédimentaires malagasy sont constitués par une succession des couches faiblement inclinées. Les pendages varient de 30 à 20° au contact du canal de Mozambique. Ces couches ne sont jamais plissées. Les terrains sédimentaires occupent 4 bassins adossés au massif cristallin central: Bassins de Diego, de Mahajanga, de Morondava et de la côte orientale. En outre, des bassins lacustres dont les plus importants sont ceux de

65 l’Alaotra et d’Antsirabe se trouvant au milieu du massif. Les formations sédimentaires Malagasy se subdivisent en 2 systèmes: - Système KAROO 20 min - Système POST-KAROO II-1 Le système KAROO Le KAROO est daté de Carbonifère supérieur au jurassique moyen, il comprend à Madagascar 3 groupes de la base au sommet: - Groupe de SAKOA - Groupe de SAKAMENA - Groupe d’ISALO II.1.a Groupe de SAKOA Ce groupe montre 4 formations différentes superposés qui seront détaillées dans l’ordre du dépôt . La série glaciaire Elle est formée à la base par des Schistes noires et des tillites d’épaisseur de 45 cm . La couche à charbon La couche à charbon est constituée par des Grès qui présentent des plis entrecroisés et forment un relief de 50 à 100 mètres d’épaisseur. . La série rouge inférieure Elle est formée par des argiles rouges et des grès verts. . Les calcaires de VOHITOLIA Ce sont des calcaires marins qui correspondent au dépôt de première transgression. II.1.b Groupe de SAKAMENA Le sakamena est en grande partie continentale, sur la bordure de Morondava. Le groupe de Sakamena comprend 3 sous-groupes: .Sakamena inférieur .Sakamena moyen

66 .Sakamena supérieur II.1.c Groupe de l’Isalo C’est une formation continentale essentiellement gréseuse qui s’est déposée à la base de l’ère secondaire. Il 15 min comprend de bas en haut l’Isalo I, Isalo II et Isalo III. II.2 le système POST-KAROO La formation post-karoo est essentiellement marine et elle correspond à des argiles, des marnes et des calcaires. Il date de crétacé supérieur au quaternaire.

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CONCLUSION

68 CONCLUSION L’exploitation d’or est une nouvelle activité de la population de la CR Mahatsinjo, le nombre des orpailleurs est encore peu nombreux à titre d’exemple dans le fokontany Miantsoarivo, ils ne constituent que 10,8% de la population totale. Cette activité est périodique et ne constitue pas la première activité de la plupart de la population. La production est faible à cause de l’utilisation des matériels rudimentaires et la méthode d’exploitation artisanale. Ce secteur est encore informel dans la Commune quel que soit l’orpailleur et les collecteurs qui ne fournissent pas de recette pour le fokontany et pour la commune. En outre les orpailleurs exploitent l’or dans les gîtes alluvionnaire et éluvionnaire et ils pratiquent deux techniques différentes dans ces gîtes. Dans le gîte alluvionnaire, ils appliquent la méthode «Alondrano» tandis que dans le gîte éluvionnaire c’est celle de «Alakopaka». Concernant le prix de l’or, il varie selon l’endroit où les orpailleurs le livre. Les orpailleurs sont satisfaits de ces prix malgré la difficulté des travaux d’exploitation. Cependant, cette activité aide les villageois à sortir de la période difficile (maitso ahitra). C’est une source d’argent rapide malgré la difficulté du travail, et elle n’affecte pas la production en riz. Au sujet de l’impact sur l’environnement, étant donné que cette activité est encore récente, elle n’engendre pas d’un dégât extraordinaire sur l’environnement. Elle n’a aucune influence sur le taux de scolarisation, mais elle aide quand même les élèves pour acquérir les fournitures scolaires. Donc les hypothèses sont vérifiées car elle apporte un effet positif pour les orpailleurs et ne provoque pas un danger grave sur l’environnement. Jusqu’à présent l’autorité communale n’établit pas encore des règlements intérieurs sur l’exploitation aurifère. Du point de vue géologique, cette région est dominée par des roches magmatiques représentées par des granites migmatitiques, de la migmatite granitoïde, du charnockite, de la syénite, des roches métamorphiques, du gneiss à biotite et amphibole. Le résultat d’analyse microscopique de la Syénite affirme l’abondance du perthite dans la composition minéralogique puis de quartz, de biotite et des minéraux opaques. A l’avenir, on projette de faire une sensibilisation aux orpailleurs de la Commune Mahatsinjo concernant la technique d’exploitation pour réduire la destruction de la végétation et salissure de l’eau de la rivière pendant les travaux d’exploitation.

68 BIBLIOGRAPHIE ALLARD, M et AUBERT, M. 1970. Géologie de Madagascar. paris . 89p. ANDRIAMAHEFA, Fara Mbolatiana. 1993. La composition chimique de l'or dans la région d'Antsiranana, M émoire CAPEN, filière physique Chimie. 68p. ANDRIAMANANJARA , Hanjanandrianina Aimée Sylvain. 2012. Caractéristiques géologique et minière de l'or d'Androfia-Andranganala dans le secteur Andriamena en vue de son exploitation à l'échelle semi-industrielle, Memoire ESPA. 84p. ANDRIANJAKAVAH, et al. 2006. Textural and fluid inclusion constraints on the banded- iron-formation-hosted gold deposits at Maevatanana, central Madagascar. pp 385-398. BACHE, Jean Jacques. 1982. Les gisements d'or dans le monde; essaie de typologie quantitative. 102p. BESAIRIE, Henri. 1948. Documentation sur l'or à Madagascar. Travaux de documentataion du bureau geologique. Antananarivo. 293p. BESAIRIE, Henri. 1966. Gites minéraux de Madagascar.Annales guéologiques de Madagascar. Antananarivo : Imprimerie National.Tananarive. pp 265-272. BESAIRIE, Henri. 1959. Le socle cristallin de Madagascar-International Geological Congress. pp. BESAIRIE, Henri. 1973. Précis de Géologie Malgache, Annales Géologiques de Madagascar . Tananarivo : Imprimerie Nationale. 140p. BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière). 1993. Prospections des lits vifs des rivières aurifères de Madagascar, réalisation des travaux et résultats. Tananarivo . pp 4-5. BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière). 1988. Plan directeur d'action pour la mise en valeur des ressouces du sol et du sous sol de Madagascar. Anatananarivo. pp 329- 341. CHANTRAINE et RAZAFIMANTSOA. 1968. Etude géologique et prospection au 1/100 000 de la feuille de Kiangara. Antananarivo. pp 4-6. CHAUVICOURT, J et S. 1963. Les premiers monnaies introduite à Madagascar. pp. CMM, (Chambre des Mines de Madagascar). 2014. Monographie du secteur minier à Madagascar, Chambre des Mines Madagascar. Tananarivo. 58p. DELAITRE. 1939. Gisement aurifère de la société des mines d'Ambatobe, Rapport sur le gisement alluvionnaire de S.L.M dans la région de Tsaratanana. 35p. GOOSSENS, Pierre, et al. 1992. Etude d'opportunité de developpement de certaines substances minérales, Rapport final. bruxelles : Bureau of Gelogical Consultancy. 101p.

69 LACROIX, A. 1922. Mineralogie de madagascar, Tome II. paris : Librairie maritime coloniale, éd Augustin challamel. 774p. LANTOARINDRIAKA, Alinanja. 2011. Projet d'amélioration des impacts socio- économiques et environnementaux de l'activité de l'orpaillage dans quelques localités aurifères du district de Fandriana, Memoire (A.S.J.A). 121p. NICARAGUA, Pascal. 1985. Encyclopedia Universialis. paris. 1199p. PCD (Plan Communal de Developpement) Mahatsinjo. 2012. Mahatsinjo. 52p. PREMOLI , Camillo. 2007. Gold in Madagascar-International Mineral Ressources. 76p. RABEMAROLAHY, Jean Emile Modeste. 2015. Typologie des gisements minéralisés en or dans la commune rurale de Mahasolo, Memoire CAPEN. Antananarivo. pp 37-38. RALISOA , Beatrice Miranda. 2015. Valorisation de la minéralisation en or dans le site Ambolamena de Nosibe-Vohemar, Nord-Est de Madagascar, Memoire DEA. 77p. RASAMIHARISON, Fanirisoa Sandrina. 2007. Etude des permises géologico-minières d'une zone aurifère dans la commune rurale d'Ambatoasana centre district de Soavinandriana de la région Itasy, Mémoire( A.S.J.A). 88p. RASAMOELINA. 1965. Ny vola malagasy taloha. Tananarive. 15p. RASOAMAHENINA, J.A. 1970. Reconnaissance Géologique et Géochimique dans la région de Maevatanana, rapport de fin de mission 1968. Tananarivo. pp 12-19. RAZAFINIPARANY. 1968. Rapport annuel du service Géologique pour l'année 1968. Tananarive. pp 1-6. ROUAIX. 1916. Mine d'or d'Andrarona, Gisement d'Antalaha. 10p.

WEBOGRAPHIE

Production mondiale d’or www.dani2989.com/gold/goldprod4413fr.html) consulté le 19 Avril 2016

Demande mondiale en or www.cafedelabourse.com/archive/art..: consulté le 25 Juillet 2016 https://or.bullionvault.fr/...or/la-demande-en-or-au-premier-semestre-2016 consulté le 18 Août 2016 Description sluice https : //kvault.files.wordpress.com consulté le 30 août 2016

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ANNEXES

a ANNEXES ANNEXE I: FICHES D’ENQUETES Mpitrandraka (pour les orpailleurs)

1°Genre : MASCULIN FEMININ 2° Firy grama na desigrama ny volamena azonareo isan’andro? (Combien d’or gagnez-vous journalièrement? (en gramme ou en décigramme)

3° Otrinona ny famarotanreo ny grama raha eto an-toerana ? ary any an-kafa ? (Combien coûte le gramme dans ce village? Et ailleurs?)

4° Manahoana ny asa volamena raha ampitahaina @ asa an-tsaha ? (Comment trouvez-vous votre poste d’orpailleurs comparé aux autres postes?)

Mora (Facile) Mafy (dur) Antonony (normal) Tena mafy (très dur) 5°Mandava-taona ve ny asa fintrandrahana volamena? 5Est-ce que l’exploitation s’effectue tout au long de l’année ? ENY TSIA a- Oui b- Non

Raha tsia, oviana ? Février à Avril si non, à quelle période ? Avril à Juin

Juin à Septembre Octobre à Janvier

6° Inona ny aretina mpahazo ny Mpitrandraka ? 5De quels genres de maladies ces orpailleurs souffrent-ils le plus souvent ?°

Areti-kibo (diarrhée) Ratra (blessure)

Tazomoka (paludisme) Hafa (autre, à préciser) 7° Inona ny olana hatrehanareo aty amin’ny carrière ? (Quelles sont les difficultés auxquelles vous devez faire face en occupant ce poste?)

a Manam-pahefana (autorité locale) 1° Anarana sy fanampiny (Nom et Prenoms)

2° Firy ny isan’ny mponina eto @ fokontany ?(Pouvez-vous nous donner des informations démographiques de ce village?) (Nombre d’habitants)

3° Nanomboka tamin’ny taona firy no nisihan’ny fitrandrahana teto @ fokontany ? (Depuis quand y a-t-il d’exploitation d’or dans votre village?)

4° Misy tombotsoa ve azon’ny fokontany hatramin’ny nisian’ny fitrandrahana volamena teto @ faritra? (Avez-vous pris connaissance des bienfaits/des avantages apportés par cette activité?)

Oui Non

Lesquels ? 5° Misy fiatraikany @ farim-piainan’ny mponina @ ankapobeny ve ny fitrandrahana volamena eto ? (Cette activité a-t-elle des effets sur le niveau de vie des locaux?)

Oui Non

6° Misy fiatraikany @ voka bary eny an-tanimbary ve ny fisian’ny fitrandrahana ? (Est ce qu’elle affecte la production en riz des rizières locales?)

Nihena (production en réduction) Mitovy amin’ny teo aloha (production inchangée) Nitombo (production en augmentation) 7° Tsy misy fiatraikany @ fandriam-pahalemana ve ny fitrandrahana volamena ? (Cette activité a –elle des effets sur le niveau de la sécurité dans ce village)

Oui Non Si oui, lesquels? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………….

b 8° Tsy misy fiatraikany @ rano sotroina eto @ nareo ve ny fitrandrahana ? (est ce qu’elle affecte l’état de l’eau?)

Oui Non 9° Inona no fiatraikany eo @ resaka tontolo iainana @ ankapobeny ? (quels en sont les impacts sur l’environnement en general?) Mandripaka ala (destruction forestière) Manimba ny nofo-tany (dégradation de sol) Mampitombo ny doro ala (augmentation de feux de brousse)

ANNEXE II: DECRET n° 2015- _1035 fixant le Régime de l’or

LE PREMIER MINISTRE CHEF DU GOUVERNEMENT

Vu la Constitution ; Vu la loi n°90-033 du 21 décembre 1990 relative à la Charte de l’environnement malgache et ses modificatifs; Vu la loi n° 94-008 du 26 avril 1995 fixant les règles relatives à l'organisation, au fonctionnement et aux attributions des collectivités territoriales décentralisées ; Vu la Loi n°99-022 du 19 aout 1999 portant Code Minier modifiée par la Loi n°2005-021 du 17 octobre 2005 ; Vu le décret n° 98-394 du 28 Mai 1998 portant définition de la politique sectorielle minière à Madagascar ; Vu le décret n° 99-954 du 15 décembre 1999 modifié par le décret n° 2004-167 du 03 février 2004 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l'environnement (MECIE) ; Vu le décret n° 2006-910 du 19 Août 2006 fixant les conditions d’application de la Loi n°99- 022 du 19 août 1999 portant Code minier modifiée par la Loi n°2005-021 du 17 octobre 2005; Vu le décret n°2015-021 du 14 janvier 2015, portant nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement ; Vu le décret n°2015-030 du 25 janvier 2015, portant nomination des membres du Gouvernement ; Vu le décret n° 2015-135 du 17 février 2015, portant attributions du Ministre auprès de la Présidence chargé des Mines et du Pétrole ainsi que l’organisation générale de son Ministère ;

c Vu le décret n°2015-663 du 14 avril 2015 portant création et fixant les statuts de l’Agence Nationale de la filière Or (ANOR) ; Sur proposition du Ministre auprès de la Présidence chargé des Mines et du Pétrole.

DECRET :

TITRE PREMIER : DU REGIME DE L’ORPAILLAGE.

CHAPITRE I.1: GENERALITES

Article Premier: On entend par : Expert agréé pour le poinçonnage : est une personne physique titulaire d’un agrément délivré par le Laboratoire national des Mines. Il effectue des expertises sur la détermination de la nature et de la qualité des métaux précieux ainsi que le poinçonnage. Exportateur d’or : est une personne physique ou morale autorisée à exporter l’or. Collecte d’or : activité d’achat et vente d’or sous toutes ses formes. Collecteur affilié : est une personne physique, majeure, de nationalité Malagasy, résident à Madagascar, exerçant l’activité de collecte d’or. Le collecteur affilié est titulaire d’une carte d’affiliation délivrée par le comptoir d’or agréé auquel il est affilié. Collecteur agréé : est une personne physique, majeure, de nationalité Malagasy, résident à Madagascar, exerçant l’activité de collecte d’or. Le collecteur agréé est titulaire de la carte professionnelle correspondante. Ladite carte de collecteur agrée est délivrée par l’ANOR et signée par le Maire de la Commune concernée. Collecteur de catégorie 1 : appelé « Mpandanja » est une personne physique, majeure, de nationalité Malagasy, exerçant l’activité de collecte d’or, résident dans le Fokontany du lieu d’orpaillage. Il est titulaire d’une carte de collecteur délivrée par l’ANOR signée par le Maire de la Commune concernée. Il est exempt de l’inscription préalable auprès de l’ANOR. Collecteur de catégorie 2 : est une personne physique, majeure, de nationalité Malagasy, exerçant l’activité de collecte d’or. Le collecteur agréé ou affilié de catégorie 2, est autorisé à opérer dans la Commune définie par la carte. Comptoir commercial agréé : est une personne morale de droit Malagasy, résident à Madagascar, titulaire d’un agrément délivré par l’ANOR. Le Comptoir commercial a pour objet l’achat/vente, y compris la collecte de l’or. Il est autorisé à opérer sur le territoire national et à fondre l’or sous une forme quelconque. Comptoir de fonte agréé : est une personne morale de droit Malagasy, résident à Madagascar, titulaire d’un agrément délivré par l’ANOR. Le Comptoir de fonte s’occupe du

d traitement de l’or conformément aux normes internationales. Il peut aussi faire du commerce de l’or tant sur le territoire national qu’en exportation et importation de l’or. Le Comptoir de fonte agréé est autorisé à acheter l’or auprès des orpailleurs, des collecteurs agréés de toutes catégories ainsi que des titulaires de Permis miniers autorisés à exploiter ce métal précieux, et auprès d’autres comptoirs de l’or sur l’ensemble du Territoire National. Couloir d’orpaillage : les lits actifs des rivières et les alluvions récentes ; il constitue une servitude d’orpaillage légale et permanente qui s’applique de plein droit à l’égard de tout périmètre minier ; Groupement d’orpailleurs : groupe d’individus exerçant l’activité d’orpaillage dans une Commune. Le groupement est doté d’un organe délibérant et d’un organe exécutif ainsi que des règles de fonctionnement et de gestion. Laboratoire agréé pour le poinçonnage et le titrage : est une personne morale, de droit Malagasy, titulaire d’un agrément délivré par le Laboratoire National des Mines. Il dispose des matériels, des installations et d’un local appropriés pour effectuer des expertises sur la détermination de la nature et de la qualité des métaux précieux ainsi que le titrage et le poinçonnage. Orfèvre : est une personne physique ou morale autorisée à fabriquer, vendre et exporter des bijoux. Orpaillage : l’extraction des gîtes d’or par des procédés artisanaux. Orpailleur non affilié ou individuel : personne physique, majeure, de nationalité Malagasy. L’orpailleur individuel est titulaire d’une carte d’orpaillage. Orpailleur affilié : personne physique, majeure, de nationalité Malagasy. L’orpailleur affilié est titulaire d’une carte d’orpaillage et membre d’une Association ou d’un Groupement d’orpailleurs ou affilié à un collecteur de catégorie 1 ou 2. Poinçonnage : est l’empreinte officielle apposée sur les bijoux, lingots ou autres répondant aux exigences légales ou réglementaires en matière de titrage de l’or ou de l’argent à Madagascar. Travailleur sur l’or : Artisan bijoutier. Article 2.- Conformément aux dispositions de l’article 68 du Code Minier sus- cité, l’orpaillage est effectué en vertu d’une autorisation d’orpaillage, matérialisée par une carte d’orpailleur signée par le Maire de la Commune du ressort. Elle est valable uniquement à l’intérieur de la circonscription de la Commune qui l’a délivrée. Article 3.- La carte d’orpailleur est rigoureusement personnelle et ne peut être ni cédée, ni mutée, ni amodiée. Elle est délivrée à tout orpailleur individuel ; à tout Groupement

e d’orpailleurs ou à tout collecteur qui en fait la demande auprès de l’autorité de la Commune concernée sous réserve de la présentation de la Quittance justifiant le paiement de l’Impôt Synthétique y afférent auprès de la Commune du ressort et de les transmetre à ses orpailleurs affiliés. Toute demande de carte d’orpailleur doit être accompagnée de :  Un certificat de résidence (Fokontany, District, Région) de moins de trois (03) mois. Un certificat de résidence ne provenant pas d’un Fokontany de la Commune de la demande est valable  Une copie certifiée de la Carte d’Identité Nationale  Pour l’établissement de la carte d’orpailleur, délivrée individuellement, le demandeur doit joindre à sa demande 2 photos d’identité format 4x4 à coller sur la carte d’orpailleur et sur le registre spécial tenu par la Commune.  Le cas échéant, le formulaire de la lettre de consentement du titulaire de permis minier pour or suivant le modèle fixé par Arrêté du Ministère chargé des Mines. Le consentement du titulaire de permis minier est obligatoire dans toute demande d’autorisation d’orpaillage à l’intérieur d’un périmètre minier. Tout dossier de demande incomplet est immédiatement remis au demandeur ou à la personne qui le représente, lequel peut à tout moment, présenter sa demande, une fois qu’il a complété son dossier. Les orpailleurs non affiliés à un collecteur agréé doivent être identifiés par la Commune pour qu’elle leur délivre une carte d’orpaillage suivant les modalités définies précédemment. L’autorisation d’orpaillage, est d’une durée d’un (01) an à partir de la date d’octroi de la carte. Elle est renouvelable une ou plusieurs fois pour la même durée sous réserve du paiement du droit y afférent. Elle ne constitue pas un permis minier. Elle est personnelle et ne peut être cédée ni mutée ni amodiée sous quelque forme que ce soit. Article 4.- A tout moment, un Groupement d’Orpailleurs légalement constitué peut demander une autorisation d’orpaillage soit dans une zone libre de tout droit minier, laquelle doit être transformée en permis minier ; soit à l’intérieur d’un périmètre minier légalement institué ne comportant pas un couloir d’orpaillage. La lettre de consentement du titulaire de permis minier doit être jointe à la demande. A sa première demande, il joint à sa demande écrite une copie légalisée des statuts du Groupement. A chaque demande, le Groupement d’orpailleurs joint à sa demande écrite :

f - la liste de ses membres pour lesquels la carte d’orpailleur est demandée. La liste doit être signée par son Président. Elle comporte l’identité complète de chaque membre : nom, prénoms, nom du père, nom de la mère, date de naissance ou âge approximatif, lieu de naissance (Fokontany, District, Commune, Région), adresse exacte; - les récépissés de paiement l’Impôt Synthétique pour toutes les personnes inscrites sur la liste de ses membres ; - pour l’établissement de la carte d’orpailleur, 2 photos d’identité format 4x4 par personne à coller sur la carte d’orpailleur et sur le registre spécial tenu par la Commune. Une carte d’orpailleur avec photo d’identité est délivrée au nom de chaque membre indiquant la dénomination de son Groupement d’appartenance. Lorsque le Groupement s’adjoint de nouveaux membres, il est procédé comme ci-dessus pour l’obtention de la carte d’orpailleur au nom de ces derniers. Article 5.- Pour bénéficier du renouvellement de la carte d’orpailleur, il convient de produire : - la ou les cartes à renouveler ; - un certificat de résidence (Fokontany, District, Commune, Région) délivré de moins de trois (03) mois. Un certificat de résidence ne provenant pas d’un Fokontany de la Commune de la demande est valable ; -le récépissé de paiement du montant correspondant du droit d’octroi et de renouvellement de l’autorisation d’orpaillage, et pour toutes les personnes inscrites sur la liste en ce qui concerne la demande faite par un Groupement d’orpailleur ; - le récépissé du paiement de l’Impôt Synthétique pour toutes les personnes inscrites sur la liste en ce qui concerne la demande faite par un Groupement d’orpailleurs La demande de renouvellement des cartes d’orpailleur des membres d’un Groupement d’orpailleurs n’est recevable que si elle est présentée par ledit Groupement. Article 6. La carte d’orpailleur ainsi que son renouvellement est délivrée au demandeur après la réception de la demande. Toutefois, ce délai de délivrance ne doit pas dépasser quinze (15) jours ouvrables à compter de la réception de la demande. Article 7 : Conformément aux dispositions de l’article 68 de la Loi sus- citée, la carte d’orpailleur est établie suivant le modèle qui sera fixé par arrêté du Ministre chargé des Mines. Cette carte d’orpailleur codifiée par l’ANOR est disponible auprès de tout bureau local de l’ANOR, exclusivement pour les Communes.

g Article 8 : En vertu des dispositions de l’article 70 du Code minier, le Maire porte les renseignements relatifs aux cartes d’orpailleur sur un registre spécial tenu à jour suivant le modèle qui sera fixé par arrêté du Ministre chargé des Mines et transmet tous les six (06) mois, la liste des orpailleurs inscrits dans sa localité à l’ANOR. En outre, la Commune concernée doit tenir un registre de suivi des productions des orpailleurs suivant le modèle qui est fixé par arrêté du Ministre chargé des Mines, et le communique en même temps à l’ANOR avec celui de la liste des orpailleurs. Article 9.- Le groupement, au fur et à mesure de sa production et de ses ventes, doit tenir à jour son registre des entrées et sorties sur lequel sont portés en entrée, la date et la quantité produite, et en sortie, les ventes d’or (date, lieu de vente, quantité et prix de l’or vendu, identité et adresse de l’acheteur).Le Modèle de registre d’entrées et de sorties est fixé par arrêté du Ministre chargé des Mines. Le Groupement doit transmettre un extrait semestriel de sa production à la Commune et à l’ANOR. Article 10.- Le Règlement du Groupement doit établir une règle de déclaration de la production et de vente de ses membres. Pour toute fausse déclaration, ledit Règlement peut prévoir des sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion du membre fautif et le retrait de sa carte d’orpailleur, ou au non renouvellement de la carte d’orpailleur. CHAPITRE I.2 : MODALITES DE DELIMITATION ET DE GESTION DES COULOIRS D’ORPAILLAGE

Article 11.- A l’intérieur d’un périmètre minier institué avant l’installation ou l’existence d’activités d’orpaillage, les couloirs d’orpaillage dans la Commune sont délimités de façon précise de visu et in situ et utilisés de commun accord entre le titulaire du permis minier concerné et la Commune avec l’assistance éventuelle de la Direction régionale ou Interrégionale chargée des Mines, du Bureau du Cadastre Minier, de l’ANOR, ainsi que des groupements d’orpailleurs et des orpailleurs opérant dans la Commune. Cette délimitation et cette utilisation ne doivent pas permettre que les activités d’orpaillage puissent porter préjudice aux activités du titulaire de permis minier. Une note communale est établie à cet effet par le Maire et affichée en permanence au Bureau de la Commune. Le titulaire du permis qui accepte d’instituer des couloirs d’orpaillage institués à l’intérieur de son périmètre doit donner son consentement par écrit. Toutefois, il a un droit de préemption sur l’achat de la production des orpailleurs ou des groupements d’orpailleurs légalement statués travaillant à l’intérieur de son périmètre.

h Dans le cas où le titulaire du permis refuse l’institution des couloirs d’orpaillage à l’intérieur de son périmètre, il est tenu responsable de l’existence des activités illicites d’orpaillage à l’intérieur dudit périmètre, et de faire en sorte que les orpailleurs illicites soient évacués de son périmètre. Article 12.- En dehors d’un périmètre minier, les couloirs d’orpaillage dans la Commune sont délimités de façon précise de visu et in situ en présence des représentants de la Commune, de la Direction régionale ou Interrégionale chargée des Mines, du Bureau du Cadastre Minier, de l’ANOR, ainsi que des groupements d’orpailleurs et des orpailleurs opérant dans la Commune. Article 13.- Dans les deux cas cités aux articles 11 et 12 du présent décret, le Maire fixe par Note Communale les délimitations des couloirs d’orpaillage dans sa circonscription. Les règles d’utilisation des couloirs d’orpaillage, les consignes d’hygiène et de sécurité et travaux environnementaux sont précisés dans le chapitre suivant du présent décret. La Commune procède à un contrôle périodique du respect de la limite de chaque couloir d’orpaillage. CHAPITRE I.3 : REGLEMENT D’ORPAILLAGE, CONSIGNES D’HYGIENE ET SECURITE ET TRAVAUX ENVIRONNEMENTAUX

Article 14.- Chaque titulaire de carte d’orpailleur en cours de validité est tenu de respecter les organisations de travail, les règles d’orpaillage et les consignes d’hygiène, de sécurité et environnementales. Chaque titulaire de carte d’orpailleur doit participer aux travaux environnementaux dans le cadre des activités d’orpaillage au sein de la Commune. Le manquement à ces organisations, règles, consignes et travaux peut entraîner le retrait de la carte d’orpailleur et le refus du renouvellement en vertu des dispositions communales en vigueur à cet effet ainsi que, le cas échéant, des dispositions particulières du Règlement de chaque Groupement d’orpailleurs. Article 15.- Le non-respect des dispositions relatives à l’utilisation des couloirs d’orpaillage expose l’orpailleur ou le groupement d’orpailleurs défaillant au refus d’accès ainsi qu’au retrait de la carte d’orpailleur conformément aux règles prévues dans la Note établie par le Maire à cet effet. Le manquement aux obligations des orpailleurs et des groupements d’orpailleurs décrites dans le Règlement d’orpaillage expose le défaillant aux sanctions prévues dans ledit Règlement. La souscription d’engagements environnementaux, la réalisation et le suivi des dispositions et des mesures de protection et de réhabilitation environnementales y afférent sont effectués

i conformément aux dispositions en vigueur et notamment celles de l’Arrêté Interministériel sur la réglementation environnementale du secteur aurifère. Les responsables de ces structures seront les interlocuteurs et les acteurs principaux dans la prise de décision et de mise en œuvre des mesures utiles de contrôle et de sensibilisation en matière d’hygiène, de sécurité, de santé et d’amélioration des conditions de travail et de vie sur le site ainsi que la protection environnementale. Article 16.- Une cellule de santé regroupant les chefs de chaque sous-groupe d’orpailleurs, les autorités locales, le personnel sanitaire de la commune et un représentant de l’ANOR sera mise en place sur chaque site d’orpaillage. Les orpailleurs doivent effectuer des visites médicales périodiques dans le Centre de Santé le plus proche. Les responsables du site doivent assurer la formation de secouriste d’urgence pour assurer les premiers soins en cas d’accidents. Les propriétaires des puits et galeries doivent disposer d’une trousse de premiers soins. Article 17.- L’ANOR en collaboration avec les autorités locales doivent veiller à l’organisation effective du site en zones d’activités et surtout contrôler l’accès à ces zones et les mouvements des populations à l’intérieur du site (établissement d’un fichier à cet effet). Article 18.- Les responsables des sites d’exploitation sont tenus de respecter notamment : - la surveillance des bords des puits, des galeries aurifères et/ou des fosses pour détecter les amorces éventuelles d’instabilité ; - le soutènement des parois des puits et galeries pour éviter les éboulements ; - l’aération et la ventilation adéquate des puits et galeries pour assurer l’évacuation des poussières et l’oxygénation des orpailleurs au fond ; - l’aménagement des heures et horaires de travail afin de les adapter aux capacités physiologiques de l’homme au travail ; - le respect des techniques de creusage et de traitement du minerai; Article 19.- La formation et l’encadrement technique des orpailleurs sera assurée par les agents techniques du Ministère des Mines et ceux l’ANOR sur le terrain. Toutefois, des ONG peuvent assurer cette tâche à l’appréciation de l’ANOR. Cet encadrement mettra l’accent sur les techniques et les méthodes d’exploitation artisanale et la protection environnementale. Les orpailleurs doivent contribuer à la restauration des sites après l’exploitation.

j Le lavage de minerais dans le lit vif des cours d’eau est interdit. Les orpailleurs doivent faire une déviation dont la largeur ne dépasse pas un (01) mètre pour le lavage. Les orpailleurs doivent aménager un bassin de décantation. Le responsable doit assurer une hygiène alimentaire et environnementale adéquate telle: - la réalisation de latrines et de douches publiques suffisantes, - la construction de points d’eau de boisson potable - l’installation de systèmes d’évacuation des ordures et des eaux usées, Les orpailleurs doivent assurer la propreté des lieux de restauration suivant le nombre des orpailleurs (au moins un de chaque pour 10 personnes). Article 20.- La distance entre les sites d’orpaillage et les zones d’habitation ou de prélèvement d’eau potable doit être au minimum de 80 mètres. Les orpailleurs doivent construire des latrines à une distance au moins 80 mètres des rivières ou des points de prélèvement d’eau potable. Article 21.- Un arrêté interministériel pris conjointement par le Ministre chargé des Mines, de l’Environnement, de la Santé et du Travail précisera la règlementation concernant l’environnement, l’hygiène et la sécurité applicable au régime de l’or. ANNEXE III: METHODE «ALAKOPAKA»

PHOTOS DESCRIPTIONS

Enlèvement du sol fertile

Collecte des minerais

Fabrication du «Lakana»

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Le fait de mélanger les minerais dans le lakana à partir de la pelle

Action de collecter les sables noires après lavage des minerais

Traitement des sables noires à la batée

ANNEXE IV: PRINCIPE DU METHODE «ALONDRANO»

PHOTOS DESCRIPTIONS

Fabrication du «fatana»

Prélèvement des minerais à la profondeur de l’eau

Lavage des minerais à la batée

l Auteur: RATSIMBA Tanjona Nirafa

Adresse: Cité Universitaire Bloc 14 porte 2, Ankatso II- Tana 101

Contact: 034 76 714 76 / 033 92 813 06 E-mail: [email protected]

CARACTERISATIONS IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX DE

L’EXPLOITATION D’OR DANS LE FOKONTANY MIANTSOARIVO-COMMUNE RURALE MAHATSINJO, district MAEVATANANA, REGION BETSIBOKA

Directeur du mémoire: Mr MANDIMBIHARISON Aurélien Jacques

Nombre de pages : 70

Nombre de figures : 39

Nombre de tableaux : 13

Nombre des annexes : 04

RESUME

La réputation de l’exploitation d’or dans la région de Maevatanana est connue depuis très longtemps, cette activité se propage dans toute les communes en particulier la CR Mahatsinjo. La problématique est: est-ce que cette activité a un effet positif sur la vie quotidienne des orpailleurs et celle de la Commune? L’objectif de ce présent mémoire est de connaitre les caractérisations de ces sites, les impacts socio-économiques et environnementaux de cette exploitation dans la vie quotidienne des orpailleurs. Pour répondre à la problématique, nous avons procédé à la recherche bibliographique avant la descente sur terrain et on a fait aussi des études macroscopiques et microscopiques des roches. D’après les résultats, on sait que les orpailleurs dans les sites d’études sont au nombre de 70 au total et ils pratiquent la méthode d’exploitation artisanal dans les gîtes éluvionnaire et alluvionnaire. Selon le collecteur, ces trois sites produisent à environ 25g par semaine, on peut dire que la production est faible. Dans le fokontany Miantsoarivo, l’orpailleur ne constitue que 10,08% de la population active qui est encore peu élevée. Cette activité offre une nouvelle source d’argent à l’orpailleur et l’aide à faire face à la difficulté financière pendant la période de pluie. La pratique de l’exploitation d’or dans la Commune ne changera pas la production du riz. La géologie de cette zone est dominée par des roches métamorphiques et des roches magmatiques. Mots clés: or, orpaillage, Miantsoarivo, alakopaka, minerais,

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