Rapport De La Mission D'enquête Sur Le Foncier A
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REPUBLIQUE DU BENIN …………………….. SYNERGIE PAYSANNE SYNDICAT NATIONAL DES PAYSANS DU BENIN ………………………. AGRICULTURES FAMILIALES ET SOCIETES FACE AUX INVESTISSEMENTS MASSIFS DANS LES TERRES …………………………. ETUDE SUR LE CAS SPECIFIQUE DE DJIDJA RAPPORT DE LA MISSION D’ENQUÊTE SUR LE FONCIER A DJIDJA : accaparement des terres « L’éradication du phénomène d’accaparement des terres est un Décembre 2009 fondamental pour relever le défi de la souveraineté alimentaire des populations rurales » 1 Cabinet Sublime Excellence, 02BP501 Cotonou Tél. 95066459/ 21040147 email : [email protected] TABLE DES MATIERES N° TITRE PAGES I- Introduction ……………………………………………………………………... 3 II- Description de la commune de Djidja ……………………………………… 4-11 III- Contexte et justification de la mission ……………………………………. 12-13 IV- Méthodologie adoptée pour l’étude ………………………………………… 14-20 Echantillonnage……………………………..……………………………… …... Conception des outils de collecte des données ……………………………… Déroulement de la mission …………………………………………………….. Difficultés rencontrées ………………………………………………….………. V- Acteurs rencontrés dans le cadre de l’étude ……………………………... 20 Les élus locaux…………………………………………………………………… Les vendeurs de terres………………………………………………………….. Les acquéreurs……………………………………………………….................. VI- Analyse descriptive des données Statistiques ………………………… 21-28 Analyse descriptive des données VII- Analyse d’impact …………………………………………. ………………… 29-30 VIII- Recommandations …………………………………………………………….. 31-32 IX- Conclusion…………………………………. ………………………………….. 33 Annexes ………………….…………………………………………………… 34 2 Cabinet Sublime Excellence, 02BP501 Cotonou Tél. 95066459/ 21040147 email : [email protected] I. INTRODUCTION Le Bénin est un pays à faible niveau de développement humain dont l’IDH calculé en 2006 est de 0,471. Il s’étend sur 114763 Km2 de superficie pour une population de près de huit millions (8.000.000) d’habitants. Parmi les contraintes à une forte expansion de l’agriculture figure la question cruciale de l’accès difficile à la terre. Les terres sont de plus en plus confrontées au phénomène d’accaparement par des personnes physiques et morales nanties ; ce qui entame la sécurité alimentaire des populations béninoises majoritairement paysanne et analphabète. Dans le département du ZOU, Djidja est une commune qui dispose du patrimoine le plus important en ressources naturelles ; Djidja est le grenier du Département du Zou. Cependant, elle constitue la commune la plus enclavée et la plus pauvre en infrastructures socio- communautaires du département. C’est un engagement pour les acteurs de la vie socio économique de Djidja de relever le défi de la croissance basée sur la création de richesses pour la réduction de la pauvreté. Ce défi a été exprimé dans la vision que la commune de Djidja s’est donnée à l’horizon 2015. D’ici à 2015, Djidja sera une commune de bonne gouvernance, désenclavée et électrifiée, dont la population accède facilement à l’eau potable, aux soins de santé et à l’éducation. Elle maintient sa place de grenier du Zou tout en conservant son patrimoine naturel et améliorant le niveau de vie des producteurs. Elle est assainie et la paix et la sécurité y règnent, favorisant le développement des activités commerciales sportives, culturelles et touristiques. Le phénomène d’accaparement des terres qui envahit la commune de Djidja constitue une contrainte majeure pour accomplir la vision déclinée. C’est pour cela que la société civile sentant le chaos, anticipe pour freiner l’hémorragie foncière qui planifie l’insécurité alimentaire, l’extrême pauvreté et la faim dans la commune de Djidja. La présente étude initiée par la Synergie Paysanne est un exemple vivant. 3 Cabinet Sublime Excellence, 02BP501 Cotonou Tél. 95066459/ 21040147 email : [email protected] II. DESCRIPTION DE LA COMMUNE DE DJIDJA 2.1- Localisation, superficie et organisation administrative La commune de Djidja est la plus vaste des neuf (9) communes du Département du Zou dans la partie centrale de la République du Bénin (voir carte1 et 2). Elle couvre 41,66% de la superficie totale du Département. La commune de Djidja est située au nord- ouest du Département et est limitée au sud par les communes d’Abomey et de Bohicon, au sud- ouest par le Département du Couffo (commune d’Aplahoué), à l’est par la commune de Za- Kpota et au nord par le Département des Collines ( communes de Dassa et Savalou). La commune est subdivisée en soixante dix neuf (79) villages regroupés en douze (12) arrondissements qui sont : Djidja, Setto, Dan, Agouna, Oungbègamè, Mougnon, Monsourou, Zounkon, Agondji, Dohouimè, Outo et Gobaix. 2.2- Climat, relief, sols et hydrographie La commune de Djidja jouit d’un climat de type sub- équatorial tendant vers le soudano- guinéen dans les parties septentrionales. Aussi remarque- t- on que dans ces parties les deux saisons pluvieuses deviennent pratiquement une seule. Le relief est constitué de plateaux avec des dépressions, mais aussi des affleurements granitiques (Lô, Lalo…) atteignant 100 m d’altitude. Deux substrata géologiques portent les sols de la commune. Il s’agit du continental terminal qui porte les sols ferralitiques du Sud et du socle cristallin du crétacé qui porte les sols ferrugineux. On observe des sols hydromorphes et des sols noirs par endroits. S’agissant de l’hydrographie, la commune est drainée par 145 km de cours d’eau dont deux (2) fleuves, à savoir le Zou et le Couffo. Les autres cours d’eau sont des rivières saisonnières qui se jètent dans l’un ou l’autre fleuve. 4 Cabinet Sublime Excellence, 02BP501 Cotonou Tél. 95066459/ 21040147 email : [email protected] 2.3- Etat des ressources L’état des ressources de la commune est fortement lié à l’état des ressources naturelles, car il s’agit d’une commune rurale à vocation agricole. Or, l’état des ressources naturelles se présente diversement dans les différentes zones agro- écologiques de la commune. 2.3.1- Les zones agro- écologiques de la commune On distingue trois zones agro- écologiques dans la commune de Djidja. Zone 1 : la palmeraie. Il s’agit de la zone la plus au Sud (dans la pointe), regroupant les arrondissements d’Agondji, Mougnon, Dohouimè, Oungbègamè et une partie de Zounkon. C’est une zone de palmeraie sur des sols ferrallitiques du continental terminal, exploités par une forte densité de population à majorité Fon. Les sols sont très dégradés et les cultures pratiquées sont le maïs, le niébé, l’arachide et le manioc. La production du coton est faible et celle de l’igname réduite à quelques buttes. Le palmier à huile et le petit élevage constituent les principales sources de revenus des paysans de cette zone. Zone 2 : la savane arbustive. C’est la zone de la savane arbustive portée par des sols ferrugineux tropicaux sur socle précambrien. Elle s’étend le long des deux axes moyennement dégradés (Zinkanmè- Lô et Dan- Setto). Les populations Fon, Agou et Adja qui habitent cette zone cultivent les vivriers (maïs, le sorgho, l’arachide, niébé, manioc…). L’igname était assez cultivée mais sa production est en chute avec la baisse de la fertilité des sols, cédant ainsi la place au coton qui a chuté lui aussi. Il y a aussi des palmiers qui subsistent et qui se développent actuellement. Zone 3 : la savane arborée. C’est la zone de savane arborée sur sols ferrugineux tropicaux moins exploités que les deux autres zones. C’est une zone de faible densité, habitée surtout par les Fon et les Agou, qui y pratiquent les cultures d’igname, de coton, de maïs, de niébé et 5 Cabinet Sublime Excellence, 02BP501 Cotonou Tél. 95066459/ 21040147 email : [email protected] d’arachide…La plus grande production d’igname vient de cette zone. L’élevage du gros bétail et des petits ruminants contribue pour une part importante au revenu des ménages. 2.3.2- Les ressources humaines La population de la commune de Djidja est de 84.590 hbts selon les données du recensement de 2002, occupant ainsi la troisième place dans le rang des communes les plus peuplées du Zou. La commune de Djidja fait ainsi partie de celles qui disposent du capital humain le plus important. Cependant, la pression foncière n’y est pas aussi forte que dans les autres communes, compte tenu de la superficie importante de Djidja. La densité de population est d’environ 39 hbts/km2, ce qui représente la plus faible densité du Zou. Il faut aussi remarquer que cette importante population est en majorité jeune et féminine.. Les femmes représentent 52,41% de la population. De même, 58,69% de cette population ont moins de 20 ans. Les femmes et les jeunes constituent alors la majeure partie des ressources humaines de la commune. Cette population est inégalement répartie dans les douze (12) arrondissements de la commune. On observe une forte concentration de population dans l’arrondissement de Djidja qui dépasse tous les autres arrondissements. Cela s’explique par le fait que c’est le chef- lieu de la commune avec une concentration des activités commerciales et des services. Dohouimè et Zounkon sont les arrondissements les moins peuplés à cause des nombreux cas d’émigration dus à la pauvreté des sols. Mougnon et Oungbègamè sont proches de cette situation, mais présentent quelques attraits sur le plan commercial, ce qui entraîne des cas d’immigration non négligeables. L’effet conjugué de la natalité, de la mortalité et des mouvements migratoires entraîne un accroissement. Le taux de mortalité est passé de 16,42% en 1992 à 12,1% en 2002. Ce taux est en conformité avec la moyenne départementale qui est exactement de 12,1%. Cela signifie que les efforts qui sont faits en matière de couverture sanitaire ont des effets positifs sur la santé des populations, même s’il reste beaucoup à faire. 6 Cabinet Sublime Excellence, 02BP501 Cotonou Tél. 95066459/ 21040147 email : [email protected] L’analyse de l’évolution de la population des communes du Zou à partir des données des recensements de 1979, 1992 et 2002 montre que Djidja fait partie des communes où la population augmente rapidement. Cela peut s’expliquer par le fait qu’il y a encore dans la commune des ressources naturelles dont l’exploitation permet aux populations de vivre et de se reproduire.