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M. Mandarino/Istituto Euromediterraneo, Tempio Pausania (Sardinia) Land07-1Book 1.indb 97 12-07-2007 16:30:59 Demarcation conflicts within and between communities in Benin: identity withdrawals and contested co-existence African urban development policy in the 1990s focused on raising municipal income from land. Population growth and a neoliberal environment weakened the control of clans and lineages over urban land ownership to the advantage of individuals, but without eradicating the importance of personal relationships in land transactions or of clans and lineages in the political structuring of urban space. The result, especially in rural peripheries, has been an increase in land aspirations and disputes and in their social costs, even in districts with the same territorial control and/or the same lines of nobility. Some authors view this simply as land “problems” and not as conflicts pitting locals against outsiders and degenerating into outright clashes. However, decentralization gives new dimensions to such problems and is the backdrop for clashes between differing perceptions of territorial control. This article looks at the ethnographic features of some of these clashes in the Dahoman historic region of lower Benin, where boundaries are disputed in a context of poorly managed urban development. Such disputes stem from land registries of the previous but surviving royal administration, against which the fragile institutions of the modern state seem to be poorly equipped. More than a simple problem of land tenure, these disputes express an internal rejection of the legitimacy of the state to engage in spatial structuring based on an ideal of co-existence; a contestation that is put forward with the de facto complicity of those acting on behalf of the state. Los conflictos de frontera intra e intercomunales en Benin: repliegues sobre la propia identidad y vida en común en entredicho Las políticas africanas de desarrollo urbano de los años 90 reflejaron un deseo de aumentar la renta municipal procedente de las tierras. El crecimiento demográfico y el entorno neoliberal acarrearon el fin del control de los clanes y linajes sobre las tierras urbanas en favor de los derechos individuales, sin eliminar por ello el peso de las relaciones personales en las transacciones relativas a las tierras ni el de los clanes y linajes en la estructuración política del espacio urbano. Ello da lugar, sobre todo en las periferias rurales, a un aumento de los intereses en juego a nivel de la tenencia de la tierra y de los litigios, con un incremento de sus costos sociales, incluso en barrios con un mismo control territorial y/o una misma red de nobleza. Para algunos autores, solo se trata de simples “problemas” de tenencia de la tierra y no de conflictos que enfrentan a autóctonos y alóctonos y que degeneran en luchas de confrontación explícitas. No obstante, el contexto de la descentralización aporta nuevas dimensiones a estos problemas de tenencia de la tierra, que constituyen un campo abonado para confrontaciones entre lógicas distintas de control territorial. En el presente artículo se presenta una etnografía de algunas de estas confrontaciones en la región histórica dahomeyana del bajo Benin, una puesta en tela de juicio de las fronteras en un desarrollo urbano mal controlado. Estas puestas en entredicho se basan en argumentos procedentes de los registros de la antigua pero siempre presente Administración real, frente a la cual las frágiles instituciones del Estado moderno parecen estar muy poco equipadas. 98 land reform / réforme agraire / reforma agraria 2007/1 Land07-1Book 1.indb 98 12-07-2007 16:30:59 Les conflits de frontière intra et intercommunaux au Bénin: replis identitaires et communalité contestée Roch L. Mongbo Roch L. Mongbo est agronome, socio-anthropologue. Il est enseignant chercheur auprès de l’Université d’Abomey-Calavi. Il est également Directeur exécutif du CEBEDES-Xudodo, Centre béninois pour l’environnement et le développement économique et social. Les politiques africaines de développement urbain des années 90 ont affiché le souci d’accroître le revenu municipal issu du foncier. La croissance démographique et l’environnement néolibéral ont entraîné la chute du contrôle des clans et des lignages sur le foncier urbain au profit des droits individuels, sans toutefois gommer le poids des relations personnelles dans les transactions foncières ni celui des clans et lignages dans la structuration politique de l’espace urbain. Il en découle, surtout dans les périphéries rurales, un accroissement des enjeux fonciers et des litiges, avec une hausse de leurs coûts sociaux, y compris au sein de quartiers ayant une même maîtrise territoriale et/ou un même réseau de noblesse. Pour certains auteurs, il ne s’agit que de simples «problèmes» fonciers et non de conflits opposant autochtones et allochtones et dégénérant en des luttes d’affrontement explicites. Toutefois, le contexte de la décentralisation donne de nouvelles dimensions à ces problèmes fonciers et en fait le champ d’affrontements entre différentes logiques de maîtrise territoriale. Le présent article propose une ethnographie de quelques- uns de ces affrontements dans la région historique dahoméenne du bas Bénin, une contestation des frontières dans un développement urbain mal maîtrisé. Ces contestations se fondent sur des arguments pris sur les registres de l’ancienne mais toujours présente administration royale face à laquelle les fragiles institutions de l’État moderne paraissent bien peu équipées. On démontre dans cet article qu’au-delà du simple problème foncier, ces contestations de frontière traduisent un rejet à partir de l’intérieur, de la légitimité de l’État moderne à engager une politique de structuration de l’espace national, basée sur une utopie de communalité, contestation opérée avec la complicité de fait des acteurs agissant au nom de l’État. La conurbation d’Abomey-Bohicon au Cet ensemble a le mérite de gratifier sud du Bénin, centre urbain du territoire au premier coup d’œil observateur des communément dénommé Plateau antécédents ou héritages historiques d’Abomey, affiche le spectacle contrasté de l’urbanisation contemporaine en d’une cité précoloniale qui échappe Afrique. C’est pour cela que les recherches péniblement au déclin démographique sur le phénomène d’urbanisation sur le (Abomey), jouxtant un ancien entrepôt plateau d’Abomey doivent outrepasser les (Bohicon), naguère petit noyau commercial modèles de certaines sciences sociales anonyme, mais dont les réseaux routier et souvent limitées à des paramètres ferroviaire national inter-état ont fait un statiques du processus socioéconomique carrefour aujourd’hui en pleine expansion. de développement urbain (Parker, land reform / réforme agraire / reforma agraria 2007/1 99 Land07-1Book 1.indb 99 12-07-2007 16:30:59 2000; Connor, 1987; Gugler, 1996). l’espace national. Une hypothèse serait Il faudra opter pour une approche qu’il s’agit de conflits par essence, qui ne historique (accompagnée le cas échéant sont ni statiques ni univoques (conflits de données archéologiques) centrée violents versus simples problèmes fonciers). sur ce que Mabogunje (1994) appelle Ce sont les deux, et ils changent selon le «la problématique de l’urbanisation contexte macropolitique et selon le statut en Afrique». Selon cet auteur, cette et les perspectives d’insertion des unités problématique «s’articule autour de la territoriales en question dans le marché et question de qui façonne la cité, à quelle dans l’espace national et sous-régional. image, avec quels moyens et contre quelles résistances?» (p. 22-23, cité LE PLATEAU D’ABOMEY: DÉMOGRAPHIE par Parker, 2000: xix). Une dimension ET STRUCTURATION DE L’ESPACE particulièrement significative de cette DE LA PÉRIODE PRÉCOLONIALE À LA problématique pour Abomey-Bohicon, et DÉCENTRALISATION qui fait l’objet du présent article est celle Le plateau d’Abomey désigne ici l’espace des frontières internes et externes des physique et socioculturel qui depuis unités territoriales. Bien entendu, une cinq siècles a vécu une histoire politique, telle orientation heuristique privilégie économique et sociale centrée sur la d’emblée une approche centrée sur Cité d’Abomey, histoire dont la densité, les conflits autour desreprésentations la richesse et l’envergure ont largement qu’ont les acteurs de la ville et de la cité, débordé les frontières de la sous-région autour des enjeux (pouvoir et ressources) et du continent africain et, dans une pour la promotion et la matérialisation de certaine mesure, marque les dynamiques ces représentations. sociopolitiques du Bénin d’aujourd’hui. La croissance démographique et Au plan géographique, le Plateau d’Abomey l’environnement néo-libéral ont entraîné se situe au centre-sud entre le fleuve Zou la chute du contrôle des clans et des qui le borde à l’est et le Couffo qui le longe à lignages sur le foncier urbain au profit des l’ouest1. droits individuels, sans toutefois gommer Une observation de l’évolution de la le poids des relations personnelles dans les configuration de cet espace géographique transactions foncières et celui des clans et et de ses axes de densification depuis lignages dans la structuration politique de le XVIIe siècle conduit à postuler que l’espace urbain. Il en découle, surtout les interactions entre dynamiques aux périphéries rurales un accroissement démographiques, développement des enjeux fonciers et des litiges, avec marchand et politiques d’aménagement une hausse de leurs coûts sociaux y et de structuration de l’espace