ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT

Mémoire de fin d’étude Pour l’obtention d’un diplôme d’Ingénieur Agronome Option : Agro-Management

ANALYSES PROSPECTIVE ET STRATEGIQUE DE L’ARACHIDE : Prolongation de la chaîne des valeurs

Par Herimanitra Abigaile RANDRIANARIJAONA

Année universitaire : 2007 Promotion : ILO 22 Décembre 2007 0

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT

Mémoire de fin d’étude Pour l’obtention d’un diplôme d’Ingénieur Agronome Option : Agro-Management

ANALYSES PROSPECTIVE ET STRATEGIQUE DE L’ARACHIDE : Prolongation de la chaîne des valeurs Par Herimanitra Abigaile RANDRIANARIJAONA

Année universitaire : 2007 Promotion : ILO 22 Décembre 2007

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RESUME

Madagascar se trouve dans un contexte où l’Agriculture n’arrive pas à subvenir aux besoins nationaux en terme de produits agricoles. Or, une spéculation pleine de potentialité comme l’arachide semble être en déclin dans les régions SOFIA et de DIANA. Cela est dû à des facteurs endogènes et exogènes aux exploitations. Après constatation des états de lieux auprès des districts de cette région, une partie non négligeable des exploitations se rattachent encore à l’arachide. La rentabilité de ces exploitations ne leur permet pas une viabilité et une condition de vie satisfaisantes. La prolongation de la chaîne des valeurs constitue une option permettant d’aider les exploitations à devenir viables et pérennes ; et éventuellement de relancer la filière arachidière en vue de pallier à l’insécurité alimentaire en zone rurale.

Mots clés : Spéculation, Arachide, Développement, DIANA, SOFIA, Transformation .

SUMMARY

Madagascar is in a context where the Agriculture does not manage to meet the national needs in term of farm produces. Now, a speculation full of potentiality as the groundnut seems to be in decline in regions SOFIA and of DIANA. It is due to endogenous and exogenous factors in the exploitations. After observation of the states of places with the districts of this region, a not unimportant part of the exploitations are still connected with the groundnut. The profitability of these exploitations) does not allow them a satisfactory viability and a way of living. The continuation of the chain of the values establishes an option allowing to help the exploitations to become viable and long-lasting; and possibly to boost the Groundnut sector to mitigate the food insecurity in rural zone.

Keywords : Speculation, Groundnut, Development, DIANA, SOFIA, Transformation

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REMERCIEMENTS

Ce travail n’a pu être mené à terme sans le concours d’autrui que nous ont offert toutes les personnes de bonne volonté. Nous témoignons ici nos profonds respects et nos reconnaissances à :  Monsieur Sylvain RAMANANARIVO, Chef du Département Agro-Management, notre Président de Jury, pour son bienveillance et l’effort considérable qu’il a fourni dans le but de parfaire notre instruction ;  Madame Romaine RAMANANARIVO, notre tuteur, pour nous avoir transmis son savoir;  Monsieurs Zazah Vestalys HERIMANDIMBY et Julles RAZAFIARIJAONA, d’avoir accepté d’être nos examinateurs ;  Tout le personnel de l’ESSA, plus particulièrement du Département Agro- management pour leur collaboration et leur courtoisie à notre égard ;  Notre famille pour leur soutien moral et financier ;  Tous ceux qui ont collaboré de près ou de loin à la réalisation de ce travail.

Nous vous prions de recevoir nos remerciements les plus sincères .

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SOMMAIRE

INTRODUCTION I.METHODOLOGIE

1.1. Définition de la zone d’étude 1.1. Approches adoptées 1.2. Démarche mise en oeuvre 1.3. Etudes exploratoires 1.4. Exploitation des données statistiques disponibles 1.5. Enquête formelle 1.6. Traitement et analyse des données

II-RESULTATS

2.1. Mise en évidence de la polyculture dans les districts 2.2. Les spéculations constituant des domaines d’intérêt pour les districts 2.3. Importance de l’arachide dans les districts 2.3. Types d’exploitations rattachées à l’arachide 2.4. Vitesse d’évolution et potentialité de production des exploitations

2.5. Viabilité des exploitations 2.6. Rentabilité de la transformation 2.7. Viabilité des exploitations intégrant la prolongation de la chaîne des valeurs III-DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

3.1. Discussions méthodologique 3.2. Discussions relatives aux résultats 3.3. Recommandations CONCLUSION

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Cultures pratiquées dans les régions de SOFIA et DIANA ...... 14 Tableau 2: Classement des spéculations par le BCG ...... 16 Tableau 3: Viabilité du type arachide-poulet gasy Port Berger ...... 35 Tableau 4: Viabilité des exploitations type arachide-poulet gasy DiégoII ...... 35 Tableau 5: Rentabilité de la confiserie ...... 36 Tableau 6: Rentabilité de la fabrication d’huile artisanale ...... 37 Tableau 7: Viabilité Arachide-Poulet gasy-confiserie ...... 37 Tableau 8: Viabilité Arachide-Poulet gasy- Huile artisanale ...... 38 Tableau 9: Echelle de l’enquête formelle ...... 40 Tableau 10: Contexte de l’enquête formelle ...... 42 Tableau 11: T aux d’adoption des spéculations ...... 44

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Représentation du mode de classement BCG ...... 7 Figure 2: Résumé de la méthodologie ...... 13 Figure 3: Les spéculations STAR ...... 17 Figure 4: Les spéculations VACHE A LAIT ...... 17 Figure 5: Les spéculations DILEMME ...... 18 Figure 6: Les spéculations POIDS MORT ...... 18 Figure 7 : Situation de la spéculation Arachide ...... 23 Figure 8: Proportion de la population suivant l’activité principale ...... 25 Figure 9: Proportion de la population pratiquant l’arachide à Port Bergé ...... 25 Figure 10 : Proportion de la population pratiquant l’arachide à Diégo II ...... 25 Figure 11: Typologie des exploitations rattachées à l’arachide pour le district de DiégoII ... 27 Figure 12: Evolution du type Arachide-Poulet gasy de Port Berger ...... 29 Figure 13: Evolution du type Arachide-Poulet gasy de DiégoII ...... 31 Figure 14: Evolution du type Arachide-Riz puvial-Riz irrgué de DiégoII ...... 33 Figure 15: Taux de biais dans les réponses ...... 41 Figure 16: Rang des spéculations suivant leur taux d’adoption ...... 42 Figure 17: Rang des spéculations suivant leur taux d’adoption ...... 43 Figure 18: Ecart des TRI observés pour l’arachide ...... 45 Figure 19 : Niveaux de TRI des spéculations pour Port Bergé ...... 46 Figure 20: Niveaux de TRI des spéculations pour Diégo II ...... 46 Figure 21: Amélioration de la rentabilité par intégration de la confiserie ...... 47 Figure 22: Amélioration de la rentabilité par intégration de l’huilerie artisanale ...... 47 Figure 23: Variation de la VA pour l’intégration de la confiserie ...... 48 Figure 24 :Variation de la VA pour l’intégration de l’huilerie artisanale ...... 49 Figure 25: Gains en trésorerie par l’intégration de la confiserie ...... 50 Figure 26: Gains en trésorerie par l’intégration de l’huilerie ...... 50

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ACRONYME

BCG : Boston Consulting Group

TRI : Taux de Rentabilité Interne

VAN : Valeur Ajoutée Nette

CITE : Centre d'Information Technique et Economique

DRDR : Directeur Régional du Développement Rural

FOFIFA : Foibe Fikarohana momba ny Fambolena

MAEP : Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche

DR : Développement Rural

PSDR : Projet de Soutien pour le Développement Rural

PRD : Plan Régional de Développement

PSSA : Programme spécial pour la Sécurité Alimentaire

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

INSTAT : Institut National des Statistiques

UPDR : Unité de Politique du Développement Rural

MEFB : Ministère de l'Economie, du Finance et du Budget

SIMR : Système d'Information sur les Marchés Ruraux

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TABLE DES MATIERES

RESUME ...... iii SUMMARY ...... iii REMERCIEMENTS ...... iv SOMMAIRE ...... v LISTE DES TABLEAUX ...... vi LISTE DES FIGURES ...... vii ACRONYME ...... viii TABLE DES MATIERES ...... ix INTRODUCTION ...... 1 I.METHODOLOGIE ...... 4 1. Définition d’étude ...... 4 2. Approches adoptées ...... 4 3. Démarche mise en oeuvre ...... 4 4. Etudes exploratoires ...... 5 4.1. Recherche documentaire ...... 5 4.2. Entretiens auprès des personnes ressources ...... 5 5. Exploitation des données statistiques disponibles ...... 6 6. Enquête formelle ...... 7 6.1. Préparation de la descente ...... 8 6.1.1. Confection du questionnaire et du guide d’enquête ...... 8 6.1.2. Elaboration de l’itinéraire de la descente ...... 8 7. Traitement et analyse des données ...... 9 7.1. Apurement et stockage des données ...... 9 7.2. Choix des variables pertinentes ...... 9 7.3. Traitement par les logiciels de simulation ...... 10 7.4. Analyse par la chaîne de Markov ...... 10 7.5. Analyse par les itérations de Markov ...... 10 7.6. Analyse par la courbe d’évolution de Markov ...... 11 7.7. Analyse par le TRI ...... 11 7.8. Analyse par la Valeur Ajoutée ...... 12 7.9. Analyse par la capacité bouche à nourrir ...... 12

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II-RESULTATS ...... 15 1. Mise en évidence de la polyculture dans les districts ...... 15 2. Les spéculations constituant des domaines d’intérêt pour les districts ...... 19 2.1. Les spéculations STAR ...... 19 2.2. Les spéculations VACHE A LAIT ...... 19 2.3. Les spéculations DILEMME ...... 20 2.4. Les spéculations POIDS MORT ...... 21 3. Importance de l’arachide dans les districts ...... 22 4. Types d’exploitation rattachés à l’arachide ...... 26 5. Vitesse d’évolution et potentialité de production des exploitations ...... 28 5.1 Type Arachide-Poulet gasy de Port Berger ...... 28 5.2. Type Arachide-Poulet gasy pour DiégoII ...... 30 5.3 Type Arachide-Riz pluvial-Riz irrigué ...... 32 6. Viabilité des exploitations ...... 34 6.1 Viabilité du type Arachide-Poulet gasy de Port Berger ...... 35 6.2 Viabilité du type Arachide-Poulet gasy de DiégoII ...... 35 7. Rentabilité de la transformation ...... 36 7.1. Rentabilité de la confiserie ...... 36 7.2. Rentabilité de la fabrication d’huile alimentaire artisanale ...... 36 8. Viabilité des exploitations intégrant la prolongation de la chaîne des valeurs ...... 37 8.1. Viabilité Arachide-Poulet gasy-confiserie ...... 37 8.2. Viabilité Arachide-Poulet gasy-Huile artisanale ...... 38 III-DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 39 1. Discussions au niveau de la méthodologie ...... 39 1.1. Efficacité de l’approche par la logique paysanne ...... 39 1.2. Echelle de l’enquête formelle ...... 40 1.3. Contexte de l’enquête formelle ...... 41 2. Discussions relatives aux résultats ...... 43 2.1. Variation du taux d’adoption en fonction du district ...... 43 2.2. Diminution proportionnelle du TRI avec la taille de l’exploitation ...... 45 2.3 Classement des spéculations selon leur rentabilité ...... 45 2.4. Rentabilité Production, Transformation, Production-Transformation ...... 47 2.5 Augmentation de la valeur ajoutée par la prolongation ...... 48

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2.6 Accroissement du niveau de vie ...... 49 3. Recommandations ...... 51 CONCLUSION ...... 53 BIBLIOGRAPHIE ...... 55 ANNEXES

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INTRODUCTION

Prémunir la société contre d’éventuelles pénuries alimentaires reste un objectif essentiel des gouvernements dans les pays les plus pauvres comme Madagascar. La question se pose alors de savoir si la nation doit et peut satisfaire par elle-même la totalité de ses besoins vivriers. De la réponse à cette question dépend d’une large part le choix entre la promotion de productions vivrières destinées au marché intérieur ou une spécialisation agro- exportatrice nécessitant des produits concurrentiels et à haute valeur ajoutée. Mais est-ce qu’il faut satisfaire la demande extérieure sans pour autant satisfaire la demande locale ? Madagascar dispose d’une économie nationale basée sur le secteur primaire au sein duquel la paysannerie parcellaire domine. Pourtant, la situation actuelle montre une défaillance du secteur Agriculture à subvenir aux besoins nationaux en terme de produits agricoles tant pour la consommation directe des ménages que pour les unités de transformation. Par ailleurs, on assiste à une concentration de la pauvreté en milieu rural où l’Agriculture constitue la principale activité des ménages et où 85% de la population malgache vivent.

Le présent mémoire se concentre sur la filière arachidière car bien qu’elle ne soit pas vue au premier plan au sein de la politique agricole malgache, elle contribue à la sécurité alimentaire en zone rurale et peut être source de surplus de revenu pour les paysans par la prolongation de la chaîne des valeurs.

Les régions de SOFIA et de DIANA possédaient des potentialités dans le domaine de la production arachidière. L’objectif antérieur se basait surtout à la production d’huile alimentaire. Actuellement, cette filière est en déclin, les producteurs sont sujets à s’orienter vers d’autres spéculations. Cette situation est due à la fois à des contraintes internes et externes aux exploitations agricoles.

A ces égards, le présent mémoire s’intitule : « Analyse prospective et stratégique de l’arachide dans les régions de SOFIA et de DIANA. »

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Dans le cadre de la subdivision de Madagascar en 22 régions établies suivant des critères agro-écologiques, la complémentarité et l’interdépendance entre ces régions sont de mise pour tout développement à apporter. En effet, chaque région a ses forces, faiblesses, opportunités et menaces ; la connaissance réelle de ces situations permettrait d’orienter le développement de chaque région. Mais encore faut-il que tout développement ne soit pas conçu de façon isolé ; il se doit d’être en coordination et en cohérence avec les besoins des paysans. Et en se concentrant dans le secteur productif , la problématique porte sur les filières à prioriser pour chaque région compte tenu de ses spécificités et de son interaction avec ces homologues. Ainsi la filière arachidière présente-t-elle d’intérêt pour les régions de SOFIA et de DIANA selon le contexte régional et interrégional ? Quelles pourraient être les limites du développement de cette filière ? Quelles options pour dépasser ces limites ? Face à ce contexte et à cette problématique, il s’avère indispensable d’établir un diagnostic des territoires, d’explorer le futur à moyen et à long terme et ainsi d’apporter des réponses pertinentes et cohérentes pour la mise en place d’une politique de développement durable. L’objectif global de l’étude est d’orienter les prises de décision en matière de développement régional. Les objectifs spécifiques sont : 1. de déterminer les spéculations qui constituent des domaines d’intérêt pour les districts, 2. d’analyser l’importance de la spéculation arachide dans chaque district, 3. d’étudier le comportement des paysans par rapport à cette spéculation, 4. de connaître l’interdépendance de cette spéculation avec d’autres spéculations, 5. de définir les potentialités de production des districts et la vitesse de développement de ces spéculations, 6. d’identifier les goulots d’étranglement, 7. de proposer des issues pour dépasser les limites. Ces objectifs conduisent à formuler les hypothèses ci-après : 1. plusieurs spéculations constituent des domaines d’intérêt pour les districts, 2. l’importance de la spéculation arachide diffère selon les districts, 3. les paysans ont des comportements similaires par rapport à cette spéculation, 4. cette spéculation est en connexité avec d’autres spéculations, 5. les districts ont des potentialités de production, 6. les spéculations évoluent à des vitesses différentes,

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7. des goulots d’étranglement existent, 8. la prolongation de la chaîne de valeur constitue une option adéquate. Ainsi les résultats attendus concernent les points suivants : 1. Classement des spéculations par la méthode du BCG (Boston Consulting Group), 2. Classification BCG de l’arachide dans la zone d’étude, 3. Typologie des exploitations rattachées à l’arachide, 4. Graphe d’évolution et capacité de production de ces exploitations, 5. Viabilité économique et financière de ces exploitations à l’état actuel, 6. Viabilité économique et financière de ces exploitations avec intégration de la prolongation des valeurs. La présente étude traitera successivement : - La méthodologie mise en œuvre pour la recherche, basée essentiellement sur la simulation ; - Les résultats obtenus tels que l’intérêt porté à l’arachide au niveau des districts, les types d’exploitation et leur évolution, la viabilité des exploitations dans leur état actuel et dans l’état intégrant la prolongation de la chaîne des valeurs ; - Les discussions par rapport à la méthodologie et aux résultats, - Et finalement, les recommandations qui émanent de l’étude dont entre autres : o L’arachide est une spéculation à promouvoir, elle peut constituer un facteur clé du développement ; o Le renouvellement et l’amélioration des semences d’arachide sont des actions prioritaires vu la dégradation de la qualité de l’arachide malgache nuisant ainsi à la productivité agricole et au rendement des transformations. o La prolongation de la chaîne des valeurs est une activité très délicate. Son intégration à l’activité agricole peut ne pas être bénéfique suivant les formes de transformation et le volume de l’activité.

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I.METHODOLOGIE

La méthodologie s’appuie sur des approches et démarche affinées au thème. Elle comprend quatre phases successives à savoir l’enquête exploratoire, l’exploitation des données statistiques, l’enquête formelle et le traitement et analyse des données issues de l’enquête.

1. Définition d’étude

La zone d’étude est constituée par l’assemblage des régions de SOFIA et de DIANA.

2. Approches adoptées

L’approche systémique, l’approche socio-économique et l’approche par la logique paysanne constituent les principales approches utilisées tout au long de l’étude. Ces approches ont été choisies en fonction du thème et vont servir de cadrage pour l’étude. L’approche systémique considère le sujet de recherche comme un élément qui fait partie d’un système et qui se trouve en interaction avec les autres éléments du système. L’approche socio- économique priorise l’aspect social et économique des observations. Et l’approche par la logique paysanne met au centre des préoccupations la compréhension du comportement des paysans ainsi que de leur rationalité.

3. Démarche mise en oeuvre

Incontestablement, la qualité des résultats est fonction de la démarche employée. De ce fait, la démarche de recherche associe la démarche prospective et la démarche stratégique. La démarche prospective constitue un instrument d’anticipation au service de la décision ; elle

5 consiste à établir un diagnostic des territoires et explorer les futurs possibles à moyen et à long terme en utilisant comme instrument principal la méthode des scénarios. Sur elle se repose et se complète la démarche stratégique, la définition de stratégies considèrera : - les projets qui recouvrent les besoins des exploitations, - les métiers, qui constituent l'ensemble des savoir-faire mis en oeuvre à cette fin, - les domaines d'activités où elles s'engagent, - les conditions pour réaliser ces projets et d'adapter aux variations de l'environnement.

4. Etudes exploratoires

4.1. Recherche documentaire

La recherche documentaire est indispensable. Elle permet de prendre connaissance des différentes investigations déjà effectuées auparavant. Les documents consultés sont surtout ceux en rapport avec le thème de recherche notamment la filière arachide à Madagascar. Ainsi des recherches bibliographique et sur Internet ont été menées. Elles ont permis de découvrir et de comprendre le contexte où se situe l’arachide actuellement ainsi que la problématique liée à cette spéculation. De même l’objectif de l’étude s’est inspiré de la littérature. Et les hypothèses de travail sont érigées sur la base de ces informations. Par ailleurs ces informations constituent des balises et des références au niveau de l’interprétation des résultats et de la discussion. Cependant, il est à noter que moins les sources documentaires sont des publications récentes, moins elles sont fiables.

4.2. Entretiens auprès des personnes ressources

Dans la même logique d’idée de prendre connaissance des investigations déjà menée auparavant, il s’avère aussi intéressant de récolter les points de vue et perspectives des personnes oeuvrant dans le domaine rattaché au thème. Ces interviews ont permis d’affiner la problématique et d’orienter dans la méthodologie notamment dans le choix des communes à enquêter. Les personnes ressources sont celles qui sont familières au domaine d’étude et qui détiennent les informations fiables relatives au sujet. Ce sont donc les Chefs de Régions, les

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Directeurs Régionaux du Développement Rural DRDR, les Maires et les Responsables du Développement Rural dans la zone d’étude.

5. Exploitation des données statistiques disponibles

Le recueil, le traitement et l’analyse des données statistiques existantes relatives au thème sont jugés essentiels afin de construire une base de donnée servant à la préparation de la descente sur terrain. En outre, ces données permettent déjà de tester certaines hypothèses de travail et d’obtenir les premières vagues de résultats. Ces données qui concernent les productions par spéculation des districts pendant la période de 1997 à 2004 seront traitées par la méthode de Boston Consulting Group et représentées par le SIG grâce au logiciel MapInfo afin d’avoir une perception de la situation de chaque spéculation au niveau de chacun des districts. Puis l’accent sera mis pour la spéculation arachide afin d’expliciter son importance au niveau de la zone d’étude. En conséquence, cela va permettre de confirmer ou d’infirmer, en premier lieu, la première hypothèse émise selon laquelle plusieurs spéculations constituent des domaines d’intérêt pour les districts, et en second lieu, la deuxième hypothèse qui affirme l’inégalité de l’importance accordé à la spéculation arachide selon les districts. Le BCG consiste à évaluer la performance des spéculations et ainsi de déterminer sa place au niveau de chaque district. Il s’agit de juger du niveau de production de chaque spéculation et de son évolution au sein de chaque district, et enfin d’aboutir au classement où le nom de : - « STAR » : attribué au produit dont le taux de croissance et le volume de production sont élevés ; - « VACHE A LAIT » : donné au produit pour lequel le taux de croissance est faible mais le volume de production est élevé ; - « DILEMME » : représente la spéculation avec un taux de croissance fort et un volume de production faible ; - « POIDS MORT » : caractérise la spéculation présentant un taux de croissance et un volume de productions faibles.

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Ces classements sont définis à partir d’un double tri par rapport à la moyenne du taux de croissance et par rapport à celle du volume de production. La figure suivante représente le mode de classement BCG.

Figure 1: Représentation du mode de classement BCG

Source : Michael Porter .

6. Enquête formelle

L’information sur le terrain est sans aucun doute la plus importante à obtenir car elle permet de vérifier et d’actualiser les informations issues des études exploratoires, de tester les hypothèses et surtout d’aller en profondeur dans la compréhension du sujet. L’enquête formelle a été effectuée en groupe composé de 16 étudiants, mettant à profit le voyage d’étude Grand Nord qui s’est déroulé sur l’axe Nord de Madagascar durant la dernière moitié du mois d’Août 2007. L’enquête comporte deux étapes à savoir la préparation de la descente et la descente proprement dite.

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6.1. Préparation de la descente

La préparation de la descente comprend des travaux de groupe tel que l’assemblage des questionnaires pour avoir un seul questionnaire répondant aux besoins de chacun. L’élaboration de l’itinéraire de la descente a aussi suscité le travail de groupe. En effet, les communes à soumettre à l’enquête doivent pouvoir répondre à tous les thèmes de recherche abordés par chaque membre du groupe.

6.1.1. Confection du questionnaire et du guide d’enquête

Il s’agit d’inventorier ou de recenser les données à prendre sur le terrain et par la suite de confectionner les questionnaires y afférents. Ces données à prendre doivent permettre de parvenir aux objectifs de l’étude. Elles sont relatives aux caractéristiques socio-économiques des exploitations agricoles. Ainsi le questionnaire comprend les rubriques suivantes : les facteurs de production, le système de culture, le système d’élevage, les activités extra agricoles et la commercialisation des produits agricoles. De son côté, le guide d’enquête sert à cadrer le questionnaire par la collecte des pratiques générales sur chaque localité (cf. Annexe IV).

6.1.2. Elaboration de l’itinéraire de la descente

La descente a une durée de 20 jours et concerne 5 districts à savoir , Port berger, , Ambilobe, AntsirananaII. L’enquête devra concerner quatre communes par districts dont une liste provisoire a été faite mais le choix sera surtout orienté par les personnes ressources locales. Le ratio de 5 questionnaires remplis par personne et par jour a été fixé ainsi qu’un guide d’enquête rempli par personne par commune. Donc au total un quota de 1 600 questionnaires et 320 guides d’enquête attendent le groupe.

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7. Traitement et analyse des données

Ces données brutes doivent subir un certain nombre de traitements avant de pouvoir être interprété de manière rationnelle. Le stockage et l’apurement des données constituent une étape préalable et obligatoire avant toute utilisation ultérieure.

7.1. Apurement et stockage des données

Les données recueillies ont été compilées pour former un tout exploitable ; puis, elles ont été apurées et stockées sous SPSS pour constituer une base de données. L’apurement des données consiste à éliminer les informations floues ou non fiables afin d’éviter de biaiser les études. Le stockage sous SPSS se présente sous forme de tableau à double entée dont : - en colonne se trouvent les variables qui correspondent aux questions posées lors de l’enquête, - en ligne figurent les observations représenté par le numéro d’identification du questionnaire donc de l’enquêté et, - dans les cellules à l’intérieur, les réponses obtenues de chaque question pour chaque enquêté. Les données apurées comportent en tout 925 variables et 460 observations.

7.2. Choix des variables pertinentes

Le questionnaire comprend en tout 925 questions donc 925 variables sont déduites lors du stockage. Vu ce nombre de variables qui résulte de l’assemblage de tous les questionnaires du groupe, le choix des variables est estimé utile afin de constituer des bases de données filles spécifiques à chaque type de traitement et facile à manipuler. En effet, comme le questionnaire est conçu de façon à pouvoir tester toutes les hypothèses, chacun des variables appartient à un groupe de variables destiné à la vérification d’une hypothèse. Subséquemment, les variables sont choisies selon le but assigné à chaque type de traitement, les variables jugées pertinentes sont relevées pour pouvoir les tester et les traiter par la suite.

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7.3. Traitement par les logiciels de simulation

Les logiciels de simulation tel que le Markov ver1.1 et le TSIM sont mis à profit lors du traitement. Le Markov ver 1.1 simule les relations inter variables, l’évolution de chaque spéculation ainsi que la capacité limite de production des spéculations, à partir de la matrice de corrélation inter variable issue du croisement de la matrice de présence absence et de la matrice du taux de croissance (cf. Annexe) élaborées sur Excel. De son côté, le TSIM simule les flux financier et économique se déroulant au sein des exploitations après complément des différents postes qu’il propose. Le TSIM permet ainsi de juger de la rentabilité et de la viabilité des exploitations grâce aux indicateurs observés à l’issu de la simulation tel que le TRI et la VAN.

7.4. Analyse par la chaîne de Markov

Elle a pour but d’obtenir le graphe représentant les relations entre les variables considérées grâce au logiciel Markov ver1.1. La connexité des différentes activités pratiquées dans chaque district est ainsi obtenue et les composantes isolées du système sont éliminées. De cette connexité se déduit la typologie des exploitations. Plus particulièrement, l’intérêt porte sur celles qui font la spéculation arachide car elle constitue l’objet de l’étude. Il s’agit donc de simuler les chemins et circuits existants pour l’arachide. Le chemin représente une connexité ouverte tandis que le circuit schématise une connexité fermée.

7.5. Analyse par les itérations de Markov

Elle adopte une démarche similaire à l’analyse par la chaîne de Markov mais sa particularité est la mise en exergue de l’évolution de chaque type d’exploitation rattachée à l’arachide issu de la typologie. Les itérations de Markov sont les différents états auxquels est soumis le type étudié avant d’arriver à la stabilité du système. Ces états sont l’état de départ, les états transitoires et l’état de stabilité. L’état de stabilité fait référence à l’état où il ne peut plus y avoir d’évolution pour le type que par apport d’un élément nouveau au système. Le nombre d’itérations pour un type se traduit par le nombre de cycle auquel est assujetti ce

11 dernier avant de se stabiliser. Chaque état est schématisé par des graphes où l’importance et le développement de chaque spéculation sont représentés par la taille d’une bulle.

7.6. Analyse par la courbe d’évolution de Markov

La même démarche est encore utilisée mais l’objectif est ici de constater l’évolution de la production de cette spéculation jusqu’à sa capacité limite pour chaque type. Cette évolution est schématisée par un graphe obtenu sur Markov 1.1. Ce graphe comporte en abscisse le nombre de cycle et en ordonnée la quantité de production. En amont de cette courbe se situe la quantité de départ et en aval la quantité maximale produite par le type en question. Ainsi se remarque sur ce dernier le point de départ ainsi que le point où la pente de la courbe s’annule pour avoir une quantité de production stagnante. Ce point correspond à la capacité limite de production de la spéculation pour le type étudiée.

7.7. Analyse par le TRI

Le Taux de Rentabilité Interne (TRI) est le taux qui annule la Valeur Ajoutée Nette (VAN). En d’autres termes, c’est le taux d’intérêt réalisé par les exploitations par rapport au capital investi pour chaque spéculation. Son calcul est accompli par le logiciel de simulation TSIM en remplissant les différents postes de coûts et de gains proposés par ce dernier. Selon les valeurs observées : un TRI négatif signifie une réalisation de perte ; un TRI positif signifie une rentabilté de l’opération ; il n’y a eu lieu d’aucune réalisation par rapport aux investissements quand le TRI est nulle. La simulation va se faire à moyen terme ie pour une durée de 5 ans. Une consolidation de la spéculation arachide avec celles qui lui sont connexes sera opérée afin de juger de la rentabilité des exploitations rattachées à l’arachide. Deux états vont être mis à l’épreuve : - Etat 0 : l’état où se trouve actuellement les exploitations c'est-à-dire sans prolongation de la chaîne des valeurs ; - Etat 1 : l’état où il y a lieu de prolongation de la chaîne des valeurs.

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7.8. Analyse par la Valeur Ajoutée

La valeur ajoutée est la valeur issue de la soustraction de la valeur de la consommation intermédiaire à celle de la production. L’analyse par la valeur ajoutée conduit alors à évaluer la valeur créée par la prolongation de la chaîne des valeurs. Cette analyse est également effectuée sous TSIM. Puis un graphe représentatif sera construit sur Excel pour mieux illustrer les résultats. Ce graphe comporte 3 courbes : le premier pour l’Etat 0, le second pour l’Etat 1 et la troisième pour la différence.

7.9. Analyse par la capacité bouche à nourrir

En se référant au seuil de pauvreté qui est de 1$ par jour par personne, l’analyse consiste à déterminer le nombre de personne pouvant être nourri par chaque type d’exploitation, d’abord sans la prolongation de la chaîne, et après avec la prolongation de la chaîne. Pour ce faire, il est à supposer que l’ensemble de la valeur ajoutée générée par chaque spéculation va entièrement servir à faire vivre la famille. La méthodologie peut se résumer par la figure suivante :

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Figure 2: Résumé de la méthodologie

Thème : "Analyse prospéctive et stratégique de l'arachide : Prolongation de la chaîne des valeurs." Etapes Méthodes Outils E1 Appréhension du contexte et de la problématique Enquête exploratoire Bibliographie Webliographie Internet

E2 Formulation des objectifs et hypothèses Enquête exploratoire Bibliographie Personnes ressources

E3 Mise en évidence de la polyculture dans les districts Receuil de données statistiques Données statistiques

E4 Inventaire des spéculations qui intéressent les districts Traitement des données statistiques Excel par la démarche du BCG Mapinfo BD 500

E5 Evaluation de l'importance de l'arachide dans les districts Traitement des données statistiques Excel par la démarche du BCG MapInfo BD 500

E6 Récolte des données sur terrain Enquête formelle Questionnaire Guide d'enquête

E7 Constitution d'une base de données mère Stockage et appurement des données SPSS

E8 Déduction de bases de données spécifiques aux traitements Choix des variables SPSS

E9 Traitement par les logiciels de simulation Démarche Markovienne Excel Etudes financières et économique Markov ver1.1 TSIM

E10 Caractérisation des types d'exploitation rattachés à l'arachide Analyse par la chaîne de Markov Excel Markov ver1.1

E11 Simulation de la vitesse d'évolution de ces types Analyse par les itérations de Markov Excel Markov ver1.1

E12 Evaluation de leur potentialité de production Analyse par la courbe d'évolution de Excel Markov Markov ver1.1

E13 Analyse de la viabilité de ces exploitaions Analyse par le TRI TSIM

E14 Etude de la pertinence de la prolongation de la chaîne des Analyse par le TRI TSIM valeurs Analyse par la VAN TSIM Analyse par la capacité bouche à Excel nourrir Source : Auteur, 2007

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Tableau 1 : Cultures pratiquées dans les régions de SOFIA et DIANA

DIANA SOFIA Cultures vivrières Riz + + Manioc + + Patate douce + + Haricot + + Pomme de terre + + Lojy - + Voantsoroko - + Lentille - + Cultures de rente Café + + Cacao + - Poivre + + Girofle + + Vanille + + Cultures industrielles Arachide + + Canne à sucre + + Tabac - + Coton + + Cultures maraîchères Carotte + - Chou + - Haricot vert + - Chou-fleur + - Tomate - + Oignon - + Cultures fruitières Banane + + Litchis + - Plantes à parfum Ylang-ylang + - Basilic + - Palma Rosa + -

Source : Auteur, 2007

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II-RESULTATS

1. Mise en évidence de la polyculture dans les districts

Les régions de SOFIA et de DIANA ont une importante potentialité agronomique 3 (PRD). Presque toutes les cultures tropicales et plusieurs cultures tempérées sont ainsi favorablement pratiquées dans ces régions. Le Tableau n°1 montre l’éventail des cultures existantes dans ces régions selon leur classe respective. Cette diversité de production agricole relève encore du niveau régional. Procéder par la démarche BCG est nécessaire afin de mieux connaître et d’expliciter les états de lieu au niveau de chaque district. Tous les districts de ces deux régions ont fait l’objet d’étude lors des classements par le BCG. Les données statistiques disponibles concernant l’évolution de la production par spéculation pendant la période de 1997 à 2004 révèlent la présence de cultures vivrières et de cultures industrielles dans chaque district. Le traitement effectué a permis d’identifier le système de culture existant. Il s’agit d’un système de polyculture, dont l’assemblage : - des cultures vivrières telles que le riz, le manioc, le maïs, la patate douce, la pomme de terre, le haricot, entre elles et/ou avec, - des cultures industrielles comme l’arachide et la canne à sucre. Cependant des facteurs endogènes et exogènes à chaque district mènent au contexte où des spéculations semblent gagner de la vitesse or que d’autres se trouvent en perte de vitesse. Par conséquence, une spéculation est classée suivant l’évaluation de son importance au sein du district.

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Tableau 2: Classement des spéculations par le BCG

Districts STAR VACHE A DILEMME POIDS MORT LAIT Ambanja Patate douce Riz, Canne à Arachide, sucre, Maïs, Manioc Haricot Ambilobe Patate douce Riz, Canne à Arachide, Maïs, Haricot, Pomme sucre, Manioc de terre Diégo II Maïs Riz, Arachide, Patate douce Canne à sucre, Pomme de terre Manioc Nosy Be Riz, Manioc, Patate douce Haricot Arachide, Canne Riz, Manioc à sucre, Maïs, Patate douce, Pomme de terre Antsohihy Riz Canne à sucre, Arachide, Maïs, Haricot, Patate Manioc douce Riz, Manioc, Arachide, Canne Haricot, Patate à sucre douce, Pomme de terre Befandriana Riz, Manioc, Arachide Canne à sucre, Nord Haricot Patate douce Mampikony Patate douce Canne à sucre, Riz, Arachide, Manioc Maïs, Haricot Arachide, Riz, Patate Canne à sucre, Manioc douce Haricot Port Bergé Arachide Riz Manioc, Haricot Canne à sucre Source : Auteur, 2007

Ce Tableau laisse apparaître des défaillances au niveau du secteur agricole malgache. En effet, les spéculations qui posent problèmes classées dans les quadrans DILEMME et POIDS MORT sont beaucoup plus nombreuses par rapport aux spéculations qui marchent appartenant aux quadrans STAR et VACHE A LAIT. Selon les spéculations étudiées Nosy Be et Analalava sont les districts à difficulté.

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Figure 3: Les spéculations STAR

Figure 4: Les spéculations VACHE A LAIT

Source : Auteur, 2007

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Figure 5: Les spéculations DILEMME

Figure 6: Les spéculations POIDS MORT

Source : Auteur, 2007

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2. Les spéculations constituant des domaines d’intérêt pour les districts

La méthode de BCG classe les spéculations selon les places qui leur sont accordées au niveau de chaque district. Elle identifie ainsi les spéculations qui constituent des domaines d’intérêt pour les districts.

2.1. Les spéculations STAR

Une spéculation est classée « STAR » lorsqu’elle présente à la fois un taux de croissance et un volume de production élevés. C’est un produit en phase de croisière ; il ne connaît pas de facteur limitant tant au niveau de la production que de la commercialisation. C’est ainsi que les exploitations arrivent à augmenter de façon permanente et significative la production. En effet, malgré l’existence d’une production massive, celle-ci croît de manière exponentielle car la demande n’est pas encore satisfaite, le marché n’est pas saturé, et, la marge de profit des producteurs est intéressante ; par ailleurs, la possibilité d’élever le niveau de production est à la portée de la main. Promouvoir ces spéculations par des projets de développement ou les orienter vers l’Agribusiness constituent les stratégies efficaces à mettre en oeuvre afin d’apporter une croissance économique rapide et durable au niveau des districts. Ces spéculations sont : - le riz pour Bealanana, - l’arachide pour Mandritsara et Port Berger, - le maïs pour Antsiranana II, - le manioc pour Mandritsara et Bealanana, - le haricot pour Bealanana, - la patate douce pour Ambilobe, Bealanana et Mampikony, - la pomme de terre pour Bealanana.

2.2. Les spéculations VACHE A LAIT

La classe de « VACHE A LAIT » est attribuée à un produit quand le volume de production de celui-ci est élevé alors que le taux de croissance reste faible. La spéculation a

20 atteint son maximum par rapport au volume de production. Ce qui explique le niveau très bas du taux de croissance car il n’y a plus lieu d’augmenter la production. Cette situation manifeste l’existence d’un goulot d’étranglement au niveau de la commercialisation. Certes, les faits démontrent qu’au moment où l’offre excède la demande, le prix baisse. Une production massive d’un produit peut alors entraîner, à un certain niveau, la chute des prix et donc la diminution de la marge de profit des producteurs. Or ces derniers pensent toujours à maximiser leur profit et là ils n’ont plus de raison d’augmenter la production, certains vont même par la suite délaisser progressivement cette spéculation au profit d’autres spéculations plus rémunératrices, d’où la stagnation voire la diminution de la production. La mise en place et le développement de l’Agribusiness seront alors indispensables afin de relancer la production. Cette situation constitue le cas des spéculations telles que : - le riz à Ambilobe, Antsiranana II, Mandritsara, Port Berger, Befandriana Nord et Antsohihy, - l’arachide à Antsiranana II, - la canne à sucre à Ambilobe, - le maïs à Mandritsara, Port Berger, Befandriana Nord, Bealanana, - le manioc à Ambilobe, Befandriana Nord, - le haricot à Befandriana Nord, - la patate douce à Ambanja, Mandritsara, - la pomme de terre à AntsirananaII.

2.3. Les spéculations DILEMME

Une spéculation est qualifiée de « DILEMME » par le fait que son taux de croissance est élevé tandis que le volume de production est faible par rapport à la moyenne. Le taux de croissance élevé témoigne un grand intérêt porté à cette spéculation. Mais le fait que le volume de production ne peut être significative démontre l’existence de goulots d’étranglement au niveau de la production. Les producteurs sont intéressés et accroissent d’année en année avec une grande vitesse les ressources affectées à cette spéculation puisque celle-ci présente un bon avantage comparatif. Néanmoins la production demeure de faible quantité car ces derniers rencontrent des facteurs limitants au niveau de la partie aval de la filière. Il s’agit alors d’identifier ces contraintes et de trouver les issues adéquates. Ces

21 solutions feront l’objet des projets de développement afin de permettre au producteur d’avoir la possibilité de produire à leur guise. Ce problème concerne les spéculations suivantes : - le riz à Ambanja et Nosy Be, - l’arachide à Ambilobe, Befandriana Nord, Bealanana et Analalava, - la canne à sucre à Ambanja, Bealanana, Analalava, Mampikony et Antsohihy, - le maïs à Ambilobe, Ambanja et Analalava, - le manioc à Port berger, Mampikony et Nosy Be, - le haricot à Ambanja, Port Berger, Antsohihy et Nosy Be, - la patate douce à AntsirananaII, Analalava et Antsohihy, - la pomme de terre à Analalava.

2.4. Les spéculations POIDS MORT

Le « POIDS MORT » est la classe des spéculations présentant un taux de croissance et un volume de production infimes. Ce sont des spéculations en déclin qui n’intéressent pas beaucoup d’exploitations. Elles sont seulement pratiquées pour l’autosubsistance. Cela est du à leur avantage comparatif très faible qui ne leur permet pas de concurrencer les autres spéculations. Ces spéculations sujettes au désintéressement sont : - le riz pour Analalava et Mampikony, - l’arachide pour ambanja, Mampikony et Antsohihy, - la canne à sucre pour AntsirananaII, Mandritsra, Port Berger et Befandriana Nord, - le maïs pour Mampikony et Antsohihy, - le manioc pour AntsirananaII, Ambanja, Analalava et Antsohihy, - le haricot pour Ambilobe, Mandritsara et Mampikony, - la patate douce pour Befandriana Nord et Nosy Be, - la pomme de terre pour Ambilobe.

Par ailleurs, l’intérêt porté à une spéculation est différent d’un district à un autre ; une spéculation comme l’arachide par exemple est classée POIDS MORT dans les districts de Mampikony, Ambanja et Antsohihy, cependant, à Mandritsara et Port Bergé elle constitue une spéculation STAR. La situation des spéculations varie en fonction du contexte auquel est

22 soumis chaque district. Deux facteurs affectent la place de chaque spéculation dans les districts : - la spécificité du district, et - son interaction avec les autres districts.

3. Importance de l’arachide dans les districts

Apparemment, la zone d’étude composée de l’assemblage des régions de SOFIA et de DIANA ne constitue pas une grande zone productrice d’arachide si l’on se réfère à l’échelle nationale. Le taux de croissance moyenne de l’arachide observé dans cette zone est de l’ordre de 0,04%. Ce taux est inférieur à la moyenne nationale qui est de 0,36%. De même, la production moyenne dans cette zone est de 189 t contre une moyenne nationale de 402 t. Or, l’étude séparée de ces deux régions fait encore découvrir d’autres aspects de la réalité. La production de l’arachide est très dissemblable pour SOFIA et DIANA. En effet, SOFIA possède un taux de croissance moyenne qui est plus du double de la moyenne nationale de l’ordre de 0,97% mais avec un volume moyen de production inférieur à la moyenne nationale dont 132 t. L’inverse se passe pour DIANA, avec un taux de croissance très faible de l’ordre de -2,1% mais un volume moyen de production très proche de la moyenne nationale, de l’ordre de 319 t. Ces situations du niveau régional vont encore être modifiées en descendant au niveau des districts. Certes, les états des lieux au niveau des districts sont très disparates.

23

Figure 7 : Situation de la spéculation Arachide

Source : Auteur, 2007

La spéculation arachide s’apprécie de différentes manières dans les districts. Elle est très prisée dans certaines zones or que dans d’autres elle reste faible. Elle constitue un domaine d’intérêt flagrant pour les districts de Mandritsara et de Port Berger où aucun obstacle ne vienne entraver son développement. De ce fait, la production s’accroît massivement et à grande vitesse dans ces zones. Cela est prouvé par un taux de croissance et un volume moyen respectif de 0,9% et 350 t pour Mandritsara, 1,4% et 260 t pour Port Berger. Elle est ainsi un produit STAR qui possède un bon avantage comparatif dont les possibilités d’augmentation de la production sont présents et la commercialisation sans difficulté. D’autres districts semblent aussi être attirés par cette spéculation mais leur production est encore moindre. Il s’agit d’ Ambilobe, de Bealanana, de Befandriana Nord et d’Analalava. Leur taux de croissance sont respectivement : 0,6% pour Ambilobe, 4,6% pour Bealanana, 1,9% pour Befandriana Nord, 1,7% pour Analalava. L’arachide figure alors parmi les

24 spéculations profitables dans ces zones mais des contraintes viennent entraver son plein épanouissement ; c’est un produit classé DILEMME dans ces districts. Ces contraintes sont surtout liées à la production. Ce qui leur confère une production encore faible malgré ces taux de croissance. La production tourne autour de 34 t pour Ambilobe, 38 t pour Bealanana, 180 t pour Befandriana Nord, 19 t pour Analalava. Les contraintes peuvent être relatives au foncier, à la main d’œuvre, au capital ou d’ordre technique. Les projets de développement seront alors les bienvenus pour cette spéculation dans ces districts. La production d’AntsirananaII en la filière arachidière régresse d’année en année ; cela est prouvé par son taux de croissance négatif de l’ordre de -0,09%. Néanmoins, le niveau de production reste élevé avec un volume moyen de 910 t. Ce qui offre à l’arachide l’attribution de VACHE A LAIT DANS cette zone. La spéculation arachide rencontre un problème au niveau de la commercialisation ; ce qui oblige les paysans à stopper l’augmentation de la production et même de la diminuer car la spéculation n’est plus rentable avec un prix bas causé par le surplus d’offre par rapport à la demande. L’arachide est complètement marginalisée à Mampikony, Antsohihy et Ambanja. Cette spéculation se trouve en perte de vitesse dans ces districts.  De par son taux de croissance négatif dont -0,68 pour Mampikony, -3,20 pour Antsohihy, -6,84 pour Ambanja ;  Et de sa production moyenne moins du dixième de celle de la zone d’étude dont 40 t pour Mampikony, 33 t pour Antsohihy, 13 t pour Ambanja. En tout, cette spéculation détient une place considérable pour l’ensemble de la zone d’étude ; 7 districts sur 10 trouvent de l’intérêt dans cette spéculation. La figure suivante cartographie l’importance de l’arachide dans les districts.

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Figure 8: Proportion de la population suivant l’activité principale

Activité principale

Agriculture Autres Commerce Elevage

Figure 9: Proportion de la population pratiquant l’arachide à Port Bergé

Arachide Autres

Figure 10 : Proportion de la population pratiquant l’arachide à Diégo II

Ara Autres

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4. Types d’exploitation rattachés à l’arachide

L’enquête a concerné 15 communes appartenant à 5 districts dont la répartition est la suivante : - , Mampikony, Mampikony II pour le district de Mampikony, - Ambajabe, BorizinyII, pour Port Berger, - Ampandrikilandy, , Antsohihy II pour Antsohihy, - Ampondralava, Mantaly pour Ambilobe, - Andrafiabe, Sadjoavato, Antsalaka et Sakaramy pour Diégo II. Parmi les enquêtés, 95% ont comme activité principale l’Agriculture. A partir des données issues de ces communes, le traitement a fait ressortir un taux d’adoption inférieur à 5% pour la spéculation arachide dans les districts de Mampikony, Antsohihy et Ambilobe. Ce niveau de taux d’adoption montre une marginalisation de cette activité au niveau de ces districts. C’est pourquoi l’étude va s’intéresser aux districts où l’enquête a relevé un niveau d’adoption représentatif dont Port berger et Diégo II ; 11% des enquêtés cultivent l’arachide à Port Berger contre 27% pour Diégo II. Les données du terrain ont aussi montré une pratique associée de l’arachide avec d’autres spéculations mais la tendance est différente pour les deux districts.

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Figure 11 : Typologie des exploitations rattachées à l’arachide pour le district de DiégoII

Eleveurs de poulet gasy 23%

Salariat 1% Producteurs d’arachide Riziculteurs 27% 3%

Activités extra agricoles 2%

Cultures vivrières Haricot-Maïs 1%

Source : Auteur, 2007

La connexité inter variable issue de l’analyse des graphes a été mise à profit quand à l’élaboration de la typologie des exploitations rattachées à l’arachide. Les types dérivés de la chaîne de Markov modélisent les divers comportements entrepris par ces exploitations. Pour le district de Port Berger, l’élevage de poulet gasy constitue l’activité connexe à l’arachide. Par conséquent, un seul type caractérise les exploitations rattachées à l’arachide dans ce district. Il s’agit du type associant l’arachide à l’élevage de poulet gasy. La situation est différente à DiégoII où la spéculation arachide entre en connexité avec diverses spéculations qui sont eux aussi liées à d’autres spéculations. Les spéculations en connexité directe avec l’arachide sont : le poulet gasy, le riz pluvial, la pomme de terre et le haricot. Ces dernières sont en interdépendance avec d’autres activités d’où l’existence de 34

28 chemins probables pour l’arachide au niveau de ce district (cf. Annexe). De cela découle la typologie décrite sur la Figure 7.

5. Vitesse d’évolution et potentialité de production des exploitations

Comme évoqué précédemment l’arachide possède au total 35 chemins probables donc 35 types d’exploitation sont déduits selon une vision systémique. Ces types se développent à des vitesses inégales et disposent d’une potentialité de production qui leur est propre : 3 types seront exposés dans cette partie. Il s’agit des connexités Arachide-Poulet gasy des deux districts et la connexité Arachide-Riz pluvial-Riz irrigué.

5.1 Type Arachide-Poulet gasy de Port Berger

Ce type constitue déjà un système stable. Cela s’observe à travers les deux itérations obtenues par le Markov ver 1.1. L’état de départ ressemble à l’état de stabilité.

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Figure 12 : Evolution du type Arachide-Poulet gasy de Port Berger

Etat de départ

Etat de stabilité

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Evolution vers la limite de stabilité Source : Auteur, 2007 Le niveau de développement des deux spéculations ne connaît plus aucune variation ; ce qui signifie que chaque spéculation a atteint son optimum. De même, le volume égal des deux bulles correspondant respectivement à l’arachide et au poulet gasy laisse dire que les ressources affectées aux deux spéculations sont égales et qu’elles se trouvent déjà dans un état d’indépendance financière ou d’autofinancement. Les courbes d’évolution des deux spéculations présentent les mêmes caractéristiques. Ce qui permet d’affirmer que les deux spéculations ont les mêmes potentialités et limite de production pour ce type. En effet, les deux spéculations ont une potentialité de production limitée à 99,6 fois de leur capacité actuelle. Ce type constitue ainsi une forme de connexité très particulière.

5.2. Type Arachide-Poulet gasy pour DiégoII

Ce type est un système en pleine évolution vers la stabilité. Cet état est obtenu à partir de la quatrième année.

31

Figure 13 : Evolution du type Arachide-Poulet gasy de DiégoII

Etat de départ

Etat de stabilité

32

Source : Auteur, 2007

Au départ, l’interdépendance financière entre l’arachide et le poulet gasy est plus marquée. Mais un flux plus dense s’observe dans le sens arachide vers poulet gasy. A l’état de stabilité, les deux spéculations ont pu améliorer leur situation financière mais l’interdépendance est toujours gardée. Ce type peut encore multiplier à 99.6 fois son résultat actuel.

5.3 Type Arachide-Riz pluvial-Riz irrigué Ce type a une vitesse d’évolution plus lente que ceux précédemment. Il met 6 itérations c'est- à-dire 6 cycles culturaux pour arriver à la stabilité du système.

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Figure 14 : Evolution du type Arachide-Riz puvial-Riz irrgué de DiégoII

Etat de départ

Etat de stabilité

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Source : Auteur, 2007

A la première itération, les ressources sont affectées inégalement dont le plus favorisé est l’arachide puis le riz pluvial au détriment de la riziculture irriguée. Ces spéculations sont encore en interdépendance financière à cet état de départ. A l’état de stabilité, l’interdépendance est gardée pour l’arachide et le riz pluvial ; les ressources sont également affectées pour le développement de ces deux spéculations qui ont pu augmenter d’ampleur. Le riz irrigué est ainsi éliminé du système à l’état de stabilité. Ce type a une potentialité situé à 99.6 fois de sa production actuelle.

6. Viabilité des exploitations

Les traitements concernent les types Arachide-Poulet gasy de Port Berger et de Diégo II par le fait que ces deux types sont majoritaires dans ces districts dont respectivement 86% et 84%.

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6.1 Viabilité du type Arachide-Poulet gasy de Port Berger

Ce type a des TRI positifs durant les cinq années simulées. Ce qui veut dire qu’il a pu réaliser des bénéfices. Tableau 3: Viabilité du type arachide-poulet gasy Port Berger

Année 1 2 3 4 5 TRI % 4 4 3 2 10 VALEUR AJOUTEE 815 825 817 400 819 080 820 812,5 821 782 Solde de trésorerie 505 825 507 400 509 080 510 813 511 782 Nombre de personne pris en charge 0,58 0,58 0,58 0,58 0,58 Source : Auteur, 2007

Le TRI minimum de 2% s’observe en année 4 tandis que le TRI maximum qui est de 10% et est obtenu en année5. La valeur ajoutée s’accroît d’année en année, de 815825 Ariary en première année, elle arrive à 821782 Ariary en cinquième année. En se référent au seuil de pauvreté qui est de 1$ par jour, ce type d’exploitation ne parvient pas à vivre au dessus de la pauvreté. En effet, le nombre de personne pouvant être pris en charge par ce type au dessus de la pauvreté est de 0. Ce type constitue ainsi un cas des familles les plus démunis.

6.2 Viabilité du type Arachide-Poulet gasy de DiégoII Pareillement à celui de Port berger, ce type a des TRI positifs. Tableau 4: Viabilité des exploitations type arachide-poulet gasy DiégoII

Année 1 2 3 4 5 TRI % 7 7 5 4 11 VALEUR AJOUTEE 3 316 478 3 321 565 3 333 010 3 336 897 3 343 851 Solde de trésorerie 2 873 228 2 878 315 2 889 760 2 893 647 2 900 601 Nombre de personne pris en charge 3,28 3,29 3,30 3,30 3,31 Source : Auteur, 2007

Les capitaux investis ont réalisé des intérêts dont le taux est plus appréciable en année 5 et moins appréciable en année 4. Ces taux sont respectivement de 11% et de 4%. La valeur ajoutée passe de 3 316 478 Ar à 3 343 851 Ar. Par rapport au seuil de pauvreté, ce type d’exploitation a la capacité de nourrir convenablement 3 personnes. Or la taille moyenne des ménages dans ce district est de 5. D’où ce type n’est pas encore sorti de la classe des pauvres.

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7. Rentabilité de la transformation

Plusieurs produits peuvent être obtenus à partir de l’arachide dont deux grands groupes sont à distinguer l’arachide de bouche et l’arachide industrielle. Les transformations de l’arachide en confiserie et en huile alimentaire à petite échelle font l’objet des études économiques dans cette partie. Il ne s’agit pas d’introduire de nouveaux produits en milieu paysan mais d’analyser la rentabilité des formes de transformation déjà connu et même pratiqué par certains des paysans. Ainsi les procédés, les matériels utilisés, la rentabilité, les prix sont issus des pratiques paysannes. Cependant, il est toujours à remarquer que la rentabilité est liée étroitement aux prix et à l’écoulement des produits du fait que les produits proposés ont une durée de conservation de 1 semaine or que l’arachide en coque peut se conserver jusqu’à 3 ans.

7.1. Rentabilité de la confiserie

Le produit vendu est un bonbon ayant la forme d’un carreau de 15 g qui est très familier au niveau des marchés ruraux. La quantité de matière première utilisée correspond à la production moyenne d’arachide destinée à la vente pour le district de Port berger.

Tableau 5: Rentabilité de la confiserie

Année 1 2 3 4 5 TRI (%) 178 193 200 203 204 VALEUR AJOUTEE 2 700 412 2 707 554 2 715 172 2 723 028 2 730 599 Solde de trésorerie 240 412 247 554 255 172 263 028 270 599 Source : Auteur, 2007 La rentabilité de cette transformation est très prometteuse. A la première année, le TRI est de 178% et évolue vers 204% à la cinquième année. Cette simulation n’a ni tenue compte du taux de perte pour les produits non vendu après une semaine ni des risques pour les crédits clients aux revendeurs sur les marchés ruraux.

7.2. Rentabilité de la fabrication d’huile alimentaire artisanale

Les produits mis en vente issus de la transformation sont l’huile alimentaire et le tourteau d’arachide. L’huile est vendue à 2500 Ar et le tourteau à 375 Ar avec un crédit client de une

37 semaine. La quantité de matière première utilisée correspond à la production moyenne d’arachide destinée à la vente pour le district de Diégo II.

Tableau 6: Rentabilité de la fabrication d’huile artisanale

Année 1 2 3 4 5 TRI (%) 17 19 20 22 25 VALEUR AJOUTEE 1 262 526 1 265 542 1 237 888 1 269 899 1 272 580 Solde de trésorerie 116 171 185 397 157 775 189 803 192 452 Source : Auteur, 2007

Le taux de rentabilité des investissements a un minimum de 17% qui s’observe au commencement de l’activité pour prendre ensuite la valeur de 25% à la dernière année de la simulation. Les transformations présentent ainsi une rentabilité plus élevée que la production mais elle présente plus de risque si l’on ne considère que la durée de conservation qui constitue une grande contrainte par rapport au maintien du prix.

8. Viabilité des exploitations intégrant la prolongation de la chaîne des valeurs

8.1. Viabilité Arachide-Poulet gasy-confiserie Grâce à la pratique de la transformation, ce type a pu améliorer sa situation.

Tableau 7: Viabilité Arachide-Poulet gasy-confiserie

Année 1 2 3 4 5 TRI (%) 7 7 5 4 11 VALEUR AJOUTEE 3 579 437 3 588 154 3 597 452 3 607 041 3 615 581 Solde de trésorerie 809 437 818 154 827 452 837 041 845 581 Nombre de personne pris en charge 0,92 0,93 0,94 0,96 0,97 Source : Auteur, 2007

L’augmentation de TRI acquis par ce type est de 2%. Les TRI se situent ainsi entre 4% et 11% qui sont respectivement pour l’année 4 et l’année 5. Par ailleurs, ce type réalise de la valeur ajoutée annuelle de l’ordre de 3 579 437 Ar à 3 615 581 Ar. La progression de la capacité de l’exploitation tend vers la prise en charge d’une personne au dessus de la pauvreté.

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8.2. Viabilité Arachide-Poulet gasy-Huile artisanale

Un renforcement de la capacité s’observe pour ce type, avec un gain de 1% sur la rentabilité.

Tableau 8: Viabilité Arachide-Poulet gasy- Huile artisanale

Année 1 2 3 4 5 TRI (%) 9 9 7 5 12 VALEUR AJOUTEE 4 567 004 4 581 106 4 558 899 4 594 797 4 604 431 Trésorerie 3 163 754 3 177 856 3 155 649 3 191 546 3 201 181 Nombre de personne pris en charge 3,61 3,63 3,60 3,64 3,65 Source : Auteur, 2007 Pour les cinq ans de simulation, les TRI varient entre 5% et 12%. Quand à la valeur ajoutée parvenue, l’exploitation est passée de 4 567 004 Ariary en année1 à 4 604 431Ariary en année5. La prolongation a pu augmenter le revenu de la famille mais cette dernière n’est pas sortie de la pauvreté puisque sa capacité se limite à 3 personnes or que la taille de ménage est de 5.

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III-DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

La discussion comprend deux grandes parties : la discussion méthodologique et la discussion par rapport aux résultats obtenus. Puis, les recommandations seront formulées sur la base de ces discussions.

1. Discussions au niveau de la méthodologie

1.1. Efficacité de l’approche par la logique paysanne

La connaissance de la logique paysanne permet de comprendre le comportement des paysans, d’apprendre leur rationalité et ainsi d’envisager à quelles conditions ils pourraient évoluer et éventuellement modifier leur comportement. Certes, des erreurs peuvent provenir de : - la non prise en compte de la complexité des systèmes de production mis en oeuvre au niveau des exploitations agricoles, - la méconnaissance des objectifs socio-économiques poursuivis par les agriculteurs lorsqu'ils choisissent et mettent en oeuvre leurs systèmes de production, - la non considération de l’évolution des pratiques paysannes. Ces erreurs reflètent l’existence de lacunes dans la compréhension des réalités agraires .Or, la question est de savoir concrètement ce que font les agriculteurs et de connaître les raisons pour lesquelles ils sont conduits à pratiquer leurs systèmes de production actuels (DUFUMIER, 1997) De ce fait, il faut étudier les systèmes de production agricole dans un double perspective : - du point de vue de leur cohérence interne, étant donné les moyens de production disponibles, et les objectifs poursuivis par l'agriculteur ; - du point de vue de leur rationalité économique, étant donné les conditions sociales de production dans lesquelles ils s’insèrent.

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1.2. Echelle de l’enquête formelle

Compte tenu de certains incidents de route, de la durée mise pour le déplacement et du temps dépensé par les formalités administratives, le quota de 5 enquêtes par personne par jour n’a pas pu être satisfait. Avec les conditions dans lesquelles l’enquête a été menée, une moyenne de 2 enquêtes par personne par jour a pu être atteinte. De même, le ratio de 4 communes par district n’est pas respecté à cause de la contrainte temps et de l’éloignement par rapport à l’axe prévu des communes plus représentatives. En effet, par souci d’obtention d’informations fiables, l’instruction des personnes ressources locales a été bien suivi et les communes proches des pôles urbains pouvant fausser l’étude ont été évitées. Ainsi 3 districts sur 7 et 9 communes sur 94 sont touchés par l’enquête dans la région de SOFIA ; et 2 districts sur 5 et 6 communes sur 53 sont concernées pour le cas de DIANA. Au total, 460 exploitations ont pu être étudiées soit 0.17% de population totale des deux régions. Ces informations précitées permettront ainsi d’éclaircir sur la teneur et la portée de l’enquête formelle effectuée de laquelle sont obtenues les données de base de la recherche. Le Tableau n°9 suivant illustre ces propos.

Tableau 9: Echelle de l’enquête formelle

Régions Districts Nombre de Districts communes Nombre Nombre Population Population communes enquêtés enquêtées d'exploitations d'enquêté concernée totale SOFIA Antsohihy 12 Mampikony Ambohitoaka 15159 106 Analalava 13 Mampikony 3 Mampikony 6 Mampikony II 40 Bealanana 13 149 Port-Bergé 14 Port Berger 17888 9 Befandriana 12 II 51 Mandritsara 22 Tsarahasina 4 64 Antsohihy Ampandrikilandy 17285 60 Anahidrano 28 Antsohihy II 3 91 Total 7 92 3 9 50332 304 1699 940800 DIANA Diégo I 1 Ambilobe Ampondralava 28405 16 Diégo II 17 Mantaly 43 Ambilobe 15 59 Ambanja 18 Diégo II Andrafiabe 14968 16 Nosy Be 1 Antsalaka 45 Sadjoavato 6 Sakaramy 30 97 Total 5 53 2 6 43373 156 797 485800

TOTAL 12 145 5 15 93705 460 2496 1426600 Source : Auteur, 2007

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1.3. Contexte de l’enquête formelle

Il est très important de discerner le contexte dans laquelle chaque enquête a été effectuée. Les impressions laissées par les enquêtes et les projets précédents, les espoirs ou les craintes par rapport à l’action avenir, la façon dont l’enquêté perçoit les attentes de l’enquêteur, tout cela influe sur les réponses qui vont être données : insistance sur l’ignorance, le manque de ressources, la pauvreté, si l’on espère une aide ou au contraire sur la solidarité, le consensus, l’absence de différenciation. Dans le cadre de l’enquête réalisé, 20% des enquêtés ont évoqué des besoins en matériels, 12% des besoins en financement en répondant à la question de problèmes entravant le développement de l’agriculture, la majorité, dont 55% ont affirmé avoir des problèmes d’ordre technique et social tels que la dégradation des sols, l’ensablement des rizières, les cataclysme naturelles, le vol, les maladies, les ravageurs, la mauvaise qualité des semences, la manque de main d’œuvre, la non maîtrise d’eau, les aléas du marché, la difficulté d’écoulement des produits, le changement climatique, le manque d’information. Cela permet ainsi de mesurer le taux de biais pouvant être engendré par l’orientation des réponses vers l’intérêt personnel de l’enquêté.

Figure 15 : Taux de biais dans les réponses

Réponses neutres

Attente d'aide en matériels Attente de financement

nd

Source : Auteur, 2007

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Tableau 10 : Contexte de l’enquête formelle

Observations Evaluations Femmes chefs de ménage % 17 Hommes chefs de ménage % 83 Réponses neutres % 55 Attentes d'aide en matériels % 20 Attentes de financement % 12 Moyenne d'âge du chef de ménage 41 Taux de scolarisation moyenne % 53 Taille moyenne des ménages 5 Nombre moyenne d'actif 3 Pourcentage des explotations ayant comme activité principale l'agriculture% 97 Superficie moyenne par ménage Rizicole (ares) 84 Baiboho (ares) 84 Tanety (ares) 47 Source : Auteur, 2007

Figure 16 : Rang des spéculations suivant leur taux d’adoption

Taux d'adoption %

100 80 60 Taux d'adoption % 40 20 0 Lojy Zébu Maïs Tabac Patate Haricot Canard Oignon Manioc Tomate Salariat Dokotra Epicerie Canne à Arachide Riz pluvial Riz irrigué Poulet Gasy Voantsoroko SOFIA

Source : Auteur,2007

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Figure 17 : Rang des spéculations suivant leur taux d’adoption

Taux d'adoption %

90 80 70 60 50 40 Taux d'adoption % 30 20 10 0 Zébu Maïs Poulet Patate Haricot Oignon Manioc Carotte Tomate Salariat Pomme Epicerie Canne à Arachide Rizirrigué Rizpluvial DIANA

Source : Auteur,2007

2. Discussions relatives aux résultats

2.1. Variation du taux d’adoption en fonction du district

Le taux d’adoption de chaque spéculation change d’un district à un autre. Cette variation du niveau d’adoption est due en premier lieu à l’inégalité de l’avantage comparatif que chaque spéculation génère au sein des districts. Puis en second lieu, des pratiques sociales à l’instar : - du rattachement aux cultures vivrières tel que l’aliment de base qui est le riz, les aliments de soudure comme le maïs et manioc ainsi que les compléments d’aliments comme le haricot ; - de la considération du marque de richesse et de prestige social par la possession de bovin ; - l’habitude alimentaire de manger du poulet lors des fêtes et en cas de maladie.

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Ainsi les quatre premières spéculations qui prévalent dans les régions de SOFIA et de DIANA à l’issu de l’enquête sont la riziculture irriguée, la culture de maïs, l’élevage de zébu et l’élevage de poulet gasy. En troisième lieu, le taux d’adoption des spéculations est aussi lié à la favorabilité du milieu physique. Le tableau suivant classe les spéculations suivant leur taux d’adoption au sein des deux régions.

Tableau 11 : Taux d’adoption des spéculations

Taux d’adoption% Sofia Diana Riz irrigué 88 78 Poulet Gasy 47 51 Zébu 44 55 Maïs 34 34 Oignon 27 9 Manioc 26 14 Patate douce 23 8 Lojy 22 Salariat 18 8 Canne à sucre 16 14 Tabac 14 Haricot 9 24 Riz pluvial 8 19 Canard 8 Voantsoroko 8 Dokotra 7 Arachide 5 17 Tomate 5 11 Epicerie 5 5 Pomme de terre 19 Carotte 10 Source : Auteur, 2007

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2.2. Diminution proportionnelle du TRI avec la taille de l’exploitation

La rentabilité de la spéculation arachide diminue proportionnellement à la surface mise en culture. Figure 18 :Ecart des TRI observés pour l’arachide

Variation du TRI

14% 12% 10% Port Bergé 8% Diégo II

TRI 6% 4% Ecart 2% 0% 1 2 3 4 5 Année

Source : Auteur, 2007

En effet, pour Diégo II, les surfaces affectées à l’arachide ont une moyenne de 1,27 ha avec un taux de croissance moyenne annuel de1% tandis que pour Port Bergé, la surface moyenne est de 0.58 ha avec un taux de croissance de 1%. Les TRI observés pour la même spéculation n’ont pas les mêmes valeurs pour les deux districts. Les exploitations, de grande taille, de Diégo II sont plus rentables. Les écarts sont très flagrants pour les premières années de simulation puis ceux-ci diminuent progressivement au fur et à mesure que les exploitations de Port Bergé accroissent leur superficie. Ce Graphe n°18 montre cette variation du TRI de l’arachide dans ces deux districts.

2.3 Classement des spéculations selon leur rentabilité

Par rapport au TRI, le Poulet gasy et la transformation ont presque même niveau de rentabilité ; l’arachide est la spéculation la moins rentable.

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Figure 19 : Niveaux de TRI des spéculations pour Port Bergé

Variation du TRI

250% 200% Arachide 150% Poulet Gasy TRI 100% Confiserie 50% 0% 1 2 3 4 5 Année

Source : Auteur, 2007 Figure 20 : Niveaux de TRI des spéculations pour Diégo II

Variation du TRI

40%

30% Arachide 20% Poulet gasy TRI Huile artisanale 10%

0% 1 2 3 4 5 Année

Source : Auteur, 2007

Cependant l’arachide a le plus grand poids au niveau de l’exploitation les deux autres activités ne sont que secondaires. Certes, il faut admettre que la première spéculation est sujette à un grand risque très familier aux paysans dont ils subissent annuellement les conséquences. Il s’agit de la peste aviaire qui vient frapper le cheptel chaque année et dont la simulation n’a pas tenu compte. La seconde spéculation nécessite de même la satisfaction de certaines conditions telles que la possession de liquidité pour assurer l’investissement et l’approvisionnement régulier en matière première, la proximité du marché rural pour l’écoulement régulier des produits, courte durée de stockage, nécessité de crédit client afin de stimuler la demande. C’est pourquoi malgré le taux de rentabilité élevé de ces deux spéculations, les ressources qui leur sont affectées sont de faible volume. Et l’arachide tient

47 toujours la place de l’activité principale car parmi ces trois spéculations c’est l’arachide qui présente le moins de risque. Les niveaux de TRI de chaque spéculation sont illustrés par les figures 13 et 14.

2.4. Rentabilité Production, Transformation, Production-Transformation

L’introduction de la prolongation de la chaîne des valeurs améliore la rentabilité des exploitations. Figure 21 : Amélioration de la rentabilité par intégration de la confiserie

Variation du TRI

12% 10% 8% Etat0 6% TRI Etat1 4% 2% 0% 1 2 3 4 5 Année

Source : Auteur, 2007 Figure 22 : Amélioration de la rentabilité par intégration de l’huilerie artisanale

Variation du TRI

14% 12% 10% 8% Etat0

TRI 6% Etat1 4% 2% 0% 1 2 3 4 5 Année 3. Source : Auteur, 2007

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Pour Port Bergé, la croissance est en moyenne de 2,5% tandis que la fabrication d’huile artisanale a accru la rentabilité des exploitations de 1,5%. Par conséquent, il est à remarquer que la transformation non intégrée à l’activité de production est plus rentable que celle intégrée. Et la production associée à la transformation est plus rentable que celle non associée mais l’écart n’est pas très grand. Ainsi par ordre de rentabilité, on a : Transformation puis Production-Transformation et enfin Production ; ce qui mène à comprendre les réalités du terrain tel que : - Ceux qui pratiquent l’activité de transformation ne produisent pas ou peu eux- même les matières premières mais préfèrent les acheter malgré la saisonnalité des produits agricoles ; ils sont souvent des individus habitant dans les pôles urbains ; - Ceux qui pratiquent l’activité de production préfèrent s’arrêter à la vente de produits bruts et d’investir d’année en année dans la production. Les variations de la rentabilité avec l’intégration de la transformation sont présentées à travers les figures suivantes.

2.5 Augmentation de la valeur ajoutée par la prolongation

Malgré l’apparence de la faible variation de la rentabilité, les revenus générés par la transformation ne sont pas moindres. Figure 23 : Variation de la VA pour l’intégration de la confiserie

Variation de la Valeur Ajoutée VA (Ariary) 4 000 000

3 000 000 Etat0 2 000 000 Etat1

1 000 000 Différence

0 1 2 3 4 5 Année

Source : Auteur, 2007

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Figure 24 :Variation de la VA pour l’intégration de l’huilerie artisanale

Variation de la Valeur Ajoutée VA (Ariary) 5 000 000 4 000 000 Etat0 3 000 000 Etat1 2 000 000 Différence 1 000 000 0 1 2 3 4 5 Année

Source : Auteur, 2007

Ces valeurs créées sont au dessus de 2 800 000 Ariary par an pour la confiserie et au dessus de 1 800 000 Ariary par an pour l’huilerie. Subséquemment, dans ce contexte, la prolongation de la chaîne des valeurs la plus rentable des deux étudiés est la confiserie.

2.6 Accroissement du niveau de vie

Grâce à l’intégration de l’activité de transformation, le type arachide-poulet gasy de Port Bergé a pu amélioré son niveau de vie car de 0 personne prise en charge dans de bonne conditions, il tend vers 1 personne au dessus de la pauvreté. Quant à celui de Diégo II, la fabrication artisanale d’huile a faiblement varier la trésorerie dont le gain annuel est évalué à plus de 400 000 Ar. Les augmentations respectives de la trésorerie sont visibles dans les figures qui vont suivre.

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Figure 25:Gains en trésorerie par l’intégration de la confiserie

Variation de la trésorerie

1 000 000 800 000 Etat0 600 000 Etat1 400 000 Différence 200 000

Trésorerie (Ariary) Trésorerie 0 1 2 3 4 5 Année

Source : Auteur, 2007

Figure 26 : Gains en trésorerie par l’intégration de l’huilerie

Variation de la trésorerie

3500000 3000000 2500000 Etat0 2000000 Etat1 1500000 1000000 Différence 500000 Trésorerie (Ariary) Trésorerie 0 1 2 3 4 5 Année

Source : Auteur, 2007 La prolongation de la chaîne des valeurs fait progresser la situation économique des exploitations étudiées mais n’arrive pas à sortir ces derniers de la pauvreté pour les cinq année de simulation.

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3. Recommandations L’arachide est une spéculation à promouvoir, elle peut constituer un facteur clé du développement. Du fait :  de son adaptabilité à plusieurs type de sol : Tanety, Baiboho, pouvant être aussi pratiquée en culture de contre saison sur les rizières, de son adéquation même au climat sec du Sud de Madagascar,  de son mode de stockage facile et de longue durée,  de sa contribution à la sécurité alimentaire en zone rural en tant que complément d’aliment, de sa potentialité à résoudre les problèmes d’autosuffisance en huile alimentaire en milieu rural,  de sa capacité à accroître le revenu des paysans. Le renouvellement et l’amélioration des semences d’arachide sont des actions prioritaires vu la dégradation de la qualité de l’arachide malgache nuisant ainsi à la productivité agricole et au rendement des transformations. Le prix constitue le facteur ayant le plus d’influence sur la rentabilité des exploitations. Les aléas du marché expliquent la pauvreté et la démotivation des paysans. Toutes contraintes constituent des opportunités : la fermeture de plusieurs huileries dans la région de SOFIA, la difficulté de l’atteinte de la rentabilité pour les unités industriels et semi industriels, la hausse du prix de l’huile raffinée et la pénurie en huile alimentaire en milieu rural constituent des contextes favorisant l’expansion du type étudié. « L’éducation scolaire et extra-scolaire, tant pour l’homme que pour la femme est étroitement lié à la productivité agricole » (RAHARIJAONA, 2006) : l’information et la scolarisation devront être de pair avec le développement rural. La prolongation de la chaîne des valeurs est une activité très délicate. Son intégration à l’activité agricole peut ne pas être bénéfique suivant les formes de transformation et le volume de l’activité. Elle nécessite ainsi une attention particulière sur les formes à proposer. Le choix de la prolongation doit tenir compte :  du seuil de rentabilité,  de la régularité d’existence des matières premières,  de la faculté d’écoulement du produit,  de la vitesse de vente,  de la stabilité du prix d’achat des matières premières et de vente des produits finis,

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 de la faculté de la maintenance des matériels.

Se limiter à la transformation de sa propre production est moins intéressant que de collecter la production extérieur et passer à la transformation à plus grande échelle. Après évaluation, la prolongation de la chaîne des valeurs de la forme industrielle comme l’huilerie pour l’arachide nécessite une surface exploitée supérieure à 1.25 ha avec un rendement pas moins de 3,5 t à l’hectare, un rendement de transformation supérieur à 40%, un prix supérieur à 2 300 Ar pour l’huile et une valorisation du tourteau à un prix excédent 350 Ar. Compte tenu de la plus ou moins équivalence entre la rentabilité des investissements pour l’état sans prolongation et avec prolongation, la transformation de la production constitue une solution à proposer aux exploitations qui ont des blocages par rapport à l’extension de la surface cultivée. Par ailleurs, pour les zones proches des marchés, elle constitue une opportunité à saisir.

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CONCLUSION

Les régions de SOFIA et de DIANA regorgent de potentialités agricoles. L’adaptation d’une grande variété de culture dans ces zones fait de la polyculture le système de culture par excellence. Et chaque activité est entamée en fonction de l’intérêt qu’elle procure. L’environnement et la spécificité de chaque district influent sur la compétitivité des spéculations. Ce qui explique la disparité de l’importance de l’arachide dans la zone d’étude. Pareillement, cette spéculation se développe à des vitesses inégales suivant les districts. En effet, contrairement à la considération régionale, l’arachide constitue une spéculation en prospérité dans les districts de Port Bergé, de Mandritsara et de Diégo II et la tendance est vers l’évolution. Mais la potentialité de cette filière est encore peu exploitée car la capacité de production maximale se trouve à plus de 90 fois des réalisations actuelles soit vers 400 t par an par exploitation. Dans le cadre l’Objectif du Millénaire pour le Développement (ODM) qui stipule une réduction de moitié de la proportion de la population mondiale vivant dans un extrême pauvreté, et que pour Madagascar le dénuement se concentre surtout en milieu rurale, le renforcement de la capacité des paysans se révèle comme une action prioritaire. Il ne s’agit pas seulement de leur proposer des solutions techniques mais de comprendre leur rationalité et de connaître sous quelles conditions ils peuvent évoluer. La prolongation de la chaîne des valeurs n’est pas une activité nouvelle en milieu paysan, mais elle est faiblement pratiquée. L’étude effectuée a démontré sa rentabilité sous certaines conditions. Certes, cette activité constitue une option qui permet d’aider les paysans à devenir plus viable et pérenne car elle accroît d’une part la rentabilité des exploitations et d’autre part les bénéfices tirés. Elle génère plus de revenus en milieu rural et de la sorte, améliore le niveau de vie des paysans. Néanmoins l’idée de transformation doit être proportionnelle à la capacité de production. Les transformations envisagées ne doivent pas être estimées au dessus de l’existant tel que l’agriculture malgache est encore une économie de subsistance. Par conséquent, l’étude n’a pas introduit de nouvelles formes de prolongation de la chaîne des valeurs pour l’arachide mais s’est orienté vers les formes déjà familières et qui subsistent en milieu rural.

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Malgré que la population concernée par la spéculation arachide ne soit pas en majorité dans ces régions et que leur production actuelle reste au niveau de la subsistance, l’arachide contribue énormément à la sécurité alimentaire en zone rurale en tant que complément d’aliment et huile alimentaire ainsi qu’à l’augmentation des revenus ruraux par la vente et les transformations artisanales. L’arachide fait alors partie des spéculations à prioriser dans les régions de SOFIA et de DIANA.

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BIBLIOGRAPHIE

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RAHARIJAONA Nivoniaina , Etude analytique des besoins de formations des ruraux malgaches dans le cadre du PSDR. Mémoire de fin d’étude DEA, ESSA, Agro-management, 2006, 82p. SCILLING R, L’arachide : Afrique tropical, Edition Maisonneuve et Larose, Paris, 1996, 162 p. SIMR ,Système d’information sur les marchés ruraux, Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche, Bulletin n°10, Nov-Déc 2006, 6p. UNIFEM, Extraction des huiles, Manuel n°1 de technologies du cycle alimentaire,New York, 1989.

WOLFF.J.P, Manuel d’analyse des corps gras, Azoulay, Paris. 1968. ERE DE L’AGRICULTURE, DE http://www.maep.gov http://www.cite.mg/malagasie http://www.rova.cite

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ANNEXES

ANNEXE I : LA ZONE D’ETUDE 1. Cadrage géographique 2. Climat 3. Typologie sous-régionale 4. Population totale 5. Principaux secteurs de production 6. Principales productions agricoles des communes 7. Niveau d’enclavement 8. Marchés

ANNEXE II : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L’ARACHIDE 1. Origine 2. Aspects botaniques 3. Grandes zones de production 4. Calendrier cultural 5. Itinéraire technique 6. Variétés vulgarisées à Madagascar 7. Les facteurs d’altération de la qualité des grains 8. La composition des graines 9. Problèmes relatifs aux semences 10. Les produits transformés et leur utilisation 11. Les exportations ANNEXE III : CONTEXTE REGIONAL DE L’ARACHIDE 1. SOFIA 2. DIANA ANNEXE IV : OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES 1. Questionnaire 2. guide d’enquête ANNEXE V : DEMARCHE MARKOVIENNE 1. Matrice de présence absence

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2. Matrice du taux de croissance 3. Matrice de départ ANNEXE VI : TAUX D’ADOPTION DE L’ARACHIDE PAR DISTRICT ANNEXE VII : CHEMINS EXISTANT POUR L’ARACHIDE ANNEXE VIII: CONNEXITE DES SPECULATIONS ANNEXE IX : EVOLUTION DES EXPLOITATIONS RATACHEES A L’ARACHIDE ANNEXE X : TRANSFORMATION DE L’ARACHIDE 1. Confiserie o Technique de transformation o Inputs et Outputs o Etudes financière et économique o Plan marketing 2. Huile alimentaire o Technique de transformation o Inputs et Outputs o Matériel utilisé o Etudes financière et économique o Plan marketing ANNEXE XI : PRIX PRODUITS

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ANNEXE I : LA ZONE D’ETUDE

1. Cadrage géographique

La zone d’étude est constituée de l’assemblage des régions de SOFIA et de DIANA. La région de la Sofia se trouve sur la côte Nord-Ouest de Madagascar s’étendant entre 14° et 17° latitude Sud et 47° et 49° longitude Est. Tandis que DIANA est située au nord de Madagascar et s’étend entre 11° et 15° de latitude sud et 47° et 50° de longitude. Tableau 12 : Descriptif de la délimitation des régions de SOFIA et de DIANA SOFIA DIANA Chef lieu ANTSOHIHY DIEGO I

Province MAHAJANGA ANTSIRANANA d'appartenance Districts ANTSOHIHY, PORTBERGE ( DIEGO I, DIEGO II, BORIZINY-VAOVAO), AMBILOBE, MANDRITSARA, ANALALAVA, NOSY BE, AMBANJA BEFANDRIANAAVARATRA, BEALALANA, MAMPIKONY

Superficie 50100 km² 19 266 km²

Régions DIANA, SAVA, ANALANJIROFO, SAVA, SOFIA limitrophes ALAOTRA-MANGORO, BETSIBOKA, BOENY Nombre de 92 52 communes Source: Auteur /Synthèse du Journal Officiel n: 2915 du 12 juillet 2004 et des PRD

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2. Climat Pour la région de SOFIA : Le climat est de type sub-semi-humide caracterisé par deux saisons bien distinctes, sèche de Mai à Octobre, humide de Novembre à Avril. Il varie suivant l’altitude, les plateaux Nord étant moins arrosés et plus frais que les zones littorales.

Pour la région de DIANA : La région est soumise à un climat de type tropical. Il est caractérisé par une alternance d'une saison fraîche et sèche de mai en novembre et d'une saison humide et chaude à partir de décembre.

3. Typologie sous-régionale

Les paramètres physiques et agro-écologiques font état de deux sous- ensembles régionaux pour la région de SOFIA : la zone des Hauts Plateaux du Nord et la zone basse du Nord Ouest. Quant à DIANA, on distingue quatre sous ensembles régionaux : la partie septentrionale montagneuse, le triangle volcanique Nosy-Be – Sambirano- Ambilobe, la zone du socle et du massif de l’Ankarana et la partie littorale.

4. Population totale

SOFIA DIANA Enfants âgés de moins de 6 220 700 97 700 ans

Population scolarisable (âgée 132 800 63 500 de 6 à 10 ans) Adolescents âgés de 11 à 14 86 300 44 300 ans Individus âgés de 15 à 59 ans 455 000 250 900

Individus âgés de plus de 59 46 000 29 400 ans Effectif 940 800 485 800

Densité 18,8 habitants/km² 25,2 habitants/km² Source : INSTAT/DDSS

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5. Principaux secteurs de production

Secteurs de production Proportion de population Proportion de population pour SOFIA pour DIANA Agriculture 93,7 89.2 Pêche 3.2 88 Service 2.1 85 Elevage 1.1 0 Industrie et manufacture 0 88 Source :Auteur/2007

6. Principales productions agricoles des communes

Productions SOFIA DIANA Riz + +

Mais - + Canne a sucre - + Arachide + + Haricot - + Avocat - + Café + + Mahabibo - + Coton + + Cacao - + Tomates - + Raphia - + Banane + - Source : Auteur/2007

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7. Niveau d’enclavement

Pourcentage des communes accessible toute l'année à partir du Chef lieu de Fivondronana

Source : INSTAT 22 régions en chiffre

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8. Marchés

Pour SOFIA : la zone d’Antsohihy est de loin la plus dynamique en matière de commercialisation. Le taux de couverture des centres commerciaux atteint 64 % au niveau des Ex- Firaisana et 4,3 % à l’échelle des Fokontany. Deux aspects caractérisent les échanges commerciaux de la zone : le rôle des carrefours sur les axes routiers Antananarivo - Mahajanga - Antsiranana (RN 4 et RN6) et Analalava - Bealanana - Befandriana Nord - Mandritsara ( RN 31 - RN 32). Les flux sont à la fois intra-zonaux et inter-régionaux animés par une trentaine de transports routiers et 3 portsmaritimes de marchandises générales et de pêche. o et en second lieu la dépendance économique vis-à-vis des régions limitrophes. Par contre, la zone de Befandriana a un faible taux de couverture de 34 % au niveau des Communes et 2,9% à l’échelle des Fokontany (1). La répartition de ces matériels le long des axes principaux, engendre un déséquilibre zonal très flagrant, marginalisant la majorité des circonscriptions : le Nord et l’Est de Bealanana, l’Ouest de Befandriana Nord, le Sud de Mandritsara. Toute tentative de commercialisation nécessite un transport à dos d’hommes pendant 1 à 5 jours pour joindre un centre commercial. Tous les marchés sont ruraux. L’éventail des offres y est très restreint. Outre les 7 Chefs-lieux de Sous-Préfectures, presque toutes les Communes Rurales de la Région sontdotées de marchés hebdomadaires, dont les principaux sont : − Antsohihy : , Anahidrano, Anjiamangirana I, Anjiamangirana II, , , Ampandriankilandy, , Ambalafaminty . − Port-Bergé : Tsarahasina, Marovato, Andrevorevo,. − Befandriana : , , Sofia, Farara, , Matsoandakana. − Mandritsara : , ,Farara ,Mahambolona Antsiatsiaka,. − Bealanana : , Ambatoria. , − Analalava : Befotaka, , − Mampikony : , Antsangambato Antanetilava.

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ANNEXE II : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L’ARACHIDE 1. Origine L’arachide est originaire du nouveau monde. La distribution de l’espèce aurait été d’abord à l’époque précolombienne ; l’arachide a gagné diverses régions d’Amérique du Sud, les Antilles et probablement l’Amérique centrale. Les Portugais auraient introduit la plante au début du 16 e siècle sur la côte occidentale de l’Afrique. La culture de l’arachide se serait ensuite étendue vers la Chine, le Japon, le Sud-est asiatique, l’Inde, l’Australie. Probablement, à partir de Ceylan ou de Malaisie, elle aurait ensiute atteint Madagascar et la côte orientale de l’Afrique.

2. Aspects botaniques L’arachide appartient au : o Règne végétal o Ordre des fabales o Famille des papillonnaceae o Tribu des Aeschynomeneae o Genre Arachis Tableau 13 : Classification et principales caractéristiques des arachides cultivées Genre Arachis Espèce Hypogaea Sous espèces Hypogaea Fastigiata Variétés Hypogaea Vulgaris Fastigiata Types Virginia Spanish Valencia Port Erigé/Rampant Erigé Erigé Ramification Alternée Séquentielle Séquentielle Fleur sur tige Non Oui Oui principale Couleur feuillage Vert foncé Vert clair Vert clair Cycle 120-150 j 90 j 90 j Dormance Oui Non Non Gousses 2c 2c 3-4c Source : Schilling, 1996

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3. Grandes zones de production

La plupart des régions de l’île s’accommodait à la culture d’arachide. 90% de la production nationale est issue de 4 provinces suivantes : ( http://rova.cite ) o Antananarivo 27% avec notamment les régions de Tsiroanomandidy, Miainarivo et Soavinandriana ; o Fianarantsoa 25% : Ambositra, Manadriana, Ambalavao, Ambatofinanadrahana, FianarantsoaII; o Toliary 21% : Morombe, Toliary II; o Mahajanga 18% : Maevatanana , Ambatoboeni.

4. Calendrier cultural

La durée du cycle de la plante est suscptible de varier sous l’influence de divers facteurs notamment la température : o La sécheresse en fin de cycle précipitera la maturation, o L’irrigation aura pour effet de prolonger la croissance, o Le froid bloquera le développement. Le tableau ci-après indiquant le calendrier global de chaque zone : Tableau 14 : Calendrier cultural, culture pluviale Travaux culturaux O N D J F M A M J J A S Coupe des herbes Brûlis, nettoyage Labours Semis Apport d’engrais 1er sarclage 2è sarclage Récolte Battage Source : MAEP

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Tableau 15 : Calendrier cultural, culture de contre saison Travaux culturaux O N D J F M A M J J A S Coupe des herbes Brûlis, nettoyage Labours Semis Apport d’engrais 1er sarclage 2è sarclage Récolte Battage Source : MAEP

5. Itinéraire technique o Choix du terrain : - Sols à texture légère, bien drainés et aérés - Terrains de plateaux ou des terres de bas de pente, juste à la limite des terres de rizières, à condition que leur pente soit faible - Sols de baiboho ( en contre-saison ) o Préparation du sol : - Faire profiter l'arachide de la fumure organique apportée sur la culture précédente ( céréales, maïs, manioc,...) - Apporter du NPK 11-22-16 : 1,5 à 2 kg / are - En sols légers, un labour peu profond : 10 à 15 cm, suivi d'un léger hersage pour briser les mottes et égaliser le terrain - En sols plus lourds: un travail plus profond: 15 à 20 cm, suivi de deux passages croisés de herse - Sur sols en pente: penser aux aménagements anti-érosifs et au travail du sol suivant les courbes de niveau o Préparation des semences : - Décorticage ( peu de temps avant le semis ) - Triage ( ne prendreque les graines bien formées , saines ( sans moisissures) - N' utiliser que les variétés améliorées préconisées ou les variétés locales bien triées, jugées productives

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o Semis - Epoque: Sur Tanety et sols de bas de pente:Décembre - Janvier Sur baiboho: Mai - Juin - Semer en lignes à une graine par poquet, profondeur: 5 cm - Densité: 2 500 pieds / are, avec un écartement de 40 cm entre lignes et 10 cm entre poquets - Quantité de semences: 1, 20 à 1, 50 kg de gousses triées / are o Travaux d'entretien : - 1er sarclage: 10 à 15 jours après la levée - 2eme sarclage, avec buttage: 15 jours après le premier - 3éme sarclage: à la demande ( maintenir la parcelle bien propre et en cas de besoin, refaire le buttage pour favoriser la pénétration des gynophores ) o Récolte : - Récolter à maturité, lorsque les feuilles commencent à flétrir et à tomber ( ou arracher un pied, on enlève quelques gousses, la paroie intérieure de la gousse prend une couleur brunâtre) - Les arachides récoltées sont mises à sécher sur le champ en petits tas pendant 8 à 10 jours o Egoussage : Manuellement ou mécaniquement ( batteuse à arachides ), après le premier séchage o Séchage des gousses : Poursuivre le séchage des gousses, dans un endroit sec, bien aéré ( un mauvais séchage favorise l'installation des moisissures) o Conservation : En gousses Décorticage - Au fur et à mesure des besoins

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6. Variétés vulgarisées à Madagascar Le tableau suivant montre les différentes variétés avec leur type et cycle de végétation. Variétés Type Cycle Zone Valencia 247 Bouche 90-120j Haut plateau, Baiboho Nord Ouest Spanish 61-24 Huile 90-100j Sud Ouest Hybride H 133 Bouche-huile 90-100j Sud Ouest Brunch Huile 120j Est Valencia 57-103 Huile 120j Ouest SA 291 Bouche-huile 120-140j Moyen oust SA 156 Bouche-huile 140j Centre ouest mwitude Huile 150j Hauts plateaux Source : http//.rova.cite

7. Les facteurs d’altération de la qualité des grains L’altération mécanique : due à diverses opérations mal conduites et aux manutentions qui peuvent détériorer et endommager les enveloppes du grain. L’attaque des prédateurs : les insectes et surtout les rongeurs. Les altérations chimique et biochimique : l’hydrolyse par les microorganismes et des farinettes issues de l’action des Insectes, de la déjection des rongeurs favorise l’acidification des huiles que constituent l’arachide (WOLF, 1968). Les altérations micro biologiques : les microorganismes tels que les moisissures et les bactéries forment avec les grains un complexe indissociable (Grains-humidité- Microorganismes). Dans certaines conditions de température et d’humidité, ces microorganismes peuvent connaître un développement rapide Leur action modifie les qualités des graines pouvant entraîner des risques sanitaires. La moisissure la plus dangeureuse est l’ Aspergilus flavus , responsable de la production d’une toxine « Aflatoxine » 8. La composition des graines o La coque : La coque renferme entre 1/4 et 1/3 du poides de la gousse. La composition moyenne proposée par ADRIAN et JACQUOT (1969) est la suivante : Cellulose 60,83%, Extractif non azoté 16.64%, Eau 7.48%, Protéine 6.76%, Cendre 4.19%, Matière grasse 1.1% o L’amande :

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La composition moyenne est de : Cotylédon 72.6% Tégument séminal 4.1% Le cotylédon renferme : Lipide 45-54% Protide 20-36% Glucide 9-12% 9. Problèmes relatifs aux semences Les paysans récupèrent généralement les semences de leur précédente récolte par habitude et à cause de l’inexistence de semence d’arachide sur le marché. SCILLING(1996) déterminent que les semences doivent être renouvelées tous les deux ans pour empêcher leur dégénérescence : taille devenant de plus en plus petite et la teneur en huile diminue.

10. Produits transformés et utilisation Le tableau suivant résume les diverses utilisations et la transformation de l’arachide. Produits Opération de transformation Utilisation Arachide bouche Décorticage, dépelliculage, grillage, Arachides grillées salées, salage, conditionnement beurre, produits pour pâtisserie Huile de table Décorticage, Broyage, cuisson, Mets culinaires, friture, pressage, extraction, raffinage, assaisonnement désodorisation, emballage Tourteaux Trituration des graines : décorticage, Alimentation animale broyage, cuisson, pesage de la pâte Farine tourteaux Moulage Alimentation humaine, riz déshuilés synthétique, lait, biscuits Coques Combustible, carton, alimentation animale, production de Méthane, Médicaments Soap stock Résidu de neutralisation de l’huile Savonnerie Plante Fourrage, engrais organique Source : Auteur, 2007

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ANNEXE III : CONTEXTE REGIONAL DE L’ARACHIDE

1. SOFIA L’Arachide est une activité en déclin. En effet, la superficie couverte par la culture arachidère n’est que de 1 230 hectares soit 0,8 % seulement des superficies totales cultivées et une production de 880 tonnes. Les sous-prefectures de Port-Bergé, Mandritsara et Befandriana sont les principaux producteurs avec 86 % environ de la production de la région. Aucune action particulière pour améliorer la production n’existe dans la région. Malgré la présence de 6 huileries artisanales à Bealanana et 29 à moitié fonctionnelles à Mandritsara, la production arachidière est en perte de vitesse dans la zone faute de débouchés non réguliers.(PRD SOFIA, 2001). Le tableau suivant montre le compte d’exploitation de l’arachide en 2001. Le tableau suivant résume le coût de production pour un hectare de culture d’arachide dans la région de SOFIA : Tableau 19 : Coût de production par hectare de l’arachide pour SOFIA

Source : PRD SOFIA

2. DIANA L’arachide, dans les années 1970 à 1980, a connu une expansion très marquée avec une production annuelle allant de 4 000 à 6 000 tonnes pour régresser ensuite à 800 tonnes dans

15 les années 1990. Ceci est dû à la monopolisation de la collecte par la SINPA (diminution considérable des points de collecte, …), à la disparition de l’approvisionnement en semence et de l’encadrement, prix non incitatif au profit de la culture du riz, arrêt de l’opération charrue durant cette période. On cultive surtout dans la région l’hybride 33 et la variété SA 291. Cette culture a été plus ou moins mise en veilleuse durant quelques années faute de semences, et de moyens de production (matériels agricoles) ainsi que de débouchés sûrs. Le “ Projet MAG.94/008 ”, Projet d’intensification de la production arachidière avait amené des semences provenant de Mahajanga : 5t en 1996 et 3t en 1997. Durant l’année 1996, le projet GREEN-MAD s’attelait au développement de la culture arachidière en faisant des travaux à façon (labour au tracteur) auprès de ses groupements en contrepartie de travaux de pépinière villageoise et de travaux de reboisement. En 1997, compte tenu des diagnostics et des besoins des paysans, le projet GREEN-MAD, en partenariat avec le Service de l’Agriculture fournissait lessemences d’arachide pour une quantité de 5, 7 tonnes en vue de résoudre les problèmes quotidiens des paysans. L’encadrement de l’arachide est fait par le PA/PNVA jusqu’en 2001 puis aucun projet relatif n’est recensé. Le tableau suivant illustre le coût de production pour un hectare de culture d’arachide pour la région DIANA : Tableau 20 : Coût de production par hectare d’arachide pour DIANA

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ANNEXE IV : OUTILS DE COLLECTE DE DONNEE

1. Questionnaire Le questionnaire d’exploitation est individuel et sert à recueillir des informations au niveau de chaque exploitation. Il comprend les rubriques suivantes : - informations générales sur le ménage enquêté tels que l’âge et le sexe du chef de ménage, son niveau d’éducation, la taille du ménage,le nombre d’actif, la taille de l’exploitation, la sécurisation foncière, l’appartenance à une association paysanne ; - informations sur l’outillage agricole tels les outils utilisés, le nombre et l’année d’acquisition, leur destination ; - informations sur le système d’élevage tels le nombre du cheptel, son évolution, sa destination, sa source de financement ; - informations sur le système de culture tels les cultures abordées et les modes de cultures, le volume de production, l’évolution des surfaces et de la production, la destination des produits, le mode de faire valoir, l’utilisation de la main d’œuvre… - Informations sur les causes de non usage des techniques agricoles améliorées ; - Informations sur les principaux problèmes rencontrés en Agriculture

2. Guide d’enquête Le guide d’enquête sert à recueillir les informations globales sur une localité tel les itinéraires techniques, les moyens de transport des produits, les coûts de transport, le prix des produits et les marchés ainsi que les équivalences conventionnelles des outils de quantification usuelles au niveau de cette localité. De ce fait il est à soumettre à une personne ayant un bon niveau de scolarisation et connaissant bien la localité à l’instar des maires, président et vice président des fokontany. . Comme la qualité des réponses dépend de la formulation, de l’organisation et des conditions d’administration des questions, alors le questionnaire a été rédigé en respectant les règles suivantes : - une seule idée par question, - termes précis, - vocabulaire adapté et accessible, - formulation brève - formulation neutre.

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Ainsi ces outils sont conçus de façon à répondre à un double objectif qui est celui d’assurer l’obtention des données souhaitées, et celui de garantir l’utilisation sur le terrain.

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ANNEXE V : TRAITEMENTS DE DONNEES

Tableau 21 : Traitement des données statistiques locales

Traitements Données Résultats outils Méthode du Productions par Classement des Logiciel Excel BCG district et par spéculations par le BCG spéculation Représentation BD500 Représentation Logiciel Excel par le SIG Classement des cartographique de la Logiciel MapInfo spéculations par le situation de chaque BCG spéculation au niveau de la zone d’étude Source : Auteur, 2007

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Tableau 22 : Traitement des données issues de l’enquête

Traitements Données outils Résultats - Saisie Données brutes issues Logiciel SPSS Base de données mères - Apurement de l’enquête

- Choix des variables Base de données Logiciel SPSS Base de donnée spécifique mères à chaque type de traitement - Elaboration des Base de données Logiciels : Typologie des matrices de présence correspondant au - SPSS exploitations absence, du taux de recensement des - EXCEL croissance et la activités adoptées - Markov ver 1.1 matrice de départ - Simulation de la connexité de Markov

- Simulation des Typologie Logiciels : Vitesse d’évolution des itérations de Markov Données sur la - SPSS types d’exploitation production et la - EXCEL rattachés à l’arachide surface - Markov ver 1.1 - Tri des variables Typologie Logiciels : Potentialité de production - Démarche Données sur la - SPSS de ces typed Markovienne production et la - EXCEL - Simulation de la surface - Markov ver 1.1 courbe d’évolution de Markov

Calcul du TRI Logiciel TSIM Viabilité des exploitations Calcul du VAN s’attachant à l’arachide

Calcul du TRI Logiciel TSIM Amélioration de la Calcul du VAN viabilité par la prolongation de la chaîne des valeurs Source : Auteur, 2007

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ANNEXE VI : DEMARCHE MARKOVIENNE

1. Elaboration d’une matrice de présence absence

Elle est établie par district afin de connaître les activités qui y sont pratiquées. De ce fait elle recense la présence ou l’absence d’une activité au sein des exploitations. Les variables utilisées à part l’identification et la localisation concernent l’adoption des activités de culture, d’élevage ainsi que des activités extra agricoles. Dans les cellules est attribuée la note : -« 0 » pour les observations qui ne pratique pas l’activité, -« 1 » pour les observations qui la pratiquent. Les activités marginalisées pour lesquelles le taux d’adoption au niveau du district est inférieur à 5% sont éliminées de la matrice ainsi construite. Le taux d’adoption d’une activité est le pourcentage du nombre d’exploitation qui pratique l’activité par rapport au nombre des observations. Le mode opératoire est le suivant : la sélection des variables s’effectue sous SPSS puis les données sont transportées vers Excel pour passer au calcul du taux d’adoption.

2. Elaboration d’une matrice du taux de croissance

La matrice du taux de croissance résume en un seul tout l’évolution des spéculations au niveau du district étudié. Les variables prises sont celles relatives à la production année1 et année2 pour les activités retenus dans la matrice de présence absence. A noter que pour les activités de culture les variables prises sont plutôt les surfaces car elles reflètent au mieux les investissement faits ie les dépenses engagées en terme d’intrants ou de travail. Dans les cellules se trouvent les taux de croissance pour chaque spéculation suivant les observations. Ce taux s’obtient par la formule : t(X) = [max(prodXn1+prodXn2)+prodXn2] / [max(prodXn1+prodXn2)+prodXn1] où t(X) = taux de croissance de la production de la variable X prodXn1= production de l’année 1 prodXn2= production de l’année 2 S’il s’agit des variables cultures : t(X) = [max(surfXn1+surfXn2)+surfXn2] / [max(surfXn1+surfXn2)+surfXn1]

22 où t(X) = taux de croissance de la production de la variable X surfXn1= surface affectée au culture X pour l’année 1 surfXn2= surface affectée au culture X pour l’année 2 Les opérations se déroulent comme précédemment, la sélection des variables sous SPSS et les calculs sur Excel.

3. Elaboration d’une matrice de départ Cette matrice est obtenue par le croisement des deux matrices précédentes ; ce croisement consiste à faire une multiplication membre à membre de chaque cellule dans Excel. Dans la matrice qui en résulte, les fortes corrélations sont retenues tandis que les faibles corrélations, celles inférieures à 0.25 sont éliminées. Le résultat obtenu sera exporter vers le logiciel de simulation Markov ver 1.1. Cette matrice de départ fera l’objet de différentes exploitations dans ce logiciel.

ANNEXE VII : TAUX D’ADOPTION DE L’ARACHIDE PAR DISTRICT

Districts Taux d'adoption

Mampikony 3,35%

Port berger 10,93%

Antsohihy 4,30%

Ambilobe 0%

Diego II 21%

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ANNEXE VIII : CHEMINS EXISTANT POUR L’ARACHIDE La liste suivante dénombre les chemins existants pour l’arachide qui sont au nombre de 35. A noter que ARA-PG sont de deux types.

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ANNEXE IX : CONNEXITES DES SPECULATIONS Les connexités concernent les districts où l’arachide n’est pas marginalisé : il s’agit de Port Bergé et de Diégo II. Fig. 27 : Connexité des spéculations dans le district de Port Bergé

Fig.28 : Connexité des spéculations dans le district de Diégo II

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ANNEXE X : EVOLUTION DES EXPLOITATIONS RATACHEES A L’ARACHIDE 1. Type Arachide-Poulet gasy de Port Bergé Ce type constitue un système stable. L’état de départ et l’état d’arrivée sont semblable ; Itération.1

Etat de départ

Etat de stabilité

2. Type Arachide-Poulet gasy de DiégoII

Après 4 itérations, ce type arrive à l’état de stabilité.

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Etat de départ

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Etat d’arrivée

3. Type Arachide-Riz pluvial-Riz irrigué

Ce type a besoin de 6 itérations avant de se stabliser

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Etat de départ

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Etat d’arrivée

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ANNEXE XI : TRANSFORMATION DE L’ARACHIDE 1. Confiserie o Technique de transformation

Décorticage

Grillage

Broyage

Addition du sucre caramélisé

Moulage

o Inputs et Outputs Grains d’arachide + Sucre Bonbon o Etudes financière et économique de l’intégration Imprimé des feuilles TSIM o Plan Marketing Afin d’écouler convenablement les produits, un système de crédit client hebdomadaire est préconisé. Il s’agit de livrer les produits à un prix plus bas à des revendeurs sur les marchés ruraux ou l’épicier du village et de ses environnants. 2. Huile alimentaire o Technique de transformation

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o Inputs et Outputs Grains d’arachide Huile+Tourteau o Matériel utilisé Une presse manuelle existant sur le marché.

o Plan marketing

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Pour faire face à la prestigieuse huile raffinée industrielle, un système de crédit client hebdomadaire avec un écart de prix de plus de 25% est mis en oeuvre.

ANNEXE XII : PRIX DE L’ARACHIDE

Arachide décortiquée (SIMR, 2006): o DIANA : 1027 Ar / kg o SOFIA : 1400 Ar / kg