Orchidées Parfumées
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Page 1 ORCHIDÉE ARMORIQUE ® ORCHIDÉES PARFUMÉES Mireille Bonhomme Que signifie "parfum d'orchidée"? Ont-elles un parfum qui les ● Pourquoi, comment ??? p. 1 caractérise? Ces plantes proches de la famille des Liliaceae, exhalent souvent des senteurs dites de "jacinthe" ou "narcisse". ● Bibliographie …………. p. 3 Elles sont aussi caractérisées par des parfums de "vanille", légers ● Quelques parfums …… p. 4 pour leurs fleurs; ce sont les fruits du genre Vanilla qui font ● Notes ……………….…. p. 19 référence pour leur forte fragrance. Et puis existent bien ces fleurs d'orchidées aux parfums complexes, voluptueux, indescriptibles ● Illustrations ………..….. p. 24 car sans références connues, correspondant davantage à des représentations imaginaires. Et encore, affaire de goût personnel. Tout comme pour les pollinisateurs. En fait, les parfums des orchidées, complexes car résultant de sécrétions variables et nombreuses (plusieurs molécules pour composer un parfum), sont décrits par comparaison à ceux que nous connaissons. Et la palette est très très large, des senteurs les plus enivrantes aux plus dégoûtantes, pour nous, humains. Ces senteurs ne nous sont pas destinées, mais sont faites pour attirer les pollinisateurs, de manière irrésistible. Ces odeurs ont donc un lien direct avec abeilles, papillons, mouches, moustiques … Il existerait plus de 500 espèces d'orchidées parfumées (Marcel Lecoufle), nous allons devoir restreindre la liste de ces plantes tout à fait extraordinaires, dans cette présentation. POURQUOI, COMMENT ??? L’apparition des premières plantes terrestres est une étape importante Ma = millions d'années dans l’histoire de l’évolution de la vie sur Terre. Les plantes ont colonisé - 475 Ma: 1ères spores et différents milieux terrestres, humides puis secs. fragments de plantes terrestres dépourvues Fougères, prêles, par exemple, plantes très anciennes Ptéridophytes, se de système vasculaire, reproduisent grâce à des spores, mode de reproduction qui les confine proches des mousses, dans les milieux humides. Ces végétaux sont des cryptogames hépatiques… vasculaires, c'est-à-dire ont des spores, des tissus conducteurs de sève, produisent de la lignine qui renforce la rigidité des tiges, développent des - 380 Ma: 1ères plantes à racines qui peuvent être souterraines. ovules Les Préspermaphytes (Prespermaphyta, aussi dits Préphanérogames): - 350 Ma à - 300 Ma: ne produisent pas encore de graines à proprement parler mais simplement 1ères graines, nues: des ovules. Cet embranchement s'est diversifié: l’ordre des Cycadales est Gymnospermes apparu il y a environ 280 millions d'années, la famille des Ginkgoaceae, plus de 270 millions d'années. - 247 à - 242 Ma: plantes à graines enfermées dans Les Spermaphytes (sperma, graine et phyte, plante, ou Phanérogames), un fruit: Angiospermes comprennent les végétaux les plus perfectionnés du règne végétal: les - 100 Ma: Monocotylédones plantes à graines. Celles-ci résultent de la transformation sur les plantes, d'ovules fécondés par des grains de pollen. Ces plantes représentent plus - 80 Ma: ancêtre commun de 90% des espèces végétales, et regroupent aussi bien les conifères le plus récent des orchidées actuelles (gymnospermes) que les plantes à fleurs (angiospermes). Page 2 Les Gymnospermes: (grec gumnospermos, semence nue) plantes à graines dont l'ovule est nu (non enclos dans un ovaire à la différence des angiospermes), porté par des pièces foliaires groupées sur un rameau fertile (cône). La plupart des gymnospermes sont des conifères. Preuves de la réussite de ce type de reproduction à permettre l'implantation dans des milieux difficiles: Abies squamata (un sapin) à 4 600 mètres; aussi la Welwitschia mirabilis dans le désert de Namib. Les Angiospermes: végétaux dont les organes reproducteurs sont condensés en une fleur et les graines fécondées sont enfermées dans un fruit à la différence des gymnospermes dont les graines sont à nu. Le fossile le plus ancien reconnu, Archaefructus liaoningensis découvert en Chine, est daté de 125 millions d'années (- 140 M pour d'autres auteurs). Une étude moléculaire récente montre que 5 grands groupes des angiospermes seraient apparus il y a 140 millions d'années. Une autre espèce fossilisée a été découverte en Chine en 1998, Bexhalstia pebja, et daterait de - 148 à - 142 millions d'années. Coup de théâtre, des forages dans les Alpes suisses, ont mis en évidence des fossiles de grains de pollen particulièrement bien préservés, datés de 247 à 242 millions d’années. Les premières Orchidées seraient apparues vers - 80 millions d'années. A noter que les graminées sont apparues plus tôt qu’on ne le pensait, vers - 65 millions d'années. Les angiospermes représentent aujourd'hui environ 85% des plantes de la planète. Pour attester encore de la réussite de ce mode de reproduction: quelques 250 000 espèces contre seulement 700 espèces de gymnospermes selon les estimations les plus larges, avec une importance majeure pour le monde animal et pour les sociétés humaines. Autres preuves de la réussite de ce type de reproduction à permettre l'implantation dans des milieux difficiles: Ranunculus lobatus (Renonculacée) trouvé en 1995 en Inde sur le Mont Kamet à 6 400 mètres; Stellaria decumbens (Caryophyllacée) sur l’Himalaya à 6 500 mètres. Les graines ainsi protégées, permettent une germination différée dans le temps. Des graines âgées de 32 000 ans, d'un Silene stenophylla de l’époque préglaciaire aujourd’hui disparu, ont été trouvées dans un terrier d’écureuil, conservées grâce à la congélation du pergélisol (permafrost en anglais). Elles ont permis la régénération de cette plante (revue de l'Académie américaine des sciences, février 2012). Avant elle, le record était détenu par un palmier dattier ressuscité à partir d’une graine vieille de 2 000 ans. Leur intérêt (graine, fruit …) pour les animaux et les sociétés humaines, a participé à leur diffusion. Du fait de leur immobilité, la pollinisation d'un végétal terrestre par un autre géographiquement éloigné pose une difficulté. Si une possibilité est de s'en remettre au vent (pollinisation anémophile), les angiospermes présentent la particularité que leur pollen est très souvent transporté par des espèces animales (pollinisation zoophile), principalement des insectes (pollinisation entomogame) mais aussi des chauve-souris et des marsupiaux (pollinisation cheiroptérogame, rencontrée chez le baobab) et des oiseaux (pollinisation ornithogame), qui se trouvent être attirés par la couleur, la forme, l'odeur ou le nectar des fleurs. Les Orchidacées (Orchidaceae) forment une grande famille de plantes monocotylédones, une des plus diversifiées, comptant plus de 25 000 espèces, réparties en près de 780 genres . Dans ce monde en compétition, les Orchidées ont plus particulièrement affiné les stratégies de reproduction: - graines dispersées par le vent car légères et germination en symbiose avec un champignon (symbiose prolongée pour les orchidées sans chlorophylle); et en nombre, environ 3,7 millions de graines dans une capsule de Cycnoches chlorochilon, davantage dans une capsule de Gongora; - spécificité du pollinisateur, pour atteindre avec quelques pollinies, les plantes correspondantes; - formes des fleurs (= formes de l’insecte femelle, poils compris, ou pièges); - couleurs des fleurs = des sexes on ne peut plus étonnants et extravertis! Et avec des couleurs dans un spectre que les yeux humains ne peuvent percevoir; les insectes sont moins limités. - nectar = source importante d’énergie pour les pollinisateurs; Page 3 - variations génétiques; - et parfums … Tous ces caractères ont pour but de permettre à ces plantes de coloniser des milieux très différents, humides ou plus secs, en plantes pionnières terrestres, épiphytes ou lithophytes, avec ou sans lumière, avec une parfaite adaptation aux milieux, voire «un savoir utiliser ces milieux pour parvenir à ses fins». Les parfums des Orchidées sont des plus divers, de ceux produits pour attirer les mouches aux fragrances les plus suaves pour les nez humains, ou les plus surprenantes. Si les fossiles d’insectes montrent une adaptation des pièces buccales à butiner, «contemporaine» de l’apparition des angiospermes, on ne sait rien de précis concernant l’histoire de leur spécialisation très remarquable concernant les orchidées. La caractéristique la plus frappante des hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis) est que de nombreuses espèces sont les plus importants pollinisateurs sur l'ensemble de la planète et des insectes sociaux. Toutes leurs relations, leur biologie, sont régulées par des échanges de substances chimiques, les phéromones. Les lépidoptères (papillons, le fossile le plus ancien Archaeolepis mane est daté d'environ 190 millions d'années), ont aussi poussé très loin leur spécialisation. Les antennes des papillons mâles leur permettent de percevoir sur plusieurs kilomètres, les phéromones femelles. Les orchidées capables de sécréter ces molécules particulièrement complexes, propres à chaque espèce animale, constituent des attractions sexuelles auxquelles les pollinisateurs ne peuvent se soustraire. Leur comportement est modifié. Ce, dans une coévolution avec les Orchidées, les uns et les autres cherchant à se reproduire. En conséquence, ce sont certainement ces parfums (assimilation de caractères sophistiqués et propres à leurs pollinisateurs animaux) qui révèlent le plus, combien les orchidées sont à part dans le monde végétal. BIBLIOGRAPHIE ● Le traité des orchidées Marcel Lecoufle, éditions Artémis, 2004. ● Les orchidées, leurs parfums et leurs insectes