Centre de documentation de Bayard Presse - Paris Élise Dumont
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Élise Dumont. Centre de documentation de Bayard Presse - Paris. Sciences de l’information et de la communication. 1998. dumas-01555494
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MAITRISE EN
SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA DOCUMENTATION
Rapport de stage
Stage effectué du 1er juin 1998 au 31 juillet 1998
au centre de documentation de
Bayard Presse,
3, rue Bayard
Paris 75008
Sous la direction de :
Madame Annette Béguin, responsable universitaire Madame Dominique Velten, responsable professionnel
Lille 3 Septembre 1998 Université Charles-de-Gaulle
UFRIDIST
B.U.C. LILLE 3 llllllllllllllllllllllll D 021 570324 1 Élise DUMONT
L'évolution du métier de documentaliste de presse Je tiens à remercier toute l'équipe de la documentation Bayard Presse
pour l'accueil qu'elle m'a réservé, ainsi que toutes les personnes
qui ont accepté de me recevoir dans le cadre des visites des centres de documentation du Monde, du Nouvel Observateur, et de Libération. SOMMAIRE
Avant propos 5 Introduction 8
I. La fonction de documentaliste de presse et son évolution 9
1. Le rôle du documentaliste de presse 9 2. L'évolution du métier 11
3. Le point de vue des documentalistes 14
II. Les tâches des documentalistes de presse 17
1. Organisation et fonctionnement des centres 17 a) Le fonctionnement par roulement 17 b) La spécialisation des documentalistes 18 2. Les tâches des documentalistes 20 a) Le dépouillement et l'indexation 21 b) Le dossier documentaire 23 c) Autres services documentaires 26
3. Le centre de documentation correspond au profil et à l'image de son entreprise 28 a) Le public 28 b) La nature des journaux 30 c) Politique documentaire des centres de documentation 31 d) Le budget des centres de documentation 32
III. Les futurs documentalistes de presse 34
1. Les outils en service 34 2. Les projets des documentations 36 3. Inconvénients et avantages de la gestion électronique de documents 38 4. L'avenir de la documentation de presse 40 Conclusion 42
Bibliographie 44
Annexes 46 AVANT PROPOS
Cinquième groupe de presse français sur le marché en 1996, Bayard Presse édite 97 journaux et magazines dans le monde, pour un public de «0 à 77 ans», avec un lecto- rat de 30 millions dans le monde. Il diffuse 7,4 millions d'exemplaires en France et dans
34 autres pays. En 1996, son chiffre d'affaires s'élève à 2 milliards de francs, avec 4,7 mil¬ lions d'abonnés dans le monde entier.
Le groupe de presse compte 1450 salariés et 2 000 pigistes.
La prospérité de la maison d'édition correspond à sa position dominante dans quatre secteurs : la presse éducative pour enfants, la presse pour les plus de 50 ans, les maga¬ zines consacrés à la nature et à la presse religieuse. (Cf. annexe I.)
Historique
Fondéten 1873, avec le titre Le Pèlerin, la maison de la Bonne Presse, constituée par la congrégation des Augustins de l'Assomption a pour vocation de défendre la foi et l'E¬ glise. Elle élargit sa mission en créant le quotidien La Croix, en 1883 qui aura pour objectif d'informer le lecteur sur tout type de sujets.
C'est en 1969 que Bayard Presse, groupe catholique à actionnaires privés, succède à la Bonne Presse.
En 1989, la filière Bayard Presse International exporte les activités du groupe à l'étran¬ ger. (Cf. annexe II.)
Le groupe de presse possède désormais son site sur Internet 1 qui présente les acti¬ vités et les services offerts. (Cf. annexe III.)
1. Adresse du site Bayard Presse : http ://ww. bayardpresse. fr
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 5 Organisation structurelle
Bayard Presse est dirigé par un directoire composé de trois directeurs généraux et d'un président, Alain Cordier.
Bayard Presse, société anonyme à directoire et conseil de surveillance, regroupe
Bayard Presse S.A. (publications, Editions du Centurion, production d'images, rou¬ tage.. .), les sociétés filiales en France et à l'étranger dans le domaine de la presse, de l'édi¬ tion, de l'audiovisuel et du voyage.
Autour du directoire sont rattachés quatorze secteurs : le religieux, La Croix, com¬ munication et régions, services commerciaux, ressources humaines, finances, technologie nouveaux médias, international, maturité, média nature, famille, presse jeune, adultes actifs, livres. (Cf. annexe IV.)
Les publications
Parmi les 97 publications de Bayard Presse, on note sept catégories de titres, cha¬ cune pour des publics différents.
• La presse jeune (de 1 à 25 ans): 19 magazines sont destinés à de jeunes lec¬ teurs :
- pour les enfants en bas âge, on distingue les revues Popi, Pomme d'Api, Pomme d'api Soleil, Les belles Histoires, Youpi, Babar.
- pour les enfants sont destinés les titres Astrapi, J'aime lire, Images doc, Grains de soleil et Points de repère.
- pour les pré-adolescents et adolescents correspondent les revues Okapi, Je Bouquine,
I love English, Today in English, Phosphore, et les Guides Phosphore.
• La presse d'actualité : on y trouve le quotidien La Croix, et le mensuel Les Dossiers de l'Actualité.
• La presse famille regroupe les titres Pèlerin Magazine, Enfant Magazine, Capital
Santé.
• La presse senior avec les revues Notre Temps, Bonne Soirée, Jeux de Notre Temps, Entourage, Pleinjour.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 6 • La presse nature regroupe cinq titres : Le Chasseur Français, La Chasse, Pêche pra¬ tique, La pêche et Les Poissons, EAmi des Jardins et de la maison.
• La presse adultes actifs avec les titres : Terre Sauvage, Eurêka, Le Journal expé¬ rimental de Phosphore.
• La presse religieuse comporte les revues Panorama, Le Monde de la Bible, La
Documentation catholique, Prions en Eglise, Signes d'aujourd'hui, Signes musiques, Ecri¬ tures et plus de 500 journaux paroissiaux.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 7 INTRODUCTION
Créées en France dès les années cinquante, les documentations de presse virent le jour pour répondre au souci d'organisation de la masse d'informations accumulées par les entreprises de presse. C'est à cette fin que sont employées les documentalistes de presse : favoriser l'organisation et la gestion de l'information pour mieux assurer sa cir¬ culation dans l'entreprise. Sans traitement, l'information est dévalorisée. Ce sont sa recherche, sa sélection, son stockage et sa diffusion qui lui confèrent de la valeur.
Toutefois, à l'heure d'Internet et des autoroutes de l'information, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur la raison d'être des documentalistes et des services de documenta¬ tion.
Durant ce stage effectué au sein de la documentation du groupe de presse Bayard
Presse, mon objectif fut d'étudier l'évolution du métier de documentaliste de presse.
Pour ce faire, il m'a semblé intéressant de visiter les centres de documentation des quo¬ tidiens Le Monde et Libération, et celui de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, afin de procéder à une analyse plus générale de l'état du métier.
Mon objet d'étude est de rendre compte du rôle des documentalistes de presse, et de leurs pratiques professionnelles, à l'heure de la mutation des centres de documenta¬ tion.
Ainsi, j'analyserai dans une première partie le rôle et la mission du documentaliste de presse, dans un deuxième temps j'exposerai les tâches qui lui sont confiées, afin d'en¬ visager, dans une troisième partie, ce vers quoi tend le métier.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 8 I. La fonction de documentaliste de presse
et son évolution
1. le rôle du documentaliste de presse
Le documentaliste généraliste est un «professionnel qui, à partir de besoins identifiés, assure la maîtrise globale de la «chaîne documentaire», c'est-à-dire la collecte, la ges¬ tion et la diffusion de l'information nécessaire à une entreprise ou à un service [...]. Il effectue les recherches d'information sur demande des utilisateurs ou par anticipation»2.
Christine Leteinturier dans sa thèse sur les documentalistes de presse (1993)3 défi¬ nit le métier ainsi : « documentalistes chargés de la gestion de la documentation papier dans les entreprises médiatiques ».
Le documentaliste de presse traite la presse écrite. Attentif à tous les sujets de l'ac¬ tualité, il doit pouvoir répondre aux demandes les plus singulières des journalistes dans les délais les plus brefs.
La fonction du documentaliste est de gérer l'information afin d'en assurer la circula¬ tion dans l'entreprise. Il est médiateur entre l'information et l'usager, et opère un trai¬ tement de l'information appelé traitement documentaire.
Analysons les étapes de ce traitement documentaire :
- La collecte consiste à privilégier certains documents (articles, rapports, comptes rendus, études, etc.) qui seront conservés au détriment d'autres dont l'importance ou la pertinence sont jugés moindres. Ceci s'effectue au cours du dépouillement quotidien de la presse ;
2. Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la documentation. Paris : Ed. Nathan Université, 1997.
3. Leteinturier, Christine. Documentaliste, une profession en quête d'identité : le cas des documenta¬ listes de presse. Paris : Institut français de presse et des sciences de l'information (Univ. Paris II), 1994.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 9 - La gestion : l'information collectée devient une donnée. Le documentaliste opère un rangement organisé en la classant avec soin afin de la rendre accessible lors de sa demande. A Bayard Presse, rien n'est rangé par hasard, et chacun veille à assurer au mieux le classement méthodique, au risque de perdre tout document mal rangé. Un bon centre de documentation nécessite une bonne gestion de l'information.
- La veille : il s'agit de recenser, de repérer, de relever au jour le jour les faits susceptibles de retenir l'attention des journalistes. Ce peut être une revue de presse spécialisée por¬ tant sur un thème. Seule peut être relevée la référence d'un article qui sera communi¬ qué à loisir à un journaliste. Dans une entreprise de presse, la veille occupe une place importante dans l'activité des documentalistes, compte tenu de la nécessité de parcou¬ rir quotidiennement la presse afin de faire circuler l'information auprès des journalistes.
Pour Dominique Cotte 4, le documentaliste de presse remplit différentes fonctions :
- il «assure la mémoire de l'événement». Cela consiste à établir des liens entre des infor¬ mations similaires, à retrouver une chronologie, à offrir une vision synoptique d'événe¬ ments isolés. Lors de mon stage, l'accident du groupe de scouts intégristes à Perros-
Guirrec a permis d'exhumer et de compléter les dossiers « accident maritime » et
« intégrisme catholique ».
— Le documentaliste de presse « transmet des connaissances » :
À chaque fois qu'un journaliste le sollicite, le documentaliste fait appel à ses connais¬ sances personnelles et/ou utilise des ressources documentaires. C'est l'occasion de pro¬ poser une synthèse des informations recensées sur un sujet peu connu.
— Le documentaliste «vérifie l'exactitude et le recoupement de l'information» :
Fréquemment, à la demande du journaliste, il contrôle le contenu de l'information (véri¬ fication d'une date, d'une orthographe, d'un nom...). Il s'assure que le sujet n'a pas déjà
été traité à l'intérieur du même journal (cela fut souvent demandé pour le journal La Croix), et retrouve des articles d'autres journaux traitant du sujet.
— Le a un documentaliste regard «prospectif» sur l'actualité :
C'est la fonction d'une part des veilles documentaires susmentionnées. D'autre part le documentaliste a le souci des événements et manifestations, officielles ou non, à carac¬ tère culturel, politique, sportif, etc. : les agendas prévisionnels en sont les produits.
4. Cotte, Dominique. Stratégie documentaire dans la presse. Paris : ESF éditeur, 1991.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 10 Ainsi le documentaliste de presse doit-il être en mesure de connaître les faits de l'ac¬ tualité et les événements à venir. Ce regard, de nature encyclopédique, lui confère une acuité qui allie les qualités de la macroscopie et de la microscopie, du généraliste et du spécialiste, bref le souci du détail singulier et de l'appréhension globale de l'information.
2. L'évolution du métier
Actuellement, les documentalistes de presse sont amenés à modifier leurs méthodes de travail. J'ai pu observer cette tendance dans les différents lieux visités.
Généralement, le (la) documentaliste de presse est associé(e) à une personne armée de ciseaux et de crayons prêt(e) à photocopier et à indexer des articles de presse afin de remplir des dossiers. Ce stéréotype n'est guère faux, puisqu'actuellement les méthodes
électroniques de dépouillement et d'indexation de presse ne sont pas encore étendues
à tous les centres de documentation, même si les responsables de centres affirment une volonté manifeste d'innover.
En outre, en visitant différents centres de documentation de presse, j'ai bénéficié de témoignages tendant à corroborer ce changement. Alors que des projets de gestion élec¬ tronique de documents sont évoqués, leur mise en service n'est pas envisagée avant plu¬ sieurs années. La perspective d'abandonner des méthodes de travail éprouvées que cer¬ tains ont qualifié d'obsolètes ravit les documentalistes de presse.
Quelles sont les causes de cet optimisme en dehors de l'attrait massivement partagé pour la nouveauté ? Décrire l'évolution des centres de documentation de presse depuis leur création permettra sans doute d'y répondre.
Historique des documentations de presse
Les documentations de presse sont des services récents, puisqu'ils datent des années
1950 pour les plus anciens et 1980 pour les plus récents. Comme l'explique Christine
Leteinturier, cette relative jeunesse correspond à celle de la presse française qui voit son expansion dans les années soixante à la fois en nombre de tirages et en création de titres.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 11 Par ailleurs, l'appellation «centre de documentation» est assez récente puisqu'avant de parler de « documentation » dans les entreprises de presse, on parlait « d'archives ».
Le centre de documentation de Bayard Presse est avec celui du Monde (en 1945) un des plus anciens : il voit le jour en 1954 sous la direction du père Charles Monsch. A l'époque, la vocation des centres de documentation (qui se veulent bibliothèques) était archivistique. C'est la fonction patrimoniale de conservation des collections des publi¬ cations en série. Pour certaines documentations, s'ajoute à l'archivage le classement des articles. C'est le cas pour Bayard Presse qui, dès 1954, indexait manuellement les articles du quotidien La Croix en vue de constituer des dossiers documentaires (toujours exis¬ tants et conservés aujourd'hui). Un fichier recense tous les articles du quotidien de 1954
à 1988. Cent cinquante mille fiches recensent tous les articles du quotidien parus pen¬ dant trente ans. De la même manière, Le Monde et Libération procèdent dès le début à un classement des articles par fiches. En 1961, les documentalistes de Bayard Presse débutent le dépouillement quotidien de la presse (Le Monde, La Croix, Frankfurter Allgehmeine Zeitung...).
Dans les années quatre-vingt, les fichiers manuels sont remplacés par des bases de don¬ nées recensant tous les articles des quotidiens depuis le début de création de la base de données (1988 pour Bayard, 1987 pour Le Monde). Seul Le Nouvel Observateur est per¬ suadé qu'une base de données n'est pas indispensable, puisqu'un archiviste est toujours employé afin d'indexer manuellement tous les articles de l'hebdomadaire.
C'est en 1994 que la bibliothèque de Bayard Presse développe son activité et se trans¬ forme en médiathèque avec l'acquisition de cassettes vidéos, de cédéroms. Contrairement aux centres de documentation du Monde, de Libération ou du Nouvel Observateur,
Bayard Presse est pourvu d'une médiathèque comprenant 20000 ouvrages, 250 usuels, des vidéos et des cédéroms. Ceci s'explique par la volonté d'ouverture du centre de documentation s'appliquant à inciter les journalistes à s'y déplacer. Cependant, l'évolu¬ tion des centres de documentation correspond à la mise en œuvre d'une politique docu¬ mentaire propre à l'entreprise. C'est pour cette raison que certains centres sont dotés de médiathèque et de bases de données alors que d'autres ne le sont pas.
A l'instar de Christine Leteinturier, il est intéressant d'étudier les différents types d'organisation et vocations de centres de documentation de presse, au début des années
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 12 1970 afin de mieux observer leur évolution.
Les différents types de documentations de presse
Le modèle archivistique pur correspond au début du centre de documentation
Bayard Presse dont l'objectif était de conserver et d'archiver les quotidiens. Une indexa¬ tion manuelle s'opérait dans un fichier matière manuel.
Le modèle entre archives et documentation. En plus de l'archivage et de la consti¬ tution de fiches, débute l'indexation d'articles pour la constitution de dossiers docu¬ mentaires. C'est le cas du Monde qui depuis la date de création du journal, 1944, réa¬ lise des dossiers documentaires, constitués de coupures de presse du quotidien. Ce modèle prend en compte la dimension communicationnelle de la documentation, qui classe les articles thématiquement afin de mieux répondre aux utilisateurs.
Le modèle documentaire. Regroupant les fonctions d'archivage et de documenta¬ tion, ce modèle accorde la priorité à la diffusion de l'information et à la communication des centres de documentation aux employés de l'entreprise (journalistes...). La structure du Nouvel Observateur découle directement de celle de L'Express, qui applique ce modèle.
Dans les années soixante-dix, L'Express compte quarante documentalistes, divisés en trois sections : archives (constitution de l'index, conservation de la collection), bibliothèque et documentation. Quatre cents journaux étaient dépouillés et classés, alimentant ainsi les dossiers documentaires.
Le modèle documentaire restreint consiste en un traitement archivistique et docu¬ mentaire sans la constitution d'index. Ainsi, les documentalistes travaillent essentielle¬ ment sur des réalisations de dossiers documentaires à la demande. Etant donné le fonds documentaire restreint, les documentalistes font souvent appel à d'autres centres de documentation ou à des organismes extérieurs. C'est le cas de L'Humanité et de L'Agence France Presse.
L'organisation des centres de documentation n'est donc pas partout semblable, puis¬ qu'elle évolue en fonction des besoins des utilisateurs. Dorénavant, on constate que la mutation des centres de documentation touche la majorité d'entre eux, avec l'arrivée des nouvelles technologies.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 13 Par ailleurs, l'évolution des documentations a modifié le travail des documentalistes de presse. A mesure de l'adoption de nouvelles méthodes de travail, et de nouvelles acqui¬ sitions technologiques ou matérielles, les centres de documentation de presse se sont engagés dans de nouvelles directions avec de nouveaux objectifs. Le principal: satisfaire rapidement les besoins des utilisateurs. Pour certains, le fonds patrimonial et documen¬ taire sera mis en valeur, alors que d'autres insisteront sur la diffusion de l'information.
Avec l'apparition de la médiathèque en 1994, les documentalistes de Bayard Presse ont dû procéder à une nouvelle organisation, pour une meilleure répartition des tâches afin de satisfaire au mieux le public. Pour ce faire sont mis à sa disposition non seule¬ ment les publications du groupe Bayard Presse, mais aussi des usuels, des monogra¬ phies et différents outils.
Progressivement, le centre de documentation s'est enrichi par l'acquisition de nouveaux produits (informatique, usuels, ouvrages, cédéroms, Internet). Pour améliorer l'accès à l'information, le documentaliste de presse permet aux journalistes de découvrir de nou¬ veaux outils de travail.
Les documentalistes reconnaissent eux-mêmes l'utilité de leur métier et le voient
évoluer.
3. Le point de vue des documentalistes
Nous avons recensé les opinions d'une dizaine de documentalistes de presse à l'aide d'un questionnaire. (Cf. annexe V.)
D'une part, il ressort de cette mise en perspective des satisfactions et contentements trois caractéristiques.
1. Les documentalistes semblent trouver une gratification dans leur travail, d'ordre intellectuel, existentiel ou relationnel, du fait de la diversité des tâches qu'ils accom¬ plissent, de la spécificité des techniques documentaires dont ils usent pour mener à bien les missions qui leur sont confiées, ainsi que de l'intérêt qu'ils portent à effectuer des recherches sur tout type de sujets.
À la question : «Votre métier vous satisfait-il, si oui, pour quelles raisons ? », les docu-
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 14 mentalistes répondent :
« Oui carje l'exerce dans un environnement très enrichissant, où l'on apprend beaucoup
et dans tous les domaines. Cependant, tendance à la routine des tâches »
« Il est toujours très intéressant de découvrir des informations sur des personnes ou des faits anciens. Les nouvelles technologies permettent d'accéderplusfacilement etplus rapi¬
dement aux informations. » 2. La reconnaissance du professionnalisme qui sied à l'exercice de leurs devoirs n'est
pas mise en doute. Cependant d'aucuns se plaignent du manque de considération voire
du mépris désintéressé qu'affichent parfois les journalistes. Tous reconnaissent que leurs
relations avec les journalistes sont bonnes, et que l'évolution des activités s'opère en
partie selon la demande des utilisateurs. De plus, le taux de fréquentation élevé des
centres de documentation de presse traduit l'état des relations. 3. Les documentalistes envisagent de manière sereine l'évolution de leur profession
quant à la pertinence des outils électroniques mis à leur service dans un avenir proche
mais ils redoutent la réduction de personnel qui pourrait accompagner ces changements.
Les plus optimistes déclarent :
'L'évolution constante du métier vers de nouvelles méthodes de travail mais aussi vers
de nouvellesformes d'exercice de ce métier (communication, recherche d'informations...)
est très intéressante. »
« Toute évolution technologique est la bienvenue. Elle doit libérer du temps pour mieux
effectuer une veille documentaire plus efficace. »
Les plus inquiets sur l'avenir de la profession disent :
'C'est un métier en pleine mutation, notamment avec l'arrivée d'Internet... Je pense
néanmoins que le nombre de documentalistes sera appelé à diminuer. »
'Le métier de documentaliste ne devrait pas rester tel qu'il est en ce moment. Une
ouverture sur les nouvelles technologies est indispensable. Mais celles-ci ne risquent-elles
pas d'entraîner des suppressions d'emploi ?»
D'autre part, ce questionnaire a permis de déceler un profil type du documentaliste
de presse, toutefois ayant bien à l'esprit que l'échantillon de réponses est fort peu repré¬ sentatif de l'ensemble de la profession.
La documentation de presse est un métier essentiellement féminin. Sur quatre
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 15 centres de documentation visités, trente-cinq des quarante documentalistes rencontrés sont des femmes.
- La moyenne d'âge est inférieure à quarante ans.
- Le niveau d'études générales atteint est élevé, puisque six sur dix sont titulaires d'une maîtrise, et huit sur dix ont suivi une formation en documentation.
- Pour 50% d'entre eux, le poste actuel est leur premier emploi en documentation de presse, dont 80% sont employés en contrat à durée indéterminée, et 20% en contrat à durée déterminée.
- J'ai pu dénombrer différentes dénominations définissant le statut des professionnels : «documentaliste assimilé cadre»; «rédacteur-documentaliste»; «aide-documentaliste»;
«adjoint de la documentation»; «responsable de centre de documentation»; «responsable des ressources documentaires ».
Parmi ceux interrogés, cinq sont «documentalistes assimilés cadres» et cinq «rédac¬ teurs-documentalistes ».
A la différence des documentalistes cadres, les rédacteurs documentalistes possèdent la carte de presse, et rédigent certains articles du journal. La différence de statut entre les deux fonctions n'est pas mineure, puisque la détention de la carte de presse procure cer¬ tains avantages que les non-titulaires n'ont pas. Christine Leteinturier développe cette idée dans un article synthétisant l'ensemble de sa réflexion. Selon elle, le documentaliste détenteur de la carte de presse est assimilé au journaliste, et favorise la reconnaissance de ce dernier intégré à la rédaction. Christine Leteinturier affirme que le statut de docu¬ mentaliste de presse est flou, voire inexistant : «À travers l'obtention d'une carte de presse on s'insère dans un territoire, on cherche à installer une égalité de position entre profes¬ sionnels de l'information au sein de l'entreprise. À travers la revendication d'un statut spécifique on s'insère dans une profession que l'on souhaite clairement identifiable...
Mais dans les deux cas il s'agit d'exister à égalité avec l'autre, le journaliste 5.»
Comme le documentaliste de presse avoue porter de l'intérêt pour les missions qui lui sont confiées, détaillons les services offerts dans les quatre centres de documentation et analysons leurs différences.
5. Leteinturier, Christine. Les documentalistes de presse en 1993. Documentaliste-Sciences de l'in¬ formation, 1994, vol. 31, n° 3.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 16 II. Les tâches des documentalistes de presse
1. Organisation et fonctionnement des centres
Les activités documentaires et le travail des documentalistes reposent sur l'organisa¬ tion et la répartition des tâches à l'intérieur du service. Ainsi, l'observation de différents centres de documentation permet de noter que chaque entreprise a son propre mode de fonctionnement, même si le contenu du travail des documentalistes est pratiquement semblable d'un centre à un autre.
La visite des centres de documentation m'a permis d'établir une bste de fonctionne¬ ments.
a) Le fonctionnement par roulement
Parmi les centres de documentation que j'ai vu fonctionner, Bayard Presse est le seul
à pratiquer une organisation par roulement. Non loin du bureau d'accueil, est affiché le planning des documentalistes (cf. annexe VI) sur un mois. Les quatre documentalistes se répartissent les activités : dépouillement, création de dossiers documentaires, indexa¬ tion de la base de données La Croix, accueil des journalistes. A ces tâches s'ajoutent les travaux à effectuer (veille documentaire, création d'index, réalisation de l'agenda pré¬ visionnel) et les missions et les responsabilités qui leur sont confiées. Une personne est responsable de la médiathèque et s'occupe de son aménagement, des commandes, une autre de l'indexation (elle met à jour les bstes d'indexation) et de la gestion des 60000 dossiers documentaires, une est responsable de la base de données La Croix et effectue quotidiennement la relecture de l'indexation, tandis qu'une autre réalise l'agenda pré¬ visionnel.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 17 Par ailleurs, l'aide-documentaliste effectue le classement des coupures de presse indexées dans les dossiers, se charge de la saisie des bordereaux de prestations (cf. annexe VII) pour chaque rédaction de Bayard Presse, met en page les revues de presse spécialisées, et participe aussi au dépouillement. La non-spécialisation des documentalistes permet à chacun de se doter d'une cul¬ ture générale (indispensable pour le métier) et d'une ouverture d'esprit à tout sujet.
Aussi tous les documentalistes apprécient-elles le contact avec les journalistes et sont- elles au courant des dernières demandes. La mise en commun des recherches à entre¬ prendre permet la collaboration de tous les documentalistes avec leurs connaissances et leurs astuces.
Même si la spécialisation des documentalistes permettrait certainement d'étayer les dossiers, ici le fonctionnement par roulement reste de vigueur et génère toute l'entente et la bonne ambiance au sein de l'équipe de documentation.
b) La spécialisation des documentalistes
De plus en plus, les documentalistes de presse sont spécialistes de plusieurs domaines.
C'est le cas au Monde, à Libération, au Nouvel Observateur et à L'Express, où chacun prend la responsabilité d'un ou plusieurs thèmes.
L'entretien avec Marie-Hélène du Pascquier, adjointe de la documentation du Monde, a donné lieu à une réflexion sur la spécialisation ou non des tâches et des domaines à traiter. En effet, pendant trente ans, le centre de documentation du Monde a fonctionné avec la spécialisation des documentalistes par tâches : quelques-uns étaient responsables du dépouillement, d'autres de la réalisation de dossiers documentaires, plusieurs du classement des coupures de presse, etc. Après cette longue période, les documentalistes se sont regroupés par spécialités et affinités de sujets (cf. annexe VIII de l'organisation du Monde). Ce fonctionnement suscite la libre organisation des documentalistes dans leur travail, et provoque néanmoins quelques mésententes entre les différents secteurs, cau¬ sées par la répartition des domaines.
Cependant, d'une entreprise de presse à une autre, l'ambiance varie. Au Nouvel
Observateur, la spécialisation provoque un enthousiasme chez les documentalistes, satis-
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 18 faits de la liberté de fonctionnement et d'organisation de leur travail. Ainsi dix docu¬ mentalistes se répartissent-ils en différents secteurs :
- économie, faits divers ;
- pays ;
- politique intérieure, social, villes et régions ;
- économie internationale, Europe ;
- notre époque (rubrique du Nouvel Observateur) ;
- politique française, personnalités politiques, transports, chômage, exclusion ;
- personnalités françaises et étrangères ;
- entreprises ;
- culture, justice et pays de l'Est ;
Cette division peut sembler inégale et redondante, mais chacun y trouve sa place sans empiéter sur le secteur de l'autre. Ce fonctionnement laisse au documentaliste une grande part de liberté dans son travail, et repose sur l'investigation d'une seule per¬ sonne. Cependant, le résultat d'une telle organisation au Nouvel Observateur reste pro¬ bant, compte tenu de la qualité des dossiers effectués où la rigueur, la quantité et la précision des informations sont de mises. Ceci s'explique aussi par le temps plus impor¬ tant consacré aux dossiers dans un hebdomadaire que dans un quotidien où les docu¬ mentalistes sont souvent obligés de travailler dans l'urgence et donc de fournir des dos¬ siers moins détaillés et moins garnis.
Par ailleurs, l'organisation des documentalistes à Libération répond aux besoins de jour¬ nalistes impatients de détenir les informations et documents demandés. Ainsi, ce grand quotidien ne possède pas de centre de documentation proprement dit. En effet, les seize documentalistes sont insérés dans les étages de la rédaction, divisée aussi en secteurs, et fonctionnent directement au contact des journalistes. Le travail n'en demeure pas moins identique aux autres centres de documentation, à la différence que les docu¬ mentalistes de Libération gèrent leur propre centre dans leur rédaction. D'après l'ad¬ jointe de la documentation de Libération, Véronique Morvan, cette installation permet de favoriser la communication entre documentaliste et journaliste, une meilleure dis¬ ponibilité et confiance. Ceci suscite d'autres activités (qui ne s'effectuent pas au Monde ou Bayard Presse) comme l'anticipation de sujets à traiter. En effet, le documentaliste spé-
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 19 cialisé dans une branche dépouille et surveille attentivement quotidiennement la presse
et signale au journaliste d'éventuels thèmes à aborder. Cette fonction d'alerte de l'évé¬ nement est de plus en plus fréquente à Libération et au Nouvel Observateur. Véronique
Morvan me confia que l'indice de satisfaction des documentalistes, quant au mode de fonc¬ tionnement de la documentation de Libération, est à son maximum, compte tenu de l'autonomie de chacun et de leur implication dans la fabrication du journal. De plus
être titulaire de la carte de presse (comme au Nouvel Observateur) renforce leur enthou¬
siasme. Contrairement à Bayard Presse ou au Monde, les documentalistes de Libération
et du Nouvel Observateur rédigent des chronologies d'événements, des biographies, et
d'autres repères historiques ou géographiques. Cependant, l'indépendance des docu¬
mentalistes n'exclut pas une réunion hebdomadaire interne au service de documenta¬
tion visant à éclaircir et mettre au point les problèmes rencontrés par chacun, et, à
émettre des idées afin d'améliorer l'entente entre tous les salariés de Libération ou les
conditions de travail. Ceci se déroule sous la direction de Catherine Méric et de Véronique
Morvan, toutes deux installées dans une pièce regroupant archives et base de données. Indépendamment de la spécificité des centres de documentation, les tâches des docu¬
mentalistes de presse ne diffèrent pas de celles habituellement pratiquées.
En outre, la spécialisation ou non des documentalistes dépend assurément du nombre
de ces derniers. A Bayard Presse, les documentalistes ne peuvent se spécialiserdans un
domaine, compte tenu de l'insuffisance de personnel (quatre documentalistes).
2. Les tâches des documentalistes
En interrogeant les documentalistes de Bayard Presse et du Nouvel Observateur sur
la nature des tâches effectuées, la majorité me confia que toutes s'avèrent passionnantes
étant donné la richesse et la diversité des informations diffusées.
Mais analysons plus précisément en quoi consiste le métier de documentaliste de
presse.
Comme nous l'avons déjà mentionné, la mission du documentaliste de presse varie
d'une entreprise à l'autre, néanmoins le métier se concentre autour de trois grands
pôles :
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 20 - le dépouillement et l'indexation ;
- la veille et la réalisation de dossiers documentaires ;
- les questions réponses et la recherche d'informations.
À cela s'ajoutent des tâches moins répandues dans les centres de documentation,
comme la revue de presse ou l'agenda prévisionnel.
Remarque : pour la description des tâches effectuées par les documentalistes de presse, je me baserai essentiellement des observations et de la pratique opérées au cours de mon stage chez Bayard. De plus, je mentionnerai les réalisations entreprises dans les
documentations médiatiques que j'ai visitées, néanmoins je ne pourrai guère les déve¬
lopper en détail faute de pratique et d'observations précises suffisantes.
a) Le dépouillement et l'indexation
Le nombre de quotidiens et de magazines dépouillés varie en fonction de la taille du
centre de documentation et donc du nombre de documentalistes dans les services. Les
documentalistes de Bayard Presse dépouillent neuf quotidiens : La Tribune, La Croix, Le Figaro, Le Monde, Le Parisien, L'Equipe, L'Humanité, Les Echos, Libération, Le Canard
Enchaîné. Cent vingt revues et magazines sont dépouillés par des étudiantes rémunérées,
car les documentalistes n'en ont pas matériellement le temps. Le nombre de titres dépouillés à Libération est de 180 (pour seize documentabstes et environ six stagiaires). La documentation du Monde et du Nouvel Observateur dépouille la quasi-totalité de la
presse française, et une quantité de titres étrangers, à la différence de Bayard Presse,
qui ne peut effectuer le dépouillement de la presse étrangère, compte tenu de l'insuffi¬
sance de documentalistes. La sélection de la presse dépouillée est fonction des besoins des journalistes, qui font parvenir leurs souhaits. Les abonnements du centre de docu¬
mentation correspondent aux thèmes et sujets des quatre-vingt-dix-sept publications
du groupe presse. Avec la création de Capital Santé en 1997, le centre de documenta¬
tion a dû s'abonner au magazine Impact médecin.
Le dépouillement consiste, lors de la lecture du journal, à effectuer un tri des articles
à conserver, en fonction des thèmes abordés par le centre de documentation. Il est vrai
qu'une documentation de presse possède une information de base, dite générale, mais
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 21 ne peut se procurer de l'information spécialisée dans tous les domaines. Cependant, toutes les informations hormis les faits divers mineurs seront utiles.
Les documentalistes de Bayard Presse sont plus vigilantes pour certains thèmes, cor¬ respondant à l'orientation choisie par le groupe de presse : la religion, l'éducation, les jeunes. Les articles sont indexés selon une liste réalisée par les documentalistes, divisée en quatre parties : matières, pays, entreprises, biographies (cf. annexe IX). La presse, les médias et les articles sur Bayard Presse, ainsi que les villes, régions et départements français ont leur classement à part. La pratique de l'indexation demande de connaître la liste des dossiers, mais aussi d'assimiler une technique certaine. Selon Jacques Chaumier 6, l'indexation est une « opé¬ ration qui consiste à décrire et à caractériser un document à l'aide de représentation des concepts contenus dans ce document, c'est-à-dire à transcrire en langage docu¬ mentaire les concepts après les avoir extraits du document par une analyse ».
Il faut rapidement déterminer le contenu de l'article, en lisant le titre, le sous-titre, le chapeau, puis une lecture en diagonale du texte. De plus, la taille de l'article guide le docu¬ mentaliste : seuls les papiers de taille importante sont gardés, les brèves ne sont jamais retenues. Les journaux sont dépouillés dans un ordre précis : La Croix, Le Monde,
Libération, et Le Figaro, car ce sont des sources sûres, et où il y a plus de chances de trou¬ ver un article complet. Le documentaliste qui dépouille s'assure de ne jamais prendre un article du Parisien, développé de façon plus conséquente dans Le Monde. En règle géné¬ rale, l'indexation prend en compte la taille de l'article et le titre des journaux. Par ailleurs, la personne qui indexe est sensible aussi bien au sujet qu'au rangement de l'article dans les dossiers, afin de le retrouver plus facilement. Les doublons sont des moyens de mieux accéder à l'information. Ils consistent à conserver un article en deux ou trois exem¬ plaires, chacun avec une indexation différente. Par exemple, lorsque le ministre du
Travail s'exprime sur les 35 heures, on indexera l'article au nom du ministre et au thème
(ici : « TRAVAIL/horaire ».)
Par conséquent, l'indexation est une tâche délicate qui doit être effectuée avec intel¬ ligence, car c'est la base de toute recherche documentaire. Tout article mal indexé est considéré comme perdu. Ainsi, c'est pour cette raison qu'une documentaliste est res-
6. Chaumier, Jacques. Travail et méthodes du documentaliste. Paris : ESF éditeur, 1990.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 22 ponsable de toute l'indexation : elle adapte les listes en fonction des différents usages, variant selon l'actualité. Elle opte pour supprimer des dossiers et les transférer vers d'autres plus accessibles. Lors de mon stage, l'enjeu médiatique de la coupe du monde de football étant fort important, les articles concernant cet événement ont pullulé. Par conséquent, le dossier sur la coupe du monde de football 1998, pourtant subdivisé en cinq sous-dossiers a gonflé, puis craqué. La documentaliste a remédié à ce problème courant, en indexant toutes les coupures concernant les résultats par pays, au nom du pays même. En effet, chaque pays est subdivisé en plusieurs sous-dossiers 7. La finale de la coupe du monde sera classée à « BRESIL/sport », pour les articles concernant le phé¬ nomène au Brésil et à l'intérieur de l'équipe brésilienne.
Par ailleurs, la documentaliste s'occupant de l'indexation relit les coupures indexées dans la journée, et effectue des corrections si nécessaire. Cette tâche, instaurée depuis deux ans est désormais indispensable, car durant la formation des stagiaires, bon nombre de coupures sont mal indexées, ce qui provoque des pertes.
Au Nouvel Observateur, tous les documentalistes procèdent au dépouillement quoti¬ dien, chacun s'occupant de son domaine de spécialité. Les listes d'indexation ne sont pas uniformes comme à Bayard Presse, étant donné que chaque personne élabore sa propre nomenclature en étant responsable des dossiers de sa spécialité.
Les documentalistes de Libération travaillent de la même façon : c'est à chacun d'ali¬ menter les dossiers en fonction des thèmes. Ainsi chaque personne développe-t-elle sa propre technique d'indexation. Libération ne possédant pas un centre de documentation proprement dit, les dossiers réalisés par les documentalistes sont placés dans les diffé¬ rentes rédactions. Les documentalistes étant autonomes et gérant l'information en fonc¬ tion des besoins des journalistes de la rédaction, il n'y a pas de mise en commun rela¬ tive aux problèmes d'indexation, mais une relecture personnelle.
b) Le dossier documentaire
Réalisé dans la totalité des centres de documentation, le dossier documentaire peut
7. Subdivision des pays : piste, généralités, catastrophe, culture, défense, économie, enseignement, environnement, histoire, immigrés, industrie, justice/criminalité, médias, politique étrangère, politique intérieure, politique sociale, religion, sciences, société, sports, terrorisme, travail, villes et régions.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 23 être défini comme «un ensemble de pièces sélectionnées, traitées et organisées pour aider à résoudre un problème donné, réunies matériellement dans un emballage destiné
à en faciliter le stockage, la manipulation, et éventuellement le transport8 ». Le dossier documentaire est le produit par excellence d'un centre de documentation.
Il est à la fois le constitué et le constituant. En effet, le constitué car la multiplication de dossiers documentaires compose le point de départ de toute documentation et forme sa richesse d'informations et sa diversité de documents. De plus le dossier documentaire réalisé sur mesure est le résultat d'une recherche sur un thème précis et édifie le pro¬ duit constituant, portant la marque de fabrication du centre de documentation.
Ainsi comme nous l'avons évoqué, on trouve deux types de dossiers documentaires9 :
- le «dossier documentaire outil» est composé de coupures de presse, préalablement indexées. Il est un moyen de rangement, de classement d'informations et de documents.
Pour les journalistes, c'est un outil de travail pour la collecte de l'information.
Précieux aux yeux des documentalistes, les dossiers de différentes tailles (mais bien souvent volumineux) sont sujets à des règles d'utilisation strictes. À Bayard Presse, le dos¬ sier documentaire n'est consultable qu'à la documentation, l'emprunt de dossiers étant généralement évité. Par ailleurs, les documentalistes de Libération, du Monde, et du
Nouvel Observateur autorisent l'emprunt des dossiers, à condition qu'ils ne sortent pas de l'enceinte de l'entreprise. Cette règle est plus ou moins respectée, mais n'est guère gênante si le dossier est rendu en bonne et due forme. Le centre de documentation Bayard Presse possède environ 60000 dossiers docu¬ mentaires, alimentés quotidiennement par des coupures de presse, brochures, rapports, etc. Dans 70% des demandes les dossiers documentaires sont utilisés. Ils constituent une mine de renseignements puisque tous les domaines sont abordés ; en effet, les dos¬ siers « matières « couvrent essentiellement la vie française (économie, éducation, politique, santé, environnement...), les «biographies «concernent toutes sortes de personnalité
(politiques, religieuses, du «show-biz», de fiction, etc.). Les dossiers «pays» regroupent les pays étrangers, les îles, les mers, les organisations et conférences internationales. Les
8. Définition de Viviane Couzinet dans Le Dossier documentaire: conception, réalisation, valorisa¬ tion. Viviane Couzinet, P. Huvillier, P. D Pomart, D. Velten. Paris : ADBS éditions, 1994.
9. Rapport de stage d'Hélène Perénnou : Le Dossier documentaire (élaboré dans le cadre d'un stage à Bayard Presse).
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 24 dossiers «entreprises» concernent les entreprises françaises et étrangères. Les médias sont couverts par un nombre important de dossiers touchant la presse, la télévision, la radio et les articles parus sur le groupe Bayard Presse.
A Bayard Presse, les dossiers sont conservés dans des Kardex ®, meubles de range¬ ment équipés d'un mécanisme de roulement permettant de retenir suspendus les dos¬ siers. Ceux-ci sont conservés généralement dix ans dans les Kardex ®, puis sont archi¬ vés à la cave, à l'exception des biographies qui demeurent dans les Kardex ® jusqu'au décès de la personne.
Les centres de documentation du Monde, de Libération et du Nouvel Observateur uti¬ lisent aussi de préférence les dossiers documentaires pour satisfaire leurs utilisateurs. Les documentalistes du Nouvel Observateur travaillent essentiellement avec des sources extérieures (autres centres de documentation, bibliothèques, ministères...) afin de se procurer des informations précises. C'est un confort dont peut bénéficier une publica¬ tion hebdomadaire.
Le dossier documentaire produit est le dossier réalisé à partir d'une demande précise.
C'est un dossier «sur mesure», organisé et structuré selon le souhait du journaliste. Cet outil est bien souvent apprécié des journalistes qui n'ont plus qu'à sélectionner les infor¬ mations utiles à leur futur article. Ainsi, les journalistes de Bayard Presse sont accoutumés
à ce produit et ils font confiance au travail de sélection de recherche et de mise en forme des documentalistes. Le dossier documentaire produit se constitue essentiellement des articles recueillis dans les dossiers documentaires. Cependant si la recherche n'aboutit pas un résultat probant avec les dossiers documentaires, le documentaliste puise l'in¬ formation dans d'autres sources : les usuels (plus de 250 volumes), les ouvrages de biblio¬ thèque (plus de 20000), Internet et les bases de données (la base de données interne La Croix, l'Européenne de données, Reuters, Dialog, Nexis-Lexis...)
À Bayard Presse, les demandes de dossier documentaire «sur mesure» sont très variées et l'intérêt que suscitent les recherches est grand. Ceci s'explique par la variété des revues éditées par le groupe de presse. Lors de mon stage, j'ai pu réaliser des dossiers sur des pays, tels que la Papouasie et la Nouvelle-Guinée, ou encore sur la religion en
Allemagne, ainsi que des dossiers thématiques sur le mode de vie des Anglais, sur les acti¬ vités proposées aux non-vacanciers, ainsi que des dossiers biographiques de coureurs du
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 25 tour de France.
Tout comme à la documentation de Bayard Presse, l'essentiel du travail des docu¬ mentalistes du Nouvel Observateur se concentre sur la réalisation des dossiers docu¬
mentaires « sur mesure ». Les documentalistes sélectionnent des informations détaillées
pour en constituer des dossiers consistants et fouillés. Ceci est dû à la périodicité du journal : hebdomadaire, ce qui laisse plus de temps aux documentalistes pour réaliser leurs travaux, à la différence des centres de documentation de quotidiens.
D'une part, le dossier documentaire « sur mesure » est une des tâches les plus enri¬
chissantes pour les documentalistes de presse car elle permet d'entretenir la culture générale, et d'emmagasiner de nouvelles connaissances. D'autre part, la constitution de
dossiers suscite l'utilisation de nouveaux outils technologiques (Internet, banques de
données), ce qui procure une nouvelle orientation à la recherche d'informations géné¬
ralement convoitée par le documentaliste. Il est à noter que les documentalistes de
Libération ne proposent pas de dossier documentaire produit.
c) Autres services documentaires
La veille informative est réalisée au centre de documentation Bayard Presse sous la
forme de revues de presse spécialisées pour certains magazines tels que Terre Sauvage,
Eurêka, Enfant Magazine. Par ailleurs, des veilles sur l'archéologie, les 35 heures, les jeunes
sont effectuées. Ce travail intensif pour le documentaliste consiste à sélectionner quo¬
tidiennement des articles de presse sur les thèmes abordés par ces revues (la nature, la science, la géographie, l'histoire, l'éducation, les bébés...).
Le service de questions réponses est pratiqué dans toutes les entreprises de presse.
Le documentaliste se tient prêt à répondre à toutes sortes de questions le plus rapide¬ ment possible. Les demandes sont généralement téléphoniques. Cette tâche requiert
une méthode de travail efficace, rapide, et nécessite de se familiariser avec l'interroga¬
tion de bases de données, l'un des moyens les plus performants. Pour certaines demandes, les documentalistes font appel à des services extérieurs (bibliothèques, ambassades,
ministères...) Dans les centres où les documentalistes sont spécialisés dans un domaine,
le journaliste contacte directement l'interlocuteur qui sera en mesure de satisfaire sa
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 26 demande. Au centre de documentation Bayard Presse, les journalistes s'adressent direc¬ tement au documentaliste assurant l'accueil. La priorité est toujours accordée aux jour¬ nalistes de La Croix, qui doivent avoir bouclé leurs articles pour l'édition de 13 heures.
L'agenda prévisionnel est un produit documentaire destiné à informer le personnel de l'entreprise sur une quantité d'événements à venir. Touchant des domaines très variés, tels que fêtes, salons, événements politiques, congrès, festivals, expositions, fêtes reli¬ gieuses... Il sert d'outil pour les journalistes dans la programmation et la prévision de leurs articles. Réalisé par le centre de documentation Bayard Presse, ce produit interne
à l'entreprise reste très convoité. En effet, peu de documentation offre ce type de pres¬ tation, car cela exige la mobilisation d'une documentaliste pour cette tâche unique. La documentaliste responsable de l'agenda à Bayard Presse procède de la façon suivante : dans un premier temps, elle note les dates et numéros de téléphones repérés dans la presse, dans un second temps, elle appelle chaque numéro et inscrit directement l'inti¬ tulé de l'événement et sa date sur ordinateur.
Par conséquent, cette tâche requiert beaucoup de vigilance et de précision dans la lecture de la presse, afin de veiller à noter le maximum d'informations.
Seul l'hebdomadaire L'Express commercialise son agenda à d'autres entreprises.
La revue de presse quotidienne, réalisée uniquement dans le centre de documen¬ tation Bayard Presse offre à travers diverses rubriques («médias», «économie», «reli¬ gion», «éducation», «nos publics», «et aussi», «quelques sommaires») une vision de la presse du jour sélectionnée selon les préoccupations et l'esprit du groupe de presse.
Cette tâche est réalisée par une étudiante rémunérée.
La rédaction de chronologies ou de biographies est effectuée par les documen¬ talistes possédant la carte de presse, dans les centres de documentation de Libération et du Nouvel Observateur. Cette tâche est souvent appréciée par les documentalistes de presse, désireux de pouvoir rédiger quelques phrases dans le journal et souvent consi¬ dérés comme des membres à part entière du service de rédaction. L'indexation de la base de données est quotidienne dans les centres de documen¬ tation qui en sont pourvus (La Croix, Libération, Le Monde). Hormis, les fonctionne¬ ments différents entre les documentations, tous les documentalistes de presse contri¬ buent à l'alimentation de la base de données. Effectuée en début de journée à Bayard
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 27 Presse depuis 1987, cette tâche permet à tour de rôle de se familiariser avec de nou¬ veaux outils de travail. Pour l'instant, on peut consulter les bases de données dans les centres de documentations, les journalistes ne pouvant pas les interroger depuis leurs locaux de rédaction. Le grand public a accès sur minitel aux bases de données La Croix,
Le Monde et Libération.
Par conséquent, nous constatons que le métier de documentaliste de presse, est qua¬ siment identique quelque soit le centre de documentation, car tous les documentalistes de presse pratiquent les mêmes activités telles que le dépouillement, l'indexation, la réponse aux questions, et la réalisation de dossiers documentaires. Cependant, les dif¬ férences entre les centres de documentations proviennent du fonctionnement et du pro¬ fil de l'entreprise médiatique.
3. Le centre de documentation correspond au profil et à l'image de son entreprise
Si les centres de documentation ont été implantés dans les entreprises de presse, ce n'est pas par hasard. En tout premier lieu, la création de documentation correspondait
à un besoin urgent de diffusion d'information à l'intérieur d'un lieu produisant et déve¬ loppant de l'information. Ensuite l'extension des centres de documentation s'est accrue avec l'essor de l'entreprise.
Plusieurs facteurs expliquent les différents fonctionnements des centres de docu¬ mentation :
- les demandes des utilisateurs, et plus généralement la nature du public ;
- le profil des publications en série et de leur lectorat ;
- la politique documentaire mise en place dans les centres de documentation ;
- le budget des centres de documentation.
a) Le public
Le public des centres de documentation de presse se compose essentiellement de
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 28 journalistes et de personnel appartenant à d'autres services que celui de la rédaction. À
Bayard Presse, le centre de documentation est fréquenté à 90 % par des journalistes du groupe de presse.
Cependant, l'exigence et la fréquence des demandes dépendent de la nature et de la périodicité (quotidien, hebdomadaire, mensuel, trimestriel...) des journaux. En effet, un journaliste écrivant pour un quotidien n'aura pas les mêmes exigences que celui tra¬ vaillant pour un mensuel. Compte tenu de la diversité des publications éditées par le groupe Bayard Presse, le centre de documentation travaille avec tous types de journa¬ listes. Ce sont les journalistes de La Croix généralement pressés car ils doivent obéir à des contraintes horaires (on entend là-bas : « Je dois finir mon papier pour dans une heure!*). Ce sont les journabstes travaillant pour le groupe de presse jeune et adulte qui peuvent prévoir plus facilement les informations dont ils ont besoin, moins contraints par le temps.
Il est par ailleurs évident qu'une relation privilégiée s'instaure avec ceux des journa¬ listes qui font le plus fréquemment appel au service de la documentation. Ceux-là auront toujours le privilège de voir prise en considération leurs demandes tardives et particu¬ lièrement urgentes.
A Libération, le documentaliste travaille en étroite collaboration avec le journaliste, sur le même lieu.
Par ailleurs, le centre de documentation appliquera une organisation différente s'il pro¬ pose ou non ses services au grand public. Parmi ceux que j'ai pu visiter, seuls Bayard
Presse et Le Nouvel Observateur sont accessibles au grand public.
À Bayard Presse, l'ouverture au public s'effectue sur rendez-vous du mardi au ven¬ dredi de 14 h à 18 h. Il est possible de consulter les archives de la collection Bayard Presse gratuitement, mais la consultation de dossiers documentaires est payante pour le grand public (cf. annexe X). Il est aussi possible pour un particulier de se faire envoyer des articles parus au sein du groupe de presse. Cette demande n'est jamais prioritaire à celles des journalistes de Bayard Presse.
Au Nouvel Observateur 10, les documentalistes ne s'occupent pas directement des
10. La documentation du Nouvel Observateur est ouverte du lundi au vendredi de 10 h à 19 h, ainsi que les jours fériés.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 29 demandes du grand public, qui portent essentiellement sur la consultation et la procu¬ ration d'articles du journal, car un archiviste est employé pour satisfaire les demandes.
Ouverte du lundi au samedi, de 7 heures à 19 heures, la documentation du Monde demeure fermée au grand public. Il en est de même pour le centre de documentation de
Libération ouvert du lundi au vendredi avec une permanence le dimanche.
Par ailleurs, il est important dans un centre de documentation de s'assurer de la satis¬ faction du public. Pour ce faire, une enquête a été réalisée en janvier 1997 au centre de
documentation Bayard Presse, dont le résultat indique que 95 °/o des utilisateurs sont
satisfaits des services offerts (cf. annexe XI). Les documentalistes du Nouvel Observateur
m'affirmèrent qu'une étude établie antérieurement révéla des taux de fréquentation de
la documentation et de satisfaction très élevés.
b) La nature des journaux
Le travail des documentalistes varie en fonction du contenu des publications.
Les documentalistes de Bayard Presse effectuent un travail de recherche plus ou
moins approfondi en fonction de la rubrique dans laquelle l'article sera publié. Les
pages centrales de La Croix, situées en milieu de journal, révèlent, par la structure des articles, l'importance du travail de recherche documentaire.
Ainsi, les dossiers publiés dans Le Nouvel Observateur demandent-ils aux documen¬
talistes une recherche plus détaillée et complète qu'à l'ordinaire.
La différence de travail entre les centres de documentation réside dans les différentes
catégories de lecteurs, qui n'auront pas les mêmes attentes et exigences d'une revue à
l'autre. Le profil des lecteurs est un élément déterminant pour l'organisation d'une docu¬
mentation. La recherche effectuée pour réaliser les articles de Libération, La Croix ou
Le Monde sera généralement plus importante et suscitera un autre type d'organisation
au sein du service de documentation. Par exemple, au sein même du centre de docu¬ mentation Bayard Presse, les documentalistes sentent bien les différentes conditions de
recherches effectuées pour des journalistes de la revue hebdomadaire Bonne Soirée,
que pour des journalistes de La Croix. La différence correspond essentiellement aux
attentes du lectorat.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 30 De plus, l'organisation des documentations dépendra du nombre de titres publiés par l'entreprise : un pour Libération, Le Nouvel Observateur et Le Monde ; quarante-cinq pour Bayard Presse.
c) Politique documentaire des centres de documentation
Chaque centre de documentation de presse adopte une politique documentaire propre en fonction des produits diffusés par l'entreprise, et en fonction des choix et des enga¬ gements accordés par les responsables des groupes de presse. Il appartient aux respon¬ sables de centre de documentation de soumettre et de créer des projets. Ces idées sont ensuite revues et discutées par la direction des différents journaux qui avalisent les déci¬ sions.
Le centre de documentation Bayard Presse est dirigé par Dominique Velten. La poli¬ tique documentaire du centre vise la satisfaction des clients. Dominique Velten com¬ pare son centre de documentation à un « bateau11», qui, selon elle, depuis une dizaine d'années, évolue avec les préoccupations et l'intérêt des utilisateurs, tout en suivant les technologies et en fonction des moyens dont il dispose. Au début de la mise en fonction de la documentation, le fonds était privilégié, au détriment des clients desquels on ne se souciait peu. La préoccupation de l'équipe du centre de documentation est de se consacrer à une meilleure communication avec les journalistes, et de satisfaire au maxi¬ mum leurs attentes. Un des objectifs de la documentation est d'offrir aux journalistes des moyens d'accéder à l'information par le biais des nouvelles technologies. Selon Dominique Velten, la richesse du centre de documentation Bayard Presse, c'est la non-spécialisation des documentalistes dans un domaine précis, et l'ouverture de chacun vers tout type de sujets, ainsi que la participation de toute l'équipe à l'ensemble des tâches. C'est la poly¬ valence des compétences et le partage des tâches. Comme dans n'importe quelle entre¬ prise, l'évolution du centre de documentation Bayard Presse dépend évidemment de la stratégie et de l'orientation du groupe de presse. Pour l'expansion de magazines du
11. L'image du bateau fait référence au fait qu'on ne bouge pas une documentation comme un vélo, car il faut tenir compte du passé, des clients, des documents, de l'évolution des techniques, du budget du personnel
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 31 groupe de presse vers l'étranger, la documentation a dû suivre le projet en dépouillant plus de titres étrangers et en assurant des veilles sur la concurrence. L'organisation du centre de documentation du Nouvel Observateur correspond à la poli¬ tique documentaire adoptée par l'ensemble des documentalistes qui est orientée vers la mise en valeur et la précision des dossiers documentaires sur mesure. Ces derniers sont systématiquement adaptés en fonction des attentes du journaliste. L'objectif du centre est d'alerter au maximum les journalistes sur l'actualité et les inciter à développer certains sujets, cette méthode d'anticipation des documentalistes est aussi appliquée par les docu¬ mentalistes de Libération, sous la direction de Catherine Méric. Le but de l'équipe de docu¬ mentation de Libération est de privilégier la communication entre documentalistes et jour¬ nalistes, pour parvenir à satisfaire entièrement les demandes des journalistes.
d) Le budget des centres de documentation
Le budget des centres de documentation de presse détermine leurs acquisitions, et par conséquent leur fonctionnement et leurs produits.
L'originalité du centre de documentation Bayard Presse est de commercialiser ses produits aux différentes rédactions du groupe de presse. Les prestations documentaires varient en fonction du produit requis, et de la nature des outils utilisés pour effectuer la recherche documentaire. La comptabilité de Bayard Presse étant une comptabilité ana¬ lytique, la documentation dispose d'un budget annuel, dont la gestion revient à la res¬ ponsable du centre.
En 1998, le budget consacré à la documentation est de 4,800 MF :
- frais de personnel (2,200 MF) ;
- l'entretien des locaux et l'électricité (1,000 MF) ;
- l'interrogation des banques de données externes (220000 FF) ;
- l'informatique (200000 FF) ;
- les fournitures documentaires (170000 FF) ;
- les photocopies (260000 FF) ;
- les frais généraux (30 000 M.F.) ;
Ces dépenses sont couvertes par la facturation des prestations en interne pour 90%,
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 32 et en externe pour 10%, qui sont notées sur un bordereau de prestation, et sont ensuite saisies sur ordinateur.
Contrairement au centre de documentation Bayard Presse, les autres centres de docu¬ mentation de presse n'ont pas ce type de fonctionnement, et ne font pas payer leurs prestations à la rédaction. A Libération, la documentation étant située dans l'ensemble des services de la rédaction, chaque pôle de documentation a son propre budget et le gère en fonction des activités effectuées.
Par ailleurs, les budgets des centres de documentation conditionnent la présence d'outils et de matériels technologiques. Ces derniers sont à l'origine de la mutation du métier de documentaliste de presse.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 33 III. Les futurs documentalistes de presse
Depuis une dizaine d'années, progressivement, les centres de documentation se sont dotés de nouveaux outils de travail. Cette démarche a contraint les documentalistes à acquérir de nouvelles techniques. La mise en place de nouveaux matériaux a indénia¬ blement obligé les documentalistes à abandonner des méthodes anciennes. Cette révo¬ lution technologique suscita au sein des équipes de documentalistes de presse des inter¬ rogations, des angoisses et des doutes. Cependant, cette mutation, une fois intégrée est bien acceptée par la plupart des documentalistes de presse. A l'heure actuelle, l'évolu¬ tion des documentations ne fait que débuter car les projets en faveur de l'adoption d'un système Intranet, ou d'une Gestion Electronique de Documents sont programmés dans un délai de 2 à 5 ans.
1. Les outils en service
Le premier changement au sein des centres de documentations fut l'installation de bases de données. La documentation Bayard Presse en 1987 fait l'acquisition de cet outil pour poursuivre le classement des articles parus dans La Croix, de 1988 à aujourd'hui. On uti¬ lisa différents logiciels prévus à cet effet (aujourd'hui Paradoxe®) et ainsi fut consti¬ tuée et enrichie une liste d'indexation adéquate. Aujourd'hui les documentalistes de
Bayard Presse reconnaissent que cet outil est indispensable, puisqu'il permet de repé¬ rer très rapidement les articles de La Croix demandés par les utilisateurs. L'expérience et l'usage prouvèrent qu'il est nécessaire qu'une personne se consacre quotidiennement à la relecture des indexations effectuées dans la journée. Cela permet de rectifier quelques maladresses et d'ajouter des informations renforçant la pertinence de l'indexation, pour une meilleure utilisation.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 34 De la même manière, les centres de documentation du Monde et de Libération ont créé leur propre base de données, afin de remplacer les fichiers (datant de la création des centres de documentation) répertoriant selon un classement les articles des journaux. Par conséquent, les documentalistes spécialisés ont modifié leurs tâches quotidiennes, l'in¬
dexation électronique représentant un tiers de leur travail. Pour certains, cette pratique
demanda un effort considérable d'acceptation et d'adaptation. Désormais chacun se satisfait d'indexer automatiquement les articles des quotidiens, et souhaiterait parvenir
à un dépouillement électronique des autres magazines. Incontestablement, les bases de données ont marqué les débuts de la mutation des
centres de documentations.
Progressivement, les centres de documentation se dotent d'autres outils et proposent
de nouveaux produits. Les documentalistes du Monde participent à l'élaboration d'un cédé¬
rom, regroupant tous les articles et dossiers parus dans le quotidien. Ce cédérom a le même
objectif que la base de données, seulement son utilisation et son interrogation sont beau¬
coup plus simples. Cela permet sa diffusion dans tous les services de la rédaction du
Monde, et sa vente au grand public. Toujours dans l'objectif de satisfaire les besoins des utilisateurs rapidement, et d'at¬
tirer un public en quête de technologies, les centres de documentations se sont tous,
ces dernières années connectées à Internet pour la recherche documentaire, et la quête
d'informations et d'inédit. Le centre de documentation Bayard Presse propose même
un poste en accès direct à Internet, pour les journalistes. Malgré le manque de sources
et de fiabilité des informations, Internet est un outil de travail fort convoité dans toutes
les documentations. En fait, on peut s'interroger sur la validité des informations dispo¬
nibles sur Internet, et l'utilisation que les journalistes peuvent en faire. Les dossiers
documentaires sur mesure sont complétés par des informations prélevées sur Internet.
Bien souvent, les documentations d'entreprises de presse sont directement reliées
aux services de nouvelles technologies. Ainsi, le centre de documentation Bayard Presse
est rattaché au département «Technologie-Nouveaux médias». Ceci offre un enjeu de taille
pour les documentations, désormais assimilées à l'un des services technologiques de
l'entreprise. Concrètement, cette appartenance au département «Technologie-Nouveaux
médias» implique la participation des documentalistes aux projets multimédias de l'en-
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 35 treprise. C'est pourquoi les documentalistes de Bayard Presse ont contribué à la réali¬ sation de dossiers documentaires, dans le cadre de l'implantation de Okapi sur le site de
Bayard Presse. Ce travail de constitution de dossiers diffusés sur Internet a encouragé les
à comme documentalistes utiliser Internet outil documentaire, et à promouvoir son uti¬ lisation par les journalistes. En plus d'Internet, les banques de données sont particulièrement utilisées par les centres de documentation de presse. Leur développement s'est accru durant les dix der¬ nières années. Actuellement ces mines d'informations permettent un accès plus rapide, offrent la possibilité de vérifier des documents trouvés ailleurs, ainsi que de se procu¬ rer des produits élaborés tels que des biographies ou des chronologies.
On pourrait penser que les banques de données vont remplacer les dossiers docu¬ mentaires papier et constituer la base d'un centre de documentation. Il n'en est rien, compte tenu du coût important des forfaits permettant leur accès.
Le centre de documentation Bayard Presse a accès aux serveurs Questel (AGRA pour les dépêches AFP, ADOC, AECO, MONDE, ECHOS, AFPE, AFPS...), Reuters, Dialog et Nexis-Lexis (serveurs américains) et l'Européenne de Données.
2. Les projets des documentations
L'accumulation de nouvelles acquisitions entraîne les responsables de centres de documentation, impliquant toute l'équipe à poursuivre la « course technologique », à réfléchir à de nouveaux projets. En fait, dans les grands centres de documentation de presse, l'intérêt est d'adopter les nouveaux produits technologiques présents sur le mar¬ ché, en vue de répondre aux demandes des journalistes le plus rapidement possible.
Toujours dans le but de faciliter la tâche des usagers et des employés, les projets évoqués par les documentalistes contribuent à accéder à de meilleures conditions de travail.
Un projet de mise en place d'un Intranet est envisagé par le centre de documenta¬ tion Bayard Presse. Ce mode de communication interne favorisera la diffusion de l'in¬ formation au sein de l'entreprise. Il est prévu d'y transmettre la revue de presse quoti¬ dienne et l'agenda prévisionnel réalisés par le centre de documentation. Ce projet
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 36 suscitera des réactions certainement mitigées : l'enthousiasme de ceux qui apprécient la rapidité de diffusion de l'information, et les réticences des autres, préférant le support papier à l'écran. Tout d'abord, l'objectif d'un Intranet est de gérer les informations du groupe de presse, en les mettant à disposition des salariés. Par ailleurs, l'installation d'un Intranet sera un moyen d'encourager les usagers à utiliser Internet qui représente un enjeu pour un grand groupe de presse. De plus, l'objectif premier est souvent pour une entreprise d'effectuer des gains de coût et de productivité. En diffusant la revue de presse par le biais de l'Intranet, les frais de diffusion seront limités : la consommation de papier et les coûts d'impression seront diminués. Même si l'installation du système s'avère coûteuse, la communication interne à l'entreprise sera économique et le mode de communication plus pratique. Ainsi l'impact d'un Intranet sur les modes de diffusion et de transmission de l'information pour un groupe de presse est tel que la documenta¬ tion ne peut se tenir à l'écart d'un tel projet. De même, la documentation du Monde prévoit de s'équiper d'un système Intranet. On pourra y trouver différentes bases composées d'articles, de bibliographies, de chronologies, et d'événements importants. L'objectif de cette installation réside dans la diffusion d'une information sélective, interrogeable des rédactions.
Un projet de Gestion Électronique des Documents se dessine dans plusieurs docu¬
mentations de presse. C'est le cas à Libération où la mise en place est prévue pour 1999,
au Nouvel Observateur où le projet est encore balbutiant, et au Monde où l'on travaille
à un programme de numérisation du fonds.
Bien souvent, la réalisation des desseins est longue, puisqu'il faut penser au fonc¬
tionnement, à la mise en place, ainsi qu'à la nouvelle organisation du travail.
La création d'une Gestion Electronique des Documents dans un centre de docu¬
mentation de presse est un événement majeur puisque cela entraîne une métamorphose complète du travail des documentalistes. En fait, l'aboutissement du projet dépend de
la persévérance de chaque documentaliste à croire en sa réalisation. Bien souvent, dans
un premier temps, la transformation du support papier en support électronique effraie
les documentalistes habitués à travailler sur document papier. Les étapes de fonctionnement d'une Gestion Electronique de Documents diffèrent d'un projet à l'autre. A Libération, le projet consiste à la réalisation du dépouillement élec-
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 37 tronique de la presse quotidienne, ainsi qu'à son indexation automatique. Pour ce faire, on procédera en deux temps : tout d'abord, les documentalistes recevront quotidienne¬ ment les fichiers numérisés de la totalité de la presse quotidienne ainsi que ceux de l'Agence France Presse. Ensuite, l'indexation des journaux s'effectuera automatique¬ ment grâce à un logiciel. Par conséquent, les documentalistes n'auront qu'à surveiller l'en¬ semble de ces opérations, et ils corrigeront les erreurs.
Au Nouvel Observateur, le programme de Gestion Electronique des Documents n'est pas aussi ambitieux que celui de Libération, puisqu'on procédera à la numérisation en scannant les documents papier. Ici la différence est que le dépouillement de la presse s'ef¬ fectuera par une indexation de la main des documentalistes. L'objectif d'un tel projet au
Nouvel Observateur est de gagner de la place en numérisant les dossiers documentaires.
Mais à Libération l'enjeu est différent : il s'agit d'alléger la tâche des documentalistes.
3. Inconvénients et avantages de la gestion électronique de docu¬ ments
Le phénomène de l'expansion des nouvelles technologies dans les centres de docu¬ mentation de presse doit être relativisé. En effet, même si quelques responsables de centres de documentation révèlent le contenu des projets, d'autres apparaissent plus réticents et choisissent d'exclure l'installation d'une GED à l'heure actuelle. Les incon¬ vénients de la GED s'expliquent par plusieurs facteurs.
Tout d'abord les réfractaires aux nouvelles technologies sont minoritaires, et le refus de ces documentalistes ne peut suffire à justifier la raison des hésitations concernant la
GED.
La raison principale semble être davantage une question de budget. Bayard Presse ne peut recourir à la GED, faute de moyens financiers suffisants. Il ne faut pas négliger que les dépenses du centre de documentation sont déjà fort élevées. De plus, la perfor¬ mance du centre de documentation Bayard Presse est loin d'être contestée par ses uti¬ lisateurs. La numérisation des dossiers déclencherait certainement des réactions hostiles chez les journalistes habitués aux documents papier.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 38 À l'argument financier, s'ajoutent des problèmes techniques et stratégiques. L'installation d'une GED, et la numérisation du fonds nécessitent un travail considérable, qui ne peut
être effectué par les documentalistes actuellement. Marie-Hélène du Pascquier du Monde avoue son désarroi et son inquiétude devant la masse de documents à traiter pour le projet de numérisation du fonds depuis 1944. La somme de dossiers existants impo¬ sera aux documentalistes un travail de sélection des documents à numériser.
Par ailleurs, le manque de motivation de certains documentalistes pour les nouvelles technologies constitue dans certains lieux un obstacle pour le passage à l'acte. Il est cer¬ tains professionnels que la perspective de devoir suivre des formations désenchante.
Ceci peut freiner la cadence d'un projet en cours.
Néanmoins, la GED est loin d'être contestée par tous les professionnels de la docu¬ mentation, et ses avantages ne sont pas négligeables.
Comme c'est le cas au Nouvel Observateur, le gain de place tant rêvé par les docu¬ mentalistes est un des principaux atouts de la GED. Un des problèmes majeurs des centres de documentation est le manque de place pour stocker les dossiers et archiver les collections. Un aménagement de l'espace de la documentation serait envisageable en supprimant les dossiers papier.
Par ailleurs, avec la GED, la perte des dossiers (phénomène assez fréquent) est sup¬ primée, la détérioration des documents causée par la manipulation des utilisateurs et par le rangement des dossiers est évitée.
De plus, les documentalistes seront dégagés de certaines tâches peu motivantes, telles que les photocopies, le classement des coupures, ou encore la recherche de dossiers.
Par conséquent, la GED est un moyen considérable de modifier le travail des docu¬ mentalistes de presse, contraints aujourd'hui à se préoccuper de l'état et l'alimentation des dossiers documentaires. En réduisant le temps consacré à la confection et au soin des dossiers, les documentalistes effectueront plus de veille documentaire en utilisant des logiciels spécifiques, et seront plus disponibles pour le public. Ainsi la documentation n'aura plus seulement une mission archivistique, mais sera entièrement tournée vers la satisfaction des usagers. On peut d'ailleurs imaginer la mise en place de nouvelles tâches, telles que la sélection et la prévision d'informations traitées par le journaliste, ou encore un choix de sites Internet à explorer.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 39 4. L'avenir de la documentation de presse
Le métier de documentaliste de presse évolue à grande échelle. Cette métamorphose de la profession suscite quelques interrogations.
Tout d'abord, la GED a pour conséquence de modifier, voire de supprimer le travail des documentalistes. En effet, les documentalistes accompliront beaucoup moins de pratiques qu'auparavant, mais seront là pour veiller au bon fonctionnement des sys¬ tèmes automatisés. Certaines entreprises pourront alors se passer des services des docu¬ mentalistes, pensant que les nouvelles technologies de l'information remplaceront la présence de professionnels.
Par ailleurs, quelques documentalistes craignent que l'utilisateur n'ait plus recours direc¬ tement au centre de documentation. Il est vrai que les journalistes pourront avoir direc¬ tement accès aux informations de leur poste de travail, par l'intermédiaire d'un Intranet
La suppression du contact entre utilisateur et documentaliste effraie beaucoup de pro¬ fessionnels de l'information. Cependant, il me semble que le documentaliste demeu¬ rera le médiateur entre l'usager et l'information, et que cette fonction nécessite le recours aux moyens de communication, certes en constante évolution. Le mythe de la machine qui remplace l'homme ne peut s'appliquer aux documentations de presse, bercées de tra¬ ditions où l'écrit et le papier sont le support de transmission du savoir et de l'informa¬ tion. Ainsi, la mise en place de GED nuira à la prospérité du document papier. Cet inconvénient dérange les documentalistes de presse qui entretiennent un rapport privi¬ légié avec le papier.
Néanmoins, le métier de documentalistes de presse n'est certainement pas compro¬ mis. Le besoin en «traqueur» de l'information est grandissant dans toute entreprise médiatique, compte tenu de l'explosion d'informations. Certes, les activités actuelles du documentaliste seront remplacées par d'autres, en fonction des besoins du moment. Le documentaliste effectuera certainement plus de veille documentaire, et maîtrisera davan¬ tage l'actualité. Aussi, il sera à l'affût de la veille technologique. D'après Pascale Krémer
« dans leur nouvelle fonction de veille technologique, de surveillance, de la concurrence et des évolutions techniques, les documentalistes ne peuvent plus se contenter de la simple acquisition d'informations. Ils doivent savoir aussi les exploiter et se prononcer
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 40 sur leurs contenus 12 ».
Pour assurer le succès de la documentation, les documentalistes devront promouvoir autant le fonds documentaire que la forme.
Cependant la documentation, intégrée au cœur de l'entreprise, devra faire parler
d'elle et attirer les employés pour assurer son fonctionnement. C'est ce qu'affirme Hervé
Serieyx, vice-président de l'Institut européen du leadership. Selon lui, l'avenir de la pro¬ fession de documentaliste passera essentiellement par le marketing de la documentation :
« Un documentaliste techniquement médiocre mais excellent communicateur, est infi¬
niment plus important et infiniment meilleur qu'un documentaliste techniquement par¬
fait qui gère son thésaurus tout seul.13 » On reconnaît là l'objectif de la politique docu¬
mentaire de Bayard Presse, fondée sur la communication à la majeure différence que les
documentalistes y sont techniquement bons. Le marketing documentaire s'avère indis¬
pensable pour le fonctionnement du centre. Ceci se caractérise par la diffusion d'une pla¬
quette de présentation du centre de documentation {cf. annexe XII). Qui plus est, à l'in¬
térieur de la documentation tout est disposé pour mettre en valeur l'espace de la communication. La convivialité de l'accueil et de la salle de consultation prédisposent à communiquer.
Alors qu'il est difficile de prédire l'avenir des documentations de presse, on est cer¬
tain de leurs évolutions constantes vers d'autres pratiques professionnelles. Ainsi, on
peut évoquer la notion de télétravail, qui commence à se développer actuellement dans
le secteur de le documentation, et qui connaîtra vraisemblablement un essor considérable
dans les années à venir.
12. Les documentalistes en mouvement. Le Monde. 18 novembre 1992. Pascale Krémer.
13. La documentation en 2010, Archimag. n° 75. juin 1994.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 41 CONCLUSION
Il faut, pour conclure, tout à la fois rappeler les principaux résultats auxquels nous sommes parvenus, marquer les limites de ce travail et en envisager les prolongements pos¬ sibles. L'étude de quatre fonctionnements de documentation de presse ne permet pas de dégager des généralités ou tendances représentatives de l'ensemble de la profession. Il me semble toutefois que le rôle du documentaliste de presse est semblable partout.
L'une des conditions du métier est de s'adapter aux rythmes de production de l'information afin d'établir sa gestion et sa diffusion au sein de l'entreprise. Un phénomène actuel modifie quelque peu la mission du documentaliste de presse. Face à la montée des tech¬ nologies de l'information, les centres de documentation de presse adoptent une straté¬ gie de marketing fondée sur la communication et la publicité, à l'intérieur de l'entreprise, des services proposés par la documentation. Cette logique concourt au maintien et à la prospérité des centres de documentation de presse.
Quant à l'effroi de certains sur la disparition des documentalistes de presse, il ne sau¬ rait trouver notre soutien. Les nouveaux outils ne remplaceront pas la fonction de média¬ tion organisationnelle et technique du documentaliste de presse. Devant la recrudes¬ cence d'outils documentaires technologiques, les journalistes réclameront toujours la présence humaine d'une personne à qui l'on peut confier des recherches personnelles, et avec qui l'on peut collaborer. Seul le contexte du métier de documentaliste de presse change, mais sa philosophie demeure. L'évolution des documentations en espaces de communication renforce l'importance du métier, caractérisé par la disponibilité et l'écoute.
Par ailleurs, comme le développe Christine Leteinturier, on observe progressivement la disparition du malaise inféré à la profession de documentaliste de presse lors de ses débuts. L'identité professionnelle des documentalistes apparaissait brouillée, floue.
Certains associaient le documentaliste au bibliothécaire ou à l'archiviste, et le docu-
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 42 mentaliste de presse au journaliste. Cette confusion qui dérangeait les documentalistes s'estompe progressivement, et rétablit « la position du documentaliste de presse comme acteur dans l'entreprise médiatique » 14.
La réussite du documentaliste de presse sera de faire prendre conscience aux utilisateurs de la nécessité de recourir à un service de documentation. Ce combat sera celui de la sau¬ vegarde et de la mise en valeur d'une profession estimée et indispensable.
14. Cf. note n° 2.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 43 Bibliographie
Monographies
Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la documentation. Paris : éditions Nathan
Université.
Cotte, Dominique. Stratégie documentaire dans la presse. Paris : ESF éditeur, collection système d'in¬ formations et nouvelles technologies, 1991.
Chaumier, Jacques. Travail et méthodes du documentaliste. Paris : ESF éditeur, 1990.
Couzinet, Viviane. Huvillier, Pierre. Pomart, Paul-Dominique. Velten, Dominique. Le Dossier docu¬ mentaire: conception, réalisation, valorisation. Paris: ADBS éditions, 1994.
Leteinturier, Christine. Documentaliste, une profession en quête d'identité : le cas des documentalistes de presse. Paris : Institut français de presse et des sciences de l'information (université Paris 2), 1994.
Vol. 1 et 2 (thèse).
Th : se. Info. Com : Paris, institut français de presse. 1994.
Alexandre, Hélène. Les métiers de la documentation et de la gestion de l'information. APEC. Paris :
Éditions d'organisation, 1998.
Périodiques
Leteinturier, Christine. Les documentalistes de presse en 1993. Documentaliste-Sciences de l'infor¬ mation, 1994, vol. 31, n° 3.
Roederer, Benoît. Les mobilités des professionnels de l'information-documentation. Documentaliste-
Sciences de l'information, 1996, vol. 33, n° 4-5.
Volant, Christine. Evolution des fonctions d'information-documentation. Documentaliste-Sciences de l'information, 1997, vol. 34, n° 6.
Guilbaud, Elisabeth. Le Prat, Bruno. Documentations de presse : nouvelles pistes de travail. L'Écho de la presse, n° 50, avril 1994.
Briot, Laurence. La perpétuelle mutation des documentalistes. Archimag, décembre/janvier 1997, n° 100.
Briot, Laurence. Documentaliste aux échos : Françoise Bretonneau ou l'art de la presse. Archimag, n° 92, mars 1996.
Godard, Philippe. Lallouet, Isabelle. Documentation : vendre l'information, mais à quel prix ? L'écho
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 44 de la presse, mars 1996.
Briot, Laurence, dossier sur les documentalistes. Archimag, n° 91, février 1996.
Krémer, Pascale. Les documentalistes en mouvement. Le Monde, 18/11/92.
Tatu, Natacha. Les Traqueurs d'information. Le Nouvel Observateur, 12/3/92.
Leteinturier, Christine. Les documentalistes de presse en 1993. Documentaliste-Sciences de l'infor¬ mation, 1994, vol. 31, n° 3.
Briot, Laurence. Perriault, Isabelle. Pierson, Laurence. Documentalistes : les nouvelles techno : oui mais... Archimag, n° 89, novembre 1995.
Dossier réalisé par la rédaction d'Archimag. La documentation en l'an 2010. Archimag, n° 75, juin 1994.
L'évolution du métier de documentaliste de presse. 45 SOMMAIRE DES ANNEXES
I. Publications de Bayard Presse: «Quelques chiffres» II. Implantation internationale de Bayard Presse
III. Historique de Bayard Presse : « Huit grandes dates » IV. Organigramme de Bayard Presse
V. Questionnaire sur les documentalistes de presse VI. Planning des documentalistes de Bayard Presse VII. Bordereau de prestation Bayard Presse VIII. Planning de la documentation du Monde XIX. Listes d'indexation pour le dépouillement de la presse quotidienne à Bayard Presse X. Tarifs de la documentation Bayard Presse XI. Résultats de l'enquête sur la documentation Bayard Presse XII. Plaquette de présentation de la documentation Bayard Presse
L'évolution du métier de documentaliste de presse. Quelques chiffres
- * * ^ >' " r 1 # •»?', •• i. ". ; » f l •' '.'! '. -v
Bayard Presse 6,72- réunit 5,9 30 millions 5,7 de lecteurs
1992 -1993 ,1994 dans K 1995 1996 199; Le monde .aà^fc-.. .. Diffusion des titres Presse France et étranger (en millions d'exemplaires)
HMigMapK "f*"'T
Bayard Presse c'est :
X 97 journaux et magazines dans le monde International * 7,4 millions d'exemplaires 19% diffusés en France et Presse adulte dans 34 autres pays 46 % Presse jeune i "■3^ v X Un chiffre d'affaires de 2 milliards de francs en 1996 k 1 450 salariés et 2 000 pigistes £ X Le leader français sur 4 secteurs : la presse éducative pour enfants, la presse pour les plus de 50 ans, les magazines consacrés à la nature et la presse religieuse Répartition de la diffusion par secteur 1 (moyenne cumulée à fin août 1997) \ cr. » , Diffusion totale groupe : 7 400 000 exemplaires L'évolution du métier de documentaliste de presse. Implantation internationale Canada Grande- Belgique Pays-Bas Finlande Allemagne * Le Bel Âge Bretagne if Le Journal .v du Bel Âge KKGood Times - •' - * '0«te;5, #Chickadee * Chirp "V ' If Pomme d'Api * J'aime lire if Les Débrouillards if Filiale O Licence X Participation minoritaire BAVARD 1 L'évolution du métier de documentaliste de presse. 4 Le Père Vincent de Paul BaiLLy crée le Pèlerin, hebdomadaire dont la vocation est de défendre Bayard Presse crée Pomme d'Api, Naissance de La Croix. Journal premier journal pour les la foi et l'Église, et qui se donne tout-petits comme mission d'informer populaire, par son format, son qui ne savent pas lire... Précurseur ton... et son de la presse éducative enfantine, sur tous les sujets. En deux ans, prix : un sou. Avec ans Pomme d'Api le tirage passe de 4 000 à plus de cent dix d'existen¬ porte déjà la philoso¬ 80 000 exemplaires. ce, La Croix est aujourd'hui phie des futurs titres pour enfants l'un des plus anciens quoti¬ de Bayard Presse. .notre temps diens français. * " '• . * BAYARD PRESSE NTERNATIONAL Premier magazine à destination des retraités, Notre Temps apparaît en mai 1968, à un moment où les pré¬ occupations des plus âgés n'étaient Bayard Presse regroupe toutes ses activités à l'étranger au pas d'actualité. Notre Temps est Dans le prolongement de Pomme sein d'une filiale: aujourd'hui leader en Europe de la Bayard d'Api, Okapi naît en 1971. Rapi¬ Presse International. presse des 50 ans. Toujours plus de dement, ce sont les enfants de en alliance avec les éditeurs 10/15 ans qui se l'approprient. locaux, Bayard Presse a expor¬ Okapi devient en années quelques té ses savoir-faire, notamment leur magazine généraliste... et le en matière de presse enfantine magazine de référence de la presse et de presse pour les plus de des 10/15 ans. 50 ans. I Homme-femme: différences cachées Bayard Presse lance Eurêka. Premier magazine culturel scientifique du groupe, ce mensuel accompagne Bayard Presse lance Capital Santé. Magazine grand public dorénavant tous les passionnés et curieux des sciences. généraliste de santé, Capital Santé s'adresse en priorité aux femmes, "ministres de la santé" de leur famille. it grandes dates L'évolution du métier de documentaliste de presse. rganisation en France • terrain , Presse Jeune • Agence de voyages N. 0. S. t • Pomme d'Api • Panorama * t*r • Popi • Prions en ' Église • Pomme d'Api Soleil ' • Signes N c • Bayard Jerre sauvage I yr• Belles Histoire? ^ • ! Éditions Signes musiques . { • • Bayard Poche • Eurêka Youpi% Babar • Le Monde de la Bible " > t • • Centurion • Le Journal Image? Doc * Astrapi • La Documentation r • Terrail .expérimental f ' ' • Je bouquine * J'aime lire ' * ' 4 catholique • Okapi • Phosphore • Questions actuelles • *■ • Points de Repère • Terrain catholique ■ • Grain de Soleil » • SCPP • / /ove English 7 < • La Croix Today in English . • ■: LIVRE ADULTES • Production La Croix ACTIFS. • Les'Dossiers RELIGIEUX • Enfants * He l'actualité y PRESSE JEUNE LA CROIX vTjtche Étude/, • Enfant magazine • Communication • Pèlerin magazine i interne et externe • V"VÎT A Capital Santé ■ %' FAMILLE • Animation régions i • Relations 7 'a COMMUNICATION à *■> c Monde ■ catholique ET RÉGIONS t s» - - 3. i 3 DIRECTOIRE • Librairie ^ 9: î -Q* • Le Chasseur Français o> c MÉDIA NATURE • <0 D L'Ami des jardins • » 7 SERVICES La Chasse • Marketing direct COMMERCIAUX * Bayard ' \ * Bonne Soirée • Cadre de vie MÉDIAS Presse 7 % * \ Clefs enf Publicité main > Bayard Psç&e • Comptabilité International • Trésorerie • HAFIBA -et ses filiales^ • OJD • BRP • SCIA • Planètejeunes • Contrôle de gestion • Ressources documentaires • Contrôle comptable • Éditions électroniques ! • ATME 1. r. • SOFEDIS \ Directoire # Alain Cordier - Président du Directoire # Charles-Jean Pradelle - Directeur général # Pierre-Emmanuel Rospide - Directeur général # Dominique Bénard - Directeur général L'évolution du métier de documentaliste de presse. Elise Dumont maîtrise de sciences de l'information et de la documentation à Lille 3 JUILLET 1998 OBJECTIFS DE CE QUESTIONNAIRE : obtenir des informations récentes sur les documentalistes de presse, en vue de la réalisation de mon mémoire de maîtrise sur ce sujet. ÉTUDE SUR LES DOCUMENTALISTES DE PRESSE -Nom de l'entreprise dans laquelle vous travaillez : -Depuis combien de temps travaillez-vous dans ce centre de documentation? -Quel est votre statut professionnel? -Quel contrat avez-vous (CDD,CDI,...)? -Quels sont vos cursus de formation général et professionnel? -Le centre de documentation est-il bien implanté géographiquement dans l'entreprise? -Son taux de fréquentation est-il élevé, et les journalistes en sont-ils satisfaits? -Vos relations avec les journalistes sont très bonnes bonnes moyennes mauvaises -Votre métier est-il reconnu et estimé par les journalistes? oui non sans opinion L'évolution du métier de documentaliste de presse. -Votre métier vous satisfait-il? si oui, pour quelles raisons? (diversité des tâches, intérêt pour les recherches effectuées,...) si non, pourquoi? -Quelle est votre mobilité professionnelle antérieure? Souhaitez-vous changer d'entreprise? -La mutation des centres de documentation avec l'arrivée des nouvelles technologies ( la mise en place de Gestion Électronique de Documents, d'intranet,...) vous effraie-t-elle? Etes-vous prêt à changer de méthodes de travail? oui non sans opinion -Quelles sont vos aspirations, et (ou) vos craintes par rapport au métier? -Comment voyez-vous le centre de documentation de demain? L'évolution du métier de documentaliste de presse. 3//o¥ J^tÙ&Joùn d^/OLMJÊê&renÀr Sf/ LA DOCUMENTATION PLANNING MOIS DE: O~0>/LlfiT~ f5\ ACCUEIL ! DOSSIERS ; PLUS ! DEPOUIL. BDD CROIX CLASST AUTRES VACANCES LUNDI MARDI MERCREDI^! : Z.... : i /jC..: JEUDI ^ j je. 1 cZ : jzi VENDREDI 3 | .jr/. 1 ■ sj I ûL .< ; MARDI VX-71 i *| i dj..ç..; ; s. i z. MERCREDI 'S ; '-^4- :„^iZ4 JEUDI (4 7_\ Zt • ; S : d/t. LUNDI 2o Z MARDI >1/ | /?. /Z MERCREDI<2 JZc ,Z~ JEUDI 4-3 . foy/jf VENDRED LUNDI M MARDI MERCREDI j *-/. / œk- -> JEUDI $0 . y/is ai, L'évolution du métier de documentaliste de presse. presse. de documentaliste de métier du L'évolution O» o o '-1- Vlr "S» \ M" : ^ CO X C c £ CO Q CO CO A C rt\ C CO b O X m 5 O M T3 -4 * C X b o rn -4 CO m c o Ô O CO o rt> M c o o rt> X. re\ m b ii. o x -4 c CO b b X O z O < x> x n b C? o CO o b O o CO C X> o b /—» z § M S r* O x CO rr% b 01 b s C 3: ^5 3 o C I X < CO c? b c C * X ~4 C Cb *> 0 < r% b Z c < X C O X. b Cb o\ o -v rr* b b m X. b b O CO b ri -4 o ■4 ro 3 r* b 5 b s "S ~4 -4 -4 M M -4 -4 -4 -4 -4 S % b b b b b b b b b b b b rv 2 2 p p o Cb Cb o o o o c? Cb C? o o & b f^' (a t (a O o. 2 V ex b b b S ro m b b o n> C ^ w O o C 3 : I ? Si nj Si c 1 C J O b § C & b b ro 2 c n> Si 3 ^ o 3 b b -1 5 Q 3 «A b Xs 5 3 (a m- o o b o b- r# JJ- cr o 3* C ^ i ex o -V 5' 3 2 ex o o o y j S o m cr o Ôj" o °- b o (a o f* O Cb o ^ o s. Q O □ □ □ QaQQQQQQQ C» o o m CO CO X x C c X co o en 2A >• CO o O < M b T o ô C rt\ c 5 o 1». 5 C rr> b O M CO z >* c o X o O Ov e r- o —* o iv 2 00 2 m x> ft\ CO -4 X c b CO b C* -4 X o w O b x cr\ O o 3 c? o CO o o CO o c b rr\ b r- X z M s r* o CO —l AÏ S rr> b C 3: b b rp\ 3 X. C O X X CO < 2 cb b fsi -4 c r} X b < X r* b o c X < 2ï X ï>. b n> c o è S o m -v m n> x. rv» b X b M ■t o CO b «A O b ■»» r» û ■4 m M b -s to M H ■S -4 -4 S> -4 "4 -4 -4 -4 5 «M b M % -4 T> b b b b b b b re* X X o "O p "O b *D "O Cb Cb Cb o Cb C7 O Cb o O C? o CD o *0 ns" (a (a § b 3 b b o c* § S » 3 <* c o C -O 3 -5 ^ o ~ 5 <"> Si a s = (A C ^ ia O ny 3" J ? n» £ r> < "O b b 5 ? i Ca o c C b Cb *0 O o o o O 2 «i -S CD C» — C3 O o O o a «-> V Y ^ a 8f a a □□□□□□□□ □ juillet 1998 SERVICE DOCUMENTATION Didier RIOUX Chef de service 2619 Marie-Hélène du PASQUIER Adjointe chargée de la Base de données 2723 Liliane THOUVENOT Accueil, secrétariat, abonnements 2620 Annick LERMIER Collections, administration du fonds documentaire 2621 INTERNATIONAL. HORIZONS, MONDE DES LIVRES, CHRONOLOGIE: Laurence LEVY 2653 International, Presse étrangère (anglo-saxonne),base chronologie Daniel RAPARIE 2739 International, Monde des Livres, base chronologie Maryvonne ROCHE 2740 International, base chronologie et chronologies mensuelles FRANCE, AUJOURD'HUI, CULTURE .TELEVISION, MULTIMEDIA : Marie-Hélène BARUT 2550 Politique, Régions, Education, Sports, Communication, RTV Bernadette LEYMARIE 2656 Politique François RIPPE 2658 Politique, Culture, Communication, RTV SOCIETE, HORIZONS, MACROECONOMIE, SCIENCES, MEDECINE : Evelyne BESREST 2713 Macroéconomie, Société, Sciences, Médecine, Dossiers, Presse hebdomadaire Bernadette HAUMONTE 2695 Macroéconomie, Société, Sciences, Médecine, Presse quotidienne française Frédérique LAMY 2714 Macroéconomie, Société, Sciences, Médecine, Presse étrangère DOSSIERS PAPIER MONDE, BIBLIOTHEQUE, RELIGIONS Jeanne de BEAUFORT 2694 DOSSIERS PAPIER MONDE. TOUTES SEQUENCES Mireille DAGUET 2687 Permanences assurées de 7h à 19h L'évolution du métier de documentaliste de presse. PLAN DE CLASSEMENT 6 grands secteurs : pour chacun une liste particulière -BIOGRAPHIE -ENTREPRISE -MATIERE -GEOGRAPHIE : PAYS ZONES GEOGRAPHIQUES [LES ETRANGERES FLEUVES MER ET MONTAGNE ORGANISATIONS ET CONFERENCES f-GEOGRAPHIE/FRANCE VILLES DEPART. REGIONS FLEUVES / ILES ET MONTAGNES FRANÇAISES -MEDIAS L'évolution du métier de t documentaliste de presse. - ARME NUCLEAIRE • AVIATION/HISTOIRE Liste des TERMES au 27/04/98 * ARMEE FRANÇAISE • AVION * ARMEE • « abbaye FRANCAISE/FAR AVION/MONO * ARMEMENT • * academie AVORTEMENT •ARMENIEN * accident •AVORTEMENT/PAYS "■ART • * accident aerien BACCALAUREAT * ART CONTEMPORAIN • * accident de la route BANDE DESSINEE * * accident de montagne ART SACRE •BANLIEUE • * accident domestique •ARTISAN BANLIEUE/LEGISLATION ET * accident du travail •ARTISTE MESURES * * accident ferroviaire ART/MANIFESTATION •BANQUE * • * accident maritime ART/MANIFESTATION/MONO BANQUE DE DONNEES * * accident nucleaire ART/MARCHE •BAPTEME * * action catholique ART/RESTAURATION •BARRAGE * • * action directe ART/VOL BASKET-BALL * acupuncture * ASSEMBLEE NATIONALE • BASKET-BALL/MATCH * administration * ASSOCIATION ET ORGANISME • BASQUE * adoption * ASSOCIATION ET ORGANISME/MONO •BARRAGE * aeroport * ASSOCIATION ET ORGANISME RELI- •BASQUE ESPAGNOL * affiche GIEUX/GNL • BASQUE ESPAGNOL/TERRO¬ * agence de presse * ASSURANCE RISME * agence de publicite * ASSURANCE AUTOMOBILE • BASQUE FRANÇAIS * agence de voyages * ASSURANCE SCOLAIRE • BASQUE FRANCAIS/TERRORIS * agence matrimoniale * ASSURANCE-VIE ME * agence photo * ASTROLOGIE • BATEAU * agriculteur * ASTRONAUTE •BATIMENT * agriculture * ASTRONAUTIQUE • BENEVOLAT * agriculture biologique * ASTRONOMIE •BIBLE * agronomie •ATHEISME • BIBLIOTHEQUE * aide humanitaire * ATHLETISME • BIBLIOTHEQUE DE FRANCE * alcool •ATHLETISME/COMPETITION • BIBLIOTHEQUE NATIONALE * alcoolisme * ATHLETISME/CHAMPIONNAT DU • BIDONVILLE * alimentation MONDE •BIERE ♦alpinisme •ATHLETISME/ORGANISME • BIOETFUQUE * amenagement du territoire •AUDIT • BIJOUTERIE "■amnistie * AUMONERIE • BIOLOGIE "•amour * AUTODEFENSE • BIOTECHNOLOGIE/gni "•an 2000 * AUTOMATE • BIOTECHNOLOGffi/ANIMALE * analphabetisme * AUTOMATISATION • BIOTECHNOLOGIE/VEGETALE * anatomœ * AUTOMOBILE • BLE * ancien combattant * AUTOMOBILE/ACHAT •BOIS * anesthesœ •AUTOMOBILE/EQUIPEMENT • BOISSON "•animal * AUTOMOBILE/HISTOIRE •BONHEUR * animal domestique * AUTOMOBILE/MARCHE • BOUDDHISME * animal/mono * AUTOMOBILE/OCCASION •BOURGEOISIE * annee 30-40-50-60-80 *AUTOMOBILE/REPARATION • BOURSE * annee 81-82-83-84-85-86-87-88 •AUTOMOBILE/4X4 • BOURSE/AFFAIRE * annee 89-90-91-92 * AUTOMOBILE/VOITURE PROPRE • BOURSE/COB * annee sainte * AUTOMOBÏÏJE/VOITURETTE • BOURSE/FRANCE * annuaire * AUTOROUTE DEDh L'INFORMA-L INrOKMA- • BOURSE/PRODUIT FINANCIER •anthropologie • BRICOLAGE •antiquites ^nzgm •BRUIT * antisemitisme BLICITE • BUDGET NATIONAL * apparition * AUTOROUTE DE LTNFORMATION/RE- • BUDGET NATIONAL/ANNEE * apprentissage GLEMENTATTON-CENSURE • BUREAUTIQUE * aquaculture * AUTOROUTE DE L'INFORMATTON/SI- • CACAO •arbre TES •CADRE * archeologie * AUTOROUTE DE L'INFORMA¬ • CADRE/SALAIRE •architecture TION/UTILISATEURS • CADRE/STAGE •archive * AUTO-STOP •CAFE * argent * AVEUGLE • CAISSE D'EPARGNE * arme * AVIATION DE TOURISME • CALENDRIER A * arme * AVIATION MILITAIRE FRANÇAISE • chimique CAMPING . . La Documentation de Bayard Presse Une documentation d'actualité à votre service Tarifs 1997 EXTERNE INTERNE A la prestation : Particulier ■. Société . Dossier sur mesure . moyen 850ht 1025, Ittc . important 1700ht 2050,2 ttc 1300 . Autoconsultation 420 ht 506,52ttc 300 . Service question-réponse 170 ht l'unité 205,02ht 120 Agenda prévisionnel : 1000 ht/an 13266 ttc inclus forfait Revue de presse .Quotidienne 2500 /an Veille documentaire devis Extérieur forfait : A partir d'une évaluation des besoins, nous établissons un prix forfaitaire en fonction de la consommation moyenne 4 L'évolution du métier de documentaliste de presse. 95% des salariés de l'entreprise sondés sont de la Documentation 6 500 articles/mois pour 10 quotidiens). - « Quand j'y vais, je ne sais pas ce que je vais y trouver ». • Des souhaits t Certains réalisables : recevoir des revues de presse-thématiques (les jeunes, le religieux...), accéder aux références du fonds documentai¬ re (livres, dossiers, CD-ROM...) - D'autres plus difficiles : « Détacher une docu¬ mentaliste pour les conférences de rédac¬ tions ». À raison de 5 documentalistes pour L'équipe du centre de Documentation de Bayard Pres¬ 43 titres, la tâche paraît rude! « Qu'une docu¬ se : Anne Brinet, Isabelle Duranton, Dominique Velten, mentaliste assure la relecture de mes articles Sylvie Gense, Nathalie Cayssials et Annie Milhaud ; pour vérifier les faits »... absent : Paul-Dominique Pomart. 0 Des questions - « Combien ça coûte ? » : depuis quatre ans, les journalistes, cadres et commerciaux de prestations (sauf revues de presse) de la / / Bayard Presse ont répondu à l'enquête Documentation sont négociées par départe¬ téléphonique lancée en janvier 1997, par le ment dans le cadre d'un forfait annuel. Bureau d'Etudes sur leurs besoins d'informa¬ - « Est-ce que je peux accéder à la banque de tions documentaires et sur les réponses que données la Croix depuis mon micro ? » : oui, pouvaient y apporter la Documentation. s'il est équipé d'un modem, en composant le Avec un taux de satisfaction global de 95 %, la 08 36 29 00 04. Documentation (rue principale, au 3, rue 9 Un triple satisfecit Bayard) semble avoir fait les bons choix. Les nouveaux locaux (malgré les variations • Au hit-parade climatiques), la convivialité des personnes et La réalisation de dossiers sur mesure (94%), des lieux ainsi que les délais de réponses. L'Agenda prévisionnel (92%), l'accès Internet • En conclusion en libre service et le prêt de livres (91 %). Les documentalistes ont encore beaucoup de • Des regrets projets à réaliser, dont une plaquette d'infor¬ - « Trop d'articles de quotidiens dans les dossiers » mation sur les activités de la Documentation (exact, mais mathématiquement impossible à pour ceux qui ne connaissent encore que la changer, sauf à doubler les abonnements aux partie la plus visible. revues : 2 000 articles/mois pour 100 revues. Bertrand Lelhu L'évolution du métier de documentaliste de presse. © PRESSEBAYARD 6372350144 Unnuméro LA MODE de Voué téléphone presse Bergerac sociaux, a • • niveau • •un • •un quelle française depuis de une DOCUMENTATION, D'EMPLOI recherchez... delaJMJdesl'évolutiondansperceptionest ? Cyranodeinterprèteslestoussontquels ?créationsa (politique,Côted'Ivoirelasurproblèmesreligion,«tout» ethnies...)vie, lesderniersAlgérieévénementssurenchronologie lesdisparitiondedossierenmétierssurvoie ÉditionsBayardl'articledejournalduparlantaméricain Jeune,Presseladossierconcurrenceetc.sur p. 6477 5844p. 6466p.... 6951p...... i. repèreé Quelques » a » P a a a a a Où De Infospratiques Bayarddu3,:rez-de-chausséerue Quandhdelundidu83018à:ouvertvendrediau Comment0144fax7263356070tél.:- Tarification SVP,LesDossierConsultationservicesmesure,sur Accèsl'Agendalaàplace,médiathèque,queainsiprévi¬ d'unledansforfaitsontcadreproposéssionnelannuel Presse.Bayarddedépartementparchaquenégocié Lesdelesindexlespresse,revuesspécifiquesveilleset fontdesl'objetd'unetarificationrevuesparticulière. deéquipeUneàprofessionnels:servicevotre BrinetAnne: CayssialsNathalie DurantonIsabelle MilhaudAnnie:.... Pilato-GenseSylvie5813:p. (chefVeltenDominiquede6835:service)p. Anne,Sylvie,Dominique,Isabelle,Agauchedroite: NathalieAnnie.et un et à fondé et Pour religieuse les étrangères emprunter entreprise, histoire...) magazines, desrevues 60 et étrangères tous -» encyclopédies -* -♦ -» —► -» —» -» —♦ -► encyclopédique 000 personnalités les les les 20000 (société, deplus des des Services accès-♦ accès Revues répondre, documentaire dossiersdocumentairessur l'actualitééconomique,sociale,politique, l'étrangerFranceàenculturelleet françaisesentrepriseset médias Francedevillesetrégions internationales.organisations Médiathèque ded'actualitéouvragesréférenceset économie,politique, nature,management,culture,religion, 250dictionnaires,répertoires, vidéos CD-Rom. électroniques banquesfrançaisesdonnéesdeaux (agencesdequotidiens,presse, secteurs) Internet.libreà (listejournauxlibreconsultationenmagazineset demande).disponiblessur ciblés de au des sur cïy une es CD-Rom Des (au dans À depuis la À datesles les magazines. les40 vendredi. veilles sélection choix) vos jource Archéologie, et les lesfont jource les 1988. a : a a a journée a centres : vidéos a revues articles Un secteurs ; Des des les Des Les La du produits trimestrielprévisionnelagenda: dansdesàtousmoisclésvenirsix indispensableréunionsvospour; d'articleslacommandeetprogrammation, deUnequotidienne:presserevue lufautarticlescommencerpouravoirqu'il duhdèsdisponiblelundi30,8 despécialisées,oupresserevues demandedocumentairessur: bimensuelleoumensuelle defrançaiselapressearticles d'intérêt, Sciences,[10-15Jeunesans), Nature.»internationale.PolitiqueNouveau-né, bibliographieslivres,des:sélection LaDocumentation.àreçus desindexthématiquespubliésarticles PresseBayardquecesavoirpour autres. 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