Zensho Yusho Pour Asashoryu Retour Sur Une Légende : L'ozeki Raiden Tame'emon Kazafuzan
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Le Monde du Sumo Le premier magazine francophone consacré au Sumo Hatsu basho 2004 : zensho yusho pour Asashoryu Retour sur une légende : l’ozeki Raiden Tame’emon Kazafuzan, dit « Tiger » : un jeune kazakh prometteur フランス語の大相撲雑誌 Numéro 2 - février 2004 Editorial 1984 au Kazakhstan où il a grandi, plus qu’un certain nombre d’entre eux avant d’arriver au Japon au début de occupe aujourd’hui le devant de la l’année 2003. Avec un impressionnant scène, volant parfois la vedette aux passé, pour son jeune âge, dans le sumo stars « locales ». Une bonne occasion amateur et la lutte, certains voient en lui pour nous de revenir sur l’histoire de un grand espoir. ces étrangers dans le sumo, et plus particulièrement dans la division reine Kazafuzan originaire du de makuuchi, où le premier non- Kazakhstan, l’actuel yokozuna japonais fut promu en 1968 : il Asashoryu de nationalité mongole, en s’agissait de l’hawaïen Takamiyama. tout dix pays étrangers étaient représentés en janvier dans le sumo Et comme pour appuyer un professionnel et traditionnel japonais. peu plus cette rétrospective, l’actualité Asashoryu, présentant fièrement sa Cette présence de « gaijin », les elle aussi a été marquée par des coupe, en compagnie de son épouse et étrangers, n’est pas forcément très bien étrangers. Certains ont mis un terme à de leur petite fille. tolérée, à différents niveaux… d’autant leur carrière, tels l’argentin Hoshitango ou l’américain Sentoryu. Mais un autre, et c’est certainement Le temps est venu pour Sommaire l’événement majeur de l’Hatsu l’équipe du Monde du Sumo de rentrer basho qui s’est déroulé en janvier à dans la régularité, car avec le nombre Editorial 1 Tokyo, vient d’accomplir un réel incroyable de retours positifs que nous Les étrangers en division makuuchi 2 exploit. Son auteur est bien avons eus, tant sur le premier numéro La vie et la carrière de Raiden Tame’emon 6 évidemment le yokozuna Asashoryu, du Monde du Sumo que sur son L’hoshitori de Raiden Tame’emon 9 qui n’a concédé aucune défaite sur complémentaire Petit Banzuke Illustré, Le soken de l’Hatsu basho 2004 10 les quinze journées du tournoi. Pour il nous tient réellement à cœur de Hatsu basho 2004 ère donner encore plus de poids à cette produire un support complet et original. 1 journée 11 ème performance, rappelons que le 2 journée 12 ème dernier à avoir signé un zensho- Ce souci d’originalité a 3 journée 13 ème yusho (la victoire d’un tournoi en ne conduit à la réalisation d’une section 4 journée 14 5ème journée 15 concédant aucune défaite) était le exceptionnelle sur la vie d’un lutteur ème 6 journée 16 yokozuna Takanohana, au Kyushu légendaire, l’ozeki Raiden Tame’emon, ème 7 journée 17 basho de novembre 1996, soit 44 qui vécut de 1767 à 1825. Pour ce ème 8 journée 18 tournois en arrière. Une chose est lutteur hors du commun, qui possède le ème 9 journée 19 donc certaine, Asashoryu a taux de réussite en combat le plus élevé ème 10 journée 20 littéralement survolé tout le tournoi, de tous les temps (il a gagné 96,2% des ème 11 journée 21 sans avoir jamais été réellement combats qu’il a disputés dans sa ème 12 journée 22 inquiété par ses différents carrière !), nos deux documentalistes ème 13 journée 23 adversaires. Ironiquement, pour l’occasion, Stéphane et Thierry, ème 14 journée 24 Asashoryu a été très malade sur ont récolté une impressionnante 15ème journée 25 toute cette période, affichant même quantité de données. C’est ainsi que Le Résultats finaux - makuuchi 26 une sérieuse fièvre sur plusieurs Monde du Sumo est fier de convier ses Résultats finaux - juryo 27 journées. Rien n’y fit pour ses lecteurs à découvrir qui était Raiden, Minarai 28 concurrents, il était clairement au- ainsi que son hoshitori (récapitulatif des Kazafuzan, le tigre venu du Kazakhstan 31 dessus de toute contestation ! ses combats et adversaires), pour la Hoshitango, intai et danpatsu-shiki 32 première fois traduit en alphabet romain. Trois autres danpatsu-shiki 33 Le Monde du Sumo tient Kyokai News 34 enfin à adresser ses remerciements A côté de cet « extra-terrestre Les kimarite de l’Hastu basho 2004 36 Les 4 kimarite les plus populaires 36 tout particuliers à deux personnes intemporel » du sumo, il existe de nos Les 16 kimarite utilisés une seule fois 37 pour leur contribution à ce numéro. jours des lutteurs qui, toutes Le site du mois 39 Katrina Wats, pour toutes les proportions gardées, présentent Suivre le basho au jour le jour 39 informations fournies sur Kazafuzan, également des profils très intéressants à La stat du mois 39 et John Gunning, qui nous a suivre. Nous nous sommes penchés ce L’origine des rikishi 40 autorisés à utiliser certaines mois-ci sur un tout jeune garçon qui a Hatsu basho 2004 : résultats complets 41 photographies originales prises fait ses débuts en tournoi en novembre Lexique 46 pendant l’Hatsu basho. Merci ! 2003, Kazafuzan. Egalement surnommé « Tiger » par son entourage, il est né en Nicolas Schuler Informations Cette publication n’a absolument aucun intérêt commercial, et doit demeurer complètement gratuite. Elle est disponible sur internet à l’adresse suivante : http://perso.wanadoo.fr/lemondedusumo. Cet espace est ouvert à tous, et tout élément constructif est plus que bienvenu : idées, articles, remarques générales sur le magazine, etc. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques à l’adresse suivante : [email protected]. Ont collaboré de près ou de loin à cette édition Stéphane Castella, Gilles Furelaud, Jean-Rémi Girard, Thierry Perran, Nicolas Schuler. Remerciements et salutations A Dale Carson, Moti Dichne, John Gunning, Joe Kuroda, Alexander Nitschke, Eduardo de Paz, Achim Pawelczyk, Katrina Wats... et les autres ! Aux amateurs de sumo de tous pays, aux concepteurs des nombreux sites internet consacrés au sumo, aux membres de la liste anglophone de diffusion de sumo, à ceux des divers forums internationaux, et particulièrement du Site français du sumo (www.chez.com/sumofr) et d’Info-Sumo (www.info- sumo.net). Le Monde du Sumo n°2-février 2004 1 Les étrangers en makuuchi : une histoire chaotique Le sumo est le sport traditionnel du Japon, un débuts en makuuchi. Maegashira 9, il réalise premiers visés par cette mesure). La sport mêlé d’art et de traditions. De ce fait, le un bon kachi-koshi (9-6) et se voit décerner conséquence est visible aujourd’hui : après la sumo a longtemps été pour les non-japonais un le premier de ses cinq kanto-sho. retraite de Musashimaru en novembre dernier, simple élément folklorique. Avec l’ouverture Rapidement, il s’installe dans le haut du il n’y a plus un seul hawaïen dans le sumo du Japon au monde extérieur, s’est développé classement, où il reste plus de 10 ans. 27 professionnel. chez quelques étrangers un intérêt pour le basho en sanyaku, un yusho. Lorsqu’il prend sumo. Tout naturellement, certains oyakata ont sa retraite en mai 1984, après un alors commencé à recruter des étrangers : peut- catastrophique résultat de 2 victoires contre être ces nouveaux lutteurs sauraient-ils leur 13 défaites en juryo 12 qui l’aurait apporter le succès pour la heya ? condamné à une perte de son statut de Ainsi, petit à petit, quelques étrangers ont sekitori, c’est un grand champion qui arrête pénétré le milieu très restreint des rikishi, la compétition et devient oyakata. gravissant petit à petit les échelons. Et un beau jour de janvier 1968, ils sont arrivés en Les années 1980-1990 : l’ère des hawaïens makuuchi. Depuis, seuls deux basho n’ont pas vu au moins un étranger figurer sur le banzuke Takamiyama a été le premier des hawaïens, de la division makuuchi. mais certes pas le dernier. Le physique impressionnant des insulaires du Pacifique a Au début de cette année 2004, les étrangers ont fourni plus de 30 rikishi à sa suite. Tous tellement apporté au sumo qu’ils occupent une n’ont pas eu son succès. Cinq autres place importante au sein de son actualité. Trop toutefois ont réussi à atteindre la division Yokozuna dohyo-iri d’Akebono en importante disent certains, qui estiment que le makuuchi. ouverture des jeux de Nagano sumo se doit de rester japonais. A l’heure où, A peine quatre mois après la retraite de pour la deuxième fois dans l’histoire du sumo, Takamiyama, un phénomène déboule ainsi le seul et unique yokozuna en activité n’est pas dans la division reine du sumo : Konishiki. japonais, revenons sur les vagues successives 275 kg au sommet de sa courbe de poids. Un 1992-1998 : les portes sont fermées, mais les d’étrangers qui ont déferlé sur le sumo, monstre de puissance, auquel il n’a fallu que étrangers sont toujours là chacune avec ses apports au sport et ses deux ans pour arriver là depuis ses débuts en problèmes. juillet 1982. Il impose son oshi-zumo massif, Mais absence de recrutement ne veut pas dire et en mai 1987 est promu ozeki à la suite absence d’étrangers en makuuchi. Des lutteurs Takamiyama, le précurseur d’une impressionnante série de cinq basho à de talent avaient pu faire leurs débuts avant plus de 10 victoires. Les années 1991 et que les portes ne se referment. Le premier rikishi étranger à atteindre la 1992 marquent très certainement l’apogée division makuuchi est un hawaïen, un colosse de sa carrière : il y remporte deux de ses Ainsi, Musashimaru est le troisième étranger à de 205 kg pour 1,92 m : Jesse Kuhaulua, plus trois yusho, et rate de peu la promotion en être promu ozeki, en janvier 1994.