REPUBLIQUE DU MOUVEMENT DEMOCRATIQUE NIGERIEN POUR UNE FEDERATION AFRICAINE (MODEN – FA LUMANA AFRICA) Liberté – Justice - Progrès

MODEN – FA LUMANA - AFRICA

PROGRAMME DE GOUVERNANCE DU CANDIDAT DU MODEN-FA LUMANA AFRICA HAMA AMADOU

ELECTION PRÉSIDENTIELLE 2020

« Construisons Ensemble le Niger »

Septembre 2020

« Avec HAMA AMADOU en 2021» Construisons ensemble le Niger

UNE VISION : « Faire du Niger un Havre de Paix et de Prospérité à l’Horizon2026 »

UNE AMBITION : « Redonner l’espoir au Niger et aux Nigériens »

UN OBJECTIF : « Valoriser la Femme et la Jeunesse Nigériennes »

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PREAMBULE : LE CONTEXTE

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« Avec HAMA AMADOU en 2020, Construisons ensemble le Niger»

Voilà un peu plus de deux décennies que notre pays, à l’instar d’autres pays africains et du monde entier, a choisi d’inscrire sa gouvernance sur la voie difficile mais exaltante de la démocratie. En effet, depuis les Assises de la Conférence Nationale Souveraine du 29 juillet 1991, beaucoup de progrès ont été accomplis dans l’enracinement de la démocratie au Niger. Mais beaucoup de contre-progrès ont hélas également été enregistrés dans son exercice.

Lorsqu’en 1999, le Président Mamadou Tanja accède à la magistrature suprême du Niger et confie à mon humble personne la mise en œuvre de l’Action gouvernementale en tant que Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le pays était au bord de la dislocation au point où d’aucuns pensaient que redresser le Niger ne pouvait relever que du miracle.

Les finances publiques étaient caractérisées par d’importants déficits budgétaires. La trésorerie de l’Etat dégageait à peine un solde de 622 millions de francs CFA à l’installation du gouvernement. La dette intérieure née de l’accumulation de factures impayées du secteur privé se chiffrait à 295 milliards de francs CFA. Quant à l’encours de la dette extérieure, il était estimé à 1022 milliards de francs CFA. L’Etat en pleine déliquescence est assujetti aux pratiques informelles et corruptives et gangrené par les passe-droits, l’injustice, l’incompétence et le

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gaspillage généralisé des maigres ressources nationales. La fraude fiscale et douanière, les détournements de deniers publics, les malversations en tous genres étaient érigées en mode normal de gouvernance et de comportement pour nombre de nos compatriotes. Devant une telle conjonction de tendances négatives graves, l’Etat était réduit à la pauvreté la plus totale au point d’être incapable de faire face aux moindres dépenses de souveraineté. A la naissance de la 5ème République l’Etat du Niger était en faillite du fait de la mal gouvernance généralisée. Notre pays était malade et il lui fallait un traitement de choc orienté vers la mise en œuvre d’une gouvernance basée sur les principes de la responsabilité, la transparence, la rigueur et le respect de la loi dans la gestion des affaires publiques.

Le premier axe de la thérapie était d’abord le redressement de l’économie nationale. Le programme intensif de stabilisation financière et de réformes structurelles de l’économie mis en œuvre au cours de la période 2000-2002 a permis : ü Le rééquilibrage des comptes de l’État ; ü La réduction de l’inflation ; ü L’accroissement et la diversification de la production rurale ; ü La réorganisation de la participation du secteur privé dans l’activité économique ; ü Le rehaussement sensible des indicateurs clé des services sociaux de base ; ü L’amélioration de la qualité des infrastructures de communication ; ü Le désengagement progressif de l’Etat à travers la restructuration et la privatisation des entreprises publiques.

Le système de planification mis en place au cours de la période 200-2009 va permettre la formulation d’un politique de lutte contre la pauvreté à travers un Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui désormais orientera en cohérence les actions publiques dans la mise en œuvre de l’Action gouvernementale. Cette option de la planification stratégique sera poursuivie dans le second mandat à travers un deuxième document : La Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP).

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Les politiques sectorielles de développement comme la Politique de Développement Sanitaire (PDS), la Politique Décennale de Développement de l’Éducation (PDDE) consacrent l’adhésion à une dynamique de développement planifié en cohérence totale avec le cadre unifié de la planification nationale du développement.

Cette dynamique permet au Niger de rompre avec les tâtonnements qui ont longtemps caractérisé les interventions de l’État qui dispose désormais d’un « fil conducteur » cohérent intégrant tous les objectifs stratégiques de développement.

Avec l’élaboration et la mise en œuvre du Programme Spécial du Président de la République destiné à promouvoir spécifiquement le développement des populations rurales grâce à un effort d’investissement en infrastructures et dans les services sociaux de base, le Gouvernement de la 5ème République conforte son programme de développement et de réduction de la pauvreté.

La mise en œuvre de l’Action gouvernementale à travers l’exécution des Déclarations de Politique Générale 2000-2004 et 2005-2009 représente l’un des moments les plus exaltants dans la gouvernance politique du Niger depuis la Conférence Nationale. L’exemplarité de cette période vient bien sûr des importants résultats enregistrés au plan économique, social et politique mais elle est surtout mise en valeur par la criticité de la situation nationale au sortir de la Transition de 1997-1999. Il est difficile de quantifier et probablement de décrire tout ce que la 5ème République a réalisé dans la redynamisation d’une économie et d’un pays au bord du gouffre en 1999. Les éléments de bilan présentés en annexes, donnent une idée de ce que nous avons, vous et nous tous ensemble, concédé comme sacrifices au service de la redynamisation d’un pays qui revenait de loin. Par ailleurs, les progrès enregistrés malgré les pesanteurs économiques et financières sont plus à l’actif des innovations méthodologiques dans la planification et la mise en œuvre de l’Action gouvernementale, notamment l’orthodoxie de la gestion, la mise en cohérence de l’Action publique et l’imputabilité entre autre. Autant de principe de bonne gouvernance. Les soubresauts de la fin du second mandat 2005-2009 conjugués à la gestion cahoteuse de la Transition de 2010-2011 annihilent sensiblement les évolutions positives enregistrées même si la solidité et la pertinence des politiques publiques mises en œuvre pendant une décennie stable et laborieuse rehaussent considérablement la capacité de résilience de l’État.

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Le régime de la 7ème République avait l’opportunité de trouver que le plus dur a déjà été fait et ses retombées opérationnelles et fonctionnelles. Les dividendes issus du pétrole, les chantiers balisés, les études de développement déjà initiées étaient autant d’atouts qui auraient permis au Niger de tourner définitivement le dos à la pauvreté et au manque. La 5ème République avait tout préparé à cet effet. Des initiatives restées au stade de slogans ne sont que la reformulation pompeuse de projets habilement ficelés par les deux mandats de la 5ème République. Même le chemin de fer que le régime s’obstine à considérer comme son projet exclusif, était à un stade avancé sur lequel le Premier Ministre a accordé une large part dans la DPG de 2005 dans laquelle on peut lire :

« Quant au désenclavement de notre pays par la voie ferroviaire, il nous soulagera des coûts excessifs et prohibitifs du transport et rendra nos importations moins onéreuses et nos exportations plus compétitives. Nous nous battrons, pour cette raison, pour faire enfin arriver le rail jusqu’au Niger, grâce au projet AFRICARAIL. Notre grande ambition, en effet, à travers ce projet ferroviaire, qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Togo et notre pays, est d’œuvrer à la réalisation du prolongement du réseau Bénin-Niger, de Parakou à , celui du réseau Burkina-Niger, de kaya à Niamey. Nos contacts et discussions, à cet égard, sont aujourd’hui à un stade très avancé, avec des partenaires des Emirats Arabes Unis, qui sont disposés à financer ce projet, à hauteur de 1,5 Milliards de dollars américains, en contrepartie d’une garantie portant sur 20% du montant, soit 300 Millions de dollars. C’est dire, Mesdames et Messieurs les Députés, que de réels espoirs sont désormais permis, pour entendre enfin le train siffler au Niger et c’est pourquoi, le Gouvernement a, d’ores et déjà, décidé d’engager la construction de deux ports secs, l’un à Dosso et l’autre à Niamey-Rive Droite. Le dossier afférent à ce projet est entièrement ficelé et les travaux vont incessamment démarrer ».

Même le fameux « Niamey-Nyalla » ou « Maradi-Kollia » ne représentent que l’inspiration d’une série d’études lancées dans le cadre de la rénovation du centre ville de Niamey, l’établissement d’un programme d’équipements marchands à Niamey, l’amélioration des conditions de vie et d’habitat à Maradi, ou encore la consistance du foncier public et son devenir au regard de la décentralisation. Concernant le développement des infrastructures routières, il est une composante majeure du Développement National traduite dans l’adoption d’une Stratégie Nationale de Développement Urbain (SNDU) en Octobre 2004 dans le cadre de la Stratégie de Lutte contre la Pauvreté.

Ainsi, malgré le bénéfice d’un contexte économique social et politique des plus favorables pour consolider les résultats tangibles de 2000-2009, le régime de Issoufou Mahamadou très vite gagné par la cupidité et l’avidité au gain développés durant deux décennies d’opposition, sacrifie le devenir du pays sous

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l’autel d’appétits voraces. Le contraste est saisissant : le régime qui hérite des meilleures potentialités sur les plans politique économique et social a engendré des richesses personnelles vertigineuses mais n’a jamais su mettre en œuvre la moindre Action publique cohérente censée contribuer au développement de notre pays. Plus grave, la mal gouvernance, la corruption, l’enrichissement illicite organisé, l’impunité, n’ont jamais atteint des niveaux aussi graves que sous la 7ème République. Les défis titanesques au sortir de la Transition de 1999 représentent un parcours de santé comparés à ceux qui se profilent aujourd’hui. Le recul injustifié est notoire sur tous les plans malgré l’exubérance de la gloriole. Et tout est à refaire… L’alternance est obligatoire.

A la naissance de la 5ème République l’Etat du Niger était malade du fait de la mal gouvernance généralisée, aujourd’hui, il est agonisant et nécessite un traitement de choc beaucoup plus profond que ce qu’il avait été en 1999.

Mais, chers compatriotes, malgré tout, tout reste encore possible.C’est pourquoi, je voudrais partager avec vous mon expérience et mon ambition, envisager ensemble ce que nous pourrions faire pour notre pays, au-delà de nos insignifiantes différences. Car, forts du lien patriotique primordial qui nous unit, tous les Nigériens devront retrouver l’envie de se battre, d’agir, de gagner… parce que le Niger a besoin d’une nouvelle ambition, parce que le statu quo n’est plus envisageable, et parce que les contrevérités ne sont plus acceptables. Je sais que le Niger compte autant pour vous que pour moi. Que vous viviez sur le sol national ou ailleurs, il n’en demeure pas moins que vous nourrissez, autant que moi, le besoin de contribuer à l’émergence d’un Niger fort et respecté. Oui, chers compatriotes de la Diaspora, je sais que vous avez choisi de vivre ailleurs, mais que vous savez être tout aussi proches de votre pays, que vous souhaiteriez participer à son développement en mettant à profit vos compétences et vos talents. Je crois en vous et à la qualité de votre contribution à l’édification d’une société juste et prospère.

Depuis 15 ans, le Niger a beaucoup changé et moi j’ai compris qu’en chacun de nous il y a une ressource inépuisable d’énergie pour peu que l’on sache la solliciter. En tant que Leader politique, je voudrais partager votre vision de la puissance publique et de la gouvernance, car j’aspire à un Niger ou prime la

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culture de la responsabilité, de l’action et du résultat. Comme vous, j’appelle de tous mes vœux cette culture du devoir à partir de laquelle tout reste possible.

En 15 ans, autant j’ai pris toute la dimension de l’exercice démocratique au Niger, autant je me suis efforcé de forger une morale politique sur le principe que l’on n’a pas le droit d’infliger aux autres les sacrifices que l’on ne serait pas capable de s’infliger à soi-même.Le Niger est notre bien à tous. Il est bien au dessus des partis politiques. C’est bien la raison pour laquelle je voudrais vous convaincre qu’il n’y a pas de fatalité. Je voudrais nouer avec vous un contrat de sincérité et de confiance au non de notre chère patrie.

Le Programme de gouvernance que je vous propose, s’inscrit dans cette dynamique. Elle est à la fois rupture et continuité : elle continue les efforts entrepris entre 2000 et 2009 et vise à rompre définitivement avec la face noire de la gouvernance au Niger dont nous vivons depuis aujourd’hui 3 ans la configuration la plus dramatique pour notre pays.

Mon Programme rompt aussi avec certaines conceptions régaliennes surannées ou inadaptées au contexte précis de la destinée de notre pays, mais qu’importe la formulation, l’essentiel de ce que je propose s’exprime dans une :

UNE VISION : « Faire du Niger un Havre de Paix et de Prospérité à l’Horizon2026 » UNE AMBITION : « Redonner l’espoir au Niger et aux Nigérien » UN OBJECTIF : « Valoriser la Femme et la Jeunesse nigérienne»

Que puisse Allah, le Tout-Puissant nous guider dans cette perspective au profit de notre Nation et de son Peuple.

HAMA AMADOU

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INTRODUCTION

Notre ambition d'une prospérité pour tous induit la création d’un climat de confiance mutuelle dans nos relations :

ü Confiance entre le citoyen et les institutions de la république, du fait d’un contrat républicain à bénéfice mutuel ; ü Confiance entre l’élite dirigeante et les populations : il est important que celles-ci se reconnaissent dans les actions et décisions de ses dirigeants ; ü Confiance entre le pays et ses partenaires au développement du fait de la restauration d’une gouvernance démocratique ; ü Confiance entre l'Etat et ses acteurs économiques car ils sont les principaux créateurs de richesse et, partant, propulseurs de prospérité.

Ces relations de confiance mutuelle m’autorisent à envisager résolument un Niger prospère avec l’objectif d’un taux de croissance qui avoisine 6 à 8% dés les deux premières années de gouvernance et au moins 9 à 10 % pour la prochaine décennie. Mais tout ceci n'est possible que grâce à l’effort de toutes les filles et de tous les fils du Niger.

v C'est ensemble que nous allons vaincre le désespoir ! v C'est ensemble que nous allons construire notre pays ! v C'est ensemble que nous allons vaincre ce fléau qu'est la pauvreté ! v C'est enfin ensemble que nous irons toujours plus loin !

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I. DU DEVELOPPEMENT POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL

1. Des Institutions de la République 2. Des Partis politiques et de leur fonctionnement 3. De la Protection des libertés individuelles L'expérience de la dernière gouvernance politique que notre pays vient de vivre, entre 2011 et 2015, a mis en évidence la fragilité du système démocratique nigérien.

En effet, après les erreurs de gouvernance répétées des régimes politiques qui se sont succédé à la tête du pays, et les multiples coups d'Etat qui les ont sanctionnées, force est de reconnaître que les prescriptions de la constitution ne sont pas seules responsables de l'instabilité des institutions. Ce sont, pour une large part, e t les faits le prouvent de manière incontestable, les comportements des hommes exerçant le pouvoir, qui sont pour beaucoup, dans les désordres institutionnels ayant marqué la vie politique du Niger au cours des deux dernières décennies.

C'est ainsi qu'après chaque expérience institutionnelle imposée au peuple nigérien, à travers la succession inflationniste de républiques, il a fallu à chaque fois réécrire la constitution, parce que c'est à cette dernière que la classe politique impute systématiquement la responsabilité du conflit politique ayant entrainé

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l'intervention de l'armée dans le jeu démocratique. Il est vrai que les textes sont loin d'être parfaits, chose au demeurant tout à fait compréhensible. Néanmoins, il est temps de relever que, de façon quasi constante, ce sont les hommes au pouvoir, qui presque toujours en rechignant à respecter le principe démocratique de la transparence, condition pourtant fondamentale de l'alternance, finissent, à force d'être réfractaires à la saine application de la constitution, par créer les conditions de la remise en cause du système institutionnel dans son ensemble. Finalement ce sont, en réalité, ces attitudes irresponsables qui ont poussé le pays dans une sorte d'instabilité politique chronique, dont la conséquence est d'imposer au peuple nigérienle syndrome del'éternel recommencement. Les textes, ne sont certainement pas exempts d'insuffisances, mais en vérité, ils ne sont pas seuls responsables des turpitudes institutionnelles du Niger.

Il faut par conséquent corriger le système politique nigérien, par là où il a tendance à pécher, c'est-à-direles hommes :puisqu’à l'évidence, les hommes ne peuvent ou ne veulent pas tenir les institutions dans le cadre rigoureux de la constitution, il faut faire en sorte que les institutions, elles, maintiennent les hommes dans le respect strict des principes et des règles qu'elle a prescrits. D'un autre côté, on peut aussi s’accorder sur le faitque la cause de l'instabilité se trouve dans une certaine mesure dans le mimétisme constitutionnel.

En effet, les différentes constitutions du Niger ont étés plus ou moins calquées sur le modèle français, souvent à la virgule près, sans aucun effort d'adaptation à la culture ou à la psychologie nationales. Or, nous le savons tous, un Nigérien est, à cet égard, profondément différent d'un Français. Face aux mêmes textes, ils ont tendance à réagir différemment, pour la simple raison qu'ils n'ont pas, au plan de la culture démocratique déjà, la même conception du pouvoir. Au surplus le Nigérien, ne semble pas avoir suffisamment assimilé, pour l'instant, les exigences de la psychologie en matière de gouvernance démocratique.

A preuve, le Président de la République au Niger a, jusqu'à présent, une certaine inclination à se considérer comme une sorte d’incarnation de Dieu sur terre, insusceptible par conséquent de critique, fût-ce de la part de ses opposants politiques. Si bien qu'il suffit d'un peu de flagornerie de la part des thuriféraires qui l'entourent, pour succomber à la tentation du pouvoir absolu, et envisager son maintien à perpétuité, au sommet de la République.

Aussi est-ce tout naturellement qu'il s'exonère de toute obligation de reddition de comptes, au mépris des devoirs que lui impose pourtant la démocratie, vis-à-vis de ses concitoyens qui l'ont élu.

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Le pire, c'est qu'au-delà du président, tous les autres animateurs des institutions partagent le même état d'esprit au regard du pouvoir. En effet, ce dernier leur apparait d'abord et surtout comme une source et un moyen d'enrichissement personnel, et non comme une servitude qui, certes, les élève au dessus des autres citoyens, mais impose à celui qui en reçoit la charge le devoir de servir la Nation, sans pour autant aspirer à une autre récompense que celle de laisser son nom à la postérité.

C'est sans doute pour cette raison que les textes sont souvent interprétés de façon tendancieuse, afin d'user de leurs imperfections pour les appliquer en dehors de leur esprit véritable, et cela, à seul fin de satisfaire des objectifs personnels. La constitution est ainsi dévoyée, et la loi judiciaire délibérément altérée, pour finalement ne servir que l'impunité ou le renforcement d'un pouvoir d'arbitraire accordé aux intérêts exclusifs de ceux qui gouvernent. Le MODEN/FA a l'ambition de changer cet état des choses. Il a la prétention de vouloir poser les pierres angulaires d'un système démocratique qui renforce les institutions et non le pouvoir des hommes qui les animent.

Le MODEN/FA, à travers son programme politique, veut donc donner aux institutions de la République plus de force, en ôtant à leurs dirigeants l'insolence des aristocrates.

Pour ce faire, de profonds changements sont envisagés, pour limiter de façon drastique les possibilités d'interpréter abusivement les textes de l'Etat, interprétation tendant généralement et délibérément, à éloigner l'application des textes de l'esprit du législateur et du constituant.

En raison de l'impunité dont bénéficient les auteurs de ces tricheries intellectuelles, la nécessité s'impose de prévoir les sanctions et les procédures destinées à leur mise en œuvre contre les hommes de pouvoir qui se croient autorisés à s'attribuer sans procuration la souveraineté du peuple qui les a élus, pour le servir quelque moment.

L'objectif que poursuit le MODEN/FA est de faire en sorte que les institutions soient effectivement au service exclusif des citoyens et non au service des ambitions personnelles des individus qui les animent. C'est dans cette optique que Lumana-Africa propose aux Nigériens une approche à travers laquelle des institutions nouvelles seront créées pour tempérer les excès et les tendances à l'arbitraire dans l'exercice du pouvoir, tout en stabilisant l'Etat et ses principaux organes.

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Les hommes passent, mais pour demeurer plus longtemps, les institutions de la République et certaines règles de fonctionnement en leur sein restent. Mais pour rester longtemps, elles doivent impérativement être repensées, pour mieux s'adapter à la fois aux exigences de la démocratie, mais aussi à la psychologie des Nigériens, notamment la mentalité de ceux d'entre eux, devenus experts en trituration de la volonté collective de leurs concitoyens.

I.1 LES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE

Au regard du constat évoqué ci-avant, les institutions de la République, sous le mandat du MODEN/FA, fonctionneront de manière rigoureuse, sur la base des prescriptions de la constitution. Car c'est en se fondant sur le respect strict des dispositions de la constitution que se renforcera le cadre démocratique, tant du point de vue de l'esprit qui le sous- tend que des pratiques qui l'animent.

Les hommes chargés d'assurer le fonctionnement de la République seront tenus pour cette raison à l'observance scrupuleuse des règles constitutionnelles, et cela, quelles qu'en soient les circonstances. Pour les y contraindre au besoin, un dispositif de surveillance institutionnel sera mis en place et des sanctions contre les responsables défaillants seront prévues, afin de punir sans faiblesse toute violation de la constitution. Dans ce dessein, une commission permanente chargée de la discipline des institutions sera installée au sein de l'Assemblée Nationale. Ellesera appelée à déclencher l'action d'incrimination contre un responsable d'institution, après le dépôt d'un rapport, dont elle est saisie par le MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE.

A cette fin, l'organisation et les compétences de l'institution du Médiateur de la République seront élargies aux fins de recevoir à la fois les plaintes des citoyens, celles des associations de la société civile, mais également celles des partis politiques, contre les abus éventuels de tout responsable d'institution, lorsque ces abus sont relatives aux droits et libertés prévus par la constitution. Les membres des institutions concernées par la commission permanente de l'Assemblée Nationale sont les suivants:

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ü Le Premier Ministre ; ü Les Ministres ; ü Les Présidents des institutions de la République, en dehors du Président de la République et du Président de l'Assemblée Nationale ; ü Les conseillers de la Cour Constitutionnelle ; ü Les Magistrats ; ü Les Présidents des conseils municipaux et régionaux ; ü Les Hauts responsables de l'Administration Publique, y compris ceux de la Douane, de laGarde nationale et de la Police. S'agissant des agents des forces de défense et de sécurité, relevant d'un statut militaire, leurs cas seront soumis à la Cour martiale. La Commission de Discipline des Institutions peut faire recours aux compétences nationales et internationales, de tous horizons, afin de pouvoir apprécier, en toute objectivité, le cas qui lui est soumis, en vue de l'établissement du rapport à présenter, à la plénière de l'Assemblée Nationale, seule compétente, pour décider d'une mise en accusation. Le vote positif du rapport, à la majorité absolue des membres de l'Assemblée, vaut mise en accusation.

Toutefois, en ce qui concerne le Premier Ministre, un vote à la majorité des 2/3des membres composant l'Assemblée sera requis.

S'agissant des membres de la Cour Constitutionnelle, la commission de l'Assemblée Nationale peut requérir l'avis de l'association des constitutionnalistes nigériens. Cependant, cet avis ne saurait lier la décision de la plénière de l'Assemblée Nationale.

En cas de mise en accusation, les intéressés seront déférés devant la Haute Cour de Justice, dont l'organisation et la composition seront revues et adaptées aux nécessités de ses nouvelles compétences.

I.2 LES PARTIS POLITIQUES

Les différends au sein des partis seront soumis au Conseil National du Dialogue Politique (CNDP). Les tribunaux seront incompétents désormais pour traiter de telles questions. Dans cette optique, les règles et les procédures de

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règlement des conflits à l'intérieur d'un parti politique, par le Conseil National de Dialogue Politique seront élaborées dans les meilleurs délais.

En tout état de cause, les statuts et règlements intérieurs des partis constitueront, seuls, les lois de référence pour régler les conflits au sein des formations politiques.

Le Conseil National de Dialogue Politique sera constitutionnalisé afin de lui donner toute l'autorité et la légitimité nécessaires à ses actions. Ses compétences redéfinies devront contribuer à créer les conditions d'un fonctionnement consensuel de la démocratie et l'apaisement des tensions politiques, source d'instabilités chroniques des institutions de la République. Le Conseil National de Dialogue Politique verra ses pouvoirs renforcés en matière électorale. Son avis conforme sera requis dans le cadre de l'élaboration des lois, devant régir la vie des partis, comme celles définissant les règles de la compétition électorale.

I.3 LE FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES

Afin de soustraire les partis politiques à l'influence des hommes d'argent et de créer des règles d'équité en matière électorale, l'Etat assurera le financement des partis politiques ayant recueilli au moins 5% des voix aux dernières élections. Ce ratio de 5% pourrait être calculé sur la base de l'ensemble des voix recueillies par le parti aux scrutins présidentiel, législatif, régional et municipal. Néanmoins le parti pourrait proposer de retenir pour le calcul du ratio un seul scrutin, celui sur lequel il a acquis le meilleur résultat. Le financement du parti par l'Etat se fera au prorata des résultats acquis.Le financement des partis politiques est fixé chaque année à 2% des recettes internes du budget de l'Etat. Le financement, ainsi défini, sera calculé sur les recettes cumulées de l'Etat jusqu' au 31 décembre de l'exercice en cours.

Le montant ainsi calculé doit être libéré au plus tard le 31 mars de l'année suivante. Toutefois, pendant l'année électorale, ce montant doit être libéré par l'Etat, au moins trois (3) mois avant le démarrage de la campagne électorale.

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Lorsque la campagne électorale est appelée à démarrer, avant la fin de l'exercice budgétaire, le financement des partis sera calculé sur la base des recettes antérieures.

En tout état de cause, le financement des campagnes électorales, provenant de sources étrangères au pays ou par des opérateurs économiques internationaux sera strictement encadré. En effet les futurs gouvernants du pays doivent être affranchis de toute compromission dommageable pour les intérêts du pays.

Dès lors, les cotisations des adhérents deviendront obligatoires et fixées pour cette raison par voie réglementaire pour tous les partis bénéficiant du financement de l'État. Le militant sera l'adhérent qui paie régulièrement ses cotisations et participe activement aux événements marquants de la vie du Parti.

I.4 FORMATION POLITIQUE DES ADHERENTS

La formation politique et idéologique des adhérents, au moins celle des membres des bureaux, à tous les niveaux du territoire, sera obligatoire afin que soient inculquées à la classe politique les valeurs de la République et celles de l'intérêt général. En effet les partis doivent être au service de la nation tout entière et non à celui de leurs seuls adhérents. Ce principe doit être compris et conforté au sein de tous les partis politiques.

Sur ce plan, beaucoup reste encore à faire dans notre pays, notamment dans le renforcement de la culture démocratique à travers l’éducation citoyenne et politique des militants. En réalité, cette éducation citoyenne et politique, condition première et fondamentale de toute démocratie, est au cœur de la bataille du développement. Elle se traduit par l’acquisition de connaissances et d’attitudes, gages d’une bonne gouvernance et d’une meilleure participation citoyenne. Cette éducation concerne tout ce qui est en rapport avec l’exercice de la citoyenneté, au sens le plus large du terme. Elle comprend non seulement la familiarisation à la pratique des droits et devoirs politiques, mais aussi à l’ensemble des pratiques associatives ou culturelles, et une connaissance du fonctionnement de la démocratie. Elle peut se prolonger aussi autour des questions d’éthique et de la notion de responsabilité.

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Elle porte sur les réalités locales ou nationales, mais elle peut également concerner des problèmes planétaires touchant d’autres pays ou d’autres continents. Elle doit donc être conçue à toutes les échelles humaines. L’éducation politique complète l’éducation civique et citoyenne. Elle s’inscrit dans la dynamique de compréhension des choix et options idéologiques qu’implique l’adhésion à un parti parmi tant d’autres. Ces choix et options idéologiques doivent exprimer les convictions profondes du militant, traduire le mieux sa conception et sa vision du monde et être la meilleure alternative pour le développement national. Dans le contexte actuel de notre pays, où la démocratie est encore balbutiante, l’éducation est pour nous au MODEN-FA LUMANA, le vecteur essentiel du développement. LUMANA entend familiariser ses militants avec les grandes valeurs citoyennes et républicaines, tout en leur permettant une meilleure connaissance de leur parti pour une participation plus efficace et plus responsable au développement de leur pays. La connaissance des institutions de la République, la connaissance du MODEN-FA LUMANA, la culture des valeurs éthiques et morales au service du pays, sont autant d’objectifs que se propose d’atteindre le présent guide chez les militants, en particulier les jeunes.

La jeunesse nigérienne doit apprendre les valeurs de la citoyenneté dont, entre autres, le sens de l’intérêt général, le respect de la loi, l’amour de la République, la loyauté envers la nation. Il convient également d’enseigner aux jeunes les vertus du dialogue, de la tolérance et de l’autocritique, indispensables à une démocratie apaisée et constructive. Et seule une éducation à la base permet de conjurer les avatars politiques, économiques et sociaux inhérents à toute démocratie naissante.

I.5 PROTECTION DES LIBERTES INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES DES CITOYENS

La protection des libertés dépend à la fois des lois élaborées et du fonctionnement de l'appareil judiciaire.

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I.5.1 REFORME DE LA JUSTICE

La justice fonctionnera en matière pénale sur le principe constitutionnel de la présomption d'innocence. Celle-ci reste et demeure dans un régime démocratique le fondement constitutionnel de la liberté.

LeMODEN/FAs'emploiera à faire de la liberté des citoyens une règle et la privation de la liberté une exception. L'appareil judiciaire sera donc tenu d'en privilégier le principe dans la gestion des dossiers qu'il aura à traiter sur le plan pénal.

C'est pourquoi le juge des libertés sera institué. Il appartiendra à celui-ci de décider, seul, de l'opportunité ou non de la mise en dépôt carcéral d'un citoyen. Dans cet esprit, la durée de détention préventive d'un prévenu, pour les besoins de l'instruction, sera ramenée au plus court. A l'issue de l'instruction judicaire, la mise en liberté provisoire sera d'office. En cas de recours, relativement aux demandes de liberté provisoire, la chambre d'accusation sera en séance permanente et doit délibérer sur siège. Il en sera ainsi chaque fois qu'elle sera saisie d'un dossier susceptible de restreindre la liberté d'un citoyen.

Le procureur de la République sera nommé par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Il exercera ses responsabilités en tant qu'avocat de la société. C'est pourquoi il est impératif qu'il soit indépendant du pouvoir exécutif, d'autant qu'il pourrait être amené à agir contre des membres du gouvernement. En sa qualité de défenseur de la société, le Procureur de la République disposera de la police judiciaire dont il est et demeure l'unique autorité hiérarchique.

Ces changements qu'envisage le MODEN/FA Lumana dans l'appareil judicaire s'inscriront dans la perspective d'une réforme profonde de la justice au Niger. Parce que si l'objectif visé est de parvenir à ce que la justice serve véritablement le droit et non les intérêts individuels de ceux qui peuvent la corrompre, il faut que l'organisation judicaire actuelle soit remise en cause.Il faut également que les lois qui sous-tendent les procédures soient profondément révisées.

En effet, une mauvaise administration de la justice a pour conséquence, à la fois au plan social et politique, la permanence de l'arbitraire et de l'abus, du fait malheureusement souvent, de ceux qui détiennent l'autorité de la puissance

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publique et, au plan économique, l'infiltration de la corruption dans tous les rouages du système social, créant ainsi un dysfonctionnement général de l'Etat impropre à la saine gestion des affaires économiques. Consécutivement, l'Etat d'une façon générale, et son administration en particulier, se retrouvent gangrénés par la corruption en raison de l'impunité judiciaire dont ils bénéficient.

Or, la justice doit être administrée dans l'optique de l'intérêt général, afin d'être véritablement le rempart ultime contre l'arbitraire sous toutes ses formes, particulièrement lorsque les abus que celui-ci génère, résultent des actions d'un pouvoir peu scrupuleux qui, tout en se réclamant de la démocratie, agit dans l'esprit et avec les excès propres aux dictatures inféodées aux intérêts des riches minorités. C'est pourquoi Lumana-Africa entend introduire quelques changements dans le système judiciaire qui, en transformeront radicalement le fonctionnement sous de nombreux aspects.

I.5.2 LE PRINCIPE DE LA SEPARATION DES POUVOIRS DOIT ETRE MANIFESTE Le principe de la séparation des pouvoirs, tel que préconisé par la Constitution de la République, sera respecté dans les rapports entre l'exécutif, le législatif et le judicaire.

En conséquence, si le chef du pouvoir exécutif, comme les membres du corps législatif, procèdent d'élections, expression de la volonté conventionnelle des citoyens, il importe que l'organe judicaire chargé d'administrer la justice, lui aussi, procède de la consultation populaire, mais hors du champ d'influence des partis politiques.

C'est donc profondément convaincu de cette nécessité de donner à toutes les institutions constitutionnelles la même source de légitimité que Le MODEN/FA s'attèlera sans délai aux études nécessaires pour déterminer à cet effet le meilleur collège électoral. le Niger se donnera les moyens de s’inspirer à cet effet des expériences internationales existantes, en les adaptant bien évidemment aux exigences des ses propres réalités.

Les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature, totalement indépendants du pouvoir exécutif, seront, puisqu'il convient de respecter le principe de la séparation des pouvoirs, élus en vue de diriger le système judiciaire

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pour un mandat de quatre (4) ans. Les modalités pratiques de ces élections seront, après une étude minutieuse, définies par la loi.

De cette façon, le Conseil Supérieur de la Magistrature, serait effectivement indépendant à la fois du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif.

Une fois émancipé des autres pouvoirs, le Conseil Supérieur de la Magistrature sera, sous sa seule responsabilité, chargé de l'administration de la justice. L'institution disposera alors d'un budget autonome, dont la gestion sera affranchie des règles administratives contraignantes du ministère des Finances. Son indépendance en serait renforcée puisque de cette façon le pouvoir exécutif perdrait sur elle le dernier moyen de pression par lequel il aurait pu l'influencer.

Désormais pouvoir à part entière, il reviendra au Conseil Supérieur de la Magistrature de procéder sans tutelle d'aucune sorte aux nominations et affectations des magistrats et de veiller aussi à la mise en œuvre des mesures disciplinaires contre ces derniers, dont il assurera de manière exclusive la gestion des carrières.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature aura également à charge la construction des palais de justice, leur entretien, leur équipement, ainsi que la mise en formation des magistrats et des auxiliaires qui leur sont rattachés.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature mettra en œuvre la politique judiciaire conformément aux orientations d'une loi qui sera adoptée par l'Assemblée Nationale, sur proposition du gouvernement.

La gestion des prisons reste sous l'autorité du pouvoir exécutif mais cette gestion purement technique ne lui confère aucun pouvoir de détention ou de libération de prisonnier, sans décision judiciaire préalable. Les magistrats accusés de concussion, de corruption, ou de déni de justice manifeste, objets d'un rapport du Médiateur de la République, en répondront devant la commission des institutions de l'Assemblée nationale, selon la procédure spécialement prévue à cet effet.

I.5.3DE L'ORGANISATION DU SYSTEME JUDICIAIRE

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Des innovations importantes seront introduites dans le cadre de cette organisation, afin que la justice soit l'instrument de garantie des libertés des citoyens, en même temps que celui de la promotion économique et sociale du pays. Relativement à la liberté, un juge des libertés sera instauré. Il veillera en particulier à faire respecter par ses pairs le principe de la présomption d'innocence.

La liberté sera effectivement la règle et la détention avant jugement l'exception. La spécialisation juridique des magistrats sera à la base de l'organisation judiciaire au Niger, aux fins de renforcer la confiance des citoyens dans la compétence et la neutralité des juges. En effet pour de nombreux Nigériens, un juge compétent tendra tout naturellement à devenir, avec un de temps et d'expérience, un juge impartial.

Dans le cadre de la spécialisation des juges, à l'instar des médecins, le juge pénal spécialisé dans le droit et les procédures pénaux, ne pourrait connaitre que des affaires relevant de cette matière.

On ne saurait par conséquent lui confier des dossiers relatifs aux affaires de commerce ou de travail dont il maîtriserait moins bien lesressorts. C'est pourquoi la nouvelle organisation judiciaire optera pour la création de tribunaux spécialisés dans les autres domaines de la vie sociale et économique. Ainsi, le tribunal pour les affaires commerciales, le tribunal du travail, le tribunal spécialisé dans le traitement des affaires de la famille ; plus spécifiquement celles touchant les enfants, le tribunal des affaires économiques et monétaires, le tribunal des mineurs, le tribunal pour les délits et crimes cybernétiquesseront-ils créés.

Le fonctionnement de l'ensemble de ces tribunaux reposera sur le principe de la collégialité des juges c'est-à-dire trois (3) juges au lieu du juge unique. En résumé, le MODEN F/A est décidé, à travers cette nouvelle organisation du système judiciaire, à rendre l'administration de la justice plus transparente et plus fiable aux yeux des citoyens qui aspirent à l'instauration d'une véritable sécurité juridique et judiciaire.

De cette façon, seront réglés les problèmes liés aux lenteurs extrêmes qui caractérisent la justice à l'heure actuelle. En effet l'engorgement des cabinets

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d'instruction conduit à la détention de citoyens sans jugement, pendant de très longues années et constitue un problème inacceptable dans un pays vivant sous un système politique qui se réclame de la démocratie.

Il est tout aussi inadmissible, dans la perspective de la gestion efficiente des entreprises, comme dans celui du règlement des successions, que se perpétuent plus longtemps les longues attentes en matière de règlement judicaire.

Le MODEN/FA veillera, à travers cette nouvelle organisation du système judiciaire, à rendre la justice plus accessible et ses procédures plus compréhensibles, pour le citoyen ordinaire.

L'instruction judiciaire et les pouvoirs conférés aux juges en cette matière seront réexaminés dans le sens d'une meilleure protection des libertés. Dans cet esprit, le juge d'instruction ne sera saisi d'un dossier que lorsque les enquêtes au niveau de la police judiciaire auront mis en évidence des preuves et non de simples indices ; preuves que le juge pourrait par la suite aisément vérifier. La police judiciaire, quant à elle, saisie ou non par le procureur, devrait avant d'incriminer un citoyen détenir quelques preuves matérielles, confortant la présomption de culpabilité. Elle ne saurait par conséquent déclencher, comme l'usage semble l'autoriser actuellement, une procédure d'arrestation sur la base de simples indices. Seules les affaires de flagrant délit feront l'objet d'une arrestation immédiate. Le citoyen interpellé au niveau de la police judiciaire bénéficiera d'un avocat dans l'heure qui suitson interpellation. La police judiciaire sera au service exclusif de la justice. Elle est mise à disposition de celle-ci par le pouvoir exécutif qui ne peut plus interférer dans son fonctionnement. Les officiers de police judiciaire qui exécuteraient des ordres du pouvoir exécutif à l'insu ou même avec l'accord du procureur de la République sans des faits et un fondement juridique solides seront purement et simplement révoqués, sans droit à pension, à la première demande du Conseil Supérieur de la Magistrature. Si l'ordre exécuté est suivi de voie de fait, ils seront passibles d'emprisonnement.

I.5.4 DE L'ACCUSATION ET DE LA DEFENSE

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Le procureur de la République est l'avocat de la société. Aussi est-il appelé à défendre les intérêts de cette dernière devant le juge du siège. Toutefois Il devra dorénavant jouer ce rôle, sans privilège, c'est-à-dire qu'il aura devant les tribunaux, les mêmes droits et avantages que l'avocat chargé de la défense de l'accusé. Cette option mettra fin aux relations particulières que le Procureur entretient actuellement avec le juge. Le procureur, autant que l'avocat de l'accusé, seront assis sur le même banc et adressent leurs requêtes au juge dans les mêmes conditions.

Le Procureur ne bénéficiera d'aucun privilège de la part du juge qui veillera à faire observer strictement sa neutralité vis-à-vis des deux protagonistes défenseurs. A partir de cet instant, le projet d'ordonnance du juge d'instruction ne sera plus transmis exclusivement au procureur. Il en découvrira la teneur, en même temps que l'avocat de l'accusé et ils réagiront tous les deux (2) par de nouvelles réquisitions, pour y exprimer leurs observations.

I.5.5 DEMANDE DE CONSULTATION DE DOSSIERS JUDICAIRES PAR L'EXECUTIF

Le pouvoir exécutif n'aura plus le privilège de demander pour consultation les dossiers pendant devant les tribunaux. La mise en cause de ce privilège s'inscrit dans la logique de la séparation absolue des pouvoirs. L'indépendance de la justice sera ainsi réaffirmée.

I.5.6 L'AVOCAT- CONSEIL DU GOUVERNEMENT

Ne pouvant plus interférer de manière directe ou indirecte dans les dossiers pendants devant les tribunaux, le gouvernement devrait pouvoir néanmoins suivre les affaires judiciaires, pour tenir compte notamment des intérêts de l'Etat, ou y exprimer à l'occasion des procès, les positions du gouvernement sur des affaires, dans lesquelles, il ne saurait rester indifférent.

C'est pourquoi le MODEN/FA envisage la création de la fonction « d'avocat-conseil du gouvernement » et prévoit celle-ci dans l'ordonnancement judiciaire. La création de cette fonction permettra de distinguer plus clairement le Procureur de la République de l’avocat défenseur de la société et de

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l'avocatconseil, défenseur des intérêts du gouvernement. Celui-ci, à l'instar du procureur de la république et de l'avocat de l'accusé ne bénéficiera d'aucun privilège, face au juge. Il sera assis sur le banc de la défense et interviendra au nom du gouvernement au même titre et aux mêmes conditions que les autres défenseurs.

I.5.7LES RECOURS AUX INSTANCES SUPERIEURES

Le recours du procureur n'aura pas d'effet suspensif sur les mises en libertés provisoires accordées par le juge des libertés. Toutefois ce magistrat peut, s'il le juge nécessaire, assortir toute mise en liberté provisoire d'une interdiction de sortie du territoire, lorsqu'il s'agit d'affaires criminelles.

Cependant tout recours sera suspensif dans un procès mettant en jeu des intérêts financiers. Néanmoins, cette suspension sera assortie d'une caution fixée par le juge, lorsque le bénéficiaire de la décision favorable, en première instance, considère que cette mesure peut porter préjudice à ses intérêts.

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II. DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

1. L’Education, un trésor y est caché 2. L’Agriculture, notre survie en dépend 3. L’Elevage, un moteur de notre croissance économique 4. L’Entreprise, un réservoir de la richesse du pays 5. Une fiscalité au service du développement 6. Redonner l’espoir aux pauvres 7. La diplomatie comme levier de l’économie 8. Le sous-sol, une manne pour les générations présentes et futures 9. Un Fond souverain, garant de notre indépendance économique et sociale

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10. Le Secteur informel, la pépinière des entreprises de demain 11. Le Numérique au service de l’Economie 12. La Dette et la problématique de la croissance économique 13. Une caisse de dépôt et de consignation, une épargne de sécurité

Le MODEN/FA Lumana-Africa fondera son action sur l'initiative privée et l'esprit d'entreprise, afin d'encourager la créativité et l'esprit d’équipe. Les sources du développement que représentent l’Education, le Secteur rural, l’Entreprenariat et l’Economie numérique, seront au cœur de notre programme au même titre que les modalités de la gouvernance économique et financière.

A cette fin, les lois et règlements encadrant l'activité économique seront simplifiés. La simplification aura pour objectif de démanteler tout l'arsenal juridique créé pour donner à l'Etat et à son Administration un pouvoir à la fois excessif et entravant. Cet ordonnancement juridique excessif constitue la véritable source de la corruption et des délits d'initié, qui sont à la base de l'échec de la plupart des initiatives des particuliers dans le domaine des activités économiques. Le MODEN/FA veillera donc à ce que la loi serve avant tout à dynamiser l'initiative et non à la décourager. Le principe de simplification s'appliquera aussi bien aux règles de création, d'installation et de soutien à l'initiative privée, qu'aux règles relatives à l'impôt, ainsi qu'aux procédures judiciaires régissant le domaine de l'économie et des affaires.

La loi aura vocation à protéger dans l'équité le capital créateur d'emplois, davantage qu'à protéger ceux dont l'action visera à réduire l'impact social de l'investissement ou, pire, à l'anéantir.

L'investissement, source de bien-être collectif résultant de l'initiative des nationaux ou des étrangers, bénéficiera d'une protection particulière. Mais, il devra au préalable démontrer qu'il sert véritablement l'intérêt général notamment, à travers la création et la préservation des emplois destinés à la main-d'œuvre nationale, et en particulier, l'emploi initial des jeunes.

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Le code des investissements sera révisé afin que l'investissement du secteur privé spécifiquement, puisse bénéficier davantage de soutien lorsqu'il secrète des emplois durables.

Les emprunts bancaires en vue de l'investissement seront exonérés de TVA. L'abandon de cette taxe par l'Etat constituera sa contribution pour encourager l'investissement. Les banques disposées à prêter, en vue de l'investissement dans les secteurs de priorité nationale tels que définis dans le programme de gouvernement, seront exonérées de charges fiscales particulières susceptibles de freiner leur expansion, dans certains domaines de l'économie.

Des mesures négociées entre l'Etat et les banques seront appliquées en vue de mettre en place un dispositif destiné à réduire les risques encourus, relativement au financement accordé aux secteurs dits de priorité nationale.

Un fonds spécial de garantie en vue du soutien à la création d'entreprises par les jeunes s'inscrivant dans le cadre de la politique pour la promotion de l'auto- emploi sera institué. Des conditions particulières seront cependant définies afin d'éviter la spoliation des ressources nationales par les jeunes enclins à la fraude.

A partir de ces grands principes généraux, il devient important de revisiter les moteurs clés de l’économie afin de rendre notre action efficace et durable.

II.1 L'EDUCATION, UN TRESOR Y EST CACHE

II.1.1 VERS UNE AUTRE ECOLE

L’école nigérienne d’aujourd’hui n’a ni la vocation d’instruire les apprenants ni celle de former des citoyens, mais vise plutôt à fabriquer des diplômés. L’enseignement semble s’écarter de plus en plus de sa vocation première : former des hommes et des femmes qui, avec ou sans diplôme, doivent être en mesure de jouer un rôle utile dans la société.

La réalité est que notre éducation continue de reposer sur des systèmes et des structures datant de l’époque coloniale. Notre enseignement primaire exclut une bonne partie des filles et même des garçons de certaines familles rurales. De plus, le système éducatif est basé sur la récitation, la répétition et non sur les techniques modernes de formation. D'où la nécessité de le repenser.

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Pour le Moden Fa LumanaAfrica, l’éducation est le socle du développement. Notre action consistera à :

ü Promouvoir l’éducation pour tous dans une école socialement rentable qui passe par la capacité d’établir une corrélation entre investissements et rendements.

ü Redonner à l’école la place qu’elle avait jadis. L’école doit jouer son rôle de service public et mettre fin progressivement au système de contrat. Le métier de l’enseignant sera valorisé à tous les niveaux à travars une prime « conscience professionnelle » ou « fonctionnaire citoyen ». La responsabilité et l’autonomie doivent permettre aux enseignants dans leur ensemble d’être le véritable moteur du changement de l’école.

ü Faire participer les jeunes à une formation professionnelle qui sera pour eux un atout individuel et collectif, sinon un rempart contre le chômage dont le risque sera moindre. Concilier l’utilité sociale de l’école et sa rentabilité économique, telle est la vision pragmatique du Moden Fa. Vu que le progrès d’une société est toujours fonction de son organisation mentale, c’est-à-dire de son éducation, celle-ci aura toute la place qu’elle mérite.

ü Mettre les enseignants comme tous les fonctionnaires dans les bonnes conditions en vue d’une formation de qualité. Il s’agit concrètement d’une formation de qualité conduisant à un métier d’avenir et de pointe. Et les résultats concrets de notre agir politique seraient au bénéfice de l’ensemble des citoyens.

ü Promouvoir une nouvelle politique d’infrastructures scolaires en faisant disparaître progressivement les classes en paillotes. Aux collectivités la construction, l’équipement et l’entretien des classes scolaires sous la responsabilité des collectivités en lien avec l’association des parents d’élèves. A l’Etat de s’occuper du personnel enseignant et technique, des curricula et des fournitures scolaires.

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ü Réintégrer et promouvoir l’éducation civique et morale en vue du développement du sentiment patriotique des citoyens.

Par ailleurs, pour avoir une école adaptée aux réalités nouvelles, une vaste réforme s’impose. Ce doit être l’œuvre commune des principaux acteurs de l’éducation : parents, enseignants, Etat, communauté internationale. La mise en commun de la réflexion et de l’action de ces acteurs est le gage de la réussite, car on demande souvent trop à l’enseignant, on attend de lui qu’il assure les fonctions de tous les partenaires de l’éducation de l’enfant. Le MODEN/FA entend réformer l’école en suivant les exigences suivantes:

ü La Premiere exigence, c'est d'abandonner l'école de la récitation au profit de l'école du questionnement. Cette école qui apprendra à l'enfant, dèsl'âge de deux ans, à s'interrogersurtoutcequil'entoure, sur le comment et le pourquoi de chaquechose, sur la réalitéou non de cequ'ilvoit, de cequ'il entend, de cequ'on a toujoursconsidérécommevrai.

ü La Deuxièmeexigenceest de formeruncitoyenselonl’approche par les compétences, capable de s'adapterauxexigences du monde; uncitoyenquisait, quisait faire, quisaitvivre en société, quisaitêtrecitoyen.

ü La Troisièmeexigenceconsistera à faire en sorteque l’Etat élabore une réglementation cohérente et adaptée, ayant pour mission de former l’enfant et de l’empêcher d’accéder avant un certain âge à certaines informations qui risquent de perturber son éducation.

ü La Quatrième exigence s’adresse aux parents et en appelle à leur responsabilité pour qu’ils s’impliquent davantage dans l’encadrement des jeunes au lieu d’abandonner leurs enfants au système scolaire : échanger avec eux, leur présenter les réalités de la vie moderne, les richesses culturelles, les vertus du travail comme principale source de richesse, le respect de l’autre, la grandeur et l’importance de la terre nourricière. Il s’agira de susciter en eux le goût d’apprendre, de remettre en question tout ce qui l'entoure, de ne considérer pour vrai que ce qu'il a examiné, décomposé en autant de petites parcelles qu'il ne présente

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l'ombre d'aucun doute. L'enfant doit savoir que tout sentier battu est accoucheur de péril. On doit apprendre à l'enfant à prendre des risques sans quoi, on le transforme en un frustré permanent dans la vie.

ü Une cinquième exigence est de positionner le savoir comme la source inépuisable de richesse pour la nation. Ainsi, l’éducation aura pour objectif de former tout à la fois un scientifique, un praticien, un être social et surtout un bon citoyen. C’est ainsi que procède l’Economie du savoir.

L’école doit être le premier lieu d’acquisition des connaissances scientifiques, la première source des connaissances théoriques et appliquées, le premier étalon de mesure du niveau du savoir et du savoir-faire. L’école doit permettre de s’adapter sans se renier ; d’adapter ses us et coutumes à l’évolution des progrès scientifiques et techniques ; de maximaliser ses chances pour mieux faire face à l’indispensable compétition au sein du « village planétaire » ; derenoncer au tribalisme, au népotisme. L’école doit enfin permettre à l’enfant de se rendre compte que le diplôme est un simple certificat attestant qu’à un temps T, il a acquis un niveau de connaissance. Que cette connaissance, si elle n’est pas constamment nourrie tout au long de sa vie, disparaîtra au fur et à mesure de l’évolution du progrès technique et scientifique dans le monde, à tel point que le diplôme acquis depuis une décennie est devenu une coquille vide.

En clair, pour être en phase avec le village planétaire, l’école doit donner à chacun le moyen de saisir sa chance ; le concept de la formation tout au long de la vie doit devenir la règle, de façon à concilier la coopération et la solidarité qui unit, et la compétition qui stimule et garde l’homme en éveil permanent. Bref, la formation doit être conçue comme une entreprise au long cours qui permette à l’être humain d’acquérir tout au long de sa vie savoir, savoir-faire, ainsi que savoir être et savoir vivre ensemble dans une société où la solidarité est une exigence.

ü Sixième exigence : tourner le dos à la tentation de « l’érudition » qui, hier, demandait de tout connaître. La formation devra offrir à l’individu des moyens de comprendre son environnement, de développer ses

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capacités professionnelles, de communiquer, de raisonner scientifiquement.

Dés l’enseignement primaire, l’enfant sera initié à un raisonnement par hypothèse et une conclusion logique tirée du raisonnement. Dans l’enseignement secondaire, la spécialisation sera de règle, car il est inutile d’essayer de tout connaître, l’omnidisciplinarité est un véritable leurre. Il faudra mettre au programme ce qui est humainement nécessaire pour permettre d’accéder à un niveau de compétence élevé dans le domaine qui sera le sien. Ce qui n’empêche pas, pour les besoins de culture, de chercher à comprendre ce qui se passe autour de lui.

Les matières à enseigner obligatoires seront limitées, avec comme pour base les langues (plusieurs à la fois, car c'est stimulateur d'intelligence); les mathématiques pour cultiver l'esprit scientifique et le raisonnement logique ; l'instruction civique pour façonner un citoyen respectable et respecté ; la philosophie pour la logique et le questionnement.Les autres matières : la physique, la chimie, la biologie, l’histoire, la géographie, la sociologie, etc. seront des compléments optionnels suivant la capacité de chacun et sa volonté d’approfondir tel ou tel domaine – l’enseignement de ces matières ayant pour but principal de permettre à l’enfant d’apprendre à apprendre, par l’exercice de la mémoire et de la pensée ; de lui permettre d’apprendre à concentrer l’attention sur des objectifs déterminés, suscitant esprit de recherche et curiosité pour tirer parti des multiples occasions qui se présentent tout au long de la vie (stage en entreprise, voyages d’étude ou de plaisir, etc.)

Le diplôme qui couronne ces efforts de fin d’études secondaires doit désormais être défini comme un certificat d’aptitude à apprendre et non plus un certificat de fin d’études secondaires. Car cette définition du diplôme contient en elle tous les germes du sous-développement mental.

L’enseignement supérieur poussera encore plus loin la nécessité de la spécialisation. Ainsi, l’université deviendra un haut lieu d’acquisition de connaissances conduisant à la recherche fondamentale et appliquée. La sanction sera définie comme un certificat d’aptitude à la recherche ; c’est dire qu’au sortir

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de l’université, le diplômé sera considéré non plus comme un chercheur sous prétexte qu’il est titulaire, par exemple, d’un doctorat, mais seulement comme un élève-chercheur. A l’université, on donne les outils permettant d’aborder la recherche en bon initié, non un certificat qualificatif de chercheur. ü Septième exigence : faire de l’invention l’essence dans le moteur de développement personnel et collectif. Les Nigériens, nous en avons la preuve, sont des hommes d'imagination et de créativité. De nombreuses inventions ont été présentées aux autorités, mais aucun effort n'a jusqu'ici étéfait pour en tirer un intérêt économique quelconque. Pourtant, c'est par ce biais qu'un pays peut se frayer le chemin vers la maîtrise technologique.D'autant que c'est indéniablement le savoir technologique qui représente, à l'époque contemporaine, le critère fondamental de différenciation entre nations développées et pays économiquement en jachère.

C'est pourquoi, par contrat avec les partenaires techniques du secteur privé international intéressés, le MODEN/FA s'efforcera d'exploiter les inventions multiples et économiquement utiles produites par les Nigériens. Cette démarche contribuera à créer des emplois d'un coté et, de l'autre, à fournir les moyens techniques qui viendront enrichir le patrimoine technologique endogène du Niger.

Le MODEN/FA veillera également à inscrire à l'OAPI chacune des inventions nigériennes industriellement exploitées ou non, afin d'en assurer la protection, au profit des inventeurs.

II.1.2 DES ETATS GENERAUX DE L’EDUCATION POUR TRANSFORMER LE POTENTIEL HUMAIN EN CAPITAL HUMAIN

Le MODEN/FA entend très rapidement organiser les États généraux de l'éducation afin d'élaborer de façon consensuelle la nouvelle norme de l'éducation qui conduira le Niger au rang des pays qui comptent dans le monde ; car il ne faut jamais oublier que la principale cause de la pauvreté est intellectuelle. L’aperçu du contenu que le MODEN/FA souhaite voir dans le programme des Etats généraux pour l’enseignement supérieur est assis sur les treize piliers suivants :

1) Des universités publiques spécialisées, afin de garantir la mixité de l'origine régionale des étudiants appelés à y accéder, parce qu'il est primordial pour le Niger de préserver sur le long terme la cohésion et l'unité de la nation. Autrement dit, toutes les universités seront nationales et non régionales ou provinciales ;

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2) Des instituts universitaires de technologie, pour donner au pays des cadres moyens de bonne qualité dans tous les domaines de la vie économique ;

3) Des centres de métiers de haut niveau, afin de former des artisans spécialisés dans les domaines du bâtiment, de la mécanique, de la plomberie, de l'énergie, de la menuiserie, de l'hôtellerie, du personnel de maison qualifié c'est à dire des cuisiniers, des majordomes, des services de maison, des jardiniers urbanistes, des musiciens, des spécialistes de l’ameublement, de la décoration, de la peinture artistique, de la fonderie, etc.

4) Des instituts de formations à la recherche scientifique et technologique, notamment pour les inventeurs empiriques, afin de les pousser dans leur créativité de façon plus formelle ;

5) Le soutien à la création d'universités privées, mais sur la base de normes d'excellence définies par l'État; dans cette optique des facilités seront accordées aux promoteurs en termes de terrains pour les constructions, par les villes ou les collectivités territoriales. Ils bénéficieront également pendant 15 ans d'une exonération fiscale totale. Toutefois ils peuvent être soumis au paiement de certaines taxes locales relevant de la fiscalité des communes ;

6) Le recrutement au profit de l'enseignement supérieur public d'un enseignant selon les normes académiques prévues pour garantir la qualité de l'enseignement tant en quantité qu'en qualité ;

7) L’instauration du système contractuel avec les nouveaux professeurs recrutés, avec une rémunération négociée et attrayante, tenant compte des normes internationales de qualité, des diplômes obtenus, de l'expérience académique accumulée dans des structures d'enseignement supérieur de bonne réputation. Les enseignants déjà sous statut autonome continueront, s'ils le souhaitent, de conserver les droits acquis mais sans possibilité de parallélisme de rémunération et d'avantages avec les enseignants sous contrat. Néanmoins ils peuvent, s'ils le désirent, sortir du statut autonome pour se mettre sous contrat, mais à condition de satisfaire entièrement aux normes exigées pour cette catégorie d'enseignants ;

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8) Le recrutement des étudiants dans les différentes universités nationales se fondera sur des critères spécifiques définis, par chaque université spécialisée et chaque IUT ;

9) Au cours du mandat, chaque université et chaque IUT bénéficiera de la construction chaque année d'un amphithéâtre de 500 places de 10 salles de classes de 250 places chacune, d'un laboratoire entièrement équipé conformément aux vœux de l'université, d'une bibliothèque dotée des livres et des moyens numériques destinés à faciliter la recherche des informations académiques des étudiants et des enseignants ;

10) L’exploitation de toutes les potentialités qu’offrent les Formations Ouvertes et A Distance (FOAD) dans l'enseignement universitaire, en s'appuyant sur la coopération avec les universités occidentales, L’Université virtuelle africaine et les Ressources éducatives libres de l’UNESCO ;

11) La construction de logements étudiants à loyer subventionné, dans les villes d'accueil des universités nationales ;

12) Le soutien à l'élaboration de projets d'auto-emploi pour les étudiants en fin de cursus universitaire, afin de favoriser leur insertion dans le monde du travail dans des délais très rapides ;

C'est en anticipant sur les résultats de ce dialogue national que le MODEN/FA mettra déjà un terme à l'occupation des classes par des enseignants sans pédagogie, et à la politique éducative du provisoire, que matérialisent les classes sous paillotes. Il polarisera, en attendant, ses efforts sur l'équipement des classes sans tablebancs et attachera une importance particulière à la formation des candidats à l'enseignement, dans les écoles de pédagogie. Il accordera pour cette raison au fonctionnement des écoles normales un intérêt tout particulier. Ensuite il s'attachera en relation avec tous les partenaires de l'école, à rechercher les pistes de solution à mettre en œuvre, relativement au problème délicat du partage des charges en matière d'éducation, entre l'État et ceux qui doivent en assumer une part de responsabilité.

Cette question appelle, bien sûr, l'État à résoudre au préalable le problème de l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens. Elle appelle également à la

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réflexion sur les modalités pratiques de création et de fonctionnement des mutuelles scolaires sous la responsabilité des parents, en vue de la prise en charge, au moins des dépenses relatives, pour un premier temps, à l'entretien des locaux et à l'acquisition des fournitures scolaires. C'est pourquoi le secteur privé sera encouragé à réfléchir, très rapidement, aux modalités de distribution des fournitures scolaires dans le cadre d'une collaboration étroite, avec les mutuelles parentales. De même, un effort particulier sera fait, pour rapprocher l'école secondaire des villages, qu'elle est appelée à desservir. Collèges et lycées, dans le souci d'éliminer les distances et favoriser la poursuite de la scolarisation des filles, seront réunis en un même lieu.

En zone nomade, des centres d'accueil pour les élèves seront créés, en vue d'assurer leur prise en matière de nourriture et de couchage. Mais, ces centres ne concerneront que les enfants dont les parents nomades continuent effectivement de vivre selon les normes du nomadisme. Ces centres ne recevront donc pas les enfants dont les parents sont sédentarisés en zone nomade.

II.1.3 DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME SECTORIEL DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION 2014-2024

Mais dans l’immédiat, le Moden Fa LumanaAfrica adhèrebien sûr au Programme Sectoriel pour l’Education et la Formation au Niger (2014-2024) qui représente le cadre convenu à l’horizon défini avec les partenaires techniques et financiers. Même si ce programme pourrait pour plus d’efficacité s’appuyer sur quelques stratégies dans la mise en œuvre et l’atteinte des objectifs :

Stratégies de développement de l’Accès

ü Développement des collèges ruraux avec une moyenne de 150 élèves avec des enseignements polyvalents (2 ou 3 matières) ; on peut envisager la possibilité que des enseignants puissent couvrir plusieurs établissements pas très distants selon des conditions à déterminer. Cette stratégie qui pourrait concerner les grands centres urbains où il y a

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plusieurs établissements, permettra d’optimiser les obligations horaires des enseignants.

ü Fixation d’un modèle/type de classe qui soit raisonnable parce qu’elle est adaptée à nos moyens et à notre environnement. On peut envisager même des modèles selon la région ou la zone.

Ø Stratégies de développement de la Qualité

ü Systématisation de la formation professionnelle et pédagogique des enseignants sans diplômes professionnel d’enseignant ;

ü Développement des diplômes d’enseignement (licences et masters professionnels) ;

ü Réorganisation et développement du pilotage pédagogique par une révision du statut de l’INDRAP qui pourrait devenir un centre de développement pédagogique pour tous les niveaux en dehors de l’université ;

Ø Stratégies de développement institutionnel

ü Promouvoir une structuration des ordres d’enseignement en adéquation avec la Loi d’Orientation de l’Education au Niger (LOSEN) : Enseignement de base, Enseignement Moyen, Enseignement supérieur ou changer la loi pour l’adapter aux choix politiques. De ce point de vue, il est possible d’envisager la même gouvernance les Base et Moyen et fixer définitivement le principe efficace et efficient des complexes d’enseignement secondaire (CES). Ø Stratégies de développement de l’Enseignement supérieur

Le rôle de l’université est essentiel. C’est elle qui crée et qui organise le savoir. C’est elle qui forme les enseignants et les cadres dont le pays a besoin. Nous évertuerons par conséquent à rendre les universités socialement rentables, c’està- dire en phase avec les besoins de la société nigérienne. Des universités où l’enseignement, la recherche fondamentale et appliquée et la professionnalisation font bon ménage. C’est dire que le noble projet du Moden Fa, c’est de voir au Niger des universités et non des « fabriques de chômeurs ». Pour ce faire, la

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réforme LMD sera efficacement appliquée. Nous avons besoin d’universités capables de faire orienter la société nigérienne vers le progrès.

ü Multiplier les initiatives en matière de professionnalisation des filières dans les universités publiques avec un développement de licences et masters professionnels dans des domaines en adéquation avec la demande sociale ;

ü Juguler le problème de l’insuffisance dans la disponibilité des enseignants du supérieur à travers la mise en œuvre d’ un programme de formation contractuel entre l’université Abdou Moumouni et les autres universités nationales ;

ü Optimiser la formation dans les IUT en élargissant le recrutement aux non bacheliers par concours et par la diversification des filières en accord avec les besoins de la société ;

ü Systématiserle principe de l’adéquation formation/emploi par une meilleure prise en comptepar l’université des besoins du monde de la production;

ü Promouvoir la qualité par le développement dans tous les établissements d’enseignement supérieur d’un mécanisme d’Assurance qualité ;

ü Mettre en place une Agence autonome d’accréditation universitaire pour accompagner les exigences de qualité ;

ü Accompagner le développement infrastructurel par une politique de mutualisation des ressources, y compris les enseignants et les ressources éducatives; ü Elargir le développement de l’offre de formation par l’exploitation des initiatives et potentialités qu’offre la Formation Ouverte et à Distance (FOAD).

Ø Stratégies de développement de la Recherche

L’avenir de notre économie dépend de la qualité, du développement et du rayonnement de la recherche, et de sa pénétration dans le milieu industriel. La recherche sera une priorité nationale autour de quelques axes clairs :

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ü En donnant au Centre National de la Recherche Scientifique récemment créé, les moyens institutionnels, matériels et les ressources humaines lui permettant d’accompagner les centres et instituts de recherche dans l’accomplissement de leur double mission de recherche fondamentale et appliquée.

ü En relançant un véritable programme de financement de la recherche pour le développement et la valorisation des produits et résultats de la recherche.

ü En encourageant une véritable politique de coopération scientifique en liaison avec les centres nationaux, régionaux et internationaux.

Ø Stratégies de développement de la Formation professionnelle

Le système éducatif étant caractérise par un taux de scolarisation encore peu élevé, particulièrement en zone rurale et une grande déperdition dans les cycles de base et du fait d’une forte demande en formation des jeunes issus de l’apprentissage traditionnel, l’Enseignement et la Formation Professionnelle et Technique (EFPT) apparaît comme un levier incontournable du développement économique, social et culturel par la valorisation des ressources humaines. C’est pourquoi, notre responsabilité est d’assurer aux jeunes une formation professionnelle de qualité en faisant évoluer les méthodes, en développant les liens avec les entreprises et en assurant la mobilité scolaire et universitaire entre les filières de formation. D’où de nombreux enjeux :

Enjeux socio-éducatifs

Ø Forte croissance démographique,3,3% par an, 50% de la population globale a moins de 15ans. Cette forte pression de la population scolarisable impose donc de gros efforts en matière d’éducation et de formation.

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Ø Exigences du marche de l’emploi, la compétitive des entreprises au plan national et leur concurrence avec l’extérieur impose de disposer dune main d’œuvre hautement qualifiée et adaptée aux nouvelles technologies. Cela impose donc la formation d’un vivier de techniciens capables de relever les défis.

Ø Limitées de l’enseignement général, avec les faiblesses de couverture éducative et b les fortes déperditions qui caractérisent des années durant les cycles de base 1 et 2, la formation professionnel le apparait comme le recours ultime pour ces jeunes non scolarises ou déscolarises pour accéder a une formation qualifiante et prétendre a un emploi décent.

Défis socio-économiques

Ø Développement des différents secteurs d’activités, (primaire, secondaire, tertiaire), caractérises au Niger par une insuffisance de ressources humaines passe par la formation des ouvriers qualifies nécessaires dans tous les domaines. Au niveau du secteur primaire par exemple, le Niger dispose d’atouts considérables dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage (85% de la population) ; les agriculteurs, les pécheurs et les éleveurs doivent ainsi être formes aux techniques de production pour être compétitifs, combattre l’insécurité alimentaire et tirer le meilleur profit de leurs activités.

Ø Valorisation du secteur informel, l’économie informelle a un poids non négligeable (60 du PNB). Les ressources humaines y sont formées sur le tas par l’apprentissage traditionnel. L’amélioration du niveau de qualification de l’ensemble des acteurs de ce secteur et notamment des jeunes et des femmes, doit être une priorité . C’est pour quoi la rénovation de la formation continue et de l’apprentissage est une priorité du dispositif à créer.

Ø Passage des entreprises artisanales vers des PME/PMI, dans beaucoup de pays, le secteur informel et artisanal a souvent été à l’origine du développement d’un secteur moderne produisant parfois exclusivement

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pour le marché extérieur. Il conviendrait en conséquence de favoriser les processus d’accession de l’artisanat à un niveau de performance et de compétitive qui puise lui garantir une place sur le marche sous régional, voire mondial et d’évoluer vers des PME/PMI. Ce passage des entreprises du secteur informel au secteur moderne doit donc s’appuyer sur l’existence de ressources humaines qualifiées ;

Ø Développement de grands projets d’infrastructures, (raffinage de pétrole, construction du barrage de Kandadji, liaison ferroviaire avec le pays voisins, gazoduc Nigeria – Niger –Algérie etc.), le Niger amorce des perspectives de développement, renforcées par une augmentation de prix et un regain d’intérêt au plan international pour les matières premières (uranium, phosphates, or, charbon, pétrole).

Ø Pour contribuer efficacement à dynamiser l’économie nationale et à générer une croissance du secteur formel, la mise à disposition d’un personnel qualifie, de production et d’encadrement s’impose pour répondre aux exigences de la productivité d’un dispositif de formation pérenne susceptible de satisfaire les besoins en mains-d’œuvre qualifiée des différents secteurs d’activités.

Défis politiques

Ø Emergence au niveau gouvernemental dune véritable dynamique partenariales, impliquant notamment le secteur prive, la société civile et les collectivistes locales dont la manifestation a été clairement affichée par l’organisation dune Table Ronde de PTF sur le financement de l’EFPT en novembre 2008.

Ø Priorité accordée par les autorités au sous-secteur, doit se traduit par une augmentation du budget et un renforcement du dispositif institutionnel.

Devant les grands défis de l’EFPT, le Moden Fa LumanaAfrica s’inscrira dans le sens des mesures ci-après :

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ü La planification et la gestion du dispositif institutionnel en relation avec les partenaires nationaux et internationaux concernés à travers une participation inclusive de l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques en matière de formation professionnelle et technique ;

ü Le développement du dispositif de formation constitués des centres de formation, des lycées professionnels, technologiques, de centres d’ apprentissages et les formations professionnalisantes, la formation continue a travers le Fond d’Appui a la Formation Professionnelle Continue et l’Apprentissage ;

ü Le développement d’un programme de création de centres de métiers de haut niveau afin de former des artisans spécialisés dans les domaines du bâtiment, de la mécanique, de la plomberie, de l'énergie, de la menuiserie, de l'hôtellerie, du personnel de maison qualifié c'est à dire des cuisiniers, des majordomes, des services de maison, des jardiniers urbanistes, des musiciens, des spécialistes de l’ameublement, de la décoration, de la peinture artistique, de la fonderie, etc.

ü La facilitation de l’accès à la formation professionnelle continue aux artisans et ouvriers installés à leur compte. Même si ces centre seront créés dans les zones urbaines, les ouvriers qui seront qualifiés à la fin de leur formation, peuvent être les vecteurs du progrès dans les zones rurales au cas où ils désirent s’y installer.

ü L’accompagnement des écoles professionnelles qui forment dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables, solaires et éoliennes notamment, et dans celui des métiers de la ville (l’aménagement urbain). L’héritage de Abdou Moumouni sera valorisé à travers la transformation de l’ONERSOl en Institut des énergies nouvelles et renouvelables.

ü L’encouragement à la création d’instituts de biotechnologie dans chacune des huit (8) régions afin d’assurer la conservation et la transformation des productions rurales spécifiques à chaque zone. Ces instituts doivent accompagner la révolution agraire planifiée par le Moden Fa.

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ü L’inscription enfin, de tous les établissements d’EFPT dans une démarche qualité incluant une planification stratégique et opérationnelle par la systématisation de l’élaboration des Projets d’établissement.

II.2 L’AGRICULTURE : NOTRE SURVIE EN DEPEND

Notre responsabilité est d'assurer l’autosuffisance alimentaire à notre population, de transformer les crises alimentaires jadis connues en un triste souvenir. Aider les populations rurales à passer du statut de paysans à celui de producteurs ruraux, c’est-à-dire, d’entrepreneurs ruraux. L'agriculture au Niger reste d'un quart en dessous du rendement du reste de l'Afrique. Et comme le rendement en Afrique est le plus faible du monde, notre agriculture a des énormes efforts à faire pour nourrir notre population est devenir le grenier de la sous-région comme je le souhaite de tous mes vœux. " Augmenter significativement le rendement de notre agriculture est une mission difficile et le défi à relever consisterait à atteindre progressivement 50%, 75% et 100% du standard moyen du rendement mondial. Cela nécessite à la fois des recherches, des décisions de politique économique audacieuses et une volonté de changer l’avenir du Niger. Le niveau technologique du Niger est très bas. Les agriculteurs y utilisent encore des techniques culturales traditionnelles. Nous n'avons pas encore engagé la révolution agricole nécessaire pour nourrir une population de masse.

Le savoir et le savoir faire agricoles des acteurs du secteur de l’agriculture restent faibles. Cette faiblesse devra être comblée pour parvenir à réduire le fossé qui sépare des grands pays techniquement évolués. Quant à l’aide internationale en produits alimentaires, elle opère comme un véritable somnifère qui empêche les Nigériens de prendre leur destin en main et de penser leur développement. A force de compter sur l’aide internationale, le Niger a fini par abandonner sa priorité économique, à savoir le développement de l’agriculture pourtant indispensable à la survie de ses populations. Le MODEN/FA a décidé de mettre fin à cette situation. La faiblesse des infrastructures de base ne permet pas d’assurer une bonne distribution des productions agricoles disponibles dans toutes les régions.

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II.2.1BOOSTER LA PRODUCTION PAR LA CREATION DES ZONES AGRO-ECOLOGIQUES (ZAE)

Une fois cet état des lieux établi, nous entreprenons de diviser le Niger en zones agro-écologiques (ZAE). Il s’agit globalement de répondre aux questions suivantes : quelles cultures pour quels climats ? Quelles cultures pour quels sols ? Quelles cultures pour quels terrains ? L’objectif de ces interrogations étant de maximiser la production agricole, il est nécessaire d’étudier minutieusement chaque sol afin d’en déterminer les caractéristiques. Cette étude permettra de faire correspondre des cultures précises à des types de climat précis et à des sols précis. La conjugaison de ces quatre facteurs (sols, terres, climat, cultures) conduit à un taux de rendement optimal. De façon simple, la méthodologie ZAE telle que définie par la FAO se résume à trois points:

- Les types d'utilisation des terres :il s’agit d’examiner les systèmes de production agricole, en définissant les rapports entre les facteurs de production et la gestion, et en définissant les caractéristiques d'adaptation propres aux cultures. - Les données géo-référencées. Ce sont des données relatives aux climats - des moyennes climatiques pour une période - aux sols et aux terrains - la répartition des pentes et une couche fournissant des distributions selon des classes générales de couvert végétal. - La procédure utilisée pour calculer les rendements potentiels fait correspondre les cultures et les impératifs en matière d'environnement.

Cette méthode permet ainsi de calculer la productivité des cultures, qu’il s’agisse des terres irriguées ou des terres non irriguées. A partir de ces calculs, il est possible de classer les terres en plusieurs ZAE.

La principale réforme agricole, qui est la division du paysage agricole en ZAE s’accompagnera d’axes de réformes suivantes :

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II.2.2 AXE I : METTRE LA TERRE A DISPOSITION DE CEUX QUI PEUVENT L'EXPLOITER

Il s'agit pour l'essentiel d'opérer une réforme foncière adaptée aux réalités nigériennes.

La propriété du sol repose jusqu'ici sur la simple possession traditionnelle des terres. D’une part ceci est la source de nombreux et mortels conflits champêtres ; ensuite les terres sous possession traditionnelle sont dans de très nombreux cas laissées à l'abandon, sans investissement d'entretien significatif, défaut d'entretien qui justifie la terrifiante avancée du désert, en direction de la zone agricole de plus en plus fragilisée et de moins en moins productive, parce qu’étoufféeannée après année par la pression inexorable des sables. En effet, sans effort de mise en valeur par leurs possesseurs, les terres de productions agricoles sont condamnées au fil des ans, à un inexorable ensablement ou pire à la glacisation stérilisante.

Pour cette raison, la réforme fera obligation au paysan d'obtenir un titre foncier rural pour chaque champ revendiqué, sous réserve de satisfaire aux conditions prévues par la loi qui sera édictée à cette fin. Le titre foncier rural, en lui accordant la propriété pleine et entière du champ, le mettra dans l'obligation d'en assurer la gestion directe, c'est-à-dire l'entretien ainsi que la préservation permanente de sa fertilité.

Cependant, la terre dont le paysan aura la possession traditionnelle, mais dont il ne dispose pas des moyens de mise en valeur, fera l'objet de la délivrance d'un titre de simple possession. La terre placée sous un tel statut, sera confiée par bail emphytéotique à l'Etat, qui en assurera l'entretien et en préservera la fertilité.

De cette façon, les terres sous bail emphytéotique auprès de l'Etat pourraient être louées pour une durée de trente (30) anspar celui-ci à des exploitants capables d'y investir dans les conditions définies par une loi future.

Le possesseur initial de la terre percevra alors, une dîme annuelle dont le montant et les modalités de recouvrement, seront fixés par décret. Lorsque, le possesseur initial sera en mesure de mettre en valeur, de manière effective sa terre, si celle-

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ci n'a pas été rétrocédée à un tiers, elle lui sera rendue avec un titre foncier rural gratuit.

II.2.3 AXE II : REFORMER LES METHODES CULTURALES

Il est difficile voire impossible d'envisager l'augmentation des rendements agricoles à partir des méthodes culturales actuelles. La hilaire, autant que la houe, consomment énormément d'énergie au niveau des hommes, sans assurer en contrepartie une production agricole à la hauteur des efforts fournis par les travailleurs ruraux. C'est pourquoi le MODEN/FA en relation avec les grandes entreprises de production de moyens aratoires négociera la conception et la fabrication de nouveaux instruments pour le travail agricole, à l'échelle du paysan. L'objectif sera d'introduire dans le système cultural nigérien de petits engins aratoires à coûts abordables pour les paysans. En effet, l'achat de tracteurs et leur introduction dans les habitudes culturales du monde paysan n'est pertinent ni au plan technique ni au plan économique. Il faut être réaliste et s'imposer l'effort d'adapter la modernisation de l'agriculture nigérienne aux capacités à la fois techniques et financières de l'écrasante majorité des agriculteurs.

II.2.4 AXE III : FAIRE RECULER LE DESERT

Le MODEN/FA entend repenser notre système cultural tout en agissant sur l'avancée du désert. Deux plantes ont été sélectionnées par MODEN/FA pour cela : le jatropha et le moringa.

Ø LE JATROPHA

L’Inde a été le premier pays à mettre en évidence les immenses vertus de cette plante. D'abord comme matière première pour la production des agrocarburants et en raison de ses immenses vertus, le jatropha a acquis le surnom de "l'or vert du désert" cette plante Non seulement il est adapté aux conditions climatiques du désert et de la steppe, mais il exige peu d’apport en engrais. Son mode de

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reproduction est simple et facile : il faut 12 mois pour obtenir une plante adulte à partir d’une graine et 9 mois à partir de la bouture. Il mesure 3 à 5 mètres et produit des fruits de la taille d’un raisin qui prennent une coloration jaune une fois parvenue à maturité. Chaque fruit contient trois graines de forme ovoïde doté d’environ 35% d'huile non comestible. Il est réputé pour être une plante peu exigeante qui peut pousser sur les sols des plus pauvres. C’est pourquoi on le retrouve sur tous les continents. La seule condition climatique qui n’est pas favorable à son épanouissement, c’est l’extrême humidité et plus précisément une précipitation supérieure à 2000 mm d’eau. Les recherches que nous allons engagées pour la mise en œuvre de cet or vert du désert nous permettrons d'amélioration son efficacité et d'en tirer meilleur profit. D'ores et déjà Les utilisations connues du jatropha sont de quatre ordres : domestique, écologique, thérapeutique et industriel.

- Un usage domestique : En Afrique, les arbres jatropha ont servi de tout temps à l’érection de haies vives pour ceinturer les vergers familiaux, en association avec le sisal. En tant que tel, non seulement cet arbuste est régénérateur des sols et permet de lutter contre l’érosion, mais il protège les plantations contre les vols et les ravages d’animaux sauvages et/ou domestiques. Il sert aussi de bois de chauffage.

- Un usage thérapeutique : le latex de jatropha sert de base à des traitements médicaux. Dans le Nord-Cameroun, les populations s’en servent pour juguler le saignement et soigner les maladies de la peau. Quant à ses graines, elles sont utilisées comme laxatifs. Enfin, les feuilles servent à traiter le paludisme. Pour l’instant, ses propriétés anticancéreuses n’ont pas été attestées par la médecine.

- Un usage écologique : la culture en masse du jatropha constitue d’emblée un bouclier environnemental à la progression du désert. Cette forme de reboisement a une efficacité d’une durée évaluée à 50 ans au moins, l’équivalent de la durée de vie de ladite plante.

- Un usage industriel : chaque graine de jatropha contient 35% d’une huile non alimentaire qui porte le nom d’«huile de jatropha», laquelle est un biocarburant avéré. Les tests effectués en Inde se sont montrés concluants : cette huile végétale est un parfait substitut du gas-oil dans les moteurs

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Diesel de type indien. L'Inde n’a pas tardé à s’engouffrer dans la niche. Après les 30 000 kilomètres parcourus par trois Mercedes alimentées en diester issu de l'huile de jatropha, il y est question de planter 40 millions d'hectares. Le projet a séduit deux poids lourds de l’industrie allemande, l’un issu du secteur de la finance (l’Association Deg) et l’autre de l’automobile (la firme Daimler Chrysler).

D’ores et déjà, l’huile végétale de jatropha est actuellement utilisée pour alimenter des pompes à eau et des groupes électrogènes de nombreux villages au Mali. Elle est également une source d’énergie utile à l'éclairage public de rues près de Rio de Janeiro. Les résidus peuvent être utilisés comme substitut parfait de biomasse dans des centrales électriques ou encore comme engrais naturel épandu sur les champs. En effet, l’un des résidus de l’huile de jatropha, dénommé le tourteau, dispose d’une teneur fort élevée en azote, plus élevée que la dose contenue dans la fiente de volaille. Ce qui constitue une source de protéine pour l'alimentation de bétail.

Comme on peut le voir, le jatropha est la niche agricole par excellence. Et ceci pour plusieurs raisons :

ü C’est une plante peu exigeante :une fois mise en terre, elle nécessite peu d’apport humain en engrais. Ce qui est tout à fait profitable pour les sols sahariens et sahéliens connus pour leur exigence en termes d’aménagement.

ü Son usage domestique en tant que haie vive permet de faire d’une pierre deux coups ; d’une part, les arbustes de jatropha constituent la haie vive, ce qui épargne les planteurs de l’achat de fils barbelés. D’autre part, les mêmes arbustes qui constituent les haies vives produiront des graines qu’on n’aura qu’à moissonner et transformer pour obtenir de l’huile végétale.

ü Son potentiel de rendement est considérable :un hectare peut se prêter à la culture de 1.500 à 2.500 pieds de jatropha et chaque arbre adulte donne entre 2 et 6 kg de graines par an : « Son rendement à l’hectare est estimé 4 fois supérieur au soja et plus de dix fois supérieur au maïs. Un hectare de jatropha produit environ 1 900 litres de carburant dans de bonnes

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conditions (c'est-à-dire sur sol assez riche et irrigué) » Contrairement au coton dont la transformation nécessite une industrie lourde, l’essentiel des opérations de transformation du jatropha se déroule dans les zones rurales. Etant donné que l’huile de jatropha s’obtient par moyens de presses motorisées ou de presses manuelles.

Conclusion : Une seule plante, trois défis. La promotion du jatropha dans les zones arides et semi-arides en Du Niger permettrait d’atteindre trois objectifs :

ü Lutter contre l’érosion des sols : un objectif environnemental et écologique ü Réduire la pauvreté en milieu rural par la promotion de la femme qui est l’acteur social le plus concerné par la culture et la transformation du jatropha : un objectif social. ü Produire l’énergie renouvelable : un objectif économique

Ø LE MORINGA

Le moringa est une plante médicinale et nutritive. Comme le jatropha, il s’agit d’un arbre tendre originaire de l’Inde septentrionale. Il existe 13 autres espèces de Moringa. De toutes, le Moringa Oleifera est la plus flexible. Cette flexibilité a été mise à l’épreuve et confirmée par une expérimentation grandeur nature menée dans le cadre du modèle MC2 du Dr Fokam au Nord Cameroun. Pouvant mesurer jusqu’à 12 m, il a une croissance rapide et fait preuve d’une bonne résistance à la sécheresse. Le Moringa Oleifera, qui est très riche en éléments nutritifs (vitamines, minéraux et protéines), a besoin de peu d’engrais pour croître. Cette plante inoffensive peut être cultivée uniquement pour ses feuilles, pour l’arbre ou pour les graines ou pour tout cela à la fois.

Les potentiels du MoringaOleifera Le Moringa est une plante aux bienfaits multiples. La science lui porte quatre formes d’intérêt : diététique, agronomique, médicinal et écologique.

Diététique

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ü Ses graines sont mangées cuit. On peut en outre en extraire une huile alimentaire et une matière première intéressante pour l’industrie cosmétique (savon et parfum). ü Ses gousses, de couleur verte, sont consommées en Inde comme des haricots. ü Les fleurs, comme les graines, peuvent être mangées cuit. Elles peuvent aussi servir de base à la préparation d’une tisane. ü Ses racines sont comestibles. Mais leurs propriétés médicales sont plus célèbres. ü Ses feuilles sont consommées comme légume. Pour certaines populations- notamment les Konso d’Ethiopie, c’est le repas de base. Selon des études menées par www.miracletrees.org, un site Internet qui « veut utiliser le Moringa dans la lutte contre les carences alimentaires et les problèmes environnementaux », les feuilles fraîches de Moringa contiennent, par gramme :

ü 7 fois autant de vitamine C que les oranges, ü 4 fois autant de calcium que le lait, ü 4 fois autant de vitamine A que la carotte, ü 3 fois autant de potassium que les bananes, ü 3 fois plus de fer que les épinards et autant de protéines que les œufs de poule !

Fertilisant : les feuilles de Moringa sont un engrais pour le sol, favorisant ainsi la pratique de l’agriculture. C’est donc une hormone de croissance végétale. Le Moringa est une plante fourragère : la consommation de ses feuilles, de ses gousses par les bovins, ovins et caprins est bénéfique. Lorsqu’elle est régulière, elle augmente la production lactée, autant chez les ovins que chez la femme allaitante.

Médicinal : le Moringa permet de traiter le diabète, l’hypertension, les infections de la peau, les anémies et la malnutrition. Il contribue à la reconstitution des os fragiles et facilite l’allaitement maternel. Employée comme stimulant dans les paralysies en Inde, la poudre de la racine de Moringa permet par ailleurs de traiter les états fiévreux au Sénégal, etc.

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Hygiénique : une fois écrasées, les graines de Moringa donnent une poudre antibactérienne, antifongique et antivirale qui clarifie et désinfecte l’eau afin de la rendre propre à l’usage domestique. Cette poudre est de ce fait un parfait substitut des produits chimiques utilisés pour désintoxiquer l’eau comme le sulfate d’aluminium. Mais contrairement au sulfate d’aluminium, produit chimique coûteux dont la nocivité pour les êtres humains et l’environnement est établie, la poudre de Moringa est sans effet secondaire sur l’homme et l’environnement.

Le schéma suivant, établi par l’association Miracle trees, résume les énormes potentialités du Moringa dont chaque partie recèle des propriétés bénéfiques.

II.2.5 AXE IV : ASSURER L'AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE

Grâce à une généralisation du modèle agropole dans le secteur d'élevage comme agricole et l'amélioration des techniques culturales, il est difficile voire impossible d'envisager l'augmentation des rendements agricoles à partir des méthodes culturales actuelles. La hilaire autant que la houe consomment

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énormément d'énergie au niveau des hommes, sans assurer en contrepartie une production agricole à la hauteur des efforts fournis par les travailleurs ruraux. C'est pourquoi le MODEN/FA en relation avec les grandes entreprises de production de moyens aratoires négociera la conception et la fabrication de nouveaux instruments pour le travail agricole à l'échelle du paysan.

L'objectif sera d'introduire dans le système cultural nigérien de petits engins aratoires à coûts abordables pour les paysans. En effet l'achat de tracteurs et leur introduction dans les habitudes culturales du monde paysan n'est pertinent ni au plan technique ni au plan économique. Il faut être réaliste et s'imposer l'effort d'adapter la modernisation de l'agriculture nigérienne aux capacités à la fois techniques et financières de l'écrasante majorité des agriculteurs. Nul n'ignore au Niger, que les terres de production souffrent d'un grave déficit en matière de fertilité. En effet à cause de la croissance démographique exceptionnelle du pays, les terres ne connaissent plus de périodes de jachère. Faute de ressources, elles ne bénéficient pas non plus chaque année des fertilisants nécessaires à la préservation de leur productivité.

Malheureusement même la tradition de la fertilisation, par la méthode des fumures organiques, tend à disparaître faute de coopération entre éleveurs et agriculteurs, mais également en raison de la disparition des espaces de pâture en zone agricole.

S'agissant de l'engrais chimique actuellement privilégié par l'Etat, la qualité des sols du Niger, toutes régions confondues, exige un minimum de 10 kg/ha de ce produit à l'hectare, ainsi qu'une pluviométrie soutenue pour espérer en tirer quelques récoltes significatives.

Or, l'engrais chimique coûte cher et l'Etat qui s'en est jusqu'ici approprié le monopole à travers la subvention qu'elle accorde ne peut en importer que des quantités insignifiantes, tournant généralement autour de 40 mille tonnes l'an. Cependant, pour améliorer de manière significative le rendement des sols susceptibles d'être emblavés, il faudrait au moins 300.000 tonnes d'engrais chimique, rien que pour les cultures vivrières. (Le sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine, tenue à Abuja en 2006, quant à lui, avait recommandé de porter la consommation moyenne de l'engrais en Afrique de 8 kg/ha à 50 kg/ha d'ici à 2015).

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Pour tenir compte de cette recommandation pertinente de l'Union africaine et de l'extrême dégradation de la fertilité des sols du Niger, tout en restant raisonnable au regard des capacités financières du pays, il faudrait envisager à très court terme de relever de 0.5 kg/hectare à 20 kg/hectare les quantités d'engrais à octroyer aux paysans.

A l'heure actuelle, l'Etat ne peut mettre à disposition du paysan que 0.5 kg à l'hectare au prix subventionné de 270 FCFA le kg, alors qu'il a besoin de 20 kg par hectare sur une superficie moyenne de 7.5 hectare. D'où un déficit en engrais de 146.25 kg.

Selon les informations tirées des derniers appels d'offres relativement aux marchés publics portant sur les engrais, l'Etat du Niger achète à 600.000 FCFA la tonne d'engrais c'est-à-dire 600 frs/kg hors subvention. Si donc le paysan devrait faire l'effort d'acquérir par lui-même les 146.25 kg d'engrais supplémentaires indispensables à la fertilisation de son champ, il lui faudrait investir 87.750 FCFA. Or, il ne peut tirer de ses récoltes qu'environ 300.000 FCFA à raison de 10.000 FCFA le sac de 100kg de céréales, pour une production moyenne de 3 tonnes. (400 kg x 7.5 hectares). Est-il raisonnable de penser qu'un paysan nigérien gravement englué dans la pauvreté pourrait se permettre de consacrer le tiers de ses revenus uniquement à l'achat d'engrais ? Non ! Et Cela est tout simplement inconcevable dans le contexte qui est le sien.

C'est pour toutes ces raisons que le MODEN/FA considère qu'il y a une nécessité impérieuse à trouver rapidement des solutions alternatives moins coûteuses pour la fertilisation des sols au Niger. La solution la plus facile serait d'amener les paysans, à l'adoption de nouvelles méthodes de production locale d'engrais. En effet chaque agriculteur nigérien doit, à l'avenir, parvenir par lui-même à produire, pendant la période sèche, les fumiers requis par son champ.

L'Etat, pour cette raison, doit impérativement œuvrer rapidement à la promotion, des méthodes de production de compost et à leur vulgarisation en milieu paysan.

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A cette fin, l'État recherchera partout dans le monde, pour s'en inspirer, les expériences écologiques de production de fertilisants par les paysans euxmêmes. En effet, il est aussi essentiel que vital de les amener à s'adonner à ce type d'activité pour les maintenir au travail pendant la saison sèche et accessoirement les amener à l'indispensable changement de mentalité vis-à-vis du travail.

Le Niger en a besoin, car il ne saurait s'en sortir si l'agriculteur continue de mendier des aides alimentaires au lieu de se convaincre qu'il est le premier responsable, au regard de la nation entière, de la production agricole autant que de la fertilité du patrimoine foncier national. Néanmoins, le MODEN/FA envisage d'entreprendre, dès son avènement, la construction d'une usine d'engrais de grande capacité, notamment de phosphates, en raison de la disponibilité de cette ressource au Niger. Il entreprendra également, en relation avec le secteur privé, la réalisation d'une usine de compost destinée à l'agriculture maraichère, par l'utilisation des sous-produits animaux que l'on pourrait récolter abondamment dans les abattoirs.

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II.2.6 AXE V: REFORMER LE CYCLE DE PRODUCTION AGRICOLE

Actuellement, l'hivernage constitue la grande période de production agricole au Niger. Cependant, la réduction drastique du régime des pluies, la baisse consécutive des nappes phréatiques, la fréquence des périodes de sécheresse, l'érosion des sols conduisant à leur stérilisation progressive condamnent le paysan nigérien sous l'impulsion de l'Etat, au développement et à l'intensification de la production agricole hors hivernage. L'introduction du travail agricole par l'irrigation, devient une exigence de plus en plus pressante, à laquelle il faut impérativement se soumettre. Mais pour y parvenir avec succès, il faut au préalable engager un certain nombre d'études:

ü Une étude hydrogéologique complète des zones de production agricole, afin de déterminer avec précision les zones disposant de réserves aquifères importantes susceptibles de supporter sur une période de sept (7) moisau moins, l'irrigation des terres qui les couvrent. ü Une étude pédologique systématique des sols concernés par l'irrigation afin de déterminer la nature exacte des déficits spécifiques en nutriments qu'il faut corriger afin que les terres assurent à leurs exploitants les rendements maximum. ü Une étude sur l'énergie destinée à l'exhaure de l'eau d'irrigation, ainsi que les modalités les plus économiques de son exploitation, sur des domaines irrigués. ü La production scientifique de semences adaptées à l'irrigation par le Centre National de Recherches Agronomiques (INRAN). Ce centre sera réhabilité et doté de ressources humaines de qualité, de programmes de production de semences adaptées et de ressources financières à la hauteur des ambitions qu'implique une telle reforme agricole. ü Le recrutement massif de techniciens agricoles formés dans les techniques de production de compost et de l'irrigation pour encadrer les paysans sur les domaines de l'agriculture irriguée.

II.2.7 AXE VI : REFORMER LES METHODES DE CONSERVATION DES RECOLTES

L'offre massive des productions agricoles par les paysans sur les marchés, à la même période, est une des causes majeures de l'exploitation inadmissible de

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ceux-ci, par des commerçants véreux, en particulier, lorsqu'il s'agit des produits périssables comme l'oignon.

En effet, les paysans confrontés très souvent aux des risques de mévente de leurs produits sur les marchés, et craignant de voir ceux-ci pourrir sur place se trouvent plus ou moins contraints d'accepter les prix de vente en dessous des coûts de production qui leur sont proposés par les marchands exportateurs aussi opportunistes que véreux.

Ces pratiques contribuent très fortement à décourager les paysans de moins en moins enclins, pour cette raison, à intensifier la production des spéculations agricoles destinés à l'exportation. S'agissant des céréales, productions essentielles des terroirs nigériens, les besoins de financement immédiats des familles liés aux cérémonies de mariage et de baptême, ainsi que les dépenses pour l'habillement et les autres nécessités sociales les contraignent à brader la plus grande part de leurs productions, avant même les récoltes, à des prix sans rapport avec les efforts fournis pour les produire.

C'est pourquoi le MODEN/FA entend apporter à ces préoccupations des solutions pratiques qui devraient contribuer à maintenir les paysans, dans l'optique de l'accroissement des productions agricoles, parce que leurs efforts seraient mieux rémunérés.

A cet égard, des produits périssables comme l'oignon ou de maraichage bénéficieront de nouvelles méthodes de conservation de longue durée. Ces méthodes seront systématiquement recherchées partout dans le monde et vulgarisées en milieu paysan.

En effet, si le paysan peut de cette façon contrôler les quantités à mettre sur les marchés et éviter ainsi de les saturer par une offre abondante, il pourrait contraindre les marchands à lui proposer des prix plus rémunérateurs.

Pour ce qui concerne les céréales, il s'agira, par le système du warrantage à travers les coopératives liées aux structures financières rurales, de trouver aux paysans les frais de campagne ainsi que les avances destinées aux dépenses des cérémonies évoquées plus haut, afin qu'ils puissent vendre leurs récoltes au moment où les prix sur les marchés se révèleront plus intéressants.

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Les réponses apportées à la question de la modulation des quantités de produits agricoles à libérer dans le même temps sur les marchés constitueront un élément de motivation des paysans à produire davantage.

II.2.8 AXE VII : METTRE EN PLACE UN SYSTEME DE PRODUCTION STRUCTURE

Notre mission est d'organiser une production agricole permettant à chaque partenaire de bénéficier des acquis de l'autre, de profiter des avantages des effets d'échelle, d'acquérir les nouvelles techniques culturales, de bénéficier des innovations technologiques qu'un acteur pris individuellement ne pouvait y accéder. C'est ici le lieu de vous rappeler ce proverbe africain. "Seul on va vite mais ensemble on va loi" que nous vous proposons de toujours avoir en mémoires comme la boussole pour vos actions.

Le système le plus approprié que propose le MODEN/FA est le modèle agropole.

Le modèle agropole est le système créé pour permettre de mettre ensemble les compétences et les moyens d'une communauté "MC2" afin de lui garantir une croissance exponentielle. Quelle est le déroulement de l'opération ?

- Il faut la présence d'une ferme moderne, techniquement au point capable d'assurer toute l'assistance technique sur les techniques et les innovations dans la production pour l'ensemble des autres partenaires. Elle sera la, marraine de l’opération. Elle doit être capable de collecter et d’acheter toute la production agricole de la zone, assurer la formation et l’encadrement technique des fermiers. Elle doit pouvoir améliorer les semences, les techniques culturales, et acheter toute la production paysanne pour transformation ou distribution. Les fermiers exploitent et développent leurs fermes individuelles, livrent leurs récoltes exclusivement à la ferme moderne.

- L'ensemble de la communauté doit pouvoir se mettre ensemble pour créer sa microbanque de développement. Cette microbanque doit être gérée par eux avec l'assistance d'une banque qui prend au sérieux sa responsabilité sociale.

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Chaque fermier doit avoir son compte dans la microbanque pour y épargner et surtout les crédits pour le financement de son exploitation et y recevoir les revenus et y Ils ont leurs comptes à leur microbanque/MC2 pour le virement de leurs recettes d'exploitation. La microbanque/MC2 qui appartient totalement à la communauté des petits fermiers, assure avec l’appui éventuellement d'un l’ONG de développement, les services financiers.

Ils s’organisent en coopératives pour une meilleure gestion de leurs intérêts communs.

ü L'Etat doit promouvoir la création d'un microtrust-fund pour augmenter les fonds propres des petits épargnants afin de l'aider à constituer un capital compatible à son ambition. ü Une banque commerciale dans le cadre ses missions de banque citoyenne, parraine les microbanques/MC², assure la formation en gestion, recherche les partenaires au développement pour accompagner les populations cibles. ü Les organismes de financement du développement, apportent leur support soit sous forme de garanties, soit sous forme de subventions à la formation, soit sous forme de crédits à taux bonifiés. L’opération est un « package » se déclinant en plusieurs points :

ü Une ferme de grande superficie (par exemple 5000 ha) ü Il faut la disponibilité des terres arables autour de la grande ferme découpable en petites unités rentables à l’échelle individuelle (1 à 30 ha selon le type de culture) ; ü Il faut un contrat quadri-partie entre l’Etat, la ferme industrielle, la microbanque/MC² parrainée par une banque commerciale ou une banque de développement et la communauté des planteurs ou fermiers. Ce contrat sécurise le prix aux petits fermiers, donne la garantie d’approvisionnement à la grande ferme industrielle et assure un financement approprié de l’agriculture. Dans le cadre de ce contrat, l’Etat octroi toutes les conditions de faisabilité de l’opération conformément à sa politique économique et surveille la bonne exécution des clauses. ü un prix de vente minimum sécurisé, ü une garantie d’achat de la production agricole aux fermiers ü des financements et des garanties bancaires appropriés

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ü Un encadrement rapproché ü Si le type de culture l’exige, des régénérations pour pérenniser la plantation. Regroupée dans la microbanque/MC2, la population accède à de gros volumes de financements à des taux réduits et accède aux garanties adaptées aux réalités de l’environnement. ü L’autorité en charge de l’économie peut aisément retracer et mesurer à travers les livres de la microbanque /MC2 le degré de création de richesse dans la population cible; ü L’autorité en charge de l’économie dispose au sein même de la population cible d’une microbanque/MC2 dans laquelle elle peut aisément positionner ses subventions de développement. ü La population cible est désormais propriétaire-gérant de l’outil bancaire (microbanque/MC2) qui gère ses flux financiers d’investissement, de commercialisation, d’épargne, d’emprunt et de remboursement d’emprunts) ü Des dizaines de producteurs ont accès à des financements bancaires relativement importants ; ü Les producteurs ont accès aux intrants de bonne qualité avec des performances intéressantes ; ü Les producteurs bénéficient d’un accompagnement technique sur le plan agricole et en gestion. ü La formation de la population cible à la gestion managériale et formation de la population cible à la gestion de la production agricole ü Une bonne communication et une coordination efficiente entre les partenaires est essentielle pour maintenir l’engagement des acteurs et garder l’efficacité opérationnelle ü La gestion et la prévention des conflits entre les parties doit être clairement définie et organisée dès le début du projet avec des priorités.

➢ Priorité 1 (Soutien politique): Soutien sans faille de l’Etat et des collectivités locales. ➢ Priorité 2 (Mécanisme institutionnel): définir des mécanismes de surveillance et de régulation des engagements contractuels. ➢ Priorité 3 (Cible): la population cible doit être clairement identifiée, analysée et représentée à la table de négociations.

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➢ Priorité 4 (Rentabilité économique et financière): le Projet doit dégager une rentabilité forte permettant aux différents partenaires de faire face à leurs obligations financières. ➢ L'ensemble de ces priorités permettent de garantir la pérennité du modèle et assure une paix sociale.

II.3 L'ELEVAGE, UN MOTEUR CLE DE NOTRE CROISSANCE ECONOMIQUE

Le Niger est, en Afrique de l'ouest, le pays d'élevage par excellence. Il dispose, à cet égard, d'avantages comparatifs indéniables au niveau de la sous- région. Malheureusement, notre système de production animale demeure encore profondément marqué par la tradition du nomadisme, c'està-dire celle de la transhumance.

L'élevage extensif qui caractérise le nomadisme, présente de nombreux inconvénients :

ü d'abord, celui de la précarité qui se traduit par l'hécatombe du bétail en période de sécheresse, aggravée par la raréfaction des terres de pâturage, en raison de l'extension incontrôlée de l'agriculture vers les zones traditionnellement reversées à l'élevage, zones situées généralement en dessous de l'isohyète 400 ; ü ensuite, la non-disponibilité des aliments complémentaires palliatifs en période de sécheresse ainsi que les faibles rendements en viande et en lait des races animales adaptées au nomadisme ;

ü et, enfin, la dégradation de vastes espaces de pâturage due à l'affluence des animaux autour des rares points d'eau, disponibles en zone nomade.

Le MODEN/FA entend donc apporter des correctifs importants dans le système de production animale. Ces correctifs s'articuleront autour d'un certain nombre de sous- objectifs :

ü L'amélioration des races animales notamment, les races bovines et ovines ;

ü La promotion et le développement de l'élevage en stabulation ;

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ü La production sur place d'aliments complémentaires pour la période sèche ;

ü La création d'unités industrielles de production de compléments alimentaires au profit de la production de lait et pour l'embouche ;

ü La production de fourrage par la mise en défens de vastes périmètres prélevés sur le domaine du bail emphytéotique, tel que préconisé cidessus ;

ü La formation des zootechniciens en plus grand nombre, afin d'encadrer la politique d'amélioration des races et la vulgarisation des techniques de l'élevage en stabulation ;

ü Le développement de l'industrie de boucherie ;

ü Le développement des industries de transformation de sous-produits animaux notamment, pour la production d'engrais ;

ü Les méthodes de commercialisation des animaux en vue de favoriser de meilleures retombées pour les éleveurs dans le cadre de la lutte contre la pauvreté ;

ü La lutte contre les endémies par la production sur place de médicaments vétérinaires et leur distribution, par la multiplication des pharmacies vétérinaires, partout en zone nomade ; Dans le domaine de la production laitière, le MODEN/FA mènera une politique de préférence nationale, afin de favoriser l'augmentation continue de lait local dans le pays. D'où l'importance de l'amélioration de la race bovine et cameline afin de relever significativement le niveau de rendement laitier des bêtes. En effet, les races actuelles ont un rendement de 1 à 8 litres/jour en moyenne, alors qu'il existe des vaches dans d'autres pays capables de produire 30 à 70 litres de lait/jour.

Dans le dessein d'inciter les éleveurs nigériens à accorder un intérêt économique accru à la production de lait, le gouvernement en relation avec les unités industrielles de transformation de lait au Niger incitera à la mise en place d'un centre national de collecte de lait brut afin d'encourager la pratique généralisée de l'élevage en stabulation, particulièrement au sein de la population féminine, et assurer au surplus une meilleure rémunération des petits producteurs de lait. Afin d'amener les unités de transformation de lait

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implantées à adhérer davantage à la politique des secteurs de priorité nationale dont fait partie l'élevage, en vue de la production laitière. Car, l'Etat a le devoir de les inciter, par l'accessibilité du lait à des couts plus abordables pour les familles, à contribuer à la lutte contre la sous-alimentation des enfants.

Toutefois, pour bénéficier de ce traitement fiscal de faveur, l'industrie de transformation de lait doit impérativement privilégier comme intrant de base, le lait brut national.

II. 4 L’ENTREPRISE, RESERVOIR DE LA RICHESSE DU PAYS

L'entreprise est une cellule organisée dont l'objet principal est la création de richesse, qu'elle soit matérielle, spirituelle, intellectuelle ou morale. Et l'entrepreneur est l'acteur dans ce jeu ô combien important pour le progrès et la survie d'une nation. Il est important d'accorder une place de choix dans un espace ou la vision est " un îlot de paix et la prospérité". La politique de promotion de l'entreprise et de son acteur doit être envisagée sur 4 grands axes :

ü la préparation du pays pour accueillir les investisseurs ü Améliorer les conditions d'accueil de l'investissement ü Reconnaître le rôle de l'entreprise comme moteur de création de richesse ü Faciliter l'accès aux ressources ü Mieux assurer la protection du patrimoine de l’entreprise

L'entreprise étant la cellule de création par excellence de richesse dans tous les pays du monde entier, le MODEN/FA s'est donné pour mission principale de faciliter la création, l'installation et l'exploitation des entreprises. L'objectif visé à travers cette option est de parvenir à réduire de manière significative les délais de création d'une entreprise au Niger afin d'accélérer la création de richesse.

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II.4.1 DES PROCEDURES ALLEGEES AU SERVICE DE LA PROMOTION DE L’ENTREPRENARIAT

Aujourd'hui, la législation ainsi que les règles administratives relatives à la création des entreprises sont à la fois complexes et irrationnellement entravantes. Le promoteur d'une entreprise est soumis à un véritable parcours du combattant avant de parvenir, très souvent épuisé financièrement, à créer son entreprise.

Or, dans un pays aussi pauvre que le Niger, la politique de l'Etat devrait au contraire faciliter au maximum la concrétisation des initiatives dans ce domaine ; car, c'est à travers les entreprises nouvelles que les citoyens peuvent espérer disposer d'emplois nouveaux. C'est à travers la densification des entreprises dans un pays que l'investissement, accélérateur de la croissance peut se démultiplier dans tous les secteurs de l'économie.

En outre, c'est à travers la multiplication des entreprises que l'on peut espérer moderniser l'économie, en maîtriser le fonctionnement et réduire le champ de l'économie informelle, on peut espérer échapper à toutes les formes de paupérisation de la nation et de réduire le surendettement du pays. Pour y parvenir, nous allons engager des actions tous azimuts dans plusieurs directions :

ü d'abord grâce à une justice réformée telle que nous l’avons mis en évidence dans le chapitre consacré à la justice. Plus spécialement nous allons accélérer les procédures de recouvrement des créances et même envisager la création d'un organe doté de pouvoirs coercitifs pour contraindre les débiteurs malhonnêtes de respecter leurs engagements. Cet organe sera doté des pouvoirs le plus étendus qui possibles dans le cadre de protection des biens des citoyens qui reste un devoir régalien de l'Etat. ü Ensuite préparer une main-d’œuvre adaptée aux besoins de l'entreprise. C'est ici le lieu de parler des écoles de métierAujourd’hui, le système de l’enseignement technique et de l’enseignement supérieur est déconnecté du monde de l’entreprise. Les universités ne se préoccupent pas des besoins réels du marché et les entreprises elles-mêmes ne vont pas vers les établissements formation pour exprimer leurs besoins ; d’où une déconnexion qui ne sert l’intérêt de personne.

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ü La réforme engagée permettra aux entreprises de se rapprocher de l’école, d’exprimer leurs besoins à l’école tant au niveau de la recherche qu’au niveau des programmes’ de formation. De même, cette réforme instruira à tous les ordres d’enseignement supérieur technique de se rapprocher des entreprises afin de trouver une plateforme commune pour le besoin de notre économie, de notre recherche appliquée et surtout de nos innovations technologiques. Dès lors les conditions de création d’un pool de recherche université/entreprise seront remplies. Il s’agira, pour l’université et l’entreprise, de mettre en commun des centres de recherche appliquée cofinancés par des institutions privés et l’Etat, avec des programmes de recherche définis en fonction des besoins de l’entreprise et de l’environnement socioéconomique. Cette coopération favorisera l’exploitation rapide des produits de recherche et garantira de ce fait l’employabilité automatique des jeunes formés dans cette école pratique. ü Enfin un service de transaction unique et simplifie ü Le dépôt d'une déclaration à la chambre de commerce donnera droit à la délivrance d'un récépissé le jour même du dépôt. Ce récépissé comportera un numéro d'identification fiscale et l'autorisation d'installation immédiate, c'est-à-dire le démarrage effectif des activités de l'entreprise. Le dossier complet de l'entreprise sera constitué sur un délai de trois (3) ans à partir de la date de la délivrance du récépissé.

II.4.2 UN CODE D’INVESTISSEMENT « GAGNANT-GAGNANT »

L'ensemble des formalités, y compris l'admission à un régime privilégié du code des investissements du Niger, seront faites au niveau d'un guichet unique.

Toutefois, l'entreprise qui serait amenée à fermer ses portes, pour quelque cause que se soit, dans les cinq (5) années suivant son installation, devra verser à l'Etat une indemnité compensatrice représentant l'ensemble des avantages financiers qu'elle aura tirés du bénéfice du code des investissements. En outre, elle aura à payer une indemnité de suppression d'emplois égale au quart du montant des investissements que son promoteur avait annoncé lors de sa demande d'agrément au code des investissements.

L’entreprise qui ayant bénéficié des facilités du code des investissements pendant la période accordée par l'agrément, procèderait à la vente de ses actifs sera tenue de reverser à l'Etat l'ensemble des impôts ainsi que des droits et avantages dont

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elle avait bénéficié durant la période d'exonération. Au surplus, le propriétaire de cette entreprise, ses hommes de paille ou ses prête-noms ne pourront plus prétendre aux avantages du code des investissements dans le cadre d'une nouvelle entreprise.

L'Etat veillera particulièrement à la préservation des emplois et à la nigérisationdes postes dans un délai ne pouvant excéder cinq (5) ans.

II.5UNE FISCALITÉ AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT

Le MODEM/FA se propose de créer deux types d'incitations fiscales : les incitations générales et les incitations spécifiques.

II.5.1 LES INCITATIONS GENERALES

De façon générale, l'impôt sur les sociétés sera réduit pour tenir compte de la compétition sous-régionale et de la compétition mondiale et surtout pour mieux attirer les investisseurs dans notre sphère économique.

1. Le dégrèvement fiscal au titre d'investissement physique : Les entreprises qui investissent tous ou parties de leur bénéfice pour améliorer la rentabilité et la productivité de leurs unités auront droit à une réduction significative d'impôt sur les sociétés. 2. Le régime des biens acquis localement : Les biens fabriqués et consommés localement vont bénéficier d'un régime fiscal de faveur au titre de la TVA. 3. Le régime des biens importés : les équipements nécessaires à la réalisation des investissements à l'exception des voitures de tourismes, bénéficient d'un régime en faveur d'une part, au titre des droits de douane et des taxes d'effet équivalent et d'autre part, au titre de la TVA et du droit de consommation. Exemples : • la réduction des droits de douane. • la suspension des taxes d'effet équivalent. 4. Le dégrèvement fiscal au titre d'investissement financier. ü Les personnes physiques ou les personnes morales à souscrire au capital initial ou à l'augmentation du capital des sociétés dont l'objet figure parmi les activités déterminées jugées prioritaires par le code des investissements

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bénéficieront des réductions significatives d'impôts sur l'IS ou sur les revenus des personnes physiques pouvant aller jusqu'à 30%. ü Avantages fiscaux aux entrepreneurs qui réalisent des activités considérant comme des activités prioritaires : ü Réinvestissement dans la réalisation des projets d'hébergement ou de restauration au profit des étudiants :

ü Capital-risque Un régime spécial sera mis pour la promotion du capital risque. Le capital risque est l'instrument par excellence de promotion de l'entreprise et de l'entrepreneur. En raison de notre volonté de promouvoir l'emploi jeune, de réduction de la pauvreté par la création et répartition équitable de la richesse de la nation, le capital risque devient de ce fait un instrument capital.

II.5.2 LES INCITATIONS SPECIFIQUES

1. Les incitations fiscales à l'exportation Les entreprises totalement exportatrices bénéficient des facilitations suivantes :

ü Pour soutenir notre monnaie et avoir les devises suffisantes pour nourrir nos importations, nous allons engager une politique incitative à l'exportation. ü Les revenus ou les bénéfices provenant de l'exportation sont déduits en totalité durant les cinq premières années d'activité effective et ce, nonobstant le minimum d'impôt, ou de cette période, l'entreprise pourra bénéficier d'une déduction de 50% de ses revenus avec l'application de minimum d'impôt. ü Autorisation d'effectuer des ventes ou de prestations de services sur le marché local dans la limite de 20% de CA à l'exportation de l'année précédente, ces ventes sont considérées comme des importations et sont soumises par conséquence à la règlementation du commerce extérieur, de charge et de douane. ü Pour les entreprises agricoles, ils ont la possibilité de vendre sur le marché local dans la limite de 30% de CA, cette part est considérée comme une exportation et ne sera soumise à aucune formalité de commerce extérieur et de charge.

ü Autorisation de vendre les déchets provenant de leurs activités en dehors du quota à écouler sur le marché local et en exonération des droits et taxes

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exigibles au titre des ventes locales à condition que ces déchets soient destinés à des entreprises exerçant des activités de valorisation et de recyclage. en effet, les bénéfices provenant de ces ventes peuvent être exemptés de l'impôt sur les sociétés ou sur les revenus des personnes physiques. ü Dégrèvement fiscal total des bénéfices réinvestis ü Le dégrèvement fiscal total est accordé également aux personnes physiques ou morales qui souscrivent au capital initial des entreprises totalement exportatrices ou à l'augmentation de capital.

2. Le régime fiscal des entreprises partiellementexportatrices :

ü Elles bénéficient de la déduction totale des revenus ou des bénéfices provenant de l'exportation durant une période de cinq ans à partir de la première opération d'exportation et ce, nonobstant le minimum d'impôt. ü Elles bénéficient en matière de la TVA, du droit de consommation et des droits de douane des avantages suivants : ü Le remboursement des droits de douane et taxes d'effets équivalent acquittés sur les matières premières et produits semi-finis importées ou acquis sur le marché local par l'entreprise pour la fabrication des biens et produits destinés à l'exportation et aussi sur les biens d'équipement importées et non fabriqués localement au titre de la part des biens et produits destinés à l'exportation.

3. Les entreprises agricoles et d'élevage

La souscription au capital initial de l'entreprise agricole ou d'élevage ou à son augmentation pourra donner lieu à la déduction des revenus ou bénéfices investis des revenus ou bénéfices nets soumis à l'impôt.

Dans le cas souscription au capital initial ou à l'augmentation du capital des entreprises qui réalisent des investissements dans les régions à climat difficile pour l'agriculture. Ces investissements donnent droit au dégrèvement intégral aux bénéfices réinvestis avec un avantage supplémentaire c'est le non paiement de minimum d'impôt.

Ainsi, les revenus ou bénéfices provenant de l'investissement soit l'agriculture soit de l'élevage sont déduis de la base de calcul de l'IR ou de l'IS et

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ce durant les dix premiers années d'activité sans tenir compte de minimum d'impôt.

La réduction des droits de douane au taux de 10%, la suspension de la TVA et du droit de consommation dus à l'importation des équipements n'ayant pas de similaires fabriqués localement et la suspension de la TVA sur les équipements fabriqués localement.

4. Investissement dans les activités industrielles et de services

ü Les revenus ou bénéfices réinvestis bénéficient de la déduction intégrale sans que le minimum d'impôt soit applicable et ce dans le cadre de capital initial ou de l'augmentation du capital de ces entreprises. De même, l'investissement réalisé par ces entreprises donne également lieu à la déduction intégrale des bénéfices nets soumis à l'IS.

II.6 REDONNER L'ESPOIR AU PAUVRE ET A LA FEMME NIGÉRIENNE

Le MODEN/FA entend redonner l'espoir à chaque Nigérien et

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Nigérienne, déclarer la guerre à la pauvreté, agir de telle sorte que la pauvreté, au Niger, dans un proche avenir, devienne simplement un triste souvenir. Ce n'est pas un rêve. C'est un défi, c'est notre volonté de devenir utile à chaque Nigérien et Nigérienne.

Mais combattre la pauvreté n'est pas un grand défi ; c'est seulement aider chacun de vous à créer la richesse, à prendre part au progrès économique, à partager avec le monde entier les bénéfices des progrès de ce monde plat.

Une fois de plus nous voulons insister sur le fait que vaincre la pauvreté ne revient pas à partager ce que nous avons avec le pauvre, non ; c'est faire comprendre à chaque pauvre qu'il est seul maître de son destin, que vaincre la pauvre dépend de sa décision, de sa seule décision. Que le pauvre n'est pas trop pauvre pour épargner, que l'épargne est source de progrès. Que l'Etat, le voisin, la communauté ne peut soutenir de façon durable celui qui se résigne à rester dans le cercle vicieux de pauvreté et refusant de regagner le cercle harmonieux du progrès.

Les fondements du modèle que MODEN/FA vous propose

II.6.1 MODELES D’AUTONOMISATION DE LA FEMME

Le modèle qui vous sera proposé à deux déclinaisons :

ü La version rurale - MC² : Il s’agit des micro-banques de développement rural. ü La version urbaine – MUFFA: C’est un puissant instrument de création de richesse pour les femmes à faible revenu dans les zones urbaines et périurbaines.

II.6.2 LE MODELE MC2S : MICRO BANQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL EN BREF

ü Ce sont des micro-banques créées et gérées par les membres d’une communauté, dans le respect de leurs valeurs socioculturelles, religieuses et ancestrales.

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ü Dr FOKAM s'est inspiré de la célèbre formule d’Einstein pour modéliser cette aventure globale contre la misère :

La Victoire sur la Pauvreté est possible si les Moyens et les Compétences de la Communauté sont mis ensemble, qui se résume comme suit : VP = MC².

Fondements

ü Faire prendre conscience à la population qu’elle seule est maîtresse de son destin et qu’elle seule peut apporter les solutions à ses problèmes ; ü Révéler aux populations pauvres les immenses capacités de gestion dont disposent dans leur patrimoine culturel ; ü Amener les populations rurales et les couches féminines pauvres urbaines à se prendre en charge de façon durable.

L’Approche

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Banque d ’Appui ADAF Parternaires é é Le Parain du R seau D veloppement des Nationaux et capacit ésinstitutionnelles Internationaux

Micro banques de CIBLES MUFFA Dé veloppement Rural

POPULATIONS CONCERNEES

Avec leurs us et coutumes Propri étaires et gestionnaires B én é ficiaires des services

Les caractéristiques

ü Lien structurel entre les MC²s une banque d’appui et une ONG; ü Lien entre les populations rurales et urbaines; ü Lien entre la tradition et la gestion bancaire moderne ; ü Lien entre le système formel et les organisations informelles; ü Lien entre les institutions nationales et internationales; ü Garanties adaptées aux réalités socioculturelles locales ; ü Taux d’intérêt compatibles avec l’objectif de création de richesse et de développement durable; ü Intégration des valeurs socioculturelles dans la gestion moderne ü Lien entre les pauvres et le monde extérieur.

Les 5 phases du processus de développement:

Phase 01:Informer et sensibiliser les pauvres sur:

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- Le rôle de l’épargne dans le processus de leur prise en charge; - La nécessité de compter d’abord sur soi-même avant tout soutien extérieur ; - La fierté d’être et de rester comptable de son avenir. Phase 02 : Mobiliser les ressources (l’épargne, source nourricière de l’investissement et de l’autonomie financière) Phase 03:Financer les activités individuelles génératrices des revenus Phase 04:Financer les projets économiques d’intérêt commun Phase 05:Réaliser les projets sociaux

Objectifs et Organisation Objectif économique: Viabilité - La viabilité de la structure - Création de richesse Organisation: Autonomie: Propriété commune des membres Démocratie: Une personne, une voix Participation: Approche commune

Micro-banques de développement rural : Un vecteur de création de richesse en milieu rurale.

Pourquoi le modèle MC2 / les micro-banques de développement rural ? ü Plus de 50% des pauvres vivent en Afrique ü Plus de 60% des populations rurales sont pauvres. ü Le taux de bancarisation en Afrique est très faible, en moyenne 5%. Les populations rurales et tous les démunis, plus spécialement les femmes sont les plus exclus du système bancaire classique. ü Les structures du modèle MC2 sont des vecteurs puissants de création de richesse. ü Dans les zones urbaines la pauvreté prendre de plus en plus un visage féminin,

Adhésion à une Micro Banque de développement rural

Frais d’adhésion: 4 dollars américains Souscription d’un minimum de 10 parts sociales à raison de 3 dollars américains une part sociale Achat d’une copie personnelle des statuts dont le coût s’élève à 1 dollar américain.

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Exclusion du système financier Seulement 2% des micro-entrepreneurs africains ont accès aux crédits bancaires. En général, les femmes africaines n’ont pas d’accès aux crédits bancaires parce que ne possédant pas de bien matériel en leurs noms propres, il leur est quasi-impossible de constituer les garanties exigées pour l’octroie des crédits.

La volonté: Le point de départ de la victoire Notre engagement

ü Restaurer toute la dignité de l'africain. ü Aider les femmes pauvres à créer la richesse ü Amener les pauvres à percevoir la lutte contre la pauvreté comme une bataille pour la création de richesse.

Organigramme du Modèle MC2

Assemblée Générale Conseil des Sages

Conseil d ’ Administration CC AuditeursEx ternes

Comité de Gestion

Contrôleurs Internes

Unité 1 Unité 2 Unité 3

II.6.3 MICRO BANQUE « SARRAOUNIA » POUR LA REVALORISATION DE LA FEMME NIGERIENNE

Le Niger est l’un des pays les plus pauvres au monde. Selon le rapport de la Banque mondiale publié au mois de juillet 2010, son PIB est de 5,384 millions

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de dollars US, de très loin inférieure à la moyenne du continent africain qui est de 102,913468 millions de dollars US. La pauvreté frappe plus particulièrement les femmes (3 pauvres sur 4 sont des femmes) qui représentent près de 50,5% de la population. Le taux d’alphabétisation de la population est de 28,7%en 2009 (mais seulement de 9,3% chez les femmes).

Par conséquent il est souhaitable de mettre en œuvre une politique de "womenempowerment" c'est-dire une politique d’autonomisation de la femme nigérienne, en fait la rendre digne et respectée. Ainsi seront créées dans les zones rurales les plus reculées des structures de micro banque de développement rural qui seront à l’image des réseaux Grameen Bank du Bangladesh, Sewa Bank en Inde et MUFFA au Cameroun.

Dans cette perspective, une étude a déjà étémenée en 2005 en vue de la création de Banques « SARAOUNIA » exclusivement réservées aux femmes. Un Comité technique chargé de la préparation et du pilotage du projet de création de la banque des femmes du Niger avait également été constitué. Le projet sera réactivé

L’approche financière Saraounia aura les caractéristiques suivantes :

- Intégrée : ce qui revient à tenir compte de l’environnement socioéconomique, des spécificités culturelles et religieuses de la population ; - Auto-entretenue : le système sera conduit par des acteurs endogènes, des populations locales suite à une formation qui leur aura permis d’acquérir des capacités nécessaires pour comprendre l’initiative et conduire les différentes opérations qui y sont rattachées ; il est souhaitable que les femmes soient les principales initiatrices, les propriétaires et les gestionnaires des institutions à mettre en place. - Participative : les microbanquesSaraounia devront bénéficier d’une synergie entre toutes les composantes de la société nigérienne, les populations de base, l’élite administrative, traditionnelle, les institutions financières formelles (nationales et internationales), les institutions financières informelles, les autorités administratives, traditionnelles et religieuses, les sociétés de ddéveloppement. - Réaliste : offrir des services financiers à des coûts raisonnables ; les taux d’intérêt doivent favorisent l’investissement et se rendre compatibles avec l’objectif de lutte contre la pauvreté ;l’approche vise

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un double objectif : à savoir la viabilité des institutions mises en place et la lutte contre la pauvreté. - Efficace : les microbanquesSaraounia évaluées régulièrement et jugées sur la base des résultats chiffrés en termes de mobilisation de l’épargne.

Dans le même ordre d’idées, il faut impulser le développement des microprojets pour permettre l’accélération d’une répartition plus équitable spécialement en milieu pauvre. C’est un cercle vertueux : la mobilisation de l’épargne dans les microbanquesSaraounia permettra de financer les microprojets. Et les microprojets, à leur tour, rendront viables les microbanques en payant les taux d’intérêt sur l’épargne convertie en crédit dont ils ont bénéficié pour financer leur haut de bilan.

Le Niger est le deuxième pays producteur d’uranium au monde après le Canada. Faire bénéficier aux populations nigériennes des retombées de l’exploitation des gisements d’uranium reste le défi auquel moi, en ma qualité de leader politique je suis confronté.La réponseà ce défi sera de développer autour de l’exploitation de l’uranium des microprojets de développement financés par l’exploitant pour une meilleure redistribution des richesses, mais aussi autour de tout pôle de développement que nous allons créer dans la pays au cours des cinq prochaines années.

Le système de contrôle de la micro banque

Pour permettre aux MC²s d’atteindre leurs deux objectifs principaux, à savoir, la création des richesses parmi les pauvres et le développement durable en zone rurale, il a été mis sur pied un système externe pour l’évaluation de leur efficacité opérationnelle.

Ainsi, le réseau MC² est doté de trois types de contrôles : ü Contrôle par la banque d’appui ü Contrôle par l’ONG chargée de la formation, du système financier,du système informatique et de la recherche pour l’ensemble du réseau MC2 ü Contrôle par le Conseil d’Administration

Les objectifs du contrôle Les objectifs principaux du contrôle des MC²s consistent à assurer:

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ü La conformité aux normes, lois et réglementations en vigueur (objectif de la conformité). ü L’efficacité opérationnelle (objectif opérationnel) ü Fiabilité et exhaustivité des informations financiers et des informations sur la gestion (objectif informationnel)

Le contrôle

La banque d’appui La banque d’appui joue le rôle d’auditeur externe. En tant qu’auditeur externe, la banque sponsor peut recommander une MC² à l’Assemblée Générale et proposer l’adoption ou l’invalidation des comptes annuels d’une MC² déjà opérationnelle. Par ailleurs elle assiste le Conseil d’Administration à déterminer les taux d’intérêt. La banque d’appui organise des missions de contrôle et lorsqu’elle découvre une irrégularité grave, elle est tenue d’informer le Conseil d’Administration qui se chargera de sanctionner sévèrement l’auteur de l’irrégularité en question. La sanction peut conduire au licenciement de l’employé mise en cause.

Toutefois, en cas d’urgence, la banque d’appui a le pouvoir de suspendre : le président du conseil, le chef d'unité, ou tout autre employé fautif en attendant la décision finale du Conseil d’Administration.

Au cas où le Conseil d’Administration refuse de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre d’un ou plusieurs employés mises en cause, la banque sponsor devra informer le Conseil des Sages, l’Assemblée Générale ainsi que l’autorité en chargée des EMF ; et si aucune décision acceptable n’est prise, la MC² concernée pourra tout simplement être exclue du réseau MC² ou mise en liquidation par contrainte.

En cas de faute grave commise par le Conseil d’Administration, la banque d’appui procédera à la suspension le Président du Conseil et se charger d’informer le Conseil des Sages ainsi que l’autorité publique en charge des EMF.

Domaines du Contrôle ü Trésorerie Il s’agit de vérifier l’exactitude et l’existence de la liquidité, des Flash Cash, des investissements financiers de la MC², etc. Le contrôle de la trésorerie comprend également le rapprochement des comptes. ü Budget

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La vérification de l’existence d’un budget autorisé et l’évaluation de l’exécution de celui-ci. Chaque rubrique est examinée et les recommandations sont faites sur les écarts entre le budget et la situation réelle.

ü Comptabilité Le but du contrôle en matière de comptabilité consiste à vérifier le respect des principes de comptabilité dans la saisie des opérations. Il s’agit de vérifier la cohérence des écritures comptables dans le journal comptable.

ü Portefeuille crédit Une évaluation du portefeuille crédit sur la base des critères suivants: -le taux des impayés et l’état des impayés en termes de montant et durée -le plus gros débiteur -le secteur d’activité -l’existence d’une autorisation d’octroie de chaque crédit accordée par le comité compétent -le recouvrement: vérification de l’existence des mesures de recouvrement appropriées et les descentes sur le terrain pour mieux comprendre les raisons de la défaillance des débiteurs.

ü Le contrôle interne -vérification de l’existence d’un contrôleur interne et de l’effectivité des activités de contrôle nécessaires. -vérification du respect des procédures -vérification de la valeur ajoutée du contrôle aux opérations de la MC².

ü Système d’information - vérification de l’informatisation des opérations -vérification des aptitudes du personnel en informatique - vérification de la fiabilité des informations fournies par le système. ü L’efficacité du personnel -Evaluation de la performance de l’employé -vérification de la prise en compte des doléances du personnel et de la pertinence des solutions y proposées. ü Gouvernance

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- le fonctionnement des différents organes (Assemblée générale, Conseil d’Administration, Conseil des Sages, les comités de crédit, les comités de recouvrement, le secrétariat exécutif) sur la base de la tenue des réunions et des procès verbaux. -Participation aux réunions du Conseil d’Administration et comités de crédit. ü Sécurité -l’existence d’un gardien ou vigile -d’autres équipements de sécurité tels que les extincteurs -l’emplacement et le contrôle du coffre-fort (répartition des clés)

ü Les indicateurs clés de performance

Les normes de l'organe public en charge de la supervision des micro banques.

RATIO NORME

Fonds de solidarité ≥40% du capital social

Le plus gros actionnaire ≤10% des parts socials

Couverture des risques ≥10%

Le plus gros débiteur ≤20% of capital social

Couverture de l’actif ≥100%

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Crédits aux administrateurs et ≤30% capital social employés

Transformation des ressources ≤70%

Endettement ≥50%

Liquidité ≥100%

Impayés ≤5%

ü Fréquence des missions de contrôle Les missions de contrôle sont effectuées au moins une fois le mois par l’ONG et deux fois l’an par le département de micro finance de la banque d’appui.

ü Reporting La MC² est tenue d’adresser un rapport mensuel à l’ONG, un rapport semestriel à la banque d’appui et un rapport annuel à l’autorité publique chargée des EMF.

II.7 EXERCER UNE DIPLOMATIE DES AFFAIRES

Nous allons repenser notre diplomatie qui est essentiellement de type politique pour la transformer en diplomatie orientée vers le business. Le Niger privilégiera l'ouverture dans les grands centres d'affaires du monde de représentations d'affaires car les vrais partenaires au développement sont incontestablement ceux du secteur privé et donc du monde des affaires. Pour garantir le bien-être des citoyens, il faut agir sur la scène économique internationale avec pragmatisme. Cela veut dire :

II.7.1 FORMER UNE CLASSE DE DIPLOMATES NIGERIENS CULTIVES, DYNAMIQUES

Bien formés dans les domaines scientifiques, techniques et économiques et commerciaux, capables de se battre avec conviction et efficacité, de développer une logistique auprès des prescripteurs.

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II.7.2 FAIRE DES AMBASSADES DU NIGER DES POLES DE SOUTIEN A L’ENTREPRENEUR.

Les ambassades cesseront de se concentrer uniquement sur un rôle de représentation politique pour devenir un appui pour ceux qui ont des idées pour créer la richesse. Les entreprises ont des difficultés pour accéder au marché, elles font face à des problèmes de fiscalité et de régulation interne. Ensuite, elles ont besoin de contacts de haut niveau. Il faudra que les ambassades mettent à profit leur contact permanent avec l’extérieur pour jouer un rôle central dans la collecte de l’information économique en leur faveur. Quand les entrepreneurs s’adresseront aux ambassades, ils auront droit des opportunités d’affaires, à des contacts pouvant aboutir des partenariats gagnants.

II.7.3 ACCORDER UNE PLACE DE CHOIX AU SECTEUR PRIVE DANS LES MISSIONS OFFICIELLES A L’ETRANGER.

Les délégations officielles du chef de l’Etat sont des leviers importants pour nos intérêts économiques à l’étranger. Elles seront composées de chefs d’entreprises, de lobbyistes et de conseillers économiques à l’investissement, qui auront pour mission de rechercher des opportunités d’affaires.

II.7.4 FAIRE DES AMBASSADES DES POLES D’ATTRACTIVITE DE L’INVESTISSEMENT.

Le MODEN/FA s’assurera que les ambassades vendent la destination Niger à l’étranger. Priorité sera donnée aux résultats économiques dans l’évaluation des actions des représentations diplomatiques. Ainsi chaque mission diplomatique devra approcher des réseaux économiques dans le pays où elle est implantée. Elle informera des opportunités d’affaires, organisera des rencontres avec les prescripteurs.

II.7.5 METTRE SUR PIED UN SERVICE D’INTELLIGENCE ECONOMIQUE,

Il aura comme vocation la veille d’affaires : collecter des renseignements utiles sur les opportunités d’affaires qui permettront aux politiques de prendre des décisions pratiques, pertinentes et efficaces. Les représentations diplomatiques

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seront les pôles de collecte de l’information à l’étranger. Le service d’intelligence économique centralisera les activités de veille stratégique et concurrentielle, d’analyse et de partage de l’information stratégique. Il mettra l’information collectée à la disposition des entités qui en auront besoins (ministères, entreprises, etc.)

II.7.6 ORGANISER UNE JOURNEE ANNUELLE DE L’INVESTISSEMENT AU NIGER.

Ce sera l’occasion de rassembler les membres du réseau économique du Niger pour des réflexions en vue de recadrer l’action économique et de maintenir allumée la flamme de la croissance économique du Niger.

II.8 NOTRE SOUS-SOL, UNE MANNE POUR LES GENERATIONS PRESENTES ET FUTURES

Le sous-sol nigérien est riche en minéraux divers et en pétrole. Malheureusement, il est sous-exploité. En dehors des unités industrielles de production d'uranium par AREVA et SOMINA, l'or par la SML, l'exploitation minière est globalement faible, malgré le potentiel exceptionnel du pays dans ce domaine. Il s'agira donc de réexaminer les modalités d'attribution des permis de recherche, et de définir les conditions nouvelles de mise en exploitation des réserves trouvées.

En effet, dans un pays qui a besoin d'encourager l'exploration et l'exploitation du secteur minier, les conditions d'octroi des permis de recherche sont particulièrement rébarbatives. C'est pourquoi le MODEN/FA s'attachera à simplifier les procédures d'octroi de ces documents afin d'en faciliter significativement l'accès aux investisseurs étrangers. De nouvelles dispositions seront édictées pour permettre la délivrance du permis d'exploration dans un délai ne pouvant excéder dix (10) jours. Le bénéficiaire du permis, disposera de trois (3) ans pour rendre compte à l'Etat, des résultats de ses recherches.

A l'issue de ce délai de trois (3) ans, et en fonction des efforts d'investissement fournis par le bénéficiaire, l'Etat peut être amené à prolonger ce délai de trois années supplémentaires ou procéder au retrait immédiat du permis, sans aucune indemnisation, lorsqu'il sera formellement établi que l'investissement

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réalisé ne vise, en réalité, qu'à en assurer le contrôle pour des objectifs contraires aux intérêts du Niger.

II.8.1 LA RETROCESSION D'UN PERMIS MINIER Ellene peut se faire qu'avec l'accord préalable de l'Etat du Niger. Toute rétrocession faite sans cet accord, entrainera le retrait automatique dudit permis qui sera reversé dans le domaine public, sans indemnisation possible. Le MODEN/FA Lumana-Africa mènera une politique volontariste d'implication des citoyens nigériens dans la création et l'exploitation des entreprises du domaine minier.

Aussi, l'Etat du Niger tout en participant systématiquement au capital des sociétés minières créées par les investisseurs étrangers, à hauteur de la minorité de blocage (33%), pourrait être amené à porter au profit des citoyens nigériens, des parts d'actions dans le capital de ces sociétés, mais dans la limite maximale de 49% du capital, citoyens nigériens et Etat compris.

Autrement dit, l'investisseur étranger conservera le contrôle de son entreprise, afin de lui permettre de sécuriser ses investissements, tout en bénéficiant de garanties fortes relativement au rapatriement des bénéfices éventuels qu'il pourrait en tirer. D'un autre côté, les dépenses d'exploitation des entreprises minières et pétrolières devront profiter à la dynamisation de l'économie nationale. Pour ce faire, l'implication des opérateurs nigériens sera obligatoiredans l'offre de prestation dont l'entreprise aurait besoin pour son fonctionnement. L'exonération fiscale concernera exclusivement les dépenses d'équipement des entreprises minières à leur installation. Quant aux autres dépenses de fonctionnement, elles feront l'objet d'une taxation modulée et raisonnable. La TVA notamment fera l'objet d'un examen paritaire entre l'administration fiscale et l'entreprise concernée.

L'Etat aura aussi le droit de procéder à un audit annuel des dépenses de fonctionnement de l'entreprise dans laquelle il aurait des parts, avant le dépôt du bilan de l'année. Cet audit a pour objectif de s'assurer de la sincérité des comptes de charges de l'entreprise.

En effet, le Niger ambitionne de promouvoir avec ses coactionnaires un partenariat gagnant-gagnant certes, mais aussi de transparence et de sincérité, dans le cadre du respect mutuel des intérêts de chacun. Les sociétés minières

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bénéficieront cependant de tous les avantages prévus pour la création et l'installation des entreprises du secteur industriel.

S'agissant de la responsabilité des entreprises minières dans la préservation de l'environnement, des mesures rigoureuses seront édictées et une agence spécialisée sur les questions de l'environnement dans le domaine minier créée.

Dans cette optique, chaque entreprise minière fera périodiquement l'objet d'un contrôle rigoureux, afin de s'assurer qu'elle respecte les règles prévues en matière de protection de l'environnement ; cette agence veillera à faire corriger dans les plus brefs délais les éventuelles insuffisances en matière d'environnement qu'elle serait amenée à constater contre une entreprise.

Afin de lui donner toute l'autorité indispensable à l'accomplissement de sa mission, notamment celle de faire respecter ses injonctions par les entreprises minières, cette agence sera rattachée à la présidence de la République.

A défaut de la mise en œuvre des recommandations faites par l'agence dans les délais qu'elle a fixés, l'entreprise encourt la suspension pure et simple de ses activités jusqu'à l'exécution des directives de l'agence.

Les ressources tirées de l'exploitation des ressources minières nationales seront gérées conformément aux dispositions de la constitution. Elles seront orientées prioritairement vers l'investissement public, dans des domaines vitaux pour la survie et le développement de la nation. Ces ressources feront l'objet d'une publication annuelle dans le journal officiel de la République, conformément aux engagements pris avec l'ITIE.

S'agissant du domaine pétrolier, les entreprises étrangères seront encouragées à intensifier la recherche pétrolière et à mettre en exploitation les réserves mises à jour. Une société de trading pour la commercialisation de la part de l'Etat dans le cadre du partage de la production sera constituée et mise en activité très rapidement.

II.8.2 LE PETROLE NE FERA L'OBJET D'AUCUNE HYPOTHEQUE. Une partie des recettes des ressources qu'il aura générées sera cependant utilisée pour alimenter un fonds de garantie souveraine. Ce fonds pourrait permettre à l'Etat d'accéder à des emprunts financiers plus importants afin de financer les secteurs productifs de son économie. Car, pour se construire et

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secréter une croissance soutenue et durable, l'économie nigérienne a besoin d'investissements massifs dans les secteurs de la production. Sur un tout autre plan, il est important de retenir que pour mieux participer à l'exploitation et à la commercialisation de son pétrole, le Niger a besoin de cadres solidement formés dans cette filière. A cet effet, la formation s'appuiera sur tous les aspects de la gestion relatifs à la filière pétrolière, afin que les différentes fonctions existant dans cette dernière puissent disposer pour chaque poste de l'organigramme de l'entreprise, de cadres nigériens compétents et capables, de défendre les intérêts du pays en face des cadres étrangers, pour rester en corrélation avec l'esprit du partenariat gagnant- gagnant, qu'il convient de bien adosser au principe de la transparence et de la sincérité.

Le sous-sol nigérien garde encore presque intacts les mystères des richesses qui y sont enfouies, faute d'une politique audacieuse d'exploration par la SOPAMIN. En effet, l'Etat a encore une très mauvaise connaissance du potentiel minier réel du pays parce qu’il ne s'est pas donné les moyens d'une exploration systématique de son sous-sol, depuis les financements octroyés à cette fin par l'Union Européenne dans les années 1980.

C'est pourquoi il est impératif pour le MODEN/FA d'engager très rapidement une politique attractive en direction des investisseurs miniers internationaux, par la simplification des procédures d'octroi des permis de recherche évoqué plus haut.

En outre, le MODEN/FA mènera dans ce domaine une politique active de valorisation de son patrimoine minier, par la construction d'une banque de données relative à la cartographie des indices, ainsi que des résultats de toutes les recherches antérieurement réalisées.

II.8.3 LE NOUVEAU ROLE DE LA SOPAMIN La SOPAMIN sera chargée du suivi de la gestion des permis octroyés et rendra compte, à ce titre, au gouvernement chaque année de l'évolution de la recherche sur chaque permis ; des investissements réalisés par les promoteurs miniers ; de l'opportunité éventuelle de mise en exploitation d'un périmètre minier ; et des propositions de retrait d'un permis minier, ainsi que de la prolongation des délais au profit d'un investisseur.

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II.8.4 LE NOUVEAU ROLE DE LA SONIDEP La SONIDEP sera transformée en société de patrimoine chargée de réaliser les investissements de l'Etat dans le domaine pétrolier. A ce titre, elle peut participer au capital des sociétés d'exploration et d'exploitation de pétrole. La SONIDEP au même titre que les sociétés étrangères, peut aussi bénéficier de permis de recherche ou d'exploitation en soi.

II.9 LE FONDS SOUVERAIN DU NIGER, LE GARANT DE NOTRE INDEPEDANCE EONOMIQUE ET SOCIAL

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Le Niger regorge d’importantes richesses dans son sous-sol : l’uranium, le pétrole, l’or, le charbon… Nous avons conscience que ces richesses ont la particularité d’être épuisables. Notre politique sera de les exploiter pour le développement immédiat de notre pays, tout en tenant compte du bien-être des générations futures. Les acquis et les ressources d’aujourd’hui sont certes pour les générations présentes mais doivent également garantir le bien-être des générations futures. C’est parce que nous pensons aux générations futures que nous disons que le bien d’aujourd’hui doit être utilisé de façon parcimonieuse pour permettre de garantir le bien-être des générations futures.

II.9.1 LA NECESSITE D’UNE EPARGNE NATIONALE

C’est la raison pour laquelle il est nécessaire de constituer une épargne nationale permettant de : ü garantir une autonomie relative dans nos choix investissement, à la fois au niveau national et au niveau international ; ü d’être des acteurs dans le jeu de l’économie mondiale ; ü préparer les Nigériens à devenir des acteurs qui comptent dans l’économie nationale, sous-régionale et internationale ;

La question essentielle que certains se poseraient est de savoir comment un pays aussi pauvre que le Niger pourra constituer une épargne permettant de réaliser des missions aussi ambitieuses, surtout que certains spécialistes de l’économie peu inspirés professent que le pauvre est trop pauvre pour épargner.

En réalité, cela revient à dire que le pauvre est condamné à une misère permanente avant d’avoir essayé. Dès lors, il est privé de sa capacité de décider lui-même de son destin. Nous allons rechercher, grâce au fonds souverain, de façon permanente dans nos maigres revenus, la partie qui pourra être gardée pour protéger notre avenir et les générations futures. Ce n’est pas une ambition, c’est un devoir. L’épargne que nous allons prélever sur les revenus des générations présentes sera suffisamment faible pour ne pas perturber significativement le bien-être des générations présentes. Nous donnons à titre indicatif et non exhaustif quelques sources de financement de notre fonds souverain :

ü environ 15% des revenus pétroliers et miniers reçus des industries extractives,

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ü des taxes diverses prélevées à cette fin sur toutes les dépenses de loisir quelles qu'elles soient, les billets d'avion,

ü 2% du chiffre d'affaire des entreprises publiques nationales,

ü 2% des dividendes versées à l'État au titre de sa participation dans les industries extractives,

ü 3 francs cfa sur chaque tranche de 35kwh d'électricité consommé,

ü 5 francs par nuitée sur les factures d'hôtel,

ü 2 francs sur chaque prélèvement au titre du péage routier,

ü 10 francs sur tous les transferts d'argent en dehors du système bancaire classique, etc. ü a taxe sur la vente des produits agricoles, des produits d’élevage, des métaux précieux; ü les prélèvements sur les fonds de pension, des dépôts et consignations; ü ou tous autres fonds de réserve

L'importance du fonds souverain pour le financement du développement du Niger impose que les citoyens acceptent de consentir volontairement à ces sacrifices parce que le Niger a plus que jamais besoin de diversifier les sources de financement de ses investissements sans être constamment confronté aux conditionnalités génératrices de sous-développement.

II.9.2 UN FONDS POUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

Il sera utilisé prioritairement pour promouvoir les activités créatrices de richesse au niveau national ensuite sous-régional et, éventuellement, au niveau international mais seulement dans les secteurs rentables. Ce fonds, qui n’est pas une partie du budget de l’Etat, sera géré en partenariat avec le secteur privé pour assurer sa fructification :

ü La promotion de l’entrepreneur et l’entreprise ;

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ü La promotion des activités créatrices de richesse pour la femme, pour la jeunesse, pour la participation au développement des infrastructures des hôpitaux, pour la modernisation du système éducatif… ü La promotion de l’agriculture, de l’élevage; ü L’exploitation de nos mines et celles de nos voisins ;

II.10 LE SECTEUR INFORMEL, PEPENIERE DES ENTREPRISES DE DEMAIN

Le secteur informel est entendu comme l'ensemble des activités productrices de biens et services qui échappent à la régulation de l'État. Les théories économiques occidentales estiment que c’est le résultat de la faillite de l’Etat. Ils imputent son existence à l’incapacité d’encadrer, de contrôler et de maîtriser l’activité économique.

II.10.1 VALORISER LE SECTEUR INFORMEL

Ces théories prétendent qu’en économie, les gouvernements doivent tout maîtriser et tout réglementer. Chose qui relève de l’impossible. Or, le

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MODEN/FA ne connaît aucun pays du monde qui ne dispose d’un secteur informel. Il pourrait y avoir une différence de degré mais pas de nature. Pour le MODEN/FA, cette conception du secteur informel est une erreur. Elle résulte de la méconnaissance des réalités socioéconomiques du continent africain. Loin de considérer le secteur informel comme une catastrophe, le MODEN/FA en fera la pépinière de l’entrepreneur de demain, un centre de formation maîtrisé où le futur chef d’entreprise sera formé aux techniques traditionnelles de gestion pour se préparer à l’utilisation et l’adaptation des techniques modernes. Dans notre politique économique, il s’agit de traiter le secteur informel, non pas comme un obstacle au développement économique du pays, mais plutôt comme un centre de formation pour les futurs capitaines d’industrie.

II.10.2 LE SECTEUR INFORMEL COMME CADRE D’APPRENTISSAGE DU MANAGEMENT

Le secteur informel sera pour nous le premier stade de l’apprentissage du management. Il assurera à l’entrepreneur de demain une base de développement solide, car l’entreprise grandira pas à pas et évitera d’être aux prises avec des réalités trop vite disproportionnées. En l’absence d’un marché financier, il permet au futur entrepreneur de constituer l’épargne nécessaire à l’entreprise formelle de demain. La vérité est qu’il faut simplement suivre la loi de l’évolution, donner aux entreprises économiques faibles des outils pouvant les aider à grandir pas à pas plutôt que les étouffer avec des théories qui sont généralement faites pour les grandes entreprises.

Le MODEN/FA portera une attention particulière à ce secteur et fera le nécessaire pour le connecter au secteur formel afin de permettre aux apprenants du secteur informel de gravir rapidement des échelons pour rentrer dans el secteur et de participer à la croissance de la richesse. Par contre, il sera défini un impôt libératoire pour tout citoyen. L’accès à certains services et au marché des grandes entreprises sera conditionné par l’existence formelle d’un entrepreneur du secteur informel. Nous veillerons à ce que chaque village ait des instruments qui lui permettront de se connecter au secteur formel par la création de microbanques de développement rural ou des banques de femmes SARAOUINA. Il s’agit ainsi d’un moteur propulseur du secteur informel vers le secteur formel.

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II.11 LE NUMERIQUE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT

Créneau porteur pour l'avenir économique du Niger, le numérique suppose au préalable la mise en place d'une infrastructure solide et élargie à l'essentiel des zones économiques du pays, ainsi que l'introduction, dans les programmes éducatifs de l'école, des éléments de base en informatique, en vue de l'initiation des enfants aux connaissances dans les Technologie de l’Information et de la Communication (TIC) dès l'adolescence.

II.11.1 LE DEVELOPPEMENT DES TECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION ADAPTEE A L’EDUCATION (TICE) A cette fin, un organisme spécialisé dans la conception et la mise en œuvre de ce plan initiatique sera indispensable afin de réformer les programmes scolaires actuels, totalement indifférents pour l'heure aux questions de l'informatique.

Il s'agira par conséquent d'envisager très rapidement les modalités pratiques d'un partenariat public-privé pour le financement de l'introduction de l'informatique dans les écoles, depuis le niveau du primaire.

Cela suppose, au préalable, la construction d'un réseau numérique étendu à l'ensemble du territoire, mais à des coûts d'accès abordables pour les populations.

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En effet, le numérique constitue l'élément central de l'évolution technologique du 21ème siècle, sa maîtrise par la jeunesse constitue un enjeu de première importance pour l'avenir du Niger et déterminera sa capacité à affronter avec succès la compétition économique entre les nations, laquelle compétition se dessine sous des traits particulièrement menaçants pour les jeunes nations.

II.11.2 LE DEVELOPPEMENT DE L’ECONOMIE DU NUMERIQUE D'un point de vue pratique, le numérique peut ouvrir des créneaux porteurs intéressants dans le domaine de l'économie tertiaire. Le numérique peut permettre également à l'Etat d'améliorer sa gouvernance, en éliminant les lenteurs extrêmes entre les ministères et les services, comme elle peut permettre d'accélérer très sensiblement l'élaboration des programmes et projets dont la mise en œuvre conditionne le développement économique et social du pays.Grâce au numérique, l'économie informelle pourrait être partiellement maîtrisée ; avec cette technologie, il est possible d'encadrer les activités jusqu'ici insaisissables, à travers le contrôle du mouvement clandestin des flux monétaires qui l'irriguent et l'animent.

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II.12 DETTE PUBLIQUE ET CROISANCE ECONOMIQUE

La dette est un ingrédient indispensable à la croissance économique. Mais si elle n’est pas utilisée à bon escient et dans la proportion raisonnable, elle devient un poison pour le développement économique et social. C’est pour cela que le MODEN/FA devra faire un état des lieux de la situation de notre endettement et procèdera à une analyse conséquente et prendra les mesures nécessaires pour faire de la dette passée et à contacter un excellent ingrédient pour la propulsion de notre économie.

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II.12.1 LA DETTE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT

La dette est tellement nécessaire dans le modèle de croissance de toute économie que s’il faut attendre de réunir les fonds nécessaires pour réaliser des investissements, avec les risques d’évolution des coûts de facteur, d’accélération de l’inflation ou de dépréciation monétaire, il deviendra impossible de réaliser les investissements dont le pays a besoin et dans les conditions optimales. Dès lors, il devient indispensable de compléter notre épargne par un recours à l’épargne extérieure pour la nécessité d’accélération de notre croissance.

L'équilibre budgétaire est un leurre économique car presque tous les pays du monde ont besoin du déséquilibre budgétaire à un moment ou à un autre pour des besoins de relance économique et à plus forte raison pour un pays aussi pauvre que le Niger qui a besoin d’une action plus agressive pour son décollage économique et social

Pour autant, l'État qui le gère ne saurait, sans danger de cessation de paiement, vivre de façon excessive et très longtemps au-dessus de ses ressources intérieures. D'ou la nécessité impérieuse de savoir s'endetter, c'est-à-dire à quelle hauteur et pour financer quelle dépense ? A cet égard, dans les pays de l'Union européenne par exemple, un plafond de déficit budgétaire jugé raisonnable est fixé conventionnellement pour tous. Ce plafond doit être respecté car la crise qui frappe indistinctement les pays membres découle semble-t-il d'un surendettement de moins en moins supportable.

Des pays occidentaux servant de modèle aux pays africainsconnaissent un taux d’endettement proche de 95% de leur PIB. Mais nul n’ignore dans ces pays que l'endettement du pays doit être maîtrisé rapidement, d'une façon ou d'une autre, pour ne pas sombrer dans les affres de l'austérité. Au Niger, nous avons déjà connu les désagréments de la politique inhumaine de l'ajustement structurel imposé par le FMI en raison de l'incapacité du Niger à rembourser sa dette extérieure. Personne n'en a encore oublié les conséquences extrêmement douloureuses.

En contrepartie de la cure d'amaigrissement forcée à laquelle le pays avait été soumis, il a bénéficié du programme d'effacement de la dette, accompagné du programme PPTE, après avoir accédé péniblement au point d'achèvement des douloureuses conditionnalités qui lui avaient été prescrites par les institutions de BrettonWoods.

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II.12.2 POUR UNE DETTE RAISONNABLE ET CONTRE LE SURENDETTEMENT Le surendettement constitue par conséquent un fléau suffisamment connu du peuple nigérien. Il s'agit de ne plus tomber dans ses rets pernicieux. En effet, les perspectives prometteuses de futures, mais néanmoins improbables ressources pétrolières, ne doivent point inciter, dès à présent, l'État nigérien à s'endetter sans retenue et surtout sans discernement.

La tendance dans ce sens semble malheureusement avoir été privilégiée, parce que d'un taux d'endettement autour de 20% en 2011, le Niger a dépassé la barre de 40% en 2014, traduisant ainsi une frénésie malsaine d’emprunter au prétexte qu'il faut exécuter, vaille que vaille, un engagement électoral de mobilisation de ressources externes de 6000 milliards de Fcfa. Mais à quelle fin économique, et pour quel impact réel sur les conditions de vie des nigériens, notamment des 86% d'entre eux vivant en zone rurale? Pour l'heure rien de bien clairement discernable.

Les projets d'investissement ayant servi de prétexte à ces emprunts massifs sont pour l'essentiel orientés vers les dépenses de prestige plutôt que vers les investissements productifs susceptibles de contribuer au moment voulu au remboursement des échéances de la dette.

Les perspectives de remboursement reposent donc pour l'essentiel sur les recettes fiscales qui parviennent à peine à assurer la prise en charge des dépenses de souveraineté classiques. C'est donc une erreur pour le Niger de calculer sa solvabilité par rapport au PIB, d'autant que la pression fiscale ne s'exerce, pour le moment, que sur la partie congrue de celle-ci. En effet c'est moins de 3% des citoyens nigériens qui paient actuellement l'impôt. 40% du PIB, c'est-à-dire la partie relative au secteur rural, est exonérée de toute imposition directe.

L'autre partie relevant du secteur informel est tout aussi mal maitrisée que sousimposée.

Le secteur moderne de l'économie encore embryonnaire est par conséquent devenue la vache à lait, soumise à une pression fiscale quasi insupportable qui anéantit son expansion, sa compétitivité sous-régionale, et donc sa capacité à secréter des emplois nouveaux, voire à préserver durablement les postes de travail existants. Dans ces conditions, la seule espérance de remboursement de la dette réside dans la perspective hypothétique d'un accroissement significatif des revenus pétroliers du pays. Ce qui explique sans doute l'empressement

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irresponsable dicté par l'ignorance de la gravité, peut-être, de l'hypothèque systématique de ces revenus, pour couvrir des emprunts sans impact significatif sur la croissance économique ni sur l'amélioration durable de la vie des citoyens. Ce recours au gage pétrolier est d'autant plus inacceptable qu'il a pour conséquence d'enlever à toute future gouvernance les possibilités d'une politique économique reposant sur une relative indépendance financière. L'endettement excessif pour ne pas parler de surendettement, aura pour résultante de maintenir le Niger dans une sorte d'asservissement perpétuel, ce qui lui ôtera à la fois la liberté de ses choix économiques comme la Grèce aujourd'hui, et les perspectives d'une existence moins tourmentée pour les générations futures.

C'est pourquoi le MODEN/FA veillera à mener une politique d'endettement prudente en rapport constant avec son taux de croissance moyen. Il veillera aussi à désendetter l'État en renonçant aux emprunts ne s'inscrivant pas dans le cadre des investissements rapidement productifs, et en privilégiant le système du BOT, dans les programmes public-privé.

Il s'efforcera également de construire pour le Niger une relative indépendance financière en gérant les futurs revenus pétroliers avec rigueur et dans la seule perspective d'une économie de croissance durable et soutenue.

II.13 LA CAISSE DE DEPOT ET DE CONSIGNATION, UNE EPARGNE A SECURISER

Une partie de l’épargne intérieure est gaspillée en raison de l’ensemble d’un instrument de contrôle mis en place par l’Etat. Il s’agit des biens résultant de la succession des familles, des sommes consignées dans les comptes des avocats et notaires, des dommages et intérêts prononcés par la justice au profit des justiciables insuffisamment avertis de leurs droits… Ces sommes prennent souvent des destinations contraires aux fins pour lesquelles elles ont été déposées.

II.13.1 LA CAISSE AU SERVICE DES INVESTISSEMENTS PRODUCTIFS

La création de la Caisse de dépôt et de consignation permettra de mettre cette épargne en sécurité de façon à la maîtriser et la canaliser vers des investissements essentiellement productifs et une faible partie aux investissements sociaux en raison de la nécessité de la protéger contre toute dépréciation de pouvoir d’achat. Car il s’agit d’une masse monétaire en attente de distribution. En s’en tenant au cas de l’héritage en attente de partage, la Caisse de

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dépôt et des consignations permettra de soustraire la gestion des biens résultant de la succession des familles au pillage des parents du défunt souvent peu scrupuleux.

II.13.2 LA CAISSE AU SERVICE DE LA PROTECTION SOCIALE

Elle vise à protéger les orphelins mineurs et les veuves contre les gestionnaires des biens de succession désignés mais malhonnêtes. Cet organisme conservera également tout bien matériel ou en espèce dont le propriétaire légitime n'est pas identifié. Au-delà de dix années, lesdits biens seront reversés au compte des dépôts à long terme de l'organisme pour contribuer au financement des infrastructures. Les dépôts financiers de cet organisme pourraient être prêtés à l'État pour la réalisation des grandes infrastructures publiques. Leur remboursement sera prioritaire sur tous les emprunts autres que ceux des institutions de financement extérieur.

Il bénéficiera à ce titre d'une rubrique spéciale sur la dette intérieure pour le remboursement de ses échéances.

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III. DU DEVELOPPEMENT SOCIAL, CULTUREL ET SPORTIF

1. De la Santé 2. De la question de l’Eau 3. De l’Environnement 4. De la Culture, des Arts et du Sport

L'augmentation du pouvoir d'achat des citoyens nigériens sera l'objectif phare de l'action du MODEN/FA, s'il est élu.

Le MODEN/FA ne croit pas que l'amélioration des conditions de vie d'une population enfoncée dans l'extrême pauvreté peut se réaliser uniquement à travers des actions humanitaires. C'est pour cette raison que l'Etat s'attachera à l'augmentation des revenus des citoyens à travers la dynamisation des activités, dans tous les secteurs de la vie économique et sociale.

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En effet c'est en augmentant de façon continue ses revenus que le citoyen peut arriver à se prendre en charge pour faire face dignement aux besoins de sa famille. Cela est à la fois un devoir civique autant qu'une obligation morale.

L'Etat aura beau construire des hôpitaux et des dispensaires dans chaque village du Niger, il aura beau construire des écoles dans chaque hameau de ce vaste pays, construire des échangeurs sur chaque ruelle des villes, y apporter toutes les commodités du développement, il restera toujours qu'à un moment ou à un autre, le citoyen devra payer pour en profiter durablement. Il n'est pas concevable que ceux-ci puissent continuer à fonctionner tout temps, sur la base d'une gratuité perpétuelle inimaginable. C'est pourquoi le système de recouvrement des coûts pour toutes les prestations de service public sera à plus ou moins long terme inévitable. Chaque citoyen sera tenu de contribuer, ne serait-ce que partiellement, à la prise en charge de sa santé et de celle de sa famille, tout en assurant le fonctionnement ininterrompu des formations sanitaires. De même, le citoyen doit pouvoir prendre en charge tous les fondamentaux de son existence parmi lesquels le paiement de l'impôt.

En effet aucun Etat, aussi riche soit-il, ne peut entretenir durablement l'esprit d'assistance pour tous, tout le temps, sans rapidement tomber en faillite.

L'augmentation des revenus des citoyens constituera au plan social l'axe majeur autour duquel s'articulera le projet du MODEN/FA Lumana-Africa. Au demeurant, l'augmentation des revenus s'impose comme une condition sine qua non de progrès et de stabilité sociale, surtout dans un pays dont les secteurs sociaux de base, notamment la santé, l'école, l'eau et la formation professionnelle nécessitent la participation financière incontournable des citoyens, pour se renforcer et améliorer constamment les prestations qu'elles sont appelées à fournir aux populations.

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III.1 LA SANTE

Le Niger est territorialement l'un des pays les plus vastes du continent africain, avec le taux de dispersion de la population le plus élevé. Certes, les infrastructures sanitaires réalisées à l'époque de la 5ème République (2000-2010) sont nombreuses et concernent tous les niveaux du découpage territorial. Mais, aujourd'hui, elles ont besoin d'être agrandies et entretenues.

III.1.1 UN SYSTEME DE SANTE ENTIEREMENT REPENSE

ü Les infrastructures sanitaires ont aussi besoin d'être mieux équipées et dotées d'un personnel médical plus performant. Le MODEN/FA s'attachera à la réhabilitation totale de ces infrastructures, leur rééquipement et l'affectation d'un personnel médical plus qualifié. Ce personnel aura besoin cependant d'être plus motivé, car les conditions de vie en zone rurale demeurent encore très difficiles pour les agents de l'Etat.

ü D'où leur tendance à vouloir échapper par toute sorte d'artifices, aux affectations dans les villages. Il s'agira, par conséquent, de réétudier les modalités de leur rémunération, afin d'y introduire des éléments de motivation plus élevés que les rémunérations des cadres installés en zone urbaine.

ü En outre, des formateurs itinérants se rendront régulièrement dans des centres de santé du milieu rural pour renforcer les connaissances professionnelles des agents qui y sont affectés.

ü Un corps de médecins généralistes spécialisés dans les traitements des maladies spécifiques aux terroirs sera créé, pour une meilleure prise en charge médicale des patients vivant en zone rurale.

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III.1.2 LE RENOUVEAU DE L’HOPITAL Les hôpitaux actuels verront leurs capacités d'accueil élargies en locaux et en lits d'hospitalisation. Ils seront dotés des équipements de diagnostic les plus modernes et de médecins spécialisés de haut niveau dans tous les chefs-lieux de région.

Ainsi, l'hôpital installé dans la région sera le centre de référence privilégié vers lequel seront évacués les malades des districts sanitaires desservant les départements.

A Niamey,la capitale, des hôpitaux spécialisés dans le traitement de certaines maladies seront crées, dans l'optique de desservir une demande de soin ouest-africaine :

ü Un centre de traitement spécialisé du diabète et des maladies cardiovasculaires ; ü Un centre spécialisé dans le traitement des cancers et des maladies du sang ; ü Un centre de traitement spécialisé du paludisme et des maladies virales ; ü Des services d'urgence rattachés aux hôpitaux de références ; Ces centres seront réalisés en modules, parce qu'appelés à s'élargir progressivement pour atteindre leur taille optimale, sur un délai de douze (12) ans. Leur réalisation se fera dans le cadre de contrats public-privé, adossée au fonds de garantie souveraine, dont la création a été évoquée plus haut. Les médecins spécialisés seront rémunérés pour tenir compte des années de formation supplémentaires qu'ils ont eues à consentir à cette fin. Des conditions d'emploi les plus attrayantes leur seront réservées, afin d'encourager le retour au Niger de tous les médecins nigériens actuellement sous- employés dans les hôpitaux étrangers.

S'agissant des centres spécialisés, dont la création a été annoncée ci-avant, des médecins spécialisés de très haut niveau et le personnel médical adéquat, seront recrutés dans un premier temps par contrat, y compris international.

La formation des spécialistes nigériens se poursuivra et se réalisera progressivement, pour satisfaire tous les postes et fonctions indispensables au fonctionnement des centres et cela dans le délai des douze (12) ans retenus cidessus.

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Le MODEN/FA accordera une attention particulière à la formation des médecins en santé publique. Cette spécialisation sera obligatoire en particulier pour les cadres de la santé affectés dans les ministères, pour l'élaboration des programmes du gouvernement en termes de prospective, dans le domaine de la santé.

En attendant la création de ces centres spécialisés, les hôpitaux existant seront rééquipés, leurs locaux rénovés et élargis, afin que les malades puissent bénéficier de diagnostics plus sûrs, et d'un traitement approprié, à des coûts en relation avec les capacités financières supposées de chacun.

En conséquence, l'Etat mettra un terme au système d'évacuation sanitaire actuellement en vigueur, pour consacrer les crédits budgétaires y relatifs à l'amélioration des conditions de fonctionnement des hôpitaux nationaux.

En contrepartie, l'Etat encouragera les cadres des institutions de la République bénéficiant de ce privilège à prendre des assurances maladie dans les conditions les moins contraignantes pour leurs budgets. Dans cet ordre d'idées, les mutuelles de santé seront mises en place, y compris en zone rurale, afin que la santé des Nigériens bénéficie d'une couverture universelle adaptée aux réalités du Niger.

L'approvisionnement du pays en produits pharmaceutiques sera repensé afin qu'aucun centre de santé, aussi modeste soit-il, ne manque de médicaments génériques essentiels.

III.1.2 LA REFORME DE L’ONPPC C'est pourquoi l'ONPPC sera entièrement réformé, recapitalisé avec la participation du secteur privé, afin de s'attacher à la production et à la livraison de ces produits, au profit des centres de santé, y compris les plus reculés de la zone rurale.

Cependant, le secteur des médicaments restera ouvert à la concurrence, notamment par l'encouragement à la création d'entreprises privées nouvelles, afin que soient garanties de façon durable la production et la distribution sur place, des médicaments essentiels. Cette démarche contribuera parallèlement à mettre un

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terme à la vente de médicaments frelatés des pharmacies dites «par terre » du secteur informel.

III.2 L'EAU

L'eau est l'élément vital pour l’homme. Sans eau, pas de survie physique ni d'activités économiques sérieuses et durables. Les eaux de surface, sur le territoire nigérien, sont peu importantes. En revanche, les eaux du sous-sol existent en quantités océaniques dans certaines régions du pays.Dans d'autres, le socle granitique constitue un obstacle majeur à la formation des nappes phréatiques et à leur accès. D'où une certaine inégalité des régions vis-à-vis de l'eau. Néanmoins, toutes les régions doivent bénéficier, malgré les difficultés auxquelles elles peuvent être confrontées, d’un approvisionnement régulier et normal en eau, aussi bien pour la consommation des hommes et des animaux que pour la production, notamment la production agricole envisagée dans la perspective de l'agriculture irriguée.

III.2.1 APPROFONDISSEMENT DES ETUDES HYDROGEOLOGIQUES EXISTANTES

Les études hydrogéologiques existantes seront approfondies, afin de mieux cerner le potentiel hydrique, auquel il est possible d'accéder, région par région. Ensuite, une évaluation des réserves effectives et des réalités de leur reconstitution sera faite ou finalisée. Car, il est extrêmement important, dans le contexte de l'irrigation, de recourir à des nappes durables plutôt qu'à des nappes volatiles, à la durée de vie incertaine.

Puis se posera le problème de l'énergie d'exhaure, car la disponibilité de l'eau ne résout pas entièrement la problématique de l'irrigation ou même de l'alimentation en eau potable dans les zones du pays ou les nappes ne sont accessibles qu'à des profondeurs de 800 à 1000 mètres.

D'où la nécessité d'acquérir des techniques nouvelles en matières d'exhaure, comme il est tout aussi nécessaire d'opter pour les techniques d'irrigation les plus économes, s'agissant particulièrement de l'exploitation des réserves fossiles.

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III.2.2 DEVELOPPEMENT DE LA CONSTRUCTION D’AMENAGEMENTS HYDOR-AGRICOLES Les aménagements hydro-agricoles d'envergure devront donc être conçus dans cette optique. L'énergie solaire peut être privilégiée pour les aménagements d'un seul tenant. Mais celle-ci nécessite des techniciens spécialisés c'est-à-dire bien formés pour la maintenance des infrastructures solaires. Elles nécessitent aussi la disponibilité des pièces de rechange afin d'éviter des pannes dommageables pour la production, au moment le plus sensible du développement des plantes. La solution la plus pertinente pour faire face à cette préoccupation consistera à exiger la mise en place d'une petite usine de production de ces pièces de rechange dans le cadre d'un transfert de technologie, en accord avec le fournisseur.

ü Le système de distribution de l'eau sur les aménagements, et les prix de fourniture de l'eau seront minutieusement étudiés, afin de ne pas affecter négativement les coûts de revient de la production agricole irriguée.

ü L'eau doit être impérativement disponible pour les producteurs à des coûts relativement bas.

ü En dehors des aménagements, les techniques de retenue d'eau de pluie et notamment les eaux de ruissellement seront vulgarisées auprès du monde paysan. En effet, l'eau de ruissellement ne sera plus perçue comme une cause de nuisance pour l'environnement, en particulier pour les champs, mais une ressource essentielle qu'il faut apprendre à exploiter.

ü Les koris à l'écoulement saisonnier seront traités afin de pouvoir conserver, dans une partie de leurs lits, des réserves significatives d'eau pour une période d'au moins six (6) mois.

III.2.3 ACCES GARANTIE DE L’EAU POTABLE S'agissant de l'alimentation en eau potable des villes et des villages, la distribution de l'eau en quantité suffisante sans interruption significative sera un axe majeur de la politique de l'eau du MODEN/FA.

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ü A Niamey, il sera procédé à la multiplication des châteaux d'eau, en particulier dans les quartiers les plus mal desservis. Un réseau d'adduction d'eau complémentaire à côté du réseau existant sera construit. La construction de ce nouveau réseau vise à assurer une pression d'eau suffisante dans les tuyauteries toute l'année. Mais pour ce faire, de nouveaux centres de traitement d'eau sur le fleuve seront nécessaires.

ü Les villages et les gros bourgs riverains du fleuve mais handicapés par le socle granitique qui couvrent toute la région du Liptako, seront approvisionnés depuis ces cours d'eau, ceci dans le cadre d'un réseau qui sera conçu le long des berges du fleuve et de ses affluents. Un système de propulsion de l'eau sur de très longues distances sera donc recherché.

ü Les villes et villages du Liptako seront ainsi affranchis des problèmes récurrents de l'eau potable.

ü Dans la ville de , de nouveaux forages avec les châteaux d'eau de desserte des quartiers seront construits très rapidement et rendus opérationnels dans le délai du mandat. ü La ville de Maradi et la commune de Tchibiri bénéficieront des mêmes efforts afin qu'aucune grande ville du Niger ne connaisse plus de problème d'eau.

ü sera raccordé aux nappes de grâce au système prévu pour la région du Liptako. Car, pour se développer et prospérer, Zinder a besoin de rompre définitivement avec son sempiternel problème d'eau qui s'aggrave d'année en année, faute de solutions concrètes. Les promesses faites ne sont pas encore tenues.

ü Le MODEN/FA s'engage à régler définitivement le problème d'eau de la ville de Zinder, sur le délai du mandat.

ü Toutes les autres villes verront leurs infrastructures hydrauliques rénovées et développées, pour couvrir leurs besoins en eau potable, jusqu'à l'horizon 2050. ü Dans les villages où l'accès aux nappes phréatiques est aisé, le MODEN/FA développera une politique de réalisation de puits domestiques dans les concessions. Chaque maison pourrait avoir son puits à travers le système du crédit rural. Ce système sera conçu par l'Etat et appuyé pour sa mise en œuvre sur les mutuelles de crédits existants, à travers des contrats-

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programmes. L'Etat veillera à l'efficacité du système par un contrôle systématique des programmes de réalisation des puits domestiques, placés sous la responsabilité desdites mutuelles.

ü Toute fraude entrainera non seulement la rupture du contrat avec la mutuelle, mais déclenchera aussi des actions en paiement, de dommages et intérêts devant les tribunaux.

ü L'entretien des forages sera à la charge des collectivités régionales où ils sont implantés. L'État réalise mais n'entretient pas. Les collectivités régionales, à cette fin, percevront une «taxe- eau »sur l'ensemble des forages de leurs compétences territoriales. En réalité cette taxe est actuellement perçue par les comités villageois, mais mal gérée et très souvent détournée.

ü Les puits modernes, quant à eux, seront à la disposition des villages, qui paieront aux communes la« taxe-eau ».Celles-ci seront chargées de leur entretien et maintenance. Les ressources tirées de la« taxe-eau »seront inscrites sur un compte annexe des budgets des collectivités intitulé« Fonds d'entretien des points d'eau ».

Cela suppose la continuité de la fourniture en énergie électrique. L’énergie est la clef de tout développement. Pour cela, dés la première année de notre premier mandat, nous sortirons le pays de la situation de précarité énergétique à travers le développement de l’énergie photovoltaïque et éolienne. Le développement des Instituts de formations dans ce domaine devra permettre de former des ingénieurs et des ouvriers qualifiés capables de réparer les panneaux solaires et d’en créer d’autres de dernière génération adaptés aux réalités de notre pays. L’héritage de Abdou Moumouni sera valorisé, notamment l’ONERSOL qui sera transformé en institut des énergies Nouvelles et Renouvelables, équipé de nouveaux matériels avec de jeunes ingénieurs compétents.

III.2.4 L’ALTERNATIVE DES LACS ARTIFICIELS ü Dans certaines régions, dont la capitale Niamey, l'État réalisera des lacs artificiels, afin de collecter les eaux de pluie et de ruissellement à travers un réseau de canaux de collecte distinct des canaux d'évacuation des eaux

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usées. Ce système permettra le rechargement des nappes phréatiques à l'effet de réhabiliter la végétation. En zone rurale, la création des lacs servira à l'abreuvement des animaux pendant la saison sèche. Pour avoir un réel impact sur l'environnement, ces lacs couvriront une centaine d'hectares au moins chacun ;

ü Protection du fleuve Niger contre l’ensablement et la pollution ;

ü Protection du lac Tchad contre les effets du changement climatique qui assèche ce plan d’eau.

III.3 L'ENVIRONNEMENT

Le Niger se caractérise sur le plan physique, par la prédominance de la désertification et la disparition inquiétante de son couvert végétal. Or, 86% de sa population vit en milieu rural. Par conséquent, elle tire l'essentiel de sa subsistance de l'environnement. C'est pour cela que la protection de l'environnement constitue pour tout gouvernement nigérien un impératif absolu et que les actions de celui-ci en ce domaine doivent se fonder sur une logique de résilience nationale.

Aujourd'hui, la protection de l'environnement repose sur une ambiguïté politique des plus étranges ; ce sont paradoxalement les services de l'Etat, chargés eux-mêmes de la protection et du développement du couvert végétal qui, au nom des droits des populations à profiter des produits de l'environnement, contribuent inconsciemment peut-être à accélérer sa dégradation. En effet, il suffit d'observer dans les grandes villes le nombre de charrettes asines chargées de bois et de paille qui y entrent quotidiennement, et cela, sur autorisation des services de l'environnement, pour comprendre aussitôt que la politique actuelle en la matière est à la fois irrationnelle et suicidaire.

III.3.1 DEVELOPPEMENT D’UNE POLITIQUE ACTIVE A L’UTILISATION DU BOIS DE FEU

Le MODEN/FA envisage pour cette raison de développer une politique active d'alternatives à l'utilisation du bois de feu, avec le gaz et le charbon minéral dont le pays regorge abondamment.

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ü Les prix du gaz et du charbon minéral seront étudiés, afin de les rendre plus attrayants pour les ménages vivant dans les centres urbains. Conséquemment, la coupe de bois sera sévèrement réglementée, afin d'en décourager l'activité orientée vers la consommation des villes. ü Toutefois des licences d'exploitation de bois pourraient être accordées aux entreprises dont l'objet est de planter des arbres sur des espaces dégradés, pour en assurer la régénération, dans le but d'en exploiter le bois à terme.

ü La plantation, l'entretien et l'exploitation économique des terres dégradées, avec les végétaux susceptibles de procurer des revenus, feront l'objet d'un soutien systématique.

ü Les paysans seront encouragés à la plantation des arbres. Cette nouvelle activité paysanne sera vigoureusement soutenue à travers des contributions financières, très significatives de l'Etat, en particulier, dans les zones où la dégradation des sols semble la plus accentuée. L'investissement international dans ce sous-secteur sera activement recherché, en vue de la production, de carburant végétal et des intrants pharmaceutiques.

III.4 CULTURE ART ET SPORT

La culture, l'art et le sport ne doivent plus être considérés du seul point de vue de leur caractère ludique, mais doivent s'appréhender aussi, comme un secteur de l'économie nationale à part entière, capable de procurer à la fois de nombreux emplois et des ressources pour l'économie nationale. Secteurs jusqu'ici considérés

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comme accessoires au Niger, l'art, la culture et le sport seront, avec le MODEN/FA, réhabilités et insérés de plain-pied dans la stratégie de développement économique du pays.

III.4.1 VERS UN VERITABLE MARCHE DE LA CULTURE, DE L’ART ET DU SPORT

Dans cette optique, le MODEN/FA a l'ambition de réorganiser les activités de ce secteur en vue de leur marchandisation. En effet, la culture, l'art, comme le sport se fondent sur des talents. Ces derniers existent à l'état latent, chez de nombreux citoyens.

Cependant, ces talents ont besoin d'un cadre et des motivations pour les aider à s'épanouir. Le talent est un produit qu'il faut exploiter. Dans ce monde où l'argent constitue désormais la valeur essentielle de nos sociétés, nul ne s'intéresse aux talents qui ne rapportent pas.

L'Etat doit donc aider ceux-ci à s'affirmer à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières nationales, pour faciliter leur insertion dans le processus économique.

A cet effet, les infrastructures indispensables à l'éclosion et à l'affirmation de ces talents seront créés, à la fois, pour la formation et l'apprentissage des métiers y relatifs, mais également pour soutenir et faciliter leur émergence en tant que véritable secteur de création de richesse, objectif autour duquel s'articuleront toutes les actions du MODEN/FA.

Il ne faut pas oublier que l'art, la culture et le sport sont des vecteurs importants, utiles à l'identification internationale positives des pays, car devenus d'une certaine façon des cartes de présentation non négligeables sur la scène internationale.

III.4.2 LA FORMATION AU SERVICE DES ARTISTES ET DES SPORTIFS Bien évidemment, il faut que la formation des hommes dans les domaines de la culture, des arts et du sport, s'inscrive comme une priorité nationale absolue. Mais il faut dans le même temps que les managers chargés de la gestion des carrières dans ce secteur soient aussi préparés et soutenus, car ils constituent les catalyseurs essentiels et indispensables à la création des entreprises de promotion des artistes et des sportifs, dans leurs spécialités respectives.

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UNE VISION : « Faire du Niger un Havre de Paix et de Prospérité à l’Horizon2026 » UNE AMBITION : « Redonner l’espoir au Niger et aux Nigérien » UN OBJECTIF : « Valoriser la Femme et la Jeunesse nigérienne»

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IV. DU DEVELOPPEMENT DES SECTEURS D’ACCOMPAGNEMENT

1. Des Infrastructures de base 2. Des structures transversales d’accompagnement 3. De l’Administration publique 4. Des Finances publiques 5. De la question des villes 6. De la Bibliothèque nationale 7. Du Palis de la musique et du théâtre 8. De la Promotion de la jeunesse 9. De la Promotion des femmes 10. De la Diaspora, artisan privilégié du développement 11. Des transports 12. Des questions de population 13. De la Réforme de l’organisation territoriale 14. De la question de l’Etat civil 15. De la Dette publique 16. Des questions de Défense et de Sécurité

La mise en œuvre d’un programme de développement et la garantie de sa réussite reposent sur la capacité d’impulser une dynamique d’accompagnement efficace des mesures publiques. Le véritable impact susceptible de changer durablement les perspectives de progrès de notre pays est à ce prix.

C’est pourquoi, le Moden Fa LumanaAfrica entend soutenir son programme de économique et social par un accent particulier sur une action publique résolue qui ciblele développement d’infrastructures, d’équipements et de sources d’énergie sans lesquels rien n’est possible.

Mais le Moden Fa LumanaAfrica élargit le concept d’accompagnement aux structures, processus et tous autres leviers potentiels pouvant garantir une atteinte efficace et durable des objectifs définis.

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IV.1 LES INFRASTRUCTURES DE BASE

IV.1.1 ROUTE, RAIL, TRANSPORT AERIEN ET RESEAU D’INFRASTRUCTURES TIC

Ø LA ROUTE

Pays sévèrement enclavé, du Niger repose son économie sur les routes le reliant au littoral et aux pays voisins. C'est pourquoi la priorité pour le MODEN/FA Lumana-Africa sera de réhabiliter les routes existantes bitumées, en latérite compactée, et les pistes rurales. Il convient d'assurer la maintenance en état des voies de communication déjà fréquentées, avant d'en construire des nouvelles. La réhabilitation des routes et pistes endommagées exige des investissements importants. Pour le MODEN/FA, il s'agira de mettre en place un système de recouvrement des coûts par l'installation de péages modernes qui permettront de collecter les ressources

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nécessaires à l'amortissement de ces investissements extrêmement couteux, avant d'envisager d'ouvrir de nouvelles routes et de nouvelles pistes dans le pays.

ü Le programme relatif aux nouvelles infrastructures routières concernera en priorité les zones de production agricole et d'élevage, afin de faciliter l'écoulement des produits sur le plan commercial. ü Ces routes et pistes viseront aussi les grandes agglomérations qui pourront devenir des marchés où pourraient s'écouler des productions des zones citées plus haut. ü L'entretien de ces routes nouvelles nécessitera des ressources financières susceptibles d'être tirées de taxes légères qui viendraient grever les produits agricoles et d'élevage concernés.

ü Les grandes voies internationales d'approvisionnement du Niger seront transformées en autoroutes, débarrassées des contrôles de police intempestifs, sources de corruption, qui grèvent les coûts de revient des importations et des exportations en tous genres. ü Ces autoroutes internationales ne seront soumises au contrôle policier qu'aux seuls points d'entrée dans le pays. Le contrôle à ces points sera significativement allégé, afin qu'aucun véhicule ne dépasse 30 minutes d'arrêt.

ü Les véhicules de transport de marchandises dotés d'un système de tracking poursuivront sans arrêt leurs routes jusqu'au bureau de douane de leurs destinations finales. Leur passage à la frontière sera matérialisé par l'introduction de la carte informatique qui leur sera fournie au marqueur du péage automatique routier. Des études techniques approfondies seront commandées pour la mise en œuvre de ce système. L'objectif visé est de raccourcir les délais d'approvisionnement du pays, tout en réduisant les effets négatifs de la corruption qui affecte le pouvoir d'achat des Nigériens, mais aussi la compétitivité des marchandises exportées.

ü La construction de pistes rurales sera étudiée, programmée et réalisée entre tous les villages de 5000 habitants.

ü Des routes de désenclavement des départements les plus mal-lotis du pays vers les grands centres urbains seront également programmées et progressivement réalisées.

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ü De même les routes interdépartementales telle la route Birni-FalmeyGaya présentant un intérêt économique avéré seront programmées et bitumées de manière prioritaire.

ü Les grandes voies d'approvisionnement du pays seront réhabilitées et entretenues afin que la qualité de ces routes favorise un transport rapide et sans danger pour les personnes comme pour les marchandises. A cet égard, des négociations seront menées dans le cadre de l'UEMOA et de la CEDEAO afin que les autoroutes de l'intégration vers le Niger soient réalisées, notamment l'autoroute Niger-Benin, et Niger-Burkina- TogoGhana.

ü La route transsaharienne Niger-Algérie sera une priorité afin d'assurer le désenclavement du Niger vers la méditerranée. La route Niger-Tchad sera parachevée comme du reste les routes Konni-Nigeria, Maradi-Nigeria, et Zinder-Nigeria.

ü A Maradi, l'axe Belbeji---frontière Nigeria sera réalisé. C'est dire que les voies de désenclavement du Niger vers les pays voisins seront prioritaires dans le programme routier que propose le MODEN/FA Lumana-Africa.

Ø LE RAIL

Le MODEN/FA Lumana-Africa veillera, dans le cadre de la coopération avec le Benin, le Burkina Faso, le Togo et la Côte d'Ivoire à finaliser l'étude technique de faisabilité de la voie ferroviaire entre le Benin et le Niger en priorité, puis entre le Niger, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire.

ü Le prolongement du tronçon Parakou-Niamey constituera la priorité du MODEN/FA dans le programme de construction du rail vers le Niger. Néanmoins, la reprise du tronçon Cotonou-Parakou sera d'une impérieuse nécessité si le Niger désire que le rail soit véritablement profitable à son économie.

ü Les autorités béninoises devront y veiller en raison de la dépendance de ce pays vis-à-vis du port dont il tire l'essentiel de ses recettes budgétaires.

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ü Dans la perspective de la réalisation du chemin de fer au Niger, il ne s'agira pas de privilégier le transport de personnes. En revanche le transport de produits miniers pondéreux en général et des marchandises en particulier destinées à l'exportation constitue pour le MODEN/FA, la principale motivation qui justifie la construction du chemin de fer. De cette façon, Le rail permettra au Niger d'affirmer sa place de pays minier et d'élevage dans le cadre de l'UEMOA et celui de la CEDEAO.

ü Le rail permettra de rendre les mines du Niger plus compétitives, donc plus attrayantes pour les investisseurs étrangers.

ü C'est à travers le transport des produits miniers autant que du pétrole et du gaz que l'amortissement des intérêts des investissements relatifs au chemin de fer sera garanti. Autrement, les emprunts importants négociés par le Niger dans ce cadre risquent de conduire à un sur-endettement insoutenable pour les finances publiques du pays.

ü D'un autre côté, les coûts de transport par la route semblent être l'une des causes majeures de la non-exploitation de nombreux produits miniers, dont l'existence est signalée dans le sous-sol nigérien. ü Il en est ainsi du fer, des phosphates, du charbon minéral pour la consommation domestique, ainsi que pour de nombreuses autres matières, dont les indices ont été mis en évidence sur le territoire du Niger.

ü Le rail, actuellement en construction, fera l'objet d'une évaluation objective, en rapport avec la vision sous-régionale qu'en a le MODEN/FA. Les contrats signés dans ce cadre seront réexaminés et traités dans un esprit positif s'ils peuvent s'adapter rapidement à la vision qu'en a le MODEN/FA.

ü Mais dans tous les cas, le Niger ne saurait envisager de réaliser son chemin de fer en solitaire, sans tenir compte de la dépendance du pays vis-à-vis de ses voisins du littoral. Il devra également tenir compte des conditions d'amortissement des emprunts contractés à cet effet.

IV.1.2 L’ELECTRICITE POUR UN RÔLE ECONOMIQUE ET SOCIAL

L'énergie électrique, au delà de son rôle économique indéniable, a aussi une dimension sociale essentielle. En effet, l'électricité est à la base de toutes les améliorations de la qualité de vie des populations partout dans le monde. En

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faciliter l'accès au plus grand nombre devient une obligation pour tout gouvernement responsable.

Le taux de couverture en électricité, la stabilité de sa fourniture à travers la réduction drastique des coupures et de leur durée constitueront des préoccupations auxquelles il convient d'apporter des solutions satisfaisantes.

En conséquence, il s'agira de procéder très rapidement à une évaluation des infrastructures de fournitures d'électricité dans le pays, ainsi que la qualité de l'importation d'électricité, pour mieux éclairer sur la réalité des aspects soulignés ci-dessus.

Au Niger, nul n'ignore que l'électricité est faiblement produite sur place et nul n'ignore que les équipements de production d'électricité sont complètement obsolètes dans la plupart des villes du pays. Un effort gigantesque de rénovation et de modernisation des équipements de production d'électricité s'avère donc un objectif prioritaire à atteindre par tous les moyens, au cours des cinq (5) prochaines années. En effet, c'est pour l'État un impératif de premier plan que de renforcer les capacités nationales de production d'électricité. Dans cette perspective, le démarrage du barrage de Kandadji s'avère d'une urgence primordiale, comme l'exploitation du charbon minéral aux fins de production d'électricité, une nécessité à poursuivre de premier ordre.

ü Le recours à l'énergie solaire sera intensifié, afin de satisfaire les besoins en énergie pour l'irrigation d'un coté, et, de l'autre, pour assurer l'éclairage des villes moyennes.

ü Le recours aux champs solaires présente encore sans doute quelques inconvénients liés à la maitrise de sa technologie. Aussi, des études techniques approfondies seront préalablement commandées, afin de s'assurer de l'efficacité du système sur le long terme. Les lignes de transport d'électricité entre Kandadji et les zones de consommation de l'énergie qui sera produite, ainsi que l'électricité de Salkadamna devront être étudiées et construites parallèlement aux travaux relatifs à ces unités de production.

ü Le coût du KWH d'électricité sera réétudié et ramené à un niveau compatible avec le pouvoir d'achat moyen des populations. L'électrification

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dans les villages sera fondée sur l'énergie solaire et concernera en priorité les agglomérations de plus de 2000 habitants.

ü C'est pourquoi le MODEN/FA veillera au remembrement des villages et à l'interdiction de la division des localités existantes, afin de favoriser leur équipement et leur modernisation.

ü L'électrification des aménagements agricoles publics ou privés fera l'objet d'une étude spécifique et d'un système de distribution parallèle à celui de la NIGELEC, afin d'éviter que le cumul de consommation à partir de la même source n'entraîne des difficultés insurmontables.

ü Les deux systèmes de distribution électrique seront ainsi séparés mais avec des possibilités de transfert des excédents d'un système à l'autre. En tout état de cause, il sera sérieusement envisagé la suppression du monopole de la NIGELEC dans ce domaine ;

ü La production des énergies nouvelles et renouvelables contribuera à réduire la précarité énergétique. IV.2 LES STRUCTURES TRANVERSALES D'ACCOMPAGNEMENT

IV.2.1 L’ACCOMPAGNEMENT DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE ET LA PRESSE ECRITE

Le passage des moyens de communication au numérique suppose un effort particulier de l'État pour soutenir les sociétés de télévision et de radio qui y sont condamnés, afin de permettre aux citoyens de bénéficier des prestations indispensables de ces dernières.

ü Des critères rigoureux seront définis afin que celles bénéficiant du soutien de l'État observent de manière scrupuleuse les règles de déontologie.

ü En outre, ces sociétés seront tenues de se structurer afin de sortir de la gestion informelle et patrimoniale qui les caractérise actuellement.

ü Leurs personnels doivent bénéficier d'un contrat de travail à durée indéterminée et d’une inscription à la Caisse nationale de sécurité sociale.

ü En relation étroite avec ces entreprises du secteur, et pour tenir compte d'une politique de communication et d'information au service du peuple, des contrats-programmes spécifiques seront signés avec l'État, dans un

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esprit de partenariat, afin que l'information sorte du champ des compromissions alimentaires.

ü Le Fonds de la presse aura vocation à mettre en place les infrastructures indispensables au développement de l'ensemble du secteur et non à la distribution de prébendes, sans lendemain pour la mutation souhaitable de la presse.

ü Les entreprises du secteur audio-visuel bénéficieront des mêmes avantages que celles du secteur tertiaire relativement à leur création et à leur installation, ainsi que du point de vue des avantages fiscaux.

ü La création de nouvelles chaines audio-visuelles ne sera soumise à aucune restriction. Toutefois, celles qui auront fait l'objet de sanctions répétées par le conseil de l'audio-visuel seront définitivement fermées et leurs propriétaires exclus définitivement du secteur.

IV.2.2 LA TRANSFORMATION DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA COMMUNICATION (CSC) EN CONSEIL DE L’AUDIOVISUEL ü Le CSC sera transformé en Conseil de l'audio-visuel. Sa composition sera revue et son indépendance renforcée. Le Conseil de l'audio-visuel assurera la discipline dans le secteur des radios et télévisions.

ü En ce qui concerne les publications écrites, elles bénéficieront d'une organisation distincte de celle de l'audio-visuelle. Le MODEN/FA veillera, en relation avec le monde de la presse, à mettre en place sur des bases consensuelles, les organes institutionnels susceptibles de favoriser leur développement, dans le respect de la liberté de chacun mais également dans le respect de la déontologie et l'éthique journalistiques.

IV.2.3 POUR UNE INDEPENDANCE DES MEDIAS PUBLICS ü Les médias publics du secteur de l'audio-visuel seront placés en dehors de la hiérarchie administrative de l'État, et ce, dans l'optique du renforcement du cadre démocratique.

ü L'ensemble des médias publics seront placés sous le contrôle d'un seul et unique Conseil de d'administration. Ce dernier fonctionnera selon les règles de l'OHADA. Sa composition sera déterminée suivant les principes de la

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représentation des catégories sociales en vigueur au Niger, et aucunement par des fonctionnaires de l'État.

ü Les entreprises du secteur de la presse privée seront encouragées à se constituer sur une base sociétale. En effet, il est essentiel pour le développement futur de cette presse que les entreprises y relatives se forment sur des bases juridiques qui transcendent la seule initiative individuelle.

ü C'est pourquoi, pour bénéficier des avantages prévus au profit des entreprises du secteur tertiaire, chaque média privé doit s'efforcer de se constituer sous forme de société, gérée par un conseil d'administration, avec un personnel bénéficiant de tous les avantages prévus par le Code du travail.

ü Dans cet ordre d'idées, l'État mettra en place, un fonds de promotion de l'entreprise de presse.

IV.2.3 POUR UNE PROMOTION EQUITABLE DE LA LIBERTE DE PRESSE ü La liberté de la presse fondée sur la liberté d'opinion sera strictement respectée ; toutefois, la liberté de presse comme la liberté d'expression n'autorisent ni les diffamations ni les attaques gratuites contre les citoyens par le moyen de la presse. Liberté d'expression et liberté de presse ne sauraient être confondues avec la liberté d'offenser impunément autrui.

ü Aussi, pour protéger les libertés individuelles contre les attaques personnelles sur la vie privée des autres citoyens, la loi fera la distinction entre le délit de presse et le délit de diffamation ou d'injure, tel qu'expressément prévu par le code pénal. Le délit de presse entrainera pour son auteur, selon la gravité de la faute, soit une amende, soit la suspension provisoire d'activité, ou encore l'interdiction définitive d'exercer le métier de journaliste en cas de récidive après la sanction de suspension.

ü Les institutions prévues pour l'encadrement du secteur médiatique seront chargées, seules, des sanctions relatives au délit de presse. Les tribunaux, quant à eux, seront chargés de juger les cas de diffamation et d'injure.

ü En effet, l'Etat a le devoir absolu de protéger le citoyen ordinaire dans sa vie privée, autant qu'il a le devoir de protéger le journaliste dans l'exercice

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de son métier, lorsque ce dernier respecte les règles de la déontologie journalistique.

Il ne s'agit pas d'un retour en arrière, mais d'un nécessaire encadrement de la liberté de presse, afin de créer l'équilibre indispensable des droits entre les citoyens d'un même pays.

IV.3 L'ADMINISTRATION PUBLIQUE

IV.3.1 L’EMERGENCE D’UNE ADMINISTRATION PUBLIQUE DE QUALITE

C'est la qualité de l'administration publique, qui déterminera l'efficacité de l'action gouvernementale. Aussi la reprise en main de celle-ci et sa remise au travail constituent-elles des exigences fondamentales pour la mise en œuvre des programmes socio-politiques et économiques élaborés.

Il s'agira d'amener l'administration à travailler plus vite, notamment par l'élimination des lenteurs excessives que l'on note dans le traitement des dossiers dont les partenaires financiers et économiques du Niger ont besoin pour asseoir une coopération fructueuse avec le pays. Cette lenteur dépend en général de la qualité des cadres nommés dans la chaîne de traitement administratif des dossiers. Elle dépend aussi du niveau réel de compétence des agents situés dans cette chaîne. Elle dépend tout également de la capacité intrinsèque des ministres à impulser et suivre les dossiers relevant de leur sphère de compétences. Conséquemment, les chaînes de traitement seront raccourcies, à travers la mise en place de cabinets spéciaux d'élaboration et de suivi des dossiers de coopération. Ces cabinets devraient produire tous les mois des dossiers bien ficelés à examiner par le conseil de cabinet présidé par le Premier Ministre.

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IV.3.2 UNE NOUVELLE ARCHITECTURE DU CONSEIL DE CABINET DU PREMIER MINISTRE Le conseil de cabinet qui regroupe l'ensemble des membres du gouvernement autour du premier ministre, disposera à son tour de quinze (15) jours pour soumettre les dossiers qu'il a traités au Conseil des Ministres. Le conseil de cabinet du Premier Ministre pourrait associer à ses délibérations les responsables administratifs des ministères concernés par les dossiers, pour y requérir les recommandations et observations de leurs ministères respectifs. Cependant, il appartiendra au Conseil des Ministres présidé par le Président de la République de décider, au besoin après un arbitrage clair entre les ministres en désaccord, de la sanction finale à réserver aux dossiers en discussion.

Ainsi, les ministres n'auront plus à traiter en solitaire les projets et programmes relevant de leurs secteurs respectifs. Les cabinets spéciaux d'élaboration des programmes seront animés par des cadres de très haut niveau recrutés à l'étranger si besoin est, pour des périodes de deux (2) ans renouvelables une fois, dans les domaines spécifiques d'élaboration et de négociation des projets et programmes.

Durant la période de leurs contrats, ces cadres, tout en veillant à accélérer le traitement des dossiers, s'emploieront aussi à transférer leurs connaissances ainsi que leur savoir-faire aux fonctionnaires nigériens affectés à leurs côtés.

IV.3.3 L’ASSAINISSEMENT DE LA PROCEDURE DES MARCHES PUBLICS ü Les marchés publics dont les procédures de passation sont très souvent à la base de retards considérables dans l'exécution des programmes seront pour cette raison même insérés dans le cadre d'un système budgétaire pluriannuel. En effet, la règle de l'annualité budgétaire semble inadaptée aux exigences et contraintes multiples qui affectent les procédures de passation de marchés publics. Le budget d'investissement de l'État sera par conséquent fondé sur des budgets programmes pluriannuels qui permettront à la fois d'améliorer le taux d'exécution du budget et d'engager les procédures de passation des marchés publics, un an avant leur mise en exécution.

ü En outre, pour mettre fin à la corruption et la surfacturation qui contribuent à ralentir de manière intolérable la passation des marchés

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publics, les procédures y relatives seront informatisées afin d'éliminer tout contact entre les agents de l'État et les opérateurs économiques. Sur le plan technique, l'informatisation des marchés publics exigera la mise en place d'un système informatique de codification appelé à gérer les appels d'offres.

ü Le code d'accès au système informatique ne sera connu que des seuls responsables informatiques. L'accès aux données par ces derniers euxmêmes fera l'objet d'une surveillance stricte. Tout agent de l'État qui y aura accédé en dehors des conditions prévues encourt la sanction disciplinaire extrême. ü Les marchés publics échapperont ainsi aux arrangements et autres manipulations douteuses, que l'on sait pertinemment préjudiciables pour le budget de l'État comme pour l'efficacité de l'action administrative.

ü Autant que faire ce peut, il reviendra au système informatique de déterminer la meilleure offre sur la base des critères qui lui auraient été préalablement définis. Les risques de surfacturation seraient ainsi amoindris, permettant au trésor public d'honorer plus facilement, et dans les délais, ses engagements financiers vis-à-vis de ses cocontractants. Le système bancaire national en serait soulagé, comme du reste l'équilibre financier des entreprises.

IV.3.4 RESTRUCTURATION DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE POUR UNE MEILLEURE EFFICACITE ü S'agissant de l'organisation de l'administration publique, le MODEN/FA apportera des corrections indispensables. En effet de nombreuses administrations et autres services parallèles, budgétivores et dans bien des cas inutiles, sont créés souvent pour des motifs sans réel rapport avec des préoccupations liées à l'amélioration de l'action administrative.

ü Si bien que de nombreux agents de l'État sont payés à ne rien faire, ou pire à ne travailler que pour leurs propres intérêts, alors même que les services réellement utiles à la dynamisation de l'État fonctionnent en sous-effectifs. ü Au sein de l'administration centrale elle-même, des postes de travail sont créés uniquement pour mettre au placard des agents suspectés d'appartenance politique indésirable. Ces postes seront supprimés afin que chaque fonctionnaire de l'État travaille pleinement pour mériter son salaire.

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ü C'est pourquoi des procédures nouvelles visant à identifier les agents sans compétence et sans rendement dans la chaîne administrative seront rapidement élaborées et mises en œuvre. Des règles nouvelles de suivi du travail quotidien destinées à évaluer les agents, seront également élaborées.

IV.3.5 CREATION D’UNE STRUCTURE DE CONTROLE DE LA DISCIPLINE ü Une structure nationale de contrôle et de discipline au sein de l'administration publique, sera créée. Cette structure sera placée sous l'autorité directe du Président de la République. Ses démembrements seront installés sur l'ensemble du territoire national.

ü Au sein de cette structure sera installé un conseil de discipline qui recevra les rapports de vérification et de contrôle établis à la demande du cabinet du Président de la République. Lorsqu'un rapport met en cause un agent de l'État, relativement à la qualité de son travail, il sera déféré devant le conseil de discipline dans les dix jours suivant la notification qui lui en a été faite. Les règles relatives à la discipline concerneront également toutes les fautes liées au rendement du travail. L'agent incriminé s'y défendra et bénéficiera systématiquement de l'appui d'un agent-défenseur issu de son administration d'origine.

ü Conformément aux prescriptions de la constitution, la sanction finale est prononcée par le Président de la République, chef de l'administration. Conséquemment, les règles de sanction et de discipline seront reformées afin que la discipline qui concerne également l'appréciation du rendement au travail relève de la seule compétence de cette structure.

IV.4 LES FINANCES PUBLIQUES

Aucun programme économique, politique ou social n'a des chances de se réaliser effectivement sans des finances publiques saines qui en soutiennent la faisabilité. L'État, avec le MODEN/FA, aura par conséquent des Finances rationnellement gérées, donc aptes à faire face dans des délais requis au paiement

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des factures déposées par ses créanciers. A cet égard, l'accent sera mis sur le recouvrement des impôts. Personne n'ignore que le citoyen nigérien, bien qu’aussi rétif à l'exécution de cette obligation que les autres citoyens, paiera, si les règles de recouvrement sont adaptées à ses réalités, et si les agents du fisc ne l'incitent pas eux-mêmes à la fraude fiscale. Il paiera également si le fichier fiscal l'a effectivement pris en compte.

Si bien que, et il n'est pas exagéré de l'affirmer, l'essentiel des ressources internes de l'État provient du seul secteur économique moderne, malheureusement peu étendu. Le poids de l'impôt l'accable et entrave son développement. Il s'agira par conséquent d'alléger l'impôt, pour le secteur productif et de l'étendre en toute équité, à la fois à tous les citoyens disposant d'un revenu permanent mais aussi à l'ensemble des secteurs économiques, en particulier le secteur informel.

IV.4.1 RATIONALISATION DES MODALITES D’ASSUJETTISSEMENT A L’IMPOT Des modalités nouvelles de l'assujettissement à l'impôt seront définies, ainsi que des règles de recouvrement qui empêcheront les arrangements douteux entre les agents du fisc et les imposables.

ü A cette fin, les assujettis seront affectés d'un numéro informatique d'imposition, notamment dans le domaine des propriétés foncières et immobilières. Tous les détenteurs de titres fonciers seront soumis à l'impôt foncier. Toutes les propriétés foncières seront assujetties.

ü C'est par la justification du paiement régulier de l'impôt y afférent que le propriétaire pourrait bénéficier, en cas d'expropriation notamment, du droit au dédommagement prévu par la constitution. Un impôt sur la succession sera instauré. ü Un débat national sur l'affectation d'une part de la Zakat au financement des hôpitaux et des maternités, en vue la prise en charge gratuite des enfants de moins de 5 ans, en matière de soins hospitaliers, sera ouvert et sa légitimité préalablement discutée avec les oulémas.

IV.4.2 REORGANISATION DE L’ADMINISTRATION DES DOUANES POUR

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UNE PLUS GRANDE EFFICACITE L'administration des douanes sera réorganisée et les statistiques des importations et exportations, ainsi que leurs valeurs CAF seront systématiquement élaborées et suivies à l'aide des données recueillies auprès des douanes des pays fournisseurs dans le cadre d'une coopération douanière qu'il faut promouvoir et renforcer. Ainsi, les prévisions en matière de recettes douanières seront plus réalistes et le contrôle des rendements fiscaux des bureaux de douanes plus objectivement appréciés. Les agents des services fiscaux feront tout naturellement l'objet de la vigilance particulière de la structure de contrôle et de discipline, qu'envisage de créer le MODEN/FA.

IV.4.3 MESURES PRATIQUES CONTRE LA SPOLIATION DES FINANCES PUBLIQUES Les opérateurs économiques accéderont aux marchés publics en fonction du niveau de recettes qu'ils procurent à l'État et du nombre d'emplois permanents, conformément aux dispositions du code du travail qu'ils pourront justifier. Les opérateurs économiques reconnus coupables de pratiques dolosives contre les intérêts de l'État, en matière d'exécution de marchés publics, seront interdits pendant 3 à 10 ans de participer aux appels d'offre de toute nature, c'est-à-dire aussi bien ceux de l'État que de ses démembrements. Au surplus, ils seront soumis au paiement d'une amende représentant 10 fois le montant de la surfacturation ou des sommes frauduleusement soutirées à l'État. L'intention manifeste de spolier les finances publiques entraînera les mêmes sanctions. Pour le MODEN/FA Lumana-Africa, l'objectif ne sera pas de jeter des hommes et des femmes en prison, mais de ruiner les activités de ces malfrats pour enrichir davantage l'État.

IV.5 LES VILLES ET LEUR DEVELOPPEMENT

La politique urbaine visera à l'adaptation de l'aménagement urbain aux exigences, à la fois de la modernité et d'une économie urbaine mieux organisée et plus satisfaisante pour les citoyens qui y vivent.

IV.5.1 POUR UNE MEILLEURE MAITRISE DE L’AMENAGEMENT URBAIN

Pour assurer une bonne gouvernance urbaine, chaque ville aura son Plan Urbain de Référence (PUR) qui définira les grandes orientations de son

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développement spatial. A partir des PUR, chaque commune aura son Plan d’Occupation des sols (POS) qui déterminera l’affectation des différentes zones de la commune (zone d’habitat, zone industrielle, zone commerciale, zone administrative, espaces verts, zones d’agriculture, etc.).

ü Conséquemment les quartiers traditionnels construits en matériaux précaires, causes de nuisances multiples seront repensés et les propriétaires des immeubles concernés, incités à leur reconstruction, selon des normes de qualité plus élevées.

ü En tout état de cause, une politique d'abaissement des coûts des matériaux de construction sera mise en œuvre. ü Les routes urbaines seront bitumées, retracées s'il le faut, et élargies en ce qui concerne les avenues et les boulevards. Les rues seront pavées en vue de créer de nombreux emplois dans ce domaine.

ü L'éclairage des voies principales sera systématique, et l'énergie solaire sera privilégiée pour le faire.

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ü

D’autres routes (départementales et régionales) partiront de ces villes pour relier les centres secondaires, les gros bourgs et les villages afin de développer les échanges économiques entre les zones urbaines et les zones rurales. ü La maîtrise des eaux de ruissellement sera un objectif majeur de l'assainissement des villes. Des canaux et des bassins de collecte distincts des caniveaux d'évacuation des eaux usées, recevront les écoulements pluviaux afin de créer des lacs urbains partout où les conditions l'autorisent. Les lacs créés au centre de parcs urbains seront des espaces de détente reboisés pour les citadins.

ü La gestion des déchets urbains, leur collecte et leur enlèvement, ainsi que leur destruction ou recyclage seront conçus pour offrir des emplois aux citoyens, ainsi que pour produire de l'énergie à des conditions et des coûts adaptés aux réalités financières des communes. Pour mutualiser leurs efforts, les communes seront encouragées à développer entre elles l’intercommunalité pour gérer ensemble certains services d’intérêt commun comme le ramassage et la mise en décharge contrôlée des déchets solides. ü Les villes seront dotées d'infrastructures modernes permettant à la jeunesse de s'adonner à des activités plus enrichissantes en harmonie avec la vision qu'elle a de la modernité.

ü Les opérateurs économiques seront incités à la construction de centres commerciaux et de supermarchés dans les principaux quartiers des grandes villes. C'est pourquoi le schéma directeur sera revu afin de réserver les centres villes aux activités de commerce et de loisirs.

ü Conséquemment, il sera mis fin à l'occupation sauvage et anarchique des emprises sur la voie publique. Les commerces le long des rues devront

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ü

intégrer les immeubles les bordant sans empiètement possible sur les trottoirs.

ü Dans le but de la justice sociale, il sera mis fin aux expropriations sauvages et aux lotissements désordonnés. Les couloirs de pâturage seront réhabilités et les victimes des expropriations seront indemnisées. Les constructions en pailles, bois et aux autres matériaux précaires, inflammables et productrices de déchets, seront interdites dans les sphères urbaines. Des marchés spécifiques seront construits dans les quartiers pour recevoir les commerces des produits du secteur primaire nécessaires à la vie des citadins.

IV.5.2 PROGRAMME PRATIQUE POUR LA SALUBRITE DES VILLES ü Des égouts inaccessibles aux déchets des ménages seront construits. Chaque concession d'habitat devra conséquemment disposer à la fois de latrines intégrées et de puits perdus pour recevoir les eaux usées des ménages.

ü L'enlèvement des déchets urbains sera organisé au niveau des concessions, par le dépôt devant chaque maison d'une poubelle enlevée tous les deux jours.

ü Chaque commune sera organisée en zones de ramassage de déchets solides avec des points de transfert (dépotoirs officiels, conteneurs). La pré collecte se fera par pousseurs de tombereaux qui feront le « porte-àporte » pour pré collecter les déchets auprès des ménages et des autres sources de production. Dans chaque zone de ramassage, il sera affecté un gardien et un camion pour évacuer les déchets dans des décharges contrôlées situées hors des espaces habités.

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ü

Les communes qui le souhaitent, peuvent dans le cadre de l’intercommunalité, concéder le service à une entreprise concessionnaire.

ü Aussi sera encouragée et soutenue par l'État, la création de petites entreprises artisanales d'enlèvement des déchets.

ü Les communes, en dehors des espaces urbains, bâtiront des structures de retraitement des déchets et procéderont à l'incinération systématique des matières solides non recyclables.

ü L'importation et l'utilisation des plastiques seront interdites dans les centres urbains dans le cadre des activités commerciales. Une taxe de l'environnement fondée sur le principe du ‘‘pollueur-payeur'' sera instaurée. ü Lesmairiesformeront sur chaque voie urbaine des équipes de balayeurs dont le rôle sera de maintenir la ville propre.

ü Danslesquartiers,des journées de nettoyage dans la semaine seront exigées afin que les citoyens participent à la salubrité des rues des devantures de leurs maisons. Des amendes seront fixées par les conseils municipaux pour les habitants des rues sales.

ü Lescommunesurbaines devront acquérir des moyens d'assainissement appropriés. Un fonds de soutien à l'équipement des villes sera créé par l'Etat au profit de celles qui en prendraient l'initiative.

ü Des décharges contrôlées seront aménagées à la périphérie des villes, sur un site écologiquement approprié.

ü Un système de ramassage adapté aux réalités de chaque ville, de chaque commune, sera mis en place. En cas de concession du service, l’association des villes ou des communes devra veiller au respect des normes techniques et environnementale de l’opération de ramassage, de traitement et de valorisation des déchets.

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ü

IV.5.3 PROGRAMME PRATIQUE POUR LA VILLE DE NIAMEY ü A Niamey,un programme d'endiguement des berges du fleuve sera entrepris afin que la ville ne vive plus les affres des inondations. L'endiguement s'envisagera sous forme d'empierrement des rives et la construction de digues d'un mètre au-dessus du niveau historique le plus élevé des crues. ü Un troisième pont sera construitentre la voie internationale NiameyBurkina sur la rive droite et Goudel en direction de la voie reliant ce quartier à la Francophonie.

ü Au rond-point de l'ENA,un pont aérien permettant aux véhicules se dirigeant vers le marché KATAKO sera réalisé, afin de faciliter la fluidification de la circulation routière, en direction de la route de

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Ouallam. Un autre au rond-point KATAKO, avec la construction d'un parking payant capable de recevoir mille (1000) véhicules. Un mur d'enceinte enfermera le marché de KATAKO du côté de la voie se dirigeant vers l'ENA. Les ouvertures se feront du côté de Gountou-yena et de Boukoki. Le lycée y attenant sera déplacé et son titre foncier affecté à la construction du parking.

ü Une étude technique sera commandée afin d'apporter une réponse globale aux problèmes de la circulation dans la capitale, afin de réduire au maximum les embouteillages et les accidents dus à l'engorgement des routes urbaines. ü La police de la circulation dans les villes sera restructuréeafin de lutter efficacement contre les chauffards et la conduite imprudente, sources de nombreux accidents mortels dans les villes. Un permis de conduire sera instauré pour les deux-roues à moteur.

ü L'administration des permis de conduire sera réorganisée afin d'en extirper la corruption et le laxisme prévalant dans la délivrance de ces documents administratifs. Le permis de conduire doit être mérité. Acquis dans des conditions douteuses, il peut avoir des conséquences fatales pour les usagers de la route.

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IV.6 ENFIN LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE

Sa construction est essentielle afin d'offrir aux étudiants et enseignants de tous les niveaux une source irremplaçable d'information indispensable au succès des études et de la pédagogie. Elle y recevra aussi les archives les plus anciennes représentant la mémoire collective de la nation.

Elle sera une source d'enrichissement intellectuel, pour tous les citoyens désireux de renforcer leurs connaissances.

IV.7 LE PALAIS DE LA MUSIQUE ET DU THEATRE

La jeunesse a besoin de lieux pour se distraire, mais des lieux qui élèvent l'esprit et polissent les comportements. C'est pour cette raison que la construction d'un Palais de la musique et du théâtre se révèle indispensable. En effet ce palais permettra aux musiciens locaux et aux promoteurs de concerts musicaux de disposer d'un cadre idéal pour s'exprimer. Le palais de la musique et du théâtre pourrait recevoir jusqu'à cinq mille (5000) personnes. L'acoustique sera particulièrement étudiée et la scène conçue pour être confortable pour les acteurs sera accessible de n'importe quelle place pour les spectateurs.

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La réalisation d'une infrastructure de ce type favorisera l'éclosion des talents et permettra aux jeunes et aux moins jeunes d'y trouver un cadre éducatif et ludique de bonne facture.

IV.8 ARGUMENTS POUR UNE PROMOTION VERITABLE DE LA JEUNESSE

La politique en vue de la promotion des jeunes s'articulera autour de leurs principales préoccupations :

ü Une formation professionnelle en adéquation avec l'offre d'emploi et les perspectives à long terme. Elle suppose une étude détaillée des créneaux d'emploi en relation avec les créateurs d'entreprise et la chambre de commerce.

ü Des emplois disponibles en quantité et en qualité dans les secteurs prioritaires définis dans le programme du MODEN/FA. D'où l'absolue nécessité de réintroduire à partir du CM2, du BEPC et du BAC, des centres de formation aux métiers afin de tenir compte des secteurs économiques susceptibles de connaître des développements futurs.

ü Le soutien à l'auto-emploi par l'incitation à créer des entreprises par les jeunes en fin de formation. Un fonds de soutien à la création de telles entreprises sera mis en place. Les dossiers de création doivent être préparés deux ans avant la fin du cursus scolaire. Les entreprises sous forme de société anonyme seront privilégiées. Celles à caractère individuel seront moins encouragées.

ü 30% des marchés publics parmi les moins complexes seront réservés aux entreprises des jeunes. L'Etat, en relation avec les banques locales, étudiera les modalités pour garantir leurs emprunts à cette fin. Mais ces types d'entreprises doivent justifier d'une offre d'emplois durables à au moins

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cinq (5) jeunes de moins de 35 ans, dans les cinq (5) premières années, de leur création, pour bénéficier des avantages ci-dessus envisagés

ü L'État suscitera la construction d'immeubles pour servir de bureaux commerciaux, dotés d’équipements essentiels en vue de faciliter, le démarrage des activités des entreprises créées par les jeunes. Ce sont principalement les problèmes de loyer et d'équipement dans les cinq (5) premières années de la vie de ce type d'entreprise, qui sont à la base de leur ruine prématurée. Elles y auront une adresse ainsi que les structures collectives en matière de secrétariat, de conseil juridique et des moyens de communication.

ü Une agence d'étude de faisabilité et d'appui à la confection des marchés y sera installée, en vue de donner une formation initiatique aux jeunes entreprises au cours des trois (3) premières années de leur existence.

ü Au niveau de l'administration publique, des recrutements de fonctionnaires seront programmées chaque année, au prorata des départs à la retraite. Les diplômés de l'ENAM bénéficieront à cet égard d'une certaine priorité. Les diplômés de l'université souhaitant faire carrière dans l'administration devront, avant leur engagement, recevoir à l'ENAM une formation professionnelle spécialisée dans les domaines de l'administration, afin de renforcer leur efficacité. L'ENAM sera par conséquent réorganisée pour assumer ce rôle de spécialisation.

ü L'accès au logement et à la propriété de l'habitat pour les jeunes couples sera organisé dans toutes les grandes villes. Conséquemment, l'Etat soutiendra la construction des logements à loyer modéré ou en acquisition de propriété pour les jeunes, aux choix des intéressés. Cette politique sera placée au centre des programmes public-privé.

ü Afin de préparer la relève en matière de gestion de l'État, il sera réservé 25% des postes de la haute administration publique aux jeunes, dont le niveau et la qualité de la formation professionnelle suggèrent un certain potentiel qu'il convient de faire épanouir, en l'adossant à une certaine expérience pratique.

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IV.9 LA PROMOTION DES FEMMES COMME ACTRICES DU DEVELOPPEMENT

Sans rechercher une égalité illusoire entre l'homme et la femme, le MODEN/FA œuvrera fortement à l'émancipation économique de cette dernière, car il ne peut exister d'égalité ni de droit dans la dépendance financière.

Au Niger malheureusement, cette dépendance psychologiquement structurée dans la conscience des femmes par la culture traditionnelle, faisant de l'infériorisation de la femme une règle explique, que malgré l'incontestable égalité entre les sexes prônée par les lois et règlements du pays, celle-ci reste dominée, voire dans certaines contrées du pays, carrément chosifiée par certains hommes. Conséquemment, la femme aux yeux de la majorité des citoyens nigériens est faite pour rester confinée aux tâches ménagères et le soin des enfants.

Il s'agira donc d'aider les femmes à entrer de plain-pied dans la sphère de l'économie, à la fois comme productrice et comme actrice commerciale.

Malheureusement, la femme a difficilement accès à la propriété foncière et aux équipements de production et de transformation. Elle ne dispose pas de capitaux, pour se lancer dans les activités commerciales de grande envergure. Pourtant, elle dispose de qualités exceptionnelles en matière de gestion. Prudente et économe, elle semble plus capable d'épargne et d'investissement fructueux. Elle est moins encline aux comportements malsains dans les rapports économiques. D'où un véritable avantage pour la nation d'élargir et de renforcer la présence des femmes dans la gestion de l'économie nationale.

Comment le MODEN/FA envisage-t-il d'organiser cette implication renforcée des femmes dans l'activité économique ?

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ü Le développement et l'enracinement des mutuelles d'épargne des femmes, dans tous les villages et quartiers des villes. L'organisation du système mutualiste financier, du village jusqu'au niveau national, avec la création d'une institution financière faîtière qui en assure les dépôts et le refinancement, qui sera dénommée ''banque des femmes, Saraouania''.

ü La participation des femmes au partage de l'héritage, lorsque celui-ci concerne particulièrement les terres, sera vigoureusement soutenue en vue d'aider ces dernières à accéder effectivement à la propriété foncière, à l'occasion du partage des biens de succession.

ü 25% des marchés publics seront réservés aux entreprises créées et dirigées par des femmes. Le même soutien accordé aux jeunes sera garanti, pour les entreprises nées de l'initiative des femmes.

ü Dans le monde rural, l'accès des femmes aux équipements de production et de transformation sera facilité. Une agence de soutien à cette fin sera créée par l'État. Les conditions d'accès au soutien de cette agence seront définies ultérieurement par la loi.

ü Une loi sur les conséquences morales et financières du divorce sera initiée. Il est grand temps de stabiliser les familles et d'accorder une plus grande sécurité à l'unité familiale, dans l'optique d'une éducation équilibrée des enfants et dans le respect des croyances religieuses des Nigériens.

ü Un projet de loi sur l'amélioration du quota des femmes aux fonctions électives ainsi qu'aux nominations administratives au niveau de l'État sera introduit à l'Assemblée, afin de relever ce quota à un niveau moins décalé par rapport aux statistiques démographiques.

IV.10 LA DIASPORA, UN DES ACTEURS PRIVILEGIES DU DEVELOPPEMENT DU NIGER

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La présence des Nigériens à l'étranger, loin d'être considérée par le MODEN/FA comme un problème, constitue plutôt une opportunité, aussi bien sur le plan du changement de mentalité, dont le pays a besoin pour avancer dans la bonne direction, que pour une contribution significative de ceux-ci à la réorganisation, la stimulation et la dynamisation de l'économie nationale.

Aussi faut-il accorder un intérêt particulier à cette composante significative du peuple nigérien, en l'organisant et en lui offrant des possibilités d'investir au Niger les acquis récoltés à l'Étranger. Il s'agit des acquis relatifs au savoir-faire et au capital financier.

La diaspora peut-être aussi un maillon important d'intermédiation dans la mise en œuvre du programme public-privé. Elle peut être la base d'un système de joint-venture avec les entreprises étrangères pour leur installation au Niger. La Diaspora peut également drainer de nombreuses activités bienfaitrices à travers les ONG internationales au profit des secteurs sociaux les plus démunis.

En un mot, la diaspora sera utile au développement du Niger. Sa contribution sera en conséquence organisée et systématiquement recherchée, chaque fois que de besoin.

IV.10.1 LA DIASPORA ET L'EMBELLISSEMENT URBAIN

ü Des lotissements urbains spécifiques au profit de la diaspora seront réalisés dans toutes les grandes villes du Niger. Chaque lotissement portera le nom de la capitale du pays, où vivent ceux qui y seront admis. ü L'aménagement et l'architecture devant prévaloir dans ces lotissements seront arrêtés d'un commun accord entre les intéressés et l'État.

ü Toutefois les bénéficiaires de ces lotissements seront appelés à contribuer à la construction du poste de police du quartier pour la sécurité de l'hôpital ainsi que de la maternité avec le soutien de l'État à travers la défiscalisation des matériaux de construction importés à cette fin. L'État y construira l'école primaire et secondaire, dans l'architecture retenue pour le quartier.

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IV.10.2 LA DIASPORA ET LES EQUIPEMENTS ECONOMIQUES

ü Il sera réservé à la diaspora une part significative des activités de construction et d'exploitation des magasins sous-douanes. Néanmoins celles-ci doivent toujours s'envisager avec la construction des bureaux de douanes y attenant, aux fin d'une surveillance permanente desdits magasins, destinée à préserver le bon recouvrement de l'impôt douanier. ü De même, des zones de transit international seront concédées aux Nigériens de l’étranger, mais avec la même obligation en ce qui concerne les locaux destinés à la douane. ü La diaspora bénéficiera en priorité des licences de construction de supermarchés et leur exploitation, selon des normes définies par l'État.

ü Le système de transport des marchandises entre les entrepôts douaniers et les magasins de grossistes seront offerts en opportunité d'investissement aux Nigériens à l'étranger, car il sera fait interdiction aux véhicules gros porteurs de circuler dans les villes.

ü Il va de soi que la diaspora bénéficiera des mêmes avantages que tout investisseur étrangers, selon le secteur dans lequel elle aura choisi de s'installer.

ü Une banque de collecte de l'épargne des Nigériens à l'étranger sera créée afin de mettre les économies des émigrés à l' abri de la prédation des parents, amis et connaissances diverses, qui jusqu'à présent, pour la plupart dilapident sans scrupules ni remords les sommes qui leur sont envoyées par ceux-ci aux fins d'investissement.

ü Par la suite, cette banque pourrait financer les projets de réinstallation au Niger des émigrés, désirant rentrer au pays. Elle financerait aussi les projets immobiliers qu'entreprendraient ces derniers au Niger, dans le cadre des perspectives prévues à leur intention.

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IV.11 POUR LE DEVELOPPEMENT DES TRANSPORTS AU SERVICE DE L’ECONOMIE

IV.11.1 PROMOTION DU TRANSPORT AERIEN L'immensité du territoire conjuguée à la pauvreté du réseau routier, souvent en très mauvais état, ainsi que les grandes distances qui séparent en général les capitales régionales obligent le Niger à accorder un intérêt particulier au transport aérien. D'un autre coté la position géographique du pays par rapport à l'Europe confère à sa capitale une position privilégiée, parce qu'elle la place à la confluence des routes aériennes de l'Afrique en direction de ce continent. D'où un atout pour cette ville de devenir, sous certaines conditions, un hub aérien à l'impact économique certain.

Par ailleurs, face aux difficultés particulièrement stressantes auxquelles sont régulièrement confrontées les agences du Hadj, il est d’une extrême urgence de mettre en place une structure nationale de transport aérien.

Pour le MODEN/FA il s'agira d'initier une politique de transport aérien qui permettra à la fois de résoudre le problème de l'insuffisance de connexion aérienne entre les grandes villes du Niger d'une part et, de l'autre, de créer les conditions les plus favorables à l'érection de Niamey en hub international. Pour ce faire le MODEN/FA envisage les actions suivantes:

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ü La création d'une compagnie de transport sous capital privé, en jointventure entre les agences de voyages du hadj et un investisseur privé international;

ü L’acquisition par le système du leasing d'une flotte aérienne par le recours aux banques communautaires de développement de l'UEMOA et de la CEDEAO, sous garantie conjointe de l'État et des actionnaires de la société de transport. Les avions destinés aux connexions intérieures seront de taille modeste, pour tenir compte des problèmes de taux de remplissage inévitables au démarrage des activités de la compagnie. En effet l'expérience a démontré que si les tarifs ne sont pas adaptés au pouvoir d'achat, la concurrence du transport particulier routier restera insurmontable pour le transport intérieur par avion. Par conséquent, il s'agira de jouer sur l'avantage de la rapidité de l'avion, en ajustant son coût au prix du carburant dépensé sur le même trajet par un véhicule particulier.

ü Produire à SORAZ du kérosène pour la consommation des avions en transit à l'aéroport de Niamey, à un coût avantageux et concurrentiel par rapport aux aéroports de la sous-région ;

ü Construire un nouvel aéroport moderne, doté de toutes les commodités techniques pour servir de hub en direction de toutes les destinations ;

ü Réhabiliter les aéroports des régions et les doter de l'éclairage nécessaire pour les décollages et les atterrissages de nuit ; reconstruire les aérogares afin de les doter de conditions d'accueil plus modernes.

IV.11.2 REDYNAMISATION DU TRANSPORT URBAIN Le transport public urbain à Niamey notamment est quasi inexistant. Avec un parc de bus datant de 1986 jusqu'ici non renouvelé, la SOTRUNI ne peut plus faire face de manière objective à ses obligations de service public.

En effet, adossée à un parc obsolète, et un management routinier sous la tutelle du maire de la ville de Niamey, ville elle-même confrontée à des problèmes financiers de grande ampleur, la SOTRUNI végète et ne peut plus suivre

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l'expansion fulgurante et quotidienne d'une ville qui ne peut, malheureusement, lui être d'aucune aide significative.

Le MODEN/FA juge en tout état de cause que l'État est dans l'obligation de suppléer la ville, pour faire face au besoin des populations de Niamey, en matière de transport public.

ü C'est pourquoi il envisage de restructurer la SOTRUNI en société anonyme de droit public avec une part d'actionnariat privé afin de la sortir de la fosse commune de la gestion patrimoniale dans laquelle elle git présentement. Gérée selon les règles de l'OHADA, la SOTRUNI recevra de l'état en dotation initiale un nouveau parc de bus neufs de deux cents unités qui devra atteindre le chiffre de mille unités dans un délai de 5 ans.

ü En outre, la SOTRUNI bénéficiera de la garantie de l'État pour des emprunts sur le marché financier sous-régional, afin de s'affranchir de toute subvention publique ultérieure pour ses investissements. Néanmoins, elle signera avec l'État un contrat sur le tarif à appliquer aux usagers.

ü Ce tarif sera subventionné par l'État, pour d'aider les populations à se déplacer à prix réduit, afin de tenir compte de la réalité de leur pouvoir d'achat et permettre aux taxis de bénéficier d'un tarif plus flexible parce que s'adressant à une clientèle d'un niveau de revenu plus élevé.

ü Les opérateurs de taxi ne pourront plus dès lors utiliser des véhicules d'occasion de plus de trois ans d'âge. Un service de contrôle technique rigoureux sera mis en place à cette fin.

ü En relation avec les propriétaires de taxis, une étude sera menée afin déterminer l'opportunité de l'utilisation des compteurs dans les taxis. Dans tous les cas, le choix sera laissé à chaque propriétaire d'opter pour ou contre le compteur.

ü La fiscalité sur les entreprises de location de véhicule s'appliquera aux taxis. Un programme de soutien au renouvellement du parc de taxis, sera mis en œuvre dans le cadre de lignes de crédit qui seront négociées par l'État avec les institutions financières de développement.

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IV.12 LA POPULATION : POUR UNE DEMOGRAPHIE DE DEVELOPPEMENT, NON UN FREIN AU DEVELOPPEMENT

Au dernier recensement de la population du Niger en 2012, il est apparu de façon non équivoque que le taux de croissance démographique de 3,9%, est l'un des plus élevé du monde. Le Niger a également la population la plus jeune au monde, avec une moyenne d'âge de 15,1 devant l'Ouganda15,5 ans. Par ailleurs, le Niger dispose de l'indice de développement humain le plus base. Face à des rangs aussi incompatibles, le Niger a été invité par ses partenaires au développement à recourir de manière aussi rigoureuse qu'urgente à la solution la plus facile, celle du contrôle des naissances, afin de contenir cette flambée démographique dans des limites qu'ils considèrent comme plus raisonnables et donc plus rationnelles.

Autrement dit, un taux de croissance démographique qui lui permettrait d'être mieux classé par l'ONU. Ce classement est-il donc devenu le seul véritable enjeu de pays comme le Niger? Le MODEN/FA ne partage pas cette opinion. Son intention est de poser le problème démographique sous un autre angle d'analyse.

En effet, si personne n'ignore désormais les conséquences pénibles d'un accroissement trop rapide de la population d'un pays sur le court et le moyen termes, peu de choses en revanche a été dit sur les avantages qu'un pays peut tirer d'une population abondante. Pourtant les exemples sont légion, de pays démographiquement surabondant qui se sont appuyés sur le facteur humain pour réussir leur décollage économique. Mais il est vrai aussi qu'à l'inverse, certains pays à la population nombreuse connaissent pour des motifs objectifs, une situation socio-économique très peu enviable.

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Alors face à des conséquences aussi contrastées, la question se pose de savoir si ce sont les déshérités qu'il faut prendre en exemple pour s'inspirer de leur échec et brider les ambitions de développement d'un pays, ou ceux qui ont su exploiter l'atout démographique pour émerger sur le plan économique. La réponse à cette question est facile et ne saurait en principe souffrir d'aucune ambiguïté. Une population nombreuse à l'époque contemporaine ne peut qu'être un atout, et pour cela même ne saurait être aucunement une malédiction, sauf si par passivité excessive, les autorités faute d'imagination manquent de réactivité positive, face à ce croit déroutant.

Le Niger avec une superficie de 1.267.000 km2, est sans conteste un immense pays aride, certes gangréné par le désert, mais néanmoins sous-peuplé. Cependant nul ne peut affirmer qu'un pays semi désertique est un pays physiquement mort et sans espoir. Sinon qu'en serait-il aujourd'hui de la presque totalité des pays du Moyen-Orient ? Désertiques ils le sont. Mais ils restent en dépit de leur géographie ingrate, parmi les pays les plus riches du monde. Et du reste, le désert s'est partout révélé un réservoir immense de richesses insoupçonnées. Finalement et en réalité, au-delà de toute considération, ce sont les hommes et leur labeur acharné qui transforment la terre en havre de vie et de bonheur, y compris la plus inhospitalière. Une population nombreuse demeure par conséquent, dans un pays vaste et semi désertique comme le Niger, un facteur positif pour son développement. Il s'agit de s'en convaincre et de travailler à en tirer le meilleur parti pour l'avenir. Le présent sera peut-être dur, mais c'est précisément dans les difficultés, du court et moyen terme, résultant de cette démographie galopante que résident les germes des changements redoutés, quoique indispensables pour la véritable indépendance à laquelle aspire le peuple nigérien.

IV.12.1 LE BOOM DEMOGRAPHIQUE COMME POTENTIEL LEVIER ECONOMIQUE DU NIGER ET DE L’AFRIQUE Au demeurant, c'est l'Afrique tout entière qui connait cette croissance démographique exceptionnelle. En effet il semble que d'ici 2050, le continent africain passera d’un milliard d'habitants à plus de 2 milliards. Pour autant, peuton dire qu'il s'agit la d'un malheur en perspective pour l'Afrique? Bien sûr que non.

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C'est au contraire à maints égards, le signe prémonitoire du prochain réveil de l'Afrique et du respect qu'on lui devra impérativement. Car ce sont 2 milliards de consommateurs pour les industries africaines ; c'est également un pourcentage notable de cette population qui lui fournira les intelligences, c'est-à-dire la matière grise nécessaire à son éveil ; c'est enfin une force de travail titanesque potentiellement mobilisable pour son développement, à la condition bien évidemment que les pays s'organisent pour exploiter à bon escient cet énorme réservoir d'énergie.

Sur un tout autre plan, on peut dire que de ce boom démographique émergera d'une manière ou d'une autre le changement de mentalité dont le continent a besoin pour s'affranchir définitivement de la dépendance pernicieuse de l'aide humanitaire dont le Niger souffre aujourd'hui, des effets pervers de l'addiction dont il est affligé.

En effet il est de forte probabilité qu'une masse énorme de population induira nécessairement de nouvelles valeurs sociales ainsi que de nouveaux comportements au sein de la société, ne serait-ce que parce que l'individualisme prendra le pas sur le communautarisme africain actuel contraignant ainsi chacun à un effort personnel continu, pour survivre et s'en sortir.

Autrement dit, hommes et femmes, pour simplement vivre, dans un tel contexte démographique, devront compter sur leur seul travail et non sur l'assistance d'autrui.

IV.12.2 LE BOOM DEMOGRAPHIQUE AU SERVICE D’UN CHANGEMENT POSITIF DES MENTALITES Le Niger, à l'instar de tous les autres pays du continent, sera alors tenu pour sa survie en tant que nation, d'inscrire qu'il le veuille ou non son évolution future dans la perspective de cette mutation obligée des règles de vie sociale de demain, dont on ressent déjà d'une certaine façon les prémisses.

Au regard des deux faces de la médaille démographique qui viennent d'être exposées, le MODEN/FA mènera une politique de population s'articulant autour d'un objectif de croissance contrôlé, en relation étroite avec la politique agricole

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fondée sur l'accroissement de la productivité et des rendements, dans la perspective de l'augmentation des revenus du monde rural.

Il s'agira à travers cette option de:

ü Travailler à réduire de façon très appréciable le taux de mortalité maternelle et infantile;

ü Eradiquer la sous-alimentation des enfants ;

ü Réhabiliter la règle traditionnelle du sevrage pour protéger à la fois la mère et l'enfant ;

ü Assurer des soins de santé gratuits aux enfants de 0 à 5ans;

ü Assurer la scolarisation des filles jusqu'à l'âge de 17ans;

ü Accorder des bourses de mariage par l'État aux paysans, en soutien aux noces de leurs filles ayant accompli leur scolarité jusqu'au BEPC; ü Pénalisation des parents abandonnant leurs enfants dans la rue; ü Application stricte des sanctions pour délit de mendicité; ü Lutte contre la pédophilie et la prostitution des mineurs; ü Soutien à la production irriguée pour les familles paysannes de moins de huit membres au plus.

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IV.13 REFORME DE L'ORGANISATION TERRITORIALE DECONCENTRATIONET DECENTRALISATION

Les bases de la décentralisation au Niger ont été une erreur dont les collectivités territoriales vivent aujourd'hui les fâcheuses conséquences. Il convient d'en reconnaître la réalité et d'œuvrer sans plus tarder à en corriger les insuffisances les plus intolérables. Parmi celles-ci il faut citer l'option maximaliste de la décentralisation avant d'en avoir, ne fût-ce que dans un temps limité, expérimenté le fonctionnement et les exigences par rapport à l'engagement des citoyens à s'approprier les charges et consécutivement la surveillance et le contrôle effectifs.

En effet dans l'esprit des administrés de ces collectivités, comme dans celui des maires, des présidents des conseils régionaux et des conseillers, autant que du reste, dans celui du ministre de l'intérieur, la commune ou la région est une sorte de substitut de l'ancien arrondissement ou un avatar du département d'hier, niveau territorial déconcentré de l'État sous l'autorité hiérarchique du ministre. Cette construction mentale erronée de la décentralisation a conduit à sa perversion et par conséquent à en travestir le principe en le vidant de sa substance. Cela est si vrai que le gouvernement se donne le droit de révoquer des élus municipaux et régionaux sans décision judiciaire préalable.

Preuve si besoin est que ces élus ne sont rien d'autre pour le gouvernement qu'un personnel administratif hors cadre dont il peut au gré de ses humeurs, et surtout de ses intérêts politiques, décider du sort, sans aucune considération à la souveraineté des électeurs de ces élus, électeurs desquels au demeurant, il détient lui-même sa légitimité. Ainsi peut-on affirmer sans contredit possible que la décentralisation, telle qu'elle est actuellement mise en œuvre au Niger, est un véritable gâchis administratif et financier, ne servant en rien les intérêts de proximités des citoyens.

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Le MODEN/FA entend revenir au respect strict des principes d'une véritable DECENTRALISATION et d'une DECONCENTRATION réellement utile aux populations, c'est-à-dire à une décentralisation réaliste, géographiquement maîtrisable et rationnelle car tenant compte de la capacité contributive réelle des populations, mais également de la disponibilité effective des ressources humaines et techniques capables de mettre effectivement en œuvre sur le terrain les compétences déléguées par l'État aux collectivités.

IV.13.1 POUR UNE ORGANISATION TERRITORIALE ADAPTEE

C'est pourquoi les actions du MODEN/FA s'articuleront en matière d'organisation territoriale et de système de gouvernance autour des options suivantes :

Une réforme territoriale audacieuse, en vue d'une déconcentration administrative respectant assez la configuration physique traditionnelle du pays, afin de revenir à une relative homogénéité socio-économique des aires d'habitat. C'est pourquoi cette organisation territoriale reposera sur quatre niveaux : la province, la région, le canton, et la commune.

ü Dans cette optique, le Niger comprendra 22 provinces, 63 régions, les cantons ruraux et nomades, les villes et les communes urbaines. Les régions, les villes ainsi que les communes urbaines seront seules, dans un premier temps, érigées en collectivités décentralisées. Les communes rurales actuelles seront fondues dans la nouvelle réorganisation administrative et intégrées dans les cantons, désormais échelon de base déconcentré de l'État.

ü Les groupements nomades prendront la dénomination de canton nomade. Cependant, le territoire du canton nomade étant virtuel, son chef exercera son autorité sur les populations qui s'en réclament traditionnellement. ü En zone rurale, les cantons seront des entités déconcentrées placées sous l'autorité naturelle des chefs de cantons auxquels seront dévolus les pouvoirs des anciens sous-préfets, sous l'autorité hiérarchique des gouverneurs de province. Au surplus, le canton s'occupera de l'état civil et

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de la délivrance de tous les actes qui y sont attachés, ainsi que de la délivrance de la carte d'identité, désormais obligatoire et gratuite, pour tout Nigérien âgé de 15 ans au moins. Les chefs de village auront du chef de canton des pouvoirs délégués en matière d'état civil. Cependant toute infraction en matière d'état civil sera considérée comme un crime passible des sanctions prévues par le Code pénal, lorsqu'elle est commise par un détenteur de la puissance publique, chefs de canton et de village inclus.

IV.13.2 VERS UNE DECENTRALISATION PLUS HARMONIEUSE La décentralisation reposera sur des compétences définies et octroyées par le législateur et non par le pouvoir exécutif à son gré et à son rythme. Néanmoins, la région et la commune auront des compétences différenciées. Cela signifie que chaque strate de décentralisation aura un champ d'intervention distinct de l'autre, mais dans un esprit de complémentarité des rôles indispensables entre eux.

ü La tutelle des collectivités sera exercée par le ministère de l'administration territoriale, conformément aux règles traditionnelles en la matière, sans lien hiérarchique d'autorité. Ainsi les conseillers comme les maires et les présidents de conseil régional ne feront l'objet d'une inspection que lorsque le tiers au moins des membres du conseil en font la demande. La délibération à la majorité relative des membres du conseil, portant sur le rapport d'inspection déposé trois mois au plus tard, après la requête de l'organe délibérant de la collectivité sera soit classée soit transmise à la Cour des comptes, pour suite judiciaire éventuelle à lui réserver, sans immixtion directe ou indirecte du ministre de tutelle dans le traitement du dossier. L'affaire devra dans tous les cas être vidée, avant la fin du mandat, afin de ne pas contrarier la candidature éventuelle du conseiller mis en cause mais innocent. ü Les collectivités bénéficieront de l'autonomie financière impliquant l'autonomie de conservation de leurs deniers. Aussi le Trésor public de l'État n'aura plus accès aux dépôts des collectivités. Toutefois un contrôle annuel de la gestion des fonds de chaque collectivité sera instauré et un rapport circonstancié sera déposé à cet effet et examiné avant l'adoption du nouveau budget par le Conseil. Ce contrôle sera effectué par un bureau de

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consultants comptables et financiers agréé par la cour des comptes, et choisi par délibération du conseil municipal ou régional.

ü Un code de fiscalité spécifique aux collectivités sera élaboré à l'intérieur duquel sera éliminée toute concurrence fiscale entre l'État, la région et la commune. La loi fixera la fourchette des quotités à l'intérieur de laquelle les conseils détermineront les taux à appliquer sur leur territoire respectif.

ü Une formation des cadres administratifs des collectivités sera ouverte à l'ENAM, pour une scolarité de deux ans, dans les différents domaines de la gestion de ces entités.

ü Un statut particulier des fonctionnaires des collectivités sera élaboré et mis en œuvre, avec les niveaux et les grades correspondants à ceux du statut général de la fonction publique, mais tenant compte, à la fois, du diplôme et de l'expérience pratique accumulée.

ü l'État prendra en charge la rémunération des cadres des collectivités sur une période transitoire de 10 ans, car il lui revient d'assurer l'encadrement administratif du pays avec ou sans décentralisation. Cependant, le recrutement de ce personnel ou le redéploiement des agents de l'État à cette fin sera progressif et tiendra compte des projets et programmes qui sont appelés à être exécutés dans chaque collectivité à l'initiative de celleci ou de l'État.

ü Un système de rationalisation des dépenses publiques sera mis en place et concernera la nature des emprunts extérieurs effectués par l'État en les corrélant avec les investissements vitaux des collectivités. Il convient en effet que l'essentiel des dépenses publiques d'investissement productif soient directement réalisées par les collectivités. L'État, quant à lui dans ce domaine, aura pour rôle essentiel, de rechercher les financements, et de garantir les emprunts contractées pour le compte de ces dernières. Cependant il reviendra, naturellement, à chaque collectivité de rembourser les échéances de la dette contactée par l'État, pour son compte, en veillant à la rentabilité du projet ou du programme financé.

ü Consécutivement, le MODEN/FA procédera, en raison des exigences de ce système de rationalisation de la dépense d'investissement, à l'élaboration

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d'un véritable programme d'aménagement du territoire. Cependant une condition préalable à l'efficacité de cette approche novatrice mérite d'être satisfaite avant sa mise en œuvre. Il s'agit de la qualité du personnel politique élu pour diriger les collectivités. Autrement dit les futurs dirigeants des entités décentralisées doivent être plus rigoureusement choisis par les partis politiques. La charge d'édile ne devrait plus être considérée comme une récompense à l'effort politique dispensé par le militant mais doit trouver sa seule justification dans le dynamisme, la compétence, l'intégrité et la capacité à rassembler et mobiliser autour d'un projet tous les acteurs concernés de la collectivité. C'est à ce niveau que sera jaugé un parti politique en matière de gestion de l'intérêt général.

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IV.14 ETAT CIVIL

Au Niger comme dans la plupart des États africains, l'importance de l'état civil dans la gestion du pays est encore très mal appréhendée. Or, l'état civil est au carrefour de toutes les actions d'un gouvernement mais également des activités de tous les citoyens et des résidents d'origines diverses qui y vivent. Mieux la maitrise de l'état civil par l'Administration est un facteur particulièrement important dans la stratégie de la gestion de la sécurité.

Aujourd'hui, il n'est pas excessif de dire que le Niger maitrise mal l'identité de ses populations. En effet, l'administration de l'état civil pour l'heure vise semble-t-il deux objectifs : - En zone rurale l'identification sur des bases empiriques des citoyens par les chefs de villages, dans l'unique dessein de les inscrire sur la matrice administrative, en vue du paiement de l'impôt de capitation dès l'âge de quinze ans ; triste impôt encore en vigueur plus d'un demi-siècle après la décolonisation.

- En zone urbaine, l'identification répond d'avantage au souci de sécurité des autorités, ainsi qu'aux exigences qu'impose la petite sphère de modernité que représente la ville, autant que des obligations en matière de relations avec l'extérieur, relativement à la nécessaire identification des individus lors des passages des frontières, et des séjours sur les territoires des autres. C'est sans doute pourquoi l'état civil est si peu organisé et que les problèmes souvent graves d'homonymie sont considérés avec si peu d'empressement, pour ne pas dire avec désinvolture.

IV.14.1 UNE REORGANISATION DE L’ETAT CIVIL Le MODEN/FA envisage de réorganiser entièrement le système de l'état civil au Niger, en intervenant sur les aspects suivants : ü La nouvelle organisation territoriale envisagée par le Moden Fa LumanaAfrica servira de base à la construction du nouveau système. Ainsi la naissance, le décès et le mariage seront immédiatement consignés dans le registre d'état civil du village du quartier urbain par le chef de village ou de quartier. Les écritures du registre feront chaque mois l'objet d'un transfèrement dans le registre du canton ou de la commune pour ce qui concerne les quartiers urbains. Dès la saisie des données dans le registre cantonal ou communal, le chef de canton ou le maire de la commune urbaine, établit l'acte de naissance, de décès ou de mariage au profit des familles concernées, transmis au chef de

village ou de quartier à qui reviendra la responsabilité de leurs remises aux familles concernées. ü L'établissement de ces actes est gratuit et relève du budget de l'État ou de la commune.

IV.14.2 UN CENTRE NATIONAL DE L’IDENTITE POUR UN ETAT CIVIL FIABLE ET MAÎTRISE ü Un système national de centralisation informatique de l'état civil sera mis en place sous forme de fichier national d'identité, à partir duquel sera élaboré le fichier électoral national. A cette fin copie de tous les actes établis au niveau des cantons et des communes seront transmises tous les trois mois au niveau national. Le centre national d'identité sera un organisme administratif public sous tutelle du premier ministre. Fichier d'identité et fichier électoral seront intégrés.

ü Le fichier électoral sera tout de même géré par la commission électorale indépendante. Le centre national d'identité éditera les cartes d'identité et les diffusera à travers les cantons et veillera à leur affecter un numéro exclusif informatisé pour chaque citoyen, code informatique qui devient de facto le numéro d'identification électoral, affecté à vie audit citoyen. ü L'INTRANET gouvernemental sera connecté au centre, pour être relié à l'ensemble des administrations de l'État parmi lesquelles la justice, la police, la gendarmerie et l'armée.

ü Afin d'éviter les inconvénients de l'homonymie si fréquente au Niger, le principe des «trois» noms sera la règle de l'état civil dans le pays, c'est à dire le nom de famille s'il existe, le prénom, le nom du père s'il n'y a pas de nom de famille, le nom de la mère lorsque cette éventualité ne pose pas de problème, à défaut le surnom alors obligatoire qu'il faut donner à l'enfant dès la naissance.

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IV.15 DEFENSE ET SECURITE

Le Niger est cerné de tous cotés par une insécurité menaçante et active, dont les sièges se trouvent dans les territoires voisins, qui l'entourent. Aujourd'hui il ne s'agit pas d'une menace virtuelle et improbable, mais d'agressions réelles, perpétrées quotidiennement par des ennemis dont le monde entier a appris à connaître la férocité autant que la terrible détermination.

Il s'agit de ce que le monde appelle LE TERRORISME spécialiste de la guerre asymétrique, dont la plupart des armées classiques, sauf peut-être quelques puissances militaires de la planète, et même elles, sans succès notables, maîtrisent encore mal la stratégie et les techniques de combat. L'expérience des guerres vécues ces dernières années entre armées nationales et groupes armées rebelles ou terroristes a suffisamment démontré l'incapacité relative des forces classiques à l'emporter face à ces dernières.

Aussi faut-il admettre que la sécurité des États ainsi que la paix et la stabilité dans la plupart des pays sont dans le contexte socio-politique actuel gravement menacées partout sur la planète. C'est d'une certaine façon comme si on assistait à la résurrection des condottières et des seigneurs de guerre des siècles passés, ces hommes qui ne vivaient que pour le plaisir du jeu de la guerre, les massacres, le viol et les pillages. Mais pourquoi donc cette recrudescence de la violence, presque partout dans le monde contemporain ? Et pourquoi observe-t-on, un peu partout sur tous les continents, cette véritable remise en cause des rapports entre des citoyens et leurs États ? Pourquoi cette remise en cause qui se traduit de façon générale par le recours systématique à la force, c'est-à-dire la rébellion sans base idéologique crédible certes, mais néanmoins rébellion qui s'apparente bel et bien à une sorte de révolution contre les principes et les règles de fonctionnement des sociétés dans lesquelles ils vivent.

Les États doivent en reconnaître la réalité et s'organiser pour y faire face afin de prendre en compte la nécessité apparemment incontournable d'évoluer, mais en douceur, vers les mutations et les ajustements que les citoyens insatisfaits, malheureusement de plus en plus nombreux, exigent des États, au-delà des voies que la démocratie semble-t-il, ne peut plus leur apporter, s'il faut se référer, en tout cas,

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aux comportements qu'ils adoptent pour se faire entendre. C'est donc qu'il est temps de repenser globalement le système de gouvernance au plan mondial afin de réduire significativement les frustrations que vit au quotidien une part de plus en plus large de la population de la planète. Cette frustration est réelle et effectivement vécue avec plus ou moins d'intensité par des franges non négligeables des populations dans tous les pays du monde sans distinction. Cette frustration nourrit et entretient le terrorisme et la violence armée d'une manière générale. En attendant d'y trouver remède, il faut que les États les plus fragiles organisent mieux leur survie sur le plan de la défense de leur stabilité et de leur paix intérieure. C'est pour cette raison que le Niger doit se doter très rapidement d'une force de combat apte à mener la guerre selon les règles de ce nouvel ennemi. Autrement dit, il faut une armée ultra mobile, des hommes spécialement et minutieusement préparés au combat, en vue de leur assurer une réelle expertise dans l'usage des armes de toute nature, ainsi que dans la maîtrise de toutes les formes de ruse que nécessite la survie sur les champs de bataille.

IV.15.1VERS LA CONSTRUCTION D’UNE ARMEE DE METIER A cette fin, l'armée de conscription sera appelée à évoluer progressivement vers une armée de métier composée pour une large part de professionnels spécialistes de la guerre. Cette armée repensée sera organisée pour occuper rationnellement l'espace territorial national. L'organisation nouvelle visera essentiellement deux objectifs :

ü D'une part, un objectif de solidité de la défense nationale afin qu'une défaite dans un affrontement de grande envergure quelle qu'elle soit ne débouche sur une déroute totale et irrémédiable des forces de défense du pays.

ü D'autre part, un objectif visant à apporter à cette armée une connaissance parfaite de tous les terrains de combat possibles du Niger, afin d'en tirer avantage sur l'adversaire. En outre du pré-positionnement des unités qui en résultera, réduire les coûts de mobilité des troupes en raison de leur présence anticipée près des zones éventuelles de combat.

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Dans cette optique, l'armée nigérienne sera organisée en quatre composantes dotées chacune d'une relative autonomie dans une zone spécifique de compétence territoriale. Ainsi le territoire sera divisé en quatre zones militaires qu'une étude minutieuse conduite par les autorités militaires sous le sceau secret-défense déterminera. Chaque composante de cette armée aura son état-major, ses bataillons couvrant efficacement la zone territoriale qui lui est affectée, les unités et les armes dont elle aura besoin pour faire face à toute agression. Toutefois l'armée de l'air sera réorganisée et placée sous un commandement unique relevant de Niamey. Cette dernière sera progressivement équipée en appareils de combat et en unités parachutistes commandos pour des interventions d'interception rapide sur le terrain, en attendant le déploiement des troupes de la zone militaire concernée.

L'état-major général aura le commandement direct des unités spéciales d'intervention dont il aura en charge la formation et la préparation permanente. Cependant les bases de celles-ci seront fixées par le conseil de sécurité.

Face à l'ampleur de la réforme envisagée, le budget de la défense du territoire et de lutte contre le terrorisme, en vue de rendre impossible l'annexion et le contrôle du sol nigérien par des groupes armées, représentera au cours des dix prochaines années au moins 20% des recettes internes de l'État.

IV.15.2LA RESTRUCTURATION DE LA GARDE NATIONALE La garde nationale quant à elle, sera restructurée pour assurer la sécurité intérieure du territoire.

ü Elle n'aura plus vocation à garder ni les prisons, ni les édifices publics, encore moins les résidences des personnalités. Elle aura pour rôle de surveiller la zone rurale et de soutenir l'armée en cas de besoin. La garde nationale sera un corps militaire sous l'autorité du ministre chargé de la sécurité intérieure avec un état-major autonome, ne relevant pas du commandement militaire tel que défini plus haut.

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ü La garde nationale aura un effectif d'au moins 10000 agents afin d'assurer la sécurité dans les provinces et les cantons devenus circonscriptions administratives d'une part, et éventuellement servir de force supplétive à l'armée si la situation en imposait la nécessité. Dans cette éventualité, l'étatmajor général de l'armée en assurera également le commandement.

ü En revanche dans les régions au sens du MODEN/FA, ce sont les gendarmes qui auront mission de garantir la sécurité. Dans les villes et les communes urbaines, la police veillera à la sécurité des citoyens. Mais qu'il s'agisse de la gendarmerie ou de la police, des corps spéciaux de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée seront constitués. ü Ces corps auront une formation et une préparation militaires appropriées renforcées par une formation juridique et une initiation aux règles des droits de l'homme, afin que leurs actions restent toujours en conformité avec la règle de droit et les prescriptions de la constitution.

IV.15.3REDEVABILITE DE LA NATION ENVERS LES FDS TOMBES SUR LE CHAMP D’HONNEUR : POUR PLUS DE SOLIDARITE

ü Un statut particulier pour les FDS tombés au champ d'honneur sera élaboré afin que les enfants mineurs de ceux-ci deviennent des pupilles de l'État jusqu'à la fin de leur cursus scolaire et universitaire, éventuellement. L'Etat devra impérativement remplacer auprès des enfants, ne serait-ce que sur le plan matériel, le père ou à la mère FDS, mort sur le terrain de combat au service de la Nation.

ü C'est pourquoi les familles de ces infortunés combattants seront logées gratuitement dans une cité construite à cet effet par l'État, jusqu'à la majorité des enfants ou le remariage de leur mère.

IV.15.4L’IMPERATIF D’UNE COOPERATION LARGE EN MATIERE DE

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DEFENSE ET DE SECURITE Au plan de la coopération militaire, le MODEN/FA considère que le Niger doit s'inscrire résolument dans le cadre de la coalition internationale de lutte contre le terrorisme.

ü A ce titre, il doit être particulièrement actif dans le processus de construction du système sous-régional de défense commune auquel il est impératif pour les États de la sous-région de parvenir au sein de la CDEAO, qui doit luimême coopérer étroitement avec les pays de l'Afrique centrale, dans un esprit d'appui mutuel, en forces et moyens de défense, chaque fois que le risque d'un débordement est possible, en direction de l'une ou l'autre communauté.

ü Le Niger doit également développer sur le plan militaire des relations serrées et de grande confiance avec ses voisins du Maghreb, en particulier l'Algérie avec laquelle il faut développer des relations économiques intenses, à travers l'utilisation des ports algériens, en vue d'un meilleur arrimage à l'Algérie, des pays enclavés au sud du Sahara, dans l'optique d'un accès plus rapide de ceux- ci à la méditerranée.

ü D'où d'ailleurs la nécessité de sécuriser la route transsaharienne en voie d'achèvement, qui favoriserait cette réorientation des échanges économiques avec ce pays.

ü Néanmoins il faut que par une surveillance stricte de cette voie, sur la base d'une collaboration sincère et active entre le Niger, le Mali et l'Algérie, la transsaharienne ne devienne une route pour l'immigration clandestine. ü Mais la coopération militaire avec les pays africains face aux forces terroristes qui se multiplient sur le continent, sera probablement insuffisante pour défaire durablement et définitivement ces dernières. La coopération internationale sur le plan militaire sera par conséquent indispensable au Niger, pour préserver son intégrité, la stabilité de l'État, ainsi que la paix intérieure, toutes choses sans lesquelles, le développement du pays resterait une vaine espérance.

ü Le Niger maintiendra par conséquent une coopération militaire renforcée avec tous les pays du monde qui partagent avec lui l'objectif d'une lutte efficace contre le terrorisme.

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V. ANNEXES BILAN ACTION GOUVERNEMENTALE COURS DE LA 5ème REPUBLIQUE

1. Du Bilan de l’Action gouvernementale2000-2004 2. Du Bilan de l’Action gouvernementale2004-2009 3. Du Bilan de la mise en œuvre du Programme spécial 2001-2008

I. BILAN DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE 2000-2004

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I.1 AU PLAN POLITIQUE ET INSTITUTIONNELLE

ü Impulsion de la stabilité politique indispensable à l’effort de redressement national ; ü Mise en place et fonctionnement normal des Institutions de la République ; ü Actions de transformation de l’armée en une institution républicaine ; ü Garantie des droits de l’Homme et les libertés fondamentales ; ü Respect des droits de l’Opposition; ü Création d’un cadre de dialogue politique avec la mise en place du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) ; ü Parachèvement de la restauration de la paix avec l’organisation de la cérémonie de la Flamme de la paix ; ü Instauration d’un dialogue social avec l’ensemble des partenaires sociaux et institutionnalisé comme mode de gestion et de règlements des conflits avec la mise en place du Conseil National de Dialogue Social (CNDS) ; ü Contrôle parlementaire et juridictionnel rétabli à travers la production régulière des lois de règlement ; ü Réorganisation de la Cour Suprême en Cour de Cassation, Cour des Comptes et de Discipline Budgétaire et en Conseil d’Etat ; ü Mise en place et fonctionnement normal de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à travers l’organisation dans la transparence et la sérénité des élections communales.

I.2 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA DECENTRALISATION

ü Mise en place du dispositif institutionnel et juridique avec l’adoption des textes législatifs et réglementaires relatifs à la création des circonscriptions administratives et collectivités territoriales, la libre administration, les compétences, le fonctionnement des organes, etc. ; ü Organisation des élections communales au niveau des 265 entités consacrées par la loi à la grande satisfaction de tous les acteurs politiques, de la société civile et des partenaires extérieurs ;

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ü Mise en place des circonscriptions administratives et des services déconcentrés de l’Etat renforcés afin de mieux encadrer les nouvelles collectivités territoriales ; ü Installation des 265 communes et élection des maires consacrant ainsi l’effectivité de la décentralisation.

I.3 AU PLAN DE LA GOUVERNANCE INSTITUTIONNELLE ET ADMINISTRATIVE

ü Institution de la bonne gouvernance comme mode de conduite des affaires de l’Etat fondée sur la transparence dans la gestion publique, l’équité et l’Etat de droit. ü Application de la quasi-totalité des directives de l’UEMOA à travers des textes réglementaires portant sur la loi organique relative aux lois de finances, le règlement général de la comptabilité publique, la nomenclature budgétaire de l’Etat, le plan comptable de l’Etat ainsi que l’élaboration des textes relatifs au processus de préparation budgétaire ; ü Informatisation de la chaîne des dépenses par la rénovation du système informatique ; ü Création d’une commission nationale de lutte contre la corruption ; ü l’adoption d’un nouveau Code des marchés publics et la création de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) ; ü Renforcement des capacités opérationnelles de la justice ; ü Instauration du principe d’imputabilité dans la conduite des affaires publiques ; ü Mise en place d’un système transparent d’attribution et de gestion des bourses d’études ; ü Réforme du baccalauréat ; ü Création d’une Direction du Contentieux de l’Etat au niveau du Secrétariat Général du Gouvernement, chargée de la poursuite des auteurs de détournements des deniers publics et dont les actions ont permis d’instruire de nombreux dossiers et de récupérer les sommes détournées ;

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ü Systématisation des inspections au niveau des collectivités et Etablissements publics pour améliorer les méthodes de gestion de ces entités ; ü Révision du statut général de la Fonction Publique et l’adoption de statuts particuliers pour le plusieurs catégories de personnel de l’Etat.

I.4 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA GESTION ECONOMIQUE

ü Impulsion d’une nouvelle dynamique économique fondée sur une Stratégie de Réduction de la Pauvreté a été adoptée par le Gouvernement, la mise en œuvre d’un Programme Spécial mis en place par le Président de la République et des programmes signés et mis en œuvre avec les partenaires bi et multilatéraux notamment le FMI, la Banque Mondiale, l’Union Européenne, la BAD, la BID, la BADEA, la BOAD, le Fonds de l’OPEP, le Fonds Saoudien de Développement, le FIDA, le PNUD et les Agences du Système des Nations Unies, l’Agence Française de Développement, le Fonds de Solidarité Prioritaire de la France, la KFW Allemande, la Suisse, la Belgique, le Luxembourg, la Chine, le Canada, etc. ü Amélioration sensible de tous les agrégats économiques; ü Stabilisation du cadre macroéconomique à 5% contre de 2% en 1999 ; ü Rehaussement des recettes fiscales de 102,8 milliards de francs CFA en 2000 à 152,1 milliards de francs CFA en 2003 ; ü Augmentations des ressources extérieures mobiliséesà 64,5 milliards de francs CFA en 2003 contre 52 milliards de francs CFA en 2000 ; ü Dépenses de souveraineté régulièrement assurées ; ü Reprise des investissements massifs avec environ 748 milliards de francs CFA mobilisés en cinq ans notamment en direction des services sociaux de

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base (éducation, santé, accès à l’eau potable), des infrastructures routières et de production ; ü Traitement significatif de la dette intérieure avec des paiements de plus de 50 milliards de francs CFA ; ü Apurement des arriérés de salaires à concurrence de 34 milliards 830 millions de francs CFA sur un total de 40 milliards 200 millions de francs CFA ; ü Allègement de la dette extérieure pour un montant de 1,2 milliard de Dollar soit environ 676 milliards de francs CFA grâce aux réformes courageuses menées durant le mandat permettant ainsi au Niger de bénéficier au surplus de ressources PPTE.

I.5 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DES SECTEURS D’ACCOMPAGNEMENT DE L’ECONOMIE

ü Plusieurs actions significatives ont été menées en direction des secteurs d’accompagnement de l’économie notamment les banques, la micro- finance, les bâtiments et travaux publics, les PME et PMI, etc. Au nombre de celles-ci ont peut citer : ü Installation de la Banque Sahelo-Saharienne pour le Commerce et l’Investissement (BSIC) ; ü Mise en place avec la Banque Européenne d’Investissement d’une ligne de crédit de 3.300.000.000 de francs pour aider les opérateurs économiques dans le financement des projets productifs ; ü Adoption d’une stratégie nationale de la micro- finance et la mise en place d’un dispositif institutionnel de concertation entre les différents acteurs du secteur ; ü Lancement d’une série d’études notamment la rénovation du centre ville de Niamey, l’établissement d’un programme d’équipements marchands à Niamey, l’amélioration des conditions de vie et d’habitat à Maradi, la consistance du foncier public et son devenir au regard de la décentralisation ; (C’est la source d’inspiration du Niamey-Nyalla à travers laquelle le

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Gouvernement de la 7ème République n’a retenu que la surfacturation comme moyen d’enrichissement) ü Lancement de programmes de construction de logements sociaux ; ü Construction de nombreux bâtiments scolaires, universitaires, sportifs, culturels, hospitaliers, administratifs, pénitentiaires ; ü Conduite de l’opération parcelles contre arriérés de salaires.

I.6 AU PLAN DE LA PROMOTION DU SECTEUR PRIVE

ü Révision du code des investissements ; ü Redynamisation du centre du commerce extérieur ; ü Mise en place du conseil nigérien des investisseurs ; ü Paiement des arriérés aux opérateurs économiques ; ü Mise en place de lignes de crédits en vue d’aider les opérateurs dans le financement des projets productifs etc. ; ü Elaboration d’une stratégie de communication pour le secteur privé ; ü Création d’un guichet unique de formalités pour les entreprises ; ü Renforcement du centre de promotion des investisseurs ; ü Octroi des avantages du code des investissements à de nombreux promoteurs et entreprises privés ; ü Redynamisation des 8 antennes régionales du projet « Entreprendre au Niger ».

I.7 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNICATION

ü Adoption d’une politique nationale de communication pour le développement (PNCD) et d’un plan de développement de l’infrastructure nationale d’information et de communication (NICI) ; ü Développement du réseau cellulaire avec l’arrivée de trois opérateurs sur le marché rendant ainsi la communication téléphonique plus aisée et plus rapide ; ü Réhabilitation des centres émetteurs TV et radio, l’installation de nouveaux et la numérisation des moyens de production ;

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ü Création d’une 2ème chaîne de télévision en numérique (TAL-TV) ; ü Lancement du projet de montée du signal TV sur un nouveau satellite, l’informatisation des services et la connexion à Internet en vue d’une meilleure couverture territoriale des moyens de communication publics.

1.8 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA JUSTICE

ü Renforcement de l’Etat de droit et la défense des libertés des citoyens à travers notamment un meilleur fonctionnement de l’appareil judiciaire ; ü Effectivité de l’indépendance de la justice vis à vis du pouvoir exécutif ; ü Renforcement des capacités humaines, financières et matérielles de la justice avec notamment l’installation de délégations judiciaires dans tous les chefs-lieux de département, l’intégration de 49 magistrats ; ü Elaboration et mise en œuvre d’un programme d’appui à la réforme judiciaire ; ü Adoption de lois portant réformes du Code Pénal et du Code de procédure pénale ont été adoptées ; ü Démarrage de la formation des magistrats à Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature depuis 2003 avec un effectif de 44 auditeurs de justice ; ü Adaptation de l’organisation et de la compétence des juridictions au contexte démocratique en vue de leur modernisation avec l’informatisation des cours et tribunaux et la création des juridictions de mineurs, des tribunaux du commerce, administratifs et du foncier rural ; ü Construction des établissements pénitentiaires de Filingué, Mayahi, GuidanRoumdji, Abalack ; ü Construction d’une prison de haute sécurité à Koutoukalé ; ü Révision du dispositif juridique régissant le Barreau, le Notariat et la profession des Huissiers.

I.9 AU PLAN DE LA DEFENSE ET LA SECURITE ü Recrutement et formation de 557 policiers, 300 agents des FNIS, 430 gendarmes, 1359 militaires ;

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ü Création d’unités de sécurité spécialisées à Maradi, Zinder et Dosso, de commissariats spéciaux à et Komabangou, d’un poste de police frontalier à Bossossoua et d’une brigade mixte de contrôle des frontières basée à Konni ; ü Acquisition de 38 véhicules, 58 motos, de 19 micro-ordinateurs, de moyen de communication et de matériel de maintien de l’ordre au profit de la police nationale ; ü Mise à disposition de 70 véhicules, 14 motos, d’armement, de moyen de communication et de maintien de l’ordre au profit des FNIS ; ü Réhabilitation de l’Etat-major et construction d’un centre d’instruction pour les FNIS ; ü Création de 15 unités territoriales de sécurité au niveau des FNIS ; ü Construction du PC du Haut Commandement de la gendarmerie nationale, de l’école de la gendarmerie, des brigades de Bosso et et de la gendarmerie de Tillabéri ; ü Mise à disposition au profit de la gendarmerie nationale de 49 véhicules 4x4, 10 motocyclettes BMW, 16 motocyclettes et 12 chevaux pour les honneurs ; ü Réalisation d’un audit organisationnel des forces armées et de la gendarmerie ; ü Réorganisation de l’armée et création des Etats-Major de l’armée de terre et de l’armée de l’air ; ü Création des Ecoles nationales d’Officiers et des Sous-officiers et d’une Ecole nationale des infirmiers à vocation régionale ; ü la construction de l’Etat-Major de l’Armée de Terre, du Bataillon de Tillabéri et celui de Dosso ; ü Création d’une compagnie de lutte antiterroriste ; ü Acquisition de nouveaux véhicules de transport des troupes, d’armement et la remise en état des 120 VLRA du parc ; ü Récupération et remise en état des avions et aéronefs de l’escadrille nationale ; ü Acquisition d’armement et de moyens de communication au profit de l’armée ; ü Redynamisation de la coopération militaire ;

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ü Participation aux missions internationales de maintien de la paix au Timor, au Libéria, en République Démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire.

I.10 AU PLAN DE LA SECURITE DES PERSONNES ET DES BIENS ü Organisation régulière des patrouilles par la police, les FNIS et la gendarmerie afin de combattre l’insécurité et le banditisme qui sévissait dans les villes et les campagnes ; ü Mise sur pied des patrouilles mixtes Niger-Mali, Niger-Tchad-Nigéria, Niger- Nigéria, Niger-Burkina-Faso ; ü Démantèlement de 17 bandes d’organisations criminelles, l’arrestation de nombreux bandits, la récupération d’armes blanches et d’armes de guerre ainsi que des objets de valeur ; ü Délivrance de 22 autorisations de création de société de gardiennage ; ü Construction de 2024 Km de couloirs de passage pour les animaux en zone rurale ; ü Organisation à Niamey d’un forum sur les conflits fonciers ruraux et la mise en application des recommandations qui en sont issues ; ü Organisation à de la cérémonie « flamme de la paix » ; ü Intégration des ex-combattants dans les forces de sécurité et la mise sur pied de patrouilles méharistes ; ü Inscription d’une ligne « sécurité » dans les budgets des collectivités territoriales afin de renforcer la capacité d’intervention au niveau local ; ü Organisation à Niamey de plusieurs rencontres des ministres en charge de la sécurité des pays frontaliers du Niger.

I.11 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR RURAL ü Adoption d’une stratégie de développement rural et d’un programme de développement de l’élevage au Niger ; ü Réhabilitation de 32 aménagements hydro-agricoles, l’aménagement des mares et cuvettes, la construction de 68 mini-barrages et 69 seuils d’épandage ce qui a permis la mise en valeur de plus 70.000 ha dont 13.223 ha au titre du programme spécial du Président de la République ;

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ü Acquisition d’un millier de tracteurs, motoculteurs et charrues au profit des paysans ; ü Mise à la disposition des paysans d’environ 5000 tonnes de semences, 45000 tonnes d’engrais, de pesticides ; ü Relance des filières porteuses pour l’exportation notamment le coton, l’oignon, la gomme arabique, la viande et les produits maraîchers ; ü Acquisition de 2 avions pour le traitement des cultures ; ü la mise en place de commissions foncières dans tous les Chefs lieux de département ; ü Matérialisation de 2.024 km de couloirs de passage et 980 Km d’aires de pâturage ; ü Lancement du projet d’élevage laitier péri-urbain qui a permis de mettre 2100 génitrices aux groupements féminins pour un montant d’environ 450.000.000 de francs ; ü Production de 59.430.105 plants, la plantation de 39.226 ha en bloc et 15.427 Km en linéaire, la fixation de 4.282 ha de dunes, la récupération et la restauration de 62.130 ha de sol et la protection de 1.528 ha du fleuve ; ü Production de 113.139 tonnes de poisson grâce notamment à l’empoissonnement des mares ; ü Vente d’environ 87000 tonnes de céréales à prix modéré pour plus de 12 milliards de francs CFA ; ü Organisation du secteur rural sur la base de nouvelles filières économiques ; ü Adoption de mesures afin de permettre aux femmes d’accéder aux moyens de production.

I.12 AU PLAN DES MINES, DE L’ENERGIE, DE L’ARTISANAT ET DU TOURISME ü Adoption d’une politique minière et la mise en place des structures d’exécution du programme de renforcement et de diversification du secteur minier ;

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ü Réalisation de levées géologiques et prospection minière stratégiques dans les zones du Damagaram-Mounio, sud Maradi, Aïr, , Keïta, ; ü Démarrage de l’exploitation du charbon minéral à Salkadamna avec des sociétés chinoises ; ü Mise en route du programme de renforcement et de diversification minière pour un montant de 23 milliards de francs ; ü Renouvellement des Conventions minières de longue durée de Somaïr et Cominak ; ü Construction d’une usine et le démarrage de l’exploitation des gisements aurifères de Samira ; ü Octroi de 5 permis de recherche en vue de l’exploitation de l’or dans la région de Téra ; ü Adoption d’un Code pétrolier, d’un Code de l’électricité et d’une déclaration de politique énergétique ; ü Octroi des permis pétroliers Ténéré et à la Société chinoise CNPC, la prolongation du permis Agadem au groupement Exxon- Mobil / Petronas et le démarrage d’une campagne de forages ; ü Mise en route du projet de développement du réseau électrique interconnecté pour un montant de 9 milliards 586 millions de francs CFA et le lancement du programme d’électrification rurale ayant permis d’électrifier 92 localités à ce jour et concernera 278 localités en fin 2004 ; ü Lancement de la construction de 750 Km de ligne de 33 kv dans le cadre du programme spécial du Président de la République ; ü Formation de plus de 7000 artisans et leur responsabilisation à travers le transfert de gestion des coopératives ; ü Réhabilitation, le renforcement, l’aménagement et l’équipement de 13 villages et centres artisanaux en outillages, matériel informatique et véhicules à Agadez, Dosso, Maradi, Niamey, Tahoua et Zinder ; ü Mise en route de deux projets d’appui au développement de l’artisanat pour un montant d’environ 2 milliards 640 millions de francs CFA avec l’appui de l’Union Européenne et du Luxembourg ;

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ü Organisation de la participation des artisans nigériens à plusieurs manifestations internationales notamment au Burkina, en Allemagne, au Luxembourg, en France, en Algérie, en Belgique, au Canada, au Nigeria, etc. ; ü Réhabilitation des unités hôtelières du secteur privé et la création de nouvelles autres pour plus de 4.000.000.000 de francs CFA ; ü Renouvellement du parc auto des agences de voyages pour plus de 1.100.000.000 de francs CFA ; ü Création du centre nigérien de promotion touristique ; ü Développement de l’artisanat féminin à travers la création du SAFEM et la formation de plus d’un millier de femmes ; ü Création du réseau d’entreprises pour le développement de l’artisanat (RESEDA) ; ü Aménagement de nouveaux sites touristiques.

I.13 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES ET DES TRANSPORTS ü Reprise d’environ 500 Km de routes bitumés dont les tronçons NiameyDosso, Niamey--Frontière du Burkina, TchadaouaGuidanRoumdji, Gouré-Lawandi, Gouré-, etc. ü Réalisation d’étude afin de bitumer ou réhabiliter environ 1000 Km de tronçons et dont certains sont à des niveaux très avancés notamment la route Zinder-Gouré, Gouré-Jajiri, Zinder-Agadez ; Maradi-Dakoro ; Ayorou- Frontière du Mali ; ü Construction de 454 Km de routes rurales et le rechargement de 1577 KM de routes en terres ; ü Construction des ouvrages d’art notamment les ponts de , du , de Say, de la Tapoa, etc. ; ü Renouvellement du BAC amphi drome de Farié ; ü Reprise des pistes des aéroports d’Agadez et de Tahoua ; celles de Niamey et Zinder sont en cours ; ü Actualisation de l’étude pour la construction du 2ème pont de Niamey ; ü Elaboration d’une stratégie nationale des transports terrestres.

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I.14 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE L’EDUCATION ü Elaboration et l’adoption du programme décennal de développement de l’éducation (PDDE) ; ü Renforcement des infrastructures scolaires avec notamment la construction d’environ 8800 classes au niveau de l’éducation de base et le recrutement de 12.378 enseignants ; ü Rehaussement sensible du taux de scolarisation qui est passé de 34% en 1999 à 41,7 en 2001, plus de 50% en 2004 ; ü la construction au niveau du secondaire de 220 classes, la réhabilitation de plus 100 autres et la mise en chantier de 400 autres pour un montant d’environ 4.310.000.000 de francs CFA ; ü Construction de 4 nouveaux amphithéâtres de 1000 et 500 places, de 3 salles de cours de 150 places et d’un laboratoire à l’Université Abdou Moumouni de Niamey pour un montant de 1.129.000.000 de francs CFA ; ü Lancement du programme de construction d’un nouvel amphithéâtre de 1000 à l’Université Abdou Moumouni et de la construction des IUT de Maradi, Tahoua et Zinder pour un montant d’environ 3.030.000.000 de francs CFA ; ü Adoption d’une politique nationale de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la technologie ; ü Réforme du BAC et l’institution d’un BTS d’Etat ; ü Mise en place de l’ANAB et l’assainissement de la gestion des œuvres universitaires ;

I.15 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA SANTE ü Amélioration du taux de couverture sanitaire qui est passé de 47% en 1999 à 65% en 2004 ; ü Construction et l’équipement de 79 centres de santé intégrés et la réhabilitation de 45 autres ;

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ü Construction de 2000 cases de santé dans le cadre du Programme Spécial du Président de la République et leur dotation en équipements et en personnel ; ü Réhabilitation des hôpitaux aussi bien de référence que ceux de districts et leur équipement en matériel de laboratoire, de radiologie, de chirurgie, etc. ; ü Mise en formation du personnel de santé en particulier les spécialistes ; ü Acquisition de plus de 220 véhicules et 300 motos au profit des centres de santé ; ü Conduite des campagnes de vaccination contre les endémies ; ü Mise en place d’un programme de lutte contre le SIDA avec notamment la prise en charge des personnes malades et la distribution des anti-retroviraux ; ü Mise en place d’un programme de lutte contre le paludisme ; ü Renforcement de la coopération médicale.

I.16 AU PLAN DE L’ACCES A L’EAU ü Efforts significatifs fournis dans ce domaine : mobilisation de 126.712.240.000 de francs dont 73.069.940.000 francs au titre de l’Hydraulique rurale et 53.642.300.00 francs au titre de l’hydraulique urbaine ; ü Réalisation de 2180 forages ; ü Construction de 140 mini-AEP ; ü Fonçage de 1722 puits ; ü Réhabilitation du réseau d’eau potable dans tous les 51 centres urbains de notre pays avec notamment 204 Km de réseau tertiaire, plus de 12000 branchements sociaux et 6000 branchements particuliers ; ü Construction de réservoir et château d’eau à Agadez, Dosso, Tillabéri, Niamey, Zinder et plusieurs autres centres secondaires ; ü Construction d’une usine d’eau à Zinder et d’une station de traitement à Tillabéry et Niamey.

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I.17 AU PLAN DE LA PROMOTION DE LA JEUNESSE ü la création d’un département ministériel en charge des questions de la jeunesse et de son insertion dans le tissu économique ; ü l’adoption d’une Charte nationale de la jeunesse ; ü la création et le renforcement des structures spécialisées de formation et d’encadrement de la jeunesse notamment le CPR de N’Dounga, le CFPA de Zinder, le CFPP et le Centre Kalmaharo de Niamey ; ü la formation de plus de 4000 jeunes dans les centres techniques de N’Dounga aux activités professionnelles et leur dotation en équipement de base ; ü l’élaboration d’un programme national d’insertion des jeunes et la création du projet corps des jeunes ; ü l’initiation d’un programme de formation à la gestion des PME et PMI à Kollo pour les jeunes diplômés en vue de leur insertion dans l’économie ; ü la mise en place d’un fonds de financement pour les jeunes pour un montant de 500 millions de francs CFA.

I.18 AU PLAN DE LA PROMOTION DE LA FEMME ü Prise en compte de la femme dans toutes les politiques de développement du pays ; ü Octroi de crédits aux groupements féminins pour un montant de un milliards de francs CFA ; ü Opération « vaches laitières » dans les centres urbains qui a permis la mise à disposition de 2100 génitrices pour un montant de 450.000.000 de francs ; ü Mise à disposition de moulins à grains ; ü Adoption de la loi sur les quotas ; ü Institutionnalisation de l’approche genre dans tous les projets et programmes de développement et la nomination des conseillers en genre au niveau des Institutions de l’Etat.

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I.19 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DES SPORTS, DES ARTS ET DE LA CULTURE

ü Relance de toutes les activités culturelles et leur régionalisation, notamment le festival de la jeunesse, le prix Dan Gourmou, etc. ; ü Instauration d’un devoir de mémoire envers les anciennes gloires sportives et culturelles ; ü Réhabilitation des infrastructures sportives et culturelles ; ü Relance des activités sportives notamment la reconstitution de l’équipe nationale MAÏNA, l’organisation des championnats scolaires, du championnat national de lutte traditionnelle, etc. ; ü Participation du Niger aux diverses manifestations sportives et culturelles au niveau sous-régional, régional et international.

I.20 AU PLAN DE LA POLITIQUE EXTERIEURE ET DE LA COOPERATION

ü Revitalisation de la diplomatie ; ü Réhabilitation des ambassades et consulats ; ü Paiement des arriérés des ambassades et ceux des contributions auprès des organismes bilatéraux et multilatéraux ; ü Participation active aux grandes rencontres internationales ; ü Organisation à Niamey de nombreuses rencontres ministérielles, des sommets des Chefs d’Etat et de Gouvernement notamment ceux de la CEN-SAD, de l’UEMOA, de la Zone Franc, de l’ABN, etc. ; ü Visite au Niger en voyage officiel de nombreux Hôtes de marque notamment le Président Jacques Chirac, le Roi Mohamed VI, etc.

II. BILAN DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE 2004-2009

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II.1 AU PLAN DES GRANDS PROJETS (POSE DES PREMIERES PIERRES)

ü Barrage de Kandadji, ü Raffinerie de Pétrole de Zinder ; ü Travaux du Deuxième Pont sur le Fleuve Niger à Niamey.

II.2 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT RURAL

ü Appui en semences améliorées de Mil, de Sorgho et de Niébé, pour un total de 2.380 tonnes ; 360.000 sachets de fongicides, pour le traitement des semences ; ü Vente à prix modérés de 35.600 tonnes d’engrais; ü Mise à disposition de 108.000 litres de produits phytosanitaires pour la protection des végétaux et de 3 Avions Agricoles ; ü Mise à disposition de 70.000 litres de pesticides ; ü Mise à disposition de 5.000 Appareils de traitement ; ü Formation de 2.800 Brigadiers phytosanitaires, ü Acquisition de matériels roulants et la mise en état du Réseau Radio de 42 Postes. ü Poursuite de la vente à prix modérés et à crédit des Tracteurs. ü Plus de 31 Milliards de Francs CFA comme montant total des Investissements mobilisés. ü Amélioration de la distribution de matériels et médicaments vétérinaires, avec notamment, la création de 15 Dépôts de médicaments, 5 Pharmacies, 5 Salles de soins, 10 Cases de Santé Vétérinaires, ü Mise à disposition d’intrants zootechniques au profit des Eleveurs et l’acquisition de 750 000 tonnes d’aliments bétail, ü Renforcement des capacités des Services Vétérinaires, grâce à l’achat de 9 Millions de doses de vaccin, ü Lancement du processus de construction d’un nouvel Abattoir Frigorifique à Niamey et la relance des activités de production de la Ferme Avicole de Goudel,

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Mise en œuvre du programme amélioration de nos races locales, la construction ‘une mini laiterie à Maradi etc…

II.3 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT D L’EDUCATION

ü Amélioration de la gestion des Ressources Humaines du Secteur de l’Education, ainsi que celles des Ressources Matérielles et Financières. Ainsi, entre 2006 et 2007, le Budget de Fonctionnement des Structures déconcentrées, est passé de 507 Millions à près d’Un Milliard de Francs CFA, soit une progression de plus de 64% ; ü Révision des Programmes de Formation Initiale des Enseignants ; ü Création de 20 nouvelles Inspections de l’Education de Base et de 5 Inspections des Jardins d’Enfants et Classes Maternelles ; ü Amélioration de l’Environnement Pédagogique des Ecoles ; ü Renforcement des Structures de gestion décentralisées des Ecoles. ü Augmentation du Taux Brut de Scolarité en 1ère année du Cycle de Base 1 de 64,7% en 2007, à environ 77% en 2008, soit un gain de 12,3%. ü Taux Brut d’accès des filles au Cycle de Base 1 de 72% réduisant l’écart entre Filles et Garçons de 3%. ü Elargissement de l’accès à la Bourse, revalorisation du montant, meilleure gestion des bourses et Culture de l’Excellence. ü Réforme du BEPC pour mieux crédibiliser ce diplôme et à inculquer à nos Elèves, le Culte du Travail et de l’Effort ; ü Depuis la Rentrée 2007-2008, la mise en place du Système LMD (LicenceMaster-Doctorat) à l’Université ABDOU MOUMOUNI de Niamey ; ü Dotation de chaque Enseignant-Chercheur d’un Ordinateur Portable, ü Dotation de bus de transport des étudiants à travers le Programme Spécial ; ü Revalorisation du pouvoir d’achat des personnels enseignants chercheurs et techniques de l’Université ; ü Mise en place d’un système d’aide sociale au profit des étudiants non boursiers.

II.4 AU PLAN DE LA SECURITE ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

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ü

ü Création des conditions permettant à nos Forces de Défense et de Sécurité, d’assurer avec la plus grande efficacité, la sécurisation de notre Espace National, ainsi que celle de nos populations et de leurs biens. ü Loi de Programmation adoptée au profit de la Police nationale, pour un montant de près de 7 Milliards 600 Millions Francs CFA, pour la période 2008-2012 (recrutement de 1000 Elèves Policiers, amélioration et intensificationdes actions de la Police et celles des Forces de Défense et de Sécurité) ; ü Loi de Programmation adoptée au profit de des Forces Nationales d’Intervention et de Sécurité (FNIS) pour un montant de 10 Milliards 300 Millions de Francs CFA, couvrant la période 2008-2012. ü Création de 8 Escadrons de Gendarmerie. ü Organisation d’une Conférence des Cadres de l’Administration Territoriale, dont le Thème était ‘’Le Rôle du Cadre de l’Administration Territoriale dans le Développement à la Base’’ ; ü Organisation d’une Conférence des Chefs Traditionnels du Niger, sur ‘’Le Rôle du Chef Traditionnel dans le Développement Local’’ ; ü Organisationde la 2ème Edition des ‘’Journées des Communes du Niger’’, sur le Financement de la Décentralisation. ü Adoption du Document de Politique Nationale de la Décentralisation et promulgation de la Loi portant Régime de l’Etat Civil ; ü Mise en œuvre effective et efficiente de cette Politique Nationale d’Etat Civil. ü Adoption d’un Code Général des Collectivités Territoriales et création de l’Agence de Financement des Investissements des Collectivités Territoriales.

II.5 AU PLAN DE LA SANTE PUBLIQUE

ü Poursuite de la mise en œuvre du Programme de Développement de la Santé PDS. ü Transformation de 124 Cases de Santé en Centres de Santé Intégrés, dans le cadre du Programme Spécial du Président de la République ; ü Construction de douze (12) Centres de Santé Intégrée (CSI) ; ü Réhabilitation de quatre (4) Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) ; ü Construction de deux (2) Centres Régionaux de Transfusion Sanguine ;

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ü Réalisation de 33 Forages, dont trois (3) avec Mini Adduction d’Eau Potable au niveau des Structures Sanitaires. ü Acquisition d’importants Equipements ainsi qu’un grand nombre de matériel roulant, accroissant notablement les capacités d’intervention des services de santé ; ü Recrutement de 32 Médecins, 311 Paramédicaux, 122 Auxiliaires, 21 Contractuels et 42 Ouvriers Polyvalents de Maintenance ; ü Recrutement d’infirmiers et sages-femmes contractuels pour servir dans les Cases de Santé et les CSI du Programme Spécial ; ü 101 Médecins sont en cours de spécialisation et 179 Paramédicaux en formation. ü Assurance de la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans, les femmes en consultations prénatales et celles ayant subi une Césarienne ; Campagnes de Chirurgie Foraine exécutée dans le cadre du Programme Spécial ; ü Mise en service de 20 Hôpitaux de District et relèvement du Plateau Technique des Centres hospitaliers régionaux et des Hôpitaux Nationaux ; ü Adoption de mesures pertinentes propres à motiver les Agents de la Santé, ont été adoptées par le Gouvernement. ü En moyenne 50 Milliards de Franc CFA ont été investis dans le Secteur de la Santé chaque année d’où une amélioration très sensible des Indicateurs de Santé pour l’ensemble du pays ; ü Rehaussement de l’utilisation des Soins Curatifs de 18% à 30% ; ü Rehaussementde la couverture des Consultations Prénatales de 36% à 86% ; ü Rehaussementde la prévalence contraceptive est passée de 5% à 8,3% ; ü Rehaussement du taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié de 14 à 20% ; ü Maintien du taux de prévalence du VIH/SIDA sous le seuil de 0,70% depuis 2006.

II.6 AU PLAN DE LA GESTION ECONOMIQUE

ü Evolution régulière de la croissance du PIB de 3,1% avec un taux d’inflation nul en 2007 à 3.6 en 2008 et 4.2 en 2009 ; ü Respect pour la 1ère fois de tous les Critères de Convergence de l’UEMOA, résultat d’une gestion financière saine et transparente ;

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ü Résultats probants du Programme des Réformes contribuant effectivement à une amélioration sensible de la Gestion Budgétaire ; ü Adoption d’importantes mesures fiscales, afin d’atténuer les contraintes que subissent les populations ; ü Achèvement de la 6ème et dernière Revue du Programme Economique et Financier 2005-2007 ; ü Félicitations du Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International pour le mode de Gouvernance du Niger au nom des résultats satisfaisants obtenus par notre pays ; ü Nouvel accord avec le FMI pour la période 2008-2010pour la poursuite des réformesRéformes, notamment l’approfondissement de la gestion saine et transparente des Finances Publiques ; ü Accord des Institutions de BrettonWoods pour accompagner accompagneront le Niger vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) tout en préservant la Stabilité Economique de notre pays.

II.7 AU PLAN DE LA JUSTICE ü Accélération de la mise en œuvre du Programme d’Appui aux Réformes Judiciaires (PARJ), tant au plan du renforcement des capacités matérielles et logistiques, qu’en ce qui concerne les Infrastructures et les Equipements, d’une manière générale ; ü Assainissement des mœurs au sein de l’Appareil Judiciaire ; ü Adoption et la réforme des textes ; ü Installation des Juridictions déjà créées ; ü Renforcement des capacités de la Justice en Ressources Humaines ; ü Amélioration des conditions de vie des Magistrats et Agents des Services Judiciaires ; ü Délivrance gratuite d’Actes de Naissance, pour les personnes âgées de 0 à 22 ans, avec l’appui de l’UNICEF ; ü Humanisation de l’Espace Carcéral.

II.7 AU PLAN DE L’EQUIPEMENT

ü Lancement de la Réalisation de la Route Niamey – , d’une longueur de 94 Km;

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ü Lancement de la Réalisation de la Route Say-Tapoa, d’une longueur de 93 Km ; ü Lancement des travaux de l’Aménagement et du Bitumage de la Route Téra – Frontière du Burkina Faso, y compris la Voirie de Téra, d’une longueur de 42,3 Km ; ü Lancement des travaux pour la réalisation et le contrôle de l’aménagement des Routes – Dakoro, d’une longueur de 115 Km et Madaoua – Bouza – Tahoua, le 23 d’une longueur de 170 Km ; ü Lancement de la Construction du 2ème Pont sur le Fleuve Niger à Niamey, dont la première pierre est posée la première pierre, le 05 Novembre 2007 et dont les travaux étaient déjà en 2008 à un niveau d’exécution de plus de 20% ; ü Finalisation de l’Etude Technique de la Route Diffa – N’Guigmi – Frontière du Tchad, d’une longueur de 185 Km ;

ü Démarrage des travaux de la Route MaïnéSoroa – Gashua, d’une longueur de 121 Km ; ü Finalisation de l’Etude Technique de la Route – Assamaka, d’une longueur de 223 Km ; ü Préparation du Programme Routier sur le 10ème FED. Lancement en 2009 ; ü Entretien courant de 9 309 km, dont 2 900 km de Routes Bitumées et 6 409 km de Routes en Terre ; ü Travaux d’aménagement anti-érosif dans la Ville de Gouré ;

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Poursuite des travaux de réhabilitation de la Route Nationale N°1 Est, tronçon Gouré Djajiri, Section Lawandi – Goudoumaria, d’une longueur de 51,9km ; Poursuite des travaux de réhabilitation de la Route Nationale N°1 Est, tronçon Gouré – Djajiri, Section Goudoumaria – Djajiri, d’une longueur de 39,5 km ; ü Achèvement des travaux d’entretien périodique des Routes revêtues du Programme Routier 9ème FED : Lot N°1 : Route Dosso – , d’une longueur de 135,9 Km ; ü Poursuite des travaux d’entretien périodiques des Routes revêtues du Programme Routier 9èmeFED, dans les Régions de Tahoua, Zinder et Tillaberi ; ü Poursuite des travaux de réhabilitation des Voiries Urbaines de Diffa, d’une longueur de 15 Km ; ü Réalisation des travaux de réhabilitation des Voiries Urbaines de Tillaberi, d’une longueur de 15 Km ; ü Poursuite des travaux de réhabilitation des voiries urbaines de Niamey d’une longueur de 35 Km ü Poursuite des travaux d’entretien périodique de la Route Tahoua – Arlit, sur une longueur de 129 Km ; ü Achèvement des travaux d’aménagement et de Bitumage de la Route Nationale N°11 Nord Zinder – Agadez : tronçon du PK 227 au PK 320,500, d’une longueur de 93,5Km ; ü Réalisation des travaux de construction de la Route Ayorou-Frontière du Mali, d’une longueur de 37,5Km. ; ü Poursuite des travaux de construction des Routes Rurales de la zone ASAPI : Région de Tahoua, d’une longueur de 53 Km ; ü Réception des travaux de construction des Routes Rurales de la zone ASAPI de Zinder, d’une longueur de 68 Km ; ü Poursuite des travaux d’entretien des Routes Rurales de l’Aïr, d’une longueur de 388 Km ; ü Elaboration de l’étude de validation de la Stratégie des Routes Rurales ; ü Lancement du processus du financement des travaux de construction de 600 km de Routes Rurales, adressée à la Banque Islamique de Développement.

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II.8 AU PLAN DE L’HYDRAULIQUE

ü Réalisation moyenne de 500 Puits Cimentés par an; ü 530 Forages ; ü 148 Mini-AEP ; ü 18 Postes d’Eau Autonome ; ü 10 Stations de Pompage Pastoral Réalisation de 3830 points d’eau modernes pour une enveloppe de 64 milliards ; ü Ainsi, on note que le taux de couverture des besoins en eau est passé de 51,50% en 2000 à 62,10% en 2007 et prés de 80% en 2010.

II.9 AU PLAN DE LA GESTION DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE

ü Adoption de la Loi portant Statut Général de la Fonction Publique de l’Etat ; ü Adoption de la Loi portant Régime Général des Mutuelles de Santé ; ü Délocalisation de la prise en charge des préoccupations des Fonctionnaires de l’intérieur du pays, à travers la création des Directions Régionales de la Fonction Publique ; ü Adoption de la Loi autorisant la ratification de la Convention Multilatérale en Sécurité Sociale ; ü Poursuite de l’informatisation de la gestion des Ressources Humaines, avec l’interconnexion du Ministère de la Fonction Publique et du Travail et celui de l’Economie et des Finances ; ü Mise en place d’une Commission de révision du Code du Travail.

II.10 AU PLAN DE LA GESTION DES RELATIONS EXTERIEURES

ü Participation régulière aux Sommets internationaux (Union AfricaineCEDEAO, UEMOA CENSAD, Afrique- Turquie, Francophonie ; ü Organisation de nombreuses rencontres internationales à Niamey.

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II.11 AU PLAN DE LA GESTION DES QUESTIONS DE POPULATION

ü Adoption du Document de Stratégie et du Plan d’Action de la Déclaration Générale de Politique de Population (DGPP) et leur vulgarisation ; ü Lancement du Programme Démographique Multisectoriel (PRODEM). ü Recrutement à la Fonction Publique, d’une première vague de 79 Jeunes handicapés diplômés.

II.12 AU PLAN DE LA GESTION DE LA PROMOTION DES JEUNES

ü Elaboration et adoption par le Gouvernement, du ‘’Cadre Stratégique National de Promotion de l’Entreprenariat des Jeunes au Niger’’ et définition de la politique nationale en la matière ; Mise en place d’un Plan d’Action Quinquennal qui accompagne ce Programme, couvrant l’ensemble du Territoire National pour la création de 1500 Entreprises, sur la période 2008-2012. Installation de 4500 Jeunes Entrepreneurs et création d’environ 15.000 Emplois pour un coût prévisionnel de plus 3,5 Milliards de Francs CFA. ü Finalisation du processus de privatisation du Crédit du Niger et sa transformation programmée en Banque de l’Habitat, ü Elaboration et adoption de la Charte des PME.

II.12 AU PLAN DE LA GESTION DE LA COMMUNICATION

ü Adoption et vulgarisation de la Politique Nationale de Communication pour le Développement ; ü Mise en œuvre d’actions de renforcement des capacités des Journalistes du Public comme du Privé ; ü Création de Huit (8)nouveaux Centres, dans le cadre de la couverture radiophonique et télévisuelle des zones d’ombre, permettant ainsi à nos Compatriotes des zones concernées, d’accéder à une meilleure qualité de réception ;

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ü Lancement du processus de réalisation de l’installation de la fibre optique dans notre pays est en cours, créant les conditions d’un véritablement développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication au Niger ; ü Attribution d’une Licence Globale d’Exploitation des Réseaux de Télécommunications, pour une valeur de plus de 31 Milliards de Francs CFA, devrait permettre d’améliorer l’offre des Services, autant pour la Téléphonie que pour l’Internet.

II.13 AU PLAN DE FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE

ü Mise en place du Projet de Renforcement des Compétences Techniques et Entrepreneuriales des Femmes Rurales dans le Département de Kollo ; ü Démarrage effectif de l’Apprentissage en Alternance au Niger et le Programme de Renforcement de la Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et des Jeunes, y compris les IST/VIH/SIDA ; ü Formation et emploi de 150 Jeunes dans divers Secteurs ; ü Réouverture et l’équipement du Site de fixation des dunes et de protection des Cuvettes de Goudoumaria ; ü Recrutement annuelle de promotions de jeunes Volontaires du développement ; Organisation réussie de la table ronde des bailleurs de fonds sur le financement de la formation professionnelle et technique.

II.13 AU PLAN DE LA CULTURE ET DES ARTS

ü Réalisation de nombreux Projets relatifs au Livre, au Cinéma, à divers Festivals et à la décentralisation des Activités Culturelles ; ü Mise en place de la Commémoration tournante de la Fête de la République, le 18 Décembre ; ü Organisation de Journées de Sensibilisation et d’Information sur les opportunités de financement des Projets et Entreprises Culturelles, a permis de jeter les bases d’un Partenariat bénéfique avec les Institutions de financement des Activités Artistiques et Culturelles ;

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ü Création et Tenue de la 1ère Edition de la Semaine Nationale de la Parenté à Plaisanterie ; ü Adoption de la de la Politique Nationale en matière d’Art et de Culture afin d’accélérer la professionnalisation des Acteurs du Secteur et de rendre la Création Artistique et Culturelle Nigérienne plus compétitive, au plan International.

II.14 AU PLAN DE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

ü Mise en place de la Base de Données du Schéma National d’Aménagement du Territoire ; ü Réalisation de Monographies Régionales et l’élaboration des Termes de Référence (TDR) de la Monographie de l’Ile de Lété ; ü Déclaration de Politique Nationale d’Aménagement du Territoire ; ü Elaboration d’une Politique Nationale de Développement Local et Communautaire.

II.15 AU PLAN DE LA GESTION DE L’URBANISME ET DE L’HABITAT

ü Adoption la Loi d’Orientation sur l’Urbanisme et l’Aménagement Foncier ; ü Lancement de la série d’études relatives au Programme de Rénovation du Centre Ville de Niamey; Réalisation du Schéma Directeur d’Aménagement du Site de l’Hôpital de Lazaret, ainsi que l’identification et la délimitation du Site de l’Hôpital Militaire à Niamey, sur 19 hectares sur la Rive Droite ; Négociation pour le financement du Projet de Développement des Infrastructures Locales est en cours avec la Banque Mondiale ; ü Initiation dans le domaine de l’Habitat de plusieurs Projets de construction de Logements sociaux (Cité de 134 Logements Sociaux de SaryKoubou, cité des 556 Logements de la Société Four Security LLC, le Programme de 25.000

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Logements du Groupe FGO, ainsi que le Programme de la Société Eurobauten etc.) ü Initiation d’un vaste Programme de Constructions nouvelles et de rénovation de Bâtiments Administratifs dans toutes les Régions du pays.

II.16 AU PLAN DES MINES ET DE L’ENERGIE

ü Octroi de 59 Permis de Recherche, à la création de la Société des Mines d’Azelik (SOMINA), de la Société de Patrimoine des Mines du Niger (SOPAMIN), pour la gestion du Portefeuille de l’Etat dans les Sociétés Minières ; ü Signature d’un Contrat de Partage de Production d’énergie relatif au Périmètre d’Agadem, entre le Niger et la Société CNPC et réalisation, de la Raffinerie de Zinder ; ü Décision d’investissement de l’essentiel des Recettes provenant du Secteur Minier vers le Développement Rural, en vue d’améliorer significativement notre potentiel d’autosuffisance alimentaire.

II.17 AU PLAN DES TRANSPORTS

ü Amélioration de la desserte de notre pays, par l’augmentation de la fréquence de plusieurs Compagnies Aériennes et la récente création de deux Compagnies Aériennes, à savoir, ARIK Niger SA et TAMARA Niger Aviation ; ü Actions de renforcement des mesures de Sécurité Routière ; ü Création massive de nouvelles Sociétés de Transport.

II.18 AU PLAN DE LA LUTTE CONTRE LA VIE CHERE

ü Baisse des tarifs des Hydrocarbures, du Gaz, de l’Eau, des Télécommunications, des Frais de Scolarité, des Frais Médicaux etc. Négociations par branche d’activités qui ont permis d’aboutir à des prix conventionnels, concernant certains Produits et Services de grande

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consommation, tels que la Viande, le Lait, le Pain, le Transport Urbain et les Services Bancaires.

III. BILAN DES REALISATIONS DU PROGRAMME SPECIAL DU PRESIDENT (2001-2008)

III.1 DANS LE SECTEUR DE L’EDUCATION, DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE L’EMPLOI DES JEUNES

ü 2 361 classes construites et équipées ; ü 1 000 jeunes filles et garçons formés aux petits métiers ; ü 154 jeunes diplômés, organisés en groupements d’intérêt Economique, formés et dotés d’un appui financier de 500 millions de francs CFA ;

III.2 DANS LE SECTEUR DE LA SANTE

ü 2 198 cases de santé communautaires construites et équipées, pourvus en agents formés recrutés par le programme ; ü 68 ambulances achetées et affectées dans les districts sanitaires les plus démunis ; ü 3 maternités ; ü Gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans ; ü Gratuité de la césarienne ; ü 42 154 patients consultés dont 11 767 ont bénéficié d’une intervention chirurgicale toutes spécialités confondues dans le cadre de la chirurgie foraine.

III.3 DANS LE MONDE RURAL

ü 150 mini barrages et seuils d’épandage ; ü 25 stations de pompage pastorales ;

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ü 680 puis villageois et pastoraux ; ü 150 puis émirats ; ü 423 pompes à motricité humaine réhabilitées ; ü 2 000 vaches laitières distribuées ;

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315 motopompes pour les cultures irriguées ; ü 910 tracteurs et motoculteurs ; ü 40 batteuses à céréales (électriques) ü 20 presses à huile ; ü 619 moulins à grains et décortiqueuses ; ü 17 720,8 ha de terres dégradés récupérés ; ü 2 418, ha de fixation de dunes ; ü 6 579,6 ha protégés contre les feux de brousse, ü 15 376,13 ha d’ensemencement des herbacées ; ü 1 500 ha débarrassées du pergulariatomentosa ; ü 123 228 jeunes ruraux mobilisés « volet environnement et lutte contre la désertification » soit 12 428 emploi ; ü 2 300 000 000 FCFA injectés dans l’économie locale sur campagnes « volet environnement et lutte contre la désertification » ; ü 1 milliard de francs CFA de crédits accordés aux femmes ;

III.4 DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE

ü 260 grosses agglomérations électrifiées pour 55 milliards ;

Ce programme s’est déroulé en trois phases : ü La somme injectée dans la première phase est de 18 767 573 683 FCFA ; ü Pour la seconde phase ces sont 18 254 780 967 FCFA qui ont été débloqués ; ü Quant à la troisième phase, elle a couté 79 844 043 581 FCFA.

Le programme spécial du président de la république à investit de 2001 à 2008 un montant global de 116 866 398 231 FCFA pour le développement et le bien-être des populations rurales.

III.5 LES IMPACTS DU PROGRAMME SPECIAL DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

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Au bout de huit années de mise en œuvre, le programme spécial a contribué à améliorer de manière significative, l’ensemble des indicateurs sociaux de base. De manière très synthétique, l’on notera : a) Dans le domaine de la santé. Les milliers de cases de santé réceptionnées et pleinement fonctionnelles, ont largement amélioré l’accessibilité aux infrastructures sanitaires. Ces dernières contribuent à la réduction de la mortalité maternelle, avec le dépistage rapide des grossesses à risque et leur transfert à temps vers un centre spécialisé. Elles contribuent également à la réduction de la mortalité infanto-juvénile avec la pratique des activités de vaccination, de consultation nourrissons, de récupération nutritionnelle et de lutte contre les épidémies, par une déclaration rapide des foyers permettant une riposte rapide.

Avec la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans, la gratuité de la césarienne, la gratuité des opérations de chirurgie et d’ophtalmologie, beaucoup de citoyens accèdent à des soins qui étaient hors de leur portée. En outre, le placement des ambulances dans les CSI reculés, permet l’évacuation rapide des malades, réduisant ainsi le nombre de décès à cause de la lenteur observée lors des évacuations. Au total, le taux de couverture sanitaire est passé de 47,6% en 1999 à 65% en 2005 et 77,36% en 2007. Sur le plan de la santé animale, la réhabilitation des cases de santé vétérinaires a permis de : ü Vulgariser les produits vétérinaires ; ü Assurer les soins primaires ; ü Améliorer l’encadrement des éleveurs.

b) Dans le domaine de l’éducation : La réalisation des classes en matériaux définitifs a nettement amélioré les conditions d’enseignement et d’apprentissage respectivement aux enseignants et élèves, jadis exposés à toutes les intempéries. De même, il est désormais fait économie du temps et de l’énergie consacrés, en chaque début d’année, à la réalisation de paillotes. Du fait de l’apport décisif du Programme Spécial dans ce domaine, le taux Brut de scolarisation est passé globalement de 34% en 1999 à 57,1% en 2007. ü Pour la scolarisation en milieu urbain, il est passé de 51% en 1999 à 65% en 2007 ;

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ü Pour la scolarisation en milieu rural de 28% en 1999 à 54% en 2007 ü Pour la scolarisation de la jeune fille, il est passé de 27% en 1999 à 43% en 2005 et 47% en 2007.

c) Dans le domaine hydraulique : Les ouvrages réalisés contribuent à l’approvisionnement en eau potable des personnes et de leur bétail, favorisant ainsi le rehaussement du taux de couverture de 51% en 1999, 59% en 2005 et 62% en 2007. Cet impact sur la couverture des besoins en eau potable a induit une amélioration sensible des conditions de vie des populations, notamment par : ü L’amélioration de la situation sanitaire par la consommation de l’eau potable ; ü L’allègement du temps de corvée d’eau pour la femme en milieu rural notamment ; ü L’atténuation de la pression animale sur les ouvrages d’hydraulique pastorale, contribuant à l’atténuation des risques de conflit autour desdits ouvrages.

d) Dans le domaine agricole : Les différentes réalisations dans ce domaine ont permis de : ü Lutter contre l’insécurité alimentaire avec l’augmentation des superficies cultivées et du nombre d’exploitants ; ü Augmenter le revenu monétaires des producteurs ruraux ; ü Améliorer la qualité de l’alimentation des populations.

Avec la vente à prix modéré des tracteurs et matériel agricoles, on a assisté à une augmentation des superficies exploitées, à l’amélioration de la perméabilité de sols lourds, à l’augmentation des revenus des bénéficiaires et à la facilitation du transport des intrants et des produits agricoles ?

e) Dans le domaine socio-économique

- Les crédits aux femmes ont eu les effets positifs suivants : ü La mise en place d’un cadre institutionnel permanent : désormais, dans toutes les villes et dans tous les villages, on rencontre des groupements féminins bien organisés.

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ü Les femmes sont aujourd’hui devenues de véritables actrices de développement ; ü Avec les revenus qu’elles tirent de leurs activités, les femmes sont devenues moins dépendantes ; - L’électricité : c’est tout le mode de vie des populations rurales s’améliore avec l’avènement dans les villages de téléviseurs, réfrigérateur, moulin électrique, ateliers de construction métallique et réparation.

- La vente à prix modéré de moulins et batteuses : Elle a permis d’alléger les tâches des femmes en particulier, et d’augmenter les revenus monétaires des bénéficiaires en général. - La mise en œuvre du volet « environnement » a permis : ü La création d’emplois temporaires à des milliers de jeunes, contribuant ainsi à atténuer le chômage et à ralentir l’exode rural ; ü L’amélioration significative des revenus des ménages dans les villages bénéficières du fait du paiement des frais de main d’œuvre pour la réalisation des travaux physiques ; ü L’acquisition des connaissances par les jeunes en matière de production de plants, de plantation, de fixation de dunes, de réalisation de banquettes etc. ü La production de plusieurs cuvettes et routes contre l’ensablement ; ü L’amélioration qualitative et quantitative du pâturage avec la réapparition du couvert végétal sur des sites auparavant dénudés, ü La récupération de milliers d’hectares de sols désormais propices à l’agriculture.

- Les crédits aux jeunes diplômés ont permis d’insérer ces jeunes, alors désœuvrés, dans le circuit de la production à travers les entreprises individuelles et collectives créées ; ce qui générera de nombreux autres emplois en termes de gardiens, de secrétaires, de manœuvres etc.

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MODEN – FA

LUMANA - AFRICA

PREAMBULE : LE CONTEXTE ...... 3

INTRODUCTION ...... 10

I. DU DEVELOPPEMENT POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL ...... 11 I.1 LES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE ...... 15 I.2 LES PARTIS POLITIQUES ...... 16 I.3 LE FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES ...... 17 I.4 FORMATION POLITIQUE DES ADHERENTS ...... 18 I.5 PROTECTION DES LIBERTES INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES DES CITOYENS ...... 19 I.5.1 REFORME DE LA JUSTICE ...... 19 I.5.2 LE PRINCIPE DE LA SEPARATION DES POUVOIRS DOIT ETRE MANIFESTE ...... 21 I.5.3 DE L'ORGANISATION DU SYSTEME JUDICIAIRE ...... 23 I.5.4 DE L'ACCUSATION ET DE LA DEFENSE ...... 25 I.5.5 DEMANDE DE CONSULTATION DE DOSSIERS JUDICAIRES PAR L'EXECUTIF ...... 25 I.5.6 L'AVOCAT- CONSEIL DU GOUVERNEMENT ...... 26 I.5.7 LES RECOURS AUX INSTANCES SUPERIEURES ...... 26

II. DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ...... 27 II.1 L'EDUCATION, UN TRESOR Y EST CACHE ...... 29 II.1.1 VERS UNE AUTRE ECOLE ...... 29 II.1.2 DES ETATS GENERAUX DE L’EDUCATION POUR TRANSFORMER LE POTENTIEL HUMAIN EN CAPITAL HUMAIN ...... 34 II.1.3 DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME SECTORIEL DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION 2014-2024 ...... 37 II.2 L’AGRICULTURE : NOTRE SURVIE EN DEPEND ...... 44 II.2.1 BOOSTER LA PRODUCTION PAR LA CREATION DES ZONES AGRO-

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ECOLOGIQUES (ZAE) ...... 45 II.2.2 AXE I : METTRE LA TERRE A DISPOSITION DE CEUX QUI PEUVENT L'EXPLOITER ...... 46 II.2.3 AXE II : REFORMER LES METHODES CULTURALES ...... 47 II.2.4 AXE III : FAIRE RECULER LE DESERT ...... 48 II.2.5 AXE IV : ASSURER L'AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE ...... 53 II.2.6 AXE V: REFORMER LE CYCLE DE PRODUCTION AGRICOLE ...... 57 II.2.7 AXE VI : REFORMER LES METHODES DE CONSERVATION DES RECOLTES ...... 58 II.2.8 AXE VII : METTRE EN PLACE UN SYSTEME DE PRODUCTION STRUCTURE ...... 59 II.3 L'ELEVAGE, UN MOTEUR CLE DE NOTRE CROISSANCE ECONOMIQUE ...... 62 II. 4 L’ENTREPRISE, RESERVOIR DE LA RICHESSE DU PAYS ...... 65 II.4.1 DES PROCEDURES ALLEGEES AU SERVICE DE LA PROMOTION DE L’ENTREPRENARIAT ...... 65 II.4.2 UN CODE D’INVESTISSEMENT « GAGNANT-GAGNANT » ...... 67 II.5 UNE FISCALITÉ AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ...... 68 II.5.1 LES INCITATIONS GENERALES ...... 68 II.5.2 LES INCITATIONS SPECIFIQUES ...... 69 II.6 REDONNER L'ESPOIR AU PAUVRE ET A LA FEMME NIGÉRIENNE ...... 72 II.6.1 MODELES D’AUTONOMISATION DE LA FEMME ...... 72 II.6.2 LE MODELE MC2S : MICRO BANQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL EN BREF ...... 73 II.6.3 MICRO BANQUE « SARRAOUNIA » POUR LA REVALORISATION DE LA FEMME NIGERIENNE ...... 77 II.7 EXERCER UNE DIPLOMATIE DES AFFAIRES ...... 83 II.7.1 FORMER UNE CLASSE DE DIPLOMATES NIGERIENS CULTIVES, DYNAMIQUES ...... 83 II.7.2 FAIRE DES AMBASSADES DU NIGER DES POLES DE SOUTIEN A L’ENTREPRENEUR...... 83 II.7.3 ACCORDER UNE PLACE DE CHOIX AU SECTEUR PRIVE DANS LES MISSIONS OFFICIELLES A L’ETRANGER...... 83 II.7.4 FAIRE DES AMBASSADES DES POLES D’ATTRACTIVITE DE L’INVESTISSEMENT...... 84 II.7.5 METTRE SUR PIED UN SERVICE D’INTELLIGENCE ECONOMIQUE, ...... 84 II.7.6 ORGANISER UNE JOURNEE ANNUELLE DE L’INVESTISSEMENT AU

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NIGER...... 84 II.8 NOTRE SOUS-SOL, UNE MANNE POUR LES GENERATIONS PRESENTES ET FUTURES ...... 85 II.8.1 LA RETROCESSION D'UN PERMIS MINIER ...... 85 II.8.2 LE PETROLE NE FERA L'OBJET D'AUCUNE HYPOTHEQUE...... 87 II.8.3 LE NOUVEAU ROLE DE LA SOPAMIN ...... 88 II.8.4 LE NOUVEAU ROLE DE LA SONIDEP ...... 89 II.9 LE FONDS SOUVERAIN DU NIGER, LE GARANT DE NOTRE INDEPEDANCE EONOMIQUE ET SOCIAL ...... 90 II.9.1 LA NECESSITE D’UNE EPARGNE NATIONALE ...... 90 II.9.2 UN FONDS POUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT ...... 91 II.10 LE SECTEUR INFORMEL, PEPENIERE DES ENTREPRISES DE DEMAIN ...... 93 II.10.1 VALORISER LE SECTEUR INFORMEL ...... 93 II.10.2 LE SECTEUR INFORMEL COMME CADRE D’APPRENTISSAGE DU MANAGEMENT ...... 93 II.11 LE NUMERIQUE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT ...... 95 II.11.1 LE DEVELOPPEMENT DES TECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION ADAPTEE A L’EDUCATION (TICE) ...... 95 II.11.2 LE DEVELOPPEMENT DE L’ECONOMIE DU NUMERIQUE ...... 95 II.12 DETTE PUBLIQUE ET CROISANCE ECONOMIQUE ...... 97 II.12.1 LA DETTE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT ...... 97 II.12.2 POUR UNE DETTE RAISONNABLE ET CONTRE LE SURENDETTEMENT .. 98 II.13 LA CAISSE DE DEPOT ET DE CONSIGNATION, UNE EPARGNE A SECURISER 100 II.13.1 LA CAISSE AU SERVICE DES INVESTISSEMENTS PRODUCTIFS ...... 100 II.13.2 LA CAISSE AU SERVICE DE LA PROTECTION SOCIALE ...... 100

III. DU DEVELOPPEMENT SOCIAL, CULTUREL ET SPORTIF ...... 102 III.1 LA SANTE ...... 104 III.1.1 UN SYSTEME DE SANTE ENTIEREMENT REPENSE ...... 104 III.1.2 LE RENOUVEAU DE L’HOPITAL ...... 105 III.1.2 LA REFORME DE L’ONPPC ...... 106 III.2 L'EAU...... 107 III.2.1 APPROFONDISSEMENT DES ETUDES HYDROGEOLOGIQUES EXISTANTES ...... 107 III.2.2 DEVELOPPEMENT DE LA CONSTRUCTION D’AMENAGEMENTS HYDOR- AGRICOLES ...... 108 III.2.3 ACCES GARANTIE DE L’EAU POTABLE ...... 108 III.2.4 L’ALTERNATIVE DES LACS ARTIFICIELS ...... 111 III.3 L'ENVIRONNEMENT ...... 111 III.3.1 DEVELOPPEMENT D’UNE POLITIQUE ACTIVE A L’UTILISATION DU BOIS

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DE FEU ...... 112 III.4 CULTURE ART ET SPORT ...... 113 III.4.1 VERS UN VERITABLE MARCHE DE LA CULTURE, DE L’ART ET DU SPORT ...... 113 III.4.2 LA FORMATION AU SERVICE DES ARTISTES ET DES SPORTIFS ...... 114

IV. DU DEVELOPPEMENT DES SECTEURS D’ACCOMPAGNEMENT ...... 115 IV.1 LES INFRASTRUCTURES DE BASE ...... 117 IV.1.1 ROUTE, RAIL, TRANSPORT AERIEN ET RESEAU D’INFRASTRUCTURES TIC ...... 117 IV.1.2 L’ELECTRICITE POUR UN RÔLE ECONOMIQUE ET SOCIAL ...... 120 IV.2 LES STRUCTURES TRANVERSALES D'ACCOMPAGNEMENT ...... 122 IV.2.1 L’ACCOMPAGNEMENT DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE ET LA PRESSE ECRITE ...... 122 IV.2.2 LA TRANSFORMATION DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA COMMUNICATION (CSC) EN CONSEIL DE L’AUDIOVISUEL ...... 123 IV.2.3 POUR UNE INDEPENDANCE DES MEDIAS PUBLICS ...... 123 IV.2.3 POUR UNE PROMOTION EQUITABLE DE LA LIBERTE DE PRESSE ...... 124 IV.3 L'ADMINISTRATION PUBLIQUE ...... 125 IV.3.1 L’EMERGENCE D’UNE ADMINISTRATION PUBLIQUE DE QUALITE ...... 125 IV.3.2 UNE NOUVELLE ARCHITECTURE DU CONSEIL DE CABINET DU PREMIER MINISTRE ...... 125 IV.3.3 L’ASSAINISSEMENT DE LA PROCEDURE DES MARCHES PUBLICS ...... 126 IV.3.4 RESTRUCTURATION DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE POUR UNE MEILLEURE EFFICACITE ...... 127 IV.3.5 CREATION D’UNE STRUCTURE DE CONTROLE DE LA DISCIPLINE ...... 128 IV.4 LES FINANCES PUBLIQUES ...... 129 IV.4.1 RATIONALISATION DES MODALITES D’ASSUJETTISSEMENT A L’IMPOT ...... 129 IV.4.2 REORGANISATION DE L’ADMINISTRATION DES DOUANES POUR UNE PLUS GRANDE EFFICACITE ...... 130 IV.4.3 MESURES PRATIQUES CONTRE LA SPOLIATION DES FINANCES PUBLIQUES ...... 130 IV.5 LES VILLES ET LEUR DEVELOPPEMENT ...... 131 IV.5.1 POUR UNE MEILLEURE MAITRISE DE L’AMENAGEMENT URBAIN ...... 131 IV.5.2 PROGRAMME PRATIQUE POUR LA SALUBRITE DES VILLES ...... 133 IV.5.3 PROGRAMME PRATIQUE POUR LA VILLE DE NIAMEY ...... 134

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IV.6 ENFIN LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE ...... 136 IV.7 LE PALAIS DE LA MUSIQUE ET DU THEATRE ...... 136 IV.8 ARGUMENTS POUR UNE PROMOTION VERITABLE DE LA JEUNESSE ...... 137 IV.9 LA PROMOTION DES FEMMES COMME ACTRICES DU DEVELOPPEMENT .. 139 IV.10 LA DIASPORA, UN DES ACTEURS PRIVILEGIES DU DEVELOPPEMENT DU NIGER ...... 141 IV.10.1 LA DIASPORA ET L'EMBELLISSEMENT URBAIN ...... 141 IV.10.2 LA DIASPORA ET LES EQUIPEMENTS ECONOMIQUES ...... 142 IV.11 POUR LE DEVELOPPEMENT DES TRANSPORTS AU SERVICE DE L’ECONOMIE ...... 144 IV.11.1 PROMOTION DU TRANSPORT AERIEN ...... 144 IV.11.2 REDYNAMISATION DU TRANSPORT URBAIN ...... 145 IV.12 LA POPULATION : POUR UNE DEMOGRAPHIE DE DEVELOPPEMENT, NON UN FREIN AU DEVELOPPEMENT ...... 147 IV.12.1 LE BOOM DEMOGRAPHIQUE COMME POTENTIEL LEVIER ECONOMIQUE DU NIGER ET DE L’AFRIQUE ...... 148 IV.12.2 LE BOOM DEMOGRAPHIQUE AU SERVICE D’UN CHANGEMENT POSITIF DES MENTALITES ...... 149 IV.13 REFORME DE L'ORGANISATION TERRITORIALE DECONCENTRATION ET DECENTRALISATION ...... 151 IV.13.1 POUR UNE ORGANISATION TERRITORIALE ADAPTEE ...... 152 IV.13.2 VERS UNE DECENTRALISATION PLUS HARMONIEUSE ...... 153 IV.14 ETAT CIVIL ...... 156 IV.14.1 UNE REORGANISATION DE L’ETAT CIVIL ...... 156 IV.14.2 UN CENTRE NATIONAL DE L’IDENTITE POUR UN ETAT CIVIL FIABLE ET MAÎTRISE ...... 157 IV.15 DEFENSE ET SECURITE ...... 157 IV.15.1 VERS LA CONSTRUCTION D’UNE ARMEE DE METIER ...... 159 IV.15.2 LA RESTRUCTURATION DE LA GARDE NATIONALE ...... 160 IV.15.3 REDEVABILITE DE LA NATION ENVERS LES FDS TOMBES SUR LE CHAMP D’HONNEUR : POUR PLUS DE SOLIDARITE ...... 161 IV.15.4 L’IMPERATIF D’UNE COOPERATION LARGE EN MATIERE DE DEFENSE ET DE SECURITE ...... 161

V. ANNEXES BILAN ACTION GOUVERNEMENTALE COURS DE LA 5ème REPUBLIQUE ...... 163 I. BILAN DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE 2000-2004 ...... 164 I.1 AU PLAN POLITIQUE ET INSTITUTIONNELLE ...... 164 I.2 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA DECENTRALISATION ...... 164 I.3 AU PLAN INSTITUTIONNEL ET ADMINISTRATIF ...... 165

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I.4 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA GESTION ECONOMIQUE ...... 166 I.5 AU PLAN DE L’ACCOMPAGNEMENT DE L’ECONOMIE ...... 166 I.6 AU PLAN DE LA PROMOTION DU SECTEUR PRIVE ...... 167 I.7 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNICATION ...... 167 1.8 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA JUSTICE ...... 168 I.9 AU PLAN DE LA DEFENSE ET LA SECURITE ...... 168 I.10 AU PLAN DE LA SECURITE DES PERSONNES ET DES BIENS ...... 169 I.11 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR RURAL ...... 170 I.12 AU PLAN DES MINES, DE L’ENERGIE, DE L’ARTISANAT ET DU TOURISME 171 I.13 AU PLAN DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES ET DES TRANSPORTS ...... 172 I.14 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE L’EDUCATION ...... 173 I.15 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DE LA SANTE ...... 173 I.16 AU PLAN DE L’ACCES A L’EAU ...... 174 I.17 AU PLAN DE LA PROMOTION DE LA JEUNESSE ...... 174 I.18 AU PLAN DE LA PROMOTION DE LA FEMME ...... 175 I.19 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT DES SPORTS, ARTS ET DE LA CULTURE ... 175 I.20 AU PLAN DE LA POLITIQUE EXTERIEURE ET DE LA COOPERATION ...... 175

II.BILAN DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE 2004-2009 ...... 176 II.1 AU PLAN DES GRANDS PROJETS (POSE DES PREMIERES PIERRES) ...... 176 II.2 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT RURAL ...... 176 II.3 AU PLAN DU DEVELOPPEMENT D L’EDUCATION ...... 177 II.4 AU PLAN DE LA SECURITE ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ...... 177 II.5 AU PLAN DE LA SANTE PUBLIQUE ...... 178 II.6 AU PLAN DE LA GESTION ECONOMIQUE ...... 179 II.7 AU PLAN DE LA JUSTICE ...... 180 II.7 AU PLAN DE L’EQUIPEMENT ...... 180 II.8 AU PLAN DE L’HYDRAULIQUE ...... 181 II.9 AU PLAN DE LA GESTION DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE ...... 182 II.10 AU PLAN DE LA GESTION DES RELATIONS EXTERIEURES ...... 182 II.11 AU PLAN DE LA GESTION DES QUESTIONS DE POPULATION ...... 182 II.12 AU PLAN DE LA GESTION DE LA PROMOTION DES JEUNES ...... 182 II.12 AU PLAN DE LA GESTION DE LA COMMUNICATION ...... 183 II.13 AU PLAN DE FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE ...... 183 II.13 AU PLAN DE LA CULTURE ET DES ARTS ...... 184 II.14 AU PLAN DE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ...... 184 II.15 AU PLAN DE LA GESTION DE L’URBANISME ET DE L’HABITAT ...... 184 II.16 AU PLAN DES MINES ET DE L’ENERGIE ...... 185 II.17 AU PLAN DES TRANSPORTS ...... 185 II.18 AU PLAN DE LA LUTTE CONTRE LA VIE CHERE ...... 185

III.BILAN DU PROGRAMME SPECIAL DU PRESIDENT (2001-2008) ...... 186

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III.1 DANS LE SECTEUR DE L’EDUCATION, DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE L’EMPLOI DES JEUNES ...... 186 III.2 DANS LE SECTEUR DE LA SANTE ...... 186 III.3 DANS LE MONDE RURAL ...... 186 III.4 DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE ...... 187 III.5 LES IMPACTS DU PROGRAMME SPECIAL DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ...... 187

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