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The of the Opera (ci-contre et intérieur) ©Photoplay Productions - Jean-François Zygel ©Thibault Stipal LE FANTÔME DE L’OPÉRA CINÉ-CONCERT Jean-François Zygel

THÉÂTRE ANTIQUE Après de longues études au Conservatoire de (CNSM) où il obtient dix premiers prix, Jean-François Zygel remporte en 1982 le premier prix du Concours international MARDI 25 JUILLET 2017 – 21H45 d’improvisation au piano de la ville de Lyon. C’est le début d’une carrière singulière de concertiste improvisateur qui l’amènera à partager la scène avec des danseurs, des comé- diens, des artistes de jazz, de la chanson ou des musiques du monde. Un film de Rupert Julian Nommé « artiste en résidence » pour la troisième année consécutive à la Philharmonie Luxembourg, Jean-François Zygel donnera ainsi plus de 120 concerts en France et à l’étranger au cours de la saison 2017-2018. Musique improvisée au piano par Jean-François Zygel est par ailleurs reconnu en France et Jean-François Zygel « A chaque fois que j’ai eu l’occasion de mettre en musique Le Fantôme à l’étranger comme l’un des meilleurs spécialistes de l’ac- de l’opéra, j’ai été touché par le personnage baroque, flamboyant, compagnement de films muets en concert. Seul ou en duo Avec le concours des Archives audiovisuelles de Monaco extravagant même, du fantôme. Une image très brève nous apprend avec Thierry Escaich, il accompagne de nombreuses fois d’ailleurs que ce musicien dont la société n’a pas su reconnaître le talent L’Aurore de Murnau, Le Fantôme de l’opéra et le Napoléon Présentation de en collaboration avec se prénomme Erik, avec un “k”... comme Erik Satie ! Pour les Chorégies d’Abel Gance à l’Opéra de Paris, au Festival d’Avignon, Photoplay Productions et Patrick J. Stanbury d’Orange, j’ai imaginé une musique romantique et mystérieuse, haletante à l’Opéra de Monte-Carlo, à la Cité de la Musique, à la et passionnée, ironique, lyrique et inquiétante tout à la fois. » Maison de la Radio et au Forum des Images (Paris), au Jean-François Zygel Lincoln Center de New York et à la National Gallery de Durée : 1h33 Washington. Après avoir composé une musique originale The Phantom of the Opera, pour le Nana de Jean Renoir (commande du Musée du Louvre), il signe l’accompagne- 1925, Etats-Unis ment au piano du chef-d’œuvre de Marcel L’Herbier, L’Argent (un DVD Carlotta Films). Durée : 1h33 minutes The Phantom of the Opera, 1925 En 2013, c’est la création par l’orchestre de l’Opéra de Rouen d’une nouvelle partition D’après le roman Le Fantôme de l’Opéra écrite pour La Belle Nivernaise de Jean Epstein (commande de la Cité de la Musique et de Gaston Leroux Deux trous à la place des yeux. Une peau de parchemin. Et pas de nez. Voilà le fantôme qui du Festival Normandie Impressionniste). En 2012 et en 2014, il met en musique quatre hante l’opéra, personnage mythique littéralement incarné par le génial . Com- films de Murnau au Théâtre national de Toulouse et au Théâtre du Châtelet : Faust, Le me celle de , sa silhouette hante les coulisses du cinéma. Il joue de la voix pour Dernier des hommes, Nosferatu et L’Aurore. En 2014, Jean-François Zygel est invité à Version reconstituée, noir et blanc et teintée montrer la voie à une jeune cantatrice dont il s’éprend. Musicien raté, il porte le masque l’Elysée par le Président de la République à accompagner un film d’archives à l’occasion de la mort : rouge. Scénario de Elliott J. Clawson du lancement des commémorations de la Première Guerre mondiale. En octobre 2015, Cette adaptation du roman de Gaston Leroux fait partie des projets prestigieux conduits à il improvise en direct pendant six heures sur les images de la nouvelle version restaurée et Raymond Schrock la Universal au cours des années 20. On y retrouve dans le rôle-titre Lon Chaney, qui vient des Misérables d’Henri Fescourt (d’après Victor Hugo) au Théâtre du Châtelet, perfor- Image Virgil Miller d’interpréter pour le studio Quasimodo dans Le Bossu de Notre-Dame (1923) de Wallace mance réitérée l’année d’après au festival Musica de Strasbourg. Pour la Cinémathèque Worsley, et aux commandes Rupert Julian, qui avait précédemment repris le tournage de française, il signe en 2016 les musiques de La Charrette fantôme de Victor Sjöström et de Merry-Go-Round après le renvoi d’Eric von Stroheim. Erik, le fantôme Lon Chaney La Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer et en 2017, il met en musique L’Argent de Marcel Rupert Julian, qui démissionnera après les premières projections peu concluantes L’Herbier (d’après Emile Zola) à Hanovre et à Hambourg. Christine Daae Mary Philbin entraînant le tournage de scènes supplémentaires, envisagera dans un premier temps de Jean-François Zygel a fondé il y a quinze ans la classe d’improvisation au piano au Le Vicomte Raoul de Chagny Norman Kerry filmer à Paris, au sein même de l’Opéra Garnier. Le décor fut finalement reconstitué en Conservatoire de Paris, engageant de nombreux partenariats avec des institutions comme studio. Le distributeur, Universal, construisit à l’époque une bonne partie de sa publicité Arthur Ledoux Edmond Carewe le Forum des Images, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et la Cinémathèque française. sur l’aspect horrifique du « fantôme » (cela également à la demande de Lon Chaney), Il est également connu du grand public pour ses interventions à la télévision et à la Simon Buquet en choisissant de ne montrer aucune image de son visage dans les films annonces, puis radio, où il défend avec malice et passion son art de prédilection. Son dernier album, Le Comte Philippe de Chagny John St Polis en prévoyant (et en le faisant savoir) de quoi ranimer dans les salles les personnes qui, L’Alchimiste, sort cette année chez Sony. apeurées, seraient prises de malaises face à ses apparitions. Florine Papillon Snitz Edwards Carlotta Virginia Pearson LE FANTÔME DE L’OPÉRA Musique et image CINÉ-CONCERT Longtemps les films muets ont été présentés sans musique, à la Cinémathèque Française notamment où l’on développait le culte d’une « pureté » supposée de l’image noir et blanc, nécessairement mise à mal par toute présence musicale... Cette conception était pourtant Jean-François Zygel historiquement contestable, les films muets n’ayant jamais été projetés en silence. Les ac- THÉÂTRE ANTIQUE teurs du muet n’avaient pas non plus ces gestes saccadés d’un burlesque involontaire, les Tout pour l’improvisation ! Déjà petit, il inquiétait ses professeurs de musique, passant le MARDI 25 JUILLET 2017 – 21H45 vitesses de défilement de l’époque étant inférieures aux actuelles vingt-quatre images par plus clair de son temps à laisser son imagination vagabonder sur le clavier... seconde (d’où l’inévitable ragtime de service au piano, que le grand public associe encore aujourd’hui au cinéma muet). Par ailleurs, loin du pur noir et blanc, un grand nombre Après de longues études au Conservatoire de Paris (CNSM) où il obtient dix premiers de ces films étaient teintés : selon les séquences, le vert, le sépia ou le bleu pâle envahis- Un film de Rupert Julian prix, Jean-François Zygel remporte en 1982 le premier prix du Concours international saient l’écran pour définir l’atmosphère de la scène. Certaines séquences pouvaient d’improvisation au piano de la ville de Lyon. C’est le début d’une carrière singulière de même être entièrement colorées au pochoir, comme le célèbre bal du Fantôme de concertiste improvisateur qui l’amènera à partager la scène avec des danseurs, des comé- Musique improvisée au piano par l’Opéra de Rupert Julian. Enfin, l’image projetée avait un format sensiblement diens, des artistes de jazz, de la chanson ou des musiques du monde. Jean-François Zygel différent des standards modernes. La majorité des projections actuelles ne Nommé « artiste en résidence » pour la troisième année consécutive à la Philharmonie sont malheureusement pas toujours fidèles à ces conditions de projection... Luxembourg, Jean-François Zygel donnera ainsi plus de 120 concerts en France et à l’étranger au cours de la saison 2017-2018. Avec le concours des Archives audiovisuelles de Monaco Mais quelles musiques accompagnaient alors l’image ? La plupart du temps, quand un Jean-François Zygel est par ailleurs reconnu en France et à l’étranger comme l’un des Présentation de The Phantom of the Opera en collaboration avec nouveau film arrivait en salle, il était accompagné d’uncue-sheet , sorte de synopsis musical meilleurs spécialistes de l’accompagnement de films muets en concert. Seul ou en duo où le film avait été découpé en courtes séquences minutées associées à des titres d’œuvres Photoplay Productions et Patrick J. Stanbury avec Thierry Escaich, il accompagne de nombreuses fois L’Aurore de Murnau, Le Fantôme ou à des indications sur le genre musical pouvant correspondre à la scène. Le pianiste, ou de l’opéra et le Napoléon d’Abel Gance à l’Opéra de Paris, au Festival d’Avignon, à l’Opéra dans les salles plus importantes le chef d’orchestre, ouvrait alors l’armoire à partitions et de Monte-Carlo, à la Cité de la Musique, à la Maison de la Radio et au Forum des Images élaborait le programme d’accompagnement du film. Il pouvait bien sûr recycler des succès Durée : 1h33 (Paris), au Lincoln Center de New York et à la National Gallery de Washington. Après The Phantom of the Opera, de l’époque (répertoire de salon ou de brasserie), des extraits d’œuvres du répertoire clas- avoir composé une musique originale pour le Nana de Jean Renoir (commande du Musée 1925, Etats-Unis sique (de Beethoven à Debussy) ou bien encore des ouvertures d’opérette. Mais pour mieux du Louvre), il signe l’accompagnement au piano du chef-d’œuvre de Marcel L’Herbier, Durée : 1h33 minutes répondre aux attentes du public, des directeurs de salles et des musiciens qui finissaient L’Argent (un DVD Carlotta Films). En 2013, c’est la création par l’orchestre de l’Opéra par trouver ces arrangements souvent bâtards et rarement précis, les éditeurs ont favorisé D’après le roman de Rouen d’une nouvelle partition écrite pour La Belle Nivernaise de Jean Epstein (com- Le Fantôme de l’Opéra le développement de musiques dites « incidentales ». Il s’agissait de musiques composées de Gaston Leroux mande de la Cité de la Musique et du Festival Normandie Impressionniste). En 2012 et spécifiquement pour le cinéma, souvent mélodiquement modestes pour faciliter les enchaî- en 2014, il met en musique quatre films de Murnau au Théâtre national de Toulouse et nements, mais très caractérisées pour mieux épouser la dramaturgie des films. au Théâtre du Châtelet : Faust, Le Dernier des hommes, Nosferatu et L’Aurore. En 2014, Version reconstituée, noir et blanc et teintée Jean-François Zygel est invité à l’Elysée par le Président de la République à accompa- Pourquoi mettre en musique aujourd’hui le cinéma muet ? Parce que le cinéma muet ne gner un film d’archives à l’occasion du lancement des commémorations de la Première Scénario de Elliott J. Clawson constitue pas les prémisses, les balbutiements du septième art mais bel et bien un art à Guerre mondiale. En octobre 2015, il improvise en direct pendant six heures sur les et Raymond Schrock part entière, plus abstrait, plus onirique, en un mot plus artistique que l’essentiel de la images de la nouvelle version restaurée des Misérables d’Henri Fescourt (d’après Victor Image Virgil Miller production actuelle. Le noir et blanc, l’absence de parole empêchent en effet l’écriture fil- Hugo) au Théâtre du Châtelet, performance réitérée l’année d’après au festival Musica mique de figurer une réalité trop prégnante, laissant les réalisateurs libres d’imaginer une de Strasbourg. Pour la Cinémathèque française, il signe en 2016 les musiques de La symphonie visuelle à laquelle ne manque, pour être vraiment révélée, que le contrepoint Charrette fantôme de Victor Sjöström et de La Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer et en Erik, le fantôme Lon Chaney d’une symphonie musicale. Nous assistons alors, fascinés, à un véritable opéra filmique, le 2017, il met en musique L’Argent de Marcel L’Herbier (d’après Emile Zola) à Hanovre et Christine Daae Mary Philbin pendant en quelque sorte du traditionnel opéra théâtral. à Hambourg. Le Vicomte Raoul de Chagny Norman Kerry Jean-François Zygel a fondé il y a quinze ans la classe d’improvisation au piano au Il n’existe aucune règle pré-établie, aucun principe sacré dans cet art improbable, le point Conservatoire de Paris, engageant de nombreux partenariats avec des institutions comme Arthur Ledoux Edmond Carewe de contact entre le monde du sonore et celui de l’image restant pour toujours énigmatique. le Forum des Images, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et la Cinémathèque française. Simon Buquet Gibson Gowland Regarder, imaginer, essayer, choisir, regretter, tels sont en définitive les seuls moyens dont Il est également connu du grand public pour ses interventions à la télévision et à la le musicien dispose pour tenter d’accorder logique cinématographique et logique musicale. Le Comte Philippe de Chagny John St Polis radio, où il défend avec malice et passion son art de prédilection. Son dernier album, L’Alchimiste, sort cette année chez Sony. Florine Papillon Snitz Edwards Jean-François Zygel Carlotta Virginia Pearson