r- Mémoire de la éd1t<>r-1c:I.-1 Revue semestrielle des services du patrimoine départemental Editeur: Archives départementales de la Dordogne

N° 13 / JUIN 2000

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Maïté ETCHECHOURY Ce l3ème numéro est le premier de l'an 2000. La tentation est gran­ RÉDACTEUR EN CHEF de de faire de cette date une rupture. Un examen attentif des som­ Bernard REVIRIEGO maires de cette revue, créée en 1992, s'inscrit en faux contre cette approche. On observera que la notion de valorisation du patrimoi­ COMITÉ DE LECTURE ne et de la mémoire, reprise et amplifiée depuis peu par de nom­ Jean-Pierre CHAD ELLE, Joëlle CREVÉ, breux secteurs de la vie culturelle et sociale de notre pays, est le Michel COMBET, Charles DARTIGUE fondement même de la démarche des Archives départementales, PEYROU, Patrick ESCLAFER de la RODE, démarche partagée par d'autres structures telles que la Bibliothèque Maïté ETCHECHOURY, Bernard FOUR­ départementale de prêt et le C.A.U.E. NIOUX, Dominique GRANDCOIN, Clau­ de LACOMBE, Bernard REVIRIEGO. Ce n'est pas le moindre paradoxe que cette structure de type institutionnel, dont la pente naturelle pouvait la porter exclusive­ RÉDACTION ment vers le passé, la thésaurisation et la conservation, ait donné Floréal DANIEL, Frédréric DUPUY, Maïré l'exemple de l'ouverture au public et de la modernité à travers la ETCHECHOURY, Josette FARGEOT, Domi­ mise en place des nouvelles technologies de communication. nique GRAND COIN, Louis GRILLON, Sandrine LACOMBE, Jean LOIGNON, Bernard REVIRIEGO, Marcel SANCHEZ, Le Conseil général, lors de l'examen du budget 2000, a adopté Laurent TONDUSSON. un rapport sur les orientations générales pour la mise en œuvre d'un programme de protection et de mise en valeur du patrimoine, TRAVAUX PHOTOGRAPHIQUES qu'il s'agisse du patrimoine bâti, archéologique ou écrit. Denis BORDAS et Laurent TONDUS­ SON, (atelier photographique des Archives Cette volonté de marquer, désormais, la vie culturelle du départementales) . département d'une forte connotation patrimoniale et de ne négliger aucune composante de notre patrimoine trouve son illustration MAQUETTE, MISE EN PAGE dans l'article de Madame Maïté Etchechoury «Patrimoine impri­ Thierry BOISVERT - ANPHOCOLOR. mé ; un projet fédérateur, le Fonds Périgord départemental ».

PHOTOGRAVURE Il y a dans notre département une culture de l'écrit, les articles ANPHOCOLOR. sur la thématique récurrente imprimerie/protestantisme en portent témoignage. IMPRESSION JP Imprim Nous devons nous en réjouir, au moment même où l'écrit ABONNEMENTS pourrait être marginalisé par d'autres formes d'expression et de Deux numéros par an : 70 F communication. Il reste, cependant, le support le plus fiable pour les chercheurs. Prix à l'unité: 35 F Bulletin d'abonnement à l'intérieur de la revue. Les juristes n'ont-ils pas coutume de dire que «la parole est Diffusé par D.C.P. 9013 libre et l'écriture est serve».

ISSN 1241-2228 Dépôt légal à parution Pierre MERLHIOT Le contenu des articles n'engage Vue-Président du Conseil général de la Dordogne que la responsabilité de leurs auteurs.

1 __ LES ARCHIVES PROTESTANTES ______

les archives protestantes

. 1-__ " ...... ~~--'.- 1598, avec l'Edit de Nantes, que l'Egli­ Màrhnus Lutnerus D~:j se réformée et son organisation furent . .- . ," '. \ enfin totalement reconnues. Mais la révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, ouvrit une période de persécu­ tion qui prit fin en 1787 avec l'Edit de Tolérance.

Pendant près d'un siècle, les églises réformées ne connurent qu'une existen­ ce secrète : Assemblées du Désert pour le culte et les sacrements, synodes régionaux et nationaux clandestins, etc. Malgré les menaces, les dragonnades, les emprisonnements et les conversions forcées, les protestants avaient réussi à maintenir une certaine organisation de leurs églises.

C'est en 1559, année du premier synode national à Paris, que l'Eglise Les archives protestantes, comme protestante se structure réellement, à l'a rappelé la loi n° 79-10 du 3 janvier l'image de celle de Genève, 1'« église 1979 sur les archives, sont des archives mère ». Un fonctionnement presbytéro­ privées. synodal, où la base délègue, se met en place. La paroisse est gérée par un Il sera donc ici question des consistoire, sorte de conseil des anciens archives calvinistes, d'un intérêt consi­ élus par les paroissiens, auquel s'ajoute dérable, caractéristiques du paysage le pasteur. Cette instance a sensible­ protestant français. ment les mêmes fonctions que les conseils presbytéraux d'aujourd'hui: Ces archives, pour des raisons qui gestion financière, choix du pasteur, tiennent à l'histoire de cette commu­ envoi de délégués aux synodes, déci­ nauté, sont très dispersées. Nous distin­ sions concernant la vie de l'église loca­ guerons trois périodes : le. Les consistoires d'une même zone géographique se réunissaient en col­ Des origines à 1802 loques. Ils y désignaient une délégation (composée du pasteur et d'un ou deux C'est aux alentours de 1520 que membres des consistoires) au synode les idées de la Réforme ont pénétré en provincial. Tous les deux ans, sur auto­ . Elles furent assez vite combat­ risation royale, se réunissait un synode tues et donnèrent lieu aux déchirements national. Le dernier autorisé fut celui des guerres de religion. Ce n'est qu'en de Loudun, en 1659, alors que les col-

2 loques et les synodes provinciaux eurent ne peut être publiée ou enseignée sans lieu jusqu'à la Révocation. La Religion autorisation gouvernementale. Bien Prétendue Réformée, que les persécu­ sûr, les consistoires sont directement tions tentèrent d'éradiquer, connut un reliés aux préfets et au ministre. renouveau à partir de 1715, lorsqu'An­ toine Court organisa un synode natio­ Les archives des consistoires sont nal clandestin. composées de registres de délibérations, de correspondances du président du Les archives de cette période sont consistoire avec les autorités civiles et constituées essentiellement de registres les autres Eglises, de documents de sta­ d'actes pastoraux (baptêmes, mariages, tistiques et de comptabilité ainsi que de sépultures), y compris ceux tenus au titres de propriété, de documents Désert. On y trouve également des déli­ concernant les pasteurs, l'organisation bérations consistoriales, les actes des des cultes et de la vie d'église, l' ensei­ synodes provinciaux et nationaux, des gnement religieux, etc. documents sur la liturgie et l'organisa­ tion des Assemblées du Désert, des A cette période, à travers le mou­ recueils de sermons et d'autres docu­ vement du «Réveil», apparaissent de ments concernant les pasteurs, des cor­ nombreuses sociétés (essentiellement respondances ainsi que des registres de d'évangélisation) ainsi que de nouvelles comptabilité. communautés (méthodistes, baptistes, darbystes, quakers, Eglises libres, etc.). rEdit de Tolérance, à la veille de la Révolution française, redonne aux pro­ De 1852 à nos jours testants un «état civil» les invitant à faire enregistrer par le juge civil les nais­ On retrouve, par la suite, un sances, mariages et décès et à déclarer fonctionnement proche de celui des ceux survenus antérieurement au débuts. Le décret du 26 mars 1852 Désert dans ce que l'on appelle les consacre l'autonomie des paroisses et la «registres de réhabilitation». création de conseils presbytéraux. Leurs membres sont élus au suffrage universel De 1802 à 1852 et renouvelés tous les trois ans par moi­ tié. Au chef-lieu de circonscription, on Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, retrouve les consistoires auxquels sont l'Eglise réformée conserve son fonction­ représentés les conseils presbytéraux. nement initial. Puis, la loi du 18 germi­ Plus tard, en 1871, les synodes natio­ nal an X (8 avril 1802) fixe naux sont reconnus et autorisés. l'organisation de la pratique réformée, tout en préservant l'indépendance de Les paroisses continuent de produi­ ses églises et leur fonctionnement re des archives: registres d'actes pasto­ démocratique, ou presbytéro-synodal. raux, délibérations du conseil presbytéral, listes électorales et procès-verbaux d'élec­ Désormais, l'institution fonda­ tions, documents concernant la gestion mentale est l'église consistoriale. Elle des biens, l'assistance et l'éducation. regroupe environ 6000 fidèles. Cepen­ dant, le fonctionnement originel de A partir de 1905, avec les lois de l'Eglise réformée est altéré. En effet, les séparation des Eglises et de l'Etat, membres laïcs du consistoire sont choi­ apparaissent les associations cultuelles. sis parmi les citoyens les plus imposés, Cela n'eut pas d'incidence sur le com­ les pasteurs sont payés par l'Etat. Les portement des protestants qui ont vécu synodes sont maintenus mais sont obli­ plus facilement que les catholiques le gatoirement convoqués par le gouver­ basculement de l'Etat vers la laïcité. La nement et aucune décision doctrinale Fédération Protestante de France, créée

3 en 1909, fera le lien entre les pouvoirs Bibliographie publics et les Eglises protestantes. Hollard (Claude-France), «Eglises Les paroisses de l'Eglise réformée, protestantes et sources de l'histoire du regroupées en consistoires, dont le res­ protestantisme », La Gazette des sort correspond le plus souvent à celui archives, 1994, n° 165, p. 203-212. du département, délègue des représen­ Robert (Daniel), «Lutilisation des tants aux synodes régionaux (le pasteur archives protestantes », Revue d'histoire de la paroisse et un membre de son moderne et contemporaine, t. XI, 1964, conseil presbytéral). Ces synodes p. 306 et s. annuels envoient leurs représentants aux synodes nationaux et élisent régu­ Sablou (Jean), «Les archives des lièrement un conseil de région, organe Eglises protestantes de France depuis la exécutif présidé par un pasteur. Révolution française », La Gazette des archives, 1962, n° 39, p. 163-176. Ces synodes produisent des archives (procès-verbaux, budgets, documents Souchon (Cécile), «Les princi­ pales Eglises protestantes en France relatifs à l'organisation ou l'animation de aujourd'hui et leurs archives », La la région, aux questions de discipline Gazette des archives, 1965, n° 165, p. ecclésiastique, aux pasteurs, etc.) qui, 213-219. dans quelques années, auront un intérêt certain pour les chercheurs. Sandrine LACOMBE

Nous informons nos lecteurs que la salle de lecture des Archives départementales sera fermée du 26 juin au 16 juillet inclus. (fermeture annuelle et travaux dans la salle de lecture)

Ouverture le lundi 17 juillet à 9hOO.

Merci de votre compréhension.

4 __ SUR LES TRACES DU PROTESTANTISME ____

Sur les traces du protestantisme périgordin

Les archives du protestantisme l'Eglise catholique a, depuis une ving­ français sont très dispersées en raison de taine d'années, établi son propre cadre son histoire mouvementée. Ainsi, les de classement. L année dernière, un archives antérieures à la Révolution se cadre de classement des archives parois­ trouvent parfois hors de France, en par­ siales a été rédigé pour l'Eglise réformée ticulier celles relatives à la fuite au Refu­ de France et devrait être diffusé auprès ge des protestants persécutés. des conseils presbytéraux. Un exem­ plaire sera disponible aux Archives Le synode national de Castres, en départementales. 1626, décida de centraliser les archives dans un dépôt national, à La Rochelle, Aux Archives départementales, la et dans une quinzaine de dépôts régio­ série C (intendance) et, dans les naux. Au moment de la révocation de archives modernes, les séries M (admi­ l'édit de Nantes, les archives de La nistration départementale), T (ensei­ Rochelle furent transférées en Angleter­ gnement) et V (cultes) contiennent des re, puis retrouvèrent leur place en Fran­ documents sur les rapports entre catho­ ce, à la Société de l'Histoire du liques et protestants ou entre les protes­ Protestantisme Français (Paris). Quant tants et l'administration. La sous-série aux autres dépôts, seuls ceux de Nîmes 5 E et les séries B et C sont à consulter et de Montpellier ont conservé ou récu­ prioritairement. Les Archives de la péré leurs archives anciennes. Gironde sont également à consulter, car le consistoire de Dordogne débor­ Pour la première moitié du XIXe dait (et aujourd'hui encore) sur le siècle, on retrouve les archives du département voisin. consistoire dans les Eglises de chefs­ lieux, quand elles sont encore conser­ Lorsque le consistoire était lié à un vées sur place. Ainsi, Montauban établissement hospitalier ou d'ensei­ possède un fonds intéressant grâce à la gnement, on peut aller consulter les faculté de théologie qui s'y trouvait. archives de ces établissements.

Les paroisses (ou encore les lieux Du côté des archives communales, de consistoires) conservent les archives on sait qu'à , La Roche-Chalais contemporaines et courantes, même si et , on peut trouver des on n'y a pas beaucoup le souci de l'ar­ registres de baptêmes, mariages, sépul­ chive. Par exemple, un inventaire des tures. La ville de Bergerac est beaucoup archives anciennes de la paroisse de Ber­ plus riche en registres paroissiaux pro­ gerac est en cours de rédaction mais, sur testants et documents du Consulat qui décision du conseil presbytéral, ne sera constituent une source importante pas accessible au public 1. pour la connaissance du protestantisme 1 - Un guide des sources en Bergeracois 2. On trouvera d'autres du protesrantisme en 2 - Cotes 1 BB 1 à 59. Dordogne esr en cours Il n'y a pas de cadre de classement informations dans les comptes de la de rédacrion actuelle­ officiel pour les archives pnvees, ville 3. Les registres paroissiaux catho­ 3 - Cotes 3 CC 1 à 56. ment par les Archives départementales. notamment religieuses. Pour sa part, liques mentionnent des abjurations 4. 4 - Cotes 1 GG 1 à 33.

5 LES FAMILLES PROTESTANTES EN FRANCE

XVI' siècle - 1792

GUIDE DES RECHERCHES BIOGRAPHIQUES ET GÉNÉALOGIQUES

par Gildas BERNARD Inspecteur général des Archives de France

avec le concours de Élisabeth ESCALLE, Isabelle MAURIN, jean-Daniel PARISET, Henri ZUBER, des directeurs des services d'archives des départements et des directeurs des bibliothèques

Préface par J ean FA VIER Membre de l'Institut Directeur général des Archives de France

PARIS ARCHIVES NATIONALES !!)87

6 Les registres du temple de Berge­ familles protestantes en France, XVIe rac, La Force et (1 GG 34 siècle-1792: guide des recherches biogra­ à 43) seront précieux pour celui ou celle phiques et généalogiques" qui fait aussi qui entreprend des recherches sur les mention de quelques documents à la protestants dans la région aux XVIIe et bibliothèque de l'Arsenal à Paris. XVIIIe siècles. La Société de l'Histoire du Protes­ Enfin, la bibliothèque municipale tantisme Français, à Paris, conserve des de Bergerac détient quelques dossiers de registres de La Roche-Chalais et du presse et mémoires sur le sujet. Fleix.

Des documents provenant des A Sainte-Foy-La-Grande, la Socié­ consistoires sont conservés aux Archives té d'Histoire du Protestantisme de la Nationales: Vallée de la Dordogne (la S.H.P.VD.) a TT 235/4. Bergerac. Supplique de entrepris une collecte d'archives assez nouveaux convertis. intéressante. Elle compte dans ses col­ TT 236/4. Bergerac. «Etat des pri­ lections, accessibles au public, des sonniers arrestez pour les assemblées documents concernant le département, faites aux environs de Bergerac» en particulier le Bergeracois. On y (1688). trouve notamment: TT 257/13. Mussidan, baptêmes - les archives du Fleix : des (1575-1603). registres des XIXe et XXe siècles et TT 262/11. Ponchapt, baptêmes d'autres documents de 1656 à 1923, (1619-1667). dont la copie de l'autorisation de la TT 263/A 29. La Rochebeau­ célébration du culte protestant au Fleix court, baptêmes (1596-1597). Extraits en application de l'Edit de Nantes, du registre du consistoire. - les archives de Lagarde et petites TT 264/9. Geac. Réception dans paroisses rattachées comme Le Breuilh e e l'église réformée de «ceux qui ont fait la et Saint-Aulaye G (XIX et XX siècles), protestation» (1571-1589). - les archives des Briands, Saint­ TT 265/17. «Estat de ceux de la Avit-Moiron (XIXe et XXe siècles), RPR et nouveaux convertis voulans sor­ - les archives des familles Brassay­ tir du Royaume et conduits es prisons Jausselin, seigneurs de Lacoste Monre­ de Sarlat» (1685-1700). pos, du Fauga et de Lagrange; Dupuy, TT 266/13. , baptêmes de Pineuilh; Marche, de Saint-Seurin­ (1586-1602). de-Prats (on peut y trouver des registres du Désert), D'autres senes contiennent des - des copies de collections privées documents sur les protestants, telles que de la période du Désert, des actes de les séries AF IV (papiers de la secrétaire­ synodes et aussi des colloques du xvne rie d'Etat sous Napoléon), BB 30 siècle tenus dans la région, des arrêts (papiers provenant des procureurs géné­ du Parlement, des actes de destruction raux), F 2 II et F 3 II (séries administra­ des temples, etc. tions départementales), F 7 (dossiers de police), F 17 (dossiers de l'université), F Enfin, on ne sait pas ce que 19 (les cotes des documents à partir de contiennent les greniers et armoires des 10000). familles protestantes. C'est aussi ce qui peut engendrer une difficulté de locali­ 5 - Gildas (Bernard), Les indications que nous donnons sation des archives protestantes. Malgré Paris, Archives Natio­ ici sur la localisation des archives du tout, notre quête en matière d'histoire nales, 1987. protestantisme périgordin figurent dans locale du protestantisme demandera 6 - Aujourd'hui Saint­ un outil de recherche précieux : Les encore beaucoup de persévérance. Antoine-de-Breuilh.

Sandrine IACOMBE

7 ____ unOT~TANTEMEF~~E------

Le protestantisme français: une culture de la mémoire

cette paix s'inscrit dans la durée et nul ." événement de l'époque contemporaine î~hannèf·~Jitiiltt'f~~~.··: ..' . ne viendra troubler le cours tranquille d'une réinsertion réussie.

La sagesse populaire prétend que les peuples heureux n'ont pas d'histoi­ re; les protestants vérifient a contrario ce lieu commun et portent un trop plein d'histoire tragique: persécutions précoces dès le règne de François 1er, interminables et féroces guerres de Religion, application conflictuelle de l'Edit de Nantes sous Louis Xln et, bien entendu, la politique acharnée d'éradication que mènera Louis XIV jusqu'à la Révocation de l'Edit en 1685. Suivirent cent années de persé­ cutions, de clandestinité et d'exil vers l'Europe du Refuge et le Nouveau L'histoire protestante: Monde. On a pu prétendre que le pro­ le calme après la tempête testantisme français était le fruit de l'adversité et que rien ne le trempait début du XIXe siècle, le pro­ comme les coups de ses ennemis: un Au roi-soleil tolérant eût été-t-il plus effi­ testantisme connaît enfin un apaise­ cace à long terme en favorisant la dilu­ ment dans les rapports tourmentés qu'il tion dans le corps commun de l'hérésie a longtemps entretenus avec la société huguenote? française: libéré par la Révolution, réor­ ganisé par le Consulat, il retrouve sa Mais cette lecture un peu courte place et traverse sans encombre la Res­ risque de faire bon marché d'une tauration, la République et le ne réalité incontestable: le protestantisme Second Empire, avant de s'épanouir français a connu un échec historique dans ce qui sera son régime de prédilec­ dans son projet de gagner la France à la tion, la république modérée, réforma­ Réforme malgré l'envergure de Jean trice à défaut d'être réformée. Calvin. Au XVIe siècle, il doit se contenter d'une situation franchement Ainsi, après bien des tempêtes et minoritaire, situation qui ne s'est des déchirures, le christianisme issu de jamais démentie jusqu'à nos jours (2% la Réforme touche le havre de la sérénité de Français protestants) : la France se historique; ce n'est pas la première fois - "protestantise" peut-être par le dyna­ les lendemains de l'Edit de Nantes avait misme de cette minorité mais elle ne suscité pareille accalmie - mais désormais devient pas protestante.

8 C'est au milieu du XIXc siècle que Les pères fondateurs étaient-ils cette mince frange de la société françai• conscients d'une sorte de fragilisation se réalise l'ampleur de la rupture patri­ de la mémoire huguenote? Antici­ moniale provoquée par les persécutions paient-ils l'exode rural et l'industrialisa­ de l'Ancien Régime: on compte sur les tion urbaine qui allaient bouleverser la doigts d'une seule main les temples société française? Quoi qu'il en soit, les d'avant la Révocation; les institutions moyens institutionnels d'une mémoire comme les Académies ont disparu et le se structurent dans le cadre de sociétés temps du Désert a laissé des traces savantes, mi-bibliothèques mi-musées, matérielles inversement proportion­ à Paris et en province (par ex: la Société nelles à son influence spirituelle. d'Emulation de Montbéliard).

Cette absence de patrimoine Installée rue des Saints-Pères grâce ancien pour une confession plurisécu­ aux libéralités d'un mécène, le baron de laire présente un double contraste avec, Schickler, la S.H.P.F. collectionne d'une part, une politique active de depuis près de 150 ans livres, archives, construction de temples ou d'édifices gravures, médailles, objets divers et neufs réinscrivant le protestantisme édite un Bulletin à l'autorité reconnue dans le paysage de son siècle et avec, et qui prend place parmi les plus d'autre part, les très abondants vestiges anciennes revues scientifiques de France. légués par notre histoire nationale. Un patrimoine qu'on apprend à identifier Au début du XXe siècle, une étape avec Mérimée, à restaurer avec Viollet­ supplémentaire fut franchie dans la le-Duc, un patrimoine qualifié de préservation de la mémoire national mais très marqué par l'em­ protestante: la création en 1911 du preinte du catholicisme royal qui avait Musée du Désert, à Mialet dans les écrasé le protestantisme ... Cévennes, dans la maison d'un ancien chef camisard. Commence alors un Dans ce combat inégal, ce dernier mouvement de longue durée aboutis­ avait pu compter sur l'efficacité discrète sant à la constitution d'une quinzaine mais incontestable de la mémoire orale, de "musées protestants" sur le territoire de la transmission familiale de ce qui français: de l'Alsace au Béarn, de la avait pu être sauvé: chaires démon­ Drôme à la Vendée s'étend un réseau tables du Désert, Bibles en français, unique, au service d'un patrimoine registres synodaux emportés en exil et protestant divers, défini autour d'une tout un corpus d'histoires, de traditions région, d'un héros ou d'un haut lieu. et de légendes. Déjà en 1885 et en 1898, le Se donner les moyens de sa mémoire peuple protestant avait célébré l'hérita­ ge des grandes dates de son histoire. En 1852 est créée à Paris la L'inauguration du Musée du Désert, Société de l'Histoire du Protestantisme en 1911, s'est s'accompagnée d'un Ras­ Français (S.H.P.F.). Cet événement fon­ semblement qui deviendra annuel le dateur de la mémoire protestante de premier dimanche de septembre sur les notre pays intervient à un moment lieux mêmes de l'épopée camisarde. La charnière, alors que s'éteignent les der­ pérennité et la popularité de ce rassem­ niers témoins du temps du Désert, por­ blement en ont fait un temps fort de la teurs d'une mémoire familiale directe. vie communautaire dont l'impact Le protestantisme français se renouvelle dépasse les cercles réformés. Bien plus par le Réveil, mouvement d'évangélisa­ que le Jour de la Réformation (le tion venu de Suisse et d'Angleterre qui dimanche le plus proche du 31 crée de nouveaux foyers sans liens histo­ octobre), ce rassemblement est le riques avec le croissant méridional de moment privilégié de la commémora­ l'implantation traditionnelle. tion protestante. Avec le Rassemble-

9 ment du Désert, une structure perma­ La culture du passé n'est pas pour nente orchestre le souvenir protestant autant l'apanage des protestants "hors de façon quasi officielle : les thèmes Eglises". Une foi enracinée trouve sou­ s'inscrivent dans un esprit communau­ vent un ressourcement fécond dans le taire ou rejoignent parfois les commé­ retour aux origines, car le protestantis­ morations nationales. Citons, à titre me a pratiqué une lecture biblique de d'exemple la commémoration de la son histoire: l'exil, le Désert, le Refuge Révocation de l'Edit de Nantes en 1985 sont des épisodes qui ont favorisé et celle de sa promulgation en 1998. l'identification aux situations compa­ rables rencontrées dans l'Ancien Testa­ Cette culture de la mémoire pose ment. L'exemple du passé illustre, en d'intéressantes questions sur le protes­ les légitimant, les engagements propo­ tantisme lui-même et sur la société et la sés aux fidèles par les Eglises: ainsi de culture françaises dans leur ensemble. l'accueil des étrangers dans la France contemporaine puisque les protestants Questionnement protestant ont été eux aussi des étrangers chassés de leur patrie et accueillis comme tels. U ne contradiction apparaît entre un attachement prononcé pour le passé La deuxième interrogation vise la collectivité publique qui a pris en main et les principes théologiques de la depuis le milieu du XIXe siècle la sau­ Réforme. Voilà une confession chré­ vegarde du patrimoine. Longtemps, tienne qui récuse le culte des saints et elle ne s'est guère soucié des patri­ des reliques, qui refuse de sacraliser les moines minoritaires qui avaient pour­ lieux et les objets et dont les fidèles se tant survécu à côté de l'abondant legs dotent de musées, glorifient les héros et du passé royal et catholique. La laïcité organisent des rassemblements aux républicaine n'a guère modifié cet état allures de pèlerinages. Culture ou culte de fait. Ce sont donc les protestants de la mémoire? eux-mêmes qui, par le biais de fonda­ tions -la S.H.P.F. - ou d'associations, La réponse est complexe. Précisons ont pris en main la gestion de leur d'emblée que la recherche des racines patrimoine. Bon nombre de "musées est diversement partagée -les protes­ protestants" - étiquette étonnante en tants fuient l'uniformité- qu'elle n'est terre laïque -, se sont constitués en nullement une obligation liturgique entités indépendantes dans le cadre assortie d'une valeur d'intercession: on offert par la loi de 1901. La liberté ne gagne pas son salut en révérant ses d'action est un précieux avantage mais ancêtres galériens! la préservation raisonnée du patrimoi­ ne peut-elle faire l'économie de la Le goût du passé renvoie à une tutelle de l'Etat tant scientifique que dimension minoritaire largement financière? Faire accepter ce principe constitutive de l'identité protestante aux militants du patrimoine protestant française, peut-être même en concur­ n'est pas une mince affaire. Ils savent rence avec le christianisme. Un lignage bien que l'objet de leur passion a sou­ huguenot, un terroir originel "par­ vent été nié au nom d'un constat rapi­ paillot", cette petite différence au de d'absence - tout a été détruit - d'une coeur du collectif majoritaire français lecture théologique sommaire - chez s'affiche plus facilement que la foi reli­ eux pas d'art sacré - et surtout d'une gieuse dans une société aussi séculari­ grille catholicisante d'évaluation: le sée que la nôtre. Le protestantisme le protestantisme n'a ni reliquaires somp­ sait, qui maintient ainsi le lien avec tueux ni abbayes, ni cathédrales flam­ une frange de protestants sociolo­ boyantes à exhiber. Ce qu'ils ont à giques n'entretenant que des rapports montrer, ce sont les minces vestiges de lointains avec les Eglises. ce qui a permis l'exercice de leur foi

10 dans des conditions d'extrême précarité. Bibliographie

L'intérêt principal porte moins sur Dubief (Henri) et Poujol l'objet exposé que sur la foi qui le sous­ (Jacques), La France protestante. Histoi­ tend: défi primordial de la muséogra­ re et lieux de mémoire, Montpellier, phie protestante consistant à témoigner 1992. d'une foi qui a survécu jusqu'à aujour­ d'hui sans verser dans le prosélytisme à Guibal (Jean), "Musées d'histoire l'égard du visiteur. L'exercice est délicat, et tradition religieuse", in Actes du IXe d'autant que la muséographie classique colloque des musées protestants, ERF, s'est souvent réfugiée derrière l'argu­ SHPF et Musée du Désert, Paris, 1995, ment artistique pour éluder le problè­ p. 12 à 21. me. Le protestantisme, pour sa part, se risque à une médiation de sa culture Joutard (Philippe), "Le Musée du religieuse. Désert", in Les lieux de mémoire, sous la direction de Pierre Nora, tome III, vol. En cela, et ce serait la troisième l, Paris, 1984-92, p. 531. interpellation, le protestantisme annon­ ce une préoccupation désormais bien Lautman (Françoise), "Objets de connue des acteurs culturels: comment, religion, objets de musée", in Muséolo­ en cette fin de siècle déchristianisée, gie et ethnologie, sous la direction de sécularisée mais aussi traversée de mul­ Jean Cuisenier, Paris, 1988. tiples religiosités, transmettre la pluralité passée et présente de la foi religieuse "Le patrimoine protestant", sous comme composante de notre culture la direction de Jean Loignon, Bulletin commune? Libresens du Centre Protestant d'Etudes et de Documentation, n °57, 1996. Il y va de la compréhension de plus en plus malaisée, faute de repères, "Les musées protestants", Bulletin du patrimoine artistique préservé et mis Libresens du Centre Protestant d'Etudes en valeur à grands frais. Comment et de Documentation, n025, 1993. interpréter correctement l'iconographie de la Résurrection si cette dernière se Loignon (Jean), Religion et média­ confond avec une vague connaissance tion culturelle,' le cas des musées protes­ de la réincarnation? tants français, mémoire de maîtrise de médiation culturelle, Université Paris Il y va aussi du renforcement du lien VIII, 1996. (Disponible à l'Eglise social, car la méconnaissance des faits Réformée de France, 47 rue de Clichy religieux fait le lit de l'intolérance. La reli­ 75009 Paris). gion des autres apparaît souvent comme la zone irréductible de nos rapports avec eux, et il serait salutaire qu'une éducation à ce pluralisme nous amène à plus de relativité et de tolérance.

Illustrer le chemin qui a permis de passer de l'intolérance à la liberté et à l'acceptation, n'est-ce pas la meilleure Jean LOIGNON raison d'être de la mémoire protestante Professeur agrégé d'histoire, en France ? membre du Comité de la S.H.P.E

11 UN ANCIEN MISSEL PÉRIGOURDIN _____

Au sujet de quelques feuillets d'un ancien missel périgourdin

L'étude systématique des livres reprenant le thème de la Présentation liturgiques des anciens diocèses de Péri­ de Jésus au Temple. L'état de ces gueux et de Sarlat est rendue difficile feuillets est assez bon, ils sont un peu par leur rareté, leur état souvent incom­ rognés ou usés sur les bords extérieurs; plet et leur dispersion en diverses l'un d'eux a perdu son titre et sa bibliothèques de France. numérotation.

Certaines découvertes permettent Nous ne voulons pas ICI entre­ parfois de compléter les renseignements prendre la description complète du dont nous disposons. C'est ainsi que texte de ces feuillets; quelques notes l'on a recherché les feuillets de livres suffiront: démodés employés par les libraires de jadis comme rembourrage de reliure ou 1 - Le folio IX contient partie de encore par les curés comme pages de la messe de la Purification de la Bien­ heureuse Vierge Marie et celle de saint garde de leurs registres d'état civil. Blaise. Les registres de Saint-Vincent-sur­ 2 - Le folio XVI contient le Com­ l' furent ainsi encartés année par mun des Martyrs au Temps pascal, les année entre des fragments de mande­ messes de saint Tiburce, saint Valère, ments épiscopaux du XVIIIe siècle et saint Maxime, saint Georges. quelques feuillets d'un missel beaucoup plus ancien 1. 3 - Le folio dont la numérotation fait défaut, mais qui doit trouver ici sa Nous n'avons pas le mérite de cette place chronologique, contient les découverte. Le père Carles, le chanoine messes de saint Frontaise, de l'Inven­ Brugière, le chanoine Pergot signalaient tion de saint Front, de saint Eutrope, déjà l'existence de ces feuillets. André de saint Philippe, saint Jacques apôtre Delmas, dans son étude sur Terrasson, et saint Sicaire. les cite aussi. 4 - Le folio XXVIII contient les Leur intérêt est considérable. Il messes de saint Jean-Baptiste, s'agit de cinq feuillets, quatre numéro­ d'Amand, abbé, de saint Jean et saint tés IX, XVI, XXVIII et XXIX, et un Paul et partie de la messe des Dix mille feuillet non numéroté, d'un missel martyrs qui se continue sur imprimé en caractères gothiques. Le texte est en noir, les rubriques évidem­ 5 - Le folio XXIX où l'on trouve ment en rouge. Le texte est imprimé encore la messe de saint Léon, pape, et sur deux colonnes de 27 à 38 lignes celle de la Vigile des saint Pierre et chacune. Les caractères sont de deux Paul. grosseurs. Il y a quelques majuscules 1 - A.D. 24, 5 E 507/1. occupant la hauteur de deux lignes de La présence de quelques saints ci­ Les feuillets ont été, texte, quelques lettres plus grandes dessus énumérés montre avec évidence depuis, extraits du registre, et restaurés. ornées de feuillage, une petite gravure qu'il ne peut s'agir que d'un missel de

12 nttdpatiéf 'ttopfotüai~tAf raCttij~'nfit be~nf tt tuif)altiltti9dtffitta~ mt'q;t4mlu;:mltii'cntiamge~ < , na q1btnpthn~:'O fectum.1! d. ,ratnêtaftitnnb$r(m~lI . étaftj. iuar:tr tJfa (tmpttuna:ût mt?ttt~tdt;l ~~ot~ifti me beuS. b:,an ftaJtt 0. pimlattabiV.. ~~.f. nlar.tfti9tl!t~ ..

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13 Périgueux. Il ne reste malheureusement gique du diocèse, mais ce dernier a évo­ aucun ancien missel complet de notre lué au cours des siècles. Les renseigne­ diocèse qui nous permette l'identifica­ ments paraissent actuellement trop tion décisive de ces feuillets. On sait fragmentaires pour permettre une qu'il a existé un missel de Périgueux conclusion sérieuse. in-4° imprimé en 1541, à Périgueux même, par l'un de nos premiers impri­ Reste donc l'étude des caractères : meurs, François Texier. Un exemplaire forme, grosseur, celle des lettres ornées se trouvait dans la bibliothèque de Mgr et de la gravure. Leur comparaison avec Macheco de Premeaux et a disparu par d'autres ouvrages sortis des presses de la suite ; on n'en a jamais signalé Texier (ils sont fort rares) permettra d'autres 2. une identification certaine.

Nos feuillets proviendraient-ils du Le digne curé de Saint-Vincent­ missel de 1541 ? Le papier semble bien sur-l'Isle qui, au XVIIIe siècle, dépeçait être celui qu'employait habituellement l'ancien missel de sa paroisse, témoi­ Texier. Nous avons relevé nous-même le gnait ainsi d'une désaffection totale de 2 - Au sujet de ce missel filigrane « à la tête de boeuf» sur la la tradition et du passé. Et pourtant de 1541, voir Robert son acte de vandalisme nous aura Amiet, «Les livres litur­ marge extérieure droite d'un feuillet, giques manuscrits et filigrane et emplacement caractéristique conservé le souvenir d'un de nos plus imprimés des diocèses de Périgueux et Sarlao>, de moulins à papier régionaux, thibé­ anciens livres liturgiques imprimés. in Bulletin de la Société riens sans doute. Historique et Archéolo­ gique du Périgord, t. CXIl, 1985. On pourrait aussi tenter une confrontation avec le calendrier litur- Louis GRILLON

ELOGE HISTORIQUE DE M. J. ANTOINE GROSDEBELER:.' Abbe' Re'gtdier de t' ..A.b­ bai: RO'yale de Chance ... tade, f5 Supériet~r gélté­ ral de l?~ Congrégation de ct Nom.

- Par M. LAM BER T , Chanoine Ré~ jiu]ier de l'Abbaie de Chançclade. î f:~; : ~

A PERIGUEUX;

De l'Imprimerie D'ARNAUD D..lLYY; Imprimeur onliuaiIc d\\ B.oj~

14 __ LA BIBLIOTHÈQUE DE _____

La bibliothèque de Chancelade

Nous connaissons, en effet, un ans un court brouillon pour D acte notarié qui donne les clauses de son projet d'histoire de l'abbaye de l'achat d'une bibliothèque privée pour Chancelade le père Leydet 1 écrivait: l'abbaye. «Je joindrai le catalogue des livres de «Ce jourd'huy treisième du mois de la biblioth[èque] de Chancellade dans le mars 1678 (..) a été présent Maître cartulaire et pour le siècle, avant sa XVe Nicolas Cochois, prêtre, docteur en Sor­ ruine par les protest[ants], le fragment bonne, curé de Monbouzic en Saintonge, qui subsiste de ce morceau prouve qu'au lequel comme exécuteur testamentaire de XIIIe siècle on en avoit d'autres que les jèu Maître Michel Maurice, pr~tre et guerres angloises ou les soldats '" » 2. prieur de Saint-Vincent-de-Fontazne, et en conséquence du contrat de vente par Quand les soldats huguenots s'em­ ledit prieur sieur Cochois faite au révé­ parèrent de l'abbaye en 1575, e:le rend frère Marc Clary (..) de la biblio­ comptait près d'un demi millénaue thèque du sieur Maurice, outre et d'existence. On peut en déduire que les pardessus la somme de 1527 livres 15 sols livres acquis par donation ou par ~chat que ledit sieur Cochois a ci-devant reçu durant des siècles avaient pu constituer du sindic de ladite abbaye, sans en com­ une bibliothèque convenable. Mais le prendre les 2000 livres payées au sieur «brûlement» effectué par les soldats ne Lambert ancien domestique du sieur laisse aucun espoir d'en connaître la Maurice. Conjèsse avoir ce jourd'huy reçu composition. Le fragment du XIIIe dudit sindic sur et en déduction du prix siècle mentionné par Leydet, comme le de ladite bibliothèque la somme de 300 catalogue du XVe siècle, auquel il fait livres en pistoles, louis d'or et d'argent et allusion semblent perdus. autres bonnes monnaies bien nombrées et comptées faisant la somme de 300 livr~s Le réformateur de Chancelade, par le sieur Cochois prise et retirée. Le Set­ Alain de Solminihac, profita de son gneur abbé et le sindic promettant de,.ne séjour parisien où il obtint en Sorbon­ jamais rien lui en demander sans pre;u~ ne, après quatre années studieuses, le dice pourtant des sommes restantes a baccalauréat en théologie, pour acheter, payer par ledit sieur abbé sur ledit prix de nous dit son meilleur biographe «des la bibliothèque. Et pour tout ce que des­ livres rares de théologie, de droit canon, sus faire et tenir les parties on~ obligé, d'écriture sainte, et de les envoyer à Chan­ hypothéqué savoir le sieur Cochots to~t et celade afin d'y reconstituer la bibliothèque chacun ses biens présents et à ventr et 1 - Guillaume Vivien brûlée par les Huguenots»3. Leydet, chanoine de ledit sieur sindic les revenus temporels de l'abbaye de Chancelade (1736-1776). l'abbaye» 4. Dans son Mémoire sur l'abbaye de 2 - Bibliothèque natio­ Chancelade et la succession de ses abbés, le nale de France (B.N.E), Si l'on comprend bien ce texte, en fonds Périgord, t. 94, chanceladais Antoine Teyssandier nous additionnant les différentes sommes folio 199. apprend, sans préciser davantage, que déjà versées à divers titres sur son prix 3 - Eugène Sol, Le Véné­ l'abbé Marc Clary (1674-1689) acheta global, le prix de la bibliothèque mor:­ rable Alain de Solmini­ la bibliothèque. hac et évêque de Cahors, tait déjà à 3827 livres et l'abbaye devait 4 - AD. 24, 3 E 95. Cahors 1928, p. 24.

15 .; . ! [l"J trU<"- n " r .... '/"/fJU/l:ft. ').'ê:-t.y,) '( )}J, ./. .(. / ,) i '. ·_,~tt.e ce:. lb" 'Ü),~lr:~'1.

Lettre de Turgot au chanoine Leydet 10 novembre 1764 Archives départementales de la Dordogne, 2 E 1835/329-1 Je suis fort aise, Monsieur, que le livre que j'avais prêté à M le curé de Teyjat (l'ab­ bé Nadaud) ait pu vous être de quelque secours dans vos recherches pour perfectionner la connaissance de l'ancienne Gaule. Si vous avez fait quelques observations sur l'ou­ vrage de M d'Anville, vous lui ferez grand plaisir de les luy communiquer, dies recevra avec reconnaissance et en profitera avec candeur. Vous pourrez me les envoyer, et je me chargerai très volontiers de les lui faire passer.

16 encore un reste. On connaissait donc Les lignes qui précèdent montrent jusqu'en Saintonge - sans doute par le clairement ce que d'autres témoignages prieuré de Sablonceaux - les appétits confirment, à savoir que Chancelade intellectuels des chanceladais et les res­ s'ouvrit plus largement aux études pro­ sources leur permettant d'y satisfaire 5. fanes à compter de l'abbé Jean-Antoine Gros de Beler. C'est cet abbé qui admit Si l'on ignore, malheureusement, à la profession religieuse celui qui le contenu de cette bibliothèque, on devait être à ses côtés comme abbé peut penser qu'elle comprenait surtout coadjuteur (1757) avant de devenir son des livres ecclésiastiques. Plus tard, nous successeur comme abbé titulaire allons le constater, Chancelade ne négli­ (1763), Jean-Louis Penchenat. Celui-ci gea pas de tourner aussi son intérêt vers ne changea rien à l'impulsion donnée les sciences profanes. par son prédécesseur. Bien au contraire puisque, sous son abbatiat, les études se L'abbé Jean-Antoine Gros de développèrent à Chancelade et la Beler 6 augmenta notablement la biblio­ bibliothèque s'en accrut d'autant. On thèque de l'abbaye si l'on en croit l'Elo­ sait, par la correspondance de l'abbé ge de Gros de Beler que lui consacra un Nadaud, curé de Teyjat et érudit, qu'il de ses religieux, le père Ch. Antoine faisait avec le père Leydet échange de Lambert 7. livres, d'extraits et de notes 8. De « Un autre moyen non moins efficace même, les lettres de Guillaume de que M. l'abbé employa pour entretenir ses Maleville, curé de Domme et écrivain, religieux dans l'amour des devoirs de leur montrent qu'il vendit à l'abbaye des état, est le goût qu'il leur inspira pour lëtu­ ballots de livres dont quelques titres de (.). Il acheta une quantité très considé­ nous sont ainsi connus 9. rable de livres sur toutes les matières qui étaient relatives aux devoirs de lëtat de ses La bibliothèque de Chancelade, religieux; il compléta toutes les éditions des ainsi ouverte aux érudits, paraît avoir Pères de lëglise ; il acquit tous les livres qui été un modèle du genre. Elle se trouvait traitent de la théologie positive et morale, au second étage d'un bâtiment aujour­ tous les ouvrages des bons prédicateurs et les d'hui disparu et qui allait du moulin au livres élémentaires de toutes les sciences logis de Bourdeille. utiles. Il mit par ces précautions ses reli­ gieux en état de contenter le goût qu'il leur Elle était éclairée par un couloir à avait inspiré pour lëtude, et qui se trouvait croisées à petits carreaux plombées. d'ailleurs renforcé par leur vie solitaire. Il L'inventaire qui en fut fait les 17 juin et leur permit d'allier lëtude des belles-lettres 16 décembre 1790 nous permet de avec celle des sciences divines, il leur facili­ connaître le classement des ouvrages et ta les moyens en leur procurant les bons leur nombre en chaque discipline à livres qui ont été faits sur ces matières ; il défaut de leur catalogue. nëtait même pas fâché de se délaisser quel­ quefois de ses graves occupations en lisant « Nous avons procédé à la vérifica­ les ouvrages nouveaux qui n'étaient pas tion de livres et autres effets qui sont dans 5 - Sablonceaux (Cha­ infectés de ce germe impur de libertinage ladite bibliothèque où les livres sont dis­ rente-Maritime). Cette abbaye de l'ordre des ou d'incrédulité qui caractérise la plupart tribués en dix-sept divisions dans des chanoines réguliers de de ceux qu'on imprime aujourd'hui. Mais tablettes sous les inscriptions suivantes saint Augustin, membre de la congrégation de il voulait que l'étude des belles-lettres fut (.)>>. Chancelade, accueillit à toujours subordonnée à celle de l'Ecriture et diverses reprises des étu­ diants de Chancelade. de la théologie parce qu'il était persuadé Suivait la liste de ces inscriptions que ses religieux devaient plutôt être d'ha­ latines que nous donnons en français. 6 - Abbé de Chancela­ de de 1730 à 1763. biles prêtres et de bons ministres que de Nous y ajouterons le nombre de bons littérateurs. (..) Il ne voulut jamais volumes dans chaque division et les 7 - Eloge historique de Gros de Beler ( ... ), permettre à ses religieux de lire aucun des formats tels que nous les ont transmis 8 - B.N.F., fonds Péri­ Périgueux, imprimerie livres qui tendaient à affaiblir le respect les officiers municipaux et leur greffier. gord, t. 103 et t. 106. Dalvy, s.d. (XVIII' siècle). qui est dû à l'autorité de l'Eglise». 9 - A.D. 24, 2 J III O.

17 Pères grecs: ter dans la bibliothèque générale le 151 volumes tant in folio qu'in ]20 nombre de onze cent vingt cinq volumes Pères latins: de diffirants formats, tant en brochure 157 volumes tant in folio qu'in 4° que reliés, tant in folio qu'in 4° et in 8° et 12° qui étoient dans les diffirantes Théologiens: chambres de la communauté qui sont 166 volumes tant in folio qu'in ]20 actuellement occupées ( .. ). Tous les sus­ Casuistes: dits volumes l'élevant en total au nombre 183 volumes tant in folio qu'in 8 ° de 4360»10. Prédicateurs : 203 volumes tant in folio qu'in 4° Un visiteur, l'inspecteur des Vies des saints: Manufacture, François de Paule Lata­ 110 volumes tant in 8° qu'in 12° pie, qui se trouvait à l'abbaye le 9 mai 1778, ne cacha pas une certaine admi­ Ouvrages de piété: ration pour la bibliothèque. «La biblio­ 97 volumes tant in folio qu'in 4° thèque de Chancelade est belle et Histoire de l'Eglise: nombreuse. On y trouve des livres de tout 179 volumes tant in folio qu'in 4° genre qui deviennent rares. Telle est la col­ 10 - AD. 24, Chancela­ de E-dépôt 342. Histoire ancienne: lection complète de l'Aldrovandi, l'atlas 200 volumes tant in folio qu'in 4° de Blaeu ancienne édition ». Il ajoutait Il - «[industrie et le toutefois: «J'ai été étonné de n'y trouver commerce en guienne Histoire récente: sous le règne de Louis que peu de livres sur l'histoire de la XVI. Journal de tournée 204 volumes, tant in folio qu'in 8°, in 4°, in 12° de François-de-Paule Guienne, du Périgord en particulier» li. Latapie, inspecteur des Médecins et cosmographes : manufactures», Archives 204 volumes tant in folio qu'in ]20, in 8° historiques de la Gironde, Que sont devenus les livres des t. 38, 1903, p. 443. chancelaélais ? Dans un autre essai 12 Philosophes et orateurs: 12 - Louis Grillon et 264 volumes tant in folio qu'in 4°, 8°, in ]20 nous avons suivi le début de leur par­ Bernard Reviriego, cours. La révolution en sacrifia « Notes sur la constitu­ Mélanges: tion de bibliothèques 223 volumes tant in folio qu'in 8°, in 12 quelques-uns. Au vu de leur fiche publiques en Dordogne signalétique d'autres furent réclamés pendant la Révolu­ Bible: tion », Mémoire de la par Paris. La bibliothèque publique de Dordogne, n° 12, avril 180 volumes in folio, in ]20 Périgueux en conserva un certain 1999,46 à 54. Canonistes: nombre. En 1908, le bibliothécaire, 13 - Charles Daubige, Bibliothèque de la ville de 180 volumes in folio, in ]2 ° Charles Daubige, en énumérait une Périgueux. Catalogue de dizaine dont deux portaient un double la salle A précédé d'une Interprètes: notice historique sur la 183 volumes tant in folio qu'in 8°, in ]20 ex-libris, celui de Maleville et celui de bibliothèque, Périgueux, 1908. Jean Pierre Bitard, Chancelade 13. Poètes et Scholastiques : ancien conservateur de la Bibliothèque municipac 100 volumes le de Périgueux, a entre­ Des chercheurs patients s'atta­ pris récemment l'étude chent encore à retrouver les man­ des livres chanceladais conservés dans cette Ce n'était pas tout. La biblio­ quants. Souhaitons-leur de réussir pour bibliothèque et a dénom­ une meilleure connaissance d'une cul­ bré 502 titres de livres, ce thèque comprenait en outre deux qui contraste fortement ture qui a formé quelques générations coffres «dans l'un desquels s'est trouvé le avec les données de de chanoines réguliers. Charles Daubige. nombre de cent quatre vingt quinze volumes de différants formats que lesdits sieur Prieur et sindic nous ont dit être des ouvrages hérétiques (. . .). De plus lesdits Louis GRILLON sieurs chanoines réguliers ont fait rappor- Bernard REVIRIEGO

18 Liste des répertoires et des publications édités par les Archives départementales de la Dordogne

FRAIS PRIX TOTAL DE PORT 1 REPERTOIRE C Administrations provinciales avant 1790 6F. 4,20 REPERTOIRE IV E Communes et municipalités avant 1790. C et IV E ne forment qu'un seul répertoire. REPERTOIRE 2 J Collections de la Société Historique 5F 8F et Archéologique du Périgord REPERTOIRE M Personnel et administration 30 F 21 F générale depuis 1800 REPERTOIRE N Administration et comptabilité 30 F 8F départementales depuis 1800 REPERTOIRE R Guerre et affaires militaires depuis 1800. 28 F 8F REPERTOIRE T Instruction publique, sciences et arts depuis 1800. 16 F 8F REPERTOIRE Z Sous-Préfectures. 25 F 8F FAC SIMILE Epistolier du XIIe siècle. Format 24,5 x 30,05 cm. 10 F FAC SIMILE Livre mémorial de la ville de Périgueux, 1649. 10 F Format 24 X 37,5 cm LIVRET Richesses du Patrimoine écrit. 1992, 60 pages, 60 F 19 F 26 reproductions de documents des Archives. CATALOGUE Catalogue des sceaux des Archives départementales 100 F 21 F de la Dordogne. REVIRIEGO Bernard, BORDES François. 1994, 120 pages, 170 photos. LIVRE La Dordogne de Cyprien Brard. 100 F 21 F MORETTI Anne-Sylvie, COMBET Michel. 1995, Coll. Archives en Dordogne - Etudes et documents, n°I. Vol. 1; 108 pages. Vol 2, 161 pages. LIVRE Maurice ALBE, un artiste et son pays. 150 F 21 F BORDES François, PICAUD-VOLTZENLOGEL Anne, TONDUSSON Laurent. Ed. . 1996, 160 pages. LIVRE Hommes et ateliers du P.O. Photographies de Pierre 100 F 21 F OUZEAU, textes de ].-E. BONNICHON et ].-S. ELOI. 1997, 126 pages, 88 photos. LIVRE Le cartulaire de l'abbaye Notre-Dame de Chancelade 100 F 21 F (I 100-1236). GRILLON Louis, REVIRIEGO Bernard. 2000, Coll. Archives en Dordogne - Etudes et documents, nO 2.280 pages. CATALOGUE Parfums de Bal. Anciens musiciens de la Dordogne 90 F 16 F (1925-1955). Photographies des mêmes musiciens en 1992. BORDES François, ROUX Sylvain. 1993, 2 vol. MARQUE PAGE 4 x 20 cm. Deux modèles, prix unitaire: 1,50 F CARTE POSTALE Série de 16 cartes, prix unitaire: 2,00 F CASSETTE AUDIO Les fils de Gutenberg. 35,00 F 6,70 F CASSETTE AUDIO Alambics: alchimie d'un savoir. 35,00 F 6,70 F CASSETTE VIDEO D'Argentat au Bec d'Ambès. prêt 6,70 F gratuit

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qui représentent un ensemble de 21 Jacques de Compostelle). 823 volumes. Quelques pistes pourraient être Cette tâche va être confiée à un ainsi explorées: prestataire extérieur qui réalisera le tra­ - exploitation d'un thème trans­ vail sous le contrôle scientifique et tech­ versal par l'élaboration d'un guide nique de chaque établissement touristique et d'une exposition itiné­ partenaire du programme. rante autour d'une même réalité his­ torique et architecturale: les abbayes Le produit terminé sera un cata­ du Nord du département et les pays logue informatisé, suivant le format dans lesquels elles se trouvent par d'échange international UNlMARC en exemple (Boschaud, Dalon, Ligueux) usage dans la plupart des bibliothèques - illustration et mise en valeur de publiques. Il sera interrogeable à distan­ thèmes et de lieux décrits dans des ce, avec un accès professionnel et grand œuvres littéraires ou artistiques, à l'ins­ public dans toutes les bibliothèques du tar des animations de janvier 2000 réseau départemental de lecture autour de l' œuvre d'Eugène Le Roy publique et, de manière plus large, sur - les fonds de bibliophilie contem­ l'Internet. Il indiquera le lieu de conser­ poraine pourraient contribuer à une vation et les modalités de communica­ meilleure diffusion de l'œuvre d'artistes tion des documents, et offrira des présents en Dordogne par le biais possibilités de réservation et de consul­ d'événements culturels. tation dans chaque bibliothèque du réseau départemental, sous certaines Enfin, dans le cadre du mouve­ conditions. ment en faveur de l'enseignement et du rayonnement des langues régionales, Des projets de valorisation facteur de diversité linguistique et cul­ turelle, un document multimédia inter­ Une fois inventoriées, la mise en actif, en ligne ou sur cédérom, portant valeur de ces ressources patrimoniales et sur la littérature et la musique occitane culturelles pourra être envisagée: organi­ est envisagé. La mise en valeur d'au­ sation d'expositions, publication de teurs périgourdins anciens ou contem­ documents à caractère pédagogique et porains, la présentation de leurs œuvres grand public (guides pratiques, disques), (extraits à lire et à écouter), ainsi que éventuellement sur support multimédia l'étude des rapports des œuvres avec la interactif. Les thèmes abordés illustre­ géographie et l'histoire des territoires, ront l'image de marque et les spécificités illustrées par des photographies et des du Périgord: identité régionale et cultu­ reportages, permettraient de mieux re occitane, histoire des territoires et des faire connaître cette culture. pays, vie musicale, permanence des grands itinéraires (chemins de Saint- Maïté ETCHECHOURY

22 I------_INÉDIT __

Le cahier de doléances de la paroisse de Saint-Martin-Ia-Roche 1

Paroisse Saint Martin Laroche sur les fonds eux mêmes. d'Exideüil 2 Art. 6 Cahier des remonstrances, plaintes, doléances et moyens à aviser présentés par Que le sort pour les milices fot sup­ les habitants compris au rolle des imposi­ primé. tions de la paroisse Saint Martin Laroche (qu') au lieu de la voyë du sort, d'Exideüil en périgord pour par les dépu­ chaque paroisse acheta un sujet qui tien­ tés de ladite paroisse être remis à Sa droit lieu de leur milicien. Majesté et aux Etats Généraux. Art. 7 Art. 1 Que pour prémunir les gardiens et Les délibérants prenent la liberté de commissaires sur les fraits des procédures représenter que la répartition de l'impôt multipliée il fut prit des moyens plus général doit être supporté également par simples pour les affranchir des fraix chaque propriétaire sans aucune dinstinc­ énormes auxquels ils se trouvent exposés tion. d'après les règles actuelles.

Art. 2 Art. 8

Qu'il seroit avantageux à chaque Qu'il fut pris des moyens proomts province de se rezir et de porter elle même (prompts ?) pour foire un nouvaux tarif ses veux et ses tribus au meilheur des Roy. concernant le droit de contrôle.

Art. 3 Art. 9

Qu'il est de justice évidante et natu­ Que la confection des grandes routes, relle qu'à la tenue des Etats, les voyës se leur entretien et celluy des ponts et chaus­ comptent par tête et nom par ordre. sées regardant l'universalité des sujets concourent egallement à ses dépences au Art. 4 marc la livre. Et ont lesdits délibérants ainsi clos, Que les collecteurs eussent le droit de arrêté et signé leur présent cahier en pouvoir foire par leur simple ministaire conformité de l'édit de Sa Majesté. les saisies des fruits sans aucunes formali­ A Saint Martin ce premier mars 1 - Cahier de doléances de la paroisse de Saint­ tés de contrôle ny autres que seulement sur mille sept cent quatre vingt neuf Martin-la-Roche: du papier libre. procès-verbal et délibé­ rations (1789). A.D. 24,6 C 13 [Don de M. Art. 5 Signé Parrot, Parrot, Leymarie, Ley­ Esclafer de la Rode]. 2 - La commune de marie assetant, Francoulon, Bugeaud Saint-Martin- La-Roche Que l'impôt direct et général affecte a été rattachée à Exci­ deuil par ordonnance simplement les revenus sans jamais porter Faure, notaire royal. du 26 novembre 1823.

23 , - - •• _, __ .~ _ ••_ • ~~J."._ ','--r'. ,'_

24 ______ANNnŒR~IH ____

1652 et 1654 : des éclipses de soleil à Périgueux

On doit au chanoine Jean Roux chascun ayant foict provizion d'herbes et et à Jean Maubourguet la publication de bois pour parfumer les maisons afin de intégrale du Registre mémorial de Péri­ chasser les mauvaises vapeurs des ténèbres gueux, autrement appelé Livre vert, qui dudict esclipce, lesquelles les astrologues couvre la période allant de 1618 à avoient prédict devoir estre fort grandes et 1716 1. Il nous a paru intéressant de espaisses. Mais, non seulement la conster­ renvoyer le lecteur, vraisemblable spec­ nation estoict grande dans ceste ville et tateur de l'éclipse totale de soleil de province par l'épréhantion dudict esclip­ 1999, vers cette double relation ce, mais encore par toute la France. Mais, d'éclipses survenues en 1652 et 1654. graces à Dieu, cest esclipce ne fust pas grand; il en estoit arivé, mesme en l'an 1652 pendant les mouvements, un esclip­ Le XII' dudict mois, environ les neuf ce beaucoup plus affreux. Ledict jour du heures du matin, commencea l'esclipce du matin, parmy les dévotions qui se firent, soleilh, qui dura environ une heure et ne M le maire, avec un des sindiqs de la Just pas sy grand comme on avoict apréan­ ville, assista à la messe, qui fust dicte dé. La poeur dudict esclipce ayant esté sy devant l'autel monseigneur saint Front, grande dans toute la ville et province que patron de ceste ville, pour la santé chascun c'estoict dispozé comme sy seust publique et pour la préserver des mal­ esté le dernier jour du monde. Quelques heurs et mauvais esfaictz qui pouvoict sen astrologues ayant prédict que c'estoict un ensuivre dudict esclipce de soleilh. présage du jugemant dernier à la fin du On a seu que pleuzieurs huguenots monde et que la conjoincture des planettes c'estoint convertis à la religion catholique de Mars et de Saturne dans le dict esclipce dans ceste province, que pluzieurs récon­ du soleilh dénotoit par leur malingnité cilliations de personnes ennemies et plu­ 1 - Roux (chanoine Jean), Maubourguet guerres et malladies, dont il plaise à Dieu sieurs restitutions de biens c'estoict foictes Gean) , Le Livre vert de dans l'apréhantion qu'on avoict de la 2 - Note des auteurs : La Périgueux, Périgueux, nous préserver, cela cauza beaucoup de dernière phrase est une 2 B. 5. H.A. P., t. 1, 1942, bonnes actions, presque tous les habitants mort au temps dudict esclipse de solàl • adjonction postérieure. p. 300-301. [A.D. 24, Archives municipales de de la ville et de la campaignie c'estant Périgueux, BB 15J. confèssés et communiés auparavant et Bernard REVIRIEGO

25 __ BIBLIOTHÈQUE _____---l

Cette rubrique a pour objet d'établir la liste des travaux universi­ taires déposés en 1998 et 1999

ANDRE (Eric) : 276 p. ; Tome 3: 254 p. + bibliographie 80 p. ; Tome 4 : annexes 186 p. (com­ Le théâtre jeune public. Utopie munication réservée) [A 2158/1 à 4]. d'aujourd'hui ou enjeu de demain. Mémoire sous la direction de Jean­ Pierre Nercam, Université Michel de EWI Oean-Serge) : Montaigne, Bordeaux III, 1997. - 48 p. + annexes : 24 p. - [BR 3644]. Le monde cheminot à Périgueux e e XIX - XX siècles. L'histoire d'un grou­ pe social face à la montée et au déclin de BOURGEIX (Patrice) : la société industrielle. Thèse de doctorat en sociologie Le Pèlerinage du Saint-Suaire de sous la direction de François Dubet , Cadouin (1866-1934). Université Victor Ségalen, Bordeaux II, Mémoire de maîtrise d'histoire 1998 - Tome 1 : 186 p. ; Tome 2: 213 contemporaine sous la direction de p. + bibliographie: 10 p. + annexes: 23 Marc Agostino, Université Michel de p.- [A 2076/1 et 2]. Montaigne, Bordeaux III, 1997. - 143 p. + annexes: 37 p. + bibliographie 9 p. - [A 2075]. FACCIN (Elizabeth) :

Fêtes, loisirs et divertissements à CHANTEWUBE}ean : Périgueux et à Bergerac dans la deuxième moitié du XVIII' siècle. Dissidence d'un député MRP sous la Mémoire d'Unité de Formation et IVe République. André Denis, député de Recherche d'histoire moderne sous la la Dordogne 1946-1956 direction de Josette Pontet, Université Mémoire de diplôme d'études Michel de Montaigne, Bordeaux III, approfondies sous la direction de Sylvie 1998. - Tome 1 : 115 p. + bibliogra­ Guillaume et de Bernard Lachaise, Uni­ phie : 8 p. ; Tome 2 : annexes: 30 p.­ versité Michel de Montaigne, Bordeaux [A 2120/1 à 2]. III, 1998. - 74 p. + annexes: 9 p. - [A 2164]. FORGERIT (Anne):

COMBET (Michel): Le fonds Milly, Archives de Puymar- tin. Jeux des pouvoirs et familles : les Mémoire de maîtrise d'histoire élites municipales à Bergerac au XVIIIe médiévale sous la direction de siècle. Monique Bourin-Derruau, Université Thèse pour le doctorat d'histoire, de Paris l, 1998. - 94 p. + annexes 22 Université Toulouse Le Mirail, Toulou­ p. - [A 2155]. se, 1997 - Tome 1 : 287 p ; Tome 2 :

26 GOSSARE (Emmanuel) : graphie 6 p. + annexes 40 p. - [A 2160].

La vie quotidienne des habitants de Sarlat à partir d'archives judiciaires ROQUES-BILLARD (Nathalie): (1674-1787). Mémoire de maîtrise d'histoire Dépouillement d'un fonds de famil­ sous la direction d'Anne-Marie Cocula, le noble. Le destin de la maison de Université Michel de Montaigne, Bor­ Souillac-Montferrand (XIve -XVIIIe deaux III, 1999. - 133 p. + annexes: siècle). 50 p. + bibliographie: 5 p. - [A 2154]. Mémoire de diplôme d'études approfondies, Université Michel de Montaigne, Bordeaux III, 1997 .- 120 ISSALY Oean-Joseph-Georges) : p.- [A 2055].

Contribution à l'étude analytique des laits de la région de Monpont (Dor­ SAINT-MARTIN (Fanny): dogne). Thèse pour le doctorat en pharma­ L'épiscopat de Monseigneur Dabert cie, Université de Bordeaux, faculté de (1863-1901), évêque de Périgueux et médecine et de pharmacie, 1921 - 40 Sarlat. p. + bibliographie: 2 p. -[BR 3747]. Mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine sous la direction du professeur Agostino, Université de Bor­ LESTAGE (Diana-Odile) : deaux III, 1998. - 147 p. + 7 p. + annexes: 20 p. -[A 2095]. L'été musical en Dordogne: la tenta­ tion des festivals. Mémoire du diplôme universitaire SCHUNCK (Catherine) : de technologie sous la direction de Françoise Liot, Université Michel de La filière préférée au terrztotre ? Montaigne, Bordeaux III, 1997. - 42 p. Fraise et développement local dans le can­ + annexes: 12 p. + bibliographie: 1 p. ton de (Dordogne). - [A 2133]. Travail d'études et de recherches de maîtrise en aménagement du terri­ toire sous la direction de Bruno Morin, MATHET Oérôme) : Institut Universitaire Professionnalisé aménagement et développement terri­ Histoire de Bou/amc (1800-1940). torial, Université de Pau et des Pays de Mémoire de maîtrise d'histoire l'Adour, 1997. - 93 p. + bibliographie: contemporaine sous la direction de Bernard 7 p. + annexes: 42 p. - [A 2061]. Lachaise, Université Michel de Montaigne, Bordeaux III, 1999. - 77 p. + biblio- Ft'édéric DUPUY Dominique GRANDCOIN

27 __DERNIÈRES ENTRÉES _____

- Documents de l'Association « La - Papiers de famille de Vincent de Pierre Angulaire», à Montferrand-du­ Bonnefond, seigneur de Bonnefond à Périgord. Bulletins de liaison et d'in­ Saint-Saud (1622-1791). [Don de M. formation; correspondance, comptes Esclafer de la Rode]. J 2327. rendus de réunions (1997-1998). (Communication réservée). [Don de - Histoire de l'Imprimerie en Dor­ M. Bousquet]. J 2324. dogne. Questionnaire adressé, par la Sonothèque des Archives départemen­ - Papiers de l'époque révolution­ tales, aux imprimeurs du département, naire. Instructions du Ministre de la dans le cadre du 500e anniversaire de la police générale, extrait des registres du naissance de l'imprimerie en Dor­ tribunal criminel, correspondance dogne. (1998). J 2328. adressée au citoyen Dupont, imprimeur à Périgueux, proclamation des commis­ - Découverte de la lithographie: saires de la Convention Nationale Aloys Senefelder (1771-1834). [Don (1773-1813). [Don anonyme]. J 2325. de M. Guimbaud-Delluc]. J 2328.

- Papiers de Guillaume de Saint - Titres de propriété, affaires Vincent, sieur de Beaugourdon, lieute­ financières, succession de la famille nant du marquisat et châtelain d'Exci­ Rousseau, de Saint-André-de-Double. deuil. Diverses familles d' (1783-1884). Papiers militaires du sol­ (1732-1801). [Don de M. Esclafer de la dat Landu Césaire, de Saint-André-de­ Rode]. J 2326. Double. [Don de M. Bergès]. J 2329.

• Périgueux. Tour de Vésone. Album de la Dordogne. Châteaux et monuments de la Dordogne. Antiquités et sites du Périgord. 1" volume. Par L. D. 1876.

28 - Programme d'une pièce en deux (1771-1822). [Don de M. Zaballos]. J actes, «Un soir en 1900», présentée par 2339. le Cercle artistique et musical La Flam­ me (s.d.). [Don de M. Bitard]. J 2331. Divers actes notariés des paroisses d'Issac et de (1772- - Société coopérative d'alimenta­ 1847). [Don de M. Schmeltz]. J 2340. tion de Périgueux. Livret d'adhérent (1946). [Résidus de classement]. J 2°/ ACHATS 2332. - Mémoires des apothicaires et - Brochure S.N.C.F. de l'atelier­ chirurgiens de Saint-Cyprien (1676- magasin de Brive-Chamiers (1974) ; 1761). J 2323. dossier professionnel (1966, 1973). (Communication réservée). [Don de - Papiers La Borie de Campagne M. Petitou]. J 2333. (XVIe au XXe siècle). 6 J 348-364.

- Récépissé de bordereau des - Papiers Géraud-Lataille, négo­ Espèces des Tailles et autres impositions de ciant à Ribérac (XVIIIe au XXe siècle). l'Election de Sarlat (1741) ; Certificat 17 J 19-29. d'engagement volontaire pour servir en qualité de soldat du citoyen André - Minutes notariales de . Rouquette, natif d'Eymet (1793). [Don Notaires Duteilh (1681) et Nicolas de M. Biraud]. J 2334. (1842). 3 E 21462-21463.

- Assignation à comparaître devant 3°/ FONDS ICONOGRAPHIQUFS le juge de paix de Saint-Cyprien des citoyens Bertrand frères (1725). [Don - Fonds photographique Jean A.D. Corrèze]. J 2335. Secret. [Achat]. 82 J 1-39.

- Fondation Sylvain Floirat. Prix - 1 affiche illustrée Périgord de de gravure et d'illustration décerné à Mac Aroy. [Achat]. Fi 83. Maurice Albe par le jury de l'Académie du Périgord (1964). [Don anonyme]. J - Cartes postales : Sarlat, Monpa­ 2336. zier, château de Monfort. [Don A.D. Alpes-Maritimes]. Fi 84. Mémoire du Comité des Constructeurs et Maîtres de forges - 2 Mfiches «Musée de l'Imprime­ réunis (1870) ; Comité des forges de rie». [Don de la Maison des Métiers de France : bulletins de production de l'Imprimerie à Bordeaux]. Fi 85 et 87. fonte (1922-1923). [Don de M. Com­ bet]. J 2337. - 1 carte postale du château de Beynac. [Don A.D.Loire]. Fi 86. - Famille Montagut de Saint-Mar­ tial-d'Albarède : succession, papiers - 2 affiches «La philatélie au pays divers (1772-1830). Ordonnance de M. de l'homme», «1997 en quelques de Montozon, subdélégué en Périgord timbres». [Don de l'Imprimerie des pour le logement militaire de la compa­ Timbres-Postes à Boulazac]. Fi 88 et gnie de cavalerie de Clermont en quar­ 89. tier à Excideuil. [Don de M. Larue]. J 2338. - 72 cartes postales : Bergerac, 66; , 4; Cadouin, 1; en Sarladais, - Famille de Larmandie, de Berge­ 1. [achat]. Fi 91. rac : correspondance, comptes divers et mémoires de fournisseurs, déclaration - Album photo : Album de la de succession de M. de Larmandie Dordogne. Chdteaux et monuments de

29 • Périgueux. Les Arènes. Album de la Dordogne. Châteaux et monuments de la Dordogne. Antiquités et sites du Périgord. 1" volume. Par L. D. 1876.

la Dordogne. Antiquités et sites du 5°1 REINTEGRATIONS 1 RECLASSE­ Périgord. 1er volume. Par L. D. 1876. MENT [achat]. Fi 92. Voir illustrations. - Cahiers de doléances de la 4°1 VERSEMENTS DE NOTAIRES paroisse de Saint-Martin-la-Roche : procès-verbal et délibérations (1789). - Maître Vaubourgoin-Nectoux, [Don de M. Esclafer de la Rode]. 6 C notaire à Périgueux : minutes des 13. Il s'agit d'un inédit dont nous don­ études de Périgueux et nons la transcription dans ce numéro (1880-1908). 3 E 21464-21536. de Mémoire de la Dordogne (rubrique INEDIT). - Maître Alory, notaire à La Force: minutes de l'étude (1844-1904). 3 E - Cahier de doléances de la parois­ 21537-21608. se de : procès-verbal et délibéra­ tions (1789). [Don de M. Esclafer de la - Maître Desmarit, notaire à Saint­ Rode]. 6 C 7. Julien-de-Lampon : minutes de l'étude (1882-1902).3 E 21609-21673. Josette FARGEOT

30 Microfilmage des registres paroissiaux et d'état civil

Dans le numéro précédent, nous Depuis la fin du mois de mars annoncions le début du microfilmage 2000, la totalité du recensement (6 M des registres paroissiaux et d'état civil 18 à 6 M 342) et des tables décen­ (sous-série 5 E et E dépôt) ainsi que nales est mise à la disposition des celui des listes de recensement (sous­ chercheurs en salle de lecture sur leur série 6 M)!. nouveau support. Les premiers registres paroissiaux et d'état civil le Mise à disposition des microfilms au seront à partir du second semestre public 2000 (voir le tableau ci-dessous).

Les prises de vue sont effectuées Ces changements vont progressi­ dans le bâtiment des Archives par un vement modifier l'aspect de la salle de membre de la Genealogical Society of lecture et son fonctionnement. En Utah. Les films sont ensuite envoyés à effet, le stockage et la communication Salt Lake City (Etats-Unis) où ils sont des microfilms sont beaucoup plus développés, contrôlés et réexpédiés à faciles à gérer. Il en résultera une plus Périgueux dans nos services. Là, ils grande rapidité pour la communica­ subissent un nouveau contrôle. Puis tion, voire un libre service. De plus, ils sont montés, c'est-à-dire coupés en l'élargissement du parc de lecteurs de 1 - Etchechoury (Malté), fonction de leur contenu et de leur microfilms (lecteurs simples et lec­ «Microfilmage des registres paroissiaux longueur et ré-assemblés. Ils peuvent teurs reproducteurs) devrait conduire ct d'état civil )), alors être dupliqués, conditionnés et dans un avenir proche à une nouvelle Mémoire de la Dor­ dogne, n012, avril 1999, répertoriés avant de trouver leur place organisation des emplacements de p.55. définitive dans le dépôt des Archives. consultation.

Marcel SANCHEZ Laurent TONDUSSON

Conformément à ce que nous annoncions dans le précédent numéro, le micro­ filmage des registres des communes des cantons de Savignac-Ies-Eglises, de Brantôme, de Vergt et de Saint-Astier a été réalisé. Les prochains cantons concernés par les opérations de microfilmage sont les suivants (dates données à titre indicatif) : - : du 1er avril au 1er juillet 2000. - : du 1er juillet au 1er octobre 2000. - Excideuil: du 1er octobre au 1er janvier 2000. - : du 1el' janvier au 1el' avril 2001.

Bien entendu, au fur et à mesure de la mise en service des collections microfil­ mées, les registres originaux ne seront plus communicables.

31 __ LA PAGE DU NET ------l.

Archives sur Internet

tous les sites concernant les archives. A Le domaine des archives n'échap­ noter l'existence d'un chapitre généalo­ pe pas au courant multimédia et aux gie, qui recense les sites existants dans nouvelles technologies de communica­ ce domaine. tion, notamment à Internet. Il est en revanche parfois long et Canada et Nouvelle-France : difficile de trouver ce que l'on cherche sur le réseau, les moteurs de recherche U ne mention particulière pour les plus courants étant relativement peu le beau site sur la Nouvelle-France, perfectionnés. répertoire de ressources, encore en cours d'élaboration, qui concerne l'his­ Nous vous proposons donc toire du Canada français. Archives, quelques pistes, notées au hasard de nos bibliothèques, musées, associations, recherches quotidiennes, qu'il nous centres d'études, musées, etc., y sont semble intéressant de signaler aux inter­ cités, classés par type d'organisme, nautes lecteurs de notre revue. région ou ville. Notons tout particulièrement Pour commencer, nous évoquerons l'édition annotée de la «Narration le site du ministère de la Culture, enri­ annuelle de la mission du Sault». Le chi constamment, qui offre un choix manuscrit de ce récit, fait par le jésuite considérable d'informations et de liens Claude Chauchetière, de son séjour au avec d'autres sites français et étrangers, Canada de 1677 à 1709, est conservé aux dans tous les domaines de la culture Archives départementales de la Gironde. institutionnelle. Les dix dessins illustrant le manuscrit Particulièrement touffu et riche, il original sont également affichables. ne peut être décrit de manière exhausti­ La visite du musée virtuel de la ve en quelques lignes. Nous en signale­ Nouvelle-France, présentation des col­ rons quelques aspects, utiles pour qui lections et des établissements détenant s'intéresse à l'histoire et aux Archives. des objets relatifs à l'historie du Canada est également très intéressante. Une Renseignements généraux, annuaire : rubrique Généalogie y est en cours d'élaboration. La rubrique Internet culturel, « portail» des ressources culturelles, Instruments de recherche, bases de don­ comprend en effet une rubrique nées : Archives, pilotée par la Direction des Archives de France. On y trouve entre Sont en ligne à l'heure actuelle, autres les principaux textes législatifs, des bases de données produites par les les adresses des services d'archives fran­ Archives nationales. çais et étrangers possédant un site Inter­ Citons pour mémoire ARCHIM, net, des adresses d'expositions virtuelles superbe base image consacrée aux ou des dossiers pédagogiques. Il s'agit documents prestigieux et iconogra­ donc d'un annuaire au sens large, de phiques des Archives nationales.

32 Il faut surtout évoquer l'existence - Léonore: dépouillement des de bases documentaires d'un grand dossiers individuels des titulaires de la intérêt, dont l'équivalent papier n'existe Légion d'honneur conservés aux pas et qui sont d'une grande utilité Archives nationales, environ 200 dos­ pour le chercheur de province, désireux siers pour des légionnaires originaires de se documenter sur les fonds parisiens de Dordogne. avant d'envisager un voyage. Plus près de nous géographique­ - Arcade: dépouillement (toujours ment, et ne figurant pas encore sur en cours) des dossiers concernant les l'annuaire du ministère de la Culture, il commandes d' œuvres d'art par l'Etat et faut signaler le site des Archives dépar­ leur attribution aux musées ou aux édi­ tementales de la Corrèze, qui propose, fices publics, de Paris et de province ; outre une présentation du bâtiment récemment rénové et des fonds conser­ - Égérie: index des quatre premiers vés, des instruments de recherche en tomes de l'Etat général des fonds des ligne, notamment le répertoire des Archives nationales, qui couvre les séries archives notariales. de documents du VII e siècle à 1940; il permet une orientation générale. Maïté ETCHECHOURY

Adresses des sites:

Ministère de la Culture: http://www.culture.fr Internet culturel (direct) : http://culture.gouv.frlculturelintl index. h tml Archives départementales de la Corrèze: http://www.cg19.frlarchives

Portail Sites Web artistiques. culturels et scientifiques

Sites de la semaine

33 __ EXPOSITIONS / ANIMATIONS __--;

«Patrimoine écrit : les enjeux de la conservation préventive». Présentation et bilan des journées de conférences débats des 23 et 24 septembre 1999 aux Archives départementales de la Dordogne

Au nombre des mISSIOns d'un naires, sans perdre de vue, cependant, service d'archives ou d'une bibliothèque qu'une bonne politique de conserva­ figurent la conservation et la communi­ tion doit concilier deux impératifs, cation au public d'ouvrages et de docu­ souvent présentés comme inconci­ ments, dont beaucoup sont uniques ou liables : communication des documents précieux. au public et préservation pour les géné­ La fragilité de ce patrimoine rations futures. entraîne parfois, dans un souci de pré­ Ce constat pourrait être la base servation, la limitation ou l'interdiction d'une démarche commune, prenant en de sa communication au public. compte les responsabilités de chacun Les opérations de restauration des partenaires (institutions - archives interviennent une fois les dégâts consta­ et bibliothèques -, grand public, déci­ tés. La conservation préventive essaie, deurs politiques, scientifiques et au contraire, d'intervenir avant l'appari­ conservateurs-restaurateurs), pour tion des altérations. mettre en œuvre la protection de ce patrimoine fragile, constamment menacé de destruction. Ces diverses considérations ont incité les Archives départementales de la Dordogne à organiser deux journées de conférences débats, permettant ainsi des échanges intéressants et enrichis­ sants entre des spécialistes de la conser­ vation préventive, les lecteurs et des responsables de bibliothèques et de ser­ vices d'archives.

Une exposition sur ce thème, prê­ tée par les Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, et complétée par des cas concrets issus des Archives • Un public très attentif. Il paraissait utile de faire le point de la Dordogne, illustrait le propos. Un sur l'état de cette réflexion, qui fait coin bibliothèque offrait un choix appel à des connaissances pluridiscipli- bibliographique reflétant l'évolution de

Une démarche de conservation préventive a pour but de détecter, puis de corriger et de contrôler, les nombreuses sources de dégradation des documents, en relation avec leur envi­ ronnement. L'humidité, la lumière, la température, le conditionnement, les attaques biolo­ giques ou chimiques, les manipulations, le transport etc., sont soigneusement analysés. Une bonne gestion des manipulations des collections et réserves est assurée. Cette nouvelle approche entraîne une modification des relations des utilisateurs avec le document écrit.

34 cette nouvelle prise de conscience engagé et la continuation, dans les depuis une vingtaine d'années. Manuel années à venir, d'une telle opération. Lorenzo et Anne Picaud Voltzenlogel, de l'association « Mémoire en marche », Les actes de ce colloque seront aidés par Françoise Perret, restauratrice édités en cours d'année. d' œuvres d'art en Dordogne, présen­ taient un travail de recherche didac­ Les Archives départementales de la tique. Quelques œuvres du plasticien Dordogne poursuivront leurs efforts en périgourdin Jean-Marc Rubio appor­ matière de conservation préventive par taient une note inattendue, mais non la mise en place d'outils de contrôle du sans relation avec le sujet. climat, par l'accélération du recondi­ tionnement des collections respectant Lassiduité du public (une centaine ces normes de conservation, par des de personnes sur deux jours), dont un actions de formation du personnel, par grand nombre de personnel des Biblio­ la création d'un module spécialement thèques ou des Archives, donne la consacré à ce thème sur le site Internet mesure de l'attente en ce domaine et qu'elles se sont engagées à terminer plaide pour la poursuite de l'effort pour 2000.

Les conférences débats proposées étaient orientées sur les thèmes suivants :

- Les causes de la dégradation du papier. Histoire de la restauration du papier. Par Daniel Floréal (ingénieur chimiste au Centre de Recherche sur la Conservation des Documents Graphiques). [Le texte de cette conférence est donné ci-après].

- Les contaminants biologiques: diagnostics, traitements et mesures de pré­ vention. Par Brigitte Leclerc, ingénieur biochimiste à la Bibliothèque Nationale de France, département de la Conservation.

- Architecture et conservation préventive. Le plan de prévention des sinistres. Le plan d'urgence. Par Claire Faye, conservateur-restaurateur, consultant en conservation préventive.

- La sensibilisation du grand public. Présentation du projet européen du musée d'art et d'histoire de Saint-Denis. Par Emmanuel Caillé, conservateur-res­ taurateur, consultant en conservation préventive.

- Plan de préservation et mesures à appliquer au quotidien dans les biblio­ thèques et les services d'archives. Matériaux adaptés à la conservation. Par Floren­ ce Herrenschmidt, conservateur-restaurateur, consultant en conservation préventive.

Une table ronde réunissant des lecteurs, des généalogistes professionnels, des représentants ou des adhérents du Cercle de Généalogie et d'Histoire du Périgord, de la Société d'Histoire et d'Archéologie du Périgord, a permis, après une intro­ duction de Monsieur Pierre Merlhiot, vice-président du Conseil Général de Dor­ dogne, et de Maïté Etchechoury, directeur des Archives départementales de la Dordogne, d'engager un débat sur les questions liées à la conservation et à la com­ munication des documents aux Archives départementales de la Dordogne.

Marté ETCHECHOURY Bernard REVIRIEGO

35 __ LE PAPIER À L'ÉPREUVE DU TEMPS ------

Le papier à l'épreuve du temps: pathologies et remèdes

la portée de tout un chacun, la « n n'hérite pas la terre de ses 0 connaissance des causes de dégradation parents, on l'emprunte à ses enfants». et l'application de principes de conser­ Ce proverbe Cherokee, qui se réfère à la vation préventive devraient être nature, pourrait être transposé au patri­ connues de tous pour éviter que ne dis­ moine culturel. Il est en effet de notre paraissent par négligence ou par igno­ dev~ir de tout mettre en oeuvre pour rance les supports concrets de notre restituer aux générations futures les mémoire. témoignages de leur passé. Les débuts de la conservation. Empirisme et prévention

Jusqu'au XIXe siècle, la notion de conservation ne se définissait pas dans les mêmes termes qu'aujourd'hui. Il s'agissait de mettre en oeuvre des tech­ niques pour préserver la fonction des objets culturels. Dans les rares textes traitant de conservation avant le XIX e siècle, on emploie les mots de «réparer», «raccommoder», «radouber». Ces termes montrent qu'on s'occupe moins de l'ave­ nir du support lui-même que de mainte­

.. M. Floréal Daniel. nir ~u de rétablir la fonction de l'objet . A llllstar de ce nous faisons parfois nous-mêmes, avec une bonne volonté Une indispensable histoire de la redoutable, lorsque nous réparons, à l'ai­ restauration du papier reste à écrire. On de de ruban adhésif, un papier déchiré. peut tout au plus évoquer en ces Lintention est louable et les consé­ quelques pages les nombreuses causes qui conduisent à la desttuction de notre quences désastreuses. Car en conserva­ tion, de I?ême qu'il existe des gestes qui patrimoine papier et de la façon dont, sauvent, Il en est de destructeurs. Lutili­ au cours des derniers siècles, ont été sation du scotch, le blanchiment des abordés les problèmes de conservation. taches à l'eau de Javel ou l'agrafage relè­ Ces questions ne concernent pas uni­ vent des techniques de restauration quement les documents de valeur histo­ domestique «avec les moyens du bord» rique ou culturelle reconnue mais aussi qui sont responsables à long terme de la les objets du quotidien, ceux que cha­ cun possède, les archives familiales, les perte de nombreux documents. Cette conception de la restauration, empirique photos et les livres auxquels on tient et et fondée sur la satisfaction du résultat qui nous accompagnent, l'ensemble de immédiat est assez proche de celle qui ce qui constitue le patrimoine au sens semble avoir motivé les restaurateurs large. Si les méthodes de conservation e et de restauration ne sont pas toujours à avant le XIX siècle.

36 montre un lépisme ou poisson d'ar­ gent, qui trouve dans les reliures et le papier une nourriture à son goût. Nombreuses sont les espèces d'insectes bibliophages : blattes, termites, coléo­ ptères comme les dermestes, les vrillettes. Celles ci, lorsqu'elles sont à l'état de larves, sont capables de creuser un réseau complexe de galeries dans les masses compactes de papier.

II Parchemin dégradé par des rongeurs. Les responsables de collections se sont avant tout attachés à combattre les causes externes de dégradation immé­ diate. En matière de causes biologiques, ce ne sont pas les moisissures et les insectes auxquels ils se sont confrontés en premier lieu - car ces dévoreurs de papier sont certes efficaces mais lents­ mais aux rongeurs, car les rats et les sou­ ris ont des capacités de destruction net­ tement supérieures. Parmi les méthodes Il Galeries creusées par proposées, citons celles qui consistaient, e Il existe jusqu'au XIX siècle un des vrillettes. par exemple au XVII e siècle, à rebou­ cher simplement les trous qui livraient grand nombre de méthodes plus ou moins empiriques, pour lutter contre passage aux souris (méthode préventive) ce fléau. Elles consistent en général à ou à répandre des poisons (méthode disposer des pièges ou à placer des curative). Les règles de la Congrégation répulsifs, des produits amers dans les de Saint-Maur (1663), respectueuses de livres. Les recettes préconisent des toute forme de vie - fut-elle celle de ron­ extraits de coloquintes ou des feuilles geurs - proposaient une méthode plus de tabac. Dans des cas extrêmes, on douce, mais dont on peut douter de l'ef­ saupoudre d'arsenic les feuilles de ficacité: mettre «de petits plats pleins papier bien que l'on soit conscient des d'eau en divers endroits de la biblio­ risques que peut entraîner une métho- thèque car, pourvu qu'elles trouvent à de aussi excessive: «On craint que cela boire, elles ne s'attacheront nI aux fasse des dégâts dans les familles». Les papiers, ni au parchemin ». méthodes actuelles de désinsectisation consistent à congeler les papiers infestés Quant aux insectes, une des pre­ ou a les placer dans des atmosphères mières gravures traitant de la contami­ appauvries en oxygène. Asphyxiés ou nation ou de la dégradation du papier morts de froid, tel est le sort promis par les «vers du livre», illustre le livre de aux insectes pour leur goût immodéré Hooke, Micrographia (1665). Elle des livres.

37 • Découpage aux ciseaux de lettrine.

Une deuxième cause de dégrada­ du prendre des mesures contre le vol: tion brutale est le feu. La rareté relative en enchaînant les livres, pratique qui des incendies dans les bibliothèques ne s'est perpétuée j usq u' au XVII e siècle, compense pas la violence et l'étendue où en employant des systèmes de sécu­ des dégâts qu'ils entraînent, si bien que rité plus discrets comme l'estampillage. cette menace a de tout temps fait l'objet Les mesures envisagées aujourd'hui une préoccupation constante. Nous (surveillance électronique, application avons tous en mémoire l'incendie de bandes magnétiques) sont plus dis­ récent de la Bibliothèque Universitaire crètes mais tout aussi sérieuses sans de Lyon ou celle, en 1988, de la atteindre à la paranoïa décrite par Bibliothèque des Sciences de Saint­ Umberto Eco comme un des critères Pétersbourg où près de 400000 livres pour adhérer au modèle d'une imagi­

furent détruits 1 et que la presse avait naire mauvaise bibliothèque : «Le qualifié de «véritable Tchernobyl cul­ bibliothécaire devra considérer le lec­ turel». Le risque statistique qu'une teur comme un ennemi, un désoeuvré bibliothèque soit atteinte par le feu est (sinon il serait au travail), un voleur loin d'être négligeable. La plus éviden­ potentiel». La négligence des lecteurs, te des mesures de prévention, hormis la attestée par quelques indices visibles présence d'un point d'eau, consistait à (pages cornées, taches) reste d'actualité veiller qu'à proximité de la bibliothèque et les termes de Richard de Bury dans il n'y ait aucune source qui puisse pro­ son Philobiblon ou excellent traité de voquer un feu. Citons les recommanda­ l'amour des livres (1345), fustigeant des tions édictées sous la Révolution étudiants un peu négligents, sont Française: «N'établir aucun atelier intemporels : «Il n'est pas honteux d'armes, de salpêtre ou magasin de (l'étudiant) de manger un fruit ou du fourrage et autres matières combustibles fromage sur son livre ouvert, de prome­ dans les bâtiments où il y a des biblio­ ner mollement son verre tantôt sur une thèques». page tantôt sur une autre et d'y laisser les restes de ces morceaux». D'ailleurs, Le lecteur lui-même porte une part la seule méthode de restauration pro­ 1 - 400 000 volumes, prement dite, attestée avant le XIX e cela représente la collec­ de responsabilité dans la destruction ou tion de la légendaire la perte de notre patrimoine papier. Très siècle concerne le détachage: pour reti­ bibliothèque d'Alexan­ drie au III' siècle. tôt, les responsables de collections ont rer les taches de graisse, on utilisait des

38 pieds de mouton calcinés, qu'on rédui­ objectifs de conservation, les appareils sait en poudre. On saupoudrait la tache modernes sont équipés de filtres abso­ et on appliquait une pression. Si la lus capables de retenir les particules les tache était assez fraîche, l'huile ou la plus fines. Quant à l'humidité, elle agit graisse était absorbée par ce petit cata­ à trois niveaux. Au niveau mécanique, plasme. Toutes les autres méthodes car le papier est constitué de fibres citées par les textes, qu'il s'agisse de maintenues entre elles par des liaisons lutte contre les insectes, contre le feu, que l'eau est capable de briser. La résis­ contre le vol, sont des mesures de tance du papier dépend donc de l'hu­ conservation préventive. midité relative ambiante. Au niveau chimique, puisque la dégradation par Dans les derniers chapitres de l'un hydrolyse 2 de la cellulose, polymère des premiers ouvrages traitant de naturel qui constitue principalement bibliothéconomie, L'advis pour dresser les fibres du papier, s'accélère en pré­ une bibliothèque (1627), Gabriel Naudé sence d'humidité. Enfin, l'humidité traite des conditions nécessaires pour favorise le développement des moisis­ préserver les livres de l'humidité et de la sures. A partir d'un certain niveau poussière. Mais en quoi l'humidité et la d'humidité relative (environ 65%) les poussière sont ils néfastes à la bonne spores sont susceptibles de fructifier et conservation du papier? La poussière de se développer au détriment du est un ensemble de particules, certaines papIer. sont de nature minérale susceptible de provoquer une abrasion des fibres, XIX e siècle. Science et patience. d'autres sont d'origine organique Nouvelles causes de dégradation et nou­ (déjections d'insectes par exemple) et veaux remèdes peuvent tacher le papier. On y trouve aussi des micro-organismes vivants qui Avant d'aborder les causes de peuvent infester les documents. Aucun dégradation intrinsèques au papier, de ces constituants n'est favorable à la c'est à dire dépendant de sa composi­ conservation du papier, bien au contrai­ tion oui et de sa structure, il faut décri­ re. C'est pourquoi la lutte contre la re en quelques mots les étapes de la poussière est un effort constant des fabrication du papier. bibliothécaires et des archivistes. Les moyens techniques d'aujourd'hui sont Avant la révolution industrielle, d'une efficacité supérieure au plumeau l'industrie papetière est entièrement de nos ancêtres qui avait pour inconvé­ basée sur le recyclage de fibres textiles nient de déplacer la poussière sans l'éli­ d'origine végétale, lin, chanvre ou miner. Au début du XIX e siècle, un coton. Les chiffons fournissent une manuel (Constantin, 1839) conseillait matière première d'excellente qualité de «semer sur le plancher des feuilles car elle est constituée de cellulose d'arbres, de choux ou toute autre plante (presque) pure. Les fibres sont lavées mises en petits morceaux. En balayant pour éliminer les impuretés. Cette opé­ les feuilles, toute la poussière s'y attache ration est suivie d'un raffinage consis­ et le parquet n'est point taché, et non tant à écraser les fibres à l'aide de par l'arrosement ou par le sable mouillé maillets afin de les désolidariser les unes qui ne fait qu'augmenter la poussière». des autres et de leur permettre, après Le procédé absorbe les poussières en séchage, d'établir entre elles le plus de évitant qu'elles se propagent. Dans son contacts possibles. C'est l'ensemble de ouvrage La technique du livre, Maire ces liaisons qui conditionnera, pour une (1908) s'extasie sur une nouvelle inven­ 2 - Lhydrolyse de la cel­ grande part, la résistance du papier. La lulose consiste en la cou­ tion, l'Aspirator, dont les qualités et les pâte ainsi obtenue est diluée dans l'eau. pure (lyse) de la améliorations ont fait, un siècle plus molécule en présence de Pour obtenir une feuille, on prélève une molécules d'eau. Or la tard, un outil indispensable dans la partie de cette suspension fibreuse à l'ai­ résistance des fibres de lutte presque quotidienne contre la papier est directement de d'une forme, récipient dont le fond liée à la longueur de la poussière. Spécialement conçus pour les molécule.

39 est constitué d'un tamis à travers lequel ce, la chimie, la découverte de la cellu­ l'eau s'égoutte. Le matelas fibreux qui se lose et la mise au point des procédés dépose sur le tamis est mis à sécher. On d'obtention de fibres à partir du bois. badigeonne le papier d'une couche de Matière première abondante, la forêt colle pour le rendre apte à recevoir les est devenue rapidement la première encres. Un papier non encollé se com­ source de matière fibreuse papetière. porterait comme un papier buvard. Les Mais, chaque médaille a son revers: les papetiers Arabes du Moyen Age fibres de bois sont beaucoup plus employaient de la colle d'amidon de riz. courtes que les fibres textiles. Un poil de coton peut mesurer un ou deux cen­ Plus tard, au XIve siècle, les mou­ timètres, une fibre de feuillu ou de rési­ lins de Fabriano développèrent pour des neux a une taille de l'ordre de un à raisons pratiques et économiques le col­ quelques millimètres. La résistance lage à la gélatine. Celle-ci était obtenue d'un papier étant fonction de la lon­ à partir de déchets de peaux récupérés gueur des fibres qui le composent, on dans les nombreuses tanneries de la conçoit bien que le coton donne un région. Le collage, en diminuant la papier de meilleure qualité; de plus, les porosité du papier, représente un élé­ fibres de bois ne sont pas constituées ment important pour la conservation uniquement de cellulose. Elles compor­ du papier. Une coupe transversale tent d'autres polymères (lignine) qui, observée au microscope électronique s'ils sont indispensables à la plante, montrerait qu'une feuille de papier est représentent pour le papetier ou le une sorte de mille-feuilles composée de conservateur, des impuretés néfastes à couches superposées de fibres. Lobser­ la résistance mécanique et aux qualités vation de la surface permet de constater de permanence; enfin, dans le bois, les que le papier est plus ou moins poreux. fibres sont agglomérées de façon si inti­ De cette porosité dépend la surface me qu'il faut imposer des traitements d'échange avec l'environnement et mécaniques énergiques ou employer donc sa sensibilité aux agents de dégra­ des produits chimiques pour les désoli­ dation que sont l'humidité, les pol­ dariser et obtenir une pâte. Ces traite­ luants atmosphériques, les micro-orga ments sont plus ou moins nuisibles à nismes vivants. l'état de la fibre. Les pâtes mécaniques, obtenues dès le XIXe siècle en râpant le Une cascade d'améliorations tech­ bois, donnent un papier bon marché nologiques se produit à partir du XVII e mais de mauvaise qualité. Il est utilisé siècle, qui, en automatisant les étapes pour le papier journal. Les procédés de la fabrication du papier, conduisent chimiques de mise en pâte, permettent à une augmentation de la productivité d'obtenir un papier composé de cellu­ et à une chute des coûts: remplacement lose pure dont les caractéristiques se de la pile à maillets par la pile hollan­ rapprochent beaucoup plus de celles du daise, plus efficace et plus rapide, mise papier de chiffon. au point de la machine à papier à table plate par Nicolas Louis Robert (1799). Acidification du papier Cette invention ouvre la voie à la fabri­ cation moderne du papier. Si les capaci­ Le remplacement du papier de tés de production grâce à ces machines chiffon par le papier de bois marque étaient conséquentes, il manquait la une étape importante de l'industrie matière première pour les alimenter. papetière. Parallèlement, se développe On ne pouvait forcer la production de une nouvelle méthode d'encollage des chiffons et il devenait urgent de trouver papiers. L opération de collage n'avait une autre source de fibres. lieu avant le XIXe siècle, qu'une fois la feuille formée. On employait la colle Par chance, au XIX e siècle, on d'amidon ou de gélatine, produits qui peut mettre au crédit d'une jeune scien- assuraient au papier une bonne conser-

40 vation. La machine à table plate impo­ moins de mettre en oeuvre, à grande sait une méthode de collage dans la échelle, les techniques appropriées à masse, c'est à dire qui permettait de col­ ralentir leur dégradation. ler le papier dans le même temps que la feuille se faisait. L'encollage à la colo­ Une autre source de tracas est phane est inventé par Illig en 1806 et venue s'ajouter, au XIX e siècle, à la liste s'est généralisé à partir de 1826. A plus déjà longue des ennemis du papier : la de 150 ans de distance, il représente un pollution. Très tôt identifiée comme véritable cauchemar pour les bibliothé­ source d'acidification des papiers 3, c'est caires et les archivistes. La colophane est pour en combattre les effets que les une résine extraite du pin, à laquelle on premières méthodes de désacidification fait subir un traitement chimique pour ont été imaginées à la fin du XIX e la rendre soluble dans l'eau. Elle est siècle. La dés acidification consiste à ainsi introduite dans la suspension plonger une feuille de papier dans une fibreuse. Cependant, elle ne peut être solution alcaline dans le but de neutra­ précipitée sur les fibres qu'en présence liser les acides qu'il contient. Pour d'un autre composé: le sulfate d'alumi­ compléter ce tableau mentionnons cer­ nium ou «alun des papetiers». Or, le taines encres manuscrites comme sour­ sulfate d'aluminium se décompose en ce supplémentaire d'acidité. Avant formant de l'acide sulfurique. C'est notre siècle, il existait deux grands pourquoi les procédés de fabrication du types d'encres : celles constituées de papier entre 1850 et 1970 se déroulent particules de carbone en suspension, en milieu acide. La cellulose étant très liées par de la gélatine ou de la gomme sensible aux acides, la destruction du arabique (encre de Chine). Elles ne papier réalisé ainsi est inéluctable. Les posent pas de problèmes de conserva­ livres et papiers produits à partir de tion. Il en va tout autrement avec les 1850 représentent la grande majorité de encres qu'on nomme métallogalliques. ce qui est conservé dans les biblio­ Elles sont fabriquées à partir de deux thèques et sont promis à une destruc­ composés, l'un est métallique (sulfate tion à plus ou moins long terme, à de fer ou de cuivre), l'autre est obtenu à

Il Dégâts causés au papier par l'acidité de l'encre.

3 - Il s'agissait essentiel­ lement du S02 (dioxy­ de de soufte) produit par l'éclaitage au gaz de ville.

41 4 partir de décoctions de noix de galle • rophylle, ces végétaux sont incapables Lencre est le produit formé par la d'utiliser par photosynthèse le dioxyde combinaison des ces constituants. Or, de carbone de l'atmosphère pour se le sulfate de fer ou de cuivre conduit à développer. Ils se nourrissent donc au la formation d'acide sulfurique qui, détriment du papier en sécrétant des nous le savons, détruit les fibres cellulo­ enzymes capables de «digérer» la cellu­ siques. A cela s'ajoutent les réactions lose des fibres. On s'est longtemps d'oxydation dues au fer. Ces encres, très contenté de traiter les moisissures employées au siècle dernier, métamor­ comme la poussière. On époussetait. phosaient les manuscrits ou les dessins La fin du XIX e siècle voit apparaître un en fragiles dentelles. Lapparition de ces certain nombre de traitements capables nouvelles causes de dégradation des de tuer les moisissures. papiers au XIX e siècle coïncide avec celle des premiers véritables manuels de Les premiers traitements de désin­ conservation comme celui de Bonnar­ fection 5 des livres utilisent du formal­ dot en 1858. La chimie vient à l'aide déhyde. C'était un procédé assez des restaurateurs pour renforcer l'arse­ efficace mais toxique. Les livres étaient nal des techniques de conservation placés dans une étuve qu'on remplissait curative comme la désacidification ou le de vapeurs de formol. On a encore blanchiment des papiers. récemment utilisé ce procédé à la bibliothèque de l'Académie des Blanchiment et nettoyage étaient à Sciences de Saint-Pétersbourg pour l'époque deux termes synonymes, mais réparer les dommages causés par l'inon­ il convient de les distinguer, même si dation des documents consécutive à elles recouvrent des actions qui tendent l'incendie. Aujourd'hui, en France, on au même objectif: redonner au papier utilise pour la désinfection des docu­ son aspect d'origine. Le nettoyage ments un autre type de gaz, l'oxyde consiste à éliminer, à l'aide de solvants, d'éthylène, très efficace et sans effet sur le produit qui provoque la tache tandis le support lui-même, mais qui pose des que le blanchiment décolore simple­ problèmes de toxicité et de rétention ment ce produit sans le retirer. La dans les matériaux dont la description découverte des propriétés décolorantes dépasserait le cadre de cet exposé. de produits chlorés et en particulier de l'eau de Javel a conduit a un véritable XXe siècle. engouement pour le blanchiment des Organisation de la conservation et papiers. La méthode était simple et effi­ cace pour le traitement des tâches de systématisation des traitements moisissures, des piqûres du papier, des auréoles. On avait pourtant conscience Au XX e siècle apparaissent des que «fermer un livre traité avec du institutions (International Federation chlore c'est enfermer un loup dans la of Library Association (IFLA), 1929; bergerie» comme l'indique le bibliophi­ International Council of Museums le Edouard Rouveyre (1899). Ces pro­ (ICOM), 1946 ...... ) et des laboratoires duits oxydants induisent une (Institut de pathologie du livre, Rome, dégradation de la cellulose. Ces traite­ 1936; Centre de Recherches sur la ments sont aujourd'hui proscrits dans Conservation des Documents Gra­ 5 - Lobjectif n'était pas phiq ues (CRCDG), 1963) spéciale­ uniquement de détruire les ateliers de restauration des grandes les moisissures mais institutions. ment dédiés à la conservation et où les aussi de tuer les germes principes de conservation sont définis, de la diphtérie et la tuberculose qui repré­ Si de tous temps ont existé des les causes et les mécanismes de dégra­ sentaient des problèmes 4 - Excroissance des importants de santé feuilles et des jeunes moyens simples de combattre des orga­ dation appréhendés scientifiquement et publique à la fin du pousses du chêne, riche nismes vivants destructeurs du papier les traitements mis au point et évalués. XIXe siècle. On craignai l en tanin, qui se forme que des lecteurs malades autour de ]' oeuf et de la comme les rats ou les insectes, les moi­ Parmi ces laboratoires citons aussi le ne contaminent le livre, larve d'un hyménoptère, sissures représentaient des ennemis Barrow Research Laboratory (Rich­ et que celui ci ne devien­ le cynips (Petit Larousse ne un vecteur de propa­ illustré). autrement plus coriaces. Privés de chlo- mond, USA) créé par William Barrow gation de la maladie.

42 qui, dès 1935, entama des programmes les livres préalablement au traitement de recherches sur les causes de détério­ est un avantage indéniable par rapport ration du papier et qui fut un pionnier aux méthodes de dés acidification pour le développement des méthodes manuelles. L'application d'un traite­ de désacidification (méthode dite «à ment systématique sans tenir compte deux bains») ou de renforcement des réellement du cas particulier que peut papiers par «lamination» 6. représenter l'objet et sans contact avec l'expertise et le doigté du restaurateur Le développement et la comparai­ spécialisé est une nouveauté. Dans les son des méthodes de restauration d'ate­ années 1980, le Centre de Recherches lier, manuelles (désacidification, sur la Conservation des Documents nettoyage, blanchiment, doublage ... ), Graphiques mettait au point pour la fut la grande part du travail des scienti­ Bibliothèque nationale une installation fiques et des restaurateurs. Mais, dès les assez similaire à l'installation canadien­ années 1970, des évaluations de l'état ne. Depuis plus de dix ans, la station de des collections réalisées dans des biblio­ désacidification de la Bibliothèque thèques prestigieuses (Bibliothèque nationale, à Sablé-sur-Sarthe, permet nationale de France, 1978 et 1990, ainsi le traitement de quinze à vingt Library of Congres à Washington, ... ) mille livres par an. Bien d'autres procé­ ont révélé la masse énorme de docu­ dés de désacidification de masse ont été ments nécessitant un traitement d'ur­ mis au point au cours des deux dernières gence. L'évaluation de 1990 à la décennies: des procédés américains Bibliothèque nationale a montré que (FMe, DEZ) abandonnés aujourd'hui, sur les dix millions d'imprimés conser­ la méthode allemande développée par la vés, 20 % étaient dans un état de fragili­ société Batelle, en service à la Deutsche té tel qu'on ne peut plus les consulter. Bücherei de Leipzig. Bien qu'elles per­ Toutes les techniques de restauration mettent une réduction des coûts par utilisées dans les ateliers ne suffiraient livre d'un facteur 20 à 30, leur coût glo­ pas à sauver dans un délai raisonnable bal est considérable car les installations ces deux millions d'ouvrages. Cette demandent un investissement impor­ prise de conscience fut le point de tant et leur amortissement n'est possible départ des plans de sauvegarde des col­ que si le nombre de livres traités est très lections et déboucha sur le développe­ grand. C'est parce que leur rentabilité ment de l'automatisation des méthodes financière n'était pas assurée que de restauration, permettant de réduire nombre de ces techniques de désacidi­ les coûts et les temps de traitement. fication de masse ont disparu. Il ne subsiste plus que des installations plus Les premières méthodes de «traite­ légères ou assez anciennes pour que ment de masse », concernent la désaci­ leur amortissement ait été déjà réalisé. dification et ont été mises au point au Canada. Le principe consiste à injecter Un papier acide est un papier fra­ sous pression un agent de désacidifica­ gile. Il est indispensable pour qu'il puis­ tion dans un autoclave où sont placés se continuer a assurer sa fonction de lui plusieurs dizaines, voire plusieurs cen­ rendre une certaine résistance. taines de livres fermés. La solution dés a­ cidifiante pénètre au coeur des livres et Les procédés traditionnels, permet de neutraliser les acides pré­ manuels, consistaient à coller sur le sents, tout en introduisant une réserve feuillet fragile un papier résistant mais alcaline, sous forme de particules miné­ de très faible grammage (papier japon). rales de carbonate de magnésium. Ce William Barrow imagina de remplacer procédé efficace fut mis au point par le papier japon par des matériaux syn­ 6 - Renforcement des papiers par doublage Richard Smith et implanté aux thétiques. Les méthodes modernes ont avec des matériaux plas­ Archives publiques d'Ottawa. Le fait recours à des matières plastiques ther­ tiques (acétate de cellu­ lose). qu'il ne soit pas nécessaire de dérelier mocollantes pour remplacer l'adhésif

43 traditionnel: polyamides, résines acry­ ché tous les aspects de la restauration liques. Le principe de cette «plastifica­ au cours des dernières décennies. La tion» du papier est simple: on place réparation d'un papier lacunaire à l'ai­ entre le document et le matériau de de d'un papier découpé de même renfort (papier ou plastique) une résine forme que la lacune demandait patien­ thermofusible. Le passage sous une ce et habileté. Depuis les années 1960, presse chauffante fait fondre la résine deux générations de machines ont été intermédiaire, ce qui permet l'adhésion inventées pour réaliser ces opérations. du matériau de renfort. Les premières, appliquées aux Archives nationales et à la Bibliothèque nationa­ Il existe une technique de renfor­ le de France, permettent le colmatage cement d'une conception complète­ automatique mais ne fonctionnent pas ment opposée, employée dès 1848 à en continu : la tâche de l'opérateur se Londres par W Baldwin. Un restaura­ borne à placer la feuille de papier lacu­ teur d'estampes, A. Pierron, la présenta naire sur un tamis, au-dessus duquel on à l'Exposition Universelle de 1855. On verse une suspension de fibres dans clive la feuille dans son épaisseur (on ne l'eau, la quantité exacte de fibres néces­ renforce pas le document par l'extérieur saires au comblement des lacunes ayant mais par l'intérieur) et on glisse (entre été calculée au préalable à l'aide de les deux faces séparées) une feuille de caméras numériques. La deuxième papier japon. On recolle le verso sur le étape consiste à créer une dépression recto. Ce procédé, appelé «clivage» ou sous le tamis. Lécoulement de la sus­ «splitting », a été très utilisé manuelle­ pension fibreuse se fait préférentielle­ ment à la Deutsche Bücherei à Leipzig ment à l'endroit des lacunes, les fibres jusque dans les années 1990 où une colmatent le trou en formant des liai­ société allemande, Becker Preservotec, sons avec les fibres du document. Le réalisa l'automatisation des différentes principe est assez comparable à celui de opérations. La machine (gigantesque) la fabrication du papier à la forme. La ouvre le document, insère une feuille de deuxième génération de machines, papier japon entre les deux faces sépa­ qu'on doit au chercheur danois Per rées, recolle le tout. Lhomme n'inter­ Laursen, fonctionne sur un mode vient que pour placer à une extrémité proche de celui des machines à papier de la machine le document fragile et modernes. Les papiers à colmater sont pour le récupérer à l'autre extrémité placés à l'extrémité d'un tapis roulant parfaitement renforcé. Le principe et une pompe verse en continu la sus­ même de ce type de traitement contras­ pension fibreuse sur ces feuilles de te avec les tendances actuelles en matiè­ papier. Leau en excès s'écoule à travers re de restauration. le tapis. A l'autre extrémité de la machi­ ne, on relève le document colmaté. La pratique des restaurateurs de nos jours s'appuie sur le principe de Retour vers le futur : la montée en puis­ l'intervention minimale. Pour prendre sance de la conservation préventive une analogie dans le domaine médical, disons que la mode est aux thérapeu­ Les méthodes de conservation de tiques douces. De toute évidence, la masse se sont donc développées dans pratique du «splitting », qui consiste à un splendide enthousiasme au cours ouvrir la feuille de papier dans son des années 1980. Puis l'ardeur a tiédi, épaisseur et à lui implanter un réseau de des programmes coûteux ont échoué fibres, répond à des conceptions oppo­ aux États-Unis et le monde de la sées à cette tendance. Il s'agit là d'une conservation a jugé raisonnable de se intervention maximale, et pour garder tourner vers des conceptions moins l'analogie, on a affaire à une interven­ interventionnistes et de mettre l'accent tion chirurgicale lourde. Le colmatage sur la prévention. Les règles centenaires des lacunes des papiers n'a pas échappé de la pratique en matière de conserva­ à la déferlante technologique qui a tou- tion préventive ont été «relookées» à la

44 lumière des nouvelles connaIssances, fragiles, 150 à 200 pour une salle de des concepts précisés, des normes défi­ lecture, 300 dans les locaux de stockage nies, des recommandations prescrites. pour permettre le travail des magasi­ Un enseignement spécifique est dispen­ niers car l'éclairement minimal est sé à l'Université, et des colloques sont imposé par la législation du travail. organisés sur ce thème. Bien d'autres thèmes, qu'il serait L'un des thèmes entrant dans le difficile de traiter dans ces quelques cadre de cette «nouvelle» discipline est pages, entrent dans le champ de com­ le contrôle de l'environnement, en par­ pétences de la conservation préventive: ticulier de l'éternelle triade: températu­ le mode de stockage, le type d'étagères, re, humidité et lumière. Il y a bien le mobilier, les matériaux employés longtemps que les salles de musées sont pour les boites et pochettes, la protec­ équipées de thermohygromètres, car on tion contre les polluants atmosphé­ connaît les conditions optimales de riques, la conception des bâtiments. Il température et d'humidité pour chaque faudrait, dans ce panorama, brossé à type de matériau. On sait que la vitesse grands traits, des dangers qui menacent de dégradation augmente considérable­ notre mémoire cellulosique, ajouter ment avec la température. On a donc pour finir un fait qui permet d'espérer tout intérêt à limiter celle-ci dans les que les efforts consentis par les généra­ salles de stockage. Il existe un centre de tions futures pour maintenir en état stockage de sécurité creusé dans une notre patrimoine papier seront allégés montagne à Rana, en Norvège, près du grâce aux progrès récents de l'industrie Cercle Arctique, où pour des raisons papetière. Dans les années 70 ont été d'économie de fonctionnement, des développées des méthodes de collage en archives sont parfaitement conservées à milieu neutre pour remplacer le collage 8°C. Toutefois, lorsque les documents à la colophane. L'objectif des indus­ doivent être consultés, un compromis triels n'était pas nécessairement de doit être trouvé pour assurer le confort résoudre les problèmes de conserva­ tion. Leurs motivations étaient écono­ indispensable des lecteurs et des maga­ miques et techniques car le système siniers. C'est pourquoi en général la permettait de limiter la corrosion des température recommandée est de 18°C machines. Il n'en demeure pas moins avec une tolérance de + 1°C. On a vu que ce mode de fabrication et la possi­ plus haut pourquoi il était important de bilité d'introduire dans le papier une contrôler l'humidité relative. Pour le charge minérale, le carbonate de cal­ matériau papier on considère qu'une cium, constituant une réserve alcaline valeur de 55% + 5% répond aux exi­ anti-acide est une avancée importante gences d'une bonne conservation. pour la préservation des papiers Quant à la lumière, elle a peu d'effet modernes. Ce type de papier, dit «per­ dans les salles de stockage des biblio­ manent», est normalisé (ISO 9706) thèques puisque le papier y est peu sou­ depuis 1993. Il est distingué par le sigle mis. Elle peut en revanche avoir un « 00 ». Comme il est douteux que le effet important lors d'expositions. L'ac­ grand public soit sensibilisé aux logos tion sur la cellulose est directe, si l'éner­ et aux noms des normes, les éditeurs gie de la lumière est suffisante. Ça peut mentionnent parfois ce type de papier être le cas si on néglige de filtrer les de façon plus explicite: «Ce livre a été rayons ultraviolets du soleil passant à imprimé sur un papier sans bois et sans travers une fenêtre, par exemple. Cer­ acide», qu'il faut traduire par : «ce tains papiers (contenant de la lignine, papier (fait avec du bois) est exempt de par exemple) ou certains tracés fragiles lignine, il est donc constitué de cellulo­ (aquarelles ... ) peuvent souffrir d'un se pure et est encollé en milieu neutre ». éclairement excessif. On recommande La notion de conservation a considéra­ en général 50 lux pour des documents blement évolué depuis le XVe siècle.

45 A une perception de la restaura­ radical de sauvegarde et répondre au tion réduite à la simple réparation et «Principe de Noé », en vertu duquel associée à des règles empiriques de des exemplaires de la production de la conservation préventive s'est substitué, nature et des hommes devraient coûte au XIXe siècle, dans la vague enthou­ que coûte être transmis aux générations siaste de la science naissante, un point futures (devrait-on pour cela les enfer­ de vue très interventionniste qui tire mer dans des mausolées ?). Jean Mar­ abondamment profit des découvertes chand, bibliothécaire à la chambre des technologiques et des avancées des députés, en 1940, mettait en garde sciences chimiques. A peine les traite­ contre cette inclination: «Surtout, ne ments manuels mis au point, ils sont l'oublie pas, un livre qu'on ne lit pas ou jugés insuffisants au vu du nombre qu'on n'ouvre jamais est indigne de sa impressionnant d'imprimés, de manus­ place sur un rayon : il mérite bien crits en danger. Ainsi apparaît l'ère des d'être mangé». grandes machines. Parallèlement, le sta­ tut du restaurateur évolue considérable­ Floréal DANIEL ment: simple artisan jaloux de ses secrets puis technicien habile, formé Ingénieur chimiste, Docteur de aux Universités, éclairé dans les sciences l'Université Paris l physiques et chimiques, il tend à deve­ Responsable depuis 1993 du servi­ nir, à l'époque du tout-préventif, un ce papier et matériaux cellulosiques au consultant évoluant d'archives en Centre de Recherche sur la Conserva­ bibliothèques, jugeant de l'état des col­ tion des Documents Graphiques. lections, définissant les plans d'urgence, Chargé d'enseignement à l'école examinant dans leur globalité l'aptitude du patrimoine, à l'école du Louvre, à des bâtiments, des matériels et des l'Institut de Formation deS Restaura­ hommes à assurer de matière optimale teurs d'Œuvres d'Art et à l'Université les objectifs de la conservation du patri­ Paris 1 pour une maîtrise de sciences et mome. techniques en conservation et restaura­ tion de biens culturels. Gardons à l'esprit que notre hérita­ ge culturel doit rester une mémoire vivante. Il serait tentant d'en «pétrifier» les objets pour répondre à un souci

46 r------À L'ÉCOLE __

Concours de l'historien de demain

Nous donnons ci-après le contenu de la primaire, aux membres des associations lettre adressée par le directeur des d'action éducative et clubs d'histoire. Archives de France aux: Archives départementales donnant le thème du La participation peut être indivi­ prochain concours et précisant les modi­ duelle ou collective. fications concernant ce concours. La préparation du concours par les Une réflexion vient d'être menée par services éducatifs la direction des Archives de France et le Centre historique des Archives nationales Au cours de l'année scolaire 1999- sur le concours de l'historien de demain. 2000, des séminaires seront organisés par Au vu des conclusions de cette étude, la les directions régionales des Affàires cultu­ décision a été prise d'organiser dorénavant relles, avec la collaboration des services le concours sur deux années, la première d'archives. année étant consacrée à l'information et à la formation des enseignants ainsi quâ la Ces séminaires permettront des préparation des différents supports destinés échanges entre responsables des services à faire connaître cette épreuve et son d'archives et professeurs de services éduca­ contenu, la seconde année étant consacrée tifs autour du thème retenu; ils seront au déroulement du concours et au choix l'occasion pour les responsables des services des lauréats. d'archives de présenter leur fonds et les inventaires correspondants; ils devront Le thème retenu pour le 47e déboucher sur la mise au point d'une concours, qui se déroulera sur les années méthodologie et la définition des ambi­ scolaires 1999-2000 et 2000-2001 et qui tions pédagogiques. fait notamment écho aux préoccupations et aux thèmes de réflexion du ministère de Les professeurs utiliseront les élé­ la Culture et du ministère de l'Education ments recueillis durant les séminaires sur la sensibilisation à l'espace bâti et sur pour réaliser au sein de leur service d'ar­ la citoyenneté, est le suivant: chives des supports tels que bibliographie, dossier documentaire, mallette pédago­ Lieux de citoyenneté : bâtiments gique, exposition, etc. publics, espaces de rencontre, monu­ ments commémoratifs à travers l'histoi­ Le contenu du concours re. Le concours lui-même se déroulera Les participants durant l'année scolaire 2000-2001.

Le concours est ouvert aux élèves des Il consistera: enseignements primaires (CM1-CM2) et pour les élèves du primaire en l'éla­ secondaire 1er et 2e cycles, aux stagiaires boration d'un dossier illustré de 15 pages des Instituts universitaires de formation maximum, avec une courte introduction des maîtres se destinant à l'enseignement de 2 pages;

47 pour les autres concurrents en la - un rapport de l'enseignant, directeur des rédaction d'un exposé de 6 pages dactylo­ travaux. graphiées maximum résultant de l'analyse et du commentaire de documents d'ar­ Une première sélection des dossiers chives introduits dans le texte ou figurant sera opérée par le directeur des Archives en annexe (illustrations, reproductions, départementales et le profèsseur du service tableaux statistiques), les supports audio­ éducatif. visuels et informatiques étant admis. Les dossiers sélectionnés pour le Une liste des sources utilisées ainsi concours national seront transmis à la qu'une courte bibliographie devront direction des Archives de France avant le accompagner le dossier. 15 mai 2001 pour examen par le jury constitué à cet effet. Calendrier Les prix Les dossiers devront être remis avant le 30 avril 2001 au service d'archives du Les prix nationaux, au nombre de 3 département. par niveau, seront remis aux lauréats aux Archives nationales à Paris dans le cou­ Sur le dossier devront figurer: rant du mois de juin 2001. - le nom, l'adresse et le numéro de télépho­ ne de l'établissement; Plusieurs collectivités ont pris l'habi­ - le nom de l'enseignant, directeur des tra­ tude de décerner des prix à l'échelon vaux; départemental ou régional Nous ne pou­ - le nom, la date de naissance, l'adresse vons que souhaiter voir se multiplier ces personnelle, le numéro de téléphone et - la remises de prix dont l'intérêt ne peut vous classe du ou des concurrents; échapper.

____ FORUM ______~

Etudiante en histoire recherche les bonnes fontaines et leur(s) chemin(s) de dévotion dans les cantons de Buissière-Badil, , Mareuil, , afin d'en perpétuer la mémoire. Merci pour tout renseignement, que vous voudrez bien déposer à l'attention de Mademoiselle Tiphonnet Nathalie, à l'accueil des Archives départementales de la Dordogne.

48 __ NOUVELLE PUBLICATION ______

Le cartulaire de l'abbaye Notre-Dame de Chancelade (1100-1236), par Louis Grillon et Bernard Reviriego.

Le cartulaire de Chancelade est le

Archives e1l Dordogne second titre de la collection Archives en Etudes et documents n02 Dordogne-Etudes et documents lancée par les Archives départementales en 1995. Louis GRILLON Bernard REVIRIEGO Cette collection, rappelons le, a un double but : - la publication de travaux de recherche inédits concernant la Dordogne, répondant aux critères scientifiques en matière de recherche historique et met­ tant en valeur les ressources archivis­ tiques et documentaires conservées aux Archives départementales mais aussi dans d'autres centres, d'importance locale ou nationale; - l'édition de textes et de documents importants pour l'histoire du Périgord, difficiles d'accès dans leur version origi­ nale, en raison de leur caractère unique, de leur écriture ou de leur fragilité.

Le cartulaire de Chancelade relève de ces deux catégories à la fois. En effet, le texte publié dans ce volume n'est pas l'édition scientifique d'un LE CARTULATRE DE texte ancien existant, mais bien la L'ABBAYE NOTRE-DAME DE CHANCELADE reconstitution patiente, permise par une recherche bibliographique et docu­

ARCHIVES DEPARTEMENT/ILES DE LA DORDOGNE mentaire longue et minutieuse d'un document qui existait encore à la fin du XVIIIe siècle.

Ce fragment reconstitué d'un Louvrage (280 pages) est disponible ensemble documentaire aujourd'hui aux Archives Départementales au perdu est ici porté à la connaissance des prix de 100 F (plus 21 F de frais de historiens du Périgord médiéval mais port si envoi postal) aussi de tous les Périgourdins amateurs d'histoire ...

Déja paru dans la même collection: La Dordogne de Cyprien Brard, par Michel Combet et Anne-Sylvie Moretti, 2 volumes, 1995 (rééd. 1999). [100 Fl

49 Sur le cartulaire et son édition

Le cartulaire, recueil d'actes attes­ L'intérêt d'une telle édition est tant les titres et les privilèges de l'ab­ multiple. Elle permet de mieux com­ baye de Chancelade, existait encore à prendre comment une communauté la Révolution. Il a disparu depuis. Fort d'ermites, composée de laïcs et de reli­ heureusement, les chanoines de cette gieux, sert rapidement de base à la même abbaye s'étaient consacrés à ras­ fondation d'une abbaye de chanoines sembler, durant plusieurs décennies, réguliers de Saint-Augustin favorisée les éléments qui leur permettraient de par les évêques de Périgueux, de constituer une Histoire du Périgord. Rodez, de Saintes, de Bazas et d'Agen. Ils avaient, en particulier, copié un cer­ Cette protection se concrétise par la tain nombre d'actes du cartulaire, donation d'une trentaine de prieurés conservés, depuis la Révolution, dans ou d'églises qui attestent du rayonne­ le Fonds Périgord de la Bibliothèque ment de Chancelade. Les donations nationale de France. Les recherches sont aussi le fait de nombreuses effectuées par les auteurs dans les familles, puissantes ou modestes, en fonds des Archives départementales de particulier les comtes de Périgord (qui la Dordogne leur ont permis de com­ se font enterrer à Chancelade jusqu'au pléter la moisson et de proposer aux milieu du XIII e siècle), les Périgueux, lecteurs 505 actes datés de 1100 à les Bourdeille, les Saint-Astier, etc, 1236. donations qui viennent accroître le patrimoine de domaines fonciers et de Les actes, le plus souvent en latin, revenus divers. mais aussi en occitan ou en français, sont intégralement et rigoureusement Histoire de l'abbaye, de la région transcrits. L'analyse détaillée en fran­ qui l'entoure, du Périgord (l'abbaye çais qui précède chaque notice donne avait acquis ou fondé une trentaine de l'essentiel de l'information. Les actes prieurés ou d'églises en Périgord), des non datés font l'objet d'une datation familles; relations avec les autres éta­ d'après le contexte. Chaque acte est blissements religieux, connaissance des précisément référencé et les multiples coutumes, des unités de mesure, des copies d'un même acte font l'objet monnaies, des modes d'exploitation d'une analyse critique. Les notices agricoles ou forestiers, des moulins, indiquent les variantes éventuelles por­ tels sont quelques-uns des thèmes tant sur un même acte. Un glossaire désormais plus facilement accessibles à occitan reprend l'essentiel des termes. l'étude. Enfin, un triple index de noms, de lieux et de matières autorise des recherches thématiques. Bernard REVIRiEGO

50 Collections publiques

Pour la troisième année consécuti­ D'une présentation claire, agré­ ve, la Bibliothèque municipale de Péri­ menté de reproductions de certains gueux diffuse gratuitement le catalogue ouvrages ou manuscrits et d'une intro­ de ses acquisitions patrimoniales de duction critique, ce catalogue rappelle l'année écoulée. On y trouve notam­ opportunément le rôle de conservation ment la liste des ouvrages venus enri­ et d'enrichissement des fonds patrimo­ chir le fonds Périgord, 12 000 niaux et d'intérêt local que remplit la documents concernant le Périgord ou Bibliothèque de Périgueux, une des écrits par des périgourdins. Il faut souli­ trois bibliothèques municipales classées gner ici la politique systématique d'ac­ d'Aquitaine, avec les bibliothèques de quisition de tous les ouvrages publiés Bordeaux et de Pau. dans ce domaine que pratique la Biblio­ thèque de Périgueux. Mairé ETCHECHOURY Les accroissements de manuscrits, livres rares ou précieux, ou éditions ori­ ginales, représentent 69 documents pour 1999. Citons parmi ceux-ci le manuscrit du Symbolisme de l'Appari­ tion de Léon Bloy et un ensemble de

correspondance du même à son ami Bihlit)lhf'quc municipale Henri Cayssac. Autres manuscrits litté­ de Périgueux raires, cinq pièces de Rachilde viennent enrichir le fonds, jusque là composé surtout d'éditions originales, consacré à Catalogue des cet auteur. L'achat du manuscrit de La acquisitions patrimoniales Belle Coutelière d'Eugène Le Roy fait entrer dans une collection publique le de l'année 1999 «seul manuscrit connu d'une œuvre publiée par cet auteur». Rappelons que les Archives départementales conservent le volumineux manuscrit de l'Histoire Fonds Périgord critique du christianisme, qui attend un et éditeur. bibliophilie contemporaine Nous renvoyons à la lecture du catalogue lui-même pour les acquisi­ tions de livres rares et précieux et pour les ouvrages récents entrés dans le fonds Périgord. Notons simplement, de Jean Secret, un exemplaire d'Au pays de Fénelon,' promenades littéraires en Périgord et en Quercy (Périgueux, Ribes, 1938), accompagné des douze dessins originaux de Pierre Desbois ayant servi pour les gravures, avec un treizième inédit, représentant le châ• teau de Fénelon. Pél'ig\!Ûu'\,2000

51 s <> ...1 ."11 c:t.... •- .r ~

Avec ce deuxième numéro spécial commémoratif s'achève la publication d'articles consacrés à l'imprimerie du protestantisme

ÉDITORIAL DERNIÈRES ENTRÉES Pierre Merlhiot Vice-Président du Conseil général de la Dordogne Dons, dépôts, achats, versements LES ARCHIVES PROTESTANTES L...::...... ;'-'--_---I Josette Fargeot p. 28 Sandrine Lacombe p.2 MICROFILMAGE DES REGISTRES PAROISSIAUX ET D'ETAT CIVIL SUR LES TRACES DU PROTESTANTISME Marcel Sanchez PERIGORDIN Laurent Tondusson p.31 Sandrine Lacombe p.5 LA PAGE DU NET LE PROTESTANTISME FRANCAIS: UNE AUTRE CULTURE DE LA MEMOIRE Jean Loignon p.8 Les archives sur Internet '--___...... Maïté Etchechoury p. 32 AU SUJET DE QUELQUES FEUILLETS D'UN ANCIEN MISSEL PERIGOURDIN Louis Grillon p.12 ExPOsmONS/ANIMATIONS «Patrimoine écrit: les enjeux de la conservation préventive»: bilan des LA BIBLIOTHÈQUE DE CHANCELADE conférences débats des journées des Louis Grillon ':-:---,--::::,...... ,-...,...... 23 et 24 septembre 1999. Bernard Reviriego p.14 Malté Etchechoury Bernard Reviriego p. 34 PATRIMOINE lMeRIMÉ: , UN PROJET FEDERATEUR, LE FONDS PERI­ LE PAPIER À L'ÉPREUVE DU TEMPS GORD DEPARTEMENTAL Floréal Daniel p.36 Maïté Etchechoury p. 20 À L'ÉCOLE INÉDIT Le concours de l'historien de demain: Lieux de citoyenneté: Le cahier de doléance de Saint­ bâtiments publics, espace de '--__---1 rencontre, monuments com­ '--__---1 Martin-La-Roche-d'Exideuil p. 23 mémoratifs à travers l'histoire p. 47

ANNIVERSAIRE FORUM p.48

1652 et 1654: des éclipses de soleil à Périgueux Bernard Reviriego p. 25

NOUVELLES PUBUCATIONS BIBLIOTHÈQUE: L Le cartulaire de l'abbaye de Chancelade p.49 :' Les entrées de travaux universitaires en 1998 et 1999 fi~ Frédéric Dupuy COLLECTIONSPUBUQUES Dominique Gramkoin p. 26 Maïté Etchechoury p.51

52 CONSERVATOIRE DU PATRIMOINE ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DÉPARTEMENTAL 9, rue Littré 24000 PÉRIGUEUX

Espace culturel François Mitterrand Tél. 05 53033333 2, place Hoche 24000 PERIGUEUX Un service du Conseil Général gratuit et ouvert à tous Tél. 05 53 06 40 28

SERVICE DE I:ARCHÉOLOGIE DÉPARTEMENTALE

Espace culturel François Mitterrand 2, place Hoche 24000 PÉRIGUEUX

Tél. 05 53 06 40 20

Photo Ddnia Pil/a

Renseignements utiles

La salle de lecrure esr ouverte du lundi au vendredi, de9hàl7h * Les inscriprions s'effectuent du lundi au vendredi de9hà 12herde 14hà 16h Eglise de la Cité

Départementales

En 4e de couverture :

Paysans du Périgord, dans ['arrondissement de Nontron. Extrait de La Gllienn~ historique et monl/mentale, tome 1, Bordeaux, 1842. Par A. Ducourneau. [Archives départementales de la Dordogne, B 16711 J