Numéro 88 Janvier 2001 Lueurs
Numéro 88 Janvier 2001 Lueurs Même si la gestion de la crise ivoirienne, économique, sociale et politique, laisse redouter le pire. Même si au Congo- Kinshasa, chaque jour qui passe sans réelle obstruction des fauteurs de guerre rend plus invivable le sort de la population civile. Même si plus de cinq mille Africains meurent chaque jour des obstacles opposés à la diffusion des traitements anti-sidéens, le mois de décembre a vu naître quelques lueurs d’espoir. Nous consacrons un long supplément, La Françafrique aux arrêts ?, à la soudaine accélération de la justice française contre une corruption déchaînée – la même qui perpétue le néocolonialisme françafricain. Nous y rappelons le lien entre “affaires” françaises et africaines. Voir enfin accrochés par la justice tout un pan longtemps intouchable de la maltraitance de l’Afrique, cela nous réjouit, avouons-le. Nous ne sommes pas de ceux qui pensent que Michel Roussin a été “torturé” par les juges. Nous croyons qu’effectivement des gens comme Pierre Falcone, Arcadi Gaydamak, Jean-Charles Marchiani, Charles Pasqua, Bernard Poussier, Jean-Christophe Mitterrand, Jean-Noël Tassez ou Jacques Attali ont, vis-à-vis de l’Afrique, bien des choses à se reprocher – à des échelles différentes. Nous apprécions que le vrai-faux passeport d’Alfred Sirven remette à l’actualité le rôle des mercenaires, du groupe Bolloré, des comptes en Suisse. Nous sommes heureux que, derrière le paravent de son immunité et de ses appels à « l’éthique », des aveux désignent clairement l’ex-maire de Paris, ex- président du RPR : il a généralisé la corruption en France et, en Afrique, a repris le flambeau dévastateur de Jacques Foccart.
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