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MIA FARROW « Hey, kid, quel åge as-tu ? »

Portrait mandees de Hollywood. Elle toume Elle a 20 ans lorsque, dans l'ascen- Springs, Acapulco, New York et en ce moment avec seur de l'hötel San Regis å New Londres, porte sur lui en permanence (le heros du Laureut ») un Elina York, elle se retrouve å c6t6 d'un un petit crucifix, il ne tolere pas sous la direction de , monsieur bizarre : . moustache gomi- qu'on raconte des blagues obscenes « John and. Mary » ce qui lui a näe, cape, canne å pommeau d'or. devant les dames, ii repete en perma- La vierge valu recemment la « - une de C'esf Salvador Dali. .« Aimez-vous les nence : Je suis fier de Mia Pour • Time ». On la baptisait « Mia ascenseurs ? », lui demande-t-il. qu'il le soit davantage, ele decide de Superstar ». On ne l'appelle plus que « Oui », 1.43°nd-e11e. lls s'amusent tourner « A *dandy in aspic » sous la l'antistar — parCe Ta." elle est farou- alors å monter et å descendre. six fois direction d'Anthony Mann å Londrew folle chement hostile au mercantilisme de suite. « Nous parlions des merites — on elle est furieuse d'etre prise hollywoodien. Qu'est-ce qui plait done des differentes marques d'ascenseur, pour la cover-girl . « Je de- tant en Mia ? Ses yeux qui lui devo- raconte. Mia, les equivalents tunki- vais jouer une scene nue et retais * « Ce qui rend Mia Farrow rent le visage ? Sa peau translucide ? cains de... comment les appelez-vous embarrassee, non pas par pudeur si charmante, c'est Ses cheveux dor6s coup6s ras (sa en France ? Otis-Pifre, Roux-Comba- mais parce que favais une peur bleue « blonde tonsure », comme disent les qu'elle incarne 116 vari&'s luzier, Edoux-Samain; • Thevenon- de decevoir le public. En effet, une Arn6ricains) ? Ses taches de rous- Schindler. » Dali et Mia deviennent « copine » m'avait demande trois de « timbrs » sur seur ? Oui, mais ce n'est pas tout. de grands amis et se retrouvent tous jours auparavant : Qu'est-ce que tu les 127 existantes » Elle est å la fois , Jeanne les jours devant une coupe de cham- as dans la poche de ta veste ? » d'Arc, la Petite Fine aux allumettes pagne rose (la boisson preferee de C'etait ros de ma hanche. » d'Andersen ou comme dirait son Dali) au King Cole Bar. Pour elle, Elle cherche desesperement un ca- . vieil ami Dali « une noire enfant de ii cree toutes sortes de breuvages — deau pour et songe å lui ache- Mia Farrow en jeune pucelle la lune, une Lilitii ». Elle a une fagon parrni lesquels une eau-de-vie de p6- ter un taxi anglais. hysterique tout de noir lie- bien å elle de prononcer des mots tales .de rose. tue ; sombre gazelle å la lon- comme « arnulette », « utopie » OU Aussitöt apres, elle tourne « Rose- mary's baby », sous la direction de gue chevelure noire. Liz • transcendantalisnte » (elle a suivi Un mythique Taylor en vieille pute en deuil. Mia aux Indes, avec Ies Beatles, l'ensei- . Sinatra, pendant ce Farrow est folle. Elle prend Liz Tay- gnement du celebre Maharishi Elle est å la fois timide et tem& temps, a sigri6 pour interpreter le lor pour sa mere, morte ii y a bien Mahesh). Et plus, Mia-longues-jambes raire. Pendant le tournage de « Pey- Detective » de Gordon Douglas. longtemps. Liz Taylor gifie Mia a impoS6 ui style. Des collants roses ton Place » elle va souvent en cati- envoie plusieurs depeches å Madame, Farrow. shoking. Des minirobes de rien du naini sur le plateau voisin ois Sinatra lui demandant d'8tre sa partenaire, Au cours du tournage de « Cer6- tout ou d'amples tuniques de soie tourne « l'Express du colonel von mais elle ne peut arriver å se liberer. monie seerete » Oe « plus ase des indienne. Ryan ». Un jour qu'elle s'est juch6e Un beau matin, elle regoit une lettre Losey », dit l'annonce publicitaire du Mais qui est Mia ? Une enfant de en haut d'un decor, son « panty » en lui notifiant que Sinatra a entame une film, qui vient de sortir å Paris), pen- la balle, nee å Hollywood en 1945, dentelle lui attire cette remarque d'un proc6dure de divorce et engag6 dant les soixantes secondes qui sui- d'un pere metteur en scene, John Far- ami de Sinatra : « Hey;kid, quel åge Jackie Bisset å sa place. Ele refuse la pension alimentaire — å la grande virent la gifle, tous Ies techniciens row, et d'une mere aetrice et irlan- as-tu ? stup6faction de Sinatra — et elle retinrent leur souffle. Le grand Losey daise, Maureen O'Sullivan, qui fut Ce . n'est pas le genre de ques- lui-meme paraissait nerveux. Allaient- plusieurs fois avant la guerre la tion qu'on pose å une dame, r6pond- donne une conferenee de presse au elles se devorer pour de bon, ces deux compagne de Tarzan-Johnny Weiss- elle. cours de laquelle ele fait quelques declarations definitives : femelles ? « Coupez », ordonna-t-il. muller. Petite fille, elle trouve le — Venez done prendre un verre Liz et Mia se jeterent dans Ies bras moyen d'attraper toutes les maladies avec nous », dit Sinatra. l'une de l'autre, 6puisees, riant et san- — y compris la å neuf ans. Son Elle en prendra plusieurs, notam- domicile glotant å la fois. pere, qui se rend en Europe pour y ment dans sa somptueuse propriet6 de toumer un film, emmene avec lui Palm Springs. Un jour, pour surpren- Sur l'erotisme : « Je n,e comprends pas pourquoi on rnontre des scenes toute sa famille (Mia est la troisieme dre Sinatra, elle arrive les cheveux L'antistar intimes au cinenta. On devrait se de sept enfants). On place la petite coupes ras. « Cest un suicide my- contente r de pratiquer ce genre « Ceremonie secrete », ce conte Mia dans une institution religieuse en thique », d6clare solennellement Dali. gothique sur trois personnages, qui se Grande-Bretagne oit elle s'ennuie Le mariage a lieu en pr6sence d'exercice chez soi. » Je suis contre. detruisent « parce- qu'ils ne s'aiment ferme. d'une meute de photographes å l'hötel Sur la psychiatrie : « Je ,connais trop de gens qui disent pas assez », dit Losey (le troisieme Ce « tornboy » (gareon manqu6) Sands de . « Ma femme », etant un impertur- de Mia organise meme„ pour quelques dit simplement Sinatra, en la Donnez-nous notre psychanalyse quotidietute. » bable), marque le triomphe de Mia gnant aux journalistes. « Je savais pennies, des promenades touristiques Ils sont tre's gen- Farrow, ex-madame , dans le cloitre de son ecole. Ce qui ne bien, s'exclame , une Sur les hippies : « tils. J'ai dormi avec seize d'etztre eux qui refusa plusieurs propositions alle- l'ernpeche pas de se d6couvrir une ancienne 6pouse de Sinatra, que Frank et aucun ne m'a touchee. » chantes pour jouer ce röle qui lui pr6coce vocation de nonne. Mais, de finirait un jour par batifoler au lit tenait å cceur. « Et puis, c'etait un retour aux Etats-Unis, ele decide de avec un gargon. » Alors commence La meilleure d6finition de Mia, defi å relever que d'åtre la partenaire devenir cometllenne. En 1963, elle pour Mia une vie un peu speciale c'est Polanski qui l'a donn6e. 11 lui de Liz Taylor, dit-elle. Je me suis joue off Broadway « De l'impor- celle de reponse de la « Voix ». Ils avait demande de traverser la 5 0 Ave- apergu n'etait pas seulement tance d'etre constant »;_ d'Oscar ont un cottage style Tudor et une m6- nue alors que le feu etait au vert. Je une grande coniedienne mais une Wilde. Un producteur de lå Fox la nagerie personnelle (7 tortues, 2 chats, suis timbre, dit-il. Mia aussi. Ii y a grande dame qui essayait de m'ai- remarque et lui fait siper un contrat 2 oiseaux, 6 chiens, 1 aquarium). 127 varietes de timbres. Elle cumule der et de me comprendre. » pour_ cinq films å la guimauVe dont Quant å Sinatra, qui, outre la clef 116 d'entre elles. C'est ce qui la rend A 24 ans, Mia est en train de « Peyton Place », oii elle est une unique qui ouvre la porte de ses cinq si charmante. » devenir une des actrices les plus de- innocente teenager. r6sidences de , Palm YVETTE ROMI

Page 34 Lundi 31 mars 1969