Impact Économique, Culturel Et Social De La Lutte Traditionnelle Sénégalaise Dans La Région De
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REPUBlIQUE DU SENEGAl UN PEUPLE - UN BUT - UNE FOI UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR INSTITUT NATIONAL SUPERIEUR DE L’EDUCATION POPULAIRE ET DU SPORT (INSEPS) MEMOIRE DE MAITRISE ES-SCIENCES ET TECHNIQUES DE L’ACTIVITE PHYSIQUE ET DU SPORT (STAPS) THEME Impact économique, culturel et social de la lutte traditionnelle sénégalaise dans la région de Dakar : étude de deux écuries du quartier de Fass Présentée et soutenu par: Sous la co-direction de: Monsieur Diabel FAYE Mme Marianne BARTHELEMY Chargée de cours à l’Université de la Méditerranée (Aix. Marseille) Et M. Djibril SECK Dr en Biomécanique et Physiologie de la Performance Sportive à l’INSEPS Année universitair e : 2010 - 2011 Impact économique, culturel et social de la lutte traditionnelle sénégalaise dans la région de Dakar : étude de deux écuries du quartier de Fass Sommaire DEDICACES RESUME………………………………………………………………………………………1 INTRODUCTION ……………………………………………………………………………3 CHAPITRE 1 : ESSAI DE DEFINITIONS ………………………………………………...7 1. La lutte, sport national du Sénégal…………………………………………………………..7 Les styles de lutte pratiqués au Sénégal ……………………………………………………….7 Lutte traditionnelle sans frappe ………………………………………………………………..8 La lutte avec frappe ……………………………………………………………………………9 CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE ……………………………………………………...12 1 Matériel et méthode ………………………………………………………………...12 A Les outils d’investigation ………………………………………………………………….12 B. Le questionnaire …………………………………………………………………………..13 C. L’entretien ………………………………………………………………………………...14 Population étudiée …………………………………………………………………………..15 CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS ……………………………………..18 1. Le quartier de Fass ………………………………………………………………..18 1.1 Historique ………………………………………………………………………...18 1.2 Délimitation Géographique ………………………………………………………18 1.3 Démographie ……………………………………………………………………..19 A. La Population…………………………………………………………………………19 B. Espaces culturels……………………………………………………………………...20 C. Lieux de cultes et Personnalités Religieuses …………………………………………20 D. Les Points Economiques ……………………………………………………………..20 II. FASS ……………………………………………………………………………..20 II.1 Les écuries de Fass ……………………………………………………………..21 II.2 Historique et évolution …………………………………………………………22 2 Impact économique, culturel et social de la lutte traditionnelle sénégalaise dans la région de Dakar : étude de deux écuries du quartier de Fass III. Fass authentique aujourd’hui …………………………………………………..23 III.1 La population …………………………………………………………………..23 III. 2 Le Manager ……………………………………………………………………23 III.3 L’encadrement technique ……………………………………………………..23 III.4 Infrastructure …………………………………………………………………..24 III.5 L’entraînement ………………………………………………………………..24 IV. FASS BENNO : il s’agit de la seconde écurie du quartier de Fass ………….27 IV.1 Les enjeux d’un combat de lutte dans le quartier de Fass ……………………28 IV.2 La lutte comme lieu socio-économique ……………………………………..30 IV.3 La lutte comme lieu économique dans le quartier de Fass ………………….31 IV.4 La poussée des structures de lutte ………………………………………….33 Conclusion et perspectives …………………………………………………………..35 Bibliographie …………………………………………………………………………45 3 Impact économique, culturel et social de la lutte traditionnelle sénégalaise dans la région de Dakar : étude de deux écuries du quartier de Fass RESUME A la fois pratique sportive, culturelle et sociale, la lutte est un phénomène immense au Sénégal. Elle s’inscrit aujourd’hui dans le processus de passage des jeux aux sports selon le phénomène de « sportivisation » des jeux traditionnels, malgré son ancrage dans l’imaginaire sénégalais, lié au monde des croyances et des superstitions. Cette étude vise à montrer le lien existant entre le quartier et l’écurie à travers la lutte. Il s’agit de faire ressortir les points saillants des représentations économiques, sociales et culturelles de la lutte sénégalaise d’en étudier leur nature et d’en estimer l’importance, afin d’envisager leur utilité pour le développement de la discipline au Sénégal plus précisément dans la ville de Dakar. D’une façon générale, la lutte est une pratique populaire dans de nombreux pays ? Elle est certainement une des disciplines individuelles les plus pratiquées dans le monde. (Clément & Lacaze, 1985). A la fois pratique sportive et artistique, la lutte se pratique sous une forme spontanée chez les enfants. Dans certaines sociétés, elle revêt un caractère prestigieux. Lutter, c’est l’art de faire passer les émotions et les actions dans l’âme du spectateur par l’expression vraie des mouvements, des gestes, du corps et de la culture. La lutte au Sénégal s’inscrit dans le processus de passage des jeux aux sports selon le phénomène de « sportivisation » des jeux traditionnels, identifié par During (1984) et Bourdieu (1984). Elle apparait comme pratique sportive à part entière. Elle reste une pratique sportive traditionnelle issue des traditions culturelles sénégalaises. En effet, la lutte demeure ancrée dans l’imaginaire sénégalais, lié au monde des croyances et des superstitions. Selon Ndiaye (1996 p. 109), « à la fois sport, jeu et espace de création littéraire, où la poésie s’auréole de musique et s’innerve de rythme, la lutte est un phénomène immense au Sénégal, la place qui lui échoit se 4 Impact économique, culturel et social de la lutte traditionnelle sénégalaise dans la région de Dakar : étude de deux écuries du quartier de Fass perçoit dans l’aménagement de l’espace habité où des aires de jeux multifonctionnels lui sont consacrées ». Contrairement à d’autres manifestations sociales sélectives relativement aux âges, aux sexes ou aux catégories socioprofessionnelles, la lutte constitue avec les joutes poétiques l’une des rares manifestations qui convie l’ensemble du corps social à être témoin des processus de quiconque à la prétention de se présenter comme un champion. 5 Impact économique, culturel et social de la lutte traditionnelle sénégalaise dans la région de Dakar : étude de deux écuries du quartier de Fass INTRODUCTION : Dans ce mémoire, nous avons choisi d’axer notre réflexion sur la lutte sénégalaise car celle-ci apparait sur le plan national comme un phénomène économique, social et culturel. En effet, la lutte draine des foules, déchaine des passions et est largement exploitée à des fins commerciales. Mieux médiatisée et pouvant permettre aux lutteurs de remporter d’importantes sommes d’argent, la lutte est perçue aujourd’hui comme un moyen d’insertion socioprofessionnelle par beaucoup de jeunes. D’ailleurs la lutte avec frappe est l’objet d’enjeux financiers très importants. Les lutteurs bénéficient d’un marketing qui n’a rien à envier aux autres sports. Elle est aussi et surtout étroitement liée à la vie des Sénégalais, à leur histoire, à leurs rites, elle renvoie à des signes, des valeurs et des symboles par lesquels se manifeste notre identité. La lutte sénégalaise ou « lamb » en wolof est un sport traditionnel très populaire particulièrement dans les régions du Sine Saloum de la Casamance. On le pratique aussi dans la sous- région (Gambie Niger Mauritanie etc.). Sport de contact, la lutte sénégalaise intègre à la fois la préhension et la percussion d’où l’appellation de lutte avec frappe. Le lutteur peut à la fois donner des coups et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire. Au départ, sport amateur, la lutte sénégalaise est devenue aujourd‘hui un sport qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et un public nombreux. En effet, la nouvelle configuration de la lutte a fait naître des alliances fructueuses. Des cachets de certains lutteurs s’élèvent à des dizaines de millions de francs CFA au grand bonheur des compétiteurs et de leur entourage. Sachant que le salaire minimum tourne autour de 50 000 francs au Sénégal, la lutte apparaît comme un réel vecteur de promotion sociale. Dans la banlieue dakaroise foisonnent des écuries et écoles de lutte. Elles étaient au nombre de 39 affiliées durant la saison 2010-2011. Ces dernières adhèrent au Comite National de Gestion (CNG) qui 6 Impact économique, culturel et social de la lutte traditionnelle sénégalaise dans la région de Dakar : étude de deux écuries du quartier de Fass est l’organe de gestion de ce sport. En effet, la lutte a évolué significativement depuis Août 1990. Cette évolution manifeste est le fruit d’un effort consenti par le CNG qui a su donner à la lutte une nouvelle impulsion par une gestion rigoureuse et un usage réfléchi des moyens, la dotant ainsi d’un enjeu socioculturel et économique. La lutte était autrefois une fête rythmique qui intervenait après une récolte abondante chez les Sérères (populations de l’est du Sénégal environ 1100 000 personnes) et une bonne pêche chez les Lébous (population du Sénégal établie dans la presque-île du Cap Vert). Elle permettait de mesurer la valeur et l’adresse des guerriers tout en proposant un divertissement. Des tournois de lutte sans frappe (luttes traditionnelles) étaient organisés pour déterminer le champion du village entre les localités voisines. Ainsi la lutte sans frappe a fait place à la lutte avec frappe qui s’est professionnalisée. Et les écuries se sont progressivement multipliées dans le pays en investissant plus particulièrement la banlieue où il y’ a une forte présence de jeunes. La lutte est un sport très prisé par les Sénégalais. Elle reste le sport traditionnel par excellence et bénéficie d’un engouement particulier depuis l’avènement de la génération « Boul faalé » initiée par Mouhamed Ndao alias Tyson. En sus de sa dimension sportive, elle intègre une dimension culturelle, les séances de lutte organisées presque tous les dimanches sont des spectacles complets comprenant