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Vie des arts

La résidence Tarver, à la Nouvelle-Orléans Michael K. Tarver Residence Bonnie Crone

Volume 20, Number 81, Winter 1975–1976

URI: https://id.erudit.org/iderudit/55054ac

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Publisher(s) La Société La Vie des Arts

ISSN 0042-5435 (print) 1923-3183 (digital)

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Cite this article Crone, B. (1975). La résidence Tarver, à la Nouvelle-Orléans / Michael K. Tarver Residence. Vie des arts, 20(81), 57–92.

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La Nouvelle-Orléans possède un riche héri­ navires — et couvertes de toits en stipes de remplis d'objets presque sans prix. Mais, en tage français. Peu de gens, toutefois, se rap­ palmier nain. Ultérieurement, cette rusticité fit plus d'être un lieu de tourisme, le Quartier a pellent que le fondateur de cette ville renom­ place à une architecture plus recherchée. Ces conservé son caractère domiciliaire, et les mée est un Canadien français, Jean-Baptiste Français entreprenants menaient une vie agré­ maisons y sont entretenues à l'instar de mu­ Le Moyne, sieur de Bienville. Son père, Charles able, même s'ils devaient faire venir en Nou­ sées. Des règlements très stricts et rigoureu­ Le Moyne, natif de Dieppe, en Normandie, emi­ velle-France, comme s'appelait alors la Nou­ sement appliqués obligent les propriétaires à gre tout jeune au Canada et y fit une grande velle-Orléans, tout le nécessaire, qui s'éten­ entretenir soigneusement leurs maisons, aux­ fortune dans le commerce. Par sa bravoure et dait jusqu'aux lustres aussi bien qu'aux chan­ quelles aucun changement ne peut être appor­ sa connaissance des langues indiennes, il ren­ teuses d'opéra. té sans une permission de la Commission du dit de précieux services à la colonie. Il obtint La France posséda la Louisiane jusqu'en Vieux-Carré, un conseil d'administration qui en concession et acquit plusieurs seigneuries. 1762, alors qu'elle fut cédée à l'Espagne. Les contrôle l'architecture des bâtiments dans cette L'une d'elles, Longueuil, est située en face de Français restaient obstinément attachés au partie de la ville. Montréal, et, après son anoblissement par le Vieux-Carré, autour duquel s'établirent, en une L'une des principales habitations du Quartier roi, Le Moyne en prit le nom; ses douze fils sorte de croissant, des Espagnols, des Améri­ français se trouve au 828 de la rue Burgundy. recurent des noms de terres normandes ou cains et d'autres colons, et leur influence per­ Construite en pierre enduite de mortier, elle canadiennes. La plupart d'entre eux sont en­ sista à se faire sentir — du moins partiellement appartient à un jeune avocat, Michael K. Tarver. trés dans l'histoire de la colonie; Iberville et — sur les nouveaux venus. En 1803, Napoléon Les archives de la Collection Historique de la Bienville, pour leur part, jouèrent un rôle con­ reprit possession de la Louisiane mais, la mê­ Nouvelle-Orléans indiquent que la première sidérable dans rétablissement de la Louisiane. me année, la céda aux États-Unis pour quinze concession de l'emplacement a été faite à un Iberville connut une grande renommée au millions de dollars. Français, M. de Macarty, en 1722, et que la Canada. Entré dans la marine, il y obtient rapi­ En 1788 et en 1794, des incendies désas­ maison existante date de 1852. Elle a été élevée dement un commandement et fut l'un des rares treux faillirent détruire entièrement le Quartier dans le quart de siècle qui va de 1835 à la capitaines français à obtenir des succès con­ français. Le Vendredi saint 1788, alors que de Guerre de Sécession, jugé comme la plus belle tre les Anglais pendant la Guerre de la Ligue pieux habitants avaient allumé des cierges, un période de l'histoire de l'architecture à la d'Augsbourg. Avec une flotte de cinq navires, coup de vent souleva les tentures qui déco­ Nouvelle-Orléans. L'économie était alors floris­ il défit les Anglais à la baie d'Hudson. faisant raient un autel dressé dans une maison de la sante, et jamais, avant ou après, a-t-on cons­ ainsi disparaître la menace qui pesait sur la rue de Chartres. Le feu qui s'en est ensuivi truit de plus belles maisons. Nouvelle-France. Une victoire subséquente sur dura cinq heures et consuma huit cent cin­ M. Tarver en fit l'acquisition, en 1969, et les côtes de Terre-Neuve accrut encore sa ré­ quante maisons, soit presque les trois quarts s'occupa immédiatement de la restaurer et de putation. Rendu inactif par la paix de Ryswick, de la ville. Six ans plus tard, un second incen­ la remettre dans son premier état. Cette char­ il reprit les projets de La Salle relatifs à l'éta­ die entraîna la destruction de deux cents bâti­ mante maison à trois étages occupe tout le ter­ blissement d'une colonie à l'embouchure du ments. La partie française de la ville fut virtu­ rain de 30 pieds sur 175. Au rez-de-chaussée, Mississippi. Bientôt rappelé en France, il re­ ellement anéantie. Ce qui lui succéda fut une le plan par terre est simple et caractérisé par çut de Louis XIV le commandement de l'expédi­ ville d'inspiration espagnole, avec ses maisons un double salon de 19 pieds carrés pour cha­ tion à laquelle la Louisiane doit sa fondation. à fort briquetage comprenant deux étages, un cun d'eux, une salle à manger, une pièce avec Iberville, avec un équipage de Canadiens, toit en tuiles, de larges arcades, des fenêtres porte donnant sur l'extérieur, une chambre à lit voile de La Rochelle sur deux frégates, La en éventail et des patios. Mais ces nouvelles coucher, qui sert en même temps de cabinet Badine et Le Marin; son frère Bienville l'accom­ constructions renfermaient aussi certains élé­ de travail et de petit salon, et une salle de pagnait. Le 2 mars 1699, il découvrait l'em­ ments d'origine française. Ainsi, presque toutes bains. Des appartements ont été aménagés bouchure du Mississippi. Sept ans plus tard, avaient en façade des balcons en fer forgé ou dans les étages, et l'annexe réservée aux es­ en 1706, Iberville mourut de la fièvre jaune. moulé. claves, en bâtiment d'utilité. Bienville continua d'explorer la région, mais Le Quartier français, tel qu'il est aujourd'hui, Chaque pièce possède une cheminée ornée ce ne fut qu'en 1718 que, remontant le fleuve, est un joyau d'architecture. C'est une ville à d'un manteau en marbre d'Italie; toutes les il conduisit un parti de cinquante hommes jus­ l'intérieur d'une ville, qui conserve encore le boiseries sont en cyprès, et les planchers, en qu'à un emplacement, près du Lac Pontchar- charme unique qui l'a caractérisée pendant chêne. Le grand salon se sépare en deux au train, que l'on commença à déboiser et sur plus de deux siècles. Parfaitement conçues et moyen de grandes portes battantes. Les murs lequel on construisit des abris sommaires. La admirablement adaptées aux besoins de ses ont quatorze pieds de hauteur. ville reçut officiellement le nom de Nouvelle- premiers habitants, les rues droites et de petite Comme ameublement, M. Tarver a choisi Orléans, en l'honneur de Philippe III, duc d'Or­ largeur, les maisons de brique de la vieille ville pour le grand salon (fig. 1, 2 et 4) un mobilier léans, grand-oncle de Louis XV et régent du demeurent comme un monument en l'honneur français ancien dont la plupart des morceaux royaume. des premiers colons de la Louisiane. Aucune sont de style Louis XV et Louis XVI: des tables Un ingénieur français, Adrien de Pauger, ar­ autre ville américaine, à l'exception, peut-être, Louis XV dont la tablette est en marbre, un rivé dans la colonie en 1720, dressa les plans de San Francisco, ne possède autant d'atmos­ ensemble précieux de bergères et un canapé de l'établissement originel, qui porte le nom phère européenne. Louis XVI, une table-bouillotte avec dessus de de Vieux-Carré et s'appelle, de nos jours, le Grâce au fameux square Jackson, bordé marbre et galerie de cuivre. La pièce princi­ Quartier français. Le plan d'ensemble ressem­ par le Presbytère et la Salle capitulaire, deve­ pale est un secrétaire de style Empire en four­ blait à ceux des villes françaises du Moyen nus de riches musées, la cathédrale Saint- che d'acajou dont la tablette est revêtue de âge et comprenait un square central, la Place Louis et les Pontalba Buildings, les plus an­ cuir (fig. 3). La table, près du canapé, est de d'Armes (maintenant, Jackson Square), qui ciens appartements des États-Unis où, depuis même style, et les candélabres placés de cha­ faisait face au Mississippi. Une église, les bu­ des siècles, les deux étages sont habités tandis que côté sont en bronze et français d'origine; reaux du gouvernement et les résidences offi­ que le rez-de-chaussée est occupé par des les flambeaux en verre qui flanquent la glace, cielles bordaient la place. Les rues du Vieux- boutiques, le Quartier français est une des at­ au-dessus de la cheminée, sont de style Empire Carré, disposées en damier à partir de la place, tractions touristiques les plus populaires influencé par la mode d'Egypte et sont dorées à enferment une centaine d'îlots. d'Amérique. Il renferme aujourd'hui de grands la feuille. Les garnitures sont aussi françaises, Les premières maisons furent grossière­ hôtels, des restaurants fameux, de bruyantes notamment les coussins du canapé couverts ment construites en pièces de cyprès — bois boîtes de nuit et des boutiques, depuis les sim­ d'une tapisserie à l'aiguille d'époque Louis que l'on utilisait aussi pour la construction des ples épiceries jusqu'aux magasins d'antiquités XVI. De part et d'autre du foyer, des gravures

LES AMÉRICAINS ET NOUS 57 1.2.5. Le grand salon.

58 LES AMERICAINS ET NOUS •!P représentent Paris dans sa splendeur. Les ta­ pêtre, tandis que des assiettes en porcelaine des cadres contiennent des avis au public da­ pis, dans le genre Aubusson, ont été fabriqués de Chine décorent le manteau de la cheminée. tant du temps de la Révolution'française. Cette en Inde spécialement pour M. Tarver. Le lustre Le lustre, en cuivre, est américain; le sol est chambre est peinte en couleur crème, et le vient de Belgique, et un paravent de style vic­ en briques. tapis porte un dessin à la pointe d'aiguille de torien orne un des angles de la pièce. Les La chambre à coucher est en fait une pièce couleur grise. \ZTk murs sont peints en beige violacé et les boise­ à plusieurs usages puisqu'elle sert aussi de ries, en blanc. cabinet de travail et de petit salon (fig. 6). Un (Traduction de Geneviève Bazin) Dans la salle à manger (fig. 5), M. Tarver a beau paravent, dont les panneaux sont garnis English Original Text, p. 92 choisi, pour les murs, un orange chaud afin de daim, cache le lit de cuivre et sert de fond de mettre en valeur la table en pin de style à un bureau Louis XV à incrustations de métal rustique français. Les chaises de rotin sont et à dessus de cuir. Une chaise longue et deux couvertes de coussins à petits carreaux. Une chaises créent un coin confortable pour cau­ console Louis XVI en bois fruitier, portant des ser. Une table Louis XV est disposée entre la ornements en acier, complète le mobilier de chaise longue et l'une des chaises. Sur la table, cette salle. Au-dessus de la console, est accro­ de même que sur le bureau, sont posés des 3. Le petit salon dans la chambre à coucher. chée une peinture ovale intitulée Fête cham­ candélabres à figures militaires. Sur les murs, 4. La salle à manger. around the city, the French influence did be­ verted to apartments and the slave quarter in MICHAEL K. TARVER RESIDENCE come somewhat intermingled with the other the rear is now an efficiency apartment. settlers. Napoleon regained for Fran­ The house has a fireplace in each room with By Bonnie CRONE ce in 1803 and sold it to the United States later the original Italian-imported marble mantels. the same year for $15 million. All of the woodwork is cypress and the flooring is a town rich in French heri­ Two devastating fires in 1788 and 1794 is oak. The double parlors can be separated tage. However, few people realize that it was practically wiped out the original French by huge folding doors. Ceilings are 14 feet actually a French Canadian, Jean-Baptiste Le Quarter. On Good Friday in 1788, when all high. Moyne, sieur de Bienville, who founded the pious natives lighted candles, a breeze lifted In furnishing the home, Mr. Tarver used famous city. Bienville's father, Charles Le the altar hangings of a house on Chartres fine French antiques in the double parlors. Moyne, was a native of Dieppe who had emi­ Street. The ensuing fire lasted five hours and Most of the furniture dates back to the grandeur grated to Canada when a young man and had destroyed more than 850 houses, which of Louis XV and XVI. An outstanding Bergère made a fortune in trading. He was versed in amounted to nearly four-fifths of the town. Then suite of furniture is featured in the second Indian languages and received many estates six years later, a second great fire came which parlor. The marble-topped tables are Louis XV. in feoffment. One of these, Longueuil, was destroyed over 200 structures. The original Focal point of the parlor is an Empire secretary opposite Montreal, and when the King raised French town virtually disappeared. It was of fine crotched mahogany inlaid with a leather him to nobility he took the title of Sieur de succeeded by a mostly Spanish-influenced city writing surface. The table on the left of the Longueuil. Each of his twelve sons was given of heavily-walled brick houses — two-storied, Louis XVI canapé is also Empire, while the estates named for places in Normandy and tile-roofed, with wide arches, fan-lights, and table at the right is Bouillotte with a marble New France and adopted these names as titles. courtyards. But the new houses had certain top and brass gallery-rail. The two lamps on Most of them achieved renown in Canadian French elements as well. Almost everywhere each side of the canapé are French bronzes, French colonial history, while two of them, was seen a gallery of cast or wrought iron and the pair of lamps next to the fireplace is Iberville and Bienville, played important rôles across the front. Empire glass with an Egyptian-influenced gold- in the early history of Louisiana. The as we know it to-day is leaf design. Iberville became a great hero in Canada. He an architectural gem. It is a city within a city French accessories are used in the room, entered the French navy, rapidly rising to a and still retains the same unique flavour that including pillows covered in original Louis XVI command, and during the War of the League characterized it for more than two centuries. needle-point tapestry on the canapé, and a pair of Augsburg was one of the few French com­ Perfectly conceived and admirably suited to of fine candelsticks from the same period on manders who fought the English with success. the needs of its early citizens, the straight, the fireplace. Prints on either side of the fire­ With a fleet of five ships he defeated a small narrow streets and brick houses of its old town place are Paris Dans Sa Splendeur. English fleet in Hudson Bay and removed the remain as a monument to the people who first The rugs in the double parlours are copies English menace from the waters of northern settled Louisiana. It has a European flavour of Aubusson rugs made in India especially Canada. A later victory off the coast of New­ like no other city in the United States, except, for Mr. Tarver. The chandelier is from Belgium. foundland further enhanced his reputation. perhaps, San Francisco. A Victorian screen adorns the corner. Becoming restless after the end of the war, he The French Quarter is one of the most The walls in the double parlours are painted revived explorer La Salle's old plans for popular tourist attractions in America, with its beige-mauve and the woodwork is white. establishing a colony on the lower Mississippi, famous Jackson Square flanked by the Pres­ In the dining-room Mr. Tarver chose to use and was soon called to France, where King bytère and Cabildo, now fine museums, St. a warm orange sherbet colour on the walls to Louis XIV appointed him to lead the expedition Louis Cathedral and the Pontalba Buildings, create a setting for his country French pine which was to found Louisiana. the first apartments built in the United States table and chairs. The cane seats are covered Iberville set sail from La Rochelle with a where people still live on the second and third in a bright plaid fabric. A fruitwood Louis XVI crew of Canadians on two frigates, the Badine floor and shops are maintained on the first buffet with steel hardware is the only other and the Marin. His brother, Bienville, accom­ floor just as it was centuries ago. The French furniture in the room. An eighteenth century panied him and on March 2, 1699, the French Quarter to-day includes grand hotels, famous oval painting hangs over the buffet. It is titled Canadian explorers discovered the mouth of restaurants, boisterous night-clubs and shops Fête champêtre — (Outing in the Country). The the . Seven years later, in from simple grocery stores to antique empo­ brass chandelier is American. Floors are of 1706, Iberville died of a yellow fever attack. riums with near-priceless inventories. But brick. Chinese porcelain plates are featured Bienville continued to explore the area, al­ even more than just an area for tourists, the on the mantel. though it was not until 1718 that he led a party French Quarter is a fine residential neigh­ The bedroom is actually a multi-purpose of about 50 men up the Mississippi River to bourhood where mansions are maintained in room that also serves as a study and a sitting- a spot near Lake Pontchartrain, where he near-museum like quality. Strict regulations room. A handsome suede-covered screen hides landed and began to clear the ground of trees are enforced to make sure property owners the brass bed and acts as a backdrop for the and brush and to build crude shelters. The in the French Quarter maintain their buildings Louis XV desk with brass insets and a leather new town was officially named Nouvelle-Orlé­ properly and no architectual changes are top. A comfortable chaise longue and a pair of ans, or New Orleans, in honour of the King permitted without special permission from the chairs create a comfortable seating pattern. of France's grand-uncle, Philippe, Duc d'Or­ Vieux-Carré Commission, the architectural The table between the chaise longue and chair léans, Regent of France. governing body of the area. is Louis XV. The lamp on the table is a bronze A French engineer, Adrien de Pauger, arrived One of the most outstanding homes in the military figure, as is the lamp on the desk. in the colony in 1720, and he laid out the initial French Quarter is located at 828 Burgundy Prints on the wall are eighteenth century settlement which was called Vieux-Carré, or Street. It is a handsome stuccoed home owned French Revolution public notices. French Quarter as it is known to-day. The city by a young attorney, Michael K. Tarver. Rec­ The room is a cream colour and the carpet was designed like a French mediaeval town ords from the Historic New Orleans Collec­ is a needle-point design in grey. with a central square facing the Mississippi, tion show that the land transactions date back Place d'Armes, now called Jackson Square. A to 1722, when it was granted to a Frenchman, church, government office, and official resi­ M. de Macarty, while the records show that the dences fronted the square. The streets of the house was built in 1852. It was constructed Vieux-Carré were laid out in a grid from the during what is considered to be the greatest CONSTABLE, THE FORGOTTEN GENIUS? square and the area comprised approximately architectural period in the history of New Or­ 100 blocks. leans — the quarter-century between 1835 and The first homes were crudely built of ship the Civil War. The economy was booming and By Jean-Loup BOURGET cypress slabs and palmetto thatched. However, more elegant houses were built during this later buildings were much more elaborate. The period than at any time before or since. Constable was born in 1776, a year after warm-spirited Frenchmen lived good lives Mr. Tarver purchased the lovely three-story Turner. This bicentenary will be celebrated in importing everything from fine chandeliers to mansion in 1969 and immediately began care­ London (Tate Gallery, February-March 1976) opera singers to the "New France" as New fully restoring it to its original splendour. The with great splendour, as was that of Turner. Orleans was called. house covers the entire lot, 30 by 175 feet deep. But the Turner commemorations (the enor­ The French ruled until 1762, when Louisiana It has a simple floor plan on the first floor mous exhibition jointly presented by the Royal was ceded to Spain. Although the French al­ featuring a formal double parlor, each 19 by Academy and the Tate Gallery, and soon fol­ ways steadfastly clung to the original Vieux- 19 feet square, dining room, garden room, kit­ lowed by an exhibition of water-colours in Carré while the Spanish, Americans, and other chen, bedroom-study-sitting-room, and bath. the British Museum) gave rise to numerous settlers began branching out in a crescent The second and third floors have been con­ peremptory and unjustified statements to the

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