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Jean-Philippe RAMEAU (i 68 3-i 764)

HIPPOLYTE ET ARICIE

Tragédie lyrique en cinq actes et un prologue : Abbé Simon-Joseph Pellegrin

Hippolytc Mark PADMORE, ténor Aricie Anne-Maria PANZARELLA, soprano Phèdre Lorraine HUNT, mezzo-soptano Thésée , bass Diane Eirian JAMES, hiezio.-sopnmo

(Version 1 7 * i - Eiîitions Ce'ta rà BiilauJo t)

Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Culture, la Ville de Caen, le Conseil Régional de Basse-Normandie. PECHINEY>^> parraine les Arts Florissants depuis 1990 Cet enregistrement a bénéficié du soutien de la Fondation d'Entreprise Télécom RAMEAU

HIPPOLYTE ET ARICIE

Padmore - Panzarella - Hunt

Naou ri - James ^Rameau

Hippolyte et Aricie M 1.1« Padmore - Panzarella - Hunt

Naouri - James i Tb

JEAN-PHILIPPE RAMEAU (1683-1764) HIPPOLYTE ET ARICIE Tragédie lyrique in five acts with a prologue en cinq actes et un prologue in fünf Akten und einem Prolog Libretto: Abbé Simon-Joseph Pellegrin

Hippolyte, Fils de Thésée Mark Padmore tenor , son of Hippolytos, Sohn des Theseus

Aricie Anna-Maria Panzarella soprano Arida Arikia

Phèdre Lorraine Hunt mezzo-soprano femme de Thésée, belle-mère d'Hippolyte , wife of Theseus, stepmother of Hippolytus Phädra, Gemahlin des Theseus, Stiefmutter von Hippolytos

Thésée Laurent Naouri bass Theseus

Diane Eirian James mezzo-soprano

LES ARTS FLORISSANTS WILLIAM CHRISTIE L'Amour / une Matelote ... Gaëlle Mechaly soprano / A sailor girl Amor / Ein weiblicher Matrose / Pluton / Nathan Berg bass Jupiter / / Neptune Un Amour tenor A Cupid / Amor Une Prêtresse / une Bergère soprano A Priestess / A shepherdess Eine Priesterin / Eine Schäferin La Grande Prêtresse / une Chasseresse Mireille Delunsch soprano The High Priestess / A huntress Die Honepriesterin / Eine Jägerin CEnone, confidente de Phèdre Katalin Kârolyi mezzo-soprano , confidante of Phaedra Onone, Vertraute Phädras Areas, confident de Thésée / Mercure Yann Beuron tenor Areas, confidant of Theseus / Arkas, Vertrauter des Theseus / Merkur Tisiphone, une Furie François Piolino tenor Tisïpnone, a Fury / Tisiphone, eine Furie Première Parque Christopher Josey tenor First Fate Erste Parze Deuxième Parque Matthieu Lécroart baritone Second Fate Zweite Parze Troisième Parque Bertrand Bontoux bass Third Fate Dritte Parze Un Chasseur David Le Monnier baritone A hunter Ein Jäger Compact dise 1

Prologue

[Tl Ouverture Scène 1 [2~1 "Accourez, hobitants des bois' (Chœur des nymphes de Diane) [~3~| Entrée des habitants de la forêt f~4~| "Sur ces bords fortunés je fais régner la paix" {Diane, chœur} Scène 2 [~5~| "Au doux penchant qui les entraîne" (l'Amour, Diane] Scène 3 [~6~1 Descente de Jupiter "Diane, j'étais prêt à défendre tes droits" (Jupiter, Diane, l'Amour) Scène 4 m "Nymphes, aux lois du sort il faut que j'obéisse" (Dianej Scène 5 [~8~| "Peuples, Diane, enfin, vous livre à ma puissance" (L'Amour) |~9~| Air en rondeau pour les Amours "Plaisirs, doux vainqueurs" (l'Amour) [TOI Première "A l'amour rendez les armes" (l'Amour, chœur) Deuxième Gavotte "La tranquille indifférence" (l'Amour, chœur) TTj Premier Menuet "Par de nouveaux plaisirs" (l'Amour] Marche Acte I Scène 1 [Î21 "Temple sacré" (Aride} Scène 2 [13] "Princesse, quels apprêts me frappent dans ce temple?" 6'37 75 (Hippolyte, Aricie) Scène 3 pu] Hippoh/te, Aricie, La Grande Prêtresse de Diane 2'54 Marche et Chœur des Prêtresses "Dans ce paisible séjour" [Î5] Premier Air : "Dieu dAmour, pour nos asiles" 3'13 (Une Prêtresse} ffô] Deuxième Air des Prêtresses : "Rendons un éternel hommage" 1 '28 (Une Grande Prêtresse, chœur] Scène 4 fl7j "Princesse, ce grand jour" 2'58 [Phèdre, Œnone et les précédents, chœur} 2'36 [Tel Bruit de Trompettes et chœur "Dieux vengeurs" Scène 5 [T9I "Ne vous alarmez pas d'un projet téméraire" 1*51 (Diane, et les précédents} Scène 6 [20] "Quoi ! la terre et le ciel contre moi sont armés !" 1 '22 {Phèdre, Œnone} Scène 7 [2TJ"Ô malheur!" [Phèdre, Œnone, Arecs} Scène 8 [22] "Mes yeux commencent d'entrevoir" 2'35 (Œnone, Phèdre} Compact disc 2 59'23

Acte II Scène 1 [ri "Laisse-moi respirer" 4'01 [95] [Thésée, Tisiphone} Scène 2 \T\ Inexorable Roi" 4'57 [97] [Thésée, Piuton) Scène 3 |~3~j "Qu'à servir mon courroux" 2' 16 [101 ] (Piulon, chœur) [XjPremier eî Deuxième Air des Furies, chœur "Piuton commande" 4'55 [101] Scène 4 m "Dieux! que d'infortunés gémissent dans ces lieux!" 1 '33 [103] [Thésée, Tisiphone, Les Trois Parques) \~à]"Du Destin le vouloir suprême" (Les Trois Parques) 1 '42 [ 103] [T1 "Ah ! au'on daigne du moins" 2'35 [103] (Thésée) m "Non, Neptune aurait beau t'entendre" 0'54 [105] (Chœur) Scène 5 [9~\ "Neptune vous demande grâce" 2'02 [ 105] (Mercure et les précédents) [TÔ1 "Vous, qui de l'ovenir percez la nuit profonde" 4'21 [107] (Piuton, Deuxième Trio des Trois Parques)

Acte III Scène 1 TT| "Cruelle mère des amours" 5'51 [109] (Phèdre! Scène 2 [JJ "Eh bien!' 0'30 [109] (Phèdre, Œnone} Scène 3 [TT] "Reine, sons l'ordre exprès" 2'35 [111] (Hippolyte, Phèdre, Œnone) Q4] Duo "Mo fureur va tout entreprendre" 3'30 [113] Récitatif "Mais, pour l'objet de mon amour" (Phèdre, Hippotyte) Scène 4 rï5] "Que vois-je?" 0'39 [115] (Thésée, Hippolyte, Phèdre} Scène 5 fiô] "Sur qui doit tomber ma colère?" 0'32 [117] (Thésée, Hippolyte, Œnone] Scène 6 P71 "Quoi! tout me fuit, tout m'abandonne!" 1 '08 [119] (Thésée, Œnone} Scène 7 [18] "De mon heureux retour' 0'46 [119] (Thésée} Scène 8 Q£] "Que ce rivage retentisse" 5'17 [121] (Thésée, Marche et Choeur) [2Ô1 Premier et Deuxième Air des Matelots 2'08 [121] (Chœur} |2T| Premier et Deuxième Rigaudon "l'Amour, comme Neptune" 2'56 [121] (Une Matelote} Scène 9 [22]"Quels biens!" 5*11 [123] fTMséeJ Compact disc 3 6553

Acte IV Scène 1 p~| "Ah !, faut-il, en ce jour, perdre tout ce que j'aime!* 3'01 [125] (Hippolyte! Scène 2 \T\ "C'en est donc fait" 3'52 [125] [Aride, Hippolyte! m Duo "Nous allons nous jurer une immortelle foi" 2'32 [129] (Aride, Hippolyte! Scène 3 fà] "Faisons partout voler nos traits" l'31 [131] [Chœur! m Premier Air des Chasseurs et Chasseresses "Amants, quelle est votre faiblesse" 1 '58 [131] [Une Chasseresse! m Deuxième Air des Chasseurs "A la chasse" 3'42 [133] m Premier et Deuxième Menuets 2'45 [ 1 35] fT] Bruit de la Mer et Vents "Quel bruit! quels vents!' 2'26 [135] [Chœur, Hippolyte, Aride! Scène 4 1"9"[ "Quelle plainte en ces lieux m'appelle?" 4'32 [137] (Phèdre, chœur)

Acte V

Scène 1 [TO] "Grands dieux ! de quels remords je me sens déchiré" 1 '55 [141] (Thésée! Scène 2 jTT] "Arrête!' 2'09 [141] (Neptune, Thésée} |T2| "Je ne te verrais plus" 1 '44 [143] (Thésée! Scène 3 pli "Où suis-je ?" 5'46 [145] (Aride} Scène 4 fui "Descendez, brillante immortelle" 2'18 [147] (Chœur, Aricie, Diane} Scène 5 [Ts] "Peuples toujours soumis" T12 [147] [D/ane et /es précédents)

Scène 6 fÏ6l "O trop heureux bergers!" l'18 [149] (Aric/e, D/'aneJ Scène 7 [77] Symphonie "Où suis-je transporté?" 3'51 [151] (Hippoi/te, Aricie, Diane) Scène finale \Ts\Marche "Chantons sur la musette" 2'25 [ 155] (Diane, Aricie, Hppoiyte, chœur)

~t "3ergers, vous cllez voir combien je suis fidèle" et chœur "Que tout applaudisse" 2'25 [ 155] (Diane) 3'08 [157] [20] 5'04 [157] HH "^ossigio!s c-o„-eix" (Une Bergère) l'34 [157] [22] Première et Deuxième 2'56 [157] [23] "Déesse, mon bonheur passe mon espérance /Hippo/yteJ "Que tout soit heureux" (Chœur) LES ARTS FLORISSANTS

ORCHESTRA

Myriam Gevers first violin Jean-Paul Burgos, Bernodefte Charbonnier, Patrick Cohen-Akenine, Roberto Crisafulli, Mihoko Kimura, Dario Luisi, Suzanne Scholz, Ruth Weber violin I Simon Heyerick, Sophie Gevers Demoures, Valerie Mascia, Martha Moore, Michele Sauve, Peter Van Boxelaere, George Willms violin 2 Galina Zinchenko, Jacques Maillard, Marcial Moreiras, Michei Renord, Jean-Luc Thonnerieux, Anne Weber David Simpson, Elena Andreyev, Ulrike Brutr, Paul Corlioz, Brigitte Crepin, Tormod Dalen, Damien Launay, Marion Middenway, Alix Verzier cello Anne-Marie Lasla bass viol Jonathan Cable, Richard Myron, Brigitte Guenfin double bass Serge SaTtta, Charles Zebley Michel Henry, Christian Moreaux, Geoffrey Burgess, Machiko Ueno Claude Wassmer, Philippe Miqueu, Eckhardt Lenzing, Jun Harada Denis Maton, Piet Dombrecht bom Per-Oiov Lindeke, Gilles Rapin Jean-Christophe Maillard, Jean-Pierre van Hees musette Marie-Ange Petit percussion Emmanuelle HaTm

Continuo: Dovid Simpson cello Anne-Marie Lasla bass viol Jonathan Cable double bass Emmanuelle HaTm harpsichord

CHORUS

Solante Anorga, Marie-Louise Duthoit, Patricia Forbes, Violaine Lucas, Victoria Manso, Anne Mopin, Anne Richard, Maryseult Wieczorek, Jeannette Wilson-Best soprano jean-Xavier Combarieu, Richard Duguay, Bruno Renhold, Andrew Sinclair alto Alain Brumeau, François Piolino, Jean-Marie Puissant, Jean-Yves Ravoux, Laurent Slaars, Michael Loughlin-Smith tenor Fabrice Chomienne, Laurent Collobert, Jean-François Gay, David Le Monnier, Matthieu Lécroart, Christophe Olive, Fritz Vanhulîe bass Emmanuelle Haïm, François Bazzola musical assistants Anne Pichard language coach Harpsichord after N. & F. Blanchet, by D. Jacques Way & Marc Ducornet, 1995 The Arts Florissants would like to thank the Fonds Instrumental Français for their kind loan of an extremely rare tenor viola by Duke [, first half of the 18th century). Digital recording Producer: Martin Sauer Sound engineer: Jean Chatauret Editing: Alexia Benoît Recording: 6-13/10/96, Salle Wagram, Paris This recording was made following performances of Hippolyte et Aride in Paris (Opéra Gamier) in September 1995 Director: Jean-Marie Villegier Set designer: Nicolas de Lajarîre Costume designer: Patrice Cauchetier Choreographer: Ana Yepes English and German translations reprinted by kind permission of Deutsche Grammophon Gesellschaft mbH, Hamburg. Traductions anglaise et allemande reproduites avec l'aimable autorisation de la Deutsche Grammophon Gesellschaft mbH, Hambourg. Abdruck der englischen und deutschen Übersetzung mit freundlicher Genelmigung der Deutschen Gram- mophon Gesellschaft mbH, Hamburg. Cover: TheDeoth of Hippolytus, c. 16Î1 by Peter Paul Rubens (1577-1640) (detail). Fitzwilliam Museum, University of Cambridge/Bridgeman Art Library, London. Reproduction permission granted. Verso: William Christie, photo Michel Szcbo Design: De l'Esprit © Erato Disques S.A. Paris, France 1997 Le Conseil Régional de Basse-Normandie est lié par convention aux Arts Florissants depuis 1990.

Au fil des ans, des liens étroits se sont tissés entre les Normands et l'Ensemble de William Christie. La Région s'est investie dans un soutien à la création, et à la diffusion en Basse- Normandie. Il était logique qu'elle soit également partenaire de ce nouvel enregistrement, qui contribuera, comme les précédents, à faire aimer la musique .

The Conseil Régional de Basse-Normandie and Les Arts Florissants have been bound by contract since 1990.

Over the past few years the inhabitants of the region have formed a close relationship with William Christie's Ensemble, and the Conseil Régional has invested in support for new pro- ductions to be given throughout the Basse-Normandie region. It was thus a logical step for the Conseil to oe involved in the present new recording, which, like its predecessors, will contribute to the increasing popularity of baroque music.

Der Regionalrat der Basse-Normandie hat sich 1990 in einer Entschließung an das Ensemble Arts Florissants gebunden.

Im Laufe der Jahre entstand eine enge Verbindung zwischen den Menschen der Region und William Christies Ensemble. So setzte sich der Regionalrat für die Ausführung und Verbrei- tung dieser Musik in der Basse-Normandie ein. Es versteht sich von selbst, daß er auch Partner dieser neuen Aufnahme Ist, die ebenso wie die vorhergehenden zur Beliebtheit der Barockmusik beitragen soll. France Télécom, mécène de la musique vocale

Depuis 1987, la Fondation France Télécom apporte son soutien à la production d'oeuvres vocales exceptionnelles telles Hippolyte et Aride de Jean Philippe Rameau interprétée par Les Arts Florissants. Elle encourage ainsi le talent de William Christie et ses musiciens et chanteurs en s'asso- ciant à la création et la diffusion de cette œuvre en France et à l'étranger et en contribuant à l'édition discographique chez Erato. C'est en soutenant toutes les étapes du travail musical que France Télécom remplit sa véri- table fonction de mécène à l'écoute des projets porteurs de talent.

France Télécom, a patron of vocal music

Since 1987 France Télécom has given financial assistance to the production of outstanding vocal works such as Jean-Philippe Rameau's Hippolyte et Aricie, performed by Les Arts Florissants. In this way France Télécom is able to encourage the talents of William Christie and his singers and instrumentalists, by participating in the production and performance of this opera both in France and abroad, and by contributing to the recording made by Erato. It is by underpinning each of the various stages of work on the music that France Télécom fulfils its true function of patron, remaining open to projects that encourage talent.

France Télécom und die Förderung der Vokalmusik

Seit 1987 unterstützt die Stiftung France Télécom die Produktion außergewöhnlicher Werke der Vokalmusik, wie etwa Jean Philippe Rameaus Hippolyte et Aricie in einer Interpretation der Arts Florissants. Sie fördert das Talent William Christies und seiner Musiker und Sänger, indem sie an der Ausführung und Verbreitung seines Repertoires in Frankreich und im Ausland mitwirkt und zur diskographischen Veröffentlichung bei Erato beiträgt. Die Begleitung sämtlicher musikalischer Arbeitsschritte ist für France Télécom eine Vorausset- zung für die optimale Förderung vielversprechender Projekte gemäß Funktion der Stiftung. CONTENTS / TABLE / INHALT P°ge/ Seite

William Christie A Faithful Travelling Companion 16 Sylvie Bouissou Hippolyte et Aride : an Innovative Style 1 " Jean-Marie Villégier Springtime in the Ruins ^ Jean-Marie Villégier Synopsis ^' William Christie Un fidèle compagnon de route 31 Sylvie Bouissou le choc esthétique d'Hippolyte et Aride 34 Jean-Marie Villégier Le printemps dans les ruines 3ö Jean-Marie Villégier

Argument 41 William Christie Ein treuer Weggefährte ^ Sylvie Bouissou Hippolyte et Aride : ein ästhetischer Schock 48 Jean-Marie Villégier Der Frühling in den Ruinen 6J Jean-Marie Villégier

Inhalt 56

Libretto 60 A Faithful Travelling Companion above, were used in recitals with my singer WILLIAM CHRISTIE friends. But above all, Hippolyte et Aricie became a treasure of ideas and concrete y journey with Hippolyte et Aricie examples which enabled me to understand has been long ana varied. If all and learn about everything that is essential began at the end of 1966, at to Rameau's art. I remember a thrilling study M weekend at the Abbaye de Royaumont, Harvard College, when a fellow student and I heard, for the first time, Anthony north of Paris, in the mid-70s, when I joined Lewis's historic recording (issued by an eminent Canadian "Ramiste", Thomas L'Oiseau Lyre). This was, without any exag- Green, over the score of Hippolyte et geration, a moment when time stood still, a Aricie. He was speaking on "Rameau at his magical introduction to Rameau's theatrical work-table" and I was rehearsing some universe. I was astounded and transported young singers and instrumentalists; we were with delight listening to Dame focusing on "L'Art de bien chanter" from the singing the role of Phaedra — culminating time of Louis XV, as well as using the music at the end of the fourth act in the extraordi- and written theories of Rameau and his nary monologue "Quelle plainte en ces contemporaries, such as Montéclair, Mon- lieux m'appelle?". Nothing that I had heard donville and Bérard. previously of French music had seemed so Hippolyte et Aricie also gave rise to an- intense to me. I played this record so much other project, in 1991, considerably more that it wore out, and during the months that ambitious this time than that at Royajmor. followed I devoured the score so that I assembled two casts of soloists as well as a could play the best passages off by heart. choir and an — all students — in My first performance carries me forward collaboration with three European conserva- eighteen years, to the Opera Comique, toires: the Conservatoire Supérieur de with my orchestral and vocal ensemble Les Musique at Paris, the Guildhall School of Arts Florissants, together with a cast of Music and Drama at London and the Royal soloists that included Anne Howells in the Conservatory at The Hague. There were role of Phaedra and Danielle Borst in that of around a hundred young musicians, who Aricia. But I am jumping too far ahead. In spent a month together rehearsing the meantime, Hippolyte et Aricie has Hippolyte et Aricie for public performances remained a faithful and treasured travelling in Holland and England, which were, companion. I made arrangements of the moreover, received with great acclaim. dances for harpsichord or organ. Some Most of the students had up until then had extracts, including the lament mentioned little experience of performing Rameau, or indeed any French music of the 17th and baroque music. Indeed, it is the basis of my 1 8th centuries. work, the point of departure that immedia- At first, particularly for the current production tely came to the fore when I was preparing at the Palais Gamier, the work consisted in the production of Hippolyte etAricie. placing Rameau in the context of French Notions such as the doubling of conso- baroque music. In some ways one could nants, the syllabic symmetry or numbers of say that he was a worthy heir to his ances- syllables, as well as the way in which cer- tors, but in others he appears to us, on the tain vocal ornaments, for example the trill, contrary, as the most revolutionary of com- the portamento, and the slur, allow the posers between Machaut and Debussy. listener to identify the length or number of Rameau himself, throughout his lyric career, monosyllables or polysyllables, each of declared himself a "Luflyste", a defender of these must be taken into account for a bet- the lyric tradition established by Lully at the ter understanding, and for correct scansion. end of the 17th century. But the link bet- These are the rules established by genera- ween these two men is, incidentally, more tions of French theorists, including Rameau specifically linguistic than musical: the himself, and which constitute the absolute declamation or French tragedy according to priorities. They are unavoidable constraints Corneille and Racine, with its successions of which must be shared and understood by sonorous syllables arranged in alexan- all musicians in a modem production. drines, is already a form of music, and Armed with these lyric "recipes", the singer more particularly when it is declaimed an can thus free the intrinsic force of the recita- octave higher in the sustained style. One tive, return true power to the word, and might suppose that the composer simply give life to the Air. But there is much more writes the declaimed discourse in musical to Rameau. For his fertile musicallty makes notation for the in tragédies him, paradoxically, a threat to Lully with this lyriques. "L'art de bien chanter", for a musi- carefully refined balance set up between cian of the 17th or 1 8th centuries, was in the text and the music. With Hippolyte et effect synonymous with "L'art de bien décla- Aricie, Rameau allowed his hitherto restrain- mer". At this time, the art of a singer, of a ed musical energy to explode, and we find lyric composer, of an orator or a preacher gathered there enough musical inspiration all share the same foundation. for perhaps three or even four tragedies lyriques. The is more melodic, tend- The way in which one can make the most ing towards arioso, the orchestral accom- of one's work in a musical creation is a paniment is much more rich and complex very highly formalised affair in French than anything which we know in the works of his predecessors. There are striking novel- supporting the voice. Often one constantly ties everywhere. Take rhythm for example, the impression that at the moment when the and more particularly that developed in the voice enters, the message has already been dances of the "divertissements". Rameau is delivered by the orchestra. The most striking to my mind the most original dance com- examples are in the introduction to Phae- poser of the last three hundred years, with dra's air in the third act, or Theseus's music Stravinsky perhaps as his main rival. More- in the fifth act. over, this originality as a whole is mainly Rameau inherits a form, the "tragedie rhythmic: the vigorous physical force of nis lyrique": codified towards the end of the dance music and his infectious vitality are 16/0s, it comprises a prologue followed astonishing. by five acts, each ending with a "divertisse- Innovative is also one of the ment". He follows this formal order only up features of Rameau's first tragedy. He to a point. But, as elsewhere, he goes a demonstrates a new use of harmony and an step further and breaks new ground. The unusual use of chords, giving new roles to third act divertissement is deliberately pla- instruments of "colour", Tike the ced in the middle of the act for dramatic and . Besides orchestration, Rameau reasons. This sense of theatrical, timing is 'the theorist' applies his ideas to the expres- an essential quality of grand theatre, and sive force of melodic intervals and harmonic indisputably the prerogative of Rameau, progressions, in order to give his orchestra who must rank in this respect alongside a new harmonic language, more dissonant, Lully, Monteverdi and Mozart in the pan- richer and more powerful than that of his theon of the greatest theatre composers. The contemporaries, such as Monteclair or Mon- linking of recitatives, choruses and airs, the donville. proportion of each ingredient, the architec- ture and the arrangement of musical forms, all this is brilliantly conceived. By means of orchestration, harmony and rhythm, Rameau drew his new orchestra together into one new "lyric partner" to the In connection with this novelty that abounds vocal line in a manner that was unusually in Hippolyte ei Aricie, two contrasting active for the time. As was to be the case effects might strike the listener: first a certain later for Berlioz and for Wagner, the "lyric" "barbarism", a sort of latent brutality, which function of the orchestra is here as important was to be absent from the following trage- as the voice itself. The orchestra initiates or dies lyriques, then, secondly, surprisingly anticipates vocal melody and dialogue, sentimental quality of the whole work, Its interpolating phrases rather than constantly tendency towards pathos. The strength of the marches, the youthful sensuality of the considered in relation to the operatic dance music, the dissonant "ugliness" of the context of the post-Lully period. It will then music of the underworld, all of this is coun- be possible to explain the origin, the causes terbalanced by the elegiac sadness and ana the consequences of the many revisions nobility of the recitatives and airs for The- that Rameau carried out, and to understand seus and Phaedra, or by the pastoral inno- why the 1733 version remained published cence of Aricia's music. in its entirety either as a score or a recor- Hippolyte et Aricie was Rameau's first trage- ding until today. die lyhque. For most of us, at the end of the The second reason was the lack of a criti- 20th century, it will remain the most power- cal edition suited to the demands of perfor- ful and engaging of them all. mers. Ai a time when Germany was Translated by Sarah Hibberd beginning its twelfth set of complete works, it was alffhe more pressing to undertake a complete edition of the works of Rameau, Hippolyte et Aricie: first to make a practical performing score an Innovative Style and parts available, and secondly to do SYLVIE BOUISSOU justice to France's heritage. In 1994 the first volumes of the monumental Rameau edi- he original and complete version of tion were published by Gérard Billaudot, Hippolyte et Aricie, Rameau's first frage- with the generous assistance of the French Tdie en tnusique, was never performed, Ministry of Culture, the Centre National de either during the composer's life-time, or la Recherche Scientifique, the Foundation after his death. The world had to wait a fur- France Télécom, the Fondation Francis et ther 263 years to hear the 1733 version as Mica Salabert and the City of Dijon. Rameau had conceived it, and to read a complete and faithful edition of the first ver- Hippolyte et Aricie, sion of this masterpiece. the end of a long journey There are two reasons for this. The first was the conservative taste of the public. The first Until the age of fifty, opera remained a production of Hippolyte et Aricie caused a dream for Rameau: "I was interested in scandal, triggering a series of quarrels over theatre from the age of twelve: I worked for musical taste which lasted throughout the the Opera only when I was fifty, I still did entire 18th century. To understand the rea- not believe myself capable: I took a sons for this aesthetic shock, the stylistic chance, I was fortunate, I continued." innovations in Hippolyte et Aricie should be Rameau worshipped opera, and prepared himself for the genre by writing , The reasons for the aesthetic shock those "trifles" which "imperceptibly make of Hippolyte et Aricie the greatest things possible" (Letter to Mon- There were problems even at the rehearsal geot, 1744], and with fairground music, stage. at the time were still heavily probably composed in collaboration with influenced by Lilly's style some fifty years his friend Alexis Piron. after the composer's death. Through the In ] 727, Rameau tried to persuade the works of musicians such as Campra, Des- famous poet Antoine Houdar de La Motte, touches, Matho, Marais and Monteclair, the favourite librettist of Campra and Des- the public was becoming familiar with touches, that he was the musician the accompanied recitatives and descriptive theatre needed, able to study "nature symphonies. But the revolution brought before painting it", and capable, through about by Rameau went much further still. He his skill and his taste, of choosing colours actually increased the number of accompa- and nuances to portray sentiments and nied recitatives, choruses and concert expressions with precision (Letter to Houdar ensembles — the very elements that the cri- de La Motte, 1727). His request remained tics decried for being unrealistic. He gave unanswered. At the same time, Rameau the orchestra a decisive role, entrusting it was introduced into the circle of the termier with descriptive symphonies that took part in general Le Riche de la Poupliniere, his the dramatic action (the rumble of thunder, future patron whose private orchestra he I, 4; the boiling sea, III, 9; the sound of the was to direct for over twenty years. It was sea and wind, IV, 3], using it in the longer here that he met Voltaire, who agreed to scenes where accompanied recitatives, airs write the poem of for him, although and choruses were combined (Phaedra, the biblical subject-matter caused censorship "Quelle plainte en ces lieux m'appelle?", which led to the work being abandoned. IV, 4). He made skilful use of the element of Parallel to the fortunes of the still-born opera surprise as if to keep his audience on the Samson, the idea for Hippolyte el Aricie edge of their seats. For example, the first took root. The libretto was provided by the trio of the Fates ("Du destln, le pouvoir Abbe Simon-Joseph Pellegrin, although not supreme", II, 4), a sort of syllabic and without some reticence. homorhythmic chorus, brings about an impressive stylistic caesura. Rameau also enjoyed combining new timbres, as in the astoundingly, dark recitative for Theseus (bass) and Neptune (bass) accompanied by continuo with hautes-contre de violon and that [...] we have had to change it for the tailles de violon — violins in the treble and Theatre, although still leaving it in the prin- tenor range — (IV, 2). He also invented ted edition just as we had first conceived it, perspective in music in a futuristic, even so that the Curious may judge of it for them- "cinematographic" vision, such as the won- selves" (Rameau, Generation harmonique, derful sailors' divertissement in the third act, 1737, pp. 154-5). celebrating Theseus's return from the under- world which disturbs the King, as he The revisions of 1733 and further versions believes his son, Hippolytus, is trying to seduce his wife Phaedra. The celebration Concessions to conservatism did not stop over, Theseus pours out first his emotions here. They were so extensive that Rameau's (Invocation to Neptune, III, 9), and then his publishers proposed a reprint of the original rage (boiling sea, 111, 9]. edition, to be augmented by a "supple- In addition to these new stylistic traits, the ment" comprising the principal modifications harmonic richness stretching from one end drawn from the 1733 performances. These of the opera to the other seems to be a included the suppression of virtually all the constant challenge In Its abundance of monologues, the several airs de divertisse- seventh, ninth and eleventh chords, its ment, the bulk of the duos and trios, and échappées (type of passing notes), suspen- the superb scenes 1 and 2 of the first sions and wide variety of dissonances. tableau in Act V - for it was not the custom Rameau's language benefitted from the to change the tableau during the course of theoretical research he undertook for over an act if unity of place was to be respec- ten years, and one of the most beautiful ins- ted. Rameau also made important changes tances is illustrated in the second trio of the in the order of divertissement sequences Fates ("Quelle soudaine horreur", II, 5), full and, finally, added some recitatives. of enharmonic modulations which so offen- Although some adjustments stemmed from ded performers of the period that Rameau the practical necessity of the production, had to suppress them altogether: "We had most of them resulted from social and aes- found the means of inserting, in the second thetic pressures, as demonstrated by trio of the Fates of the opera Hippolyte et Rameau's nostalgic remark in the supple- Aricie, a song composed in the diatonic ment to the original edition: "We have shor- enharmonic genre, which promised great tened the duos and trios only to speed up things in the context of the situation; but if the action, and not because of the music; some of the singers were able to cope with [equally] the monologues that are not this, not all responded in the same way; so sung". For each of the revivals in 1742 and 1757 orepared for them at their request, to be Rameau, as was his custom, revised the part of the complete edition of the works of work, each time leaving the scores in ever Rameau, Jean-Philippe Rameau, Opera greater confusion. The revisions provided Omnia. To this end, I consulted ail the exis- new original passages as well as cuts. They ting sources: the first editions and their sub- also entailed numerous alterations as public sequent prints, the annotated editions, demand evolved (more dances and fewer manuscripts, parts, non-autograph copies, recitatives) and as Rameau himself matured, fragments and published . I relied and these modifications included notably principally on the original edition and its the addition of soloists in the choruses (a second print, augmented by the "supple- principle that he cultivated almost systemati- ment" in accordance with tne revisions, on cally after 1750), and the reorchestration of orchestral parts which include specific alte- dances, choruses and airs. As the "batteurs rations dating from the 1733 productions, de mesure" of the Académie Royale de and on a fragment of an original set of Musique In Paris [our modern-day conduc- parts of which only the haute-contre de vio- tors) generally used the same score and lon part has survived, containing all the parts for the different revivals, these scores layers of revisions, including the posthumous now comprise all the successive layers of ones. In deciphering the reverse side of the rewriting, which we can reconstruct (not paste-overs or this source, I was able to without some effort), from the first perfor- reconstruct the original parts of the haute- mance to the final and sometimes even contre de violon for the main part of the posthumous versions, by comparing the dif- opera. Finally, the different editions of the ferent handwriting of the correctors, the libretto have enabled me to enrich the score paper, ink, added leaves, paste-overs, pin- with stage instructions and invaluable jeux ned pages, watermarks ana of course the de scène, generally omitted from musical sources themselves. editions. Translated by Sarah Hibberd

The edition of the first version of 1733

It was therefore urgently necessary to work on the edition of the original and complete 1733 version of Hippolyte et Aride, eradi- cating all socio-culfural contamination. This is the version that William Christie and Les Arts Florissants wished to perform, and that I Springtime in the Ruins sion to earlier ideals? How could he be JEAN-MARIE VILLEGIER happy with a poem that was a mere pale reflection, a clumsy copy of Quinault's mas- n a French "tragedie en musique", things terpieces? It is because he waited so long are done by the book. Sixty years after for the right moment that he could not share Atys, forty years after Medee, Hippolyte el his own revolution with any other artist. He Aricie reproduced the model conceived and had something in him of the terrorist, who executed by the Lully-Quinault duo, consis- dreads nothing so much as a relaxation of ting of a prologue and five acts. Each of the detested dictatorship. He needed a these six parts had Its own set, Its own stronghold of opposition, the unshakable divertissement with choruses and dances, symbol of the establishment, before he and special effects. A necessary element could drop his bomb. Pellegrin, more or was the fantastic, and whether it was the less at the end of his tether, was seventy scene of devilry, the descent into the Under- years old. Rameau, who was fifty, but a world or the moment of eerie darkness, it passionate fifty, had just entered the Acadé- was always the programme. Recitatives, mie Royale de Musique. This ill-matched airs and duos took their correct place, duo could not bear comparison with those while, as ever, here again was the young of yore — Quinault and lully, Charpentier hero, first concealing and then revealing an and Thomas Corneille. The project was no illicit love, trapped between the tender Prin- longer the same, It was no longer the pro- cess and the Queen or the Goddess consu- ject of a partnership. It was no longer a med with jealousy. Here too was the King, question of a love match between tragedy father and/or rival, dangerously allied to and music. The music, its beauty now in full religious power or magic, touching and yet bloom, married without love, although not vaguely ridiculous as only the architect of without forethought, an old theatre that one's own misery can be. Atys-Jason-Hippo- before long would die. lyte; Sangaride-Creuse-Aricie, Cybele- These thoughts, confirmed by studying the Medee-Phedre; Celoenus/Sangar - detail of the opera, have governed my Creon/Oronte-Thesee compressing the func- work on the production. Yes, appearances tions of baritone and bass-baritone: all was are only just kept up, and Hippolyte et Ari- ready to trigger the tragic mechanism. All cie is only one short step away from being, seemed to be decided in advance. no longer a tragédie en musique, but an Rameau, everyone knew, everyone said, opéra-ballet. The divertissements are duly was a revolutionary. How could he bear immense, even disproportionate; but let us with so much adherence, so much submis- take care that they are not reduced to their length in the old scheme of things. We son why Rameau asked Pellegrin for only should not cut them down, but allow them two or three rapid vignettes for his tragedy. to take their place in the unfolding of the It is also why, despite this haste, he chose work. Strange as it may seem to our eyes, to bring it to a halt in certain places. Like we must try to understand how this object, an impatient tourist, he would run, stop and so undramatic, is still a theatrical object. start again. The distance could never be We should not try to adapt it to present-day covered too quickly, nor could he ever ideas nor to those of Uly and Quinault, but concentrate on the point of focus too inten- corner it, force it to reveal its dream, even sely. It is thus, for example, that Phèdre or disguised, so that we too can share it, Thésée, shaken like mechanical puppets or albeit at a distance. like the jerky shadows in a silent film when Its dream? It is that of the revue, or more they take part in action scenes, take on the precisely, of that which Eisenstein, as a true stature and mystery of the great portraits of disciple of Meyerhold, called a series of Titian as soon an air immobilises them, len- scenes. Thus it is the discontinuous that ding them depth. This dimension owes triumphs, the triumph of the rupture, of the nothing to the developments from scene to cold shower, of ice and fire. scene, and everything to their submersion in Here Music reigns supreme, and she should harmony. Whether Phèdre invokes the declare her sovereignty. Let us show music "cruel mother of Lovers" or Thésée calls on exercising her tyranny, imposing the rhythm the "powerful master of the waters", it is of her whims on the drama, summoning Rameau, not Pellegrin, who connects them characters as she pleases, dismissing them to their forebears, to the characters they when she prefers to create a new impres- represented for , for Seneca, for sion, whether it be sacred, stormy, nautical, Racine. A moment later, and they ere hunting, sylvan or infernal. It must be admit- brought back to their role of compères, link- ted that in the development of dramatic men worn a little thin by an evening of situations, Music prefers tableaux that she divertissements. One imagines that Sarah will then hang side by side in provocation. Bernhardt might have recited Phèdre's This one stops her nonchalantly, even if it declaration in one of the programmes be irrelevant. She passes to another, which which the public enjoyed so much at the might appear crucial, but it does not suit beginning of our century, tucked in between her purposes. Her word is law. a proverb by Alfred de Musset and a This work, apparently so effervescent and grand chorus from La Damnation de Faust. dynamic, moves only on the surface; its Atys, Médée even, heralded the dawn of depths reveal contemplation. This is the rea- the tragédie lyrique. Hippolyte et Aride appeared at a more light-hearted time, when the Académie Royale de Musique, rich and proud of its long tradition, was hesitating between nostalgia and boredom. Should they perhaps yet linger over the ancient rituals? Or should they now brush the dust off and give pleasure Its place? Hippolyte et Aride is at once a memory of past glory, a visiting of its ruins already overgrown by weeds, an insurrection of the new against the old, a joyous act of sacrilege, and a workshop for the future. Translated by Sarah Hibberd Prciogje Pholo iV N. Roberl

A.M. Panzarella, M. Padmore, Pholo M.N. Robert Synopsis tuary. In the absence of Theseus, of whom JEAN-MARIE VILLEGIER there has been no news for a long time, it is the queen who attends the taking of the veil, but Aricia has a sudden burst of revolt: she PROLOGUE dares to proclaim that they are doing violence to her heart by dedicating her to the goddess. Diana's domain, where young people of both Phaedra enters in a fury, guessing at the guilty sexes live under the laws of the chaste god- love which has produced this rebellion, but dess. Cupid dares to intrude. Diana reminds she meets with defiance from the priestesses: him of her rights, but he will not accept that this peaceable place should escape his turbu- "No, no, a heart compelled is not worthy of lence. Invoked by Diana, Jupiter, in the name the Gods, of Destiny, adjudicates: nobody can elude Its sacrifice is a crime" Cupid's power, this day will be his. But it is to virtuous love that victory is given, to the love Phaedra threatens: she will be obeyed, or else "that marriage illuminates". she will order the destruction of the temple. Greatly vexed, Diana withdraws to fly to the The High Priestess appeals to the gods: a aid of Hippolytus, who has been devoted to storm breaks out, Diana appears, denounces her since childhood. Cupid celebrates his the sacrilege and forces Phaedra to withdraw. riumo-:. Alone with her confidant, Oenone, Phaedra gives rein to her jealousy: the second wife of Theseus, she is in love with Hippolytus, her ACT I stepson. Her dignity scorned, possessed by her mad passion, she swears vengeance. Theseus has massacred the Pallantids, his mor- One of Theseus' companions, Areas, appears. ;c enemies. The last of their line, Aricia, is He has been accompanying the king on his held captive at his court, condemned by him heroic adventures. He has seen him disappear to remain celibate. Suffering from her hopeless across those sombre shores from which no-one love for Hippolytus, Theseus' son, she prepares returns. to enter orders in the service of Diana. The Oenone drags Phaedra from her despair: as young man meets Aricia near the temple queen and widow, her love becomes legiti- where she is to take her vows. Hippolytus, mate. She will offer Hippolytus her crown and "insensible Hippolytus", cannot keep his secret: her hand. he is in love with Aricia. This love, though shared, remains impossible as it runs counter to the will of the king. Diana's priestesses lead Aricia into the sanc- ACT II "Tremble, shudder with dread! You leave the infernal Empire Peirithous, bound to Theseus by an un- To find Hell at home!" shakeable friendship, has attempted to abduct Persephone from out of Hell. He has been engulfed by abode of the dead, where Pluto ACT III holds him captive. Theseus has ventured after him seeking to return him to the land of the Venus was once disdained by Pasiphae, wife living. of , King of . She punished her by Tisiphone, one of the Furies, welcomes him: inspiring her with a monstrous love, of which here there is no hope, no end to suffering. The- the was the offspring. Phaedra, the seus offers himself in exchange for Peirithous. daughter of this unfortunate woman, is of a No exchange can be made in this place line on to which the goddess pours out her where there are never enough victims for the hatred: she recognises in her passion for Hip- cruelty of its torturers. polytus the work of an outraged Venus. She In the presence of Pluto and his court, Theseus has asked to see the young man. She is at first pleads his cause and that of this friend. He in- flustered by his appearance then endeavours stances his exploits, which should merit him to soften him: her feelings for him are not those indulgence. It is in vain and Pluto exhorts the of a stepmother: she does not hate him. Hip- infernal divinities to have their tortures ready to polytus is moved by this new gentleness of punish the intruders. Phaedra. He swears fidelity to his father's Having failed to obtain mercy, Theseus asks to widow. Phaedra has had a son by Theseus share the sufferings of his brother-in-arms. and Hippolytus renounces the throne in favour Again he meets with refusal: only death can of this child whom he will support. Nothing unite them. But when he asks for death, it is matters to him except to be united with Aricia, refused him by the Fates, who obey only the object of his vows. Destiny, unique master of the day and the The crumbling of her dreams leads the queen hour. Theseus is left living among the dead, to reveal her secret love. From the depths of whom Hell will not render. her shame, she asks for death. The young man To penetrate eternal night, Theseus invoked is overwhelmed with horror. Phaedra takes his Neptune, his father, who promised to aid him sword to deliver justice to herself. At that three times in his misfortune. He again invokes moment Theseus appears haunted by the pre- him to find day once more. Mercury, sent by diction of the Fates. Both wife and son evade Neptune, pleads for Theseus and manages to his questions leaving him prey to horrible win Pluto round, but the hero is only freed after doubts. In order to save her mistress, Oenone hearing the terrible prediction of the Fates: diverts his suspicions. Hippolytus, she suggests, has tried to violate Phaedra. The people of celebrate the return of Hell seems to open beneath her feet. She the hero they believed dead. While jubilation consents to be its victim as she proclaims to reigns, Theseus hides his pain. Then, having Theseus the innocence of his son. recourse to Neptune one last time, he calls up his anger on the guilty son: "O superfluous remorse! Hippolytus is no more." "Blood may shout out, I no longer hear its voice. Neptune will keep faith with me: ACTV The Gods avenge the Kings." From Phaedra's mouth, Theseus has learned the truth. The queen has taken poison and ACTIV died. Horrified, Theseus wants to put an end to his days. Hippolytus, cursed by his father, takes the road Neptune stops him: other exploits await him to exile. Fearing a separation which will leave ana the world has need of his courage. Let her without defence, Aricia tries to retain him. him be consoled: Destiny is opposea to Hip- Hippolytus hints at the dreadful secret, at Phae- polytus' death and the young man shall live. dra's guilty passion, which filial respect forbids But it will be on foreign soil, far from his him to reveal. father, who must resign himself to never seeing Why not flee together? Hippolytus and Aricia his son again. swear eternal fidelity. They take Diana as their Aricia recovers her senses. Where has she witness: the goddess of the forests will not been transported to? What is this enchanting condemn their tenderness. place? Faithful subjects of Diana, shepherds Their oaths have only just been exchanged surround her, imploring their sovereign. The when a hunting party appears. Mocking love's goddess appears: she has chosen a hero to delights, which presage so much suffering, reign in her name in this happy place and to they try to persuade Hippolytus and Aricia to marry Aricia. join them. This nusband, this king proclaimed by Diana, Nothing can separate them, but danger threat- is Hippolytus, brought back to life. ens: Neptune will keep his promise, Theseus' vow will be accomplished. Borne by a storm, "Let all be happy under the laws a horrible monster appears. Hippolytus, who of the king Diana gives you! alone dares affront it, disappears into thick Let all applaud my choice! clouds. When the storm abates, the hero is It is virtue which crowns him." lifeless. Aricia loses consciousness. Translated by Inca Langues This awful spectacle fills Phaedra with remorse. L. Hunt. Pholo M.N. Roberl

L Hunt, K. Kàrolyï. Pholo M.N. Roberl Un fidèle compagnon de route pour le clavecin ou l'orgue. Quelques WILLIAM CHRISTIE extraits, dont la plainte mentionnée ci- dessus, furent utilisés dans des récitals avec on parcours, avec Hippolyte et des amis chanteurs. Mais avant tout, Hippo- Aride de Rameau, est à présent lyte et Aride était devenu un trésor d'idées long et varié. Tout a débuté à la et d'exemples concrets grâce auquel je M pouvais comprendre et m'informer de tout fin de 1966, au Harvard Collège, lors- qu'un camarade d'étude et moi avons ce qui était essentiel à l'art de Rameau. Je écouté, pour la première fois, l'enregistre- me rappelle un passionnant week-end stu- ment historique d'Anthony Lewis (paru chez dieux à l'Abbaye de Royaumont, au nord «L'Oiseau Lyre»]. Ce fut, sans exagérer, un de Paris, au milieu des années 70, où je moment où le temps s'était arrêté, une intro- m'étais joint à un éminent «ramiste» cana- duction magique à l'univers théâtral de dien, Thomas Green, autour de la partition Rameau. J'étais ébahi et emporté d'enchan- à'Hippolyte et Aride. Lui parlait de tement en écoutant l'interprétation de « Rameau à sa table de travail » et moi je Pnècre par Dame Janet Baker — culminant faisais répéter de jeunes chanteurs et instru- à la fin du quatrième acte dans l'extraordi- mentistes, en nous concentrant sur « L'Art de naire monologue «Quelle plainte en ces bien chanter» du temps de Louis XV, ainsi lieux m'appelle?». Rien de ce que j'avais qu'en utilisant les musiques et les écrits théo- pu entendre auparavant de la musique fran- riques de Rameau et de ses contemporains, çaise ne m'avait paru aussi intense. J'ai usé comme Montéclair, Mondonville et Bérard. ce disque jusqu'à l'abîmer et durant les Hippolyte et Aride a également suscité un mois qui suivirent, j'ai dévoré l'édition impri- autre projet, en 1991, bien plus ambitieux mée afin de savoir jouer ses meilleurs pas- cette fois que celui de Royaumont. J'ai mis sages par cœur. en place deux distributions de solistes ainsi qu'un chœur et un orchestre — tous étu- Ma première représentation me porte dix- diants — en collaboration avec trois conser- huit ans après cela, à l'Opéra Comique, vatoires européens : le Conservatoire avec mon ensemble orchestral et vocal des National Supérieur de Musique de Paris, Arts Florissants, ainsi qu'une distribution de The Guildhall School of Music and Drama solistes dont Anne Howells dans le rôle de de Londres et le Koninklijk Conservatorium Phèdre et Danielle Borst dans celui d'Aride. de la Haye. Cela faisait en tout une cen- Mais je brûle les étapes. Entre-temps, taine de jeunes musiciens, qui ont passé un Hippolyte et Aride est resté pour moi un mois ensemble à répéter Hippolyte et Aride compagnon de route, fidèle et précieux. pour des représentations publiques en Hol- J'avais fait des arrangements de ses danses lande et en Angleterre, qui furent d'ailleurs siteur lyrique, d'un orateur ou d'un prédica- reçues par de grandes acclamations. La teur, à l'époque, tout cela revient au même. plupart des étudiants avaient eu jusque-là une connaissance restreinte de l'interpréta- La manière dont quelqu'un peut mettre à tion de Rameau, ainsi que de la musique profit son travail dans une création musicale française des XVIIe et XVIIIe siècles. est une affaire très hautement formalisée en Le travail a d'abord consisté, et notamment musique baroque française. C'est la base pour la présente production du Palais même de mon travail, le point de départ Garnier, à placer Rameau dans le contexte qui s'est immédiatement présenté en vue de de la musique baroque française. D'une préparer la production d'Hippolyte et certaine manière, on pourrait dire de lui Aride. Les notions comme celles du double qu'il était un digne héritier de ses ancêtres, ment des consonnes, de la symétrie sylla- mais d'une autre, il nous apparaît au bique ou de la quantité syllablque, mais contraire comme le plus révolutionnaire des aussi comment certains ornements vocaux, compositeurs depuis Machaut jusqu'à par exemple le trille, le port de voix et le Debussy. Rameau lui-même, à travers sa coulé permettent à l'auditeur d'identifier la carrière lyrique, se proclame comme un longueur ou la quantité de monosyllabes ou «lullyste», un défenseur de la tradition de polysyllabes, tout cela doit entrer en lyrique — celle qui fut établie par Lully à la compte pour une meilleure compréhension fin au xviie siècle. Mais le maillon qui relie et une scansion correcte. Ce sont des ces deux hommes est au demeurant plus règles établies par des générations de théo- précisément linguistique que musical : la riciens français, dont Rameau lui-même, et déclamation de la tragédie française selon qui constituent des priorités absolues. Ces Corneille et Racine, avec ses successions impératifs Incontournables doivent être par- de syllabes sonores arrangées en alexan- tagés et compris par tous les musiciens lors drins, est déjà une forme de musique, et d'une production moderne. Armé de ces plus spécialement lorsqu'elle est déclamée «recettes» lyriques, le chanteur peut alors avec les tons de 1'« octave » du style sou- libérer la force Intrinsèque du récitatif, trou- tenu. On peut supposer que le compositeur, ver à rendre au mot son véritable pouvoir et pour les récitatifs de la tragédie lyrique, donner vie à l'Air. note tout simplement le discours déclamé en Mais il y a bien plus encore chez Rameau. notation musicale. «L'art de bien chanter», Car celui-ci est paradoxalement, du fait de pour un musicien des XVIIe ou XVIIIe siècles, sa fertile musicalité, une menace faite à était en effet synonyme de « L'art de bien Lully pour cet équilibre précieux et raffiné déclamer». L'art d'un chanteur, d'un compo- qui s'installe entre le texte et la musique. Avec Hippolyle el Aride, Rameau se per- riche et plus puissant que l'ont été ceux de met d'explorer une énergie musicale qu'il ses contemporains comme Montéclair ou avait jusquelà contenue, et l'on y trouve Mondonville. rassemblées assez de trouvailles musicales pour peut-être trois ou même quatre tragé- Rameau unifie ce nouvel orchestre, par l'or- dies lyriques. Le récitatif est plus mélodique, chestration, l'harmonie et le rythme, pour en tendant vers \'arioso, l'accompagnement faire, et ce d'une façon bien plus active orchestral est bien plus riche et complexe qu'à l'habitude, un véritable «partenaire que tout ce qu'on a pu connaître dans les lyrique» de la ligne vocale. Comme ce travaux de ses prédécesseurs. Il y a des sera le cas plus tard pour Berlioz et pour nouveautés saisissantes en tous endroits. Wagner, la fonction « lyrique » de l'or- Prenez le rythme, par exemple, et plus spé- chestre est ici aussi importante que la voix cialement celui élaboré dans les danses des ellemême. L'orchestre initie ou anticipe la «divertissements». Rameau est à mon sens mélodie chantée et dialogue avec la voix, le compositeur de danse le plus original de l'interpelle et la soutient. Souvent, on peut ces trois cents dernières années, avec peut- avoir l'Impression qu'au moment où la voix être Stravinski comme principal rival. Au entre, le message a déjà été délivré par reste, l'ensemble même de cette originalité l'orchestre. Les meilleurs exemples en sont est en grande partie rythmique : la vigou- l'introduction de l'air de Phèdre au troisième reuse force physique de sa musique dan- acte, ou la musique de Thésée au cin- sée, sa vitalité contagieuse, sont quième acte. étonnantes. Rameau hérite ici d'une forme, la «tragédie L'orchestration innovante est aussi l'un des lyrique» : codifiée vers la fin des aspects de cette première tragécie de années 1670, elle est constituée d'un pro- Rameau. Il y fait la démonstration d'une logue suivi de cinq actes, chacun se termi- nouvelle utilisation de l'Harmonie et d'un nant par un «divertissement». Il respecte cet emploi inhabituel des cordes, en confiant ordre, ce formalisme, jusqu'à un certain de nouveaux rôles aux instruments à «cou- point. Mais, comme pour tout le reste, ¡1 fait leur», comme les bassons et les flûtes. En un pas de plus et innove. Le divertissement plus de l'orchestration, Rameau « le théo- du troisième acte est délibérément placé au riste» applique ses Idées au sujet de la milieu de l'acte pour des raisons drama- ¡orce expressive des intervalles mélodiques tiques. Ce sens de la théâtrallté, de ce que et des progressions harmoniques, afin de les Anglo-saxons appellent «timing», est donner à son orchestre un nouveau lan- une qualité essentielle du grand théâtre, et gage harmonique, plus dissonant, plus sans conteste l'apanage dé Rameau, qu'on doit ranger à cet égard au panthéon des Le choc esthétique plus grands compositeurs pour le théâtre, d'Hippolyte et Aride dont Luily, Monteverdl et Mozart. L'enchaî- SYLVIE BOUISSOU nement du récitatif, des chœurs et des airs, le dosage de chaque ingrédient, l'architec- a version originale et intégrale d'Hippo- ture et la disposition des formes musicales, lyte et Aride, première tragédie en tout cela est brillamment conçu. L musique de Rameau, ne Fut jamais don- née; ni du vivant du compositeur, ni après En rapport avec cette nouveauté qui foi- sa mort. Il aura fallu attendre 263 ans à la sonne dans Hippolyte et Aride, deux effets fois pour entendre la version de 1733 telle contrastés pourront frapper l'auditeur à que l'a conçue Rameau et pour lire une édi- l'écoute : d'abord un certain «barbarisme», tion complète et fidèle de la première ver- une sorte de brutalité latente, qui sera sion de ce chef-d'œuvre. absente de ses prochaines tragédies Le résultat de ce surprenant constat a lyriques, puis, en second lieu, cette éton- double cause. La première revient au nante charge de sentimentalité qui émane conservatisme du public d'alors. Force est tout au long de l'œuvre, ce penchant réel de constater que la création d'Hippolyie et pour le pathos. La robustesse des marches, Aride fit scandale et déclencha une série la sensualité juvénile de la musique de de querelles esthétiques qui allaient alimen- danse, la «laideur» dissonante de la ter tout le XVIIIe siècle. Pour comprendre les musique du monde des enfers, tout cela est raisons de ce choc esthétique, il faut éva- contrebalancé par la tristesse élégiaque et luer les nouveautés de la partition d'Hippo- la noblesse des récitatifs et des airs de Thé- lyte et Aride relativement au contexte sée et de Phèdre, ou par l'innocence pasto- lyrique de l'époque post-lullyste. On sera rale de la musique d'Aride. alors en mesure d'expliquer l'origine, les Hippolyte et Aride fut la première tragédie causes et les conséquences des multiples lyrique de Rameau. Pour la plupart d'entre remaniements qu'effectua Rameau, et de nous, à la fin du XXe siècle, elle restera bien comprendre pourquoi la version de 1733, plutôt comme celle qui fut la plus puissante dans son intégralité, était encore, jusqu'à et la plus attachante d'entre toutes. ce jour, inédite tant graphiquement que phonographiquement. La deuxième cause de ce constat revient à l'absence d'édition critique qui soit conforme aux exigences des Interprètes. A l'heure où l'Allemagne entreprend sa dou- zième intégrale, il était urgent d'entre- besoin, à même d'étudier la «nature avant prendre l'édition complète des œuvres de de la peindre» et apte, par sa science et Rameau, d'abord pour offrir aux interprètes son goût, à choisir avec justesse les cou- des partitions pratiques et des matériels leurs et les nuances pour rendre les senti- d'exécution, ensuite pour être en France à ments et les expressions (Lettre à Houdar de la hauteur de notre histoire. Depuis 1994, la Motte, 1727). Sa démarche reste sans c'est chose faite : l'édition monumentale réponse. A cette même période, Rameau Rameau est publiée par Gérard Billaudot est introduit dans le cénacle du fermier éditeur, grâce au concours du Ministère de général Le Riche de la Poupllnière, son futur la Culture, du Centre National de la mécène dont il dirigera l'orchestre privé Recherche Scientifique, de la Fondation pendant plus de vingt ans. C'est dans cet France Télécom, de la Fondation Francis et entourage qu'il rencontre Voltaire, lequel Mica Salabert et de la Ville de Dijon. accepte de lui écrire le poème de Samson dont le sujet biblique essuiera une censure irrémédiable. Parallèlement aux pérégrina- Hippolyte et Aride, tions de l'opéra mort-né de Samson, grandit l'aboutissement d'un long parcours et aboutit l'idée à'Hippolyte et Aride, dont Jusqu'à l'âge de cinquante ans, Rameau ne l'abbé Simon-Joseph Pellegrln fournit à fait que rêver d'opéra : «J'ai suivi le spec- Rameau le livret, non sans quelque réti- tacle depuis l'âge de douze ans : je n'ai cence. travaillé pour l'Opéra qu'à cinquante ans, encore ne m'en croyais-je pas capable : Les raisons du choc esthétique j'ai hasardé, j'ai eu du bonheur, j'ai conti- d'Hippolyte et Aride nué». A ce genre qu'il vénère, Rameau se prépare par le biais des cantates, ces Dès les répétitions, les problèmes commen- «bagatelles» qui «rendent insensiblement cent. L'esthétique de Lully, mort pourtant capable de plus grandes choses » (Lettre à depuis près de cinquante ans, appuie de Mongeot, 1744) et par le biais des toute sa charge sur la production lyrique du musiques de foire composées vraisembla- temps. Pourtant, grâce aux créations de blement en collaboration avec son ami Campra, Destouches, Matho, Marais, Mon- Alexis Piron. téclalr, etc., le public s'est initié aux récita- En 1727, Rameau tente de persuader le tifs accompagnés et aux symphonies fameux poète Antoine Houdar de La Motte, descriptives. Mais la révolution opérée par librettiste fétiche de Campra et Destouches, Rameau dépasse l'entendement... qu'il est le musicien dont le théâtre a Il multiplie les récitatifs accompagnés, les chœurs et les ensembles concertants — 9) puis sa rage (frémissement des flots, III, ceux-là mêmes que décrieront les philo- 9). sophes pour cause d'Invraisemblance. Il Au-delà de toutes ces nouveautés, tendue donne à l'orchestre un rôle déterminant en d'un bout à l'autre de l'opéra, la richesse lui confiant des symphonies descriptives qui harmonique semble une constante provoca- participent à l'action dramatique (bruit de tion par son foisonnement d'accords de tonnerre, I, 4 ; frémissement des flots, III, 9 ; septième, de neuvième et de onzième, bruit de la mer et des vents, IV, 3| et en le d'échappées, de retards et de toutes sortes sollicitant pour l'accompagnement de de dissonances. Le langage de Rameau grandes scènes où se mêlent récitatif reçoit tout le bénéfice des recherches théo- accompagné, air et chœur (Phèdre, riques qu'il mène depuis plus de dix ans, «Quelle plainte en ces lieux m'appelle?», dont l'une des plus'belles applications est IV, 4]. Il cultive savamment la «surprise» illustrée par le deuxième trio des Parques comme pour maintenir impérieusement à («Quelle soudaine horreur», II, 5), chargé l'écoute et à la concentration son public. de modulations enharmoniques qui heurtè- Par exemple, le premier Trio des Parques rent tant les Interprètes de l'époque que («Du destin, le pouvoir suprême», II, 4), Rameau dut se résoudre à le supprimer : sorte de choral syllabique et homorythmique, « Nous avions trouvé le moyen d'Insérer provoquet-il une rupture stylistique impres- dans le deuxième trio des Parques de sionnante. Rameau se plaît aussi à combi- l'opéra Hippolyte et Aride un chant formé ner de nouveaux timbres comme dans cet du genre diatonique enharmonique, dont étonnant récitatif sombre de Thésée (basse] nous nous promettions beaucoup par rap- et Neptune (basse) accompagné par la port à la situation ; mais si quelques-uns des basse continue, les hautes-contre et les chanteurs étaient capables de s'y prêter, tailles de violons (IV, 2). Il invente encore la tous n'y répondaient pas également; de « perspective» en musique dans une vision sorte que (...) nous avons été obligés de le «futuriste» et «cinématographique»; ainsi, changer pour le Théâtre, l'ayant toujours le merveilleux divertissement des Matelots laissé dans l'impression tel que nous l'avons du troisième acte célébrant le retour de d'abord Imaginé, pour que les Curieux Thésée des Enfers qui interfère avec l'émo- puissent en juger» (Rameau, Génération tion du roi, lequel croit que son fils, Hippo- harmonique, 1737, pp. 154-155). lyte, a cherché à séduire son épouse, Phèdre. La fête finie, Thésée laisse s'épan- cher son émotion (Invocation à Neptune, III, íes remaniements de 1733 sources. Les révisions apportèrent des frag- et les versions successives ments originaux et des coupures. Elles entraînèrent aussi de nombreux aménage- Les concessions au conservatisme ne s'arrê- ments en relation avec l'évolution du goût tèrent pas à cette suppression. Elles furent si (multiplication des danses, réduction des considérables que les éditeurs de Rameau récitatifs] et la maturité stylistique de Rameau, proposèrent un second tirage de l'édition notamment des ajouts de solistes dans les originale, augmenté d'un «supplément» chœurs — principe qu'il cultive quasi systé- comportant les principales modifications matiquement à partir de 1750 —, des réor- conformes aux représentations de 1733. chestrations de danses, de chœurs et Elles comptent la suppression de presque d'airs. Or, les «batteurs de mesure» de tous les monologues, de plusieurs airs de l'Académie Royale de Musique de Paris divertissement, de l'essentiel des duos et |nos actuels chefs d'orchestre] avalent cou- trios et la coupure des superbes scènes 1 et tume d'utiliser la même partition et le même 2 du premier tableau de l'acte V — il matériel pour les différentes reprises. Aussi, n'était en effet pas d'usage de changer de ce type de source comprend-il toutes les tableau en cours d'acte, unité de lieu strates successives des réécritures, ce, de la oblige... Rameau fit encore des bouleverse- création aux dernières reprises (parfois ments importants dans l'ordre des même posthumes) qu'on peut reconstituer séquences des divertissements et enfin, (non sans peine) en comparant les diffé- ajouta certains récitatifs. Si certains aména- rentes écritures des correcteurs, les papiers, gements découlent d'une nécessité pratique les encres, les feuillets ajoutés, les collettes, de mise en scène, la plupart résultent de Ses pages épinglées, les filigranes et bien pressions sociales et esthétiques dont sûr les sources entre elles. témoigne cette phrase nostalgique de Rameau qu'on lit dans le supplément à l'édition originale : «On n'a abrégé les L'édition de la première version duos et trios que pour accélérer l'action et de 1733 nullement par le défaut de la musique; [de I! était donc nécessaire et urgent de tra- même] des monologues qu'on ne chante vailler à l'édition de la version originale et pas. » intégrale de 1733 d'Hippolyte et Aride en A chacune des reprises de 1742 et de l'épurant de toutes ses pollutions socio-cultu- 1757 et comme à son habitude, Rameau relles. C'est cette version que William Chris- révisa l'œuvre, laissant à chaque fois un tie et les Arts florissants ont souhaité donner désordre de plus en plus grand dans les et que j'ai préparée à leur Intention et à leur demande, dans le cadre de l'édition Le printemps dans les ruines complète des œuvres de Rameau, Jean-Phi- JEAN-MARIE VILLEGIER lippe Rameau, Opéra Omnia. Pour ce faire, j'ai consulté toutes les sources ne «tragédie en musique» à la fran- existantes : les éditions vierges et leurs çaise, cela se fait dans les formes. tirages successifs, les éditions annotées, les USoixante ou quarante ans après Atys, manuscrits, les matériels, les copies de après Médée, Hippolyte et Aride reproduit seconde main, les fragments et les éditions le modèle conçu et illustré par le tandem des livrets. Je me suis appuyée principale Lully-Qulnault. Un prologue et cinq actes. A ment sur l'édition originale et son deuxième chacune de ces six parties, son décor, son tirage augmenté du «supplément» conforme divertissement avec chœurs et danses, son aux remaniements de la création, sur un effet de machinerie. Le merveilleux, toujours matériel d'orchestre comprenant certains obligatoire. La scène de diablerie, la des- aménagements des représentations de cente aux Enfers, le moment de fantastique 1 733 et sur un fragment du matériel d'ori- noirceur, quel qu'il soit, encore au pro- gine dont il ne reste plus que la partie de gramme. A leur juste place récitatifs, airs et haute-contre de violon, laquelle comporte duos. Fidèles à leur poste, revoici le jeune toutes les strates des remaniements y com- héros, dissimulant puis révélant un amour illi- pris celles posthumes. En déchiffrant les ver- cite, pris en tenaille entre la tendre prin- sos des collettes de cette source, j'ai pu cesse et la Reine ou la Déesse que dévore restituer les parties originales de hautes- la jalousie. Père et/ou rival, revoici le Roi, contre de violon pour l'essentiel de l'opéra. en périlleux rapport avec le pouvoir reli- Enfin, les différentes éditions du livret m'ont gieux ou magique, émouvant et vaguement permis d'enrichir la partition d'indications ridicule comme ne peut manquer de l'être scéniques et de |eux de scène précieux, l'artisan de son propre malheur. Atys-Jason - généralement absents dans les éditions Hippolyte; SangarideCréuse-Aricie, musicales. Cybèle-Médée-Phèdre; Celcenus/Sangar - Créon/Oronîe-Thésée conaensant les deux fonctions du ban/ton et du baryton-basse : tout est en place pour que se déclenche le mécanisme tragique. Tout semble joué d'avance. Rameau, on le sait, on l'entend, est un révo- lutionnaire. Comment peut-il se satisfaire de tant de respect, de tant de soumission? Comment peut-il se contenter d'un poème si cet objet, si peu dramatique, est encore un conforme, pôle et maladroit reflet des chefs- objet scénique. Ne pas le rapporter à nos d'œuvre de Quinault? C'est qu'il a trop canons, pas même à ceux de Lully et de attendu son heure pour vouloir partager sa Quinault, mais le pousser dans ses retran- révolution. Il entre chez lui du terroriste qui chements, le forcer à nous dire son rêve, ne redoute rien tant qu'un relâchement de tout déguisé qu'il soit, pour en jouir à notre la dictature détestée. Il lui faut une forte tour, malgré la distance. resse de l'immobilisme, hautain symbole de Son rêve? Il est celui de la revue ou, plus l'ordre établi, afin d'y lâcher sa bombe. exactement, de ce que, disciple de Meye- Pellegrin, au bout du rouleau, est âgé de rhoîd, Eisenstein nommait un montage d'at- soixante-dix ans. Rameau, la cinquantaine, tractions. Triomphe du discontinu. Triomphe mais une cinquantaine ardente, fait son de la rupture, de la douche écossaise, du entrée à l'Académie Royale de Musique. chaud-froid. Ce tandem mal assorti ne souffre pas la Oui, la musique est Ici souveraine. Faisons- comparaison avec ceux que formaient jadis lui proclamer sa souveraineté. Montrons-la, Quinault et Luily. Charpentier et Thomas dans l'exercice de sa tyrannie, imposant au Corneille. Le projet n'est plus le même, il drame le rythme de ses caprices, convo- n'est plus un projet de couple. Il ne s'agit quant les personnages quand il lui plaît, les plus d'un mariage d'amour entre la tragé- congédiant sans façon pour leur préférer die et la musique. La musique, dans l'épa- telle ou telle impression sacrée, orageuse, nouissement de sa beauté, épouse sans marine, cynégétique, sylvestre ou infernale. amour, mais non sans réflexion, un vieux Admettons qu'au développement des situa- théâtre qui ne tardera pas à mourir. tions dramatiques elle préfère le tableau, les Ces pensées, vérifiées dans le détail de tableaux qu'elle accroche côte à côte de l'œuvre, ont présidé à mon travail de mise façon provocante. Elle s'arrête complaisam- en scène. Oui, il s'en faut de peu, d'une ment sur celui-ci, tout hors-sujet qu'il soit. apparence à peine sauvée, qu'Hippolyte et Elle passe sur cet autre, qui pouvait paraître Aride ne soit plus une tragédie en musique essentiel, mais qui ne lui convient pas. Son mais un opéra-ballet. Oui, les divertisse regard fait loi. ments sont immenses, disproportionnés. Car cette partition si effervescente, si dyna- Gardons-nous de les réduire aux propor- mique, n'est active qu'en surface. Ses pro- tions anciennes. Ne coupons pas : qu'ils fondeurs sont de contemplation. Et c'est prennent toute leur place dans le déroule bien pourquoi, en fait de tragédie, Rameau ment du spectacle. Si étrange soit-il à nos ne demande à Pellegrin que deux ou trois yeux, il faut tenter de comprendre comment clips ultra-rapides. Pourquoi encore, malgré cette hâte, ¡1 choisit par endroits de l'immo- S'attarder à d'anciens rituels? Balayer la biliser. Tel un touriste impatient, il court, ¡1 poussière pour faire place au plaisir? Hip- fait halte, il repart. Le chemin ne sera polyte et Aride est, tout à la fols, mémoire jamais trop vite parcouru, l'arrêt sur le point des temps glorieux, visite de ses ruines déjà de vue jamais trop intensément concentré. brouillées a herbes folles, insurrection du C'est ainsi, par exemple, que Phèdre ou nouveau contre l'ancien, jubilant sacrilège, que Thésée, secoués comme des pantins laboratoire de l'avenir. mécaniques ou comme les ombres tressau- tantes d'un film muet lorsqu'ils interviennent dans les scènes d'action prennent la stature et le mystère des grands portraits du Titien dès l'instant qu'un air les fixe et les dote d'une épaisseur qui ne doit rien à leurs évo- lutions de scène en scène — mais tout à leur plongée dans l'harmonie. Que Phèdre invoque la «cruelle mère des Amours», Thésée le «puissant maître des flots», et c'est Rameau, non point Pellegrin, qui les rattache à leur lignée, à ce qu'ils ont été pour Euripide, pour Sénèque, pour Racine. Puis les voici, l'instant d'après, ramenés à leur fonction de compères, fils conducteurs un peu grêles d'une soirée de divertisse ments. Un peu comme la déclaration de Phèdre, dite par Sarah Bernhardt, dans l'un de ces programmes qu'affectionnait encore le public du début de notre siècle, pouvait s'Intercaler entre un proverbe d'Alfred de Musset et un grand chœur de fa Damna- tion de Foust. Atys, Médée encore, se situaient à l'aurore de la tragédie lyrique. Hippolyte paraît en un temps plus frivole où l'Académie Royale de Musique, riche et fière d'une longue tra- dition, hésite entre la nostalgie et l'ennui. Argument on est sans nouvelles depuis longtemps, la JEAN-MARIE VILLEGIER reine vient assister à la prise de voile. Mais Aricie a un sursaut de révolte : elle ose procla- mer que l'on fait violence à son cœur en la PROLOGUE consacrant à la déesse. Phèdre entre en fureur, devinant quel amour coupable produit Le domaine de Diane, où les jeunes gens des cette rébellion, mais se heurte à l'insoumission deux sexes vivent sous les lois de la chaste des prêtresses : déesse. L'Amour ose y faire incursion. Diane a beau rappeler ses droits, il n'admet pas que «Non, non, un cœur forcé n'est pas digne ce paisible séjour échappe à sa turbulence. des Dieux, Invoqué par Diane, Jupiter, au nom du Destin, Le sacrifice en est un crime.» arbitre la querelle : nul ne peut se soustraire au Phèdre menace : qu'on obéisse, si l'on veut pouvoir de l'Amour, ce jour sera le sien. Mais éviter qu'elle ordonne la destruction du temple. c'est à l'amour vertueux qu'est concédée la La Grande Prêtresse lance une imprécation : victoire, à l'amour «que l'hymen éclaire». l'orage se lève. Diane apparaît, dénonce le Dépitée, Diane se retire pour voler au secours sacrilège et contraint Phèdre à la retraite. d'Hippolyte, qui s'est voué à elle dès l'en- Restée seule avec sa confidente, CEnone, fance. L'Amour fête son triomphe. Phèdre donne libre cours à sa jalousie : seconde épouse de Thésée, elle est éprise d'Hippolyte, le fils du premier lit. Bafouée ACTE I dans sa dignité, possédée de cette folle pas- sion, elle se promet vengeance. L'un des com- Thésée a massacré les Pallantides, ses mortels pagnons de Thésée, Arcas, survient alors. Il ennemis. Leur soeur, Aricie, est captive à sa accompagnait le Roi dans ses aventures cour, condamnée par lui au célibat. Blessée héroïques, il l'a vu disparaître aux sombres d'un amour sans espoir pour Hippolyte, fils de bords d'où nul ne revient. CEnone arrache Thésée, elle s'apprête à entrer dans les ordres Phèdre au désespoir : Reine et veuve, son au service de Diane. Le jeune homme ren- amour devient légitime. Qu'elle offre à Hippo- contre Aricie aux abords du temple où elle va lyte la couronne et sa main. prononcer ses vœux. Hippolyte, « l'insensible Hippolyte», ne peut plus garder son secret : il est épris d'Aride. Cet amour, gui se découvre ACTE II partagé, demeure impossible : la volonté du Roi s'y oppose. Pirithoùs, auquel Thésée est uni d'une indéfec- Les prêtresses de Diane conduisent Aricie dans tible amitié, a tenté de ravir aux le sanctuaire. En l'absence de Thésée, dont Enfers. Il s'est engouffré dans le séjour des morts, où Pluton le retient captif. Thésée, après ACTE III lui, s'y hasarde afin de le rendre à la vie. Tisiphone, l'une des Furies, l'accueille : ici, Vénus a jadis été dédaignée par Pasiphaé, nulle espérance, nulle relâche à la peine. Thé- épouse ae Minos, Roi de Crète. Elle l'a punie sée s'offre lui-même en échange de Pirithoùs. en lui inspirant un monstrueux amour, d'où fut Point d'échange en ces lieux, où les victimes conçu le Minotaure. Fille de cette malheu- ne sont jamais assez nombreuses pour la reuse, Phèdre est d'une lignée que la déesse cruauté des bourreaux. accable de sa haine : en sa passion pour Hip- Mis en présence de Pluton et de sa cour, Thé- polyte, elle reconnaît les traits de Vénus outra- sée plaide sa cause et celle de son ami. Il fait gée. état de ses exploits, qui devraient lui faire Elle a voulu voir le jeune homme. Elle se valoir indulgence. En vain. Pluton exhorte les trouble à son abord puis s'efforce de l'atten- divinités infernales à préparer leurs supplices drir : ses sentiments pour lui ne sont pas d'une afin de punir les intrus. marâtre, elle ne le hait point. Une douceur si A défaut d'obtenir sa grâce, Thésée demande nouvelle émeut Hippolyte. Il jure fidélité à la à partager les souffrances de son frère veuve de son père. De Thésée, Phèdre a eu d'armes. Nouveau refus : la mort seule peut les un fils : Hippolyte renonce au trône en faveur unir. Mais guand il réclame la mort, elle lui est de cet enfant dont il sera le soutien. Rien ne refusée par les Parques : elles n'obéissent compte pour lui que d'être uni à l'objet de ses qu'au Destin, seul maître du jour et de l'heure. vœux : Aride-. Voici Thésée, vivant parmi les morts, que les Dans l'écroulement de ses rêves, la reine trahit Enfers ne rendront pas. son secret, son amour. Au comble de la honte, Pour pénétrer en l'éternelle nuit, Thésée a invo- elle réclame la mort, l'horreur submerge le qué Neptune, son père, qui lui a promis de le jeune homme. Phèdre s'empare de son épée secourir trois fois en ses malheurs. Il l'invoque pour se faire justice elle-même. à nouveau afin de retrouver le jour. A cet instant, paraît Thésée, que hante la pré- Mercure, envoyé par Neptune, se fait l'avocat diction des Parques. L'épouse et le fils, esqui- de Thésée et parvient à fléchir Pluton, mais le vant ses questions, le laissent en proie à héros ne retrouve sa liberté qu'après avoir d'horribles doutes. Afin de sauver sa maîtresse, entendu la terrible prédiction des Parques : Œnone détourne les soupçons du roi : Hippo- lyte, laisse-telle entendre, a voulu faire vio- « Tremble ! Frémis d'effroi ! lence à Phèdre. Tu quittes l'infernal Empire Le peuple de Trézène fête le retour du héros Pour trouver les Enfers chez toi ! » qu'il croyait mort. Tandis que la liesse éclate, Thésée déguise son malheur. Puis, recourant une dernière fois à Neptune, il appelle sa colère sur le fils coupable : « Le sang a beau crier, je n'entends plus «0 remords superflus ! sa voix. Hippolyte n'est plus. » Neptune me sera fidèle : C'est aux Dieux à venger les Rois. » ACTE V

ACTE IV De la bouche de Phèdre, Thésée vient d'ap- prendre la vérité. La Reine a pris du poison, Hippolyte, maudit par son père, prend le che- elle vient d'expirer. Que d'horreurs ! Thésée min de l'exil. Redoutant la séparation qui va la veut mettre fin à ses jours. Neptune l'en laisser sans défense, Aride tente de le retenir. empêche : d'autres exploits l'attendent, l'uni- Hippolyte, à mots couverts, lui fait entrevoir vers a besoin de son courage. Qu'il se l'affreux secret, la passion coupable de console : le Destin s'oppose à la mort d'Hip- Phèdre, que le respect filial lui interdit de polyte, le jeune homme vivra. Mais ce sera en révéler. terre étrangère, loin de son père, qui doit se Pourquoi ne pas fuir ensemble? Hippolyte et résigner à ne plus le revoir. Aride se jurent une éternelle foi. Ils prennent Aride recouvre l'usage de ses sens. Où a-t-elle Diane à témoin : la Déesse des forêts ne été transportée? Quels sont ces lieux enchan- réprouvera pas leur tendresse. Les serments tés ? Fidèles sujets de Diane, des bergers l'en- sont à peine échangés quand survient une tourent, implorant leur souveraine. La Déesse troupe de chasseurs. Raillant les douceurs de paraît : elle a fait choix d'un héros pour régner l'amour, qui présagent tant de souffrances, ils en son nom en cet heureux séjour et pour veulent persuader Hippolyte et Aride de se épouser Aride. joindre à eux. Cet époux, ce Roi proclamé par Diane, c'est Rien ne pourra les séparer, mais le danger Hippolyte, rendu à la vie. menace : Neptune va tenir sa promesse, le vœu de Thésée s'accomplit. Porté par la tem- * Que tout soit heureux sous les lois pête, un monstre horrible a surgi. Hippolyte, Du Roi que Diane vous donne! qui seul ose l'affronter, disparaît dans d'épais Que tout applaudisse à mon choix ! nuages. C'est la vertu qui le couronne. » Quand s'apaise la tourmente, le héros est sans vie. Aride perd connaissance. A cet horrible spectacle, Phèdre est bourrelée de remords. Les Enfers lui semblent s'ouvrir sous ses pas. Elle en sera la proie consentante quand elle aura proclamé devant Thésée l'in- nocence de son fils. N. Berg, M. Lécroart, B. Bontoux, Acl III. Photo M.N. Robert D. Le Monnler. Photo M.N. Robert Ein treuer Weggefährte rer Wegbegleiter. Ich habe die Tänze WILLIAM CHRISTIE daraus Tür Cembalo bzw. Orgel eingerich- tet. Einige Auszüge, darunter die oben eine lange Wanderschaft mit erwähnte Klage, standen auf dem Pro- Rameaus Hippolyte et Aricie ist viel- gramm von Liederabenden mit befreundeten Mgestaltig una erlebnisreich. Ange- Sängern. Doch vor allem erwies sich Hip- fangen hat alles Ende 1966, als ich am polyte et Aricie als eine Fundgrube von Harvard College zusammen mit einem Stu- Ideen und konkreten Beispielen, anhand dienkollegen zum erstenmal die historische derer ich mich innig vertraut machen konnte Aufnahme von Anthony Lewis hörte (erschie- mit allem, was wesentlich ist an Rameaus nen bei«L'Oiseau Lyre»). Es war dies - und Kunst. Ich erinnere mich an ein begei- ich übertreibe nicht - ein Augenblick, da die sterndes, arbeitsreiches Wochenende in der Zeit stillstand, eine gleichsam magische Ini- nördlich von Paris gelegenen Abtei von tiation in die Welt des Theaters von Royaumont, Mitte der /Oer Jahre, wo ich Rameau. Ich war hingerissen und bezaubert mich einem eminenten Rameau-Kenner von Dame Janet Bakers Interpretation der angeschlossen hatte, dem Kanadier Thomas Phädra, eine Rolle, die am Ende des IV. Green, mit dem ich die Partitur der Oper Aktes mit dem großartigen Monolog Hippolyte et Aricie durchnahm. Green refe- «Quelle plainte en ces lieux m'appelle» rierte über « Rameau an seinem Arbeits- ihren Hönepunkt erreicht. Nichts von dem, platz», während ich mit jungen Sängern was ich bis dahin an französischer Musik und Instrumentalsten unter Zuhilfenahme der vernommen hatte, beeindruckte mich so tief Musik und der theoretischen Schriften wie dieses Werk. Ich habe die Schallplatte Rameaus und seiner Zeitgenossen, wie bis zum Verschleiß abgespielt; und in den Montéclair, Mondonvilie und Bérard, die Monaten darauf habe ich die Partitur ver- «Kunst des guten Gesangs» (L'Art de bien schlungen, um die schönsten Passagen aus- chanter) zur Zeit Ludwigs XV. einübte. wendig spielen zu können. Hippolyte et Aricie gab aber auch zu Zum ersten Mal aufgeführt habe ich das einem weit ehrgeizigeren Vorhaben als Werk 1 8 Jahre später an der Pariser Opera dem von Royaumont Anlaß. 1991 habe ich Comique mit meinem Orchester- und Vokal- in Zusammenarbeit mit drei europäischen ensemble íes Arts Florissants. Anne Howell Konservatorien (dem Conservatoire Supé- sang die Rolle der Phädra und Danielle rieur de Musique de Paris, der Londoner Borst die der Arikia. Doch ich will nicht vor- Guildhall School of Music and Drama greifen ; denn in der Zwischenzeit blieb sowie dem Königlichen Konservatorium von Hippolyte et Aricie mein treuer, unschätzba- Den Haag) eine Einstudierung mit zwei Solisten-Besetzungen, Chor und Orchester - Ist anzunehmen, daß der Komponist für die alles Musikstudenten - vorgenommen. Es Rezitative der Tragedie lyrique ganz einfach waren insgesamt rund hundert junge Musi- die deklamierte Rede musikalisch nachzeich- ker, die einen Monat lang gemeinsam Hip- nete. Die «Kunst des guten Gesangs», polyte et Aride probten, um die Oper in «L'Art de bien chanter», war für den Sän- Holland und in England aufzuführen, wo sie ger des 17. oder 1 8. Jahrhunderts gleich- mit großem Beifall aufgenommen wurde. Bedeutend mit der«Kunst des guten Die meisten Studenten natten damals nur Deklamierens». Die Kunst des Sängers, die wenig Erfahrung mit der Interpretation von des Opernkomponisten, des Redners oder Rameaus Musik und überhaupt mit der des Predigers - all dies läuft zu jener Zeit französischen Musik des 17. und des auf ein und dasselbe hinaus. 1 8. Jahrhunderts. Wir sahen unsere Aufgabe - insbesondere Wer ein Werk der französischen Barockmu- bei der Vorbereitung der Aufführung an der sik für eine Erstaufführung einstudieren will, Pariser Oper Garnier - zunächst darin, der mußr sich vornehmlich mit formalen Pro- Rameau in den Kontext der französischen blemen auseinandersetzen. Dies war meine Barockmusik einzuordnen. Einerseits kann eigentliche Aufgabe, der Ausgangspunkt, man von ihm sagen, daß er der würdige das Grundproblem, das sich mir von Erbe seiner Vorläufer war; andererseits Anfang an stellte, als Ich die Produktion von erscheint er uns als das ganze Gegenteil, Hippolyte et Aride in Arbeit nahm. Begriffe nämlich als der revolutionärste Komponist wie die der Verdoppelung der Konsonan- von Machaut bis Debussy. Rameau selber ten, der syllabischen Symmetrie oder der nannte sich, seit er Opern komponierte, Silbendauer; die Frage, wie gewisse Vokal- einen «Lullysten», einen ßewahrer jener verzierungen, z.B. Triller, Vorschlag oder Operntradition, die Lully Ende des 17. Jahr- Schleifer es dem Zuhörer gestatten, die hunderts festgeschrieben hatte. Doch was Länge oder die Anzahl von ein- oder mehr- die beiden Künstler miteinander verbindet, silbigen Wörtern zu erkennen. All das war ist eher linguistischer als musikalischer fürein besseres Verständnis und eine kor- Natur: Die Deklamation der französischen rekte Skandierung zu berücksichtigen. Es Tragödie nach Corneille und Racine, mit handelt sich dabei um Regeln, die Genera- ihrer Aufeinanderfolge von klangvollen Sil- tionen von französischen Musiktheoretikern ben, die zu Alexandrinern gefügt sind, ist aufgestellt haben, darunter Rameau selber, schon fast eine Art Musik, insbesondere und die absoluten Vorrang besitzen. Das wenn sie im Sinne des gehobenen Stils sind unumgängliche Forderungen, die bei «auf der Oktave» vorgetragen werden. Es einer modernen Einstudierung von allen Musikern eingesehen und akzeptiert werden Tragödie von Rameau. Er führt uns hier eine müssen. Mit diesen Opern-« Rezepten» neue Art der Verwendung der Blasinstru- gewappnet, kann der Sänger dann die mente und einen ungewohnten Gebrauch dem Rezitativ innewohnenden Energien frei- der Streichinstrumente vor und weist den In- machen, kann dem Wort Durchschlagskraft strumenten, die eine besondere «Farbe» verleihen und der Arie Leben einhauchen. haben, wie das Fagott und die Flöte, eine Aber das ist noch nicht alles. Rameau stellt neue Rolle zu. Doch nicht nur auf die nämlich paradoxerweise aufgrund seiner Orchestrierung, auch auf die Ausdruckskraft schöpferischen Produktivität insofern für Lully der melodischen Intervalle und der harmoni- eine Bedrohung dar, als er ein wunder- schen Forfschreltungen wendet Rameau volles und sublimes Gleichgewicht zwischen seine Theorien an und gibt so dem Orche- Text und Musik schafft. Mit Hippolyte ei Ari- ster eine neue harmonische Sprache, die de gelangt eine musikalische Energie zum dissonanter, kraftvoller und reicher ist als die Ausbruch, die Rameau bis dahin gezügelt seiner Zeltgenossen Montéclair und Mon- hatte. Überdies enthält das Stück genug donville. Neuheiten und musikalische Erfindungen für drei wenn nicht vier Tragedies lyriques. Das Mittels der Orchestrierung, der Harmonik Rezitativ, das sich dem arioso nähert, ist und des Rhythmus' macht Rameau aus dem melodischer, die Orchesterbegleitung neuen Orchester einen aktiveren, einen ech- wesentlich reicher und komplexer als alles, ten «dramatischen Partner» der gesungenen was man von seinen Vorläufern gehört Melodie. Wie später einem Berlloz, einem hatte. Das Werk ist gespickt mit erstaunli- Wagner ist ihm die dramatische Funktion chen Neuerungen. So z.B. der vor allem In des Orchesters ebenso wichtig wie die der den Tänzen der«Divertissements» kunstvoll Singstimme. Das Orchester leitet die durchgearbeitete Rhythmus. Rameau ist Gesangsmelodie ein oder nimmt sie vor- meines Erachtens der originellste Komponist weg; es unterstützt sie, aber es dialogiert von Tänzen der letzten drei Jahrhunderte; auch mit Ihr oder ruft sie an. Zuweilen sein größter Rivale auf diesem Gebiet wäre gewinnt man in dem Augenblick, da der vielleicht Strawinsky. Uberhaupt beruht Gesang einsetzt, den Eindruck, daß die Rameaus Originalität vornehmlich auf der Botschaft bereits von dem Orchester vermit- rhythmischen Komponente : die physische telt worden ist. Die besten Beispiele hierfür Kraft seiner Tänze, ihre mitreißende Vitalität sind die Einleitung der Arie der Phädra Im sind erstaunlich. III. Akt oder die Musik des Theseus im Die Neuerungen in der Orchestrierung bil- V.Akt. den einen weiteren Aspekt dieser ersten Rameau ist hier der Erbe einer Form : der «Tragödie lyrique», die gegen Ende der freude der Tänze, die «häßlichen» Disso- 70er Jahre des 17. Jahrhunderts festge nanzen der «Höllenmusik», all das wird schrieben wurde : Sie besteht aus einem ausgeglichen durch die elegische Trauer, Prolog und fünf Akten, von denen jeder mit die Erhabenheit der Rezltative und der Arien einem «Divertissement» endet. Rameau des Theseus und der Phädra und durch die respektiert diesen strukturellen Formalismus gleichsam «ländliche Unschuld» der Musik bis zu einem gewissen Grad. Doch wie in der Arikia. allem geht er auch hier einen Schritt weiter Hippolyte et Aricie ist Rameaus erste Trage- und innoviert. Das Divertissement des dritten die lyrique. Für die meisten von uns Men- Aktes wird aus dramaturgischen Gründen schen des ausgehenden 20. Jahrhunderts ist bewußt in die Mitte des Aktes verlegt. und bleibt sie die kraftvollste und anzie- Dieses Gespür für Bühnenwirksamkeit, das, hendste von allen. _ was die Angelsachsen «Urning» nennen, ist Ubersetzung : I.Trautmann ein wichtiger Bestandteil des großen Thea- ters und zweifellos ein Wesensmerkmal Rameaus, dem wir in dieser Hinsicht einen Hippolyte et Aricie: Platz unter den größten Bühnenkomponisten ein ästhetischer Schock - Lilly, Monteverdl, Mozart - einräumen müs- SYLVIE BOUISSOU sen. Die Verkettung von Rezitativen, Chören und Arien, die Dosierung der einzelnen ie Originalfassung von Hippolyte et «Zutaten», der Aufbau und die Anordnung Aricie, Rameaus erster Tragedie der musikalischen Formen, das alles ist blen- Dlyrique, wurde nie als vollständiges dend konzipiert. Ganzes aufgeführt, weder zu Lebzeiten des Komponisten noch nach seinem Tode. 263 Im Zusammenhang mit diesen Neuerungen, Jahre mußten vergehen, ehe die Fassung an denen Hippolyte et Aricie so reich ist, von 1733 so, wie Rameau sie konzipierte, fallen dem Hörer zwei scheinbar dem Publikum vorgestellt wurde, und ehe gegensätzliche Besonderheiten auf: zum eine vollständige Ausgabe der ersten Fas- einen ein gewisses «Barbarentum», eine Art sung dieses Meisterwerks im Druck latente Brutalität, die in Rameaus späteren erschien. Tragedies lyriques nicht mehr auftritt, und Diese überraschende Tatsache erklärt sich zum anderen die erstaunliche Gefühlsgela- aus zweierlei Ursachen : zum einen aus denheit, die dem ganzen Werk entströmt, dem Konservatismus des damaligen Publi- eine echte Neigung zum Pathos. Die Derb- kums. In der Tat hat die Uraufführung von heit der Märsche, die jugendliche Sinnen- Hippolyte ei Aricie einen Theaterskanda! ausgelöst und zu einem über das ganze Hippolyte et Aride: Die Erfüllung 1 8. Jahrhundert sich hinziehenden Streit um einer langen Künsilerlaufbahn ästhetische Fragen geführt. Wollen wir die Bis zum Alter von fünfzig Jahren hat Rameau Gründe für diesen ästhetischen Schock ver- von der Oper nur geträumt: «Ich bin seit stehen, so müssen wir die Neuerungen von meinem zwölften Lebensjahr ins Theater Hippolyte et Aride im Zusammenhang mit gegangen; für die Oper gearbeitet habe den Operngepflogenheiten der Nach-Luily- ich erst mit fünfzig Jahren, und selbst dann schen Zeit betrachten. Erst dann werden uns hielt ich mich nicht für fähig dazu; ich habe Anlaß, Zweck und Konsequenzen der zahl- gewagt, ich hatte Glück, und Ich mache reichen Überarbeitungen, die Rameau an welter». Dieser Gattung, der seine ganze dem Werk vornahm, verständlich, und wir Liebe galt, näherte er sich auf dem Umweg begreifen, warum die vollständige Fassung über die Kantate, jene « Bagatelle», die von 1733 bis heute weder im Druck noch «einen unmerklich zu größeren Dingen auf Schallplatte erschienen ist. befähigt» (Brief an Mongeot, 1744], und Zum anderen fehlte es bislang an einer kriti- über die Jahrmarktsmusik, die er wahrschein- schen Ausgabe, die den Ansprüchen der lich gemeinsam mit seinem Freund Alexis Interpreten gerecht wird. Zu einem Zeit- Piron komponierte. punkt, da in Deutschland die zwölfte Gesamtelnspielung in Vorbereitung ist, 1727 suchte Rameau den angesehenen erschien es dringend notwendig - wollten Dichter Antoine Houdar de La Motte, den wir in Frankreich auf der Höhe der Zeit blei- Liebllngslibrettisten von Campra und Des- ben -, eine vollständige Ausgabe von touches, davon zu überzeugen, daß er Rameaus Werken zu besorgen, um den genau der Musiker sei, den das Theater Interpreten brauchbare Partituren und ent- brauchte : einer, der die Natur studiert, sprechendes Orchestermaterial in die Hand «bevor er sie malt», und der nach Kunst zu geben. Dies Ist nunmehr der Fall: Dank und Neigung in der Lage ist, mit sicherem der Unterstützung des französischen Kultur- Gespür die Klangfarben und Nuancen zu ministeriums, des Centre National de la treffen, die dem jeweiligen Gefühlsausdruck Recherche Sclentifique, der Fondation angemessen sind (Brief an Houdar de La France Telecom, der Fondation Francis et Motte, 1727]. Sein Schreiben blieb Mica Salabert und der Stadt Dijon erschien unbeantwortet. Zu derselben Zelt wurde 1994 im Verlag Gérard Billaudot die Rameau in den erlauchten Kreis um den Monumentalausgabe der Werke Rameaus. Generalsteuerpächter Le Riehe de la Poupll- niere eingeführt, seinen künftigen Mäzen, dessen Privatorchester er mehr als zwanzig Jahre lang leitete. Hier begegnete er Vol- große Szenen ein, in denen begleitetes taire, der sich bereit erklärte, für ihn einen Rezitativ, Arie und Chor sich vermischen Samson zu schreiben, eine Dichtung, die (Phädra : «Quelle plalnte en ces lleux m'ap- aufgrund der biblischen Gestalt unwiderru- pelle?», IV,4). Er dosiert geschickt seine flich der Zensur anheimfiel. Gleichzeitig mit Uberraschungseffekte, wie um sein Publikum dieser totgeborenen Oper Samson entstand in Atem und Spannung zu halten. So führt die Idee zu Hippolyte et Aride, zu dem der er z.B. mit dem ersten Trio der Parzen («Du Abbe Simon-Joseph Pellegrin nach einigem destin, le pouvoir supreme», 11,4) - eine Art Zögern das Libretto verfaßte. syllabischer, homorhythmischer Choral - einen beeindruckenden stilistischen Bruch herbei. Gern mischt Rameau auch neue Die Ursachen des ästhetischen Schocks Klangfarben, wie In dem erstaunlichen dü- von Hippolyte et Aride steren Rezitativ des Theseus (Baß] und des Mit den Proben begannen die Schwierigkei- Neptun (Baß), das vom Generalbaß, von ten. Die Ästhetik des immerhin fast fünfzig den haute-contres und den tailles de violon Jahre zuvor verstorbenen Lully lastete mit (etwa obere und mittlere Bratschenstimmen) ihrem ganzen Gewicht auf der Opernpro- begleitet wird {IV,2). Er erfindet die «Pers- duktion jener Zeit. Dabei hatten die Kompo- pektive» in der Musik, eine gleichsam «futu- sitionen von Campra, Destouches, Matho, ristische», quasi«kinematographische» Marais, Monteclalr usw. das Publikum Vision; so etwa im Dritten Akt, wo das wun- schon mit dem begleiteten Rezitativ und der derbare Divertissement der Seeleute, das beschreibenden Symphonie vertraut die Rückkehr des Theseus aus der Unterwelt gemacht. Doch die revolutionären Neuerun- feiert, sich mit der Gemütsbewegung des gen, die Rameau einführte, stießen weitge Königs überschneidet, der seinen Sohn hend auf Unverständnis. Hypolitos verdächtigt, seine Gattin Phädra Rameau bereichert sein Werk um zahlreiche verführen zu wollen. Danach läßt Theseus begleitete Rezlfative, Chöre und konzertante zunächst seiner Gefühlserschütterung (Anru- Ensembles, eben jene, die von den Philoso- fung des Neptun, 111,9) und dann seinem phen als unglaubwürdig angeprangert wur- Zorn (Die aufgewühlten Fluten, 111,9) freien den. Er gibt dem Orchester eine führende Lauf. Rolle und teilt ihm beschreibende Sympho- Abgesehen von diesen Neuerungen, die nien zu, die die dramatische Situation mit- die ganze Oper durchziehen, erscheint der tragen (Donnergrollen, 1,4; aufgewühlte Harmoniereichtum als eine ständige Heraus- Fluten, 111,9; Brausen des Meeres und der forderung : eine Fülle von Septlm-, Nonen- Winde, IV,3|. Er setzt das Orchester für und Undezlmakkorden, abspringende Nebentöne, Verzögerungen und vielfältige ger eine zweite Auflage der Urfassung vor- Dissonanzen. Die von Rameau seit mehr als schlugen. Diese Neuauflage wurde um ein zehn Jahren betriebenen theoretischen Stu- «Supplément» bereichert,.einen Anhang, dien finden in seiner musikalischen Sprache der die hauptsächlichen Änderungen überall ihren Niederschlag. Eines der enthielt, die sich aus den Aufführungen von schönsten Beispiele hierfür bietet das zweite 1733 ergaben. Hierzu zählt die Streichung Trio der Parzen («Quelle soudaine horreur», fast aller Monologe, verschiedener Arien 11,5). Es ist voll von jenen enharmonischen der Divertissements sowie der meisten Modulationen, die seinerzeit die Interpreten Duette und Trios. Fortgefallen waren auch derartig schockierten, daß Rameau sich die großartigen Szenen 1 und 2 des ersten gezwungen sah, sie wegzulassen : «Wir Bildes von Akt V : es war nämlich nicht hatten eine Möglichkeit gefunden, in das üblich, das Bühnenbild innerhalb eines zweite Parzentrio der Oper Hippolyte et Ari- Aktes zu wechseln : das Prinzip der Einheit de einen Gesang einzufügen, der auf einer von Raum und Zeit verpflichtet ! Bedeutende Art diatonischer Enharmonie beruht, und der Veränderungen erfuhr auch die Sequenzen- uns hinsichtlich der gegebenen Situation folge der Divertissements, und schließlich sehr vielversprechend erschien; doch wenn fügte Rameau einige Rezitative hinzu. einige der Sänger imstande waren, ihn aus- Manche Umgestaltungen ergaben sich auch zuführen, so gab es doch andere, die nicht aus bühnentechnischen Gründen, doch die auf dieselbe Weise darauf ansprachen; so meisten sind gesellschaftlichen und ästheti- daß (...) wir uns genötigt sahen, ihn für die schen Zwängen zuzuschreiben. Das geht Bühnenaufführung zu streichen,... haben ihn aus Rameaus wehmütigen Worten hervor, aber so im Druck belassen, wie wir ihn ur- die wir in dem «Supplément» zu der Origi- sprünglich niedergeschrieben hatten, damit nalausgabe lesen : «Die Duette und Trios der Liebhaber sich eine Meinung bilden wurden nur gekürzt, um die Handlung kann» (Rameau, Generation harmonique, voranzutreiben, nicht etwa aufgrund musika- 1737, S. 154-155]. lischer Mängel ; dies gilt auch Tür die nicht gesungenen Monologe». Für die beiden Wiederaufnahmen der Jahre Die Überarbeitungen der Originalscbrift 1742 und 1757, überarbeitete Rameau von 1733 und die späteren Fassungen das Werk, wie es seiner Gewohnheit ent- sprach, wobei er Im Quellenmaterial eine Die Zugeständnisse an den konservativen immer größer werdende Unordnung hinter- Zeitgeist beschränkten sich indessen nicht ließ. Diese Überarbeitungen erbrachten Ori- auf c;e oben genannten Kürzungen, die so ginalfragmente und Kürzungen. Sie führten schwerwiegend waren, daß Rameaus Verle- auch zu zahlreichen Umgestaltungen, die und Les Arts florissants wünschten, und die einesteils dem Zeitgeschmack Rechnung tru- ich für sie und in Ihrem Auftrag Im Rahmen gen |mehr "c.nze weniger Reziiative| ande- der Gesamtausgabe der Werke von renteils den stilistischen Reifungsprozeß des Rameau, Jean-Philippe Rameau, Opera Komponisten widerspiegeln. Das gilt insbe Omnia, besorgt habe. sondere für die solistische Bereicherung der Zu diesem Zwecke habe ich alles existie- Chöre,- ein von 1750 an fast systematisch rende Quellenmaterial gesichtet: die jewei- angewandtes Prinzip,- ferner für die Neuor- ligen Erstausgaben und ihre verschiedenen chestrierung der Tänze, der Chöre und der Neuauflagen, die kommentierten Ausgaben, Arien. Die «Taktschläger» der Académie die Manuskripte, das Arbeitsmaterial, die Royale de Musique de Paris, unsere heuti- Kopien von fremder Hand, die Fragmente gen Dirigenten, verwendeten für die ver- und die Ausgaben der Textbücher. Dabei schiedenen Neueinstudierungen gewöhnlich stützte ich mich vornehmlich auf die Origi- ein und dieselbe Partitur und ein und das- nalausgabe und ihre zweite Auflage, berei- selbe Material. So enthalten diese Quellen chert um das «Supplement» mit den alle aufeinanderfolgenden Schichten der Überarbeitungen, die sich bei der Urauffüh- Bearbeitungen, von der Uraufführung bis zu rung ergaben ; ferner auf ein Orchesterma- den letzten, teils posthumen Vorstellungen. terial, aas einige Änderungen für die Jede von Ihnen können wir also - zuweilen Aufführungen von 1733 enthält, und auf ein mit viel Mühe - wiederherstellen, indem wir Fragment des Originalmaterials, von dem die Handschriften der jeweiligen Korrekto- nur noch die ausgeschriebene Stimme des ren, das..Papier, die Tinte, die eingefügten Haute-contre de violon erhalten ist. Diese Blätter, Uberklebungen, angehefteten Sei- umfaßt aber alle Schichten der Bearbeitun- ten, die Wasserzeichen und natürlich die gen, einschließlich der posthumen. Die Ent- verschiedenen Quellen miteinander verglei- zifferung der Unterseiten der Uberklebungen chen. dieses Quellenmaterials gestattete es mir, die meisten Originalparte des Haute-contre de violon wiederherzustellen. Und schließ- Die Ausgabe der Urfassung von 1733 lich konnte ich anhand der verschiedenen Ausgaben des Textbuches die Partitur um So war es also dringend notwendig gewor- wertvolle Szenenanweisungen und Anleitun- den, für die Ausgabe der vollständigen Fas- gen für die Schauspieler erweitern, Anga- sung von 1733 die Urschrift der Oper ben, die gewöhnlich in den Partituren nicht Hippolyte et Aride von allen soziokulturellen enthalten sind. Verunreinigungen zu säubern. Eine solche Fassung war es, die sich William Christie Übersetzung : I. Trautmann Der Frühling in den Ruinen Respekt, soviel Unterwerfung zufriedenge JEAN-MARIE VILLEGIER ben ? Wie konnte er sich mit einer so kon- formen Dichtung begnügen, einem so I ine « Tragédie en musique» à la fran- blassen und unbeholfenen Abklatsch der I— çaise hat die Form zu wahren. Sechzig Meisterwerke von Quinault? Die Antwort I bzw. vierzig Jahre nach Atys, nach lautet : Er hat zu lange auf seine Stunde Médée reproduziert Hippolyte et Aride das gewartet, um seine Revolution mit jeman- Muster, das das Zweigespann Lully-Quinault dem teilen zu können. Es lebt in ihm etwas vorgezeichnet hatte : Ein Prolog und fünf von einem Terroristen, der nichts so sehr Akte, jeder dieser sechs Teile ausgestattet mit fürchtet wie eine Lockerung der verhaßten seinem Bühnenbild, seinem Divertissement Diktatur. Er braucht die Zwingburg des aus Chören und Tänzen, seiner Maschinerie. Immobilismus', das stolze Symbol der herr- Vorschrift: das Phantastische. Mit einbegrif- schenden Ordnung, um seine Bombe wer- fen im Programm : Teufeleien, Abstieg in die fen zu können. Der siebzigjährige Pellegrin Unterwelt, bodenlose Ruchlosigkeiten, ganz ist am Ende seiner Kunst. Rameau, ein Fünf- gleich welche. Rezitative, Arien und Duette zigjähriger, doch ein leidenschaftlicher Fünf- stehen genau da, wo sie hingehören. Getreu zigjähriger, zieht in die Académie Royale auf ihrem Posten erscheinen der junge Held, de Musique ein. Das ungleiche Paar läßt der eine vorbotene Liebe erst verheimlicht keinen Vergleich mit dem Gespann Lully / und dann gesteht, die zärtliche Prinzessin Quinault oder Charpentier / Thomas Cor- und die rasend eifersüchtige Königin bzw. neille zu. Das Vorhaben ist nicht mehr das- Göttin, die ihn in die Zange nehmen. Prä- selbe, es ist kein Gemeinschaftsvorhaben ; sent auch der König, - Vater und/oder es handelt sich nicht mehr um eine Liebes- Rivale, - gefährliche Beziehungen zur religiö- heirat zwischen Tragödie und Musik. Die sen bzw. Zaubermacht unterhaltend, rührend Musik, in ihrer vollentfalfeten Schönheit, ver- und irgendwie lächerlich wie jeder, der der bindet sich ohne Liebe, doch nicht unbe- Schmied seines eignen Unglücks ist. Atys- dacht, mit einem alten Theater, das nicht Jason-Hippoiyte ; SangarideKreusa-Aricie ; mehr lange zu leben hat. Cybele-Medea-Phädra ; Celoenus/Sangar- Diese Überlegungen, die bei genauem Hin- Kreon/Orontes-Theseus, Bariton und Baßba- sehen in dem Werk nachweisbar sind, riton in einem : alles Ist zur Stelle, der dienten mir als Leitfaden für meine Inszenie- tragische Mechanismus kann ausgelöst wer- rung. Ja, um ein weniges, um eine gerade den. Alles scheint im voraus entschieden. noch eingefangene Nuance, wäre Hippo- Rameau - wir wissen, wir hören es -, ist ein lyte et Aride keine Tragédie en musique Revolutionär. Wie konnte er sich mit soviel mehr sondern eine Opéra-ballet. Ja, die Divertissements sind immens, disproportio- schen Ablauf vorzuziehen. Sie verweilt niert. Hüten wir uns, sie auf das alte Maß genüßlich vor diesem, so wenig es zum zu beschneiden. Streichen wir nichts. Thema gehört; sie geht über jenes hinweg, Machen wir ihnen ihren Platz im Ablauf der das uns vielleicht wichtig erschienen wäre, Handlung nicht streitig. So seltsam es uns das ihr aber weniger behagt. Ihr Blick ist anmuten mag : versuchen wir zu begreifen, Gesetz. inwieweit ein so undramatisches Objekt wie Denn diese so dynamische, sprudelnde das Divertissement immer noch ein Objekt Musik ist nur äußerlich aktiv. Ihr innerstes für die Bühne sein kann. Messen wir es Wesen ist kontemplativ. Deswegen verlangt nicht an unseren Werten, nicht einmal an Rameau, was die eigentliche Tragödie denen von Lully und Quinault, sondern anbelangt, von Pellegrin nichts weiter als ercrüncen .vir es, Zwinger wir es se'-s zwei oder drei ultrarapide Clips. Deswegen Geheimnisse preiszugeben, so verkleidet es verweilt er hier und dort, trotz aller Hast, immer daherkommen mag, um uns unserer- gleich einem ungeduldigen Touristen, der seits daran zu erfreuen, trotz aller Distanzie- von Sehenswürdigkeit zu Sehenswürdigkeit rung. eilt. Nie kann er schnell genug von einer zur andern gelangen, nie seinen Blick inten- Sein Geheimnis? Das der Revue, oder siv genug darauf konzentrieren. So ge genauer gesagt das, was Meyerholds Schü- schieht es z.B., daß Phädra oder Theseus, ler Eisenstein eine Montage von Attraktionen die sich ruckweise wie Automaten oder wie nannte. Der Triumph des Diskontinuierlichen. die flimmernden Schatten in den Action-Sze- Triumph des Bruchs, des Wechselbades, nen des Stummfilms bewegen, die Statur der heiß-kalten Dusche. und das Mysterium der großen Porträts von Ja, die Musik ist hier Königin. Lassen wir sie Tizian erlangen, sobald eine Arie ihnen Ein- ihre Herrschaft proklamieren. Zeigen wir sie halt gebietet und ihnen eine Tiefe verleiht, in der Ausübung ihrer Tyrannei, zeigen wir die nichts der Szenenentwicklung, sondern sie, vv'e s:e ce~ D'o~c cer. Rhythmus ihrer alles ihrem Eintauchen in die Harmonien Launen aufzwingt, die Gestalten herbeiruft, verdankt. Wenn Phädra die «grausame wann es ihr paßt, und sie anstandslos Mutter der Liebe», wenn Theseus den entläßt, wenn sie diesem oder jenem Aus- «mächtigen Herrn der Fluten» anruft, Ist es druck des Sakralen, wenn sie Gewitter- Rameau, nicht Pellegrin, der an Ihre Urbil- Sturm-, Meeres-, Wald- und Unterweltsschil- der anknüpft, an das, was sie für Euripides, derungen den Vorrang gibt. Lassen wir ihr Seneca, Racine waren. Gleich darauf über- das Vergnügen, das Gemälde, die Bilder, nehmen sie wieder die Funktion jener Ansa- die sie auf herausfordernde Weise eins ger, deren Auftritte nur ein lockeres nach dem andern aufreiht, dem dramati- Bindeglied zwischen den Nummern eines Bunten Abend sind. Ein wenig so, wie der von Sarah Bernhardt gesprochene Monolog der Phädra auf einer jener Veranstaltungen, die das Publikum noch zu Beginn unseres Jahrhunderts schätzte, sehr wohl seinen Platz finden konnte zwischen einem Sinnspruch von Alfred de Musset und einem großen Chor aus La Damnation de Faust. Atys und auch noch Mêdée stehen an den Anfängen der Tragédie lyrique. Hippolyte et Ariele erscheint zu einer frivoleren Epoche, als die Académie Royale de Musique, die auf eine lange, stolze Tradi- tion zurückblicken konnte, zwischen Nostal- gie und Langeweile schwankte. Sollte man an alten Ritualen festhalten ? Oder den Staub wegkehren und dem Vergnügen Platz schaffen? Hippolyte et Aride ist alles zugleich, Beschwörung glorreicher Zeiten, Besuch ihrer Ruinen, die schon mit wilden Blumen überwachsen sind, Aufstand des Neuen gegen das Alte, jubelndes Sakrileg, Labor der Zukunft.

Ubersetzung : I. Trautmann Die Priesterinnen der Diana führen Arikia in Inhalt das Heiligtum. In Abwesenheit von Theseus, JEAN-MARIE VILLEGIER von dem man seit langem ohne Neuigkeiten ist, wohnt die Königin der Zeremonie des Im Herrschaftsgebiet der Diana, wo die jungen Schleieranlegens bei, aber Arikia lehnt sich Leute beider Geschlechter nach den Gesetzen plötzlich auf. Sie wagt es, zu verkünden, daß der züchtigen Göttin leben. Die Göttin der ihrem Herzen Gewalt angetan wird, wenn Liebe wagt es, dort einzufallen. Sie will es man sie der Göttin weiht. Ahnend, welche nicht zulassen, daß dieser friedliche Ort ihrem schuldhafte Liebe diese Auflehnung verursacht, Ungestüm entgeht — da hilft es Diana wenig, gerät Phädra in Wut, stößt jedoch auf den sich auf ihre Rechte zu berufen. Sie erflehl Jupi- Widerstand der Priesterinnen : ters Hilfe, der im Namen des Schicksals den Streit schlichtet: Niemand kann sich der Macht der Liebe entziehen, dieser Tag soll ihr «Nein, nein, ein gezwungenes Herz ist der gehören. Es ist jedoch die tugendhafte Liebe, Götter nicht würdig, «die von der Ehe erhellt wird», der der Sieg solch ein Opfer ist ein Verbrechen.» zugestanden wird. Verdrossen zieht sich Diana zurück und eilt Hippolytos zu Hilfe, der sich ihr Phädra droht: man solle ihr gehorchen, wenn schon von Kindheit an geweiht hat. Die Liebe man vermeiden will, daß sie die Zerstörung feiert ihren Triumph. des Tempels befiehlt. Die Hohepriesterin stößt eine Verwünschung aus: ein Gewitter bricht aus, Diana erscheint, zeigt die Freveltat an ERSTER AKT und zwingt Phädra zum Rückzug. Allein mit ihrer Vertrauten), Onone, läßt Phädra Theseus hat seine Tedfeinde, die Pallantiden, ihrer Eifersucht freien Lauf: sie, die zweite niedergemetzelt. Deren Schwester Arikia ist Gemahlin des Theseus, ist in Hippolytos ver- Gefanaene an seinem Hof und von ihm zur liebt, seinem Sohn aus erster Ehe. In ihrer Keuschheit verdammt. Sie leidet an ihrer Liebe Würde verletzt und besessen von dieser wahn- ohne Hoffnung zu Hippolytos, dem Sohn des sinnigen Leidenschaft schwört sie Rache. Theseus, und bereitet sich darauf vor, in den Da erscheint Areas, einer von Theseus' Gefähr- Orden zu Diensten der Diana einzutreten. Hip- ten. Er hat den König bei seinen heldenhaften polytos trifft Arikia in der Nähe des Tempels, Abenteuern begleitet und hat ihn an den dunk- in dem sie ihr Gelübde ablegen soll. Hippoly- len Grenzen verschwinden sehen, von denen tos, der «gefühllose Hippolytos», kann sein niemand wiederkehrt. Geheimnis nicht mehr behalten: er ist verliebt Önone entreißt Phädra ihrer Verzweiflung : Da in Arikia. Diese Liebe, obwohl geteilt, bleibt sie Königin und Witwe ist, wird ihre Liebe unmöglich : Der Wille des Königs steht dage- rechtmäßig. Nun kann sie Hippolytos die gen. Krone una ihre Hand anbieten. ZWEITER AKT Anwalt Theseus' und es gelingt ihm, Pluto zum Nachgeben zu bewegen, aber der Held fin- Peirithoos, mit dem Theseus eine unzerstörbare det seine Freiheit erst wieder, nachdem er die Freundschaft verbindet, hat versucht, Proserpine schreckliche Weissagung der Parzen gehört hat: aus der Unterwelt zu entführen. Er hat sich in das Reich der Toten gewagt, wo ihn Pluto «Zittere I Bebe vor Entsetzen I gefangen hält. Theseus hat es riskiert, ihm zu Du verläßt das höllische Reich folgen, um ihn zum Leben zurückzubringen. Und findest die Hölle bei dir!» Eine der Furien, Tisiphone, empfängt ihn: hier aibt es keine Hoffnung, keinen Nachlaß der Strafe. Theseus bietet sich selbst im Austausch DRITTER AKT gegen Peirithoos an: es gibt keinen Austausch in diesen Gestaden, wo die Opfer nie zahlreich Venus war einst von Pasiphae mißachtet wor- genug sind für die Grausamkeit der Henker. den, der Gemahlin des Königs von Kreta, Vor Pluto und dessen Hof gebracht, verteidigt Minos. Sie hat sie bestraft, indem sie in ihr Theseus seinen Beweggrund und den seines eine ungeheuerliche Liebe geweckt hatte, aus Freundes. Er stellt seine Heldentaten heraus, der der Minotaurus hervorgegangen war. Phä- die ihm Nachsicht einbringen sollten. Vergeb- dra, die Tochter dieser Unglücklichen, ist aus lich. Pluto fordert die Gottheiten der Unterwelt einem Geschlecht, das die Göttin mit ihrem auf, ihre Martern vorzubereiten, um die Ein- Haß verfolgt: in ihrer Leidenschaft für Hippoly- dringlinge zu bestrafen. tos erkennt sie die Züge der beleidigten Göt- Nachdem er keine Gnade für seinen Waffen- tin. bruder erwirken kann, verlangt Theseus, des- Sie wollte den jungen Mann sehen. Die Begeg- sen Leiden teilen zu dürfen. Erneute nung mit ihm verwirrt sie, dann versucht sie, Weigerung : nur der Tod kann sie vereinen. ihn zu erweichen : ihre Gefühle für ihn sind Aber als er den Tod fordert, wird ihm dieser nicht die einer Stiefmutter, sie hegt keinerlei von den Parzen verweigert: sie gehorchen nur Haß für ihn. Solch neue Zartheit bewegt Hip- dem Schicksal, dem einzigen Meister des polytos. Er schwört der Witwe seines Vaters Tages und der Stunde. Hier ist Theseus leben- Treue. Phädra hat einen Sohn von Theseus: dig unter den Toten, die die Unterwelt nicht Hippolytos verzichtet auf den Thron zugunsten herausgibt. dieses Kindes, dessen Stütze er sein wird. Um in die ewige Nacht einzudringen, hat The- Nichts ist ihm wichtiger, als mit dem Objekt seus Neptun, seinen Vater, um Hilfe angefleht, seiner Wünsche vereint zu sein : Arikia. der ihm versprochen hat, ihm dreimal im Als ihre Träume zusammenbrechen, verrät die Unglück beizustehen. Er wendet sich erneut an Königin ihr Geheimnis, ihre Liebe. Im Ubermaß ihn, um das Tageslicht wiederzufinden. der Scham verlangt sie den Tod. Das Entset- Merkur, von Neptun geschickt, macht sich zum zen überwältigt den jungen Mann. Phädra reißt sein Schwert an sich, um sich selbst zu Sturm getragen taucht ein schreckliches Mon- richten. In diesem Augenblick erscheint The- ster auf. Hippolytos allein wagt ihm entgegen- seus, gequält von der Weissagung der Par- zutreten und verschwindet in dunklen Wolken. zen. Die Gemahlin und der Sohn entziehen Als das Unwetter nachläßt, ist der Held ohne sich seinen Fragen und setzen ihn schreckli- Leben. Arikia verliert das Bewußtsein. Bei die chen Zweifeln aus. Um ihre Herrin zu retten, sem schrecklichen Anblick wird Phädra von lenkt Onone die Verdächtigungen des Königs Reue gepeinigt. Die Unterwelt scheint sich in eine andere Richtung : Hippolytos, gibt sie unter ihren Schritten zu öffnen. Sie wird ihr frei- zu verstehen, wollte Phädra Gewalt antun. Das williges Opfer sein, sobald sie Theseus die Volk von Troizener feiert die Rückkehr des tot- Unschuld seines Sohnes eröffnet haben wird. geglaubten Helden. Während die Freude aus- bricht, verbirgt Theseus sein Unglück. Dann wendet er sich ein letztes Mal an Neptun und FÜNFTER AKT beruft seinen Zorn auf den schuldigen Sohn. Aus Phädras Mund hat Theseus gerade die Wahrheit erfahren. Die Königin hat Gift VIERTER AKT genommen und gerade ihr Leben ausge- haucht. Welch Entsetzen I Theseus möchte sein Hippolytos, von seinem Vater verflucht, macht Leben beenden. Neptun hält ihn zurück: neue sich auf den Weg ins Exil. Arikia fürchtet die Heldentaten warten auf ihn, die Welt braucht Trennung, die sie schutzlos macht und versucht, seinen Mut. Er soll getrost sein: das Schicksal ihn zurückzuhalten. Hippolytos deutet ihr mit setzt sich Hippolytos' Tod entgegen, der junge versteckten Worten das schreckliche Geheimnis Mann wird leben. Jedoch in einem fremden an, Phädras schuldhafte Leidenschaft, das der Land, weit von seinem Vater, der sich damit Respekt des Sohnes ihm aufzudecken verbietet. abfinden muß, ihn nicht wiederzusehen. Arikia Warum nicht gemeinsam fliehen? Hippolytos kommt wieder zur Besinnung. Wohin ist sie und Arikia schwören sich ewige Treue. Sie gebracht worden ? Was sind das für bezau- nehmen Diana zur Zeugin : die Göttin der bernde Gefolge? Schäfer, treue Untertanen Wälder wird ihre'Zärtlichkeit nicht verwerfen. Dianas, umringen sie und beschwören ihre Die Schwüre sind kaum ausgetauscht, als ein Herrscherin. Die Göttin erscheint: Sie hat Trupp Jäger erscheint. Sie verlachen die Zart- einen Helden erwählt, der in ihrem Namen heit der Liebe, die so viel Leiden verheißt und über dieses glückliche Reich herrschen und Ari- wollen Hippolytos und Arikia überreden, sich kia zur Gemahlin nehmen soll. ihnen anzuschließen. Dieser Gemahl, dieser König, den Diana Nichts kann sie trennen, aber die Gefahr ankündigt, ist Hippolytos, der dem Leben droht: Neptun wird sein Versprechen halten, zurückgegeben wurde. Theseus' Wunsch geht in Erfüllung. Von einem Ubersetzung : I.Trautmann L. Naouri. Photo M.N. Robert E.James, A.M. Panzarella. Photo M.N. Robert HIPPOLYTOS UND ARIKIA

Ouvertüre

PROLOG

Die Bühne zeigt den Waid von Erymanthos. Diana sitzt im Hintergrund auf einem Thron aus Rasen.

Szene 1

.Diana, Nymphen der Diana

Chor der Nymphen

Chor Eilt herbei, Bewohner der Wälder! Huldigt eurer Königin! Wie gut lebt es sich unter dem Gesetz dieser freundlichen Herrscherin!

Entree der Bewohner des Waldes

Air und Chor

Diana An diesen glücklichen Ufern herrscht Frieden! Er soll euch auf ewig erfreuen i Ach ! Niemcls werdet ihr ihn verlieren, wenn ihr mir immer treu bleibt. HIPPOLYTE ET ARICIE HIPPOLYTUS AND ARICIA

Compact disc 1

FU Ouverture Overture

PROLOGUE PROLOGUE

[e théâtre représente h forêt d'Erymanthe. Diane est The scene represents the forest of Erymanthus. Diana assise au fond du théâtre sur un trône de gazon. is seated at the rear of the stage on a throne of turf.

Scène 1 Scene 1

Diane, nymphes de Diane Diana, nymphs of Diana f~2~| Chœur des nymphes Chorus of nymphs

Chœur Chorus Accourez, habitants des bois; Hasten hither, denizens of the woods! Rendez hommage à votre Reine; Render homage to your queen! Qu'il est doux a être sous les lois How sweet it is to be under the rule De cette aimable souveraine ! of this kind sovereign! m Entrée des habitants de la forêt Entry of the forest dwellers

Air et Chœur Air and Chorus

Diane Diana |~4~1 Sur ces bords fortunés je fais régner la paix; On these happy shores I make peace reign! Qu'elle verse sur vous des douceurs éternelles; May it shower eternal sweetness on you! Ah ! vous ne la perdrez jamais, Ah! You will never lose it Si vous m êtes toujours fidèles. if you are always loyal to me.

Ò: Ihr seid hier an jenem Ort, wo ein Sohn Jupiters über ein schreckliches Ungeheuer den Sieg davontrug. Doch ein stärkeres Ungeheuer bezwang ihn darauf. Des größten Helden Ruhm laßt ihr verblassen, wenn ihr über die Liebe triumphiert. Welch liebliche Töne erklingen? Chor

Wie sehr sie unsere Herzen anziehen !

Diana Was sehe ich? Es ist Amor! Kommt, folgt mir! Nur durch Flucht kann man sich vor ihm schützen. Doch wie langsam ihr euch entfernt! Chor Wir wollen Euch so rasch wie möglich folgen ; doch wie soll unser Herz nicht empfänglich sein, wenn wir einen so bezaubernden Gott erblicken? Diana

Oh, wie langsam.

Chœur Oh, wie soll unser Herz nicht empfänglich sein, wenn wir einen so bezaubernden Gott erblicken? Szene 2

Diana und Amor mit ihrem Gefolge; die Bewohner des Waldes

Amor (zu Diana} Von dem süßen Begehren, das sie beherrscht, sollst du sie nicht abhalten !

Diana (zu Amorj Was willst du in dem Reich, wo ich befehle? Geh, fliehe, schon dein Anblick verdoppelt meinen Haß. Vous êtes dons ces mêmes lieux, You are in these same regions Où, sur un monstre furieux. where a son of Jupiter won victory Un fils de Jupiter remporta la victoire; over a furious monster Mais un monstre plus fier le soumit à son tour. but a prouder monster subdued him in his turn. Du plus grand des héros vous effacez la gloire, You eclipse the glory of the greatest of the heroes when you triumph over love. Quand vous triomphez de l'Amour. What sweet sounds are these we hear? Quels doux concerts se font entendre? Chœur Chorus

Que pour nos cœurs ils ont d'appas ! What charms they have for our hearts!

Diane Diana Que voïs-je? c'est l'Amour! Venez, suivez mes pas; What do I see? It is Cupid! Come, follow my steps! Ce n'est qu'en le fuyant que l'on peut s'en défendre. Only by fleeing him can we defend ourselves. Mais, que vous fuyez lentement! But how slowly you flee! Chœur Chorus Nous tâchons de vous suivre autant qu'il est possible; We endeavour to follow you as fast as possible; Mais peut-on s'empêcher d'avoir un cœur sensible but can one help having a susceptible heart Quand on voit un Dieu si charmant? when one sees so charming a god? Diane Diana

Ah ! que vous fuyez lentement! Ah! How slowly you flee!

Chœur Chorus Ah ! peut-on s'empêcher d'avoir un cœur sensible, Ah! Can one help having a susceptible heart Quand on voit un dieu si charmant? when one sees so charming a god? Scène 2 Scene 2

Diane, l'Amour et leur suite; Diana, Cupid and their followers; les habitants de la forêt the forest dwellers

L'Amour (à Diane) Cupid fro Diana) j~5~| Au doux penchant qui les entraîne, Do not seek to tear them Ne prétends pas les arracher! from the sweet inclination that lures them.

Diane fd l'Amour) Diana [to Cupid) Des lieux où je commande est-ce à toi d'approcher? What right have you to approach the regions where 1 Va, fuis, ton seul aspect vient redoubler ma haine. command? Go, fly! The very sight of you increases my hatred. Air

Amor Warum verbannst du mich von hier? Was! Gehört mir nicht dos ganze Universum? Der Hades, die Erde und der Olymp, alles muß Amor glanzvoll huldigen.

Diana Lege das Universum, wie du willst, in Ketten, doch achte diese Wälder, die mein Reich sind. Nein, die Herzen, die Diana erfüllt, werden niemals deine Fesseln tragen.

Duett

Amor und Diana Nein, ich dulde nicht, daß sie sich der Liebe verweigern. Nein, nur unter meiner Herrschaft kann man wirklich glücklich sein.

Anrufung

Diana Höchster Richter des Himmels und der Erde, mächtiger Gott, der du mein Voter bist, kannst du dulden, daß Amor wagt, seinen Krieg dorthin zu tragen, wo ich herrsche? Du gabst mir doch die Herrschaft über die Wälder, und du mußt helfen, dein Geschenk zu verteidigen. (Dumpfer Donner ertönt) Meine Stimme wurde im Himmel vernommen. Zittre, stoizer Amor, Jupiter steigt herab. Air Air

L'Amour Cupid -Z-/C.Z me oc.-'- ce ces leux? Why banish me from this region? Quoi ! ce voste univers n'esHl pas mon partage? What! Is not the vast universe my share? Les Enfers, la Terre et les Cieux, The underworld, the earth and the heavens, Tout doit rendre à l'Amour un éclatant hommcge. all must pay signal homage to Cupid.

Diane Diana Enchaîne à ton gré l'univers, Enchain the universe as you will, Mais respecte ces bois où je tiens mon empire; but respect these woods where I hold sway. Non, les cœurs que Diane inspire No, the hearts that Diana inspires Ne porteront jamais tes fers. will never wear your chains.

Duo Duo

L'Amour et Diane Cupid and Diana Non, je ne souffrirai pas No, I will not allow them Qu'ils gardent leur indifférence. to retain their apathy. Non, ce n'est que sous ma puissance No, it is only under my power Qu'on peut trouver de vrais appas. that true charms can be found.

Invocation Invocation

Diane Diana Arbitre souverain du ciel et de la terre, Supreme judge of heaven and earth, Dieu puissant dont je tiens le jour, mighty god to whom I owe my being, Pourras-tu souffrir que l'Amour can you permit Cupid to dare Jusqu'aux lieux où je règne ose porter la guerre? to bring war to the regions where I reign? C'est toi qui m'as donné l'empire des forêts, It is you who gave me dominion over the forests, Et tu dois soutenir les dons que tu m'as faits. and you should uphold the gifts you made me. {On entend un bruit sourd de tonnerre.} {A hollow sound of thunder is heard.) Mais ma voix dans les cieux vient de se faire But my voice has now been heard in the heavens. entendre. Tremble, arrogant Cupid; Jupiter is to descend. Tremble, superbe Amour, Jupiter va descendre. Szene 3

Jupiter und die Vorigen

Abstieg Jupiters

Jupiter (zu Diana} Diana, ich wollte deine Rechte verteidigen gegen den Gott, der stärker ist als alle Götter zusammen; doch das Schicksal, vor dem alles erzittert, zwingt uns seine Gesetze auf: Es will nicht, daß wir uns gegen das süße Begehren der Herzen verschwören : Und Amor soll bis tief in die Wälder deines Reiches seine siegreichen Pfeile verschießen dürfen.

Diana Welche Schande!

Amor

Welch ein Sieg i

Jupiter Amor, an deinem Ruhm dich zu erfreuen, gibt das Schicksal dir nur einen Tag im Jahr, und den soll eine Hochzeit krönen. Ihr, meine Tochter, seid nicht gegen sein Gesetz! Erweist der Ehe zuliebe Amor Eure Gunst. (Jupiter steigt wieder in den Himmel ad.} Szene 4

Diana, Amor und ihr Gefolge; die Bewohner des Waldes

Diana Nymphen ! Gesetzen des Schicksals muß ich gehor- chen. Scène 3 Scene 3

Jupiter et les précédents Jupiter and the same

l~6~| Descente de Jupiter Descent of Jupiter

Jupiter (à Diane) Jupiter (to Diana] Diane, j'étors prêt à défendre tes droits Diana, I was ready to defend your rights Contre un Dieu plus puissant que tous les Dieux against a god more powerful than all the gods to- ensemble; gether; Mais, le Destin, sous qui tout tremble, but Destiny, under whom everything trembles, Vient de nous prescrire ses lois. has prescribed his laws for us: Il ne veut pas que l'on conspire he aces not wish us to conspire Contre le doux penchant des cœurs : against the sweet inclination of hearts: Et jusqu'au fond des bois où tu tiens ton empire, and he affirms that Cupid may shoot his victorious Il prétend que l'Amour lance ses traits vainqueurs. darts into the depths of the woods where you hold sway! Diane Quelle honte! Diana

L'Amour The shame of it! Quelle victoire ! Cupid Jupiter Amour, pour jouïr de ta gloire, What a victory! Le Destin, tous les ans ne t'accorde qu'un jour; Mais un jour que l'Hymen éclaire. Jupiter Vous, ma fille, à ses lois ne soyez point contraire; Cupid, each year Destiny allows you but one day En faveur de l'Hymen faites grâce à l'Amour. in which to enjoy your glory, but a day which marriage will illuminate. (Jupiter remonte aux deux.) You, my daughter, do not resist his laws! Give way to Cupid in favour of marriage. (Jupiter ascends to the heavens again, j Scène 4 Scene 4

Diane, l'Amour et leur suite ; Diana, Cupid and their followers; les habitants de la forêt the forest dwellers

Diane Diana HH Nymphes, aux lois du sort il faut que j'obéisse. Nymphs, I must obey the laws of Destiny. Je mets dès aujourd'hui vos cœurs en liberté; Today ! set your hearts at liberty. Ich gebe euren Herzen für heute die Freiheit. Doch darf ich meinen Stolz nicht derart kränken, ein Fest zu sehen, das Amor so gefällt. Hippolytos und Arikia, zun Verderben bestimmt, setzen ihre letzte Hoffnung nur auf mich. Gegen gewaltsames Unrecht muß ich sie unterstützen. (Diana entschwebt durch die Luft.}

Szene 5

Amor, Gehige Amors und Dianas, die Bewohner

Amor Waldvolk, endllich überläßt Diana euch meiner Macht, und ihr dürft nach Herzenslust lieben. Ich werde euch mit den süßesten Genüssen über ihre Abwesenheit hinwegtrösten. Herrsche, lieblicher Frieden, Herrsche in diesen Wäldern! Auf unseren Schwur soll eure Inbrunst Antwort sein! Und ihr, zarte Amoretten, verschießt jene Pfeile, die das Glück der Welt bedeuten!

Air en rondeau für die Amoretten

Ein Diener Amors Genüsse, liebliche Sieger, vor denen jeder die Waffen streckt, legt die Herzen in Ketten! Genüsse, liebliche Sieger, sammelt all eure magischen Kräfte, verzaubert alle Herzen! Gewährt mir Eure Reize. Ihr sollt herrschen und immerfort meinen Spuren folgen! Lachen und Spiele schmücken sein Reich. je ne dois pas, pourtant, abaisser ma fierté I ought not, however, to humble my pride so far jusqu'à voir une fête à l'Amour si propice. as see a festival so favourable to Cupid. Hippolyte, Aricie, exposés à périr, Hippolytus and Aricia, facing death, Ne fondent que sur moi leur dernière espérance; have only me on whom to base their last hope. Contre une injuste violence If is my lot to help them C'est à moi de les secourir. against an unjust violence. [Diane traverse les airs.} (Diana flies through the air.)

Scène 5 Scene 5

l'Amour, suite de l'Amour et de Diane, les habitants Cupid, followers of Cupid and of Diana, the forest de la forêt dwellers

L'Amour Cupid |~8~| Peuples, Diane, enfin, vous livre à ma puissance, People, Diana finally surrenders you to my power, Et vous pouvez aimer au gré de vos désirs. and you can love to your heart's content. Je vais, par les plus doux plaisirs, I will console you for her absence Vous consoler ae son absence. with the sweetest pleasures. Régnez, aimable paix, Reign, lovely peace Régnez dans ces forêts, reign in these forests! Qu'à nos vœux empressés votre zèle réponde. Lei your zeal respond to our eager desires! Et vous, tendres Amours, faites voler ces traits Ana you, tender , let fly those darts Dont dépend le bonheur du monde. on which depends the happiness of the world!

Air en rondeau pour les Amours Air en rondeau for the Cupids

Un suivant de L'Amour One of Cupid's followers Plaisirs, doux vainqueurs, Pleasures, sweet victors, A qui tout rend les armes, to whom everything yields its weapons, Enchaînez les cœurs ; enchain all hearts! Plaisirs, doux vainqueurs, Pleasures, sweet victors, Rassemblez tous vos charmes, gather all your charms, Enchantez tous les cœurs ! enchant all hearts! Prêtez-moi vos appas, Lend me your attractions! Régnez, ne cessez pas Reign, do not cease De voler sur mes pas. to fly in his steps! C'est aux Ris, c'est aux Jeux It is for laughter and games D'embellir mon empire. to adorn his empire. Sobold man liebend seufzt, soll man dort glücklich sein.

Erste Gavotte

Amor Streckt vor Amor die Waffen, Gebt ihm euer ganzes Leben!

Chor Strecken wir vor Amor die Waffen, Geben wir ihm unser ganzes Leben i

Amor Liebt ihn auch in meinen Tränen, mein Aufruhr ist beglückend, den Liebenden ist alles süß.

Chor Liebt ihn auch in seinen Tränen, sein Aufruhr ist beglückend, den Liebenden ist alles süß.

Zweite Gavotte

Amor Die ruhige Gleichmut bringt nur öde Freuden.

Chor Die ruhige Gleichmut bringt nur öde Freuden.

Amor Doch welchen Reichtum verteilt Amor für den Preis ersten Seufzens I Er läßt die Hoffnung zugleich mit dem Begehren aufkeimen. Qu'aussitôt qu'on soupire, For as soon as one sighs L'on y soit heureux ! one may be happy!

[ÏÔ1 Première gavotte First gavotte

L'Amour Cupid A l'Amour rendez les armes, Surrender your arms to Cupid, Donnez-lui tous vos moments. give him all your time!

Chœur Chorus A l'Amour rendons les armes We surrender our arms to Cupid, Donnons-lui tous nos moments. let us give him all our time!

L'Amour Cupid Chérissez jusqu'à mes larmes, Cherish even my tears, Mes alarmes my alarms Ont des charmes, have charms, Tout est doux pour les amants. everything is sweet for lovers. Chœur C"é''ssc-.s :_sq_ à ses c~es Chorus Ses alarmes Let us cherish even his tears, Ont des charmes his alarms Tout est doux pour les amants. have charms,

Deuxième gavotte everything is sweet for lovers.

L'Amour Second gavotte La tranquille indifférence N'a que d'ennuyeux plaisirs. Cupid Tranquil indifference Chœur has but tiresome pleasures. La tranquille indifférence. Chorus N'a que d'ennuyeux plaisirs. Tranquil indifference has but tiresome pleasures. L'Amour Cupid Mais quels biens l'Amour dispense Bui what boons Cupid dispenses Pour prix des premiers soupirs ! for the price of those first sighs! Il fait naître l'espérance, He gives rise to hope Aussitôt que les désirs. as well as to desires. Chor

Doch welchen Reichtum verteilt Amor, etc.

Erstes Menuett

Zweites Menuett

Erstes Menuett Amor Laßt uns den großen Tag mit neuen Freuden krönen! Ich muß euch zum Tempel des Hymenaios führen. Ich stimme zu, daß er mit mir dies Fest beherrscht. Seine Fackel sol! sich an den Feuer der Liebe entzün- den !

Marsch Chœur Chorus

Mais quels biens l'Amour dispense efc. But what boons Cupid dispenses, etc.

[TT1 premier menuet First Minuet

Deuxième menuet Second Minuet

Premier menuet First Minuet Cupid L'Amour Let us crown this great day with new pleasures! Par de nouveaux plaisirs couronnons ce grand jour. To the temple of Hymen I must guide you. Au temple de l'Hymen, il faut que je vous guide; I agree that he should preside at the festivity with me. A la fête, avec moi, je consens qu'il préside; May his torch be kindled at the flames of Love! Que son flambeau s'allume aux flammes de l'Amour.

Marche March ERSTER AKT

Die Bühne zeigt einen Tempel der Diana: ein Altar ist errichtet.

Szene 1

Arikia, als Jägerin gekleidet

Arikia Heiliger Tempel, Stätte der Ruhe, wo Diana heute meinen Eid empfangen wird, diene meinem bewegten Herzen als Zuflucht vor einer allzu unglücklichen Liebe! Und du, dessen Bild mir unwillentlich erscheint, lieber Prinz, auch wenn mein Schwur nicht dir gilt, mit ihm huldige ich zumindest der Göttin, der du dienst.

Szene 2

Arikia, Hippolytos

Hippolytos Prinzessin, welche Vorbereitungen überraschen mich hier? ihr werdet für immer unseren Augen entschwinden!

Arikia Diana herrscht an diesem Ort. Ihr mein Leben weihen heißt Eurem Beispiel folgen.

Hippolytos Nein, Ihr opfert Euer kostbares Leben; alles verrät mir den Grund des schrecklichen Plans; man läßt Euch keine Wahl, und Ihr sollt das tyrannische Gesetz erdulden, das Ungerechtigkeit Euch auferlegt. PREMIER ACTE ACT ONE

Le théâtre représente un temple de Diane; on y voit The scene represents a temple of Diana; an altar has un autel dressé. been set up.

Scène 1 Scene 1

Aride en chasseresse Aricia dressed as a huntress

Aricie Aricia p"2] Temple sacré, séjour tranquille, Holy temple, tranquil abode, Où Diane aujourd'hui va recevoir mes vœux, where Diana today is to receive my vows, A mon cœur agité, daigne servir d'asile deign to serve os refuge for my agitated heart Contre un amour trop malheureux ! agcinst an all too unfortunate love! Et toi, dont malgré moi je rappelle l'image, And you whose image I recall despite myself, Cher prince, si mes vœux ne te sont pas offerts, dear Prince, if my vows are not offered to you, Du moins j'en apporte l'hommage at least I pay homage with them A la déesse que tu sers. to the goddess whom you serve.

Scène 2 Scene 2

Aride, Hippolyte Aricia, Hippolytus

Hippolyte Hippolytus pTj Princesse, quels apprêts me frappent dans ce templ Princess, what preparations surprise me in this temple Vous allez pour jamais disparaître à nos yeux ! You intend to disappear for ever from our eyes!

Aricie Aricia Diane préside en ces lieux; Diana watches over this place. Lui consacrer mes jours, c'est suivre votre exemple. To devote my life to her is to follow your example.

Hippolyte Hippolytus Non, vous les immolez, ces jours si précieux; No, you are sacrificing that precious life; D'un projet si fatal tout m'annonce la cause; everything tells me the cause of so fatal a project; On ne vous laisse pas la liberté du choix; no liberty of choice is left you, Et vous allez subir les tyranniques loix and you will suffer the tyrannic laws Que l'injustice vous impose. that injustice imposes on you. Arikia Ach, Prinz, vergeßt Ihr denn, daß Euer Vater mich zur Gefangenen gemacht hat? Er hat mein Los bestimmt, als er dies Land verließ.

Hippolytos Ich wage nicht, Euch gegen ihn zu helfen, doch da mein König Euer Leid verschuldet, erlaubt, wenn ich es schon nicht enden kann, daß ich es mit Euch teile.

Arikia Wie? Der Sohn des Theseus sollte wagen, das Unglück einer Paliantide zu teilen?

Hippolytos Oh, je mehr mein Vater dies schöne Blut begehrt, desto mehr muß ich es schützen. Sein Haß soll mir als Führer dienen! In dem erzürnten Vater wollt Ihr den Sohn erkennen ? Und rechnet Ihr mein Herz zu Euren Feinden ?

Arikia Was höre ich ? Welcher gütige Gott hat Euer Herz für die traurige Arikia erweicht?

Hippolytos Ach! Nur allzu streng hat man die liebenswerteste der Frauen behandelt.

Arikia

So seid Ihr mit gar nicht feindlich gesinnt?

Hippolytos Ich könnte Euch hassen? Himmel, wie Ihr mich verkennt! Ich hege für Euch ein Mitgefühl, das so zärtlich ist wie die Liebe selbst. Arikia Oh, wie willkommen ist die Großmut den Unglücklichen! Doch Eure Güte ergreift mich gar zu sehr. Aricie Aricia Ah ! prince, oubliez-vous que l'auteur de vos jours Ah! prince, are you forgetting that the author of your days Est l'auteur de mon esclavage? is the author of my bondage? Il régla mon destin, en quittant ce rivage. He rules my destiny since leaving these shores.

Hippolyte Hippolytus Je n'ose contre lui vous offrir mon secours; I dare not offer you my aid against him; Mais, lorsque de mon roi vos malheurs sont l'ouvrage, but, when your misfortunes are the work of my king, Si je n'en puis finir le déplorable cours, if I cannot end their lamentable course, Permettez que je les partage. allow me to share them.

Aricie Aricia Quoi ! le fils de Thésée oserait partager What! The son of Theseus would dare to share Les malheurs d'une Pallantide! the misfortunes of a descendant of Pallas!

Hippolyte Ah ! plus d'un sang si beau mon père fut avide, Ah! the more avid my father was for such noble blood, Et plus je dois le protéger. the more I should protect it. Je prendrais sa haine pour guide ! Am I to take his hatred as guide? Dans un père irrité, confondez-vous son fils? Do you confuse a son with his irate father? Et comptez-vous mon cœur entre vos ennemis? And do you count my heart among your enemies?

Aricie Aricia Qu'entends-je ? Quel dieu favorable, What do I hear? What beneficent god Pour lo triste Aricie, adoucit votre cœur? softens your heart for sad Aricia?

Hippolyte Hippolytus Hélas ! on n'a que trop exercé de rigueur Alas! Only too great rigour has been exercised Contre l'objet le plus aimable. against the most lovable creature.

Aricie Aricia

je ne suis point l'objet de votre inimitié? I am not at all the object of your antipathy?

Hippolyte Hoppolytus Je pourrais vous haïr! quelle injustice extrême! As if I could hate you! What extreme injustice! je sens pour vous une pitié I feel for you a pity Aussi tendre que l'amour même. as fender as love itself. Aricie Aricia 0 combien les cœurs généreux O how kind are generous hearts Sont propices aux malheureux! to unfortunates! Mais, vos bontés sur moi prennent trop de puissance; But your goodness towards me becomes too powerful; Ich fürchte, Prinz, daß meine Dankbarkeit mein Herz weiter trägt, als ich es will.

Hippoiytos

Kann denn ein dankbares Herz zu liebevoll sein?

Arikia Gütiger Himmel! Hippoiytos Ihr seht mich verwirrt; ich hebe zuviel gesagt; ich bereue es nicht, wenn Ihr mich gnädig angehört habt. Ihr antwortet nicht! Bin ich Euch etwa verhaßt?

Arikia Urteilt selbst nach den Tränen in meinen Augen : Dieser Tempel ist vor. grausamen Menschen umstellt, und Phädra hat alle Macht über mein Schicksal. Wozu uns lieben? Wir sehen uns nie wieder.

Hippoiytos O Qual! 0 Diana, gerechte Unsterbliche, willst du uns denn für eine so edle liebe strafen?

Duett

Arikia und Hippoiytos Du herrschst in unseren Herzen wie in unseren Wäl- dern. Du gibst uns Waffen, um gegen die Liebe zu kämpfen: Doch wenn die Tugend selbst Liebespfeile schießt, wer kann dann ihrem Zauber widerstehen. Je crains, prince, [e crains que la reconnaissance 1 fear, prince, I fear that gratitude finally Ne porte enfin mon cœur plus loin que je ne veux. is taking my heart further than I wish.

Hippoiyte Hippolytus Un cœur reconnaissant peut-il être trop fendre? Can a grateful heart be too tender?

Aride Aricia Ciel! Heavens!

Hippoiyte Hippolytus Vous voyez mon embarras; You see my embarrassment: Je n'en ai que trop dit; je ne m'en repens pas, 1 have said only too much; ! do not regret it Si vous avez daigné m'entendre. if you have deigned to hear me. Vous ne répondez rien ! vous serais-je odieux? You make no reply! Could I be dislikable to you?

Aricie Aricia Jugez-en par les pleurs qui coulent de mes yeux : Judge of that by the tears that flow from my eyes: Ce temple est entouré d'une troupe cruelle, this temple is surrounded by a cruel band, Et Phèdre sur mon sort a des droits absolus; and Phaedra has absolute rights over my lot. Que sert de nous aimer? Nous ne nous verrons plus. Of what avail is our love? We shall not see each other again.

Hippoiyte Hippolytus O tourment! ô Diane, équitable immortelle, O torment! O Diana, just immortal, Voudrais-tu nous punir d'une flamme si belle? would you punish us for so lovely a flame?

Duo Duo

Aricie et Hippoiyte Aricia & Hippolytus Tu règnes sur nos cœurs, comme dans nos forêts; You reign over our hearts, as in our forests. Pour combattre l'Amour, tu nous prêtes des armes ; You lend us arms to combat love; Mais, quand la vertu même en vient lancer les traits, but when virtue itself comes to hurl its darts, Qui peut résister à ses charmes? who can resist its charms? Szene 3

Hippolytos, Arikia, die Hohepriestern der Diana, Priesterinnen der Diana

Marsch

Chor der Priesterinnen

Chor An diesem friedlichen Ort herrscht die liebliche Unschuld. Die Pfeile, die Amor verschießt, haben keinerlei Macht über uns. Wir genießen auf immer den süßen Zauber des Friedens.

Erstes Air der Priesterinnen

Eine Priesterin Gott der Liebe, für unsere geschützen Gefilde sind deine Leiden nicht gemacht, hier sind alle Herzen ruhig; deine Mühen sind vergeblich. Nein, du kannst ihren Frieden nicht stören. Dein Aufruhr ist beglückend für jene ohne Verstand; doch unsere Seelen erkennen, daß dein Feuer giftig ist. Fort, flieh, gib die Hoffnung auf! Fort, flieh weit von unseren Herzen! Gegen unsere Gleichmut hast du keine siegreichen Pfeile.

Zweites Air der Priesterinnen

Die Hohepriesterin Huldigen wir auf ewig der Gottheit, die über unsere Herzen herrscht! Scène 3 Scene 3

Hippolyte, Aricie, la Grande-Prêtresse de Diane, Hippotytus, Aricia, The High Priestess of Diana, troupe de prêtresses de Diane group of priestesses of Diana

Q3 Marche March

Chœur des Prêtresses Chorus of Priestesses

Chœur Chorus Dans ce paisible séjour In this peaceful abode Règne l'aimable innocence. reigns lovely innocence. Les traits que lance l'Amour The darts that Love shoots at us Sur nous n'ont point de puissance. have no power at all. Nous jouissons à jamais We rejoice forever Des doux charmes de la paix. in the sweet charms of peace.

LU] Premier air des Prêtresses First air of the priestesses

Une Prêtresse A Priestess Dieu d'Amour, pour nos asiles, God of Love, your torments Tes tourments ne sont pas faits. are not made ror our sanctuaries, Tous les cœurs y son! tranquilles; where all hearts are tranquil; Tes efforts sont inutiles. your efforts are in vain. Non, jamais tu n'en peux troubler la paix. No, you cannot trouble our peace. Tes alarmes Your alarms Ont des charmes have charms Pour qui manque de raison ; for those who lack reason; Mais nos âmes but our souls De tes flammes recognize the poison Reconnaissent le poison. of your ardours. Va, fuis, perds l'espérance, Go, fly, abandon hope! Va, fuis, loin de nos cœurs, Go, fly far from our hearts! Contre notre indifférence, Against our unconcern Tu n'as point de traits vainqueurs. you have no conquering darts.

[loi Deuxième air des Prêtresses Second air of the priestesses

La Grande-Prêtresse The High Priestess Rendons un éternel hommage Let us render eternal homage A la divinité qui règne sur nos cœurs. to the divinity who reigns over our hearts. Die Priesterinnen Huldigen wir auf ewig der Gottheit, die über unsere Herzen herrscht!

Die Hohepriesterin Doch um ihrer Gnade würdig zu sein, wollen wir ihrem Altar nur reine Herzen weihen! Die Priesterinnen Doch um ihrer Gnade würdig zu sein wollen wir ihrem Altar nur reine Herzen weihen!

Szene 4

Phädra, Onone, Wochen und die Vorigen

Phädra [zu Mkia] Prinzessin, dieser lag wird Euch unverbrüchlich an die Unsterblichen binden. Arikia Ich... Phädra Fahrt fort! Arikia ... ich fürchte, dem Himmel mißfällt die Huldigung, die ich dem Heiligtum darbringe. Welch ein Herz kann ich Diana weihen ?

Phädra Was redet Ihr? Arikia Wie kann ich ohne Reue an diesem Ort ein Herz darbringen, das man zwingt!

Chor Nein, ein gezwungenes Herz ist der Götter unwürdig, sein Opfer ist ein Verbrechen, Les Prêtresses The Priestesses Rendons un éternel hommage Let us render eternal homage A la divinité qui règne sur nos coeurs. to the divinity who reigns over our hearts.

La Grande-Prêtresse The High Priestess Mais pour mériter ses faveurs, 3u" " ~e:"t "e: favours, N'offrons à ses autels que des cœurs sans partage. let us offer her altars only undivided hearts!

Les Prêtresses The Priestesses Mcis pour mériter ses faveurs. But to merit her favours, N'offrons à ses autels que des cœurs sans partage. let us offer her altars only undivided heeds!

Scène 4 Scene 4

Phèdre, CEnone, les Gardes et les précédents Phaedra, Oenone, the guards and the same

Phèdre (à Aride} Phaedra (toAridaj \f\ Princesse, ce grand jour, par des nœuds éternels Princess, this great day shall unite you Va vous unir aux Immortels. by eternal knots to the immortals. Ariele Aricia Moi...

Phèdre Phaedra Poursuivez. Go on!

Ari eie Aricia Je crains que le ciel ne condamne I fear that heaven will condemn L'hommage que j'apporte aux pieds des saints autels. the homage I bring to the foot of the sacred altars. Quel cœur vlens-je offrir à Diane? What heart can I come to offer to Diana?

Phèdre Phaedra Quels discours ! What are you saying? Aricie Sans remords, comment puis-je en ces lieux Aricia Offrir un cœur que l'on opprime? Without remorse how can I in this place offer a heart that is oppressed? Chœur Chorus Non, non, un cœur forcé n'est pas digne des dieux; No, a heart under duress is unworthy of the gods, Le sacrifice en es! un crime. its sacrifice is a crime. Phädra Wie! Man wagt, der höchsten Macht zu trotzen!

Chor Den Göttern zu gehorchen ist die erste Pflicht. Phädra Prinz, ihr duldet, daß man euren Vater und euren König beleidigt?

Hippolytos Ihr wißt, welche Achtung ich Diana entgegenbringe. Von frühester Jugend gehörte ihr meine Treue. Phädra Götter! Theseus hat einen Rebellen zum Sohn!

Hippolytos Ich weiß sehr wohl, was ich ihm schuldig bin; doch kann ich meine Liebe zu ihm nur zeigen, indem ich eine Unsterbliche beleidige? Phädra Weicht mir nicht aus! Tugend ist manchmal nur der Vorwand zum Verbrechen!

Hippolytos Welches Verbrechen?

Phädra Ich weiß nicht, was Euch näher steht, der Altar oder das Opfer.

Hippolytos Zumindest kann ich nicht mit ungerechtem Zwang die Herzen vergewaltigen.

Phädra Ich verstehe. Gut! Die Trompete erschalle, gebt das schreckliche Signal, auf mein Wort stürzen Tempel und Altar zusammen. Erzittert! Ich habe den Ungehorsam vorausgeahnt: Phèdre Phaedra Quoi ! l'on ose braver le suprême pouvoir ! What! Do you dare to defy the supreme power?

Chœur Chorus

Obéissez aux dieux, c'est le premier devoir. To obey the gods is the first duty.

Phèdre Phaedra Prince, vous souffrez qu'on outrage, Prince, will you permit this outrage Et votre père et votre Roi. to your father and your King? Hippolyte Hippolytus Vous savez quel respect à Diane m'engage. You know what respect binds me to Diana. Dès mes plus tendres ans, je lui donnai ma foi. From my most tender years I pledged her my faith. Phèdre Phaedra Ye gods! Theseus finds a rebel subject in his son! Dieux ! Thésée, en son fils trouve un sujet rebelle ! Hippolytus Hippolyte I know all that I owe him; Je sais tout ce que Je lui dois but can 1 display my zeal for him Mais ne puis-je pour lui faire éclater mon zèle only in insulting an immortal? Qu'en outrageant une immortelle? Phèdre Phaedra Laissez des détours superflus; Cease these needless evasions! La vertu quelquefois sert de prétexte au crime. Virtue sometimes serves as pretext for crime.

Hippolyte Hippolytus Quel crime? What crime?

Phèdre Phaedra Je ne sais qui vous touche le plus I do not know which concerns you more, De l'autel ou de la victime. the altar or the victim.

Hippolyte Hippolytus Du moins par d'injustes rigueurs, At least I cannot force hearts Je ne sais pas forcer les cœurs. by unjust severities.

Phèdre Phaedra je vous entends ; eh bien ! que la trompette sonne, I hear you. Well then, let the trumpet sound, Que le signal affreux se donne. the dreadful signal be given, Et le temple et l'autel vont tomber à ma voix; both temple and altar will fall to my voice. Tremblez, j'ai su prévoir la désobéissance : Tremble! I was able to anticipate disobedience: Tod der eitlen Macht, die sich gegen die Könige erhebt! Erzittert! fürchtet meine Rache!

Trompeten erklingen

Chor der Priesterinnen und der Wachen

Die Hohepriesterin und Chor Götter, schickt den rächenden Blitz! Tod den Sterblichen, die euch bekriegen!

Donner

Die Hohepriesterin Unser Rufen erreichte den Olymp. Die Göttin steigt herab. Erzittert, frevler!

Szene 5

Diana und die Vorigen

Diana (zu den Priesterinnen) Erregt euch nicht über einen frevlerischen Plan, ihr, die ihr friedlich nach meinen Gesetzen lebt! Ihr seht, daß Jupiter sich als mein Vater zeigt. Sein Blitz fliegt mir voran. (zu Phädraj Zittre, du Königin, die die Götter lästert! Meinst du, mit unrechter Gewalt mich zu ehren? Wisse, daß Diana die freiheit der Herzen beschützt! (zu Arikio) Und du, trauriges Opfer, folge mir getreulich und töte weiterhin die Ungeheuer mit deinem Pfeil! Man kann Diana mit derselben Inbrunst in ihrem Tempel oder ihren Wäldern dienen. Périsse la vaine puissance let the vain power perish Qui s'élève contre les Rois; that raises itself against kings! Tremblez, redoutez ma vengeance! Tremble, fear my vengeance! pin Bruit de Trompettes Sound of

Chœur des Prêtresses et des Gardes Chorus of Priestesses and Guards

La Grande-Prêtresse et le Chœur The High Priestess & Chorus Dieux vengeurs, lancez le tonnerre! Avenging gods, hurl your thunder! Périssent les mortels qui vous livrent la guerre! Let mortals perish who make war against you! Bruit de tonnerre Sound of thunder La Grande-Prêtresse Nos cris sont montés jusqu'aux cieux, The High Priestess La déesse descend ; tremblez, audacieux \ Our cries have ascended to the heavens. The goddess descends. Tremble, presumptuous man! Scène 5 Scene 5

Diane et les précédents Diana and the same

Diane faux prêtresses} Diana fto the priestesses} [Tff] Ne vous alarmez pas d'un projet téméraire, Do not be alarmed by a rash plan, Tranquilles cœurs qui vivez sous ma loi ; tranquil hearts who live under my law! Vous voyez Jupiter se déclarer mon père; You see Jupiter declaring himself my father. Sa foudre vole devant moi. His thunder flies before me. (à Phèdre} (to Phaedra) Toi, tremble, reine sacrilège; Sacrilegious queen, tremble! Penses-tu m'honorer par d'injustes rigueurs? Do you think to honour me by unjust rigours? Apprends que Diane protège Learn that Diana protects La liberté des cœurs. the liberty of hearts! fà Aricie) ffo Aricia) Et toi, triste victime, à me suivre fidèle, And you, sad victim, to follow me faithfully, Fais toujours expirer les monstres sous tes traits; always bring death to the monsters with your arrows! On ce." se"."' Diane avec .s ~ê~e zè.e, Diana can be served with the same zeal Dans son temple ou dans les forêts. in her temple or in the forests. Arikia und Hippolytos Göttin, vergebt! Diana Eure Tugend ist mir teuer, und nur dem Verbrechen gilt mein Zorn. (Diana geht mit ihren Priesterinnen in den Tempel, und Hippolytos führt Arikia fort.]

Szene 6

Phädra, Önone

Phädra Wie! Die Erde und der Himmel kämpfen gegen mich! Meine Rivalin entkommt mir! Sie folgt Hippolytos? Ach! Je mehr ich sehe, wie sie sich lieben, desto stärker regt sich meine Eifersucht. Nichts soll meinem Zorn entkommen! Geliebter und Rivalin seien zusammen erschlagen ! Haß, Verdruß und Wut, euch überlasse ich mein Herz! Doch jemand kommt. Es ist Arkas. Himmel! Warum ist er so bestürzt ?

Szene 7

Phädra, Önone, Arkas Arkas

O Unglück! 0 unheilvolles Schicksal! Önone

Arkas, was kommst du uns berichten? Arkas Ach! Mich schaudert immer noch. Der König stieg eben hinab in die schreckliche Nacht des Todes. Arkie et Hippolyte Aricia & Hipporytus Déesse, pardonnez! Goddess, forgive us!

Diane Diana Votre vertu m'est chère, Your chastity is dear to me, Et c'est au crime seul que je dois ma colère. and my anger is directed only at crime. (Diane entre dans son temple avec ses Prêtresses, et (Diana enters her temple with the Pnestesses, and Hippolyte emmène Aride.) Hippolytus leads Aricia away.)

Scène 6 Scene 6

Phèdre, Œnone Phaedra, Oenone

Phèdre Phaedra [20| Quoi ! la terre et le ciel contre moi sont armés ! What! Earth and heaven ore armed against me! Ma rivale me brave! elle suit Hippolyte! My rival escapes me! She is following Hippolytus? Ah ! plus je vois leurs cœurs l'un pour l'autre enflam- Ah! The more I see their hearts inflamed for each més, other Plus mon jaloux transport s'irrite. the more my jealous fury is aroused. Que rien n'échappe à ma fureur, Nothing shall escape my rage! Immolons à la fois l'amant et la rivale! Let us slay all at once my beloved and my rival! Haine, dépit, rage infernale, Hate, chagrin, infernal rage, je vous abandonne mon cœur ! to you I abandon my heart. Mais on vient, c'est Arcas, Ciel ! quel trouble l'agite? But someone is coming. It is Arcas. Heaven! What agitation perturbs him?

Scène 7 Scene 7

Phèdre, Œnone, Arcas Phaedra, Oenone, Arcas

Arcas Arcas

[2Ï1 Ô malheur! ô funeste sort! O disaster! 0 fatal destiny!

Œnone Oenone

Arcas, que viens-tu nous apprendre? Areas, what have you come to tell us?

Arcas Arcas Ah ! j'en frissonne encore ; Ah! I still shudder at it. Le roi vient de descendre The king has just descended Dans l'affreuse nuit de la mort. into the dreadful night of death. Phädra O Götter! Önone Arkas, was sagst du da Furchtbares?

Arkas Was mein Auge mit Schrecken sah. Um einem teuren Freund in den Hades zu folgen, verläßt er auf immer das Sonnenlicht. Die Erde öffnete sich unter seinen Schritten und kam so seinem Wunsch entgegen, und schreckliches Geheul aus dem finsteren Reich bewies mir den Verlust des größten aller Heiden.

Phädra Genug. (Arkas geht ab.}

Szene 8

Phädra, Önone Önone Ich fange an zu begreifen, daß Eure Liebe rechtmäßig sein kann. Phädra Auch wenn meine Liebe ein Verbrechen wäre, wäre sie dann weniger hoffnungslos? Wie! Mir schmeicheln... nein, unmöglich.

Air Önone Das Herz, das Ihr zu erobern versucht, ist der Liebe nicht mehr unzugänglich. Ein anderes Herz hat es empfänglich gemacht. Ihr könntet es seiner Bezwingerin entreißen. Phèdre Phaedra Ô Dieux ! 0 gods! Œnone Oenone Arcos, qu'oses-tu dire? Arcas, what do you dare to say? Arcas Areas Ce qui vient de frapper mes yeux. What has just struck my eyes. Pour suivre un tendre ami dans l'infernal empire To follow a dear friena into the empire of the under- Il quitte pour jamais la lumière des cieux. world La terre, sous ses pas ouverte, he has for ever left the light of heaven. A favorisé ses efforts, The earth, opening beneath his feet, Et d'affreux hurlements, sortis des sombres bords, favoured his efforts, Du plus grand des héros m'ont confirmé la perte. and hideous howls emanating from the dark shores confirmed to me the loss of the greatest of heroes. Phèdre Phaedra C'en est assez. No more! (Arcas se retire.) (Arcas withdraws.)

Scène 8 Scene 8

Phèdre, Œnone Phaedra, Oenone Œnone Oenone ¡22] Mes yeux commencent d'entrevoir My eyes begin to perceive Que vous pouvez brûler d'une ardeur légitime. that you can burn with a lawful ardour. Phèdre Phaedra Quand mon amour serait un crime, When my love is a crime, En serait-il moins sans espoir? shall it be less without hope? Eh ! Comment me flatter... non, il n'est pas possible. Ah! How ! delude myself... no, it is not possible.

Air Air Œnone Oenone Vos yeux n'attaquent plus un cœur Your eyes no longer assail a heart Au tendre amour inaccessible. inaccessible to tender love. Un autre l'a rendu sensible; Another has made it susceptible. Vous pouvez l'arracher à son premier vainqueur. You con snatch it from its first conqueror. Phädra Meine Rivalin wird stets denselben Zauber haben, vor dem er die Waffen strecken mußte.

Air Önone Vielleicht verführt ihn der Glanz, der Euch umgibt. Die, die er liebt, hat nur ein Herz zu vergeben, und Phädra verspricht mit ihrem Herzen eine Krone.

Phädra Ein zweites Mal rettest du mein Leben; doch wenn der Glanz der höchsten Stellung den Undankbaren, den ich liebe, nicht bewegt, dann ist der Tod mein letzter Zufluchtsort. Phèdre Phaedra Ma rivale toujours aura les mêmes charmes My rival will always have the some charms Qui l'ont forcé de lui rendre les armes. that have forced him to yield his arms to her.

Air Air

CEnone Oenone ¡1 peut se laisser entraîner He can be won over A l'éclat qui vous environne; by the lustre that surrounds you. L'objet de son amour n'a qu'un cœur à donner, The object of his love has only a heart to give, Et Phèdre avec son cœur promet une couronne. and Phaedra, together with her heart, promises a crown.

Phèdre Phaedra Par cet espoir flatteur, tu prolonges mes jours; for the second time, you prolong my life; Mais, si l'éclat du rang suprême but, if the glitter of supreme rank Ne peut rien sur l'ingrat que j'aime, can achieve nothing with the ingrate I love, La mort est mon dernier recours. then death is my lost resort. ZWEITER AKT

Die Bühne zeigt den Eingang zum Hades

Szene 1

Theseus, Tisiphone

Ritornell

Theseus

Laß mich Atem schöpfen, unerbittliche Furie!

Tisiphone Nein, an diesem finsteren Ort sind Stöhnen und Schreien vergeblich, und die Klagen der Unglücklichen stacheln unsere Grausamkeit nur an. These us Götter, habe ich nicht genügend Leiden erduldet? Ich sah, wie Kerberos den Peirithoos zerriß, wie dieses Untier ein so teures Leben mordete und seine Wut mit meinem Blut nicht kühlen wollte. Ich erwartete den Tod ohne Angst, und der Tod wich weit von mir.

Tisiphone Wie! Meintest du, daß deine Schmerzen durch deinen Tod ihr Ende fänden ? Peirithoos stöhnt unter ewigen Ketten. Erzittre! Dich erwartet das gleiche Los. Compact disc 2

DEUXIÈME ACTE ACT TWO

[e ihéàtre représente l'entrée des Enfers The scene represents the entrance to Hades

Scène 1 Scene 1

Thésée, Tisiphone Theseus, Tisiphone

Ritournelle Ritornello

Thésée Theseus j~~H Laisse-moi respirer, implacable furie. Let me breathe, implacable Fury!

Tisiphone Tisiphone Non, dans le séjour ténébreux, No, in this realm of shadows C'est en vain qu'on gémit; c'est en vain que l'on groans and cries are in vain, crie; and the lamentations of the wretched Et les plaintes des malheureux only provoke our savagery. Irritent notre barbarie. Thésée Theseus Dieux! n'est-ce pas assez des maux que j'ai souf- Ye yods, have I not suffered enough misfortunes? ferts? I saw Peirithous torn asunder by Cerberus; J'ai vu déchiré par Cerbère; 1 saw this hideous monster cut off this dear life J'ai vu ce monstre affreux trancher des jours si chers, without deigning to quench his anger in my blood; Sens daigner dans mon sang assouvir sa colère; I awaited death without fear, J'attendois la mort sans effroi ; enc decih fled far "rem re. Et la mort fuyait loin de moi.

Tisiphone Tisiphone Eh ! croyais-tu que de tes peines, What! Did you think that the moment of your death Le moment de ta mort fût le dernier instant? would be the last moment of your pains? Pirithous gémit sous d'éternelles chaînes; Peirithous groans under eternal chains. Tremble, le même sort t'attend. Tremble! The same fate awaits you. Theseus Ach! Könnte ich nur mit ihm das Schicksal teilen, das du mir verkündest! Gib mir Peirithoos zurück, ich stelle mich deiner Wut; doch wenn es möglich ist, verschone ihn!

Duett

Theseus Begnüge dich mit einem einzigen Opfer! Wie! Nichts stillt deine Wut? Mußt du Zerstörung und Greuel weiter verbreiten, wenn ich das Verbrechen allein auf mich nehme?

Tisiphone Bin einziges Opfer ist wenig für mich. Nein, nichts stillt meine Wut. Ich muß überall Zerstörung und Greuel verbreiten, wenn ich überall Verbrechen sehe.

Szene 2

(Der Bühnenprospekt öffnet sich. Man sieht Pluto auf seinem Thron. Der Gott ist von seinem Hofstaat umge- ben : die drei Parzen sitzen zu Füßen des Throns.}

Theseus (zu Pluto} Unerbittlicher König des Reiches der Unterwelt! Ebenbürtiger Bruder und Rivale des Gottes, der die Blitze schleudert! Wollt Ihr aus Rache für die vielen Ungeheuer, von denen dieser Arm die Erde befreite, mich nun den Ungeheuern des Hades überlassen?

Pluto Sieh, welche Ehre dir deine Heldentaten eintragen 1 Dein Name besiegt den Tod ; er ist unsterblich wie wir. Doch da wir gleichermaßen Strafe und Belohnung verteilen müssen, Thésée Theseus Ah ! qu'avec lui je le partage, Ah! Let me share with him Ce sort que tu viens m'annoncer. the fate you have just foretold to me! Rends-moi Pirithoûs, je me livre à ta rage; Give me back Peirithous, I will surrender to your rage; Mais sur lui, s'il se peut, cesse de l'exercer. but, if possible, cease to vent it on him!

Duo Duo

Thésée Theseus Contente-toi d'une victime; Be content with one victim! Quoi ! rien n'apaise fa fureur. What! Will nothing pacify your fury? Dois-tu porter plus loin le ravage et l'horreur, Must you carry ravcge and horror still further Quand sur moi seul je prendsle crime? when I take the crime on myself alone?

Tisiphone Tisiphone C'est peu pour moi d'une victime; One victim is little fa me. Non, rien n'apaise ma fureur. No, nothing will pacify my fury. Je dois porter partout le ravage et l'horreur, I must carry ravage and horror everywhere Lorsque partout je vois le crime. when I see crime everywhere.

Scène 2 Scene 2

(Le fond du théâtre s'ouvre : on y voit Ptuton assis sur (The back of the stage opens: Pluto is seen seated on son trône. Ce dieu y est environné de sa cour; ies his throne. The god is surrounded there by his court; trois Parques sont assises au pied du Trône.) the three Fates are seated at the foot of the throne.)

Thésée (à Plutonj Theseus (to Pluto) 121 Inexorable Roi de l'Empire infernal! Inexorable king of the infernal empire! Digne frère et digne rival Worthy brother and worthy rival Du Dieu qui lance le tonnerre! of the god who hurls the thunder! Est-ce donc pour venger tant de monstres divers, Is it then to avenge so many diverse monsters Dont ce bras a purgé la terre, of which my arm has purged the earth Que l'on me livre en proie aux monstres des Enfers? that I am delivered as prey to the monsters of Hades?

Pluton Pluto Si tes exploits sont grands, vois quelle en est la If your exploits are great, see what is their glory! gloire; Your name wins victory over death; Ton nom sur le trépas remporte la victoire; like us, it is immortal. Comme nous il est immortel ; But, to be fair, since both pain Mais, d'une égale main, puisqu'il fout qu'on dispense and recompense must be dispensed, kannst du von Pluto nur ewige Qual erwarten! Als getreuer Komplize des allzu schuldigen Freundes mußt du seine Strafe teilen.

Theseus Ich will sie gern teilen, unsere Freundschaft macht mir daraus ein hohes Gut. Nein, an Peirithoos kannst du dich nicht rächen, ohne mich zu bestrafen. Unter dem Banner des AAars, vereint in Tapferkeit, sah ich ihn mit mir dem Sieg entgegenstürmen. Ich muß sein Unglück mit ihm teilen, wie er mit mir Gefahr und Ehre geteilt hat.

Pluto Doch mußtest du denn diese Ehre beflecken? Sprich, mußte auch das Verbrechen euch vereinen?

Theseus Die Gefahr, in der ein so teurer Freund war, ließ mich mit ihm in den Hades hinabsteigen. Ist das der Frevel, den du strafen willst?

Air Als Lohn für einen frechen Plan muß dein unglücklicher Rivale deinen Zorn spüren; doch, furchtbarer Rächer, wofür strafst du mich? Ach! Wenn seine Liebe ein Verbrechen ist, ist die Freundschaft, die ich für ihn empfinde, nicht eine Tugend ?

Pluto Wohlan ! Ich übergebe mein Opfer den höchsten Richtern des Totenreichs. Geh, während du dein gerechtes Urteil erwartest, überlasse ich dich deiner Reue. (Pluto steigt vom Thron herab.) Et la peine et la récompense, expect no more of Pluto than eternal torment! N'attends plus de Pluton qu'un tourment éternel. You must share the punishment D'un trop coupable ami trop fidèle complice, of your too guilty friend, too faithful accomplice. Tu dois partager son supplice.

Thésée Theseus je consens à le partager, I agree to share it; the friendship L'amitié qui nous joint m'en fait un bien suprême; which joins us makes it a supreme boon. Non, de Pirithoûs tu ne peux te venger, No, you cannot avenge yourself on Peirithous Sans me punir moi-même. without punishing me too. Sous les drapeaux de Mars, unis par la valeur, Under the banner of Mars, united by valour, Je l'ai vu sur mes pas voler à la victoire, I hcve seen him fly to victory in my steps. je dois partager son mclheur, 1 must share his misfortune as he has snared Comme il a partagé mes périls et ma gloire. my perils and my glory.

Pluton Pluto Mais cette gloire, enfin, fallait-il la ternir? But this glory, was it finally necessary to tarnish it? Parle, le crime même a-t-il dû vous unir? Speak, aid crime itself have to unite you?

Thésée Theseus Le péril d'un ami si tendre The peril of so dear a friend Aux Enfers avec lui m'a contraint à descendre; obliged me to descend to Hades with him. Est-ce là le forfait que tu prétends punir? Is that the crime you seek to punish?

Air Air Pour prix d'un projet téméraire As the price for a rash plan Ton malheureux rival éprouve ta colère; your unfortunate rival feels your wrath; Mais trop fatal vengeur, de quoi me punis-tu ? but, fata! avenger, for what are you punishing me? Ah ! si son amour est un crime, Ah! If his love is a crime, L'amitié qui pour lui m'anime, is the friendship 1 feel for him N'est-elle pas une vertu? not a virtue?

Pluton Pluto Eh bien ; je remets ma victime Well then, I will hand over my victim Aux juges souverains de l'Empire des morts. to the sovereign judges of the empire of the dead. Va, sors, en attendant un arrêt légitime, Go, leave here; while you await a lawful stay, Je t'abandonne à tes remords. I leave you to your remorse. (Pluton descend de son trône.} (Pluto descends from his throne.) Szene 3

Pluto, Götter der Unterwelt, die drei Parzen

Air und Chor

Pluto (steigt von seinem Thron herab) Der ganze Hades sei bereit, meinem Zorn zu dienen! Da Avrenus, Tainaron, Kokytos und Phlegethon die meiste Grausamkeit besitzen, sollen sie und Pluto rächen I

Chor

Da Avernus, Tainaron, etc.

Erstes Air der Furien

Zweites Air der Furien

Chor Pluto befiehlt, wir wollen unseren König rächen! Pluto befiehlt, wir wollen seinem Gesetz folgen! Verbreitet hier Angst und Schrecken I Laßt uns nicht zögern, der Augenblick ist zu kostbar, hundert verschiedene Schlünde sollen sich zeigen! Im Hades soll alles erzittern! Bringt Feuer und Eisen herbei I Scène 3 Scene 3

Pluton, troupe de divinités infernales, les trois Parqi Pluto, troupe of infernal divinities, the three Fates

Air et Chœur Air & Chorus

Pluton (descend de son trône) Pluto (coming down from his throne) I 3 | Qu'à servir mon courroux tout l'Enfer se prépare! Let all Hades prepare to serve my wrath! Que l'Averne, que le Ténare, Let Avernus, Taenarus, Le Cocyte le Phlégéfon Cocytus and Phlegethon, Par ce qu'ils ont de plus barbare, because they are the most cruel, Vengent Proserpine et Pluton. avenge Proserpine end Pluto!

Chœur Chorus

Que l'Averne, que le Ténare, efc. Let Avernus, Taenarus, efc.

- i Premier air des Furies First air of the Furies

Deuxième air des Furies Second air of the Furies

Chœur Chorus Pluton commande, Pluto commands, Vengeons notre Roi. let us avenge our king! Pluton commande, Pluto commands, Suivons sa loi. let us follow his law! Qu'ici l'on répande Here let disorder and fear Le trouble et l'effroi ! ce sprecc- Ne tardons pas, Let us not delay, Les moments sont trop chers; moments are too precious; Que cent gouffres divers let a hundred diverse chasms Aux regaras soient offerts ! be offered to the sight! Dans les Enfers, In Hades Que tout tremble ! let everything tremble! Qu'on y rassemble Let flames and fetters Les feux et les fers ! be gathered together! Szene 4

Theseus, Tisiphone und die Vorigen

Theseus Götter, wie viele Unglückliche jammern hier. Doch einen sehe ich nirgends. Vergeblich rufe ich ihn, so laut ich kann, mein Rufen wird nicht gehört. Ach! Zeigt mir Peirithoos 1 Fürchtet ihr, daß der Anblick des getreuen Freundes seine Qualen unterbricht? Bringe mich zu ihm, gefürchtete Eumenide! Komm, ich nehme deine Fackel als Führerin.

Tisiphone

Der Tod, nur der Tod darf euch vereinen.

Theseus Gnädiger Tod, geneigter Tod, mache mich weniger elend und beginne doch, mich zu strafen. Erstes Terzett der Parzen

Die Parzen Des Schicksals höchster Wille hat deinen Lebensfaden in unsere Hände gelegt; doch die tödliche Schere kann ihn erst in dem gefürchteten Moment trennen, den es bestimmt hat.

Theseus Ach! Offnet mir wenigstens gnädig den Hades, um der Welt einen Rächer zurückzugeben! Da Pluto unbeugsam ist, muß ich mich an dich wenden, Gott der Meere! Möge dein Sohn bei seinem Vater ein empfängliches Herz finden I Dreimal mußt du mir in meinem Unglück helfen. Der Fluß, den selbst die Götter fürchten und den sie niemals ohne Grund anrufen, Scène 4 Scene 4

Thésée, Tisiphone avec /es précédents Theseus, Tisiphone and the same

Thésée Theseus Dieux ! que d'infortunés gémissent dans ces lieux I Ye gods, how many hapless souls groan in this place! Un seul se dérobe à mes yeux ; One alone escapes my eyes Par mes cris redoublés vainement je l'appelle; in vain I call him with my redoubled cries; Mes cris ne sont pas entendus. my cries are not heard. Ah ! montrez-moi Pirithoùs ! An! Show me Peirithous! Crcignez-vous qu'à l'aspect d'un ami si fidèle, Do you fear that at the sight of so faithful a friend Ses tourments ne soient suspendus? his torments would be suspended? Traîne-moi jusqu'à lui, redoutable Euménide! Lead me to him, formidable Fury! Viens, je prends ton flambeau pour guide. Come, I will take your torch as guide.

Tisiphone Tisiphone

La Mort, la seule Mort a droit de vous unir. Death, Death alone has the right to unite you.

Thésée Theseus .Mort propice, Mort favorable Gracious Death, propitious Death, Pour me rendre moins misérable, begin then to punish me, Commence donc à me punir. to make me less wretched. ~ Premier Trio des Parques First Trio of the Fates

Les Parques The Fates Du Destin le vouloir suprême The supreme will of Destiny has placed A mis entre nos mains la trame de tes jours; the thread of your days in our hands; Maïs le fatal ciseau n'en peut trancher le cours, but the fatal shears can cut short their course Qu'au redoutable instant qu'il a marqué lui-même. only at the dread moment he himself has appointed.

Thésée Theseus T] Ah ! qu'on daigne du moins, en mouvront les Enfers, Ah! Deign at least, in opening Hades for me, Rendre un vengeur à l'univers. to return an avenger to the world! Puisque Pluton est inflexible, Since Pluto is inflexible, Dieu des mers, c'est à toi que je dois recourir; I must have recourse to you, god of the sea! Que ton fils en son père Let your son find Eprouve un cœur sensible; a sympathetic heart in his father! Trois fois dans mes malheurs, tu dois me secourir. Three times, in my misfortunes, you have to aid me. Le fleuve, aux dieux mêmes terrible, The river Styx, terrible even to the gods, Et qu'ils r.'osenî jamais atester vainement, and which they never dare idly invoke, der Styx hat deine Beschwörung vernommen. Den ersten meiner Wünsche hast du getreu erfüllt: Du hast mir den schrecklichen Ort geöffnet, an dem ewige Nacht herrscht. Großer Gott, gibt mich gnädig dem Licht zurück!

Chor

Chor Nein, Neptun würde dich vergeblich erhören, die Unierwelf könnte dich trotzdem zurückhalfen. Man kann leicht dorthin hinabsteigen, doch man kann von dort nicht zurückkehren.

Szene 5

Merkur und die Vorigen

Merkur Neptun bittet Euch um Gnade für einen zu übermütigen Sohn.

Pluto Teilte er nicht dessen Verbrechen und Ubermut, als er ihm einen Weg hierher auftat?

Merkur Auf den heiligen Fluß, vor dem die Götter zittern, hat sein Sohn die Hoffnung seiner Rückkehr gesetzt. Ach! Wenn Neptun zuvieTgewagt hat, darf man ihn deshalb dem Vorwurf des Meineids oder der Ohnmacht aussetzen ?

Pluto

Nein, ich muß den strafen, der mich beleidigt.

Air Merkur Jupiter schuldet der Olymp Gehorsam. Neptun herrscht über die Meere. Le Styx a reçu ton serment. has received your vow. Au premier de mes vœux tu viens d'être fidèle; The first of my wishes you have just granted: Tu m'as ouvert l'affreux séjour you have opened to me the dreadfulabode Où règne une nuit éternelle. where eternal night reigns. Grand Dieu, daigne me rendre au jour. Great god, deign to return me to the light!

Chœur Chorus

Chœur Chorus PT] Non, Neptune aurait beau {'entendre No, Neptune would hear you in vain; Les Enfers malgré lui sauroient te retenir. despite him, Hades could detain you. On peut aisément y descendre. It is easy to come down here, Mais on ne peut en revenir. but impossible to go back.

Scène 5 Scene 5

Mercure et les précédents Mercury and the same

Mercure Mercury S~9"1 Neptune vous demande grâce Neptune asks your mercy Pour un fils trop audacieux. for too audacious a son.

Plu ton Pluto N'a-t-il pas partagé son crime et son audace Has he not shared his crime and his daring En ouvrant sous ses pas les routes de ces lieux? in opening the paths to this place to his feet?

Mercure Mercury Sur le fleuve sacré qui fait trembler les dieux, His son based the hope of his return Son fils, de son retour a fondé l'espérance. on the sacred river that causes the gods to tremble. Ah ! si Neptune a trop osé, Ah! If Neptune has dared too much, Faudra-t-il qu'il soit accusé must he be accused Ou de parjure, ou d'impuissance? either of perjury or of impotence?

Pluton Pluto

Non, je dois punir qui m'offense. No, I must punish those who offend me.

Air Air Mercure Mercury Jupiter fient les Cieux sous son obéissance, Jupiter holds the Heavens under his thrall. Neptune règne sur les Mers. Neptune reigns over the Seas. Pluto kann nach seinen Wünschen Rache in der dunklen Unterwelt üben. Doch das Glück der Welt hängt von Eurer Einsicht ab.

Pluto Genug, ich füge mich. Vor meinem gerechten Zorn hat das Wohl der Welt Vorrang. Der Schuldige soll die Nacht des Hades verlassen! Sein Schicksal wird damit vielleicht nicht süßer. (zu den Parzen) Ihr, die ihr das Dunkel der Zukunft durchdringt, in euren Händen Leben und Tod haltet und den Lauf der Welt ordnet, Parzen, verkündet ihm sein Schicksal!

Zweites Terzett der Parzen Die Parzen Mit jähem Schrecken erfüllt uns dein Los I Wohin eilst du, Unglücklicher? Zittre! Bebe vor Angst! Du verlaßt aas höllische Reich, um die Hölle in deinem Haus zu finden! Pluton peut à son gré sïgncier sa vengeance Pluto at his will can signal his vengeance Dans ie noir séjour des Enfers; in the dark abode of Hades. Mais le bonheur de l'univers But the happiness of the universe Dépend de votre intelligence. depends on your concord. Pluton Pluto C'en est fait, je me rends; sur mon juste courroux That is so, I give way. Over my just wrath Le bien de l'univers l'emporte. the good of the universe prevails. De l'infernale nuit que ce coupable sorte; Let this guilty man leave the underworld's night! Peut-être son destin n'en serc pas plus doux. Perhaps his destiny will be no sweeter. (aux Parques) (to the Fates) [Tel Vous, qui de l'avenir percez la nuit profonde, You who pierce the deep night of the future, Qui tenez en vos mains et la vie et la mort; who hold in your hands both life and death, Vous qui réglez le sort du monde, you who arrange the destiny of the world, Parques, annoncez-lui son sort! Fates, tell him his lot!

Deuxième Trio des Parques Second Trio of the Fates Les Parques The Fates Quelle soudaine horreur ton destin nous inspire! With what sudden horror your destiny fills us! Où cours-tu, malheureux? Tremble! frémis d'effroi ! Whither do you run, hapless man? Tremble! Shake Tu quittes l'infernal Empire, with fear! Pour trouver les Enfers chez toi. You are leaving the empire of the underworld to find Hades in your home! DRITTER AKT

Die Bühne zeigt einen Teil von Theseus' Palast am Meer

Szene 1

Phädra

Phädra Grausame Mutter der Liebe, deine Rache zerstörte mein schuldiges Geschlecht. Willst du denn gar nicht einhalten? Ach I Laß wenigstens Phädra Gnade vor dir finden I Ich werfe dir nichts mehr vor, wenn du Hippolytos empfänglich für meine Wünsche machst. Mein Verlangen entsetzt mich, doch mein Verbrechen ist deines. Du darfst nicht länger unbeugsam sein.

Szene 2

Phädra, Onone

Phädra Nun! Kommt der verhängnisvolle Feind hierher, den ich gegen meinen Willen anbete?

Onone

Hippolytos wird gleich vor Euch stehen.

Phädra Ich zittre. Zu welchem Geständnis wird meine Glut mich ungeachtet meiner Ehre schließlich treiben! Er kommt. Götter, wie soll ich beginnen? TROISIÈME ACTE ACT THREE

Le théâtre représente une partie du palais de Thésée The scene represents a part of Theseus's palace on sur le rivage de la mer the seashore

Scène 1 Scene 1

Phèdre Phaedra

Phèdre Phaedra H"i~| Cruelle mère des omours, Cruel mother of loves, Ta vengeance a perdu ma trop coupable race; your vengeance has brought low my most guilty race. N'en suspendras-tu point le cours? Will you not check its course? Ah ! du moins, à tes yeux, que Phèdre trouve grâce. Ah! At least let Phaedra find grace in your eyes! je ne te reproche plus rien, i will reproach you no more Si tu rends à mes vœux Hippolyte sensible. if you make Hippolytus susceptible to my desires. Mes feux me font horreur ; mais mon crime est le tien ; My ardour horrifies me, but my crime is yours. Tu dois cesser d'être inflexible. You should cease to be inflexible.

Scène 2 Scene 2

Phèdre, CEnone Phaedra, Oenone

Phèdre Phaedra D"2~1 Eh bien ! viendra-f-il en ces lieux, Well, is he coming to this place, Ce fatal ennemi que, malgré moi, j'adore? this fatal enemy whom, despite myself, i adore?

CEnone Oenone

Hippolyte bientôt va paraître à vos yeux. Hippolytus will soon appear before you.

Phèdre Phaedra Je tremble; à quel aveu l'ardeur qui me dévore. I tremble. To what ovowal shall I finally be forced Au mépris de mo gloire, enfin, va me forcer? by the ardour that devours me, scorning my glory? Il vient, Dieux, par où commencer? He is coming. 0 heavens, where to begin? Szene 3

Phädra, Önone, Hippolytos

Hippolytos Königin, ich komme, weil ihr es befehlt; denn da der Himmel Euch den ruhmreichen Gatten raubte, achtete ich Euren tiefen Schmerz zu sehr, um als verhaßtes Wesen vor Euch zu erscheinen.

Phädra Ich sollte Euch hassen ? Himmel! Wie Ihr mich ver- kennt I Ich wußte, feindselige Härte vorzutäuschen; doch jetzt ist es an der Zeit, Euch aufzuklären. Ach! Wenn Ihr glaubt, daß Phädra Euch haßt, kennt Ihr ihr Herz sehr schlecht!

Hippolytos Was höre ich, Phädra ist nicht mehr gegen meine Wünsche? Oh! Alle zärtliche Fürsorge Eures edlen Gatten wird jetzt für Euch in meinem Herzen wiederkehren.

Phädra Wie? Prinz...

Hippolytos Sohn will ich ein Vater sein ; ich werde ihm den Thron sichern, mein Wort darauf.

Phädra So weit könnte Eure Neigung für mich gehen? Zuviel 1 Den Thron, den Sohn und die Mutter stelle ich unter Eure Herrschaft.

Hippolytos Nein 1 Ich selbst will ihn im Regieren unterweisen. Mir gilt der Glanz der hohen Stellung nichts; ich liebe nur Arikia, und nur über ihr Herz will ich herrschen. Scène 3 Scene 3

Phèdre, Œnone, Hippolyte Phaedra, Oenone, Hippolytus

Hippolyte Hippolytus PT| Reine, sans l'ordre exprès qui dans ces lieux m'ap- 0 queen, when heaven robbed you of a glorious hus- pelle, band, Quand le ciel vous ravit un époux glorieux, 1 should respect your mortal grief too much Je respecterais trop votre douleur mortelle, to bring before you a hateful object again Pour vous montrer encor un objet odieux, without the express order that summons me here.

Phèdre Phaedra Vous, l'objet de ma haine? O ciel ! quelle injustice ! You the object of my hatred? O heaven! What injus- J'ai su d'une ennemie affecter la rigueur; tice! Mais enfin, il est temps que je vous éclaircisse. I have been able to feign rhe severity of an enemy; Hélas ! si vous croyez que Phèdre vous haïsse, but at last if is time for me to enlighten you. Que vous connaissez mal son cœur! Alas! If you believe that Phaedra nates you, how little you understand her heart!

Hippolyte Hippolytus Qu'entends-je? A mes désirs Phèdre n'est plus What do I hear? Phaedra no longer opposes my de- contraire ! sires! Ah ! les pîus tendres soins de votre auguste époux Ah! The tenderest cares for your august husband Dans mon cœur désormais vont revivre pour vous. will henceforth revive in my heart for you.

Phèdre Phaedra Quoi? Prince... What? Prince...

Hippolyte Hippolytus A votre fils je tiendrai lieu de père; To your son I will be a father; J'affermirai son trône, et j'en donne ma foi. I will consolidate tris throne, and I pledge my faith.

Phèdre Phaedra Vous pourriez jusque-là vous attendrir pour moi? You coula be moved so far for me? C'en est trop; et le trône, et le fils, et la mère, It is too much: I place all - throne, son and mother - je range tout sous votre loi. beneath your law.

Hippolyte Hippolytus Non! dans l'art de régner je l'instruirai moi-même; No! I will myself instruct him in the art of reigning. Je ne compte pour rien l'éclat de la grandeur. The lustre of grandeur is nothing to me; Aricie est tout ce que j'aime, Aricia is all that I love, Et si je veux régner, ce n'est que sur son cœur. and if 1 want to reign, it is only over her heart. Phädra Was sagt Ihr? (für sich} O Himmel! Wie konnte ich so irren! Obwohl ich Euch den Thron biete, liebt Ihr Arikia? Hippolytos

Wie? So ist Euer Haß noch nicht besänftigt?

Phädra Erzittert! Fürchtet für sie meine schreckliche Wut! Ich habe sie nie so gehcßt wie jetzt. Duett

Phädra Meine Wut wird alles unternehmen gegen ein so verhaßtes Wesen. Ich hasse nichts so sehr auf der Welt wie das Blut, das ich vergießen will.

Hippolytos Hütet Euch, etwas zu unternehmen gegen ein so kostbares Wesen! Nichts ist mir so lieb auf der Welt wie das Blut, das ich verteidigen will. Doch wer kann Euch gegen des Wesen, das ich liebe, diesen tödlichen Haß eingeben?

Phädra Daß sie dir zu gefallen wußte, kostet ihr Leben. Könnte ich nur wutentbrannt meine Rivalin töten 1 Hippolytos Eure Rivalin? Ich zittre. Theseus ist Euer Gatte, und Ihr liebt seinen Sohn? Oh ! Abscheu ohnegleichen läßt mich erstarren. Ihr furchtbaren Feinde treuloser Menschen, Götter, ihr habt sie doch einst sofort zerschmettert. Phèdre Phaedra Que dites-vous? What are you saying? ,0 ZZ". (aside} O ciel ! Quelle était mon erreur ! 0 heaven! How great was my mistake! Malgré mon trône offert, vous aimez Arïcie! Despite the offer of my throne, you love Aricia? Hippolyte Hippolytus Quoi ! Votre haine encor n'est donc pas adoucie? What? Then your hatred is still not allayed?

Phèdre Phaedra Tremblez, craignez pour elle un courroux éclatant! Tremble! Fear an explosion of wrath against her! Je ne la haïs jamais tant. [ÛJDuo 1 have never hated her so much.

Phèdre Duo Ma fureur va tout entreprendre Ccî'e ce; o.'s 'roc od:eux. Phaedra Je ne haïs rien tant sous les cieux My fury will undertake everything Que le sang que je veux répandre. against so hateful a life. i hate nothing under the sky Hippolyte so much as the blood I wish to shed. Garaez^ous de rien entreprendre Hippolytus Contre des jours si précieux ! Beware of undertaking anything Rien ne m'est si cher sous les cieux against so precious a life! Ce e sera ce ie /e„x zé:e-z-~. Nothing under the sky is so dear to me as the blood that I will defend. Mais, pour l'objet de mon amour, But what can inspire you to this fatal hatred Qui peut vous inspirer cette haine fatale? for the object of my love?

Phèdre Phaedra Elle a trop su te plaire; elle en perdra le jour; She hcs been able too greatly to please you: she will Puis-je avec trop d'ardeur immoler ma rivale? lose the day. Can I too ardently sacrifice my rival?

Hippolyte Hippolytus Votre rivale ! Je frémis, Your rival? I shudder. Thésée est votre époux, et vous aimez son fils ? Theseus is your husband, and you love his son? Ah ! je me sens glacé d'une horreur sans égale. Ah! ! feel frozen by a horror without equal. Terribles ennemis des perfides humains, Ye gods, terrible enemies of perfidious humans, Dieux si prompts autrefois à les réduire en poudre, so prompt in former times to reduce them to dust, Worauf wartet ihr? Schleudert den Blitz! Wer hält ihn in eurer Hand zurück?

Phädra Oh! Beschwöre nicht weiter das Feuer der Blitze! Zeig dich, erwache, gib die schändliche Ruhe auf, erweise dich als würdiger Sohn eines Helden, der die Erde von zahllosen Ungeheuern befreite 1 Nur eines ist seiner Wut entkommen. Stoß zu! Dieses Ungeheuer ist in meinem Herzen.

Hippolytos Allmächtige Götter!

Phädra Du zögerst noch ? Ersticke in meinem Blut eine mir gräßliche Liebe! Die tödliche Hilfe wird mir nicht gewährt. Grausamer, welch ungeheure Härte! Du haßt mich so sehr, wie ich dich liebe, doch um mein trauriges Leben zu enden, bedarf ich nur meiner selbst. Her damit! [Phädra zieht das Schwert des Hippolytos, der es ihr sofort entreißt.}

Hippolytos Was tut Ihr?

Phädra Du entreißt mir diesen Stahl ?

Szene 4

Theseus, Phädra, Hippolytos, Önone

Theseus Was sehe ich? Welch gräßlicher Anblick! Qu'attendez-vous? Lancez la foudre. for what are you waiting? Hurl your thunderbolt! Qui la retient entre vos mains? Who stays it in your hands?

Phèdre Phaedra Ah ! cesse par tes vœux d'allumer le tonnerre. Ah! Cease to kindle the thunder by your prayers! Eclate, éveille-toi, sors d'un honteux repos; Burst out, awoke, emerge from a shameful rest, Rends-toî digne fils d'un héros make yourself a worthy son of a hero Qui de monstres sans nombre a délivré la terre; who delivered the earth from countless monsters! Il n'en est échappé qu'un seul à sa fureur; A single one escaped his fury. Frappe! ce monstre est dans mon cœur. Strike! This monster is in my heart.

Hippolyte Hippolyfus Grands D'eux. Great gods!

Phèdre Phaedra Tu balances encore ! You still hesitate? Étouffe dans mon sang un amour que j'abhorre. Stifle in my blood a love I abhor! Je ne puis obtenir ce funeste secours ! I cannot obtain this fatal aid. Cruel, quelle rigueur extrême! Cruel man, what limitless severity! Tu me hais autant que je t'aime; You hate me as much as I love you, Mais, pour trancher mes tristes jours but, to cut off my sad life, je n'ai besoin que de moi-même, 1 have need only of myself. Donne... Give me this! (Phèdre tire l'épée d'Hippolyte qui la lui arrache sur-le- (Phaedra seizes Hippolytus's sword: he at once champ de la main.} snatches it from her hand.)

Hippolyte Hippolyfus What are you doing? Que faites-vous? * Phaedra Phèdre You snatch this sword from me? Tu m'arraches ce fer ! Scène 4 Scene 4

Thésée, Phèdre, Hippolyte, Œnone Theseus, Phaedra, Hippolyfus, Oenone

Thésée Theseus Q3] Que vois-je ? Quel affreux spectacle ! What do I see? What a fearful sight! Hippolytos Mein Vater!

Phädra Mein Gatte!

Theseus O unheilvolles Orakel! Ich finde das Unglück, das der Hades weissagte. (zu Phädra)

Königin, enthüllt mir dies schreckliche Geheimnis!

Phädra (zu Theseus) Nähert Euch mir nicht mehr! Die Liebe ist verletzt, die Liebe muß gerächt werden! (Sie geht ab.)

Szene 5

Theseus, Hippolytos, Onone

Theseus Gegen wen muß sich mein Zorn richten? Sprecht, mein Sohn, sprecht! Nennt den Schuldig«

Hippolytos Herr... (für sich) Götter, was soll ich ihm sagen ? (zu Theseus) Erlaubt, daß ich mich zurückziehe, oder gewehrt mir vielmehr ewiges Exil. (Er geht ab.) Hipporyte Hippolytus Mon père! My father!

Phèdre Phaedra Mon époux ! My husband!

Thésée Theseus 0 trop fatal oracle I 0 too fatal oracle! Je trouve les mciheurs que m'a prédits l'Enfer, 1 find the misforrunes that Hades predicted for me. (à Phèdre) (to Phaedra} Reine, dévoilez-moi cet odieux mystère I My queen, unveil this hateful mystery for me! Phaedra (to Theseus) Phèdre (à Thésée) Come no closer to me! Love is outraged, N'approchez plus de moi ; l'amour est outragé, let love be avenged! Que l'amour soit vengé. (Elle sort.) (Exit.)

Scène 5 Scene 5

Thésée, Hippolyte, CEnone Theseus, Hippolytus, Oenone

Thésée Theseus [Toi Sur qui doit tomber ma colère? On whom should my wrath fall? Parlez, mon fils, parlez; nommez le criminel! Speak, my son, speak! Name the criminal!

Hippoiyte Hippolytus Seigneur... My lord... (à part) (aside) Dieux! que vais-je lui dire? Heavensl What shall I tell him? (à Thésée} (to Theseus) Permettez que je me retire; Allow me to withdraw, Ou plutôt, que j'obtienne un exil éternel. or rather to be granted eternal exile. (il sort.} IExit.1 Szene 6

Theseus, Önone

Theseus Wie! Alle fliehen mich, olle verlasen mich : Meine Gattin, mein Sohn. [zu Ononej Beim Himmel, bleib, Önone! Nur du kannst mir erklären, welch schlimmer Verrat geschah.

Önone (für sich} Ach! Ich will Leben und Ehre der Königin retten! (zu Theseus} Tiefste Verzweiflung... blieb sie Euch verborgen? Ihr habt sie nur zu gut selbst gesehen. Ich wage nicht, Euren Sohn zu bezichtigen; Doch die Königin... Herr, der gegen sie gerichtet Stahl hat Euch doch mehr als genug gesagt.

Theseus Götter! Fahre fort!

Önone

Eine unheilvolle Liebe...

Theseus Genug, erspare mir den Rest! Szene 7

Theseus

Theseus Dem Gott der weiten Meere für meine glückliche Heimkehr zu danken, kommt mein Volk herbei, und ich wäre am liebsten noch in der Unterwelt. Scène 6 Scene 6

Thésée, CEnone Theseus, Oenone

Thésée Theseus QZl Quoi ! tout me fuit, tout m'abandonne ! What! All fly from me, all forsake me: Mon épouse, mon fils. my wife, my son. (à CEnonej fro Oenone] Ciel, demeurez, Œnone; Heavens, wait, Oenone! C'est à vous seule à m'éclairer You olone can enlighten me Sur la trahison la plus noire. on this blackest treachery.

CEnone ià porfj Oenone (aside) Ah ! sauvons de la reine et les jours et la gloire! Ah! Let us save the queen's life and her fame! fà Thésée) (to Theseus) Un désespoir affreux... pouvez-vous l'ignorer? A dreadful despair... can you not be aware of it? Vous n'en avez été qu'un témoin trop fidèle. You have been an only too faithful witness of it. Je n'ose accuser votre fils ; I dare not accuse your son; Mais, la Reine... Seigneur, ce fer armé contre elle but the queen... My lord, this sword raised against her Ne vous en o que trop appris. has told you only too much.

Thésée Theseus Dieux ! achève ! Ye gods! Out with it!

CEnone Oenone A fata eve... Un amour funeste... Theseus Thésée Enough! Spare me the rest! C'en est assez; épargne-moi le reste. Scène 7 Scene 7

Thésée Theseus

Thésée Theseus p~8] De mon heureux retour, au Dieu des vastes mers, My peoples are coming to give thanks to the god Mes peuples viennent rendre grâce; of the vast seas for my happy return, Et je voudrais encor être dans les Enfers. and I would like still to be in Hades. Von den Verbrechen meiner Familie soll es nichts wissen, eine frohe Miene mein Inneres verbergen.

Szene 8

Theseus, Troizener und Matrosen

Marsch

Chor

Chor Dieses Gestcde möge widerhallen vom Ruhm des Gottes der Fluten! Seinen Wohltaten soll jeder Beifall zollen ! Er gibt der Welt den größten aller Helden zurück.

Erstes Air der Matrosen

Zweites Air der Matrosen

Erster Rigaudon mit Tambourin

Zweiter Rigaudon mit Tambourin

Ein weiblicher Matrose Wie Neptun lädt die Liebe ein, sich einzuschiffen. Um das Glück zu versuchen, setzt man alles aufs Spiel. Trotz so vieler Schiffbrüche sind alle Herzen wie Matrosen. Man läßt die Ruhe zurück, man fliegt über die Wellen, man trotzt den Stürmen : Die Liebe ruht nur im Hafen.

Theseus Gern sehe ich Eure Liebe für meinen Vater. Möge er immer seinem getreuen Volk Cachons-leur avec soin les crimes de ma race, Let us hide with care ihe crimes of my race, Et sous un front serein déguisons nos revers. and disguise our disasters beneath a calm countenance!

Scène 8 Scene 8

Thésée, troupe de Trézéniens et de matelots Theseus, crowd of Troezenians and sailors

[79] Marche March

Chœur Chorus

Chœur Chorus Que ce rivage retentisse Let this shore resound De la gloire du dieu des flots. to the glory of the god of the waves! Qu'à ses bienfaits tout applaudisse. Let all applaud his blessings! He has returned to the world the greatest of heroes. Il rend à l'univers le plus grand des héros. Sailors' First air [20] Premier air des Matelots Sailors' Second Air Deuxième air des Matelots First rigaudon in tambourin style T~ Premier rigaudon en tambourin Second rigaudon in tambourin style Deuxième rigaudon en tambourin Une matelote A female sailor L'Amour, comme Neptune Love. "<;e \ec".".e invite à s'embarquer; invites us to embark. Pour tenter la fortune, To tempt fortune On ose tout risquer. we dare to risk all. Malgré tant de naufrages, Despite so many shipwrecks, Tous les cœurs sont matelots. all hearts are sailors. On quitte le repos We leave rest, On vole sur les flots. we fly on the waves, On affronte les orages : we brave storms: L'Amour ne dort Love sleeps Ce dans e pcr. only in port.

Thésée Theseus Pour l'auteur de mes jours j'aime à voir votre zèle: I love to see your zeal for the author of my days. Puisse-t-il à jamais sur un peuple fidèle May he ever lavish on a faithful people alle Güter schenken, die er mir gnädig gewährt! Doch geht! Ich muß ihn jetzt allein anrufen. Mich zwingt mein Schicksal, daß ich ihn noch um andere Dinge bitte.

Szene 9

Theseus

Thesaus Welche Dinge I Ich bebe, wenn ich daran denke. Außer der Rache gibt es nichts, was immer sie mein Herz kosten wird! Warum zögere ich, einen Undankbaren zu strafen? Wie? Das Blut, das er verriet, bittet für ihn? Nein, in einem so schuldbeladenen Sohn sehe ich nur ein abscheuliches Ungeheuer. Er soll in mir nur einen Rächer finden! Mächtiger Herrscher der Fluten, geneigter Neptun, höre meine klagende Stimme! Gestatte, daß dein Sohn dich ein letztes Mal belästigt! Hippolytos hat mich aufs schändlichste beleidigt. Erfülle aas Versprechen, das dich bindet, laß ihn sterben, damit ich nicht zutiefst verzweifle! Ah! Weigerst du dich, meine Schmach zu rächen, werde ich Sohnesmörder und du meineidig sein. Wir wären beide schuldig.

Rauschen der Wellen Doch zornig bewegt sich jetzt das Meer. Ziftre! Du wirst sterben, schuldbeladener Hippolytos 1 Vergeblich ruft das Blut, ich höre es nicht mehr; Alles ist bereit, die tödliche Schmach zu rächen. Neptun wird auf meiner Seife sein : Die Götter müssen die Könige rächen! Répandre tous les biens qu'il daigne m'accorder ! all the boons he deigns to grant me! Mais, allez; en secret il faut que je l'implore; But go! I must implore him in secret. Le sort qui me poursuit fait qu'il me reste encore The fate that follows me decrees that there remain D'autres biens à lui demander. still further boons for me to ask of him.

Scène 9 Scene 9

Thésée Theseus

Thésée Theseus [22] Quels biens! je frémis quand j'y pense, What boons! I shudder when I think of them. Si c'en est un que la vengeance, If one of them ¡5 vengeance, Qu'elle va coûter à mon cœur! what it will cost my heart! A punir un ingrat d'où vient que je balance? Wherefore do I hesitate to punish an ingrate? Quoi ! ce sang qu'il trahit me parle en sa faveur ! What! This blood he betrays speaks to me in his Non, non, dans un fils si coupable, favour? je ne vois qu'un monstre effroyable; No, in so guilty a son Qu'il ne trouve en moi qu'un vengeur. I see only a dreadful monster. Let him find in me only an avenger! Puissant maître des flots, favorable Neptune, Entends ma gémissante voix; Mighty master of the wcves, benevolent Neptune, Permets que ton fils t'importune hear my lamenting voice! Pour la dernière fois. Allow your son to importune you for the last time! Hippoiyte m'a fait le plus sanglant outrage. Remplis le serment qui t'engage; Hippolytus has committed the bloodiest outrage Préviens par son trépas mon désespoir affreux; against me. Ah ! si tu refusois de venger mon injure, Fulfilthe vow that binds you, Je serais pcrricide, et tu serois parjure, by his death prevent my dreadful despair! Nous serions coupables tous deux. Ah! If you refused to avenge my wrong 1 should be a parricide, and you would be perjured. We snouid both be guilty.

Frémissement des flots The foaming of the waves Mais, de courroux l'onde s'agite ; But the waters foam with anger. Tremble ! tu vas périr, trop coupable Hippolyte. Tremble! You are to perish, guilty Hippolytus! Le sang a beau crier; je n'entends plus sa voix; In vain blood calls, I no longer hear its voice; Tout s'apprête à venger une injure mortelle ; everything prepares to avenge a mortal affront. Neptune me sera fidèle, Neptune will be faithful to me: C'est aux Dieux à venger les rois ! it is for the gods to avenge kings! VIERTER AKT

Die Bühne zeigt einen Diana geweihten Hain am Ufer des Meeres; man sieht einen Wagen, der dort ange- bunden ist.

Szene 1

Hippoiytos

Hippolytos Ach! Soll ich an einem Tag alles verlieren, was ich liebe? Mein Vater verbannt mich für immer von diesem Ort, den Diana selbst so gern hat. Ich werde die schönen Augen nie wiedersehen, die mein höchstes Glück bedeuteten, Ach! Soll ich an einem Tag alles verlieren, was ich liebe? Die Angst vor dem Unglück und mein Verlust, alles zieht mein Herz so schmerzhaft zusammen. Wie wird meine Ehre unter der gräßlichen Wolke, die mein Leben bedeckt, vor der Welt erscheinen?

Szene 2

Arikia, Hippolytos

Arikia So ist es entschieden, Grausamer, nichts hält Euch, ihr stürzt Eure Geliebte in Verzweiflung. Compact disc 3

QUATRIÈME ACTE ACT FOUR

Le théâtre représente un bois consacré à Diane situé The scene represents a grove sacred to Diana situated sur le rivage de la mer; on aperçoit un char attelé by the seashore; a harnessed carriage is seen

Scène 1 Scene 1

Hippolyte Hippolytvs

Hippolyte Hippolytus rn Ah ! faut-il, en un jour, perdre tout ce que j'aime; Ah! Must I, in a single day, lose all that I love? Mon père pour jamais me bannit de ces lieux My father banishes me for ever from this place Si chéris de Diane même. so cherished by Diana herself. Je ne verrai plus les beaux yeux I shall no more see the bvefy eyes Qui fcisoient mon bonheur suprême. that mode my happiness complete. Ah ! faut-il, en un jour, perdre tout ce que j'aime! Ah! Must I, in a single day, lose all that I love? Et les maux que je crains, et les biens que je perds, Both the misfortunes I fear and the benefits I lose, Tout accable mon cœur d'une douleur extrême; all overwhelm my heart with extreme anguish. Sous le nuage cffreux dont mes jours sont couverts Under the dreadful cloud which covers my life, Que deviendrc me gioire eux yeux de l'univers? what, in the eyes of the world, will become of my Ah ! faut-il, en un jour, perdre tout ce que j'aime! glory? Ah! Must!, in a single day, lose all that I love?

Scène 2 Scene 2

Ariete, Hippolyte Arida, Hippolytus m Aricie Arida C'en est donc fait, cruel, rien n'arrête vos pas; It is done, cruel man, nothing stops you now. Vous désespérez votre amante. You drive your lover to despair. Hippolytos Ach, mein Schmerz wächst bei Eurem Anblick, warum denn noch so zauberhafte Reize schauen?

Arikia Wie unendlich unglücklich bin ich doch I Ich bin schuld an all Eurem Leid.

Hippolytos Nein, glaubt das nicht! Die Verbannung, die mir schlimmer ist als der Tod, habe ich selbst verlangt.

Arikia Daß Ihr verbannt seid, tätet mich, und Euch allein, Undankbarer, muß ich dessen anklagen! Götter! Trügt mich ein Traum?

Hippolytos Beschuldigt nicht mein Herz, beklagt mein Los!

Arikia Wie? Die Feindseligkeit der Königin läßt Euch die Geliebte verlassen ? Hippolytos Nein! Icn würde diesen lieblichen Ort nicht fliehen, wenn ich nur ihren Haß fürchtete.

Arikia Was sagt Ihr da?

Hippolyt05 Wagt nicht, Euren Blick auf dieses schreckliche Geheimnis zu richten! Die Achtung gebietet mir zu schweigen. Ich würde den König, Diana und alle Götter beleidigen.

Arikia Oh 1 Das sagt mir alles. Welch Verbrechen I Mein Herz erstarrt vor Schrecken und Abscheu. Doch Ihr geht, und ich werde Phädras Wut zum Opfer fallen! Hippolyte Hippolytus Hélas! plus je vous vois, plus ma douleur augmente; Alas! The more I see you, the more my grief increases: Pourquoi m offrir encore de si charmants appas? why still offer me such delightful charms?

Aricie Aricia Que mon infortune est extrême! How extreme is my misfortune! J'ai fait tous vos malheurs. I have caused ail your woes.

Hippolyte Hippolytus Non, ne le croyez pas; No, dot not believe that: Cet exil plus affreux pour moi que le trépas, this exile, for me more horrible than death, Je l'avois demandé moi-même. I myself asked for.

Aricie Aricia Votre exil me donne la mort, Your exile deals me death. Et c'est vous seul, ingrat, qu'il faut que j'en accuse ! And it is you alone, ingrate, that I must blame for it! Dieux! est-ce un songe qui m'abuse? Ye gods! Is it a dream that misleads me?

Hippolyte Hippolytus Sens accuser mon cœur, plaignez mon triste sort. Without blaming my heart, lament my sad lot.

Aricie Aricia Quoi! l'inimitié de la reine What! Has the queen's hostility Vous fait-elle quitter l'objet de votre amour? not made you leave the object of your love? Hippolyte Hippolytus Non, je ne fuiroïs pas de ce charmant séjour, No, I would not flee this chorming abode Si je n'y craignois que se haine. if it were only her hatred that I feared.

Aricie Aricia

Que dites-vous? What are your saying?

Hippolyte Hippolytus Gardez d'oser porter les yeux Do not dare to turn your eyes Dans le plus horrible mystère. on the most horrible mystery. Le respect me force à me taire; Respect forces me to be silent. J'offenserais le roi, Diane et les dieux. I would offend the king, Diana and the gods. Aricie Aricia Ah! C'est m'en dire assez, ô crime! Ah! You tell me enough. A crime! Mon cœur en est glacé d'épouvante et d'horreur. My heart is frozen with terror and horror. Cependant vous partez et de Phèdre en fureur Yet you are leaving, and I shall become Je vais devenir la victime. the victim of Phaedra's fury. Hippolytos Gc~e'- - welche' Sc'ec^e' se\r .hr ~"cn .

Arikia Wie? Ihr erbebt für mich! Meint Ihr, dcß der Tod mich mehr schreckte als die entsetzliche Marter Eurer Abwesenheit? Was bleibt zu fürchten, wenn ich den Geliebten ver- liere? Mein letzter Augenblick ist nahe. Nein, ohne Euch könnte ich nicht leben. Hippolytos

Ach, wenn Ihr mit mir gehen wolltet...

Arikia Ich sollte mit Euch gehen ? Was sagt ihr da ? O Himmel! Hippolytos Nein, nein, glaubt nicht, daß ich Eure Ehre vergessen könnte! Mit dem Geliebten folgt ihr zugleich dem Gatten. Kommt! Welch unheilvolles Schweigen.

Arikia Ach! Prinz, glaubt meinem Üebesschwur, es wäre mein höchstes Glück mein Schicksal an Eures zu binden; doch glaubt Ihr, daß Diana zustimmt?

Hippolytos Kann sie eine reine Liebe verdammen ?

Duett Arikia und Hippolytos Wir werden uns ewige Treue schwören! Komm I Königin der Wälder, schließe unseren Bund! Wie Weihrauch soll unser Eid zu dir steigen! Sei stets die einzige Herrscherin unserer Herzen ! Hippolyte Hippolytus

Dieux ! que vous m'ollarmez ! Ye gods! How you alarm me!

Aricie Aricia Quoi ! vous tremblez pour moi ! What! You tremble for me! Croyez-vous que la mort m'inspire plus d'effroi Do you think that death fills me with more fear Que le supplice affreux où l'absence me livre? than the dreadful torment to which absence delivers Et qu'ai-je à craindre encor quand je perds mon me? amant? And what have 1 still to fear when I lose my lover? Je touche à mon dernier moment. I am close to my last moment. Non, sans vous je ne saurais vivre. No, without you I could not live. Hippolyte Hippolytus

Hélas! si vous daigniez me suivre... Alas! If you will deign to follow me...

Aricie Aricia Moi, vous suivre! eue dites-vous? I follow you! What are you saying? Ô ciel ! O heaven! Hippolyte Hippolytus Non, non, cessez de croire No, no, cease to believe Que je puisse oublier le soin de votre gloire; that I could forget to care for your virtue! En suivant votre amant, vous suivez votre époux. In following your lover you follow your husband. Venez... Quel silence funeste! Come! What a fatal silence!

Aricie Aricia Ah! prince, croyez en l'amour que j'en atteste; Ah, Prince, believe in the love I declare. Je ferais mon suprême bien It would be my supreme happiness D'unir votre sort et le mien to unite your lot and mine; Mais croyez-vous que Diane y consente? but do you think Diana could consent?

Hippolyte Hippolytus Peut-elle condamner une flamme innocente? Can she condemn an innocent love? LTI Duo Duo Aricie et Hippolyte Aricia & Hippolytus Nous allons nous jurer une immortelle foi; We will swear immortal faith to each other! Viens, reine des forêts, viens former notre chaîne, Come! Queen of the forests, come and bind our Que l'encens de nos vœux s'élève jusqu'à toi, chain! Sois toujours dans nos cœurs l'unique souveraine. Let the incense of our vows rise to you! Be sole sovereign always in our hearts! Hippolytos Kann ich mein Leben ganz mit eurem verbinden, vergesse ich das Leid, zu dem der Himmel mich ver- dammt. [Hörnerklang]

Hippolytos Das Schicksal führt diese Untertanen Dianas zu uns. Sie sollen Zeugen unseres Schwures sein! Doch achten wir das Treiben, das Diana so liebt. Wenn wir es stören, könnten wir sie verärgern.

Arikia Wie sollten wir es verdienen, dcß sie sich um uns kümmert.

Szene 3

Hippolytos, Arikio, eine Jägerin, ein Jäger, eine Gruppe

Chor

Chor Wir wollen unsere Pfeile überall verschießen! Wir wollen uns am Sieg begeistern! Die verstecktesten Winkel sollen von unserem Ruhm widerhallen I

Erstes Air der Jäger und Jägerinnen in Rondeautorm

Eine Jägerin Liebende, wie schwach ihr seid! Betrachtet Amor ohne Erregung ! Die Pfeile, mit denen er euch verwundet, wegen nicht mehr gegen unser Herz zu kämpfet Obwohl sein Zauber so süß ist, trotzt seinen Waffen, macht es wie wir! Hippolyte Hippolytus Si je puis à vos jours unir tous mes moments, If 1 can unite all my life to yours J'oublierai tous les maux où le ciel me condamne. I shall forget all the woes to which heaven condemns me.

(Bruit de corsj (Sound of horns]

Hippolyte Hippolytus Le sort conduit vers nous ces sujets de Diane, Fate leads these subjects of Diana to us. Qu'ils soient témoins de nos serments; Let them be witness to our vows! Mais, respectons des jeux si chers à la déesse. But let us respect the sports so dear to the goddess. En les troublant, craignons de l'irriter. We fear to annoy her by disturbing them. Aricie Aricia Nous ne saurions trop mériter We cannot too greatly deserve Que pour nous elle s'intéresse. that she should interest herself in us.

Scène 3 Scene 3

Hippolyte, Aride, une chasseresse, un chasseur, Hippolytus, Aricia, a huntress, a hunstman, band of troupe de chasseurs et de chasseresses huniers and huntresses

Chœur Chorus fT] Chœur Chorus Faisons partout voler nos traits, Let us shoot our arrows everywhere! Animons-nous à la victoire; Let us be moved to victory! Que les antres tes plus secrets Let the most secret caves Rerentissenî de notre gloire. resound to our glory! m Premier air des chasseurs First air en rondeau of hunters et des chasseresses en rondeau and huntresses

Une chasseresse A huntress Amants, quelle est votre foiblesse? Lovers, what weakness is yours! Voyez l'Amour sans vous alarmer; See Cupid without becoming alarmed! Ces mêmes traits dont il vous blesse These same darts with which he wounds you Contre nos cœurs n'osent plus s'armer. dare no longer be crmed against our hearts. Malgré ses charmes les plus doux, Despite the sweetest charms, Bravez ses armes, defy his arms, Faites comme nous; act like us! Wartet'ganz in Ruhe seine Angriffe ab! Wenn ihr euch wehrt, gehört euch der Sieg. Liebende, wie schwach ihr seid! efc. Ihr klagt, daß Amor so streng sei, und ihr liebt jeden Pfeil, der euch trifft. Ihr allein macht die Pfeile zu Siegern. Warum liefert ihr eure Herzen ohne Verteidigung aus? Liebende, wie schwach ihr seid! etc.

Zweites Air der Jäger und Jägerinnen in Rondeautorm

Üne Jägerin Auf zur Jagd, nehmt die Werfen I

Ein Jäger

Laßt uns die Waffen nehmen!

Chor Laßt uns alle zur Jagd aufbrechen I Laßt uns die Waffen nehmen I Eine Jägerin Gott der Herzen, räumt den Platz I Nein, Ihr werdet niemals herrschen ! Diana soll die Macht haben I Dicna soll uns führen I Tief in den Wäldern leben wir nach ihren Gesetzen in Frieden. Unser Zufluchtsort, ist friedlich, Nein, nichts ist schöner für uns. Die Freuden sind vollkommen. Keine Sorge trübt das Vergnügen I Wir lachen dort über die Liebe und verbringen die herrlichsten Tage. Osez sens alarmes, Dare without alarm Attendre ses coups; to await his blows! Si vous combattez, la victoire est à vous. If you fight, victory is yours. Amants, quelle est votre foiblesse ! etc. Lovers, what weakness is yours! etc. Vous vous plaignez qu'il a des rigueurs, You lament that he has rigours, Et vous aimez tous les traits qu'il vous lance! and you love all the darts he flings at you. C'est vous qui les rendez vainqueurs; It is you who make them victorious. Pourquoi sans défense Why surrender your hearts Livrer vos cœurs ? without defence? Amants, quelle est votre foiblesse ! etc. Lovers, what weakness is yours! etc.

1 6 Deuxième air des chasseurs Second air en rondeau of hunters et chasseresses en rondeau and huntresses

Une chasseresse A huntress A la chasse, To the chase! Armez-vous ! Arm yourselves!

Un chasseur A hunter Arrrcr.s-nc-s. Let us arm ourselves!

Chœur Chorus Courons tous à la chasse, Let us all hasten to the chase! Armons-nous ! Let us arm ourselves!

Une chasseresse A huntress Dieu des cœurs, cédez la place. God of hearts, give way! Non, non, ne régnez jamais. No, never reign! Que Dicne préside, Let Diana preside! Que Dicne nous guide, May Diana guide us! Dans le fond des forêts In the depth of the forests Sous ses lois nous vivons en paix. we live in peace beneath her laws. Nos asiles Our sanctuaries Sont tranquilles. are peaceful. Non, rien n'a plus d'attraits. No, nothing holds more attractions; Les plaisirs sont parfaits. pleasures are perfect. Aucun soin n'embarrasse; No care disturbs us! On y rit des amours, We laugh at love, Or. y passe passing there Les plus beaux jours. the happiest days. Erstes Menuett

Zweites Menuett als Rondeau (Rauschen des Meeres und der Winde. Das Meer ist bewegt; ein schreckliches Ungeheuer taucht daraus auf.J

Chor Welch Rauschen! Welche Winde, o Himmel! Welch Wellengebirge! Welch Ungeheuer gebiert es unter unseren Augen! O Diana, herbei! Eile aus dem Olymp herab!

Hippolytos (nähert sich in einem Wagen dem Ungeheuer) Kommt! In ihrer Abwesenheit will ich euch führen.

Arikia Halt ein, Hippolytos, wohin eilst du? Was wird mit ihm geschehen! Ich zittre, ich erbebe. Beschützen die Götter so die Tugend ? Sogar Diana läßt ihn im Stich.

Chor

Götter! Welch ein Feuer umfängt ihn!

Arikia Welch dichte Wolken! Alles lichtet sich... Weh! Hippolytos erscheint nicht wieder... Ich sterbe...

(sinkt ohnmächtig nieder)

Chor O grausames Unglück, Hippolytos ist tot. [Y] Premier menuet First menuet

Deuxième menuet en rondeau Second menuet in rondeau [~Q] (Bwit de la mer et des vents. La mer s'agite, on en [Noise of sea and winds. The sea becomes rough; a voit sortir un monstre horrible. I horrible monster is seen emerging from it.)

Chœur Chorus Quel bruit! quels vents, Ô ciel ! quelle montagne What a din! What winds, 0 heaven! What a moun- humide! tain of water! Quel monstre elle enfante à nos yeux! What a monster it brings forth before our eyes! O Diane, accourez, volez du haut des deux ! 0 Diana, hasten to us! Fly from the heights of heaven!

Hippolyte Hippolytus (Hippolyte, sur un char, s'avance vers le monstre.) fon a carriage, approaches the monster) Venez, qu'à son défaut je vous serve de guide. Come! In her absence 1 will serve you as guide.

Aride Aricia Arrête, Hippolyte! où cours-tu? Stop, Hippolytus, whither are you running? Que va-HI devenir ? Je frémis, je frissonne ; What will become of him? I tremble, 1 shudder. Est-ce ainsi que les dieux protègent la vertu? Is this how the gods protect virtue? Diane même l'abandonne. Even Diana abandons him.

Chœur Chorus

Dieux ! quelle flamme l'environne ! Ye gods! What a flame encircles him!

Aride Aricia Quels nuages épais ! tout se dissipe... Hélas ! What thick clouds! Everything has vanished... Alas! Hippolyte ne paroît pas... Hippolytus is not to be seen... Je meurs... 1 am dying...

[Aride tombe évanouie.I (falls in a swoon)

Chœur Chorus O disgrâce cruelle ! O cruel misfortune! Hippolyte n'est plus. Hippolytus is no more. Szene 4

Phädra, Jäger und Jägerinnen

Phädra

Welche Klagen rufen mich hierher?

Chor

Hippolytos ist tot.

Phädra

Er ist tot! 0 tödlicher Schmerz!

Chor

O unnützes Klagen!

Phädra

Welches Unglück stürzte ihn in die ewige Nacht?

ChoPhädrr a EiNeinn rasende, sein Tos Ungeheuerd ist allein , meidasn deWerkn Flute. n entstieg, Durcraubteh micunsh ebesteign tdiese er Inn di Heldene Unterwel. t hinab. Neptun glaubte, Theseus' Schmach zu rächen. Ich habe das unschuldige Blut vergossen. Was tat ich! Welche Reue! Himmel I Ich höre Don- ner. Welch Getöse! Welch schreckliches Blitzen! Ich fliehe! Wo mich verstecken ? Die Erde bebt. Die Hölle öffnet sich unter meinen Füßen. Alle Götter sind im Kampf gegen mich verschworen und bewaffnen ihren fürchterlichen Arm. Grausame Götter, unerbittliche Rächer! Haltet ein in eurem Zorn, der mich vor Angst erstarren läßt! Ach! Wenn ihr gerecht seid, wütet nicht mehr gegen mich! Die Ehre eines Helden, die zu Unrecht in den Scène 4 Scene 4

Phèdre, troupe de chasseurs et de chasseresses Phaedra, band of hunters and huntresses

Phèdre Phaedra

(JLl Quelle plainte en ces lieux m'appelle? What lamentation in this place summons me?

Chœur Chorus

Hippolyte n'est plus. Hippolytus is no more.

Phèdre Phaedra He is no more! 0 mortal anguish! Il n'est plus! ô douleur mortelle! Chorus

Chœur 0 vain regrets! Phaedra O regrets superflus ! What fate made him fall into eternal night? Phèdre Chorus Quel sort l'a fait tomber dans le nuit éternelle? A furious monster who came from the bosom of the waves ChœuPhèdrre Non, sa mort est mon seul ouvrage ; has just robbed us of this hero. Un monstre furieux, sorti du sein des flots. Dans les Enfers, c'est par moi qu'il descend ; Vient de nous ravir ce héros. Neptune, de Thésée, c cru venger l'outrage, Phaedra J'ai versé le sang innocent. No, his death is my sole doing. Qu'ai-je fait! quels remords! ciel! j'entends le ton- It is through me that he has gone down into Hades. nerre. Neptune has thought to avenge the outrage to Theseus. Quel bruit! Quels terribles éclats! 1 have shed innocent blood. Fuyons ; où me cacher ? Je sens trem bler la terre ; What have I done? Whet remorse! Heavens! I hear Les Enfers s'ouvrent sous mes pas. the thunder. Tous les dieux conjurés, pour me livrer la guerre, What a din! What terrible bursts! Arment leurs redoutables bras. Let me fly! Where can I hide? i feel the earth tremble. Hades opens beneath my steps. Dieux cruels, vengeurs implacables, All the gods, invoked to wage war on me, Suspendez un courroux qui me glace d'effroi ; strengthen their formidable arms. Ah ! si vous êtes équitables, Cruel gods, implacable avengers! Ne tonnez pas encor sur moi ; Defer a wrath that freezes me with terror! La gloire d'un héros que l'injustice opprime Ah! If you are just, do not thunder any more on me! The fame of a hero oppressed by injustice Staub getreten wurde, verlangt Eure gerechte Hilfe. Laßt mich seinem Vater seine Unschuld und mein Verbrechen enthüllen!

Chor O unnützes Klagen I Hippolytos ist tot. Vous demande un juste secours. asks of you a just aid. Laissez-moi révéler à l'auteur de ses jours, Let me reveal to the author of his life Et son innocence et mon crime! both his innocence and my crime!

Chœur Chorus Ô remords superflus! 0 vain regrets! Hippolyte n'est plus. Hippolytus is no more. FÜNFTER AKT

Die Bühne verwandelt sich erst in Szene 3.

Szene 1

Theseus

Thesaus Große Götter! Welche Reue zerreißt mich! Und zugleich welcher Schrecken! Ich soh Phödra sterben. Welch gräßliches Geheimnis ! Welch eine abscheu- liche Liebe ges'and mir die Schändliche im Sterben! Mein Sohn... oh, welcher Schmerz erfaßt mich! Er war schuldlos. Götter, wie schuldig ich bin! Ich kehre in den Hades zurück! Wer kann mich halten? Ich will die Natur von einem Ungeheuer wie mich befreien I Die schändlichen Urheber des grauenhaften Verrats heben sich selbst bestraft. Meine Bitte, den Sohn zu töten, hat das Verbrechen vollendet, und ich schulde meinem Sohn sein letztes Opfer. Gott der Meere, verbirg mich den Menschen auf ewig! ITheseus will sich ins Meer stürzen.)

Szene 2

Neptun, Theseus

Neptun Halt ein I

Theseus Welches Mitleid für den Sohn drängt dich? Laß mich dem rächenden Blitz zuvorkommen! öffne mir nach dem schlimmsten aller Vergehen dein tiefes Reich als Grab! CINQUIÈME ACTE ACT FIVE

le théâtre ne change qu'à la troisième scène. The scene changes only at Scene 3.

Scène 1 Scene 1

Thésée Theseus

Thésée Theseus QÔ] Grands d ieux ! de quels remords te me sens déchirer ! Great gods! With what remorse I feel rent asunderl Que d'horreurs à la fois ! j'ai vu Phèdre expirer. What horrors all at once! i saw Phaedra die. Quel mystère odieux! quel amour détestable, What a hateful secret! What loathsome love La perfide, en mourant, vient de me déclarer! the treacherous woman admitted to me as she died! Mon fils... ô douleur qui m'accable! My son... 0 grief that overwhelms me! Il étoit innocent! Dieux! que je suis coupable! He was innocent. Gods, how guilty I am! Rentrons dans les Enfers; qui peut me retenir! Let me descend to Hodes! Who can stop me? D'un monstre tel que moi, délivrons la nature. Let me deliver Nature from a monster such as I! De la plus horrible imposture, The perfidious authors are punishing themselves Les perfides auteurs viennent de se punir. for the most horrible deception. Mes parricides voeux ont consommé le crime, My murderous vows have brought about a crime Et je dois à mon fils sa dernière victime. and I owe my son his last victim. Dieu des Mers, aux mortels cache-moi pour jamais. God of the Seas, hide me for ever from mortal sight! [Thésée veut se précipiter dans la mer} (Theseus is about to throw himself into the sea.)

Scène 2 Scene 2

Neptune, Thésée Neptune, Theseus

Neptune Neptune DU Arrête ! Stop!

Thésée Theseus Pour un fils, quelle pitié vous presse? What pity for a son urges you? Laissez-moi prévenir la foudre vengeresse, Let me forestall the avenging thunderbolt! Après le plus noir des forfaits. After the blackest of crimes, Ouvrez-moi pour tombeau vos demeures profondes, open your deepest abode as tomb for me! Der Tod, den ich in deinen Wellen suche, soll deine letzte Wohltat sein !

Neptun

Die Welt braucht deine Taten noch.

Theseus Himmel! Kann ich den Vater nicht erweichen ? Ich muß meinen Sohn rächen! Neptun

Gen I Dein Sohn ist nicht tot.

Theseus

Er ist nicht tot! Welche Götter haben ihn verteidigt?

Neptun Air Diana hat sich seiner angenommen. Ich diente wider Willen deinem blinden Eifer, als das Schicksal, vor dessen Macht Hades, Erde und Olymp erzittern, mich gnädig von dem gräßlichen Schwur entband, der die Unschuld ins Verderben stürzte.

Theseus

O mein lieber Sohn, ich kann dich olso wiedersehe;

Neptun Gib diese süße Hoffnung auf. Um dich für die ungerechte Rache zu bestrafen, verbietet dir das Schicksal, ihn je zu sehen, Theseus Ich werde dich nie mehr sehen! O gerechte Strafe! Mein Sohn, an Stelle einer zärtlichen Umarmung nimm die Wünsche eines allzu schuldigen Vaters! Da man eine ewige Barriere zwischen uns legt, sollst du im Schöße eines fremden Lands Que la mort, que je cherche au milieu de vos ondes, Let death, which 1 seek amid your waves, Soit le dernier de vos bienfaits. be the last of your boons!

Neptune Neptune

Ton bras à l'univers est encor nécessaire. The world still needs your strength.

Thésée Theseus Ciel! ne puis-je attendrir un père? Heavens! Can I not move a father's heart? Que je venge mon fils ! Let me avenge my son! Neptune Neptune

Va ! ton fils n'est pas mort. Go! Your son is not dead.

Thésée Theseus Il n'est pas mort! quels dieux auraient pris sa He is not dead! What gods would have come to his défense ? defence? Neptune Neptune

Diane a pris soin de son sort. Diana has taken care of his lot.

Air Air Je servois malgré moi, ton aveugle transport, Despite myself, I served your blind rage Quand le Destin, dont la puissance when Destiny, whose might causes Hades, Fait trembler les Enfers, et la Terre et les Cieux, earth and hecven to tremble, A daigné m'affranchir d'un serment odieux ze'z-ez "c "e.ecse ~s "0~ z "c:efu zz~" Qui faisait périr l'innocence. which caused innocence to perish. Thésée Theseus O mon fMs, mon cher fils, je puis donc te revoir? 0 my son, my dear son, then I can see you again!

Neptune Neptune Il faut perdre un si doux espoir. You must forego so sweet a hope. Pour te punir d'une injuste vengeance, To punish you for an unjust vengeance, Le Destin pour jamais t'interdit sa présence. Destiny for ever denies you his presence. Thésée Theseus P"2~| je ne te verrai plus, O juste châtiment! 1 shall see you no more! O just punishment! Au lieu d'un tendre embrassement Instead of a tender embrace, my son, Mon fils, reçois les vœux d'un trop coupable père : accept the vows of a too guilty father! Puisqu'on met entre nous un rempart éternel, Since an eternal rempart is placed between us, disses-tu dans le sein d'une terre étrangère, may you enjoy in the bosom of a strange land den lieblichen und süßen Frieden genießen, den du an deines Vaters Brust nicht finden konntest!

Neptun An seinem Glück zu zweifeln heißt uns beleidigen: laß die Unsterblichen ihr Werk vollenden. [Neptun taucht in den Fluten unter, und Theseus zieht sich zurück.)

Szene 3

(Die Bühne verwandelt sich und zeigt einen herrlichen Garten, der den Zugang zum Wala Arikias bildet. Arikia ruht auf dem weichen Rasen und erwacht, als liebliche Musik erklingt.)

Arikia Wo bin ich? Ich habe das Bewußstein wiedererlangt. Götter! Habt ihr es mir nur zurückgegeben, um mir erneut das Bild des zärtlichen Geliebten zu zeigen, den ich verlor? (Es wird strahlend hell.) Welch süßer Klang ! Welch neues Licht erstrahlt mir! Nein! Diese angenehmen Klänge, diese Sonne, die meinen Augen leuchtet, ach, ohne Hippolytos kann mir nichts mehr gefallen. Meine Augen, ihr seid nur noch geöffnet, um Tränen zu vergießen ! Vergeblich klingen liebliche Töne in den Lüften, ich habe nur Seufzer als Antwort auf die Musik, deren Wohlklang mir diesen Zauberort schenkt. (Diana fahrt in einem lichtenkreis herab.) Jouir de cette paix si charmante et si chère this so charmmg, so dear peace Que tu n'as pu trouver dons le sein paternel. that you could not find in my paternal bosom!

Neptune Neptune Douter de son bonheur, c'est nous faire un outrage; To doubt his happiness is to insult us; Laisse aux immortels achever leur ouvrage. let the immortals complete their work. (Neptune rentre sous les flots et Thésée se retire.I (Neptune returns beneath the waves and Theseus with- draws.)

Scène 3 Scene 3

(le théâtre change et représente des jardins délicieux (The scene changes and represents delightful gardens qui forment les avenues de la forêt d'Aricie. On y voi that form the avenues in Aricia's forest. Aricia is seen Àride couchée sur un lit de gazon qui s'éveille au there lying on a bed of turf and awakes at the sound bruit d'une douce symphonie.} of soft music.)

Aricie Aricia PTI Où suis-je? De mes sens j'ai recouvré l'usage; Where am I? ! have recovered the use of my senses. Dieux ! ne me lavez-vous rendu Ye yods, have you restored them to me Que pour me retracer l'image only to recall to me the image Du tendre amant que j'ai perdu ? of the tender lover I have lost? (la clarté se redouble.) (The light increases) Quels doux concerts! quel nouveau jour m'éclaire? What sweet soundsl What new light shines on me! Non, non, ces sons harmonieux, No!.These harmonious sounds, Ce soleil qui brille à mes yeux, this sun which shines in my eyes, Sans Hippolyte, hélas! rien ne saurait me plaire. without Hippolytus, alas, nothing con please me. Mes yeux, vous n'êtes plus ouverts You are open, my eyes, Que pour verser des larmes. only to shed tears! En vain d'aimables sons font retentir les airs; In vain does the air ring with sweet sounds; Je n'ai que des soupirs pour répondre aux concerts I have only sighs with which to reply to the music Dont ces lieux enchantés viennent m'offrir les whose charms this enchanted spot offers me. charmes. (Diana is lowered in a circle of light.) /Diane descend dans une gloire.) Szene 4

Diana, Arikla, Schäfer und Schäferinnen

Chor

Schäfer und Schäferinnen Steigt herab, strahlende Unsterbliche, Herrscht auf ewig in unseren Wäldern I

Arikia Himmel I Diana ! Obwohl ich so grausam in Ungnade fiel, will ich meine tiefe Inbrunst für die Göttin zeigen, deren Gesetz ich gehorche!

Schäfer und Schäferinnen Steigt herab!

Arikia Ich will in die Rufe dieser so Getreuen einstimmen ! Steigt herab, strahlende Unsterbliche.

Schäfer und Schäferinnen Herrscht auf ewig in unseren Wäldern!

Arikia Herrscht auf ewig in unseren Wäldern!

Szene 5

Diana, die Vorigen

Diana (nachdem sie den üchtenkreis verlassen hat) Ihr, Schäfervolk, meine treuen Untertanen, wie gern bin ich bei euch! Es ist mir die schönste Freude, die Herzen zu regieren, in denen Unschuld herrscht. Mein Gesetz soll in diesem glücklichen Land ein Held vertreten, der mich verehrt und den ich liebe. Feiert diesen heiligen Tag I Scène 4 Scene 4

Diane, Aride, troupe de bergers et bergères Diana, Aricia, bend of shepherds and shepherdesses

Chœur Chorus

Bergers et Bergères Shepherds & Shepherdesses HZ! Descendez, brillante immortelle. Descend, radiant immortal, Régnez à jamais dans nos bois. reign for ever in our woods! Aride Aricia Ciel ! Diane ! malgré ma disgrâce cruelle, Heavens! Diana! Despite my cruel misfortune Signalons l'ardeur de mon zèle let me show the ardour of my zeal Pour la divinité qui me tient sous ses lois. for the divinity who holds me under her laws!

Bergers et Bergères Shepherds & Shepherdesses Descendez I Descend!

Aride Aricia Joignons-nous aux voix Let me join the voices De cette troupe si fidèle. of this faithful bond! Descendez, brillante immortelle. Descend, radiant immortal!

Bergers et Bergères Shepherds & Shepherdesses Régnez à jamais dans nos bois. Reign for ever in our woods!

Aride Aricia Régnez à jamais dans nos bois. Reign for ever in our woods!

Scène 5 Scene 5

Diane, les précédents Diana, the same

Diane /après être descendue de sa gloire} Diana (after descending from her circle of light} 15 Deuples toujours soumis à mon obéissance, You people who always consent to obey me, Que j'aime à me voir parmi vous ! how I love to see myself among you! je fais mes plaisirs les plus doux The sweetest pleasures to me are to reign De régner sur des cœurs où règne l'innocence; over hearts where innocence reigns. Pour dispenser mes lois dans cet heureux séjour, To dispense my laws in this happy abode J'ai fait choix d'un héros qui me chérit, que j'aime. 1 have chosen a hero who loves me dearly and whom Célébrez cet auguste jour, I love. Bereitet für diesen neuen Herrn und für mich selbst eure schönsten Lustbarkeiten vor! (zu den Schäfern und Schäferinnen) Geht, euch darum zu kümmern ! (zu Arikiaj Ihr, Nymphe, bleibt!

Szene 6

Diana, Arikio

Arikia

0 glückliche Schäfer! Wie ich sie beneide!

Diana

Warum beneidest du ihr Los?

Arikia

Hippolytos ist tot.

Diana Sei nicht mehr traurig wegen seines Todes! Dank meiner hilfreichen Güte hast du bald nichts mehr verloren. Arikia Nein, nichts ersetzt mir den zärtlichen Geliebten. Sein Verlust läßt sich nicht wiedergutmachen. Diana Bald wird ein zärtlicher Garte vor dir stehen.

Arikia

0 Himmel 1 Erspart mir den verhaßten Menschen i

Diana Du wirst deinen Irrtum erkennen. Ihr mir getreuen sanften Zephire, fliegt hierher! Que pour ce nouveau maître ainsi que pour moi- Let us celebrate this momentous day! même, Let your finest sports be prepared Vos plus beaux jeux soient préparés, for this new master and for myself! (aux Bergers ef Bergères) (to the shepherds and shepherdesses) Allez en prendre soin, Go and see to it! (à Aride) (to Arida) Vous, nymphe, demeurez. You, nymph, stay!

Scène 6 Scene 6

Diane, Aride Diana, Arida

Aricie Aricia

Mol 0 trop heureux bergers ! que je leur porte envie ! O so happy shepherds! How I envy them!

Diane Diana

Qui te fait envier leur sort? What makes you envy their lot?

Aricie Aricia

Hippolyte a perdu la vie... Hippolytus has lost his life.

Diane Diana Ne t'afflige plus de sa mort. Distress yourself no more over his death! Grâce à ma bonté secourable, Thanb to my helpful benevolence, Bientôt tu n'auras rien perdu. soon you will hove lost nothing. Aricie Aricia Non, un si tendre amant ne peut m'être rendu, No, so tender a lover cannot be restored to me. La perte en est irréparable. The loss is irreparable. Diane Diana

Bientôt un tendre époux va paraître à tes yeux. Soon.a tender husband will appear before you.

Aricie Aricia

O ciel ! épargnez-moi cet objet odieux. O heaven! Spare me this disagreeable object!

Diane Diana Tu vas sortir d'erreur. Troupe, à ma voix fidèle, You will be disabused. Followers faithful to my voice, Doux zéphirs, volez en ces lieux ; gentle zephyrs, take flight to this spot! jetzt ist es Zeit, den kostbaren Schatz zu bringen, den ich eurer Fürsorge anvertraut habe.

Szene 7

Diana, Arikia, Hippolytos

Sinfonie (Die Zephire bringen Hippoiyios in einem Wagen in den Bühnenhintergrund.)

Hippolytos Wonin bringt ihr mich? Götter! Welch ein Glanz! Ach ! Ich sehe hier nirgends meine Geliebte.

Arikia (auf dem Proszentrum) 0 Tod, komm und vereine mich dem geliebten Hippolytos.

Diana Wirf doch zumindest einen Blick auf den Gatten; der Geliebte wird darum nicht eifersüchtig sein.

Arikia Nein...

Diana

Soll Diana dich vergeblich darum bitten!

Arikia Nein, wer mich zuerst besiegte soll meine Seele ganz alleine haben, und meine Augen sind seiner Liebe so treu wie mein Herz. Diana (zu Arikia) Er nähert sich.

Arikia Nur fori I Il est temps d'apporter le dépôt précieux It is time to bring the precious charge Que j'ai commis à votre zèle. that I committed to your care.

Scène 7 Scene 7

Diane, Aride, Hippolyie Diana, Aricia, Hippolytus

Symphonie Symphony (les zéphirs amènent Hippolyie sur un char dans le (the zephyrs lead in Hippolytus on a chariot to the fond au théâtre.) rear of the stage.}

Hippolyte Hippolytus \Y7\ Où suis-je transporté? Dieux! quel brillant séjour! Whither have I been transported? Gods! How brilliant Hélas ! je n'y vois point l'objet de mon amour. an abode! But alas! I cannot see the object of my love.

Aricie [sur le devant du théâtre) Aricia (on the front of the stage) O mort, viens me rejoindre à mon cher Hippolyte. 0 death, come and join me to my dear Hippolytus.

Diane Diana Laisse échapper au moins un regard vers l'époux ; Spare ct least a glance for your husband; L'amant n'en sera point jaloux. your lover will not be at all jealous.

Aricie Aricia Non... No.

Diane Diana

Faut-il que Diane en vain t'en sollicite! Must Diana plead with you in vain?

Aricie Aricia Non, avec mon premier vainqueur No, nothing must share my soul Rien ne doit partager mon âme, with my first victor; and my eyes Et mes yeux seront à sa flamme aussi fidelles que mon will oe as faithful to his love as my heart. cœur. Diane (à Aricie) Diana (to Aricia) Il approche. He is approaching.

Aricie Aricia Fuyons ! Let us fly! Hippolytos (für sich) Himmel! Diese Stimme! (Zu Diana} Oh! Göttin, verzeiht, wenn mich die Liebe überwältigt.

Arikia Götter! Was höre ich? Hippolytos, sehe ich Euch wirklich vor mir? Hippolytos Arikia, sehe ich Euch wirklich vor mir?

Duett Arikia und Hippolytos Wie beneidenswert mein Schicksal ist! Der Augenblick, der Euch mir wiedergibt, ist der glücklichste meines Lebens.

Diana Zärtlich Liebende, eure Leiden sind zu Ende, zu eurer Hochzeit wird alles vorbereitet. Fürchtet nicht, daß man euch wieder trennt, denn ich selbst vereine euch.

Arikia Welch glückliche Wendung! Wie? Ist Diana selbst heute auf selten der liebenden Herzen?

Diana Ich folge dem obersten Gesetz des Herrschers der Götter; um der Ehe willen erweise ich Amor meine Gunst.

Hippolytos (zu D/"ana/ Ihr vereint mich der Geliebten ! O Göttin! Mit welchem Gelübde kann mein Herz je so viele Wolhtaten vergelten ? (Musetten erklingen)

Diana Die Bewohner dieser abgeschiedenen Gegend haben für Euch die schönsten Lustbarkeiten vorbereitet! Hippolyte fà part) Hippolytus (aside) Ciel ! quels sons ! Heavens! Those sounds! (À Diane} (To Diana) ah ! déesse, Ah, goddess, Pardonnez à l'Amour le transport qui me presse. pardon Cupid for the rapture that seizes me.

Aricie Aricie Dieux! qu'entends-je? Hippolyte, est-oe vous que je What do I hear? Hippolytus, is it you I see? vois? Hippolyte Hippolytus Aricie, est-ce vous que je vois? Aricia, is it you I see? Duo Duo Aricie et Hippolyte Aricia & Hippolytus Que mon sort est digne d'envie ! How my lot is to be envied! Le moment qui vous rend à moi The moment that restores you to me Est le plus heureux de ma vie. is the happiest of my life. Diane Diana Tendres amants, vos malheurs sont finis; Tender lovers, your woes are at an end; Pour votre hymen tout se prépare; all is prepared for your marriage; Ne craignez plus qu'on vous sépare, fear no more that you will be separated, C'est moi qui vous unis. it is I who unite you.

Aricie Aricia Quel heureux changement ! quoi ! c'est Diane même, How happy a chcnqe! What! Is it Diana herself Qui pour les tendres cœurs se déclare en ce jour? who champions tender hearts this day?

Diane Diana Du souverain des dieux, je suis la loi suprême; Of the sovereign of the gods 1 am the supreme law En faveur de l'Hymen, je fais grâce à l'Amour. in favour of Hymen, I pardon Cupid.

Hippolyte fà Diane) Hippolytus (to Diana} Vous m'unissez à ce que j'aime! You unite me to the one I love! Déesse, ah ! par quels vœux mon cœur peut-il jamais Goddess, ah, by what vows can my heart Reconnoître tant de bienfaits? ever express its gratitude for so many boons? (Bruit de musettes) (Sound of musettes)

Diane Diana Les habitants de ces retraites The inhabitants of these retreats Ont préparé pour vous les plus aimables jeux ; have prepared for you the most agreeable sports. Und schon kündigen ihre lieblichen Musetten den glücklichen Zeitpunkt an, zu dem Ihr die Herrschaft über sie antretet.

Szene 8

Diana, Arikia, Hippolytos, Bewohner des Waldes der Arikia

Marsch mit Musetten der Bewohner der Wälder und Chor

Chor Laßt uns zur Musette singen, laßt uns singen. Zum Klang der Musette laßt uns tanzen. Das Echo soll unsere lieblichen Töne wiederholen 1 Laßt uns zur Musette singen, etc. Wachse, frisches Gras. Weidet, muntere Schafe. Laßt uns zur Musette singen, etc.

Diana Schäfer, ihr sollt sehen, wie gefreu ich halte, was ich verspreche. Der Held, der künftig über euch herrschen wird, ist der Lohn für euren treuen Dienst. Alle sollen glücklich sein unter dem Gesetz des Königs, den Diana euch gibt! Alle sollen meine Wahl preisen! Die Tugend selbst krönt ihn.

Chor

Chor Alle sollen glücklich sein unter dem Gesetz des Königs, den Diana uns gibt. Ef déjà leurs douces musettes And already their sweet musettes Annoncent le moment heureux announce the happy moment Où vous allez régner sur eux. when you will reign over them.

Scène 8 Scene 8

Diane, Aricie, Hippolyte, troupe d'habitants de la Diana, Ancia, Hippolytus, crowd of inhabitants of forêt d'Aride Aricia s forest

* S j Marche en musette des habitants de Musette march of the forest inhabitants la forêt et Chœur and Chorus

Chœur Chorus Chantons sur la musette, Let us sing to the musette, Chantons. let us sing. Au son de la musette, To the sound of the musette Dansons. let us dance. Que l'écho répète Let echo repeat Nos tendres sons. our sweet sounds. Chantons sur la musette, etc Let us sing to the musette, etc. Croissez, naissante herbette. Grow, sprouting turf. Paissez, bondissants moutons. Graze, gambolling lambs. Chantons sur la musette, etc Let us sing to the musette, etc.

Diane Diana P~9] Bergers, vous allez voir combien je suis fidèle Shepherds, you shall see how faithful A tenir ce que je promets ; I am at keeping what I promise. Le héros, qui sur vous va régner désormais, The hero who henceforth shall reign over you Sera le prix de votre zèle. will be the reward for your zeal. Que tout soit heureux sous les lois May everything prosper under the laws Du roi que Diane vous donne; of the king whom Diona gives you! Que tout applaudisse à mon choix, May all applaud my choice! C'est la vertu qui le couronne. It is virtue that crowns him.

Chœur Chorus

Chœur Chorus Que tout soit heureux sous les lois May everything prosper under the laws Du roi que Diane nous donne, of the king whom Diana gives us. Alle sollen ihre Wahl preisen, Die Tugend selbst krönt ihn.

Chaconne

Anette

Eine Schäferin Verliebte Nachtigallen, antwortet unseren Stimmen mit eurem lieblichen Gesang! Singt den zartesten Lobpreis der Gottheit, die in unseren Wäldern herrscht!

Erste Gavotte

Zweite Gavotte

Hippolytos (zu Diana} Göttin, mein Glück übertrifft alles, was ich erhoffte. Mit meinem Vater würde ich es gern teilen! Diana Das Schicksal verbietet, ihm zu sagen, wohin ich dich bringen konnte; und das Gesetz des Schicksals ändert sich nie. Ich trug Sorge, daß du herrschen kannst in diesem glücklichen Land, das Saturn erwählte, um der Welt ihre liebliche Kindheit wiederzugeben. es ist Aufabe der Götter, Könige einzusetzen, durch die das Zeitalter der Tugend neu beginnt.

Chor der Bewohner des Waldes der Arikia Alle sollen glücklich sein unter dem Gesetz des Königs, den Diana euch gibt! Alle sollen meine Wahl preisen ! Die Tugend selbst krönt ihn.

ENDE DER TRAGÖDIE Übersetzung: Reinhard Lüthje Que tout applaudisse à son choix, Let all applaud her choice, C'est la vertu qui le couronne. It is virtue that crowns him.

[20] Chaconne Chaconne

[2T1 Ariette Ariette

Une bergère A shepherdess Rossignols amoureux, répondez à nos voix, Amorous nightingcles, reply to our voices Par la douceur de vos ramages; by the sweetness of your warbling! Rencez les plus tendres hommages Render the tenderest homage A la divinité qui règne dons nos bois. to the divinity who rules in our woods! Rossignols amoureux, etc. Amorous nightingales, etc.

[22] Première gavotte First gavotte

Deuxième gavotte Second gavotte

Hîppolyte c 0/ane; Hippolytus (to Diana) -_ "c cerne.- c^ise mon espérance Goadess, my happiness surpasses my hopes; Qu'cvec ; cu-eur de ma naissance I would like to share it J'aîmerois à le partager! with the author of my birth! Diane Diana LB Destin défend de l'instruire Destiny forbids telling of the places Des lieux où j'ai su te conduire; where 1 have been able to lead you; Et la loi du Destin ne peut jamais changer. and the low of Destiny can never change. . z c:s se - d'é'cc '0 -cu.e'.e cissc-ce I have taken care to establish your new power Dans ces lieux fortunés, don: Saturne fit choix in these fortunate regions which Saturn chose :oj' 'amener le monde à son aimable enfance. to bring the world back to his happy childhood C'est aux dieux à donner des rois It is for the gods to give kings Par qui de la vertu le siècle recommence. by whose virtue the century Toegins again.

Chœur des Habitants de la forêt d'Aricie Chorus of inhabitants of Aricia's Forest Que tout soit heureux sous les loix May everything prosper under the laws D_ rc: eue Diane vous donne; of the king whom Diana gives you: Que tout cpplcudisse à mon choix, let everything applaud her choice, C'est la vertu qui le couronne. it is virtue that crowns him.

FIN DE LA TRAGÉDIE END OF THE TRAGEDY Translation: © Lionel Salter