Mamma Roma : Anna Magnani (1908-1973)
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Université Inter-âge | Cycle Cinéma italien | Séance du 26/11/2018 / Cyrielle VINCENT ([email protected]) Mamma Roma, Pier Paolo Pasolini, 1962 Générique technique Générique artistique Réalisation : Pier Paolo Pasolini Anna Magnani : Roma Garofolo (Mamma Scénario : Pier Paolo Pasolini, Sergio Citti Roma) Production : Alfredo Bini, Arco Film Ettore Garofolo : Ettore Garofolo Distribution : Cineriz Franco Citti : Carmine Musique : Antonio Vivaldi, Carlo Rustichelli Silvana Corsini : Bruna Photographie : Tonino Delli Colli Luisa Loiano : Biancofiore Montage : Nino Baragli Paolo Volponi : le prêtre Scénographie : Flavio Mogherini Luciano Gonini : Zaccaria Maquillage : Marcello Ceccarelli Vittorio La Paglia : Monsieur Pelissier Autres acteurs : Piero Morgia, Leandro Santar- elli, Emanuele di Bari, Antonio Spoletini, Nino Bionci, Roberto Venzi, Maria Bernardini, Santino Citti, Lamberto Maggiorani, Fran- co Ceccarelli, Marcello Sorrentino, Sandro Meschino, Franco Tovo, Pasquale Ferrarese, Renato Montalbano Pays de production : Italie Sortie le 31 août 1962 (Festival de Venise) et le 22 septembre 1962 (sortie nationale) Noir et Blanc / Durée : 102 minutes Genre : Drame Dans ce dossier, les images n’ayant pas de légende sont extraites du film Mamma Roma de Pier Paolo Pasolini 1 Université Inter-âge | Cycle Cinéma italien | Séance du 26/11/2018 / Cyrielle VINCENT ([email protected]) Histoire du cinéma italien dans les années soixante L’année 1960 est marquée par la sortie si- Les années soixante marquent l’époque d’un multanée de trois grands chefs d’œuvres du art collectif, vivant et artisanal. Les scénaristes, cinéma italien : La Dolce vita de Frederico Fel- comédiens, techniciens se croisent et partagent lini, Rocco et ses frères de Luchino Visconti et leurs univers, leurs sensibilités. Les frontières L’Avventura de Michelangelo Antonioni. Pour la des genres sont ébranlées et des personnalités première fois, on assiste à la convergence de comme la scénariste Suso Cecchi D’Amico ou la prospérité économique du pays, de la qual- encore l’acteur Marcello Mastroiani (qui travail- ité artistique des œuvres et du rayonnement lent aussi bien sur des comédies que sur des international de celles-ci. Aux cotés de L’Av- films d’auteurs) sont révélateurs de la porosité ventura, La Dolce Vita est présenté à Cannes existant entre les différents courants. et remporte la palme d’or. Ce film devient alors le symbole d’un cinéma italien d’auteur, aussi La jeune garde brillant qu’audacieux tant dans son esthétique Le début des années soixante est également que dans les questions sociales, politiques ou marqué par l’éclosion d’une jeune garde. Entre morales abordées. 1960 et 1965, une vingtaine de réalisateurs réal- En tête du box office italien, avec La Dolce isent leur tout premier film. Ainsi, aux cinéastes Vita et Rocco et ses frères, on retrouve La Ci- apparus après la guerre viennent s’ajouter Ber- ociara de De Sica et La Grande pagaille de Co- nardo Bertolucci, Ermano Olmi, Sergio Leone, mencini. Deux chefs d’oeuvres du cinéma d’au- Les frères Taviani ou encore Pier Paolo Paso- teur cohabitent ainsi avec un mélodrame grand lini. Cette nouvelle génération assure la relève spectacle et une comédie à l’italienne. Héritée du et fait coexister trois générations de cinéastes théâtre et des traditions populaires, la comédie pendant près de vingt ans, ce qui explique le à l’italienne se teinte d’une pointe d’amertume caractère protéiforme et l’extrême vitalité du à la fin des années cinquante. Cette dernière a cinéma italien. pris conscience de ses responsabilités et de son Alors qu’en France, la Nouvelle Vague s’op- pouvoir de dénonciation en 1958 avec la sortie pose au cinéma de « qualité française », en du film de MonicelliLe Pigeon. Malgré le succès Italie, la nouvelle génération ne rejète pas ses public de la comédie, cette dernière souffre d’os- ainés même si elle revandique fortement une tracisme critique et demeure simplement, pour notion de rupture et pratique un cinéma de con- beaucoup de critiques, un cinéma commercial. testation. Leurs films prennent fait et cause des Néanmoins, loin d’évoluer dans des sphères combats sociaux les plus urgents et attaquent différentes, le cinéma d’auteur et la comédie en- avec violence les piliers et les tabous de la so- tretiennent des liens étroits et évoluent dans des ciété italienne. Dans I fuorilegge del matrimonio mondes complémentaires voire enchevêtrés. (1963), les frères Taviani soutiennent la loi di- L’avventura La Dolce Vita Rocco et ses frères, 2 M.Antonioni, 1960 F.Fellini, 1960 L.Visconti, 1960 Université Inter-âge | Cycle Cinéma italien | Séance du 26/11/2018 / Cyrielle VINCENT ([email protected]) vorce qui est en débat. Marco Ferreri, lui, abor- Pain, amour... de Comencini/Risi, les films de de la crise du couple et l’hypocrisie religieuse et Toto, ou encore Ulysse (avec Kirk Douglas en bourgeoise dans Le Lit conjugal (1963) tandis tête d’affiche), la tête du box office semble con- que Marco Bellocchio entreprend une mise à sac damnée, entre 1954 et 1958, à l’hégémonie des des valeurs familiales avec son film Les Poings productions américaines. Durant la saison 1957- dans les poches (1965). A l’image de la nouvel- 1958, seulement sept films italiens sont classés le vague française, les jeunes cinéastes expéri- parmi les 25 meilleurs résultats d’exploitation. mentent de nouvelles formes esthétiques ainsi Au sommet de cette courte liste nous retrou- que de nouveaux principes narratifs. Bertolucci vons un modeste peplum avec Steve Reeves invente un récit sous forme d’enquête croisant dans le rôle titre : Les Travaux d’Hercules de différents points de vues autour du meurtre d’une Pietro Franscici. Produit par la Galatea, le suc- prostitué dans La Commare Secca (1962). Les cès inattendu de ce film de série B est d’une Poings dans les poches de Bellocchio boulverse importance capitale. Ce dernier relance l’intérêt la grammaire cinématographique en pratiquant des producteurs pour le cinéma de genre et les faux raccords et en faisant « convulser » sauve la production italienne de la débacle. A le montage. Ferreri expérimente à chaque film partir de cette date, on assiste à une explosion avec ses exubérances plastiques dont l’apogée de la production commerciale du cinéma italien se situe dans sa stratégie d’accumulation avec qui voit éclore un vivier de techniciens, d’ar- son chef d’oeuvre La Grande bouffe (1973). tistes et de réalisateurs sans pareil en Europe. L’Italie renoue avec le peplum et le film histori- Le renouveau du péplum que qui avaient fait son succès durant l’âge d’or On oublie souvent que l’Italie d’après-guerre du muet. On y retrouve l’influence du célèbre était une terre cinématographique conquise. Cabiria de Pastrone (1914) remodelé avec une Lors de la sortie en 1948 du Voleur de bicyclette influence du cinéma et des comics américains. de De Sica et de La Terre tremble de Viscon- On trouve, parmi les réalisateurs de ces pep- ti, les productions nationales ne représentaient lums, des vétérans comme Carmine Gallone qu’un maigre dixième des entrées annuelles. (Carthage en flammes, 1960) et Mario Bonnard Malgré un rebond au début des années (Les Derniers jours de Pompei, 1959) ainsi que cinquante, c’est à nouveau la crise en 1954 des novices comme Sergio Leone (Le Colosse suite à la suspension de la loi Andreotti (votée de Rhodes, 1961), Sergio Corbucci (Romulus sous le fascisme pour préserver la production et Rémus, 1961) ou encore Duccio Tessari (Les cinématographique nationale) qui laisse un vide Titans, 1962). législatif. Mise à part quelques comédies dites de « néoréalisme rose » comme la série des Les poings dans les poches, I Fuorilegge del matrimonio, Le lit conjugal, 3 M.Bellocchio, 1965 les frères Taviani, 1963 M.Ferreri, 1963 Université Inter-âge | Cycle Cinéma italien | Séance du 26/11/2018 / Cyrielle VINCENT ([email protected]) Le Cinéma italien : le premier cinéma d’eu- core la trilogie des westerns spaguetti de Ser- rope (1959-1975) gio Leone (Pour une poignée de dollars, 1964) Les années 58-60 marquent un tournant dé- rapporteront aux producteurs des sommes as- cisif. Pour la première fois en 1960, la part du tronomiques. D’une façon générale, le cinéma cinéma national dépasse les 50% en Italie. Loin d’auteur (réalisant souvent plus d’entrées sur d’être un cas isolé, cela va devenir une tendance les sols étrangers que nationnaux) et le cinéma de fond qui va durer pendant plus de quinze ans de genre (le western en premier lieu) trouvent allant même jusqu’à entrainer, au début des an- un écho excédant les frontières de la péninsule. nées soixante-dix, une réduction de la place du Débute ainsi l’époque où, chaque année, le cinéma américain à une modeste part de marché cinéma italien remporte des prix à Cannes ou de 25%. Cela est possible grace à la nouvelle des oscars à Hollywood. C’est surtout l’époque suprémacie interne du cinéma italien mais aussi où le cinéma américain traverse une crise ma- à l’essor inatendu des résultats à l’exportation. jeure. La Cinecitta, elle, invente une forme de Des succès planétaires comme La Dolce Vita, cinéma sans frontière ni nationalité, destinée à Rocco et ses frères, Divorce à l’italienne (Ger- l’ensemble du monde occidental. mi, 1961), Le Guépard (Visconti, 1963), Hier, aujourd’hui et demain (De Sica, 1963) ou en- Les Travaux d’Hercules, Les Derniers jours de Pompei, Le Colosse de Rhodes, Carthage en flammes, P.Francisci, 1958 M.Bonnard, 1959 S.Leone, 1961 C.Gallone, 1960 Divorce à l’italienne, Hier, aujourd’hui Le Guépard, Pour une poignée de dollars, P.Germi, 1961 et demain, De Sica, 1963 L.Visconti,1963 S.Leone, 1964 4 Université Inter-âge | Cycle Cinéma italien | Séance du 26/11/2018 / Cyrielle VINCENT ([email protected]) Pier Paolo Pasolini (1922-1975) Pier Paolo Pasolini est l’une des figures les ception du monde et constitura l’un des fonde- plus importantes de cet exceptionnel floraison ments de son œuvre.