<<

Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 1 - L’Observatoire[t1] de Paris,

Introduction Situé au sud de Paris, avenue de l’Observatoire, dans le XIVe arrondissement ( 9min 21s Est, latitude 48° 50’ Nord, à l’altitude de 67m au repère IGN), [photo1], l’Observatoire de Paris, fondé en 1667, est resté inchangé durant deux siècles. Il lui fut adjoint deux coupoles au XIXe siècle, et des bâtiments annexes au XXe siècle. Son domaine fut étendu au XIXe et au XXe siècles. Dépendant primitivement de l’Académie royale des sciences sous l’Ancien régime, il fut placé ensuite sous la tutelle du Bureau des au XIXe siècle avant de devenir autonome au milieu du XIXe siècle. Aujourd’hui, il a le statut d’un Établissement public de coopération scientifique. Les bâtiments et le site sont protégés au titre des Monuments historiques français depuis 1926[t2]. Les archives, de statut public exercé par les Archives nationales, sont également protégées.

Première partie : l’Observatoire de Paris : une réalisation organisme architecturale, projection des connaissances scientifiques de son temps

A. Description succincte du bien 1. Sous l’Ancien Régime Construit sur un terrain acheté par Colbert au nom roi Louis XIV, le 7 mars 1667, le bâtiment central (1667- 1672) est dû à Claude Perrault, un des plus importants représentants du renouveau de l’architecture française à l’époque de l’absolutisme royal en France au XVIIe siècle. Ses conceptions néo-classiques sont, basées sur l’harmonie des proportions [photo2]. Au jour du solstice d’été 1667, Adrien Auzout, Jean Picard et leurs collègues, dessinèrent le méridien de Paris sur une pierre, et imposèrent cette ligne comme axe de symétrie du futur bâtimentédifice. Ce bâtiment initial se compose d’un bloc cubique central presque carré de 31m de long sur 29m de large du côté sud [photo3]. Il est flanqué de deux tours octogonales encastrées, l’une à l’est, l’autre à l’ouest. Au nord une tour carrée surmontée d’un tympan triangulaire fait saillie au milieu de la façade [photo4]. LCe bâtiment de Perrault comporte trois niveaux de hauteur croissante [t3]du rez-de-chaussée au toit. Le rez-de-chaussée s’ouvre au nord vers la ville. Le premier étage s’ouvre de plain-pied au sud sur une terrasse dallée, prolongée ultérieurement d’une seconde terrasse aujourd’hui arborée. Des murs de soutènement furent construits à l’est et à l’ouest. Le étage est essentiellement constitué d’une grande salle voutée, traversant le bâtiment du nord au sud. Cette salle s’ouvre au sud par trois grandes fenêtres [photo5]. Jean-Dominique Cassini (Cassini I) imposa des modifications dès son arrivée, et voulut faire dans cette salle une grande méridienne qui donnerait le temps solaire vrai du lieu. Il fit percer un trou dans le mur sud au-dessus de la fenêtre centrale, le trou du gnomon, par lequel la lumière projetait l’image du Soleil sur le sol. La méridienne définitive fut réalisée par Jacques Cassini (Cassini II), en 1729. Elle est constituée de 32 règles en laiton graduées chacune en dixièmes et en centièmes de leur longueur. La longueur de chaque règle est égale au dixième de la hauteur séparant le sol de la salle de la base du trou du gnomon. Cette hauteur avait été elle-même déterminée de façon à faire dix fois la longueur du pendule à seconde utilisé par l’astronome Jean Picard, longueur mesurée sur la toise de référence de l’époque scellée dans un mur du Chatelet, et dite ensuite toise de Picard. Ainsi, la méridienne est-elle elle-même l’étalon des anciennes mesures française s de dimensions d’avant la Révolution ; elle prend a de ce fait une importance primordialehistorique. Toutes les observations de Picard peuvent donc être ramenées aux observations ultérieures de façon satisfaisante. Les restaurations successives ont su préserver cet ouvrage de référence exceptionnel. La salle est donc un véritable instrument astronomique. Ce second étage fut surmonté d’un toit en terrasse plane bordée d’une balustrade de un mètre de haut [photo6]. Les pans est et ouest des tours octogonales sont ouverts de façon à observer respectivement les lever et coucher du Soleil aux solstices, d’autres pans ouverts permettent d’observer le lever et le coucher du Soleil aux équinoxes. Le bâtiment indique donc par sa construction les principaux moments de l’année solaire. Un puits de 45m traversait le bâtiment, plongeant dans les anciennes carrières de calcaire, prévu pour observer au zénith, mais il fut très peu utilisé. La tour orientale est ainsi restée ouverte au-dessus du second étage jusqu’au milieu du XIXe siècle. En 1730, 1742 et 1760, des petits cabinets d’observation furent adjoints à la tour orientale, à l’est, pour une observation continue. Ces nouvelles constructions, de structure trop légère, durent être restaurées en 1776, puis modifiées en 1780. Les salles du grand bâtiment furent aussi transformées en logements, ou utilisées pour des observations temporaires. À la fin du XVIIIe siècle, lorsque Jean-Dominique Cassini (Cassini IV) prit la direction de l’Observatoire, il eut à cœur de restaurer le bâtiment, de renouveler la collection d’instruments et d’enrichir l’Observatoire d’une bibliothèque. Cette remise en état commença dès 1786 et se poursuivit durant plusieurs années. En 1795, l’observatoire devenu Observatoire de la République fut mis sous la tutelle du tout récent Bureau des longitudes.

2. Les nouvelles constructions, XIXe-XXe siècles.

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 2 - En 1801, on élargit la porte centrale donnant sur la terrasse sud, pour permettre le passage d’un instrument d’observation. Cette terrasse sud fut en partie dallée en 1843. Arago modifia les bâtiments côté est [photo7], puis en 1845 il fit ajouter une grande coupole au dessus de la tour orientale alors ouverte vers le ciel. Elle ne fut opérationnelle qu’en 1855. En 1857, une seconde coupole plus petite fut ajoutée au dessus de la tour ouest. Elle fut démontée en 1974. On aperçoit, du côté nord, une petite coupole dédiée à la météorologie [photo8]. Dans la partie ouest, Arago fit aussi construire un grand amphithéâtre de 800 personnesplaces, dans lequel il donnait ses cours d’astronomie ; Le Verrier le détruisit quelques années plus tard pour y installer ses appartements [photo9]. On déplaça également l’entrée principale du domaine. Primitivement située rue du Faubourg Saint-Jacques [photo10], elle fut placée au bout de la nouvelle avenue de l’Observatoire, entre deux petits bâtiments dont qui servaient de logement au concierge [photo11]. À la fin du XIXe siècle, les deux bâtiments de la carte du ciel et le laboratoire photographique furent installés sur côté ouest de la seconde terrasse sud, dans la partie ancienne [photo12]. La coupole d’un des pavillons abrita l’équatorial du grand projet international de la Carte du ciel, la seconde reçut l’équatorial dit de la Sorbonne. Ce dernier instrument avait été utilisé lors de l’expédition à l’île St Paul dirigée par l’amiral Mouchez, pour l’observation du passage de Vénus devant le disque solaire en 1874, puis mis à disposition de la Sorbonne avant de revenir à l’Observatoire[t4]. Entre les deux pavillons, un laboratoire photographique permettait de développer les plaques de verre. En 1881, le domaine de l’Observatoire s’étendit au sud par l’acquisition de terrains situés en contrebas. Une partie de ces terrains dits terrains Arago, jouxtant le nouveau boulevard Arago ouvert en 1866, fut convertie en jardin public, dans un espace séparé du domaine propre à l’Observatoire [photo13]. Deux amputations ont été effectuées au XXe siècle. D’une part, un terrain de 2800 m2 fut cédé, côté rue Saint-Jacques, à l’est, à la Société des Gens de lettres qui y reconstruisirent l’Hôtel de Massa, une « folie » du XVIIIe siècle, située primitivement avenue des Champs-Élysées et démontée pierre à pierre [photo 10 ]. D’autre part, à l’ouest, un terrain primitivement prévu pour l’extension de l’Observatoire, fut finalement attribué, en 1937, au futur Institut d’astrophysique, tout à fait indépendant de l’Observatoire [t5][photo14]. L’Observatoire put cependant acquérir un terrain à l’ouest, en façade sur l’avenue Denfert-Rochereau, en 1970. Des bâtiments (dits bâtiments Denfert) y furent érigés. Ils abritèrent des bureaux et des laboratoires de recherche de l’Observatoire dont le Bureau international de l’heure (BIH) et les Services du calcul et de mécanique céleste du Bureau des longitudes. L’Observatoire a ainsi pu accueillir des travaux scientifiques importants provenant d’autres lieux devenus plus propices aux observations (observatoires d’altitude comme le Pic du Midi et celui des Îles Canaries, de l’hémisphère sud à l’Observatoire européen du Chili, traitement des données de radioastronomie de Nançay et d’observatoires spatiaux comme Hubble[t6], etc.).

3. Intégrité – authenticité Les bâtiments et leur environnement de terrasses et de jardins forment un ensemble monumental et paysager similaire à ceux du projet initial d’observatoire astronopmique, sur un parcellaire général bien conservé et bien lisible. Les bâtiments Denfert sont suffisamment éloignés pour ne pas modifier l’aspect architectural de l’Observatoire ancien et de son environnement arboré. L’espace s’est en quelque sorte densifié pour accompagner le développement même de l’astronomie, autour et dans un profond respect du bâtiment central originel de Perrault. Cet ensemble monumental et paysager forme un paysage significatif, témoignant de l’activité scientifique dans le Monde moderne et contemporain d’un observatoire parmi les plus anciens si ce n’est le plus ancien ensemble scientifique conservé à ce jour en Europe. L’intégrité d’usage de l’Observatoire a été continue depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.

3. Intégrité – Authenticité Placé sur une colline proche du quartier latin, lieu historique de l’université de Paris, avec un large espace dégagé vers le sud [photo 15], l’Observatoire a contribué à l’urbanisation, au XIX e siècle, de la ville de Paris, capitale de la France. Il est contemporain du palais et du parc de Versailles (Liste du patrimoine mondial (LPM), 1979) comme du canal du Midi (LPM, 2006). Primitivement placé en campagne, l’ensemble est aujourd’hui situé en ville, dans un jardin arboré fermé, constituant une zone tampon entre la cité et les bâtiments historiques, sur une surface d’environ 2,5 hectares. Les contraintes environnementales sont strictes, de par l’aplication des régles d’urbanisme de la ville de Paris : le quartier doit resté d’urbanisation aérée, ce qui rend les projets de nouvelles constructions ou de reconstructions d’immeubles très contrôlés et rares, et l. Dans tous les cas, l a hauteur des bâtiments reste très contrôléelimitée, conditions qui ont contribué à protéger les possibilités capacités astronomiques du site [photo16].

Les modifications apportées au cours des trois siècles de son existence n’ont pas modifié l’Observatoire dans sa structure architecturale d’origine, mais elles ont contribué à une meilleure utilisation astronomique, notamment en fonction des progrès apportés aux instruments. Le plan général de l’Observatoire a été conservé et même agrandi. L’intégrité architecturale des bâtiments est bonne, seulement affectée légèrement par des transformations successives à chaque fois justifiées par des raisons scientifiques. Ces dernières sont plus à considérer comme des adaptations et des compléments nécessaires à la conservation de l’intégrité d’usage que comme une atteinte à l’intégrité de l’ensemble[t7].

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 3 - L’ensemble de l’Observatoire de Paris est toujours dans son jardin d’origine [photo 17], une propriété qui a d’ailleurs été étendue au cours de son histoire comme mentionné plus haut. Il constitue toujours un ensemble particulièrement complet et qui témoigne de manière lisible et compréhensible de son architecture d’origine ; il est complété par une série de strates aux dates, origines et fonctions scientifiques parfaitement identifiables. L’environnement des jardins du bien forme avec les bâtiments un ensemble à la fois complet et authentique d’un lieu scientifique majeur sur la longue durée historique[t8].

4. Protection Comme indiqué précédement, le bien est classé monument historique par le Ministère de la culture depuis 1926 et c’est également, avec ses jardins, un site protégé. La décision de protection de l’ensemble a été actualisée en 1975. Au-delà des jardins (concept de Zone Tampon), l’urbanisme parisien voisin de l’Observatoire date essentiellement de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Il a les qualités bien connues de l’architecture haussmannienne et forme à ce titre un écrin significatif du Paris de la Rive Gauche (bien du patrimoine mondial, 1991) [photo]. Ce quartier continue l’extrémité ouest du vaste ensemble scientifique et éducatif bâti par la France à Paris, sur la Montagne Sainte-Geneviève, depuis la Sorbonne médiévale jusqu’au milieu du XXe siècle. Ses règles de protection sont celles du centre urbain de Paris. Il s’y applique la loi du 31 décembre 1913[t9] et ses nombreux décrets complémentaires, mis en œuvre dans le cadre du plan d’urbanisme régulièrement actualisé de la ville de Paris. Aucun immeuble de taille supérieure ou de façade moderniste ne peut y être envisagé[t10]. Tout projet doit être soumis à la ville de Paris et au Ministère de la culture, direction des Monuments historiques, et est soumis à une servitude. En effet, Cette servitude s’applique aux immeubles et aux espaces situés à la fois dans un périmètre de cinq cents mètres de rayon autour de l’Observatoire et dans son champ de co-visibilité (c’est à dire visible depuis l’Observatoire ou en même temps que lui). Tous les travaux ou constructions à l’intérieur de ce périmètre ou susceptibles de modifier l’aspect des abords, doivent avoir recueilli l’accord de l’architecte des bâtiments de France. Celui-ci vérifie au cas par cas la situation dans le champ de la visibilité. Cette Zone tampon contribue à l’intégrité visuelle du bien et elle lui donne un environnement totalement crédible au regard de l’expression de son authenticité scientifique et culturelle.

5. Eléments de comparaison

Ainsi, depuis la fin du XVIIe siècle jusqu’à aujourd’hui, au sein d’un ensemble architecturel bien préservé, l’Observatoire de Paris avait été et restait l’un des centres principaux où s’élaborait la science astronomique occidentale, de manière continue. Avec l’observatoire de Londres-Greenwich (Liste du patrimoine mondial 1997), plus tard ceux de Berlin et de Poulkovo (Arc géodésique de Struve, 2005), l’Observatoire de Paris est toujours aujourd’hui au centre d’un réseau international essentiel à la construction des théories astronomiques, à leur vérification expérimentale, à l’application de l’astronomie à la mesure du temps, à la navigation et à la connaissance de la Terre.

B. Quelques repères et significations historiques

1. Pour la gloire du roi et le progrès des connaissances À l’origine placé sous la tutelle de l’Académie royale des sciences fondée en 1666, l’Observatoire devait abriter les salles destinées aux expériences, comme la salle de dissection et le laboratoire de chimie, le cabinet des machines, et comporter des salles de réunion ainsi que quelques logements. Il s’inspirait clairement de l’observatoire de Tycho Brahé à Uraniborg. Mais placé alors en pleine campagne, éloigné du centre actif de la ville, il ne fut guère utilisé que pour les observations astronomiques, confortant ainsi son statut d’observatoire. Créé de par la volonté du roi, l’Observatoire devait en illustrer la puissance par la maîtrise scientifique à une époque de renouveau pour l’étude de la nature et d’une façon générale pour le monde, né à la Renaissance, et concrétisé de façon forte par la révolution copernicienne. L’observation systématique et régulière du ciel effectuée par Tycho Brahé (1546-1601), l’exploration croissante du monde terrestre par les voyages et la cartographie, commençait d’enrichir considérablement l’inventaire du ciel et de la Terre au XVIIe siècle, et l’Observatoire de Paris y contribuait grandement. Si, à l’origine, les futures fonctions de l’Observatoire avaient été définies par les astronomes du roi, Adrien Auzout et Jean Picard (1620-1682), inventeurs de nouveaux instruments d’observation, et de nouvelles procédures d’observation, elles étaient modifiées par Cassini I quelques années après. Le programme comprenait essentiellement l’observation des surfaces planétaires et des satellites de Jupiter, la cartographie de la Lune. Les astronomes entreprirent aussi la triangulation du royaume. C’est dans ce cadre que Picard se rendit à Uraniborg (situé sur l’île de Hven, alors possession suédoise, proche de Copenhague) pour relever précisément la différence de longitude entre l’observatoire de Tycho et celui de Paris en 1671. Il s’agissait ensuite de dresser les tables astronomiques en référence au méridien de Paris, défini par la position de l’Observatoire.

2. Les grands moments Colbert, au nom du roi, confia la conception de l’Observatoire à Claude Perrault (1613-1688). Ce dernier était membre de l’Académie des sciences, récemment créée. C’était un physiologiste, un anatomiste, autant

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 4 - qu’un architecte. Ses recherches personnelles portent sur les questions de son temps : la physique des corpuscules, l’anatomie révélant l’harmonie d’un corps vivant, dont l’organisation intérieure répond à des fonctions établies et coordonnées. Le roi venait de lui confier la traduction des œuvres de Vitruve. À cet effet, il effectua un travail considérable de recherches et d’analyse critique, et nul doute que l’architecture de l’Observatoire de Paris en garde les traces. Ce bloc sobre, dénué d’ornementations superflues, était bien destiné à un usage différent de celui de tous les monuments de l’époque. La pureté des lignes, la symbolisation de ses orientations, la répartition des pièces et des couloirs, favorisant la circulation des hommes et des instruments entre les quatre points cardinaux, l’envolée de l’escalier magistral, à la courbe mathématique, tout concours à voir dans l’Observatoire, le corps architectural synthétisé de la pensée scientifique du XVIIe siècle. Jusqu’à la méridienne, conservant la longueur du pendule battant la seconde de Picard, qui ne rappelle l’idée de mesure universelle affirmée que celle-ci représentait dans l’esprit de l’astronome. Le grand œuvre du XVIIIe siècle est probablement la Carte des Cassini, cet arpentage métré en fin, par triangulation du royaume que suivirent à leur suite toutes les nations éclairées. Mais ce que l’on retiendra, ce sont ces expéditions, l’une au Pérou, l’autre en Laponie, qui montrèrent que la Terre était bien aplatie aux pôles. Le Bureau des longitudes, en charge de l’Observatoire, va poursuivre ce travail de triangulation dans le grand projet d’unification des mesures. L’unité de longueur devait-elle être basée sur la longueur du pendule battant la seconde, ou sur une portion du méridien terrestre ? On retint la dernière proposition : le mètre serait le quart de la dix-millionième partie du méridien. Ce fut l’objet de grandes expéditions géodésiques avec les Delambre, Méchain et autres Arago. La toise du Pérou, toujours conservée à l’Observatoire, restait la longueur de référence. Mais le monde s’ouvre, les connaissances s’élargissent, et l’Observatoire s’agrandit en évoluant dans le même sens. De plus en plus de personnes circulent et de plus en plus rapidement. Au milieu du XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer et le développement du télégraphe rapprochent les hommes, compriment le temps. comprend tout le parti que l’on peut tirer du télégraphe pour transmettre et diffuser l’information, en l’occurrence, les informations météorologiques. Il construit ainsi peu à peu un réseau régional, national, puis européen. Il put ensuite dresser des tables de prévision météorologiques. L’Observatoire était alors dans les années 1850 tout à fait innovant dans le domaine. L’Angleterre et les Pays-Bas lui emboîtèrent le pas, et développèrent de tels réseaux en liaison avec la marine. La transmission des signaux informations météorologiques exigeait aussi un système électromécanique de synchronisation des signaux temporels. De même, Les chemins de fer obligeaient d’avoir des montres « à l’heure », synchronisée sur une horloge de référence. Le temps solaire vrai n’est plus le temps des hommes. La question du temps, de quelle mesure de temps avons-nous besoin pour nous accorder, et donner de la cohérence à nos mesures ? La mesure du temps, la synchronisation des horloges, est également liée aux coordonnées géographiques. Voilà la troisième période de l’Observatoire. Le Service de l’heure, depuis les signaux électromagnétiques partis de l’Observatoire, et émis par la Tour Eiffel, permet à Paris de tenir un premier rang sur la scène internationale à partir de 1910 dans ce domaine. Après l’adoption du méridien de Greenwich par la France en 1911, Paris accueille sur son initiative, la Conférence internationale de l’heure en 1912. Le Bureau international de l’heure (BIH), qui en naît et dont le siège est fixé à l’Observatoire, ne fonctionnera effectivement qu’après la Première guerre mondiale. Le développement du service de l’heure à l’Observatoire conduit à la première horloge parlante au monde, en 1933.

Reliée à l’évolution du monde, à la globalisation en marche, aux exigences de standardisation de toute grandeur quantifiable dont témoignent l’apparition puis la fréquence des congrès internationaux, l’astronomie, elle-même, n’est plus une question d’individu, mais répond à un programme de plus en plus collectif, d’abord par observatoire, puis par réseaux d’observatoires. À ce titre, le projet de la Carte du Ciel est tout à fait représentatif. Créée par initiative française au cours d’un congrès international réuni à l’Observatoire en 1887, cette entreprise réunit à ses débuts dix-huit observatoires européens et sud- américains. L’entreprise se termine en 1970 quand le développement des satellites artificiels peut la remplacer. Elle marqua un moment essentiel de l’histoire internationale de l’astronomie contemporaine. Une nouvelle période commence, caractérisée par l’internationalisation générale des travaux astronomiques, mais montrant que l’Observatoire de Paris reste au cœur des actions, tout en gardant son identité d’origine. Son centre d’archives astronomiques rete l’un des plus importants et des plus complets au monde (voir ci- dessous). En … [t11]l’Observatoire de Paris a été choisi comme siège de l’U nion astronomique internationale. Le développement des activités successives de l’Observatoire est détaillé dans l’annexe, en partie 2 de cet article.

3. La collection d’instruments La collection d’instruments anciens est l’une des plus significatives qui soit, en référence avec des utilisations majeures pour l’histoire de l’astronomie moderne et contemporaine (inventaire en ligne[t12]). Ils sont entretenus, voire pour certains encore utilisés. Leur présence renforce l’authenticité scientifique du lieu (quelques-uns comme la lunette Arago, le cercle méridien et l’équatorial de la Carte du ciel sont des instruments fixes toujours sur leur site d’orig ine). Plus largement, ils témoignent, sur la longue durée de l’histoire des sciences, d’un lieu authentique de la production scientifique en Occident.

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 5 - À ce titre, la collection d’instruments dont plusieurs sont fixes contribue à l’intégrité du lieu en tant que composante de la complétude scientifique du bien proposé et de démonstration de la continuité comme de l’évolution de ses usages depuis sa fondation. Elle contribue à démontrer et à illustrer l’authenticité l’importance de l’Observatoire de Paris en tant que lieu scientifique majeur pour une durée exceptionnelle d’utilisation dans le domaine de l’astronomie instrumentale. Elle permet une bonne compréhension de ses fonctions historiques dans un contexte presque toujours international et à la pointe tant des progrès techniques de l’astronomie que de la recherche observationnelle et théorique[t13].

4. Archives, documentation Il en va de même pour les archives historiques, dont beaucoup de documents sont uniques et souvent autographes d’astronomes considérés comme majeurs dans l’histoire des observations comme des théories astronomiques propres à l’histoire scientifique du Monde occidental. Elles couvrent de manière homogène et continue près de quatre siècles d’histoire de l’astronomie[t14], ce qui est exceptionnel et peut-être unique. Leur contribution à l’intégrité et à l’authenticitéla valeur universelle de l’Observatoire de Paris est essentielle ; elle est complémentaire de l’apport déjà évoqué des collections. Il s’agit d’une contribution majeure et unique à l’intégrité du lieu en tant qu’ensemble scientifique par le nombre, l’ancienneté et la qualité des archives rassemblées, ainsi que par leur exhaustivité et leur état de conservation actuel. Ces archives constituent autant de témoignages d’observateurs que de savants de premier plan à des moments différents des progrès de la connaissance humaine dans son environnement astronomique et cosmique. Leur caractère est exceptionnel tant par la durée de la compilation recueillie que par son amplitude en tant que collection de documents scientifiques historiques de première main. Ils apportent également une complément solidedimension de contenu scientifique à l’authenticité de longue durée du bien proposé et une preuve scientifique matérielle et intellectuelle de son rôle historique comme d ’une science très tôt internationale en train de se constituer, en lien avec les meilleurs sites d’observation des différentes périodes de l’histoire de l’astronomie moderne et contemporaine. Les archives et collections documentaires apportent une base exceptionnelle pour l’analyse comparative non seulement de l’Observatoire de Paris en tant que monument scientifique, mais de toutes les grandes contributions scientifiques observationnelles et théoriques ayant contribué à la construction du corpus de l’astronomie scientifique dans le Monde, du milieu XVIIe siècle à la seconde partie du XXe siècle.

On doit à Cassini IV, la fondation du centre d’archives. Il déposa à l’Observatoire les papiers conservés dans sa famille, et une grande partie de sa bibliothèque. Le Bureau des longitudes recueillit un certain nombre d’instruments. L’amiral Mouchez poursuivit cette entreprise et retrouva nombre d’instruments anciens, créant ainsi la base du Musée et des collections historiques d’aujourd’hui. L’imposante bibliothèque conserve les archives concernant l’Observatoire dans des conditions strictes d’usage depuis sa création. Les données ainsi réunies (recueils manuscrits de données d’observations originaux, correspondances d’astronomes de toutes nationalités, pendant plus de trois siècles, documents des périodes antérieures à la création) sont d’une valeur inestimable, toujours utilisées aujourd’hui par les astronomes du monde entier pour les besoins de leurs recherches ou de l’astronomie spatiale. Citons l’exemple des documents manuscrits d’observation des éclipses des satellites de Jupiter de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècles, dont celles de Römer, et qui n’avaient pas été publiées. En 1976, le Jet Propulsion Laboratory (NASA) fit décrypter ces manuscrits, les fit microfilmer, les remis à un temps uniforme calé sur les satellites, afin de les utiliser pour la préparation des missions des sondes Voyager.

5. Protection, cConservation et gestion Aujourd’hui[t15], le site historique de l’Observatoire de Paris est le support d’une entité, dite « Observatoire de Paris », institution publique autonome, ayant des extensions en province et à l’étranger. Son statut est celui d’un Établissement Public de Coopération Scientifique (EPCS) au sein d’une Fondation de coopération scientifique, dit Paris Sciences Lettres – Quartier latin (PSL) en 2012. Il a rang d’université et peut délivrer maintenant des diplômes de thèses et de master. Son activité exclusivement dédiée à l’astronomie est garantie par ce statut[t16]. Cela induit une attention particulière pour la conservation de la collection d’instruments, la conservation documentaire et archivistique. Les archives sont également protégées par leur statut d’archives publiques exercé par les Archives nationales ; elles sont gérées par des personnels professionnels spécialisés. Comme déjà indiqué, lLes bâtiments et le site de l’Observatoire bénéficient d’une protection au titre des monuments historiques français, depuis 1926 et actualisée en 1975. Il s’agit d’une gestion d’un patrimomine bâti et de jardins dans la continuité directe de la vocation historique de l’Observatoire, ce qui en fait un patrimoine vivant. La conservation de long terme du bien est garantie par la présence permanente d’astronomes professionnels, d’une administration dédiée à cet usage, d’une conservation professionnelle tant des archives que des instruments anciens et modernes. L’entretien des bâtiments et des jardins est assuré par un personnel professionnel permanent attaché à l’Observatoire et de statut public[t17]. Le statut de bâtiment public et historique lui assure une conservation active et vivantequi bénéficie du suivi et de l’aide des services spécialisés de l’Etat (Monuments historiques et architecte des Bâtiments de France[t18]).

6. Un sSite de valeur universelle exceptionnelle

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 6 - L’Observatoire de Paris a été et est un lieu hautement symbolique de l’histoire de l ’astronomie mondiale depuis le milieu du XVIIe siècle jusqu’à aujourd’hui, et il a une valeur universelle de qualité exceptionnelle. Il a été et reste un lieu d’échanges scientifiques et culturels au plus haut niveau , siège de nombreuses manifestations, tant professionnelles pour les astronomes, scientifiques et historiens des sciences qui viennent y travailler, que pour les visiteurs français et étrangers. Sa construction repose sur une conception originale due à l’académicien physicien et anatomiste qu’était Claude Perrault. Sur ordre du roi, ce traducteur de l’œuvre de Vitruve pour laquelle il fit des recherches très poussées au moment même où il reçut la charge de concevoir l’Observatoire, reporta ses découvertes dans le bâtiment. Soucieux de l’harmonie et de la structure organisatrice du vivant, qui dans un corps compact enferme des organes parfaitement définis entre lesquels la circulation la mieux établie permet l’excellent fonctionnement, a-t-il voulu faire de ce corps compact qu’est le bâtiment un sorte de machine dont les organes permettaient la vie d’une discipline en pleine évolution instrumentale et procédurale. En quelque sorte, le bâtiment est une projection architecturale des connaissances scientifiques de la fin du XVIIe siècle. En cela, les ajouts successifs en s’étendant de part et d’autre du corps principal au XVIIIe siècle puis en en étant détachés au XIXe et au XXe siècles témoignent à leur tour de l’élargissement et de la fécondité de l’astronomie.

Ce site témoigne d’une continuité d’usage scientifique dans le temps, et dans l’espace qui fait de lui un lieu exceptionnel de l’histoire de l’astronomie moderne et contemporaine, qui. Il allie un patrimoine tangible (les bâtiments dont le cœur de l’Observatoire conçu au XVIIe siècle et les une collection exceptionnelle d’instruments) et un patrimoine intangible (le développement des connaissances dont témoignent les archives uniques de l’Observatoire), dont l’un ne peut se concevoir sans l’autre. C es différents patrimoines se complètent pour fournir le témoignage d’un lieu scientifique emblématique exceptionnel de l’histoire de l’astronomie dans le Monde occidental moderne et contemporain.

Dr Danielle M. E. Fauque, GHDSO, bât. 407, Faculté des sciences, Université Paris-Sud 11, 91405 Orsay cedex, France. NB. L’Observatoire de Paris est le seul observatoire français à s’écrire avec une majuscule.

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 7 - Seconde partie. Annexe Des travaux et des jours. Organisation et productions de l’Observatoire de Paris de 1667 à nos jours

A. Travaux des astronomes L’Observatoire, annexe de l’Académie jusqu’en 1771, ne bénéficiait pas à ce titre d’un programme spécifique. Il était essentiellement un lieu d’usage et offrait des logements pour les astronomes qui y observaient selon leur propre programme. Cette situation fut modifiée en 1771 par la nomination de César- François Cassini, comte de Thury, dit Cassini III, mais ce fut surtout son fils et successeur, Jean-Dominique Cassini, dit Cassini IV, qui exerça effectivement la fonction après la mort de son père, de 1784 à 1793, et effectua une réforme et une restauration. À partir de 1795, l’Observatoire fut placé sous la tutelle du Bureau des longitudes. Les directeurs successifs ne furent que des directeurs administratifs, sans pouvoir décider d’un programme d’ensemble. Avec la direction d’Urbain Le Verrier en 1854, et jusqu’en 1926, les directeurs eurent la responsabilité de programmes rationnels et collectifs. En 1926, le statut de l’Observatoire change à nouveau. L’entité Observatoire de Paris comporte alors les deux sites, Paris et Meudon. Son statut est de nouveau revu en 1985 ; cette entité est maintenant dirigée par un président élu pour cinq ans et assisté d’un conseil. Il nous semble ici important de rapporter les travaux successifs qui ont été entrepris à l’Observatoire ou sous l’autorité de l’Observatoire durant ces trois siècles d’existence.

1. Sous les Cassini L’Observatoire de Paris témoigne d’une longue histoire de l’astronomie non seulement observationnelle et théorique mais aussi relationnelle. En effet, dès sa fondation, il atteignit très rapidement une renommée internationale, jamais interrompue jusqu’à nos jours. De l’observation continue des satellites de Jupiter, Römer découvrit la vitesse finie de la lumière, ce qui conduisit à une meilleure connaissance des longitudes terrestres. Les travaux géodésiques de la carte de France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous l’autorité des Cassini, et les expéditions pour la forme de la Terre en 1735 et 1736, permirent de trancher la question de l’aplatissement du globe. La méthode de triangulation fut ensuite généralisée aux opérations géodésiques qui suivirent dans les différents pays. Rappelons l’opération de jonction des observatoires de Paris et de Greenwich en 1787 (Observatoire Londres-Greenwich, Liste du patrimoine mondial 1997) à l’initiative de la France, ou pour la détermination de l’arc géodésique de Struve, 1816-1855 (Liste 2005). Cassini I fut de façon incontestable le responsable de l’Observatoire, son fils et son petit-fils prendront sa suite. Les Cassini logeaient au premier étage de l’Observatoire. C’est le troisième, César-François qui obtient le titre héréditaire de directeur-général en 1771. Cassini IV lui succéda officiellement en 1784, mais il exerçait déjà cette fonction depuis plusieurs années suite à la maladie de son père. Il obtint du roi une restauration du bâtiment, et proposa une réorganisation de l’Observatoire qui fut interrompue par la Révolution. Il se démit de ses fonctions en 1793. On lui doit aussi d’avoir organiser les archives et la bibliothèque de l’Observatoire. Avec lui s’achevait la première période de l’Observatoire de Paris. Les Cassini, astronomes de père en fils, et leurs successeurs à l’Observatoire ont mesuré la méridienne de France, au XVIIIe siècle. Le méridien de Paris était pris comme méridien origine pour la Connaissance des temps publié par l’Académie des sciences dont dépendait l’Observatoire jusqu’en 1784. Prolongée au nord et au sud au cours du XVIIIe siècle, reprise à la Révolution par Jean-Baptiste Delambre et Pierre Méchain, cette méridienne a permis de définir l’unité de longueur du système décimal. L’adoption par la France du méridien de Greenwich comme méridien international de référence ne date que de 1911.

2. Sous la tutelle du Bureau des longitudes (1795-1854) Entre 1793 et 1795, s’ouvrait une période d’incertitude et de désorganisation pour l’Observatoire. Mais en 1795, sous l’impulsion de l’abbé Grégoire, une nouvelle institution est créée : le Bureau des longitudes, avec pour mission de développer l’astronomie au profit des sciences, de la navigation, de la géographie, avec l’Observatoire comme lieu d’exercice. Le Bureau désignait parmi les astronomes titulaires un directeur administratif délégué, sans pouvoir de direction. Les astronomes restèrent autonomes dans leur travail propre. Le premier nommé fut Jérôme de Lalande (1732-1807), puis Pierre Méchain de 1800 à 1804, suivi de Jean-Baptiste Delambre de 1804 à 1822 et d’Alexis Bouvard de 1822 à 1843. François Arago prit la suite de 1843 à 1853. Les travaux d’unification des mesures présentés par Talleyrand en 1790 à l’Assemblée constituante se déroulèrent en grande partie à l’Observatoire. Pour la détermination de l’unité de longueur, si on choisit de prendre la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre, il sembla nécessaire de reprendre la mesure de la méridienne de France et de l’étendre vers le sud. Ce fut le travail de Delambre, Méchain et Arago. En 1799, le nouveau système métrique était adopté, et les instruments déposés à l’Observatoire national sous la responsabilité du Bureau des longitudes. Des recherches autres qu’astronomiques furent aussi entreprises à l’Observatoire : recherches sur le magnétisme, l’électricité atmosphérique, la météorologie, la vitesse de la lumière, dont celles d’Arago. Ce dernier accueillit aussi Augustin Fresnel et ses expériences d’optique sur la diffraction, la polarisation et les

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 8 - interférences, ce qui conduisit aux expériences décisives sur la vitesse de la lumière au milieu du XIXe siècle par Fizeau et Foucault. Entre 1850 et 1851, Foucault mit au point l’argenture chimique des miroirs de verre, qui purent alors remplacer le classique miroir de métal des télescopes. En 1850, il montrait que la vitesse de la lumière est plus grande dans l’air que dans l’eau, accréditant ainsi la théorie ondulatoire de la lumière de Fresnel. Enfin, en 1862, il obtenait une valeur précise de cette vitesse dans l’air par l’usage d’un miroir tournant sur une idée d’Arago. Il monta aussi son célèbre pendule dans la salle de la méridienne, avant de l’installer sous la coupole du Panthéon. À côté de ces expériences innovantes, l’astronomie de routine, comme l’observation régulière des étoiles et des planètes eut du mal à trouver sa place. Dans le premier tiers du XIXe siècle, on se limitait le plus souvent aux observations touchant la détermination de l’heure. Avec Arago, nommé directeur des observations en 1834, un programme plus strict put être mis en action, grâce au recrutement d’élèves observateurs. Mais il fallait faire plus, et Arago entreprit la construction de la grande coupole en 1845, qui ne fut livrée qu’après sa mort, en 1855. Elle abrite toujours la grande lunette équatoriale, dont l’objectif construit par les frères Henry mesure 38 cm de diamètre, avec une distance focale de 9 m. Elle repose sur une armature métallique ancrée dans la paroi circulaire de la tour orientale.

3. Sous l’autorité des directeurs (1854-1926) Les observations du mouvement des planètes, poursuivies de façon continue, contribuèrent à l’établissement de nouvelles tables comme les tables de Delambre d’après la théorie de Laplace à la fin du XVIIIe siècle. De ces tables, par l’étude des perturbations d’Uranus, Le Verrier déduisit l’existence d’une nouvelle planète le 31 août 1846, planète effectivement observée par Galle à Berlin le 23 septembre suivant, qui porte depuis le nom de Neptune. Succès qui lui valut, quelques années plus tard, de succéder à Arago en 1854 à la tête de l’Observatoire, devenu indépendant du Bureau des longitudes le même jour par décret. En même temps, le directeur recevait des pouvoirs étendus, en particulier celui de décider des programmes scientifiques. Les politiques des directeurs successifs furent cohérentes entre elles jusqu’à la Libération en 1945. Le Verrier envisagea d’améliorer la précision des mesures de l’heure, et de la diffuser télégraphiquement. Il mit au point un réseau international météorologique permettant de prévoir, pour la première fois le temps qu’il ferait sur une large zone ; là encore, le télégraphe fut mis à contribution. Démis en 1870, il retrouva cependant son poste en 1872, et termina les tables de Saturne et la théorie de Neptune. Ces tables pour le mouvement des planètes servirent de base de calcul pour les tables annuelles des positions du Soleil et des planètes pendant plus d’un siècle. Le seul problème que Le Verrier n’arriva pas à résoudre fut celui de l’avance anormale du périhélie de Mercure. Ce fut un des succès de la relativité générale, en 1915. De 1878 à 1892, l’amiral Mouchez (1821-1892), officier de marine, ayant avec succès observer le passage de Vénus devant le disque du Soleil à l’île Saint-Paul en 1874, poursuivit la détermination astronomique des coordonnées géographiques en adaptant les instruments terrestres à la mer et en améliorant l’usage du théodolite. Il fut un excellent organisateur, soucieux de la discipline et veilla à donner les moyens nécessaires aux astronomes. Le travail devint plus productif. Il rendit opérationnel le cercle méridien du jardin, offert par le mécène Raphaël Bischoffsheim. Mouchez fut aussi le promoteur du programme de la Carte du ciel dont nous reparlerons ci-après. Il encouragea deux de ses futurs successeurs dans leurs travaux innovants : et Henri Deslandres (1853-1948). Dans un autre registre, il réorganisa la distribution télégraphique de l’heure à Paris et créa le musée astronomique de l’Observatoire. De 1892 à 1896, son successeur Tisserand (1845-1896), précédemment directeur de l’observatoire de Toulouse depuis 1873, soutenait les entreprises engagées à l’Observatoire, et assumait les fonctions de chef du Service méridien pour l’étude de la déclinaison des étoiles fondamentales. Il publia un Traité de mécanique générale (1889-1896), qui reste encore aujourd’hui la base de l’enseignement de cette discipline classique. D’origine tchèque, Maurice Loewy (1833-1907) prit la suite de 1897 à 1907. Il était assistant à l’observatoire de Vienne en 1856 avant d’arriver à l’Observatoire en 1860. Observateur hors pair, il se spécialisa dans les travaux d’astrométrie tant théoriques qu’instrumentaux. Encouragé par Mouchez, il réalisa le célèbre équatorial coudé dont six modèles furent construits dans le monde. Le premier (objectif de 27 cm) équipa l’Observatoire en 1882, un second (objectif 60 cm) en 1890. On construisit un bâtiment spécial pour les recevoir sur un terrain Arago, au sud [photo]. Le grand équatorial placé dans le bâtiment en pierre dans la partie sud-ouest servit à établir l’Atlas de la Lune (1896-1910). Les photographies obtenues illustrèrent les ouvrages d’astronomie pendant longtemps. Benjamin Baillaud (1848-1934) d’abord nommé à Toulouse, dirigea l’Observatoire de 1908 à 1926. Ces travaux sur la question de l’heure et sur la Carte du ciel lui valurent une reconnaissance internationale. Il fut à l’origine de la création du Bureau international de l’heure (BIH), et premier président de la nouvelle Union internationale d’astronomie (UAI) fondée en 1919. Grâce à deux mécènes américains, les époux Dina, il peut équiper la France de grands miroirs. Un astronome américain, Sydney Ritchey, accueilli à l’Observatoire en 1924, dirigea le laboratoire d’optique nouvellement installé à cet effet dans la grande salle de la méridienne, dite salle Cassini. André Couder, entré dans ce laboratoire en 1925, y acquit une réputation internationale, mais n’eut pas de successeur. Il construisit des miroirs de grand diamètre dont celui de 1,93 m, pour l’observatoire de Haute-Provence (1958). Le laboratoire fut fermé en 1968. La salle Cassini, restaurée en 1984 est aujourd’hui ouverte au public, et accueille des expositions temporaires sur l’histoire de l’astronomie et des sciences connexes.

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 9 - Le physicien Deslandres était entré à l‘Observatoire en 1889, chargé du développement de l’astronomie physique solaire, pour l’étude duquel il inventa un spectrohéliographe expérimental. Il mesurait des vitesses radiales sur les planètes par déplacement des raies spectrales, et étudiait également la rotation des anneaux de Saturne et des planètes Jupiter et Uranus. En 1897, il quitta son poste d’astrophysicien pour l’observatoire de Meudon, créé en 1876, établissement qu’il dirigea à partir de 1907. En 1926, les observatoires de Paris et de Meudon furent réunis sous sa direction jusqu’à 1929.

4. L’entité Observatoire de Paris de 1927 à 1971 Astronome à l’observatoire de Bordeaux depuis 1899, Ernest Esclangon (1876-1954) avait été appelé à la direction de celui de Strasbourg en 1918, avant de prendre celle de l’Observatoire de Paris, qui inclut maintenant celui de Meudon, de 1929 à 1944. Il s’occupa de la question du temps, et créa l’horloge parlante. Celle-ci fut mise en service public le 14 février 1933 ; la précision fournie était le dixième de seconde. Le succès public fut immédiat. Après la Seconde guerre mondiale, nommé en 1945, André Danjon (1890-1963), précédemment directeur de l’observatoire de Strasbourg, orienta l’Observatoire vers des domaines nouveaux comme l’astrométrie de haute précision, la radioastronomie, l’astronomie spatiale. Il adapta le fonctionnement de l’astronomie aux exigences d’une science à grande échelle en attirant les compétences, et en imposant une réelle discipline de travail collectif. Chef incontesté de l’astronomie française, il participa aux différents organes de décision tant nationaux qu’internationaux. Il misa sur une astrométrie de pointe et pour cela mit au point un astrolabe de grande précision. Ses observations d’heure et de latitude furent utilisées par le BIH et par le Service international du mouvement des pôles. De nombreux observatoires s’équipèrent de cet instrument construit à Levallois, dans la banlieue parisienne, par la Société Optique et Précision. Ces recherches en astrométrie de précision furent stimulées par le lancement des premiers satellites artificiels à partir de 1957. Ces satellites devenaient des nouveaux repères pour les opérations géodésiques, donnant naissance à la géodésie spatiale. À partir de cette époque, l’électronique apporta toutes ses potentialités. André Lallemand construisit des cellules photoélectriques à multiplicateurs d’électrons, utilisées pour la photométrie astronomique. Il développa la caméra électronique, conçue à Strasbourg dans son laboratoire de physique astronomique. Cette caméra fut considérée comme outil de valorisation de l’Observatoire de Paris dans les années 1950, qui fournissait des caméras semblables aux observatoires étrangers dont celui de Lick en Californie (1959). Le développement de l’Observatoire de Paris et celui de Meudon étaient maintenant étroitement liés. Des personnels de l’Institut d’astrophysique travaillaient parfois à l’Observatoire. À partir des années 1960, l’histoire du site de Paris devient plus difficile à isoler ; des domaines de recherche et d’observation se recouvrent, notamment en astrophysique. La « big science » a fait son entrée en astronomie, avec le gigantisme et la complexification croissante des installations. Ainsi, par exemple, pour la radioastronomie qui se développait depuis la Seconde guerre, des accords furent trouvés entre plusieurs organismes de recherche, dont l’École normale supérieure et le CNRS, pour mettre en commun des moyens matériels et des personnels (par exemple, le radiotélescope de Nançay, dont dépendait le développement de la radioastronomie de l’Observatoire de Paris). Dans cette période des années 1950-1960, les travaux devinrent internationaux, et les instruments partagés. Pour gérer les grands projets un Institut national d’astronomie et de géophysique (INAG) fut créé en 1967 et s’installa dans le nouveau bâtiment de l’avenue Denfert-Rochereau. Devenu Institut national des sciences de l’Univers (INSU) en 1985, il quittait l’Observatoire. L’Observatoire put alors accueillir des équipes du site de Meudon et le Service des calculs du Bureau des longitudes. Mais l’INSU, transformé en Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE) en 1998, fut de nouveau rattaché à l’Observatoire. Une fois créé, l’INAG était devenu un des partenaires des projets internationaux initiés dans les années 1950, par exemple l’European Southern Observatory (ESO, 1953) ; les astronomes français utilisèrent ses instruments et/ou participèrent à leur conception et leur construction. Aux travaux traditionnels de l’Observatoire, s’ajoutait maintenant la mesure des trajectoires des satellites artificiels. On continuait le travail sur la Carte du Ciel sous la direction de Paul Couderc. Les données étaient encore sous forme de fiches perforées. Mais l’équipement informatique de l’Observatoire commençait en 1959 avec un ordinateur IBM 650 puis se poursuivit avec un ordinateur beaucoup plus puissant en 1966 ; il devint alors le Centre de calcul de l’INAG. Les laboratoires d’instrumentation, très développés à Paris, équipaient toujours les deux sites, en particulier avec leurs récepteurs pour la radioastronomie ; les caméras électroniques de Lallemand étaient appréciées aux États-Unis.

5. Établissement à caractère culturel et scientifique depuis 1971-1985 À partir des années 1960, l’Observatoire crût considérablement, et son personnel passa de cent cinquante en 1961 à plus de six cents en 1971, inclus ceux de Meudon où se développait la physique solaire. Il s’y ajoutait les étudiants et les doctorants. La gestion devenait plus complexe, et une réforme s’imposait. En 1971, l’Observatoire, devenu établissement à caractère culturel et scientifique autonome, était constitué de départements scientifiques de même statut que celui des universités. Un président fut nommé, et non plus un directeur, et un conseil de l’Observatoire, assisté d’un Conseil scientifique, fut institué. Cette restructuration fut réalisée par le premier président, Raymond Michard de 1971 à 1976. L’Observatoire s’ouvrit davantage au Public, qui put visiter régulièrement le bâtiment historique et ses instruments anciens, et à l’enseignement ; des diplômes furent créés en commun avec les universités parisiennes. Mais des difficultés financières et matérielles freinèrent le développement de l’Observatoire pendant les dix années qui suivirent

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 10 - alors même que l’astronomie se diversifiait et se renouvelait. L’Observatoire était très souvent initiateur, ou partenaire particulièrement actif dans les projets internationaux qui exigeaient des moyens ultra-sophistiqués. Malgré ses difficultés administratives, il a pu rendre témoignage d’un ancrage dans une astronomie de pointe.

6. De 1985 à nos jours : un Observatoire au cœur des recherches internationales L’Observatoire participe à des programmes internationaux, ou utilise des moyens d’observation internationaux partagés, comme l’Observatoire européen austral (ESO), les radiotélescopes de l’Institut de radioastronomie millimétriques (IRAM), dont le siège social est à Grenoble, ou les satellites de la NASA et de l’ESA. Une visite des sites internet de l’Observatoire de Paris, renseignera sur ces programmes (http://www.obspm.fr).

B. Coopération internationale Rappelons cependant que la coopération et les échanges internationaux furent établis dès l’origine. L’Observatoire de Paris a été et reste le centre d’une vaste coopération internationale. Donnons quelques exemples. Dès le XVIIIe siècle, Joseph-Nicolas Delisle commençait en centralisant les données d’observation du passage de Vénus devant le disque solaire en 1761, exploitées ensuite par Jérôme de Lalande. Ce dernier poursuivit l’entreprise et réunit 120 observations du second passage en 1769 ; pendant plus de cinquante ans, il tissa un réseau de correspondants et d’observateurs dont les observations contribuèrent à l’établissement de ses tables des planètes et des étoiles, mais il ne travaillait pas à l’Observatoire. Il fallut attendre Le Verrier pour une première entreprise internationale menée depuis l’Observatoire, et qui commença dès 1854. Ce fut le premier réseau national puis européen de météorologie, permettant l’émergence d’une météorologie prédictive. L’établissement de la Carte du ciel fut donc le véritable premier programme international mené à partir de l’Observatoire. L’astronome David Gill, de l’observatoire du Cap, désirait établir une série photographique de tout le ciel austral, dont on établirait un catalogue ; il fit part de cette idée à l’amiral Mouchez en 1885. Or les photographies prises jusqu’à cette date du ciel étoilé avaient déçu tous les espoirs. Peu de progrès apparaissaient par rapport aux procédés traditionnels. Cependant, les frères Paul et Prosper Henry, opticiens à l’Observatoire de Paris depuis 1879, venaient d’obtenir des photographies satisfaisantes d’étoiles jusqu’à la 14e grandeur. Ils avaient résolu le problème de l’astrométrie photographique grâce à un nouvel objectif spécialement adapté pour la photographie sur un instrument de Gautier. Le projet prit d’abord forme en France ; les observatoires d’Alger, de Toulouse et de Bordeaux formèrent un réseau national. Mouchez sollicita l’avis de ses collègues étrangers pour étendre l’entreprise au ciel entier, divisé en secteurs, puis organisa à Paris un congrès international sous l’égide de l’Académie des sciences en 1887. Une commission internationale permanente pour le suivi de l’entreprise de la Carte du ciel fut instituée. Chacun des dix-huit observatoires associés devait être équipé d’un instrument Gautier-Henry (deux lunettes couplées, l’une avec un objectif visuel, l’autre avec un objectif photographique) ou de mêmes performances techniques. Les frères Henry inventèrent une machine spéciale pour mesurer les clichés. Il y avait unification des instruments et des techniques d’observation ainsi que du traitement des clichés. Mais les méthodes de réduction des données dépendaient d’une table de constantes fondamentales, qui n’étaient pas quant à elles encore unifiées. Ce fut au congrès de 1896, que l’accord sur ce dernier point fut obtenu. L’avancée du projet fut donc lente. À partir de 1919, l’UAI soutint la publication de plusieurs catalogues tirés de la Carte. L’entreprise fut close en 1970, sans avoir été terminée, mais l’avancée des technologies ne justifiait plus sa maintenance. Dans cette entreprise, la place de l’Observatoire fut primordiale. Le directeur de l’Observatoire coordonnait les travaux internationaux ; le Comité se réunissait à Paris. Presque comme une conséquence, la nouvelle UAI fondée en 1919 eut son siège à Paris, et comme premier président, Baillaud, directeur de l’Observatoire. Ses archives, conservées à Paris, furent utilisées pour des missions satellitaires dont celle d’Hipparcos (ASE, 1989-93), dont on tira les catalogues d’étoiles Hipparcos, Tycho et Tycho-2 (1997-2000). Au tournant du XXe siècle, la demande internationale pour une normalisation des méthodes, une unification de présentation des résultats, une détermination des constantes fondamentales était formulée dans la plupart des domaines scientifiques. Pour l’astronomie, cela devenait crucial pour la mesure du temps et ses corollaires. L’Observatoire joua avec le Bureau international de l’heure un rôle de premier plan. En 1912, on voulut unifier l’heure, et pour cela, il fallait synchroniser les signaux émis par les différents pays. Fondé en 1912, et grâce à l’action de Baillaud, le BIH fut installé dans les locaux du Service de l’heure dans la tour orientale du bâtiment Perrault, mais la guerre survint avant qu’une convention internationale ne fût signée. Il ne commença donc à réellement fonctionner qu’à partir de 1919 sous la responsabilité de l’UAI (commission 19), et fut dirigé par Bigourdan. Cette entreprise nécessitait de reprendre par télégraphie des mesures plus précises des longitudes, que l’Observatoire centralisa. Les signaux horaires étaient émis de la Tour Eiffel. En 1933, la première horloge parlante mise en service public dans le monde égraina ses tops à la précision au dixième de seconde (le millième aujourd’hui) à partir de l’Observatoire de Paris. Le BIH fonctionna jusqu’en 1987, où il fut supprimé en même temps que le Service international du pôle.

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 11 - Netothèque http://www.obspm.fr/histoire/paris/paris.fr.shtml. Ce site donne une histoire de l’observatoire de Paris jusqu’à la fin du XXe siècle, basée sur les archives et des études historiques de haut niveau. http://www.bibli.obspm.fr/. Les catalogues en ligne permettent de saisir la richesse de la bibliothèque et des archives de l’Observatoire de Paris. http://patrimoine.obspm.fr/Instruments/Instruments/Instruments.html. Ce site présente le catalogue des instruments conservés à l’Observatoire de Paris. Indications bibliographiques Le livre de Charles Wolf reste la référence pour la période pré-révolutionnaire. Le dernier ouvrage paru, de L. Bobis et J. Lequeux, livre, dans une présentation magnifiquement illustrée, l’histoire de l’Observatoire jusqu’à nos jours. Les actes des colloques, cités ci-après, donnent un large éventail des activités qui se sont déroulées à l’Observatoire de Paris depuis sa fondation. Enfin, des monographies éclairent l’histoire de l’Observatoire dans un contexte plus large. Les travaux de Michael Petzet, sur les travaux d’architecture de C. Perrault sont essentiels. Antoine Picon s’y réfère dans sa belle étude sur Perrault. Les informations sur la vie et les travaux de Claude Perrault ajoutent ainsi plus de cohérence à la compréhension du projet d’observatoire réalisé à la fin du XVIIe siècle.

1. Histoire de l’Observatoire Anonyme, L’Observatoire de Paris. Son histoire, 1667-1963 (Paris, Observatoire de Paris, 1963). Avant-propos de Pierre Charvin, directeur. Bobis, Laurence, et Lequeux, James (dir.), L’Observatoire de Paris. 350 ans de science (Paris, Gallimard, Observatoire de Paris, 2012). Couderc, Paul, L’Observatoire de Paris (Paris, Observatoire de Paris, 1967). Picon, Antoine, Claude Perrault ou la curiosité d’un classique (Paris, Picard, CNMHS, DAAVP, 1988). Petzet, Michael, « Claude Perrault als Architekt des Pariser Observatoriums », in Zeitschrift fur Kunstgeschichte, 30/1 (1967), 1-54. Wolf, Charles, Histoire de l’Observatoire de Paris de sa fondation à 1793 (Paris, Gauthier-Villars, 1902). 2. Sur les travaux liés aux activités de l’Observatoire Adler, Ken, The Measure of all things. The seven-year odessey and hidden error that transformed the world (New York, Free Press, 2002). Tr. frse par M. Devillers-Argouarc’h, Mesurer le monde. L’incroyable histoire de l’invention du mètre (Paris, Flammarion, 2002). Collection Champs Histoire, avec des notes mises à jour. Anonyme, Rœmer et la vitesse de la lumière (Paris, Vrin, 1978). Actes du colloque de Paris, 16-17 juin 1996. Avant- propos de René Taton. Débarbat, Suzanne, « Courte histoire des raccordements des observatoires de Paris et de Greenwich » (Revue XYZ, 79 (2e trim. 1999), 77-82. Communication au congrès FIG, Brighton, 1998. Débarbat, Suzanne, « L’Observatoire de Paris, le Bureau des longitudes et les observatoires de province », in Guy Boistel (coord.), Observatoires et patrimoine astronomique français ( Lyon, ENS Éditions, SFHST, 2005), 65-87. Actes du colloque 8-9 juin 2001, Nantes. Coll. Cahiers d’histoire et de philosophie des sciences, n°54, SFHST. Dumont, Simone, Un astronome des Lumières, Jérôme Lalande (Paris, Observatoire de Paris, Vuibert, 2007). Ferreiro, larrie D., Measure of the Earth. The Enlightenment Expedition that reshaped the World (NewYork, Basic Books, 2011). Gapaillard, Jacques, « Comment la France adopta l’heure de Greenwich », in Pour La Science, 401, mars 2011, 78-81. Gapaillard, Jacques, L’histoire de l’heure en France (Paris, Vuibert, ADAPT-SNES, 2011). Lacombe, Henri et Costabel, Pierre (dir.), La Figure de la Terre du XVIIIe siècle à l’ère spatiale. Actes du colloque de Paris, 29-31 janvier 1986 (Paris, Gauthier-Villars, 1988). Lamy, Jérôme (dir.), La carte du ciel : histoire et actualité d’un projet scientifique international (Les Ulis, EDP Sciences, 2008). Lequeux, James François Arago, un savant généreux. Physique et astronomie au XIXe siècle (Paris, Observatoire de Paris ; Les Ulis, EDP Sciences, 2008). Lequeux, James, Le Verrier : savant magnifique et détesté (Les Ulis, EDP Sciences, Paris, Observatoire de Paris, 2009).

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc Créé le 13/2/13 17:1413/02/13 17:14 Dernier enregistrement par MCDANIELLE - Dernière impression le 6/5/14 10:2816/02/13 18:27 - 12 - Levallois, Jean-Jacques, Mesurer la Terre. 300 ans de géodésie française. De la toise du Châtelet au satellite (Paris, Presses de l’ENPC, Association française de topographie, 1988). Locher, Fabien, Le savant et la tempête. Étudier l’atmosphère et prévoir le temps au XIXe siècle (Rennes, PUR, 2008). Löewy, Maurice, et Puiseux Pierre, Atlas photographique de la Lune (Paris, Observatoire de Paris, 1896-1910). Numérisé sur Gallica. McConnell, Anita et Martin, Jean-Pierre, « Joining the observatories of Paris and Greenwich », in Notes and Records of the Royal Society, 62/4 (20 December 2008), 355-372. Petzet, Michael, Claude Perrault und die Architektur des Sonnenkönigs (Munich, Deutscher Kunstverlag, 2000). Picolet, Guy (dir.), Jean Picard et les débuts de l’astronomie de précision au XVIIe siècle. Actes du colloque du tricentenaire, Paris, 12-13 octobre 1982 (Paris, éd. du CNRS, 1987).

Paris Obsy full - draft.docICOMOS.OP.DF.2012.vers.F.pour correction.doc