UNIVERSITÉ DE TOAMASINA FACULTÉ DE DROIT, DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION DÉPARTEMENT D’ÉCONOMIE   

MÉMOIRE DE MAÎTRISE ÈS SCIENCES ÉCONOMIQUES

PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT RURAL PAR

L’IMPLANTATION DU CENTRE DE SERVICE AGRICOLE Cas du District d’

( Région Vatovavy Fitovinagny )

Présenté et soutenu par : Rosalie MAMISOA

PROMOTION : 2008-2009 SOUS LA DIRECTION DE :

ENCADREUR ENSEIGNANT ENCADREUR PROFESSIONNEL Monsieur Modongy ROLAND Monsieur Brice RANDRIANASOLO Enseignant chercheur à l’Université de Ingénieur statisticien économiste, Toamasina Conseiller technique en charge du secteur de l’économie auprès du Cabinet du Premier Ministre

06 AOUT 2011

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UNIVERSITÉ DE TOAMASINA FACULTÉ DE DROIT, DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION DÉPARTEMENT D’ÉCONOMIE   

MÉMOIRE DE MAÎTRISE ÈS SCIENCES ÉCONOMIQUES

PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT RURAL PAR

L’IMPLANTATION DU CENTRE DE SERVICE AGRICOLE

Cas du District d’Ikongo

( Région Vatovavy Fitovinagny ) Présenté et soutenu par : Rosalie MAMISOA

PROMOTION : 2008-2009 SOUS LA DIRECTION DE :

ENCADREUR ENSEIGNANT ENCADREUR PROFESSIONNEL Monsieur Modongy ROLAND Monsieur Brice RANDRIANASOLO Enseignant chercheur à l’Université de Ingénieur statisticien économiste, Toamasina Conseiller technique en charge du secteur de l’économie auprès du Cabinet du Premier Ministre

AOUT 2011

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION ...... 7 PREMIERE PARTIE : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU DISTRICT D’IKONGO ET LES ENJEUX ECONOMIQUES DU MONDE RURAL ...... 9 CHAPITRE I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU DISTRICT ...... 11 SECTION I : MILIEU PHYSIQUE ...... 11 SECTION II : MILIEUX HUMAIN ET SOCIAL...... 13 SECTION III : SITUATION ÉCONOMIQUE ...... 16 CHAPITRE II. APPROCHE THÉORIQUE ET DÉVELOPPEMENT ...... 28 SECTION I : LES PHYSIOCRATES OU L’ÉLOGE DE LA TERRE ...... 28 SECTION II : LA THÉORIE DE LA CROISSANCE ENDOGÈNE ...... 29 SECTION III : LA THÉORIE DE DÉVELOPPEMENT ...... 31 CHAPITRE III. LES ENJEUX ÉCONOMIQUES DU MONDE RURAL ...... 36 SECTION I : LA MÉDIOCRITÉ DES MOYENS DE PRODUCTION ...... 36 SECTION II : LA PAUVRETÉ ET L’ABSENCE DE SURPLUS ...... 42 SECTION III : ÉTUDE PARTICULIÈRE DU DISTRICT D’IKONGO...... 45 DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN PLACE DU CSA POUR LE DÉVELOPPEMENT DU DISTRICT D’IKONGO ...... 52 CHAPITRE I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU CSA ...... 54 SECTION I : GÉNÉRALITÉS ...... 54 SECTION II : SITUATION JURIDIQUE ET ORGANISATIONNELLE DU CSA ...... 57 SECTION III : LE DÉROULEMENT DE LA MISE EN PLACE ...... 61 CHAPITRE II. LA CONTRIBUTION DU CSA AU DÉVELOPPEMENT DU DISTRICT D’IKONGO ...... 68 SECTION I : L’IMPORTANCE DU CSA DANS LE DISTRICT ...... 68 SECTION II : OPÉRATIONNALISATION DU CENTRE ...... 79 SECTION III: RÉSULTATS ATTENDUS ...... 86 CHAPITRE III. LIMITES ET SUGGESTIONS ...... 91 SECTION I : LES ASPECTS LIMITATIFS DU PROGRAMME ...... 91 SECTION II : SUGGESTIONS ET RÉCOMMANDATIONS ...... 92 CONCLUSION ...... 97 BIBLIOGRAPHIE ...... 100 ANNEXES ...... 102 LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... 110 TABLE DES MATIÈRES ...... 111

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REMERCIEMENTS

La réalisation de cet ouvrage n’aurait été possible, sans l’aide et la contribution de nombreuses personnes, à qui nous tenons à adresser nos vifs et sincères remerciements. Que tous ceux qui ont concouru, de près ou de loin, dans l’accomplissement de ce travail, trouvent, dans ces lignes, notre entière reconnaissance, notamment :  Monsieur ROLAND Modongy, notre encadreur enseignant qui a bien voulu prendre en charge notre travail, malgré ses obligations professionnelles ;

 Monsieur RANDRIANASOLO Brice, Ingénieur statisticien économiste, conseiller technique en charge du secteur de l’économie, notre encadreur professionnel, qui nous a guidé tout au long de l’élaboration de notre mémoire, avec ses conseils si précieux, et critiques si constructives ;

 Monsieur HERITIANA charles Bruno, coordonnateur du Centre de service agricole du District d’IKONGO, pour les documents qu’il nous a fournis, pour en savoir plus sur le fonctionnement de l’organisme, pendant notre stage ;

 Nous témoignons aussi toute notre vive gratitude, au corps professoral, ainsi qu’aux membres du personnel administratif et technique de l’Université de Toamasina, notamment ceux de la faculté de droit, des sciences économiques et de gestion, qui nous ont éduqué au sens éthique du terme, durant notre formation académique ;

 Au personnel du CSA et de la DRDR, Vatovavy , pour son accueil très chaleureux, durant nos séjours au sein de leur établissement. Enfin, nous ne pourrions terminer cette page de remerciements, sans dédier à nos parents, à nos frères et sœurs, notre gratitude, pour leur soutien moral et financier, durant notre formation académique, et nous tenons à les assurer, que la reconnaissance de leur enfant soit entièrement acquise.

MAMISOA Rosalie

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LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

AFDI : Agriculture Française et Développement International AP : Assemblée Paysanne BLU : Bande Latérale Unique CHD : Centre Hospitalier du District CHEF : Centre des Huiles Essentielles de Fianarantsoa CIRDR : Circonscription Régionale du Développement Rural CKH : Coopérative Koloharena COPILO : Comité de Pilotage CRS : Catholique Relief Service CSA : Centre de Service Agricole CSA ADP : Centre de Service Agricole Andriampanoha DGAEP : Direction Générale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche DRDR : Direction Régionale du Développement Rural E.E : Equipe Exécutive ERI : Economie Régional Initiative FCE : Fianarantsoa - Côte Est FDA : Fonds de Développement Agricole FER : Fonds d’Entretien Routier FKH : Fédération des KoloHarena FRDA : Fonds Régional pour le Développement Agricole GCV : Grenier Communautaire Villageois GTDR : Groupe de Travail pour le Développement Rural HIMO : Haute Intensité de Main d’Œuvre IDH : Indicateur du Développement Humain

IDH : Indice de Développement Humain

IMF : Institut de Micro Finance IPF : Indicateur de la Participation des Femmes

IPH : Indicateur de la Pauvreté Humaine

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ISDH : Indicateur Sexospécifique du Développement Humain

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche MAP : Madagascar Action Plan MFB : Ministère des Finances et du Budget ONG : Organisation Non Gouvernementale ONN : Office National de Nutrition OP : Organisation Paysanne OPCI : Organisme Public de Coopération Inter Communale P.A : Paysans Animateurs P.S : Prestataire de Service

P.V : Paysans Vulgarisateurs PCSA : Programme d’appui à la mise en place du CSA PGE : Programme Général de l’Etat RN : Route Nationale RNT : Route Nationale Tertiaire SACSA : Service d’Appui au CSA SAF-FJKM : Soritr’Asa Fampandrosoana-FJKM SOFASPAN : Soritr’Asa Fampandrosoana ny Sinodam-Paritra An’Ala SRA : Système de Riziculture Améliorée SRI : Système de Riziculture Intensive T.A : Technicien Accompagnateur TIAVO : Tahiry Ifamonjena Amin’ny Vola TT : Tranoben’ny Tantsaha

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GLOSSAIRE

Autochtone : personne originaire du pays ou de la ville où elle habite Cheptel mort : c’est l’ensemble des matériels de traction, de transports, utilisés dans le processus de production. Cheptel vif : Il est constitué par l’ensemble du bétail dans l’exploitation.

CSA : c’est une structure qui assure des fonctions précises, à l’usage des producteurs, en vue de la promotion du développement agricole et durable.

Service : c’est l’ensemble des fonctions d’intérêt général gérées par l’Etat ou ses relais, à l’usage de la communauté des citoyens et ressortissants d’un pays.

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INTRODUCTION

Historiquement, la majorité des régions de Madagascar étaient peuplées par une population paysanne. Actuellement, la population demeure paysanne, due aux traces laissées par cette histoire. D’où la prédominance du caractère rural de la population, des milieux d’habitation, ainsi que des espaces vivriers. Si l’on admet qu’on ne peut pas envisager un avenir meilleur, en ignorant totalement les fondements de la société, alors ne pourrait-on pas engager de sérieuses réflexions, sans une connaissance approfondie de la société rurale dans la Grande Ile ? Face à cette situation, la politique générale du gouvernement actuel table sur la promotion et l’appui des programmes de développement rural et l’encadrement des paysans en matière agricole. Ainsi, étant donné les enjeux de la mondialisation, Madagascar place le développement agricole et rural au rang de ses priorités nationales, par la mise en œuvre de différentes stratégies de développement. C’est dans ce cadre que, après de multiples réformes, engagées depuis l’indépendance du pays, la stratégie de la mise en place des services agricoles centraux a été élaborée et formalisée ultérieurement, dans les derniers plans nationaux de développement, à savoir le « Madagascar Action Plan 1». Sa mise en œuvre touche les dimensions, tant économiques, politiques, sociales que culturelles du monde rural, sur l’ensemble des 107 districts, où sont implantés les Centres de Services Agricole (CSA), dont les derniers en date sont ceux des Régions du Sud Ouest de Madagascar. Cependant, la mise en œuvre de cette politique générale visant la promotion et le développement agricole dans les milieux ruraux posent des problèmes d’ordre technique, financier, socioculturel et foncier. Cela se répercute négativement sur le revenu et le niveau de productivité des paysans. Or, l’Etat s’est désengagé de ce type de services directs aux producteurs et il a progressivement transféré ce type d’action entre les mains du secteur privé, pour combler cette restriction du rôle de l’Etat. Toutefois, l’offre actuelle de service de la part du secteur privé et des Organisations Paysannes (OP) est d’importance modeste et de type peu variable, selon les acteurs et les régions. En tout état de cause, la production est insuffisante sur le plan national, pour relever les défis du développement rural inscrits dans le cadre du MAP, faute de structures et de moyens pour se payer ces services, ou les capacités pour les mobiliser, pour les contractualiser et les gérer. C’est dans ce contexte que l’Etat malgache, pour la mise en œuvre

1 Madagascar Action Plan, Voir annexe I

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du MAP, dans son 4 ème engagement, donne une place prépondérante au développement rural, notamment la promotion de la révolution verte. A cet égard, notre Gouvernement, avec ses partenaires, ont considéré comme impératif de replacer les investissements agricoles dans un contexte plus large, qui intègre les exigences de développement de la capacité des demandeurs de services ( producteurs), de la capacité des prestataires, des Organisations Paysannes et Tranoben’ny Tantsaha (maison de l’agriculture), la mise en place du «Fonds de Développement Agricole » (FDA) qui permettra du répondre aux besoins de financement des producteurs, notamment en matière de services d’appui. Ainsi, notre travail de recherche sera axé sur le thème « Promotion de développement rural par l’implantation du Centre de Service Agricole », cas du district d’Ikongo. Le but ultime est de contribuer à la mise à la disposition des producteurs et de leurs organisations, les services dont ils ont besoin, pour assurer le cadre technique, économique, organisationnel, juridique et comptable, et par voie de conséquence, pour promouvoir le développement durable, fondé sur la croissance économique, en s’appuyant sur les milieux ruraux. Ainsi, l’autosuffisance alimentaire sera assurée et le volume des produits importés va diminuer. Après cela, le pays sera-t-il en mesure d’augmenter son niveau d’exportation ? Dans le cadre de ce mémoire, nous allons répartir le travail en deux grandes parties : la première vise, d’une part, à présenter in extenso les zones d’intervention, et d’autre part à relater les enjeux économiques du monde rural. La seconde partie, quant-à- elle va évoquer, d’un côté, la mise en place d’un Centre de Service Agricole pour le développement d’Ikongo, et d’un autre côté, à cerner les limites de la stratégie de mise en place de ce service, et les suggestions y afférentes suivies des mesures d’accompagnement.

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PREMIÈRE PARTIE : PREMIERE PARTIE : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU DISTRICT PRÉSENTATIOND’IKONGO ET LES GÉNÉRALE ENJEUX ECONOMIQUES DU DISTRICT DU MONDED’IKONGO RURAL ET LES ENJEUX ÉCONOMIQUES DU MONDE RURAL

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Pour mener à bien le processus de la mise en place des Centres de Services Agricoles (CSA), il est primordial de connaitre leurs milieux d’implantation, en vue d’élaborer et d’adopter de meilleures stratégies à appliquer, conformément aux besoins réels de la population rurale, et de les adapter à leurs conditionnements naturels et socioculturels. Ainsi, cette première partie sera consacrée à la présentation générale du district et ses enjeux économiques, mais aussi aux potentialités économiques du district en question. L’objectif est donc d’émettre une vision critique de la réalité sur le terrain, permettant par la suite de distinguer les atouts et les contraintes à contourner, lors de la réalisation du présent programme.

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CHAPITRE I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU DISTRICT

Les données socio-économiques d’Ikongo occupent une place importante dans l’économie du district, car elles déterminent l’organisation de la mise en valeur du monde rural et conditionnent les activités humaines. Ainsi, on va d’abord voir les données géographiques, avant d’aborder le milieu social et économique.

SECTION I : MILIEU PHYSIQUE

§1.Délimitation géographique et administrative

A. Délimitation géographique

Le district d’Ikongo est situé dans la Région Vatovavy Fitovinagny, son chef lieu étant la ville d’Ikongo, laquelle est située à 224 km de la ville de , le chef lieu de la Région de Vatovavy Fitovinagny, et à 180 km de la ville de Fianarantsoa (chef lieu de l’ancienne province du même nom), en traversant la Route Nationale 7 (RN7), Route Nationale Tertiaires 25 (RNT25), ou la voie ferrée Fianarantsoa - Côte Est (FCE).

Il est limité :  à l’Est, par le District de Manakara  à l’Ouest, par le District d’Ambalavao  au Sud, par le District de  au Nord, par le District d’Ifanadiana

B. Situation administrative

Le district d’Ikongo est composé de 15 communes et de 175fokotany, dont le tableau suivant montre la division administrative du district.

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Tableau n° I : Nombre de Fokontany par Commune

N° de Nombre de Communes Pourcentage carte fokontany 1 IKONGO 34 19,4% 2 15 8,6% 3 ATODINGA 13 7,4% 4 12 6,9% 5 11 6,3% 6 11 6,3% 7 BELEMOKA 10 5,7% 8 10 5,7% 12 9 5,1% 10 9 5,1% 13 KALAFOTSY 9 5,1% 9 MAROMIANDRA 9 5,1% 11 9 5,1% 14 ANTANAKAMBANA 8 4,6%

15 AMBINANITROMBY 6 3,4%

TOTAL 175 100,0%

Source : Etat des lieux CSA Ikongo, Février 2010, p4

§2. Les communes voisines

Le district d’Ikongo comprend 15 communes. En termes de nombre de fokontany, la commune d’Ikongo est sans doute celle qui abrite le plus grand nombre avec ses 34. La deuxième place est occupée par Tolongoina, avec une quinzaine de fokontany. Les autres communes ont toutes un effectif entre huit et treize fokontany, à l’exception d’Ambinanitromby, où l’effectif de Fokontany est de six. Dans la partie Nord du district, les communes suivantes : Ambatofotsy, Belemoka, Ambolomadinika, Antanankambana, et Sahalanona sont des communes frontalières de celle du chef lieu du district. Par contre, Tolongoina, Ambohimisafy, Manampatrana et Ambinanitromby sont les plus éloignés, au Nord, jusqu’à environ 45kilomètre (km) du chef lieu du district, tandis que Ankarimbelo, Kalafotsy et Ifanirea sont celles qui sont les plus au

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sud du district. Malheureusement, ces communes sont plus isolées, dans le district, du fait du manque d’infrastructure routière, malgré la présence de la RNT14.

§3. Relief

Le district d’Ikongo peut être subdivisé en deux sous-régions naturelles. La partie occidentale c’est la zone de transition entre la falaise Betsileo et la zone Tanala, avec une altitude supérieure à 1000 mètres. La zone Tanala, a un relief montagneux et sillonné par des vallées plus ou moins étroites. On y trouve beaucoup de savanes herbeuses.

§4. Climat

Le climat d’Ikongo est un climat intermédiaire entre le climat des régions des hauts plateaux et celui des régions côtières : chaud et humide. C’est un district très montagneux, et par conséquent, la surface convenable pour la culture de riz est très faible. Elle est estimée à 44 463 ha. Traversé par une dizaine de rivières, et bordé par le corridor forestier à l’ouest, le district d’Ikongo est très pluvieux. Malheureusement, la coupe illicite des essences forestières et les feux de brousses persistent encore, malgré les animations et sensibilisations faites par les agents forestiers et les ONG œuvrant dans cette région. La saison la plus pluvieuse se situe entre le mois d’Octobre et le mois d’Avril, avec une pluviométrie supérieure ou égale à 150 mm, soit 15 à 20 jours de pluies mensuelles. Le nombre de jours de pluies annuelles varie entre 180 à 220 jours. Normalement, la saison des pluies s’étale de Décembre à Avril, tels les mois de Janvier et Février qui sont les plus pluvieux. Les mois les moins arrosés et secs sont les mois de Mai à Septembre. Périodiquement, des cyclones tropicaux traversant l’Océan Indien frappe le District d’Ikongo . Durant toute l’année, la température varie de 20,3 °C à 27,2 °C, avec un minimum de 16,1 °C, et un maximum de 30,9 °C. Les mois de Novembre, Décembre et Janvier représentent la période la plus chaude, tandis que les mois de Juin, Juillet et Août sont les plus froids.

SECTION II : MILIEUX HUMAIN ET SOCIAL

§1. Répartitions de la population

La population d’Ikongo est composée, en majorité, de ressortissants de l’ethnie Tanala. Des immigrés en provenance des hautes terres complètent également cette population autochtone. Les immigrés ont été surtout attirés vers ce district pour développer des activités agricoles, commerciales et touristiques.

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Comme les années précédentes, on constate qu’un accroissement démographique se fait sentir dans le district d’Ikongo. Cette situation s’explique par l’immigration saisonnière des gens venant de l’extérieur du district, pour tirer profit des atouts dont dispose cette région en matière d’activité génératrice de revenus, et surtout le coût relativement bas de la vie en général. Cette année, le nombre d’habitants se chiffre à 247 754 âmes, dans une superficie de 2 921 kilomètre carré (km2 ) la densité moyenne de la population est de 84,81 personne par km². Ce nombre de population est reparti dans toutes les communes. Le tableau qui suit donne le nombre de la population, ainsi que sa densité par commune.

Tableau n° II : Superficie, nombre d’habitant, et densité des communes

Superficie en Densité au Commune Nombre d’habitant km² km² Tolongoina 194 30.575 157,60 Ambatofotsy 173 21.447 123,97 Ankarimbelo 149 18.139 121,73 Atodinga 183 20.910 114,26 Sahalanona 128 14.211 111,02 Maromiandra 156 14.823 95,01 Ambolomadinika 180 15.696 87,20 Manampatrana 165 12.499 75,75 Ambinanitromby 143 10.090 70,55 Antanakambana 170 11.618 68,34 Kalafotsy 234 15.804 67,53 Ambohimisafy 172 11.489 66,74 Ikongo 474 31.371 66,18 Belemoka 177 10.959 61,91 Ifanirea 223 8.123 36,42 Total / moyenne 2 921 247.754 84,81

Source : Etat des lieux CSA Andriampanoha Ikongo Fevrier 2010 page4 D’après ce tableau, le district d’Ikongo couvre une superficie totale de 2 921 km 2, avec une densité moyenne de 84,8 habitants au km 2, d’une variation assez notable entre les communes, allant de 157,6 hab. / km 2 (cas de la Commune de Tolongoina ) à 36,42 hab. / km 2 (Ifanirea ).

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§2 . Secteur de développement humain et socioculturel

A. Education

Le district dispose de 2008 à 2009 de :  190 Ecoles Primaires Publiques  07 Collèges d’Enseignement Général dont 01 collège privé  01 Lycée Les indicateurs de performances baissent rapidement au niveau supérieur. Le taux de réussite aux examens est modeste. En 2009, les performances à l’examen se présentent comme suit : 41% au CEPE, 33% au BEPC et 31% au baccalauréat .La meilleure performance est enregistrée au niveau de la Circonscription Scolaire (CISCO) d’Ikongo. Le taux brut de scolarisation est élevé pour le niveau primaire de 87% pour l’ensemble du primaire. La capacité d’accueil réduite, le problème d’admissibilité des élèves dû à un faible niveau, et un fort taux d’abandon au niveau des communes enclavées, la baisse du revenu des parents, sont les facteurs explicatifs de la baisse de la performance scolaire. L’enseignement spécialisé et le lycée agricole sont presque inexistants dans ce district.

B. Santé et eau potable

a) Infrastructures sanitaires et personnel médical

Le district dispose, en début d’année 2009, de :  23 Formations sanitaires (FS) :01 CHD 1, 12 CSB II ,10 CSB I  8 Médecins  26 Paramédicaux

b) Les pathologies dominantes

Les principales pathologies dominantes sont : le paludisme, les maladies diarrhéiques, l’infection cutanée et la malnutrition. Les principales endémies sont : la tuberculose, la lèpre, la bilharziose et la peste. Seul le paludisme figure parmi la principale cause de mortalité de la population du district d’Ikongo.

c) Accès à l’eau potable

Selon le recensement de l’Institut National des Statistiques (INSTAT) en 2007, le pourcentage de commune disposant d’infrastructure d’accès à l’eau potable est le suivant :  Eau courante JIRAMA : 3,1%

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 Eau courante société privée : 3,9%  Eau courante ONG : 21 ,5% Ces installations ont été réalisées, grâce au partenariat technique et financier avec différentes organisations, dont le ministère de l’énergie et des mines, Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).

C. Loisirs et sports

a) Loisirs

On trouve différentes sortes de loisirs dans chaque commune du district, mais l’audio- visuel est le plus préféré des villageois du chef lieu du district. Dès que la nuit tombe, les gens font marcher leurs radios pour écouter des chansons, ainsi que les informations régionales, nationales et même internationales. Quand le week-end arrive, les jeunes privilégient la vidéo et le bal pour se distraire.

b) Sports

Depuis des années, le football a pris une place importante parmi les sports pratiqués par les jeunes, dans la commune, même dans les localités les plus enclavées. Les jeunes ruraux sont fortement attirés par celui-ci. Pour eux, jouer au football n’est pas seulement une distraction, mais c’est aussi un moyen pour se lier entre eux-mêmes. Des tournois sont organisés, aussi bien entre fokontany, qu’entre communes. Les équipes finalistes reçoivent des trophées, et ensuite le vainqueur, en sus du trophée, obtient un zébu ou de l’argent. Néanmoins, au lieu de raffermir les liens d’amitié entre les jeunes, des scènes de violence, sources de rupture sociale, accablent leur milieu. Des spectateurs ivres agressent les joueurs. Cela cause fréquemment des affrontements entre les équipes. Les données physico-économiques et sociales sont très importantes pour voir l’évolution démographique, la situation éducative et socioculturelle du district d’Ikongo. Comment se présentent ces activités économiques ?

SECTION III : SITUATION ÉCONOMIQUE

§1. Les activités agricoles

Les éléments géographiques, climatiques et humains se conjuguent, pour faire de l’ensemble, un panorama de commune à paysages agraires différenciés. L’ensemble de la région est favorable aux cultures vivrières, de rente, et industrielles, ainsi qu’aux cultures

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fruitières. Avant d’aborder les caractéristiques de l’activité agricole, on va voir quel facteur de production est le plus pratiqué par la population rurale ?

A. Les facteurs de production

Concernant l’activité agricole, on retiendra ici que trois facteurs constituent la production agricole, à savoir la terre, le travail et le capital.

a) La terre

La terre est le premier facteur de production qui rapporte une rente, car elle est l’unique source de produit net. On la considère comme la première source de richesse, si elle est bien exploitée par l’homme. Globalement, l’agriculture est tributaire du régime des facteurs agro-écologiques comme l’eau, les sols et le climat. Sur la falaise, les accidents de relief et l’exiguïté des vallées aménageables limitent les surfaces en riz irrigués, si bien que la population locale a recours à la culture du riz sur brûlis. Par contre, les blocages qui limitent les initiatives de développement du secteur agricole sont d’abord les aléas climatiques, puis l’appauvrissement des sols à cause d’érosion et des cultures sur brûlis. Cela entraine la dégradation des revenus des paysans. Le mode de faire valoir direct est le mode le plus couramment utilisé dans le district, mais le mode faire valoir indirect, pour la plupart, le métayage, tend à se développer. Le premier mode semble prédominer dans la commune, surtout dans la riziculture. Les bas-fonds sont donc occupés par les paysans, ils exécutent leurs travaux manuellement, à partir d’outils rudimentaires. Par contre, le second, comme nous l’avons dit, tend à se développer, actuellement, sous prétexte que certains propriétaires terriens vont en ville ou dans d’autres localités, hors de la commune. Différentes formes de métayage ont été rencontrées :

 le propriétaire loue la terre sous forme de redevance en récolte, et le métayer fournit le travail, ainsi que l’intrant agricole 2. Au moment de la récolte, la production est divisée en deux parties : un tiers (1/3) de la récolte au propriétaire, et deux tiers (2/3) au locataire ;

 si en plus de la terre, le propriétaire fournit les intrants agricoles, le rapport est de moitié-moitié ; et

2 Il s’agit de semence en général

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 si une personne intervient dans la fourniture de la semence, au moment de la culture, elle perçoit un tiers (1/3) de la production, à la récolte, ou l’équivalent, en produit de la somme (ou semence) empruntée, le taux d’usure compris. Le propriétaire perçoit également le tiers (1/3) de la production.

Les cultures fruitières sont touchées par le métayage. Le propriétaire propose à quelqu’un d’assurer la récolte, jusqu’à la commercialisation de la production. Les arbres fruitiers étant en âge de produire, les contrats sont fixés à l’avance et ne concernent que la production. La plantation et l’entretien des arbres relèvent du propriétaire, alors que le contrat ne concerne que la production annuelle. A ce moment là, il y a deux pratiques :

 soit le propriétaire vend les fruits sur pied, avant qu’ils soient mûrs. Dans ce cas, il perçoit le prix de la production sur pied ;

 soit il donne à quelqu’un d’assurer toutes les opérations, allant de la récolte jusqu’à la commercialisation de la totalité de la production. Les résultats bruts des ventes sont partagés moitié-moitié, alors que le propriétaire ne paie ni la récolte, ni les emballages. Même le transport est à la charge du locataire.

b) Le travail

Dans l’activité agricole, le travail constitue le deuxième facteur de production. En réalité, le travail disponible et le travail effectif sont tous constatés du district, concernant l’exploitation agricole.  Le travail disponible : L’exploitant agricole consacre son temps à effectuer sa tâche avec d’autres personnes. En effet, cette tâche s’effectue grâce aux types de travail dont le travail familial, l’entraide et le salariat. Tout d’abord, le travail familial est souvent pratiqué par les paysans du district d’Ikongo. L’exploitant agricole est le premier concerné, en particulier le chef de ménage. Il assure le travail physique qu’il doit fournir, lors du processus de production, et il assure également la responsabilité de prise de décision, depuis la préparation du sol, jusqu’au transport, voire la commercialisation. Autrement dit, il doit organiser la production, en fixant un programme comme le calendrier cultural. L’exploitant est alors toujours présent à chaque stade de la production.

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Pour que le calendrier cultural soit respecté, l’exploitant a comme responsabilité de faire intervenir les membres de sa famille. Quelques répartitions de tâches en riziculture ont été relevées, selon une enquête effectuée auprès des paysans du chef lieu du district d’Ikongo:

En général, les hommes sont destinés à la préparation du sol (en commençant par le labour, jusqu’à ce que la terre soit favorable, pour qu’on puisse semer ou repiquer)

 Le repiquage et la récolte sont réservés aux femmes

 Les enfants sont fréquemment sollicités pour les travaux qui ne nécessitent pas trop de force .Mais étant donné leur âge, ils ne doivent pas faire cela, même s’ils ne sont pas scolarisés. Ils ont comme responsabilité de garder les bœufs qui ont aidé aux travaux de piétinage de la rizière.

Ainsi, pour certain type d’opération, la contribution des membres de la famille est limitée, d’où le recours à la main d’œuvre temporaire telle que : l’entraide et le salariat. Ensuite, l’entraide est considérée comme un important facteur de cohésion sociale, dans les activités aussi bien sociales qu’économiques, car pour ce qui concerne la riziculture, elle se fait généralement lors du travail de labour, qui nécessite une importante quantité de main d’œuvre : l’homme fait le labour jusqu’à ce que le terroir soit prêt à être cultivé, alors que la femme s’occupe du repiquage ou de la récolte. Signalons que ces personnes ne sont pas rémunérées et elles travaillent gratuitement et collectivement pour le compte de l’exploitant qui les sollicite au préalable. L’entraide ne peut alors se pratiquer que pour certains types d’opérations, durant une journée au maximum, d’où les travaux sont rémunérés pour les autres opérations.  Le travail effectif Il sera ici question de mettre en évidence toutes les diverses causes de suspension de travail agricole, afin d’obtenir le taux effectif de leur utilisation sur le plan local comme les facteurs sociologiques et le climat.

c) Le capital

Ce troisième facteur de production comporte généralement les capitaux morts, les capitaux circulants.  Les capitaux morts Appelés également capitaux fixes, ils sont localement constitués par des instruments très rudimentaires tels que le coupe-coupe, la hache, l’angady, la pioche et autres, pour la

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préparation du sol, et pour le sarclage et la récolte du riz, respectivement la petite bêche (angady kely) et la lame de couteaux, avec une courte manche ( antsy kely) ; quelquefois s’y ajoutent aussi des instruments en bois. Le nombre de matériels dont dispose chaque exploitation dépend essentiellement, et en général, de la « Taille active » de la famille ; pour une famille de sept personnes, par exemple (le couple et ses enfants dont trois sont considérés comme actifs), elle possède à peu près au moins cinq haches ou coupe-coupe et cinq « angady », etc…. Ils sont remplacés, à peu près, respectivement, après deux ou trois ans, pour la hache, et quatre à six ans pour l’« angady ». Certains de ces outils sont fabriqués par les paysans eux- mêmes, notamment la hache et le « antsy kely ». Cet état de fait montre bien le sous- équipement notable de la filière ; situation pouvant être en liaison réelle avec la structure du cheptel vif.  Les capitaux vifs Ils sont formés généralement par l’ensemble des animaux présents et utilisés pour l’exploitation rizicole, dans la commune. Ils sont constitués par des bœufs qui sont, en majeur partie, conduits en troupeau pour assurer les travaux de labour dans la rizière ; on trouve rarement de charrue tirée par un zébu.  Les capitaux circulants Dans les capitaux circulants, on distingue généralement la semence et les produits chimiques de traitement. Pour la semence, les paysans de la commune emploient toujours les variétés qu’ils prélèvent annuellement sur leur récolte, ou font des échanges avec les variétés qui ont donné de meilleures récoltes, chez un ami ou un voisin ; le recours aux achats extérieurs reste très rare. Le recours à la semence est presque inobservable, surtout lorsqu’il s’agit de variétés introduites.

§2. Les caractéristiques des activités agricoles

Dans le district d’Ikongo, on trouve quatre types de cultures à savoir : les cultures vivrières (comme le riz, le manioc, la patate douce et le mais), les cultures de rentes (café, vanille). Les cultures maraîchères (arachide, haricot blanc) et les cultures fruitières (banane, canne à sucre, litchi, mangue, agrumes). Le tableau n° III suivant montre ces types de culture, avec la superficie cultivée. L’agriculteur est à la disposition quasi-permanente de leur culture,

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depuis la plantation, jusqu’à la récolte, par des travaux durs et fatigants : labour, sarclage, repiquage, et autres. Tableau n° III : Informations de base sur les principales filières

Surface (ha) Re ndements Spéculation Production (Ha) % (T /ha) Riz 25 812 46,1% 57 895 2,2 Banane 9 424 16,8% 141 360 15,0 Manioc 7 566 13,5% 84 804 11,2 Café 6 894 12,3% 3 447 0,5 Canne à sucre 3 306 5,9% 66 180 20,0 Mais 1 300 2,3% 6 500 5,0 Litchi 452 0,8% 5 876 13,0 Mangue 268 0,5% 1 680 6,3 Haricot blanc 265 0,5% 318 1,2 Patate douce 261 0,5% 2 610 10,0 Agrumes 215 0,4% 1 720 8,0 Arachide 120 0,2% 96 0,8 Vanille 52 0,1% 3,6 0,069 TOTAL 55 935 100,0% - -

Source : Etat des lieux CSA Andriampanoha Ikongo Fevrier 2010 p12 Le tableau trois ci après montre que dans le District d’Ikongo, c’est la culture du riz qui l’emporte, sur toutes les autres cultures, en terme de surface cultivée. En effet, la superficie couverte par cette principale culture représente presque la moitié de toutes les superficies cultivées, soit 46,1%. La deuxième et la troisième culture sont la banane et le manioc, représentant respectivement des superficies de 16,8% et 13,5% de l’ensemble. En quatrième position se trouve la culture du café, avec 6 894 hectares, suivie finalement par la canne à sucre, avec une superficie de 3306 hectares. Ces superficies cultivées pour chaque type de culture ne sont que des indications, car si on analyse l’importance de la production, on constate que c’est la production de banane qui sort le plus fort tonnage, avec 141 360 tonnes brut, suivi du manioc et de la canne à sucre, avec

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respectivement 84 804 tonnes et 66 180 tonnes, et enfin le riz, avec une production de 57 895 tonnes. Bien que la superficie occupée par la culture de café soit relativement importante (6 894 hectares), cette culture n’arrive plus à atteindre les performances passées, car elle occupait la première place de la plus importante production durant une très longue période avant et après la colonisation, jusqu’à la chute du prix des produits de base qui se tramait vers les années 90. Les activités non agricoles.

§3. Les activités non agricoles

Dans ce travail, l’élevage, la pêche, le petit commerce et l’artisanat sont classés parmi les activités non agricoles. Pendant nos enquêtes il n’y avait pas vraiment de paysans qui consacrent son temps à ce genre d’activité. Elles sont menées parallèlement aux activités agricoles.

A. L’élevage

Ici l’élevage est extensif et/ou intensif. Presque tous les paysans enquêtés dans chaque commune s’appliquent largement à l’élevage de volailles et de porcins. Malheureusement, les maladies et le vol sont les ennemis de l’élevage. Les produits vétérinaires sont rares.

a) L’élevage porcin

L’élevage tient également une place importante dans l’économie rurale du district. Le disrict d’Ikongo est le principal foyer de l’élevage porcin, dans la région vatovavy fitovinagny,malgré que la population adopte le mode de vie musulman . Bien que l’effectif total du cheptel soit plus important par rapport au cheptel bovin, et le nombre de tête par éleveur est légèrement plus élevé, avec une moyenne de 6 porcs/éleveurs. Il domine dans la partie sud du district et la commune d’Ankarimbelo et Ifanirea, qui sont les principaux fournisseurs du marché de Manakara, d’Ambohimahamasina (Ambalavao) et même de la capitale en matière de production porcine. En effet, la présence de climat et de terrains disponibles, l’abondance des maniocs et des bananes, ainsi que des plantes légumineuses, servant d’aliments de base, sont des facteurs favorables à ce type d’élevage. En plus, la relative simplicité de sa pratique, pousse les paysans à le développer. Cependant, malgré l’importance de ce type d’élevage, sa pratique reste encore traditionnelle, faute d’encadrement technique moderne. On a recensé 02 vétérinaires installés

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dans le district. L’inexistence de points de vente des intrants (vaccin, provende), la propagation des maladies et la croyance à l’adoration des « tranobe », selon laquelle il est interdit de faire l’élevage de porc, dans certains villages, freinent en quelque sorte le développement de cette filière.

b) L’élevage bovin

Les bœufs constituent les moyens les plus utilisés dans les travaux rizicoles. Mais ce type d’élevage est limité dans ce district, à cause du climat défavorable à cet élevage. L’effectif total du cheptel vif est de 6600 en moyenne, 4,6 têtes par éleveurs .La fonction économique du zébu se limite essentiellement aux travaux rizicoles et à son statut d’épargne sur pied.

c) L’aviculture

L’aviculture constitue une autre source de revenu pour les paysans. Cet élevage concerne plus de 90% des exploitations rurales du district d’IKONGO. L’aviculture concerne essentiellement les poules et les canards. L’effectif total du cheptel est passé de 690.000 à 877.500 têtes, entre 2007 et 2009.L’effectif par éleveur est en moyenne 10 têtes/éleveurs. L’élevage de poulet de race local (akoho gasy) est très répandu, par conséquent, l’autoreproduction diminue la performance des reproducteurs.

B. La pêche

La pêche continentale est une alternative d’amélioration de revenu pour les zones à proximité des centres de consommation. Il est pratiqué dans presque toutes les communes du district d’Ikongo. Toutefois, l’on observe une forte concentration de l’activité sur les zones d’attraction touristiques et les principaux axes de communication. Ainsi, le non respect de la période de pêche et de cueillette, et l’absence de structure de commercialisation, pour les marchés hors région, affectent beaucoup l’épanouissement de l’activité. Tableau VI : Situation de la production halieutique d’eau douce (en kg) : Production Volume Poisson 1.1447 Crevette 9407 Crabe 3515

Source : PRD Année 2010 page 18

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C. L’artisanat et le petit commerce

a) L’artisanat

On trouve différents types d’artisanat dans le district. Plusieurs articles sont fabriqués avec des matières premières : le «harefo» et le «rambo». Les nattes, les soubiques, les sacs, les chapeaux qui sont tressés par les femmes tiennent une place importante, tandis que le métier de forgeron reste réservé aux hommes. Le tressage de nattes, de soubiques, de chapeaux et de paniers Ces activités sont réservées aux femmes. Au début, les produits étaient destinés aux membres de la famille, aux travaux de ménage. Ils servent à plusieurs utilisations, aussi bien dans la commune que dans le monde rural. On a constaté plusieurs sortes d’utilisation des nattes dans la commune. Les nattes servent de «lafika» ou tapis recouvrant le plancher, et de tapis sur lequel on s’assoit. C’est sur une natte qu’on bat le riz, et on le met à sécher. On l’utilise aussi pour sécher le café. Les sacs sont utilisés pour le café, le paddy à stocker ou pour être vendu par famille. Les soubiques sont utilisées pour le transport de paddy, après leur récolte des rizières. Les chapeaux sont utilisés de façon traditionnelle ; on distingue les chapeaux Antanala ou chapeaux en « harefo » coloré. Ces chapeaux sont destinés aux femmes et aux enfants. Le chapeau « bory » incolore est destiné à l’homme qui travaille dans la rizière. Ces types d’activités constituent, pour quelques villageoises un revenu supplémentaire. D’après notre enquête, seize (16) personnes vivaient de ces activités artisanales. Chaque individu obtient un revenu moyen de 10.000 Ar en une semaine. Malheureusement, ces tressages perdent de leur intensité, actuellement, car les matières premières « harefo et rambo » se raréfient, à cause de leur utilisation démesurée et des feux de brousse.

b) Les forgerons

Le métier de forgeron est une activité secondaire pour les paysans, il prend une place importante dans la commune. Les artisans ne travaillent en plein temps que pendant les jours « fady » : jeudi et dimanche. Mais les autres jours, ils travaillent sur commande, et en nombre limité. D’après nos enquêtes sur terrain, il y avait trois (03) forgerons par commune. Ils produisent, dans l’ensemble, 4320 articles en une année, et ces derniers leur procurent un revenu annuel de 600.000 Ar chacun. 24

c) Le petit commerce

On trouve de petits commerces dans la commune. Ces petits commerces semblent être de petites activités très réduites. Les commerçants achètent des produits locaux et vendent des Produits de Première Nécessité (PPN). Pour eux, l’agriculture et l’élevage deviennent des activités d’appoint.

d) Commerce

La commercialisation des produits ne pose pas de problèmes, puisque chaque année, surtout pendant la saison sèche, des collecteurs, venant de l’extérieur, s’installent dans les différentes communes, pour acheter des produits. Même si le marché local suffit à écouler le produit, les paysans ont l’habitude de vendre leurs produits dans le chef lieu de la région Manakara.

§4. Infrastructures physiques

A. Voie routière

Le district d’Ikongo est accessible par la RN7, via Fianarantsoa, en passant par la RN25 et la RNT14, ou la ligne ferroviaire Fianarantsoa -Côte Est (FCE). La route est bitumée jusqu’à 88 km de Fianarantsoa, et à partir de là, une route secondaire de 46 km, accessible toute l’année, mène jusqu’à Tolongoina. A partir de cette ville, le tronçon de route restant, d’une longueur de 46 km, menant jusqu’à Ikongo, n’est malheureusement pas accessible que durant les saisons sèches.

B. Voie ferrée

La FCE constitue l’unique liaison régulière entre la falaise et le chef lieu de la Région. Cette voie permet de transporter les fruits et café du pays Tanala, moins desservi en routes, vers le port de Manakara. Auparavant, l’approvisionnement en carburant de la Région de Haute Matsiatra se sait par cette voie. Les communes desservies sont de véritables centres de relais de collecte des produits de rente, et connaissent une activité commerciale assez sensible.

C. Télécommunications :

La BLU (Bande Latérale Unique) est le meilleur moyen de communication dans le district d’Ikongo. Presque chaque commune possède un poste (à l’exception des communes de Tanakambana, de Sahalanona, de Belemoka, de Maromiandra, d’Ambinanitromby, d’Atodinga et de Kalafotsy).Notons que quelques communes comme Ifanirea, Manampatrana et

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Tolongoina possèdent un point d’accès aux appels téléphoniques, où l’on peut communiquer via les téléphones mobiles, grâce aux services fournis par les opérateurs téléphoniques tels que zain et Orange. Tandis que le service de Telma (ligne fixe) est accessible partout dans le district. Les récepteurs téléviseurs peuvent très bien capter les fréquences de la Télévision Malagasy, à partir de tous les coins de ce district. Le district d’Ikongo bénéficie de l’électrification offerte par la société publique JIro sy RAno MAlagasy, bien que cela ne fonctionne que partiellement (07 heures de temps par jour, de 15heures à 22heures ).

§5. Les ressources naturelles

A. Les richesses naturelles

Le district d’Ikongo est riche en ressources naturelles. Sa situation géographique constitue un atout prépondérant au développement des activités agricoles. En effet, cette région dispose de rivières, pouvant être exploitées pour la mise en place de barrages d’irrigation, pour arroser les cultures et pour servir de sources d’énergie hydroélectrique inépuisable, pour l’électrification de l’ensemble de la région. Dans ce district, la fertilité des sols couplés avec la diversité de relief, ainsi que les différentes sortes de climat, permettent plusieurs variétés de cultures et l’utilisation des techniques agricoles modernes. Les ressources minières dont dispose cette région contribuent davantage à l’augmentation de la capacité financière et au niveau de vie de la population ; ces ressources peuvent participer à l’aménagement de cette zone. Le district dispose également d’un pôle touristique : station forestière d’Andrambovato, forêt d’Andriambavy et la montagne d’Ikongo, et d’un pôle d’attraction comme la chute de Manera et de Mandriampotsy. Ces derniers, avec le développement des autres activités y afférentes (hôtelleries, transports, commerces, etc.) constituent autant d’opportunités pour l’amélioration des conditions de vie de la population environnante.

B. L’exploitation minière

L’or est le principal produit minier dans le district. Le gisement se trouve à Karimbelo. Le nombre d’exploitants n’est pas bien défini et l’extraction est de type traditionnel.

§6. Actions de développement dans le District

Le district d’Ikongo est classé parmi les villes secondaires de la région vatovavy Fitovinany, à fonction économique très réduite.

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Le niveau de développement de ce district reste encore très faible, malgré la présence de nombreux acteurs de développement. Ces acteurs de développement du District peuvent être classés en quatre catégories :

 les structures d’appui : Services publics déconcentrés qui souffrent d’une insuffisance de personnel et de matériels et Institutions financières (banques et IMF) telles, Tahiry Ifamonjena ,Amin’ny vola (TIAVO), SAF-FJKM ;

 les structures de développement : ONG, Projets, Programmes œuvrant dans le domaine du développement rural, environnemental, ainsi que social. Elles sont bien intégrées dans la population et le contexte de développement de cette zone, mais sont encore soumises aux financements et aux appuis logistiques de la part des organismes nationaux et internationaux, notamment NY TANINTSIKA ;

 les organismes d’appui : ceux-ci disposent de bonnes compétences, de matériels et d’équipements assez suffisants, et jouent un rôle important pour l’opérationnalité des ONG locales et des associations. Citons en exemple le SOFASPAN, PARECAM …etc. ;

 les structures de coordination : CIRDR, GTDR, OP, CSA Tranoben’ny Tantsaha qui constituent en fait la plate-forme de concertation, aussi bien pour le développement, que pour tous les opérateurs économiques.

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CHAPITRE II. APPROCHE THÉORIQUE ET DÉVELOPPEMENT

SECTION I : LES PHYSIOCRATES OU L’ÉLOGE DE LA TERRE

La physiocratie est un courant économique apparu vers la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle 3. Pour les physiocrates, le véritable enrichissement n’est pas monétaire, mais agricole .Ils s’opposent en cela aux mercantilistes. Les physiocrates réagissent contre les mercantilistes car ils pensent que l’objectif de la vie n’est pas l’enrichissement, mais le bonheur .Pour atteindre ce bonheur, ils préconisent une vie naturelle aux champs et considèrent qu’il faut augmenter la production de richesses, non les richesses monétaires, comme le pensent les mercantilistes, mais les richesses agricoles. Seule l’agriculture est en mesure de produire un surplus, au-delà des matériaux utilisés, c’est un produit net .L’activité manufacturière est stérile, car elle ne dégage aucun produit net ; elle transforme les richesses, mais n’en crée pas .L’industrie est tout de même très utile, puisqu’elle fournit à l’agriculture des biens de production que les physiocrates nomment « avances : c’est un investissement et biens intermédiaires, permettant le progrès agricole ». Ainsi, son utilisation permet d’augmenter le rendement. Avec les physiocrates, la richesse devient matérielle, et non plus, comme l’affirmaient les mercantilistes, uniquement monétaire .L’erreur est évidemment de limiter la définition de la richesse uniquement au produit agricole et de considérer que seule l’activité agricole est productive. Cette méprise se comprend à une époque où l’appareil productif est essentiellement agricole. Les physiocrates sont les premiers libéraux ; ils considèrent que l’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie et qu’il doit respecter les lois physiques qui la guident .Les intérêts individuels, et surtout ceux des agriculteurs, sont conformes à l’intérêt général. Il faut respecter l’ordre naturel de l’économie et respecter la propriété privée. Libre-échangistes, les physiocrates s’opposèrent au protectionnisme de Colbert. Le mercantilisme avait mené une politique de bas prix agricole, pour limiter les salaires, et ainsi favoriser le développement industriel ; l’une des mesures emblématiques de la politique du colbertiste fut l’interdiction des exportations de blé qui, en créant une surproduction relative, diminuait son prix. Les physiocrates considéraient au contraire qu’il fallait favoriser

3 Epoque de la révolution industrielle

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l’augmentation du prix du blé, afin d’encourager les agriculteurs à accroître leur production et donc le produit net. Dans ce cas, le travail agricole, via l’exploitation terrienne, est la seule source de richesse. Le travail était glorifié depuis l’antiquité, avec Aristote, en ayant interprété le dicton de la bible : « tu ne gagneras ta vie qu’à la sueur de ton front ». Mais, pour la rapprocher de la réalité économique, cette théorie doit être liée à la théorie de la croissance endogène de la nouvelle économie classique.

SECTION II : LA THÉORIE DE LA CROISSANCE ENDOGÈNE

§1. Approche structurelle de la croissance

La croissance économique est un concept polysémique. On limite généralement la notion de croissance à des critères uniquement quantitatifs (éducation, emploi,…);ce fait est analysé par ROSTOW dans les étapes de la croissance. En outre, selon Celso Furtado, «l’hypothèse d’une croissance sans développement, appliquée à un ensemble économique qui enfante sa propre demande est un exercice de manuel d’économie qui n’a pas de correspondance dans la réalité 4 ». F. Perroux affirmait lui aussi que «La croissance s’opère dans et par les changements de structure. Le développement englobe et soutient la croissance» Au sens large, la croissance est un mouvement de transformation structurel; il est repérable, non seulement par des indicateurs simples de hausse de la production et du revenue, mais par des mutations sectorielles. La croissance modifie la part relative des différents secteurs. Des industries nouvelles apparaissent, la valeur ajoutée par salarié s’accroit….son caractère d’auto-entretenu se traduit par des modifications cumulatives des conditions de la production: investissement net en hausse, modification de la qualification de la main d’œuvre, incorporation du progrès technique par les machines nouvelles, nouvelles habitudes de consommation, modification des anticipations des entrepreneurs 5.

§2. L’industrialisation seule issue pour l’accès à un développement économique d’un pays sous développé à forte potentialité rurale

C’est un fait déterminant de la croissance économique .Le développement économique d’une société doit passer par l’industrialisation. En effet, l’industrialisation conduit à:

4 Blanche Nirina RICHARD, Cours de Théories Economiques en 3ème Année Economie 2007, Université de Toamasina 5 Blanche Nirina RICHARD, Cours de Théories Economiques en 3ème Année Economie 2007, Université de Toamasina 29

- La production de grande unité qui mène nécessairement à la réalisation de l’économie d’échelle. - L’apparition des économies externes continue (une amélioration qui est apportée par l’extérieur; exemple: les routes, l’électricité,…) - Le niveau de production est élevé. - Une grande régularité de la production (disponible à tout moment et ne dépend pas des climats ou des saisons) Et tout décollage économique est associé à une industrialisation. Le développement industriel facilite l’ouverture au commerce international 6. Ce dernier joue un rôle essentiel dans la croissance économique, car elle conduit au développement de l’économie d’échelle, la spécialisation et la concurrence internationale (forcer la modernisation des entreprises).

§3.L’économie rurale et la croissance économique : Rôle joué par le secteur primaire dans la croissance économique:

En se basant sur les cinq étapes de l’évolution économique d’une société, selon Rostow, on se penche vers le rôle important joué par les industries motrices. Or, l’évolution de ces dernières se fait par le développement ou l’allocation optimale de l’économie rurale, qui joue un grand rôle dans l’accroissement de la potentialité de production (intrants ou matières premières agricoles, ressources naturelles: minières, …) surtout pour un pays en voie de développement comme Madagascar. Selon Rostow, l’évolution économique d’une société passe par l’étape: D’une société traditionnelle, une société agricole, rurale et stationnaire, où la terre est la seule source de richesse et détermine la structure sociale. La phase des conditions préalables au décollage : - L’existence d’une mutation de structure traditionnelle, grâce aux changements qui touchent l’agriculture (amélioration des techniques agricoles). - L’évolution des idées ou possibilités de développer la production - Le développement du commerce - L’existence d’un Etat centralisé qui offre des services.

6 Théorie de spéculation

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Le take-off ou décollage: c’est l’étape où les anciens blocages et les résistances au développement sont dépassés et qu’une croissance régulière apparaît. - Les découvertes techniques se généralisent et s’appliquent dans tous les domaines de la production. - Le taux d’investissement croît considérablement On assiste au développement des industries motrices qui ont des effets de liaison en amont et en aval. Ces industrialisations motrices influencent le développement d’autres activités industrielles en leur offrant un environnement économique et infrastructures plus favorables. La maturité technologique où les techniques modernes se généralisent à toutes les activités économiques et où la production est beaucoup plus diversifiée. C’est ainsi que l’ère de la consommation de masse, où la consommation se généralise à toutes les couches sociales qui disposent d’un niveau de vie élevé, peut être atteinte. Les physiocrates sont parmi les premiers libéraux ; ils considèrent que l’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie et qu’il doit respecter les lois physiques qui la guident. Les intérêts individuels, et surtout ceux des agriculteurs, sont conformes à l’intérêt général. Il faut respecter l’ordre naturel de l’économie. Mais si nous admettons l’hypothèse d’un pays envoie de développement qui sous entend la notion de pauvreté et possédant une grande partie de la population rurale, la théorie économique des physiocrates devraient se compléter avec celle de la nouvelle économie classique comme la théorie endogène de Lucas pour réaliser un développement économique qui devrait passer par la procédure d’industrialisation, selon Rostow.

SECTION III : LA THÉORIE DE DÉVELOPPEMENT

§1. Le développement économique

Dans la phase de construction de la pensée par les pionniers du développement, croissance économique et développement étaient synonymes. Le développement signifiait l’obtention d’une croissance économique significative sur une longue période. On peut aussi argumenter, comme GERSHENKRON que le processus de développement économique est « historique », c’est-à-dire que la forme qu’il prend dépend des conditions initiales 7.

7 Alexander GERSHENKRON, Economic Backwardness in Historical Perspective, Harvard University Press, p.12

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Ainsi, plus le démarrage économique était tardif, c’est-à-dire plus l’économie était attardée dans son état initial, plus l’industrialisation s’orientait vers les secteurs de biens de production, plus le transfert de richesse nécessaire à l’accumulation de capital était massif, et moins l’accroissement de productivité dans l’agriculture jouait un rôle dans cette accumulation. Ces différences de vues sont importantes : l’approche de Rostow suggère qu’avec une bonne compréhension des mécanismes dynamiques qui permettent le passage d’une phase a une autre phase, la politique économique dans les pays en voie de développement pourrait être guidée par une « road map », qui serait essentiellement valable partout. L’approche historique de Gershenkron, par contre, laisse à penser que la carte risque d’être assez différente, selon les conditions initiales. A part ces pensées, d’autres auteurs ont été amenés à distinguer le développement et la croissance. Pour François Perroux, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux qui rendent la nation apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global » 8. Ainsi, le développement est un faisceau de transformations qui modifie les comportements, intègre les progrès des connaissances, l’amélioration des qualifications, le savoir faire industriel, modifie les anticipations dans le sens d’une accumulation. En un mot, le développement peut être considéré à la fois comme processus et comme résultat.

§2. La croissance et le développement économique

A partir des définitions évoquées ci-dessus, même si le développement implique la croissance, il ne peut se réduire à celle-ci. La croissance représente certes la dimension prédominante du concept, mais ne suffit pas pour rendre compte des autres dimensions que le développement incorpore. La croissance est d’ordre quantitatif et se traduit par l’augmentation des grandeurs économiques (le PNB, le PIB, le revenu national,..), considérée comme l’une des multiples composantes du phénomène complexe qu’est le développement. La croissance représente certes la dimension prédominante du concept. Même si la croissance demeure le préalable à tout effort de développement, dans la mesure où toute amélioration du niveau de vie ou du bien-être social passe nécessairement par l’augmentation des quantités produites et l’accroissement correspondant des revenus, il s’avère important de préciser que le développement est bien plus que la croissance. Le développement, au-delà du concept de croissance qui est d’ordre quantitatif et mesurable, postule aussi des idées de qualité qui, d’ailleurs, échappe à toute

8 François PERROUX, l’économie du XXème siècle, Paris, PUF, 1964, p155

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mesure et déborde le champ de l’analyse économique. Il implique une hausse du bien-être social, des changements dans les structures (la qualification de la main d’œuvre s’accroît, l’organisation de la production se complexifie) et finalement une mutation de la société toute entière.

Ainsi, le concept de développement apparaît plus englobant que celui de la croissance, en ce sens qu’il implique la croissance, mais au-delà, met l’accent sur la satisfaction des besoins fondamentaux, la réduction des inégalités, du chômage et de la pauvreté. Le développement ne peut s’opérer sans croissance, mais « une croissance sans développement » 9 est envisageable pour certains. En un mot, la croissance économique est un moyen de réaliser le développement économique. Comment peut-on alors aboutir à un tel développement ?

§3. Les indicateurs du développement

Mesurer un niveau de développement d’un pays paraît être délicat, puisque la définition même du concept inclut les aspects tantôt quantitatifs, tantôt qualitatifs. Cependant, en 1990, l’ONU a proposé un nouveau critère, l’indicateur du développement humain (IDH), pour apprécier le niveau de développement d’un pays. Cet indicateur inclut le PIB par habitat, l’espérance de vie et le taux d’alphabétisation des adultes. Depuis 1997, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) publie annuellement un « rapport mondial sur le développement humain », incluant le classement des pays selon leur niveau de développement humain, mesuré par un indicateur composite : l’IDH, auquel sont associés trois indicateurs l’ISDH, l’IPF et l’IPH.

A. IDH

Indicateur composite, l’IDH comporte trois éléments : - la durée de vie, mesurée d’après l’espérance de vie à la naissance ; - le niveau d’instruction, mesuré par un indicateur, alliant pour deux tiers le taux d’alphabétisation des adultes, et pour un tiers, le taux de scolarisation combiné (tout niveau confondu) ; et

9Bernard CONTE, le concept de développement, p3 in http://conte.u-bordeaux4.fr,2009

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- le niveau de vie, mesuré d’après le PIB par habitant, exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA). Des valeurs minimales et maximales ont été fixées pour chacun de ces éléments. - Espérance de vie à la naissance : 25 à 85 ans - Alphabétisation des adultes (à partir de 15 ans) : 0% à 100% - Taux brut combiné de scolarisation : 0% à 100% - PIB brut réel par habitant (en PPA) : USD 100 à USD 40 000 Tous les indicateurs entrant dans la composition de l’IDH se calculent selon la formule générale suivante :

Indicateur =

Le traitement de l’indicateur de revenu est toutefois plus complexe, il se fonde essentiellement sur le principe selon lequel un revenu illimité n’est pas nécessaire pour atteindre un niveau de développement humain acceptable. C’est en vertu de ce principe que le montant brut du revenu est corrigé dans le calcul de l’indicateur. On applique ici la formule suivante :

L’IDH est simplement la moyenne arithmétique des trois indicateurs (durée de vie, niveau d’instruction et PIB en PPA). La valeur de l’IDH est comprise entre 0 et 1. Plus sa valeur est proche de 1, plus le niveau de développement est élevé. Plus elle avoisine 0, plus le pays est pauvre.

B. L’ISDH

L’ISDH est composé des mêmes variables que l’IDH. Il s’en distingue toutefois en ce sens que l’ISDH corrige les niveaux moyens obtenus par chaque pays, en termes d’espérance de vie, de niveau d’instruction et de revenu, de façon à refléter les disparités sociologiques entre hommes et femmes, dans ces trois domaines. Plus les valeurs de l’IDH et de l’ISDH sont voisines l’une de l’autre, plus la disparité entre hommes et femmes est faible et inversement.

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C. L’IPF

L’IPF a pour composantes trois ensembles de variables définis explicitement pour mesurer les responsabilités que les hommes et les femmes peuvent exercer dans les domaines politique et économique : - le pourcentage de femmes et d’hommes exerçant des fonctions de direction et d’encadrement supérieur ; - le pourcentage de femmes et d’hommes occupant des postes d’encadrement et des fonctions techniques ; et - le pourcentage de femmes et d’hommes occupant des fonctions parlementaires.

D. L’IPH

L’IPH se concentre sur trois aspects essentiels de la vie humaine qui sont déjà envisagés dans le cadre de l’IDH, mais considère ces aspects sous l’angle de manques : - La première forme de manque se mesure ainsi en termes de longévité : c'est la probabilité de décéder à un âge relativement précoce (40 ans) - La deuxième qui a trait à l’instruction, consiste à se trouver exclu du monde de la lecture et de la communication (mesuré par le taux d’analphabétisme des adultes) - La troisième concerne l’absence d’accès à des conditions de vie décentes (mesuré par un sous indicateur composite, comprenant lui-même le pourcentage d’individus privés d’accès à l’eau potable, celui des personnes n’ayant pas accès aux services de santé et celui des enfants de moins de 5 ans, souffrant d’insuffisance pondérale modérée ou aigue). La valeur de l’IPH est aussi comprise entre 0 et 1, contrairement à l’IDH, plus la valeur de l’IPH est proche de 1, plus le pays est pauvre. L’IPH des pays développés est faible, tandis que celui des pays pauvres est élevé.

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CHAPITRE III. LES ENJEUX ÉCONOMIQUES DU MONDE RURAL

De par son intensité et son incidence, le phénomène de pauvreté est beaucoup plus préoccupant pour le milieu rural que pour le milieu urbain. Il est surtout caractérisé par la médiocrité des moyens de production et l’absence de surplus.

SECTION I : LA MÉDIOCRITÉ DES MOYENS DE PRODUCTION

En général, la forme de la courbe de production varie selon le monde de combinaison des facteurs : P = f (Potentialité des sols, la population par l’intermédiaire des mains d’œuvre (L), Le capital (k), Les matériaux utilisés, techniques des acteurs,…) En effet, la production est fonction directe des moyens de production mis en œuvre. La quantité et la qualité des moyens utilisés sont médiocres dans les sociétés paysannes, surtout dans les pays en voie de développement (Par exemple : ici la majorité des paysans n’utilisent, ni engrais, ni insecticide, ni semence améliorée. Ils utilisent des outils rudimentaires comme l’angady. Seule la main d’œuvre et quelquefois la terre sont abondantes)

§1. Potentialité des sols et densité de la population

La combinaison «climat-sol» conditionne la diversité des potentialités de Madagascar. La fertilité du sol est très inégale, mais leur variété et leur possibilité demandent la mise en relief, par les essais des divers instituts de recherche, des excluent la terre comme facteur limitant la production à Madagascar. Au contraire, les potentialités des sols restent sous exploités et constituent un facteur favorable au développement agricole. Malheureusement, la répartition distribution de la population est mauvaise (existence de communes à potentialité décroissante, devenant de plus en plus peuplées, alors qu’une marge d’expansion des surfaces cultivées existe dans les communes à haute potentialité, qui sont aussi les moins peuplées). Cette situation accroît les possibilités d’autosubsistance. La surface moyenne de l’exploitation agricole est très réduite 10 . On ne peut pas espérer que l’accroissement des surfaces cultivées dépassera l’accroissement démographique ; cela favorise la pauvreté et le blocage du développement du milieu rural 11 . La taille moyenne des exploitations n’augmentera probablement pas. Même dans l’hypothèse d’une amélioration sensible des rendements, le produit brut moyen restera faible. Ces deux hypothèses sont fondamentales car elles marquent les limites de la croissance des revenus agricoles.

10 1,50 ha / exploitant agricole 11 Loi sur la population du Robert Malthus 36

§2. La rareté du capital (K)

Le capital engagé dans l’exploitation se situe à un niveau très bas. Cela résulte de l’état de pauvreté entretenu depuis des années. Le capital financier introduit, a toujours été pratiquement faible. Le seul capital notable est celui du travail converti sous forme de défrichement, d’aménagement des barrages et canaux, de construction de terrasse.

A. Outil rare et rudimentaire (problèmes relatifs à la mécanisation)

La traduction la plus voyante de la mutation du capital est la rareté de l’outil. L’angady est le plus couramment utilisé par le paysan. C’est un outil polyvalent, son usage premier est le labour, mais il sert aussi au désherbage et au creusement. Son prix est réduit, et même le paysan le plus pauvre peut s’en acheter, pour son renouvellement. Le paysan est lié à l’angady, il utilise au mieux les possibilités de cet outil. On trouve rarement des matériaux d’exploitation agricole moderne tels les tracteurs, les charrettes La mécanisation pose un problème difficile. Cela est dû surtout au prix de ces engins, en plus des accessoires correspondants et des difficultés pratiques des entretiens, des pièces de rechange, de la maîtrise technique de l’utilisation et des réparations nécessaires, malgré les diverses raisons qui motivent ( diminution de l’effort humain, rapidité du travail, facilité du transport des produits, diminution de la charge salariale etc.…)Toute machine mécanique mal conduite, mal entretenue, mal exploitée est vouée à la disparition immédiate, et avec elle ,tout l’édifice économique et social dont elle était l’une des bases. Malgré ces problèmes, la culture attelée, présente un intérêt majeur quant-à la production de fumier, ce qui était une nécessité coûteuse pour l’ancien paysan des pays développés. Nourrir une paire de bœufs l’est beaucoup moins en pays sous développés, du fait de la facilité de la nourriture (existence de pâturage extensif), mais elle limite la possibilité d’une grande ou large exploitation, favorisant l’accès à une économie de marché, ou même d’économie d’échelle pour le pays. Dans l’ensemble, on peut affirmer que le paysan ne dispose que d’un outillage dérisoire, et il faut noter que l’effort de mécanisation entreprise est jusqu’à maintenant insuffisant. La recherche agronomique n’a pas donné aux problèmes de mécanisation simple, la priorité qu’elle aurait dû avoir.

B. Mauvaise qualité du matériel végétal et animal

L’amélioration du matériel végétal et animal accroit la productivité, dans le cadre d’un environnement technique permettant son utilisation.

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En règle générale, les techniques culturales doivent évoluer avec l’introduction d’un matériel animal et végétal amélioré. Or, très souvent, cette introduction est plus facile que la modification des techniques culturales. Les paysans ont tendance à penser que le matériel nouveau augmente le rendement, sans que rien ne soit changé. Cette idée est fausse et les expériences malheureuses ont été fréquentes. Le paysan dépensant quelques kilogrammes d’une semence nouvelle considère cette dépense comme un investissement devant être rentable en lui-même. Il ne l’est pas, si le paysan ne modifie, en conséquence, ses techniques culturales. (Exemple: date de semis).L’expérience paysanne a tiré de ce fait l’idée de l’inadaptation du matériel animal et végétal aux conditions dans lesquelles il se trouve : le matériel amélioré est réservé aux riches, aux étrangers ou à l’Etat. L’auto approvisionnement est donc la règle, les semences sont prélevées sur la récolte, l’introduction d’un sang nouveau est exceptionnel dans l’élevage. La vulgarisation de matériels perfectionnés, par rapport aux anciens, rendant possible l’accroissement du rendement, doit être accompagnée de techniques culturales efficaces, qui sont en général différentes des conditions habituelles.

C. Insuffisance des capitaux circulants

La non-utilisation des matériels animaux et végétaux améliorés, résulte, d’une part de la mauvaise adéquation de celui-ci aux conditions techniques de la production paysanne, et d’autre part, de l’absence totale de capitaux circulants. Cette inexistence a des répercussions sur l’ensemble des conditions techniques de la production. Sans capitaux, le paysan ne peut disposer, ni de matériel moderne et efficace, ni de semence de variété à haut rendement, ni d’animaux de bonne race. D’autres produits industriels sont aussi hors de sa portée (exemple : les engrais et les insecticides). Enfin, le paysan est incapable de faire face aux dépenses de main d’œuvre indispensables aux périodes de pointe des travaux. En matière d’utilisation d’une force de travail extérieure à l’exploitation, le paysan procède à une substitution. Le travail salarié est remplacé par le travail d’entraide, qui n’entraine aucune dépense. Le paysan, contraint par la situation dans lequel il est placé, cherche toujours les solutions entraînant le minimum de dépense. Il fait preuve pour cela d’une remarquable «ingéniosité», Ces solutions font parties de l’héritage culturel et sont devenues de véritables institutions sociales, tel est le cas du « valin-tànana ».Mais, les solutions de remplacement présentent parfois des inconvénients. Ainsi, l’entraide ne multiplie pas la capacité globale de travail du groupe. Elle n’est qu’un appoint insuffisant du problème de besoins en main d’œuvre

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§3. Le problème du travail (L)

S’appuyant sur l’idée que le travail est un déterminant des résultats économiques et du progrès, les critiques à l’égard des pays sous développés concernant l’absence d’effort sont sévères. Il faut toutefois replacer ces critiques dans un contexte régional, et prendre en compte les conditions physiques, psychologiques et sociologiques de l’effort.

A. Les conditions physiques de l’effort

Le milieu tropical, caractérisé par des températures en général élevées est prédisposé à peu d’effort. Les heures de travail disponibles se situent tôt le matin, ou en fin de journée ; la partie médiane du jour est souvent inutilisable ; le travail d’après-midi est réduit, à cause des pluies de la saison chaude. Malgré une amélioration sensible dans les zones les plus développées, le niveau nutritionnel rural demeure insuffisant, à cause de l’économie de subsistance, problème de surplus. De la même manière, l’apport calorique est insatisfaisant. Le problème de la malnutrition dans les pays sous développés comme Madagascar est caractérisé par les indicateurs suivants: L’apport calorique est insuffisant. La consommation en riz est de 450g/personne On note un déséquilibre calorico-azoté; l’essentiel de protéine consommé est d’origine végétale:8g seulement de protéine animale rationnaire/jour. La ration est riche en glucide: 4,2% des calories. En bref, il existe un déséquilibre calorico-azoté, et un déficit très marqué en protéine animal. La ration alimentaire des paysans est une ration d’entretien, à faible surplus mobilisable pour le travail.

B. Les conditions psychologiques et sociologiques de l’effort

Dans bien des régions, surtout dans le milieu tropical, le paysan plante dans des conditions techniques sommaires ou douteuses, et vient, après quelques semaines, mois ou années après, pour récolter des produits non négligeables. La valorisation de ce maigre effort est bonne. Le paysan sait que la valorisation marginale de l’effort supplémentaire diminue constamment. Cette loi porte gravement atteinte à l’image d’un monde meilleur, un thème avec lequel le technicien essaye de sensibiliser les paysans. Le paysan n’accepte pas de faire un effort supplémentaire, que si sa rentabilité est élevée ou lorsqu’il est poussé par des besoins urgents fortement ressentis. Le travail représente

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peu de valeur culturelle que d’autres activités, dans la société. La participation à des cérémonies (mariage, circoncision, famadihana,…) occupe le plus de temps des paysans dont il est difficile d’évaluer le montant de la perte économique; dans cette région, la culture irriguée de coton nécessite des traitements, à des moments précis du cycle végétatif ou du développement des prédateurs (criquets, rats, poux…).Or, il arrive qu’en pareille époque, les cultivateurs participent souvent à des cérémonies loin du périmètre de culture. Malgré le coût direct généré par leur absence de leur champ de culture, les paysans quittent leur habitation et leur travail pour quelques semaines. Les rôles sociaux priment, donnant l’impression que la conscience professionnelle y est absente. Un autre élément sociologique limite la durée de travail: l’existence des «fady» ou interdits de travail. Il existe des fady de travail pour les membres d’une tribu ou d’une famille. Il existe aussi des fady personnels. Les fady viennent s’ajouter aux interdits religieux (chrétiens, musulmans) et nationaux(les jours de visite des hautes autorités), si bien qu’il arrive qu’un paysan ne peut travailler durant 3jours, et dans certaines régions, le nombre de journée disponible pour le travail est inférieur à 150 jours dans l’année. Le jours fady peut être éventuellement consacré à des travaux ne faisant pas intervenir le travail de la terre (vente et achat des produits, pêche, bricolage, cueillette). Toujours est-il que le temps disponible pour le travail agricole direct est souvent très limité. Le temps de travail pour la production est accaparé par des activités à apparence économique, car c’est le prestige social qu’on recherche le plus. Le paysan se rend à un ou deux marché(s) par semaine. Il fréquente toutes les foires des alentours. Compte tenu des distances et du climat, la journée entière est dépensée en va et vient. Concernant le travail agricole lui-même, la perte de temps en trajet est importante; il réduit sensiblement la durée de travail effectif.

C. Activités para agricoles et hors exploitation

Le paysan consacre de nombreuses heures à la cueillette, à la pêche, etc.… Ces activités ont un double rôle: un travail productif et un loisir. Les activités para- agricoles sont productives. On néglige la fraction de l’alimentation qui en découle. Cette dernière est importante, grâce à ses apports protéiques. Quelques familles se spécialisent dans ce genre d’activité, et en tire des revenus monétaires. Dans ce cas, l’économie de cueillette est associée à l’économie de marché.

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§4. Les techniques culturales et la technicité des paysans

Il est indéniable que les techniques culturales sont un facteur de production important. Dans l’ensemble, les techniques culturales, y compris les techniques d’élevage ont été très peu perfectionnées, au cours du temps. Elles font partie du bagage culturel transmis de génération en génération. L’intégrité de cet héritage et la peur de la colère ancestrale ont fait qu’elles n’ont pas été abandonnées. Les paysans ont tendance à penser que les techniques traditionnelles résultent d’une longue expérience accumulée dans les conditions locales. Si leurs résultats sont moyens ou médiocres, ils ont l’avantage d’être connus. Par contre, les techniques nouvelles proposées n’ont pas subi l’épreuve pratique, dans le contexte écologique de la région. Les techniques reçues des ancêtres sont adaptées à l’état actuel de la pauvreté. A l’inverse, les techniques nouvelles ont été mises au point dans les pays riches, pour les agriculteurs riches; elles entraînent des dépenses, elles accroissent les risques, du fait même de la prise en charge de ces dépenses, et des fluctuations possibles de la production. L’augmentation de la taille, ou des besoins de la famille, oblige les paysans à accepter des techniques plus avancées, lorsqu’ils ne peuvent augmenter la production que par l’accroissement des surfaces cultivées. Cette dernière solution est préférée à l’intensification de la production, car les techniques extensives permettent de valoriser le travail (en terme monétaire ou physique), sensiblement meilleur que les techniques à haut degré d’intensité. La conjonction de ces faits et comportements, explique la stagnation des techniques, et le refus de méthodes nouvelles. On peut estimer bonne ou mauvaise la technicité des paysans, selon la façon dont on la saisit. Elle est bonne, si l’on regarde les moyens actuellement disponibles au niveau des paysans (ils ne sont pas meilleurs, mais ils sont parfaitement adaptés aux contextes sociaux économiques). Si l’on se réfère, par contre, à la technicité nécessaire à l’introduction d’innovations technologiques (insecticides, semences améliorées, engrais), on est bien obligé de constater une médiocrité générale, ayant comme origine l’absence d’un apprentissage intellectuel et matériel prédisposant l’approche technique des problèmes nouveaux. En ce sens, les jeunes générations seront dans l’avenir des interlocuteurs plus ouverts aux techniques nouvelles. La description des moyens de production agricole a montré que les principaux facteurs mis en œuvre dans les exploitations paysannes sont médiocres, en qualité et en quantité. Cela se répercute directement sur le niveau de la production, de l’exploitation paysanne et explique la pauvreté à Madagascar. 41

SECTION II : LA PAUVRETÉ ET L’ABSENCE DE SURPLUS

De par son intensité et son incidence, le phénomène de pauvreté est beaucoup plus préoccupant pour le milieu rural. Un salarié gagne en moyenne 60.000 Ariary par mois; ce mottant est encore moins élevé en milieu rural. Les ruraux ou les salariés ruraux gagnent en moyenne la moitié de ce que touchent ceux de la capitale. La pauvreté, avant d’être analysée, est ressentie. Il n’est pas facile de connaitre l’opinion de ceux qui sont directement concernés. Par contre, en partant d’une base théorique et des études scientifiques d’une société, on pourrait accéder à une prise de conscience de la pauvreté des sociétés paysannes.

§1.Caractéristiques de la pauvreté à Madagascar

Les normes internationales définissent les pauvres comme des individus, dont les ressources sont insuffisantes pour consommer, en plus des éléments non alimentaires indispensables (comme par exemple, les vêtements et autres articles de première nécessité), une ration alimentaire de 2133 calories par jour, le minimum étant censé être nécessaire pour entretenir une vie normale et active. En appliquant la définition susmentionnée, le seuil de pauvreté (ou revenu nécessaire pour acheter, en plus des éléments non alimentaires indispensables, une ration alimentaire de 2.133 calories par jour) a été évalué à 200 000 Ariary par an, par individu, en 2009, ce qui a permis de calculer le taux de pauvreté. Ce taux détermine la proportion des gens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, il est estimé à 69.6%, en 2009, pour Madagascar. Pour connaitre le sort des pauvres, le taux de pauvreté est complété par l’intensité de pauvreté. Elle mesure la gravité de la situation des pauvres, par rapport au seuil de pauvreté. Cette dernière est évaluée à 34.9%, en 2009. La baisse des performances économiques entre 2002 et 2007 a eu des répercussions négatives sur la situation de la pauvreté qui s’est détériorée en 2008 par rapport à 2005.Le redressement économique observé depuis 2008 se traduit par l’amélioration progressive de la situation ; le taux de pauvreté, en l’an 2010, étant estimé à 70.2%, un niveau comparable à celui de 2005.Cette amélioration s’est poursuivie jusqu’en 2011, pour atteindre une baisse de l’incidence de pauvreté de 69.6% .Par contre, l’intensité nous révèle un état presque stationnaire de la pauvreté. Madagascar est encore classé parmi les pays les plus pauvres du monde. Plus de 2 personnes sur 3 sont pauvres. Avec un IPH ou Indicateur de Pauvreté Humaine de 0,467 en

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2009, Madagascar fait partie des pays dont la pauvreté humaine est élevée, malgré une amélioration de la répartition du développement humain au sein de la population, par rapport à l’année 2007 (un IPH de 0.517 en 2007, traduit une baisse de 9.8% en 2011). Si on se réfère au profil de pauvreté, la pauvreté à Madagascar, comme dans plusieurs pays africains, est un phénomène rural et connait des variations importantes, d’une région à l’autre, ainsi que suivant les groupes socio-économiques et le genre. La pauvreté touche 85% de la population rurale. L’amélioration de la situation, en 2011, par rapport à celle de 2009, concerne surtout le milieu urbain, où le taux d’incidence a diminué de 2.1%, contre une légère diminution de 1.8%, en milieu rural. Plus de 3/4 des pauvres habitent en milieu rural ; les ménages urbains semblent avoir une vie beaucoup plus décente, par rapport aux ménages ruraux.

§2. Pauvreté des sociétés paysannes

On peut déduire le degré de pauvreté à partir d’une comparaison. L’analyse en termes de surplus économique productif est plus solide, et d’un point de vue général, la pauvreté est à la fois une affaire individuelle et collective.

A. Pauvreté comme absence de surplus :

Les sociétés paysannes pauvres ne dégagent aucun surplus apte à entrer dans un circuit économique productif. Quel que soit le niveau de pauvreté initial, il sera maintenu, car toute chose restant constante, il n’existe aucune raison pour que des richesses supplémentaires subsistent. Ce fait est d’une extrême importance. Une société pauvre est une société qui reste pauvre ; elle est prise dans une sorte de cercle vicieux. Comme l’a bien montré RAGNAR Nurske, la pauvreté et le sous-développement constituent un cercle vicieux, faisant obstacle au développement. En effet, à cause d’un faible niveau de revenu, il est impossible de dégager une épargne suffisante pour financer l’investissement productif. Or, c’est l’investissement qui est source de production, donc source de revenu. Selon cette théorie, une société qui est déjà pauvre, restera pauvre. L’accumulation étant nulle, aucune dynamique économique n’est créée. Quelle que soit donc la dimension de la pauvreté, une certitude subsiste : le décalage économique va croître entre les sociétés dégageant un surplus et investissant de façon productive, et les sociétés sans surplus économiquement investi. Ce blocage est au fond, l’essentiel de la pauvreté car il est synonyme d’absence d’espoir.

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B. Distribution de la pauvreté:

Dans le milieu rural malgache, les différences de richesses entre paysans semblent réduites ; la pauvreté rurale recouvre des différences marquées: assiduité au travail, des aptitudes particulières, des situations économiques héritées des générations précédentes, etc.…un classement est opéré dans chaque communauté entre privilégié et non privilégié. Ce classement est fonction de la possession de terres, de zébus, de matériels. Il est aussi fonction de l’existence de rentes, de bénéfices commerciaux ou autres. Par exemple: sur les hauts plateaux, la différence est nette entre propriétaire et non-propriétaire terrien. Le riche est reconnu par des vêtements différents, par des voyages plus fréquents aux marchés ou à la ville ; quelques réserves en nature ou en espèce lui permettent de faire face aux aléas de la vie. Le riche a conscience de sa situation. Dans les réunions, il parle haut, il est sollicité fréquemment par des membres de sa clientèle (les métayers ou les paysans qui louent ses terres, les emprunteurs,…). Bien souvent, il est non seulement propriétaire foncier, mais a des activités annexes (commerce de zébus, usures, …). Souvent, grâce à ses relations extérieures et à son audience locale, il est chargé de responsabilité politique (conseillé rural, maire, député). Dans presque tous les cas, il est le notable du village. Le pourcentage de ces riches est faible. Il reflète une société à caractère patriarcal et féodal, avec distribution hiérarchique du pouvoir. A l’inverse, le pauvre est celui qui n’a rien ou peu. Il est métayer et exploite quelques dizaines d’ares de rizière, ou tanety, avec de modestes moyens. Les autres habitants situés entre ces deux extrêmes constituent la plus grosse partie de la population. Relativement à la norme des pays riches, l’alimentation des paysans est plus souvent insuffisante et déséquilibrée; les vêtements sont rares et en mauvais état ; les lieux d’habitations ont une surface réduite ; les conditions de confort y sont dérisoires ; la protection contre la maladie est mince. En résumé, la pauvreté est générale, même si elle est ressentie moins fortement par les intéressés que par les observateurs. Elle est permanente, malgré une lente amélioration des conditions générales de vie.

C. Pauvreté collective et pauvreté individuelle:

L’utilité des biens est fonction du milieu dans lequel on l’apprécie. Une voiture de luxe a une valeur moindre, dans une région où les voies de communication sont précaires, qu’une voiture tout terrain. Nous devons donc apprécier la pauvreté en bien individuel, au regard de la

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pauvreté, en bien collectif. Suivant le système sociopolitique, la première catégorie peut dominer la seconde, et inversement.

§3. Le système de subsistance

Nombreuses études sur le développement agricole ont pour soubassement le dépassement de l’agriculture de subsistance, comme objectif de développement. Le système de subsistance n’est qu’un sous système dans le système agricole de transition, il n’est pas entièrement rationnel en lui-même. L’économie de subsistance est le système d’organisation économique, dans lequel une forte proportion de la production est utilisée directement par le producteur et sa famille. L’utilisation de la production recouvre aussi bien la consommation alimentaire que d’autres formes d’utilisation.

SECTION III : ÉTUDE PARTICULIÈRE DU DISTRICT D’IKONGO

§1. Les problèmes économiques

A. Faibles niveaux d’intensification agricole

L’économie du district est caractérisée par les aspects suivants :

 Une économie monoculturale : qui se traduit par la prépondérance de la monoculture traditionnelle (riz), avec une faible compétitivité des produits agricoles en qualités non améliorées (faible utilisation d’engrais, des semences améliorées et de matériels agricoles) ;

 Une économie de subsistance : c’est-à-dire que les productions se réalisent toujours à de petites échelles, à faible intégration dans l’économie de marché, des cultures sédimentaires et traditionnelles ;

 Une insuffisance d’infrastructures d’aménagement, d’actions d’encadrement et d’appuis.

B. Faiblesse au niveau de la demande effective

Les paysans du district souffrent de la faiblesse des revenus, à laquelle s’ajoute l’augmentation de l’offre, par rapport à la demande de denrées alimentaires. La stagnation de la demande effective a des effets négatifs sensibles sur le comportement des paysans. Ceux-ci ne sont pas incités à produire davantage, à augmenter leur production, donc à adopter les nouvelles techniques susceptibles d’accroître la productivité. 45

C. Faible taux d’investissement privé

L’existence des institutions financières au niveau du district leur permet d’obtenir un capital suffisant pour leur investissement, en assurant le développement économique local. Or, des contraintes persistent, à cause des taux d’intérêt trop élevés. Bien que classique, elle est aussi liée aux conditions d’octroi qui apparaissent comme des obstacles importants pour beaucoup de producteurs (la caution matérielle, dépôt de garanti relativement élevé, retard dans le déblocage des fonds, échéancier mal adapté,… etc.). Les paysans ont aussi du mal à valoriser les crédits obtenus, ils ne les utilisent pas à leur propre destination, c’est-à-dire aux activités agricoles.

§2. Les problèmes sociaux

A. Insuffisance de la main- d’œuvre

Le travail occupe une place importante dans la production agricole. C’est «par le travail physique et intellectuel que le capital foncier est mis en valeur » 12 , alors que les paysans souffrent de l’insuffisance de la main d’œuvre pour la filière rizicole. Cela constitue un des problèmes sociaux de ce district, car ce sont des travailleurs temporaires, venant d’autres régions, comme celles des hauts plateaux, qui assurent les travaux de repiquage et de récolte. Ceux-ci ne permettent pas une subdivision du travail, ni une séparation des activités, aussi poussée que celle des manufactures. Celui qui retourne la terre, celui qui la herse, celui qui la sème et celui qui bat le riz sont souvent la même personne. Ces différentes occupations étant réparties dans l’année, il est impossible qu’une seule personne soit constamment occupée à l’une d’entre elles. « La spécialisation qui augmente la dextérité des travailleurs et accroît par conséquent la 13 productivité de la main-d’œuvre est difficilement réalisable dans l’agriculture. »

a) La non optimisation de l’utilisation des facteurs de production

D’après Alain MOUNIER : «La terre est traitée comme un facteur aux caractéristiques spécifiques, qui règle la façon dont se développent les sociétés à dominante agricole : mais là où elle est abondante, elle est un genre de vie et une manière d’envisager la plupart des aspects

12 Seth Arsène RATOVOSON, Cours d’Economie Rurale en 3è Année Economie, 2007, à l’Université de Toamasina 13 Gatien HORACE, Cours de Politique économiques en 4ème Année Economie, 2008, à l’Université de Toamasina 46

du développement économique » 14 . La population de cette zone a des terrains encore vastes, alors que le nombre des employés agricoles est loin d’être suffisant. Certains terrains sont non utilisés de manière rentable, entraînant l’impossibilité de l’économie d’échelle ; la loi des rendements décroissants est sans effet, il est donc difficile de saisir cette opportunité. Si on augmente le nombre d’employés agricoles, au regard du terrain vaste, on pourra augmenter la production, et il y aura possibilité de bénéficier du principe de la loi des rendements décroissants.

b) Insécurité foncière

Les problèmes fonciers résident dans le mode d’appropriation et l’insuffisance de parcelles culturales. Avec l’accroissement démographique, les paysans exploitent les mêmes parcelles, qu’ils ont héritées de leurs ancêtres. Ce qui constitue une entrave au développement et à la croissance économique du district d’Ikongo, et provoque, par la suite, la pauvreté. Une politique de sécurisation foncière est donc impérative.

c) Manque de cohésion sociale

La majorité des paysans dans ce district n’a pas l’habitude de s’associer ou de se regrouper, pour constituer une coopérative, en vue de tirer des intérêts communs. Le caractère conservateur des paysans reste aussi un facteur de blocage pour le développement de l’exploitation agricole, dans ce district, telle l’attention particulière qu’ils accordent aux « andro fady » (jours interdits), pendant lesquels, ils se réservent le droit de ne pas descendre dans leurs champs. L’existence de ces jours fait augmenter le nombre de jour d’absence au travail, qui peut retarder la mise en culture des zones fertiles, et est susceptible d’entraîner le ralentissement des travaux.

d) Manque d’outils et matériels

Les paysans rencontrent encore des problèmes de manque de matériels d’exploitation telles les sarcleuses, les kubotas, les charrues, etc.

14 Alain MOUNIER : « les théories économiques de la croissance agricole », INRP, ECONOMICA, 1992 47

e) Difficulté de la relation avec les acteurs du développement

La majorité des paysans dans ce district n’a pas l’habitude de s’approcher des ONG ou des projets d’appui, lorsqu’il y a des problèmes en matière agricole. Par conséquent, l’agriculture traditionnelle est toujours dominante. Comme il a été présenté lors des exposés précédents, l’agriculture constitue l’une des activités les plus pratiquées, sinon la principale, dans le district. Toutefois, l’existence de diverses contraintes, que nous allons citer ci- dessous, accentue les difficultés des paysans à sortir du système de subsistance.

§3.Les contraintes limitatives de l’agriculture

Cinq contraintes majeures ont été identifiées lors de notre étude. Il s’agit notamment des contraintes d’ordre socioculturel, contraintes d’ordre financier, contraintes d’ordre socio- économique et sociologique , contraintes d’ordre institutionnel, et contraintes d’ordre physique.

A. Contraintes d’ordre socioculturel

Sur le plan socioculturel, le développement des activités agricoles est souvent entravé par la tradition coutumière, une mentalité conservatrice qui résiste aux changements (nouvelles techniques agricoles, péremption des structures sociales qui se fondaient sur la solidarité entre les paysans). Toutes ces caractéristiques sociales ne constituent alors que des obstacles, face au développement des milieux ruraux, et rendent difficiles les campagnes d’incitation des agriculteurs à appliquer de nouvelles méthodes agricoles modernes.

B. Contraintes d’ordre socio-économique et sociologique

Tout d’abord, sur le plan national, les insuffisances des campagnes de sensibilisation font partie des problèmes que l’on découvre dans les campagnes. Aussi, les paysans ne sont pas en mesure de découvrir, par eux-mêmes, les voies de développement dont ils ont besoin pour améliorer leur rendement, et se débarrasser de leurs conditions de vie précaire. A cela s’ajoute l’insécurité du revenu et le problème lié à la taille des exploitations agricoles. Les surfaces agricoles entre les mains des paysans sont en général restreintes. Par conséquent, les paysans sont obligés de recourir au système de métayage, en vue d’étendre leur surface d’exploitation et augmenter ainsi leur niveau de production. Cependant, ils sont contraints de payer fort, car ils sont tenus de remettre au propriétaire de la métairie, une part importante de leur production. En outre, dans le district d’Ikongo, enfin presque dans tout à Madagascar, il n’existe pas encore d’assurance agricole. Les paysans courent un grave danger, lorsqu’il se produit des 48

catastrophes naturelles (cyclones, sécheresse, inondations) qui ravagent leurs cultures. Ils sont obligés de supporter seuls le coût des dégâts dont ils sont victimes. Malgré l’existence, quelquefois des aides octroyées par le gouvernement, ces dernières sont loin d’être suffisantes pour palier la lourdeur de ces catastrophes et ne servent en général que de solutions à très court terme. Enfin, de nombreuses contraintes provoquées par les fluctuations sur la scène internationale, telles que la chute des coûts des produits d’exportation, accompagnée par l’inexistence de soutiens des prix aux producteurs, et l’absence d’une politique d’organisation en provenance du gouvernement national, entraînent les ventes à bas prix, au moment de la récolte, l’étroitesse du marché national et le développement des marchés ruraux, démotivent, voire empêchent les paysans à se dévouer entièrement au domaine agricole. Par conséquent, les paysans sont poussés à abandonner leurs activités agricoles habituelles, en faveur d’autres activités beaucoup plus sécurisantes et à gain rapide.

C. Contraintes d’ordre financier

La filière agricole souffre d’une insuffisance de financement. En effet, force est de constater que dans ce district, les paysans n’obtiennent pas les crédits nécessaires pour acquérir les matériels agricoles et financer le coût de la mise en application des méthodes agricoles modernes, malgré l’existence de l’institution financière décentralisée (micro finance) TIAVO, qui est pratiquement destinée aux paysans. Il en est ainsi, car cette institution connaît des problèmes, en ce qui concerne le remboursement des crédits empruntés par les paysans. Le problème réside dans le manque de confiance entre l’emprunteur et les préteurs, et la limitation de la valeur des crédits offerts. En plus, l’Etat n’accorde pas suffisamment des financements pour améliorer la qualité des infrastructures agricoles (barrages, canaux d’irrigation, greniers villageois) et les investissements.

D. Contraintes d’ordre institutionnel

Dans le district d’Ikongo, les activités agricoles sont loin d’être professionnalisées. Les agriculteurs sont dans l’ensemble des paysans qui n’ont pas acquis de formation spécialisée dans le domaine agricole et travaillent seulement dans le but d’assouvir leurs besoins substantiels. Il y a également lieu de noter que dans ce district, l’organisation du monde rural est imperceptible. Cela implique le manque de coordination entre les structures administratives et financières et la difficulté de mettre en place un cadre juridique adéquat pour les opérations de développement et de groupement des producteurs. 49

E. Contraintes d’ordre physique

Les aléas climatiques (cyclones, inondations, sécheresse etc.) ne sont pas négligeables, quant on parle des handicapes agricoles. Ces derniers problèmes sont encore accentués par le manque d’assurance liée à l’agriculture. Avec ces aléas climatiques, viennent s’ajouter d’autres catastrophes naturelles, ou sous l’action de l’homme, telles que les érosions, la dégradation de l’environnement et l’aridité, les sauterelles, les enclavements des zones productrices.

§4.Contraintes limitatives du Système d’élevage non performant :

Les principaux problèmes de l’élevage tournent en général autour de l’insuffisance de soins vétérinaires et l’absence de surveillance épidémiologique; ainsi, l’élevage bovin stagne depuis une dizaine d’année. L’élevage porcin a été décimé par la peste porcine.

A. Insuffisance de soins vétérinaires

Malgré la présence d’un poste vétérinaire privé dans le district, les soins vétérinaires ne sont pas assurés par les éleveurs. Le coût des interventions et le prix des produits restent hors de la portée des paysans. De plus, ces techniciens interviennent plutôt auprès des gros éleveurs, au détriment des interventions ponctuelles.

B. Absence de surveillance épidémiologique

La santé animale reste tributaire de l’efficacité du service vétérinaire, en particulier de la surveillance épidémiologique. Le déparasitage des animaux n’est guère pratiqué que très rarement, et le contrôle de la circulation des animaux peu assuré. Les campagnes de vaccination demeurent limitées, en l’absence de couloir de vaccination et de produits. La faible productivité des facteurs tient à plusieurs causes. On peut noter: • La faiblesse du niveau d’instruction dont une des conséquences est de limiter le champ de vision des paysans, en ce qui concerne ce qui se passe autour d’eux. • L’insuffisance technologique. • Le phénomène d’usure/prix aux producteurs qui constitue un facteur de blocage pour les exploitations de la zone.

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Lorsqu’on a analysé la situation économique de ce district, on a constaté qu’elle a beaucoup d’opportunités pour développer le monde rural, malgré ses diverses contraintes. Puisque la majorité de la population est située dans le milieu rural, le grand problème de ce district se situe au niveau du comportement des producteurs à s’adapter aux innovations et aux conseils techniques. C’est pourquoi « les promoteurs du progrès technique remarquent la fréquence des cas où des techniques qu’ils estiment rentables se trouvent refusées par les exploitants, qui leur préfèrent des méthodes de production, souvent traditionnelles, ou en désuétudes » 15 . C’est pourquoi le gouvernement propose comme solution d’encadrer le développement rural, en matière agricole, en implantant des services d’appui dans chaque district.

15 Jean Marc BOUSSARD : « Economie de l’agriculture », édition Economica 1997, p.24

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DEUXIEME PARTIE : LA MISEDEUXIÈME EN PLACE PARTIE DU CSA POUR: LE DÉVELOPPEMENT LA MISE EN PLACEDU DUDISTRICT CSA POURD’IKONGO LE DÉVELOPPEMENT DU DISTRICT D’IKONGO

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Face aux problèmes économiques structuraux du monde rural, le gouvernement Malagasy est déterminé à mettre en œuvre une politique visant à promouvoir le développement, depuis la base. Pour atteindre cet objectif, notamment dans le cadre du quatrième engagement du Madagascar Action Plan ou MAP, le programme CSA ou le Centre de Service Agricole a été élaboré, afin d’intervenir directement au niveau de la vie des paysans, tant au niveau économique que social. Ainsi, cette deuxième partie sera consacrée aux généralités du CSA et les stratégies retenues pour la mise en place du programme, d’une part, et d’autre part, elle met en exergue le mode de fonctionnement du CSA, dans sa contribution au développement de ce district d’IKONGO. Mais elle évoque aussi les limites du programme, afin de pouvoir formuler des recommandations répondant aux exigences du développement du monde rural, en particulier dans ce district.

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CHAPITRE I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU CSA

Dans ce premier chapitre, nous allons essayer de donner une présentation générale du programme. A cet effet, nous mettons en évidence les contextes dans lesquels le programme a été choisi ainsi que les informations de base le concernant. Par ailleurs, nous donnons un aperçu du mode de gestion administrative, avant de terminer par le processus de sa mise en place.

SECTION I : GÉNÉRALITÉS

§1.Définition

Le Centre de Service Agricole (CSA) est une structure qui fournit des services à l’usage des producteurs agricoles, en vue de promouvoir de façon durable leur développement, et de résoudre les problèmes liés aux organisations des agriculteurs. D’après le programme national du MAEP, le programme CSA n’est pas un projet limité dans le temps et dans certaines zones, ou financé par un bailleur en particulier. C’est donc un programme issu d’une stratégie nationale, qui vise à mettre en place des CSA sur l’ensemble du territoire, et qui s’inscrit dans la durée. Le Centre de Services Agricoles est une structure indépendante du statut d’ONG, à mettre en place dans tous les districts ruraux de Madagascar, et piloté par les acteurs locaux du district, pour servir d’outil technique pour le développement des services agricoles. Le CSA est un programme national, en partenariat avec l’Union Européenne, et sous l’égide du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la pêche.

§2.Contexte du CSA

Le programme de la mise en place des CSA à Madagascar a été élaboré à la suite du désengagement de l’Etat des services agricoles. Ce programme est inscrit dans le cadre de la politique de développement agricole. Il est prévu par le quatrième engagement du MAP. C’est le MAEP qui assure son pilotage au niveau national, via le DGAEP. Les CSA servent d’intermédiaire entre les agriculteurs et les services d’appui aux agricultures. L’opérationnalisation du programme avait commencé depuis le mois de novembre 2007, par l’implantation des 107 CSA, dont un CSA par district. La première promotion a démarré durant l’année 2008, par la mise en place institutionnelle des CSA dans 50 districts des six Régions, dont Amoron’i Mania, Analamanga, Bongolava, Haute Matsiatra, Itasy et Menabe, ils ont été définitivement achevé en 2008. Le processus continue pour les seize (16) autres Régions

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restantes avec de nouvelles étapes stratégiques requises (activités de sensibilisation, d’animation, d’information, de constitution des assemblées paysannes, etc.), afin que le concept CSA soit bien compris par le monde rural. L’objectif de processus de mise en place des CSA des 57 districts dans les 16 régions restantes a été finalisé vers le mois de juillet 2009, grâce à la contribution des Opérateurs d’Appui sélectionnés par le MAEP et l’Union Européenne.

§3.Fiche d’information sur l’action

A. Titre d’action et nom du demandeur

 Contribuer à mettre à disposition des producteurs et de leurs organisations des services dont ils ont besoin, pour assurer leur développement, dans les domaines techniques, économiques, organisationnels, juridiques et comptables.  Centre de Service Agricole Andriampanoha Ikongo

B. Objectifs

a) Objectif global :

 Assurer la sécurité alimentaire dans le monde rural  Promouvoir une économie rurale axée sur le marché  Améliorer le niveau du revenu rural  Inciter l’émergence des acteurs économiques, partenaires du développement rural  Assurer une disponibilité alimentaire suffisante dans toutes les régions

b) Objectif spécifique:

• Veiller au respect des règles et procédures de bonne gouvernance et pilotage • Faire connaitre les activités du centre à tous les acteurs et institutions du développement rural. • Développer des mécanismes pérennes de demande et d’offre de services agricoles

C. Zone d’Intervention

Pour réaliser ces programmes, le CSA a divisé le district d’Ikongo en deux (02) zones différentes : 15 communes dans ce district : 55

Zone 1: -Ambohimisafy, Tolongoina, Ambinanitromby, Manampatrana, Maromiandra Belemoka, Ambatofotsy, Ikongo, Ambolomadinika Zone .2: -Antanakambana,Sahalanona,Ifanirea,Atodinga,Kalafotsy,Akarimbelo

D. Groupes cibles

- Bénéficiaires direct s: les paysans et les organisations paysannes présents au niveau de ce district concerné par le projet - Béneficières indirect s:Opérateurs privés,O.P,ONG...

E. Résultats attendus:

 Les règles et procédures de bonne gouvernance et de pilotage sont bien respectées  Les acteurs locaux et institutions de développement rural sont informés des activités du centre  Le CSA assure efficacement les 5 grandes fonctions techniques

F. Filière d’intervention:

 Agriculture  Pêche  Élevage

G. Activités:

 Gouvernance du CSA, suivant le fonctionnement et la relation avec le collège des paysans.  Elaboration et validation des outils de pilotage du CSA : Etat des lieux, PTA, et budget  Elaborer un plan de communication vers les producteurs, les autres acteurs et institution du développement rural.  Nouer des partenariats avec les acteurs du développement rural  Les 5 missions assignées au CSA

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SECTION II : SITUATION JURIDIQUE ET ORGANISATIONNELLE DU CSA

§1.Situation juridique

A. Le statut du CSA

D’après la loi 96-030 et 97-711, les CSA seront des structures indépendantes, créés avec un statut d’ONG. Cela lui permet d’être une structure autonome, tout en étant piloté par les acteurs locaux .Le choix du statut d’ONG a été fait, pour des questions de souplesse (création, organisation et fonctionnement), mais aussi en cohérence avec la vocation du CSA qui est sans but lucratif (cf. . décret 834- 2006 du 6/11/06) . Le CSA d’IKONGO est dénommé « CSA Andriampanoha »

B. Un organe de pilotage: le «COPILO»

Dans chaque district, le CSA sera piloté par un COPILO ou Comité de Pilotage. Ce comité est constitué de 12 personnes, dont 06 représentants des producteurs (Tranobe ny Tantsaha) et 06 représentants des autres acteurs (services techniques déconcentrés, Maires, District, ONG –projets et programmes, opérateurs privés, IMF). Ces représentants sont élus par les « collèges » regroupés au niveau du district.

a) Rôle et place des paysans dans le COPILO

Le comité de pilotage tient un rôle fondamental dans la bonne marche du CSA. Ainsi, il met les paysans et leurs OP dans une position de force, afin qu’ils puissent influer fortement sur les orientations du développement rural, au niveau de ce district. Cet organe est aussi le garant d’une réelle adaptation des services agricoles offerts aux demandes paysannes, par l’intermédiaire d’un processus de remontée des besoins exprimés, et participe activement à la mise en œuvre d’un outil décisionnel local, multi acteurs. Enfin, accompagner les CSA dans leurs premiers pas, afin que le programme soit pérenne et fonctionnel, au-delà de la simple durée de vie du projet, justifiant l’importance du rôle joué par le COPILO.  Au niveau communal : réunions d’information, élection des représentants paysans à l’Assemblée Paysanne.  Au niveau de l’Assemblée Paysanne : élection de 5 représentants paysans au COPILO.

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§2. Gestion Administrative du CSA

A. Organigramme du CSA

Figure n° 1 : organigramme du centre de service agricole

AG (Assemblée Générale) COPILO

CA (Conseil d’Administration)

EE (Equipes Exécutives)

COORDONNATEUR

AT AAF (Assistant Technique) (Assistant Adm/f et Financier)

 Assemblée Générale du comité de pilotage (A.G): Le pilotage concerne principalement les orientations stratégiques, l’approbation des Programme de Travail Annuel et budgets, puis leur suivi, ainsi que le recrutement et le suivi de l’équipe exécutive .De plus, il assure un relais d’information vers les acteurs locaux, mais aussi vers le représentant du CSA, au niveau du district. Il engage la fonction de décision et de délibération du service.  Conseil d’administration (C.A) :C’est le bureau restreint représentant du comité de pilotage, le plus proche du CSA dans le district. Il assure le fonctionnement de l’orientation et du suivi. Au niveau du service exécutif du CSA, trois employés sont mobilisés :  Le coordonnateur Au niveau du district, il est le premier responsable chargé de la démarche du fonctionnement du CSA. Son principal rôle est de développer les actions d’appui aux paysans producteurs dans le district. Pour atteindre cet objectif, ses attributions sont multiples, mais les

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plus importantes sont : la définition et la proposition, en collaboration avec les producteurs, du plan de travail annuel du CSA et de son budget, tout en assurant le suivi des travaux validés, avec des rapports périodiques remis au COPILO, informer les producteurs sur les différentes opportunités du CSA et représenter ce dernier, auprès de ses partenaires, enfin d’appuyer la recherche de financement et de marché.  L’assistant technique Celui-ci est chargé d’assister le coordonnateur dans différentes activités de développement du CSA, en matière technique, au sein du district. En cas d’absence du coordonnateur, l’assistant technique peut le remplacer temporairement.  L’assistant administratif et financier Outre l’assistance au coordonnateur, dans ses fonctions, l’assistant administratif et financier assure la fonction comptable du centre de service agricole.

B. Gestion du personnel

C’est la gestion du personnel qui travaille au sein du CSA, en matière de: salaire, déduction salaire, paiement, contrat, dossier personnel, congé, indemnité ou perd iem, Règlement Intérieur, Manuel de Procédure.

a) Contrat de travail

Le contrat est un moyen important pour les employeurs, il mentionne : la date d’embauche, l’identité de l’employeur et de l’employé, la condition de travail, congé, salaire, fonction, durée, signature, qualification personnelle, en tête, condition (durée, transport et déplacement, soins médicaux, CNaPS, résiliation, période d’essai).

b) Droit du travailleur

Les droits et obligations du travailleur sont strictement limités aux termes et aux conditions stipulés au présent contrat. En conséquence, le travailleur n’aura droit vis-à-vis du CSA ANDRIAMPANOHA-IKONGO à aucun paiement, ni aucune prestation, allocation, indemnité ou pension, avantage en nature ou autres, que ceux qui sont prévus par le présent contrat.  Congés payés : le travailleur bénéficiera de congés payés à hauteur de 2,5jours calendaires, par mois de travail. Ces congés sont pris d’un commun accord avec l’employeur. Le travailleur ne pourra pas s’absenter en congés sans solde.

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 Couverture sociale et soins médicaux Il appartient à l’employeur d’affilier le travailleur auprès de la Caisse Nationales de Prévoyance Sociale (CNaPS) et de prendre en charge les frais médicaux du travailleur et de sa famille, conjoint(e) non salarié(e) et enfants en charge, suivant la note de service annexée au présent contrat.

c) Gestion des absences

Ceci concerne surtout le congé et la permission (10 jours annuel) mais aussi le repos médical; la récupération. La planification d’absence est consignée dans le manuel de procédure.

C. Outils de gestion

Le CSA utilise plusieurs outils de gestion pour identifier l’importance de la gestion Administrative :  l’autorisation de décaissement est utilisée lorsqu’il faut faire l’achat ou le paiement du salaire du personnel, et ils sont mentionnés dans ce bordereau : date, nom du bénéficiaire, prévision, réalisation, motif de décaissement, signature du donneur d’ordre et celle de la caissière ; bordereau de versement.  Le budget annuel est le budget de fonctionnement du CSA, suivant différentes lignes budgétaires (personnel, transport, indemnité équipe exécutive et comité de pilotage, fonctionnement, communication, loyer, commissaire au compte, imprévu). Par contre, le CSA ne finance aucune prestation de service.  Le cahier ou journal : de banque, de caisse, cahier de délibération, cahier d’enregistrement du courrier( départ et arrivée), cahier de gestion des matériels informatiques, cahier de gestion mensuel du budget, cahier de passage , cahier de recommandation visiteur, cahier de rapprochement bancaire, cahier de rapport quotidien d’utilisation moto (Moto log), cahier de rapport d’utilisation du carburant / lubrifiant (fuel log),cahier d’entretien préventif ou périodique de la moto, fiche de stock, demande d’approvisionnement caisse, demande d’engagement des dépenses, état de paiement sont utilisés pour le remboursement des dépenses ou paiements d’indemnité, fiche de présence , formulaire de demande de mission ;  Le manuel de procédure est important, parce qu’il comporte les lois ou les règles pour gérer les fonctions du CSA, ordre de mission, planification de travail annuel qui

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précise le moment fort, Procès Verbale (PV) de réunion et contrôle de la situation financière, règlement intérieur, statut de l’ONG CSA ADP.

D. Gestion des équipements

Les équipements en usage auprès du CSA sont les suivants : • l’équipement en mobiliers de bureau ; • l’équipement en matériels informatiques (1 desk top, 1 lap top et 1 imprimante), au mois de Mars 2010 • moto cross (LIFAN 125), au mois de Juin 2010 Le déblocage de l’appui financier sur la base de Programme de travail annuel présenté par l’équipe de CSA-ANDRIAMPANOHA, et dans le cadre des protocoles d’accord signés entre la DRDR et le CSA. Le protocole a été signé le 02 Juin 2010.

SECTION III : LE DÉROULEMENT DE LA MISE EN PLACE

§1.Processus simplifié

La mise en place du programme a nécessité certaines étapes jugées importantes, avant son opérationnalisation. La première phase, celle d’information, était des rencontres informatives avec les différents partenariats du projet, notamment les autorités locales du district, les OP, les ONG et les autres projets intervenant dans le développement rural. Dans son lancement officiel, un atelier régional a été organisé, auquel se sont ajoutées des émissions radio, des affiches ou même des brochures. Les étapes suivantes concernent le recrutement et la formation des animateurs du CSA, pour la sensibilisation, la constitution d’un collège au COPILO et la mobilisation, la désignation ou l’élection des représentants des autres collèges du COPILO, la légalisation du CSA, en tant qu’ONG, et la formation du COPILO. Enfin, avant que le CSA soit opérationnel, le recrutement et la formation de l’équipe exécutive ont été bien organisés par l’opérateur d’appui de mise en place. L’installation du CSA et la réalisation de l’état des lieux du district ont été nécessaires.

§2.Principaux acteurs

Dans ce paragraphe, nous allons voir les acteurs principaux du CSA et leurs rôles respectifs.

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Figure n° 2 : Les principaux acteurs du centre de service agricole

DGAEP / SACSA

Région Union Européen eEuropéenne

Opérateurs d’appui DRDR (AFDI/PCSA) (SR, CIRDR)

CSA (COPILO, Equipe Exécutive)

PRODUCTEURS ET ACTEURS LOCAUX (CTD, STD, Opérateurs privés, ONG/Projets et Programmes, IMF)

Source : Bio régional AFDI/PCSA Fianarantsoa Année 2010 p13

A. Au niveau international

a) L’Union européenne

Elle procède à la sélection des opérateurs d’appui en relation contractuelle et financière. Ainsi, dans le cadre de sa politique en matière agricole, l’union européenne, en collaboration avec l’Etat malagasy, en réponse aux exigences des préoccupations de la sécurité alimentaire dans les Pays envoi de développement(PVD), pour éviter de produire des effets néfastes sur la production, la distribution, le transport et la capacité de commercialisation locale.

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b) Opérateurs d’appui : AFDI/ PCSA

Ils informent, à l’avance sur les problèmes, sollicitent la facilitation du DRDR. Ils fournissent des appuis techniques durant les phases de mise en place et de démarrage des CSA (animation préalable, constitution AG, outils et procédures, formation, appui premières activités, …) Ils sont présents à Madagascar depuis quinze ans. Ce sont des opérateurs d’appui, suivant la relation contractuelle et financière avec l’union Européenne. Ils contribuent à la mise en place et à l’opérationnalisation des centres de services agricoles dans sept régions du Sud de Madagascar. Ils accompagnent les dynamiques de développement rural par l’appui à la professionnalisation des organisations paysannes (OP) et de leurs membres .Ils travaillent en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et la Pêche, dans le cadre de sa mission de représentation de l’ONG à Madagascar.

B. Au niveau national :

La DGAEP/ SACSA est le responsable de la coordination nationale, du suivi national et de l’appui technique de tous les CSA dans le district.

C. Au niveau régional

a)La Région : responsable des orientations du Développement Rural (Plan Régional de Développement), de suivi et coordination des services techniques, la gestion des budgets régionalisés. Les autorités régionales assurent la cohérence des actions du programme avec les politiques et Stratégies Nationales, les programmes régionaux de développement et la validation des Programmes de Travail Annuel, et les budgets associés au niveau de la région .Il fait le point sur le niveau de réalisation des objectifs du programme, pour proposer des recommandations et des mesures de correction, si nécessaire. b) DRDR (SR, CIRDR) : responsable de la coordination et de la supervision régionale (suit et coordonne les appuis). Elle est facilitatrice (appuie et participe aux actions opérationnelles) du CSA, à travers le membre du COPILO. Pour les DRDR, le dispositif CSA/ FDA est un des leviers clés pour la réussite de la révolution verte (RV). Les CSA contribueront à appuyer les demandes de services des producteurs dans 4 piliers de la Révolution Verte : semences, engrais, matériel et techniques culturales, à les structurer et à les grouper, puis à leur trouver :  un financement, si besoin (dont FDA) ;

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 une réponse technique par des prestataires privés (en contribuant ainsi au développement de ce réseau de prestataires). Le dispositif CSA/FDA, en tant que leviers clés pour la réussite de la révolution verte, comme on l’a dit auparavant, contribuera, non seulement au développement de l’agriculture et de l’élevage, mais aussi et surtout, au développement rural en général, parce que les démarches, les appuis, ainsi que les activités de facilitation de la rencontre entre demandeurs et offreurs de services agricoles font des CSA de véritable « marché des activités rurales ». C’est sur ce point de vue que les DRDR mettent en avant l’importance de la collaboration avec le processus, en assurant une participation capitale dans les activités d’orientation et de pilotage des CSA.

D. Au niveau local : producteurs et acteurs locaux

a) Les OP et TT : le CSA sera un outil de réponse aux besoins des producteurs du district et de leurs groupements, en matière de services agricoles. Les Organisations Paysannes seront d’ailleurs les principaux usagers de CSA .De plus, à travers leur travail de terrain sur la structuration de la demande, le CSA agira indirectement sur la structuration des producteurs. b) Le secteur privé : Fournisseur de service, le dispositif CSA/FDA sera un levier de développement. En assurant une interface producteurs /PS et en groupant les demandes similaires, ils faciliteront l’accès des prestataires à leurs clients potentiels. En appuyant la maîtrise d’ouvrage des producteurs, ils contribueront à des relations contractualisées et plus professionnelles. c)Les prestataires de services : L’objectif, c’est que les prestataires de service locaux assurent pleinement leurs fonctions de services aux producteurs ; le CSA est l’outil technique du développement de ces services aux agriculteurs. Quant aux actions des PS, les principales sont les suivantes :

- pour la composante A : il s’agit d’identifier et d’analyser les opportunités du marché, puis de sensibiliser et de mobiliser les opérateurs privés et investisseurs potentiels, et ensuite de faciliter la préparation des dossiers de motivation des candidats ; leur accès à un organisme financier, et procéder à l’analyse technique et financière des projets présentés au CSA.

- pour la composante B : les tâches concernent la mobilisation et le renforcement des plateformes de concertation locales ou régionales, la planification participative et la mise en 64

œuvre des actions d’aménagement et de gestion durable des différentes demandes ainsi que les activités de diffusion de technologies agro écologiques impliquant la distribution d’intrants spécialisés et l’accès aux conseils. d) Les IMF : Les CSA seront aussi un relais facilitateur vers les besoins de producteurs. L’appui des CSA aux producteurs permettra aussi le montage de dossiers plus sérieux, ainsi qu’une certaine garantie sérieuse des demandeurs de services financiers. e)Les projets / Programmes : les CSA deviendront, à terme, une structure locale facilitant les stratégies de transfert et de pérennisation des acquis, en fin de projet /Programme. Dans ce cadre, le CSA contribue aux efforts de développement de la capacité des demandeurs de services (producteurs et leur réseau), et celle des prestataires de services (opérateurs privés, OP, ONG…).

E. Les acteurs indirects ou secondaires et leurs rôles

Ce sont les acteurs qui travaillent dans le cadre des activités des CSA, mais qui ne sont pas en relation directe avec les bénéficiaires (les paysans et les OP). Ainsi, les acteurs secondaires sont chargés de la mise en place des CSA (les animateurs), de l’administration (les personnels administratifs) et des gestionnaires des activités du centre (suivis et évaluations des actions). Leurs rôles sont d’aboutir à la constitution de l’Assemblée Générale et à l’obtention de l’agreement du CSA, pour le district qui a entamé la démarche.

§3.Planning de mise place du CSA

Figure n° 3 : Chronogramme de mise en place du CSA

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PLANING DE MISE EN PLACE DU 2009 2010 CSA ANNEE 2009/2010 ACTIVITE JAN FEV MAR AVR MAI JUIN JUIL AOUT SEP OCT NOV DEC JAN Recrutement, formation et installation des animateurs district d’AFDI PCSA Ateliers régionaux de lancement officiel+Atelier des OP Régionales Réunion d’information et de se nsibilisation dans les communes du district Réunion d’élection des représentants paysans aux Assemblées Paysannes Réunion d’élection des 5 représentants paysans au Copilo Mobilisation+Election des représentants paysans au Copilo AG constitutive Réunion 1 du Copilo : RI, PTA, Recrutement du Coordonnateur Démarches d’agrément+Ouverture du compte en banque du CSA Installation du bureau CSA et du Coordo CSA Réalisation de l’Etat des lieux du District Formation du Copilo et du Coordo CSA Inauguration officielle du CSA et validation de l’Etat des lieux Opérationnalisation du CSA Source : Bio régional de l’AFDI/PCSA à Fianarantsoa Année 2009 p 29

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Le planning de la mise en place du CSA s’est étalé tout au long de l’année 2009, pour aboutir, seulement en janvier 2010, à son opérationnalisation effective. Les activités les plus techniques prennent généralement plus de durée que les autres. Il en est ainsi de la réalisation de l’état des lieux du District (6 mois), et de la formation du COPILO et du coordonnateur du CSA. Le reste des activités a duré un ou deux mois au maximum.

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CHAPITRE II. LA CONTRIBUTION DU CSA AU DÉVELOPPEMENT DU DISTRICT D’IKONGO

Développer le monde rural est la principale mission assignée au CSA. Pour atteindre les objectifs fixés, dans son opérationnalisation, il a choisi d’adopter une certaine valeur et principe qu’il faut respecter.

SECTION I : L’IMPORTANCE DU CSA DANS LE DISTRICT

§1.L’objectif du CSA

L’objectif des services agricoles est d’augmenter la productivité par l’intensification et la diversification des systèmes de production, valorisation des produits et la rentabilité des exploitations agricole en vue d’améliorer les conditions de vie de la population rurale, y compris leur sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que l’approvisionnement des marchés. Cet objectif a pour but d’augmenter la production et de gérer la soudure d’une part, et en collaboration avec les ONG de développement au sein du district, améliorer le niveau de revenu et l’accès au marché, d’autre part. En outre, les actions sont multiples et concernent surtout l’approvisionnement, l’intensification et l’aménagement, et enfin le stockage et la spéculation. Pour appuyer ces actions, sur le plan financier, il est nécessaire de chercher des crédits de financement ou des subventions. Sur le plan technique et stratégique, la formation et l’information sur les marchés sont les alternatives privilégiées. Pour réaliser ces objectifs, le CSA contribue à mettre à disposition des producteurs et de leurs organisations les services dont ils ont besoin pour assurer leur développement dans les domaines techniques, économiques, organisationnels, juridiques et comptable. Pour cela, le CSA est appelé à remplir une mission d’intérêt public. En effet, le CSA ne travaille pas seulement en tant qu’intermédiaire entre paysans et ONG ou projet partenaire. Il est aussi le collaborateur de plusieurs organismes ou ONG de développement au sein du district, en matière de financement, et également un acteur des services d’appui tel que: FRDA, PARECAM, SAF/FJKM, SOFASPAN, Ny TANINTSIKA, DRDR, TIAVO, Coopérative KOLOHARENA, CRS.

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§2.Les principes et les valeurs

A. Les principes

Actuellement, plusieurs constats peuvent se dégager lorsqu’on analyse le monde rural en général. Ces constats peuvent se résumer en quelques points comme suit: Il y a un déficit chronique en matière de services d’appui aux producteurs, à cause au moins de deux raisons : la première concerne le désengagement de l’Etat, lequel a assuré ce type de service avant, et dont le relais n’a pas été bien défini. La deuxième raison est liée, dans le contexte actuel, à l’existence d’une offre de services de la part du privé et / ou des Organisations Paysannes, qui est largement en dessous de la demande (insuffisante). Les producteurs sont encore peu structurés pour faire face aux contraintes et à l’évolution de l’environnement économique de la production. En effet, ils n’ont pas les moyens financiers appropriés, et encore moins la capacité de les mobiliser, de les contractualiser et de les gérer. De plus, ils sont obligés de faire face aux exigences du marché, en termes de normes et de traçabilité, alors que la responsabilisation des opérateurs privés n’est pas encore assez solide, et la mise en œuvre des réformes institutionnelles en cours connaît un ralentissement préjudiciable au développement du district.

B. Les valeurs

Le CSA est un outil privilégié du MAEP pour le développement des services agricoles dont les producteurs ont besoin (appui-conseil et formation, intrants, équipements).Il sont l’un des leviers de la Révolution Verte, en contribuant à l’accès des producteurs aux semences, engrais, matériels et appuis techniques. Il apporte des solutions nouvelles en termes de: • Développement de la capacité des demandeurs de services (les producteurs) ; • Développement de la capacité des prestataires de services locaux (ONG/Programmes, opérateurs économiques) à mieux assurer les fonctions d’appui aux producteurs; • Réformes institutionnelles du MAEP qui se renforce en ce qui concerne ses fonctions régaliennes, tandis que le secteur privé développe ses capacités d’appui au monde rural ; • Développement des OP et de la TT (Maison d’Agriculture et Greniers Villageois);

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• Décentralisation et de responsabilisation des acteurs locaux (mise en place de services de proximité gérés par les acteurs locaux) ; • Mise en place du FDA (Fonds de Développement Agricole), qui permettra de répondre aux besoins de financement des producteurs, notamment en matière de services d’appui.

§3.La procédure de fonctionnement

La procédure de fonctionnement du CSA est basée sur l’organisation de l’équipe exécutive du centre. Au début, l’équipe exécutive, plus précisément l’assistant technique, effectuait une descente au niveau des producteurs, pour relancer le service du CSA au sein du district. A cette occasion, il informe les producteurs sur les missions et attributions des CSA. Ces rencontres doivent privilégier des échanges permettant de bien spécifier ce que peut faire le CSA, ou ce qu’il ne peut pas. Ensuite, lorsque des paysans manifestent leur motivation, il les invite directement à rejoindre le CSA, pour prendre et compléter une fiche de demande auprès du CSA.Le principe simple est de cocher une case en face de chaque indicateur. Si l’un des indicateurs n’est pas rempli, la demande est automatiquement renvoyée aux demandeurs, ou rejetée.

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Tableau n° IV : Fiche de traitement de la demande de niveau I

LE DEMANDEUR LA DEMANDE Indicateur Critère Indicateur Critère Identité -Identité Champs -Agriculture -Contact d’application -Pêche -Elevage Adresse -District CSA Adaptation aux -Filière Conclusions de -Zone du district L’état des lieux -Type de service -Agriculture Pertinence dans -Concordance avec Activités -Pêche Le temps le calendrier -Elevage cultural -Financière Dossier complet -Canevas complété Participation -Matérielle -Main d’œuvre

Source : Fiche régional du CSA auprès de FRDA L’objectif de cette fiche est d’aider le coordonnateur, ou le bureau, ou le COPILO dans le tri et l’analyse rapide des demandes de niveau 1. Traiter une demande signifie s’intéresser à la fois au demandeur et à l’objet de sa demande : soit elle est acceptée, elle nécessitera donc un travail supplémentaire pour les demandeurs et le coordonnateur, afin d’aboutir à une demande de niveau II, renvoyée aux demandeurs, afin qu’ils reformulent leur demande de niveau I ; soit elle est rejetée.

A. Mode de traitement niveau I

En effet, l’équipe exécutive (EE) du CSA va regrouper par 10 les demandes reçues, suivant la même filière demandée, et la proximité des communes d’habitation. Par la suite, chaque paquet de 10 demandes sera présenté auprès du COPILO. Ce dernier décidera ou non de la validation de chaque demande, en fonction de leur conformité aux filières prioritaires du district. Ce premier procédé est appelé : le « traitement de la demande niveau I ».

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B. Mode de traitement niveau II

Lorsque la demande aura reçu la validation de la part du COPILO, alors le « traitement de niveau II » s’enclenche. Il s’agit de transférer le dossier vers le comité de pilotage régional et le FRDA (Fond Régional de Développement Agricole), qui en décidera, pour une seconde sélection. Lors de cette dernière étude, certains dossiers auront reçu leur validation, tandis que d’autres seront rejetés, lors de ce traitement de niveau II. Les résultats du traitement de niveau II sont par la suite communiqués au CSA. Ce dernier va procéder au lancement des appels d’offre, pour chercher des prestataires de services (classiques et paysans) pour satisfaire le besoin des producteurs, dont la demande a été accordée.

§4.Stratégie du centre de service agricole

A. Le plan de travail annuel

Pour réaliser son plan de travail annuel, les stratégies retenues par le CSA consistent à déterminer les priorités d’action (approche par objectif), suivant le plan de travail annuel de chaque filière prioritaire. Au début, il cherche le facteur qui freine le développement agricole dans ce district. Ensuite, la solution possible pour résoudre ce problème, par le type de service requis. Par la suite, il détermine les sources de financement et les acteurs de développement, en fonction des demandes des paysans. En tenant compte des diagnostiques de chaque filière prioritaire de chaque zone d’intervention, l’équipe technique élabore le PTA qui, comportant le programme et les prévisions de travail, durant toute une année (mensuel, trimestriel et semestriel), sera ensuite validé par le comité de pilotage.

B. Analyse et identification des filières prioritaires

On retrouve 5 filières particulièrement importantes sur l’ensemble des 02 zones : Riz, Haricot, Elevage porcin, Huiles essentielles, Aviculture Ces 5 filières contribuent directement à la sécurité alimentaire, et sont pratiquées par la majorité des paysans du district .On retrouve ensuite certaines spécificités, en fonction des zones .Le tableau ci-dessous résume les priorités du district, et les priorités par zone.

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Tableau n° V : Répartition des filières prioritaires par zone, dans ce district

DISTRICT ZONE 1 ZONE 2

PRIORITE 1 Riz Riz Riz PRIORITE 2 Haricot Café Girofle PRIORITE 3 Elevage porcin Pisciculture Aviculture Huiles Huiles PRIORITE 4 Elevage porcin essentielles essentielles PRIORITE 5 Aviculture Apiculture Haricot Girofle, Autres Girofle, pisciculture Girofle, pisciculture pisciculture Source : Etat des lieux CSA Andriampanoha, février 2010

Prioritaire n° 1 : Filière riz

La filière riz est classée priorité n°1 dans toutes les zones du district, parce qu’il constitue l’aliment de base de la population malagasy. A cet effet, il joue un rôle essentiel dans la sécurisation alimentaire de la population du district, d’où son omniprésence. Ainsi, cette filière est généralisée dans tout le district et elle occupe les 46% des surfaces cultivées .Toutefois, la production rizicole reste insuffisante. L’insuffisance d’infrastructures (stockage et hydro agricole) est grandement déplorée par les producteurs. Les techniques modernes SRI-SRA sont encore trop peu répandues et les rendements rizicoles sont faibles .Les producteurs rencontrent également des difficultés en ce qui concerne l’approvisionnement en intrants (semences améliorées, engrais, herbicide). Globalement, la zone 1 est plus dynamique, vu la présence des organismes d’appui (technique et financier intervenant dans 08 sur 09 communes). Prioritaire n°2 : Filière Haricot

La filière haricot est classée priorité n°2 dans toutes les zones, dans le district, pour plusieurs raisons : - Pratiqué par la majorité des paysans pendant la contre–saison - Présence des paysans formés et ayant des expériences. - Existence de l’appui en intrants agricoles pour la promotion de la filière. Dans ce district, la culture sur brûlis est la plus pratiquée .Bien que les paysans commencent à installer des pare feu pour éviter la propagation des feux sauvages, on constate 73

que la majorité pratiquent toujours la culture traditionnelle. L’adoption de la technique culturale améliorée est très faible, en l’absence d’organisme d’appui intervenant dans cette filière. Presque toutes les communes la pratiquent pendant la contre saison ,et la production est abondante .Mais l’insuffisance de collecteurs, l’inexistence d’infrastructure de stockage, et le manque d’information économique sur la filière restent des blocages .La capacité d’investissement des paysans dans les intrants et matériels agricoles(financement)est limitée ; or, presque tous les producteurs dans ce district sont réticents pour demander du crédit auprès de l’IMF.L’intervention de PARECAM dans la distribution des semences améliorées semble résoudre ce problème . Prioritaire n°3 : élevage porcin

La filière élevage porcin est classée priorité n°3 dans toutes les zones du district, parce que les paysans possèdent un savoir faire dans ce domaine et l’abondance des aliments pour les bétails, l’existence de débouchés locaux pour l’écoulement du produit et la possibilité d’augmenter la production. Cet élevage commence à se répandre dans tout le District .Faute d’encadrement technique, l’élevage traditionnel est le plus pratiqué .On a recensé 02 Vétérinaires installé dans le District. L’inexistence de points de vente des intrants (vaccin, provende), la propagation des maladies, la croyance et l’adoration du Tranobe (selon laquelle il est interdit de pratiquer l’élevage de porc au village) freinent un peu le développement de cette filière .Les paysans ont l’habitude d’élever leurs bétails dans leurs champs de culture, où il y a un vaste pâturage et des aliments (manioc, banane, concombres sauvage …) La commercialisation du produit ne pose pas de problème, puisque chaque année, surtout pendant la saison sèche, des collecteurs venant d’Antananarivo s’installent, dans les différentes communes pour acheter des porcs . De la même manière, le marché local suffit à écouler le produit .Pour la zone1 (zone accessible), le prix du produit est un peu élevé, mais pour les deux zones, on constate que l’autoproduction diminue la performance des reproducteurs .En effet, dans ce district on ne trouve que des races locales. Prioritaire n°4 : Huiles essentielles

Cette filière est classée priorité n°4 dans toutes les zones du district, pour plusieurs raisons : climat favorable à la production et vaste terre cultivable, la demande des acheteurs étrangers est toujours croissante ; elle est une source de revenu complémentaire des ménages, à long termes. 74

Depuis quelques années, grâce aux interventions des différents organismes d’appui (Programme ERI et la Conservation International), la culture des plants destinés à extraire des huiles essentielles est très répandue dans le district d’Ikongo .Le gingembre, la vanille, le ravitsara, l’arthimèsia, la cannelle et le jatropha sont les plus pratiqués. Prioritaire n°5 Aviculture :

Cette filière est classée priorité n°5, dans toutes les zones du district, pour plusieurs raisons : une tirelire pour les besoins quotidiens, surtout en période de soudure, l’existence de marché hebdomadaire dans chaque commune, où les collecteurs viennent acheter le produit, la présence de l’intervention de l’IMF dans les 12 commune sur 15 et la possibilité de développer cette filière, son intensification (rendements faibles) .Au moins deux ménages sur trois pratiquent cette spéculation à Ikongo .L’aviculture constitue un «tirelire» pour les paysans .L’élevage de «akoho gasy» est très répandu, par conséquent, l’autoreproduction diminue la performance des reproducteurs .En tant que race locale, l’équipement d’élevage se limite toujours à l’usage des matériaux locaux, et les paysans investissent moins dans ce secteur, à cause du risque de mortalité élevée .Bien que le marché soit très demandeur, on constate que la défaillance sanitaire de l’élevage , l’absence de fournisseur d’alimentation pour les volailles, l’insuffisance des matières premières, la prolifération des maladies et la distance trop grande pour l’approvisionnement en intrants vétérinaires, sont des blocages majeurs à l’épanouissement de cette filière .Le produit est vendu localement(à un prix trop élevé) et l’offre ne satisfait pas encore la demande .C’est encore un élevage contemplatif à Ikongo et aucun organisme d’appui n’intervient dans cette filière. Autre filière : La filière pêche est quasi-inexistence dans ce district. D’après l’analyse des organisateurs avec les paysans locaux (PS), la pisciculture ne fait pas partie des filières prioritaires, mais reste une perspective d’avenir. L’absence d’encadrement technique actuelle, alors qu’auparavant, elle a été encadrée l’Economie Régional Initiative (ERI), c’est à dire l’insuffisance d’évaluation freinent le développement de cette filière. En effet, le choix de la filière prioritaire se fait à partir de la filière réalisée facilement dans le district, pour un encadrement plus rapide du développement rural.

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Tableau n° VI: Blocage et type de service requis pour chaque filière:

FILIERE BLOCAGES TYPE DE SERVICE REQUIS -mise en relation des collecteurs et des producteurs Evaluation des produits -construction et réhabilitation d’infrastructures (canaux, barrages …),

formation Stockage et hydro agricole la gestion de périmètres irrigués .Mise en place de la GCV ,

RIZ information sur les marchés

-formation SRI -SRA, approvisionnement en intrants Rendements trop faibles (2,5 / ha) -collaboration avec les coopératives koloharena et PARE CAM.

Accès au crédit, diffusion des informations, identification des Approvisionnement en intrants fournisseurs Commercialisation -mise en relation des collecteurs et paysans producteurs -formation en technique culturale améliorée. Rendements trop faibles Approvisionnement en intrants HARICOT -Mise en place des infrastructures de stockage, Information sur les Stockage marchés -Accès au crédit, diffusion de l’information, collaboration avec Accès aux intrants DRDR et PARECAM

Défaillance d’encadrement sanitaire -Mise en relation des vétérinaires privés et des producteurs Accès aux intrants -Facilitation de l’accès au crédit, collaboration avec les operateurs ELEVAGE économiques, diffusion des informations. PORCIN Elevage traditionnel -Formation, facilitation de l’approvisionnement en intrants, appui à la professionnalisation. Commercialisation -Information sur les marchés

-Mise en relation des paysans producteurs et des opérateur s Commercialisation économiques. Encadrements techniques -Formation d’appui conseil. Production des plants -Accès au crédit, appui à la mise en place des pépinières villageois, HUILLES collaboration avec les fournisseurs. Formation sur la mise en place ESSENTIELLE Transformation des pépinières. S -Formation sur la conservation et la transformation du pr oduit, mise Accès aux intrants en relation avec les operateurs économiques, appui à l’accès au crédit, diffusion de l’information. -Accès au crédit, diffusion de l’information, indentification des fournisseurs.

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-Appui à l’accès au crédit, mise en relation des paysans producteur s et fournisseurs, indentification et négociation avec les operateurs

économiques, diffusion de l’information, indentification des Accès aux intrants fournisseurs

-Indentification et mise en relation des collecteurs, diffusion des Commercialisation AVICULTURE informations techno- commercial, appui conseil sur la qualité du

produit, formation sur la négociation, formation sur le compte Encadrement technique d’exploitation.

-Appui à la formation sur la technique d’élevage amélioré, app ui Equipements conseil à la professionnalisation de la filière. -Accès au crédit, information sur les marchés Source : Etat des lieux du CSA Andriampanoha Ikongo, page 08

C. La ressource principale

Le FDA (Fonds de Développement Agricole) est l’une des ressources principales du CSA, en matière de financement de service ; et ce financement aura plusieurs impacts généraux sur le secteur rural. Le programme du budget de service du CSA vient du Fonds Régional de Développement Agricole (FRDA), durant l’année 2010, au sein de la région Vatovavy Fitovinagny. Tableau n° VII: Répartition du budget de service du CSA selon le FRDA de l’année 2010

DISTRICT SESSION 1 SESSION 2 (Année de création)

MANAKARA (CSA 2008) 15 Millions Ariary 20 Millions Ariary

VOHIPENO (CSA 2008) 08 Millions Ariary 12 Millions Ariary

MANANJARY (CSA 2008) 10 Millions Ariary 20 Millions Ariary

IFANADIANA (CSA 2008) 08 Millions Ariary 12 Millions Ariary

IKONGO (CSA 2009) 06 Millions Ariary 09 Millions Ariary

NOSIVARIKA (CSA 2009) 06 Millions Ariary 09 Millions Ariary

Source : Fonds Régional de Développement agricole, Manakara, Année 2010

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Durant le premier semestre : • 12 millions d’Ariary de financement du FRDA ont été prévus pour la construction d’infrastructures (barrage, centres d’approvisionnement, Hangars, etc.) ; • 10 millions d’Ariary en Institution de Micro Finance, afin de viser l’augmentation du taux de pénétration, l’organisation de la formation; • 15 millions d’Ariary en participation à la Recherche appliquée, en partenariat avec des institutions de recherche ou de développement comme la Foibe Fikarohana Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra (FOFIFA), la DRDR et des paysans particuliers. Le reste a été réservé à la réhabilitation des infrastructures. C’est un financement direct effectué par l’Etat, sous forme de subvention. Dans ce district, cet financement est engagé dans la région, avant d’être distribué au niveau du district, par le fonds régional de développement agricole suivant la validation du comité de pilotage régional en collaboration avec le représentant administratif et d’un paysan venant de chaque district du CSA. Dans ce district, ce financement est séparé en deux tranches : la première tranche 40% est lancée au début du mois de juin 2010, alors que la deuxième 60 % est réservée au second semestre. Mais ce financement est exprimé en matériel agricole et en offre de prestataires de services, en matière d’information technique vers les consultants, ONG/Programmes, OP, IMF, Fournisseurs privés. Ce service est engagé par l’équipe exécutive à travers l’encadrement du comité de pilotage

D. Ressources particulières

a) Financement du fonctionnement

En termes de financement interne, le programme CSA bénéficie du Programme d’investissement public, pendant la phase de démarrage. Pour l’année en cours, 4 milliards d’Ariary sont prévus et inscrits dans le budget de l’Etat, pour le fonctionnement du CSA. Suivant la décision n°014/2009/MAEP/Mi du 12 février 2009, le MAEP donne autorisation de versement de la subvention du Gouvernement Malagasy pour les cinquante (50) CSA mis en place, pour un montant total de 2.080 milliards Ariary et ce, par respect de la politique et des principes de la décentralisation budgétaire (budget géré au niveau des Régions). Le déblocage du financement concrétise la volonté et l’engagement du Gouvernement en ce qui concerne le programme CSA, et fait partie intégrante des axes stratégiques des défis de la révolution verte, engagement n°4 du MAP. Toutefois, le dispositif CSA est appelé pour être soutenu par le FDA (Fonds de Développement Agricole), prévu par le MAP, en tant 78

qu’outil financier pour le développement des services aux producteurs. Les bailleurs de fonds tels que l’Union Européenne, la Banque Mondiale et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) sont disposés à contribuer au financement de la mise en place des FRDA (Fonds Régional du Développement Agricole), dès l’année 2009, une phase préalable pour la mise en place du FDA à l’échelle nationale.

b) Financement des services:

Les particuliers pouvant financiers comprennent:  la famille, pour évoluer, pas d’intérêts, sous forme de l’apport bénéficière  Le prêt aux particuliers: lorsqu’il demande de l’argent à une connaissance, c’est le phénomène d’usure, de garanti, et de gage (exprimé sous forme de terrain ou «debaka») ; cela peut être considéré comme l’apport du bénéficière, en matière de service agricole.  le financement bancaire: financement de l’activité, c’est par la banque des investissements ou l’Institution Micro Finance «TIAVO», dans ce district ; l’objectif est de dégager le maximum de profit, le taux d’intérêt est faible (4 à 3%).

SECTION II : OPÉRATIONNALISATION DU CENTRE

§1.Veiller au respect des règles et procédures de bonne gouvernance et pilotage

A. Gouvernance du CSA :

Suivant la responsabilité du comité de pilotage, l’équipe exécutive s’occupe de la réunion ordinaire et de la mise à jour du Règlement Intérieur (RI). Il mentionné dans le PTA qu’il doit y avoir 12jours de réunion durant une année, dont trois jours par trimestre. Il y a aussi relation avec le collège paysan ; 6 jours de réunion annuels sont prévus, dont 2 jours par trimestre.

B. Elaboration et validation des outils de pilotage du CSA :

L’élaboration de l’état des lieux : La réalisation de l’état des lieux de ces districts a plusieurs objectifs. En tant que processus d’élaboration, c’est un outil de dialogue entre les acteurs locaux, au démarrage du CSA, sur les enjeux du développement agricole, les acteurs à mobiliser, les solutions possibles, les priorités, les stratégies des réalisation des activités .Cette réalisation permettra aussi au coordonnateur du CSA de « se mettre dans le bain »,concernant les particularités et les problématiques du district, de rencontrer les acteurs dans la zone, de toucher du doigt les besoins des particuliers. L’état des lieux a pour objectif d’identifier ces 79

leviers, pour être les plus efficaces à court et moyen terme. Cela veut dire aussi savoir avec quel acteur travailler, quelles dynamiques existantes à renforcer, quels sont les manques les plus importants, et les réponses à y apporter. Comment maximiser les apports du CSA, en conformité avec les choix régionaux de développement ? Cela n’est pas contradictoire avec l’approche par la demande. Cette approche est une voie pour responsabiliser les acteurs, mais elle sous tend des risques importants de dilution des interventions. L’état des lieux du CSA a été validé auprès du comité de pilotage, au mois de Mars 2010.

C. Reporting et suivi du CSA :

Respecter les priorités de l’état des lieux et du PTA, suivant le nombre de demande reçue par filière prioritaire, et par zone d’intervention. Le rapport technique et le rapport financière sont envoyés, â chaque fin du mois, auprès du DRDR.

Tableau n° VIII : Nombre de demandes reçues prévisionnelles et les réalisations durant les semestres

Nombre demande / objectif Objectif Objectif Ré alisationse RéalisationS Réalisation Filière prioritaire annuel Semestre1 Semestre2 mestre 1 emestre 2 Annuel(%) Filière1 120 48 72 52 80 110 Filière2 100 40 60 35 45 80 Filière3 80 32 48 30 42 90 Filière4 60 24 36 30 40 116,7

Filière5 40 16 24 25 20 112,5

Intrant 100 40 60 32 45 77 Appui tech /format 240 96 144 120 122 101,7

ZONE1/ 410 166 268 204 210 101 ZONE2 330 130 176 120 184 92 Source : Programme de Travail Annuel du CSA Andriampanoha Ikongo

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§2.Faire connaitre les activités du Centre à tous les acteurs et institutions du développement rural

A. Communication :

• Elaborer un plan de communication à l’endroit des producteurs, par la distribution de brochures, spot radio, tee-shirt • Elaborer un plan de communication vers les autres acteurs et institutions de développement rural, organisation de réunion.

B. Partenariat :

Nouer des partenariats avec les acteurs du développement rural, comme les ONG /Projet, les prestataires de services locaux, ou venant d’autres régions. L’équipe technique du CSA a été chargée d’organiser la prise de contact avec les acteurs de développement d’Ikongo, au mois d’avril 2010.

§3.Les missions du CSA

Les principales missions des CSA sont de transmettre les demandes de services des agriculteurs aux prestataires de services qui pourront y répondre, tout en incitant l’émergence des réponses locales (opérateurs privés, ONG, organisations professionnelles, institutions financières).

A. Les 5 grandes missions assignées aux CSA

a) Structure de la demande de services agricoles:

Les CSA mettent en relation les demandes de services agricoles et les offres, il s’agit de faire concorder les demandes des producteurs, au financement d’intrants de la région, pour tripler la production, grâce aux 5 piliers de la révolution verte. La méthodologie d’approche concerne les étapes suivantes:

 Définir clairement et en commun accord avec les paysans les renseignements sur le projet à mettre en place

 Essayer de prévoir les apports possibles des parties prenantes, en matière de formation, de fourniture de biens et services utilisés par le projet;

 Par la suite, on organise des rencontres entre les deux parties : les producteurs d’une part, et les prestataires, de l’autre.

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b) L’appui à la recherche de financement :

Le CSA appui les OP/paysans dans leurs recherches de financement, en ce qui concerne les projets de développement souhaités. La réhabilitation des périmètres hydro agricoles (barrages et canaux d’irrigation), l’accès aux matériels et équipements, intrants agricole, petites infrastructures, mise en place de pépinières locales, le reboisement pour la lutte contre l’érosion, les nouvelles plantations de vergers, le suivi des dossiers des demandes paysannes auprès des bailleurs et des opérateurs. La méthode de travail consiste alors d’apporter des appuis aux paysans, dans la formulation de leur projet, dans la définition des dossiers supplémentaires d’appui, et dans leur préparation à la négociation, auprès des bailleurs de fonds.

c) Appui à la maîtrise d’ouvrage:

C’est-à-dire appui à la professionnalisation des producteurs et à la vulgarisation agricole. Notamment, renforcement des capacités, appui à la valorisation des institutions, au développement de la commercialisation des produits améliorés grâce à un dispositif institutionnel, organisationnel, et logistique renforcé. Il s’agit donc d’apporter des aides aux OP/paysans, dans leur recherche de prestataires de services. La méthode de travail, dans ce cas, consiste à apporter des appuis aux paysans pour qu’ils comprennent et maîtrisent mieux les projets qu’ils souhaitent mettre en œuvre, ainsi que les accords et disciplines à mettre en place, avec les parties prenantes.

d) Mise en relation de la demande et de l’offre de services agricoles

Les actions des CSA sont orientées en fonction de la demande de services des OP/paysans. La méthode de travail, dans ce cadre, consiste, d’une part, à regrouper les demandes semblables et issues de producteurs résidant dans des communes voisines, et d’autre part inviter les parties prenantes à donner des suites favorables à chaque groupe de demandes.

e) Mise à disposition ou diffusion de l’information technico- économique :

Le travail consiste à disséminer les informations au moyen de fiches techniques (techniques pêche, techniques élevage, techniques agriculture, transformation des produits, …), informations sur le marché et diffusion ou échange de nouvelles technologies.

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B. Stratégies de service :

Les stratégies de ce service sont déterminées par les priorités d’action du CSA (approche par objectif), suivant le plan de travail annuel de chaque filière prioritaire. Au début il cherche les facteurs qui freinent le développement agricole dans ce district, ensuite les solutions probables pour résoudre ce problème, par les types de services requis. Après, il détermine la ressource financière et les acteurs de développement liés aux demandes de chaque paysan. Et enfin l’équipe exécutive traite la demande du paysan, par l’approche de ces services en matière d’agriculture, de pêche et d’élevage.

§4. La coopération entre CSA et les ONG du district

A. Projet PARECAM :

Il s’occupe de service d’appui à la production vivrière et la sécurité alimentaire, suivant la filière prioritaire riz et haricot. Pour contribuer à l’augmentation de la production. Ciblage géographique : le Parecam intervient principalement au niveau de 7 communes dans le district d’Ikongo :Tolongoina ,Manampatrana, Ambinanitromby, Maromiandra, Ambatofotsy, Ikongo, Ambolomadinika . Cibles : Paysans individuels, l’Associations et groupements de base (AGB); on peut rassembler ces acteurs dans la catégorie d’organisations professionnelles de base (OPB). Bénéficiaire : s’il est originaire d’une des communes cibles et identifié par le conseiller du projet. Ils réunissent les trois conditions : - surface minimum (70 et 50 ares, respectivement pour le riz et le haricot) ; - pratiques culturales améliorées depuis au moins deux ans ; - apport 10% minimum environ (PARECAM achète du matériel, des intrants, puis revend à prix subventionné). Le CSA doit avoir bien en tête les communes d’intervention de PARECAM et réorienter les demandeurs originaires de ces communes vers les responsables .Il faut profiter du fait que le ciblage des bénéficiaires se fait en continue.

B. Projet SOFASPAN :

C’est un projet de soutien au paysan producteur individuel ou les OP (SRI/SRA, reboisement, culture de rente, culture vivrière, petit élevage et infrastructure) par le type d’action de formation, appui conseil, petit ouvrage et approvisionnement en intrants.

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Ciblage géographique : ce projet intervient principalement dans la commune rurale d’Ambohimisafy. Cibles : paysans individuels ou membres d’une organisation paysanne . Bénéficiaires : les paysans résident à d’Ambohimisafy, s’il a contacté le technicien encadreur résident à Ambohimisafy pour présenter son mini-projet. Ils réunissent 3 conditions : - compléter un formulaire de demande de projet agricole ; - suivre les formations dispensées par l’équipe du SOFASPAN ; - éventuellement donner des apports suivant la caractéristique de la demande. Le CSA doit contacter le technicien encadreur du SOFASPAN à Ambohimisafy pour présenter les demandes des paysans de ladite commune, pour évaluer les possibilités de cet organisme à les résoudre. Certes, ce technicien doit contacter son supérieur à Ifanadiana, mais il faut être patient pour communiquer avec les paysans.

C. Projet SAF-FJKM :

Le projet SAF-FJKM s’occupe des services de création et d’appui au groupement des paysans sur l’accès au crédit (GCV) par le type d’action d’appui à la formation, à la commercialisation, à l’accès aux IMF. Ciblage géographique : Ces projet intervient principalement dans les communes rurale : d’Ifanirea, Atodinga, Akarimbelo et Antanakambana Cible s: groupement Bénéficiaire : s’il est originaire d’une commune cible et identifié par le socio-organisateur du SAF-FJKM à Ifanirea. S’ils réunissent 3 conditions : - être paysan et adhérer au groupement ; - payer la cotisation annuelle du groupement et est assidu aux formations dispensées par le SAF-FJKM ; - le groupement doit avoir un numéro de compte auprès du TIAVO d’Ifanirea. Le CSA doit discuter souvent avec les deux socio-organisateurs du SAF-FJKM à Ifanirea sur la possibilité de répondre aux demandes des paysans issues de ces quatre communes d’intervention du SAF ,et analyser les conditions ou critères permettant d’obtenir l’appui de cet organisme d’appui. Par la suite, un feed back au paysan titulaire de la demande doit être lancé.

D. Le Projet CRS :

Il s’occupe des services d’approche HIMO et Genre par le type d’action de formation, appui conseil, petite infrastructure, distribution de vivres. Santé, Agro-business. 84

Ciblage géographique : il intervient principalement des : 03 fokotany cibles dans les communes d’Ikongo, Ambolimadinika, Ambatofotsy et Maromiandra. Cibles : Paysans individuel vulnérables. Bénéficiaire : s’il est originaire d’un des fokontany cibles, dans les communes d’intervention et identifié par le Moniteur ou l’animateur intervenant dans la zone d’action. Il réunit deux conditions : - formulation d’une demande de mini-projet agricole ; - être assidu à la formation. Le CSA doit discuter avec les responsables du CRS dans le District, pour apprécier les différentes demandes des paysans dans ces 04 communes. On examine ensemble les possibilités de cet organisme d’appui à répondre à ces demandes.

E. L’ONG Ny TANINTSIKA :

Une ONG qui s’occupe des services d’appui à la conservation de l’environnement, par le type d’action de formation, d’appui aux intrants agricoles, et aux infrastructures. Ciblage géographique : toutes les communes près du corridor forestier dans le district d’Ikongo(Ikongo,Ambatofotsy,Maromiandra,Ambinanitromby, Tolongoina, Ambohimisafy, Ifanirea ,Antanakambana,Atodinga et Ankarimbelo) Cibles : Paysan individuel, et O.P Bénéficiaire : s’il est résident dans les communes cibles et identifier par le Technicien Accompagnateur .Il réunit trois conditions : - formulation d’une demande sur le mini-projet agricole ; - le projet doit être une activité alternative au Tavy (pour préserver le corridor forestier) ; - paysan honnête en ce qui concerne la protection de l’environnement. Le CSA doit présenter les demandes des paysans au Technicien Accompagnateur de l’ONG Ny TANINTSIKA, enfin de voir ensemble la possibilité d’y répondre .Un feed back à l’attention du paysan demandeur doit être effectué, après cette rencontre, pour communiquer les conditions nécessaires

F. ONN SEECALINE :

L’ONN SEECALINE s’occupe des services d’appui à la production vivrières et sécurité alimentaire, par le type d’action de formation, appui conseil, démonstration art culinaire.

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Ciblage géographique : Il intervient principalement dans les communes rurales :Ikongo ,Ambatofotsy ,Maromiandra,Ambinanitromby,Manampatrana,Tolongoina, Ambohimisafy et Ifanirea. Cibles : femmes enceintes et enfants moins de 05 ans Bénéficiaire : paysan résident dans la commune d’intervention

SECTION III: RÉSULTATS ATTENDUS

§1.Quels sont les résultats attendus du CSA auprès du secteur rural, à court, à moyen et à long terme ?

A. Résultats attendus à court terme

Le résultat attendus du CSA en ce qui concerne le secteur rural sera de plusieurs types, suivant la ressource agricole utilisées, d’une part le développement de mécanismes pérennes de demande / offre de services, et d’autre part le développement d’un tissu de prestataires de qualité, et enfin le renforcement de la capacité de maîtrise d’ouvrage des producteurs, notamment une meilleure adaptation et appropriation des services demandés.

B. Résultats à moyen terme :

A moyen terme, les résultats font suite au résultat ci-dessus. C’est le résultat net du travail, d’un côté la contribution au développement de la production et de la productivité, d’un autre côté, l’augmentation des revenus des producteurs.

C. Résultat à long terme :

Le dispositif du CSA et le fond de développement agricole contribuent à la réforme institutionnelle du secteur rural, notamment au transfert au secteur privé des fonctions de services aux agriculteurs, et par conséquent, il y a consolidation de la décentralisation en milieu rural, et du développement des mécanismes d’animation rurale.

§2.Le CSA face au développement rural

Le terme développement recouvre « l’ensemble des transformations dans les structures économiques, sociales et environnementales accompagnent et permettent la croissance. » 16

16 P.BAIROCH, Développement, Encyclopédie Economique, édition Economica 1990 86

Le développement c’est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population, qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global. En parlant du développement rural, il nous vient à penser, tout de suite, au secteur agricole, un axe portant sur la production agricole et l’environnement. L’intervention des acteurs de développement entraine des modifications au niveau de l’ensemble de l’économie ; ceux-ci contribuent également au développement. Le terme développement rural suppose également la participation populaire aux activités rurales. Tous les bénéficiaires sont considérés comme des acteurs économiques et sociaux du développement, auxquels on doit ajouter la mise en valeur des ressources humaines et matérielles d’un territoire donné. Pour ce faire, il est nécessaire de susciter l’adhésion et la mobilisation de tous les acteurs, gages de l’appropriation des actions et des résultats, en vue de promouvoir une croissance économique à base sociale élargie.

A. Amélioration de la condition de vie

«La notion de développement implique les changements structurels qui accompagnent celui-ci ; ils ont un contenu positif, qui entraîne l’amélioration des conditions générales de vie, au-delà de la simple augmentation du niveau de vie. » 17 La condition de vie est l’un des signes du développement, en matière social, avec ses indicateurs de développement. Sans porter un jugement sur la valeur de l’agriculture qui est la principale activité rurale ; le progrès agricole permet le passage des seuils libératoires qui délivrent des « cercles vicieux de la pauvreté », le premier étant, la faim. La capacité productive d’un individu découle de beaucoup de facteurs, mais avant tout de son régime alimentaire. Le fait de pouvoir disposer d’un ratio suffisant constitue la première condition de mobilisation de la force de travail qui, autrement, ne serait qu’une épargne apparente accroissant le sous-emploi. 18 La lenteur des progrès de l’agriculture dans la zone a fait rechercher d’autres moyens pour pourvoir leurs populations en nourriture, mais il est patent que l’avenir de l’alimentation, à long terme, se trouve toujours dans l’agriculture.

17 Blanche Nirina RICHARD , Cours de théories économiques ,3è Année 2006 à l’Université de Toamasina 18 Gatien HORACE, Cours de Politique économiques, 4ème Année Economie 2008, à l’Université de Toamasina 87

B. Economie de subsistance à l’économie de marché

L’économie de la zone rurale est parfois basée sur la production agricole. Son accroissement est l’un des facteurs de la relance économique. C’est un moyen permettant d’échapper de répugner à l’insécurité alimentaire, qui, d’après MALTHUS, est le premier objectif de toute organisation économique et sociale. 19 Et aussi de faire passer de l’économie de subsistance, vers l’économie de marché, qui constitue l’une des grandes faiblesses de la production rurale, avec l’habitude de la pratique des techniques traditionnelles.

C. Le foncier

La sécurisation foncière constitue un élément fondamental de la démarche CSA. Au niveau de la construction des infrastructures (barrage, centre d’approvisionnement, hangar), apport bénéficiaire, durant la formation (cas pratique), elle affecte les modes de production et l’entretien du réseau : engagement à l’intensification, sécurisation des occupants et droits secondaires, tels que métayage, fermage ou autres, les rôles des communes et de la gouvernance locale, notamment à travers le développement de la taxation foncière. Elle est davantage importante dans les services agricoles. La mise en œuvre actuelle du Programme National Foncier revêt beaucoup d’importance à cet égard.

D. Création d’emplois ruraux

Le CSA fournit de la main d’œuvre aux secteurs agricoles, et favorise le développement des prestataires de services classiques et paysans, dans un premier temps, parce qu’il existe un surplus de main d’œuvre à faible productivité (chômage déguisé), et ensuite grâce à l’amélioration continue de la productivité de l’agriculture. La création d’emplois ruraux résulte de la réduction du taux chômage en milieu rural, elle a un effet positif au niveau de l’économie locale. C’est un moyen qui permet de relancer la croissance économique ; elle est productive et rémunératrice à grande échelle. Avec les autres facteurs, la croissance économique rapide et soutenue constitue le principal objectif du développement, il en est de même la réduction de la pauvreté.

19 Modongy ROLAND, cours de l’Economie de développement en 3ème Année ,2007 88

E. La prise en charge des infrastructures d’aménagement

La centralisation du développement rural en matière de service agricole se justifie par la recherche de l’amélioration de l’efficacité d’ensemble des investissements consentis et la maximisation des effets de synergie entre les différentes actions, qui relèvent du développement agricole et du développement rural.

F. La vulgarisation agricole

Son objectif immédiat est de permettre au plus grand nombre d’agriculteurs, dans les meilleurs délais, et au moindre coût, d’adopter librement des comportements positifs à l’égard des innovations techniques, économiques et sociales, présentées par la recherche ; de prendre une attitude responsable en face des problèmes que créent leur situation. La vulgarisation agricole véhicule, habituellement, un certain nombre de thèmes.

G. La protection de l’environnement

Le développement local ne vient pas seul, sans la protection de l’environnement. Sa valeur, en tant que lieu de beauté, de repos, lorsque nous en prenons soin est évidente. Elle fait aussi office de poumon vert, et est donc en première ligne, dans la lutte contre le changement climatique.

H. La fiscalité

La fiscalité est encore peu utilisée pour protéger la riziculture malgache, et une augmentation du prix du riz est socialement peu faisable. La plateforme de concertation riz a été mise en place, depuis peu, pour permettre aux professionnels de contribuer à un meilleur pilotage de la filière. Un système d’observatoire du riz est aussi fonctionnel, il permet de disposer et d’analyser les informations pertinentes. Il faudra chercher des mécanismes de stabilisation du prix du riz, par la taxation conjoncturelle du riz importé et augmenter la rentabilité par la détaxation ou la bonification du taux d’intérêt, pour les crédits intrants.

I. Financement

Les besoins en financement du secteur agricole malgache sont importants. Ils sont avant tout destinés à améliorer, la productivité de la terre et de la main d’œuvre, les revenus agricoles et la sécurité alimentaire des ménages. Les multiples besoins en investissement sont à apporter à la fois par le secteur bancaire, les institutions financières mutualistes ou non (IMF), et les

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ressources publiques. Il s’agit d’élargir la couverture des services financiers de proximité, en facilitant :  l’amélioration du taux de pénétration ;  l’accessibilité des services financiers aux agriculteurs ;  le renforcement des complémentarités entre les secteurs bancaire, les micros finances, les acteurs liés aux investissements publics ;  l’amélioration de la réglementation du secteur et l’impulsion des mesures d’incitation.

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CHAPITRE III. LIMITES ET SUGGESTIONS

SECTION I : LES ASPECTS LIMITATIFS DU PROGRAMME

§1.Les problèmes liés à la disponibilité des financements

A. Retard de financement

Le retard de déblocage des fonds du budget du CSA pour le financement de fonctionnement entraîne la difficulté de la réalisation de certaines activités assurées par l’équipe exécutive au sein du CSA du district. Quelque fois, il est possible de l’annulation ou retard de rendez-vous avec les paysans, dans certaines communes, cela pose le problème de confiance entre les paysans et l’équipe technique du CSA. Le décalage entre la demande et les résultats attendus par les paysans entraîne le désordre du plan de travail des paysans. En effet, il va y avoir chute du rendement, lors de la prochaine campagne.

B. Problèmes d’ordre financier

Le centre de service agricole est confronté aux problèmes d’ordre financier suivants :

• Développement insuffisant de crédit, à moyen et long terme, permettant de moderniser et d’équiper les exploitations. • Problème de crédit agricole ; • Faible possibilité de collecte d’épargnes ; • Insuffisance de financement public pour les infrastructures et les investissements.

§2.Les problèmes liés à la difficulté de mobilisation

A. Manque d’information

Le lancement d’appel d’offre pose aussi des problèmes au sein du district, lorsque la demande est envoyée vers le Comité de pilotage Régional ; l’équipe exécutive lance un appel d’offre pour chercher des prestataires (classiques ou paysans), pourtant très peu répondent à cette offre. Une mauvaise compréhension initiale des objets de la subvention et de la modification des taux de subvention ont obligé le PS à reprendre plusieurs fois les données des sous-projets,

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ce qui a conduit finalement à un retard important sur le calendrier cultural optimal et, en fin de compte, à renoncer aux sous - projets.

B. La complication des procédures à suivre

La procédure de sélection des demandes des paysans par niveau est difficile. La demande niveau I est présélectionnée par l’équipe exécutive, avec validation du COPILO. La demande niveau II est envoyée au FRDA qui s’occupe de la dernière sélection. Les nouvelles techniques de production, exigent qu’on y consacre beaucoup de temps, car il y a plusieurs procédures à suivre. En effet, le contrat de travail pour la main d’œuvre compte à partir des travaux dus, Ainsi, ces derniers préfèrent travailler suivant la méthode traditionnelle, car elle est plus facile et rapide.

§3.Situation nationale

En raison de la crise politique persistante dans l’île, l’Etat malgache a perdu la confiance de la banque mondiale, du principal bailleur : l’union européenne. Le déblocage de fond du projet sous tutelle ministérielle a été suspendu, entrainant l’arrêt de certaines activités.

SECTION II : SUGGESTIONS ET RÉCOMMANDATIONS

§1.Au niveau de la commune du district et aux bénéficiaires

A. Participation sociale au développement

Il est vrai que les réflexions en matière de développement dans le monde rural ont mis très souvent l’accent sur la participation sociale, laquelle revêt plusieurs aspects, dont l’aspect financier. L’Etat, en collaborant au programme du CSA avait aidé les paysans à rechercher des prestataires de services, pour résoudre leurs problèmes, en matière agricole. En revanche, c’est au tour des paysans de participer aux actions de développement, par l’apport bénéficière, en matière agricole : lieu de formation, semence, terrain pratique, hébergement des prestataires durant la formation. C’est en contribuant efficacement à la facilitation de l’activité et à la maitrise d’ouvrage que le producteur deviendra véritablement actionnaire direct au développement.

B. Renforcement de la structure des organisations

Les paysans doivent s’organiser par dix, au minimum, pour résoudre leur problème de débouché. Ils doivent demander aux équipes techniques de faciliter la procédure à suivre.

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C. Augmentation du taux de recouvrement

Les actions menées par le CSA, notamment les formations sur le système de service d’appui aux paysans, la gestion avec la collaboration des autres acteurs des services existants et leur Fédération, facilite le fonctionnement du groupement et son organisation. Il est préférable que les paysans affichent une bonne volonté pendant le recouvrement des crédits et les redevances, cela leur permettait d’obtenir encore plus, lors des campagnes à venir, les bailleurs auront la confiance en eux du point de vue financement. Dans le cas contraire, le CSA et les autres institutions de crédits retirèrent leur financement.

D. Mise en place de centre de surveillance

La pratique du système intensif en riziculture demande des soins et de la patience dans les procédures à suivre. Il est nécessaire de placer un centre de surveillance pour les exploitants, cela permettra de suivre de près les besoins des paysans en matière de production, de réviser les conditions écologiques telles : la qualité des sols, le niveau de maîtrise de l’eau dans la parcelle, d’une part, et la situation économique, notamment les superficies cultivées, les matériels utilisés, les engrais, d’autre part. La mise en place des enseignements spécialisés et des Lycée agricole sont important pour résoudre le problème de la difficulté des prestataires.

E. Facilitation des protocoles à suivre

Pour les innovations techniques, les protocoles devront être suffisamment simples pour qu’elles puissent être suivies aisément par les producteurs, afin que les résultats soient directement lisibles par ces derniers.

F. Exploitation de masse

Pour atteindre l’objectif consistant à sortir de l’économie de subsistance, pour aller vers une économie de marché, il est nécessaire de valoriser les facteurs de production : - accroitre les surfaces utilisées. - améliorer les capitaux d’exploitation, renforcer les méthodes de travail, c’est-à- dire la division du travail, l’augmentation du nombre d’ouvriers, et l’emploi de meilleures machines en demandant l’intervention du CSA.

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G. Prise de conscience

La population de la zone devra prendre conscience de l’importance de la protection de l’environnement ; elle devra faire appel au CSA pour résoudre le problème du travail agricole, et le reste ne sera plus difficile à réaliser.

§2.Les orientations envisageables au niveau du CSA

A. Allègement de la procédure de financement

La complication et la lenteur de la procédure administrative font désister les paysans car elles entrainent une lourdeur et un retard dans leurs opérations ainsi qu’au niveau du projet. Le déblocage du financement dépend de l’avancement de la période de préparation des dossiers de demande de financement .Ainsi, les paysans demandent l’allègement de la procédure administrative, pour accélérer leur demande, car le début des activités du CSA et des sous-projets en dépend. Ainsi il contribue à la réussite et à la rentabilité dudit projet.

B. Animation rurale

La vocation consiste à « dégager, dans le milieu villageois, les éléments les plus dynamiques, et de les muer en une force d’entraînement capable de provoquer une adhésion unanime des villageois à de nouveaux modes de production et d’organisation ». 20 En d’autres termes, elle favorise l’émergence d’une élite, autour de laquelle s’articuleraient toutes les actions en matière de développement rural, et qui véhiculerait, en même temps, une nouvelle hiérarchie de valeurs, fondée sur la réussite, en matière économique ; des fonctions qui débordent donc du domaine de l’agriculture, pour embrasser l’objectif plus global de développement économique. Le choix de l’animateur constitue évidemment le point central d’une telle politique. Pour réussir, l’animation rurale doit saisir les leaders effectifs de la communauté, ou former ceux qui devraient le devenir. Mais il lui est recommandé d’écarter les personnes âgées, suspectes d’être vaccinées contre le progrès, alors que celles-ci disposent de la plus grande influence au sein des sociétés traditionnelles. A partir de nombreux cas d’animateurs qui ne peuvent pas rayonner,

20 Gatien HORACE, Cours Politique économiques en 4 ème Année 2008, à l’Université de Toamasina

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l’animation rurale apprend souvent, à ses dépens, qu’une formation superficielle ne suffit pas à conférer le leadership au sein des communautés villageoises.

§3.Les améliorations envisageables au niveau de l’Etat

A. Nécessité de l’implication des techniciens locaux

L’une des conditions de réussite du programme, c’est l’abondance de prestataires de services dans ce district ou venant de l’extérieur, pour satisfaire la demande des producteurs, la présence sur terrain des agents techniciens, ainsi que leur intégration. Cette dernière facilite la réalisation et la pérennisation des activités. En effet, la présence permanente de ces agents est utile pour répondre aux besoins des producteurs. Ces agents constituent une interface entre les producteurs et les chercheurs, pour la collaboration dans la mise au point des itinéraires techniques (essais avec les paysans et non pas simplement essais en milieu paysan). Nous estimons que ce critère est important et doit être retenu, parmi ceux qui sont sélectionnés par le CSA pour la gestion du sous projet. Nous recommandons alors que la loi relative à la décentralisation à Madagascar soit suivie de la mise à disposition des moyens matériels et humains aux producteurs (article 15 par 1 de la loi N° 93.005). Pour cela, chaque commune doit disposer d’au moins d’un ingénieur, sans quoi, le développement à la base ne sera pas réalisé.

B. Collaboration avec les bailleurs de fonds

Vu la situation actuelle du pays, l’approbation des différents bailleurs est l’une des solutions pour la continuité de certaines activités qui dépendent de leur financement. Le gouvernement malgache devra monter un courant d’attente avec la Banque Mondiale, pour regagner sa confiance, afin qu’elle poursuive sa participation, en matière de financement des programmes de développement.

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La contribution du CSA entraîne des modifications socio-économiques et environnementales au niveau de la zone d’intervention. Ces modifications sont positives, dans la mesure où le programme du CSA améliore les conditions sociales de la population et contribue à la redynamisation du monde rural et de l’activité agricole, en utilisant comme porte d’entrée l’accroissement de la productivité dans la mise en relation des producteurs et des prestataires de service, par la recherche de financement pour relancer les activités des producteurs. Il est très différent des autres projets par sa nature, par la façon dont il agit en donnant des aides : conseils, orientation et formation des groupes ou individus cibles pour réaliser la politique de développement économique et social.

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CONCLUSION

Depuis toujours, on connait la forte proportion des ruraux qui représentent environ 75% de la population malagasy. Cependant, cette masse de population reste la couche la plus marginalisée de la société malagasy, à cause de la pauvreté extrême qui frappe cette partie de la population, malgré une forte potentialité économique du monde rural. En constatant de ces difficultés structurelles, notamment dans le cadre de l’objectif ambitieux du MAP d’un développement pour tous, le gouvernement malagasy est déterminé à mettre en œuvre une politique de développement, partant de la base. Et c’est dans cet esprit que le programme CSA a été élaboré et mis en place, afin de contribuer et de favoriser le dynamisme économique du monde rural. Ainsi, ce programme a été destiné à intervenir directement et exclusivement dans le monde rural. Implanté dans cinquante (50) districts des six (06) régions, au départ, en 2008, le CSA sera ensuite diffusé dans tous les districts des 22 régions de Madagascar, y compris le district d’Ikongo. Situé à 224 km de la ville de Manakara, le district d’Ikongo a été choisi, et comme dans la plupart des districts de la Grande Ile, il dispose d’importantes ressources mobilisables telles que les ressources minières ou les produits agricoles. Par ailleurs, avec 63% de taux d’alphabétisation de la population, il bénéficie d’un léger avantage, comparativement aux autres districts de même statut. Malgré cela sa population reste majoritairement pauvre. Alors, pour dynamiser économiquement ce district, le CSA y a été implanté. Avant la mise en place de celui-ci, des études préalables ont été faites pour identifier les véritables enjeux économiques de la région, afin de bien définir les politiques et les stratégies à mettre en œuvre. Les objectifs du CSA sont multiples, du court terme à plus long terme, mais le principal consiste à promouvoir le développement du monde rural. Pour arriver à cette fin, le CSA travaille en collaboration avec les autres acteurs locaux, à l’exemple des ONG, ou autres organismes œuvrant dans le développement du monde rural. Son domaine d’intervention ne concerne que l’agriculture, l’élevage et la pêche. Mais chercher un marché potentiel fait aussi partie de son rôle, afin que les paysans puissent écouler leur production à meilleurs prix. Cependant, il faut remarquer que le CSA n’intervient pas directement, mais reste en tant que facilitateur. Ainsi, le travail du CSA consiste à mettre en relation les producteurs et les prestataires de services, suivant les demandes effectuées par ces premiers. Pour mener à bien ses missions, le CSA bénéficie d’une subvention de la part de l’Etat ou autres bailleurs de fonds internationaux, et il est dirigé par un coordonateur, sous la supervision du COPILO.

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Malgré une perspective très positive du programme, surtout pour la promotion du développement rural, les politiques et les stratégies retenues par le projet nous semblent insuffisantes, vu les défis à relever. En effet, la lourdeur des procédures exigées constitue un obstacle à l’efficacité du programme, alors que la capacité administrative des paysans est faible. Par ailleurs, la crise politique actuelle contraint les bailleurs de fonds à se retirer du financement du programme. Par conséquent, les activités du centre sont perturbées. C’est pourquoi nos suggestions portent surtout sur la facilitation des procédures à suivre et le réaménagement des politiques et des stratégies en général du programme. De plus, pour la réalisation effective de la révolution verte, il faut que l’Etat accentue son intervention dans le monde agricole, notamment en matière de recherche-développement. Sans pour autant négliger l’agriculture biologique, pour mettre en œuvre des technologies adaptées aux conditions locales, créant des plus d’activités génératrices de revenus. Et l’aspect positif d’une telle stratégie agricole réside en ce que la richesse ne soit pas stérilisée comme le cas d’une agriculture contemplative. Bref, la révolution verte doit être appuyée par une réforme agricole pour mieux valoriser nos ressources naturelles : « la terre appartient à ceux qui la travaillent ». Et-ce, en vue, de réguler la crise foncière comme les litiges fonciers qui figurent parmi l’un des obstacles récurrents au développement rural.

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BIBLIOGRAPHIE

I- OUVRAGES GÉNÉRAUX

 BADOUIN Robert : Economie rurale, édition Armand Colin, 1971.  BAIROCH Paul, Développement, Encyclopédie économique, édition Economica 1990.  BOUSSARD Jean Marc, Economie de l’agriculture, édition Economica, 1997.  CASLEY J Denis et KUMAR Krisna, Suivi et évaluation des projets agricoles, édition Economica, 1988.  DUFUMIER Marc : Les projets de développement agricole, édition CTA-Karthala, 1996.  GELEDAN Alain, Sciences économiques et sociales, édition BELIN, Paris Avril 1999.  Le ROY Etienne, KARSENTY Alain : La sécurisation foncière, édition Karthala, 1996.  MOUNIER Alain : Les théories économiques de la croissance agricole, édition Economica 1992.  SANDRON Fréderic, Population rurale et enjeux fonciers à Madagascar, édition Karthala, 2008. II- JOURNAUX PÉRIODIQUES ET DOCUMENTS

 Bio régional de l’AFDI/ PCSA : Processus de mise en place du CSA 2009,30 page.

 Journal Express de Madagascar du 27 Mai 2009.

 Monographie du CSA du District d’Ikongo 2010.

 Plan Régional de Développement Vatovavy Fitovinagny, 2009.

III-SUPPORTS PÉDAGOGIQUE  HORACE Gatien « Cours de Politique économique » 4éme Année Economie 2008 à l’Université de Toamasina.  LEMIARY « cours Faits et pensées économique I » 1ere Année Economie 2005, Université de Toamasina.

 RATOVOSON Seth Arsène, « Economie rurale » 3 éme Année Economie 2007, Université de Toamasina.

99 100

 RICHARD Blanche Nirina « Cours de Théorie économique » en 3éme Année Economie 2007, Université de Toamasina.

 ROLAND Modongy « Cours d’Economie du développement » en 3 éme Année Economie 2007, Université de Toamasina.

IV-SITOGRAPHIE  http://fr.wikipedia.org

 http://www.actu environnement.com

 http://www.instat.mg

 http://www.maep.gov.mg

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ANNEXESANNEXES

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ANNEXE I : MAP

1 MAP : politique économique de Madagascar succédant le Document Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui est arrivé à terme le 31/12/06. Il se réclame d’une approche positive car il vise le développement à la place de la réduction de la pauvreté. Ses objectifs sont ambitieux : permettre le développement rapide et la transformation de notre pays en 5 ans seulement, passage obligé pour atteindre les objectifs de la vision « Madagascar naturellement ». Cette nouvelle politique comporte 8 engagements dont l’engagement n°4, composé de 6 défis(Défi 1 :Sécuriser la propriété foncière, Défi 2 : Améliorer l’accès au financement rural, Défi 3 : Lancer une révolution verte durable, Défi 4 : Promouvoir les activités orientées vers le marché, Défi 5 : Diversifier les activités agricoles, Défi 6 : Accroitre la valeur ajoutée agricole et promouvoir l’agrobusiness) qui cadre bien avec l’amélioration de la commercialisation par la redynamisation du monde rural. ANNEXE II : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE

1). Renseignements sur les villages ou communes visités

- Nom du village : - Nombre de la population : - Nombre de familles exploitants : - Distance par rapport au chef lieu du district (km) : - Type de voies de communication : Voie routière (goudronnée / secondaire) /voie fluviale ; Etat de voies de communication - Moyens de transport : Véhicule / charrette / pirogue - Situation sanitaire :  Nombres des infrastructures existantes  Nombre de personnels disponibles  Obstacles au développement du service de santé  Proposition d’amélioration - Situation éducative :  Nombre d’établissements disponibles (public, privé)  Nombre d’enseignement disponibles  Nombre d’enfants scolarisés par niveau  Résultats scolaires  Obstacles au développement du service éducatif  Proposition d’amélioration - Situation sportif  Type de sport existant

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 Obstacle au développement sportif  Proposition d’amélioration 2). Renseignement sur les activités paysannes :

- Agriculture :  Spéculation (riziculture, café, manioc,banane etc…)  Surface cultivée (ha)  mode d’exploitation (faire valoir direct / indirect : métayage ou fermage (ha))  Moyen d’exploitation  Production (t)  Rendement (t/ ha)  utilisation (nourriture / vente), prix du vente  Obstacle au développement de la filière  Proposition d’amélioration - Pêche :  Spéculation  Champ d’application  Type de pêches (pêche traditionnelle ou semi-industrielle)  Rendement (kg / semaine)  Utilisation (nourriture / vente), prix de vente (par kg) et lieu de destination  Obstacles au développement de la filière  Proposition d’amélioration - Elevage :  Spéculation  Type d’élevage (intensif, semi-extensif, extensif)  Champ d’exploitation  Production (t)  utilisation (nourriture / vente), prix de vente (par kg) et lieu de destination  Obstacles au développement de la filière  Proposition d’amélioration - Artisanat 103

 Type d’artisanat  Moyens utilisés  Production (pièces)  Rendement (jour / semaine)  Prix de vente et destination  Obstacle au développement de la filière  Proposition d’amélioration - Avez-vous des formations pour cette filière ? Si oui quand et de qui ? - Où avez-vous vendu votre production ? Comment avez-vous la transportée ?

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ANNEXE III : DENSITÉ DE LA POPULATION AU DISTRICT D’IKONGO

Source : Etat des lieux de CSA, février 2010, p 05

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ANNEXE IV : PROGRAMME DE TRAVAIL ANNUEL Année 2010 Objectif général : Faciliter et pérenniser l’accès aux services agricoles du District Ikongo d’ Année 2010 :

Objectifs Activités Respon Sous activités Indicateurs Objet Objectif / trimestre spécifiques Sable année Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) OS1 Veiller au Gouvernance du Copilo Fonctionnement Nb réunion ordinaires respect des règles CSA Copilo copilo 12Jours 3Jours 3Jours 3Jours 3Jours et procédures de Nb réunion mise à jour RI bonne gouvernance 02 - 01 - 01 et pilotage Relation avec collège Nb de réunion avec collèges 06 02 01 01 02

Elaboration et Copilo Elaborer et valider Nb états de lieux et validation des l’état lieux avec stg stratégie services validé 01 01 - - - outils de pilotage EE Elaborer et valider le Nb PTA validé du CSA PTA 01 01 - - - Elaborer et valider Nb budget validé budget 01 01 - - - Résultats attendus : Reporting et Copilo Nb dde reçus/ Filière 1 R1 Les règles et suivi du CSA 120 12 36 36 36 Respecter les procédures de EE / Filière 2 priorités de l’Etat de bonne gouvernance 100 10 30 30 30 et de pilotage sont lieux et du PTA / Filière 3 bien respectées 80 08 24 24 24 /Filière 4 60 06 18 18 18 / Filière 5 40 04 12 12 12 /Autre 50 05 15 15 15 Nb dde reçues/ Zone 1 270 27 81 81 81

/ Zone 2 180 18 54 54 54 Nb dde reçues/Intrants 100 10 30 30 30 /Equipements 50 05 15 15 15 /Appui tech/Inf 240 24 72 72 72 /Autres 60 06 18 18 18 Assurer la reporting Reporting trimestriel 04 01 01 01 01 Reporting annuel 01 01

Exécuter et suivre du Taux d’exection du budget 100% 13% 27% 25% 35% budget

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Com Vérifier /certifier les Etats financiers certifiés 02CC 01 01 comptes états financiers 11Copilo 02 03 03 03 OS2 : Faire Elaborer un plan de Nb de spots radio 25 25 connaitre les communication vers Copilo Nb brochures distribués 6.000 750 1500 1500 1500 activités du Centre Communication les producteurs Nb réunions 60 15 15 15 15 à tous les acteurs et EE Elaborer un plan de Nb spots radio institutions du dév communication vers Rural Nb brochures distribués 300 75 75 75 75 les autres acteurs et Résultats attendus : Nb réunions 12 03 03 03 03 institutions de dév R2 Les acteurs rural locaux et institution Partenariat Copilo /EE Nouer des partenaires Nb de protocoles établis 02 01 01 s de dév rural sont avec les acteurs DR informés des activités du Centre Analyser les ddes Nb ddes traités 450 45 135 135 135 OS3 : Développer Mettre en relation reçue (producteur) des mécanismes les demandes et Identifier mettre à Nb prestataires identifiées 40 30 10 pérennes de ddes / offres de services EE jour les prestataires offres des services agricoles au sein Mettre en relation les Nb dossiers/actions mises 84 10 20 24 30 agricoles du district demandeurs et les en relation faites prestataires Nb ddes satisfaites par 110 20 25 30 35 types de services Intrants 28 06 07 08 07 Equipements 10 02 03 02 03 Appui 72 12 15 20 25 technique/Formation

Appuyer à Nb producteur appuyés 780 150 180 210 240 l’élaboration du Nb dossier de dde de 78 15 18 21 24 Appuyer la dossier de dde de financ élaborés recherche de EE financement

financement Identifier/mettre à Nb sources financ 06 04 01 01 jour les institutions identifiés des crédits

Contribuer à la Nb dossier financ transmis 59 12 13 15 19

transmission et à la Nb dossier financ aboutis 24 06 07 08 09

négociation des

financements

Renforcer / Appuyer les OP à Nb dossier dde appui à 250 25 75 75 75

Appu- gérer leur projet MO

Yer la maitrise d’une manière Nb dossiers appuyés en 83 08 25 25 25

d’ouvrage EE autonome MO

Contribuer au Nb sessions/conseil direct 72 12 15 20 25 Résultats renforcement de attendus :R3 Le capacités OP en CSA assure gestion efficacement ses 5 Structurer les Structurer les ddes Nb dde regroupées (filière, 150 15 45 45 45 grandes fonctions ddes et offres de EE Contribuer au zone, types) techniques services agricoles développement des Nb nouveaux PS implantés 04 03 01

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offres de service Mettre à la Recueillir/mettre à Nb fiches Tech disponible 10 02 02 03 03 disposition des jour les informations EE producteurs des Diffuser les Nb d’information diffusé 180 45 45 45 45 informations informations techno- par type) techno- économiques Nb ddeurs servant d relais 60 15 15 15 15 économiques info Typologie Nb individus demandeurs Nb OP (regroupement) Nb total de bénéficiaires (demandeurs)

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LISTE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES TABLEAUX Figure n° 1 : organigramme du centre de service agricole ...... 58 Figure n° 2 : Les principaux acteurs de centre de service agricole ...... 62 Figure n° 3 : Chronogramme de mise en place du CSA ...... 65

LISTE DES FIGURES Tableau n° I : Nombre de Fokontany par Commune ...... 12 Tableau n° II : Superficie, nombre d’habitant, et densité des communes ...... 14 Tableau n° III : Informations de base sur les principales filières ...... 21 Tableau n° IV : Fiche de traitement de la demande de niveau I ...... 71 Tableau n° V : Répartition des filières prioritaires par zone dans ce district ...... 73 Tableau n° VI: Blocage et type de service requis de chaque filière: ...... 76 Tableau n° VII: Répartition du budget de service du CSA selon le FRDA de l’année 2010 ... 77 Tableau n° VIII : Nombre de demande reçus prévisionnel et la réalisation durant le premier semestre ...... 80

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TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION ...... 7 PREMIERE PARTIE : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU DISTRICT D’IKONGO ET LES ENJEUX ECONOMIQUES DU MONDE RURAL ...... 9 CHAPITRE I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU DISTRICT ...... 11 SECTION I : MILIEU PHYSIQUE ...... 11 §1.Délimitation géographique et administrative ...... 11 A. Délimitation géographique ...... 11 B. Situation administrative ...... 11 §2. Les communes voisines ...... 12 §3. Relief ...... 13 §4. Climat ...... 13 SECTION II : MILIEUX HUMAIN ET SOCIAL...... 13 §1. Répartitions de la population ...... 13 §2 . Secteur de développement humain et socioculturel ...... 15 A. Education ...... 15 B. Santé et eau potable ...... 15 a) Infrastructures sanitaires et personnel médical ...... 15 b) Les pathologies dominantes ...... 15 c) Accès à l’eau potable ...... 15 C. Loisirs et sports ...... 16 a) Loisirs ...... 16 b) Sports ...... 16 SECTION III : SITUATION ÉCONOMIQUE ...... 16 §1. Les activités agricoles ...... 16 A. Les facteurs de production ...... 17 a) La terre ...... 17 b) Le travail ...... 18 c) Le capital ...... 19 110

§2. Les caractéristiques des activités agricoles ...... 20 §3. Les activités non agricoles ...... 22 A. L’élevage ...... 22 a) L’élevage porcin ...... 22 b) L’élevage bovin ...... 23 c) L’aviculture ...... 23 B. La pêche ...... 23 C. L’artisanat et le petit commerce ...... 24 a) L’artisanat ...... 24 b) Les forgerons ...... 24 c) Le petit commerce ...... 25 d) Commerce ...... 25 §4. Infrastructures physiques ...... 25 A. Voie routière ...... 25 B. Voie ferrée ...... 25 C. Télécommunications : ...... 25 §5. Les ressources naturelles ...... 26 A. Les richesses naturelles ...... 26 B. L’exploitation minière ...... 26 §6. Actions de développement dans le District ...... 26 CHAPITRE II. APPROCHE THÉORIQUE ET DÉVELOPPEMENT ...... 28 SECTION I : LES PHYSIOCRATES OU L’ÉLOGE DE LA TERRE ...... 28 SECTION II : LA THÉORIE DE LA CROISSANCE ENDOGÈNE ...... 29 §1. Approche structurelle de la croissance ...... 29 §2. L’industrialisation seule issue pour l’accès à un développement économique d’un pays sous développé à forte potentialité rurale ...... 29 §3.L’économie rurale et la croissance économique : Rôle joué par le secteur primaire dans la croissance économique: ...... 30 SECTION III : LA THÉORIE DE DÉVELOPPEMENT ...... 31 §1. Le développement économique ...... 31 §2. La croissance et le développement économique ...... 32 §3. Les indicateurs du développement ...... 33 A. IDH ...... 33 B. L’ISDH ...... 34 111

C. L’IPF ...... 35 D. L’IPH ...... 35 CHAPITRE III. LES ENJEUX ÉCONOMIQUES DU MONDE RURAL ...... 36 SECTION I : LA MÉDIOCRITÉ DES MOYENS DE PRODUCTION ...... 36 §1. Potentialité des sols et densité de la population ...... 36 §2. La rareté du capital (K) ...... 37 A. Outil rare et rudimentaire (problèmes relatifs à la mécanisation) ...... 37 B. Mauvaise qualité du matériel végétal et animal ...... 37 C. Insuffisance des capitaux circulants ...... 38 §3. Le problème du travail (L) ...... 39 A. Les conditions physiques de l’effort ...... 39 B. Les conditions psychologiques et sociologiques de l’effort ...... 39 C. Activités para agricoles et hors exploitation ...... 40 §4. Les techniques culturales et la technicité des paysans...... 41 SECTION II : LA PAUVRETÉ ET L’ABSENCE DE SURPLUS ...... 42 §1.Caractéristiques de la pauvreté à Madagascar ...... 42 §2. Pauvreté des sociétés paysannes ...... 43 A. Pauvreté comme absence de surplus : ...... 43 B. Distribution de la pauvreté: ...... 44 C. Pauvreté collective et pauvreté individuelle: ...... 44 §3. Le système de subsistance ...... 45 SECTION III : ÉTUDE PARTICULIÈRE DU DISTRICT D’IKONGO...... 45 §1. Les problèmes économiques ...... 45 A. Faibles niveaux d’intensification agricole ...... 45 B. Faiblesse au niveau de la demande effective ...... 45 C. Faible taux d’investissement privé ...... 46 §2. Les problèmes sociaux ...... 46 A. Insuffisance de la main- d’œuvre ...... 46 a) La non optimisation de l’utilisation des facteurs de production ...... 46 b) Insécurité foncière ...... 47 c) Manque de cohésion sociale ...... 47 d) Manque d’outils et matériels ...... 47 e) Difficulté de la relation avec les acteurs du développement ...... 48 §3.Les contraintes limitatives de l’agriculture ...... 48 112

A. Contraintes d’ordre socioculturel ...... 48 B. Contraintes d’ordre socio-économique et sociologique ...... 48 C. Contraintes d’ordre financier ...... 49 D. Contraintes d’ordre institutionnel ...... 49 E. Contraintes d’ordre physique ...... 50 §4.Contraintes limitatives du Système d’élevage non performant : ...... 50 A. Insuffisance de soins vétérinaires ...... 50 B. Absence de surveillance épidémiologique ...... 50 DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN PLACE DU CSA POUR LE DÉVELOPPEMENT DU DISTRICT D’IKONGO ...... 52 CHAPITRE I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU CSA ...... 54 SECTION I : GÉNÉRALITÉS ...... 54 §1.Définition ...... 54 §2.Contexte du CSA ...... 54 §3.Fiche d’information sur l’action ...... 55 A. Titre d’action et nom du demandeur ...... 55 B. Objectifs ...... 55 a) Objectif global : ...... 55 b) Objectif spécifique: ...... 55 C. Zone d’Intervention ...... 55 D. Groupes cibles ...... 56 E. Résultats attendus: ...... 56 F. Filière d’intervention: ...... 56 G. Activités: ...... 56 SECTION II : SITUATION JURIDIQUE ET ORGANISATIONNELLE DU CSA ...... 57 §1.Situation juridique ...... 57 A. Le statut du CSA...... 57 B. Un organe de pilotage: le «COPILO» ...... 57 a) Rôle et place des paysans dans le COPILO ...... 57 §2. Gestion Administrative du CSA ...... 58 A. Organigramme du CSA ...... 58 B. Gestion du personnel ...... 59 a) Contrat de travail ...... 59

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b) Droit du travailleur ...... 59 c) Gestion des absences ...... 60 C. Outils de gestion ...... 60 D. Gestion des équipements ...... 61 SECTION III : LE DÉROULEMENT DE LA MISE EN PLACE ...... 61 §1.Processus simplifié ...... 61 §2.Principaux acteurs ...... 61 A. Au niveau international ...... 62 a) L’Union européenne ...... 62 b) Opérateurs d’appui : AFDI/ PCSA ...... 63 B. Au niveau national : ...... 63 C. Au niveau régional ...... 63 a)La Région : ...... 63 b) DRDR (SR, CIRDR) : ...... 63 D. Au niveau local : producteurs et acteurs locaux ...... 64 a) Les OP et TT : ...... 64 b) Le secteur privé : ...... 64 c)Les prestataires de services : ...... 64 d) Les IMF : ...... 65 e)Les projets / Programmes : ...... 65 E. Les acteurs indirects ou secondaires et leurs rôles ...... 65 §3.Planning de mise place du CSA ...... 65 CHAPITRE II. LA CONTRIBUTION DU CSA AU DÉVELOPPEMENT DU DISTRICT D’IKONGO ...... 68 SECTION I : L’IMPORTANCE DU CSA DANS LE DISTRICT ...... 68 §1.L’objectif du CSA ...... 68 §2.Les principes et les valeurs ...... 69 A. Les principes ...... 69 B. Les valeurs ...... 69 §3.La procédure de fonctionnement ...... 70 A. Mode de traitement niveau I ...... 71 B. Mode de traitement niveau II ...... 72 §4.Stratégie du centre de service agricole ...... 72

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A. Le plan de travail annuel ...... 72 B. Analyse et identification des filières prioritaires ...... 72 C. La ressource principale ...... 77 D. Ressources particulières ...... 78 a) Financement du fonctionnement ...... 78 b) Financement des services: ...... 79 SECTION II : OPÉRATIONNALISATION DU CENTRE ...... 79 §1.Veiller au respect des règles et procédures de bonne gouvernance et pilotage ...... 79 A. Gouvernance du CSA : ...... 79 B. Elaboration et validation des outils de pilotage du CSA : ...... 79 C. Reporting et suivi du CSA : ...... 80 §2.Faire connaitre les activités du Centre à tous les acteurs et institutions du développement rural ...... 81 A. Communication : ...... 81 B. Partenariat : ...... 81 §3.Les missions du CSA ...... 81 A. Les 5 grandes missions assignées aux CSA ...... 81 a) Structure de la demande de services agricoles: ...... 81 b) L’appui à la recherche de financement : ...... 82 c) Appui à la maîtrise d’ouvrage: ...... 82 d) Mise en relation de la demande et de l’offre de services agricoles ...... 82 e) Mise à disposition ou diffusion de l’information technico-économique : ...... 82 B. Stratégies de service : ...... 83 §4. La coopération entre CSA et les ONG du district ...... 83 A. Projet PARECAM : ...... 83 B. Projet SOFASPAN : ...... 83 C. Projet SAF-FJKM : ...... 84 D. Le Projet CRS : ...... 84 E. L’ONG Ny TANINTSIKA : ...... 85 F. ONN SEECALINE : ...... 85 SECTION III: RÉSULTATS ATTENDUS ...... 86 §1.Quels sont les résultats attendus du CSA auprès du secteur rural, à court, à moyen et à long terme ? ...... 86

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A. Résultats attendus à court terme ...... 86 B. Résultats à moyen terme : ...... 86 C. Résultat à long terme : ...... 86 §2.Le CSA face au développement rural ...... 86 A. Amélioration de la condition de vie ...... 87 B. Economie de subsistance à l’économie de marché ...... 88 C. Le foncier ...... 88 D. Création d’emplois ruraux ...... 88 E. La prise en charge des infrastructures d’aménagement ...... 89 F. La vulgarisation agricole ...... 89 G. La protection de l’environnement ...... 89 H. La fiscalité ...... 89 I. Financement ...... 89 CHAPITRE III. LIMITES ET SUGGESTIONS ...... 91 SECTION I : LES ASPECTS LIMITATIFS DU PROGRAMME ...... 91 §1.Les problèmes liés à la disponibilité des financements ...... 91 A. Retard de financement ...... 91 B. Problèmes d’ordre financier ...... 91 §2.Les problèmes liés à la difficulté de mobilisation ...... 91 A. Manque d’information ...... 91 B. La complication des procédures à suivre ...... 92 §3.Situation nationale ...... 92 SECTION II : SUGGESTIONS ET RÉCOMMANDATIONS ...... 92 §1.Au niveau de la commune du district et aux bénéficiaires ...... 92 A. Participation sociale au développement ...... 92 B. Renforcement de la structure des organisations ...... 92 C. Augmentation du taux de recouvrement ...... 93 D. Mise en place de centre de surveillance ...... 93 E. Facilitation des protocoles à suivre ...... 93 F. Exploitation de masse ...... 93 G. Prise de conscience ...... 94 §2.Les orientations envisageables au niveau du CSA ...... 94 A. Allègement de la procédure de financement ...... 94

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B. Animation rurale ...... 94 §3.Les améliorations envisageables au niveau de l’Etat ...... 95 A. Nécessité de l’implication des techniciens locaux ...... 95 B. Collaboration avec les bailleurs de fonds ...... 95 CONCLUSION ...... 97 BILIOGRAPHIE ...... 100 ANNEXES ...... 102 LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... 110 TABLE DES MATIÈRES ...... 111

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