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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Samedi 10 décembre Ultimes Ballades Dans le cadre du cycle La folie Du 9 au 17 décembre Samedi décembre 10 | Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Ultimes Ballades Cycle La folie Schumann, Nietzsche, le Tasse sombrèrent dans la folie tout comme Lucia di Lammermoor et tant de personnages d’opéra. Jordi Savall, avec Érasme, célèbre les pouvoirs de subversion de la folie ; Fausto Romitelli en révèle le déchaînement. Dérangement psychique, hallucinations, somnambulisme, amnésie… ces scènes sont devenues une sorte d’épisode obligé pour les héroïnes (généralement soprano) dans l’opéra du début du XIXe siècle et donnent l’occasion d’un déploiement de virtuosité vocale impressionnante. Accompagnée par La Chambre Philharmonique que dirige Emmanuel Krivine, Olga Peretyatko interprète des grands airs de Donizetti et Bellini. La Malédiction du chanteur ainsi que les quatre ballades réunies sous le titre Le Page et la Fille du roi de Schumann, au programme du concert dirigé par Laurence Equilbey, datent de 1852, année au cours de laquelle le compositeur subit des troubles nerveux. Ces derniers sont les prémices de la folie qui le conduira à inir ses jours dans l’asile d’Endenich. Imprimé à Paris et dédié à son ami Thomas More, Éloge de la folie d’Érasme remet tout en cause avec subversion. En s’emparant de ce célèbre texte, Jordi Savall brosse un portrait musical en forme d’hommage au philosophe qu’il considère comme un « réformateur audacieux », « premier théoricien littéraire du paciisme » et « premier penseur à se déinir comme européen ». De César Franck à Eugène Ysaÿe en passant par les Märchenerzählungen de Schumann, le violoncelliste Alexander Kniazev et ses complices ont imaginé un parcours musical ponctué par la lecture de textes du philosophe Friedrich Nietzche. Dans Amok Koma pour instruments et électronique, Fausto Romitelli rend perceptible « l’avènement d’une violence cachée » qui se révèle par « la dérive chaotique du matériau » musical, par sa destruction et par son retour incandescent, « hors de tout contrôle » selon le compositeur italien. Sur les vingt madrigaux qui composent le Deuxième Livre de Claudio Monteverdi (1590), neuf sont des mises en musique de poèmes de Torquato Tasso. L’atmosphère pastorale suggérée dans la poésie madrigalesque ne fait pas transparaître l’état de folie dans lequel sombrait peu à peu le grand poète épique d’Italie mais Le Tasse fut interné en 1577 puis en 1579 à Ferrara. 2 DU VENDREDI 9 AU SAMEDI 17 DÉCEMBRE VENDREDI 9 DÉCEMBRE – 20H DIMANCHE 11 DÉCEMBRE – 16H30 JEUDI 15 DÉCEMBRE – 20H Scènes de folie Éloge de la folie : Érasme de Fausto Romitelli Rotterdam et son temps Amok Koma Gaetano Donizetti Matthias Pintscher Airs extraits de Lucia di Lammermoor Hespèrion XXI Songs from Solomon’s Garden Giuseppe Verdi La Capella Reial de Catalunya Olga Neuwirth La Force du destin : Ouverture Jordi Savall, direction, dessus de viole Construction in Space Vincenzo Bellini Airs extraits de I Puritani Ensemble intercontemporain Airs extraits de La Sonnambula LUNDI 12 DÉCEMBRE – 20H Matthias Pintscher, direction Robert Schumann Leigh Melrose, baryton Symphonie n° 4 Nietzsche : le journal d’une folie Emmanuelle Ophèle, lûte basse Alain Billard, clarinettes basse et La Chambre Philharmonique Robert Schumann contrebasse Emmanuel Krivine, direction Fantasiestücke op. 73 Gérard Buquet, tuba Olga Peretyatko, soprano César Franck Vincent David, saxophone Sonate pour violoncelle et piano Peter Böhm, électronique en temps réel Ce concert est précédé d’une Robert Schumann conférence à 18h45, L’opéra, c’est fou !, Märchenerzählungen op. 132 par Caroline Eliachef, psychanalyste César Franck VENDREDI 16 DÉCEMBRE – 20H Entrée libre sur réservation Prélude, choral et fugue SAMEDI 17 DÉCEMBRE – 20H Robert Schumann Fantasiestück op. 111 n° 1 Claudio Monteverdi SAMEDI 10 DÉCEMBRE – 20H Eugène Ysaÿe Intégrale des madrigaux : Deuxième Livre Berceuse Ultimes ballades Les Arts Florissants Textes de Friedrich Nietzsche Paul Agnew, direction, ténor Robert Schumann Maud Gnidzaz, soprano La Malédiction du chanteur op. 139 Alexander Kniazev, violoncelle Hannah Morrison, soprano Max Bruch Plamena Mangova, piano Marie Gautrot, contralto Die Loreley, op. 16 : Ouverture Romain Guyot, clarinette Sean Clayton, ténor Robert Schumann Andreï Gridchuk, alto Callum Thorpe, basse Le Page et la Fille du roi op. 140 Didier Sandre, récitant Orchestre de l’Opéra de VENDREDI 9, SAMEDI 10, Rouen Haute-Normandie ET DIMANCHE 11 DÉCEMBRE Accentus Laurence Equilbey, direction CITÉSCOPIE La Folie Catherine Hunold, soprano Maria Riccarda Wesseling, Avec Jean-François Boukobza, Damien mezzo-soprano Colas, Hélène Pierrakos, Rémy Stricker, Marcel Reijans, ténor musicologues, Jean-Marie Fritz, Benedict Nelson, baryton-basse professeur de littérature médiévale et Johannes Mannov, basse Catherine Kintzler, philosophe SAMEDI 10 DÉCEMBRE – 20H Salle des concerts Ultimes Ballades Robert Schumann La Malédiction du chanteur op. 139 entracte Max Bruch Die Loreley op. 16 : Ouverture Robert Schumann Le Page et la Fille du roi op. 140 Orchestre de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie Accentus Laurence Equilbey, direction Catherine Hunold, soprano (La Reine) Maria Riccarda Wesseling, mezzo-soprano (La Narratrice) Marcel Reijans, ténor (Le Jeune Homme / Le Page) Benedict Nelson, baryton-basse (Le Harpiste / Le Triton) Johannes Mannov, basse (Le Roi) Élodie Kimmel, soprano (La Princesse) Kristina Vahrenkamp, soprano (La Nymphe) Nicolas Rouault, basse (Le Ménestrel) Ce concert est surtitré. Enregistré par France Musique, ce concert sera difusé le vendredi 30 décembre à 14h. Coproduction Cité de la musique, Opéra de Rouen Haute-Normandie, Accentus. Fin du concert vers 21h40. 4 Ultimes Ballades Contes et légendes : cet univers forme l’un des piliers du romantisme. Loin du divertissement, il donne à l’artiste et à son public des clés de lecture du monde, opère de saisissants raccourcis, réunit réalité et iction. « Le conte véritable doit être à la fois prophétique et idéal. Le vrai créateur de contes est un voyant de l’avenir » (Novalis, Fragments inédits). Histoires de rois et de pauvres gens, malédictions et salvation, meurtres et mariages… La plupart des poètes du XIXe siècle se rafraîchiront à cette source, la teintant plus ou moins de populaire : les frères Grimm, Arnim et Brentano, Herder, Eichendorf, Uhland et bien d’autres encore. Pour Schumann, en profonde résonance avec ces problématiques, un poète tiendra une place particulière : Emanuel Geibel. On lui doit le texte de la ballade Vom Pagen und der Königstochter ; c’est aussi lui qui inspire les Drei Gedichte op. 30, le Liederspiel op. 74 et son prolongement, les Spanische Liebeslieder op. 138. Il fait également sienne la légende de la Lorelei ; son livret d’opéra, écrit pour Mendelssohn, sera inalement mis en musique après la mort de ce dernier par Max Bruch dans les années 1860, mais aussi par Fredrik Pacius vers 1880. Robert Schumann (1810-1856) Des Sängers Fluch [La Malédiction du chanteur] op. 139 1. « Es stand in alten Zeiten » (la narratrice) 2. « Die Stunde ist gekommen » (le jeune homme, le harpiste) 3. « Schon steh’n die beiden Sänger » (le roi, la reine, le harpiste, la narratrice) 4. Provenzalisches Lied (le jeune homme) 5. « Wie schlägt der Greis die Saiten » (le chœur) 6. « Genug des Frühlings und der Lust » (le roi, le harpiste) 7. Ballade (le harpiste, le roi, le chœur) 8. « Nicht diese wilden blut’gen Lieder » (la reine, le chœur, le jeune homme) 9. « Den Frühling kundet der Orkane Sausen » (le jeune homme, le harpiste, le chœur, le roi, la reine) 10. « Kamt ihr hier her, mit euren Liedern » (le roi, le chœur, la reine) 11. « Fangt an » (le roi, le jeune homme, la reine, le harpiste, le chœur) 12. « und wie vom Sturm zerstoben » (la narratrice) 13. « Weh euch! ihr stolzen Hallen! » (le harpiste) 14. « Der Alte hat’s gerufen » (le chœur) Composition : 1852. Création : le 28 février 1857, à Elberfeld, sous la direction de H. Schornstein. Publication : 1858. Efectif : solistes (la narratrice, alto ; le harpiste, baryton ; le jeune homme, ténor ; la reine, soprano ; le roi, baryton) – chœur mixte – 2 lûtes, piccolo, 3 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 2 cors à pistons, 2 cors naturels, 2 trompettes à piston, 3 trombones, tuba – timbales – harpe – cordes. Durée : environ 37 minutes. 5 L’opéra profondément désiré (« ma prière du matin et du soir », en 1842), approché à plusieurs reprises mais jamais étreint, pousse Schumann à rechercher des entre-deux à la dramaturgie rêvée et aux formes alternatives. Ce seront ainsi les Scènes de Faust, Manfred ou, plus tardivement, Le Pèlerinage de la rose. L’échec de Genoveva à la scène en 1850 le porte plus encore à explorer le « para-théâtre » (pour reprendre une expression de Brigitte François-Sappey), et les ballades dramatiques lui apparaissent comme une solution viable, qui présente en outre l’avantage de donner du grain à moudre à l’orchestre et au chœur de Düsseldorf dont il est devenu le Generalmusikdirektor. Il réunit donc solistes, chœur et orchestre autour de poèmes de ses contemporains, créant un nouveau corpus de quatre œuvres composées entre 1851 et 1853, dont la durée oscille entre le lied de très grandes dimensions et l’acte d’opéra. La Malédiction du chanteur est la plus longue de ces quatre ballades ; elle s’appuie sur un poème de Ludwig Uhland, que Schumann et son « librettiste » Pohl élargissent en proposant un intéressant jeu de miroirs entre l’histoire « réelle » et l’histoire contée par le jeune chanteur. On y retrouve les obsessions schumanniennes sous la forme de meurtres symboliques (celui du roi par le ménestrel dans la petite ballade n° 7, celui du ménestrel par le roi dans la grande ballade), d’amours impossibles (entre la reine et le jeune chanteur) et d’anathèmes (la malédiction inale du roi par le vieux harpiste, qui transforme le « Weh! » de douleur de la in du n° 11 en « Weh dir! » d’imprécation).