Le Maroc S'affole !
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Née d’une vision conti- nentale ambitieuse, 4 Casablanca Finance City semble avoir été réduite à un simple 20 ENQUÊTE projet immobilier. COVID-19 LE MAROC S’AFFOLE ! Secoué par une crise sanitaire sans précédent, le Royaume est fragilisé. Etat et acteurs économiques font face à l’inconnu, et cherchent désespérément une nouvelle voie de développement. Groupe Success Publications Prix Maroc 30 DH ECONOMIE MAROC MAURITANIE HÉLÈNE LE GAL CORONA IMPOSE UNE ÈRE DE FRANCE-MAROC, LA SON MODÈLE CO-DÉVELOPPEMENT DIPLOMATIE AVANT TOUT Sommaire 28 CONFIDENTIEL 6 ECONOMIE DÉCRYPTAGE 11 60 Corona impose son modèle 64 Un modèle à l’épreuve de la crise INTERVIEW 22 66 Renault et sa bouée de sauvetage ! ENQUÊTE LE MIRAGE CFC 28 68 Au Maroc, l’industrie automobile impactée ? Destinée à développer l’attractivité fi nancière du Maroc et 70 Vers une réindustrialisation ? de l’Afrique, il y a 9 ans, CFC est en phase de devenir un 72 Mauritanie : opérateur immobilier. Une ère de co-développement ? Bling-bling 31 76 Entretien : A quoi sert CFC ? 32 La coopétition pour relancer le digital ENTREPRISES 87 ACTUALITÉ NATIONALE La vente directe dans tous ses états 34 93 ACTUALITÉ MONDE DLM : 50 ans de hauts et de bas 38 Bourse : Senhaji aura du fi l à retordre 42 POINT DE VUE Evénementiel : Des annulations 44 9 Hassan M. Alaoui par monts et par vaux Coronavirus, l’alibi bienvenu Covid-19, au moins 4 MDH de médicaments 48 90 Abdelaziz Enasri IAM, Dans l’œil du cyclone 50 À risque radical, réponses radicales DÉBAT: 54 TOURISME Y A-T-IL RÉELLEMENT UNE FEUILLE DE ROUTE ? 3 EconomieEntreprises Avril 2020 EDITO ZAKARIA LAHRACH LE REVERS… ET SA MÉDAILLE hakib Alj n’avait pas tout à fait tort dans la mis- directement sur leur portable le top management et les sive qu’il a adressée au secteur bancaire. Il aurait autres qui subissent de plein fouet les règles, pas tou- C certes pu y mettre les formes, essayer un autre ca- jours claires, des ratios et autres objectifs des agences nal de médiation, opter pour une approche participative, bancaires. Le dernier scandale de «mahkama gate» en dit mais il n’en demeure pas moins vrai que ses doléances long sur la chose. Et puis il n’y a qu’à voir aussi les dos- ont le pied ancré dans la réalité. Prenons l’exemple du siers sous lesquels croulent les bureaux des associations report des échéances des crédits promis par les banques. de protection du consommateur et le Centre marocain de Des PME contactées nous ont en effet confi rmé la diffi - médiation bancaire. culté d’accès à leur interlocuteur habituel. Elles ne sont pas nombreuses mais le préjudice est réel pour celles qui oin de n’être qu’une manifestation du secteur s’y confrontent. Beaucoup de fl ou persiste également sur bancaire, cette dichotomie rythme la vie de tout la date exacte du début des reports et sur les éventuels L un pays. Il y a d’un côté le discours offi ciel et de intérêts supplémentaires. Et les entreprises ne sont pas l’autre celui de la réalité. D’un côté le principe d’équité les seules concernées puisque ces écarts ont également fi scale, de l’autre les professions libérales et les commer- pu être constatés chez les particuliers. Le bâtonnier du çants de Derb Omar. D’un côté les pénalités de retard barreau de Casablanca, Me Hassan Birouaine, a d’ailleurs de paiement, de l’autre les petits fournisseurs à la merci adressé un courrier au même Othmane Benjelloun rele- des grands groupes. Et la liste peut s’allonger indéfi ni- vant deux ou trois points à éclaircir, notamment l’obliga- ment. Cette croyance profonde en l’existence de rouages tion de l’emprunteur d’accepter toutes les modifi cations, en coulisses faisant tourner la machine en dehors de tout dont le montant des échéances de son contrat alors que le mode d’emploi est le principal obstacle à la sortie de GPBM avait bien précisé que si report il y a, il sera gratuit crise du royaume. Faut-il encore s’étonner si de grands sans aucun frais ni pénalité de retard. hommes d’affaires, d’anciens ministres, des hauts respon- sables et des militaires se font encore arnaquer rien qu’à Le règlement de comptes épistolaire entre gens de bonne l’évocation de liens supposés avec un conseiller royal ? famille engagé entre la CGEM et le GPBM (voir page 11) Que peuvent vouloir ces personnalités qui ne soit acces- a le mérite de révéler à la lumière du jour la dichotomie sible par la légalité et la méritocratie au point de se com- fl agrante entre les décisions prises dans les bureaux ca- promettre avec des gens louches ? Ces règles occultes, qui pitonnés des banques et leur application au quotidien. régissent le jeu en coulisse, sont celles-là mêmes qui le Cette façon de faire date de bien avant la crise du Corona- faussent. Et ce n’est pas la création de commissions sen- virus. Tout le monde se rappelle le discours des banques tant bon les compétences qui y changera quelque chose. concernant la facilitation de l’accès aux fi nancements Avec cette crise sanitaire que traverse le Maroc, l’occasion et les doléances répétées des TPME qui donnaient l’im- est donnée aujourd’hui pour mettre à nu, puis déraciner pression d’avoir affaire à deux entités évoluant chacune ces pratiques. Le salut ne se trouvera pas autrement…! dans un monde différent. Il y a ceux qui peuvent appeler [email protected] RÉACTIONS la bande de voleurs et les familles qui dé- • Saidia... Taghazout ...Lixus ...Mogador... tiennent les monopoles un peu partout. Herve Decker, Facebook [email protected] Mohamed Anas Zahir, Facebook Ajoutez Imiouddar à la liste. Catastrophe Intelaka ou le potentiel dormant de la Taghazout la station «maudite» écologique, et disparition de toute une plage TPME • Oued chbika, plage blanche... que des élé- sous la construction des mobiles homes, res- On n’a pas besoin d’argent pour entre- phants blancs. Quand ça devient un schéma, taurants et parking!!! prendre, on a besoin de démocratie et de c’est que ce n’est pas de l’incompétence, Mohammed Chadli Tariq El Kadiri , Face- justice, et vous verrez Casablanca devenir c’est du blanchiment et des emplois fi ctifs. book New York. Sinon, l’argent ne sert à rien avec Tariq El Kadiri, Facebook Directeur de Publication: Hassan M. Alaoui | Chef d’Edition: Zakaria Lahrach | Directrice Développement: Hind Sidqui | Success Publications Bd Zerktouni, Casablanca, Maroc-Tél: 05 22 36 95 15 (LG) Fax: 05 22 36 95 13 | Site web: www.sp.ma | Dépôt légal: 55-1999-ISSN: 1114-0887 | 4 EconomieEntreprises Avril 2020 CONFIDENTIEL INDISCRÉTIONS LES FONDS DORMANTS À LA RESCOUSSE Le CVE piloté par Mohamed Benchaaboun et qui suit l’évolu- tion de la crise sanitaire et son impact sur l’économie est en train de déterrer tous les fonds de l’État dormants. Qu’ils soient de réserves techniques ou de cotisations sociales, ces fonds peuvent être sollicités pour venir en appui aux populations qui vivaient de l’informel et aux entreprises fragiles qui vont RIFIFI AU MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE connaître une forte chute de leur activités. Un décret serait Les mesures destinées à réduire le défi cit de la balance des paiements (voir page 13) ne ainsi en préparation pour réaf- semblent pas susciter l’unanimité au sein du ministère des Finances. «De par nos engagements fecter certaines dépenses d’in- vis-à-vis du FMI, notamment dans le cadre de la LPL, le Royaume n’a pas le droit de restreindre vestissement non urgentes vers ses importations pour sauvegarder son défi cit de la balance des paiements. La décision de la le Fonds Covid-19. Parmi les Douane peut compliquer les choses si jamais le Maroc veut tirer sur la LPL. Dans ce contexte fonds appelés à la rescousse, c’est une option sur la table», nous informe une source au sein du département de Ben- celui de la formation profes- chaâboun. Le Maroc qui a informé offi ciellement et pour la première fois le FMI, via sa Directrice sionnel, le fond de garantie des générale Kristalina Georgieva, lors de sa visite au Maroc fi n février dernier, de la possibilité de banques, celui des compagnies tirer sur la LPL en 2020, doit ainsi se conformer à tous ses engagements dans ce cadre, surtout d’assurances, et les réserves au vu du manque de visibilité du contexte actuel. Il faudra donc supporter un déséquilibre pro- de l’AMO estimés à près de 30 fond de la balance des paiements afi n de plaire à l’Institution de Bretton Woods. Une dépen- milliards de dirhams. dance qui n’est pas du goût de tout le monde. La chaîne d’approvisionnement du laboratoire Bottu en molécule de base de plusieurs médicaments est interrompue ces derniers mois, notamment pour la molécule de base du Doliprane qui était importée de Chine. Vu la très forte demande sur le produit pendant la crise sanitaire, Bottu a dû se tourner vers la Turquie pour sécuriser son amont industriel. AUTOMOBILE, PANNE SÈCHE L’Aivam prévoit une ré- constructeurs. De quoi duction des nouvelles im- pousser plusieurs opéra- matriculations de voitures teurs de la location longue entre 35 et 50% en com- durée (LLD) et du leasing à paraison avec 2019. En entrer en contact avec les eff et, au-delà des restric- concessionnaires auto- tions sur l’importation de mobiles pour leur garantir véhicules, demandées par des quotas au détriment la Douane, le marché se des particuliers.