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58 ANNÉE – Nº 17774 – 1,20 ¤ – MÉTROPOLITAINE --- MARDI 19 MARS 2002 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

 0123 éCONOMIE Les dix engagements de Jospin Nord-Sud : comment financer Dans une brochure de 40 pages diffusée à 8 millions d’exemplaires, le candidat socialiste détaille son programme LIONEL JOSPIN a rendu public, f le développement ? lundi 18 mars, son programme de Chômage, sécurité, candidat à la présidence de la Répu- formation, logement, blique. En 40 pages, sous le titre « Je EMPLOI m’engage », le premier ministre-can- retraites, etc. : didat décline ses propositions pour L’AFFAIRE ENRON une France « active, sûre, juste, les dix propositions moderne et forte ». Il met particuliè- du premier ministre Le capitalisme mondial rement en avant les « dix engage- ébranlé : l’avis de neuf ments » suivants : « 900 000 chô- f Différences dirigeants p. 20-21 meurs de moins d’ici à 2007, un droit à la formation tout au long de la vie, et similitudes un contrat national de sécurité, la PROCHE-ORIENT réduction de moitié de la taxe d’habi- avec Jacques Chirac tation, une couverture logement uni- Front du refus arabe verselle, une nouvelle étape de la f contre une intervention décentralisation, un contrat d’autono- Arlette Laguiller p. 2-3 mie pour les 18-25 ans, des retraites a le vent en poupe américaine en Irak par répartition garanties, la Fédéra- tion européenne des Etats-nations, l’annulation de la dette des pays en f Paroles d’électeurs : développement. » Lionel Jospin y ajoute deux promesses sous le titre chaque jour, nos « La démocratie autrement » : «Un du Parti socialiste dit vouloir péen, ce programme affirme « vou- gers aux élections locales, pour l’an- carnets de campagne référendum pour la modernisation « réconcilier l’esprit de révolte et l’es- loir l’Europe politique » comme ins- nulation de la dette des pays en des institutions, un mandat unique prit d’initiative, la capacité de créa- trument de régulation de la mondia- développement et pour une initiati- Lire pages 6 à 8, pour les parlementaires ». tion et l’exigence de justice ».De lisation. M. Jospin se prononce aus- ve européenne en faveur des pays l’éditorial et l’analyse page 17 PATRIMOINE Dans sa présentation, le candidat tonalité fédéraliste sur le débat euro- si pour le droit de vote des étran- de la Méditerranée. et le carnet de campagne page 36 Le musée du quai SPORTS Branly s’oppose au Musée de l’homme p. 31 Disparues de l’Yonne : la justice en procès QUATRE ANCIENS procureurs A ces quatre représentants du par- tants dans la magistrature. UNION EUROPÉENNE de la République ou substituts, en quet, le CSM reproche d’avoir Cette audience intervient quel- Les raisons de la première crise poste à Auxerre entre 1984 et notamment négligé la piste établie ques jours après l’ouverture, par le Une manif monstre à 1996, comparaissent, à partir de dès 1984 par le gendarme Christian parquet d’Auxerre, d’une informa- économique du football européen Barcelone p. 5 lundi 18 mars, et pour trois jours, Jambert, qui attribuait à Emile tion judiciaire pour « corruption et devant le Conseil supérieur de la Louis, mis en examen depuis pour trafic d’influence ». Elle sera char- magistrature (CSM). Soupçonnés « assassinats », la responsabilité des gée de faire notamment la lumière d’avoir laissé s’enliser les dossiers disparitions. Réquisitions de classe- sur les éventuelles complicités de En finir avec les taudis sur les jeunes filles disparues de ment « prises de manière hâtive », certains magistrats avec ce qui res- de la capitale p. 15 l’Yonne, René Meyer, Daniel Stili- « traitement désinvolte » du dossier, semble de plus en plus à un réseau. novic, Bertrand Daillie et Jacques « totale inaction », « erreurs manifes- D’autant que les services judiciaires International...... 2 Entreprises...... 20 Union européenne.... 5 Communication ...... 23 Cazals sont poursuivis pour « man- tes d’appréciation » : le CSM criti- ont découvert qu’au début de l’an- France...... 6 Marchés...... 24 quements à l’honneur ». Au terme que sévèrement les quatre fonction- née 2000, 1 100 dossiers, dont 200 Société ...... 10 Aujourd’hui ...... 26 des audiences, la formation disci- naires, dont l’un est aujourd’hui à la cas d’abus sexuels, étaient oubliés Carnet ...... 14 Emploi-Annonces ... 29 plinaire du parquet rendra un avis. retraite, un deuxième déjà placé en au parquet des mineurs. Abonnements ...... 14 Météorologie-Jeux... 30 Régions...... 15 Culture...... 31 C’est ensuite le ministre de la jus- congé longue durée, les deux der- Horizons ...... 16 Radio-Télévision...... 35 tice qui arrêtera les sanctions. niers occupant des postes impor- Lire pages 10 et 11 A Monterrey, on veut bien parler des pauvres, mais pas les voir

MONTERREY et mieux à réduire le fossé entre le Nord et le on – ne pouvait souffrir de la persistance d’un de notre envoyée spéciale Sud. Quelque 300 organisations non gouverne- bidonville qui borde le siège de la conférence. Les villes qui accueillent les réunions interna- mentales sont bien là pour faire entendre leur Le quartier appelé Colonia Caracol (« Colo- INFLATION salariale (l’Uruguayen Alvaro Recoba, ici au côté de tionales connaissent désormais bien ces voix et protester contre le maintien d’un nie escargot »), où vivent un millier de Ronaldo, est le joueur le mieux payé du Vieux Continent), difficultés murailles de béton ou de grillages, érigées à la modèle néolibéral. Les 7 000 membres de familles, n’est séparé de l’ancien parc des acié- dans les négociations des droits de télévision, cours boursiers fort aléa- hâte par les autorités locales pour protéger les diverses forces de l’ordre quadrillent déjà la vil- ries de la Fudidora, qui sert maintenant de cen- toires : le football européen s’apprête à vivre sa première véritable cri- congressistes contre les attaques intempesti- le, mais les risques de débordement entre poli- tre de conventions, que par le lit totalement se économique. Experts et dirigeants s’accordent à dire que la « bulle ves des manifestants antimondialisation. Qué- ce et militants antimondialisation sont, sec de la rivière Santa-Catarina. Il se trouve spéculative » connaît ses derniers instants. Lire pages 26 à 29

bec et Gênes ont ainsi été coupées en deux, le d’après les autorités locales, limités. malencontreusement sur le chemin des cortè-  / temps d’un sommet. Dans la Belle Province, il Pourtant, dimanche, des ouvriers s’affai- ges officiels des chefs d’Etat – George W. Bush y a un an, on célébrait l’avènement de la zone raient encore pour terminer la construction en tête, qui est là en voisin (son ranch est à 150 de libre-échange des Amériques qui devrait d’un mur. Un beau mur en solides parpaings kilomètres de Monterrey) – qui viennent ici voir le jour en 2005. Le port ligure recevait les de 2 mètres de haut et de 200 mètres de long débattre de la misère du monde. Dans la cha- chefs d’Etat et de gouvernement du G8 – un que les habitants de Monterrey ont déjà sur- leur moite d’un dimanche après-midi, la popu- directoire mondial des pays les plus riches du nommé le « mur de la pauvreté ». Il ne s’agit lation de Monterrey se promenait en famille monde. pas cette fois de mettre les quelque soixante dans les rues piétonnes du barrio antiguo, le Rien de commun avec la conférence sur le chefs d’Etat et de gouvernement hors d’attein- vieux quartier de la ville. Pendant ce temps, les financement du développement de l’ONU, qui te des globalofobicos (« globalophobes »), com- ouvriers continuaient à poser pierre sur pierre, s’ouvre ce lundi 18 mars. A Monterrey, pen- me les a surnommés la presse mexicaine. Plus sous l’œil désabusé des habitants de Colonia dant cinq jours, il ne sera question que de lut- sûrement, le président mexicain, Vicente Fox, Caracol. te contre la pauvreté, d’efforts que doivent hôte du sommet, a jugé que la réputation de consentir les pays riches pour contribuer plus la troisième ville du pays – et la plus riche dit- Babette Stern   a    Le monde La mémoire retrouvée de la guerre global selon d’Algérie ? par Benjamin Stora Baricco DEPUIS la mort de François Mit- qu’on découvre (ou qu’on feigne de gérie, après 1962, personne ne se terrand, homme politique issu de la découvrir) dans la presse ou à la télé- sentait vraiment responsable ni cou- période de Vichy et de la Résistance, vision un épisode lié à la guerre d’Al- pable. Les Européens d’Algérie la « génération algérienne » est aux gérie, une douleur, une souffrance avaient la sensation très nette commandes dans la vie politique qui tourne autour de cette période. d’avoir été trahis et abandonnés française : ceux qui ont fait la guerre Cette sensation d’absence, que par le pouvoir politique. Ils ne d’Algérie, comme Jacques Chirac ou j’avais pointée il y a dix ans dans mon se sentaient pas responsables de la Jean-Pierre Chevènement, qui y ont ouvrage La Gangrène et l’Oubli, sem- situation coloniale, mais avaient participé, comme Jean-Marie Le ble dépassée aujourd’hui. L’Algérie toujours vécu l’expérience de leur Pen, ou qui l’ont combattu, comme gît là comme une obsession, il n’est vie en Algérie comme des « pion- Lionel Jospin. L’effet de génération pas possible de l’oublier. La sortie de niers » sur une terre vierge, à défri- est important pour comprendre tou- la dénégation, du silence commence cher. te l’ampleur des commémorations vraiment et, désormais, l’oubli obsè- liées au quarantième anniversaire de. Cette volonté de se remémorer Lire la suite page 18 des accords d’Evian. Mais il faut sans cesse l’histoire de la guerre d’Al- et notre reportage page 4 ÉCRIVAIN italien à suc- aller plus loin. gérie envahit l’espace public. Mais y cès, Alessandro Baricco bous- Sur la guerre d’Algérie, le passage a-t-il eu vraiment oubli, ou avons- cule les clichés sur la mondia- s’opère depuis quelques années nous assisté plutôt à une sorte de   est professeur lisation. Extraits de Next,à d’une sensation d’absence à une sor- mise en scène de l’amnésie française d’histoire du Maghreb à l’Institut paraître chez Albin Michel. te de surabondance. Il ne se passe autour de l’Algérie, et de ce conflit ? national des langues et civilisations Lire page 16 pas un jour, ou une semaine, sans En fait, au sortir de la guerre d’Al- orientales (Inalco). /  Afrique CFA 1000 F CFA, Algérie 35 DA, Allemagne 1,50 ¤, Antilles-Guyane 1,50 ¤, Autriche 1,50 ¤, Belgique 1,20 ¤, Canada 2,50 $, Danemark 15 KRD, Espagne 1,50 ¤, Finlande 2,00 ¤, Grande-Bretagne 1 £, Grèce 1,50 ¤, Irlande 1,50 ¤, Italie 1,50 ¤,Luxembourg 1,20 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 16 KRN, Pays-Bas 1,50 ¤, Portugal cont. 1,50 ¤, Réunion 1,50 ¤, Suède 16 KRS, Suisse 2,40 FS, Tunisie 1,5 DT, USA (NY) 2 $, USA (others) 2,50 $. 2/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 INTERNATIONAL proche-orient

Après un crochet par le Koweït, dernier des neuf Israël. Sa tournée est consacrée aux risques, très Les dirigeants arabes se sont tous dits hostiles à une d’inspection et une liste des lieux à inspecter », vient pays arabes qu’il consulte au cours de sa  grands selon Washington, du développement par  militaire américaine contre Bagdad de se dire disposé à accueillir une «  - commencée le 11 mars, le vice-président américain, Bagdad de nouveaux programmes d’  - s’il refuse le retour des experts du désarmement des  », qui pourrait visiter tous les sites possibles «y Richard Cheney, était attendu lundi 18 mars en  massive et au conflit israélo-palestinien. Nations unies. L’Irak, qui exige « un calendrier précis compris les palais présidentiels ». Les pays arabes s’opposent à une attaque américaine contre l’Irak De Riyad à Amman, le vice-président Dick Cheney a entendu les mêmes objections. « Les gens qui meurent dans les rues aujourd’hui ne sont pas victimes d’une quelconque action irakienne, a résumé le prince héritier de Bahrein, mais d’une action israélienne »

LES ÉTATS-UNIS ne parvien- qu’une seule chose qui compte pour ter le retour des inspecteurs du désar- le Conseil de coopération du Golfe nent pas à convaincre les pays ara- DOUZE ÉTATS EN NEUF JOURS moi ou que, d’une certaine manière, mement de l’ONU », aurait-il et l’Irak – souhaite lui aussi circon- bes de leurs vues concernant l’Irak. Londres je suis ici pour organiser une aventu- ajouté. venir toute attaque. Publiquement, Dans les neuf Etats arabes tous re militaire contre l’Irak. C’est faux. Dans un entretien publié samedi même le Koweït, dont l’Irak avait 11 mars Turquie « amis » des Etats-Unis, inclus 19 mars Il est vrai que l’Irak nous préoccupe, 16 mars par le quotidien Le Figaro, envahi et annexé le territoire en dans une tournée commencée à 3 Koweït mais ce n’est qu’un sujet parmi Le roi Abdallah II de Jordanie a lui août 1990, s’est récemment encore Londres et qui doit encore le Israël 18 mars d’autres », a déclaré M. Cheney au aussi prévenu qu’une « éventuelle prononcé contre une intervention conduire en Turquie et en Israël, le 18 mars* 2 Qatar terme de sa visite à Bahreïn. confrontation armée » entre l’Irak armée. Bahreïn, où se trouve le vice-président américain, Dick Che- 17 mars et « l’Occident » et une perpétua- commandement de la cinquième ney, a pu constater de grandes    tion du conflit israélo-palestinien flotte américaine et qui vient d’être Jordanie 3 1 Bahreïn réserves, sinon le refus, d’une éven- Egypte « Je ne pense pas qu’il serait dans plongeraient la région « dans une hissé par Washington au rang 12 mars 17 mars tuelle action militaire contre 13 mars 1 l’intérêt des Etats-Unis ou de quicon- instabilité incontrôlable ». La Jorda- d’« allié essentiel [des Etats-Unis] Bagdad, à laquelle pousse au 2 Emirats que dans la région ou dans le mon- nie en particulier en souffrirait hors OTAN », partage cet avis. Le moins une partie de l’administra- Arabie arabes unis de » que les Etats-Unis lancent une « terriblement », à cause, notam- Yémen n’est pas en reste, malgré la tion américaine. En août 2001, saoudite 16 mars action militaire contre l’Irak, et «je coopération de plus en plus étroite 16 mars d’autres émissaires américains ne pense pas [qu’une telle action] « Certains veulent croire dans la lutte contre le terrorisme n’avaient déjà pas réussi à persua- Oman aboutira aux résultats souhaités »,a que je suis ici pour qui s’est établie entre Washington der les pays voisins de l’Irak d’éta- déclaré le prince héritier saoudien et Sanaa. 15 mars organiser une aventure blir une sorte de cordon sanitaire Abdallah Ben Abdel-Aziz dans un De fait, les forces spéciales yémé- * Date non confirmée Yémen militaire contre l’Irak. autour de ce pays, pour circonve- pour des raisons de sécurité 14 mars entretien à la chaîne de télévision C’est faux » nites ont déjà commencé à être nir la contrebande à laquelle se américaine NBC. Et, à en croire le   entraînées par des instructeurs 100 km livre le régime et dont les revenus quotidien saoudien à grand tirage  américains, et Sanaa va recevoir peuvent éventuellement lui permet- Al-Watan, le prince Abdallah aurait des équipements militaires adaptés tre de relancer des programmes faut tout faire pour que l’Irak autori- C’est en tout cas le ton général mis en garde son interlocuteur ment, de sa dépendance à l’égard à la lutte contre les terroristes. d’armes de destruction massive. se les experts du désarmement de des déclarations faites par des per- contre les conséquences « catastro- du pétrole à bon marché que lui Quelques heures après la visite M. Cheney était attendu lundi l’ONU à revenir sur son territoire, sonnalités officielles ou rapportées phiques [d’une telle intervention], livre Bagdad. « J’espère que le bon éclair de M. Cheney, un attentat à 18 mars au Koweït, dernière étape mais il faut éviter une intervention par la presse selon des sources lourde de menaces pour la sécurité sens l’emportera » à Washington, a la grenade a visé l’ambassade des arabe de sa tournée, qui l’a déjà militaire aux conséquences imprévi- diverses. M. Cheney a néanmoins régionale, d’autant que d’après cer- ajouté le roi. Etats-Unis à Sanaa. Pour les autori- mené en Jordanie, en Egypte, au sibles tant en Irak – nul ne pleurera parfois laissé entendre que ces taines informations Bagdad serait L’Egypte et les Emirats arabes tés yéménites, l’incident est un acte Yémen et à Oman, ainsi que dans les Saddam Hussein s’il est renversé, comptes rendus ne reflétaient pas disposé à accepter le retour des ins- unis sont sur la même longueur isolé sans gravité, dont l’auteur, un Emirats arabes unis, en Arabie saou- mais nul ne sait qui prendra alors le avec exactitude ce qui s’est dit lors pecteurs du désarmement ». « Plu- d’onde et le Qatar – où sont prépo- jeune chômeur de 25 ans, n’a pas dite, à Bahreïn et au Qatar. Partout pouvoir – qu’au plan régional, déjà d’entretiens entre quatre murs tôt que de frapper l’Irak, des efforts sitionnées des armes américaines d’affiliation politique. il a eu droit à la même antienne, passablement perturbé par le conflit avec ses hôtes. « J’ai l’impression doivent être déployés au plan inter- et qui est l’auteur d’une récente diversement formulée ici et là : il israélopalestinien. que certains veulent croire qu’il n’y a national pour le convaincre d’accep- suggestion de dialogue direct entre Mouna Naïm Dick Cheney, de la guerre du Golfe à la « phase II » de la campagne antiterroriste Le HCR se prépare à accueillir WASHINGTON dam Hussein ne fait aucun doute Le voyage de M. Cheney est des- tant de l’Etat où il a passé la plus comme de la limitation de la vente des réfugiés en Iran de notre correspondant mais, jusqu’à maintenant, les diri- tiné à montrer que la détermina- grande partie de son enfance et de des armes, avait été exploité par Onze ans après, le secrétaire à la geants américains se sont bornés à tion des Etats-Unis à agir contre son adolescence, le Wyoming. Cons- les démocrates, mais la tendance Moscou n’a pas été informé d’une défense de la guerre du Golfe retrou- répéter que l’Irak représente une Saddam Hussein est bien réelle. Le tamment réélu pendant dix ans, il générale des médias avait été de éventuelle décision américaine d’in-  menace pour la paix de la région et, déplacement du vice-président, venait d’être désigné par ses collè- considérer que M. Bush, dont l’ex- tervenir militairement en Irak, a au-delà, pour tous les pays qui pour- rare, donne du poids aux propos gues comme principal organisateur périence des affaires publiques déclaré le ministre russe des affaires raient être visés par ses armes de tenus depuis le discours de du groupe républicain de la Cham- était mince, avait raison de choisir étrangères, Sergueï Ivanov, dans un Avant le 11 septembre, destruction massive. Aucune initiati- M. Bush sur l’état de l’Union, le bre des représentants quand Geor- un partenaire chevronné. entretien diffusé dimanche 17 mars ve n’a été engagée, en dehors de cel- 29 janvier. Ce poids est d’autant ge Bush père lui a proposé le poste Les ennuis de santé de M. Che- par la chaîne de télévision américai- il faisait partie le de l’ONU pour la reprise des ins- plus important qu’avec M. Che- de ministre de la défense. Quelques ney, qui avait eu un premier acci- ne NBC. pections sur les sites où Saddam ney, c’est à un des hommes les mois plus tard, le général Colin dent cardiaque à l’âge de 37 ans et Moscou « appuie fortement l’idée des indécis Hussein est soupçonné de fabriquer plus expérimentés et les plus res- Powell était choisi comme chef qui a subi le troisième en d’envoyer une énorme équipe d’ins- ou d’entreposer un arsenal chimi- pectés du Parti républicain et de la d’état-major interarmes. juillet 2001, ont limité sa capacité pecteurs internationaux en Irak », à l’égard de Bagdad que et bactériologique, voire de con- vie politique américaine qu’ont Le secrétaire d’Etat d’aujour- d’action. Le pacemaker qui lui a été pour obtenir « une réponse claire » tinuer les recherches pour se doter affaire les dirigeants du Proche- d’hui et le vice-président se con- implanté lui permet de mener une quant à la présence ou non d’armes de l’arme atomique. La tournée de Orient. naissent donc depuis longtemps et vie de travail tout à fait normale, de destruction massives. « Après ve le même théâtre et presque les Dick Cheney est la première démar- ont affronté ensemble les ques- a-t-il indiqué à plusieurs reprises, quoi, le verdict, oui ou non. Si c’est mêmes acteurs pour faire face au che entreprise par les Etats-Unis   tions stratégiques posées par la fin démentant ainsi que les mesures de non, les sanctions devraient être même adversaire, Saddam Hussein pour réunir les conditions d’une Agé aujourd’hui de 61 ans, du système soviétique et par sécurité qui l’amènent à résider la levées », a-t-il dit, en référence aux et son régime, toujours en place mal- action contre le dictateur irakien. M. Cheney avait été pressenti com- l’émergence de menaces régiona- plupart du temps dans un lieu tenu sanctions imposées en 1991 contre gré la défaite subie en 1991. A l’épo- Le vice-président lui-même n’a me un candidat possible à l’élec- les, la première d’entre elles étant secret dissimulent un problème Bagdad après la Guerre du Golfe. que, Richard Cheney avait pensé, pas manifesté, au cours des derniers tion présidentielle de 1996 contre représentée par l’Irak. médical. Le rôle qui lui avait été con- Par ailleurs, le Haut-Commissa- comme le premier président George mois, de préférence personnelle Bill Clinton, mais il avait alors déci- Après la défaite du premier prési- fié dans la préparation du projet de riat des Nations unies pour les réfu- Bush et l’ensemble de ses ministres quant à la politique à mener dé de quitter les affaires publiques dent Bush en 1992, M. Cheney a loi sur l’énergie a entraîné sa mise giés (HCR) commence à prendre des et conseillers, qu’une fois les forces vis-à-vis de l’Irak. Très vite, après les pour prendre la tête d’une puissan- rejoint la direction de l’Institut en cause au sujet des liens entre dispositions pratiques, pour l’arri- irakiennes repoussées du Koweït, attentats du 11 septembre, l’hypo- te entreprise d’ingénierie pétroliè- américain de l’entreprise, un think l’administration Bush et l’entrepri- vée éventuelle de réfugiés irakiens qu’elles avaient envahi en thèse d’une action contre Bagdad, re, Halliburton, basée à Dallas, au tank conservateur, puis quitté la se Enron, aujourd’hui en faillite. en Iran, en cas d’attaque américaine août 1990, la coalition réunie autour dans la première phase de la riposte Texas. politique en 1995. Il y est revenu M. Cheney a refusé de communi- contre l’Irak. « Le HCR, avec les des Etats-Unis ne devait pas conti- antiterroriste, avait été écartée. Le Entré dans la carrière publique en lorsque George W. Bush lui a pro- quer au Congrès les documents de autres agences de l’ONU, a établi un nuer son offensive jusqu’à Bagdad. secrétaire adjoint à la défense, Paul 1969, M. Cheney a été secrétaire posé, en juillet 2000, de former son groupe de travail, et la justice a “plan de contingence” pour se prépa- D’abord, parce que les résolutions Wolfowitz, qui avait été l’un des général de la Maison Blanche pen- avec lui le ticket républicain pour été appelée à se prononcer sur ce rer à l’éventuelle arrivée de des Nations unies lui donnaient seu- principaux collaborateurs de dant les deux dernières années de la l’élection présidentielle. Le choix refus. 150 000 personnes », a déclaré Philip- lement pour mandat de mettre fin à M. Cheney lorsque celui-ci dirigeait présidence de Gerald Ford, de 1975 d’un représentant de la droite du pe Lavanchy, représentant du HCR à l’agression de l’Irak contre son voi- le Pentagone, a plaidé pour une à 1977. Il a ensuite été élu représen- parti, adversaire de l’avortement Patrick Jarreau Téhéran. – (AFP.) sin. Ensuite, parce que le risque était offensive contre Saddam Hussein, grand de devoir occuper l’Irak pen- mais M. Bush avait tranché dans le dant longtemps et de s’y enliser. sens contraire, et rien n’indique que La volonté de l’administration de M. Cheney ait alors pensé autre- L’Europe dément l’existence d’un accord avec Washington George W. Bush d’en finir avec Sad- ment. Berlin place « tout engagement militaire supplémentaire sous condition d’un mandat de l’ONU »

BRUXELLES ci à accepter le retour des inspec- geants irakiens seraient bien avisés militaire supplémentaire du gouver- de notre envoyé spécial teurs des Nations unies chargés de de prendre au sérieux les prescrip- nement allemand sous condition Parce qu’ils sentent que les Etats- vérifier que Bagdad n’a pas repris tions du Conseil de sécurité et les d’un mandat de l’ONU », a expliqué Unis sont décidés à agir, les con- la production d’armes de destruc- conseils donnés par le secrétaire sa porte-parole. Pas question, traignant à se déterminer, les Euro- tion massive. Si personne n’a sou- général de l’ONU, Kofi Annan. Ils autrement dit, de soutenir une péens ont entamé une réflexion, haité reprendre la balle au bond, seraient bien inspirés de le faire »,a « guerre du Golfe-bis » sans une ainsi que des consultations infor- c’est par souci de ne pas ouvrir un répété le président français. résolution de l’ONU. Son ministre melles, à propos de la perspective débat qui ne peut que diviser. Les Quinze préféreraient que des affaires étrangères, Joschka Fis- d’une action militaire contre l’Irak Gerhard Schröder, Tony Blair et l’Irak ne provoque pas, par son obs- cher, devant le congrès des Verts, a décidée par Washington. Le sujet tination, une intervention américai- rappelé dimanche qu’il « n’existe n’a pas été officiellement évoqué ne, laquelle déclencherait nécessai- pas actuellement au Bundestag de au cours du sommet européen de Les Quinze rement des réactions diplomatiques majorité pour la participation de l’Al- Barcelone, mais l’insistance avec en cascade. Au sein de l’Union, le lemagne à la guerre en Irak ». laquelle les chefs d’Etat et de gou- préféreraient que Royaume-Uni fait, comme d’habitu- Mais M. Blair lui-même n’a pas vernement ont tour à tour démen- de, figure d’allié inconditionnel de les coudées franches : il doit comp- ti les rumeurs sur un accord euro- l'Irak ne provoque Washington, à tel point que Tony ter avec une minorité du Parti tra- péen informel à ce sujet a montré Blair est réputé se faire l’avocat de vailliste, incarnée par Clare Short, que la question irakienne est d’ac- pas une intervention George Bush auprès des Euro- ministre chargée du développe- tualité. Au cours du dîner qui a réu- péens, tout en essayant de convain- ment, foncièrement hostile à une ni les Quinze samedi soir, Guy cre le chef de la Maison Blanche de telle « aventure » irakienne, rappel- Verhofstadt, le premier ministre Jacques Chirac ont de facto démen- la nécessité de ne pas s’engager le un responsable de l’Union euro- belge, a bien tenté d’ouvrir un ti la rumeur insistante selon laquel- dans une nouvelle opération contre péenne. Lequel indique que deux débat à ce sujet, pour être immé- le plusieurs capitales se seraient Bagdad sans les Européens. dates restent présentes à l’esprit : diatement prié de n’en rien faire mises d’accord pour soutenir le A Barcelone, le premier ministre en mai, les Nations unies doivent par son voisin, Jacques Chirac… principe d’une intervention militai- britannique s’est efforcé de sonder renouveler le régime de sanctions La Belgique, par la voix de son re « ciblée et limitée dans le ses partenaires. La position de contre l’Irak ; en novembre, l’actua- ministre des affaires étrangères, temps ». A ce stade, les responsa- Gerhard Schröder serait celle qu’il lité américaine sera dominée par les Louis Michel, avait suggéré que bles européens veulent se borner à a développée le 13 mars lors d’une élections parlementaires à mi-man- l’Union européenne entreprenne adresser des avertissements au pré- rencontre avec des intellectuels alle- dat pour le président Bush… une démarche auprès de Saddam sident irakien. C’est ce qu’a fait Jac- mands, dont Günter Grass. Le chan- Hussein. Il s’agissait d’inciter celui- ques Chirac samedi : « Les diri- celier a placé « tout engagement Laurent Zecchini LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/3 INTERNATIONAL Le général Zinni Un attentat fait cinq morts au cœur Les Verts allemands est toujours acceptent le recours à la force à la recherche de l’enclave diplomatique d’Islamabad Réunis en congrès, ils ont désigné comme d’un cessez-le-feu Des cadres du régime taliban et d’Al-Qaida seraient réfugiés au Pakistan tête de liste électorale Joschka Fischer

JÉRUSALEM KABOUL tembre sur la politique américaine mie par rapport au pouvoir central, BERLIN besoins énergétiques allemands de notre correspondant de notre envoyée spéciale de lutte contre les talibans, puis en ce n’est pas un hasard si la plupart de notre correspondant par des énergies renouvelables d’ici Le vice-président américain, En s’attaquant au quartier le décidant le 12 janvier une mise au des hauts responsables du régime Un moment – un moment seule- à l’an 2020, a également adopté le Richard Cheney, devait arriver en mieux protégé d’une capitale déjà pas des extrémistes islamistes, le taliban et d’Al-Qaida se trouvent, ment –, on a cru que le congrès principe d’un quota de 50 % de fem- Israël lundi 18 mars, alors que l’émis- sous haute surveillance, les terroris- général Moucharraf a fixé un cap selon de très bonnes sources, au allait revivre, dimanche 17 mars, mes aux postes de responsabilité. saire dépêché par Washington, tes qui ont frappé le temple protes- diamétralement opposé à la politi- Pakistan. Trois des groupes inter- l’un de ces affrontements célèbres Parmi d’autres mesures, il deman- Anthony Zinni, multipliait les navet- tant de l’enclave diplomatique d’Is- que suivie pendant vingt ans par dits le 12 janvier par le général dans l’histoire des Verts. Evoquant de la légalisation des drogues dou- tes entre Israéliens et Palestiniens lamabad (cinq morts et une quaran- l’armée et les services de renseigne- Moucharraf (Lashkar-e-Taiba, la menace que les dépôts nucléaires ces, le développement des trans- pour tenter de parvenir à un cessez- taine de blessés), dimanche ment (Inter Services Intelligence, Jaish Mohammed et Sipah-e-Saha- américains font peser sur sa région, ports en commun, l’institution d’un le-feu. M. Cheney n’avait pas prévu, 17 mars, ont voulu prouver qu’ils ISI). L’attentat survient après l’enlè- ba) recevaient directement leur un délégué de Rhénanie-Westpha- revenu minimum, la prise en char- quelques heures avant son arrivée, pouvaient agir n’importe où et que vement et l’assassinat, à Karachi, argent du réseau d’Oussama Ben lie venait de déposer une motion ge gratuite des enfants jusqu’à de s’entretenir avec le moindre res- le régime du président Pervez Mou- du correspondant du Wall Street Laden. Selon deux sources, trois demandant le retrait immédiat des l’âge de douze ans. ponsable palestinien, mais cette charraf n’était pas en mesure de anciens chefs de l’ISI sont venus à forces américaines stationnées en éventualité n’était plus à exclure lun- garantir la sécurité, y compris celle plusieurs reprises ces derniers mois Allemagne. Aussitôt, Joschka Fis-   di. des étrangers. Des membres dans la zone tribale du Waziristan cher, ministre des affaires étrangè- Mais c’est sur les affaires interna- M. Cheney devait constater sur C’est lors du sermon dans ce tem- (province de la frontière du nord- res du gouvernement de coalition tionales que la plupart des observa- place une relative accalmie. Celle-ci ple, situé entre l’ambassade des des services officiels ouest) rencontrer Jalaludin Haqqa- du chancelier Schröder, a sauté sur teurs attendaient les Verts, dont les coïncide avec la fin des offensives Etats-Unis et celle de Chine, et fré- ni, l’ex-ministre taliban des frontiè- le micro, appelant à rejeter une con- différents courants s’étaient longue- massives lancées par l’armée israé- quenté essentiellement par des pakistanais res, qui était venu à Islamabad en tribution qui serait chaleureuse- ment affrontés, en novembre 2001, lienne à partir du 28 février, qui ont étrangers, qu’un ou deux jeunes octobre, et le mollah Kébir, ex-gou- ment saluée dans les milieux isola- à Rostock, à propos de la participa- entraîné la mort de plus de gens ont lancé sept ou huit grena- continuent leur verneur de Jalalabad. Ces deux tionnistes américains. tion allemande à la guerre d’Afgha- 150 Palestiniens, mais dont le chef des. Plusieurs d’entre elles ont anciens chefs talibans étaient très Le ministre de l’environnement, nistan. En moins de quatre mois, d’état-major israélien, Shaul Mofaz, explosé, tuant la femme et la fille politique de soutien proches de l’ISI. Jürgen Trittin, a habillement trouvé les faits ont parlé et plus aucun mili- a publiquement regretté l’arrêt. d’un diplomate américain, ainsi Selon des milieux arabes, l’hom- un compromis voté à la quasi-unani- tant ne conteste désormais que l’in- Deux attentats anti-israéliens ont qu’une Pakistanaise, un Afghan et aux islamistes me passant pour être le financier mité : le congrès ne demandait plus tervention militaire a permis de se toutefois été perpétrés dimanche, le un homme dont l’identité n’a pas d’Al-Qaida, Abou Zoubeïda, pour- débarrasser d’un régime qui, com- premier à Kfar Saba, en Israël, et le été déterminée. « L’homme dont le rait se trouver dans la région de « Nous sommes la seule me l’a longuement souligné Josch- second à Jérusalem-Est. Ils n’ont fait corps n’a pas été identifié, et dont Journal, Daniel Pearl, et après deux Peshawar, et les Egyptiens de l’or- force politique qui s’est ka Fischer, est l’exact contre-pied qu’une seule victime israélienne. Les nous tentons d’établir l’identité, avertissements (des explosifs pla- ganisation Al-Jihad à Miranshar, sérieusement attelée des aspirations démocratiques du deux assaillants palestiniens ont en pourrait avoir commis un attentat- cés sous des voitures diplomati- dans la zone tribale du Waziristan. à la modernisation parti. revanche été tués. M. Zinni a vive- suicide », a commenté le ministre ques) envoyés il y a plus d’un mois D’après toutes les sources interro- écologique » Propulsé tête de série des Verts ment condamné ces attentats. De de l’intérieur, Moinuddin Haider. aux ambassades de Grande-Breta- gées, au Pakistan comme en Afgha-   dans la campagne électorale, le

son côté, l’armée israélienne a con- Le ministre a estimé que l’atten- gne et de France à Islamabad. nistan, les cadres d’Al-Qaida ou  ministre des affaires étrangères a duit de nouveaux raids en zone auto- tat était vraisemblablement l’œu- Si le général Moucharraf a le sou- ceux des talibans sont mieux orga- poursuivi son action consistant à nome palestinienne ainsi qu’une vre d’activistes islamistes, en réac- tien de la grande majorité de la nisés aujourd’hui qu’il y a deux le retrait américain immédiat, mais rapprocher sa formation de la politi- incursion à Bethléem. tion à la campagne militaire améri- société pakistanaise, il est clair que mois et bénéficient au Pakistan soulignait que la démilitarisation que internationale du gouverne- L’Office des Nations unies pour caine en Afghanistan, soutenue beaucoup, au sein de son armée et d’un solide réseau de soutien. Si la du pays restait l’un de ses objectifs. ment. Si l’aile pacifiste du parti a l’assistance aux réfugiés de Palestine par Islamabad, et à la répression surtout au sein de l’ISI, n’approu- sincérité du président Moucharraf L’épisode est significatif de ce réussi à imposer un amendement (Unrwa) a protesté dimanche contre lancée par le général Moucharraf vent pas l’abandon des talibans et dans sa lutte contre les extrémistes que sont devenus les Verts : vingt- qui conditionne l’envoi à l’étranger l’utilisation par l’armée israélienne contre les extrémistes. Parmi les encore moins celui des groupes isla- n’est pas en cause, il est évident deux ans de combats politiques, de troupes allemandes au vote de certains bâtiments de l’Office blessés figurent l’ambassadeur du mistes pakistanais, dont les plus que des membres des services offi- couronnés de quatre années de par- d’une majorité des deux tiers des comme centres de détention de Sri Lanka, sa femme et leur enfant. extrémistes ont été formés, payés ciels continuent leur politique de ticipation gouvernementale, ont députés (contre la moitié actuelle- Palestiniens en Cisjordanie, lors de Six des blessés étrangers sont dans et armés par l’ISI pour être soutien aux islamistes. profondément changé une forma- ment), le principe d’une telle inter- la vague d’occupation de camps de un état critique, selon un médecin employés dans la lutte contre les Tandis que le président Mouchar- tion née comme « un parti anti-par- vention n’est plus écarté a priori. réfugiés conduite entre le 28 février de la polyclinique d’Islamabad où forces de sécurité indiennes au raf a qualifié l’attentat d’« acte de tis » et devenue « une alternative « La violence ne doit pas rempla- et le 14 mars. Les soldats israéliens ils ont été transportés. Cachemire. sabotage contre les intérêts natio- dans le système des partis ». cer la politique, mais nous savons aus- ont transformé des écoles de l’Un- Cet attentat est un nouveau coup Alors que les zones tribales pakis- naux du Pakistan », le président Du 15 au 17 mars, quelque huit si que le recours à la force légitimée rwa en « lieux où ils rassemblaient très sévère pour le président Mou- tanaises qui longent la frontière George Bush a assuré que les Etats- cents délégués réunis à Berlin ont par l’Etat de droit et le droit interna- tous les hommes, les soumettaient à charraf. En s’alignant dès le 11 sep- afghane ont préservé leur autono- Unis « travailleront en proche coopé- discuté, dans le calme, un nouveau tional ne peut pas toujours être écar- des interrogatoires, leur bandaient les ration avec le gouvernement du programme. « Nous sommes la seu- té », affirme désormais le program- yeux et leur liaient les mains », a décla- Pakistan pour être sûrs que les res- le force politique qui s’est sérieuse- me des Verts, qui ne réclament plus ré le commissaire général de l’Un- ponsables de cet acte terroriste ment attelée à la modernisation éco- ni l’abolition de la Bundeswehr, ni rwa, Peter Hansen. Selon lui, les sol- ONU : les droits de l’homme seront traduits en justice ». logique », a estimé Jürgen Trittin. la dissolution de l’OTAN. dats ont également utilisé le centre Le parti des Verts, qui s’est fixé de soins du camp de réfugiés d’Al- après le 11 septembre Françoise Chipaux pour objectif d’assurer 30 % des Georges Marion Amari, près de Ramallah, comme point « à partir duquel ils ont tiré. NEW YORK (Nations unies) de la Commission », les résolutions C’est un fait sans précédent », a-t-il de notre correspondante d’origine américaine étant chaque ajouté. La guerre contre le terrorisme année les plus nombreuses. est-elle compatible avec les droits Cette année, leur statut d’obser-  ’ de l’homme ? C’est la question qui vateurs empêchera les Américains Les contacts qu’a multipliés M. Zin- devrait dominer les débats de la de voter, mais non de présenter ni depuis son arrivée dans la région, 58e session de la Commission des des résolutions, d’inciter des pays le 14 mars, ont permis de mettre en droits de l’homme, qui s’ouvre, lun- alliés à en déposer, ni, non plus, de évidence les exigences des uns et des di 18 mars, à Genève. répondre aux critiques qui, à en autres. Les Palestiniens se refusent à Objet de controverses, ce débat croire des experts, leur seront signer le moindre accord de cessez- est surtout mené par les associa- adressées « en abondance ». le-feu aussi longtemps que l’armée tions de défense des droits de « Etant donné les événements du israélienne continuera de camper en l’homme et par leur alliée Mary 11 septembre, qui les ont obligés à zone autonome. Selon des sources Robinson, haut commissaire de s’allier avec des pays qui étaient cha- palestiniennes, cette occupation con- l’ONU pour les droits de l’homme, que année des cibles directes de cerne actuellement 20 % du total des qui s’inquiètent du prétexte que la leurs résolutions, le fait de ne pas territoires théoriquement sous con- lutte contre le terrorisme offre à de être membre cette année arrange trôle exclusif palestinien. L’Autorité nombreux Etats pour restreindre bien les Etats-Unis », estime un palestinienne demande également le ou bafouer les libertés. expert à Genève. Il prend l’exem- déploiement d’observateurs interna- Plusieurs ONG ont lancé une ple de la Russie : privés du droit de tionaux, auquel l’administration amé- campagne sur ce sujet, comme vote cette année, les Etats-Unis ricaine ne serait pas hostile a priori. Amnesty International, qui dé- n’auront pas à se prononcer sur la De leur côté, les Israéliens condi- nonce les « dérives sécuritaires guerre en Tchétchénie. tionnent leur retrait à un engage- consécutives aux attentats du 11 sep- ment de l’Autorité palestinienne de tembre », ou la Fédération interna-   ’  faire respecter le calme et de lutter tionale des Ligues des droits de Le grand perdant, selon un autre contre les groupes armés. Annon- l’homme (FIDH), pour qui la néces- observateur, sera Israël : « Il est cées dimanche soir par le ministre sité de lutter contre le terrorisme plus que probable que les pays du israélien de la défense Benyamin « ne peut se faire au détriment des Sud profiteront de l’absence des Ben Eliezer, les rencontres entre des normes internationales relatives aux Américains lors des votes pour multi- commandants locaux israéliens et droits de l’homme… ». plier les attaques contre le gouverne- palestiniens, en Cisjordanie comme L’autre particularité de cette ses- ment d’Ariel Sharon. » à Gaza, sous la supervision des Amé- sion est l’absence des Etats-Unis Pendant six semaines, les délé- ricains, ont montré que les discus- en tant que l’un des 53 pays mem- gués des Etats et représentants des sions allaient bon train. bres de plein droit, cela pour la pre- ONG vont débattre des violations Le premier ministre israélien, Ariel mière fois depuis la création de la fondamentales des droits de l’hom- Sharon, a annoncé dimanche qu’aus- Commission en 1946. me dans le monde, depuis le Pro- si longtemps qu’un cessez-le-feu Les Etats-Unis n’ont en effet pas che-Orient jusqu’à la Colombie, en n’aura pas été proclamé, Israël se été retenus lors du vote annuel passant par l’Iran, l’Irak et certaine- réservera le droit de prendre toutes pour le renouvellement des mem- ment le Zimbabwe. les mesures possibles, y compris les bres, en mai 2001. Ressentie par les En ce qui concerne la Tchétché- incursions et les assassinats de sus- Américains comme une humilia- nie, l’absence des Américains pour- pects présumés, pour se protéger tion, cette éviction avait aussi été rait faciliter la tâche des Euro- contre d’éventuelles attaques palesti- jugée regrettable par de nombreux péens, dont le but est de parvenir à niennes. diplomates et observateurs un texte de consensus négocié M. Sharon a par ailleurs fait preu- conscients que les Etats-Unis avec Moscou. ve de flexibilité en confiant à son étaient le pays le plus actif au sein La grande inconnue porte sur la ministre des affaires étrangères, Shi- de la Commission. Chine, contre laquelle l’administra- mon Pérès, la direction de la déléga- Les Américains auraient, ces der- tion Bush avait présenté une réso- tion qui sera peut-être chargée de niers temps, exercé des pressions lution l’année dernière. A propos négocier avec les Palestiniens l’appli- sur certains pays alliés et convain- de Cuba, cible permanente pour cation des mesures proposées en cu deux d’entre eux – l’Espagne et eux, les Etats-Unis seraient « active- juin 2001 par le directeur de la CIA, l’Italie – de retirer leur candidature ment » à la recherche, auprès des George Tenet, pour parvenir à un à la prochaine session, de manière Latino-Américains, d’un parrain cessez-le-feu durable. Cette direc- à permettre leur réintégration. pour présenter une résolution. Les tion avait été confiée, lors de la pre- « Les Américains n’ont pas fait de Tchèques, qui, l’année dernière, mière visite de M. Zinni, au général pression particulière sur nous, affir- « soumis à d’énormes pressions amé- en retraite Meir Dagan, un proche de me l’ambassadeur espagnol Ino- ricaines », avaient accepté de jouer M. Sharon spécialiste de la lutte anti- cencio Arias, mais nous avons enten- ce rôle, ne semblent pas y être dis- terroriste. du leur message et avons conclu que posés cette année. l’absence des Etats-Unis n’a pas de Gilles Paris sens et ne peut qu’affaiblir le poids Afsané Bassir Pour 4/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 INTERNATIONAL Le regard féroce des jeunes Algériens sur leur pays, Les autorités colombiennes quarante ans après la fin de la guerre suivent la piste du narcotrafic dans l’assassinat de Mgr Duarte Le 18 mars 1962 furent signés les accords d’Evian. Aujourd’hui, la nouvelle génération s’interroge sur la société « bousillée » qui leur est léguée, tandis que les aînés recensent leurs désillusions L’archevêque de Cali a été tué, samedi

ALGER BOGOTA Mgr Duarte venait de marier de notre envoyée spéciale de notre correspondante une soixantaine de couples dans la La guerre d’Algérie ? Le sujet L’enquête menée par les autori- paroisse du Bon Pasteur, dans un étonne, paraît presque déplacé. Et Devant l’Hôtel tés colombiennes pour éclaircir le quartier pauvre de Cali, la troisiè- d’abord, de quelle guerre du Parc, le 18 mars meurtre de l’archevêque de Cali, me ville colombienne, et quittait  1962, la délégation assassiné samedi soir, privilégiait vers 20 h 30 l’église, en compagnie algérienne menée toujours, lundi 18 mars, la piste de deux prêtres et de son chauf- par Krim Belkacem, d’une action des narcotrafiquants feur, quand deux jeunes hommes « Ça veut dire quoi, colonel de l’Armée sans exclure l’implication de grou- se sont approchés à pied et ont de libération pes armés. Il y a moins d’un mois, tiré sur lui à bout portant, avant de indépendance ? nationale (à gauche, le prélat avait dénoncé le finance- prendre la fuite. Transporté d’ur- saluant de la main) ment de campagnes électorales gence, Mgr Duarte est mort avant Ça veut dire liberté, et signataire des dans la région par des trafiquants d’arriver à l’hôpital. accords d’Evian. de drogue et devait être entendu Alors que le conflit armé avec et, ça, on ne l’a pas » Ceux-ci, côté dans les prochains jours par le pro- les guérillas est au centre de l’ac- français, ont été cureur général de la nation sur les tuelle campagne présidentielle, signés, par Louis éléments dont il disposait. Le personne n’oublie en Colombie parle-t-on ? De celle qui a pris fin Joxe, ministre d’Etat pape, Jean Paul II a qualifié, diman- que Mgr Duarte avait, au cours il y a tout juste quarante ans, ou chargé des affaires che, le meurtre de Mgr Isaias Duar- des dernières années, très vive- de l’autre, celle qui a ravagé le algériennes. te de « barbare » et exhorté les ment dénoncé les pratiques de la pays ces dix dernières années et Colombiens à « retrouver le che- guérilla et critiqué la politique de

n’est toujours pas terminée ? Ici, le    /  min du dialogue ». Mgr Duarte est paix du chef de l’Etat, Andres Pas- désespoir est si grand que le temps le plus haut dignitaire de l’Eglise trana. Lorsqu’en mai 1999, les gué- semble s’être arrêté. Tout se tions pour s’en sortir » et qu’ils ne Dans ce pays où 70 % de la popu- brouillé les cartes, qu’on a fini par catholique victime de la violence rilleros de l’ELN avaient enlevé mélange : le passé et le présent. verront pas, de leur vivant, une lation a moins de 25 ans, les jeu- tous les rejeter ! », déclare pour sa armée en Colombie où, depuis 180 paroissiens au cours d’un offi- L’avenir ? On ne l’évoque pas. En Algérie prospère et heureuse. nes portent un regard féroce, sou- part Hassan, 36 ans, convaincu quinze ans, plus de 70 prêtres et ce religieux à Cali, Mgr Duarte revanche, on parle, et avec une « La guerre d’indépendance ? Ça vent injuste, sur leurs parents, que l’histoire de l’Algérie, telle un évêque ont été tués. Agé de 63 avait immédiatement excommu- liberté que l’on ne peut pas imagi- m’emmerde, et je trouve qu’on est qu’ils tiennent pour responsables qu’il l’a apprise autrefois à l’école, ans, ordonné prêtre en 1963, il nié les ravisseurs. ner ailleurs. C’est la seule consola- mal placé pour en parler parce que de leurs malheurs actuels, au point n’était rien d’autre que de la propa- avait été nommé archevêque en tion… Se nourrir, se loger, trouver ça veut dire quoi, indépendance ? que l’on constate une cassure gande. « On a sacralisé la révolu- 1995. Marie Delcas entre générations. « Ils ont acca- tion et il reste certaines lignes rouges paré le pouvoir après l’indépendan- qu’il est difficile de franchir, notam- « J’aimerais rencontrer les assassins de mon père » ce et mené la barque jusqu’à la ment les massacres perpétrés par le C’est à Batna, leur ville natale, que Touhami Benflis, 57 ans, et son fils, Amar, faillite totale, gronde un jeune. En FLN (Front de libération nationa- 21 ans, sont enlevés par des militaires français, le 9 mars 1957. Leur famille ne 1962, une colonisation s’est termi- le) ou la question des harkis », Nigeria : procès en appel saura rien de leur sort pendant cinq ans. En 1962, un jeune cousin raflé presque née, mais une autre s’est installée. » déplore de son côté Fayçal, 30 ans, en même temps, et qui a assisté aux dernières heures des deux hommes, révè- l’un des rares à ne pas se laisser de Safiya Husaini le la vérité. Lors d’un transfert dans un convoi militaire entre Batna et Biskra, «    » emporter par la rage et à reconnaî- après deux jours de tortures, le père a reçu un coup de poignard dans le ventre La « famille révolutionnaire », tre que les choses évoluent cepen- SOKOTO. Le procès en appel de de la part d’un soldat hors de lui. Il agonisera pendant vingt-quatre heures. comme on la surnomme ici avec dant tout doucement. Le mérite Safiya Husaini, une Nigériane de « On l’entendait hurler », rapporte le témoin. Quant à Amar, il sera victime ironie, est synonyme de caste et, du président Bouteflika dans ce 35 ans dont la condamnation, en d’une « corvée de bois » (exécution sommaire). pour cette raison, ne mérite pas le domaine aura été, estime-t-il, de octobre, à la peine de mort par « L’histoire de mon père et de mon frère n’a jamais cessé de me hanter, mais respect. « On en a ras le bol de la « réhabiliter les proscrits », notam- lapidation pour « adultère » a sus- plus encore depuis environ un an et demi. Cela me ronge de ne pas avoir une “légitimité historique” qui permet ment Messali Hadj, le père du cité une vague d’indignation en tombe pour me recueillir, confie le premier ministre, Ali Benflis, dans son aux anciens combattants de tout nationalisme algérien, et de tenter Europe, devait reprendre, lundi bureau d’Alger. Je connais les noms de leurs assassins. Il s’agit du colonel D. et du nous imposer sur l’air de “vous nous de « réconcilier tout le monde ». 19 mars, devant un tribunal isla- lieutenant V. J’aimerais les rencontrer et les regarder droit dans les yeux. Non pas devez bien cela !” », s’exclame Ad- Rarissimes sont les jeunes qui ne mique de Sokoto, dans le nord du pour me venger, mais pour savoir exactement ce qui s’est passé et tenter de com- lene, 26 ans. Ceux qui ont fait la jettent pas un regard totalement Nigeria. Le procès avait été ren- prendre comment des hommes peuvent basculer dans une pareille sauvagerie. » révolution ne sont tout de même pas négatif sur leur pays. « Je travaille voyé, le 14 janvier, l’accusée des demi-dieux ! » Comme beau- dans le domaine de la construction, ayant changé sa version des faits. coup d’autres de son âge, il admet je vois bien ce que la France nous a Après avoir affirmé que sa fille un travail et de l’eau – Alger n’en Ça veut dire liberté, et ça, on ne l’a qu’il connaît mal l’histoire de son laissé et ce que le pouvoir algérien, d’un an (photo), « preuve de l’adul- dispose qu’un jour sur trois, voire pas, s’exclame Selim, 20 ans. On a pays, mais souligne que, de toute lui, a fait. On a créé des Aïn Nadja tère » aux termes de la charia, un jour sur six – sont des tâches fait la guerre pendant sept ans, on a façon, cela le passionne peu. [banlieue déshéritée d’Alger] et des était la conséquence d’un viol, obsessionnelles, qui relèguent eu un million et demi de martyrs, « Il y a eu tellement de menson- Babezouar, autrement dit des futurs elle a désigné son dernier mari,  / tout le reste à l’arrière-plan. Beau- mais, depuis 1962, ce sont les militai- ges, entre ceux qui prétendent avoir Bronx, crie Farouk d’un ton désespé- dont elle vit divorcée depuis deux coup se disent convaincus qu’il res qui commandent. Et l’Algérie, fait la révolution, et ceux qui l’ont ré. Et la Mitidja [plaine agricole ans, comme le père de l’enfant. Selon la loi islamique, pendant les leur faudra « deux ou trois généra- elle est bousillée ! » faite réellement, ils ont tellement située à la sortie de la capitale], on sept années consécutives à la rupture du mariage, il n’y a pas adultère l’a bouffée avec du béton. Regardez si un enfant naît de l’union des anciens conjoints. ce qu’“ils” ont fait de ce pays ! En Si la cour d’appel confirmait le verdict prononcé en première instan- quarante ans, “ils” l’ont massacré ! » ce, l’accusée, laissée en liberté, pourrait avoir recours à deux tribu- Les anciens culpabilisés face à la fronde de leurs enfants Mourad ricane de son côté sur naux fédéraux, qui n’appliquent pas la loi islamique. – (AFP, Reuters.) cet « excellent fond de commerce ALGER n’avions pas de droits mais des passe-droits, et c’est qu’a été la révolution » et dit ouver- de notre envoyée spéciale allé en crescendo. Notre administration est kafkaïen- tement qu’il « vomit » le pouvoir, Le vice-premier ministre serbe Dans les rangs des aînés, le désarroi est immen- ne, on est à la merci du plus petit fonctionnaire. Cha- sans faire de distinction entre les dif- se. On comprend, mais on redoute aussi, la fureur que chose de la vie quotidienne relève du miracle. La férents cercles qui le composent. a été relâché par la justice des jeunes, proche de la haine. « Les jeunes chô- bureaucratie nous a tous démolis. » « Depuis dix ans, ils ne cessent de meurs me jettent régulièrement à la figure : “Toi, au nous dire : “Choisissez entre ces bêtes BELGRADE. Quarante-huit heures après son arrestation pour moins, tu connaissais ton ennemi quand tu étais    féroces [les groupes armés] et nous.” « espionnage », le vice-premier ministre serbe, Momcilo Perisic, a été dans le maquis. Nous, même pas !” », raconte une Beaucoup de ceux qui ont une soixantaine d’an- Mais y en a marre. On a perdu trop relâché, samedi 16 mars, par la cour militaire de Belgrade. Il avait été ancienne combattante. Elle avoue, comme tant nées disent avec nostalgie qu’ils se souviennent de de temps. Ce qu’on veut, c’est la paix, arrêté, jeudi soir, en même temps que deux autres Yougoslaves et un d’autres, que ses rêves pour l’Algérie étaient tout quelques belles années. Ils les situent approximati- une gestion transparente des deniers diplomate américain, par les services de renseignements de l’armée. autres, il y a quarante ans, et qu’elle est profondé- vement entre 1964 et le milieu des années 70. publics et la démocratie. On veut éga- Le diplomate américain a été relâché dès vendredi. ment déçue. Le délabrement de l’économie, de la « Après, il y a eu la révolution industrielle et la révo- lement savoir où est le pouvoir en Le juge d’instruction a décidé, suite à l’interrogatoire, qu’il « n’y avait justice et du système scolaire, le statut de la fem- lution agraire, et ça a été le début de la dégringola- Algérie, car on n’y comprend rien ! » pas de bases juridiques » pour que la détention des trois hommes soit me algérienne, tout cela la consterne. Pas une de », résument-ils tristement. Comme en écho, Saïd reprend d’un prolongée. Dans un communiqué, l’état-major de l’armée yougoslave minute cependant, elle ne remet en cause son « Nous avons fait beaucoup de mauvais choix au air fervent : « Qu’“ils” plient bagage, a indiqué que les services de renseignements avaient procédé aux engagement passé, y compris quand ses enfants cours de ces quarante dernières années, soupire-t-on et on leur pardonnera. Mais surtout arrestations après avoir suivi « pendant une longue période » les activi- lui assènent comme une gifle : « Quand on voit dans les cercles du pouvoir. L’alignement sur le bloc qu’“ils” s’en aillent ! Et pourquoi ne tés de sous-colonel de l’armée, Miodrag Sekulic, l’un des hommes l’état de l’Algérie aujourd’hui, on aurait mieux fait de l’Est a été l’une de nos erreurs majeures. Il nous fau- quitteraient-ils pas le pouvoir pour ce arrêtés. Celui-ci aurait communiqué « sans autorisation » des docu- de rester français ! » dra du temps, encore trois ou quatre ans peut-être, quarantième anniversaire ? Ce serait ments secrets à M. Perisic, qui, de son côté, les aurait « distribués à un Hassan, médecin, explique, désabusé, que ses pour remonter la pente, mais nous y parviendrons. » tout à leur honneur ! » citoyen étranger ». – (AFP, Reuters.) désillusions ont commencé quand il a dû se con-  fronter à la bureaucratie. « J’ai découvert que nous Fl. B. Florence Beaugé a MER IONIENNE : la marine française a arraisonné au sud de la mer Ionienne, dimanche 17 mars, un navire marchand battant illégale- De l’insurrection ment pavillon de Sao Tomé et transportant des centaines de person- nes, selon toute vraisemblance candidats à l’immigration clandestine, à l’indépendance a-t-on annoncé à Matignon. « La surveillance de ce bâtiment suspect b 1er novembre 1954 : début de est poursuivie », en concertation avec les autorités italiennes, a ajouté l’insurrection algérienne et le service de presse du premier ministre, qui n’était pas en mesure de proclamation du Front de préciser la destination du bateau. – (AFP.) libération nationale (FLN). b 16 septembre 1959 : le général de Gaulle reconnaît le droit des Algériens à l’autodétermination. b Juin 1960 : ouverture et échec des premiers pourparlers de paix. b 21-22 avril 1961 : le putsch des généraux échoue. b 18 mars 1962 : signature des accords d’Evian entre la délégation du FLN et celle de la France. b 19 mars : le cessez-le-feu entre en vigueur. La majorité des pieds-noirs quittent l’Algérie avant la fin de l’été. b 1er juillet : référendum en Algérie, les accords d’Evian sont adoptés. b 3 juillet : par une déclaration officielle, le général de Gaulle reconnaît l’indépendance de l’Algérie, mettant fin à 132 ans de présence française. LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/5 UNION EUROPÉENNE Portugal : le Parti 300 000 manifestants à Barcelone pour une Europe citoyenne social-démocrate remporte Syndicats et mouvements antimondialisation ont réussi leur pari de clore le sommet européen par un rassemblement monstre et pacifique de la société civile les législatives

BARCELONE justifiant une féroce charge d’uni- chien. Des militants convaincus tes et New Kids se précipitaient La réponse à cette question c’est LISBONNE de notre envoyée spéciale tés anti-émeutes trop longtemps appartenant à des mouvements sur la boisson « globale » par excel- Elise, la jeune institutrice de Tou- de notre correspondant L’hélicoptère de la police, com- contenues, tirant à coups de balles structurés comme Attac ou SOS lence : le Coca Cola. Autant d’uto- louse, fondatrice pleine d’humour L’Europe du Sud vire à droite. me une grosse mouche obsédante, en caoutchouc et de gaz lacrymogè- racisme, des politiciens et syndica- pies et d’intérêts dissonants cimen- du comité AARRG (Apprentis agita- Après l’Espagne en 1996, l’Italie il y bourdonnait sans vergogne à basse nes. Il y aura 38 interpellations, dix listes, y compris notre CGT ; mais tés peut-être par le désir sans illu- teurs pour le réseau de résistance a presque un an, c’est maintenant altitude, interrompant tambours, personnes hospitalisées et une aussi toutes sortes d’ONG, de pla- sion de se faire entendre assez globale) qui l’a donnée : « Personne au tour du Portugal de se donner danses et slogans et déclenchant à autre trentaine de blessés. tes-formes revendicatrices, nées fort, ne serait-ce qu’avec des tam- n’écoute, les gouvernements perdent une majorité conservatrice après chaque passage des tonnerres de 300 000 à 350 000 sympathisants parfois de la fantaisie du moment. bours et des pétards, au moins une tout contact, il fallait une structure sept années de règne socialiste. Le huées. antiglobalisation, c’était du jamais fois, par tous ces dirigeants qui festive pour continuer à exprimer Parti social-démocrate (PSD, cen- Qu’importe. Alors que les chefs vu dans la capitale catalane : arri- « Il y a une terrible pendant deux jours s’étaient enfer- une vérité différente. » tre droit) a en effet remporté les d’Etat et de gouvernement euro- vés de France, de Belgique, du Por- dérive policière pour més dans un bunker, à l’autre bout La conclusion, elle, revenait à élections législatives anticipées du péens se séparaient après avoir tugal, de Suède, d’Italie, d’Allema- faire que le simple fait de Barcelone. José Bové. Son éternelle pipe en 17 mars avec 40,12 % des voix achevé leur sommet, samedi gne et de plus loin encore, c’était d’être dans la rue soit Car si ce n’est cela, qu’avaient en main, l’activiste paysan marchait (102 députés), contre 37,85 % 16 mars, à la mi-journée, au Palais une marée sans fin, ondulant lente- un crime en puissance » commun cette caricature d’Oncle en tête du cortège. Préoccupé par (95 sièges) pour le Parti socialiste. des congrès de Barcelone, bien à ment en musique, de la Plaza de   Sam dévorant à pleines dents de « cette complicité policière franco- José Manuel Durao Barroso, pré-

l’abri des remous, une foule Catalunya vers la mer. Si dense  carton un globe terrestre en pelu- espagnole, qui a fait retenir des auto- sident du PSD, n’obtient pas cepen- immense venue de toute l’Union même que la troisième vague de la che intitulé « Terror USA », ce tra- bus de militants à la frontière »,il dant la majorité absolue dans le avait pris la rue pacifiquement et manifestation, celle des syndicats Sans compter des indépendantis- vesti en lamé grenat et hauts nous confiera : « Le gouvernement nouveau Parlement. De fait, il entendait la garder pour faire de et partis de gauches, lasse de piéti- tes radicaux comme les basques de talons proclamant « ni machiste ni espagnol ultralibéral a un certain s’agit de la marge la plus réduite cette manifestation unitaire « une ner pendant deux heures, faute de Batasuna, la vitrine politique de globaliste », ceux qui hurlaient “syndrome de Gênes” et la peur que jamais enregistrée lors d’élections fête pour montrer qu’un autre mon- pouvoir s’engouffrer dans la rue l’ETA dont les ikuriñas, les banniè- « gouvernement voleur, police assas- la manifestation dérape comme législatives entre les deux princi- de est possible », comme le procla- Layetana, déjà obstruée par les res rouges, vertes et blanches sine » ou encore le contingent de là-bas avec la mort d’un militant. paux partis. En 1999, le Parti socia- mait une gigantesque banderole. deux premières vagues, prit le par- étaient accompagnées de quelques moines tibétains, les lesbiennes Mais je crois surtout qu’il y a une ter- liste avait remporté le scrutin avec Et dans une grande mesure ils ti de danser sur place, avant de drapeaux bretons noir et blanc et « intergalactiques », les joueurs de rible dérive policière pour nous délé- 44 % des voix, contre 32,3 % pour ont réussi : à peine si, en fin de mar- finalement se dissoudre sans avoir d’un petit contingent de Corses, de biniou bretons, le collectif pour gitimer et faire que le simple fait le PSD, et avait obtenu 115 dépu- che, une soixantaine d’anarchistes défilé. Sardes et de Galiciens. l’aide au Chiapas, celui pour la d’être la rue soit un crime en puissan- tés, soit la moitié des 230 sièges du et de casseurs sont venus s’infil- Qui étaient-ils ces manifestants ? Au total, un carnaval disparate démocratie au Venezuela ou enco- ce. Vous verrez, la manifestation de Parlement. trer, débordant le service d’ordre Des jeunes pour la plupart, mais et bon enfant, non dépourvu de re cette centaine d’immigrés noirs Barcelone prouvera le contraire. » José Manuel Durao Barroso, qui de la manifestation pour saccager pas seulement, venus en famille contradictions soit dit en passant, et marocains exigeant « des sera invité par le président Jorge deux banques et quelques vitrines, parfois, avec des enfants, voire un car à chaque halte, punks, nihilis- papiers légaux pour tous » ? Marie-Claude Decamps Sampaio à former le gouverne- ment, devra décider s’il va gouver- ner avec une majorité simple ou s’il s’appuiera sur le petit Parti L’âge de la retraite sera progressivement retardé de cinq ans, d’ici à l’an 2010 populaire (PP, droite nationaliste), qui devient la troisième force politi- BARCELONE sur la notion de service public en faire passer le taux d’emploi en retraite à soixante ans qu’ont réaf- qu’il soit payant d’avoir un travail] que portugaise (8,75 % des voix, de notre envoyé spécial Europe. La Commission a été appe- Europe à 70 % des 15/64 ans d’ici firmé Jacques Chirac et Lionel Jos- et à encourager les chômeurs à 14 députés), devançant ainsi le Par- Il n’y aura pas pour l’instant de lée à « poursuivre son examen en vue 2010. Pour y parvenir, les Quinze pin : les chiffres ont donc été sup- rechercher un emploi ». Pour facili- ti communiste qui, allié aux Verts, libéralisation obligatoire des mar- de consolider et de préciser, dans ont décidé à Barcelone de faire primés. ter le travail des femmes, les Etats obtient son plus mauvais score chés de l’électricité et du gaz en une proposition de directive cadre, progresser de cinq ans l’âge du f Pour combattre le chômage, sont appelés à mettre en place depuis la « révolution des œillets » Europe pour les particuliers. C’est les principes relatifs aux services d’in- départ effectif d’ici à 2010, notam- les Etats qui décident de baisser les d’ici 2010 des structures d’accueils en 1974, passant de 9,2 % aux légis- ce qu’ont décidé les Quinze avant térêt général ». En clair, Bruxelles va ment en réduisant les préretraites. impôts sont appelés à s’attacher pour un tiers des enfants de moins latives de 1999 à 6,97 %. Il perd de clore leur sommet de Barcelone, devoir se pencher sérieusement sur Dans la première mouture du tex- en priorité à alléger la pression fis- de trois ans et 90 % de ceux âgés trois députés passant de 15 à 12. samedi 16 mars, cédant aux exigen- la rédaction d’un texte précisant les te, il était prévu de faire passer cet cale sur les bas salaires. Ils doivent de trois à l’âge obligatoire de la « Le principe de l’alternance fonc- ces de la France. Les Européens droits et les devoirs du service âge de la moyenne européenne aussi faire en sorte que « les régi- scolarité. tionne au Portugal quand les Portu- aborderont de nouveau le sujet public en Europe. actuelle de 58 ans à 65 ans. Cette mes fiscaux et de prestations socia- f Côté finances publiques, les gais ont une volonté de changement avant le sommet du printemps f Le processus de Lisbonne, formule serait sans doute apparue les soient adaptés de manière à ren- Quinze ont réaffirmé leur engage- et l’expriment sans équivoque par 2003, « en tenant compte de la défi- en 2000, avait fixé pour objectif de contradictoire avec le droit à la dre le travail payant [en français, ment à avoir des budgets à l’équili- leur vote », a affirmé M. Durao Bar- nition des obligations de service bre en 2004. Jacques Chirac, dans roso. « La situation dramatique du public, de sécurité d’approvisionne- ses propositions de campagne pré- pays exige aussi la responsabilité des ment et, en particulier, de la protec- sidentielle, avait pour sa part pro- autres partis, pour que la stabilité tion des régions reculées et des grou- Chirac et Jospin se quittent sur « une note positive » posé de repousser cette échéance soit assurée pendant les quatre pro- pes les plus vulnérables de la popula- de deux ou trois ans pour baisser chaines années, a-t-il ajouté en fai- tion », stipule le communiqué final. BARCELONE « usé », les deux dirigeants ont défendu cette fois les impôts. Les Quinze estiment sant allusion à un éventuel pacte Ce rendez-vous ne préjuge pas de notre envoyée spéciale d’un même élan la décision des Quinze de rallon- « souhaitable de permettre le jeu de régime avec le Parti socialiste. Je de la décision finale. En revanche, Les journalistes français et étrangers, curieux de ger progressivement l’âge du départ à la retraite. symétrique des stabilisateurs ». ferai de mon mieux pour donner au les Quinze ont décidé de libéraliser voir les derniers effets de la rivalité qui oppose Jac- Le président a ainsi jugé ce relèvement « dans la Cela veut dire laisser filer les Portugal une solution de stabilité et les marchés de l’électricité et du ques Chirac et Lionel Jospin, sont venus en grand nature des choses ». Le premier ministre – «pour finances publiques pendant les de crédibilité. » gaz pour tous les consommateurs nombre assister à leur dernière conférence de pres- prolonger la réponse du président » – a posé le pro- périodes de ralentissement dans la Juan Manuel Durao Barroso, autres que les ménages à partir de se commune, à la clôture du sommet de Barcelone. blème du « départ trop rapide des travailleurs expéri- limite de 3 % du produit intérieur 45 ans, est membre du PSD depuis 2004, segment qui représentera au Alors que, la veille, le président et le premier minis- mentés de plus de 50 ans ». brut, mais ne pas baisser les 1980. Après avoir fait ses débuts en moins 60 % du marché. Cela inclut tre n’avaient échangé qu’un « bonjour » glacial, les Ces retrouvailles ont donné lieu en France à quel- impôts ou dépenser d’éventuelles politique dans un mouvement les PME. La France a cependant deux candidats à la présidence de la République ques commentaires acerbes. « La réforme des retrai- cagnottes pendant les années de maoïste quand il était étudiant en obtenu un répit d’un an : ses parte- ont cette fois fait assaut d’amabilité. tes a été faite » sans consulter personne, s’est indi- vaches grasses, comme l’ont fait la droit, il se définit aujourd’hui com- naires souhaitaient une ouverture « La délégation française a parlé d’une seule voix gné François Bayrou au Grand jury RTL-LCI-Le Mon- France et l’Allemagne, si l’équili- me « un social-démocrate du cen- du marché de l’électricité dès 2003. et s’est exprimée avec toute l’autorité et la dignité de, dénonçant « le déficit démocratique en France et bre budgétaire n’est pas atteint : tre, modéré, réformateur et anti-éta- Les Français ont aussi obtenu un qui convient à un grand pays comme le nôtre »,a en Europe ». Même son de cloche de Jean-Pierre ainsi, « il faut, dans les phases d’ex- tiste ». « Sa première vertu a été cel- délai pour la libéralisation totale assuré Jacques Chirac. Quant à Lionel Jospin, il a Chevènement, à propos de l’électricité : « Toute pansion, recueillir pleinement les le de savoir lutter et de savoir faire du fret ferroviaire. Aucune date n’a renchérit : « Au moment où sans doute cela s’achè- honte bue, ne reculant devant aucune énormité, dividendes de la croissance. Les des progrès au cours des six derniè- été mentionnée concernant l’adop- ve, nous pouvons considérer que nous terminons sur MM. Chirac et Jospin affichent leur satisfaction au Etats membres ne pourraient faire res années. On ne l’a pas compris et tion du projet déposé en janvier un bon sommet, une note positive. C’est ce que je soir du sommet de Barcelone alors qu’ils sont passés usage de mesures budgétaires discré- il a souffert aussi bien à l’intérieur par la Commission, alors que le veux retenir personnellement de ces dernières heu- par les conditions que fixaient la commission euro- tionnaires que s’ils se sont assuré la de son parti qu’en dehors », affirme communiqué initial parlait de 2004. res de travail accompli ensemble. » péenne, M. Aznar, M. Berlusconi et M. Blair. » marge de manœuvre nécessaire ». l’ex-premier ministre Francisco Pin- Parallèlement, les Quinze ont Alors que, quelques jours auparavant, M. Jospin to Balsemao, fondateur du PSD. accepté de poursuivre la discussion avait confié qu’il jugeait M. Chirac « vieilli » et Raphaëlle Bacqué Arnaud Leparmentier Candidat malheureux aux législati- ves de 1999, le futur chef du gou- vernement avait alors affirmé : «Je sais que je finirai par gagner. Je ne Les Quinze prêts à assumer leur première opération militaire en Macédoine sais pas quand, mais je gagnerai. » Le secrétaire général du PS, Leur décision reste cependant tributaire d’un accord sur les « arrangements permanents » avec l’OTAN Eduardo Ferro Rodrigues, ministre de la solidarité sociale et de l’équi- BARCELONE Ce préalable semble levé, dans ne qui se veut « autonome » par rap- commandant suprême des forces relève européenne, tous les respon- pement dans les gouvernements de notre envoyé spécial la mesure où le président Boris port à l’Alliance atlantique. Mais les alliées en Europe (Saceur). sables de l’OTAN ne voient pas d’Antonio Guterres, a reconnu sa L’Europe est prête à assumer sa Trajkovski a confirmé à Javier Sola- choses ne sont pas si simples : à Bar- La Turquie, membre de l’Alliance d’un œil favorable le retrait de l’Al- défaite tout en soulignant la marge première opération extérieure en na, haut représentant de l’Union celone, les Quinze ont en effet intro- atlantique et candidate à l’Union liance de Macédoine. Certains d’en- très réduite qui sépare son parti du tant que puissance militaire. Cette pour la politique extérieure de duit une condition stipulant que cet- européenne, a longtemps bloqué tre eux mettent en avant le fait que PSD. « Nous n’abdiquerons pas nos affirmation exprimée samedi sécurité commune (PESC), qu’il ne te relève aura lieu « étant entendu cet accord, dans la mesure où elle l’« unité de commandement » serait principes. Nous voulons le développe- 16 mars par les Quinze, à l’occasion voyait pas d’inconvénient à ce que les arrangements permanents veut avoir un droit de regard sur les compromise si l’OTAN maintenait ment du pays avec solidarité et jus- du sommet de Barcelone, concerne qu’une force européenne succède sur la coopération entre l’Union euro- opérations militaires que les Quin- sa présence en Bosnie et au Koso- tice sociale et nous ne voulons pas la Macédoine, où les forces de à celle de l’OTAN. Contrairement péenne et l’OTAN seraient alors en ze (dont la Grèce) pourraient être vo, et quitte la Macédoine. que le Portugal subisse un recul dans l’OTAN conduisent l’opération de place ». Le Conseil a demandé à amenés à engager dans ce qu’Anka- Ces réticences cachent en réalité ces domaines », a affirmé le candi- maintien de la paix « Amber Fox » Javier Solana d’engager rapide- ra estime être sa « zone de sécuri- la préoccupation plus essentielle de dat malheureux, qui a axé sa cam- (Renard roux). Pour Jacques Chirac, ment des contacts avec le gouverne- té », particulièrement en mer Egée voir le rôle de l’Alliance atlantique se pagne sur des thèmes de gauche. Il Le mandat de l’Alliance atlanti- ment grec de Costas Simitis qui, et à Chypre. Après une longue négo- réduire comme peau de chagrin. Ce reste encore quatre sièges à attri- que vient d’être renouvelé pour il s’agirait lors du sommet européen de Lae- ciation, elle a accepté un texte de qui incite un responsable européen, buer, ceux réservés aux représen- trois mois (jusqu’en juin) et il le ken en décembre, a mis son veto compromis proposé par les Britan- narquois, à relever qu’il « est un peu tants des émigrés, qui seront parta- sera encore une fois, ce qui signifie d’un « premier pas sur les « arrangements perma- niques, que les Grecs, jusqu’à pré- triste de voir que l’OTAN a besoin de gés vraisemblablement entre le que les Quinze pourraient prendre nents » entre l’Union européenne sent, ont refusé. la petite Macédoine pour vivre… » PSD et le PS. la relève des 700 hommes de raisonnable et l’OTAN. Reste une difficulté : tout en l’OTAN en septembre. Pour La politique européenne de sécu- approuvant officiellement cette Laurent Zecchini Alexandre Flucher-Monteiro Jacques Chirac, il s’agirait d’un et ambitieux de la rité et de défense (PESD) repose « premier pas raisonnable et ambi- sur un « objectif global » prévoyant tieux de la politique européenne de politique européenne la mise en place, à partir de défense ». juillet 2003, d’une force de réaction Le président français a rappelé de défense » rapide de 60 000 hommes. Mais que cette décision a pour origine le comme l’Union aura besoin, pen- sommet franco-britannique de dant plusieurs années, des moyens Saint-Malo, en décembre 1998, qui à la Bosnie, où les Quinze et capacités militaires de l’Alliance a permis de poser les fondations de devraient envoyer environ 480 atlantique, les relations entre les l’Europe de la défense. A Barcelone, policiers en janvier 2003, en rem- deux institutions doivent être les Quinze ont affirmé leur « dispo- placement de l’actuelle IPTF (Inter- régies par des « arrangements per- nibilité » pour assumer cette « res- national Police Task Force), l’opé- manents ». Pour cette opération en ponsabilité » dans l’Ancienne Répu- ration en Macédoine est de carac- Macédoine, les Quinze devront, en blique yougoslave de Macédoine tère militaire. particulier, utiliser la « chaîne de (ARYM), après les élections qui doi- La Macédoine devrait donc commandement » de l’OTAN, et il www.gap.fr vent s’y tenir en mai et sur demande constituer une sorte de « labora- paraît acquis que cette force euro- du gouvernement de Skopje. toire » pour une défense européen- péenne dépendra de l’adjoint du 6/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 FRANCE présidentielle

Lionel Jospin a présenté son projet, lundi 18 mars, reprend une partie du projet socialiste et les idées de 900 000 d’ici à 2007 ; la mise en place d’une confé- avec celui de  . Ainsi, en matière de depuis son « atelier de campagne », à Paris. Ce fasci- ’  du PS. Ses principaux objectifs : la rence avec les partenaires sociaux en début de légis- sécurité les deux candidats se rejoignent sur le cule de 40   «  ’ » a       ’- lature afin de    . Sur «   ’ » et la création de « struc- été tiré à 8 millions d’exemplaires. Sa rédaction  ; la diminution du nombre de chômeurs de bien des points, ce projet présente des similitudes ture fermées » pour les mineurs délinquants. Lionel Jospin présente, à son tour, son programme aux Français Trois jours après Jacques Chirac, le premier ministre candidat a dévoilé son projet pour une France « active, sûre, juste, moderne et forte ». Un projet qui mêle le programme socialiste et les réflexions de l’aile moderne du PS. Ce fascicule de 40 pages est tiré à 8 millions d’exemplaires

L’EMPLOI du «Je»est constant – le mot choisi dans sa lettre aux faveur de laquelle s’étaient pronon- bien une « avant-garde » jospino- ment réformiste sur les institutions, favorable à la suppression de la et répété, mais le mot « socialisme » Français, et qu’a repris Jacques Chi- cés Bernard Kouchner et Domini- rocardienne, autour de Pierre Mos- en reprenant l’idée d’un référen- taxe d’habitation, et Laurent n’apparaît qu’une fois, au détour rac dans sa brochure de candidat. que Voynet. Le PS se disait favora- covici, qui a préparé la synthèse et dum. Il s’inspire en revanche direc- Fabius, qui, outre une baisse d’im- d’un paragraphe, pour assurer que Certains étaient attendus, comme ble, sur ce sujet, à un « grand débat la matrice du projet. tement de Jack Lang lorsque, dans pôts, plaidait pour une réduction « la lutte pour l’égalité fait partie de le « droit à la formation tout au long national ». Outre les propositions phares, ses propositions sur la démocratie, symbolique et a insisté jusqu’au l’identité du socialisme, de la gauche de la vie » et le « contrat autonomie M. Jospin souhaitait insister, lun- M. Jospin a repris de « La vie en celui-ci avait, en 1996, proposé un bout pour que les propositions et, au-delà, de l’identité de la Fran- pour les 18-25 ans », mesures que le di, sur la manière collective dont mieux, la vie ensemble », le texte éla- « mandat unique pour les parlemen- soient « financièrement maîtri- ce ». La brochure de quarante PS souhaiterait aussi emblémati- s’était élaboré le projet : « Il a été boré par le PS sous la conduite de taires », et l’harmonisation à cinq sées », M. Jospin a choisi un juste pages que Lionel Jospin présentait, ques et novatrices que les 35 heures ans, sénateurs compris, de la durée milieu : cet impôt, « le plus archaï- lundi matin 18 mars au siège de sa et les emplois jeunes annoncés en de leurs fonctions. Ces propositions que et le plus injuste », sera réduit de campagne, décline une centaine de 1997. On retrouve aussi l’objectif Une « fédération européenne d’Etats-nations » apparaissent en retrait par rapport moitié – soit 4,5 milliards d’euros de propositions souvent inspirées par des « 900 000 chômeurs en moins C’est sans doute le texte à la tonalité la plus fédéraliste de Lionel Jospin. à celles avancées par Dominique manque à gagner pour l’Etat. En les « modernes » du PS (Le Monde d’ici 2007 » lancé par M. Jospin sur Dans un chapitre intitulé « Vouloir l’Europe politique », M. Jospin appelle de Strauss-Kahn, dans La flamme et la revanche, il suit M. Strauss-Kahn en du 15 mars) et dont la couverture France 2 après son entrée en campa- ses vœux une « fédération européenne d’Etats-nations » et reprend même la cendre (Grasset), qui prônait une écartant l’idée apportée au projet e bordeaux, identique à celle du gne, et le candidat redit sa volonté formule pour laquelle militait Pierre Moscovici, en expliquant que cette «VI République ». M. Jospin ne du PS par Henri Emmanuelli, de fai- « projet socialiste », est censée illus- de garantir des retraites par réparti- fédération est l’« expression d’aujourd’hui pour les Etats-Unis d’Europe jadis reprend pas explicitement l’idée re basculer progressivement les coti- trer une continuité. Le premier tion. rêvés par Victor Hugo » (Le Monde du 17 mars). Le candidat reprend les deux d’une ouverture du capital des sations patronales sur une assiette ministre candidat l’a intitulée «Je Soucieux de coller à la droite en propositions déjà exposées dans son texte sur « l’avenir de l’Europe élar- entreprises publiques. Là où fondée sur la valeur ajoutée. m’engage » et s’y exprime à la pre- matière de sécurité, il propose gie », le 28 mai 2001 : désignation du président de la Commission européen- « DSK » n’écartait pas que la part Dernier apport, plus discret : mière personne : « je veux » revient d’élargir les comparutions immédia- ne parmi les membres de la majorité issue des élections européennes et de l’Etat tombe au-dessous de 50 % celui de Tony Blair. Outre sa formu- quinze fois, « je propose » vingt-six tes aux mineurs. Plus floue, la « nou- création d’un conseil permanent des ministres chargés des affaires euro- dans le capital d’EDF, le candidat le célèbre sur la sécurité – « Il faut fois. velle étape de la décentralisation » péennes, formule chère à son ministre délégué. Il se démarque ainsi de Jac- préfère une démarche en forme de être dur avec le crime, et dur avec les Cette personnalisation doit mar- qu’il suggère : M. Chirac semble ques Chirac qui, lui, met l’accent sur la prééminence du Conseil européen et nouveau « ni-ni » : « Rien n’est déci- causes du crime » –, l’objectif « zéro quer, dans l’esprit du candidat, l’ex- plus ambitieux sur ce point, puis- souhaite que ce soient les chefs d’Etat et de gouvernement qui élisent l’un dé, rien n’est interdit », résume SDF » en cinq ans, est directement pression d’un futur président, et qu’il reprend à son compte l’idée d’entre eux président de l’Europe. M. Moscovici. Le candidat entend inspiré de la politique du premier non plus celle d’un premier minis- « d’expérimentation » avancée dans en effet « consolider et promouvoir ministre britannique de lutte contre tre. Son texte « n’est pas un pro- la proposition de loi de Pierre les principes du service public » au la pauvreté. En 2002, chacun se gramme de gouvernement, ou la Méhaignerie. nourri de nombreuses contributions Martine Aubry, plusieurs idées, niveau européen, tout en jugeant copie : M. Moscovici s’indigne du déclaration de politique générale Les partenaires de la gauche plu- individuelles [150, émanant de minis- comme la conférence entre l’Etat et que les entreprises publiques « pillage » par M. Chirac des notes d’un premier ministre », devait-il rielle, qui ne cessent, dans les sonda- tres, de parlementaires et les partenaires sociaux en début de devront nouer « des alliances pour de la très « blairiste » Fondation expliquer lundi, mais plutôt sa ver- ges, de donner des signes de faibles- d’experts], il a été débattu collective- législature et la démocratie sociale, assurer leur développement interna- Jean-Jaurès – que l’Elysée s’est fait sion nouvelle de la modernité : se, noteront que le projet du candi- ment », devait-il assurer. Le direc- illustration pratique du nouveau tional ». livrer il y a quelques semaines – « Réconcilier l’esprit de révolte et l’es- dat socialiste évoque ni la revalorisa- teur de campagne, Jean Glavany, rapport entre la loi et le contrat, « Les objectifs de politique indus- pour élaborer ses propositions sur prit d’initiative, la capacité de créa- tion des minima sociaux ni la diver- qui a participé à la réunion d’arbitra- que théorise le candidat, non sans trielle guideront nos décisions », écrit- « l’informatisation de la société ». tion et l’exigence de justice. » sification des sources d’énergie. Pas ge du 11 mars, ne manque pas de une forme d’autocritique, dans Le il, en s’engageant à rechercher «le Au dos de la brochure figurent un mot, non plus, sur la dépénalisa- rappeler qu’il a, lui aussi, apporté sa temps de répondre (Stock). consensus des salariés sur les évolu- Ariane Chemin ses dix principaux « engagements » tion de l’usage du cannabis, en pierre. Reste qu’à l’arrivée, c’est Il suit la même démarche prudem- tions souhaitables. » Entre « DSK », et Michel Noblecourt Les « engagements » du candidat pour « une France active, sûre, juste, moderne, forte » Il préconise l’instauration d’un mandat électif unique, une réduction de la taxe d’habitation et d’un « compte-formation » pour chaque salarié

EN 40 PAGES, Lionel Jospin pré- par étudiant ». Il préconise un « gou- l’emploi » pour les chômeurs de plus ment » entre les parties concernées. d’un ministère de l’environnement sente ses « orientations » autour de vernement économique de la zone de 50 ans et les exclus du marché du f Inégalités. Pour combattre les et des ressources naturelles. cinq engagements pour une France euro » et une harmonisation fiscale travail. La prime pour l’emploi serait inégalités de pouvoir, il défend la f Négociation. Il souhaite favo- « active, sûre, juste, moderne, forte ». et sociale en Europe. étendue. Une négociation serait représentation des salariés dans les riser « la démocratie sociale, en lais- « Pour les accomplir, écrit-il, il nous f Emploi. Il se fixe pour objectif engagée sur les moyens de « lutter conseils de surveillance. Il se pronon- sant plus de place à la négociation et faut rénover notre démocratie. » Il de réduire le nombre de chômeurs contre la précarité et de favoriser l’em- ce pour l’égalité des salaires et des au contrat ». La légitimité des propose l’objectif d’« une croissance de 900 000 d’ici à 2007. Il propose ploi de qualité ». responsabilités entre les hommes et accords professionnels devra repo- moyenne au moins égale à 3 % par « un chèque emploi-salarié » pour f Sécurité. « Tout délit doit trou- les femmes. Il veut « garantir l’égali- ser sur « une adhésion majoritaire ». an ». La politique budgétaire, « tout supprimer les démarches administra- ver sa sanction », affirme-t-il, en pro- té d’accès aux soins pour tous nos con- La représentativité des syndicats en mettant l’accent sur la maîtrise des tives des très petites entreprises. posant « un contrat national de sécu- citoyens et sur tout le territoire », réno- devra être « réellement fondée sur le dépenses et la réduction des déficits, Pour assurer « la formation tout au rité dont les moyens seront dégagés, ver les hôpitaux, créer des agences vote des salariés ». Une obligation de favorisera les dépenses de sécurité et long de la vie », qui sera « l’un des sur cinq ans, par une loi de pro- régionales de santé pour un « pilo- négocier serait instaurée dans la de justice ainsi que les dépenses d’ave- objectifs majeurs du quinquennat », gramme ». Un ministère chargé de tage unifié de l’offre de soins », renfor- fonction publique d’Etat, dans les nir » (éducation, formation, recher- chaque salarié serait doté d’un la sécurité publique « assurera la cer l’effort de recherche, « offrir de hôpitaux et les collectivités terri- che, société de l’information, envi- « compte formation » comportant coordination opérationnelle, sous La couverture de la brochure nouveaux médicaments », favoriser toriales. ronnement). « Nous poursuivrons des droits à la formation pouvant l’autorité des préfets, de la police et de présentant le programme l’insertion des handicapés, notam- f Institutions. Il propose que les des baisses d’impôts favorisant l’em- « être utilisés tout au long d’une car- la gendarmerie ». Il propose la créa- de Lionel Jospin. ment dans la vie scolaire, multiplier institutions ne soient pas « boule- ploi, la justice sociale et les revenus rière professionnelle, y compris en cas tion de postes de juges de proxi- les services d’aide et d’accompa- versées », mais « profondément réfor- d’activité ». Pour les nouvelles tech- de chômage ». Ce projet, qui devra mité, confiés à de jeunes retraités. commune ». A l’école, une « cellule gnement des personnes âgées pour mées ». Il se prononce pour un nologies, il avance l’objectif « d’un associer partenaires sociaux, Etat et L’ordonnance de 1945 sera « adap- sociale de suivi des enfants et adoles- « mieux vieillir ». Favorable à un trai- « mandat unique pour les parlemen- ordinateur relié à Internet pour cinq régions, sera examiné par une confé- tée » : extension aux mineurs des cents difficiles » serait créée dans le té social européen, il préconise «un taires » et l’introduction « d’une part élèves dans chaque école primaire, rence économique et sociale en procédures de comparution immé- cadre d’une prévention de la vio- contrat de travail européen définis- de scrutin proportionnel dans l’élec- d’un ordinateur par famille pour les début de législature. Il propose de diate ; développement de l’accueil lence chez les jeunes. sant des garanties minimales » et une tion des députés ». Il veut inscrire collégiens et les lycéens, d’un portable créer 200 000 « contrats de retour à des mineurs « dans des structures fer- f Fiscalité. Il propose « une directive européenne pour « conso- dans la loi « l’impossibilité pour le mées » pour prévenir la récidive. Il réduction de moitié de la taxe d’habi- lider le rôle des services publics ». pouvoir politique d’intervenir dans les préconise une police criminelle euro- tation ». Pour continuer à « rééquili- f Jeunes. Il propose un « pacte affaires individuelles ». Pour que la péenne opérationnelle. Un haut con- brer la fiscalité en faveur des revenus de confiance avec la jeunesse », justice soit plus responsable, les justi- seil pour la sécurité serait mis en pla- du travail », il veut augmenter le pré- comportant la mise en place d’un ciables pourraient saisir « des com- ce, disposant d’un observatoire lèvement libératoire sur les intérêts « contrat d’autonomie pour les missions de réclamation ». Le prési- national de la délinquance. Il sou- et l’imposition des plus-values, ce 18-25 ans » qui s’engagent dans une dent de la République devra « répon- haite que le maire joue « un rôle cen- supplément d’impôt étant « euro démarche de formation ou d’inser- dre devant les juridictions de droit tral dans la politique de sécurité de sa pour euro affecté à une baisse immé- tion. Les jeunes pourraient bénéfi- commun, comme tout citoyen, pour diate des taux de l’impôt sur le reve- nu » (IR). Il souhaite une réflexion Abandon sur « une réforme d’ensemble de l’im- Droit de vote des étrangers aux élections locales de la taxe Tobin, position du revenu », portant notam- C’est le Parti socialiste qui, finalement, l’a emporté contre… Lionel Jospin. ment sur le prélèvement à la source Dans son projet, le candidat socialiste propose de donner « le droit de vote annulation de la dette de l’IR. aux étrangers régulièrement installés sur notre sol depuis cinq ans aux élec- f Logement. Il souhaite que tions locales ». Cinq ans, comme le souhaitait Martine Aubry, et non dix, Le 14 avril 1995, Lionel Jospin, « dans les cinq ans qui viennent, nous comme l’aurait préféré le premier ministre : le 2 mars, dans un entretien au dans un discours de campagne, parvenions à ce qu’il n’y ait plus de Monde,il« souhai[tait] » proposer ce vote aux « étrangers vivant en France s’était fait le premier militant de la sans-domicile-fixe ». L’éradication depuis dix ans ». Cette mesure, qui figure dans le chapitre intitulé « la démo- taxe Tobin sur les transactions finan- de la grande pauvreté, pendant la cratie autrement », est la seule qui concerne la politique d’intégration. Dans cières. Elle figure encore dans le pro- mandature, devrait être menée en les 40 pages de la brochure, il n’y est fait aucune autre allusion – pas davan- jet 2002 du Parti socialiste, qui évo- faisant appel aux ONG. Il propose tage à la question de la double peine, c’est-à-dire l’expulsion du territoire que un « instrument de lutte contre une couverture logement univer- après avoir purgé une peine de prison. les mouvements spéculatifs, dans l’es- selle pour faciliter « l’accès et le prit de la taxe Tobin ». Dans La Flam- maintien des locataires dans le loge- me et la Cendre (Grasset), Domini- ment ». Il préconise « la démolition cier d’un « service civique volon- des actes antérieurs à son élection ou que Strauss-Kahn, lui, sacrifiait cet- et la reconstruction sur dix ans de taire » de 6 à 9 mois pour un engage- sans lien avec l’exercice de son man- te idée dont il a été l’inspirateur. 300 000 logements HLM ». ment social et humanitaire. Il fixe dat », mais « dans des conditions « J’en ai (…) été longtemps partisan. f Retraites. L’objectif est de l’objectif de 100 % de jeunes sortant compatibles avec le respect de sa fonc- Mais l’expérience de mes responsabi- « maintenir le niveau des retraites » : de l’école avec une qualification. tion ». Il propose des référendums lités gouvernementales m’en a éloi- en favorisant le retour à l’emploi des Des séjours à l’étranger de trois locaux et régionaux « à titre consul- gné », confiait-il au Monde, le 22 jan- plus de 50 ans ; en donnant dans le mois pour les lycéens et de six mois tatif » et une durée de cinq ans pour vier. Dans son programme, Lionel cadre du droit à la retraite à 60 ans pour les étudiants seront offerts. tous les mandats. Dans l’année sui- Jospin évoque seulement une « taxe « la liberté du choix de l’âge de la ces- Pour les familles, un chèque enfance vant les élections, ces réformes insti- internationale sur les flux financiers sation d’activité, qui peut être progres- sera instauré pour les gardes en tutionnelles seront soumises à réfé- à court terme », et reprend l’idée de sive » ; en mettant en œuvre «un dehors du temps scolaire. rendum. Deux chantiers seront « DSK » d’une « grande initiative équilibre équitable entre les régimes f Environnement. Il propose la ouverts sur le rôle du Sénat et la européenne pour le développement de retraites des salariés privés et ceux création d’une agence européenne réforme du Conseil constitutionnel. des pays de la Méditerranée ». Il pro- des fonctionnaires » ; en dévelop- de l’environnement et veut donner Une « seconde étape » de la décen- pose aussi « d’annuler la dette des pant « l’épargne salariale », « sous le la priorité à la lutte contre l’effet de tralisation permettra de nouveaux pays en développement », comme contrôle des partenaires sociaux » ; serre. Il préconise « un schéma natio- transferts de compétence aux les autres candidats de la gauche en relevant les dotations au fonds nal de développement du transport régions. Il propose un « pacte de soli- plurielle et l’Internationale socia- de réserve des retraites et en enga- combiné du ferroutage et du cabo- darité » entre l’Etat et les collec- liste. geant une négociation « très rapide- tage ». Il souhaite l’instauration tivités locales. LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/7 FRANCE présidentielle Le candidat veut « laisser plus de place C’est lundi 18 mars, à 11 heures, dans son atelier de à la négociation et au contrat » campagne, (où on le voit ici le 12 mars), que Lionel Jospin Il souhaite redéfinir la représentativité des syndicats a présenté et mettre en place des accords majoritaires dans les entreprises aux journalistes sa brochure. Un texte SON PROGRAMME, Lionel Jos- les questions inscrites à cette « con- Des « modalités spécifiques de dia- qui « n’est pas pin a pris soin de le faire porter, lun- férence économique et sociale logue social » devront aussi être un programme di 18 mars, aux syndicats et au nationale », figurent la formation définies dans les PME. Enfin, un de gouvenrement, patronat. Cette démarche est « l’ex- tout au long de la vie – « l’un des accord interprofessionnel majoritai- ou la déclaration pression d’un respect et d’une volon- objectifs majeurs du quinquennat », re « devrait pouvoir être transcrit de politique générale té de dialogue accru » avec eux, selon lui –, les retraites et le systè- par le législateur, pour autant qu’il d’un premier écrit le premier ministre dans une me de santé. M. Jospin souhaite ain- ne remette pas en question les princi- ministre », mais lettre à leurs responsables. Une si offrir la possibilité au Medef de pes fondamentaux du droit ». Dans plutôt une version façon pour le candidat socialiste revenir siéger à la Sécurité sociale, une « position commune » adop- nouvelle de la d’inaugurer une nouvelle ère avec en proposant de clarifier, « par la tée le 16 juillet 2001, les partenaires modernité selon lui. les partenaires sociaux, après cinq concertation », le rôle de chacun. sociaux (sauf la CGT) avaient sou-

  années de relations tumultueuses. haité que leurs accords puissent De l’épisode de la conférence socia-    « entrer en vigueur dans le respect le du 10 octobre 1997, qui avait don- Voilà pour la méthode. Sur le de leur équilibre ». Une manière de né naissance aux lois sur les 35 heu- fond, le candidat expose deux réfor- contester les interventions du légis- Une impasse sur la Corse et « l’après-2004 » res, en passant par la démarche de mes majeures, réclamées notam- lateur, notamment après les heurts « refondation sociale » initiée par ment par la CGT : la redéfinition provoqués par le plan d’aide au C’EST un paradoxe. Et sans dou- à Paris, aux élus de l’Assemblée de 2004. L’accord prévoit qu’après cet- le Medef, syndicats et patronat des règles de représentativité syndi- retour à l’emploi (PARE). te un fin calcul politique, à la veille Corse, qu’ils avaient approuvé le te date, une seconde « révision préa- n’ont pas ménagé leurs critiques cale, qui doit être « réellement fon- De leur côté, les fonctions publi- d’une élection présidentielle où le 28 juillet à Ajaccio par 44 voix sur lable de la Constitution » permettra sur la méthode du premier minis- dée sur le vote des salariés » (et non ques (Etat, collectivités locales, score, au premier tour, de Jean-Pier- 51, stipulait que le gouvernement de le pérenniser. Mais cette révi- tre, accusé de favoriser la cohésion plus sur un acquis historique qui hôpitaux) seraient soumises à une re Chevènement reste l’une des et les élus insulaires s’engageaient sion ne peut être envisagée sans de sa majorité au détriment du dia- n’a pas été remis en cause depuis obligation de négocier, comme les inconnues du scrutin. Le seul enga- dans un « processus » en deux éta- l’« accord des pouvoirs publics alors logue social. Un thème que Jacques 1966), et la mise en place d’accords entreprises depuis les lois Auroux gement public que Lionel Jospin pes. Reconnaissant « les spécifici- en fonction », c’est-à-dire, en pre- Chirac n’a pas manqué de saisir majoritaires. Le premier point avait de 1982. Dans un univers où le dia- avait pris pour l’après-2002, s’il tés » de la Corse, il prévoyait que mier lieu, du futur président de la pour attaquer son adversaire. été abordé – à « petits pas », selon logue social se noue dans des ins- devenait chef de l’Etat, concernait son organisation administrative et République. « Je veux laisser plus de place à la Elisabeth Guigou – par le truche- tances paritaires consultatives, la Corse : en engageant en décem- les contours des compétences de la Plus une trace de cette promesse négociation et au contrat », promet ment de discussions sur le finance- c’est un changement de culture. bre 1999 avec les élus de l’Assem- collectivité territoriale seraient dans le projet de M. Jospin. « C’est M. Jospin en se disant résolu à ment des syndicats. Sur la retraite, Prudent, il précise qu’il ne s’agit blée territoriale un « processus » de revues en 2004 – date de l’expira- parce que cela a déjà été écrit, et que « favoriser la négociation collecti- M. Jospin s’inspire du projet de la pas d’« affaiblir le statut de la fonc- dialogue en deux étapes, il avait tion du mandat de l’Assemblée, les engagements seront tenus », assu- ve ». Il reprend l’idée d’un rendez- CFDT en prônant « dans le cadre tion publique ». admis qu’elle posait un problème actuellement à droite. Le gouverne- re son entourage. Le candidat réser- vous annuel tripartite (gouverne- du droit à la retraite à 60 ans, la politique. Les promesses conte- ment se disait « disposé à se placer ve ce sujet pour sa probable visite ment, syndicats et patronat), com- liberté du choix de l’âge de la cessa- Claire Guélaud nues dans le préambule du projet dans [la] perspective » d’une « sup- dans l’île, entre les deux tours. Soit me il en existe aux Pays-Bas. Parmi tion d’activité ». et Isabelle Mandraud de loi sur la Corse, adoptée le pression des deux départements et la au moment où commenceront les 28 novembre 2001, ne figurent mise en place d’une collectivité uni- négociations pour les élections pourtant à aucun moment parmi que », en relevant qu’« elle impli- législatives, lorsqu’il lui faudra ras- ses engagements et il évoque très querait une révision constitutionnel- sembler, y compris les électeurs du vaguement de « nouvelles compéten- le ». De même, l’accord prévoyait Pôle républicain de M. Chevène- ces, notamment en faveur des un pouvoir expérimental d’adapta- ment. régions ». tion de dispositions réglementaires L’accord soumis le 12 juillet 2000, et législatives, consenti jusqu’en Ar. Ch. Sécurité, institutions, fiscalité : différences et similitudes entre M. Chirac et M. Jospin Leurs projets sont presque identiques pour lutter contre la délinquance

LA BROCHURE de campagne de Jacques Chirac s’intitule : « Mon UNE COTE DE POPULARITÉ EN BAISSE engagement pour la France » ; cel- Sondage - Baromètre IFOP-JDD, en pourcentage le de Lionel Jospin : « Je m’enga- ge ». Au-delà de la ressemblance Jacques Chirac 62 des formulations, les projets des 61 60 60 deux favoris dans la course à l’Ely- sée présentent d’importantes simili- 55 tudes et quelques oppositions 54 54 53 tranchées. 52 51 50 50      Sur la sécurité, le thème de 49 45 46 l’« impunité zéro », mis en avant par le président-candidat, trouve Lionel Jospin 43 40 43 % un écho dans le mot d’ordre du pre- mier ministre : « Je refuse l’impuni- té : tout délit doit trouver une sanc- 35 tion. » Pour satisfaire cet objectif MAM J J AS OND J FM proclamé, les deux candidats pro- 2001 2002 posent la création d’un ministère de la sécurité – « intérieure » pour rutions immédiates aux mineurs. ans ». Ainsi qu’il en avait publique- M. Chirac, « publique » pour Les deux candidats s’opposent ment avancé l’idée, M. Jospin pose M. Jospin – ayant autorité sur les enfin très nettement sur la ques- la question d’une réforme du policiers et les gendarmes, en préci- tion de l’indépendance de la jus- Sénat, en évoquant « l’évolution de sant que ces derniers conserve- tice. M. Chirac souhaite le maintien [ses] pouvoirs, notamment constitu- raient leur statut militaire. Pour de « l’autorité du garde des sceaux » tionnels, de [son] rôle et de [sa] fonc- coordonner la lutte contre la délin- sur les procureurs, quand M. Jos- tion ». Il s’interroge de même sur quance, M. Jospin veut instaurer pin promet de faire adopter « l’im- une réforme de la saisine et du un « Haut Conseil pour la sécurité » possibilité pour le pouvoir politique « mode de désignation » des mem- qui veillerait à la mise en œuvre d’intervenir dans les affaires indivi- bres du Conseil constitutionnel. d’un « contrat national de sécuri- duelles » et de mettre les carrières Les approches des deux candi- té ». M. Chirac, lui, présiderait un des magistrats « à l’abri de toute dats diffèrent sur la manière de « Conseil de sécurité intérieure ». intervention politique ». réformer l’Etat. Quand M. Chirac Les deux prétendants se rejoi- préconise un « plan de réforme sur gnent aussi sur l’idée d’une « loi de      cinq ans des services de chaque programmation » qui permettrait Au chapitre des institutions, les ministère » et l’introduction d’une d’augmenter les moyens de la jus- deux prétendants militent pour « culture de résultat » dans l’admi- tice. S’ils préconisent l’un et l’autre, une accélération du rythme démo- nistration, M. Jospin entend pour- en termes voisins, la création de cratique. Ils se prononcent ainsi suivre la « déconcentration » en « structures fermées » destinées aux pour l’augmentation du nombre de fixant des « contrats d’objectifs » mineurs délinquants, ni M. Jospin référendums – « d’initiative populai- aux préfets. ni M. Chirac n’en précisent le sta- re » pour M. Chirac ; « locaux », tut. Promoteur d’une « justice de « régionaux », « à titre consultatif »      proximité », le président-candidat pour M. Jospin – et pour la réduc- La fiscalité les oppose plus nette- est concurrencé par son rival, qui tion de la durée des mandats élec- ment. L’idée forte de M. Chirac est prône la création de « juges de proxi- tifs : M. Chirac souhaite réduire une diminution d’un tiers de l’im- mité ». celui des sénateurs de neuf à six pôt sur le revenu et une baisse des M. Jospin se démarque principa- ans ; M. Jospin veut unifier à cinq charges sociales, alors que la mesu- lement par la présence dans son ans l’ensemble des mandats locaux re phare de M. Jospin consiste à arsenal d’une extension des compa- et nationaux et préconise le « man- réduire de moitié la taxe d’habita- dat unique » pour les parlemen- tion – « l’impôt le plus archaïque et taires. Si la réforme du statut pénal le plus injuste », dit-il. Pour rééquili- du chef de l’Etat est admise de part brer la fiscalité en faveur du travail, et d’autre, M. Jospin est seul à en le premier ministre suggère d’affec- préciser le sens : il souhaite que le ter la hausse des prélèvements libé- président « puisse répondre » ratoires sur les intérêts et l’imposi- devant un juge des faits qui lui tion des plus-values à une baisse de seraient reprochés, dès lors qu’ils l’impôt sur le revenu, qui serait seraient antérieurs ou extérieurs à désormais prélevé à la source. Les sa fonction. deux candidats prônent une harmo- Le premier ministre-candidat nisation fiscale européenne, notam- s’avance davantage en promettant ment pour l’impôt sur les sociétés, l’instauration d’une « part de scru- mais M. Jospin défend l’idée de la tin proportionnel dans l’élection des « majorité qualifiée » pour les déci- députés » et d’un droit de vote aux sions fiscales et sociales. élections locales pour les étrangers résidant en France « depuis cinq Service France 8/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 FRANCE présidentielle Arlette Laguiller appelle le « monde du travail » à « se défendre », « s’unir » et « se compter » Lionel Jospin serait en tête au second tour, selon CSA Lors de son meeting parisien à la Mutualité, dimanche 17 mars, la candidate JACQUES CHIRAC arriverait en tête au premier tour de la présiden- de Lutte ouvrière a confirmé qu’elle ne donnerait pas de consigne de vote pour le second tour tielle avec 25,5 % (+ 4,5 points par rapport à début mars) si celle-ci avait lieu aujourd’hui, mais Lionel Jospin l’emporterait avec 51 % au LES QUELQUE deux mille pla- de hauts fonctionnaires dans les ces « deux lutteurs de foire qui s’in- nes », explique-t-elle à une salle second, selon un sondage CSA pour Libération et La Dépêche du Midi, ces de la grande salle de la Mutuali- entreprises, de brocarder les jurient avant de commencer un com- acquise. réalisé les 13 et 14 mars auprès de 1 001 électeurs. Cette enquête, té n’y ont pas suffi. Dimanche « hommes d’Etat achetés »,de bat truqué ». « Le seul mérite de Jos- A la sortie, les troupes sont menée après les propos de M. Jospin sur l’âge de son rival la réplique 17 mars, on se presse pour le pre- dénoncer le nombre insuffisant de pin, lance-t-elle, c’est qu’on l’a con- « blindées ». Et ne voient rien de ce dernier, indique que le premier ministre perdrait 1,5 points (à mier grand meeting parisien d’Ar- crèches et d’écoles maternelles nu moins longtemps », confirmant d’autre. Pas même la présence, 22 %), par rapport à mars. Jean-Marie Le Pen serait en troisième posi- lette Laguiller, désormais créditée « qui rend la tâche des femmes tra- qu’elle n’appellerait à voter pour dehors, de Pierre Guillaume, néga- tion (9,5 % soit - 0,5), Jean-Pierre Chevènement en quatrième (8,5 %, de 7 % à 9 % d’intentions de vote vailleuses plus difficile ». Elle évo- aucun des candidats du second tionniste notoire qui peut très tran- - 2,5), et précédant Arlette Laguiller (7 % soit + 1 point. dans les sondages. Certains doi- que l’avenir d’EDF : « Les tra- tour car c’est un vote « inutile ». quillement distribuer pendant de vent se résigner à rester debout. Et vailleurs de France Telecom et d’Air La porte-parole de LO appelle le longues minutes son dernier tirage quand la porte-parole de Lutte France savent ce que les termes monde du travail à « se défendre », de La Vieille Taupe, sans que qui- Michel Chassang est élu président ouvrière (LO) fait irruption dans la à « s’unir » et, surtout, à « se comp- conque ne lui demande de s’éloi- salle, se cale face au pupitre, ter ». « C’est un des intérêts de cette gner. Non que LO entretienne une de la CSMF devant la banderole « Toujours « Déjà, à droite, élection présidentielle », insis- quelconque sympathie pour ces dans le camp des travailleurs », l’as- te-t-elle. Elle ajoute : « C’est pour- thèses, mais cette organisation a MICHEL CHASSANG, président de l’Union nationale des omniprati- sistance se déchaîne et lui adresse à gauche, quoi il faut que les voix qui se portent toujours considéré que le combat ciens français (UNOF), branche généraliste de la Confédération des une longue ovation. sur le programme que je propose antifasciste n’était pas le sien, ou syndicats médicaux français (CSMF), a été élu, dimanche 17 mars, pré- Dans le public, il y a davantage dans le patronat soient les plus nombreuses possi- plutôt qu’il était secondaire, car il sident de la CSMF. Le Docteur Chassang, 45 ans, « médecin de de jeunes que d’habitude, des étu- bles », après avoir rappelé ses deux détournait les militants de leur famille » dans le Cantal, succédera à Claude Maffioli qui présidait, diants pour la plupart, et beau- et dans la presse mesures-phares : l’« interdiction objectif principal, la formation depuis dix ans la première organisation syndicale de médecins libé- coup de militants. On lui offre des des licenciements » et la « levée du d’un grand parti des travailleurs, raux, regroupant la majorité des spécialistes et des généralistes syndi- bouquets de fleurs. Des voix scan- aux ordres, secret bancaire et commercial ». dont la constitution réglerait à elle qués. Il prendra ses fonctions le 27 mars. L’Unof a été à l’origine du dent « Arlette ! Arlette ! ». La candi- Pour Mme Laguiller, cette élection seule le problème. mouvement de grève des gardes de nuit et de week-end suivi, depuis date de LO est accueillie comme ils enragent » « ne changera rien à notre sort, mais Il y a quelques années, à la fête le 15 novembre, par une partie des médecins généralistes pour obte- une vedette. Ceux qui sont venus elle peut changer ce que nous ferons de Lutte ouvrière, cette attitude nir la revalorisation des honoraires. pour elle ne seront pas déçus : une   demain ». « Le bulletin de vote, pour- passive avait déjà provoqué un  heure durant, elle s’exprimera seu- suit-elle, peut inquiéter les possé- incident. A la vue d’une brochure le à la tribune. dants et réconforter les travailleurs. » intitulée « Auschwitz ou le grand a PRÉSIDENTIELLE : le Centre national des Indépendants et Pay- « On ne peut qu’espérer, sans d’ouverture du capital veulent dire : Mme Laguiller s’en prend égale- alibi » sur le stand d’un groupuscu- sans (CNI) qui réunissait, samedi 16 mars, son comité national direc- trop se faire d’illusions, que les son- c’est la privatisation, avec l’hypocri- ment « à l’hostilité, aux médisan- le italien, plusieurs militants d’Al- teur, a décidé de soutenir Jacques Chirac dès le premier tour de l’élec- dages soient confirmés le jour du sie en plus », estime-t-elle, avant ces, aux calomnies » dont son orga- ternative libertaire, de la LCR et de tion présidentielle afin de « faire barrage à la gauche ». vote », commence Mme Laguiller. de souligner que « Chirac et Jospin nisation est, selon elle, l’objet dans Ras l’Front étaient allés protester a MADELIN : le président de Démocratie libérale, Alain Madelin, a « Les travailleurs subissent une sont en train d’aplanir le chemin » la presse. « L’élection n’est pas faite auprès des organisateurs en exi- préconisé, samedi 16 mars à Paris, une « réunification française » vague encore jamais vue de licencie- aux capitaux privés dans le secteur que déjà, à droite, à gauche, dans le geant de ces derniers qu’ils inter- entre quartiers riches et pauvres. « Nos cités sont les miroirs grossissants ments collectifs », s’indigne-t-elle, de l’électricité. patronat et dans la presse aux viennent immédiatement. Ils des échecs de notre société », a lancé le candidat libéral devant quelque avant de décrire des systèmes de « Le monde du travail n’a rien à ordres, ils enragent de voir les sonda- s’étaient fait éconduire. 500 jeunes venus d’une vingtaine de pays d’Europe. santé ou d’éducation « à deux vites- attendre de ces gens-là », souligne ges me concernant régulièrement ses », de fustiger le « pantouflage » « Arlette », avant d’ironiser sur augmenter depuis plusieurs semai- Caroline Monnot Une élection Le Parti des travailleurs en campagne devant le Mur des fédérés cantonale partielle SEINE-MARITIME CETTE ANNÉE, le Parti des travailleurs (PT) chose que d’écrire un projet de loi qui interdise nant sur l’incendie dont les locaux d’Informa- Ourville-en-Caux (second tour). a décidé de transformer sa traditionnelle com- les licenciements comme à Alsthom, Bull ou Tho- tions ouvrières, l’hebdomadaire du PT, ont été I., 3 335 ; V., 1 867 ; A., 44,02 % ; E., 1 727. mémoration de l’anniversaire de la Commune mosn », entreprises dans lesquelles le PT est victimes mercredi 13 mars, M. Gluckstein a Yvon Pesquet, div. d., m. de Cleuville, 1 045 (60,51 %)… ÉLU de Paris, en démonstration politique. Samedi implanté. Dénonçant « la mascarade de la cam- répété que si les causes s’avéraient « criminel- Daniel Livien, div. d., m. d’Ourville-en-Caux, 682 (39,49 %). 16 mars, quatre à 500 militants, emmenés par pagne présidentielle », M. Gluckstein a attaqué les », ceux qui avaient créé un « certain [Yvon Pesquet (div. d.) succède à André Faucon (div. d.), décédé, dans ce canton le Daniel Gluckstein, le candidat de cette forma- Lionel Jospin qui « prend ses ordres à Washing- climat » autour du PT « devraient rendre comp- moins peuplé de la Seine-Maritime. Au premier tour, trois candidats divers droite étaient tion à l’élection présidentielle, ont défilé au ton, à Bruxelles et aux sièges des multinationa- te de leur responsabilité directe, politique ou arrivés en tête, le candidat socialiste subissant un net revers par rapport à son score de cimetière du Père-Lachaise pour souligner les ». « Chirac et Jospin appliquent la même poli- intellectuelle ». 1998. combien « le programme de la Commune est un tique, c’est la preuve que nous ne sommes pas en Le Parti des travailleurs n’avait toutefois 10 mars 2002 : I., 3 335 ; V., 2 007 ; A., 39,82 % ; E., 1 970 ; Yvon Pesquet, div. d., m. de programme actuel ». « Qui n’a pas de passé, n’a démocratie », a-t-il poursuivi, avant de dénon- déposé aucune plainte en fin de semaine der- Cleuville, 569 (28,88 %) ; Daniel Livien, div. d., m. d’Ourville-en-Caux, 446 (22,64 %) ; pas d’avenir », a lancé M. Gluckstein, en enta- cer une nouvelle fois le « boycott » dont il esti- nière à la suite de cet incendie, selon plusieurs Gérard Colin, div. d., m. de Veauville-les-Quelles, 441 (22,39 %) ; Gérard Jacquel, PS, 171 mant un long discours devant le Mur des fédé- me être l’objet. « Il faut croire que c’est parce sources policières. En dépit de cette absence (8,68 %) ; Roland Leconte, div. d., 104 (5,28 %) ; Annie Fouché-Saillenfest, MNR, 77 rés. « La Commune, a-t-il expliqué, a instauré que ce que nous disons dérange », a-t-il décla- de plainte, des techniciens de l’identité (3,91 %) ; Philippe Cottard, div. d., 69 (3,50 %) ; Marcelle Marécal, PCF, c.m. de Saint-Vaast- le contrôle des mandats des élus et leur révocabi- ré, avant de critiquer la loi sur l’intercommuna- judiciaire, attachés au laboratoire de police Dieppevalle, 58 (2,94 %) ; Denis Leblanc, div., 35 (1,78 %).] lité. L’avenir, c’est cela et non la corruption géné- lité- réforme contre laquelle le PT fait campa- scientifique de la préfecture de police, ralisée des mandats irrévocables. » gne auprès des maires – dont l’objectif est s’étaient rendus sur place. Selon leurs premiè- ÉCHOS DE CAMPAGNE Se calant à son tour sur le mot d’ordre d’in- « de détruire les communes et d’imposer le res constatations, rien ne laissait penser à une terdiction des licenciements qui réussit si bien démantèlement des services publics ». origine criminelle. à Arlette laguiller, le candidat du Parti des tra- Le fondateur du PT, Pierre Lambert, n’était f A la rescousse. « Tous aux côtés du soldat Taubira ! » : c’est le mot d’or- vailleurs a jugé que « c’était une toute petite pas présent à cette commémoration. Reve- Pascal Ceaux et Caroline Monnot dre lancé par Thierry Jeantet, vice-président du Parti radical de gauche (PRG), samedi 16 mars, demandant aux radicaux de défendre la députée de Guyane qu’ils ont investie pour la course à l’Elysée. « Si nous voulons François Bayrou, président de l’UDF, au « Grand Jury RTL-“Le Monde”-LCI » que les médias se saisissent de son discours, encore faudrait-il que nous le défendions nous-mêmes », a estimé M. Jeantet, tandis que Bernard Char- les, président (PRG) du groupe RCV à l’Assemblée, souhaitait, le même « Les Français ont envie d’un renouvellement profond » jour, le retrait de la candidate et appelait à soutenir Lionel Jospin dès le premier tour. Jacques Chirac et Lionel Jos- une décision capitale sur l’allonge- puissance mille. Si je me présente, entre eux. Il faut changer la maniè- pin ont défendu ensemble, au ment de cinq ans de la durée de c’est pour qu’on change la maniè- re de gouverner la France, il faut    sommet européen de Barcelone, cotisation pour les retraites d’ici à re dont le pouvoir est organisé en que les citoyens aient leur place a Jean-Pierre Chevènement (candidat du Pôle républicain) : « Jacques la spécificité française en matiè- 2010 en Europe. Qui en a débat- France et en Europe. L’Europe est dans le débat, il faut avoir le coura- Chirac ne recule devant aucune énormité et les Français doivent commen- re de service public et obtenu un tu ? Qui en a dit un mot ? Quel vitale et je suis un européen con- ge de leur dire clairement les déci- cer à comprendre qu’ils sont gouvernés par des menteurs (…). On se moque compromis sur l’ouverture à la citoyen, quel député, quel parle- vaincu. Le destin de l’Europe se sions que l’on prend. Et si vous res- du monde, le citoyen est traité avec un mépris inimaginable. Au lieu de par- concurrence des marchés du gaz mentaire a été invité à la prépara- joue sur cette question-là. Si l’on tez avec l’une de ces deux équipes- ler du fond des problèmes, on lui bourre le mou en permanence. » (RTL, lun- et de l’électricité. Ce sommet tion de cette décision capitale ? fait l’Europe technocratique et là, vous aurez exactement le di 18 mars.) Le candidat du Pôle républicain, qui n’a pas encore obtenu vous paraît-il une réussite ? Personne. Parce que tout fonction- opaque, si l’Europe ne devient pas même enlisement dans la même ses 500 signatures : « C’est toujours difficile de faire que les promesses se On voit, là, exactement les ne en France comme si c’était une démocratique et transparente, elle ornière. Parce que ça fait 25 ans convertissent en parrainages officiels. J’observe qu’il y a certaines pressions défauts que je dénonce dans la monarchie. sera refusée. qu’ils gouvernent de cette façon et qui s’exercent de la part de certains notables installés. » (RTL, lundi 18 manière dont on gouverne la Fran- Le déficit démocratique est en ils ne changeront pas. mars.) a ce et dont on fait l’Europe. La France ou en Europe ? « Si l’Europe Il reste cinq semaines de cam- François Hollande (premier secrétaire du PS) : Arlette Laguiller «con- machine à propagande des deux Il est en France et en Europe. ne devient pas pagne avant le premier tour. fond la gauche et la droite. (…) Cette candidate stérilise la portée des inten- ensemble, Jacques Chirac et Lionel C’est précisément la raison pour démocratique Qu’est-ce qui pourrait se passer tions qui se portent sur elle. » (Radio J, dimanche 17 mars.) a Jospin, fonctionne très bien puis- laquelle je suis candidat à l’élec- et transparente, pour que vous soyez davantage Robert Hue (candidat du Parti communiste) : « L’aplomb de Jacques qu’ils étaient convenus de nous tion présidentielle : je veux que elle sera refusée » entendu ? Chirac est stupéfiant (...) Les promesses qu’il fait sont comme en 1995, du expliquer qu’ils allaient à Barcelo- l’Europe se construise autre-   La réponse est simple : TOUT. baratin. » (Meeting à Grenoble, dimanche 17 mars.) a ne pour défendre la spécificité ment. Elle prend des décisions  Mais encore ? Noël Mamère (candidat des Verts) : « La démocratie n’est jamais aussi française. Or on sort de Barcelone capitales, on vient de le voir. Il faut Tous les jours, lors de mes dépla- forte que quand elle laisse s’exprimer ceux qui la combattent, comme Jean- avec une décision de libéralisation que les citoyens aient leur mot à La démonstration n’est-elle cements, je vois une autre France, Marie Le Pen. » (France 3 - France Info, dimanche 17 mars.) du marché de l’énergie. Et on est dire et qu’on contruise l’Europe pas faite, à Barcelone, que l’Eu- une France qui n’a aucune envie a Jany Le Pen (épouse du candidat Front national) : « Chaque fois qu’est allé plus loin. Jacques Chirac et Lio- comme une démocratie, pas en rope est un levier efficace pour du duel qu’on lui promet. Parce évoquée cette histoire d’âge, qu’il s’agisse de mon mari ou d’un autre, je sur- nel Jospin, tous les deux, ont signé catimini. C’est de la technocratie faire bouger la France ? qu’elle sent bien que ce duel est saute. Car, enfin, on n’élit pas un président pour qu’il coure le 400 mètres Tant mieux si c’était cela. Mais artificiel, ne porte pas sur les vrais haies ! » (Le Parisien, lundi 18 mars.) l’idée qu’on se sert de l’Europe problèmes du pays. Il y a des mil- a Jean-Marie Le Pen (candidat du FN) : « Jacques Chirac fait donner des pour prendre, à l’insu des citoyens lions de Français qui ont envie signatures à Bruno Mégret (…). Mégret et Chirac, c’est pareil. » (France 3 - français, un certain nombre de d’un renouvellement profond. Ils France-Info, dimanche 17 mars.) décisions sur leur avenir, de même sentent bien qu’il y a quelque cho- a Charles Pasqua (candidat du RPF) : « Jacques Chirac n’est pas vieux, qu’en France les citoyens sont se de bloqué en France, qui ne se pas usé mais par contre Jospin, je trouve qu’il fait un peu immature, il faut tenus à l’écart des décisions princi- débloquera que par un geste fort, qu’il attende un peu, je crois que dans cinq ans il sera au point. » (Canal+, pales qui concernent leur vie de significatif, énergique de change- dimanche 17 mars.) tous les jours en raison de l’organi- ment revendiqué et imposé par les sation jacobine de l’Etat, cette idée électeurs. C’est la raison pour ne me plaît pas. laquelle je suis là. Vous renvoyez dos à dos Jac- On ne peut imaginer que M. Chi- ques Chirac et Lionel jospin ? rac et M. Jospin, étant sortants, Jacques Chirac dit : « Il y a un monopolisent les antennes ; il faut abîme entre Lionel Jospin et que les chaînes de télévision ou de moi ». Là encore, beaucoup de radio organisent un débat entre Français sourient parce qu’on tous les candidats. Les citoyens vient de voir à Barcelone que, pré- ont droit au premier tour, ils ont cisément, il n’y avait pas un abîme, droit au débat et je demande que mais simplement une présentation ce débat soit organisé. pour que la campagne électorale paraisse se résumer au débat entre Propos recueillis par ces deux hommes. Vous allez voir Patrick Cohen, qu’il faudra une loupe, un micros- Gérard Courtois cope pour scruter les différences et Pierre-Luc Séguillon 10/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 SOCIÉTÉ justice

Quatre anciens procureurs de la République ou substi- (CSM). Poursuivis pour «   ’- ments – dont le fameux rapport du  D’autant que les bavures judiciaires se poursuivaient tuts, en poste    1984  1996,  », ils sont soupçonnés d’avoir laissé s’enliser  J, en juin 1984 – ont été systé- encore récemment : au début de l’année 2000, 1100 comparaissent à partir de lundi 18 mars, pour trois les dossiers sur les jeunes femmes disparues de l’Yon- matiquement classés. Ces erreurs alimentent l’hypo- ,  200   , som- jours, devant le Conseil supérieur de la magistrature ne. Pendant plus de quinze ans, les différents signale- thèse récurrente de complicités dans la magistrature. meillaient au parquet des mineurs d’Auxerre. Disparues de l’Yonne : quatre magistrats jugés par leurs pairs Procureurs ou substituts au tribunal d’Auxerre entre 1984 et 1996, René Meyer, Daniel Stilinovic, Bertrand Daillie et Jacques Cazals comparaissent devant le Conseil supérieur de la magistrature. Soupçonnés d’avoir entravé les enquêtes, ils sont poursuivis pour « manquements à l’honneur »

L’AFFAIRE s’annonce épineu- ostensible et injuste de l’amnistie ». manière hâtive ». En garde à vue, délais, parce qu’il est muté à Paris. procureur convient que « cela ne imprécises ». Pour lui en tout cas, se : la formation disciplinaire du Le Conseil va au moins démêler Emile Louis a quand même avoué Christian Jambert n’a pas terminé peut être qu’un magistrat », mais le dossier est prescrit depuis le parquet du Conseil supérieur de la les fils de cet extraordinaire roman quelque chose : des agressions son enquête. Il écrit cependant certainement pas lui. Le juge Bour- 23 juin 1994 – dix ans après le rap- magistrature (CSM) doit juger, lun- policier judiciaire, où se découpe sexuelles sur deux fillettes placées dans une longue note d’étape le guignon jure que lui non plus. La port Jambert – et l’affaire est close. di 18 mars, et pour trois jours, qua- dès 1981 la silhouette têtue du gen- en nourrice chez sa compagne. Il 23 juin 1984 : « Il ressort que mal- garde des sceaux, dans le doute, a Il écrit même, le 12 septembre tre de ses pairs, deux anciens subs- darme Jambert. Le cadavre d’une est condamné en appel en 1983 à gré les recherches actives, les fem- renvoyé le tandem du parquet 1996, au parquet général de Paris tituts et deux ex-procureurs femme, Sylviane Lesage-Durand, quatre ans de prison. Mais l’adju- mes objet de l’enquête ont bien dis- devant le CSM. On reproche à qu’« au terme de l’enquête, trans- d’Auxerre, soupçonnés d’avoir est découvert le 5 juillet 1981 sous dant Jambert est convaincu que, paru. (…) Toutes ont abandonné Daniel Stilinovic son « traitement « enterré », entre 1984 et 1996, les un tas de fumier, et l’adjudant dans six cas au moins de jeunes leurs affaires, voire même leurs désinvolte » du dossier en 1984, et enquêtes sur les jeunes femmes Christian Jambert soupçonne vite femmes disparues, Emile Louis est enfants. (…) Il est certain que pour d’avoir « failli à ses responsabilités, Le mérite disparues de l’Yonne. Le Conseil Emile Louis. Le chauffeur de car, dans les parages. « J’ai un compor- les six connues officiellement, elles en négligeant (…) d’apporter une rendra un avis – la sanction appar- se trouvaient toutes dans l’environ- réponse pénale adaptée ». Il aurait de Pierre Monnoir tient in fine à la garde des nement de Louis Emile. » ainsi « très gravement porté atteinte Les rapporteurs du CSM ont ren- sceaux –, mais il est peu probable Une information pour « corruption et trafic d’influence » à ce qu’est l’honneur professionnel du hommage à Pierre Monnoir, le que le CSM trouve le fin mot de La chancellerie a envoyé une première fois le 19 décembre 2000 l’inspec-  «   » d’un magistrat ». président fondateur de l’Association l’histoire. tion générale des services judiciaires enquêter sur les dysfonctionnements Sa note, le fameux « rapport René Meyer est, lui, accusé de de défense des handicapés de l’Yon- Lorsque Marylise Lebranchu a du tribunal d’Auxerre. Le rapport a motivé en juin la saisine du Conseil supé- Jambert », atterrit le 26 juin 1984 n’avoir rien fait. « N’ayant accom- ne (ADHY). Ils soulignent que la saisi le Conseil, en juin 2001, la ten- rieur de la magistrature (CSM), qui juge à partir de lundi 18 mars quatre sur le bureau de Daniel Stilinovic. pli aucun acte dans ce dossier ni reprise de l’enquête n’a pu interve- tation était grande, en effet, de magistrats du parquet. Mais c’est aussi le CSM qui a remarqué qu’il man- Et disparaît, pendant douze ans. donné de directives, il a contribué nir que « grâce à l’action déterminan- trouver un responsable parmi ces quait des dossiers : la procureure d’Auxerre, le 19 novembre, a effective- C’est que le substitut Stilinovic a personnellement par sa totale inac- te du porte-parole des familles des quatre hommes qui, comme le ment alerté le parquet général sur la disparition de la « quasi-totalité » des d’autres chats à fouetter. C’est son tion à l’enlisement de cette procé- personnes disparues ». Ségolène note sans rire le CSM, ont fait preu- non-lieux de 1958 à 1982, et deux avocats généraux ont été dépêchés à dernier jour. Il colle un post-it sur dure. » Tout cela fatigue assez le Royal, la ministre déléguée à la ve « d’une inertie incompréhensible Auxerre par le parquet général pour faire le point. le rapport, « à joindre à l’informa- procureur, aujourd’hui en retraite. famille, devait recevoir lundi de nature à susciter la perplexité ». Leur rapport, le 17 décembre, a été suffisamment alarmant pour que le tion en cours sur l’homicide volon- Il a répondu « par pure courtoisie » 18 mars les familles des sept jeunes Il n’est plus bien sûr aujourd’hui ministère envoie une nouvelle inspection des services judiciaires, dont on taire V : Sylviane Durand. Me faire aux questions du CSM, mais laissé femmes et remettre à Pierre Mon- qu’il faille écarter de l’enquête attend les travaux. En attendant, le parquet d’Auxerre a ouvert le 6 mars savoir s’il vous faut un supplétif »,et entendre qu’il ne pousserait pas la noir la médaille de chevalier de l’or- d’autres magistrats du siège ou du une information pour « corruption et trafic d’influence », qui sera instruite à envoie le paquet au juge Jacques politesse jusqu’à se rendre lundi dre national du Mérite. parquet comme, par exemple, Paris. Bourguignon, chargé de l’affaire devant le Conseil. Pierre Monnoir, choqué par la André Ride, procureur d’Auxerre Lesage-Durand. Etrange réaction : L’affaire rebondit au printemps gestion des foyers de l’Association de 1986 à 1992, seul chef du il n’y avait « aucune urgence, souli- 1993, dans le bureau du substitut pour adultes et jeunes handicapés parquet à avoir échappé à la ancien amant de la jeune femme tement que je sais être anormal, lui gnent les rapporteurs du CSM, d’in- Bertrand Daillie, lorsque Pierre (Apajh) de l’Yonne, où vivait un de convocation. et dernière personne à l’avoir vue a avoué le chauffeur en 1981, mais terrompre brusquement le patient Monnoir, le président de l’associa- ses frères, avait saisi en 1993 le par- vivante, est inculpé. Pourtant, le que je ne peux contrôler à chaque travail de l’enquêteur ». Et le magis- tion de défense des handicapés de quet d’Auxerre, puis, en 1995, alerté «  ’ » procureur d’Auxerre, René Meyer, fois. » L’adjudant en parle à un trat demande bizarrement au juge l’Yonne (ADHY), vient le prévenir RTL et TF1, avant de porter plainte Pour compliquer l’affaire, le aujourd’hui renvoyé devant le copain, le substitut Daniel Stilino- « de lui faire savoir » s’il faut un que plusieurs jeunes filles ont dis- avec les familles des victimes le CSM, après deux amnisties, ne CSM, estime « qu’aucun élément vic, qui l’autorise à procéder à supplétif, alors qu’il s’en va le jour paru des foyers d’Auxerre. Le subs- 3 juillet 1996. Il faudra encore l’inter- peut juger les quatre parquetiers certain » ne permet de retenir « des renseignements judiciaires » – même ! Enfin l’affaire Lesage- titut demande des noms, des vention de la cour d’appel de Paris, que pour des « manquements à Emile Louis : il propose un non- une enquête assez informelle. Durand est close depuis un mois, détails, Pierre Monnoir lui fournit le 7 mai 1997, pour qu’un juge l’honneur », et non des fautes pro- lieu. Les rapporteurs du CSM esti- Mais, le 5 juin 1984, le substitut depuis le 4 mai 1984, et il est éton- quatre identités : Bertrand Daillie d’Auxerre commence à instruire l’af- fessionnelles, ce qui semble aux ment poliment que « ces réquisi- demande à l’adjudant de lui faire nant que Daniel Stilinovic ne l’ait interroge le bureau d’ordre du tri- faire des disparues. prévenus « un contournement tions paraissent avoir été prises de un rapport dans les meilleurs pas su. bunal, qui ne trouve rien. Il pose la Le substitut répond qu’il voulait question à la Ddass, qui répond laisser les choses en ordre, « parce par téléphone qu’elle n’a trace de mise le 23 juin 1984 au parquet que tout le monde s’en foutait au rien de suspect. Le substitut en d’Auxerre, aucun renseignement Le régime disciplinaire des juges et parquetiers parquet et que [s’il ne continuait] parle à son procureur, Jacques sérieux, aucun élément tangible, ne pas à [s’]en occuper, personne ne Cazals, mais on manque de preu- vient étayer les soupçons précédem- continue de provoquer la suspicion l’aurait fait, du moins [il] le sup- ves et les recherches en restent là. ment évoqués ». Lorsque la cour pose ». Le juge Bourguignon assu- Le CSM reproche aujourd’hui à d’appel, contre l’avis du parquet La publicité des débats au CSM n’a pas clarifié les critères de sanctions re n’avoir jamais vu arriver le rap- Bertrand Daillie de ne pas avoir d’Auxerre, oblige en 1997 un juge port Jambert. Et lorsqu’il est interrogé la gendarmerie ; il d’instruction à instruire les plain- INÉDITE par son ampleur, la « tout manquement par un magis- disciplinairement, tantôt ne don- retrouvé en 1996 dans la boîte d’ar- faudra décider s’il s’agit « d’une tes des disparues, Jacques Cazals comparution, en audience publi- trat, aux devoirs de son état, à l’hon- nent lieu qu’à un avertissement, chives de l’affaire Lesage, une simple erreur d’appréciation » ou ne lui transmet pas le rapport, fina- que, de quatre anciens magistrats neur, à la délicatesse ou à la digni- sans qu’une telle différence de trai- main a rajouté, sur le post-it de du « résultat d’une négligence lement versé à l’instruction en… du parquet d’Auxerre devant le té ». Cette définition floue recou- tement paraisse explicable ».En Daniel Stilinovic, « NON »,en fautive ». 2001. Conseil supérieur de la magistra- pe des situations aussi différentes retour, les décisions du CSM sont majuscules. Qui a inscrit ce Son supérieur, le procureur Pour le CSM, il paraît « avoir ture (CSM) n’est pas une premiè- que des comportements person- parfois critiquées dans le corps « NON » et envoyé le rapport aux Cazals, encourt les mêmes repro- commis des erreurs manifestes d’ap- re : depuis la loi du 25 juin nels jugés contraires aux « bon- judiciaire, notamment pour l’opa- oubliettes ? Quelqu’un « qui mani- ches, et plus encore. En 1996, préciation » et, en minorant son 2001 relative au statut de la magis- nes mœurs », des indélicatesses cité des critères qui ont présidé à festement avait intérêt à ce que quand les familles des disparues rapport au parquet général, «fait trature, les audiences du conseil financières commises dans l’exer- leur élaboration. cette affaire soit enterrée », répond portent plainte, Jacques Cazals a preuve d’un défaut de rigueur de discipline sont devenues publi- cice du métier ou des insuffisan- Deux récentes décisions discipli- sombrement Daniel Stilinovic, qui remis la main sur le rapport Jam- professionnelle ». ques de droit, sauf « si la protec- ces professionnelles – retards de naires ont ainsi alimenté la polé- vise, sans le nommer, son supé- bert, dans des conditions qui res- tion de l’ordre public ou de la vie travail injustifiés ou manque de mique dans la magistrature. Le rieur, le procureur René Meyer. Le tent, pour les rapporteurs, « très Franck Johannès privée » l’exigent. Ce principe de rigueur dans l’exercice de juger. 13 décembre 2001, la formation transparence, qui tranche sur le Le CSM a cependant précisé dans du siège du CSM a relaxé la juge secret qui régnait jusqu’alors sur son rapport d’activité 2000 que d’instruction Marie-Paule Morac-        les procédures disciplinaires, s’est « pour revêtir un caractère discipli- chini. Figure du palais de justice, accompagné de la définition, par naire, ces manquements doivent la magistrate comparaissait à la le CSM, de règles plus précises en être répétés et ne pas paraître suite de la disparition d’une partie matière de sanction. Cet effort de véniels » (Le Monde du d’un dossier d’instruction visant clarification n’a cependant pas 22-23 juillet 2001). la scientologie et d’un dossier levé toutes les hypothèques sur le impliquant des policiers dans une régime de responsabilité des «    » affaire de malversations. Dans cet- magistrats, comme en témoi- Ces explications n’ont pas levé te affaire, le CSM a considéré que gnent les polémiques suscitées toutes les suspicions qui pèsent « si l’on peut regretter un certain par les dernières décisions discipli- sur le régime disciplinaire des manque de rigueur ou une insuffi- naires du CSM. magistrats. Le CSM lui-même esti- sance de suivi à propos des deux Les sanctions disciplinaires res- me que la procédure disciplinaire dossiers invoqués, cette situation tent relativement marginales ne donne pas entièrement satis- doit être appréciée en tenant comp- dans la magistrature : 9 décisions faction, affirmant que les poursui- te de l’activité intense déployée, ont été rendues en 1999 et 7 en tes, engagées par le garde des avec l’accord de sa hiérarchie, par RENÉ MEYER DANIEL STILINOVIC BERTRAND DAILLIE JACQUES CAZALS 2000. Saisi par le garde des sceaux, ne sont pas commandées Mme Moracchini dont les attribu- 67 ans, 54 ans, substitut 52 ans, 55 ans, sceaux, seul habilité à intenter des par « des règles claires ». Dans son tions (…) excédaient largement le procureur d’Auxerre de 1981 à 1984, substitut procureur poursuites, le CSM dispose d’une rapport 2000, il faisait même part temps plein d’un magistrat particu- de 1979 à 1986 puis de 1986 à 1989 de 1990 à 1995 de 1992 à 1999 palette allant de la réprimande à d’une forme d’arbitraire dans les lièrement actif ». la révocation, en passant par le décisions de poursuite, relevant Le 9 janvier 2002, le CSM créait René Meyer est Daniel Stilinovic a Auxerre était le pre- On le reconnaît déplacement d’office. Selon le sta- que certains « manquements, pro- également la surprise en sanction- aujourd’hui à la retraite peur de faire un bouc mier poste de Bertrand d’abord au nœud tut de la magistrature de 1958, fessionnels ou constitutifs d’infrac- nant le doyen des juges d’instruc- après une carrière sans émissaire très présenta- Daillie, qui connaissait papillon, ensuite à sa dis- constitue une faute disciplinaire tions pénales, sont tantôt poursuivis tion de Nice, Jean-Paul Renard, éclat, et ne craint pas ble : il n’est pas du sérail déjà bien l’Yonne pour y crétion. Jacques Cazals, par une « réprimande avec inscrip- grand-chose des foudres – il dirigeait, avant d’être avoir travaillé à la direc- docteur en droit, a tion au dossier », la plus faible des du CSM. Le parquet magistrat, une antenne tion de l’agriculture. d’abord été professeur à sanctions disciplinaires. Le magis- général saluait « son de l’office HLM de Paris Excellemment noté au la fac de droit avant de trat avait pourtant été reconnu sens du discernement » – et il a déjà été condam- parquet, il s’est occupé s’inscrire au barreau et coupable d’avoir « frauduleuse- et « la finesse de sa pen- né une fois par le CSM. de l’informatisation du d’atterrir finalement ment utilisé les pouvoirs qu’il tenait sée » lorsqu’il était en On lui reprochait un tribunal, puis de la cour dans la magistrature. Ses de ses fonctions à des fins privées poste à Auxerre ; aupara- recel d’abus de biens d’appel. supérieurs le couvrent étrangères à ses missions ». Le juge vant en revanche, ses sociaux après un prêt de Chargé de mission au d’éloges, mais notent que avait reconnu avoir transmis, supérieurs jugeaient 150 000 francs d’un ami saint des saints, la pre- « son caractère peut soule- en 1998 et 1999, à la Grande Loge qu’il n’avait « pas perçu d’Auxerre. Il a obtenu un mière présidence de la ver des réserves ». nationale française (GLNF), des le degré de gravité rela- non-lieu le 14 mars 2001, Cour de cassation, il fai- Procureur à Moulins informations extraites d’un bulle- tive de certaines affaires mais le garde des sceaux sait une brillante carriè- en 1987, on relève encore tin du casier judiciaire et concer- pénales ». l’avait déjà rétrogradé en re avant d’être rattrapé « son caractère marqué et nant des candidats à la franc- Après Auxerre, il a été 1995 substitut à Briey par l’Yonne. résolu », mais c’est deve- maçonnerie. Lors de l’audience, le procureur de Poitiers, et (Meurthe-et-Moselle). Il est aujourd’hui pro- nu un compliment et il ministère de la justice avait s’est fait étriller un Aujourd’hui en congé cureur de Morlaix, la vil- dirige à Auxerre l’action demandé le « déplacement d’offi- temps par sa hiérarchie. longue durée, il parle le de la garde des publique « avec clair- ce » du juge Renard, mis en exa- Il a ensuite confirmé ses cru, porte des santiags, sceaux, et est défendu voyance et détermina- men pour « faux et usage de faux » « qualités de magistrat et ne compte plus ses devant le CSM par l’an- tion ». et « violation du secret profession- expérimenté » comme ennemis. Il a raconté sa cien procureur général Il est aujourd’hui con- nel ». procureur de Dijon, jus- jeunesse dans Stilo, le de la Cour de cassation, seiller à la cour d’appel qu’en 2000. héros. Pierre Truche. de Paris. Cécile Prieur ..   .. LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/11 SOCIÉTÉ justice

16 janvier 1988 1 100 dossiers d’enfants, dont 200 pour abus sexuel, Basile Boli, Eric Cantona étaient en sommeil, début 2000, au parquet des mineurs et Bruno Martini de l’AJ-Auxerre Lorsque la nouvelle procureure d’Auxerre a pris ses fonctions, elle a trouvé « de nombreuses posent avec la photo procédures en instance de traitement » entassées dans le bureau de son prédécesseur d’Isabelle Laville, LES DEUX AVOCATS généraux, les une ou plusieurs mesures d’enquê- donc pas poursuivis. Soit le parquet, te plainte à la gendarmerie, et l’en- une brièvement envoyés par le procu- tes avaient été ordonnées », mais qui ayant reçu un de ces signalements, quête conclut qu’il existe des indices disparue reur général pour constater l’éten- étaient toujours « en instance de « l’avait transmis au juge des enfants « de nature à motiver l’exercice de de 17 ans. due des dégâts à Auxerre, sont reve- décision ». avec une requête en assistance éduca- poursuites pour viol sur mineure par nus effondrés à Paris. Il n’y a pas Une inertie qui peut avoir de terri- tive, mais sans traiter l’aspect pénal personne ayant autorité ».Le que dans un lointain passé que le bles conséquences. « Cette situation de la procédure », c’est-à-dire que 17 décembre 1996, le parquet classe

  /  parquet d’Auxerre a pu faire preuve générait, selon la magistrate, de nom- l’enfant était mis à l’abri, mais que sans suite. Têtue, Josiane porte plain- de négligences : au début de l’an- breuses démarches, voire de protesta- les adultes n’étaient pas inquiétés. te avec constitution de partie civile, née 2000, 1 100 dossiers d’enfants, tions des victimes ou de leurs avocats, directement auprès d’un juge d’ins- 14 décembre dont 200 pour agressions sexuelles mais aussi des services sociaux et de «    » truction. Son beau-père a finale- et viols, prenaient la poussière au ceux de l’éducation nationale qui, « La procureure adjointe soulignait ment été condamné pour viol à six 2000 parquet des mineurs d’Auxerre sans tous, se plaignaient de l’absence de que ce type de traitement donnait aux ans de prison le 6 décembre 2001. Ce jour-là, le qu’un magistrat daigne s’en occu- réponse du parquet à des plaintes ou victimes en général le sentiment ren- « Outre le retard regrettable » de conducteur de car, per. Les rapporteurs l’ont écrit, le des signalements qui auraient com- forcé d’inaction de la justice et laissait procédures où « des victimes, dont Emile Louis, est 17 décembre 2001, un peu plus poli- mandé une action sinon immédiate, certaines d’entre elles en situation de certaines toujours en danger, atten- mis en examen ment, mais il semble bien que le par- la permanence du parquet pour- danger », indiquent les rapporteurs. dent que justice leur soit rendue », pour quet d’Auxerre, jusqu’à il y a peu, voyant aux cas les plus graves, du L’une de ses affaires a même réussi à notent très sobrement les rappor- « enlèvements et avait franchement cessé de poursui- moins rapide », indiquent les rappor- choquer un président d’assises. Le teurs, « c’est la manière dont ces pro- séquestration ». vre les violeurs d’enfants. teurs. 7 août 1986, Josiane, 15 ans, est vio- cédures ont été conduites » qui peut Il a été interpellé C’est Marie-Suzanne Le Quéau, la Le retard pour l’exécution des pei- lée par son beau-père sur un cana- « susciter des interrogations, voire deux jours plus tôt nouvelle procureure d’Auxerre, qui nes atteignait deux ans, les dossiers pé, devant sa demi-sœur de 12 ans. appeler des observations ». Les enquê- et, convaincu que a profité de la venue de la mission d’assistance éducative n’étaient La mère est en train d’accoucher à la teurs n’ont pas eu le temps d’interro- les crimes étaient pour soulever le problème. Lorsque même pas communiqués au par- clinique, mais la petite sœur lui ger les responsables du parquet des prescrits, son adjointe, Marie-José Boiteau- quet, dont l’avis est pourtant obliga- raconte le viol et elle finit par en par- mineurs de l’époque et restent donc en a avoué sept. Lebon, est arrivée dans l’Yonne au toire. Mme Boiteau-Lebon a ainsi fait ler à une assistance sociale, qui fait fort prudents. Les deux magistrats Il a conduit début de l’année 2000, elle a trouvé le tour des juges pour enfants, afin aussitôt un signalement. Le signale- chargés des mineurs de 1995 à 1999, les gendarmes « de nombreuses procédures en ins- de régulariser la situation. Elle a ment arrive sur le bureau du procu- interrogés par Le Monde, n’ont effec- sur les lieux où tance de traitement » entassées dans découvert plusieurs cas de figure, reur de la République d’Auxerre le tivement pas été entendus, n’ont les corps de deux le bureau de son prédécesseur. Elle tous également consternants : soit le 19 octobre 1986. Josiane est placée pas reçu le rapport et n’imaginent des disparues en a compté plus de 1 100, dont juge des enfants avait reçu un signa- dans un foyer par un jugement du même pas être accusés un jour seront retrouvés. « une partie de courrier jamais traité lement pour agression sexuelle ou 20 mars 1987, mais le parquet n’en- d’avoir étouffé des affaires. par un magistrat », l’autre étant com- viol et n’en avait pas avisé le par- gage aucune poursuite. Des années posée de « procédures dans lesquel- quet : les adultes violeurs n’étaient plus tard, le 14 juin 1996, Josiane por- F. J. //

20 février 2002 Les familles attendent l’arrêt de la Cour de cassation. Celle-ci va considérer qu’un fax du parquet, en 1993, interrompait de justesse la prescription.   /  La multiplication des crimes nourrit l’hypothèse de l’existence d’un réseau

Les bavures judiciaires accroissent le doute

LES MAGISTRATS restent enco- naissait le maire de Chablis, poursui- re prudents, mais le doute commen- vi pour des violences sexuelles, s’il ce à s’installer : les affaires de l’Yon- avait rencontré un colonel de gen- ne ne sont-elles que la conséquence darmerie, qui a obtenu un non-lieu d’une série de négligences et de pour des viols de jeunes handicapés malencontreux hasards ? « A l’épo- ou s’il avait entendu parler de l’affai- que, aucun lien n’a été fait avec une re Dunand. autre affaire terrible, l’affaire Le parquet d’Auxerre a évidem- Dunand, a constaté René Meyer, ment lui aussi un doute, au point procureur d’Auxerre en 1984, en jan- d’avoir ordonné à la gendarmerie de vier 2002. Mais, aujourd’hui, je com- recenser les quelque 200 jeunes fem- mence à me poser des questions sur mes qui sont passées par l’institut l’existence d’un réseau. » Il n’est pas médico-éducatif d’Auxerre de 1966, le seul. date de son ouverture, jusqu’à 1981, L’ensemble des dossiers de non- lorsqu’Emile Louis a été écroué. Sur- lieux de 1958 à 1982 ont disparu des tout l’un des anciens substituts archives du tribunal d’Auxerre, au d’Auxerre aujourd’hui poursuivi moins 17 jeunes filles ont disparu devant le CSM, Daniel Stilinovic, a ou ont été assassinées dans des cir- nettement suggéré dans la presse constances mystérieuses, le rapport que des magistrats avaient étouffé Jambert sur l’implication d’Emile des affaires. « La question qui se pose Louis dans les disparitions a été à présent est de savoir qui sont les cor- curieusement égaré en 1984, pen- rompus », a vigoureusement conclu dant qu’une liste de noms disparais- le substitut. sait du dossier de Claude Dunand, condamné pour avoir fait violer et    torturer trois jeunes filles dans un Me Alain Behr, l’avocat de la pavillon de la banlieue d’Auxerre. famille d’Isabelle Laville, disparue La directrice des foyers de jeunes en 1987, a aussitôt demandé au par- handicapées est encore venue témoi- quet d’ouvrir une information pour gner, en 1983, en faveur d’Emile corruption. Marie-Suzanne Le Louis, condamné pour agressions Quéau, la procureure d’Auxerre, a sexuelles, tandis que son mari était effectivement ouvert le 6 mars une condamné à six ans de prison en information pour « corruption active 1992 pour le viol régulier d’une et passive, trafic d’influence et recel, jeune handicapée… destruction, soustraction, recel ou alté- « Il ne résulte d’aucune constata- ration de documents », qui sera ins- tion ou élément objectif que l’ensem- truite à Paris. Pour la première fois, ble de ces différentes disparitions ou un juge va examiner le lien entre les crimes relève d’une seule et même dysfonctionnements du tribunal et activité criminelle, ont indiqué les l’ensemble des crimes de la région. deux représentants du parquet géné- Le parquet général, pressé par ral dans leur rapport du 17 décem- l’opinion, n’avait guère le choix, bre 2001, la diversité des faits étudiés mais nombre de magistrats se et leur répartition dans le temps ne demandent s’il n’a pas ouvert la boî- permet pas de conclure à l’existence te de Pandore. Il ne reste plus à trou- d’un auteur unique ou à l’activité ver qu’un juge d’instruction assez d’un groupe agissant de concert. » intrépide pour risquer d’avoir à met- Les enquêteurs du CSM semblent tre en examen, entre autres, une par- moins affirmatifs et n’ont pas man- tie de sa hiérarchie. qué de demander à l’un des magis- trats du parquet d’Auxerre s’il con- F. J. 12/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 SOCIÉTÉ Polémique sur l’aide apportée par la France à l’enquête Les trois incendies qui ont de la justice américaine sur Zacarias Moussaoui endommagé la gare Saint-Lazare sont d’origine criminelle Un collectif de soutien à ce Français d’origine marocaine, inculpé pour son implication dans les attentats du 11 septembre, demande aux autorités françaises de s’assurer qu’il ne sera pas condamné à mort Le trafic était totalement rétabli lundi matin

LA FRANCE est-elle en train trois, les commissions rogatoires gne François Roux, l’avocat fran- Mme Lebranchu cherche à en limi- LES TROIS incendies de la gare Lazare et les guichets de vente, d’aider les autorités judiciaires internationales ont été transmises çais de Zacarias Moussaoui, qui tra- ter la portée pour répondre aux cri- Saint-Lazare sont d’origine crimi- obligeant, lundi matin, les agents à américaines à rassembler des élé- au juge antiterroriste Jean-Louis vaille en collaboration avec les tiques. Dans une lettre envoyée le nelle. Lundi 18 mars, les experts vendre les billets sur les quais. ments pour obtenir la peine de Bruguière et une délégation améri- défenseurs américains commis d’of- 15 mars au collectif mobilisé pour du laboratoire de police scientifi- Le directeur de la SNCF Ile-de- mort contre Zacarias Moussaoui ? caine agissant dans ce cadre était fice. Dans une lettre adressée à éviter la peine de mort à Zacarias que de la préfecture de police de France prévoit en conséquence C’est ce qu’affirment les avocats attendue en France en début de Mme Lebranchu, Me Roux souligne Moussaoui, la garde des sceaux Paris n’avaient plus aucun doute quelques retards, « un peu plus de ce Français d’origine marocaine semaine. D’après les avocats de que les membres de la famille con- indique que la chancellerie va sur la nature des départs de feu qu’un jour normal », mais assure inculpé, aux Etats-Unis, pour sa Zacarias Moussaoui, l’audition voqués comme témoins ne sont demander aux autorités américai- qui ont endommagé la gare pari- que tous les trains « rouleront en participation à la préparation des d’Aïcha et d’Abd Samad Mous- pas informés de la nature exacte nes que les éléments recueillis en sienne du 8e arrondissement pen- parfaite sécurité ». Pour Alain de attentats du 11 septembre. Pour saoui – que ces derniers seraient des auditions et il demande la sus- France « ne puissent être utilisés à dant le week-end. Selon des sour- Saint-Riquier, directeur régional preuve, selon eux, la convocation en droit de refuser – par des poli- pension des procédures sollicitées l’appui des chefs d’accusation sus- ces proches de l’enquête, au moins du réseau de la gare Saint-Lazare, comme témoins, lundi 18 et mardi ceptibles de conduire à la peine un chiffon calciné a été découvert c’est « un véritable exploit » que 19 mars, du frère et de la mère de capitale, sauf pour les autorités amé- dans l’un des locaux touchés par d’avoir fait rouler la totalité des Zacarias Moussaoui, dans le cadre La question de la protection consulaire ricaines à s’engager à ne pas la l’incendie. Les techniciens de la trains moins de 36 heures après les de commissions rogatoires interna- Au moment de l’inculpation de Zacarias Moussaoui, mi-décembre, pour sa requérir, la prononcer ou l’exécu- police scientifique ont également incendies. Il a rendu hommage aux tionales destinées à recueillir des participation présumée à la préparation des attentats du 11 septembre 2001, ter ». La ministre de la justice appli- relevé des traces d’hydrocarbure, cheminots et agents d’exploita- éléments à charge en vue du pro- le ministère des affaires étrangères français avait indiqué que l’intéressé avait que ainsi l’article 6 du traité d’en- qui laissent soupçonner que de l’es- tion, dont la mobilisation a permis cès, en octobre, devant la cour refusé la protection du consulat de France. Pour les ressortissants français traide judiciaire franco-américain sence avait été répandue pour pro- d’installer un poste de commande- fédérale d’, en Virginie. emprisonnés à l’étranger, cette protection concerne notamment les condi- prévoyant que la France peut refu- voquer les départs de feu. En ment de substitution dans deux Le procureur devrait dire, le tions de détention et l’octroi d’un avocat. Lors de la comparution de Zacarias ser ou conditionner son assistance revanche, aucune porte n’aurait salles de réunion. Quatre agents y 29 mars, s’il requiert la peine capi- Moussaoui devant un juge new-yorkais, son avocat américain de l’époque au respect de l’ordre public, enten- été forcée, au vu des premières travaillent « à l’ancienne », avec tale contre celui que les Améri- avait démenti qu’il eut refusé la protection consulaire. Interrogé à ce sujet par du comme l’ensemble des règles constatations. feuille de papier, gomme, crayon cains considèrent comme le la mère de Zacarias Moussaoui, le ministre des affaires étrangères, Hubert de droit applicables. Parmi elles Les deux premiers incendies se et téléphone, pour assurer la régu- e «20 homme », qui aurait pu se Védrine, lui a indiqué, dans un courrier du 19 février, que son fils avait manifes- figure la Convention européenne sont déclarés, dans la nuit de ven- lation des trafics, leur équipement trouver dans les avions-suicides té ce refus lors de son arrestation, en août 2001. « Selon la réglementation des droits de l’homme, qui interdit dredi à samedi, dans un couloir informatique étant devenu inutili- s’il n’avait pas été arrêté quelques internationale, les autorités consulaires françaises ne peuvent, de ce fait, ni lui la peine de mort. d’accès à la galerie commerciale et sable. semaines plus tôt. Terroriste présu- rendre visite ni intervenir en sa faveur », soulignait M. Védrine. Il lui appartient « On ne peut pas refuser notre dans un local de nettoyage. Dès Selon M. de Saint-Riquier, il fau- mé, cet homme de 33 ans n’en de faire savoir s’il souhaite « revenir sur sa décision », expliquait le ministre. aide aux Etats-Unis pour quelqu’un samedi, Louis Gallois, PDG de la dra plusieurs semaines pour réali- demeure pas moins le ressortis- accusé d’avoir contribué à faire tuer SNCF, annonçait le dépôt d’une ser les travaux, estimés à plusieurs sant d’un pays opposé à la peine 3 000 personnes mais il n’est pas plainte pour incendie volontaire, dizaines de millions d’euros. Dès capitale, qui lui doit théorique- ciers de la brigade de surveillance par les Etats-Unis. « Non seulement question de donner des éléments expliquant que la SNCF avait quel- samedi, plus de 120 informaticiens ment protection et assistance. Un du territoire (BST) de Montpellier la France ne bouge pas pour éviter la pouvant faire condamner un de nos ques « présomptions sur le caractè- et experts télécoms étaient sur les collectif, composé notamment de pourrait avoir lieu en présence peine de mort à Zacarias Moussaoui, ressortissants à mort », résu- re criminel ». lieux, ainsi que 250 agents d’exploi- l’association Ensemble contre la notamment de David Novak, pro- mais elle prête la main au procureur me-t-on à la chancellerie, où l’on tation, avec trois objectifs : réhabi- peine de mort, de la Ligue des cureur chargé de la phase de con- américain pour que celui-ci l’obtien- évoque une « concertation » avec     liter dans les plus brefs délais un droits de l’homme et du Syndicat damnation à la peine de mort au ne », s’indigne l’avocat. les Etats-Unis en vue d’obtenir un Un troisième départ de feu s’est poste de commandement dans de la magistrature (SM), demande sein de l’accusation. Déjà embarrassées par la engagement précis. Cette démar- déclaré samedi soir. L’incendie, d’autres locaux ; sécuriser la gare ; aux autorités françaises de veiller question de la protection consulai- che est loin de convaincre les mem- qui a été signalé aux pompiers vers rétablir les télécommunications, à un procès équitable et de lui évi- «   » re de Zacarias Moussaoui dans le bres du collectif. « Dans ces cas-là, 19 h 54, a été éteint vers 20 h 30 à qui permettront de remettre en ser- ter une éventuelle peine de mort. « Le travail de ce procureur ne por- cadre de sa détention, les autorités les garanties, il faut les obtenir la suite de l’intervention de cinq vice les installations de vente de Le collectif s’est inquiété, auprès te pas sur le fond du dossier mais il françaises se voient contraintes à avant, pas après, estime Gilles Sai- voitures de pompiers. Un bureau billets qui, pour l’instant, ont été de la ministre de la justice, Maryli- consiste à mener sa propre enquête de nouvelles contorsions diploma- nati, secrétaire général adjoint du de 50 mètres carrés a été détruit. suspendues. La sécurité dans la se Lebranchu, de la demande d’en- auprès de la famille pour contrer les tico-judiciaires. Après avoir accep- Syndicat de la magistrature. Sinon, L’entreprise a déposé une nouvelle gare a été renforcée dès samedi traide judiciaire formulée par les éventuelles circonstances atténuan- té d’exécuter les commissions roga- c’est de l’ordre de l’incantation.» plainte pour incendie volontaire. matin et le nombre d’accès et Etats-Unis dans ce dossier, il y a tes soulevées par la défense et bâtir le toires internationales concernant « Nous allons essayer de faire rou- points d’entrée pour les agents plusieurs semaines. Au nombre de réquisitoire de peine de mort », souli- le «20e homme » présumé, Frédéric Chambon ler tous les trains dans les horaires SNCF qui y travaillent – soit envi- prévus », a assuré, dimanche ron 5 000 personnes – a été consi- 17 mars, Denys Dartigues, direc- dérablement réduit. teur Ile-de-France de la SNCF. Au cours de la semaine précé- Deux dirigeants de la SPA mis en examen pour abus de confiance Le racisme 1 650 trains étaient prévus, lundi, dente, la SNCF avait déjà déploré pour transporter près de l’incendie d’un bureau dans un de TOULON 228 773 euros, n’a pas été encore vendu. Francis Martina- est très répandu 200 000 voyageurs. Les deux pre- ses locaux de la gare de Lyon. de notre correspondant Fieschi, trésorier de la SPA du Var à l’époque, précise: miers sinistres ont complètement Jacqueline Faucher, présidente de la Société protec- « Ce compte a effectivement été ouvert à Ollioules pour en France, détruit le poste de commande- François Bostnavaron trice des animaux (SPA) de juin 1987 à septem- récupérer les 254 000 francs que le légataire avait en dépôt, ment de toute la région de Saint- et Pascal Ceaux bre 2000, a été mise en examen vendredi 15 mars par dans la même banque. Le bureau national le savait. » selon les jeunes la juge toulonnaise Isabelle Delande, pour abus de Depuis quelques semaines, les accusations se font plus confiance. Elle est soupçonnée d’avoir employé, nombreuses et plus précises. Selon Mme Faucher, « les LE RACISME progresse en Fran- durant cinq ans, à son domicile d’Evenos (Var), une premières conclusions des magistrats de la Cour des comp- ce. C’est le sentiment exprimé par jeune femme salariée par la SPA. C’est ce qui ressort tes, au début de l’année, n’y sont pas étrangères ». Un audit une très grosse majorité de jeunes d’un rapport interne émanant du nouveau conseil des 70 refuges de la SPA a été réalisé, et plusieurs des interrogés par la Sofres, à l’occa- Huit morts dans une collision d’administration de l’association, présidé par le doc- 350 employés permanents de la société, dont le budget sion du Festival étudiant contre le teur Serge Belais, à l’origine d’une plainte déposée en approche 20 millions d’euros, ont été interrogés. A Can- racisme. Selon cette étude, réalisée sur l’A 31, près de Metz novembre 2000. Interrogée par Le Monde,Mme Fau- nes, 30 promesses de legs n’auraient pas été signalées au les 4 et 5 mars sur un échantillon cher a indiqué a reconnu les faits : « J’accueillais une siège ; ailleurs, des meubles, des tableaux et des bijoux représentatif de 400 jeunes de 15 à HUIT PERSONNES ont été tuées et une cinquantaine blessées dans trentaine d’animaux dans ma villa ; comme mon mari auraient disparu avant la vente des biens légués. Un peu 24 ans, selon la méthode des quo- un accident survenu, lundi 18 mars vers 3 heures, sur l’autoroute A 31, était gravement malade, j’ai proposé cette formule qui partout, les livres de comptes sont approximatifs, les tas, 93 % estiment que « le racisme près de Metz, à la suite de la collision entre un poids lourd italien et un était connue de tous les administrateurs. Une jeune fem- mouvements de fonds sont opaques. Les magistrats est très ou plutôt répandu ». Cette autocar néerlandais. Pour une raison inconnue, le camion italien, qui me, payée par la SPA, venait quelques heures par jour regrettent que le siège n’ait pas mieux contrôlé ses délé- généralisation « inquiète » les jeu- circulait dans le sens nord-sud (de Luxembourg à Nancy), a franchi le pour s’occuper des bêtes. Ça s’est fait de décembre 1994 gations et qu’il ait négligé de présenter des budgets nes : pour 28 % d’entre eux, c’est la terre-plein central pour venir percuter le car néerlandais, qui roulait à avril 1999… C’est alors que certains membres du annuels. Pour Mme Faucher, « les erreurs sont le corollai- question qui leur fait le plus peur. en sens inverse. Sous l’effet du choc, le car a été propulsé dans le bureau ont réprouvé cette formule. J’y ai mis un terme. re de l’action. J’ai l’impression qu’on veut me faire porter un Beaucoup moins que le chômage fossé, en contrebas de l’autoroute. Les deux occupants du camion Mais personne ne semble s’en souvenir… » bien grand chapeau en se donnant bonne conscience». (44 %) et l’insécurité (36 %). ainsi que 6 des 61 personnes à bord du car ont été tués. Trois autres Depuis des mois, l’atmosphère est tendue chez les Le docteur Maryse Bousquet, qui a été présidente de Selon les sondés, ce sont les ressortissants néerlandais ont été grièvement blessés. protecteurs des animaux. Le département du Var est au la délégation en 1992, ne cache pas sa satisfaction Maghrébins qui sont le plus confron- La préfecture de la Moselle a déclenché le plan rouge « NOVI » cœur de la grogne. René Laurenceau, ancien responsa- devant cette « mise à plat de la gestion » : « La SPA tés au racisme (89 % des personnes (nombreuses victimes) et mis en place une cellule de crise. La ble de la délégation varoise de la SPA, a été mis en exa- n’est qu’une vitrine, une véritable pompe à fric. J’ai voulu interrogées), bien avant les gitans, circulation a été totalement coupée sur l’A 31 dans le sens Nancy- men fin février pour abus de confiance. Dans son lutter contre, ce qui m’a valu d’être destituée. » Elle a les Noirs (37 %) et les juifs (10 %). Luxembourg. rapport, la SPA lui reproche d’avoir ouvert, en 1994, un créé un collectif, qui s’est fixé pour mission de reconsti- Pour 61 % des sondés, ce racisme  compte bancaire, inconnu du siège national, sur lequel tuer le « patrimoine réel » de la SPA, via le service des antimaghrébin a été « renforcé par aurait été déposé le montant du legs d’Henri Canour- hypothèques de chaque département. les attentats du 11 septembre ». Ces a VIOLENCE : quatre jeunes hommes, dont deux mineurs, ont été gues, décédé en 1991. Mme Faucher estime qu’il y a événements ont eu peu d’impact en placés en garde à vue, dimanche 17 mars, à Strasbourg (Bas- confusion sur ce point car ce bien, évalué à José Lenzini revanche sur les sentiments antijuifs Rhin), après des échauffourées ayant opposé lors de la nuit précéden- (78 % pensent que cela n’a pas ren- te une trentaine de jeunes aux forces de l’ordre dans le quartier de forcé l’antisémitisme). Hautepierre. Les incidents ont pour origine l’interpellation d’un ado- Les questions des sondeurs pour lescent qui avait mis le feu à un abri de jardin. mesurer le racisme montrent un a MEURTRE : le gérant d’une pizzeria située au centre de Bastia recul des préjugés : une très grosse (Haute-Corse) a été retrouvé mort, à son domicile, dimanche majorité des jeunes « envisagent » 17 mars. Pierre Martinelli, 55 ans, aurait été tué de deux décharges de de vivre avec une personne d’une fusil de chasse. autre origine (84 % avec un(e) a INFANTICIDE : une jeune femme de Caux (Hérault), soupçon- Maghrébin(e), 80 % avec un(e) Afri- née d’avoir étouffé sa fille de 22 mois, a été mise en examen, same- cain(e) et 85 % avec u (e) juif(ve). di 16 mars, à Béziers. La jeune femme s’était présentée deux jours plus D’autres résultats montrent à tôt avec son enfant à l’hôpital de Pézenas, où les médecins n’avaient l’inverse des « blocages persistants pu que constater le décès. inquiétants », selon les termes de a HOLD-UP : deux hommes à moto ont commis un hold-up, Julien Zalc, de la Sofres. Ainsi un samedi 16 mars, dans une horlogerie-bijouterie située à deux pas jeune sur trois estime qu’«onnese des Champs-Elysées à Paris. Les malfaiteurs, qui ont réussi à prendre sent plus chez soi comme avant » ;la la fuite, ont fait voler en éclats, à l’aide d’une masse, la vitrine de la même proportion pense que les opi- bijouterie. La valeur des bijoux et des montres de marque emportés nions racistes sont « des opinions par les deux hommes s’élèverait à environ 150 000 euros. comme les autres », qu’on devrait pouvoir exprimer librement «au nom de la liberté d’opinion ». Enfin, 53 % des sondés jugent que les com- portements de certains « peuvent parfois justifier » des réactions racis- tes. Cela n’empêche pas les sondés d’estimer qu’ils voteront plus facile- ment pour un candidat proposant des mesures de lutte contre les discri- minations et de plébisciter… Dieu- donné : 45 % estiment qu’il est le can- didat le plus « déterminé » à lutter contre le racisme, devant Lionel Jos- pin (35 %) et Jacques Chirac (28 %).

Sylvia Zappi 14/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 CARNET

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » –Mme Robert Malatier, – Bordeaux (Gironde). Paris. Colloques son épouse, Naissances M. Gérard Malatier, Mme Geneviève Stefani, « Communautarisme ou république M. Claude Malatier, sa mère, laïque ? Existe-t-il un modèle Georges Gorse Mahchid HONARMAND ses frères, Mlle Claude Stefani, d'intégration ? » et M. et Mme Jean Sobieski, sa tante, Jean-Louis PÉPIN Mme Monique Sobieski, font part du décès de Colloque franco-néerlandais, Un ami du monde musulman ont l'immense bonheur d'annoncer la ses beaux-enfants, organisé par l'Institut néerlandais, venue de ont la douleur d'annoncer le décès de Sylvie MURR STEFANI, sur l'intégration des immigrés agrégée de l'université, dans nos pays. ANCIEN MINISTRE du général tre de la coopération (1962) et, Siyamak, M. Robert MALATIER, chercheur au CNRS, Quatre tables rondes permettent aux de Gaulle et de Georges Pompidou, enfin, haut représentant de la Fran- officier de la Légion d'honneur, experts des deux pays d'évaluer l'histoire ancien haut représentant de la Fran- ce en Algérie (1963-1967), au le 26 février 2002, à Grenoble. croix de guerre 1939-1945, survenu à Bordeaux, le 3 mars 2002, et la situation actuelle. Avec Jean Bauberot, EPHE ; ce en Algérie, Georges Gorse est moment où celle-ci accède à l’indé- chevalier dans l'ordre à l'âge de cinquante-cinq ans. national du Mérite, Siep Stuurman, Erasmusuniversiteit ; mort, dimanche 17 mars, à son pendance. Emmanuel Todd, INED ; Anniversaires de naissance Les obsèques religieuses ont eu lieu domicile parisien, à l’âge de 87 ans. Paul Scheffer, écrivain ; – Oncle, frère, professeur d'université le 13 mars 2002, dans sa quatre-vingt- Né le 15 février 1915 à , dans   -- dans la plus stricte intimité familiale, Malek Boutih, SOS-Racisme ; attentif et écouté, neuvième année. à Bordeaux. Ahmed Aboutaleb, Forum Utrecht ; le Lot, il était agrégé de lettres, De retour d’Algérie, Georges Gor- nous te souhaitons, ancien élève de l’Ecole normale se débute s’implante progressive- Les obsèques religieuses ont eu lieu Jan Willem Duyvendak, chercheur supérieure. ment dans les Hauts-de-Seine, à dans la plus stricte intimité à Saint-Cyr- Anniversaires de décès Utrecht e.a. Georges Gorse est professeur au Boulogne-Billancourt : en 1967, il y sur-Mer (Var). Pierre, – Une pensée pour Lundi 25 mars 2002, lycée français du Caire depuis un an est élu successivement député de 9 heures à 18 h 30. lorsqu’il prend connaissance de l’ap- (UNR) puis conseiller général. La avec toute notre affection, un renouveau Une messe sera dite ultérieurement à Paris. Jacques BOURDANTON, Unesco, salle 11, pel du 18 juin 1940, lancé par le géné- même année, il est nommé ministre de vie pour tes soixante-dix ans. 7, place de Fontenoy, Paris-7e. ral de Gaulle. Il organise aussitôt la de l’information dans le gouverne- Mas de Badet, décédé le 16 mars 1993. Renseignements : 01-53-59-12-40 délégation de la France libre en ment de Georges Pompidou, poste Décès 13460 Les Saintes-Marie-de-la-Mer. Inscriptions : fax : 01-45-56-00-77; Egypte. Après diverses missions au qu’il occupe jusqu’en mai 1968. Réé- – Pour ou [email protected] Entrée libre. Proche-Orient et en Union soviéti- lu député (UDR, puis RPR) des «PITO», – André Clerc, que, Georges Gorse est nommé, en Hauts-de-Seine, sans discontinuité Anibal BADO, président-directeur général, Léon CELLIER, 1943, chargé de mission au cabinet de 1968 à 1997, il devient maire de Jacques Gangloff, Débats disparu le 18 mars 1976. du général de Gaulle. A la Libéra- Boulogne-Billancourt en mars 1971. nous a quittés le 9 mars 2002. président d'honneur, EUROPE - ÉTATS-UNIS tion, il est membre de l’Assemblée Il le restera jusqu’en 1991, date à Et l'ensemble des collaborateurs du « D'impuissance à puissance » groupe La Réunion aérienne-La Réunion consultative provisoire, avant d’être laquelle il cède sa place à son pre- Sa famille, – Le 19 mars 2001, disparaissait Café Notre Europe élu, de 1945 à 1951, sous l’étiquette mier adjoint, le sénateur (RPR) Paul Ses amis, spatiale-Sogea, ont la tristesse de faire part du décès de SFIO, député de la Vendée. En Graziani, ancien président du Tous ceux qui l'aimaient, Marie GINCEL, Mercredi 20 mars, à 18 h 30, pensent très fort à lui. au Trait d'union décembre 1946, il participe à l’éphé- conseil général des Hauts-de-Seine. M. Robert MALATIER, née GOUTET. mère gouvernement de Léon Blum Entre-temps, Georges Gorse a parti- 122, rue de Rennes, Paris-6e – Marie (†), Pierre (†) et Catherine, comme sous-secrétaire d’Etat aux cipé de nouveau au gouvernement, survenu le 13 mars 2002, à l'âge de Son sourire, sa bonté, sa force et sa ses enfants, et leurs conjoints, UNION POUR L'EUROPE FÉDÉRALE affaires musulmanes. Il est une celui de , de 1973 à quatre-vingt-huit ans, lucidité restent en nous à jamais. seconde fois membre d’un gouver- 1974, comme ministre du travail, de Ses petits-enfants, Ses arrière-petits-enfants, e et présentent à sa famille et à ses proches nement de la IV République, celui l’emploi et de la population. Les familles Bouvier-Ajam, – 18 mars 2001, Cours leurs plus sincères condoléances. de Georges Bidault, en 1949, chargé Président de l’association France- Levesque, Gestreau, Guigard, Dufour, Formations informatiques à domicile cette fois de l’outre-mer. Conseiller Algérie de 1971 à 1988, Georges Gor- Bedais, Marzorati et Decoupie, Daniel HUAULT. (prise en main du matériel, Internet, Ses remarquables qualités, tant de l’Union française de 1952 à 1958, se n’a pas cessé d’entretenir, tout au ont la grande tristesse de faire part du multimédia, bureautique), humaines que professionnelles, ont Georges Gorse rompt alors avec la long de sa vie, des relations étroites décès de « Rien ne meurt dépannage micro. marqué de leur empreinte les quand la mémoire demeure. » Une équipe de formateurs SFIO. dans les pays du Maghreb et du Pro- collaborateurs du groupe qu'il a créé et Mme Simone et de techniciens à votre service Sa connaissance du monde musul- che-Orient. En janvier 1991, il avait dirigé pendant de nombreuses années. man fait qu’il est nommé, en 1957, refusé de voter la confiance au gou- BOUVIER-AJAM, – Rappelons à nos amis, à ses amis, en Ile-de-France. née BONABEAU, ALDISA ambassadeur à Tunis, où il est vernement de Michel Rocard pour 50, rue Ampère, que Pour toute information, contactez le accueilli par le père de l’indépendan- engager la France dans la guerre 75017 Paris. survenu le 12 mars 2002, à l'âge de Rose 01-46-67-18-90. ce tunisienne, Habib Bourguiba. contre l’Irak. Esprit fin, discret, ne quatre-vingt-quatorze ans. Revenu au pouvoir, le général de détestant pas faire de bons mots, – M. Roger Onffroy, marquis de nous a quittés, le 17 mars 2000. – Professeur d'anglais professionnel, Gaulle le nomme successivement Georges Gorse avait publié, en 1992, Verez, La cérémonie religieuse et tous niveaux, quatorze ans d'expérience. et son épouse, représentant permanent de la Fran- un livre de souvenirs, intitulé Je l'inhumation ont eu lieu dans la plus Elle nous manque. 20 Û l'heure. Tél. : 01-44-09-78-62. ce auprès des Communautés euro- n’irai pas à mon enterrement (Plon). stricte intimité. M. et Mme Michel Villand, me péennes (1959), secrétaire d’Etat M. et M Claude Villand, Les trois générations Fejtö. ses enfants, aux affaires étrangères (1961), minis- Jean-Louis Saux 1, rue Louis-David, Communications diverses 75116 Paris. Agnès, Chantal, Jean-Yves, Isabelle, Marc, Marcel-Edouard, Marie-Caroline, Souvenir COLLÈGE INTERNATIONAL Marion, Matthieu et Olivier, DE PHILOSOPHIE – Toute sa famille, – Fontenay-aux-Roses. a SPYROS KYPRIANOU, ancien Mike Leander (qui s’occupait alors ses petits-enfants, Ses amis, président de la République de Chy- de la chanteuse Marianne Fai- Et tous ses arrière-petits-enfants, Extrait du programme 2002 ont la douleur de faire part du décès de 19 mars 1993. pre, est mort à Nicosie mardi thfull), la chanson fut un grand suc- Mme Béatrice Bechenit, Samedi autour d'un livre 12 mars à l’âge de 69 ans des suites cès. Cette popularité sera sans sui- sa belle-sœur, Merci à ses amis et à ses collègues Patrick CHAUDANSON, Ses neveux et nièces, Heidegger en France, de Dominique d’un cancer. Il était considéré com- te pour David McWilliams, qui photographe, d'avoir, ce jour, une pensée pour ont la douleur de faire part du décès de Janicaud, sous la responsabilité d'Alain me le principal architecte du avait cessé d’enregistrer en 1982, David, avec M. Crépon, A. David, « miracle économique » de l’île pen- après une dizaine d’albums. survenu le 12 mars 2002, à l'âge de Mme Marcel VILLAND, Paul AUBIGNAT, J. Derrida, D. Janicaud et J.-P. Lefebvre. a ICPC. dant ses trois mandats exercés ANDRÉ DENIS, ancien député quarante ans. née Andrée BECHENIT, 23 mars, 9 h 30-12 h 30, amphi entre 1977 et 1988. Né le 28 octo- MRP de la Dordogne, ancien résis- Poincaré, Carré des sciences, 1, rue Descartes, Paris-5e. bre 1932 à Limassol, avocat formé tant, est mort le 15 février à La cérémonie religieuse sera célébrée survenu pieusement le 16 mars 2002, à Avis de messe en Grande-Bretagne, Spyros Lésigny (Seine-et-Marne), à l’âge ce lundi 18 mars, à 16 heures, au temple Paris. protestant de Poissy. L'accès à toutes les activités du Kyprianou avait été le représen- de 81 ans. Né le 7 décembre 1920 à – Dans le cadre des cérémonies commémoratives du 40e anniversaire du collège est libre et gratuit (dans la tant de l’« ethnarque » Maka- Brive-la-Gaillarde (Corrèze), Elle a rejoint son époux, me cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre limite des places disponibles). rios III à Londres, avant de devenir André Denis milite à la Jeunesse –M René Donnadieu, Renseignements sur salles, Anne-Claire et Laurent Donnadieu, M. Marcel VILLAND. d'Algérie le 19 mars 1962, à l'initiative son ministre des affaires étrangè- ouvrière chrétienne (JOC) dès 1936 de la Fédération nationale des anciens répondeur : 01-44-41-46-85. Autres res après l’indépendance de Chy- et devient rapidement permanent Sa famille, renseignements : 01-44-41-46-80. Et ses proches, Priez pour eux. combattants en Algérie - Maroc - Tunisie pre en 1960 et jusqu’en 1972. Fon- national de cette organisation (Fnaca), une messe sera célébrée par Consultation du site : ont la douleur de faire part du décès de www.ci-philo.asso.fr dateur du Parti démocratique pour le Limousin (1939), pour la La cérémonie religieuse aura lieu le Mgr Patrick Legal, évêque aux armées (DIKO, centre droit) en mai 1976 région toulousaine (1942), pour la Jean-Louis DONNADIEU. mardi 19 mars, à 10 h 30, en l'église françaises, ce mardi 19 mars 2002 à avec le soutien de Mgr Makarios, région lyonnaise (1943) et pour la Notre-Dame-de-l'Assomption de Passy 15 heures, en l'église Saint-Louis-des- – Centre communautaire de Paris : puis vainqueur des élections de Provence (1944). Parallèlement, il Les obsèques ont eu lieu le mercredi (88, rue de l'Assomption, Paris-16e), où Invalides, à la mémoire des 30 000 Mardi 19 mars, à 20 h 30, Leçon septembre 1976 et élu président du organise la diffusion de Combat et 13 mars 2002, à Béziers, dans la plus l'on se réunira, suivie de l'inhumation au militaires français tombés en Afrique du « Nihilisme et terrorisme : les enjeux Parlement, il avait succédé au prési- des Cahiers de Témoignage chré- stricte intimité familiale. cimetière de Passy, dans le caveau de Nord ainsi qu'à celle des victimes civiles. de l'après-11 septembre ? », avec André Glucksmann (philosophe). dent Makarios après sa mort en tien. Refusant de partir au STO, il famille. Fnaca, 119, rue La Fayette, août 1977, avant d’être réélu en devient réfractaire à la fin de 1942. 6, rue Suzanne-Lenglen, 34500 Béziers. 39, boulevard Suchet, 37-39, rue des Gâtines, 75010 Paris. 1978 puis en 1983. Depuis 1974 et Après la guerre, André Denis est 75016 Paris. 75020 Paris. Tél. : 01-53-20-52-52 (PAF). l’intervention de l’armée turque rédacteur en chef de La Liberté du dans le nord de l’île, Chypre est Centre et adhère au MRP, étiquette – L'Association des médecins inspecteurs de santé publique, Nos abonnés et nos actionnaires, divisée en deux : la République de sous laquelle il est élu député de la CARNET DU MONDE Les membres du Copsicom, bénéficiant d’une réduction sur Chypre, reconnue par la commu- Dordogne à la première Assem- Fax : 01-42-17-21-36 Tous ses collègues et anciens les insertions du « Carnet du nauté internationale, et la Républi- blée législative, en novembre 1946, collègues, Téléphone : 01-42-17-39-80 que turque de Chypre du Nord et réélu en 1951. Favorable au pac- ont la tristesse de faire part du décès du 01-42-17-38-42 Monde », sont priés de bien (environ un tiers de l’île), qui n’est te atlantique et à la Communauté docteur 01-42-17-29-96 vouloir nous communiquer leur reconnue que par la Turquie. Consi- européenne du charbon et de e-mail:[email protected] numéro de référence. déré comme un défenseur intraita- l’acier, mais hostile à la CED, Hervé GARIN, ble du point de vue des Chypriotes André Denis quitte le MRP en 1954 grecs, Spyros Kyprianou s’était et adhère à la Jeune République. et de son fils, par opposé au dirigeant chypriote turc Après son échec aux élections légis- Guillaume. Rauf Denktash sur la question épi- latives de 1956, il s’installe au Abonnez-vous au pour 26,35 e (172,84 F) mois neuse de la réunification de l’île. Maroc comme cadre d’entreprise. Ils s'associent à l'immense peine de la Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : a DAVID McWILLIAMS, chanteur Officier de la Légion d’honneur, il famille Garin et de la famille de M. le LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex et auteur-compositeur irlandais, était titulaire de la croix de guerre professeur Michel Manciaux. Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 26,35a (172,84 F) par mois par prélèvement automatique. est mort le 8 février, vient-on seule- 1939-1945, de la médaille de la ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : ment d’apprendre. Né à Belfast le Résistance, de la médaille des Ils rappellent le souvenir du docteur Adresse : 4 juillet 1943, David McWilliams réfractaires, de la croix du combat- Claire MANCIAUX-GARIN, Code postal : Localité : avait fait partie des chanteurs folk- tant 1939-1945 et de la médaille Offre valable jusqu’au 30/06/2002 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 201MQPAE rock influencés par Bob Dylan. des volontaires de la Résistance. son épouse et la maman de Guillaume, C’est par l’apport du rock psyché- a LOUIS LAZUECH, ancien séna- disparue il y a six ans. Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR Organisme créancier : Société Editrice du Monde délique dans ses compositions que teur (RI) et ancien conseiller géné- N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 J'autorise l'établissement teneur de le succès viendra. Ainsi The Days of ral de l’Aveyron, est mort jeudi – Franck et Suzanne Laloë, mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER Pearly Spencer, enregistré en 1967 7 mars, à l’âge de 89 ans. Né le Jacques et Marie-Annick Laloë, les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... avec force violons et effets sur la 21 avril 1912 à Montbazens, diplô- Marc et Patricia Laloë, au journal Le Monde. Prénom ...... voix : produite et arrangée par mé de l’Essec de Paris, Louis Christine Fenoglio, N° ...... rue ...... Lazuech a été conseiller général de Geneviève et Jean-Marc Briatte, Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... 1955 à 1992, conseiller municipal Jean-Luc et Dominique Laloë, ment ou d’interrompre mon abonnement à ses enfants, tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT de sa ville natale de 1955 à 1989. Il DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) a été elu sénateur de l’Aveyron à la Ainsi que ses dix-neuf petits-enfants Date :...... et ses sept arrière-petits-enfants, ...... suite du décès d’Albert Sirgue en ont le chagrin de faire part du décès, le Signature : ...... novembre 1980 et a siégé au Palais 1er mars 2002, de N° ...... rue ...... du Luxembourg jusqu’en 1989. Code postal Ville ...... Michel LALOË, DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER X 1932, IMPORTANT : merci de joindre un relevé A LIRE EN LIGNE Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB croix de guerre 1939-1945, d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- Retrouvez sur le site Internet du chevalier de la Légion d'honneur. tion. Il y en a un dans votre chéquier. Monde (www.lemonde.fr/carnet) le Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : détail des nominations, l’essentiel Il a été inhumé à Senarclens (Suisse), auprès de son épouse, Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. des lois, décrets et décorations parus Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 825 022 021 (0,15 e TTC/min) au Journal officiel, ainsi que les “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at Gratienne, Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 adresses des sites publiant des docu- Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 ments significatifs. décédée le 3 novembre 2000. LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/15 RÉGIONS

 a IlE-DE-FRANCE : 200 person- nes ont manifesté samedi Bertrand Delanoë s’attaque aux taudis parisiens 16 mars devant la préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour réclamer la fermeture d’une entre- Lundi 18 mars, le Conseil de Paris, à majorité gauche plurielle, devait débattre d’un plan pour rayer de la carte 765 immeubles prise d’équarrissage à Saint-Denis. e Les riverains accusent l’entreprise dégradés abritant plus de 13 000 logements insalubres. Les Verts souhaitent plus de « volontarisme ». Reportage dans le 19 de générer des odeurs « pestilentiel- les » à Saint-Denis et dans les com- À TROIS REPRISES, le plafond relative à « la résorption de l’habi- en si piteux état, la responsabilité munes voisines et de polluer les de la salle d’eau s’est effondré. UNE CONCENTRATION DANS LE NORD-EST DE LA CAPITALE tat insalubre ». Promulgué en 1970, incombe aux squatters, d’après nappes phréatiques. a Pour masquer les solives, quelques 18 ce texte permet à une municipalité Michael Burowski : leur présence PACA (Provence-Alpes-Côte panneaux de bois ont été cloués. Nombre d'immeubles en mauvais état, vétustes ou insalubres d’exproprier un immeuble à la déri- l’empêchait de conduire son pro- d’Azur) : un ouvrage en bois desti- Dans la pièce d’à côté, des traînées Présence de plomb ve ; les propriétaires évincés sont jet. La justice les avait pourtant né à l’observation des oiseaux grisâtres sillonnent le plafond. signalée dans : – chichement – dédommagés ; le sommés de quitter les lieux en appartenant à la station biologi- e XVIIIe e Salem, Kmar et leurs deux enfants 1 à 10 immeubles XVII 148 XIX bâtiment est réhabilité ou démoli ; 1997 ; mais la décision ne fut que de la Tour du Valat, une asso- 49 ne viennent pratiquement plus 11à25 91 les occupants sont relogés. La pro- jamais exécutée : 35 enfants âgés ciation de défense de l’environne- dans ce petit lieu de séjour. « Il n’y 42à86 cédure idéale pour traiter le taudis de moins de six ans vivent ici, ment, a été détruit dans la nuit du e a que la maladie, ici, confie Kmar : 18 X de la rue du Maroc. d’après Habitat et interventions jeudi 14 au vendredi 15 mars par e 115 l’asthme, les allergies… Trois mois VIII IXe sociales, un groupement d’intérêt un incendie. Des pneus brûlés ont e XXe     après notre arrivée, en 1997, j’ai XVI 4 IIe public qui suit les familles. été retrouvés. Les responsables de e attrapé des démangeaisons. Le er 8 IIIe XI Mais le propriétaire ne l’entend La situation semble inextricable. l’association ont déposé plainte. I 118 médecin ne sait pas ce que j’ai. La 2 3 80 pas de cette oreille. Michael Alors en attendant de trouver une a RHÔNE-ALPES : le ministère e 11 VII IVe petite, elle, se racle tout le temps la VIe Burowski veut garder son bien. Il solution, les pouvoirs publics des transports a indiqué, diman- gorge. » Aller ailleurs ? Kmar aime- 7 en fait une question « d’honneur », parent au plus pressé. La préfec- che 17 mars, qu’aucune date n’est 2 Ve rait bien. Pour ne plus être dé- car l’immeuble appartenait, jadis, à ture a demandé au propriétaire de encore arrêtée pour la réouverture XVe XIIe rangée par les rats qui grattent à la 6 un grand-oncle, mort en déporta- recouvrir les murs dégradés pour partielle du tunnel du Mont-Blanc 31 porte. Pour permettre à l’aînée, ins- 10 XIVe tion en Pologne. De plus, Michael éviter l’émission de particules aux poids lourds. Vendredi, la pré- crite en classe de seconde, de faire XIIIe Burowski souhaite transformer le plombées. Pendant la durée des tra- fecture de Haute-Savoie indiquait ses devoirs dans de bonnes condi- 4 24 groupe de bâtiments en maison vaux, les enfants et leurs mères que des consignes avaient été tions. Pour fuir ce taudis, sis au pour personnes âgées ; il a déposé seront probablement hébergés reçues afin que tout soit prêt pour 2,1 rue du Maroc, dans le 19e arron- un permis de construire et s’est dans des structures spécifiques. une réouverture aux camions de dissement de Paris. Source : Atelier parisien d'urbanisme (APUR) adjoint les services d’un architecte. C’est trop peu et trop tard, sou- moins de 19 tonnes et aux auto- Kmar et son mari ne sont pas les On ne peut donc pas l’accuser de tient l’AFVS, qui réclame un reloge- cars, dès lundi 18 ou mardi plus mal lotis. Au rez-de-chaussée, male, selon l’Inserm). Au milieu de Lakami a déposé sa première laisser pourrir sur pied ses immeu- ment de tous les occupants. Ceux- 19 mars. Jean-Claude Gayssot dans un appartement du fond de la l’année 2001, la protection mater- demande en… 1983. Il attend tou- bles, invoque-t-il. « J’ai toujours ci ont d’ailleurs déposé deux plain- devait se rendre mardi en Savoie, cour, des étais soutiennent le pla- nelle infantile avait même dépisté jours. « Si nous avions trouvé un réalisé les travaux que l’administra- tes contre la ville et contre la pré- en compagnie de son homologue fond de la chambre, légèrement le taux ahurissant de… 1 500 micro- appartement, résume-t-il, nous ne tion m’avait ordonné de faire », fecture : elles auraient dû leur don- italien Pietro Lunardi – qui fait bombé. Le cumulus s’est descellé grammes chez un petit garçon d’à squatterions pas aujourd’hui. » ajoute-t-il. La préfecture de police, ner un toit, estiment-ils, compte pression pour une réouverture du mur de la salle de bain : comme peine trois ans ! Depuis, lui et ses Pour sortir de cette impasse, la qui avait prescrit des « mesures de tenu de l’urgence de leur situation. rapide –, afin de lancer le chantier si les vis ne tenaient plus dans le parents ont été relogés. Mais le Ville aimerait employer les grands sécurité » en 2001, confirme ses du futur tunnel Lyon-, consa- plâtre gorgé d’humidité. Ici, l’insa- mal est fait. « Il n’a pas le poids moyens, en appliquant la loi Vivien propos. Si l’édifice est aujourd’hui Bertrand Bissuel cré notamment au ferroutage. lubrité affleure de partout. Elle a d’un enfant de son âge, précise rongé le bâti et met aujourd’hui en Claudia Cortes, de l’Association danger la santé des occupants, des des familles victimes du saturnis- squatters pour la plupart. me (AFVS). Et ses capacités pour Les enfants sont les plus mena- apprendre sont diminuées. » cés. Lentement mais sûrement, les Et les autres ménages ? Com- particules de plomb, libérées par ment sortiront-ils de leur taudis ? les peintures qui s’effritent, empoi- Par leurs propres moyens, cela sem- sonnent leur organisme : seize ble difficile. La plupart sont origi- d’entre eux présentent des plombé- naires d’Afrique subsaharienne ; mies supérieures à 100 microgram- leurs ressources sont modestes, mes par litre de sang (seuil à partir quelques-uns n’ont pas de titre de duquel la concentration est anor- séjour… Un logement en HLM ? 240 millions d’euros sur six ans pour venir à bout de l’insalubrité

LE CHANTIER a peu de précé- d’euros dans l’ensemble du disposi- dents dans l’histoire urbaine de la tif de lutte contre l’insalubrité. capitale. Lundi 18 mars, le Conseil Même avec un tel effort, toutes de Paris devait examiner le plan de les poches d’insalubrité ne disparaî- lutte contre l’insalubrité préparé tront pas au bout de six ans, précise par Jean-Yves Mano, l’adjoint au M. Mano ; le relogement des maire chargé du logement. La Ville familles prendra du temps. L’asso- souhaite rayer de la carte – ou ciation Droit au logement (DAL) remettre en état – 765 immeubles voudrait que la municipalité s’enga- devenus dangereux pour la santé ge à redonner un toit à tous les de leurs occupants : plus de occupants, quel que soit leur statut. 13 000 habitations sont visées, Hors de question, rétorque d’après une estimation avancée par M. Mano : « S’agissant des squat- le secrétariat d’Etat au logement ; teurs qui ont un titre de séjour et qui de 50 000 à 60 000 personnes sont inscrits au fichier des deman- vivraient dans ces taudis, selon les deurs de logements, nous envisage- élus Verts. Le saturnisme – cette rons des solutions adaptées en fonc- maladie de la misère que les tion de nos capacités », expli- enfants contractent en absorbant que-t-il. Quant aux sans-papiers, la des particules de plomb libérées position de principe est claire : pas par de vieilles peintures qui de relogement, même si la munici- s’écaillent – n’a pas disparu : depuis palité n’exclut pas de régler des 1987, 4 300 enfants ont été dépistés « situations particulières » au nom avec des plombémies (concen- de considérations humanitaires. tration de plomb dans le sang) anor- D’autres incertitudes – politi- malement élevées (Le Monde du ques, celles-là – s’ajoutent. Certains 11 décembre 2001). élus de la majorité municipale La Ville veut agir en deux temps. déplorent un manque d’ambition. D’abord, la Société immobilière D’après Jean-François Blet, d’économie mixte de la Ville de conseiller de Paris (Verts) et prési- Paris (Siemp) sera chargée de trai- dent de la Siemp, 1 036 immeubles ter le « noyau dur de l’insalubrité » : sont réellement ou potentiellement 357 immeubles. La majorité d’entre insalubres. Pour lui, l’ensemble du eux appartient, en tout ou partie, à programme devrait être coordonné la municipalité. La Siemp pourra par « un opérateur spécialisé ». acquérir des édifices : à charge pour L’OPAH annoncée semble « hypo- elle de les réhabiliter ou de propo- thétique » : la présence de plusieurs ser leur démolition. Elle veillera au structures émietterait moyens et relogement des occupants et jouera énergies. Bref, le projet de la muni- un rôle déterminant en matière de cipalité « ne répond pas à l’engage- lutte contre le saturnisme : dépista- ment pris par Bertrand Delanoë ge, aménagement de centres d’ac- d’éradiquer la totalité de l’habitat cueil temporaire… insalubre d’ici à 2007 ». Le comportement de l’élu Vert  « étonne » M. Mano qui n’exclut En dehors du groupe d’immeu- pas une « action de déstabilisation bles dévolus à la Siemp, la Ville politicienne » en cette période pré- compte lancer à l’automne une opé- électorale. L’entourage de M. Dela- ration programmée d’amélioration noë souligne le côté «un peu de l’habitat (OPAH). La liste des tau- manœuvrier » d’un élu intransi- dis visés sera dressée par l’Observa- geant qui se transforme parfois en toire permanent du saturnisme, de électron libre, au risque de s’isoler l’insalubrité et de l’habitat dégradé, au sein de son propre mouvement : une structure nouvelle animée par « Il est arrivé que nous lui deman- l’Atelier parisien d’urbanisme dions de ne pas présenter ses amen- (APUR). dements au nom du groupe Verts », D’après M. Mano, l’intervention dit Yves Contassot, adjoint (Verts) de la Siemp coûtera, à elle seule, au maire chargé de l’environne- près de 240 millions d’euros. La Vil- ment. Cela étant, les Verts souhai- le versera à la société d’économie tent que la Ville fasse preuve de mixte 107 millions d’euros sur la « plus d’audace et de volontarisme : période 2002-2007. Pour leur part, ils devaient déposer treize amende- l’Etat et l’Agence nationale pour ments lundi. l’amélioration de l’habitat (ANAH) injecteront 75 millions B. Bi. 16/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 HORIZONS

LA GLOBALISATION SELON

« Le Monde » publie en exclusivité un extrait de « Next », le prochain livre de l’écrivain italien à succès Alessandro Baricco. L’auteur de « Soie » bouscule avec esprit les clichés sur la mondialisation

I vous n’êtes pas un « no-global », un mili- tant antimondialisa- /  tion, il y a des chances pour que vous ayez des chaussures Nike ou Adidas, que vous S fumiez des Marlboro ou des Philip Morris, que vous ameniez vos enfants voir les films de Walt Disney, que vous alliez au McDonald’s et qu’en ce moment même vous portiez du Calvin Klein. Je vais essayer de le dire de façon plus exacte : il est probable que pour la plu- part d’entre nous le monde tel qu’il est BARICCO aménagé par le réseau des grandes mar- ques n’apparaît nullement comme un lieu en train d’acheter un monde. Qu’est-ce Pour l’habiter. Ils l’ont construit pour vous qui nous choque tant, quand il s’agit de ven n’a jamais écrit de morceau laid ou inu- inhumain mais au contraire comme un que ça peut vous faire ce qu’elles valent, en avec infiniment d’habileté, et vous, vous chaussures ou de hamburgers, est une tile, que tout Shakespeare est génial, que monde vivant, en un certain sens riche, et cuir, en caoutchouc et en travail, ces chaus- l’achetez. L’ont-ils construit parce qu’ils expérience que nous faisons, sans aucune Mickey n’a pas de parents, et que La Repub- en tout cas intéressant à habiter. Il nous sures ? Vous achetez un monde. Des gens étaient bons et intelligents ? Ils l’étaient résistance, quand il s’agit de choses plus blica écrit toujours la vérité. Ça fait partie apparaît de façon assez normale comme libres qui courent, presque toujours beaux, peut-être, mais ils l’ont certainement cons- nobles. Beethoven est une marque. Les du jeu. Et c’est un jeu dont nous avons un monde essentiellement libre, une sorte généralement plutôt élastiques comme truit pour la même raison qui a poussé impressionnistes français en sont une. Kaf- besoin. Nous avons tendance à préférer de manège sur lequel nous montons et des- Michael Jordan, et de toute façon très Nike à construire le sien : l’argent. Que je ka en est une. Shakespeare en est une. tout ce qui se présente à nous avec la force cendons quand nous voulons : nous mon- modernes. Vous, dans ce monde-là. Pour organique d’un monde, et pas seulement la tons en disant « C’est nul », et nous descen- cent cinquante euros. pure présence d’un objet, même s’il est dons en disant « Je reviendrai ». Si vous trouvez que c’est un geste imbéci- beau. Nous sommes reconnaissants envers Faut-il en conclure que nous sommes tel- le ou puéril, alors pensez à ceci. Vous allez Que je sache, Beethoven écrivait pour celui qui est capable de mettre en place des lement lobotomisés maintenant que nous au concert. Beethoven. Musique de mondes. Ce sont des assurances contre le ne sommes même plus capables de com- Beethoven. Vous avez payé votre billet. de l’argent et, de lui jusqu’à la maison chaos, ce sont des organisations salvatrices prendre ? Ce serait commode. Mais je crois Qu’avez-vous acheté ? Un peu de musi- du réel. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire que la vérité est ailleurs. La vérité c’est que que ? Non, un monde. Une marque. de disques et au pianiste qui est en train de noter combien le monde mis en place nous sommes juste un peu lobotomisés. Beethoven est une marque, construite au par Kafka est plus riche, plus complexe et Nous sommes lucides, quand nous pre- fil du temps autour de la figure d’un génie de jouer pour vous, ce que vous avez acheté plus intelligent que celui étudié par McDo- nons part à la grande fête, nous le faisons sourd et rebelle, alimentée par deux géné- nald’s. Nous le savons. Mais cela ne doit avec nos cellules grises branchées, avec rations de musiciens romantiques qui ont a été construit par des gens qui voulaient des tas pas nous empêcher de comprendre que le une part de notre cerveau que nous ne pou- créé le mythe. De lui descend, en ligne jeu est le même, que le type d’expérience vons pas sous-estimer, mais il faut essayer directe, une marque encore plus puissan- de choses, mais, entre autres, une : de l’argent est le même, que le monde de Kafka n’est de le comprendre. te : la musique classique. Un monde. Ce pas plus réel que le monde de McDonald’s, Notre intelligence fonctionne de cette que vous avez acheté, ce n’est pas un peu que la visite d’une exposition des impres- façon-là parce qu’elle le connaît, ce terrain. de musique : dans le prix, il y a aussi l’accès sache, Beethoven écrivait pour de l’argent, Umberto Eco également. Et aussi La Repub- sionnistes français fait travailler notre cer- Et quand elle ne se bloque pas sur ses ins- à une certaine vision du monde, la foi dans et de lui jusqu’à la maison de disques blica,ou« Mickey », ou la Juventus. Ce veau exactement comme un petit tour à tincts moralisateurs, elle cesse de tricher une dimension spirituelle de l’humain, la d’aujourd’hui, et jusqu’au pianiste qui est sont des mondes. Qui signifient bien plus Niketown, que tout compte fait cette expé- avec elle-même et s’en tient aux faits. Les magie d’un retour provisoire au passé, la en train de jouer pour vous, ce que vous que ce qu’ils sont. Ils ont leurs règles, et rience-là nous la connaissons, nous nous faits, c’est que lorsque vous achetez une beauté et le silence de la salle de concert, avez acheté a été construit par des gens nous les acceptons. Pour dire : nous nous en servons largement, nous l’utilisons pour paire de Nike vous payez cent euros pour les gens qui sont autour de vous, l’inscrip- qui voulaient des tas de choses, mais, entre persuadons que les frites de McDonald’s transmettre des choses tout à fait dignes, le nom et cinquante pour les chaussures. tion dans un club plutôt réservé et généra- autres, une : de l’argent. sont bonnes avec la même absurde com- et que pour finir elle ne nous fait pas peur, Est-ce que vous êtes idiot ? Non. Vous êtes lement sélectif. Vous avez loué un monde. Je sais que ça choque de dire ça, mais ce plaisance qui nous persuade que Beetho- nous ne croyons pas que ce soit le diable, si le diable existe, il est ailleurs. On dira : oui, mais Beethoven n’exploi- tait pas les Indonésiens de manière éhon- tée, pour fabriquer ses chaussures. A quoi Une voix singulière on pourrait objecter, si on voulait être cyni- que et polémique, qu’une grande partie de ET homme-là ressemble à un qui ont fait son succès – en particulier Lui ne voue pas aux gémonies la moder- Baricco n’est pas si loin, lui-même, de ses la musique classique est née parce que tourbillon. A peine arrivé, Soie –, un court livre sur la mondialisation. nité, loin de là – tout, dans ses installa- débuts dans la fiction. Il avait trente ans payée par un monde aristocratique qui ne déjà disparu, menant plu- Auteur de quatre romans, de deux tions, montre même un goût prononcé lorsque parut son premier roman, Châ- plaisantait pas en matière d’exploitation. sieurs activités de front, tou- essais consacrés à la musique et d’une bio- pour un certain anticonformisme branché. teaux de la colère (Albin Michel, prix Médi- Mais la question, en réalité, est ailleurs. Si jours en avance d’une déci- graphie de Rossini, Baricco affirme Mais il veut brusquer les idées reçues, à cis étranger, 1995). Depuis, sa conception Nike exploite les travailleurs, il faut arrêter Csion sur le cours apparent de sa vie. Pre- n’avoir jamais pratiqué le commentaire commencer par celles qui concernent l’ar- de l’écriture s’est précisée en s’éloignant ça, c’est tout. Mais reporter toute notre nez son lieu d’habitation, par exemple. journalistique, « sauf à deux reprises, gent. « Le principe qui gouverne, de nos progressivement du roman classique. condamnation, brutalement, sur l’idée de Lorsqu’Alessandro Baricco vous annonce depuis le 11 septembre ». Installé dans l’im- jours, c’est que l’argent doit être utilisé pour Dans City (Albin Michel, 2000), texte étran- marque, en diabolisant le type d’expérien- qu’il a choisi Turin pour la discrétion de mense espace où il a fondé l’association faire de l’argent. Et ça, c’est idiot. Moi, je ge et intéressant, c’est une idée spatiale ce qu’elle suggère est contreproductif : cela ses habitants, vous pourriez croire qu’il s’y Mondrian Kilroy Fund, notamment char- pense qu’il faut s’en servir pour faire des cho- qui lui permet de résumer sa technique lit- rend inutilisable une catégorie, celle de est établi pour de bon. C’est d’ailleurs à cet gée de distribuer des bourses aux jeunes ses qui ne pourraient pas se réaliser autre- téraire. « Au XIXe, le roman était conçu com- « marque », qui est une part historique de endroit que se trouvent ses origines (il y écrivains – une ancienne usine textile, divi- ment. » Déjà fondateur, en 1994, d’une éco- me un chemin. Maintenant, je le vois comme notre culture, et qui est probablement est né en 1958), ses différents bureaux, sa sée en bureaux –, l’écrivain dit son hor- le de « narration » située à Turin – l’école une place vers laquelle convergeraient des indissociable de toute idée de globalisa- maison, sa famille. Et voilà qu’en avançant reur pour ce type d’exercice. « Se réveiller Holden, payante, celle-là –, Baricco veut lignes d’énergies. » Avec toujours la nécessi- tion, y compris les plus humaines et les dans la conversation vous découvrez qu’il le matin et dire que la guerre est nécessaire, maintenant dessiner les contours d’une té de construire un roman comme une par- plus positives. Comment construire quel- a décidé de se transporter plus au sud, en ça, je déteste. » Les quatre articles parus sorte d’« usine » artistique en offrant à la tition, en mélangeant soigneusement le que chose si nous jetons à la poubelle les direction de Rome, afin de voir s’il peut dans La Repubblica, ensuite réunis en livre fois des fonds et de l’espace aux jeunes souci de conquérir et celui de faire enten- outils pour le faire ? combattre son indéfectible et très moral sous le titre Next, relèveront donc d’une créateurs qui en manqueraient. Posées sur dre une voix singulière. « côté nordiste ». A la fois célèbre et très autre démarche. Il s’agit, pour lui, de le parquet de son bureau, des tables de plu- Alessandro Baricco soucieux de se maintenir en retrait des sol- poser des questions plutôt que d’asséner sieurs dimensions attendent déjà les futurs Raphaëlle Rérolle licitations, le romancier pratique avec des opinions définitives. Et la première ouvriers de cette drôle d’« usine » envahie e Extrait de Next, petit livre sur la globalisa- talent l’art du mouvement de côté, jusque d’entre elles : comment se fait-il que nous de soleil. e Soie est paru chez Albin Michel en 1997. Il tion et le monde à venir, éd. Albin Michel, dans son écriture. Aussi n’est-il pas surpre- tenions pour vraies tant d’affirmations Longtemps critique musical et anima- existe aussi en « Folio », comme City et Nove- 102 p., 10 ¤. En librairie mercredi 20 mars. nant de le voir publier, au lieu des romans jamais vérifiées ? teur d’émissions télévisées, Alessandro cento : pianiste, essai sur le jazz. © Alessandro Baricco, © Albin Michel. LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/17 HORIZONS ANALYSES 0123 Afghanistan : retour à la case départ ? 

N’ÉTAIT-CE DONC qu’un répit, bles des services de renseignement pour la population. Et si ce sont l’abandon du port du voile pour les une simple parenthèse dans l’inter- et un général. encore trop souvent les hommes en femmes. Tant est si bien que ce Convergences minable conflit qui déchire cette Les récents troubles au Paktia, armes qui font la loi, beaucoup sem- monarque coupé des réalités de terre de violence, éternel enjeu traditionnelle province de vendet- blent réaliser que les vaines querel- l’Afghanistan des campagnes finit LES FRANÇAIS n’aiment pas ment de déjà-vu, la ressemblan- stratégique pour ses voisins et lieu tas entre tribus pachtounes, où la les interethniques, corollaire du san- par s’aliéner les éléments les plus que le chef de l’Etat et le pre- ce des projets risque d’ajouter d’infinies turbulences pour ses lutte entre des candidats pour le glant « combat des chefs » de 1992 conservateurs de la société. Parmi mier ministre s’engagent dans encore au désintérêt que révè- habitants ? Avec les opérations qui poste de gouverneur a récemment à 1996, doivent laisser la place à eux, les chefs tribaux, de tout des querelles personnelles sous lent les enquêtes d’opinion. Il prennent fin dans l’est du pays, provoqué deux jours de guerre ; l’émergence d’une conscience natio- temps rétifs à l’autorité du « cen- prétexte qu’ils sont en campa- ne faudra pas s’étonner que les l’Afghanistan vit à l’heure d’une d’autres escarmouches dans le nale. C’est tout au moins ce qu’ap- tre », et les mollahs, pour lesquels gne. De ce point de vue, il est votes protestataires – à l’extrê- paix volatile, tout à la fois écornée Nord, où les féaux de l’Ouzbek Dos- pelle de ses vœux l’élite urbanisée. les rêves de leur souverain étaient clair que Lionel Jospin a eu tort me gauche ou à l’extrême droi- par certains seigneurs de guerre et tom se sont accrochés avec un Le défi consistera à élargir ces bel- anathèmes à l’islam. Le règne d’attaquer son concurrent en le te – soient plus nombreux qu’ils leurs seconds couteaux et par les « commandant » tadjik, des inci- les pensées à un pays replongé d’Amanullah se termina dans le disant « vieilli » et « fatigué » et l’ont jamais été, dès lors que les combats contre le dernier carré dents isolés ailleurs : tout montre dans l’analphabétisme, qui a perdu sang : en 1929, un bandit tadjik sur- qu’il n’a pas fini de payer cette deux principaux candidats s’en- des forces d’Al-Qaida. Question : que l’Afghanistan demeure une sor- sa mémoire et reste essentielle- nommé le « fils du porteur d’eau » erreur. Le sondage Libération- ferment dans un étroit « cercle le délicat équilibre que la chute des te de poudrière. ment rural. Mais cette prise de (Bacha-e-Saquao), allié aux reli- CSA-La Dépêche du Midi, rendu de la raison ». talibans et l’établissement d’une conscience est d’autant plus positi- gieux, força le roi pachtoune à la fui- public lundi 18 mars, enregistre La publication du program- Autorité transitoire ont réinstauré 2002   ve que les Afghans jugent que se te, se sacra à son tour souverain la réaction négative de l’opi- me de Lionel Jospin, lundi est-il en danger ? La façon dont l’administration joue en ce moment une partie cru- sous le nom d’Habibullah « le victo- nion, et notamment de l’électo- 18 mars, quatre jours après Le scénario de 1992, quand la temporaire du président Hamid ciale pour leur futur immédiat : rieux » et imposa une satrapie inté- rat le plus âgé, après la petite celui de Jacques Chirac, ne chute du dernier régime commu- Karzaï saura établir un contrôle sur « On peut dire merci à Ben Laden, griste dans une ambiance d’anar- phrase de Lionel Jospin. Après dément pas cette perception. niste donna le signal de la grande l’ensemble des provinces, la ferme- ironise un intellectuel, grâce à lui, chie quotidienne. cinq années de cohabitation Les convergences sont en effet bataille entre groupes concurrents, té de l’engagement de la commu- les Américains nous ont débarrassés Mais il finit par être à son tour marquées par un effort de cour- multiples. Sur la sécurité, ne s’est pas répété. Pour le nauté internationale et le rythme des talibans et une pareille occasion chassé du trône, puis exécuté, juste toise collaboration, la tentation même volonté de punir sévère- moment, en tout cas. Les Afghans, de la reconstruction d’une nation de paix ne se reproduira pas de sitôt. avant que ne s’impose un nouveau du pugilat est, à l’évidence, mal ment les délinquants et même tout à la fois soulagés de l’écroule- dévastée seront les conditions indis- Il ne faut pas que nous laissions pas- monarque, Nader Shah. Celui-ci, comprise par les Français. recours à une justice de proximi- ment du régime du mollah Omar pensables au rétablissement d’une ser notre chance. Car, dans ce cas-là, ancien ambassadeur en France et Le sommet européen de Bar- té. Sur les institutions, même et de la promesse de la tenue à paix durable. On n’en est pas là, pas on sera de nouveau oublié par le res- membre du clan de la famille roya- celone a permis, le temps d’une souci de développer les référen- venir d’une loya jirga, ce grand encore. Quelque chose de fonda- te du monde. » le, partageait, dans leur ensemble, bataille commune, le retour dums, de donner plus de respon- conseil traditionnel qui servait par mental s’est cependant produit. Les L’année zéro de l’Afghanistan, les idéaux d’Amanullah. Mais il se d’une coopération plus tranquil- sabilité au Parlement, de réfor- le passé d’instance consultative, héros sont fatigués, les seigneurs c’est 2002. Le pays a fait, depuis prononça pour une politique plus le, les deux têtes de l’exécutif mer le statut pénal du chef de restent sceptiques. Echaudés par de la guerre et autres potentats, 1978, un spectaculaire bond en prudente, alliant à la fois les impéra- unissant leurs efforts pour l’Etat. Sur la réforme de l’Etat, tant d’années de luttes intestines, sous pression internationale, font arrière. La guerre a laminé les réfor- tifs de modernisation et des conces- défendre, face aux dogmes mêmes encouragements à l’ex- ils savent que les jeux sont loin le gros dos et, surtout, nombre mes engagées au temps du roi sions aux mollahs. ultralibéraux, le service public périmentation et à la décentrali- d’être faits. L’assassinat du minis- d’Afghans font un constat très sim- Zaher Chah, et même celles ébau- Sous le règne de Zaher Shah, en de l’énergie, sans laisser appa- sation. Sur l’Europe, même réfé- tre de l’aviation civile, sur l’aéro- ple : les vingt-trois dernières chées par ses prédécesseurs. On en exil à Rome depuis le coup d’Etat raître la moindre divergence. rence à la construction d’une port de Kaboul, jeudi 14 février, années de conflit ont démontré est parfois revenu à une situation fomenté par son neveu Daoud, en Au duel a succédé pendant fédération d’Etats-nations. aurait été un règlement de comp- l’échec des idéologies extrêmes. Le quasi comparable à l’Afghanistan 1973, l’Afghanistan était certes deux jours le duo. L’ultime Il y a certes dans le projet de tes qui illustre, de manière inquié- communisme criminel, l’ère des du début du XXe siècle, avant que le encore un royaume archaïque mais manifestation publique, sur la Lionel Jospin quelques innova- tante, les tensions à l’intérieur moudjahidins et de leurs incessan- roi Amanullah Khan tente, dans les disposait d’une administration fonc- scène internationale, de la coha- tions qui sont absentes de celui même de la nouvelle administra- tes luttes de factions, le « mollahis- années 1920, de bousculer les tradi- tionnelle ; le taux de scolarité res- bitation à la française au som- de Jacques Chirac, comme le tion : deux des personnes accusées me » des talibans et leur intégrisme tions et d’ouvrir son pays avec la tait bas mais progressait ; les élites met de l’Etat n’a connu aucune droit de vote des étrangers aux d’avoir fomenté ce meurtre étaient ubuesque et répressif n’ont débou- ferme intention de le conduire sur urbaines partaient en Occident fai- anicroche. Mais du même coup élections locales, la couverture- respectivement l’un des responsa- ché que sur une infinie détresse les chemins d’une modernité à l’oc- re leurs études ; l’armée se moderni- les différences politiques entre logement universelle, la repré- cidentale, proche du modèle kéma- sait. Kaboul et la campagne les deux hommes ont été estom- sentation des salariés dans les liste de Turquie. vivaient en paix, le pays ressemblait pées, renforçant l’impression conseils d’administration ou le Qui se souvient des rêves de ce fort peu à cette terre de misère qu’il qu’entre leurs programmes rééquilibrage de la fiscalité en A classer   champion d’une modernisation allait devenir à partir de la fin des l’écart est, somme toute, assez faveur du travail. Mais elles ne manquée, déclarant au retour années 1970. minime. suffisent pas à donner le senti- d’une tournée en Europe aux Comme les deux candidats ment d’un véritable affronte- Kaboulis éberlués, en juillet 1928 :   ne paraissent pas susciter, par ment de projets et d’idées, en « Oh ! mon peuple bien-aimé, mon « Nous voulons un Afghanistan eux-mêmes, l’enthousiasme lieu et place de celui de deux devoir est de vous dire que le grand libéral et démocratique où les sphè- des électeurs et que la perspecti- personnalités qui ont pour han- secret du progrès pour notre pays, res de la religion et du politique ve d’un remake du scrutin de dicap commun d’avoir gouver- c’est de se débarrasser des vieilles et seraient séparées », confiaient 1995 donne à ceux-ci un senti- né cinq ans durant ensemble. désuètes idées et traditions et de mar- récemment un groupe d’intellec- cher avec son temps. Il appartient à tuels à Hérat, la grande métropole nos générations de rebâtir ce pays de l’Ouest, de tout temps célèbre 0123 dans le sens plein du terme. En véri- pour son haut niveau de culture. La Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani té, l’émergence ou la chute de notre plupart d’entre eux sont des hom- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; nation dépend de nous, et il est de mes – et des femmes – qui n’ont Noël-Jean Bergeroux. Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel votre devoir d’élever vos enfants à la jamais quitté leur pays. Ces méde- Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain lumière des réalisations d’une éduca- cins, hommes de loi, professeurs tion moderne. Nous devons montrer représentent la crème d’une socié- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel au reste du monde que nous ne som- té civile qui a survécu à tous les régi- Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau mes plus un peuple ignorant et que mes. Et la référence évidente pour Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin nous sommes déterminés à nous eux est bien celle des réformateurs Directeur artistique : François Lolichon Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard tenir bien droit, sans plus avoir à modérés de cet Afghanistan dispa- Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer compter sur les autres ! » Amanul- ru, inachevé, imparfait et encore Rédaction en chef centrale : lah Khan, qui rentrait ébloui de féodal, mais qui songeait cepen- Alain Debove, Eric Fottorino, Alain Frachon, Laurent Greilsamer, Michel Kajman, près de huit mois d’un voyage qui dant, il y a moins de trente ans, à Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre l’avait conduit en France, en Italie, prolonger le rêve inachevé d’Ama- Rédaction en chef : François Bonnet (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; en Allemagne, en Grande-Bretagne nullah Khan et de ses successeurs. Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; et en URSS, se lança dans une politi- Pour l’Afghanistan, vingt-trois ans Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Franck Nouchi (Culture) ; que effrénée de modernisation – de guerre et plus d’un million de Josyane Savigneau (Le Monde des Livres) ; Serge Marti (Le Monde Economie) dans les domaines éducatif, juridi- morts plus tard, c’est un peu le Médiateur : Robert Solé que, politique, militaire et adminis- retour à la case départ. tratif. Directrice des projets éditoriaux : Dominique Roynette Amanullah Khan recommanda Bruno Philip Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directrice de la coordination des publications : Anne Chaussebourg Directeur des relations internationales : Daniel Vernet

Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), Secrètement convoité, le centre toujours André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) Le Monde est édité par la Société Editrice du Monde (SAS) Y PENSER toujours, n’en parler entre ces deux stratégies. Si la cour- Quant à Lionel Jospin, tout en classes populaires, à se détacher Durée de la société : quatre-vingt dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 145 473 550 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Asso- jamais. Depuis des décennies, cette se au centre reste plus que jamais refusant, conformément à la tradi- d’elle. La structuration de mouve- ciés, Société des Rédacteurs du Monde, Société des Cadres du Monde, Société des Employés du formule pourrait s’appliquer aux d’actualité, les données en sont tion du PS, d’assumer le terme, il ments comme Attac – qui ont main- Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, rapports entre le courant socialiste aujourd’hui très différentes. tient jusqu’à maintenant un dis- tenant leurs propres militants et Société des Lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, et le centre, en particulier à l’occa- L’échec, semble-t-il déjà consom- cours conçu, à l’évidence, pour ne offrent de nouveau des objectifs Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Société des Personnels du Monde. sion des échéances présidentielles. mé, de la candidature de François pas heurter l’électorat centriste en politiques aux déçus des partis – www.lemonde.fr édité par Le Monde Interactif. A gauche, de , qui sous Bayrou pour l’UDF, le libéralisme déshérence. Dans ce contexte, le pourrait consacrer cette rupture. Président du conseil d’administration : Jean-Marie Colombani. Directeur général : Bruno Patino la IVe République tentait en vain de affiché d’Alain Madelin, perçu com- premier ministre-candidat doit se Dès le premier tour, M. Jospin ris- masquer sous un discours ancré à me un repoussoir pour un certain méfier sur sa gauche (sans parler que de sentir les effets de ce nou- gauche une pratique inverse, au slo- centrisme à la française, font du désormais inclassable et impré- veau paysage. Espère-t-il malgré RECTIFICATIFS français, comme nous l’avons indi- gan « La France unie » de François qu’aujourd’hui aucun candidat n’in- visible Jean-Pierre Chevènement, tout qu’il pourra tenir, au second qué par erreur. Mitterrand, en 1988, et à la politi- carne le centre de façon crédible. moins préoccupant depuis qu’il tour, les deux bouts de la chaîne, AREZKI MELLAL. Contrairement à que d’ouverture de son premier L’espace est libre et la course ouver- paraît marquer le pas), au premier en ralliant les récalcitrants de gau- ce qu’indiquait le sous-titre du por- HAÏDAR ABDEL CHAFI. Dans nos ministre Michel Rocard, gagner le te entre les deux principaux candi- comme au second tour. Le PCF ten- che, grâce à un sursaut de « discipli- trait de l’écrivain algérien Arezki Mel- premières éditions (Le Monde du centre a toujours été considéré dats, Lionel Jospin et Jacques Chi- te de survivre et ne constitue plus ne républicaine », tout en récoltant lal (Le Monde du 15 mars), le roman 13 mars) la fin de l’entretien avec comme essentiel. rac, ce qui peut contribuer à un pôle d’attraction, mais les une partie des voix centristes ? Ou Maintenant, ils peuvent venir, qu’il a Haïdar Abdel Chafi, ex-député du Depuis la réforme constitution- expliquer un certain parallélisme reports de voix communistes, le bien considère-t-il que les voix de publié à Alger en 2000, n’a pas été Conseil législatif palestinien et prési- nelle de 1962, qui a introduit l’élec- des discours. 5 mai, pourraient être difficiles. Les cette gauche-là sont bel et bien per- « traduit » pour l’édition française : dent du Croissant-Rouge de Gaza, tion du président au suffrage uni- Verts ont une capacité d’attirance, dues, ce qui expliquerait que, dès le il a été écrit dès l’origine en français. était incompréhensible. La dernière versel, le second tour impose, pour    mais sont si englués dans leurs que- début de la campagne, il ait adopté question portait sur les voix qui se gagner, de rassembler au-delà de la Du côté de Jacques Chirac, l’at- relles et leurs contradictions inter- un profil très modéré ? Les résul- IUFM. Dans l’article sur la réforme font entendre au sein de la société gauche. Pour y parvenir, deux stra- tention portée à cet espace disponi- nes qu’ils pourraient décourager tats des élections, la façon dont de la formation des enseignants israélienne contre l’occupation et tégies s’opposent. « Rassembler ble nourrit sans doute les réticen- leur propre électorat. Ce qui ne s’opèrent les reports de voix, l’ana- (Le Monde du 14 mars), à propos contre les méthodes de l’armée son camp » (celui de la gauche), en ces que semble manifester le prési- veut pas dire que cet électorat se lyse des abstentions apporteront du concours de professeur des éco- israéliennes. A cela Haïdar Abdel espérant que la dynamique créée dent sortant face au discours de retrouverait massivement sur des réponses cruciales pour l’ave- les (CAPE), le niveau de connais- Chafi répondait : « J’ai beaucoup de aimantera une partie des électeurs droite pur et dur que lui suggèrent M. Jospin. En revanche, les « nou- nir de la gauche. sances indiqué (fin de troisième) respect pour ceux qui s’attachent à centristes : c’était grosso modo la certains de ses conseillers. La diffi- velles » gauches – celle qui se Après les années 1980, où M. Jos- pour l’épreuve d’admissibilité de défendre ces idées en Israël. Ils sont stratégie du Parti socialiste créée culté, pour le président sortant, est reconnaît aujourd’hui dans Arlette pin fixait au PS l’objectif de 30 % français ne vaut que pour la gram- très courageux, mais je crois qu’ils res- par Mitterrand en 1971, qui aboutit de convaincre des centristes pro- Laguiller, celle qui participe au de l’électorat, tandis que Jean-Pier- maire, et non pour l’ensemble du teront longtemps minoritaires. » à la victoire de 1981. Une stratégie européens, très circonspects mouvement contre la mondiali- re Chevènement ou Laurent inverse, celle qui avait les faveurs vis-à-vis du RPR, sans se couper de sation libérale – ont à l’évidence le Fabius rêvaient à haute voix d’un de Michel Rocard et qu’il n’eut sa base traditionnelle : celle-ci est vent en poupe. parti qui représente à lui seul 40 % 0123 est édité par la Société Editrice du Monde (SAS). La reproduction de tout article est interdite sans jamais l’occasion de mettre en souvent proche des préoccupa- Ces mouvances émergentes des voix, après l’expérience de la l’accord de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437 œuvre en tant que président, tions souverainistes exprimées aus- pourraient poser avec acuité à gauche plurielle de 1997 à 2002, les ISSN 0395-2037 aurait consisté à s’adresser plus si bien par Jean-Pierre Chevène- M. Jospin un problème auquel le contours de la gauche de gouverne- Imprimerie du Monde directement aux électeurs du cen- ment que par Charles Pasqua. PS a commencé à être confronté ment du nouveau siècle commence- 12, rue Maurice-Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy tre, ce qui supposait une pratique Enfin, M. Chirac doit penser aux dès 1988. L’évolution de la gauche ront à se dessiner avec les résultats 94852 Ivry cedex Directeur général : Stéphane Corre et un discours différents. La ques- électeurs d’extrême droite pour le « classique » a conduit progressive- des scrutins d’avril-mai et de juin. 21 bis, rue Claude-Bernard - BP218 tion des rapports avec le PCF a second tour – et peut-être même ment une fraction de son électorat, 75226 PARIS CEDEX 05 PRINTED IN FRANCE Tél : 01-42-17-39-00 - Fax : 01-42-17-39-26 longtemps cristallisé l’opposition dès le premier. notamment dans la jeunesse et les Jean-Louis Andreani 18/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 HORIZONS DÉBATS

Le jeu du concours et du hasard par Denis Labouret

E Monde a commu- le venait après d’autres signes de ne avait lieu, logiquement, beau- guerre »). Dans certaines acadé- travailler à fond les textes de Vale- tion à l’agrégation interne, il vaut niqué l’informa- mépris ou de désinvolture, assez coup plus tard que l’externe. mies, les formateurs avaient pu ry Larbaud et de Virginia Woolf… mieux lire un grand quotidien du tion dans son édi- révélateurs de l’attitude du ministè- Depuis trois ans, c’est le contraire : être informés, donc informer. Il Pour des hasards, cela fait beau- soir pour se tenir au courant. tion du 1er mars : re de l’éducation nationale, pour- les candidats à l’agrégation interne valait mieux interroger directe- coup. Malgré tout, ces jours-ci, les D’autant qu’on n’y trouve sans « L’épreuve de com- tant si zélé quand il s’agit de faire découvrent le programme en mai, ment le président du jury, qui reje- professeurs-candidats continuent doute pas plus de coquilles que L position française du « respect » un mot d’ordre, commencent à bénéficier d’une tait la responsabilité de « l’er- de travailler – et relisent Marivaux dans les textes officiels. du concours interne de l’agrégation envers ses propres personnels préparation régulière en octobre, reur » sur la direction des person- (non sans goûter autrement les On attend maintenant le dénoue- de lettres modernes, dont le sujet enseignants. Car les candidats qui au début de l’année universitaire, nels enseignants… Mais beaucoup titres de ses pièces : L’Epreuve, Le ment, et le dévoilement de la véri- contenait une erreur de frappe, a se présentent à ce concours sont et se présentent à l’écrit en février, de candidats, pour avoir eu le Chemin de la fortune, Le Dénoue- té, comme au théâtre. Ou bien été annulée. » Il fallait lire « sur- deux mois avant les candidats du grand tort de se fier aux textes offi- ment imprévu…). Et leurs forma- l’agrégation interne est condam- prendre » et non « suspendre » concours externe. Moins d’un an ciels du ministère, ont travaillé pen- teurs essaient de les préparer com- née, et l’on aimerait que ce soit clai-   est maître dans une citation de Marivaux. entre la publication du program- dant l’été sur un programme qui me ils le peuvent, dans le rement dit, et argumenté. Ce serait de conférences à l’université Les 1 652 candidats repasseront me et le concours, moins de cinq la victoire de la paresse et de l’im- Paris-Sorbonne (Paris-IV) l’épreuve le 26 mars. mois de préparation sérieuse : il y mobilisme. Ou bien l’on estime L’incident pourrait passer inaper- a là de quoi désespérer les ensei- que ce concours a un sens et un çu : le « mammouth » a connu bien des professeurs déjà titulaires, qui gnants les plus dynamiques – tout Ou bien l’agrégation interne avenir, qu’il constitue non seule- d’autres faux pas, et l’on pourrait déploient beaucoup de temps et autant que leurs formateurs, les ment un moyen unique de promo- se contenter de mettre cette d’énergie, le plus souvent en plus universitaires spécialistes des tex- est condamnée, et on aimerait tion interne et de formation intel- coquille sur le compte d’un hasard d’un service complet d’enseigne- tes au programme, chargés d’une lectuelle de haut niveau pour les malencontreux… Nul n’est coupa- ment et au détriment de leur vie de mission impossible. Comme si tout que ce soit clairement dit. (…) Ou bien personnels enseignants, mais une ble, bien sûr : ni le jury, ni l’impri- famille, à assimiler un programme était fait pour décourager les passerelle indispensable entre le meur du ministère, ni la direction exigeant et à se former dans des professeurs des lycées et collèges on estime que ce concours a un sens, petit monde des chercheurs en lit- des personnels enseignants, ni les conditions difficiles à des épreuves soucieux de renforcer leurs compé- térature et la pratique de l’ensei- centres d’examen, ni le ministre. particulièrement sélectives. tences. et les candidats, autant que leurs gnement des lettres au quotidien. Reste Marivaux : quelle idée aussi En littérature française et compa- Après ce changement de calen- Et dans ce cas les candidats, autant de ne pas écrire comme tout le rée, le programme et le niveau drier imposé sans concertation, formateurs, attendent des signes forts que leurs formateurs, attendent monde ! C’est son style ambigu, requis sont très proches de ceux seconde surprise (pour ne pas quit- des signes forts qui viendraient à la sans nul doute, qui est source d’er- auxquels sont confrontés les candi- ter Marivaux) : au printemps 2001, fois compenser les torts qu’ils ont reurs. dats à l’agrégation externe, étu- le Bulletin officiel de l’éducation n’était pas le bon : on imagine la brouillard : car n’allons pas croire subis et témoigner d’une véritable L’affaire serait en effet excusa- diants qui se consacrent à temps nationale publie un programme de joie de ces enseignants « en vacan- que le ministère ait jugé bon d’in- volonté politique : dès cette année, ble si elle était isolée. Mais, dans le plein à leur préparation. Il y a quel- littérature comparée pour le ces », qui passent le mois d’août à former les responsables de forma- une augmentation significative du cas de l’agrégation interne, elle a ques années, pour tenir compte de concours 2002 (sur la guerre)… qui étudier Eschyle et Shakespeare tion de l’annulation de l’épreuve et nombre de postes ; dès l’an pro- pu être ressentie d’autant plus légi- ces différences dans les conditions sera démenti au cœur de l’été avant de découvrir à la rentrée des changements de calendrier. chain, le retour à un calendrier timement comme un affront qu’el- de préparation, le concours inter- (« l’intime » remplace « la qu’il leur reste quelques mois pour Quand on coordonne une prépara- décent et réaliste.

si, quelquefois oublier pour vivre. guerre d’indépendance, ou au len- toire, trouver et désigner des coupa- issus de l’immigration algérienne La mémoire retrouvée Et puis existe un autre oubli, organi- demain de cette guerre, font bles. La restriction du « temps de en France forment un nouveau sé par les Etats, qui instaure des retour. L’aéroport de Tlemcen s’ap- latence » permet des mises en accu- groupe qui a surgi dans la société de la guerre d’Algérie ? amnisties, visant à dissimuler, à ne pelle désormais « aéroport Messali- sation judiciaires rapides et la française, dans les années 1980. Ils pas assumer ses torts ou ses respon- Hadj » et l’université de Sétif a pris volonté de vite savoir. C’est une ne s’inscrivent pas dans le récit de Suite de la première page sonne n’est responsable. Et les sol- sabilités. C’est un autre type le nom d’« université Ferhat- nouveauté. Il a fallu attendre long- la « nostalgeria » voulant se remé- dats, les pieds-noirs, les harkis, d’oubli. Derrière l’oubli nécessaire, Abbas ». Ces deux figures fondatri- temps pour que se tienne le procès morer un passé perdu. Ils veulent, Ils « oubliaient » le sort inégali- tous se considèrent comme des vic- celui de la sortie d’une guerre, se ces du nationalisme algérien sont de Maurice Papon, lié à son com- au contraire, comprendre le pré- taire réservé aux « indigènes ». Les times. La mise en scène de l’amné- dissimule l’oubli pervers visant à ne longtemps restées dans l’ombre. portement sous Vichy. En revan- sent qu’ils vivent au quotidien com- soldats français du contingent sie accompagne le processus de vic- rien reconnaître de la culpabilité D’autres personnages occultés, che, en 1998, au cours du procès, me exclus, ou stigmatisés. Dans cet- avaient le sentiment très net de timisation, pour éviter d’évoquer qui s’est longtemps cachée dans la comme Mohamed Boudiaf ou Aba- très vite le « Papon de 1942 » de te recherche, ils butent sur la ques- n’être pas les responsables de la toute culpabilité personnelle et éta- société française. ne Ramdane, animateur central du Bordeaux est devenu un « autre tion coloniale. A partir de là, ce nou- situation de guerre. Ils avaient exé- tique sur l’Algérie et la guerre. Le Sur les circonstances du retour congrès de la Soummam en Papon », celui d’octobre 1961, lors- veau groupe bouscule le récit tradi- cuté les ordres de leurs supérieurs, statut de victime se renforce dans de la guerre d’Algérie dans la socié- août 1956, ont fait leur « réappari- qu’il était préfet de police de Paris. tionnel de l’Algérie coloniale. et se trouvaient pris dans un engre- les années 1980 où il vaut mieux té française d’aujourd’hui, un élé- tion » à travers une série de publica- Il n’y a pas eu d’attente, de distance Les retrouvailles de mémoire nage. Les officiers français de la apparaître en victime qu’en com- ment domine, le passage des géné- tions, colloques, ouvrages, polémi- critique, historique, pour mettre en sont tout à fait positives. Elles per- guerre d’Algérie affirmaient avoir battant ou en militant. Les plaintes rations. Celui qui a vécu un événe- ques. œuvre des procédures de mise en mettent de regarder l’histoire en simplement obéi aux pouvoirs poli- en nombre pour « crimes contre ment décisif éprouve le désir de lais- Les Algériens éprouvent la néces- accusation ou d’écriture des faits. face, de pouvoir l’écrire, mais elles tiques. Ils « oubliaient » les impor- l’humanité » s’inscrivent dans cette ser une trace. Au soir d’une vie sité de comprendre le secret de la Enfin, la question du désir de sont aussi révélatrices de problè- tants pouvoirs politiques dont ils tendance. Autre explication de apparaît la nécessité de se délivrer violence actuelle, en fouillant le construction d’identité personnel- mes. Le risque existe d’une appari- disposaient, notamment au l’oubli, la blessure du sentiment davantage d’un poids, d’un secret déroulement de leur guerre d’indé- le, à travers des réappropriations tion de mémoire communautari- moment de la fameuse « bataille national. La fin de l’Algérie françai- ou d’un remords. De leur côté, les pendance. Des récits d’atrocités, de mémoire, est importante. La for- sée, où chacun regarde l’histoire de d’Alger » en 1957. Les harkis égale- se développe un sentiment très fort jeunes générations éprouvent le comme le massacre de Melouza de te présence de la catégorie-mémoi- l’Algérie à travers son vécu, son ment, ces soldats musulmans sup- de l’amputation d’une partie du ter- besoin de s’inscrire dans une généa- mai 1957 où 374 villageois, soup- re sur la scène publique est à met- appartenance familiale. Ce regard plétifs qui ont combattu aux côtés ritoire national. « L’Algérie, c’était logie, dans une filiation, de savoir çonnés de sympathies messalistes, tre en rapport avec la crise des idéo- particulier ne permet pas le « métis- de l’armée française, ont été aban- la France. » Le conflit s’élabore quelle a été l’attitude du père ou du ont été égorgés par une unité de logies globales. La mémoire appa- sage » des mémoires pour éviter donnés. Ils ont été massacrés, et l’ALN, ont été portés à la connais- raît comme le moyen de se réfugier que l’histoire ne se rejoue. Un ne pouvaient pas se sentir respon- sance du public algérien. D’autres dans ce qui peut paraître sûr, dans retour problématique répète le cloi- sables. exactions algéro-algériennes éclai- le vécu personnel, individuel ou sonnement des mémoires où cha- Et la classe politique française ? Derrière l’oubli nécessaire, celui rent, en grande partie, l’archaïsme familial. La méfiance est grande à cun vient disputer une date, un lieu La majorité de la droite politique des violences paysannes à l’œuvre l’égard des tentatives idéologiques de commémoration. reconnaissait en de Gaulle son de la sortie d’une guerre, se dissimule aujourd’hui en Algérie. La violence d’explication globale. La peur de Le problème soulevé par la date « sauveur », reconstituant après trouve aussi son ressort dans la perdre son identité dans un proces- du 19 mars, comme moment de 1962 un consensus politique autour l’oubli pervers visant à ne rien reconnaître fabrication d’un parti unique, à sus d’homogénéisation mondialisé commémoration signifiant la fin de de sa personne pour faire oublier visée hégémonique, qui a écarté provoque un retour vers le passé, la guerre d’Algérie, est symptomati- son attitude en faveur de l’Algérie de la culpabilité qui s’est longtemps tous ses concurrents, non seule- surtout quand le présent est rempli que. Les Européens d’Algérie consi- française. La gauche également ment les messalistes, mais aussi les d’angoisses et de frustrations. dèrent que la guerre ne s’est pas ter- reconsidère son histoire puisque cachée dans la société française communistes, les « berbéristes ». La recherche mémorielle entend minée le 19 mars 1962. Ils invo- elle avait approuvé les « pouvoirs L’origine de l’islamisme politique également pouvoir s’inscrire dans quent à juste titre le massacre de la spéciaux » en mars 1956, disposi- est à chercher dans cette violence des histoires plus globales, plus rue d’Isly du 26 mars 1962, où tions envoyant le contingent en comme une sorte de guerre civile grand-père dans cette guerre. Cette portée par le parti unique et le com- générales qui visent à redéfinir des 46 Français d’Algérie ont été tués, Algérie. Jusqu’en 1960, la gauche franco-française, où semble se situation-là s’observe dans la jeu- munautarisme paysan. La recher- récits nationaux. A cet égard, l’ap- et les enlèvements d’Européens à française était pour « la paix en jouer l’avenir tragique du pays. L’in- nesse française, mais aussi dans la che s’oriente également sur le rôle parition dans la société française Oran le 5 juillet. Cette absence de Algérie ». Elle ne se prononcera dépendance de l’Algérie devient jeunesse d’origine algérienne. de l’armée dans l’histoire politique de nouveaux groupes porteurs de consensus sur une date signifie pour l’indépendance que tardive- alors synonyme d’abaissement de Dans les générations politiques, du nationalisme. Mais la question la mémoire algérienne est fonda- qu’il est difficile de se réconcilier, ment. Elle aussi reconstruira un la nation. le vote à l’Assemblée nationale du des harkis, ces paysans en armes que la mémoire retrouvée ne suffit récit mythologique lié à la question L’installation dans une situation 10 juin 1999, à la quasi-unanimité, qui ont combattu avec la France, pas. Des stratégies communautai- de l’indépendance de l’Algérie, d’amnésie, à propos de l’Algérie, reconnaissant « une guerre » en reste encore taboue. D’autres res réapparaissent, empêchant la peut-être pour faire oublier sa posi- conduit à une interrogation sur Algérie est révélateur. Une majori- débats ont vu le jour, sur la ques- Ceux et celles fabrication d’une mémoire nationa- tion antérieure. Celle d’une attitu- l’oubli. Après la terrible période de té des députés étaient des tion berbère dans l’histoire du mou- le, unifiée et plurielle. Les mémoi- de classiquement jacobine, pour la guerre, comment est-il possible « anciens » d’Algérie, des gens qui vement nationaliste algérien. Tous qui vont devoir res cloisonnées ne parviennent pas l’amélioration des conditions de vie de vivre perpétuellement en état de avaient connu, ou fait, la guerre ces questionnements visent à nous à apaiser les obsessions ou les dou- des « indigènes » dans les colonies. mémoire frénétique, mélancolique, d’Algérie. Le vote à l’Assemblée dire une chose : l’Etat perd progres- faire et font déjà leurs liées à la séquence de la Lorsque la guerre se termine, per- envahissante ? Il faut peut-être aus- nationale et la présence de person- sivement le monopole d’écriture de guerre d’Algérie. Mais réinstau- nages politiques au sommet de l’histoire de la guerre d’indépendan- l’Algérie et la rent, quelque part, une sorte de hié- l’Etat expliquent la volonté d’inscri- ce algérienne. rarchie des communautés liées à re en des lieux de commémoration Il n’est pas possible d’envisager France de demain l’histoire de l’Algérie coloniale. la mémoire de cette guerre. Com- les retours de mémoire liés à la L’important toutefois est que, me la construction d’un « Mur » à question de l’Algérie en France n’ont aucune quarante ans après, la mémoire Paris à la mémoire de soldats tom- indépendamment du travail qui « ancienne combattante », celle bés en Algérie, ou la pose d’une pla- s’exerce de l’autre côté de la Médi- responsabilité qui veut toujours vivre avec, que à la mémoire des victimes algé- terranée. La circulation, le passage rejouer toujours la guerre, s’épuise. riennes du 17 octobre 1961. Bref, entre les différentes mémoires sont dans l’affrontement Ceux et celles qui vont devoir faire des cadres politiques de la mémoi- indispensables car en France et en et font déjà l’Algérie et la France de re se mettent en place permettant à Algérie existent des récits imbri- d’hier demain n’ont aucune responsabili- celle-ci de s’exprimer davantage. qués où se mêlent le té dans l’affrontement d’hier. La Un autre élément permet de com- « face-à-face », mais aussi le majorité des jeunes considèrent prendre ce retour : le détour par ce « côte-à-côte ». Les écritures en mentale. Jusqu’à présent, deux l’indépendance de l’Algérie comme qui se passe aujourd’hui en Algérie. miroir favorisent les retours d’his- grands groupes porteurs des un fait inévitable, nécessaire, nor- Les enjeux brûlants de la guerre toire, les Algériens, eux aussi, ten- « années algériennes » ont existé mal. Le drame franco-algérien ne d’Algérie en France s’inscrivent tent de se débarrasser d’une dans l’espace public. Les Euro- devient qu’une page de leur histoi- dans une mémoire en miroir. De mémoire falsifiée de leur guerre péens d’Algérie, dans les années re. Ils veulent lire cette page avec l’autre côté de la Méditerranée, d’indépendance. 1970, à travers une série de récits, méthode, loin du bruit et de la depuis dix ans, une guerre civile La France se trouve en outre pri- de batailles pour ce qu’on a appelé fureur longtemps entretenus par cruelle a fait des dizaines de milliers se dans un mouvement mémoriel « l’indemnisation des rapatriés »,se leurs aînés, acteurs de cette histoi- de morts. Dans cette tragédie algé- qui s’exprime à l’échelle internatio- sont fait beaucoup entendre. Un re. Ils entendent sortir de l’enferme- rienne reviennent les souvenirs de nale, avec peut-être une restriction autre groupe, celui des soldats fran- ment du traumatisme colonial, sor- la première guerre d’indépendance. du « temps de latence ». Les trau- çais, s’est manifesté à travers des tir des litanies de l’ancienne victi- Des mots surgissent comme « terro- matismes liés aux guerres entraî- associations, pour la défense de me et des autojustifications aveu- risme », « fanatisme », « massa- nent un long temps de latence pour leurs droits. Ces deux groupes, gles de l’ancien agresseur, pour for- cre », « violence », « bataille d’Al- essayer de regarder en face ce qui Européens et soldats, ont fait valoir ger des valeurs d’égalité sur les rui- ger ». Inévitablement, le souvenir s’est passé. Ce phénomène a pu un certain récit de l’histoire de la nes du mépris, de la haine. Le tra- de la guerre précédente vient per- s’observer autour de la question de guerre d’Algérie, celui de la « nostal- vail pour retrouver la mémoire de turber celle du présent. Vichy. Trente ou quarante ans sont geria », de la perte d’une Algérie la guerre d’Algérie n’est donc pas A travers la tragédie vécue, des quelquefois nécessaires pour conviviale et coloniale, par « trahi- fini. figures qui avaient été écartées de « assumer » des histoires doulou- son » des pouvoirs politiques. la scène politique pendant la reuses, passer de la mémoire à l’his- Les enfants ou petits-enfants Benjamin Stora LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/19 HORIZONS KIOSQUE DANS LA PRESSE FRANÇAISE Ben Laden aimait la chasse et raffolait de yaourts a RFI Geneviève Goëtzinger La France de Jacques Chirac et de Interrogée par un journaliste du magazine arabe « Al-Majallah », une des femmes du chef terroriste Lionel Jospin est apparue ce week- end bien isolée et souvent incom- raconte sa vie de tous les jours. Même pour elle, Oussama demeurait énigmatique prise, mais convaincue d’avoir rai- son, seule contre tous. Leur concep- OUSSAMA Ben Laden est insom- ment de la viande. » Ce qui ne l’em- m’a dit de ne plus jamais parler de qué son intention de quitter l’Afgha- tion du service public fait peu niaque, souffre des reins et raffole pêchait pas d’« aller à la chasse le tout cela avec lui. » nistan, où il voulait mourir. » Il lui a d’émules en Europe. Ils en sont de yaourts. Ces détails sur la per- vendredi avec un groupe d’amis ». La dernière fois qu’A. S. a vu Ben dit : « Si je dois quitter l’Afghanis- conscients mais, comme une cam- sonnalité du chef d’Al-Qaida sont Son mari doutait parfois que Laden, c’était « avant les événe- tan, ce sera pour rencontrer le Créa- pagne présidentielle incite rare- puisés à bonne source. Ils sont don- l’Afghanistan reste un refuge sûr : ments de septembre ». « Il est venu à teur. » Ben Laden a toujours souf- ment au courage politique, il s’agis- nés par Al-Majallah, un hebdoma- « Il m’a dit un jour qu’il craignait la maison et m’a dit de téléphoner à fert des reins et eu des maux d’esto- sait pour eux d’être en phase avec daire arabe basé à Londres, qui que les talibans se retournent contre ma famille pour l’informer que nous mac. « Il m’a dit un jour qu’il allait les Français. La cohabitation prête publie un entretien avec l’une des lui, qu’ils cherchent à se débarrasser partions et qu’ils n’auraient pas de se faire soigner au Pakistan. C’était à la surenchère, au paradoxe aus- quatre épouses du terroriste d’origi- de lui, et qu’il avait quelques différen- mes nouvelles pendant longtemps. près de deux mois avant les événe- si. Jacques Chirac, pourfendeur ne saoudienne. Celle-ci a accepté dant des heures. Il se mettait en ces de vues avec le mollah Omar. » (…) Il ne m’a pas dit où nous allions. ments. » d’une « idéologie socialiste » incar- de recevoir le journaliste Khalid colère si je lui adressais la parole. Il a préparé un véhicule et je suis par- A. S. ne regrette pas d’avoir épou- née, à ses yeux, par Lionel Jospin, y Nasr, à condition qu’il ne divulgue Ces derniers temps, il était toujours «  “ ” » tie avec une escorte et un de ses fils sé Ben Laden, car « c’était la volon- cède avec délice lorsqu’il se pose en ni son identité, ni l’endroit où l’en- inquiet et semblait fatigué à cause Il n’a jamais évoqué devant A. jusqu’à une région du Sud, frontaliè- té de Dieu », et elle ajoute : «Jene champion de « l’exception françai- tretien a eu lieu, ni aucune photo- du manque de sommeil. Le plus sou- S. son intention d’attaquer les re du Pakistan. Plusieurs jours plus crois pas qu’il soit un terroriste tel se » dans une Europe convertie au graphie d’elle. Seule indication : vent, il prenait des somnifères. » Il Etats-Unis. « Il parlait de l’hégémo- tard, nous avons eu connaissance qu’on le dépeint en Occident. » libéralisme… Cela ne peut que elle vit dans une maison modeste avait deux femmes à Kandahar, nie de l’Amérique et de sa coopéra- des explosions aux Etats-Unis. Lors- Dernier détail intéressant : dans conforter les électeurs dans leur et a répondu calmement aux ques- une troisième à Kaboul et la derniè- tion avec Israël. Il me disait toujours que les bombardements ont commen- l’Afghanistan des talibans, où ne doute sur la réalité de leurs opposi- tions. L’entretien a été traduit par re dans les montagnes de Tora qu’il avait un “grand plan”, qu’il cé sur l’Afghanistan, nous avons subsistait que l’enseignement cora- tions. le site Internet de la BBC et repu- Bora. « Il venait me voir une fois par s’était fixé pour mission d’affronter rejoint les montagnes et vécu deux nique, les enfants de Ben Laden sui- blié le 15 mars par le Guardian. semaine, puis seulement toutes les les Etats-Unis, qui humiliaient les mois dans une grotte avec une tribu vaient de vraies études : « Ils a LCI Ben Laden n’était guère loquace deux ou trois semaines. Il m’empê- Arabes, et qu’il disposait de nom- locale qui nous a ensuite remis au avaient des tuteurs particuliers qui Pierre-Luc Séguillon avec son épouse, qu’Al-Majallah chait de sortir de chez moi de peur, breux jeunes combattants désireux gouvernement pakistanais. » leur enseignaient l’anglais, l’arabe, L’Europe commande. De plus en identifie par les initiales A. S. «Il disait-il, qu’on me fasse du mal. de mener la guerre sainte contre eux. Depuis, Ben Laden ne l’a « jamais les sciences et les mathématiques. Ils plus. Le libre arbitre des pays mem- avait souvent l’habitude, racon- Notre maison était très simple. Oussa- Il n’aimait pas que je lui parle de ce contactée ». Le croit-elle mort ? apprenaient aussi l’informatique. » bres se réduit. Chaque jour davan- te-t-elle, de rentrer tard à la maison ma aimait le pain, les yaourts, le genre de sujet. Il se mettait en colère « En mon for intérieur, je sens qu’il tage. La bataille, conduite à grands et de s’étendre seul sur son lit pen- miel et les dattes. Il mangeait rare- lorsque je cherchais à l’interroger. Il est encore vivant. Il n’a jamais évo- Jean-Pierre Langellier frais de publicité par Jacques Chi- rac et Lionel Jospin à Barcelone, SUR LE NET pour tenter de retarder la libéralisa- tion du marché de l’énergie n’a été Les documents cités dans cette Barcelone vu par la presse européenne qu’un combat d’arrière-garde. Le chronique sont accessibles prochain chef de l’Etat ne pourra directement à l’adresse non plus éviter, quelles que soient www.lemonde.fr/surlenet Avec ses compromis, le sommet de l’UE fait figure d’auberge espagnole ses promesses électorales, d’allon- a Les Nations unies tiennent confé- ger le temps de cotisation pour l’ob- rence sur le financement de l’aide À LIRE les commentaires de la Aznar : pas de décisions spectaculai- surer que son prédécesseur a tort », concrets de l’Europe sociale, l’axe tention de la retraite, à moins de publique au développement dura- presse européenne sur le sujet, le res mais des avancées dans la bonne conclut le Times. franco-allemand a de nouveau fonc- renier ses propres engagements ble à Monterrey (Mexique) jus- sommet de Barcelone fait figure direction ». Ce que son concurrent De son côté, M. Aznar peut se tionné à Barcelone. » européens. Enfin et surtout, c’est qu’au 22 mars. d’auberge espagnole où chacun a ABC (droite) traduit par une autre réjouir, au chapitre de l’électricité, La presse italienne reste assez avec une belle unanimité que le pre- www.un.org/esa/ffd/ trouvé, mollement, son compte formule : « Les amateurs de pyro- « du triplement des interconnexions sceptique, à l’image de La Stampa : mier ministre et le président de la a Les sessions plénières sont dans les compromis qui y ont été technie politique peuvent certes être entre la France et l’Espagne » afin « Le plat froid de Barcelone a été ser- République ont renouvelé, avec retransmises en direct sur le Web. scellés. D’un côté, résume Le déçus », mais « l’esprit pratique a d’empêcher les pannes générales, vi et mangé, mais tous ont encore leurs collègues européens, l’engage- www.un.org/webcast/ffd/ Temps de son poste d’observateur triomphé ». Les trois grands « libéra- note ABC. « Il faut remercier la Fran- faim. (…) Les objectifs fixés restent ment de respecter le pacte de stabi- a Le 27 janvier, le comité prépara- helvétique, l’accord trouvé « fait la lisateurs » que sont MM. Aznar, Sil- ce, ajoute El Pais de Madrid (gau- lointains », tandis que « le fossé lité et d’atteindre l’objectif de toire est parvenu à un projet de part belle aux tenants de la dérégula- vio Berlusconi et Tony Blair ont che), pour avoir défendu la thèse entre le revenu moyen des Européens l’équilibre budgétaire en 2004. Voi- conclusion pour le sommet nom- tion en donnant une nouvelle impul- notamment concédé à la France de selon laquelle l’électricité n’est pas et des Américains continue de se creu- là pourquoi la différence entre Jac- mé « consensus de Monterrey ». sion au processus de restructuration différer d’un an (2004) l’ouverture à seulement un produit à vendre le ser. (…) Le navire européen avance ques Chirac et Lionel Jospin ne rési- www.un.org/esa/ffd/aac257L13F.pdf de leur économie ». D’un autre côté, la concurrence de son marché de moins cher possible mais un service dans la bonne direction, mais tou- de guère que dans un dosage entre a Le groupe de travail sur le déve- ce compromis « ne va pas aussi loin l’électricité pour les seules entrepri- public d’intérêt général, ce qui impli- jours aussi lentement. » plus ou moins d’allégement de la loppement économique et social que les partisans d’une libéralisation ses. Aucune date n’a été fixée pour que une distribution universelle et de charge fiscale et plus ou moins de l’ONU a mis en ligne les précé- à marche forcée l’auraient voulu ». celui des consommateurs, Paris s’en- qualité. A travers la défense d’intérêts lemonde.fr pour Le Monde d’amaigrissement de l’Etat ! dents accords internationaux. Toutefois, « des pas en avant – et gageant « vaguement à aborder ce www.un.org/esa/sustdev/agreed.htm plus que prévu – ont été franchis sujet l’an prochain », déplore El a La conférence prépare le sommet dans la construction de l’Europe Mundo. de Johannesbourg qui doit se dérou- sociale et vers le plein emploi », ajou- ler du 26 août au 4 septembre. te El Mundo (droite modérée) de «      » www.johannesburgsummit .org Madrid, pour lequel le bilan de ce « L’alliance de M. Blair avec l’Ita- sommet « reflète bien le style politi- lie et l’Espagne est astucieuse et bien- [email protected] que de l’amphitryon José Maria venue, mais son succès dépend finale- ment du bon vouloir de Paris et de « FINANCIAL TIMES » (LONDRES) Berlin », commente le Times de Londres. Le plus vieux quotidien bri- tannique se fait fort de rappeler que le premier ministre avait promis qu’à Barcelone « ça passerait ou ça casserait ». « Très charitablement, il s’est prévalu de succès solides mais limités », relève le Times. The Inde- pendent note qu’il s’en sort en affir- mant qu’un « tournant décisif a été opéré au sein de l’Union européenne vers un calendrier de libéralisation » des marchés, prouvant, selon lui, que la Grande-Bretagne « n’a pas à craindre l’Europe, qui représente au contraire une chance pour elle ».Le Times publie par ailleurs des extraits d’un nouvel ouvrage de Margaret Thatcher dans lequel la « Dame de fer » explique en subs- tance que « l’heure a sonné » pour son pays de « commencer à se reti- rer de l’UE », devenue à ses yeux « fondamentalement irréformable », à l’aube d’un nouvel élargissement, Objectif Saddam. En guerre contre l’« axe du Mal », les Etats- un processus qui « diluera les avan- Unis préparent une action militaire pour renverser Saddam Hussein. tages de l’Union » pour le Royaume- Dessin de Bromley. Uni. « Sur ce point au moins, (« Courrier international » pour « Le Monde ») M. Blair devra ferrailler dur pour s’as-

AU COURRIER acquise dans leur famille et à ques de barbares modernes contre l’école. (…) Les anciens combat- des septuagénaires sans défense. DES LECTEURS tants d’autres guerres sont fiers (…) Tous les efforts déployés par de leur engagement. Les anciens Marie Leblanc au service de son    combattants d’Afrique du Nord prochain lui ont été payés en Arrachés à leur famille, à leur fian- supportent déjà mal le souvenir retour par le coma sans réveil dans cée, à leur atelier, à leur champ, à de cette guerre de l’inutile. Elle a lequel, à Blois, ses agresseurs l’ont leur école pendant vingt- dévoré leur jeunesse, parfois leur plongée. Comment avons-nous sept mois, les anciens combat- santé et les ronge encore. Person- laissé notre société dériver jusque- tants d’Afrique du Nord ont beau- ne ne les aide à en sortir. Alors de là ? Quelles motivations diaboli- coup souffert. Ils sont partis parce grâce, n’en rajoutez pas en pré- ques conduisent des délinquants à que l’Etat l’avait imposé, avec leur sentant des jugements ponctuels s’en prendre avec tant de violence formation d’honnêtes citoyens et ressentis comme collectifs. à la plus fragile des cibles : une pour certains avec leur éducation Dénoncez les folies meurtrières, mamie de 78 ans et de 40 kilos ? religieuse. Beaucoup ont vécu l’en- mais s’il vous plaît préservez le (…) Réagissons, mobilisons notre fer des embuscades, des reste du troupeau resté aussi sain sens du civisme enfoui sous nos patrouilles de nuit, ont côtoyé la que possible dans des actions carapaces d’individualistes désabu- mort et les morts. D’autres ont eu guerrières imposées. sés. (…) Mlle Leblanc m’a appris plus de chance et un peu moins de Joseph Eusebe beaucoup de choses ; j’aimerais à risque. (…) et Denis Jacquier mon tour faire quelque chose en Que des faits horribles soient Thônes et Veyrier-du-Lac (Haute-Savoie) sa faveur en mobilisant nos éner- révélés est une excellente initiati- gies contre ce type d’actes odieux ve si l’on peut en espérer une cer-   afin de réparer cette société abî- taine prévention. Mais ce qui est Mlle Leblanc m’a appris à lire, m’a mée par notre laxisme. Il nous faut insupportable, c’est la suspicion appris à écrire et à compter. En refuser une situation qui s’impose que laissent planer ces actes bar- revanche, pendant ses classes, insidieusement. (…) bares sur des milliers de jeunes Mlle Leblanc ne m’a pas préparé à Fabien Jacquot qui ont su garder la droiture accepter silencieusement les atta- Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) 20/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 ENTREPRISES MARCHÉS

La spectaculaire  d’Enron, septième entrepri- diaux de l’audit, est en train d’imploser. En deux siè- chent à reprendre leur autonomie. Le Monde a deman- ponsables économiques s’interrogent. En - se américaine, naguère portée aux nues, prend cha- cles d’histoire, aucune entreprise américaine ne s’est dé à neuf dirigeants français et à un économiste amé- , au  et en , chacun que jour plus d’ampleur. Son commissaire aux comp- relevée d’une  . D’ores et ricain       . tente de réviser certaines règles pour améliorer le tes, le cabinet Andersen, un des cinq géants mon- déjà, en Europe, des membres de ce cabinet cher- Dans chaque pays, les autorités politiques et les res- fonctionnement et la  des marchés. L’affaire Enron-Andersen ébranle le capitalisme mondial La faillite du courtier en énergie américain et l’inculpation pénale de son commissaire aux comptes, géant mondial de l’audit, provoquent un scandale sans précédent. Quels enseignements en tirer ? « Le Monde » ouvre le débat

LA FAILLITE d’Enron et la des- Comment a-t-on pu en arriver spéculation et d’impunité. Au point Pour les banques d’affaires, le Quelle leçon tirer de tout cela ? explique Michel Pébereau, PDG de cente aux enfers de son cabinet là ? Comme le résume Gérard Mes- aujourd’hui de se mettre en danger. scandale est encore plus grand. En Les pessimistes, comme Alan Blin- BNP Paribas. Mais si les Etats-Unis d’audit Andersen provoquent une trallet, président de Suez, « ce cas « Si les actionnaires d’une société ne 1999, Merrill Lynch, la première ban- der, ancien vice-président de la ont reconnu la défaillance de cer- onde de choc mondiale au sein du concentre toutes les erreurs ». Pen- sont pas raisonnablement sûrs que les que d’investissement américaine, a Réserve fédérale américaine (Fed), tains aspects de leur système finan- système capitaliste. Daniel Lebè- dant des années, les comptes d’En- bénéfices annoncés sont réels et que collecté 400 millions de dollars font remarquer que « sans une infor- cier, ils n’ont pas reconnu celle de gue, le directeur général de la Cais- ron ont été manipulés avec la com- les dirigeants ne profitent pas de leur auprès d’investisseurs pour les mation financière honnête et fiable, leurs normes comptables. se des dépôts et consignations, peu plicité plus ou moins active de ses position pour s’enrichir à leur détri- apporter à LJM2, l’un des princi- un marché financier ne peut tout sim- L’affaire Enron est un cas extrê- adepte des formules à l’emporte- auditeurs, de ses avocats et de ses ment, il n’y a plus de capitalisme », paux partenariats ayant servi à dissi- plement pas fonctionner ». Les ban- me mais pas isolé. Depuis cinq ans, pièce, juge même l’événement banques. Cette dérive a totalement souligne Robert Litan, responsable muler les pertes et les dettes d’En- quiers français semblent au contrai- plus de 730 sociétés cotées aux « plus grave que la crise de 1929 ». échappé à l’autorité de tutelle de la des études économiques de la Broo- ron. Pour montrer sa confiance, elle re penser qu’Enron va faire progres- Etats-Unis ont dû réviser en baisse Le courtier en énergie, septième Bourse américaine, la Securities kings Institution. avait investi directement 5 millions ser le système capitaliste. Pour eux, des résultats déjà publiés. Certaines société américaine avec plus de Exchange Commission (SEC), com- de dollars et ses dirigeants, à titre les commissaires aux comptes regar- d’entre elles, comme Sunbeam et 100 milliards de dollars de chiffre me aux analystes financiers, agen-     personnel, 16 millions. Personne deront les montages financiers de Cendant, ont payé des dizaines de d’affaires, s’est effondré en six ces de notation, gestionnaires de La SEC ne sortira pas indemne de n’y a vu le moindre conflit d’inté- plus près et imposeront aux entre- millions de dollars de dommages et semaines, à la fin de 2001. C’est la fonds et journalistes. L’entreprise ce scandale. Elle n’a pas effectué le rêt ! Credit Suisse First Boston, prises d’être plus transparentes. Les intérêts à leurs actionnaires pour plus grande faillite de l’histoire amé- texane s’est lancée dans une fuite moindre contrôle des comptes d’En- JP Morgan, Deutsche Bank et de analystes apprendront à lire les les avoir trompés sciemment. Les ricaine. Son commissaire aux comp- en avant, dissimulant dans de multi- ron depuis au moins 1997. A deux nombreux autres établissements engagements hors bilan. Les entre- salariés de groupes comme Lucent, tes, Andersen, a été inculpé le ples partenariats les dettes et les reprises, dans les années 1990, elle a ont fait de même. Les banques de prises devront révéler l’architecture Waste Management ou Xerox ont 14 mars pour obstruction à la jus- pertes. Le groupe a construit une même autorisé le groupe énergé- Wall Street ont apporté près de générale des contrats sensibles. Au vu la valeur de leurs fonds de tice, après avoir reconnu qu’il avait nébuleuse de près de 4 000 filiales, tique à ne pas révéler dans ses rap- 35 milliards de dollars depuis 1999 à total, la confiance se reconstruira. pension divisée par trois après la détruit des pièces comptables d’En- une pour cinq de ses salariés ! ports annuels la teneur d’opéra- des partenariats de ce type, hors de Les Européens comptent bien dégringolade des actions de leurs ron. Son avenir est sombre. Jamais La phase judiciaire n’en est qu’à tions financières. Harvey Pitt, son toute juridiction et de tout contrôle. profiter de ce scandale pour éviter entreprises. à Wall Street, en plus de deux siè- ses débuts. Les mises en examen président, prône aujourd’hui la créa- Seize des dix-sept analystes finan- la domination des normes et métho- S’il est excessif de juger le systè- cles d’histoire, un établissement devraient se succéder. Mais cette tion d’une autorité indépendante ciers américains spécialistes des comptables américaines, voire me capitaliste à l’aune de la seule important n’a survécu à une accusa- affaire, au-delà de la délinquance chargée de contrôler les commis- d’Enron recommandaient encore pour parvenir à construire de vraies affaire Enron-Andersen, ne voir tion criminelle. Déjà les cabinets financière, illustre la dérive des insti- saires aux comptes. Mais M. Pitt lui- en septembre la valeur à l’achat. normes internationales. « Laisser le dans celle-ci qu’un incident de par- Andersen d’Espagne ont rompu les tutions et des règles qui assurent la même a construit sa carrière d’avo- Ceux de Goldman Sachs, Lehman système comptable d’un pays s’impo- cours, important mais marginal, est accords qui les liaient au cabinet crédibilité de Wall Street. La princi- cat en défendant les cabinets Brothers, Salomon Smith Barney et ser aux autres, c’est donner un avan- sans doute tout aussi réducteur. international, et ceux du Royaume- pale place financière de la planète comme Andersen et en refusant UBS Warburg lui restaient favora- tage énorme aux entreprises de ce Uni et d’Australie cherchent aussi à s’est laissé griser par sa réussite, sa une stricte séparation entre leurs bles en octobre, après l’annonce de pays, comme si on imposait à tout le Sophie Fay quitter le réseau. toute-puissance et des années de activités d’audits et de consultants. 600 millions de dollars de pertes ! monde de n’utiliser qu’une langue », et Eric Leser (à New York) Les leçons qu’ils tirent du scandale Neuf personnalités économiques et politiques françaises analysent pour « Le Monde » les conséquences de cette crise

f Eric Besson (PS), porte-paro- rôle des commissaires aux comp- d’allocation et d’échange de fonds vice aux salariés, tout en faisant sion, qui concentre toutes les travaillons actuellement avec Nis- le de Lionel Jospin pour l’écono- tes. Le système français est plus propres, le courtage en actions et pression pour améliorer les prati- erreurs. Dans un certain climat, les san (qui est aux normes japonai- mie et les entreprises protecteur, mais il faut engager la la banque d’affaires, métiers dan- ques sociales et environnementa- signaux d’alerte ne fonctionnent ses) à l’établissement de normes La faillite retentissante d’Enron concertation, au niveau internatio- gereux mais profitables, et les les des entreprises. pas. Certains analystes ont cherché communes. Nous espérons abou- vient confirmer la justesse de l’ana- nal, avec les milieux économiques, métiers de collecte de dépôts et f Arnaud Lagardère, cogérant à mieux comprendre et à expliquer. tir d’ici à 2004. Ensuite, ces normes lyse de Lionel Jospin. Dans l’inté- demander plus de rigueur et de d’allocation de crédit, en principe du groupe Lagardère doivent être administrées. Les rêt de tous, le marché doit être transparence. Mais la défaillance moins profitables, légitimement Au-delà des erreurs dues à l’or- « C’est un cas isolé gens ne doivent pas être juge et régulé. Livré à lui-même, il ne res- la plus grave est venue du cœur protégés et contrôlés par les ban- gueil et à la démesure qui ont pu de grande partie. Si nous avons adopté la nor- pecte pas les principes qui le fon- même du système. C’est celle du ques centrales. Partout, le concept être commises par les dirigeants dimension, me IASC, c’est parce que ce sont dent : la concurrence, l’absence de conseil d’administration et du de banque universelle qui réunit d’Enron, le monde de la finance qui concentre toutes des gens indépendants qui ont la position dominante et la transpa- comité d’audit, incapables de sur- les deux métiers a progressive- doit en tirer les leçons. Les investis- les erreurs » charge de faire évaluer le système. rence notamment. La loi « nouvel- veiller les dirigeants. Le système de ment triomphé, du fait des intérêts seurs et ceux qui les conseillent doi-   f Gérard Rameix, directeur

les régulations économiques » de gouvernance interne a été dévoyé des banquiers de crédit attirés par vent se méfier des effets de modes,   général de la Commission des 2001 était une première étape par l’usage des stock-options dont les marges de la banque d’affaires. des déclarations fracassantes ou opérations de Bourse (COB) pour améliorer le fonctionnement on mesure ici les effets pervers, s’il On a ainsi offert sans le dire la des ascensions trop rapides. Les Ils n’ont pas été entendus. Le mode Il est essentiel de restaurer la de l’économie de marché. A l’ave- garantie des contribuables aux spé- entrepreneurs doivent se concen- de pensée générale était qu’Enron confiance dans l’information finan- nir, l’ensemble des institutions se « Il faut des culations pour compte propre des trer sur la construction, pour le était la meilleure société du secteur cière délivrée par les sociétés livrant à des activités financières contrôleurs, des banques. Politiques et autorités long terme, des activités qu’ils diri- et que son modèle devait s’impo- cotées. La COB travaille de longue devront voir leur obligation de autorités publiques n’ont pas su résister à la pression gent. Les contrôleurs doivent res- ser. Elle avait les mêmes métiers date sur les principaux enjeux de transparence renforcée. Deuxième pour veiller à la et Bill Clinton a donné le coup de ter dans leur rôle. La définition que nous. Pendant deux ans, nous ce dossier : qualité et indépendan- enseignement : les Etats-Unis ne stabilité du marché » grâce en 1999 au Banking Act de d’une stratégie industrielle est un avons subi les remarques et con- ce de l’audit, règles comptables, sont pas le modèle parfait. L’Euro-   1933. La gouvernance est une bon- exercice qui s’inscrit dans la durée, seils de certaines banques d’affai- responsabilité des dirigeants et

pe doit, dans ce domaine égale-  / ne chose mais elle ne suffira pas à et qui ne peut espérer en perma- res et d’analystes qui nous propo- gouvernement d’entreprise, rôle ment, affirmer son propre modèle. prévenir d’autre Enron : il faut nence répondre aux dernières fou- saient d’abandonner notre modèle des analystes. Beaucoup a été fait L’indépendance des commissaires ne s’accompagne pas de transpa- revenir au Glass Steagall Act, cette cades de marchés. pour suivre Enron. Ce scandale va dans notre pays sur ces sujets, aux comptes, inscrite en France rence et si les gains qu’il autorise législation américaine de 1930 qui se traduire par une vigilance accrue mais de nouveaux progrès s’impo- dans la loi, doit être renforcée en sont démesurés. Je souhaiterais interdisait aux banques d’avoir à la « La chute d’Enron n’a pendant un certain temps. Les res- sent. Un Comité de déontologie et interdisant le cumul des fonctions que les entreprises françaises fas- fois une activité de prêteur et une eu pratiquement ponsables les plus jeunes du mon- d’indépendance est chargé par la de conseil et d’audit. Enfin, ce scan- sent des propositions, et édictent activité qui implique de détenir aucune conséquence de bancaire qui n’avaient connu COB de définir quelles missions dale doit nous renforcer dans des codes de bonnes pratiques. des titres d’une entreprise que l’on sur les marchés que la croissance ont découvert sont compatibles avec la certifica- notre volonté de protéger des Dernière remarque : qui peut croi- conseille. physiques de l’énergie » que l’économie pouvait aussi con- tion des comptes. Nous envisa- méfaits de la spéculation le secteur re que la loi sur les nouvelles régu- f Nicole Notat, secrétaire   naître des faillites. Cela servira-t-il geons de rendre obligatoire pour

crucial de l’énergie et de ne pas fai- lations économiques de M. Jospin générale de la CFDT  / longtemps de leçon ? On peut déjà les sociétés cotées la publication re reposer notre système de retrai- peut apporter un début de répon- Trop de gens ont confondu capi- se demander où sera la prochaine des honoraires d’audit et des rému- tes sur des fonds de pension, fus- se ? La négociation, le contrat, l’in- talisme et casino, création de f Pierre Gadonneix, président erreur collective. nérations versées au même cabi- sent-ils prétendûment qualifiés citation, l’action internationale, richesses et spéculation financière, de Gaz de France f Louis Schweitzer, PDG de net pour des missions de conseil. d’« à la française ». moins visibles peut-être, sont sou- innovation et manipulation, déve- Premier constat, qui peut sur- Renault Nous intensifions encore notre f Nicolas Sarkozy (RPR) vent plus efficaces. loppement durable et fuite en prendre : la chute d’Enron n’a eu Certains groupes sont valorisés présence sur le terrain comptable Le premier enseignement, c’est f Pierre-Henri Leroy, gérant avant. Enron peut être un coup de pratiquement aucune conséquen- à partir de leurs résultats concrets, pour recommander aux entrepri- qu’un marché ne peut être laissé à de la société-conseil Proxinvest semonce salutaire. Il est grand ce sur les marchés physiques de d’autres à partir d’espérances qui ses les pratiques les plus transpa- lui-même. Il faut des contrôleurs, Il faut scinder les métiers de ban- temps de mettre en place des systè- l’énergie. Pour une raison simple : rentes, pour saisir les instances spé- des autorités publiques pour que de crédit et de banque d’affai- mes de gouvernance de l’entrepri- ses concurrents ont pris sa place ! « Ce qui est important, cialisées chaque fois qu’il y a incer- veiller à la stabilité du marché, à la res. Enron, dans la ligne des krach se et de régulation des marchés Enron a été le promoteur d’un nou- c’est d’avoir titude ou ambiguïté dans l’applica- qualité des informations. Ces auto- Continental Bank, Crédit lyonnais financiers qui assurent la transpa- veau métier, le trading ou négoce des normes tion d’une règle comptable, pour rités existent aux Etats-Unis com- et LTCM, symbolise d’une part le rence de l’information. Ce sont les énergétique, qu’il a développé et communes accélérer la préparation du passa- me en Europe. Ce qui me frappe, soutien grégaire prolongé de la « financiarisé » en quelque sorte. et administrées » ge aux normes internationales c’est la réticence des autorités amé- communauté financière au service « Les syndicats ont Ce métier va continuer de se déve-   dites IFRS qui nous paraissent ricaines à contrôler des acteurs qui des grands émetteurs, et d’autre un rôle à jouer parce lopper, mais avec des sociétés,  / offrir un cadre solide. Enfin, il faut présentent un risque élevé. Je pen- part l’accumulation de crédits ban- qu’ils sont les comme la nôtre, qui disposent des éviter que l’essor de l’épargne sala- se à Enron, mais aussi aux hedge caires mis généreusement par les contre-pouvoirs naturels actifs industriels nécessaires. sont, naturellement, plus soumises riale ne s’accompagne d’une funds, comme LTCM, dont la failli- mêmes banques au service d’un dans l’entreprise » Le PDG d’Enron était allé trop aux aléas ; la capacité d’induire en concentration excessive des inves- te en 1998 avait failli faire basculer empilement de produits dérivés   loin dans son idée de dissocier l’uti- erreur est alors plus forte. La comp- tissements dans les titres de l’entre-

les marchés. Le modèle européen optionnels ou de titrisation. Ceci  / lisation des actifs physiques de pro- tabilité actuelle est inventée pour prise. Confondre systématique- est heureusement différent : il faut résulte de la confusion croissante duction ou de transport d’énergie, décrire des réalités physiques et ment actionnariat salarié et épar- le promouvoir sans complexe. Ma entre deux types de métiers autre- règles de contrôle, les normes pru- et les achats d’énergie, en amont passées. Dès que l’on va vers l’im- gne salariale serait dangereux deuxième réflexion porte sur le fois incompatibles : les métiers dentielles et de surveillance des ou en aval. On ne peut pas prati- matériel et l’avenir, elle n’est plus pour ces deux démarches. marchés qu’il faut revoir, et notam- quer ce métier simplement avec adaptée. Le deuxième problème ment les facilités qu’offrent les un téléphone. La production et le que soulève Enron, c’est qu’on paradis fiscaux. Les syndicats ont transport d’énergie nécessitent assiste parfois à une sorte de sur- un rôle à jouer parce qu’ils sont les des investissements lourds et ris- enchère dans l’expression de ces contre-pouvoirs naturels dans l’en- qués, dont le financement ne peut espérances, qui deviennent alors treprise et parce qu’il leur appar- être assuré qu’au travers de règles irréalistes. C’est là qu’on est tenté tient de définir de nouveaux du jeu qui permettent d’établir des de travestir le réel. En fait, les leviers d’action, notamment pour contrats de long terme. Les mar- normes disent comment on doit sécuriser l’épargne des salariés et chés à court terme ne peuvent pas décrire l’entreprise. Chacun est leur permettre de faire entendre tout réguler, ils permettent en incité à le faire sous le jour le plus leur voix sur les marchés finan- revanche de compléter l’offre, favorable. Mais certains choisis- ciers. C’est le sens de la stratégie d’optimiser l’activité. sent des moyens qui parfois n’ont f engagée par la CFDT, avec la CGT, Gérard Mestrallet, PDG de pas été prévus par le concepteur la CGC et la CFTC dans le domaine Suez des normes. de l’épargne salariale. Nous vou- Enron ne va pas remettre en cau- Ce qui est important, c’est www.gap.fr lons faire émerger des acteurs se les fondements du capitalisme. d’avoir des normes communes et financiers assurant le meilleur ser- C’est un cas isolé de grande dimen- administrées. Par exemple nous LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/21 ENTREPRISES MARCHÉS

David Sherman, professeur d’université à Boston « Il est nécessaire d’accroître la responsabilité des conseils d’administration » Pour cet expert, le système comptable, devenu trop complexe et opaque, doit être réformé

A l’été 2001, vous dénonciez, été identifiées beaucoup plus tôt. dirigeants soient poursuivis croient qu’ils le sont. Mais ils ne se dans un article publié par la Har- Cela n’aurait peut-être pas évité les pénalement en cas de faillite ou rendent pas compte que les techni- vard Business Review, les difficultés du groupe, mais aurait de faux comptes. Qu’en pensez- ques sont devenues très sophisti- « champs de mines » des comp- pu empêcher la perte de milliers vous ? quées ; ils ne mesurent pas leurs tes des grands groupes. L’affaire d’emplois et la ruine des retraités. La question est de savoir où s’ar- manques dans la compréhension Enron est venue confirmer vos Qui sont les responsables de rête la responsabilité des mana- du phénomène. craintes. Est-ce que cela a modi- ces dysfonctionnements ? gers. S’il s’agit de les poursuivre En second lieu, il faut améliorer fié votre analyse ? Les responsabilités se trouvent à parce qu’ils ont utilisé des informa- tout le système comptable. Les nor- Non. Enron est juste un cas plus tous les niveaux. Le management, tions privilégiées pour acheter des mes, notamment celles des engage- important, plus visible que les d’abord, ne veut pas ou ne fait pas actions, il n’y a aucun doute. C’est ments hors bilan, des garanties autres, en raison des sommes en attention à donner toutes les infor- une action punie par la loi. Mais accordées à des tiers, doivent être jeu, du nombre d’emplois en cause, mations. Ensuite les administra- poursuivre parce qu’ils n’ont pas renforcées – sachant qu’il existe de du problème des retraites. Mais il y teurs, et en particulier les comités tout dévoilé à l’extérieur est beau- nombreuses difficultés. Comment, a beaucoup d’autres Enron. Les d’audit, doivent poser les ques- coup plus compliqué. Une entrepri- par exemple, mesurer les engage- entreprises, poussées par les mar- tions clés sur les comptes et exiger se ne peut pas tout révéler à l’exté- ments des groupes travaillant dans chés (et par la forte incitation per- des explications. Dans le conseil rieur. Si elle donne trop d’informa- de nombreux pays, avec des nor- sonnelle des dirigeants), se sont sen- d’Enron, toutes les compétences tions, ses concurrents peuvent en mes différentes ? En parallèle, les Dans le monde entier, ties obligées, ces dernières années, semblaient réunies. Un des admi- profiter et elle risque de nuire à son auditeurs, les analystes, les ban- d’annoncer des résultats sans cesse nistrateurs était spécialiste des mar- développement. Aussi l’objectif quiers, les juristes doivent amélio- l’onde de choc a été très violente en croissance. Leurs comptes ont chés de l’énergie, un autre de la doit-il être d’abord de renforcer les rer leurs connaissances des systè- été de plus en plus déformés par comptabilité, un autre des finan- contrôles internes des entreprises. mes comptables et financiers com- D’UNE CAPITALE à l’autre, l’af- second pourrait succomber à son rapport à la réalité. Même dans des ces. Pourtant, ils n’ont rien vu ou Quels sont les changements me leurs procédures de contrôle faire Enron a déclenché une onde surendettement. Néanmoins, la systèmes aussi encadrés qu’aux rien voulu voir. Le système est qu’il conviendrait d’apporter au afin de mieux estimer les potentiels de choc, pas toujours la même, chute éventuelle de ces deux grou- Etats-Unis ou en Europe, où les devenu si compliqué, si sophisti- système ? et les risques des groupes. mais partout très violente. pes emblématiques alimente le règles comptables sont strictes, il y qué, que même les auditeurs ont Le scandale Enron a soulevé de Enfin, il est impératif de mettre débat sur le fonctionnement du a des lacunes. Des engagements du mal à évaluer les transactions multiples problèmes auxquels il en œuvre des règles qui évitent, à  :    capitalisme allemand. Les cas Holz- hors bilan, des garanties données à complexes. Quant aux analystes, faut s’attaquer. Au-delà des direc- l’avenir, de mettre en péril les sala- Sommé de se libéraliser, le Japon mann et Kirch révèlent une nouvel- des tiers, des montages avec des beaucoup n’ont pas voulu passer le tions, il est nécessaire d’accroître la riés et les retraités. Les fonds de cherche depuis quelque temps à le fois les faiblesses du système : sociétés liées ont pu être passés temps nécessaire pour décrypter responsabilité des conseils d’admi- pension ne doivent plus être liés à injecter dans son économie cette lacune du contrôle interne, problè- sous silence. Et cela reste vrai. les méthodes comptables des grou- nistration. Il faut que ceux-ci, en une seule société. culture du risque et de la perfor- mes chroniques de trésorerie, ban- Si Enron avait été dans l’obliga- pes et étudier leurs rapports. particulier les membres des comi- mance qui semble lui faire tant ques créancières longtemps aveu- tion de rendre public ce type d’en- Certaines voix aux Etats-Unis tés d’audit, soient mieux formés au Propos recueillis par défaut et qui réussit si bien de gles. Les deux sociétés ont en outre gagements, ses difficultés auraient s’élèvent pour demander que les système comptable. Beaucoup Martine Orange l’autre côté du Pacifique. Le scanda- bénéficié à des degrés divers des lar- le Enron change tout à coup les ter- gesses des pouvoirs publics. mes de l’équation magique censée D’ailleurs, leur faillite constituerait, remettre l’économie nippone sur ironie de l’actualité, un revers pour les rails. « La culture de la gouver- les deux rivaux des élections législa- nance d’entreprise au Japon a eu ten- tives de septembre, le chancelier dance à virer vers une forme extrême Gerhard Schröder (SPD), « sau- de “quête des profits à tout prix”, au veur » de Holzmann voici deux ans, mépris du besoin d’intégrité et de pro- et le candidat de l’opposition cédures saines de contrôle interne. Edmund Stoiber (CSU), proche de Enron a montré qu’on ne jouait pas Kirch. impunément les apprentis sorciers. Si Le gouvernement se voit ainsi les entreprises japonaises analysaient conforter dans son projet de toilet- de près l’affaire Enron, cela serait ter les règles de bonne gouver- pour elles un excellent point de nance des entreprises. Un code de départ dans leur effort pour se recons- bonne conduite, dont la prépa- truire en entités viables et responsa- ration avait été lancée bien avant la bles », dit au Monde Noriko Hama, faillite d’Enron, vient d’être pré- économiste au Mitsubishi Research senté. Conçu par un petit cercle de Institute. patrons, de syndicalistes et de ju- Certes, des pans entiers de l’éco- ristes, il cherche à améliorer la trans- nomie japonaise, surprotégés, parence, tout en précisant les règles auraient pourtant bien besoin de fonctionnement du directoire et d’une dose de mondialisation. Para- des organes de contrôle. Il est ainsi doxalement, Enron, qui avait créé proposé de créer au sein de chaque des filiales au Japon et prévoyait de conseil de surveillance une commis- construire quatre centrales sur l’ar- sion d’audit. Cette dernière aura chipel, était perçu comme un allié notamment pour tâche d’étudier le bienvenu par les promoteurs de la mandat et les conditions d’interven- dérégulation du marché japonais tion des cabinets d’audit. de l’électricité. La firme américaine avait fait des propositions chiffrées  :   sur les profits à en attendre et incité Cela aurait pu être une faillite les firmes nippones à se réorgani- comme une autre. Au lieu de cela, ser. Elle devait participer à un sous- la déconfiture d’Enron et de son comité gouvernemental sur la déré- auditeur, Andersen, tourne au cau- glementation du secteur. Selon un chemar, en Grande-Bretagne, pour officiel du ministère de l’économie, les administrateurs dits non-exécu- du commerce et de l’industrie tifs épinglés par le gouvernement (MITI), la faillite d’Enron « prive le travailliste. processus de réforme d’un leader Le rôle factice dans lequel s’est d’opinion ». complu pendant dix ans Lord Wake- Dans le secteur financier, l’affaire ham, ancien directeur non exécutif Enron a eu d’autres conséquences : d’Enron Europe, responsable outre les pertes infligées aux ban- notamment du comité d’audit, a ques japonaises, cinq gestionnaires mis en lumière les lacunes de la de fonds ont vu leurs produits d’in- fonction d’administrateur exté- vestissement s’effondrer après la rieur. Outre Enron, Lord Wakeham chute du groupe américain, ce qui siégeait au conseil d’administration ne contribue pas à réconcilier les d’une dizaine d’autres compagnies particuliers japonais avec la Bour- opérant en Grande-Bretagne. Il ne se. fait pas de doute que la multiplica- Alors que le Japon tente en vain tion des strapontins empêchait l’an- de remédier à une crise bancaire cien ministre conservateur de l’éner- lancinante par des mesures en demi- gie de contrôler les opérations teinte, la vitesse de réaction de d’audit menées par Arthur l’Amérique a surpris. « Il est à dou- Andersen UK de la filiale européen- ter qu’une faillite similaire provoque ne du conglomérat texan basée à au Japon l’autoanalyse musclée que Londres. s’est infligée l’Amérique après l’affai- Le gouvernement travailliste re Enron. Mieux vaut se garder d’être vient d’ordonner une enquête sur optimiste quand on ne dispose pas le rôle d’une « oligarchie qui se d’une entité de régulation aussi puis- perpétue », selon l’expression de sante que la SEC américaine », lit- l’un des critiques, le gestionnaire de on dans une analyse du Nihon Kei- fonds Paul Myners. Limitation de la zai Shimbun. période du mandat, interdiction des renvois d’ascenseur, élargis-  :    sement du recrutement aux consul- La coïncidence est troublante. Le tants et aux professeurs d’universi- scandale Enron est d’autant plus té, dénouement des présences croi- suivi en Allemagne, qu’il survient sées et rapprochement entre les au moment où deux entreprises en administrateurs non exécutifs et les vue se débattent pour éviter la failli- grands actionnaires, les investis- te. A priori, les difficultés du groupe seurs institutionnels… les « non- de BTP, Philipp Holzmann, et de exécutifs » sont désormais dans le Kirch, empire médiatique réputé collimateur des autorités. En parti- pour son manque de transparence, culier, le ministère examine une n’ont certes rien à voir avec celles remise à plat du fonctionnement qui ont provoqué le naufrage de la des comités d’audit. Un change- firme américaine. Deux ans après ment de statut de cet organisme est un premier sauvetage in extremis, inévitable. le premier est au bord de la cessa- tion de paiement sur un marché du Brice Pedroletti (à Tokyo) bâtiment en crise chronique depuis Philippe Ricard (à Francfort) le milieu des années 1990. Le et Marc Roche (à Londres) 22/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 ENTREPRISES EADS réussit son exercice 2001 mais se prépare à deux années houleuses Mondi et Saica se partagent La Rochette Le groupe aéronautique franco-allemand a renoué avec les bénéfices. Pour compenser le recul PLUTÔT QUE de se disputer le capital FLAMBÉE DU COURS programmé d’Airbus, la société accélère son plan d’économies et renforce ses activités de défense du papetier français La Rochette, les groupes d’emballage espagnol Saica et Action La Rochette, en euros, JEAN-LUC LAGARDÈRE a laissé transport aérien, Airbus prévoit anglo-sud-africain Mondi ont finale- à Paris 13 Le 14 mars 12,45 les armes aux vestiaires. Le conseil REBOND BOURSIER une nouvelle diminution de ses ment décidé de se le partager. Menant de surveillance du groupe d’aéro- cadences. Le constructeur, dont le chacun depuis janvier une offre publi- 12 EADS à Paris en euros nautique franco-allemand EADS, Chiffre d'affaires 2001, en % siège est à Toulouse, a déjà annon- que d’achat (OPA) concurrente, les 11 dont il est actionnaire, s’est dérou- 26 cé des mesures d’économies, qui se deux sociétés se sont mises d’accord Le 15 mars 16,67 Airbus 10 lé dans une atmosphère sereine, 24 traduiront par une réduction d’ef- pour proposer une offre commune à vendredi 15 mars. Les principaux fectifs de 1 000 personnes, par 12,24 euros par action et 13,47 euros 9 22 actionnaires (outre le groupe Lagar- 65,4 départ volontaire ou retraite antici- par obligation convertible, en espèces. 8 20 15 dère, le gouvernement français et pée, et la suppression de 5 000 équi- Un prix deux fois supérieur au cours 7 l’allemand DaimlerChrysler) ont eu 18 valent-temps plein (intérimaires, moyen de l’action La Rochette durant en effet l’impression que la difficile contrats à durée déterminée et heu- les trois mois précédant les OPA. La 6 16 intégration du français Aerospa- 10,6 res supplémentaires). valorisation totale ressort à 317 millions 5 tiale-Matra, de l’allemand DASA et 14 Les deux co-PDG ont pris acte d’euros, pour un groupe qui a réalisé un SON DJF 7,6 Défense 2001 2002 de l’espagnol CASA était enfin en du nouveau contexte économique. bénéfice net de 18,5 millions en 2001 Source : Bloomberg 12 Autres 16,4 et systèmes marche. Du coup, la mise en cause activités civils Les synergies attendues de la (– 30 %). Le prix d’acquisition final est 10 Espace de l’organisation du groupe et de aéronautiques fusion des trois anciennes sociétés élevé en comparaison de la moyenne des transactions du secteur. son management a été (provisoire- (Ariane s’accélèrent. En 2001, elles ont con- Saica prendra le contrôle de La Rochette et conservera ses actifs, sur- 8 (hélicoptères et satellites) ment ?) mise entre parenthèses. JMM J S N D F et avions régionaux tribué au résultat d’exploitation à tout dans le papier et le carton dans le nord de la France (200 millions Les deux co-PDG, le Français Phi- 2001 2002 Total : 30, 8 milliards d'euros hauteur de plus de 100 millions d’euros), alors que Mondi, lui, rachètera les activités d’emballage, de lippe Camus et l’Allemand Rainer Source : Bloomberg et société d’euros, contre 60 millions prévus. carton et de papier au Royaume-Uni, en Belgique et au sud de la Fran- Hertrich, ont présenté des résultats En 2002, 300 millions d’euros sont ce (117 millions). Saica et Mondi ont affirmé ne pas prévoir de restruc- 2001 supérieurs aux prévisions. être relativisée. EADS a bénéficié ces économiques d’Airbus seront attendus. Le groupe a également turation significative à l’issue de ce démantèlement. Autre motif de satisfaction pour les de la consolidation comptable à sérieusement écornées par le finan- rééquilibré sa stratégie depuis les actionnaires, l’action, qui avait déjà 100 % de sa filiale Airbus, alors cement du nouvel A380. événements du 11 septembre. repris 72 % depuis l’effondrement qu’il ne détient que 80 % du capital. Or la quasi-totalité du résultat « L’une de nos priorités majeures est Le syndicat SUD du cours suite aux attentats du Hors effet Airbus et dollar (la bais- d’exploitation d’EADS est encore la poursuite de la croissance de nos 11 septembre, progressait de 3 %, se de l’euro profite au groupe qui constituée de celui d’Airbus activités de défense, en passant de s’implante à EDF lundi 18 mars, au moment de la facture majoritairement en dol- (1,655 milliard d’euros sur 6,1 milliards d’euros de chiffre d’af- publication des résultats. lars), le chiffre d’affaires n’a pro- 1,694 milliard), les autres activités faires en 2001 à plus de 9 milliards LE SYNDICAT SUD (Solidaires, unitaires et démocratiques), qui tente Le chiffre d’affaires du numéro gressé que de 8,5 %. Or non seule- se compensant mutuellement. La d’euros en 2004 », ont expliqué, lun- depuis plusieurs années de s’implanter à EDF, a réalisé une percée deux mondial de l’aéronautique, ment, ce coup de pouce sur les division espace (Astrium et Arianes- di, les deux PDG d’EADS. Les nou- dans l’entreprise publique, jeudi 14 mars, à l’occasion d’une élection du spatial et de la défense a pro- résultats ne pourra jouer qu’une pace) est toujours en perte, comp- veaux programmes de défense partielle. L’organisation syndicale a obtenu 24,22 % des voix lors d’un gressé de 27 %, à 30,8 milliards seule fois, mais, surtout, l’intégra- te tenu de la forte concurrence comme l’avion de combat Eurofigh- scrutin visant à désigner les délégués de la direction de la recherche et d’euros (au-delà de l’objectif de tion à 100 % d’Airbus pourrait se dans les satellites et des difficultés ter, les hélicoptères NH90 et Tigre développement – 2 650 salariés sur des effectifs totaux de progression de 20 %), et le résultat révéler négative au cours des pro- d’Ariane au début 2001. et surtout l’avion de transport mili- 117 000 agents – dans les instances paritaires. Ce résultat s’est effec- opérationnel a augmenté de 21 %, chains mois. Airbus est frappé de taire A400M, dont on attend un tué au détriment des deux syndicats traditionnels d’EDF, la CGT, qui à 1,7 milliard, contre 15 % prévus. plein fouet par la crise du transport    ultime feu vert du Parlement alle- reste toutefois majoritaire au sein de cette direction avec 34,9 % des Au total, le groupe a renoué avec aérien. En 2002, il devrait enregis- Globalement pour 2002, EADS mand cette semaine, devraient per- voix, comme au niveau national, et la CFDT, deuxième au niveau les bénéfices, avec un résultat net trer une baisse de près de 10 % de s’attend à une baisse de son chiffre mettre à EADS d’atteindre ces national mais reléguée à la troisième place à la direction de la recher- de 1,37 milliard d’euros, contre une ses livraisons (environ 300 appa- d’affaires d’environ 2 %. Et l’année objectifs. che, à 22,10 %. perte de 909 millions en 2000. reils contre 325). Et au cours des 2003 pourrait être encore plus diffi- La percée de SUD, déjà implanté chez France Télécom, à La Poste et à Cette bonne performance doit prochaines années, les performan- cile : sauf redémarrage rapide du Christophe Jakubyszyn la SNCF, intervient à la veille de profonds bouleversements pour EDF. Alors que le Conseil européen a entériné, vendredi 15 mars, le calen- drier de la libéralisation du marché de l’électricité (lire page 5), l’idée d’une ouverture du capital d’EDF est défendue maintenant aussi bien La Banque Worms est en passe d’être démantelée par Jacques Chirac que par Lionel Jospin.  LA STRATÉGIE de la Deutsche Bank en Fran- six antennes régionales. Lancée en janvier, la Paneurolife – filiale d’assurance-vie d’Axa soup- ce surprend. Après avoir cédé l’entité de gestion procédure de vente a donné lieu à la mise en pla- çonnée de blanchiment – a été vécue comme a SCANIA : le constructeur suédois de camions est en négociation de patrimoine Deutsche Bank SA au néerlan- ce d’une chambre de consultation de données une déconvenue. Cet épisode aurait conduit la avec le japonais Hino Motors « en vue d’une alliance ». Hino Motors, dais ING, la première banque privée allemande confidentielles (data room), ouverte aux ache- Deutsche Bank à ne verser à ce jour à Axa qu’un filiale de Toyota, a affirmé, lundi 18 mars, qu’il serait « en mesure de est sur le point de vendre une grande partie des teurs potentiels. Plusieurs candidats resteraient acompte sur le prix de cession convenu en publier plus de détails dès qu’un accord aura été conclu, ce qui devrait activités d’une autre de ses filiales françaises, la en lice, dont Fortis, ING, ABN Amro et le Crédit février 2001, soit 50 millions d’euros. Le solde être le cas prochainement ». Banque Worms. Centrée sur les petites et mutuel de Bretagne (CMB). Interrogés vendredi resterait dû à l’assureur français. a CITROËN : la marque du groupe PSA vient de lancer une campagne moyennes entreprises et achetée il y a moins 15 mars, les trois groupes néerlandais n’ont pas Pour la Banque Worms, cette restructuration de rappel portant sur « près de 100 000 » C5, soit les deux tiers des d’un an à l’assureur Axa, elle devait servir de commenté. Le CMB a confirmé qu’il avait « fré- est une nouvelle épreuve, après des années d’in- ventes de ce modèle en 2001. « Il n’y a aucun problème de sécurité de plate-forme au renforcement des positions de quenté cette data room ». certitudes. « L’adossement à la Deutsche Bank conduite », affirme Citroën, qui concède cependant que les voitures con- la Deutsche Bank en France. Selon la Deutsche Bank, la cession du réseau avait été vécu comme un soulagement, c’est une cernées peuvent connaître un certain nombre de défauts et de pannes. Devant la difficulté de se développer dans un de la Banque Worms s’inscrit dans le cadre de nouvelle désillusion », indique la CFDT. Le der-  marché encombré, le géant allemand a décidé, son recentrage sur la banque d’investissement. nier plan social, prévu par Axa, s’est soldé par fin 2001, de se séparer du réseau de la Banque La direction affirme qu’elle figure toujours par- 400 départs en 2001, au lieu des 178 prévus. a McDONALD’S : le groupe de restauration rapide, présent au Worms en province (12 agences) et de son activi- mi les quatre premières banques d’investisse- Cent salariés de Deutsche Bank AG ont été Japon depuis 1971, va fermer 130 restaurants en 2002 dans ce pays et té de banque de petites entreprises. Quelque ment françaises, avec des revenus en croissance appelés en renfort. Ces départs massifs (la moi- réduire de près de 23 % le nombre d’ouvertures prévues. Ce repli est 150 salariés sont concernés, sur un total de 350. de 50 % en 2001. Une source interne confie pour- tié de l’effectif en cinq mois) auraient attiré l’at- lié à la fermeture de grands centres commerciaux dans lesquels McDo- Ne resteront dans le giron de la Deutsche Bank tant que, « si l’opération Banque Worms était à tention de l’inspection du travail. nald’s est implanté et à l’impact de la crise de la vache folle. que l’activité de banque de flux à Paris, le porte- refaire, nous ne la referions pas ». L’implication  feuille de moyennes et grandes entreprises et supposée de la Banque Worms dans l’affaire Anne Michel a KPN : l’opérateur de télécommunications néerlandais a annon- cé, lundi, une perte de 7,5 milliards d’euros pour l’année 2001, en rai- son de charges exceptionnelles. Celles-ci incluent une dépréciation Tous les cadres n’ont pas droit au forfait-jour d’actifs du fonds commercial de l’opérateur allemand E-Plus, dont KPN a pris le contrôle en mars. Comment compter le temps de travail quand il n’est pas déterminé par la nature de la fonction ? a CONVERIUM : le groupe suisse de réassurance (ex-Zurich Re) a enregistré une perte de 415 millions d’euros en 2001, à la suite des  de l’usine, ces 500 000 travailleurs horaires de cette population, par- 6 × 13 = 78 heures par semaine, ce attentats du 11 septembre. Converium, qui s’affirme peu touché par   du savoir peuvent faire fonction- fois aussi pour contourner l’obliga- qui est effectivement une curieuse les problèmes d’amiante et faiblement engagé dans le dossier Enron, ner leurs neurones partout, a for- tion de réduction du temps de tra- modalité de RTT, et une « durée s’attend à une nette amélioration de ses marges en 2002. tiori avec un ordinateur portable et vail, certaines entreprises ont tenté non raisonnable », contraire à l’arti- a COFACE : l’assureur crédit français a accusé une baisse de 16 % de Internet. Si l’on y ajoute, côté d’étendre ce miracle social à tout cle 2 de la Charte sociale européen- ses profits en 2001, à 48,3 millions d’euros, en raison de la dégradation entreprise, une simplification dras- l’encadrement, voire au-delà, avec ne. Mais ce calcul élémentaire reste des risques de crédit. AVEU LÉGISLATIF de l’inadap- tique de la gestion de cette popula- la nécessaire complicité de leurs bien théorique ; il confond d’abord a JC DECAUX : le groupe français d’affichage et de mobilier urbain tation du décompte horaire à la tion aux horaires improbables partenaires sociaux estimant qu’un durée effective du travail et ampli- a vu ses profits diminuer de moitié en 2001, à 10,2 millions d’euros, en situation de nombre de cadres, mais certainement supérieurs à « tiens » (des jours de RTT) vaut tude maximale des horaires (même raison d’une perte de 5,8 millions liée à la restructuration de ses activi- contesté avec succès par la CFE- 35 heures, on comprend pourquoi mieux que deux « tu l’auras » autonome, un cadre déjeune par- tés de mobilier urbain aux Etats-Unis et à la fermeture de la filiale de CGC devant le Conseil de l’Europe, le forfait-jour, de travail mais aussi (horaires à rallonge et RTT virtuel- fois, prend des pauses officielles ou publicité RCI. le système du forfait-jour de tra- de repos, est plébiscité par les le). La cour d’appel de Versailles a officieuses…), dont la Cour de cas- vail est créatif au regard des textes accords collectifs de RTT signés ainsi sanctionné, le 27 février 2002, sation a effectivement rappelé, le européens, voire communautaires. depuis janvier 2000. une société de grande distribution 18 décembre 2001, qu’elle ne pou- Mais, une fois n’est pas coutume, Cette attraction ne doit cepen- qui avait voulu transformer en vait dépasser 13 heures. Il oublie cette exception française est tout à dant pas faire oublier que ce systè- « cadres autonomes » ses chefs de surtout les conséquences manifes- fait adaptée à la population particu- me créatif, qui sera demain la nor- magasin, pourtant toujours soumis tement contre-productives de cet- NOUVELLE SEAT LEON lière des « cadres autonomes ». me, nécessite aujourd’hui un avec leurs vendeurs à des horaires te mesure : la fuite des meilleurs Car décompter minute par minute accord collectif dérogatoire et ne collectifs classiques. candidats et collaborateurs. TDi 150 CH SPORT leur temps de travail constitue une peut viser que les cadres dont la L’autre face de ce système équili- Le Diesel de ceux qui n’aiment pas le Diesel mission impossible entre les tra- durée du travail ne peut être prédé- «   » bré est le régime de la RTT par jour jets, les dossiers emportés à la mai- terminée du fait de la nature de Mais alors que nombre de socié- de repos, cœur de la négociation son et autres « obligations profes- leurs fonctions : consultants ou tés font sourire les magistrats en avec les syndicats. Si ces cadres aux sionnelles ». commerciaux, par exemple, bref inversant la problématique (« ils horaires fort élastiques, sinon erra- Encore plus ennuyeux : contraire- des cadres qui n’encadrent généra- sont forcément autonomes, M. le Pré- tiques, ne voient pas de difficulté à ment au métallo, qui ne pouvait lement personne. Mais face aux ris- sident, puisqu’ils sont cadres »), travailler beaucoup, ils souhaitent poursuivre son activité en dehors ques civils et pénaux liés aux aléas Aventis-Pasteur a réussi à démon- obtenir un retour sur investisse- trer au TGI de Lyon, le 23 octobre ment : un nombre de jours de RTT 2001, qu’aucun de ses collabora- proportionné à cet effort. Mais là teurs n’avait d’horaires prédétermi- encore, les certitudes se sont nables, l’amplitude journalière estompées avec l’arrivée des nou- étant par ailleurs limitée à dix heu- velles technologies au domicile, res, déjeuner compris. sanctuaire de la vie privée ; C’est sur ce dernier terrain que la combien de cadres autonomes CFE-CGC, aujourd’hui bien embar- travaillent-ils à la maison, non pas

e *Prix promo 2002 au 1er fév. Autogir calculé sur le tarif n°72 rassée de son succès, a gagné cette sur le bon vieux mode de la 21.328 (139.900 Frs) première bataille devant le Comité sub/ordination propre au droit du des droits sociaux du Conseil de travail, mais d’une sub/orga- DISPONIBLE* CHEZ AUTOGIR l’Europe. Pour cette confédération, nisation subtile car parfaitement VOTRE CONCESSIONNAIRE DE L’OUEST PARISIEN un cadre en forfait-jours pourrait intégrée. travailler jusqu’à six jours sur sept, www.autogirseat.com treize heures par jour (24 heures – Jean-Emmanuel Ray 41, bld Gouvion St Cyr 75017 PARIS - 01.56.68.83.00 11 h de repos) : son horaire hebdo- (professeur à l’université madaire pourrait donc atteindre Paris-I - Panthéon-Sorbonne) LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/23 COMMUNICATION

 a PRESSE : pour la seconde fois, la distribution du quotidien gra- Le mécénat se met à l’heure du développement durable tuit 20 Minutes a été perturbée, lundi 18 mars, à Paris. Au moins 40 000 exemplaires, sur un tirage Handicapés, environnement, bénévolat, insertion de jeunes : soucieuses de leur image « citoyenne », de 190 000, ont été interceptés par des militants du Livre CGT. Par les entreprises mécènes élargissent le champ de leur parrainage au-delà du domaine culturel ailleurs, la réunion du Conseil supé- rieur des messageries de la presse « EN QUOI le concept de dévelop- et les droits sociaux dans nos usines (CSMP) a été reportée au matin du pement durable a-t-il un impact sur situés dans des pays émergents. » mardi 19 mars, a indiqué la lettre le mécénat ? » La question, posée Schneider Electric a, pour sa quotidienne La Correspondance de en préambule par Elisabeth Delor- La Fondation EDF part, créé une fondation qui s’occu- la presse, publiée lundi 18 mars. me, déléguée générale de la Fonda- est partenaire pe de l’insertion des jeunes. Cette rencontre devait réunir les tion d’entreprise Gaz de France, a de la Fédération Implanté dans 130 pays, le groupe syndicats, les Nouvelles Message- été au cœur des débats des seiziè- handisport, souhaite que la plupart de ses sites ries de la presse parisienne mes Assises du mécénat d’entrepri- qui regroupe les en France et à l’étranger nouent (NMPP) et les représentants de la handicapés sportifs se, qui se sont tenues à Lyon les 13 un partenariat avec une associa- presse payante et gratuite ainsi participant aux et 14 mars. Elle s’impose avec tion locale d’insertion. « Dans le que des pouvoirs publics. grandes compétitions a d’autant plus de force que le con- internationales cadre de notre projet 2004 axé sur le AUDIOVISUEL : le groupe cept de développement durable, (sur notre photo, développement durable, nous nous Kirch a confirmé, samedi qui pousse à se préoccuper de la les Jeux sommes fixé six challenges. Nous 16 mars, l’existence de contacts dégradation de l’environnement, paralympiques espérons en particulier que 80 % de avec la chaîne publique ARD des atteintes aux droits de l’hom- de Salt Lake City, nos sites signent un accord avec une pour la cession des droits de me et des problèmes sociaux, en mars 2002). association, et que 100 % des sala- retransmission pour l’Allemagne devient partie intégrante de la vie EDF a obtenu riés aient une couverture sociale. de la Coupe du monde de football. des entreprises, jugées sur le res- l’Oscar du mécénat Notre démarche de mécénat est « Nous devons avoir des discus- pect de ces critères. d’entreprise 2002. incluse dans le projet de l’entrepri- sions », a déclaré un porte-parole Selon Bernard Giraud, directeur se », affirme Gilles Vermot-Desro- du groupe. Samedi, le quotidien de Danone Initiatives, « la ques- ches qui, fait rare, porte la double Süddeutsche Zeitung avait indiqué tion de l’articulation entre le mécé- casquette de délégué général de la que Kirch, endetté à hauteur de

nat et le développement durable   ./ Fondation Schneider Electric et de 6,5 milliards d’euros, est prêt à reflète bien les relations entre l’entre- responsable du développement céder ses droits à ARD pour prise et la société. Les débuts du Dans ce contexte, la démarche Altran pour l’innovation il y a cinq ni au sein de sa propre fondation durable. 250 millions d’euros. – (AFP.) mécénat correspondent à une épo- de mécénat se doit d’évoluer. «Ily ans, se donne pour objectif de sou- deux grandes lignes d’action, cen- Les entreprises savent que les a AGENCE : les photographes que où le débat majeur était celui a une rupture ; un avant et un tenir des projets innovants, en s’ap- trées sur la nature et la culture, en agences de notation, qui jugent français de l’Agence France-Pres- du partage de la richesse, mais l’en- après. L’entreprise tournait autour puyant sur les compétences des a élargi le périmètre en 2001. Celui- leur implication dans le développe- se (AFP) ont reconduit leur grève treprise n’était pas critiquée sur sa d’elle-même, maintenant elle tour- ingénieurs du groupe. Chaque ci inclut désormais deux autres ment durable, évalueront leur poli- jusqu’à lundi matin, après un vote finalité, la création de richesse. Le ne autour de la société. Le mécénat entreprise cherche à accroître la champs d’intervention que sont la tique de mécénat. Elles s’y prépa- à l’unanimité, samedi 16 mars. Ils mécénat s’est développé sans interfé- alibi est mort », constate Patrick cohérence entre ses métiers et sa santé et la solidarité. Son partena- rent. « Nous tentons actuellement protestent contre les propositions, rer dans le fonctionnement de l’en- d’Humières, cofondateur d’Admi- politique de mécénat. riat avec l’association Handisport, de mesurer les résultats de nos jugées « largement insuffisantes », treprise. Maintenant, avec le très lar- cal (Association pour le développe- par exemple, fait partie des actions, au regard des moyens mis de la direction de l’AFP sur la ces- ge écho que rencontrent les thèses ment du mécénat industriel et    actions de la Fondation EDF. en œuvre », reconnaît Francis sion des droits d’auteur. La direc- de l’antimondialisation, les citoyens commercial). Deuxième objectif : mieux Pour être plus proche du terrain Lacloche, responsable de la Mis- tion a proposé de porter la rémuné- ne considèrent plus les entreprises Premier objectif : trouver une répondre aux attentes de la socié- associatif, les entreprises ont déve- sion Mécénat de la Caisse des ration des droits d’auteur de 3,5 % comme porteuses de progrès ». meilleure adéquation entre cette té civile. « Auparavant, le mécénat loppé un mécénat de proximité et dépôts et consignations. à 3,75 % du salaire brut annuel Danone, par exemple, a vécu, il y a démarche et les objectifs de l’entre- était vu comme un pont entre l’entre- misent beaucoup sur les actions de Mais cette implication plus gran- pour les années 2001 et 2002. un an, cette remise en cause, et les prise. « Lorsque nous avons décidé prise et des associations, aujour- bénévolat de leurs salariés. En de des entreprises dans les sujets –(AFP.) interrogations sur la finalité du de mettre en place une politique de d’hui nous préférons le terme d’al- parallèle, les groupes qui se déve- liés à l’environnement et à la soli- a PUBLICITÉ : le groupe de mobi- rôle de l’entreprise, lors de l’annon- mécénat, nous cherchions un sujet liance, pour conduire ensemble des loppent à l’international s’interro- darité se fait-elle au détriment du lier urbain JC Decaux a annoncé, ce du plan de restructuration du qui ne soit pas éloigné de nos projets qui ont un impact sur la gent sur les actions à mener dans mécénat culturel ? « Il n’y a pas de lundi, un résultat net pour pôle biscuits. « Aujourd’hui, la métiers. Fin 1998, nous avons choisi, société. Avec la Fédération françai- les autres pays. « L’enjeu est impor- développement du mécénat de soli- 2001 de 16 millions d’euros, en société civile exprime en priorité en accord avec l’Unesco, de lancer se de randonnée pédestre, par exem- tant pour une entreprise comme darité au détriment de la culture. Il baisse de 11,1 %. Ce repli fait suite trois attentes : que l’entreprise soit un programme centré sur les fem- ple, nous élargissons notre partena- Danone, qui a vu ses effectifs hors y a beaucoup d’actions croisées. La à la restructuration de l’activité socialement équitable, soit soucieu- mes et la science », affirme Giorgio riat et nous travaillons à l’accès des de l’Europe de l’Ouest passer de 6 % culture est un des champs du mécé- mobilier urbain aux Etats-Unis et à se de son environnement et préoccu- Galli, vice-président de la commu- personnes handicapées à la randon- à60%,souligne M. Giraud. Nous nat, pas le seul », affirme Jacques la fermeture de la filiale RCI. En pée de la santé publique », précise nication et des relations extérieu- née », explique Mme Delorme, à la menons des actions en faveur de Rigaud, président d’Admical. 2001, JC Decaux a dégagé un chif- Dominique Vastel, directeur de la res de L’Oréal. De même, la socié- Fondation Gaz de France. l’enfance. Mais nous devons fre d’affaires de 1,543 milliard Cofremca. té Altran, qui a créé la Fondation De son côté, EDF, qui avait défi- d’abord faire progresser la sécurité Laurence Girard d’euros, en progression de 8,9 %.   ...  

Membre du conseil d’administra- Quelles sont les mesures incitati- geons en particulier sur le prélève- 1 tion de l’Association pour le 2 ves que vous prônez ? ment fiscal de 10 % ou 24 % auquel développement du mécénat indus- La fondation est aujourd’hui sont soumises les dotations aux triel et commercial (Admical), vous l’outil le plus sophistiqué et le plus fondations, un prélèvement qui L’Espace BD préparez un livre blanc sur les fonda- pérenne pour faire du mécénat. n’existe dans aucun autre pays tions que vous soumettrez au futur Mais créer une fondation d’utilité européen. gouvernement. Dans quel but ? publique est un véritable parcours e Il y a 550 fondations en France, du combattant. Le label est délivré Vous souhaitez également favo- lon dont 63 fondations d’entreprises par décret par le Conseil d’Etat, et 3 riser l’émergence d’un mécénat du 22 Sa dont 56 fondations sous l’égide l’instruction d’un dossier dure un des particuliers. Pourquoi ? de la Fondation de France. A com- ou deux ans. Nous souhaitons une Il existe en Allemagne un statut parer aux 8 300 fondations exis- simplification de ces dispositions de fondation « jeune pousse ». tant en Allemagne, 8 800 au juridiques, et un assouplissement Une fondation qui se crée a la pos- du Livre !!!! Royaume-Uni ou 50 000 aux de la tutelle préalable. Nous sibilité de déduire immédiatement Etats-Unis. Il y a un risque de délo- demandons l’extension aux fonda- de ses impôts un montant non pla- calisation des fondations. Il faut tions d’utilité publique d’un cer- fonné. Un PDG qui prend sa retrai- que nous alignions en France nos tain nombre d’avancées décisives te et vend une partie du capital de systèmes juridiques et fiscaux obtenues par les fondations d’en- son entreprise, ou un détenteur de dans un souci d’harmonisation. treprises dans le cadre de la Loi sur stock-options, pourraient confier à D’autant que le projet de création les musées promulguée en jan- une fondation une partie des som- d’un statut de fondation euro- vier 2002. Nous proposons égale- mes en franchise d’impôt. péenne ne verra pas le jour avant ment toute une gradation d’incita- des années. tions fiscales. Nous nous interro- Propos recueillis par L. Gi. QUOÂ !? « Abe » Peled, la filière israélienne de Murdoch Découvrez Bête noire de Canal+, le patron de NDS est un protégé du magnat les toutes dernières LONDRES M. Peled, ingénieur de forma- l’éclosion de la télé numérique, de notre correspondant à la City tion, formé au Technion de Haïfa M. Murdoch avait besoin de nouveautés et faites Abraham (« Abe ») Peled, 56 ans, et docteur de Princeton, est capa- M. Peled, qui connaît bien les logi- dédicacer PDG de la société britannique ble de fournir des réponses brillan- ciels et sait manier les hommes. NDS, brutalement mise sous les tes et simples aux questions les plus Le PDG de NDS incarne la filière vos ouvrages ! projecteurs par les accusations de complexes. Il est entré dans la foire israélienne de Rupert Murdoch. Le « piratage » formulées par d’empoigne de la télé numérique magnat australien et sa famille par- Canal+ (Le Monde du 13 mars), est comme en religion. En 2001, la rainent nombre d’organisations phi- à la fois un scientifique bardé de démission surprise de Chase Carey, lanthropiques en Israël. Incondition- diplômes et un entrepreneur sans conséquence du rachat raté de nel d’Ariel Sharon et de Benyamin Dès le 20 mars 2002 dans , édition parisienne, états d’âme. Canal+ Technologies DirecTV, a permis à ce citoyen israé- Nétanyaou, le président de News tout le programme du Salon du Livre. le soupçonne d’avoir orchestré le lien d’origine roumaine de mettre Corp. ne cache pas ses sympathies e piratage de ses cartes à puce pour la main sur le département techno- pour le Likoud. Les uns croient dis- on augmenter les parts de marché logique de News Corp. Il siège tinguer derrière ce soutien à la droi- 22 Sal dans la télévision numérique de sa désormais au comité exécutif, saint te israélienne de l’opportunisme, maison mère, le conglomérat News des saints de l’empire Murdoch. car la communauté juive joue un duLivre Corp. de Rupert Murdoch. Preuve de son ascendant, Lachlan rôle important dans les médias et le livres M. Peled juge les accusations de Murdoch, fils aîné et dauphin du cinéma à New York ou à Los Ange- revues Canal+ « outrageuses et sans fonde- magnat, est l’un des administra- les. Les autres voient dans cette multimédia presse ment », et estime qu’elles sont moti- teurs de NDS. défense d’Israël une réaction du des- vées par la haine que sa réussite sus- cendant d’une famille patricienne cite. Une réputation sulfureuse le  ’ ’ contre l’antisémitisme prévalant à précède pourtant. En 1995, il avait Basée à Staines, à l’ouest de Lon- l’époque de sa jeunesse dans les 27 mars 2002 été mêlé à une histoire d’écoutes dres, disposant d’usines de fabrica- classes dirigeantes australiennes. 22- téléphoniques clandestines d’un tion de décodeurs en Israël et en Ces liens avec Israël n’empêchent Paris expo, Porte de Versailles ancien associé de Murdoch. La Californie, cotée à New York, cette cependant pas M. Murdoch d’être même année, soupçonnée de frau- société contrôlée à 80 % par News associé au prince saoudien Walid de fiscale par les autorités israélien- Corp. a joué un rôle de premier Bin Talal en Europe, et Star TV, sa www.salondulivreparis.com nes, NDS avait été la cible d’un raid plan dans le succès des bouquets de chaîne asiatique, d’être diffusée au médiatisé des inspecteurs des télévision à péage du groupe, à l’ins- Proche-Orient via le réseau Orbit, Tous les jours de 9h30 à 19h ars jusqu’à 22h impôts de Jérusalem. Une opéra- tar de SkyDigital. Avec son absence qui appartient aux intérêts saou- Nocturne : mardi 26 m lundi 25 mars de 9h30 à 18h30 tion classée sans suite, car c’est en d’états d’âme et son énergie, Abe diens. Les affaires sont les affaires… Journée Professionnelle : toute légalité que News Corp. uti- Peled s’est facilement coulé dans le lise les avantages fiscaux en Israël. style informel de News Corp. Avec Marc Roche 24/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 LA TENDANCE FINANCIÈRE

La Bourse de Tokyo L’OPEP maintient une production réduite de pétrole fait une pause CHRONIQUE DES MARCHÉS TOKYO velle structure de défaisance, correspondance Banks Shareholdings Purchase Le Nikkei a terminé en baisse de Corp, qui a acquis depuis la LA RÉUNION de l’Organisation des pays pro- ble avoir décidé de fermer les yeux sur ces 1,28 %, lundi 18 mars, à mi-février 150 milliards de yens ducteurs de pétrole (OPEP), vendredi 15 mars, LE COURS DU BARIL DE BRENT entorses. Alors que le cartel accusait, il y a 11 498,38 points, après avoir perdu (1,3 milliard d’euros) d’actions. Ces n’aura réservé aucune surprise. Les membres À Londres, en dollars encore trois mois, la Russie de déstabiliser le 2 % la semaine dernière. L’indice éléments contribuent à limiter les du cartel ont décidé de laisser inchanger leurs 30 Le 15 mars 24,56 marché en l’inondant avec ses productions, il reste cependant en hausse de 22 % pressions à la baisse, tout comme quotas de production jusqu’à la fin juin. Le mar- 28 l’a saluée vendredi « pour la solidité [de sa depuis son creux du début février. les règles annoncées fin février ché s’inquiète de la politique que pourrait alors 26 ligne de conduite en accord] avec les objectifs La pause de ces derniers jours, due pour limiter les ventes à découvert. adopter le cartel. Certains y voient une menace 24 de l’Organisation ». à des prises de profits sur les Les investisseurs étrangers, dont pour la reprise mondiale. 22 valeurs TMT (technologie, médias on sait qu’ils sont derrière le récent 20     et télécommunications), soulage rebond – ils ont acquis lors de la    18 Toute la question, pour le marché pétrolier, les craintes d’une surchauffe, et les première semaine de mars Rien, selon l’OPEP, ne justifiait un change- AMJJASONDJFM est de savoir qu’elle sera l’attitude des pays pro- analystes s’attendent à ce que le 2,76 trillions de yens d’actions —, ment d’attitude. Le prix du brent a beau s’être Source : Bloomberg 2001 02 ducteurs à la fin du printemps, l’OPEP devant Nikkei tente une nouvelle fois cette ont été rejoints par les investis- sensiblement redressé ces dernières semaines se réunir à nouveau le 26 juin. Si tous sont d’ac- semaine de dépasser les seurs institutionnels nippons et les pour atteindre, vendredi, 24,55 dollars le baril, cord pour augmenter leur production en cas 12 000 points. Les banques ont pro- fonds de pension. Certains observa- son plus haut niveau depuis six mois, la hausse d’attaque contre l’Irak pour rassurer les mar- fité de la remontée de l’indice pour teurs craignent que le Nikkei rechu- a été plus nourrie par « les incertitudes politi- ment sa production de 5 millions de barils par chés, les positions divergent au-delà. Faut-il ou se délester de leurs participations te après la fin mars si le gouverne- ques que par les fondamentaux du marché », jour, en 2001, soit son plus bas niveau de pro- non augmenter la production pour accompa- croisées avant la fin mars, date de ment n’agit pas pour apurer les comme l’a reconnu le ministre algérien du duction depuis dix ans. Mais ces restrictions, gner la reprise mondiale ? Le ministre saoudien clôture de l’exercice fiscal japonais. mauvaises créances des banques. pétrole, Chakib Khelil. La possibilité d’une pro- qui ont rassuré les marchés et permis un raffer- du pétrole, Ali Al-Nouaïmi, membre influent de En outre, elles ont pu céder une par- La grande distribution est reve- chaine intervention américaine en Irak comme missement des prix, ont été appliquées avec l’organisation, y semble très favorable. Il a déjà tie de ces actifs mobiliers à une nou- nue sur le devant de la scène avec les tensions au Proche-Orient ont réveillé la une grande souplesse. La plupart des membres indiqué que le cartel pourrait augmenter «si l’entrée de Wal-Mart sur le marché spéculation sur les marchés pétroliers, bien du cartel ont continué de dépasser leurs quotas, nécessaire » sa production dès le troisième tri- japonais. Le numéro un mondial que les stocks restent très élevés. En attendant rapporte le Middle East Economic Survey du mestre. Le Nigérian Rilwanu Lukman, lui, sem- INDICE NIKKEI du secteur a annoncé, jeudi, une la confirmation des « signes encourageants 18 mars. « La production des dix membres de ble beaucoup plus hésitant. Le prix du baril En points prise de participation de 6,1 % dans d’une reprise économique mondiale », attendus l’OPEP en février a dépassé de 819 000 barils par « est proche d’un niveau largement acceptable et Le 18 mars 11 498,38 Seiyu, le numéro cinq nippon des par le président de l’Organisation, le Nigérian jour le nouveau plafond de 21,701 millions de qui peut se maintenir sur le long terme », a-t-il 12 000 supermarchés, avec la possibilité Rilwanu Lukman, l’OPEP a jugé plus prudent barils par jour », affirme-t-il. expliqué. « L’effet du 11 septembre semble s’être d’augmenter sa participation aux de conserver le niveau de production décidé à Le Mexique et la Norvège, qui n’appartien- estompé mais les prix restent largement inférieurs 11 500 deux tiers du capital. Alors que la fin de l’année 2001. D’autant que tradition- nent pas à l’OPEP mais qui s’étaient engagés à à leur niveau », a-t-il ajouté. Seiyu était en hausse lundi, plu- nellement la consommation pétrolière, avec la la fin de l’année dernière à réduire eux aussi Ces positions ambiguës inquiètent les obser- 11 000 sieurs de ses concurrents ont fin de l’hiver dans l’hémisphère nord, baisse au leur production pétrolière, se sont ralliés à la vateurs économiques. Beaucoup y voient une chuté. Les analystes s’attendent à deuxième trimestre. position du cartel arrêtée à Vienne, vendredi. menace sur la reprise économique. « L’OPEP 10 500 ce que les méthodes de gestion et Après avoir soufflé le chaud et le froid, la Rus- joue avec le feu. Si les cours du pétrole grimpent d’approvisionnement de Wal-Mart   sie a déclaré, à son tour, dimanche 17 mars, au troisième et quatrième trimestres, cela donne- 10 000 accélèrent la recomposition du L’accord sur cette ligne a été vite trouvé entre qu’elle était « techniquement prête » à recon- ra un coup d’arrêt au rebond économique », pré- secteur et provoquent une onde de les différents pays. Tous se félicitent du bon duire jusqu’en juin la réduction des exporta- dit Leo Drollas, expert du Center for Global 9 500 choc parmi la concurrence. fonctionnement de la politique de limitation de tions de pétrole qu’elle a accepté fin 2001, mais Energy Studies. 14 20 2628 6 11 14 la production. Pour s’adapter à la très faible qui est loin d’être respectée à la lettre. L’OPEP, février mars 2002 Source : Bloomberg Brice Pedroletti demande mondiale, l’OPEP a diminué officielle- satisfaite du soutien officiel de la Russie, sem- Martine Orange

Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER LES BOURSES DANS LE MONDE 18/3, 10h16 cours 2002 2002 cours 2002 2002 Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER ROYAUME UNI FTSE 100 index 5302,40 18/3 0,18 5362,30 4/1 5015,50 20/2 17,90 cours 2002 2002 ASIE-OCÉANIE FTSE techMark 100 index 1244,27 18/3 0,70 129,00 AUSTRALIE All ordinaries 3400,00 18/3 1,29 3443,90 14/2 3322,30 18/1 SUÈDE OMX 807,09 18/3 0,54 878,88 4/1 741,84 20/2 26,00 UNION EUROPÉENNE CHINE Shangaï B 150,20 15/3 -2,90 171,72 4/1 121,09 23/1 19,50 ALLEMAGNE DAX Index 5443,12 18/3 0,78 5403,28 15/3 4706,01 20/2 27,00 EUROPE Shenzen B 231,96 15/3 -3,26 265,91 4/1 182,43 23/1 15,40 Euro Neu Markt Price IX 1016,22 18/3 2,69 1212,43 4/1 913,75 20/2 HONGRIE Bux 7997,68 18/3 0,03 8448,46 7/3 7052,97 3/1 CORÉE DU SUD Composite 860,36 15/3 0,41 868,02 15/3 690,36 2/1 AUTRICHE Austria traded 1235,37 18/3 0,27 1250,49 11/3 1109,88 9/1 14,00 ISLANDE ICEX 15 1299,72 15/3 0,59 1302,91 6/3 1142,62 7/1 HONG KONG Hang Seng 11230,64 18/3 0,18 11919,41 7/1 10387,49 1/3 16,30 BELGIQUE Bel 20 2710,20 18/3 0,62 2815,19 28/1 2609,61 15/1 13,20 POLOGNE WSE Wig 1367,11 15/3 0,95 1486,23 28/1 1200,32 2/1 17,50 All ordinaries 4896,61 18/3 0,16 5104,38 7/1 4548,50 7/2 DANEMARK Horsens Bnex 273,99 18/3 0,85 277,42 11/3 254,91 30/1 TCHÉQUIE Exchange PX 50 432,00 18/3 -0,62 441,70 14/3 384,60 2/1 INDE Bombay SE 30 400,26 15/3 0,24 410,60 27/2 339,26 1/1 1,30 ESPAGNE Ibex 35 8382,50 18/3 0,77 8608,50 4/1 7628,00 22/2 19,30 RUSSIE RTS 340,26 15/3 2,41 340,26 15/3 267,70 3/1 ISRAËL Tel Aviv 100 411,36 17/3 1,33 468,92 7/1 396,13 6/3 FINLANDE Hex General 8449,17 18/3 1,22 9224,39 4/1 4,30 19/2 21,10 SUISSE Swiss market 6610,50 18/3 0,60 6575,10 15/3 6059,10 6/2 18,50 JAPON Nikkei 225 11498,38 18/3 -1,28 12034,04 11/3 9420,85 6/2 29,00 FRANCE CAC 40 4640,28 18/3 1,13 4720,04 4/1 4210,30 20/2 21,60 TURQUIE National 100 10536,20 18/3 -2,19 15071,84 8/1 10468,25 14/3 11,50 Topix 871,46 18/3 -1,14 911,49 11/3 727,91 6/2 28,70 Mid CAC 2128,53 15/3 0,42 2133,20 11/3 1929,16 2/1 15,20 AMÉRIQUES MALAISIE KL composite 757,44 18/3 0,77 762,17 11/3 681,50 2/1 17,20 SBF 120 3225,02 18/3 1,08 3248,59 4/1 2924,74 20/2 21,70 ARGENTINE Merval 390,67 15/3 0,36 471,34 6/2 323,69 2/1 NOUVELLE-ZÉLANDE All ordinar. 2070,82 18/3 -0,03 2143,66 4/2 2050,84 3/1 SBF 250 3016,33 15/3 0,81 3035,25 4/1 2782,54 20/2 21,10 BRÉSIL Bovespa 14365,49 15/3 1,76 14481,63 5/3 12300,70 30/1 10,40 SINGAPOUR Straits Time 1786,30 18/3 0,46 1848,99 5/3 1606,09 2/1 21,60 Indice second marché 2451,63 15/3 0,26 2452,51 11/3 2287,73 2/1 14,30 CANADA TSE 300 7871,68 15/3 0,55 7992,70 7/3 7402,70 20/2 21,30 TAÏWAN Weighted 5972,11 18/3 0,35 6212,28 11/3 5375,40 17/1 21,10 Indice nouveau marché 1103,77 18/3 0,40 1175,41 7/1 980,76 22/2 CHILI Ipsa 100,39 15/3 0,51 102,37 4/1 94,80 20/2 THAILANDE Thaï SE 375,55 18/3 -0,49 396,70 8/3 302,38 2/1 GRÈCE ASE General 2384,22 15/3 -0,09 2655,07 3/1 2321,35 28/2 14,80 ETATS-UNIS Dow Jones ind. 10607,23 15/3 0,86 10663,83 8/3 9529,46 30/1 23,20 AFRIQUE IRLANDE Irish Overall 5079,64 18/3 0,06 6085,03 18/1 4636,97 6/2 12,60 Nasdaq composite 1868,30 15/3 0,76 2098,88 9/1 1696,55 22/2 49,50 AFRIQUE DU SUD All share 11194,20 18/3 1,03 11210,20 8/3 10138,30 30/1 10,40 ITALIE Milan Mib 30 33068,00 18/3 -0,12 33197,00 11/3 29542,00 20/2 20,60 Nasdaq 100 1495,41 15/3 1,23 1710,23 9/1 1329,93 22/2 47,60 COTE D'IVOIRE BVRM 71,04 14/3 -0,49 77,39 2/1 72,32 27/2 LUXEMBOURG Lux Index 1141,59 15/3 -0,38 1169,48 14/1 1103,43 6/3 Wilshire 5000 10904,69 16/3 1,07 10973,46 7/1 10040,55 20/2 PAYS BAS Amster. Exc. Index 521,33 18/3 0,73 522,59 11/3 475,19 22/2 18,20 Standards & Poors 500 1166,16 15/3 1,14 1176,97 7/1 1074,36 20/2 22,00 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue. PORTUGAL PSI 20 7946,05 18/3 0,89 7998,50 4/1 7161,67 25/2 18,50 MEXIQUE IPC 7273,08 15/3 1,17 7328,53 13/3 6365,72 14/1 13,30 n/d : valeur non disponible.

EUROPE Lundi 18 mars 10h16 FRANCFORT TOKYO NEW YORK INDICES DANONE ...... FR...... 136,70...... 1,03 15/3 : 249 millions de titres échangés 18/3 : 534 millions de titres échangés Séance du 15/3 PHILIP MORRIS...... 52,29...... 0,71 SECTEURS EURO STOXX DEUTSCHE BANK AG...... AL...... 72,50...... 0,00 Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. NYSE PROCTER AND GAMBLE ...... 87,07...... 2,45 Indice % var. DEUTSCHE TELEKOM...... AL...... 17,25...... 1,41 SBC COMM INC SHS...... 39,00...... 0,80 Meilleures performances Meilleures performances 1469 millions de titres échangés AUTOMOBILE ...... 244,66...... 0,94 E.ON ...... AL...... 58,04...... 0,24 WUENSCHE AG...... 0,14 ...... 55,56 PRIMA MEAT PACKERS...... 73,00 ...... 40,38 Valeur Cours de clôture %var. TEXAS INSTRUMENTS...... 34,09...... 3,65 BANQUES...... 285,27...... 0,32 ENDESA...... ES...... 17,40...... 0,99 UNITED TECHNOLOGIE ...... 74,35 ...... -0,40 WIZCOM TECHNOL...... 0,52 ...... 30,00 NIPPON KINZOKU ...... 91,00 ...... 19,74 3M ...... 121,40...... 0,67 PRODUIT DE BASE ...... 213,77...... 0,53 ENEL ...... IT ...... 6,48...... 0,00 WAL-MART STORES ...... 63,75...... 2,38 COMPUTERLINKS...... 9,29 ...... 20,65 AICHI MACHINE IND ...... 317,00 ...... 19,62 AM INTL GRP...... 75,40...... 0,86 CHIMIE...... 373,72 .....-0,02 ENI SPA ...... IT...... 16,81 .....-0,83 WALT DISNEY COMPAN...... 24,32...... 3,49 SUNWAYS...... 3,85 ...... 13,91 MEGACHIPS...... 3800,00 ...... 15,15 ALCOA ...... 39,03...... 1,40 TÉLÉCOMMUNICATIONS ...... 428,54...... 1,11 FORTIS...... BE...... 25,14...... 0,56 INTERNOLIX...... 5,66 ...... 13,65 NIHON INTER ELEC ...... 173,00 ...... 14,57 AOL TIME WARNER...... 26,33...... 2,29 NASDAQ CONSTRUCTION...... 235,17...... 0,65 FRANCE TELECOM...... FR...... 31,69...... 2,26 PIXELNET...... 3,03 ...... 13,06 SEIKO CORP ...... 300,00 ...... 14,50 AMERICAN EXPRESS ...... 42,15...... 3,79 1699 millions de titres échangés CONSOMMATION CYCLIQUE...... 138,29...... 1,31 GENERALI ASS...... IT...... 28,86...... 1,44 DRILLISCH ...... 0,96 ...... 11,63 NEPON ...... 159,00 ...... 14,39 AT & T...... 15,81...... 1,67 Valeur Cours de clôture %var. PHARMACIE...... 495,61...... 0,52 ING GROEP CVA...... NL...... 30,02...... 1,52 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances BOEING CO...... 47,98...... 0,78 ALTERA CORP...... 22,63...... 1,25 ÉNERGIE ...... 359,38...... 0,07 KONINKLIJKE AHOLD ...... NL...... 29,27...... 1,25 LEBENSART GLOB NET ...... 0,76...... -60,00 FREESIA MACROSS CO...... 73,00...... -14,12 BRISTOL MYERS SQUI...... 50,91...... 2,23 AMAZON.COM INC...... 14,03 ...... -3,11 SERVICES FINANCIERS...... 239,25...... 0,96 L'OREAL...... FR...... 83,00...... 0,61 MUEHL PRODUCT&SERV ...... 1,45...... -27,50 TOYO CONSTRUCTION...... 69,00...... -10,39 CATERPILLAR ...... 59,79...... 1,93 AMGEN INC...... 61,41...... 1,93 ALIMENTATION ET BOISSON ...... 239,23...... 0,17 LVMH ...... FR...... 61,15...... 1,75 AECO...... 0,30...... -21,05 PLAS-TECH...... 42,00 ...... -8,70 CITIGROUP...... 49,69...... 1,80 APPLIED MATERIALS ...... 50,72...... 2,90 BIENS D'ÉQUIPEMENT ...... 379,23...... 1,00 MUENCHENER RUECKV ...AL...... 299,81...... 0,17 ABACHO...... 0,25...... -19,35 MACNICA ...... 4350,00 ...... -8,61 COCA-COLA ...... 48,64...... 1,57 BED BATH & BEYOND ...... 33,09...... 2,22 ASSURANCES...... 337,84...... 1,20 NOKIA OYJ...... FI...... 25,55...... 1,83 SER SYSTEMS...... 0,34...... -17,07 SUMIKURA INDL...... 22,00 ...... -8,33 COLGATE PALMOLIVE...... 55,98...... 2,62 CISCO SYSTEMS...... 16,54 ...... -1,19 MÉDIAS ...... 287,31...... 1,44 PINAULT PRINTEMPS...... FR...... 131,90...... 0,76 IFCO SYSTEMS...... 0,60...... -14,29 OHMORI...... 63,00 ...... -7,35 COMPAQ COMPUTER ...... 10,33 ...... -3,46 COMCAST A SPECIAL ...... 33,49...... 0,51 BIENS DE CONSOMMATION...... 385,49...... 0,42 REPSOL YPF ...... ES...... 15,62...... 1,10 BAEURER...... 3,49...... -14,25 KOKUNE...... 39,00 ...... -7,14 DOW CHEMICAL...... 32,90...... 1,86 CONCORD EFS ...... 33,27...... 3,64 COMMERCE ET DISTRIBUTION.....281,64...... 0,42 ROY.PHILIPS ELECTR ...... NL...... 33,80...... 1,81 DUPONT DE NEMOURS...... 48,47...... 1,85 DELL COMPUTER ...... 25,72 ...... -0,77 HAUTE TECHNOLOGIE ...... 503,90...... 2,03 ROYAL DUTCH PETROL ....NL...... 62,45...... 0,32 EASTMAN KODAK...... 32,00 ...... -1,08 EBAY...... 57,70...... 1,80 SERVICES COLLECTIFS ...... 293,83...... 0,53 RWE...... AL...... 41,98 .....-0,02 ENDESA ADR ...... 15,06...... 0,07 FLEXTRONICS INTL ...... 16,67...... 0,36 SAINT GOBAIN...... FR...... 185,00...... 0,54 LONDRES PARIS EXXON MOBIL ...... 43,61...... 0,86 GEMSTAR TV GUIDE ...... 20,69...... 1,97 SANOFI-SYNTHELABO ...... FR...... 74,00...... 0,48 LES 50 VALEURS DE L'EURO STOXX 15/3 : 1290 millions de titres échangés 15/3 : 138 millions de titres échangés FORD MOTOR ...... 16,93...... 0,12 GENZYME ...... 50,01...... 2,35 SANPAOLO IMI ...... IT...... 12,77...... 0,79 Code Cours % var. Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. GENERAL ELECTRIC ...... 40,19 ...... -0,54 IMMUNEX...... 30,60...... 2,00 SIEMENS ...... AL...... 77,00...... 1,60 pays /préc. Meilleures performances Meilleures performances GENERAL MOTORS...... 60,75...... 1,42 INTEL CORP ...... 31,74...... 2,49 SOCIETE GENERALE A ...... FR...... 70,40...... 1,59 ABN AMRO HOLDING ...... NL...... 21,48...... 0,14 ENERGIS ...... 0,03 ...... 10,11 BULL...... 1,21 ...... 17,48 GILLETTE CO...... 33,93...... 2,05 INTUIT ...... 38,13...... 0,00 SUEZ...... FR...... 32,83...... 0,80 AEGON NV...... NL...... 27,80...... 2,02 BT GROUP...... 2,77...... 5,52 AXA...... 25,20...... 7,33 HEWLETT PACKARD...... 19,05 ...... -1,80 JDS UNIPHASE...... 6,10...... 1,50 TELECOM ITALIA...... IT ...... 9,74...... 0,31 AIR LIQUIDE...... FR...... 170,10...... 0,53 P&O PRINCESS CRUIS ...... 4,55...... 5,27 COFACE...... 56,35...... 5,82 HOME DEPOT INC...... 48,92...... 1,18 LINEAR TECHNOLOGY ...... 43,83...... 3,37 TELEFONICA...... ES...... 13,45...... 1,51 ALCATEL A ...... FR...... 16,88...... 3,69 RANK GROUP PLC...... 2,85...... 5,26 RENAULT...... 55,30...... 4,83 HONEYWELL INTL...... 40,00 ...... -0,92 MAXIM INTEGR PROD...... 55,03...... 2,51 TIM ...... IT ...... 5,44...... 0,37 ALLIANZ N ...... AL...... 284,26...... 0,31 CELLTECH GROUP...... 6,18...... 5,19 ALSTOM ...... 15,78...... 4,50 IBM...... 106,79...... 0,18 MICROSOFT...... 62,49...... 2,07 TOTAL FINA ELF ...... FR...... 171,70 .....-0,17 AVENTIS...... FR...... 81,00...... 0,00 SHIRE PHARMA GRP ...... 5,80...... 5,07 EQUANT...... 11,80...... 4,42 INTL PAPER...... 44,61...... 0,84 ORACLE CORP ...... 12,60 ...... -6,25 UNICREDITO ITALIAN ...... IT ...... 4,75...... 0,00 AXA...... FR...... 25,78...... 2,30 TRAFFICMASTER ...... 0,34...... 4,69 DEXIA ...... 16,95...... 3,99 JOHNSON & JOHNSON...... 64,60...... 0,34 PAYCHEX ...... 40,55...... 2,53 MUENCHENER RUECKV...NL...... 66,55...... 2,31 BASF AG...... AL...... 46,97...... 0,32 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances J.P.MORGAN CHASE ...... 36,01...... 2,56 PEOPLESOFT INC...... 36,68...... 1,30 VIVENDI UNIVERSAL...... FR...... 44,23...... 1,84 BAYER...... AL...... 40,57 .....-0,56 TELEWEST COMM...... 0,14...... -16,42 MERCK AND CO...... 68,25 ...... -5,99 LUCENT TECHNOLOGIE ...... 4,89...... 1,45 QUALCOMM INC...... 41,99...... 3,88 VOLKSWAGEN ...... AL...... 59,47...... 0,63 BAYR.HYP.U.VERBK...... AL...... 37,90 .....-0,21 SCOOT.COM ...... 0,01 ...... -6,67 WAVECOM ...... 33,68 ...... -2,38 MC DONALD'S CORP...... 28,72...... 2,02 SIEBEL SYSTEMS ...... 34,12...... 0,62 BBVA ...... ES...... 13,96...... 0,43 ZONE EURO : FR (France), AL (Allemagne), ES (Espa- PERSIMMON...... 4,29 ...... -5,51 GRANDVISION ...... 18,80 ...... -2,13 MERCK AND CO...... 59,75 ...... -5,82 SUN MICROSYSTEMS...... 9,06 ...... -1,63 BNP PARIBAS ...... FR...... 55,80...... 1,92 gne), IT (Italie), PT (Portugal), IR (Irlande), LU (Luxem- KINGSTON COMM...... 0,88 ...... -4,86 VIVENDI ENVIRONNEM...... 34,49 ...... -1,96 MOTOROLA ...... 14,00...... 0,43 VERITAS SOFTWARE ...... 41,50 ...... -2,70 bourg), NL (Pays-Bas), AT (Autriche), FI (Finlande), BE BSCH...... ES ...... 9,72...... 0,21 (Belgique), GR (Grèce). TAYLOR WOODROW...... 1,92 ...... -4,48 NESTLE NOM...... 246,00 ...... -1,95 NORTEL NETWORKS...... 8,01 ...... -2,32 WORLDCOM...... 7,40...... 0,41 CARREFOUR...... FR...... 51,65...... 0,29 HORS ZONE EURO : CH (Suisse), NO (Norvège), SE BRITISH BIOTECH PL...... 0,11 ...... -4,44 TRACKS MSCI CO.DI...... 47,30 ...... -1,83 PEPSICO ...... 50,87...... 1,50 XILINX INC...... 41,71...... 2,73 DAIMLERCHRYSLER N...... AL...... 53,56...... 0,87 (Suède), RU (Royaume-Uni), DK (Danemark). BRITISH ENERGY ...... 1,89 ...... -4,06 GENESYS...... 13,57 ...... -1,67 PFIZER INC...... 41,37...... 3,55 YAHOO INC ...... 18,72 ...... -2,65

MARCHÉ DES CHANGES 18/3, 10h16 TAUX TAUX COURANTS OR MÉTAUX Cours % var. Dollar 100 Yens Euro Livre Franc S. TAUX D'INTÉRÊTS LE 18/3 Taux de base bancaire...... 6,6 % LUNDI 18 MARS 10h16 LUNDI 18 MARS 10h16 Cours Taux Taux Taux Taux Taux des oblig. des sociétés privées ...... 5,05 % % var. LONDRES j.le j. 3 mois 10 ans 30 ans NEW YORK Taux d'intérêt légal...... 4,26 % OR FIN KILO BARRE ...... 10500,00...... 0,00 ALUMINIUM COMPTANT ($).....1419,25...... 0,37 ($) 0,76525 0,87995 1,42220 0,60120  TOKYO 3,25 3,38 5,28 5,60 OR FIN LINGOT...... 10570,00...... -1,67 ALUMINIUM À 3 MOIS ($)...... 1433,52...... 0,32 (¥) 130,72000 114,99500 185,91845 78,56675 - 4,09 4,11 5,29 5,13 Crédit immobilier à taux fixe ONCE D'OR EN DOLLAR...... 290,30...... -0,31 CUIVRE COMPTANT ($)...... 1606,75...... 0,44  PARIS ¤ 3,25 3,38 5,47 5,83 taux effectif moyen ...... 6,29 % PIÈCE 20 FR. FRANCAIS...... 61,40...... 0,66 CUIVRE À 3 MOIS ($)...... 1631,04...... 0,40 ( ) 1,13700 0,87010 1,61735 0,68360  usure ...... 8,39 % LONDRES 3,25 3,38 5,25 5,62 PIÈCE 20 FR. SUISSE ...... 61,90...... 0,00 ETAIN COMPTANT ($) ...... 3843,60...... 0,47 (£) 0,70285 0,53785 0,61820 0,42260  0,05 0,10 1,43 2,07 Crédit immobilier à taux variable PIÈCE UNION LAT. 20...... 60,10...... -2,91 ETAIN À 3 MOIS ($) ...... 3880,00...... 0,54 - taux effectif moyen ...... 6,25 % ZURICH (FR. S.) 1,66230 1,27275 1,46275 2,36580 1,90 2,01 5,54 6,16 PIÈCE 10 US$...... 200,00...... 0,00 NICKEL COMPTANT ($)...... 6745,00...... 2,15  1,42 1,68 3,66 4,02 usure ...... 8,33 % PIÈCE 20 US$...... 380,25...... 0,00 NICKEL À 3 MOIS ($)...... 6739,90...... 1,95 Crédit consommation (- de 10 000 francs) PIÈCE 50 PESOS MEXICAINS...... 397,75...... 0,44 PLOMB COMPTANT ($)...... 475,50...... 0,14 taux effectif moyen ...... 15,67 % PLOMB À 3 MOIS ($)...... 486,00...... COURS DE L'EURO EURO à 6 mois EURO à 5 jours usure...... 20,89 % ZINC COMPTANT ($)...... 818,75...... 0,61 MARCHÉS A TERME LE 18/3, 10h16 Crédit renouvelable, découverts Achat Vente Echéance Premier Dernier Contrats ZINC À 3 MOIS ($)...... 838,90...... 0,42 taux effectif moyen ...... 12,71 % 0.8824 0.8824 prix prix ouverts DENRÉES NEW YORK  ...... 7,4325...... 7,4335  usure...... 16,95 % 0.92 LUNDI 18 MARS 10h16 Cours % var. ARGENT À TERME ($)...... 448,00...... -1,97  ...... 7,7600...... 7,7650  40 . 3/2 4589,00 4644,00 539397 Crédit consommation (+ de 10 000 francs) 0.8810 PLATINE À TERME ($)...... 510,00...... 0,09  ...... 9,0977...... 9,1077 0.90  . 3/2 87,40 87,40 2939 taux effectif moyen ...... 8,49 % BLE ($ CHICAGO) ...... 282,50...... 1,16    . 50 ...... 31,1879...... 31,6348 0.89 0.8796 6/2 3743,00 3767,00 2979 usure...... 11,32 % CACAO ($ NEW YORK) ...... 1565,00...... 0,12  ...... 1,6794...... 1,6829  CAFE (£ LONDRES)...... 505,00...... -3,83 0.88 0.8781 Crédit aux entreprises (+ de 2ans)  ...... 1,3938...... 1,3963  10  6/2 105,13 104,99 603928 COLZA (¤ PARIS) ...... 241,50...... 0,00    moyenne taux variable ...... 5,95 % PÉTROLE ...... 6,8597...... 6,8647 0.87 0.8767 MAÏS ($ CHICAGO)...... 205,75...... -0,96 usure taux variable ...... 7,93 % Cours % var.  -...... 2,0249...... 2,0267  3. 6/2 96,45 96,42 550792 ORGE (£ LONDRES)...... 58,00...... -1,23 LUNDI 18 MARS 10h16 0.86 0.8753 moyenne taux fixe ...... 6,31 %   ...... 244,4644 ...... 244,5640   JUS D'ORANGE ($ NEW YORK) ...... 0,91...... 0,00 BRENT (LONDRES) ...... 19,40...... -0,77 usure taux fixe...... 8,41 %  ...... 28912,0000..28970,0000 SOND J FM 11 15   6/2 10545,00 10615,00 27566 SUCRE BLANC (£ LONDRES)...... 216,10...... 0,42 WTI (NEW YORK)...... 24,47...... 0,08 ...... 27,3986...... 27,4136 2002 Mars .   6/2 1160,50 1166,00 476553 (Taux de l’usure : taux maximum légal) SOJA TOURT. ($ CHICAGO)...... 158,60...... 0,76 LIGHT SWEET CRUDE ...... 24,37...... -0,57 LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/25 MARCHÉS FRANÇAIS

Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code PREMIER MARCHÉ cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam EURAZEO...... ◗...... 62,30...... 62,55...... -0,40...... -2,58 ...... 63,85...... 57,60 .....0,48 ...12112 SADE (NY) ...... 50,00...... 50,00...... n/d ...... 8,69 ...... 50,50...... 45,20 .....2,15 ...12431 VALEURS FRANCAISES EURO DISNEY ...... ◗...... 1,05 ...... 1,04 ...... 0,96 .....19,31 ...... 1,21...... 0,89...... n/d ...12587 SAGEM S.A...... ◗...... 71,85...... 71,25 ...... 0,84 ...... 4,50 ...... 75,50...... 63,45 .....0,60...... 7327 Lundi 18 mars 9h57 EUROTUNNEL ...... ◗...... 1,00 ...... 1,00...... n/d....-11,50 ...... 1,18...... 0,90...... n/d ...12537 SAINT-GOBAIN...... ◗ ....185,30.....184,00 ...... 0,71 ...... 9,32...... 187,00 ....161,00 .....4,30 ...12500 Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code FAURECIA ...... ◗...... 56,00...... 55,95 ...... 0,09...... -5,08 ...... 61,40...... 51,60 .....0,91 ...12114 SALVEPAR (NY)...... 54,40...... 52,80 ...... 3,03 ...... 8,25 ...... 55,95...... 50,10 .....3,05 ...12435 cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam F.F.P. (NY)...... ◗ ....113,00.....112,20 ...... 0,71 .....16,43...... 113,50...... 94,20 .....1,80...... 6478 SANOFI SYNTHELABO ...... ◗...... 74,05...... 73,65 ...... 0,54....-11,63 ...... 84,30...... 69,15 .....0,44 ...12057 ACCOR ...... ◗...... 46,92...... 46,73 ...... 0,41 .....14,91 ...... 47,71...... 38,03 .....1,00 ...12040 FIMALAC...... ◗...... 48,18...... 48,40...... -0,45 .....19,55 ...... 49,45...... 40,01 .....0,90...... 3794 SCHNEIDER ELECTRIC...... ◗...... 58,30...... 58,20 ...... 0,17 ...... 7,96 ...... 59,50...... 48,28 .....1,60 ...12197 AFFINE ...... 39,99...... 40,00...... -0,03 ...... 8,37 ...... 40,05...... 30,34 .....1,20...... 3610 FINAXA...... 89,50...... 91,00...... -1,65 .....13,07 ...... 93,00...... 68,00 .....2,20...... 3313 SCOR SVN ...... ◗...... 37,91...... 37,60 ...... 0,82 ...... 7,06 ...... 46,80...... 31,50 .....1,70 ...13030 AGF...... ◗...... 56,20...... 55,20 ...... 1,81 ...... 4,26 ...... 57,50...... 50,20 .....2,00 ...12592 FONC.LYON.# ...... 29,65...... 29,75...... -0,34 .....11,04 ...... 30,50...... 25,20 .....0,85...... 3340 S.E.B...... ◗...... 87,25...... 88,00...... -0,85 .....39,26 ...... 88,00...... 61,00 .....1,90 ...12170 AIR FRANCE GPE NOM...... ◗...... 20,79...... 20,66 ...... 0,63 .....26,45 ...... 21,19...... 16,06 .....0,22...... 3112 FRANCE TELECOM...... ◗...... 31,70...... 30,99 ...... 2,29....-29,39 ...... 48,16...... 28,15 .....1,00 ...13330 SEITA...... 50,20...... 51,20...... -1,95 ...... 4,14 ...... 53,00...... 45,10 .....1,40 ...13230 AIR LIQUIDE ...... ◗ ....170,20.....169,20 ...... 0,59 ...... 8,13...... 171,40 ....149,80 .....3,00 ...12007 FROMAGERIES BEL...... 104,00.....106,90...... -2,71 ...... 4,05...... 110,00...... 91,80 .....2,22 ...12185 SELECTIBAIL(EXSEL) ...... 16,30...... 16,30...... n/d ...... 2,38 ...... 16,72...... 15,80 .....1,56 ...12599 ALCATEL A...... ◗...... 16,90...... 16,28 ...... 3,81....-11,97 ...... 21,62...... 14,62 .....0,48 ...13000 GALERIES LAFAYETTE ...... ◗ ....146,90.....146,50 ...... 0,27...... -3,92...... 168,90 ....125,10 .....0,60 ...12124 SIDEL...... 39,00...... 39,98...... -2,45....-22,00 ...... 53,00...... 30,25...... n/d ...13060 ALCATEL O ...... 6,60 ...... 6,45 ...... 2,33....-14,50 ...... 9,62...... 5,00 .....0,10 ...13015 GAUMONT # ...... 48,50...... 48,99...... -1,00 .....17,71 ...... 53,00...... 39,00 .....0,57...... 3489 SILIC ...... 169,00.....168,60 ...... 0,24 ...... 7,78...... 170,00 ....151,00 .....6,68...... 5091 ALSTOM...... ◗...... 16,20...... 15,78 ...... 2,66 .....29,70 ...... 16,21...... 12,25 .....0,55 ...12019 GECINA...... ◗...... 95,00...... 95,00...... n/d ...... 3,82 ...... 95,75...... 90,00 .....3,34 ...13151 SIMCO...... ◗...... 78,90...... 78,50 ...... 0,51 ...... 1,80 ...... 79,25...... 76,10 .....2,60 ...12180 ALTRAN TECHNO. #...... ◗...... 62,00...... 60,00 ...... 3,33 .....22,16 ...... 62,10...... 48,50 .....0,14...... 3463 GENERALE DE SANTE ...... 17,50...... 17,00 ...... 2,94 .....21,86 ...... 17,70...... 13,71...... n/d...... 4447 SKIS ROSSIGNOL...... 13,20...... 13,21...... -0,08...... -8,83 ...... 15,90...... 13,07 .....0,28 ...12041 ARBEL...... 5,50 ...... 5,69...... -3,34 .....77,41 ...... 7,50...... 2,92 .....0,53...... 3588 GEOPHYSIQUE...... ◗...... 44,35...... 44,00 ...... 0,80 .....25,81 ...... 44,69...... 33,16 .....1,22 ...12016 SOCIETE GENERALE ...... ◗...... 70,25...... 69,30 ...... 1,37 .....11,77 ...... 71,15...... 60,05 .....2,10 ...13080 AREVA CIP...... 184,50.....185,00...... -0,27 .....15,67...... 192,00 ....160,00...22,85...... 4524 GFI INFORMATIQUE ...... ◗...... 11,88...... 11,58 ...... 2,59...... -1,41 ...... 13,34...... 10,05 .....0,15...... 6337 SODEXHO ALLIANCE ...... ◗...... 49,59...... 49,15 ...... 0,90 ...... 3,29 ...... 49,70...... 42,65 .....0,56 ...12122 ATOS ORIGIN...... ◗...... 93,30...... 92,20 ...... 1,19 .....26,85 ...... 94,00...... 71,15...... n/d...... 5173 GRANDVISION...... ◗...... 18,99...... 18,80 ...... 1,01 .....24,52 ...... 20,10...... 15,05 .....0,25...... 5297 SOPHIA ...... ◗...... 31,80...... 31,71 ...... 0,28 ...... 5,36 ...... 32,25...... 30,00 .....1,52 ...12077 AVENTIS ...... ◗...... 81,00...... 81,00...... n/d ...... 1,56 ...... 85,95...... 74,10 .....0,50 ...13046 GROUPE GASCOGNE...... 71,00...... 71,70...... -0,98...... -4,31 ...... 80,40...... 67,75 .....3,00 ...12441 SOPRA GROUP CB# ...... ◗...... 51,60...... 48,30 ...... 6,83 .....33,12 ...... 51,60...... 39,05 .....0,62...... 5080 AXA ...... ◗...... 25,50...... 25,20 ...... 1,19 ...... 8,64 ...... 25,70...... 19,41 .....2,20 ...12062 GROUPE PARTOUCHE #...... 76,20...... 74,80 ...... 1,87 ...... 2,62 ...... 76,20...... 63,00 .....1,68...... 5354 SPIR COMMUNIC. #...... ◗...... 85,80...... 85,20 ...... 0,70 .....10,00 ...... 91,00...... 74,05 .....3,00 ...13173 BACOU DALLOZ ...... 108,10.....109,00...... -0,83 .....22,84...... 118,80...... 83,30 .....0,90...... 6089 GR.ZANNIER (LY) # ...... 75,60...... 75,30 ...... 0,40...... -3,81 ...... 83,50...... 72,00 .....0,73 ...12472 SR TELEPERFORMANCE .....◗...... 27,55...... 27,75...... -0,72 .....17,23 ...... 28,80...... 21,56 .....0,15...... 5180 BAIL INVESTIS...... 135,00.....135,00...... n/d .....11,47...... 135,50 ....122,50 .....7,16 ...12018 GUYENNE GASCOGNE ...... ◗...... 85,85...... 84,70 ...... 1,36 ...... 1,00 ...... 87,50...... 84,00 .....1,50 ...12028 STERIA GROUPE #...... 38,05...... 38,35...... -0,78 .....27,68 ...... 38,80...... 28,06 .....0,48...... 7291 BAZAR HOT. VILLE ...... n/d.....130,20...... n/d ...... 1,08...... 152,80 ....124,50 .....3,00 ...12547 HAVAS ADVERTISING...... ◗...... 10,00 ...... 9,61 ...... 4,06 .....23,00 ...... 11,00...... 7,82 .....0,17 ...12188 SUCR.PITHIVIERS...... 410,00.....411,00...... -0,24 ...... 6,43...... 444,00 ....361,10...12,00...... 3331 BEGHIN SAY...... ◗...... 44,00...... 44,10...... -0,23 ...... 7,84 ...... 44,50...... 39,20...... n/d...... 4455 IMERYS ...... ◗ ....131,90.....130,20 ...... 1,31 .....22,35...... 132,50...... 98,00 .....3,60 ...12085 SUEZ...... ◗...... 32,79...... 32,57 ...... 0,68...... -3,55 ...... 34,90...... 30,80 .....3,30 ...12052 BIC...... ◗...... 38,40...... 38,75...... -0,90 ...... 0,10 ...... 40,98...... 35,51 .....0,29 ...12096 IMMEUBLES DE FCE...... n/d...... 22,01...... n/d ...... 0,04 ...... 25,00...... 19,80 .....0,30 ...12037 TAITTINGER ...... 130,00.....129,80 ...... 0,15 ...... 0,07...... 140,00 ....120,00...11,62...... 3720 BNP PARIBAS ...... ◗...... 55,80...... 54,75 ...... 1,92 .....11,04 ...... 58,30...... 49,77 .....2,25 ...13110 IMMOBANQUE NOM...... 127,00.....126,80 ...... 0,16...... n/d...... 128,20 ....118,00...... n/d...... 5793 TECHNIP-COFLEXIP...... ◗ ....155,30.....154,90 ...... 0,26 ...... 3,53...... 158,90 ....131,50 .....3,30 ...13170 BOLLORE...... ◗ ....245,60.....242,40 ...... 1,32 ...... 2,24...... 259,00 ....238,00 .....4,00 ...12585 IM.MARSEILLAISE...... n/d ..3590,00...... n/d ...... 1,26...... 3700,00 ..3150,00...22,26...... 3770 TF1...... ◗...... 35,13...... 34,05 ...... 3,17 .....23,74 ...... 35,13...... 24,94 .....0,65...... 5490 BOLLORE INV...... 52,00...... 52,00...... n/d ...... 1,26 ...... 55,00...... 50,50 .....0,20...... 3929 INFOGRAMES ENTER...... ◗...... 12,63...... 12,46 ...... 1,36...... -2,47 ...... 15,98...... 9,95...... n/d...... 5257 THALES ...... ◗...... 40,50...... 39,87 ...... 1,58 ...... 4,51 ...... 41,77...... 36,35 .....0,62 ...12132 BONGRAIN...... 45,55...... 45,50 ...... 0,11 ...... 1,22 ...... 45,80...... 41,70 .....1,40 ...12010 INGENICO...... ◗...... 25,70...... 25,56 ...... 0,55 .....13,71 ...... 26,90...... 22,50 .....0,10 ...12534 THOMSON MULTIMEDIA..◗...... 35,31...... 35,00 ...... 0,89 ...... 2,34 ...... 37,15...... 28,50...... n/d ...18453 BOUYGUES...... ◗...... 37,10...... 36,63 ...... 1,28 ...... 0,81 ...... 38,95...... 30,51 .....0,36 ...12050 ISIS ...... 166,00.....166,60...... -0,36 ...... 5,06...... 166,60 ....137,00...... n/d ...12000 TOTAL FINA ELF...... ◗ ....171,80.....172,00...... -0,12 ...... 7,10...... 175,50 ....151,60 .....3,30 ...12027 BOUYGUES OFFS...... ◗...... 44,10...... 44,21...... -0,25 .....10,11 ...... 45,30...... 38,60 .....1,10 ...13070 JC DECAUX...... ◗...... 12,72...... 12,50 ...... 1,76 ...... 1,35 ...... 13,78...... 10,20...... n/d...... 7791 TRANSICIEL # ...... ◗...... 39,60...... 39,15 ...... 1,15 .....14,15 ...... 40,56...... 31,50 .....0,50...... 6271 B T P (LA CIE)...... n/d ...... 1,16...... n/d...... n/d...... n/d ...... n/d .....0,46...... 3360 KAUFMAN ET BROAD ...... 21,27...... 21,00 ...... 1,29 .....28,90 ...... 21,41...... 16,21 .....0,82 ...12105 UBI SOFT ENTERTAIN...... ◗...... 35,50...... 35,00 ...... 1,43...... -5,33 ...... 39,97...... 29,46...... n/d...... 5447 BULL#...... ◗...... 1,15 ...... 1,21...... -4,96...... -6,50 ...... 1,36...... 0,83...... n/d...... 5260 KLEPIERRE...... ◗ ....118,20.....118,10 ...... 0,08 .....10,15...... 119,50 ....108,20 .....2,75 ...12196 UNIBAIL (PORTEUR)...... ◗...... 60,20...... 59,80 ...... 0,67 ...... 5,52 ...... 62,90...... 54,00 .....5,00 ...12471 BURELLE (LY)...... 53,00...... 54,40...... -2,57 ...... 6,79 ...... 60,05...... 49,63 .....0,50...... 6113 L'OREAL...... ◗...... 82,90...... 82,50 ...... 0,48 ...... 2,47 ...... 83,10...... 75,15 .....0,44 ...12032 UNILOG...... ◗...... 83,20...... 82,80 ...... 0,48 .....21,72 ...... 83,90...... 68,55 .....0,39...... 3466 BUSINESS OBJECTS...... ◗...... 49,22...... 48,78 ...... 0,90 .....31,07 ...... 51,00...... 37,01...... n/d ...12074 LAFARGE...... ◗ ....102,20.....101,50 ...... 0,69...... -2,57...... 107,00...... 96,85 .....2,20 ...12053 VALEO...... ◗...... 50,60...... 49,63 ...... 1,95 .....12,94 ...... 50,85...... 42,80 .....1,35 ...13033 CANAL + ...... ◗...... 3,70 ...... 3,75...... -1,33 ...... 3,35 ...... 3,79...... 3,49 .....0,15 ...12546 LAGARDERE...... ◗...... 52,25...... 51,20 ...... 2,05 .....11,17 ...... 52,85...... 41,92 .....0,78 ...13021 VALLOUREC...... ◗...... 65,70...... 66,65...... -1,43 .....23,38 ...... 66,65...... 53,50 .....1,30 ...12035 CAP GEMINI...... ◗...... 88,60...... 86,35 ...... 2,61 ...... 9,24 ...... 90,70...... 70,40 .....1,20 ...12533 LAPEYRE...... ◗...... 60,00...... 60,80...... -1,32 .....35,56 ...... 62,50...... 44,10 .....1,08 ...13051 VINCI...... ◗...... 72,90...... 72,45 ...... 0,62 .....10,72 ...... 74,80...... 61,30 .....1,65 ...12548 CARBONE-LORRAINE ...... ◗...... 33,65...... 34,10...... -1,32 .....12,16 ...... 35,80...... 28,60 .....1,06...... 3962 LEBON (CIE) ...... 52,50...... 52,50...... n/d ...... 4,58 ...... 54,70...... 48,75 .....2,30 ...12129 VIVARTE ...... 141,80.....141,90...... -0,07 .....10,35...... 143,00 ....124,00 .....1,98 ...13041 CARREFOUR ...... ◗...... 51,75...... 51,50 ...... 0,49....-11,38 ...... 58,80...... 49,23 .....0,50 ...12017 LEGRAND ORD...... 171,50.....175,50...... -2,28 .....19,09...... 180,00 ....143,90 .....0,94 ...12061 VIVENDI ENVIRON...... ◗...... 35,17...... 34,49 ...... 1,97...... -6,11 ...... 39,20...... 33,55 .....0,55 ...12414 CASINO GUICH.ADP...... 59,90...... 59,60 ...... 0,50...... -4,16 ...... 63,95...... 56,05 .....1,37 ...12113 LEGRIS INDUST...... ◗...... 22,20...... 22,20...... n/d ...... 0,90 ...... 25,39...... 18,20 .....1,20 ...12590 VIVENDI UNIVERSAL ...... ◗...... 44,23...... 43,43 ...... 1,84....-28,08 ...... 64,40...... 40,66 .....1,00 ...12777 CASINO GUICHARD ...... ◗...... 82,55...... 81,25 ...... 1,60...... -4,73 ...... 87,30...... 75,05 .....1,33 ...12558 LIBERTY SURF ...... 3,68 ...... 3,66 ...... 0,55 .....29,12 ...... 3,80...... 2,90...... n/d...... 7508 WANADOO ...... ◗...... 6,30 ...... 6,28 ...... 0,32 .....11,90 ...... 6,68...... 5,37...... n/d ...12415 CASTORAMA DUB.(LI) ...... ◗...... 60,70...... 59,75 ...... 1,59 ...... 4,92 ...... 61,90...... 54,25 .....2,85 ...12420 LOCINDUS...... 130,00.....130,00...... n/d ...... 3,17...... 131,90 ....126,00...10,18 ...12135 WORMS (EX.SOMEAL) ...... 20,20...... 20,20...... n/d ...... 3,58 ...... 20,95...... 18,50 .....0,50...... 6336 CEGID (LY)...... 80,50...... 77,95 ...... 3,27 ...... 2,74 ...... 90,50...... 70,00 .....2,00 ...12470 LOUVRE #...... 74,90...... 74,65 ...... 0,33 .....19,26 ...... 75,80...... 60,00 .....1,24...... 3311 ZODIAC...... ◗...... 24,40...... 24,65...... -1,01 .....19,66 ...... 25,01...... 20,40 .....5,20 ...12568 CEREOL ...... ◗...... 29,75...... 29,70 ...... 0,17 ...... 4,56 ...... 30,49...... 28,00...... n/d...... 4456 LUCIA...... 11,22...... 11,25...... -0,27....-13,69 ...... 12,00...... 10,42 .....1,83...... 3630 CERESTAR...... ◗...... 32,75...... 32,75...... n/d ...... 6,33 ...... 32,75...... 30,70...... n/d...... 4457 LVMH MOET HEN...... ◗...... 61,00...... 60,10 ...... 1,50 .....33,47 ...... 61,05...... 42,15 .....0,22 ...12101 CFF.RECYCLING ...... 47,00...... 47,00...... n/d .....17,50 ...... 47,25...... 38,50 .....1,30...... 3905 MARINE WENDEL...... ◗...... 68,05...... 67,50 ...... 0,81...... n/d ...... 72,80...... 66,50...... n/d ...12120 VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO ALTADIS...... ◗...... 20,98...... 21,10...... -0,57 ...... 9,95 ...... 21,52...... 17,55 .....0,23 ...12975 CGIP ...... ◗...... 35,99...... 34,90 ...... 3,12...... n/d ...... 38,30...... 34,80...... n/d ...12102 MARIONNAUD PARFUM...◗...... 52,05...... 51,60 ...... 0,87...... -4,31 ...... 57,60...... 48,55...... n/d...... 6494 AMADEUS PRIV. A ...... ◗...... 8,24 ...... 8,17 ...... 0,86 .....25,41 ...... 8,24...... 6,44 .....0,07 ...12823 CHARGEURS ...... 78,00...... 78,00...... n/d ...... 4,06 ...... 79,90...... 67,00 .....2,13 ...13069 MATUSSIERE FOREST...... 9,40 ...... 9,35 ...... 0,53 ...... 5,73 ...... 9,85...... 8,15 .....0,10...... 6057 ◗ CHRISTIAN DIOR ...... ◗...... 45,00...... 44,20 ...... 1,81 .....30,54 ...... 45,00...... 32,50 .....0,28 ...13040 MAUREL ET PROM...... 19,00...... 18,89 ...... 0,58 .....22,58 ...... 19,50...... 15,10 .....0,91...... 5107 ARCELOR...... 15,85...... 15,85...... n/d...... n/d ...... 16,06...... 14,35...... n/d...... 5786 B.A.S.F. # ...... ◗...... 47,10...... 47,00 ...... 0,21 .....11,37 ...... 47,50...... 40,10 .....1,47 ...12807 CIC -ACTIONS A ...... 121,80.....121,00 ...... 0,66 ...... 1,07...... 125,00 ....118,70 .....2,29 ...12005 METALEUROP ...... 3,98 ...... 3,98...... n/d .....29,22 ...... 4,90...... 3,15 .....0,61 ...12038 ◗ CIMENTS FRANCAIS...... ◗...... 51,50...... 51,60...... -0,19 ...... 7,29 ...... 52,50...... 46,20 .....1,40 ...12098 MICHELIN...... ◗...... 44,74...... 44,70 ...... 0,09 .....20,75 ...... 45,05...... 36,36 .....0,80 ...12126 BAYER #...... 40,25...... 40,50...... -0,62 .....14,63 ...... 40,52...... 32,80 .....1,03 ...12806 ◗ COMPLETEL EUROPE ...... ◗...... 0,78 ...... 0,76 ...... 2,63....-32,75 ...... 1,30...... 0,59...... n/d...... 5728 CLARINS...... 69,25...... 69,05 ...... 0,29 ...... 9,22 ...... 72,50...... 61,00 .....1,10 ...13029 MONTUPET SA ...... 14,86...... 14,85 ...... 0,07 .....42,47 ...... 15,00...... 10,50 .....0,17...... 3704 ◗ CLUB MEDITERRANEE ...... ◗...... 53,40...... 53,10 ...... 0,56 .....30,24 ...... 56,40...... 41,52 .....1,00 ...12156 NATEXIS BQ POP...... ◗...... 90,70...... 90,75...... -0,06...... -6,39 ...... 97,50...... 87,30 .....2,50 ...12068 DEUTSCHE BANK #...... 73,00...... 71,10 ...... 2,67...... -8,00 ...... 82,60...... 62,55 .....0,96 ...12804 ◗ ◗ DEXIA...... ◗...... 17,07...... 16,95 ...... 0,71 ...... 5,37 ...... 17,70...... 14,99 .....3,23 ...12822 CNP ASSURANCES ...... 37,18...... 36,85 ...... 0,90 ...... 4,14 ...... 37,40...... 33,60 .....1,08 ...12022 NEOPOST...... 37,00...... 37,00...... n/d .....13,08 ...... 38,45...... 32,31...... n/d ...12056 ◗ COFACE...... ◗...... 59,90...... 56,35 ...... 6,30 .....26,37 ...... 61,90...... 46,40 .....1,75 ...12099 NEXANS...... ◗...... 21,90...... 21,70 ...... 0,92 .....35,10 ...... 21,90...... 16,25...... n/d...... 4444 EADS(EX-AERO.MAT.)...... 17,37...... 16,67 ...... 4,20 .....27,34 ...... 17,45...... 12,52 .....0,38...... 5730 EQUANT N.V...... ◗...... 11,93...... 11,80 ...... 1,10....-11,36 ...... 14,95...... 8,97...... n/d ...12701 COFLEXIP...... n/d.....167,50...... n/d ...... 5,34...... 168,20 ....145,00...... n/d ...13064 NORBERT DENTRES.#...... 26,40...... 26,49...... -0,34 .....18,12 ...... 27,90...... 21,52 .....0,40...... 5287 ◗ COLAS...... 70,55...... 70,85...... -0,42 .....11,36 ...... 71,80...... 62,00 .....2,13 ...12163 NORD-EST ...... 27,20...... 27,40...... -0,73 ...... 0,40 ...... 27,90...... 25,20 .....0,94 ...12055 EURONEXT N.V ...... 21,86...... 22,00...... -0,64 ...... 2,87 ...... 22,90...... 19,02...... n/d...... 5777 ◗ GEMPLUS INTL ...... ◗...... 2,06 ...... 2,09...... -1,44....-27,46 ...... 3,08...... 1,75...... n/d...... 5768 CONTIN.ENTREPR...... 46,00...... 46,20...... -0,43 ...... 2,90 ...... 46,90...... 41,50 .....2,00...... 3664 NRJ GROUP...... 23,10...... 23,14...... -0,17 .....10,31 ...... 24,50...... 17,90 .....0,28 ...12169 ◗ CREDIT AGRICOLE ...... ◗...... 19,07...... 19,20...... -0,68 ...... 7,19 ...... 19,20...... 17,58...... n/d...... 4507 OBERTHUR CARD SYS...... ◗...... 7,40 ...... 7,25 ...... 2,07....-17,31 ...... 9,40...... 5,62...... n/d ...12413 NOKIA A ...... 25,58...... 25,20 ...... 1,51....-10,87 ...... 30,32...... 22,12 .....0,28...... 5838 ◗ ROYAL DUTCH # ...... ◗...... 62,65...... 62,00 ...... 1,05 .....10,59 ...... 62,70...... 52,60 .....0,53 ...13950 CRED.FON.FRANCE ...... 15,04...... 14,98 ...... 0,40 ...... 3,43 ...... 15,19...... 13,05 .....0,58 ...12081 ORANGE ...... 7,42 ...... 7,38 ...... 0,54....-27,11 ...... 10,74...... 6,27...... n/d...... 7919 ◗ CREDIT LYONNAIS ...... ◗...... 42,32...... 42,32...... n/d .....12,85 ...... 43,00...... 36,14 .....0,65 ...18420 OXYG.EXT-ORIENT...... 381,10.....391,00...... -2,53 ...... 7,65...... 396,00 ....351,00...14,68...... 3117 ROYAL PHILIPS 0.20...... 33,69...... 33,00 ...... 2,09 ...... 1,84 ...... 35,33...... 27,74 .....0,27 ...13955 ◗ SIEMENS # ...... ◗...... 77,30...... 74,95 ...... 3,14 ...... 4,31 ...... 79,75...... 62,00 .....0,74 ...12805 CS COM.ET SYSTEMES ...... 11,00...... 11,57...... -4,93 .....32,53 ...... 11,90...... 7,60...... n/d...... 7896 PECHINEY ACT ORD A...... 59,15...... 58,80 ...... 0,60 ...... 2,15 ...... 63,80...... 57,05 .....1,00 ...13290 ◗ DAMART...... 95,00...... 94,95 ...... 0,05 .....17,86 ...... 98,00...... 79,50 .....3,80 ...12049 PECHINEY B PRIV...... 55,45...... 57,00...... -2,72 ...... 1,93 ...... 59,60...... 52,50 .....3,31...... 3640 STMICROELECTRONICS ...... 38,74...... 37,49 ...... 3,33 ...... 7,46 ...... 39,70...... 31,50 .....0,03 ...12970 ◗ ◗ TELEFONICA #...... ◗...... 13,45...... 13,16 ...... 2,20...... -9,54 ...... 15,62...... 12,29 .....0,28 ...12811 DANONE...... 136,70.....135,30 ...... 1,03...... -0,21...... 139,40 ....125,20 .....1,90 ...12064 PENAUILLE POLY.#...... 36,60...... 36,34 ...... 0,72...... -7,34 ...... 45,59...... 33,26 .....0,28...... 5338 ◗ DASSAULT-AVIATION...... 320,50.....323,00...... -0,77 ...... 1,10...... 331,00 ....284,90 .....6,20 ...12172 PERNOD-RICARD...... ◗...... 92,60...... 92,80...... -0,22 ...... 6,43 ...... 93,50...... 82,75 .....0,80 ...12069 UNILEVER NV # ...... 66,85...... 67,25...... -0,59 ...... 1,44 ...... 68,00...... 61,45 .....0,38 ...13953 DASSAULT SYSTEMES ...... ◗...... 55,75...... 55,40 ...... 0,63 ...... 3,24 ...... 59,40...... 47,60 .....0,31 ...13065 PEUGEOT...... ◗...... 55,05...... 54,30 ...... 1,38 .....15,28 ...... 55,15...... 43,42 .....5,00 ...12150 ◗ VALEURS INTERNATIONALES HORS ZONE EURO DEV.R.N-P.CAL LI # ...... 14,60...... 14,55 ...... 0,34 ...... 1,38 ...... 15,00...... 14,25 .....0,55 ...12423 PINAULT-PRINT.RED...... 131,40.....130,90 ...... 0,38...... -9,12...... 154,69 ....109,50 .....2,18 ...12148 ERICSSON #...... ◗...... 5,06 ...... 4,98 ...... 1,61....-16,50 ...... 6,69...... 4,42 .....0,04 ...12905 DEVEAUX(LY)# ...... 70,10...... 69,90 ...... 0,29....-12,91 ...... 75,00...... 66,90 .....4,20...... 6100 PLASTIC OMN.(LY) ...... 69,10...... 66,60 ...... 3,75 .....17,11 ...... 83,10...... 59,05 .....2,00 ...12457 GENERAL ELECT. # ...... ◗...... 45,95...... 45,90 ...... 0,11...... -0,41 ...... 47,80...... 40,10 .....0,18 ...12943 ◗ DIDOT-BOTTIN ...... n/d...... 70,00...... n/d .....14,75 ...... 70,50...... 61,10 .....2,74...... 3747 PROVIMI...... 21,60...... 21,45 ...... 0,70 ...... 1,31 ...... 23,78...... 20,16...... n/d...... 4458 HSBC HOLDINGS...... ◗...... 13,68...... 13,60 ...... 0,59 ...... 2,70 ...... 13,85...... 12,32 .....0,21 ...12976 DMC (DOLLFUS MI) ...... 10,78...... 10,15 ...... 6,21 .....43,92 ...... 11,48...... 6,90 .....0,61 ...12133 PSB INDUSTRIES LY ...... 90,45...... 90,50...... -0,06 ...... 1,06 ...... 91,80...... 85,00 .....3,50...... 6032 I.B.M # ...... ◗ ....122,40.....121,30 ...... 0,91....-12,44...... 141,90 ....109,50 .....0,14 ...12964 ◗ DYNACTION...... 31,06...... 31,10...... -0,13 .....15,46 ...... 32,40...... 25,41 .....0,50 ...13035 PUBLICIS GR. SA #...... 37,60...... 37,00 ...... 1,62 .....26,38 ...... 39,45...... 26,80 .....0,20 ...13057 KINGFISHER SICO...... ◗...... 6,29 ...... 6,22 ...... 1,13 ...... 0,15 ...... 6,83...... 5,86 .....0,07 ...22046 ◗ ◗ EIFFAGE ...... 84,60...... 84,70...... -0,12 .....23,68 ...... 84,90...... 68,80 .....0,78 ...13045 REMY COINTREAU ...... 28,00...... 27,88 ...... 0,43 .....12,58 ...... 28,10...... 24,87 .....0,90 ...13039 MERCK AND CO #...... ◗...... 68,05...... 68,25...... -0,29 ...... 0,36 ...... 73,20...... 64,50 .....0,34 ...12909 ◗ ELECT.MADAGASCAR...... 22,70...... 22,40 ...... 1,34 ...... 0,88 ...... 24,90...... 22,40...... n/d...... 3571 RENAULT ...... 56,00...... 55,30 ...... 1,27 .....41,37 ...... 56,10...... 39,30 .....0,91 ...13190 NESTLE SA NOM. #...... ◗ ....249,30.....246,00 ...... 1,34 ...... 4,30...... 258,60 ....233,10...23,42 ...13911 ◗ ◗ ELIOR...... 8,40 ...... 8,30 ...... 1,20 ...... 4,21 ...... 9,74...... 8,05 .....0,07 ...12127 REXEL ...... 72,10...... 71,80 ...... 0,42 ...... 9,32 ...... 72,10...... 58,60 .....1,61 ...12595 PHILIP MORRIS #...... ◗...... 58,85...... 58,95...... -0,17 .....12,09 ...... 62,25...... 50,40 .....0,56 ...12928 ◗ ENTENIAL(EX CDE)...... 32,72...... 32,50 ...... 0,68 .....29,07 ...... 32,90...... 25,35 .....0,40 ...12093 RHODIA ...... 10,98...... 11,05...... -0,63 .....22,27 ...... 11,63...... 8,87 .....0,40 ...12013 SCHLUMBERGER #...... ◗...... 68,85...... 68,00 ...... 1,25 ...... 7,74 ...... 70,95...... 56,00 .....0,22 ...12936 ERAMET...... 38,00...... 38,06...... -0,16 ...... 9,82 ...... 39,80...... 30,21 .....1,30 ...13175 ROCHETTE (LA)...... n/d...... 12,45...... n/d .....27,04 ...... 12,90...... 11,81 .....0,18 ...12580 SONY CORP. # ...... ◗...... 61,05...... 62,80...... -2,79 .....18,31 ...... 65,45...... 46,31 .....0,13 ...12903 ESSILOR INTL ...... ◗...... 39,04...... 39,05...... -0,03 .....14,99 ...... 39,90...... 31,20 .....3,90 ...12166 ROUGIER #...... 61,10...... 61,10...... n/d ...... 7,09 ...... 62,40...... 57,00 .....3,05...... 3764 ◗ Cours en euros. VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO et HORS ZONE EURO : une sélection. ESSO...... 92,75...... 92,50 ...... 0,27 .....15,64 ...... 92,75...... 79,50 .....2,75 ...12066 ROYAL CANIN...... 142,40.....141,90 ...... 0,35 ...... 5,87...... 143,50 ....133,20 .....1,10...... 3153 ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). EULER...... ◗...... 42,54...... 42,20 ...... 0,81 ...... 0,09 ...... 47,40...... 40,60 .....1,40 ...12130 RUE IMPERIALE (LY)...... 1661,50 ..1671,50...... -0,60 ...... 7,19...... 1735,00 ..1463,00...21,19 ...12400 Plus haut et plus bas : cours maximum et minimum depuis le 1/1/2002. n/d : valeur non disponible.

SYSTRAN ...... 1,50 ...... -6,25 GECI INTL ...... 7,55 ...... -4,31 NOUVEAU MARCHÉ GUILLEMOT BS 99 ...... 2,65 ...... -5,02 SECOND MARCHÉ COCOON NOM...... 0,46 ...... -4,17 LYCOS EUROPE...... 0,70 ...... -4,11 CASCADES # ...... 3,60 ...... -4,00 15/3 : 16 millions d'euros échangés MEDCOST # ...... 0,94 ...... -4,08 15/3 : 25 millions d'euros échangés ASSYSTEM #...... 21,14 ...... -3,91 Valeur Cours de clôture %var. CAST #...... 2,99 ...... -3,55 Valeur Cours de clôture %var. IMAFFINE...... 25,98 ...... -3,74 Meilleures performances LA CIE GPE #...... 4,95 ...... -3,51 Meilleures performances STALLERGENES...... 21,00 ...... -3,67 LA TETE DS NUAGES#...... 1,24 ...... 11,71 BAC MAJESTIC...... 2,51 ...... -3,46 IEC PROFES.MEDIA #...... 1,00 ...... 26,58 COM 1(B)# ...... 5,38 ...... -3,41 UBIQUS ...... 2,77 ...... 10,36 Plus forts volumes d'échange ICOM INFORMATIQUE...... 2,99 ...... 15,00 Plus forts volumes d'échange GUILLEMOT #...... 17,30...... 8,81 A NOVO #...... 18,54...... 2,43 ESR ...... 6,05 ...... 10,00 ALTEN (SVN) # ...... 18,05...... 0,28 INFOTEL # ...... 29,50...... 8,46 BOURSE DIRECT #...... 2,26...... 5,12 Le dossier de la semaine SOLERI...... 104,00...... 9,47 ASSYSTEM #...... 21,14 ...... -3,91 REPONSE # ...... 11,39...... 7,96 BRIME TECHNO. #...... 37,90...... 1,34 BILLON # ...... 2,99...... 8,73 BENETEAU #...... 48,17 ...... -0,27 INTERCALL REDUCT...... 13,05...... 7,85 CEREP #...... 19,29...... 0,89 CIBOX INTER. NOM...... 0,29...... 7,41 BONDUELLE...... 58,50...... 0,43 STELAX #...... 0,50...... 6,38 DEVOTEAM # ...... 23,66...... 0,68 CHAINE TRAME...... 4,10...... 6,49 BRIOCHE PASQ.(NS)#...... 73,20 ...... -0,14 UMANIS #...... 3,80...... 6,15 EUROFINS SCIENT.# ...... 19,74...... 2,71 VIEL ET CIE #...... 4,19...... 6,08 CAMAIEU ...... 27,50...... 1,93 TELECOM CITY # ...... 1,40...... 6,06 GENESYS #...... 13,57 ...... -1,67 HOT.REG.PARIS NOM ...... 19,87...... 5,69 ETAM DEVELOPPEMENT ...... 14,05 ...... -0,35 RISC TECHNOLOGY...... 7,59...... 6,01 GUILLEMOT #...... 17,30...... 8,81 THERMOCOMPACT #...... 16,89...... 5,56 FEDON...... 26,00...... 0,78 COM 6 ...... 1,95...... 5,41 HIGHWAVE OPTICAL...... 2,35...... 3,52 AFGHANISTAN MICROSPIRE ...... 2,71...... 5,04 FININFO ...... 30,15...... 0,47 BOURSE DIRECT #...... 2,26...... 5,12 ILOG # ...... 16,80...... 3,70 S.E.A.E...... 5,75...... 4,55 GUY COUACH ...... 55,00...... 0,46 R2I SANTE #...... 3,95...... 5,05 INFOTEL # ...... 29,50...... 8,46 BOIRON (LY)#...... 78,95...... 4,09 HERMES INTL...... 170,50...... 0,00 DURAN DUBOI # ...... 14,98...... 4,90 IPSOS #...... 71,50 ...... -0,14 La drôle de paix BERNARD LOISEAU # ...... 6,80...... 3,98 LVL MEDICAL GPE...... 36,00 ...... -0,83 Plus mauvaises performances MEDIDEP # ...... 27,91...... 0,76 Plus mauvaises performances M6-METR.TV ACT.DIV ...... 31,98 ...... -0,12 BRIME TECHN.BS00...... 0,06...... -33,33 MEMSCAP...... 2,60...... 1,17 LOCAMUR-SOFIGROS ...... 39,62 ...... -9,93 MANITOU #...... 74,00...... 0,68 CAC SYSTEMES # ...... 2,80 ...... -9,68 NICOX # ...... 45,95 ...... -0,09 au quotidien COTTIN FRERES ...... 8,71 ...... -9,27 RALLYE...... 49,90...... 0,10 QUALIFLOW # ...... 3,91 ...... -8,43 SOI TEC SILICON #...... 23,30 ...... -1,52 TIVOLY SA (LY)#...... 13,02 ...... -6,26 RODRIGUEZ GROUP # ...... 66,25 ...... -0,30 CONSODATA ...... 12,75 ...... -7,61 SWORD GROUP...... 48,00...... 0,21 TIPIAK (NS) #...... 59,15 ...... -5,28 SYNERGIE (EX SID.) ...... 34,30...... 0,88 LYCOS FRANCE...... 1,40 ...... -6,67 UMANIS #...... 3,80...... 6,15 E INFO REALITE # ...... 0,75 ...... -5,06 TRIGANO...... 37,00 ...... -0,80 ORCHESTRA KAZIBAO...... 1,01 ...... -6,48 VALTECH ...... 2,00 ...... -0,50 EN KIOSQUE CHAQUE JEUDI, 3 GESPAC SYSTEMES...... 20,01 ...... -4,71 VIEL ET CIE #...... 4,19...... 6,08 IDP # ...... 1,45 ...... -6,45 WAVECOM #...... 33,68 ...... -2,38 SOFCO (LY)...... 1,10 ...... -4,35 VIRBAC...... 120,90...... 0,83

ECUR.TECHNOLOGIESC 36,87 17/3 -4,81 MASTER DUO 14,25 13/3 0,42 CIC HORIZON C 67,45 15/3 -1,08 Fonds communs de placements OBLITYS INSTIT.C 98,12 17/3 -0,75 SICAV ET FCP ECUR.TECHONOLGIESD 36,87 17/3 -6,09 MASTER OBLIG. 30,68 13/3 -0,55 CIC HORIZON D 65,02 15/3 -1,15 STRATEGIE CAC 5842,29 14/3 -1,93 POSTE EUROPE C 92,07 17/3 -0,77 ECUR.TRIMESTR.D 269,21 17/3 -1,42 MASTER PEA 12,33 13/3 -0,80 CIC MENSUEL 1412,94 15/3 -1,17 STRATEGIE IND.USA 9513,54 14/3 0,50 POSTE EUROPE D 87,81 17/3 -0,77 SÉLECTION ECUREUIL PRUDENCED 33,84 17/3 0,02 OPTALIS DYNAMIQUEC 18,45 14/3 -0,85 CIC MONDE PEA 29,53 15/3 5,38 POSTE GISEMENT C 196,80 17/3 -1,04 Dernier cours connu le 18/3 à 9h EPARCOURT-SICAV D 28,48 17/3 0,00 OPTALIS DYNAMIQUED 17,29 14/3 -0,91 CIC OBLI LONG T.C 15,29 15/3 -1,16 POSTE GISEMENT D 177,42 17/3 -1,04 Valeur Cours date % var. en euro valeur 31/12 GEOPTIM C 2343,04 17/3 0,14 OPTALIS EQUILIBREC 18,69 14/3 -0,63 CIC OBLI LONG T.D 15,10 15/3 -1,17 REMUNYS PLUS 104,08 17/3 0,60 Fonds communs de placements OPTALIS EQUILIBRED 17,01 14/3 -0,64 CIC OBLI MONDE 136,49 15/3 -0,02 ECUR.EQUILIBRE C 37,49 17/3 -0,26 OPTALIS EXPANSIONC 14,61 14/3 -1,74 CIC OR ET MAT 120,68 15/3 13,83 ADDILYS C 108,19 17/3 0,63 ECUR.PRUDENCE C 34,64 17/3 0,14 OPTALIS EXPANSIOND 14,26 14/3 -1,72 CIC ORIENT 175,25 15/3 11,86 ADDILYS D 104,99 17/3 -1,56 AGIPI ACTIONS 26,88 15/3 0,67 ECUR.VITALITE 40,75 17/3 0,14 OPTALIS SERENITE C 17,90 14/3 -0,27 CIC PIERRE 35,65 15/3 4,88 AMPLITUDE AMERIQ.C 26,18 17/3 0,76 AGIPI AMBITION 25,59 15/3 0,66 NECTRA 2 C 1014,29 17/3 -0,21 OPTALIS SERENITE D 15,72 14/3 -0,31 SUD-GESTION C 24,53 15/3 -0,52 AMPLITUDE AMERIQ.D 25,36 17/3 0,75 CADENCE 1 D 153,80 15/3 -1,83 NECTRA 2 D 1014,29 17/3 -0,21 PACTE SOLIDAR.LOG. 76,99 12/3 0,02 SUD-GESTION D 18,65 15/3 -4,70 AMPLITUDE EUROPE C 31,94 17/3 -1,23 CADENCE 2 D 152,12 15/3 -1,55 NECTRA 5 C 1011,93 17/3 -0,31 PACTE VERT TIERS-M 81,99 12/3 0,01 UNION AMERIQUE 428,65 15/3 -2,29 AMPLITUDE EUROPE D 30,59 17/3 -1,25 CADENCE 3 D 150,47 15/3 -1,55 NECTRA 5 D 1011,93 17/3 -0,31 Fonds communs de placements AMPLITUDE FRANCE C 83,70 17/3 0,68 CONVERTIS C 227,10 15/3 -0,54 NECTRA 8 C 1006,74 17/3 -0,25 CIC EURO OPPORT. 32,35 15/3 4,17 AMPLITUDE MONDE C 230,04 17/3 1,55 INTEROBLIG C 59,07 14/3 -0,47 BNP ASSOC.PREMIERE 9847,46 17/3 0,65 NECTRA 8 D 1006,74 17/3 -0,25 CIC EURO PEA C 10,10 15/3 -4,71 AMPLITUDE MONDE D 206,34 17/3 1,55 INTERSELECTION F.D 74,16 15/3 -0,93 BNP EURIBOR ASSOC. 52300,18 17/3 0,67 CIC EURO PEA D 9,85 15/3 -4,64 AMPLITUDE PACIFI.C 17,24 17/3 13,16 SELECT.DEFENSIF C 192,43 15/3 -0,12 BNP MONE C.TERME 2523,83 14/3 0,63 EURCO SOLIDARITE 224,84 15/3 -0,25 CIC FRANCEVALOR C 37,23 15/3 -1,33 AMPLITUDE PACIFI.D 16,47 17/3 13,14 SELECT.DYNAMIQUE C 241,07 15/3 0,99 BNP MONE EURIBOR 18691,37 17/3 0,70 MONELION JOUR C 495,20 14/3 0,55 CIC FRANCEVALOR D 37,23 15/3 -1,33 ELANCIEL EUROD PEA 97,60 17/3 -1,43 SELECT.EQUILIBRE 2 169,68 15/3 0,92 BNP MONE PLACEM.C 13831,83 17/3 0,61 MONELION JOUR D 417,04 14/3 0,55 CIC GLOBAL C 244,36 15/3 -0,76 ELANCIEL FR.D PEA 40,02 17/3 -0,42 SELECT.PEA 1 206,20 15/3 0,60 BNP MONE TRESORE. 78907,17 14/3 0,66 Multi-promoteurs SICAV 5000 159,27 15/3 -0,93 CIC GLOBAL D 244,36 15/3 -0,76 EM.EUROPOSTE D PEA 30,17 17/3 -1,54 SELECT.PEA DYNAM. 143,29 15/3 1,05 Fonds communs de placements LIV.BOURSE INV.D 181,82 13/3 0,29 SLIVAFRANCE 272,45 15/3 -1,17 CIC HIGH YIELD 389,11 15/3 -4,57 ETHICIEL 110,64 17/3 7,26 SG FRANCE OPPORT.C 443,38 14/3 4,72 BNP MONE ASSOCIAT. 1848,03 17/3 0,60 NORD SUD DEVELOP.C 520,40 13/3 0,43 SLIVARENTE 39,51 14/3 0,02 CIC JAPON 8,36 15/3 6,76 GEOBILYS C 121,44 17/3 -0,13 SG FRANCE OPPORT.D 415,15 14/3 4,72 NORD SUD DEVELOP.D 401,62 13/3 0,44 SLIVINTER 155,41 15/3 -0,19 CIC MARCHES EMERG. 115,76 15/3 6,12 GEOBILYS D 110,72 17/3 -0,12 SOGEFAVOR 101,47 15/3 1,43 TRILION 741,19 14/3 -0,88 CIC NOUVEAU MARCHE 5,50 15/3 0,00 INTENSYS C 20,79 17/3 0,19 SOGENFRANCE C 462,41 15/3 -0,70 Fonds communs de placements CIC PEA SERENITE 168,72 15/3 0,18 INTENSYS D 17,67 17/3 0,11 SOGENFRANCE D 414,73 15/3 -1,17 ACTILION DYNAMI.C 182,11 15/3 0,15 CIC PROF.DYNAMIQUE 23,47 14/3 -0,04 KALEIS DYNAM.FCE C 79,30 17/3 -1,05 SOGEOBLIG C 112,44 15/3 -0,86 BP OBLIG EUROPE 52,08 15/3 -0,30 ATOUT CROISSANCE 357,51 15/3 4,49 ACTILION DYNAMI.D 171,53 15/3 0,15 CIC PROF.EQUILIB.D 18,54 14/3 -0,80 KALEIS DYNAMISME C 220,62 17/3 0,34 SOGEPARGNE D 44,18 15/3 -0,49 BP SECURITE 104365,90 15/3 0,69 ATOUT EUROPE 505,92 15/3 -1,77 ACTILION EQUIL.C 179,01 14/3 2,77 CIC PROF.TEMPERE C 136,13 14/3 0,24 KALEIS DYNAMISME D 213,18 17/3 0,34 SOGEPEA EUROPE 221,90 15/3 -0,52 FRUCTIFRANCE C 82,29 17/3 1,10 ATOUT FCE ASIE 76,51 15/3 -0,94 ACTILION EQUIL.D 167,37 14/3 2,76 CIC TAUX VARIABLE 198,10 15/3 0,22 KALEIS EQUILIBRE C 203,33 17/3 0,05 SOGINTER C 53,53 15/3 1,19 Fonds communs de placements ATOUT FRANCE C 192,83 15/3 -2,08 ACTILION PEA DYNAM 66,11 15/3 -0,40 CIC TECHNO.COM 76,21 15/3 -5,11 KALEIS EQUILIBRE D 195,65 17/3 0,05 Fonds communs de placements BP CYCLEOEUROPECR. 106,15 14/3 -10,39 ATOUT FRANCE D 171,48 15/3 -2,07 ACTILION PEA EQUI. 165,38 15/3 -0,33 CIC USA 18,43 15/3 -1,33 KALEIS SERENITE C 192,63 17/3 0,17 DECLIC ACT.EURO 15,46 14/3 -0,32 BP CYCLEOEUROPECYC 115,43 14/3 4,71 ATOUT FRANCE EUR. 173,66 15/3 -2,42 ACTILION PRUDENCEC 173,39 15/3 0,02 CIC VAL.NOUVELLES 277,82 15/3 -2,25 KALEIS SERENITE D 184,98 17/3 0,17 DECLIC ACT.FSES 53,33 14/3 1,85 BP CYCLEOEUROPEDEF 100,83 14/3 -1,03 ATOUT FRANCE MONDE 44,18 15/3 -1,71 ACTILION PRUDENCED 161,58 15/3 0,02 KALEIS TONUS C 69,65 17/3 -0,24 DECLIC ACT.INTLES 34,56 15/3 0,66 BP MEDITERR.DEVEL. 56,06 14/3 0,42 ATOUT MONDE 52,34 15/3 -1,35 INTERLION 235,55 14/3 0,16 LIBERT.ET SOLIDAR. 102,17 17/3 0,43 DECLIC BOURSE EQ. 16,64 14/3 0,30 BP NVELLE ECONOMIE 83,41 14/3 -11,67 ATOUT SELECTION 101,94 15/3 -2,75 LION ACTION EURO 89,97 15/3 -0,48 OBLITYS C 112,93 17/3 -0,84 DECLIC BOURSE PEA 51,03 14/3 -0,01 BP OBLI HAUT REND. 112,63 14/3 3,72 CAPITOP EUROBLIG C 100,79 15/3 -0,62 LION PEA EURO 91,29 15/3 -0,21 OBLITYS D 111,16 17/3 -0,84 DECLIC OBLIG.EUROP 16,45 14/3 -5,83 EUROACTION MIDCAP 135,94 14/3 7,60 CAPITOP EUROBLIG D 83,16 15/3 -0,62 CM EUR.TECHNOLOG. 4,33 15/3 -2,70 PLENITUDE 42,14 17/3 -0,96 DECLIC PEA EUROPE 23,89 14/3 -0,29 FRUCTI EURO 50 94,31 15/3 -4,18 CAPITOP MONDOBLIG 44,85 15/3 -0,59 CM EURO PEA C 21,72 15/3 -1,23 POSTE GESTION C 2645,63 17/3 0,65 DECLIC SOG.FR.TEMP 58,80 14/3 -0,22 FRUCTI FRANCE NM 190,15 17/3 6,32 CAPITOP REVENUS 170,39 15/3 -1,70 CM FRANCE ACTIONSC 34,29 15/3 -1,95 POSTE GESTION D 2345,30 17/3 0,65 SOGESTION C 48,30 14/3 0,77 DIEZE 429,69 15/3 -2,62 CIC AMERIQ.LATINE 118,55 15/3 3,12 CM MID-ACT.FRA 32,83 15/3 7,37 POSTE PREM. 7184,72 17/3 0,60 SOGINDEX FRANCE 511,17 14/3 -2,00 INDICIA EUROLAND 109,89 14/3 -2,80 CIC CAPIRENTE MT C 35,57 15/3 -0,91 CM MONDE ACTIONS C 315,99 15/3 -0,75 POSTE PREM.1AN 42743,25 17/3 0,21 ...... INDICIA FRANCE 365,38 14/3 -2,18 CIC CAPIRENTE MT D 26,08 15/3 -2,13 CM OBLIG.CT C 165,05 15/3 -0,24 POSTE PREM.2-3ANS 9200,50 17/3 -0,25 ...... ECUR.1,2,3...FUTUR 51,91 17/3 2,05 INDOCAM AMERIQUE 41,25 15/3 -0,24 CIC CONVERTIBLES 5,47 15/3 -0,36 CM OBLIG.LONG T. 102,95 15/3 -0,99 PRIMIEL EURO C 58,54 17/3 7,48 ...... ECUR.ACT.EUROP.C 17,63 17/3 0,51 INDOCAM ASIE 18,46 15/3 4,23 CIC COURT TERME C 34,46 15/3 0,40 CM OBLIG.MOYEN T.C 338,63 15/3 -0,85 REVENUS TRIMESTR. 778,57 17/3 -1,24 ...... ECUR.ACT.FUT.D/PEA 63,77 17/3 -0,45 INDOCAM FRANCE C 331,75 15/3 -1,52 CIC COURT TERME D 26,43 15/3 -2,61 CM OBLIG.QUATRE 161,72 15/3 -1,43 SOLSTICE D 362,86 17/3 0,09 ...... ECUR.CAPITAL.C 43,99 17/3 -0,40 INDOCAM FRANCE D 272,69 15/3 -1,52 CIC DOLLAR CASH 1430,33 15/3 0,33 CM OPTION DYNAM.C 30,99 15/3 -0,61 THESORA C 188,69 17/3 -0,47 ...... ECUR.DYNAMIQUE + 42,66 17/3 -0,32 INDOCAM MULTIOBLIG 189,73 15/3 1,09 CIC ECOCIC 364,56 15/3 -1,22 CM OPTION EQUIL.C 53,43 15/3 -0,78 THESORA D 157,51 17/3 -0,47 ...... ECUR.ENERGIE 43,70 17/3 -0,27 Fonds communs de placements CIC ELITE EUROPE 128,63 15/3 -2,53 Fonds communs de placements TRESORYS 48032,58 17/3 0,73 ...... ECUR.EXPANSION C 14939,46 17/3 0,69 ATOUT VALEUR 77,52 14/3 -0,84 CIC EPARG.DYNAM.C 2075,88 15/3 0,00 CM OPTION MODER. 19,28 15/3 -0,51 Fonds communs de placements ...... ECUR.EXPANSIONPLUS 42,66 14/3 0,63 CAPITOP MONETAIREC 193,80 19/3 0,52 CIC EPARG.DYNAM.D 1637,35 15/3 0,00 DEDIALYS FINANCE 81,98 17/3 -0,52 ...... ECUR.INVEST.D/PEA 52,64 17/3 0,19 CAPITOP MONETAIRED 183,73 19/3 0,52 CIC EUROLEADERS 382,73 15/3 -2,78 DEDIALYS MULTI SEC 63,53 17/3 0,20 ...... ECUR.MONETAIRE C 225,78 17/3 0,51 INDO.FONCIER 98,35 15/3 5,59 CIC FINUNION 177,76 15/3 0,16 DEDIALYS SANTE 94,39 17/3 1,80 ...... ECUR.MONETAIRE D 188,07 17/3 0,51 INDO.VAL.RES. 267,31 14/3 0,28 CIC FRANCE C 34,80 15/3 -2,16 DEDIALYS TECHNO. 31,75 17/3 -9,86 ...... ECUR.OBLIG.INTER. 176,20 17/3 0,39 MASTER ACTIONS 40,99 13/3 -0,48 CIC FRANCE D 34,80 15/3 -2,16 STRATEG.IND.EUROPE 198,69 14/3 -2,84 DEDIALYS TELECOM 38,81 17/3 -18,23 ...... 26/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 AUJOURD’HUI sports

’   des joueurs de football dont beaucoup sont lourdement endettés, sont à l’ori- vigueur sous le nom de salary cap, une masse salariale chaque club consacrée aux   ces dernières saisons – 15 % à 30 % par an selon les gine des ralliements de plus en plus nombreux au limite est fixée chaque année. En Europe, certains sont . Ce système est moins égalitaire que celui championnats – et la dégradation de la situation principe du  des salaires. Dans les favorables à l’instauration d’un plafond relatif, sous for- du salary cap, où le plafond ne dépend pas du budget financière de la plupart des grands clubs européens, sports professionnels américains, où ce système est en me d’un pourcentage maximal de la part du budget de du club mais est le même pour tous. Les clubs européens sont favorables au plafonnement des salaires Football b Devant la dégradation de leur situation financière, les clubs européens sont de plus en plus nombreux à se montrer favorables à un plafonnement de leur masse salariale, système déjà en vigueur dans les sports professionnels américains. Reste à en définir les modalités LE FOOTBALL professionnel une somme fixée à l’avance et qui est n’a plus le choix : s’il veut éviter un la même pour tout le monde. Le but krach retentissant, il lui faut, sans est d’équilibrer la compétition sporti- tarder, trouver un système permet- Les salaires ve. La mise en place d’un pourcenta- tant de réguler les salaires des des joueurs ge sur le budget des clubs de football joueurs. Partout en Europe, l’idée (ci-contre, permettra seulement de limiter les d’un plafonnement des rétribu- avec le numéro 20, déficits. Les clubs les plus riches tions commence à se répandre. Un Alvaro Recoba, continueront d’avoir les meilleurs modèle existe déjà : le salary cap l’attaquant joueurs », explique Arnaud Rou- cher aux sports américains. Les uruguayen ger, au service juridique de la Ligue clubs de football européens pour- de l’Inter Milan) nationale de football (LNF). ront-ils adopter un mécanisme ont augmenté « Plusieurs problèmes se posent, similaire ? L’Union européenne de de 15 % à 30 % par avance de son côté Philippe Diallo, football (UEFA) est pour. Le G14, saison en Europe le directeur de l’Union des clubs le lobby qui regroupe les équipes ces dernières années. professionnels français (UCPF). Les les plus riches du continent, n’y est Face à cette inflation, fiscalités étant différentes dans les pas opposé, alors que certains les dirigeants pays européens, le pourcentage clubs prestigieux, tels le FC Barce- de club sont consacré aux salaires ne sera donc lone, le Milan AC ou la Lazio de plus en plus pas le même d’un club à l’autre. En Rome, y sont farouchement favo- favorables outre, ce mécanisme ne prendra pas rables. « Le plafonnement des salai- à un plafonnement en compte les sommes versées par res est la seule issue pour sauver de la masse salariale. les sociétés d’images et autres équi- notre football », n’a de cesse de Les syndicats pementiers sous forme de complé- répéter le président de la Lazio, de joueurs risquent ment aux salaires. Enfin, qui exerce- Sergio Cragnotti, depuis deux ans. de ne pas être ra le contrôle dans chaque club ? » enchantés Une autre idée, plus simple, fait    par cette perspective. parallèlement son chemin : la limi- Si les clubs en sont arrivés à tirer tation des effectifs. Aujourd’hui en eux-mêmes la sonnette d’alarme, Europe, le championnat espagnol c’est que leur situation comptable est l’un des rares à imposer un quo- est catastrophique. Pour n’avoir ta, fixé à 25 joueurs par club. Prati- pas su maîtriser l’inflation des salai- quement partout ailleurs, les équi-

res des joueurs, le football euro-  / pes peuvent compter autant de péen se retrouve proche de la ban- salariés qu’elles le souhaitent. Des queroute. La Serie A italienne a ter- d’euros. A côté, les dettes suppo- l’image de l’Irlandais Roy Keane, sa mise en place paraît extrême- de nombreux dirigeants pensent études sont actuellement menées miné la saison 2000-2001 avec sées de l’Olympique de Marseille qui, début mars, a prolongé son ment compliquée. L’idée qui que la solution est là. Moins la mas- pour l’introduction de numerus 400 millions d’euros de pertes. Le (40 millions d’euros) ou celles, bien contrat avec Manchester United en revient le plus souvent dans les dis- se salariale est importante dans un clausus. Deux ans après avoir sup- déficit cumulé des clubs espagnols réelles, de Leeds United (22,3 mil- échange de 161 600 euros par cussions consiste à imposer que la budget et moins important sera le primé ses propres quotas, le foot- serait de 700 millions d’euros. L’en- lions d’euros), dont le dépôt de semaine. masse salariale ne dépasse pas un risque de dérapage : Manchester ball français y réfléchit. L’Angleter- dettement du football français est bilan ne sera évité que s’il se sépa- Mais le phénomène a également certain pourcentage des budgets United, grâce à la multiplication de re et l’Italie également. L’Udinese de 290 millions d’euros. Et 80 % re de ses meilleurs joueurs à la fin bénéficié aux joueurs des petites des clubs. L’UEFA avait imaginé ce ses recettes (marchandisage, droits (D1 italienne), le club de la ville des clubs anglais sont dans le rou- de la saison 2001-2002, font figure divisions. Une récente étude de système dans son projet de « licen- télévisés, sponsors), ne consacre d’Udine, a commencé le champion- ge. Si un palmarès devait être éta- de bagatelles. l’hebdomadaire anglais The Obser- ce européenne » destinée à contrô- que 38 % de son chiffre d’affaires à nat avec 41 contrats profession- bli, la Fiorentina arriverait proba- L’explosion des masses salariales ver révélait que l’inflation salariale ler la santé financière des clubs : payer ses joueurs ; Arsenal est à nels. Dans la banlieue londonien- blement en tête, avec ses 160 mil- explique, à elle seule, cette fuite en en D2, D3 et D4 anglaises était tel- pour participer à ces compétitions, 55 % ; Blackburn Rovers en était à ne, Leyton Orient a compté jusqu’à lions d’euros de dettes. avant du football européen. le que leurs responsables envisa- les clubs auraient dû, ainsi, présen- 126 % au moment de sa descente 37 joueurs lors de la saison Le « record » reste toutefois la Depuis l’arrêt Bosman, en 1995, et geaient de compresser drastique- ter des comptabilités dans lesquel- en D2, il y a deux ans. 2001-2002 : ce petit club de D4 propriété du Real Madrid, qui, la libération du marché des trans- ment leurs effectifs à la fin de la sai- les les salaires représentaient entre « L’idée d’un pourcentage pour la anglaise, actuellement classé 19e avant qu’il ne vende les terrains de ferts, les salaires des joueurs ont son, ce qui conduirait 900 joueurs 50 % et 70 % des dépenses. Trop masse salariale part d’un bon princi- (sur 24), envisage aujourd’hui de son centre d’entraînement (pour augmenté de 15 % à 30 % par sai- au chômage. complexe, et probablement trop pe, mais cela ne constitue pas un réduire d’un tiers son effectif. 447,18 millions d’euros), traînait son, selon les championnats. Les Si la nécessité d’un salary cap novatrice pour être appliquée, véritable salary cap. Aux Etats-Unis, un déficit de 285,19 millions stars en ont largement profité, à n’échappe désormais à personne, l’idée a été abandonnée. Reste que les clubs ne peuvent pas dépasser Frédéric Potet En Angleterre, des centaines de joueurs-chômeurs Pour endiguer sa dégringolade sportive, Ils sont victimes des problèmes financiers des clubs les plus modestes le Milan AC dépense à tout-va

LONDRES quement en faillite. Pour les sans- centres de formation « à la françai- MILAN de 35 605 023 euros », explique le Milan AC, Adriano Galliani, a stig- de notre correspondant emplois, la seule option est de renon- se » financés par l’Etat sont correspondance conseil d’administration dans son matisé la situation : « A l’avenir, il Une Premier League (l’équivalent cer à la Premier League. Mais les autant d’obstacles à une carrière Battu par Roda Kerkrade. Domi- dernier rapport. Fininvest, l’action- ne faut plus que l’actionnaire princi- de la D1 française) riche et des salaires sont alors à peine supérieurs internationale. né par l’Inter Milan. Vaincu par naire principal, propriété de Silvio pal comble le déficit avec ses propres superstars du ballon rond millionnai- au Smic. La rémunération moyenne Cette montée du chômage Bologne. Mené par l’Hapoel Tel- Berlusconi (qui doit prochaine- fonds, sinon nous allons directement res, des clubs de divisions inférieures d’un footballeur de la Premier Lea- inquiète les responsables du sport, Aviv (1-0) après le match aller du ment quitter la présidence du club contre le mur. » Ces difficultés éco- pauvres et des joueurs au chômage. gue est de 425 000 livres contre qui craignent le découragement quart de finale de la Coupe de en raison de la nouvelle loi sur les nomiques sont surprenantes lors- Voilà le paradoxe que vit le football moins de 100 000 livres pour l’équi- des jeunes joueurs. Pour tenter l’UEFA. Le Milan AC triomphant conflits d’intérêts), a dû intervenir que l’on sait que le chiffre d’affai- anglais. Selon la Professional Foot- valent de la D2 et 25 000 livres en d’aider les footballeurs à la recher- en championnat, Coupe et Ligue cet été pour financer la campagne res du club milanais a augmenté de ballers Association (PFA), le syndi- D3. Pour survivre, bon nombre de che d’un emploi, la PFA a récem- des champions n’est plus qu’un fan- de recrutement du club. Les trans- 15 % pour atteindre 164 millions cat des joueurs professionnels, quel- footballeurs au chômage sont ment installé un site Internet de tôme qui hante les esprits abattus ferts de Filippo Inzaghi (en prove- d’euros. Où le déficit trouve-t-il que 500 footballeurs se trouveraient contraints d’accepter des emplois petites annonces dont le nom est à de ses six millions de tifosis. L’ac- nance de la Juventus Turin) et de donc son origine ? Le poste « salai- actuellement sans emploi. Mais le temporaires d’auxiliaire d’éducation lui seul tout un programme : give- tuel bilan sportif du club est à l’ima- Manuel Rui Costa (Fiorentina), ont res bruts » du compte d’exploita- chiffre réel de demandeurs d’emploi physique, de surveillant d’école ou mefootball.com. ge du bilan comptable : négatif. été couverts par un apport de tion a augmenté de 62 % par rap- serait plus important. Il s’agit non de vigile. « Chers actionnaires, […] l’exerci- fonds d’environ 80 millions port à l’exercice précédent, pour seulement de joueurs âgés arrivés en M. R. ce 2000-2001 s’est clos par une perte d’euros. Le vice-président du atteindre 106 millions d’euros. fin de contrat ou ayant connu des dif-    A présent, les joueurs qui renou- ficultés d’intégration dans leur club, La renégociation par la chaîne velleront leur contrat et ceux qui mais aussi, de plus en plus, de jeunes numérique payante ITV Digital LES SPORTIFS LES MIEUX PAYÉS seront recrutés par le Milan AC professionnels. des contrats de retransmission devront accepter des salaires En millions d'euros par an, pour l'année 2001 « Ce phénomène inquiétant est le télévisée des trois divisions profes- indexés sur les résultats de l’équi- résultat des difficultés financières crois- sionnelles inférieures risque d’ag- pe. L’entraîneur Carlo Ancelotti, santes des clubs moyens ou petits con- graver la situation financière pré- Formule 1 (année 2000) Basket-ball américain arrivé en cours de saison, a déjà traints par les banques et les sponsors caire de nombreux clubs, s’inquiè- 1 Michael Schumacher 1 Kevin Garnett paraphé un accord de ce type. 33,91 de serrer les cordons de la bourse. La te en substance Brendan Baxen. (Allemagne) (Minnesota) 25,36 L’autre faiblesse économique du réduction de l’enveloppe salariale ITV Digital exige une révision des Milan AC est liée aux droits télé, 2 Jacques Villeneuve 2 Shaquille O'Neal entraîne des licenciements secs de jeu- droits à la baisse en raison du man- 11,3 24,22 qui constituent 60 % de ses ressour- nes joueurs, souvent les derniers arri- que d’intérêt du public pour les (Canada) (LA Lakers) ces. Or, depuis plusieurs saisons, le 2 3 vés », explique Brendan Baxen, direc- compétitions de la D2 ou de la D3. Mika Häkkinen 11,3 Alonzo Mourning 21,17 parcours européen des Milanais teur adjoint de la PFA, syndicat fort Pour compliquer les choses, peu (Finlande) (Miami) est décevant : les éliminations au de plus de 4 000 adhérents. Des de jeunes joueurs anglais accep- 2 Eddie Irvine 4 Juwan Howard deuxième tour de la Ligue des 11,3 21,17 clubs régionaux réputés comme tent de s’expatrier. La mentalité (Irlande) (Dallas) champions en 2000 et au premier Oxford, Portsmouth, Chester, Dar- insulaire, le niveau technique en 5 Ralf Schumacher 5 Scottie Pippen l’année précédente ont entraîné un 6,78 20,49 lington et Scarborough, viviers tradi- général inférieur à celui du conti- (Allemagne) (Portland) lourd manque à gagner. tionnels des espoirs, seraient prati- nent et la quasi-absence de vrais En outre, cette année, le Milan AC ne dispute que la Coupe de Base-ball américain Football l’UEFA, « la deuxième division européenne », selon Adriano Gal- 1 Alex Rodriguez 1 Alvaro Recoba 28,3 8,15 liani, et se traîne en championnat (Texas) (Uruguay, Inter Milan) d’Italie. Ces performances altè- 2 Roy Keane (Irlande, 2 rent évidemment l’image du club. Manny Ramirez 22,64 Manchester United) 7,31 (Boston) « Les résultats sont une épée de 3 Raul (Espagne, Damoclès, affirme Mauro Tavola, 3 Derek Jeter Real Madrid) 6,52 21,37 responsable du marketing. Nous (New York) 4 Rivaldo (Brésil, ouvrirons sous peu une cellule inter- 6,46 Barcelone) ne chargée de rationaliser et gérer 4 Sammy Sosa l’aspect sportif. En attendant, nous 20,35 5 Gabriel Batistuta (Chicago) cherchons à valoriser auprès des (Argentine, AS Rome) 6,25 4 Barry Bonds sponsors la glorieuse histoire de 20,35 6 Zinedine Zidane (France, notre club centenaire. » (San Francisco) Real Madrid) 5,77 Guillaume Prébois LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/27 AUJOURD’HUI sports Le Français Sandy Casar Manchester United, emmené notamment s’est révélé par Paul Scholes, ici sévèrement taclé par Thomas Repka, à l’occasion de Paris-Nice samedi lors de la victoire Cyclisme b Victoire d’Alexandre Vinokourov sur West Ham (5-3), a déboursé, NICE trop ça », relève-t-il. Et comme il en août 2001, de notre envoyé spécial avoue être un peu têtu – « pour plus de 81 millions Alexandre Vinokourov a rem- me faire changer d’idée, parfois d’euros porté la 60e édition de l’épreuve c’est dur » –, il ne s’est pas épar- pour l’achat cycliste Paris-Nice, dimanche gné quelques rappels à l’ordre. de deux joueurs. 17 mars. A 28 ans, le Kazakh, « On m’a dit de me calmer, de ne Soit plus de deux fois aux couleurs rose et gris de pas attaquer d’emblée », le montant l’équipe allemande Telekom, détaille-t-il, avouant avoir été de ses profits annuels complète un palmarès déjà riche stressé avec ce statut de leader : en 2001. de plusieurs courses par étapes « Cela m’embêtait que l’équipe plus ou moins prestigieuses : Cir- travaille pour moi. » cuit de Mines, Quatre Jours de Marc Madiot l’a ressenti : Dunkerque et Tour de l’Oise en « J’ai failli me raviser, mais, finale- 1998, Tour de Valence et Crité- ment, il n’y a eu aucun problème. rium du Dauphiné libéré en Parce qu’il est bien accepté par 1999. Il s’agit de sa première vic- toute l’équipe. » « Il est simple, il

 / toire marquante depuis début ne se prend pas la tête », indique 2000, date à laquelle il a rejoint Frédéric Grappe, l’entraîneur de les rangs d’une formation La Française des jeux, qui le Le spectre d’un krach du foot-business d’outre-Rhin régentée par les décrit comme un « coureur passe- coureurs allemands Jan Ullrich partout, sentant bien la course ». LONDRES « L’argent entré dans les caisses est aussitôt dila- engendrer des scandales préjudiciables à la bonne et Erik Zabel. « Pour progresser, je dois tra- de notre correspondant pidé au profit des joueurs, dont les salaires, primes réputation du jeu », assure le consultant. Rien n’il- Mais à Nice, dans un milieu Avec les menaces pesant sur les recettes tirées et stock options peuvent constituer jusqu’aux deux lustre mieux cette crise latente que la chute des cycliste où, chaque année en des droits de télévision, de la publicité et du mer- tiers du budget des clubs. Alimentant la bulle spécu- titres des clubs européens côtés à la Bourse, con- début de saison depuis les con- Nouvelles chandising, le retrait des bailleurs, l’aspiration lative, la charge des rémunérations est en grande séquence de l’absence de création de valeur. tre-coups de l’« affaire Festina » vers le haut des rémunérations et la chute des partie responsable des mauvais résultats financiers Paul Rawnsley refuse toutefois de s’adonner en 1998, sont scrutés les résul- perquisitions cours des grands clubs européens introduits en du football européen. Au sein de la Premier Lea- à ce qu’il appelle le « foot-pessimisme ». « Les tats des équipes et des coureurs policières en Italie Bourse, le spectre d’un krach du foot-business se gue anglaise, 80 % des clubs sont endettés », expli- sources de revenus, qui ont grimpé de manière ver- français, et où, de plus, six des profile. que l’expert. tigineuse au cours des dix dernières années, ne sept formations françaises sont La police italienne, à la recherche Cette crise potentielle est l’occasion d’une sont pas près de se tarir. La mise aux enchères des cette année en attente d’une invi- de produits dopants, a effectué des remise en question de l’inflation incessante des    droits télévision est favorable aux clubs en raison tation pour le Tour de France, perquisitions, dimanche 17 mars, dépenses – qui concerne surtout les salaires des Pourtant, selon lui, l’imposition d’une limite de la concurrence entre les chaînes. La tendance c’est surtout Sandy Casar, le dau- aux environs de 6 heures du matin, joueurs – à l’origine d’une bulle spéculative style nationale à cette envolée salariale n’est pas réa- observée, en Espagne et en Italie, de clubs négo- phin d’Alexandre Vinokourov, à Rieti, dans plusieurs hôtels héber- nouveaux médias, affirme, en substance, Paul liste : les finances des clubs sont victimes du ciant eux-mêmes ces contrats devrait renforcer qui a focalisé l’attention : à geant les équipes de la course Rawnsley, consultant du bureau comptable lon- fameux arrêt Bosman, par lequel, en 1995, la leur pouvoir. En Angleterre, ils peuvent désormais 23 ans, installé sur la deuxième cycliste Tirreno-Adriatico. « Rien donien Deloitte and Touche. Le rapport annuel Cour européenne de justice a appliqué au foot- retransmettre leurs matches sur leur propre chaî- marche du podium, ce protégé n’a été trouvé, mais quelque chose a sur l’état financier du football européen, publié ball le principe de la libre-circulation des tra- ne câblée 24 heures plus tard. L’audience connaît de Marc Madiot à La Française été découvert dans des maisons de par cet auditeur au mois d’avril, fait autorité vailleurs, faisant exploser le coût des transferts. une croissance exponentielle et les chaînes conti- des jeux s’est également adjugé coureurs », a déclaré un porte- dans les milieux du foot européen. Si les salaires ne sont pas compétitifs, les stars nuent à prendre des participations dans les le maillot de meilleur jeune. parole de la police, qui a ajouté ne Quand il évoque la situation financière des claquent la porte et s’expatrient. clubs », indique-t-il. pas pouvoir « dire quels coureurs clubs européens, Paul Rawnsley est à la fois La solution est à l’échelle européenne. En Espa- Son constat est identique en matière de mer-    sont concernés, ni où ils vivent en serein et inquiet. Le contraste est saisissant entre gne, en Italie et en Angleterre, le football est chandising et de sponsoring : « Les sponsors conti- Champion de France du con- Italie ». la poursuite de la hausse de revenus des grands moins réglementé qu’en France ou en Allema- nuent de payer grassement pour vendre leur image tre-la-montre en espoirs (en Le 6 juin 2001, sur le Tour d’Ita- clubs, qui ont de quoi faire pâlir bon nombre gne, ce qui encourage toutes les formes de suren- à l’échelle mondiale. Les clubs anglais ont su déve- 1999), le coureur de Mantes-la- lie, plus de 100 policiers avaient d’autres chefs d’entreprise, et l’envolée dramati- chère, sans parler de la mégalomanie des diri- lopper un réservoir de supporteurs en Asie et aux Jolie (Yvelines) signe là son pre- passé au crible les chambres d’hô- que des salaires. geants. « Un club, c’est comme une famille. On ne Etats-Unis, qui intéressent les multinationales au mier coup d’éclat dans un pelo- tel de tous les coureurs à San Lors de la saison 1999-2000, ces rémunéra- peut durablement dépenser plus que ce qu’on plan commercial. Par ailleurs, le nombre de specta- ton professionnel qu’il a rejoint Remo. Ils avaient saisi 160 produits, tions ont augmenté de 30 % en Angleterre, 27 % gagne », rappelle Paul Rawnsley. teurs est loin de se tasser. En Angleterre, la vente voilà trois ans. « Cela me fait plai- dont 10 % étaient des substances en Italie, 19 % en France, soit un rythme deux La nouvelle économie du ballon rond est pour- de billets constitue 35 % des recettes des clubs, con- sir et cela a beaucoup d’importan- interdites. Des enquêtes judiciaires fois supérieur à celui des rentrées. Ainsi, Man- tant volatile. « La perte d’un joueur vedette, la vul- tre 31 % en Italie, 27 % en Allemagne, 25 % en ce, dit-il. Paris-Nice est une gran- ont été ouvertes sur près de cent chester United, dont on ne cesse de louer la soli- nérabilité d’une équipe à une simple blessure ou Espagne et seulement 22 % en France. Les clubs du de course, le premier rendez-vous personnes. Fin février, les dossiers dité financière, a dépensé, en août 2001, 51 mil- une contre-performance dans les compétitions continent ont de la marge en matière d’augmenta- important de la saison. Avec le tra- de 36 cyclistes, dont l’Allemand Jan lions de livres (82 millions d’euros) pour acheter européennes peuvent réduire à néant du jour au tion de prix. Le problème est que, à l’inverse de vail, cela montre que l’on peut Ullrich (Telekom) et les Italiens Giu- deux joueurs, Rudd van Nistelrooy et Juan Sebas- lendemain ce gros investissement salarial. Autre l’Angleterre, les stades y appartiennent aux collecti- être à niveau. Mais ce n’est pas liano Figueras (Panaria), Stefano tian Veron, alors que le club annonçait un profit conséquence négative, le fossé grandissant entre vités publiques, qui imposent des limites. » une victoire. Je n’ai toujours pas Zanini (Mapei) et Dario Frigo (Tacco- annuel de 27 millions de livres (43 millions les plus riches clubs d’Europe et les plus pauvres. de victoire chez les professionnels. ni), ont été transmis au Comité d’euros). Un tel climat d’âpreté au gain peut par ailleurs Marc Roche Le rêve, ce serait une première olympique italien (CONI). place. » Le propos résume le personna- ge. Venu au cyclisme à 12 ans, vailler la tactique, changer un A Bordeaux, Lens a oublié de gagner après avoir pratiqué l’athlétis- peu ma vision de la course, peut- es me, Sandy Casar offre l’image être mieux me placer à l’intérieur Football b Le leader s’est incliné (2-1) face aux Girondins, désormais 6 du classement d’un garçon réservé et pondéré. de la course sans faire d’efforts », Ce qui n’empêche pas ce fils uni- déclare Sandy Casar. BORDEAUX delais, l’international Ulrich Ramé. des points et nous placer dans les de la Ligue le 20 avril face à que d’être impatient. A vélo, «il Au sein de La Française des de notre envoyé spécial Le revers bordelais était donc premières places. » Lorient, restent sixièmes, à seule- faut qu’il attaque », résume jeux, ce résultat « fait du bien : Les joueurs du Racing Club de dur à avaler. Pour autant, le senti- Bien évidemment, la première, ment quatre points du trio compo- Marc Madiot. Et cela peut débor- c’est une sacrée bouffée d’oxygè- Lens ont concédé, dimanche ment d’injustice s’effaçait peu à que ses protégés occupent depuis sé par Lille, Auxerre et Paris, et à der dans la vie courante : «Jene ne », ne cache pas Marc Madiot. 17 mars, à Bordeaux, leur quatriè- peu pour laisser place à une note le mois d’octobre et la 11e journée. six de Lyon, 2e. Ils se mettent donc suis pas du genre patient dans ce Dans la perspective d’une sélec- me défaite de la saison (2-1). Mais plus positive. « On va quand même Mais si l’homme refuse de l’admet- à rêver de Ligue des champions. que je fais, convient l’intéressé, tion pour le Tour de France tout surtout, à l’occasion de ce match y arriver », lâchait l’attaquant séné- tre, c’est pour conjurer un sort L’euphorie fut, pour eux, à son surtout si c’est important pour d’abord, dont l’organisateur, décalé de la 29e journée du cham- galais Elhadji Diouf. Car, aussi vieux de quatre ans. Nous sommes paroxysme lorsque Jean-Louis moi. » Amaury Sport Organisation pionnat de France de division 1, cruelle soit-elle, cette défaite ne en 1998, il est alors l’entraîneur Triaud, leur président, entrait en Sur Paris-Nice, où Marc (ASO), est aussi désormais celui les Artésiens ont laissé filer une saurait remettre en cause la mar- d’une surprenante équipe du FC scène pour annoncer très solennel- Madiot, qui ne tarit pas d’éloges de Paris-Nice. « Nous sommes belle occasion d’assommer définiti- che en avant des Sang et Or vers Metz, trop vite couronnée et finale- lement : « Elie Baup et les Girondins sur ses qualités – « c’est un vrai moins inquiets qu’il y a quelques vement la compétition en creusant un deuxième titre de champion. ment coiffée sur le fil lors de l’ulti- vous confirment qu’ils seront encore coureur, il a du talent, il travaille, jours », déclare le directeur spor- un écart sur leur dauphin lyonnais, N’en déplaise à Joël Muller, qui se me journée par le Racing Club de ensemble la saison prochaine. Nous il écoute » –, l’avait institué lea- tif, qui se félicite par ailleurs de battu la veille à Lille (2-0). « Pour- refuse toujours, officiellement, à Lens au bénéfice d’une meilleure avons un projet commun avec Elie der de l’équipe, Sandy Casar a voir sa « politique de formation tant on a sans doute réalisé un de envisager une issue heureuse : différence de buts. Baup pour l’avenir. Nous sommes en dû réfréner ses ardeurs. des jeunes commencer à porter nos meilleurs matches de la sai- « J’ai dit que je ne voulais pas pro- symbiose avec lui. » « D’habitude, je n’attends pas. ses fruits ». son », regrettait le milieu de noncer ce mot », s’agaçait-il dans   Là, il m’a fallu surveiller les plus terrain nordiste Antoine Sibierski. ce qui ressemble à un regain de Peu de chances que pareille Etienne Labrunie forts, être attentiste. Je n’aime pas Philippe Le Cœur « C’est une de nos prestations les superstition. Il finissait tout de mésaventure se produise. Car, si plus complètes, la qualité de notre même par concéder, la mâchoire les Lensois ont chuté à Bordeaux, jeu a été remarquable, il nous a serrée : « Si nous jouons comme ça, leur maîtrise et la solidarité du juste manqué la précision », confir- je pense que nous devrions marquer groupe semblent inébranlables. mait l’entraîneur lensois, Joël « Nous sommes maîtres de notre des- Muller. Un bien étrange paradoxe BORDEAUX-LENS 2-1 tin et bien conscients de l’être », pour un leader insolent de réussite assurait Guillaume Warmuz. «On depuis le début de saison Championnat de France D1‚ va pas se prendre la tête, on sait ce 2001-2002. (29e journée) que l’on a faire », renchérissait Elha- Les Sang et Or, dominateurs Au stade J-Chaban-Delmas, Bordeaux ; dji Diouf. A commencer par faire durant 90 minutes, ont impression- Terrain bon ; Temps doux ; un résultat, samedi 23 mars, à né. Jusqu’à leurs adversaires. 28 170 spectateurs ; Arbitre : M. Layec Sedan, pour ce deuxième déplace- « C’est une bien belle équipe », ment d’affilée. BUTS concédait ainsi le défenseur Kodjo De leur côté, les Bordelais savou- e ; Afanou. « Lens est vraiment une BORDEAUX : Pauleta (60 , s.p.) raient leur succès. Une semaine grosse machine et nous nous som- Miranda (85e). après avoir battu Auxerre sur ses mes faits de nombreuses frayeurs », LENS : Pédron (86e). terres, les Girondins épinglent reconnaissait le gardien de but bor- donc le leader. Un succès obtenu AVERTISSEMENTS grâce notamment au talent de l’at- Bordeaux : Jemmali (53e);Basto (61e); taquant portugais Pauleta, une Afanou (78e). nouvelle fois décisif. Il a inscrit e Lens : Coridon (27e), Diouf (60e). dimanche soir son 21 but de la sai- son avant d’offrir le second à son coéquipier, le Brésilien Miranda. LES ÉQUIPES « Ce soir, ça récompense un groupe BORDEAUX (entraîneur : E. Baup) : de joueurs qui n’a pas baissé les bras Ramé (cap) • Jemmali, Afanou, Sommeil, face à une grosse équipe de Lens. Ce Basto • Dhorasoo, Costa, Smertine résultat nous donne plein d’espoir (Auria, 76e), Meriem • Pauleta, pour l’Europe », confiait Elie Baup, e C. Sanchez (Miranda, 80 ). l’entraîneur girondin, qui remer- LENS (entraîneur : J. Muller) : ciait les joueurs pour ce « beau Warmuz (cap) • Coly, Wallemme, cadeau d’anniversaire le jour de ses e Ismaël, Bak • Sarr (Pédron, 70 ), 37 ans ». www.gap.fr Blanchard, Sibierski, Coridon (B. Rodriguez, 79e)• Moreira, Diouf. Les Girondins de Bordeaux, qui disputeront la finale de la Coupe 28/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 AUJOURD’HUI sports

 a FOOTBALL : le président de la Confédération africaine de foot- Montferrand sort d’une crise volcanique ball (CAF), le Camerounais Issa Hayatou, a affirmé, samedi 16 mars, dans un entretien accordé Rugby b Le club auvergnat s’est qualifié in extremis pour les phases finales du championnat de France à la chaîne télévisée TV 5 Europe, qu’il voulait être « le candidat du grâce à une victoire sur Narbonne (36-25) et à la défaite de Pau face à Agen (17-20) changement » à la présidence de la Fédération internationale (FIFA) CLERMONT-FERRAND que ses avants ne rééditeraient pas troisième-ligne de Montferrand, goin-Jallieu ou Pau cède face à Bor- d’Europe et, pour les internatio- contre le président actuel, Joseph de notre envoyé spécial leur calamiteux match de Perpi- qui voulait voir dans cette contre- deaux-Bègles ou à Agen. naux, tournées d’automne et Tour- Blatter. Il a précisé qu’il était soute- Laurent Travers n’a pas vu la fin gnan, où ils avaient été humiliés, performance « un accident ». S’ils De toute sa carrière, Abraham noi des six nations. « Au moment de nu par la quasi-totalité des fédéra- du match entre Montferrand et Nar- tant en touches qu’en mêlées fer- n’avaient pas tout compris non Tolofua, pilier gauche de Mont- France-Angleterre, explique-t-il, nos tions africaines, ainsi que Lennart bonne. L’entraîneur de l’ASM était mées. Tim Lane, l’ancien entraîneur plus, les supporteurs auvergnats ferrand, n’avait jamais connu « une joueurs du no 6auno 15 étaient Johansson, le président de l’Union bien là, dimanche 17 mars, le long australien de l’ASM, rappelé quel- savaient que leur équipe, finaliste telle honte » que celle subie à Perpi- concernés par les équipes nationales. européenne de football (UEFA), le de la ligne de touche du stade Mar- ques jours plus tôt au chevet d’une du championnat de France 2001, gnan. Dimanche, il était le seul res- Je mets quiconque au défi de conser- comité exécutif de l’UEFA, et cel-Michelin, à Clermont-Ferrand, équipe totalement désorganisée, s’était placée dans une situation capé de la première ligne qui avait ver la fraîcheur physique et mentale Chung Mong-Joon, président de la mais il avait la tête ailleurs, les yeux avait été estomaqué : « Jamais vu plus qu’inconfortable avant la der- failli en Catalogne. Toute la semai- de joueurs concernés par trois compé- Fédération sud-coréenne et copré- rivés sur un écran de télévision : pas ça ! » « En rugby, il y a des choses nière journée de la première phase ne, les entraînements de Mont- titions en même temps. » sident du comité d’organisation parce que le spectacle proposé était explicables, d’autres qui ne le sont du Top 16 : il leur fallait dominer ferrand avaient porté sur un seul Ces arguments, assenés avec sud-coréen du Mondial-2002. meilleur que celui qu’il avait sous le pas », ajoutait Elvis Vermeulen, le Narbonne, en espérant que Bour- axe de travail : la conquête. Le remè- vigueur, ne font pas l’unanimité au a LOTO : résultats des tirages nez, mais parce que l’avenir de son de a été efficace. Les « Jaunards » sein de son propre club. Olivier no 22 effectués samedi 16 mars. équipe se jouait sur un autre ter- d’Auvergne ont tenu tête aux Nar- Magne refuse d’entendre dire que Premier tirage : 12, 15, 17, 34, 39, rain, à Pau, où la Section paloise MONTFERRAND - NARBONNE 36-25 bonnais. Ils ont, certes, été sanction- l’équipe de France nuirait au rende- 40 ; numéro complémentaire : 44. tenait tête à Agen et menaçait de fai- Top16;poule2-14e journée nés à quatre reprises en mêlée, ment des clubs les plus représentés Rapports pour 6 numéros : re capoter toute la saison du club Au stade Marcel-Michelin ; à Clermont-Ferrand ; mais cela ne les a pas empêchés en son sein. « Le Stade toulousain a 228 482 ¤ ; 5 numéros et le complé- auvergnat. Il était 17 h 30, un diman- Terrain bon ; temps doux ; 11 000 spectateurs ; arbitre : M. Méné (Provence). d’inscrire trois essais, assez pour fréquemment été champion de Fran- mentaire : 12 893,60 ¤ ; 5 numé- che de mars, et il ne savait toujours LES POINTS tenir leurs adversaires à distance, ce avec une pléiade de joueurs inter- ros : 851 ¤ ; 4 numéros et le com- pas si Montferrand, l’un des clubs en dépit de trois essais encaissés, nationaux », souligne le flanker MONTFERRAND : 3 essais : Chanal (3e), Marlu (29e), Galasso (55e) ; 3 transformations : plémentaire : 48,40 ¤ ; 4 numéros : les plus puissants de France, joue- e e e e e e e e assez pour s’imposer (36-25) et hur- international de Montferrand, qui 24,20 ¤ ; 3 numéros et le complé- rait les prochaines semaines pour Merceron (3 ,29 ,55 ), 5 pénalités : Merceron (13 ,15 ,40 ,53 ,80 ). ler de joie en apprenant la défaite in préfère concentrer ses critiques sur NARBONNE : 3 essais : Sudre (9e) Joubert (40e), Scelzo (63e); mentaire : 5 ¤; 3 numéros : 2,50 ¤. essayer d’obtenir son premier titre extremis de Pau devant Agen la formule du championnat de Fran- 2 transformations : Quesada (9e,63e) ; 2 drops : Quesada (20e,47e). Second tirage : 3, 26, 31, 33, 37, de champion de France, ou s’il (17-20). ce : « Je fondais beaucoup d’espoirs 40 ; numéro complémentaire : 18. devrait finir sa saison de hauts et de LES ÉQUIPES sur le Top 16 en début de saison. Pas de gagnants pour 6 numéros. bas dans la poule de maintien. Cet- «    » Mais il faut reconnaître que c’est un Rapports pour 5 numéros et le te incertitude est l’un des mystères MONTFERRAND (entraîneur : T. Lane) : Voilà Montferrand tiré d’affaire, échec, sur le plan du spectacle et sur e • e • complémentaire : 15 685,70 ¤ ; de l’élite du rugby français, toujours Marlu (Nadau, 75 ) Rougerie, Chanal, Marsh, Bory (Sadourny, 77 ) (o) Merceron, prêt à disputer son premier match le plan sportif. » Il rêve d’un cham- (m) Troncon • Magne, Boome, Audebert (Vermeulen, 72e) • Lecomte (cap.), Jaque 5 numéros : 1 365,30 ¤ ; 4 numé- à la recherche de la bonne formule (Barrier, 40e) • Galasso, Castola (Caputo, 65e), Tolofua (Reidy, 80e). de phase finale à Perpignan juste- pionnat avec une poule unique, «la ros et le complémentaire : 50,60 ¤ ; de son championnat. ment, le 30 ou le 31 mars. La crise meilleure solution » à ses yeux, mais 4 numéros : 25,30 ¤ ; 3 numéros et En sa qualité d’ancien talonneur, NARBONNE (entraîneur : P. Arrambide) : s’éloigne, les désaccords subsistent. certains de ses coéquipiers ont peur • • • le complémentaire : 5 ¤ ; 3 numé- Laurent Travers avait jusque-là sui- Rosalen Joubert, Moraïtis, Douy, Tutard (o) Quesada, (m) Sudre Raynaud, Hill Jean-Louis Jourdan, le président de que, sans ses phases finales coupe- (Mathieu, 69e), Furet • Allam (Moore, 32e), Gaston • Scelzo, Ledesma (cap.), Martinez. ros : 2,50 ¤. vi les mêlées de près, en espérant l’ASM, n’esquive pas « les problè- ret, le rugby « perde son charme » mes internes », mais il ne décolère et que « ça devienne comme au pas contre « le calendrier débile », foot ». qui « imbrique toutes les épreuves », championnat de France, Coupe Eric Collier Si ce n’est Michael, c’est donc son frère F1 b Ralf Schumacher s’impose en Malaisie

L’ALLEMAND Ralf Schumacher tat de la stratégie de Williams- (Williams-BMW) a remporté le BMW et de Ralf Schumacher. Avec Grand Prix de Malaisie, deuxième un seul ravitaillement, option per- épreuve du championnat du mon- mise grâce aux pneus Michelin, de de formule 1, en devançant son contre deux à ses rivaux directs, coéquipier, le Colombien Juan l’Allemand s’est imposé, son frère Pablo Montoya, et son frère arrachant la troisième place dans Michael (Ferrari), dimanche le dernier tour au Britannique Jen- 17 mars, sur le circuit de Sepang, son Button (Renault), en difficul- près de Kuala Lumpur. Ce succès, té. Rubens Barrichello (Ferrari), le quatrième de la carrière de Ralf qui était à la lutte pour le podium, Schumacher, a été facilité par l’ac- a dû abandonner sur panne de crochage, dès le départ, de Juan moteur (40e tour). Pablo Montoya et Michael Schu- Cette 4e place de Button a donné macher. ses premiers points au construc- Mieux parti, le Colombien s’est teur français. Sauber en a fait hissé à la hauteur de la Ferrari à autant avec Nick Heidfeld (5e)etle l’abord de la première courbe, et jeune Felipe Massa (6e), ce dernier les deux monoplaces se sont heur- fêtant de belle manière son arrivée tées. Le quadruple champion du en F1 cette saison. Si Michael Schu- monde a été contraint de passer macher a conservé la tête du cham- au stand pour changer le museau pionnat, Williams-BMW s’est ins- de sa voiture, alors que Montoya, tallé au commandement chez les retardé, devait quant à lui obser- constructeurs. C’est le premier ver un passage par le stand, la doublé de l’équipe depuis le direction de course l’ayant pénali- Grand Prix du Portugal en 1996, sé pour la manœuvre. avec Jacques Villeneuve et Damon Cette victoire a aussi été le résul- Hill sur moteur Renault. – (AFP.)

FORMULE 1 - GRAND PRIX DE MALAISIE 2e manche

Dimanche 17 mars • Circuit de Sepang • 56 tours de 5,543 km (310,408 km) Temps chaud • Température piste : 40°C• 20 qualifiés, 13 classés Kuala Lumpur Classement Ecurie Temps 1 Ralf Schumacher Williams-BMW 1 h 34' 12'' 912 Age : 26 ans Nationalité : allemande Début en F1 : 1997 85 courses, 4 victoires

2 J-P. Montoya Williams (Col) à 39 s 700 3 M. Schumacher Ferrari (All) à 1 min 1 s 795 4 J. Button Renault (GB) à 1min8s 767 5 N. Heidfeld Sauber-Petronas (All) à 1 tour 6 F. Massa Sauber-Petronas (Bré) à 1 tour

7. A. McNish Toyota (GB) à un tour . 8. J. Villeneuve BAR-Honda (Can), à un tour. Principaux abandons : J. Trulli (surchauffe moteur, 10e tour) ; O. Panis (embrayage, 10e tour) ; D. Coulthard (moteur, 16e tour) ; K. Raikkonen (moteur, 25e tour) ; E. Irvine (embrayage, 31e tour) ; R. Barrichello (moteur, 40e tour). Pole position Meilleur tour Michael Schumacher J-P. Montoya en 1 min 35 s 266 (209,464 km/h). en 1 min 38‚s 49 (203,518 km/h), 43e t.

Les faits marquants 3 Victime d'un problème de suspension arrière lors de l'avant-dernier tour, Jenson Button 1 Dès la première courbe, Michael Schumacher termine au ralenti et cède la troisième place à et Juan Pablo Montoya sont impliqués dans un Michael Schumacher dans l'ultime virage. accident. L'Allemand brise son aileron avant et rentre au stand à la fin du 1er tour pour changer de capot er repart avec un peu plus d'un tour de retard. 1 2 Olivier Panis, déjà victime d'ennuis à répétition lors des essais, mais qui pensait pouvoir terminer dans les 10 premiers, abandonne dès le 10e tour , pignons d'embrayage cassés. 3 Classements des championnats 2 Pilotes : 1. M. Schumacher, 14 pts . 2. J-P. Montoya, 12 . 3. R. Schumacher, 10 . 4. K. Raikkonen, 4 . 5. E. Irvine et J. Button, 3 .6. M. Webber et N. Heidfeld, 2. Constructeurs : 1. Williams-BMW, 22 pts . 2. Ferrari, 14 . 3. McLaren-Mercedes, 4. Infographie : Le Monde avec Sandro Salvioni LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/29 AUJOURD’HUI sports

Lens piétine CHAMPIONNAT DE FRANCE DE FOOTBALL DE D1 (29e JOURNÉE) Cartons Spectateurs Les résultats Le classement Points Joués GagnésNuls Perdus MarquésEncais. Diff. J R FOOTBALL mais reste Rennes21 Marseille 1 Lens 59 29 17 8 4 48 22 +26 56 2 Grâce Arribogé (59e), Bakayoko (83e) 2 Lyon 53 29 16 5 8 55 31 +24 33 2 à un but inscrit e en tête Piquionne (72 ) 22 665 3 Paris-SG 51 29 13 12 4 39 21 +18 69 3 par Zinedine Zidane, Lille20 Lyon 4 Auxerre 51 27 14 9 4 37 25 +12 48 3 ici à la lutte avec le Brésilien de la D1 Br. Cheyrou (2e) 5 Lille 51 29 14 9 6 35 24 +11 50 4 e 19 939 Rivaldo, Brunel (75 ) 6 Bordeaux 47 29 13 8 8 30 23 +7 53 4 le Real Madrid LES GIRONDINS de Bordeaux Sochaux10 Guingamp 7 Troyes 39 28 11 6 11 34 31 +3 54 1 ont relancé l’intérêt de cette fin de a obtenu le nul (1-1), Crucet (28e) 8 Sochaux 39 29 10 9 10 35 36 -1 63 7 samedi, championnat de division 1, en dis- 14 610 9 Monaco 35 29 9 8 12 31 33 -2 78 4 posant à domicile des Lensois, tou- face au FC Barcelone. jours leaders du classement. Les Paris-SG31 Troyes 10 Montpellier 33 29 7 12 10 23 26 -3 65 6 Le club madrilène Nordistes ont perdu l’occasion de Aloisio (57e), Svensson (15e) 11 Marseille 33 28 8 9 11 26 33 -7 46 3 rejoint ainsi Valence Ronaldinho (62e,73e) en tête de la Liga. reléguer leur poursuivant immé- 38 914 12 Nantes 33 29 9 6 14 27 35 -8 59 6 diat, Lyon, à neuf points. « C’est un Montpellier00 Sedan 13 Sedan 32 27 7 11 9 27 29 -2 57 3 coup d’arrêt, a déclaré l’entraîneur 14 Bastia 32 29 9 5 15 29 38 -9 59 8 de Lens, Joël Muller, mais nous 15 Rennes 32 29 8 8 13 30 43 -13 59 5 n’avons pas l’intention de nous lais- 9 442 16 Guingamp 29 29 7 8 14 29 49 -20 62 7 ser rattraper. » Lyon demeure Monaco12 Nantes donc à six points de Lens, malgré 17 Lorient 28 29 7 7 15 39 56 -27 51 2 Carole (18e) André (24e), sa huitième défaite, concédée à Borson (48e) 18 Metz 25 28 7 4 17 21 38 -17 56 4  / Lille. Paris-SG, de son côté, reste 6 000 en troisième position, devançant Lorient00 Bastia La phrase : « C'est à la fin du match que l'on connaît le nom Auxerre, qui compte tout de du vainqueur. » même deux matches de retard. Roland Guillas (Lorient) Bordeaux, dont l’entraîneur, Elie 10 980 30e journée Les buteurs VOLLEY-BALL Baup, a confirmé qu’il dirigerait Auxerre Metz 32 En s’imposant l’équipe l’an prochain, se rappro- Baimsoung (62e), Mexès Meyriem (30e,s.p.), Samedi 23 mars Metz-Sochaux ; 1. Pauleta (Bordeaux),

8 000 en finale de la Ligue che de l’Europe. Enfin, Lille est soli- (78e), Fodigo (83e,s.p.) Job (48e) Guinguamp-Paris-SG ; Lyon-Lorient ; +1, 21 buts. dement accroché à la cinquième Lille-Auxerre ; Bastia-Montpellier. 2. Darcheville (Lorient), des champions place. En bas du classement, huit Bordeaux21 Lens Troyes-Bordeaux ; Dimanche 24 mars 17 buts. face à Bergame, e e 3. D. Cissé (auxerre), autres clubs, dont Marseille, ne Pauleta (60 s.p.), Pédron (86 ) Sedan-Lens ; Marseille-Monaco.

28 170 les Cannoises, Miranda (85e) Nantes-Rennes ; 15 buts. sont pas tirés d’affaire. emmenées par la meilleure RÉSULTATS passeuse du tournoi, Espagne BASKET-BALL TENNIS LIGA (30e journée) PRO A (21e journée) TOURNOI D’INDIAN WELLS (USA) Karina Salinas, FOOTBALL SAMEDI Montpellier-Cholet 82-91 HOMMES ont créé Osasuna Pampelune-Deportivo La Corogne 1-3 Dijon - Chalon-sur-Saône 60-66 Demi-finales : Lleyton Hewitt (Aus) b. Pete Sam- France FC Barcelone-Real Madrid 1-1 Antibes-Le Havre 58-56 pras (Usa) 6-2, 6-4 Tim Henman (Gbr) b. Todd la surprise. e Villeurbanne-Paris Basket Racing 82-72 Martin (USA) 6-3, 6-3. DIVISION 2 (32 journée) DIMANCHE / Alaves Vitoria-Athletic Bilbao 2-3 Gravelines-Limoges 70-58 Finale : Hewitt b. Henman 6-1, 6-2. VENDREDI Nancy - Hyères-Toulon 107-74 FEMMES Strasbourg-Ajaccio 0-0 Celta Vigo-Las Palmas 3-2 Villarreal-Valladolid 2-2 Strasbourg - Pau-Orthez 71-85 Demi-finales : Daniela Hantuchova (Svq) SAMEDI Saragosse-Bétis Séville 1-1 Bourg-en-Bresse - Le Mans 89-88 a.p. b. Emmanuelle Gagliardi (Sui) 4-6, 6-0, 6-4. Beauvais-Châteauroux 1-1 FC Séville-Malaga 0-2 Classement : 1. Pau-Orthez, Villeurbanne, 38 ; Martina Hingis (Sui) b. Monica Seles (Usa) 6-3, 6-2. Istres-Créteil 0-0 Rayo Vallecano Madrid-Valence 2-1 3. Nancy, 36 ; 4. Chalon-sur-Saône, Gravelines, Finale : Hantuchova b. Hingis 6-3, 6-4. Laval-Amiens 2-2 Tenerife-Majorque 0-0 35 ; 6. Dijon, Le Mans, 34 ; 8. Cholet, Le Havre-Gueugnon 2-1 AUTOMOBILE Real Sociedad Saint Sébastien-Espanyol Strasbourg ; 10.Paris Basket Racing, 32 ; CYCLISME Nancy-Caen 3-3 Barcelone 2-1 11. Limoges, 29 ; 12. Montpellier, 28 ; Endurance, 12 Heures de Sebring (USA) Après son succès Nice-Wasquehal 2-1 Classement : 1. Real Madrid, 53 pts ; 2. Valence, 13. Hyères-Toulon, 27 ; 14. Antibes, 25 ; Classement final : 1. Rinaldo Capello, Johnny Nîmes-Grenoble 1-1 15. Bourg-en-Bresse, 24 ; 16. Le Havre, 23. Herbert, Christian Pescatori, dans une Audi R8, dimanche 53 ; 3. Deportivo La Corogne, 51 ; 4. Betis e PRO B (21 journée) Niort-Le Mans 1-0 Séville, 50 ; 5. Celta Vigo, 48 ; 6. Athletic Bilbao, ont parcouru 346 tours ; 2. Jan Lammers, Andy sur le Paris-Nice, Evreux-Mulhouse 96-88 Martigues-Saint-Etienne 1-1 48 ; 7. FC Barcelone, 47 ; 8. Alaves Vitoria, 42 ; Wallace, Stefan Johansson, Audi R8, 345 ; Besançon-Beauvais 76-69 3. Guy Smith, Jim Matthews, Marc Goossens, le Kazakh Alexandre Classement : 1. Ajaccio, 57 pts ; 2. Le Havre, 55 ; 9. Malaga, 41 ; 10. Espanyol Barcelone, 41 ; 11. Vichy-Reims 97-74 Riley & Scott MkIIIC-Elan, 337 ; 4. James Vinokourov 3. Beauvais, 54 ; 4. Nice, 53 ; 5. Strasbourg, 50 ; Valladolid, 40 ; 12. FC Séville, 38 ; 13. Majorque, Châlons-en-Champagne - Saint-Etienne 91-77 Weaver, Butch Leitzinger, Elliott 6. Le Mans, 48 ; 7. Châteauroux, 46 ; 8. Laval, 34 ; 14. Villarreal, 34 ; 15. Osasuna Pampelune, (Telekom), 44 ; 9. Amiens, 42 ; 10. Wasquehal, 41 ; 11. Saint-Quentin - Brest 84-80 Forbes-Robinson, Riley & Scott MkIIIA-Lincoln, 34 ; 16. Real Sociedad Saint-Sébastien, 33 ; 17. Roanne-Nantes 70-74 spécialiste Nancy, 40 ; 12. Gueugnon, 40 ; 13. Caen, 40 ; 330 ; 5. Emanuele Pirro, Tom Kristensen, Frank Las Palmas, 33 ; 18. Saragosse, 33 ; 19. Rayo Rueil-Maurienne 126-93 14. Niort, 38 ; 15. Grenoble, 38 ; 16. Biela, Audi R8, 327 ; 6. Ben Collins, Christian des courses Vallecano Madrid, 32 ; 20. Tenerife, 32. Golbey Epinal-Bondy 104-77 Vann, Justin Wilson, Ascari-Judd, 323 ; 7. Jon Saint-Etienne, 36 ; 17. Istres, 31 ; 18. Créteil, Classement : 1. Vichy, 38 pts ; 2. Roanne, 36 ; Field, Duncan Dayton, Michael Durand, MG Lola à étapes, ajoute 30 ; 19. Martigues, 30 ; 20. Nîmes, 25. Italie e 3. Golbey Epinal, 35 ; 4. Besançon, Rueil, 34 ; e SÉRIE A (27 journée) EX257-AER, 323 ; 8. Bryan Herta, Bill Auberlen, une cinquième NATIONAL (28 journée) 6. Saint-Quentin, 33 ; 7. Reims, Beauvais, 32 ; SAMEDI David Donohue, Panoz LMP-1, 319 ; 9. Ron VENDREDI 9. Châlons-en-Champagne, Evreux, 31 ; victoire à son AS Rome-Atalanta Bergame 3-1 Fellows, Johnny O’Connell, Oliver Gavin, Brest-Reims 0-1 11. Mulhouse, 30 ; 12. Saint-Etienne, Chevrolet Corvette C5-R, 317 ; 10. Franz palmarès. DIMANCHE SAMEDI Maurienne, 29 ; 14. Brest, Nantes, 27 ; Konrad, Terry Borcheller, Toni Seiler, Saleen Brescia-Lazio Rome 1-1 ./  Calais-Dijon 0-2 16. Bondy, 26. S7R, 309. Racing CP-Angoulême 0-2 Chievo Vérone-Venise 1-1 HANDBALL Noisy-le-Sec - La Roche-sur-Yon 0-1 Fiorentina-Bologne 1-1 Toulouse-Besançon 1-2 Juventus Turin-Hellas Vérone 1-0 DIVISION 1 (20e journée) CALENDRIER Clermont Foot-Sète 2-0 Lecce-Inter Milan 1-2 ACBB - Paris-SG 25-34 Angers - Louhans-Cuiseaux 2-2 Pérouse-Parme 2-1 Toulouse-Nancy 28-26 Udinese-Plaisance 1-1 Alès - Boulogne-sur-Mer 1-1 Nîmes-Angers 22-21 LUNDI 18 MARS SAMEDI 23 MARS Milan AC-Torino 2-1 Valence-Pau 4-1 Livry-Gargan - Sélestat 28-29 FOOTBALL Classement : 1. AS Rome, 56 pts ; 2. Inter Milan, Cannes - Saint-Maur Lusitanos 3-1 Istres-Chambéry 20-21 PATINAGE ARTISTIQUE e CYCLISME 56 ; 3. Juventus, 55 ; 4. Bologne, 45 ; 5. Chievo Ligue des champions (6 et dernière journée) Classement : 1. Clermont Foot, 59 pts ; 2. Toulou- Dunkerque-Bordeaux 34-18 Vérone, 42 ; 6. Milan AC, 41 ; 7. Lazio Rome, Championnats du monde à Nagano (JAP), avec Juventus Turin (Ita)-Arsenal (Ang) Coupe du monde messieurs : Milan-San Remo se, 58 ; 3. Valence, 56 ; 4. Reims, 53 ; 5. Montpellier-Ivry 29-22 37 ; 8. Pérouse, 36 ; 9. Hellas Vérone, 35 ; 10. jusqu’au 23 mars (France 2). (TF1, 20 h 35). (ITA). Angoulême, 52 ; 6. Cannes, 49 ; 7. Alès, 40 ; 8. Exempt: Créteil Torino, 33 ; 11. Atalanta Bergame, 33 ; 12. Classement : 1. Montpellier, 55 pts ; 2. Dunker- e Boulogne-sur-Mer, 38 ; 9. Louhans-Cuiseaux, MARDI 19 MARS Championnat de France de D1 (20 journée, FOOTBALL Plaisance, 32 ; 13. Parme, 31 ; 14. Udinese, 31 ; que, 45 ; 3. Paris-SG, 43 ; 4. Chambéry, 42 ; 37 ; 10. Racing CP, 36 ; 11. Angers, 34 ; 12. match en retard) : Sedan-Auxerre (Foot+ et e 15. Brescia, 30 ; 16. Lecce, 24 ; 17. Fiorentina, 5. Istres, 42 ; 6. Créteil, 41 ; 7. Ivry, 40 ; 8. BASKET-BALL Championnat de France de D1 (30 journée) : Besançon, 34 ; 13. La Roche-sur-Yon, 34 ; 14. Superstades, 18 h 30). Guingamp-Paris-SG (Canal+, 17 h 15) ; 22 ; 18. Venise, 16. Toulouse, 38 ; 9. Nîmes, 33 ; 10. Nancy, 31 ; er Sète, 34 ; 15. Brest, 29 ; 16. Dijon, 26 ; 17. 11. ACBB, 30 ; 12. Livry-Gargan, 30 ; 13. Angers, Euroligue dames (quarts de finale, 1 match) : TENNIS Lille-Auxerre (TPS Star, 20 heures) ; Saint-Maur Lusitanos, 26 ; 18. Noisy-le-Sec, 25 ; RUGBY 29 ; 14. Sélestat, 29 ; 15. Bordeaux, 24. Bourges (Fra)-Parme (Ita), Valenciennes Troyes-Bordeaux ; Sedan-Lens ; Nantes-Rennes ; e Masters series messieurs et dames à Miami 19. Pau, 24 ; 20. Calais, 14. TOP 16 (14 journée) (Fra)-Pecs (Hun) (Pathé Sport, 19 heures). Metz-Sochaux ; Lyon-Lorient ; VOLLEY-BALL (USA), jusqu’au 31 mars. POULE 1 FOOTBALL Bastia-Montpellier (Foot+ et Superstades, Allemagne e e Dax-La Rochelle 28-25 PRO A (25 journée) 20 heures). BUNDESLIGA (27 journée) e JEUDI 21 MARS Béziers-Stade Français 19-23 SAMEDI Ligue des champions (6 et dernière journée) : SAMEDI RUGBY Colomiers-Stade Toulousain 27-20 Paris Volley-Cannes 3-0 Bayern Munich (All)-Nantes (Fra) (Canal+, VfB Stuttgart-Bayer Leverkusen 0-2 FOOTBALL e Montauban-Biarritz 22-35 Sète-Martigues 3-0 20 h 15). Tournoi des six nations (4 journée) : Energie Cottbus-Sankt Pauli 4-0 Classement : 1. Biarritz, 36 pts ; 2. Stade Toulou- Dunkerque-Ajaccio 3-2 Championnat de France de D2 (match en retard Coupe de l’UEFA (quarts de finale retour) : avec Ecosse-France (France 2, 15 heures) ; Werder Brême-Hertha Berlin 0-3 e sain, 34 ; 3. Stade Français, 32 ; 4. Béziers, 32 ; Tourcoing-Montpellier 3-0 21 journée) : Strasbourg-Istres. Valence (Esp)-Inter Milan (Ita) (Pathé Sport, Irlande-Italie (France 2, 17 heures) ; Hambourg SV-VfL Wolfsburg 1-1 5. Colomiers, 28 ; 6. Montauban, 24 ; 7. La Tours-Toulouse 3-1 MERCREDI 20 MARS 20 h 45). Angleterre-pays de Galles. Cologne-Hansa Rostock 3-2 Rochelle, 20 ; 8. Dax, 18. Asnières-Poitiers 2-3 DIMANCHE 24 MARS Kaiserslautern-Bayern Munich 0-0 POULE 2 Exempt: Nice BASKET-BALL VENDREDI 22 MARS Moenchengladbach-Nuremberg 1-0 Classement : 1. Paris Volley, 46 pts; 2. Cannes, Montferrand-Narbonne 36-25 e e FOOTBALL DIMANCHE 40 ; 3. Tours, 38 ; 4. Sète, 38 ; 5. Nice, 37 ; Euroligue messieurs (2 phase, 3 journée), AUTOMOBILISME Pau-Agen 17-20 e Munich 1860-Schalke 04 1-2 Castres-Perpignan 16-20 6. Tourcoing, 37 ; 7. Montpellier, 35 ; 8. Poitiers, jusqu’au 21 mars. Championnat de France de D1 (30 journée, 35 ; 9. Dunkerque, 31 ; 10. Ajaccio, 30 ; Championnat du monde des rallyes : Rallye Fribourg-Borussia Dortmund 1-5 Bourgoin-Bordeaux-Bègles 56-25 Coupe Korac (demi-finales aller) avec Nancy match décalé) : Marseille-Monaco (Canal+ 11. Asnières, 29 ; 12. Martigues, 27 ; Classement : 1. Bayer Leverkusen, 56 pts ; 2. Classement :1. Perpignan, 36 pts ; 2. Agen, 34 ; (Fra)-Lasko (Slo). de Catalogne (Esp), jusqu’au 24 mars. 20 h 45). 13. Toulouse, 27. Borussia Dortmund, 55 ; 3. Bayern Munich, 51 ; 3. Montferrand, 28 ; 4. Bourgoin, 28 ; 5. 4. Schalke 04, 51 ; 5. Hertha Berlin, 49 ; 6. Ligue des champions dames, finale à 4, Istanbul Narbonne, 26 ; 6. Pau, 26 ; 7. Bordeaux-Bègles, (Tur) Kaiserslautern, 49 ; 7. Werder Brême, 43 ; 8. 24 ; 8. Castres, 22. Munich 1860, 39 ; 9. VfB Stuttgart, 35 ; 10. Demi-finales : Cannes-Tenerife (Esp) 3-0 REPRODUCTION INTERDITE Les poules de play-off pour la deuxième phase Istanbul (Tur)-Bergame (Ita) 0-3 Wolfsburg, 34 ; 11. Hambourg SV, 34 ; 12. (Top 8) Finale : Cannes-Bergame 3-1. Moenchengladbach, 30 ; 13. Hansa Rostock, Poule A : Agen, Biarritz, Bourgoin, Stade 29 ; 14. Energie Cottbus, 29 ; 15. Nuremberg, Français CYCLISME 25 ; 16. Fribourg, 24 ; 17. Sankt Pauli, 21 ; 18. Poule B : Béziers, Montferrand, Perpignan, PARIS-NICE Cologne, 19. Stade Toulousain 7e étape de Nice à Nice ; EMPLOIIM Angleterre La phase de maintien concerne : Classement : 1. Robbie McEwen (Aus/Lotto), les e Bordeaux-Bègles, Castres, Colomiers, Dax, La 157 km en 3 h 38 min 20 s (moyenne: 43,112 PREMIER LEAGUE (30 journée) Rochelle, Montauban, Narbonne, et Pau. km/h) 2. Tom Steels (Bel) ; 3. Baden Cooke OFFRES DEMANDES SAMEDI e PRO D2 (21 journée) (Aus)… 4. Andy Flickinger (Fra) ; 5. François Middlesbrough-Liverpool 1-2 SAMEDI Simon (Fra)... West Ham-Manchester United 3-5 Tarbes-Métro-RCF 18-11 Classement général final : 1. Alexandre Vinokou- Newcastle-Ipswich 2-2 Bayonne-Périgueux 26-3 rov (Kzk/Telekom), 30 h 39 min 27 s ; 2. Sandy Chelsea-Sunderland 4-0 Rumilly-Brive 3-31 Casar (Fra), à 55 s ; 3. Laurent Jalabert (Fra), à Everton-Fulham 2-1 Aurillac-Tours 36-20 57 s ;… 7. Didier Rous (Fra), à 1 min 40. Bolton-Derby 1-3 DIMANCHE TIRRENO-ADRIATICO (ITA) Southampton-Leicester 2-2 Grenoble-Mont-de-Marsan 30-16 4e étape, contre-la-montre de 12,7 km à Rieti. DIMANCHE Montpellier-Marmande 31-18 Classement de l’étape : 1. Erik Dekker (Pbs, Rabo- Leeds-Blackburn 3-1 Tyrosse-Auch 24-15 bank), 15 min 19 s 68 (moyenne: 49,713 km/h) Aston Villa-Arsenal 1-2 Aubenas-Toulon 17-19 2. Ruslan Ivanov (Mol), à 0 s 012 ; 3. Floyd (Lundi : Tottenham-Charlton) Classement : 1. Mont-de-Marsan, 57 pts ; 2. Landis (Usa), à 3 s. Classement : 1. Manchester United, 64 pts ; 2. Brive, 53 ; 3. Grenoble, 52 ; 4. Tarbes, 51 ; 5. Classement général : 1. Erik Dekker Arsenal, 63 ; 3. Liverpool, 62 ; 4. Newcastle, 56 ; Toulon, 48 ; 6. Auch, 47 ; 7. Montpellier, 44 ; 8. (PBS/Rabobank), 14 h 29 min 14 s ; 2. Ruslan 5. Chelsea, 53 ; 6. Leeds, 51 ; 7. Aston Villa, 41 ; Aurillac, 43 ; 9. Périgueux, 39 ; 10. Bayonne, Ivanov (Mol), à 11 s ; 3. Oscar Freire (Esp), à 8. Charlton, 38 ; 9. Tottenham, 38 ; 10. West 38 ; 11. Métro-RCF, 37 ; 12. Tyrosse, 35 ; 13. 23 s. Ham, 37 ; 11. Southampton, 36 ; 12. Fulham, Aubenas, 35 ; 14. Marmande, 32 ; 15. Tours, ESCRIME 35 ; 13. Middlesbrough, 35 ; 14. Sunderland, 27 ; 16. Rumilly, 26. 34 ; 15. Everton, 33 ; 16. Blackburn, 32 ; 17. SUPER 12 (4e journée) Coupe du monde, Challenge Monal, Paris Epée Ipswich, 31 ; 18. Bolton, 30 ; 19. Derby, 29 ; 20. VENDREDI Finale : Janvier (Fra) b. Milanoli (Ita) 15 à 14. Leicester, 19. Wellington Hurricanes (Nzl)-Coastal Sharks (Afs) 40-17 SKI DE FOND SAMEDI New South Wales Waratahs (Aus)-Golden Cats Coupe du monde, Oslo-Holmenkollen (Nor) (Afs) 44-21 HOMMES 50 km libre : 1. (Nor), 2 h Northern Bulls (Afs)-ACT Brumbies (Aus) 35-45 01 min 59 s 80 ; 2. Kristen Skjeldal (Nor), à 27 s Western Stormers (Afs)-Otago Highlanders 60 ; 3. Pietro Piller Cottrer (Ita), à 2 min 18 s (Nzl) 20-21 70 ;… Emmanuel Jonnier (Fra), à 5 min 41 s 30. DIMANCHE Abandon : Vincent Vittoz (Fra). Queensland Reds (Aus)-Canterbury Crusaders Classement de la Coupe du monde (après 19 (Nzl) 27-34 épreuves sur 20): 1. (Sue), 748 pts ; Pour vos annonces dans Exempts: Auckland Blues (Nzl), Waikato Chiefs 2. Thomas Alsgaard (Nor), 677 ; 3. Kristen (Nzl) Slkeldal (Nor), 498 ;… 24. Vincent Vittoz (Fra), Classement : 1. ACT Brumbies, 19 pts ; 2. NSW 167. Stylos Waratahs, 19 ; 3. Canterbury Crusaders, 17 ; 4. FEMMES L’EMPLOI Otago Highlanders, 15 ; 5. Western Stormers, 30 km libre : 1. Stefania Belmondo (Ita), 1 h 11 ; 6. Queensland Reds, 10 ; 7. Wellington 14 min 35 s 30 ; 2. Kristina Smigun (Est), à 21 s RECIFE Hurricanes, 10 ; 8. Auckland Blues, 5 ; 9. Golden 80 ; 3. Gabriella Paruzzi (Ita), à 28 s 6 ; 4. Karine Tél. : 01-42-17-39-33 Cats, 5 ; 10. Waikato Chiefs, 1 ; 11. Coastal Philippot (Fra), à 52 s 10. Fax. : 01-42-17-39-25 Sharks, 1 ; 12. Northern Bulls, 1. (NDLR: 4 Classement de la Coupe du monde (après 19 THE CONRAN SHOP Rive Droite points pour une victoire, 2 pour un nul, 1 point épreuves sur 20): 1. Bente Skari (Nor), 856 pts ; 30, bld des Capucines - Paris 9e de bonus pour 4 essais ou plus marqués, ainsi 2. Katerina Neumannova (Tch), 752 ; 3. Stefania www.recife.fr - m 01.41.15.97.77 que pour une défaite avec un écart inférieur ou Belmondo (Ita), 682 ;… 30. Karine Philippot égal à 7 points) (Fra), 160. 30/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 AUJOURD’HUI

Oslo Stockholm 19 MAR. 2002PRÉVISIONS 19 mars 19 mars prévisions vers 12h prévisions vers 12h Moscou Pluvieux Ville par ville, les minima/maxima de Riga température et l’état du ciel. S : ensoleillé; Lille et venteux N : nuageux; C : couvert; P : pluie; * : neige. Minsk FRANCE  Le Havre Madrid...... 8/18 N Belfast Copenhague Ajaccio ...... 7/17 S Milan ...... 7/18 C Reims Dublin Liverpool au nord Brest ...... 13/21 S -1/7 S Paris Varsovie Biarritz Moscou...... Kiev 12/17 P ...... 8/16 P Strasbourg  19  Bordeaux ...... Munich Berlin Rennes Troyes Amsterdam ...... 10/16 P ...... 10/18 N Londres Lever du soleil à Paris : 6 h 58 Bourges Naples Orléans Brest ...... 10/14 P Oslo...... 3/6 C Bruxelles Nantes Prague Coucher du soleil à Paris : 19 h 00 ...... 8/12 P .... 10/20 S Tours Caen Palma de M. Mulhouse ...... 8/13 P 8/13 P Odessa Cherbourg Prague ...... Bourges Strasbourg Dijon Vienne Les hautes pressions se situent sur l’Espa- 11/17 P ...... 8/17 N Paris Clermont-F. .... Rome gne et laissent passer sur la France, et sur- Munich Budapest ...... 8/16 P ...... 12/24 S Dijon Séville Poitiers Nantes tout sur la moitié nord, un temps bien ...... 11/17 P ...... 1/16 N Clermont- pluvieux et venteux. Les températures Grenoble Sofia Limoges Ferrand Berne ...... 7/12 N 4/8 C Bucarest Lille St-Pétersb...... Chamonix sont très douces. Lyon Lyon ...... 9/14 P 4/7 P Milan Limoges ...... Belgrade Stockholm Grenoble Sofia 9/17 P ...... 17/22 S Lyon ...... Ténérife Bretagne, Pays de Loire, Basse-Nor- Toulouse Istanbul ...... 10/21 S ...... 5/15 S Bordeaux mandie. Toute la journée le ciel sera cou- Marseille Varsovie Aurillac ...... 8/15 P 8/16 N Nancy Venise ...... Montélimar vert et pluvieux. Le vent de sud-ouest Rome Nantes...... 11/15 P Vienne...... 3/17 N soufflera à 80 km/h environ. Le thermo- Barcelone Naples Nice...... 11/20 S Madrid mètre indiquera entre 14 et 17 degrés. 10/17 P AMÉRIQUES Biarritz Montpellier Nice Paris...... Toulouse ...... 18/25 P Marseille Lisbonne Pau ...... 9/20 S Brasilia Athènes Nord-Picardie, Ile-de-France, Cen- 19/22 P Tarbes ...... 11/20 S Perpignan Buenos Aires Perpignan tre, Haute-Normandie, Ardennes. Le 22/29 P Séville ...... 12/16 P ...... temps sera gris et bien pluvieux. Le vent Rennes Caracas ...... 1/9 P d’ouest, qui soufflera assez fort vers St-Etienne ...... 9/17 P Chicago Tunis 9/15 P ...... 22/29 P Ajaccio Alger 70 km/h, apportera de la douceur avec Strasbourg...... Lima .... 9/18 S 13 degrés à Lille et 17 à Paris. Toulouse...... 10/20 N Los Angeles Rabat ...... 10/28 S Tours ...... 10/16 P Mexico -3/2 C Champagne, Lorraine, Alsace, Bour- Montréal...... Soleil Peu nuageux Couvert ...... 5/10 C gogne, Franche-Comté. La pluie va FRANCE - New York 8/15 S dominer cette journée. Elle pourra même Cayenne ...... 24/29 P San Francisco Brèves éclaircies Averses Pluie 26/28 P . 11/28 S être abondante, surtout sur les massifs. Fort-de-Fr...... Santiago Ch. 25/30 S ...... -3/3 C Orage Neige Brouillard Vent fort Le vent de sud-ouest soufflera à Nouméa...... Toronto ...... 26/32 S 8/11 P 70-80 km/h. Il fera doux, entre 14 et Papeete Washingt. DC 17 degrés. Pointe-à-P...... 21/29 S AFRIQUE St Denis Réu.. 24/29 P Alger...... 10/23 S Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi- ...... 18/22 S EUROPE Dakar Pyrénées. Sur Poitou-Charentes, le ciel 24/30 P Kinshasa...... Amsterdam.... 8/11 C sera gris et pluvieux. Sur Aquitaine et Le Caire...... 17/25 P ...... 8/16 S Midi-Pyrénées, les passages nuageux Athènes ...... 14/28 S 11/19 S Nairobi Barcelone ...... seront assez nombreux et donneront Pretoria...... 19/31 S quelques gouttes au nord. Belfast...... 1/10 N Rabat ...... 10/21 S ...... 4/20 N Quelques trouées perceront sur le sud. Belgrade 14/22 N Tunis ...... 10/11 P Les températures seront comprises entre Berlin Mercredi 20 mars 16 et 23 degrés du nord au sud. Berne...... 9/15 P ASIE-OCÉANIE 10/13 N ...... 25/33 S Le temps reste Bruxelles ...... Bangkok bien pluvieux ...... -6/14 S ...... 17/21 P Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes. Bucarest Beyrouth sur la moitié nord, ...... 1/18 S ...... 25/38 S Les nuages vont dominer et la pluie tom- Budapest Bombay surtout bera, surtout sur Rhône-Alpes. La neige Copenhague.. 4/8 P Djakarta ...... 25/28 P sur les massifs tombera à partir de 2 300 mètres. Il fera Dublin ...... 6/10 N Dubaï...... 23/30 P de l'Est . doux, entre 14 et 17 degrés. Francfort ...... 11/14 N Hanoï...... 19/23 P Les éclaircies 9/14 P ...... 19/24 S reviennent Genève ...... Hongkong près des Pyrénées Languedoc-Roussillon, Provence- ...... 3/7 P ...... 7/20 P Helsinki Jérusalem et sur les régions ...... 4/11 C ...... 18/35 S Alpes-Côte d’Azur, Corse. Le ciel sera Istanbul New Delhi méditerranéennes. souvent voilé mais le temps restera sec. Kiev ...... -3/8 N Pékin ...... 4/15 S La douceur persiste. Le vent d’ouest atteindra 70 km/h sur la Lisbonne...... 14/19 N Séoul ...... 5/12 S 7/11 P ...... 26/33 P Provence et 90 km/h sur la Corse. Liverpool ...... Singapour Les températures seront comprises entre Londres...... 6/14 N Sydney ...... 22/31 S PRÉVISIONS POUR LE 20 MARS SITUATION LE 18 MARS À 0 HEURE TU PRÉVISIONS POUR LE 20 MARS À 0 HEURE TU 18 et 23 degrés. Luxembourg . 11/14 N Tokyo ...... 10/17 S Comment, parfois, les cratères se fabriquent à la chaîne  remettent en cause l’ordonnance- l’imaginer : en arrivant au sol, tou- ble, les astronomes ont rapproché ment du hasard. C’est le cas sur la te comète ou tout astéroïde se les guirlandes de fragments comé- Tous les lundis photographie ci-contre, prise en désintègre dans une explosion qui taires bien alignés dans l’espace datés mardi, 1997 par la sonde Galileo qui A la surface libère souvent plus d’énergie des chaînes de cratères retrouvées la vie des astres explore le système jovien depuis de Ganymède, qu’une bombe atomique. La solu- à la surface de Ganymède, Callisto 1995. Ici, à la surface de Ganymè- le plus gros satellite tion de l’énigme est apparue claire- et autres Lune. Il n’est d’ailleurs À LA SURFACE des astres tellu- de, le plus gros satellite de Jupiter, de Jupiter découvert ment un quart de siècle après la pas exclu que des phénomènes ana- riques, les cratères racontent la pas moins de treize cratères s’ali- par Galilée en 1610, conquête de la Lune. En juillet logues se soient aussi produits sur chronique des catastrophes pas- gnent à la queue-leu-leu, suivant on trouve cette 1994, la comète Shoemaker-Levy notre planète. En 1998, une équipe sées. Chaque cercle de pierre est une géométrie qui ne peut être le chaîne de treize 9 – découverte un an auparavant de chercheurs britannique, cana- une cicatrice, chaque point un fruit du hasard. Au total, la ligne cratères longue par Eugene et Carolyn Shoemaker dien et américain a émis l’hypothè- coup de poing. Là une comète de cercles s’étend sur environ d’environ et David Levy – se précipitait dans se que plusieurs cratères actuelle- chut, ici un astéroïde finit sa cour- 120 kilomètres. 120 kilomètres. Jupiter. Au moment de sa plongée ment dispersés à la surface de la se, au petit bonheur la chance, épi- Ce phénomène n’est pas unique finale dans l’atmosphère jovienne, croûte terrestre étaient en fait ali- sode nouveau de l’incessant jeu de dans le système solaire. On en ce corps n’était plus monolithique gnés il y a 214 millions d’années et flipper interplanétaire. Grâce à retrouve plusieurs analogues sur mais se présentait comme un col- pouvaient provenir d’un seul et son intense activité géologique, la les images que la sonde Voya- lier de vingt et une perles cométai- même noyau de bolide. Terre en efface le souvenir (Le ger-1 a envoyées en 1979 d’un res. En reconstituant l’orbite de Monde du 22 février), mais celui-ci autre satellite de Jupiter, Callisto, Shoemaker-Levy 9, les astronomes Pierre Barthélémy demeure sur d’autres globes, com- dont le globe s’avère un des plus // s’aperçurent que la comète avait, me la Lune ou certains satellites de cratérisés qui soient dans notre Aldrin, devaient pour la première chaînette de cratères s’étire sur la le 7 juillet 1992, rasé la surface de Jupiter, où érosion, tectonique des coin de cosmos. Un troisième fois marcher sur la Lune. La photo- face cachée de notre satellite. Jupiter et que, au cours de ce frôle- LUNE DE LA SEMAINE plaques et volcanisme n’existent exemple célèbre a été immortalisé graphie n’est pas très bonne (on Pendant longtemps, géologues ment, l’immense champ gravita- vendredi 22 mars 2002 (à Paris) pas ou plus. Dans l’immense majo- non pas par un explorateur auto- peut la voir sur le site Internet et astronomes ont été dans l’inca- tionnel de la planète géante avait rité des cas, les cratères ne connais- matique mais par un des astronau- http://neo.jpl.nasa.gov/images/mo pacité d’expliquer l’origine de ces émietté le noyau cométaire en plu- sent d’autre ordre que le dispersé, tes participant, en juillet 1969, à on.html), mais sa valeur documen- chapelets mystérieux qui défiaient sieurs morceaux. obéissent à une répartition géogra- l’historique mission Apollo-11 au taire transcende la mauvaise quali- leur intelligence. Il ne s’agissait évi- Même si la rafale d’impacts de phique aléatoire. cours de laquelle deux hommes, té de la prise de vue. Longue d’une demment pas de traces de rebond Shoemaker-Levy 9 sur la planète 11h13Lever Coucher 3h58 Pourtant, quelques cas rares Neil Armstrong et Edwin « Buzz » cinquantaine de kilomètres, une comme on aurait pu naïvement gazeuse n’a pas laissé de trace dura- le 23/3

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I pas souvent. - 4. Réfléchis. Libère Neuf jetons une fois lâchée. - 5. Hausse le NEUF JETONS présentant tousune face blanche et Quelle est la configuration qu’il est possible d’obte- II ton. Voyelles. - 6. Elles ont don- une face noire sont placés en ligne. Au départ, toutes nir, mais qui nécessite, pour y parvenir, le maximum né chaud mais elles ne valent les faces sont blanches. Lors de chaque coup, vous de coups ? III plus rien aujourd’hui. - 7. Pour avez le droit de retourner deux jetons à la fois, à condi- tirer droit à table. Organisation tion qu’ils soient côte à côte. Au bout de combien de Elisabeth Busser et Gilles Cohen syndicale. Quart de tour. - 8. IV coups au minimum est-il possible de parvenir à une © POLE 2002 Grande page d’histoire. Article. configuration qui ne comporte que des faces noires ? Solution dans Le Monde du 26 mars. V Au cœur des brumes. - 9. Dispa- rais définitivement. Bon pour le VI service. - 10. Quitte la maison quand elle devient trop petite. VII Envoyé(e) spécial(e). - 11. Conjonction. Enrichit. - 12. S’ac- VIII crochent à tout.

IX Philippe Dupuis Solution du jeu no 265 paru dans Le Monde du Si on souhaite que deux fous ne puissent être sur la X SOLUTION DU N° 02 - 066 12 mars. même diagonale (ni trois sur une même ligne ou une On peut placer 16 fous sans que trois d’entre eux soient même colonne), il semblerait qu’on ne puisse placer Horizontalement situés sur une même ligne, colonne ou diagonale. En voi- plus de 11 fous (voir dessin). Si des lecteurs savent le HORIZONTALEMENT Son lit n’est pas grand. - VIII. I. Dissertation. - II. Echotière. ci une configuration. Il est clair qu’on ne peut pas faire démontrer ou s’ils ont trouvé mieux, qu’ils nous le fas- Romains. Personnel. Donne le Ce. - III. Moisissure. - IV. Ont. Et. mieux. sent savoir. I. Mouvement pas toujours regard troublant. - IX. Creuse et Matou. - V. Le. Trous. Ail. - VI. contrôlable, parfois agréable. - belle à l’intérieur. Rentre en Jésus. Cléo. - VII. Tout. Remua. - II. Libère la conscience. Heurte le contact plus facilement. - X. VIII. Indien. Gui. - IX. Antécé- bon sens. - III. Mauvaise mine. Leurs épaisseurs intéressent les dent. - X. Nase. Saturée. Bien attrapés. - IV. Il suffit de descendeurs. travailler moins pour les voir Verticalement augmenter. Suite organisée. - V. VERTICALEMENT 1. Démolition. - 2. Icône. On. - Vient d’avoir. Couche sensible en 3. Shit. Judas. - 4. SOS. Tétine. - 5. chambre. - VI. Au fond de l’égli- 1. Amène un second tour. - 2. Etiers. Et. - 6. Ristournes. - 7. Tes. se. La poule et ses petits y sont à Ader fut le premier à le prendre. Usé. CA. - 8. Arums. Muet. - 9. l’abri du renard. - VII. Comme Préposition. - 3. Permet de s’en- Téra-. Cu. Dû. - 10. Etalager. - 11. une page du Monde. Possessif. voyer en l’air, mais ça ne marche Oc. Oie. Une. - 12. Nébulosité. LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/31 CULTURE patrimoine

Ethnologue et directeur pour la recherche et l’enseignement du musée du quai Branly, Emmanuel Désveaux défend, dans un entretien au « Monde », l’approche culturaliste, et non évolutionniste, qui, au-delà des querelles d’hommes et de politique, oppose cette institution du Musée de l’homme Le musée du quai Branly rejette Darwin

DIRECTEUR pour la recherche et pologique n’a pas de réponse évolu- l’enseignement au futur musée du tionniste à cette diversité. quai Branly, Emmanuel Désveaux Ainsi, certaines sociétés de la côte est ethnologue. Américaniste, il a nord-ouest du continent américain passé plus de deux ans dans le possédaient un art et, plus globale- Grand Nord canadien chez les ment, des modes de représentation Indiens Ojibwa ; il a aussi enquêté très sophistiquées ; pourtant elles récemment parmi plusieur tribus du ignoraient une technique aussi sim- Montana. Maître de conférence à ple que celle de la poterie – tout sim- l’Ecole des hautes études en scien- plement parce que leur système ces sociales (EHESS), membre du culturel refusait de l’intégrer. Autre Laboratoire d’anthropologie socia- exemple : les organisations sociales le, il vient de publier, aux éditions des Aborigènes australiens sont Georg, Quadratura Américana,un d’une complexité telle qu’il a prati- important essai d’anthropologie quement fallu attendre les ordina- lévi-straussienne. teurs pour commencer à compren- Y a-t-il une différence de philo- dre leurs systèmes de parenté. Dès sophie entre l’actuel Musée de lors qu’on aborde la totalité des l’homme et l’institution en gesta- manifestations culturelles, l’idée     /    tion du quai Branly ? d’évolution, tributaire de la techni- Ci-contre : masque cimier « troh » du Cameroun, exposé au Aujourd’hui, le projet du quai que, est obsolète. En revanche, on Musée Dapper. Ci-dessus : tabatière à priser zoulou d’Afrique du Branly n’est plus en gestation. C’est sait depuis le début du XXe siècle

  /    Sud, montrée au Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie. plutôt la renaissance du Musée de qu’il n’y a pas de progrès en art. En l’homme qui pourrait l’être. Mais il mettant l’accent sur ce thè- On reproche au musée du quai pas privilégier les sociétés d’hier, Cela ne veut pas dire que ce contact y a effectivement une différence me – c’est le projet du quai Bran- Branly de privilégier l’esthétique. « Le Musée de l’homme en voie de disparition, au détri- les dissout totalement. Et si précisé- entre le projet initial du Musée de ly –, on place, de plain-pied, toutes Pourquoi ce choix ? ment de celles d’aujourd’hui ? ment l’aspect matériel de ces cultu- l’homme et celui du quai Branly. En les sociétés à égalité. Le bénéfice Pour présenter la diversité des cul- intègre l’ethnologie Nous sommes un musée qui a res est bouleversé en premier, les 1937, quand ouvre le Musée de moral est considérable. tures, l’art est une bonne porte d’en- pour but de montrer des objets. structures sociales, les mentalités l’homme, on est encore évolution- Vous pensez donc que l’opposi- trée. Aujourd’hui, dans notre pro- exotique comme Nous ne pouvons donc faire l’im- résistent. niste. Celui-ci est donc conçu com- tion entre le Trocadéro et Branly pre culture, c’est une valeur appré- passe de ces cultures dans leur état Est-ce le rôle de ce fameux cin- me un musée de l’évolution humai- tient d’abord à une vision diffé- ciée par tous, autour de laquelle un l’illustration du maillon traditionnel. Mais nous devons aus- quième département, qui doit ne. S’il intègre l’anthropologie physi- rente de l’homme ? consensus s’est établi. Et cela parce si trouver les moyens intellectuels prendre en écharpe l’ensemble que, la préhistoire et l’ethnologie Ceux qui sont tellement attachés que l’art est devenu un substitut du manquant entre et muséographiques pour décrire de ces cultures ? exotique, explicitement ou non, cet- au Musée de l’homme ont toujours religieux, qu’il s’est sacralisé. Du une histoire qui devient universelle, Les quatre grandes aires géogra- te dernière est perçue comme l’illus- une vision biologisante, quasi darwi- coup, il permet de proposer une l’homme préhistorique montrer un destin qui devient un phiques – Océanie, Asie, Afrique et tration du maillon manquant entre nienne, de l’homme. Notre appro- approche respectueuse, non discri- destin partagé. Notre référence et Amérique – seront présentées dans l’homme préhistorique et l’homme che est résolument culturaliste. Or minatoire, des cultures non occiden- et l’homme moderne. notre point de départ, c’est une la galerie de référence. Celle-ci sera moderne que nous sommes. Il est le phénomène culturel est si comple- tales. Enfin, privilégier la présenta- approche de ce monde « diffé- permanente (même si on sait que, révélateur que, si l’on crée au même xe qu’il est vain de s’appuyer sur les tion d’une production artistique va Le musée du quai rent » au moment où il a été décou- dans quelques dizaines d’années, il moment un Musée des arts et tradi- lois de l’évolution pour essayer de le dans le sens des représentants de vert par notre civilisation. Car la faudra la refaire). L’Europe en est tions populaires, celui-ci est un éta- comprendre. ces cultures qui y retrouvent leur Branly a pour vocation diversité des cultures n’existe qu’à exclue pour des raisons pratiques : blissement complètement distinct. Que peut-on faire d’un Musée dignité. Il y a donc une rencontre travers la différence. Si on a com- la profondeur historique de la docu- Aujourd’hui, un musée comme de l’homme ? possible, dans le contexte actuel, de montrer la pluralité mencé à mieux comprendre mentation dont on dispose risque- celui du quai Branly a pour vocation C’est au Musée de l’homme, et au autour de l’art, quand bien même « l’autre », c’est qu’on a appréhen- rait de déséquilibrer l’ensemble. première de montrer la pluralité, la Muséum d’histoire naturelle dont il demeure ouverte la question – fon- des cultures » dé sa culture dans sa totalité, dans Mais il y a des problématiques com- diversité des cultures qui se trou- dépend, de trouver en son sein les damentale – de son universalité. sa continuité, dans sa valeur pro- munes à l’humanité : des histoires vent à la surface du globe, des Amé- ressources nécessaires pour recons- Est-ce que l’art existait dans pre, dans sa cohérence. de pouvoir, de famille ou de corps, riques à l’Océanie – sans oublier la truire un projet muséal. Je crois nos propres sociétés médiévales ? moine. Avant, les artistes étaient les Il me paraît difficile d’abandon- etc. Elles seront traitées à travers nôtre, présente par un effet de qu’il y a la place pour deux visions Sans doute pas au sens où nous serviteurs de Dieu – ou des puis- ner ce regard, qui est celui de l’eth- des expositions de longue durée miroir. Cet accent mis sur la diversi- complémentaires : celle d’une histoi- l’entendons. La notion d’art sur sants – ; ils deviennent au XIXe siè- nologie classique. Il est vrai que (deux ans) dont l’Europe ne sera té des cultures impose de rompre re naturelle de l’homme poursuivie laquelle nous vivons encore appa- cle des substituts de Dieu. depuis une cinquantaine d’années, pas exclue (la première sera consa- définitivement les amarres avec au Trocadéro et celle de son histoire raît à la fin du XVIIIe siècle, corollai- Votre propos n’est-il pas le contact avec l’Occident tend à crée au corps). Celles-ci se tiendront l’évolutionnisme : la science anthro- culturelle au quai Branly. re de l’invention de celle de patri- « archéologique » ? N’allez-vous modifier l’intégrité de ces cultures. sur l’une des mezzanines. La deuxième mezzanine sera occupée par des expositions-dos- A Lyon, la vie quotidienne du sud du Sahara siers plus légères, plus brèves, plus Les arts oubliés de l’Afrique du Sud Amateurs d’art contemporain, Denise et Michel Meynet ont également pointues aussi. Une troisième sera acquis des centaines d’objets africains issus de l’ensemble du continent, au entièrement consacrée au savoir sud du Sahara. Ils viennent d’en donner une importante sélection au Muséum anthropologique, évoqué sous for- LE GÉANT sud-africain est le importées, dont presque toutes les mentaire. Les œuvres qu’ils produi- d’histoire naturelle de Lyon. Il ne s’agit pas ici de sculptures ou de masques me multimédia. On pourra donc visi- grand oublié de l’art africain. Quel- ethnies ont fait grand usage. Les res- sent sont pourtant parmi les plus mais de pièces liées à la vie quotidienne : bijoux, sièges, instruments de musi- ter Branly à des rythmes et avec des ques objets – cannes, pipes, bou- sources de l’industrie – papiers, alu- maîtrisées de la sculpture africaine. que, textiles, coiffes, armes, monnaies. Cette donation est faite au moment visées différents : découvrir ou cliers, armes, parures – figurent minium, matières plastiques – sont Cette manifestation « intermé- où l’institution lyonnaise est en passe de se renouveler profondément en se approfondir les grandes cultures du dans les collections occidentales, également utilisées. diaire » est titrée un peu abusive- transformant en un Musée des cultures du monde, sous l’impulsion de son monde déployées à travers la perma- peu de choses en somme. Même si Cette relative « pauvreté » est- ment « Afrique secrète », alors nouveau directeur, Michel Côté. Ce dernier a confié à Laurick Zerbini, chargée nence des quatre grands départe- la photo nous a permis de décou- elle la conséquence d’activités éco- qu’il s’agit d’objets dont la finalité des collections subsahariennes, le soin de rédiger le catalogue de cette dona- ments ; faire des plongées transver- vrir les grandes peintures murales nomiques reposant d’abord sur est loin d’être unique (sociétés d’ini- tion. « Loin des polémiques esthétisantes, note l’historienne d’art, l’ensemble sales grâce aux grandes expositions dont les Sotho ornent leurs mai- l’élevage ? Les éleveurs, appelés tiation, culte des ancêtres ou rites de cette collection est le reflet des goûts, des orientations et des conceptions thématiques, enfin, s’initier à la dis- sons. Pourtant, les populations qui sous toutes les latitudes à se dépla- funéraires). Mais elle permet de artistiques de ses collectionneurs, elle est, peut-être, avant tout, le reflet de la cipline anthropologique à travers occupent les confins méridionaux cer au gré des transhumances, s’en- voir des pièces essentielles pour richesse et de la diversité artistique et culturelle de l’Afrique subsaharienne. » des outils didactiques ad hoc. de ce continent sont entrées en combrent moins d’objets pesants et l’art africain. La plupart des objets contact très tôt – pour leur plus privilégient la parure et les arts cor- présentés sont des « classiques ». L’Afrique sans masque, présentée par Laurick Zerbini, Muséum d’histoire naturel- Propos recueillis par grand malheur – avec le monde occi- porels. Ou laissent des traces in situ. Retenons la tête de reliquaire mbé- le, 28, bd des Belges, Lyon (69), 224 p., 40 ¤. Emmanuel de Roux dental. Qu’il s’agisse du groupe Les Sans, très anciennement implan- dé (Congo) ou le très beau masque- Nguni (Ndebeles, Xhosas, Zoulous) tés ici, ont produit quantité de des- cimier bangwa (Cameroun) tra- ou Sotho-Tswana, des communau- sins et de gravures rupestres. vaillé en volume ; la statue kuyu (ex- tés Khoekhoe et San, sans doute les Zaïre) présentée au centre de la pre- plus anciennes, peu à peu refoulées  «  »  mière salle, ou la statue kafiguélé- dans des zones difficiles à vivre. Mais ce « jansénisme » africain dio sénoufo (Côte d’Ivoire), toile Une exposition importante est orga- dissimule une symbolique très croûteuse raidie sur une armature nisée par le Musée des arts d’Afri- riche. Il n’est que de lire l’article de de bois, avec un bouquet de plu- que et d’Océanie (MAAO) pour Gary van Wyk consacré à la « sémio- mes s’échappant de la tête, à la fois Miracle combler cette lacune. tique de l’abstraction » dans les fantomatique et d’une rare expressi- Au premier abord, nulle décou- sociétés sud-africaines, publié dans vité. verte capitale. Les insignes réga- l’excellent catalogue de à Milan liens sont discrets, cannes et bâtons l’exposition. Notons, enfin, que les E. de R. de Vittorio De Sica d’apparat, décorés de signes géomé- organisations sociales les plus triques. Les objets de la vie couran- sophistiquées – les Zoulous, par ,    ’  te, poteries, vanneries, seaux à lait, exemple – ne livrent pas forcément , Musée national des arts d’Afri- plats, sont également décorés de les œuvres les plus abouties sur le que et d’Océanie, 293, avenue Suivi d’un débat motifs abstraits ou figuratifs. Les plan plastique. Daumesnil, Paris-12e. Tél. : 01-43- JEUDI 21 liens avec l’au-delà sont matériali- C’est ce qu’on peut vérifier à la avec Otar Iosseliani JEUDI 21 46-51-61. Du mercredi au lundi de et Bernard Eisenschitz sés par quelques figurines assez Fondation Dapper, qui présente 10 heures à 17 h 30, jusqu’au 17 juin. MARS sommaires, mais aussi des appuis- une trentaine de sculptures ou de De 4,3 ¤ à 5,7 ¤. Catalogue sous la MARS animé par tête, des pipes à fumer, des tabatiè- masques tirés de ses collections, direction de Manuel Valentin et d’Hé- 20 H 30 res à priser qui permettent d’entrer presque tous originaires de l’ouest lène Joubert, éd. RMN, 372 p., Jean-Michel Frodon (Le Monde) en contact avec les ancêtres. Les ou du centre de l’Afrique. Les byéri 310 illustrations, 45 ¤. marqueurs identitaires dont parlent fangs ou les figures de reliquaires  , musée Dapper, 35, rue les commissaires de l’exposition kotas (Gabon) sont issus de petits Paul-Valéry, Paris-16e. Tél. : 01-45- LE CINÉMA DU PANTHÉON - 13, RUE VICTOR-COUSIN 75005 PARIS sont plutôt à rechercher du côté groupes perdus dans la forêt équa- 00-01-50. Du mercredi au dimanche des vêtements, des parures, sou- toriale, subsistant de chasse, de de 11 heures à 19 heures. Jusqu’au vent à base de perles de verre cueillette et d’une agriculture rudi- 21 juillet. De 2,30 ¤ à 4,60 ¤. 32/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 CULTURE

Etienne Daho, chanteur qui revendique autant l’héritage du rock anglo-saxon que celui de  b « Boucher espagnol », une pièce la chanson française, estime que « les décideurs se trompent sur les goûts présumés du public » entre absurde et kitsch de Rodrigo Garcia « Populaire n’est pas nécessairement Portrait d’une famille abrutie d’émerveillement synonyme de vulgaire » cathodique

LES 18-24 ans sont six millions. ment par la disparition de cer- UNE HÉCATOMBE de bijoux, quelques privautés qui les rallie- En cette année électorale, Lagardère tains titres ou albums des catalo- cailloux, joujoux de plastique et raient aux sous-références prolifé- Média et la Sofres ont sélectionné gues et des rayons de disquaires. peluches trace la route vers la rantes d’œuvres cultes. vingt jeunes pour interviewer des Est-ce une réalité ? demeure du boucher espagnol. Cin- Il y a un autre meuble important « personnalités-clés » de la politi- Je ne pense pas que cela soit le tres avec crocs et leur attirail à dans Boucher espagnol :le que, du sport, des médias, des scien- cas. On peut trouver tout ce que l’on démembrer, désosser, hacher. punching-ball. Il permet aux frus- ces, de la culture, etc., sur un thème veut dans les magasins, car les mai- Néon bleu et lampe anti-mousti- trés de s’exaspérer en solo au lieu leur tenant à cœur. Sept quotidiens sons de disques exploitent et bra- ques rose. Bruissant rideau de per- de cogner les uns sur les autres. – La Croix, Les Echos, L’Equipe, Le dent tout leur back catalogue et les à l’entrée. En croisé des mauvai- D’oublier cette insondable vulgari- Figaro, L’Humanité, Le Monde, La Tri- même leurs albums récents de plus ses manières, le boucher (Oskar té qui leur colle à la peau et fonde bune –etleJournal du dimanche col- en plus systématiquement. Je pense Gomez Mata) revêt le tablier de leur spectacle. Celle qui renvoie à laborent à « Questions de généra- que le téléchargement est une nou- l’homme de l’art. Fier de lui. Poses, la réalité du petit écran, aux souri- tion » en publiant chacun deux velle attitude qui permet d’obtenir borborygmes et crottes de nez. res impavides de ses animateurs, « papiers ». Ils offrent ainsi à ces jeu- de la musique facilement et sans la Entrée de l’épouse. Du cent pour leur gestuelle, leur verbiage, leurs nes la possibilité de comprendre les payer. C’est tout. C’est un manque à cent énergie. Folle de son corps. tapes sur l’épaule, leur emprise. contraintes du journalisme et de gagner qui rend les maisons de dis- Coups de talons andalous et gymni- En jouant salement ces choses réaffirmer le rôle de la presse écrite ques assez frileuses sur l’investisse- que MTV. Entrée du fils. Sourire et sales, Boucher espagnol pousse le dans le décryptage d’un parcours ou ment de nouveaux artistes et c’est combinaison seyante. Un ange théâtre de l’absurde dans les

d’un univers. Un Livre blanc réunis-   dangereux à court terme. attardé. Les trois crétins, indignes retranchements du kitsch. Mais il sant ces articles sera adressé à Etienne Daho cite Manu Chao et Noir Désir comme exemples Quel regard portez-vous sur la de figurer dans un film de Mocky, s’agit bien de boucherie. Un mélan- 10 000 responsables politiques, éco- d’artistes qui vendent sans l’aide des médias. médiatisation pour la médiatisa- invitent à parcourir le nomiques et sociaux, avant la prési- tion ? vide d’une journée dentielle. Après celui avec Maryse thèmes d’inspiration communs, des Le système valorise la « starifica- ordinaire. Burgot, reporter au service de politi- affinités… Depuis sept ou huit ans, « La contre-culture, tion » au détriment de la valeur. En majesté : le que étrangère de France 2 (« Le la scène électro a émergé. Ma géné- Devenir une star pour quinze minu- canapé. Le boucher, Monde Télévision » du 9 mars), ration, tout comme celle de l’électro- toutes générations tes : Andy Warhol était un visionnai- la bouchère et leur nous publions le second entretien nique, voulait faire gicler les vieilles re. La télé fabrique des idoles jeta- lardon s’y installent réalisé pour Le Monde. Ludivine Hac- valeurs et les institutions de la télé confondues, bles et a perdu sa fonction de base bien en rang. Comme quart, 24 ans, professeur de français et de la radio. L’arrivée des radios qui est de divertir, mais aussi d’infor- les Simpson aux pro- résidant à Héricourt (Haute-Saône), libres en 1981 n’a pas ouvert les hori- est toujours vivace mer. Les décideurs se trompent sur logues de leur feuille- a choisi d’interroger le chanteur zons espérés. Beaucoup de musi- les goûts présumés du grand public. ton. Mais s’il tombait Etienne Daho. ciens que j’aime, Air, par exemple, et créative. Populaire n’est pas nécessairement sur les Simpson, le On vous a longtemps défini com- se vendent mieux à l’étranger qu’en synonyme de vulgaire. boucher changerait me un chanteur de pop à la fran- France. Ce serait différent si les Le succès A vous écouter, on a le senti- de chaîne illico. Face çaise. Qu’en pensez-vous ? médias leur offraient l’espace qu’ils ment que le combat que vous à lui, Homer est un Lorsque j’ai débuté, au milieu des méritent. Ma génération n’écoutait de Brigitte Fontaine meniez au début, contre un envi- authentique intello. années 1980, la notion de pop pas la radio et ne regardait pas la ronnement qui ne laissait pas de Point commun avec n’était pas formulée. Les fers de lan- télé, car rien ne nous plaisait. Par le est un indice » place à l’originalité, est en quel- l’équipe de Spring- ce en étaient Elli et Jacno et Lio. On bouche-à-oreille, par les concerts, que sorte perdu aujourd’hui… field : l’amour de la sortait du punk et ces artistes reven- par les disques qu’on se prêtait, des Au contraire, la contre-culture, famille. Rien ne vaut diquaient l’héritage du rock, mais groupes vendaient des millions d’al- soit il y a des invités qui chantent en toutes générations confondues, est le foyer. Echanges aussi de la chanson française, bums sans l’aide des médias. C’est anglais. toujours très vivace et très créative, appuyés de baisers à notamment Gainsbourg et Hardy. encore le cas aujourd’hui, par exem- Quel regard portez-vous sur la même si certains feignent de l’igno- la russe. Des glou- Tout comme moi. Se définir comme ple, pour Manu Chao ou Noir Désir, démarche et l’environnement rer. Le succès d’artistes comme Bri- tons. Regards atten-   /   pop singer était une façon de se mais c’est très rare. dans lequel travaille la nouvelle gitte Fontaine est un indice. Il me dris vers ce qui poin- « Boucher espagnol », de Rodrigo Garcia. démarquer, avec un héritage anglo- Est-ce lié à la langue française génération musicale ? semble que la jeune génération fran- te. Ou pas. Toilette saxon, différent de la variété de ces en général ? Aujourd’hui, la compétition est çaise espère que les humanistes rem- des langues. L’inceste est réservé à ge d’images et de mots passés à la années-là avec laquelle je n’avais Mon album Paris Ailleurs, chanté de plus en plus serrée et les machi- placent les technocrates. la télé. Au souvenir de la chaîne moulinette, reconstitués, et placés pas d’affinités. en français, a très bien marché en nes de guerre du marketing massif L’amour est-il votre principale unique. En noir et blanc. Les voilà en vitrine avec le mauvais goût Avez-vous été marqué par le Europe, mais c’est un cas particulier. sont très coûteuses. Pour vendre un source d’inspiration ? face à nous, les regards abrutis nécessaire pour réjouir les mau- punk ? Par le passé, tous les musiciens album, il faut multiplier son coût Oui. Je pense que toutes les chan- d’émerveillement cathodique. vais esprits. Bien sûr. Je voyais tout autour de étaient très influencés par la musi- par quatre, ce qui n’était pas le cas sons parlent de l’amour ou de son Rodrigo Garcia appartient à la moi des gens qui ne savaient ni que anglo-saxonne et en faisaient lorsque j’ai débuté. Parallèlement, absence. Quand je parle d’amour, je génération hamburger-télévision. Jean-Louis Perrier jouer d’un instrument, ni écrire, ni une copie plus ou moins habile dans les nouvelles technologies permet- n’évoque pas seulement la cellule à Il le revendique. Ses personnages chanter, faire des groupes, monter leur langue. Comme un film améri- tent de faire des albums à la maison. deux, mais l’amour global. L’une des découvrent la charité avec Sting,  , de Rodrigo Gar- sur scène avec une envie très saine cain doublé en français. La généra- Mais tout est devenu trop cher : les plus belles chansons d’amour est la propreté avec Ajax, la gastrono- cia. Mise en scène : Oskar Gomez de foutre la merde et beaucoup de tion de Air, par exemple, est décom- clips, les espaces publicitaires… Et pour moi Jamais je ne t’ai dit que je mie avec Bocuse. Les vraies Mata. Avec Delphine Rosay ou spontanéité. plexée et a assimilé toutes les puis cette taxe aberrante, la TVA à t’aimerais toujours de Pierrot le fou, valeurs. Le monde peut aller à sa Espé Lopez, Pierre Mifsud, Oskar Pensez-vous qu’il existe des influences, les Anglais en sont 20,5 %, sur le disque ! Cela explique de Jean-Luc Godard. perte, du moment que l’image Gomez Mata. générations de chanteurs ? séduits, aussi parce qu’il n’y a aucu- et justifie le téléchargement des nou- scintille sur le buffet et qu’il reste     , Oui, bien sûr, il existe des vagues, ne gêne par rapport à la langue, car veaux albums sur le Net. Propos recueillis par un paquet de chips dans le tiroir. 21, boulevard Jourdan, Paris-14e. des familles de chanteurs. Il y a des soit la musique est instrumentale, On justifie parfois le télécharge- Ludivine Hacquart L’inépuisable fontaine à images RER : Cité universitaire. Tél. : constitue l’essentiel de la culture 01-43-13-50-50. Lundi, mardi, ven- et le moyen d’en sortir. Le bou- dredi, samedi à 20 h 30 ; jeudi à  b A l’Odéon, des intellectuels et artistes italiens ont critiqué le gouvernement Berlusconi cher y a placé mémoire, espoirs, et 19 h 30 ; dimanche à 17 h 30. De inspiration. Cela l’autorise à fran- 8,50 ¤ à17¤. Jusqu’au 9 avril. L’Italie en proie au pouvoir télévisuel totalitaire chir le pas avec les spectateurs, en Durée : 1 h 30.

« OÙ VA L’ITALIE ? » Pour ce en scène Georgio Barberio Corset- les faits historiques se présentent qu’ils peuvent devenir riches com- débat organisé par France-Culture ti ont dénoncé, aux côtés d’univer- une première fois comme des tragé- me lui, alors quels sont les rêves que et retransmis en direct samedi sitaires italiens, les dangers que dies, une deuxième comme des far- nous, les artistes, devrions donner après-midi, l’Odéon-Théâtre-de- représente, à leurs yeux, le régime ces. Mais cette farce-ci est vulgaire, aux Italiens ? » l’Europe a fait le plein. Pendant de Silvio Berlusconi. laide, dévastatrice. » L’Italie n’est Que faire pour s’opposer à une plus de deux heures, des cinéastes « Sur les décombres de la Démo- pas une exception, avertit le philo- telle concentration de pouvoir ? (Ettore Scola, Bernardo Bertoluc- cratie chrétienne, les loups sont arri- sophe Gianni Vattimo à l’adresse Antonio Tabucchi se fait solen- ci), des écrivains (Antonio Tabuc- vés, estime Vincenze Consolo. En des Français. « La démocratie est nel : l’Italie possède une « grande chi, Vincenze Consolo), le metteur paraphrasant Marx, je dirais que fragile partout. Additionnez la cor- âme », affirme-t-il. Si ce gouverne- ruption des élus, l’effondrement de ment méprise la Constitution ita- la classe ouvrière et l’individualisa- lienne, si le président de la Répu- tion croissante du travail intellec- blique signe des lois qui vont «à tuel et vous obtiendrez le même l’encontre de la charte sur laquelle rejet de la classe politique. » l’Europe a été fondée », l’écrivain estime qu’il faudra en appeler au  «  » Conseil de l’Europe. Entre les interventions, les Sur un mode plus humoristique, Le constat est économique, la réalité est sociale. comédiens Philippe Morier- Ettore Scola fait l’apologie des Genoud et Irina Dalle rappellent petits gestes politiques. « Depuis DOSSIER les grandes décisions du gouverne- la mort de Pasolini, le cinéma ita- ment Berlusconi et lisent des tex- lien, ce n’est presque plus rien. Tout tes d’écrivains. Le nom du cinéas- de même, le 23 mars, un collectif de Portrait te Pier Paolo Pasolini est souvent cinéastes vont filmer à travers le cité, lui qui dénonçait les nouvel- pays la préparation de la grève les formes de totalitarisme pro- générale. La télévision ne bâtit pas social de pres aux sociétés contemporaines de mémoire, donc nous devons de consommation. nous charger de conserver des ima- « Aujourd’hui, commente l’uni- ges qui, par exemple, montrent que versitaire Francesco Pardi, que le les ouvriers sont des personnes à res- la France cinéaste Nanni Moretti présente pecter et non des choses dont peu- comme la meilleure conscience de vent disposer les patrons. » Pour agir la gauche italienne, le danger, c’est L’opposition italienne a com- MENSUEL Berlusconi. Son régime n’est pas fas- mencé de faire des chaînes humai- sur l’économie ciste, mais il instaure un pouvoir nes, des manifestations contre N° 6 télévisuel totalitaire, qui prend le Berlusconi. « Cela peut paraître E pouvoir sur les pouvoirs législatif, puéril, mais ce sont des actions qui 3,80 juridique et exécutif. » gênent le pouvoir. Alors, vous aussi emparez-vous Homme de théâtre, Georgio les Français, allez aussi faire des Barberio Corsetti observe que choses puériles devant l’ambassade « Berlusconi utilise à fond la société d’Italie. » du social du spectacle ». Il s’interroge : « Quand ses électeurs pensent Catherine Bédarida LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/33 CULTURE AGENDA

 b D’intrigants frottages à la mine de plomb Musique Super Sinclair, le bon tour du funk français Vade retro ! Pourtant la famille funky hexago- d’un peu de contenu, mais les mots ont un Henri Michaux, nale peut revendiquer fièrement une digne pouvoir mélodique et rythmique. descendance. Les guitaristes et chanteurs Her- La machine à danser repose sur l’osmose vé Krief et Juan Rozoff ont montré la voie à la entre David Lefèbvre, à la basse, et David Fall, archéologue de l’impossible fin des années 1980, suivis de près par FFF, la à la batterie. Souplesse et puissance pour fai- Fédération française de fonk, un nom qui re chavirer tous les tempos. Les cuivres ont DEUX CARNETS de dessins s’impose. Jean-Louis Aubert, ancien de Télé- de l’allure (Christian Martinez à la trompette inédits d’Henri Michaux ont été phone, avec Aubert N’Ko, s’y est essayé. Et et Thierry Farrugia au saxophone). Frédéric récemment redécouverts. Tout les Sinclair, soit Mathieu Blanc-Francard – une Gaillardet aux claviers et Sébastien Chouard, rapproche : ils ont été noircis dans la lignée dans l’histoire pop-rock en France –, né le guitariste, savent l’art de l’ornementation. même période, celle de l’Occupation en 1970 à Tours. Sur le vif, tiré du second album, indique la et de l’immédiate après-guerre, Guitariste, pianiste, auteur-compositeur et tenue générale de la soirée, comme le final entre 1942 et 1947 ; ils sont du chanteur, Sinclair a trouvé sa place en cinq Ensemble. En dehors d’un ou deux incuna- même papier mince et de qualité CD, dont un en public, depuis 1993, et par la bles, le répertoire est issu de La Bonne Attitu- médiocre ; ils relèvent tous deux du scène, où il se révèle en homme de spectacle de, (Source/Virgin, 1997) et de Supernova même procédé, que l’artiste a peu très sûr de lui, généreux par gourmandise SuperStar (Ministrong/EMI, 2001), l’album de pratiqué : le frottage à la mine de musicienne. Surdoué dans les deux cas, il fait la reconnaissance, disque d’or. plomb. Cinquante-six frottages sont bien sûr songer à Prince, dont il a assurément Et pour éviter de devoir toujours décliner les ainsi révélés – et ils sont d’une telle beaucoup et bien appris, notamment dans la noms de ceux chez qui il a trouvé sa foi, Sin- qualité que, de leur réunion, naît manière d’arranger les mélodies les plus évi- clair glisse dans Mon idole (une manière de une exposition magnifique au dentes. Zébulon rieur, les cheveux en pétard, portrait de Jimi Hendrix) des titres en anglais Musée d’art et d’histoire de Genève.

le regard pétillant et moqueur, Sinclair a été de Steve Wonder, Sly Stone (Thank You, Falet- Les frottages se succèdent, com-  ’  ’,  l’un des rares à accrocher le téléspectateur tinme, Be Mice, Elf Again), Prince (When Doves me autant de tentatives pour rendre La technique révèle es  lors de la cérémonie des 17 Victoires de la Cry)… Les puristes peuvent se mettre en haie visible – brièvement, incomplète- des chimères fossiles. Les puristes sont formels : la musi- musique, samedi 9 mars. d’honneur. ment, approximativement – l’invisi- que funk ne peut être qu’afro-américaine et Insatiable, à peine arrivé sur une scène, Sin- ble arrière-monde des chimères et ser la structure avec de fines lignes à issue du trio fondateur James Brown, Sly Sto- clair ne s’économise pas. Chaque centimètre S. Si. des frayeurs. Michaux, à partir de l’encre. Trop flasques, désarticulés, ne et George Clinton (avec Funkadelic et Par- carré en est son territoire. Comme au Zénith 1942, a repris et adapté l’idée expéri- fragiles, ces organismes n’avaient liament). Mais, que des musiciens blancs, d’Orléans, vendredi 8 mars, où durant près de SINCLAIR « SUPERNOVA SUPERTOUR » : Le Transbor- mentée par Max Ernst à partir du aucune chance de survivre. pire, des Européens, prétendent jouer cette deux heures il a maintenu l’élan musical, en deur, Villeurbanne (tél. : 04-72-43-09-99), le 18 mars ; 10 août 1925, « jour mémorable de la Ainsi l’apparition de ces formes version brute du rhythm’n’blues, donnant contact avec un public arc-en-ciel ravi, repre- Le Summum, Grenoble (tél. : 04-76-39-63-63), le 19 ; Le découverte du frottage », écrivait appelle-t-elle aussitôt la pensée de souvent lieu à de longues improvisations ins- nant les paroles de la plupart des chansons. Micropolis, Besançon (tél. : 03-81-41-08-09), le 21 ; Le Ernst. « Nageur aveugle je me suis leur disparition immédiate, irrémé- trumentales et vocales, semble inadmissible. Avec lui, il y a un groupe impeccable. Le funk Forum, Dijon (tél. : 03-80-74-31-23), le 22 ; Le Zénith, fait voyant. J’ai vu. » diable. Le surgissement et l’efface- Donc aux oubliettes nombre des solistes qui ne se joue pas à l’approximation. Encore Nancy-Maxeville (tél. : 03-83-93-27-27), le 23 ; Parc des La technique est simple, au moins ment dansent ensemble, sur un ryth- ont rejoint les rangs des formations préci- moins avec Sinclair, amateur de ruptures d’at- expositions, Poitiers (tél. : 05-49-61-23-86), le 26… Com- en apparence : il faut un parquet aux me saccadé, un peu comique, un tées, sous silence The Average White Band mosphère, amenant aux codes du genre une plet au Zénith de Paris, le 3 avril, concert supplémentai- lattes usées, des feuilles mortes, des peu macabre. L’œil va d’un dessin à (des Ecossais !) ou Tower of Power… touche de psychédélisme rock, un zeste de re le 4 (tél. : 01-42-08-60-00). brindilles, une pierre pas trop angu- l’autre, revient, imagine des histoi- Et le funk selon les musiciens français ? soul sensuelle. Certains textes manquent Photo : © Vincent Peters. leuse. Le papier posé par-dessus, l’ar- res, repère le retour de quelques tiste frotte son crayon de manière à formes plus définies que d’autres. relever l’empreinte des lignes, des « Je vais être engloutie, comme un de Courances ou de Voisins. se ressembler vraiment, échappent nervures, des fissures. Michaux intro- ensablement, peinture rongée par le Exposition Fabuleux jardins, le style Duchêne, aux standards imposés par les Chanson duit une variation : aux choses natu- fond qui la dévore,(…)je suis l’ombre Trianon de Bagatelle, route de Sèvres photos qui envahissent les relles, il substitue des bouts de d’une ombre qui s’est enlisée » : ainsi  à Neuilly, bois de Boulogne, Paris-16e. journaux. Et interrogent sur la  cartons ou de photos déchirés ou Michaux fait-il parler son œuvre Mo Porte-Maillot (côté bus, prendre le valeur d’information, sa fragilité, découpés. Il les fait glisser sous sa dans La Ralentie. Ombres et enlise- Les Duchêne 244, descendre à Bagatelle-Pré Catelan). ce que le photographe en fait. Juliette feuille, il les inverse, il les superpose. ment en effet : au terme de sa plon- Une chanteuse qui en impose. Face à Bagatelle Tél. : 01-45-01-20-10. Jusqu’au 24 juin. « Je propose une autre actualité. Du plus abrégé au plus complexe, le gée, il parvient jusqu’à des profon- au public, elle explose de présence, Qui se souvient des Duchêne, Henri Du mercredi au lundi, de 11 h 30 à J’opère une réappropriation de frottage ainsi compris peut tout. deurs qu’il est l’un des seuls à avoir d’émotion, de bagout, toujours en (1841-1902) et Achille (1866-1947), le 18 heures. De 3 ¤ à5¤. l’information, parce qu’il n’y a A son stade premier, il se borne à atteintes. père et le fils ? Ces deux créateurs aucune raison qu’elle soit aux mains pleine forme et la voix généreuse. quelques formes minérales ébré- Bref, une forte personnalité, un cas de jardins ont pourtant été les des professionnels », dit Bruno chées, quelques lignes brisées et Philippe Dagen à part dans la chanson, enfin en pionniers de la renaissance du style Serralongue dans un entretien avec interrompues. Puis viennent des voie de dépasser le succès d’estime, classique – ce qu’on appelle le Photographie Pascal Beausse publié dans un livre traces plus nombreuses, des esquis-  , , Musée si l’on en croit les résultats des jardin à la française. Ils ont opéré  passionnant consacré ses de fossiles, vers ou insectes d’art et d’histoire, 2, rue Charles- dans toute l’Europe, de la fin du ventes de son nouvel album, pétrifiés – ou des oiseaux, des pois- e au photographe, ouvrage instructif Galland, Genève (Suisse). Tél. : XIX siècle à la veille de la seconde une réussite, Le Festin de Juliette sons et des batraciens hybrides dont Bruno Serralongue qui réunit plusieurs travaux, tous (Polydor), vendu à 40 000 00-41-22-418-26-00. Du mardi au guerre mondiale, ressuscitant, Le photographe Bruno Serralongue liés à une « actualité » et montrent Michaux, quand le crayon en a révé- dimanche de 10 heures à 17 heu- réaménageant, inventant exemplaires moins de deux mois présente une série d’images comment l’artiste produit lé les corps grotesques, feint de préci- res. Entrée libre. Jusqu’au 21 avril. d’innombrables parcs. Sans eux, après sa sortie. Un album dans en couleur de manifestations « une information qui résiste » nombre de créations attribuées lequel – après avoir hier chanté à Le Nôtre ne seraient plus qu’un de sans-papiers du collectif des (Pascal Beausse). notamment les textes      souvenir. Les parterres de Ensembles, prises chaque semaine Centre national de la photographie, de Pierre Philippe – elle se laisse pendant des mois, place du Hôtel de Rothschild, 11, rue Berryer, franchement aller au plaisir Vaux-le-Vicomte, par exemple, e ˚ doivent autant à Henri Châtelet, à Paris. Les images Paris-8 .M Charles-de-Gaulle-Etoile. de l’écriture. En matière de jazz, Glenn les citations et les genres musi- Duchêne qu’au jardinier de statiques de manifestants avec Tél. : 01-53-76-12-32. Tous les jours Casino de Paris, 16, rue de Clichy, Miller est généralement dédai- caux. C’est dense et inventif, pré- Louis XIV. Quant à son fils, Achille, leurs banderoles, sans gros plans, de 10 heures à 19 heures sauf le mardi. Paris-9e.Mo Trinité. gné. Trop connu du grand public, cis et rigoureux. er sans renoncer aux lignes du jardin sans aucun élément spectaculaire, Jusqu’au 1 avril. 4,60 ¤ et 2,30 ¤. Livre Tél. : 01-49-95-99-99. trop léger avec pour seule préten- Un peu de funk lors du solo de régulier, il inventa une esthétique relatives à un microévénement qui « Bruno Serralongue », texte collectif, Du 19 au 24, (mardi au samedi, tion de faire briller les yeux des vibraphone de Jean-Marc Quillet de plus en plus dépouillée « fera » au mieux une brève dans éd. Les Presses du réel/Janvier, à 20 h 30, dimanche, à 15 h 30). amoureux enlacés ou de remuer sur In The Mood ; Sunrise Serena- encore visible dans les parcs le journal, qui se répètent sans 192 p., 30 ¤. 20 ¤ à 36,60 ¤. gentiment quand le tempo se fait de dans l’aridité du blues des plus swing. Quoi qu’il en soit, des esclaves, avec guimbarde, guitare titres comme In The Mood, Moon- (David Chevallier, excellent) et un light Serenade, Tuxedo Junction traitement vocalisant de la clari- Sélection revues rock et musiques électroniques par Bruno Lesprit ou Sun Valley Jump sont dans tou- nette par Catherine Delaunay ; tes les mémoires, identifiables à sérialisme et dodécaphonisme une période, du milieu des pour évoquer ce que la révolution ment des clichés esthétiques du pas- les Ramones, Public Enemy et Sonic sième livraison, le visage de l’énor- années 1930 au milieu des bop a suscité d’incompréhension Coda magazine sé ou se contentera-t-elle de favoriser Youth. Un reportage au cœur de la me Popa Chubby, acclamé comme années 1940, et à un pays, les pour les tenants du swing ; l’ac- Le sourire de la l’expression stéréotypée des vieux cité s’ancre dans le présent, offre « la meilleure chose qui soit arrivée Etats-Unis. C’est cette connaissan- cordéon de Jacky Lignon en pre- chanteuse Mari mythes de la perfection, imposés par quelques noms à retenir – le magazi- au blues ces dix dernières années », ce partagée par le plus grand mière ligne durant a String of Boine illumine la notre société ? » ne pariant sur le Tigre – et quelques une affirmation qui ne mettra pas nombre qu’aborde « Dommage à Pearls, parce que la France a couverture du Coda magazine, mars, 84 p., 4,42 ¤. adresses (restaurants et disquaires). tout le monde d’accord. Glenn », projet d’une grande intel- autant fêté la Libération au son magazine des Pour rester dans les années 1970, Un curieux éditorial, en forme de ligence musicale du clarinettiste du musette qu’avec les envolées « musiques et David Bowie parle dans ce numéro règlement de comptes interprofes- et saxophoniste Laurent Dehors, de Moonlight Serenade, dont le cultures électroni- Rock & Folk de la courte épopée du glam-rock. sionnel, admoneste les participants présenté samedi 15 mars à l’Hexa- refrain est devenu « Dansons ques ». La Norvé- « We Love New York. » Le doyen des e Pour rester dans le punk, l’ancien au « Rock Press Club » de Canal Jim- gone de Meylan durant le 30 Gre- maintenant, tout l’été, les pieds gienne, défenseur magazines de rock consacre un dos- chanteur du groupe Asphalt Jungle my après une émission consacrée de la culture samie, explique son sier de 16 pages au bruit de la Gros- noble Jazz Festival. nus sur le sable » avec le chanteur et actuel pilier du journal, Patrick au rock sudiste, qualifiée de « festi- En moyenne formation, Dehors Dave. Dehors conserve d’abord combat. Ce numéro comporte égale- se Pomme avec le Jon Spencer Blues val d’inepties et d’erreurs histori- Eudeline, qui publie Dansons sous intègre les succès et des titres l’aspect variété kitsch de la repri- ment un hommage à la DJ Sex Toy, Explosion en couverture et disque les bombes (Grasset), est gratifié ques ». Relevons que Crossroads disparue le 3 février, et les dernières du mois pour Plastic Fang. L’énergie n’est pas à l’abri des coquilles lors- plus cachés de Glenn Miller dans se avant de virer vers une adapta- d’un portrait écrit par l’écrivain Virgi- la globalité des musiques populai- tion rap-électro. Toutes les for- nouvelles de la planète électro avec punk et le look cuir-cravate-baskets nie Despentes, également collabora- que le producteur Mitchell Froom res américaines, des fondamen- mes sont possibles lorsqu’une les travaux de DJ Mehdi, Rubin Stei- qui faisaient fureur dans la ville trice de Rock & Folk. est orthographié Michael Fromm. o taux du blues et du new-orleans mélodie est suffisamment forte. ner ou Wuz (soit la collaboration dans la seconde moitié des années Rock & Folk, n 416, avril, 140 p., 4,50 ¤. Cela en introduction d’un entretien d’Alex Gopher et de Demon). A 1970 sont revenus à la mode. Outre avec le chanteur canadien Ron Sexs- aux premiers états du rock’n’roll. Ce qu’affirme de bout en bout noter aussi un entretien avec le gra- un long entretien avec le Jon Spen- mith, à l’occasion d’un album paru il Il le fait sans ironie condescendan- l’orchestre de Laurent Dehors. phiste informatique Julius Wiede- cer Blues Explosion, on trouvera une Crossroads y a neuf mois. Le menu de cette te et sans déstructuration systé- mann, auteur du livre Digital Beau- sélection d’albums et de chansons Extension du magazine musical publication (Johnny Cash, Tony Joe matique. Le clin d’œil est compli- Sylvain Siclier ties (Taschen), ode numérique à la dédiés à la métropole, du New York, généraliste Compact, ce bimestriel White, Stevie Ray Vaughan) est ce, tendre, la virtuosité d’écriture beauté des femmes, qui répond à la New York de Frank Sinatra au Is This s’intéresse aux musiques « roots » généralement plus séduisant que au point idéal où elle ne vient pas Grenoble Jazz Festival en Isère, jus- question : « L’utilisation de l’informa- it ? des Strokes en passant par les – blues, rhythm’n’blues, country, son contenu. gêner l’élan musical. Pour chaque qu’au 24 mars, tél. : 04-76-51-65-32 ; tique provoquera-t-elle un éloigne- Drifters et le Velvet, Springsteen et folk, etc. En couverture de cette troi- Crossroads, no 3, mars-avril, 84 p., 3,80 ¤. thème, Dehors dose au plus juste Internet : www.jazzgrenoble.com/ 34/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 CULTURE PORTRAIT

LES GENS DU MONDE

a Jean-Pierre Pichard, organisa- , une touche teur de la Nuit celtique, a annoncé Nikolaï Lugansky le 15 mars, à l’issue de la première des deux soirées, la décision de reconduire l’événement en 2003. A terme, ce rendez-vous, déclinaison de la Nuit magique de Lorient, temps fort de l’Interceltique, de divin devrait être pérennisé. Environ 100 000 spectateurs ont assisté au Stade de France de Saint-Denis à la première édition de la Nuit celti- Le pianiste russe, virtuose découvert en France que, qui rassemblait 600 artistes. Parallèlement, une quinzaine d’en- en 1997, illumine Chopin sur disque et donne sembles musicaux se sont produits gratuitement samedi 16 mars sur le un récital au Théâtre des Champs-Elysées Champ-de-Mars, à Paris, en présen- ce notamment de Gilles Servat, le créateur de La Blanche Hermine, hymne de la chanson bretonne. UN GRAND JEUNE HOMME blond aux  a Le Grand Prix, doté de traits réguliers, coiffé à la mathématique (un 8 000 euros, du 24e festival Cinéma tiers, deux tiers) d’une raie sur le côté. Une f 1972 du réel, rendez-vous international gaucherie de fils de famille et le poli soyeux du documentaire qui s’est déroulé du gendre idéal. Rien de particulier ni de Naissance le 26 avril du 8 au 17 mars au Centre Pompi- remarquable à première vue chez le pianiste à Moscou. dou, à Paris, a été attribué, samedi Nikolaï Lugansky. A part peut-être le regard, 16 mars, au réalisateur chinois Ying f des yeux d’un bleu venteux tout remplis de 1994 Ning pour son film Xiwang Zhi Lu courses des nuages. Un regard qui passe et Lauréat (Le Chemin de fer de l’espoir). Le qu’on ne retient pas, vaguement flou, vague- du 10e Concours prix du court métrage revient à ment inquiet. Celui de l’« Extraordinaire Sicionykste (Une femme d’ici), de Étranger ». International Kornelijus Matuzevicius et Diana En ce soir déjà printanier, place du Pan- Tchaïkovski. Matuzeviciene (Lituanie) ; le prix théon, flotte le parfum de ces grandes fem- Joris Ivens du jeune cinéaste à Xue mes – Colette, Curie, Beauvoir… – dont les f 1996 Luo Yili (Neige sur l’Yili), de Lei figures exhumées pour la Journée des fem- Débuts très remarqués Feng (Chine) ; le Prix international mes sont restées placardées sur les grilles de la SCAM (Société des auteurs, d’enceinte du mausolée des grands hommes. au Hollywood Bowl compositeurs multimédia) à La isla Nikolaï Lugansky arrive justement escorté de Los Angeles. de los ninos perdidos (L’Ile des d’un escadron de charme – sa femme, son enfants perdus), de Florence Jau- agente, son attachée de presse et la directrice f 2000 gey (Nicaragua). de communication de sa maison de disques Intégrale des « Etudes a La chanteuse et actrice américai- Warner Classics. « Le vol de Moscou a pris du ne Liza Minnelli a épousé samedi retard, le tapis roulant des bagages est resté blo- de Chopin » 16 mars dans une église de Manhat- qué de longues minutes, et puis il y a eu les chez Erato tan le producteur de variétés David embouteillages. » On sent qu’il aimerait tout (8573-80 228-2). Gest, devant quelque 200 vedettes annuler, que seules une infinie délicatesse et du cinéma, de la chanson et du spec- une correction extrême l’empêchent de seule-   tacle. C’est le quatrième mariage de ment le suggérer. Il s’est assis, un air de hase la fille de l’actrice Judy Garland et prise au collet, les grandes mains claires du réalisateur Vincente Minnelli, posées devant lui, un léger pansement d’en- demain », a débuté plus modestement que d’enfance, « le petit piano sur lequel mon père Est-ce pour cela que la musique de son piano âgée de 56 ans. Le couple ayant ven- fant au bout de l’index gauche. On se dit son exact contemporain, Evgueni Kissin, lan- jouait des chansons populaires soviétiques : un tabernacle paraît parfois venir de plus loin ? du les droits exclusifs de la cérémo- qu’on va devoir faire vite, abréger. A cause de cé par Karajan il y a quinze ans. Mais il a com- jour j’ai repris sa mélodie pour lui montrer qu’il Qu’il joue ainsi Rachmaninov (adulé à la fois nie à un magazine « people » bri- ces mains justement, dont on connaît l’ineffa- mencé tôt, ainsi qu’en témoigne l’enregistre- faisait des fausses notes. C’est comme ça qu’on comme compositeur et pianiste) ou plus tannique, personne, en dehors des ble magie sur un clavier. ment public d’un récital donné à treize ans au a découvert que j’avais l’oreille absolue ». encore Chopin, qu’il aime depuis toujours, journalistes et photographes de la Et puis non. On va l’assigner à la question Conservatoire de Moscou, avant même que S’il n’y avait que les oreilles ! Depuis cinq depuis cet enregistrement qu’il a découvert, revue, n’a eu le droit de pénétrer comme lui assigne la musique. De la premiè- tombe la moisson des prix internatio- ans, Lugansky musicien a conquis ceux-là enfant, de Paderewski. « C’est une musique dans l’église Marble Collegiate, sur re à la dernière note. L’animal a du poil et de naux – Concours Bach de Leipzig en 1988, mêmes que bluffe toujours Lugansky pianis- chef-d’œuvrale », dit-il – le disque qu’il vient la V e Avenue, avec un appareil pho- l’endurance. Il possède surtout l’honnêteté Rachmaninov en 1990 et surtout Tchaïkovski te – « En France, on voit les pianistes russes de consacrer aux 24 Préludes est à la hauteur to ou une caméra vidéo. Les invités qui désarme. Si sérieux et droit, si ignorant de en 1994. « J’ai donné des concerts avant même comme des monstres virtuoses, alors que les de l’épithète. Nous allons nous quitter, et cet ont dû passer devant des détec- lui-même : « Je suis seulement un médium de pouvoir y penser, réussi des concours, et cela Russes se considèrent, eux, comme des mons- homme si réservé abonde soudain en admira- teurs de métaux. Le dames d’hon- entre le compositeur et l’auditeur. Peu importe n’a pas changé ma vie. La seule question que je tres d’expression. » Lugansky se réjouit de ce tion : Radu Lupu, Vladimir Pletnev, et surtout neur de Liza Minnelli étaient Mari- que j’existe ou n’existe pas pendant le concert. me suis posée l’a été par la négative. Je me suis paradoxe le temps d’un bref mais éclatant Nelson Freire, dont il se voudrait plus proche sa Berenson, Mia Farrow, Petula Je ne joue que pour chercher à produire un de dit : peut-être ne suis-je pas musicien ? » sourire. Un sourire carnassier de pure intelli- (« mais nous n’avons pas les mêmes mains »). Clark et Gina Lollobrigida. Parmi ces moments qui ne sont comparables à aucun gence, qui éclaire tout et met tout en échec, Lui demander une dernière parole, sur lui cet- les garçons d’honneur du marié, autre. Donner le plus grand des plaisirs, le plus     ’ la technique, la musicalité, la conjonction des te fois, le rend à nouveau taiseux et réfléchi : âgé de 48 ans, Michael Jackson et précieux des bonheurs. » Est-ce trop dire que Rarement artiste aura donné une telle deux. Un de ces sourires de victoire qui con- « Aucun mot, mais peut-être » (long silence) Robert Wagner. d’affirmer que depuis 1997, année où le Festi- impression d’être dans le droit fil de lui- cluent ses fameuses parties d’échecs, lui « une Quatrième Ballade de Chopin ou le Troi- a Le rappeur américain DMX, Earl val de La Roque-d’Anthéron nous le révéla même, sous le soleil de la musique, exacte- qu’on a vu jouer des heures entières dans un sième Concerto de Rachmaninov… vous en Simmons, prêtera sa voix à une en France, Nikolaï Lugansky n’a cessé de ment. A l’endroit où l’ombre et la lumière hall d’hôtel pendant la Folle journée russe à diront plus sur moi. » société américaine pour la préven- nous prodiguer de ces parcelles d’éternité fusionnent en un, dans la ligne de la grande Nantes, l’année dernière, disputant seul trois tion de la cruauté envers les ani- homologuées par Dieu lui-même ? Que son tradition russe des Heinrich Neuhaus, Emil parties face à trois adversaires et les battant Marie-Aude Roux maux. Ainsi en a décidé le 15 mars premier disque des Etudes de Chopin en 2000 Gilels ou Sviatoslav Richter… qu’on en appel- tous les trois. Rien d’étonnant à ce qu’il vien- la cour supérieure du New Jersey, a d’emblée fait figure d’enregistrement histo- le à Benno Moïseiwitch ou à Rachmaninov ne de remporter à Moscou le championnat Pièces lyriques de Grieg, Fantaisie en ut majeur qui a condamné le chanteur à une rique ? lui-même. Né pourtant dans une famille non d’échecs des musiciens ! « C’est une combina- op. 17 de Schumann, Klavierstücke op. 118 de amende de 13 000 dollars Certes, l’élève préféré de la grande Tatiana musicienne, « d’une histoire très soviéti- toire de sport, de science et d’art. Il s’y joue des Brahms, Ballades no 3etno 4 de Chopin. Théâtre (14 684 euros) pour acte de cruauté Nikolaeva (d’abord à l’Ecole centrale de Mos- que – mère venue du Tadjikistan, père vivant tragédies et des comédies. Les échecs sont à des Champs-Elysées, 15, avenue Montaigne, sur des pitbulls. DMX réalisera des cou puis au Conservatoire Tchaïkovski), dans la campagne à 200 km de Moscou, tous l’échelle de l’homme ce que la musique est à cel- Paris-8e.Mo Alma-Marceau. Tél. : 01-42-56-90-10. annonces radio, dont il paiera le laquelle devait le désigner à la veille de sa deux étudiants à Moscou où ils se sont rencon- le de l’esprit : la preuve de l’existence de Dieu. » Le 19 mars à 20 heures. De 5 ¤ à55¤. coût, estimé à 20 000 dollars mort en 1993 comme le « pianiste de trés ». Nikolaï Lugansky évoque ses années Il dit cela si simplement, Nikolaï Lugansky. 24 Préludes de Chopin, 1 CD Erato (0927-42836-2). (22 591 euros).   TÉLÉVISION RADIO

f L’homme qui brisa  19  Dupont et Dupond ses chaînes Chagall, les couleurs de Vitebsk 21 h 00, Paris Première f Le monde change : CE N’ÉTAIENT certes pas Gin- nous terminons sur un bon sommet, Un jeune vétéran de la première Cinéma et ethnologie ger et Fred, mais c’était tout de sur une note positive. » Jusqu’à la fin de ses jours, Marc Chagall (1887-1985) se souviendra des ima- guerre mondiale (Val Kilmer), qui 12 h 10, RFI même un tandem. Jacques Chirac Les mouvements de mains ges et des couleurs de Vitebsk, la « ville triste et joyeuse » où il est né, com- ne trouve pas sa place dans la Qu’est-ce que la caméra apporte et Lionel Jospin, assis l’un à côté étaient éloquents. Chirac mettait me du « plus grand choc [plastique] de sa vie ». « Les maisons, les petits toits, société américaine, participe aux chercheurs ? de l’autre, donnaient, à la fin du la sienne sur la manche de Jospin les bêtes, les poules, les petites gens qui marchent, les petites ouvrières qui malgré lui à un hold-up, se fait Patrick Chompré aborde Conseil européen de Barcelone, pour lui accorder la parole, et Jos- marchent, les pauvres » qu’il observait du seuil ou du toit de la maison fami- prendre et se retrouve dans un la question avec quelques leur dernière conférence de presse pin faisait de même pour adoucir liale, « c’était [son] Louvre, [son] école… ». bagne en Géorgie. Evasion, ethnologues-réalisateurs dont les commune. Le président de la Répu- la brutalité de sa première phrase. En 1907, Chagall quitte Vitebsk pour étudier les beaux-arts à Saint-Péters- réussite sociale à Chicago, retour films sont présentés au Festival blique ne souhaitait visiblement Pendant que Jospin parlait, Chirac bourg. 1910, il part pour Paris. Eté 1914, il fait un séjour à Vitebsk après une au bagne. L’enfer des coups et de du film ethnographique qui se pas trop marquer l’événement, remuait ses mains, s’agitait sur son exposition à Berlin. La guerre l’empêche de repartir. Il travaille à l’humiliation, pire que la première déroule au Musée de l’homme, mais il ne pouvait pas empêcher siège, buvait un verre d’eau et fina- Saint-Pétersbourg. Quand éclate la Révolution, il s’enflamme. Nommé com- fois, nouvelle évasion… Le fugitif à Paris, du 19 au 24 mars. l’autre membre du tandem de le lement regardait ailleurs. Cette missaire des arts de sa ville, il fonde une Académie libre, qu’il veut ouvrir écrit son histoire et réussit à la f Le Journal des spectacles faire. La scène, qu’on pouvait voir interminable cohabitation interna- aux peintres en bâtiment. Pour le premier anniversaire de la révolution, faire publier. Son livre devient un 13 h 25, Europe 1 samedi soir au journal télévisé de tionale et publique prenait ainsi tous les peintres de Vitebsk copient, en plus grand, un tableau de Chagall best-seller, à l’origine d’une Bruno Cras reçoit le comédien France 2 et, un peu abrégée, à fin sur une remarque digne des intitulé En avant, pour promener dans toute la ville cette « image dynami- campagne pour la réforme d’un Sergi Lopez, que le public celui de TF1, était involontaire- immortels échanges de Dupont et que ». Les ouvriers sont contents, mais les cadres du parti se demandent système de détention avait découvert, en même temps ment comique. On aurait dit un Dupond : « Je dirais même plus. » pourquoi la vache est verte et pouquoi le cheval vole dans le ciel… Séquen- moyenâgeux. Inspiré de l’histoire que Sacha Bourdo, dans Western, couple se battant, devant ses invi- Le sommet européen de Barcelo- ces d’entretiens issus des archives de l’INA, analyse des tableaux et extraits vraie de Robert Elliot Burns, ce de Manuel Poirier. tés, pour raconter la même anecdo- ne s’est terminé sans pugilat fran- des mémoires de Chagall composent ce documentaire signé Charles Naj- téléfilm de Daniel Mann, produit Les deux acteurs se retrouvent te. « La France a parlé d’une seule co-français, ce qui est heureux, man. – Th.-M. D. par HBO, est un remake de Je suis dans le nouveau film voix et s’est exprimée avec toute mais la « note positive », célébrée « Chagall, les années russes », mardi 19 mars, 21 heures, Mezzo. un évadé, réalisé en 1932 par du réalisateur, Les Femmes l’autorité et la dignité qui convien- par Lionel Jospin, ne vaut pas pour Mervin Le Roy, avec Paul Muni. ou les enfants d’abord, nent à la représentation d’un grand les duettistes eux-mêmes. Selon f A la campagne qui sort en salles le 20 mars. pays comme le nôtre », disait Chi- un sondage de l’IFOP pour le Jour-  19  expérimentée, premier 23 h 00, CineCinemas 1 f Surpris par la nuit : rac, qui s’apprêtait à donner la nal du dimanche, seulement 43 % accouchement seule (un moment A sa sortie de prison, une jeune La nouvelle vague des librairies parole à un journaliste. « Juste une des personnes interrogées sont f L’Ecole des (sages) femmes « magique »), soins au fille vient s’installer chez sa sœur 22 h 30, France-Culture seconde, l’interrompait son voisin. « plutôt » ou « très » satisfaites du 14 h 05, France 5 nouveau-né…, la réalisatrice à la campagne, en Normandie. Stéphane Martinez a rencontré Ou alors, je considérerais que vous président et du premier ministre. Elles ont entre 18 et 23 ans et sont accompagne chaque expérience Elle fait la connaissance des libraires passionnés qui avez aussi parlé pour moi… Et En un mois, la chute est de sept apprenties sages-femmes. Entre nouvelle. Sa caméra enregistre d’un homme qui a quitté Paris militent pour l’accès de tous d’ailleurs, vous avez aussi, d’une cer- points pour Chirac et de six pour cours théoriques et formation les rires et les doutes, et son cercle d’amis. Un film à la lecture. Ils ont installé à taine façon, parlé pour moi. Car Jospin. Les deux hommes payent pratique, des salles de classe à la les bonheurs et les angoisses, de Manuel Poirier, sentimental Montreuil, à Saint-Maur ou dans cela fait maintenant cinq ans que le tour agressif pris par la campa- salle de travail et à la et aussi les réflexions et mélancolique, les quartiers populaires de Paris nous participons ensemble à ces gne. « D’une certaine façon »,le pouponnière, Julie Talon a suivi des étudiantes sur la féminité avec des glissements de ton. des lieux accueillants pour les sommets européens… Au moment tandem fonctionne encore. Les cinq étudiantes pendant un an. et la maternité, inévitables dans Et des interprètes attachants : lecteurs occasionnels comme pour où sans doute, très certainement, deux hommes ont une cote absolu- Première nuit de garde, premier ce lieu dévolu à la naissance – Judith Godrèche et Benoît Régent, les bibliophiles avertis, où ils cela s’achève, je voudrais dire que ment identique. Elle est négative. accouchement à quatre mains faut-il être mère pour être mort en octobre 1994, avant organisent débats et rencontres avec une sage-femme vraiment femme ? la sortie du film. avec les auteurs. LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/35 radio-télévision LUNDI 18 MARS TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6

14.45 Rivale en amour Téléfilm. Karola Zeis- 16.00 En quête de preuves Le faux médecin. 15.00 La Rose et le Chacal Téléfilm. Jack Gold 17.05 Virgin Suicides aaaFilm. Sofia Cop- 17.05 Gaïa L’Alsace aux prises avec ses mon- 16.05 Loïs et Clark Série 17.00 Sept jours pour 16.30 17.05 16.50 16.35 17.35 % f 17.35 18.05 18.55 berg-Meeder (All., 1999). Exclusif Série Des chiffres et des lettres (EU, 1990) MNK A toi l’actu@ pola. Drame (EU, 1998) En clair jusqu'à 20.45 tagnes de sel 100 % question agir Etat de siège. [1 et 2/2]. Série The Melrose Place Vin et vodka. Série 17.55 7àla 17.25 Qui est qui ? 18.05 JAG Mariage mouve- 17.50 C’est pas sorcier 18.20 Questions pour 18.40 Futurama Série 19.05 Le Journal 19.25 C dans l’air 19.00 Nature 19.45 Arte info, Sentinel Série 19.54 Le Six Minutes, Météo maison Le match de basket. Série 18.55 Le menté. Série 18.55 On a tout essayé 19.50 Un un champion 18.50 Le 19-20 de l’informa- + de cinéma, + de sport 19.50 Le Zapping Météo 20.15 La Vie en feuilleton Et plus si 20.05 Notre belle famille Destination Hawaï. Bigdil Spécial ski 20.00 Journal, Météo. gars, une fille 20.00  0.10 Journal, Météo. tion, Météo 20.10 Tout le sport 20.20 Foot 3. 19.55 Les Guignols 20.05 Burger Quiz. affinités. [6/10]. Trois bagues aux doigts. Série 20.40 Caméra Café.

20.55 S  20.55 L C   20.55 L D P 20.45 L’H   a 20.45 L,   - 20.50 D T a Téléfilm. Film.  aaa Film. Téléfilm. Daniel Janneau. Avec Yves Didier Grousset. Avec Julie Debazac, Bruno Randal Kleiser. Avec Melanie Griffith, Tom Film. Paul Verhoeven. Avec Elisabeth Shue, Film. R. Werner Fassbinder. Tsui Hark. Avec Mickey Rourke, Dennis Rénier, Valérie Kaprisky, Francis Perrin, Slagmulder, Nicolas Vaude, Kareen Bourjade, Berenger, Huey Lewis, Wade Dominguez. Kevin Bacon, Josh Brolin, Kim Dickens, Greg Avec Barbara Sukowa, Armin Mueller-Stahl, Rodman, Jean-Claude Van Damme, Natacha Véronique Boulanger, Philippe Drecq Jean-Pierre Cassel (France, 1999) & 4886944 Suspense (Etats-Unis, 1998) %. 4881499 Grunberg. Fantastique (EU, 2000) ?. 497128 Mario Adorf. Drame (All., 1981, v.o.). 762944 Lindinger. Action (EU, 1996) ?. 425437 (France - Belgique, 2001). 4889031 La veille de leur mariage, les deux Une avocate tente de prouver l’inno- Un savant découvre le secret de l’invi- Une prostituée décide de séduire le Un agent secret aidé d’un gangster Une décoratrice, qui sacrifia sa carriè- fiancés enterrent leurs vies de céliba- cence d’un homme accusé du meurtre sibilité. Il en ressent une volonté de nouveau directeur des travaux noir lutte contre un terroriste qui a re pour devenir mère au foyer, quitte le taires de façon fort différente. Cette de la femme d’un riche ploutocrate. puissance qui le rend fou. Une inven- publics. Une relecture cruelle du mélo- enlevé sa femme. Un film d’action domicile conjugal après avoir surpris soirée va apporter quelques modifica- Un film de procès. tion plastique permise par des effets drame classique qui est aussi une bourré d’idées extravagantes qui font son mari en flagrant délit d’adultère... tions sur leur avenir commun... 22.40 Météo 22.45 Soir 3. spéciaux extraordinaires. peinture de la société allemande. passer la faiblesse du projet d’origine. 22.40 C  22.35 M  23.10 S- 22.35 B   a 22.35 G  - ON PRO- 22.35 C   Maga- Débat présenté Magazine proposé Film. DUIT AVEC LE CŒUR Film. Deran zine présenté par Géraldine Carré. Au som- par Arlette Chabot. Présidentielle 2002. par Jean Libon et Marco Lamensch. Au Michael Patrick Jann. Avec Kirsten Dunst, Entretien entre Sarafian. Avec Jean-Claude Van Damme, maire : Vais-je réussir à ramener ma fille en Invités : Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss- sommaire : Histoire d’eau ; Scarface. Ellen Barkin, Allison Janney, Denise Richards, Volker Schlöndorff et Horst Wendlandt. Robert Guillaume, Cynthia Gibb, George France ? ; Vais-je réussir ma reconversion en Kahn. 8630147 Kirstie Alley. Comédie satirique (Etats-Unis, Documentaire. Volker Schlöndorff (Allema- Dickerson. Policier (EU, 1990) ?. 8830708 sortant de prison ? ; etc. 3908692 0.40 Musiques au cœur Des voix nouvelles. 0.15 Ombre et lumière Invitée : Zazie. 1999, v.o.) &. 8625215 gne, 2002). 7428789 0.15 Los Angeles Heat Indice sur le net. Série

0.20 Football Magazine 1.30 Exclusif 1.55 Mezzo Un jour ordinaire 2.20 On aura 0.40 La Case de l’oncle Doc Il y a 40 ans 0.10 En aparté 1.10 3 copains, 2 ex, 1 amour 23.45 Court-circuit (le magazine) 0.30 Un % 1.09 Météo 1.10 Jazz 6 Les 15 ans de Jazz 6 : Magazine 2.05 Sept à huit Magazine 2.55 tout lu ! 3.10 J’ai rendez-vous avec vous 3.35 déjà... l’histoire déchirée des Français d’Algérie Téléfilm. Thomas Berger (All., 1997) & 2.55 homme parmi les loups a Film. Carroll Wayne Shorter Quartet. Concert donné à Reportages A quoi rêvent les jeunes filles ? 24 heures d’info 3.55 Schizophrénie, esprits bri- 1.35 Foot 3 2.00 Soir 3 2.10 France Europe American Psycho Film. Mary Harron. Avec Ballard. Avec Brian Dennehy. Aventures (EU, Jazz à Vienne 2001 6038068 2.10 M6 Music 3.20 Histoires naturelles Documentaire 4.45 sés, vies volées 4.45 4.55 Thé ou café Pré- express 3.25 Passé sous silence 4.20 Côté Christian Bale. Suspense (EU, 2000) ! 1983) 3894426 2.20 La Folie tattoo Documen- (230 min). Musique (15 min). senté par Catherine Ceylac. La 500e (60 min). maison 4.45 Un jour en France (40 min). 12093635 4.35 Midnight + (55 min) %. taire (25 min). CÂBLE ET SATELLITE RADIO

e FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 19.55 Notre XX siècle. Les bruits de la mer. Odyssée MUSIQUE 14.30 Une question de vie ou de mort aaa 16.10 Le Monde des idées. Thème : Les femmes, leur 20.00 L’Aigle et le serpent. National Geographic 17.45  20.35, J.-S. Bach. Préludes et fugues BWV 859, 19.30 L’Economie en question. De Michael Powell et Emeric Pressburger génie et la politique. Invitée : Julia Kristeva. LCI 20.00 Mon frère, ma sœur, jumeaux-cobayes 860 et 861. Jorg Dermus (piano). Mezzo l’économique au social : derrière l’affaire (Grande-Bretagne, 1946, v.o., 100 min) & Cinétoile 18.30 Paroles d’Europe. Spéciale élections du Dr Mengele. Histoire 18.00 Classic Archive. Concert. Avec Enron, un monde bien opaque. 15.35 Une nouvelle vie aaOlivier Assayas (France, au Portugal. Public Sénat 20.15 Journal intime des chimpanzés. [5/6]. Planète (violon), Tasso Janopoulo (piano). Mezzo 20.30 Décibels. 22.00 Journal. 1993, 120 min) & CineCinemas 3 22.10 Forum public. Programme contre programme ! 20.30 Rats en guerre. National Geographic 20.00 J.-S. Bach. Concerto italien BWV 971. enregistré en 22.10 Multipistes. 16.10 Le Blé en herbe aaClaude Autant-Lara Invités : Henri Weber, Jean-Louis Borloo, Patrick Ollier, 20.45 Du rugby et des hommes. [2/5]. Terre 1988. Avec Jacques Loussier (piano), André Arpino 22.30 Surpris par la nuit. Raison de plus. (France, 1954, N., 105 min) & Cinétoile Thierry Jean-Pierre. Public Sénat promise. Planète (percussions), Vincent Charbonnier (contrebasse). Mezzo 0.05 Du jour au lendemain. 16.15 aa 20.45 21.00 La Marchande d’amour Mario Soldati MAGAZINES La Guerre d’Algérie. [1/5]. Les chemins Les Noces de Figaro. Opéra de Mozart. Par FRANCE-MUSIQUES (Italie, 1952, N., v.o., 100 min) & CineClassics de la rébellion. La Chaîne Histoire l’Orchestre de chambre de l’Opéra d’Etat hongrois et 17.00 Beetlejuice aaTim Burton (Etats-Unis, 1988, 17.10  21.10 i politique. Jean-Marc Ayrault. i télévision 21.00 La Jeune Fille afghane. Le « National Geographic » l’ensemble Mille E Tre, dir. Jérôme Pillement. Muzzik 18.00 Le Jazz est un roman. v.m., 90 min) & TCM 18.55 « J’y étais ». Yves Lecoq. Match TV retrouve Charbat Goula, 17 ans après. National Geographic 21.00 Samson. Oratorio de Haendel. Par l’Orchestre 19.05 Le Tour d’écoute. 18.25 La Belle des belles aaRobert Z. Leonard 19.00 Explorer. Le naufrage du « Kronan ». Le langage des 21.00 Pologne, au nom de Solidarité. L’attaque. Histoire baroque de l’Union européenne et le Chœur de 20.00 Concert. Le Quatuor à cordes Avalon : (France - Italie, 1955, 110 min) & CineClassics dauphins. Restauration de la Renaissance. Nat. Geographic 21.50 Voyage dans l’infiniment petit. Odyssée l’Académie baroque européenne, dir. T. Koopman. Mezzo œuvres de Brahms, Scelsi. 19.20 Rendez-vous aaaErnst Lubitsch (Etats-Unis, 22.30 Arrêt sur images. Reporters en campagne : tout 22.00 Un autre regard. Panama, Espagne et TÉLÉFILMS 22.00 En attendant la nuit. Invités : Nicolas 1940, N., v.o., 100 min) & Cinétoile dire ? Invités : Clarisse Fabre, journaliste au Monde ; Zimbabwe. Voyage Miribel ; Jean-Luc Hervé. 20.40 Adhémar ou le jouet de la fatalité a Dominique Martineau ; John-Paul Lepers. france 5 Sat 22.00 Voyage à l’intérieur de la Terre. National Geographic 18.00 Les Chaînes brisées. Lamont Johnson. Festival 23.00 Jazz, suivez le thème. 23.00 22.45 18.15 Fernandel (France, 1951, N., 100 min). Festival La Route. Sinclair et Ramdane Touhami. Canal Jimmy BZH, des Bretons, des Bretagne. Odyssée Grossesse nerveuse. Denis Rabaglia. TV 5 RADIO CLASSIQUE 20.45 Brazil aaTerry Gilliam (Grande-Bretagne, DOCUMENTAIRES 23.00 Roberto Calvi et le Vatican. Histoire 20.50 Séisme imminent. Richard Friedman % TF 6 1984, 140 min) & Cinéfaz 23.15 Du rugby et des hommes. [1/5]. Aotearoa, terre des 22.35 Le Squale. Claude Boissol. % Monte-Carlo TMC 18.30 Classique affaires soir. 20.45 Force majeure aaPierre Jolivet (France, 1988, 18.35 Hep taxi ! Amsterdam. Odyssée guerriers. Planète SÉRIES 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Œuvres de 85 min) & CineCinemas 2 19.00 Pilot Guide. Le Sud-Ouest de l’Australie. Voyage SPORTS EN DIRECT Kreisler, J. Strauss père, J. Strauss, fils Weber. 22.35 Dracula aaFrancis Ford Coppola (Etats-Unis, 19.00 Un abolitionniste. Robert Badinter. Histoire 19.00 MacGyver. Fraternité voleurs. TF 6 20.40 Concert. Par l’Orchestre de Paris, 1992, v.m., 125 min) ? CineCinemas 1 19.15 Les Talents de Greg. Planète 16.00 Cyclisme. Tirreno - Adriatico (5e étape). Eurosport 19.10 Demain à la une. Chaud et froid & Téva dir. Guennadi Rojdestvensky. 22.45 Des feux mal éteints aaSerge Moati (France, 19.45 Pierre Boulez. Naissance d’un geste. Muzzik 20.00 Rugby à XIII. Elite 1 : Carcassonne - Union treiziste 23.45 Les Soprano. Acharnement thérapeutique 22.25 Les Rendez-Vous du soir (suite). 1994, 105 min) % Festival 19.45 Civilisations. La reine pharaon. La Chaîne Histoire catalane. Pathé Sport (v.o.). % Canal Jimmy 0.00 Les Nuits de Radio Classique. MARDI 19 MARS TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6

12.05 Attention à la marche ! 12.50 A vrai 12.20 Pyramide 12.55 Météo, Journal, Météo 13.50 Keno 13.55 C’est mon choix 14.55 Où 14.00 Le Prix de l’indiscrétion Téléfilm. Marc 13.45 Le Journal de la santé 14.05 L’Ecole des 13.35 Seule contre tous Téléfilm. A. Kroeker. dire 13.00 Journal, Météo 13.55 Les Feux de 13.50 Derrick La mort d’un fan. Série 14.55 Un sont mes enfants ? Téléfilm. George Kaczen- Bienstock. Avec Luke Perry (EU, 1998) % 15.40 sages-femmes Documentaire 15.05 Claudie Avec Rena Sofer (EU, 1995) & 15.15 Destins l’amour Feuilleton 14.45 Belle de nuit cas pour deux Un aller pour le ciel. Série der. Avec Marg Helgenberger, Corbin Bern- Le Vrai Journal Charles Pasqua 16.35 La ville Haigneré, une femme dans les étoiles 16.00 croisés Série 16.05 Loïs et Clark Série 17.00 Téléfilm. Craig R. Baxley. Avec Rachel Ticotin, 16.00 En quête de preuves Cible mouvante. sen (EU, 1994). 16.30 MNK 17.35 A toi l’actu@ est tranquille a Film. Robert Guédiguian. Aux origines des Incas Documentaire 17.05 Gundam Wing La fin d’un règne. 17.30 Les Sheila Kelley (EU, 1994). 16.30  2.30 Exclusif Série 16.45 Un livre 16.50 Des chiffres et des Magazine 17.50 C’est pas sorcier Une journée Avec A. Ascaride. Drame (Fr., 2000, DD) % Aventures de femmes [3/3]. Christine Janin, armes de la paix. Série 18.00 Sept Jours Pour 17.05 17.25 18.05 18.15 18.20 18.40 17.35 18.55 Magazine Melrose Place Vol de chèque lettres Qui est qui ? JAG Jusqu’au à la ferme Un livre, un jour Ques- f En clair jusqu'à 20.45 Futurama Le trèfle à au-delà de l’Everest 100 % question Agir Le virus de Gettysburg. Série The et de bébé. Série 17.55 7 à la maison On finit bout du monde. Série 18.55 On a tout essayé tions pour un champion 18.50 Le 19-20 de sept feuilles. Série 19.10 Le Journal 19.25 +de 18.05 C dans l’air 19.00 Archimède 19.45 Arte Sentinel Le point faible. Série 19.54 Le Six tous par se rencontrer. Série 18.55 Le Bigdil 19.50 Un gars, une fille Série 20.00 Journal, l’information, Météo 20.10 Tout le sport cinéma, + de sport 19.50 Le Zapping 19.55 Les info, Météo 20.15 La Vie en feuilleton Et plus Minutes, Météo 20.05 Notre belle famille 19.55 Météo, Journal, Météo. Météo. Magazine 20.20 C’est mon choix... ce soir. Guignols de l’info 20.05 La Grande Course. si affinités. [7/10]. Lunes de miel. Destination Hawaï. Série 20.40 Caméra Café.

20.55 T a Film. Jan de Bont. 20.55 T T S a Film. 20.55 V ,   20.15 F Ligue des champions 20.45 T -    20.50 Ç    Beauté : e e      Avec Helen Hunt, Bill Paxton, Jami Gertz, Peter Weir. Avec Jim Carrey, Ed Harris, Laura Cancres ou surdoués, tous des petits (2 phase, 6 journée, Groupe A). Bayern attention aux arnaques. Magazine présenté Cary Elwes, Lois Smith. Catastrophe (Etats- Linney, Noah Emmerich, Natascha McElho- génies ? Magazine présenté par Mireille Munich (All.) - Nantes (Fr.). 20.45 Coup MON CERVEAU À MOI. Documentaire. par Bernard de la Villardière. Au sommaire : Unis, 1996). 2281426 ne. Comédie (Etats-Unis, 1998). 6401277 Dumas. Invités : Gad Elmaleh, Jérôme d’envoi en direct. 332180 Antonia Lerch (Allemagne, 2002). 100658074 Chirurgie esthétique : les risques à éviter ; Une équipe de chasseurs de cyclones Un homme est, depuis sa naissance, le Dreyfus, Yankel Tapiro, les frères Bogdanoff, Quatre patients devant subir une opé- Epilation définitive : arnaque ou pas ? ; affronte un redoutable ouragan. Film- héros d’une émission télévisée sans le Charly, Hugo, Claire, Mireille Calmel, 22.45 Football Ligue des champions ration du cerveau ont accepté d’être Dents : le prix du sourire ; Rides : une solu- catastrophe spectaculaire et enlevé. savoir. Une dénonciation un peu hypo- Albert Jacquard, Monique de Kermadec, (2e phase, 6e journée). Résumé des autres suivis par des caméras et de livrer tion miracle ? ; Fashions victims : se ruiner Le format scope sera-t-il respecté ? crite des médias, relevée par l’inter- Jean-Jacques Latouille. 6498703 rencontres de la soirée 1069703 23.05 H Une leurs doutes, leurs angoisses, leurs pour être belle ; Brésil : la folie des fesses prétation. 22.50 Météo 22.55 Soir 3. histoire de chiot &. Série 3557797 espoirs aussi. artificielles. 155513

23.00 V   Magazine présenté 22.50 F    Magazine 23.20 F a Film. Louis Malle. 23.30 V Film. Jacques 21.55 T () -   22.50 S ’ 9472074 7453906      par Laurence Ferrari. présenté par Frédéric Lopez. Avec Jeremy Irons, Juliette Binoche, Rupert Dorfmann. Avec Christophe Lambert, Klaus  Meurtres dans la jet-set : L’affaire Cons Graves, Miranda Richardson, Leslie Caron. Maria Brandauer, Max von Sydow, Inès LES NOUVEAUX CERVEAUX. Boutboul. Magazine présenté par Laurent 0.55 Journal de la nuit 1.10 Météo 1.20 Drame (Fr. - GB, 1992) ?. 3079722 Sastre. Histoire (Fr., 2000) %. 446242 Documentaire. Benno Trautmann (Allema- Delahousse. 214600 The Lost Son a Film. Chris Menges. Un homme tombe amoureux de L’ambitieux projet de réaliser une gne, 2002). 4384364 Retour sur une affaire - le meurtre de 0.50 Vol de nuit Des mots et des fusils. Avec Daniel Auteuil, Nastassja Kinski, Katrin la fiancée de son fils. Le récit d’une fresque à grand spectacle sur Vercin- Quel genre de cerveau doi-on avoir Jacques Perrot - pour laquelle Elisa- Magazine. Invités : Raymond Devos, Patrick Cartlidge. Drame (Fr. - GB, 1999) ? 25055466 passion amoureuse et érotique qui gétorix. C’est parfois involontairement pour comprendre le cerveau ? Répon- beth Cons-Boutboul, déclarée coupa- Besson, Jean Ferniot, Jacques Lanzmann, Ysa- Un détective privé démantèle un détruit tout. Malgré la situation drôle. se avec six éminents spécialistes. ble de complicité, fut condamnée à belle Lacamp, Noëlle Chatelet, Jean-François réseau pédophile. Un sujet à la mode scandaleuse mise en scène, le film est 1.30 Un crime au paradis Film. Jean Becker. 23.05 Music Planet 2Nite Travis et Jason Falk- quinze ans de réclusion criminelle. Deniau, Nicolas d’Estienne d’Orves 1507136. traité avec une retenue un peu terne. un peu convenu. Comédie dramatique (Fr., 2000) % 2083310. ner. Magazine 7590703. 0.09 Météo.

1.55 Football Magazine 3.05 Reportages 2.55 Chanter la vie Hommage à C Jérôme 1.10 Libre court 1.25 Ombre et lumière 1.50 3.05 Vengo aaFilm. Tony Gatlif. Avec Anto- 0.10 La nuit s’anime Au sommaire : Rencon- 0.10 Zone interdite Alcool : enfants, ados, les Chine˘: la cité des femmes 3.30 Histoires 3.45 24 heures d’info 4.00 Météo 4.05 Des- C’est mon choix... ce soir 2.15 Soir 3 2.35 Strip- nio Canales. Drame (Fr. - Esp., 2000, v.o.) % tre ; Je me souviens 54759 0.35 Cinémaniac nouvelles victimes 6805391 2.05 Culture pub naturelles Un grand pas vers la Louisiane ; Le centes Documentaire & 4.35 Beaucoup, pas- tease 3.40 La Case de l’oncle Doc Il y a 40 ans 7086778 4.30 Stick Trouble fête 4.50 Volavé- Touche pas à ma mère 1.00 Intervista aa Au sommaire : Odeurs de marque ; SNCF, la peintre, la pêche et la mer 4.55 Musique sionnément, à la folie Documentaire déjà... l’histoire déchirée des Français d’Algérie runt a Film. Bigas Luna. Avec P. Cruz. Drame Film. Federico Fellini. Avec Sergio Rubini. dame de fer. 4264643 2.30 M6 Music Emis- (25 min). (85 min). 4.30 Un jour en France (40 min). (Fr. - Esp., 2000, 90 min) & 7042778. Chronique (It., 1987, v.o., 100 min) 3873933. sion musicale (270 min) 80432049. CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 20.15 Journal intime des chimpanzés. [6/6]. Planète MUSIQUE 13.00 Sept ans de réflexion aaaBilly Wilder 18.30 Studio ouvert. Que sont devenues les 20.25 Hep taxi ! Amsterdam. Odyssée 17.45  20.35, 23.00Bach. Préludes et fugues BWV 867 et 19.30 In vivo. Semaine du cerveau. (Etats-Unis, 1955, v.o., 110 min) & Cinétoile Start-up ? Public Sénat 20.45 La Guerre d’Algérie. [2/5]. Un problème 868. Avec Jörg Dermus (piano). Mezzo 20.30 Perspectives contemporaines. 14.45 City Hall aaHarold Becker (Etats-Unis, 1995, 22.10 Forum public. Les doléances des maires. Public Sénat de conscience. La Chaîne Histoire 19.05 Hanna Schygulla à la Cité de la musique. Enregistré 22.00 Journal. v.m., 115 min) & CineCinemas 1 MAGAZINES 20.50 A la recherche des mondes perdus. Les vestiges à Paris en 1999. Muzzik 22.10 Multipistes. 15.40 Force majeure aaPierre Jolivet (France, 1988, de l’humanité. Odyssée 21.25 Beethoven. Concerto pour violon et orchestre. 22.30 Surpris par la nuit. 85 min) & CineCinemas 2 15.55 Courts particuliers. Pierre Jolivet. Paris Première 21.00 L’Ile des ours géants. National Geographic Enregistré en 1987. Avec Yehudi Menuhin (violon). Par 0.05 Du jour au lendemain. 16.10 aa 16.55 21.00 La Collectionneuse Eric Rohmer (France, Les Lumières du music-hall. Daniel Balavoine. Mines antipersonnellles, l’ennemi silencieux. Histoire l’Orchestre symphonique du ministère de la Culture FRANCE-MUSIQUES 1967, 85 min) & Cinétoile Vanessa Paradis. Paris Première 21.00 Chagall, les années russes. Mezzo d’Union soviétique, dir. Guennadi Rojdestvenski. Mezzo 18.20 La Marchande d’amour aaMario Soldati 18.55 « J’y étais ». Dee Dee Bridgewater. Match TV 21.00 Australie. Trains de la region méridionale. Voyage 22.20 Brahms. Trio pour piano et cordes n˚2. En 1997. 19.05 Le Tour d’écoute. (Italie, 1952, N., v.o., 100 min) & CineClassics 19.00 Explorer. Les oiseaux macareux. A l’affût de 21.45 Renaissance. La fin de la Renaissance. Odyssée Avec Maxim Vengerov (violon), Boris Pergamenschikov 20.00 Un mardi idéal. En public du studio 19.20 Strictement personnel aaPierre Jolivet l’instant, un photographe aux frontières du Brésil. 22.00 Madeleine Rebérioux. [3/4]. Histoire (violoncelle), Elena Baschikirova (piano). Mezzo Charles Trenet de la Maison de Radio (France, 1985, 85 min) & CineCinemas 2 Le berger et la bergère. National Geographic 22.00 Survivre dans le Sahara. National Geographic 23.15 Thésée. Opéra de Lully. Interprété, en 1998, par France, à Paris. 20.45 Les Misérables aaaRaymond Bernard 22.15 Ça se discute. Peut-on surmonter un chagrin 22.40 Biographie. Jack l’éventreur. La Chaîne Histoire les Arts florissants, dir. William Christie. Mezzo 22.00 En attendant la nuit. Frank Braley. (France, 1933, N., 105 min) & CineClassics d’amour ? TV 5 23.00 L’Espoir pour mémoire. Terre des hommes. Histoire 23.35 Milton Nascimento. Vienne, 1999. Muzzik 23.00 Jazz, suivez le thème. III Wind. 21.00 La Chaîne aaStanley Kramer (Etats-Unis, 23.25 De Gaulle ou l’éternel défi. [6/6]. Le souverain 0.00 Extérieur nuit. & DOCUMENTAIRES TÉLÉFILMS 1958, N., 95 min) Cinétoile de la République. La Chaîne Histoire RADIO CLASSIQUE 22.15 City Hall aaHarold Becker (Etats-Unis, 1995, 17.00 Survol de l’Afrique. National Geographic 0.00 Trahis par l’ONU. Histoire 21.00 L’homme qui brisa ses chaînes. Daniel v.m., 110 min) & CineCinemas 2 17.25 Expédition en pays zoulou. Planète 0.45 La Guerre d’Algérie. [1/5]. Les chemins de la Mann % Paris Première 18.30 Classique affaires soir. 22.30 Prisonnières des Martiens aaInoshiro Honda 17.30 Plongée avec les chercheurs aventuriers. Sous les rébellion. La Chaîne Histoire SÉRIES 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Œuvres de (Japon, 1957, 85 min) & Cinéfaz glaces de l’Arctique. Voyage SPORTS EN DIRECT Boieldieu, Saint-Saëns. 20.40 Le Dernier 22.35 L’Alibi aaPierre Chenal (France, 1937, N., 18.00 Civilisations. Pompéi, brûlée vive. La Chaîne Histoire 17.55 21, Jump Street. Next Generation. Monte-Carlo TMC Schubert. Œuvres de Schubert, 80 min) & Cinétoile 18.20 L’Amérique des années 1950. [5/7]. Planète 16.00 Cyclisme. Tirreno - Adriatico (6e étape). Eurosport 18.55 MacGyver. La bataille de Tommy Giordano. TF 6 Mendelssohn, Mahler, R. Schumann. 22.45 A l’est d’Eden aaaElia Kazan (Etats-Unis, 19.00 Pologne, au nom de Solidarité. La rupture. Histoire 19.00 Basket-ball. Euroligue féminine (quarts de finale 19.10 Demain à la une. Une fille dans la Mafia & Téva 23.00 Académies Musicales de Saintes 2001. 1955, v.m., 115 min) & TCM 19.00 Pilot Guides. L’Afrique de l’Ouest. Voyage aller) : Valenciennes - Pécs (Hon). Pathé Sport 19.55 Le Caméléon. La clé du passé. Série Club À l’Abbaye aux Dames, Jean Guihen 23.00 A la campagne aaManuel Poirier (France, 19.45 Les Mystères de la Bible. Le Messie. Chaîne Histoire 20.45 Football. Ligue des champions (2e“ phase, 6e journée) : 20.40 Docteur Sylvestre. Premières ex-aequo. Festival Queyras, piano : Suite n˚1 BWV 1007, de 1995, 105 min) & CineCinemas 1 19.55 Papillon, la belle ou la bête. Odyssée .Liverpool - AS Rome. Canal + vert 21.50 Ally McBeal. I Want Love (v.o.). Téva Bach ; Pièces brèves, de Kurtag ; Sonate pour 1.05 Je vous aime aaClaude Berri (France, 1980, 20.00 Mémoires de l’Italie fasciste. [2/2]. Criminels 20.45 Basket-ball. Euroligue féminine (quarts de finale. 0.10 L’Homme invisible. Ombres dangereuses. Série Club violoncelle seul op. 8, de Kodaly. 100 min) & CineCinemas 2 impunis. Histoire aller) : Bourges - Parme. Pathé Sport 2.05 That 70’s Show. Le fils préféré (v.o.). & Canal Jimmy 0.00 Les Nuits de Radio Classique.

Les codes du CSA & Tous publics % Accord parental souhaitable ? Accord parental indispensable ou interdit aux moins de 12 ans ! Public adulte. Interdit aux moins de 16 ans # Interdit aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir aaA ne pas manquer aaaChef-d’œuvre ou classique. Les symboles spéciaux de Canal + DD Dernière diffusion d Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants. 36/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002

  CARNET DE CAMPAGNE Loin des yeux Annie votera finalement Chevènement, et Jacques reste fidèle au PC COMMENT la Croix-Rouge d’herbe près de l’hôpital, des bar- a-t-elle pu avoir l’idée d’acheter rières enserrent le grand parking un joli petit château pour en fai- qui jouxte le château fort. On a re un lieu d’accueil pour des jeu- quand même annoncé la créa- ASPIRANT une bouffée de ciga- propos fermes de Jean-Pierre Che- nes immigrés arrivés en France tion d’un lieu pour les gens du rette, l’air résolu et joyeux, la vènement, « et son courage de illégalement ? voyage, aux confins de la ville, vieille dame regarde son compa- démissionner du gouvernement » Les occupants de ce quartier en plein milieu des champs, loin gnon dans les yeux : « Pour la pre- pour manifester son désaccord résidentiel de Taverny, riverains de tout et des commerces… mais mière fois depuis que nous vivons avec le plan Jospin. « Bravo ! » de ce petit castel, n’en veulent près des premières maisons du ensemble, je ne voterai pas comme Enfin, pêle-mêle, ses propos sur la pas de ces jeunes. Une dame, village voisin, qui se rebelle, évi- vous, Jacques. Je voterai Chevène- nation, l’éducation, l’honneur, la interrogée par la télévision, se demment. ment ! » L’homme au collier de bar- sécurité. « On a envie d’entendre lâche et dit en substance qu’elle Revenons à Taverny. Un peu be blanche esquisse un léger haus- ces choses-là ! n’en veut pas de ces immigrés embêté quand même, le respon- sement d’épaules : « A votre guise. – Sa démarche, convenez-en dont les billets d’avion ont été sable de l’association de rive- Il semble avoir de bonnes inten- Annie, garde pourtant une part de achetés par des proxénètes, c’est rains dit, devant les caméras de tions. mystère. Et il séduit des gens fort dif- dangereux pour le quartier. télévision, que ce n’est pas une – Mais comme vous votez com- férents. Cette idée suspecte de se Tous les habitants ne sont pas bonne idée que d’installer ce cen- muniste depuis l’âge de 17 ans et présenter au-dessus de la mêlée… contre, mais les opposants à ce tre près d’un site historique ! que vous en avez bientôt 80, vous – Il a une bonne tête, et il parle projet sont suffisamment nom- Faux derche. Evidemment, on voterez M. Hue ! sans hypocrisie. Vous vous souvenez breux pour qu’une association devine aussi que ces bonnes – Bien sûr. » comme on lui a reproché le terme se soit créée, que plainte soit gens ont peur que la valeur de La dame sourit. Mais la discus- de “sauvageons” ? Il avait raison ! Il déposée, que le maire socialiste leur patrimoine immobilier ne sion ne s’arrête pas là. Quarante- est urgent de faire quelque chose de cette jolie petite ville du Val- soit dévaluée. Ils ont peut-être six ans de vie commune n’ont pas pour ces gamins à la dérive ! Urgent d’Oise soit gêné aux entournu- peur tout court. Admettons-le. éteint le goût d’Annie Lotte et de . . de construire de bons internats où res, que les travaux soient arrê- Tous les habitants de Taverny Jacques pour le débat politique. Un petit appartement au cœur de Saint-Germain-des-Prés, à Paris : on leur apprendrait un métier. Moi, tés, que le tribunal administratif ne sont pourtant pas de cet avis. Lancez donc Jacques, ancien pro- « Cette maison, vous le comprendrez, ne respire pas l’air chiraquien. » j’aimerais que mes impôts servent à de Cergy doive se prononcer. Une dame, d’un certain âge, le fesseur de philosophie, sur le régi- cela ! La gauche a été trop laxiste Connue jusque-là pour abriter dit posément devant les caméras me de la Ve République et il vous sur cette question. un centre de commandement du journal télévisé : « Ces jeunes décortiquera sa Constitution – Ce n’est pas le problème ! La souterrain des armées relié direc- ont de 9 ans à 15 ans. Leur place « monarchique ». Evoquez devant lui l’effrite- tières, aux discus- démoralisation de la jeunesse s’aggrave, tout tement au palais de l’Elysée, n’est pas en prison, à l’aéroport de ment du PCF et il reconnaîtra, navré, qu’il lui res- sions entre Jac- Paris vient de là. Taverny rejoint donc l’égoïsme Roissy. Nous devons les accueillir te encore à se débarrasser des oripeaux stali- ques et ses amis – Eh bien justement ! Chevènement a un vrai ordinaire de citoyens. Tous les le mieux possible afin qu’ils ne niens. Et c’est là qu’interviendra Annie. C’est là philosophes, vain- discours sur les valeurs, la morale, l’éducation ! citoyens veulent que la sécurité deviennent pas des délinquants. » qu’elle rappellera combien, durant les années cue souvent par – Voyons, personne n’aurait pu endiguer cet règne en tout lieu, mais certains On ne saurait exprimer sa 1950, 1960, 1970, elle n’a cessé de dénoncer, en leur art de la rhéto- essor de violence ! ne veulent pas être face aux con- citoyenneté de façon plus res- vain, devant ses amis communistes, le système rique, elle qui avait – Si. Lui ! » séquences de leur volonté. ponsable. On ne saurait être plus soviétique, elle qui, après avoir épousé un Rus- arrêté ses études Il est des jours où Annie admet aussi un petit Pareil refus s’est manifesté plu- logique. se, avait vécu à Moscou entre 1937 et 1946 pour faire du pia- élan vers « Arlette ». Mais pour défendre «les sieurs fois. Une ville ne voulait Des candidats à la présidentiel- avant de rentrer en France, deux petites filles no et qui, revenue pauvres », c’est encore le PCF qu’elle juge le plus pas qu’on construise une prison. le proposent l’ouverture de cen- sous le bras, tremblant que le KGB ne vienne les en France, fabri- efficace. « Si seulement il avait eu la bonne idée Une autre ne voulait pas enten- tres pour jeunes délinquants. La lui arracher alors qu’elle se cachait à Belle-Ile. quait des crêpes de proposer comme candidat Gayssot ou Marie- dre parler de l’installation d’un tête de leurs électeurs si ces mai- « Les Soviétiques sont des imposteurs, répétais- de blé noir pour George Buffet plutôt que ce laborieux Robert lieu de vie pour handicapés men- sons de correction plus ou moins je à Jacques. Ils ont confisqué toutes les libertés ! nourrir sa famille. Hue ! » Jacques n’a pas réagi. Mais le débat se taux. Une autre, communiste cel- new look s’ouvrent au bout de Ils entretiennent la terreur ! Eh bien, il ne voulait Mais, le jour des élections, elle finissait par poursuit dans le petit appartement situé le-là, dont le cimetière abrite la leur rue ! pas me croire ! “Vous étiez peut-être à Moscou, voter communiste. Comme son homme. au-dessus de ce qui fut, pendant vingt-cinq ans, tombe d’une reine des Gitans, Un dernier témoignage : celui me disait-il, mais vous ne compreniez rien de ce « L’amour passe par-dessus tout ! dit-elle. Et la Crêperie belliloise, au cœur de Saint-Germain- ne veut pas voir chaque année d’une crinière blanche, une fem- qui s’y passait !” On a eu de ces disputes ! puis, j’ai toujours eu le cœur à gauche. Mais à des-Prés. On y suit, jusque tard la nuit, les émis- les Roms s’installer quelques me encore, à l’enterrement de – L’alignement des PC européens était total. 89 ans, cette année, je voterai différemment ! » sions politiques et, quand apparaît Chirac, le semaines pour honorer leur cet homme tué par les racket- Mais il y a eu Budapest, Prague… La direction du Jean-Pierre Chevènement a fait sa conquête. couple retrouve la plus parfaite harmonie. « Cet- monarque défunte. Alors, des teurs de son fils, à Evreux : «La parti a fini par corriger son jugement. Avec beau- D’abord, explique Annie, il y a eu la régularisa- te maison, vous l’avez compris, ne respire pas blocs de pierre leur interdisent parole, il faut que l’on réapprenne coup de retard il est vrai. tion des sans-papiers. C’était « osé, courageux, l’air chiraquien ! » l’accès d’une grande étendue à se parler. » – Je suis bien aise de vous l’entendre dire ! » humain ». Un bon point pour le ministre de l’in- Annie, donc, lutta. Participa, des nuits en- térieur de l’époque. Ensuite il y eut la Corse, les Annick Cojean CONTACTS IL Y A 50 ANS, DANS 0123 EN LIGNE SUR lemonde.fr f RÉDACTION Marché de l’emploi : a Portrait d’un 21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris http://emploi.lemonde.fr quotidien. Cedex 05. Tél : 01-42-17-20-00 ; Site éducation : http://educ.lemonde.fr Véronèse en blanc et or télécopieur : 01-42-17-21-21 ; Marché de l’immobilier : Vingt-quatre télex : 202 806 F http://immo.lemonde.fr EN 1939, les portes de la salle des C’est autour de ses Noces de Cana pourpoint vert amande ; Véronèse heures dans la f ABONNEMENTS f TÉLÉMATIQUE Etats du Musée du Louvre se refer- que l’architecture générale a été lui-même, blanc et or, jouant de la vie du Monde Par téléphone : 01-42-17-32-90 3615 lemonde f maient sur les lourdes pâtisseries conçue ; pour ce tableau géant que viole, cependant que son frère lève en animation Sur Internet : http://abo.lemonde.fr DOCUMENTATION Par courrier : bulletin p. 14 Sur Internet : http://archives.lemonde.fr dont Napoléon III l’avait surchar- le plafond a été baissé de 3 mètres une coupe devant la table où rêve le Flash. Changement d’adresse et suspension : f COLLECTION a gée. Depuis 1886 cette grande salle et doté d’une verrière qui fait chan- Christ pressé entre les « Riches » à Semaine de 0-825-022-021 (0,15 euro TTC/min) Le Monde sur CD-ROM : avait été le sanctuaire des chefs- ter les brocarts et les soieries ; pour gauche et les « Pauvres » à droite. la presse à l’école. Claudine Boeglin f INTERNET 01-44-88-46-60 d’œuvre français du XIXe siècle. Et lui encore qu’un degré de bois a été Vingt autres tableaux sont groupés (lemonde. fr, lundi), Graziella Boutet (Info- Site d’information : www.lemonde.fr Le Monde sur microfilms voici qu’aujourd’hui elle est solen- aménagé sous le cadre, invitant à autour de ce chef-d’œuvre, tous par- graphie, mardi), Sophie Malexis (photo, Site finances : http://finances.lemonde.fr 03-88-71-42-30 Site nouvelles technologies : f LE MONDE 2 nellement rouverte et consacrée descendre de leur toile les différents faitement éclairés. Voilà une belle mercredi), François Lolichon (directeur http ://interactif.lemonde.fr Abonnements : 01-42-17-32-90 aux maîtres italiens de la Renaissan- personnages de la noce : Le Titien restauration. artistique, jeudi) et Denis Pessin (dessina- Guide culturel : http://aden.lemonde.fr En vente : « L’Amérique guerrière ». ce. En fait, dans le nouvel agence- vêtu d’écarlate, son nez crochu pres- teur, vendredi) répondront à vos questions ment de cette salle complètement que aussi rouge, penché sur la basse Christine de Rivoyre sur le journalisme lié à l’image sur les a Tirage du Monde daté dimanche 17 - lundi 18 mars 2002 : 612 817 exemplaires. 1-3 remise à neuf, Véronèse est roi. qu’il accorde ; Le Tintoret en (19 mars 1952.) forums du Monde : http://forums.lemonde.fr Nos abonnés trouveront avec ce numéro le supplément « Le Monde Economie ». ECONOMIEMARDI 19 MARS 2002 FOCUS EMPLOI COLLOQUE OFFRES D’EMPLOI Selon les économistes Le Collectif Engagements b Gestion et administration p. IX et X Anton Brender et Adecco vient de signer un accord avec citoyens dans l’économie b Carrières internationales p. X Florence Pisani, c’est le l’AFPA afin de renforcer la formation associé au « Monde » a b Ingénieurs p. XI volontarisme de l’Etat des intérimaires. Le but étant de mieux réuni experts et acteurs b Conseil p. XII et XIII japonais qui a permis répondre à la demande des entreprises, pour tenter de répondre à b Banques assurances p. XIV à l’archipel de tenir, dont certaines font un usage abusif du la question « Les citoyens b Dirigeants p. XV et XVI notamment en limitant travail temporaire, à l’instar d’une filiale de peuvent-ils changer b Collectivités la déflation p. V Renault qui vient d’être condamnée p. VII l’économie ? » p. VIII territoriales p. XVII et XVIII

la conférence de l’onu pour le financement du développement se Donnant-donnant : tient du 18 au 22 mars à monterrey au mexique le nouveau credo Nord-Sud

avec un texte de communiqué ce – d’un conseil de sécurité écono- secrétaire générale des Nations déjà ficelé, à la virgule près, et mique, de la définition de biens unies, Louise Frechette. La retrai- LES CARTES DE L'ÉCHANGE que les hôtes mexicains n’enten- publics mondiaux et de la création te des chefs d’Etat et de gouverne- dent en aucune manière rouvrir à d’une taxe internationale sont pas- ment organisée par le président la négociation. sées à la trappe. mexicain, Vincente Fox, dans son INVESTISSEMENT Pour certains, il faut voir un pro- Sur la question de l’aide publi- ranch personnel, le dernier jour Flux d'investissement s directs grès dans ce « consensus de Mon- que, la proposition du double- de la conférence, pourrait être l’oc- étrangers vers les pays terrey », adopté le 25 janvier der- ment de son montant – également casion de muscler l’engagement en développement nier à New York au terme de qua- réclamé par la Banque mondiale – des pays riches. Mais la probabili- En milliards de dollars tre comités préparatoires réunis- a été évacuée par la volonté quasi té, de l’avis général, est assez fai-

200 sant toutes les délégations et, unanime des donateurs. « L’aide ble. Le silence troublant des pays pour la première fois à la même doit être avant tout plus efficace, et en développement n’en fait pas 150 table – en qualité de partenaires elle l’est d’autant plus qu’elle est dis- une obligation. Et si, au lende-

des Nations unies –, la Banque 100 mondiale, le FMI et l’Organisa- 50 tion mondiale du commerce Pour la première fois, les pays pauvres O D NOR (OMC). Cette démarche « traduit 0 la fin d’une confrontation Nord- acceptent l’idée d’un partenariat fondé 1991 92 94 96 98 2000 01 Sud, affirme Richard Carey, direc- teur adjoint de la coopération sur une responsabilité partagée pour le développement à l’OCDE ; pour la première fois, le Sud accep- tribuée à des pays qui mènent de main des attentats du 11 septem- COMMERCE te l’idée d’un partenariat fondé sur bonnes politiques », explique au bre, les Etats-Unis avaient sollicité Part des pays en développement une responsabilité partagée entre Monde Alan Larson, chef de la délé- le soutien de la communauté inter- dans les exportations mondiales pays riches et pays en développe- gation américaine à Monterrey. nationale en promettant de se En % ment ». De leur côté, les Européens sont montrer à l’avenir plus attentifs 35 Le nouveau plan de développe- parvenus avec beaucoup de mal à aux déséquilibres mondiaux, ils ment pour l’Afrique (Nepad) sera, se mettre d’accord pour porter ont depuis montré que, au nom de de ce point de vue, cité en exem- leur aide à 0,39 % du PIB d’ici à la lutte contre le terrorisme, ils 30 ple du nouvel esprit que veut reflé- 2006. entendaient d’abord récompenser ter ce partenariat. Autre élément Que peut-il sortir de Monter- ceux qui se rangeraient sous leur 25 96 98 2000 qui plaiderait pour ce nouveau rey ? « Nous espérons que certains bannière. consensus, « la définition d’objec- pays feront des propositions allant tifs précis et en nombre limité dont au-delà du texte », admet la vice- Laurence Caramel 20 la réalisation sera mesurée chaque 1991 92 94 AIDE année ». Le projet de déclaration Evolution de l'aide publique fait en effet référence aux objec- au développement tifs du Millénaire, adoptés par les En milliards de dollars 50 Nations unies en septembre 2000, qui prévoenit notamment de réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015. Plus tempéré mais néan- 40 01 moins positif, le porte-parole du 2000 98 groupe des 77, qui réunit les pays 96 en développement, le Vénézué- 30 94 92 lien Milos Alcalay, confirme : 1991 « C’est un texte de dialogue, pas de confrontation. » Cet accord programmé ne doit cependant pas masquer les ten- sions provoquées par l’attitude des Etats-Unis que ne dissipera pas l’annonce faite par le prési- dent George W. Bush d’augmen- ter l’aide publique de 5 milliards de dollars d’ici à trois ans – ce qui porterait l’effort américain à Infographie : Le Monde Souces : Banque mondiale/Cnuced 0,15 % du PIB.« Les Américains SUD ont verrouillé le débat », déplore ’est le forum économi- belle utopie et, même si le Mexi- cet objectif : en vingt ans, le nom- Bruno Delaye, directeur général que le plus important que fait partie des rares pays en bre de pauvres – vivant avec de la coopération au ministère des vingt dernières développement à avoir rejoint le moins de 2 dollars par jour – a des affaires étrangères. D’autres années. » En « ven- club très fermé des pays industria- augmenté de 50 %. Ils sont aujour- Européens parlent de « diktat ». dant » ainsi la confé- lisés en devenant membre en d’hui plus de 2,4 milliards, soit Si le chef de la Maison Blanche rence sur le finance- 1994 de l’Organisation pour la près de 40 % de la population avait annoncé, dès janvier, sa pré- ment du développement, qui se coopération et le développement mondiale. sence à Monterrey, pour montrer Cdéroule du 18 au 22 mars à Mon- économiques (OCDE), le bilan est Pourtant, Monterrey ne sera « sa volonté d’œuvrer de conserve terrey (Mexique), Kofi Annan, le par ailleurs peu glorieux. Au point pas un nouveau Cancun. Les pays avec les pays en développement », secrétaire général des Nations que la lutte contre la pauvreté et en développement ont perdu celle-ci s’est négociée au prix d’un unies, a placé la barre très haut. celle pour la réduction des inégali- leurs tribuns, le mur de Berlin est engagement minimum. Le consen- Et pris un gros risque de décevoir. tés sont redevenues, après une tombé, et l’économie de marché sus de Monterrey s’est bâti sur Il y a vingt ans – au Mexique longue parenthèse, le message est devenue un modèle sans rival. des positions en deçà de tous les déjà –, la communauté internatio- numéro un de toutes les institu- C’est un signe : pour la première espoirs. Loin même des recom- nale s’était retrouvée à Cancun tions économiques internationa- fois dans l’histoire des rencontres mandations faites par la commis- pour un sommet Nord-Sud desti- les. Même de celles dont ce n’est internationales de ce type, les sion Zedillo (du nom de l’ex-prési- né à poser les bases d’un « nouvel pas a priori le mandat, comme le chefs d’Etat et de gouvernement dent mexicain), chargée par Kofi ordre économique mondial ». On Fonds monétaire international – on en attend plus d’une soixan- Annan de préparer la conférence. sait ce qu’il est advenu de cette (FMI). Un chiffre suffit à justifier taine – arriveront à Monterrey Les trois idées – chères à la Fran- II/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 DOSSIER

QUESTIONS-RÉPONSES Le « consensus de Monterrey » Nord-Sud lie développement et partenariat Quelles ont été ver un cycle complet d’études pri- maires, la mortalité maternelle les précédentes le texte présenté nationales. C’est peu et beaucoup à son préambule, mettant ainsi claire- marché peut varier d’un pays à un conférences devra avoir été réduite des trois 1 quarts, tout comme celle des la fois, puisqu’il y est question de ment un terme à une relation Nord- autre »… (…). « Chaque pays doit pou- consacrées au enfants de moins de 5 ans des au mexique bâtir « un nouveau partenariat entre Sud fondée depuis cinquante ans voir appliquer de manière graduelle développement ? deux tiers. les pays développés et les pays en sur un devoir d’assistance des pays et volontaire » les normes internatio- Le texte des Nations unies s’enga- insiste sur la développement ». En 1997, la crise riches. Mobilisation de l’épargne nales, notamment en matière de En 1961, les Nations unies inaugu- ge à ce que, d’ici 15 ans, la propa- asiatique avait ouvert officielle- nationale, rappel de quelques vertus mouvements de capitaux. rent leur première conférence gation du sida, du paludisme com- responsabilité de ment un droit d’inventaire sur l’in- indispensables comme la « bonne En 1998, lorsque la Malaisie avait baptisée Décennie pour le déve- me des autres grandes épidémies faillibilité des politiques libérales, gouvernance » ou la lutte contre la rétabli le contrôle des changes pour loppement qui traduit, à travers soit enrayée. Tout comme une chaque pays devenues le credo unique depuis la corruption figurent ainsi parmi les se protéger de la crise, le Fonds une série de recommandations et attention particulière devra être chute du mur de Berlin. En tête, premiers commandements du plan monétaire international (FMI) d’objectifs, l’engagement de la apportée aux orphelins du sida. Joseph Stiglitz, alors économiste en de route pour le développement de l’avait accusée d’irresponsabilité ! communauté internationale en Enfin, d’ici 2020, 100 millions – chef de la Banque mondiale avait Monterrey, dont l’ordre bien sûr ne Depuis c’est plus souvent le FMI qui faveur du développement des au moins – des « habitants de porté la critique au sein des institu- doit rien au hasard. s’est trouvé en position d’accusé et pays du Sud et de la coopération taudis » devront bénéficier de ’argent sonnant et tions de Bretton Woods en dénon- L’aide publique, au-delà du tradi- s’il ne faut pas attendre du « consen- internationale. Trois autres confé- meilleures conditions de vie, con- trébuchant, il sera çant le « consensus de Washing- tionnel clivage idéologique entre sus de Monterrey » de solution mira- rences se sont succédé depuis, formément à l’initiative « Villes peu question à Mon- ton », boîte à outils des politiques Américains et Européens, et d’une cle pour rééquilibrer le jeu et les pou- adoptant des programmes pour sans taudis ni bidonvilles ». terrey (Mexique). économiques préconisées depuis pétition de principe en faveur de voirs entre les différentes institu- les périodes 1971-1980, 1981-1990 C’est le paradoxe de les années 1980 et fondées sur le son relèvement, n’est plus considé- tions internationales, il introduit un et 1991-2000. Comment est cette rencontre con- triptyque : libéralisation, privatisa- rée comme acquise. Sanction des mécanisme de consultations qui con- Cependant les rendez-vous qui répartie la richesse sacrée à la question du financement tion, déréglementation. dérives passées, l’aide désormais se traindra à davantage de dialogue les Ddu développement. Le texte du mérite à l’aune de son efficacité. sœurs autrefois ennemies de New ont le plus marqué l’histoire mou- entre les pays ?    vementée du dialogue Nord-Sud 3 « consensus de Monterrey » adopté Même si, pour les pays les plus pau- York et de Washington. La question, sont la session extraordinaire des La Banque mondiale qui publie fin janvier au siège des Nations Peu après, les pays en développe- vres qui ne captent que les miettes par exemple, d’un possible mécanis- Nations unies en 1974, qui deman- chaque année un rapport sur unies à New York par toutes les délé- ment, en bloquant le lancement des flux de capitaux et des échanges me de faillite pour les Etats est sur de que soit institué un « nouvel « les indicateurs du développe- gations y compris américaine, et qui d’un nouveau cycle de négociations commerciaux internationaux, elle les rails. Et la prééminence du droit ordre économique mondial », et ment mondial » classe les pays servira de base à la déclaration fina- commerciales à Seattle (Etats-Unis) reste la principale source de finance- à la santé sur le droit du commerce le sommet Nord-Sud de Cancun, en trois catégories. Les pays à le de la rencontre, ne comporte avaient, à leur tour, exprimé leurs ment extérieur. Pour autant, Mon- est réaffirmée à travers le précédent en 1981, où les pays du Sud récla- hauts revenus pour lesquels le aucun engagement concret, aucun réticences face à un processus de terrey prend acte aussi de quelques- sud-africain sur les médicaments ment là aussi une plus juste revenu annuel moyen par habi- agenda pour parvenir à – entre libéralisation orchestré par et au pro- unes des brèches ouvertes dans les génériques et les enjeux de la pro- répartition des richesses. C’est tant est supérieur à 9 266 dol- autres objectifs affichés – réduire fit des grandes puissances. certitudes des architectes de la mon- priété intellectuelle. également en 1981 que les lars ; ceux à revenus intermé- de moitié la pauvreté dans le monde Pourtant la symétrie de langage dialisation au terme d’une décennie Dans ce nouveau pacte du don- Nations unies lancent leur pre- diaires, avec un revenu par habi- d’ici à 2015. Juste des exhortations. ne doit pas faire illusion. S’il existe qui restera « la décennie perdue » nant-donnant, qui devient la bousso- mière conférence sur les pays les tant compris entre 756 dollars Louise Frechette, vice-secrétaire maintenant deux « consensus », il pour le développement. le des politiques de développement, moins avancés – alors au nombre et 9 265 dollars. Enfin, les pays à générale des Nations unies, l’ad- n’existe pas de nouveau paradigme Il tente d’apporter une réponse au quelle garantie les pays industriali- de trente – en se donnant rendez- faibles revenus, en dessous du met : « Nous aurions souhaité quel- du développement. dilemme entre libéralisation et mon- sés donnent-ils au Sud qu’ils respec- vous tous les 10 ans. En 2000, seuil annuel de 755 dollars. que chose de plus ambitieux. » L’économie de marché, le jeu du tée des inégalités, en redonnant le teront leurs engagements ? Sur le enfin, s’est tenu à New York le La première catégorie englobe A défaut d’argent, le « consensus commerce mondial et des investisse- primat à la lutte contre la pauvreté. papier aucune. Il ne reste donc à ces Sommet du Millénaire qui a adop- tous les pays industrialisés de Monterrey » propose une vision ments directs étrangers restent, Qu’elle trouve sa traduction dans les derniers qu’à espérer, que les nantis té un projet visant, notamment, membres de l’Organisation de et des principes devant permettre selon le document de Monterrey, la politiques d’aides publiques ou l’uti- de la planète sauront être sensibles à réduire la pauvreté de moitié coopération et de développe- de faire monter dans le train de la voie royale du rattrapage économi- lisation des ressources tirées des allé- « à la pression de leurs pairs » en s’ali- d’ici à 2015. ment économiques (OCDE), à mondialisation heureuse les pays que. A condition que chacun se pla- gements de dette. L’Etat et les insti- gnant sur les pratiques des plus géné- l’exception de ceux qui ont jusqu’alors exclus. Il clarifie les res- ce en situation d’en profiter. « Cha- tutions, hier décriés, retrouvent leur reux d’entre eux. Quels sont rejoint l’organisation récem- ponsabilités de chacun : pays du que pays est responsable de son déve- légitimité. « Nous reconnaissons que les objectifs ment comme le Mexique, la Sud, donateurs et institutions inter- loppement », affirme le texte dans le rôle de l’Etat dans une économie de Laurence Caramel de la déclaration Hongrie ou la Pologne. Elle com- 2 prend aussi beaucoup de petites du Millénaire adoptée îles comme les Bahamas ou les par les Nations unies îles Caïmans et des Etats pétro- Le tour de force des petites îles pauvres en septembre 2000 ? liers comme le Qatar. Au total, 896 millions de personnes E     43, La déclaration du Millénaire abor- vivaient en 1999 dans des pays ne comptent « ce désavantage comparatif » contre quelques mies. C’est ce dernier qui a finalement – non sans de une série de thèmes comme la appartenant à cette catégorie. souvent que quelques milliers d’âmes isolées sur avantages particuliers. L’histoire, qui a commencé difficultés – été troqué par un indice de vulnérabili- paix dans le monde, les droits de Leur nombre a progressé de des cailloux paradisiaques du Pacifique. Mais elles – au début des années 1990, a abouti en 1994 à té l’an dernier, explique l’économiste français l’homme, la protection de l’envi- 13,5 % en 20 ans. les petites îles en développement – forment un lob- l’adoption aux Nations unies du programme d’ac- Patrick Guillaumont, spécialiste des PMA et mem- ronnement ou la place des La catégorie des pays à revenus by si efficace dans les négociations-marathon qui tion de la Barbade qui n’a, du reste, été que très par- bre du CPD. Cette décision a permis à Vanuatu et Nations unies dans la régulation intermédiaires concerne précèdent les grandes réunions internationales tiellement tenu. En revanche, on doit reconnaître depuis aux Maldives de ne pas être radiées de la lis- des relations internationales. 2,66 milliards de personnes qu’elles ont réussi à s’immiscer dans le texte final un indéniable succès à ces îles dans leur capacité à te des pays les plus pauvres du monde. Et de détour- Dans le chapitre consacré au réparties dans 94 pays dont la du Consensus de Monterrey au même rang – et avoir imposé la notion de vulnérabilité parmi les ner, provisoirement aussi, cette menace des îles développement et à la lutte con- Chine et l’Inde. Ce nombre a pro- autant de fois – que les pays les moins avancés trois critères qui servent à établir la liste des PMA Samoa, du Cap-Vert ou des îles Salomon. tre la pauvreté, elle fixe notam- gressé de 31,4 % en 20 ans, soit (PMA) qui eux, regroupent 49 pays et près de 10 % dont treize d’entre elles sont aujourd’hui membres. Alors que le Ghana avait refusé en 1991 de voir ment six objectifs que la commu- à un rythme légèrement infé- de la population mondiale. son nom « terni » en figurant sur cette liste, que le nauté internationale devra s’ef- rieur à celui de la population Au regard des dégâts provoqués par la mondiali-    Sénégal a réfléchi plusieurs mois avant d’accepter, forcer d’atteindre, pour quatre mondiale (+ 35 %). sation, le sort de Nauru (10 149 habitants), par En 1999, le Comité des politiques de développe- on peut se demander pourquoi ces petites îles met- d’entre eux, d’ici à 2015. Enfin, dans 64 pays, pour une ailleurs épinglée par l’OCDE comme un paradis fis- ment (CPD) qui, au sein des Nations unies, a la char- tent autant d’acharnement à faire partie du club. La Ces objectifs sont de réduire de majorité d’entre eux situés en cal, ou de Palau (16 661 hab.) mérite, selon elles, ge de proposer des critères d’identification des PMA raison est simple : les PMA bénéficient de plus en moitié et la proportion de la popu- Afrique subsaharienne, 2,41 mil- autant d’attention que celui du Bangladesh (125 mil- et d’en mettre à jour périodiquement la liste, a ainsi plus systématiquement de dons et de moins en lation mondiale dont le revenu liards de personnes vivent avec lions d’hab.) ou de l’Ethiopie (60 millions d’hab.). Il été invité « à réfléchir à l’opportunité d’intégrer dans moins de prêts de la part des bailleurs internatio- est inférieur à un dollar par jour moins de 755 dollars par an, soit est vrai qu’il est au moins une menace que tous ces ses critères un indice de vulnérabilité ». Sous l’aima- naux, mais surtout ils jouissent d’un traitement et celle des personnes qui souf- environ deux dollars par jour. Ils territoires ont beau jeu de faire valoir : la montée ble pression de Vanuatu qui, au nom de sa vulnéra- commercial plus favorable. L’accord « tout sauf les frent de la faim ; de diminuer éga- sont 50 % plus nombreux qu’il y du niveau des océans provoquée par le réchauffe- bilité, refusait d’être sortie de la liste des PMA. armes » leur a ouvert le marché européen en fran- lement de moitié le nombre de a 20 ans. Ce seuil de 755 dollars ment climatique planétaire qui, lui, doit beaucoup à Jusqu’en 1999, en effet, les PMA étaient homolo- chise de douanes. Et l’accord de Doha (Qatar), signé personnes qui n’ont pas accès à correspond par ailleurs au seuil l’activité débridée des pays industrialisés. Sous l’aile gués sur la base de trois indicateurs : le revenu par en novembre dernier, promet d’étendre ce disposi- l’eau potable. D’ici à cette date, de pauvreté défini par les insti- protectrice du Commonwealth, dont beaucoup habitant, un indice de développement humain pre- tif à l’ensemble des pays industrialisés. tous les enfants – garçons et tutions internationales char- sont membres, elles ont donc entrepris de faire nant en compte le niveau d’éducation, l’accès à la filles – seront en mesure d’ache- gées du développement. reconnaître leur « vulnérabilité » et de monnayer santé, etc., et un indice de diversification des écono- L. C. L’assistance financière reste insuffisante et encore mal distribuée la pérennisation Norvège, les Pays-Bas, le Danemark, Entre 1992 et 1997, l’APD a forte- montant de leur aide publique de 5 de l’IDA et qu’une politique de dons Etats-Unis ne voulant pas en enten- la Suède et le Luxembourg. Mais si ment régressé passant de 0,32 % à milliards sur trois ans et avec la pro- rend les Etats bénéficiaires plus dre parler. des soutiens leurs efforts sont exemplaires, ces 0,22 %. Avec la chute du mur de Ber- position d’augmenter de 18 % sur dépendants. Très critiqués pour leurs politi- Etats sont, en volume, de faibles lin, la dimension géostratégique Est- trois ans leur contribution à l’asso- Ces dernières années, des efforts ques d’ajustement structurel, Le sera l’un des contributeurs. A l’inverse, les Etats- Ouest de l’aide avait perdu son sens. ciation internationale pour le déve- ont été faits pour améliorer l’efficaci- FMI et la Banque mondiale ont cher- Unis avec l’aide la plus basse (0,10 %) Aujourd’hui, les nouveaux enjeux loppement (IDA), une agence de la té de l’aide au développement. La ché à lier remise de dette et lutte points essentiels en termes de pourcentage du PNB se Nord-Sud imposent de ne pas dimi- Banque mondiale qui constitue le Commission européenne a réduit contre la pauvreté avec l’initiative placent au deuxième rang des dona- nuer l’effort. « Les événements du principal bailleur d’aides concession- ses délais d’octroi. Les pays du CAD PPTE (pays pauvres très endettés). teurs par le volume (près de 10 mil- 11 septembre (…) nous avertissent que nelles aux pays les plus démunis. se sont mis d’accord pour « délier » Mais la procédure reste lente et res- liards de dollars) derrière le Japon l’état du monde et les réalités politi- Mais ils y mettent une condition : leur aide aux PMA au 1er janvier trictive. Pour les institutions de Bret- (13,5 milliards, soit 0,28 %). L’aide ques n’autorisent ni complaisance ni que l’IDA, dont le budget s’élève à 2002. Une partie de l’aide reste en ton Woods, un environnement insti- es pays industrialisés arri- accordée par l’Union européenne relâchement des efforts », écrit Jean- 5,5 milliards de dollars, concède effet conditionnée au recours par les tutionnel et économique efficace vent à Monterrey avec un (les Quinze plus la Commission) a Claude Faure, président du CAD pour moitié sous forme de dons et pays bénéficiaires à des entreprises constitue le préalable à une aide pro- maigre bilan : l’aide publi- atteint 25,4 milliards de dollars, soit dans le rapport 2001. non plus de prêts ses financements du pays donateur. Une situation qui ductive. « Sur 65 pays à faible reve- que au développement 0,32 % du PNB. aux pays les plus pauvres. Une pro- évite une mise en concurrence avec nu, 43 disposent d’un environnement (APD) s’est élevée à Ce constat n’empêche pas le pro-    position, à laquelle sont opposés les les entreprises d’autres pays, y com- favorable à l’aide, pour les 22 autres il 53,7 milliards de dollars jet de texte de Monterrey de repren- Le recul de l’APD, délivrée pour Européens et leurs ONG, arguant pris les pays récipiendaires. Reste faudra attendre 5 à 7 ans pour amé- en 2000, soit 0,22 % en pourcentage dre le chiffre de 0,7 % en invitant les deux tiers de manière bilatérale, que cette réforme entraînerait une toutefois exclue de l’accord sur le liorer l’environnement économique », Ldu produit national brut (PNB) des « les pays développés qui ne l’ont pas est allé de pair avec l’idée que cette baisse substantielle des ressources « déliement », l’aide alimentaire, les explique Shanta Devarajan, écono- 22 pays donateurs plus la Commis- encore fait à prendre des mesures aide n’était pas efficace. « L’aide est miste en chef à la Banque mondiale. sion européenne regroupés dans le concrètes » pour l’atteindre. Une accordée selon des critères politiques Une politique que ne partagent pas Comité d’aide au développement déclaration d’intention non assortie et ce ne sont pas les pays les plus pau- POUR EN SAVOIR PLUS les experts et les ONG critiques sur (CAD). Et pourtant tous s’accordent d’objectifs contraignants. Or le Japon vres qui reçoivent le plus, explique > Le texte du Consensus > « Perspectives économiques de la question de l’ouverture commer- sur le constat : ce niveau est insuffi- devrait à court terme diminuer ses Adela Farré d’Oxfam. Par ailleurs, de Monterrey est disponible l’Afrique », rapport de l’OCDE ciale. Comment pérenniser les finan- sant pour réaliser les objectifs du Mil- contributions pour réduire son défi- elle va insuffisamment vers les services sur le site des Nations unies 2002, disponible sur le site cements de l’APD ? Cette question lénaire, à savoir réduire la pauvreté cit budgétaire et les Etats-Unis n’ont de base essentiels au développement www.un.org www.oecd.org essentielle sera abordée à Monter- par deux d’ici à 2015. Pour la Banque jamais reconnu cet objectif. Les Quin- que sont l’éducation et la santé. » Les > Les Théories économiques du > « Coopération pour le rey mais plusieurs déplorent déjà mondiale, il faudrait augmenter les ze viennent d’adopter au sommet de deux secteurs reçoivent respective- développement, d’Elsa Assidon développement », rapport 2001, que le principe de la création d’une contributions de 40 à 60 milliards de Barcelone, au terme de négociations ment 1,5 % et 2 % de l’aide des pays (Ed. La Découverte, coll. « Repères », de Jean-Claude Faure, président du taxe internationale qui pourrait être dollars par an, ce qui revient à dou- agitées, des objectifs intermédiaires du CAD. Et la part de l’APD qui 128 p., 7,95 ¤). Nouvelle édition à Comité d’aide au développement assise sur les mouvements spécula- bler l’aide, soit 0,44 %. ambitieux visant à amener les pays à prend le chemin des pays les moins paraître en avril 2002. (OCDE, 2002, 343 p., 79 ¤). tifs ou les émissions de carbone, voi- On est très loin du chiffre de 0,7 % des contributions d’au moins 0,33 % avancés (PMA) est de 22 % soit > « Développement », > « The role and effectiveness of re les exportations d’armes, ne figu- du PNB fixé en 1970 par les Nations en 2006 ce qui, compte tenu de ceux 0,05 % du PNB des pays du CAD. rapport du Conseil d’analyse development assistance », re pas dans le texte de consensus. unies. Actuellement, seuls cinq pays qui sont déjà au-dessus, amènerait la A Monterrey, les Etats-Unis vien- économique (La Documentation consultable sur le site de la Banque atteignent au moins cet objectif : la moyenne européenne à 0,39 %. nent avec la promesse d’accroître le française, 2000, 178 p., 6,86 ¤). mondiale : www.worldbank.org Martine Laronche LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/III DOSSIER

Alan Larson, chef de la délégation américaine à Monterrey (Mexique) CHRONIQUE « Concentrons l’aide sur les pays par Serge Marti qui adoptent de bonnes politiques » Tourner la page

niveau de vie. En novembre dernier, pays qui ont compris l’importance publique rapportée au produit M     à Doha au Qatar, un pas a été fran- d’une bonne gouvernance, de la lut- intérieur brut que s’est fixé la Les statisti- pas permis de purger les excès chi. En lançant le « cycle du dévelop- te contre la corruption et de cadres communauté internationale ? ques tombées ces derniers jours accumulés durant la seconde moi- pement », l’Organisation mondiale législatifs stables. De plus, les fonds Notre approche n’est pas de nous ont convaincu l’Amérique : c’est la tié des années 1990. Tout mis du commerce (OMC) a, en effet, pour l’aide publique ne sont pas illi- focaliser sur les moyens – et l’aide reprise. Le mois précédent, l’écono- bout à bout, il n’est pas exclu que montré qu’elle porterait à l’avenir mités. C’est en prouvant aux contri- n’en est qu’un parmi d’autres – mie a retrouvé un solde positif en le déficit courant américain attei- une attention particulière à ses buables l’utilité de cet argent que mais sur les objectifs comme la termes d’emploi (66 000 jobs ont gne 6 % du PIB en 2003, a prédit membres qui, aujourd’hui, ne profi- nous pourrons solliciter davantage réduction de la faim dans le monde, été créés), ce qui ne s’était pas vu Eric Chaney lors d’un déjeuner- tent pas assez des échanges interna- leur générosité. l’accès pour tous à l’éducation. depuis juillet 2001, ramenant à débat organisé par l’Association tionaux. L’attitude du gouvernement Par ailleurs, l’objectif que vous 5,5 % le taux de chômage. des journalistes économiques et Quelles sont les priorités que américain en matière d’aide évoquez a été fixé dans les années Dans le même temps, il appa- financiers (AJEF). Deux scénarios les Etats-Unis défendront à Mon- publique est souvent montrée du 1970. Le moins que l’on puisse dire, raissait que la productivité avait sont possibles, estime-t-il : l’un terrey ? doigt par ses partenaires. Le c’est qu’il a été incapable de mobili- fait un bond de 5,2 % au dernier tri- brutal, l’autre progressif. Dans le Elles sont au nombre de deux. La ministre français de l’économie, ser les gouvernements puisque, mestre de l’année écoulée. Pas premier cas, si les consommateurs première est de donner aux pays en Laurent Fabius, a récemment depuis trente ans, les niveaux d’aide étonnant, dans ces conditions, constatent qu’au bout de cinq à six ALAN LARSON développement la capacité d’être dénoncé le manque d’engage- publique n’ont cessé de diminuer. que les trois derniers mois de 2001 mois il n’y a pas de réelle tendance f 2002 Le conseiller économique des acteurs de l’économie mondia- ment des Etats-Unis qui en tant Chez nous, mais chez les Européens aient affiché finalement un taux à la création d’emplois, une ruptu- de Colin Powell sera à la tête de le. Ces capacités peuvent être d’or- que première puissance mondia- aussi. de croissance de re de confiance peut dre réglementaire, législatif ou insti- le ont, selon lui, une responsabili- La Banque mondiale a évalué à la délégation américaine à Monterrey. 1,4 % en rythme REPRISE intervenir, laquelle tutionnel. Ce sont tous les outils té particulière ? quelque 50 milliards de dollars le f 1999 Diplomate de carrière, Alan annuel après une Évolution du PIB américain, en % pourrait entraîner une nécessaires à une économie pour L’engagement des Etats-Unis en besoin d’aide supplémentaire Larson est nommé sous-secrétaire d’Etat contraction du 8 crise du dollar, les tra- qu’elle fonctionne bien, grâce à une faveur du développement est très pour réduire la faim dans le mon- produit intérieur ditionnelles vertus de aux affaires économiques et agricoles 6 architecture solide. fort. Nous sommes le seul pays à de et promouvoir l’accès pour brut (PIB) de 1,3 % cette monnaie forte par Bill Clinton en 1999. Il sera 4 La seconde concerne plus précisé- avoir proposé d’augmenter les tous à l’éducation. Or, à Monter- le trimestre précé- étant mises à mal. Res- 2 confirmé à ce poste par George Bush. ment les pays les plus pauvres. moyens de la Banque mondiale et rey, il n’est prévu aucun engage- dent. Selon la 1,4 te à savoir qui, dans f 1975 Alan Larson entre Nous avons proposé d’augmenter notre contribution à l’aide publique ment concret dans ce sens, n’est- définition com- 0 ce cas, à l’échelon au département d’Etat. Il a été notre contribution à l’Association est très efficace. Mais je crois qu’il ce pas décevant ? munément admi- –2 international, « pour- successivement en poste au Zaïre internationale pour le développe- faut avoir une approche plus large 50 milliards ? 25 milliards ? Une T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 se, les Etats-Unis 1999 2000 2001 rait absorber la défla- et à la Jamaïque. Il a également ment (AID), l’agence de la Banque de la question de l’aide. Les Etats- autre somme ? En vérité, je ne crois n’auront connu Source : BCE tion américaine ». A été ambassadeur des Etats-Unis mondiale chargée d’accorder des Unis importent en moyenne pour pas que la Banque mondiale ou qu’un trimestre l’inverse, dans le scé- auprès de l’OCDE entre 1990 et 1993. prêts à ces pays (au taux de 18 % sur 500 milliards de produits en prove- quelqu’un d’autre puisse avancer négatif et n’ont donc pas vécu de nario de réajustement progressif trois ans), à condition que nous puis- nance des pays en développement. un chiffre sérieux. En définitive, récession en 2001, laquelle exige, que privilégie pour l’instant Eric sions vérifier, chaque année, que Cela représente un revenu impor- l’aide est un apport si faible par rap- au minimum, deux trimestres con- Chaney, le pays naviguerait sur l’argent que nous avons versé a vrai- tant et beaucoup d’emplois locaux. port à d’autres sources de finance- sécutifs de recul du PIB. « une croissance molle », autour de Le président George Bush se ment servi à des actions concrètes Il faut aussi prendre en compte les ment que sont le commerce ou l’in- Toujours mesuré dans ses pro- 3 % par an, tandis que la consom- rendra à la conférence de Monter- qui permettent de progresser sur la pos, Alan Greenspan, le président mation croîtrait moins vite que le rey à la tête d’une imposante délé- voie du développement. de la Réserve fédérale, avait, dans PIB, évitant de trop gros déra- gation, est-ce le signe d’une atten- C’est pour cela que nous propo- « Il faut avoir une approche plus large un premier temps, fait la moue pages. tion nouvelle des Etats-Unis sur sons de systématiser l’idée des sur la réalité de la reprise pour S’il partage globalement l’analy- la question du développement ? « meilleures pratiques », afin de de la question de l’aide. affirmer, quelques jours plus tard, se de cet économiste, Olivier Dans quelle mesure les attentats concentrer notre aide sur les pays qu’elle lui semblait « bien enga- Davanne, associé de DPA Conseil du 11 septembre modifient-ils qui adoptent les bonnes politiques. Les Etats-Unis importent en moyenne gée ». Reste la montagne de dettes et professeur à Paris-IX Dauphine, votre analyse sur le sujet ? Notre rôle est d’aider les pays qui qui surplombe l’économie améri- dit éprouver une véritable interro- Nous sommes conscients d’ap- font ce qu’il faut pour s’aider eux- pour 500 milliards de produits en provenance caine. Même cet élément négatif gation sur un facteur-clé : le com- partenir à une seule et même com- mêmes. n’est pas préoccupant, affirme portement des consommateurs. munauté mondiale. L’extrême pau- L’autre condition, à l’augmenta- des pays en développement. « Magic Greenpan », estimant que Durant toute la période de ralentis- vreté peut conduire au crime, au tra- tion de notre aide, est aussi que « le niveau global de la dette et des sement de la croissance et de forte fic de drogue et à de nombreux l’AID concède pour moitié sous for- Cela représente un revenu important défauts de paiement ne semble pas baisse des marchés (la Bourse n’a autres problèmes qui sont une me de dons, et non plus de prêts, constituer un obstacle sérieux à la pas affiché de véritable remontée menace pour l’ensemble de la planè- ses financements aux pays les plus et beaucoup d’emplois locaux » poursuite d’une expansion modé- depuis quatre ans), ils ont conti- te. C’est pour cela qu’il est de notre pauvres. Cela nous semble essentiel rée de la consommation ». nué à consommer, « sans doute intérêt à tous de soutenir les efforts pour soutenir des projets dans les investissements qu’effectuent nos vestissement. Dans ces deux domai- Forts de ce diagnostic, la plupart trop », estime-t-il, alors que le taux en faveur du développement et de domaines clés de la santé ou de entreprises dans ces régions. Tout nes, les flux peuvent augmenter des conjoncturistes écartent le ris- d’épargne des ménages n’a pas la lutte contre la pauvreté. Beau- l’éducation dont il n’est pas possi- comme l’action des fondations et dans des proportions considérables que d’une rechute après le retour bougé depuis un an et demi. coup a déjà été fait mais il faut aller ble d’attendre rapidement un des associations caritatives. C’est et très vite. à meilleure fortune et anticipent « Avant, la Bourse rapportait 15 % plus loin. retour sur investissement. C’est, loin d’être négligeable. Vous êtes donc satisfait du con- déjà des taux de croissance élevés. par an. Aujourd’hui, ce n’est plus le Monterrey est une rencontre très selon nous, une condition pour trou- Par ailleurs, l’insécurité dans un sensus de Monterrey ? Pour sa part, Eric Chaney, écono- cas. Une fois que les ménages importante pour montrer la volonté ver une solution durable au problè- pays est un obstacle au développe- Le texte qui a été adopté est un miste en chef chez Morgan Stan- auront intégré ce facteur, un retour- de la communauté internationale me de la dette. Mais nous savons ment et, dans ce domaine, l’action document très fort. Il reflète une ley, escompte une progression de nement massif peut parfaitement de mobiliser toutes les ressources que, pour l’instant, certains de nos des Etats-Unis en faveur de la paix vision commune. Et c’est une très 4 % du PIB américain au premier intervenir sur la consommation. qui pourront contribuer à l’amélio- partenaires ne nous suivent pas sur et de la sécurité dans le monde au bonne chose que les délégations trimestre 2002 contre 2 % en Euro- Pour remédier aux déséquilibres qui ration de la situation des pays en ce terrain… cours des cinquante dernières aient pu parvenir à ce compromis pe, grâce à un effet classique de en résulteraient, menaçant l’écono- développement. Cela passe certaine- Cela signifie-t-il que l’aide doit années ne peut pas être contestée. avant la conférence. reconstitution de stocks mais aus- mie d’une rechute, les Etats-Unis ment par l’augmentation de l’aide être plus sélective et récompen- Elle a été un facteur très important Nos représentants n’auront pas à si en raison d’une « demande fina- seraient alors conduits à pratiquer mais, de façon beaucoup plus signi- ser ceux que vous considérez com- pour le développement de l’Asie se soucier de finaliser un communi- le en biens technologiques qui est une stratégie de dévaluation massi- ficative pour nous, par le commer- me des « bons » pays ? par exemple. Cela n’est pas comp- qué et ils vont pouvoir avoir une dis- repartie à la hausse ». ve pour exporter leurs difficultés.» ce, l’investissement étranger et l’uti- Les Etats-Unis ne sont pas les tabilisé comme de l’aide au déve- cussion politique de haut niveau La question qui se pose à pré- De simples scénarios, certes. Mais lisation de l’épargne locale. seuls à penser cela. De nombreux loppement et pourtant cela en fait sur la façon de mettre en œuvre ce sent est de savoir quel type de qui méritent d’être adressés à l’en- Nous devons donner aux pays en travaux de la Banque mondiale ont partie. projet. reprise vont connaître les Etats- droit de tous ceux qui voudraient développement la possibilité de ainsi montré que l’aide est d’autant Pourquoi les Etats-Unis ont-ils Unis dans la mesure où le brutal tourner, au plus vite, trop vite, la trouver leur place dans l’économie plus efficace pour lutter contre la néanmoins toujours refusé d’en- Propos recueillis par ralentissement de l’activité n’a page noircie du 11 septembre. mondiale et d’augmenter leur pauvreté qu’elle est distribuée à des dosser l’objectif de 0,7 % d’aide Laurence Caramel Un nouveau pari sur l’avenir de l’Afrique

en contrepartie pour le développement en Afrique re réunion préparatoire de Monter- niveau depuis trente ans en pour- adopté par les Africains, en octo- par le Nepad pour avoir endetté et (Nepad), à instaurer un contrat de rey, en janvier, Trévor Manuel et centage de richesse ? Pour l’Afri- bre 2001 à Abuja (Nigeria), est une infantilisé l’Afrique, rien ne prouve de l’aide , développement entre pays pauvres, Michel Camdessus « envoyés spé- que noire (750 millions d’habitants) litanie de vertueuses généralités. que le « consensus de Monterrey », acceptant leurs devoirs de démocra- ciaux » de l’ONU pour la conféren- dont le PIB est à peine supérieur à Dans ce qu’il a de plus concret, il un peu mou en ce qui concerne les les donateurs tie et de « bonne gouvernance »,et ce au Mexique. Le premier, ministre celui de la Belgique (10 millions s’inspire du « plan Omega » du pré- fonds à verser en contrepartie de pays riches assumant leurs respon- sud-africain des finances représen- d’habitants) et le réseau routier sident sénégalais Abdoulaye Wade, simples professions de foi, permet- attendent sabilités, en particulier financières, te le pays porte-flambeau de la inférieur à celui de la Pologne, sans qui pense que des projets financés te le développement du continent dans la lutte contre la misère dans « renaissance africaine » ; le parler de l’accès à l’eau potable par le monde extérieur devraient le plus arriéré. D’autant moins que un engagement le monde. L’hypothèse basse, c’est second, ancien directeur général du (pour seulement 58 % de sa popula- sortir l’Afrique des ornières du sous- la crise au Zimbabwe où l’Afrique a que Monterrey ne sera qu’un ren- Fonds monétaire international tion), ce rendez-vous est d’une développement. Bien que jamais enseveli sa responsabilité collective de « bonne dez-vous de plus dans la salle d’at- (FMI) est déjà le « sherpa » de importance vitale. entériné, le chiffre de 64 milliards dans le silence, n’accrédite guère tente du développement. Jacques Chirac pour la problémati- Cependant, pour les Africains, de dollars par an (à comparer avec l’idée que, affranchis de contraintes gouvernance » L’Afrique a des raisons d’espérer. que africaine, inscrite à l’ordre du Monterrey est aussi un obstacle à les 11 milliards de dollars d’investis- ressenties comme humiliantes, les D’abord, parce que, dans la prépara- jour du sommet du G8, fin juin au franchir. Dans les réunions prépara- sements directs dont l’Afrique a « partenaires » africains de l’Occi- tion de la conférence, le Nepad, l’ini- Canada. toires de la conférence, une double bénéficié en 2001) hante les esprits. dent prendront leur destin en main. tiative prise par cinq pays phares du crainte s’est fait jour, côté bailleurs Le paradoxe est là : après l’échec ans le gymkhana continent – Afrique du Sud, Algérie,   de fonds. La première est qu’après du « binôme crédit-aide », rejeté Stephen Smith qu’est le retour de Egypte, Nigeria, Sénégal – pour ins- Mais, surtout, qu’est davantage le 11 septembre le tiers-monde et, l’Afrique sur l’agen- taurer « un véritable partenariat fon- au cœur d’un pacte un brin faus- en particulier, cette Afrique dispa- da international, le dé sur des intérêts mutuels, des enga- tien – consistant à troquer des rue des écrans radar de la géopoliti- sommet de Monter- gements communs et des accords con- « valeurs universelles », longtemps que depuis la fin de la guerre froide rey constitue une traignants », a été cité en exemple. récusées par le tiers-monde, contre tentent de transformer la lutte anti- nouvelle étape mais, aussi, un obsta- Au Mexique, aussi, la promesse des fonds d’aide, longtemps pro- terroriste en une rente de situation, Dcle supplémentaire à franchir. Le des uns à promouvoir la paix et la mis mais jamais versés à la hauteur l’ordre maintenu par les Etats ayant 8 février, lorsqu’il a réuni autour de sécurité, la stabilité intérieure, une des besoins – qu’une conférence un prix pour l’Occident, soumis au lui, à l’Elysée, treize chefs d’Etat et saine gestion, le respect des droits sur le financement du développe- chantage du chaos, propice à des de gouvernement africains, Jacques de l’homme et de l’Etat de droit, ain- ment ? Où, sinon à Monterrey, les entreprises de déstabilisation. Chirac les a exhortés à « aller nom- si que des politiques fondées sur les parents pauvres de la planète peu- La seconde tient à ce que le breux à Monterrey où [leur] avenir se lois du marché, sera la contrepartie vent-ils obtenir la réforme d’un Nepad soit réduit à un « plan décidera ». de l’effort renouvelé des autres en ordre international « injuste »,la Marshall pour l’Afrique », la reven- C’est l’hypothèse haute, au faveur d’un « développement dura- suppression des barrières douaniè- dication d’une pluie de dollars dans regard du « consensus » élaboré en ble ». Ensuite, parce que le secrétai- res et des subventions agricoles, le le désert du développement. Cette amont de la conférence, qui vise, à re général des Nations unies, Kofi relèvement de l’aide publique au appréhension est d’autant plus réel- l’instar du Nouveau Partenariat Annan, a nommé, lors de la derniè- développement, à son plus bas le que le document de référence, IV/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 BOUSSOLE

europe LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES INTERNATIONAUX « LE MONDE » / EUROSTAT UE 15 EURO 12 ALL. BELG. ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.U. JAPON

L'IMPORTANT PATRIMOINE FINANCIER DES MÉNAGES Production industrielle (déc. 2001, en %) : Sur un an 0,6 – 4,3 – 2,8 – 9,9** – 6,4 –2,7 – 8,2 – 5,1 – 6,7 n. d. n. d. Actifs financiers des ménages en 2000 Sur un mois – 4,4 – 0,8 1,7– 2,1** – 1,2 – 0,9 1,6 3,2 – 0,3 n. d. n. d. Pays Actifs financiers Proportion du PIB (en milliards d'euros) (en%) Prix à la consommation (11/01) Allemagne 3 642 180 (janv. 2002, en %) : Sur un an 2,5* 2,7* 2,3 2,6 3,1* 2,4* 2,4* 4,9* 1,6 1,1 – 1,4 France 3 320 236 Sur un mois 0,5* 0,3* 1,0 – 0,9 – 0,2* 0* 0* 1,1* – 0,4 0,2 – 0,2* Italie 2 649 227 Pays-Bas 1 191 297 PIB en volume (3e trimestre 2001, en %) : Sur un an 1,4 (3eT01) 1,4 0,6 1,7 2,9 2,3 1,5 2,3 2,3 1,2 – 0,7 Espagne 1 157 190 Sur trois mois 0,2 (3eT01) 0,1 0 – 0,6 0,5 0,3 0,4 0,4 0,4 0,1 – 0,8 Belgique 781 314 Autriche 277 135 (1999) (1999) Portugal 229 199 Déficit public/PIB (en %) 2000 Finlande 197 150 0,3 1,2 1,3 0 – 0,3 – 1,3 – 0,3 2 4,4 1 – 7,6

Source : Eurostat Dette publique/PIB (en %) (1999) a DEPUIS LE PASSAGE À L’EURO en janvier 2002, les ménages ne se sont pas seu- 2000 69,6 64,1 60,7 110,3 60,7 57,6 110,5 56,1 42,8 59,3 105,4 lement habitués à payer en espèces avec la nouvelle monnaie. Les comptes bancaires personnels, les chéquiers ainsi que les autres actifs et passifs finan- ciers ont, eux aussi, été convertis. Les volumes concernés par la conversion Solde commercial des actifs financiers sont énormes. Le portefeuille financier des ménages au extracommunautaire (6/01) (6/01) sein de la zone euro est évalué à plus de 13 000 milliards d’euros, soit près (en milliards d'euros, déc. 2001) 1,7 8,7 6,7** – 0,7** – 2,7** 0,8** 1,5** 2,7** – 4,4** – 42,3 8,6 du double du produit intérieur brut (PIB) des douze membres de l’union monétaire. Investissement (FBCF) a LE PATRIMOINE FINANCIER varie d’un pays à l’autre. Leur niveau est assez fai- (3e trimestre 2001, en %) ble en Autriche (135 % du PIB), alors qu’il est très élevé en Belgique (314 %). Sur trois mois – 0,5 0,0 – 0,7 – 3,1(2eT01) 1,1 0,1 0,1 – 0,4(2eT01) – 2,1 – 1,7 – 1,6 L’importance du numéraire (billets et monnaie) pour les ménages varie de manière spectaculaire. Au sein de la zone euro, il représente, en moyenne, 2 % des actifs financiers des ménages, mais il atteint 4,6 % en Espagne. n. d. : non disponible, * provisoire, ** novembre 2001 pays émergents LES INDICATEURS FRANÇAIS innovation Dernier mois Variation connu surunan

LE PÉROU TIENT LE CHOC Consommation des ménages - 0,4 % (01/02) + 1,2 % R&D : LES RÉGIONS ALLEMANDES EN TÊTE Croissance du PIB, Balance commerciale, Balance des paiements Intensité de laR&Dparrégion Dépenses en pourcentage en millions de dollars courants, en millions de dollars en % Taux d'épargne 16,4 % + 1,2** Région (pays) année du PIB en million d'euros courants 1 - Braunschweig (All.) 1997 4,84 1 675 +3,5 Pouvoir d'achat des ménages + 0,5 % + 3,6*** 2 - Stuttgart (All.) 1997 4,79 5 045 – 148 +3,1

– 323 3 - Oberbayern (All.) 1997 4,38 5 911 Commerce extérieur non disponible non disponible – 850* 4 - Tübingen (All.) 1997 4,05 1 608 – 633 (en milliards d'euros) + 0,8 (déc. 2001) + 0,8 5 - Pohjois-Suomi (Fin.) 1998 3,82 410 (solde cumulé sur 12 mois) + 3,3 (11/00-12/01)

+ 0,9 - 0,5

– 1 628 6 - Uusimaa (Suuralue) (Fin.) 1998 3,73 1 571

– 1 923 7 - Midi-Pyrénées (Fr.) 1998 3,70 1 803 + 0,2

– 0,5 Enquête mensuelle sur le moral -15(fév.) + 2,0** 8 - Eastern (R.-U.) 1998 3,64 4 595 – 3 634 des ménages *

– 2 462 9 - Rheinhessen-Pfalz (All.) 1997 3,50 1 527 98 99 00 01 02 98 99 00 01 02 98 99 00 01 02 10 - Ile-de-France (Fr.) 1998 3,43 12 416 Source : Nord Sud Export (Groupe Le Monde) * les neufs premiers mois Enquête mensuelle dans l'Industrie * Source : Eurostat opinion des chefs d'entreprise -30(fév.) + 20** sur les perspectives générales de production a LE PROGRAMME DU GOUVERNEMENT PÉRUVIEN D’ALEJANDRO TOLEDO vise à aVINGT-HUIT RÉGIONS, sur 211, réalisent plus de 50 % des dépenses de recher- relancer l’activité économique du pays, après une longue période de réces- che et développement (R & D) en Europe. Alors que la part de la R & D sion, tout en tenant compte des contraintes financières. L’objectif est dans le produit intérieur brut s’élevait à 1,87 % dans l’Union européenne Créations d'entreprise 23 095 (12/01) -0,5 %*** d’améliorer les conditions de vie de la population et de réduire la pauvreté. (UE), elle dépasse 4 % dans quatre régions allemandes.

a PAR AILLEURS, LE RÉÉQUILIBRAGE de la balance commerciale a permis une Défaillances d'entreprise a EN VALEUR ABSOLUE, c’est l’Ile-de-France qui vient en tête en effectuant forte réduction du déficit de la balance des paiements courants. Le Fonds par date de jugement 2 842 (09/01) - 5,1 %*** 9 % des dépenses totales de l’UE. En effectifs de chercheurs par rapport à la monétaire international (FMI) considère que les chiffres macroéconomi- population active, c’est Stockholm (Suède) qui arrive à la première place ques sont bons, il a accordé le mois dernier un crédit « stand-by » de deux * solde de réponses, CVS, en % ** solde net douze mois auparavant *** en glissement (3,65 %). En nombre de demandes de brevets déposées par million d’actifs, ans, d’un montant de 316 millions de dollars. Source : Insee, Douanes c’est encore une allemande, l’Oberbayern, qui emporte la palme (540,9). La rente pétrolière, une malédiction pour les pays producteurs

les pays connus. En fait, cette mécon- même : bâtir une relation spéciale consommatrice et faussée de la naissance reflète le peu d’atten- avec l’Etat pour accaparer de modernité. Cette dernière appa- UNE MANNE BUDGÉTAIRE du maghreb, tion portée à ces économies, aux- manière indirecte une partie de la raît surtout à travers l’acquisition Part des recettes pétrolières, en % quelles on s’intéresse uniquement manne. L’industrie s’est retrouvée de la technologie importée et non du proche et en raison de l’évolution du prix du sous-compétitive et très dépen- grâce à une mise à niveau de l’éco- dans les recettes budgétaires dans les exportations pétrole ou des potentialités de ces dante des importations de biens nomie du pays par rapport au du moyen-orient marchés. d’équipement, ce qui se reflète reste du monde (comme l’a fait la Emirats arabes unis A priori, l’existence d’une rente dans la part ridiculement faible Turquie, par exemple). Enfin, la qui tirent leur pétrolière importante permettait des produits manufacturés dans gestion clientéliste de la rente Iran à des pays comme l’Algérie, l’Ara- les exportations. Ces économies pétrolière conduit dans des pays à Arabie saoudite revenu des bie saoudite ou l’Iran de ne pas deviennent, en fait, surtout des population importante comme être contraints par ce qui pénalise économies où prospèrent le sec- l’Algérie et l’Iran à de très fortes Egypte hydrocarbures habituellement les pays en voie de teur protégé et les services qui se inégalités en matière de revenus. développement : le manque de développent uniquement via le De même, des économies basées Algérie n’ont pas su capitaux. L’objectif était alors recyclage de la rente pétrolière. uniquement sur le recyclage de la d’utiliser cette manne pour bâtir L’Etat rentier pratique une poli- rente pétrolière sont absolument 08020 40 60 100 mettre en place des économies modernes. Or la tique de redistribution clientéliste incapables de créer un nombre simple présence de cette rente a qui lui permet de construire des d’emplois suffisant pour faire face Source : CNRS les structures conduit, outre à l’instabilité alliances politiques. Il devient à une progression soutenue de la macro-économique propre à la impossible, dans ces conditions, population active. Le taux de chô- pétrolière et gazière de la mer Cas- tion et libéralisation des secteurs propices à un dépendance pétrolière, à des diffi- de mener une véritable politique mage atteint près de 30 % en Algé- pienne s’exposent à des lende- ayant un potentiel à l’exportation, cultés presque insolubles : l’Etat, économique puisque le clienté- rie et 14 % en Iran. De plus, une mains qui déchantent. Il convient séparation claire du public et du développement propriétaire de cette rente, l’a utili- lisme prime sur toute autre consi- rente en cache souvent une autre. donc de relativiser les thèses « cul- privé, refonte des systèmes bancai- sée soit pour investir directement, dération. La politique fiscale est L’Egypte, qui cumule rente pétro- turalistes » qui visent à expliquer res et fiscaux, enchaînement des durable soit pour bâtir une industrie tota- ainsi « pervertie » car elle sert sur- lière, rente touristique, rente liée à le sous-développement et la faible réformes politiques et économi- lement protégée de la concurren- intégration à l’économie mondiale ques, etc.) dont l’ordonnancement ce, grâce à des subventions, des du Maghreb et du Proche et est complexe. prêts spéciaux et une protection Il convient de relativiser les thèses Moyen-Orient. En plus des risques liés à des douanière. L’essentiel des revenus Malgré tout, il est effectivement situations sociales explosives, ces ans le torrent des budgétaires provenant du pétrole, « culturalistes », qui visent très difficile pour un pays dispo- réformes se heurtent à la résis- explications visant il n’a donc pas été nécessaire de sant d’une manne pétrolière de tance des bénéficiaires de l’écono- à comprendre le favoriser le développement d’un à expliquer le sous-développement réussir à diversifier son économie. mie de rente. En Arabie saoudite, sous-développe- véritable système fiscal et même Le seul exemple véritablement pro- il s’agit de réseaux mêlant famille ment ou l’absence d’un système bancaire efficace et la faible intégration à l’économie bant est le Mexique (dont le systè- royale et marchands. En Iran, ils de véritable inté- destiné à collecter l’épargne pour me fiscal reste toutefois sous-déve- sont composés de bazaris (grands gration à l’économie mondiale du proposer des crédits. mondiale de ces régions loppé du fait du poids des recettes marchands) et des fondations reli- DMaghreb – exception faite de la L’Etat étant le propriétaire uni- pétrolières). Mais ce cas est, en par- gieuses. En Egypte, ce sont des Tunisie –, du Proche et du Moyen- que de la rente pétrolière et le sys- tout à favoriser certains réseaux. la gestion du canal de Suez et tie, spécifique car le Mexique a réseaux politico-militaires alliés à Orient avancées depuis le 11 sep- tème économique du pays ne A cette fin, l’Etat utilise des instru- rente de l’aide étrangère, est attein- bénéficié des effets d’entraîne- quelques grandes familles qui s’op- tembre, on a très souvent négligé fonctionnant que pour recycler ments qui ont l’immense avanta- te de tous les maux. ment induits par la proximité de posent aux réformes. La tâche le rôle dévastateur qu’a joué la cette dernière, ces économies ge de se situer en dehors du pro- Il faut aussi noter que l’ensem- l’économie américaine. La grande apparaît donc difficile, et l’on ne rente pétrolière dans la plupart n’ont jamais connu l’émergence cessus budgétaire classique et ble de ces dysfonctionnements se difficulté tient au fait qu’il ne s’agit peut s’empêcher de penser que des systèmes économiques de ces d’une véritable classe entrepre- donc d’être difficilement identifia- retrouvent dans la plupart des éco- pas de mener des politiques classi- l’Union européenne doit jouer ici régions. neuriale nationale. Se sont plutôt bles. D’où, souvent, de larges défi- nomies pétrolières, que ce soit en ques de libéralisation économi- un rôle déterminant. C’est assez étonnant car les constituées des bourgeoisies cits du secteur public. Afrique, en Amérique latine ou en que, mais de favoriser l’émergence dysfonctionnements induits par pétrolières qui changent au gré Ces économies, très faiblement Asie centrale – les économies d’une économie non pétrolière Thierry Coville, l’existence d’une rente gazière ou des régimes mais dont le principe intégrées dans l’économie mon- d’Asie centrale qui basent leur compétitive. Il faut, pour cela, tout chercheur associé au département pétrolière sont maintenant bien de fonctionnement reste le diale, développent une vision développement futur sur la rente un éventail de réformes (promo- monde iranien (CNRS) LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002/V FOCUS

Sous les crises, un « Japon pluriel » PENSÉE ÉCONOMIQUE par Jean-Marc Daniel la deuxième L’un des points essentiels est la (Sfti). « En dépit du marasme, le rant à froid et sans affolement. Il remise en cause de la notion d’égali- potentiel de recherche et d’innova- s’agit de prendre son temps pour économie mondiale tarisme dans l’accès à l’éducation, tion reste intact. » Il s’agit d’un accomplir les changements en pro- à l’emploi et à la protection sociale atout pour le futur. fondeur. Sa richesse le lui permet. » pourrait choisir qui sous-tendait le système mis en Dans cet environnement, diffé- Cette évolution aura pour cataly- place après la défaite de la seconde rents scénarios de sortie de crise seur les jeunes et les femmes. Böhm-Bawerk, de devenir un pays guerre mondiale. Les premiers cra- sont évoqués. « Stabilité dans le Le vieillissement de la popula- quements sont apparus au milieu renoncement ou volonté de vain- tion active est présenté comme un de rentiers pour des années 1980 et se sont ampli- cre », résume Denise Flouzat, admi- des atouts pour sortir de la crise fiés avec la crise. Simultanément, nistrateur délégué à la Fondation par Frédéric Burguière, de la Socié- ministre et théoricien sortir de la crise l’ouverture au monde a fait naître de la Banque de France pour la té privée de gestion et de conseil un sentiment de « différenciation » recherche. « Les Japonais pour- (SPCG). « Les Japonais sont peut- dans la population et entraîné raient être tentés par la recherche être en train de construire un modè- N   l’émergence d’un « Japon pluriel », d’un bonheur tranquille, à la Suisse, le original, celui de la croissance un nou- nécessaire à sa fabrication – et tout selon le sociologue Kazuhiko Yata- reposant sur un principe simple : zéro », estime cet ancien dirigeant veau ministre de l’économie. Si diri- à son avenir – c’est-à-dire à la satis- u vu des fondamen- be. Cela s’est traduit par deux cou- acceptons de devenir une puissance d’Indosuez au Japon. « Pour les ger Bercy signifie appartenir au gra- faction de son acheteur ». taux macroéconomi- rants extrêmes : l’américanisation tin politique, cela traduit rarement Où il fait œuvre vraiment origina- ques classiques, le du style de vie d’un côté, l’appari- l’appartenance à la confrérie des le, c’est par sa théorie de l’investis- Japon s’enfonce cha- tion de sans-abri de l’autre. Sans « Depuis dix ans, le pays change économistes. Car l’économiste fran- sement, fondée sur deux notions- que jour davantage oublier, également, la montée en çais préfère aux rigueurs de la réali- clés : le détour de production et la dans une crise gravissi- puissance des femmes. en profondeur mais de manière imperceptible. té la rigueur du raisonnement théo- préférence pour le présent. Pour me dont nul ne voit l’issue. Au der- « Si les inégalités face aux revenus rique, et à la sanction électorale illustrer le détour de production, il Anier trimestre 2001, le produit inté- et au chômage progressent sous l’im- Le mouvement est analogue l’onction universitaire. prend l’exemple d’un paysan assoif- rieur brut (PIB) nippon a reculé de pact des déréglementations et des Cette attitude n’est pas généra- fé, à qui s’offrent trois possibilités. 1,2 % par rapport au trimestre pré- restructurations, d’autres inégalités à celui des glaciers de montagne. le : l’économiste anglais conseille Aller à la rivière et boire dans ses cédent (et de 4,5 % en rythme liées aux pesanteurs sociales nippo- volontiers le prince, quitte à l’acca- mains : c’est l’acte de consomma- annualisé), pour le troisième tri- nes pourraient s’atténuer. Il s’agit, Apparemment ils ne bougent pas, et pourtant bler de sarcasmes, et les économis- tion pure. Fabriquer un seau, ce qui mestre consécutif. Du jamais-vu principalement, des déséquilibres de tes de culture germanique ont sou- retarde le moment où il boit, mais depuis 1993 ! Au total, le PIB se ressources entre femmes et hommes, ils se déplacent très lentement » vent considéré qu’ils ne devaient permet de stocker de l’eau. Cons- sera inscrit en négatif à hauteur de jeunes et vieux, ou entre différentes pas se contenter de débattre. C’est truire une canalisation qui amène 0,5 % en 2001, alors que l’année régions .» Ce réajustement, estime moyenne, ne changeons pas trop et Etats-Unis et l’Europe, l’arrêt de la en particulier vrai des membres de l’eau et supprime tout travail futur. 2000 s’était soldée sur une croissan- Evelyne Dourille-Feer, « n’est pas vivons bien. » Le Japon deviendrait croissance est une catastrophe ; il l’école de Vienne, qui incarne, à la De cet exemple, Böhm-Bawerk tire ce de 2,4 %. acquis et constitue un enjeu économi- un pays de rentiers, âgés, profitant entraîne une hausse du chômage et fin du XIXe siècle, le marginalisme deux conclusions : d’abord, investir Pourtant, certains spécialistes que vital pour le dynamisme futur du de leurs économies. Pour cela, l’Ar- procède des grandes crises comme de langue allemande. Celui qui par- impose un travail qui ne débouche continuent à parier sur un Japon pays ». chipel s’appuierait, « encore une celle de 1929. Le fait pour les Japo- mi eux réalise le mieux l’alliance pas sur la couverture immédiate qui bouge davantage qu’il n’y La deuxième économie mondiale fois, sur son insularité, qui assure à nais d’aider les sociétés en faillite per- entre théorie et vie publique est des besoins. Il y a « détour de pro- paraît. De l’intérieur. « Depuis dix derrière les Etats-Unis reste un son peuple homogénéité et originali- met d’empêcher un tel drame. Si les probablement Eugen von Böhm- duction ». ans, le Japon change en profondeur pays riche, à l’épargne abondante, té. » Ce renoncement au dynamis- pouvoirs publics peuvent encore sou- Bawerk. Ensuite, tous les investissements mais de manière imperceptible. Le qui dégage d’importants excédents me pourrait être « un scénario tenir, pendant deux à trois ans, ces Il naît le 12 février 1851 à Brno, en n’ont pas la même valeur. Et leur mouvement est analogue à celui des commerciaux et surtout consacre catastrophe avec une crise des entreprises et maintenir le chômage Moravie. Les chevaliers de Bawerk hiérarchisation ne repose pas sur glaciers de montagne. Apparem- énormément de fonds à la recher- valeurs, ce qui se traduirait par une à un niveau acceptable par la popu- ment ils ne bougent pas, et pourtant che. « Les investissements dans ce désaffection vis-à-vis du travail, de lation, ils pourront bénéficier d’un ils se déplacent très lentement. » Cet- domaine sont considérables et ont la famille, de la société. La jeunesse retournement de situation avec les te impression de Guy Faure, cher- augmenté pour ce qui concerne la semble réagir dans ce sens », prédit nombreux départs en retraite. » « Investir impose un travail qui cheur à l’Institut d’Asie orientale, recherche publique », relève Marie- Denise Flouzat. La possibilité de cet ajustement était partagée par l’ensemble des Christine Malphettes, secrétaire L’autre perspective, celle d’un par la pyramide des âges est très intervenants au Forum des écono- générale de la Société franco-japo- redressement, « conduit à une révo- liée à l’ampleur ou non de la dégra- ne débouche pas sur la couverture mistes franco-japonais, réuni naise des techniques industrielles lution de la société japonaise s’opé- dation de la situation économique. début mars au Centre d’études Pour Frédéric Burguière, les pou- prospectives et d’informations voirs publics sont « sur le fil du immédiate des besoins » internationales (Cepii). « Le pays vit POUR EN SAVOIR PLUS rasoir », d’autant que les sureffec- sa deuxième révolution, après celle > Japon le renouveau ?, > Japon. Eternelle renaissance ?, tifs sont importants. Tout dépen- sont hauts fonctionnaires autri- leur coût, c’est-à-dire sur la quanti- de l’ère Meiji en 1868, qui a permis à sous la direction d’Evelyne Dourille- de Denise Flouzat (PUF, janvier dra de la capacité de résistance de chiens de longue date, et le père té de travail qu’ils mobilisent, mais l’Archipel de passer de l’ère féodale Feeer, avec la participation 2002, 465 p., 24 ¤). l’Archipel à la dégradation de la est à Brno l’équivalent de préfet. sur leur rendement, c’est-à-dire sur à l’ère industrielle », estime Evelyne de Jean-Marie Bouissou > Les Marchés et la Croissance, conjoncture, laquelle se poursuit Après des études de droit, Eugen celle qu’ils permettent d’économi- Dourille-Feer, économiste au et de Kazuhiho Yatabe (Les Études d’Anton Brender et Florence Pisani , depuis plus de dix ans. rejoint l’administration des finan- ser. Fabriquer un seau est moins Cepii, en revenant sur les origines de la Documentation française, (éd. Economica, 244 p., novembre ces, qu’il abandonne pour des étu- bon que d’évider un arbre pour fai- du marasme actuel. février 2002, 192 p., 12,50 ¤). 2001, 15 ¤). D. G. des d’économie en Allemagne. re une canalisation, car il faut régu- Elles le mènent à l’université d’Inns- lièrement aller remplir le seau bruck, où il enseigne de 1881 à quand la canalisation apporte l’eau 1889, huit ans qu’achève la publica- sans avoir rien de plus à faire. Anton Brender, enseignant à Paris-IX-Dauphine, Florence Pisani, économiste à CPR-Gestion tion de son œuvre majeure, la Théo- L’idée de la préférence pour le rie positive du capital. présent vient de l’examen de l’épar- Antimarxiste, il s’appuie sur les gne en tant que financement de premiers marginalistes, l’Anglais l’investissement. Ce qui motive Jevons, le Français Walras et son l’épargne, c’est le taux d’intérêt. compatriote Menger, pour critiquer Plus les agents économiques sont « C’est le volontarisme de l’Etat les idées de Marx sur l’origine de la attachés au présent, moins ils ont valeur. Face à la théorie de la valeur envie d’épargner et plus il faut travail que défend ce dernier, il axe monter les taux. Ceux-ci sont dès sa réflexion sur la stricte formation lors pour Böhm-Bawerk la mesure des prix selon la vision marginalis- de la défiance vis-à-vis du futur. qui permet à l’archipel de tenir... » te : chaque consommateur achète De ces recherches, il tire la convic- jusqu’au moment où la satisfaction tion que la croissance économique due à l’acquisition d’une unité sup- dépend de la quantité de travail et L’année fiscale se termine le Comment en est-on arrivé à N’importe quel autre pays plémentaire d’un bien – l’utilité de la qualité de ce travail liée au 31 mars, quel bilan tirer de cet une telle situation ? aurait déjà sombré, comment marginale – est égale au prix. Cha- progrès technique et à la détermi- exercice ? Anton Brender : la crise japonai- expliquer cette résistance ? que producteur vend, lui, à un prix nation des chefs d’entreprise, si Florence Pisani : le Japon est en se est une crise de l’intermédiation A. B. : c’est le volontarisme de qui couvre le coût du dernier bien bien que faire, comme les marxis- crise depuis plus de dix ans, et cette dans laquelle les institutions finan- l’Etat qui a permis de tenir. Il a ainsi produit – le coût marginal. tes, de l’accumulation du capital année a été marquée, une fois enco- cières ont pris des risques sans res- limité la déflation, c’est-à-dire la A ce schéma qui ne lui est pas l’explication centrale du processus re, par l’absence de mesures structu- pecter les règles prudentielles nor- baisse des prix, et la dépréciation propre, il ajoute une analyse dyna- économique lui paraît absurde. relles permettant une réforme en males. des actifs en s’endettant de maniè- mique du marché. En effet, cer- Penseur de la droite autrichien- profondeur. Le système est structuré à l’identi- re considérable : le déficit public tains consommateurs achètent ne, il est ministre des finances trois Les deux plans successifs ont sim- que depuis la fin de la seconde est supérieur à l’excédent commer- quand d’autres hésitent, certaines fois entre 1895 et 1898, et sans dis- plement amorti le choc externe lié guerre mondiale. Comment s’articu- cial. entreprises cherchent à écouler continuer de 1900 à 1905. Il instau- au ralentissement économique le-t-il ? Les ménages placent leur En matière de change, les autori- leur production à un prix supérieur re l’impôt sur le revenu et s’illustre mondial. Ils n’ont pas cherché à argent dans les banques et les com- tés n’ont pas hésité à intervenir au coût marginal moyen de leur par une restructuration habile de résoudre les graves difficultés du pagnies d’assurances sous des for- massivement en achetant du dollar filière de production. Conséquen- la dette. Il démissionne quand on système financier. Au mois de mes relativement peu risquées. Et pour faire baisser le yen afin de ren- ce : comment trouver dans ce per- lui demande d’augmenter les cré- février, à l’approche de la clôture les établissements financiers prê- ANTON BRENDER dre compétitives les exportations. pétuel mouvement d’échange le dits militaires. Ce lettré connaît des exercices comptables, les pou- tent ces fonds aux entreprises et f Ancien directeur du Centre d’études Peu de pays sont capables d’ache- prix d’équilibre du marché dont l’adage latin, « Si vis pacem, para voirs publics ont décidé de limiter achètent leurs actions. Bref, ils pren- prospectives et d’informations ter 200 milliards de dollars en quel- Walras a établi mathématique- bellum » (si tu veux la paix, prépare les ventes à découvert en Bourse. Il nent un maximum de risques sans ques années. L’Etat vient aussi de internationales (Cepii), Anton Brender, ment l’existence ? Böhm-Bawerk la guerre) mais ne le fait pas sien. Il s’agit d’empêcher la spéculation à avoir forcément les fonds propres soutenir le marché boursier. 56 ans, enseigne l’économie démontre qu’il correspond à l’utili- anime après 1905 un séminaire à la baisse et de soutenir le marché nécessaires pour faire face à un Combien de temps cela peut-il à l’université de Paris-Dauphine. té marginale et au coût marginal Vienne où il défend le libéralisme des actions. Cette mesure doit per- retournement de conjoncture. encore durer ? de ce qu’il appelle le « couple limi- et la paix. Il a le malheur de voir ses mettre aux banques et aux compa- Ce dispositif a fonctionné sans FLORENCE PISANI F. P. : une seule certitude, il faut te » constitué par le consomma- sombres présages sur la course aux gnies d’assurances qui détiennent problème jusqu’au milieu des d’abord remettre en état le systè- f Diplômée du magistère banque, teur qui se détermine le dernier et armements se réaliser puisqu’il beaucoup de participations de ne années 1980, porté par la croissan- me financier et cela prendra du l’entreprise la plus productive. Il meurt le 29 août 1914. finance, assurance de l’université pas voir leur bilan se dégrader un ce. Mais l’explosion de la bulle temps. résume ses idées sur les prix en Paris-Dauphine, Florence Pisani, 31 ans, peu plus. immobilière et boursière a été fata- Des réformes sont annoncées écrivant qu’« un bien ne doit rien à Jean-Marc Daniel est professeur le. Les établissements financiers se est économiste à CPR Gestion. pour avril mais pour l’instant, les son passé – c’est-à-dire au travail à l’ESCP-EAP sont retrouvés face à des entrepri- mesures restent floues. Les pou- ses incapables de rembourser leurs voirs publics veulent essayer de dettes et dans lesquelles, en plus, ils résoudre le problème de créances détiennent des participations qui ne douteuses, ces dettes contractées cessent de se déprécier en Bourse. donc plus prêter aux entreprises. par des firmes devenues insolva- Autre déconvenue, la libéralisa- De plus, la population vieillit et ne bles. Ils veulent aussi permettre tion des marchés financiers a pous- souhaite pas prendre de risques. aux banques et aux entreprises de sé les grandes entreprises japonai- L’Etat est le seul à en prendre. D’où décroiser leurs participations. Un ses, les plus performantes et renta- une émission de dette publique de projet est à l’étude en ce sens et bles, à délaisser les banques nationa- durée de plus en plus courte. l’on vient de permettre aux socié- les pour se tourner vers les marchés A.B. : nous sommes face à un tés de racheter leurs propres internationaux. D’où la fragilité des paradoxe. Le Japon est le pays qui actions. En attendant, tant que ces bilans bancaires… met à la disposition de l’économie restructurations ne seront pas enga- Quelles sont les conséquences mondiale le plus d’épargne sans gées, l’économie nippone fluctuera pour l’économie japonaise ? être capable d’en porter le risque. Il au gré de l’économie mondiale. F. P. : une partie des établisse- prête à court terme et sans risque ments financiers ne disposent plus aux Américains et aux Européens Propos recueillis par de fonds propres et ne peuvent en achetant des bons du trésor. Dominique Gallois VI/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 TRIBUNES

Quelle politique économique pour LIVRES par Yves Mamou la France en 2002-2003 ? par Christian Saint-Etienne

l’approche des temps 1999, reste d’actualité. Mais il nous avons multiplié les réglementa- ses) serait réduit à 40 % en trois ans ; L’impôt dilapidé échéances électora- faut compléter l’allongement de la tions qui sanctionnent l’effort. – réduire l’impôt sur les sociétés à les, on peut aborder durée de cotisation, qui est recom- La législation sur les 35 heures, 25 % en trois ans, en contrepartie de cette question de mandé dans ce rapport, par la retrai- imposée de façon centralisée et uni- la suppression de l’avoir fiscal. Le > LE GRAND GASPILLAGE, deux manières. Selon te à la carte, de sorte que les Fran- forme, a rigidifié l’offre. Mais premier million d’euros de bénéfice de Jacques Marseille (Plon, 2002 , 275 p., 19 ¤). une approche politi- çais puissent prendre leur retraite, d’autres réformes apparentes se imposable ne serait taxé qu’à 15 % E-  que, on peut souhaiter soit privilé- en toute neutralité actuarielle, dans révèlent être des freins à la produc- pour encourager le développement d’exiger du 200 000 emplois créés. Soit près de Agier la production de richesses et la une plage allant de 35 à 50 ans de tion et donc, en définitive, des des PME en forte croissance ; personnel politique qu’il rende la 360 000 francs [54 881 euros] par réduction des impôts parce qu’on cotisations. reculs sociaux pour les travailleurs, – en ce qui concerne l’impôt sur la dépense publique toujours plus effi- emploi ! Chaque poste créé aura coû- s’adresse à une clientèle de droite, Cette retraite par répartition, comme le durcissement des règles fortune, une disposition pourrait cace et rationnelle ? Ne rêvons pas ! té au citoyen contribuable soit favoriser le partage incondition- dans un système par points, doit de licenciement qui conduit à multi- prévoir que les actions apportées à Le gaspillage semble inhérent à cet- 30 000 francs [4 573 euros] par nel des ressources, sans même s’in- être complétée par un étage supplé- plier l’emploi précaire en France et un pacte d’actionnaire d’une durée te fonction « trop humaine » qu’est mois. Difficile d’imaginer une dépen- terroger sur les conditions de la pro- mentaire de retraite en épargne indi- la délocalisation à l’étranger. Ces de sept ans et rassemblant 35 % du l’exercice du pouvoir politique. En se plus coûteuse. » duction de ces ressources, parce viduelle et doit être cumulable avec trois contraintes majeures condui- capital des entreprises ne seraient revanche, il est salutaire de protes- La santé avec la gabegie organi- qu’on s’adresse à une clientèle de d’autres revenus d’activité. Il s’agit sent à vouloir réformer la sphère pas prises en compte dans la base ter lorsque le niveau de dépenses sée sur les médicaments, le courage gauche. En privilégiant une appro- de simplement autoriser le cumul publique. Il faut réussir à stabiliser de calcul de l’impôt sur la fortune improductives touche à l’inaccepta- politique qui manque pour promou- che stratégique, on peut définir les emploi-retraite qui est actuellement ble ! Et c’est précisément ce travail voir le déremboursement systémati- objectifs poursuivis et les contrain- offert aux militaires, notamment que vient de réaliser Jacques Mar- que des spécialités sans effets cura- tes qui s’imposent à nous, et en aux gendarmes. La mise en concur- Il faut réussir à stabiliser la dépense publique en seille, professeur à la Sorbonne. tifs, ou l’absence de lutte contre les déduire les décisions à prendre pour rence des Etats au sein de la zone Après avoir épluché les rapports sureffectifs administratifs dans les construire notre avenir, au lieu de le euro et de l’Union européenne résul- volume, et baisser les impôts sur la production de la Cour des comptes sur plu- hôpitaux publics. Concernant l’édu- subir. La seconde approche est pré- te de la conjonction de la monnaie sieurs années, pris en considération cation (plus de 107 milliards férable car elle seule permet de réel- unique et du marché unique qui con- et les charges sur les bas salaires, si l’on veut les rapports de la mission d’évalua- d’euros) l’auteur, en bon économis- lement construire notre avenir sans duit à la transparence des charges tion et de contrôle de l’Assemblée te, appuie sur le fait que la question buter sur l’opposition entre le réel et sociales et fiscales qui frappent la que le pays s’impose sur la scène économique nationale et ceux de la commission de l’efficacité est absente du dispo- les préjugés. production de richesses en Europe. des finances du Sénat… Jacques sitif de l’éducation nationale. Si L’objectif principal que l’on peut Or la France souffre de ce que mondiale au cours des prochaines années Marseille en arrive à pointer un bien qu’en termes de comparaison souhaiter poursuivre consiste à notre dépense publique, en pourcen- montant de dépenses inutiles et internationale le rapport coût-per- atteindre une croissance durable tage du produit intérieur brut la dépense publique en volume, et (ISF). De tels pactes seraient de natu- incontrôlées proprement exorbi- formance du système scolaire place favorisant la recherche de l’ex- (PIB), dépasse de huit points de PIB baisser les impôts sur la production re à favoriser le développement des tant : de l’ordre de 100 milliards les élèves français et tchèques à des cellence, dans le respect de notre la moyenne des onze autres pays et les charges sur les bas salaires, si entreprises et l’investissement pro- d’euros (650 milliards de francs) niveaux semblables « alors que les environnement et des équilibres membres de la zone euro. Cet écart l’on veut que la France s’impose sur ductif en contrepartie d’une perte PAR AN. « Soit deux fois le montant dépenses par élève sont deux fois sociaux entre les générations et représente plus de 100 milliards la scène économique mondiale au de liquidité pour les actionnaires de l’impôt sur le revenu des person- plus élevées en France ». entre les principales catégories d’euros de prélèvement supplémen- cours des prochaines années. concernés. nes physiques ». La litanie des différents postes de sociales : villes/campagnes ; clas- taire sur la valeur ajoutée producti- La réforme du régime de retraite La mise en œuvre de ces quelques dérive n’a rien de réjouissant : mas- ses populaires/classes moyennes ve en France, ce qui exige une très proposée ci-dessus représente, à mesures, inscrites dans un plan d’en-   se salariale des fonctionnaires, sau- et détenteurs du patrimoine ; forte productivité des travailleurs elle seule, un tiers de l’effort d’ajus- semble permettant de lutter contre On peut regretter que cet inven- vetages coûteux des banques publi- éduqués/ moins éduqués ; rentiers/ français pour qu’ils restent compéti- tement nécessaire pour rendre les pollutions et l’insécurité, d’amé- taire déprimant du gâchis de l’ar- ques comme le Crédit lyonnais, le preneurs de risques. Les trois princi- tifs en Europe. Mais nos salariés notre pays compétitif. Il faut égale- liorer le fonctionnement de l’éduca- gent public s’ouvre sur les dépenses Comptoir des entrepreneurs, ou de pales contraintes qui s’imposent à voient le fruit de cette productivité ment continuer de réformer le systè- tion nationale, de favoriser la forma- du ministère de la culture. Mais compagnies d’assurances comme nous sont : le vieillissement de la confisqué par les impôts et charges me de santé et réduire progressive- tion tout au long de la vie, permet- c’est sans doute pour mieux souli- le GAN… mais n’aboutit pas à une population, la mise en concurrence sociales qui frappent la production. ment le nombre d’emplois publics si trait à la France de dynamiser son gner le ridicule « 1 % culturel », objec- contestation poujadiste de l’impôt : des Etats au sein de la zone euro et De sorte que les revenus nets après l’on veut diminuer l’écart de poids économie, dans le contexte de la tif budgétaire qui apparaît un dog- « Ce n’est pas le montant de l’impôt de l’Union européenne, et l’extrême impôts et charges des actifs en Fran- de la dépense publique entre la Fran- concurrence européenne et interna- me coûteux de communication sur le revenu qui est déprimant, c’est concurrence entre les entreprises au ce sont aujourd’hui plus faibles que ce et ses voisins européens au cours tionale qui s’exacerbe, sans remet- sans réel fondement culturel. Jac- le gaspillage stupide de centaines de sein du marché économique mon- dans les autres pays européens les des prochaines années. Mais il faut tre en cause le cœur du contrat ques Marseille passe ensuite en milliards de francs. » dial. plus dynamiques. aussi dynamiser la production et social de solidarité auxquels les Fran- revue les gaspillages effectués au Pour en sortir, l’auteur propose Le vieillissement de la population Cette comparaison défavorable à récompenser l’effort en agissant çais sont attachés. nom de l’emploi, de la santé, de que les citoyens reprennent le pou- est le résultat d’un bienfait : l’allon- la France alimente la triple émigra- dans trois directions pour baisser l’éducation, de l’entreprise, de l’em- voir. A titre d’exemple, ils gement de l’espérance de vie. Il tion des talents individuels, des capi- l’impôt : Christian Saint-Etienne est ploi public et enfin de la décentrali- devraient avoir le droit, fussent-ils serait dramatique que notre incapa- taux et des entreprises, qui limite – ramener l’impôt progressif sur professeur des universités et sation. Et là, les deniers publics une minorité, d’initier des référen- cité à réformer les systèmes de notre croissance potentielle à le revenu à trois tranches, en inté- président de l’Institut apparaissent littéralement happés dums sur des choix fiscaux. Pour- retraite conduise à transformer ce moyen terme. La globalisation des grant l’abattement de 20 % bénéfi- France-Stratégie. Il est l’auteur de par un aspirateur fou. Le coût des quoi pas ? Tout est bon pourvu bienfait en catastrophe. Le rapport marchés contraint nos entreprises à ciant actuellement aux revenus sala- Appel à une génération citoyenne. 35 heures : « 71,2 milliards de dépen- que cela cesse un jour, a-t-on envie du commissaire au Plan, Jean- toujours plus d’innovation et de qua- riaux. Le taux marginal de l’impôt 21 propositions pour construire notre ses publiques en 2000 pour de lui répondre. Michel Charpin, publié au prin- lité dans la production, alors que sur le revenu (CSG-CRDS compri- avenir (Economica, septembre 2001) Moulinex : pour une nouvelle responsabilité parutions a L’ÉGALITÉ DES POSSIBLES, d’Eric Maurin En sous-titre de son ouvrage, Eric Maurin précise qu’il traite de « la des managers par Armand Hatchuel nouvelle société française ». En vingt ans, l’identité au travail, tout comme les relations d’emploi dans l’entreprise ont connu un véritable bouleversement. La première s’est considérablement diluée, les secon- ’affaire Moulinex impo- conception innovant, reconnu par que classique, et les recherches années ? De plus, de 1974 à 1993, des se sont fortement fragilisées. Polytechnicien, docteur en économie et sait que l’on s’attache des clients. Une fois la valeur repé- récentes sur l’activité de concep- dans le même secteur, confronté chercheur au Centre de recherches en économie et en statistique (Crest) d’abord à limiter les pré- rée, alors s’engagera une compéti- tion et d’innovation n’ont pas enco- aux mêmes conditions de concur- de l’Insee, Eric Maurin rend compte de ces mutations qui ont travaillé judices subis par les per- tion à l’issue incertaine qui peut re modifié les représentations rence, Tefal, filiale du groupe SEB, souterrainement et en surface la société française. Ce constat établi, Eric sonnels. Mais le débat aboutir au monopole comme à la anciennes de l’entreprise. l’un des repreneurs de Moulinex, a Maurin présente dans une dernière partie « quelques voies de redéfinition doit-il s’arrêter aux guerre des prix. Il y a donc deux Cela donne à réfléchir sur les res- défendu et réussi, sous la présiden- des politiques sociales en termes d’égalité des possibles ». Il s’agit notam- effets de la mondialisation, au prix types de concurrence, l’une par les ponsabilités en matière de ce de Paul Rivier, un modèle de ment de repenser le dispositif de formation continue, ainsi que les poli- Ldu travail dans les pays asiatiques, coûts, l’autre par la valeur. Cette défaillance d’entreprises. Car qui croissance industrielle précisément tiques de réduction des inégalités. aux querelles intestines dans l’en- dernière est trop souvent confon- détermine un tel processus de créa- fondé sur l’innovation répétée. Ce petit livre synthétique mais parfois abscons s’inscrit dans une nou- treprise, au rôle de l’Etat face aux due avec l’offre de qualité : c’est tion de valeur ? On pourrait répon- Il reste que nous ne disposons velle collection, intitulée « La République des idées », animée par Lau- sinistres économiques ? Ce serait oublier l’innovation de fonction et dre tout le monde, mais ce serait d’aucune recherche approfondie rent Bouvet, Olivier Mongin, Thierry Pech et Pierre Rosanvallon. L’objec- oublier les questions essentielles : de forme. Le pain de bonne qualité, irréaliste. Les politiques d’innova- attestant que tout cela n’a pas été tif de cet « atelier intellectuel international », selon leur propre termino- d’où provient la valeur dans les éco- ce n’est pas la biscotte ; et la créa- tion dépendent au premier chef tenté. Mais ne faut-il pas inverser logie, est de publier une dizaine d’ouvrages courts par an sur des ques- nomies contemporaines ? Qui est tion de valeur exige de nouveaux des dirigeants et des cadres de la charge de la preuve ? Au-delà du tions centrales ou des problèmes émergents du monde contemporain. responsable de sa création dans usages ou de nouveaux styles. C’est conception (produit, marketing, cas Moulinex, en pareille situation, (Le Seuil, 80 p., 9,50 ¤). A. B.-M. l’entreprise ? Pourquoi l’une des cette quête indéfiniment répétée design, recherche, technique…). n’est-ce pas aux ingénieurs, aux marques industrielles les plus popu- designers, aux publicitaires, aux res- a GUIDE PRATIQUE DE L’ÉLU DU C.E. LES 884 QUESTIONS laires s’est-elle effondrée ? On com- ponsables marketing qui ont tra- QUE LES ÉLUS NOUS POSENT CHAQUE JOUR, prend que des personnels choqués Qu’au moins cette fois, en raison vaillé dans cette entreprise de de Nicolas Dubost, Olivier Fradet et Christian Sciboz en appellent à la solidarité nationa- démontrer aux personnels ainsi Comment se définit un délit d’entrave ? Quel est le rôle du comité d’en- le en invoquant le dumping social de l’attachement des Français à la marque, qu’à la solidarité nationale que leur treprise (CE) dans le cadre du plan de formation ? Qui doit prendre l’ini- des pays d’Asie. Mais le soutien politique d’innovation et de renou- tiative d’organiser les élections de CE ? Telles sont quelques-unes des public doit s’exercer sans occulter le soutien public soit assorti vellement de la valeur a été réelle, questions auxquelles répond l’édition 2002 de ce guide réalisé par For- les causes véritables du drame. quoique malheureuse ? ma CE (groupe Alpha), qui conseille et forme des élus du comité d’entre- Encore doit-on avoir les idées clai- d’un travail de recherche gestionnaire Insistons : la vision commune de prise. Cet ouvrage intègre les nouveautés de l’année passée. Ainsi, res sur la manière dont une entre- l’économie et de l’entreprise est ina- depuis juillet 2001, un CE peut verser de l’argent à une association prise survit dans l’économie et historien approfondi restituant daptée à la réalité de la création de menant des actions locales contre l’exclusion, sous certaines conditions. contemporaine. valeur dans nos sociétés. Elle con- En revanche l’ouvrage ne contient pas les informations relatives à la loi Moulinex est un industriel de l’histoire de cette défaillance duit à exonérer les acteurs de cette de modernisation sociale, qui n’était pas publiée au moment de la paru- l’univers domestique. Quelle est la création de toute responsabilité y tion de ce livre. Pour chaque thème traité, Forma CE rappelle les textes valeur d’un fer à repasser ou d’une qui détermine la survie d’une entre- C’est à eux que le reste de l’entrepri- compris de celle, élémentaire, qui légaux de référence, en y ajoutant, pour certains, ses conseils (Forma machine à laver ? La réponse la prise et tempère les effets destruc- se, producteurs ou vendeurs, consiste à débattre et à s’expliquer. CE, 276 p., 45 ¤). F. A. plus sûre à cette question est que teurs de la concurrence. confie son destin en réalisant l’of- Qu’au moins cette fois, en raison cette valeur n’est ni universelle ni La logique de la valeur rend irre- fre de valeur préalablement de l’attachement des Français à la constante ! Nul ne sait si on achète- cevable une idée reçue tenace : les conçue. marque, le soutien public soit assor- ra des fers à repasser demain ou si entreprises meurent parce qu’elles Dans les drames du type Mouli- ti d’un travail de recherche gestion- « repasser » aura encore un sens. ont des coûts de production trop nex, la responsabilité réelle – et naire et historien approfondi resti- Rien n’interdit aussi que ces objets, élevés. On confond ainsi le mécanis- non pas juridique, cela n’est pas tuant l’histoire de cette défaillance. métamorphosés, ne retrouvent me et la cause de la défaillance : un notre affaire – est nécessairement Que l’habitude s’installe d’une une valeur commerciale inconnue noyé meurt nécessairement par celle des cadres et des dirigeants « analyse d’entreprise » (et non aujourd’hui. La mort de Lip fut sui- asphyxie, mais celle-ci n’est pas la qui n’ont pas su (ou pu ?) construi- pas seulement d’un bilan) en cas de vie par l’essor imprévu des montres cause de la noyade ! Les entrepri- re une politique d’innovation qui sinistre économique. Cela n’évitera Swatch ; l’aspirateur sans sac de ses ne meurent que parce que la garantisse les profits et les emplois. pas le risque gestionnaire, mais ren- Dyson ou le fer à repasser Aqua- conception de l’offre a été défaillan- Mais, objectera-t-on, qui prouve forcera la conviction que la raison gliss de Calor ont récemment modi- te. Pourtant subsiste chez beau- que cela était possible ? Ou que d’être des cadres et des dirigeants fié le destin commercial d’objets coup de commentateurs un dis- cela n’a pas été tenté ? On peut est de créer le futur de l’entreprise. que l’on croyait stabilisés. cours essentiellement productivis- déclarer que c’était mission impos- La valeur n’est jamais acquise te. Une telle vision vient de loin : sible. Mais alors pourquoi ces plans Armand Hatchuel est professeur à par avance, elle exige un acte de elle imprègne la théorie économi- sociaux répétés depuis des l’Ecole des mines de Paris EMPLOI

adecco vient de signer un accord avec La guerre entre entreprises l’association pour la formation professionnelle d’intérim passe par le social des adultes (afpa) ne population flot- Ainsi, Gilles Quinnez, directeur maires, le reste aux permanents du d’adapter aux besoins évolutifs du pour l’industrie nautique. Ces opéra- afin de renforcer tante qu’il ne serait général d’Adecco, et Gilbert Hyver- groupe. Dans le Nord, nous venons marché du travail. tions de formation nous donnent un pas nécessaire de nat, directeur général de l’Associa- de lancer pour 300 jeunes des con- Philippe Gobinet, PDG de Part- avantage concurrentiel important la formation fidéliser ? Cette ima- tion pour la formation profession- trats de formation en alternance naire, une ETT basée à Orléans, pour affronter chaque jour le vrai pro- ge du travail intéri- nelle des adultes (AFPA), ont signé avec des entreprises de BTP », rap- mène lui aussi une action en profon- blème : nous avons du mal à recru- des intérimaires maire commence à le 12 février dernier un accord porte un responsable de la commu- deur sur sa région. « On ne peut pas ter. Un étudiant sans expérience ou évoluer. Depuis longtemps déjà, les cadre national pour « favoriser le nication de Manpower. raisonner en termes de département, un cadre de plus de cinquante ans, en mission. Ugrandes entreprises de travail tempo- perfectionnement des salariés tempo- mais de bassin d’emploi. Par exem- nous, on les place en 24 heures… raire (ETT) se sont attelées à structu- raires ». L’AFPA s’engage donc à   ple, nous avons lancé en liaison avec mais la difficulté est de les trouver ! le but étant rer le secteur et à doter les intérimai- mener des actions de formation La contrainte est d’autant plus l’AFPA et l’ANPE une action pour Beaucoup d’intérimaires ont acquis res d’une couverture sociale qui les dans une dizaine de secteurs (horti- forte que, dans toutes les ETT, les reclasser les ouvrières de la chaussu- des droits sur les Assedic et refusent de mieux rapproche, en termes de salaires ou culture, BTP, plasturgie, textile…), trois quarts des missions sont réali- re choletaise, en difficulté, vers aujourd’hui les missions qu’on leur de statut, des salariés en contrat à à mettre en place des bilans de com- sées par un quart des travailleurs l’agroalimentaire et le nautisme en propose. » répondre durée indéterminée, afin de redorer pétences et différents types de for- intérimaires. C’est donc cette popu- Vendée. Nous formons ces femmes Les ETT spécialisées sur le person- le blason d’une profession décriée. mation sous contrat. Concrète- lation « d’intérimaires perma- sur des métiers rares, comme strati- nel très qualifié ont choisi de fidéli- à la demande Mais cette action collective est ment, l’accord prévoit de piloter et nents » qu’il convient de fidéliser et fieuse ou menuisière d’agencement ser, non par la formation, inutile devenue, au fil des ans, un axe «de accompagner « en commun » les dans leur cas, mais par les avanta- des entreprises différenciation commerciale », selon demandeurs d’emplois non quali- ges sociaux. En janvier dernier, dont certaines l’expression d’un responsable de fiés ou les collaborateurs d’Adecco ET LES CONTRATS À DURÉE DÉTERMINÉE ? Expectra, « n˚1 du travail temporai- Manpower. En d’autres termes, sur dans des « parcours professionnali- Les salariés en contrat à durée déterminée (CDD) ont, comme les intéri- re expert », a lancé toute une gam- font un usage un marché où l’offre et la demande sants » ou alterneront périodes de maires, difficilement accès à la formation. Certes, l’article 17 de la loi me d’avantages sociaux et de servi- de travail sont, malgré le chômage, formation et missions profes- Aubry 2 institue une obligation pour l’employeur de « faire évoluer » les ces supérieurs à ceux dont jouis- abusif du travail en relative inadéquation, les ETT sionnelles. Point important, compétences d’un salarié quel que soit son statut. Mais comme le remarque sent habituellement les intérimai- n’ont pas d’autre choix que de multi- « Adecco sollicitera l’AFPA pour Michel Théry, chercheur au Centre d’études sur l’emploi et les qualifica- res : prêts immobiliers et person- temporaire plier les opérations destinées à construire un dispositif de validation tions, la seule sanction de cette obligation intervient lorsque, à l’occasion de nels à taux réduits non plafonnés, mieux qualifier les salariés qu’elles des acquis de l’expérience de ses inté- la contestation d’un licenciement ou d’un plan social, il s’avère qu’elle n’a couverture santé complémentaire emploient… pour mieux fidéliser rimaires ». pas été remplie. Ce qui exclut par définition les CDD ! plus avantageuse, couverture pré- leurs clients, les entreprises ayant Cet accord s’inscrit dans un Pourquoi d’ailleurs l’employeur investirait-il dans la formation d’un sala- voyance, assurance voyage, assu- des difficultés de recrutement. Ou effort de l’ensemble du secteur. rié appelé à le quitter ? La seule mesure spécifique aux CDD est la possibilité rance-vie… Le but est toujours le celles qui ont choisi d’en faire un usa- Manpower de son côté a dévelop- d’accéder au congé individuel de formation (CIF). Mais, alors que 14 % des même : fidéliser pour mieux répon- ge struturel comme Renault dont la pé en 2001 des actions de forma- salariés français sont en CDD, environ 5 000 d’entre eux seulement profi- dre à une demande soutenue de filiale Sovab vient d’être condamnée tion en direction de 40 000 person- tent de cette occasion chaque année. En fait, formation et statut précaire main-d’œuvre qualifiée en prove- pour usage abusif d’intérimaires par nes, pour un budget d’environ semblent demeurer, dans les trajectoires professionnelles, deux moments nance des entreprises. le tribunal de Briey (Meurthe-et- 46 millions d’euros. « 87 % de notre séparés, bien que la logique voudrait que les travailleurs mettent à profit Moselle) . budget de formation va aux intéri- l’entre-deux-emplois pour se former. Yves Mamou « Il faut valoriser ces gens »

une centaine « Lorsque ma direction m’a parlé de ve. « Nous n’avons aucune peine l’opération, l’idée m’a bien plu, pour- pour vendre cette démarche. Ils de manœuvres suit-elle, cela permet de valoriser ces répondent tous ok ! », indique-t-elle. gens, de les faire reconnaître par les Le ministère de l’emploi et de la devraient entreprises qui les emploient. Celles- solidarité a donné un accord total à ci bénéficient de leurs savoirs. Si cela l’opération. La validation des com- bénéficier d’une donne à ces salariés un niveau de pétences est une idée déjà ancien- qualification, et un salaire correspon- ne, mais qui est encouragée par la valorisation dant aux tâches qu’ils exécutent, tant récente loi de modernisation socia- mieux ! » Laurent, par exemple, le. L’opération signée dans le Cen- des acquis de 39 ans, a tâté un peu de tous les tre a été inscrite dans le contrat de métiers, avant d’apprendre sur le plan Etat-région. « Nous voulons leur expérience tas le bâtiment chez son frère arti- que ces salariés puissent monter en san et de travailler en intérim. Il a qualification. Il faut dépasser le stade même bâti sa maison. « Mes chefs du “Je n’ai pas le CAP, donc je n’ai ne croyaient pas que j’étais un simple rien”, en mettant en place un système manœuvre, quand je le leur ai dit. de professionnalisation plus progres- ORLÉANS Pourtant sur mon contrat de travail, sif », affirme Hervé Rigault, de la de notre correspondant régional et surtout pour la paie, je reste un direction régionale de l’emploi. ans le petit bureau manœuvre », commente-t-il. Aussi L’opération permet au salarié de de l’agence d’inté- a-t-il saisi cette occasion de faire mieux se défendre au sein de l’inté- rim Adecco, en valider son savoir quand Catherine rim, ou de faire plus facilement le plein cœur du vieil Vidart le lui a proposé. saut en entreprise. Mais, constate Orléans, Johan, Adecco s’est fixé l’objectif de tou- M. Rigault, « les entreprises d’inté- 22 ans, est inquiet. cher dans la région une centaine de rim sont en concurrence et cherchent C’est son premier entretien. Depuis manœuvres dans les métiers les à fidéliser leurs clients. Si elles ont Dplus d’un an, il accumule les mis- plus divers. Jusqu’ici une trentaine dans leurs fichiers des personnels sions d’intérim, comme préparateur dont la qualification est reconnue, de commandes dans une entreprise c’est un argument commercial. Ce de logistique. En d’autres termes, il « Il faut dépasser n’est pas purement philanthropi- est manutentionnaire. Adecco, son que ». Réponse de Jocelyne Bour- employeur, lui a proposé de valider le stade du “Je n’ai nat : « Tout le monde y trouve son sa jeune expérience professionnel- compte, la société d’intérim, son le. Il fait partie des 70 candidats qui pas le CAP, client, et l’intérimaire. Ce n’est pas participent à une opération-pilote uniquement une action commerciale menée dans la région Centre à la sui- donc je n’ai rien” » de notre part. » te d’un accord passé le 31 octobre Un projet qui a pour but, dans 2001 entre la société d’intérim, la d’actions individuelles, parmi les l’esprit de ses concepteurs, de modi- direction régionale de l’emploi et 70 candidats, ont été engagées. fier la perception que les parties l’Association pour la formation pro- L’AFPA offre le « plateau techni- prenantes ont souvent de la forma- fessionnelle des adultes (AFPA). que ». Ses conseillers sont chargés tion professionnelle. Pour Si Johan franchit cette première de l’évaluation sur le lieu de travail. Mme Bournat, les entreprises vivent étape d’entretien, où toutes les Cet aspect est capital. Tout ce qui trop dans la « culture du diplô- tâches qu’il a accomplies seront peut rappeler une atmosphère de me ». « Dans dix ans, l’expérience recensées, la seconde sera détermi- contrôle peut engendrer le malaise comptera peut-être autant que le nante. Il sera observé par des chez le candidat, qui a souvent con- diplôme. Mais pour l’instant, ce n’est conseillers de l’AFPA sur son lieu de nu l’échec scolaire par le passé. «Ily pas le cas. En recourant à l’expérien- travail. Au bout de 4 à 5 mois, si a des gens qui ne veulent pas retour- ce, les entreprises peuvent avoir un l’évaluation est concluante, il lui ner en situation d’apprentissage, assis personnel de qualité », insiste-t-elle. sera remis un certificat de compé- à écouter. Lorsque la personne est Elle ajoute : « Ce n’est pas facile tence professionnelle par le ministè- convoquée sur son lieu de travail d’évoluer dans une profession, re de l’Emploi. Avec trois de ces cer- pour être évaluée, il n’y a plus d’effet quand on est salarié et que le patron tificats au moins – des unités de d’examen. Elle n’est évaluée que par ne vous propose rien. On reste en valeur, en quelque sorte – il pourra rapport à son professionnalisme. Elle stand-by sur le même poste. Et puis obtenir plus tard un certificat de for- n’est plus en formation. Ce sont des arrivent des licenciements massifs. mation professionnelle. salariés qui à un moment donné justi- On voit alors des salariés reprocher Catherine Vidart dirige une agen- fient ce qu’ils savent faire. Leur com- avec force à leurs patrons de les ce d’Adecco spécialisée dans le BTP, pétence est reconnue à travers leur “virer” parce qu’ils ne sont plus opé- à Tours. Elle voit défiler des manœu- expérience », précise Jocelyne Bour- rationnels. A qui la faute ? » vres, « des personnes qui sont capa- nat, chargée de mission d’Adecco bles, mais pas reconnues », dit-elle. dans la région, à l’origine de l’initiati- Régis Guyotat VIII/LE MONDE/MARDI 19 MARS 2002 COLLOQUE

« les citoyens peuvent-ils changer Comment se battre « contre l’économisme »

l’économie ? » a quelles commencer, que si la volonté politi- procher ONG et syndicats. Souli- économique – ont déclaré dans une démarche économique qui n’a guère que des différents gouvernements gnant la rigidité des réglementa- belle unanimité leur attachement à duré longtemps… » Le président délé- tel était conditions est au rendez-vous. « Sinon, on tions bancaires, Jean-Paul Vigier la philosophie générale de la démar- gué du Conseil d’analyse économi- pourra mettre en place tous les méca- s’est ainsi demandé, concernant che. Pas uniquement par volonté que a néanmoins versé son écot à la le thème la démarche nismes que l’on veut, cela ne servira à son domaine spécifique de la finan- romantique de « changer le mon- lutte solidaire. Présent au World rien… » Un appel que Victor Ferrei- ce solidaire « s’il fallait créer des sys- de » comme l’a énoncé Pierre Jac- Economic Forum, qui, cette année, du colloque de l’économie ra, directeur de Max Havelaar Fran- tèmes ex nihilo » ou bien « s’appuyer quet, mais aussi, comme l’ont dit s’est tenu à New York et non à ce, et Pascal Erard, coordinateur du sur les réseaux existants, notamment tour à tour Dominique Plihon et Davos, il a bien noté l’inquiétude organisé solidaire collectif Ethique sur l’étiquette, ont les banques mutualistes ». Bref, les Jean Pisani-Ferry, parce que, lors- des grands groupes mondiaux liée aussi lancé. idées ne manquaient pas. que les régulations publiques sont « à la vulnérabilité de leurs mar- le 14 mars peut-elle être Ce préalable fait, les trois promo- Leurs propositions – tel était le défaillantes, il est bon de voir la ques » qu’ils « valorisent pourtant teurs du « Penser local, agir glo- principe de cette journée du société civile prendre le relais en ten- par le collectif amplifiée ? bal » ont énoncé une certain nom- 14 mars – ont été examinées de près tant de négocier des normes socia- bre de pistes économiques suscepti- par trois économistes. Ces juges – les et environnementales. Lorsque les régulations engagements bles de développer, pour l’un, le Dominique Plihon, professeur à Une empathie qui ne les a pas commerce équitable, pour l’autre, l’université Paris-Nord et par empêchés de faire part d’un certain publiques sont citoyens la finance solidaire et pour le troisiè- ailleurs président du conseil scientifi- scepticisme. « Je n’ai rien contre me l’éthique des multinationales. Il que d’Attac, Pierre Jacquet, profes- l’idée de se battre contre l’économis- défaillantes, il est bon dans l’économie e toutes les méta- s’agit, entre autres, de poursuivre la seur à l’Ecole nationale des ponts et me, a expliqué Pierre Jacquet, mais phores utilisées, la mise en réseau de l’ensemble des chaussées et directeur délégué de aller contre le raisonnement économi- de voir la société et auquel plus parlante fut cel- acteurs, de mieux sensibiliser les l’Agence française du développe- que est dangereux. » Parmi les bugs le de Jean-Paul consommateurs – y compris par des ment, et Jean Pisani-Ferry, prési- relevés, les incohérences liées aux civile prendre le relais « le monde » Vigier, président de campagnes télévisuelles – et de rap- dent délégué du Conseil d’analyse questions de prix ont été mention- la Fédération euro- nées à plusieurs reprises. Relever les en tentant de négocier s’est associé Dpéenne de banques éthiques et prix agricoles ? « S’ils augmentent alternatives (Febea) : « Quand on DES ACTEURS « SOLIDAIRES » FACE AUX MACROÉCONOMISTES tous, a démontré Pierre Jacquet, il des normes sociales veut inventer l’électricité, on ne peut Les finances éthiques, le commerce équitable, qui suscitent un intérêt n’y aura pas de gains de pouvoir pas se contenter d’améliorer la bou- croissant auprès des citoyens, peuvent-ils dépasser le cadre marginal dans d’achat. Ou il faut alors admettre et environnementales gie. » Responsable du comité du lequel ils restent aujourd’hui cantonnés et contribuer à une part importante – dans le cadre d’une économie soli- label Finansol, il tentait avec de l’économie nationale, voire mondiale ? C’est pour tenter de défricher cet- daire – que certains producteurs énormément au sein de leurs actifs ». d’autres acteurs de l’économie soli- te question que Le Monde s’est associé au colloque organisé le jeudi 14 mars gagnent plus que d’autres. Se pose Ce talon d’Achille « peut être un daire de définir les conditions qui par le Collectif Engagements citoyens dans l’économie. alors la question de la répartition des levier important pour stimuler le com- permettraient d’amplifier leur Neuf macro-économistes – Anton Brender, Philippe Chalmin, Daniel richesses. » Pour Jean Pisani-Ferry, portement éthique des consomma- démarche, jusqu’à maintenant enco- Cohen, Michèle Debonneuil, Jacques Généreux, Pierre Jacquet, Jean Pisani- l’idée de redresser le prix des matiè- teurs », a-t-il indiqué, confirmant re marginale. Pour lui, ce change- Ferry, Dominique Plihon et Xavier Timbeau – ont accepté de répondre de res premières « est vouée à l’échec ». ainsi qu’en matière d’économie soli- ment d’échelle, thème de la table façon critique aux propositions d’acteurs de terrain, en soulignant souvent L’économiste rappelant que la Fran- daire, certains objectifs étaient attei- ronde finale du colloque « Les les limites de leur démarche. Ils ont aussi exposé leurs points de vue sur le ce avait en son temps décidé d’ache- gnables, et d’autres pas du tout. citoyens peuvent-ils changer l’éco- rôle de la régulation et les formes qu’elle pourrait prendre dans une écono- ter du gaz algérien à un prix supé- nomie ? », ne peut se faire, pour mie mondiale globalisée. rieur à celui du marché… « une Marie-Béatrice Baudet La réciprocité et la redistribution Faire contribuer l’entreprise au côté du marché à « l’intérêt général »

la première table lé Henri Rouillé d’Orfeuil, président petits » – en 2000, il existait 27 pro- le « socialement vestissement responsable, tempè- ment, de l’association de consom- de Finansol, au nom du Collectif duits d’épargne solidaire –, mais il re le mythe d’une « irruption des mateurs Consommation, logement ronde a creusé Engagements citoyens dans l’écono- s’agit aussi « d’un secteur jeune, de responsable » citoyens dans le champ de la finan- et cadre de vie (CLCV), seule une mie en reconnaissant la nécessité de moins de vingt ans d’âge, qui a doublé ce » au travers des financements certification des pratiques d’entre- l’idée de « poser « changer d’échelle ». Dans ces con- en cinq ans ». Reste qu’il est désor- est à la mode. socialement responsables en prises contrôlée par les acteurs ditions, Jean-Louis Laville, directeur mais nécessaire de passer à un dou- remarquant que, sur les 3 000 mil- sociaux peut donner au consomma- des actes du Laboratoire de sociologie du ble changement d’échelle : au les participants liards d’euros d’investissements teur la confiance nécessaire au changement des institutions (LSCI), niveau de la demande, où simple- correspondant à cette définition développement de comporte- économiques a fait œuvre de pédagogie, en ment un dixième des besoins est à la deuxième dans le monde (dont les deux tiers ments économiques « socialement posant le cadre du débat. « L’écono- satisfait ; au niveau de l’offre, où les aux Etats-Unis), 200 milliards seule- responsables ». De même, selon diffférents » mie solidaire, ça existe », a-t-il expli- entreprises du secteur sont pratique- table ronde ont ment sont détenus par le grand Jacques Bass, de la CFDT, l’action qué. Il ne s’agit pas d’« un tiers sec- ment toutes déficitaires. public. Tout le reste l’est par les syndicale pour le développement teur résiduel » qui se limiterait à l’in- Responsable du réseau de com- confronté réalité investisseurs institutionnels, les de « bonnes pratiques » au cœur sertion d’un public défavorisé. Ce merce équitable Artisans du soleil, fonds de pension, les caisses de du métier de l’entreprise doit s’ap- n’est pas non plus « une économie Olivier Hauville a explicité les enjeux et démarche retraite. Ces formes collectives con- puyer sur les normes et les instru- première vue, les chif- parasitaire qui ne serait pas productri- de cette démarche. « Le commerce naissent d’ailleurs une mutation ments de la négociation collective. fres sont modestes : ce de richesses ». Au contraire. équitable, c’est à la fois un outil de marketing majeure, note Eric Loiselet : l’inves- « Attention à ne pas substituer l’ob- 200 millions d’euros de M. Laville a rappelé qu’aujourd’hui meilleure répartition de la richesse tissement sur critères éthiques, jectif de l’éthique et ses fragiles éva- produits financiers soli- toutes les économies étaient mixtes pour des producteurs déjà présents positifs ou négatifs, ou encore luations à la solidité des régulations daires placés sous le et qu’au panthéon des valeurs éco- sur le marché, mais c’est aussi un outil l’épargne solidaire se développent sociales », affirme également Jean- label Finansol, face à nomiques la réciprocité et la redistri- de lutte contre l’exclusion économi- beaucoup moins vite que « l’action- Christophe Le Duigou, de la CGT, 2 000 milliards de dollars sur les mar- bution figuraient au côté du marché. que », a-t-il expliqué. La labellisation ne entreprise sociale- nariat actif », c’est-à-dire la partici- pour qui il n’est par exemple « pas Achés boursiers mondiaux ! Mais ces Ces précisions données, Pauline est le procédé le plus courant, mais ment responsable pation financière d’acteurs question de substituer la gestion de 200 millions d’euros qui circulent Grosso, secrétaire générale de Finan- là aussi l’offre est extrêmement intègre volontaire- sociaux, en particulier les syndi- l’épargne salariale à la défense des entre 30 000 épargnants solidaires et sol, a présenté les réseaux de finance- réduite – à quelques filières de pro- ment des préoccupa- cats, au capital des grandes entre- rémunérations et des retraites ». près de 5 000 entrepreneurs ont per- ment solidaire en France. Elle a rap- duits agroalimentaires – et elle pour- tions sociales et éco- prises, qu’elles soient « éthiques » Les trois économistes conviés mis de créer 7 000 emplois, a rappe- pelé que « les montants étaient rait être démultipliée. logiques à son activi- ou non : déjà un tiers des investis- ont renchéri sur la nécessaire tra- Qu’en pensent les économistes ? té commerciale et à ses relations sements « socialement responsa- duction institutionnelle du « socia- « Une société peut-elle tolérer qu’il y Uavec les acteurs de son environne- bles » correspondraient à cette lement responsable ». Pour Daniel ait des fonds éthiques et des fonds qui ment – fournisseurs, clients, salariés, volonté d’agir au sein des assem- Cohen, membre du Conseil d’analy- ne le soient pas ? Un commerce équita- collectivités ». Cette définition, blées générales et des conseils d’ad- se économique, l’émergence d’une ble et un commerce… inéquitable », livrée par Hugues Sibille, de la Cais- ministration. Par exemple, ces demande de consommation éthi- s’est interrogé Jacques Généreux, se des dépôts et consignations, a « actionnaires actifs » ont exigé de que, la crise du gouvernement d’en- professeur à Sciences-Po et prési- été confrontée par les intervenants la direction de Disney, lors de sa treprise illustrée par l’affaire de cette table ronde à des réalités dernière assemblée générale, l’en- Enron, la montée de l’épargne sala- têtues. gagement de faire respecter certai- riale créent « un moment à saisir », 200 millions d’euros Tout d’abord, la démarche nes pratiques chez ses sous-trai- qui permettrait de cristalliser une « socialement responsable » de tel- tants asiatiques. forme déterminée de « démocratie qui circulent entre le ou telle entreprise apparaît plus souvent découler d’une contrainte 30 000 épargnants (pression des consommateurs ou L’investissement sur critères éthiques, des actionnaires, certification, solidaires réglementation) : généraliser cette positifs ou négatifs, ou encore l’épargne évolution passerait donc par une ont permis de créer articulation entre démarche volon- solidaire se développent beaucoup moins taire et normes du droit positif. 7 000 emplois Ensuite, quel rôle les différents vite que « l’actionnariat actif » « stakeholders » (parties prenantes dent de l’Association internationale à l’environnement de l’entreprise), Mais l’extension de ces compor- d’entreprise » – par exemple un pour l’économie humaine. Les fonds les salariés et leurs représentants, tements à une plus grande échelle conseil de surveillance regroupant éthiques qui existent depuis cent ans les actionnaires, les consomma- nécessite l’intervention du législa- tous les stakeholders. Pour Philippe dans le monde anglo-saxon sta- teurs-citoyens… peuvent-ils jouer teur pour développer l’épargne Chalmin, professeur à Paris-IX- gnent à 12 % du volume mondial des pour que l’entreprise contribue salariale, les fonds de pension, et Dauphine, les préoccupations des investissements, a-t-il rappelé. Pour « d’une façon différente à l’intérêt les doter de moyens d’intervention tenants de l’économie solidaire agir de manière efficace, il a plaidé général » ? dans la gestion de l’entreprise. trouvent leurs réponses dans le ren- pour le retour d’actions citoyennes Eric Loiselet, du Forum pour l’in- Pour Frédérique Pfunder égale- forcement de la régulation de l’éco- sur les politiques, à l’échelon natio- nomie de marché par l’Etat, l’usage nal. Michèle Debonneuil, chef du ser- des notions d’éthique et de solidari- vice économique au Plan, a estimé PLUS D’UN FRANÇAIS SUR TROIS PRÊT À INVESTIR SOLIDAIRE té étant en la matière abusif, ou qu’il fallait « placer les impératifs de Si seulement 13 % des Français connaissent les produits d’épargne solidaire, tout au moins déplacé. Anton Bren- l’économie solidaire au cœur de l’éco- selon l’enquête annuelle du Credoc sur les tendances de la consommation réa- der, professeur à Paris-IX-Dauphi- nomie normale ». Quant à Xavier lisée entre le 15 novembre et 1er décembre 2001, 35 % des personnes interro- ne, a conclu peu ou prou dans le Timbaud, directeur du département gées se déclarent – après information – prêtes à en « consommer », même si même sens, en remarquant que d’analyse de l’Observatoire français leur rendement financier est moindre que celui du marché. « cela fait deux siècles que les des conjonctures économiques Les Franciliens, les professions intermédiaires et supérieures font notam- citoyens changent l’économie, en (OFCE), il a tracé un avenir original : ment partie des personnes intéressées par ce type de placements. Le commer- imposant lois et régulations par le « La perte de légitimité de l’Etat libère ce équitable est davantage connu puisque 19 % des personnes interrogées biais de l’action politique relayée une place dans laquelle l’économie déclarent savoir ce que c’est, contre 11 % un an auparavant. La consommation par l’Etat. Pourquoi faudrait-il solidaire pourrait s’insérer. » A dépen- équitable est, selon cette enquête, d’abord motivée par le souci d’aider les aujourd’hui perdre foi dans cette se publique constante ? pays pauvres (68 %), par le fait que le produit est fabriqué par une entreprise action ? » soucieuse du droit des salariés (64 %), qu’il offre une garantie écologique Alain Beuve-Méry (60 %), enfin qu’il permette de défendre une cause humanitaire (56 %). Antoine Reverchon