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Don Giovanni Wolfgang Amadeus Mozart

1 retrouve Une Édition 2017 la scène de l’Archevêché riche en promesses

Don Giovanni de Mozart retrouve cette année la scène de l’Archevêché. Don Giovanni, le « coup de L’édition 2017 – la 69ème édition du Festival d’Aix-en-Provence – est l’une des plus prometteuses avec maître » de la deuxième édition du Festival en 1949 dont les connaisseurs gardent en mémoire les des chefs-d’œuvre de Mozart, Bizet, Stravinski, Cavalli et la création mondiale Pinocchio de Philippe décors réalisés par Cassandre. Le peintre, architecte, décorateur et affichiste avait accepté à l’époque Boesmans. Tous ces opéras sont des nouvelles productions du Festival d’Aix-en-Provence, c’est ainsi que de faire les décors et les costumes à la condition d’édifier un théâtre. Ce théâtre à l’italienne dit de notre Festival se place dans les tous premiers rangs mondiaux. À ces opéras s’ajoutent une série de 16 « Cassandre » servira cette année-là de décor à la pièce mise en scène par Meyer, mais également concerts, y compris celui de l’Orchestre de Paris dirigé par Daniel Harding. d’écrin à l’ensemble des représentations lyriques du Festival jusqu’en 1973. Cette édition 2017 a été imaginée, préparée et dirigée par Bernard Foccroulle, Directeur général du Festival depuis Le musée du palais de l’Archevêché propose d’ailleurs à cette occasion – durant tout l’été – une 2005, dont le talent vient d’être récompensé. Ce dernier a en effet reçu le Prix du Leadership aux Opera Awards exposition intitulée « Don Giovanni, l’opéra des opéras » dans laquelle on retrouvera des costumes, de Londres le 7 mai 2017. Bernard Foccroulle a décidé de se consacrer pleinement à son activité de musicien à des esquisses ou des maquettes des décors de cet opéra intemporel que l’on retrouve régulièrement partir d’août 2018. La ministre de la Culture et de la Communication et le Conseil d’administration du Festival ont dans la programmation du Festival depuis presque 70 ans. choisi Pierre Audi, Directeur de l’Opéra d’Amsterdam (Dutch National Opera), pour lui succéder à partir du 1er août 2018. Pierre Audi, nommé directeur délégué, prépare dès maintenant les festivals 2019, 2020 et 2021. Le public retrouvera aussi la mythique Carmen de Bizet, Eugène Onéguine de Tchaïkovski, The Rake’s Progress de Stravinski, Erismena de Francesco Cavalli. Une programmation riche, donc, et ce n’est pas AIX EN JUIN, pour sa 5ème édition, propose une quarantaine de manifestations à Aix et dans sa région qui le Pinocchio de Philippe Boesmans qui me fera mentir. s’achèveront sur une note festive : un grand concert gratuit sur le cours Mirabeau le 26 juin. Mais c’est surtout Bernard Foccroulle, directeur du Festival depuis 2007, que je tiens à saluer ici. Et AIX EN JUIN poursuit l’action du Festival en matière d’éducation artistique et d’ouverture vers des publics de le remercier pour les dix années qu’il vient de consacrer à ce joyau de la culture aixoise. Ses qualités plus en plus nombreux. À AIX EN JUIN vont participer des membres de l’Académie du Festival, qui réunira une humaines et professionnelles ont donné un souffle nouveau au Festival. vingtaine de professeurs et 260 jeunes artistes. Parmi eux, les Lauréats HSBC de l’Académie proposeront des récitals à Aix-en-Provence et dans sa région, avant de partir en tournée en France et à l’étranger. Il n’a pas souhaité briguer un nouveau mandat à la tête de l’institution pour se consacrer à l’interprétation et à la composition, ses deux passions. L’an prochain sera donc sa dernière programmation avant de Les enjeux de transmission et d’accessibilité au public le plus large et diversifié sont deux axes primordiaux passer la main à Pierre Audi. Je sais qu’il va encore nous surprendre avant de tourner cette page de auxquels nous restons particulièrement attachés. Ainsi, les retransmissions prévues sur Arte, Arte Concert, l’histoire du Festival. Une très belle page. France Musique, France Télévisions et Culture Box, complétées par les projections gratuites de Carmen et Pinocchio sur grand écran dans toute la région, permettent de prolonger notre politique d’ouverture au plus grand nombre.

Le Festival a poursuivi en 2016 et en 2017 son expansion à l’étranger à travers les deux réseaux qu’il anime, Maryse Joissains Masini celui d’enoa en Europe et celui de Medinea en Méditerranée. De nombreux pays étrangers ont accueilli le Maire d’Aix-en-Provence Festival d’Aix. Il faut noter en particulier nos collaborations avec le Théâtre Bolchoï à Moscou et le Beijing Président du conseil de territoire du Pays d’Aix Music Festival de Pékin. Vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence Tout cela a été rendu possible grâce au soutien de nos mécènes, entreprises et particuliers, et tout particulièrement Altarea Cogedim, premier partenaire du Festival.

Enfin le Festival d’Aix se félicite du soutien renouvelé du ministère de la Culture et de la Communication, de la Ville d’Aix-en-Provence, de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Territoire du Pays d’Aix, du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’Union européenne.

Je souhaite à chacun d’entre vous une très belle édition 2017 du Festival d’Aix-en-Provence.

Bruno Roger Président du Festival d’Aix-en-Provence 2 3 Libertà !

L'opéra a toujours entretenu un rapport étroit avec la liberté de pensée et d'expression. À Venise, la La fable de Pinocchio est quant à elle un véritable récit initiatique : on ne naît pas libre, on le devient. ville qui a abrité dès 1637 les premières salles ouvertes au public, l'opéra a connu un premier essor La marionnette est incapable de maîtriser ses désirs et ses pulsions, incapable aussi de tirer les leçons fulgurant durant quelques décennies de liberté intellectuelle et artistique exceptionnelle, liberté de ses mésaventures. C'est seulement dans le ventre de la baleine que Pinocchio prendra son destin impensable à Rome à la même époque. Monteverdi et Cavalli ont su profiter de ce climat privilégié en main : il provoque – contre l'avis de son père – son expulsion, revient au monde et trouve le chemin pour écrire des œuvres dont l'audace et la liberté de mœurs ne cessent de nous surprendre. Erismena d'une liberté chèrement acquise. L'opéra de Philippe Boesmans et Joël Pommerat, dont Aix présentera témoigne du goût typiquement vénitien pour le travestissement, pour le mélange des genres comiques, la création mondiale, n'est pas juste un « opéra pour enfants » : il se veut accessible à tous les publics, tendres et tragiques. À travers les jeux de l'amour et les déclinaisons infinies de la séduction, l'opéra enfants compris, et notre espoir est que les spectateurs de tous âges et de toutes origines forment, le de Cavalli nous incite à voir dans la passion amoureuse un aveuglement fatal, l'aliénation même de la temps de la représentation, cette communauté humaine, intelligente et sensible, qui donne sens au liberté. conte revisité et réincarné.

Avec Don Giovanni et Carmen, nous nous trouvons face à deux figures incarnant la liberté la plus À un moment de l'Histoire où les valeurs de liberté et de démocratie sont contestées ou combattues un radicale. Chez Molière comme chez Mozart, Don Juan ne se contente pas de séduire toutes les femmes peu partout dans le monde, il n’est pas inutile de faire résonner ces œuvres dans toute leur force, d'en qu'il rencontre, il bouscule les interdits les plus incontournables de son temps : il défie l'ordre social sonder la charge émotionnelle et critique et de s'interroger sur leur pertinence et leur actualité. et l'ordre moral, les règles profanes et sacrées. Refusant tout repentir, Don Giovanni meurt mais sa condamnation morale n'est pas exempte d'une forme de transfiguration. Bernard Foccroulle Directeur général du Festival d’Aix-en-Provence Carmen incarne quant à elle une liberté qui, heurtant de front les préjugés du XIXe siècle, provoqua des réactions bien plus violentes qu'à la création de Don Giovanni. Carmen séduit, charme, se rebelle, ne cède à aucune menace et choisit la mort plutôt que de renoncer à sa liberté. Plus que le roman de Prosper Mérimée, l'opéra de Bizet a porté son héroïne au rang de figure mythique : la force du chant consiste précisément à exacerber les sentiments, à renforcer les caractères, à porter les relations humaines à une forme d'incandescence qui accroît l'intensité de notre réaction émotionnelle et facilite la projection de chacun de nous dans le récit.

Composé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, The Rake’s Progress dépeint de manière aussi virtuose que cauchemardesque la descente aux enfers d'un homme trahi non seulement par sa soif de richesses et de plaisirs, mais par toute la société en laquelle il a cru : la déchéance du libertin s'accompagne de la progressive privation de liberté qui était la sienne. Les innombrables allusions littéraires et musicales qui parsèment la partition lui confèrent une dimension kaléidoscopique unique dans l'histoire de l'opéra. On peut y lire aussi la désillusion et le ressentiment de ses auteurs, Auden et Stravinski, tous deux récemment immigrés aux États-Unis, à l'égard d'une civilisation qui avait généré tant de destructions et de catastrophes.

4 5 WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791) Don Giovanni Dramma giocoso en deux actes Livret de Lorenzo Da Ponte Créé le 29 octobre 1787 au Théâtre des États de Prague

Direction musicale Jérémie Rhorer Mise en scène Jean-François Sivadier Décors Alexandre de Dardel Costumes Virginie Gervaise Lumière Philippe Berthomé Maquillage / coiffure Cécile Kretschmar

Collaboratrice à la mise en scène Véronique Timsit Collaboratrice aux mouvements Johanne Saunier Assistant musical Nicholas Bootiman Pianistes répétiteurs Jorge Gimenez / Benjamin Laurent* Répétitrice de langue Roberta Salsi Assistant à la mise en scène Rachid Zanouda Assistante aux costumes Morganne Legg Assistant à la lumière Jean-Jacques Beaudouin

Don Giovanni Philippe Sly Leporello Nahuel di Pierro Donna Anna Eleonora Buratto Don Ottavio Pavol Breslik Donna Elvira Isabel Leonard Zerlina Julie Fuchs* Masetto Krzysztof Ba¸czyk* Il Commendatore David Leigh

Figurants Juliette Allain, Cyprien Colombo, Rachid Zanouda

Nouvelle production du Festival d’Aix-en-Provence Chœur English Voices En coproduction avec : Opéra national de Lorraine, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Chef de chœur Tim Brown Teatro Comunale di Bologna Orchestre Le Cercle de l’Harmonie Reproduction de l’œuvre Cloak of Conscience avec l’aimable autorisation de l’artiste Anna Chromy

Spectacle en italien surtitré en français et en anglais – 3h10 entracte compris Théâtre de l’Archevêché 6, 8, 10, 13, 15, 17, 19 et 21 juillet 2017 – 21h30 *Ancien.ne.s artistes de l’Académie Retransmis en direct sur le 8 juillet et en direct sur Culturebox le 10 juillet

7 Argument Vue d’ensemble

Acte I Acte II Don Giovanni est le deuxième opéra que Wolfgang une longue descendance, au sein de laquelle on Leporello fait le guet devant la maison où son Don Giovanni, ayant réussi à convaincre Leporello Amadeus Mozart (1756-1791) a composé sur compte notamment le Dom Juan de Molière. Da séducteur de maître, Don Giovanni, s’est introduit de rester à son service contre monnaie sonnante et un texte du librettiste Lorenzo Da Ponte (1749- Ponte et Mozart en reprennent les articulations masqué. Il peste contre son sort de valet quand Don trébuchante, lui expose son nouveau plan : séduire 1838). Tous deux venaient de rencontrer le succès essentielles. Leur Don Giovanni est un « dramma Giovanni surgit, poursuivi par Donna Anna dont il a la suivante de Donna Elvira en endossant les avec Le nozze di Figaro, fruit de leur première giocoso », c’est-à-dire un opéra bouffe, forme tenté d’abuser. Celle-ci tâche en vain de lui arracher habits de son valet. Les deux hommes s’exécutent : collaboration et créé en 1786 à Vienne. L’année d’origine italienne appréciée dans toute l’Europe son masque pour savoir qui il est. Alerté par les cris Leporello attire Donna Elvira qui le suit dans la nuit suivante, en réponse à une commande du Théâtre des Lumières (et toujours chantée dans la langue de sa fille, le Commandeur provoque le séducteur en pendant que Don Giovanni chante une sérénade à sa des États de Prague, Da Ponte propose à Mozart de Dante, quel que soit le pays). L’opera buffa duel. Blessant mortellement le vieil homme, Don suivante. Masetto et ses compagnons recherchent d’écrire un opéra sur le thème de Don Juan. se distingue de l’opera seria par ses sujets, qui Giovanni s’enfuit avec Leporello. Revenue avec son Don Giovanni pour le punir, mais, tombant sans le Ce dernier connaît une grande vogue auprès laissent une large place à des situations comiques fiancé Don Ottavio, Donna Anna découvre le cadavre savoir sur celui qu’ils poursuivent, le faux valet les du public européen depuis le siècle précédent. et mettent en scène des personnages représentant de son père. Tous deux promettent de se venger de disperse, sans avoir omis de rosser Masetto. Tout en Mozart travaille donc à sa partition dès juillet les classes sociales de l’époque. Pour refléter ces l’assassin inconnu. lui prodiguant des soins, Zerlina se réconcilie avec 1787 et l’ouvrage est créé le 29 octobre devant différentes strates, Mozart jongle entre divers Malgré les remontrances de Leporello, Don son fiancé. le public de Prague, qui lui fait un triomphe. En styles musicaux qui sont comme des niveaux Giovanni n’éprouve aucun remord. Donna Elvira, à Errant dans la nuit, le faux gentilhomme et Donna mai 1788, Don Giovanni est repris à Vienne (après de langage : les personnages nobles n’adoptent qui il avait promis le mariage, se dresse inopinément Elvira se heurtent à Donna Anna et Don Ottavio, quelques réaménagements opérés par les deux pas l’idiome musical des paysans ou des valets. sur son chemin, bien décidée à faire valoir ses droits. bientôt rejoints par Zerlina et Masetto. Tous se artistes) avec moins de succès. Mais l’œuvre Par ailleurs, l’opera buffa accorde une place Don Giovanni s’éclipse laissant Leporello essuyer précipitent sur celui qu’ils prennent pour Don s’imposera rapidement auprès des mélomanes importante aux ensembles, c’est-à-dire aux les reproches de l’amoureuse abandonnée et lui Giovanni. Terrifié, Leporello se démasque et réussit de tous les pays dès le début du XIXe siècle, pour duos, trios ou finales d’acte qui permettent à dérouler la liste des innombrables conquêtes de à s’enfuir. ne plus jamais quitter l’affiche. Les romantiques plusieurs personnages de s’exprimer ensemble son maître. Zerlina, une jeune paysanne, fête ses Don Giovanni s’est réfugié dans un cimetière. Il tels qu’E.T.A. Hoffmann étaient fascinés par son et à l’action de se développer en musique. Don fiançailles avec Masetto. Don Giovanni, promettant y retrouve Leporello et lui raconte ses nouvelles mélange de scènes comiques et tragiques ainsi que Giovanni est un exemple de dramma giocoso à tous les paysans une fête somptueuse, parvient aventures. La statue surmontant la tombe du par l’irruption du surnaturel dans ses dernières transfiguré par son sujet et par le génie deson à rester seul avec la jeune fille. Il est sur le point Commandeur l’avertit alors du peu de temps qu’il scènes. Aujourd’hui encore, Don Giovanni est l’un compositeur. On y trouve certes le mélange des de la convaincre de l’épouser quand surgit Donna lui reste pour s’amuser. Le séducteur la défie en des opéras les plus aimés du répertoire, repris genres et des styles que nous venons d’évoquer, Elvira, qui la met en garde et l’éloigne. Donna Anna l’invitant à venir souper chez lui. La statue accepte. constamment par les théâtres lyriques du monde mais aussi une composante « fantastique » et Don Ottavio, ignorant l’identité du meurtrier, Alors que Don Ottavio se fait toujours plus pressant, entier. Il est l’ouvrage emblématique du Festival plutôt inhabituelle, liée au motif de la statue sollicitent Don Giovanni pour mener à bien leur Donna Anna l’assure de son amour. d’Aix, où il a été donné très souvent depuis la animée. Ce dernier introduit dans les codes projet de vengeance, mais Donna Elvira interrompt Dans son palais, Don Giovanni se met à table, servi fameuse production de 1949 dans des décors de l’opera buffa une dimension métaphysique l’entretien. Don Giovanni tente de la faire passer par Leporello. L’entrée intempestive de Donna peints par Cassandre. La nouvelle production vertigineuse que Mozart prolonge par une pour folle et la repousse. Donna Anna, stupéfaite, a Elvira interrompt les agapes. Elle l’exhorte en vain de l’été 2017, confiée au metteur en scène Jean- musique à la fois grandiose et effrayante. Son reconnu la voix de son agresseur. à changer de vie. On frappe à la porte : la statue du François Sivadier et au chef d’orchestre Jérémie opéra oppose ainsi la course effrénée du Don Giovanni organise chez lui la grande fête à laquelle Commandeur, venue honorer l’invitation à dîner du Rhorer, est la huitième dans l’histoire du Festival. libertin au caractère hiératique de la musique tout le monde est invité. Les nobles s’y rendent, libertin, lui rend la pareille. En gage de sa promesse du Commandeur, à la fois torturée et imposante masqués, avec l’intention de dénoncer les forfaits du elle lui tend sa main. Don Giovanni est saisi Don Giovanni met en scène une des figures – deux aspects qui se télescopent d’emblée dans maître du bal. Zerlina tente de recouvrer la confiance d’angoisse, mais, refusant de se repentir, le voilà mythiques de la modernité occidentale, celle du l’ouverture de l’opéra. Don Giovanni apparaît dès de son fiancé, quand, mettant fin à l’entrevue, le livré aux flammes de l’enfer sous les yeux épouvantés libertin séducteur de femmes qui défie le Ciel, lors comme une œuvre-somme et l’on comprend seigneur l’entraîne à l’écart. Lorsque Zerlina parvient de Leporello. personnage apparaissant pour la première fois qu’il ait marqué les esprits à travers les siècles, à s’échapper en hurlant, Don Giovanni renverse Arrivant trop tard pour le punir, ses victimes ne dans une pièce du dramaturge espagnol Tirso Richard Wagner allant jusqu’à le proclamer la situation en accusant son valet Leporello. Mais, peuvent que constater sa disparition et s’en remettre de Molina (El burlador de Sevilla y convidado di « opéra des opéras ». comprenant que Donna Elvira, Donna Anna et Don à leur destin. pietra, publiée en 1630). Cette œuvre a suscité Ottavio se sont ligués contre lui, le séducteur profite de 8 la confusion générale pour s’enfuir. 9 merveille le monde de Sarastro. Mozart puise en effet les harmonies les plus riches de son langage pour caractériser le discours de Sarastro et mettre en exergue tant sa psychologie que son message. À l’inverse, il utilise un langage extrêmement simple, presque binaire sur le plan harmonique afin que le public puisse s’identifier au personnage de Papageno dont on suit la trajectoire. Présents dans chacun de ses opéras, ces éléments ne peuvent être détectables que par le biais d’une connaissance intime du texte musical. Photo © Elodie Crebassa Elodie © Photo

Qu’en est-il du recours aux instruments d’époque ? Le recours aux instruments d’époque est, sans dogmatisme, une manière de se rapprocher de la texture pour laquelle tout compositeur écrit une œuvre. C’est au fond une idée extrêmement simple, mais qu’il convient d’expliquer. Un compositeur écrit pour un instrumentarium défini, à plus forte raison au XVIIIe siècle. À cette époque, les compositeurs connaissaient parfaitement les chanteurs pour lesquels ils écrivaient. Il serait illusoire d’imaginer qu’ils procédaient différemment pour les instruments. Ce que l’on considèrerait aujourd’hui comme une limite constituait à l’époque un véritable atout. Il n’en demeure pas moins vrai que les instruments évoluent : les instruments à vent étaient évidemment moins perfectionnés sur le plan de la technique comme de la facture – quoiqu’aujourd’hui, on trouve des instrumentistes capables de les maîtriser parfaitement. Ce qu’il convient de rappeler, c’est que les couleurs évoquées par ces instruments correspondaient précisément à l’univers sonore que le compositeur avait à l’esprit et qu’il s’en servait comme d’un peintre face à sa palette. Pour ce qui concerne plus spécifiquement l’opéra, la balance – à savoir l’équilibre voix/orchestre – qui en résultait était beaucoup plus naturelle. Les chanteurs n’étaient pas contraints de dépasser un orchestre trop massif, si bien qu’il était envisageable de distribuer des voix qui avaient le physique des rôles endossés, tout en donnant naturel et spontanéité à la dramaturgie musicale.

L’équilibre entre tradition et modernité que l’on retrouve dans Don Giovanni n’est-t-il pas l’une des clés de son succès ? C’est une question qui, sur le principe, m’intéresse au plus haut point. Or, pour tout vous dire, je ne comprends pas pourquoi vous l’appliquez à Don Giovanni. Je m’explique. L’idée même de modernité Don Giovanni est absolument absente de la philosophie des compositeurs avant Wagner. Il s’agit là d’une lecture anachronique influencée par le déterminisme historique que connaît la période d’après-guerre. À sous le signe de la fulgurance l’époque de Mozart, un compositeur ne se soucie guère de la modernité. A contrario, il essaie de se Entretien avec Jérémie Rhorer, directeur musical tenir à un cadre et d’en exploiter les potentialités. Aussi les écarts qu’il se permet de faire par rapport à ces cadres et à ces canons ne sont-ils que des hasards de la création. De merveilleux écarts hasardeux L’orchestre « le Cercle de l’Harmonie », dont vous êtes le fondateur est, tout comme vous, rompu au certes, mais qu’aucune idéologie ne dicte. drame mozartien. Qu’est-ce que vous apporte la fréquentation intime et répétée de ce répertoire ? La notion même de fréquentation me semble cruciale car l’Œuvre de Mozart ne se révèle qu’au fil des On dit de cet opéra, créé deux ans avant la Révolution française, qu’il laisse poindre la tension entre esprit lectures, j’irais même jusqu’à dire, au fil d’une vie. Finalement, il ne nous est possible de saisir qu’une réformateur et conservateur, entre bourgeoisie et Ancien Régime… Vous qui vous intéressez à cette infime part de l’extrême richesse de son langage musical et dramaturgique. Ce que j’ai appris au contact période charnière, que pensez-vous de cette lecture politique ? de ses œuvres, c’est que le sens de l’œuvre trouve son éclairage dans l’expression dramaturgique. Pour C’est une œuvre dont l’aura peut justifier à peu près toutes les interprétations, donc pourquoi pas une le dire autrement, le langage musical de Mozart est en mesure de caractériser aussi bien les situations lecture politique ? Je pense cependant que ce serait un contresens de croire que Mozart prétend au théâtrales que la psychologie des personnages. Il me semble important de souligner que le chef politique dans cette œuvre. Après avoir affronté le répertoire lyrique de Mozart dans sa quasi-totalité, d’orchestre peut être le dépositaire du sens d’une œuvre. Je pense en effet qu’il y a des indications j’ai le sentiment que ce qui motive certaines de ses pages ne sont que des préoccupations humanistes dramaturgiques et psychologiques qui ne trouvent leur éclairage que dans la lecture de la partition. et j’éprouve personnellement le plus grand mal à apparenter l’humanisme au politique. Don Giovanni Nombreux sont les exemples que je pourrais citer pour illustrer mes propos, certains manichéens, évoque pour moi le défi de l’Homme à Dieu, à son existence et au surnaturel. J’ai du mal à y voir une d’autres plus techniques… Prenons La Flûte enchantée. La façon dont Mozart décrit le monde de la prétention politique, si ce n’est peut-être à travers le traitement du personnage de Masetto. L’écriture sagesse et les moyens musicaux prévus à cet effet vont bien au-delà des mots et des moyens dramatiques musicale qui lui est dévolue renvoie selon moi à la révolte et au renversement de l’ordre social. Car déployés. Renvoyant à la figure de Bach, le recours au contrepoint, rigoureux et précis, illustre à c’est ainsi que Mozart procède : son empathie et son attachement à l’égard d’un personnage nous 10 11 permettent de cerner ses préoccupations, que l’on retrouve d’ailleurs dans Les Noces de Figaro. Toujours L’opéra Don Giovanni est une course effrénée qui ne connaît aucune trêve, avez-vous l’impression de est-il qu’il n’y a pas d’avant-propos à cela et qu’il n’y a pas d’idée de modernité en amont. relever un défi athlétique en le dirigeant ? L’esthétique de la direction est un aspect rarement évoqué que je me réjouis d’aborder ici. Beaucoup N’y en a-t-il pas non plus sur le plan musical ? d’opéras de Mozart sont extrêmement difficiles à diriger, en particulierCosì fan Tutte. Paradoxalement, Si, bien sûr ! Notamment pour ce qui est de la structure, mais aussi de l’invention et de la réinvention l’opéra Don Giovanni – de par l’équilibre des forces en présence, la dramaturgie des tempi, l’organisation permanente du fait dramaturgique. Ce qui dans Don Giovanni de Mozart a le don de fasciner Gounod, interne et d’autres raisons plus mystérieuses – ne m’a pas semblé si athlétique que cela ! Peut-être c’est que l’opéra commence à la manière d’un scénario de film. Dès le début, on détient presque la clé aussi parce qu’il s’agit d’une œuvre dont la logique est très organique. Dès les premiers accords de du dénouement tandis que la puissance de l’ouverture se dissout bientôt dans un univers beaucoup l’ouverture, le compte à rebours est déclenché. On comprend immédiatement que, loin d’avoir affaire plus solaire permettant au drame de se régénérer. Ces idées de dramaturgie sont absolument géniales à un simple dramma giocoso, on est face à quelque chose de plus abrupt. Par quoi commence-t-on et nombreux sont les exemples de ce genre chez Mozart, en commençant par Idoménée. au juste ? Par la mort… Pire que cela : par le jugement prononcé, celui du dénouement de la pièce. Commencer par quelque chose d’aussi sentencieux, pour ne pas dire brutal, il fallait le faire ! À ma connaissance, il n’existe rien de comparable dans toute l’histoire de l’opéra. Les ouvertures sont tantôt Don Giovanni présente une certaine dualité entre le registre buffa et sérieux, entre le rire et l’effroi, tout en majestueuses, tantôt légères, mais déployer, dès les premiers accords, une telle force tellurique : il n’y s’enrichissant d’une composante « fantastique ». Comment tout cela se traduit-il musicalement ? a pas de précédent ! Don Giovanni est placé sous le signe de la fulgurance. De tous les opéras, Don Giovanni est le seul qui trace une ligne aussi précise et fulgurante menant tout droit et sans détour au drame final. Je le Il y a des passages où l’urgence dramatique de Mozart se fait particulièrement sentir, je pense notamment distinguerais des Noces de Figaro sur ce plan-là et le fait même de l’avoir dirigé dernièrement a achevé au finale du premier acte, au sextuor du second, ou encore à la saisissante scène du Commandeur. Ces de me convaincre. On se rend compte que l’humour et le fantastique ne sont autres que des manières pages nécessitent-t-elles une direction plus incisive ? de régénérer et d’articuler cette grande ligne au point que l’on ne sent presque plus le passage d’un Pour ce qui concerne l’interprétation, il faut procéder à la manière d’un acupuncteur, en ce sens qu’il événement à l’autre. y a des points d’énergie à ne pas manquer pour que la mécanique parfaitement huilée de Mozart se révèle. Il y a en effet des moments de catharsis – ceux-là même que vous évoquez – qu’il faut amener par un processus de déclenchement en amont. Toute cette progression est évidemment structurée de Le choix des tessitures est intrinsèquement lié à la psychologie des personnages de même que les manière extrêmement consciente. Cet emballement des énergies a d’ailleurs toujours été utilisé de instruments choisis servent souvent à exprimer leur intériorité. On est loin de la musique purement manière formelle par Mozart. descriptive, n’est-ce-pas ? Il me semble que c’est le cas de tous les opéras mozartiens à partir de la période de maturité. Je dirais Le compositeur Ferruccio Busoni dit à propos de Mozart qu’« il dispose de la lumière et de l’ombre ; mais même que Don Giovanni est moins concerné par cet aspect que d’autres œuvres. Donna Elvira en sa lumière ne blesse pas et son obscurité montre encore des contours clairs », est-ce ce goût marqué pour constitue ici le meilleur témoignage. Il y a en effet des aspects de la sensibilité, de la personnalité le clair-obscur qui fait de vous un mozartien aussi convaincu que convainquant ? et de la complexité de ce personnage féminin qui sont révélés par le traitement de l’harmonie et par Pour commencer, je trouve cette citation très belle… Je me méfie cependant de la manière dont l’utilisation de la clarinette qu’une certaine tradition musicale avait tendance à déconsidérer. C’est, on réduit le langage et les inspirations de Mozart à de simples oppositions. Ce que dit Busoni est selon moi, le personnage le plus émouvant de l’opéra. Je suis notamment touché par la manière dont vrai, même s’il faut bien garder en tête les proportions du phénomène qu’il décrit… Je pense que elle respecte l’amour. Elle se résout au renoncement tout en respectant l’amour revêtu sous sa forme la Mozart est essentiellement habité par une lumière et par une empathie pour le genre humain. Il est plus paradoxale, celui de Don Giovanni. Par un effet miroir, la quête de Donna Elvira se voit magnifiée. le premier chantre de cet humanisme dans sa forme musicale. Or il utilise selon moi l’obscurité de manière pointilliste, comme de petites touches visant à révéler la lumière globale de son œuvre. J’ai pu Quel regard portez-vous sur Don Giovanni en tant que personnage et de quelle manière Mozart exprime-t-il notamment le remarquer dans sa musique concertante. Je préfère l’idée du petit nuage, échoué dans sa force dans l’écriture orchestrale ? un monde complètement solaire : si un assombrissement passager évoquant la souffrance humaine Ce n’est certainement pas le protagoniste musical, c’est le personnage dramatique par excellence. apparaît avec pudeur, il disparaît aussitôt pour parler d’espoir et d’humanité. D’un point de vue Mozart se sert de lui comme d’un déclencheur dramatique : Don Giovanni n’est autre que le révélateur pictural, c’est ainsi que Mozart procède, selon moi. des personnages qu’il rencontre, le fusible de leur humanité. Tout se joue et se situe dans la réaction des autres personnages à son égard. Dois-je comprendre qu’à l’inverse d’un créateur lumière qui travaille la lumière à partir du noir, Mozart travaillerait le noir à partir de la lumière ? Un peu comme Michel-Ange qui, loin de travailler sa sculpture ex Vous parlez de Don Giovanni comme d’un virus qui ébranle l’ordre établi… Le trouble qu’il sème n’est-il nihilo délivre, à l’aide de son marteau, la silhouette prisonnière à l’intérieur de la matière… pas un incomparable remède à l’ennui, tant pour les personnages qui croisent son chemin que pour nous, Oui, à la différence près que le noir n’existe pas chez Mozart et c’est cela qui, à mon sens, le rend le public ? unique. Cela rejoint la question précédente. En désorganisant et en déstructurant, Don Giovanni crée l’humanité autant qu’il suscite l’empathie ou le dégoût. C’est celui que l’on aime détester, ou encore Propos recueillis par Aurélie Barbuscia, avril 2017 celui qui repousse les limites que l’on n’ose affronter soi-même. L’attitude transgressive de Don Giovanni engendre la fascination des personnages au même titre que celle du spectateur.

12 13 Huit et demi, Federico Fellini, Collection Christophel © Cineriz / Francinex Avec l’aimable autorisation de la Collection Christophel / www.collectionchristophel.fr

Vanessa Beecroft - vb67, 2010 - vb67.007.rk - studi nicoli, carrara, Italy © Vanessa Beecroft 2017 photo: Reinhold Kohl

14 15 un événement considérable. Molière parle très peu des femmes et s’acharne sur le Ciel, Mozart évite la question de Dieu et il écrit l’air du catalogue. Ce qu’on retrouve dans la pièce comme dans l’opéra, c’est la force d’une déflagration, d’un coup de poing à l’inconscient, d’une démonstration sans résultat. Don Juan existe et meurt sous nos yeux, comme un phénomène qui n’aura jamais vraiment dit son nom et dont la vie et la mort ne sont accompagnées d’aucun commentaire, d’aucune morale, d’aucun message. Mettre en scène la radicalité du personnage, c’est, pour les deux artistes, l’occasion d’un geste politique plus ou moins masqué. Molière part au combat contre la censure qui lui a interdit de Photo © Pascal Victor ArtComArt Victor Pascal © Photo représenter Tartuffe et contre tous ceux qui se servent du nom de Dieu pour défendre leurs propres intérêts. Mozart et Da Ponte (avec un petit coup de main de Casanova), deux ans avant la prise de la Bastille, remettent dans la bouche de Masetto les accents révolutionnaires de Figaro et bouleversent les rapports de classe jusqu’à confondre dans la voix des paysans celle des aristocrates. À la fin de l’acte I, le message sans équivoque « Viva la libertà », qu’Elvira, Anna et Ottavio sont obligés de reprendre en chœur, est la signature d’un manifeste pour la liberté absolue et sous toutes ses formes. Dans les deux cas, il s’agit de mettre en lumière Don Giovanni comme un héros, un libre penseur qui remet en cause tous les dogmes établis ; comme un matérialiste pour qui la compréhension du monde relève uniquement de la raison, qui piétine toutes les formes du sacré (à commencer par le mariage) et qui refuse tous les pouvoirs en général et celui de la religion en particulier. La morale, l’honneur, le rang, la noblesse, le contrat social : tout y passe. C’est un homme insaisissable dans tous les sens du terme, qui fait de sa vie un hymne à la gloire du plaisir et de la jouissance, mais surtout un hors-la-loi qui n’aura pas été jugé par la justice des hommes et qui, toute proportion gardée, ne s’en tire pas si mal. Au moment de payer l’addition, Don Giovanni assume jusqu’au bout ce qu’il est. Devant la mort même, il garde la tête haute. Si la chair se désintègre, le reste a l’air d’aller toujours bien. Et le feu de l’enfer, s’il fait disparaître le corps, élève l’homme au rang de mythe et laisse raisonner le rire du monstre dans sa chute : « même quand j’aurai disparu, vous entendrez parler de moi ! Vous n’en n’aurez jamais fini ! » Pour les rois, les dévots, pour tous les ennemis de la liberté, le malaise est total. Les détracteurs de Molière diront à Louis XIV qu’une telle œuvre ne peut être signée que par la main du diable. Et puis le travail sur Molière m’a révélé deux choses importantes de l’opéra de Mozart : la place centrale du couple Don Giovanni-Leporello et le mélange des genres et des registres. De la même manière que Don Juan Le rire et l’effroi s’affranchit des règles de la société, Molière et Mozart s’affranchissent des règles de la dramaturgie Entretien avec Jean-François Sivadier, metteur en scène classique en passant, sans scrupules, d’une forme à l’autre. À l’image toute en rupture du personnage, l’opéra semble ne jamais vouloir se laisser apprivoiser totalement et c’est ce qui en fait son mystère Le désir demeure en nous comme un défi au monde même et sa force. Mozart et Da Ponte ne nous disent jamais ce qu’il faut croire, ce qu’il faut penser de ce qui lui dérobe infiniment son objet qu’on voit, de ce qu’on entend. Ils nous laissent dans le doute et s’amusent même à brouiller les pistes Georges Bataille avec un sous-titre imparable : dramma giocoso. Comme s’ils prévenaient d’emblée leur public : c’est à vous de décider dans chaque scène, si vous devez rire ou pleurer. Forts de l’admiration qu’ils ont À l’automne 2016, vous avez signé la mise en scène du Dom Juan de Molière. Qu’est-ce que cette pour Shakespeare, ils trouvent dans l’éclatement de la forme, dans la juxtaposition de la farce et de expérience vous apporte pour affronter la version lyrique du tandem Da Ponte/Mozart ? la tragédie ainsi que de la trivialité et de l’élégiaque, une dimension proprement shakespearienne. J’ai la même sensation que lorsque j’ai mis en scène Les Noces de Figaro après avoir monté la pièce de Comme chez Shakespeare, la fable – sa légèreté et sa profondeur, sa faculté à frapper directement Beaumarchais. La sensation que si la musique a parfois tendance à simplifier les choses, à enlever de l’inconscient tout en séduisant par sa limpidité – peut, dans le même temps, émerveiller un enfant de la complexité, elle a ce pouvoir incroyable de transcender immédiatement chaque situation, de révéler dix ans et faire la joie des philosophes et des psychanalystes. la part d’inconscient qui se cache dans les textes, et de donner aux œuvres une portée universelle. Don Giovanni ressemble à Dom Juan mais les deux œuvres sont vraiment différentes et la lecture de Molière Le mélange des genres, c’est aussi, dans ce « dramma giocoso », l’irruption du surnaturel... est évidemment essentielle pour aborder l’opéra de Mozart. C’est toujours éclairant de voir comment C’est même là sans doute que réside la tension principale de l’œuvre, ce qui en crée le suspense, la les auteurs se saisissent d’un mythe pour y mettre leurs obsessions, leurs idées politiques, pour tension entre le possible et l’impossible, le monde terrestre et l’au-delà, entre le corps brûlant de témoigner de leur rapport à l’art, de la façon dont ils veulent parler du monde à leurs contemporains. Don Giovanni et l’immobilité glacée de la pierre. Dès l’ouverture, Mozart annonce la couleur : en deux De découvrir les questions qui les intéressent et celles qu’ils vont laisser de côté. Par exemple, Molière accords de ré mineur sublimes et terrifiants, son héros est condamné. L’œuvre est un compte à rebours. n’a pas l’air de croire beaucoup à cette histoire de Commandeur et Mozart fait de l’entrée de la statue L’énergie vitale, furieuse de Don Giovanni est un défi à la mort qui est déjà en marche. Le Commandeur 16 17 va patienter deux heures trente avant de faire son entrée, dans un costume impossible pour faire un l’autre, que le valet exécute ce que le maître ordonne. Mais, quant à leur importance dans la partition, geste impossible. Don Juan, c’est aussi l’histoire d’un geste impossible : la poignée de main entre un les deux sont exactement au même niveau. Il n’y a pas une scène où le maître n’oblige le valet à être mortel et quelque chose (quelqu’un ?) envoyé de l’au-delà pour l’anéantir. Le mythe commence là, son témoin ou à parler à sa place, voire à jouer son rôle. Molière, en jouant lui-même Sganarelle, sait dans la rencontre fatale entre celui qui s’est fait un devoir de ne croire en rien, de rire de tout, et la qu’il se donne le rôle du porte-parole des spectateurs et que ce système lui permet de faire dialoguer seule chose capable de le confondre et de lui passer définitivement l’envie de rire. Mais qu’est-ce qui Dom Juan avec le public. Les protestations de Leporello, qui dit tout haut ce que les spectateurs est le plus effrayant ? La main de pierre du Commandeur ou la détermination de celui qui la saisit pensent tout bas, sont les marches qui permettent à son maître de monter de plus en plus haut dans la en souriant ? La statue qui condamne à mort ou l’homme qui refuse de s’abaisser au repentir pour provocation. Être, pour Don Giovanni, c’est d’abord être contre, et Leporello est celui qui dit toujours : soulager notre conscience ? Refuser la mort serait lui accorder trop d’importance. Face à l’adversaire « non ! » (avant de penser : « pourquoi pas ?! »), qui dit toujours : « je pars !» (avant de penser : suprême qu’il semble avoir cherché (ou fui) toute sa vie, Don Juan se paie le luxe d’un dernier coup de « je reste encore un peu pour voir ! »). La vraie question n’est pas : « qui est Don Giovanni ? », mais : théâtre. Il regarde la statue dans les yeux et saisit la main comme il signerait son œuvre, sans trembler, « quel est ce double personnage, Don Giovanni-Leporello ? » Parce qu’évidemment, Don Giovanni dans la joie de savoir que sa disparition soudaine laissera le public aussi désorienté que son valet et n’existe qu’accompagné de son absolu contraire. Aucun plaisir de faire le mal si ce n’est pas en public, tous ceux qui se voient voler leur vengeance terrestre par une puissance surnaturelle. La scène finale et le premier spectateur c’est Leporello. Leporello est celui sans qui Don Giovanni n’existe pas et est emblématique de cette confusion des registres et surtout d’une double tonalité qui parcourt l’œuvre inversement. Il y a entre eux une chose magnifique, une cohabitation improbable, l’hypothèse d’une du début à la fin. Devant la statue, on peut rire comme Don Giovanni ou trembler avec Leporello, ou les amitié, un contrat mystérieux et apparemment indestructible. Contraires, indissociables, engagés deux à la fois. Le rire et l’effroi. Pas l’un après l’autre mais simultanément et, dans chaque scène, on dans un voyage, un long dialogue. Une maïeutique réciproque où, entre la rhétorique parfaitement peut s’émouvoir de la douleur d’Elvira et rire en même temps des pitreries de Leporello. huilée du maître (entre sincérité et mauvaise foi absolue) et les balbutiements hasardeux du valet (entre sincérité et lâcheté absolue), chacun des deux passe son temps à accoucher l’autre de ce qu’il Comment pourriez-vous définir le personnage de Don Giovanni ? Et en quoi vous touche-t-il ? est. Don Giovanni réveille l’ambiguïté du valet qui ne choisit la vertu que parce que le vice est interdit ; Précisément le personnage ne supporte aucune définition et c’est pour ça qu’il fascine autant. Ce Leporello attise la détermination du maître et révèle les failles d’un discours qui prône la liberté mais serait même décevant de lui inventer des raisons d’être ce qu’il est. Cette absence d’identité oblige le qui ne prêche que pour sa paroisse. Leporello ne sert à rien, c’est ce qui rend sa présence si nécessaire. spectateur à interpréter les paroles et les actes d’un inconnu qui passe deux heures trente sur scène sans Il s’est taillé le rôle en or de celui qui est juste à côté du diable qu’il déteste et admire profondément. jamais prendre la peine de se dévoiler, de chanter un air qui nous dirait, un tant soit peu, ce qu’il est Le couple s’épaule, comme deux voyous, deux sales types dans une série de mauvais coups. Le valet suit profondément. C’est qu’avant d’être un personnage, Don Giovanni est un espace de projection ouvert à son maître qui accumule les provocations et proteste, tout en profitant sans scrupule de son courage et toutes les interprétations possibles ; un corps en action qui se laisse uniquement définir par le regard des de son argent pour goûter les délices du vice, de la violence gratuite, de la dépravation, du théâtre, du autres ; un visage comme une page blanche où l’on pourrait reconnaître à la fois Valmont ou le Marquis corps d’Elvira, de celui des paysannes, de tout ce qui est interdit. de Sade, Richard III ou le Chérubin des Noces de Figaro qui aurait mal tourné. À la fin, en le voyant disparaître, il est impossible de savoir si l’on se sent soulagé ou orphelin, délivré ou abandonné, trahi ou Vous dites que le héros est déjà condamné dès les premières mesures. Dans ce compte à rebours, vengé. Impossible de savoir si on a adoré le libérateur, l’émancipateur (le précurseur des Lumières ?), comment Mozart et Da Ponte organisent-ils le récit ? le séducteur, la tête brûlée qui s’est fait une religion de son désir et de sa liberté. Impossible de savoir si Une phrase de Genet pourrait résumer à elle seule Don Giovanni : « Le plateau est un lieu proche de la mort on a détesté le petit marquis égocentrique, le misogyne, le parasite social, le meurtrier irresponsable qui où toutes les libertés sont possibles. ». Le théâtre, la mort, la liberté : trois mots qui pourraient donner à n’a jamais hésité à détruire tout ce qui l’empêchait d’avancer. C’est à cet impossible que Mozart choisit l’œuvre son centre de gravité. Dans le sursis, la liberté que lui laisse cette mort inéluctable et sans cesse de nous confronter en faisant de nous les jurés d’un procès qui n’a pas lieu ; en nous donnant le choix différée, Don Giovanni n’a rien d’autre à faire que du théâtre. Divertir pour se divertir. S’inventer des d’acquitter ou de condamner celui qui, avec un pouvoir de destruction extraordinaire, tout en ne parlant obstacles, des situations impossibles où il est sûr de devoir mouiller sa chemise. Des histoires pour que d’amour et de désir, nous aura, dans le même temps, séduits et scandalisés. La définition la plus épuiser le monde et s’épuiser lui-même pour se sentir vivant. Là où il n’y a aucun risque, il n’y a aucun précise que je pourrais donner aujourd’hui de Don Giovanni, celle qui me touche le plus, c’est que c’est plaisir ; là où rien ne résiste, il s’ennuie ; dans l’immobilité, il perd son équilibre. En faisant de lui un un acteur, un chanteur en l’occurrence ! Un homme capable d’être tout et son contraire ; capable d’être as de l’improvisation, Mozart et Da Ponte explosent d’emblée toute véritable possibilité de scénario. tout ce qu’on projette sur lui et sans cesse réinventé par le regard des autres ; un artiste en sursis qui va L’action, dans Don Giovanni, n’avance pas en ligne droite, elle tourne sur elle-même, dans une montée jouer sa vie sur scène jusqu’à ce que la mort lui dise : « fini de jouer ! » ; un drogué du désir, désirant, en puissance de l’ivresse, un mouvement aléatoire dessiné par l’instantané, l’esquisse et la déviation. désiré, poursuivant, poursuivi, d’une instabilité quasi pathologique, qui a moins le désir de séduire que celui d’être constamment ravi à lui-même par tout ce qui peut l’empêcher de se fixer quelque part. Cette impression de vertige vient aussi de la multiplicité des espaces, de cette façon de passer, d’une C’est un poète qui veut embrasser le monde et dont le regard clair, franc, direct est un défi à ceux qui scène à l’autre, d’un lieu à un autre. prétendent le juger, comme s’il nous disait droit dans les yeux à chaque seconde : « j’aime tout le monde Comme chez Shakespeare, l’espace et le temps ne s’embarrassent d’aucun réalisme, les décors mais je n’écoute que mon désir. Je n’ai aucun problème avec personne. Si vous avez un problème avec suggérés par Da Ponte n’ont pas de véritable incidence sur l’action. Tout pourrait se passer en huit moi, posez-vous des questions sur vous-mêmes ! » jours ou le temps d’une nuit, dans une ville ou un palais labyrinthique. En revanche, le livret et la musique ne cessent de mettre en scène le surgissement, la disparition, l’interruption, dans une danse Vous parliez de la place centrale du couple Don Giovanni-Leporello... générale où le rythme de chacun vient sans cesse contredire celui des autres. Tout cela peut suggérer C’est une chose qu’on ne remarque pas immédiatement si on imagine qu’un des deux a un ascendant sur un espace exposé, une arène, un ring, une piste de cirque, la scène d’un théâtre où l’on peut entrer

18 19 et sortir, sans aucune autre motivation que celle de se jeter dans l’action ou d’aller en coulisses pour serait pas seulement un démon, mais un révélateur. Que Dionysos, même avec du sang sur les mains reprendre des forces avant de revenir au combat. Don Giovanni c’est aussi une suite de combats entre et dans un langage incompréhensible, dans ce combat corps et âme pour défendre sa vérité, essaierait les hommes et les femmes, le maître et le valet, les nobles et le peuple, entre l’orgueil et la honte, entre vainement de nous dire quelque chose sur le monde. la raison et l’imagination. Comme autant d’esquisses à l’affrontement final entre Don Giovanni et son invité, il n’y a aucune scène qui ne soit l’objet d’un corps à corps, d’une sorte de lutte irrationnelle. Les Si Don Giovanni est un mystère, on pourrait dire que l’air du catalogue est sa carte d’identité... personnages sont précipités dans l’action. Ils n’obéissent qu’à des pulsions, sans jamais prendre le Le catalogue de Leporello, qui comptabilise plus de deux mille portraits de femmes, nous donne, temps d’analyser ce qui leur arrive. Ils passent leur temps à se séduire, s’apprivoiser, se chercher, se dès le premier acte, la preuve que Don Giovanni n’a rien de moins, comme aspiration, que l’infini perdre, s’étreindre, se fuir. Entre tentatives de viol ou de mise à mort, étreintes amoureuses, combats et l’illimité. La liste, dont il est à la fois le héros et la victime, est à la fois sa nourriture, son poison et érotiques, tortures physiques ou mentales, tout ce petit monde obéit malgré lui aux forces à peine surtout son horloge interne. Fidèle à son principe : « Pourquoi pas elle, en attendant la suivante et en masquées d’Eros et de Thanatos. Et à l’image de la première entrée d’Elvira ou du premier duo entre remplacement de la précédente ! », il vit au rythme des apparitions et disparitions des femmes dans sa Ottavio et Anna, les personnages ne font pas dans le détail et n’hésitent jamais à jeter leurs corps dans vie. Comme le dit Kierkegaard : « L’énergie du désir sensuel embellit et agrandit l’objet du désir qui rougit, la bataille pour affronter les problèmes. à son reflet, en une beauté supérieure ». Entre les femmes et Don Juan, l’illumination, l’éblouissement voire l’aveuglement est réciproque. Et bien sûr, la comédie commence dans la rencontre malheureuse Au début du deuxième acte, au retour d’Elvira, on a la curieuse impression que tout recommence, que ça de la théorie et de la pratique. Loin d’être un manipulateur accompli qui maîtrise ses plans, celui qui pourrait ne jamais s’arrêter... rêve de posséder toutes les femmes sans jamais être lié à aucune passe son temps à se prendre les L’un des enjeux du premier acte est de poursuivre Don Giovanni, de le démasquer et, pourquoi pas, pieds dans le tapis. Dans cette suite de dérapages, le meurtre du Commandeur n’est qu’un accident de de le tuer, purement et simplement, pour venger la mort du commandeur. Sa fuite, à la fin de l’acte, parcours, un dommage collatéral. donne l’impression qu’il ne sert plus à rien de lui courir après, qu’il échappera toujours aux humains et qu’il n’y a qu’une instance surnaturelle qui puisse lui ôter la vie. En effet l’acte II change un peu la Le côté giocoso du drame n’est donc pas le seul fait du caractère de Leporello, de son côté acteur- donne. Pour chacun, le but n’est plus seulement de poursuivre le scélérat, mais d’essayer de survivre spectateur, de cette façon qu’il a de faire sauter le quatrième mur ? dans les ruines qu’il a laissées sur son passage. Dans cette obstination de tous à revenir à la charge, on Leporello vient de Sganarelle qui vient directement de la commedia dell’arte. Sa position est a, au bout d’un moment, la sensation étrange que la mort du tyran ne serait plus nécessairement une particulièrement claire parce que Mozart lui donne, à priori, le droit de faire tout le temps l’idiot, y délivrance et qu’il a ouvert en chacun une plaie qui saignera toujours, et dont aucune des femmes ne compris dans les situations les plus tendues. Mais la comédie s’insinue au-delà de la seule présence de semble vouloir guérir. L’acharnement à vouloir atteindre le corps de Don Juan (au lieu de le mettre Leporello. Mozart nous offre, dans chaque scène, l’occasion de prendre une distance, de ne pas nous entre les mains de la justice) est le symptôme d’un dessein beaucoup plus obscur que le seul désir laisser systématiquement séduire par la beauté de la musique ou le romantisme de certaines situations, de vengeance. Une quête intime où se révèle, pour chacun, une série d’émotions insoupçonnées. La d’échapper au manichéisme (le bourreau est une ordure, les victimes sont sympathiques). On peut force de supporter l’insupportable, l’horreur de sentir un désir pour son bourreau, la haine au cœur schématiser en disant qu’Anna et Ottavio tirent l’opéra vers le noir, que Leporello et les paysans sont de l’amour et inversement, la tentation d’aller voir ce qu’il y a de l’autre côté des certitudes et parfois dans la lumière et qu’Elvira et Don Giovanni sont juste entre les deux. La réalité, c’est plutôt qu’ils sont même le sentiment de vivre pour la première fois. tous en équilibre sur la frontière qui sépare leur part d’ombre de leur part de lumière, leur monstruosité de leur humanité. À certains moments, ils perdent l’équilibre. Ce ne sont pas des images mais des êtres Comme un état général de perte des repères ? humains, séduisants, fous, abjects, faillibles, capables d’actes raisonnables ou irrationnels. Le quatuor La question de la perte des repères de temps, de lieu, de soi-même, est un thème aussi fort chez du premier acte entre Anna, Ottavio, Elvira et Don Giovanni est un bel exemple de ce trouble induit par Mozart que dans la pièce de Molière. Au fur et à mesure, on sent que l’histoire pourrait partir dans la confusion des genres. La scène vacille entre le chaud et le froid, voire entre deux styles de théâtre. n’importe quelle direction, que ça pourrait s’arrêter tout le temps ou durer une éternité. Arrivés au Comme si Anna et Ottavio sortaient d’une tragédie grecque pour plonger dans les quiproquos d’un bout d’eux-mêmes, ceux qu’on pourrait appeler les victimes semblent ne plus s’appartenir. Anna est vaudeville. écartelée entre l’identité de son violeur, la mort de son père et l’amour d’Ottavio ; Elvira entre l’image de l’homme qui l’a aimée et celle du séducteur qui ne cesse de l’abandonner ; Zerlina entre la fidélité Dans vos mises en scène, vous avez tendance à briser le quatrième mur, allez-vous travailler de la même et la perspective de l’adultère. Ottavio et Masetto, qui reconnaissent en Don Giovanni l’audace qui façon avec Don Giovanni ? leur manque, vont découvrir pour la première fois, sur le visage de leur femme, la véritable couleur Enlever le quatrième mur, c’est une façon de faire de la représentation le temps d’une expérience du désir. On sent qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que tout bascule dans la folie. Impossible de commune avec le public. Une façon d’affirmer que le public et les chanteurs sont dans le même temps et vivre dans le monde avec celui qui se joue des lois du monde, impossible de le faire mourir, à moins le même espace, de jouer, avec les spectateurs, avec l’illusion que le spectacle est en train de s’inventer de s’en remettre au Ciel qui se fait cruellement attendre. L’humain, dans Don Giovanni, se révèle dans sous leurs yeux. Et celui qui brise, de fait, immédiatement ce quatrième mur, c’est celui qui est dans la l’urgente nécessité de colmater les brèches et de tenir debout à côté d’un virtuose de la destruction et fosse et dirige en direct la représentation, comme un metteur en scène. Ce rapport indispensable entre du vertige. Même absent, le corps du monstre contamine l’atmosphère, les corps et l’inconscient, en le chef d’orchestre et les chanteurs, qui pourrait être une contrainte, j’essaie d’en faire une force. Je créant un vent de panique où la seule alternative est fuir ou combattre. Personne ne fuit. Tout le monde cherche toujours à faire de la présence du chef et de celle de l’orchestre un moteur de la mise en scène. se débat dans le trouble d’une équation insupportable : « je le déteste mais je l’adore, je le fuis mais Et puis Don Giovanni n’aime pas les murs ! Il est comme un homme de spectacle qui jouit d’être, en je le cherche, je veux sa mort mais je la crains. » Avec la sensation que celui qu’ils poursuivent ne permanence, regardé par les spectateurs et surtout les spectatrices !

20 21 Est-ce en raison de cette idée (le spectacle se construit « à vue ») que vous concevez l’espace avant tout Dans quelle mesure la musique de Mozart est-elle une source d’inspiration pour le théâtre ? comme une machine à jouer ? Mozart est un formidable metteur en scène. Ce n’est pas le seul. Il y a beaucoup de compositeurs d’opéra Oui, c’est un espace qui pourrait réveiller l’esprit ludique du spectateur et du chanteur, qui serait une qui font de leurs partitions de merveilleux outils pour le théâtre. Mais il est, lui, tellement proche du invitation au voyage, un espace pas forcément sûr, plutôt artisanal, possiblement dangereux. L’opéra corps des chanteurs, tellement intuitif et précis dans son analyse de la complexité humaine, qu’on est l’occasion d’un rendez-vous entre le théâtre et la musique, et le lieu de ce rendez-vous est toujours le peut penser qu’il y a en lui un grand acteur qui sommeille. Je l’imagine souvent sur le plateau, en train corps du chanteur. Alors je cherche avant tout un espace qui va exposer les chanteurs, qui sera toujours de jouer et de chanter tous les rôles. Il donne au public l’impression que tout pourrait être en train de relatif à leur présence, un espace qui les attend. L’espace que peut ouvrir, dans notre imagination, la s’improviser sous ses yeux. Avec son sens du jeu et du théâtre, sa naïveté assumée, son fameux credo : voix, le corps du chanteur, est infini. Cet espace-là vaut tous les décors du monde. « je cherche les notes qui s’aiment », le travail de Mozart confine, au bout du compte, à une sorte de science de la grâce, un endroit où toute violence est immédiatement suivie d’une caresse. Un endroit Vous travaillez beaucoup le jeu, vous êtes vous-même acteur. Que vous apporte votre expérience qui aspire systématiquement à la joie et où, quoiqu’il arrive, tout finira dans la lumière. Une peinture personnelle lorsque vous dirigez des chanteurs ? dont la pureté de trait touche au cœur sans intermédiaire. Quand on travaille sur une œuvre, il y a un Si je n’étais pas acteur, je serai incapable de diriger un acteur ou un chanteur. Être acteur m’a appris dialogue qui naît secrètement avec l’auteur ou le compositeur. Ici – et c’est un motif exaltant pour une que celui qui est sur le plateau est constamment en train de jongler avec sa peur et son plaisir. Klaus mise en scène – il n’est pas très compliqué de projeter, dans le personnage, l’image du compositeur lui- Michael Grüber disait : « mettre en scène, c’est retirer la peur des acteurs. ». J’y pense encore plus à l’opéra même. Mettre en scène Don Giovanni c’est d’abord le mettre en scène lui : le séducteur, sa sensualité, parce que la peur des chanteurs est différente. L’outil de l’acteur c’est lui-même, celui du chanteur c’est son appétit insatiable, sa fureur de vivre, son irrévérence, l’homme de trente-et-un ans obsédé par la voix : quelque chose que son corps produit et qu’il ne peut (mais qu’il doit) maîtriser complètement. la mort, qui vient sur scène pour y poursuivre sa quête obsessionnelle : aimer et être aimé. Et puis Les chanteurs travaillent avec cette difficulté en essayant de la rendre invisible, tout en devant faire ce Mozart, c’est l’enfance. Et l’enfance, c’est un mot fondamental pour le théâtre. L’enfance comme une qu’ils n’ont jamais appris, et qui pourtant les expose énormément : jouer la comédie. Jouer la comédie, aptitude naturelle à s’étonner du monde, à redécouvrir les êtres et les choses, à chaque fois, comme c’est précisément jouer à croire. C’est un jeu et ce n’est pas pour ça qu’on ne se laisse pas traverser pour la première fois. Avec la confiance qu’il inspire à celui qui l’écoute, comme s’il nous disait en nous par les émotions que ce jeu nous procure. Et la première de ces émotions, c’est l’événement, en eux, prenant la main : « là où je vais t’emmener, il ne peut rien t’arriver de grave. » Mozart réveille en nous du passage de la musique : l’énergie, le plaisir, l’effort. Les chanteurs sont des sportifs de haut niveau la part d’enfance qui ne s’est jamais laissée apprivoiser. Voilà ce que je vois chez Mozart : un homme de qui doivent toujours sentir où en est leur corps, ce qu’il permet et ce qu’il réclame. C’est pour ça que théâtre qui, à chaque seconde, enchante l’intime pour le rendre universel ; un alchimiste du sentiment j’essaie de les diriger comme des danseurs, de trouver les mouvements qui vont les rendre libres qui s’amuse à remettre l’humain en chantier pour en faire jouer l’architecture ; un amoureux du genre de travailler sur leur plaisir, en leur demandant, par exemple, de penser à cette tension vers la joie humain qui explore, dans des partitions inondées par la grâce, le champ illimité de notre humanité. qu’induit l’acte d’écrire pour le compositeur. Les larmes de Donna Anna ne sont rien à côté de la joie du compositeur qui a trouvé les notes pour exprimer son état. Pour la chanteuse, à mon avis, ce sera toujours plus simple de penser à la beauté du travail de Mozart plutôt qu’à la douleur d’Anna qui a perdu Propos recueillis par Aurélie Barbuscia, avril 2017 son père.

Comme certains metteurs en scène, vous préférez partir de la musique plutôt que du livret ? La musique étant déjà une mise en scène extrêmement sophistiquée du livret, c’est elle qui conduit ce qui se passe sur le plateau. Mettre en scène la musique, cela veut dire par exemple que, dans la première entrée d’Elvira, si on lit le texte, on peut imaginer qu’elle est en train de se plaindre, de s’apitoyer sur elle-même, mais si on écoute ce qui se passe dans la fosse, on entend un élan fougueux, offensif. Si la chanteuse se laisse traverser par l’énergie que lui donne Mozart, elle n’aura presque aucun effort à faire pour être dans le sens de ce qu’elle dit. La musique met en jeu le corps des chanteurs au moins autant que leur intellect. Au théâtre, je parle beaucoup de mouvements de corps, de mouvements de pensée, jamais de psychologie ou d’identification au personnage. À la question que posent souvent les chanteurs au metteur en scène : « comment vois-tu le personnage ? », je ne sais jamais trop quoi répondre d’autre que : « je n’en sais rien, le personnage c’est toi ! » En général, ils sont à la fois soulagés et un peu terrifiés par le champ des possibles ! Ça peut faire peur de devoir être soi-même sur le plateau, mais rien ne me touche plus que la présence brute, immédiate, de quelqu’un qui entre simplement, sur le plateau, avec sa peur et son plaisir, et qui, par la magie d’un geste, d’une parole ou d’un chant, va faire un acte poétique. C’est sur cela que j’essaie de travailler, en imaginant que le théâtre va naître de la confrontation de cette présence pure, concrète, avec la puissance d’abstraction incroyable de la musique. Et plus le chanteur sera lui-même – avec ses doutes, son humour, sa poésie – plus le spectateur, s’il en a envie, pourra projeter sur lui un personnage.

22 23 Le Septième Sceau, Ingmar Bergman, Collection Christophel © Svensk Filmindustri Avec l’aimable autorisation de la Collection Christophel / www.collectionchristophel.fr

Le Septième Sceau, Ingmar Bergman, Collection Christophel © Svensk Filmindustri Avec l’aimable autorisation de la Collection Christophel / www.collectionchristophel.fr

24 25 Mozartiana Dom Juan VladimÍr Holan, 1991 Roland Barthes, 1953

IX Don Juan Ainsi don Juan amoureux et don Juan athée se fondent dans Pas encore le lointain, la distance seulement… Puis un baiser volé… l’unité d’une même démarche, celle d’un homme à qui il suffit Mais pas de pardon… même pour avoir touché… La curiosité de capituler, de faire le mal pour connaître qu’il est irrémédiablement seul et pour avoir demandé en femme, s’être tu en homme, libre. ce qui est un destin devant le sexe, qui a peur des rêves… Roland Barthes, « Dom Juan (T.N.P, 1953) » dans Écrits sur le théâtre, (2002), Textes réunis et La nuit, que le plaisir transporte de l’enfer à la plaie présentés par Jean-Loup Rivière, © Éditions du Seuil dont un voile de nonne calfeutre le saignement… Oui, il suffit de se concentrer, et voilà la tristesse, il suffit de se concentrer, et voilà la mort…

Et pourtant, voici, tout d’un coup la beauté puis la grâce, par laquelle il nous la fit connaître. La Divine Mimesis, chant I Vladimír Holan, Mozartiana (1963), traduit du tchèque par Yves Bergeret et Jirˇí Pelán, © Éditions Fata Pier Paolo Pasolini, 1980 Morgana, 1991.

Il acheva son pauvre, son innocent, son puéril éclat de rire, et continua en se maintenant constamment El burlador de Sevilla sur le ton de la langue parlée : « répète à l’infini le mot sexe ; quel sens aura-t-il à la fin ? Sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe, sexe. Le monde devient objet de y convidado de piedra désir de sexe, il n’est plus le monde, mais le lieu d’un seul sentiment. Ce sentiment se répète, et avec Tirso de Molina, 1630 lui il répète le monde, jusqu’à ce qu’il s’annule en s’accumulant… Du monde ne reste que la projection miraculeuse…»

Pier Paolo Pasolini, La Divine Mimesis, chant I, (1980), © Éditions Flammarion DON JUAN. Quien soy ? Un hombre sin nombre !

26 27 L’Alleluiah Georges Bataille, 1947

Le désir demeure en nous comme un défi au monde même qui lui dérobe infiniment son objet.

Journal de recherche sociale Erich Fromm, 1934

La sexualité offre une des possibilités de satisfaction et de bonheur les plus fortes et les plus élémentaires. (…) La seule réalisation de cette possibilité de bonheur fondamentale conduirait nécessairement à une augmentation des revendications pour la satisfaction et le bonheur dans les autres domaines de l’existence humaine. L’aboutissement de cette revendication exige que l’on dispose des moyens matériels nécessaires à sa satisfaction et provoquerait à cause de cela l’explosion de l’ordre social régnant.

La Fin de Don Juan Charles Baudelaire, 1853

Ce n’est pas la qualité des objets qui fait la jouissance, mais l’énergie de l’appétit.

Pina Bausch, Guy Delahaye – Photographe, Jean-Marc Adolphe, Michel Bataillon, 2007, © Actes Sud Beaux Arts – Coédition Braus édition Avec l’aimable autorisation du photographe Guy Delahaye 28 29 La maladie, l’art et le symbole Georg Groddeck, 1967

[…] que la maison soit un symbole de l’être humain et, plus particulièrement, de la femme, tout le monde le sait. Mais il faut souligner expressément que l’être humain ne peut avoir eu l’idée de l’habitat que par une compulsion, une compulsion interne de symbolisation et que dans la maison, il a représenté symboliquement la matrice fécondée. Pour la maison de l’homme il n’en est pas allé autrement que pour le nid de l’oiseau ou le terrier du blaireau. On peut le démontrer jusque dans les moindres détails aussi bien dans les bâtisses primitives que dans les palais et les temples les plus somptueux ou les forteresses les plus compliquées. Le symbole de la porte ou de la fenêtre n’a pas été ajouté de l’extérieur ou déduit après coup du type de la maison, mais les réalités de l’accouplement et de la naissance, avec l’aide de la symbolisation, ont contraint à l’invention de la chambre, de la porte, de la fenêtre, de la serrure et de la clé ; elles ont créé des niches et y ont placé des statues, creusé des fossés et dressé des remparts et des tours. Celui qui se meut dans la maison rencontre à chaque pas le symbole… Le feu, la passion flamboyante, se construit le foyer, divinité mère qui enferme en elle le feu et qui, dans le symbole de la cuisson, fait croître l’enfant. Mais le foyer s’associe le pot, la cuillère, la tasse, des images toujours nouvelles du réceptacle de la femme. Le fourneau qui chauffe en est issu, tandis que la lueur du feu a inventé la lampe à huile, la bougie, la bûche, cela sous la pression de l’image du phallus, qui s’impose encore partout dans les ampoules électriques. Le couteau, apparenté au poignard, à la lance, à toute arme, allégorise la percée de l’homme et, avec les ciseaux – femme qui ouvre ses cuisses – et la fourchette – main vagabonde de l’onanisme – il est issu du complexe de castration. La table est formée d’après la mère nourricière ; l’armoire est la copie inconsciente de la femme enceinte ; le miroir est issu du plaisir de l’onanisme. Les rideaux sont des lèvres de vulve et des hymens ; les tapis de molles muqueuses et le lit, le jeu même de l’amour : la femme y est la couche, l’homme la couverture, aka ana © Antoine d’Agata / Magnum Photos fondus en l’unité et recelant l’enfant. La vie fœtale s’est donné le bain, avec la baignoire, les robinets et l’eau. Et, pour ne pas l’oublier, le complexe anal a apporté le siège et le trône et la chaise percée, tout comme le phallus nous a donné la canne, le sceptre et la plume.

Georg Groddeck, La Maladie, l’art et le symbole, traduction Roger Lewinter, 1969, © Éditions Gallimard

30 31 Biographies Alexandre de Dardel / Décors Diplômé de l’École spéciale d’architecture de Paris en 1990, le scénographe Alexandre de Dardel travaille au bureau d’étude du Théâtre des Amandiers à Nanterre dès 1992 avant d’intégrer celui du Théâtre du Châtelet à Paris en 1994. L’année 1995 marque le début de sa collaboration avec Stéphane Braunschweig, dont il crée l’intégralité des scénographies pour le théâtre et l’opéra – soit 44 spectacles jusqu’à aujourd’hui. De même, il est le scénographe privilégié de Laurent Gutmann entre 1994 et 2004 ainsi que de Jean-François Sivadier, auquel il apporte son concours pour les mises en scène d’opéras dès 2007. Il crée ainsi la scénographie de Carmen pour l’Opéra de Lille en 2010 Jérémie Rhorer / Direction musicale et celle de La Traviata pour le Festival d’Aix-en-Provence en 2011. Parmi les autres metteurs en scène Après avoir fréquenté la Maîtrise de Radio France et étudié au Conservatoire national supérieur avec lesquels il a l’occasion de travailler, citons Antoine Bourseiller, Claude Buchvald, Benoît Giros, Alain Ollivier, de Paris, Jérémie Rhorer commence une vie de direction d’orchestres prestigieux dans le Robyn Orlin, Claudia Stavisky, Guillaume Vincent et François Wastiaux. Par ailleurs, il est chef décorateur pour le monde, de compositeur, et crée son orchestre, le Cercle de l’Harmonie. Avec ce dernier, il se film Andalucia d’Alain Gomis en 2006. Conseiller pédagogique et professeur de scénographie à l’École du Théâtre produit, dès lors, au Théâtre des Champs-Élysées, au Festival d’Aix-en-Provence, au Festival national de Strasbourg entre 2001 et 2008, Alexandre de Dardel enseigne aujourd’hui – et ce, depuis février 2010 – la de Beaune et à l’Opéra-Comique. Directeur artistique du Festival Mozart au Théâtre des scénographie à l’École des Arts et Techniques du Théâtre de Lyon, où il est également coresponsable pédagogique. Champs-Élysées, il présente tour à tour Idoménée, Così fan tutte, Don Giovanni, La Clémence de Titus et l’Enlèvement au Sérail. Il est appelé à diriger de grandes phalanges internationales parmi Virginie Gervaise / Costumes lesquelles le Hessi­cher Rundfunk Sinfonieorchester de Francfort, le Rotterdam Philharmonic, Après avoir étudié le design textile à l’École supérieure des arts appliqués Duperré de Paris, Virginie l’Orchestre national de France, le Bamberger Symphoniker, le Yomiuri Orches­tra au Japon et l’Orchestre Gervaise obtient une Maîtrise de scénographie au Central St. Martins College of Art & Design de Londres philarmonique de Rotterdam. On le retrouve dans les festivals internationaux d’Aix-en-Provence, de Salzbourg, ainsi qu’au D.A.M.U. de Prague, sous les directions respectives de Pamela Howard et Josef Svoboda. de Glynde­bourne, d’Edimbourg ainsi qu’aux BBC Proms. Il est à l’affiche des opéras de Vienne et de Munich, à la Elle débute aux côtés du scénographe Nicky Rieti et du peintre Sélim Saiah de l’atelier Acte I et réalise Monnaie de Bruxelles, au Teatro Real de Madrid. Jérémie Rhorer est l’invité régulier du Gewandhaus de Leipzig et du rapidement de nombreux dessins et peintures pour des décors de théâtre et d’opéra en France et Philharmo­nia Orchestra de Londres à la tête duquel il dirige en 2013 une production du Dialogues des Carmélites au au Royaume-Uni. En 1991, elle travaille avec Robert Wilson sur les décors de La Flûte enchantée à Théâtre des Champs-Elysées qui obtient en 2014 le Grand Prix du Syndicat de la Critique et dont l’enregistrement l’Opéra de Paris, et collabore par la suite régulièrement avec la prestigieuse maison d’opéra. En 1996, DVD remporte le BBC Music Magazine Award 2016. Après la disparition de , le Concentus elle cofonde avec le metteur en scène Sulayman Al Bassam la compagnie Zaoum Theatre et y conçoit les Musicus l’invite à diriger l’Héroïque et la Pastorale de Beethoven. Elève du compositeur Thierry Escaich dont il dirige scénographies de spectacles pour les Rencontres internationales de théâtre Dijon-Bourgogne, le Scenofest de Londres la création mondiale Claude à l’Opéra de Lyon, Jérémie Rhorer poursuit un travail de composition parallèlement et le Fringe Festival d’Édimbourg. Elle crée et dessine également des scénographies pour Karine Saporta, Airy Routier, à la direction d’orchestre. Il remporte le Prix de composition Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts. Le Nadia Vonderheyden et Hakim Romatif, et imagine des costumes pour Lambert Wilson, Célia Houdart, Omar Porras, Philharmonia Orchestra lui commande en 2017 un concerto pour piano destiné à Jean-Yves Thibaudet. Johanne Saunier, Sulayman Al Bassam et Sylvain Maurice. Depuis 1999, elle dessine les costumes des pièces de théâtre et opéras mis en scène par Jean-François Sivadier au Théâtre national de Bretagne, au Festival d’Avignon, aux opéras Jean-François Sivadier / Mise en scène de Lille, Dijon et Lausanne ainsi qu’au Festival d’Aix-en-Provence et à l’Opéra de Vienne. Parmi eux, citons Le Roi Lear Formé à l’école du Théâtre national de Strasbourg, le comédien, auteur et metteur en scène Jean- (2007), La Vie de Galilée (2015), Madame Butterfly (2010), La Traviata (2011) et Le Barbier de Séville (2014). Durant la saison François Sivadier commence sa carrière dès 1986 et joue rapidement sous la direction de Didier- 2015-2016, elle crée le costume de Natalie Dessay pour Und d’Howard Barker, représenté sur la scène du Théâtre Olympia Georges Gabily, Alain Françon, Laurent Pelly, Stanislas Nordey, Jacques Lassalle, Daniel de Tours. Dans le cadre du Festival des écrivains du monde 2015, elle participe avec l’équipe du Sabab Theatre au work in Mesguisch, Christian Rist, Dominique Pitoiset, Serge Tranvouez, Yann-Joël Collin... En 1996, il progress Phase 2 de UR. écrit, met en scène et interprète Italienne avec Orchestre à la MC2 de Grenoble, puis à l’Opéra de Lyon, l’Opéra Comique et au Théâtre du Châtelet de Paris, et termine la mise en scène du diptyque Philippe Berthomé / Lumière Dom Juan / Chimère de Didier-Georges Gabily, suite au décès de ce dernier. Artiste associé au Formé à l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre national de Strasbourg, Philippe Berthomé Théâtre national de Bretagne dès 2000, il porte à la scène de nouvelles versions de ses pièces Italienne signe ses premières créations lumières en 1991. L’année 1992 marque le début de sa collaboration avec Orchestre (2003) – qui obtient le Grand Prix du Syndicat de la critique – et Noli me tangere (2011), créée à l’origine avec le metteur en scène Stanislas Nordey, qu’il accompagne régulièrement jusqu’à aujourd’hui, en 1998 pour le Festival « Mettre en scène ». Parmi les autres mises en scène réalisées pour le Théâtre national de tant sur des productions théâtrales que lyriques. Après une première approche de l’opéra en 1997 Bretagne, citons Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (2000), La Mort de Danton de Büchner (2005) – pour lequel avec Le Rossignol de Stravinski, dirigé par au Théâtre du Châtelet, les deux hommes il obtient un Molière –, La Dame de chez Maxim de Feydeau (2009), Le Misanthrope (2015) et Dom Juan de Molière travaillent sur plusieurs opéras contemporains, dont Les Trois Sœurs de Peter Eötvös (1999) et (2016). Plusieurs de ces productions bénéficient d’une tournée nationale et d’une série de représentations au Théâtre Melancholia de Georg Friedrich Haas (2008). Philippe Berthomé éclaire également les spectacles de l’Odéon à Paris. Habitué du Festival d’Avignon, Jean-François Sivadier y présente entre autres La Vie de Galilée de d’Éric Lacascade et Jean-François Sivadier. Il apporte son concours à de nombreux festivals et opéras Brecht, Le Roi Lear de Shakespeare (2007), mais aussi Partage de Midi de Claudel (2008), en collaboration avec Gaël parmi lesquels : le Festival d’Avignon, l’Opéra national de Paris, les Osterfestspiele de Salzbourg, le Covent Garden Baron, Nicolas Bouchaud, Charlotte Clamens et Valérie Dréville. Depuis 2004, il travaille régulièrement avec l’Opéra de Londres, le Staatsoper de Stuttgart, le Festival d’Aix-en-Provence et la Triennale de la Ruhr. En 2013, il crée les de Lille, où il met en scène Madame Butterfly (2004), Wozzeck (2007), Les Noces de Figaro (2008), Carmen (2010), Le lumières d’Hänsel et Gretel d’Humperdinck à l’Opéra national de Paris (production retransmise en direct dans les Couronnement de Poppée (2012) et Le Barbier de Séville (2013). En 2011, sa mise en scène de La Traviata, créée au Festival cinémas d’Europe). En 2016, il aborde le théâtre musical et participatif avec La Soupe Pop de la metteuse en scène d’Aix-en-Provence, entre au répertoire du Staatsooper de Vienne. Marie-Eve Signeyrole, représenté à l’Opéra national de Montpellier. 32 33 Cécile Kretschmar / Maquillage, coiffure enchantée), Selim (Le Turc en Italie), Don Giovanni, Lorenzo (I Capuleti e I Montecchi, Bellini), Lord Sidney (Il Viaggio Cécile Kretschmar travaille au théâtre avec de nombreux metteurs en scène et notamment Jacques a Reims), Ismenor/Teucer (Dardanus) ou encore Ferrando (Il Trovatore). Il participe par ailleurs à plusieurs séries Lassalle, Jorge Lavelli, Luc Bondy, Jean-François Sivadier, Jacques Vincey, Jean-Yves Ruf, Peter de concerts avec l’Orchestre national de France, l’Orchestra Giovanile Luigi Cherubini, l’Orchestre de Paris, Stein, Macha Makeïeff, Ludovic Lagarde, Jean Bellorini, Marcial Di Fonzo Bo, Pierre Maillet et l’Ensemble Matheus, le Cercle de l’Harmonie, le Concert d’Astrée, l’Orchestre révolutionnaire et romantique et le Yasmina Reza. En 2015, elle crée les perruques, maquillages, masques ou prothèses de : Traviata Hallé Orchestra de Manchester. Il chante ainsi sous la direction de chefs tels que Kurt Masur, , Louis (Verdi), opéra mis en scène par Rolando Villazón au Palais des festivals de Baden-Baden ; On Langrée, Jean-Christophe Spinosi, Jérémie Rhorer, Emmanuelle Haïm et John Eliot Gardiner. Son répertoire achève bien les anges, mise en scène de Bartabas au Théâtre Equestre Zingaro ; Trissotin ou les comprend notamment le Messie de Haendel, la Missa Defunctorum de Paisiello, la Passion selon saint Jean de Bach, Femmes Savantes, mise en scène de Macha Makeïeff au Théâtre national de Marseille (La Criée) ; le Stabat Mater de Dvorˇák, le de Mozart ainsi que L’Enfance du Christ de Berlioz. Il se produit également en L’Affaire Makropoulos (Leoš Janácˇek), opéra mis en scène par Peter Stein au Wiener Staatsoper de récital à Paris (Salle Cortot) et à Toulouse (Capitole). Vienne. L’année suivante, elle participe aux créations suivantes : Le Trouvère (Verdi), opéra mis en scène par Richard Brunel à l’Opéra de Lille ; Marta (Wolfgang Mitterer), opéra mis en scène par Ludovic Lagarde à l’Opéra de Lille ; Eleonora Buratto, soprano / Donna Anna Dom Juan, mise en scène de Jean-François Sivadier au Théâtre national de Bretagne ; Karamazov, mise en scène La soprano italienne Eleonora Buratto étudie le chant au Conservatoire Lucio Campiani de Mantoue de Jean Bellorini au Festival d’Avignon et enfin Lescaut (Puccini), opéra mis en scène par Andrea Breth à avant de se perfectionner auprès de Luciano Pavarotti et de Paola Leolini. En 2007, elle remporte l’Opéra d’Amsterdam. Plus récemment, elle intervient dans la création Bella Figura, mise en scène de Yasmina Reza le Concours international de chant Adriano Belli organisé par le Théâtre lyrique expérimental au Liberté, scène nationale de Toulon. En 2017, elle crée les maquillages et coiffures pour deux opéras du Festival à Spolète (Italie), où elle apparaît sous les traits de Musetta (La Bohème). Elle incarne ensuite d’Aix-en-Provence : Don Giovanni (Mozart), mis en scène par Jean-François Sivadier, et Erismena (Cavalli), mis en Creusa lors de la création de l’opéra Demofoonte de Jommelli au Festival de Salzbourg, sous scène par Jean Bellorini. la direction de Riccardo Muti, production reprise à l’Opéra national de Paris et au Festival de Ravenne. Aujourd’hui, elle chante sur de nombreuses scènes internationales, collabore avec les Philippe SlY, baryton-basse / Don Giovanni chefs d’orchestre Maurizio Benini, Ivor Bolton, Ottavio Dantone, Daniele Gatti, Daniel Harding, Diplômé de l’Université McGill de Montréal, le baryton-basse Philippe Sly se perfectionne à , Stefano Montanari, , Marc Piollet et Juraj Valcˇuha, ainsi qu’avec les metteurs en l’Ensemble Studio de la Canadian Opera Company, au Merola Program de l’Opéra de San scène Calixto Bieito, Roberto De Simone, Damiano Michieletto, Chiara Muti et Emilio Sagi. En 2016, elle rejoint Francisco et au programme du Banff Centre for Arts and Creativity. Lauréat du Concours des Riccardo Muti sur deux projets : une version de concert de Falstaff avec l’Orchestre de Chicago (Alice) et une version auditions nationales du de New York (2011), il remporte en 2012 le Premier scénique des Noces de Figaro (Contessa) en tournée au Japon avec l’orchestre du Wiener Staatsoper. La même année, Prix du Concours musical international de Montréal ainsi que le prix Jeune Soliste des Radios elle chante dans le Requiem de Fauré à l’Opéra royal de Wallonie. La saison 2016-2017 marque ses débuts au Wigmore francophones publiques. Il est soutenu par la Fondation Jacqueline Desmarais pour jeunes Hall de Londres dans un programme d’airs d’opéras et de mélodies en compagnie du pianiste Nazzareno Carusi, ainsi chanteurs d’opéra canadiens. Il fait ses débuts à la Canadian Opera Company de Toronto dans qu’au Lyric Opera de Chicago, où elle incarne Micaëla (Carmen) sous la direction d’Harry Bicket. Elle chante aussi La Les Contes d’Hoffmann, Gianni Schicchi et Iphigénie en Tauride, puis au Festival de Salzbourg dans Das Bohème (Mimì) à l’Opéra de Zurich. Parmi ses prochains engagements, citons La Bohème (Mimì) à Amsterdam, Luisa Labyrinth de Peter von Winter sous la direction d’Ivor Bolton. Il incarne Guglielmo (Così fan tutte) à l’Opéra de San Miller à Barcelone, le Stabat Mater de Rossini à l’Accademia nazionale Santa Cecilia de Rome, Don Giovanni (Donna Francisco sous la direction de Nicola Luisotti, avec le Los Angeles Philharmonic dirigé par Gustavo Dudamel et à Anna) à Lyon, Carmen à Madrid et au Covent Garden de Londres, Idomeneo (Elettra) à Madrid et Simon Boccanegra à l’Opéra national de Paris dirigé par Philippe Jordan, ainsi qu’Ormonte (Partenope) et Figaro (Les Noces de Figaro) à Vienne. Eleonora Buratto prendra part à de futures productions au Metropolitan Opera de New York. San Francisco. Il a récemment chanté dans Au Monde de Philippe Boesmans à l’Opéra Comique, Claudio (Béatrice et Bénédict) au Festival de Glyndebourne, Golaud (Pelléas et Mélisande) à Montréal et Narbal (Les Troyens) à Strasbourg. Pavol Breslik, ténor / Don Ottavio On le retrouve en concert aux côtés de l’Orchestre métropolitain, l’Orchestre symphonique de Montréal, Né en 1979 à Bratislava, le ténor Pavol Breslik étudie le chant à l’Académie des arts de Banská Bystrica l’Orchestre de Philadelphie, l’Orchestre symphonique de Québec, le Toronto Symphony Orchestra, Les Violons (Slovaquie) avant d’intégrer en 2002 le Centre national d’insertion professionnelle des artistes du Roy, l’Orchestre philharmonique de la Staatsoper de Hambourg, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg… lyriques de Marseille. Parallèlement à cela, il suit des master classes auprès d’Yvonne Minton, Mady Sa discographie comprend trois albums de mélodies, un disque de cantates de Rameau chez Analekta, L’Aiglon chez Mesplé, Mirella Freni et William Matteuzzi. En 2000, il remporte le Premier Prix du Concours Decca avec l’Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Kent Nagano et Les Noces de Figaro avec le Chamber Antonín Dvorˇák de Carlsbad. Entre 2003 et 2006, il fait partie de la troupe du Staatsoper de Orchestra of Europe dirigé par Yannick Nézet-Séguin chez . Parmi ses futurs projets : Don Berlin, où il chante entre autres les rôles de Ferrando (Così fan tutte), Tamino (La Flûte enchantée) Giovanni à l’Opéra de Lyon, Don Giovanni, Jephtha et Così fan tutte à l’Opéra national de Paris, Lessons in Love and et Don Ottavio (Don Giovanni). Nommé « chanteur le plus prometteur de l’année » par le magazine Violence, création de George Benjamin à l’Opéra de Hambourg et à l’Opéra-Comique. Opernwelt en 2005, il se voit propulsé sur les plus grandes scènes internationales : Metropolitan Opera de New York, Covent Garden de Londres, Festival de Glyndebourne, Festival de Salzbourg, Wiener Festwochen, Nahuel di Pierro, basse / Leporello Deutsche Oper de Berlin, Opéra de Zurich, Opéra national de Paris, Festival d’Aix-en-Provence ou encore La Monnaie Né à Buenos Aires en 1984, Nahuel Di Pierro (basse) étudie le chant à l’Institut artistique du Teatro de Bruxelles. C’est à l’Opéra de Munich qu’il crée deux des rôles les plus importants de son répertoire : Gennaro Colón de Buenos Aires. Alors qu’il vit encore en Argentine, il participe aux productions de , (Lucrezia Borgia), aux côtés d’Edita Gruberová (2009), et Edgard () avec Diana Damrau (2015). Don Giovanni et Cyrano de Bergerac (Franco Alfano) lors de la saison inaugurale de l’Opéra de En concert, il collabore avec des orchestres majeurs, comme l’Orchestre philharmonique de Londres, l’Orchestre Valence en Espagne (2006-2007). Il se perfectionne ensuite au sein de l’Atelier lyrique de national de France, le London Symphony Orchestra, l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise, l’Opéra national de Paris (2008) et intègre en 2009 le Young Singers Project du Festival de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et l’Orchestre symphonique de Boston. Il chante ainsi sous la baguette de Salzbourg. Depuis lors, il se produit sur de nombreuses scènes françaises et internationales, chefs tels que Sir , Riccardo Muti et Gustavo Dudamel. En 2005, il crée le Te Deum de Siegfried Matthus avec comme l’Opéra national de Paris, le Théâtre des Champs-Élysées, le Festival d’Aix-en-Provence, l’Orchestre philharmonique de Dresde dirigé par Kurt Masur et en 2017, il participe aux côtés de Philippe Jaroussky et le Covent Garden de Londres, le Deutsche Oper de Berlin, le Festival de Glyndebourne, le Festival Bryn Terfel au concert d’inauguration de l’Elbphilharmonie de Hambourg sous la direction de Thomas Hengelbrock. de Bad Wildbad, l’Opéra de Zurich et le Mostly Mozart Festival à New York. À l’opéra, il incarne Achior (La Betulia Sa discographie comprend plusieurs enregistrements, dont un disque Haendel avec Le Concert d’Astrée (Virgin liberata, Mozart), Basilio (Le Barbier de Séville), Léandre (L’Amour des trois oranges, Prokofiev), Sarastro (La Flûte Classics) et le Stabat Mater de Dvorˇák avec l’Ensemble Accentus (Naïve). 34 35 Isabel Leonard, mezzo-soprano / Donna Elvira Giovanni et Der Freischütz. En 2012, il participe à l’Atelier Opéra en Création organisé par l’Académie du Festival Diplômée de la Juilliard School de New York dans la classe d’Edith Bers, la mezzo-soprano américaine d’Aix-en-Provence. L’année suivante, il prend part à la Résidence Mozart et remporte à cette occasion le prix des Isabel Leonard commence sa carrière lyrique en 2006 sur la scène de l’Opéra national de Amis du Festival ; il se voit alors invité à suivre la tournée européenne d’Elena de Cavalli, dans le rôle de Neptune- Bordeaux, dans le rôle de Zerlina (Don Giovanni). L’année suivante, elle incarne Stéphano au Tyndare. Lauréat HSBC de l’édition 2014 de l’Académie, il apparaît dans les productions de La Flûte enchantée (sous Metropolitan Opera de New York dans une production de Roméo et Juliette (Gounod) dirigée les traits du Premier Prêtre et du Deuxième homme armé) en 2014 et d’Alcina (en tant que Melisso) en 2015. En par Plácido Domingo, prestation qui l’amène à devenir une habituée des planches du célèbre janvier 2016, il fait ses débuts à l’Opéra national de Pologne à Varsovie dans le rôle de Publio (La Clémence de Titus) et opéra new-yorkais. Lauréate du Concours international de chant Giulio Gari en 2005, elle reçoit interprète Polyphème (Acis et Galatée) à la Mozartwoche de Salzbourg sous la direction de Marc Minkowski. Durant par la suite de nombreux prix, dont le Prix Beverly Sills (qui récompense les jeunes chanteurs la saison 2016/2017, il tient plusieurs rôles solistes à l’Opéra de Zurich : Raimondo (Lucia di Lammermoor), Masetto ayant tenu un rôle soliste au Metropolitan Opera) en 2011 et le prix Richard Tucker (décerné à de (Don Giovanni), Colline (La Bohême), Capellio (I Capuleti e i Montecchi) et Melisso (Alcina). jeunes chanteurs américains à l’aube d’une carrière internationale) en 2013. Aujourd’hui, la soprano se produit sur les plus grandes scènes européennes et américaines, dont l’Opéra de Vienne, l’Opéra de Munich, le Festival David Leigh, basse / Il Commendatore de Salzbourg, l’Opéra national de Paris, le Festival de Glyndebourne, le Lyric Opera de Chicago, l’Opéra de San Né dans une famille d’artistes, David Leigh (basse) commence par étudier la composition à l’Université Francisco et le Metropolitan Opera de New York. Elle y incarne entre autres Angelina (La Cenerentola), Blanche Yale de New Haven (Connecticut). Boursier de la New York Foundation for the Arts en 2011, il (Dialogues des Carmélites), Sesto (Giulio Cesare), Ruggiero (Alcina), le rôle-titre de La Périchole ou encore Charlotte obtient un Master en Chant au Mannes College of Music de New York (2012) ainsi qu’un Master en (Werther). En 2015, elle crée le rôle d’Ada dans l’opéra Cold Mountain de Jennifer Higdon à l’Opéra de Santa Fe. En Chant lyrique à la Yale School of Music (2014), où il se voit décerner le prix d’excellence Harriet concert, elle collabore avec des phalanges comme l’Orchestre symphonique de Chicago, l’Orchestre philharmonique Gibbs. Parallèlement à cela, il intègre des programmes de formation au sein de l’Opéra de de New York, l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et l’Orchestre symphonique de Boston, et chante sous la Chautauqua (2012) et de la Music Academy of the West (2013-2014), mais aussi au Ravinia Steans direction de Valery Gergiev, Gustavo Dudamel, Esa-Pekka Salonen, Andris Nelsons et James Conlon. Parmi les Vocal Institute (2015), à l’Opera Theatre de Saint Louis (2015) et à l’Opéra de Santa Fe (2016). nombreux enregistrements que compte sa discographie, deux ont reçu le Grammy Award du meilleur enregistrement Depuis cette saison, il est membre du programme Lindemann pour jeunes artistes du Metropolitan d’opéra : L’Enfant et les sortilèges de Ravel avec le Saito Kinen Orchestra dirigé par Seiji Ozawa (Decca, 2015), et The Opera de New York. Demi-finaliste des auditions nationales du Metropolitan Opera de New York et finaliste du Tempest dirigé par Thomas Adès avec l’Orchestre du Metropolitan Opera, mis en scène par Robert Lepage (Deutsche Concours international de chant Francesco Viñas de Barcelone en 2015, il remporte en 2016 le Concours de chant Grammophon, 2013). McCammon organisé par l’Opéra de Fort Worth. En 2015/2016, il réalise une première saison en tant qu’artiste apprenti à l’Opéra de Santa Fe et débute sous les traits de Fafner (Siegfried) au Queen City Opera de Cincinnati. Julie Fuchs, soprano / Zerlina Il chante également pour la première fois le Requiem de Verdi avec la Choral Society of Northeast Pennsylvania et La soprano Julie Fuchs suit d’abord une formation théâtrale et musicale en Avignon (Premier Prix de participe au gala organisé par le New York City Opera en l’honneur du chef d’orchestre Julius Rudel, en compagnie violon et de chant du Conservatoire), puis au Conservatoire national supérieur de musique et de de chanteurs comme Frederica Von Stade, Christine Goerke et Plácido Domingo. Son répertoire lyrique comprend danse de Paris où elle obtient le Premier Prix de chant à l’unanimité avec les félicitations du jury. entre autres les rôles du Commandeur (Don Giovanni), d’Ashby (La fanciulla del West, Puccini), de Frère Laurent « Révélation lyrique » des Victoires de la musique en 2012 puis « Artiste de l’année » en 2014, (Roméo et Juliette, Gounod), de Pastor Avery (Emmeline, Tobias Picker), du Majordome (La Rondine, Puccini), de Julie Fuchs est lauréate du Concours Operalia de Placido Domingo en 2013. Cette même année, Colline (La Bohème), de Sarastro (La Flûte enchantée), de Capellio (I Capuletti e i Montecchi) et de Raimondo (Lucia elle figure parmi les Lauréats HSBC de l’Académie du Festival d’Aix. Très vite, elle se produit sur les di Lammermoor). grandes scènes nationales et internationales : Opéra national de Paris, Théâtre des Champs-Elysées, Philharmonie de Paris, Opéra-Comique, Festival d’Aix-en-Provence, Opéra de Lausanne, Opernhaus de English Voices / chœur Zurich, Bayerische Staatsoper de Munich, Festival de Salzbourg, Royal Albert Hall, La Fenice, Staatsoper de Vienne etc. Fondé par Tim Brown, alors directeur musical du Clare College de Cambridge, English Voices rassemble les Sur ces scènes, elle incarne entre autres les rôles de Marie (La Fille du régiment), Susanna (Les Noces de Figaro), La Folie meilleurs chanteurs issus des Chœurs des collèges d’Oxford et de Cambridge. Dès ses débuts, l’ensemble propose (Platée), Musetta (La Bohème), Ciboulette (Ciboulette), Contessa di Folleville (Le Voyage à Reims), Morgana (Alcina), Leïla des exécutions basées sur des recherches historiques et collabore régulièrement avec l’Orchestre de l’âge des (Les Pêcheurs de perles)... Artiste passionnée aux talents variés, Julie Fuchs donne régulièrement des récitals de mélodies et Lumières, le Freiburger Barockorchester, l’Akademie für Alte Musik de Berlin, le Concerto Vocale ou encore le enregistre avec de grands artistes de jazz. Elle joue dans les comédies musicales My Fair Lady (Eliza Doolittle) et The Sound Mozarteum Orchester Salzburg, ainsi qu’avec des chefs spécialistes de musique ancienne, tels qu’Ivor Bolton, of Music (Maria Rainer) au Théâtre du Châtelet, et crée plus récemment le rôle d’Esther dans le nouvel opéra de Lucas René Jacobs et Gustav Leonhardt. Invité dans les plus grandes salles de Grande-Bretagne et d’Europe, il se produit Francesconi Trompe-la-mort pour l’Opéra national de Paris. Sa discographie comprend un enregistrement des mélodies dans de nombreux festivals, dont le Mostly Mozart Festival de New York, le London Bach Festival et les festivals de de jeunesse de Mahler et Debussy avec le pianiste Alphonse Cemin (Aparté-Harmonia Mundi) et l’intégrale des mélodies Spitalfields et Lufthansa. En 2012, l’ensemble crée sa propre académie afin de permettre à de jeunes chanteurs de Poulenc (Atma Classique). En 2014, Julie Fuchs signe un contrat d’exclusivité pour Deutsche Grammophon et sort de se produire aux côtés de solistes réputés. Récemment, il remporte un franc succès lors d’une tournée en Israël l’année suivante un premier enregistrement, « Yes », qui fait la part belle à l’opérette des années 1920. durant laquelle il donne la Passion selon saint Matthieu de Bach avec la Camerata d’Israël. Cette année, il retourne dans ce pays pour une nouvelle tournée, proposant cette fois les oratorios de Pâques et de l’Ascension de Bach. Krzysztof Ba¸czyk, basse / Masetto Invité régulier du Festival d’Aix-en-Provence depuis dix éditions, il participe notamment à la célèbre production Né en 1990 en Pologne, Krzysztof Ba¸czyk (basse) reçoit sa première éducation musicale au sein du de l’ de Monterverdi, mis en scène par la chorégraphe Trisha Brown en 1999. Plus récemment, il prend part Chœur de garçons de Poznan´. Il poursuit ensuite sa formation de chant à l’Académie de musique à La Flûte enchantée de Mozart, ainsi qu’à Ariodante de Händel. Cette année, il revient pour deux productions : The Ignacy Jan Paderewski de la ville (dont il sort diplômé en 2014) et suit les master classes Rake’s Progress de Stravinski et Don Giovanni de Mozart. d’artistes comme Neil Shicoff, Anita Garancˇa, Andrzej Dobber, Ann Murray et David Pountney. En décembre 2010, il intègre le programme pour jeunes artistes du Grand Théâtre – Opéra national de Varsovie. Après avoir fait ses débuts sur la scène du Grand Théâtre de Poznan´ dans Lady Macbeth de Mtsensk (Chostakovitch) en 2011, il se produit dans différentes productions du théâtre, dont (Ambroise Thomas), Aïda, Eugène Onéguine, Les Noces de Figaro, Parsifal, Don 36 37 Chœur Orchestre Sopranos : PREMIERS VIOLONS HAUTBOIS Luno Connolly, Lucy de Butts, Fiona Hymns Brian Dean, Saori Furukawa, Laura Lutzke, Shant Dan Bates, Lidewei de Sterck Eskenian, Blandine Chemin, Charles-Quentin de MEZZos : Gromard, Pauline Fristch, Anna Markova, Shio Ohshita CLARINETTES Frances Gregory, Emma Lewis, Claire Williams Toni Salar Verdu, Francesco Spendolini DEUXIÈMES VIOLONS Ténors : Marieke Bouche, Martyna Pastuszka, Mieko Tsubaki, BASSONS Chase Hopkins, Stefan Kennedy, Lauwrence Olsworthpet James Jennings, Marketa Langova, Tokio Takeuchi, Margreet Bongers, Niels Coppalle Benjamin Chavrier, Diego Castelli Basses : CORS Daniel D’souza, Andrew Fellowes, Dominic Kraemer ALTOS Christian Binde, Ricardo Rodriguez Nicholas Bootiman, Matthias Wiesner, Aliye Cornish, Tim Brown / Chef de Chœur Lucile Chionchini, Elisabeth Sordia TROMPETTES Choriste du Westminster Abbey lorsqu’il était enfant, Tim Brown se forme au King’s College de Peter Weitzer, Alejandro Sandler Cambridge. Membre du Monteverdi Choir à ses débuts puis fondateur du Scholars Vocal Ensemble, VIOLONCELLES il poursuit également une carrière de contre-ténor et de chef de chœur. Directeur musical du Grégoire Korniluk, Diana Vinagre, Céline Barricault, TROMBONES Clare College de Cambridge entre 1979 et 2010, il y fonde le Chœur English Voices qui obtient Clotilde Lacroix, Thomas Luks Matthias Sprinz, Cas Gevers, Clemens Erdmann rapidement une reconnaissance internationale au travers de nombreux enregistrements, tournées et concerts. En 2011, il crée la Zürcher Sing-Akademie, chœur professionnel associé CONTREBASSES TIMBALES à l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich qu’il dirige jusqu’en 2016. Actuel directeur du Berwang Gautier Blondel / Miriam Shalinsky, Davide Vittone, François Garnier Music Course en Autriche, il participe régulièrement aux rencontres organisées par l’Association Jan Zahourek, Hen Golsobel européenne des Chorales – Europa Cantat ainsi que par Zimriya en Israël. Particulièrement intéressé par MANDOLINE développement de la technique vocale chez les chanteurs amateurs, il poursuit depuis plusieurs années des FLÛTES Brian Dean recherches dans ce domaine aux côtés de Karen Brunssen de l’Université Northwestern de Chicago. Invité à se Anne Parisot, Amélie Michel produire dans le monde entier, il donne de nombreux concerts et séminaires en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Thaïlande, en Israël et en Europe durant la saison 2016-2017. Cet été, il dirigera le Requiem de Brahms dans le Anna Chromy / plasticienne cadre du nouveau Festival choral de Horto en Grèce. Née en 1940 à Cˇeský Krumlov (République tchèque), Anna Chromy étudie à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts et à l’Académie de la Grande Chaumière de Paris et se fait rapidement Le Cercle de l’Harmonie une réputation en tant que peintre, avant qu’un grave accident ne l’amène en 1992 à se tourner Depuis sa création en 2005, le Cercle de l’Harmonie est invité au Théâtre des Champs-Elysées, à l’Opéra Garnier, vers la sculpture. C’est à Pietrasanta et à Carrare (Toscane) qu’elle travaille le bronze et le à l’Opéra-Comique, ainsi que dans des festivals internationaux parmi lesquels le Festival d’Aix-en-Provence, le marbre, en collaboration avec la Fonderia Artistica Mariani, la Fonderia d’Arte Massimo Del Festival international d’opéra baroque de Beaune et les BBC Proms. Il se produit également dans plusieurs maisons Chiaro, l’atelier de Massimo Galleni et le Studi d’Arte Cave Michelangelo de Franco Barattini. européennes : La Fenice (Venise), Bozar (Bruxelles), Barbican (Londres), Musikfest Bremen, Concertgebouw Aujourd’hui, ses sculptures (plus de 50 au total) sont exposées dans de nombreux espaces publics (Amsterdam), Philharmonie de Cologne, Konzerthaus Dortmund. Dirigés par le chef Jérémie Rhorer, les en Europe et en Chine. Son œuvre la plus connue est Le Manteau de la Conscience (The Cloak of musiciens du Cercle de l’Harmonie ont été formés dans les plus grands conservatoires­ dédiés à la pratique sur Conscience) ou Statue du Commandeur reproduite dans la production Don Giovanni mise en scène par Jean-François instruments d’époque, comme La Haye, Bâle ou Paris. Le Cercle de l’Harmonie accueille aussi des musiciens venus Sivadier au Festival d’Aix 2017. Elle apparaît pour la première fois en 1977 dans sa peinture To be, or not to be (1980) de tous horizons, représentatifs d’une évolution récente de la société musicale, formés à la technique moderne et se répand rapidement dans de nombreuses villes à travers le monde ; on peut ainsi l’apercevoir à la Cathédrale et convaincus du bien-fondé du recours aux instruments d’époque pour défendre un certain type de répertoire. de Salzbourg, au Grimaldi Forum Monaco, au Musée national d’archéologie d’Athènes ou encore au Théâtre des Outre les chefs-d’œuvre de Mozart et Haydn, le Cercle de l’Harmonie se met au service du répertoire français et États de Prague. Anna Chromy réalise par ailleurs plusieurs expositions, notamment à l’Opéra de Monte-Carlo (Don plus particulièrement d’une période charnière qui s’étend du milieu du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle, de Giovanni, 1997), au Museo di Sant’Agostino de Pietrasanta (Il Canto di Orfeo, 2004), à la Place Vendôme de Paris Gluck à Wagner en passant par Berlioz. C’est à l’invitation de Bernard Foccroulle que Le Cercle de l’Harmonie et (Mythos Europe, 2005), au Vieux Port de Saint-Tropez (Mythes de la Méditerranée, 2011) et au Musée national de Chine Jérémie Rhorer se produisent au Festival d’Aix-en-Provence dès 2008 pour L’Infedeltà delusa de Haydn, puis en de Beijing (exposition personnelle, 2015). Sa carrière se voit saluée à plusieurs reprises ; elle reçoit ainsi le Prix 2012 pour Les Noces de Figaro. La discographie de Jérémie Rhorer et du Cercle de l’Harmonie s’étoffe au fil des international Salvador Dalí, la Médaille Franz Kafka de Prague en 2003 et est nommée en 2012 membre honoraire années : des airs de Mozart chantés par Diana Damrau ; les Symphonies 25, 26 et 29 de Mozart ; des arias de JC Bach de l’Association nationale de sculpture de Chine. Son style très personnel se nourrit aux sources du Surréalisme de chantés par Philippe Jaroussky chez Virgin Classics ; Lodoïska de Cherubini ; des symphonies et concertos de Liszt, Max Ernst, René Magritte et Salvador Dalí, mais l’artiste puise également son inspiration dans l’École viennoise Berlioz et Reber ; des symphonies et romances de Beethoven chez Ambroisie – Naïve ; L’Enlèvement au Sérail et La du Réalisme Fantastique et d’autres mouvements de l’Europe centrale, ainsi que dans la musique (et l’opéra en Clémence de Titus chez Alpha Classics. Le Cercle de l’Harmonie bénéficie du soutien du ministère de la Culture et de particulier), la danse classique et les mythes anciens. la Communication, du mécénat de la Caisse des Dépôts, de Montpensier Finance et de la Fondation Orange.

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Act I ACT II Leporello is keeping watch in front of the house into Don Giovanni, having convinced Leporello to remain in which his seducer master Don Giovanni has entered his service with a cash payment, explains his new plan masked. Leporello is cursing his lot as a valet when to him: to seduce Donna Elvira’s servant by putting on Don Giovanni bursts upon the scene followed by Donna his valet’s clothes. The two men start to carry out the Anna whom he has attempted to rape. She tries in vain plan: Leporello seduces Donna Elvira who follows him to remove his mask in order to reveal his identity. into the night whilst Don Giovanni sings a serenade to Alerted by his daughter’s screaming, the Commander her servant. Masetto and his companions are looking challenges the seducer to a duel. Don Giovanni escapes for Don Giovanni in order to punish him, but without with Leporello only after having mortally wounded the realising it they come across he whom they are looking old man. Donna Anna together with her fiancé Don for, the fake valet brushes them off, but not before Ottavio returns to discover her father’s dead body. They giving Masetto a good thrashing. Whilst attending to his both make a promise to avenge the unknown murderer. wounds, Zerlina manages to make up with her fiancé. Despite Leporello’s reproaches Don Giovanni does Wandering in the night, the fake gentleman and Donna not feel any remorse. Donna Elvira to whom he has Elvira come across Donna Anna and Don Giovanni soon promised his hand in marriage arrives unexpectedly to be joined by Zerlina and Masetto. They all turn on determined to assert her rights. Don Giovanni takes who they think is Don Giovanni. Terrified, Leporello flight leaving Leporello to deal with the abandoned takes off his mask and manages to escape. lover’s chiding and to roll out the list of his master’s Don Giovanni takes refuge in a cemetery where he finds innumerable conquests. Leporello to whom he gives news of his latest pranks. Zerlina a young peasant girl, is celebrating her The statue placed above the Commander’s grave warns engagement to Masetto. Don Giovanni promising a him that he has little time left with which to amuse sumptuous feast to all the peasants manages to get the himself. The seducer challenges him by inviting the young girl alone. He is on the verge of convincing her statue to supper at his home. The statue accepts. to marry him, when Donna Elvira bursts in, putting Don Ottavio is becoming impatient but Donna Anna Zerlina on her guard and then sending her away. Donna declares her love for him. Anna and Don Ottavio ignoring the identity of the In his palace Don Giovanni sits down at the table and murderer, intend to call upon Don Giovanni to help is served by Leporello. The untimely arrival of Donna them with their revenge plot, however, Donna Elvira Elvira interupts the meal. She urges Don Giovanni in interupts the discussion. Don Giovanni tries to make vain to change his ways. There is a knock at the door: the out that she is mad and pushes her away. Donna Anna, Commander’s statue has come to honour the libertine’s astounded, recognises the voice of her attacker. invitation to dinner but also urges him to change. As Don Giovanni has organised at his home a great a pledge of a promise to change, the statue attempts celebration to which everyone is invited. The nobles a hand shake. Don Giovanni is seized with dread but turn up masked with the intention of denouncing the refuses to repent. He is delivered to the flames of hell in infamy of the master of the ball. Zerlina attempts to front of a horrified Leporello. recover the confidence of her fiancé, but at the point at Arriving too late to punish him, his victims can only which the discussion is drawing to a close, the master confirm his disappearance and submit themselves to drags her to one side. While she manages to escape by their fate. screaming, Don Giovanni turns the situation around by accusing his valet Leporello. However, having ICI TOUT TOURNE AUTOUR DE VOUS understood that Donna Elvira, Donna Anna and Don Ottavio are all in league against him, the seducer profits CLASSE BUSINESS �Dans un salon dédié, détendez-vous le temps d’un soin Clarins*, from the general confusion to make his escape. puis profi tez du confort absolu d’un fauteuil-lit** tout en savourant des menus de grands chefs étoilés français, servis comme dans un grand restaurant.***

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Contacts L’Académie du Festival d’Aix est un centre de perfectionnement vocal et instrumental de référence, Entreprises – Marion Milo / [email protected] / 01 44 88 57 61 un atelier de réflexion, d’expérimentation, de création d’opéra et de formes innovantes, et un lieu de Entreprises régionales – Amélie Demoustier / [email protected] / 04 42 17 34 31 développement professionnel pour les jeunes artistes. En 2016 : 253 jeunes talents de 45 nationalités, Particuliers – Sarah Goettelmann / [email protected] / 01 44 88 59 56 46 encadrés par 45 artistes renommés. 47 M. et Mme Samy Kinge M. Etienne Davignon M. Jean-Paul Labourdette M. Pierre-Louis Dauzier Les mécènes Mme Danielle Lipman W. Boccara M. Laurent Diot M. et Mme Michel Longchampt M. et Mme Alain Douteaud du Festival d’Aix-en-Provence M. et Mme Jacques Manardo M. et Mme Olivier Dubois Mme Anne Maus M. et Mme Philippe-Henri Dutheil M. et Mme Ton Meijer-Bergmans M. et Mme Christian Formagne Mme Sylvie Ouziel Mme Marceline Gans De nombreux mécènes français et étrangers soutiennent le développement du Festival d’Aix-en- M. Henri Paret M. Jean-Marie Gurné Provence notamment à travers le Club des Mécènes et les associations IFILAF The International M. Philip Pechayre M. Elias Khoury Friends UK et USA. M. Thomas Rottner Mme Gabriele Kippert Nous les remercions pour leur engagement à nos côtés, et plus particulièrement nos grands donateurs : M. Etienne Sallé M. Didier Kling M. et Mme Leonard Schrank M. Antoine Labbé Howard & Sarah D. Solomon Foundation M. Olivier Schucht M. Jean-Pol Lallement Karolina Blaberg Stiftung Mme Catherine Stephanoff M. Jean-Marc La Piana Fondation Meyer pour le Développement Culturel et Artistique. Mr Benoît van Langenhove de Bouvekercke M. Jacques Le Pape M. Michel Vovelle M. et Mme Jacques Latil M. et Mme Philip Wilkinson Mme Marie-Thérèse Le Liboux M. et Mme Robert Zolade M. Cédric Leoty Mécènes fondateurs Membres bienfaiteurs Mme Francine Loreau M. et Mme Laurence Blackall Baron et Baronne Jean-Pierre Berghmans Membres actifs Mme Janine Levy M. et Mme Christopher Carter M. et Mme Walter Butler Melle Pascale Alfonsi M. Thierry Martinache M. Nicolas D. Chauvet M. et Mme François Debiesse Mme Laure Ayache Sartore M. et Mme Jean-Pierre Megnin M. et Mme André Hoffmann M. Michel Frasca M. et Mme Jean-Paul Bailly M. et Mme Guillaume de Montrichard M. Bruno Roger M. Alain Guy M. Constant Barbas Mme Maryse Most M. et Mme Christian Schlumberger Mme Sophie Kessler-Matière Mme Patricia Barbizet Baronne Sheila et Sir Barry Noakes M. et Mme Karel Vinck M. Michael Lunt M. Bernard Barone Mme Maryvonne Pinault M. Alessandro Riva et M. Nicolas Bonnal M. et Mme Christian Bauzerand M. Didier Poivret Grands mécènes M. et Mme Denis Severis Mme Marie-Claude Billard M. Olivier Renaud-Clément M et Mme Charles Adriaenssen M. et Mme Olivier Binder M. et Mme Jimmy Roze M. Jean-Louis Beffa Membres donateurs M. et Mme Daniel Caclin M. Jon Rupp Mme Diane Britz Lotti M. Jad Ariss Mme Christine Cayol-Machenaud M. et Mme Jacques-Olivier Simonneau M. et Mme Didier de Callataÿ M. et Mme Mark Armour Mme Marie-Claude Char Mme Ninou Thustrup et M. Jean-Marc Poulin M. François Casier M. et Mme Thierry Aulagnon Mme Myriam de Colombi-Vilgrain M. et Mme Sebastien Veil M. Nabil Chartouni M. et Mme Thierry d’Argent Mme Paz Corona et M. Stéphane Magnan M. et Mme Jean-Renaud Vidal Mme Ariane Dandois M. et Mme Erik Belfrage M. Alan R. Cravitz M. Philippe Villin M. et Mme Bechara El Khoury Baron et Baronne Philippe Bodson M. Peter Espenhahn M. et Mme Michel-Yves Bolloré M. et Mme Nicholas L.D. Firth M. et Mme Jacques Bouhet Board of trustees M. Michael J. Foley M. et Mme François Bournerias M. et Mme Burkhard Gantenbein M. Eric E. Bowles and Mme Kuri Torigoe IFILAF USA IFILAF UK Mlle Nomi Ghez et Dr Michael S. Siegal M. et Mme Jordi et Patricia Caballé M. Jean-Claude Gruffat Président Mme Jane Carter Présidente M. et Mme Jean-Claude Gruffat Mme Bernadette Cervinka M. Richard J. Miller Trésorier M. Peter Espenhahn Trésorier M. Frédéric Habets Mme Christelle Colin et M. Gen Oba M. Jérôme Brunetière Secrétaire M. Laurence Blackall M. et Mme Alain Honnart Mme Nathalie Coll Mme Diane Britz Lotti M. Jérôme Brunetière M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Virgile Delâtre M. Nabil Chartouni Mme Béatrice Schlumberger Baron et Baronne Daniel Janssen M. Roland Descouens Mme Edmée de M. Firth M. David Syed M. et Mme Richard J. Miller M. et Mme Dominique Dutreix Mme Marie Nugent-Head Marlas Mme Marie Nugent-Head et M. James C. Marlas M. et Mme Charles-Henri Filippi Dr Michael S. Siegal Certains de nos mécènes souhaitent conserver M. Xavier Moreno M. Pierre-Yves Gautier The Honorable Anne Cox Chambers l’anonymat. Liste arrêtée au 20 avril 2017. M. Pascal Tallon M. et Mme Pierre Guenant Membre Honoraire M. et Mme Henri-Michel Tranchimand Dr John A. Haines et Dr Anand Kumar Tiwari M. Jacques Bouhet Membre Honoraire M. et Mme Anton van Rossum Mme Yanne Hermelin M. Jérôme Wigny M. William Kadouch-Chassaing Si vous souhaitez rejoindre les mécènes du Festival, vous pouvez nous contacter au : M. et Mme Raphaël Kanza +33 (0)4 42 17 43 56 – [email protected] 48 49 partenaire officiel Les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence se déroulent les 7, 8 et 9 juillet 2017.

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C80 M0 J0 - - N0 - - - - Le Club Campra - - - - - R1-18/04/12 Le Club Campra réunit des entreprises régionales, des commerçants, des professions libérales de secteurs et de tailles variés, désireux de soutenir le Festival. Par un acte citoyen, ils prennent part au rayonnement culturel de la région et favorisent l’accès à la culture pour tous.

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Anne-Flavie Germain Chargée de Chef.ffe.s de salle Dubos Provence-Alpes-Côte Fanny Roustan communication enoa Anastasia Loreto Secrétaire général* d’Azur Attaché de production Élise Ortega Margot Rouas Madame Catherine représenté par Madame Sébastien Pécot Dramaturges Mehdi Sicre Demier Chantal Eymeoud Assistante logistique OJM Aurélie Barbuscia Romain Raso Trésorière* Vice-présidente de la Amélie Alessandra Timothée Picard Hôte.esse.s d’accueil Monsieur Stéphane Région Provence-Alpes- Assistantes de production Graphiste Alexandre Belzacq- Bouillon Côte d’Azur Morgana Barra Laurie Wagner Paillassoux Préfet de la Région déléguée à la Culture et au Julie Jozwiak Photographes Alexandre Sauron Provence-Alpes-Côte Patrimoine Maud Morillon Clément Vial Alienor Kuhn d’Azur et des Bouches- Monsieur Jean-Marc Accompagnateur.rice des Pascal Victor Anna Suraniti du-Rhône Forneri musiciens OJM Patrick Berger Antonin Beaufils Madame Régine Personnalité qualifiée, Gilles Duparc Vincent Beaume Arthur Roseau Hatchondo nommé par le Pasino Caroline Guibeaud Jean-Claude Carbonne Astrid Enoc Directrice générale de d’Aix-en-Provence Baptiste Blanchard la création artistique, Monsieur Alain Taravella Développement PRESSE Bathélémy Cardonne Ministère de la Culture et Personnalité qualifiée, international Responsable du service Clara Weller de la Communication nommé par l’Etat Responsable du de presse Clément Gay Monsieur Marc Ceccaldi *Membres du Bureau développement Valérie Weill Eléa Molmeret Directeur régional des Liste au 5 mai 2017 international Attachée de presse Elias Toualbi-Atlan affaires culturelles, Christelle Augereau Christine Delterme Elsa Chabran Ministère de la Culture et Les équipes du Assistante Assistante Emma Bertin de la Communication Festival 2017 Léonie Guédon Camille Claudon Emmanuelle Schelfhout Madame Maryse Eugénie Charon Joissains-Masini Direction générale Direction de la production RELATIONS AVEC LE Ilan Rabate Maire d’Aix-en- Directeur général Directeur de production PUBLIC Inès Basse Dajean Provence, Président du Bernard Foccroulle Vincent Agrech Responsable des relations Jean-Batiste Costa- Conseil de Territoire Directeur général-adjoint Administrateur.rice de avec le public Ludwig du Pays d’Aix, Vice- François Vienne production Marjorie Suzanne Jeanne Roques président de la Métropole Assistant de direction Stéphan Hugonnier Développement Jeanne Favre Aix-Marseille-Provence Louis Geisler Julie Fréville international Jeanne Fremont Monsieur Gérard Chargées de production Anne-Sylvie Gautier Jeremie Meyer Bramoullé Comité de direction Mathilde Lamy Gestion équipe et Johanna Costa Adjoint au Maire d’Aix- Bernard Foccroulle Marion Schwartz billetterie Julien Bourgain en-Provence, délégué au François Vienne Attachée de production Pierre-Hugo Molcard Laure-Marie Harant Festival d’Aix-en- Jérôme Brunetière Élise Griveaux Développement du public Léo Burié Provence Agathe Chamboredon Assistantes de production Claire Petit Louise Lisart Monsieur Jean-Claude Émilie Delorme Célestine Dahan Chargée RP équipe Louise De Campou Gaudin Josep Maria Folch Cléo Michiels billetterie Louison Cassarino Président de la Métropole Sarah Berthou Romina Guzman Lucie Weller Aix-Marseille-Provence, Direction artistique Responsable pôle Opérateur.rice.s billetterie Lucile Leclerc Maire de Marseille, Vice- Responsable de la logement et logistique Ishem Rouiaï Luisa Ravoyard président du Sénat coordination artistique artistes Yonathan Amouyal Lysandre Habert représenté par Monsieur Béatrice de Laage Valeria Brouillet Julien Grimbert Majd Adwan Daniel Gagnon Conseiller artistique et Assistante pôle logement Kevin Lerou Manon Guerrero Vice-président de dramaturge Audrey Meyer Evera Chapel Marcell Nemeth la Métropole Aix- Alain Perroux Mickaël Massard Marie-Louna Sconamiglio Marseille-Provence Directrice de l’Académie, Secrétariat général Melody Jacquet Maryline Meignan- délégué à la Culture et aux de l’OJM et d’enoa Secrétaire général Daniel Trotman Montels équipements culturels, Émilie Delorme Jérôme Brunetière Lucille Hochet Mathilde Saunier Maire de Cornillon- Attachée à la coordination Attaché de production au Matthieu Eymar Matteo Baraton Confoux artistique Secrétariat général Milos Zemiro Madame Martine Vassal Marie-Céline Paul Cortes ACCUEIL ET Mireille Tiget Présidente du Conseil Lesgourgues PROTOCOLE Mohanad Adwan départemental des DIRECTION DE LA Responsable accueil, Pauline Vigneron Bouches-du-Rhône, ACADÉMIE/OJM/enoa COMMUNICATION protocole et prospective Pénélope Bresch 1ère Vice-présidente de la Directeur adjoint de Directrice de la publics Pierre-Alexandre Michel Métropole Aix-Marseille- l’Académie communication Sophie Ragot Sacha Borel Provence Paul Briottet Catherine Roques Adjoint accueil Salomé Rigollet représentée par Madame Chargées de production Responsable Simon Détienne Salômé Petetin Sabine Bernasconi Académie communication Assistant Sami Dendani Vice-présidente du Marie-Laure Favier Sylvie Tossah protocole Simon Barbary Conseil départemental Helen Naulot-Molmerret Chargées de Yacine Tessier Sonia Ouahhoud 57 Soukayna Saidi Chargée de mission Régisseur général en Jean Marie Faugier Assistante administration Andréa Nemeth Régie de production Habilleurs.ses Syméon Fieulaine Goran Mitkovic Thaïs Drujon développement durable charge des accessoires Michel Boutière technique (Don Giovanni) Sophie Petit (Carmen) Fanny Achouch Didier Manca Mathias Mopty Tsering Onderka Véronique Fermé Eric Blanchard Alain Laurent Amélie Faure Fleur Pomié Magali Ruelle (Pinocchio) Catherine Cocherel Régisseur son vidéo David Nemeth Valentine Dalloz Agent d’entretien Paris Régisseuse générale en Sophie Urbani Régie de production (Don Giovanni) Régie de scène Luc Devouassoux Jonathan Piat Aurélia Ripert Victor Détienne Maria Dos Santos charge du surtitrage Chef Peintre Nicole Richardson Damien Visocchi Aurélie Maestre (Carmen) Marie Courdavault Régisseur surtitrage Martial Roze Victor Tapissier Béatrice Arnal Denis Charpin (The Rake’s Progress) (Don Giovanni) Alexandre Mesta Nadine Galifi Douglas Martin Gaetane Serond Victoria Loreto Direction mécénat et Régisseur général en Peintres décorateur.rice.s Julie Serre Chef.fe habilleur.se (Carmen) Anna Martinez Accessoiriste Régisseur général adjoint Vijay Ramnauth développement charge du service son Tifenn Delville (Don Giovanni) Nadia Brouzet Lise Labro (Pinocchio) Cheffe lingère Adeline Bargeas en charge de la logistique Directrice mécénat et et vidéo Annette Fastnacht Régie de scène (Don Giovanni) Esther Pieri (Pinocchio) Linda Amirat Cheffe habilleuse Philippe Chioselli PASSERELLES développement Philippe Roussel Charles Grossir Olga Paliakova Minok Terre Chef machiniste Cheffes d’équipe Marie Pasteau Régisseur des transports Responsable service Marie-Victoire Abbou Régisseur général adjoint Ariane Guérin (The Rake’s Progress) (The Rake’s Progress) Mohamed Benrahou perruques/maquillage Habilleuse techniques éducatif Directrice adjointe du service son et vidéo Christophe Kuhn Laura Rodriguez Habilleuses Adjoints chef machiniste Patricia Debrosses Annabel Cartallas Frédéric Féraud Frédérique Tessier mécénat et développement Hervé Rico Florence Lagrange (The Rake’s Progress) Karine Bradesi Raphaël Caron (Carmen) Cheffe d’équipe Régisseur adjoint Responsable service Céline Saad Régisseuse générale Julie Maret Elsa Ragon Marina Cossanteli Jean-Pierre Costanziello Marie Laure Sérafini perruques/maquillage Thierry Lefebvre socio-artistique Responsable du mécénat en charge des services Andréa Nemeth (Don Giovanni) Françoise Dupin Chef cintrier (Pinocchio) Julie Stoehr Machinistes répétitions Emmanuelle Taurines individuel costume, perruque, Emeline Ternaux Chef machiniste Claudine Ginestet Laurent Brillanti Maquillage coiffure Maquillage/coiffure Roland Reine Chargée administrative et Sarah Goettelmann maquillage et habillage Isabelle Viallon Joachim Diaz Claire Reinhart Cintriers Oriane Boutry Laure Camara Erwan Freudenreich communication Passerelles Responsable du club des Véronique Rostagno Grégory Wattebled Adjoints chef machiniste Marie Vernhes Jérémie Blanchard Delphine Boyer Régisseur d’orchestre Machinistes transport Chine Venturi mécènes Régisseuse générale Peintres de décors Florent Calvet Cheffe lingères Mathieu Cormont Marie Brazier Romain Bekier Patrice Almazor Coordinatrice Charlotte Gallienne adjointe en charge du Julien Moncadel Emmanuel Duvivier Anne-Fleur Charrodeau Patrick Derdour Alexia Dalmas Pierre Astic pédagogique Passerelles Responsable du club Campra service habillage Marc Tessier Abdoulaye Sima Lingère Eddy Penalba Virginie Mizzon CONSERVATOIRE Jean Brillanti Marie-Laure Stephan Amélie Demoustier Amélie Mistler Medhi Zaouia Chef cintrier Elisa Penel Machinistes Armande Monteiro Régisseur de site Mehdi Zaouia Chargée des actions Chargée de mécénat Régisseuse générale Sculpteur Michaël Piroux Chef.fe d’équipe Juliette Corazza Laurence Yaegger Hugues Barroero Régisseur général éducatives Marion Milo adjointe en charge du Francis Ruggirello Pupitreurs perruques/maquillage Pierre-Arnaud De Job Régisseurs d’orchestre Technicienne d’orchestre Parade[s] Frédérique Moullet Chargée des événements service perruque et Chef.fe.s accessoiristes Sofiane Alamy Dominique Segonds Léo Denquin Alexandre Ferrand Hélène Lascombes Brice Giardini Chargée des actions Aida Kheirbeck maquillage Johanna Benedetto Tiphenn Delville (The Rake’s Progress) Guy Figuière Bertrand Schacre Accueil Studios socio-artistiques Assistantes Marie Jardiné Nathalie Fonrouge Adrien Geiler Emilie Vuez Cyrille Laurent Régisseuse surtitrage Elise Roques CONTRAT DE PROFES- Jeanne Rousselle Sophie Gustot Régisseur général Sophie Lassechere Manon Trompovski (Don Giovanni) Flavien Pollet Sarah Koechly SIONNALISATION Chargée des actions Ludmila Stefanikova en charge du service Bastien Thépot Machinistes Équipe Perruques- Christophe Robert Régisseur de site ACADÉMIE DU Elsa Desmarest éducatives auprès de Anne-Laurence Bonnot orchestres Astrid Avenard Maquillage Erik Taildeman Anthony Deroche FESTIVAL D’AIX (communication) l’Enseignement Supérieur François Couderd ATELIER COSTUMES Laëtitia Bonetti Laura Balitrand Régisseur général adjoint Adjoints régie de site Régisseuse générale Alexandre Keiniger Florence Nowak Direction technique Régisseur général adjoint Chef.fe.s d’équipe Olivier Caranta Leslie Baxa en charge de la lumière Erwan Freudenreich Valérie Benedetto Rafaël Talva Chargée des projets créatifs Directeur technique en charge du service Aude Amédéo Edouard Lopes Marie Brazier Eric Leroy Olivier Lissonnet Régisseurs adjoints (machiniste constructeur) du service socio-artistique Josep Maria Folch orchestres Aurélie Guermonpres Raphaël Masse Alexia Dalmas Régisseurs lumière Stéphane Monaury Maël Barthélémy Sara Luengas Directeur technique adjoint Romuald Deschamps Liliana De Vito Cécilia Moine Pierre Duchemin Gilles Bottacchi Accueil et gestion des Armand Croze STAGIAIRES Philippe Delcroix Coordinatrice technique Sabine Malatrait Federico Pagano Pauline Lavandera Germain Wasilewski espaces de répétitions Techniciens Benjamin Prunet Direction administrative et Régisseur général du OJM Enrique Molina Charles Pasternak Lucie Olive Adjoint régisseur lumière Aurélien Champeau instruments (Académie) financière Festival Marie-Cécile Leclerc Sylvestre Ramos Marc Tessier Régisseurs d’orchestre Yves Joubert Clara Lemonier Léandre Benedetto Audrey Lemarchand Directrice administrative Emmanuel Champeau Adjointes chef d’équipe Régisseur général adjoint Diane Loger Électriciens Lucas Hurtevent Christophe Dubasque (Pôle logement) et financière Responsable de l’atelier ATELIER DE Céline Batail en charge de la lumière Florent Simon Mathieu Bigou Hélène Lascombes Julien Moncadel Chloé Humbert Agathe Chamboredon de construction et du CONSTRUCTION Isabelle Borras Laurent Quain Régisseur surtitrage Grégoire Bos Alexandra Orreindy Romain Boudroit (Presse) Directrice administrative bureau d’études Bureau d’études Bérangère Desmarty Régisseur.se lumière Mahyar Mivetchian Amélie Bouchie Antonin Kling Bucchini et financière adjointe Pascal Thué Alice Deneux Marianne Vally Cécile Giovansili Régisseur de site Sylvain Brizay THÉÂTRE DU JEU DE SERVICES GÉNÉRAUX (Lumières) Ève Lombart Technicien DAO/CAO Pauline Pécard Équipe atelier Pierre Lafanechère Christian Jouffret Laurie Fouvet PAUME Régisseur Lumière Sara Di Martino Contrôleur de gestion David Vinent Garro Régisseuse de costumes Adjoint régisseur lumière Régisseurs de site Annaelle Marsile Régisseuse générale Eric Meslay (Atelier de construction Ararat Koçu Responsable pôle construction Anais Altot Marco Mirtillo adjoints Jérémie Pinna Aurélie Valle Électricien.ne.s et accessoires) Comptables qualifiées administratif et financier Sophie Lély Françoise Carton Électricien.ne.s Valéry Andriamialison Julian Rousselot Assistante administration Antoine Baumann David-Tristan Malinski Véronique Boeglin Sandrine Baron Chef menuisier Lydia Corvasier Jérémie Allemand Stéphane Duclos Régisseurs son vidéo technique Maxime Chassang (Régie de scène) Maria Selles Attachées administratives Geoffroy Martin Muriel Debaets Antoine Baumann Nicolas Piechaczek Frédéric Duru Alice Pons Maël Darquey Xavier Moreno Sandrine Laloix Agnès Champeau Menuisier.ère.s Elsa Depardieu Julie Bardin Stéphane Portanguen Romain Gauchais Régie de production Olivier Solignac (Machinerie) Comptable Sonia Verdu Benjamin Adaoust Karine Dubois Salvatore Casillo Roland Reine Matthieu Maurice Danièle Haas (Erismena) Aline Tyranowicz Rafaella Menichetti Alicia Ziadi Assistant.e administratifs Frédéric Bertrand Claire Durand Arnaud Cormier Eric Volfer Pierre Vidry Régie de scène Laurence Verduci (Accessoires) Chargée paie Damien Knipping Antoine Bonnand Nina Langhammer Morgane Corre Accueil Accessoiristes Chloé Lechat (Erismena) Volante son / vidéo / Salomé Rouillier Charlotte Fatou Anna Palladino Philippe Chedotel Raphaël Lo Bello Léo Grosperrin Mathilde Moriconi- David Gauthier Chef machiniste surtitrage (Accessoires) Chargée ressources Régisseur général des Tomy Dert Coline Privat Cathy Pariselle Schmidt (Carmen) Sandy Tissot Ludovic Boyer Noémie Quilichini humaines tournées Christophe Dubasque Nadia Rahmouni Stéphane Salmon Maéva Maucuit Emeline Ternaux Machiniste Bruno di Cioccio (Couture et accessoires) Sarah Hervé Frédéric Amiel Vincent Leclerc Sabine Richaud Régisseur.se.s son vidéo Ophélie Sciandra (Carmen) Charlotte Brotier Aurélie Granier Léo Van Roy Assistant paie Régie des sites permanents Isabelle Letot Hélène Sabis Frédéric Bielle Grégory Wattebled Cintriers Régisseur.se orchestre (Vidéo) Lucas Olivieri Rachid Sidi Youssef Christine Lusetti Coursière Claire Charliot GRAND THÉÂTRE DE (Carmen) Gauthier Balle OJM Assistante Bertrand Mascaras Elisa Penel Laurent Cristofol PROVENCE Isabelle Dolivet Issa Belem Jean-Philippe Barrios Catherine Auberget CHEFS DE SERVICE Mario Mathie Nicolas Hurtevent Régisseuse générale (Pinocchio) Didier Broucksaux Elise Sut Responsable des systèmes Régisseur général en Lola Roze ARCHEVÊCHÉ Maxime Imbert Aude Albigès Marc Diederichs Régisseur lumière Volante machinerie d’information charge de la lumière Eric Volfer Régisseur général Accessoiristes Régisseur général adjoint (Pinocchio) Laurent Irsuti Gauthier Balle Brice Lansard Jean-Pascal Gauchais Chef serrurier Christian Lacrampe Aurélie Guin Frédéric Lyonnet Chef.fe habilleur.se Adjoint régisseur lumière Emmanuelle Dastrevigne Technicien systèmes et Régisseur général en Liazid Hammadi Régisseur général (The Rake’s Progress) Assistante administration Véronique Grand Tony Leroux Dominique Dauchart réseaux charge de la machinerie Serrurier.ère.s adjoint Olivier Laures technique (Carmen) Électriciens Fabrice Fosty Cyril Mady Bull Keller Mohamed Sadec Alaoui Khalil Bessaa (The Rake’s Progress) Jeanne Bonfort Jean Coinel (Pinocchio) Maxime Chassang Raphaël Iynedjian 58 59 POUR LEUR PRÉCIEUSE COLLABORATION AU RECRUTEMENT DE SES ARTISTES, LE FESTIVAL D’AIX-EN- PROVENCE ET SON ACADÉMIE 2017 REMERCIENT :

Théâtre du Chatelet – Paris, Philharmonie de Paris – Paris, Det Kongelige Teater/Operaakademiet – Copenhague, Curtis Institute – Philadelphie, Wiener Staatsoper – Vienne, Jette Parker Young Artists Programme — Londres, Covent Garden – Londres, National Opera Center – New York, Conservatoire à rayonnement régional de Paris – Paris

Le Festival d’Aix-en-Provence remercie :

L’Association des Amis du Festival ([email protected]), les services administratifs et techniques de la Ville d’Aix-en-Provence, les services administratifs et techniques du Pays d’Aix, les équipes du Théâtre du Jeu de Paume et du Grand Théâtre de Provence, les équipes du Théâtre du Bois de l’Aune et du Patio, les équipes du Conservatoire Darius Milhaud, la Cité du Livre d’Aix-en-Provence, la Fondation Vasarely, le site Gaston de Saporta, l’IMPGT, le Musée des tapisseries de l’Archevêché, le Musée Granet, le Théâtre des Ateliers, l’Institut de l’Image, le collège Campra, le centre social et culturel Château de l’Horloge et de la Cathédrale Saint- Sauveur, le Centre communal d’Action Sociale d’Aix- en-Provence, la plate-forme Ensemble en Provence du CD13, la Cité de la Musique de Marseille, les services de polices et de médiations, les Clubs Rotarien et Lions Aix-en-Provence, Sciences Po Aix, la Mission Culture de l’Université Aix-Marseille, le Conservatoire de Marseille, l’Opéra municipal de Marseille, le Théâtre de La Gare Franche, Lieux Publics, le Cinéma L’Alhambra, le Théâtre de la Criée, le Centre International des Arts en Mouvements (CIAM).

Le Festival d’Aix-en-Provence et l’Académie du festival recoivent le soutien de : Partenaire du Festival d’Aix- en-Provence depuis 1948

Directeur de la publication Bernard Foccroulle Coordination éditoriale Catherine Roques – Alain Perroux – Aurélie Barbuscia – Albine Dufouleur Conception graphique et maquette Laurène Chesnel Couverture Nuit d’opéra (détail) © Fabienne Verdier Traduction synopsis Christopher Bayton Imprimé en France par STIPA © Festival d’Aix-en-Provence

Le Festival d’Aix-en-Provence a réduit son empreinte environnementale grâce au soutien du dispositif AGIR+ de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous invitons à participer à cette démarche environnementale en triant vos déchets, en conservant les sites du Festival propres et en remettant aux hôtes.ses d’accueil les programmes que vous ne souhaitez pas conserver. Le présent document est réalisé par un imprimeur Imprim’vert, qui garantit la gestion des déchets dangereux dans les filières agréées, avec des encres bios à base d’huile végétale sur du papier certifié FSC fabriqué à partir de fibres issues de forêts gérées de manière responsable.

Siège social – Palais de l’ancien Archevêché – 13100 Aix-en-Provence N° de Licence entrepreneur du spectacle : 2- 1000 275 / 3- 1000 276

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