SYLLABUS Revue scientifique interdisciplinaire de l’École Normale Supérieure Série Lettres et sciences humaines Numéro spécial volume VII N° 1 2016 PORT-BOUËT, UNE COMMUNE AU CŒUR DES PROCESSUS DE RECOMPOSITION SPATIALE A ABIDJAN (DISTRICT D’ABIDJAN) KOFFI-DIDIA Adjoba Marthe Géographe, Institut de Géographie Tropicale / LaboVST, Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody-Abidjan (Côte d’Ivoire)
[email protected] Résumé : A Port-Bouët, la gestion et la cession des terres au-delà du domaine de l’aéroport était régie par le ministère de l’agriculture. Avec le contexte de la décennie 2000, caractérisé par la crise militaro-civile, la prévarication et la défiance à l’autorité de l’Etat, on assiste à l’immixtion des structures et personnes dans ce domaine réservé. Seules ou associées à l’autochtonie locale, elles intègrent à la ville des terrains agricoles aux doubles prétextes de l’absence de purge foncière et de l’accès à la propriété foncière. L’atonie de la gouvernance d’alors, perçu comme un blanc-seing, favorise la recomposition spatiale dans cette commune aux normes urbanistiques pourtant strictes. L’objectif de cet article est d’analyser la dynamique du processus en cours, même si on assiste à la reprise en main de ce phénomène par l’Etat qui change la donne. L’article s’appuie sur des données empiriques collectées sur une dizaine d’année (2006-2016) et la documentation sur l’urbanisation en Côte d’Ivoire. Les résultats obtenus montrent que les stratégies individuelles et collectives, développées par des catégories d’acteurs, s’appuient sur une copie populaire de la législation sur le foncier urbain.