Elaboration des monographies de quatre plantes : - Aloe vaombe - ramentacea - Embelia concinna - Rauvolfia confertiflora

RANDRIANIRINA Roger Ignace Mémoire de fin d’étude – I.A.A Sommaire

TABLE DES MATIERES

Erreur ! Signet non défini. INTRODUCTION ...... 1 GÉNÉRALITÉS SUR LA PHARMACOPÉE...... 3 I 1 Pharmacopée...... 3 I 1 1 Définition...... 3 I 1 2 Rôle...... 3 I 2 Pharmacopée traditionnelle ...... 4 I 2.1 Historique ...... 4 I 2 2 Pharmacopée malagasy...... 4 I 3 De la Pharmacopée traditionnelle à la Pharmacopée nationale ...... 5 I 3 1 Elaboration d’une Pharmacopée traditionnelle régionale...... 5 I 3 2 Elaboration d’une Pharmacopée nationale ...... 6 I 3 3 Stratégie pour la mise en place d’une Pharmacopée nationale...... 6 Aloe vaombe Decorse & Poisson ...... 10 II. 1. Botanique...... 10 II.1.1. Systématique ...... 10 II.1.2. Synonymes ...... 10 II. 1.3. Description botanique...... 10 II.3. Ethnobotanique...... 13 II.3.1. Noms vernaculaires ...... 13 II.3.2. Utilisations éthnomédicales...... 13 II.4. Données chimiques...... 14 II.5. Données pharmacologiques...... 14 II.6. Données cliniques...... 15 II.7. Travaux de laboratoire...... 16 II.7.1. Appareillages (annexe)...... 16 II.7.2. Mode opératoire : ...... 16 II.7.3. Résultats et Interprétation...... 17 II.8. Proposition de monographie de l'Aloe vaombe……………………………………18 Drosera ramentacea Burchell ex A de Candolle...... 24 III.1. Botanique ...... 24 III.1.2. Systématique ...... 24 III.1.3. Synonymes ...... 24 III.1.4. Description botanique ...... 24 III.2. Répartition géographique et statut écologique...... 26 III.3. Ethnobotanique ...... 29 III.3.1. Noms vernaculaires...... 29 III.3.2. Utilisations éthnomédicales ...... 29 III.4. Données chimiques ...... 32 III.5. Données pharmacologiques ...... 34 III.6. Données cliniques ...... 35 III.7. Travaux de laboratoire ...... 35 III.7.1. Appareillages (annexe) ...... 35 III.7.2. Mode opératoire : ...... 36 III.7.3. Résultats et Interprétation ...... 37

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Mémoire de fin d’étude – I.A.A Sommaire

III.8. Proposition de monographie pour Drosera ramentacea...... 38 Utilisations thérapeutiques :...... 40 Embelia concinna Baker ...... 42 IV.1. Botanique ...... 42 IV.1.1. Systématique...... 42 IV.1.2. Synonymes...... 42 IV.1.3. Description botanique...... 42 IV.2. Répartition géographique et statut écologique...... 43 IV.3. Ethnobotanique ...... 45 IV.3.1. Noms vernaculaires...... 45 IV.3.2. Utilisations éthnomédicales ...... 45 IV.4. Données chimiques ...... 49 IV.5. Données pharmacologiques ...... 49 IV.6. Données cliniques...... 49 IV.7. Proposition de monographie pour Embelia concinna...... 49 Rauvolfia confertiflora Pichon...... 53 V.1. Botanique ...... 53 V.1.1. Systématique ...... 53 V.1.2. Synonymes ...... 53 V.1.3. Description botanique ...... 53 V.2. Répartition géographique et statut écologique...... 54 V.3. Ethnobotanique ...... 57 V.3.1. Noms vernaculaires...... 57 V.3.2. Utilisations éthnomédicales ...... 57 V.4. Données chimiques ...... 58 V.5. Données pharmacologiques ...... 58 V.6. Données cliniques ...... 58 V.7.1. Appareillages (annexe)...... 59 V.7.2. Mode opératoire : ...... 59 V.7.3. Résultats et Interprétation ...... 60 V.8. Proposition de monographie pour Rauvolfia confertiflora ...... 62 CONCLUSION...... 65 BIBLIOGRAPHIE ...... 67 ANNEXE ...... 69

RANDRIANIRINA Roger Ignace Mémoire de fin d’étude – I.A.A Introduction

INTRODUCTION

Depuis des temps immémoriaux, l’homme a cherché dans le milieu environnant des remèdes pour soigner leurs maladies. C’est ainsi que c’est constitué une tradition de connaissances médicales qui se sont transmises de génération en génération par la pharmacologie de bouche à oreille. La retranscription de ces savoirs thérapeutiques de tradition orale en corpus écrite s’est effectuée progressivement par la suite. Ce travail vise deux objectifs : affirmer l’existence d’une tradition ‘éthique’ reconnue dès lors par tous, et permettre l’organisation de la transmission du savoir grâce à des documents de synthèse et de référence qu’on appelle pharmacopées traditionnelles. La publication mentionnant l’usage d’une plante fait que cette connaissance appartient au patrimoine de l’humanité et de ce fait n’est plus brevetable dans cette indication. L’étape suivante est l’élaboration d’une pharmacopée nationale à partir des données des pharmacopées traditionnelles. Elle demande une volonté politique de la part des ministres de la santé et la mise en place d’un groupe d’experts dont le travail consiste à sélectionner les plantes non toxiques les plus efficaces ou présentant la meilleure marge thérapeutique.

Dans les pays déjà unifiés, les premières pharmacopées nationales étaient apparues dès la fin du XVIIIème siècle ou le début de XIXème siècle. Il s’agit des ouvrages établis par un effort de compilation considérable des divers auteurs scientifiques. Pour le cas de , 13.000 plantes ont été estimées sur l’ensemble de l’île, sur lesquelles près de 4.000 espèces ont des vertus médicinales, et certaines possèdent des impacts économiques considérables. C’est pourquoi il s’avère utile d’avoir une liste prioritaire de plantes pour constituer une pharmacopée nationale malagasy. La volonté politique existe à Madagascar car ce travail rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de la médecine traditionnelle qui a été élaborée par le Comité National Consultatif de Médecine Traditionnelle.

Trois commissions ont alors été créées au sein du Ministère de la Santé et du Planning Familial, Département Pharmacie et Médecine Traditionnelle, pour prendre en main les activités nécessaires à cet effet :

RANDRIANIRINA Roger Ignace 1 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Introduction

- Une Commission Réglementation,

- Une Commission Pharmacopée Nationale et

- Une Commission Phytomédicament.

La Commission Pharmacopée Nationale a élaboré un projet pour la réalisation de deux premiers tomes de la Pharmacopée Malagasy qui incluent cent (100) plantes considérées prioritaires. Le travail qui nous a été attribué est d’élaborer les monographies de quatre plantes de cette pharmacopée : - Aloe vaombe - Drosera ramentacea - Embelia concinna - Rauvolfia confertiflora Ce travail sera exposé selon le plan suivant : - Le premier chapitre donnera un aperçu général sur la Pharmacopée.

- Le deuxième chapitre rassemblera les données collectées dans la littérature, les travaux de laboratoire et une proposition de monographie concernant Aloe vaombe.

- Le troisième chapitre rassemblera les données collectées dans la littérature, les travaux de laboratoire et une proposition de monographie concernant Drosera ramentacea.

- Le quatrième chapitre rassemblera les données collectées dans la littérature, les travaux de laboratoire et une proposition de monographie concernant Embelia concinna.

- Le cinquième chapitre rassemblera les données collectées dans la littérature, les travaux de laboratoire et une proposition de monographie concernant Rauvolfia confertiflora. La conclusion et les références bibliographiques termineront la présentation de notre travail.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 2 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Généralités sur la pharmacopée

GÉNÉRALITÉS SUR LA PHARMACOPÉE

L’avancée technologique dans le monde a permis aux hommes d’aboutir à différentes synthèses médicales. Toute une gamme de médicaments chimiques sensée lutter contre les grandes épidémies est fabriquée. Mais parallèlement, d’autres maladies surviennent suite à la prise de médicaments synthétiques, les effets secondaires se font sentir. C’est ainsi que les chercheurs aspirent progressivement le retour à la source, utiliser les produits naturels qui ont toujours servi à l’être humain depuis des millénaires. Mais la connaissance des plantes reste la base primordiale à tous les soins.

I 1 Pharmacopée I 1 1 Définition

Une distinction devrait être faite entre les deux termes suivants : La pharmacopée avec un p minuscule désigne les plantes médicinales et leurs caractéristiques tandis que la Pharmacopée avec un p majuscule est un ouvrage réglementaire destiné à être utilisé par les professionnels de santé. La Pharmacopée définit les critères de pureté des matières ou des préparations entrant dans la fabrication des médicaments et les méthodes d’analyse à utiliser pour en assurer leur contrôle. L’ensemble des critères permettant d’obtenir la qualité optimale est regroupé et publié sous forme de monographie (les prescriptions relatives à la définition, à la fabrication et à la préparation, à l’examen, à la conservation et à l’étiquetage, à la remise et à l’utilisation des médicaments, des excipients et de certains dispositifs médicaux).

I 1 2 Rôle

Le rôle de la Pharmacopée est de participer à la protection de la santé publique en élaborant des spécifications reconnues pour les matières premières à usage pharmaceutiques. Ces normes font autorité pour toute substance.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 3 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Généralités sur la pharmacopée

Celle-ci constitue un référentiel scientifique régulièrement mis à jour. La Pharmacopée est indispensable à tous les utilisateurs de matières premières pharmaceutiques, aux laboratoires chargés de contrôle de qualité et aux services d’enregistrement des médicaments.

I 2 Pharmacopée traditionnelle

A Madagascar, la flore, la faune, et même les matières minérales ont un caractère original. Près de 80% des espèces végétales existantes dans l’île lui sont particulières et ne trouve nulle part ailleurs. Dans les diverses régions de Madagascar une longue expérience a été accumulée par des générations d’homme et de femme vivant au contact étroit avec la nature et qui ont appris à utiliser ces ressources pour soigner leurs maux (souvent même à des superstitions et des légendes).

I 2.1 Historique

Historiquement, le père reconnu de la pharmacopée est l’empereur chinois Shennong beneaojing qui avait vécu en l’an 2500 avant notre ère.

La pharmacopée malagasy, si elle existait, n’avait été révélée au monde qu’après 1500. Il fallait l’arrivée des Corsaires pour découvrir que les habitants utilisaient les plantes à des fins médicinales. Ce fût Etienne de FLACOURT, vers 1658, qui le premier fit l’inventaire des plantes qu’il avait vues sur la côte Est. Dans son ouvrage « Histoire de la Grande Ile de Madagascar », il écrivait : « L’amboulaze est un arbre souverain pour les maladies de cœur ; le manghits, mihohats, un arbrisseau ayant une faculté cordiale et confortative. Le seva be, dont les feuilles sont cotonnées et blanches sont astringents et bonne pour fomenter les contusions et les foulures. Bouillies avec du vin de miel, elles arrêtent le flux de ventre » (2)

I 2 2 Pharmacopée malagasy

RANDRIANIRINA Roger Ignace 4 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Généralités sur la pharmacopée

La pharmacopée malagasy remonte à une tradition ancienne transmise de bouche à oreille de la part des guérisseurs et des tradipraticiens. Au début, ces dernières utilisaient les plantes dans leur forme brute : racines, tiges, feuilles, écorces, fruits, et fleurs et préparées sous forme de décoction ou tisane, inhalation ou onguent, c’est le « raokandro ». Avec le développement de la recherche scientifique, les herboristes commencent à faire des études. Essais, tests se succèdent pour connaître les principes actifs dans les plantes et leurs éventuelles propriétés. Aujourd’hui la pharmacopée s’élargit de plus en plus et les chercheurs ont recours à une plus grande technologie. Botaniste, chimiste, pharmacien, pharmacologue, et médecin travaillent de concert afin de trouver un remède naturel, moins nocif que les composés chimiques. Beaucoup de personne se targuent actuellement de connaître la pharmacopée malagasy. Pourtant Madagascar est tellement grand que les plantes qui poussent à l’Est ne se retrouvent pas à l’Ouest, de même celles qui foisonnent au Nord n’existent pas au Sud. A chaque région sa spécificité. La bibliographie existante l’atteste, entre autre « Pharmacopée de l’Ambongo et du Boina », réalisée par Zafera Antoine Rabesa ; « Plantes et Médecine dans le Sud Est de Madagascar » par Philippe Beaujard. Bien sur, d’autres auteurs ont faits des synthèses comme l’équipe de ORSTOM ou Pierre Boiteau avec son inestimable dictionnaire décrivant les propriétés de chaque plante.

Notons que la législation en vigueur concernant la santé publique à Madagascar (Ordonnance 62.072 du 29/09/62, ordonnance 62.540 du 31/10/62 et décret 62.046 du 24/02/62) a prévue le maintien en vigueur de la Pharmacopée française et d’autre part à L’élaboration d’une Pharmacopée spécifiquement Malagasy

I 3 De la Pharmacopée traditionnelle à la Pharmacopée nationale I 3 1 Elaboration d’une Pharmacopée traditionnelle régionale

La retranscription des savoir thérapeutique de tradition orale en corpus écrit : ce travail vise deux objectifs, affirmer l’existence d’une tradition « ethnique » reconnue dès lors par tous et permettre l’organisation de la transmission du savoir grâce à des documents de synthèse et de référence. Ceci permet l’organisation de la

RANDRIANIRINA Roger Ignace 5 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Généralités sur la pharmacopée formation des tradipraticiens. La publication mentionnant l’usage d’une plante fait que cette connaissance appartient au patrimoine de l’humanité et de ce fait n’est plus brevetable dans cette indication.

I 3 2 Elaboration d’une Pharmacopée nationale

A partir des données des Pharmacopées traditionnelles. Elle demande une volonté politique de la part des ministres de la santé et la mise en place d’un groupe d’experts dont le travail consiste à sélectionner les plantes non toxiques les plus efficaces ou présentant la meilleure marge thérapeutique.

L’élaboration d’une liste des plantes officielles pouvant être utilisée à la fabrication des médicaments à base des plantes, nous apparaît comme devant être une priorité au sein des Etats. En effet, toutes les ONG qui travaillent sur le terrain proposent des médicaments à base des plantes qui sont dépourvues de statuts juridiques et engagent par conséquent leur responsabilité.

En France les plantes médicinales sont inscrites sur deux listes dans la Pharmacopée française, la liste A comprend 520 plantes et sur la liste B celles qui sont potentiellement toxiques. Il y a également l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM)

I 3 3 Stratégie pour la mise en place d’une Pharmacopée nationale

I 3 3 1 Objectifs

De la Pharmacopée traditionnelle à la Pharmacopée nationale, pour favoriser une accessibilité aux médicaments :

- Valoriser les ressources naturelles

- Etablir un contrôle qualité

- Elaborer une fiche d’identité pour chaque plante médicinale destinée à la fabrication de médicaments

RANDRIANIRINA Roger Ignace 6 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Généralités sur la pharmacopée

- Elaborer une réglementation

I 3 32 Résultats attendus

- Développement des phytomédicaments pour le marché national

- Extraction de molécules d’origine naturelle pour l’industrie pharmaceutique

- Production de plantes médicinales dans les perspectives d’un développement durable

- Production des plantes médicinales avec un label « qualité Pharmacopée »

I 3 3 3 Méthodologie :

Application des méthodes recommandées en ethnopharmacologie.

a- Recenser les plantes médicinales d’usage traditionnel (Pharmacopée traditionnelle)

b- Centre botanique de référence (herbier, droguier, jardin botanique)

c- Etude bibliographique des plantes (Chimie, Pharmacotoxicologie, clinique, ethnobotanique)

d- Classification des plantes par le groupe d’expert

™ Liste A ; Plantes médicinales non toxiques utiles : rapport bénéfice /risque favorable

™ Liste B ; plantes médicinaux toxiques : rapport bénéfice /risque défavorable : utile pour l’extraction de principe actif ou en dilution homéopathique

™ Liste C : plantes nécessitant des études complémentaires de toxicologie (aiguë, mutagenèse, cancérogenèse, tératogenèse) en raison de la présence de molécules potentiellement toxiques (alcaloïdes, lactones, sesquiterpeniques, phorbols…

™ Liste D : plante toxiques interdits d’utilisation

RANDRIANIRINA Roger Ignace 7 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Généralités sur la pharmacopée

e- Format pour l’évaluation des monographies des plantes en vue de l’évaluation de leur sécurité d’emploi : dossier bibliographique

f- Elaboration des monographies

Description des éléments et des techniques pouvant permettre l’analyse et la définition de la qualité de la drogue végétale

ƒ Description botanique de la drogue végétale : macroscopique et microscopique

ƒ Réaction chimique d’identité

ƒ Techniques chromatographiques utilisées

ƒ Dosage des principaux constituants : validation des méthodes limites ou rapport à définir

ƒ Recherche d’éléments étrangers

ƒ Taux de cendres

ƒ Recherche des falsifications

ƒ Qualité microbiologique

ƒ Contamination par des produits phytosanitaires

ƒ Taux de radioactivité

I 3 3 4 Adapter ou créer une réglementation

Intégration de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé :

ƒ recommandation et textes cadres fournis par l’OMS

ƒ réglementer la profession de tradipraticiens

ƒ organiser la formation des tradipraticiens

ƒ liste de plantes autorisées, liste des plantes toxiques à éviter

Cadre réglementaire pour la fabrication de médicaments à base de plantes

RANDRIANIRINA Roger Ignace 8 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Généralités sur la pharmacopée

ƒ la fabrication industrielle de médicaments implique des contrôles rigoureux de la matière première et des produits finis

ƒ certains médicaments utilisant des molécules végétales ou extrait de plantes relèvent des procédures classiques d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) :

a- Liste des plantes de la pharmacopée nationale

b- Liste des plantes d’usage traditionnel destiné à la fabrication des médicaments à base des plantes, élaborer les indications thérapeutiques retenues

c- Elaborer un texte réglementant la mise sur le marché de phytomédicaments et de complément alimentaire (AMM plantes, 1998, Afssaps). Ceci permet un développement de phytomédicaments « générique » non brevetable

d- Respecter la convention de Washington sur la protection des espèces menacées : ne pas autoriser la cueillette des plantes menacées ou pouvant l’être par une augmentation de récolte d’espèce sauvage : favoriser la mise en culture ou l’agroforesterie

e- Respecter la convention de Rio sur le maintien de la biodiversité et sur les droits des populations autochtones sur leurs ressources naturelles

f- Mise en place d’un laboratoire national de contrôle des plantes et d’une pharmacovigilance

RANDRIANIRINA Roger Ignace 9 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

Aloe vaombe Decorse & Poisson LILIACEAE II. 1. Botanique II.1.1. Systématique

Règne : Végétal Embranchement : Spermaphytes Sous embranchement : Angiospermes Classe : Dicotylédones Sous-classe : Liliidae Ordre : Liliales Famille : LILIACEAE Genre : Aloe Espèce : Aloe vaombe Nom d’auteur : Decorse & Poisson

II.1.2. Synonymes (Source : MBG W 3 TROPICOS)

Aloe vaombe var poissonii Decary

II. 1.3. Description botanique (Source : Flore de Madagascar et des Comores)

Grande plante de 1 à 6 m, à stipe toujours droit et simple, de 20 cm et plus de diamètre, couronné par une rosette dense de 30-40 feuilles infléchies, de 70 cm. A 1 m. 20 de long, larges de 15-20 cm à la base, bordées d’aiguillons deltoïdes (6*6 mm.), espacés de 15-15 mm., atténuées-obtuses au sommet. Suc jaune, abondant et très amer. Hampes 2-4, paniculées, bicomposées à la base, toujours plus courtes que les feuilles, à pédoncules secondaires aussi longs que les grappes ; grappes multiflores, de 14-15 cm, de long ; bractées scarieuses, subtriangulaires, obtus, fortement nervées, égalant les pédicelles ou un peu plus courtes ; pédicelles de 10-13 mm. Périanthe un

RANDRIANIRINA Roger Ignace 10 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe peu plus arqué en avant, de 22-30 mm de long, tronquer à la base, d’un pourpre brillant ; divisions concrescentes en tube dans la moitié ou les 2/3 inférieurs. Filets staminaux plats et larges au-dessus de la base, les externes deux fois plus larges que les internes ; Ovaires obtus au sommet. Capsule cylindrique (30-35*14 mm.), très obtus aux deus extrémités ; graines (8-10*4 mm) à ailes dissemblables l’une deltoïde de 2 mm, l’autre 2 fois plus grande.

Photo 1 : Aloe vaombe Source : Philippe RASOANAIVO

II.2. Répartition géographique et statut écologique (Source : Flore de Madagascar e des Comores)

-Très commun dans le bush à Didiereacées de tout le Sud-ouest, Benenitra, Ambovombe, delta de la Linta. - Endémique. - Espèce abondante.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 11 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

Carte 1 : Répartition géographique de l’espèce Aloe vaombe Source : SIG/ANGAP, 1997

RANDRIANIRINA Roger Ignace 12 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

II.3. Ethnobotanique II.3.1. Noms vernaculaires

Vahombe (Mahafaly, Tandroy), vahona (Sud), vaho.

II.3.2. Utilisations éthnomédicales

A Madagascar (Source : base de données PlanteMed)

Les feuilles fournissent des substances très intéressantes dont la nature chimique n'est pas encore connue, mais qui constituent les premiers immunostimulants obtenus des plantes supérieures. Leur activité vis-à-vis d'une infection par une Klebsielle très virulente chez la souris, a fait l'objet de communication de S. Solar, H Zeller, P. Coulanges, Mme L.H. Rakotovao et J.Y. Le Deaut. Ces substances dépourvues d'action antibiotique, semblent agir en exaltant les moyens naturels de défense de l'organisme humain. Elles paraissent devoir jouer un rôle très prometteur vis-à-vis de diverses affections bactériennes, mais aussi virales et peut-être certains types de cancers (Boiteau, 1999).

Madagascar pourrait fournir des quantités importantes d'Aloe officinal, qui entre comme on le sait dans de nombreuses spécialités pharmaceutiques cholagogues, laxatives ou purgatives (Boiteau, 1999).

Antihémorragique, antidiarrhéique (racines et tiges). Le jus des feuilles est appliqué sur les tumeurs; versé sur le nombril, il soulagerait les coliques; il agit contre la conjonctivite. (Rabesandratana, 1976).

Feuilles : lombalgie Sève : brûlure, entorse, contusion, plaies et blessures. (Ralantonirina D., 1993).

Traitement de l'ascite. Vahona. On en prend en grande quantité sous forme de poudre pilée. (Nom botanique identifié à partir du nom vernaculaire). (RAMISIRAY, 1901).

RANDRIANIRINA Roger Ignace 13 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

Alcoolate extrait de la plante, utilisé pour préparer des pilules. Employé pour la fabrication de la teinture. Plante décorative. (DEF, 1996).

Le décocté très amer est utilisé comme purgatif. Le suc et le décocté en application et ingestion, consolideraient les fractures. La plante passe pour avoir des propriétés ocytociques (Allorge, 2003).

Dans d’autres pays (Source: NAPRALERT)

Ethnomedical information on Aloe vaombe. No information

II.4. Données chimiques (Source : NAPRALERT)

Presence of compounds in Aloe vaombe ƒ Aloe vaombe (liliaceae), aloe emodin anthrone, quinoid, , germany, 00.07% ƒ Aloe, glucomannan carbohydrate, , Madagascar; ƒ Aloin a, 7-hydroxy; quinoid; leaf, germany 00.5% ƒ Aloin b,7-hydroxy; quinoid, leaf, germany, 02.29%, flowers, germany, 01.15% ƒ Chrysophanic acid, quinoid, flowers, germany,00.49% ƒ Glucomannan (Aloe vahombe), carbohydrate, leaf, france

II.5. Données pharmacologiques (Source NAPRALERT)

Biological activities for extracts of Aloe vaombe

RANDRIANIRINA Roger Ignace 14 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

ƒ Aloe vaombe (liliaceae), dried, leaf, Madagascar, lymphoblast transformation induction, polysaccharide fraction, concentration used 6- 24 mg/ml, active.

II.6. Données cliniques

Un essai clinique a été effectué au Service de Cancérologie de l’Hôpital HJRA-Ampefiloha (Pignon et al., 1989). Les observations sont insuffisantes à elles seules pour attester d’une activité immunorestauratrice de l’extrait utilisable en immunothérapie. Cependant il paraît élever la compétence immunitaire des malades immunodéprimés, la sensibilité au produit varie selon les individus. Ces activités devront être confirmées par une expérimentation à une plus large échelle. En particulier devrons être étudiés: ¾ Les effets-doses, impliquant une production importante d’ALVA ¾ Les voies d’administrations ¾ L’association de l’extrait à des adjuvants ¾ Les sensibilités individuelles sur une population plus importante ¾ Les autres paramètres de l’activité phagocytaire en particulier la production des radicaux libres et leur contrôle par les enzymes : superoxyde dismutases et peroxydases-catalases. Ce travail sera poursuivi selon deux plans ♦ Un plan théorique par étude de l’activité stimulante sur les interleukines et de l’interféron, ainsi que sur le TNF ♦ Un plan pratique par la mise en place d’une étude Phase 2 chez l’Homme

RANDRIANIRINA Roger Ignace 15 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

II.7. Travaux de laboratoire

Tableau 1 : Les éluants utilisés

Acétate Hexane (%) Chloroforme Méthanol Nombre de d’éthyle (%) (%) (%) mélanges de

solvant utilisé

97 3 1

95 5 1

92,5 7,5 1

10 90 1

II.7.1. Appareillages (annexe)

II.7.2. Mode opératoire :

¾ Préparation de l’échantillon de l’Aloe vaombe (Annexe)

¾ Réactiver chaque plaque chromatographique en la plaçant 30 minutes à l’étuve à 105°C pour en éliminer l’eau.

¾ La cuve chromatographique est constituée d’un bocal muni d’un couvercle. Verser chaque éluant au fond de sa cuve sur une hauteur de 1 cm c’est à dire 10 ml Pour favoriser la saturation de la cuve, la tapisser avec du papier filtre plongeant dans l’éluant. Atteindre 30 minutes, le couvercle en place, la saturation de la cuve.

¾ Tracer avec une mine graphite (pas de feutre) un trait très léger (sans rayer et sans enlever le gel de silice) à 1,5 cm du bord inférieur de chaque plaque.

¾ Déposer sur le milieu de cette ligne l’extrait éthanolique de l’Aloe vaombe avec un volume V= 1ul à l’aide d’une micro pipette à identifier, en le séchant à l’air chaud.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 16 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

¾ Plonger le bord inférieur de chaque plaque dans l’éluant (attention : Les dépôts doivent se trouver au-dessus du niveau de l’éluant) et laisser la migration s’effectuer jusqu’à ce que le front du solvant arrive environ à 1 cm du bord supérieur de la plaque.

¾ Sortir toutes les plaques et poser rapidement sur un plan horizontal. Noter la position du front de solvant.

¾ Sécher à l’air libre les plaques.

¾ Révéler en posant les plaques sous une lampe UV. Entourer les tâches colorées.

¾ Pulvériser sans excès de réactif de la vanilline. Entourer les tâches colorées.

II.7.3. Résultats et Interprétation

Figure 1 : Chromatographie sur couche mince de l’Aloe vaombe

Le CCM a permis d’identifier cinq produits utilisant comme réactif chloroforme (97%) /méthanol (3%) dont les Rf sont les suivants :

RANDRIANIRINA Roger Ignace 17 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

Tableau 2 : Le rapport frontal des constituants chimique de l’Aloe vaombe Constituants chimiques (Cc) Valeur du rapport frontal

Cc1 0,058

Cc2 0,217

Cc3 0,58

Cc4 0,77

Cc5 0,83

Il n’a pas été possible d’identifier ces produits par manque de produit de référence

RANDRIANIRINA Roger Ignace 18 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

II.8. Proposition de monographie de l’Aloe vaombe. Aloe vaombe Decorse & Poisson LILIACEAE

Synonymes

Aloe vaombe var poissonii Decary

Noms vernaculaires

Vahombe (Mahafaly, Tandroy), vahona (Sud), vaho.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 19 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

Description de la plante

C’est une grande plante de 1 à 6 m de hauteurs, à stipe toujours droit et simple, de 20 cm et plus de diamètre ; la plante est couronnée par une rosette dense de 30 à 40 feuilles qui sont infléchies de 70 cm à 1 m 20 de long. Le suc de plante est jaune, abondant et très amer. Elle a 2 à 4 hampes qui sont paniculées et bicomposées à la base, toujours plus courtes que les feuilles et avec des pédoncules secondaires aussi longs que les grappes qui ont des caractères multiflores. Les bractées sont scarieuses, subtriangulaires, obtuses, fortement nervées, égalant les pédicelles ou un peu plus courtes ; et puis pédicelles de 10 à 13 mm de larges. Elle a un périanthe un peu arqué en avant, de 22 à 30 mm de long et tronquée à la base avec un pourpre brillant et de divisions concrescentes en tube dans la moitié ou les 2/3 inférieurs. Les filets sont staminaux, plats et larges au dessus de la base possédant une ovaire obtus au sommet dont la capsule est cylindrique, très obtuse aux deux extrémités. Les graines ont des ailes dissemblables l’une deltoïde de 2 mm, l’autre 2 fois plus grande.

Distribution géographique et statut écologique

Très commun dans le bush à Didiereaceae de tout le Sud-Ouest et du Sud de Madagascar. Endémique, espèce abondante.

Utilisations ethnomédicales

A Madagascar, le jus extrait des feuilles est utilisé par ingestion ou par scarification pour améliorer l’état général après de graves dépérissements physiologiques. Appliqué sur les tumeurs ou versé sur le nombril, il soulagerait les coliques et la lombalgie, et agirait également contre la conjonctivite. Les racines et les tiges sont rapportées antihémorragiques et anti-diarrhéiques. La sève sert pour traiter les brûlures, l’entorse, les contusions, les plaies et les blessures. Le décocté de la partie aérienne est utilisé comme purgatif. Le suc et le décocté en application et ingestion, consolideraient les fractures.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 20 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

Informations phytochimiques Compositions chimiques

Anthraquinones, anthrones, polysaccharides glucomannane, aloin A et B, acide chrysophanique.

Informations pharmacologiques

La fraction polysaccharidique possède des propriétés immunologiques par (i) stimulation de l’activité phagocytaire des macrophages péritonéaux des souris, (ii) induction de la transformation lymphoblastique de 40-60% des cellules lymphocytaires et ceci, en présence de macrophages,(iii) activité neutralisante de l’effet cytopathogène (ECP) des poliovirus sur les fibroblastes (cellules VERO), ce qui laisse supposer la production d’IFN par les cellules infectées.

Données cliniques

Les observations sont insuffisantes à elles seules pour attester d’une activité immunorestauratrice de l’extrait utilisable en immunothérapie. Cependant il paraît élever la compétence immunitaire des malades immunodéprimés, la sensibilité au produit varie selon les individus.

Recommandations

Le jus des feuilles de Aloe vaombe pourrait être utilisé seul comme phytomédicaments immunostimulant, ou en combinaison avec d’autres plantes nutritives, comme la spiruline, comme phytomédicaments immunonutritif.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 21 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Aloe vaombe

Références

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RANDRIANIRINA Roger Ignace 23 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

Drosera ramentacea Burchell ex A de Candolle III.1. Botanique III.1.2. Systématique

Règne : Végétal

Embranchement : Spermaphytes

Sous embranchement : Angiospermes

Classe : Dicotylédones

Sous-classe : Dillaniidae

Ordre : Napenthales

Famille : DROSERACEAE

Espèce : Drosera ramentacea

Nom d’auteur : Baron

III.1.3. Synonymes (Source : W3-TROPICOS)

Drosera madagascariensis Planchon, Drosera curvipes Planchon, Drosera ramentacea var. burchelliiana Sonder, Drosera glabripes (Harvey) Stein, Drosera ramentacea var. condensata Baron.1903, Drosera ramentacea var. curvipes Planchon.

III.1.4. Description botanique

(Source : Flore de Madagascar et des Comores)

Plantes herbacées, petites, vivaces, à tige pouvant atteindre jusqu’à 25 cm de hauteur, glabre. Feuilles alternes, les plus âgées persistant sur la partie inférieur de la tige, réduites au pétiole pendantes vers le bas, les plus jeunes serrés vers la partie supérieure de la tige, mais jamais en rosette ; pétiole long de 10-30 mm, glabre ou un

RANDRIANIRINA Roger Ignace 24 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea peu pubescent sur la face inférieure ; limbe elliptique-ovale à spatulé, de 5-10 * 2-5 mm, face supérieur pubescente- glanduleuse surtout sur les bords ; face inférieur pubescente, à poils apprimés un peu blanchâtres. Stipules membraneuses, longues de 3-5 mm, découpées profondément en lanières au sommet. axillaires, 1- 3 cymes par pied ; 2-14 fleurs à pédoncule scapiforme, glabre ou un peu pubescent, de 20-40 cm de hauteur, genouillé à la base, la partie supérieurs dressée ; pédicelles dressés, longs de 3-6mm, glanduleux-pubescentts ; bractées linéaires-spatulées, longues de 2-3 mm, ayant quelques poils glanduleux sur la face dorsale. Sépales 5 oblongs-lancéolés, de 4-7*1-2mm, soudés à leur base, roses ou pourpres, de 6-8 * 3-4 mm, glabres. Etamines à filet long de 5 mm, à connectif un peu renflé. Ovaire subglobuleux à ovoïde, de 2* 2-1,5 mm, glabre ; styles 3, divisés en deux à partir de la base ; stigmates en massues, parfois bilobées. Capsule globuleuse. Graines nombreuses, fusiformes, noires, de 0,7-0,9*0,2 mm ; testa réticulé à stries longitudinales et transversales.-Pl 16, p, 57.

(Source : Internet www.google.fr)

Bien que ressemblant fortement à une forme velue de Drosera capensis, le rare Drosera ramentacea pousse en des lieux bien protégés, saisonnièrement humides, sur les versants Sud des collines côtières autour de Cape Town. Elle pousse avec Drosera hilaris et Drosera glabripes. Les feuilles étroites ont des poils blancs bien visibles le long du pétiole et sur la face inférieure de la feuille et sont portés par une tige non ramifiée de 20 cm de haut. Toutes les parties aériennes sont périodiquement détruites par le feu, et les plantes repoussent ainsi depuis la racine. Les hampes florales sont produites au printemps et après observation de spécimens d'herbier, sont fréquemment bifides.

(Source : Equaterre, Ministère de la Coopération)

L’ensemble de la plante est rouge brunâtre, les feuilles munies de poils glanduleux sont disposées en rosette basale, autour d’une hampe florale.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 25 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

Photo 2 : Drosera ramentacea Source : Philippe RASOANAIVO

III.2. Répartition géographique et statut écologique (Source : Flore de Madagascar et des Comores)

Afrique tropicale et subtropicale, du Mali jusqu’en Afrique orientale et en Afrique du sud, Madagascar.

A MADAGASCAR

EST : Tamatave, Matitanana, savoka d’Ampenetra, Vondrozo, CENTRE : Rés.Nat. IV, Marovato-Ambanja, mont Ambatosoratra au nord d’Ambatovoanihoet de Belaoka, mont Behondroka au nord de Maroambihy, nord de Mangindrano, haute Maevarano, aux origine de Bemafo, haute Bemarivo, Analamaitso, Ankaizinana, Ambatondrazaka, Didy, Andovoranto, distric Moramanga, au bord de la sahantandra, Mandraka, route de Lakato, près de Périnet, Androranga, tampoketsa d’Ankazobe, Manankazo, Imerina, forêt d’Andasibe, Analanomby, forêt du nord du pays sianaka, Jard. Bot. Tan. env. de Tananarive, Amboasary, env. de Tananarive, Tananarive, Andramasina, Arivonimamo, entre Arivonimamo et Soamananety, Fort Voyron, Andranovelona, Imerina, Acad. Malgache, Ankavandra, Ambohimanga, env. de Tananarive, Andraisoro, Alasora ,Mantasoa, Ambolokandrina, ouest de l’Itasy, Manjakatompo, Ankaratra, Ankazodandy, Ambatolampy, prov de Vakinakaratra, Manjakandriana, 3 km au sud d’Ambatoloana, vers Antsirabe, km 213 entre Antsirabe et Fianarantsoa, entre Vinanitelo et Ikongo, Fort Carnot, Ambatofinandrahana, Ambositra, Ouest d’Itremo, massif d’Itremo, Besoa, pied du

RANDRIANIRINA Roger Ignace 26 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea rocher d’Ingaro, Ouest d’Ambalavao, Sendrisoa-Ambalavao, Rés. Nat. V, Rakoto RN 5600. OUEST : Andriba, marais sur la betsiboka, Est de Tsiroanomandidy, restes de forêt du mont Ambohiby, Bongolava, Ouest de Tsiroanomandidy, Suintements en milieu ombrophile, rocailles humides, rochers humides ensoleillés, clairières marécageuses en foret, bord de ruisseaux ; 600à1600m ; Août- février

(Source : Equaterre, Ministère de la Coopération)

Petite plante carnivore, elle pousse dans les milieu humides pauvres en éléments nutritifs (marécages et tourbières), des Hauts plateaux du centre. Les poils bordant les feuilles ont la propriété de se replier au moindre contact, emprisonnant ainsi les insectes qui sont décomposés par les enzymes protéolytiques sécrétés par les feuilles. La plante récupère ainsi un complément nutritif nécessaire à sa croissance. Les propriétés de la Drosera sont connues depuis longtemps en Europe où poussent des espèces voisines : Drosera rotondiflora et Drosera longiflora.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 27 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

Carte 2 : Répartition géographique de Drosera ramentacea Source : SIG/ANGAP, 1997

RANDRIANIRINA Roger Ignace 28 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

III.3. Ethnobotanique III.3.1. Noms vernaculaires

Kimatanandro (Betsileo), mahatanandomena (Betsileo), mahatanando (Merina), mahatonando .

III.3.2. Utilisations éthnomédicales

A Madagascar (Source : Flore de Madagascar e des Comores)

Espèce utilisée pour ses qualités antispasmodiques, béchiques et pectorales.

(Source : base de données PlanteMed)

Activité antispasmodique remarquable. On en administre l'infusion comme antitussif, surtout dans les toux quinteuses des enfants. Dubois écrit : "petite plante rougeâtre dont les feuilles retiennent la rosée"; c'est l'origine du vieux nom français rossolis, mais en réalité les gouttelettes qu'on voit sur les feuilles sont une sécrétion de la plante; elles renferment des protéases et sont capables de digérer les insectes qui viennent s'y engluer. (Boiteau, 1999).

Excellent antispasmodique et antitussif. Il contient des naphtoquinones: plumbagone et 7-méthyljuglone qu'on trouve aussi dans les Droseras européens (Boiteau, 1999).

En tisane dans les rhumes et toux rebelles des enfants; dans la coqueluche. La macération de la plante fraîche en lotions répétées dans les conjonctivites (il semble que les enzymes protéolytiques très actifs, jouent un rôle dans ce traitement). Décoction aussi contre l'incontinence chez les enfants (Boiteau, 1999).

Mahatanandomena = Pour les yeux chassieux = presser les feuilles pour en exprimer du jus, ou bien les faire bouillir. Prendre l'eau avec une plume de poule pour laver les yeux et tirer les saletés. (Descheemaeker, 1990).

RANDRIANIRINA Roger Ignace 29 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

Contre la coqueluche : Mahatanandomena (une assez grosse quantité) + Tongotrandraka = faire bouillir et boire une cuillère à café une fois seulement par jour (Descheemaeker, 1990).

Pour les enfants : incontinence : Mahatanandomena = faire bouillir et boire (Descheemaeker, 1990).

Diarrhée : Mahatanandomena = faire bouillir les feuilles et boire (Descheemaeker, 1990).

Plantes antibiotiques et dépuratives : Mahatanandomena = la plante entière en tisane, boire une tasse, matin, midi et soir (Descheemaeker, 1990).

Herbe utilisée comme conservatrice des dents et comme remède contre la coqueluche et la dyspepsie. Les Malgaches l'emploient comme dentifrice, béchique et pectorale. Ils l'utilisent aussi comme rubéfiant, ou excitant cutané, contre l'anémie et les pâles couleurs (Heckel, 1910).

Utilisation de la plante entière pour réaliser une décoction contre la diarrhée (Min. San., 2002).

Réputé conservatrice des dents, dentrifrice, béchique et pectorale. Antispasmodique dans la coqueluche, la dyspepsie. Rubéfiant ou excitant cutané dans l'anémie, la pâleur (voir Heckel); (Allorge, 1995).

Traitement de la toux sèche : Aferontany (feuille) + Dingadingana (tige feuillée) + Mahatanando (feuille). Décoction : faire bouillir deux poignées du mélange dans 3 litres d'eau pendant 15 min. Prendre une tasse 3 fois par jour (Rakotondrabe, 1995).

Contre la toux (Rakotondrabe, 1995).

Remède antispasmodique: préparer le mélange suivant:

RANDRIANIRINA Roger Ignace 30 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

- 50 g de mihorongorona ou Oxalis sensitiva - 6 g de hazomiavona ou Angraecum - 15 g de mahatanando ou Drosera - 3 g de voamadiro ou Tamarindus - 3 plumes de goaika (oiseau). Laisser macérer le tout dans une bouteille transparente pendant 8 jours. Ensuite filtrer. En prendre une cuillerée à café et en mélanger avec l'égal volume de miel visqueux. Bien mélanger et boire. Diminuer la quantité à administrer aux enfants de 1/2 ou de 1/4 selon leur âge et leur taille. Ce remède sert de préventif - curatif (Rason Gabriel, 1966).

Remède contre le maitsolafika (incontinence): Boire la décoction de mahatanando le soir avant de se coucher (Rason Gabriel, 1966).

La plante entière de Mahatanando est bouillie dans l'eau, et on boit l'infusion obtenue pour traiter les tumeurs syphilitiques et les condylomes. (The Antananarivo annual, 1878).

(Source: Plantes médicinales de Madagascar: P. Boiteau & L. Allorge)

Noms malgaches: Mahatanando, hetrina (Mer); kimatanandro, mahatanandomena (Betsil).

Nom français: rossolis.

Petites plantes carnivores assez communes à Madagascar dans les dépressions tourbeuses des vallées de montagne, sur les rochers suintants, parmi les mousses, les fougères et les orchidées.

Les feuilles sont disposées en rosette à la base de la hampe florale, elles sont bordées de plusieurs rangées de poils sécréteurs mobiles, qui se replient au moindre attouchement, emprisonnant ainsi tout insecte qui se pose. L'insecte en se débattant,

RANDRIANIRINA Roger Ignace 31 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea entraîne la sécrétion d'enzymes protéolytiques qui entraînent sa décomposition, donnant ainsi un surcroît d'aliment à la plante qui pousse dans des milieux pauvres en éléments nutritifs. Ces plantes sont colorées en rouge par des anthocyanes.

Emploi: La plante entière sert à préparer, soit sous forme de décoction, soit sous forme de teinture, des sirops antitussifs. Ces propriétés sont connues depuis longtemps en Europe, pour les espèces qui y sont présentent et citées au codex, D. rotundifolia L., D. longifolia L. et D. intermedia Hayne.

Bibliographie:

Réputée conservatrice des dents, dentifrice, béchique et pectorale. Antispasmodique dans la coqueluche, la dyspepsie. Rubéfiant ou excitant cutané dans l'anémie, la pâleur (HECKEL, 1910).

La plante est utilisée contre la toux (PERNET & MEYER, 1957).

III.4. Données chimiques (Source : NAPRALERT)

Presence of compounds in DROSERA ramentacea (3 parts query for nap, 11/05/03)

DROSERA ramentacea (DROSERACEAE) ƒ Biramentaceone ; quinoid; entire plant; madagascar; 00.00140%. ƒ Juglone, 7-methyl:quinoid; entire plant; madagascar00.025% Entire plant ; madagascar ƒ Plumbagin; quinoid; entire plant; madagascar ƒ Quercetin; flavonol; entire plant; madagascar

Presence of compounds in DROSERA madagascariensis DROSERA madagascariensis (DROSERACEAE) ƒ Hyperoside; flavonol; aerial parts; madagascar; 03.9%

RANDRIANIRINA Roger Ignace 32 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

ƒ Juglone; quinoid; aerial parts; not stated Aerial parts; madagascar ƒ Juglone,7-methyl:quinoid; aerial parts; not stated, leaf; not stated, leaf; england(cult) ƒ Juglone,methyl:quinoid; aerial parts; madagascar; 00.024% ƒ Plumbagin; quinoid; aerial parts; not stated, aerial parts; madagascar; 00.007% ƒ Quercetin; flavonol; aerial parts; madagascar; 02.2% ƒ Quercitrin-iso: flavonol; aerial parts; madagascar; 02.0%

(Source : Equaterre, Ministère de la Coopération)

Les constituants actifs sont des quinones (ramentaceone, plumbagine, methylnaphtazine), à action antispasmodique.

(Source : Plantes Médicinales de Madagascar, P.Boiteau & L. Allorge)

Application possibilities for using the TAS (Stahl-thermomicroseparation) procedure in the industrial control laboratory, par Shilcher, Heinz, in Deut. Apoth.- Ztg.. 1974. 114 (5): 181-184.

Naphthoquinone derivatives from Drosera ramentacea, par Luckner, Renate; Luckner, Martin, in Pharmazie. 1970. 25 (4) : 261-265.

New binaphthoquinone from Drosera ramentacea, par Krishnamoorthy, V.; Thomson, Ronald H., in Phytochemistry. 1969. 8 (8) : 1591-1594.

Protective activity of Drosera ramentacea against bronchospasm par Ramanamanjary, William; Boiteau, Pierre, in C. R. Acad. Sci., Paris, Ser. D. 1968. 266 (17) : 1787-1789.

Les recherches sur Drosera ramentacea ont débutées en 1957 avec ceux de Duquénois, in Ann. Pharm. Fr. 15: 599-601 (1957). Paris et Delaveau en isolèrent une

RANDRIANIRINA Roger Ignace 33 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea quinone, la ramentacéone, in Ann. Pharm. Fr. 17: 585-592 (1959) et montrèrent son activité spasmolytique.

V. Krishnamoorthy et R. H. Thomson ont ensuite isolé une binaphthaquinone, la biramentaceone et deux autres quinone, la plumbagine et la methylnaphthazine in Phytochemistry 8: 1591-1594 (1969). Auparavant, W. Ramanamanjary et P. Boiteau avaient démontré l'action antispasmodique de la plante vis-à-vis du bronchospasme in C.R. Acad. Sci. Paris, 266: 1787-1789 (1968). Cette plante a été exportée en grandes quantités.

III.5. Données pharmacologiques (Source: NAPRALERT)

Biological activities for extracts of DROSERA ramentacea

ƒ DROSERA ramentacea (DROSERACEAE) part not specified ƒ Immunologic effects(unspecified) ; naphthoquinone ƒ Fraction;conc used variable /active ƒ Data incomplete - derived from an abstract. Biological activities for extracts of DROSERA madagascariensis DROSERA madagascariensis (DROSERACEAE) dried aerial parts Madagascar ƒ Antispasmodic activity(unspecified type); etoh(70%)ext; pig; conc used 0.5 mg/ml; active; ileum ƒ Vs.carbachol-induced contractions. ƒ Antispasmodic activity(unspecified type); etoh(70%)ext; guinea pig; conc used 0.5 mg/ml; active; ileum ƒ Vs.histamine-induced contractions. ƒ Elastase inhibition; etoh(70%)ext; human adult; ic50 9.4 mcg/ml active; neutrophils-human

RANDRIANIRINA Roger Ignace 34 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

III.6. Données cliniques (Source : Equaterre, Ministère de la Coopération)

La plante entière sert à préparer sous différentes formes (décoctions, teintures) des sirops antitussifs. Elle entre dans de très nombreuses spécialités (plus de 57 en France) telles que Passedyl, Neocodion, Humex Fournier, Camphepneumine, etc.

III.7. Travaux de laboratoire

Tableau 3 : Les éluants utilisés

Acétate Hexane (%) Chloroforme Méthanol Nombre de d’éthyle (%) (%) (%) mélanges de

solvant utilisé

100 1

98 2 1

97 3 2

95 5 1

90 10 1

70 30 1

50 50 1

30 70 1

III.7.1. Appareillages (annexe)

RANDRIANIRINA Roger Ignace 35 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

III.7.2. Mode opératoire :

¾ Préparation de l’échantillon de Drosera ramentacea (Annexe)

¾ Réactiver chaque plaque chromatographique en la plaçant 30 minutes à l’étuve à 105°C pour en éliminer l’eau.

¾ La cuve chromatographique est constituée d’un bocal muni d’un couvercle. Verser chaque éluant au fond de sa cuve sur une hauteur de 1 cm c’est à dire 10 ml Pour favoriser la saturation de la cuve, la tapisser avec du papier filtre plongeant dans l’éluant. Atteindre 30 minutes, le couvercle en place, la saturation de la cuve.

¾ Tracer avec une mine graphite (pas de feutre) un trait très léger (sans rayer et sans enlever le gel de silice) à 1,5 cm du bord inférieur de chaque plaque.

¾ Déposer sur le milieu de cette ligne l’échantillon de Drosera ramentacea avec un volume V= 1ul à l’aide d’une micro pipette à identifier, en le séchant à l’air chaud.

¾ Plonger le bord inférieur de chaque plaque dans l’éluant (attention : Les dépôts doivent se trouver au-dessus du niveau de l’éluant) et laisser la migration s’effectuer jusqu’à ce que le front du solvant arrive environ à 1 cm du bord supérieur de la plaque.

¾ Sortir toutes les plaques et poser rapidement sur un plan horizontal. Noter la position du front de solvant.

¾ Sécher à l’air libre les plaques.

¾ Révéler en posant les plaques sous une lampe UV. Entourer les tâches colorées.

¾ Pulvériser sans excès avec le réactif de l’acide sulfurique Entourer les tâches colorées.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 36 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

III.7.3. Résultats et Interprétation

Figure 2 : Chromatographie sur couche mince de Drosera ramentacea

Le CCM a permis d’identifier quatre produits utilisant comme réactif chloroforme (97%) /méthanol (3%) dont les Rf sont les suivants :

Tableau 4 : Le rapport frontal des constituants chimique de la Drosera ramentacea Constituants chimiques (Cc) Valeur du rapport frontal

Cc1 0,067

Cc2 0,227

Cc3 0,6

Cc4 0,84

Il n’a pas été possible d’identifier ces produits par manque de produit de référence

RANDRIANIRINA Roger Ignace 37 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

III.8. Proposition de monographie pour Drosera ramentacea Drosera ramentacea Burchell ex A de Candolle DROSERACEAE Synonymes

Drosera madagascariensis Planchon, Drosera curvipes Planchon, Drosera ramentacea Var burchelliiana Sonder, Drosera glabripes (Harvey) Stein, Drosera ramentacea var condensata Baron, Drosera ramentacea var curvipes Planchon.

Noms vernaculaires

Kimatanandro (betsil), mahatanandomena (betsil), hetrina (mer), mahatanando (mer), mahatonando .

Description de la plante

C’est une plante herbacée, petite, vivace, à tige pouvant atteindre jusqu’à 25 cm de haut, glabre. Elle a des feuilles alternes, les plus âgées persistant sur la partie inférieure de la tige, réduites au pétiole et pendantes vers le bas ; les jeunes sont serrées vers la partie supérieure de la tige, mais jamais en rosette ; le pétiole est de 10 à 30 mm de longueur, glabre ou un peu pubescent sur la face inférieure. La limbe est elliptique ovale à spatulé, de 5 à 10 x 2 à 5 mm, elle a une face supérieure pubescente glanduleuse surtout sur les bords ; tandis que la face inférieure est pubescente à poils apprimés un peu blanchâtres, ainsi que des stipules membraneuses, longues 3 – 5 mm, découpées profondément en lanières au sommet. Les graines sont nombreuses, fusiformes, noires, 0,7 à 0,9 x 0,2 mm.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 38 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

Distribution géographique et statut écologique

Petite plante carnivore, elle pousse en forêt ombrophile, rocailles humides pauvres en éléments nutritifs, rochers humides ensoleillés, clairières marécageuses en forêt, bords de ruisseaux à une altitude de 600 à 1600 m. Elle se trouve en Afrique tropicale et subtropicale, du Mali jusqu’en Afrique orientale et en Afrique du Sud ainsi qu’à Madagascar (Est, Centre et Ouest). Les poils bordant les feuilles ont la propriété de se replier au moindre contact, emprisonnant ainsi les insectes qui sont décomposés par les enzymes protéolytiques sécrétés par les feuilles. La plante récupère ainsi un complément nutritif nécessaire à sa croissance.

A cause d’une surexploitation anarchique, la plante est menacée d’extinction à Madagascar.

Utilisations ethnomédicales A Madagascar :

On administre l'infusion de la partie aérienne de la plante pour ses vertus antitussives, surtout dans les toux quinteuses des enfants et la coqueluche. La macération de la plante fraîche est utilisée en lotions répétées dans les conjonctivites, et il semble que les enzymes protéolytiques très actifs, jouent un rôle dans ce traitement. La décoction est utilisée contre l'incontinence chez les enfants et la diarrhée, et pour le traitement des tumeurs syphilitiques et des condylomes. La plante fraîche est réputée conservatrice des dents et sert ainsi de dentifrice.

Dans d’autres pays

La plante est utilisée pour ses propriétés antispasmodiques, antitussives, diurétiques et antipyrétiques. Elle est également employée pour guérir certaines maladies telles, les affections de l’appareil digestif, les maladies vénériennes (syphilis), le condylome et l’anémie.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 39 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

Informations phytochimiques

Les produits identifiés jusqu’à présent dans les parties aériennes peuvent être classés en deux grandes familles (i) les naphtoquinones (plumbagine, ramentaceone, droserone, juglone , 7-methyl-juglone,methylnaphthazine etbiramentaceone), (ii) les flavonoïdes (hyperoside, quercetine, isoquercitrin, myricetin 3-O-galactoside, ).

Informations pharmacologiques

L’extrait éthanolique à 70 % des parties aériennes présente une excellente action protectrice vis-à-vis du bronchospasme provoqué par l’histamine ou l’acétylcholine dont la dose utilisée est de 0,1 g de plante sèche par 100 g d’animal. La ramentaceone constitue un des constituants antispasmodiques. Le même type d’extrait revêt une activité inhibitrice de l’élastase avec une concentration inhibitrice médiane de 9,4 µg/ml. La plumbagine est active sur les bactéries buccales, suggérant l’utilisation de l’extrait de Drosera dans les traitements des caries dentaires et la périodontite. La quercétine inhibe la contraction provoquée par le carbachol à la dose de 10 µM, contribuant ainsi à l’action thérapeutique des préparations à base de Drosera.

Utilisations thérapeutiques :

Les Drosera, sous forme d’extrait ou de teinture, sont employées couramment de nos jours dans la formulation de certains médicaments contre les affections respiratoires.

Recommandations

L’extrait de Drosera ramentacea peut rentrer dans la composition de phytomédicaments utilisées contre les affections respiratoires.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 40 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Drosera ramentacea

Références

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Kolodziej H, Pertz HH, Humke A (2002) Main constituents of a commercial Drosera fluid extract and their antagonist activity at muscarinic M3 receptors in guinea-pig ileum. Pharmazie, 57, 201-3.

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Melzig MF, Pertz HH, Krenn L (2001) Anti-inflammatory and spasmolytic activity of extracts from Droserae herba, Phytomedicine, 8, 225-9.

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RANDRIANIRINA Roger Ignace 41 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna

Embelia concinna Baker MYRSINACEES

IV.1. Botanique IV.1.1. Systématique

Règne : Végétal Embranchement : Spermaphytes Sous embranchement : Angiospermes Classe : Dicotylédones Sous-classe : Dillaniidae Ordre : Primulales Famille : MYRSINACEES Genre : Embelia Espèce : Embelia concinna Nom d’auteur : Baker

IV.1.2. Synonymes

Ribesiodes concinnum (Baker) Kuntze

IV.1.3. Description botanique

(Source : Flore de Madagascar et des Comores)

Liane toujours verte, parfois dans les lieux dénudés arbuste à rameaux plus ou moins sarmenteux (pyromorphose). Feuilles nombreuses, densément disposées, coriaces, d’un brun-sombre en herbier, à pétioles grêle (2-8 m), limbe elliptique ou lancéolées (1,6-3,5*0,8-1,5 cm) ; par transparence : à l’état adulte opaque, à l’état jeune très petit point rouge, irréguliers, sur fond rougeâtre et trame peu visible de réseau hiéroglyphiforme. Panicule terminale plus ou moins ramifiée, de 1 à 5 cm de long ; axe et pédicelles portant des poils brun et courts ; bractées étroites, égalant le tiers ou les 2/3 des pédicelles de 2 à 3 mm de long ; fleurs petites (2,5 mm de long), 4 ou 5 mères. Sépales triangulaires- aigus, de moins de 1 mm, portant quelques poils à

RANDRIANIRINA Roger Ignace 42 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna l’extérieur, manifestement ciliés, avec, au milieu, 4-5 points peu visibles. Pétales obovales, étroitement obtus, papilleux, obscurément ponctués au milieu. Etamines plus coutres que les pétales ; anthères dorsalement ponctuées. Ovaire glabre, ovoïde ; style cylindrique, de 1 mm ; stigmate discoïde, presque 2 fis plus large que le sommet du style.

IV.2. Répartition géographique et statut écologique (Source : Flore de Madagascar et des Comores)

Forêt des cimes (forêt à mousses et sylve à lichens), entre 1200et 2000 m d’alt.; floraison : Octobre –janvier ; commun.

CENTRE : Imerina et Betsileo, Tampoketsa au Nord d’Ankazobe, Est-Imerina, Jardin botanique de Tananarive, Ankaratra. Endémique.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 43 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna

Carte 3 : Répartition géographique de l’Embelia concinna Source : SIG/ANGAP, 1997

RANDRIANIRINA Roger Ignace 44 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna

IV.3. Ethnobotanique IV.3.1. Noms vernaculaires

Dimbinala (Merina, Bezanozano), kalamasimboena (Betsileo), kasiana (Tsimihety), kisira (Sihanaka, Bezanozano, Tandroy), kaziana (Betsimisaraka), kipongololo (Sihanaka), kisirananaombe (Betsileo), sira (Betsileo), tanterakala (Merina, Betsileo), taterakala (tandroy), kalamasimbolena, kalamasina, tankasina.

IV.3.2. Utilisations éthnomédicales

A Madagascar (Source : base de données PlanteMed)

Fruits vermifuges. La décoction des racines est utilisée en lotions et en compresses pour guérir les lésions provoquées par les puces pénétrantes ou "chiques". Quant aux feuilles, elles servaient autrefois à préparer une sorte de vernis noir qu'on appliquait sur les dents lorsque la coutume voulait qu'on lime celles-ci en leur donnant une forme pointue (Boiteau, 1999).

Fréquemment plantée près des maisons car ses fruits sont utilisés comme vermifuge pour les enfants (Boiteau, 1999).

Plante magique, censée protéger contre les mauvais esprits. On en a fait le remède spécifique du kifongo, sorte de bubon, d'adénite suppurante. Les fruits sont vermifuges. Leur goût est un peu brûlant et on les emploie parfois aussi comme condiment (Boiteau, 1999).

En l'absence de sel marin ou de sel gemme, très rare et d'un prix très élevé autrefois, on utilisait le sel extrait des cendres de la plante. Les cendres étaient recueillies avec soin, lavées à l'eau chaude pour obtenir une sorte de lessive qu'on concentrait à feu doux après l'avoir filtrée. On laissait alors cristalliser pour obtenir un sel en majorité constitué de carbonate de potassium. Outre ses cendres, la plante

RANDRIANIRINA Roger Ignace 45 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna fournissait des fruits comestibles mais aigrelets, employés comme vermifuge pour les enfants (Boiteau, 1999).

Cette liane est brûlée et ses cendres fournissaient, après lixiviation, un des sels les plus appréciés. Ce sel était aussi considéré comme médicament une cuillérée à soupe dans de l'eau de riz pour combattre la constipation (Boiteau, 1999).

Fruits frais donnés aux enfants comme vermifuge. Ils agissent par leurs saponines. L'infusion de la plante est aussi administrée contre la toux (Boiteau, 1999).

Plante utilisée dans le traitement des femmes en couches. La décoction est absorbée en de nombreuses circonstances, par exemple, lorsqu'on a violé par mégarde un fady, interdit alimentaire, et qu'on veut se protéger des effets qu'on pense être très fâcheux. Mais cette même décoction se prend aussi contre les douleurs rhumatismales, certaines névrites qu'on croît souvent dues à des mauvais sorts (Boiteau, 1999).

Rameaux souvent mâchonnés comme frotte-dents (Boiteau, 1999).

Takasina : Furoncle ou abcès. : Salsepareille + Takasina + Fotsivolomanoka = gratter les trois racines, prendre les poussières de chacune de ces espèces en quantité égale et en enduire l'abcès en formation (Descheemaeker, 1990).

Toux : Takasina = faire bouillir et boire (Descheemaeker, 1990).

Les Malgaches mâchent les feuilles pour se noircir les dents et en prennent la décoction aqueuse en tisane et fomentation contre les coliques : l'infusion de la racine est employée comme vermifuge. La pulpe rougeâtre de cette racine aromatique est très en honneur chez les Betsileo, en topique sur les bubons syphilitiques (Heckel, 1910).

Les écorces des racines et les feuilles sont prises en infusion contre les maladies de la moelle épinière, la syphilis et la gonorrhée. Les racines sont considérées comme vermifuges (Pernet R., 1957).

RANDRIANIRINA Roger Ignace 46 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna

Accouchements laborieux. Stigmates syphilitiques. Névralgies. Asthénie; faiblesse générale. Vermifuge. Enflures; eczémas : application de la poudre. Constipation : cendre de la plante mélangée à l'eau de riz (Debray, 1971).

La poudre de feuilles serait efficace contre les maux de dents en application directe dans la carie (Schmitt, 1971).

Le fruit a la saveur du poivre. Feuilles mâchées pour le laquage des dents. Décoction des feuilles dans les coliques. Infusion de racine vermifuge. Pulpe de racine en topique sur les bubons syphilitiques (Allorge, 1995).

Pesticide: feuilles et fruits. Action toxique et vermifuge (Voarisoa, 1998).

Traitement du farasisa ou syphilis secondaire: boire la décoction des feuilles (Rabesa, 1986).

(Nom botanique identifié seulement à partir du nom vernaculaire). Takasina Hazo : Vers intestinaux : ascaris, oxyures = les feuilles en infusion, en faire la boisson du jour (Descheemaeker, 1990).

Remède contre les maux de dents: frotter les dents avec de la valalanalika (sorte de sauterelle dégageant une très mauvaise odeur), du kasira, encore appelé taterakala (Embelia) et des feuilles de amberivatry (Cajanus indicus). Il faut boire beaucoup de jus de citron (Citrus spéciosa). Administrer de la décoction de fandramanana (Aphloia theaformis), à laquelle on ajoute du lait (Rason, 1966).

Plante utilisée contre la bronchite (Raharimiandra, 1994).

Plante utilisée contre la bronchite et l'asthme (Raharimiandra, 1994).

Traitement de l'asthme: boire la décoction des feuilles (Raharimiandra, 1994).

Traitement de la bronchite: boire la décoction des feuilles (Raharimiandra, 1994).

RANDRIANIRINA Roger Ignace 47 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna

Maladie de la moelle épinière, névralgies, névrites (Allorge, 2003).

(Source : Boiteau & Allorge, Plantes médicinales de Madagascar)

Noms vernaculaires : Tanterakala, Kipongololo, Kisira, Kalamasimbolena, Kasiana, Kasisana, Takasina

E. concinna Baker Buisson lianescent à feuilles petites, 1 à 2 cm, ponctuées de points noirs ; Fleur blanche ; fruit rouge.

Angavokely, Station forestière de Manjakatombo, Ankaratra vers 1700 à 1880 m, Mantasoa.

E. madagascariensis A. DC.

Une récolte de Chapelier dans l'herbier général de Paris.

Lianes pubescentes longue de 10 m. Rameaux rous. Grande pyramidale à nombreuses fleurs. Fleurs crème, odorantes. Fruits couverts de points translucides.

Ranomafane, Ivohibe, Fort-Dauphin. Fruits mangés par les Lémuriens.

Présente aussi à Manongarivo, voir Laurent Gautier, Liste commentée des phanérogames de la réserve spéciale de Manongarivo, Madagascar. in Conservatoire et jardin botaniques de Genève, 2002.

Le fruit a la saveur du poivre et est quelquesfois utilisé comme adultérant. Feuilles mâchées pour le laquage des dents. Décoction des feuilles dans les coliques. Infusion de racine vermifuge. Pulpe de racine en topique sur les bubons syphilitiques. (HECKEL, 1910, p. 214).

Maladie de la moelle épinière, névralgies, névrites (PERNET & MEYER, 1957).

RANDRIANIRINA Roger Ignace 48 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna

IV.4. Données chimiques (Source : Medline)

Embelia concinna (Myrsinaceae) présence de triterpènes.

IV.5. Données pharmacologiques (Source: Medline)

The hypoglycemic effect of Embelia madagascariensis (Myrsinaceae) was investigated in both normal and streptozotocin-induced diabetic mice. The methanol extract of leaves of Embelia madagascariensis (EL)(500 mg/kg) reduced the blood glucose of normal mice from 206 +/- 9 to 137 +/- 10 mg/100 ml 4 hours after intraperitoneal administration (P < 0.001), and also significantly lowered the blood glucose of streptozotocin-induced diabetic mice from 570 +/- 29 to 401 +/- 59 mg/100 ml under similar conditions (P < 0.05). EL also suppressed epinephrine-induced hyperglycemia in mice (control vs EL, P < 0.01).

IV.6. Données cliniques

Aucune étude clinique n’a été effectuée sur l’espèce.

IV.7. Proposition de monographie pour Embelia concinna

Embelia concinna Baker MYRSINACEAE

Synonymes

Ribeiodes concinnum (Baker) Kuntze Deux variétés : Embelia concinna var ericophyla H. Perrier, Embelia concinna var sclerophylla H. Perrier.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 49 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna

Noms vernaculaires

Dimbinala (Merina, Bezanozano), kalamasimboena (Betsileo), kasiana (Tsimihety), kisira (Sihanaka, Bezanozano, Tandroy), kaziana (Betsimisaraka), kipongololo (Sihanaka), kisirananaombe (Betsileo), sira (Betsileo), tanterakala (Merina, Betsileo), taterakala (tandroy), kalamasimbolena, kalamasina, tankasina.

Description de la plante

C’est une liane verte, les rameaux sont plus ou moins sarmenteux (pyromorphose). La plante possède des feuilles nombreuses, densément disposées, coriaces, d’un brun sombre en herbier, à pétiole grêle (2-8 m), limbe elliptique ou lancéolées; par transparence ,il donne une couleur opaque à l’état adulte tandis que très petits points rouges, rougeâtre sur le fond et irréguliers à l’état jeune. Le trame est peu visible avec de réseau hiéroglyphiforme. Les étamines sont plus courtes que les pétioles dont les anthères sont dorsalement ponctués. L’ovaire est glabre, ovoïde ; le style est cylindrique tandis que le stigmate est discoïde, presque 2 fois plus large que le sommet du style.

Distribution géographique et statut écologique

Endémique, l’espèce se rencontre en abondance dans le centre de Madagascar (Imerina et Betsileo). Elle pousse dans la forêt des cimes, forêt à mousses et sylve à lichens, entre 1200 et 2000 m d’altitude.

Utilisations ethnomédicales

La liane brûlée fournit des cendres qui, après lixiviation, donnent un sel qu’on mélange à une cuillérée à soupe dans de l'eau de riz pour combattre la constipation. La décoction des parties aériennes se prend aussi contre les douleurs rhumatismales. La pulpe rougeâtre des racines est aromatique et est très utilisées en topique sur les bubons syphilitiques. L'écorce des racines et les feuilles est prise en infusion contre

RANDRIANIRINA Roger Ignace 50 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna les maladies de la moelle épinière, la syphilis et la gonorrhée. Les fruits sont vermifuges. La décoction des feuilles est utilisée contre la bronchite et l’asthme ; la poudre serait efficace contre les maux de dents en application directe dans la carie. La plante est utilisée pour combattre l’asthénie et les fatigues générales.

Informations phytochimiques

L’espèce renferme des triterpènes.

Informations pharmacologiques

La plante n’a pas fait jusqu’ici l’objet d’études pharmacologiques.

Recommandations

Ce qui distingue les deux espèces malgaches E. concinna et E. madagascariensis est leur utilisation comme la bronchite et l’asthme. Il est utile d’approfondir ces données ethnomédicales tant sur le plan chimique que pharmacologique, en vue de la formulation éventuelle d’un phytomédicament contres les affections respiratoires.

Références

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RANDRIANIRINA Roger Ignace 51 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Embelia concinna

Heitz S, Billet D (1973) Triterpenes of Embelia concinna Bak. (Myrsinacea) C R Acad Sci, 277, 1703-4.

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Miura T, Kato A (1997) Hypoglycemic action of Embelia madagascariensis in normal and diabetic mice. Am J Chin Med, 25, 169-73.

Zutshi U, Johri RK, Atal CK ( 1989) Possible interaction of potassium embelate, a putative analgesic agent, with opiate receptors, Indian J Exp Biol, 27, 656-7.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 52 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

Rauvolfia confertiflora Pichon APOCYNACEAE

V.1. Botanique V.1.1. Systématique

Règne : Végétal Embranchement : Spermaphytes Sous embranchement : Angiospermes Classe : Dicotylédones Sous-classe : Asderidae Ordre : Gentiales Famille : APOCYNACEAE Genre : Rauvolfia Espèce : Rauvolfia confertiflora Nom d’auteur : Pichon

V.1.2. Synonymes

Rauvolfia media Pichon

V.1.3. Description botanique

(Source : Flore de Madagascar et des Comores)

Arbuste ou arbre à écorce lisse. Tiges jeunes et feuilles couvertes d’un indûment crépu, dense, rarement épars, très rarement glabres. Feuilles précocement caduques, verticillées par (4-) 5-6 membraneuses, lancéolées-elliptiques, obtusément aiguës, à base rétrécie, 5-9 (-10) * 2,5-3,5(-7) cm 9-15 paires de nervures latérales courbées, distantes de 5-8 mm, parfois avec nervures interstitielles. Pétiole long de 5-8 (-12) mm. Inflorescences lâches, velues, rarement glabres, leurs premiers entre-nœuds de 2-5 cm de longueur. Fleurs serrées aux sommets des ramifications de l’inflorescence. Pédicelles long de 3-3,5 mm ; gorge rétrécie ; lobes obliquement

RANDRIANIRINA Roger Ignace 53 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora ovales ou cordiformes, longs de 1 mm, large de 1,5 mm (dilatation latérale comprise). Anthères immédiatement sous la gorge. Disque haut de 0,5 mm, un peu crénelé. Ovaire globuleux, long de 1 mm. Fruits complets obcordés, non sillonnés 10*12*4 mm ; méricarpes soudés presque au sommet ; souvent 1 seul méricarpe, ovoïde, 10*6*4 mm. Endocarpe de 8*4*2 mm. Graine 1 par loge. Cotylédons de l’embryon ovales, obtus, de 3,5*1,8 mm ; radicule 3,5*0,8 mm.

Photo 3 : Rauvolfia confertiflora Source : Philippe RASOANAIVO

V.2. Répartition géographique et statut écologique (Source : Flore de Madagascar e des Comores)

CENTRE : route d’Ihosy à Ivohibe; entre Ihosy et Sakalalina; Ankevohevo, Ranomafana; Vallée de la Menarahaka; Analavoky, vallée de Menarahaka; Manombo, forêt d’Isonto, W d’Ankililoaka; Rés. Nat. XI, N d’Imonty. OUEST : Tanandranto, Beharona, Manja; Ankiranja, 30-35 Km de Manja, route de Bevoay; station agricole de Mangoky; Mangoky, bassin de la Malio près d’Ambalabe; Bero; Morombe, lac Ihotry; Imonty, Ankazoabo. SUD : Salary, forêt des Mikea; basse vallée du Fiherenana; route Tuléar, Sakaraha; vallée de l’Onilahy près de Tongobory; Betioky, S d’Ambatorere; Imanombo; Ampandrandava. Jard. Bot. Tananarive 5800 ; Analamatahitsa, SE de Bekily; entre Ampanihy et Ejeda; Ifotaka, Mangily; Anadabolava,; bassin supérieur de Mandrare, vallée de la Manambolo; Amboasary-sud, RN 9433, vallée de l’Ikanda, N d’Ambovombe; entre Bevilany et Amboasary-sud; Ambovombe.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 54 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

Endémique.

Ecologie Forêts tropophiles et xérophiles, de préférence sur sable et grès ; au dessous de 500 m d’altitude. Feuilles avril. À octobre.-novembre., très rapidement caduques. Fleur. Et j. feuilles oct. ; Fruit. Mûrs février.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 55 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

Carte 4 : Répartition géographique de Rauvolfia confertiflora Source : SIG/ANGAP, 1997

RANDRIANIRINA Roger Ignace 56 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

V.3. Ethnobotanique V.3.1. Noms vernaculaires

Ento (Tandroy), fekabe (Tandroy), hento (Tandroy), hentona (Tandroy), heto (Tandroy), hiba (Bara, Sakalava), hibaky (Sakalava), rehiba/rehibaka (Bara, Taifasy), rehiba (Taifasy).

V.3.2. Utilisations éthnomédicales

A Madagascar (Source : Flore de Madagascar e des Comores)

Les écorces des jeunes rameaux et feuilles écrasées sont appliquées en topique sur les yeux dans certaines conjonctivites virales. Les écorces de tige et les racines toxiques sont utilisées comme appâts empoisonnés pour animaux nuisibles.

(Source : banque de données PlanteMed)

Très amer dans toutes ses parties et violemment toxique. On en prépare surtout des appâts empoisonnés pour supprimer les chiens quand ils deviennent trop nombreux (Boiteau, 1999).

Dont les écorces des racines sont exportées pour l'extraction des alcaloides. Propriétés hypotensives (Boiteau, 1999).

Arbuste très toxique dans toutes ses parties. L'écorce de racine est l'objet d'exportation pour l'extraction de la réserpiline (Boiteau, 1999).

Pesticide: écorces et racines; action raticide. Tue les chiens (Voarisoa, 1998).

RANDRIANIRINA Roger Ignace 57 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

V.4. Données chimiques (Source: NAPRALERT)

Presence of Compounds in Rauvolfia Confertiflora (3part Query for nap, 11/05/03) Rauvolfia confertiflora (APOCYNACEAE) Ajmalicine, indole alkaloid, root Ajmaline, indole alkaloid, root Ajmaline,iso, indole alkaloid, root Raunatine, indole alkaloid, root Reserpiline, indole alkaloid, root Reserpine, indole alkaloid, root

Rauvolfia media: Cabucine, reserpiline and mauiensine, 12-hydroxymauiensine. Stem bark.

V.5. Données pharmacologiques

Les activités pharmacologiques de Rauvolfia confertiflora (= Rauvolfia media) sont attribués à la présence de ajmalicine (= raubasine), réserpine et réserpiline dont les activités hypotensives et tranquillisantes sont connues.

V.6. Données cliniques

Elle est une source des principaux hypotenseurs et tranquillisant comme la réserpine, la réserpiline et l’ajmalicine (= raubasine).

RANDRIANIRINA Roger Ignace 58 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

V.7. Travaux de laboratoires

Tableau 5: Les éluants utilisés

Acétate Hexane (%) Chloroforme Méthanol Nombre de d’éthyle (%) (%) (%) mélanges de

solvant utilisé

97 3 1

95 5 1

20 80 1

V.7.1. Appareillages (annexe)

V.7.2. Mode opératoire :

¾ Préparation de l’échantillon de Rauvolfia confertiflora (Annexe)

¾ Réactiver chaque plaque chromatographique en la plaçant 30 minutes à l’étuve à 105°C pour en éliminer l’eau.

¾ La cuve chromatographique est constituée d’un bocal muni d’un couvercle. Verser chaque éluant au fond de sa cuve sur une hauteur de 1 cm c’est à dire 10 ml Pour favoriser la saturation de la cuve, la tapisser avec du papier filtre plongeant dans l’éluant. Atteindre 30 minutes, le couvercle en place, la saturation de la cuve.

¾ Tracer avec une mine graphite (pas de feutre) un trait très léger (sans rayer et sans enlever le gel de silice) à 1,5 cm du bord inférieur de chaque plaque.

¾ Déposer sur le milieu de cette ligne l’échantillon de Rauvolfia confertiflora avec un volume V= 1ul à l’aide d’une micro pipette à identifier, en le séchant à l’air chaud.

¾ Plonger le bord inférieur de chaque plaque dans l’éluant (attention : Les dépôts doivent se trouver au-dessus du niveau de l’éluant) et laisser la migration

RANDRIANIRINA Roger Ignace 59 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

s’effectuer jusqu’à ce que le front du solvant arrive environ à 1 cm du bord supérieur de la plaque.

¾ Sortir toutes les plaques et poser rapidement sur un plan horizontal. Noter la position du front de solvant.

¾ Sécher à l’air libre les plaques.

¾ Révéler en posant les plaques sous une lampe UV. Entourer les tâches colorées.

¾ Pulvériser sans excès avec le réactif de la vanilline. Entourer les tâches colorées.

V.7.3. Résultats et Interprétation

Figure 3 : Chromatographie sur couche mince de Rauvolfia confertiflora

Le CCM a permis de trouver six produits utilisant comme réactifs le chloroforme (97%)/méthanol (3%) dont les Rf sont les suivants :

RANDRIANIRINA Roger Ignace 60 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

Tableau 6 : Rapport frontal des constituants chimique de la Rauvolfia confertiflora Constituants chimiques (Cc) Valeur du rapport frontal

Cc1 0,027

Cc2 0,428

Cc3 0,187

Cc4 0,036

Cc5 0,467

Cc6 0,667

Il n’a pas été possible d’identifier ces produits par manque de produit de référence

RANDRIANIRINA Roger Ignace 61 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

V.8. Proposition de monographie pour Rauvolfia confertiflora Rauvolfia confertiflora Pichon APOCYNACEAE Synonymes

Rauvolfia media Pichon.

Noms vernaculaires

Ento (Tandroy), fekabe (Tandroy), hento (Tandroy), hentona (Tandroy), heto (Tandroy), hiba (Bara, Sakalava), hibaky (Sakalava), rehiba/rehibaka (Bara, Taif), rehiba (Taif).

Description de la plante

C’est un arbuste ou arbre à écorce lisse dont les tiges et jeunes feuilles sont couvertes d’un indûment crépu, dense, rarement épars, très rarement glabres. Les feuilles sont précocement caduques verticillées par 4 ou 5 ou bien 6, membraneuses, lancéolées- elliptiques, obtusément aigues, à base rétrécie et a un pétiole de 5 ou 8 ou bien 12 cm de longueur. Les inflorescences sont lâches, velues, rarement glabres, avec leurs premiers entre-nœuds de 2 à 5 cm de longueur. Elle a des fleurs serrées aux sommets des ramifications de l’inflorescence avec des pédicelles longs de 1 à 2 mm dont la Corolle est blanche ou jaunâtre. Elle a des fruits complets obcordés, non sillonnés avec des méricarpes soudés presque jusqu’au sommet. Le graine est 1 par loge, les feuilles apparaît le mois de Octobre à Novembre, très rapidement caduques les fleurs et jeunes feuilles en Octobre tandis que les fruits ne sont mûrs qu’au mois de Février.

Distribution géographique et statut écologique

C’est une plante endémique qui se trouve dans les forêts tropophiles et xérophiles, de préférence sur sable et grès, au dessous de 500 m d’altitude.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 62 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

Utilisations ethnomédicales

Les écorces des jeunes rameaux et feuilles écrasées sont appliquées en topique sur les yeux dans certaines conjonctivites virales. Les écorces de tige et les racines toxiques sont utilisées comme appâts empoisonnés pour animaux nuisibles.

Informations phytochimiques

Les écorces de racines renferment des alcaloïdes indoliques : ajmalicine, ajmaline, iso-ajmaline, raunatine, reserpiline, reserpine. Les écorces de tige contiennent la rauflorine, la raufloridine et la raufloricine, et la Nb-méthylréserpiline.

Informations pharmacologiques

Les activités pharmacologiques de Rauvolfia confertiflora (= Rauvolfia media) sont attribués à la présence de ajmalicine (= raubasine), réserpine et réserpiline dont les activités hypotensives et tranquillisantes sont connues.

Données cliniques

Elle est une source des principaux hypotenseurs comme la réserpine, la reserpiline et l’ajmalicine.

Recommandations

Il est possible de formuler un extrait standardisé de Rauvolfia confertiflora pour des utilisations à visée hypotensives.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 63 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Rauvolfia confertiflora

Références

Hariga M (1959) Preliminary trial of therapeutic use of reserpiline, a hypotensive extract of Rauwolfia vomitoria, Brux Med, 39, 451-5.

Kan C, Potier P, Kan SK, Jokela R and Lounasma M (1986) Indole alkaloids from Rauvolfia media, Phytochemistry, 25, 1783-1784.

La Barre J, Hans MJ, Desmarez JJ (1958) Reserpiline, an hypotensive and non- tranquilizing alkaloid, C R Seances Soc Biol Fil, 152, 533-4.

La Barre J (1958) the pharmacodynamic properties of reserpiline, Bull Acad R Med Belg 23, 240-57.

Pauchant M, Bernard JM (1971) Treatment of arterial hypertension with an association of reserpiline, theophylline and papaverine, Lille Med., 17, Suppl 3, 545- 50.

Bombardelli, E.; Bonati, A.; Gabetta, B.; Mustich, G.. N(b)-Methylreserpiline, a new alkaloid from Rauwolfia confertiflora. Fitoterapia (1973), 43(3), 67-70.

Danieli, Bruno; Bombardelli, Ezio; Bonati, Attilio; Gabetta, Bruno; Mustich, Giuseppe. Raufloricine, a new alkaloid from Rauwolfia confertiflora. Chim. Ind. (1972), 54(7), 618-19.

Danieli, Bruno; Bombardelli, Ezio; Bonati, Attilio; Gabetta, Bruno New alkaloids from Rauwolfia confertiflora. Chim. Ind. , (1971), 53(11), 1042-3.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 64 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Conclusion

CONCLUSION

L’étude de quatre plantes médicinales, Aloe vaombe Decorce & Poisson, Drosera ramentacea Burchell ex A de Candolle, Embelia concinna Baker, Rauvolfia confertiflora Pichon est très importante dans la conception et la réalisation d’une monographie des plantes permettant la rédaction du premier Tome de la Pharmacopée Malagasy, ces plantes sont considérées comme prioritaires avec de fortes potentialités médicinales et économiques pour la Nation. ƒ Aloe vaombe: il est endémique et abondante dans le Sud Ouest de Madagascar possédant plusieurs vertus, elle améliore l’état général après de graves dépérissements physiologiques, soulage les coliques, la lombalgie, agit contre la conjonctivite, consoliderait les fractures. Elle a aussi les propriétés suivantes: antihémorragiques et anti-diarrhéiques. La fraction polysaccharidique possède des propriétés immunologiques c’est pourquoi, elle est recommandée ici comme phytomédicaments immunostimulant et immunonutritif. ƒ Drosera ramentacea: c’est une plante herbacée, carnivore qui pousse en forêt ombrophile à une altitude de 600 à 1600 m dans l’Est, Centre et Ouest de Madagascar et étant menacée d’extinction. Elle a des vertus antitussives, peut être utilisée contre les conjonctivites, l’incontinence, la diarrhée, les tumeurs syphilitiques et des condylomes, les affections de l’appareils digestif, l’anémie, les maladies vénériennes, les bronchospasmes, les caries dentaires, les périodontite grâce à la présence des composés comme les naphtoquinones, les flavonoides, la ramentaceone. Son extrait peut rentrer dans la composition des phytomédicaments utilisés contre les affections respiratoires. ƒ Embellia concinna: c’est une plante liane verte, elle est endémique mais abondante dans le centre de Madagascar, pousse à une altitude de 1200 à 2000 m dans la forêt des cimes, forêt à mousses et sylve à lichens. Elle est utilisée pour combattre la constipation, les douleurs rhumatismales, les bubons syphiliques, les maladies de la moelle épinières, la syphilis, la gonorrhée, la bronchite, l’asthme, les maux de dents, l’asthénie et les fatigues générales. Elle renferme des triterpènes. Elle a besoin encore d’une étude approfondie surtout pour la formulation d’un phytomédicaments contre les affections respiratoires.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 65 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Conclusion

ƒ Rauvolfia confertiflora: c’est un arbuste à écorces lisse, elle est endémique, se trouve dans les forêt tropicale et xérophiles au dessus de 500 m d’altitude. Elle est utilisée contre la conjonctivite virale, les animaux nuisibles. Elle renferme des alcaloïdes indoliques, la rauflorine, la raufloridine et la raufloricine et la Nb- méthylréserpiline. Elle a des activités hypotensives, tranquillisantes grâce à la présence de l’ajmalicine, réserpine et réserpiline. Il est recommandé de formuler d’un extrait standardisé de Rauvolfia confertiflora pour des utilisations à visée hypotensives. Ces plantes médicinales trouvent leur intérêt et applications dans le champ biomédical et relèvent toutes ses dimensions dans celui du bio-culturel mais elles restent pour tout un symbole de santé et d’équilibre. Leur renouveau à Madagascar fait d’elles une ressource économique riche en possibilités et en promesses, et un symbole de l’identité nationale revalorisée. Pour conclure, notre travail rentre dans la préparation et la réalisation de la Pharmacopée Malagasy. La mise en œuvre de cette dernière exige encore des études techniques approfondies qui peuvent s’étaler sur plusieurs années. Des études complémentaires seraient nécessaires avant d’amener ces plantes au stade du phytomédicament. A ce stade du travail, il serait peut-être plus raisonnable d’adopter un titre plus modeste qui est : « Vers une pharmacopée malagasy ».

RANDRIANIRINA Roger Ignace 66 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Références bibliographiques

BIBLIOGRAPHIE

(Les références spécialisées figurent déjà dans chaque monographie. La bibliographie donne les sources des informations qui sont communes aux quatre espèces.)

Boiteau P, Allorge L. (1999) Dictionnaire des noms malgaches des végétaux. Edition Alzieu, Grenoble, vol I, II, III et IV.

Boiteau P. Allorge L. (1997) Index des noms scientifiques avec leurs équivalents malgaches. Editions Alzieu, Grenoble.

Boiteau P. Allorge L. (2003) Plantes Médicinales de Madagascar, Cédérom.

EQUATERRE (1995): Etude pour la réalisation du projet de valorisation de la biodiversité végétale à Madagascar, Ministère de la Coopération française, Direction du Développement Economique et de l’Environnement.

Flore de Madagascar et des Comores. Série de monographies, Publication du Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris sous la direction de H. Humbert.

GOOGLE : www.google.fr

HINARI: www.healthinternetwork.net

MBG W3 TROPICOS : http://mobot.mobot.org/W3T/Search/vast.html

Médiathèque et bibliothèque électronique de l’Océan indien : http://www.refer.mg/mbeoi/index.cgi

NAPRALERT : [email protected]

PLARM (1999) Plantes aromatiques et médicinales de l’Océan indien : rapport ethnobotanique et phytochimique, inventaire et étude des plantes médicinales et des plantes aromatiques des Etats de l’Océan indien. Cédérom.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 67 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Références bibliographiques

PubMed: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?db=PubMed

Rasoanaivo p (2004) compilation informatisée des données ethnomedicales de plantes de Madagascar.

RANDRIANIRINA Roger Ignace 68 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Annexe

ANNEXE

LA CHROMATOGRAPHIE : 1 Définition

La chromatographie est une méthode physique de séparation basée sur les différences d’affinité des substances à analyser à l’égard de deux phases, l’une stationnaire ou fixe, l’autre mobile. Selon la technique chromatographique mise en jeu, la séparation des substances entraînées par la phase mobile résulte, soit de leur adsorption et de leur désorption successive sur la phase stationnaire, soit de leur solubilité différente dans chaque phase.

2 Classification

On peut classer les méthodes chromatographiques : ♦ D’après la nature des phases utilisées

Phase mobile Phase fixe Désignation Liquide (éluant) Solide Chromatographie liquide-solide Gaz (gaz vecteur ou porteur) Solide Chromatographie gaz-solide Liquide (éluant) Liquide Chromatographie liquide-liquide Gaz (gaz vecteur ou porteur) Liquide Chromatographie gaz-liquide

♦ D’après la nature des phénomènes mis en œuvre dans la séparation ƒ Chromatographie d’adsorption : la phase stationnaire est un adsorbant et la séparation est basée sur l’adsorption sélective des constituants du mélange à la surface du solide. ƒ Chromatographie de partage : la phase stationnaire est un liquide adsorbé à la surface d’un support solide inerte ; la séparation repose sur les différences de solubilité des composants dans la phase liquide. ƒ Chromatographie d’échange d’ions. ƒ Chromatographie d’exclusion ou de perméation sur gel

69 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Annexe

La chromatographie est avant tout une méthode autant qualitative que quantitative, très efficace pour reconnaître les constituants d’un mélange. Toutefois, elle est parfois utilisée pour l’isolement et la purification de composés obtenus après réaction chimique.

3 Description du processus chromatographique :

Les principaux éléments d’une séparation chromatographique sur couche mince sont : – la cuve chromatographique : un récipient habituellement en verre, de forme variable, fermé par un couvercle étanche.

– la phase stationnaire : une couche d’environ 0,25 mm de gel de silice ou d’un autre adsorbant est fixée sur une plaque de verre à l’aide d’un liant comme le sulfate de calcium hydraté (plâtre de Paris) l’amidon ou un polymère organique. – l’échantillon ou bien le produit à analyser: environ un microlitre (ml) de solution diluée ( 2 à 5 %) du mélange à analyser, déposer en un point repère situé au-dessus de la surface de l’éluant. -l’éluant : un solvant pur ou un mélange : il migre lentement le long de la plaque en entraînant les composants de l’échantillon.

3 1 Préparation des composants chromatographiques 3 1 1 Préparation de la cuve chromatographique :

On réactive la plaque chromatographique en la plaçant 30 minutes à l’étuve à 105°C pour en éliminer l’eau

.

3 1 2 Préparation de l’adsorbants et plaques chromatographiques.

Par ordre d’importance décroissante, les adsorbants employés en CCM sont : le gel de silice, l’alumine, le kieselguhr et la cellulose. Les plaques vous seront fournies prêtes à l’emploi avec de la gel de silice.

70 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Annexe

On trace avec une mine graphite (pas de feutre) un trait très léger (sans rayer et sans enlever le gel de silice) à 1,5 cm du bord inférieur de la plaque.

3 1 3 Préparation de l’échantillon

Avant de passer à la chromatographie sur couche mince, il faut procéder à la préparation d’extrait éthanolique de la plante à analyser.

3 1 3 1 Séchage :

La plante subit un séchage préalable qui s’effectue dans une salle bien aérée, à l’abri de l’humidité et des rayons solaires. En effet, ces derniers peuvent provoquer des réactions phytochimiques transformant les molécules naturelles de la plante en molécules synthétiques ce qui peut fausser les résultats quant à la composition naturelle du matériel végétal à analyser. Le séchage préalable augmente le rendement de l’extraction vraisemblablement par rupture de la structure cellulaire car on a un accès amélioré du solvant jusqu’au produit à extraire.

3 1 3 2 Broyage :

L’intérieur du broyeur est composé d’un cylindre muni de deux dents et un tube central pourvue aussi de deux dents qui tournent dans le sens inverse à une vitesse constante. Ils vont écraser la partie de la plante qui passe à travers un tamis de 3 mm de diamètre pour obtenir la poudre à analyser.

3 1 3 3 Macération :

La poudre est mise d’emblée au contact de la totalité de l’alcool éthylique qui lui est destiné. L’ensemble subit un brassage lent, car la diffusion n’est pas instantanée. Les surfaces de contact étant renouvelées par des dispositifs divers. Le mélange est recouvert par un papier alu et placé dans un endroit à l’abri de l’air, l’humidité et du soleil pendant 72 heures.

71 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Annexe

3 1 3 4 Filtration :

La solution passe en suite à travers un filtre et un instrument qui se ressemble à un entonnoir muni d’un tamis qui s’appelle Buchner. Un vide est installé pour accélérer la filtration.

3 1 3 5 Evaporation :

Le filtrat est installé dans un évaporateur rotatif pour lui enlever le reste d’eau et d’alcool éthylique. On obtient ainsi l’extrait sec brut.

3 1 4 Choix de l’éluant.

L’éluant est formé d’un solvant unique ou d’un mélange de solvants. Un éluant qui entraîne tous les composants de l’échantillon est trop polaire c’est à dire à force éluotrope élevée; celui qui empêche leur migration ne l’est pas suffisamment. 3 1 4 1 Classification des éluants par ordre de polarité croissante :

Ether de pétrole Heptane Cyclohexane Tetrachlorure de Carbone Toluène Benzène (Toxique) Ether isopropylique Dichlorométhane Ether diéthylique Chloroforme Acétate d’éthyle Acétone butanol Ethanol

72 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Annexe

Méthanol Eau 3 1 4 2 Choix de l’éluant dans le cas d’analyses :

ƒ Hydrocarbures : hexane, éther de pétrole ou benzène. ƒ Groupements fonctionnels courants : hexane ou éther de pétrole mélangés en proportions variables avec du benzène ou de l’éther éthylique forment un éluant de polarité moyenne. ƒ Composés polaires : éthanoate d’éthyle, propanone ou méthanol.

4 La chromatographie sur couche mince (CCM)

La chromatographie sur couche mince repose principalement sur des phénomènes d’adsorption sans exclure totalement les phénomènes de partage ; la phase mobile est un liquide, l’éluant, qui progresse par capillarité le long d’une phase stationnaire solide fixée sur une plaque de verre ou sur une feuille semi-rigide de matière plastique ou d’aluminium après que l’échantillon ait été déposé sur la phase stationnaire, les substances migrent à une vitesse qui dépend de leur nature et de celle du solvant.

La séparation est basée sur la différence de polarité entre solutés, phase mobile et fixe. Les solutés se séparent par migration différentielle ; chacun d’eux est soumis à une force de fixation, l’affinité pour la phase stationnaire, et à une force d’entraînement par la phase mobile. Les solutés se déplacent alternativement de la phase stationnaire à la phase mobile.

5 Manipulation

5 1. Principe de la technique

On procède à l’identification d’un constituant chimique d’une plante donnée par la chromatographie sur couche mince.

73 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Annexe

Lorsque la plaque sur laquelle on a déposé l’échantillon est placée dans la cuve, l’éluant monte à travers la phase stationnaire, essentiellement par capillarité. En outre, chaque composant de l’échantillon se déplace à sa propre vitesse derrière le front du solvant. Cette vitesse dépend d’une part, des forces électrostatiques retenant le composant sur la plaque stationnaire et, d’autre part, de sa solubilité dans la phase mobile. Les composés se déplacent donc alternativement de la phase stationnaire à la phase mobile, l’action de rétention de la phase stationnaire étant principalement contrôlée par des phénomènes d’adsorption. Généralement, en chromatographie sur couche mince, les substances de faible polarité migrent plus rapidement que les composants polaires. La phase stationnaire est constituée d’un gel de silice et polaire.

La phase mobile est un mélange de quatre solvants de polarité différente : chloroforme, méthanol, hexane, acétate d’éthyle. on utilise un seul solvant ou mélange de deux solvants de proportions différentes suivant le degré de polarité voulu qui est en fonction de leur affinité avec les constituants chimiques de la plante.

5 2 Réactifs :

- Solvant de macération : Méthanol

- Solvants de migration : acétate d’éthyle, chloroforme, hexane, méthanol

- Produit de révélateur : acide sulfurique, vanilline

74 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Annexe

5 3 Appareillage :

Tableau N° : Liste de Matériels utilisés pendant les travaux de laboratoire Matériels Marque et Caractéristiques Broyeur Retsch Balance analytique Mettler : PE 2000 Eprouvette graduée 100 ml Erlenmeyer 100 ml Papier Alu (paraffine) Papier filtre 90 mm de diamètre Büchner Moteur à pompe Joint Rotavapor (Evaporateur rotatif) Büchi : R-114 Ballon 500 ml Pompe aspirateur Spatule Tube à essai Micro pipette Cuve de développement Plaque Gel de silice Lampe U.V. CAMAG : 254 et 366 nm Etuve Mine graphite

5 4 Mode opératoire :

¾ Réactiver la plaque chromatographique en la plaçant 30 minutes à l’étuve à 105°C pour en éliminer l’eau.

¾ La cuve chromatographique est constituée d’un bocal muni d’un couvercle. Verser au fond de la cuve l’éluant sur une hauteur de 1 cm c’est à dire 10 ml. Pour

75 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Annexe

favoriser la saturation de la cuve, la tapisser avec du papier filtre plongeant dans l’éluant. Atteindre 30 minutes, le couvercle en place, la saturation de la cuve.

¾ Tracer avec une mine graphite (pas de feutre) un trait très léger (sans rayer et sans enlever le gel de silice) à 1,5 cm du bord inférieur de la plaque.

¾ Déposer sur le milieu de cette ligne le mélange avec un volume V= 1ul à l’aide d’une micropipette à identifier, en le séchant à l’air chaud.

¾ Plonger le bord inférieur de la plaque dans l’éluant (attention : les dépôts doivent se trouver au-dessus du niveau de l’éluant) et laisser la migration s’effectuer jusqu’à ce que le front du solvant arrive environ à 1 cm du bord supérieur de la plaque.

¾ Sortir la plaque et poser rapidement sur un plan horizontal. Noter la position du front de solvant.

¾ Sécher à l’air libre la plaque.

¾ Révéler en posant la plaque sous une lampe UV. Entourer les tâches colorées.

¾ Pulvériser sans excès de réactif, soit de l’acide sulfurique, soit de la vanilline. Entourer les tâches colorées.

¾ Déterminer les Rf. Chaque constituant migre d’une certaine hauteur, caractéristique de la substance, que l’on appelle rapport frontal ou rétention frontale (Rf) :

Rf = Hauteur de la tâche (d) / Hauteur du front du solvant.(D)

D d

Chaque tache correspond à un constituant et on l’identifie par comparaison du Rf avec celui du produit de référence ( une même substance migre à la même hauteur dans des conditions opératoires identiques ; même Rf).

76 Mémoire de fin d’étude – I.A.A Annexe

5.6. Résultats et interprétations

5.6.1. Rapport frontal des constituants chimique de l’Aloe vaombe Constituants chimiques (Cc) Valeur du rapport frontal

Cc1 0,058

Cc2 0,217

Cc3 0,58

Cc4 0,77

Cc5 0,83

5.6.2. Rapport frontal des constituants chimique de la Drosera ramentacea Constituants chimiques (Cc) Valeur du rapport frontal

Cc1 0,067

Cc2 0,227

Cc3 0,6

Cc4 0,84

5.6.4.Rapport frontal des constituants chimique de la Rauvolfia confertiflora Constituants chimiques (Cc) Valeur du rapport frontal

Cc1 0,027

Cc2 0,428

Cc3 0,187

Cc4 0,036

Cc5 0,467

Cc6 0,667

77

.

67