VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON

Année 2012 - Thèse n°100

Synthèse bibliographique de la phytothérapie et de l’aromathérapie appliquées à la dermatologie

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 20 décembre 2012 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

RICHARD Anne Née le 2 avril 1987 à Dakar (Sénégal)

2

ENSEIGNANTS DU CAMPUS VÉTÉRINAIRE DE VETAGRO SUP

NOM Prénom Grade Unité pédagogique ALOGNINOUWA Théodore Professeur 1ere cl Pathologie du bétail ALVES-DE-OLIVEIRA Laurent Maître de conférences hors cl Gestion des élevages ARCANGIOLI Marie-Anne Maître de conférences cl normale Pathologie du bétail ARTOIS Marc Professeur 1ere cl Santé Publique et Vétérinaire BECKER Claire Maître de conférences cl normale Pathologie du bétail BELLI Patrick Maître de conférences associé Pathologie morphologique et clinique BELLUCO Sara Maître de conférences cl normale Pathologie morphologique et clinique BENAMOU-SMITH Agnès Maître de conférences cl normale Equine BENOIT Etienne Professeur 1ere cl Biologie fonctionnelle BERNY Philippe Professeur 1ere cl Biologie fonctionnelle BONNET-GARIN Jeanne-Marie Professeur 2eme cl Biologie fonctionnelle BOULOCHER Caroline Maître de conférences cl normale Anatomie Chirurgie (ACSAI) BOURDOISEAU Gilles Professeur 1ere cl Santé Publique et Vétérinaire BOURGOIN Gilles Maître de conférences cl normale Santé Publique et Vétérinaire BRUYERE Pierre Maître de conférences contractuel Biotechnologies et pathologie de la reproduction BUFF Samuel Maître de conférences cl normale Biotechnologies et pathologie de la reproduction BURONFOSSE Thierry Maître de conférences hors cl Biologie fonctionnelle CACHON Thibaut Maître de conférences contractuel Anatomie Chirurgie (ACSAI) CADORE Jean-Luc Professeur 1ere cl Pathologie médicale des animaux de compagnie CALLAIT-CARDINAL Marie-Pierre Maître de conférences cl normale Santé Publique et Vétérinaire CAROZZO Claude Maître de conférences cl normale Anatomie Chirurgie (ACSAI) CHABANNE Luc Professeur 1ere cl Pathologie médicale des animaux de compagnie CHALVET-MONFRAY Karine Maître de conférences hors cl Biologie fonctionnelle COMMUN Loïc Maître de conférences cl normale Gestion des élevages DELIGNETTE- Marie-Laure Professeur 2eme cl Biologie fonctionnelle MULLER DEMONT Pierre Professeur 2eme cl Santé Publique et Vétérinaire DESJARDINS- Isabelle Maître de conférences contractuel Equine PESSON DJELOUADJI Zorée Maître de conférences stagiaire Santé Publique et Vétérinaire ESCRIOU Catherine Maître de conférences cl normale Pathologie médicale des animaux de compagnie FAU Didier Professeur 1ere cl Anatomie Chirurgie (ACSAI) FOURNEL Corinne Professeur 1ere cl Pathologie morphologique et clinique FRANCK Michel Professeur 1ere cl Gestion des élevages FRIKHA Mohamed- Maître de conférences cl normale Pathologie du bétail Ridha GANGL Monica Maître de conférences contractuel Equine GARNIER François Professeur 1ere cl Biologie fonctionnelle GENEVOIS Jean-Pierre Professeur cl ex Anatomie Chirurgie (ACSAI) GILOT-FROMONT Emmanuelle Professeur 2eme cl Biologie fonctionnelle GONTHIER Alain Maître de conférences cl normale Santé Publique et Vétérinaire

3

ENSEIGNANTS DU CAMPUS VÉTÉRINAIRE DE VETAGRO SUP (Suite)

NOM Prénom Grade Unité pédagogique GRAIN Françoise Professeur 2eme cl Gestion des élevages GRANCHER Denis Maître de conférences hors cl Gestion des élevages GREZEL Delphine Maître de conférences cl normale Santé Publique et Vétérinaire GUERIN Pierre Professeur 2eme cl Biotechnologies et pathologie de la reproduction GUERIN-FAUBLEE Véronique Maître de conférences hors cl Biologie fonctionnelle HUGONNARD Marine Maître de conférences cl normale Pathologie médicale des animaux de compagnie JUNOT Stéphane Maître de conférences cl normale Anatomie Chirurgie (ACSAI) KECK Gérard Professeur 1ere cl Biologie fonctionnelle KODJO Angeli Professeur 2eme cl Santé Publique et Vétérinaire LACHERETZ Antoine Professeur 1ere cl Santé Publique et Vétérinaire LAMBERT Véronique Maître de conférences cl normale Gestion des élevages LE GRAND Dominique Maître de conférences hors cl Pathologie du bétail LEBLOND Agnès Professeur 2eme cl Santé Publique et Vétérinaire LEFRANC POHL Anne-Cécile Maître de conférences cl normale Biotechnologies et pathologie de la reproduction LEPAGE Olivier Professeur 1ere cl Equine LOUZIER Vanessa Maître de conférences cl normale Biologie fonctionnelle MARCHAL Thierry Maître de conférences hors cl Pathologie morphologique et clinique MIALET Sylvie Inspecteur de la santé publique Santé Publique et Vétérinaire vétérinaire (ISPV) faisant fonction de Maître de conférences MOUNIER Luc Maître de conférences cl normale Gestion des élevages PEPIN Michel Professeur 1ere cl Santé Publique et Vétérinaire PIN Didier Maître de conférences cl normale Pathologie morphologique et clinique PONCE Frédérique Maître de conférences cl normale Pathologie médicale des animaux de compagnie PORTIER Karine Maître de conférences cl normale Anatomie Chirurgie (ACSAI) PROUILLAC Caroline Maître de conférences cl normale Biologie fonctionnelle REMY Denise Professeur 2eme cl Anatomie Chirurgie (ACSAI) ROGER Thierry Professeur 1ere cl Anatomie Chirurgie (ACSAI) SABATIER Philippe Professeur 2eme cl Biologie fonctionnelle SAWAYA Serge Maître de conférences cl normale Anatomie Chirurgie (ACSAI) SERGENTET Delphine Maître de conférences cl normale Santé Publique et Vétérinaire THIEBAULT Jean-Jacques Maître de conférences hors cl Biologie fonctionnelle VIGUIER Eric Professeur 1ere cl Anatomie Chirurgie (ACSAI) VIRIEUX-WATRELOT Dorothée Maître de conférences contractuel Pathologie morphologique et clinique ZENNER Lionel Professeur 2eme cl Santé Publique et Vétérinaire

4

Remerciements

A Monsieur le Professeur Frédéric BERARD,

De la faculté de médecine de Lyon,

Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse,

Hommages respectueux.

A Monsieur le Docteur Didier PIN,

De VetAgro-Sup – Campus vétérinaire de Lyon,

Qui nous a fait l’honneur d’encadrer ce travail,

Pour son soutien, ses encouragements et ses conseils,

Sincères remerciements.

A monsieur le Professeur Jean-Luc CADORE,

De VetAgro-Sup - Campus vétérinaire de Lyon,

Qui nous a fait l’honneur de faire partie de notre jury de thèse,

Qu’il reçoive ici l’expression de nos sincères remerciements.

Aux membres du jury,

Pour leur disponibilité,

Recevez ici l’expression de ma sincère gratitude.

5

6

Table des matières :

Table des illustrations : ...... 12 Liste des figures : ...... 12 Liste des tableaux : ...... 13 Table des annexes : ...... 13 I. Principes actifs, préparations et précautions d’emploi : ...... 17 A. Principes actifs contenus dans les plantes : ...... 17 1. Généralités : ...... 17 2. Métabolites primaires : ...... 17 a. Glucides : ...... 17 b. Lipides : ...... 20 c. Acides aminés, peptides et protéines : ...... 21 3. Composés phénoliques : ...... 22 a. Composés issus de la voie de l’acide shikimique : ...... 22 b. Voie de l’acétate : ...... 25 4. Terpènes : ...... 26 a. Monoterpènes : ...... 26 b. Sesquiterpènes :...... 27 c. Diterpènes : ...... 27 d. Triterpènes et stéroïdes : ...... 27 e. Carotènes : ...... 28 5. Alcaloïdes : ...... 29 a. Définition générale des alcaloïdes : ...... 29 b. Alcaloïdes dérivés de l’ornithine et de la lysine : ...... 30 6. Huiles essentielles : ...... 31 B. Présentations et formes : ...... 33 1. Principes de présentations : ...... 33 a. Généralités : ...... 33 b. Matériel végétal utilisé tel quel: ...... 33 c. Utilisation d’un procédé d’extraction : ...... 34 2. Présentations des différents modes d’extraction : ...... 35 a. Les tisanes : ...... 35 b. Les teintures: ...... 36 c. Les macérats glycérinés : ...... 36

7

d. Cas particulier des huiles essentielles : ...... 36 3. Différents modes de présentation des drogues : ...... 37 a. Plante entière :...... 37 b. Tablettes :...... 37 c. Gélules : ...... 37 d. Tisane : ...... 37 e. Teintures : ...... 38 f. Cataplasme : ...... 38 g. Extraits fluides : ...... 38 h. Huiles essentielles : ...... 38 4. Voies d’administrations : ...... 39 a. Les différentes voies ...... 39 b. Choix d’une voie d’administration ...... 39 C. Précautions d’emplois : ...... 40 1. Principes de prescriptions : ...... 40 a. Affections traitées ...... 40 b. Symptomatologie et soutien par voie générale: ...... 41 c. Syndrome primaire ou agent primaire :...... 42 2. Qualité des produits : ...... 42 a. Choix de la plante : facteurs de variation : ...... 42 b. Choix de l’extrait : ...... 43 c. Qualité et homogénéité des produits ...... 43 3. Des dangers : ...... 44 a. Automédication : ...... 44 b. Manque de connaissances générales ...... 44 II. Monographie des plantes : ...... 45 A. Plantes réputées à propriétés anti-infectieuses : ...... 45 1. Classe des Astéridées : ...... 46 a. Ordre des , famille des : ...... 46 b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae: ...... 51 c. Ordre des Gentianales, famille des Gentianaceae : ...... 56 d. Ordre des Dipsacales, famille des Adoxaceae : ...... 57 2. Classe des Rosidées : ...... 58 a. Ordre des Sapindales, famille des Rutaceae :...... 58

8

b. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae : ...... 59 c. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae : ...... 61 d. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae: ...... 63 e. Ordre des Myrtales, familles des Onagraceae et Combretaceae : ...... 65 f. Ordre des Fabales, famille des Fabaceae : ...... 66 3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification : ...... 67 a. Ordre des Saxifragales, familles des Grossulariaceae et Hamamélidaceae : ...... 67 b. Ordre des , familles des et Caryophyllaceae : ...... 68 c. Ordre des Ranunculales, famille des Ranunculaceae et Papaveraceae : ...... 69 d. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae : ...... 71 e. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae : ...... 72 B. Plantes réputées à propriétés anti-inflammatoires : ...... 75 1. Classe des Astéridées : ...... 75 a. Ordre des Asterales, famille des Asteraceae : ...... 75 b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae: ...... 78 c. Ordre des Apiales, familles des Apiaceae et des Arialaceae : ...... 82 d. Ordre des Gentianales, famille des Gentianaceae : ...... 82 e. Ordre des Dipsacales, famille des Adoxaceae : ...... 83 2. Classe des Rosidées : ...... 83 a. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae : ...... 83 b. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae : ...... 85 c. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae: ...... 85 d. Ordre des Myrtales, familles des Onagraceae et Combretaceae : ...... 87 3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification : ...... 89 a. Ordre des Saxifragales, familles des Grossulariaceae et Hamamélidaceae : ...... 89 b. Ordre des Caryophyllales, familles des Droseraceae et Caryophyllaceae : ...... 90 c. Ordre des Ranunculales, famille des Ranunculaceae et Papaveraceae : ...... 91 d. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae : ...... 92 e. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae : ...... 92 C. Plantes réputées à propriétés pro-cicatrisantes : ...... 94 1. Classe des Astéridées : ...... 94 a. Ordre des Asterales, famille des Asteraceae : ...... 94 b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae : ...... 96 c. Ordre des Apiales, familles des Apiaceae et des Arialaceae : ...... 99

9

2. Classe des Rosidées : ...... 101 a. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae : ...... 101 b. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae : ...... 101 c. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae: ...... 101 d. Ordre des Myrtales, familles des Onagraceae et Combretaceae : ...... 103 3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification : ...... 104 a. Ordre des Saxifragales, familles des Grossulariaceae et Hamamélidaceae : ...... 104 b. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae : ...... 104 c. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae : ...... 105 D. Plantes réputées à propriétés anti-tumorales : ...... 106 1. Classe des Astéridées : ...... 106 a. Ordre des Asterales, famille des Asteraceae : ...... 106 b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae : ...... 107 c. Ordre des Apiales, familles des Apiaceae et des Arialaceae : ...... 109 2. Classe des Rosidées : ...... 109 a. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae : ...... 109 b. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae : ...... 110 c. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae: ...... 111 d. Ordre des Myrtales, familles des Onagraceae et Combretaceae : ...... 111 3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification : ...... 112 a. Ordre des Ranunculales, familles des Ranunculaceae et Papaveraceae :...... 112 b. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae : ...... 113 c. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae : ...... 113 E. Plantes réputées à propriétés antioxydantes : ...... 115 1. Classe des Astéridées : ...... 115 a. Ordre des Asterales, famille des Asteraceae : ...... 115 b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae : ...... 116 c. Ordre des Apiales, familles des Apiaceae et des Arialaceae : ...... 118 d. Ordre des Gentianales, famille des Gentianaceae : ...... 118 e. Ordre des Dipsacales, famille des Adoxaceae : ...... 118 2. Classe des Rosidées : ...... 119 a. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae : ...... 119 b. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae : ...... 119 c. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae: ...... 120

10

d. Ordre des Fabales, famille des Fabaceae : ...... 121 3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification : ...... 121 a. Ordre des Saxifragales, familles des Grossulariaceae et Hamamélidaceae : ...... 121 b. Ordre des Ranunculales, familles des Ranunculaceae et Papaveraceae :...... 121 c. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae : ...... 122 d. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae : ...... 122 III. Discussion : ...... 123 A. La phytothérapie, un art : ...... 123 1. Un art, une histoire : ...... 123 2. Une évolution vers une science :...... 125 3. Les limites de ces études : ...... 126 4. Une bibliographie variée : ...... 127 B. Une diversité d’application : ...... 128 1. Un domaine en plein développement : ...... 128 2. Les applications actuelles : ...... 129 3. Les applications potentielles : ...... 131 C. Une sécurité d’utilisation en évolution : ...... 132 1. Une toxicité à préciser : ...... 132 2. Contrôle et qualité du produit : ...... 134 3. Un principe de prescription à respecter : ...... 135 D. Les limites de cette synthèse bibliographique : ...... 136 Bibliographie ...... 141 Annexes : ...... 165

11

Table des illustrations :

Liste des figures :

Figure 1: schéma simplifié du métabolisme des plantes ...... 18 Figure 2: l'amylopectine, un polysaccharide ...... 19 Figure 3: Schématisation d'une fonction aglycone ...... 19 Figure 4: Exemple de phospholipide ...... 20 Figure 5: Structure générale d'un acide aminé ...... 21 Figure 6: le phénol ...... 22 Figure 7: Exemple de structures de terpènes ...... 26 Figure 8: Fleurs d'Achillea millefolium ...... 46 Figure 9: Fleurs d'Arctium lappa ...... 47 Figure 10: Fleurs de Calendula officinalis ...... 48 Figure 11: Fleur de Carlina acaulis ...... 49 Figure 12 : Fleurs de Bellis perennis ...... 49 Figure 13 : Fleurs de officinale ...... 50 Figure 14: Fleurs de Tanacetum parthenium ...... 50 Figure 15 : Fleurs de Lavandula augustifolia ...... 51 Figure 16 : Fleurs de Rosmarinus officinalis ...... 52 Figure 17 : Fleurs de Salvia officinalis ...... 53 Figure 18 : Fleurs de Thymus vulgaris ...... 54 Figure 19 : de Plantago major ...... 55 Figure 20 : Fleurs de Borago officinalis ...... 55 Figure 21 : Plant de Gentiana lutea ...... 56 Figure 22 : Fleurs de Viburnum opulus ...... 57 Figure 23 : Fruits de Citrus bergamia ...... 58 Figure 24 : Plant de Quillaja saponaria ...... 59 Figure 25 : Fruits de Ficus carica ...... 60 Figure 26 : Betula pubescens ...... 61 Figure 27 : Quercus palustris ...... 61 Figure 28 : Fagus sylvatica ...... 62 Figure 29 : Fruits de Juglans regia ...... 62 Figure 30 : Fleurs de Hypericum perforatum ...... 63 Figure 31 : Salix alba...... 64 Figure 32 : Fleurs de Viola tricolor ...... 64 Figure 33 : de Terminalia catappa ...... 65 Figure 34 : Fleurs de Peltophorum africanum ...... 66 Figure 35 : Fleurs de Hamamelis ...... 67 Figure 36 : Fleurs de Saponaria officinalis ...... 68 Figure 37 : Fleurs de Pulsatilla vulgaris ...... 69 Figure 38 : Fleurs de Nigella sativa ...... 69

12

Figure 39 : Fleurs de Chelidonium majus ...... 70 Figure 40 : Fleurs de Fumaria officinalis ...... 71 Figure 41 : Plant d'Aloe vera...... 71 Figure 42 : Cedrus libani ...... 72 Figure 43 : Pinus sylvestris ...... 73 Figure 44 : Juniperus oxycedrus ...... 73 Figure 45 : Juniperus communis ...... 74 Figure 46 : Fleurs de Stachys officinalis ...... 78 Figure 47 : Fleurs de Symphytum officinale ...... 81 Figure 48 : Plant de Centella asiatica ...... 82 Figure 49 : Ulmus campestris ...... 84 Figure 50 : Fleurs de Oenothera biennis...... 87 Figure 51 : Fruits de Ribes nigrum ...... 89 Figure 52 : Plant de ...... 90 Figure 53 : Plant de Thuja plicata ...... 93

Liste des tableaux :

Tableau 1 : Principales affections rencontrées en dermatologie ...... 40

Table des annexes :

Annexe 1 : Classification APGIII (Angiosperm phylogeny group III), d’après (The Angiosperm Phylogeny Group, 2009) ……………………………………………………………………………………………….....165

Annexe 2: Index des plantes ……………………………………………………………………………………………..166

13

14

INTRODUCTION

La phytothérapie est une pratique ancienne qui consiste à utiliser les plantes dans un but thérapeutique. L’aromathérapie est une pratique qui utilise un certain extrait des plantes, les huiles essentielles, dans un but thérapeutique. De nos jours, les propriétaires d’animaux sont souvent demandeurs de traitements dits alternatifs. Or, les connaissances sont limitées sur ces sujets et peu enseignées, ce qui restreint leurs indications.

Les affections cutanées des animaux sont souvent considérées avec peu d’intérêt de la part des propriétaires, alors qu’elles nécessitent une prise en charge importante. En effet, les atteintes de la barrière cutanée peuvent être sévères, délabrantes et engendrer des soins et coûts qui ne sont pas négligeables.

Cette thèse a pour objectif de réaliser une synthèse des publications disponibles sur la phytothérapie et l’aromathérapie afin d’établir l’intérêt qu’elles présentent dans la pratique de soins dermatologiques.

Dans une première partie, nous présenterons les principes contenus dans les plantes ainsi que les différentes formes de présentation des produits phytothérapeutiques et les précautions qu’il faut prendre lors de leur emploi.

La seconde partie portera s’attardera sur les publications anciennes et actuelles de certaines plantes afin d’établir leurs applications actuelles et potentielles.

Enfin la troisième partie nous permettra de discuter de l’emploi de ces pratiques dans le contexte actuel, des limites qu’elles présentent ainsi que du potentiel thérapeutique qu’elles offrent.

15

16

I. Principes actifs, préparations et précautions d’emploi :

A. Principes actifs contenus dans les plantes :

Cette partie s’appuie entre autres sur le référentiel de pharmacognosie de J. Bruneton (BRUNETON, 1999).

1. Généralités :

Les plantes contiennent de nombreuses molécules issues de leur métabolisme ou du milieu extérieur. Ces différentes molécules ont des fonctions variées dans la plante et certaines peuvent avoir des applications thérapeutiques. On distinguera les métabolites primaires et les métabolites secondaires. Les métabolites secondaires comportent plusieurs familles, les composés phénoliques, les terpènes et les alcaloïdes, que l’on peut différencier par la chaîne carbonée qui les forme. La figure 1, page 17, représente de manière simplifiée le métabolisme des plantes.

2. Métabolites primaires :

Les métabolites primaires contiennent les glucides, les lipides et les acides aminés, protides et protéines. C’est à partir de ceux-ci que les métabolites secondaires sont formés, par différentes réactions chimiques. L’intérêt thérapeutique des métabolites primaires est limité.

a. Glucides :

Les glucides sont des hydrates de carbone, c'est-à-dire des composés organiques carbonylés polyhydroxylés. Ce sont surtout des éléments de soutien ou de réserve énergétique, précurseurs obligatoires des autres métabolites. On distingue chez eux les oses simples (monosaccharides), sans intérêt ici car sans application thérapeutique, et les osides, répartis en holosides et hétérosides.

17

CO2 + H2O

Photosynthèse

Saponosides GLUCIDES Cardénolides

Hétérosides cyanogènes RESPIRATION Glucosinolates

TERPENOIDES Acétyl-Co-enzyme-A Acides aminés STEROLS ALCALOIDES

Mélonyl-Co-enzyme-A Protéines

PHENOLS

Lignines Flavonoïdes

Acides gras

Cires Tanins

Figure 1: schéma simplifié du métabolisme des plantes

18

i. Les holosides :

Ce sont des polymères exclusivement d’oses, répartis en oligosaccharides (<10 oses), sans application thérapeutique, qui participent à la formation d’hétérosides, et polysaccharides (>10 oses). Les polysaccharides homogènes sont souvent des éléments de soutien, de réserves énergétiques. Les polysaccharides hétérogènes comprennent les gommes et mucilages ayant une certaine utilité en pharmaceutique, notamment par leurs propriétés laxatives.

Figure 2: l'amylopectine, un polysaccharide

ii. Les hétérosides :

Ce sont des polymères d’oses et d’une molécule non glucidique : l’aglycone. Ils seront envisagés plus tard, dans chacun des principes correspondant (comme les saponosides, flavonoïdes, glyco-alcaloïdes...). Ils sont répartis en O-hétéroside (la fonction alcool (-OH) de l’aglycone participe à la liaison osidique), N-hétéroside (la fonction amine (-N=) de l’aglycone participe à la liaison osidique) et S-hétéroside (la fonction thiol (-SH) de l’aglycone participe à la liaison osidique).

Figure 3: Schématisation d'une fonction aglycone

19

b. Lipides :

Ce sont des molécules insolubles dans l’eau, solubles dans les solvants apolaires et caractérisées par la présence d’au moins un acide gras. D’autres molécules sont rattachées aux lipides du fait de leur insolubilité dans l’eau, appelés lipides insaponifiables (comme les stéroïdes), elles seront évoquées dans d’autres chapitres. Les lipides correspondent aux réserves énergétiques des plantes (leur oxydation libère beaucoup d’énergie), ont un rôle structural et servent de messagers pour l’organisme (métabolisme intermédiaire). Les lipides saponifiables sont classés en différentes familles.

Les acides gras sont des acides carboxyliques à chaîne carbonée.

Les lipides simples sont des esters d’acides gras et d’un alcool. On distingue les glycérides, esters du glycérol, qui contiennent les triglycérides, constituants des huiles végétales, ayant un intérêt en dermatologie ; les cérides, esters d’un alcool aliphatique de masse moléculaire élevée, qui correspondent aux cires, sont sécrétés par divers organismes, souvent à visée protectrice contre le milieu extérieur ; les stérides, esters du cholestérol.

Les lipides complexes sont répartis en plusieurs groupes. Les lipides phosphorés, soit les phospholipides, sont les constituants majoritaires des membranes. Ils comprennent les glycérophospholipides, molécules amphiphiles et amphotères, ayant des propriétés émulsifiantes identiques à celles des savons, et les sphingophospholipides, amides de la sphingosine, ayant un rôle dans le métabolisme intermédiaire, notamment en tant que messager. On distingue encore les lipides azotés, constituants des membranes et les lipides soufrés.

Dans les composés apparentés, on retrouve les dérivés acétyléniques, polyines et dérivés soufrés, reliés aux acides gras par leur processus de biosynthèse. Ils sont, pour la plupart, issus de l’acide linoléique, acide gras essentiel, et ont parfois un intérêt en dermatologie.

Figure 4: Exemple de phospholipide

20

c. Acides aminés, peptides et protéines :

Les acides aminés sont des éléments constitutifs des protéines et entrent dans la formation de nombreux métabolites secondaires. Nous nous limiterons ici aux acides aminés non constitutifs des protéines et à leurs dérivés simples directs, les glucosinolates et hétérosides cyanogènes.

Figure 5: Structure générale d'un acide aminé

i. Dérivées des acides aminés :

Les acides aminés non constitutifs des protéines comportent les amino-acides, imino- acides et amides. Ils n’ont pas d’intérêt en pharmaceutique, mais sont parfois responsables de la toxicité de certaines plantes.

Les hétérosides cyanogènes sont des hétérosides libérant de l’acide cyanhydrique lors de leur hydrolyse. Ils sont sans intérêt thérapeutique mais sont responsables d’une toxicité importante.

Les hétérosides soufrés, dont les glucosinolates sont contenus par de nombreuses Brassicaceae et d’autres familles botaniquement proches. Ils représentent un possible intérêt en cancérologie et sont connus pour leurs applications empiriques en dermatologie

Les bétalaïnes sont des pigments sans intérêt thérapeutique.

ii. Protéines et dérivés :

Nous retiendrons les protéines édulcorantes, les lectines qui ont un caractère toxique par agglutination des hématies et propriétés mitogènes et les enzymes, qui peuvent être utilisées en thérapeutique en fonction de leur activités spécifiques.

21

3. Composés phénoliques :

Les composés phénoliques représentent une grande famille dont la structure de base est le phénol, un cycle carbonique hydroxylé. Ils sont issus de deux voies principales, celles de l’acide shikimique et celle de l’acétate, à laquelle s’ajoute parfois la participation du mévalonate.

Figure 6: le phénol

a. Composés issus de la voie de l’acide shikimique :

Ce sont les molécules dérivées du phénylpropane et ses dérivés d’extension.

i. Phénols et acides phénols :

Les phénols et acides-phénols sont des dérivés des acides benzoïques et cinnamiques. Ils sont solubles en majorité dans les solvants organiques polaires pour les phénols, dans les hydrogénocarbonates pour les acides–phénols et dans l’eau pour les formes hétérosides. Ce sont des composés instables. Leur extraction est à conduire sur le produit frais par de l’alcool ou une solution hydro-alcoolique. On retrouve notamment dans cette famille des molécules à activité thérapeutiques, comme par exemple l’arbutine (propriétés antiseptiques urinaires), les dérivés salicylés (propriétés anti-inflammatoires), les esters hétérosidiques phénylpropanoïques (dont certains sont des inhibiteurs enzymatiques) ainsi que d’autres composés à valence antibactérienne ou antifongique. Cette famille contient notamment l’hydroquinone et ses dérivés, inhibiteurs de la synthèse de la mélanine.

22

ii. Coumarines :

Les coumarines sont issues du métabolisme de la phénylalanine via un acide cinnamique, comprenant un processus de lactonisation. Elles sont solubles dans les alcools et les solvants organiques. Les formes hétérosidiques sont plus ou moins solubles dans l’eau. Ces molécules peuvent avoir une activité sur le système cardiovasculaire : l’esculoside est veinotonique et vasculoprotecteur. La visnadine est vasodilatatrice coronarienne. La coumarine est anti-oedémateuse et immunostimulante et a probablement une activité cytotoxique. Certaines furanocoumarines (psoralène, bergaptène et xanthotoxine) sont photosensibilisantes et sont citées comme traitement du psoriasis.

iii. Lignanes, néolignanes et produits apparentés :

Ces métabolites ont des propriétés antibactériennes, antifongiques, anti-nutritives, antimitotique, agissent sur le système hépatique, et ont parfois une activité sur le système immunitaire avec potentiellement une valence antiallergique.

iv. Diaryl-heptanoïdes et aryl-alacanones :

Ces métabolites sont principalement des colorants.

v. Stilbénoïdes :

Les stilbénoïdes comprennent les phytoalexines, qui ont un rôle dans la régulation de la croissance et souvent des propriétés antifongiques et antibactériennes.

vi. Xanthones :

Les xanthones comportent des génines aux propriétés antifongiques, antibactériennes et antiinflammatoires entre autres.

vii. Styrylpyrones :

Ces métabolites agissent sur le système nerveux.

23

viii. Flavonoïdes :

Les flavonoïdes sont souvent des pigments. Ce sont des hétérosides majoritairement hydrosolubles et solubles dans les alcools, même si quelques-uns ont une hydrosolubilité faible. Les génines sont solubles dans les solvants organiques apolaires alors que les flavonoïdes des tissus superficiels sont lipophiles et nécessitent des solvants moyennement polaires. L’extraction des hétérosides se fait par l’alcool ou l’acétone.

L’activité des flavonoïdes concerne le système cardio-vasculaire, le phénomène inflammatoire, le système immunitaire. On leur confère des propriétés inhibitrices des enzymes, antioxydantes in vitro, anti-allegiques, hépatoprotectrices et antibactériennes. Certains auraient une activité antitumorale in vitro, mais leur efficacité clinique est rarement démontrée.

On rencontre dans cette catégorie de métabolites des flavones et flavonols (présents entre autres chez les Limiaceae, Rutaceae, Asteraceae, Fabaceae et Myrtaceae), les flavanones, les dihydroflavonols, les biflavonoïdes (caractéristiques des gymnospermes et à distribution sporadique chez les angiospermes), les chalcones et aurones (Fabaceae), les hétérosides flavonoïques et les C-glycosylflavonoïdes.

ix. Isoflavonoïdes :

Les isoflavonoïdes comprennent les phytoalexines, souvent antifongiques, les roténoïdes insecticides (dont la roténone, présente chez les Fabaceae) et on leur confère des propriétés pro-oestrogéniques et antitumorale comme pour la génistéine.

x. Néoflavonoïdes :

Les néoflavonoïdes sont présents dans le « baume » de Calophyllum, cité pour ses propriétés pro-cicatrisantes. On leur trouve parfois une activité antivirale in vitro.

xi. Anthocyanosides :

Les anthocyanosides sont présents chez presque toutes les angiospermes. Ils comprennent des pigments, ont des actions sur le système cardiovasculaire, des propriétés anti-oedémateuses, antioxydantes in vitro, et sont utilisés pour elurs actions sur la circulation en ophtalmologie. Ils sont instables sors d’exposition à l’oxygène, à certaines températures ainsi qu’à la lumière. Ils sont solubles dans l’eau et les alcools, insolubles dans les solvants organiques apolaires et instables en milieu neutre ou alcalin.

24

xii. Tannins :

Les tanins sont des métabolites ayant la propriété de précipiter les protéines à partir de solutions aqueuses : ils forment un complexe avec les macromolécules. On retrouve les tanins hydrolysables chez les angiospermes dicotylédones et les tanins condensés (proanthocyanidols) dans tous les groupes végétaux. Ils sont solubles dans l’eau (en solution instable), dans l’alcool et l’acétone. Leur extraction se fait par un mélange d’eau et d’acétone, à partir de produit frais, congelé ou lyophilisé. In vitro, ils permettent d’imperméabiliser la peau, notamment par vasoconstriction, et ont donc une possible application dans la cicatrisation, notamment lors de blessures superficielles ou brûlures par limitation de pertes en fluides. On leur confère aussi des propriétés antidiarrhéique, antibactérienne et antifongique, d’où une application empirique dans les dermatoses. De même, ils ont un potentiel antioxydant, inhibiteur enzymatique, antitumoral et antiviral.

b. Voie de l’acétate :

Les quinones sont pratiquement insolubles dans l’eau. Leur extraction se fait par des solvants organiques (les hétérosides sont extraits par des solvants aqueux ou hydro- alcooliques). On leur confère des propriétés anti-protozoaires, antivirales, laxatives, allergisantes (leur comportement peut être identique à celui des haptènes), ainsi qu’une certaine toxocité de photosensibilisation.

Les benzoquinones naturelles n’ont aucune application thérapeutique. Les quinones subissent facilement une interversion en hydroquinone, métabolite ayant des applications thérapeutiques notamment en dermatologie. Les naphtoquinones ont des propriétés antibactériennes et fongicides modérées. Les anthraquinones, qui sont des hétérosides hydroxy-anthracéniques, sont peu solubles dans l’eau et solubles dans les solvants organiques et l’alcool (hors hétérosides). Elles ont des propriétés laxatives. On retrouve aussi parmi les quinones les naphto-dianthrones. .

Ce groupe compte aussi les orcinols et phloroglucinols, composés rencontrés dans le cannabis.

25

4. Terpènes :

Chaque groupe de terpènes est issu de la condensation « tête à queue » d’un nombre variables d’unités isopréniques. Les précurseurs sont des esters pyrophosphoriques d’alcools en (C5) n.

Figure 7: Exemple de structures de terpènes

a. Monoterpènes :

Ce groupe comprend les monoterpènes réguliers et les monoterpènes irréguliers. Ces éléments sont souvent rencontrés dans les huiles essentielles, les oléorésines et les iridoïdes.

Les pyréthrines ont des propriétés insecticides et ont permis la synthèse des pyréthrinoïdes, insecticides fréquemment utilisés.

Les iridoïdes sont des monoterpènes caractérisés par un squelette cyclo-penta- pyranique. Ils sont très instables : leur détérioration est représentée entre autres par le noircissement après récolte des plantes les contenant. Leur extraction se fait par des solvants polaires, en plusieurs étapes. Leur détection est possible par utilisation de certains colorants. Dans la plante, ils remplissent des fonctions défensives (par exemple à l’encontre des fourmis). Aujourd’hui, leur intérêt est limité en pharmacologie. On retiendra un potentiel anti-inflammatoire, notamment pour l’aucuboside, la verbénaloside, et le loganoside.

26

b. Sesquiterpènes :

Ces métabolites sont souvent rencontrés dans les huiles essentielles. Les lactones sesquiterpéniques, aussi appelés principes amers, sont présents très majoritariement chez les Asteraceae, mais aussi chez les Apiaceae, Lauraceae, Menispermaceae. Ils sont rares dans les organes sous-terrains. En dehors de l’artémisine (anti-malarique), ils ont peu d’intérêt. Ils ont un spectre antibactérien surtout dirigé contre les Gram positif, ainsi que des propriétés antifongiques et antiparasitaires. Ils sont responsables de dermatites allergiques. On retrouve dans ce groupe les phytoalexines.

c. Diterpènes :

Très présents dans les ordres des Lamiales et des Astérales, ils sont de répartition plus aléatoire chez les Gentianales, Géraniales et Fabales . Leur intérêt thérapeutique est limité mais ils présentent certains potentiels, notamment au niveau des systèmes cardio- vasculaire (forskoline) et nerveux (la salvinorine est hallucinogène). Leur potentiel est aussi présent dans les domaines antiviral (prostratine diterpénique), anti-tumoral (diterpènes tétracyclique comme l’oridine, la lasiokaurine), anti-inflammatoire et analgésique (borjatriol), antioxydante (diterpènes phénoliques de certaines lamiaceae comme le romarin). Ce groupe comprend les gibbérellines, hormones de croissance végétales. La toxicité des diterpènes peut être importante.

d. Triterpènes et stéroïdes :

On retrouve dans cette catégorie les saponosides, vaste groupe d’hétérosides, très répandu, caractérisé par ses propriétés tensio-actives. Ils se dissolvent dans l’eau en formant des solutions moussantes. Leurs extraction et séparation sont délicates. En effet, ils ont une forte polarité, présentent une grande fragilité, de nombreuses différences structurales et leurs masses moléculaires sont importantes, d’où une grande difficulté d’obtention d’une molécule pure. Ils sont solubles dans l’eau. Leur extraction se fait par ébullition, à l’aide d’alcool ou autres, en plusieurs étapes. Leur identification et séparation peut se faire par chromatographie, détermination de l’indice de mousse ou réactions colorées.

27

Ils ont des propriétés biologiques variées. Ils provoquent l’hémolyse par intéraction avec les stérols de la membrane érythrocytaire (des propriétés spermicides sont parfois observables par le même phénomène). Certains ont des capacités antifongiques in vitro, comme les saponosides de la luzerne, mais très peu sont antibactériens. Une activité antivirale in vitro est retrouvée dans le cas de la glycyrrhizine. De même, un potentiel cytotoxique, voir anti-tumoral, est démontré in vitro (cas de la tubeimoside 1). Parmi leur activité, on retrouve aussi un potentiel anti-inflammatoire, anti-œdémateux, voir parfois analgésique, hépatoprotecteur, immunomodulateur et une activité probable sur le système digestif et respiratoire. On leur connaît une certaine toxicité contre les animaux à sang froid.

Les hétérosides cardiotoniques sont de distribution rare, présents chez les Asclepiadaceae, Apocynaceae et dans de rares autres cas. Ils comportent dans leur structure une génine stéroïdique de type cardénolide ou bufadiénolide et une partie osidique. Leur activité cardiotonique est liée à la génine. Ils sont généralement plutôt solubles dans l’eau et légèrement dans l’éthanol. Ils sont instables en milieu alcalin. Leur extraction se réalise par « défécation plombique », soit par pulvérisation avec un mélange d’éthanol et d’acétate de plomb, ébullition, centrifugation puis extraction du surnageant par du chloroforme. Leur intérêt pharmacologique se concentre essentiellement sur le système cardio-vasculaire.

On retrouve enfin dans ce groupe les phytostérols et triterpènes modifiés.

e. Carotènes :

Les carotènes sont des molécules tétraterpéniques. On y trouve les groupes des carotènes, qui comportent un hydrocarbure, ou des xanthophylles, qui comportent des fonctions hydroxyles. Ce sont des pigments. Ils s’accumulent dans les chloroplastes des cellules photosynthétiques et dans les pétales de fleurs, fruits racines graines. Leurs activités principales concernent la photosynthèse et une activité antioxydante. Ils présentent donc un intérêt en tant que précurseur vitaminique, et jouent un rôle dans la prévention des affections dégénératives, la lutte contre la photosensibilisation dans le cas de photodermatoses ou porphyries. Ils sont contre-indiqués en cas d’atteinte ophtalmologique.

28

5. Alcaloïdes :

a. Définition générale des alcaloïdes :

Les alcaloïdes sont des substances naturelles réagissant comme des bases, dont l’atome d’azote est compris dans un système hétéro-cyclique. On distingue les alcaloïdes vrais, dont les précurseurs sont des acides aminés, les pseudo-alcaloïdes, qui présentent les mêmes caractéristiques mais ne sont pas dérivés d’un acide-aminé (ce sont souvent des alcaloïdes terpéniques) et les proto-alcaloïdes, qui sont des amines simples dont l’atome d’azote n’est pas inclus dans un système hétérocyclique. Nous retiendrons qu’un alcaloïde est un composé organique d’origine naturelle, azoté, plus ou moins basique, de distribution restreinte et doué de propriétés pharmacologiques. Ce groupe renferme des molécules ayant des réactions communes à certains types de réactifs.

On les retrouve essentiellement chez certaines espèces d’angiospermes (de monocotylédones et de dicotylédones). La teneur en alcaloïdes des plantes est variable, allant d’un taux très bas à important avec un risque toxique non négligeable. Leur stockage se fait souvent sous forme de vacuoles compartimentées.

A température ambiante, on les retrouve sous forme liquide ou solide cristallisée. Ces molécules sont souvent basiques, ce qui représente un facteur d’instabilité, mais apporte la possibilité de former des sels, donc un moyen de conservation et de commercialisation stable. C’est sur ces principes que repose leur extraction, qui se réalise à l’aide d’un solvant en milieu alcalin ou acide, ou par macération en milieu alcoolique, et permet l’obtention d’alcaloïdes totaux. Celle-ci est suivie de l’isolement d’un principe (détection à l’aide de réactifs spécifiques puis caractérisation par chromatographie).

Ces métabolites ont diverses actions, notamment sur le système nerveux (morphine, strychnine, yohimbine, ésérine), et certains sont des molécules curarisantes, anesthésiques (cocaïne), anti-fibrillantes (quinidine), anti-tumorales (vinblastine), antipaludiques (quinine), amoebicides (émétine).

Nous présenterons uniquement les grandes familles des alcaloïdes.

29

b. Alcaloïdes dérivés de l’ornithine et de la lysine :

On retrouve les alcaloïdes tropaniques, contenus dans les Solanaceae, les Erythroxylaceae, les Proteaceae et les Convolvulaceae, qui sont des esters d’acide tropanique et d’acides de structure variable. Les alcaloïdes quinolizidiniques sont dérivés de la quinolizidine, qui comprend un hétérocycle azoté bi-cyclique, comme la myrtine, la poranthérine ou la spartéine. Ces deux familles ont une action sur les systèmes cardio- vasculaire et nerveux. Les alcaloïdes indolizidiniques, qui entrainent des atteintes neurologiques, sont les toxiques de la peau de certains amphibiens.

Les alcaloïdes pyrrolizidiniques sont notamment présents chez les Asteraceae et Boraginaceae. Ils n’ont pas d’intérêt thérapeutique, mais présentent une certaine cytotoxicité in vitro ainsi qu’une toxicité hépatique, bien que les animaux n’ingèrent généralement pas les plantes les contenant.

Les alcaloïdes pipéridiniques auraient un intérêt dans le cadre du système respiratoire ainsi qu’en tant que vermifuge.

c. Alcaloïdes dérivés de la phénylalanine et de la tyrosine :

Le motif structural de base est l’isoquinoléine. Cette famille comprend notamment les tétrahydroisoquinoléines, contenus dans les Caryophyllales et les Fabaceae, ainsi que les benzyltétrahydroisoquinoléine, contenus entre autres dans les Magnoliales, Papavérales, Laurales et Ranunculales, qui présentent de nombreuses potentialités pharmaceutiques, et les phénétylisoquinoléines, contenus dans les Liliaceae. Les métabolites appartenant à cette famille peuvent agir sur les systèmes nerveux, cardio-vasculaires et digestifs, notamment en tant que curarisant, émétique ou analgésique. Certains ont des actions toxiques, notamment au niveau cellulaire. On retrouve parmi ces métabolites les curares, l’apomorphine, la morphine, la colchicine, la lycorine et l’émétine.

d. Alcaloïdes dérivés du tryptophane :

On retrouve dans cette catégorie les alcaloïdes binaires de la Pervenche de , qui ont des propriétés anti-tumorales, les alcaloïdes indolo-monoterpéniques, qui ont un précurseur unique, la strictosidine, et que l’on retrouve chez les Gentianales,

30 comme la strichnine ou la yohimbine, ainsi que les amines simple, carbolines, indolines issues de la cyclisation de la tryptamine et les dérivés de l’ergoline, qui agissent sur les systèmes nerveux et cardio-vascualire.

e. Alcaloïdes d’autres origines :

Certains sont dérivés de l’acide anthranilique, comme les quinoléines, acridones et quinazolines, que l’on peut trouver chez les Rutaceae, Acanthaceae, Scrophulariaceae, Zygophyllaceae, Arialaceae et Fabaceae, et qui ont des activités antimicrobiennes, antipyrétiques et probablement antimitotiques.

Les alcaloïdes dérivés de l’histidine sont retrouvés chez les Rutaceae, Cactaceae et Fabaceae, et ont des actions sur le système nerveux. On trouve parmi ceux-ci les imidazoles, l’achorcnéine et la pilocarpine.

Les alcaloïdes dérivés du métabolisme terpénique ont un intérêt pharmaceutique limité.

Les bases puriques sont des composés à noyau purine, comme la caféine, la théobromine ou la téophylline.

6. Huiles essentielles :

Ce sont des essences, des huiles dites volatiles, définies par l’AFFSAPS comme « Produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement par la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, ou par un procédé mécanique approprié sans chauffage. L’huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition » (AFSSAPS, 2008).

Elles existent presque exclusivement chez les végétaux supérieurs. Les genres capables d’en produire appartiennent notamment aux Myrtaceae, Lauraceae, Rutaceae, Lamiaceae, Asteraceae, Apiaceae, Cupressaceae, Poaceae, Zingiberaceae, Piperaceae. Elles peuvent être stockées dans de nombreuses parties : fleurs, feuilles, fruits, écorces, racines. L’huile essentielle extraite de ses différentes parties n’aura pas la même composition. Sa production met souvent en jeu des organes spécialisés. Leurs facteurs de variabilité sont nombreux, comme le chimiotype de l’espèce, le stade de développement de la plante, le

31 climat (par exemple, la durée d’éclairage entraine une variation de la teneur en huile essentielle) ainsi que le procédé d’extraction utilisé qui peut entrainer des réarrangements moléculaires.

Les huiles essentielles sont souvent volatiles, de densité inférieure à celle de l’eau, peu ou pas colorées. Elles sont solubles dans les solvants organiques, liposolubles et entraînables par la vapeur d’eau bien que très peu soluble dans celle-ci.

Elles comportent les terpénoïdes les plus volatils (monoterpènes, sesquiterpènes), des composés aromatiques (dont les allyl- et propényl-phénols, ainsi que parfois des aldéhydes.

Leurs propriétés pharmacologiques sont nombreuses. Elles ont un grand pouvoir antiseptique, particulièrement contre les bactéries, mais aussi contre les champignons, levures et autres. Cela concerne notamment les huiles essentielles de sarriette, cannelle, thym, girofle, lavande et eucalyptus. On peut citer certains composés responsables ces propriétés, comme le linanol, le citral, le géraniol, le thymol. Elles ont aussi des propriétés spasmolytiques, comme les huiles essentielles d’angélique, basilic, camomille, testées in vitro, ainsi que des propriétés sédatives. Ces composés sont cependant irritants, notamment par voie externe. Elles sont entre autres utilisées dans des onguents ou cataplasmes contre les entorses, courbatures ou douleurs myo-arthro-squelettiques.

Leur utilisation est fréquente dans le domaine pharmaceutique, notamment par voie orale en infusion ou pour l’aromatisation de certains produits. Ses composants sont majoritairement lipophiles donc par conséquent rapidement absorbés, que ce soit par voie orale, pulmonaire ou cutanée. Le fait qu’elles contiennent des principes très concentrés entraine souvent l’utilisation de dilution, notamment lors d’usage par voie topique. Elles sont aussi utilisées par l’industrie de la parfumerie ou l’industrie agro-alimentaire. Cependant, leur instabilité relative peut entrainer une conservation se révélant compliquée.

32

B. Présentations et formes :

En phytothérapie et aromathérapie, la plante peut être utilisée de plusieurs façons tant dans le mode de présentation du produit final que pour le mode d’administration, ayant par là même des voies d’actions différentes et ouvrant la porte à de multiples opportunités.

1. Principes de présentations :

a. Généralités :

La plante peut être utilisée dans sa totalité. Cela suppose la prise en compte de tous les principes actifs qu’elle contient, sans choix ni extraction de principes, qu’ils soient actifs ou toxiques. D’un autre côté, son exploitation médicale peut être à l’origine de l’utilisation d’une de ses parties, comme les racines, feuilles ou fleurs, pouvant, par exemple, concentrer un principe actif ou diminuer les risques dus à un principe toxique. Ce type d’exploitation peut aussi entraîner l’extraction d’une partie ou d’un seul de ses composants.

Nous détaillerons par la suite les différentes présentations connues en aromathérapie et phytothérapie, en précisant les principes de préparations de chacune d’elles.

b. Matériel végétal utilisé tel quel:

i. La plante entière fraîche :

Cela consiste à utiliser la plante après récolte, par voie orale ou sous forme préparée (cataplasmes, divers mécanismes d’extractions).

33

ii. La plante entière séchée :

Cela consiste à utiliser la plante après séchage. Cela implique le contrôle du temps de séchage, des conditions environnementales telles que la température, l’hygrométrie. Son utilisation peut se faire per os telle quelle ou après divers mécanismes d’extraction. La plante séchée peut aussi être réduite en poudre, ce qui permet une utilisation plus appropriée per os, notamment par le biais de gélules, ou le mélange à d’autres solutions.

iii. Partie de plante :

Certaines parties de la plante peuvent concentrer des produits recherchés (ou contenir des principes toxiques). Effectivement, la phytothérapie utilise parfois des parties de la plante, comme les feuilles, racines, ou bourgeons, plutôt que la plante dans sa totalité. Dans ce cas, la partie est choisie, séparée du reste de la plante, puis utilisée telle quelle ou travaillée par des mécanismes d’extraction diverses permettant l’extraction de principes actifs. Cette extraction peut permettre la conservation de composants, leurs sélections (en fonction de leurs affinités physico-chimiques), le respect de leurs structures et leurs concentrations.

c. Utilisation d’un procédé d’extraction :

Cela peut permettre la conservation des principes actifs, parfois instables.

Cela peut permettre la sélection de certains principes actifs. Ceci est basé sur les propriétés physico-chimiques des composés visés. Le choix d’un solvant se doit de tenir compte des propriétés du composé à conserver, comme par exemple sa polarité ou son caractère lipophile ou hydrosoluble.

Cela peut permettre la concentration du composé, impliquant l’utilisation de drogues en quantité moindre. En effet, comme présenté précédemment, la majorité des composants végétaux ayant un intérêt thérapeutique appartient aux métabolites secondaires des plantes et n’est donc contenue qu’en quantité infime dans la plante. L’utilisation de l’entité « plante » entraînerait des quantités de drogues trop importantes.

De plus, l’extraction des principes conserve un atout non négligeable. Cela permet notamment un choix de voies d’administration plus large pouvant être plus approprié à l’application de la phytothérapie aux animaux. Effectivement, l’utilisation de plantes en médecine vétérinaire relève d’une difficulté supplémentaire par rapport à la médecine

34 humaine. Par exemple, une tisane sera difficilement administrable à un chien, encore moins à un cheval.

2. Présentations des différents modes d’extraction :

Cette partie nous permettra de présenter plusieurs modes d’extraction. Le choix d’un des procédés dépendra des composés eux-mêmes, du mode d’administration, ainsi que du patient.

a. Les tisanes :

Les tisanes correspondent à l’extraction des principes actifs de la plante ou de sa partie par l’eau. Plusieurs procédés existent, différant selon la plante ou la partie qu’on en utilise.

L’infusion consiste à laisser la plante dans de l’eau préalablement portée à ébullition durant 5 à 15 minutes. C’est le type d’extraction le plus utilisé en médecine humaine.

La décoction consiste à porter à ébullition les parties dures de la plante durant une durée plus longue. Les racines, écorces, rhizomes sont ainsi bouillis pendant des durées avoisinant l’heure.

La macération consiste à laisser la plante ou sa partie dans un liquide à température ambiante. Cela permet le respect de structures thermolabiles.

Ces différents types de tisanes sont, après refroidissement, filtrés. La tisane obtenue peut être mélangée à l’eau de boisson, administrée per os ou encore mélangée à l’aliment après refroidissement. Elle peut aussi être utilisée en usage topique. Leur utilisation se doit d’être rapide, la conservation de ce type d’extrait n’étant pas longue (au maximum quelques jours).

35

b. Les teintures:

Les teintures sont des extraits établis à partir d’une plante macérée ou percolée dans une solution alcoolique (de 60 à 90°). Les teintures mères sont, quand à elles, des préparations ayant pour solvant une solution alcoolique, du glycérol ou de l’eau purifiée. Ce type de procédé est long, il nécessite souvent plusieurs semaines. Le produit ainsi obtenu est souvent considéré comme stable et sa conservation.

c. Les macérats glycérinés :

Ce sont des préparations à base d’alcool et de glycérine à parts égales. Ces préparations sont utilisées sur les parties en croissance des plantes, comme les bourgeons, les radicelles.

d. Cas particulier des huiles essentielles :

Les huiles essentielles peuvent être obtenues à l’aide de plusieurs procédés, que l’on peut résumer en trois groupes, soit l’entrainement par la vapeur, la distillation sèche ou par procédé mécanique.

L’entraînement à la vapeur d’eau correspond au fait de plonger le matériel comportant la substance à extraire (intègre ou broyé : turbo-distillation), à condenser les vapeurs hétérogènes puis séparer la phase aqueuse par différence de densités ; la turbo- extraction utilise du matériel broyé in situ dans l’alambic ; la distillation à vapeur saturée consiste à injecter sous pression la vapeur d’eau dans le végétal situé hors de la phase aqueuse ; lors de l’hydro-diffusion, la vapeur est pulsée sous faible pression, du haut vers le bas.

Les épicarpes de Citrus représentent un cas particulier. Les zestes sont dilacérés, les poches sécrétrices sont brisées par différents procédés, comme l’abrasion sous courant d’eau, la dépression. Puis l’huile essentielle est récupérée par décantation ou centrifugation, due à la différence de densité.

Il existe d’autres procédés d’extraction des huiles essentielles, comme par exemple l’hydro-distillation par micro-ondes sous vide.

36

3. Différents modes de présentation des drogues :

a. Plante entière :

Son utilisation peut se faire fraîche ou séchée. Or toutes les plantes ne supporteront pas le séchage, qui entraînera la destruction de leurs propriétés pharmaceutiques par destruction de certains composés. Cependant, le séchage a pour but de prolonger la conservation de la plante. Que celle-ci soit fraîche ou séchée, son utilisation principale concerne les herbivores. Cependant, ce genre de prescription est rare, du fait de l’importante quantité de plantes à apporter afin d’atteindre les concentrations en principes actifs voulues pour obtenir l’effet souhaité.

b. Tablettes :

Ce sont des comprimés solides à base de plantes réduites en poudres. Leur composition est définie. Elles sont utilisables par voie orale.

c. Gélules :

Elles représentent un véhicule de transport permettant l’administration par voie orale de poudres de plante séchée, d’huiles essentielles, de solutions.

d. Tisane :

Leur principal mode d’administration se fait per os, bien que quelques rares cas soient décrits par voie topique, du type bains. Cette administration peut être problématique en médecine vétérinaire. Il est en effet difficile d’administrer sous la contrainte une grande quantité de boisson, sachant que le goût ne plaisant pas au patient, celui-ci ne s’en abreuvera pas seul.

37

e. Teintures :

Ce sont des extraits alcooliques, dont le goût peut poser des problèmes d’administration per os, mais qui sont compatibles avec une application cutanée et assurent une pénétration rapide des composants.

f. Cataplasme :

Un cataplasme est obtenu à partir d’un mélange de boue, argile ou gel, auquel est ajouté une plante, sa partie ou son extrait. La plante utilisée peut être broyée, ébouillantée ou traitée d’une autre façon. La pâte ensuite obtenue est placée au contact de la peau durant une durée variable, allant de quelques minutes à plusieurs heures. Le cataplasme peut être utilisé à température ambiante ou chaud, ce qui semblerait augmenter la pénétration des principes actifs.

g. Extraits fluides :

Les extraits fluides sont la résultante de l’évaporation d’une solution de macération à base d’eau, d’alcool ou de propylène-glycol (réservé dans ce cas à l’usage cutané). On les trouve souvent sous la forme d’ampoules à administrer per os ou à ajouter à l’alimentation.

h. Huiles essentielles :

Celles-ci peuvent faire l’objet de plusieurs types d’administration. Elles peuvent être administrées per os, avec un soin très particulier sur la posologie, mais aussi de manière topique. Une autre administration, que l’on ne développera pas dans cette étude, est l’utilisation de l’aromathérapie dans l’une de ces définitions, soit l’utilisation des odeurs et de l’accès des principes à la région pulmonaire.

38

4. Voies d’administrations :

a. Les différentes voies

L’application de ce type de médecine à la dermatologie suppose deux voies d’administrations majeures, la voie orale et la voie topique.

L’administration par voie orale permet une action sur l’organisme entier. Elle est souvent réservée, en dermatologie, à des affections sévères nécessitant une prise en charge lourde et efficace afin de protéger le patient dont la santé est menacée. Cependant, la biodisponibilité et l’absorption intestinale des plantes ou de leurs extraits sont rarement connues.

L’administration par voie cutanée est l’une des indications premières. Elle permet une action sur le site même de l’affection. Un produit ayant une indication antibactérienne pourra ainsi agir en plein site immédiatement, de même qu’un produit anti-inflammatoire ou cicatrisant.

b. Choix d’une voie d’administration

Le choix d’une voie d’administration dépend prioritairement de l’affection en cours et de sa gravité. Certaines affections, du type furonculoses, nécessitent une prise en charge par voie locale mais aussi générale. Au contraire, l’administration de traitements antiseptiques par voie locale peut se révéler suffisante pour d’autres types de maladies, du type dermatite bactérienne superficielle.

Mais l’application de la phytothérapie chez les animaux dépend d’un principe bien plus important que chez les hommes, la facilité d’administration. En effet, le choix de la voie d’administration dépendra aussi de l’individu présenté. Son caractère, son goût, sa participation au soin, que l’on appellera ici la coopérativité du patient, sont à prendre en compte. Un animal montrant des signes de douleur locale sévère se laissera difficilement manipuler la zone en question, un traitement par voie générale sera donc plus facile à administrer pour un propriétaire. Au contraire, un animal peut parfois se montrer d’un appétit capricieux. Les différentes ruses disponibles pour mêler les drogues à la nourriture si celui-ci ne se laisse pas manipuler la bouche peuvent nous mener à utiliser des drogues dont le goût sera moins prononcé et dont les quantités à utiliser seront moindres.

39

C. Précautions d’emplois :

1. Principes de prescriptions :

a. Affections traitées

Les affections pouvant atteindre la peau sont nombreuses et souvent délabrantes si elles ne sont pas prises en charge à temps. Elles sont d’étiologies multiples, intéressent différentes parties de la peau ou du corps et ont des expressions différentes voir polymorphes pour certaines.

Grandes classes Affections Symptômes principaux

Affections bactériennes Pyodermites, otites… Inflammation, infection, prurit, dépilations, odeur

Affections parasitaires Gales, puliculoses, piqûres Prurit majoritairement d’insectes…

Affections fongiques Otites, dermatophytoses Inflammation, douleur, odeur, dépilations

Affections allergiques DAPP, DERE Prurit

Atteintes de la barrière Plaies, blessures Interruptions de la barrière cutanée cutanée, souvent d’origine traumatique

Affections tumorales Tumeurs cutanées Masses

Autres

Tableau 1 : Principales affections rencontrées en dermatologie

40

b. Symptomatologie et soutien par voie générale:

Le meilleur des traitements est évidemment l’élimination de l’agent primaire responsable de l’affection. En effet, sans résolution de la cause primaire, lutter contre un prurit sévère, comme par exemple lors d’une DAPP, ne saurait éviter une récidive de l’affection. Dans ce cas-ci, la non-élimination des puces entraînera un retour rapide du prurit. Par contre, on peut apporter à l’animal un traitement de soutien permettant de diminuer les symptômes en attendant d’avoir pu éliminer la cause primaire. Cela permet de lui apporter un bien-être certain et un meilleur confort général.

Le traitement le plus fréquent s’administre par voie topique. En effet, cela permet une action rapide directement sur les lésions et limite les effets secondaires liés à une action par voie générale.

Cependant, en cas d’atteinte de l’état général ou de mise en danger du pronostic vital, un soutien par voie générale peut être apporté, bien qu’il ne soit pas nécessaire pour toutes les pathologies. Il s’agit notamment d’antibiothérapie par voie générale, que l’on conseille fortement dans le cas de pyodermites profondes, ou d’administration d’anti- inflammatoires par voie générale, à conseiller en cas de prurit important. Ce type de traitement permet d’éviter l’aggravation des symptômes, la mise en danger du pronostic vital et l’apparition de nouvelles lésions.

Le traitement de l’agent causal est ensuite nécessaire. Le déterminer nécessite une méthode diagnostique rigoureuse. Une fois l’agent identifié, l’éliminer passera par l’utilisation de molécules reconnues actives contre cet agent.

L’inflammation doit être gérée. Elle est source de douleur et est un facteur péjoratif pour la guérison. Par exemple, lors d’otite, l’inflammation du conduit auditif externe, douloureuse, entretient un milieu propice au développement bactérien et fongique. Il existe de nombreux moyens pour lutter contre elle, que ce soit par voie générale ou topique, à l’aide de molécules anti-inflammatoires ou par l’application de froid ou de cataplasmes.

La cicatrisation de certaines lésions peut être favorisée par l’utilisation de molécules adéquates. Le maintien de la qualité de la barrière cutanée est un point important à respecter. Certains produits sont réputés ou validés comme étant facteurs de meilleure cicatrisation.

L’entretien d’une peau saine, dotée d’une barrière cutanée intacte et possédant un film hydrolipidique correct permet de faciliter la guérison des lésions et d’éviter leur récidive. Le bon état de cette barrière passe entre autres par le maintien d’une alimentation et d’un environnement sains.

41

c. Syndrome primaire ou agent primaire :

Le traitement de la cause primaire met en œuvre différents types de produits.

La prescription des plantes passe par une bonne connaissance de leurs potentialités thérapeutiques. Certaines plantes ont des efficacités testées, d’autres sont depuis longtemps utilisées pour certains usages, et seront donc recommandées dans certains cas.

Dans le cas des huiles essentielles, un aromatogramme peut être réalisé afin d’utiliser le produit ayant la meilleure efficacité et le spectre le plus adéquat.

Enfin, il existe des atteintes cutanées dues à des maladies métaboliques. Bien que certaines plantes puissent être utilisées dans de tels cas, la prescription d’un traitement de maladie métabolique doit être bien contrôlée, ce qui peut être compliqué dans l’application de la phytothérapie et aromathérapie comme nous le montrerons plus tard.

2. Qualité des produits :

a. Choix de la plante : facteurs de variation :

L’utilisation de plantes entraîne de nombreux facteurs de variations pouvant jouer sur la qualité du produit final.

Tout d’abord, la récolte de la plante doit être réalisée par une personne qualifiée. En effet, certaines plantes ne sont que difficilement différenciables et peuvent pousser dans les mêmes zones, ce qui peut induire en erreur un utilisateur non prévenu et conduire à l’utilisation d’autres plantes. Cela entraîne une baisse d’efficacité ainsi qu’un risque de toxicité accru.

Il existe plusieurs chimiotypes pour une même espèce de plante, ce qui peut entraîner l’utilisation de plantes ne contenant pas les mêmes molécules.

Une même plante n’aura pas la même composition chimique en fonction de son lieu de récolte, le sol sur lequel elle a grandi, le climat auquel elle a été exposé, l’âge qu’elle a au moment de la récolte. Cela entraîne donc des variations au sein même des individus, et peut nous obliger à contrôler la qualité des produits finaux.

42

b. Choix de l’extrait :

La façon d’utiliser la plante est variable. Certaines plantes n’auront pas la même efficacité si on enlève une partie de leurs composants. C’est la notion de « totum ». Certaines plantes ont des efficacités validées en tant que plante entière bien que l’on ne connaisse pas la molécule responsable de son action. Il vaut donc parfois mieux utiliser une plante entière afin de préserver l’ensemble de ces constituants et donc son ensemble synergique.

De même, utiliser un extrait peut apporter de nombreux avantages : concentration des produits actifs, élimination de toxiques, déchets ou molécules inutiles ou responsables d’effets secondaires. Cependant le procédé d’extraction choisi devra respecter les molécules à conserver. Cela implique qu’il doit respecter la solubilité du composant, ainsi que sa structure chimique, soit ne pas présenter d’étape pouvant entraîner une restructuration de la molécule.

La prescription et le choix de l’extrait dépendront aussi de la voie d’administration choisie.

c. Qualité et homogénéité des produits

Tous ces paramètres entraînent la nécessité d’un contrôle du produit fini. Cela passera premièrement par l’examen des plantes initiales. Puis la qualité d’un produit fini peut se vérifier par le respect de normes (Pharmacopée) physiques et chimiques attribuées à ce produit dans des conditions bien précises. Cela contient notamment des températures d’ébullition ou de solidification, des indices de réfraction, des indices de chromatographie, des vérifications de concentrations, ainsi que la recherche de produits indésirables. Ces vérifications sont valables pour les produits phytothérapeutiques et les huiles essentielles commercialisées soumises à législation (Pharmacopée).

Ces vérifications permettent de connaître la qualité du produit proposé, c'est-à-dire sa correspondance avec le produit initialement proposé, l’absence de substances pouvant augmenter le risque d’effets secondaires, l’efficacité relative du produit fini, qui passe par la vérification de la concentration du produit en principes actifs.

Certaines huiles essentielles sont par exemple soumises à AOC, comme l’huile de lavande.

43

3. Des dangers :

a. Automédication :

L’un des dangers de l’utilisation de produits végétaux est l’automédication. En effet, dans l’esprit général, les plantes ne peuvent pas nous faire de mal. Dans cet esprit, les gens utilisent des plantes afin de traiter des symptômes qu’ils pensent reconnaître seuls. Cela entraîne des erreurs de prescriptions et de posologie.

La seconde pensée générale est que « ce qui est bon pour moi est bon pour mon animal ». Ainsi les remèdes qu’ils utilisent pour se soigner sont appliqués à leurs animaux. Or leur métabolisme, leurs maladies ne sont pas les mêmes. Ce genre d’extrapolation peut être très dangereux, surtout en l’absence de connaissances scientifiques. Cela entraîne, au mieux, l’utilisation de produits inefficaces, au pire des erreurs de prescriptions, des doses toxiques, l’utilisation de produits inadaptés à leur métabolisme.

b. Manque de connaissances générales

De façon générale, même un médecin spécialisé en phytothérapie ou aromathérapie ne saurait prescrire très précisément un de ces médicaments. En effet, la commercialisation de ce type de médicament fait l’objet d’AMM allégées, quand AMM il y a. Ainsi, les posologies sont rarement très précises. De plus, l’extrapolation de produits utilisés en médecine humaine à la pratique de la médecine vétérinaire implique l’utilisation des mêmes posologies, ce qui est donc faussé au vu, comme cité précédemment, des différences de métabolisme existant entre l’homme et l’animal.

De plus, les études pré-commercialisation de ces produits sont très limitées. La commercialisation d’un produit phytothérapeutique est souvent basée sur son utilisation empirique. A ces données sont ajoutées des recherches d’activité in vitro de certains composés. Cependant, les études in vivo sont très rares au vu du coût d’un tel investissement et du marché représenté par le produit final. Or, des composés testés in vitro ne peuvent revendiquer la même action in vivo aux vues des variations individuelles, de milieu et de l’ensemble des composés. En effet, les composés sont parfois testés séparément or leur mélange ne peut revendiquer la même activité. Les recherches sont donc très limitées.

44

II. Monographie des plantes :

Les plantes sont utilisées depuis très longtemps pour soigner les maux des hommes. Certaines ont des propriétés suspectées à partir d’effets observés lors leur utilisation quotidienne, d’autres ont été l’objet d’études permettant de statuer sur leur efficacité. Afin de mener ces études, les scientifiques prennent pour base les utilisations de ces plantes par les populations, ce qui donne souvent lieu à des enquêtes ethnopharmacologiques.

Dans cette partie, nous décrivons les plantes en fonction de leurs applications, en utilisant, sur la base du savoir ethnologique, les études expérimentales menées afin de valider le potentiel de chacune des plantes. Les plantes sont ici présentées selon leur classification phylogénétique en accord avec la norme APGIII (cf annexe n°1).

La liste des plantes décrites (cf annexe n°2) n’est pas exhaustive. Elle s’appuie sur le recensement des plantes citées par certains ouvrages de phytothérapie et a été constituée en sélectionnant les plantes ayant une application en dermatologie. Elle a permis également de rechercher les études portant sur leurs propriétés thérapeutiques.

A. Plantes réputées à propriétés anti-infectieuses :

Certaines plantes sont réputées avoir des propriétés antiseptiques. Elles peuvent avoir des actions antibactériennes, antifongiques, antiparasitaires voir même antivirales. Pour une partie d’entre elles, des études ont été menées afin de valider leurs effets, de les quantifier et de les qualifier, notamment au niveau du spectre microbien visé. Parfois, les études sont plus approfondies et mènent à l’extraction du principe actif responsable de cette activité, permettant ainsi d’isoler la molécule et d’envisager sa synthèse.

45

1. Classe des Astéridées :

a. Ordre des Asterales, famille des Asteraceae :

i. Achillea:

Figure 8: Fleurs d'Achillea millefolium

De façon traditionnelle, les achillées, espèces cosmopolites des prairies de l’hémisphère nord, sont utilisées en application (cataplasmes, extraits) sur les plaies. Leurs efficacité antimicrobienne a récemment été étudiée et révèle une efficacité antibactérienne et antifongique, mais il faut noter que les différentes espèces d’achillées n’ont pas toutes les mêmes spectres d’activité.

L’activité antibactérienne des achillées semble, au vu des résultats de nombreuses études pour plusieurs espèces d’achillées, mitigée (RADULOVIC, et al., 2012). L’efficacité de leurs huiles essentielles n’est que moyenne. L’activité des achillées semble portée par l’un de ses principes actifs, le fraganol.

Achillea cretica est, par exemple, active contre Staphylococcus aureus et Bacillus cereus, ce qui justifierait son emploi traditionnel dans les soins de blessures (KUCUKBAY, et al., 2012).

Au contraire, d’autres études portant sur les extraits des parties aériennes florales (alcooliques en majorité) de nombreuses espèces d’Achillées valident un spectre d’action large, impliquant notamment Staphylococcus aureus (STOJANOVIC, et al., 2005).

Des études portant sur d’autres espèces valident un spectre d’action essentiellement sur les bactéries Gram négatif, ce qui met en valeur les différences de potentialité des plantes appartenant à un même genre (MAGIATIS, et al., 2002).

46

Les huiles essentielles issues des parties aériennes florales de Achillea millefolium présentent une activité validée contre, notamment, plusieurs espèces de Candida, dont Candida albicans, de Trichophyton, de Microsporum et d’Aspergillus. Des extraits alcooliques des parties aériennes de Achillea millefolium, A. clavennae et autres achillées ont démontré leur efficacité sur des espèces d’Aspergillus et de Candida. Cependant, une étude comparant l’efficacité d’extrait au méthanol à celle d’huiles essentielles montre la supériorité de l’efficacité de l’huile essentielle.

ii. Arctium lappa:

Figure 9: Fleurs d'Arctium lappa

La grande bardane est une plante des régions tempérées de l’hémisphère nord. Certains ouvrages lui prêtent des vertus antiseptiques ((FAIVRE, 1993), (GASTINEL- MOUSSOUR, 2009), (SCHOEN, et al., 1998)). Les extraits de cette plante sont souvent utilisés dans le cadre de l’odontologie. Ils montrent des propriétés antibactériennes importantes in vitro, notamment contre Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa (PEREIRA, et al., 2005). Son extrait alcoolique montre, de plus, une efficacité contre des souches de Streptococcus et de Candida (GENTIL, et al., 2006).

47

iii. Calendula officinalis:

Figure 10: Fleurs de Calendula officinalis

Le souci, Calendula officinalis, plantes des régions méditerranéennes, est préconisé par de nombreux ouvrages pour le traitement des blessures ((COTTON, 2003) (KATERERE, et al., 2010)). Le fait que cette plante soit conseillée pour la détersion de plaies (FAIVRE, 1993) a conduit à mener des études sur ses capacités anti-infectieuses.

L’activité anti-microbienne de l’extrait alcoolique de C. officinalis a été étudiée in vitro ((EFSTRATIOU, et al., 2012), (PARENTE, et al., 2012)). Son spectre d’action est comprend les bactéries Gram positif, dont plusieurs souches de Staphylococcus aureus. Son efficacité, toujours importante, est meilleure lorsque l’extraction est réalisée par le méthanol. Elle semble due à la présence de flavonoïdes.

Dans certains ouvrages, on retrouve des indications lors de dermatoses fongiques (KATERERE, et al., 2010), qui sont confirmées par des études menées in vitro (EFSTRATIOU, et al., 2012). Cette propriété a notamment été répertoriée pour d’autres genres de Calendula, comme C. arvensis (KATERERE, et al., 2010).

48

iv. Carlina acaulis:

Figure 11: Fleur de Carlina acaulis

La carline acaule, Carlina acaulis, plante des montagnes d’Europe, est une plante utilisée en Europe de l’Est dans le traitement de maladies respiratoires, urogénitales et cutanées. Ses effets antibactériens ont été validés par des études in vitro montrant son efficacité contre Staphylococcus aureus (STOJANOVIC-RADIC, et al., 2012). Les tests concernaient l’huile essentielle et la décoction de carlines (racines de C. acaulis et C. acanthifolia). D’autres études valident son efficacité in vitro contre Streptococcus pyogenes (HERRMANN, et al., 2011). Cela laisse entrevoir son potentiel thérapeutique dans la lutte contre des bactéries Gram positif multirésistantes. Son efficacité serait due à la présence d’un polyacéthylène, l’oxyde de carline (DORDEVIC, et al., 2007).

v. Bellis perennis :

Figure 12 : Fleurs de Bellis perennis

La pâquerette, Bellis perennis, est une plante poussant dans les prairies, très commune en Europe. Elle a, depuis longtemps, été prescrite en tant que traitement des dermatoses et des blessures. Son spectre antimicrobien a été évalué, mais son activité inhibitrice n’est pas très prononcée (KAVALCIOGLU, et al., 2010). Les polyacétylènes qu’elle contient ont une activité contre les bactéries Gram positif et Gram négatif (AVATO, et al., 1997).

49

vi. Taraxacum :

Figure 13 : Fleurs de

Le pissenlit, Taraxacum officinale est une plante très commune poussant dans les prairies. Il est cité dans certains ouvrages en tant qu’agent anti-infectieux (SCHOEN, et al., 1998). Cependant, aucune étude ne valide de nos jours cette application.

vii. Tanacetum :

Figure 14: Fleurs de Tanacetum parthenium

Les Tanacetum, de leurs noms communs les pyrèthres, sont des plantes des régions méditerranéennes. Certains ouvrages les citent en tant qu’agent antiseptiques ((FAIVRE, 1993), (SCHOEN, et al., 1998)). Peu d’études se sont penchées sur cette activité, cependant, on peut noter une activité antimicrobienne moyenne à forte, contre les bactéries Gram positif et Gram négatif (notamment Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa), et une activité antifongique contre Candida (dont C. albicans) de l’huile essentielle de T. balsamita (dont les composants majeurs sont la carvéone, des dérivés de la thujone et du cinéole) (YOUSEFZADI, et al., 2009).

50

b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae:

i. Lavandula :

Figure 15 : Fleurs de Lavandula augustifolia

La lavande est une plante poussant à l’origine majoritairement en Provence. Elle est utilisée depuis longtemps pour ses propriétés antiseptiques (CABARET, 1986). Ces propriétés s’appliquent particulièrement bien au domaine de la dermatologie. Son principal constituant, le linalol, a fait l’objet de nombreuses recherches. Nous nous pencherons plus spécialement sur l’espèce Lavandula augustifolia (ou angustifolia).

Le spectre d’action de son huile essentielle, qui contient en haute proportion de l’acétate de linalol et du bêta-linalol, s’étend, notamment, à Staphylococcus aureus (MILADINOVIC, et al., 2012). La qualité de son activité antibactérienne semble en partie due à l’action synergique de ses composants (DJENANE, et al., 2012).

Certaines études se sont notamment penchées sur l’activité des huiles essentielles contre les bactéries liées aux infections nosocomiales, souvent multirésistantes. Ainsi, bien que son activité soit inférieure à celle du thym (SIENKIEWICZ, et al., 2011), l’huile essentielle de lavande montre un spectre d’action large dans lequel sont incluses des bactéries résistantes aux antibiotiques, dont des staphylocoques résistants à la méthicilline ((SOKOVIC, et al., 2010), (LODHIA, et al., 2009), (ROLLER, et al., 2009)). On peut toutefois noter que son efficacité contre Pseudomonas aeruginosa n’est pas suffisamment intéressante (MAYAUD, et al., 2008). Toutefois, certaines études voient un intérêt particulier à utiliser une association d’huiles essentielles de plusieurs lavandes : leur synergie semble entraîner une meilleure activité antibactérienne contre certaines bactéries antibiorésistantes.

Enfin, la lavande peut être utilisée contre certains champignons (D'AURIA, et al., 2005). L’huile essentielle de lavande, qui possède une activité fongicide et fongistatique, inhibe la croissance de Candida albicans. Il en est de même pour son composant majeur, le

51 linalol, mais l’acétate de lilalyl n’a qu’une activité fongistatique. Cette huile montre, de plus, une activité fongistatique contre Aspergillus niger ainsi que, dans une moindre mesure, contre A. flavus (SHIN, 2003).

ii. Rosmarinus officinalis :

Figure 16 : Fleurs de Rosmarinus officinalis

Le romarin est une plante du pourtour méditerranéen. Il est, depuis longtemps, utilisé par les phytothérapeutes pour soigner les plaies ((CABARET, 1986), (KATERERE, et al., 2010)). Les vertus anti-infectieuses ont été explorées par de nombreuses études.

Lors d’études in vitro sur l’inhibition de formation, de croissance et d’adhésion de biofilms de Staphylococcus aureus, dont certains étaient résistants à la méthicilline, le romarin a montré des propriétés prometteuses (QUAVE, et al., 2008). L’activité antibactérienne de son huile essentielle contre S. aureus, S. epidermidis et Pseudomonas aeruginosa est significative et semble due à plusieurs de ses composants, dont, majoritairement, le pinène (alpha principalement, puis bêta) ainsi que, dans une moindre mesure, le cinéole. On peut cependant citer une étude montrant l’importance d’autres composants, notamment du carnosol, qui potentialiserait l’activité antibactérienne de l’extrait alcoolique de Romarin (JORDAN, et al., 2012).

52

iii. Salvia :

Figure 17 : Fleurs de Salvia officinalis

La sauge (Salvia officinalis), plante européenne, a longtemps été préconisée dans le traitement des plaies ((FAIVRE, 1993), (KATERERE, et al., 2010)). Cela a poussé les scientifiques à se pencher sur son activité anti-infectieuse. L’étude de l’activité antibactérienne, notamment au niveau de la formation de biofilms, d’extraits de sauge a été menée in vitro sur plusieurs souches bactériennes, dont Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline et Pseudomonas aeruginosa (AL-BAKRI, et al., 2010). L’extrait de Salvia triloba s’est montré très efficace contre chacune des souches de staphylocoques, avec une activité bactéricide significative. Son huile essentielle a aussi montré une activité antimicrobienne significative notamment à l’encontre de Candida albicans, mais pas envers P. aeruginosa. On observe que les extraits de S. triloba une forte capacité antiadhésive lors de formation de biofilms de même qu’une action inhibitrice de leur formation.

On peut, de plus, noter une indication de la sauge en tant qu’antiviral, supporté par une étude sur l’Herpes labial (SALLER, et al., 2001). Cette étude, menée chez l’homme, démontre que l’efficacité d’une crème contenant des extraits de sauge et de rhubarbe est similaire à celle d’une crème à l’acyclovir. Une certaine efficacité d’une crème à base de sauge, exclusivement, est notée. Cette étude met en avant le potentiel antiviral de la sauge ainsi que le bénéfice de la synergie sauge-rhubarbe.

53

iv. Thymus vulgaris :

Figure 18 : Fleurs de Thymus vulgaris

Le thym, originaire des régions méditerranéennes, est utilisé, depuis l’antiquité, en tant qu’antiseptique. Son usage a été décrit par de nombreux ouvrages de phytothérapie ((CABARET, 1986), (KATERERE, et al., 2010)) et a fait l’objet de nombreuses recherches. Nous nous focaliserons sur l’étude de T. vulgaris.

L’activité de son huile essentielle, qui contient en haute concentration du thymol, du géraniol et du linalol en fonction de ses chimiotypes, a été testée in vitro sur des souches bactériennes isolées de patients hospitalisés (SIENKIEWICZ, et al., 2012). Elle démontre un fort potentiel antibactérien, dirigé, notamment, contre des souches nosocomiales de Staphylococcus aureus. Cette activité est plus efficace sur les bactéries Gram positif que sur celles Gram négatif, bien que l’activité contre les bactéries Gram négatif soit correcte en particulier contre Pseudomonas aeruginosa (SCHMIDT, et al., 2012). De plus, cette activité se retrouve aussi sur des souches antibiorésistantes, ce qui renforce l’intérêt de cette préparation ((SIENKIEWICZ, et al., 2011), (SIENKIEWICZ, et al., 2012)).

Le potentiel de l’huile essentielle se révèle aussi dans la lutte contre les biofilms (Pseudomonas sp. et Staphylococcus aureus) avec des résultats parfois supérieurs à ceux d’antibiotiques réputés, rendant des recherches plus approfondies très intéressantes (KAVANAUGH, et al., 2012).

Un essai a porté sur l’incorporation d’huile essentielle de T. vulgaris dans des films de chitosane afin de favoriser la cicatrisation des plaies (ALTIOK, et al., 2010). Cet essai confirme le bénéfice de l’ajout d’huile essentielle de T. vulgaris. En effet, malgré une certaine perte des propriétés mécaniques du film, cela ajoute une valence antibactérienne (S. aureus et P. aeruginosa entre autres) et un effet antioxydant par l’apport de carvacrol.

D’autres espèces de thym montrent aussi des propriétés anti-infectieuses, notamment antifongiques (testées sur Candida) (JAMALI, et al., 2012).

54

v. Plantago major :

Figure 19 : Plant de Plantago major

Le grand plantain, Plantago major, est originaire d’Europe et a été disséminé dans le monde. Il est utilisé dans le monde entier. On lui prête de nombreuses vertus, dont des propriétés antiseptiques ((KATERERE, et al., 2010), (SAMUELSEN, 2000)). Ses extraits alcooliques sont efficaces contre certaines bactéries, dont des Staphylocoques résistants à la méthicilline, ainsi que, dans une moindre mesure, certains champignons dont Microsporum gypseum et, moins spécifiquement, Candida albicans ((McCUTCHEON, et al., 1992), (McCUTCHEON, et al., 1994)). On retrouve, parmi les composants ayant une activité antibactérienne, le plantamajoside et l’actéoside.

vi. Borago officinalis :

Figure 20 : Fleurs de Borago officinalis

La bourache, Borago officinalis, est une plante commune en Europe. Elle est citée par plusieurs ouvrages pour ses propriétés anti-infectieuses, qu’aucune étude ne confirme ((GOLDSTEIN, et al., 2008), (KATERERE, et al., 2010)).

55

c. Ordre des Gentianales, famille des Gentianaceae :

i. Gentiana lutea :

Figure 21 : Plant de Gentiana lutea

La gentiane jaune, Gentiana lutea, est présente dans les massifs montagneux européens. Elle a surtout été utilisée pour des affections digestives. Aujourd’hui, ses propriétés antiseptiques ont fait l’objet d’études. L’extrait alcoolique de cette plante ainsi que ses composés isolés ont une bonne activité contre les bactéries Gram positif et les bactéries Gram négatif (SAKIVIN, et al., 2009). Cependant, l’étude conclut que la bonne efficacité de la plante serait due à l’activité synergique de ses composants. On peut noter qu’une étude précédente avait invalidé l’utilisation de la gentiane jaune en dermatologie du fait de la pauvreté de son spectre antibactérien (WECKESSER, et al., 2007).

56

d. Ordre des Dipsacales, famille des Adoxaceae :

i. Viburnum :

Figure 22 : Fleurs de Viburnum opulus

La viorne (Virbunum), originaire d’Asie, est parfois citée comme agent anti-infectieux. L’étude des propriétés antiseptiques du jus des fruits de Viburnum opulus montre un spectre contenant des bactéries Gram positif et des bactéries Gram négatif, incluant Staphylococcus aureus (CESONIENE, et al., 2012). Son activité antibactérienne est due à sa haute teneur en composés phénoliques, dont un certain pourcentage d’anthocyanines.

57

2. Classe des Rosidées :

a. Ordre des Sapindales, famille des Rutaceae :

i. Citrus bergamia :

Figure 23 : Fruits de Citrus bergamia

Le bergamotier, Citrus bergamia, est originaire d’Italie. Il a été étudié pour ses vertus antiseptiques. L’huile essentielle de bergamote, qui contient, entre autres, du limonène et du linalol, a été testée dans plusieurs études pour son pouvoir antibactérien (FISHER, et al., 2006). Dans l’une de celles-ci, la bactérie commensale de la peau, Staphylococcus aureus faisait parti des pathogènes étudiés. L’étude conclut à une activité in vitro moindre sur S. aureus que sur d’autres pathogènes, mais surtout à l’absence d’activité de l’huile lors du test in vivo sur la peau de poulet. L’étude conclut aussi à une meilleure activité de l’huile essentielle entière que de ses composés isolés, ainsi qu’à une meilleure inhibition de la croissance bactérienne chez les bactéries Gram positif que chez les bactéries Gram négatif.

58

b. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae :

i. Quillaja saponaria :

Figure 24 : Plant de Quillaja saponaria

Depuis longtemps, le bois de Panama, de l’arbre Quillaja saponaria, présent en Amérique du Sud, est utilisé pour ses vertus anti-infectieuses. Aujourd’hui, de nombreuses études sont menées afin d’explorer le potentiel de cet arbre.

Les vertus antivirales de son extrait aqueux contre les Rotavirus seraient, en partie, dues à la prévention de l’infection par protection de la membrane intestinale, sans démonstration nette d’activité cytotoxique ni virucide. Cependant, des études plus récentes ont montré l’efficacité in vitro et in vivo de cet extrait aqueux à l’encontre de certains Rotavirus ((RONER, et al., 2010), (TAM, et al., 2011)).

Ses propriétés fongicides, évaluées in vitro, montrent, notamment, une activité contre une espèce d’Aspergillus (DIXIT, et al., 2010).

L’activité antibactérienne du bois de Panama a été évaluée par plusieurs études. L’une d’entre elles porte sur plusieurs bactéries, dont Staphylococcus aureus. L’extrait de bois de Panama, riche en saponines, montrait une efficacité égale à celle de l’ampicilline, prouvant ainsi son efficacité contre S. aureus (HASSAN, et al., 2010).

59

ii. Ficus carica :

Figure 25 : Fruits de Ficus carica

Le figuier, Ficus carica, est une plante du pourtour méditerranéen. Certains de ses extraits alcooliques montrent une efficacité antivirale in vitro. Il s’agit plus particulièrement d’inhibition de la multiplication (LAZREG AREF, et al., 2011). Ces recherches concernaient trois virus : Herpes simplex 1, Echovirus 11 et Adénovirus. De plus, on observe une activité antibactérienne notable, concernant en particulier Staphylococcus aureus. Dans ces deux cas, on remarque que l’efficacité est meilleure lors de l’utilisation d’hexane pour solvant.

Au contraire, l’extrait ayant la meilleure activité antifongique utilisait du méthane pour solvant (LAZREG-AREF, et al., 2012). Son activité concernait tout particulièrement Candida, puis venait Microsporum canis (AREF, et al., 2010). Enfin, Cryptococcus neoformans n’était pas inhibé par l’extrait de Ficus carica.

60

c. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae :

i. Betula pubescens :

Figure 26 : Betula pubescens

L’utilisation d’extraits de racines de bouleau, Betula pubescens, arbre largement présent en Europe, est répandue pour leur activité antiseptique. Ils sont notamment préconisés lors de dermatoses (KATERERE, et al., 2010).

A ce jour, quelques études ont été menées afin d’évaluer cet effet antimicrobien (RAUHA, et al., 2000). L’une d’elles met en valeur l’efficacité d’un extrait de bouleau sur Staphylococcus aureus in vitro.

ii. Quercus :

Figure 27 : Quercus palustris

Différentes espèces de chêne, Quercus, arbre présent dans l’hémisphère nord, sont citées comme ayant des vertus antiseptiques. Cependant, aucune étude n’a encore été menée.

61

iii. Fagus sylvatica :

Figure 28 : Fagus sylvatica

Le hêtre, Fagus sylvatica, est un arbre originaire d’Europe. Il est parfois cité comme possédant une action anti-infectieuse (CABARET, 1986).

iv. Juglans regia :

Figure 29 : Fruits de Juglans regia

Le noyer, Juglans regia, est un arbre que l’on retrouve en Europe et en Asie. Cet arbre, auquel beaucoup de vertus sont prêtées, est réputé dans le domaine scientifique pour les recherches menées sur son potentiel antitumoral. Mais dans les temps anciens, le noyer était utilisé pour lutter contre l’eczéma suintant, ce qui laisse augurer des propriétés antiseptiques. (FAIVRE, 1993). L’huile essentielle de feuilles de noyer démontre une activité antibactérienne efficace contre certaines bactéries Gram positif, dont Staphylococcus aureus et S. epidermidis, ainsi que contre certaines bactéries Gram négatif, dont Pseudomonas aeruginosa (RATHER, et al., 2012). Son extrait alcoolique, testé contre S. aureus, est bactériostatique mais inhibe aussi la formation et l’adhérence de biofilms et concerne, notamment, des espèces résistantes comme S. aureus (QUAVE, et al., 2008). Certains auteurs lui confèrent aussi une certaine activité antifongique, souvent évoquée mais encore inexplorée ((FAIVRE, 1993), (INBARAI, et al., 2004)).

62

d. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae:

i. Hypericum perforatum:

Figure 30 : Fleurs de Hypericum perforatum

Le millepertuis, Hypericum perforatum, plante de répartition mondiale, a beaucoup été utilisé en dermatologie. Il est recommandé dans les cas de blessures, à la fois pour ses vertus cicatrisantes et ses vertus antiseptiques ((CABARET, 1986), (KATERERE, et al., 2010)). A l’heure actuelle, ses propriétés anti-infectieuses ont été en partie étudiées.

L’activité antimicrobienne de cette plante est globalement reconnue (TCHAKAM, et al., 2012). Le principe antibactérien contenu dans cette plante est une cétone, l’hyperforine (SADDIGE, et al., 2010). Son activité est plus efficace contre les bactéries Gram positif que celles Gram négatif. Il semble préférable d’utiliser un extrait alcoolique plutôt que aqueux. Son activité est, entre autres, dirigée contre Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa (CECCHINI, et al., 2007).

D’autres espèces d’Hypericum, H. lanceolatum, H. gradulosum et H. grandifolium, montrent des propriétés antibactériennes et antifongiques intéressantes sous forme d’extrait alcoolique ((CECCHINI, et al., 2007), (RABANAL, et al., 2002)).

63

ii. Salix alba

Figure 31 : Salix alba

Le saule, Salix alba, est un arbre des régions tempérées et froides de l’hémisphère nord. Il faisait partie des ingrédients de création de shampooing. Il était utilisé pour traiter les dermatoses ((FAIVRE, 1993), (KATERERE, et al., 2010)). Or aucune étude n’a encore permis de valider son intérêt en dermatologie.

iii. Viola tricolor:

Figure 32 : Fleurs de Viola tricolor

Viola tricolor, la violette, est une plante commune des prairies de toute l’Europe. Elle est décrite par certains phytothérapeutes comme antiseptique (FAIVRE, 1993). Les extraits aqueux et alcooliques de la violette ont une activité antibactérienne modérée (WITKOWSKA- BANASZCZAK, et al., 2005).

64

e. Ordre des Myrtales, familles des Onagraceae et Combretaceae :

i. Terminalia :

Figure 33 : Plants de Terminalia catappa

Terminalia est un arbre des régions tropicales. Son activité antifongique a été prônée par certains ouvrages de phytothérapie (KATERERE, et al., 2010) et certaines études (LIU, et al., 2009) citent T. mollis et T. brachystemma pour leur activité contre des espèces de Candida. Ce potentiel serait, entre autres, porté par un composant, la punicalagine. T. sericea a été testée sur des plaies de rats infectées expérimentalement par des champignons et traitées par des extraits alcooliques de feuilles de Terminalia (MASOKO, et al., 2010). L’étude, avec témoin négatif et positif (amphotéricine B) a permis de montrer une certaine activité antifongique de T. sericea qui permettait de diminuer le temps de cicatrisation de la plaie par rapport au groupe contrôle négatif. Cette activité se dirigeait contre Candida albicans, Cryptococcus neoformans et Microsporum canis. L’analyse histo-pathologique confirmait l’effet antifongique.

Au contraire, l’activité antifongique de T. arjuna à l’encontre de C. albicans s’est révélée négative (ANEJA, et al., 2012). Cette étude menée sur l’activité antimicrobienne des extraits de feuilles et d’écorce de T. arjuna a révélé, par contre, une forte activité antibactérienne, spécialement contre Staphylococcus aureus, mais faible à nulle contre P. aeruginosa. Cette activité antibactérienne semble, plus spécifiquement, dirigée contre les bactéries Gram positif (NAIR, et al., 2008).

65

f. Ordre des Fabales, famille des Fabaceae :

i. Peltophorum :

Figure 34 : Fleurs de Peltophorum africanum

Peltophorum africanum est une plante d’Afrique du Sud utilisée traditionnellement dans le traitement des plaies infectées. Ses extraits alcooliques présentent une activité antibactérienne dont le spectre comprend des bactéries Gram positif et des bactéries Gram négatif, dont Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa, confirmant l’intérêt de son usage dans le traitement de plaies infectées (BIZIMENYERA, et al., 2005). La partie utilisée est la racine, la feuille ayant un taux de polyphénols moins élevé.

66

3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification :

a. Ordre des Saxifragales, familles des Grossulariaceae et Hamamélidaceae :

i. Hamamélis :

Figure 35 : Fleurs de Hamamelis

L’Hamamélis, de répartition mondiale, est fréquemment utilisée dans la lutte contre les érythèmes solaires et l’eczéma et possède un effet anti-infectieux en plus de ses qualités anti-inflammatoires. Cette activité est, entre autres, dirigée contre Staphylococcus aureus et Candida albicans (GLOOR, et al., 2002). Cependant, lorsqu’on la compare à celle d’antiseptiques, comme la chlorhexidine, on peut la qualifier de faible. Ainsi l’effet antiseptique de l’Hamamélis est plus à considérer comme un atout bénéfique pour une peau dont la barrière est altérée que comme une activité à part entière.

67

b. Ordre des Caryophyllales, familles des Droseraceae et Caryophyllaceae :

i. Saponaria :

Figure 36 : Fleurs de Saponaria officinalis

La saponaire est originaire des montagnes d’Europe du sud. Elle parfois citée comme agent anti-infectieux et utilisée dans le traitement de dermatoses dites sèches (FAIVRE, 1993). Cependant, tous les ouvrages n’en font pas une plante de référence à utiliser en dermatologie. De plus, aucune étude ne s’est penchée sur son intérêt en dermatologie.

Cette plante est riche en saponines, reconnues comme agents détergents. Elle est à l’origine de nombreux savons et shampooings, d’où, probablement, son utilisation lors de troubles cutanés.

68

c. Ordre des Ranunculales, famille des Ranunculaceae et Papaveraceae :

i. Pulsatilla :

Figure 37 : Fleurs de Pulsatilla vulgaris

L’anémone pulsatille, Pulsatilla vulgaris, est une plante de la famille des Renonculaceae présente en Europe. Elle est citée, dans certains ouvrages de phytothérapie, pour ses vertus antibactériennes et antifongiques (FAIVRE, 1993). Cependant, aucune étude n’a été menée sur ces actions. Il faut, toutefois, noter que l’ingestion de plante fraîche est responsable d’intoxications graves.

Par contre, l’une des espèces de Pulsatilla, Pulsatilla koreana, originaire de Corée, a fait l’objet d’études sur son utilisation dans des cas d’acné en médecine humaine (CHO, et al., 2009). Un dérivé stable de l’un de ses composants, l’hydropulsaquinone, aurait une action contre Propionibacterium acnes.

ii. Nigella sativa :

Figure 38 : Fleurs de Nigella sativa

La nigelle, Nigella sativa, est originaire du sud-ouest de l’Asie. Elle est utilisée pour ses nombreuses vertus dont son activité antiseptique.

69

Une étude menée sur peau de rat infectée expérimentalement par Staphylococcus aureus démontre que l’extrait de graine de nigelle en application topique entraîne une diminution de l’inflammation et de l’infection locale, du nombre de leucocytes et de la croissance bactérienne, favorisant, ainsi, la guérison de l’infection (ABU-AL-BASAL, 2011).

Une autre étude se penche sur l’activité de l’extrait de Nigella sativum contre les dermatophytes, en comparant son activité inhibitrice à celle de son principe actif principal, la thymoquinone, et à celle de la griséofulvine (ALJABRE, et al., 2005). Bien qu’ayant des concentrations minimum inhibitrices fortement supérieures à celles de la griséofulvine, ll’extrait de N. sativum voit son potentiel antimycosique démontré par l’inhibition in vitro de la croissance de certains dermatophytes, dont Trichophyton mentagrophytes et Microsporum canis.

iii. Chelidonium :

Figure 39 : Fleurs de Chelidonium majus

La chédoine, Chelidonium majus, est une plante commune en Europe. Certains de ses composants ont été étudiés pour leurs caractères antibactériens. En effet, la chélidoine est réputée antimicrobienne. Elle a, entre autres, prouvé son efficacité in vitro contre Staphycoccus aureus, dont des souches résistantes à la méthicilline, ainsi que son potentiel inhibiteur lors de formation de biofilms (ARTINI, et al., 2012). De plus, l’activité antifongique de la plante contre différentes souches de Candida, isolées à partir de prélèvements réalisés sur des patients hospitalisés, et de certains de ses composants est prouvée (MENG, et al., 2009). Ces différentes études soulignent le potentiel des composants de la chélidoine dans la lutte contre les pathogènes développant des résistances.

70

iv. Fumaria :

Figure 40 : Fleurs de Fumaria officinalis

La fumeterre, Fumaria officinalis, connaît une répartition mondiale. Elle est souvent décrite comme ayant de nombreuses applications en dermatologie. L’une d’entre elles concerne son activité antibactérienne.

d. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae :

i. Aloe vera :

Figure 41 : Plant d'Aloe vera

L’Aloe vera est une plante originaire du bassin méditerranéen et présente dans le monde. Son activité antifongique a été étudiée in vitro contre Candida albicans et est due aux stérols contenus dans l’extrait alcoolique du gel de ses feuilles (DAS, et al., 2011). Une autre étude a permis d’isoler une protéine à activité antifongique dirigée contre les Candida (BAWANKAR, et al., 2012).

71

Il est parfois cité que l’Aloe vera est utilisée pour ses vertus antibactériennes, bien que peu d’études permettent de valider ou d’infirmer cette hypothèse. Comme support de cette suggestion, nous pouvons souligner l’utilisation de l’Aloe vera sur des plaies nouvelles et anciennes depuis longtemps.

e. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae :

i. Cedrus libani :

Figure 42 : Cedrus libani

Cedrus libani est un cèdre originaire du Liban puis importé dans le monde. Il est souvent utilisé en médecine traditionnelle pour ses propriétés cicatrisantes et anti- inflammatoires. Des études révèlent cependant une activité antibactérienne in vitro notable des extraits alcooliques de résine (racine et tronc), notamment dirigée contre Staphylococcus aureus ((KIZIL, et al., 2002), (DIGRAK, et al., 1999)).

72

ii. Pinus sylvestris :

Figure 43 : Pinus sylvestris

Le pin sylvestre, Pinus sylvestris, est présent en Europe tempérée et froide. La famille des Pinaceae est souvent citée dans la liste des plantes à activité anti-infectieuse ((CABARET, 1986), (KATERERE, et al., 2010)). Plusieurs espèces sont citées, comme P. sylvestris, P. pinaster, P. halepensis et P. palustris. Cependant, aucune étude ne permet de confirmer ces propriétés et d’en établir les applications.

iii. Juniperus oxycedrus :

Figure 44 : Juniperus oxycedrus

L’oxycèdre, Juniperus oxycedrus, est originaire du pourtour méditerranéen. Il est aussi appelé genévrier de Cade. Il a longtemps été considéré comme un bon agent antiseptique (KATERERE, et al., 2010). Il se révèle, effectivement, être un antibactérien correct, notamment contre Staphylococcus aureus et ses biofilms (TAVIANO, et al., 2011). De plus, son activité antifongique est excellente. Son spectre comprend, entre autres, Candida, Aspergillus et les dermatophytes (CAVALEIRO, et al., 2006). L’huile essentielle issue des feuilles semble avoir la meilleure efficacité. Elle contient une grande proportion d’alpha- pinène ainsi que du delta-3-carène. Ce dernier serait le composé le plus actif de cette huile.

73

iv. Juniperus communis :

Figure 45 : Juniperus communis

Le genévrier, Juniperus communis, pousse communément dans les landes françaises. Son huile essentielle fait partie de l’arsenal thérapeutique de l’aromathérapie. Elle était anciennement recommandée dans les cas d’eczéma suintant (SCHOEN, et al., 1998). Son activité antimicrobienne a été en partie étudiée. L’aromathérapie traditionnelle utilise en majorité l’huile essentielle de baies. Or, celle-ci a une activité cytotoxique. Il lui est donc préféré, actuellement, l’huile essentielle issue des aiguilles de genévrier. Cette huile, composée en majorité de monoterpènes (dont le sabinène, l’alpha-pinène et le limonène) possède un spectre d’action large que certaines études précisent. On lui reconnaît une efficacité contre Staphylococcus aureus (et son biofilm) (TAVIANO, et al., 2011). Elle est, entre autres, très efficace dans la lutte contre les dermatophytes, particulièrement contre Microsporum canis et Trichophyton rubrum (CABRAL, et al., 2012).

74

B. Plantes réputées à propriétés anti-inflammatoires :

Les plantes sont utilisées depuis l’antiquité, sous la forme de cataplasmes ou de potions, dans le but de soulager douleurs et blessures. De nos jours, l’emploi de molécules allopathiques anti-inflammatoires est passé dans la pratique commune. Or les effets indésirables liés à cette pratique ont poussé la science à chercher des produits offrant une plus grande sécurité thérapeutique. De plus, les connaissances actuelles sur les mécanismes de l’inflammation et ses médiateurs permettent de chercher des molécules ayant un type d’action bien précis. Ce chapitre décrit les avancées de la recherche sur le potentiel anti- inflammatoire des plantes.

1. Classe des Astéridées :

a. Ordre des Asterales, famille des Asteraceae :

i. Arctium:

La grande bardane, l’Arctium lappa, a souvent été utilisée en application topique pour lutter contre l’eczéma et la dermatite atopique (SCHOEN, et al., 1998). Aujourd’hui, son action anti-inflammatoire et antiallergique a été évaluée (CHAN, et al., 2011).

Les extraits alcooliques d’Arctium lappa ont des propriétés anti-inflammatoires et anti-allergiques par inhibition de l’expression de l’Il-4 et de l’IL-5 (SOHN, et al., 2011). En effet, l’extrait diminuerait la phosphorylation des MAP kinases des mastocytes, ce qui empêcherait l’activation des facteurs de transcriptions des interleukines précitées.

De plus, l’extrait aqueux d’Arctium lappa et certains de ses composants seraient capables de limiter l’excrétion des médiateurs de l’inflammation par inhibition de la dégranulation et de la libération de cys-leucotriènes in vitro (KNIPPING, et al., 2008). Des études in vivo démontrent l’effet anti-inflammatoire de cet extrait aqueux en application topique lors d’œdème induit par réaction d’hypersensibilité.

Un de ses composants, l’arctiine, semble avoir plusieurs propriétés intéressantes dans la gestion de la peau vieillissante (KNOTT, et al., 2008 ). Il stimulerait in vivo la synthèse de collagène et diminuerait le taux d’expression de l’IL-6 et du TNF-alpha. De plus, cette étude a été suivie par une série de tests in vivo concernant l’application topique d’extraits de

75 fruits d’Arctium lappa, dont l’utilisation entrainerait macroscopiquement la diminution du volume des rides.

ii. Calendula officinalis:

Le souci est depuis longtemps utilisé par les phytothérapeutes. Son utilisation en tant qu’anti-inflammatoire est citée dans de nombreux ouvrages ((CABARET, 1986), (COTTON, 2003), (FAIVRE, 1993)).

Son potentiel anti-inflammatoire a été prouvé au cours de diverses études, par exemple par la diminution de l’intensité de l’érythème fessier du nouveau-né (PANAHI, et al., 2012),

Une étude précédemment citée (propriétés pro-cicatrisantes de C. officinalis, (PARENTE, et al., 2012)) confirme aussi son activité anti-inflammatoire ainsi que les résultats des études précédentes. Cette activité anti-inflammatoire est notamment due à certains des diterpènes présents dans C. officinalis, comme l’ester de faradiol et le taraxastérol.

iii. Carlina acaulis:

La carline a souvent été utilisée en Europe dans le traitement de maladies inflammatoires (respiratoires, urogénitales et cutanées). Elle contient un polyacéthylène, l’oxyde de Carline, qui serait responsable in vitro de son activité anti-inflammatoire (DORDEVIC, et al., 2007).

iv. Bellis perennis :

La pâquerette est recommandée dans le cas de dermatoses et d’éruptions, laissant augurer un potentiel anti-inflammatoire.

v. Taraxacum :

Le pissenlit est souvent cité dans les ouvrages de phytothérapie comme agent anti- inflammatoire (SCHOEN, et al., 1998). Des études viennent aujourd’hui appuyer ces allégations.

L’extrait alcoolique de feuilles de Taraxacum officinale a été testé in vitro sur des macrophages dont l’activation a été induite par une exposition au LPS (KOH, et al., 2010).

76

L’utilisation de cet extrait entraine une diminution du taux de NO, de PGE-2, des cytokines pro-inflammatoires et un rétrocontrôle négatif des cox-2. Ces mécanismes passent, notamment, par l’inactivation de certaines MAP kinases.

L’un des composants de cette plante, le taraxastérol, participe à l’activité anti- inflammatoire du pissenlit (ZHANG, et al., 2012). Il inhibe in vitro la production de NO, de IL- 1(bêta), de TNF-alpha, de PGE-2et d’IL-6 dans les macrophages.

Cependant, l’utilisation de cette plante entraine un important risque de sensibilisation aux allergènes qu’elle contient, à mettre en lien avec la présence de lactones sesquiterpéniques.

vi. Tanacetum :

D’abord connues pour les pyrèthrines qu’elles contiennent, les Tanacetum ont été étudiées et plusieurs autres propriétés leurs ont été attribuées. On leur reconnaît un effet anti-inflammatoire (SCHOEN, et al., 1998).

T. parthenium contient un parthénolide, une lactone sesquiterpénique qui induit des dermatites de contact. Une variété modifiée a été créée afin de conserver l’effet anti- inflammatoire de cette plante et de lui ôter son caractère sensibilisant. Ainsi, T. parthenium modifié (taux de parthénolide très bas) a une activité anti-inflammatoire mise en évidence in vitro par l’inhibition de nombreuses enzymes et médiateurs pro-inflammatoires et, in vivo, par l’atténuation d’un érythème induit expérimentalement (SUR, et al., 2009).

77

b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae:

i. Stachys officinalis :

Figure 46 : Fleurs de Stachys officinalis

La bétoine, Stachys officinalis, plante commune en Europe, est réputée posséder des propriétés anti-inflammatoires. Ce caractère a été exploré par plusieurs tests, in vitro et in vivo. L’une des études, effectuée sur un modèle d’œdèmes de pattes de rats induit expérimentalement, a démontré l’activité anti-inflammatoire de l’extrait aqueux des parties aériennes de bétoine, administré per os ou par voie intra-abdominale (HAZNAGY-RADNAI, et al., 2012). Cette étude a aussi démontré l’importance de l’utilisation de la totalité de l’extrait aqueux : en effet, les iridoïdes testés seuls n’ont eu une efficacité anti-inflammatoire équivalant à celle de l’extrait total aqueux qu’à fortes doses.

ii. Lavandula :

La lavande est utilisée dans de nombreux domaines pour ses propriétés antiseptiques ((FAIVRE, 1993), (GASTINEL-MOUSSOUR, 2009)). Mais elle possède aussi des propriétés anti- inflammatoires. Les extraits alcooliques et les huiles essentielles extraites des feuilles de lavande ont montré, lors d’études utilisant des modèles d’inflammation expérimentale (œdèmes induits avec de la carragénane ou de l’acide acétique), qu’ils entrainent une diminution de l’inflammation (HAJHASHEMI, et al., 2003). Cependant, nous manquons encore de certitudes quant à son efficacité et de connaissances sur les composés actifs et leurs modes d’action.

78

iii. Rosmarinus officinalis :

Le romarin est fréquemment utilisé dans le cadre d’affections cutanées. En plus de son activité pro-cicatrisante et anti-infectieuse, on peut noter une certaine action anti- inflammatoire (ABU-AL-BASAL, 2011). Cette activité est supportée par deux de ses composants, le carnosol et l’acide carnosique. L’extrait alcoolique de romarin, qui contient notamment ces deux principes actifs, entraine, in vivo, une diminution de l’inflammation de l’oreille, induite expérimentalement, par suppression de l’expression de gênes codant des protéines pro-inflammatoires (dont cox-2, IL-1bêta et TNF-alpha) et une diminution de l’infiltration cellulaire (MENGONI, et al., 2011).

iv. Salvia :

La sauge est depuis fort longtemps utilisée dans le traitement des plaies. Ses qualités pro-cicatrisante et anti-infectieuse ont donc été étudiées. De plus, son usage est préconisé par quelques auteurs lors d’eczéma, ce qui laisse suspecter des propriétés anti- inflammatoires, qui ont, elles aussi, été explorées (CABARET, 1986).

Ce potentiel anti-inflammatoire est mis en évidence par une étude menée, in vivo, sur un modèle d’œdème de patte de rat induit expérimentalement. L’administration d’extrait de feuilles de S. officinalis, par voie intra-péritonéale (ONIGA, et al., 2007), permet la diminution de la synthèse d’oxyde nitrique et de l’infiltration par les cellules de la lignée blanche en phase aiguë.

Cela est confirmé par une seconde étude de l’efficacité de l’extrait de S. officinalis dans la diminution de l’érythème causé par une surexposition aux rayonnements UV (REUTER, et al., 2007). Cette étude, randomisée, menée en double aveugle contre placebo, démontre que l’extrait de sauge a une efficacité équivalente à celle de la molécule de référence, l’hydrocortisone.

L’activité anti-inflammatoire de la sauge est due à l’inhibition d’une enzyme responsable de la synthèse des prostaglandines E-2. Cela est vérifié lors d’études menées in vitro à l’aide d’extrait alcooliques de feuilles de S. officinalis (BAUER, et al., 2012). Aucun autre médiateur de l’inflammation ne semble atteint. Cette activité est portée par l’un de ses composants, l’acide carnosique.

Une étude récente démontre le potentiel anti-inflammatoire et anti-nociceptif de l’extrait alcoolique de feuilles de S. officinalis et suggère un mécanisme de type opioïde (RODRIGUES, et al., 2012). De plus, cette étude confirme l’implication du carnosol dans cette activité et laisse suspecter celles des acides ursolique et oléanolique.

79

v. Thymus vulgaris :

Le thym est réputé pour ses propriétés antiseptiques. Il a aussi été beaucoup étudié pour son implication dans la cicatrisation. Peu d’études se sont penchées sur l’effet des extraits de thym sur la réponse inflammatoire.

L’une d’elles démontre une certaine efficacité anti-inflammatoire de l’huile essentielle de thym lors d’œdème induit (FACHINI-QUEIROZ, et al., 2012). Or, cette même étude montre un effet pro-inflammatoire du thymol par irritation. Le potentiel anti- inflammatoire de l’huile essentielle serait dû à l’inhibition de l’infiltration cellulaire (leucocytes).

Par contre, le carvacrol est impliqué dans cet effet (GUIMARAES, et al., 2012). En effet, dans des modèles d’inflammation expérimentale, l’administration systémique de carvacrol diminue l’inflammation ainsi que le taux de TNF-alpha et la migration des leucocytes. Le carvacrol inhibe l’expression des cox-2 par les macrophages in vitro (HOTTA, et al., 2010).

vi. Plantago major :

Le plantain, plante reconnue par les phytothérapeutes pour son potentiel cicatrisant, est aussi utilisé pour son action anti-inflammatoire (GOMEZ-ESTRADA, et al., 2011). Celui-ci est mis en évidence par l’action de deux composants, plantamajoside et actéoside, sur un œdème d’oreille de souris induit expérimentalement par l’acide arachidonique (MURAI, et al., 1995).

Une étude portant sur l’activité des extraits de plusieurs plantes, dont P. lanceolata, nous révèle son activité anti-cox-2 (HEROLD, et al., 2003).

Une étude portant sur l’extrait alcoolique de P. lanceolata (appliqué en prétraitement) montre que son pouvoir anti-inflammatoire est dû à l’inhibition de la production de NO par les macrophages, sans variation du taux de l’ARNm des cox-1 et cox-2, et de la PGE-2 (VIGO, et al., 2005).

Une étude ultérieure révèle que l’activité anti-inflammatoire de Plantago major et P. lanceolata, in vitro, est liée à leur activité anti cox-1 et anti-lipoxygénase, même si celle-ci se trouve inférieure à l’activité d’anti-inflammatoire d’autre produits bien connus tels que l’acide acétylsalycilique et la quercétine (BEARA, et al., 2010).

80

vii. Symphytum :

Figure 47 : Fleurs de Symphytum officinale

La consoude, Symphytum officinale, est une plante commune en Europe et en Asie. Elle est connue pour ses propriétés cicatrisantes et possède aussi une action anti- inflammatoire, en particulier dans des plaies en voie de cicatrisation (elle est aussi utilisée en tant qu’anti-inflammatoire pour des blessures non ouvertes ou des douleurs d’origine myo- arthro-squelettique). Ce constat a été fait par description de l’aspect des plaies en cours de cicatrisation avec application de consoude et par examen histopathologiques : on observe une diminution de l’infiltration par des cellules inflammatoires lors de l’utilisation de crèmes contenant des extraits de la plante (ARAUJO, et al., 2012).

viii. Borago officinalis :

La bourache est souvent citée comme traitement de la dermatite atopique, ce qui suggère une activité anti-inflammatoire.

Une étude portant sur des chiens atteints de dermatite atopique montre que l’apport par voie orale d’acides gras essentiels contenus dans un mélange d’huile de graines de bourache et d’huile de poisson entraîne la diminution du prurit et permet de diminuer légèrement, après un temps de latence, les doses de prednisolone administrées (SAEVIK, et al., 2004).

Une autre étude, menée chez des patients atteints de dermatite atopique a montré que l’administration per os d’huile de bourache à haute teneur en acide gamma-linolénique permettait l’amélioration de certains symptômes sans amélioration globale significative (HENZ, et al., 1999). Cependant, certains sous-groupes semblaient bénéficier d’effets positifs plus importants.

81

c. Ordre des Apiales, familles des Apiaceae et des Arialaceae :

i. Centella asiatica :

Figure 48 : Plant de Centella asiatica

L’hydrocotyle est originaire d’Asie. Elle est souvent citée comme agent anti- inflammatoire (SCHOEN, et al., 1998). Cette plante, dont l’efficacité contre les douleurs articulaires a été montrée, doit ses propriétés anti-inflammatoires au madécassoside (GOHIL, et al., 2010). En effet, on observerait une diminution de l’inflammation dans le modèle d’œdème de patte de rat induit expérimentalement, lors d’utilisation d’hydrocotyle. De plus, le madécassoside diminue le taux d’infiltration par des cellules inflammatoires et régule la perméabilité vasculaire. Son action anti-inflammatoire est surtout utilisée lors de douleurs articulaires, mais pourrait avoir un intérêt en dermatologie. Il est, notamment, prouvé que l’inflammation peut être nuisible à une cicatrisation correcte, selon son intensité et l’étape de la cicatrisation durant laquelle elle se manifeste, et que l’asiaticoside, en la diminuant, favoriserait une bonne cicatrisation.

d. Ordre des Gentianales, famille des Gentianaceae :

i. Gentiana :

La gentiane jaune étant parfois citée parmi les plantes utiles en cas d’eczéma, elle pourrait posséder un potentiel anti-inflammatoire (SCHOEN, et al., 1998).

82

e. Ordre des Dipsacales, famille des Adoxaceae :

i. Viburnum :

La viorne a été conseillée comme traitement adjuvant lors d’atopie (FAIVRE, 1993).

2. Classe des Rosidées :

a. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae :

i. Quillaja saponaria :

L’activité anti-inflammatoire de certains composants du bois de Panama a été explorée. L’acide quillaïque, ainsi que certains de ses dérivés, étaient utilisés dans une étude en application topique afin d’évaluer leurs activités lors d’inflammation provoquée par l’utilisation d’acide arachidonqiue ou d’ester de phorbol (RODRIGUEZ-DIAZ, et al., 2011). Les résultats montrent un pouvoir anti-inflammatoire non négligeable de la part de cette saponine. Un seul de ses dérivés, l’hydrazone 8, a montré une action anti-inflammatoire équivalente. Des études plus poussées sembleraient donc intéressantes.

ii. Ficus carica :

Une des études de l’activité antioxydante du figuier semble mettre en évidence un effet anti-inflammatoire, lié à la capacité de cette plante à piéger les radicaux libres (ALI, et al., 2012).

83

iii. Ulmus campestris :

Figure 49 : Ulmus campestris

L’orme, Ulmus campestris, est présent dans les plaines et vallées d’Europe. Il est souvent préconisé dans le traitement de l’eczéma suintant ((CABARET, 1986), (FAIVRE, 1993)). Ses propriétés anti-inflammatoires ont été, en partie, explorées, mais, en fait, les études portent souvent sur des espèces voisines.

Une autre espèce d’orme, Ulmus davidiana, montre, entre autres, des propriétés anti-inflammatoires, portées notamment par l’un de ses composants, le bakuchiol (CHOI, et al., 2010). Son activité a été testée dans le modèle d’œdème de patte de rat induit expérimentalement (SONG, et al., 2007). L’administration d’extrait d’Ulmus davidiana entraine une réduction de la prolifération lymphocytaire, une diminution de la production d’IL-1 et de TNF-alpha par les macrophages, apportant ainsi une preuve de son efficacité anti-inflammatoire. Certains des composants responsables de cette activité ont été isolés, il s’agit d’une guaïane de type sesquiterpène, la toriline et de deux dérivés (KIM, et al., 2007). La toriline est extraite d’Ulmus davidiana. L’activité de la toriline passe par un rétrocontrôle négatif sur certains signaux cellulaires.

L’espèce Ulmus macrocarpa a été testée pour son activité anti-inflammatoire et antioxydante (KWON, et al., 2011). Les flavonoïdes extraits de ses racines inhibent la synthèse des cox-2 ainsi que celle de l’oxyde nitrique, montrant, par là même, un certain potentiel anti-inflammatoire.

84

b. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae :

i. Betula pubescens :

Le bouleau est cité dans certains ouvrages comme une plante à utiliser en cas de dermatoses, voire d’eczéma ((GOLDSTEIN, et al., 2008), (SCHOEN, et al., 1998)). Cela suggère, au moins, un effet anti-inflammatoire, non étudié à ce jour.

ii. Quercus :

L’écorce de chêne, Quercus, a souvent été citée dans les ouvrages de phytothérapie comme anti-inflammatoire à utiliser dans les cas de dermatites ou d’engelures, par exemple ((FAIVRE, 1993), (KATERERE, et al., 2010)).

iii. Juglans regia :

Le noyer, utilisé régulièrement en phytothérapie, a, entre autres, été étudié pour évaluer ses propriétés anti-inflammatoires. Les recherches ont été menées sur un modèle d’œdème d’oreille de souris induit par le xylène (HOSSEINZADEH, et al., 2011). Les extraits, aqueux et alcooliques, de feuilles de noyer ont montré une certaine activité anti- inflammatoire.

c. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae:

i. Hypericum perforatum:

L’utilisation du millepertuis en phytothérapie fait soupçonner un effet anti- inflammatoire qui a été exploré par de nombreuses recherches.

Son activité anti-inflammatoire a été démontrée expérimentalement dans le modèle d’œdème de patte de rat induit par la carragénane (KUMAR, et al., 2001). De plus, l’extrait alcoolique de Hypericum perforatum potentialise l’action anti-inflammatoire de l’indométhacine. Pour ce type d’activité, l’extrait a été administré per os.

85

L’activité anti-inflammatoire d’une crème à base d’H. perforatum a été testée expérimentalement, ex vivo, sur de la peau d’oreille de porcs irradiée (MEINKE, et al., 2012). L’application cutanée entraîne une diminution significative de l’érythème en comparaison avec le véhicule. Cette activité serait liée au pouvoir antioxydant de la plante et de l’un de ses composants, l’hyperforine.

Cette activité a été confirmée par une étude randomisée, menée en double aveugle, dans un modèle d’inflammation expérimentale.

Une étude randomisée, en double aveugle, contre placebo (le véhicule) a été menée sur l’efficacité d’une crème à base d’H. perforatum (avec un taux d’hyperforine standardisé) dans le traitement de la dermatite atopique (REUTER, et al., 2010). Elle montre une efficacité significative de cette crème dans l’amélioration des lésions ainsi que la bonne tolérance du traitement (ARSIC, et al., 2011).

ii. Viola tricolor:

La violette est décrite, par certains phytothérapeutes, comme ayant des propriétés anti-inflammatoires (GASTINEL-MOUSSOUR, 2009). Peu d’études s’y sont intéressées.

Le potentiel anti-inflammatoire de la teinture issue de ses parties aériennes est vérifié par une étude portant sur un modèle d’inflammation expérimentale chez le rat (TOIU, et al., 2007). Son utilisation entraine la diminution de l’infiltration leucocytaire, la diminution de l’activation des phagocytes du torrent circulatoire ainsi que, dans une moindre mesure, l’inhibition de la synthèse d’oxyde nitrique.

Une crème à base de Mahonia aquifolium, Viola tricolor et Centella asiatica a été testée pour son effet anti-inflammatoire dans une étude randomisée, menée en double aveugle, avec témoin négatif (véhicule) et n’a pas montré d’efficacité (KLOVEKORN, et al., 2007).

86

d. Ordre des Myrtales, familles des Onagraceae et Combretaceae :

i. Oenothera biennis :

Figure 50 : Fleurs de Oenothera biennis

L’onagre, Oenothera biennis, plante de répartition mondiale, a longtemps été recommandé par les phytothérapeutes en tant que remède de l’eczéma atopique (SCHOEN, et al., 1998), en partie à cause des vertus anti-inflammatoires qui lui sont prêtées (GOLDSTEIN, et al., 2008). Aujourd’hui, de nombreux chercheurs se sont penchés sur la question et ont notamment entrepris de définir ses effets.

Une des premières études a été menée en double aveugle, contre placebo, chez des chiens atteints de dematite atopique non saisonnière (SCARFF, et al., 1992). L’utilisation d’huile d’onagre diminue significativement l’érythème, augmente le taux d’acides gras essentiels circulant et celui d’acide arachidonique. Outre une certaine efficacité dans le cas de dermatite atopique canine, cette étude suggère de nouvelles idées sur ses mécanismes d’action.

En même temps, des essais thérapeutiques ont été menés chez l’homme, montrant que l’huile d’onagre entrainait chez les patients atopiques une diminution de l’inflammation, de la sécheresse cutanée, du squamosis et de la sévérité des autres symptômes (KERSCHER, et al., 1992). Cependant, des résultats contradictoires sont issus d’études évaluant l’effet sur le prurit.

Les stérols contenus dans l’huile extraite des graines d’onagre ont été identifiés et leurs propriétés ont été étudiées, in vitro, sur des macrophages (MONTSERRAT-de la PAZ, et al., 2012). Le bêta-stirol et le campestérol sont considérés comme les composants les plus

87 actifs. L’huile d’onagre entraîne une inhibition de la synthèse de l’enzyme de synthèse de l’oxyde nitrique, une diminution du taux de TNF-alpha, d’IL1-bêta et de thromboxane B2. Le taux de prostaglandine E2 est inchangé. La diminution du taux d’eicosanoïdes est, en partie, due à l’inhibition de l’expression des Cox-2. Les oenotheralanostérols A et B ont une activité anti-inflammatoire, in vitro, sur des macrophages, par diminution du taux d’IL-6, de TNF- alpha et par inhibition de la synthèse d’oxyde nitrique (SINGH, et al., 2012).

ii. Terminalia :

Des études menées in vitro ont prouvé la capacité anti-inflammatoire de Terminalia chebula (DAS, et al., 2011). L’extrait de T. chebula permet l’inhibition de l’expression du NF- kappaB, ainsi que de la synthèse de l’IL-8 et du LCP-1, médiateurs de l’inflammation, par les lymphocytes T. Cette activité est, entre autres, assurée par l’un de ses composants, l’acide gallique.

Un extrait aqueux de graine de Terminalia Chebula a été testé dans une étude, in vivo, sur un modèle animal de dermatite atopique (NAM, et al., 2011). Les résultats montrent que cet extrait a la capacité de diminuer l’intensité des symptômes de la dermatite atopique par la diminution de l’intensité de l’infiltration par les polynucléaires éosinophiles et de l’inflammation des tissus.

88

3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification :

a. Ordre des Saxifragales, familles des Grossulariaceae et Hamamélidaceae :

i. Ribes nigrum :

Figure 51 : Fruits de Ribes nigrum

Le cassis, Ribes nigrum, est originaire d’Europe septentrionale et pousse spontanément dans les régions montagneuses, bien que sa culture soit aisée. L’effet anti- inflammatoire du Cassis, Ribes nigrum, est cité dans plusieurs traités de phytothérapie ((GASTINEL-MOUSSOUR, 2009), (SCHOEN, et al., 1998)). Différentes indications sont notamment proposées, comme l’eczéma ou les dermatoses chroniques. Certains de ces ouvrages lui prêtent un effet anti-inflammatoire ressemblant à celui de la cortisone. Des études valident l’activité anti-inflammatoire des proanthocyanosides présents dans les feuilles de Ribes nigrum, notamment par blocage de l’accumulation des leucocytes circulants, diminution des facteurs pro-inflammatoires (de type TNF-alpha, INF-1bêta) (GARBACKI, et al., 2004). Toutefois, la preuve de l’efficacité de Ribes nigrum dans les affections cutanées n’a pas encore été faite.

ii. Hamamélis :

L’Hamamélis a longtemps été utilisée en phytothérapie. Son usage est, entre autres, recommandé en cas d’eczéma, ce qui souligne un potentiel effet anti-inflammatoire (COTTON, 2003). Celui-ci a été testé. L’application topique de crème à base d’Hamamélis a une efficacité supérieure à celle du véhicule simple (HUGHES-FORMELLA, et al., 2002). Cependant l’effet obtenu n’est pas aussi important que lors d’application d’hydrocortisone (KORTING, et al., 1995). Il en est de même lors d’érythème faisant suite à une exposition au soleil chez le rat (HUGHES-FORMELLA, et al., 1998). Cependant, cette crème doit contenir au

89 moins 10% d’Hamamélis afin d’être efficace (KORTING, et al., 1993). Des crèmes à teneur moindre en Hamamélis avaient une efficacité identique à celle du véhicule simple.

Son activité anti-inflammatoire est, en partie, due à l’un de ses composants, le hamamélitannin, dont l’activité anti-TNF est vérifiée bien que le mécanisme ne soit pas complètement compris (HABTEMARIAM, 2002).

De plus, des études semblent décrire l’utilisation de traitements à base d’Hamamélis inoffensifs et utilisables chez l’enfant (WOLFF, et al., 2007).

b. Ordre des Caryophyllales, familles des Droseraceae et Caryophyllaceae :

i. Drosera :

Figure 52 : Plant de Drosera

La drosera, plante carnivore exotique, plus particulièrement l’espèce D. rotundifolia, est surtout utilisée en phytothérapie dans les atteintes respiratoires et digestives. Elle a été, entre autres, étudiée pour ses propriétés anti-inflammatoires. Elle inhibe notamment l’expression des facteurs de l’inflammation par les mastocytes humains (testé, in vitro, sur des cellules dont l’état inflammatoire était induit) (FUKUSHIMA, et al., 2009). Son activité anti-inflammatoire semble être due plus à la présence de flavonoïdes qu’à celle de naphtoquinones (PAPER, et al., 2005), (KRENN, et al., 2004)). On peut noter que l’acide ellagique semble jouer un rôle important dans l’inhibition de l’angiogénèse.

90

ii. Saponaria :

Celle-ci est parfois citée par les utilisateurs de phytothérapie comme traitement d’appoint lors d’eczéma ou de prurit. Cela suggère des propriétés anti-inflammatoires, qui n’ont toujours pas été explorées.

c. Ordre des Ranunculales, famille des Ranunculaceae et Papaveraceae :

i. Nigella sativa :

La nigelle a toujours été employée comme traitement de dermatoses inflammatoires ou infectieuses. Aujourd’hui, son activité anti-infectieuse commence à être prouvée, des bases sont admises. Cependant, bien que les études menées sur la nigelle parlent, parfois, d’un effet anti-inflammatoire, ce potentiel n’a pas encore été étudié spécifiquement ni vérifié (ABU-AL-BASAL, 2011).

ii. Chelidonium :

La chélidoine contient de nombreux alcaloïdes. Certains auraient une activité anti- inflammatoire par inhibition de la sécrétion de NO par les macrophages stimulés par des LPS et par action anti-cox-2 (PARK, et al., 2011). L’acide chélidonique inhibe l’expression de l’IL-6 par régulation des facteurs de transcription (NF-kappa B et capsase 1) chez les mastocytes.

Cependant, l’utilisation de la chélidoine (extraits alcooliques des parties aériennes) dans le traitement de la dermatite atopique a fait l’objet d’étude dans un modèle de dermatite atopique murine (YANG, et al., 2011). L’administration topique ou, par voie orale, de cet extrait entraîne une diminution des signes cliniques (dont le prurit et l’érythème) ainsi qu’une diminution du taux des facteurs de l’inflammation (TNF-alpha, IL-4) et d’IgE. Ainsi, l’administration de chélidoine préviendrait le développement des symptômes de dermatite atopique, induite expérimentalement, par inhibition de la réponse des lymphocytes T auxiliaires (Th2).

iii. Fumaria :

La fumeterre est souvent prescrite lors de phénomène inflammatoire ou allergique cutanés, en particulier en cas de dermatite atopique ou d’eczéma (FAIVRE, 1993).

91

d. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae :

i. Aloe vera :

Les propriétés anti-inflammatoires de l’Aloe vera, plante largement utilisée en dermatologie, ont été peu étudiées.

Cependant, des études ont révélé un des mécanismes d’action de l’Aloe vera, in vitro, à savoir l’inhibition de l’activité de la MMP-9, métalloprotéinase matricielle, impliquée dans certaines maladies inflammatoires. Il a été suggéré dans cette étude que cette action serait due à l’inhibition de la transcription de la MMP-9 dans les monocytes du sang périphérique (VIJAYALAKSHMI, et al., 2012).

Une autre étude a permis d’isoler une protéine du gel des feuilles d’Aloe vera, qui aurait des propriétés anti-inflammatoires par une action anti-cox2 et anti-lipoxygénase (DAS, et al., 2011). L’activité de cette protéine a été étudiée sur protéine isolée, in vitro.

L’activité anti-inflammatoire de l’Aloe vera sur l’érythème fessier du nouveau-né a été comparée à celle du souci (PANAHI, et al., 2012). Cependant, bien que l’efficacité de l’Aloe vera soit vérifiée par cette étude, celle-ci est moindre que celle de la crème de C. officinalis.

e. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae :

i. Cedrus libani :

Le cèdre est souvent cité dans les ouvrages de phytothérapie comme remède contre l’eczéma sec, suggérant qu’il aurait des propriétés anti-inflammatoires ((FAIVRE, 1993), (CABARET, 1986)). Une étude récente met en valeur ses qualités pro-cicatrisantes dans un modèle d’incisions chirurgicales réalisées sur peau de rat par comparaison avec celle d’un produit de référence, l’hydrocotile (TUMEN, et al., 2011).

ii. Pinus sylvestris :

Le pin a souvent été utilisé en phytothérapie, notamment pour ses effets anti- inflammatoire et cicatrisant.

92

Une étude a porté sur les effets anti-inflammatoire et cicatrisant de certaines espèces de la famille des Pinaceae à travers le suivi d’un modèle d’augmentation de la perméabilité capillaire par l’acide acétique, la méthode de Whittle (SUNTAR, et al., 2012). Cette étude montre une bonne activité anti-inflammatoire de Pinus pinea et de P. halepensis, mais l’absence d’activité de P. sylvestris.

Une autre espèce de Pinaceae, Pinus pinaster, a été testée pour son effet anti- inflammatoire dans un modèle d’inflammation induite par irradiation UVB de la peau de souris (SIME, et al., 2004). L’application topique de pycnogenol, extrait de ce pin, entraine une diminution de l’œdème créé par l’irradiation.

iii. Thuja :

Figure 53 : Plant de Thuja plicata

Le thuya est un arbre originaire d’Amérique du nord. C’est un genre largement étudié pour ses nombreuses propriétés, notamment pour son potentiel antitumoral.

Thuja plicata est une espèce dont les capacités antitumorale et antioxydante ont été prouvées. On retrouve, parmi ces qualités, des facultés d’amélioration de la condition cutanée. En effet, dans le cas de peaux atopiques, le potentiel de T. plicata a été mis en évidence par diminution du nombre de bactéries à la surface de la peau en relation avec l’amélioration de la santé de la peau après application cutanée de l’un de ses principes actifs, la bêta-thujaplicine (ARIMA, et al., 2003).

Une autre espèce, T. orientalis, démontre des propriétés anti-inflammatoires, in vitro, par inhibition des espèces réactives de l’oxygène et de l’activation du NF-kappa-B (LEE, et al., 2010). In vitro, une fraction de son extrait permet la suppression de l’expression de cytokines pro-inflammatoires, de type TNF-alpha et IL-6, probablement par l’intermédiaire de la suppression de l’activité des MAPK et de l’activation du NF-kappaB (KIM, et al., 2011).

93

On peut aussi noter que T. occidentalis permet elle aussi la diminution du taux de cytokines pro-inflammatoires dans une étude portant sur son potentiel antitumoral (SUNILA, et al., 2011).

iv. Juniperus oxycedrus :

Son utilisation dans le cas d’eczéma est parfois proposée.

v. Juniperus communis :

Certains ouvrages prêtent au genévrier une action anti-inflammatoire (SCHOEN, et al., 1998).

C. Plantes réputées à propriétés pro-cicatrisantes :

1. Classe des Astéridées :

a. Ordre des Asterales, famille des Asteraceae :

i. Achillea:

Cette plante est utilisée depuis l’Antiquité sur les plaies afin d’en favoriser la cicatrisation (FAIVRE, 1993). Cependant, à ce jour, aucune étude ne s’est penchée sur son effet sur la cicatrisation. Par contre, de nombreuses études valident ses propriétés dans d’autres applications en dermatologie, comme son action contre le vieillissement de la peau (PAIN, et al., 2011). En effet, son action améliorerait l’apparence de la peau en agissant sur les rides et les pores.

94

De nombreuses études ont été menées sur les plantes du genre Achillea, auquelles on prête de nombreuses vertus (BENEDEK, et al., 2008). Les propriétés cicatrisantes de Achillea kellalensis et biebersteinii ont été évaluées dans un modèle de plaies cutanées chirurgicales chez des rats ((AKKOL, et al., 2011), (PIRBALOUTI, et al., 2010)). Les produits utilisés sont différents extraits de racine, alcooliques en majorité. L’efficacité, validée par ces études, est évaluée par la mesure de la vitesse de cicatrisation, de l’élasticité de la nouvelle peau, par l’étude de l’aspect de la cicatrice et par l’examen histopathologique de la peau et comparée à celle d’une pommade cicatrisante à base d’hydrocotyle.

ii. Arctium lappa :

Certains ouvrages de phytothérapie lui prêtent des vertus cicatrisantes, notamment lors de brûlures ((CABARET, 1986), (GASTINEL-MOUSSOUR, 2009)).

iii. Calendula officinalis:

L’utilisation du souci remonte à des temps anciens et ses vertus cicatrisantes sont citées dans de nombreux ouvrages ((CABARET, 1986) (FAIVRE, 1993)). La première preuve vient d’une étude dans un modèle d’incisions chirurgicales de la peau chez le rat, qui montre une effet favorable sur le comblement et l’épithélialisation des plaies (KLOUCHEK-POPOVA, et al., 1982).

In vitro, l’instillation d’extraits alcooliques de C. officinalis dans des cultures de fibroblastes humains entraine une augmentation de leur prolifération (MATYSIK, et al., 2005). Toutefois, à partir d’une certaine concentration, les extraits alcooliques sont cytotoxiques.

L’activité pro-cicatrisante de l’extrait de fleurs de C. officinalis a été testée, in vivo, dans un modèle de brûlures cutanées induites expérimentalement chez le rat et traitées par administration orale de l’extrait, avec un groupe témoin négatif (CHANDRAN, et al., 2008). Le groupe traité présente une meilleure cicatrisation que le groupe témoin: augmentation du taux d’hydroxyproline (collagène) et des facteurs antioxydants endogènes, diminution des marqueurs de l’inflammation, données confirmées par les examens histopathologiques.

Une autre étude a été menée dans un modèle d’incisions chirurgicales de la peau chez le rat afin de vérifier le potentiel de cicatrisation de C. officinalis lors d’administration, par voie orale et par voie topique, d’extraits de fleurs (PREETHI, et al., 2009). Ces administrations conduisaient à une augmentation de la vitesse de fermeture de la plaie et à une diminution du temps nécessaire à l’épithélialisation.

95

L’extrait alcoolique de fleurs de Calendula officinalis est efficace durant les phases inflammatoires et de prolifération de la cicatrisation (PARENTE, et al., 2012). L’étude est faite dans le modèle d’incisions chirurgicales de la peau réalisées chez le rat, avec des groupes témoin positif et négatif. Le groupe traité avec l’extrait de C. officinalis montrait, entre autres, une augmentation modérée de l’angiogénèse ainsi qu’une diminution de la quantité de fibrine déposée. Par contre, aucune différence significative n’était observée concernant l’intensité de l’infiltration par les cellules inflammatoires, l’épithélialisation et le tissu de granulation. La stimulation de la néovascularisation a été validée par des études sur tissus embryonnaires (PARENTE, et al., 2011).

iv. Bellis perennis :

On trouve parfois des personnes recommandant l’utilisation de la pâquerette dans le cas de dermatoses, éruptions, blessures. Ses capacités anti-inflammatoires n’ont pas encore été testées, mais son activité sur la cicatrisation l’a été dans des modèles d’incisions chirurgicales de la peau chez le rats, in vivo, en comparant avec l’application du véhicule du topique sans l’extrait de pâquerette et un témoin négatif (KARAKAS, et al., 2012). L’utilisation d’une crème contenant un extrait alcoolique de fleurs de pâquerettes entraînait bien une augmentation significative de la vitesse de cicatrisation.

v. Tanacetum :

Cette plante est parfois citée comme favorisant la cicatrisation (FAIVRE, 1993).

b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae :

i. Stachys officinalis :

Certains ouvrages rapportent l’utilisation de bétoine comme agent de cicatrisation.

ii. Lavandula :

La lavande, depuis très longtemps, est utilisée en phytothérapie pour ses nombreuses vertus. Elle est prescrite dans de nombreux cas, par exemple pour son action

96 sur le système nerveux, mais aussi pour ses propriétés antiseptiques, que ce soit au niveau pulmonaire ou cutané. Elle est considérée comme un facteur de cicatrisation, cependant aucune étude n’a réellement prouvé son efficacité ((FAIVRE, 1993), (GASTINEL-MOUSSOUR, 2009), (SCHOEN, et al., 1998)).

iii. Rosmarinus officinalis :

Le romarin et son huile essentielle ont longtemps été considérés comme possédants de nombreuses vertus, dont l’une des principales propriétés serait une faculté pro- cicatrisante ((FAIVRE, 1993), (KATERERE, et al., 2010)).

Une étude s’est penchée sur cette hypothèse, contrôlant l’activité d’un extrait aqueux et d’une huile essentielle de Rosmarinus officinalis (ABU-AL-BASAL, 2010). Cette étude, avec des groupes témoin négatif sain et témoin négatif diabétique, a été menée dans un modèle d’incisions chirurgicales de la peau chez des souris, diabétiques ou saines. Les deux types d’extraits se sont révélés efficaces en favorisant la cicatrisation de la blessure, avec une supériorité de l’huile essentielle. Les effets positifs se sont notamment vus sur la diminution de l’inflammation, l’augmentation de la contraction de la plaie, l’épithélialisation, la régénération du tissu de granulation, l’angiogénèse et le dépôt de collagène.

iv. Salvia :

La sauge est utilisée par les phytothérapeutes comme agent de cicatrisation ((FAIVRE, 1993), (KATERERE, et al., 2010)).

Une étude a montré son intérêt dans la résistance du tissu néoformé (SUNTAR, et al., 2011). Cette étude porte sur deux espèces de sauge, Salvia cryptantha et S. syanescens, dans un modèle d’incisions chirurgicales de la peau chez le rat ou la souris, traités avec un extrait alcoolique de sauge, avec un groupe témoin positif traité avec un extrait d’hydrocotyle. Seule S. cryptantha a montré un intérêt thérapeutique, ayant un effet non pas sur la vitesse de cicatrisation mais sur la résistance du tissu après cicatrisation en comparaison à chacun des autres groupes. Ces données appellent à de nouvelles recherches afin de mieux caractériser cette propriété et d’identifier les principes actifs.

v. Thymus vulgaris :

Le thym est depuis longtemps considéré comme une plante ayant un effet cicatrisant ((CABARET, 1986), (KATERERE, et al., 2010)).

97

L’action pro-cicatrisante de l’huile essentielle de T. vulgaris, en application topique, a été prouvée dans un modèle de brûlures induites chez le rat (DURSUN, et al., 2003). La diminution du taux d’oxyde nitrique dans les tissus endommagés était significativement plus rapide chez le groupe traité avec l’huile essentielle de T. vulgaris, indiquant une action protectrice des composants de cette huile. De plus, l’examen histopathologique rapporte une formation de tissu plus importante chez ce groupe, soutenant donc l’hypothèse primaire.

De façon accessoire, l’huile essentielle de T. vulgaris fait partie d’essai de films de chitosane dans la cicatrisation de plaies cutanées (ALTIOK, et al., 2010). Son incorporation a pour but d’ajouter une action antibactérienne. Cependant, la présence de carvacrol permet aussi d’ajouter un spectre antioxydant bénéfique dans le cadre de la cicatrisation.

On peut aussi citer l’intérêt de l’application topique d’extrait alcoolique de T. vulgaris lors d’ulcères cutanés dus à la leishmaniose (NILFOROUSHZADEH, et al., 2008). Cette application entraine la diminution de la taille des ulcères cutanés.

vi. Plantago major :

Depuis un temps très ancien, le plantain a été prescrit pour favoriser la cicatrisation des plaies (KATERERE, et al., 2010). Ses propriétés multiples, en particulier antibactériennes et anti-inflammatoires, en font un agent très indiqué lors de plaie (SAMUELSEN, 2000). Mais ses capacités à favoriser la cicatrisation ont été peu étudiées.

L’activité d’un extrait alcoolique de feuilles de plantain sur des cellules épithéliales buccales a permis de montrer que l’extrait entraine une augmentation de la prolifération et de la migration cellulaire par rapport au témoin négatif (ZUBAIR, et al., 2012).

Une espèce voisine, Plantago ovata, le psyllium, présente des mucopolysaccharides ayant un impact positif dans le phénomène de cicatrisation (WESTERHOF, et al., 2001).

vii. Symphytum :

L’utilisation de la consoude en application externe est réputée depuis longtemps favoriser la cicatrisation ((COTTON, 2003), (FAIVRE, 1993)). Cette plante contient notamment de l’allantoïne et de l’acide rosmarinique.

Depuis quelques années, de nombreuses études ont été menées sur l’effet de l’application d’extrait de consoude sur les plaies (STAIGER, 2012), dont une étude clinique, chez l’homme, et une autre dans un modèle d’incisions chirurgicales de la peau chez la

98 souris, toutes deux menées en aveugle, avec des groupes témoins ((ARAUJO, et al., 2012), (BARNA, et al., 2012)). Il apparaît que la consoude permet d’augmenter la vitesse de cicatrisation des plaies. L’extrait de feuilles semble être plus efficace que l’extrait de l’ensemble des parties aériennes. Les études utilisent des extraits aqueux ou alcooliques. L’application de consoude sur une plaie entraîne, entre autres, une augmentation du dépôt de collagène. Son utilisation peut se faire chez l’enfant.

viii. Borago officinalis :

La bourache est parfois citée comme agent favorisant la cicatrisation ((FAIVRE, 1993), (KATERERE, et al., 2010)).

c. Ordre des Apiales, familles des Apiaceae et des Arialaceae :

i. Centella asiatica :

Cette plante a depuis longtemps été considérée comme un remède dans le traitement des plaies et utilisée pour favoriser la cicatrisation ((FAIVRE, 1993), (GASTINEL- MOUSSOUR, 2009), (SCHOEN, et al., 1998)). De nos jours, cette vertu a de sérieuses bases scientifiques et les extraits d’hydrocotyle servent même de produit de référence dans des études expérimentales.

L’hydrocotyle contient de l’asiaticoside, un composant triterpénique. In vitro, sur cellules saines inclues dans un modèle de blessure cutanée, il est connu pour augmenter le taux de migration des cellules cutanées, induire l’adhésion de ces cellules et la prolifération des fibroblastes ((LEE, et al., 2012), (SUGUNA, et al., 1996)). Il entraîne aussi une augmentation de la synthèse de collagène par les fibroblastes du derme (MAQUART, et al., 1999). Cependant, l’asiaticoside serait surtout actif à faible dose. L’administration externe d’extrait d’hydrocotyle entrainerait aussi une amélioration de la résistance tissulaire.

Cette plante favorise aussi l’angiogénèse et, par conséquent, l’apport de facteurs favorisant la cicatrisation (KIMURA, et al., 2008). Cela est aussi valable lors de brûlures.

Des vésicules dites ultradéformables, composées de Phospholipon 100, ont été testées et approuvées comme moyen de transport de l’asiaticoside permettant la pénétration de l’agent dans la peau et, ainsi, l’obtention de meilleurs effets de l’asiaticoside (PAOLINO, et al., 2012).

99

D’autres études portent sur le véhicule des agents, dont Centella asiatica, comparée avec l’hydrocortisone (LEE, et al., 2012). La délivrance de l’agent par le gel de transport dépend de la composition du gel, du milieu sur lequel il est déposé mais aussi des caractéristiques de l’agent, ici l’extrait aqueux d’hydrocotyle. Le gel testé est ainsi validé dans le cas d’escarres : il augmente la vitesse de cicatrisation lorsqu’il est imbibé d’extrait aqueux de Centella asiatica.

Le madécassoside, un autre triterpène de l’hydrocotyle, jouerait un rôle important dans le caractère pro-cicatrisant de la plante. En effet, des études indiquent qu’il a une activité antioxydante non négligeable, un effet positif sur l’angiogénèse et la synthèse de collagène et qu’il diminuerait le taux d’infiltration du site par les cellules inflammatoires (LIU, et al., 2008). Son activité pro-cicatrisante est notamment vérifiée dans le cas de brûlures (SOMBOONWONG, et al., 2012).

Le pouvoir de cicatrisation de l’extrait aqueux de C. asiatica est aussi validé pour d’autres types d’épithélium, comme la cornée, mais à de faibles concentrations (RUSZYMAH, et al., 2012). De trop fortes concentrations inhibent, au contraire, la migration des cellules de l’épithélium cornéen.

De plus, les composants de l’hydrocotyle agiraient sur l’expression de quelques gênes, dont certains sont impliqués dans l’induction de l’apoptose, la croissance cellulaire et la mitose (KIM, et al., 2011). Cela évoque un rôle cytoprotecteur qui pourrait se révéler favorable lors de sénescence des fibroblastes du derme.

L’administration de C. asiatica peut aussi se faire par voie orale, avec des extraits alcooliques. Elle entraîne une action positive sur la cicatrisation, mais d’efficacité moindre que lors d’application cutanée.

De plus, l’action anti-inflammatoire de l’hydrocotyle diminue le risque d’hypertrophie cicatricielle (TANG, et al., 2011). Ce risque est aussi diminué par l’action de l’asiaticoside sur l’expression de certains gènes sur des fibroblastes.

Ainsi l’hydrocotyle a bien un fort pouvoir cicatrisant s’exerçant pendant plusieurs phases de la cicatrisation. Plusieurs de ses composants, isolés, ont montré leurs propriétés. De plus, l’hydrocotyle aurait un intérêt dans les cas de plaies dont la cicatrisation est ralentie par l’utilisation de corticoïdes (SHETTY, et al., 2006).

100

2. Classe des Rosidées :

a. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae :

i. Ficus carica :

Le figuier est parfois cité en tant que plante favorisant la cicatrisation. Cette utilisation concernerait ses feuilles.

b. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae :

i. Betula pubescens :

Le bouleau est réputé avoir des activités cicatrisantes ((FAIVRE, 1993), (KATERERE, et al., 2010)).

ii. Quercus :

L’écorce de chêne (Quercus pubescens et Q. suber) est cité dans des ouvrages en tant que plante à vertu cicatrisante (KATERERE, et al., 2010).

c. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae:

i. Hypericum perforatum:

Le millepertuis est une plante depuis longtemps utilisée par la phytothérapie ((CABARET, 1986), (KATERERE, et al., 2010)). Il est recommandé en cas de plaie ou de brûlure. Son implication dans le phénomène de cicatrisation a entrainé de nombreuses recherches.

101

Une étude a été menée dans un modèle de plaies profondes chez le rat avec comparaison de plusieurs traitements, dont l’application de micro-courants et l’application de gel imbibé d’extrait d’Hypericum perforatum avec et sans micro-courants (CASTRO, et al., 2012). L’utilisation de gel à base d’Hypericum perforatum entrainait une amélioration des signes observés pour évaluer la cicatrisation (dont l’aspect du néo-tissu, la néo- vascularisation, les fibres de collagène mature), mais la différence avec le groupe contrôle n’était significative que lorsque l’application de gel était couplée à l’application de micro- courant (celle-ci utilisée seule entrainait aussi une amélioration significative des signes de cicatrisation).

Cependant, une étude, in vitro, montre que des extraits d’H. perforatum induisait dans une culture de fibroblastes une augmentation de la proportion de fibroblastes polygonaux, une augmentation du nombre de vésicules de collagène intracellulaires et une augmentation du nombre de cellules en mitose (DIKMEN, et al., 2011). L’étude souligne aussi le potentiel cytotoxique de cet extrait et la différence de mode d’action des deux sous- espèces d’H. perforatum, au niveau de la phase d’action et du site d’action.

L’étude de l’action d’extraits d’H. perforatum sur des fibroblastes embryonnaires de poulet semble montrer un mode d’action identique à celui de Centella asiatica (OZTURK, et al., 2007). On retrouve une stimulation de la production de collagène par les fibroblastes et une augmentation du taux de transformation en fibroblastes polygonaux.

Un onguent à base d’huile d’ de H. perforatum, d’huile d’olive, d’huile essentielle d’Origanum sp. et de Salvia sp. a été testé, in vivo, sur un modèle d’effraction cutanée (SUNTAR, et al., 2011). L’étude rapporte un effet faible sur la cicatrisation de l’extrait d’H. perforatum seul et des autres composants de l’onguent isolés, alors que l’onguent montrait une activité bénéfique sur la cicatrisation supérieure à celui d’un onguent contrôle à base d’hydrocotyle.

Une étude menée chez des femmes opérées de césarienne, avec un groupe placebo et un groupe contrôle, a prouvé une amélioration significative de la phase de cicatrisation, de la douleur, du prurit et de l’aspect de la cicatrice pour le groupe traité avec un onguent à base d’Hypericum perforatum (SAMADI, et al., 2010). Une autre étude menée in vivo confirme l’effet bénéfique d’extrait de fleurs d’H. perforatum, obtenu à l’aide d’huile d’olive, sur la cicatrisation (associé à une action anti-inflammatoire) et souligne l’intérêt de deux famille de composés ayant une activité majeure dans ce phénomène, les flavonoïdes (dont l’hyperoside, la quercitrine et la rutine) et les naphtoquinones (les hypericines) (SUNTAR, et al., 2010).

De plus, une étude menée, in vivo, en double aveugle, montre le retour de la capacité électrique et de l’index d’érythème aux valeurs de base, en 7 jours, lors d’application d’un extrait de fleurs d’H. perforatum obtenu à l’aide d’huile olive (ARSIC, et al., 2011).

102

d. Ordre des Myrtales, familles des Onagraceae et Combretaceae :

i. Terminalia :

Terminalia, arbre des régions tropicales, a été beaucoup étudié ces derniers temps. En effet, son utilisation thérapeutique par les peuples locaux a entrainé de nombreuses recherches sur ses propriétés. La cicatrisation fait partie des domaines explorés.

L’extrait alcoolique de T. chebula permet de favoriser la cicatrisation, in vivo, dans un modèle d’incisions chirurgicales de la peau chez le rat (SUGUNA, et al., 2002). Les résultats montrent une cicatrisation plus rapide et une meilleure résistance des tissus cicatrisés, associée à un dépôt de collagène plus important et à une diminution des facteurs oxydants. On peut noter, en marge de cette étude, la validation de l’activité antibactérienne de cet extrait contre Staphylococcus aureus.

L’extrait alcoolique de T. arjuna favorise la cicatrisation, en application topique et, dans une moindre mesure, par voie orale (RANE, et al., 2003) dans une étude avec un contrôle négatif menée dans un modèle d’incisions chirurgicales de la peau chez le rat. Cette efficacité se traduit par l’augmentation de la résistance tissulaire ainsi que par une fermeture de la plaie plus rapide. Cette étude rapporte aussi un taux d’hydroxyproline plus élevé dans les tissus traités que dans ceux du groupe témoin, signant une augmentation de la vitesse de dépôt de collagène.

Un onguent contenant des extraits de fruit de T. chebula et de T. bellirica a été testé pour son activité dans un modèle expérimental de plaies infectées (KUMAR, et al., 2008). En plus d’un effet antibactérien, cet onguent montre une certaine activité cicatrisante. Son utilisation entraine, d’une part, l’augmentation du dépôt de collagène et du taux de facteurs antioxydants, et d’autre part, la diminution du taux de métalloprotéases favorisant, ainsi, la cicatrisation. Cependant, le fait que cet onguent contienne plusieurs éléments végétaux ne nous permet pas de conclure quant à l’efficacité des Terminalia dans la cicatrisation.

103

3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification :

a. Ordre des Saxifragales, familles des Grossulariaceae et Hamamélidaceae :

i. Ribes nigrum :

Une protéine de type arabinogalactane (F2) a été isolée de Ribes nigrum (ZIPPEL, et al., 2009). Son influence sur le métabolisme cellulaire des fibroblastes et des kératinocytes a été étudiée : l’incorporation de la protéine F2 dans ces cellules stimulerait l’activité de leur déshydrogénase cellulaire ainsi que le taux de prolifération des kératinocytes, bien que son action sur les facteurs de croissance, signaux protéiques et marqueurs de prolifération, n’ait pu être démontrée. Des recherches plus approfondies sur l’activité de Ribes nigrum et, plus particulièrement, de la protéine F2 dans le phénomène de cicatrisation seraient utiles.

b. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae :

i. Aloe vera :

Les vertus de l’Aloe vera en dermatologie sont louées depuis longtemps ((FAIVRE, 1993), (COTTON, 2003)). Cette plante est réputée pour favoriser la cicatrisation et améliorer la qualité de la peau. Les études de son effet sur la cicatrisation n’ont pas toutes validé ses qualités et son effet cicatrisant, mais certaines ont permis d’approfondir notre connaissance de ses propriétés.

Une étude menée dans un modèle de blessures par irradiation chez le rat montre que la contraction de la blessure est plus rapide lors d’administration orale de poudre d’Aloe vera (ATIBA, et al., 2011). De plus, l’infiltration de cellules inflammatoires, la prolifération des fibroblastes, le dépôt de collagène, l’angiogénèse et le taux de facteurs de croissance (TGF-β1 et bFGF) étaient significativement plus élevés dans le groupe recevant l’Aloe vera que dans le groupe témoin.

Une autre étude montre la supériorité de l’application topique d’un gel d’Aloe vera par rapport à celle de sulfadiazine d’argent et par rapport à l’administration d’hormones thyroïdiennes dans un modèle de cicatrisation. De plus, le gel d’Aloe vera permet d’augmenter la résistance mécanique de la peau (TARAMESHLOO, et al., 2012).

104

Une autre étude démontre que l’Aloe vera favorise l’angiogénèse en application topique (MAJEWSKA, et al., 2011). Cette plante contient notamment des facteurs pro- angiogéniques, dont le bêta-sitostérol, qui augmente la synthèse des protéines de l’angiogénèse.

L’étude d’un nouveau gel à base d’alginate et d’Aloe vera a révélé des propriétés physico-chimiques et mécaniques favorisant la cicatrisation par l’intermédiaire de la création d’un film protecteur de la peau lésée (PEREIRA, et al., 2012). Ces recherches seraient à approfondir pour valider le gel et ses composants en tant qu’agent de cicatrisation.

Cependant, des études supplémentaires seraient nécessaires pour valider l’effet pro- cicatrisant de l’Aloe vera, identifier les composants responsables et les mécanismes d’action (DAT, et al., 2012).

c. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae :

i. Cedrus libani :

Cedrus libani fait l’objet d’une utilisation empirique, notamment en Turquie, pour ses propriétés cicatrisantes et anti-inflammatoires. L’effet bénéfique de son huile essentielle sur la cicatrisation a été démontré, in vivo, par une étude dans un modèle d’incisions chirurgicales de la peau chez le rat, avec comparaison à l’effet cicatrisant de Centella asiatica (TUMEN, et al., 2011). De plus, cette étude suggère que l’activité cicatrisante de l’huile essentielle de Cedrus libani pourrait être due au taux élevé de limonène qu’elle contient.

ii. Pinus sylvestris :

Certains ouvrages de phytothérapie citent certaines espèces de pin, dont Pinus sylvestris et Pinus halepensis, comme plantes intéressantes dans le traitement des plaies (KATERERE, et al., 2010).

Une première étude portait sur un composant des Pinaceae, le pycnogénol, utilisé dans le modèle d’incisions cutanées chirurgicales de peau chez le rat (BLAZSO, et al., 2004). Son application topique (en lotion) permettait de diminuer le temps de cicatrisation et de limiter la formation de cicatrices exubérantes.

Dans une étude précédemment citée (SUNTAR, et al., 2012), l’activité de l’huile essentielle de cônes ou d’aiguilles de certaines espèces de pin a été testée, en application topique, dans un modèle de plaies cutanées chirurgicales. L’efficacité a été évaluée, entre

105 autres, par examen histopathologique. Seules deux espèces se sont révélées efficaces, P. pinea et P. halepensis. Aucune activité positive sur la cicatrisation n’a été observée pour P. sylvestris.

iii. Juniperus oxycedrus :

Certains ouvrages le considèrent comme favorisant la cicatrisation (KATERERE, et al., 2010).

iv. Juniperus communis :

Le genévrier est parfois cité comme élément favorisant la cicatrisation (CABARET, 1986).

D. Plantes réputées à propriétés anti-tumorales :

1. Classe des Astéridées :

a. Ordre des Asterales, famille des Asteraceae :

i. Calendula officinalis:

Cette plante a montré quelques capacités anti-tumorales. Cette activité est à mettre en relation avec la cytotoxicité de ses extraits alcooliques au-delà d’une certaine concentration (MATYSIK, et al., 2005). Cette cytotoxicité a été mise en évidence lors d’études, in vitro, sur des lignées de cellules humaines cancéreuses, de type cancer du colon, leucémie et mélanome (UKIYA, et al., 2006). Une étude a démontré le potentiel des extraits de Calendula dans la lutte contre les métastases (PREETHI, et al., 2010). L’administration de

106 ces extraits chez des rats auxquels avaient été injectées des cellules issues de mélanomes permettait la diminution des métastases pulmonaires, la diminution de la concentration de certains marqueurs présents en quantité augmentée chez le groupe témoin et l’inhibition de l’expression de certaines enzymes impliquées dans le phénomène de métastase.

ii. Taraxacum :

Le pissenlit a souvent été prôné comme anticancéreux, notamment en tant qu’anti- verruqueux (SCHOEN, et al., 1998). De nos jours, certaines études ont étudié ses capacités.

L’une d’elles rapporte l’action antiproliférative de l’extrait alcoolique de racine de pissenlit sur des fibroblastes humains normaux (WARASHINA, et al., 2012).

Une autre espèce, Taraxacum japonicum, a des propriétés anti-cancérigène dans le un modèle de tumeurs cutanées chez la souris (TAKASAKI, et al., 1999). Une étude suivante révèle que le taraxastérol (ainsi que certains de ses dérivés) a un potentiel thérapeutique anti-tumoral intéressant, notamment en tant que promoteur anti-tumoral (TAKASAKI, et al., 1999).

iii. Tanacetum :

Son activité anti-tumorale est étudiée depuis peu. L’effet de l’un des composants de T. parthenium, le parthénolide, a été étudié sur des cellules mélaniques issues d’excision chirurgicales de mélanomes, en vue de tester son potentiel thérapeutique sur ce genre de tumeurs. Ainsi, le parthénolide montre bien une cytotoxicité contre ces cellules, induisant leur mort (LESIAK, et al., 2010). Son activité a été étudiée sur d’autres types de cellules tumorales, montrant souvent une certaine cytotoxicité. Il inhibe, aussi, in vitro, la prolifération cellulaire, comme c’est le cas pour des synoviocytes issus de polyarthrite rhumatoïde et pour des fibroblastes cutanés humains (PARADA-TURSKA, et al., 2008).

b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae :

i. Rosmarinus officinalis :

L’activité anti-tumorale du romarin est étudiée depuis peu.

107

Les premières études portaient sur l’application topique d’extraits de feuilles et donnaient des résultats prometteurs sur les tumeurs cutanées, notamment pour quelques- uns de ses composants dont l’acide ursolique et le carnosol (HUANG, et al., 1994).

Son potentiel anti-tumoral a été étudié sur des tumeurs cutanées induites chez des souris (SANCHETI, et al., 2006). L’utilisation d’extrait de feuilles de romarin, par voie orale, permet de prolonger la période de latence des tumeurs, diminuer leurs fréquences d’apparition et leurs croissances (poids et diamètre).

Ses composants montrent une cytotoxicité très importante sur les cellules tumorales humaines (WANG, et al., 2012). Ils agiraient notamment en induisant l’apoptose et en augmentant le relargage d’oxyde nitrique et de TNF-alpha (KONTOGIANNI, et al., 2013).

ii. Salvia :

Plusieurs études sont parues sur l’effet anti-tumoral de la sauge.

Les protéases sont des enzymes jouant un rôle important dans la cancérogénèse. Or, l’extrait de S. officinalis a une forte activité anti-protéasique, in vitro, tout comme l’un de ses composants, l’acide bêta-ursonique (JEDINAK, et al., 2006). Ce composant inhibe significativement, in vivo, la colonisation des poumons par des cellules de mélanome. De plus, l’application topique d’ailanthoidol, composant de Salvia miltiorrhizia, diminue l’incidence de tumeurs cutanée chez la souris (LEE, et al., 2006). L’extrait de S. libanotica a, lui, une activité cytostatique in vivo sur des papillomes induits sur peau de souris (GALI- MUHTASIB, et al., 2000).

On observe une inhibition modérée de la croissance cellulaire lors d’utilisation d’extraits de différentes espèces de sauge, notamment S. ringens, dans le cas de cellules issues de carcinome cutané (JANICSAK, et al., 2011).

Une étude, bien que confirmant l’activité anti-tumorale de la sauge contre de nombreuses lignées cellulaires humaines, démontre également l’absence d’activité sur des lignées de fibroblastes du derme, laissant suspecter une activité sélective (TUNDIS, et al., 2011).

108

c. Ordre des Apiales, familles des Apiaceae et des Arialaceae :

i. Centella asiatica :

Cette plante, utilisée largement en phytothérapie afin d’améliorer la cicatrisation, a des vertus anticancérigènes. L’asiaticoside favorise la cicatrisation à faible concentration. A plus haute concentration, il a plutôt une action inhibitrice de la prolifération cellulaire et permet la prévention des hypertrophies cicatricielles (TANG, et al., 2011). Il agit, notamment, en limitant la prolifération des fibroblastes en inhibant la synthèse du collagène ainsi que la transcription de facteurs de croissance de type TGF (Transforming Growth Factor).

De plus, une étude menée sur des cellules de mélanome révèle le potentiel thérapeutique de l’acide asiatique, un autre composant important de l’hydrocotyle (PARK, et al., 2005). L’acide asiatique diminue la viabilité des cellules et entraîne leur mort selon plusieurs mécanismes.

2. Classe des Rosidées :

a. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae :

i. Ficus carica :

Le figuier est aujourd’hui beaucoup étudié. Il a été préconisé comme protecteur de la peau contre les rayons ultra-violets chez le chat blanc, prédisposé aux dermatoses actiniques (FAIVRE, 1993).

Un certain intérêt a été porté à son potentiel anti-tumoral dès 1952 (ULLMAN, 1952), (ULLMAN, et al., 1952). Depuis, des études utilisant des cellules de mélanomes après irradiations UVA, ont été réalisées et montrent que ses feuilles ont un fort pouvoir antioxydant (meilleur que les autres parties de la plante) et un pouvoir anti-tumoral (CONFORTI, et al., 2012), (MENICHINI, et al., 2012). L’utilisation de ficus entraine une diminution importante du taux de prolifération cellulaire. Le fruit semble posséder une activité antioxydante supérieure à celle de la feuille.

109

Une étude menée chez des patients atteints de verrues (Verruca vulgaris), a démontré une certaine efficacité du latex de figuier en topique par rapport à l’utilisation de cryothérapie (BOHLOLI, et al., 2007). La cryothérapie semble légèrement plus efficace, mais le taux de récidive semble moins important lors d’application de latex de figuier. Ces résultats demandent à être confirmés et le mécanisme d’action et les composés actifs doivent être identifiés.

Une étude menée sur la papillomatose bovine des mamelles compare l’effet du traitement au latex de figuier à celui du traitement à l’acide salicylique avec un lot témoin sans traitement (HEMMATZADEH, et al., 2003). Les résultats montrent une guérison plus rapide des verrues lors de traitement, bien que l’absence de traitement n’empêche pas la guérison.

b. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae :

i. Betula pubescens :

Certains citent le bouleau comme ayant, potentiellement, une action anti-tumorale, en particulier contre le mélanome (SCHOEN, et al., 1998).

ii. Juglans regia :

De nombreuses études se sont penchées sur le potentiel anti-tumoral du noyer. Des études menées, in vitro, sur différentes lignées de cellules cancéreuses (hors cellules cutanées) montre l’action anti-tumorale des feuilles de noyer, dont l’extrait est obtenu à l’aide de chloroforme, notamment par induction de l’arrêt du cycle cellulaire (SALIMI, et al., 2012). De plus, le taux élevé de composés phénoliques contenus dans les feuilles et les fruits aurait un rôle important dans cette activité (NEGI, et al., 2011). L’action anti-proliférative des extraits de noyer semble être, en partie, due à l’induction de l’apoptose par régulation des gênes la contrôlant (ALSHATWI, et al., 2012).

110

c. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae:

i. Hypericum perforatum:

Une étude prospective a été menée sur une thérapie photodynamique de cancers de la peau d’origine non mélanique, la kératose actinique, le carninome des cellules basales et la maladie de Bowen (KACEROVSKA, et al., 2008). Le principe reposait sur les propriétés photo-sensibilisantes de l’hypericine, composant de H. perforatum. Il s’agissait de l’application locale de crème à base d’H. perforatum sur les lésions suivie d’une irradiation. Le traitement était réalisé, une fois par semaine, pendant 6 semaines en moyenne. Les résultats étaient mitigés. Des rémissions cliniques et histologiques étaient observées, mais en nombre faible, non significatif. L’efficacité du traitement différait en fonction de la tumeur. Les auteurs, considérant les résultats comme potentiellement intéressants, concluent que d’autres tests seraient utiles et que certains paramètres pourraient être modifiés, comme la préparation du site, le type d’exposition lumineuse ou la pénétration cutanée de l’agent.

d. Ordre des Myrtales, familles des Onagraceae et Combretaceae :

i. Oenothera biennis :

L’onagre est cité comme agent anti-tumoral par certains ouvrages (GOLDSTEIN, et al., 2008). Peu d’études ont été réalisées. Une étude portant sur l’activité, in vitro, de la fraction phénolique purifiée, obtenue à partir de graines d’onagre, montre un ralentissement relatif de la croissance des tumeurs en place (PELLEGRINA, et al., 2005). Cette étude manque nettement de précision et ne permet pas de conclure ni sur l’activité de la fraction phénolique de l’huile d’onagre, ni sur celles de ses constituants et l’efficacité.

111

3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification :

a. Ordre des Ranunculales, familles des Ranunculaceae et Papaveraceae :

i. Nigella sativa :

Le potentiel anti-tumoral de cette plante a été étudié. L’activité antinéoplasique de deux de ses composants, la thymoquinone et la diosgénine, a été testée, in vitro, sur des modèles de cellules de carcinome épidermoïde (DAS, et al., 2012). Ces deux agents inhibent la prolifération cellulaire et induisent l’apoptose par différents mécanismes impliquant notamment la structure de l’ADN cellulaire. Le volume et la masse de la tumeur sont donc fortement diminués. La thymoquinone et la diosgénine ont une activité synergique, qui entraine une viabilité cellulaire inférieure à 10%. Le potentiel thérapeutique de cette plante sur les cancers de la peau semble intéressant.

Des études ont porté, dans les années 80 et 90, sur l’utilisation d’extrait de nigelle dans des cas de tumeur cutanée, papillomatose et sarcome des tissus mous, avec des résultats encourageants (SALOMI, et al., 1991). Il semble, de plus, que l’administration per os de graines de nigelle ait un effet protecteur contre le stress oxydatif et la carcinogénèse (MABROUK, et al., 2002).

ii. Chelidonium :

La chélidoine a longtemps été utilisée comme anti-verruqueux (FAIVRE, 1993).

Cette plante contient un alcaloïde, la chélidonine, qui possède des activités antiprolifératives envers les cellules souches (ISOLANI, et al., 2012). L’un des mécanismes d’action évoqué est l’inhibition de la polymérisation de la tubuline, qui induirait des anomalies du cycle cellulaire.

En plus d’inhiber la prolifération de certaines cellules, cet alcaloïde induit, in vitro, l’apoptose de cellules HeLA (PAUL, et al., 2012). Des études cliniques, in vivo, sont donc à faire afin d’explorer et de confirmer ce potentiel antimitotique envers des cellules souches.

Dans une étude menée, in vitro, sur des cellules issues de lignées leucémiques, l’extrait alcoolique de chélidoine a montré qu’il pouvait induire l’apoptose de ces cellules (NADOVA, et al., 2008).

112

Toutefois, bein que des bases scientifiques suggèrent un effet thérapeutique de la chélidoine, aucune étude, in vivo, n’a encore débuté.

b. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae :

i. Aloe vera :

L’Aloe vera est beaucoup étudié en dermatologie. Notamment une étude porte sur l’un des composants de l’Aloe vera, l’aloe-émodin, qui inhiberait la prolifération des kératinocytes et induirait l’apoptose des cellules (sans nécrose associée) même à des doses inférieures à celles présentes dans des formulations contenant de l’Aloe vera à des fins cicatrisantes(POPADIC, et al., 2012).

c. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae :

i. Pinus sylvestris :

Le pin est un arbre dont divers extraits sont doués de nombreuses propriétés, en particulier des propriétés anti-tumorales. Cependant cela varie en fonction des genres.

Une étude se penche sur la capacité du pycnogénol, extrait de Pinus pinaster, à diminuer la prévalence de tumeurs cutanées de la peau chez la souris apparaissant après exposition régulière aux UVB suivies de l’application topique de l’extrait (SIME, et al., 2004). Les souris traités au pycnogénol présentaient moins de tumeur, de façon dose-dépendante (présence de souris sans tumeur cutanée uniquement dans le groupe traité à la plus haute concentration), et leur apparition était retardée. Ainsi, l’application de pycnogénol apporte une photoprotection de la peau, même quand elle est réalisée après l’exposition.

La pinosylvine, un stilbénoïde naturel extrait des Pinaceae, inhibe le développement des tumeurs par régulation du cycle cellulaire (PARK, et al., 2012). Elle a, de plus, une action préventive en diminuant le risque de métastases par inhibition des métalloprotéases. En effet, elle inhibe, in vitro et in vivo, la formation de nodules métastatiques et la migration des cellules tumorales dans certains cas.

113

ii. Thuja :

Le thuya est cité par quelques ouvrages comme anti-verruqueux ((CABARET, 1986) (FAIVRE, 1993)). Une première étude, menée chez des volontaires humains, a mis en évidence une activité de ces extraits sur les verrues humaines, bien que cette activité ne soit pas significative (GAUMOND, et al., 1957). Certains des composants de T. occidentalis ont une activité cytotoxique (CHANG, et al., 2000). Les extraits de T. occidentalis ont une action préventive de l’apparition de métastases pulmonaires de mélanomes dans un modèle murin, in vivo (SUNILA, et al., 2006). En effet, l’administration d’extrait alcoolique de Thuya permet de diminuer le nombre et la vitesse d’apparition de nodules tumoraux, le taux d’hydroxyproline pulmonaire et de certaines protéines par rapport au groupe témoin. De plus, l’administration, par voie orale, d’extraits de T. occidentalis permet la prévention de la diffusion métastatique de cellules de mélanomes, chez la souris, avec une diminution des cytokines pro-inflammatoires et une augmentation du taux de facteurs antitumoraux chez les animaux traités (SUNILA, et al., 2011).

Une espèce voisine, Thuya standishii, montre des capacités antitumorales dans le cadre d’études, in vitro, sur la prévention des cancers de la peau (TANAKA, et al., 2000). Les composants actifs sont des diterpènes extraits de l’écorce de Thuja ((IWAMOTO, et al., 2001), (IWAMOTO, et al., 2003)). L’administration, per os, de certains d’entre eux a un effet protecteur lors d’induction de tumeur cutanée chez la souris par surexposition aux rayonnements UVB (NISHIZAWA, et al., 2007). Administré avant exposition, le traitement retarde l’apparition des nodules tumoraux et limite leur nombre.

114

E. Plantes réputées à propriétés antioxydantes :

1. Classe des Astéridées :

a. Ordre des Asterales, famille des Asteraceae :

i. Achillea:

Les Achillées ont, récemment, été étudiées pour leurs propriétés antioxydantes par des évaluations chimiques et biologiques de l’infusion de feuilles et de fleurs de Achillea collina et de l’extrait alcoolique d’Achillea millefolium ((GIORGI, et al., 2009), (VITALINI, et al., 2011)). In vitro, une diminution de la production des radicaux libres est observée. Ces études montrent un effet antioxydant et cytoprotecteurs ouvrant la voie à des études plus poussées, notamment l’isolement et l’identification des composants actifs et leur synthèse.

ii. Calendula officinalis:

L’activité antioxydante des extraits de Calendula a longtemps été étudiée.

Cet effet a, d’abord, été mis en évidence par une étude montrant l’activité inhibitrice d’un extrait alcoolique de C. officinalis sur des espèces réactives de l’oxygène ou du nitrogène sur des leucocytes polynucléaires (BRAGA, et al., 2009). Cette plante pourrait rétablir la balance redox lorsque le stress oxydatif entraine une perte d’antioxydants cellulaires qui mène à une augmentation du taux de radicaux libres.

Certaines études se sont penchées sur son pouvoir protecteur vis-à-vis des effets secondaires de la radiothérapie subie par des patients atteints de cancers divers (KUMAR, et al., 2010). L’utilisation de crèmes topiques à base de C. officinalis permet de diminuer la toxicité cutanée de ces rayonnements.

L’effet de C. officinalis, administré per os, sur le stress oxydatif induit dans la peau par des irradiations a été évalué, in vivo, chez des souris soumises à des rayonnements UVB (FONSECA, et al., 2010). Le groupe traité a un taux de glutathion proche du groupe contrôle non irradié. De plus, l’activité des métalloprotéases, stimulée par les rayonnements, est limitée dans le groupe traité par rapport au groupe non traité. Cette étude confirme aussi l’effet cytotoxique à partir d’une concentration seuil de cet extrait.

115

Une étude a mis en évidence la capacité de l’huile essentielle de C. officinalis à diminuer le taux de radicaux libres tout en augmentant le taux d’enzymes antioxydantes dans le cas d’exposition prolongée de la peau aux rayonnements UVB (MISHRA, et al., 2012).

iii. Bellis perennis :

Elle est réputée utile en cas d’atteinte inflammatoire cutanée avec, ou sans, rupture de la barrière. Or, on connaît, aujourd’hui, l’effet antioxydant (capture de certains radicaux libres et potentiel réducteur) des extraits aqueux et alcoolique de ses parties aériennes (KAVALCIOGLU, et al., 2010).

iv. Tanacetum :

La variété de Tanacetum modifiée (sans parthénolide) semble être un bon agent antioxydant. En effet, des études montrent son activité in vitro : il limite les effets néfastes de la fumée de cigarette et les dommages induits par les irradiations UVB, notamment l’érythème induit, grâce à la capture des radicaux libres, la protection de l’ADN et le maintien du taux endogène d’antioxydant (MARTIN, et al., 2008). Ainsi, le potentiel de cette plante modifiée en tant qu’agent protecteur de la peau contre les agressions externes quotidiennes est loin d’être négligeable.

T. vulgare présente, elle aussi, une action antioxydante. Cette variété contient des composants dont l’activité antioxydante est bien connue, identique à celle de la quercétine (JUAN-BADATURUGE, et al., 2009).

b. Ordre des Lamiales, famille des Lamiaceae, Plantaginaceae et Boraginaceae :

i. Stachys :

La bétoine fait partie des espèces de Lamiaceae dont l’activité antioxydante a été étudiée (MALTKOWSKI, et al., 2006). Dans une étude portant sur les capacités antioxydantes des Lamiaceae, la bétoine montre des propriétés intéressantes notamment au niveau de son potentiel de réduction et de l’inhibition de l’oxydation des lipides.

116

ii. Rosmarinus officinalis :

L’extrait aqueux de romarin permet de prévenir les dommages induits par des rayonnements UVB ou A. Il agit par la diminution d’expression des métalloprotéases et du relargage des cytokines IL-1 et IL-6 par des fibroblastes du derme (humains) exposés à des rayonnements (MARTIN, et al., 2008).

Son activité antioxydante est, en partie, liée à sa concentration en acide carnosique et en carnosol ((KONTOGIANNI, et al., 2013), (JORDAN, et al., 2012)).

iii. Salvia :

Les capacités antioxydantes de la sauge ont explorées au même titre que ses nombreuses autres propriétés.

L’activité antioxydante des extraits aqueux de S. officinalis est significative (WALCH, et al., 2011). Elle est à mettre en relation avec la teneur de l’extrait en acide rosmarinique, composé ayant prouvé ses qualités antioxydante.

iv. Thymus vulgaris :

Le thym est très connu pour ses propriétés antiseptiques. Un mélange d’huile essentielle de thym et de canelle ou de girofle permet d’obtenir un effet antioxydant sur la peau exposée à des radiations UV (WEI, et al., 2007). Cet effet semble être dû au thymol et à l’eugénol.

v. Borago officinalis ;

L’activité antioxydante de la bourrache a été étudiée, in vitro. L’un des composants les plus actifs est l’acide rosmarinique (BANDONIENE, et al., 2002).

117

c. Ordre des Apiales, familles des Apiaceae et des Arialaceae :

i. Centella asiatica :

Cette plante, dont l’effet cicatrisant est une référence en phytothérapie, a aussi quelques propriétés antioxydantes. L’extrait titré de Centella asiatica est un mélange de plusieurs composés, dont l’asiaticoside, l’acide asiatique, le madécassoside et l’acide madécassique (AN, et al., 2012). Il est utilisé comme agent thérapeutique dans la cicatrisation et pour ses propriétés anti-microbiennes, anticancérigènes et « anti-âge », c’est-à-dire contre le vieillissement de la peau. Il a un caractère protecteur des kératinocytes et fibroblastes humains exposés à des irradiations UVB : une altération des micro-ARN codant l’inhibition de l’apoptose et l’augmentation de la prolifération cellulaire est observée lorsque ces cellules sont stimulées par cet extrait. Ainsi C. asiatica permet de protéger les cellules cutanées contre les dommages causés par les irradiations UVB.

De plus, l’extrait de cette plante protège aussi les fibroblastes du derme contre la sénescence induite par le péroxyde d’hydrogène en agissant sur la réplication de l’ADN et la régulation des gênes du contrôle de la mitose (KIM, et al., 2011).

d. Ordre des Gentianales, famille des Gentianaceae :

i. Gentiana :

La gentiane jaune présente des capacités antioxydantes (KUSAR, et al., 2006). Les extraits alcooliques de ses feuilles et de ses racines captent cetains radicaux libres, dont les superoxydes.

e. Ordre des Dipsacales, famille des Adoxaceae :

i. Viburnum :

Les espèces de Virbunum sont peu étudiées. V. opulus présente certaines capacités antioxydantes intéressantes, dues à sa teneur en polyphénols (ROP, et al., 2010). En particulier, on note la capacité des extraits de fruits à réguler les espèces réactives à l’oxygène, in vivo, sur des cultures de foie de rat.

118

Les extraits des fruits, branches et feuilles de V. opulus et de V. lantana possèdent aussi la capacité de capter des radicaux libres et de limiter leur formation ((ALTUN, et al., 2008), (ERDOGAN-ORHAN, et al., 2011)).

2. Classe des Rosidées :

a. Ordre des Rosales, familles des Rosaceae, Moraceae et Ulmaceae :

i. Ficus carica :

En parallèle des recherches portant sur l’activité antitumorale et anti-inflammatoire du figuier, des tests de son potentiel antioxydant étaient réalisés (ALI, et al., 2012). Les composés contenus dans les feuilles, majoritairement des sesquiterpènes, semblent avoir la plus forte activité antioxydante, caractérisée par la captation des radicaux libres, notamment les radicaux superoxyde et hydroxyle, et l’inhibition de la peroxydation ((CONFORTI, et al., 2012), (YANG, et al., 2009)). Une analyse chimique montre que l’activité du figuier concerne entre autres l’oxyde nitrique et les radicaux superoxydes.

Les extraits aqueux et les infusions de fruits et feuilles de figuier ont eux aussi des qualités antioxydantes (OLIVEIRA, et al., 2010). La corrélation entre différentes espèces de Ficus montre une corrélation entre le taux de polyphénols, flavonoïdes et anthocyanines et l’activité antioxydante laissant supposer que ces familles sont responsables de ce potentiel (SOLOMON, et al., 2006).

b. Ordre des Fagales, familles des Betulaceae, Fagaceae et Juglandaceae :

i. Juglans regia :

Cette plante, dont les propriétés anti-tumorales ont été étudiées durant les dernières décennies possède des propriétés antioxydantes intéressantes (NEGI, et al., 2011). L’huile essentielle de ses feuilles possède un potentiel antioxydant par capture de radicaux libres (RATHER, et al., 2012).

119

Le noyer comporte de nombreux composés phénoliques dont l’activité antioxydante a été testée en même temps que celle de son extrait alcoolique (AKBARI, et al., 2012). Celle- ci est bien présente et est différente pour chaque groupe de composés phénoliques. Elle se caractérise, notamment, par la capture des radicaux libres superoxyde et oxyde nitrique et un pouvoir réducteur.

Les modèles animaux d’administration per os révèlent une diminution des marqueurs de stress oxydatif et une augmentation des capacités antioxydantes alors que l’essai, in vivo, chez l’homme n’est pas concluant (McKAY, et al., 2010).

De plus, une étude sur des cellules cancéreuses humaines a montré, in vitro, des propriétés antioxydantes du noyer (CARVALHO, et al., 2010). L’extrait alcoolique de ses graines a montré un effet significatif de la capture des radicaux libres et de l’inhibition d’enzymes oxydatives. Cet effet est à mettre en relation avec le taux de phénols contenus dans les différentes parties de l’arbre.

c. Ordre des Malpighiales, familles des Hypericaceae, Salicaceae et Violaceae:

i. Hypericum perforatum :

Des tests, in vitro, révèlent une certaine activité antioxydante du millepertuis (TCHAKAM, et al., 2012). Un de ses composants, l’isogracinol, se révèle, notamment lors de tests chimiques, un très bon capteur de radicaux libres.

ii. Viola tricolor:

La violette possède certaines capacités antioxydantes en laboratoire (VUKICS, et al., 2008). Cette activité est exercée est supporté par les flavonoïdes (VUKICS, et al., 2008). Cependant, aucune étude sur cellules, in vitro ou in vivo, ne permet de confirmer l’activité antioxydante de cette plante.

120

d. Ordre des Fabales, famille des Fabaceae :

i. Peltophorum :

Cette plante d’Afrique du Sud est régulièrement utilisée dans le traitement des plaies infectées. Son activité antibactérienne s’exerce contre Staphylococcus aureus (BIZIMENYERA, et al., 2005). Cette étude révèle aussi ses capacités antioxydantes.

3. Plantes appartenant à une autre branche de la classification :

a. Ordre des Saxifragales, familles des Grossulariaceae et Hamamélidaceae :

i. Hamamélis :

Des extraits aqueux et alcooliques d’Hamamélis, riches en pyrogallol, ont montré une efficacité antioxydante certaine : son pouvoir de capture des radicaux libres, lié à son rôle dans les échanges d’électrons, a été prouvé in vitro (TOURINO, et al., 2008). De même, une activité anti-tumorale, due à l’inhibition de la prolifération de cellules de mélanomes, est montrée dans la même étude.

De plus, l’un de ses composants possède une capacité cytoprotectrice des fibroblastes, in vitro, grâce à son intégration dans la membrane cellulaire et à la capture des radicaux libres et à la réduction d’anions superoxydes ((MASAKI, et al., 1995), (MASAKI, et al., 1995)). Ces études ont été menées sur des fibroblastes exposés à divers facteurs.

b. Ordre des Ranunculales, familles des Ranunculaceae et Papaveraceae :

i. Chelidonium :

De nombreuses études ont été menées sur l’efficacité anti-inflammatoire, anti- allergique, anti-tumorale et antibactérienne de la chélidoine et ont permis de montrer le rôle antioxydant de ses composés.

121

c. Ordre des Asparagales, famille des Xanthorroeaceae :

i. Aloe vera :

Une activité antioxydante de cette plante a été montrée in vitro (HARLEV, et al., 2012). Une étude menée, in vivo, sur des rats a montré que l’absorption orale de gel d’Aloe vera permet la diminution de l’impact du stress oxydatif, notamment par l’augmentation de l’activité des enzymes antioxydantes (ANILAKUMAR, et al., 2010). Certains de ses composés, notamment des dérivés de l’aloïne, ont un potentiel antioxydant in vitro (LV, et al., 2010). L’extrait alcoolique et le gel d’Aloe vera ont tous deux montré un fort potentiel antioxydant, in vitro, à mettre en relation avec leurs taux de flavonoïdes et de polyphénols (MONIRUZZAMAN, et al., 2012). Les extraits alcooliques ont la plus importante activité antioxydante (WINTOLA, et al., 2011).

d. Ordre des Pinales, familles des Pinaceae et Cupressaceae :

i. Pinus sylvestris :

Le pin maritime, Pinus pinaster, contient du pycnogénol, composé considéré comme un puissant antioxydant (BERSON, 2008). Celui-ci aurait un potentiel thérapeutique à évaluer pour les dermatoses dans lesquelles le stress oxydatif joue un rôle important.

ii. Thuja :

Thuja plicata possède des principes actifs ayant une efficacité antitumorale dont le mécanisme passe par une activité antioxydante (BABA, et al., 1998). Cette propriété est, notamment, due à la bêta-thujaplicine, principe actif présent dans le bois de T. plicata. L’application topique sur la peau de ce principe actif permet de prévenir l’apoptose des kératinocytes soumis à des rayonnements UVB en induisant, entre autres, l’expression de métallothionéine, protéine antioxydante.

122

III. Discussion :

A. La phytothérapie, un art :

1. Un art, une histoire :

La phytothérapie est une pratique ancestrale. Son utilisation par l’homme remonte à la préhistoire. Les premières preuves écrites d’application de la phytothérapie au monde vétérinaire datent de 1900 avant JC (papyrus de Kahun). Son emploi s’est développé dans le but de préserver le cheptel domestique indispensable à la survie des hommes. Après un certain rejet suite au développement de l’allopathie, cette pratique connaît aujourd’hui un nouvel engouement. En effet, le retour à la nature est très prisé de nos jours, suite au développement de la pollution et de produits allopathiques associés à des effets secondaires et à la contamination de l’environnement. Certains propriétaires d’animaux sont demandeurs de ce type de traitement.

Cette pratique est par ailleurs mondiale. Elle est retrouvée dans chaque pays et, plus précisément, chez de nombreux peuples qui utilisent les plantes locales pour soigner divers affections grâce à des connaissances empiriques. Un nombre considérable de plantes est concerné, avec souvent des applications anciennes dépendant des zones de récolte des plantes. Or, de nos jours, la culture et le déplacement des plantes sont facilités par nos connaissances botaniques et la technologie dont nous disposons (comme des serres à atmosphère contrôlée par exemple). Les types d’affections traités diffèrent selon les peuples, leur culture et la région. Certains ont développé des produits avec des indications cicatrisantes, antiparasitaires ou protectrices du corps. Cela s’applique aussi au bétail.

Les affections ayant un impact sur la valeur économique et le rendement des animaux sont prioritaires et diffèrent selon les régions. On retrouve les affections digestives, respiratoires, nerveuses, et dans une moindre mesure, cutanées. L’atteinte de la barrière cutanée peut en effet être délabrante. Elle peut causer dans des situations graves une perte de l’état général avec mise en jeu du pronostic vital, ainsi qu’une perte du rendement individuel. De plus, certaines affections sont contagieuses et entrainent de lourds engagements financiers. Enfin, il arrive que la peau de certaines espèces animales fasse partie des sous-produits de l’élevage. Son atteinte cause donc par différents biais une perte économique. Les plaies sont un cas particulier. Leurs soins étaient auparavant limités et les plaies infectées pouvaient entraîner l’engagement du pronostic vital. Ainsi, l’utilisation des plantes en tant qu’agent antimicrobien et pro-cicatrisant s’est développé au cours du temps.

123

L’usage des plantes à des fins thérapeutiques va de pair avec de nombreuses voies d’administration. Les plantes ont tout d’abord été utilisées telles quelles. Les applications thérapeutiques se diversifiant, il a été nécessaire de transformer le produit initial. C’est ainsi que ce sont développés, par exemple, les onguents, les cataplasmes ou les tisanes. Cette transformation peut entrainer la sélection ou la modification des molécules contenues dans les différentes parties de la plante, en fonction des propriétés physico-chimiques particulières et spécifiques de chaque composant. Ces particularités ont entrainé des contraintes quant à la pratique des soins et le choix du produit modifié ou du principe d’extraction.

La pratique de la phytothérapie peut être qualifiée d’art dans le sens où pendant longtemps, cette pratique comportait une importante composante d’inventivité et de sens clinique. Les prescripteurs doivent évaluer l’affection à traiter et choisir des produits ayant des applications pour l’une ou plusieurs des composantes de l’affection et les utiliser de façon synergique. Les produits d’un mélange doivent être stables, ne pas interférer les uns avec les autres, et ne pas avoir d’effets antagonistes afin d’éviter tout risque de toxicité ou d’annulation des effets positifs.

On peut aussi noter que les traitements administrés sont souvent fonction des symptômes présentés sans recherche de diagnostic étiologique. La phytothérapie peut prendre en compte le patient dans sa globalité. Elle ne traite pas uniquement l’affection dont le patient est atteint. On parle de « totum ». Les phytothérapeutes utilisent fréquemment des traitements de soutien, par exemple du système immunitaire ou par l’élimination des toxines contenues dans l’organisme par un drainage hépatique. Cela passe aussi par le traitement de l’état mental du patient afin de conserver un « esprit sain.

Les posologies et les modes d’administration des produits sont variables et peu connus comme, par exemple, la limite entre dose efficace et dose toxique, doses minimale et maximale actives. Ces conditions d’utilisation peuvent être approximatives et ne s’appuient pas toujours sur l’identification et la quantification du principe actif, mais, le plus souvent, sur l’efficacité du produit observée lors d’utilisations précédentes. Or les bases scientifiques manquent cruellement pour la plupart des applications des plantes et de leurs modes d’administration. En général, les produits disponibles sont rarement standardisés.

En conclusion, la phytothérapie se pratique plus comme un art basé sur l’utilisation empirique des plantes que comme une science, ce qui explique les nombreuses imprécisions thérapeutiques constatées.

Cependant cette application de la phytothérapie évolue. Les prescripteurs tendent à raisonner à partir d’un diagnostic étiologique. Les produits standardisés, dont l’usage est clairement défini et l’efficacité prouvée, sont de plus en plus nombreux grâce aux études portant sur l’efficacité des produits et leurs applications.

124

2. Une évolution vers une science :

De nombreux médicaments à base de plantes ont été élaborés. Des recherches ont permis, depuis plusieurs dizaines d’années, l’isolement des principes actifs responsables de l’activité de la plante, permettant d’utiliser ce principe actif seul. Cette démarche se réalise en plusieurs étapes. On rencontre plusieurs types d’études.

Le premier niveau d’étude rencontré concerne l’ethnopharmacologie, c’est-à-dire l’utilisation des plantes, par différents peuples, dans un but thérapeutique. L’étude de ce catalogue de plantes permet d’en sélectionner certaines utilisées par plusieurs populations, avec la même indication et de se pencher sur leur étude. C’est le point de départ de la plupart des recherches (si l’on exclue le principe du screening, aujourd’hui moins utilisé) parce qu’il permet de multiplier le nombre de plantes et donc principes dont l’étude peut présenter un intérêt thérapeutique. Les plantes sont ainsi une source d’inspiration pour les chercheurs. Certaines études sont des observations cliniques. Elles correspondent à des tests réalisés sur un nombre limité de personnes, sans cadre particulier. Un produit, plante ou extrait, est utilisé sur la base des connaissances empiriques, sur des patients présentant la même symptomatologie. Les conclusions sont ensuite recueillies. Ces observations correspondent souvent à des rapports de cas.

Au-delà, des études peuvent être menées in vivo afin d’évaluer l’efficacité d’un traitement dans le cadre d’une application bien précise. Ces études permettent d’observer l’activité du produit directement sur l’organisme. Contrairement aux études correspondant à des observations, elles sont menées de façon standardisée, soit des produits définis et des populations importantes. Des groupes sont définis pour comparer les résultats obtenus entre l’absence de traitement, l’administraion du produit, du placebo, le contrôle négatif, et du produit dit de référence, le contrôle positif. Quelques études sont menées de façon randomisée, en double aveugle, afin de limiter les biais et d’augmenter la valeur des analyses statistiques.

Pour certains produits, l’estimation de l’efficacité se limite à des tests in vitro. C’est, par exemple, le cas de l’évaluation de l’activité antimicrobienne de nombreux extraits qui se fait en mesurant le pouvoir antimicrobien de l’extrait sur des cultures de diverses souches bactériennes. Cela soulève le problème de l’extrapolation des résultats à l’organisme vivant qui présente des propriétés particulières. En dermatologie, la barrière cutanée a des propriétés physico-chimiques spécifiques, comme par exemple son pH, qui peut modifier la structure des molécules contenues dans l’extrait. De plus, ces propriétés sont modifiées lors d’atteinte de la peau.

Ces études peuvent aboutir à d’autres recherches impliquant la chimie industrielle, l’industrie pharmaceutique et la médecine. Lorsqu’une plante ou l’un de ses extraits montre

125 un certain intérêt dans le cadre d’une affection, l’isolement et l’identification du ou des principes actifs sont parfois entrepris. Une fois séparés, l’activité de ces composants est testée individuellement. Si l’application thérapeutique présente un intérêt majeur, le mécanisme d’action de la plante et de ses composants peut être étudié in vitro puis in vivo. Ces recherches mènent parfois à l’étude de la structure chimique de la molécule d’intérêt et à la recherche d’un mécanisme de synthèse dans un but de commercialisation à grande échelle.

L’une des limites de l’utilisation des plantes est que les principes actifs appartiennent souvent à la classe des métabolites secondaires. Or les métabolites secondaires sont présents en faible concentration dans les plantes. L’isolement du principe permet donc de le concentrer de façon sélective, sans augmenter le taux des autres principes potentiellement toxiques, sa synthèse chimique nous affranchit de la forme végétale et entraine une augmentation de la rentabilité et du rendement.

Ainsi, le développement de la phytothérapie mène à terme à des domaines qui relèvent de l’industrie et de la recherche médicale.

3. Les limites de ces études :

L’étude du potentiel toxique du produit est rarement réalisée. Nous présentons plus loin le risque que peut représenter la phytothérapie.

Des études menées de façon randomisée, en double aveugle, permettent des analyses statistiques cohérentes et significatives. Cela demande souvent une population importante, ce qui pose à la fois un souci éthique et une contrainte économique. Bien que plus nombreuses dans le domaine de la phytothérapie, ces études sont encore rares.

Certaines études évaluent l’efficacité d’un produit uniquement in vitro sans utiliser de modèles animaux ni de tests cliniques. Certes, le bien-être animal est, de nos jours, une des priorités et l’éthique nous oblige à limiter les expérimentations in vivo. Les études in vitro permettent de limiter les manipulations d’animaux et d’évaluer un effet précis avec des doses déterminées. Toutefois, leurs résultats sont difficilement extrapolables à un organisme vivant.

Les critères d’évaluation de l’efficacité du produit utilisés dans ces recherches ne sont pas toujours précis. Certains sont subjectifs, comme la sensation de démangeaison. D’autres manquent de corrélation scientifique. Par exemple, lors d’études portant sur le potentiel pro-cicatrisant des plantes, la démonstration de l’activité anti-inflammatoire de l’extrait fait conclure à un intérêt dans la cicatrisation. Certes, dans certains cas, l’inflammation peut être

126 néfaste, mais elle constitue une phase nécessaire à la cicatrisation. Ces produits seront alors à utiliser avec précautions, dans des indications précises et à ne pas mettre dans toutes les mains.

De plus, tous les critères à prendre en compte pour la réalisation d’un produit ne sont pas toujours réunis. Par exemple, les études portant sur le millepertuis démontrent un potentiel important dans le cadre d’affections cutanées. Or le millepertuis a une phototoxicité très importante.

Ainsi la phytothérapie, à l’heure actuelle, bénéficie beaucoup de l’utilisation de ressources naturelles et d’extrapolations de connaissances, particulièrement dans le domaine de la médecine vétérinaire. Les quelques études dans lesquelles les animaux sont présents sont, en majorité, des études précliniques réalisées en vue d’application à la médecine humaine. Or les animaux et les êtres humains ne sont pas identiques, en particulier, ils n’ont pas une peau identique. La présence de phanères en quantité nettement plus importante, la différence entre les glandes annexes, la structure de la peau, les caractéristiques chimiques telles que le pH sont à prendre en compte. De plus, cette différence existe aussi entre les espèces animales. Ainsi, de nombreuses lacunes existent quant aux indications de la phytothérapie en dermatologie animale.

4. Une bibliographie variée :

De nombreuses études sur les propriétés thérapeutiques des plantes sont disponibles. Elles sont publiées dans un grand nombre de revues. Certaines de ces revues sont liées à l’ethnopharmacologie. D’autres traitent de sujets précis et divers comme la pharmacologie, la médecine, la chirurgie, la cancérologie ou la dermatologie. Les équipes de recherches sont très variées. De nombreux auteurs et organismes de recherche sont originaires des pays émergents. Cela tient, en partie, au sujet même des recherches, à savoir la découverte des propriétés des plantes à partir de l’ethnologie et le caractère culturel que comprend cette pratique. La bibliographie à notre disposition gagnerait probablement à s’homogénéiser. Sans remettre en cause l’aptitude des équipes ayant mené ces recherches, la crédibilité des études serait accrue si elles étaient écrites par des équipes reconnues et publiées dans des revues de réputation mondiale, dont le contenu scientifique est validé par un comité de lecture.

La bibliographie à notre disposition nous montre que les études se sont fortement développées ces dix dernières années. Elles portent, d’une part, sur l’ethnopharmacologie, c’est-à-dire sur l’étude des plantes utilisées par les populations à des fins thérapeutiques, et, d’autre part, sur la validation de l’utilité thérapeutique de ces plantes et de leurs extraits.

127

Parmi ces études, certaines concernent des familles de plantes, d’autres des plantes individuelles, leurs différents extraits ou leurs principes actifs. Certaines se contentent d’étudier une application précise, d’autres visent à évaluer les différents potentiels de la plante ou encore à comparer l’efficacité de plusieurs plantes. De façon générale, elles permettent de mieux comprendre les implications thérapeutiques des plantes et d’envisager de futures études de meilleure qualité et plus précises.

B. Une diversité d’application :

1. Un domaine en plein développement :

Les études portant sur les applications cliniques de la phytothérapie sont peu nombreuses, de même que celles validant des produits commercialisables avec des applications justifiées. Cela est, en partie, dû au coût de telles études. En effet, un dossier complet d’étude clinique portant sur un médicament est lourd, onéreux et demande beaucoup de temps. Or, la phytothérapie représente une petite partie du marché du médicament et la phytothérapie vétérinaire une part presque négligeable. Toutefois, la législation, concernant la mise sur le marché d’un produit phytothérapique, est moins contraignante et nécessite souvent un dossier d’AMM allégé.

Les laboratoires engagent peu de frais dans ce domaine malgré le regain d’intérêt de la part du public et la nécessité de développer des produits naturels pour les élevages labélisés bio. Ces derniers ont des restrictions très strictes quant aux soins prodigués aux animaux et aux médicaments administrés. L’utilisation de produits à base de plantes dans ce cadre est donc fondée. Cependant, comme précisé dans ce travail, l’utilisation de produits à base de plantes n’est le garant ni d’une moindre toxicité ni d’une meilleure efficacité. Il est indispensable qu’ils aient la même efficacité et la même sécurité d’utilisation que celles des médicaments allopathiques.

128

On trouve, cependant, de nombreux médicaments sur le marché de la phytothérapie. Le travail réalisé ici ne se fixait pas pour but d’en faire la liste ni de déterminer la pertinence de leurs indications. Les produits ayant une indication en dermatologie sont, souvent, des produits topiques luttant contre le prurit, les parasites externes ou des produits antibactériens. Les recherches menées ces dernières années tendent, dans leur majorité, à confirmer l’intérêt des produits phytothérapiques, malgré la complexité de leur utilisation. De grandes avancées ont été faites permettant de valider certains usages et de développer des produits adaptés sous une forme standardisée. De plus, ces recherches ont ouvert de grandes perspectives. Bien que le développement de l’allopathie ait relégué la phytothérapie dans le domaine des croyances traditionnelles pendant longtemps, les circonstances actuelles rendent obligatoire la découverte de nouvelles molécules.

2. Les applications actuelles :

En infectiologie, l’utilisation excessive des antibiotiques, dont certains sont rejetés dans l’environnement, a entrainé la sélection de germes résistants à certains antibiotiques habituels, voire même à la totalité des antibiotiques disponibles, en particulier, en milieu hospitalier, avec les infections nosocomiales. Le contexte actuel de l’antibiorésistance nécessite donc le développement de nouvelles molécules, autres que des antibiotiques, inconnues des bactéries et efficaces. Les chercheurs se sont basés sur les données de l’ethnopharmacologie pour vérifier l’efficacité antibactérienne des principes actifs de plantes et développer de nouvelles molécules. Ces recherches sont, majoritairement, à la phase préclinique, c’est-à-dire à la vérification du spectre in vitro, sur cultures bactériennes, de l’activité de la plante, de ses extraits ou des principes isolés. Cette phase révèle des propriétés très intéressantes de la part de nombreuses plantes.

Les huiles essentielles se révèlent particulièrement intéressantes dans ce domaine. Elles présentent souvent une activité antimicrobienne non négligeable. On peut notamment citer l’huile essentielle de lavande qui montre des propriétés antibactériennes contre des souches de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (cf II.A.1.b.i.). Le spectre antibactérien des huiles essentielles peut, de plus, être évalué par aromatogramme avant utilisation, afin d’utiliser des huiles dont l’activité est vérifiée, ce qui permet de limiter le développement de nouvelles résistantes. En effet, les principes contenus dans les huiles essentielles n’échappent pas à la règle des antibiotiques, soit au risque de sélection de germes résistants. D’autres plantes se révèlent efficaces dans le domaine fongique. L’extrait alcoolique de Ficus carica possède une activité antifongique sur des souches de Candida, Microsporum et Cryptococcus (cf II.A.2.b.ii.).

129

Des découvertes ont été réalisées dans les domaines des molécules anti- inflammatoires et des molécules pro-cicatrisantes. De nombreuses affections cutanées ont une composante inflammatoire qui nécessite d’être traitée afin d’améliorer le bien-être de l’animal et de limiter le prurit. De nos jours, les anti-inflammatoires sont utilisés de façon courante et certains ne nécessitent pas de prescription avant délivrance. Or, leur utilisation excessive peut entraîner des effets indésirables dont les principaux se trouvent aux niveaux digestif et rénal, ce qui suscite une certaine inquiétude de la part des propriétaires d’animaux. De plus, les connaissances de plus en plus approfondies sur les mécanismes, les protéines et les gênes impliqués dans l’inflammation nous permettent de rechercher des molécules ayant des actions très spécifiques et d’agrandir l’arsenal dont nous disposons.

Ainsi le millepertuis, Hypericum perforatum, a montré une activité anti-inflammatoire à la fois in vitro et in vivo (cf II.B.2.c.i.), ainsi que dans le cadre d’affections particulières, comme la dermatite atopique. Le principe actif, l’hyperforine, responsable de l’activité, a été isolé. Cela prouve l’intérêt des études bien menées. Des principes actifs ont été isolés et des mécanismes d’actions définis pour d’autres plantes, également, comme pour Oenothera biennis (cf II.B.2.d.i.).

La phytothérapie a aussi permis de grandes avancées dans le domaine de la cicatrisation. Le développement d’agents pro-cicatrisants d’origine végétale est intéressant dans les soins aux animaux. Ceux-ci ne sont, souvent, guère coopératifs car inconscients de leur condition. Ils peuvent être confrontés à un environnement extérieur malsain et avoir des comportements qui entravent la cicatrisation, comme le léchage ou le grattage. Or, les plantes rassemblent souvent plusieurs propriétés. En effet, les extraits d’origine végétale qui ont une action anti-inflammatoire possèdent souvent un effet antiseptique qui, sans être toujours remarquable, est bénéfique.

Des principes actifs ont été extraits de plantes reconnues pour leurs vertus pro- cicatrisantes et sont utilisés. On peut citer l’hydrocotyle, Centella asiatica. Cette plante, très étudiée, a démontrée son action in vitro et in vivo et connaît des applications et des formulations efficaces (cf II.C.1.c.i.). Des molécules ont été extraites, dont le madécassoside qui est le principe actif pro-cicatrisant de la plante. Des formulations standard à base d’hydrocotyle servent aujourd’hui de référence dans des études comparatives. Le domaine de la chirurgie est également intéressé par de telles recherches. En effet, la composante esthétique est aujourd’hui très importante et des recherches sont menées afin de favoriser la cicatrisation tout en ayant un tissu de cicatrisation de qualité optimale et d’aspect le plus discret possible.

130

3. Les applications potentielles :

L’étude des plantes ouvre de nombreuses portes en thérapeutique. La médecine actuelle s’est énormément développée et des maladies non explorées font l’objet de recherches nombreuses sur leur pathogénie et leur traitement.

C’est le cas des différents cancers. Bien que peu de données ethnopharmacologiques concernent ce domaine, celui-ci est en développement. Ce phénomène est à mettre en relation avec la progression de cette discipline qui va de pair avec l’augmentation de l’espérance de vie, humaine et animale, le développement de la médecine vétérinaire et l’importance croissante de la relation à l’animal. Le traitement des affections tumorales animales est lourd, très règlementé et parfois accompagné d’actes chirurgicaux. Ces traitements sont souvent peu accessibles et parfois même décevants pour certains types de tumeurs. L’accent est mis sur le développement de traitements topiques, permettant la prise en charge aisée et précoce de tumeurs cutanées ou des soins palliatifs sur des animaux débilités pour lesquels la chirurgie est dangereuse.

Les résultats des recherches dans ce domaine sont surprenants. De nombreuses plantes présentent un grand intérêt, que ce soit de façon préventive ou de façon curative ou palliative. Certains principes actifs agissent sur des étapes de la cancérogénèse, qui sont aujourd’hui connues et permettent de rechercher des composants ayant des actions spécifiques. De nombreux principes agissent sur la régulation du cycle cellulaire, en diminuant la prolifération cellulaire ou en induisant l’apoptose, sur le développement tumoral, par exemple par effet cytotoxique sur les cellules. Cela passe souvent par la régulation de facteurs de transcription impliqués dans l’expression de gènes codant des protéines régulant ces étapes. On trouve, d’autre part, des principes dont l’activité permet de limiter la formation de métastases. Dans ce cas, l’action est souvent concentrée sur l’adhésion des cellules métastatiques.

Par exemple, le pycnogénol, isolé à partir de plantes de la famille des Pinaceae, limite le développement des métastases (cf II.D.3.c.i.). L’une des applications en dermatologie concerne les traitements topiques.

En parallèle, la recherche de traitements anti-tumoraux a permis de trouver des molécules anti-inflammatoires. La radiothérapie, qui fait partie des traitements des cancers, entraîne des effets secondaires variés, dont cutanés. Cela a poussé à chercher des traitements protecteurs de la peau, comme des plantes ayant des valences anti- inflammatoires (cf II.B.).

La peau est un organe à protéger de l’exposition aux agressions du milieu extérieur, comme le soleil ou la pollution. Le vieillissement cutané, souci majeur de la cosmétologie,

131 est dû à l’oxydation des protéines, ce qui pousse à chercher des produits antioxydants. Ainsi, un nouveau axe de recherche s’ajoute à l’exploration des capacités des plantes. Quelques produits ont été testés et ont des actions vérifiées. Cependant, les recherches sont encore en phase préclinique, biochimique ou in vitro. Cet intérêt est pour le moment quelque peu limité en médecine vétérinaire mais majeur en cosmétologie humaine. On peut citer ici un abus de la part de cette industrie. De nombreuses marques se disent « bio » et vantent les bienfaits de leurs produits sur la peau du simple fait de leur origine végétale, profitant de l’engouement pour les produits dits « naturels ». Nous avons vu ce qu’il fallait en penser. Heureusement, des études précliniques sérieuses se multiplient.

C. Une sécurité d’utilisation en évolution :

1. Une toxicité à préciser :

Les plantes contiennent de nombreux principes dont certains peuvent être toxiques, qu’ils soient impliqués ou pas dans le volet thérapeutique. Nous manipulons donc des produits dont la toxicité exacte n’est pas connue.

Certains produits nécessitent une administration contrôlée. Peu d’études rapportent leur toxicité. Elle est souvent testée in vitro puis le potentiel toxique est décrit dans des rapports de cas isolés. Cela est tout de même important car la population a rarement conscience de ce caractère et utilise les plantes sans se renseigner sur les risques ni sur les posologies, ce qui peut aussi entrainer des surdosages qui sont fréquemment à l’origine d’effets secondaires. L’inconscience et la méconnaissance du public sont donc souvent à l’origine des accidents.

En démonstration du potentiel toxique des plantes, nous pouvons citer quelques exemples. Les espèces d’achillées sont responsables de dermatites de contact dues aux sesquiterpènes qu’elles contiennent (NEMETH, et al., 2008). L’ingestion d’huile de bourrache

132 a été responsable, dans un cas, de crises d’épilepsie (AL KAHMEES, et al., 2011). Le figuier, Ficus carica, peut causer des dermatites par photosensibilisation due aux furanocoumarines (BONAMONTE, et al., 2010). Le millepertuis est responsable de photosensibilisation, phénomène dû en partie à l’hypericine et à son acétate (BOIY, et al., 2008).

La toxicité la plus souvent rencontrée, lors de traitements d’affections cutanées, est la phototoxicité. En effet, bien que certaines plantes aient la capacité de protéger la peau, d’autres la rendent sensible aux rayonnements solaires. Ce genre de toxicité se trouve dans le cas d’administration topique ou orale, notamment dans le cas de traitements de soutien de type drainage hépatique entrainant une hépatotoxicité et une phototoxicité. On la retrouve souvent lorsque les plantes contiennent des coumarines, notamment les furanocoumarines (OJALA, et al., 1999).

L’étude de la tolérance cutanée des extraits de plantes n’est pas toujours réalisée. On la retrouve pour certaines plantes, dont le millepertuis (REUTER, et al., 2008). L’étude vise à évaluer l’effet irritant de l’application d’extrait de Hypericum perforatum et révèle une bonne tolérance cutanée.

Certains agents ont la capacité de traverser la barrière cutanée et de passer dans la circulation, des alcaloïdes par exemple. L’étude du passage percutané des alcaloïdes contenus dans Symphytum officinale montre la présence d’un passage systémique des alcaloïdes lors d’applications cutanées, mais moins important que lors d’administration de cet extrait par voie orale (BRAUCHLI, et al., 1982). Ce passage est aussi conditionné par le véhicule contenant les principes actifs, dont certains favorisent l’absorption percutanée, et par la condition de la peau qui, quand elle est abîmée, laisse passer plus de molécules. Certains extraits sont, par exemple, responsables, lors d’application cutanée, de l’augmentation de la perméabilité de la barrière cutanée, comme l’extrait lipidique de Nigella sativa qui augmente la diffusion des molécules à travers le stratum corneum (AMIN, et al., 2010) ou l’huile essentielle de lavande qui entraine une modification temporaire du comportement du stratum corneum (BEN SALAH, et al., 2009).

Certains produits sont irritants pour la peau, comme certaines huiles essentielles.

Des plantes ont des propriétés permettant leur utilisation en tant que shampooings (comme les plantes contenant des saponines), alors que d’autres contiennent des principes astringents.

Ces contraintes sont rarement prises en compte lors de la prescription de produits phytothérapiques ou lors de la réalisation d’études. Par exemple, le millepertuis a beaucoup été étudié pour son pouvoir pro-cicatrisant. Or, il est fortement photosensibilisant, ce qui implique une précaution d’emploi très importante notamment pour ce qui est de l’application topique. On peut, toutefois, noter que certaines études sont basées sur des extraits desquels ont été retirés les principes responsables d’effets secondaires.

133

2. Contrôle et qualité du produit :

Nous venons de parler des risques toxiques présentés par la phytothérapie. Si l’on laisse de côté l’efficacité d’un produit, sa qualité reste primordiale. La composition d’un grand nombre de ces remèdes n’est pas contrôlée. La réalisation d’un produit phytothérapique nécessite une très grande connaissance botanique, afin de sélectionner la bonne espèce de plantes sans la mélanger à des espèces voisines.

L’utilisation à bon escient d’une plante suppose sa connaissance parfaite. En effet, la composition d’une plante diffère en fonction de la partie étudiée, c'est-à-dire que les feuilles, fruits, tiges et racines ne produisent pas les mêmes métabolites dans les mêmes proportions. Cette composition varie aussi avec la saison, le stade de développement de la plante, la zone de culture (soit le sol), le type de culture (sauvage et domestique) et le climat (comme la durée d’ensoleillement). De plus, au sein d’une même espèce, on peut retrouver plusieurs chémotypes différents, c’est-à-dire des plantes de la même espèce mais n’exprimant pas leurs gênes de la même façon et contenant donc les mêmes composants mais dans des proportions différentes.

Une fois les produits récoltés et préparés, peu font l’objet de contrôles, du fait d’une législation peu contraignante. Or les paramètres complexes cités ci-dessus peuvent entraîner de nombreuses variations quant à la teneur de ces produits en principes actifs. Il existe de nos jours quelques moyens de contrôler la teneur minimale des produits en composants. Cela consiste en des analyses microscopiques permettant d’identifier les plantes présentes, en des analyses chimiques, souvent chromatographiques (liquidienne ou gazeuse), ou à l’utilisation de réactifs chimiques. Le problème reste entier dans le cas de plantes vendues sèches pour des préparations domestiques.

Ce problème étant réel et le marché commençant à s’étendre, certaines industries ont développé des « labels » répondant à des cahiers des charges ou normes, comme c’est le cas pour l’huile essentielle de lavande. Ils assurent une réalisation de l’extrait standardisée et des teneurs minimales de certains principes actifs, ainsi que parfois un lieu de récolte, correspondant à un sol et un climat bien identifiés, ainsi qu’une espèce de plante. Cela existe pour d’autres types d’extraits, aqueux ou alcooliques, et permet d’utiliser des produits dont la qualité est bien moins aléatoire. Ce type de contrôle existe aussi pour des produits préparés autres que des extraits, comme des crèmes ou des gels à base de plantes dont les concentrations sont en principe fixes.

134

3. Un principe de prescription à respecter :

La pratique vétérinaire comporte une contrainte supplémentaire par rapport à la pratique humaine. En effet, si l’observance du traitement est liée au propriétaire, la coopération du patient n’est pas acquise. L’un des risques lié à l’observance d’un traitement de phytothérapie est le non respect du rythme d’administration ou des posologies, lié au fait que les propriétaires considèrent comme moins importantes les règles de bonne pratique d’utilisation de la phytothérapie. Or, comme décrit ci-dessus, le non respect des bonnes pratiques tend à entrainer une diminution nette d’efficacité, voire l’apparition de résistance dans le cas de traitement antibactérien.

Les soins aux animaux peuvent être compliqués dans la mesure où ils nécessitent la coopération d’un patient qui ne comprend pas l’intérêt du traitement. En effet, un animal se laissera moins facilement administrer un traitement désagréable ou pouvant être douloureux. L’intolérance peut se manifester de différentes façons, comme par du léchage. Ces comportements risquent d’aggraver les lésions et de diminuer la quantité de produit appliqué. De même, une administration per os n’est pas toujours aisée, notamment dans le cas d’infusions, d’où des choix de présentation à définir en fonction du patient. Dans le cas d’un herbivore, une plante fraîche ou séchée est administrable par ajout au fourrage, ce qui n’est pas le cas chez un carnivore pour lequel on préfèrera des gélules ou comprimés par exemple.

La tolérance n’est pas toujours bonne. Certains traitements sont mal supportés par voie orale, mais c’est surtout dans le cas d’administration topique que le risque est important. De nombreux produits sont irritants pour la peau, comme les huiles essentielles pures, d’où leur utilisation diluées dans un solvant de type huile d’amande douce ou huile de macadamia. D’autre part, certains principes actifs traversent la barrière cutanée et peuvent donc passer dans la circulation générale, ce qui n’est pas sans danger.

Enfin, la prescription doit se faire sur la base d’un diagnostic étiologique. Il ne suffit pas de traiter les symptômes avec des risques de récidive mais de traiter la cause primaire. Une fois le diagnostic établi et la cause en cours de traitement, des traitements de support sont administrés afin de soulager l’animal et de faciliter le rétablissement.

Le choix du traitement se fait donc soit sur un diagnostic soit sur une forte suspicion. L’association de traitements permettant d’éliminer la cause et de traiter les symptômes n’est pas à faire à l’aveugle, car leurs effets peuvent être synergiques ou antagonistes, voire se révéler dangereux. De plus, les posologies sont rarement correctement établies. Elles nécessitent donc souvent une prise en charge délicate associée à un suivi très précis afin de déterminer la dose minimale efficace sans risque de toxicité.

135

A cela s’ajoute le problème de l’automédication. Dans ce cadre, les formulations et posologies ne sont pas contrôlées, ce qui laisse des incertitudes quant à leurs compositions exactes et leur potentielle efficacité. L’une des applications actuelles concerne les huiles essentielles. Celles-ci, mêlées à des solvants afin de les diluer, sont souvent utilisées dans le domaine infectieux, ce qui est fondé. En effet, leur efficacité in vitro est largement prouvée et la tolérance de ces produits en application topique est étudiée. Cependant, peu d’études de toxicologie ont été menées. Bien que certains de ces produits existent sous forme standardisée, testée et validée quant à leur composition, tous ne le sont pas.

D. Les limites de cette synthèse bibliographique :

La synthèse, réalisée dans le cadre de ce travail, reste limitée malgré l’abondante bibliographie étudiée. Seules certaines plantes, largement étudiées, sont présentées.

Les plantes présentées ont été sélectionnées sur la base d’ouvrages de phytothérapie ou d’aromathérapie présentant les plantes utilisées dans la pratique courante ou ayant des applications particulières dans le cadre de la médecine vétérinaire. Les plantes ayant des applications en dermatologie ont été triées. A partir de ce répertoire, les publications sur ces plantes ont été sélectionnées en fonction de leur actualité et de leur pertinence. Ainsi il reste de nombreuses plantes ayant des applications dans ce domaine qui n’ont pas été présentées. Cela comprend des plantes locales couramment utilisées dans les pays en voie de développement, dont l’usage correspond à des pratiques locales et ancestrales. Leur étude requiert tout d’abord des études ethnopharmacologiques puis des tests scientifiques. Certaines sont parues, d’autres en cours de réalisation mais ce domaine est extrêmement vaste de par la diversité de la flore.

Ces plantes contiennent de nombreux principes actifs. Or cette recherche s’est contentée de citer les principes contenus par les plantes étudiées. On retrouve parfois des propriétés communes par familles, comme une activité antimicrobienne des Lamiales. On sait déjà que l’appartenance de plusieurs plantes à la même famille ne justifie pas forcément la même activité, comme le montre, par exemple, l’étude du pouvoir anti-infectieux des plantes d’une même famille. Bien que présentant toutes un pouvoir antibactérien, les

136 formulations testées ont un spectre et une efficacité variable. Il pourrait être intéressant de réaliser une étude des principes actifs de ces plantes, de rechercher les ressemblances présentées par les familles de plantes et de faire un lien entre les principes contenus par les plantes, les familles des plantes et leur potentialités thérapeutiques. Cela reviendrait à reprendre les études citées par famille de plantes et de comparer les principes qu’elles contiennent, donc de réaliser le travail dans le sens contraire au déroulement présenté ici.

Ce travail n’a présenté que les applications ayant un intérêt majeur en thérapeutique dans le cadre de la dermatologie. Or les extraits végétaux ont des applications dans de nombreux domaines. En effet, on retrouve des applications de la phytothérapie dans les traitements de soutien de l’organisme, de type drainage hépatique ou soutien du système immunitaire. Certaines plantes ont aussi un intérêt dans le domaine de l’allergologie ou de la protection de la peau. Le domaine végétal offre donc un vaste panel de recherche à la fois pour la médecine mais aussi pour la cosmétologie. En effet, ce domaine se sert abondamment des plantes. On trouve des applications d’extraits végétaux contre le vieillissement de la peau par exemple, pour la protection contre les agressions du milieu extérieur de type crèmes antisolaires, ou contre les rides. L’autre avantage du potentiel thérapeutique de ces plantes est commercial, c’est-à-dire qu’elles appartiennent à un sujet très vendeur de nos jours, la nature.

Il serait possible de réaliser des synthèses plus approfondies sur chacune des plantes présentées. Les éléments cités sont issus de publications accessibles et sélectionnées. En effet, la bibliographie à notre disposition est monumentale. Seule une partie des publications disponibles sur chaque plante a été présentée. De plus, la validité des études est à discuter dans chacun des cas, au niveau des protocoles de recherche, des critères d’évaluation, de la pertinence du sujet de recherche et de l’application.

Pour conclure, les produits disponibles, issus de la phytothérapie, sont nombreux. L’objet de ce travail n’était pas de présenter leur efficacité, leur notice d’utilisation, ou la façon de préparer un traitement à base de plantes, mais de présenter une partie des plantes utilisables en dermatologie, l’état actuel de nos connaissances et les nombreuses possibilités offertes. Cette synthèse nous révèle un domaine plein de ressources dont bon nombre sont encore inexplorées. Mais elle souligne surtout une pratique qui nécessite la mise en place d’un cadre règlementaire au même titre que l’industrie pharmaceutique afin d’éviter des dérives dangereuses.

137

138

139

140

Bibliographie

ABU-AL-BASAL, M. (2010). Healing potential of Rosmarinus officinalis L. on full-thickness excision cutaneous wounds in alloxan-induced-diabetic BALB/c mice. Journal of ethnopharmacology, 131(2), 443-50.

ABU-AL-BASAL, M. (2011). Influence of Nigella sativa fixed oil on some blood parameters and histopathology of skin in staphylococcal-infected BALB/c mice. Pakistan journal of biological sciences, 1038-46.

AFSSAPS. (2008). Recommandations relatives aux critères de qualité des huiles essentielles.

AKBARI, V., JAMEI, R., HEIDARI, R., & ESTAFAHLAN, A. (2012). Antiradical activity of different parts of Walnut (Juglans regia L.) fruit as a function of genotype. Food chemistry, 135(4), 2404-10.

AKKOL, E., KOCA, U., PESIN, I., & YILMAZER, D. (2011). Evaluation of the Wound Healing Potential of Achillea biebersteinii Afan. (Asteraceae) by In Vivo Excision and Incision Models. Evidence- based complementary ans alternative medicine.

AL KAHMEES, W., SCHWARTZ, M., ALRASHDI, S., ALGREN, A., & MORGAN, B. (2011). Status epilepticus associated with borage oil ingestion. Journal of medical toxicology: official journal of the American College of Medical Toxicology, 7(2), 154-7.

AL-BAKRI, A., OTHMAN, G., & AFIFI, F. (2010). Determination of the antibiofilm, antiadhesive, and anti-MRSA activities of seven Salvia species. Pharamcognosy magazine, 6(24), 264-70.

ALI, B., MUJEEB, M., AERI, V., MIR, S., FAIYAZUDDIN, M., & SHAKEEL, F. (2012). Anti-inflammatory and antioxidant activity of Ficus carica Linn. . Natural product research, 26(5), 460-5.

ALJABRE, S., RANDHAWA, M., AKHTAR, N., ALAKLOBY, O., ALQURASHI, A., & ALDOSSARY, A. (2005). Antidermatophyte activity of ether extract of Nigella sativa and its active principle, thymoquinone. Journal of ethnopharmacology, 116-9.

ALSHATWI, A., HASAN, T., SHAFI, G., SYED, N., AL-ASSAF, A., ALAMRU, M., & AL-KHALIFA, A. (2012). Validation of the Antiproliferative Effects of Organic Extracts from the Green Husk of Juglans regia L. on PC-3 Human Prostate Cancer Cells by Assessment of Apoptosis-Related Genes. Evidence-Based Complementary and alternative medicine.

ALTIOK, D., ALTIOK, E., & TIHMINLIOGLU, F. (2010). Physical, antibacterial and antioxidant properties of chitosan films incorporated with thyme oil for potential wound healing applications. Journal of materials science. Material in medicine, 21(7), 2227-26.

ALTUN, M., CITOGLU, G., YILMAZ, B., & COBAN, T. (2008). Antioxidant properties of Viburnum opulus and Viburnum lantana growing in Turkey. International journal of food sciences and nutrition, 59(3), 175-80.

141

AMIN, S., MIR, S., KOHLI, K., ALI, B., & ALI, M. (2010). A study of the chemical composition of black cumin oil and its effect on penetration enhancement from transdermal formulations. Natural product research, 24(12), 1151-7.

AN, I., AN, S., KANG, S., CHOE, T., LEE, S., JANG, H., & BAE, S. (2012). Titrated extract of Centella asiatica provides a UVB protective effect by altering microRNA expression profiles in human dermal fibroblasts. International journal of molecular medicine, 30(5), 1194-202.

ANEJA, K., SHARMA, C., & JOSHI, R. (2012). Antimicrobial activity of Terminalia arjuna Wight & Arn.: an ethnomedicinal plant against pathogens causing ear infection. Brazilian journal of otorhinolaryngology, 78(1), 68-74.

ANILAKUMAR, K., SUDARSHANAKRISHNA, K., CHANDRAMOHAN, G. I., KHANUM, F., & BAWA, A. (2010). Effect of Aloe vera gel extract on antioxidant enzymes and azoxymethane-induced oxidative stress in rats. Indian journal of experimental biology, 48(8), 837-42.

ARAUJO, L., REIS, P., BARBOSA, L., SAUDE-GUIMARES, D., GRABE-GUIMARES, A., MOSQUEIRA, V., et al. (2012). In vivo wound healing effects of Symphytum officinale L. leaves extract in different topical formulations. Die Pharmazie, 67(4), 355-60.

AREF, H., SALAH, K., CHAUMONT, J., FEKIH, A., AOUNI, M., & SAID, K. (2010). In vitro antimicrobial activity of four Ficus carica latex fractions against resistant human pathogens (antimicrobial activity of Ficus carica latex). Pakistan journal of pharmaceutical sciences, 23(1), 53-8.

ARIMA, Y., NAKAI, Y., HAYAKAWA, R., & NISHINO, T. (2003). Antibacterial effect of beta-thujaplicin on staphylococci isolated from atopic dermatitis: relationship between changes in the number of viable bacterial cells and clinical improvement in an eczematous lesion of atopic dermatitis. The Journal of antimicrobial chemotherapy, 51(1), 113-22.

ARSIC, I., ZUGIC, A., TADIC, V., TASIC-KOSTOV, M., MISIC, D., PRIMORAC, M., & RUNJAIC-ANTIC, D. (2011). Estimation of dermatological application of creams with St. John's Wort oil extracts. Molecules, 17(1), 275-94.

ARSIC, I., ZUGIC, A., TADIC, V., TASIC-KOSTOV, M., MISIC, D., PRIMORAC, M., & RUNJAIC-ANTIC, D. (2011). Estimation of dermatological application of creams with St. John's Wort oil extracts. Molecules, 17(1), 275-94.

ARTINI, M., PAPA, R., BARBATO, G., SCOARUGHI, G., CELLINI, A., MORAZZONI, P., & BOMBARDELLI, E. S. (2012). Bacterial biofilm formation inhibitory activity revealed for plant derived natural compounds. Bioorganic & medicinal chemistry, 20(2), 920-6.

ATIBA, A., NISHIMURA, M., KAKINUMA, S., HIRAOKA, T., GORYO, M., SHIMADA, Y., et al. (2011). Aloe vera oral administration accelerates acute radiation-delayed wound healing by stimulating transforming growth factor-β and fibroblast growth factor production. American journal of surgery, 201(6), 809-18.

AVATO, P., VITALI, C., MONGELLI, P., & TAVA, A. (1997). Antimicrobial activity of polyacetylenes from Bellis perennis and their synthetic derivatives. Planta medica, 63(6), 503-7.

142

BABA, T., NAKANO, H., TAMAI, K., SAWAMURA, D., HANADA, K., HASHIMOTO, I., & ARIMA, Y. (1998). Inhibitory effect of beta-thujaplicin on ultraviolet B-induced apoptosis in mouse keratinocytes. 110(1), 24-8.

BANDONIENE, D., & MURKOVIC, M. (2002). The detection of radical scavenging compounds in crude extract of borage (Borago officinalis L.) by using an on-line HPLC-DPPH method. Journal of biochemical and biophysical methods, 53(1-3), 45-9.

BARNA, M., KUCERA, A., HLADIKOVA, M., & KUCERA, M. (2012). Randomized double-blind study: wound-healing effects of a Symphytum herb extract cream (Symphytum×uplandicum Nyman) in children. Arzneimittel-Froschung, 62(6), 285-9.

BAUER, J., KUEHNL, S., ROLLINGER, J., SCHERER, O., NORTHOFF, H., STUPPNER, H., et al. (2012). Carnosol and carnosic acids from Salvia officinalis inhibit microsomal prostaglandin E2 synthase-1. The Journal of pharmacology and experimental therapeutics, 342(1), 169-76.

BAWANKAR, R., DEEPTI, V., SINGH, P., SUBASHKUMAR, R., VIVEKANANDHAN, G., & BABU, S. (2012). Evaluation of Bioactive Potential of an Aloe vera Sterol Extract. Phytotherapy research.

BEARA, I., ORCIC, D., LESJAK, M., MIMICA-DUBIK, N., PEKOVIC, B., & POPOVIC, M. (2010). Liquid chromatography/tandem mass spectrometry study of anti-inflammatory activity of plantain (Plantago L.) species. Journal of pjarmaceutical and biomedical analysis, 52(5), 701-6.

BEN SALAH, M., ABDERRABA, M., TARHOUNI, M., & ABDELMELEK, H. (2009). Effects of ultraviolet radiation on the kinetics of in vitro percutaneous absorption of lavender oil. International journal of pharmaceutics, 382(1-2), 33-8.

BENEDEK, B., ROTHWANGL-WILTSCHNIGG, K., ROZEMA, E., GJONCAJ, N., REZNICEK, G., JURENITSCH, J., et al. (2008). Yarrow (Achillea millefolium L. s.l.): pharmaceutical quality of commercial samples. Die Pharmazie, 63(1), 23-6.

BERSON, D. (2008). Natural antioxydant. JHournal of drugs in dermatology, 7(7), 7-12.

BIZIMENYERA, S., SWAN, G., CHIKOTO, H., & ELOFF, J. (2005). Rationale for using Peltophorum africanum (Fabaceae) extracts in veterinary medicine. Journal of South African Veterinary Association, 76(2), 54-8.

BLAZSO, G., GABOR, M., SCHONLAU, F., & ROHDEWALD, P. (2004). Pycnogenol accelerates wound healing and reduces scar formation. Phytotherapy research, 18(7), 579-81.

BOHLOLI, S., MOHEBIPOOR, A., MOHAMMADI, S., KOUHNAVARD, M., & PASHAPOOR, S. (2007). Comparative study of fig tree efficacy in the treatment of common warts (Verruca vulgaris) vs. cryotherapy. International journal of dermatology, 46(5), 524-6.

BOIY, A., ROELANDTS, R., VAN DEN OORD, J., & DE WITTE, P. (2008). Photosensitizing activity of hypericin and hypericin acetate after topical application on normal mouse skin. The British journal of dermatology, 158(2), 360-9.

BONAMONTE, D., FOTI, C., LIONETTI, N., RIGANO, L., & ANGELINI, G. (2010). Photoallergic contact dermatitis to 8-methoxypsoralen in Ficus carica. Contact dermatitis, 62(6), 343-8.

143

BRAGA, P., DAL SASSO, M., CULICI, M., SPALLINO, A., FALCHI, M., BERTELLI, A., et al. (2009). Antioxidant activity of Calendula officinalis extract: inhibitory effects on chemiluminescence of human neutrophil bursts and electron paramagnetic resonance spectroscopy. Pharmacology, 83(6), 348-55.

BRAUCHLI, J., LUTHI, J., ZWEIFEL, U., & SCHLATTER, C. (1982). Pyrrolizidine alkaloids from Symphytum officinale L. and their percutaneous absorption in rats. Experentia, 38(9), 1085-7.

BRUNETON, J. (1999). Pharmacognosie, Phytochimie, Plantes médicinales, 3° édition. Lavoisier.

CABARET, J. (1986). 167 plantes pour soigner les animaux. Phytothérapie vétérinaire. Maisons-Alfort: Editions du Point Vétérinaire.

CABRAL, C., FRANCISCO, V., CAVALEIRO, C., GONCALVES, M., CRUZ, M., SALES, F., & BATISTA, M. S. (2012). Essential oil of Juniperus communis subsp. alpina (Suter) Čelak needles: chemical composition, antifungal activity and cytotoxicity. Phytotherapy research, 26(9), 1352-7.

CARVALHO, M., FERREIRA, P., MENDES, V., SILVA, R., PEREIRA, J., JERONIMO, C., & SILVA, B. (2010). Human cancer cell antiproliferative and antioxidant activities of Juglans regia L. Food and chemical toxicology: an international journal published for the British Industrial Biological Research Association, 48(1), 441-7.

CASTRO, F., MAGRE, A., CHERPINSKI, R., ZELANTE, P., NEVES, L., ESQUISATTO, M., et al. (2012). Effects of microcurrent application alone or in combination with topical Hypericum perforatum L. and Arnica montana L. on surgically induced wound healing in Wistar rats. Homeopathy: the journam of the Faculty of Homeopathy, 101(3), 147-53.

CAVALEIRO, C., PINTO, E., GONCALVES, M., & SALQUEIRO, L. (2006). Antifungal activity of Juniperus essential oils against dermatophyte, Aspergillus and Candida strains. Journal of applied mucrobiology, 100(6), 1333-8.

CECCHINI, C., CRESCI, A., COMAN, M., RICCIUTELLI, M., SAGRATINI, G., VITTORI, S., et al. (2007). Antimicrobial activity of seven hypericum entities from central Italy. Planta medica, 73(6), 564-6.

CESONIENE, L., DAUBARAS, R., VISKELIS, P., & SARKINAS, A. (2012). Determination of the total phenolic and anthocyanin contents and antimicrobial activity of viburnum opulus fruit juice. Plantfoods for human nutrition, 67(3), 256-61.

CHAN, Y., CHENG, L., WU, J., CHAN, E., KWAN, Y., LEE, S., et al. (2011). A review of the pharmacological effects of Arctium lappa (burdock). Inflammopharmacology, 19(5), 245-254.

CHANDRAN, P., & KUTTAN, R. (2008). Effect of Calendula officinalis Extract on Acute Phase Proteins, Antioxidant Defense Mechanism and Granuloma Formation During Thermal Burns. Jouranl of clinical biochemistry and nutrition, 43(2), 58-64.

CHANG, L., SONG, L., PARK, E., LUYENGI, L., LEE, K., FARNSWORTH, N., et al. (2000). Bioactive constituents of Thuja occidentalis. Journal of natural products, 63(9), 1235-8.

144

CHO, S., SULTAN, M., & MOON, S. (2009). Anti-acne activities of pulsaquinone, hydropulsaquinone, and structurally related 1, 4-quinone derivatives. Archives of pharmacal research, 32(4), 489- 94.

CHOI, S. L., CHOI, W., LEE, Y., JO, Y., & HA, T. (2010). Isolation and anti-inflammatory activity of Bakuchiol from Ulmus davidiana var. japonic. Journal of medicinal food, 13(4), 1019-23.

CONFORTI, F., MENICHINI, G., ZANFINI, L., TUNDIS, R., STATTI, G., PROVENZANO, E., et al. (2012). Evaluation of phototoxic potential of aerial components of the fig tree against human melanoma. Cell proliferation, 45(3), 279-85.

COTTON, M. (2003). Refresher course for veterinarians. Holistic medicine (Vol. Proceeding 351). University of Sydney: Post-Graduate Foundation in Veterinary Science, .

DAS, N., JUNG, K., PARK, J., MONDOL, M., SHIN, H., LEE, H., et al. (2011). Terminalia chebula extract acts as a potential NF-κB inhibitor in human lymphoblastic T cells. Phytotherapy research, 25(6), 927-34.

DAS, S., DEY, K., DEY, G., PAL, I., MAJUMDER, A., MAITICHOUDHURY, S., et al. (2012). Antineoplastic and apoptotic potential of traditional medicines thymoquinone and diosgenin in squamous cell carcinoma. PloS one, 7(10).

DAS, S., MISHRA, B., GILL, K., ASHRAF, M., SINGH, A., SINHA, M., et al. (2011). Isolation and characterization of novel protein with anti-fungal and anti-inflammatory properties from Aloe vera gel. International journal of biological macromolecules, 48(1), 38-43.

DAT, A., POON, F., PHAM, K., & DOUST, J. (2012). Aloe vera for treating acute and chronic wounds. Cochrane database of systematic reviews.

D'AURIA, F., TECCA, M., STRIPPOLI, V., SALVATORE, G., BATTINELLI, L., & MAZZANTI, G. (2005). Antifungal activity of Lavandula angustifolia essential oil against Candida albicans yeast and mycelial form. Medical mycology: official publication of the International Society for Human and Animal Mycology, 43(5), 391-6.

DIGRAK, M., ILCIM, A., & HAKKI, A. M. (1999). Antimicrobial activities of several parts of Pinus brutia, Juniperus oxycedrus, Abies cilicia, Cedrus libani and Pinus nigra. Phytotherapy research, 13(7), 584-7.

DIKMEN, M., OZTURK, Y., SAGRATINI, G., RICCIUTELLI, M., VITTORI, M., & MAGGI, F. (2011). Evaluation of the wound healing potentials of two subspecies of Hypericum perforatum on cultured NIH3T3 fibroblasts. Phytotherapy research, 25(2), 208-14.

DIXIT, V., TEWARI, J., & OBENDORF, S. (2010). Fungal growth inhibition of regenerated cellulose nanofibrous membranes containing Quillaja saponin. Archives of environmental contamination and toxicology, 59(3), 417-23.

DJENANE, D., AIDER, M., YANQUELA, J., IDIR, L., GOMEZ, D., & RONCALES, P. (2012). Antioxidant and antibacterial effects of Lavandula and Mentha essential oils in minced beef inoculated with E.

145

coli O157:H7 and S. aureus during storage at abuse refrigeration temperature. Meat Science, 92(4), 667-74.

DORDEVIC, S., PETROVIC, S., DOBRIC, S., MILENKOVIC, M., VUCICEVIC, D., ZIZIC, S., & KUKIC, J. (2007). Antimicrobial, anti-inflammatory, anti-ulcer and antioxidant activities of Carlina acanthifolia root essential oil. Journal of ethnopharmacology, 109(3), 458-63.

DURSUN, N., LIMAN, N., OZYAZGAN, I., GUNES, I., & SARAYMEN, R. (2003). Role of thymus oil in burn wound healing. The Journal of burn care & rehabilitation, 24(6), 395-9.

EFSTRATIOU, E., HUSSAIN, A., NIGAM, P., MOORE, J., AYUB, M., & RAO, J. (2012). Antimicrobial activity of Calendula officinalis petal extracts against fungi, as well as Gram-negative and Gram-positive clinical pathogens. Complementary therapies in clinical practice, 18(3), 173-6.

ERDOGAN-ORHAN, I., ALTUN, M., SEVER-YILMAZ, B., & SALTAN, G. (2011). Anti-acetylcholinesterase and antioxidant assets of the major components (salicin, amentoflavone, and chlorogenic acid) and the extracts of Viburnum opulus and Viburnum lantana and their total phenol and flavonoid contents. Journal of medicinal food, 14(4), 434-40.

FACHINI-QUEIROZ, F., KUMMER, R., ESTEVAO-SILVA, C., CARVALHO, M., CUNHA, J., GRESPAN, R., et al. (2012). Effects of Thymol and Carvacrol, Constituents of Thymus vulgaris L. Essential Oil, on the Inflammatory Response. Evidence-based complementary and alternative medicine.

FAIVRE, C. (1993). Phytothérapie et dermatologie: stratégie thérapeutique (Vol. 3). Paris: CNVSPA. Congrès annuel.

FISHER, K., & PHILLIPS, C. (2006). The effect of lemon, orange and bergamot essential oils and their components on the survival of Campylobacter jejuni, Escherichia coli O157, Listeria monocytogenes, Bacillus cereus and Staphylococcus aureus in vitro and in food systems. Journal of applied microbiology, 101(6), 1232-40.

FONSECA, Y., CATINI, C., VICENTINI, F., NOMIZO, A., GERALCH, R., & FONSECA, M. (2010). Protective effect of Calendula officinalis extract against UVB-induced oxidative stress in skin: evaluation of reduced glutathione levels and matrix metalloproteinase secretion. Journal of ethnopharmacology, 127(3), 596-601.

FUKUSHIMA, K., NAGAI, K., HOSHI, Y., MASUMOTO, S., MIKAMI, I., TAKAHASHI, Y., et al. (2009). and Drosera tokaiensis suppress the activation of HMC-1 human mast cells. Journal of ethnopharmacology, 125(1), 90-6.

GALI-MUHTASIB, H., & AFFARA, N. (2000). Chemopreventive effects of sage oil on skin papillomas in mice. Phytomedicine, 7(2), 129-36.

GARBACKI, N., TITS, M., ANGENOT, L., & DAMAS, J. (2004). Inhibitory effects of proanthocyanidins from Ribes nigrum leaves on carrageenin acute inflammatory reactions induced in rats. BMC pharmacology, 4-25.

GASTINEL-MOUSSOUR, C. (2009). Des plantes et des soins naturels pour mon animal de compagnie. Le courrier du livre.

146

GAUMOND, E., & GRANDBOIS, J. (1957). Treatment of benign skin tumours with an extract of thuya. Canadian medical association journal, 76(4), 302-3.

GENTIL, M., PEREIRA, J., SOUSA, Y., PIETRO, R., NETO, M., VANSAN, L., & DE CASTRO FRANCA, S. (2006). In vitro evaluation of the antibacterial activity of Arctium lappa as a phytotherapeutic agent used in intracanal dressings. Phytotherapy research, 20(3), 184-6.

GIORGI, A., BOMBELLI, R., LUINI, A., SPERANZA, G., COSENTINO, M., LECCHINI, S., & COCUCCI, M. (2009). Antioxidant and cytoprotective properties of infusions from leaves and of Achillea collina Becker ex Rchb.: anti-oxydant. Phytotherapy research, 23(4), 540-5.

GLOOR, M., REICHLING, J., WASIK, B., & HOLZGANG, H. (2002). Antiseptic effect of a topical dermatological formulation that contains Hamamelis distillate and urea. Research in complementary and natural classical medicine, 9(3), 153-159.

GOHIL, K., PATEL, J., & GAIJAR, A. (2010). Pharmacological Review on Centella asiatica: A Potential Herbal Cure-all. Indian journal of pharmaceutical sciences, 72(5), 546-56.

GOLDSTEIN, R., BROADFOOT, P., PALMQUIST, R., JOHNSTON, K., WEN, J., FOUGERE, B., & ROMAN, M. (2008). Integrating complementary medicine into veterinary practice. Wiley-Blackwell.

GOMEZ-ESTRADA, H., DIAZ-CASTILLO, F., FRANCO-OSPINA, L., MERCADO-CAMARGO, J., GUZMAN- LEDEZMA, J., MEDINA, J., & GAITAN-IBARA, R. (2011). Folk medicine in the northern coast of Colombia: an overview. 7-27.

GUIMARAES, A., XAVIER, M., DE SANTANA, M., CAMARGO, E., SANTOS, C., BRITO, F., et al. (2012). Carvacrol attenuates mechanical hypernociception and inflammatory response. Naunyn- Schiedeberg's archives of pharmacology, 385(3), 253-63.

HABTEMARIAM, S. (2002). Hamamelitannin from Hamamelis virginiana inhibits the tumour necrosis factor-alpha (TNF)-induced endothelial cell death in vitro. Toxicon: official journal of the International Society on Toxinology, 40(1), 83-88.

HAJHASHEMI, V., GHANNADI, A., & SHARIF, B. (2003). Anti-inflammatory and analgesic properties of the leaf extracts and essential oil of Lavandula angustifolia Mill. Journal of ethnopharmacology, 89(1), 67-71.

HARLEV, E., NEVO, E., LANSKY, E., OFIR, R., & BISHAYEE, A. (2012). Anticancer potential of aloes: antioxidant, antiproliferative, and immunostimulatory attributes. Planta medica, 78(9), 843- 52.

HASSAN, S., BYRD, J., CARTWRIGHT, A., & BAILEY, C. (2010). Hemolytic and antimicrobial activities differ among saponin-rich extracts from guar, quillaja, yucca, and soybean. Applied biochemistry and biotechnology, 162(4), 1008-17.

HAZNAGY-RADNAI, E., BALOGH, A., CZIGLE, S., MATHE, I., HOHMANN, J., & BLAZSO, G. (2012). Antiinflammatory activities of Hungarian Stachys species and their iridoids.: activité anti- inflammatoire par effet antiphlogistique. Phytotherapy research, 26(4), 505-9.

147

HEMMATZADEH, F., FATEMI, A., & AMINI, F. (2003). Therapeutic effects of fig tree latex on bovine papillomatosis. Journal of veterinary medicine. B, Infectious diseases and veterinary public health, 50(10), 473-6.

HENZ, B., JABLONSKA, S., VAN DE KERKHOF, P., STINGL, G., BLASZCZYK, M., VANDERVALK, P., et al. (1999). Double-blind, multicentre analysis of the efficacy of borage oil in patients with atopic eczema. The British journal of dermatology, 140(4), 685-8.

HEROLD, A., CREMER, L., CALUGARU, A., TAMAS, V., IONESCU, F., MANEA, S., & SZEGLI, i. G. (2003). Hydroalcoholic plant extracts with anti-inflammatory activity. Roumanian archives of microbiology and immulogy, 62(1-2), 117-29.

HERRMANN, F., HAMOUD, R., SPORER, F., TAHRANI, A., & WINK, M. (2011). Carlina oxide--a natural polyacetylene from Carlina acaulis (Asteraceae) with potent antitrypanosomal and antimicrobial properties. Planta medica, 77(17), 1905-11.

HOSSEINZADEH, H., ZAREI, H., & TAGHIABADI, E. (2011). Antinociceptive, anti-inflammatory and acute toxicity effects of juglans regia L. Leaves in mice. Iranian Red Crescent medical journal, 27-33.

HOTTA, M., NAKATA, R., KATSUKAWA, M., HORI, K., TAKAHASHI, S., & INOUE, H. (2010). Carvacrol, a component of thyme oil, activates PPARalpha and gamma and suppresses COX-2 expression. Journal of lipid research, 51(1), 132-9.

HUANG, M., HO, C., WANG, Z., FERRARO, T., LOU, Y., STAUBER, K., et al. (1994). Inhibition of skin tumorigenesis by rosemary and its constituents carnosol and ursolic acid. Cancer research, 54(3), 701-8.

HUGHES-FORMELLA, B., BOHNSACK, K., RIPPKE, F., BENNER, G., RUDOLPH, M., TAUSCH, I., & GASSMUELLER, J. (1998). Anti-inflammatory effect of hamamelis lotion in a UVB erythema test. Dermatology, 196(3), 316-22.

HUGHES-FORMELLA, B., FILBRY, A., GASSMUELLER, J., & RIPPKE, F. (2002). Anti-inflammatory efficacy of topical preparations with 10% hamamelis distillate in a UV erythema test. Skin pharmacology and applied skin physiology, 15(2), 125-32.

INBARAI, J., & CHIGNELL, C. (2004). Cytotoxic action of juglone and plumbagin: a mechanistic study using HaCaT keratinocytes. Chemical research in toxicology, 17(1), 55-62.

ISOLANI, M., PIETRA, D., BALESTRINI, L., BORGHINI, A., DERI, P., IMBRIANI, M., et al. (2012). The in vivo effect of chelidonine on the stem cell system of planarians. European journal of pharmacology, 686(1-7).

IWAMOTO, M., MINAMI, T., TOKUDA, H., OHTSU, H., & TANAKA, R. (2003). Potential antitumor promoting diterpenoids from the stem bark of Thuja standishii. Planta medica, 69(1), 69-72.

IWAMOTO, M., OHTSU, H., TOKUDA, H., NISHINO, H., MATSUNAGA, S., & TANAKA, R. (2001). Anti- tumor promoting diterpenes from the stem bark of Thuja standishii (Cupressaceae). Bioorganic & medicinal chemistry, 9(7), 1911-21.

148

JAMALI, C., EL BOUZIDI, L., BEKKOUCHE, K., LAHCEN, H., MARBOUK, M., WOHLMUTH, H., et al. (2012). Chemical composition and antioxidant and anticandidal activities of essential oils from different wild Moroccan Thymus species. Chemistry & biodiversity, 9(6), 1188-97.

JANICSAK, G., ZUPKO, I., NIKOLOVAC, M., FORGO, P., VASAS, A., MATHE, I., et al. (2011). Bioactivity- guided study of antiproliferative activities of Salvia extracts. Natural product communications, 6(5), 575-9.

JEDINAK, A., MUCKOVA, M., KOST'ALOVA, D., MALIAR, T., & MASTEROVA, I. (2006). Antiprotease and antimetastatic activity of ursolic acid isolated from Salvia officinalis. Zeitschrift für Naturforschung. C, Journal of biosciences, 61(11-12), 777-82.

JORDAN, M., LAX, V., ROTA, M., LORAN, S., & SOTOMAYOR, J. (2012). Relevance of Carnosic Acid, Carnosol, and Rosmarinic Acid Concentrations in the in Vitro Antioxidant and Antimicrobial Activities of Rosmarinus officinalis (L.) Methanolic Extracts. Journal of agricultural and food chemistry, 60(38), 9603-8.

JUAN-BADATURUGE, M., HABTEMARIAM, S., JACKSON, C., & THOMAS, M. (2009). Antioxidant principles of Tanacetum vulgare L. aerial parts. Natural product communications, 4(11), 1561- 4.

KACEROVSKA, D., PIZINGER, K., MAJER, F., & SMID, F. (2008). Photodynamic therapy of nonmelanoma skin cancer with topical hypericum perforatum extract--a pilot study. Photochemistry and photobiology, 84(3), 779-85.

KARAKAS, F., KARAKAS, A., BORAN, C., TURKER, A., YALCIN, F., & BILENSOY, E. (2012). The evaluation of topical administration of Bellis perennis fraction on circular excision wound healing in Wistar albino rats. Pharmaceutical biology, 50(8), 1031-7.

KATERERE, D., & LUSEBA, D. (2010). Ethnoveterinary botanical medicine. Herbal medicines for animal health. CRC Press Taylor & Francis.

KAVALCIOGLU, N., ACIK, L., DEMIRCI, F., DEMIRCI, B., DEMIR, H., & BASER, K. (2010). Biological activities of Bellis perennis volatiles and extracts. Natural product communications, 5(1), 147- 50.

KAVANAUGH, N., & RIBBECK, K. (2012). Selected antimicrobial essential oils eradicate Pseudomonas spp. and Staphylococcus aureus biofilms. Applied and environmental microbiology, 78(11), 4057-61.

KERSCHER, M., & KORTING, H. (1992). Treatment of atopic eczema with evening primrose oil: rationale and clinical results. The clinical investigator, 70(2), 167-71.

KIM, J., KIM, H., KIM, S., PARK, K., JANG, H., LEE, E., et al. (2011). Methylene chloride fraction of the leaves of Thuja orientalis inhibits in vitro inflammatory biomarkers by blocking NF-κB and p38 MAPK signaling and protects mice from lethal endotoxemia. Journal of ethnopharmacology, 133(2), 687-95.

149

KIM, Y., CHA, H., NAM, K., YOON, Y., LEE, H., & AN, S. (2011). Centella asiatica extracts modulate hydrogen peroxide-induced senescence in human dermal fibroblasts. Experimental dermatology, 20(12), 998-1003.

KIM, Y., LEE, M., SUNG, S., & KIM, S. (2007). Sesquiterpenes from Ulmus davidiana var. japonica with the inhibitory effects on lipopolysaccharide-induced nitric oxide production. Fitoterapia, 78(3).

KIMURA, Y., SUMIYOSHI, M., SAMUKAWA, K., SATAKA, N., & SAKANAKA, M. (2008). Facilitating action of asiaticoside at low doses on burn wound repair and its mechanism. European journal of pharmacology, 584(2-3), 415-23.

KIZIL, M., KIZIL, G., YAVUZ, M., & AYTEKIN, C. (2002). Antimicrobial activity of the resins obtained from the roots and stems of Cedrus libani and Abies cilicica. Prikladnaia biokhimiia i mikrobiologiia, 38(2), 166-8.

KLOUCHEK-POPOVA, E., POPOV, A., PAVLOVA, N., & KRUSTEVA, S. (1982). Influence of the physiological regeneration and epithelialization using fractions isolated from Calendula officinalis. Acta physiologica et pharmacologica Bulgarica, 8(4), 63-7.

KLOVEKORN, W., TEPE, A., & DANESCH, U. (2007). A randomized, double-blind, vehicle-controlled, half-side comparison with a herbal ointment containing Mahonia aquifolium, Viola tricolor and Centella asiatica for the treatment of mild-to-moderate atopic dermatitis. International journal of clinical pharmacology and therapeutics, 45(11), 583-91.

KNIPPING, K., VAN ESCH, E., WIJERING, S., VAN DER HEIDE, S., DUBOIS, A., & GARSSEN, J. (2008). In vitro and in vivo anti-allergic effects of Arctium lappa L. Experimental biology and medicine, 233(11), 1469-77.

KNOTT, A., REUSCHLEIN, K., MIELKE, H., WENSORRA, U., MUMMERT, C., KOOP, U., et al. (2008). Natural Arctium lappa fruit extract improves the clinical signs of aging skin. Journal of cosmetic pharmacology, 7(4), 281-89.

KOH, Y., CHA, D., KO, J., PARK, H., & CHOI, H. (2010). Anti-inflammatory effect of Taraxacum officinale leaves on lipopolysaccharide-induced inflammatory responses in RAW 264.7 cells. Journal of medicinal food, 13(4), 870-8.

KONTOGIANNI, V., TOMIC, G., NIKOLIC, I., NERANTZAKI, A., SAYYAD, N., STOSIC-GRUJICIC, S., et al. (2013). Phytochemical profile of Rosmarinus officinalis and Salvia officinalis extracts and correlation to their antioxidant and anti-proliferative activity. Food chemistry, 136(1), 120-9.

KORTING, H., SCHAFER-KORTING, M., KLOVEKORN, W., MARTIN, C., & LAUX, P. (1995). Comparative efficacy of hamamelis distillate and hydrocortisone cream in atopic eczema. European journal of clinical pharmacology, 48(6), 461-5.

KRENN, L., BEYER, G., PERTZ, H., KARALL, E., KREMSER, M., GALAMBOSI, B., & MELZIG, M. (2004). In vitro antispasmodic and anti-inflammatory effects of Drosera rotundifolia. Arzneimittel Forschung, 54(7), 402-5.

150

KUCUKBAY, F., KUYUMKU, E., BILENLER, T., & YILDIZ, B. (2012). Chemical composition and antimicrobial activity of essential oil of Achillea cretica L. (Asteraceae) from Turkey. Natural product research, 26(12), 1668-75.

KUMAR, M., KIRUBANANDAN, S., SRIPRIYA, R., & SEHGAL, P. (2008). Triphala promotes healing of infected full-thickness dermal wound. The Journal of surgical research, 144(1), 94-101.

KUMAR, S., JURESIC, E., BARTON, M., & SHAFIG, J. (2010). Management of skin toxicity during radiation therapy: a review of the evidence. Journal of medical imaging and radiation oncology, 54(3), 264-79.

KUMAR, V., SINGH, P., & BHATTACHARYA, S. (2001). Anti-inflammatory and analgesic activity of Indian Hypericum perforatum L. Indian journalof experimental biology, 39(4), 339-43.

KUSAR, A., ZUPANCIC, A., SENTJIRC, M., & BARICEVIC, D. (2006). Free radical scavenging activities of yellow gentian (Gentiana lutea L.) measured by electron spin resonance. Human & experimental toxicology, 25(10), 599-604.

KWON, J., KIM, S., PARK, K., & LEE, M. (2011). Antioxidative and anti-inflammatory effects of phenolic compounds from the roots of Ulmus macrocarpa. Archives of pharmacal research, 34(9), 1459-66.

LAZREG AREF, H., GAALICHE, B., FEKIH, A., MARS, M., AOUNI, M., PIERRE CHAUMON, J., & SAID, K. (2011). In vitro cytotoxic and antiviral activities of Ficus carica latex extracts. Natural product research, 25(3), 310-19.

LAZREG-AREF, H., MARS, M., FEKIH, A., AOUNI, M., & SAID, K. (2012). Chemical composition and antibacterial activity of a hexane extract of Tunisian caprifig latex from the unripe fruit of Ficus carica. Pharmaceutical biology, 50(4), 407-12.

LEE, J., LEE, M., YOU, K., KWON, B., & SEO, H. P. (2012). Asiaticoside enhances normal human skin cell migration, attachment and growth in vitro wound healing model. Phytomedicine, 19(13), 1223-7.

LEE, M., SEO, S., & KIM, J. (2012). A β-cyclodextrin, polyethyleneimine and silk fibroin hydrogel containing Centella asiatica extract and hydrocortisone acetate: releasing properties and in vivo efficacy for healing of pressure sores. Clinical and experimental dermatology, 37(7), 762- 71.

LEE, Y., HWANG, S., YOON, J., LEE, S., KYUNG, E., KIM, J., et al. (2010). Inhibitory effect of Thuja orientalis on TNF-α-induced vascular inflammation. Phytotherapy research, 24(10), 1489-95.

LEE, Y., KAO, E., CHU, C., LIN, W., CHIOU, Y., & TSENG, T. (2006). Inhibitory effect of ailanthoidol on 12-O-tetradecanoyl-phorbol-13-acetate-induced tumor promotion in mouse skin. Oncology reports, 16(4), 921-7.

LESIAK, K., KOPROWSKA, K., ZALESNA, I., NEJC, D., DUCHLER, M., & CZIZ, M. (2010). Parthenolide, a sesquiterpene lactone from the medical herb feverfew, shows anticancer activity against human melanoma cells in vitro. Melanoma research, 20(1), 21-34.

151

LIU, M., DAI, Y., LI, Y., LUO, Y., HUANG, F., GONG, Z., & MENG, Q. (2008). Madecassoside isolated from Centella asiatica herbs facilitates burn wound healing in mice. Planta medica, 74(8), 809-15.

LIU, M., KATERERE, D., GRAY, A., & SEIDEL, V. (2009). Phytochemical and antifungal studies on Terminalia mollis and Terminalia brachystemma. Fitoterapia, 80(6), 369-73.

LODHIA, M., BHATT, K., & THAKER, V. (2009). Antibacterial activity of essential oils from palmarosa, evening primrose, lavender and tuberose. Indian journal of pharmaceutical sciences, 71(2), 134-6.

LV, L., TIAN, X., & FABG, W. (2010). Three new antioxidant C-glucosylanthrones from Aloe nobilis. Journal of Asian natural products research, 12(6), 443-7.

MABROUK, G., MOSELHY, S., ZOHNY, S., ALI, E., HELAL, T., AMIN, A., & KHALIFA, A. (2002). Inhibition of methylnitrosourea (MNU) induced oxidative stress and carcinogenesis by orally administered bee honey and Nigella grains in Sprague Dawely rats. Journal of experimental & clinical cancer research, 341-6.

MAGIATIS, P., SKALTSOUNIS, A., CHINOU, I., & HAROUTOUNIAN, S. (2002). Chemical composition and in-vitro antimicrobial activity of the essential oils of three Greek Achillea species. Zeitschrift fur Naturforschung. C, Journal of biosciences, 57(3-4), 287-90.

MAJEWSKA, I., & GENDASZEWSKA-DARMACH, E. (2011). Proangiogenic activity of plant extracts in accelerating wound healing - a new face of old phytomedicines. Acta biochima Polonica, 58(4), 449-60.

MALTKOWSKI, A., & PIOTROWSKA, M. (2006). Antioxidant and free radical scavenging activities of some medicinal plants from the Lamiaceae. Fitoterapia, 77(5), 346-53.

MAQUART, F., CHASTANG, F., SIMEON, A., BIREMBAUT, P., GILLERY, P., & WEGROWSKI, Y. (1999). Triterpenes from Centella asiatica stimulate extracellular matrix accumulation in rat experimental wounds. European journal of dermatology, 9(4), 289-96.

MARTIN, K., SUR, R., LIEBEL, F., TIERNEY, N., LYTE, P., GARAY, M., et al. (2008). Parthenolide-depleted Feverfew (Tanacetum parthenium) protects skin from UV irradiation and external aggression. Archives of dermatological research, 300(2), 69-80.

MARTIN, R., PIERRARD, C., LEJEUNE, F., HILAIRE, P., BRETON, L., & BERNERD, F. (2008). Photoprotective effect of a water-soluble extract of Rosmarinus officinalis L. against UV- induced matrix metalloproteinase-1 in human dermal fibroblasts and reconstructed skin. European Journal of dermatology, 18(2), 128-35.

MASAKI, H., ATSUMI, T., & SAKURAI, H. (1995). Protective activity of hamamelitannin on cell damage induced by superoxide anion radicals in murine dermal fibroblasts. Biological & pharmaceutical bulletin, 18(1), 59-63.

152

MASAKI, H., ATSUMI, T., & SAKURAI, H. (1995). Protective activity of hamamelitannin on cell damage of murine skin fibroblasts induced by UVB irradiation. Journal of dermatological science, 10(1), 25-34.

MASOKO, P., PICARD, J., HOWARD, R., MAMPURU, L., & ELOFF, J. (2010). In vivo antifungal effect of Combretum and Terminalia species extracts on cutaneous wound healing in immunosuppressed rats. Pharmaceutical biology, 48(6), 621-32.

MATYSIK, G., WOJCIAK-KOSIOR, M., & PADUCH, R. (2005). The influence of Calendulae officinalis flos extracts on cell cultures, and the chromatographic analysis of extracts. Journal of pharmaceutical and biomedical analysis, 38(2), 285-92.

MAYAUD, L., CARRICAJO, A., ZHIRI, A., & AUBERT, G. (2008). Comparison of bacteriostatic and bactericidal activity of 13 essential oils against strains with varying sensitivity to antibiotics. Letter in applied microbiology, 47(3), 167-73.

McCUTCHEON, A., ELLIS, S., HANCOCK, R., & TOWERS, G. (1992). Antibiotic screening of medicinal plants of the British Colombian native peoples. Journal of ethnopharmacology(37), 213-23.

McCUTCHEON, A., ELLIS, S., HANCOCK, R., & TOWERS, G. (1994). Antifungal screening of medicinal plants of British Columbian native people. Journal of ethnopharmacology(44), 157-69.

McKAY, D., CHEN, C., YEUM, K., MATTHAN, N., LICHTENSTEIN, A., & BLUMBERG, J. (2010). Chronic and acute effects of walnuts on antioxidant capacity and nutritional status in humans: a randomized, cross-over pilot study. Nutrition journal, 9-21.

MEINKE, M., SCHANZER, S., HAAG, S., CASETTI, F., MULLER, M., WOLFLE, U., et al. (2012). In vivo photoprotective and anti-inflammatory effect of hyperforin is associated with high antioxidant activity in vitro and ex vivo. European journal of pharamceutical and biopharmaceutics: official journal of Arbeitsgemeinschaft fur Pharmazeutische Verfahrenstechnik, 81(2), 346-50.

MENG, F., ZUO, G., HAO, X., WANG, G., XIAO, H., ZHANG, J., & XU, G. (2009). Antifungal activity of the benzo[c]phenanthridine alkaloids from Chelidonium majus Linn against resistant clinical yeast isolates. Journal of ethnopharmacology, 125(3), 494-6.

MENGONI, E. V., RIGANO, L., RODRIGUEZ-PUEBLA, M., GALLIANO, S., CAFFERATA, E., PIVETTA, O., et al. (2011). Suppression of COX-2, IL-1β and TNF-α expression and leukocyte infiltration in inflamed skin by bioactive compounds from Rosmarinus officinalis L. Fitoterapia, 82(3), 414- 21.

MENICHINI, G., ALFANO, C., PROVENZANO, E., MARRELLI, M., STATTI, G., SOMMA, F., et al. (2012). Fig Latex (Ficus carica L. cultivar Dottato) in Combination with UV Irradiation Decreases the Viability of A375 Melanoma Cells In Vitro. Anti-cancer agents in medicinal chemistry, 12(8), 959-65.

MILADINOVIC, D., ILIC, B., MIHAJILOV-KRSTEV, T., NIKOLIC, N., MILADINOVIC, L., & CVETKOVIC, O. (2012). Investigation of the chemical composition-antibacterial activity relationship of

153

essential oils by chemometric methods. Analytical and bioanalytical chemistry, 403(4), 1007- 18.

MISHRA, A., MISHRA, A., VERMA, A., & CHATTOPADHYAY, P. (2012). Effects of Calendula Essential Oil-Based Cream on Biochemical Parameters of Skin of Albino Rats against Ultraviolet B Radiation. Scientia pharmaceutica, 80(3), 669-83.

MONIRUZZAMAN, M., ROKEYA, B., AHMED, S., BHOWMIK, A. K., & GAN, S. (2012). In Vitro Antioxidant Effects of Aloe barbadensis Miller Extracts and the Potential Role of These Extracts as Antidiabetic and Antilipidemic Agents on Streptozotocin-Induced Type 2 Diabetic Model Rats. Molecules, 17(11), 12851-67.

MONTSERRAT-de la PAZ, S., FERNANDEZ-ARCHE, A., ANGEL-MARTIN, M., & GARCIA-GIMENEZ, M. (2012). The sterols isolated from Evening Primrose oil modulate the release of proinflammatory mediators. Phytomedicine: international journal of phytotherapy and phytopharmacology, 19(12), 1072-6.

MURAI, M., TAMAYAMA, Y., & NISHIBE, S. (1995). Phenylethanoids in the herb of Plantago lanceolata and inhibitory effect on arachidonic acid-induced mouse ear edema. Planta medica, 61(5), 479-80.

NADOVA, S., MIADOKOVA, E., ALFOLDIOVA, L., KOPASKOVA, M., HASPLOVA, K., HUDECOVA, A., et al. (2008). Potential antioxidant activity, cytotoxic and apoptosis-inducing effects of Chelidonium majus L. extract on leukemia cells. Neuro endocrinology Letters, 29(5), 649-52.

NAIR, R., & CHANDA, S. (2008). Antimicrobial Activity of Terminalia catappa, Manilkara zapota and Piper betel Leaf Extract. Indian journal of pharmaceutical sciences, 70(3), 390-3.

NAM, D., LEE, J., HEO, J., & LEE, S. (2011). Mitigation of 2,4-dinitrofluorobenzene-induced atopic dermatitis-related symptoms by Terminalia chebula Retzius. International journal of molecular medicine, 28(6), 1013-8.

NEGI, A., LUGMAN, S., SRIVASTAVA, S., KRISHNA, V., GUPTA, N., & DAROKAR, M. (2011). Antiproliferative and antioxidant activities of Juglans regia fruit extracts. Pharmaceutical biology, 49(6), 669-73.

NEMETH, E., & BERNATH, J. (2008). Biological activities of yarrow species (Achillea spp.). Current pharmaceutical design, 14(29), 315167.

NILFOROUSHZADEH, M., SHIRANI-BIDABADI, L., ZOLFAGHARI-BAGHBADERANI, A., SABERI, S., SIADAT, A., & MAHMOUDI, M. (2008). Comparison of Thymus vulgaris (Thyme), Achillea millefolium (Yarrow) and propolis hydroalcoholic extracts versus systemic glucantime in the treatment of cutaneous leishmaniasis in balb/c mice. Journal of vector borne disease, 45(4), 301-6.

NISHIZAWA, M., OHTSU, H., TANAKA, R., TOKUDA, H., KATOH, T., TAKEO, M., & NODE, M. (2007). Oral administration of (11E)-13-oxo-15,16-dinorlabda-8(20),11-dien-19-oic acid strongly reduces photocarcinogenesis in mouse skin exposed to UV-B irradiation. Chemistry & biodiversity, 4(5), 1003-7.

154

OJALA, T., VUORELA, P., KIVIRANTA, J., VUORELA, H., & HILTUNENE, R. (1999). A bioassay using Artemia salina for detecting phototoxicity of plant coumarins. Planta medica, 65(8), 715-8.

OLIVEIRA, A., SILVA, L., FERRERES, F., GUEDES DE PINHO, P., VALENTAO, P., SILVA, B., et al. (2010). Chemical assessment and in vitro antioxidant capacity of Ficus carica latex. Journal of agriculutural and food chemistry, 58(6), 3393-8.

ONIGA, I., PARVU, A., TOIU, A., & BENEDEC, D. (2007). Effects of Salvia officinalis L. extract on experimental acute inflammation. Revista medico-chirurgicala a Societatii de Medici si Naturalisti din Iasi, 111(1), 290-4.

OZTURK, N., KORKMAZ, S., & OZTURK, Y. (2007). Wound-healing activity of St. John's Wort (Hypericum perforatum L.) on chicken embryonic fibroblasts. Journal of ethnopharmacology, 111(1), 33-9.

PAIN, S., ALTOBELLI, C., BOHER, A., CITTADINI, L., FAVRE-MERCURET, M., GAILLARD, C., et al. (2011). Surface rejuvenating effect of Achillea millefolium extract. International journal of cosmetic science, 33(6), 535-42.

PANAHI, Y., SHARIF, M., SHARIF, A., BEIRAGHDAR, F., ZAHIRI, Z., AMIRCHOOPANI, G., et al. (2012). A randomized comparative trial on the therapeutic efficacy of topical aloe vera and Calendula officinalis on diaper dermatitis in children. The Scientific World Journal.

PAOLINO, D., COSCO, D., CILURZO, F., TRAPASSO, E., MORITTU, V., CELIA, C., & FRESTA, M. (2012). Improved in vitro and in vivo collagen biosynthesis by asiaticoside-loaded ultradeformable vesicles. Journal of controlled release: official journal of the Controlled Release Society, 162(1), 143-51.

PAPER, D., KARALL, E., KREMSER, M., & KRENN, L. (2005). Comparison of the antiinflammatory effects of Drosera rotundifolia and Drosera madagascariensis in the HET-CAM assay. Phytotherapy research, 19(4), 323-6.

PARADA-TURSKA, J., PITURA, A., BRZANA, W., JABLONSKI, M., MAJDAN, M., & RZESKI, W. (2008). Parthenolide inhibits proliferation of fibroblast-like synoviocytes in vitro. Inflammation, 31(4), 281-5.

PARENTE, L., ANDRADE, M., BRITO, L., MOURA, V., MIGUEL, M., LINO-JUNIOR RDE, S., et al. (2011). Angiogenic activity of Calendula officinalis L. in rats. Acta cirurgica brasiliera/ Socidade Brasileira para Desenvolvimento Pesquima em cirurgia, 26(1), 19-24.

PARENTE, L., LINO JUNIOR RDE, S., TRESVENZOL, L., VINAUD, M., DE PAULA, J., & PAULO, N. (2012). Wound Healing and Anti-Inflammatory Effect in Animal Models of Calendula officinalis L. Growing in Brazil. Evidence-based complementary and alternative medicine.

PARK, B., BOSIRE, K., LEE, E., LEE, Y., & KIM, J. (2005). Asiatic acid induces apoptosis in SK-MEL-2 human melanoma cells. Cancer letters, 218(1), 81-90.

155

PARK, E., PARK, H., CHUNG, H., SHIN, Y., MIN, H., HONG, J., et al. (2012). Antimetastatic activity of pinosylvin, a natural stilbenoid, is associated with the suppression of matrix metalloproteinases. The Journal of nutritional biochemistry, 23(8), 946-52.

PARK, J., CUONG, T., HUNG, T., LEE, I., NA, M., KIM, J., et al. (2011). Alkaloids from Chelidonium majus and their inhibitory effects on LPS-induced NO production in RAW264.7 cells. Bioorganic & medicinal chemistry letters, 21(23), 6960-3.

PAUL, A., BISHAYEE, K., GHOSH, S., MUKHERJEE, A., SIKDAR, S., CHAKRABORTY, D., et al. (2012). Chelidonine isolated from ethanolic extract of Chelidonium majus promotes apoptosis in HeLa cells through p38-p53 and PI3K/AKT signalling pathways. Journal of Chinese integrative medicine, 10(9), 1025-38.

PELLEGRINA, C., PADOVANI, G., MAINENTE, F., ZOCCATELLI, G., MOSCONI, S., VENERI, G., et al. (2005). Anti-tumour potential of a gallic acid-containing phenolic fraction from Oenothera biennis. Cancer letters, 226(1), 17-25.

PEREIRA, J., BERGAMO, D., PEREIRA, J., FRANCA SDE, C., PIETRO, R., & SILVA-SOUSA, Y. (2005). Antimicrobial activity of Arctium lappa constituents against microorganisms commonly found in endodontic infections. Brazilian dental jouranl, 16(3), 192-6.

PEREIRA, R., CARVALHO, A., VAZ, D., GIL, M., MENDES, A., & BARTOLO, P. (2012). Development of novel alginate based hydrogel films for wound healing applications. International journal of biological macromolecules, 52, 221-20.

PIRBALOUTI, A., KOOHPAYEH, A., & KARIMI, I. (2010). The wound healing activity of flower extracts of Punica granatum and Achillea kellalensis in Wistar rats. Acta poloniae, 67(1), 107-10.

POPADIC, D., SAVIC, E., RAMIC, Z., DJORDJEVIC, V., TRAJKOVIC, V., MEDENICA, L., & POPADIC, S. (2012). Aloe-emodin inhibits proliferation of adult human keratinocytes in vitro. Journal of cosmetic science, 63(5), 297-302.

PREETHI, K., & KUTTAN, R. (2009). Wound healing activity of flower extract of Calendula officinalis. Journal of basic and clinical physiology and pharmacology, 20(1), 73-9.

PREETHI, K., SIVEEN, K., KUTTAN, R., & KUTTAN, G. (2010). Inhibition of metastasis of B16F-10 melanoma cells in C57BL/6 mice by an extract of Calendula officinalis L flowers. Asain pacific journal of cancer prevention, 11(6), 1773-9.

QUAVE, C., PLANO, L., PANTUSO, T., & BENETT, B. (2008). Effects of extracts from Italian medicinal plants on planktonic growth, biofilm formation and adherence of methicillin-resistant Staphylococcus aureus. Journal of ethnopharmacology, 118(3), 418-28.

RABANAL, R., ARIAS, A., PRADO, B., HERNANDEZ-PEREZ, M., & SANCHEZ-MATEO, C. (2002). Antimicrobial studies on three species of Hypericum from the Canary Islands. Journal of ethnopharmacology, 81(2), 287-92.

RADULOVIC, N., DEKIC, M., RANDELOVIC, P., STOJANOVIC, N., ZARUBICA, A., & STOJANOVIC-RADIC, Z. (2012). Toxic essential oils: anxiolytic, antinociceptive and antimicrobial properties of the

156

yarrow Achillea umbellata Sibth. et Sm. (Asteraceae) volatiles. Food and chemical toxicology: an international journal published for the British Industrial Biological Research Association, 50(6), 2016-26.

RANE, M., & MENGI, S. (2003). Comparative effect of oral administration and topical application of alcoholic extract of Terminalia arjuna bark on incision and excision wounds in rats. Fitoterapia, 74(6), 553-8.

RATHER, M., DAR, B., DAR, M., WANI, B., SHAH, W., BHAT, B., et al. (2012). Chemical composition, antioxidant and antibacterial activities of the leaf essential oil of Juglans regia L. and its constituents. Phytomedicine: international journal of phytotherapy and phytopharmacology, 19(13), 1185-90.

RAUHA, J., REMES, S., HEINONEN, M., HOPIA, A., KAHKONENE, M., KUJALA, T., et al. (2000). Antimicrobial effects of Finnish plant extracts containing flavonoids and other phenolic compounds. International journal of food microbiology, 56(1), 3-12.

REUTER, J., HUYKE, C., SCHEUVENS, H., PLOCH, M., NEUMANN, K., JAKOB, T., & SCHEMPP, C. (2008). Skin tolerance of a new bath oil containing St. John's wort extract. Skin pharmacology and physiology, 21(6), 306-11.

REUTER, J., JOCHER, A., HORNSTEIN, S., MONTING, J., & SCHEMPP, C. (2007). Sage extract rich in phenolic diterpenes inhibits ultraviolet-induced erythema in vivo. Planta medica, 73(11).

REUTER, J., WOLFLE, U., WECKESSER, S., & SCHEMPP, C. (2010). Topical treatment of atopic dermatitis with St. John's wort cream--a randomized, placebo controlled, double blind half- side comparison. Journal of the German Society of Dermatology, 8(10), 788-96.

RODRIGUES, M., KANAZAWA, L., DAS NEVES, T., DA SILVA, C., HORST, H., PIZZOLATTI, M., et al. (2012). Antinociceptive and anti-inflammatory potential of extract and isolated compounds from the leaves of Salvia officinalis in mice. Journal of ethnopharamcology, 139(2), 519-26.

RODRIGUEZ-DIAZ, M., DELPORTE, C., CARTAGENA, C., CASSELS, B., GONZALES, P., SILVA, X., et al. (2011). Topical anti-inflammatory activity of quillaic acid from Quillaja saponaria Mol. and some derivatives. The Journal of pharmacy and pharmacology, 63(5), 718-24.

ROLLER, S., ERNEST, N., & BUCKLE, J. (2009). The antimicrobial activity of high-necrodane and other lavender oils on methicillin-sensitive and -resistant Staphylococcus aureus (MSSA and MRSA). Journal of alternative and complementary medicine, 15(3), 275-9.

RONER, M., TAM, K., & KIESLING-BARRAGER, M. (2010). Prevention of rotavirus infections in vitro with aqueous extracts of Quillaja Saponaria Molina. Future medicinal chemistry, 2(7), 1083- 97.

ROP, O., REZNICEK, V., VALSIKOVA, M., JURIKOVA, T., MLCEK, J., & KRAMAROVA, D. (2010). Antioxidant properties of European cranberrybush fruit (Viburnum opulus var. edule). Molecules, 15(6), 4467-77.

157

RUSZYMAH, B., CHOWDHURY, S., MANAN, N., FONG, O., ADENAN, M., & SAIM, A. (2012). Aqueous extract of Centella asiatica promotes corneal epithelium wound healing in vitro. Journal of ethnopharmacology, 140(2), 333-8.

SADDIGE, Z., NAEEM, I., & MAIMOONA, A. (2010). A review of the antibacterial activity of Hypericum perforatum L. Journal of ethnopharmacology, 131(3), 511-21.

SAEVIK, BK, BERGVALL, K, HOLM, BR, SAIJONMAA-KOULUMIES, LE, HEDHAMMAR, A, LARSEN, S, KRISTENSEN, F. (2004). A randomized, controlled study to evaluate the steroid sparing effect of essential fatty acid supplementation in the treatment of canine atopic dermatitis. Veterinary dermatology, 15(3), 137-45.

SAKIVIN, K., MENKOVIC, N., ZDUNIC, G., STEVIC, T., RADANOVIC, D., & JANKOVIC, T. (2009). Antimicrobial activity of Gentiana lutea L. extracts. Zeitschrift for Naturforschung. C, Journal of biosciences, 64(5-6), 339-42.

SALIMI, M., MAJD, A., SEPAHDAR, Z., AZADMANESH, K., IRIAN, S., ARDESTANIYAN, M., & HEDAYATI, M. (2012). Cytotoxicity effects of various Juglans regia (walnut) leaf extracts in human cancer cell lines. Pharmaceutical biology, 50(11), 1416-22.

SALLER, R., BUECHI, S., MEYRAT, R., & SCHMIDHAUSER, C. (2001). Combined herbal preparation for topical treatment of Herpes labialis. Research in complementary and natural class medicine, 8(6), 373-82.

SAMADI, S., KHADIVZADEH, T., EMAMI, A., MOOSAVI, N., TAFAGHODI, M., & BEHNAM, H. (2010). The effect of Hypericum perforatum on the wound healing and scar of cesarean. Journal of alternative and complementray medicine, 16(1), 113-7.

SAMUELSEN, A. (2000). The traditional uses, chemical constituents and biological activities of Plantago major L. A review. Journal of ethnopharmacology, 71(1-2), 1-21.

SANCHETI, G., & GOYAL, P. (2006). Effect of Rosmarinus officinalis in modulating 7,12- dimethylbenz(a)anthracene induced skin tumorigenesis in mice. Phytotherapy research, 20(11), 981-6.

SCARFF, D., & LLOYD, D. (1992). Double blind, placebo-controlled, crossover study of evening primrose oil in the treatment of canine atopy. The Veterinary Record, 131(5), 97-99.

SCHMIDT, E., WANNER, J., HIIFERL, M., JIROVETZ, L., BUCHBAUER, G., GOCHEV, V., et al. (2012). Chemical composition, olfactory analysis and antibacterial activity of Thymus vulgaris chemotypes geraniol, 4-thujanol/terpinen-4-ol, thymol and linalool cultivated in southern France. Natural product communications, 7(8), 1095-8.

SCHOEN, A., & WYNN, S. (1998). Complementary and alternative veterinary medicine. Principles and practice. Saint Louis: Mosby.

SHETTY, B., UDUPA, S., UDUPA, A., & SOMAYAJI, S. (2006). Effect of Centella asiatica L (Umbelliferae) on normal and dexamethasone-suppressed wound healing in Wistar Albino rats. The International journal of lower extremity wounds, 5(3), 137-43.

158

SHIN, S. (2003). Anti-Aspergillus activities of plant essential oils and their combination effects with ketoconazole or amphotericin B. Archives of pharmacal research, 26(5), 389-93.

SIENKIEWICZ, M., LYSAKOWSKA, M., CIECWIERZ, J., DENYS, P., & KOWALCZYK, E. (2011). Antibacterial activity of thyme and lavender essential oils. Medicinal chemistry, 7(6), 674-89.

SIENKIEWICZ, M., LYSAKOWSKA, M., DENYS, P., & KOWALCZYC, E. (2012). The antimicrobial activity of thyme essential oil against multidrug resistant clinical bacterial strains. (137-48, Éd.) Microbial drug resistance, 18(2).

SIME, S., & REEVE, V. (2004). Protection from inflammation, immunosuppression and carcinogenesis induced by UV radiation in mice by topical Pycnogenol. Photochemistry and photobiology, 79(2), 193-8.

SINGH, R., TRIVEDI, P., BAWANKULE, D., AHMAD, A., & SHANKER, K. (2012). HILIC quantification of oenotheralanosterol A and B from Oenothera biennis and their suppression of IL-6 and TNF-α expression in mouse macrophage. Journal of ethnopharmacology, 141(1), 357-62.

SOHN, E., JANG, S., JOO, H., PARK, S., KANG, S., & LEE, C. K. (2011). Anti-allergic and anti- inflammatory effects of butanol extract from Arctium Lappa L. Clinical and molecular allergy, 9(1).

SOKOVIC, M., GLAMOCLIJA, J., MARIN, P., BRKIC, D., & VAN GRIENSVEN, L. (2010). Antibacterial effects of the essential oils of commonly consumed medicinal herbs using an in vitro model. Molecules, 15(11), 7532-46.

SOLOMON, A., GOLUBOWICZ, S., YABLOWICZ, Z., GROSSMAN, S., BERGMAN, M., GOTTLIEB, H., et al. (2006). Antioxidant activities and anthocyanin content of fresh fruits of common fig (Ficus carica L.). Journal of agricultural and food chemistry, 54(20), 7717-23.

SOMBOONWONG, J., KANKAISRE, M., TANTISIRA, B., & TANTISIRA, M. (2012). Wound healing activities of different extracts of Centella asiatica in incision and burn wound models: an experimental animal study. BMC complementary and alternative medicine.

SONG, I., KIM, K., SUH, S., KIM, M., KWON, D., KIM, S., & KIM, C. (2007). Anti-inflammatory effect of Ulmus davidiana Planch (Ulmaceae) on collagen-induced inflammation in rats. Environmental toxicology and pharmacology, 23(1), 102-10.

STAIGER, C. (2012). Comfrey: a clinical overview. Phytotherapy research, 26(10), 1441-8.

STOJANOVIC, G., RADULOVIC, N., HASHIMOTO, T., & PALIC, R. (2005). In vitro antimicrobial activity of extracts of four Achillea species: the composition of Achillea clavennae L. (Asteraceae) extract. Journal of ethnopharmacology, 101(1-3), 185-90.

STOJANOVIC-RADIC, Z., COMIC, L., RADULOVIC, N., BLAGOJEVIC, P., MIHAJILOV-KRSTEV, T., & RAJKOVIC, J. (2012). Commercial Carlinae radix herbal drug: Botanical identity, chemical composition and antimicrobial properties. Pharmaceutical biology, 50(8), 933-40.

SUGUNA, L., SINGH, S., SIVAKUMAR, P., SAMPATH, P., & CHANDRAKASAN, G. (2002). Influence of Terminalia chebula on dermal wound healing in rats. Phytotherapy research, 16(3), 227-31.

159

SUGUNA, L., SIVAKUMAR, P., & CHANDRAKASAN, G. (1996). Effects of Centella asiatica extract on dermal wound healing in rats. Indian journal of experimental biology, 34(12), 1208-11.

SUNILA, E., & KUTTAN, G. (2006). A preliminary study on antimetastatic activity of Thuja occidentalis L. in mice model. Immunopharmacology and immunotoxicology, 28(2), 269-80.

SUNILA, E., HAMSA, T., & KUTTAN, G. (2011). Effect of Thuja occidentalis and its polysaccharide on cell-mediated immune responses and cytokine levels of metastatic tumor-bearing animals. Pharmaceutical biology, 49(10), 1065-73.

SUNTAR, I., AKKOL, E., KELES, H., OKTEM, A., BASER, K., & YESILADA, E. (2011). A novel wound healing ointment: a formulation of Hypericum perforatum oil and sage and oregano essential oils based on traditional Turkish knowledge. Journal of ethnopharmacology, 134(1), 89-96.

SUNTAR, I., AKKOL, E., YILMAZER, D., BAYKAL, T., KIRMIZIBEKMEZ, H., ALPER, M., & YESILADA, E. (2010). Investigations on the in vivo wound healing potential of Hypericum perforatum L. Journal of ethnopharmacology, 127(2), 468-77.

SUNTAR, I., TUMEN, I., USTUN, O., KELES, O., & AKKOL, E. (2012). Appraisal on the wound healing and anti-inflammatory activities of the essential oils obtained from the cones and needles of Pinus species by in vivo and in vitro experimental models. Journal of ethnopharmacology, 139(2), 533-40.

SUR, R., MARTIN, K., LIEBEL, F., LYTE, P., SHAPIRO, S., & SOUTHALL, M. (2009). Anti-inflammatory activity of parthenolide-depleted Feverfew (Tanacetum parthenium). Inflammopharmacology, 17(1), 42-9.

TAKASAKI, M., KONOSHIMA, T., TOKUDA, H., MASUDA, K., ARAI, Y., SHIOJIMA, K., & AGETA, H. (1999). Anti-carcinogenetic activity of Taraxacum plant. II. Biological & pharmaceutical bulletin, 22(6), 606-10.

TAKASAKI, M., KONOSHIMA, T., TOKUDA, H., MASUDA, K., ARAI, Y., SHIOJIMA, K., & AGETA, H. (1999). Anti-carcinogenic activity of Taraxacum plant. I. Biological & pharmaceutical bulletin, 22(6), 602-5.

TAM, K., & RONER, M. (2011). Characterization of in vivo anti-rotavirus activities of saponin extracts from Quillaja saponaria Molina. Antiviral research, 90(3), 231-41.

TANAKA, R., OHTSU, H., IWAMOTO, M., MINAMI, T., TOKUDA, H., NISHINO, H., et al. (2000). Cancer chemopreventive agents, labdane diterpenoids from the stem bark of Thuja standishii (Gord.) Carr. Cancer Letters, 161(2), 165-70.

TANG, B., ZHU, B., LIANG, Y., BI, L., HU, Z., CHEN, B., et al. (2011). Asiaticoside suppresses collagen expression and TGF-β/Smad signaling through inducing Smad7 and inhibiting TGF-βRI and TGF-βRII in keloid fibroblasts. Archives of dermatological research, 303(8), 563-72.

TARAMESHLOO, M., NOROUZIAN, M., ZAREIN-DOLAB, S., DADPAY, M., & GAZOR, R. (2012). A comparative study of the effects of topical application of Aloe vera, thyroid hormone and silver sulfadiazine on skin wounds in Wistar rats. Laboratory animal research, 28(1), 17-21.

160

TAVIANO, M., MARINO, A., TROVATO, A., BELLINGHIERI, V., LA BARBERA, T., GUVENC, A., et al. (2011). Antioxidant and antimicrobial activities of branches extracts of five Juniperus species from Turkey. Pharmaceutical biology, 49(10), 1014-22.

TCHAKAM, P., LUNGA, P., KOWA, T., LONFOUO, A., WABO, H., TAPONDJOU, L., et al. (2012). Antimicrobial and antioxidant activities of the extracts and compounds from the leaves of Psorospermum aurantiacum Engl and Hypericum lanceolatum Lam. BMC complementary and alternative medicine, 12(1), 136.

The Angiosperm Phylogeny Group, *. (2009). An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG III. Botanical Journal of the Linnean Society, 161(2), 105-21.

TOIU, A., PARVU, A., ONIGA, I., & TAMAS, M. (2007). Evaluation of anti-inflammatory activity of alcoholic extract from Viola tricolor. Revista medico-chirurgicala a Societatii de medici si naturalisti din Iasi, 111(2), 525-9.

TOURINO, S., LIZARRAGA, D., CARRERAS, A., LORENZO, S., UGARTONDO, V., MITJANS, M., et al. (2008). Highly galloylated tannin fractions from witch hazel (Hamamelis virginiana) bark: electron transfer capacity, in vitro antioxidant activity, and effects on skin-related cells. Chemical research in toxicology, 21(3), 696-704.

TUMEN, I., AKKOL, E., SUNTAR, I., & KELES, H. (2011). Wound repair and anti-inflammatory potential of essential oils from cones of Pinaceae: preclinical experimental research in animal models. Journal of ethnopharamcology, 137(3), 1215-20.

TUNDIS, R., LOIZZO, M., MENICHINI, F., & BONESI, M. (2011). In vitro cytotoxic activity of extracts and isolated constituents of Salvia leriifolia Benth. against a panel of human cancer cell lines. Chemistry & biodiversity, 8(6), 1152-62.

UKIYA, M., AKIHISA, T., YASUKAWA, K., TOKUDA, H., SUZUKI, T., & KIMURA, Y. (2006). Anti- inflammatory, anti-tumor-promoting, and cytotoxic activities of constituents of marigold (Calendula officinalis) flowers. Journal of natural products, 69(12), 1692-6.

ULLMAN, S. (1952). The inhibitory and necrosis-inducing effects of the latex of Ficus carica L. on transplanted and spontaneous tumours. Experimental medicine and surgery, 10(1), 26-49.

ULLMAN, S. C., & ROAN, K. (1952). The effects of the fraction R3 of the latex of ficus carica L. on the tissues of mice bearing spontaneous mammary tumors. Experimental medicine and surgery, 10(4), 287-305.

VIGO, E., CEPEDA, A., GUALILLO, O., & PEREZ-FERNANDEZ, R. (2005). In-vitro anti-inflammatory activity of Pinus sylvestris and Plantago lanceolata extracts: effect on inducible NOS, COX-1, COX-2 and their products in J774A.1 murine macrophages. The Journal of pharmacy and pharmacology, 57(3), 383-91.

VIJAYALAKSHMI, D., DHANDAPANI, R., JAYAVENI, S., JITHENDRA, P., ROSE, C., & MANDAL, A. (2012). In vitro anti inflammatory activity of Aloe vera by down regulation of MMP-9 in peripheral blood mononuclear cells. Journal of ethnopharmacology, 141(1), 542-6.

161

VITALINI, S., BERETTA, G., IRITI, M., ORSENIGO, S., BASILICO, N., DALL'ACQUA, S., et al. (2011). Phenolic compounds from Achillea millefolium L. and their bioactivity. Acto biochimica Polonica, 58(2), 203-9.

VUKICS, V., KERY, A., & GUTTMAN, A. (2008). Analysis of polar antioxidants in Heartsease (Viola tricolor L.) and Garden pansy (Viola x wittrockiana Gams.). Journal of chromatographic science, 46(9), 823-7.

VUKICS, V., KERY, A., BONN, G., & GUTTMAN, A. (2008). Major flavonoid components of heartsease (Viola tricolor L.) and their antioxidant activities. Analytical and bioanalytical chemistry, 390(7), 1917-25.

WALCH, S., TINZOH, L., ZIMMERMANN, B., STUHLINGER, W., & LACHENMEIER, D. (2011). Antioxidant Capacity and Polyphenolic Composition as Quality Indicators for Aqueous Infusions of Salvia officinalis L. (sage tea). Frontiers in pharmacology.

WANG, W., LI, N., LUO, M., ZU, Y., & EFFERTH, T. (2012). Antibacterial activity and anticancer activity of Rosmarinus officinalis L. essential oil compared to that of its main components. Molecules, 17(3), 2794-13.

WARASHINA, T., UMEHARA, K., & MIYASE, T. (2012). Constituents from the roots of Taraxacum platycarpum and their effect on proliferation of human skin fibroblasts. Chemical & pharmaceutical bulletin, 60(2), 205-12.

WECKESSER, S., ENGEL, K., SIMON-HAARHAUS, B., WITTMER, A., PELZ, K., & SCHEMPP, C. (2007). Screening of plant extracts for antimicrobial activity against bacteria and yeasts with dermatological relevance. Phytomedicine, 14(7-8), 508-16.

WEI, A., & SHIBAMOTO, T. (2007). Antioxidant activities of essential oil mixtures toward skin lipid squalene oxidized by UV irradiation. Cutaneous and ocular toxicology, 26(3), 227-33.

WESTERHOF, W., DAS, P., MIDDELKOOP, E., VERSCHOOR, J., STOREY, L., & REGNIER, C. (2001). Mucopolysaccharides from psyllium involved in wound healing. Drugs under experimental and clinical research, 27(5-6), 165-75.

WINTOLA, O., & AFOLAYAN, A. (2011). Phytochemical constituents and antioxidant activities of the whole leaf extract of Aloe ferox Mill. Pharmacognosy magazine, 7(28), 325-33.

WITKOWSKA-BANASZCZAK, E., BYLKA, W., MATLAWSKA, I., GOSLINSKA, O., & MUSZYNSKI, Z. (2005). Antimicrobial activity of Viola tricolor herb. Fitoterapia, 76(5), 458-61.

WOLFF, H., & KIESER, M. (2007). Hamamelis in children with skin disorders and skin injuries: results of an observational study. European journal of pediatrics, 166(9), 943-8.

YANG, G., LEE, K., LEE, M., KIM, S., HAM, I., & CHOI, H. (2011). Inhibitory effects of Chelidonium majus extract on atopic dermatitis-like skin lesions in NC/Nga mice. Journal of ethnopharmacology, 138(2), 398-403.

162

YANG, X., YU, W., OU, Z., MA, H., LIU, W., & JI, X. (2009). Antioxidant and immunity activity of water extract and crude polysaccharide from Ficus carica L. fruit. Plant foods for human nutrition , 64(2), 167-73.

YOUSEFZADI, M., EBRAHIMI, S., SONBOLI, A., MIRAGHASI, F., GHIASI, S., ARMAN, M., & MOSAFFA, N. (2009). Cytotoxicity, antimicrobial activity and composition of essential oil from Tanacetum balsamita L. subsp. balsamita. Natural products communications, 4(1), 119-22.

ZHANG, X., XIONG, H., & LIU, L. (2012). Effects of taraxasterol on inflammatory responses in lipopolysaccharide-induced RAW 264.7 macrophages. Journal of ethnopharmacology, 141(1), 206-11.

ZIPPEL, J., DETERS, A., PAPPAI, D., & HENSEL, A. (2009). A high molecular arabinogalactan from Ribes nigrum L.: influence on cell physiology of human skin fibroblasts and keratinocytes and internalization into cells via endosomal transport. Carbohydrate research, 344(8), 1001-8.

ZUBAIR, M., EKHOLM, A., NYBOM, H., RENVERT, S., WIDEN, C., & RUMPUNEN, K. (2012). Effects of Plantago major L. leaf extracts on oral epithelial cells in a scratch assay. Journal of ethnopharmacology, 141(3), 825-30.

163

164

Annexes :

Annexe n°1 : Classification APGIII (Angiosperm phylogeny group III), d’après The Angiosperm Phylogeny Group (2009)

165

Annexe n°2 : Index des plantes (page(s) de citation) :

Famille des Asteraceae Famille des Juglandaceae Achillea : 46, 94, 115 Juglans regia : 62, 85, 110, 119 Arctium lappa : 47, 75, 95 Famille des Hypericaceae Calendula officinalis : 48, 76, 95, 106, 115 Hypericum perforatum : 63, 85, 101, 111, 120 Carlina acaulis : 49, 76 Famille des Salicaceae Bellis perennis : 49, 76, 96, 116 Salix alba : 64 Taraxacum : 50, 76, 107 Famille des violaceae Tanacetum : 50, 77, 96, 107, 116 Viola tricolor : 64, 86, 120 Famille des Lamiaceae Famille des Onagraceae Stachys officinalis : 78, 96, 116 Oenothera biennis : 87, 111 Lavandula augustifolia : 51, 78, 96 Famille des Combretaceae Rosmarinus officinalis : 52, 79, 97, 107, 117 Terminalia : 65, 88, 103 Salvia : 53, 79, 97, 108, 117 Famille des Fabaceae Thymus vulgaris : 54, 80, 97, 117 Peltophorum africanum : 66, 121 Famille des Plantaginaceae Famille des Grossulariaceae Plantago major : 55, 80, 98 Ribes nigrum : 89, 104 Famille des Boraginaceae : Famille des Hamamelidaceae Borago officinalis : 55, 81, 99, 117 Hamamelis : 67, 89, 121 Symphytum : 81, 98 Famille des Droseraceae Famille des Apiaceae Drosera : 90 Centella asiatica : 82, 99, 109, 118 Famille des Caryophyllaceae Famille des Gentianaceae Saponaria : 68, 91 Gentiana lutea : 56, 82, 118 Famille des Ranunculaceae Famille des Adoxaceae Pulsatilla : 69 Viburnum : 57, 83, 118 Nigella sativa : 69, 91, 112 Famille des Rutaceae Familles des Papaveraceae Citrus bergamia : 58 Chelidonium : 70, 91, 112, 121 Famille des Rosaceae Fumaria : 71, 91 Quillaja saponaria : 59, 83 Famille des Xanthorroeaceae Famille des Moraceae Aloe vera : 71, 92, 104, 113, 122 Ficus carica : 60, 83, 101, 109, 119 Famille des Pinaceae Famille des Ulmaceae Cedrus libani : 72, 92, 105 Ulmus campestris : 84 Pinus sylvestris : 73, 92, 105, 113, 122 Famille des Betulaceae Famille des Cupressaceae Betula pubescens : 61, 85, 101, 110 Thuja : 93, 114, 122 Famille des Fagaceae Juniperus oxycedrus : 73, 94, 106 Quercus : 61, 85, 101 Juniperus communis : 74, 94, 106 Fagus sylvatica : 62

166

RICHARD Anne

Synthèse bibliographique de la phytothérapie et de l’aromathérapie appliquées à la dermatologie

Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, (20/12/2012)

RESUME : La phytothérapie et l’aromathérapie sont des pratiques thérapeutiques anciennes qui consistent à utiliser les plantes dans un but thérapeutique. Les plantes sont la source primaire des molécules thérapeutiques actuelles. Elles synthétisent des métabolites secondaires qui peuvent avoir une action sur le métabolisme humain ou microbien. Aujourd’hui encore, elles sont une vaste source de découverte de par la diversité de la flore. Leur étude peut confirmer l’effet thérapeutique suggéré par leur utilisation empirique et permettre la découverte de nouvelles propriétés. Cette thèse présente un ensemble de plantes utilisées par les phytothérapeutes dans des cas d’affections cutanées. Les études qui explorent leurs capacités sont ensuite présentées dans cinq groupes de propriétés : anti-infectieuse, anti-inflammatoire, pro-cicatrisante, anti- tumorale et antioxydante. L’effet thérapeutique d’une plante n’est pas systématiquement confirmé, bien que ces études aboutissent régulièrement à la réalisation de produits commerciaux. Lorsque l’effet est confirmé, l’isolement et l’identification du principe actif sont régulièrement utilisés par la chimie industrielle et l’industrie pharmaceutique. Cependant, le potentiel toxique des plantes est rarement bien défini, de même que les méthodes de préparation et les posologies. Ce travail met en avant le potentiel thérapeutique des plantes et l’application dans des domaines médicaux d’actualité et souligne que cette pratique manque d’un cadre règlementaire strict, qui, au vu de l’activité des plantes et de leurs extraits, devrait être identique à celui des médicaments allopathiques.

MOTS CLES : - Phytothérapie - Dermatologie - Aromathérapie - Peau - Médecines parallèles

JURY : Président : Monsieur le Professeur Frédéric BERARD 1er Assesseur : Monsieur le Docteur Didier PIN 2ème Assesseur : Monsieur le Professeur Jean-Luc CADORE

DATE DE SOUTENANCE : 20 Décembre 2012

ADRESSE DE L’AUTEUR : Appt 1, Chemin du Domaine de Mercruy 69210 LENTILLY

167