Etude D'aménagement Des Marais De La Vanne (Aube)
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----- - --------- SOCIÉTÉ D'AMENAGEMENT DES FRicHES ET TAillis DE L'EST 2, rUe du Palais CHAUNONT ETUDE D/AMENAGEMENT DE LA VALLEE DE LA VANNE AUBE ______________________-J La carte d'aménagement foncier a été réalisée en tenant compte essentiellement des problèmes techniques de la remise en valeur de ces terrains. Elle pourra être modifiée à la suite de l'étude complète d'aména~ement foncier de la ré gion de la Vannes, inscrite au programme de la S.A.F.E. 1963-64. Ministère de l'Agriculture Direction Générale du Génie Rural et de l'Hydraulique Agricole SOCIETE D'AMENAGEMENT DES FRICHES et TAILLIS DE L'EST 2, rue du Palais CHAUMONT (H-M) ETUDE D'AMENAGEMENT DES MARAIS DE LA VANNE (Aube) Par P. BENOIT-JANIN (O.R.S.T.O.M.) et S.A.S. (Gargenville) /Décembre 1963/ SOM MAI RE INTRODUCTION l - GENERALITES - 'Hydrographie-Topographie - Végétation - Géologie - Clim.3.tologie II - LES SOLS - Profils - Caractéristiqües physiqu~s - C~ractéristiques chimiques III - APTITUDES CULTURALES IV - PRINCIPES DE REMISE EN VALEUR V- CONCLUSIONS - =- =-:=- =-.- =- =- Marais de la Vanne o 1 2 a 4 5k~ Yonne AUbe ( 1- ,./ / )r /.,. ( " le / ............. - 1 - INTRODUCTION La Vanne prend sa source à l'Ouest de Troyes et coule vers l'Ouest jusqu'à VULAINES, où elle quitte le département de l'Aube pour entrer dans celui de l'Yonne. La vallée est très plate, mal drainée et marécageuse sur une largeur assez faible vers Fontvannes, mais qui s'accroît à l'Ouest et atteint parfois 1.100 mètres. Ces marécages couvrent dans l'Aube une surface d'environ 600 ha et sont actuellement sans utilisation agricole, bien qu'an ciennement des essais de drainages aient permis de les utiliser comme pâturages. Seules des plantations de peupliers ont été tentées dans quelques communes. La Société d'Aménagement des Friches de l'Est, dans le cadre de son programme de remise en valeur des ·terres incultes 1 a entrepris d'assainir ces marais sur les communes de NEUVILLE, VILLEMAUR et VULAINES, où' ils ont une extension particulièrement importante (400 ha environ). Avant d'entreprendre les travaux, une étude pédologique détaillée de cette zone a été effectuée en partie par le Syndicat d'Amélioration des Sols, en partie par le service pédologique de la S.A.F.E. Ce rapport a pour but de regrouper les résultats de ces 2 études. - 2 - Toute cette zone marécageuse est: caractérisée par la prt:.sel;.c~; d'une couche de tourbe généralement très épaisse. Hydrographie - Topographie. La Vanne draîne toute cette zonÇ, elle ne reçoit ~ucun 3ffluent. Par suite, probablement, de rectification antérieure, son cours est peu sinu~ux (si ce n'est à proximité de Villemaur). Entre les coteaux, peu (;scarpés, taillÉs dans la craie, Il' fond de la vallée est très plat, et les marais qui s'y SOGt i~s tallés constituent autour de la rivière elle-même un "couloir" dont la largeur est assez variable (300 ~ 1.100 m~tres). 0 0 La pente moyenne de la Vanne ('st de 1 /° • La surface mêm,~ des marais présentE souvent un micro-relief assez accidenté, mais dont les dénivt:llatüms dépassent rar<.:ment 1 m (peti tcôs but tes boisées, tête de chien). Végétation. EllE est en liaison directe avec le degré d'engorgement. Dans les parties les plus fréquemment inondées, I,·~ rcse&u forme des peuplements purs. Quand le sol est moins régulièrement recouvert par les caux, le roseau est de taille moins élevée et il ~st mélangé à des grands carex, des tiphas, et des iris. Dans les stations plus séchc:s, la molinic domine e::t contri bue à la formation des buttE.:S appelées "tête de: chi ccl,". Lorsqu'il n'y a pratiquement plus de r~couvremcnt p~r les eaux mais simplement un en90rgement plus ou moins prolongf. des horizons de surface, on observe des espèces plus diverses avec dominance d~s jonc~ carex, molinie, spirée, menthe, cupatoir2; des buissons de saules coiffent les zones 1I:'.:s plus sèches. Géologie. 1a vallée est creusée dans les craies du Sénùnien, aussi les alluvions qu'on y observe sont~elles três vGisin~s de cette craie. Ces alluvions n'ont qu'une importance réduite dans 13 zone qui nous intéresse car elles sont recouvertes par plusieurs mètres de tourbe ou mélangées à ellcs. CUmatologic. Le poste climatologique le plus proche est situ~ à Berullcs à 10 km au Sud-Ouest de Villemaur. La pluviomètrie moyenne est de 740 mm (cxtr~mes de 500 ct 1.130 mm), tombant en moyenne èn 130 jours et se répartissanr comme suit .. .J... - 3 - !'Janv.!'Fev.!'M'Aars! vrl'l'M! al!"'Juln!" 'JUl"l'A'! 0 Û t!'sept.!'0ct.!'Nov.!'D'ec. ,--,--, ,--,-- ,--, ,--,--, 73 . 63 . 45 . 46 . 62' 71 57' 72 . 62 . 52 . 69' 72 !! ! !! !!!!! Les pluies sont relativement abondantes en automne et en hiver, alors que le printemps est assez sec. En fait, la répartition des pluies varie beaucoup d'une année à l'autre et en dehors des mois de Mars et Avril qui sont généralement peu pluvieux, on peut considérer que les probabili tés de pluie sont pratiquement identiques pour tous les autres mois. La température moyenne annuelle est de 10°5. Les tempéra tures moyennes minima mensuelles se situent entre - 0° 5 et 12° 2; les moyennes maxima entre entre 5° 5 et 24° 9. L'indice d'aridité de Martonne est voisin de 36. LES SOL S La pédologie des marais de la VanLe est dominée par la présence de la tourbe ou au moins par une forte accumulation de matière organique, au dessus des alluvions. Les sols observés dans la vallée sont donc des tourbes et des sols calcimorphes alluviaux. En dehors de la zone maré cageuse on observe des sols bruns. Tourbes. Elles se sont formées à partir d'~n matéria~ végétal varle et dans une eau riche en bases et particulièrement en calcium, du fait de la nature calcaire de toutes les terres avoisinantes. Elles appartiennent donc presque toutes au groupe des tourbes eutrophes. Dans les zones inondées, la matière végétale ne se décompo sait pas par suite du manque d'oxygéne, et s'accumulait sur place en se chargeant plus ou moins de limon et d'argile transportés par les eaux. ... /' .. - 4 - D'un profil à l'autre, les variations sont faiblésj el~éS portent essentiellement sur la couleur de la tourbe et sa décom position plus ou moins poussée, et svr la présence d'horizons minéraux intermédiaires. PROFIL 36 : 0-30 Tourbe brune. Horizon frais à structure grume leuse avec traces d'oxydation en surface. 30-100 Tourbe brun-noir, horizon humide à structure fibreuse avec nombreuses racines mortes de phragmites. 100-120 Tourbe très noire, grasse, horizon très humide à structure fibreuse avec nombreux débris de racines et de feuil~es. 120 Nappe d'eau. 140 + Calcaire marneux, gris. PROFIL 2 0-20 Tourbe brun-noir. Grumele'''<x, racines très nombrenses. 20-30 Tourbeux, brwl-clair, argilo-calcaire, quelques graviers. Moins de racines. Structure grumeleuse. 30-50 Gris-clair, plus calcaire avec quelques silex. 50-70 Calcaire pur, brun. 70-80 Tourbe claire, très spongieuse, argilo-calc~ire. 80-100 Tourbe brune. 100 + Tourbe brun-clair. T~ès humide. D'après les caractères chimiques, il est possible de classer ces tourbes en 3 sous-groupes a) Terrains tourbeux peu calcair~s (moins de 5 %de calcaire). Le profil type montre la succession d'horizons suivants - en surface et SHI' 40 cm environ, une première couche tourbeuse, brun noir, très fine mais d'aspect grumeleux. Les üé~ bris végétaux, qui sont à l'origine de cette formation, ne sont pas identifiables. ... / ... - 5 - Des taches de rouille diffuses témoignent dès l'horizon superficiel, de l'oxydation temporaire du milieu. - l'horizon suivant, entre 40 et 120 cm de profondeur, est constitué d'une tourbe très peu décomposée, où de nombreux débris végétaux sont reconnaissables - feuilles de carex, racines et tiges de phragmites, débris de branchages et de racines d'ar bres. La tourbe est d'aspect fibreux, spongieux; l'ensemble évo que un ensilage très tassé. Par sa couleur brun clair, parfois même blonde, cette tourbe se distingue très nettement de l'horizon de surface plus foncé. b) Terrains tourbeux moyennement calcaires (5 à 20 %de calcaire) Dans ces zones, les profils sont assez homogènes et il est difficile de distinguer plusieurs horizons. En surface, la tourbe présente le même aspect grumeleux que dans le type précédent. Elle semble cependant plus grasse et plus cohérente. Sa couleur est brun foncé, souvent brun noir. Au delà de 40 cm, la tourbe devient encore plus grasse qu'en surface, brun foncé, très fine, collante et assez tassée. Au delà de 50 cm, on a relevé parfois une tourbe fibreuse, spongieuse, et plus claire; la tourbe était pourtant légèrement calcaire en surface. c) Terrains tourbeux très calcaires (plus de 25 %de calcaire) Ce sous-groupe ne correspond qu'à des surfaces très restrein- tes. Dans ces sols, les tourbes sont très décomposées et leur aspect est comparable à celui des horizons profonds du groupe pré cédent. Les horizons de surface sont relativement plus sains. La tourbe est parfois assez sèche et grumeleuse, la végétation souffre même du manque d'eau. Effectivement, bien qu'il s'agisse toujours de tourbes, ces terrains très calcaires craignent la sécheresse, et ce défaut s'aggrave quand le sous-sol devient plus calcaire. ... / ... - 6 - Caractéristiques physiques. L'étude granulométrique des tourbes nia été faite que lorsque la teneur en matière organique était inférieure à 30 %. On constate alors une très grande hétérogénéité des textures due au fait que la finesse des alluvions mélang6cs aux tourbes, est en rapport direct avec les conditions de vitesse de l'eau au moment du dépôt.