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l Feuilles Musicales Hwtième année Fondateur : Ed.-Ro~er Pino~lio PARAISSANT EN JANVIER, FÉVRIER, MARS, MAI-JUIN (numéro double), AOUT-SEPTEMBRE (numéro double), OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE, le 25 de chaque mois. Jrau5annt RÉDACTION: PIERRE MEYLAN et CONSTANTIN REGAMEY ADMINISTRATION: ANDRÉ GUIGNARD et JEAN SCHNEIDER SECRÉTARIAT: Case 30, Lausanne 19 Tél. (021) 28 06 67 PUBLICITÉ: MARCEL SÉNÉCHAUD, Case 44, Lausanne 4 SAISON 1955-1956 Abonnements-collectifs : Chœur de Lausanne ; Association vaudoise des directeurs de chant ; Orchestre symphonique d'amateW'S de Lausanne ; Orchestre de chambre de Neuchâtel ; Société chorale de Neuchâtel. CONCERTS D'ABONNEMENTS Abonnement annuel 1 0.- Compte de chèques post. Il. 62 56

CHEFS SOLISTES ECHOS Antonino David, violoniste Le 15 septembre est décédée après une cruelle maladie Otmar Nussio. Le concert final, avec I'OSR, dirigé par 26 septembre Victor Desarzens Madame MaJ1gy Delrancesco-Gayrhos, pianiste appréciée M. S. Baud-Bovy, aura lieu le 1er octobre et sera Paul Doktor, altiste et professeur au Conservatoire de Lausanne. Fille de radiodiffusé et télévisé. !"ingénieur Gayrhos et de Madame Suzanne G ayrhos, professeur de chant, eUe avait étudié le piano au Conser­ Victor Desarzens Ricardo Odnoposoff vatoire de Lausanne et obtenu son diplôme de virtuosité. 24 octobre Devenue épouse du fl(ltiste bien connu, M. Edmond Le Conservatoire de Genève organise un concours de Violoniste Defrancesco, elle avait donné avec son mari plusieurs piano I. J. Paderewski, qui sera bisannuel et aura lieu concerts avec grand succès. En elle notre ville perd une pour ln première fois les 2 et 3 mai 1 9 56. Il est ouvert incomparable accompagnatrice, une musicienne de grande aux pianistes suisses llgés de 15 ans au minimum et 7 novembre Victor Desarzens Katharina David-Heinz et culture et un excellent pédagogue qui a formé de nom­ 25 ans au maximum, ainsi qu'aux étrangers du même breux élèves. âge résidant depuis 2 ans en Suisse. Le prù: est de Rose Dobos, pianistes 2000 fr. Conditions au Conservatoire de Genève. Pour le Premier grand Festival d'opéras italiens, qui * 5 décembre Victor Desarzens Pierre Fournier aura lieu du 5 a u 16 octobre prochain au Théâtre de Le Sme Concours international de la Reine Elisabeth Violoncelliste Beaulieu, à Lausanne, l'Association des Intérêts de Lau­ sanne et le Théâtre municipal ont engagé toute une de Belgique, réservé aux pianistes, aura lieu en avril pléiade de chanteurs qui comptent tous parmi les plus et mai 1956. Inscriptions et renseignements jusqu'au grands noms de t'art lyrique italien actuel. Trois opéras 31 janvier 1956 au Palais des Beaux-Arts, 11, rue Baron 16 janvier Franco Caracciolo Renée Defraiteur, soprano seront représentés : «Le Trouvère», de Verdi, «La Horta, Bruxelles. Morceaux imposés : 6 études de virtuo­ (Rome) Bohème » et ta « Tosca » de Puccini. sité (deux de Chopin, deux de Liszt, une de Debussy, C'est ainsi que pour les trois représentations du une de Bartok ou Strawinsky) ; une sonate, une œuvre u Trouvère » l es quatre premiers rôles seront tenus par importante nu choix du concurrent (1er degré). Au 13 février Victor Desarzens Monique Fallot, pianiste les artistes qui sont tous titulaires des plus grands rôles 2me degré sont imposées : une fugue de Bach ; une œuvre à la Scala de Milan et à l'Opéra de Rome. On y appl au­ moderne ; six œuvres de difficulté transcendante dont une dira entre autres Mario Fitippeschi, qui fut ta vedette des d'un auteur belge. 27 février Louis Martin Ruggero Gerlin films « Rigoletto » et « Lucy de Lnmmermoor ». Pour le premier rôle de «La Bohème», de Puccini, (Strasbourg) Claveciniste les organisateurs ont pu s'assurer le concours de Giacinto Le Concours international de quatuor de Li~ge ( 19-2 8 Prandelli, vedette incontestée de tous les théâtres d'Italie, septembre) a vu l'inscription de 8 ensembles concurrents. du Metropolitan Opera de New-York. Giancinto Fran­ L'œuvre imposée est la « Sérénade italienne » de Hugo 12 mars Victor Desarzens Geza Anda, pianiste delli a connu son apogée lorsqu'il a chanté Je « Re­ Wolf. quiem » de Verdi, sous la direction d'Arturo Toscanini. Les chœurs et l'orchestre seront ceux de la Fenice, de 26 mars Fritz Rieger Venise, sous la direction du maître Franco Cnpuana. Le Festival annuel de musique contemporaine de (Munich) Donaueschingen qui aura lieu les 15 et 16 octob

COLETTE ET LA MVSIQVE la fréquenta beaucoup m e dit qu'elle fut pianiste à ses heures. Et tout de suite, je rêve qu'elle dut frôler les touches à la façon sensuelle et gourmande d'un PAR JOSÉ BRUYR Debussy. Mais nul t émoignage n'en subsiste que je sache. On aura tout gardé d'elle. A-t-on enregistré par elle une seule phrase musicale ? J'en doute. Connaissez-vous M enton ? Cette charmante petite ville qui est à la frontière italienne semble, d'une poussée de toutes ses façades et d e tous ses toits, hausser, * * * porter vers le ciel une petite place que limite deux églises baroques et qui sem­ Je citais D ebussy. L e connut-elle? Certes ! Et peut-être dit-elle même blent se pencher sur le vide de la m er lumineuse. C ette p etite place, d'une quand et comment en quelque v:olume de ses souvenirs : il me faudrait les rem arquable acoustique, est depuis cinq ans le cadre du seul F estival de Musique reparcourir ; je n'ai rien d'elle sous la main. de Chambre frança is. Nous y étions, le 3 août 1954, à écouter aux chandelles D ebussy accéda à la gloire en même temps que Colette, au temps où l'Orchestre Munchinger s'accorder pour un Concerto d'Haendel quand, de « Monsieur Willy », avec quelques nègres à ses gages, exerçait sa tyrannique groupe en groupe, une atterrante nouvelle circula : là -bas à Paris - en ce Paris emprise sur la critique musicale parisienne. Mais lui, il aimait Wagner et d'Indy dont nous étions si loin, perdu comme nous l'étions dans la double féerie de la et la Schola plutôt que l'auteur d'un Quatuor qu'il se contentait de juger « so­ nature au soleil et de la musique aux étoiles - Colette s'était ét einte. leilleux » et que certain débutant « médiocrement doué » ... du nom de M aurice Un seul être nous manque et tout est dép euplé. Ravel ! Ainsi est -ce à coup sûr lui qui déposa au long des Claudine certains Et dans ce cadre où tout chantait la vie heureuse, où tout chante d'heureuses souvenirs de B ayreuth lesquels n'en constituent pas les pages les meilleures. musiques, l'ombre où elle venait de glisser nous parut soudain plus funèbre, A l'occasion d'ailleurs l'Ouvreuse du Cirque d'Eté passait à sa compagne plus inhumaine, plus définitive. son écritoire et sa férule, Dieu merci sans les calembours. C'est ainsi que j'ai, par hasard d écouvert, signé Colette, un compte rendu de L a Montagne Noire * * * d'Augusta Holmès à l'Opéra. Ce « papier », qui bien entendu n'ajoute rien à Colette aimait la vie. Elle aimait aussi cette Côte d 'Azur où elle eut un sa gloire, fut-il recueilli en son œuvre complet ? J e ne le saurais dire. Il le des trois logis (la Treille muscate à Saint-Tropez) que son art merveilleux devrait être : s'il était le seul du genre... immortalisa, les deux autres ayant été la Maison d e Claudine en son natal Saint-Sauveur en Puisaye et cet appartement du Palais Royal où des cris * * * d'enfants montaient vers une fenêtre que marquait le « Fanal bleu » de ses Cependant Colette ne prit place dans la musique que le jour où - pour­ ? e~i ère~ page~. Usager moi-même de ce Palais Royal si j'ose dire, que de fois quoi? je ne sais - elle se mit, en marge de son œuvre et en s'inspirant d'un Je 1 aura1 salue, ce fanal, qui était une des lumières de P aris. (Au fait il y aurait conte d'Andersen, à écrire certain Ballet pour ma Fille. On raconte que confié toute une chronique à faire, ou tout un poème, avec le firmament que créent à la poste, le manuscrit de ce Ballet finit par atteindre J acques Rouché ; que les l_a mpes aux. « cercles étroits » sous lesquelles de la beauté fleurit : lampe de c'est de concert avec celui-ci que Colette chercha le musicien auquel il convenait, Rac~ne Rue VIsconti ; lampe de B audelaire en mon Ile Saint-Louis ; lampes et que c'est presque en désespoir de cause que Rouché lança le nom de Ravel. matmales de Franck et de Massenet, B oulevard Saint-Michel et Rue F erroud ; - R avel. .. Ravel... c'est Rrravel que je veux, ce serait alors écriée Colette lampe d_e D ebussy Rue Cardinet, qui éclaira les premières m esures de P elléas... ) en roulant les r avec la plus impérieuse exaltation. M ais au fait, j'ai mieux que ce salut que je partage avec t ant d'autres. J 'eus Mais voilà qui ne peut relever que de la pure légende. Ce B allet pour m a un instant la J. oie - l'une d es JOies· · d e mon exis· t ence- de connaître la grande fille, que sa vive m alice et son goût infaillible faisaient échapper de just esse à ro,manc~iè_re elle-m ême. Il m'en r este quelques belles dédicaces, quelques lettres l'enfantillage et la pire littérature, ce Ballet, R avel l'attendait : il n'eut qu'à en tres precieusement conservées (dont certaine « sur le plus beau papier à com­ changer le titre (« C'est que je n'ai pas de fille», disait-il) pour en faire L 'Enfant ~l.iment qu' e~le pu; trouver »), quelques incomparables souvenirs. En userais-je et les Sortilèges, un chef-d'œuvre, son chef-d'œuvre peut-être s'il n'y avait 1~1 ~ ~on pomt. D autres ont bien davantage. Et mon dessein est à la fois plus Daphnis et M a Mère J'Oye. hmite et plus modest e. Il tient en mon titre : Colette et la Musique. Mais combien ces chefs-d'œuvre-ci, tout compte fait, sont donc proches de ceux de Colette ! M a M ère l'Oye a la féerie d'enfance dont t émoignent tant * * * de pages de La M aison de Claudine. Et Daphnis, le L ever du jour de D aphnis . Colette aima la vie : voilà qui suffirait à sa définition et à son épitaphe. a ce p anthéisme de la vie, cette sensualité de la vie dont t émoignent L a Nais­ Mteux : ell_e fut la v~e, la vie sous toutes ses formes. P ersonne n'eut pour la sance du jour et Sido. capter pa_pilles plus fmes, sens plus aiguisés. J e lui vis un jour palper un fruit J e pourrais bien avoir ét é le premier à signaler que - à la seule exception et Ale resptrer: U~e seconde, dans une volupté presque douloureuse, elle fut elle­ d'une toute page de circonstance: Ronsard à son âm e - l'idée de la mort est meme ce frutt-la, en sa s~ve , sa pulpe et la chaleur qui l'avait mûri. Après ça, totalem ent absente de l'œuvre ravélien. M ais l'art de Colette n'ignora-t-il pas, comme~t se de~an~er s1 elle fut aussi musicienne? D'avance nous sommes lui aussi, l'inquiétude, 'les décrépitudes et le déclin ? « D'ici, dit-elle seulement sûrs qu elle eût 1 OUle ouverte au moindre frémissement du son. Quelqu'un qui en conclusion de son dernier livre, d'ici je vois la fin de la route ». 126 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 127

A son art comme à celui de Ravel, la vie devait suffire, et ses jeux gratuits varié, celui que l'on peut entendre le plus longtemps sans fatigue, celui dont au-delà du bien et du mal. Un égal besoin de perfection classique les anime. l'homogénéité est la plus parfaite. Ravel le Sensualiste ne fut qu'une oreille, a-t-on dit. La sensuelle Colette ne fut Les «bois » comprennent deux parties de flûte, (deux instrumentistes: - en même temps qu'une oreille - qu'un œil, qu'un odorat, qu'une langue, chacun, dans les « vents », est soliste,) deux parties de hautbois, deux parties qu'une peau... Mais comme sous « le gilet de velours de Maurice Ravel », un de clarinette et deux parties de basson. cœur battait sous cette peau-là, un cœur « qui haïssait le néant vaste et noir ». Ce groupe ne brille pas par l'homogénéité puisqu'il est formé d'instruments Cette haine- ou cet amour- c'est la musique elle-même. appartenant à des familles différentes. Il a la couleur, ~e pittoresque et, lorsqu'il énonce des accords, une netteté remarquable. * * ~: Les «cuivres », enfin, apportent à l'ensemble l'éclat et soulignent vigoureu­ Le gilet de velours est, on le sait, à Tristan Klingsor, mais à Colette sont sement l'aspect rythmique de la composition, aidés en cela par les timbales. vingt phrases qui, incomparablement, peignent Ravel, Ravel qu'elle comparait On distingue ies « cuivres doux » - deux cors - des « cuivres éclatants » volontiers à un renardeau. C'est le dernier Ravel, celui qu'elle vit pour la dernière - deux trompettes. fois « gris-brouillard » qu'elle évoqua en telle phrase que je ne puis hélas que Les trois groupes de l'orchestre, cordes, bois et cuivres, peuvent se pro­ citer de mémoire, c'est-à-dire fort mal : « Nous ne pfimes ignorer que Ravel duire séparément, mais, ordinairement, les bois s'ajoutent aux cordes dans un mourut conscient et jugulé, ayant perdu l'usage de la parole et le geste d'écrire crescendo couronné par l'intervention des cuivres et des timbales. alors que s'agitaient encore en lui tant d'oiseaux, de guitares et de nuits har­ On a remarqué que les trois éléments constitutifs de la musique : mélodie, monieuses. » harmonie et rythme, ont chacun dans l'orchestre un groupe préféré. La mélodie * * * ne peut être mieux servie que par les cordes, dont la souplesse évoque celle de La nuit... la voix humaine. L'harmonie (c'est-à-dire les accords) reçoît la grâce d'une Celle qui si harmonieusement chanta l'aurore et l'enfance, la nuit, elle la délectable précision lorsque les bois se partagent ses parties constitutives. Le connaît désormais et le silence. rythme, enfin, ne peut se traduire avec plus de netteté que lorsqu'il est confié Et voici qui me rappelle au moins une de ces anecdotes, un de ces souvenirs, aux cuivres et surtout à ces ouvrières ~pécialisées que sont les timbales. un de ces mots que je m'étais interdit en comme·nçant. Mais, dit par elle, il Il est intéressant et instructif d'observer le graphisme général de la page était si beau - si sublime, ce mot-là ! d'une partition de symphonie, de Haydn ou de Beethoven, par exemple, lorsque Passant un beau jour par Saint-Sauveur, contait-elle, un financier parisien les trois groupes sont réunis dans un tutti. Au bas de la page où son~ les cordes, qui me devait rester inconnu s'aperçut que la maison était à vendre. Il l'acquit des noires, des croches, des double-croches, tout l'attirail d'une mobilité qui sur le champ et m'en fit tenir la clef rouillée. La clef et ce qu'elle ouvrait étaient dessine jusque dans son· détaille plus infime la structure de la mélodie. Au haut à moi. Je ne dormis guère cette nuit-là. Et je lui répondis au matin: « Merci, de la page, où sont groupées les parties des bois, des valeurs longues - blanches Monsieur, mais on ne· rentre point en son enfance... ». ou rondes, - souvent liées et formant de longues tenues d'accords. Au milieu . Et cela n'est-i•l aussi beau que de la musique? de la page, des formuies lapidaires sont confiées aux cuivres et aux timbales. On dirait que le discours musical a pris trois formes répondant aux moyens particuliers des groupes instrumentaux. Et pourtant cette variété ne contredit (IV) PETIT COVRS SVR L'ORCHESTRE aucunement l'unité de ce discours. L'auditeur ne dissocie pas ce qui est fait LES GROUPES DE L'ORCHESTRE ET LEUR ROLE DANS LA SYMPHONIE CLASSIQUE L'ORCHESTRE PAR TROIS pour être uni. L'orchestre classique, l'orchestre de Gossec, de Stamitz, de Jean-Chrétien PAR ALOYS FORNEROD Bach, de Haydn, de Mozart, de Beethoven, reste semblable à lui-même à En classant les voix, d'une manière sommaire, en voix aiguës et voix graves l'époque romantique et jùsqu'à Brahms inclusivement. nous créons le quatuor vocal : voix graves et aiguës d'hommes, c'est-à-dire basse Wagner y ajoute divers instruments et le grand orchestre moderne, dont et ténor, et semblablement voix graves et aiguës de femmes, c'est-à-dire a!Jto la composition reste ce qu'elle était antérieurement quant à son principe, se et soprano. Ce quatuor vocal est complet, équi1ibré, harmonieux, i'l est le modèle présente comme suit: aux deux flfites on ajoute une petite-fl\lte, dont les stri­ permanent des combinaisons instrumentales et tout particulièrement du groupe dences peuvent être utiles dans des effets de couleur. Aux deux hautbois otl des «cordes » de l'orchestre, du «quatuor», comme on dit communément. ajoute un hautbois-alto qui se nomme, personne n'a jamais su pourquoi, cor La partie de premier violon, cel'le de second violon, celle d'S'lto (l'alto à anglais. Aux deux clarinettes on adjoint une clarinette-basse et aux deux bas­ cordes), celle de violoncelle, qui se trouve soutenue par la contrebasse, - sons un contre-basson. chacune d'elle étant exécutée par un groupe d'instrumentistes, - forment le Là où il y avait une paire d'instruments nous en trouvons maintenant .trois. groupe le plus important de l'orchestre, le plus souple, le plus agile, le plus D 'où la manière de désigner cet état de l'orchestre: «l'orchestre par trois », 128 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 129

Les cors, eux, marchent toujours par couples car l'un d 'eux se spécialise était prévu pour une r eprésentation au bénéfice du fonds des pensions de retraite, dans l'aigu et l'autre dans le grave, ce qui fait que le « grand orchestre » a quatre et par une ouverture du compositeur déjà célèbre, bien qu'il n'eût que trente cors (et parfois s~ ou même huit.. . ). ans, on voulut donner un éclat particulier à la soirée. Mendelssohn conçut l'ou­ Les trompettes sont au nombre de trois. verture selon la tradition classique en forme de sonate, sans pour cela négliger Et trois trombonnes appuyées par un tuba viennent compléter le groupe, complètement les données du drame. L'introduction lente, qui prépare le thème terriblement puissant maintenant, des cuivres, cependant que le nombre des principal, reflète l'atmosphère sombre et passionnée de l'action. Le thème prin­ timbales s'accroît (trois ou davantage). cipal lui-même, avec lequel débute l'allegro, me semble exprimer par la musique On comprend qu'à un pareil déploiement de bois et de cuivres il soit devenu assez exactement le caractère de Ruy Bias tel que nous le définit Victor Hugo nécessaire d'opposer une armée « d'archets » compensatrice. L'effectif des cordes dans la préface : « On verrait dans Ruy Bias le génie et la passion comprimés de l'orchestre classique serait très insuffisant pour s'équilibrer à la masse des par la société et s'élançant d'autant plus haut que la compression est plus « vents ». Aussi ce grand orchestre compte-t-il normalement une centaine d'ins­ violente. » Nous sentons dans le thème cette passion qui cherche à vaincre les trumentistes. obstacles, à atteindre un but, sans cependant réussir à réaliser son idéal. L'épi­ Les excès de cette énorme quantité, de cette sorte d'usine symphonique sode de transition, avec son motif chromatique descendant, sa dynamique vio­ où l'on travaille à la chaîne et où disparaissent les qualités individuelles des lente, son tempérament élémentàire correspond au caractère démoniaque et exécutants, devaient provoquer, par réaction, le retour à l'orchestre classique égoïste de don Salluste. Le deuxième thème appartient au domaine « pur et lumineux » d e la reine. Jusqu'ici, l'exposition de la forme musicale a exactement dans ses « formations » les plus simples, et l'orchestre dit « de chambre >> est revenu à l'époque où le compositeur s'adressait à un public choisi. la même fonction que l'exposition du drame. Elle présente les personnages prin- cipaux et avec eux tous les éléments de l'évolution ultérieure. . Seule la conclusion de l'exposition présente quelques difficultés à l'inter­ prétation. C e thème bien rythmé et presque triomphant, serait-ce le symbole de l'insouciant et désintéressé don César ? Serait-ce l'expression de la joie que RUY BLAS INTERPRËTË PAR MENDELSSOHN la reine et Ruy Bias ressentent en vue d'un succès (trompeur, il est vrai) envers PAR MAX FAVRE la noblesse espagnole dégénérée et corrompue, ou de leur bonheur au moment où ils s'aperçoivent que leur amour est réciproque? Si aucune de ces explications Mendelssohn ne compte plus, aujourd'hui, parmi les compositeurs favoris ne réussit à nous persuader complètement, ·la raison me semble résider dans le des concerts symphoniques et des récitals. Pour les uns, son romantisme est fait que c'est précisément ici que le compositeur se met en opposition au drame. encore trop freiné par la forme classique et l'élégance de son style, pour les Cette contradiction est encore plus frappante à la fin de l'ouverture, où ce autres, au contraire, son classicisme est déjà trop corrompu par une certaine même passage réapparaît sensiblement élargi. Cette conclusion bruyante· en douceur romantique du sentiment. C'est dire que son tempérament et son carac­ do-majeur rappelle étrangement la fin de l'ouverture d'« Egmont », laquelle, tère ne correspondent pas de telle façon au moment historique que son œuvre cependant, avait un sens dramatique puisqu'elle symbolisait la victoire du bien, puisse atteindre à la véritable grandeur, résumant et la personnalité de l'artiste du sens humain, du peuple aspirant à la liberté. C'est l'esprit de l'époque clas­ et l'esprit de son époque. Toutefois, pour l'amateur de musique qui ne s'arrête pas sique qui s'y reflète, cette foi qui croit au triomphe final des hautes valeurs exclusivement aux sommets de son art, la personnalité d e M endelssohn ne manque de l'humanité, foi aussi caractéristique pour Gœthe que pour B eethoven (Se pas d'un certain intérêt, précisément à cause de sa position ambiguë entre deux et ge symphonies, « Fidelio », etc.). époques. Cette opposition entre le style classique et l'influence romantique que Si Mendelssohn termine son ouverture sur ce ton optimiste qui se trouve nous trouvons tout le long de son évolution artistique caractérise également en contraste direct avec l'issue sans espoir du drame, nous découvrons dans cette l'ouverture pour « Ruy Bias ». idée toute personnelle du compositeur l'explication indirecte de son aversion M endelssohn n'a pas du tout apprécié le drame de Victor Hugo. Nous contre la conception de Victor Hugo. En effet, cette fin devait choquer un spec­ citons un passage d'une lettre qu'il écrivit le 18 mars 1839, peu après la compo­ tateur ou lecteur qui avait grandi comme Mendelssohn dans la tradition clas­ sition de l'ouverture, à sa m ère : « J'ai lu la pièce qui est tellement horrible et sique. L'amour entre la reine et Ruy Bias est détruit, leur t entative de réformer en dessous de toute dignité qu'on peut à peine se le représenter. » Ce jugement l'Etat a échoué, Ruy Blas se suicide ; la reine reste seule comme elle l'était au peut facilement s'expliquer par la différence de caractère fondamenta1e qui début du drame, la noblesse va continuer à exploiter le peuple. Pour un esprit séparait les deux hommes. Nous ne nous étonnerons donc pas d e constater le classique, cette fin est proprement immorale puisqu'elle ne témoigne d'aucun reflet de cette contradiction dans la musique même. changement dans les hommes ou dans la situation dramatique vers le bien. L'ouverture est une œuvre de circonstance que Mendelssohn écrivit en quel­ C'est pourquoi Mendelssohn corrige pour ainsi dire le drame de Hugo par son ques jours sur les instances de la direction du théâtre de L eipzig. « Ruy Bias » esprit classique. 130 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 131

La forme classique de l'ouverture pour « Ruy Bias » n'est donc pas seule­ auditeurs. Dans ce sens, les deux fragments d'« Il Cantico di frate sole di S~ Francesco ment la forme extérieure de la musique, elle en reflète aussi le caractère intime. d'Assisi » de R. Moser, sans trop exciter les esprits, a, par ses qualités d'écriture et sa probe Mendelssohn s'est inspiré du drame de Hugo pour l'introduction, pour les deux inspiration, réuni l'unanimité des admirateurs d'une architecture et d'une substance classiques. thèmes principaux et pour la transition qui les relie. Mais il n'a pas suivi l'évo­ L'œuvre était fort bien défendue par l'OCL, dirigé par Hans Haug, le Chœur de Lausanne et l'excellent soprano Basia Retchitzka. Si la « Pièce concertante pour fHlte et orchestre » de lution de l'action ce qui aurait exigé la suppression ou une transformation de la Bernard Reichel (sol. E. Defrancesco) a dès l'emblée établi une atmosphère lyrique, délicate réexposition. Il la maintient, au contraire, soulignant ainsi une symétrie anti­ et mesurée, où l'on efit voulu voir jaillir de temps à autre quelque ardente flamme, je dois dramatique de la forme. Toutefois, on notera dans cette partie la disparition confesser que le « Concertino pour clarinette, basson et orchestre » de Conrad Beek, bien · presque complète de la transition que nous avons attribuée à don Salluste. Il se qu'érigé sur les bases solides d'un métier admirable, ne m'a pas laissé une impression aussi originale que telles œuvres précédentes de ce grand compositeur. A part le bel épisode lyrique pourrait qu'il y ait là un rapport avec la disparition de don Salluste, tué par qu'est 'le 3me mouvement (Légende), je n'ai pas pu y déceler la substance vivante et colorée Ruy Bias peu avant la fin du drame. Mais ce détail ne change rien au fait que qui fait l'attrait de la musique de Conrad Beek - et ceci malgré les prestations éclatantes le développement, la réexposition et la conclusion obéissent bien plus aux lois de R. Kemblinsky, clarinettiste, et B. Tumpej, bassoniste. de la forme musicale qu'à un programme dramatique. C'est là encore un trait Quant à la « Musique sur des vers de La Fontaine » de jean Apothéloz, à laquelle le compositeur a travaillé une dizaine d'années, elle respire le charme bucolique dont le Bon­ classique : Mendelssohn, au fond de son tempérament, est étranger à la musique homme aimait à se repaître parfois. Correspondant admirablement au tempérament du à programme. Le sujet dramatique ne semble l'intéresser que jusqu'au point compositeur, les textes choisis ont donné maille à partir au musicien par le rythme et la où il ne menace pas 'l'architecture solide de la forme. Il va sans dire que le coupe des vers. Apothéloz a néanmoins réussi là un tour de force dont on lui saura gré romantisme n'est pas resté sans influence dans la musique de Mendelssohn, (soliste l'excellent Pierre Mollet, baryton). Contrastant durement avec la délicatessè d'évo­ mais il est certainement frappant de constater que dans une œuvre qui se rap­ cation du compositeur vaudois, le « Concerto da camera ~ (sol. L . M arcet-Filosa) de Peter Mieg apportait la première révélation de ce concert. On s'attendait, je ne sais pourquoi, à quelque porte à un sujet d'un romantisme aussi prononcé, les tendances classiques chose de soporifique. Au contraire, l'œuvre remarquable de Mieg est pl~ine de vie, d 'allant, l'emportent nettement sur les traits romantiques qui se manifestent plutôt dans d'enthousiame. Si elle se réfère parfois à certaines formules à la , elle n'en la sonorité que dans l'esprit de l'œuvre. possède pas moins un _style où les éléments rythmiques fortement contrastés le disputent à Il serait intéressant de savoir si Victor Hugo a jamais eu l'occasion d'en­ une substance mélodique aussi dense que spirituellement évocatrice. · Le 2me concert présentait, sous l'égide de l'OCL, dirigé, comme pour les œuvres précé­ tendre l'ouverture de Mendelssohn et comment il l'a jugée. dentes, par l'éminent Victor Desarzens, à l'aise dans les musiques les plus opposées, une cantate de Hans Studer, « Das Totenhemdchen :. (d'après un conte de Grimm), d 'un ab__ord agréable, mais qui m'a paru peu variée dans l'accompagn~ment et dont le texte efit pu etre élagué (le Chœur de Radio-Lausanne se montra parfait dans la partie chorale, ainsi que la FETES ET FESTIVALS soliste Katharina Marti, un alto qui n'a pas fini de faire parler de lui), suivie du « Qua~uor à cordes No 1 » de Robert Suter, 2me révélation de la fête, lequel, dans une langue dépowllée de toute influence antérieure, sut mener sa barque tumultueuse et turbulente avec des moyens La 56me fête de l'Association des Musiciens suiss'es à Lausanne (11-12 juin) lyriques et rythmiques qui sont loin d'être à l,a portée du commun des musiciens. Un moment émouvant 1 (Exécution irréprochable de vie du Quatuor Schneeber{jer )·. Outre un « Quatuor » Il est bon de rappeler de temps à autre à nos amateurs de musique, engoncés dans leur de Wildber{jer dans le style dodécaphonique, dont les difficultés interprétatives exigèrent respect du passé, qu'il existe dans notre pays des compositeurs de valeur, généralement l'apport de solistes suisses allemands et la direction de l'auteur lui-même, - si le « Livre méconnus et méprisés, dont les œuvres se jouent de sept en quatorze pour un cercle restreint pour quatuor ;> de Boulez est assurément ouvert ou entrouvert, celui de Wildberger, expé­ d'initiés, et qui, toute leur vie, suivent la voie douloureuse des incompris et des déçus. Dans rience de laboratoire sans passion ni inspiration, me paraît décidément fermé sans espoir -, ce sens, l'A.M.S. fait œuvre pie, bien qu'elle ne puisse découvrir à coup sfir les futurs génies deux compositeurs romands, fort dissemblables, apportaient une intéressante contribution. dont nous pourrions nous enorgueillir un jour. Tandis que les « 3 Pièces pour 4 Cors ~ (sol. le Quatuor Leloir) de j .-F. Zbinden, bien que Cette année-ci, dans le cadre éminemment favorable créé par l'ambiance l~usannoise, dépourvues de toute vélléité révolutionnaire, créaient dès la première mesure :une atmosphère elle n'a pas failli à sa mission, puisqu'elle nous a aidé à déceler deux créateurs de grand talent, musicale authentique dans laquelle l'auteur se faisait 'un malin plaisir de dévoiler avec ~e sans parler de tous ceux dont les œuvres nouvelles venaient confirmer, dans leur inco~testable rare subtilité les ressources tant mélodiques que rythmiques d'un instrument trop décné, tenue, des précédents déjà reconnus copune valables. Il faut en remercier le jury de la fête, Raffaele d'Alessandro s'attaquait à la mise en musique· de « Huit stances de Moréas ». ainsi que le comité d'organisation, dynamique au possible, où Constantin Regamey, J.-F. Le vénérable Lanson qui, comme chacun sait, a écrit une histoire de la littérature française, et Zbinden H. Droz se dépensèrent sans ménagement.. Ajoutons ici que les autorités tant dit de Moréas que, « sobre et fin, il aimait à voiler l'émotion plutôt qu'à la faire éclate~, çantonales que municipales avaient accordé aux organisateurs un appui bienveillant dont elles gardant une mesure attique dans les inspirations d'une grâce un peu subtile qu'il de:nanda1t doivent être remerciées chaleureusement. à notre moyen âge finissant ». Hélas, je n'ai rien trouvé de tout cela dans la mus1que de Réparties entre deux concerts, les œuvres choisies ont démontré, une fois de plu~, que d'Alessandro, musique tendue, sombre, inutilement saccadée (que l'on se remémore par les musiciens suisses répudient les audaces, qui se donnent libre cours en Allemagne et en exemple son commentaire totalement raté de la 4me stance France surtout, et défendent, somme toute, la position du «juste milieu ». Ils n'ont pas l'âme révolutionnaire, préférant aux excès dodécaphonistes les demi-teintes et les clairs-obscurs. La coupe de douleur où je me désaltère, A part Wildberger, sorte de repoussoir qui n'était même pas inaudible, ils se rattachent tous Douce comme le miel..•. .. ) plus ou moins à un néo-.quelque chose, néo-classicisme, néo-romantisme ou néo-impression­ où les paroles - en admettant qu'elles dussènt prolonger les sons, ce qui me parait d 'ailleurs nisme, ce qui leur vaut assurément le mépris des authentiques avant-gardistes à la Boulez un non-sens, le poème étant, quoi qu'en dise le compositeur, à la base de l'inspiration musicale et à la Stockhausen, mais, par compensation, la reconnaissance attendrie de :leurs rares en tant que première impulsion spirituelle et formelle - ne justifient que rarement l'atmos- 132 FEU1LLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 133

phère dégagée par les aggrégations sonores. A tout grand compositeur - et d'Alessandro en quel point l'organisation de chaque fête est liée à des problèmes de subventions de toutes sortes. est un dont j'admire infiniment l'authentique talent - il arrive de commettre de ces erreurs... C'est /a raison pour laquelle je me demande si la conception de cette fête ne doit pas être (solistes : Claude Gainer, baryton, Maurice Perrin, pianiste) totalement repensée. En particulier, je pose cette question : Ne serait-il pas possible d'ajouter L'AMS avait requis, en outre, son lauréat 1955, le jeune pianiste G. H . Pantillon pour à des concerts consacrés à nos contemporains un concert de musique classique et moderne interpréter avec un OCL dans une forme transcendante les « Variations symphoniq ues ~ de donné par un grand virtuose suisse de classe internationale? Je crois que cette innovation Franck, ce qu'il fit grâce à une sensibilité généreuse et un toucher délicat. aurait l'avantage d'attirer l'attention d' un public plus vaste et d'assurer l'équilibre financier Il me faudrait un espace qui ne m'est pas dévolu pour dire l'inté rêt présenté par d'une fête qui, pour se perpétuer, doit compter sur la collaboration des autorités locales et l'« Orphée 1> , de Hans Hau{J, qui complétait fort h eureusement la fête de l'AMS. Après la des mécènes. D'autres solutions seraient à étudier, et je m'en réfère sur ce point au nouveau « Geneviève 1> d e Fomerod, voilà un autre compositeur romand à l'honneur ! Tenant à la président d e l'AMS , l'éminent chef d'orchestre Samuel Baud-Bovy, ainsi qu'à son actif fois d e l'opéra, du ballet et de la cantate - Haug a ainsi renouvelé la forme traditionnelle -, comité, pour que les concerts de musique suisse ne semblent pas être réservés à une petite cette œuvre est bâtie sur un livret tiré de la « Favola di Orfeo 1> d'Angelo Poliziano et datant catégorie d'auditeurs, mais à l'ensemble des mélomanes. Nos compositeurs auraient tout à de 1471. Des extraits des « Métamorphoses 1> d'Ovide commentent J'action et sont chantés y gagner. Pierre Meylan. en latin par les chœurs. Deux orchestres accompagnent les paroles : J'un formé d'instruments < non-tempérés 1> (altos, violoncelles, contrebasses, bois et cuivres), destiné à suivre l'opéra proprement dit, chanté en français, l'autre formé d'instruments « tempérés » (violon-solo, clarinettes, p ianos, harpe, célesta, batterie), commentant les chœurs en latin. L'œuvre, qui STRASBOURG, FESTIVAL DE 1955 comporte des réussites admirables surtout dans les parties chorales, où le Chœur de L'susanne fit montre de qualités depuis longtemps reconnues, manque peut-être un peu d'animation Après être resté longtemps fidèles à la formule du < thème directeur ~ . les dirigeants du dramatique dans certaines scènes. Il n'en reste pas moins que, dans le s tyle très particulier Festival de Strasbourg se sont sagement ralliés à la conception beaucoup plus souple du qui est le sien, Hans Haug a donné au mythe d'Orphée, bien rebattu, une nouvelle impulsion < festival-musée ». Ils ne doivent pas le regretter : leur dix-septième manifestation a connu, et L ausanne peut être fière d'avoir assisté à la première de cet ouvrage auquel on peut en même temps qu'un vif succès artistique, une affluence accrue d'auditeurs . prédire une belle carrière. De très bons solistes (dont Pierre Mollet, Pa ul Sandoz, Hans ]one/li, Mon fidèle attachement à ce Festival - aux premiers pas duquel j'assistai en un temps Basia Retchitzka, Juliette Bise, Lucienne Devallier) collaboraient, ainsi que la danseuse-étoile où n'existait en France aucune organisation de ce genre 1 - s'en est réjoui. Voici d'ailleurs E. van Dijk et le Corps de Ballet du Théâtre Municipal, à ce speçtacle auquel participait des indications qui donnent une idée de la riche diversité des programmes de cette année ... également l'OSR, dirigé par le compositeur. Les premiers jours virent triompher Ormandy et l'Orchestre de Philadelphie, ployant d'ailleurs Précisons pour finir que l'assemblée générale de J'AMS tint séance le 11 juin. sous les lauriers recueillis à Paris et à Bordeaux : mais la radio seule m'en apporta l'écho, et, Elle nomma à la direction de la société S. Baud-Bovy, à la place de , de même, je ne pus assister aux débuts de l'c: Orchestre de chambre de Strasbourg ~ (un de qui se retire après 9 ans de présidence consacrés avec vigilance et l 'extraordinaire dévouement plus !) animé par Bour. P a r contre, j'étais présent à la soirée de musique contemporaine à la défense des musiciens suisses. L e vice-président Henri Gaanebin se retirant après 12 ans remarquablement composée et présentée par Louis Martin, serviteur si utile et si éclectique d'activité, 2 nouveaux membres sont nommés, Walter Geiser et A .-F. Marescotti. Le prix tout ensemble. La « Symphonie pour cordes )) de Jacques Casterède - dont la personnalité de compositeur de I'AMS est attribué cette année à jean Binet pour rendre hommage «au n'a cessé de s'affirmer - mérite de < faire carrière )) : elle unit l'inspiration lyrique à un lyrisme musical ainsi qu'au caractère de spontanéité et d'origina lité qui se manifestent dans langage orchestral personnel et convaincant. Elle précédait les < Danses variées )), très savou­ reuse suite de Tibor Harsany, prématurément disparu, puis ce fut le « Concerto pour deux tout l'œuvre de ce compositeur '> . Le même soir, après le concert, eut lieu une réception fort réussie, organisée par le Conseil d'Etat vaudois (représenté par MM. Edmond Jaquet et pianos, orchestre et percussion » de Bela Bartok qui, en peu d'années (elle date de 1940), Pierre Oguey) et la Ville de Lausanne (représentée par M . le municipal G. Jaccottet) et s'est partout imposée comme une des œuvres les plus représentatives et les plus agissantes agrémentée par de charmantes p roductions d e la « Chanson de Montreux (dir. P. A. Gaillard). du grand Hongrois. Nous y avons, une fois de plus, acclamé deux interprètes incomparables : L a balade habituelle du lendemain après-midi avait pour objectif le château de Glérolles où Janine Reding et Henry Piette. Pour conclure, un chef-d'œuvre d'un maître qui, par bien des points, ressemble à Bartok malgré la différence de leurs génies : Georges Enesco. L'exécution pour récha uffer les uns et les autres des caprices d'un ciel inhospitalier, l'Office des Vins de la « Deuxième Suite pour orchestre » trop rarement entendue, et dans laquelle la grandeur Vaudois offrait aimablement des bouteilles de Lavaux et d'autres coins de cette terre. La prochaine fête aura lieu en 1956 à Amriswil (Thurgovie). C'est à ce sujet que j e de l'idée et la richesse de l'expression renouvellent une forme ancienne, a constitué un me permets d e formuler un vœu. La fête de Lausanne, pourtant préparée de· main de maître, hommage indispensable de gratitude à l'égard du créateur récemment disparu qui, à bien n'a pas attiré un nombre exceptionnel d'auditeurs, à part les membres de l'AMS. On sait à des reprises, avait ét é fêté à Strasbourg. ' Le lendemain, nous évoquio ns la dernière et bouleversante rencontre, en cette même salle du P alais des Fêtes, d 'Enesco au pupitre et de Clara Haskil - lorsque cette grande artiste vint interpréter Schumann au cours d'une excellente soirée pendant laquelle, soulevé par Tous les enregistrements r écents peuvent la flamme d'un a utre inspiré, Schuricht, l'Orchestre municipal se surpassa. Cependant, il allait céder la place au « National » qui fut successivement conduit par Pedro de Freitas-Branco et être obtenus à notre rayon des disques Pierre Monteux. Le célèbre chef portugais, fidèle à Ravel qui lui vouait une juste délection, dirigea « Daphnis et Chloé » et associa - en cette année du centenaire de sa naissance - Chausson a n programme (Oralia Dominguez, à la voix de cuivre, chantant la « Chanson Perpétuelle ») que complétait une œuvre nouvelle pour nous, due à son compatriote Joly FŒTISCH FRÈRES S. A. Braga Santo, à la mémoire de Vianna di Motta - sincère et sobre. Quant à Monteux, plus chaleureusement jeune que jamais à quatre-vingts ans passés, il faisait escale à Strasbourg, Caroline 5, Lausanne entre Paris ct la Hollande, pour servir son vieil ami Strawinsky, Beethoven et Mozart (avec le talent déjà très sQr de la violoniste Annie Jodry). MUSIQUE PIANOS INSTRUMENTS RADIOS Toutefois, nous ne nous lasserons pas de répéter que nous souhaitons voir s'inscrire chaque année dans le cadre de Strasbourg une œuvre maîtresse de J .-S. Bach, Strasbourg étant la 134 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 135 seule ville de France qui, grâce à Albert Schweitzer et à la dynastie des Münch, possède à la un beau langage ; l'esprit y étincelle, à travers une éblouissante orchestration. Ampleur fois une « tradition Bach ~ et un très bel instrument spécialisé : la Chorale Saint-Guillaume, lyrique- du premier mouvement, construit sur un thème magnüique ; pathétique et sobre ten­ dirigée par Fritz Münch. 1955, d'aille urs, nous laissa le regret de ne pas la voir figurer. au dresse d'un andante tout de poésie ; joie brasillante de la fête populaire qui conclut ! L'auteur, programme, à côté de l'autre grande chorale strasbourgeoise, la Chorale de la Cathédrale, qui s'interpréta en grand pianiste, fut justement acclamé. animée par Mgr Hoch : faisons confiance à l'équilibre du Fes tival d e 1956 ! Hélas 1 la radio seule m'apporta ensuite les échos du beau concert d'Argenta, puis de la « Neuvième » qui, grâce à Schuricht, apporta au Festival un couronnement mémorable. .. J'ignore encore le résultat du concours annuel d~ « jeunes chefs d'orchestre ;,. - En musique de chambre, le Quintette à vent du « National ~ . formé de solistes exceptionnels, nous apporta, BESANÇON, FEST IVAL DE 1955 au cours d'une séance à laquelle s'associait Jean Françaix, pianiste et compositeur de rare mérite, et Madeleine Dubuis, la première audition d'un « quintette ;, de Georges Migot, de Besançon, cette année, vient de clore le cycle des festivals français : puisque Vichy, caractère élevé et de noble aspiration. Le concert à deux pianos où, une fois le plus, Janine encore incertain quand à ses dates d éfinitves, avait préféré août à septembre. Et nous avons Reding e t Henry Piette firent acclamer une musicalité et une homogénéité hors de pair, pu y constater, de même qu'à Bordeaux, à Strasbourg, à Aix-en-Provence, une ~fluence nous apporta aussi une plaisante nouveauté : « Danse N ègre » du Brésilien Camargo Guarneri considérable, qui justifie les efforts courageux d e ceux qui, au cours de ces dix dernières - entre Bach et Alain, Schumann et Debussy... Réunis, pour un soir, d'Argenta au piano années, ont permis l'inscription, s ur la carte d es festivals européens, d'un certain nombre de et de Grumiaux, voloniste de juste gloire, pour une séance de sonates (dès le lendemain, ils villes de France. Dès son début, Besançon avait précisé son aspiration : « musique, langage se retrouvaient au service de Mozart, Argenta ayant repris sa baguette). A la Cathédrale, universel~ ceci dans un esprit proche de celui qui anime les organisateurs de Luceme, et en enfin, premiè re audition en France de la « Missa Solemnis » pour chœur mixte de Jacques faisant également appel aux « intemationaux ~ reconnus. Mais, en même temps, Besançon Chailley, ample d'architecture et de pensée, mais d'une si émouvante sensibilité - présenté a tenu toujours à présenter un certain nombre d'œuvres nouvelles, et de premières auditions, à merveille par Félix Rouge!, qui galvanisa les chorales comtoises. A l'orgue, Gaston Litaize : à la faveur d 'un « dosage ~ qui mérite d'être loué. quel grand musicien 1 Nous ne songeons pas à présenter en détail le palmarès considérable de cette année, qui, Une seule ombre pourtant au tableau : l'absence de la liaison, Victo Hugo - la musique, à nouveau , totalisait musique symphonique, musique religieuse, musique de chambre, ballets si heureusement étabiie au début. Car, je le répéterai obstinément, le grand musicien de (l'ensemble de la Scala de Milan). Ceci, toutefois , sans imposer quotidiennement a.ux auditeurs Besançon n'est tout de même pas Goudimel : C'est Hugo 1 jacques Feschotte. l'épreuve de de ux concerts successifs ! Rappelons que deux grands orchestres : l'Orchestre National et la Société des Concerts du Conservatoire assurent aux manifestations sympho­ niques un niveau supérieur. Quant aux chefs, ils sont de « l'équipe de tête », partant recherchée AIX-EN-PROVENCE, FESTIV AL DE 1955 et appiaudie. Après le Hollandais Paul van K e mpen, associé dans l'exécution et le succès à l'admirable Wilhelm Kempff, nous retrouvâmes d 'abord Rafaël Kubelik, toujours ardent et Depuis sa fondation, Aix-en-Provence, qui constitue un des sommets des festivals européens, superbe. Son programme, qui se terminait par une exécution magistrale d 'une des demières a su éviter les écueils des festivals-musées en proposant un savant mélange de reconstitutions œuvres maîtresess de Bartok, le « Concerto pour orchestre » de 1943 (Bartok mourut en de chefs-d'œuvre du passé et de présentations d'ouvrages nouveaux, voire d'avant-garde. 1945) nous offrent la première audition en France du « Double Concerto pour deux pianos Cette conception vaut à ses organisateurs peut-être des soucis financiers, mais ceux-ci sont et orchestre » de Martinu qui, merveilleusément traduit p a r Reding et Piette, s'imposa comme compensés au centuple par des résultats artistiques dont aucun musicien ne saurait mécon­ une œuvre extrêmement vivante et diverse, d'un dynamisme « roussélien » et aussi, dans son naître l'importance. Les lieux où la musique nouvelle est acceptée avec joie sont si rares deuxième t emps, d'une émotion toute baignée de nostalgie. - Au concert suivant, le que notre revue se devait de mettre l'accent sur une tradition aussi intelligemment commencée « National » retrouvait un de ses dirigeants préférés, André Cluytens, chargé de palmes nou­ et poursuivie, et dont il faut féliciter les responsables, Roger Bigonet, directeur du festival, velles e t plus irradiant que jamais. Il prodigua ses enchantements à la faveur de l'adorable Gabriel Dusserget et Marc Pincherle. symphonie « Miracle ~ de Haydn, et de cette « Schéhérazade ~ aux séductions inaltérables que N 'oublions pas toutefois que ce qui fait une grande partie du charme d'Aix-en-Provence, Rimsky sut colorer avec amour. Enfin il nous révéla une œuvre considérable en « première ce sont ses spectacles et ses concerts en plein air dans cette merveille qu'est le Théâtre de audition » absolue : le « Concerto pour piano et orchestre ~ de Pierre Sancan. l'Archevêché, auquel on a adjoint cette année l'Hôtel de Maynier d'Oppède et le Cloître La personnalité de Sancan est assurément une des plus attachantes et des plus complètes Saint-Louis, emplacements moins heureux en ce sens qu'ils n'empêchent pas l'intrusion de de la jeune école française : et ce Concerto marque une étape décisive pour sa carrière. bruits extérieurs parfois bien incongrus. C'est là qu'on peut s'étonner combien Mozart ou Le cœur y parle librement - ce qui devient rare, en un temps trop « algébrisé » - et y parle Beethoven acceptent sans douleur les bruissements du mistral ou les cloches d'une église voisine. Mais peut-on concevoir Schonberg ou Webern accompagnés des vagissements d 'un bébé ou les coups d 'une horloge ? Il y a des musiques imperméables aux rumeurs extérieures. Pour ma part, j'ai regretté le cadre de ces petits hôtels privés qu'on avait adopté les premières années, cadre de silence et de mystère qui avait une saveur unique et qu'on aimait retrouver , Manufacture d'orgues Th. Kuhn S. A. dans la cité du roi René. Je n'ai d'ailleurs pas fini de m 'étonner. Deuxième paradis de Mozart, Aix adopte avec (Zurich) le sourire les pages les plus osées et les plus scabreuses, et le comble, c'est que les œuvres Maennedorf les plus audacieuses de nos contemporains y paraissent toutes naturelles, le public leur fait ~êtè alors qu'à Luceme, Strasbourg, même à Salzbourg, elles auraient un air d'incongruités. Constructions nouvelles: Temple de St-Martln, Vevey A vrai dire, cette année, il y avait peu d'authentiques premières auditions. Celles-ci furent Cathédrale de Lausanne l"emplacées par plusieurs représentations d'œuvres modernes peu connues, parmi lesquelles l'école allemande s'est taillé la part du lion, ce que je ne regrette pas, tant cette école montre de signes d'une activité débordante, sinon toujours bien venue. Grâce à Hans Rosbaud et Téléphones : MAENNEDORF (OS!) 92 92 03 LAUSANNE (021) 24 99 74 BERNE (031) s 70 21 à son orchestre de la Südwestiunk de Baden-Baden, on a entendu, au cours de 4 concerts, le remarquable Kammerkonzert pour piano, violon et 13 instruments à vent d'Alban Ber~ 136 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 137

écrit peu après Wozzek et qui se distingue de la plupart des ouvrages de l'école viennoise l'œuvre. Malgré ces déficiences, quelle réussite miraculeuse dont Aix pourra longtemps moderne en ce sens qu'il possède un merveilleux rayonnement lyrique. Si les Variations op. 31 s'enorgueillir ! de Schonbera démontrèrent leur force explosive et révolutionnaire, p eu propice d'ailleurs au Je n 'en dirai pas autant, hélas, de sa réalisation de l'Orphée de Gluck: intrusion malen­ plein air, les Cinq mouvements pour orchestre à cordes de Webern dispensèrent un climat contreuse du baroque dans une musique XVIIIme combinée avec des réminiscences wagné­ d'une sécheresse tout intellectuelle. riennes du plus mauvais goût (Orphée avec son casque empanaché semblait surgir, comme Il en fut de même dans un ouvrage du jeune compositeur italien Luigi Nono donné en un faux Siegfried, de la fosse du Bayreuth des pires années), mouvements excessivement tre audition, Incontri per 24 strumenti (Rencontres pour 24 instruments), où cet élève de rapides pris par un chef, , auquel il manque décidément de la bouteille Scherchen sembla procéder à des expériences de laboratoire purement gratuites, non sans (pourquoi ne pas avoir confié la baguette à un chef français?), distribution médiocre avec laisser entendre que, s'il le voulait, il pourrait dire tout autre chose d'une tout autre manière. N. Gedda (Orphée) trop conventionnel et janine Michaud (Eurydice), d'une effarante J'ai la conviction que Luigi Nono, à l'instar d'Honegger et de Frank Martin, deviendra insensibilité. « Gluck est noble, Gluck a du style ~ écrivait Pierre Lalo. Ce sont ces deux quelqu'un, une fois passé le temps des outrances juvéniles et des recherches révolutionnaires. éléments, la noblesse et le style, qui manquaient le plus dans cette reconstitution ratée à Si une sonate de Carter, plus mélodieuse, manquait décidément de style, la Kammermusik force de vouloir l'adapter à l'esprit du jour. Na 2, de Hindemith, elle, avait du style mais peu de mélodie. A côté des dodécaphoniste~ Puisqu'on parle de présenter Carmen à Aix l'an prochain, il s'agira de ne point tomber précédents, elle constituait un divertissement b ien sage et même un peu terne. Notre époque dans les mêmes errements. Ils sont d'ailleurs exception à Aix où, par compensation, Cosi évolue si rapidement qu'Hindemith est en train de devenir, pour notre génération, un fan tutte fut, parait-il (je n'ai pu le voir) reprit dans le climat étonnant des premières classique quelque peu embêtant et scholastique. Une excellente pianiste, M aria Bergmann, années, mais avec une distribution fort différente de celle dont on avait entretenu à l'époque maîtrisa avec talent les multiples difficultés rythmiques et contrapunctiques dont le maître les lecteurs des Feuilles Musicales, et qui comprenait T. Stich-Randall, Nan Merriman, Rita allemand a parsemé son œuvre. Streich du côté féminin, N. Gedda, R. Panerai, M. Cortis du côté hommes, ce qui, avouons-le, Sauf dans la Pastorale d'été d'Honegger, qui manquait d'élan, l'Orchestre de la Süd• constituait un ensemble d'une valeur exceptionnelle. westfunk réussit à dominer des musiques opposées à sa race, ainsi la Création du Monde de Un vœu pour finir : la participation des artistes suisses ayant été réduite cette année-ci Darius Milhaud (pourquoi ne reprend-on pas le ballet construit sur le texte de Cendrars à la portion congrue, - par rapport aux premières années la proportion est bien faible - dont est issue cette charmante suite pour orchestre bien supérieure, à mon sens, à maintes ne serait-il pas possible de faire appel dans une plus grande mesure aux forces artistiques œuvres monumentales du même auteur?), l'Amour sorcier, de Falla (avec l'étonnant contralto de notre pays ? En particulier, nous avons en Suisse romande des ensembles chorals d'une Nan Merriman et sous la direction suggestive de jean Martinon), sans parler du 3me Concerto valeur telle qu'ils seraient à Aix un apport précieux. Pierre Meylan. pour piano de Bartok, dont le soliste, L'éon Fleisher, se plut à donner une interprétation par trop extérieure, et du Concerto pour saxophone, trompette et orchestre de jean Rivier. Cette DIVONNE-LES-BAINS, FESTIVAL DE MUSIQUE DE CHAMBRE dernière œuvre, donnée en tre audition, a déçu généralement par son manque de souffle et A l'instar d 'autres stations balnéaires, voici que, cet été, Divonne-les-Bains offrit à ses de rayonnement, bien qu'elle contienne une fantaisie et une maîtrise instrumentale dont on hôtes, et aux mélomanes de partout, un festival de musique. Mais, et c'est là une note très ne saurait trop louer un auteur capable d'œuvres plus fortes. personnelle qui nous a séduit, ces soirées furent consacrées entièrement à la musique de De son côté, l'Orchestre Louis de Froment, sous la direction de Louis de Froment, nous chambre. Trois récitals où l'on entendit Alfred Cortot, Andrès Ségovia et Pierre Bernac plongea dans un bain de jouvence et d'air pur en se consacrant à des pages anciennes rare­ accompagné par Francis Poulenc, alternaient avec deux auditions de l'Orchestre de chambre ment présentées, ainsi cinq concerti de Vivaldi, tout en ne négligeant pas pour autant la de Stuttgart et le concert donné par le Kammerchor de l'Académie de Vienne. Sachons gré musique moderne avec la magnifique Ode funèbre de Hindemith, Trois chorals de ]. P. à M. François Knecht et à son conseiller artistique, M . Jacques Porte, d 'avoir su composer Damase, trop fauréens d 'allure et d'esprit, et le Concertino à quatre de Despard, débordant un programme aussi riche que varié. de vie sinon d'originalité. On remarque combien l'école française était, de loin, moins bien Ces six concerts eurent pour cadre une salle nouvellement aménagée par les soins du représentée que l'école germanique. Signe des temps ? Conseil d'administration et de la Direction du Casino. Réalisation assez agréable à l'œil, Je n'ai pu assister aux prestations de l'Orchestre de la Société des èoncerts (Paris), ainsi cette salle nous semble bénéficier d'une acoustique particulièrement favorable aux petites qu'à l'audition donnée par le Cercle ] .-S. Bach, de G en ève (dir. Francis Bodet), dont j'ai formations instrumentales, alors que la voix humaine paraît y avoir quelque peine à développer 1 entendu des échos fort flatteurs. Enfin, dans le domaine récital, Wilhelm Kempff et Boris tous ses registres. Nous en eümes en tout cas l'impression lors du concert de l'ensemble Christoii étaient à l'honneur, bien que le dernier, mal accompagné par Hans Rosbaud, n'ait vocal viennois. pas réuni, loin de là, l'unanimité des suffrages par ses interprétations trop détachées : une Ce « chœur de chambre » se compose d'une vingtaine d'élèves diplômés de l'Académie voix d'or ne suffit pas. de Vienne. Aux dires de leur chef, le maitre Günther Theuring, chacun des artiste~ est prêt Dans le rayon théâtre, Aix reprenait Les Noces de Figaro, avec une distribution trans­ pour la carrière de soliste. Trois cantatrices, en effet, furent à tour de rôle les solistes de cendate (T. Stich-Randall dans la Comtesse, Rita Streich dans Suzanne, Pilar Lorengar dans la soirée. C'est assez dire pour donner une idée de la grande qualité tant musicale que Chérubin, l'excellent Heinz Rehfuss dans le Comte, M. Cortis dans Bartholo et Hugues vocale de cet ensemble qui présenta, le 6 juillet, un programme varié et intéressant. La Cuénod dans Basile), Seul à mon sens le personnage de Figaro (R. Panerai) manquait de première partie, composée d'œuvres de musique sacrée, pâtit, peut-être, du petit nombre vérité psychologique, tandis que les décors d'Antoni Clavé s'accordaient mal avec l'esprit de d'exécutants, et l'on ressentait l'absence de l'orgue, voire de l'orchestre. Le Motet à huit voix « Komm Jesu » de J .-S. Bach, et à plus forte raison les deux Mozart, Laudate Dominum et Ave Verum, nous semblèrent un peu ternes. La Messe en sol majeur de Poulenc, en 6, rue de Bourg revanche, fut exécutée à la perfection sous la conduite d'un chef attentif à toutes les inten­ tions du compositeur. Cette œuvre difficile et très belle nous apparut comme le sommet de Toute votre musique, vos pièces de théâtre, disques, PIANOS, radios la soirée. La musique profane avait la parole au courant de la seconde partie, débutant par deux œuvres d'Orazio Vecchi et de Roland de Lassus. Voici, en vérité, la littérature parfaite Maurice et Pierre FŒTISCH pour petits ensembles vocaux ; la structure limpide de ces partitions, qui serait noyée dans LAUSANNE 6, rue de Bourg Téléphone 23 93 60 les puissants registres d'un grand chœur, permet à chaque chanteur de prouver ses qualités 1 techniques et musicales sans jamais lui demander de forcer la note pour obtenir l'ampleur 138 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 139

nécessaire aux œuvres de plus grande envergure. Deux c plaisanteries musicales ~ de Haydn, Un opéra huguenot au Théâtre de Zurich : sans doute difficiles à goîiter pour qui ne sait pas l'allemand, mais d élicieuses de finesse et de malice, le c Stiindchen ~ de Schubert, arrangé, hélas, pour contralto solo et chœur de « DIE FÜSSE lM FEUER » d'Annin Schibler dames, et les Zigeunerlieder de Brahms - une merveille - complétèrent la soirée. En sup­ (Compte rendu de la représentation du 25 avril 1955 au Théâtre municipal de Zurich, par plément de programme, les Frühlingsstimmen d e Strauss, mais il fallut bien avouer qu'Erna Walter Fabian). (Zürcher Woche No 17 du 29.IV.55). Sack c faisait ça mieux " - alors à quoi bon ! Cette fausse note mise à part, ce fut une Un théâtre bondé accueillait lundi dernier avec enthousiasme la création du nouvel opéra excellente soirée, grâce aussi à L éopod Marksteiner qui, au piano, s'efforçait de nous faire d'Armin 'Schibler « Die Füsse im Feuer ~ . oublier l'orgue ou l'orchestre manquant au rendez-vous. Dès le début, l'œuvre de ce compositeur montre une forte tendance dramatique - fait En fait d'orchestre, l'Orchestre de chambre de Stuttgart m érite entièrement sa renommée. assez rare en Suisse où, en musique comme en littérature, les genres narratif et• lyrique Le maitre Karl Münchinger en a fait un instrument parfait, attentif aux moindres gestes prédominent. D éjà dans la Cantate sur un texte de Gotthelf ( , Münchinger trouve le rythme juste. Par cette qualité - elle est des plus rares, de tirer la leçon de cette expérience. L'opéra en un acte qu'il nous présente aujourd'hui dénote surtout de nos jours où beaucoup croient que l'allure « époustouflante » fait l'inédit d'une un sûr instinct des exigences de la scène et une probité intellectuelle qui renonce à tout exécution musicale - Münchinger nous fait penser à Weingartner, le plus grand magicien effet facile. du tempo que nous ayons connu. L 'auteur construit sa pièce sur une ballade de C. F. Meyer (indépendamment du drame Henri Merckel, violoniste, soliste du premier concert, nous offrit, avec la maîtrise que « Donadieu » de Fritz Hochwiilder sur le même sujet.) L 'action se passe au temps des nous lui connaissons, une interprétation remarquable du concerto en mi majeur de J.-S. Bach. Dragonnades, mais bien que l'allusion à de récentes persécutions saute aux yeur, le drame Le soliste de la seconde audition, Guy Fallot, violoncelliste, joua le concerto de Haydn d'une reste fixé dans l'époque. Le texte très simple que le compositeur a écrit lui-même a le grand façon, à notre avis, trop crispée, s'accordant très mal avec la qualité de l'œuvre. Nous aimons avantage de s'adapter exactement à la musique et de rester intelligible malgré le grand orchestre. à croire à un accident; car M . Fallot nous avait laissé d'excellents souvenirs. Les limites que s'impose l'auteur prouvent sa maturité : unité de temps (durée : une heure), L'on peut aimer ou ne pas aimer la guitare. L'on peut juger que tout un récital de unité de lieu (par l'emploi simultané du décor : salle du château et chambre de la tour), unité guitare c'en est trop. Tout cela n'empêche que la soirée du 8 juillet fut triomphale. Pour la d'action (vengeance ou pardon). On songe aux brefs opéras de Milhaud, mais on sent davan­ guitare et pour Andrès Ségovie. Ce très grand artiste et son très bel instrument avaient convié tage ici la sympathie de l'auteur pour ses créatures. un nombreux public à un programme d'œuvres authentiques ou adaptées allant du xvne Schibler aurait pu monter une grande pièce historique avec de nombreux comparses au XXe siècle. Si Mendelssohn supporte moins aisément de semblables transpositions, Bach, et scènes de masses (comme l'a fait Hindemith dans « Ma this le peintre ~ et dans« Cardi11ac ») . Scarlatti et Rameau s'y prêtent fort bien et permettent à l'artiste de faire jouer tous les Mais au contraire, il a fait un « opéra de chambre ». Tout se passe entre 5 personnages, dont registres - étonnants de diversité - de son instrument. Nous avons cependant préféré la chacun est nettement caractérisé. Si le compositeur voulait, comme il le dit « exprimer en première partie composée d 'œuvres authentiques de Visée et de Sor, ainsi que les deux musique le conflit des âmes », on peut affirmer qu'il a atteint son but : le sujet, la structure premières œuvres, fort attachantes, de la troisième partie de ce récital : Sarabande lointaine dramatique et le langage musical forment une unité. de J . Rodrigo et Fandanguillo de J . Turina. La soirée prit fin aux sons de Granados et Nous ignorons l'effet que produit la musique de Schibler sur ceux qui ne sont pas d'Albeniz, non sans que le maître fîit vivement sollicité par un auditoire friand de « bis ». ftuniliarisés avec la musique ·contemporaine. Nous pouvons dire simplement que nous l'avons · Paul Knecht. trouvée adéquate et expressive d'un bout à l'autre (pour la conduite des voix comme pour Comment exprimer véridiquement l'admiration qu'a suscitée le duo Bernac-Poulenc, · celle de l'orchestre). Cela ne signifie pas que le style de Schibler soit fixé. Au contraire : collaboration de trente ans de deux artistes qui ont atteint les plus hauts sommets de l'art? la «complainte de l'enfant huguenot~, par exemple (ce temps d'arrêt saisissant au milieu Je pensais à cette communion parfaite avec l'œuvre à interpréter en entendant à Aix le du drame) renferme des possibilités qui n'ont pas fini de nous étonner. chanteur Boris Christoff, qui confond effet et vérité, artifice et pureté, alors que Bernac, La création de cette œuvre m érite toute notre estime. Elle avait été préparée avec 11rand d'une voix peut-être moins éclatante mais combien plus rayonnante, nous dispensait à soin par Paul Gergely (régie), Victor Reinsha/1en ( di,rection musicale), Georg Reinhardt Divonne, .accompagné de l'inimitable Poulénc, les trésors d'une sensibilité toujours rajeunie (mise en scène) et Max Rothlisber/1er (décors). Les interprètes: Ilse Wallenstein, Willy Heyer, dans ce chef-d'œuvre inouï qu'est le c Colloque sentimental » de Debussy, le « Don Qui­ Charles Gi11i/1, Richard Miller et Marianne Soldner ont non seulement chanté, mais vécu chotte à Dulcinée » de Ravel, du Jolivet fort plaisant, enfin et surtout ce Poulenc admirable leurs rôles avec beaucoup d'intensité. de fantaisie qui a été composé sur des vers d 'Apollinaire, sans oublier le tragique « mendiant)) (P.-S. - Le succès de cette œuvre a détermin é son admission au répertoire de la saison des c Chansons villageoises». Poulenc interprété par Poulenc et Bernac, dans ce climat de prochaine.) (Traduction S . A.-R.) jactance et de mystère, de facétie et de drame qui est si bien lui, voilà un message qu'il ne fallait pas manquer. Nous devons remercier Divonne de ces heures précieuses, complétées 'merveilleusement par un récital du grand Cortot, qui, si j'en crois les échos - je n'ai mal­ L'établissement financier vaudois auquel chacun peut s'adresser heureusement pas pu y assister - a su puiser, comme toujours, aux racines les plus sublimes en toute confiance de l'art. Pierre Meylan.

Nos lecteurs s'étonneront assurément que nous n e parlions pas dans ce numéro de la F ê te des Vignerons, BANQUE CANTONALE VAUDOISE alors que nous avons envoyé des collaborateurs à Divon.ne, Aix-en-Provence, Strasbourg, B esançon, e tc. et que nous avons été représentés à la Fête des Musiciens Suisses à Lausanne. La raison est bien simple. Alors Siège central: Place St·François Agence: Place Bel·Air que, sur simple demande de notre part, nous avons reçu des cartes de presse de tous les festivals sollicités, la 26 autres agences dans le canton Fête des Vignerons n'a pas cru devoir nous envoyer les invitations requises. FEUILLES MUSICALES 141 140 FEUILLES MUSICALES

cesco, le Quatuor pour flûte et cordes, en do Gaston Presset, baryton (classe Sandoz), e{1t été majeur, de Mozart, qui plut par sa belle humeur peut-être plus avantagé dans un autre choix, les CONCERTS D'ENTRE-SAISONS et son caractère champêtre. M . et Mme Lœw pages célèbres de Lully (Air de Caron) et de jouèrent, accompagnés à l'orgue, la Sonate pour Mozart (Monologue de Don Juan) ne conve­ A la Maison Pulliérane (10 mai), la pianiste talents des petits danseurs. Quant à la musique:, 2 violons, en mi mineur, de Corelli. Puis, pour nant guère à la nature de sa voix. M. Hans Eloise Polk n'eut devant elle qu'un public clair­ exécutée au piano à 4 mains par Yvonne Terrisse couronner ce programme, ce fut le célèbre Quin­ Muller (classe Bidal) fit preuve d'une réelle semé - c'est hélas le destin des jeunes virtuoses, et le compositeur, elle ajoutait encore, par ses tette en la, pour clarinette et cordes, de Mozart, autorité dans les variations en do mineur de avec ou sans talent - pour applaudir à une indications m élodiques et rythmiques, ses dons avec M. Robert Kemblinsky qu'il faut louer Beethoven, mais cette œuvre brillante ne révéla estimable virtuosité qu'on eOt préféré basée sur évocateurs, son pittoresque, à l'atmosphère de pour sa belle sonorité et la perfection de son jeu. certes pas toutes ses qualités. Quant à Mlle Mari­ une sensibilité plus dense et une culture plus rêve et de mystè re qu'a voulue le vieux Per­ C'est dans une ambiance tout estivale qu'eut nette Prodhom, flûtiste (classe Defrancesco), riche. Le métier est là, les doigts sont agiles, il rault. Ce qui m'a frappé dans la partition de lieu, au Théâtre Municipal, début juillet, le elle montra une vive sensibilité et une sonorité s'agit maintenant de découvrir le souffle épique Châtelain, c'est sa fraîche ur, sa spontanéité, et Concert des Lauréat s du Conservatoire. On y souvent très agréable dans le Concerto en sol, de d'un Beethoven et la vérité d'un Bach, au lieu aussi l'habileté avec laquelle une substance so­ entendit Mlle J eannine Kreiss (classe Sandoz) Mozart, sonorité compromise parfois par un de faire le robine t d'eau tiède ou de balbutier nore résolument « moderne » s'inscrit dans les dans deux airs de Gluck et Pergolèse, ainsi que accompagnement trop volumineu.'C de l'orchestre, comme un apprenti de conservatoire. cadres traditionnels voulus par le sujet et la dans un lied d'Hugo Wolf qu'elle mit en valeur par ailleurs excellemment dirigé par Hans Haug. L'association à deux pianos de deux excellents chorégraphie enfantine. C'est avec impatience avec beaucoup d'émotion. L e bel organe de M. jean Matter. pianistes lausannois, A . M. Goldenhorn et Charles qu'on attend la suite pour orchestre qu'Ami Châ• Lassueur se révéla probante surtout dans l'ado­ telain nous promet d'après sa partition pianis­ rable « En blanc et noir » de Debussy, les « Dan­ tique de « Cendrillon :1>," et qui ne nous décevra CONCERTS ET SAISON LYRIQVE EN 1955-1956 ses andalouses» de M . Infante, une « Pièce 1> de assurément pas après ses adorables « Délices de Guy Ropartz où le père Franck a passé par là, la Touraine ». P. M . LA SAISON 1955-56 DE L'OSR tre ayant lieu désormais au Théâtre de Beaulieu, tandis que Turini et G. Tailleferre nous laissaient P our clore leur saison, les Jeunesses Musicales la Maison Pulliérane a été abandonnée. Victor L'OSR présente comme d'habitude une série un peu sur notre faim (27 mai). nous ont offert un concert suppléméntaire au Desarzens dirigera 7 concerts, les 3 autres étant de concerts aux p rogrammes savamment combi­ Dans un récital donné à l'Eglise de Notre­ Conservatoire. Boris Roubakine, pianiste, et confiés à Franco Caracciolo, Louis Martin et nés, où les grands classiques se mêlent à des Dame (30 juin), l'organiste Dante Granato, plus André Lœw, violoniste, se produisirent devant Fritz Rieger. Un savant dosage de classiques, modernes déjà reconnus, à l'exclusion - à notre à l'aise, à mon sens, dans les modernes que dans une salle cette fois bien garnie dans un pro­ romantiques et modernes nous est présenté. En grand regret - de l'avant-garde. Mais il s'agit les classiques, maîtrisa · avec la sensibilité dont il gramme de sonates. Ce furent d'abord la effet, à côté de Bach, Mozart, Haydn et de de remplir les salles 1 Parmi les reprises inté­ est coutumier des œuvres de Reveyron, Dupré Sonate en si majeur de J.-S. Bach et la Sonate quelques anciens Italiens (Frescobaldi et Petruc­ ressantes, citons la Musique de Mai, de Jean (splendide prélude et fugue en si maj.), ainsi en sol majeur, op. 96, de Beethoven, puis la cio dans la réalisation dc·Maderna, Paisiello, Scar­ Binet, la Symphonie Cévenole de V. d'Indy, la qu'une Symphonie d e E. Bonnal, sorte de confi­ troisième Sonate, en ré mineur, op. 108, de latti), on voit apparaître plusieurs des grands Jme Symphonie de Roussel, le Concert N° 2 ture où Debussy, Fauré et beaucoup d'autres ont Brahms, où se complétèrent remarquablement le romantiques dont, jusqu'à maintenant, l'OCL de Bartok (avec Edith Farnadi), la 2m• Sym­ mis le n ez mais qui au point de vue sonore, ne vigoureux tempérament du pianiste et la parfaite était plutôt chiche. C'est ainsi qu'un programme phonie de Sibélius, le Concerto No 2 de Pro­ manque pas de charme. Un Psaume et Choral tenue toute de mesure du violoniste. Regrettons sera presque entièrement consacré à Schumann. kofieff (avec Henryk Szeryng) , Ibéria d'Aibeniz­ de Gran ato n'était pas, de loin, l'œuvre la moins toutefois le choix d e cet opus 108 de Brahms, Parmi les œuvres modernes, signalons une re­ Arbos. Quelques tres auditions de pièces géné­ significative de ce concert par sa belle ligne œuvre a mpoulée, laborieuse, tout extérieure, que prise du « Festin de l'Araignée » de Roussel, ralement brèves: Ouverture de Fedra (Pizzetti), mélodique, témoignant d'un style soutenu et les exécutants continuent, on ne sait pourquoi, de « Drei Dorfszenen » de Bartok (avec le concours Passacaille (Frank Martin), Ritual Dances (Mi­ profond. II fut défendu par le compositeur et préférer aux op. 78 et 100. du chœur M. L. Rachat), « l'Introïtus » d'Obous­ chael Tippett), enfin et surtout Renard, de l'excellent contralto Lucienne Devallier, laquelle A la suite d 'un contre-ordre, le dernier des sier, la « Symphonié No · 5 » de Malipiero, le Strawinsky, texte de C.-F. Ramuz. Deux audi­ révéla des qualités certaines dans Monteverdi. quatre concerts de Pully fut consacré à un réci­ « Concerto pour violoncelle » de Martinu (avec tions classiques méritent une mention : la R ap­ Un petit chœ ur dirigé par Michel Corboz se t al de piano donné - admirable surprise - par Pierre Fournier), le «Concerto pour orchestre à sodie de Brahms, pour contralto (Pamela Bow­ produisit dans des motets grégoriens qu'on ne Clara Haskil. Cette artiste exceptionnelle avait cordes, piano et timbales » de Peter Mieg (d~nt den), chœur et orchestre (chœur de l'Union se lasse pas d'entendre et dans deux chœurs droit à un auditoire d'exception. Elle fut égale le succès a été si vif lors de la récente Fete Chorale de La Tour-de-Peilz), la 9me Symphonie religieux de... StrawinskY. Pour mon compte, à elle-même, c'est-à-dire, à la lettre, incompa­ des Musiciens Suisses à Lausanne) , les « Illu­ j'aura is préféré un programme d'une plus parfaite rable dans un programme d édié à Mozart (So­ de Beethoven (avec la Société Chorale du Bras­ minations :. de Britten (avec Renée Defraiteur, unité, comprenant moins d'œuvres brèves, d'ail­ n ate en do majeur, K. 330), Beethoven (Sonate sus et le Chœur des Jeunes de L ausanne). Ernest soprano), le « Concerto pour 7 instruments à leurs souvent insignifiantes (selon Clara Haskil, en ré mineur, op. 31 N° 2) et Schubert (Sonate Ansermet dirigera 5 concerts, dont celui de la vent, orchestre à cordes et timbales », de Frank gme Symphonie, les autres chefs seront : Robert rappelons-le, tout récital d evrait être centré sur en s i bémol, posthume), cette dernière œuvre Martin, le « Capricom Concerto » de S. Barber Denzler, Rosbaud, Schuricht, Secher, Fricsay, 3 œuvres essentielles : mais ce qui est valable peu jouée et, quoique inégale, foisonnante de (Ire audition), une reprise de « l'Apollon Musa­ pour le piano ne l'est peut-être pas pour l'orgue). beautés. II n'y a pas un style de Clara Haskil, Argenta, C. M. Giulini. L es solistes seront, outre gète » de Strawinsky, les « Métamorphoses » de Exquise soirée, le 4 juin, à P ort-Gitana (Bel­ elle est tout ce qu'elle joue et réalise le miracle, ceux déjà nommés, les pianistes R. Casadesus, R. Strauss (1re audition par l'OCL). Le dernier levue, près de ·Genève) où les ballets Dolly et si rare, de la parfaite identification. Edwin Fischer, Aldo Ciccolini, Wilhelm Back­ concert de la série (16 avril 1956) sera consa­ Willy Flay présentaient à un public enthousiaste Un public nombreux entendit, à la Chapelle de haus et le violoniste Christian Ferras. cré à Mozart, à l'occasion du 20Qme anniversaire de parents et d'amis leur classe enfantine dans l'Hôpital cantonal, la Société de musique de de sa naissance. L'OCL y présentera, entre au­ « Cendrillon », musique de notre éminent colla­ chambre, remarquable ensemble où se retrou­ LA SAISON 1955-56 DE L'OCL tres, « l'Impresario », comédie musicale pour soli borateur Ami Châtelain, critique musical au vent quelques-uns des meilleurs instrumentistes Comme d'habitude, l'Orchestre de Chambre de et orchestre (avec Adr. Miglietti, soprano, B. « Journal d e Genève » . Malgré ce thème rebattu, de l'OCL. Après un Prélude en do majeur, de Lausanne a prévu 10 concerts d'abonnement, au R etchitzka, soprano, B . Lefort, baryton). Les la chorégraphie se révéla d'une étonnante fan­ Bach, joué par M. André Mercier, organiste, ce Théâtre Municipal. La revue annuelle du théâ- solistes invités sont Antonino David (violoniste) taisie et remarquablement appropriée aux divers fut, avec le concours apprécié de M. Defran- 142 FEUILLES MUSICALES FEUILLES MUSICALES 143 et Paul Doktor (altiste), qui joueront la « Sym­ SAISON LYRIQUE phonie concertante KV 364 :& de Mozart, le vio­ EN SUISSE ALLEMANDE 1955-1956 Courrier suisse du disque loniste R. Odnoposoif, qui se consacrera au Con­ certo de Mendelssohn, les pianistes K. David­ Zurich annonce: Wozzek, Le Prince Igor, Die Heinz et Rose Dobos, lesquelles interpréteront Zaubergeige (Egk), Paillasse, Cavalleria rusti­ LES DISQUES NOUVEAUX « l'Andante et variations pour 2 p ianos, cor et cana, l'Armurier (Lortzing), Le Retour (Miha­ 2 violoncelles '> de Schumann, la pianiste Moni­ lovici), Don Juan, Les Noces de Figaro, Titus, De son très bel enregistrement intégral de que Fallot dans le « Concerto en la maj. ~ . de La Flfite enchantée, Le Chevalier à la rose, Aida, Rigoletto (ALP 1004/ 1006), la Voix de son ma1- Nouveautés: Mozart, le claveciniste Ruggero Gerlin dans le Aroldo (Verdi), Les Maîtres-Chanteurs, Le Cré­ tre a eu l'heureuse idée d'extraire le contenu d'un « Concerto en ré min. '> , de Bach, tandis que puscule des dieux, Parsifal, Doktor Faust (Bu­ petit disque Extended Play ( 45 t.) qui contient BRAHMS : Geza Anda jouera le « Concerto No 1 pour soni), Die Füsse im Feuer (Schibler). Le Direc­ 4 précieux extraits de cet opéra : les deux airs Concerto pour violon, m ré majeur, op. 77 piano '>, de Be~thoven . teur de la musique est le Prof: Hans Rosbaud, du ténor: Questa o quella ... et La donna è mo­ av~ Ida HaU!d~l Tout en regrettant que cette saison n'apporte avec Otto Ackermann, Victor Reinshagen, Robert bile... (chantés par Jan Peerce), l'air de Gilda: London Symphony Orchestra. CLP 1032 que peu d'œuvres vraiment nouvelles, (les com­ F. Denzler comme principaux chefs d'orchestre ; Caro nom'e ... (Erna Berger) et le quatuor : Bella positeurs suisses, représentés seulement par F. direction artistique : Hans Zimmermann ; met­ liglia d'amore... (Peerce-Merrimann-Berger-Ta­ MENOnt : Martin, R. Oboussier et P . Mieg, sont assez teurs en scène : Karl Schmid-Bloss, Fritz Schulz, jo) HM.V. 7 ER 5023. Amahl and the Nlght Vlsltors sacrifiés), nous sommes certains que le public Heinrich Altmann. Cette pratique, qui met à disposition des bour­ Opera en un acte répondra très favorablement aux programmes ses modestes les plus importantes pages des N .B.C. Television Production ALP 1196 équilibrés qui lui sont présentés et' auxquels grands et cofiteux enregistrements intégraux tend les noms des éminents chefs d'orchestre et solistes A Bâle, le répertoire comprend : La FlQte heureusement à se développer. D'autres firmes MOZART: sus-nommés fournissent la garantie d'une irré­ enchantée, l'Enlèvement au sérail, Don Carlos, s'y appliquent, notamment Decca et la DGG. Quintette pour Instruments à vent et piano, prochable exécution. Faust (Gounod), Tosca, La Sainte de Bleaker­ Jussy Bjorling n'a pas l'éclat de Peerce, mais en mi majeur, K. 452 street (Menotti), Roméo et Juliette (Sutermeis­ c'est un beau ténor dont la réputation n'est nul­ Leonard Braun (Hautbois) ter) ou Le Malade imaginaire (Haug), Les Stephen Waters (Clarinette) LA SAISON LYRIQUE A GENÈVE lement surfaite. Un autre disque Extended Play Dennis Brain (Cor) Mamelles de Tirésias (Poulenc) en première permet de l'entendre dans : 0 Paradisio.. . , de Cecil J ames ( Basson) Pour 1955-56, la Société Romande des Specta­ représentation en langue allemande, Le nouveau l'Africaine de Meyerbeer, Vesti la {Jiubba ! de Colin Horsley (Piano) . CLP 1029 cles présente un programme très intéressant dont directeur est Hermann Wedekind, le directeur nous la félicitons. A part les classiques de l'opéra Paillasse, la Sicilienne (0 Lola!) de Cavalleria de la musique Dr Hans Münch, les chefs d'or­ rusticana et l'air de Manon L'escaut de Puccini: BERKELEY: et de l'opérette (Mireille, 14-16 octobre; Thaïs, chestre Hans Münch et Silvio Varviso, 28-30 octobre ; Les Mousquetaires au Couvent, Donna non vidi mai... , morceaux un peu exté­ Tria pour violon, cor et piano 10-13 novembre; L'Auberge du Cheval Blanc, rieurs, 'mais bien propres à mettre en évidence Mnnoug Parikian (Violon) les solides qualités expressives de cet artiste Dennis Brain (Cor) fêtes de l'An; La Tosca, 3-7 février; Paganini, Berne donnera : La Flfite enchantée, Aida, Cotin Horsley (Piano) 1-4 mars ; Les ConteSI d'Hoffmann, 15-17 mars ; Hansel et Gretel, Julius Casar (Handel), Undine (H.M.V., 7 ER 5025). (vide Mozart) Aida, 26-28 avril), les mélomanes seront attirés (Lortzing), Mathis le peintre (Hindemith), La Albert Schweizer est, on le sait (mais on l'a peut-être oublié 1) un spécialiste de Bach et un par les spectacles suivants : La Flfite enchantée Walkyrie, Le Malade imaginaire (Haug), Faust RICHARD STRAUSS : (23 et 25 septembre) ; La Foire de Sorotchintzi, (Gounod), Les Lombards à la Première croi-­ grand organiste. Le disque qui a fixé Toccata, AdaAio et fu{Jue en do majeur - Fugue en la Don Quichotte, op. 35 de Moussorgski ; Les Armaillis, de Doret, et, sade (Verdi), Les Noces de Figaro, Don, Juan, Gregor Piatigorsky (Cello) finissant ce spectacle, Le capitaine Bruno, de Cosi fan tutte, L'Enlèvement au sérail. mineur, Fantaisie et fu{Jue en sol mineur, d'après Jos. de Pasquale (Viola) Pierre Wissmer (création en Suisse), les 21 Le Théâtre municipal de Lucerne affichera : son exécution à l'orgue de l'église paroissiale R ich. Burgin (Violon) d'Ansbach, est plus qu'un document: un témoi­ Boston Symphony Orchestra et 24 janvier 1956; Amahl et Le Médium, de La Flûte enchantée, Rigoletto, Faust (Gounod), (Dir. Charles Munch) ALP 1211 Menotti (17 et 19 février), Ariane à Naxos, de Fra Diavolo, L'Armurier (Lortzing), La Botte gnage de foi, que l'atmosphère sonore du petit Richard Strauss (13 et 15 avril). Les distribu­ rouge (Sutermeister). temple alsacien - dans lequel ses passages ra­ tions prévues sont toutes d'une qualité très haute. M. S. pides sont un peu sacrifiés, il faut le dire, au littérature : profit de la grande ligne - rend plus émouvante ANDRt MAUROIS de l' Acad~mie Française : encore. Avec une émouvante simplicité et une pr6sente un récital Arthur Rimbaud parfaite soumission à l'œuvre, l'artiste en traduit av~ Louise Conie et P aul-Emil Deiber, éloquemment la grandeur et tout le lumineux Sociétaires de la Comédie Française THÉATRE DE BEAULIEU LAUSANNE 5·16 , OCTOBRE FELP 114 éclat. (Col. 33 CX 1074). FESTIVAL Le pianiste Solomon interprète les Sonates 1 LE TROUVÈRE Il LA BOHÈME I l LA TOSCA 1 c Clair de lune» (op. 27, No 2) et« Les Adieux » (op. 81a) de Beethoven, dans un ton de confi­ A obtenir dana toua les magasins spéc:ialia& D'OPÉRAS dence excessive, d'où se détachent de bruSQ..Ues Orchestre et chœurs du Théâtre cc La Fenice • ,de Venise éclats. Techriiquement parlant, le «niveau» de AGENCEG~ l'enregistrement est assez faible (HMV, BLP Direction : FRANCO CAPUANA 160 ARTISTES 1051). HUG & co BALE ITAliENS Dans sa nouvelle série Extended Play, la Lindenhofatrasse 16 T él. (061) 22 19 70 Location 1 Théitre Municipal de Lausanne Deutsche Grazrunophon Gesellschaft publie une sélection de ses meilleurs enregistrements parus 144 FEUILLES MUSICALES

déjà sou s des pressages de plus grandes dimen­ sions ; par exemple, le fameux Chœur des captifs, La grande marque mondiale Le plus grand répertoire en Suisse du Nabucco de Verdi (avec l'intervention solisti­ PAPETERIE que du baryton) chanté par Georg Hann et le chœur de l'opéra de Stuttgart, d irection Ferdi­ nand L eitner (EPE 34018), L'Air du roi dans S!~~ Don Carlos de Verdi, couplé avec celui du c Ca­ talo{Jue :!> dans le Don juan de Mozart, chant& par joseph Greindl, auquel tous les styles sem­ RU~ 51 LAUR~NT.21 blent également convenir (EPL 30077). LAUSANNE En 33 tours, signalons à la même firme un Téléphone 23 55 77 Disques microsillons 25 cm. consacré à la Sonate pour violoncelle et piano en la mineur, op. 36, de Grieg jouée par Jean-Sébastien BACH Hans Richter-Haaser (piano) et Ludwig Hœl• Récital d 'orgue, donné par Karl Richter, à l'Orgue du Victoria-Hall de Genève : Fan­ scher (cella), qui intéressera vivement les fer­ taisie et Fugue en sol min.eur (la u Gran­ vents du violoncelle ( LP 16097). de») -Préludes de choral: « Waehet au!» Pour Decca, le Trio de Trieste a gravé plu­ L 'élite des - « Kommest du nun, Jesu, vom Himmel sieurs int~ressantes pièces qui s'écartent du ré­ herunter » - « Vom Himmel hoch » - Pré­ en vente chez l'agent exclusif lude et fugue en mi mineur. LXT 5029 pertoire courant des ensembles de musique de fiuneurs de pipe chambre : une transcription Ghedini de la Sonate sait apprécier la «Fleur Ludwig van BEETHOVEN en do mineur de Vivaldi et l'arrangement Saint­ 33 Variations sur une Valse de Dlabe lll, d'Orient .. , un tabac de Op. 120. Wilhelm Backhaus, piano. Saëns de Trois pièces des Concertos pour cla­ LXT 5016 vecin de Rameau aux titres bien suggestifs : luxe créé par Burrus. Le pa­ A.BUR6ER quet ne coûte que 85 ct. et Le Vésinet - Le Boucon (air gracieux) - Premier 4, rue de la Paix Tél. (021) 22 91 95 et Deuxième Tambourins en rondeau. Le tout pourtant chaque bouffée est Quelques-uns dos nouveaux enrcglsfrcmenfs de LAUSANNE l'Orchestre de la Suisse Romande, dlrlgô por sur un seul disque de 30 cm. (LXT 3106). un délice. Ernest Ansermet : Georges BIZET Richard Strauss : Le Chevalier à la rose (4 Symphonie No 1, en do majeur, disques). Patrie, Ouverture, Op. 19. LXT 5030 C'est le premier enregistrement intégral de Alexandre BORODINE l'ouvrage de théâtre à la fois le plus célèbre et Symphonie No 2, en si mineur le p lus populaire d e Strauss. Ses très solides Symphonie No 3, en la min. ( « Inachevée ») Ouverture du «Prince Igor n. LXT 5022 qualités lui ont valu un Grand Prix du disque Claude DEBUSSY cette année à Paris. Il réunit les interprètes vien­ Le Martyre d e Saint-Sé bastien nois les meilleurs sans doute d'aujourd'hui : Lud­ Avec le concours de : Suzanne Dance, so­ wig Weber en Baron Ochs, Maria Reining en prano ; Nancy Waugh, contralto ; Lise de Maréchale, Sena Jurinac en Octave, Hilde Gue­ Montmollin, contralto, et de l'Union chorale den en Sophie, sous la direction intelligente et de La Tour-de-Peilz. LXT 5 024 Iynedjion sensible d'Erich Kleiber, mais il ne satisfait pas Maurice RAVEL Bas rue de Bourg 7. Lausanne Shéhé razade : A sie - La flOte enchantée - entièrement ceux qui ont connu et possèdent L 'indüférent - Trois poèmes de Stéphane encore l'enregistrement partiel de la Voix de son M~ml! maison 6 Berne. vls·6·vis H6tel Bellcvue-Paloce Mallarmé : Soupir - Pla cet futile - Surgi m aitre avec Lehmann, Mayr, Olzewska et sa de la croupe et du bond. gravure n'atteint pas le relief étonnant de celui Deux mélodies hébraï ques: Kaddisch - L 'énigme éternelle. Soliste : Suzanne Danco, de Salomé (LXT 2863/4) précédemment publié soprano. LXT 5 031 à la même firme. De ravissants détails d'orches­ L'Enfant et les sortilèges (intégral) tre, qui. échappent à la représentation, y sont Solistes : F lo re Wend, Suzanne Danco, mis en évid ence avec raffinement, mais la prise Lise de Montmollin, Geneviève Touraine, de son est irrégulière et les voix parfois un peu Adrienne Miglietti, Juliette Bise, GisHe Bobillier, Lucien Lovano, Pie rre Mollet, trop en dehors de l'orchestre (par exemple au Hugues Cuénod. Chœur : L e Motet de final du 2e acte) mais, généralement l'équilibre G enève. LXT 50 19 est respecté. Le 3e acte, si embrouillé à la scène, revit paradoxalement ici dans toute sa truculence, sa vivacité, sa joie un peu folle de farce burles­ Disques et catalogues dans les bons magasins que: comme le dit la Maréchale avant l'admi­ de la branche rable coda lyrique du trio et du duo final : « Cette a venture est une mascarade et rien de plus 1 ) Secrétariat cantonal vaudois : Place Bel-Air 4, Lausanne, Chèques postaux II. 7500 (Decca LXT 2954!7). M. S. Tirage : 1er octobre 1955 LAUSANNE 9 J. A.

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