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LE CENTRE-VILLE DE : A LA RECHERCHE D'UN PROJET D'AMENAGEMENT

Jean-Pierre Peyon !GARUN

~UME: Le centre-ville de Nantes reste marqué par l'héritage architectural et urbanistique du XVIIIe siècle. Il a connu de profonds bouleversements dans les années Trente par le comblement des bras de la Loire et de !'Erdre. Des opérations de rénovation lourde ont été associées à la reconstruction d'après-guerre mais il faudra attendre la fin des années Soixante pour que la municipalité nantaise s'interroge sur l'avenir de ce riche patrimoine . La mise à l'étude, en 1972, d'un plan de sauvegarde, sa publication en 1980, marquent cette volonté mais les réalisations restent rares et le bilan est encore modeste, comparé à d'autres grandes villes françaises.

ABS1RACT: The architecture and lay-out of Nantes's center bears the mark of its XVIDth century heritage . Drastic alterations were made in the thirties, when branches of the Loire and Erdre were filled in. urban renewal was carried out during post-war reconstruction, but not until the late sixties would a city govemment stop to consider the future of this rich heritage. This new determination was expressed by the launching of a preservation plan in 1972, followed by its publication in 1980. However, few projects have been implemented so far, and the list of achievements remains modest in comparison with other large french cities.

Mots-clés : Centre-ville - Secteur sauvegardé - Rénovation - Réhabilitation - Nantes. Key worœ: City center - Preserved area - Restoration - Rehabilitation - Nantes.

Le repérage du centre-ville de Nantes pose quelques problèmes méthodologiques que nous ne ferons qu'évoquer ici, notre propos étant d'analyser les aménagements passés et actuels de cet espace privilégié. La pratique urbaine par les Nantais eux-mêmes est sans doute la meilleure façon d'approcher cette définition. Pour les habitants, le centre commerçant et animéest situé de part et d'autre de l'axe place Graslin, place Royale, place Saint-Pierre, dédoublé par la rue du Calvaire. La partie la plus active s'étend des anciens magasins Decré à la place Graslin en plein cœur de la ville du XVIIIe siècle. Mais le centre comporte aussi des îlots à vocation plus administrative implantés dans le noyau médiéval : mairie, préfecture, cathédrale et château, auxquels se rattachent les cours aristocratiques Saint-Pierre et Saint-André construits à la fin du XVIIIe siècle. A l'ouest de la place Graslin, le cours Cambronne et la place du Sanitat demeurent un lieu de résidence pour les descendants de la bourgeoisie nantaise. Tout ceci constitue le secteur sauvegardé, mais le centre-ville a une extension plus vaste : il faut y ajouter le quartier rénové du Marchix et des Hauts-Pavés, le secteur compris entre le cimetière de Miséricorde, la rue Monselet et la rue Lamoricière. Les premiers quartiers péricentraux entre Talensac et le quai de Versailles, puis ceux situés à l'est, entre le centre administratif Cambronne et la gare peuvent être rattachés au centre-ville. Enfin le quartier Madeleine - Champ-de-Mars, malgré son caractère très composite, participe et participera plus encore de cet ensemble. Les administrations locales, les services d'urbanisme de la ville utilisent parfois la notion d'hypercentre pour caractériser la partie la plus commerçante et

CahiersNantais n° 33-34 250 dynamique. Il nous semble que le concept de centre est suffisamment riche pour que nous récusions cette appellation d'hypercentre peu adaptée à une agglomération de moins de 500 000 habitants.

Le centre-ville de Nantes ainsi défini offre des caractères composites liés à deux mille ans d'histoire urbaine, à l'image des grandes villes françaises. Seuls quelques restes gallo-romains rappellent l'ancienneté du site des Namnètes, mais la première entité stable du tissu urbain correspond au noyau médiéval. Les maisons moyenâgeuses ont presque toutes disparu, mais le tracé des rues étroites conserve la marque de cette époque, longtemps enserrées dans les remparts contraignants. Ceux-ci longeaient l'ancien bras nord de la Loire, profitaient de la confluence avec l'Erdre, s'aventuraient à l'ouest dans le secteur Saint-Nicolas et s'appuyaient à l'est sur les mottes Saint-André et Saint-Pierre . Deux monuments rappellent l'importance du passé médiéval : la cathédrale et le château des Ducs, mais ils expriment plus encore la fin de ce Moyen-Age. La ville de la Renaissance et du Grand Siècle restera bloquée dans ce tissu urbain malgré les multiples incommodités. La grande poussée urbaine a lieu au XVIIIe siècle puisque la ville compte 80 000 habitants au seuil de la Révolution contre 40 000 au début du siècle. On peut considérer que le centre de Nantes tel que peut le définir le géographe: fonctions, morphologie urbaine, densité, animation, ou tel que le perçoivent les Nantais, s'identifie aux quartiers construits ou réaménagés au XVIIIe siècle. Cette explosion urbaine, cette recherche d'un urbanisme monumental et fonctionnel, sous-tendu par un investissement immobilier massif marque de façon indélébile la trame urbaine du cœur actuel de l'agglomération nantaise. Ce patrimoine remarquable par son extension et son homogénéité sera construit rapidement eu égard aux moyens techniques de l'époque. Les premiers immeubles baroques s'édifient en direction du quai de la Fosse, centre vital de l'activité portuaire. Le maire Gérard Mellier favorise l'édification du premier lotissement dans l'île de la Saulzaie (future île Feydeau) en créant une société de 24 actionnaires ( 1725). Cet ensemble urbain remarquable suscite de multiples difficultés techniques et financières et ne sera réalisé qu'après 1750. C'est surtout à partir de 1760, sous l'impulsion de l'architecte-voyer Ceineray que Nantes connaît des transformations majeures. L'activité portuaire impose la construction de quais au long de la Loire et de l'Erdre. Une partie des vieux quartiers proches de cette confluence disparaît; la place du Bouffay actuelle émerge de sa gangue moyenâgeuse tandis que de beaux hôtels remplacent, en aval de la confluence, un habitat vétuste. Les fortifications qui gênaient depuis un siècle la croissance urbaine sont abattues au nord et à l'est. Les premiers projets de place Royale doivent transformer le vieux quartier Saint-Nicolas. Cette frénésie de construction, qui va doter Nantes d'un des plus beaux ensembles architecturaux du XVIIIe siècle, est le résultat d'un investissement immobilier massif, mobilisant des capitaux accumulés par le grand commerce maritime (Denireau 1982) dont la traite des noirs n'est qu'une composante . Une part du domaine royal ou communal (canalisation de l'Erdre, destruction des remparts) est revendu et forme des espaces urbanisables nouveaux . Des subventions royales ou même provinciales favorisent et stimulent les travaux d'embellissement. Certaines mesures d'expropriation sont favorables à ces travaux. La spéculation immobilière fut sans doute l'un des moteurs essentiels de ces investissements. Ceci n'effrayait pas, au contraire, une bourgeoisie nantaise aguerrie aux risques du grand commerce maritime. Graslin est sans doute le

CahiersNantais n° 33-34 251 meilleur représentant de ces bourgeois investisseurs, spéculateurs mais créateurs. Il systématise la vente des appartements sur plan et cette architecture à programme n'est que la version ancienne de notre actuelle copropriété. Mais, ainsi que le montrent plusieurs historiens locaux, ces investisseurs soucieux de réaliser les bénéfices les plus importants recherchent les solutions les plus économiques : décoration absente, rues étroites, densité urbaine forte, cours étriquées et mal éclairées. Cet urbanisme tout en contraste sera poursuivi par Crocy sous la Révolution et l'Empire. Celui-ci ne fait pas preuve d'originalité mais réalise une partie des extensions prévues vers l'ouest. L'axe majeur de la future rue Crébillon sort de terre entre la place Royale, archétype de la représentation du pouvoir et de la richesse, et la future place Graslin, bel arc de cercle organisé autour de son théâtre néo-classique. Arthur Young, admiratif et perplexe devant ce grand chantier urbain, s'interrogera longuement sur les moteurs de la richesse urbaine : commerce ou rente foncière, îlot de prospérité au milieu des campagnes misérables. Tout près de là, le cours Cambronne devait être lieu de promenade et de convivialité, tandis que le cours Delorme amorçait l'extension de la ville vers le nord-ouest. Les travaux se poursuivent durant la Révolution (malgré les troubles vendéens), l'Empire, et ne s'achèvent qu'au XIXe siècle en respectant ces plans urbains du siècle précédent La croissance industrielle voit la continuation de l'extension de la ville mais sans projet urbanistique réel. Quelques édifices publics marquent la croissance des administrations et de l'Etat : poste, casernes, bains publics, halles et surtout gare. Cela concerne de moins en moins le centre-ville car la croissance étale les quartiers urbains. Toutefois, deux réalisations importantes voient le jour : le passage Pommeraye et la rue de Strasbourg. Ce premier ensemble remarquable, directement inspiré des passages urbains parisiens du début du x1xe siècle mais adapté à des conditions topographiques particulières assurait une liaison commerciale utile entre la Bourse et la rue Crébillon. La rue de Strasbourg est un pur héritage des percées hausmaniennes du Second Empire. Elle permettait une liaison efficace entre la route de Rennes et la nouvelle voie ferrée, au travers de la vieille ville médiévale. Elle était associée à un programme immobilier sur lequel se greffait la nouvelle place Saint-Pierre dégageant la perspective de la cathédrale. Cette voie reste encore l'axe routier privilégié entre le nord et le sud de la ville. En ce milieu du XIXe siècle, les quartiers que l'on appelle actuellement péri­ centraux se développent pour loger les nouveaux urbains ou pour accueillir les nouvelles activités. Ainsi l'industrie navale s'installe dans l'île Sainte-Anne, les usines LU et les entrepôts dans le quartier de La Madeleine ou du futur Champ-de-Mars.

La deuxième grande période de transformation du centre de Nantes date de l'entre­ deux-guerres lorsque l'Etat, puis après quelques réserves la ville, décident le comblement des bras nord de la Loire et du cours de l'Erdre près de sa confluence. La "Venise de l'ouest", image sans doute enjolivée de Nantes (Leroux 1985) avant ces travaux, subit des modifications radicales. Il est probable qu'une telle opération ne se déroulerait plus de la même façon aujourd'hui, mais il fallait parer aux dangers du fleuve. L'approfondissement du chenal au cours du XIXe siècle déstabilisait les berges et les quais. Ainsi le pont de Pirmil s'effondre en 1924. Ceci relance le débat sur le devenir de ce site de confluence. Le service maritime propose le comblement du bras de la Bourse. Stupéfaction de la municipalité qui refuse d'être mise devant le fait accompli. Pourtant le débat était ancien

Cahiers Nantais n° 33-34 252 car la confluence de l'Erdre et de la Loire, ancienne zone marécageuse, posait de graves problèmes de salubrité. Les activités artisanales et les rejets urbains en Erdre rendaient la rivière nauséabonde. La voie ferrée traversant le cœur urbain de part en part constituait une gêne réelle pour la circulation, encore que le principal goulet d'étranglement vers le sud était constitué par l'unique pont de Pirmil. Mais la volonté de maintenir l'activité portuaire à Nantes et dans l'estuaire entraînait la nécessité de draguer et d'approfondir le chenal, perturbant les équilibres hydrologiques et la stabilité des rives. Le comblement des bras de la Bourse et de !'Hôpital impose le détournement de l'Erdre qui se jettera alors sous forme d'un canal-tunnel en amont. Les réparations dues par l'Allemagne permettent de lancer ces travaux. Le projet est approuvé en 1928 et les travaux commencent en 1934. Les travaux de comblement de l'Erdre, ceux en amont de l'île Feydeau ne seront terminés qu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les Nantais ont connu près de 15 ans de travaux considérables défigurant l'image traditionnelle du centre, perturbant son fonctionnement séculaire. Ces transformations se déroulent sous le mandat de trois municipalités principales : celles de Paul Bellamy (1910-28), Léopold Cassegrain (1929- 35) et Auguste Pageot (1935-40). Le centre-ville a perdu son fleuve et sa rivière ; les paysages urbains s'en sont trouvés profondément bouleversés. Les gravures, les photographies d'époque, le témoignage des vieux Nantais confirment cette impression. Mais les travaux d'après-guerre, enfouissant la voie ferrée Nantes - Saint-Nazaire, ont achevé d'ouvrir les axes majeurs de la circulation automobile dans le centre-ville : cours des Cinquante Otages à la place de l'Erdre, cours Franklin Roosevelt, allée Turenne et cours d'Estienne d'Orves de part et d'autre de l'île Feydeau. Le terre-plein de la petite Hollande offrait enfin une vaste esplanade pour le stationnement automobile et les festivités de toutes sortes.

La physionomie actuelle du centre-ville doit donc beaucoup à cet épisode majeur, mais la guerre de 1939-45 va achever de tisser la trame urbaine contemporaine du centre­ ville. Alors que les Nantais voient avec soulagement l'achèvement des nouvelles avenues gagnées sur l'eau, la guerre s'abat sur la ville. Les bombardements aériens américains des jeudi 16 et 23 septembre 1943 provoquent de nombreux morts dans la population civile et détruisent la rue du Calvaire, la place Royale, une partie de la rue de la Marne en même temps que les quartiers industriels de la zone portuaire. Au total, les bombardements ont fait pendant la guerre plus de 1 700 tués, près de 3 000 blessés parmi la population civile (Bois 1977). Plus de 2 000 immeubles ou maisons ont été détruits, plus de 10 000 sont plus ou moins endommagés. En 1943, 20 000 familles avaient été sinistrées, 70 000 personnes fuyaient la ville. La place Royale était détruite aux deux-tiers, le cours Cambronne et la rue de la Marne très abîmés, tandis que la rue du Calvaire n'était que décombres. L'image du centre-ville pour les jeunes écoliers que nous étions au lendemain du conflit, est celle de hautes palissades masquant les trous béants puis les herbes folles, contrastant avec les beaux immeubles restés intacts. De plus, les espaces libres des cours Saint-André, Saint-Pierre, Cambronne, du boulevard Guist'hau, les terrains vagues gagnés sur la Loire face au château des Ducs furent très longtemps occupés par les baraquements mis à la disposition des commerçants sinistrés du centre-ville. Pourtant, comparés aux villes littorales, les quartiers historiques du xvme siècle avaient échappé à des destructions irrémédiables. La reconstruction fut longue tant par l'ampleur des travaux nécessaires que par les lourdeurs administratives liées à l'indemnisation des dommages de

Cahiers Nantais n° 33-34 253 guerre et aux règlements d'urbanisme. Les premiers projets de reconstruction sont établis fin 1943. Le 24 avril 1944 un projet est proposé auprès du comité national de la reconstruction. La nouvelle municipalité Clovis Constant entre en fonction le 31 août 1944. Le 13 avril 1945 le plan est approuvé par le conseil municipal, mais le 31 mai le ministre de la reconstruction impose le plan des architectes Roux-Spitz et Noël, ce qui entraîne quelques tensions avec les services municipaux. Le permis de reconstruction sera fixé en mai 1948 par décision ministérielle, l'arrêté d'approbation étant publié en novembre 1948, soit 5 ans après les bombardements meurtriers. Deux modalités architecturales sont retenues : la reconstruction à l'identique pour la place Royale et quelques immeubles du XVIIIe siècle, des immeubles contemporains pour le quartier Marchix et la rue du Calvaire. Les commerces et grands magasins s'y réinstallent, les immeubles froids, à placage de pierre étant construits en retrait afin d'assurer l'élargissement de cette rue, celle-ci devant constituer l'une des pénétrantes nord-ouest de la ville. Une nouvelle voie est ouverte entre la place des Volontaires de la défense passive et la place Bretagne. Le vaste programme de reconstruction et réaménagement du quartier du Marchix reprend des projets d'avant-guerre destinés à résorber les îlots insalubres et à implanter de nouveaux bâtiments administratifs, notamment l'Hôtel des Postes. Les impératifs de la reconstruction vont se superposer aux projets qui n'avaient pas encore abouti lors de la déclaration de guerre. En novembre 1942 la Délégation Générale de l'Equipement National avait déclaré d'utilité publique les travaux à exécuter : suppression des îlots insalubres du Marchix, opération d'assainissement et de voirie dans les Hauts-Pavés et le Marchix, installation de l'Hôtel des Postes, aménagement d'un quartier de relogement. La ville de Nantes désirait construire une cité administrative pour regrouper des services très dispersés à l'image d'autres villes de province, mais ces mêmes administrations ne s'empressent pas de répondre à la demande. Toutefois la Trésorerie Générale détruite en 1943 est à la recherche d'un local. Les travaux démarrent en 1953 et s'achèvent en 1955, premier bâtiment de la reconstruction-rénovation du Marchix. Les tractations concernant l'Hôtel des Postes sont longues, mais aboutissent à une convention entre la mairie et l'administration en 1956. Le bâtiment commencé en 1958 est inauguré en 1963; il sera agrandi ultérieurement au fur et à mesure du relogement des anciens habitants. L 'Hôtel de la Sécurité Sociale sera construit de 1960 à 1965 en face de l'Hôtel des Postes encadrant une grande voie triomphale. Celle-ci devait relier la place Bretagne à la place Vianne puis au rond-point de Vannes . La construction de la Caisse d'Allocations Familiales face à la place Vianne remettait déjà en cause ce projet de pénétrante nord-ouest de Nantes. A la fin des années soixante la reconstruction est quasiment terminée dans le centre­ ville. Il nous semble pertinent de traiter des problèmes contemporains de l'aménagement ou du réaménagement du centre de Nantes à compter de ces années charnières. Pendant cette période antérieure la croissance de l'agglomération a été spectaculaire car les constructions de logement, les surfaces urbanisées, l'ont été surtout à la périphérie de la ville et dans les communes de la banlieue nantaise. La construction du quartier Beaulieu est l'opération la plus spectaculaire, débutant à la fin de ces années Soixante. Il semble donc que l'aménagement ou le réaménagement de ce centre-ville ne soit pas à l'ordre du jour tant pour la municipalité Morice de l'époque (1965-77) que pour les Nantais eux­ mêmes. Les réflexions urbaines et les décisions d'aménagement sont d'ailleurs contradictoires, oscillant au gré des grands courants urbains nationaux. C'est d'une part la

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LE CENTRE-VILLE DE NANTES

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La décision d'étudier un plan de sauvegarde du centre historique selon les modalités prévues par la loi Malraux de 1962, a été prise en 1968 par la municipalité André Morice. Le secteur sauvegardé est délimité en 1972 et la préparation de ce plan, forme particulière de plan d'occupation des sols, se déroulera au travers de trois municipalités. En 1977, lors de l'arrivée de la municipalité

Cahiers Nantais n° 33-34 256 conclusions au projet, ce qui ne manque pas de surprendre. Il est clair que cette tour constituait un achèvement monumental à la rénovation du quartier du Marchix. Il ne déparait pas l'ensemble des bâtiments administratifs déjà construits: la poste, la sécurité sociale. Les architectes, tenant du projet, insistent sur l'intérêt d'une tour pour casser la "disparité architecturale " du quartier. Cet argument paraît bien surprenant car une consultation élémentaire de l'environnement urbain montre l'aberration de ce bâtiment au cœur du tissu urbain homogène du XVIIIe siècle. Cette tour est sans doute un projet de promoteur et d'architecte, elle n'est pas celle d'un urbaniste. Par ailleurs, l'architecte n'a aucunement recherché l'intégration de la base de la tour à l'environnement proche du cours des Cinquante Otages (forme des ouvertures, matériaux etc.). De plus, le bilan économique de l'opération apparaît désastreux . La construction a duré 5 ans car les difficultés techniques étaient considérables. Une partie de la tour est ancrée dans les micaschistes durs de l'escarpement mais le reste s'appuie sur une grande épaisseur des alluvions meubles de l'ancien cours de l'Erdre. Une compagnie d'assurance britannique devait acheter l'ensemble de la tour mais elle s'est désistée, mettant en cause un projet financier mal ficelé. A l'origine une brasserie devait s'installer ainsi qu'un salon de thé, une galerie marchande, et pour couronner le tout un restaurant panoramique (la vue y est en effet remarquable) mais personne n'est venu. Seuls, le service des télécommunications et le Centre de Communication de l'Ouest animent un hall battu par les vents et la pluie. Les bureaux occupent 16 000 m2 au-dessus d'un parking de 800 places mais les prix au mètre carré ont dissuadé les investisseurs et les locataires. Ces bureaux ne sont pas tous occupés car de nombreux immeubles spécialisés se construisaient au même moment dans l'île Beaulieu et à la périphérie de l'agglomération. Ce projet de tour n'est pas spécifique à Nantes car c'était une symbolique de la réussite économique et de la fonction métropolitaine. Le Conseil Régional s'est installé dans le bâtiment mais on peut remarquer que la première mesure prise par la région, plus autonome, a été de décider la construction d'un Palais de la Région à la pointe de l'île Beaulieu. La fonctionnalité de la tour a donc, elle aussi, partiellement échoué. Près de 20 ans après sa conception, on reste étonné par l'absence de réaction organisée des Nantais lors de sa construction alors qu'après 1968, on bataillait ferme pour ouvrir les bords de l'Erdre au public.

Pendant la même période l'étude du plan de sauvegarde progresse lentement mais sera achevé sous le mandat d'Alain Chénard. Ce document est opposable au tiers puisque c'est un plan d'occupation des sols, mais ne constitue pas une politique urbaine en lui­ même. Il assure quelques garde-fous et précise les règles du jeu pour l'ensemble des habitants. Les principales dispositions se résument en trois plans: zonage (au 1/2 QOOC), épannelage (au 1/500e) et le plan de sauvegarde proprement dit (1/500e) avec un règlement très détaillé. Le secteur concerné a été découpé en trois zonages selon la taille des immeubles et leur ancienneté, la complexité architecturale, et les fonctions économiques . Les zones USa : ce sont des parcelles de formes régulières et de superficies assez importantes (400 m2 au moins) issues de l'urbanisation des XVIIIe et xixe siècles. La hauteur maximale est de l'ordre de 15 à 18 mètres avec une emprise au sol élevée (3 à 5). Cette architecture régulière et ordonnancée utilise le granit en soubassement et le tuffeau. C'est ce que nous avons décrit pour rappeler l'œuvre de Ceineray et de Crocy.

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Les zones USb: les parcelles ont des formes variables, plus petites, généralement étroites et allongées au sein de l'îlot. Elles portent la marque de l'urbanisation antérieure au XVIIIe siècle. Ces constructions s'élèvent à 12-15 mètres du sol avec un C.O.S. encore important (2 à 5). L'architecture, plus modeste, ne manque pas de pittoresque avec des matériaux très composites : bois, brique, pierre de taille. Les rues étroites et tortueuses rappellent le passé médiéval et enserrent, ici et là, les monuments les plus anciens : cathédrale, château de la fin du Moyen-Age, hôtels de la Renaissance ou du xvne siècle. Les zones USc offrent des parcelles régulières, de taille importante (600 m2 en moyenne), issues de l'urbanisation du xixe et du xxe siècle. Ces zones ont été en partie détruites et reconstruites (notamment autour de la rue du Calvaire). Les immeubles sont_ élevés (15 à 21 mètres), l'emprise au sol forte et le C.O.S. compris entre 1 et 4. L'architecture y est hétérogène, sauf dans le secteur reconstruit, et les immeubles regroupent des logements, des bureaux et de grands magasins. Ces trois zones s'enchevêtrent mais la plus étendue (USa) traduit bien les grandes opérations d'urbanisme du XVIIIe et du début du xixe siècle. Un second découpage se superpose à celui-ci, prenant en compte les fonctions économiques dominantes. L'indice 1 (USa1, USb1, Usci) affirme la fonction résidentielle complétée par quelques commerces de proximité. L'indice 2 signifie la présence importante des commerces et bureaux, tandis que l'indice 3 met l'accent sur les services administratifs ou privés. La volonté de maintenir et développer l'activité tertiaire tout en conservant un minimum de population est ainsi prise en compte dans ce règlement du plan. Le plan d'épannelage doit assurer le maintien de l'homogénéité de cette image urbaine en cas de reconstruction d'immeubles dans les "dents creuses". Ceux-ci doivent s'intégrer aux lignes des bâtiments les plus intéressants. Dans la pratique la hauteur des immeubles du centre est souvent hétérogène et le relief complique cette prise en compte. Les analyses fines du paysage urbain devaient avoir, à l'époque de la préparation de ce document, un caractère assez surréaliste puisque la construction de la tour Bretagne était déjà engagée, en complète contradiction avec ces dispositions. Le plan de sauvegarde reste le document réglementaire de base. Il assure tout d'abord la protection des immeubles intéressants, ce qui est le cas pour l'axe est-ouest: cours Cambronne, place Graslin, place Royale, cours Saint-Pierre - Saint-André, l'île Feydeau et les anciennes rives des bras nord de la Loire. Les destructions d'immeubles sont réglementées. Les hangars, entrepôts et les annexes des cours intérieures peuvent être détruits mais les immeubles solides conservés. Les "dents creuses" doivent être construites en respectant l'environnement architectural. Neuf secteurs d'aménagement avaient été prévus pour respecter le tissu urbain ancien. Les anciens cheminements pour piétons sont remis en honneur. Des recommandations s'appliquent aux commerces : couleurs, vitrine, éclairage. Les rues, les trottoirs et le mobilier urbain doivent tenir compte de cet environnement. Le plan de 1980 comportait un recueil de recommandations et d'intentions urbanistiques et architecturales qui montrait la volonté de la municipalité élue en 1977 d'aménager les espaces publics (les places notamment) et la circulation.

Les premiers aménagements du secteur sauvegardé seront essentiellement les plateaux piétonniers et débutent au cours du deuxième mandat d'André Morice. Le secteur de la place du Change (rue des Cannes, rue des Halles) et le plateau piétonnier de Sainte-

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Croix (Bouffay, rue de la Juiverie) sont aménagés à partir de 1974 en s'inspirant de l'exemple rouennais. Quinze ans après, le bilan de cet aménagement, complété sous les municipalités suivantes, apparaît extrêmement positif : animation commerciale, amélioration du mobilier urbain, animation festive. La dégradation de la rue de la Juiverie a été stoppée même si les logements et les façades ont été peu restaurés. A partir de 1977 la municipalité engage une réflexion plus globale sur la circulation en centre-ville ; elle envisage la création d'un axe piétonnier majeur se superposant à l'artère commerçante fondamentale : rue Crébillon, rue d'Orléans, rue de la Marne. Cela nécessitait une réorganisation complète autour du secteur sauvegardé à l'image de quelques grandes villes historiques européennes. Ce projet intégrait les décisions de construction de la nouvelle ligne de tramway. Dans ce cadre, les grandes places nantaises pouvaient être réaménagées au profit de la dominante piétonne. La campagne municipale de 1983 se fera assez largement sur ces options car il s'agissait de savoir si la priorité de l'aménagement des voies du centre-ville se faisait au profit de la voiture ou du piéton. A la fin des années Soixante-dix ce vaste projet n'est pas mis en œuvre mais d'autres secteurs piétonniers sont réalisés : place du Commerce, rues Scribe et Contrescarpe avec aménagement urbain adéquat Le plan de sauvegarde visait à maintenir la population sur place alors que les recensements de 1962 à 1982 montrent une baisse du nombre des Nantais au profit des communes de l'agglomération. Les études sur l'habitat avaient toutess mis en évidence la dégradation de l'habitat dans ce centre historique et son inconfort. Le travail d'Elodie Loirand montre clairement que cette situation demeure en 1987. La municipalité Chénard proclame la nécessité de développer le logement social dans le centre-ville par des opérations de réhabilitation menées par les offices H.L.M. Mais les réhabilitations seront maigres: 1979 rue du Chapeau Rouge; 1980 restauration du 1 de la rue Kervégan, rue de l'Arche Sèche (1981), rénovations rues de !'Héronnière et de Briord. Une politique d'acquisition de vieux immeubles est menée par l'office H.L.M. en utilisant le droit de préemption. Mais le coût en est très élevé et les finances des offices H.L.M., comme celles de la municipalité, limitent rapidement ces ambitions. Les choix de la municipalité Chauty seront certes différents mais s'appuieront aussi sur ce constat financier. Un certain nombre de réalisations ponctuelles sont mises en chantier ; la médiathèque, le secteur Richebourg. A l'extérieur du secteur sauvegardé, la rénovation de la rue des Hauts-Pavés est enfin décidée, combinant logements sociaux, accession à la propriété et équipement commercial. Ce dernier projet était fort ancien, prolongement des transformations prévues dans le quartier du Marchix et recherche d'une pénétrante au nord-ouest de Nantes. Après guerre, le percement de la rue du Poitou amorçait cette voie, tandis que la rue des Hauts-Pavés se dégradait rapidement. Les études préalables pour une transformation effective sont faites en 1980, les démolitions commencent en 1983. Les terrains ont été achetés par la municipalité, rétrocédés à la S.E.L.A. (société d'équipement de Loire-Atlantique) qui assurait le contrôle de l'aménagement après rétrocession aux promoteurs (office H.L.M., Coopérative Habitat Bretagne, promoteurs privés). Le programme combinait rénovation (124 logements) et réhabilitation de quelques immeubles intéressants par la ville (24 logements) ou le secteur privé (34 logements). Les subventions de l'Etat prirent la forme de primes à l'amélioration de l'habitat (par l'intermédiaire de l'A.N.A.H.). Les logements, construits de 1985 à 1988 se sont vendus ou loués sans problèmes mais le programme commercial (2 200 m2 en rez-de-chaussée et

Cahiers Nantais n° 33-34 259 allée couverte) a beaucoup de mal à se réaliser. Parmi les 28 locaux créés, une dizaine n'ont pas trouvé preneur. Quelques services de type informatique ou agences immobilières s'y sont installés. Il semble bien que le centre commerçant dynamique de Nantes soit trop proche, la proximité du marché Talensac limitant le développement des commerces alimentaires. Le quartier rénové du Marchix, structuré par les grands bâtiments administratifs forme barrière à l'animation commerciale des rues du Calvaire et de Budapest ; la foire à la brocante du samedi matin, installée sur la place Viarme n'entraîne qu'une animation ponctuelle et trop brève. Il est possible que l'achèvement du quartier du Martray, donc de l'ensemble du Marchix, assure une meilleure animation.

Les problèrœsactuels de l'aménagementdu centre-villede Nantes

L'élection de la municipalité Michel Chauty en 1983 fut le résultat logique du débat politique national et de la composition socio-professionnelle de la population nantaise. Les problèmes locaux ont également joué un rôle, notamment les choix d'aménagement dans le centre-ville. L'affrontement volontairement simpliste eut lieu entre les tenants du tout­ automobile (faciliter la circulation et les stationnements au cœur de la ville) et ceux des transports en commun (réseau du tramway, parkings périphériques). Le groupe des commerçants fut l'un des piliers actifs de l'élection de Michel Chauty. Au cours de l'année 1983, la municipalité s'interrogea sur l'opportunité de continuer la construction de ce nouveau tramway mais, face à l'avancement des travaux et devant les réalités, le chantier se poursuit. Satisfaction est donnée aux partisans de l'automobile par les projets aujourd'hui réalisés des parkings souterrains du Palais de Justice et du Commerce. Devant le succès et l'efficacité de la première ligne est-ouest la municipalité a décidé de prolonger cette ligne jusqu'à la Beaujoire (parc des expositions) et surtout de mettre en chantier l'étude de la seconde ligne (place Viarme-Rezé) qui assurera l'irrigation du centre-ville et amorce une politique globale de transports en commun dans l'agglomération. Le pragmatisme et l'expression de sensibilités différentes au sein du Conseil municipal ont imposé cette sage décision.

L'achèvement des projets de rénovation urbaine concerne tout particulièrement le quartier du Marchix avec la mise en place de la Z.A.C. du Martray. Les premiers projets datent de 1980. Ils prévoyaient la réhabilitation de cet habitat bien dégradé dans le cadre d'une O.P.A.H. L'îlot de rénovation de la poste y était associé, pour rentabiliser cette opération (construction d'un hôtel). C'est ensuite une Z.A.C. complète de rénovation, qui est retenue ; elle est créée par arrêté préfectoral en 1984 après enquête publique. La municipalité ouvre un concours d'architectes et le projet "Des Beauvais, Piccard, Serre" est retenu parmi les 9 projets, la ville de Nantes restant aménageur de la Z.A.C. Le projet prévoit 138 logements (11 000 m2 de surface), 4 450 m2 de bureaux et commerces et 6 200 m2 d'équipements publics (maison de retraite et crèche). Les expropriations finales ont eu lieu en octobre 1985. Les relogements et évictions de 65 ménages se sont achevés en février 1987 et les démolitions ont commencé aussitôt. Les îlots A et B sont achevés (bureaux et logements), l'immeuble C se construit (début 1989) et le seul bâtiment réhabilité est devenu une crèche. L'ensemble du quartier sera achevé au début des années Quatre-vingt-dix et sera situé tout auprès du terminus provisoire de la seconde ligne de

Cahiers Nantais n° 33-34 260 tramway. Avec la construction de l'hôtel Arcade le long de la rue Jean Jaurès (1986), la rénovation du Marchix est quasi achevée plus d'un siècle après les premiers projets.

La transformation du quartier Richebourg démontre la lenteur des procédures urbaines et la difficulté pour les administrations locales nantaises de concevoir une véritable politique de réhabilitation urbaine. Le projet de transformation du quartier est ancien car il se dégradait régulièrement. Une partie de ce quartier est intégré au secteur sauvegardé (bâtiments du XVIIIe siècle) ; sous la municipalité Chénard une opération programmée d'amélioration de l'habitat était prévue. La S.E.L.A. fut chargée de réaliser le projet, achetant pour la ville différents immeubles. Le contact avec les propriétaires ne se fit pas toujours dans de bonnes conditions et les immeubles qui pouvaient être réhabilités ont connu des dégradations supplémentaires (squatting, etc.). Les permis de démolir seront accordés trop rapidement et cette opération se transforme en opération de rénovation alors qu'il était possible d'envisager une intervention plus efficace de l'investissement privé par les propriétaires eux-mêmes. La municipalité Chauty n'a fait que continuer le processus engagé. Un certain nombre de constructions sont achevées: un hôtel, des logements. Les opérations en cours concerneront des logements de l'office H.L.M. ou du secteur privé et un foyer retraite.

L'installation d'un jardin japonais dans l'île de Versailles n'est que l'aboutissement d'un long processus de rachat de cet espace par les différentes municipalités. Une déclaration d'utilité publique est prise en novembre 1976 pour cause d'espace vert. L'île était occupée par divers artisans et petites entreprises mais devenait aussi un dépotoir. La municipalité Chénard avait envisagé un projet complet de réaménagement de tout ce quartier . L'île est totalement achetée par la municipalité en 1981. Après 1983, les ambitions sont plus modestes : l'île est aménagée en jardin, amorce de revitalisation de l'Erdre qui s'ouvre sur la future technopole. Elle accueille une maison de l'Erdre, outil pédagogique et d'animation, une capitainerie liée au tourisme fluvial et un restaurant de 100 couverts en amont de l'île. Les travaux se sont achevés en 1987 et cet ensemble constitue un espace collectif de qualité modifiant l'image de marque de ce quartier Barbin. La municipalité Chauty laissait au secteur privé toute initiative pour valoriser ce site exceptionnel ; les projets immobiliers de bon standing ont fleuri (immeubles collectifs et maisons individuelles) au long des quais de Versailles et Henri Barbusse : "Port­ Versailles", "Versailles-rive-droite", "Petit-Versailles" etc ... Le quartier devient résidentiel alors qu'il comportait une forte densité artisanale, héritages du développement urbain du x1xe siècle. Les projets d'O.P.A.H. participeront à la réhabilitation d'une partie du quartier Barbusse - Saint-Clément, tout en laissant une large initiative à l'investissement privé. Ceci s'accompagne comme dans tout le centre d'une poussée de la spéculation immobilière. la relaiœ du sedeursauvegardé

Les vastes projets piétonniers de la municipalité précédente ne sont pas poursuivis et l'accent est mis sur la facilité de circulation et de stationnement dans la ville. Pour ce faire, deux parkings souterrains sont entrepris : celui de la place Aristide Briand (devant le Palais de Justice) convenablement intégré à l'environnement et le parking plus contesté de

Cahiers Nantais n° 33-34 261 la place du Commerce (600 places). Malgré les avis réservés d'une partie du Conseil municipal et des services techniques (coût, problèmes d'accessibilité, saturation du quartier), le maire a maintenu son projet et le parking fonctionne depuis 1988. Du coup, la place du Commerce a repris sont aspect piétonnier, le marché aux fleurs s'y implantant définitivement Les défenseurs de l'aménagement piétonnier ont obtenu partiellement gain de cause, puisque dans le cadre de l'opération réussie du square Fleuriot et de la rue La Pérouse, cet espace a été rattaché à l'ensemble piétonnier du Commerce. Deux axes sensibles ont subi un aménagement mixte : la rue de la Fosse et la rue Crébillon. La disposition de la chaussée et des trottoirs donne la priorité aux piétons, le mobilier urbain renforçant cette caractéristique, mais les automobiles peuvent parcourir ces deux voies. La liaison piétonnière est assurée avec les rues Scribe et Contrescarpe. Un projet avancé d'aménagement de la place Saint-Pierre a été abandonné pour raison financière semble+ il, mais le débat et les projets risquent de réapparaître.

Le problème du devenir des immeubles et du logement dans le secteur sauvegardé reste entier mais plusieurs décisions montrent une évolution encore modeste des mentalités et des intérêts. A l'image des initiatives bordelaises, la municipalité a favorisé la création de l'association "Nantes-Renaissance". Son but est d'associer "élus et promoteurs mais aussi les Nantais soucieux de la défense du patrimoine". Financée par la ville, elle dispose d'une petite structure d'étude et d'animation parmi laquelle un architecte-conseil qui a participé dès 1972 aux premières études sur le plan de sauvegarde de Nantes. Elle fonctionne avec cinq groupes de travail et assure un cycle de conférences régulier sur l'histoire et l'aménagement de la ville de Nantes. Trois axes de travail ont été mis en place : une campagne de ravalement des façades en cours, un encouragement à la création d'associations foncières urbaines (A.F.U .L.), la création d'O.P.A.H. dans le secteur sauvegardé avec renforcement de la structure commerciale du centre-ville. La première campagne de ravalement a été approuvée par le Conseil municipal en décembre 1986. Elle a débuté en mars 1987 tout au long de l'axe Cambronne - Saint­ Pierre. La décision a été prise , ainsi que l'autorise la loi, de rendre ces ravalements obligatoires ; la municipalité apporte une aide financière et technique . Plus de 40 000 m2 ont été mis en chantier, le coût des travaux s'élevant à 47 millions de francs. L'aspect des rues s'en trouve transformé; les Nantais peuvent redécouvrir sur les pans de mur ou les corniches immaculées quelques beaux restes architecturaux. Une seconde campagne concernera les immeubles bordant l'ancien bras de Loire. Cette opération se terminera par le quartier du Bouffay. Il a fallu faire appel aux tailleurs de pierre, aux sculpteurs, aux compagnons du devoir car la tradition s'était perdue à Nantes depuis la période de reconstruction. Seules les façades sont transformées mais c'est un pas non négligeable dans la prise de conscience par les responsables municipaux et les habitants eux-mêmes, de la nécessité d'entretenir ce patrimoine . Cet embellissement était nécessaire mais, comparativement à Rennes, il reste beaucoup à faire pour mettre en valeur ce patrimoine urbain. Nantes a dix ou vingt ans de retard par rapport à d'autres grandes villes françaises.

La réhabilitation lourde des immeubles est autrement plus complexe et coûteuse. L'exemple bordelais, par l'importance des quartiers du XVIIIe siècle, a servi de référence. Cest là que les A.F.U.L. ont fleuri. Le moteur principal en est l'avantage

Cahiers Nantais n° 33-34 262 fiscal consenti par l'Etat : les propriétaires peuvent déduire les coûts des travaux de la totalité de leurs revenus. Quelques A.F.U.L. ont été créées à Nantes mais la parcellisation de la copropriété limite jusqu'à présent cette procédure, car l'unanimité des propriétaires est requise. Dans la pratique, ce type d'opération est proposé par les investisseurs immobiliers au moment de la vente des immeubles. L'avantage fiscal est mis systématiquement en avant et l'exemple de Bordeaux démontre bien ce caractère spéculatif. Une bonne partie des immeubles réhabilités y sont inoccupés. La spéculation immobilière est l'une des conséquences du système, par l'enchaînement des promesses de vente sans qu'il y ait toujours des travaux. La consultation des Déclarations d'intention d'aliéner permet de repérer ces évolutions à Nantes (Vergneau 1988) : allée Duguay­ Trouin un immeuble vendu, fin 1987, 3,5 millions de francs est revendu en avril 1988, 6,5 millions de francs; rue de Verdun 1985: 100 000 francs, 1988: 510 000 francs (sans travaux); cours Olivier de Clisson: 1987 1,4 millions de francs, mars 1988 : 3,5 millions de francs. La spéculation est donc en marche dans le secteur sauvegardé et quelques sociétés immobilières participent de ces évolutions. La population modeste est donc soumise à de multiples pressions. Les tentatives pour développer le logement social dans le cœur historique sont rares et pour l'instant ne sont plus à l'ordre du jour, les sociétés H.L.M. étant occupées à réhabiliter leurs propres immeubles. Le changement de catégories sociales, la baisse de la population semblent donc inhérentes à ces procédures. Le cœur historique nantais frémit ces dernières années, les investisseurs et agents immobiliers anticipant sans doute l'arrivée du T.G.V. Atlantique. La création d'une ou plusieurs O.P.A.H. est une réponse possible a des transformations en profondeur de l'habitat. En décembre 1988 une convention est signée entre la ville et l'Etat, le Pact-A.R.I.M., l'A.N.A.H. et la région. Elle englobe l'est du secteur sauvegardé et le quartier Saint-Clément - Henri Barbusse. Ce quartier subit, nous l'avons vu, diverses évolutions en proximité de l'île de Versailles et l'office H.L.M. doit réaliser 200 logements dans les friches industrielles du quartier Sully. Mais d'autres logements nécessitent des soins particuliers avant qu'ils ne se dégradent complètement. Une autre 0.P.A.H. a vu le jour dans l'île Feydeau car malgré différents projets et interventions depuis une vingtaine d'années ce joyau de l'art baroque nantais continue de se dégrader. La durée trop courte d'une procédure 0.P.A.H. (3 ans) risque de ne pas permettre des réalisations efficaces. Les intentions d'intervention sont toutefois plus marquées qu'auparavant.

Le Conseil municipal a adopté un projet de développement plus global du centre­ ville dont les principaux objectifs visent à revitaliser le tissu économique, mettre en place une restructuration urbaine, développer le rayonnement de cet espace privilégié. Cette revitalisation passe par le développement de services rares ou d'envergure régionale, d'un artisanat actif, d'une formation des commerçants. Elle associe les responsables économiques et les grandes administrations. L'avenir dira s'il s'agit d'un projet de circonstance ou d'une nouvelle ambition. La municipalité devra alors y mettre le prix, tant le retard est important. De plus, ces opérations se situent dans un contexte où la spéculation immobilière s'affirme, rendant plus coûteuses les interventions publiques. La municipalité élue en 1983 a joué la carte du libéralisme en assouplissant les règlements d'urbanisme, afin de favoriser le développement économique. Ainsi le plafond légal de densité a été supprimé tandis que disparaît le cœfficient d'occupation du sol dans le

Cahiers Nantais n° 33-34 263 secteur du P.O.S. centre (autour du secteur sauvegardé). Enfin la ville a limité l'usage de son droit de préemption: de 1979 à 1983 l'intervention foncière qui était de 44 millions de francs, se rétracte à 20 millions en 1983-87 (Bellanger 1988). La volonté louable et sans doute réaliste de développer l'initiative privée se traduit également par une progression de la spéculation foncière et immobilière. Les grands projets de la municipalité Chauty étaient sans doute ailleurs : grands parkings, développement économique, achèvement de la rocade, aménagement d'un quartier encore péricentral, celui du Champ-de-Mars - Madeleine. Traditionnellement, pour les Nantais, ce quartier n'est pas central, l'ancien bras de la Loire et la voie ferrée formant obstacle à la liaison directe avec le centre traditionnel. Une vision cartographique de ce secteur, un constat des premières transformations, démontre que cet espace péricentral peut être rattaché au centre. Les projets d'urbanisation décidés, et en cours de réalisation, l'y rattacheront plus nettement car c'est un lieu privilégié. Pendant longtemps quartier d'entrepôts, de petits ateliers et marché central, il va être doté d'un Palais des Congrès (en construction) et d'une grande salle de spectacle. Le Palais du Champ-de­ Mars, belle réalisation de l'entre-deux-guerres, a été abattu et sera remplacé par les bureaux du Crédit Industriel de l'Ouest. Il est probable que l'arrivée du T.G.V. Atlantique, la décision de construction de la gare sud, au delà du canal Saint-Félix, ont mis en évidence l'intérêt de ce quartier. Cette nouvelle gare a failli n'être qu'un médiocre bâtiment standardisé de la S.N.C.F. mais les services d'urbanisme de la ville de Nantes ont pu développer une concertation plus approfondie avec la société nationalisée, car les conséquences sur l'urbanisation du quartier et la circulation seront multiples. Le premier projet de la S.N.C.F. prévoyait un bâtiment de 500 m2 (moins de 7 millions de francs), alors que le projet achevé (1 500 m2, 65 millions de francs) s'accompagne d'un bâtiment administratif, d'un parking couvert et d'un hôtel. Le groupe de travail commun s'est réuni en 1986, les subventions de la Mairie, du Conseil général et de la Région sont votées en 1987, l'enquête publique ayant eu lieu en novembre-décembre de la même année. Cette gare sud bien que discutée pour son architecture, s'avère être une vitrine pour la ville de Nantes. Le projet comporte diverses lacunes, l'insuffisance des places de parking est réel, tandis que la liaison piétonne souterraine avec le nord n'est pas très fonctionnelle. Les voies d'accès à la gare seront améliorées mais la circulation continuera de s'engorger en limite du Palais des Congrès tant qu'une nouvelle liaison directe avec l'île Beaulieu ne sera pas réalisée. Rien n'est prévu pour la construction de logements dans ce secteur, car la S.N.C.F. dispose d'une bonne partie des terrains. La construction du Palais des Congrès est d'une autre ampleur et modifiera fortement cet espace longtemps vacant. Nantes ne dispose pas d'un centre de congrès alors que les demandes sont réelles. L'argumentation s'appuie sur l'importance de la ville et de sa fonction régionale, le développement de ce type d'activité en Europe, et enfin la relation achevée T.G.V. -Nantes. Personne ne conteste ce besoin mais la discussion porte sur la grande salle de 2 000 places qui pourrait accueillir les congrès importants et les spectacles musicaux, lyriques ou théatraux. Le coût prévisionnel de l'opération s'élève à 500 millions de francs mais l'opposition municipale (fin 1988) pense que le coût définitif et les travaux annexes seront plus élevés obérant la capacité financière de la ville pour d'autres réalisations. Le chantier a débuté en août 1988, la construction du parking souterrain dans les alluvions posant divers problèmes techniques. Les superstructures

Cahiers Nantais n° 33-34 264 s'élèveront de 1989 à mars 1991, la mise en service devant se faire à la fin de l'année 1991. La relation piétonnière avec le centre-ville n'est pas encore réglée car elle suppose que le site de l'ancienne usine Lefèvre-Utile soit contrôlé par la ville ce qui n'est pas encore le cas en fin 1989. La relation avec la gare T.G.V. se ferait par une passerelle sur le canal Saint-Félix. Face à ce Palais des Congrès, celui du Champ-de-Mars a disparu et ce vaste terrain a été revendu au Crédit Industriel de l'Ouest . Les discussions au sein du Conseil municipal ont été vives, l'opposition dénonçant un prix de vente trop avantageux. Le projet architectural C.I.O. ne fait pas non plus l'unanimité . Ce quartier de la Madeleine connaît donc des évolutions fondamentales amorcées par la construction de bureaux et d'un hôtel entre la rue de Crocy et l'allée Baco en 1985. Une voie nouvelle devrait permettre de rejoindre la chaussée de la Madeleine réaménagée et élargie, parcourue par la future ligne de tramway nord-sud Quelle que soit la pertinence des décisions prises, elles entraînent la mutation fondamentale de ce quartier construit pour l'essentiel dans la seconde moitié du XIXe siècle . Son intégration au centre -ville traditionnel, malgré les difficultés et les tensions d'hier, est en marche .

Il n'est pas possible de terminer cette analyse des perspectives d'évolution en centre-ville sans mentionner les projets avancés pour l'île Sainte-Anne, face au quai de la Fosse. Quartier longtemps industriel, développé autour des chantiers navals et de la "gare de l'Etat", il subit ou peut subir de profondes transformations . L'industrie a disparu mais la fonction d'entrepôts demeure, l'activité portuaire se maintenant modestement sur les quais sud. Le vaste espace laissé par les chantiers Dubigeon aujourd'hui fermés, suscite appétits des promoteurs, projets multiples, tensions au sein des édiles municipaux, enjeux politiques. Ce site exceptionnel à une portée de pont du centre-ville est l'héritier du passé industriel et portuaire nantais. Plusieurs projets ont déjà vu le jour comme celui de "Port Jules-Verne", vaste parc d'attractions et culturel. Des associations proposent de préserver les dernières cales de lancement et de faire un musée de la navale. Le projet le plus avancé a été celui d'une cité internationale des affaires équivalente aux 'World Trade Centers" des Etats-Unis ou de l'Asie. Des capitaux luxembourgeois et la banque Worms devaient investir dans ce projet, animé par le président du Port Autonome . Cette cité regroupant des services rares destinés aux sociétés spécialisées dans l'exportation : centre de communication, banques de données, conseil fiscal et juridique, information sur les marchés en temps réel. Ce projet a subi un premier arrêt à la fin du mandat Chauty. L'aménagement futur le l'île Sainte-Anne est en cours de réexamen total par la nouvelle équipe municipale.

Le centre de Nantes a subi de profondes modifications dans la première moitié du xxe siècle, modifications voulues (travaux de comblement) ou subies (bombardements et reconstructions) . Les réalisations des municipalités d'après-guerre paraissent ensuite lentes ou partielles malgré l'achèvement du Marchix, la mise en place des voies piétonnes ou des parkings. La croissance et les aménagements urbains se font à la périphérie. La tour Bretagne, construction malheureuse, sinon scandaleuse, en plein cœur historique traduit le désintérêt relatif des Nantais et de leurs édiles pour ce riche patrimoine . Sans doute Nantes se dotait de l'un des plus vastes secteurs sauvegardés en 1972, mais les

Cahiers Nantais n° 33-34 265 réalisations concrètes furent rares. Depuis le début des années Quatre-vingt, la prise en compte du patrimoine est plus forte même si, là encore, les opérations d'urbanisme les plus spectaculaires se sont faites dans les quartiers péricentraux limitrophes. La rénovation urbaine paraît poser moins de problèmes aux architectes, aux décideurs locaux et aux investisseurs stimulés par l'arrivée du T.G.V., l'achèvement de la rocade et les projets technopolitains. Le centre historique actif demeure, l'activité commerciale et tertiaire y est soutenue mais l'état et le confort des logements laissent à désirer. La campagne de ravalement aura une heureuse influence mais la réhabilitation lourde reste à faire; le retard accumulé sera difficile à rattraper et coûtera cher. Les choix municipaux peuvent évoluer entre deux stratégies opposées : avoir une politique sociale du logement pour maintenir population et diversité socio-professionnelle en centre-ville (mais à quel prix ?), ou bien solliciter l'investissement privé, intéressé sans doute par une réhabilitation du patrimoine de qualité à destination des classes moyennes ou plus riches. La combinaison entre ces deux objectifs n'est pas aisée. Dans les deux cas la municipalité nantaise devra maîtriser suffisamment le prix du foncier et de l'immobilier, sous risque de voir la spéculation amorcée se renforcer, aggravant le coût des espaces et bâtiments collectifs, interdisant la gestion efficace d'une espace urbain privilégié. 1

1 Ce texte a été pour l'essentiel écrit à la veille des élections municipales de mars 1989. Celles-ci, hormis les professions de foi et les journaux des candidats, n'ont pas fondamentalement porté sur les problèmes d'urbanisme. Certes, un débat public a été organisé à l'initiative d'une association d'architectes mais la confrontation entre les deux principaux candidats n'a pas eu lieu : proximité du scrutin, refus de l'héritage par les rescapés de l'~uipe sortante, manque d'intérêt ? Les élections ont été gagnées par une liste de gauche conduite par Jean-Marc Ayrault, maire de la plus grosse commune de la périphérie nantaise. Il faudra attendre pour apprécier déclarations d'intention et réalisations effectives. A l'été 1989, la nouvelle municipalité a décidé la révision du P.O.S. ainsi qu'elle s'y était engagée. Ceci concerne notamment les quartiers péricentraux sensibles à la poussée spéculative. Le secteur du Champ-de-Mars est soumis à la procédure de Z.A.C. avec l'idée de créer un nouvel espace de centralité. L'aménagement de ce que l'on appelle à présent l'île Sainte-Anne à l'ouest de l'île Beaulieu apparaît plus lointain même si les témoignages du patrimoine industriel de la navale seront protégés. Les déclarations officielles insistent sur la nécessité d'un projet global d'aménagement urbain qui passe entre autre par la création d'un véritable service de l'urbanisme. Enfin, au niveau de l'agglomération la gauche majoritaire envisage une démarche plus globale d'aménagement qui ne serait pas sans co~uences sur l'avenir du centre-ville.

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