ALDE ALDE

Lettres & Manuscrits autographes Lettres & Manuscrits autographes

www.alde.fr 69 vendredi 24 juin 2011

Couv. Alde 24 juin.indd 1 01/06/11 13:30 AUTOGRAPHES DIVERS nos 1 à 129

RÉVOLUTION ET EMPIRE nos 130 à 310

Expert Thierry Bodin Syndicat français des experts professionnels en œuvres d’art Les Autographes 45, rue de l’Abbé Grégoire 75006 Tél. 01 45 48 25 31 - Facs 01 45 48 92 67 [email protected]

Exposition privée chez l'expert Uniquement sur rendez-vous préalable

Exposition publique Hôtel Regina Vendredi 24 juin de 10 h à midi

Couv. Alde 24 juin.indd 2 01/06/11 13:30 MaisonALDE de ventes spécialisée Livres & Autographes

Lettres & Manuscrits autographes

Vente aux enchères publiques

Le vendredi 24 juin 2011 à 14 h 45

Hôtel Regina Salon de Flore 2, place des Pyramides 75001 Paris Tél. : 01 42 60 31 10

Commissaire-priseur Jérôme Delcamp

Expert Thierry Bodin Syndicat français des experts professionnels en œuvres d’art Les Autographes 45, rue de l’Abbé Grégoire 75006 Paris Tél. 01 45 48 25 31 - Facs 01 45 48 92 67 [email protected]

EALDE Maison de ventes aux enchères 1, rue de Fleurus 75006 Paris Tél. 01 45 49 09 24 - Facs. 01 45 49 09 30 - www.alde.fr Agrément n°-2006-583 9

Abréviations : L.A.S. ou P.A.S. lettre ou pièce autographe signée L.S. ou P.S. lettre ou pièce signée (texte d’une autre main ou dactylographié) L.A. ou P.A. lettre ou pièce autographe non signée BB A. Boppe et R. Bonnet, Les vignettes emblématiques sous la Révolution (1911) 1. Laure Permon, duchesse d’ABRANTÈS (1784-1838). 2 L.A.S., [1820 et s.d.] ; 2 pages in-4 et 1 page in-8 avec adresse et cachet cire noire (brisé). 150/200 26 septembre [1820], à un médecin : « Soit un aneuvrisme, soit un polype au cœur, je suis perdue si j’en suis attaquée. […] Si le Ciel voulait terminer ainsi à la fleur de mon âge une vie qui dans les trois quarts de son cours a été plus infortunée qu’heureuse du moins veux-je savoir de bonne heure à quoi m’en tenir. Je sais qu’un médecin habile comme vous peut savoir à la pression et au toucher si le viscère dont je souffre est attaqué »… [Vers 1836-1837], au libraire Ladvocat : « Le Salon de Mme de Genlis est fini. Je vous attends avec sa fin et un Déjeuner de Mme de Montesson aussi fini et mon Salon de gouvernante de Paris »…

2. AÉROSTATION . Manuscrit avec 5 croquis, époque révolutionnaire ; un cahier petit in-4 de 75 pages (plus ff. blancs), au crayon avec qqs corrections à l’encre, reliure de l’époque parchemin ivoire. 200/250 Cahier de réflexions sur la société contemporaine, suivies de pages sur l’aérostation, avec dessins à l’échelle. « La méthode d’aérostation que je propose ne diffère pas de celle qui est en usage quant à la manière de produire la légèreté spécifique du ballon. Une enveloppe de taffetas gommé remplie d’air inflammable au gaz hydrogène dont la pesanteur est huit fois moindre que celle de l’air atmosphérique qui soutient le baromètre à 28 pouces »… On joint une carte d’électeur au nom de Louis de La Laurencie, 1824.

3. ALBUM DE DESSINS. Album de dessins à la mine de plomb, début XIXe siècle ; album obl. petit in-fol., 56 ff., reliure de l’époque demi-basane bleue. 150/200 Études de têtes, de personnages, de chevaux (parfois avec leur nom), de militaires, de scènes de genre, parfois d’après des lithographies ou des illustrations (portrait de la Malibran, tête de Richelieu, etc.), mais aussi des vues de Bruges, la tour de Montlhéry, Cassel. Ex-libris du château de Pauilhac (nom effacé). On joint un autre carnet de dessins, vers 1900, par J. de La Jonquière (rel. toile).

4. ALBUM DE DESSINS. Album romantique contenant 18 dessins, et 2 gravures rehaussées ; album obl. petit in-fol., reliure veau bleu avec riche décor romantique à froid sur les plats, dos orné. 500/700 Dessins de ou attribués à Hippolyte Bellangé (2 scènes militaires au lavis), Henry Monnier (signé et daté Liège 9bre 1832), Eugène Deveria, Decamps, Charlet, Loubon, Tony Johannot, F. Teichel, J. Bastien (aquarelle signée), Andrieux… Ex-libris de Paul Gavault et Aristide Marie.

5. ANCIEN RÉGIME. Carton d’environ 85 pièces, XVIe-XVIIIe ; parchemins et papier. 250/300 Documents concernant principalement le Vexin. Actes sur la châtellenie de Gaillefontaine et Villedieu-la-Montagne ; certificat pour le S. de Chauvigny, ses cures et baumes (1697) ; bail par le maréchal deVilleroy à Pierre Clette, bourgeois de Paris, de ses maisons, terres et seigneuries de Magny, Estrée, Halaincourt, etc. (1718) ; bail de la ferme du château de Sérifontaine (1751) ; contrats, baux et actes concernant l’abbaye de Saint-Germer, diverses terres de la région de Gisors, la ville et forêt de Lyons (empreinte des marteaux pour marquer les cuirs et peaux, 1759)… Généalogie de la maison de Montenay ; enquête sur la noblesse de la famille de Pringuet (1705). Lettres de l’université de Toulouse (une avec beau sceau) en faveur de Jean Labordère (1730) ; lettre royale de don des fruits du prieuré de Saint-Martin de Bellencombre pour Jean-François de La Bordère (1789). Arbre généalogique de la maison d’Aure et supplique de Cyprien d’Aure, commandant du château de Lourdes, sur la noblesse de sa famille (1787) ; brevet d’aide- d’Entrevaux (1780) et lettres de pension (1788) pour le même.

6. ANCIEN RÉGIME. 35 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. ou L.S., XVIIIe siècle. 150/200 La plupart des documents concernent la famille Malotau de Villerode : B. de Becberge, Castoja, duc de Castries, Hauport Desgrandsars, Hauport de Maffles, d’Havré comte de Priego, Montmorency prince de Robecq, cardinal Valenti, baron de Vels, etc. Avec un Mémoire concernant la suppression du Parlement de Flandres et l’établissement d’un nouveau tribunal, et une relation de l’expédition d’Alger en 1775.

7. ANGLETERRE. Environ 170 lettres ou pièces, 1571-1870, la plupart du XVIIIe siècle ; en anglais. 150/200 Correspondance personnelle et d’affaires des comtes de Derby ; états émargés des domestiques de Derby (1780-1790). Manuscrit de Thomas Parr sur l’héraldique anglaise plus 4 feuillets avec 42 blasons finement peints à l’aquarelle (1837). Une centaine de feuillets d’adresses ou enveloppes avec contreseings autographes de pairs (peers) avec cachets postaux de franchise : Wellington (3), Daniel O’Connell, Derby, Cardigan, Egremont, etc. On joint qqs portraits gravés, des fac-similés et un supplément du Times (1914).

8. ARCHÉOLOGUES. 18 L.A.S. 150/200 Abbé Jules Corblet, abbé Edmond Desnoyers (3), F. Devigne, Léopold Devillers, abbé Valentin Dufour, Alexandre Du Mège, Jules Gailhabaud, Auguste de Girardot, Michel Hardy, Marie-Joseph Henry, Arthur de La Villégile (3), Charles- Louis de Linas, Ferdinand Séré, A. de Vertus.

3 9. ARITHMÉTIQUE . Manuscrit, Livre de Compte de Louis Chabert montré par Messire Urbain Brouchon prêtre de Marseille et curé des Olives, Marseille 1790 ; volume grand in-fol. (40 x 26 cm) de 141 pages écrites au recto, plus 18 pages non chiffrées recto-verso (déchir. à la p. 76, qqs mouill.), reliure de l’époque très usagée basane brune avec dos en partie manquant. 800/1.000 Beau traité d’arithmétique, calligraphié et orné de lettrines, encadrements, et plus de 50 dessins aquarellés, représentant des fleurs, oiseaux, animaux, hommes, femmes, soldats, maisons et autres bâtiments, ainsi qu’une montgolfière, et complété par une table des matières détaillée. L’ouvrage expose les quatre opérations et leurs applications à diverses unités métrologiques (toises, cannes, pans, monnaies, quintaux, livres, marcs, onces, gros, deniers, grains, etc.), ainsi que des manières différentes de calculer (à la française, à l’espagnole, à la portugaise, à l’italienne), la méthode des parties aliquotes et d’autres règles d’intérêt. Les chapitres et exercices sont souvent présentés par des vers. Ainsi, le chapitre liminaire qui donne des tables de multiplication s’ouvre par un quatrain : « Pour être bon chiffreur il faut premierement, / Bien sçavoir son livret on dit communement : / Qui sont livret ne sçait par cœur, / Ne sçauroit etre bon chiffreur »… En épilogue, l’abbé Brouchon s’adresse à son élève : « je souhaite avoir accompli vos souhaits sur le traité de l’arithmétique parlons maintenant de la façon qu’on peut tirer une lettre de change, de celle qu’on les conçoit et comme enfin on les endosse »… Suit un appendice : Formules pour les lettres de change. Modeles pour les lettres de commerce et autres. Louis Chabert fils cadet de Marseille, fini le er1 décembre 1790 On joint un diplôme enluminé de licence en droit à Besançon pour J.-B. Guigue (1736 ; trous). Reproduction en frontispice

10. Georges BATAILLE (1897-1962). L.A.S., Riom 23-25 juillet 1920, à un ami [le futur archiviste-paléographe Robert Brun] ; 2 pages in-4. 500/600 Belle lettre à un condisciple de l’École des Chartes. Il évoque ses souvenirs vagues du soir de l’examen d’entrée, vers une heure du matin ; il était alors un peu saoul. « J’ai passé des journées bien lamentables après cela, quêtant des thèses, ramenant enfin une misérable une sombre thèse de philologie. Tout va très mal, bien mal – je m’ennuie froidement. Il est vrai que je suis arrivé à un désespoir tout à fait charmant. Je regarde à présent, il est bien tard, toutes ces drôleries qui m’entourent avec de l’indifférence : elles prennent ainsi une forme nouvelle. C’est tout comme un décor vu des coulisses, mais, je t’assure, c’est tout à fait rasant. Et puis tu comprends bien ce n’est pas librement que j’ai fait cela alors je sens que c’est très ridicule que j’ai l’esprit fait comme la figure d’une fille de cinquante ans, d’une fille dévorée d’envie. Et c’est bête et plus bête encore que tout ce que je croyais »… Reprenant sa lettre le surlendemain, il avoue ne pas se rappeler très bien les notes de son ami, qui a mieux réussi que lui à l’oral : « tu avais 15 en institutions à l’écrit, moi 18 ! Je te le dis avec fierté, car j’en ai été vivement frappé ! Tu as perdu aussi pas mal de points en latin sur moi. […] Pour ma thèse j’ai été voir Bédier qui m’a proposé l’édition d’une admirable chanson de geste. Malheureusement j’ai appris peu après qu’il en existait déjà une édition. Sur le conseil de Bédier je continue mais cela n’en est pas moins un fort mauvais sujet. Maintenant que j’ai lu ma chanson que j’ai vu combien de choses curieuses ou merveilleuses la rendaient belle je ne sais plus par quel bout la prendre. Faut-il commencer par la rime ? par les pieds ? la langue ? l’ensemble ? Je n’en sais diable rien »… Bédier lui a donné un tas de brochures en anglais et allemand dont il ne sortira jamais ; cela contribue à son ennui. « D’ailleurs je suis physiquement très bas et ainsi comme je ne puis profiter de la montagne le séjour d’ici me semble mortel. […] J’en suis au point que j’ai passé bien une partie de la journée à apprendre le boston ! »…

11. Henri BELLMER (1902-1975). 4 L.A.S., [vers juin 1945-1946 ?, à son ami et éditeur Henri Parisot] ; 8 pages in-4 sur papier jaune. 3.000/4.000

Intéressante correspondance au sujet de ses projets de livres, notamment Les Jeux de La PouPée. Samedi [juin ? 1945]. Il a reçu le n° 1 des Quatre Vents, dans lequel il a lu André Frédérique. La série de dessins donnent de l’ambiance, telle qu’Eluard l’a circonscrite pour les Jeux de la Poupée : « Naturellement, cette couleur (– la mineure –) donnée, les textes à faire n’auront aucune obligation (de ma part) à suivre le contenu illustratif des dessins. Il ya là liberté absolue. – Faire un petit monument à la “mineure” […] ça pourrait devenir une merveille. Le problème grave restera seulement la reproduction ». Il est réticent à la simili-gravure : « Il faudrait reproduire le caractère des dessins, genre facsimilé. Donc en deux couleurs – (en litho ?) » ; il développe cette idée de « Photo-litho en deux couleurs ! », et suggère de faire faire un essai avec La Tour menthe-poivrée à la louange des petites filles goulues ; « cela enthousiasmerait les poètes et écrivains les plus récalcitrants ». Avec cet essai, il pourrait s’adresser à ses amis écrivains, comme Leonora Carrington ou Marcel Duchamp… [Juillet 1945 ?], au sujet de ce projet d’une série de dessins : leur qualité, leur thématique, l’éventuelle présentation par cahiers ; « rien n’empêche que vous ayez l’amitié de demander à Michaux, à Bataille, à Paulhan, à Arp, à Gracq, à Gisèle Prassinos, à Frédérique »… Il est furieux du numéro d’America dans lequel Seghers a eu « le culot » de reproduire sans autorisation, et face à « son petit poème de circonstance », le numéro 1 de l’album de Bellmer, Femme et cathédrale vermoulues : « Le dessin est déprécié pour toujours »… [1946 ?]. Il regrette de n’avoir pas le temps de faire des dessins pour La Sorcière préfacée par Georges Bataille. « Moi, je proposerai à qui que ce soit La Philosophie dans le boudoir de Sade. Avec vingt dessins. Un bon format (genre Immaculée Conception) »… Que Bataille y pense… « Joë Bousquet m’a proposé de faire un long texte à mon sujet. Comment faudrait-il publier ça ? »… Jeudi : « J’ai beaucoup d’ennuis qui se groupent autour le plus grand : tout mon travail personnel risque de disparaître de plus en plus. Je crève dans les soucis de tous les jours. Je ne saurais pas vous dire en quelle mesure cela me révolte, me désespère, me remplit de haine »… Il traite la proposition de faire de la pointe-sèche pour de la dérision : « C’est le caractère des machins de Dunoyer de Segonzac et des quelques pointes sèches de Rops, caractérisées par les bavures du trait et par la raideur de l’écriture. Je ne vois que l’eau-forte »… Reproduction page ci-contre

4 11 17

12. Pierre-Jean de BÉRANGER (1780-1857). L.A.S., Tours 26 mars 1836, à François Arago, membre de la Chambre des Députés, à l’Observatoire ; 2 pages et demie in-4, adresse. 300/400 Très belle lettre d’hommage du chansonnier au savant. « Celui qui est parvenu à populariser les hautes sciences et à se rendre populaire lui-même par les dons les plus rares doit éprouver quelque sympathie pour le poète du peuple. Et puis, vous autres astronomes, vous avez des lunettes qui grossissent les objets. Combien je suis fier que la vôtre se soit dirigée vers ma pauvre petite étoile. Elle vous doit un moment de vif éclat, dont un soleil a paru s’offusquer tant soit peu. J’en juge du moins à certain passage du discours de M. de Lamartine, rapporté par le Courrier, où le grand poète parle des auteurs de notre époque qui laisseront à la postérité des œuvres dont ne se seront scandalisées ni la religion ni la morale. Les soleils sont ingrats. Ce n’est pas la première fois que le Messie de Ladi Stanope s’en prend au chansonnier démocrate ; et pourtant j’ai été l’un des louangeurs les plus intrépides de Josselin, jusqu’à le défendre contre notre cher Lamennais ». Mais « les classes inférieures sont reconnaissantes des aumônes de gloire qu’on veut bien leur faire. […] nous, pauvres rimeurs, restons si souvent étrangers à la science, que nous n’oserions donner au savant tous les éloges qu’il mérite. […] C’est aux sciences morales et naturelles qu’il appartient de développer les grands poètes, pour ne parler ici que du point de vue littéraire : les grammaires ne peuvent produire que des versificateurs »… Lui-même ne sait ni le latin, ni le grec, « cette langue du peuple le plus artiste qui ait jamais été. Hélas ! il n’y a qu’une chose dont je possède bien la science. C’est l’ignorance »…

13. Hector BERLIOZ (1830-1869). L.A.S., Paris 6 avril 1843, à Philarète Chasles, rédacteur au Journal des Débats ; 1 page in-8., adresse. 1.200/1.500 « Mr Braun qui vous remettra cette lettre est un de mes meilleurs amis ; il vient de terminer un ouvrage sur la langue allemande et vous seriez bien aimable d’en parler dans un de vos savants feuilletons. Ce serait m’obliger personnellement. »… [Ferdinand Braun (1812-1854) venait de publier son Nouveau manuel de langue allemande ; poète et professeur, il était le correspondant parisien du Neue Zeitschrift.]

14. Caroline BONAPARTE (1782-1839) sœur de Napoléon, épouse de Murat, Reine de Naples. L.S., Florence 21 novembre 1835, au chevalier Gérard, à Varsovie ; 2 pages et demie in-4, adresse (déchir., répar. aux plis). 200/250 Elle regrette d’être éloignée de lui et, touchée du souvenir de son attachement, elle donne des nouvelles de ses enfants : « Achille est un homme bien distingué par ses talents et son courage ; Lucien excellent père de famille, heureux dans son intérieur, ayant deux enfants beaux et bons comme lui. – Mes filles se portent bien et augmentent leur famille, enfin bon Gérard j’ai onze petits-enfants »… Cependant le choléra l’a isolée cette année : « Florence a été désert d’étrangers, nous étions entourés de cordons »…

5 15. Napoléon BONAPARTE, dit le Prince Napoléon (Jérôme) (1822-1891) fils de Jérôme Bonaparte, homme politique démocrate. L.A.S. « Napoléon Bonaparte », Paris 22 juin 1855, au Préfet Haussmann ; 1 page in-8, en-tête Commission impériale de l’Exposition universelle. 60/80 « Il faut absolument élaguer quelques branches d’arbres le long de l’annexe qui nous gênent beaucoup et enlève tout à fait le jour à nos exposants »…

16. Napoléon BONAPARTE, dit le Prince Napoléon (Jérôme). 12 L.A.S., 10 L.S. (qqs avec compliments autographes), et 1 P.S., 1872-1875, à Ernest Pinard ; 52 pages et demie in-8, nombreux en-têtes Chalet de Prangins. 1.000/1.200 Intéressante correspondance à l’ancien procureur et ministre, qu’il charge de sa défense après son expulsion de , à propos du « procès à fin de réparations civiles » qu’il fait contre V. Lefranc, Calmon, Renault, Patirot et Clément. Prangins 1er novembre 1872, envoi du dossier de son affaire et avis d’une lettre du procureur général près la cour de Paris… 16 novembre, il espère un procès prochain ; à l’Assemblée, leurs amis « ne font absolument rien, pas même déposer une demande d’interpellation »… 17 novembre, il souhaite voir se réaliser son idée d’une consultation des avocats du barreau de Paris… 23 novembre, son droit de venir présenter ses moyens de défense devant le tribunal est menacé… Londres 1er décembre, il est en Angleterre pour des affaires privées et pour les affaires de leur parti… Prangins 20 décembre, exhortations à Pinard pour sa plaidoirie… 22 décembre : « pour Dieu pas d’ajournement ! »… 23 décembre, envoi de documents : « ce qu’ont dit Mrs Thiers et Victor Lefranc sera bon à faire connaître dans votre plaidoirie »… 2 janvier 1873, il persiste à désirer une solution législative et judiciaire. « Je veux tirer le plus grand parti possible de la violente bêtise de M. Thiers et je ne comprends pas les avis de silence et d’abstention provenant de certains de nos amis »… 3 janvier, le magistrat Aubépin « avoue naïvement et constate qu’il a pris les ordres de M. Thiers »… 4 janvier, la formulation de M. Aubépin fait de lui non un accusé, mais un plaignant, face à un déni de justice… Londres 31 janvier, au sujet d’un rapport fait à l’Assemblée en 1871 par Batbie sur l’abrogation des lois d’exil… 1er février, explications sur les arrangements politiques, toute entente pour une action commune étant impossible… Milan 3 avril : « Pour un Bonaparte aujourd’hui, obtenir justice en France est un rude calvaire ! »… Etc.

17. André BRETON (1896-1966). P.A.S., Paris 29 janvier 1956 ; 1 page in-fol., à la plume, mine de plomb et crayon rouge (mouillures, un coin manquant). 1.000/1.500 Thème astral du critique d’art Charles Estienne (1908-1966), né le 13 mars 1908 à 10 heures du matin, avec les signes du zodiaque, planètes, etc. Reproduction page 5

18. [Anthelme BRILLAT-SAVARIN (1755-1826)]. 3 L.A.S., 1789-1808. 100/150 Baron de Borde Duchâtelet à M. Brillat-Savarin, avocat en Parlement à Belley en Bugey (Lyon mars 1789). 2 lettres par V.S. Brillat, Belley janvier-février 1808. On joint 2 copies décrets impériaux pour les assemblées cantonales (1811) ; et 2 lettres (une incomplète) de l’étudiant Camille de Bellegarde, Paris 1827, à son père le chevalier Laforgue de Bellegarde à Embrun, sur la dissolution de la Chambre par Villèle.

19. Alexander CALDER (1898-1976). L.A.S., Roxbury 31 mai 1938, au critique d’art Alexander Dorner ; 1 page in-4, cachet encre à ses nom et adresse ; en anglais. 600/700 Il regrette de l’avoir manqué chez Russell Hitchcock et d’avoir raté sa conférence. Il a entendu parler de lui par les Sweeneys et par Gabo. Il souhaite vivement le voir et l’invite à venir passer la nuit chez lui, si son emploi du temps le lui permet… [Alexander Dorner (1893-1957), ancien directeur du musée d’Hanovre, avait émigré aux U.S.A. où il devint professeur à la Rhode Island School of Design à Providence ; Henry Russell-Hitchcock (1903-1987), historien de l’architecture, enseignait à Smith College et à la New York University, et a écrit sur l’architecture moderne ; James Johnson Sweeny (1900-1986), conservateur du Museum of Modern Art et du Guggenheim Museum, a écrit des ouvrages sur Calder ; quant au sculpteur Naum Gabo (1890-1977), il fut un des pionniers du constructivisme russe. ]

20. Antonio CANOVA (1757-1822) sculpteur. L.A.S., Rome 9 mars 1816 ; 1 page in-4 ; en italien. 500/600 Il exprime toute sa reconnaissance pour l’aimable lettre de son correspondant, et regrette que la nature de sa mission à Paris ne lui ait pas permis de jouir plus souvent de sa société. Mais il ne faut désespérer de rien, et il se flatte de le revoir un jour près de lui, pour ne plus s’en séparer. Du moins il vit dans cette espérance et dans le souvenir de celui qu’il vénère et qu’il aime… Son nom est toujours sur ses lèvres, comme son image est toujours dans son cœur… Il parle de lui avec son frère et avec tous ceux qui le connaissent ; il ne saurait tarir sur les qualités de son esprit et de son cœur… Il termine en promettant de présenter ses devoirs respectueux à la duchesse de Fiano, dès son retour de Naples…

21. Antonio CANOVA. L.A.S., 20 mai 1816, à une Éminence ; 1 page in-fol. ; en italien. 500/600 Il annonce l’envoi des statuts de l’Académie de l’Antiquité (Accademia di Antichità), approuvés par Sa Sainteté, société très utile et très nécessaire à Rome…

6 22 23

22. CARICATURES. Boquillon BRIDET. Album de 26 dessins originaux, signés et 22 tirages la plupart rehaussés ; un volume fort in-fol. contenant 47 dessins ou planches in-4 ou in-fol. (dont un double page) montés dans sur des feuillets de papier bleuté fort avec petit encadrement doré, plus un dessin ajouté, décor d’encadrement estampé sur les plats avec titre en lettres dorées sur le plat sup. : CarriCatures de Bridet. 1.000/1.500 Bel ensemble de dessins par ce caricaturiste, qui exposa aux Incohérents. Les dessins sont pour la plupart à l’encre de Chine, et pour beaucoup aquarellés ; 3 sont au crayon. Plusieurs sont légendés. Pourquoi pas !!! (autoportrait ?) ; Horrible catastrophe (bande dessinée en ombres chinoises : un chien voleur de saucisses) ; Sarah Bernhardt ; Prologue de Nana-Sahib (Sarah Bernhardt et Jean Richepin se disputant) ; Concours hippique 1885 (l’Union républicaine : Freycinet, Grévy, Cochery, etc.) ; Coquelin aîné (dans Le Roi s’amuse de V. Hugo) ; Dupuis des Variétés ; histoire de chasse, bande dessinée en ombres chinoises ; Jules Claretie devant la Comédie Française ; Paulus ; Tournoi de l’Assiette au beurre (Wilson, Grévy…) ; Jules Ferry ; Chevreul ; Jean Richepin ; Victorien Sardou et Sarah Bernhardt dans Théodora ; Henri Rochefort ; Louise Michel (2) ; Alphonse Daudet ; Pierre Véron ; Pedro Gailhard portant l’Opéra ; André Gill (2) ; François Coppée et Coquelin devant la Comédie Française ; Profil & Coupe d’un Omnibus (ombres chinoises) ; Louis Pasteur et le vaccin contre la rage ; Sarah Bernhardt ; Aurélien Scholl ; Georges Ohnet ; etc.

23. [ Louis-Ferdinand CÉLINE (1894-1961)]. David LEVINE (1926-2009). Dessin original, signé et daté en bas à gauche « D. Levine 72 » ; 35 x 28 cm, encre de Chine ; cachet encre de l’artiste au dos. 3.000/3.500 Superbe portrait-charge de Céline par le fameux dessinateur et caricaturiste juif américain, publié dans la New York Review of Books le 10 février 1972. Céline est représenté assis dans un fauteuil de jardin, foulard autour du cou, et sa tête, énorme, s’ouvre en son sommet comme une trappe, laissant échapper les fameux trois points de suspension « … » qui ont marqué son style.

*24. Marc CHAGALL (1887-1985). Tapuscrit signé, Paris ; 1 page in-4 dactylographiée ; en anglais. 500/600 Souvenirs de ses débuts à Paris. Chacun se dirigeait vers Paris, non pour faire carrière – car à cette époque il y avait peu d’espoir d’y réussir – mais afin de s’exprimer librement et complètement, et surtout de trouver les outils artistiques avec lesquels extérioriser ses sentiments. Depuis deux siècles Paris est le seul endroit où peuvent s’évaluer les vertus et les faiblesses d’un tableau. Chagall a quitté son pays natal en 1910, ayant décidé qu’il avait besoin de Paris. Il y est allé en quête de sa lumière et de sa liberté, de sa culture et de l’occasion d’y perfectionner son métier… Il a passé ses jours à errer sur la place de la Concorde, ou aux alentours du Jardin du Luxembourg. Il a regardé Danton et Watteau, il a cueilli des feuilles. Il rêve, chevauchant une gargouille de Notre-Dame, de dessiner un chemin dans les cieux, avec les bras et jambes ! Il salue Paris comme sa seconde Vitebsk…

7 25. Jean-Antoine CHAPTAL (1756-1832) chimiste et homme d’État. L.A.S., 28 mars 1826, au comte Clément de Ris ; 1 page petit in-4, adresse. 200/300 « C’est dans votre cœur, mon bien cher ami, que je verse toutes mes douleurs parce que c’est de lui que j’attends de veritables consolations. Je m’apperçois que j’ai trop vecu, la coupe du bonheur est epuisée et je ne tiens plus à la vie que par le petit nombre d’amis qui me restent et par le sentiment que j’eprouve d’etre peut etre necessaire à ma famille. Je vois assez souvent le bon Emile, ce modele de toutes les vertus »…

26. Gustave CHARPENTIER (1860-1956) compositeur. Manuscrit autographe, Parabole ; 3 pages in-8. 200/300 Conte dédié au poète et critique d’art Antony Valabrègue, mettant en scène une jeune ouvrière, son père et Valabrègue. Ayant longtemps rêvé d’aller au théâtre, « la pauvrette » reçoit deux billets d’auteur et, joyeuse, s’y rend avec son père, mais ils sont arrêtés sur le seuil par Valabrègue, qui leur oppose un argument incompréhensible : « les théâtres ne sont point pour vous. […] Ce qu’il vous faut ce n’est point la Beauté réclamé par Mirbeau, ni les spectacles à volonté. Ce qu’il vous faut c’est du pain de gruau »…

27. CHÂTEAUDUN. Manuscrit, [vers 1735] ; cahier in-fol. de 39 pages (qqs mouill.). 200/250 Intéressant mémoire avec ratures et corrections racontant l’incendie de la ville survenu le 20 juin 1723, les problèmes posés par la reconstruction de la ville, l’insuffisance des secours versés par le Roi, le coût élevé des travaux de reconstruction, et demandant l’exemption des impositions jusqu’à la fin des travaux…

28. Marie-Gabriel-Florent-Auguste, comte de CHOISEUL-GOUFFIER (1752-1817) diplomate et littérateur. Pièce imprimée, [vers 1785] ; 1 page impr. grand in-fol. à ses armes gravées, et grande vignette gravée aux armes royales. 80/100 Passeport vierge à l’en-tête du comte de Choiseul-Gouffier, avec ses titres : « Ambassadeur de Sa Majesté très chrétienne près la Porte Ottomane, Mestre de Camp d’infanterie, l’un des Quarante de l’Academie françoise, de l’Academie Royale des Inscriptions et Belles Lettres, honoraire de celle de Peinture et Sculpture »…

29. Paul CLAUDEL (1868-1955). L.A.S., Paris 20 novembre 1935 ; 1 page et demie in-12. 100/150 « Je n’ai jamais écrit de vers sur l’alouette. Il y a simplement un passage sur cet oiseau dans le prologue de l’Annonce faite à Marie. Je suis bien vivement touché de votre sympathie et de celle de votre amie protestante »…

30. COMPAGNIE DES INDES. P.S. par 6 syndics ou directeurs de la Compagnie des Indes, hôtel de la Compagnie des Indes à Paris 28 septembre 1756 ; vélin in-plano en partie impr., à l’en-tête Compagnie des Indes, vignette, sceau sous papier. 300/400 Brevet pour le sieur Dacosta, « choisi & nommé pour être entretenu, tant à terre qu’à la mer, dans la Marine de la Compagnie, en qualité de second Enseigne »… Le Contrôleur général des Finances Bertin a visé et signé ce brevet, Versailles 26 février 1760.

31. François COPPÉE (1842-1908). Poème autographe signé, Fragment d’un poème inédit, et L.A.S. d’envoi, 1er février, à Émile Blémont ; 2 pages in-fol. et 1 page in-12 (cachets encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 200/250 Il lui envoie « quelques vers pour La Renaissance où je serais flatté de voir mon nom parmi ceux de poètes amis ». Joli poème de 58 vers, qui sera recueilli en 1876 dans Olivier : « Ce serait sur les bords de Seine. Je vois Notre chalet voilé par un bouquet de bois. Un hamac au jardin, un bateau sur le fleuve »...

32. Jean-Nicolas CORVISART (1755-1821) médecin de Napoléon. L.A.S., Paris 15 novembre 1815, à Mlle Élisa Deleval, à Commercy ; 2 pages et demie in-4, adresse. 300/400 Jolie lettre à une « belle demoiselle ». Sa bonne petite lettre est à peu près dépourvue de ponctuation et contient des « fautes d’ortographe » ; certes « toutes les femmes font des fautes en écrivant ; il est même du bon ton qu’elles en fassent. Je vous répondrai : taisez-vous, ma petite servante, vous êtes une sotte. Parce que toutes les femmes font mal, il ne faut pas les imiter. […] vous me dites qu’il n’entrera jamais de calcul dans votre attachement pour moi : où diable avez-vous vu que je vous disais cela ? C’est tout le contraire ; j’ai du dire qu’à votre âge les sentimens etaient encore purs et sincères, et j’aime à croire que tels sont les vôtres. Au surplus, soyez tranquille, cela vous passera comme à tant d’autres ; vous n’êtes encore que maligne ; vous ne tarderez pas à être grecque, il y a de l’étoffe »… Cette semonce prouve que s’il ne peut plus la battre, il sait bien la quereller, « et je ne manquerai jamais d’occasion, grâce à votre petit caractère taquin et à votre esprit léger. Je sais bien que de prétendre vous corriger, c’est vouloir débarbouiller un Maure ; cela prouve que je commence à radoter »… On joint une P.S., Paris 23 vendémiaire IX (15 octobre 1800), transaction pour la pension alimentaire de son ex-femme (contresignée par Chauveau-Lagarde).

8 33. Charles CROS (1842-1888). L.A.S., [1878 ?], à Émile Blémont ; 1 page et demie in-8 (cachet encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 500/700 Il le prie de lui envoyer « le numéro de La Renaissance où il y a une fantaisie de moi “amour interastral” (est-ce bien le titre ? », et même l’année tout entière dont il fait partie… [Un drame interastral avait paru dans La Renaissance littéraire et artistique du 24 août 1872.]

34. Marie CURIE (1867-1934). L.S., New-York, 25 juin 1921, à Mrs Osborne ; 1 page obl. in-12, en-tête de la Faculté des Sciences de Paris, Institut du Radium, Laboratoire Curie ; en anglais. 2.000/2.500 Elle la remercie de l’intérêt qu’elle porte à son travail et lui annonce l’envoi d’une photo d’elle en souvenir de sa visite aux États-Unis.

35. Charles DARWIN (1809-1882). L.S., Beckenham (Kent) 14 juin ; 1 page in-8 à son adresse (traces de collage au dos) ; en anglais. 1.500/2.000 Il sera à Londres dans une dizaine de jours et lui rendra visite aussitôt et lui expliquera pourquoi il ne peut répondre tout de suite à sa question.

36. Alphonse DAUDET (1840-1897). 3 L.A.S., à Émile Blémont ; 2 pages et demie in-12 (cachets encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 150/200 – Il le prie de publier dans La Renaissance un extrait de son ouvrage Robert Helmont – études et paysages, à paraître chez le libraire Dentu ; il envoie deux pièces en vers de son épouse… – Correction pour le poème de son épouse Julia Daudet, Paris... – Il demande qu’on lui envoie La Renaissance rue Pavée, car il rentre à Paris.

37. Léon DAUDET (1868-1942). Manuscrit autographe signé, Le Dernier Taureau de Lalanda ; 4 pages in-4 sur papier vert. 150/200 À propos de la retraite du grand matador espagnol Marcial Lalanda. Daudet évoque Nîmes et sa corrida de septembre, des moments forts de tauromachie, les aficionados méridionaux et leur vivacité si éloignée de la passivité des publics contemporains : « Seuls réveilleraient-ils les gens le taureau et le tocsin de la mobilisation ? »… Ces réflexions amènent le souvenir de son collègue de la Chambre bleu horizon, le Languedocien Eugène Magne, qui « interpella le gouvernement au sujet de l’assassinat de notre petit Philippe », mettant en fuite « le nain de Lorraine », Poincaré…

38. DIVERS . Environ 60 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., adressées notamment à la famille Maloteau de Guerne, XIXe-XXe siècles. 100/150 Paul Delaroche, comte Dupont, baron de Fréville (4), baron de Guerne, comte d’Haubersart, Nicolas Martin du Nord (4), cardinal René-François Regnier archevêque de Cambrai, Jules Richard, A. de Rochas, Albert Sorel (2), etc.

39. DIVERS. 10 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 150/200 William Coppinger, François-Joseph Fayolle (2), Jean-Baptiste de Lesseps (sur les mouvements dans le port de Livourne en avril 1808), Jules de Lesseps, Ch. A. de Lesseps, prince de Sagan (2), Charles-Marie Widor, Wouwermans (1717).

40. DIVERS. Environ 75 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. du XIXe siècle. 300/400 Baume, Bocage (et contrat d’engagement à la Porte Saint-Martin), Carmouche, Dr Conneau, Paul Darblay, G. Haussmann, Sosthène de La Roche-Lacarelle (3), Charles de La Rounat (5 lettres à Bocage), E. Marco de Saint-Hilaire (à Napoléon III), Frédéric Masson (6), J.F. Mocquard, duc de Persigny, comte de Rambuteau, A.J. de Saint-Prosper (article sur la Discorde), Ch. Tascher de La Pagerie (2), Prosper Valmore, comte Verhuell, comtesse Walewska, A. de Watteville… Factures (de la modiste Minette et du papetier Susse), reçus du Lycée Impérial et du Collège royal de Louis-le-Grand, cartons d’entrée et laissez-passer, circulaires et prospectus, photographies de Napoléon III et du Prince Impérial, cartes de visite de négociants en vins, assignat, papiers décorés, coupon de loterie. Plus qqs numéros de La Guerre illustrée de 1870…

41. Antonin DVOŘÁK (1841-1904). L.A.S., Vysoká 21 juillet 1892, à un ami ; 1 page in-8 (encadrée avec un portrait photographique) ; en anglais. 2.500/3.000

À propos de sa Messe en ré majeur (dans sa version révisée avec orchestre, B 175, dont la première audition fut donnée à Londres, le 11 mars 1893]. Il y a quatre jours il lui a adressée la partition complète, manuscrite, de la messe. Il l’a faite pour un grand orchestre (sauf flûte ou hautbois), et il espère qu’elle lui plaira. Prière de lui faire savoir si le manuscrit est bien arrivé…

9 42. EUGÉNIE (1826-1920) Impératrice, femme de Napoléon III. L.A.S. à un militaire ; 4 pages in-8 à son chiffre couronné. 400/500

Elle est heureuse que les charmes d’une garnison à Alexandrie ne l’empêchent pas de donner des nouvelles dont ils sont à l’affût. « La chute de ce pauvre La Tour d’Auvergne me fait bien de la peine, d’autant plus que le moment approche où vous allez sans doute vous porter en avant, et cela sera pour lui un grand chagrin de rester. Vous allez voir arriver, un de ses jours Mr de Galliffet au quartier général. J’ai bien peur qu’il ne soit pas très bien reçu par le major-général, mais vous qui le connaissez vous devez savoir, que ce qu’il veut il le veut bien, c’est à la bayonette qu’il a emporté, son ordre de départ, […] c’est un brave officier, quoique un peu fou »…

43. EUGÉNIE. L.A.S., Chislehurst 5 janvier 1872, à la baronne de Vatry, à Paris ; 4 pages in-8, enveloppe. 250/300

Elle a trouvé ses vœux pour sa fête à son retour en Angleterre. « Vous me parlez de dévoûment et d’affection. Je suis bien heureuse d’en recevoir encore l’assurance car c’est là que Dieu a placé notre grande consolation et vous ne sauriez croire ce que vaut le souvenir d’un ami quand il vient vous cHERCHER sur une terre d’exil »…

44. eugénie. L.A.S., 19 novembre 1872, à Mme de Saulcy ; 2 pages et demie in-8. 250/300

Elle a reçu son affectueuse lettre à l’occasion du 15 novembre : « c’est un souvenir déchirant et doux, en même temps, car s’il réveille le souvenir du passé douloureusement, les preuves touchantes que je reçois de France sont du moins une consolation aux rIGUEURS de l’heure présente »…

45. eugénie. L.A.S. et 3 L.S., 1875-1897, à Ernest Pinard ; 8 pages et demie in-8, la plupart à en-tête de Camden Place ou Farnborough Hill ; 2 lettres sont écrites par Franceschini-Pietri et une par Primoli. 500/700

Chislehurst 3 juillet 1875 : la photographie du jeune Saint-Cyrien « me rappellera une visite qui a été bien agréable à mon fils […]. Le Prince a fait parvenir directement les photographies que votre fils lui a demandées »… Aranjuez 26 mars 1877, remerciant pour des brochures : « je lirai ces pages avec le plus vif intérêt, comme tout ce que vous écrivez. J’ai naturellement suivi dans les journaux ce procès et je le relirai avec grand plaisir sous forme de brochure. Mon fils et moi, nous conservons un excellent souvenir de votre jeune sous-lieutenant »… Chislehurst 5 décembre 1877 : « J’ai été très sensible aux vœux que vous m’exprimez »… Farnborough Hill 24 octobre 1897 : elle a eu la douloureuse surprise d’apprendre la mort du fils de Pinard : « ce jeune homme si plein d’espérance est allé rejoindre mon cher enfant ! Sa mort vous laisse brisé, le cœur déchiré, anéanti, je sais ce que vous souffrez et je m’associe à toutes vos souffrances à votre isolement, car il y a des vides que le temps ne comble pas. […] votre enfant aimait le mien il lui causa un grand plaisir lorsqu’il est venu le voir de St Cyr. En se retrouvant cette fois, c’est mon fils qui aura été au-devant de lui »… On joint une L.A.S. de Franceschini Pietri au même, Farnborough Hill 22 janvier 1900.

46. Gustave FLAUBERT (1821-1880). 2 manuscrits autographes, Sur le roman de Roncevaux (Li romans de Roncivals), et Sur les épopées françaises au XIIe siècle, [vers 1836-1840 ?] ; 5 pages et demie in-fol. et 3 pages et demie in-fol., montées sur onglets, reliure-chemise moderne chagrin rouge avec gardes de chagrin rouge. 10.000/12.000

Belle réunion de deux manuscrits témoignant du vif intérêt que Flaubert portait à l’héritage littéraire du Moyen Âge français. Sur le roman de Roncevaux. Flaubert a noté en haut de la première page : « extrait d’une thèse de Mr Monin à la faculté de lettres ». Il renvoie ainsi à la Dissertation sur le Roman de Roncevaux d’Henri Monin, élève de l’École normale, imprimée par autorisation du Roi en 1832 à l’Imprimerie Royale. Cette analyse et édition partielle d’un manuscrit du XIIIe siècle complété par une transcription plus récente du Roman avait été saluée avec éclat par des érudits tels que François Raynouard (Journal des savants) et Saint-Marc-Girardin (quatre articles dans les Débats). Flaubert a pu la connaître très jeune : on sait qu’entre septembre 1835 et septembre 1836, lycéen encore, il écrivit cinq contes inspirés d’intrigues du Moyen Âge et de la Renaissance, en s’appuyant sur les Leçons et Modèles de littérature française de Tissot (1835-1836). L’immense renommée de Roland et de la bataille de Roncevaux ne pouvait que l’intéresser à cette thèse. Le manuscrit de Flaubert suit de près les pages 3 à 57 de la Dissertation, citant des extraits du Roman et recueillant des fragments du commentaire de Monin. Flaubert s’est appliqué à reproduire l’orthographe ancienne ; il lui arrive cependant d’adopter une graphie moderne ou, a contrario, de donner une leçon archaïsante. Citons-en le début : « 8,000 vers le composent. Il commence ainsi Charlles li rois à la barbe graifaigne Six ans tot plens a esté en Espagne Conquis la terre jusqu’à la mer altaigne »… Suit la célèbre histoire mettant en scène Marsile, roi « mahométan », Charlemagne, son vaillant neveu Roland, et Ganelon, second mari de la mère de Roland, couard et traître, leurs barons… La grande bataille est racontée avec verve, et Flaubert ne

10 46

11 manque pas de résumer la fin de Roland : « Tous ces braves sont morts. – Turpin de Rheims est blessé son cheval est tué il ne reste plus de toute l’armée chretienne que deux hommes et un cheval. [...] Cependant Roland est blessé. Il va mourir »… Et de citer : « Rollans se gist soz un aubre failis. Devers l’Espagne a retourné son vis. De maintes choses à porpainser se prit De tant de terres comment il a conquis De douce France de ceux de son païs »… Le texte de Flaubert reprend toute la fin du Roman : le désespoir de Charlemagne, sa poursuite des Sarrasins, la seconde bataille de Roncevaux, des combats singuliers, la victoire des chrétiens, le désespoir de la belle Aude, et la vengeance finale, que Flaubert résume par une note laconique : « Ganelon est mis au supplice »… Sur les épopées françaises au XIIe siècle. Ce manuscrit, dont l’écriture semble un peu postérieure, porte en tête la référence bibliographique de sa source, une brochure de 32 pages d’Edgar Quinet : « Rapport au ministre des travaux publics – restées jusqu’à ce jour en mss. dans les bibliothèques du roi et de l’Arsenal par E. Quinet. 1831. Levrault rue de la Harpe 81 ». Flaubert suit de près le Rapport, dont il donne des extraits qui l’ont particulièrement frappé. Nous en citons le début : « L’antiquité reconnaît qu’antérieurement à la conquête dans les Gaules les celtes avaient des poèmes que nous ne pouvons nous figurer autrement que semblables aux Vedsa des Indiens, au Zend-Avesta des Persans, aux recueils hermétiques des Persans. La jeunesse Gauloise mettait vingt ans à les apprendre. Ils contenaient ainsi que tous ces monuments deux parties 1° les dogmes théologiques sur la formation de l’univers 2° la généalogie et l’histoire primitive de la race indigène. Les romains traduisirent ces livres tels que les poèmes de l’Armorique de Cornouailles d’Irlande du Gévaudan, d’Espagne de Catalogne qui contenaient à ce qu’il paraît les doctrines sacerdotales des Turdetains auxquels Strabon attribue de vieilles épopées de six mille ans. […] Dès le commencement du douzième siècle les deux langues d’oil et d’oc sont distinctes. Elles s’essayaient à reproduire les traditions sacerdotales et les fables originales des Celtes. Il y en a soixante-dix importantes, conservées intactes dans leur langue et leur mètre du douzième siècle. Les poèmes généalogiques sont pour la race des celtes ce que sont pour les hébreux les Livres des Juges […]. Nous avons des épopées en France les unes de 20,000 vers les autres de 30,000, et même 70,000 (Aymery de Narbonne a plus de 77 000 vers). Elles ont été citées et admirées par Dante. Nous y retrouvons toutes nos origines nationales outre qu’elles se rattachent aux traditions universelles de l’humanité primitive et tout cela avec “les qualités fondamentales de l’esprit français l’éclat la marche vive et impatiente la grâce et la richesse dans le récit la clarté presque dans le mystère et avec cela les qualités tout à fait perdues depuis et dont se compose la vie épique » »… Flaubert termine ces notes par un long « fragment d’un de ces livri exaltationis c’est d’un poème Breton, c’est un oracle druidique : “Le sanglier de Cornouailles foulera leur sol sous ses pieds les îles de l’Océan lui seront soumises et il possédera les ravins des Gaules, et sera célèbre dans la bouche des peuples et ses actions seront la nourriture de ceux qui les diront. Viendra le lion de la justice à son rugissement trembleront les tours des Gaules et les dragons des îles. Viendra le bouc aux cornes d’or à la barbe d’argent le souffle de ses narrines sera si fort qu’il couvrira de vapeurs toute la surface de l’île. Les femmes auront la démarche des serpents et tous leurs pas seront pleins d’orgueil” »… Cachets encre Vente FLauBert (ventes de la succession de sa nièce Caroline Franklin-Grout-Flaubert, Antibes 28-30 avril 1931 ou Paris 18-19 novembre 1931).

47. FRANC-MAÇONNERIE . 2 diplômes signés chacun par 17 maçons, Elbeuf 1812 et Rouen 1842 ; vélins in-plano en partie imprimés, riches décors symboliques gravés. 400/500 Beaux brevets maçonniques délivrés à Jean-Baptiste Caplain, mécanicien natif de Couronne, par la loge de l’Union d’Elbeuf, et à Jean-Baptiste Fleury, natif de Fauville, par la loge de la Constance-Éprouvée de Rouen (cette dernière avec son boîtier pendant sur rubans de soie bleu et rose). On joint 11 pièces : certificat vierge du chapitre de Rose-Croix (vélin, 178.), épreuves de convocations gravées, faire-part, gravures et portraits, vignettes gravées, etc.

48. André GRÉTRY (1741-1813) compositeur. 3 L.A.S., Paris et Montmorency 1799-1806 ; 3 pages et demie in-8, 2 adresses. 400/500 Paris 21 germinal VII (10 avril 1799), à son cher Jules : « Vous êtes, mon cher Jules, un brave voyageur que rien n’arrete et ma femme et moi nous nous embarquerons avec vous […] ainsi je vous invite à un picnique à l’auberge de Montmorenci »… 27 novembre 1805, à Mme Roland : dimanche ils fêtent la Saint-André à Suresnes et il l’invite avec Mme et Mlle Blanchard à venir danser : « vous seriez aimables en me prouvant que vous pouvez m’aimer deux jours de suite »… De l’ermitage de J.J. Rousseau 3 août 1806, à Grégoire, secrétaire de la musique de S.M. l’Empereur et Roi : « faire dix lieues pour entendre un opéra comique de ce vieux Grétry » à Saint-Cloud serait au-dessus de ses forces avec son rhumatisme, mais il aimerait savoir si la pièce a fait plaisir. « Dites à M. Levacher que je l’aime pour lui et pour son talent. Ce n’est pas tout, je suis amoureux de Mde Lesueur. Dites-le à son mari. Qu’il ménage bien cette fleur d’amour, il y a là, pour lui, la source de dix productions musicales, dont chaqu’une peut l’immortaliser »…

49. GUERRE DE 1870. Anatole LENOIR-VILLOING. Manuscrit autographe signé, Gien pendant la Guerre de 1870-71, précédé d’un préambule sur les commencements de la campagne, [Gien] 20 mars 1871 ; un vol. in-8, titre, VI-335 pp. chiffrées (les p. 216-223 ont cependant été arrachées et manquent, comme les pp. 301-328, soigneusement découpées), [3] pp. non chiff. de notes, [22] ff. vierges, suivis de [16] ff. tête-bêche ; avec un tirage photographique d’époque contrecollé p. 69 (« Aspect du pont de Gien après la retraite de Bourbaki, le 8 décembre 1870 ») ; reliure demi-basane brune de l’époque un peu usagée (qqs ff. détachés). 1.000/1.200

12 Intéressant manuscrit inédit sur la Guerre de 1870 à Gien et dans le Loiret, où Anatole Lenoir-Villoing, négociant à Gien, a voulu réunir à la fois des notes prises au jour le jour pendant les opérations, des souvenirs personnels et des documents officiels, de façon à donner une idée précise de la vie de Gien pendant la guerre. L’auteur avertit bien, dans son avant-propos, que son manuscrit n’est pas destiné à l’impression, en dépit de la forme très apprêtée que revêtent les divisions de son manuscrit, d’une écriture fine et lisible, mais comportant de nombreuses biffures et ratures. Après un préambule (p. 1-40) sur la déclaration de guerre, Sedan, la proclamation de la République, Gambetta et le gouvernement de la Défense Nationale, commencent vraiment avec le chap. I les « choses vues » par notre négociant, avec l’arrestation d’un « espion prussien » sur le quai de la gare ; l’intitulé des chapitres déroule les phases successives de l’occupation de la ville d’abord par les troupes prussiennes (le narrateur fut obligé d’en caserner onze chez lui), puis bavaroises, puis par les Hessois, le tout entrecoupé de rentrées provisoires des armées françaises. I. Gien pendant la guerre. Hart, l’espion prussien. Les Francs-tireurs giennois. La Garde Nationale, son rôle et ses chefs (p. 43-66). II. Les Prussiens marchent sur Gien. Entrée de l’ennemi. Le Conseil municipal. Monsieur Despond, sous-préfet de l’arrondissement et le général allemand. L’invasion (p. 67- 92). III. Les Bavarois. Aspect des habitations. Le Faubourg du Berry. Fuite des Bavarois. La défense. Le colonel Carrière (p. 95- 117). IV. Arrestation de Mr Despond. La Landwehr hanovrienne. Les Hessois. Suite de l’invasion. Proclamations prussiennes. Déroute de Briare. Deuxième entrée des troupes françaises (p. 118-141). V. Les Hessois reviennent à Gien. Proclamation du général Rantzau. Mon départ. Nevers et le camp de Vernuche. Le général du Temple. Ma mission. L’armistice. Départ de l’armée prussienne (p. 142-164). Viennent alors des considérations sur la guerre et sa conduite, ce qu’on aurait dû faire, ce qu’il fallait éviter, la situation morale du pays (qui expliquerait la défaite), etc. : VI. Mes idées sur la défense de Gien (p. 168-187). VII. Les Français de 1870. Égoïsme et lâcheté. Nos officiers. L’Intendance militaire (p. 190-208). Les chapitres suivants concernent le cas du sous-préfet Anatole Despond (1840-1916), conseiller général nommé par le gouvernement de la Défense Nationale le 14 septembre et qui fut déporté en Allemagne par ordre du prince Frédéric-Charles, et interné dans la forteresse de Weichselmünde du 9 janvier au 23 février 1871 : VIII. Arrestation de Mr Despond. Détention du sous-préfet de l’arrondissement de Gien dans la forteresse de Weichselmünde (près Dantzig). C’est une relation brève, mais censée écrite par l’intéressé lui-même (p. 212-215, les p. 216-223 ont été arrachées). IX. Dépositions de plusieurs habitants de Gien à l’appui de la lettre adressée par Mr Despond, sous-préfet de Gien, au général prussien le 10 décembre 1870 et protestant contre des faits contraires aux lois de guerre (p. 224-230). Suivent plusieurs copies de pièces officielles : X. Extraits du service télégraphique de la sous-préfecture de Gien du 23 octobre au 20 novembre 1870 (p. 236-251). XI. Compte-rendu des séances du Conseil municipal de Gien pendant l’occupation prussienne, du 7 décembre 1870 au 27 février 1871 inclusivement (p. 257-292). XII. L’engagement de Paillard entre l’armée prussienne et les avant-postes du 18e Corps commandé par le général Billot (p. 293-298). Le chapitre XIII intitulé Mes Prussiens a été entièrement soustrait par découpe, avant la conclusion (p. 329-335) où le narrateur liste ses malheurs (le nombre de proches tués ou blessés, sa femme atteinte d’une balle perdue à l’entrée des Prussiens le 8 décembre, ses peurs...) pour exhaler et sa haine de Napoléon III et son admiration pour Gambetta.

50. GUERRE DE 1914-1918. 27 L.A.S. de Joseph Brest, 1915-1919, à sa femme à Marseille ou à Saint-Antoine (banlieue de Marseille) ; environ 4 pages in-8 chaque, enveloppes. 100/150 Correspondance de Joseph Brest, soldat réserviste, puis caporal au 363e régiment d’infanterie, à sa femme (avec qqs minutes de réponses, plus 3 lettres à la même de divers).

51. HAINAUT. 4 documents manuscrits, XVe-XIXe siècle. 250/300 Cahier des rentes seigneuriales de Saultain (1481). Plan aquarellé d’une terre à Saultain par J.-J. du Temple, maître arpenteur, maître des Eaux et Forêts de Valenciennes (1724). Plan de la seigneurie de Saultain appartenant aux sieurs Rousseau de Valenciennes (XVIIIe s.). Procès-verbal de la pose de la première pierre de la route de Binche à Charleroi et Fleurus (1810).

52. Ernest HÉBERT (1817-1908) peintre. L.A.S. (monogramme) ornée d’un dessin à la plume, Vendredi matin, à une « chère Princesse » ; 4 pages in-8 à l’encre bleue sur papier fin. 500/700 Dessin représentant Léda et le cygne, avec indications de couleurs : « ciel gris avec bandes de nuages rosés (effet du soir) », etc. « Voici chère Princesse mon idée pour arranger la composition au point de vue de la broderie. […] un tertre gris roussâtre foncé (terre d’ombre brûlée mêlé de bleu) derrière lequel se dessinera un bout de ciel gris avec des bandes dorées assez claires à l’horizon le tout mystérieux le tout coupé par les joncs verts plus clairs que le tertre »… Il la charge de compliments pour la châtelaine : « si je n’avais pas la perspective souriante de reprendre son portrait cet hiver et d’en faire un chef-d’œuvre je reviendrais sans grand entrain à Paris »… Reproduction page 15

53. Jean-Jacques HENNER (1829-1905) peintre. 3 L.A.S. à Émile Blémont ; 5 pages petit in-8 (cachets encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 150/200 Il s’excuse de son retard : « Le dessin est prêt depuis longtemps », mais il était souffrant et débordé. Il sera chez lui dans l’après-midi, et prévient : « quand je suis en séance je n’ouvre que quand je sais qui c’est »… – Il conseille de lui laisser encore « votre tableau qui n’est vraiment pas assez sec pour le vernir et plus on attend plus cela vaut »… – Il n’a pas verni son petit tableau, car « je viens d’y retoucher » ; il le fera lorsqu’il sera bien sec…

13 54. HENRI III (1551-1589). P.S., Fontainebleau 31 mai 1582 ; contresignée par Brulart ; vélin in-plano (un peu sali sur un bord). 400/500 En faveur de Guillaume de Grantrye [Grandrye], ancien ambassadeur « pres des Srs des Ligues grises » [Grisons], à qui les comptes avaient supprimé « une partye de cinq cens escuz » ; le Roi ordonne que cette partie soit rétablie, et que lui soient payées les dépenses qu’il a faites pendants ses fonctions d’ambassadeur...

55. Jean-Guillaume HYDE DE NEUVILLE (1776-1857) homme politique et diplomate. L.S., Brest 6 mai 1816, à M. de Kergorlay ; 3 pages et quart in-4, en-tête L’Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire de Sa Majesté Très Chrétienne aux Etats-Unis…, vignette aux armes royales. 100/120 Sur le point d’embarquer pour les États-Unis, Hyde de Neuville adresse à son collègue de la Chambre une note qui « intéresse à la fois, la religion, les mœurs et même la politique dans un moment où il est si important de rattacher le peuple au respect dû à la religion et à ses ministres », avec la prière d’en communiquer copie à S.A.R. Madame, et d’en parler au vicomte de Montmorency : « deux malheureux ecclesiastiques » ont été outragés… Il parle avec satisfaction de l’appréciation que la province porte à la Chambre et assure voter « toujours de cœur avec ceux qui ont l’indignité de vouloir le retour aux bons principes »…

56. John H. INGRAM (1842-1916) biographe d’Edgar Poe. L.A.S., Londres 3 juillet 1878, à Émile Blémont ; 2 pages in-8, vignette gaufrée Post Office (cachet encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont) ; en anglais. 150/200 Mallarmé lui écrit que Blémont va traduire et publier en France un article de lui sur la correspondance inconnue d’Edgar Poe, dont la version anglaise doit bientôt paraître à Londres et New York, puis Florence, Madrid et Leipzig. Très malade, il a dû en retarder l’impression, mais espère pouvoir lui envoyer des épreuves imprimées au plus vite. Les lettres de Poe sont inédites, et il lui laisse la liberté de publier tout, ou quelques extraits... Il serait heureux de voir sa biographie Memoir of Poe publiée en Français, et doit écrire à ce sujet à Mallarmé…

57. ITALIE. 24 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., d’archéologues, historiens, littérateurs et savants italiens. 150/200 Pasquale Adinolfi, Giuseppe Angeluzzi, Andrea Barberi (2), Felice Barnabei, Lodovico Coltellini, Severino Fabriani, Carlo Agostino cardinal Fabroni, Raffaelle Garrucci, Fabio Gori (ms d’un article), P. Manni, Luigi Masi (3), Pietro Martanga, Giuseppe Melchiorri, Stefano Pons, Bernardo Quaranta (2), Gennaro Riccio, Giampietro et Serafino Secchi, Andrea Vacca, Girolamo Zanetti.

58. Max JACOB (1876-1944). L.A.S., Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret) 25 avril 1925 ; 2 pages petit in-4. 250/300 Il annonce l’envoi de trois gouaches dans une huitaine de jours : « elles demandent à être revues. Une danseuse dans un paysage de théâtre, des cavaliers sous bois, et un coin de la rue Ravignan où j’habitais jadis avec Picasso et plusieurs amis. Je crois mieux de vous en avertir car si vous possédez de moi quelque chose déjà, il serait désolant que vous ayez deux fois le même sujet »…Il ajoute : « Je considère Leonardi comme un très grand artiste qui n’a pas toute la situation qu’il mérite, de plus c’est un homme digne de ce nom et un homme excellent et intelligent, je suis fier de son amitié ».

59. Angelo Giuseppe Roncalli, JEAN XXIII (1881-1963) Pape. L.S. « Ange Jos. Roncalli n. a. », Paris 17 août 1950, à l’Archevêque de Paris [Maurice Feltin] ; 1 page et demie in-4, vignette et en-tête Nonciature apostolique de France. 800/1.000 Le nonce apostolique écrit à l’archevêque de Paris au sujet de la relation triennale des séminaires : « Cette relation embrasse les années 1948 à 1950 inclusivement. Elle est naturellement de caractère général. Mais si Votre Excellence trouve opportun nécessaire, à l’allègement de sa conscience et sous l’impulsion de son esprit ouvert à la vision des circonstances présentes, d’ajouter des notes ou impressions de nature particulière, qu’elle veuille bien les préparer sur feuilles séparées. Tout est utile à la S. Congrégation pour prendre dans une considération objective et sereine des opportunités ou nécessités locales, les décisions qui puissent heureusement réussir au développement des Instituts destinés à la formation du jeune Clergé »… On joint une relique certifiée d’un vêtement de Jean XXIII au dos d’une photographie.

60. Gustave KAHN (1859-1936). L.A.S., Paris, [à Émile Blémont] ; 1 page et demie in-12 (cachet encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 80/100 Il révise son étude sur Villiers de L’Isle-Adam, pour une publication en volume, et désire « feuilleter vos souvenirs ». Il cherche à identifier un certain « Parnassien hostile à Villiers », surnommé « le lion de Numidie » : « Je ne crois point que ce soit Mendès, malgré la crinière blonde. Il me paraît difficile que ce soitMarras , masque léonin, mais ami des mauvaises heures. Alors ! qui ? »…

61. Gustave KAHN (1859-1936). 11 manuscrits autographes (dont 9 signés) de critique d’art, articles ou préfaces de catalogues ; la plupart in-8. 400/500

Préface pour le sculpteur Hacop Gurdjian (4 p.) ; fragment sur Th. Th. Heine (p. 6-7, 30-34) ; André HeLLé (1920, 16 p.) ; François de Hérain (9 p.) ; préface pour Emil Hirschfeld (5 p.) ; Gaston HoCHard (14 p.) ; sur Albert Marque (3 p.) ; préface pour Robert Mortier (6 p.) ; sur Adolf Oberländer (13 p.) ; Madame Chana orLoF (8 p.) ; Henri ottMann (5 p.).

14 52 63

62. Anatole de LA FORGE (1820-1892) publiciste et homme politique. Manuscrit autographe d’un discours et 12 L.A.S., 1865-1889 ; 19 pages in-4 ou in-8, qqs en-têtes Chambre des Députés ou Ministère de l’Intérieur. 100/150 Au lendemain de la célébration du centenaire de la Révolution, le député demande à la Chambre de « débarrasser le pays d’une tradition monarchique […] cette mission diplomatique auprès du Saint Siège qui ne peut servir que les intérêts du cléricalisme »… Lettres à Charles de Mazade (2, dont une promettant de rendre compte de son livre sur la Pologne), à son ami Foucher (se défendant d’avoir, par sa Lettre à Mgr Dupanloup sur les événements de Pologne, commis « une excitation à la haine et au mépris du gouvt »), à Lucien Henry (à propos de l’Histoire de la liberté de la presse en France), à Mme Émilie de Morsier (vive appréciation, car en France « la vieillesse n’a pas de refuges en dehors des associations cléricales ! »), etc.

63. Dominique-Jean, baron LARREY (1766-1842) le grand chirurgien militaire. 2 L.A.S., Paris juillet 1829, à son fils Hyppolite, chirurgien sous-aide à l’hôpital militaire de Strasbourg ; 4 pages in-8 et 3 pages in-4 avec adresse. 1.200/1.500 Belles lettres de conseils à son fils. 8 juillet. Il est heureux d’apprendre que son ancien condisciple, l’anatomiste Berot, a bien reçu son fils, ainsi que M. Goupil. Il ne faut pas craindre les concurrents : « tu auras un avantage précieux sur eux, c’est ton génie, la methode et le calme de l’esprit d’ailleurs tu possèdes quoique très jeune encore, assez de connaissances pour repondre avec succès à toutes les questions qui vous seront faites »… Qu’Hyppolite ne s’inquiète pas du concours, il aura un prix, mais qu’il observe les mêmes règles d’hygiène, « surtout la sobriété la propreté et les lotions d’eau glaciale sur la tête tous les matins à jeun ». Qu’il relise la Campagne du Rhin ; s’il se promène il rencontrera quelques souvenirs de nos guerriers, tels que le mausolée à son immortel ami le général Desaix : « non loin de Strasbourg je l’ai pansé de ses premieres blessures. On te parlera souvent de ce guerrier et de son digne compagnon Kleber »... 22 juillet. Il le gronde doucement : au lieu de dire qu’il désespère d’avoir un prix, son fils devrait affirmer qu’il pourrait donner des leçons à tous ses concurrents : « tu en sais assez pour entrer en lisse avec toute cette troupe – ton intelligence ton assurance et ta logique qui te fera parler avec methode te mettront au- dessus des concurrens »… Il cite l’exemple d’un jeune sous-aide qu’il examina dans le Midi, en 1795, et du concours à l’École pratique auquel lui-même se présenta en 1787 : « Le nombre des concurrens se montait à plus de six cents – il y avait 24 places à donner – à ma très grande surprise j’eus l’une des premieres de laquelle je ne profitai point parce que la bosse des voyages m’entraîna vers le nouveau continent »… On joint une L.S. à des officiers de santé, Rosette 27 prairial VIII (16 juin 1800). Reproduction ci-dessus

15 64. Albert LEBRUN (1871-1950). P.S. comme Président de la République, contresignée Édouard Daladier, Président du Conseil, ministre de la Défense Nationale et de la Guerre, ministre des Affaires étrangères, Paris 7 février 1940 ; 1 page grand in-fol. en partie impr., cachet sec. 40/50 Exequatur ordonnant de reconnaître M. James Kenneth Victor Dible en qualité de consul de Sa Majesté Britannique à Bordeaux.

65. Charles LECONTE DE LISLE (1818-1894). L.A.S., Paris 13 mai 1891, [à Émile Blémont] ; 1 page in-8 (cachet encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 150/200 Remerciements pour l’obligeant article de L’Événement : « J’en ai été vivement touché, et je vous prie de croire à la sincérité de ma gratitude. De la part du Poète des Pommiers en fleur et de tant d’autres vers excellents et charmants, rien ne saurait m’être plus précieux que l’expression des sympathies que vous me témoignez »…

66. Michel LEIRIS (1901-1990). Manuscrit autographe signé, Glossaire j’y serre mes gloses, [1939 ?] ; [3]-40- IX pages in-4 sous chemise autographe. 15.000/20.000 Manuscrit complet de ce célèbre glossaire de jeux de mots poétiques, commencé en 1925 et publié en août 1939 aux Éditions de la Galerie Simon par Daniel-Henry Kahnweiler dans un tirage limité à 112 exemplaires, illustré de lithographies d’André Masson. Glossaire j’y serre mes gloses, qui est dédié à Robert Desnos, a été recueilli en 1969 dans Mots sans mémoire. Ce surprenant travail poétique et surréaliste sur le langage a donné naissance à ce « dictionnaire en jeux de mots », que Leiris a résumé ainsi : « En disséquant les mots que nous aimons, nous découvrons leurs vertus les plus cachées et leurs ramifications secrètes qui se propagent à travers tous le langage ». Le manuscrit a été soigneusement écrit à l’encre noire au recto de feuillets de papier réglé, mais a été ensuite surchargé d’additions et de corrections avec des ratures soigneusement biffées, avec des indications typographiques portées au crayon pour l’usage de « caractères gothiques allemands » pour certains mots, et pour la composition du feuillet de citations liminaires. Après la page de titre, Leiris a rassemblé 9 citations ou jeux de mots à « composer en un petit bloc carré » : Jean-Pierre Brisset, Robert Desnos, Marcel Duchamp, , Max Jacob, Stéphane Mallarmé, Raymond Roussel, Erik Satie, Maurice Scève ; le premier feuillet a été corrigé (Leiris a biffé et remplacé les citations de Max Jacob et de Mallarmé), et remis au net sur un second feuillet ; il a également biffé la dédicace : « Hommage à Rrose Sélavy ». Vient alors le glossaire, avec ses multiples entrées, depuis : « abîme – vie secrète des amibes », jusqu’à « zustürzen – tours nues, ruts durs, rues jeunes : se jeter sens dessus-dessous ». À la suite du Glossaire, figurent neuf calligrammes, dont sept originaux (deux sont en typographie) : Arbre de stuc, L’écartelé, Le roc dans l’urne dans le cercle vicieux dans le mur raviné dans la double éCHeLLe, L’escalier d’Archimède, La fronde (impr.), La Hache, Nombre d’ambre, L’oiseau sans cimier, Le sceptre miroitant (impr.). Reproductions page ci-contre et en 1ère de couverture

67. Michel LEIRIS. Poème autographe signé « Michel », Hiver brûlant ; 1 page in-4. 600/700 Beau poème de 15 vers : « Chambranle des sommeils écroulés grande vue large à stupéfier l’envol des gestes inutiles »… Il porte dans le coin inférieur droit cet envoi : « Pour Guitte / Michel ».

68. Auguste LEPÈRE (1849-1918) peintre et graveur. L.A.S., Saint-Jean de Monts (Vendée) 2 juillet 1902), [à Gustave Coquiot] ; 4 pages in-8. 250/300 Les éditeurs ne l’intéressent pas beaucoup, mais il est difficile de les remplacer par quelque chose qui ne soit pas pire : il rêve l’« oiseau rare », l’associé et gérant honnête, car il lui semble impossible de faire « œuvre d’artiste et de commerçant »… Il est « horriblement pris par un travail tout ce qu’il y a de plus absorbant : orner À rebours [de Huysmans] ! Donc, pendant au moins un an, je ne pourrai rien faire autre. Mais peut-être que de votre côté vous avez une idée, à laquelle vous pourrez travailler d’ici là. Dites-la-moi, et je vous répondrai si elle me plaît. J’en ai bien une depuis longtemps, qui ferait, il me semble un petit bouquin amusant. […] Titre : Les cinquante vues du Pont neuf… C’est le coin le plus beau de Paris. Celui où il passe le plus de monde différent. Celui dont les aspects, par le changement de saisons et aussi les divers points de vue auxquels on peut se placer pour le contempler, offre le plus de diversité... etc. etc. C’est Parisien, et moderne »…

69. LITTÉRATURE. 24 lettres, la plupart L.A.S. 120/150 Victor Borie, Paul Féval fils (2), Max et Alex Fischer (3), Marguerite duchesse de Fitz-James, Edmond Haraucourt, Adèle Foucher Mme Victor Hugo, Paul Lacroix (2), Mary Lafon (2), Calmann Lévy, Paul Margueritte, Henri Martin, Gustave de Molinari (2), Robert de Montesquiou, Ernest Prarond, J.H. Rosny, René Vallery-Radot, Pierre Wolff (2).

16 66

17 70

70. LITTÉRATURE. 44 lettres ou pièces, fin 1957. 1.500/2.000 Réponses à une enquête sur l’autobiographie et la fiction dans le roman moderne, réalisée par Edmond Alvy pour la revue Prétexte, où une partie des réponses fut publiée dans le n° (joint) de janvier-février 1958 ; nous signalons par un P les textes publiés. La plupart des réponses sont faites sur le questionnaire dactylographié, qui comporte quatre questions : sur l’imagination dans la littérature moderne, la fiction et l’authenticité, la part d’autobiographie et celle de la fiction dans l’œuvre de la personnalité interrogée. Alexandre Arnoux (a.s.), Hervé Bazin (l.a.s. seule), Pierre Benoit (autogr. P, avec l.a.s.), Célia Bertin (dact.s. P, avec l.s.), Jean-Louis Bory (autogr. P, avec l.a.s.), Henri Bosco (a.s.), Pierre Boulle (a.s.), Gilbert Cesbron (l.s.), Jacques Duchemin (a.s.), Georges Duhamel (dact. P, avec l.s.), Jean Dutourd (a.s. P), Julien Gracq (a.s. P), Marcel Jouhandeau (a.s. P), Armand Lanoux (autogr. P), Françoise Mallet-Joris (autogr. P), Félicien Marceau (l.s.), Robert Margerit (a.s. P, avec l.a.s.), Loys Masson (a.s. P, avec l.a.s.), André Maurois (a.s. P), Roger Nimier (l.s.), François Nourissier (a.s. P, avec l.a.s.), Jacques Perret (a.s.), Jacques Perry (a.s. P), Alain Robbe-Grillet (a.s. P, avec l.a.s.), Jules Roy (l.s.), Michel de Saint-Pierre (dact. P), Georges Simenon (a.s. P), Roger Vailland (autogr. P), Paul Vialar (dact. P, avec carte de visite), Louise de Vilmorin (dact.s. P), Marguerite Yourcenar (dact.s. P). Plus 2 réponses non identifiées, et 3 l.a.s par Gregorio Sciltian (2) et Henri de Waroquier, et une carte a.s. de Pierre Brisson. Reproductions ci-dessus

71. LIVRE D’OR. Album contenant environ 85 signatures et P.A.S. de dédicaces, Joinville-le-Pont 1950-1961 ; un vol. petit in-4, rel. chagrin noir, plus 2 feuillets intercalaires. 400/500 Livre d’or du restaurant La Rive fleurie, à Joinville-le-Pont, situé près des studios de cinéma et de l’hippodrome de Vincennes, avec dédicaces par Raymond Capy, Zappy Max, Marcel Pagnol, Anatole Litvak, Madeleine Robinson, Kirk Douglas, Marcel Leray, Maurice Baquet, Claude Berri, Claude Autant-Lara, Jacques Tati (petit dessin de la tête de M. Hulot), Georges Van Parys (avec musique), Jean Guitton, etc. On joint 9 photographies signées.

72. LORRAINE. CHARLES III, duc de Lorraine et de Bar (1543-1608). P.S., Nancy 18 août 1564 ; vélin in-plano, grand sceau cire rouge pendant sur queue dans son boîtier métallique au couvercle décoré. 500/600 Brevet de capitaine et receveur des « chastel et ville de Sainct Hipolithe », office vacant par la mort de feu Georges de Pfaffenlap, auquel le duc nomme Olry de Widranges sieur de Tanniller… Grand et beau sceau presque intact, représentant le duc en armure sur son cheval, et ses armes au contrescel.

18 73. LOUIS XV (1710-1774). P.S. (secrétaire), contresignée par le secrétaire d’État à la Marine Antoine-Louis Rouillé, Fontainebleau 3 novembre 1750 ; vélin in-plano. 200/250 Indes. Commission de capitaine pour le sieur de Bussi, « pour remplir une place de Capitaine dans l’une des compagnies d’infanterie entretenües pour la garde des ville et fort de Pondicheri et autres comptoirs des Indes »…

74. Pierre LOUŸS (1870-1925). L.A.S. « P.L. », Lundi soir [1er juillet 1912], à Louis Loviot ; 1 page et demie in-8, enveloppe. 100/120 « Amertumes ! Hier soir, je trouve dans le catal. Delessert “l’autre” exemplaire des Nouvelles de la Région de la Lune. Je cours chez Émile-Paul. Quel est l’acquéreur ? Rahir. Je bondis chez Rahir. Vous l’avez ? Non, c’était une commission. [...] Qu’ai-je fait aux dieux ? »…

75. Charles d’Albert, duc de LUYNES (1578-1621) Grand Fauconnier de France, favori de Louis XIII qui le fit connétable. L.S., Paris 27 janvier 1620, au marquis d’Avoier ; 1 page in-fol., adresse, cachets cire rouge à ses armes sur lacs de soie rose. 100/150 Tous les bruits selon lesquels « le Roy mect des gens de guerre sur pied sont faulx, ses affaires estans en tel estat quil ny a aujourdhuy rien dans le Royaulme qui puisse troubler la tranquillité du repos publiq » ; le Roi n’a donc pas besoin de faire de nouvelles levées, mais Luynes assurera Sa Majesté du dévouement du marquis…

76. Hubert LYAUTEY (1854-1934) maréchal. L.A.S., Touchebredier par Châteaudun 18 octobre 1927, à un ministre et ami ; 2 pages et demie in-4 à son en-tête. 50/60 Il a demandé « l’ajournement de l’Exposition à 1931. Une des premières conséquences de cette mesure va être la réduction de notre personnel au minimum et l’arrêt de tout recrutement nouveau. Néanmoins il se trouve que, ayant à développer la propagande au maximum, il y a à envisager l’organisation d’un bureau d’informations à effectif des plus réduits »... On joint 2 ouvrages : P. Heidsieck, Rayonnement de Lyautey, [1941], et Robert Garric, Le Message de Lyautey (s.d.).

77. MARGUERITE DE VALOIS (1553-1615) la Reine Margot. P.S., Usson 4 juillet 1603 ; vélin obl. in-4. 500/600 Quittance pour la somme de 4166 écus tournois pour le quartier d’avril de la pension annuelle que le Roi lui a accordée sur la recette générale de Bordeaux…

78. MARIE-AMÉLIE (1782-1866) Reine des Français. L.A., 22 novembre 1839, au maréchal Soult ; 1 page et quart in-4 à son chiffre couronné. 100/120 Elle a lu avec attention son projet de dépêche au général Sebastiani, et souhaite lui faire des observations de vive voix et en tête à tête. « Mais quant à ne communiquer cette dépêche au Conseil qu’après qu’elle aurait été expédiée, […] ce serait assumer sur nous deux la responsabilité qui, surtout dans une matière aussi délicate, et dans une circonstance aussi grave, doit peser sur tout le cabinet »…

79. MARIE-THÉRÈSE D’AUTRICHE (1638-1683) Reine de France, épouse de Louis XIV. L.A.S., du Pardo 19 janvier 1657, à une comtesse ; demi-page in-4 ; en espagnol. 400/500 Rare lettre de jeunesse. Elle remercie la comtesse de sa lettre, et se réjouit de savoir sa jolie sœur en bonne santé. Elle raconte une très jolie fête, où elle a bien mangé...

80. MARINE. ASSURANCE. P.S. par 7 personnes, Marseille 8 avril 1773 ; 1 page et demie grand in-fol. en partie impr., 3 vignettes gravées sur bois, cachet fiscal (mouillures). 180/200 Contrat pour le voyage aux îles françaises de l’Amérique du senau le Castor, capitaine Thomas Doudon, pour le compte du négociant marseillais Louis Lejeaux, pour la somme de 15.000 livres ; avec signatures des participants à cette « Assûreté », et le montant auquel ils s’engagent.

81. MARINE . P.S. (griffe) du duc de Penthièvre, Amiral de France, contresignée par Grandbourg et Beaupréau, Paris 4 mai 1777 ; vélin in-plano en partie impr., grande vignette aux armes. 500/700 Rare congé pour la traite donné au Sieur Jean Boullanger, maître et capitaine du Baron de Montmorency, au port de La Rochelle, de faire équiper son navire « en Guerre & Marchandise […] pour aller trafiquer a la coste d’Angola faire la traite des noirs & en ce faisant, faire la Guerre à tous Pirates, Forbans, gens sans aveu, & autres qui voudront empêcher la liberté du Commerce aux Sujets du Roi »…

82. MARINE. Christophe-André-Jean, comte CHABROL DE CROUZOL (1771-1836) homme politique et ministre. P.S. comme Ministre secrétaire d’État de la Marine et des Colonies, contresignée par le contre-amiral Emmanuel Halgan, Paris 23 février 1828 ; 1 page gr. in-fol. en partie impr., vignette aux armes royales, cachet encre Marine et Colonies. 100/120 Commission pour Jacques François Marie Achille Bouvier de La Motte Villarceau, lieutenant de vaisseau, « pour commander sa canonnière brick l’Alsacienne », au port de Lorient…

19 83. MARINE . P.S. par Achille Fould, Ministre Secrétaire d’État des Finances, Paris 16 janvier 1867 ; parchemin grand in-fol. en partie impr., en-tête Acte de Francisation des Bâtiments du Commerce français, vignette aux armes impériales. 150/200 Acte de francisation du bateau Augustine, navire de 8 tonneaux appartenant à Prosper L’Hermite, Français domicilié à Granville, ayant désormais « droit de naviguer ledit Navire sous Pavillon français »…

*84. Henri MATISSE (1869-1954). L.A.S. avec 2 dessins, Café Monnot [Nice] 29 novembre 1921, à sa femme Amélie Matisse ; 4 pages in-8 à l’encre bleue. 5.000/6.000 Belle lettre illustrée à sa femme, sur son travail à Nice. Il a pris « une décision énergique : je ne vais pas à l’hôtel […] Et j’en suis très content. D’abord je ne suis pas à y travailler de suite c’était pour avoir un peu plus de confort et être moins mal – mais ayant du feu toute la journée depuis déjà longtemps il ne fait pas trop froid la nuit […] J’irai plus tard »… Il dresse les comptes de ses frais (dont « modèle » à 20 francs par jour), prouvant qu’en n’allant pas à l’hôtel il gagnera au moins 35 francs par jour, soit 1050 par mois… Puis il parle de son activité artistique : « J’ai revu les tableaux de Jean – et j’en suis tout à fait étonné. Je le trouve très coloriste. L’intérieur du quai St Michel est chaud et lumineux. Je suis bien heureux pour lui qu’il ait quelque chose à côté de son travail pour se reposer. Je travaille toujours le matin à un nu toile 30 – et j’ai commencé cette après-midi un nu toile 10 qui si je le termine comme je l’ai commencé sera très gracieux. Ce soir j’ai dessiné le même sujet. Je compte faire cette saison un grand progrès »… Il rappelle une demande de renseignements au sujet d’un tableau de Carrache, parle de leur fils Pierre, de la santé de Mary, du choix d’un chien de garde. Il l’embrasse avant d’aller se coucher et fait un petit dessin, sous sa signature, représentant une théière étiquetée « camomille », une tasse, une soucoupe et une cuillère. Sur la page blanche en regard, Matisse a dessiné un bocal à poissons en verre, avec trois poissons qui nagent… Reproduction page ci-contre

85. MÉDECINE. 20 L.A.S. ou manuscrits autographes. 250/300 Paul Guersant (3, dont une consultation en 1845), H. Fr. Heinke (ms d’une étude en allemand sur l’Hôpital des Enfants malades, 1847), Pierre-Charles Louis (2), Lucien Papillaud (10 lettres au Dr Wahu, 1865-1868, et une brochure dédic. ; plus un ms de Wahu sur l’emploi thérapeutique de l’arsenic), Léopold Renauldin (ms sur les Accouchements, notes de cours d’après Baudelocque ; intéressant ms sur l’hôpital militaire de Brescia au lendemain de la bataille de Solferino, 1859).

86. MÉDECINE. 13 L.A.S. ou P.A.S. (ordonnances, consultations ou mémoires). 200/300 Joseph Babinski, Jean-Baptiste Bouillaud, J. Belliot (3), Bianchi, Pierre Bretonneau, Courtès, Henri-Marie Husson, Hippolyte Larrey, Claude Le Clerc, Jean-Nicolas Marjolin, Marie de Saint-Ursin.

87. MÉDECINS. 13 L.A.S. 100/150 Alvarenga, Noël Guéneau de Mussy (2), Jules Guérin, Natalis Guillot, Amédée Latour, A.L. Murat, Auguste Ollivier, Patrix, Constant Saucerotte, Émile Vidal, etc.

88. Félix MENDELSSOHN-BARTHOLDY (1809-1847). L.A.S., mercredi 20 décembre [1837 ou 1843 ?] ; 1 page in-8 (encadrée avec un portrait gravé) ; en français. 3.000/3.500 « Agréez mes remercimens, Monsieur, pour l’aimable invitation que vous avez bien voulu me faire. C’est avec le plus grand plaisir que je l’accepte & je ne manquerai pas de me rendre chez vous le vendredi prochain & de vous rappeler les aimables promesses que vous avez eu la bonté de me faire »…

89. MILITAIRES. 9 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 100/150 Colmar von der Goltz (6), Amable Pélissier (2), Léon de Poilloüe de Saint-Mars.

90. Piet MONDRIAN (1872-1944). L.A.S., [Paris] 26 rue du Départ 25 mars 1930, [à son ami l’architecte Alfred Roth] ; 2 pages in-8 (petite répar.) ; en français. 3.000/3.500 Belle et rare lettre sur le Néoplasticisme et CerCLe et Carré. Il est très « occupé de travail. J’ai fait une nouvelle brochure pour mieux faire comprendre la Néoplastique. Une partie va paraître le 15 avril dans le deuxième numéro de Cercle et Carré. Je ne sais pas si Seuphor vous a écrit déjà au sujet de cette revue, qui est un peu “mélange” mais qui tâche d’être plus large que les revues en général. […] il me fera grand plaisir pour la Néoplastique si vous vouliez collaborer à Cercle et carré, comme moi je le fais. C’est un groupement d’artistes ; il fallait être assez large pour couvrir les frais », mais on n’insère des articles et photos « s’ils sont acceptables et dans l’esprit du mouvement. Vous avez des belles œuvres déjà fait et vous voulez peut-être une ou deux photos envoyer à moi ou à Seuphor pour un prochain numéro. Ce qu’il y a reproduit comme architecture dans ce numéro, n’est pas très bien », mais il faut « être un peu large » pour toucher le public. « Il y a aussi une exposition ici de ce groupement le 15 avril ». Il est « en train de répondre à une attaque dans l’Intran contre le Néoplasticisme, mais je ne sais pas si cela sera placé. En tout cas : ce sera placé ailleurs ». Il remercie Roth de lui avoir envoyé de l’argent et est « infiniment content que vous aimez mon tableau ». Il se réjouit d’apprendre que Roth a « du travail commandé parce que – une fois ! – il faut bien vivre, hélas ! » Reproduction page ci-contre

20 84

90 105

21 92 114

91. MUSIQUE ET SPECTACLE. 35 L.A.S. (et qqs cartes). 150/200 Adolphe Adam, A. Arnould, Julia Bartet, Bernard-Léon, Théodore Botrel, Marthe Brandès, Augustine Brohan, Coquelin cadet, Dérivis, Elleviou, Maurice de Féraudy, Gavaudan (à Pixerécourt), Adolphe Gaïffe, Geffroy, A. Géniol, Albert Grisar, Lucien Guitry, Émilie Guyon, Fromental Halévy, Anne Judic, J.-F. Le Sueur, Jules Massenet, Nathalie, Ponchard (à Alex. Dumas), Régnier, Réjane, Giorgio Ronconi, J. Rosenhain, Claude Terrasse, etc.

92. NAPOLÉON III (1808-1873). Manuscrit en partie autographe d’un discours, [Lyon 15 août 1850] ; 3 pages in-4. 1.500/2.000 Important discours du Prince-Président à l’hôtel de ville de Lyon, le 15 août 1850. Il est en partie rédigé par son chef de cabinet Jean-François Mocquard (1791-1864), chef de cabinet ; la moitié environ est de la main du futur Napoléon III (2 lignes au bas de la première page, la page 2 en entier, et 8 lignes au début de la dernière page), ainsi que des corrections. Le manuscrit porte cette note en tête : « Original du discours prononcé par le Président de la République, en réponse au toast du maire – le 15 août 1850 – à l’Hôtel de ville ». Il remercie la ville de Lyon de son accueil sympathique. Il est venu dans ces contrées où l’Empereur son oncle a laissé de profondes traces afin de ramener les esprits égarés et de juger des besoins du pays… « Je suis non pas le représentant d’un parti mais le représentant des deux grandes manifestations nationales qui en 1804 comme en 1848 ont voulu sauver l’ordre par les grandes principes de la révolution française. Fier donc de mon origine et de mon drapeau je leur resterai fidèle. Je serai tout entier au pays quelque chose qu’il exige de moi abnégation ou persévérance. Des bruits de coups d’état sont peut-être venus jusqu’à vous Messieurs ; mais vous n’y avez pas ajouté foi ; je vous en remercie. Les surprises et les usurpations peuvent être le rêve des partis sans appui dans la nation, mais l’élu de six millions de suffrages exécute les volontés du peuple et ne les trahit pas. […] Devant un danger général toute ambition personnelle doit disparaître ». Et il reprend l’exemple du jugement de Salomon. Mais « si les prétentions coupables se ranimaient et menaçaient de compromettre le repos de la France, je saurais les réduire à l’impuissance en invoquant encore la Souveraineté du peuple. Je ne reconnais à personne le droit de se dire son représentant plus que moi ». Et il biffe cette phrase : « Je maintiendrai avec persévérance le dépôt sacré qu’il m’a confié », avant de porter un toast à la ville de Lyon. On joint un exemplaire du discours imprimé (2 p. in-4). Reproduction ci-dessus

22 93. NAPOLÉON III. L.A.S., Saint-Cloud 28 octobre 1865, à un maréchal [César Randon, ministre de la Guerre] ; 1 page in-8 à son chiffre couronné. 400/500 « Je désire que vous me renvoyez la note sur les réductions à faire dans l’armée et qu’en même tems vous me fassiez connaître (par corps), la différence de ce que coûte la garde en comparaison d’un même effectif de la ligne »…

94. NAPOLÉON III. L.A.S., Paris 22 janvier 1868, à son ministre de l’Intérieur, Ernest Pinard ; 1 page et quart in-8 à son chiffre couronné. 400/500 « Je vous envoie ma petite brochure sur l’armée. Je désire que vous en fassiez prendre un assez grand nombre d’exemplaires à l’Imprimerie impériale afin d’en envoyer à tous les préfets et sous-préfets et à tous les maires. Il faudrait que chaque préfet en eût au moins cent exemplaires et il est bon de commencer par le département du Nord. De mon côté j’en enverrai aux facteurs ruraux et aux juges de paix »…

95. NAPOLÉON IV (1856-1879) Prince Impérial, fils de Napoléon III. Manuscrit autographe signé « Louis- Napoléon », Composition. Thème, 28 avril 1868 ; demi-page in-4 sur papier réglé. 400/500 Thème latin sur Alexandre et le général Clitus. Le devoir présente plusieurs ratures et corrections de l’écolier, et a été corrigé à l’encre rouge par A. Edeline, professeur de la classe de septième au lycée Bonaparte et tuteur du prince aux Tuileries, qui le classe « 8e sur 36 composants ». On joint 3 feuillets de dessins et croquis à la plume ou au crayon du Prince, et représentant des soldats, une tête d’homme casqué, un bateau, etc.

96. NAPOLÉON IV. L.A.S. « Louis-Napoléon », Camden Place, Chislehurst 5 mai 1872, à Eugène Millard, à Cannes ; 1 page in-8, enveloppe. 400/500 Il a lu son livre [Le Golfe Juan, station d’hiver. Débarquement de l’empereur Napoléon Ier] avec un vif intérêt. « C’est aux jours d’infortune qu’on aime à évoquer les souvenirs glorieux de l’histoire, pour y chercher une espérance et des leçons. Votre photographie me rappelle un incident dont vous avez été l’occasion le 15 août dernier, et qui nous a tous intéressés et charmés »…

97. NAPOLÉON IV. L.A.S. « Napoléon », L.S. et lettre écrite en son nom par Franceschini Pietri, 1878-1879, à Ernest Pinard ; 3 pages in-8 autographes à en-tête Camden Place, 1 page in-8 à son chiffre couronné, et demi-page in-8 à en-tête d’Arenenberg. 600/800 26 août 1878 : « Le Prince Impérial me charge de vous faire savoir qu’il restera en Suisse pendant le mois de septembre et qu’il sera charmé de vous voir à Arenenberg »… Chislehurst [fin 1878] : « C’est dans l’ordre d’idées où vous m’avez trouvé à Arenenberg que j’ai fait venir en Angleterre Mr Cottin, actuellt auprès de moi. – Je ne puis donner à mon cabinet, du moins pour le moment, une organisation permanence, l’absence de Mr Pietri, en est un empêchement, mais je n’ai pas changé, depuis votre départ, mon opinion si conforme à vos conseils »… 24 février 1879, remerciant Pinard, Grandperret et Busson-Billault de s’être occupés des affaires privées entre sa mère et lui : « dans quelques jours je partirai pour le Cap de Bonne Espérance avec l’armée anglaise et je eux, avant mon départ, vous exprimer toute ma gratitude »... On joint une L.A.S. de D’Entraygues, au nom de l’Impératrice, au même, Arenenberg 13 septembre 1878.

98. NOBLESSE . 15 manuscrits ou pièces, XVIIe-XVIIIe siècle. 100/120 Documents pour déterminer la noblesse : copies de déclarations des commissaires du Roi (1551 et 1665)… Copies de lettres de Desmarets, contrôleur général des Finances, etc. Notes et dissertation sur le sang d’Adam, la descendance de Noé… Réflexions sur les placets de 1616 des Princes Albert et Isabelle, etc.

99. Anne Marie Louise d’ORLÉANS, duchesse de Montpensier (1627-1693) la Grande Mademoiselle. P.S., Saint-Germain 18 septembre 1668 ; vélin obl. in-fol., 2 sceaux de cire rouge. 300/350 Don au prêtre Jacques Le Royer de la chanoinie et prébende de l’église collégiale de Mortain « ditte de Condé »…

100. PEINTRES. 9 L.A.S. ou cartes. 150/200 D’Anty, Jean Bazaine (2), Jean Carzou, Albert Decaris (avec enveloppe 1er jour Bayard), Édouard Detaille (carte de visite), Jean Dewasne (avec un catalogue), André Dunoyer de Segonzac, Pierre Puvis de Chavannes.

101. Auguste PÉQUÉGNOT (1819-1878) dessinateur et graveur. Album de 23 dessins originaux (plus des gravures) ; album obl. in-fol., reliure de l’époque usagée demi-basane brune. 400/500 Amusantes caricatures aquarellées de scènes de la vie parisienne et de types parisiens, avec légendes, la plupart signées ; deux aquarelles de femme et bandit corses ; études à la mine de plomb.

23 102 104

102. Henri PICHETTE (1924-2000). Manuscrit autographe signé, [Les Épiphanies] 1, [1947] ; 33 pages in-4 (paginées 1-23 avec des ff. bis). 2.000/2.500 Beau manuscrit de travail de la première des éPiPHanies. C’est en 1946 qu’Henri Pichette commença à écrire son grand poème Les Épiphanies, qui sera créé au théâtre des Noctambules le 3 décembre 1947 dans une mise en scène de Georges Vitaly, avec Gérard Philipe et Maria Casarès, et publié en décembre 1948 par K éditeur. Le manuscrit est calligraphié de la belle écriture de Pichette au verso de feuillets de papier vergé, principalement à l’encre rouge avec certains passages à l’encre noire. Il ne porte pas de titre mais seulement un gros numéro 1 à l’encre noire (cette première Épiphanie sera intitulée « La Genèse »). Il présente des variantes de texte avec le texte publié (notamment trois phrases biffées page 22), des corrections et des additions, mais surtout il est le témoin du passage du poème au texte théâtral. Si Pichette avait prévu des interventions extérieures dans le monologue, notées en noir, il revoit ici son texte en vue d’un découpage à plusieurs voix, insérant des coupures fortement marquées à gros traits, avec parfois des initiales (A, Mr, W) ; il supprime également la ponctuation au début du monologue. Reproduction ci-dessus

103. Henri PICHETTE. 6 L.A.S., 1948-1949, à ses amis Guitte et Jean Adrian ; 17 pages formats divers la plupart à l’encre rouge, 5 enveloppes (un feuillet fendu au pli). 700/800 Cargèse 28 juillet 1948 : « La Corse déçoit aussi fortement qu’elle séduit. Mais, peu à peu, on sent la beauté future de la colère ; et l’on se met à aimer sans réserves. Bientôt, nous remonterons sur le ring. ––– Tant de fleurs courroucées, tant de clowns graces exigent la mise à mort »… Belle évocation poétique du soleil et des nuages ; il orne sa lettre de dessins du soleil, d’étoiles et d’une langouste… 21 août : « Fou travail, fou soleil, folle pleine lune, fol ouragan, plus on est de fous plus on danse »… Croquis du soleil et d’une fleur… Combloux 7 juin 1949. Il se trouve à Combloux, en Haute-Savoie, « travaillant re et re au Point [Le Point vélique]. Puis m’y assoupissant, le général et le particulier »… [Paris] 6 juillet, amitié à l’occasion d’une opération… [17 août], longue lettre angoissée : leur amitié généreuse lui est précieuse en un moment d’affaire de famille pénible : « Que voulez-vous que je contrôle ? Ai-je affaire à une sainte – qu’il faut détruire ? Ou à une petite menteuse – qu’il faut épargner biologiquement ? – Et suis-je un poète, un rien du tout ou encore quelque chose d’autre ? »… [1949 ?]. « Le “point” [Le Point vélique] est sur le point. Ces jours-ci c’est la “jeunesse” qui m’occupe. C’est, par exemple, l’avenir de Lise et de Marc »…

104. Henri PICHETTE. Manuscrit autographe signé, Le Point vélique, [1949] ; cahier petit in-fol. de 61 pages chiffrées, couv. cartonnée bleue. 1.500/2.000 Manuscrit de travail de la première partie du Point VéLique.

24 Publié au Mercure de France en mai 1950, Le Point vélique comprend trois parties, précédées d’un Avis : L’Eau-Mère, « perquisition natale » ; Les Échèles, « rhétorique et misère » ; Le Porte-Nature, « poésie ». Le cahier est écrit principalement à l’encre rouge, avec quelques passages à l’encre noire, de la belle écriture ronde du poète. Le bas du feuillet de titre a été découpé. Suit un texte qui semble inédit, probablement écarté par le poète (et remplacé par l’Avis) : « par un si valable soleil (le sang se jette dans la rue qui gronde, l’envie monte d’arracher toutes toiles et tous blindages de cette cité : Halle Verbale : où végète je où croupit je »… (pages 3-10). Après un feuillet blanc, vient L’Eau-Mère (pages 13- 61), qui présente d’importantes variantes avec le texte final, et de nombreuses ratures et corrections, parfois par collages ; on notera deux petites découpes au f. 57-58. Reproduction page ci-contre

*105. Camille PISSARRO (1831-1903). L.A.S., Paris 18 septembre 1879, à Claude Monet ; 3/4 page in-8. 3.000/3.500 « En arrivant de la campagne j’ai reçu la triste nouvelle de la mort de votre femme, vous devez penser combien j’ai été affecté de ce grand malheur qui vous accable, ma femme se joint à moi pour vous affirmer nos sympathies et notre amitié »… [Monet vient de perdre sa femme, Camille Doncieux, morte à Vétheuil le 5 septembre.] Reproduction page 21

106. Marcel PROUST (1871-1922). L.A. (la fin manque), Lundi [1er septembre 1902], à sa mère ; 4 pages in-8. 3.000/4.000

Belle lettre à sa « chère petite Maman ». Après le dîner de Noailles, il a eu dans la nuit « une crise un peu pénible ». Comme il a plu tout le lendemain, il n’est pas allé à Versailles et c’est Robert de Billy qui est venu dîner chez lui : « Nous avons eu un dîner très simple, œufs, poulet rôti et pommes de terre. […] Demain 2e et vraisemblablement dernier grand dîner de la saison au 45 [rue de Courcelles]. J’ai comme convives Mr et Me de Noailles, Pcesse de Chimay, Hermant, Bibesco et Fénelon »… Ce soir il a dîné chez lui avant de sortir avec François

25 d’Oncieu : « Fénelon “ne pouvait pas me voir” (il ne dit jamais pourquoi). Bibesco traitait les Le Bargy, Hermant et Bernstein ». Il lui demande si elle se souvient de gens qui demeuraient rue de Londres, et parle d’une « dame au nom de défaite » [comtesse d’Azincourt, née de Jouvenel] : « Elle avait une fille qui faisait beaucoup d’effet et que les ArthurBaignères protégeaient on n’a jamais su pourquoi. Je m’imagine que cela doit être parent de ce Jouvenel de 22 ans que M. Vallé a pris comme chef de cabinet, parce qu’il est agréable et intelligent, chose que personne n’aurait jamais faite pour moi, bien que sans orgueil et d’après tout ce qu’on me dit, il ne puisse supporter la comparaison ». Il ne dort presque pas et ne va pas mieux ; il a eu tort de ne pas écouter le Dr Vaquez, qui préconisait le trional, « trouvant qu’il fallait avant tout dormir. D’ailleurs mes ennuis, bien que métaphysiquement définitifs mais très adoucis ne me troublent plus comme avant. On se fait à tout et je suis calme. – Je recule encore devant le serment tombeau à t’écrire et crois que je le garderai pour la vive voix ». Il a invité Dick [son frère Robert] demain au hasard, ne sachant pas s’il est à Paris…

107. RESTAURATION. Environ 45 lettres ou pièces, et 20 imprimés. 250/300 Ch. L. Amburger (St Petersbourg 1816), duc d’Aumont (2), comte Charles de Beaumont, marquis de Boisgelin, chevalier de Bouchaud (longue lettre sur les Cent Jours et le retour des Bourbons), G. de Caraman (Londres 1820), marquis de Chauvelin, Cromot de Fougy, marquise de Foresta (2), baronne Gérard, baron Herzogenberg, Mme de La Rochejaquelein, P.E. Lemontey, duc de Plaisance, maréchal Victor duc de Bellune (rapport au Roi sur la situation des départements de Saône et Loire, Ain, Rhône, et à Lyon), baron de Vincent, etc. Poésies pour le sacre, carte de contentement de la Maison de la Légion d’Honneur, mémoires, laissez-passer, billets d’entrée à des spectacles ou assemblées, journaux, circulaires, affiche,Tableau politique de l’Europe depuis la bataille de Leipsick par La Maison-Fort, etc.

108. Louis-Xavier de RICARD (1843-1911). L.A.S., 16 septembre 1893, à Émile Blémont ; 1 page in-8 (cachet encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 60/80 Il s’inquiète que Blémont n’ait pas reçu son faire-part de mariage ainsi que sa nouvelle adresse à Passy, qu’il le prie de noter pour l’envoi de La Renaissance. Ne pouvant en ce moment venir le voir au bureau, il lui propose passer chez lui pour causer de plusieurs choses qu’il n’ose lui dire… On joint une L.A.S. de Jean Richepin au même.

109. Henri ROCHEFORT (1830-1913). 2 L.A.S., [1880 ?], à son confrère Émile Blémont ; 2 pages in-8 (cachets encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 100/150 Il a été surpris par « l’aimable et spirituel article que vous avez bien voulu consacrer à mon voyage d’outremer. Je n’aimerais pas à recommencer ce vilain tour du monde, mais aujourd’hui que j’en suis revenu, je ne suis pas fâché de l’avoir fait, puisqu’il me vaut de votre part ce témoignage de sympathie »… – Son article lui est allé droit au cœur : « c’est pousser trop loin la confraternité. [...] Vous me comparez à Swift [...] Il est vrai que j’ai fait un voyage d’une certaine importance, mais ce n’est pas celui de Gulliver »…

110. Georges ROCHEGROSSE (1859-1938) peintre. L.A.S., 10 mai 1882, [à Émile Blémont] ; 2 pages in-12 (cachet encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 60/80 « Il n’y a que les poëtes pour savoir donner généreusement », et il a dépassé de loin ses attentes ! « Toutefois je n’imiterai pas Hippocrate, je ne refuse pas les présents, au contraire je les mets avec joie dans ma poche, et je marche en plein, sur le tapis de pourpre. Maintenant, il me reste à travailler assez bien pour qu’on ne vous accuse pas de vous être par trop trompé sur mon compte »…

111. ROIS DE FRANCE. Manuscrit, [Ordonnances et Estats des Maisons des Roys, Reynes, Dauphins et autres Enfans et Princes de France, fin XVIIe siècle ?] ; un fort volume in-fol. de 596 pages chiffrées (plus 20 vierges), reliure de l’époque veau fauve, triple filet doré sur les plats, dos orné, pièce de titre maroquin rouge (charnières refaites). 1.500/2.000 Précieux répertoire du personnel et des règlements des Maisons des souverains et de leurs enfants de Louis IX à Louis XIII, soit de 1231 jusqu’en 1643. Y sont recopiés, d’une belle écriture soignée et très lisible, des états nominatifs, des précisions sur les titres, fonctions, indemnités en argent (1200 livres tournois de « gages » pour le cardinal archevêque de Richelieu, primat des Gaules, grand aumônier de Louis XIII) ou en nature (chevaux, avoine, chandelle, vin, droit de manger « en salle » ou « a court », habits), ainsi que des dates d’entrée ou de cessation de service, promotions de chevaliers, ordonnances des hôtels, avec des indications des sources du copiste (rouleaux en parchemin, registres, comptes). Il est question de chambellans, valets, huissiers de salle, de cuisine ou d’armes, clercs de chapelle ou de conseil, maîtres de cuisine, enfants de cuisine, potagers, sauciers, souffleurs, panetiers, sommeliers, lavandières, fruitières, échansons, rois des ribauds, maîtres d’oratoire, aumôniers, confesseurs, médecins, apothicaires, barbiers, secrétaires, interprètes et aides de tout ordre, maîtres d’hôtel, maréchaux des logis, conducteurs d’ambassadeurs, gardes, archers, horlogers, joailliers, imprimeurs, peintres, trésoriers, messagers à cheval ou à pied, portiers, galopins, baladins, etc. Citons quelques extraits d’ordonnances. Saint Louis, août 1261. « Premierement. Chambellans iii. Leurs livraisons ostees a chascun vi s. de gages et iii vallets mangeans a Court, et au soir demy septier de vin et une torche par sept, et une autre par cinq, et la tierce par trois, et xii chandelles menuës, et forge et iii chevaux »… « Le Pescheur aura ii s. par jour, et quant il viendra a Court, luy et son vallet y mengeront, et aura xl s. pour robe par an, et pour travaulx xl s. par an »… Philippe le Bel, 1285. « Les sommeliers ne prendront nus gaiges, mes il mengeront a Court. Les sergens d’armes prendront leurs gages et feront aussy com

26 il ont accoustumé. Nul ne prendra cheval devers le Roy pour soy monter »… Louis X dit le Hutin, 1315. « Premièrement. Il plet a Monseigneur qu’on li apporte tous les matins a sa messe les despens du jour devant. Nul ne mengera en Chambre, ne nul Office par son serment ne delivrera vin ne viande pour y menger si n’est par commandemt de Mestre a gens qui avont necessité par maladie »…Philippe VI dit de Valois, 1350. « Veneurs, archiers, fauconniers, gens de deduit serviront a leurs gaiges. Et quant le Roy ira en bois les veneurs et les archiers seront servis aux petits disners ; et quant il seront avec le Roy, ou a une lieüe de la Court, le jour quil chaceront il auront la livroison accoustumée, et le jour qu’il ne chaceront il n’auront riens »… Charles VII, 1461. « Item au regard du grand Chambellan c’est un nom de dignité, et luy baille le Roy telle pension et telle charge que son plaisir est, soit entour sa personne, en la guerre et autrement, ainsy qu’il plaist au dit seigneur. […] Item, les autres huit Maistres d’Ostel ont chascun six cens frans de gaiges et livroison pour le temps qu’ils servent, et ont jurisdiction en l’Ostel du Roy sur les crimes et malefices qui s’y commettent »… Etc.

112. Camille SAINT-SAËNS (1835-1921). L.A.S., 16 avril 1881, à son confrère Émile Blémont ; 1 page in-8 (cachet encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 100/120 C’est en retard qu’il le remercie de son envoi « et surtout de votre dédicace qui m’a fait le plus vif plaisir. Je tâcherai de reconnaître cela quelque jour, dans la mesure de mes moyens »…

113. Jean-Paul SARTRE (1905-1980). Manuscrit autographe, Le travail création de la valeur ; 3 pages et quart petit in-4, papier quadrillé avec trous de classeur. 2.000/2.500 Considérations sur le problème marxiste du prix du travail. « Le travail création de la valeur 1) oui si l’on entend l’opération libre qui présente l’objet comme produit d’une liberté humaine et s’adressant à une liberté. 2) Non si l’on veut dire la pure peine prise par un troupeau d’exploités. Le travail comme part ne peut créer la valeur. […] Le travail ne peut être la force dépensée (objectivement) ni la fatigue (subjectivement ressentie comme fait). Si le vent fait rouler une pomme à mes pieds ce n’est pas du travail et la pomme n’a pas de valeur. Si quelqu’un va la cueillir pour moi c’est du travail. Le résultat est le même. Mais si le second est valeur c’est qu’il s’agit d’une entreprise orientée, conçue et libre […] La pomme m’apparaît comme fruit d’une giration. Une liberté est venue s’implanter en elle. Mais en ce cas la valeur d’un produit manufacturé étant la forme qu’il a prise en tant que résultat d’une opération intentionnelle c’est l’ensemble synthétique des opérateurs (celui qui conçoit, les mains qui orientent) qui lui donne sa valeur. La quantité de travail nous renvoie à la force aveugle. La conclusion est claire : on ne paye pas le travail, on ne peut pas le payer. D’accord avec Marx. Mais on ne paye pas non plus la valeur de l’objet. En réalité 1) on paye l’ouvrier en l’entretenant. Et la valeur échappe : le travail n’est pas payé. 2) On ne paye pas la valeur de l’objet. Le prix ne reflète pas cette valeur. C’est un phénomène complexe venant des exigences de l’offre et des lois de la demande. Le prix est fixé de manière à réaliser un bénéfice une fois le coût de l’entretien de l’ouvrier et les autres débours (matière première, etc.) payés. La valeur comme principe directeur permet de fixer un prix. Mais le prix ne l’atteint ni ne l’exprime. Il y a incommensurabilité de la valeur et du prix. Le prix est asymptote à la valeur ». On joint une photographie de Sartre, assis devant une table, lisant un texte, une cigarette à la main (cachet au dos du photographe André Muelhaupt à Bâle). Reproduction page 32

114. Heinrich SCHLIEMANN (1822-1890) archéologue. L.A.S., Paris 2 septembre 1889, au Dr Ernest-Théodore Hamy, conservateur du Musée d’Ethnographie et d’Anthropologie à Paris ; 2 pages in-8, en-tête du Grand Hôtel à Paris. 3.000/3.500 Il le remercie de son accueil et de sa bienveillance pendant le Congrès [le 10e Congrès international d’anthropologie et d’archéologie préhistoriques s’était tenu à Paris du 19 au 27 août 1889]. « J’espère que vous viendrez nous voir à Athènes pour que je puisse prendre ma revanche. Si je vis, nous aurons le Congrès de 1895 (ou 1894 si cela peut se faire) à Athènes. Nous l’y aurions déjà eu depuis longtemps si M. Foucart était un homme sociable. Il ne m’a pas même répondu à ma lettre par laquelle je lui demandai s’il voulait accepter le secrétariat du Congrès »… Reproduction page 22

115. Walter SCOTT (1771-1832). L.A.S., Edinburgh 8 février 1802, au Dr Wallace Carrie ; 1 page et demie in-4, avec un f. d’adresse collé (petite déchir., brunissure au collage) ; en anglais. 500/700 Il recommande Mr Thomas Campbell, auteur de The Pleasures of Hope, qui se rend à Londres via Liverpool : c’est un véritable poète, chose rare et précieuse, et un jeune homme très aimable. Campbell va à Londres pour veiller à l’édition de ses poésies, que les propriétaires lui permettent gracieusement de publier à ses risques et périls et à son propre bénéfice, après avoir gagné 200% par rapport au prix d’achat original…

*116. Paul SIGNAC (1863-1935). L.A.S., Saint-Tropez 2 mars 1914, à Louis Vauxcelles ; 2 pages et demie in-8. 800/1.000 « J’ai pris le mal et je suis bien fatigué, comme disent les gens d’ici. C’est la 2e fois, qu’en trente ans, je rate les Indépendants. Cette année, je ne les connaîtrai que par vous. Aussi quelle joie de lire et relire votre critique, nette et précise. Grâce à vous, je vois les tableaux des camarades… et des autres. Je vous remercie de ce plaisir et aussi, avec émotion, des bonnes lignes sur mon envoi. Je suis bien content que ce Pont-Neuf vous ait plu »… Il lui offre, en employant le langage des camelots, « à titre de publicité et de chantillon, […] un petit travail, bien fait et bien exécuté », un « aide-mémoire stendhalien. – Il fallait bien passer les rudes soirées de Décembre »…

27 117. Adèle de SOUZA (1761-1836) femme de lettres, mère du beau Flahaut. 2 L.A.S. « A. Flahault » et « Ad. de Souza », 1801-1808 ; 6 pages in-4, une adresse. 250/300 [Falaise] 23 messidor (12 juillet 1801), au citoyen Perregaux, sénateur. « M. Gallois qui m’a sauvée dans ma déplorable affaires d’inscription sur la liste [d’émigrés] sans que je l’eusse demandée, m’écrivit que craignant mon étourderie et les chouans si je revennois avec ma fortune, il avoit été demander une lettre à Mr Le Couteux son ami, pour m’en donner une pour la Banque de France. J’ai mis sa lettre de coté, je n’ai point reçu celle qu’il m’annonçoit »… 15 octobre 1808, [à Eugène de Beauharnais]. Elle sort d’un déjeuner chez la maréchale Ney où se trouvait la Reine [Hortense]. Celle-ci est très maigrie : « elle a eu de grands chagrins qui lui font d’autant plus de mal qu’elle n’en parle jamais […], je suis convaincue quelle n’a plus la force de souffrir. – Elle ne peut rien manger, l’habitude d’étouffer ses larmes, de contraindre ses sentimens a resserré son estomach et elle ne peut rien avaler »… Elle l’invite à écrire à sa sœur en évoquant les sujets les plus doux : les « souvenirs de votre enfance, vos rêves de bonheur, de ne jamais vous quitter […] Monseigneur faites la rire, faites-lui des contes, parles lui de votre avenir, et de vos premieres années quelle se persuade que vous esperes un jour vous réunir à elle, et elle le croira. Que cet espoir lui fera du bien ! »…

118. Pierre-André, bailli de SUFFREN (17209-1788) amiral. P.S., à bord du Héros 25 août 1782 ; demi-page in-4. 500/600 Nomination de M. de Raousset comme « aide major des troupes en la Marine destinées à descendre dans les opérations en terre, sous les ordres de Monsieur de Monthuchon »…

119. Algernon Charles SWINBURNE (1837-1909). L.A.S., Putney Hill 6 mars 1870, à Émile Blémont ; 3 pages et demie in-8 à son adresse (cachet encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont). 600/800 Belle lettre. Il le remercie pour son « admirable et cordial article » du Rappel : « Je suis heureux que vous ayez remarqué – sans la flêtrir ainsi qu’elle a pu paraître le mériter – l’audace que je me suis permise d’oser contrarier le jugement même de notre Maître à tous, à l’endroit du pauvre Falstaff, dont son roi ingrat a brisé, broyé le cœur, et dont la souffrance ingénue et mortelle impressionna même des sacripants comme Nym et Pistol ». Il termine une ode sur l’anniversaire de Victor Hugo : « Dans cette pièce de 500 vers, je me suis imposé la tâche hardie – sinon follement présomptueuse – de parcourir à vol d’oiseau toute l’étendue vertigineuse et l’œuvre surhumain du Maître, en refaisant, pour ainsi dire à chaque étape une action de grâces »…

120. Charles-Maurice de TALLEYRAND (1754-1838). L.A.S., Paris 8 novembre 1823, à Louis XVIII ; 3 pages in-fol. 5.000/7.000 Importante lettre historique à Louis XVIII pour se défendre de toute participation dans l’enlèvement et l’exécution du duc d’Enghien, à la suite des accusations de Savary, duc de Rovigo, qui avait publié en 1823 un extrait de ses Mémoires, où il accusait Talleyrand d’avoir préparé et conseillé l’arrestation et l’exécution du duc. Talleyrand a inséré cette lettre (avec de légères variantes) dans un appendice à la 8e partie de ses Mémoires, où il répondait à ces accusations de Savary « d’avoir été l’instigateur, et, par conséquent, l’auteur de l’affreux attentat dont il reconnaît avoir été l’instrument, et qui a été commis il y a vingt ans sur la personne de monseigneur le duc d’Enghien » (coll. Bouquins, p. 1334-1349). « Sire, Je n’apprendrai rien à Votre Majesté en lui disant que j’ai beaucoup d’ennemis. J’en ai auprès du trone ; j’en ai loin du trone. Les uns n’ont pas assez oublié que j’ai envisagé autrement qu’eux les premiers troubles de la révolution : mais quel que soit leur jugement, ils doivent savoir que c’est à la détermination que je pris alors, que je dois le bonheur d’avoir, dans les tems marqués par la providence, contribué si heureusement à la restauration de votre trone auguste et au triomphe de la légitimité. C’est cette même restauration, c’est ce triomphe que mes autres ennemis ne m’ont point pardonné, ne me pardonneront jamais. De là tous ces libelles, tous ces volumineux souvenirs de Ste Hélène dans lesquels, depuis deux ans, je suis incessamment insulté, diffamé, par des hommes qui en vendant les paroles vraies ou fausses d’un mort célèbre, spéculent sur toutes les hautes renommés de la France, et qui, par ce honteux trafic, se sont constitués les exécuteurs testamentaires des vengeances de Napoléon Bonaparte. Sire, c’est dans cette dernière classe que je dois ranger cet ancien ministre de l’empereur, le seul dont je n’ose pas même prononcer le nom devant votre Majesté ; cet homme qui, dans un accès de démence, vient, tout récemment, de se dénoncer lui- même à la vindicte publique comme l’exécuteur matériel d’un exécrable assassinat ; heureux, si en se plongeant dans le sang, il peut m’entraîner avec lui, et flétrir en accolant mon nom au sien le principal instrument des deux restaurations. Oui, Sire, des deux restaurations ! On poursuit en moi les journées du 30 mars 1814 et du 13 avril 1815. Journées de gloire pour moi, de bonheur pour la France, journées qui ont uni mon nom à la fondation de l’ordre constitutionnel que nous devons à votre Majesté Mais c’est en vain que l’envie, que la haine, que l’ambition trompée se réunissent pour me ravir mes titres à l’estime contemporaine, à la justice de l’histoire ; je saurais les deffendre et les transmettre entiers aux héritiers de mon nom. À travers tant d’orages qui ont signalé les trente dernières années que nous venons de passer, la calomnie m’a prodigué bien des outrages, mais il en était un qu’elle m’avait jusqu’à présent épargné, aucune famille ne s’était cru le droit de me redemander le sang d’un de ses membres ; et voilà qu’un furieux imagine que, renonçant tout à coup à cette douceur de mœurs, à cette modération de caractère que mes ennemis mêmes ne m’ont jamais contestées, je suis devenu l’auteur, l’instigateur du plus exécrable assassinat. Moi qui n’ai jamais prononcé, et j’en rends graces au ciel, une parole de haine, un conseil de vengeance contre personne, pas même contre mes ennemis les plus acharnés ; j’aurois été choisir, par une exception unique, qui ? un prince de la famille de mes rois, pour en faire ma victime et signaler ainsi mon début dans la carrière de l’assassinat ! Et ce crime atroce, non seulement je l’aurois conseillé, mais de plus, employant tout mon pouvoir pour soustraire la victime à la clémence du premier consul, ce serait malgré Buonaparte, ce seroit contre les ordres de Bonaparte, et aux risques de la plus épouvantable et de la plus juste responsabilité, que j’aurois haté le jugement et l’exécution. Et quel est l’homme qui ose articuler contre moi

28 120

29 de pareilles horreurs ? Mon accusateur s’est assez fait connoitre lui-même. Toutefois, Sire, mon nom, mon âge, mon caractère, la haute dignité que je dois à vos bontés, ne me permettent pas de laisser un pareil outrage sans réparation. Pair de France, je ne dois pas demander cette réparation aux tribunaux que les lois ont chargés de punir la calomnie. C’est devant la chambre des pairs elle-même que je traduirai mon accusation. C’est d’elle que j’obtiendrai une enquête et un jugement. Cette épreuve Sire que je réclame de votre justice, vous ne la craignez pas plus pour moi que je ne la crains moi-même. La calomnie sera confondue, et sa rage impuissante viendra expirer devant le grand jour de la vérité »... [Louis XVIII fit répondre par Villèle qu’il n’approuvait pas cette procédure et demandait que « le passé restât dans l’oubli », en confirmant que Talleyrand gardait son haut rang à la Cour ; dans le même temps, il faisait savoir publiquement que l’entrée aux Tuileries était interdite au duc de Rovigo.]

121. Alexis de TOCQUEVILLE (1805-1859). 2 L.A.S. et 1 P.A.S. ; 2 pages et quart in-8 et demi-page obl. in-4. 1.000/1.200 Paris mardi soir, à un collègue : envoi de lettres pour M. Charles Buller, ancien membre du Parlement et auteur de rapports sur les colonies, et pour M. Porteur, chargé avec M. Bulwer de préparer un traité de commerce avec la France : « Ce ne sont pas seulement des hommes d’esprit, mais deux hommes excellents et dignes de toutes les considérations des honnêtes gens »… Mardi soir, envoi de lettres à remettre à Mme de Tocqueville… Pensée : « Je crois que dans tous les gouvernemens, quels qu’ils soient, la bassesse s’attachera à la force et la flatterie au pouvoir. Et je ne connois qu’un moyen d’empêcher que les hommes ne se dégradent : c’est de n’accorder à personne, avec la toute-puissance, le souverain pouvoir de les avilir »… On joint une L.A.S. de son père le comte Hervé de Tocqueville, une de son frère le baron Édouard de Tocqueville, et 3 autres lettres relatives aux affaires de la famille.

122. Vincent VAN GOGH (1853-1890). Manuscrit autographe, [1876 ?] ; en anglais et en hollandais ; 2 pages in-16 (9,7 x 6,7 cm), feuillet découpé d’un carnet avec un bord réglé en rouge (encadré). 25.000/27.000 Précieux document comprenant la copie de deux poèmes, probablement découpé d’un de ses carnets, ou d’un album d’Annie Slade-Jones, la femme du pasteur méthodiste Thomas Slade-Jones (1829-1883) pour qui Van Gogh travailla comme professeur en Angleterre dans le second semestre 1876. D’un côté du feuillet, Van Gogh a copié les six quatrains du poème funèbre de Henry Wadsworth Longfellow, Afternoon in February :

Au verso, Van Gogh a copié un fragment du Psaume 91 dans la traduction en vers de 1773 (Oude Berijming) utilisée dans les communautés protestantes hollandaises, soit 29 vers extraits des versets 2 à 7. Les lettres du peintre à son frère Theo citent fréquemment à cette époque des vers religieux ; il lui a aussi adressé une copie de The Light of the Star de Longfellow, le 26 février 1877.

30 123. Famille de VATHAIRE. Copies manuscrites, [fin XIXe siècle] ; 113 pages in-fol., en partie sur papier à en-tête Rapport du Chef de Bataillon de Vathaire. 100/120

Historique du château du Fort près de Mézilles (Yonne) ; notices biographiques et généalogiques sur la famille de Vathaire ; mémoires de M. de Cazau, attaché au duc d’Angoulême ; etc.

124. Paul VERLAINE (1844-1896). Poème autographe, à Armand Silvestre, [1890] ; 3/4 page in-8 (sur papier administratif). 1.200/1.500

Sonnet en l’honneur du poète Armand Silvestre (1837-1901), recueilli dans Dédicaces (pièce xxvii de l’édition de 1890 et xvii de celle de 1894). Ce manuscrit présente une variante au 9e vers : « La grande Sand porta sur les fonts baptismaux Votre muse robuste et saine, et, bonne fée, Vous prédit le génie et l’œuvre d’un Orphée Charmant l’homme et la femme et jusqu’aux animaux »… Au bas de la page, Verlaine a ajouté 4 lignes au crayon pour l’éditeur Léon Deschamps : « Avez reçu n’est-ce pas ? hier, ces 2 sonnets que je vous renvoie par surcroît de précaution – et la préface ? L’avez reçue aussi sans doute ? Supprimez le sonnet à Darzens ».

125. Paul VERLAINE. Dédicaces (Paris, Bibliothèque Artistique & Littéraire, 1890) ; in-16 broché, couv. bleue ; sous chemise demi-chagrin noir et étui. 400/500

Édition originale, tirée à 350 exemplaires (n° 230), contenant le portrait de Verlaine par A.-F. Cazals, gravé par Maurice Baud. Dessin original de Louis Legrand (1863-1951) sur le faux-titre, au crayon gras et aquarelle, signé LLd : la Muse nue entraîne Verlaine par la main. On joint un feuillet autographe avec une première version du titre et de la dédicace du poème liminaire du recueil : « Ballade où s’éclaircit un point d’histoire. à Anatole France “primo mihi” ».

126. Paul VERLAINE. Manuscrit autographe ; demi-page in-12 (fente au pli réparée). 400/500

Curieux document. « O toi, véridique et éprouvé, aussi bien que longuement, ne demande pas un chant de mariage, en cela est ton jour de noces. Et je n’ai pas senti tant de bénédiction depuis qu’il me dit qu’il aimait une fille de notre maison, ni éprouvé depuis ce sombre jour un jour comme celui-ci. Quoique depuis lors se soient écoulés trois fois trois ans. Les attirantes vinrent, refirent le sang et changèrent la charpente et encore l’amour n’est pas moindre mais plus grand »... Ces lignes sont écrites au verso de la fin d’une l.a.s. de JulesTellier , adressée à Verlaine hospitalisé, et entièrement raturée par Verlaine, qui a également raturé un dessin qu’il avait tracé au bas de la lettre, représentant un militaire.

*127. Jules VERNE (1828-1905). L.A.S., Amiens 1er janvier 1903, à son neveu Raymond ; 1 page in-12. 1.000/1.200

« Encore une année de plus sur nos vieilles têtes ! Nous te remercions bien, Honorine et moi, de ta bonne lettre, et nous t’envoyons nos meilleurs souhaits pour toute ta famille et toi. Il ne faut pas perdre courage, parce que ça ne va pas toujours ni aussi bien ni aussi vite que tu le voudrais. Ma vue est dans le même état, mauvaise, et tu le vois à mon écriture. Mais je ne me déciderai à subir l’opération que le jour où elle sera devenue absolument nécessaire »…

128. VOYAGES. Manuscrit, Notices historiques et géographiques sur l’Inde, la Chine, le Japon et les autres États & provinces de l’Asie et de quelques dépendances de l’Afrique, suivi de Le Monténégro et de Les Touaregs africains ; un vol. in-8 de 480 pages, rel. demi-chagrin brun avec titre au dos (un peu frotté). 200/300

Manuscrit bien calligraphié composé de plus de 25 chapitres : « La Ville de Calcutta », « Les Villes du Bengale », « L’Hindoustan », « Le Pays d’Aoude », « La Perse », « La Circassie », « La Géorgie », « La Sibérie », « Empire de la Chine », « Les Pirates chinois », « Le Japon », « Le Royaume de Siam », « Le Royaume d’Asa », « Le Royaume de Tonquin », « Le Royaume d’Achem », « La Nation des Battas », etc., suivis d’une table analytique, de textes supplémentaires consacrés au Monténégro et aux Touaregs, et d’une table de cette dernière étude.

31 113 129

129. James WATT (1736-1819) ingénieur écossais. L.A.S., Heathfield 6 août 1812, à Franklin Lewis Esq. à Harpton Court ; 1 page in-4 (lég. fente réparée) ; en anglais. 2.000/2.500

Au sujet de l’aménagement d’un bâtiment public qui pourrait nuire à ses fermes. Il a abandonné à son fils la conduite de ses affaires ; il lui fait entièrement confiance, et approuvera ses décisions à ce sujet. Son fils est à Londres pour le moment, mais il lui transmet sa lettre afin qu’il puisse lui répondre dès son retour. Il termine sa lettre en souhaitant à Lewis d’heureuses années dans la nouvelle maison où il vient d’emménager…

Reproduction ci-dessus

* * * * *

32 Collection d’un amateur sur la Révolution et l’Empire (4e partie) et à divers

130. ANCÔNE. L.S. d’A. Vimal, sous-commissaire de la Marine, Ancône 12 fructidor VI (29 août 1798), au citoyen Trestourd, aide-commissaire du vaisseau Le Stingel ; 3/4 page in-fol., en-tête A. Vimal S. Commissaire de la Marine chargé du service au port d’Ancône, grande vignette gravée [inconnue de BB]. 250/300 Au sujet des vivres de campagne, à bord des navires : « je dois être prévenu exactement des vivres qui menaceroient avarie afin que je puisse en ordonner la consommation la plus prompte »… elleB vignette représentant la Liberté dans un médaillon entouré de bateaux, drapeaux et attributs maritimes. Reproduction page 45

131. ARMÉE DES CÔTES DE BRest. 2 feuilles de papier vierge à en-tête Armée des Côtes de Brest. Drouet, Chef de Brigade, Commandant d’Artillerie, et Directeur de l’Arsenal de construction à Angers ; in-4, avec vignette. 80/100 Papier à lettre daté d’Angers, de l’époque de la République ; une des vignettes est aquarellée.

132. Pierre-François AUGEREAU (1757-1816) maréchal. L.S., Paris 17 fructidor V (3 septembre 1797) « onze heures du soir », au général d’artillerie Dommartin, « commandant l’artillerie de la 17ème division » ; demi-page in-fol., en-tête Augereau, Général divisionnaire, commandant en chef la 17e Division militaire, vignette [BB n° 205], adresse ; gravure de la Journée célèbre du 18 fructidor par Girardet et Berthault jointe ; sous reliure chagrin rouge (ex-libris du Docteur Lucien-Graux). 800/1.000 Document historique sur la préparation du coup d’État du 18 Fructidor. Augereau prépare ses troupes à investir Paris : « Vous voudrez bien, général, tenir toute l’artillerie sous vos ordres prête à marcher ». Reproduction page 37

133. Pierre-François AUGEREAU. L.S., Q.G. à Perpignan 30 germinal VII (19 avril 1799), au citoyen Sosteich, à Salies ; 1 page in-fol., en-tête Le Général divisionnaire, commandant en chef la 10e Division militaire, vignette, adresse. 150/200 Sur son élection aux Cinq-Cents. « Je connais toute l’importance du poste auquel le choix de l’assemblée électorale de la Garonne m’appelle, je sens toute l’étendue des devoirs qu’il m’impose et je n’en suis pas effrayé parce qu’au Sénat comme à l’armée, je saurai s’il le faut monter a la brèche et me dévouer pour le peuple »…

134. Félix BACIOCCHI (1762-1841) époux d’Élisa Bonaparte. L.A.S., Porto Ferrajo 25 messidor XIII (14 juillet 1805) ; 1 page in-4. 100/150 Il envoie « un bon de la somme de 1200 francs à compte de celle de 2000 que je dois vous rembourser », dont il devrait pouvoir toucher le montant à Ajaccio en prenant des arrangements avec M. Conti…

135. Jean-Sylvain BAILLY (1736-1793). P.S. comme Maire de Paris, contresignée par Marie-Joseph de Lafayette, commandant général de la Garde nationale de la Ville de Paris, Hôtel de Ville de Paris 1er septembre 1789 ; 1 page grand in-fol. en partie impr., en-tête Garde-Nationale-Parisienne, sceau sous papier. 250/300 Brevet de lieutenant de la Garde nationale parisienne en faveur de Louis Vaittard « ancien sergent du ci-devant régimt des Gardes françoises »…

136. Louis BARAGUEY D’HILLIERS (1764-1812) général. L.A.S. comme général commandant la 1re division de l’armée des Grisons, Genève 13 ventose IX (4 mars 1801), au général en chef Macdonald ; 2 pages et demie in-4. 250/300 Vive recommandation de Louis Dembovsky, Polonais « mais français par le cœur & le courage », qui après avoir fait les campagnes d’Italie comme officier supérieur dans la Légion polonaise, passa à l’armée des Grisons en qualité de chef de brigade adjoint à l’état-major général. Baraguey vante ses services, son ardeur et son zèle, et prie son supérieur d’appuyer sa demande d’être breveté au service de la République : « Tant de qualités doivent faire desirer au gouvt de récompenser en la personne de cet officier, le patriotisme le talent & la modestie réunis »…

33 137. Antoine-Alexandre BARBIER (1765-1825) bibliothécaire et bibliographe. 5 P.S., cosignées par l’abbé Denina (une aussi par Pierre-Grégoire Chanlaire), 1811 ; 1 page in-fol. chaque, une à en-tête Maison de l’Empereur et Roi avec vignette aux armes impériales. 150/200 États trimestriels de l’indemnité accordée à M. Escuyer, imprimeur-libraire, « pour travaux faits à la Bibliothèque de Compiègne ». – État des fournitures faites par Chanlaire à Barbier, bibliothécaire de l’Empereur : 2 exemplaires des « 108 cartes in-f° formant la collection de l’Atlas national » et deux des « 49 cahiers publiés de la Description topographique et statistique de la France »... On joint 13 pièces manuscrites, 1811 (1 p. in-fol. chaque) concernant les bibliothèques impériales : feuilles récapitulatives mensuelles des dépenses diverses, dépenses d’ouvrages par livraison, ou mémoires de conservateurs, libraires, imprimeurs.

138. Louis-Nicolas BARBIER (1799-1888) fils et collaborateur du bibliothécaire de Napoléon, puis bibliothécaire et conservateur des Tuileries. L.S. « Barbier Jeune », Paris 31 décembre 1809, au Grand Chambellan [le comte de Montesquiou] ; 2 pages in-4, en-tête Le Secrétaire des Bibliotheques des cabinets de Sa Majesté l’Empereur et Roi, vignette aux armes impériales. 100/150 « M. Barbier m’ayant annoncé que les intentions de Votre Excellence étaient de faire terminer promptement le Catalogue du Dépôt, il est de mon devoir de vous rendre compte des travaux que j’ai déjà exécutés »…

139. Paul BARRAS (1755-1829). L.A.S., Bruxelles 26 frimaire (17 décembre 1801), au citoyen Carbormet, à Bruxelles ; 1 page in-4, adresse (un bord un peu froissé et réparé). 300/350 Vente du château de Grosbois (exilé à Bruxelles, Barras vend son château au général Moreau). « Le citoyen Victor Grand, mon ancien aide de camp, se rend chez vous citoyen, pour prendre la lettre du general Moreau. Il est necessaire pour eviter toutes difficultés d’inserer dans l’acte particulier passe entre nousque les effets a l’usage du citoyen Barras et des personnes qui habitent Grosbois, ne sont point compris dans la vente. Cela etoit bien entendu entre nous mais il faut le dire, il seroit aussi necessaire dajouter que les objets que je me suis reservés seront enlevés de suite et qu’à cette fin les personnes chargées par moi conserveront leur logement, l’usage du feu et de la cuisine, jusques à ce que le tout soit terminé »…

140. François BARTHÉLEMY (1747-1830) diplomate et homme politique, membre du Directoire. L.S., Bade 3 vendémiaire III (24 septembre 1794), aux citoyens de la Commission des secours publics ; 1 page in-4, en-tête L’Ambassadeur de la République françoise en Suisse, vignette [BB n° 15]. 100/120 « Je vous ai envoyé joint à ma lettre du 3e jour des sansculotides les papiers & titres de divers militaires suisses pensionnés qui sont dans le cas de solliciter l’échange de leurs brevets de pensions. Dans le nombre se trouve François Pierre Amey, ancien chirurgien-major du régiment de Vigier »…

141. François de BEAUHARNAIS (1756-1846) officier, député et diplomate. P.S. comme ambassadeur de France en Espagne, contresignée par Bellocq, secrétaire d’ambassade, Madrid 10 septembre 1807 ; 1 page grand in-fol. en partie impr., vignette aux armes impériales, cachet encre Ambassade de France à Madrid. 120/150 Passeport pour M. de Vandeul, « secrétaire d’ambassade, expédié en dépêche pour Paris, avec des paquets pour le Ministre »…

142. Marc-Antoine de BEAUMONT (1763-1830) général. L.A.S. comme commandant la cavalerie d’avant-garde, Trévise 18 pluviose IX (7 février 1801), au général de division Davout, commandant en chef la cavalerie de l’armée d’Italie ; 1 page et demie in-fol. 120/150 Il lui adresse des états, des rapports et le journal de leurs opérations : « j’aurais le plus grand desir que les capitaines Talma, Le Tort et Vatrin, fussent récompensés, le premier par un avancement, les deux autres par des sabres d’honneur »… Il le remercie de ses soins paternels, lui parlant de bottes, de subsistances et de la solde... « Vous annoncez deux mille francs de gratification par Régt. L’ordre du jour ne la porte qu’a quinze cents livres, ce sera une erreur, puisque nous avons la même force et les mêmes besoins que les hussards et chasseurs »…

143. BELGIQUE. 3 documents, 1792-1796. 150/200 Épreuve de la vignette gravée des Domaines nationaux de la Belgique, sous en-tête République Française [1792, de la collection de Broucker]. Copie de la capitulation de la ville de L’Ecluse proposée par le général Vanderduyn, commandant, au général Moreau, avec réponses de Moreau, 25 août 1794 (6 p. in-fol.). Affiche manuscrite signée par N.J. Legros, maire de Soiron, copie de la Loi qui interdit l’usage des cloches et toute autre espèce de convocation publique pour l’exercice d’un culte, 1796, avec cachet de la mairie (grand in-fol.).

144. Alexandre BERTHIER (1753-1815) maréchal. P.S., Q.G. à Milan 17 nivose V (6 janvier 1797) ; 1 page in-4, en-tête Armée d’Italie. Le Général de Division Chef de l’Etat Major, vignette. 300/400 Sur le pillage des trésors italiens. Laissez-passer pour le citoyen Voiron, chargé de mission, « commissaire de la Commission des arts en Italie, qui se rend à Monza, pour y choisir les manuscrits, et autres objets relatifs aux arts, qu’il jugera pouvoir etre utiles au progrès des sciences »…

34 145. Alexandre BERTHIER. 3 L.S., Varsovie 15-27 janvier 1807, au maréchal Soult ; 1 page in-4 et 3 pages et demie in-fol. 350/400 Pologne. 15 janvier : il a bien reçu ses observations relatives à ses cantonnements, et l’engage à être « aussi favorable que vous le pourrez au Maréchal Davout sur vos limites, car son Corps d’armée est un de ceux qui a réellement le moins de ressources »… 26 janvier. « La pointe inconsidérée qu’a faite le Mal Ney […] paraît avoir déterminé l’ennemi à faire un mouvement sur sa droite ; […] l’intention de l’Empereur est que vous fassiez occuper Willenberg avec une forte avant-garde d’infanterie & de cavalerie ». Puis il devra se lier avec le corps du Mal Ney en position à Neidenberg : « Votre point de réunion si vous étiez attaqué en force ne devra plus être Golymin mais Prasnitz ; bien entendu que la réunion de votre Corps ne doit avoir lieu que dans le cas où l’ennemi menacerait de vous attaquer par un mouvement général & en force […] Dans la situation actuelle des choses, ce sera vous qui serez chargé de défendre Willenburg & Chorzellen, le Corps du Mal Ney se trouvant plus éloigné ». De plus S.M. veut qu’il s’entende avec Davout « pour lui donner quelqu’un des districts que vous ferez dans le cas d’évacuer »… 27 janvier. L’ennemi continuant ses mouvements vers le maréchal Bernadotte, « l’intention de S.M. est que vous vous prépariez à resserrer vos cantonnemens sur Pramitz, Chorzellen et Willenberg et que vous soyez prêt à agir au premier ordre »…

146. Alexandre BERTHIER. P.S. « le major général Mal Alex. Berthier », Dispositions ordonnées le 20 février 1807 relatives à la position de l’Armée ; 5 pages in-fol. 400/500 Campagne d’Allemagne. Intéressant mémoire positionnant les corps de la Grande Armée. Les 1er, 3e, 4e et 6e Corps seront cantonnés « de manière à pouvoir se réunir en deux marches à Osterode, où doit être le point de rassemblement général en cas de mouvement offensif de l’ennemi ; ces corps d’armée seront placés sur les lignes à peu-près parallèles, présentant la tête des lignes du côté de l’ennemi ». Le 1er Corps, commandé par le Prince de Conte-Corvo [Bernadotte] occupera Braunsberg (où sera son avant-garde), Holland (où il installera son quartier-général), et Saalfeld (où seront tous les bagages, le parc, l’ambulance et le magasin). Toutes les troupes de ce corps seront cantonnées en colonnes, et le Prince placera « des postes d’infanterie & de cavalerie le long de la Passarge depuis son embouchure jusqu’au village de Spanden », pour garder tous les ponts et gués et que la cavalerie légère ennemie ne puisse pas passer… Des instructions semblables sont données au 4e Corps commandé par le maréchal Soult, qui occupera la ligne de Wormdit, Liebstadt, Mohrangen, Liebmühl ; au 6e Corps, commandé par le maréchal Ney, qui occupera Guttstadt et Allenstein ; et au 3e corps aux ordres du maréchal Davout, qui occupera Hohenstein & Gilgenbourg, et devra envoyer des reconnaissances sur Passenheim et Willenberg. Puis il donne les instructions pour la « Réserve de cavalerie » : le Q.G. du Grand Duc de Berg [Murat] sera aussi à Osterode ; les divisions de dragon des généraux Sahuc, Grouchy, Milhaud et Klein seront chacun détachés auprès d’un des corps d’armée évoqués ci-dessus, etc.

147. Pierre de Riel, marquis de BEURNONVILLE (1752-1821) maréchal. 2 L.A.S., juillet-septembre 1797, à Paul Barras, membre du Directoire exécutif ; 6 pages et demie in-4, une adresse. 300/400 Paris 14 messidor (2 juillet), au sujet de prochains changements ministériels, dont Beurnonville rapporte les rumeurs : « Il est certain, mon cher directeur, que si vous voulés profitter de la circonstance des changemens projettés, il vous sera facile de me faire nommer à la Marine et Talleyrand aux Relations extérieures, en laissant à Carnot la faculté de nommer les deux autres »… Spa 24 fructidor (10 septembre). Voilà Carnot « Directeur in partibus, il n’y a pas quatre mois que je lui ai prédit que les Armées de la République lui cracheraient au visage le jour qu’un heureux hazard le vomirait hors du Directoire ; il vient, dit-on de faire un trou à la lune, il s’évite par ce moyen le sal effet d’une justice trop méritée ; Dieu veuille qu’il reste à jamais invisible à tous les Républicains ! »… Il rappelle son intérêt pour le ministère de la Marine ; à défaut, « renvoyez-moi au moins à mon commandement de l’Armée du Nord en Hollande, avec la totalité des 25,000 hommes à la solde de cette République et la 24ème Division militaire son point naturel d’appui et de retraite, à la charge pour moi de conserver toutes les subsistances de la Belgique pour l’Armée de Sambre et Meuse et de placer à la gauche de cette Armée pour l’appuyer au besoin, l’aile droite de celle du Nord aussi forte que le Directoire le prescrira. On me mande que les Généraux Moreau et Kellermann ne commandent plus, si cela est, Buonaparte commandera sans doute les Armées d’Italie et des Alpes qui n’en seraient plus qu’une et Hoche celles de Sambre et Meuse et de Rhin et Moselle qui également n’en feraient qu’une seule »… Alors il conviendrait davantage encore de réunir la 24e division, « et le seul Général en chef de l’Armée du Nord est en mesure pour cela ; Carnot ne me l’avait ôtée que pour me vexer »… Enfin il ne voit pas avec confiance « l’IrlandaisClarke traiter de nos plus grands intérêts avec la cour de Vienne. Si la Paix se fait avec l’Angleterre, quatorze années d’existence dans les diverses colonies vous diront que je pourrais bien remplir cette ambassade »… On joint 2 décrets de la Convention relatifs à Beurnonville, 4 février et 5 avril 1793.

148. Letizia BONAPARTE (1750-1836) mère de Napoléon. L.S. « Madame », Pont-Sur-Seine 24 mai 1813, à « Monseigneur » [l’Archichancelier Cambacérès] ; 3 pages petit in-4. 700/800 Son voyage pour la campagne s’est bien passé, sous un très beau temps et sans incident. Elle est cependant contrariée : « au lieu de trouver le beau tems à la campagne je peux dire sans exagération que j’y ai rencontré l’hiver ». Pluie et vents sont incessants et les paysans ne prédisent pas d’amélioration avant la fin de la semaine. Sa santé, d’abord un peu ébranlée par ces conditions, est assez bonne. « Je compte sur la complaisance accoutumée de Votre Altesse à me faire part des nouvelles qu’elle recevra de l’Empereur et de l’armée pendant mon séjour à la campagne »…

149. Joseph BONAPARTE (1768-1844) frère aîné de Napoléon, Roi de Naples, puis d’Espagne. L.A.S., Paris 22 frimaire VIII (13 décembre 1799), à un Citoyen ; demi-page in-4. 200/250 Il envoie trois bons « payables sur le champ, montant ensemble à la somme de 80,000ff. Si vous avez besoin d’autres sommes vous voudres bien m’en donner avis, elles seront acquittées dans le jour »…

35 150. Élisa BONAPARTE (1777-1820) sœur de Napoléon, Princesse de Lucques et de Piombino, Grande Duchesse de Toscane. L.A.S., [Florence mai 1806, à son frère Lucien] ; 1 page in-4 (cachet de la collection Crawford). 400/500 Elle reçoit sa lettre du 23 avril. « J’ai appris qu’on avait refusé de laisser passer de l’or qui était pour toi j’ai écrit à Collin qui sur le champ s’est empressé d’ordonner la libre sortie. […] Fontanes a été en grande disgrace à cause d’un certain discours à l’Impératrice et d’une loi qui n’était pas passé à une assés grande majorité. Je crois cependant qu’a present S.M. a rendu justice à son devouement »… Elle fait offres de commissions à Florence ; son mari l’embrasse aussi. « Tu sais la gde victoire que S.M. a remporté en Allemagne »…

151. Élisa BONAPARTE. P.S., Palais de Lucques 15 juin 1806 ; 1 page in-fol., beau cachet cire rouge aux armes. 200/250 Reconnaissance de solde de comptes pour son fondé de pouvoirs en France, le sieur Borel Duchambon. « Voulant en même tems que cette libération soit un titre honorable pour le sieur Duchambon, nous déclarons que nous sommes satisfaits de sa conduite et qu’il n’a pas cessé de justifier la confiance que nous lui avons accordée »…

152. Élisa BONAPARTE. L.A.S., Pise 6 janvier 1813, à son neveu Achille Murat ; demi-page in-4. 400/500 « Soyés assuré de toute ma tendresse. Je sais que vous etes tres avancé dans vos etudes, jentends avec un grand plaisir tout le bien qu’on dit de vous. Je vous envoye un petit souvenir de mon amitié c’est une chaîne de montre de mes cheveux, je joindrai mon portrait quand il sera terminé. Remettés au Prince Lucien cette petite épingle il y a aussi de mes cheveux, et mon nom en pierre. Je vous embrasse tous les deux ainsi que vos sœurs »…

153. Jérôme BONAPARTE (1784-1860) frère de Napoléon, Roi de Westphalie. 15 L.A.S. et 3 L.S. avec compliments autographes, 1808-1851, à son fils Jérôme Bonaparte-Patterson ; 29 pages in-4 ou in-8, qqs adresses et enveloppes. 2.500/3.000 Intéressante correspondance au fils issu de son premier mariage, mariage déclaré nul par décret impérial de 1805. Ces lettres témoignent du chagrin d’être séparé de son aîné, et des problèmes délicats de l’avenir du fils, liés au second mariage du père. Cassel 22 novembre 1808 : « Séparé de vous je ne vis que dans l’espoir de vous embrasser bientôt. Je vous aime tendrement et j’espère qu’il ne sera pas nécessaire de casser le cœur de votre bonne maman et qu’elle pourra venir avec vous en Europe »… 20 février 1812 : « Je desire que vous ne m’oubliez pas, puisque rien ne pourroit me remplacer dans votre tendresse, et que vous soyez toujours bon et tendre pour votre mère »… Trieste 12 juin 1821 : « Si les evenements et la destinée vous tiennent éloigné d’un père qui vous chérit, vous n’en devez pas moins compter sur sa tendresse »… Il l’exhorte à s’appliquer à ses études et l’invite à lui rendre « un compte détaillé » de tout ce qui lui arrive… 20 février 1823 : son fils a été envoyé à Rome « sans mon consentement, & même contre ma volonté » ; il l’invite à mériter l’attachement de son oncle… Rome 9 janvier 1825, il s’occupe de ses intérêts et de son établissement : sa femme en qui son fils trouvera une seconde mère « auroit vivement desiré que tu eusses épousé ta cousine Charlotte ; mais […] nous chercherons ailleurs un parti qui te convienne »… 19 janvier 1826. Il l’entretient du legs de sa tante Pauline, et d’un projet de mariage de Napoléon [fils du second lit]… Macerata 26 août, à propos de la « position particulière » de son aîné, son désir d’éviter de donner de l’ombrage aux cours de Wurtemberg et de Russie, et celui de ne pas l’exposer à se voir « dans une fausse position »… Rome 10 mars 1827 : « tu es plus près de moi en Amérique qu’en Europe, où il n’existe dans ce moment aucune garantie réelle pour nous !!! »… Il évoque la récente rencontre de Jérôme avec son demi-frère ; « j’ai été heureux de trouver en toi un homme »… 17 avril : « Dans le cas où ton nom de Bonaparte fut un obstacle à ton admission dans la carrière diplomatique […] si c’est pour les États d’Amérique, tu ne dois et tu ne peux prendre que le nom de ta mère, puisque cela établit tes droits comme citoyen américain. Le nom de Montfort ne peut être séparée du titre de Prince, et comme je ne l’ai pris que d’accord avec les Souverains alliés, je ne puis le transmettre qu’aux enfans que j’ai avec la Reine »… 29 mai : il critique son comportement à l’égard de lui-même et de la Reine, l’assure que personne ne songe à lui ôter le nom de Bonaparte, et rappelle que le Wurtemberg et la Russie ne lui ont donné leur fille « à condition qu’il ne serait jamais question de mon premier mariage, ni de son résultat. C’est le traité que feu l’Empereur Napoléon a fait »… 7 mai 1828, il recommande de commencer une carrière en Amérique, et d’« éviter pour long-tems encore l’Europe »… 1er décembre 1829 : ayant reçu l’annonce de son mariage sans avoir été consulté, il se borne à répondre par sa bénédiction paternelle ; qu’il cherche le bonheur en se mettant dans « une situation naturelle & positive ; car rien dans le monde ne compense d’une fausse position : ce qu’il y a donc de plus naturel pour toi est de rester franchement, réellement & sans arrière pensée Citoyen Américain »… 6 janvier 1831, félicitations sur la naissance d’un fils. « Jérôme, Mathilde & Napoléon t’embrassent »…Florence 22 avril 1835 : jusqu’à présent, « je n’ai pu rien obtenir du gouvernement françois, de sorte que tu te trouves bien certainement le mieux partagé du côté de la fortune »… Lausanne 6 octobre : ses frais et les injustices dont il est victime le contraignent à supprimer tout sauf le nécessaire, aussi « je ne puis plus (bien malgré moi) continuer le payement que je te faisois »… Florence 21 février- 5 mars 1839, nouvelles de ses frères et sœur et de la mort de sa cousine la princesse Charlotte… 1er avril, il regrette que la santé de sa belle-fille l’empêche de venir le voir avec leur fils… Paris 18 novembre 1851, félicitations sur la naissance « d’un fils auquel tu donnes les noms de ton oncle & de ton grand-père ! »… Reproduction page ci-contre

36 132 153

154. BOUCHES À FEU. L.S. par les entrepreneurs Boury et Experton, Valence 26 nivose III (15 janvier 1795), à la Commission des Armes et Poudres ; 1 page et demie in-fol., en-tête Fabrication de Bouches a feu et attirails d’artillerie. Boury et Experton Entrepreneurs, vignette gravée. 100/150 Ils ont reçu le dessin de l’espingole, « et si le froid rigoureux ne contrariait pas nos fontes […], il y en aurait déjà de moulées & fondues »… Ils demandent cependant à l’arsenal de Toulon une espingole toute montée : « le plan que vous nous avez envoyé, n’indique pas les pans, ou parties plattes, sur la circonférence de ladite espingole pour l’applicage du bassinet, […] non plus, l’épaisseur des tenons », etc. Curieuse vignette avec des bouches à feu, et la devise : « Vertu Probité Force Union ».

155. Guillaume BRUNE (1763-1815) maréchal. P.S., Q.G. à Vérone 4 frimaire V (24 novembre 1796 ; 1 page in-fol., en-tête Brune Général Divisionnaire, grande et belle vignette gravée [inconnue de BB], cachet cire rouge Brune Gl de Division (au dos, cachet de la collection Gabriel de Broglie). 500/600 « Je nomme pour mon aide de camp le citoyen Pierre Guillemet capitaine à la 11e ½ bde de bataille, adjoint à l’état major général de l’Armée d’Italie par la mort du général de brigade Verne auprès duquel il était employé en la même qualité »… Rare vignette représentant la République assise sur le fût d’un canon et foulant aux pieds une couronne et des fers brisés ; à son côté, les Droits de l’Homme posés sur une base de colonne ; au fond un cirque romain ; dans un coin la Renommée sonne la trompette criant Victoire. Reproduction page 41

156. Jean-Jacques-Régis de CAMBACÉRÈS (1753-1824). P.S. comme président du Comité de Salut public, signée aussi par Daunou, secrétaire, 24 fructidor (10 septembre 1795) ; 1 page in-fol., en-tête Extrait du registre des arrêtés du Comité de Salut public de la Convention nationale, belle vignette gravée par Quéverdo pour le Comité de Salut Public, Section de la Guerre [BB n° 46]. 300/400 Arrêté portant paiement de la somme de 11 300 livres, par la Trésorerie nationale, au citoyen Dufresse, « cidevant général de brigade pour prix de trois chevaux dont il a été désaisi lors de son arrestation »… Reproduction page 45

157. Jean-Jacques-RégIS CAMBACÉrès. 2 P.S. comme Prince Archichancelier de l’Empire, contresignées par le Secrétaire général du Conseil du Sceau des titres, Prévost, puis le baron Dudon, Paris 1810 et 1813 ; vélins in-plano, le premier en partie impr., sceaux sous papier. 100/150 22 juin 1810. Brevet d’investiture d’une rente annuelle de 500 francs inscrite au Grand Livre de la dette publique du royaume d’Italie, au nom de Joseph Jouette, « lieutenant en premier aux Grenadiers à pied de la Garde Impériale, membre de la Légion d’honneur »… 23 décembre 1813. Brevet de pension de 125 francs pour la veuve de Jouette, « sur la dotation de cinq cents francs sur le Monte Napoleone »…

37 158. Pierre CAMBRONNE (1770-1842) général. L.A., [ 1816-1819], à son « Amie bien-aimée », Mme Corbiset, à Laval ; 1 page in-8, adresse (lég. mouill.). 250/300 Rare lettre d’amour. Elle sait combien il serait content qu’elle vînt le voir, mais il ne faut pas faire « cette folie » ; peut-être en août ou septembre ira-t-il en Picardie, et pourra-t-il l’embrasser en passant à Paris. « Je suis toujours garçon et je le serai encore longtemps, ma cruelle me refuse tout. Tant mieux d’une façon mais tant pis de l’autre. Le temps nous en apprendra davantage »… Il déplore sa non-activité : « Le Roi me fait payer en non-activité, depuis quelque temps, si on m’avait donné mon arriéré je serais au-dessus de mes affaires mais malheureust maintenant je n’ai pas le sou, sans cela je t’aurais offert de t’aider ; patience et crois que je t’aime autant que tu le mérites »… Il signe : « Ton amant pr la vie ».

159. Lazare CARNOT (1753-1823). P.S. comme Ministre de la Guerre, contresignée par Pierre-Antoine-Noël-Bruno Daru, commissaire ordonnateur, chef de la 1re division, et Dubreton, commissaire ordonnateur en chef, Paris germinal VIII (mars-avril 1800) ; 1 page in-fol. en partie impr., en-tête Département de la Guerre, vignette Armées de Terre. 120/150 Commission d’officier de santé de e3 classe « pour le Cen Séraphin Meurein, pharmacien de l’Armée d’Italie »…

160. Jean-François CARTEAUX (1751-1813) général. L.S., Bourg 18 fructidor IV (4 septembre 1796), aux administrateurs départementaux de l’Ain ; 1 page in-fol. , en-tête Jean-François Carteaux, Général divisionnaire, Commandant, belle vignette gravée de Poize [BB n° 64] (au verso, cachet de la collection Gabriel de Broglie). 200/250 Il transmet la copie de sa lettre à Kellermann, lettre dont ils ont approuvé les mesures qu’il proposait pour « empêcher la rentrée des émigrés par la gauche de votre Département ». Il a donc signalé à Kellermann qu’il est impossible de préserver le département de l’entrée de ces émigrés sans forces suffisantes « pour établir un cordon de troupes depuis Gex jusqu’à Seyssel et même Seyssérieux, car […] d’après les renseignements que j’ai pris tout au long de la route, il n’y a pas de semaine où il ne passe […] plus de cent émigrés qui tous vont se réunir à Lyon »… Reproduction page 45

161. CASERNE. Dessin au lavis rehaussé d’aquarelle, Profili della Caserna al Foro Bonaparte ; 45,5 x 65 cm (cachet des Archives Chasseloup-Laubat, petites salissures aux bords). 1.200/1.500 Deux dessins en coupe de la caserne d’une place « Bonaparte » en Italie, représentant des escaliers et des dortoirs. Le projet date sans doute de la fin du Consulat ; le général François de Chasseloup-Laubat (1754-1833), commandant en chef le génie de l’Armée d’Italie, fut chargé en 1802 de fortifier des villes italiennes. Reproduction page ci-contre

162. Bertrand-Pierre de CASTEX (1771-1842) général de cavalerie. Manuscrit en partie autographe et signé, Ordres particuliers et Ordres généraux, 1807-1809 ; 2 parties en un vol. in-8, [2]-102-[92] pages, [30] ff. vierges, et [22] ff. tête bêche ; reliure vélin rigide, titres à l’encre au dos et sur le premier plat, aigle impériale dorée poussée au centre du premier plat (rel. début XXe s. ; ex-libris Charles-M. HeyL). 1.500/2.000 Intéressante copie en partie autographe des ordres particuliers donnés par le colonel Bertrand-Pierre de Castex, né à Pavie (Gers), promu à Iéna après avoir conduit la charge du 7e Chasseurs devant les yeux de l’Empereur. Il commandait alors le 20e Régiment de Chasseurs à cheval depuis le 20 octobre 1806. Ce régiment, intégré à la Division Lasalle, participa aux opérations contre la Prusse et la Russie en 1807-1808, puis à celles contre l’Autriche, en 1809, à la suite de son intégration au corps d’Oudinot. Castex sera nommé général de brigade à l’issue de ce commandement (21 juillet 1809). Il mourut à Strasbourg. Les ordres commencent le 23 mars 1807, donc un peu plus d’un mois après Eylau, et se terminent le 12 mars 1809, laissant retracer toute la vie d’un régiment au cours d’opérations difficiles et pénibles, dans le cadre de campagnes parmi les plus dures que livra l’Empereur : le 20e combat à Amstetten, à Wagram (hors de la période transcrite), où il enleva à lui seul un carré d’infanterie. L’ordre du 1er avril 1807, prévu, a été laissé en blanc. En contrepoint, tête-bêche, ont été reliés les « Ordres généraux » à peu près de la même période (24 mars 1807-10 juin 1808), transcription des ordres de l’Empereur signés par Berthier et destinés à toute l’armée. Reproduction page ci-contre

163. Armand de CAULAINCOURT, duc de Vicence (1772-1827) général, Grand Écuyer de Napoléon. L.A.S., Görlitz 8 juin 1813, [à la duchesse de Frioul] ; 2 pages in-4. 500/600 Belle lettre à la veuve du général Duroc, mort le 23 mai. ... « Je sais trop tout ce que vous perdez pour ne pas partager tous vos chagrins. Aujourd’hui j’espère les adoucir un peu en vous offrant les seules consolations que vous puissiez reçevoir en vous parlant du fidele serviteur auquel l’Empereur a donné des larmes, et de l’homme estimable que nous regrettons tous comme un ami. Ses derniers momens ont tous été pour sa famille. Plein de courage et de bons sentimens il a cessé de vivre en me parlant de vous et de sa fille avec un interêt qui vous garantit […] que je m’estimerai bien heureux, si vous daignez me compter au nombre des personnes les plus devouées à sa mémoire et me regarder comme l’ami le plus attaché à tout ce quil a laissé. Le prince archi chancelier doit s’occuper de vos interêts et vous apprendra tout ce que l’Empereur a déjà fait pour Mademoiselle votre fille »…

38 161

162

164

39 164. CENT JOURS. Manuscrit, Journal des événemens qui ont eu lieu, depuis l’évasion de Napoléon Bonaparte de l’île d’Elbe, jusqu’au traité de Paris du 20 novembre 1815, ou Recueil politico-historique des principales proclamations, lois, décrets, ordonnances, adresses, déclarations, notes diplomatiques et lettres, publiés officiellement pendant ce temps ; suivi d’un opuscule ayant pour titre : Justification de l’armée en 1815, [signé :] P.F.S., officier employé, 1819 ; in-8 carré, [4]-[341] pp. mal chiffrées 337 (il y a saut de chiffrage de 72 à 75, puis [6] pp. n. ch. ont été intercalées entre les p. 136 et 137, et 200 et 201), avec 2 cartes dépliantes ; cartonnage de l’époque papier rose (un peu usagé), étiquette de titre ms au dos. 1.000/1.200 Manuscrit très soigné, malgré une orthographe souvent approximative, d’une écriture fine et très lisible, avec quelques ratures et biffures, de nombreuses notes marginales, 4 collettes, et 2 belles cartes dépliantes rehaussées de couleurs (Routes parcourues par Bonaparte depuis le débarquement au Golfe Juan, et la Bataille de Waterloo). Il est composé essentiellement de la compilation des actes officiels, correspondances ou articles de l’époque des Cent-Jours (avec la table à la fin du volume). La partie qui se trouve être la plus personnelle est l’appendice final intitulé : Justification de l’armée, ou coup-d’œil sur les événemens qui ont précédé et suivi la défection des troupes en 1815 (p. 307-326). L’auteur, ancien militaire appartenant en mars 1815 à un régiment d’infanterie légère qu’il ne cite pas, y paraît un homme d’opinions modérées (il critique la répression des Cours prévôtales des années 1815-1816), et s’attache à disculper les forces armées de la responsabilité des Cent-Jours. En tout cas, il prend un luxe de précautions pour que l’on ne puisse l’identifier, et il n’a sans doute pas livré son texte à l’impression par crainte de représailles politiques, qu’il évoque avec insistance ; son travail est en effet très complet comme recueil de pièces, et on peut dire qu’il n’en existe pas de semblable sur la période des Cent-Jours à être paru pendant les premières années de la Restauration. Reproduction page précédente

165. Jacques-Antoine de CHAMBARLHAC (1754-1826) général. L.S., Q.G. de Mantoue 14 fructidor VII (31 août 1799), au citoyen Marchand, chef de brigade aide de camp du général en chef de l’Armée d’Italie, à Milan ; 2 pages gr. in-fol., en-tête Armée d’Italie. J: J: Chambarlhac Général de Brigade, grande et belle vignette [inconnue de BB], adresse avec marque postale Gl. Comdt. à Mantoue. 350/400 Sur le général Joubert (il ignore qu’il fut tué le 15 août, à la bataille de Novi, le futur général Marchand à ses côtés). « C’est avec beaucoup de plaisir, mon cher Marchand, que je viens d’apprendre votre retour à l’armée d’Italie avec le Général en chef Joubert […] permettés à vos amis de vous témoigner leur satisfaction à cet égard, et le plaisir que leur laisse gouter l’arrivée du Gal Joubert, qui est sans doute bien fait pour mettre le calme aux regrets de l’éloignement du Gal Brune aussi justement estimé »… Superbe et rare vignette gravée sur cuivre avec la devise Tout à ma Patrie. Reproductions page 45 et en 4ème de couverture

166. Jean-Baptiste Nompère de CHAMPAGNY, duc de Cadore (1756-1834). L.A.S., Paris 16 août 1807, à Jean- François-Aimé Dejean, ministre de l’Administration de la guerre ; 1 page in-4. 60/80 Il lui adresse une « phrase de mon exposé de la situation de l’Empire que je vous prie de compléter. Quoique ce ne soit plus moi qui doive le prononcer au corps législatif, je n’ai pas moins le desir de le rendre le moins mauvais possible, et pour cela, je compte beaucoup sur les lumieres que vous me fournirez »… Suit une note a.s. d’envoi de Dejean au secrétaire général du ministère de la Guerre, Antoine Denniée…

167. Jean-Étienne CHAMPIONNET (1762-1800) général. L.S. comme commandant provisoire de la division de gauche, Q.G. de Deseimbach 5 nivose II (25 décembre 1793), au citoyen Soult, adjoint aux adjudants généraux dans le bois en avant de Clebourg ; 1 page in-4 (lég. mouill.). 150/200 « Le Général [Hoche, commandant en chef de l’Armée de la Moselle] vient de me communiquer la lettre que tu lui a écrit, les chasseurs de la Meusse par la position qu’ils occupent remplissent a peu près tes vues […] Tu marque au Général qu’il seroit possible de placer du canon sur la montagne, et de repondre au feu de l’ennemi. Il faut que tu fasse marcher les pieces de canon attachées aux bataillons que tu commande, et que tu les place de manière quelles soyent pretes a jouer demain au jour »…

168. François de CHASSELOUP-LAUBAT (1754-1833) général du génie. L.S. avec compliment autographe, Milan 14 ventose VII (4 mars 1799), au citoyen Legrand, chef de bataillon du génie à Turin ; 1 page in-fol., en-tête Le Général Chasseloup-Laubat Commandant en Chef du Génie a l’Armée d’Italie, belle vignette gravée du Génie militaire [inconnue de BB]. 150/200 Très satisfait de la manière distinguée de servir de son camarade, il ne laissera pas « ignorer au gouvernement combien il est redevable à votre zèle et à votre activité, de la promte organisation de votre partie en Piémont que les circonstances ne m’ont permis que d’entrevoir. Achevés votre ouvrage et faites en sorte que si la guerre recommençait, je puisse vous placer en avant et doubler les droits que vous avez à la reconnaissance nationale »… Reproduction page 45

40 155 169

169. François de CHASSELOUP-LAUBAT. 8 L.A.S. et 12 L.S., janvier-juin 1807, au général du génie Cazals à Varsovie ; env. 30 pages formats divers, 5 adresses (qqs avec son cachet). 1.200/1.500 Intéressant dossier sur les travaux de Praga, aux environs de Varsovie, pendant la Campagne de Pologne. Varsovie 11 janvier, il demande une situation du parc du Génie : nombre des outils, des voitures, des chevaux, emplacements, etc. 12 janvier, demandant le retour de fourgons portant 3000 outils… 13 janvier, l’engageant à écrire directement au Mal Lannes ; il va recevoir beaucoup de chevaux… 15 janvier, il l’engage à mettre toute son énergie dans le bastion du centre à Praga, « le modèle de ce que nous voulons faire »… Freymarck 18 février, il a envoyé en tout 9000 fr. pour terminer les travaux de la place de Praga : « Sa Majesté attend avec beaucoup d’impatience le moment où elle sera en état de défense ». Il l’encourage à redoubler d’activité et d’utiliser tous les moyens possibles pour finir au plus vite. Il a envoyé aussi de grosses sommes pour les travaux de la place de Sierok, qui doivent être bien avancés… Osterode 24 février : « Le ministre de la Guerre a donné à l’artillerie l’ordre d’établir sur la rive gauche de la Vistule à Varsovie, une batterie de 6 pièces de 24 », le but en est d’armer la tête du pont de Praga, pour pouvoir le détruire si l’ennemi s’en emparait… 26 février, recommandations pour l’attelage de son fourgon, son chargement et ses armes… 27 février, nouveaux fonds pour finir les travaux : « S.M veut absolument que vous mettiez tous vos moyens à terminer la tête de pont de Praga »… Pruss devant Dantzig 28 mars, le félicitant de son travail et du zèle qu’il met dans la réalisation des travaux des différentes places dont il a l’inspection. Il est très content des résultats obtenus pour la place de Praga… 1er avril, observations de l’Empereur au sujet de Modeline, et Sierok ; il n’approuve pas l’avis de Napoléon au sujet du pont sur pilotis… Thorn 9 avril, faisant la répartition des officiers et des troupes à Sierok, Modeline, Praga et le pont… Langenfurt 17 avril : « Faites demander par quelques grands qui passeront les décorations que vous voulez donner, cela me fera plaisir. Je voudrais voir tout le Corps du Génie décoré »… Dantzig 28 mai, instructions et discussions architecturales pour la place de Sierok (petit plan sur feuille calque joint)… Etc. Reproduction ci-dessus

170. COMITÉ DE SALUT PUBLIC. P.S. par Bertrand Barère, C.A. Prieur, Thuriot, Treilhard et Eschassériaux, 30 thermidor II (17 août 1794) ; 1 page et demie in-fol., vignette du Comité de Salut public [BB n° 23], et en-tête Extrait du registre des arrêtés du Comité de Salut public de la Convention Nationale. 200/250 Arrêté décidant que « l’instruction orale des élèves de l’École de Mars qui doit leur être donnée dans la grande barraque construite au camp, commencera quintidi prochain. Cette instruction sera divisée en deux parties principales, l’une concernant l’art militaire, l’autre pour la partie administrative »… Désignation des enseignants, des jours de classe ; impression du programme de ces leçons, etc…

41 171. Louis-Joseph de Bourbon, prince de CONDÉ (1736-1818) chef de l’armée des Émigrés. P.S., Feistritz 15 mars 1801 ; contresignée par Drouin ; 1 page in-fol. impr. en allemand et en français avec ajouts manuscrits, sceau sous papier à ses armes. 70/80 Passeport pour M. de Bourzès « noble a pied dans la Compie n° 8 allant par Marbourg en différens lieux d’Allemagne »…

172. CONGÉ DE RÉFORME. Congé de Réforme gravé par Trébuchet à Bruxelles, resté vierge ; 1 page grand in-fol. avec vignette (fentes aux plis). 60/80 Congé de réforme de la 27e demi-brigade d’infanterie légère, resté vierge, avec une grande et belle vignette.

173. CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ. Manuscrit, Recherches des autorités et des principes de l’Église Catholique contraires à la Constitution civile du Clergé, [vers 1791-1797] ; petit in-4, manuscrit à pagination multiple (manuscrit relié augmenté de feuillets volants ou insérés dans la couture, non paginés), cartonnage de l’époque usagé papier bleu marbré. 1.000/1.200 Traité théologico-politique inédit composé par un prêtre français réfractaire à la Constitution civile du clergé, exilé tout d’abord en Prusse, puis installé en Westphalie, probablement nommé Hant, comme l’indique cette inscription sur le contreplat : « Hant C. de S. Martin ». Il s’agit certainement de l’exemplaire de travail de l’auteur, rédigé sur papier bleuté recouvert d’une fine écriture cursive à l’encre brune, avec de nombreuses corrections, notes et additions dans les marges ou sur des billets volants, certains insérés dans la couture. Le traité est clairement hostile à la Constitution civile du clergé et à la soumission du clergé aux nouvelles lois de la Constitution révolutionnaire. Une table en fournit les principaux chapitres, débutant par le « Fondement des deux puissances », « Nature et distinction des deux puissances », « Indépendance des deux puissances », « Indépendance de la puissance spirituelle de l’Église dans la discipline et son gouvernement » ou encore « Supériorité des évêques sur les prêtres », « Célibat des prêtres » ou « Origine et progrès de la juridiction ecclésiastique », etc. L’auteur de ce traité fait preuve d’une grande érudition en matière d’histoire ecclésiastique, avec une maîtrise des divers conciles, textes patristiques ou réformateurs qui statuèrent en matière de juridiction et de dogme ecclésiastiques. Votée le 12 juillet 1790 par l’Assemblée Nationale Constituante, la Constitution civile du clergé, après la loi sur l’abolition des vœux monastiques (13 février 1790), imposait à tous les prêtres de paroisse un serment d’allégeance à la Constitution française. Si certains prêtres se soumirent au nouveau serment, les prêtres dits « réfractaires » furent l’objet d’une sévère répression, et beaucoup choisirent l’exil , tel le présent prêtre, demeuré anonyme, mais qui laissa ce traité où il prend position avec véhémence contre les nouvelles dispositions révolutionnaires en matière religieuse, formulant des arguments théoriques et empiriques justifiant les positions d’un réfractaire. Parmi les feuillets volants, on trouve un brouillon de lettre adressée probablement au nouveau Roi de Prusse, Frédéric- Guillaume III de Prusse : « J’ose me jetter aux pieds de V.M. pour implorer sa protection et son assistance » ; la lettre nous renseigne sur les circonstances de fuite et les aléas financiers de l’auteur : « Obligé de fuir mon pays en grande précipitation avec l’armée prussienne pour avoir refusé un serment contraire à ma conscience et dont le refus a été poursuivi comme crime capital »… L’auteur quitte la France en 1791, obligé d’errer en divers lieux de l’Allemagne jusqu’en 1795, il demande et obtient de « S. M. le feu Roy [Frédéric-Guillaume II] la permission de rester dans ses états », puis se fixe à Lüdenscheid (Westphalie), et réclame la « bienfaisance d’un grand Roy qui malgré la multitude de ses importantes occupations peut se souvenir de m’avoir vu à Verdun chez Mme d’Imbert ma nièce à la mode de Bretagne et fille de Mme de Morland chez qui elle étoit » ; il dit être alors âgé de soixante ans, ce qui placerait sa naissance vers 1735 et conclut : « On ne peut en effet me reprocher que mon inviolable fidélité à ma religion et à mon légitime souverain et mon zèle ardent pour le salut pour le salut de ma malheureuse patrie en proie à l’affreuse incendie qui continue à la consummer »…

174. CONVENTION NATIONALE. P.S. signée par Jean-François Delacroix, Marc Lasource et Emmanuel-Joseph Sieyès, Paris 11 octobre 1792 ; 1 page in-fol., en-tête Décret de la Convention Nationale, sceau sous papier. 120/150 Décret substituant les citoyens Deydier, Guitton [Guyton-Morveau] et Prieur de la Côte d’Or, aux citoyens Antoine et Coustard qui « ne peuvent pas se rendre dans le département du Doubs, pour visiter les frontières »…

175. CORPS LÉGISLATIF. P.S. par le général Desfourneaux, vice-président, Lemarchant de Gomicourt, Janod, Aubert et Digneffe, secrétaires, Paris 22 février 1813 ; vélin page in-fol., sceau aux armes sous papier. 250/300 Extrait du procès-verbal de la séance du 22 février 1813 faisant état des candidats à la présidence du Corps Législatif et du choix arrêté par l’Empereur : « Nous avons nommé et nommons Président du Corps Législatif, le Comte de Montesquiou »… On joint le procès-verbal de la séance du 16 mars 1813 (2 p. in-fol., en-tête, sceau sous papier) avec le vote pour la nomination du comte de Montesquiou ; et une liste de députés au Corps Législatif pour lesquels le Président sollicite le titre de baron, avec renseignements biographiques (4 p. in-fol.).

176. CORSE. Charles-Henri de Belgrand, comte de VAUBOIS (1748-1839) général. P.S. avec apostille autogr. en marge d’un rapport a.s. du commissaire de la Marine Frédéric, Bastia 20 nivose VI (9 janvier 1798) ; 1 page in-4. 120/150

42 Le commissaire de la Marine a refusé à l’armateur du corsaire la Vengeance (ci-devant la Conception) des lettres de marque pour continuer la course, en attendant que l’affaire du Cap Corse soit jugée… Vaubois a noté : « Ce ne sont plus les mêmes hommes, et je les charge d’une mission interressante »…

177. Jean-François COSTE (1741-1819) médecin militaire. L.A.S. comme « premier médecin des armées », Q.G. à Ulm 8 mai 1806, à Alexandre Berthier, Major-général de la Grande Armée ; 3 pages in-fol. (lég. piq.). 300/400 Il rend compte de la réussite de ses démarches pour obtenir du vaccin à Ulm et en envoyer au 3e Corps du maréchal Davout. « La matière, prise sur le même sujet d’un an, au 8e jour des accidens, est assez abondante pour fournir à 16 inoculations. Elle arrivera intacte et en quatre parties, presqu’hermétiquement scellée, dans de petits étuis d’ivoire, parfaitement tournés à ce dessein. Après les premières inoculations, les autres se pratiqueront, comme je l’ai recommandé, de bras à bras »… L’instruction détaillée demandée par Davout eût été superflue, mais Coste a extrait d’un mémoire médical des remarques utiles à rappeler aux médecins et aux chirurgiens-, qu’il faudrait « répandre parmi les officiers de santé de l’armée »…

178. Louis-Nicolas DAVOUT (1770-1823) maréchal d’Empire, duc d’Auerstaedt, prince d’Eckmühl. L.S., Pultusk 25 janvier 1805, au maréchal Soult ; 2 pages in-4. 200/250 Il s’interroge sur les mouvements du corps de l’armée russe dirigé par le général Benningsen, qui quitterait la vieille Prusse pour revenir vers eux. Un déserteur russe lui a appris que « le bruit courait dans l’armée russe qu’un corps de troupes françaises marchait le long de la côte de la mer pour se porter à Petersbourg ; et que c’était pour s’opposer à ce mouvement que Benningsen s’était jetté dans la vieille Prusse. Si cela est, ce serait la marche du Mal Ney sur Königsberg qui aurait motivé le mouvement de Benningsen sur la vieille Prusse, et son retour ici s’expliquerait par la connaissance qu’il doit avoir eu de la marche rétrograde du Mal Ney »… Il demande de lui fournir « des nouvelles certaines de la position actuelle de Benningsen, par vos avant-postes sur la Rosoga »…

179. Louis-Nicolas DAVOUT. 15 L.S. (dont 3 avec additions autographes), Thorn et Varsovie août-décembre 1807, au maréchal Soult ; 16 pages in-fol. (une avec petites déchir.) et 7 pages in-4, accompagnées de leurs Bulletins analytiques des Archives du duc de Dalmatie. 3.500/4.000 Importante correspondance sur les suites du Traité de Tilsit (7 juillet 1807) et les négociations pour la délimitation des frontières de la Pologne. Davout est alors gouverneur général du Grand-Duché de Varsovie ; il avait conquis la sympathie des Polonais, et ne cessera de plaider leur cause auprès de l’Empereur. Thorn 8 août. Davout a engagé le gouvernement provisoire du Duché de Varsovie à nommer des commissaires pour planter, avec leurs homologues prussiens, « les poteaux de limites qui sépareront les deux territoires » ; il explique les difficultés de cette mission, pour limiter les prétentions de la Prusse… Varsovie 19 août, au sujet de l’évacuation de la Vieille-Prusse, que Soult a retardée en attendant que les Prussiens aient exécuté « diverses dispositions du traité de Tilsit » ; Davout ordonne à la division Saxonne de rester autour de Graudenz, et aux dragons du général La Houssaye d’occuper les environs d’Osterode.… 21 août, contestant l’interprétation par Soult de l’article 2 du traité de Tilsit, qui porte que « la partie du district de Netze située au nord de la chaussée de Driesen à Schneidemulh &c. &c. sera restituée au Roi de Prusse » ; Davout fait valoir qu’on veut éviter des coupures, « afin de maintenir l’égalité »… 22 août. Il continue ses démarches pour faire libérer des prisonniers français : quelques soldats se sont échappés et plusieurs se sont noyés en traversant le Niemen à la nage… 27 août, nouvelle analyse de l’article 2 du traité de Tilsit, qui détermine les territoires à restituer au Roi de Prusse : il considère que le district de Culm et le cercle de Michelau doivent faire partie du Duché de Varsovie… 9 septembre : toujours selon l’article 2 du traité, la propriété du cercle de Michelau revient à la Pologne. D’après ce qu’ils voient de la conduite des Prussiens dans des pays dont la remise n’a pas encore été effectuée, « nous pouvons juger de ce qu’ils feraient supporter à ces malheureux habitans s’ils retombaient sous leur joug »… Il faut se réunir pour la défense des droits du Duché de Varsovie : « Le gouvernement provisoire est sans énergie », faible et indécis ; il faut « déployer tous les moyens possibles, pour faire entendre raison aux prussiens », sinon en rester au statu quo, et ne pas les laisser s’emparer de ce territoire important du point de vue militaire… « les Russes n’ont pas encore pris possession du territoire de Bialistock. Ce sont toujours les administrations prussiennes qui dirigent tout ». Les Russes ont de 60 à 80.000 hommes sur le Berg et le Niémen. 11 septembre. Il l’informe des commissaires nommés par le duché de Varsovie… 13 septembre. Il annonce l’envoi d’un agent par le Trésor, pour la vérification et la rentrée de créances de la Banque de Prusse sur divers particuliers, créances qui appartiennent actuellement à la France… 24 septembre. Il donne ordre au général La Houssaye d’envoyer 200 chevaux à Willemberg, 200 à Neydemburg et 200 à Soldau… 30 septembre. Il transmet une demande faite par M. de Goltz pour le passage d’un détachement, et communique la réponse qu’il a faite au sujet de l’arrestation d’un courrier (pièce jointe). 16 novembre. Il l’informe des cantonnements qu’occupera la division La Houssaye après son mouvement de retraite. Les camps russes se rapprochent de Grodno, et des troupes sont arrivées à Wilna ; l’Empereur Alexandre est parti pour Pétersbourg… 24 novembre, le Roi de Saxe désire réunir à Varsovie toute la Division Saxonne qui se trouve encore devant Graudenz… 30 novembre, avis de mouvements de cavalerie polonaise en conséquence d’ordres du Major Général relatifs à une nouvelle démarcation de territoires, et d’un départ de dragons pour être aux ordres du maréchal Mortier, en Silésie… 9 décembre : « le pays désigné, dans l’ordre du Major Général sous le nom de Province de Custrin, est la province de Neumarck. D’abord il n’y a pas de province de Custrin », et puis « la province du Neumarck est désignée comme devant servir de cantonnement aux troupes que j’ai reçu ordre de faire sortir du Duché de Varsovie »… 28 décembre, il refuse de céder la Nouvelle Marche : les ordres du Major Général de placer dans cette province « une très forte division d’infanterie & une de cavalerie légère, sont trop positifs pour donner lieu à une double interprétation »… Reproduction page 46

43 180. Charles-Mathieu DECAEN (1769-1832) général. L.S., à bord du Marengo à Brest 13 ventose XI (4 mars 1803), à un Citoyen Préfet [Léger, préfet colonial des Îles de France et Bonaparte] ; 3/4 page in-4, belle vignette gravée [inconnue de BB]. 300/400 Écrite l’avant-veille de son départ pour l’océan Indien, comme capitaine général des établissements français dans l’Inde [son chef d’état-major Binot et le préfet colonial devaient le précéder à Pondichéry]. Il adresse copie des instructions qu’il a données à l’adjudant commandant Binot, « et des lettres que j’adresse aux gouverneurs généraux de Calcutta et de Madras, afin, qu’au besoin, vous y ayez recours si les circonstances l’exigent dans vos premières opérations à la Côte de Coromandel »… Belle et rare vignette gravée : la République montrant l’Île Maurice au lointain derrière laquelle se lève le soleil et vers laquelle voguent des vaisseaux. Reproduction page ci-contre

181. Denis, duc DECRÈS (1761-1820). L.S. comme Ministre de la Marine et des Colonies, Paris 4 juillet 1808, à M. Berard, sous-commissaire de Marine à Toulon ; 1 page in-fol. 50/60 « l’Empereur a bien voulu vous conférer le grade de commissaire de marine de seconde classe […] Vous vous rendrez sur le champ au Port de la Spezzia »…

182. Jean DEMBARRÈRE (1747-1828) général. P.S. comme Président du Comité central du Génie, contresignée par Alexandre Allent, secrétaire, 29 pluviose XI (18 février 1803) ; 1 page et demie in-fol., en-tête Extrait des Registres du Comité central du Génie, belle vignette gravée [BB n° 48] (cachet de la collection Gabriel de Broglie). 200/250 Suite aux renseignements fournis par le Directeur des fortifications de Givet, relatifs à un empiètement sur 110 verges de terrains militaires et la plantation illicite d’une haie, le Comité recommande « que le Ministre donne ordre au Directeur des fortifications de faire reculer la haie du Citoyen Lacouster, sur les limites de son terrein et du terrein militaire, dans l’alignement qui sera donné par les officiers du Génie »… Reproduction page 51

183. Jean-Marie-Pierre-François DORSENNE (1773-1812) général. 2 L.S., Valladolid 4-5 septembre 1811, au général de division Thiébault ; 1 page et demie in-4. 200/250 4 septembre. Une lettre du général Reynaud transmise par le général Watier lui fait connaître la nécessité de ravitailler promptement Ciudad-Rodrigo ; il se rendra donc à Salamanque, et compte sur lui « pour la rentrée des contributions » et « la réunion des objets qui doivent être dirigés sur Rodrigo »… 5 septembre, envoi d’un ordre… On joint une L.S. écrite sur un morceau de soie jaune, Valladolid 21 octobre 1811, au chef d’escadron d’artillerie Husson, qui a pris le commandement de la place de Rodrigo depuis l’enlèvement du général Reynaud par un escadron de lanciers ; il est sans crainte pour la sûreté de la place. « Je suis aussi certain que si l’ennemi cherchait à tenter quelqu’entreprise, vous lui donneriez lieu de s’en repentir »…

184. Charles-François-Joseph DUGUA (1744-1802) général. P.S. comme général de division, chef de l’état-major général, Q.G. du Cap 16 prairial X (5 juin 1802) ; 1 page in-fol., en-tête Armée de St Domingue. État-major- général, vignette gravée. 150/200 Saint-Domingue. Ordre au citoyen Gatras, « chef de bataillon attaché au general de brigade Rigaud, de se rendre en France, près de lui. Sitôt son arrivée il en donnera avis au Ministre de la Marine & des Colonies, qui est déjà prevenu sur son retour »…

185. [Pierre-Jacques DUPLEIX (né 1770) sous-intendant militaire]. 7 L.S. ou P.S. à lui adressées, 1810-1825 ; 1 page in-fol. ou in-4 chaque, qqs-unes en partie impr., en-têtes, qqs vignettes. 150/200 Annonce de sa nomination d’inspecteur aux revues (l.s. par le général Éblé, Cassel 1810), à l’Intendance générale du Trésor de Westphalie (1812), nomination d’inspecteur aux revues de 1re classe (l.s. par le comte de Höne, Cassel 1812), lettres de service (p.s. par le duc de Feltre, Paris 1814), autorisation à porter la décoration du Lys (l.s. par le général Legendre, Paris 1814), états de services (1819), annonce de nomination à l’ordre de Saint-Louis (l.s. par le comte de Coëtlosquet, 1825).

186. Géraud-Christophe-Michel DUROC, duc de Frioul (1772-1813) général, Grand-Maréchal du Palais. L.A.S., Smolensk 22 août 1812, au comte de Montesquiou, Grand Chambellan de l’Empereur ; 4 pages in-fol. 700/800 Importante lettre de la Campagne de Russie. « Vous avez déjà célébré la fête de l’Empereur et vous vous apprêtez à célébrer celle de l’Impératrice ». Le portrait du Roi de Rome que Mme de Montesquiou a envoyé à l’Empereur lui a fait très plaisir et a été trouvé « fort bien fait et très ressemblant. […] Je l’ai trouvé d’une vérité frappante ». L’armée est « en grands mouvements et combats continuels. On s’est beaucoup battu à la Grande armée où nous sommes. On s’est battu aussi à la gauche sous le Mal Oudinot qui a été légèrement blessé, et le gal St-Cyr qui l’a remplacé et qui a eu un avantage marqué. À la droite les Autrichiens et les Saxons ont battu l’ennemi. Mais c’est ici que sont portés les grands coups. Si nous n’avons pas livré une grande bataille, les combats rudes et successifs qui se sont livrés en sont bien l’équivalent. Nous avons fait des pertes mais nous sommes toujours restés maîtres du champ de bataille nous avons pu connaitre toute l’étendue de celles des ennemis. Ils nous ont laissé non seulement les cadavres de leurs généraux mêmes, mais aussi leurs blessés ». Ils ont perdu le général Gudin, et ont plusieurs généraux blessés… L’avant-garde de l’Armée est sur la route de Moscou, on ne sait pas les intentions de l’Empereur, mais « nous ne désirons pas rester ici ». La ville de Moscou, qui était fort belle, a été entièrement brûlée et dévastée : il ne reste plus un seul habitant. L’Empereur se porte bien, et n’a été « incommodé ni de la fatigue, ni de la chaleur ». Le général Lauriston est en route pour rejoindre l’Empereur : « Il a été débarqué à Koenigsberg. Le gal Rapp qui était à Dantzig nous a rejoint »…

44 130 156

160 165

168 180

45 179 187

187. Campagne d’ÉGYPTE. P.S. par Jean-Lambert Tallien (1767-1820), Charles Magallon (1741-1820), et Pagliano, Administrateurs du droit d’enregistrement et des domaines nationaux de l’Égypte, [16 septembre 1798] ; 1 page grand in-fol. (36,5 x 51,5 cm) à l’encre noire et rouge ; en arabe. 2.500/3.000 Précieux document historique donnant la traduction en arabe de l’arrêté du général en chef Bonaparte, « portant établissement du droit de patente ». Cette mesure, qui mettait en place des taxes sur les actes notariés, et un droit annuel de patente sur chaque profession, s’ajoutant à l’enregistrement obligatoire des titres de propriété avec paiement d’une taxe, exaspéra la population, et provoqua, le 21 octobre 1798, la révolte du Caire. Reproduction ci-dessus

188. Maurice ÉMERIAU (1762-1845) vice-amiral. L.S. comme Préfet maritime, Toulon 1er octobre 1810, à J.A. Itier, commandant le corsaire La Comtesse Emeriau, à Sète ; 1 page in-4. 100/120 Il a fait l’éloge au ministre de « la courte et brillante croisière » d’Itier : « vous avez donné une preuve non équivoque d’intelligence et de bravoure »… On joint une P.S. par l’agent comptable de La Sirène, en rade du Vieux-Châtel, rivière de Pontrieux 3 mars 1807.

189. EMPIRE. Environ 50 lettres ou pièces, et 20 imprimés. 400/500 Lettres et documents de Bignon, Carnot, J. Debry, Didelot, Fontaney, Fouché, Galeazzini, Ginguené, Lacépède, Maret, L. Mathieu, cardinal Maury, Mgr Raillon, Mgr Rousseau, etc. Carton d’entrée pour le Sacre et extrait du cérémonial, invitation des ministres du royaume d’Italie à l’envoyé de la Reine d’Étrurie, supplique à l’Empereur, mémoires, livret de domestique, état de dépenses de l’Impératrice, invitations du Grand Chambellan, circulaires, prospectus, chansons, qqs numéros du Journal de l’Empire, etc.

46 190. ÉPREUVES NATIONALES. L.S. du commissaire liquidateur Pain, Meudon 9 ventose IV (28 février 1798), au Ministre de la Marine [Pléville-Le Peley] ; 1 page et demie in-fol., en-tête Épreuves nationales. Le Commissariat des Épreuves nationales, vignette gravée des Épreuves nationales [BB n° 24] (mouill. sur un bord). 200/250 Au sujet de la suppression du Commissariat des Épreuves nationales ; Pain voudrait savoir s’il faut conserver « quelques chefs et ouvriers experts dans la fabrication des obus et boulets incendiaires pour les employer dans les forts à la restauration de ceux de ces projectiles déjà envoyés par le commissariat »… Vignette gravée par L. Petit à la devise Respect aux secrets de l’État. Reproduction page 51

191. EUGÈNE DE BEAUHARNAIS (1781-1824) fils de l’Impératrice Joséphine, Vice-Roi d’Italie. L.S. « Eugène N. », Vérone 27 décembre 1813, au lieutenant général comte Grenier ; 3/4 page in-4. 150/200 Il lui envoie le rapport d’un déserteur qui confirme que « le régiment de Jellavich, auquel le déserteur appartenait, ne s’est point trouvé à l’affaire de Castagnero », et que les positions de l’ennemi ont reculé, fait également confirmé par un espion, et ont rétrogradé de Villanova sur Montebello…

192. FACTUre. P.S. par Joseph Godet Delepine, Rouen 15 fructidor XII (2 septembre 1804) ; 1 page in-4, grande vignette commerciale (par Libour) à en-tête Manufacture de velours et draps de coton de Jh Godet Delepine et Compie à Rouen, cachets fiscaux. 100/120 Mémoire de fourniture à Mme Le Roux, à Chartres, de produits d’une manufacture de velours et draps de coton rouennaise. On joint un récépissé de lettre de change sur Rouen, signé par le Trésorier des Invalides de la Marine de l’Amirauté de Saint- Malo, chargé de la Caisse des Gens de mer (10 juin 1786).

193. Joseph, cardinal FESCH (1763-1839) oncle de Napoléon, archevêque de Lyon, grand aumônier de l’Empire. L.S., Paris 21 floréal, aux membres du Tribunal d’Appel des départements du Golo et du Liamone ; 1 page in-4. 150/200 Il les remercie avec émotion de leur obligeante lettre, et du témoignage flatteur de leur attachement : « Vos félicitations affectueuses m’ont vivement touché, et vous devez compter, de ma part, sur une entière réciprocité de sentiments. Je félicite à mon tour ma Patrie d’avoir des magistrats qui vous ressemblent »…

194. Louis de FONTANES (1757-1821). 2 L.S., Paris 1808 et 1813 ; 2 pages in-fol. à en-tête Le Président du Corps- Législatif, Grand-Maître de l’Université impériale, et 1 page et quart in-fol. à en-tête Le Sénateur, Grand-Maître de l’Université Impériale. 30/40 12 mai 1808, au Grand Juge Régnier en faveur de son compatriote Agier, pour une place de juge auditeur près la cour d’appel à Paris… 3 juillet 1813, au comte de Bondy, préfet du Rhône, en faveur de M. Astier, chef de pensionnat à Lyon.

195. Pierre-Alexandre-Laurent FORFAIT (1752-1807) ingénieur maritime et homme politique. L.S., Paris 30 vendémiaire IX (22 octobre 1800), au général Desfourneaux ; ¾ page in-fol., en-tête Le Ministre de la Marine et des Colonies, vignette de la Liberté des Mers (pet. découpe réparée). 80/100 « L’intention du premier Consul, Citoyen Général, est que vous partiez pour Brest le 3 du mois prochain au plus tard »…

196. Joseph FOUCHÉ (1759-1820) ministre de la Police. L.S., 13 prairial IX (2 juin 1801), au Commissaire général de police à Marseille ; 1 page et demie in-4, en-tête Le Ministre de la Police Générale de la République, vignette du Ministère de la Police générale [BB n° 246]. 150/200 Il annonce qu’il vient de faire arrêter Brunault-Montbrun, et demande le renvoi de l’original de sa lettre, « afin que je puisse diriger les poursuites contre cet Émigré, s’il est reconnu qu’elle est faite de son écriture »…

* 197. Antoine-Quentin FOUQUIER-TINVILLE (1746-1795) accusateur public du Tribunal révolutionnaire. P.S. « A.Q. Fouquier », « au cabinet de l’accusateur public » 7 thermidor II (25 juillet 1794) ; 3 pages et demie in-4, en-tête Tribunal Révolutionnaire [...] Accusateur-Public, cachet cire rouge (petit trou). 3.000/3.500 Ordre d’incarcération d’une centaine d’hommes et femmes deux jours avant le Neuf Thermidor. « Le gardien de la maison ditte de l’egalité recevra et gardera les nommés Jean François Gabillet Jacques Pierre François Calop Antoine Jeanne Nicolas Chevalier Antoine Jacson Jean Bougenot Jean Mauduit Jean Claude Crotteau Jean François Aleix Louis René Patico L. François Le Bouvier Jacques Lhermitte », etc. Soit en tout 102 hommes et femmes. « Le gardien de la Conciergerie remettra à l’huissier porteur du present les susnommés qui faisant dechargé »... Reproduction page suivante

47 197 198

198. Louis de FROTTÉ (1766-1800) général en chef de la chouannerie normande, il fut fusillé. L.S., cosignée par 5 officiers chouans, Q.G. de l’Armée catholique et Royale de Normandie, 15 avril 1796, « l’An 3e du règne de Louis XVIII », au baron de Fontenai « en sa terre près Argentan » ; 2 pages grand in-8, cachet encre aux armes royales et aux chouettes en vignette, adresse. 1.200/1.500 Rare lettre du Conseil civil et militaire de l’Armée Catholique et Royale de Normandie, pour financer l’armée royaliste. « Sa Majesté ayant engagé ses fidèles et loyaux sujets à faire tous les sacrifices qui sont en leur pouvoir pour le rétablissement de l’autel et du trône, vous voudrés bien nous envoyer sur le champ la somme de cent louis qui est absolument nécessaire aux frais de la guerre ». Le Roi les autorise à délivrer une quittance « qui vous servira de titre pour prouver votre dévouement à la bonne cause, et mettre Sa Majesté à même de vous rembourser »… Ont signé « les membres composants le Conseil civil et militaire de l’Armée Catholique et Royale de Normandie » : Louis de Frotté, général en chef pour la Normandie et lisière du Maine, le comte de Medavi, Achard des Hautes Noës, chef de canton, Pascal de Planne, trésorier général, le comte Henri de Frotté, « envoyé par Monsieur frère du Roy et chargé des ordres de son altesse royale », et le secrétaire Constant. Reproduction ci-dessus

199. GARDE DES CONSULS. L.S. par Suë, M. Sureau et Panne, « officiers de santé en chef de l’hôpital »,Paris 29 nivose X (19 janvier 1802), aux membres du Conseil de Santé ; 1 page in-4, en-tête Garde des Consuls, petite vignette. 100/120 Au sujet de la conduite du Cen Mouton : nous croyons devoir vous prévenir que cet officier de santé n’a pas reparu à l’hôpital, afin que dans votre sagesse, vous preniez telle mesure que vous croirez convenable »…

200. Jean-Jacques GASSENDI (1748-1828) général. P.S. comme général de division, chef de la division d’artillerie, Paris 5 février 1808 ; demi-page in-4. 80/100 « Le Ministre a décidé le 4 de ce mois que le Dépôt du 3e Régiment d’artillerie à cheval à Strasbourg enverra à la 7e Compie de ce Régiment, employée au Corps d’obson des Côtes de l’Océan, 27 hommes qui manquent à son compte pour la porter à 140 »…

48 201. GÉNÉRAUX ET MARÉCHAUX. 13 L.A.S., L.S. ou P.S. 400/500 Auguste Ameil (Hanovre 1813), maréchal Bessières duc d’Istrie, Pierre de Beurnonville (Balincourt 1807), François- Aimé Dejean (1807, au sujet du traitement de Léopold Berthier), Géraud Duroc (au chirurgien Yvan), Andoche Junot (comme Gouverneur de Paris, 1806, au général Cambacérès), François Legendre d’Harvesse (1814), maréchal Macdonald (gouverneur général de la Catalogne, 1810), Georges Mouton comte de Lobau (à la duchesse de Montebello, 1811), Oscar de Négrier (1840), maréchal Soult duc de Dalmatie (1832, au général Harispe), Claude Victor Perrin (Nantes 1798), Karl Philip de Wrede (Budweis 1805). On joint une affichette bilingue de Berthier (Rome 1798), et une convocation adressée à Soult.

202. Louis-Jean-Baptiste GOUVION (1752-1823) général. 3 L.S., Q.G. de Varsovie 8-26 juin 1807, au général Cazal, commandant l’armée de génie de Varsovie ; 3 pages in-fol., en-tête Le Général-Sénateur, Grand-Officier de la Légion d’Honneur, Gouverneur des Ville et Province de Varsovie. 200/250 Pologne. 8 juin, au sujet de la construction du pont de Praga : les officiers du génie qui ont construit ce pont proposent de transporter le matériel utilisé à Custrin ou d’autres lieux ; comme ils ont été fournis et payés par la ville de Varsovie, il suggère que tout soit remis à des commissaires de la ville… 10 juin, sur l’armement des batteries de la rive gauche de la Vistule vis-à- vis de Praga : les 6 pièces de 24 ont été livrées… 26 juin, lancement sans délai de la « construction des brise-glaces qui doivent couvrir le pont sur pilotis de Varsovie, afin que cet ouvrage puisse être fini avant l’hiver »…

203. Emmanuel de GROUCHY (1766-1847) maréchal. P.S., Q.G. à Turin 1er germinal VII (21 mars 1799) ; contresignée par le commissaire des guerres Perini ; 1 page in-4, en-tête Emmanuel Grouchy Général de division, jolie vignette gravée à son chiffre. 150/200 Général commandant en Piémont, il nomme François David « Chef de Brigade, et Commandant le corps des Gensdarmes en Piemont »…

204. Emmanuel de GROUCHY. L.A.S. et P.A.S., Courseulles-sur-Mer 25 juillet 1840, au rédacteur du Courrier ; 1 page in-4 chaque (portrait joint). 300/400 Ayant lu dans le Courrier la lettre du maréchal Gérard, il s’empresse de rectifier une erreur queLa Quotidienne a reproduite : « A aucune époque je n’ai écrit à qui que ce soit, relativement aux coupâbles insinuâtions qui ont eu lieu, après la bataille de Waterloo, dans l’aile droite de l’armée, en faveur de la branche d’Orléans. Elles ont été telles, cependant, que pour les rendre infructueuses, j’ai fait proclâmer Napoléon Deux, Empereur des français, ainsi que mon serment m’y obligeoit »… De semblables manœuvres furent pratiquées dans la partie de l’armée avec laquelle se trouvait le Major général, comme en témoigne la dépêche de celui-ci à Napoléon, du 22 juin 1815, dont il joint la copie conforme : Berthier y instruit l’Empereur de « la fermentation qui règne à l’armée », parmi les chefs et les généraux, et cite le général Piré, qui a prévu un changement de gouvernement dans les quinze jours, avant de partir pour Paris avec une lettre du Prince Jérôme ; son exemple sera imité ; l’agitation a gagné les troupes. « Le nom de d’Orléans est dans la bouche de la pluspar des Généraux »…

205. GUADELOUPE. P.S. et L.S., 1799-1804 ; 1 page grand in-fol. en partie impr. à en-tête Troupes des Colonies avec vignette, et 1 page petit in-4 à en-tête et cachet encre Etat-Major-général. 100/150 Port de la Liberté 1er germinal VII (21 mars 1799). Brevet de capitaine quartier-maître pour André Nicolas Gatereau, avec détail de ses services et campagnes (« toutes les campagnes de l’Inde sous les ordres du Bailli de Suffren, et a la Guadeloupe celles de la Révolution »), signé par Desfourneaux, agent du Directoire exécutif. Q.G. de la Basse-Terre 12 floréal XII (2 mai 1804). L.S. par Ernouf, capitaine général de la Guadeloupe et dépendances : ordre à Auguste de La Croix, lieutenant d’artillerie faisant partie de l’Armée de Saint-Domingue, d’embarquer sur la Didon.

206. Étienne GUYOT (1767-1807) général de cavalerie. L.A.S. comme général de division colonel en second des chasseurs de la Garde, Paris 2 avril 1813, au comte Daru, ministre de l’Administration de la Guerre ; 2 pages in-fol. 100/150 Il a reçu sa lettre relative à la fourniture de 600 selles aux chasseurs à cheval de la Garde, et rappelle que celles qui conviennent le mieux à leur service sont celles de chevau-légers, et non de chasseurs de la ligne : « qu’elles nous soient délivrées ainsi, garnies de têtières de brides & rennes (sans mords) licols & langes de parade. Selles en cuir garnies du poitrail fontes, bottes de carabinier, sangle, surfaix, croupières, étrivières, étriers courroyes et poches à fer ; la schabraque, couvertures, licols et bridons d’abreuvoir nous sont inutiles »…

207. Jean-Isidore HARISPE (1768-1855) maréchal. L.A.S., Q. G. de Piralta 22 septembre 1818, à un général ; 2 pages in-fol. à en-tête État-Major Général. 150/200 Il a reçu sa lettre qui lui aurait fait plus plaisir encore s’il lui annonçait l’espoir de la guérison de ses blessures. Il se considère comme son ami et se félicite des bons rapports qu’il a avec lui dans le service. Il l’informe qu’il ne devrait pas tarder à recevoir « le Brevet de Commandant de la Légion », lui donne des nouvelles de l’Armée, etc.

49 208. HÔPITAUX MILITAIRES. L.S. par les Régisseurs Lafleury et Monier fils,Paris 21 nivose VII (10 janvier 1799), au Ministre de la Guerre [Scherer] ; 1 page et demie in-fol., belle vignette de la Régie Nationale des Hôpitaux Militaires aux effigies de Minerve et Esculape (inconnue de BB), en-tête Les Régisseurs Généraux des Hôpitaux Militaires (cachet de la collection Gabriel de Broglie). 150/200 À Bruxelles, le Conseil de guerre siège dans le Magasin général des hôpitaux militaires, dont les drogues et médicaments ont été versés à ceux de et Bruxelles. Cependant « les denrées et approvisionnements y ont été laissés […], rien n’est moins compatible avec l’ordre, la police et la sureté du magasin que ce partage du local »…

209. INDES OCCIDENTALES. L.S. de l’adjudant général Boisson-Quency, Paris 27 prairial IX (16 juin 1801), au Président du Sénat conservateur [Sieyès] ; 2 pages et demie in-fol., en-tête Armée des Indes occidentales. L’Adjudant général Boisson-Quency…, grande et belle vignette gravée [BB n° 181]. 300/400 Épître en vers et prose par cet « ancien chef de l’État-major, chargé par les ministères de la Marine et de la Guerre de la Comptabilité générale de l’Expédition des Indes occidentales », pour offrir « un petit recueil de poésies à la gloire de nos braves frères d’armes »... Rare vignette aux attributs de la Marine et de la République avec la devise Par tout la vérité portera son flambeau, et Équité - Impartialité. Reproduction page ci-contrE

210. ITALIE . L.S. par l’inspecteur des finances et domainesDamarzit l’aîné, Milan 18 brumaire VII (8 novembre 1798), au citoyen Amelot, administrateur en chef des contributions réunies et finances de la République française en Italie ; 3 pages grand in-fol. à en-tête L’Inspecteur principal des Domaines, Contributions et Finances de la République Française en Italie, jolie vignette gravée en médaillon (inconnue de BB : la République devant un camp militaire). 80/100 Exposé détaillé des efforts pour recouvrer les biens du duc de Modène. L’opération a été paralysée par l’administration centrale du Panaro, et si la somme due est de peu de conséquence, « il importe de prouver que le nom français doit imprimer à toutes les opérations des finances, la confiance et le respect qu’elles méritent de la part des autorités constituées cisalpines. J’ai cherché partout à propager cet axiome, nœud gordien de nos ressources »…

211. Jean-Baptiste JOURDAN (1762-1833) maréchal. L.S., Q.G. à Ober-Hadamar 24 vendémiaire IV (16 octobre 1795), au général Kléber ; 1 page et demie in-fol., en-tête Jourdan Général en chef de l’armée de Sambre et Meuse, grande et belle vignette de l’Armée de Sambre et Meuse [BB n° 68]. 400/500 Très belle lettre militaire. « La division Bernardotte et celle de Championet se retireront demain vingt-cinq du courant à trois heures du matin sur Montabor en laissant cependant un corps d’observation à l’embouchure de la Lahn pour couvrir la division Marceau. Le vingt-six la division Championet, celle de Bernardotte et celle de Marceau se retireront sur la rive gauche du Rhin par les ponts de Neuvith. La retraite sera couverte par la cavalerie de ces trois divisions. Si la tête des ponts est en etat de deffense elle sera conservée le plus longtems possible ; l’île de Neuvith sera pareillement gardée »… Etc. Grande et belle vignette dite « au ballon » de Gaulle et Quéverdo, représentant le champ de bataille de Fleurus, avec une montgolfière dans le ciel. Reproduction page ci-contre

212. Jean-Ando che JUNOT (1771-1813) duc d’Abrantès, général. L.S., Q.G. à Arras 23 vendémiaire XIII (15 octobre 1804), au capitaine La Porte ; 1 page et demie in-4., en-tête Junot, Général de Division […] Colonel-Général des Hussards, et Commandant en chef les Grenadiers de la Réserve, vignette. 100/150 Il transmet une plainte du capitaine Boyard contre P. Gérard, grenadier accusé de vol, et l’invite à s’occuper de suite de l’instruction de l’affaire ; il convoquera le conseil de guerre qui devra la juger… On joint une lettre incomplète du capitaine de hussards J.F. Larriu avec vignette gravée (Milan 1798).

213. François-Christophe KELLERMANN, duc de Valmy (1735-1820) maréchal. L.S., Paris 5 de l’an X (27 septembre 1801) ; 1 page ¾ in-4, en-tête Le Président du Sénat-Conservateur, vignette (nom du destinataire biffé). 80/100 À des administrateurs des forêts, en faveur du Cen Adam, qui recherche une place de garde particulier …

214. Jean-Baptiste KLÉBER (1753-1800) général. L.A.S., Stenay 22 thermidor II (9 août 1794), au citoyen Jolly ; 1 page in-fol. à son en-tête Kléber, Général de Division, vignette à la devise Vive la Montagne. 300/400 Il le prie « de remettre ou faire remettre au brave général Dubayet la somme de 1200ll cy incluse. Vous lui direz je vous prie, ou lui ferez dire que je lui auroit envoyé plutôt cette bagatelle mais que les circonstances ne me paroissoient pas assez favorable pour le faire. Vous ajouterez que je le presse contre moi, que je l’embrasse, que mon attachement pour lui sera éternel parce que je connois la pureté de son cœur en faveur du quel je serai toujours prêt de témoigner à la face de l’univers »… On joint une L.A.S. d’Annibal Aubert-Dubayet à Jolly, accusant réception de la somme envoyée par Kléber, 13 fructidor II (30 août ; 1 page obl. in-8).

50 182 209

190 211

223 224

51 217 228

215. Jean-Baptiste KLÉBER. L.S., Le Caire 28 vendémiaire VIII (20 octobre 1799), à l’administrateur général des finances (Poussielgue) ; demi-page in-fol., en-tête Kléber, Général en Chef, vignette républicaine (encadrée avec portrait gravé). 180/200 « Les chefs des damasquins ayant fait une répartition injuste et scandaleuse des quatre vingt mille livres qui leur ont été demandées ; je prens le parti de faire arrêter les dix principaux d’entre eux et au lieu de quatre vingt mille livres ils en payeront cent mille »…

216. Louis-Marie de LA RÉVELLIÈRE-LÉPEAUX (1753-1824). L.S. comme ex-président du Directoire, contresignée par Joseph-Jean Lagarde, secrétaire général du Directoire, Paris 14 brumaire V (4 novembre 1796), au citoyen Alexandre, commissaire du gouvernement à l’Armée de Sambre et Meuse ; 2 pages et demie in-fol., en-tête Directoire exécutif, vignette du Directoire exécutif par Dugourc et Duplat. 120/150 Sur le refus du Directoire de suspendre les poursuites contre l’ordonnateur en chef Du Breton, malgré la restitution de fonds et ses services passés : « Il est temps enfin que la Justice nationale s’exerce particulièrement sur les grands coupables »…

217. Charles de LASALLE (1775-1809) général de cavalerie. L.A.S. comme aide de camp, Q.G. à Chambéry 16 pluviose IV (5 février 1796), à son ami Mallarmé, premier secrétaire du général d’armée ; 2 pages et demie in-4 à l’en-tête du Général en chef de l’Armée des Alpes, vignette. 800/1.000 Rarissime lettre du futur général Lasalle, alors aide de camp de Kellermann à l’Armée des Alpes. Mallarmé lui fait des compliments immérités, « si ce n’est celui qui concerne mon attachement au gal [Kellermann]. Maintenant j’ai une besogne épouvantable, je suis seul avec Husson et un guide au bureau tout roule sur moi, et vous jugez […] si je n’essuye pas de tems à autre quelques semonces. Tant d’occupations m’ont empeché de vous envoyer aussitôt que je l’aurais voulu la lettre à ma mere, je n’ai pas un instant a moi et c’est parce que le gal est à Grenoble que je puis causer avec vous. Vous ferez grand plaisir à maman de la voir. Comme elle est fine, et quelle tachera de vous faire causer sur mon compte tenez vous en garde et ne dites pas de mal de moi »… Reproduction ci-dessus

52 218. Charles de LASALLE. L.S. « C. Lasalle gal dre comdt la reserve de Cavalerie à Poitiers », Poitiers 6 mars 1808, [au général Clarke, ministre de la Guerre] ; 1 page et demie in-fol. 600/800 Il renouvelle sa demande d’un chef d’état-major, d’un sous-inspecteur aux revues et d’un commissaire des guerres, afin de ne pas connaître les mêmes difficultés qu’il a éprouvées lors du départ pour Bayonne du régiment provisoire commandé par le général Lagrange. « J’ai passé ce matin la revue des troupes, elles sont généralement d’une bonne tenue, je m’occupe à leur donner un premier degré d’instruction, mais les instructeurs manquent et les officiers ne sont pas en assez grand nombre ; […] le degré d’instruction est très sensible dans les détachemens commandés par des officiers et ceux qui n’ont été conduits que par des sous-officiers »… Très rare.

219. Charles-Augustin Le Vassor, comte de LATOUCHE-TRÉVILLE (1730-1788) lieutenant général des armées navales. P.S., Rochefort 30 mars 1783 ; 3/4 page in-fol. à son en-tête Charles-Augustin comte de La Touche de Tréville, … Lieutenant Général des Armées Navales, Commandant de la Marine au Port & Département de Rochefort, vignette. 100/120 « Il est ordonné au Sr Le Pécheux lieutenant de frégate auxilliaire débarqué de la frégate La Courageuse de retourner à St Malo »…

220. Jacques-Alexandre-Bernard Law de LAURISTON (1768-1828) maréchal. L.A.S., Raguse 25 juillet 1807, au général Marmont, et P.A.S., Raguse 26 septembre 1807 ; 1 page et quart in-4, et 1 page in-4 avec cachet cire rouge Général de division Lauriston. 200/250 Conséquences de la Paix de Tilsit pour la guerre russo-turque. Il reçoit à l’instant « la grande nouvelle, j’ai envoyé de suite Gentil à Cattaro pour savoir la conduite que les Russes vont tenir avec les Turcs et faire retirer de suite mes troupes. J’ai fait savoir aux commdts turcs que l’empereur Alexre avait accepté la médiation de notre Empereur pour sa paix avec la Porte. Ce que tu me mandes ensuite m’étonne bien parce que je ne vois pas le prétexte, cependant comme tout est étonnant il faut attendre. […] Je crois que Corfou nous sera remis et que la crainte de l’escadre anglaise est pour Corfou, et non pour Cattaro, au surplus j’ai fait réparer et préparer des batimens de transport supposés pour Cattaro et qui pourront me transp. à Corfou 3,000 hommes »… – Attestation élogieuse des services du commissaire des guerres Deschamps, employé dans sa division et dans les États de Raguse en Albanie…,

221. Antoine-Marie de LAVALLETTE (1769-1830) Directeur des Postes. P.A.S., 4 août 1811 ; 1 page in-4. 120/150 Copie conforme d’une lettre que lui a envoyée l’Empereur : « Vous devez ordonner qu’il ne parte aucune malle pour Gothembourg, et que toutes les lettres y allant ou en venant soient retenues. La correspondance anglaise se fait trop évidente par Gothembourg »… Lavallette a adressé cette copie au directeur des Postes à Hambourg.

222. Claude-Jacques LECOURBE (1759-1815) général. L.A.S., Q.G. de Lucerne 24 thermidor VII (11 août 1799), au général de brigade Gudin ; 2 pages et quart in-fol., en-tête Le Général de division Lecourbe, vignette. 400/500 Opérations de l’Armée d’Helvétie. Il donne des instructions pour l’attaque que Gudin doit mener le 27 sur le Grimsel, en se portant ensuite par la Furka, dans la vallée d’Urseren, Realp et Andermatt, pour faire sa jonction avec le général Loison. « Maître du Gothard, et d’Urseren, je renforcerai votre brigade d’un bon ou deux, pour remplacer les troupes que vous aurés laissé à Oberwald et au Grimsel. […] Je vous envoie 12 000 rations de pain. Chaque soldat devra avoir au moins 80 cartouches, et des pierres de rechange. Prenés en un mot toutes les précautions necessaires, pour vous passer de secours pendant quelques jours. […] Vos deux petites pieces peuvent être transportées à bras. Le général Thureau occupant Laxen et le Bindenthal l’ennemi s’il est pressé sur Obervald et le Gothard n’aura que le passage de Griess »… Il prévoit diverses éventualités et donne des instructions pour l’occupation de plusieurs sites. « Je vous laisse le maître de la répartition de vos troupes. Je vous recommande seulement de bien faire marcher vos troupes par petits corps en échelon, afin d’avoir toujours des troupes fraîches, pour soutenir celles qui après avoir descendues des montagnes, pouraient être culbutées a leur tour. Recommandés aux soldats de ne pas trop s’amuser à tirailler. De l’audace, et la bayonnette. Vous ne donnerés pas de relâche a l’ennemi »…

223. Louis LEGRAND (1755-1800) général. L.S., Paris 12 fructidor VI (29 août 1798), au citoyen Izabot, inspecteur général des postes aux lettres ; 1 page in-fol., en-tête Ls Legrand, Général chef d’Etat major des Isles du Vent, grande vignette gravée Etat Major des Isles du Vent [BB n° 47], adresse (au dos, cachet de la collection Bernard Franck). 400/500 Il eût aimé lui rapporter les cent francs, mais c’est impossible : « Je suis même obligé d’emprunter au Général Desfourneaux pour faire ma route, néanmoins je puis vous assurer que je ne partirai pas de L’Orient sans vous les renvoyer »… Rare et belle vignette. Reproduction page 51

53 224. Étienne-Louis-François-Honoré LE TOURNEUR (1751-1817) conventionnel, membre du Directoire. P.S. comme Président du Directoire exécutif, contresignée par Joseph-Jean Lagarde, Secrétaire général, et par Charles Delacroix, ministre des Relations extérieures, Paris 15 pluviose IV (4 février 1796) ; 1 page in-plano, grande et belle vignette gravée par Gatteaux [BB n° 226], cachet encre rouge Au nom de la République française (cachet de la collection Gabriel de Broglie au dos). 400/500 Lettre de mission pour le citoyen Charles Godefroi Rédon Belleville, nommé consul de la République à Livourne, avec injonction aux négociants, capitaines, maîtres et équipages de lui rendre compte de la destination de leurs bâtiments ; le ministre plénipotentiaire de la République en Toscane devra en prévenir le gouvernement de ce pays et requérir « qu’il soit reconnu en qualité de Consul »… Beau document orné de la grande vignette de Gatteaux. Reproduction page 51

225. LOUIS XVIII (1755-1824). L.A.S., Mittau 19 juin/1er juillet 1806 ; demi-page in-4. 400/500 Il remercie pour l’envoi d’un ouvrage, dont il a pu « pénétrer la véritable intention ; fasse le Ciel que le jour soit prochain où vous pourrez, sans user des ménagemens qu’exige une politique depuis tant d’années malheureuse dans ses combinaisons, exprimer tout ce qui est dans votre âme ! En attendant, soyez bien sûr de la satisfaction avec laquelle je vois les marques essentielles de bonté que l’Empereur vous a accordées »...

226. LYON, COMMUNE-AFFRANCHIE.P.S. par l’inspecteur Grossent et le conducteur Koch, 6 brumaire III (27 octobre 1794) ; 1 page grand in-fol. en partie impr., en-tête Travaux ordonnés en Commune-Affranchie…, petite vignette au bonnet phrygien, cachet encre Travaux publics. 150/200 État nominatif des hommes de l’atelier des Enfants du Broteaux requis pour les travaux ordonnés par les représentants du Peuple, avec indication des sections auxquels ils sont attachés, le nombre de journées de travail et le prix de leur journée… [Il s’agit des destructions de maisons ordonnées par la Convention en représailles contre l’insurrection de la ville.]

227. Alexandre MACDONALD, duc de Tarente (1765-1840) maréchal. L.A.S., Perpignan 17 mai 1810 4 h. du soir, au maréchal [Augereau] ; 1 page in-fol. 150/200 Il a le désir de se rendre promptement à Girone, persuadé que le maréchal a celui de quitter cette ville au moins aussi promptement, « mais, des details d’administration à régler, joint au peu de sûreté des communications me forcent à différer mon départ, jusqu’au 19, pour donner le tems au gal Guillot d’envoyer des détachements pour éclairer la route »…

228. Alexandre MACDONALD, duc de Tarente. Manuscrit autographe, Observations sur les Memoires de Monsieur le Duc de Rovigo, en ce qui me touche personnellement et les evenements dont j’ai été temoin et acteur, Saint-Cloud juillet 1828 ; 12 pages in-fol. sous chemise autographe. 2.500/3.000 Observations sur les Mémoires du général Savary, duc de Rovigo, avec le récit de la bataille de Wagram. Ces observations ont été écrites « pour mon fils », comme Macdonald l’a noté en tête du document. Macdonald a eu entre les mains les tomes IV et VI de l’ouvrage de Savary paru en six volumes en 1828 ; il se réfère avec précision aux chapitres ou aux pages qu’il commente. « Je suis très touché de la part honorable & distinguée que Monsieur le Duc de Rovigo me donne dans la mémorable Bataille de Wagram. Son intention annoncée est la vérité, son désir est de la chercher, son but de l’écrire. A-t-il toujours été exact dans le récit, dans la narration des faits, je l’ignore, mais en ce qui me concerne particulièrement et les événements dont j’ai été acteur et témoin, il y a des erreurs »… Et de commencer par un récit très animé du soir du 5 juillet 1809, veille de la bataille : « Je me fourrai très promptement sous un feu vif et meurtrier. Nos corps étaient jaloux de se montrer devant la Grande Armée. Cependant mes troupes s’étonnant de trouver l’obstacle d’un ruisseau très encaissé et s’arrêtant pendant que l’on cherchait des ponts, il ne fallait pas laisser refroidir l’ardeur dont elles étaient animées, je mis pied à terre et ordonnai a mon état major d’en faire autant, nous franchîmes l’obstacle nos troupes nous suivirent »… Il raconte leurs pertes, puis son intervention près du Vice-Roi qui tâchait d’arrêter les fuyards : « Le pauvre prince Eugène était consterné et se reprochait de n’avoir pas suivi les conseils de la prudence en faisant communiquer mes observations a l’empereur mais il était craintif devant lui surtout depuis la perte de la Blle de Sacile imprudemment livrée et n’osait jamais répliquer »… Plus loin, il corrige et développe le récit de Savary, en ce qui concerne les marques d’approbation que l’Empereur lui donna après la bataille : au lieu d’être abordé sur le terrain même du combat, il fut appelé près de lui : « l’empereur rompit le cercle qui l’environnait, vint à moi, me tendit en effet la main […], m’embrassa avec effusion, nous nous tenions à bras le corps, il me dit, “soyons amis et oublions le passé. – Oui répondis-je à la vie et à la mort. – Vous m’avez rendu de grands services dans cette campagne, le vice-roi vous a rendu toute justice, vous vous êtes conduit vaillamment hier, c’est à vous que je dois en grande partie le succès de cette journée, et c’est sur le champ de bataille que je vous fais maréchal de France (il dit ce mot au lieu de celui de l’empire) il y a longtemps que vous le méritiez”. Il montra beaucoup d’émotion dans ces paroles et que je partageai »… Reproduction page 52

54 229 242

229. Capitaine MAGNIN. Manuscrit autographe signé, Mémoire sur les routes et marche que j’ai fait depuis mon entrée au service, 1783-1815 et jusqu’en 1843 ; un volume in-8 de [238] feuillets non chiffrés précédés et suivis d’une feuille de garde ; reliure de l’époque demi-basane à coins un peu usagée. 3.000/3.500 Intéressants mémoires d’un officier relatant ses campagnes de la Révolution et de l’Empire, et donnant la description des corps d’armée et des divers déplacements et cantonnements de son bataillon. Le manuscrit est signé sur la page de garde, avec les informations suivantes : « 25e Régt d’Infantie Légère / Magnin / Cap […] 4e Bon ». L’auteur, d’origine franc-comtoise, débute son récit en 1783 : « Le 12 Xbre je suis parti de la maison paternelle pour m’enroler volontairement dans le Régiment du Colonel-général Infanterie ; après avoir passé au bureau et signalé, je fut placé dans la Compagnie de Kerné, seconde du 2e Bataillon qui etoit alors en garnison à Besançon »... (ff. 1-34). À partir de 1809, l’auteur nous livre ses déplacements jusqu’en 1843 : « 1810 : J’ai resté comme capitaine instructeur au Lycée d’Orléans depuis le 3 février 1809 jusqu’au 4 du même mois février 1810 » (f. 26), etc. À la suite, on trouve : « Année 1791. Notes mémoratives sur la formation du 2e Bon de la Hte Saône ainsi que des différentes affaires où il s’est trouvé pendant la guerre » (ff. 35-183) : en Alsace et en Allemagne sous les ordres de Custine, blocus de Mayence, guerres de Vendée sous les ordres de Beaupuy puis en Bretagne (intéressants récits des combats contre les rebelles), traversée de la France pour aller faire la campagne d’Italie, retour dans l’Ouest pour la guerre contre les Chouans dans le Morbihan, campagne d’Allemagne sous les ordres du maréchal Lefebvre, etc. Suivent : « Origine et filiation des idées religieuses » (ff. 183-187), « Nom des généraux les plus distingués soit par leurs talents ou leur bravoure » (ff. 188-190), « Notes de voyage fait par l’abbé Laporte des quatres parties du monde » (ff. 191-234), et « Au Sénat de Buonaparte » (ff. 235-237). Sur la dernière garde : « L’ordonnance royale du 10 octobre 1829 accorde aux capitaines de toutes armées après 30 ans de service effectif une pension de 1200 francs de retraite », etc. Reproduction ci-dessus

230. François Séverin MARCEAU (1769-1796) général. L.S. comme général de division, avec apostille a.s. du général Desjardin, Q.G. à Thuin 6 prairial II (25 mai 1794), au général de brigade Duhesme ; 1 page in-fol., en-tête Armée des Ardennes, vignette (bords renforcés au dos). 250/300 « Le general Duhem, assemblera les corps designés sur le tableau des troupes qui doivent composer l’avant-garde approuvé par les generaux composant le conseil et les fera porter sur le plateau de l’abbaye de l’Aulne et fera passer un pareil tableau au general d’Haupoul et lui fera passer les ordres d’organiser la cavalerie designée pour faire partie de l’avant-garde »… Desjardin, commandant en chef l’Armée des Ardennes, ajoute : « Le general Duhem renverra toutes les troupes qui ne sont pas comprise dans l’avant garde à leurs divisions ainsi que les generaux »…

231. Hugues MARET, duc de Bassano (1763-1839) secrétaire d’État et confident de Napoléon. L.S., Wilna 4 décembre 1812, à l’ambassadeur Dufour de Pradt, archevêque de Malines ; 1 page in-fol. 300/400 Campagne de Russie. Il lui transmet une importante nouvelle à faire publier dans les journaux : « L’armée russe de Moldavie commandée par l’Amiral Tchitchagoff et l’Armée commandée par le Gal Wittgenstein s’étant réunies sur la Bérézina près Borissoff ont été battues le 28 9bre par la grande armée française, qui lui a fait 9 à 10000 prisonniers et leur a pris douze pièces de canon et huit drapeaux ou étendards. M. de Montesquiou, aide de camp du Prince de Neuchâtel [Berthier] et fils du Grand Chambellan de France, vient de passer à Wilna, se rendant à Paris en toute diligence. L’Empereur Napoléon se portait bien »…

55 232. Hugues MARET, duc de Bassano (1763-1839) secrétaire d’État de Napoléon, diplomate et ministre. P.S. comme Ministre des Relations extérieures, Dresde 20 août 1813 ; 12 pages in-fol. (cahier débroché, brunissures au 1er feuillet). 300/400

Copie conforme d’un raPPort à sa MaJesté L’eMPereur et roi, à quelques jours de la bataille de Dresde (26-27 août 1813). Maret rappelle à l’Empereur toutes les guerres que l’Autriche a livrées à la France depuis la Révolution, soulignant qu’à chaque fois, le cabinet de Vienne, belliqueux et ambitieux, avait ignoré les leçons du passé, les souffrances de son peuple et l’état désastreux des finances du pays, pour tromper la modération du vainqueur : les préliminaires de Leoben (1797), les traités de Lunéville (1801), de Presbourg (1805), de Vienne (1809) furent tour à tour renversés… Puis devant l’imminence de la guerre entre la France et la Russie, l’Autriche proposa une alliance avec la France (1812), et « une armée autrichienne marcha avec l’armée française pour la défense des grands intérêts du continent »… Mais cette alliance purement circonstancielle fut sans vision d’avenir, et bientôt le cabinet de Vienne commença ses levées et courut aux armes : il créa un nouveau papier-monnaie et fit « une guerre d’insinuation » pour affaiblir la France en tentant la fidélité de ses alliés… Maret fait peu de cas du Congrès de Prague : « il n’a point existé »… Cependant maintenant, face aux efforts des Puissances coalisées, il faut qu’à la voix de Sa Majesté, « de nombreux bataillons se lèvent dans le sein de la France […], le peuple français doit à sa sureté comme à sa gloire de montrer une nouvelle énergie ; il doit consacrer à la conquête d’une paix stable des efforts proportionnés à ceux que font ses ennemis pour réaliser les projets d’une ambition qui ne connait plus de bornes »… On joint une L.S. de l’Archichancelier Cambacérès au président de la Cour impériale de Pau, Paris 30 juillet 1811.

233. MARINE. P.S. par Ricard, ordonnateur de la Marine, Milan 12 pluviose VI (31 janvier 1798) ; 1 page in-fol., en-tête Marine, vignette, cachet cire rouge Commissaire ordonnateur de la Marine. 100/120 Laissez-passer pour le commissaire de Marine Auban, « actuellement à Milan de se rendre sans délai & en poste, à Mantoue & Peschiera, pour y remplir les opérations dont il a été chargé »…

234. MARINE. P.S. (griffe) du ministre secrétaire d’État des Finances Corvetto, 4 brumaire XI (26 octobre 1802) ; vélin grand in-fol. en partie impr., en-tête Acte de Francisation des Bâtimens du Commerce de France, vignette aux attributs de la marine et du commerce (et un bouclier aux fleurs de lys !), cachet encre duMinistère des Finances (aux armes royales !). 400/500 Acte de francisation de La Bonne Vendange, navire à un mât appartenant à Dominique Lieutaud, patron pêcheur, armateur domicilié à Toulon, ayant désormais « droit de naviguer sous le Pavillon de France »…

235. MARINE. P.S. par Buttafuoco, Bastia 15 février 1810 ; 2 pages gr. in-fol. en partie impr., vignette aux armes impériales. 100/120

Armement de la corvette Le BœuF La Fortune « allant en guerre et marchandise », appartenant à Frédéric Camille, de Bastia, armé à Bastia par Augustin Castellini sous le commandement de Laurent Jacques Blanc, avec rôle de l’équipage et quelques précisions sur l’âge et les qualités des membres.

236. André MASSENA (1758-1817) maréchal. L.S., Q.G. de Gênes 10 germinal VIII (31 mars 1800), au lieutenant général Soult ; 1 page et quart grand in-fol., en-tête Armée d’Italie, Massena Général en Chef, vignette. 250/300 Organisation de la défense des environs Gênes : « il est impossible de défendre avec succès la trop grande étendue de pays que l’armée occupe, avec le peu de monde qu’elle a. Il faut donc établir le système des masses, c’est à quoi je tiens fortement ». Il lui ordonne de faire en sorte qu’en moins de trois heures les trois Divisions qu’il commande soient réunies en masse. « Le Consul Bonaparte tient fortement à la conservation de Gênes », et il pense comme lui que « c’est le seul point de la Rivière que l’ennemi doit chercher à s’emparer. Ce n’est qu’à Gênes qu’il pourroit trouver des ressources ». Il faut garder la route de Gavi. « Les environs de Gênes offrent des points de défense respectables ; j’ordonne qu’ils soient reconnus ». Le général Suchet reçoit lui aussi l’ordre de se regrouper en masse au premier mouvement de l’ennemi…

237. André MASSENA. L.S., Q.G. de Gênes 22 germinal VIII (12 avril 1800), au lieutenant général Soult ; 1 page in-4, en-tête Armée d’Italie, Massena Général en Chef, vignette. 150/200 « Allons, mon cher Soult, continuez, faites toujours des vôtres, on ne peut rien de mieux. Je suis bien inquiet d’avoir de vos nouvelles que faites-vous ? où êtes-vous ? Il paroit d’après tous les rapports que Suchet s’avance sur Savone, un peu tard à la vérité, mais le résultat ne peut être qu’avantageux. Je n’ose vous en dire d’avantage, j’occupe en force Voltri »…

238. Marzio MASTRILLI, duc de GALLO (1753-1833) diplomate et homme politique italien ; il fut ministre des Affaires étrangères de Joseph Bonaparte, puis de Murat. P.S., Naples 11 août 1814 ; 1 page grand in-fol. en partie impr. à son en-tête, grande vignette gravée à ses armes ; en italien. 200/250 Beau passeport pour le sieur Eduardo Knÿff, chevalier héréditaire du Saint-Empire, écuyer de Sa Majesté et chef d’escadron des cuirassiers de sa garde…

56 239 243

284

298

308 310

57 239. Maurice MATHIEU DE LA REDORTE (1768-1833) général. L.S., Barèges 12 thermidor VII (30 juillet 1799), au citoyen Barras, membre du Directoire exécutif ; 2 pages grand in-fol., en-tête Maurice Mathieu Général de Division, belle et grande vignette gravée [BB n° 136]. 300/400 Après avoir donné des nouvelles de son bras, qui va beaucoup mieux grâce aux eaux de Barèges, il lui recommande son beau- frère Bernard, « nommé commissaire des guerres à l’Armée de Naples par le général Championnet. J’ai souvent […] demandé qu’il fut confirmé, par le Directoire Exécutif, dans cette place qu’il remplit depuis sept mois avec un zèle & une intégrité qui lui ont mérité l’estime de tous ses supérieurs »… Belle et rare vignette dessinée par l’ingénieur-géographe Auguste Chabrier et gravée par Giovanni Folo : la République envoie le Génie porter le flambeau de la Liberté à travers le monde. Reproduction page précédente

240. Claude-François de MENNEVAL (1778-1850) secrétaire intime de Napoléon. L.A.S., Schönbrunn 25 décembre 1814, à une duchesse [de Montebello ?] ; 2 pages in-4. 250/300 « Vous avez mis tant de grace et de complaisance dans la cérémonie du baptême de nos enfans, vous avez été si bonne pour leur mere et pour eux que je ne saurais vous en temoigner assez ma reconnaissance. […] J’ose vous prier, madame la Duchesse, de faire agréer tous mes remerciemens à Mr Napoléon pour la part qu’il a eue à cette bonne œuvre. J’espère qu’il voudra bien accorder un peu d’amitié et d’intérêt à ses demi-filleuls qui s’en rendront un jour digne »…

241. Clemens, prince de METTERNICH (1773-1859). L.A.S., Vienne 23 mai 1806, à son cher Édouard, à Dresde ; 1 page in-4. 200/250 Nommé ambassadeur à Paris par l’Empereur, il demande quels y sont les meilleurs tailleurs, cordonniers, tapissiers, fabricants, etc. : « Je sais que vous en connaissez la crème, & je n’ai point envie d’être la dupe de tous les malheureux qui n’attendent que le moment de l’arrivée d’un membre du Corps diplomatique pour s’accrocher à lui & lui faire payer cher tout ce qu’ils ont de mauvaises marchandises »… On joint une P.A.S. de sa femme : certificat pour une domestique, Paris 1er février 1808, avec sceau cire aux armes.

242. Clemens, prince de METTERNICH. P.S. « Metternich Winnebourg » comme ambassadeur d’Autriche en France, contresignée par le secrétaire d’Ambassade Le Fèvre de Rechtenbourg, et par le baron de Vincent, par Charles- Maurice de Talleyrand prince de Bénévent, ministre des Relations extérieures, et Joseph Fouché, ministre de la Police générale, Paris 29 août 1806 ; 1 page grand in-fol. (50 x 37,5 cm) en partie impr., cachets encre. 1.000/1.200 Passeport diplomatique avec la réunion exceptionnelle des signatures de Metternich, Talleyrand et Fouché, pour le baron de Vincent, « Général Major au service de S.M. Imple d’Autriche, et Commandeur de l’Ordre militaire de Marie Thérèse, accompagné de Mr le Comte de Latour, Capitaine au service de Sa dite Majesté et de trois domestiques […] se rendant par Strasbourg à Vienne en Autriche »… Le porteur aussi a signé. Reproduction page 55

243. Pierre-Bernard MILIUS (1773-1829) marin, il fut gouverneur de la Réunion puis administrateur de la Guyane. L.A.S., à bord de la Corvette le Géographe à Lorient 20 germinal XII (10 avril 1804), à l’ambassadeur de la République batave à Paris ; 2 pages in-fol., en-tête Le Commandant en Chef l’Expédition de découvertes, et grande vignette du Voyage de découvertes (inconnue de BB). 400/500 Belle lettre à son retour en France après sa participation au voyage d’exploration de Nicolas Baudin (malade, il avait dû l’abandonner). « Le Gouverneur et Général en chef du Cap de Bonne-Espérance &c. m’ayant accueilli de la manière la plus distinguée et fourni à mon expédition toute espèce de secours, je saisis avec empressement les premiers instans de ma convalescence pour vous en temoigner toute ma gratitude ». Il lui a envoyer par le vice-amiral Thévenard une boîte avec les dépêches du général Janssem… Rare vignette maritime de l’expédition. Reproduction page précédente

244. Sextius-Alexandre-François MIOLLIS (1759-1828) général. L.A.S. et L.S. avec ajout autographe, Rome 1809- 1812 ; 1 page in-fol. chaque, la seconde à en-tête Gouvernement Général de Rome. 100/120 1er août 1809, à Monseigneur : en tant que Président de la Consulte, qui aurait été flattée « de pouvoir se conformer aux désirs de Son Excellence le prince architrésorier […] Nous avions déjà nommé provisoirement aux places que votre Excellence nous indiquait de sa part et sur lesquelles S. M. l’Empereur a manifesté ses intentions »… 4 décembre 1812, à un Gouverneur général, au sujet d’un déserteur…

245. André-François MIot, comte dE MELIto (1762-1841) homme d’État et diplomate. L.S., Florence 23 messidor IV (11 juillet 1796), au citoyen Saliceti, commissaire du gouvernement près l’Armée d’Italie et des Alpes ; 3 pages et demie gr. in-fol., en-tête Le Ministre Plénipotentiaire de la République Française près le Grand Duc de Toscane, vignette gravée de la Légation de Toscane. 200/250 Intéressante lettre sur l’île d’Elbe. Instruit des craintes pour la sûreté de Portoferraio suscitées par les préparatifs des Anglais, Miot a fait des démarches pour éveiller la sollicitude du gouvernement de Toscane quant à cette place « qu’il

58 importe infiniment à nos intérêts et même à ceux bien entendus du Grand Duc de ne pas laisser tomber entre les mains de nos ennemis »… Le remplacement du gouverneur est convenu, mais « l’objet principal, celui de l’augmentation d’une garnison et de l’offre d’y contribuer par 200 hommes de troupes françaises est rejetté nettement. […] Le gouvernement se fondant sur l’état de neutralité dans lequel il n’a cessé d’être, sur la paix qu’il entretient avec toutes les Puissances, en tire des motifs de sécurité qu’il allegue sans y croire lui-même […] il me semble hors de doute que Porto Ferrajo tombera au pouvoir des Anglais »…

246. Bon-Adrien Janot de MONCEY (1754-1842) maréchal. 2 L.S. dont une avec 3 lignes autographes, 5 juin-12 juillet 1808, au général Cazals, commandant du Génie ; 1 page in-4 et 1 page et quart in-fol. 180/200 Campagne d’Espagne. Q. G. d’Aranjuez 5 juin 1808. Il s’inquiète de ne pas le voir arriver à Aranjuez « où tout mon quartier général a eu l’ordre de se rendre », et l’enjoint à les rejoindre le plus vite possible ; de sa main il lui demande d’amener deux compagnies qui devraient aussi être ici… Q. G. de San Clemente 12 juillet. Il informe Cazals, blessé, qu’il fait évacuer demain cent cinquante blessés sous l’escorte du général Ruby, dont la santé ne peut permettre de continuer un service actif et qui rentre sur Madrid. Il lui profite de profiter du convoi, regrettant vivement cette blessure qui l’éloigne…

247. Gaspard MONGE (1746-1818). P.S. (griffe) comme ministre de la Marine, contresignée par Cottrau, Paris 3 février 1793 ; 1 page grand in-fol. en partie impr., vignette, cachet encre rouge Au nom de la République française et cachet cire rouge du District de Bergues. 200/250 Permis de course donné « au citoyen Inghelaire, capitaine Ch. Delorne de faire armer et équipper en guerre un walacker nommé le Maraudeur […] actuellement au port de Dunkerque, avec tel nombre de canons, boulets, et telle quantité de poudres, plombs et autres munitions de guerres et vivres qu’il jugera nécessaire pour le mettre en état de courir sur les pirates, forbans, gens sans aveu, et généralement sur tous les ennemis de la République »… Le document a été visé par les administrateurs du District de Bergues.

248. MORBIHAN. Jean-Joseph DANET (1751-1820) administrateur et homme politique. P.S. « Danet aîné » comme Président de l’Administration centrale du département du Morbihan, 27 ventose IV (17 mars 1796) ; 4 pages in-fol., grande vignette à la ruche Département du Morbihan. 250/300 Comme il est « à craindre que l’ennemi extérieur qui paroit dans nos mers, ne dirige ses efforts sur Belle-Isle », l’administration a invité le général Quantin, commandant dans le Morbihan, à se réunir dans son sein avec des commissaires des guerres et de la Marine, afin d’aviser aux moyens d’approvisionner suffisamment la garnison de Belle-Isle « dans le cas où cette place seroit bloquée et obligée de soutenir un siège »… Suit un arrêté en 12 articles…

249. Victor MOREAU (1763-1813) général. L.S., Q.G. à Schiligheim 24 brumaire V (14 novembre 1796), au citoyen Ministre de la Guerre [Petiet] ; demi-page in-fol., en-tête Armée de Rhin-Moselle, vignette de l’État-major général, filigrane au bonnet phrygien. 120/150 « J’ai accordé au Gal Paillard un congé de deux mois pour le retablissement de sa santé. Il est remplacé dans ces fonctions par le Général de brigade Desenfans »…

250. Victor MOREAU. L.A.S., 1er ventose (19 février 1797), au général de division Reynier, chef de l’état-major général de l’Armée de Rhin et Moselle ; 1 page in-8, adresse, cachet cire rouge Général en chef (portrait gravé joint). 300/400 Avis du départ du prince Charles pour l’Italie. « J’apprends à Desaix, mon cher ami, un autre mouvement des Autrichiens vers l’Italie, le pr. Ch. y marche & ne laissera pas par conséquent grand’chose ici. Je lui parle également de l’arrangement proposé par le gl Menfeld, il ne faut point l’accepter, & s’il y a quelque chose de réglé il faut rompre sur le champ. Il vaut mieux le faire à présent que d’attendre au moment ou on commencera les hostilités. Cela fait toujours un mauvais effet s’il n’y a pas de doute que nous commencerons »... Il nomme les corps autrichiens partis pour l’Italie : les régiments de Stuart et Hohenlohe, le bataillon de grenadiers Ulm, etc., et ajoute : « J’espère pouvoir tirer quelques batteaux de ce pays »…

251. Victor MOREAU. L.A.S., 6 fructidor (23 août 1797 ?), au lieutenant général Lecourbe, à Strasbourg ; 3/4 page in-8, adresse avec contreseing autogr. 200/250 « Mon cher general plus de voyage de Paris la guerre va recommencer. Venez ce soir […] Je vais faire relever vos troupes »…

252. Victor MOREAU. L.A.S., 12 vendémiaire (3 octobre 1797), au général Reynier, chef de l’état-major de l’Armée de Rhin et Moselle, à Strasbourg ; 2 pages in-4, adresse. 400/500 Belle lettre écrite une dizaine de jours après sa réforme. Sa retraite tient non seulement aux intrigues de H., mais à d’autres causes qu’il pourrait lui dire par la suite ; il s’en trouve très heureux. « Il paroit que les hostilités vont recommencer. Augereau reunit le commandement des deux armées, il paroit que tu y seras employé comme gl de division & que Cherin aura l’etat major gl, moins de travail pour toi. On repandoit ici que Desaix ne seroit point employé, mais je n’en crois rien, ce seroit une grande faute. J’ai vu Souham, il crie de ce que Pichegru est demasqué. Il a sa réforme & cela lui donne de l’humeur,

59 il peut avoir ses raisons d’en vouloir au gouvernement, mais cela n’empeche pas que l’autre n’aye voulu rendre de très mauvais services à son pays. Je pense comme toi que s’il faut recommencer à se battre il faudra bien de la vigueur pour debrouiller le commencement des operations, je ne puis me dissimuler que notre position de la rive droite est mauvaise et qu’elle manque de profondeur, pour s’en tirer, il faut ou gagner une bataille le premier jour, ou manœuvrer bien habillement les deux armées, & malheureusement ni Augereau, ni Cherin, ni Duvigneau ne connoissent ni leur ennemi ni le terrein […]. J’ai reçu quelques details de Desaix sur l’Italie, mais ils sont vieux & s’il revient je te prie de m’en donner de bien amples sur tout ce qu’il a vu ; il paroit qu’il faut que l’armée renonce à largent de la Baviere & de la Souabe à moins qu’elle n’aille le chercher »… Reproduction page ci-contre

253. Victor MOREAU. P.S. « Le Général en chef Moreau », [31 juillet 1800] ; 1 page in-fol., cachet cire rouge. 150/200 Copie conforme d’une lettre des Pères Nicolas, Hartmanus et Tortunatus de l’abbaye de Wiblingen, au général Martial Thomas, après l’inculpation de ce dernier d’avoir levé chez eux des contributions : « Nous nous faisons un devoir sacré, de vous rendre la plus haute justice et estime, en assurant que loin de nous avoir demandé de l’argent, vous vous êtes empressé de nous secourir, lorsque nous avons imploré votre secours contre les militaires qui commettoient des désordres dans notre abbaye »…

254. Victor MOREAU. L.A.S., New York 1er septembre 1807, à une Milady [Lady Holland ?] ; 2 pages et demie in-4. 600/800 Longue et intéressante lettre d’exil, parlant du général russe Pahlen, de l’Empire grandissant de Napoléon, de Charles James Fox, oncle par alliance de Lady Holland, et de l’amie de Fox, la duchesse de Devonshire, tous deux décédés en 1806. Il confie sa lettre au comte de Pahlen que Milady a connu à Paris : « Il retourne dans sa patrie bien vivement affecté des malheurs que ses compatriotes viennent d’eprouver : il paroit que la paix sera le dedomagement des revers que la presomption & l’inexperience ont attiré sur cette armée, on s’est cru capable de vaincre, parce qu’on avoit resisté un moment. Vous me parlez du despotisme qui pese sur la France, ces evenemens cy vont sans doute l’etendre sur l’Europe, à l’Angleterre près ; & en vérité tous le meritent : les françois par leur pusillanimité & leur inconsequence, & les autres peuples pour la betise, la presomption & l’avidité de ceux qui les gouvernent. Tous les etats ne sont que des prefectures du nouveau Gargantua »… Lui-même a trouvé en Amérique la sécurité et le repos dont il avait besoin, après les fatigues et les épreuves auxquelles il avait été exposé ; l’Angleterre présente sans doute d’autres agréments mais il trouve prudent d’attendre la paix, pour la visiter. « J’ai senti bien vivement […] la perte que vous avez faite de votre respectable ami Mr Fox. J’ai également été bien sensible à celle de Madame la duchesse de Devonshire qu’une mort trop prématurée a enlevée à ses nombreux amis. […] Nous sommes ici en mauvais menage avec votre pays, ce qui me fache car je n’aime plus la guerre. J’ai beaucoup d’humeur contre vos amiraux, qui pour quatre mauvais deserteurs vont susciter une querelle qui peut avoir des suites funestes pour les deux pays : mais je ne suis pas plus content de ces gens cy, qui au lieu de demander avec calme & dignité une satisfaction qu’on leur auroit probablement accordée, se sont mis à créer des comités & a faire une guerre d’invectives comme on faisoit en France en 1793 »…

255. Victor MOREAU. L.A.S., [New York] 9 septembre [1812], à son cher Prunier, adressée au nom de son ancien aide de camp Rapatel, à Baltimore ; 1 page in-4, adresse. 250/300 La santé de sa femme a beaucoup souffert du chagrin qu’elle a ressenti de la mort de sa mère. « Il lui faudroit de la dissipation & un peu de compagnie, & elle ne veut voir personne, cependant j’ai obtenu d’elle de faire le voyage de Trenton pour nommer l’enfant de Mad. Sartory, & j’en espere beaucoup. […] la route & le deplacement la dissiperont un peu. Je n’ai pas voulu vous priver du plaisir de voir Rapatel, & puis j’ai reçu votre lettre le jour de l’arrivée de Mlles St Menin & Bascher, & nous avons été obligé de nous entasser pour les etablir, vous scavez comme ceci est petit & que nous sommes passablement de monde, enfin nous n’avions à leur donner que la chambre qui vous etoit destinée »…

256. [Victor MOREAU]. P.S. par les Représentants du peuple Jean-Marie GOUJON et Nicolas-Joseph HENTZ, Landau 19 messidor II (7 juillet 1794) ; 1 page in-fol., en-tête Les Représentants du peuple envoyés près les Armées du Rhin & de la Moselle, vignette au bonnet phrygien, cachet cire rouge. 200/250 Arrêté plaçant Moreau, général en chef de l’Armée de la Moselle, sous le commandement supérieur de Michaud, général en chef de l’Armée du Rhin. « Considérant qu’il est impossible que les attaques dirigées contre l’ennemi qui occupe Kaiserlautern, une partie du revers des Vosges et le Spirebach, ayent l’ensemble nécessaire au succès, à moins que les dispositions et les forces des armées du Rhin et de la Moselle, employées contre cet ennemi, ne soyent aux ordres d’un même chef, […] Moreau, Général en chef de l’armée de la Moselle se conformera en tout point aux plans arrêtés par le général en chef de l’armée du Rhin »..

257. Édouard MOUNIER (1784-1843) administrateur et homme politique. L.S. comme Intendant des bâtiments de la Couronne, Paris 5 janvier 1814, à Champagny, duc de Cadore ; 4 pages in-fol. 250/300 Lettre relative au budget des travaux au Louvre, ordonnés par l’Empereur pour « procurer de l’occupation aux ouvriers de Paris », et aux propositions de l’architecte Fontaine pour la construction en élévation de la Galerie Napoléon, et la transformation en salon d’une partie de la galerie du Musée Napoléon qui touche le Palais des Tuileries : prévisions du coût de la mise en état d’habitation, menuiserie, dorures, ameublement…

60 252 258

258. Joachim MURAT (1767-1815) maréchal, Roi de Naples. L.A.S., Q.G. de Milan 10 messidor X (29 juin 1802), au général Bron de Bailly ; 1 page in-4, en-tête Armée française en Italie. Le Général en Chef, vignette (portrait joint). 600/800 Murat lui envoie « une lettre de marque et je désire que vous puissiés en tirer grand parti. […] Les dépots de votre cavalerie vont vous rejoindre ». Reproduction ci-dessus

259. Joa chim MURAT. L.A.S., Uderwanghen 15 juin [1807], 6 heures du matin, au maréchal Soult ; 2 pages in-8. 1.000/1.200 Superbe lettre au lendemain de la bataille de Friedland. « Victoire complette sous Fridland, Monsieur le Mal, me mande le prince de Neuchatel [Berthier]. Je vous ai fait part des ordres de l’empereur qui m’ordonnait de marcher sur Fridland et de vous emparer de Konisberg ». Il a renvoyé hier le général Belliard en parlementaire, mais n’en a aucune nouvelle. Après la « si bonne nouvelle », il pense qu’il n’est plus si nécessaire à Friedland et a donc fait faire halte : « il est presumable que je reviendrai vous rejoindre. Je vous envoye la 3e Brigade de la Don Milhaud. Faites tout votre possible pour vous emparer de Konisberg, vous devés sentir toute l’importance de son occupation, […] l’empereur y attache le plus grand prix »…

260. Étienne NANSOUTY (1768-1815) général. L.A.S. Czerwonka 3 janvier 1806 [1807], au maréchal Soult ; 4 pages petit in-4. 400/500 Campagne de Pologne. Il rend compte de mouvements de cavalerie ; la division de dragons du général Klein se conformera aux ordres dans les jours qui viennent… Cependant Nansouty craint pour leur subsistance : « le pays en a été pillé et dévasté par les russes et n’offre d’ailleurs aucunes ressources. J’en ai rendu compte au Prince Major général. – Le rapport des reconnoissances est que l’ennemi a évacué la rive droite de l’Omulew après avoir détruit ou brulé les ponts. Il occupe Ostrolinka. On a fait réparer le pont sur l’Omulew. Un escadron s’est porté en avant et a reconnu le pont d’Ostrolenka qui est aussi détruit. La cavalerie légère de votre corps d’armée […] a communiqué avec celle de la brigade Bruyeres [..]. Deux deserteurs arrêtés hier assurent que l’ennemi est en pleine retraite »…

261. NAPOLÉON Ier. L.S. « Buonaparte », Q.G. de Nice 20 messidor II (8 juillet 1794), au citoyen Berlier (sous- directeur de l’artillerie à l’Armée d’Italie) ; demi-page in-4, en-tête Le Général Commandant l’Artillerie de l’Armée d’Italie (lég. rouss., encadrée). 2.000/2.500 « Fais faire dix-huit écouvillons et douze refouloirs de 36 »…

61 262. NAPOLÉON Ier. Brevet imprimé sur vélin, [1802-1804] ; vélin grand in-fol. (environ 52,5 x 36,5 cm) impr., à en-tête BonaParte Primo Console della Repubblica Francese, Presidente della Repubblica Italiana, grande et belle vignette gravée en tête aux emblèmes de la mer et du commerce sur fond de paysage côtier, et au bas tritons et dauphins ; en italien. 1.200/1.500 Rare et superbe congé maritime resté vierge, à l’en-tête de Bonaparte comme Président de la République Italienne. Reproduction page ci-contre

263. NAPOLÉON Ier. P.S. « Bonaparte » comme Premier Consul, Paris 4 pluviose XI (24 janvier 1803) ; contresignée par le Secrétaire d’État Hugues Maret et le ministre de la Guerre Alexandre Berthier ; vélin in-plano en partie impr., vignette gravée de B. Roger [BB n° 231] au nom de Bonaparte 1er Consul de la République sur le socle, sceau sous papier. 1.500/2.000 Beau brevet d’honneur pour Charles Martin (1772-1859), natif de Carnoules (Var), « adjudant major à la 45ème 1/2 Brigade d’Infanterie de ligne, qui, pendant le Blocus de la place du Fort de Gavy [Gavi entre Alessandria et Gênes] s’est conduit en militaire expérimenté ; par ses soins et son activité, a fait échouer plusieurs attaques nocturnes que l’ennemi dirigeoit sur la ville ; a contribué à déjouer une conspiration qui tendoit à égorger une partie de la garnison et à livrer le Fort ; et qui, le 25 Prairial, an huit, malgré les nombreuses patrouilles autrichiennes, parvint à porter au Premier Consul des dépêches du Commandant de la Place. Lui décerne, à titre de récompense nationale, un sabre d’honneur »… On joint un brevet signé « Bonaparte » (secrétaire), contresignée par Hugues Maret et Alexandre Berthier ; vélin in-fol. en partie impr., vignette gravée de B. Roger [BB n° 231] au nom de Bonaparte 1er Consul de la République sur le socle, sceau sous papier. Nomination de Charles Martin « à l’emploi d’adjudant major avec rang de capitaine à la 45e ½ Brigade de ligne »… Reproduction page ci-contre

264. NAPOLÉON Ier. L.S. « Nap », Saint-Cloud 18 août 1808, au Prince Eugène Napoléon ; demi-page in-4. 700/800 « Mon fils, je vous remercie de la lettre que vous m’avez écrite à l’occasion de ma fête, et que m’a apportée votre aide de camp »…

265. NAPOLÉON Ier. P.S. « NP », Paris 16 décembre 1810, en tête d’une L.S. d’Eugène de Beauharnais, Milan 4 décembre 1810 ; 3 pages in-fol. 700/800 Le Prince Eugène, Vice-Roi d’Italie, en réponse à la question de savoir quelle économie il y aurait à rappeler du royaume d’Italie tout le personnel de l’artillerie française, et à en retirer tout le matériel à Alexandrie, plaide pour leur maintien dans son royaume, pour des raisons stratégiques et économiques. « Votre Majesté ayant cédé à Son Royaume d’Italie toute l’artie française employée dans les places, il n’y a plus rien aujourd’hui appartenant à l’Empire. […] pour le matériel de l’artillerie de campagne, Votre Majesté doit le conserver dans son Royaume pour l’avoir sous la main de quelque côté qu’Elle veuille agir et sans annoncer d’avance ses projets. […] ces troupes ne coutent pas plus dans le Royaume qu’à Alexandrie », etc. En tête, Napoléon renvoie au ministre de la Guerre « pour me faire un rapport »…

*266. NAPOLÉON Ier. P.S. « NP », Porto Ferrajo 2 juillet 1814, en tête d’une L.A.S. du général Antoine Drouot, Porto Ferrajo 1er juillet 1814 ; demi-page in-fol. 600/800 « Rapport à Sa Majesté l’Empereur » de Drouot : « Le Gal Cambronne demande une permission d’un mois pour aller à St Michel département de Marengo en faveur d’un grenadier qui desireroit partir par le batiment qui va être expédié par Gênes ». Napoléon s’y oppose : « Il est évident que ce soldat arrivé à Marengo, les autorités de Sardaigne ne le laisseront plus revenir ; c’est donc comme si on lui donnait son congé »…

267. [NAPOLÉON Ier]. Manuscrit, Rapports à l’Empereur, 14 mars 1810-5 janvier 1814 ; cahier in-fol. de [13] feuillets recto-verso non chiffrés (+ longue suite de feuillets blancs), cartonnage de l’époque un peu usagé, étiquette contrecollée sur le plat supérieur avec titre à l’encre. 1.500/1.800 Copie d’époque de rapports à l’Empereur concernant sa Maison. Mise à la retraite des chanteurs Brizzi et Mme Paër, nominations et traitements des chambellans, rapport concernant Nitot et les bijoux de l’Impératrice Joséphine, projet de décret pour la garde des Diamants de la Couronne, médaillons en diamants pour donner aux enfants que l’Empereur a tenus sur les fonts baptismaux, médailles frappées et cadeaux à l’occasion du baptême du Roi de Rome, étrennes pour la nourrice du Roi de Rome, retraite du castrat Crescentini, etc. Reproduction page ci-contre

268. [NAPOLÉON Ier]. Épreuve de vignette gravée par Villeroy d’après Prud’hon ; 1 page obl. in-4. 300/350 Belle épreuve à toutes marges de la vignette en grand format d’après Prud’hon [BB n° 231] pour le Gouvernement français, ici avec la légende sur le socle : Bonaparte 1er Consul de la République, et sur la stèle : Au nom du peuple français.

62 262 267

263

63 269. [NAPOLÉON Ier]. François-Louis BUGNION (1822-1880) pasteur réformé et voyageur. L.A.S. avec P.S. en partie autographe, Odessa 25 janvier 1852, au R.P. Athanase Coquerel ; 1 page in-4 à en-tête en russe de l’Église Réformée, et 3 pages in-4 (pet. fentes aux plis). 100/150 Curieuses révélations sur un fils inconnu de Napoléon. Il communique à Coquerel une « Confession » faite la veille, et le prie « de vouloir bien avoir une entrevue avec le prince Jérôme Bonaparte & au besoin avec M. le Président » pour leur en donner connaissance… Le document résume le récit de « Mme Alexandrine née Naverne » : en 1812, un jeune homme fut arrêté par les Russes dans la tente de l’Empereur pendant la retraite de Russie ; détenu, interdit de se nommer, il vécut désormais sous le nom de M. de Naverne, eut un fils qui ressembla étonnamment au duc de Reichstadt, et mourut en criant le nom de Napoléon…

270. Michel NEY (1769-1815) maréchal. L.S. avec 12 lignes autographes, Hohenstein 23 janvier 1807, au maréchal Soult ; 1 page et quart in-fol. 300/400 Le général Grouchy l’a averti que « l’ennemi avance de toutes parts sur mon flanc droit ; qu’il est entré à Ortelsburg, à Mensguth et à Passenheim aussitôt après que ces différents points ont été évacués par nos troupes ». Il reste cependant prudent, dans l’attente d’autres renseignements : « Je pense […] que l’ennemi ne marche ainsi sur nous que pour nous obliger à rester dans les cantonnements que nous devons occuper »… Il ajoute de sa main qu’une fusillade a été entendue vers Liebstadt. Il lui fait part de ses intentions, et de sa stratégie, visant à garder Hohenstein et couvrir les arrières du Prince de Ponte-Corvo [Bernadotte] et appuyer sa droite… Sur le reste de la page, on a copié un extrait de lettre du général Grouchy. On joint les copies d’un échange de lettres entre Ney et Bernadotte, 25 janvier 1807.

271. Michel NEY, duc d’Elchingen. L.S., aux Coudreaux 6 juillet 1811, à Lacuée comte de Cessac, premier inspecteur du Corps impérial du génie ; 1 page in-fol. 200/250 Recommandation de M. Couche, chef de bataillon du génie, pour le grade de major : « cet officier qui a servi sous mes ordres dans le 6e corps d’armée, comme commandant de son arme, a montré pendant les dernières campagnes d’Espagne et de Portugal, et notamment aux sièges de Ciudad Rodrigo et d’Almeyda qu’il a dirigés, un zèle infatigable, de grands talents et une bravoure à toute épreuve »…

272. Pierre-François PERCY (1754-1825) chirurgien militaire. L.A.S. comme chirurgien inspecteur général, devant Dantzig 20 mai 1807, au ministre directeur de l’Administration de la Guerre [Dejean] ; 1 page et demie grand in-fol. 300/400 Au sujet du chirurgien-major Jeantet « que, pour récompense et encouragement, vous avez tiré d’un Régt d’Infanterie, pour le nommer au 11e de Dragons. Ce serviteur également honnête et habile, ne peut se décider à quitter le 50e Régt, où il est heureux, chéri, estimé, il y tient comme à sa famille, et la nouvelle commission […] quelque flatteuse et honorable qu’elle lui eût paru d’ailleurs, l’a mis au désespoir »… Percy pourrait citer dix autres chirurgiens-majors pour qui pareil changement a été une source de peine et de dégoût ; avant de faire ces mutations, il faudrait savoir si elles peuvent intéresser et satisfaire les chirurgiens-majors : « C’est un moyen d’en encourager plusieurs à qui le service de l’Infanterie ne plaît point […]. Mais ceux qui, comme M. Jeantet, sont très contens de ce service, qui ne demandent qu’à y etre maintenus, est-ce les récompenser que de les faire passer dans une autre arme ? »… On joint une P.S. : certificat médical délivré comme chirurgien en chef de l’Armée d’Angleterre, Strasbourg er1 nivose VII (21 décembre 1798, avec en-tête, vignette, et cachet cire).

273. Claude PETIET (1749-1806) homme politique, ministre de la Guerre. L.A.S., Q.G. à Boulogne 22 messidor XIII (11 juillet 1805), au préfet du Nord [Christophe Dieudonné] ; 1 page in-fol. à son en-tête Petiet, Conseiller d’Etat, Commissaire général des Camps et Armées des Côtes, vignette. 80/100 Il apprend que « les versemens de paille pour l’armée sont arretés faute de payement. Je viens de mettre à la disposition de l’entrepreneur 60,000f destinés à acquitter les denrées »…

274. PIÉMONT. P.S. par Joachim Oudet-Ducrouzot, secrétaire général du Commissariat général de Police, Turin 30 thermidor X (18 août 1802) ; 1 page in-fol. en partie impr., en-tête Commissariat général de Police. Résidence de Turin, vignette, cachets encre, visas et cachets au dos (fentes réparées). 100/120 Passeport pour le citoyen Joseph Bosredont, propriétaire, allant de Turin à Aix en Savoie, département du Mont Blanc, avec visas de Joseph de Verneilh, préfet du Mont Blanc, Delisle, maire-adjoint de Genève, et Dubois, commissaire général de police à Lyon.

64 275. Louis-Antoine PILLE (1749-1828) général. P.S. comme Commissaire de l’organisation et du mouvement des armées de terre, Paris 13 pluviose III (1er février 1795) ; 1 page grand in-fol. en partie impr., belle vignette gravée. 120/150

Passeport pour le citoyen Vezin, « commissaire des guerres à l’Armée des Pyrénées Orientales pour se rendre à cette armée »…

276. POLOGNE. 4 L.A.S. du comte J. Moszynski, Varsovie 15 janvier-5 février 1807, à un général ; 4 pages et demie in-fol. à en-tête Le Chef de la Police et Président de la Ville. 150/200

Intéressante correspondance au sujet de l’enrôlement forcé des habitants de Varsovie dans l’armée française comme aides, ouvriers, etc… Le comte intercède en faveur du 5e cercle, le plus pauvre de tous ; prie de baisser le nombre d’hommes pris dans le 4e cercle ; rappelle sur un arrangement non tenu stipulant « qu’il ne serait fourni qu’un certain nombre d’ouvriers pour les fortifications de Prague, qui ne passerait pas les cinquante par cercle » ; prévient que « le 6e cercle n’est pas en état de fournir 100 fr. par jour aux fortifications de Prague »…

277. André POMME, dit POMME l’Américain (1756-1842) conventionnel. L.S. « Pomme l’Américain », Nantes 24 ventose III (14 mars 1795), au citoyen Bernard, inspecteur civil de la Marine à Nantes ; 1 page et demie in-4, en-tête Pomme, Représentant du Peuple, délégué […] dans les Ports d’Honfleur, Cherbourg, Port-Malo, Nantes & Paimbœuf, vignette (lég. mouill. sur un bord). 150/200

… « quand bien même le chargement du navire hambourgeois la Catherine appartiendrait aux ennemis de l’Etat, le capitaine n’en serait pas moins fondé dans les réclamations qu’il m’a adressées » ; il faut donc « faire régler par arbitres les réclamations de ce capitaine » et ordonnancer les paiements sur la caisse de la Marine…

278. PRISONS. Copie manuscrite d’un registre des prisonniers politiques à la fin de 1811, [copie vers 1875] ; un volume in-fol. de 98 ff. recto-verso réglés au crayon (plus qqs ff. vierges), reliure demi-basane rouge. 1.500/1.800

Très intéressant document pour l’étude des prisonniers politiques sous l’Empire, copié d’une belle écriture calligraphiée. Elle porte au début cette note autographe de l’historien Georges Picot (1838-1909) : « L’original de ce manuscrit a été retrouvé en 1878 dans une armoire du ministère de la Justice pendant que j’étais directeur des Affaires criminelles. Avant de le déposer aux Archives nationales, je l’ai fait copier. G. Picot ». Georges Picot occupa ces fonctions de 1877 à 1879. Le manuscrit comprend cinq états : prisonniers d’État proprement dits ou détenus pour délits politiques ; prêtres détenus à raison des affaires ecclésiastiques ; prisonniers qui, après avoir été traduits devant les tribunaux y ont été acquittés, malgré des présomptions de culpabilité telles que l’intérêt de la société a paru exiger que leur détention fût maintenue, par mesure de haute police ; hommes vicieux, prévenus de crimes ou de délits pour lesquels ils n’ont pas été traduits devant les tribunaux ; vagabonds et gens sans aveu. Chaque état est divisé en 11 colonnes : nom et prénoms ; âge ; lieu de naissance ; domicile, qualité et profession ; époque de la détention ; lieu de la détention ; motif de la détention ; autorités qui ont prononcé la détention ; observations et demandes des détenus ; opinions des commissaires de Sa Majesté ; décision de Sa Majesté.

279. Antoine-Guillaume RAMPON (1759-1842) général. L.S., Q.G. du Caire 21 nivose VII (10 janvier 1799), au citoyen Poussielgue, administrateur général des finances ; 3/4 page in-fol., en-tête La République ou la mort, raMPon Général de Brigade Commandant, vignette. 100/150

Campagne d’Égypte. Il a reçu l’ordre de se rendre « dans la province d’Atfieté pour y recouvrer le Misy ; pour ma règle, je vous invite à vouloir me donner une note détaillée de ce que cette Province a déjà payé et de ce qu’elle reste devoir »…

280. Michel-Louis-Étienne REGNAUD DE SAINT-JEAN D’ANGELY (1761-1819) administrateur et ministre. 2 L.S., Paris 1801-1803 ; 1 page in-4 chaque à son en-tête, petites vignettes, une adresse (cachets de collection, tache sur la première). 70/80

17 thermidor IX (5 août 1801), au conseiller d’État Regnier, sur la réclamation du général de division Loison contre l’ordre donné par l’administration forestière « d’abattre du bois dans le domaine de Montfermeil qu’il a acquis »… 5 ventose XI (24 février 1803), au citoyen Guys, commissaire des Relations extérieures à Tripoli (Syrie) : « L’accroissement de nos relations dans la Méditerranée et dans la mer Noire, n’a point encore amené les nouvelles nominations d’agens commerciaux qui doivent en être la suite naturelle » ; il conseille « non pas de mettre le pied à l’étrier, mais de tirer le coup de partance et d’aller à votre destination jusqu’à ce que je voye jour à vous faire obtenir un poste qui convienne mieux à votre zèle et surtout à vos lumieres et à vos talens »…

65 281. Nicolas-François-Sylvestre RÉGNIER, duc de MASSA (1783-1851) fils du ministre de Napoléon, administrateur et homme politique. 7 L.A.S., Paris 1810-1811, à son beau-père le maréchal Macdonald, la plupart avec note a.s. du destinataire ; 10 pages in-fol. ou in-4, 2 adresses. 150/200 Au sujet de son mariage avec Anne-Charlotte dite Nancy Macdonald (décembre 1810). 23 août 1810, demande officielle en trois exemplaires… 3 décembre, le général Beurnonville a reçu la procuration du maréchal pour conduire à l’autel « cette fille si justement chérie »…23 juin 1811, explication de l’emploi des fonds touchés pour le maréchal au Trésor impérial… 3 novembre, annonce de la naissance d’un « gros » qui « fait un tapage du diable » [Alfred (1811-1813)]… 5 novembre, nouvelles de l’enfant et de sa mère…

282. REMONTES. P.S. (griffes) par les Commissaires aux Transports, Postes et Messageries Moreaux, Liévain et Lemercier, Paris 1er floréal II (20 avril 1794) ; 1 page in-fol. en partie impr.,vignette de la Commission des Transports militaires (inconnue de BB). 100/150 Commission de sous-chef du Bureau des Remontes pour le Citoyen François Joseph Antoine Schwingdenhamer dit La Martellière…

283. Jean-François, baron RENOU DE LA BRUNE (1771-1837) colonel. Manuscrit autographe ; carnet oblong in-8, 55 ff. (et 98 ff. vierges), reliure usagée basane maroquiné rouge, fermoir en laiton. 1.500/1.800 Intéressant carnet de notes du colonel de la Brune, contenant un bref mémoire justificatif de sa campagne en Espagne en 1812, au moment où il fut gouverneur d’Avila. Ancien élève de la Marine en 1788, blessé lors d’un combat en mer en 1795, Jean-François Renou de La Brune fut nommé sous-commissaire d’escadre en 1796 avant de servir comme capitaine d’un bataillon de la Seine puis à l’état-major de Mellinet à l’Armée d’Italie en 1799. Il est aide de camp du général Guiot de Lacour en février 1802 et passera sous les ordres du maréchal Ney en septembre 1806 ; alors nommé chef de bataillon aide de camp, il est envoyé en Espagne en 1809, est promu adjudant commandant, employé comme chef d’état-major de la 2e Division d’infanterie du 6e Corps de l’Armée du Portugal ; il sera blessé à la bataille de Fuentes de Onoro en 1811. Ces notes évoquent sa carrière militaire, depuis sa charge de gouverneur d’Avila en mai 1812, la prise de Madrid en août, et sa libération des prisons anglaises en mai 1814. Le colonel offre en outre un bel aperçu de l’état d’esprit militaire et de la fin de l’occupation française en Espagne. C’est aussi un carnet privé, agrémenté de poèmes d’amour, de proverbes et paroles de morale, de notes diverses, dont une curieuse notice sur la franc-maçonnerie, de petits problèmes de mathématiques et de chimie, des remèdes… Le 15 mai 1812, il est nommé par le maréchal Marmont gouverneur de la province d’Avila. Le 13 juillet, il reçoit l’ordre du Roi Joseph de quitter le pays « avec les troupes sous mes ordres et de les amener à Madrid. J’obéis à regret, certain que S.M. a été trompé par de faux rapports sur la situation de l’armée anglaise. Je pouvais être encore utile en occupant cette province et j’aurais eu toujours ma retraite assurée par les montagnes […] je pars cette nuit ; j’amène toute mon artillerie, tous les malades et tous les blessés […] l’ennemi verra du moins que j’ai fait ma retraite de sang-froid. J’emporte avec moi les regrets des habitans et leur estime ». 15 juillet : arrivée à Madrid avec 1800 hommes et 9 pièces de canon ; il est reçu par le Roi Joseph. 10 août, départ du Roi Joseph ; on confie le parc d’artillerie de la capitale au colonelLafond ; la position est intenable, le désordre est partout, et l’on ne songe qu’à fuir et « sauver son pillage »… 12 août : un parlementaire se présente au nom de Wellington ; la ville est bombardée par les Anglais ; Renou propose (trop tard) de détruire l’artillerie et les poudres, et de rejoindre le gros de l’armée par les montagnes ; Lafond, indécis, est finalement fait prisonnier, et il charge Renou de se rendre au quartier général anglais pour traiter la reddition : « nous sortions avec les honneurs de la guerre ; dès le soir même, je fus conduit moi et mes malheureux compagnons à travers une populace en délire qui nous aurait déchiré si la garde anglaise n’eut opposé une contenance pour nous protéger »… Récit de la marche de la colonne des prisonniers jusqu’à Lisbonne où les officiers sont enfermés dans les prisons du château ; libéré sous condition par le gouverneur de Lisbonne, Renou est embarqué vers Portsmouth puis les prisons militaires d’Écosse. Après 21 mois de captivité, il pourra regagner la France, où il se bat en duel… [Il passera ensuite dans le corps de la Gendarmerie, à Niort, Paris, Moulins et Caen ; promu maréchal de camp en octobre 1830, il organisera le corps des Sapeurs-Pompiers puis sera commandant du département du Calvados (1831) avant d’être mis en disponibilité puis à la retraite en 1834.] On joint 2 pièces en espagnol : L.S. de l’évêque d’Avila au colonel Renou, 27 juin 1812 ; et un placard imprimé comme gouverneur (15 juin 1812).

284. RÉPUBLIQUE CISALPINE. L.A.S. du capitaine Sallé, Massa 26 vendémiaire X (17 octobre 1797), à un Citoyen ministre ; 2 pages in-fol. à la devise Libertà Eguaglianza, belle vignette gravée [inconnue de BB]. 250/300 Réformé après 22 ans de service et campagnes, « ayant été officier dans le ci-devant ozième regiment de France je passé major de batallon a venir par ordre du generale divisionaire Baradeguelier [Baraguey d’Hilliers], d’après les ordre du generale en chef Bonaparte. Je demende donc que vous pretier la main à un militaire, je commande cette place il y a cinq année, et dans ce moment tout le pays me reclame »… Très belle et rare vignette : sur deux drapeaux croisés, deux médaillons représentent les symboles républicains et l’autre le buste de Bonaparte avec l’inscription Napol. Bonaparte Primus Consul Repub. Gallicæ. Reproduction page 57

66 285. RÉPUBLIQUE ROMAINE. 7 lettres ou pièces, 1798-1799 ; en-têtes et vignettes ; une en italien. 300/400 Ancône 2 germinal 1re année de la République romaine (22 mars 1798), l.s. par Belanzoni, à en-tête d’Il Governo centrale de’ Paesi riuniti (en italien). Rome 6 fructidor (23 août) 1798, lettre ms au citoyen Alexandre aîné à Bordeaux : « Aucunes nouvelles du Général Bonaparte ; toutes celles venues de Venise & Trieste sont fausses. Bonaparte […] saura bien leur en donner de meilleures & plus vraies. Notre petite république est encore dans l’enfance »… (en-tête Repubblica Romana, belle vignette gravée de Petrini, défauts). Perugia 20 frimaire VII (10 décembre 1798), l.s. de Bertolio et Duport, Commissaires du Directoire exécutif de la République Française envoyés dans la République Romaine, au général Macdonald : félicitations sur le combat d’Ottricoli, à la suite d’autres victoires par lesquelles il immortalise l’Armée de Rome… Forteresse de Perugia (29 août 1799), p.s. d’Alexandre Lenadier, commissaire des guerres (à son en-tête et jolie vignette), certifiant le paiement d’appointements au médecin chargé du service de l’hôpital militaire de cette place. 3 belles épreuves de vignettes gravées de la Repubblica Romana, 2 tirées par Perego Salvioni (dont une par St. Casabona gravée par Bossi), et une à en-tête de Bassi Ministro della Giustizia e Polizia par P. Lapi gravée par Fontana.

286. RÉVOLUTION. Environ 50 lettres ou pièces, et 50 imprimés. 300/400 Lettres et documents par Aubert-Dubayet (lettre de la prison de l’Abbaye à sa femme), Chambon, Clauzel, Coignet, Duvivier, Guineau-Dupré (au Premier Consul), Laussat, Palombini, Réal, Villar, Ch. Villette, etc. Correspondance militaire de la République Cisalpine et la République Italienne (vignettes), laissez-passer, certificats de résidence et de non-inscription sur les listes d’émigrés, certificat de service et de blessure au siège de Mayence, extrait de décès à l’hôpital militaire de Mayence, prospectus, programmes de fêtes officielles, décret de la Convention, discours et adresses, chansons patriotiques, numéros du Postillon des Armées, L’Ami des lois, Nouvelles politiques, Gazette de France, La Correspondance des dames, etc.

287. Jean-Pierre ROGELET (1775-1852) l’un des pionniers de la télégraphie en France. P.A.S. comme Directeur du Télégraphe à Metz, Metz 30 mai 1815, adressée au comte Gérard, général en chef de l’Armée de la Moselle à Metz ; 1 page in-fol. à en-tête Télégraphie. Dépêche Télégraphique, belle vignette gravée au télégraphe, adresse avec contreseing autographe. 200/300 Préparatifs de la Campagne en Belgique. Copie conforme de la dépêche du Ministre de la Guerre Davout au général comte Gérard : « Il faut racheter, sur le champ, les armes dont des particuliers de Metz, et du Département, sont propriétaires, le prix de leur estimation devra en etre payé de suite par le Préfet de la Moselle qui sera remboursé incessamment de cette avance. Ces armes devront être délivrées aux corps de partisans de la Moselle »…

288. Jean RONDELET (1743-1829) architecte. L.S. comme Commissaire des Travaux publics, 4 nivose III (24 décembre 1794), à l’architecte Poyet, architecte ; 3 pages in-fol., vignette gravée [inconnue de BB] (bord réparé). 150/200 Au sujet d’une réclamation du citoyen Rousseau, marchand de vin, dont le logement à la barrière d’Ivry et de l’Hôpital a été occupé par un corps de garde, « ce qui l’a empêché, dit-il, de faire son état librement », et occasionné la perte de meubles et autres objets…

289. SAINT-DOMINGUE. L.A.S. du commissaire des guerres Dintrans, la Tortue 21 brumaire XI (12 novembre 1802), au citoyen Letellier, chef du service des vivres ; 1 page in-4 à en-tête Dintrans Commissaire des Gres Employé à l’Armée Expéditionnaire, jolie vignette gravée à son chiffre. 80/100 Ordre de fournir du biscuit et du vin à la Basse-Terre, avec un employé pour les distribuer aux quelque 100 convalescents au moment de leur embarquement : « de quoi faire la distribution par un canot de la Pointe aux Oiseaux. Le Kléber vous porte cent barrils de farine, 30 barriques de vin & 30 de salaison »…

290 Louis-Joseph SAINT-HILAIRE (1766-1809) général, mort des suites de sa blessure à Essling. L.A.S., Camp devant Pillau 20 juin 1807, au maréchal Soult ; 2 pages et demie in-fol. 200/250 Intéressante lettre sur la négociation d’une trêve pendant le siège de Pillau. Il a arrêté avec le commandant de la forteresse « une suspension d’armes aux conditions suivantes, mais dont toute espèce d’extension a été refusée ». Pendant toute la durée de la suspension, il ne pourra être fait aucun travail par les troupes françaises ou prussiennes ; « La place ne recevra aucun secours soit en homme soit en munition […]. Il n’entrera ni ne sortira du port de Pilau, aucun bâtiment armé ni marchand. Les bâtiments neutres qui sont dans le Frische Hoff n’en sortiront qu’avec le consentement de Mr le Gal St-Hilaire et Mr le commandant de la place de Pilau ». Il note qu’il s’est vivement plaint au commandant de la place « de ce que des neutres étaient restés exposés au feu de mon artillerie sans s’être faits connaître d’une manière positive, et que sans mon respect pour le pavillon qu’ils ont arboré, j’aurais pu les traiter pour batimens ennemis ». La reprise des hostilités devra être signalée 24 heures à l’avance, etc. Il va tâcher de profiter de la suspension d’armes pour avancer les négociations… On joint la copie d’une lettre du même à Soult, Pillau 19 juin 1807 ; et 1 L.S. du gal de Songis à Soult, 21 juin 1807, au sujet du siège de Pillau.

67 291. Christophe SALICETI (1757-1809) conventionnel (Corse) et diplomate. L.S., Gênes 15 floréal XII (5 mai 1804), au juge de paix du canton d’Antibes ; 1 page in-4, en-tête Le Ministre Plénipotentiaire de la République Française près la République Ligurienne, vignette à son chiffre, adresse avec marques postales. 100/120 Il promet d’appuyer la réclamation du protégé du juge, « mais s’agissant d’un séquestre qui existe, il faudra travailler à le faire lever par les voyes de justice, et d’après les formes déterminées par les lois »…

292. Barthélemy-Joseph SCHÉRER (1747-1804) général, ministre de la Guerre. L.A.S. comme capitaine aide-de- camp, Paris 16 décembre 1792, au citoyen Pache, ministre de la Guerre ; 2 pages et demie in-fol. (cachet de la collection Max Thorek). 150/200 Il sollicite le grade de lieutenant-colonel dans le 4e régiment de dragons ou dans le 44e régiment d’infanterie, et il présente ses états de services en se recommandant des généraux Kellermann et Deprez de Crassier, et du commissaire Carnot. « Mon civisme est connu, et j’aurai la noble audace de le disputer en talents militaires avec touts mes concurrents. Mettez moi à l’essai ; sous un ministre patriote l’intrigue est nulle, les talents sont tout »… Il propose de s’occuper de la levée des nouveaux corps décrétée par la Convention : « Il s’agit de plusieurs millions, et la nation a droit d’attendre que ces corps si couteux, soient bons, et servent à la prochaine campagne utilement, or […] il est impossible qu’accablé du fardeau énorme des affaires, votre œil puisse surveiller la levée l’économie, l’organisation la discipline, et l’instruction de ces differents corps »…

293. Barthélemy SCHÉRER. L.S., Q.G. à Inzago 6 floréal VII (25 avril 1799), au payeur général de l’Armée à Milan ; 1 page et quart in-fol., en-tête Armée d’Italie. Le Général en Chef, petite vignette (petits défauts). 100/120 Si les mesures prescrites retardent le service ou qu’elles contreviennent au vœu des arrêts du Directoire concernant l’établissement des commissions civiles, Schérer autorise le payeur à acquitter les ordonnances du commissaire ordonnateur en chef « concernant les dépenses extraordinaires et à excepter […] mes dépenses secretes pour lesquelles vous tiendrez une comptabilité particuliere »…

294. Horace SEBASTIANI (1772-1851) maréchal. L.A.S., Chartres 17 thermidor VI (4 août 1798), au citoyen Saliceti, représentant du Peuple ; 1 page in-4 (portrait joint). 150/200 « Mon régiment a reçu ordre de se rendre à Strasbourg pour y faire partie de l’armée du Rhin : quattre autres corps de troupes à cheval ont quitté comme nous l’armée d’Angleterre et marchent à grandes journées vers le nord. Vous sçaves mieux que nous, quels sont les motifs, qui ont occasionné ces mouvemens et si les hostilités vont recommencer : tout ce que je puis vous apprendre, c’est qu’il règne dans l’armée un excellent esprit et qu’elle préfère la guerre à une paix peu honorable »…

295. Jean-Mathieu-Philibert SÉRURIER (1742-1819) maréchal. L.A.S., Q.G. de Venise 28 vendémiaire VI (19 octobre 1797), au Comité de Salut public de la municipalité provisoire de Venise ; demi-page in-fol., en-tête Armée d’Italie. Serurier Général de Division, vignette, adresse avec contreseing autogr. 250/300 Paix de Campoformio. « J’ai reçu, citoyens, votre lettre de ce jour par laquelle vous m’annoncez la conclusion de la paix »…

296. Jean-Mathieu-Philibert SÉRURIER. L.A.S., Paris 14 pluviose XIII (3 février 1805), à Lacépède « grand chancelier de la Légion d’Honneur » ; 1 page in-4, en-tête Hôtel Impérial des Militaires Invalides, Le Maréchal de l’Empire, Sénateur, Gouverneur de l’hôtel (lég. rouss.). 200/250 Il a bien reçu la lettre lui annonçant que « Sa Majesté l’empereur vient de me conférer le grand cordon de la légion d’honneur. Vous avez une manière de dire qui double la satisfaction de recevoir des grâces de notre souverain »…

297. [Nicolas STOFFLET (1751-1796) général de la Vendée, fusillé à Angers]. L.A.S. de Michelin aîné, « au Batiment dans la forest du parc » 28 décembre 1795, à Stofflet, « Commandant en chef la garde territorialle dans l’Anjou et Haut Poitou au château de la Morôsière à Neuvy » ; 2 pages in-4, adresse. 200/250 « Vous pouvés compter […] que je vous feray passer par la première occasion sûre ce que vous me demandés ; j’en aurais pû charger M. le Curé des Rôziers, porteur de la présente, si j’avois été prévenu plus tôt. La crainte des voleurs, dont nous sommes entourés, fait que je n’ose rien garder dans la forêt où je demeure ». Il va prendre des mesures pour que tout soit prêt. Il lui envoie trois prévenus de vol, mais aimerait que M. de La Fleuriais ne soit pas jugé coupable… On joint une lettre de Grégoire à Stofflet (encre passée, petite découpe).

68 298. SUBSISTANCES MILITAIRES. P.S. par le chef de correspondance Leblanc, contresignée par Lenoir, commissaire ordonnateur de la 1re division militaire, Bruxelles 11 floréal IV (30 avril 1796) ; 1 page et demie in-fol., en-tête Subsistances militaires. Fourrages, jolie vignette gravée par A. Cardon (inconnue de BB). 150/200 Ordre de service pour le citoyen Huvé, garde-magasin des fourrages, de se rendre à Maseick pour y reprendre le service du citoyen Prisselle… La jolie vignette représente des paysans au milieu de meules, chargeant les foins sur une charrette. Reproduction page 57

299. SUISSE. L.S. par Wieland, président de la Chambre administrative du canton de Bâle, 15 mars 1800, au citoyen Dessolle, chef de l’état-major général de l’Armée du Rhin ; 2 pages et demie gr. in-fol., vignette (Guillaume Tell avec son fils). 100/150 Il le remercie d’avoir facilité aux administrés du canton la fourniture du bois de chauffage aux troupes françaises, et sollicite son assistance pour obtenir « la permission de tirer environ cent chars tant de bois de charpente, que de planches & madriers de sapin des communes voisines du Département du Mont Terrible qui entreroient par le Bureau de Rheinach »…

300. Jean-Lambert TALLIEN (1767-1820). L.A.S. comme représentant du peuple, au citoyen Botot, chez le citoyen Barras, au Luxembourg ; 1 page in-8, adresse. 200/250 « Je prie l’ami Botot de vouloir bien entendre le Cen porteur du present. C’est un ami de notre ami Maret (l’ex ambassadeur). Depuis longtems on lui promet une requisition, Baras en est instruit. Je desirerois qu’il l’obtint promptement »… On joint une P.S. : procuration donnée à son épouse née Cabarrus, 14 prairial VI (2 juin 1798).

* 301. Pierre-Dominique TOUSSAINT-LOUVERTURE (1743-1803) général de l’Armée de Saint-Domingue dont il se fit nommer Président. L.S., Sainte-Marie 20 floréal VI (9 mai 1798), au citoyen Julien Raimond, représentant du peuple de Saint-Domingue, député au Corps législatif ; 2 pages in-4 (portrait gravé joint). 1.800/2.000 Importante lettre, trois jours après l’entrée triomphale de Toussaint et son armée à Port-au-Prince, suite à la retraite des Anglais. Il espérait l’embrasser en personne, mais les opérations de la campagne commencée sous les auspices du représentant ayant amené le résultat désiré, « je me suis vu contraint de sacrifier ma satisfaction particuliere à la voix de mon devoir. Rappelez- vous, mon cher représentant, que je vous dis au Cap, il y a un an, que j’étais décidé à poursuivre l’ennemi jusqu’au der des points qu’il occupait dans la Colonie. Ma campagne avait cet objet en vue, et enfin après des victoires dont je pense que vos armées d’Europe pourroient se glorifier, nous avons obtenu l’evacuation entiere de l’ouest, à laqu’elle il a fallu contraindre l’anglais […] Nous aurions put peut-être l’obtenir de toute la Colonie entière par la force des armes ; mais le sang français eut ruisselé, l’incendie, la devastation et la mort eussent signalé la fuite de nos ennemis. J’ai donc préféré et je l’ai dû pour l’intérêt de la France, la prospérité de la colonie, et le salut des français trompés, obtenir cette évacuation de la manière qu’elle vient de s’opérer sans secousse et sans déchirement. Mon ame nage dans la joie au milieu de la satisfaction que ressentent les nouveaux enfans que je viens de donner à la République […] C’est de St Marc, de cette ville si long-tems rebelle que je vous écris, nous en avons pris possession hier, l’Arcahaye, le Port au Prince & la Croix des Bouquets vont suivre le même sort […]. L’Anglais confiant dans le site avantageux pour lui et défensif du Môle et de Jeremie, et dans la réunion qu’ils y font de leurs forces, ne tardera pas à éprouver qu’il n’est rien d’impossible à une armée libre républicaine, et qui combat pour la liberté universelle. Ce sera là le terme de mes travaux, et si j’ai le bonheur de réussir comme je l’espère, je ne demande pour toute recompense que d’emporter au sein de ma famille où je pourrai alors me retirer, l’estime de mes concitoyens, l’approbation du Directoire exécutif et votre amitié »… Reproduction page suivante

302. Dominique VANDAMME (1770-1830) général. 2 L.S., Q.G. à Gengenbach et Wolfach 12-13 ventose VII (2-3 mars 1799), au général Soult ; 1 page in-4 chaque, un en-tête Le Général de Division Vandamme avec vignette (lég. mouill.). 150/200 12 ventose. Ordres relatifs au cantonnement de sa brigade, et à la garde du général en chef [Jourdan]. « Le gal Klein et moi nous serons établis à Haslach »… 13 ventose, ordre de faire faire des inspections d’armes, faire rentrer les détachements et s’assurer que les distributions ont été faites. « Nous avons déjà des nouvelles de l’ennemi »...

303. VENDÉE ET CHOUANNERIE. 5 lettres ou pièces, 1795-1799. 120/150 Joseph Villiers (1744-1806), procureur-général-syndic de Maine-et-Loire : 3 lettres au citoyen Drouet, chef de brigade d’artillerie, directeur de l’arsenal d’Angers, relatives à l’arsenal, dont une mettant en garde contre l’emploi de « gens suspects ou attachés par les liens du sang aux chefs des rebelles » (Angers 1795). Théodore Hédouville donne avis à Bancelin de prochains mouvements de troupes (Angers 1796, mouill.). Deslouvrets, capitaine de grenadiers, chef de canton : quittance à la baronne de Crequi pour 720 livres « remis volontairement pour les subsistances de l’armée » (château de Prie, 1799).

69 301 305

304

70 304. VENISE. Plan gravé et aquarellé, avec légende manuscrite ajoutée, Nuova Pianta Iconografica dell’Inclita Città di Venezia (Venezia, Teodoro Viero, 1810) ; 53,2 x 67,2 cm plus un feuillet 53,2 x 21,2 cm collé sur le côté gauche (cachet des Archives Chasseloup-Laubat). 1.500/1.800 Plan de Venise, les canaux aquarellés en vert, des bâtiments affectés à l’armée en rouge. Ce document porte le cachet à l’encre rouge Le Gal de Divon Chasseloup Inspr Gal du Génie ; le général François de Chasseloup-Laubat (1754-1833) fut brièvement inspecteur des places fortes du royaume d’Italie, en 1813. La légende manuscrite rapportée est intitulée Etat des Batimens Militaires que l’on propos d’affecter deffinitivement au service de l’armée de terre, et identifie les bâtiments destinés au logement des troupes, aux bureaux, aux magasins, à la prison, etc. Reproduction page ci-contre

305. Claude-Victor Perrin, dit VICTOR (1764-1841) maréchal, duc de Bellune. L.A.S., Q.G. à Modène 28 thermidor VI (15 août 1798), au citoyen Lemolt Phalary ; 1 page in-fol., en-tête Victor Perrin, Général de Division, grande et belle vignette gravée [BB n° 126]. 500/600 Il transmet la réponse du citoyen Bary : « Elle n’est pas aussi satisfaisante, que je la desirois ; cependant elle vous donne quelqu’esperance. […] Je vous appelerai du moment où je verrai la possibilité de vous placer »… Rare et superbe vignette de Victor. Reproduction page ci-contre

306. VIGNETTE MORTUAIRE. L.S. par Barnier, sous-inspecteur de Marine chargé des convocations relatives aux cérémonies, Cherbourg 25 mai 1807, à M. Fabrègues, sous-commissaire de Marine chargé de la police et inspection du Bagne ; 1 page in-4 en partie impr., grande vignette macabre gravée sur bois, adresse. 100/120 Invitation aux obsèques d’un commis de Marine.

307. Martin de VIGNOLLE (1763-1824) général. P.S. comme général commandant la division française en Lombardie, Q.G. de Milan 6 vendémiaire VI (27 septembre 1797) ; demi-page gr. in-fol., en-tête Armée d’Italie, vignette gravée. 150/200 « Il est ordonné au Citoyen Ciavaldini capitaine d’infanterie de se rendre à Crema pour y prendre le commandement des trouppes françaises. Il se fera remettre par l’adjudant de place qui commande provisoirement les instructions qui ont été envoyées à tous les commandants des places de la Division de Lombardie […]. La police intérieure de ces places appartient aux commandants cisalpins »…

308. Martin de VIGNOLLE. P.S., Milan 2 nivose VII (22 décembre 1798) ; 1 page grand in-fol., superbe vignette gravée d’A. Appiani [BB n° 148], en-tête In Nome de la Repubblica Cisalpina una ed indivisibile, Il Direttorio Esecutivo ; en italien. 250/300 Patente pour le grade de lieutenant pour Luigi Fortis, cosignée par le Président du Directoire Exécutif Giambattista Costabili, et par Vignolle comme ministre de la Guerre. Reproduction page 57

309. Martin de VIGNOLLE. L.A.S., Paris 22 mars 1821, au lieutenant général comte de Partouneaux, commandant la 1re division d’infanterie de la Garde royale ; 3 pages in-8. 100/120 Recommandation du lieutenant Emond, du régiment d’artillerie de marine de Toulon, qui désire passer avec son grade, dans un corps de la division de Partouneaux. « J’ai beaucoup connu son père avant la revolution, et ai sçu par Mr le marechal duc de Raguse sous les ordres duquel il a fait la campagne de 1813 à la suite de laquelle il a péri, qu’il méritait sous tous les rapports, tous les sentimens que l’on doit aux plus braves officiers »…

310. WALVILLE, Commissaire ordonnateur des guerres. P.S., Bruxelles 17 fructidor III (3 septembre 1795) ; 1 page et demie in-fol., en-tête Les Commissaires Agens-généraux des Armes, Poudres et Mines, dans les Pays conquis, belle vignette gravée [BB n° 86], cachet encre. 200/250 État acquitté des fournitures du citoyen J.-B. La Mette, maître sellier à Bruxelles : « Deux cent trois foureaux de sabres de chasseur prix fait et convenu à deux escalins la pièce payable en assignats »… Très belle et rare vignette par Corbet et gravée par A. Cardon, représentant la République en armes devant des forges ; elle a été également utilisée par le général Debelle. Reproduction page 57

71 maq.18-02.qxp 20/02/09 13:42 Page 88

Conditions générales de vente

ALDE est une sarl de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques régie par la Loi du 10 juillet 2000 au capital de 10000 €, enregistrée au RCS de Paris. En cette qualité, ALDE agit comme mandataire du vendeur qui contracte avec l’acquéreur. Les rapports entre ALDE et l’acquéreur sont soumis aux présentes conditions générales de vente qui pourront être modifiées par des avis écrits ou oraux qui seront mentionnés au procès-verbal de vente.

1 - Le bien mis en vente

a) Les acquéreurs potentiels sont invités à examiner attentivement les biens pouvant les intéresser avant la vente aux enchères, et notamment pendant les expositions. ALDE se tient à la disposition des acquéreurs potentiels pour leur fournir des rapports sur l’état des objets présentés.

b) Les indications données par ALDE sur l’existence d’une restauration, d’un accident ou d’un incident affectant le lot, sont exprimées pour faciliter son inspection par l’acquéreur potentiel et restent soumises à son appréciation personnelle. L’absence d’indication d’une restauration d’un accident ou d’un incident dans le catalogue, les rapports, les étiquettes ou verbalement, n’implique nullement qu’un bien soit exempt de tout défaut présent, passé ou réparé. Inversement la mention de quelque défaut n’implique pas l’absence de tous autres défauts.

2 - La vente

a) En vue d’une bonne organisation des ventes, les acquéreurs potentiels sont invités à se faire connaître avant la vente auprès de la société ALDE, afin de permettre l’enregistrement de leurs identités et références bancaires.

b) Toute personne qui se porte enchérisseur s’engage à régler personnellement et immédiatement le prix d’adjudication augmenté des frais à la charge de l’acquéreur et de tous impôts ou taxes qui pourraient être exigibles. Tout enchérisseur est censé agir pour son propre compte sauf dénonciation préalable de sa qualité de mandataire pour le compte d’un tiers, acceptée par ALDE

c) ALDE pourra accepter gracieusement de recevoir des enchères par téléphone d’un acquéreur potentiel qui se sera manifesté avant la vente, sous réserve que l’estimation de l’objet soit supérieure à 300 €. ALDE ne pourra engager sa responsabilité si la liaison téléphonique n’est pas établie, est établie tardivement, ou en cas d’erreur ou d’omissions relatives à la réception des enchères par téléphone. ALDE se réserve le droit d’enregistrer les communications téléphoniques durant la vente. Les enregistrements seront conservés jusqu’au règlement du prix, sauf contestation.

d) ALDE pourra accepter gracieusement d’exécuter des ordres d’achats qui lui auront été transmis avant la vente et que la société ALDE aura acceptés.En cas d’ordres d’achat d’un montant identique, l’ordre le plus ancien sera préféré. ALDE ne pourra engager sa responsabilité en cas d’erreur ou d’omission d’exécution de l’ordre écrit.

e) Dans l’hypothèse où un prix de réserve aurait été convenu avec le vendeur, ALDE se réserve de porter des enchères pour le compte du vendeur jusqu’à ce que le prix de réserve soit atteint. En revanche, le vendeur n’est pas admis à porter lui-même des enchères directement ou par mandataire. Le prix de réserve ne peut dépasser l’estimation basse figurant dans le catalogue.

f) ALDE dirigera la vente de façon discrétionnaire tout en respectant les usages établis. ALDE se réserve le droit de refuser toute enchère, d’organiser les enchères de la façon la plus appropriée, de déplacer certains lots lors de la vente, de retirer tout lot de la vente, de réunir ou de séparer des lots. En cas de contestation, ALDE se réserve le droit de d’adjuger, de poursuivre la vente ou de l’annuler, ou encore de remettre le lot en vente.

g) L’adjudicataire sera la personne qui aura porté l’enchère la plus élevée pourvu qu’elle soit égale ou supérieure au prix de réserve, éventuellement stipulé. Le prononcé du mot « adjugé » entraîne la formation du contrat de vente entre le vendeur et le dernier enchérisseur retenu. L’adjudicataire ne pourra obtenir la livraison du lot qu’après règlement de l’intégralité du prix. En cas de remise d’un chèque ordinaire, seul l’encaissement du chèque sera considéré comme règlement.

3 - Les incidents de la vente

a) Dans l’hypothèse où deux personnes auront porté des enchères identiques par la voix, le geste, ou par téléphone et réclament en même temps le bénéfice de l’adjudication après l’adjudication, le bien sera immédiatement remis en vente au prix proposé par les derniers enchérisseurs, et tout le public présent pourra à nouveau porter des enchères.

b) Pour faciliter la présentation des biens lors de ventes, ALDE pourra utiliser des moyens vidéos. En cas d’erreur de manipulation pouvant conduire pendant la vente à présenter un bien différent de celui sur lequel les enchères sont portées, ALDE ne pourra engager sa responsabilité, et sera seul juge de la nécessité de recommencer les enchères. c) Pour faciliter les calculs des acquéreurs potentiels, ALDE pourra être conduit à utiliser à titre indicatif un système de conversion de devises. Néanmoins, les enchères ne pourront être portées en devises, et les erreurs de conversion ne pourront engager la responsabilité d’ALDE.

4 - Préemption de l’État

L’État dispose d’un droit de préemption des œuvres vendues conformément aux Lois des 31 décembre 1921 et 10 juillet 2000. L’exercice de ce droit intervient immédiatement après l’adjudication, le représentant de l’Etat manifestant alors la volonté de ce dernier de se substituer au dernier enchérisseur, et devra confirmer la préemption dans les 15 jours.

5 - L’exécution de la vente

a) En sus du prix de l’adjudication, l’adjudicataire devra acquitter par lot et par tranche dégressive les commissions et taxes suivantes :

1) Lots en provenance de l’Union :

• Frais de vente : 22 % TTC.

2) Lots horshors UnionUnion (marqués : aux commissions *) : aux commissions et taxes etindiquées taxes indiquées ci-dessus, ci-dessus, il convient il convient d’ajouter d’ajouter la TVA la TVA à l’importation, à l’importation (5,5 (5,5 % % du du prix d’adjudication).

3) Les taxes (TVA sur commissions et TVA à l’importation) pourront être rétrocédées à l’adjudicataire sur présentation des justificatifs d’exportation hors Union. Un adjudicataire membre de l’Union justifiant d’un numéro de TVA intracommunautaire sera dispensé d’acquitter la TVA sur les commissions. Le paiement du lot aura lieu au comptant, pour l’intégralité du prix, des frais et taxes, même en cas de nécessité d’obtention d’une licence d’exportation. L’adjudicataire pourra s’acquitter par les moyens suivants :

• en espèces : jusqu’à 3 000 € frais et taxes compris pour les ressortissants français, jusqu’à 15 7 600000 € frais et taxes compris pour les ressortissants étrangers sur présentation de leurs papiers d’identité. • par chèque ou virement bancaire. • par carte VISA.

b) ALDE sera autorisé à reproduire sur le procès-verbal de vente et sur le bordereau d’adjudication les renseignements qu’aura fournis l’adjudicataire avant la vente. Toute fausse indication engagera la responsabilité de l’adjudicataire. Dans l’hypothèse où l’adjudicataire ne se sera pas fait enregistrer avant la vente, il devra communiquer les renseignements nécessaires dès l’adjudication. Toute personne s’étant fait enregistrer auprès d’ALDE dispose d’un droit d’accès et de rectification aux données nominatives fournies à ALDE dans les conditions de la Loi du 6 janvier 1978.

c) Le transfert de propriété dès l’adjudication, entraîne l’entière responsabilité de l’acquéreur quant à d’éventuels dommages qui pourraient survenir. La responsabilité de la société ALDE ne pourra être engagée, dans l’hypothèse où par suite du vol, de la perte ou de la dégradation de son lot après l’adjudication, l’indemnisation qu’il recevra de l’assureur d’ALDE s’avèrerait insuffisante.

d) Le lot ne sera délivré à l’acquéreur qu’après paiement intégral du prix, des frais et des taxes. Dans l’intervalle, ALDE pourra facturer à l’acquéreur des frais de magasinage, et éventuellement des frais de manutention et de transport. À défaut de paiement par l’adjudicataire, après mise en demeure restée infructueuse, le bien est remis en vente à la demande du vendeur sur folle enchère de l’adjudicataire défaillant ; si le vendeur ne formule pas cette demande dans un délai d’un mois à compter de l’adjudication, la vente est résolue de plein droit, sans préjudice de dommages intérêts dus par l’adjudicataire défaillant. En outre, ALDE se réserve de réclamer à l’adjudicataire défaillant, à son choix : • des intérêts au taux légal majoré de cinq points, • le remboursement des coûts supplémentaires engendrés par sa défaillance, • le paiement de la différence entre le prix d’adjudication initial et le prix d’adjudication sur folle enchère s’il est inférieur, ainsi que les frais de remise en vente. ALDE se réserve d’exclure de ses ventes futures, tout adjudicataire qui aura été défaillant ou qui n’aura pas respecté les présentes conditions générales de vente.

e) Les achats qui n’auront pas été retirés dans les sept jours de la vente (samedi, dimanche et jours fériés compris), pourront être transportés dans un lieu de conservation aux frais de l’adjudicataire défaillant qui devra régler le coût correspondant pour pouvoir retirer son lot, en sus du prix, des frais et des taxes.

Crédit du Nord RIB ALDE Paris Luxembourg Banque Agence N° de compte Clef RIB 21, rue de Vaugirard 75006 Paris 30076 02033 17905006000 92 Sarl au capital de 10 000 € Siret : 489 915 645 00019 BIC NORDFRPP IBAN : FR76 3007 6020 3317 9050 0600 092 Agrément 2006-583

Sans titre-1 1 13/09/10 10:17:46 maq.18-02.qxp 20/02/09 13:42 Page 91

ALDE Maison de ventes spécialisée Livres & Autographes Ordre d’achat

LettresLivres & Manuscrits anciens & autographes modernes Vendredi9 mars24 juin2009 2011

Nom, Prénom : Adresse : Ville : Téléphone : Facs : Courriel :

Ordre d’achat : après avoir pris connaissance des conditions de vente, je déclare les accepter et vous prie d’acquérir pour mon compte personnel aux limites indiquées en euros, les lots que j’ai désignés ci-dessous. (Les limites ne comprenant pas les frais légaux de 22 %).

Enchères par téléphone : je souhaite enchérir par téléphone le jour de la vente sur les lots ci-après.

Lot n° Description du lot Limite en Euros

Informations obligatoires : Nom et adresse de votre banque : Nom du responsable de votre compte : Téléphone :

Ci-joint mon Relevé d’Identité Bancaire (R.I.B.) Je n’ai pas de R.I.B., je vous précise mes références bancaires : code banque code guichet n° de compte clé

Je confirme mes ordres ci-dessus et certifie l’exactitude des informations qui précèdent. Signature obligatoire : Date :

ALDE DominiqueThierry Bodin Courvoisier Maison de ventes aux enchères LibrairieLibrairie Les AutographesGiraud-Badin 1, rue de Fleurus 75006 Paris 45, rue22 de, ruel’Abbé Guynemer Grégoire 75006 75006Paris Paris Tél. 01 45 49 09 24 - Facs. 01 45 49 09 30 Tél.Tél. 01 0145 4548 4825 3031 58- Facs.- Facs. 01 0145 4548 4892 4467 00 www.alde.fr [email protected]@wanadoo.fr Ouvrage imprimé sur papier labellisé “ développement durable ”

PHotograPHies : RoLand dreyFus draPeau-graPHiC – 02 51 21 64 07

ALDE ALDE

Lettres & Manuscrits autographes Lettres & Manuscrits autographes

www.alde.fr 69 vendredi 24 juin 2011

Couv. Alde 24 juin.indd 1 01/06/11 13:30