UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ANIMALE Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Sciences de l’Environnement

OPTION : BIOLOGIE DE CONSERVATION

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ANIMALE

EVALUATION ECOLOGIQUE DE fragrans (Baillon, 1867) EN VUE D’UNE RESTAURATION. CAS DE LA

STATION FORESTIERE A USAGE MULTIPLE

D’ANTREMA. KATSEPY-REGION BOENY

Présenté par : RAZANADRAFARA Olivia Malalatiana Soutenu publiquement le 28 Mars 2013

Devant les membres de jury :

Président : Professeur RAJOELISON Gabrielle Rapporteur : Docteur RABARISON Harison Examinateur : Docteur RASAMY Jeanne

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ANIMALE Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Sciences de l’Environnement

OPTION : BIOLOGIE DE CONSERVATION

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ANIMALE

EVALUATION ECOLOGIQUE DE (Baillon, 1867) EN VUE D’UNE RESTAURATION. CAS DE LA STATION FORESTIERE A USAGE MULTIPLE

D’ANTREMA. KATSEPY-REGION BOENY

Présenté par : RAZANADRAFARA Olivia Malalatiana Soutenu publiquement le 28 Mars 2013

Devant les membres de jury :

Président : Professeur RAJOELISON Gabrielle Rapporteur : Docteur RABARISON Harison Examinateur : Docteur RASAMY Jeanne

Photo de couverture : «Appareils végétatifs et appareils reproducteurs du Cinnamosma fragrans Baill.» (RAZANADRAFARA, 2012 et TROPICOS) REMERCIEMENTS

Ce travail est le fruit d’une collaboration entre le Département de Biologie et

Ecologie Végétales, le Département de Biologie Animale et de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo. Il a été financé par le « Projet Bioculturel

D’Antrema ».

Nous tenons à remercier :

 DIEU tout puissant pour la grâce, la santé, le courage et toutes les

bénédictions qu’Il m’a offertes sans cesse pour que je puisse réaliser ce

mémoire.

 Docteur RAKOTONDRAVONY Daniel, Maître de Conférences,

Coordonnateur du projet DESS-SE, Enseignant chercheur au Département de

Biologie Animale à la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo,

qui a assumé avec dévouement l’encombrante gestion administrative et la

supervision académique de la présente formation. Je vous exprime mes

sincères remerciements.

Aux membres de jury qui ont accepté de siéger pour apprécier notre travail en dépit de leurs multiples occupations scientifiques, administratives et sociales :

 Au Professeur RAJOELISON Gabrielle, Professeur titulaire d’enseignement

supérieur, Chef de la Division de Formation et de Recherche en Sylviculture

et Aménagement de l’ESSA, qui, malgré ses nombreuses préoccupations, m’a

donné le privilège de faire honneur en présidant la commission de jury.  Docteur RASAMY RAZANABOLANA Jeanne, Maître de Conférences,

Enseignant-chercheur au Département de Biologie Animale de la Faculté des

Sciences de l’Université d’Antananarivo, de m’avoir prodigué aide et

précieux conseils. Malgré ses innombrables tâches, elle a accepté d’être parmi

les membres de jury et de la commission de lecture. Qu’elle trouve ici ma

reconnaissance la plus distinguée.

 A Docteur RABARISON Harison, Maître de Conférences à la Faculté des

Sciences, Enseignant Chercheur au Département de Biologie et Ecologie

Végétales de l’Université d’Antananarivo, pour ses précieuses instructions, ses

soutiens, ses conseils même pendant les travaux de terrain, et d’avoir accepté

de suivre de près la rédaction de ce mémoire. Je vous adresse mes sincères

reconnaissances pour avoir accepté d’encadrer mon travail.  A Docteur ROGER Edmond, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences,

Enseignant Chercheur au Département de Biologie et Ecologie Végétales de la

Faculté des Sciences d’Antananarivo qui a offert le sujet, et a accepté et de

suivre de près la rédaction de ce mémoire. Je vous exprime mes

remerciements les plus respectueux.

 A Madame VAVINDRAZA, Coordinateur du Projet BioCulturel d’Antrema

(PBCA) et aux responsables du Projet Bio Culturel d’Antrema par leur

collaboration et leur financement durant les travaux sur terrain.

 A tous les guides et les villageois de la Station Forestière d’Antrema pour leur

collaboration et leur accueil chaleureux.

 Nous tenons également à exprimer notre gratitude à tous les enseignants de

la Faculté des sciences de l’Université d’Antananarivo et tout le personnel qui

nous ont fait part de leurs connaissances et de leurs expériences durant nos

études universitaires.

 A Monsieur Fano RAJAONARY de MBG, qui m’a aidé pour l’élaboration de

la carte.

 A mes ami(e)s qui m’ont soutenu moralement pendant toutes mes études. Nous

tenons à remercier particulièrement, RAKOTOVAO Andriamboavonjy

Ambininintsoa Harilala, un collège qui a partagé le même site d’étude que

moi et RALAINIRINA Gino Désiré, pour son aide.

 Enfin, notre reconnaissance va à toute notre famille surtout ma mère pour

son soutien et sa compréhension.

Un grand merci à tous.

Olivia

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...... 1

Première partie : MILIEU D’ETUDE I. Milieu physique ...... 3 I.1. Situation géographique ...... 3 I.2. Climat ...... 3 I.3. Relief ...... 6 I.4. Hydrographie ...... 6 I.5. Géologie et pédologie ...... 7 II. Milieu biotique ...... 7 II.1. Flore et végétation ...... 7 II.2. Faune ...... 8 II.3. Communauté locale et leurs activités ...... 9

Deuxième partie : MATERIELS ET METHODES I. Matériel d’étude ...... 10 I.1. Reconnaissance de l’espèce cible ...... 10 I.2. Description de la famille des ...... 10 I.3. Généralités sur le genre Cinnamosma ...... 10 I.4. Description botanique de l’espèce cible ...... 11 II- Méthodes d’évaluation écologique de l’espèce étudiée ...... 13 II.1. Etude préliminaire ...... 14 II.1.1. Recherches bibliographiques et webiographiques...... 14 II.1.2. Choix des sites d’étude ...... 15 II.2. Enquêtes ...... 15 II.2.1. Enquêtes ethnobotaniques ...... 17 II.2.2. Enquêtes socio-économiques...... 17 II.3. Etude de la biologie et écologie de Cinnamosma fragrans ...... 18 II.3.1.Caractérisation de l’habitat de l’espèce étudiée ...... 18 II.3.2. Etude de la flore associée ...... 18 II.3.3. Détermination de la densité moyenne et de l’abondance spécifique ...... 19 II.3.4. Etude de la régénération naturelle spécifique ...... 20 II.3.5. Analyse dendrométrique ...... 22 II.3.6. Méthode du sol ...... 23 III. Estimation des risques d’extinction ...... 24 III.1. Etude de la distribution ...... 24 III.1.1.Elaboration de la carte de distribution ...... 24 III.1.2.Analyse de la carte de distribution ...... 24 III.2. Evaluation des risques d’extinction ...... 24

Troisième partie : RESULTATS ET ENTERPRETATIONS I. « Morpho-espèce » ...... 28 II. Résultats des enquêtes socio-économiques et ethnobotaniques ...... 29 II.1. Résultats des enquêtes socio-économiques ...... 29 II.2.Résultats des enquêtes ethnobotaniques ...... 30 II.2.1.Utilisation de Cinnamosma fragrans ...... 30 II.2.2.Indice d’utilisation ...... 31 II.3. Menaces et pressions sur l’espèce et sur son habitat ...... 31 II.3.1. Menaces et pressions sur l’espèce ...... 31 II.3.2.Menaces et pressions sur l’habitat ...... 32 II.4.Relations causes à effets pressions-menaces-impacts et les activités anthropiques ...... 34 III. Caractéristiques bioécologiques de Cinnamosma fragrans ...... 34 III.1. Description des habitats de l’espèce cible ...... 34 III.2. Inventaire de la flore associée ...... 42 III.3. Abondance et densité spécifique ...... 42 III.4. Régénération naturelle spécifique ...... 42 III.4.1. Phénologie ...... 42 III.4.2. Pollinisation et dissémination des graines ...... 43 III.4.3. Taux de régénération naturelle ...... 44 III.4.4. Structure démographique ...... 44 III.5. Analyse dendrométrique ...... 46 III.6. Etude pédologique ...... 47 III.7. Comportement sylvicole de l’espèce cible ...... 48 IV. Risques d’extinction des espèces étudiées ...... 48 IV.1. Distribution de l’espèce cible ...... 48 IV.2. Statut UICN proposé ...... 50

Quatrième partie : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS I. Discussions ...... 51 II. Recommandations ...... 53 CONCLUSION ...... 60 PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES ANNEXES

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Localisation géographique de la Station Forestière à Usage Multiple d’Antrema ...... 4 Figure 2 : Diagramme ombrothermique selon la méthode de GAUSSEN ...... 5 Figure 3 : Un pied de Cinnamosma fragrans ...... 12 Figure 4 : Feuille de Cinnamosma fragrans ...... 12 Figure 5 : Appareil reproducteur de Cinnamosma fragrans ...... 13 Figure 6 : Fruit de Cinnamosma fragrans ...... 13 Figure 7 : Approche méthodologique pour l’élaboration du plan de gestion ...... 14 Figure 8 : Localisation des sites d’études ...... 16 Figure 9 : Dispositif de méthode de Quadrat Centré en un Point (QCP) ...... 19 Figure 10 : Dispositif d’un placeau ...... 21 Figure 11 : Fosse pédologique ...... 24 Figure 12 : Schéma récapitulatif de l’élaboration et l’analyse de la carte de distribution pour la prédiction du futur déclin ...... 27 Figure 13 : Variation observée au niveau de dimension de feuille dans chaque site d’étude ...... 28 Figure 14 : Quelques individus coupés dans l’habitat de l’espèce étudiée ...... 32 Figure 15 : Charbon de bois ...... 33 Figure 16 : Eboulement de l’habitat de Cinnamosma fragrans ...... 33 Figure 17 : Relations causes-pressions-impacts ...... 35 Figure 18 : Structure verticale de l’habitat de Cinnamosma fragrans (site : Maropingo (Antsikiry)) ...... 37 Figure 19 : Structure verticale de l’habitat de Cinnamosma fragrans (site : Ambanjabe) ...... 38 Figure 20 : Structure verticale de l’habitat de Cinnamosma fragrans (site : Antsihoerimasiba) . 40 Figure 21 : Structure verticale de l’habitat de Cinnamosma fragrans (site : Antrema) ...... 41 Figure 22 : Rejets de Cinnamosma fragrans ...... 43 Figure 23 : Plantule issue de graine de Cinnamosma fragrans ...... 43 Figure 24 : Distributions des individus par classe des hauteurs de l’espèce étudiée dans chaque site d’étude ...... 45 Figure 25 : Reste des troncs de Cinnamosma fragrans ...... 46 Figure 26 : Répartition géographique de Cinnamosma fragrans ...... 49

Figure 27 : Populations locales et ses activités ...... i Figure 28 : Quelques espèces floristiques de la SFA ...... ii Figure 29 : Quelques espèces faunistiques de la SFA ...... iii LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Caractéristiques des trois espèces de Cinnamosma ...... 11 Tableau 2 : Localisation des sites d’étude ...... 15 Tableau 3 : Morpho-espèce de Cinnamosma fragrans ...... 29 Tableau 4 : Mode d’utilisation et indications thérapeutiques de Cinnamosma fragrans ...... 30 Tableau 5 : Indice d’utilisation de Cinnmosma fragrans ...... 31 Tableau 6 : Récapitulatif des pressions et menaces sur l’espèce et son habitat ...... 34 Tableau 7 : Familles et genres fréquemment associés à l’espèce étudiée ...... 42 Tableau 8 : Taux de régénération de l’espèce ...... 44 Tableau 9 : Répartition des individus par classe de hauteurs du Cinnamosma fragrans dans chaque site d’étude ...... 44 Tableau 10 : Surface terrière et biovolume de Cinnamosma fragrans dans chaque site d’étude 47 Tableau 11 : Synthèse de la distribution de l’espèce cible ...... 48 Tableau 12 : Evaluation du statut de conservation de l’espèce étudiée ...... 50 Tableau 13 : Etat phénologique l’espèce cible ...... 52 Tableau 14 : Plan de gestion de l’espèce cible ...... 58

LISTE DES ANNEXES Annexe 1 : Données météorologiques ...... I-II Annexe 2 : Zonage de la SFA ...... III Annexe 3 : Carte géologique de la SFA ...... IV Annexe 4 : Carte pédologique de la SFA ...... V Annexe 5 : Division phytogéographique de Madagascar selon Humbert (1955) ...... VI Annexe 6 : Fiche d’enquête ...... VII Annexe 7 : Dispositif de relevé selon la méthode de Gauthier, exemple d’un profil structural de végétation et exemple de diagramme de recouvrement de végétation ...... VIII Annexe 8 : Fiche de relevée pédologique ...... IX Annexe 9 : Catégories et critères de l’IUCN pour la liste rouge (2001) ...... X-XI Annexe 10 : Fiche de relevé écologique ...... XII Annexe 11 : Fiche de relevé de la méthode de Quadrat Centré en un Point ...... XIII

Annexe 12 : Tableau récapitulatif des caractères édaphiques du substrat occupé par Cinnamosma fragrans ...... XIV Annexe 13 : Enquête socio-économique ...... XV Annexe 14 : Liste floristique globale ...... XVI ABREVIATIONS

CIREEF : Circonscription Régionale de l’Environnement, des Eaux et forêts

DHP : Diamètre à Hauteur de Poitrine

GPS : Global Positioning System

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PBZT : Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza

QCP : Quadrant Centre en un Point

SFA : Station Forestière à Usages Multiples d’Antrema

TAN : Code international de l’herbier du PBZT

TEF : Herbarium du DRFP FOFIFA Ambatobe

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

VOI : Vondron’Olona Ifotony

VNA : Voameran’ny ala

GLOSSAIRE

-Adnée : se dit d'organes différents qui adhèrent l'une à l'autre. -Alterne : (Feuille alterne) ; feuilles insérées sur les rameaux à des hauteurs différentes. -Androcée : ensemble des étamines, organes mâles d'une fleur. -Axillaire : naissant à la base d'une feuille. -Barochore : Mode de dispersion des diaspores par l'effet de la pesanteur. -Bractée : feuille à l'aisselle de laquelle s'embranche le pédoncule porteur de la fleur ou l’inflorescence. -Conservation ex-situ : Conservation d'éléments constitutifs de la diversité biologique (flore et/ou faune) en dehors de leur milieu biogéographique naturel d'origine. -Conservation in-situ : Conservation d'éléments constitutifs de la diversité biologique (flore et/ou faune) dans leur milieu biogéographique naturel d'origine. -Coriace : Ayant la consistance que le cuir. -Corolle : Ensemble des pétales d'une fleur. -Diaspore : unité de dissémination d'une plante (graine, fruit, plantule) ou fragment d'un végétal susceptible, après isolement du pied-mère de reconstituer un individu entier. -Dina : ensemble de règles gouvernant la vie communautaire (sur le comportement social, l’action collective et certaines utilisations des ressources naturelles et de la terre). -Epicarpe : Pellicule qui recouvre le fruit, communément appelé peau -Espèce : unité fondamentale de la classification, ensemble des êtres vivants qui se rassemblent qui se distinguent des autres du même genre par des caractères communs. -Espèce quasi menacée (NT) : selon l'UICN, le taxon est quasi-menacé lorsqu'il est près de remplir les critères correspondants aux catégories du groupe menacé ou qu'il remplira probablement dans un proche avenir. -Espèces endémiques : Espèces natives, rencontrées seulement dans une région indiquée à distribution géographique limitée. -Etamines : organes mâles de la fleur -Etat dégradé de la forêt : Etat de la forêt caractérisée par une voûte forestière perturbée, discontinue avec une forte irrégularité très marquée. -Habitat : milieu dans lequel vit une population ou un individu ; cette notion englobe non seulement le lieu occupé par une espèce, mais également les caractéristiques particulières de ce lieu, comme le climat ou la disponibilité de nourriture et d'abris appropriés, permettant de satisfaire aux besoins biologiques de cette espèce. -Hermaphrodite : fleur ayant à la fois des étamines et des carpelles. -Imbriquée : se dit des pièces florales qui se recouvrent les unes et les autres pars leurs bords (il y a une pièce entièrement recouverte, une autre entièrement recouvrant, les autres avec un bord recouvert et un bord recouvrant) -Inflorescence : Ensemble des fleurs groupées à l'extrémité d'un même rameau et voisines les unes des autres. -Limbe : partie élargie et aplatie de la feuille faisant suite au pétiole, parcourue de nervures. -Menace : Toute sorte de contrainte (écologique, biologique, physiologique) liée à un certain processus causant ou en train de causer, ou qui causera dans le futur, la destruction ou la dégradation de la biodiversité et des processus naturels. -Mésocarpe : Zone médiane d'un fruit, entre l'épiderme et le noyau ou les graines. -Nervure : Filet ramifie et saillant sur le limbe d'une feuille, dont la disposition détermine la forme du limbe. -Penninerve : une nervation pennée lorsque les nervures secondaires partent d’une nervure primaire. -Pétale : chacune des pièces florales, souvent colorées et soyeuses, dont l'ensemble forme la corolle des fleurs. -Pétiole : Partie rétrécie reliant le limbe d'une feuille à la tige, prés de laquelle elle s'élargit. -Plan : ensemble ordonné de mesures (ou dispositions). -Population : ensemble des individus de même espèce qui vivent dans une zone géographique donnée, en un moment particulier. -Pression : Toute action physique entraînant un changement d'état négatif (qualitatif et/ou quantitatif) de la biodiversité (flore, faune, habitat). -Recouvrement : c'est la surface recouverte par les plantes par rapport à la surface totale de relevé. -Risque : événement réalisable qui fait peser un danger sur une population ou un milieu. -Sépale : Pièce florale habituellement vert, située au-dessus de la corolle. -Sessile : caractère d’une feuille, ou fleur ou organe dépourvu de tige et fixé directement et souvent en une graine. -Stipule : appendice foliacé rencontré à la base du pétiole de la fleur. -Tropicos : base de données du projet " Conspectus des plantes vasculaires ". -Tropophyle : Se dit d'un végétal présentant un cycle de défoliation pendant la saison sèche.

INTRODUCTION

Introduction

L’ile de Madagascar est reconnue comme l’une des priorités mondiales en matière de conservation de la biodiversité. Les taux d’endémisme de nombreux groupes d’organismes sont exceptionnellement élevés soit 85% des espèces végétales et 90% des espèces animales, non seulement au niveau des espèces mais aussi des genres, voire des familles (MITTERMEIER et al., 2004). La déforestation galopante, un problème écologique majeur de l’île, menace cette biodiversité, aussi bien végétale qu’animale d’où le classement de la grande île parmi les huit pays hotspots mondiaux (GANZHORN et al., 2001). Depuis quelques décennies, Madagascar est confronté à de fortes pressions sur ses ressources forestières, qui ne cessent de diminuer, voire même, de disparaître sous l’effet conjugué des enjeux socio-économiques et des systèmes de mise en valeur agricole. Les activités humaines sont multiples et complexes dans les forêts. Ceux-ci peuvent aller d’une simple exploitation familiale par les populations locales à l’exploitation industrielle. Madagascar abrite différents sites exceptionnels tels que la forêt d’Antrema qui présente une extraordinaire richesse naturelle en faune et en flore avec un taux d’endémisme très élevé, jusqu’à 76% (ROGER et al., 2006). La Station Forestière d’Antrema (SFA) est située dans la Région Boeny, Province autonome de Mahajanga. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que la population locale est principalement constituée de Sakalava ; Propithecus coronatus est considéré par la population locale comme leurs ancêtres. Ainsi ces habitants sont partisans de la protection de cette espèce et de son environnement afin de préserver leur culture. Par le biais du Projet BioCulturel d’Antrema et du MNHN (Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris), elle a été créée en l’an 2000, pour assurer sa protection ainsi que les ressources naturelles qu’elle abrite. Cinnamosma fragrans Baillon (nom local : Motrobeatinana, Mandravasarotra) appartient à la famille des CANELLACEAE. C’est une plante endémique de Madagascar qui pousse dans les forêts occidentales entre 0 et 600 mètres (RAZANAPARANY, 2005). Toutes ses parties possèdent des qualités thérapeutiques extraordinaires comme la guérison des maladies de l'appareil respiratoire ; des parasitoses et des infections intestinales, de la syphilis (PERNET et MEYER, 1957 ; SCHULTE et al., 1972) et la malaria (MILIJAONA et al., 2003). En plus, elle fait actuellement l’objet de plusieurs études concernant son action bactéricide qui peut être exploitée dans la filière crevettière (RAZANAPARANY, 2005). Elle est qualifiée de quasi-menacée dans la Liste Rouge de l’IUCN (GSPM, 2011). Avec ses caractéristiques très intéressantes, cette plante est menacée par l’exploitation abusive. La

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Introduction coupe des arbres et la collecte des feuilles deviennent importantes .Tout ceci peut conduire à la disparition de l’espèce et même de la communauté entière.

Ainsi, Cinnamosma fragrans mérite d’être conservé. Pour cela, il est nécessaire de faire une évaluation écologique de l’espèce dans le but de sa conservation. Tel est l’objectif général de ce travail afin de restaurer la population. Les objectifs spécifiques sont résumés comme suit :

- décrire les caractéristiques écologiques de l’espèce et de son habitat ;

- identifier les pressions et menaces pesant sur l’espèce étudiée dans les sites d’études ;

- évaluer les risques d’extinction ;

- établir un plan de gestion pour la restauration de l’espèce cible.

Le présent travail se divise en quatre parties. Le milieu d’étude sera abordé dans la première partie, la deuxième partie traitera la méthodologie, la troisième partie exposera les résultats et les interprétations suivis de discussion et de suggestions.

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Introduction

Première partie PRESENTATION DU MILIEU

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Présentation du milieu d’étude

I. Milieu physique

I.1. Situation géographique Géographiquement, la Station Forestière d’Antrema est comprise entre la latitude 15°42’ à 15°50’ et la longitude 46° à 46°15’ (GAUTIER et al. 1999). Elle se trouve à 12km du village de Katsepy, Fokontany d’Antrema, Commune de Katsepy, District de Mitsinjo, Région Boeny et s’étend sur 12 270ha dont 1.000ha de parc marin et 11270 ha sur terre ferme (figure 1). Elle est limitée au Nord et à l’Ouest par le canal de Mozambique, au Sud par la route vers Mitsinjo et à l’Est par la route qui mène au phare de Katsepy (RAZAIARIMINO, 2009). La SFA a été créée en 2000 par l’arrêté n° 11364/ 2000, dans le but de gérer simultanément les activités de développement et la protection du milieu en faisant les populations locales de véritables acteurs de conservation de la biodiversité. Elle a obtenu un statut temporaire de nouvelle aire protégée selon l’arrêté interministériel du 504/2010. D’après le schéma d’aménagement (ROGER et al. 2000), la SFA est subdivisée en deux zones : Une zone de conservation de 5 027 ha renfermant un échantillon représentatif de la biodiversité de la station ; Une zone d'écodéveloppement de 6 243 ha où l’utilisation des ressources est réglementée (zone agro-pastorale, agro sylvicole, éco-touristique…).

I.2. Climat Le climat de la région occidentale de Madagascar est caractérisé par l’alternance d’un hiver austral sec et des pluies estivales (DONQUE, 1975) qui sont sous la dépendance directe du régime des vents. Les données climatiques (Annexe 1) de la zone d’étude sont fournies par les services météorologiques nationaux.

Température Pendant toute l’année, les températures enregistrées restent très élevées. Le climat est chaud avec une température moyenne annuelle de 27°C. La moyenne des températures maximales mensuelles varie de 33.12° à 33.99°C et celle des minimales de19.5°C à 22.54°C. La variation mensuelle de température moyenne est montrée en annexe 1.

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Présentation du milieu d’étude

Source : Google Earth 2009 Réalisateur : RAKOTONDRANAIVO, 2010

Figure 1 : Localisation géographique de la Station Forestière à Usage Multiple d’Antrema

Précipitation La pluviométrie moyenne annuelle est de 1 191 mm se répartissant en 75 jours. Le mois de Février est le plus pluvieux avec 385 mm de pluies (soit 32,32% des pluies annuelles) et 23 jours de pluies (en annexe 1). Les mois plus secs (absence totale de précipitation) sont Mai, Juin, Juillet et Août.

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Présentation du milieu d’étude

 Diagramme ombrothermique Selon GAUSSEN (1955), la courbe ombrothermique est une représentation graphique mettant en évidence la relation existante entre la température et la pluviométrie. Le diagramme permet d’identifier les mois secs tout au long de l’année en fonction de la position de la courbe des températures par rapport à celle des pluviométries mensuelles. En abscisse sont placés les mois, en ordonnée et à gauche, se trouve la température moyenne mensuelle en degré Celsius (°C) et à droite la pluviométrie moyenne mensuelle en millimètre (mm). L’échelle de la pluviométrie moyenne est le double de celle de la température moyenne. Le diagramme ombrothermique d’Antrema (figure 2) a permis de mettre en évidence deux saisons bien marquées avec une répartition équitable des saisons dans l’année : six mois secs de Mai à Octobre et une saison pluvieuse de Novembre à Avril. Un mois est considéré comme écologiquement sec quand la courbe de température se trouve au dessus de la courbe de précipitation.

Figure 2 : Diagramme ombrothermique selon la méthode de GAUSSEN (Source des données : Service de la Météorologie nationale, 2009)

Insolation Antrema reçoit annuellement 3287 heures d’insolation avec une moyenne mensuelle de 273,92 heures et journalière de 9 heures. Le mois d’Octobre est le plus ensoleillé avec 324 heures.

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Présentation du milieu d’étude

Vent La région est soumise aux deux vents dominants :  L’Alizé : vent du Sud Est qui souffle tout au long de la journée durant la période sèche accentue la sécheresse en hiver par la production d’un effet de fœhn par subsidence.

 La Mousson : vent chaud et Humide du secteur Nord et Nord Ouest fournit des pluies estivales parfois sous forme d’orage.

La vitesse moyenne du vent est variable le long de l’année. La vitesse moyenne annuelle est d’environ de 12 km/h (en annexe 1).

I.3. Relief Le relief est caractérisé par des plateaux découpés en plusieurs endroits par des vallons et des ruisseaux (RANDRIANJAFY, 1999). L’altitude varie de 0 à 89m et la partie la plus élevée se trouve à l’Est aux environs du phare. Au Nord se trouve une falaise de faible dénivellation attribuée aux phénomènes d’érosion. A l’Ouest, l’altitude ne dépasse pas les 20m et s’abaisse progressivement vers la mer (RAZAFIMAHEFA, 2001) avec des dunes le long de la côte.

I.4. Hydrographie Le réseau hydrographique est constitué par des lacs et des rivières. Les trois principales rivières sont Andranomasabo, Ambatolafia, Antsoherimasiba. Elles se jettent toutes dans le canal de Mozambique (GAUTHIER et al. 2000). En plus des lacs permanents, certains tarissent en saison sèche. Le lac Sahariaka a une superficie la plus importante. La station forestière d’Antrema est presque entourée de mer, la zone côtière est soumise au balancement des marées. Il s’agit donc de terrains hydromorphes, salés conditionnés par une variabilité relative au rythme des marées. (RANDRIATOMPOSON, 2007). La marée est un phénomène de montée et de descente périodique du niveau des eaux océaniques, provoqué par l'attraction gravitationnelle de la Lune et du Soleil sur la Terre (Microsoft Encarta, 2009). Une forte turbidité de l’eau de mer s’observe pendant la période sèche et au niveau des embouchures dans la station.

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Présentation du milieu d’étude

I.5. Géologie et pédologie - Le milieu d’étude fait partie du bassin sédimentaire de Mahajanga, formé par une succession de formations monoclinales s’étendant du Karoo à l’actuel (Annexe 3). Les plaines alluviales sont les éléments les plus marquants du paysage. Il faut noter l’existence d’un grand développement des carapaces sableuses (BESAIRIE, 1966). - Plusieurs types de sols existent dans la station forestière d’Antrema (Annexe 3) :

. Les carapaces sableuses sont prédominantes dans la station et sont rubéfiées avec en surface, des sols sableux ou poudreux et à faible teneur en argile (BESAIRIE, 1972), Ce type de sol se rencontre surtout au Sud du village d’Antrema, elle s’érode facilement lorsque aucune végétation ne s’y installe.

. Les sols ferrugineux tropicaux proviennent de l’érosion de la couche supérieure durcie par dessiccation. Ils se rencontrent aux environs du Phare. Ce sont des sols riches en oxyde de fer partiellement déshydraté (DUCHAUFOUR, 1960).

. Les sols alluvionnaires provenant des dépôts fluviaux occupent les fonds des vallées, les plaines internes et encore en bordure des estuaires et des deltas (BESAIRIE, 1966). Ces terrains ont une grande importance économique du fait de leur vocation agricole.

II. Milieu biotique II.1. Flore et végétation La station forestière d’Antrema fait partie du domaine de l’Ouest de la série à Dalbergia, Commiphora et Hildegardia (HUMBERT, 1965). Comme dans toute la partie Ouest de Madagascar, elle abrite une flore sous le vent et la végétation est à feuilles caduques (PERRIER DE LA BATHIE, 1921).Selon la nomenclature de RAJERIARISON et FARAMALALA (1999), elle est incluse dans la zone écofloristique occidentale de basse altitude de 0 à 800m dont la végétation climacique est une forêt dense sèche tropophile, semi- caducifoliée, pluristrate de la série à Commiphora, Dalbergia et Hildegardia.

La variation pédologique et topographique du milieu offre une diversité de formations végétales. La forêt dense sèche caducifoliée, caractéristique de l’Ouest, est composée de plantes adaptées particulièrement à la sécheresse. La forêt se développe soit sur des sols ferrugineux, soit sur des dunes sableuses. Les arbres sont peu élevés avec de faibles

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Présentation du milieu d’étude

diamètres et perdent leurs feuilles pendant la saison sèche. Les différents niveaux d’adaptation se manifestent chez les espèces qui composent la forêt. La caducifolie s’observe sur la plupart des arbres comme Terminalia taliala, Strychnos decussata , le géophytisme est rencontré chez Dioscorea sp. et Tacca leonpetaloïdes, la pachycaulie se manifeste chez Pachypodium rutenbergianum et Adenia sp. , la crassulescence est caractéristique du Vanilla madagascarensis, Bulbophyllum sp., et l’aphylie pour de nombreuses plantes (Cynanchum sp., Euphorbia sp., etc).

La savane arbustive est composée par de ligneux (Acridocarpus excelsus, Sclerocarya caffra, Bismarckia nobilis, Hyphaene coriacea) et des herbacées (Aristida rufescens, Heteropogon contortus et Hyparrhenia rufa). Elle est marquée par le passage fréquent de feu.

Le littoral est caractérisé par des formations halophiles ou mangroves à dominance de Rhizophora mucronata, Avicennia marina, Sonneratia alba et des arbustes tel Salvadora angustifolia. Les formations marécageuses situées sur les sols alluvionnaires et fertiles sont dominées par Raphia farinifera (ARECACEAE) et Ravenala madagascariensis (STRELITZIACEAE).

II.2. Faune D’après les Diagnostic physico-écobiologique et socio-économico-culturel de la SFA (ROGER et al. 2000 et 2005), la station forestière d’Antrema abrite des richesses faunistiques considérables. Les forêts de la SFA abritent cinq espèces de Lémuriens (Propithecus coronatus, Eulemur mangoz, Eulemur fulvus fulvus, Microcebus murinus et Lepilemur edwardsi.) et des micromammifères (Suncus madagascarensis, Tenrec ecaudatus et Setifer setosus.). Des reptiles comme Sanzinia madagascarensis, Phelsuma madagascarensis, Liophidium torquatum, Leioheterodon madagascarensis, Acrantophis dumerlii, et Crocodylus niloticus sont présents. La faune aviaire renferme 75 espèces d’oiseaux dont 52 espèces forestières et savanicoles comme Cuculis rochii (CUCULIDAE), Coracopsis vasa (PSITTACIDAE), Numida meleagris (NUMIDIDAE), …et 23 espèces des zones humides comme Anas melleri (ANATIDAE), Dendrocygna viduata (ANATIDAE), Egretta alba (ARDEIDAE), ….Les Insectes tels Papilio antenor, Papilio demodochus et Papilio epiphorbas,..s’y trouvent également.

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Présentation du milieu d’étude

II.3. Communauté locale et leurs activités La population locale appartient au groupe ethnique Sakalava Marambitsy. D’autres ethnies ont pu s’intégrer à la communauté par le biais du mariage (RAZAFINDRAMANANA, 2001) et d’autres sont venus pour exploiter les forêts et les mangroves.

D’une densité de 7,21 habitants par km2 (ANDRIAMANOARISOA, 2006), la zone est faiblement peuplée. La pêche, l’agriculture, l’élevage et l’artisanat sont les principales activités économiques de la communauté. La vannerie est pratiquée par la plupart des femmes. Elle consiste au tressage des feuilles de Bismarkias nobilis (Satrana) et de fibre de Raffia farinifera (Rafia).

La communauté Sakalava est encore régie par l’Ampanjaka, descendant de la famille royale du Boina. Il dirige les rituelles et traditions. Il assure également l’harmonie de l’organisation sociale.

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Présentation du milieu d’étude

Deuxième partie

MATERIELS ET

METHODES

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Matériels et Méthodes

I. Matériel d’étude I.1. Reconnaissance de l’espèce cible La consultation des spécimens d’herbier au TEF et à l’aide du TAN, la base de données TROPICOS et les différentes publications telles que « la Flore générique des arbres de Madagascar » de SCHATZ (2001) et « la Flore de MADAGASCAR et des Comores» (PERRIER DE LA BATHIE, 1954) ont été utilisées pour connaître l’espèce. Pour faciliter la reconnaissance de la plante, des photos de référence et les caractères particuliers de la plante ont été présentés à la communauté locale et aux guides sur terrain.

I.2. Description de la famille des CANELLACEAE Arbustes ou arbres aromatiques. Feuilles alternes, simples, ponctuées-glanduleuses, penninervées, non stipulées. Fleurs hermaphrodites et régulières ; trois à sept bractées, imbriquées. Trois à cinq sépales libres, épais, subégaux, imbriqués. Quatre à 12 pétales, parfois nuls, parfois soudés en corolle gamopétales à quatre à six lobes, imbriqués. Etamines concrescentes en une sorte de manchon hypogyne, les anthères sont nombreuses (jusqu'a 20), adnées à la face externe de ce tube. Ovaire uniloculaire, à deux à six placentas pariétaux ; deux à 20 ovules par placenta, incomplètement anatropes ; style court et peu distinct ; stigmate étroit ou plus ou moins arrondi ou élargi. Baie pluriséminée ; graine à surface lisse ou ruminée ; albumen abondant ; embryon droit ou en arque (PERRIER DE LA BATHIE, 1954).

I.3. Généralités sur le genre Cinnamosma Les études faites par différents auteurs à Madagascar (tableau 1) ont mentionné l’existence de trois espèces de Cinnamosma dont C. macrocarpa (Forêt orientale), C. madagascariensis (Forêts humides des montagnes) et C. fragrans (Forêt occidentale). Elles sont toutes endémiques. La seule espèce C. fragrans appélée localement Motrobeatinana existe dans la forêt sèche d’Antrema avec une éventuelle variété observée au niveau de dimension de feuille « morpho espèce » et de l’intensité de l’arôme.

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Matériels et Méthodes

Tableau 1 : Caractéristiques des trois espèces de Cinnamosma Espèce Noms Distribution Caractéristiques vernaculaires géographique Cinnamosma Mandravasarotra Forêt sèche -Feuilles oblongue-lancéolée ou fragrans Baillon Motrobeatinana tropophile lancéolé-linéaire à pétiole court rouge ; occidentale - Fruit : Baie lisse, très variable de forme et de grandeur. -Tige ligneuse avec lenticelles Cinnamosma Sakaiala Forêt humide - Feuilles oblongue, grande et large à macrocarpa P. sempervirente pétiole épais et court d'un rouge sombre ; Danguy orientale -Fruit : Baie sphérique ou ovale, très arrondie à la base. -Tige ligneuse avec lenticelles Cinnamosma Sakaihazo Forêt humide de - Feuilles ovales ou ovales – madagascariensis Sakarivohazo montagnes lancéolés courtement pétiolées, -Fruit : Baie petite et globuleuse H. Perr. -Tige ligneuse avec lenticelles

Source : PERRIER DE LA BATHIE, 1954

I.4. Description botanique de l’espèce cible Règne : VEGETAL Super classe : ANGIOSPERMES

Classe : DICOTYLEDONES Ordre : MAGNOLIALES Famille : CANELLACEAE Genre : Cinnamosma Espèce : fragrans

Cinnamosma fragrans est une espèce endémique de Madagascar. Elle est connue sous le nom de vernaculaire Motrobeatinana (dans le dialecte Sakalava) ou Mandravasarotra.

Cette espèce représentée par des arbustes ou petits arbres toujours verts, très aromatiques. Les écorces, les feuilles et les fruits sont à saveur pimentée et brûlante. Des rameaux sont cylindriques, un peu anguleux sur les tiges les plus jeunes, parsemées parfois de quelques grosses lenticelles, assez grêles aux extrémités (PERRIER DE LA BATHIE, 1954).

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Matériels et Méthodes

RAZANADRAFARA, 2012 RAZANADRAFARA,2012

Figure 3 : Un pied de Figure 4 : Feuille de Cinnamosma fragrans Cinnamosma fragrans

Les feuilles jeunes sont ponctuées de translucides, opaques, coriaces et d'un vert sombre lorsqu'elles sont adultes. Le pétiole est court de couleur rouge jaunâtre. Le limbe est étroitement oblong lancéolé, de grandeur variable, souvent sur un même rameau, très court en coin à la base et atténué – obtus au sommet. Les nervures latérales sont peu nombreuses, distantes et peu visibles sur les feuilles jeunes, invisibles sur les feuilles adultes (PERRIER DE LA BATHIE, 1954). Une réduction du feuillage ou même une absence de feuilles peut être constatée (Août – Septembre) pour cette espèce pendant une période bien déterminée (RAZANAPARANY, 2005).

L’appareil reproducteur est constitué par différentes pièces florales. Les fleurs sont sessiles ou subsessiles, axillaires, presque toujours solitaires, très rarement géminées, petites, ponctuées – glanduleuses, accompagnées à la base de trois à sept bractées densément imbriquées en spirale, les plus inférieures sont écailleuses et petites, les suivantes de plus en plus grandes et passant graduellement aux sépales. Les sépales sont au nombre de trois, larges, inégaux, plus courts que la corolle, caducs ainsi que les bractées. La corolle est tubuleuse, à tube plus long que les lobes. Ces derniers sont au nombre de quatre à six, larges, arrondis au sommet, réfléchis à l'anthère, un peu inégaux. Le tube de l'androcée est un peu plus long que celui de la corolle, nu sur 1,5 mm à la base, prolongé au-dessus des anthères par un court manchon membraneux, terminé par autant de très petites dents qu'il y a d'anthères sur le tube. Les anthères sont linéaires, en nombre variable. Le pistil est contracté à la base, atténué un style épais et court, creux, arrondi au sommet, avec autant de plages un peu saillantes de papilles stigmatiques blanches qu'il y a de placentas. Il existé quatre à cinq placentas et ils sont multiovulés. La floraison est au mois de Septembre à Novembre. (PERRIER DE LA BATHIE, 1954).

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Matériels et Méthodes

Figure 5 : Appareil reproducteurSource : TRO dePICOS Cinnamosma fragrans

La période de fructification est pendant la saison de pluie (Décembre à Mai). Les jeunes fruits sont de couleur verte, à maturité ils sont de couleur marron. L'épicarpe du fruit est lisse et mince. Le mésocarpe est charnu et assez épais. Les fruits renferment une sorte de colle transparente avec des graines blanches. Le fruit renferme 15 à 25 gaines, d'un fauve clair, fortement, ridées ruminées, irrégulièrement subréniformes, courbes et comprimées (PERRIER DE LA BATHIE, 1954).

RAZANADRAFARA, 2012 TROPICOS a) Jeune fruit du b) Fruit mûr du Cinnamosma fragrans Cinnamosma fragrans

Figure 6 : Fruits de Cinnamosma fragrans TROPICOS

II- Méthodes d’évaluation écologique de l’espèce étudiée Plusieurs méthodes ont été adoptées pour identifier des informations sur la biologie et l’écologie de Cinnamosma fragrans afin d’élaborer un plan de gestion pour la sauvegarde de l’espèce. Les différentes étapes à suivre sont présentes sur la figure 7.

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Matériels et Méthodes

Bibliographie / Webiographique /Cartographie

Etude sur terrain

Enquête Prospection et étude ethnobotanique écologique

Application des méthodes de relevé écologique

Compilation des données recueillies

Analyse et traitement des données

Plan de gestion de la population de l’espèce cible

Figure 7 : Approche méthodologique pour l’élaboration du plan de gestion

(Source : RAZAIARIMINO, 2009 ; Modifiée par l’auteur)

II.1. Etude préliminaire II.1.1. Recherches bibliographiques et webiographiques C’est la phase de collecte des données. C’est l’étape primordiale de la conception du plan de travail jusqu’à l’élaboration du plan de gestion de l’espèce étudiée. Avant les descentes sur terrain, les documents relatifs à notre thème ont été consultés pour rassembler les informations relatives à l’espèce étudiée et leur habitat parmi lesquels :

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Matériels et Méthodes

- les ouvrages généraux sur les travaux déjà effectués dans la station ; - les documents donnant des renseignements sur l’étude de végétation (GODRON, 1968, GUINOCHET, 1973)… - la base de données TROPICOS (établi par MBG en année 2000) ainsi que les autres sites web qui détiennent des informations sur les espèces végétales et leur répartition dans tout Madagascar. - L’étude cartographique consiste à consulter les différentes cartes qui permettent d’avoir un aperçu du site d’intervention : cartes de la végétation, de la topographie et de l’hydrologie afin de repérer les sites d’études et d’avoir un aperçu global des formations végétales.

II.1.2. Choix des sites d’étude Les sites d’étude ont été choisis en se basant sur les informations bibliographiques, la concentration des espèces dans une localité donnée et l’accessibilité des lieux. Quatre (4) sites sont choisis occupant les différents types de formations végétales. Les plots d’étude ont été installés là où l’espèce cible est la plus abondante. Les sites visités pour la collecte des données écologiques sont montrés dans le tableau 2.

Tableau 2 : Localisation des sites d’étude

Sites Type de formations Relevé Altitude (m) Latitude Sud Longitude Est végétales Antrema Forêt sèche dégradée R1 14 15°43’946’’ 046°05’059’’ d’Antrema R2 14 15°42’675’’ 046°10’490’’

Ambanjabe Forêt sèche écrémée R1 17 15°47’001’’ 046°04’870’’ d’Ambanjambe R2 22 15°47'437’’ 046°04'937’’

Antsikiry Forêt dense sèche de R1 7 15°46’871’’ 046°02’155’’ Maropingo R2 14 15°46'783’’ 046°02'234’’ Antsihoerimasiba Forêt dense sèche R1 2 15°47’552’’ 046°05’290’’ d’Antsakanala R2 15 15°47'237’’ 046°05'243’’

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Matériels et Méthodes

Figure 8 : Localisation des sites d’études (Source : Google Earth, 2012)

II.2. Enquêtes Des enquêtes ethnobotaniques et socio-économiques ont été effectuées en vue de connaître les modes d’utilisation et les valeurs locales de la ressource cible, y compris l’évaluation des pressions et menaces pesant sur son habitat (Fiche d’enquête en Annexe 6). Différentes catégories de personnes ont été interrogées. Les enquêtes vont être conduites auprès 40 à 50 personnes constituées des autorités locales (Maire, Président du Fokotany) et les communautés locales dont la plupart sont des pêcheurs et des artisanes. La zone est faiblement peuplé d’où l’échantillonnage est représentative. La méthode d’enquête a été empruntée de la méthode de diagnostic rapide en milieu rural de SCHONHUTH et KIEVELITZ (1994). Le style de l’entretien est libre. Deux types d’enquête ont été réalisés :

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Matériels et Méthodes

 Entretien individuel : pour les paysans, le chef « fokontany », pour savoir leurs opinions et visions personnelles.  Focus group : discussion avec les groupes de personnes comme les membres des ménages, les groupes de femmes et de jeunes. Ce type d’entretien est nécessaire pour compléter les informations obtenues lors des entretiens individuels

II.2.1. Enquêtes ethnobotaniques L’ethnobotanique est l’étude des relations entre les plantes et les peuples, ou l’utilisation des plantes par l’homme (HARGSBERGER, 1895). Elles ont pour but de chercher le maximum d’informations sur l’utilisation de l’espèce de la forêt. Le choix des localités étudiées a été défini suite à la consultation du personnel du projet de la SFA. Il a fourni des informations sur l’accessibilité des villages et sur le mode d’approche des enquêtes. Les enquêtes sont orientées par les guides locaux. Elles sont faites auprès des collecteurs du Cinnamosma fragrans. L’aide des guides a facilité l’identification des personnes ressources et les personnes susceptibles d’avoir les informations. Les résultats de l’enquête permettent d’évaluer le degré d’utilisation de l’espèce, les informations obtenues de calculer l’indice d’utilisation de l’espèce, en appliquant la formule de LANCE et al. (1994) : I= (Ni/Nt) ×100

Avec I : Indice d’utilisation de l’espèce

Ni : Nombre de personnes utilisant l’espèce

Nt : Nombre total de personnes interviewées Selon la valeur de l’indice, les trois hypothèses suivantes ont été considérées :  Si l’indice d’utilisation est entre 60 et 100%, l’espèce est très connue et très utilisée ;  Si l’indice d’utilisation est entre 60 et 30%, l’espèce est moyennement connue et moyennement utilisée ;  Si l’indice d’utilisation est inférieur à 30%, l’espèce est peu connue et peu utilisée.

II.2.2. Enquêtes socio-économiques Les enquêtes socio-économiques consistent à faire une évaluation des situations socio- économiques de la zone d’étude. Cela conduit à analyser les problèmes et de connaitre les besoins prioritaires des populations avoisinantes de la forêt (ANDRIAMAMPANDRY, 2008). Des interviews ont été faites auprès des administrations locales, des villageois et les

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Matériels et Méthodes guides sur le système de production, la source de revenu des ménages et le mode de vie de la population.

II.3. Etude de la biologie et écologie de Cinnamosma fragrans II.3.1.Caractérisation de l’habitat de l’espèce étudiée  Détermination de la structure verticale C’est l’agencement des végétaux suivant le plan vertical (GOUNOT, 1969). Elle a pour objectif de décrire et de connaître l’état d’habitat de l’espèce cible. La méthode utilisée est celle de GAUTIER en 1994 (Fiche de relevé en annexe 7). Elle est appliquée dans la zone de végétation où l’espèce est la plus abondante. Il s’agit d’un relevé linéaire sur une ligne de 50 m de long, dressé à partir d’une chevillière tendue horizontalement. A chaque mètre un jalon gradué a été dressé verticalement et la hauteur de contact entre le jalon et la partie vivante des végétaux a été notée d’une manière précise jusqu’à 7 m. Au delà de ce niveau, les hauteurs de contacts ont été estimées. Ensuite, les données sont traitées par le logiciel EXCEL pour obtenir le profil schématique de la végétation et le recouvrement (Exemple en annexe 7). Le profil schématique donne les renseignements sur la continuité ou la discontinuité de la voûte forestière. La stratification est définie à partir du traitement des taux de recouvrement. Le recouvrement est la surface recouverte par la plante par rapport à la surface totale du relevé (EMBERGER, 1944). Il peut être estimé à partir du nombre de contacts relevés dans un intervalle de 2 m suivant la hauteur. Une différence de recouvrement supérieur à 10% indique deux strates bien distinctes.

II.3.2. Etude de la flore associée La méthode appliquée est celle des quadrants centrés en un point, adoptée par BROWER et al. (1990). Les quadrants (figure 9) ont pour centre un pied adulte de l’espèce cible, pris au hasard. Deux lignes de directions perpendiculaires Nord-Sud et Est-Ouest, passant par le pied cible divisent la zone d’étude en quatre quadrants : Nord-est, Sud-est, Sud- ouest et Nord-ouest. Ces lignes sont tracées à l’aide d’une boussole. Dans chaque quadrant, le tronc d’arbre (dhp≥ 10 cm) le plus proche du tronc d’espèce cible est pris comme arbre ou individu ligneux associé. Les paramètres relevés pour chaque arbre associé sont : le dhp, la hauteur du fût et la hauteur maximale, la distance entre l’arbre et le tronc de l’espèce cible (Fiche de relevé en annexe 11).

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Matériels et Méthodes

Figure 9 : Dispositif de méthode de Quadrat Centré en un Point (QCP)

La flore associée est représentée par les arbres les plus proches de l’espèce cible, vivant dans la même condition. Une espèce est en étroite association avec l’espèce cible quand sa fréquence est supérieure à 10 % pour la famille et supérieur 5 % pour le genre (RANDRIANTAFIKA, 2000). La fréquence des espèces associées est obtenue par la formule de GREIG et SMITH (1964) :

Avec : Fr : fréquence

Ni : nombre d’individus d’un taxon

Nt : nombre total d’individus

II.3.3. Détermination de la densité moyenne et de l’abondance spécifique La densité moyenne a été obtenue par le comptage des individus matures effectué dans des placeaux établis à l’intérieur de l’aire d’occupation d’une espèce cible. Dans cette étude, deux placeaux de 50m x 20m ont été installés dans chaque site d’étude (Source : Plantes succulentes, rapport DBEV, 2011). L’abondance spécifique est le nombre d’individus d’une espèce dans l’aire d’occupation connue de cette espèce (SCHATZ et al. 2000). L’aire d’occupation d’une sous population dans un site est obtenue par estimation (Source : Plantes succulentes, rapport DBEV, 2011).

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Matériels et Méthodes

Cette densité est évaluée dans le but d’estimer la densité des individus dans une unité de formation (GOUNOT, 1969). L’abondance spécifique a été calculée à partir de la formule d’EMBERGER et al. (1983) :

A= S × d

Avec, A : abondance spécifique S : aire d’occupation de la sous population d : densité moyenne des individus.

II.3.4. Etude de la régénération naturelle spécifique Selon ROLLET (1979), la régénération naturelle est l’ensemble des processus par lesquels les plantes se reproduisent naturellement sans intervention sylvicole. Pour cette étude, des observations sur la phénologie, la dispersion des graines, la pollinisation, la potentialité de régénération sont considérées.

 Phénologie La phénologie est l’étude des rythmes biologiques des végétaux. Elle exprime le rythme saisonnier de la reproduction (WHITE et EDWARDS, 2000). Les états phénologiques considérés dans cette étude sont : l’état végétatif, la floraison et la fructification.

 Pollinisation et dissémination des graines Par définition, la pollinisation est le transport des grains de pollen jusqu’au stigmate d’une fleur (FAEGRI et VANDER, 1979). C’est la première étape de l’étude de la régénération. Les informations concernant la pollinisation de l’espèce étudiée ont été obtenues pendant les recherches bibliographiques. La diaspore désigne l’unité de dissémination d’une plante ou tout fragment d’un végétal susceptible, après isolement du pied mère, de reconstituer un individu entier. L’unité de dispersion peut être le fruit entier, les graines ou une partie de la graine (BOULLARD, 1988). La dispersion des diaspores est essentielle pour la régénération de l’espèce.

 Potentialité de régénération La méthode de Placeau de BRAUN BLANQUET (1965) a été adoptée, pour cette étude. Elle consiste à délimiter une surface de 20 m x 50 m, subdivisée en 10 placettes de 10 m x 10 m (Figure 10), huit placeaux ont été installé dans chaque site d’étude. Dans chaque

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Matériels et Méthodes placette, tous les individus régénérés (incapables de fructifier à cette époque) et les semenciers (les individus matures en phase de fructification au moment de l’étude) de l’espèce cible ont été comptés (TIANARISOA, 2006). Les paramètres considérés pour évaluer les potentiels de régénération de chaque espèce sont le taux de régénération, la structure de la population et la densité de peuplement. Placette Piquet Corde

10m

10m 20m 30m ou 15m

Figure 10 : Dispositif d’un placeau

 Le taux régénération (TR) est le pourcentage des individus de régénération par rapport au nombre des individus semenciers. Il est obtenu par la formule de ROTHE (1964) :

Nombre d’individus régénérés

TR (%) = x 100 Nombre d’individus semenciers

A partir de la valeur du taux de régénération, suivant l’échelle de ROTHE (1964) :

- Si le TR est de 0 à 99 % l’espèce a une difficulté de régénération

- Si le TR est de 100 à 999 % l’espèce présente une régénération moyenne

- Si le TR est supérieur à 1000 % l’espèce a un potentiel de régénération élevé.

 La structure de la population La structure de la population : c’est la répartition des individus par classe de hauteur. Elle permet d’estimer la dynamique de croissance de l’espèce donnée (ORSTOM – UNESCO, 1983). La santé de la population peut être estimée à partir d’un graphe sous forme

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Matériels et Méthodes d’histogramme représentant les effectifs des classes de hauteur. Les classes suivantes ont été adoptées :] 0 – 4] m ;] 4 – 8] m ;] 8 – 12] m et ≥ 12m. Ces données sont ensuite traitées par Excel pour obtenir une courbe. Cette courbe nous a permis de constater la présence ou non d’une perturbation sur la régénération. En effet, l’absence de certaines classes suggère l’existence de perturbation. Selon ROLLET (1979), la tendance de la santé de population est définie de la manière suivante :  la courbe est en forme de J inversé, l’état de santé de la population est bon ;

 elle est en forme de J, l’état de santé de la population est mauvais et

 il y a perturbation de la régénération s’il manque une ou plusieurs classes de hauteurs.

II.3.5. Analyse dendrométrique L’analyse dendrométrique permet d’évaluer le potentiel en bois de la forêt. Elle a été effectuée par la mesure du dhp et la hauteur du fût des individus (arbres et arbustes). Elle permet d’évaluer la surface terrière et le biovolume.  La surface terrière (G) La surface terrière G est le recouvrement basal représenté de la surface occupée par les parties aériennes des individus d’une espèce donnée au niveau du sol, ou à hauteur de poitrine dans le cas des arbres (PARDE, 1961 ; GOUNOT, 1969). On note Gi, la surface terrière d’un arbre et G la surface terrière d’une population. Elle est estimée par la formule :

Où Gi : surface terrière en m²/ha de chaque individu i

di : diamètre à hauteur de poitrine (dhp) de chaque individu i (m)

La surface terrière de la population est la somme des surfaces terrières de tous les individus qui le composent, elle dépend à la fois de la taille et du nombre d’arbres. La surface terrière de la population (G) est donnée par la formule :

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Matériels et Méthodes

 Le biovolume (V) Le biovolume se définit comme étant le volume de bois fourni par la végétation dans une surface donnée. Il permet d’estimer le potentiel en bois de la formation végétale. Le potentiel en bois est calculé selon la formule de DAWKINS (1959) :

Avec V : biovolume de tous les individus (m3/ha)

Gi : surface terrière de chaque individu i (m²/ha)

hi : hauteur du fût de chaque individu (m) 0.53: coefficient de forme

II.3.6. Méthode d’étude du sol Mise à part du rôle de sol comme support et source de nutrition pour les plantes, il constitue avec le climat des conditions statiques (GOUNOT, 1969). Pour avoir une bonne connaissance sur les conditions écologiques de l’espèce étudiée, une étude du sol a été nécessaire (Fiche de relevé en annexe 8).

Dans chaque site d’étude, sur une zone forestière à forte concentration en nombre d’espèce cible, huit fosses pédologiques de 50cm ×50 cm de 50cm de profondeur ont été creusées, montrant ainsi les différents horizons du sol. Chaque fosse est formée par des couches qui se superposent. Pour chaque horizon, les paramètres suivants ont été étudiés :

 la texture est la composition du sol.  la couleur de chaque horizon est donnée selon la référence du code Munsell (Munsell soils color chart).  l’épaisseur de chaque couche.  la répartition et la disposition des racines qui sont les signes de vie dans le sol.

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Matériels et Méthodes

RAZANADRAFARA, 2012

Figure 11 : Fosse pédologique

III. Estimation des risques d’extinction III.1. Etude de la distribution L’étude de la distribution des espèces est indispensable dans l’évaluation des risques d’extinction d’un taxon. Deux grandes étapes ont été suivies pour cette étude : l’élaboration de la carte de distribution de l’espèce cible ; l’analyse de cette carte.

III.1.1.Elaboration de la carte de distribution La carte de distribution permet de visualiser sur un fond cartographique la répartition géographique de l’espèce cible. Elle représente la répartition géographique de l’espèce étudiée ainsi que son habitat, non seulement dans les sites d’études mais aussi sur le plan national. Pour son élaboration, les coordonnées géographiques de nos sites de récolte ainsi que celles des spécimens d’herbiers complétées par celles enregistrées dans les bases de données TROPICOS disponibles ont été considérées pour être ensuite converties en degré décimal dans EXCEL. Ces données sont traitées avec le logiciel Arc GIS 9.2 pour être ensuite cartographiées en utilisant le Système d’Information Géographique ou SIG. La figure 12 résume le schéma récapitulatif de l’élaboration et l’analyse de la carte de distribution.

III.1.2.Analyse de la carte de distribution L’analyse de la carte de distribution permet d’avoir des informations sur la répartition qui seront utilisées pour l’estimation des risques d’extinction de l’espèce et pour la catégorisation des menaces selon UICN (2001). Un certain nombre de paramètres sont considérées, à savoir : la zone d’occurrence ; la zone d’occupation ; le nombre total de sous populations ;

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Matériels et Méthodes

le nombre de sous populations à l’intérieur et hors Aires protégées ; la prédiction du futur déclin des sous populations de l’espèce cible.

 Zone d’occurrence L’UICN (2001) a défini l’aire d’occurrence comme la superficie délimitée par la ligne imaginaire continue et fermée renfermant toutes les sous populations.  Zone d’occupation L’aire d’occupation est la surface réelle correspondant à la somme des aires d’occurrence occupées par la sous population (KEITH, 1997). C’est la superficie minimum occupée par un taxon, c'est-à-dire la surface limite pour la survie, à tous les stades de populations existantes d’un taxon au sein de la zone d’occurrence.  Sous-population Une sous population est un groupe séparé géographiquement d’une population où la possibilité d’échange génétique avec un autre groupe est faible (KEITH, 1997). La superposition de la carte des Aires Protégées de l’ANGAP (1998) avec celle de la distribution de l’espèce est utile afin de déterminer le nombre de sous populations dans les Aires Protégées. Pour cette étude, l’échelle de BIRKINSHAW et al. (2001) a été utilisée pour définir deux sous populations différentes (deux sous populations de la même espèce distantes de 10km sont considérées comme deux sous populations différentes.)

 Prédiction du futur déclin La prédiction du futur déclin de la population est la prédiction de la réduction du nombre des sous populations. Elle est évaluée à partir de la formule de SCHATZ et al., (2000):

III.2. Evaluation des risques d’extinction Les utilisations et les menaces qui affectent l’espèce et son habitat sont indispensables pour évaluer les risques d’extinction. Cette évaluation a été basée sur les critères de la « Liste Rouge » (UICN, 2001). La correspondance de l’espèce à l’une des critères permet de

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Matériels et Méthodes classifier cette espèce suivant les catégories de menaces (Tableau des catégories et critères de l’UICN pour la Liste Rouge (2001) est en annexe 9).

 Critère de l’UICN Critère A : réduction de la taille de la population, Critère B : répartition géographique, Critère C : taille et la fragmentation, Critère D : distribution restreinte, Critère E : analyse quantitative de risque d’extinction.

 Catégories de menaces Eteint (EX) : le dernier représentant du taxon a disparu ; En danger critique d’extinction (CR) : risque d’extinction très élevé à court terme ; En danger (EN) : risque d’extinction élevé à court terme ; Vulnérable (VU) : risque d’extinction à court terme ; Faible risque (LC) : lorsque l’évaluation ne répond pas aux trois catégories précédentes ; Données insuffisantes (DD) : lorsque les informations sont insuffisantes pour placer l’espèce dans l’une des catégories citées ci-dessus.

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Matériels et Méthodes

Collecte de coordonnées géographiques sur les étiquettes d’herbier, dans TROPICOS et sur terrain

Conversion des coordonnées sous forme décimale

CréatioCréationn des bases de données à l’aide du logiciel ARARCC GIS 9.2

VérificationVérification de la carte

Carte de distribution

Délimitation de l’aire Superposition avec d’autres cacartesrtes de (végétation, carte des AP) et une grille de distribution 10km2

Nombre de Zone Zone Nombre de sous d’occurrence d’occupation sous populations populations dans les AP

Prédiction du futur déclin

Figure 12 : Schéma récapitulatif de l’élaboration et l’analyse de la carte de distribution pour la prédiction du futur déclin (Source : UICN, 2001)

27

Matériels et Méthodes

Troisième partie RESULTATS ET INTERPRETATIONS

9

Résultats et interprétations

I. « Morpho-espèce » La « morpho-espèce » c’est l’étude d’un groupe d’organismes défini uniquement sur des caractères morphologiques, sans considération d’autres caractéristiques biologiques. Dans la présente étude, elle décrit la variation « longueur – largeur - pétiole» de la feuille (figure 13) de l’espèce étudiée dans chaque type de formations végétales. Le tableau 2 montre la « morpho-espèce » de Cinnamosma fragrans

Figure 13 : Variation observée au niveau de dimension de feuille dans chaque site d’étude

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Résultats et interprétations

Tableau 3 : Morpho-espèce de Cinnamosma fragrans Les formations végétales Longueur (mm) Largeur (mm) Pétiole (mm) Forêt sèche dégradée d’Antrema 52 15 0.3 Forêt sèche écrémée d’Ambanjambe 86 21 0.5 Forêt dense sèche de Maropingo 83 19 0.5 Forêt dense sèche d’Antsakanala 60 17 0.6 ..5. II. Résultats des enquêtes socio-économiques et ethnobotaniques

Des enquêtes ethnobotaniques et socio-économiques ont été effectuées en vue de connaître les modes d’utilisation et les valeurs locales de l’espèce étudiée, y compris l’évaluation des menaces pesant sur ses habitats. Au total 40 personnes ont été enquêtées. Depuis toujours, les Malgaches se soignent avec les plantes, ayant appris au fil des temps à connaître les principes actifs présents dans les innombrables plantes médicinales, parfois uniques au monde, poussant dans le pays. Certaines plantes présentent des vertus médicinales. Les communautés locales les utilisent pour le traitement de diverses maladies. Elles sont surtout préparées de façon traditionnelle. Cette pratique se transmet de génération en génération (RAZAFIMAHEFA, 2001). Elles fournissent aussi du “ bien-être ” de la communauté locale (VAVINDRAZA, 2003). Depuis plusieurs siècles, les Malgaches utilisent les plantes médicinales dans leur quotidien. Et même actuellement, les plantes médicinales sont toujours consommées par toutes les couches de la population, aussi bien rurales qu’urbaines (RAHARINIRINA, 2009). Les enquêtes ethnobotaniques et socio-économiques ont eu lieu dans les villages suivants :  Antrema  Ampampamena  Ambanjabe  Antsoherimasiba

II.1. Résultats des enquêtes socio-économiques

Les plantes médicinales sont utilisées par les populations malgaches depuis la naissance même de la société malgache via la médecine traditionnelle. Jusqu’à présent, cette dernière y joue un rôle social important. Sur le plan social, Cinnamosma fragrans est parmi les plantes médicinales utilisées par les communautés locales de la SFA. Le faible revenu mensuel dans chaque foyer (en annexe 13) pousse les communautés locales à exploiter les ressources forestières. Sur le plan économique, la pauvreté conduit à

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Résultats et interprétations l’exploitation irrationnelle de l’espèce cible. La filière huiles essentielles est en train de prendre une place importante à l’échelle de l’économie régionale et nationale. En outre, Cinnamosma fragrans de par les qualités et les vertus de son essence, est en train de susciter un tel niveau d’intérêt entraînant une demande considérable sur le marché national. La surexploitation de l’espèce cible est devenu une activité génératrice de revenu.

II.2. Résultats des enquêtes ethnobotaniques

II.2.1.Utilisation de Cinnamosma fragrans Les enquêtes ethnobotaniques permettent de déterminer la relation qui existe entre la végétation et la communauté locale. De ces enquêtes, l’usage des espèces ainsi que l’impact de celle-ci sur la végétation est évalué. La fiche d’enquête est en annexe 6. Plusieurs plantes sont employées pour traiter la fièvre et la fatigue comme Anisocyclea grandidieri (Vahilava), Cedrelopsis grevei (Katrafay), Ficus sp. (Mandresy), Rauvolfia media (Tsilanimboana), Cinnamosma fragrans (Motrobentinana), etc. mais Cinnamosma fragrans est la plus exploitée car elle possède également un intérêt industriel. La communauté locale récolte cette plante surtout les feuilles à des fins curatives et les vendent. Les feuilles de Cinnamosma fragrans renferment des propriétés chimiques très intéressantes. La pharmacopée traditionnelle et l’extraction des huiles essentielles sont les principales utilisations de l’espèce. Elles sont exploitées pour leurs principes actifs ou comme source de molécules chimiques. Mais leur exploitation actuelle ne tient pas compte de l'avenir de ces matières premières qui devraient être mieux étudiées, réglementées et gérées pour durer.  Pharmacopée traditionnelle Les populations riveraines se soignent avec la plante. Le tableau 4 résume le mode d’utilisation et les indications thérapeutiques de Cinnamosma fragrans. Tableau 4 : Mode d’utilisation et indications thérapeutiques de Cinnamosma fragrans Espèce Partie utilisée Traitement Mode d’utilisation Cinnamosma fragrans Ecorce et feuille Fièvre, fatigue tisane, inhalation des vapeurs

 Extraction de l’huile essentielle Cinnamosma fragrans, espèce endémique qui produit des huiles essentielles rares et d’une exceptionnelle qualité (MICHAT, 2006). Les huiles essentielles sont des substances

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Résultats et interprétations odorantes volatiles contenues dans les végétaux (RAHARINIRINA, 2009). D’après les enquêtes, ce sont les feuilles et les fruits qui sont utilisés pour l’extraction des huiles essentielles. Ces dernières présentent des multiples propriétés sanitaires comme antivirale, expectorante, antibactérienne … (CIRAD, 2010).

II.2.2.Indice d’utilisation L’indice d’utilisation permet de déduire le degré de menace de l’espèce étudiée. Au total, dans tous les sites d’étude, 40 personnes ont été enquêtées. Les informateurs sont des paysans, les guides et des responsables administratifs .L’indice d’utilisation du Cinnamosma fragrans est 100 (tableau 5) ce qui signifie que cette espèce est très utilisée par la communauté locale.

Tableau 5 : Indice d’utilisation de Cinnmosma fragrans

Famille Espèce Utilisations Nt Ni I CANELLACEAE Cinnamosma Locale et Artisanale : 40 40 100% fragrans plante médicinale

Ni : Nombre de personnes citant l’espèce

Nt : Nombre total de personnes interviewées I : Indice d’utilisation de l’espèce

II.3. Menaces et pressions sur l’espèce et sur son habitat De tous les facteurs, l’homme est le plus grand responsable du processus de dégradation de la végétation et de la flore (LANGRAND et WILME, 1995). Actuellement, les feux pour le renouvellement de pâturage sont les principales activités humaines qui influencent le plus la SFA. L’exploitation massive de la forêt perturbe l’écosystème et ses composantes. Le degré de menace sur une espèce dépend du mode d’exploitation et de la partie exploitée qui peuvent être destructives ou non.

II.3.1. Menaces et pressions sur l’espèce La réduction de surfaces forestières due aux défrichements et la surexploitation de bois sont les principales causes de la perte de diversité des plantes. Il est important de noter que la collecte de plantes effectuée par les guérisseurs traditionnels n’a jamais constitué une menace pour les plantes médicinales. Ils n’effectuent que des cueillettes raisonnées ne dépassant pas

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Résultats et interprétations leurs besoins. C’est à partir du moment où des opérateurs privés entrent en scène que les dégâts surgissent (RAHARINIRINA, 2009). La surexploitation de feuilles constitue une des menaces sur l’espèce. En dépit de l’existence du projet SFA, des exploitations massives existent dans des endroits forestiers éloignés du village. Des arbres ou arbustes de l’espèce sont abattus par des collecteurs pour faciliter la récolte des feuilles et des fruits. Principalement, la dégradation de l’ensemble se justifie par des raisons économiques. Les arbres sont exploités pour la vente des feuilles de l’espèce et pour la fabrication des huiles essentielles et autres destinations (utilisation sous formes de produits brutes). L’exploitation se fait par des exploitants migrants, venant du « Fokontany » Maroronono d’une part et la communauté locale d’autre part.

RAZANADRAFARA, 2012

Figure 14 : Quelques individus coupés dans l’habitat de l’espèce étudiée

II.3.2. Menaces et pressions sur l’habitat Les menaces sur l’habitat consistent au recul forestier dû aux feux non contrôlés et aux catastrophes naturelles telles que les cyclones et les éboulements contigus à un escarpement. Il y a un risque fort de disparition de l’espèce dans les forêts en défrichement.

 Feux de brousse Les feux de brousse sont effectués pendant la saison sèche pour les pâturages ou pour la culture itinérante. Or plusieurs feux successifs font diminuer la fertilité et entrainent la mise à nu du sol. Des espèces envahissantes plus adaptées aux sols nus et peu exigeants en matières organiques s’installent et entrent en compétitivité avec les espèces autochtones.

32

Résultats et interprétations

Ils entrainent la dégradation de l’habitat de l’espèce étudiée. Même si le Projet Bioculturel d’Antrema a été mis en place pour la protection et la valorisation de la biodiversité. Cette pratique tend vers la dégradation de l’environnement naturel qui conduira à long terme à un épuisement des ressources naturelles.

 Charbonnage Les communautés locales commencent actuellement à utiliser le charbon de bois. Le charbonnage gagne de plus en plus du terrain au sein des formations visitées.

RAKOTOVAO, 2012

Figure 15 : Charbon de bois  Eboulement

Cette dégradation est d’origine naturelle, mais peut aussi être fortement liée aux activités humaines. Cinnamosma fragrans colonise les bords de cours d’eau, sur les terrains en pente, où il peut se produire des éboulements.

Figure 16 : Eboulement de l’habitat de Cinnamosma fragrans

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Résultats et interprétations

Tableau 6 : Récapitulatif des pressions et menaces sur l’espèce et son habitat

Types de pressions Pressions sur Pressions sur l’habitat Espèce cible Villages enquêtés l’espèce

Coupe Feux de brousse Charbonnage Cinnamosma Ampampamena . × × brousse fragrans Antsoherimasiba × × × Ambanjabe × × . Antrema . × .

II.4.Relations causes à effets pressions-menaces-impacts et les activités anthropiques Pour mieux élaborer les stratégies de conservation, un modèle conceptuel consistant à présenter les causes, les pressions et les impacts sur une même figure a été fait (figure 17). Un model conceptuel est une sorte de schématisation fonctionnel des relations causes à effet dans le cadre de la gestion d’une espèce.

III. Caractéristiques bioécologiques de Cinnamosma fragrans III.1. Description des habitats de l’espèce cible  Forêt dense sèche de Maropingo (Antsikiry) Le profil présente une canopée quasiment continue, dont la hauteur de la limite supérieure varie entre 11 et 12m (figure 18 a). C’est une formation stratifiée (figure 18b), formée de trois strates distinctes : - la strate inférieure de 0 à 2 m avec un taux de recouvrement faible de 15.05%, composée par des arbustes et des individus régénérés des arbres adultes,comme : Commiphora sp. (BURSERACEAE), Hypoestes sp. (ACANTHACEAE), Croton sp. (EUPHORBIACEAE), Eugenia sp. (MYRTACEAE), …

- la strate moyenne de 2 à 4 m est plus dense que la strate inférieure, avec un taux de recouvrement 22.61%. Les espèces présentes sont : Diospyros sp. (EBENACEAE), Strychnos decussata (LOGANIACEAE), Baudouinia fluggeiformis (FABACEAE), Cinnamosma fragrans (CANELLACEAE), Vitex beraviensis (VERBENACEAE),…

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Résultats et interprétations

Causes indirectes Causes directes Pressions Impacts secondaires

 Croissance  Surexploitation  Défrichement  Perturbation des habitats démographique  Coupe  Feux de pâturage  Perte et dégradation de l’habitat

 Pauvreté  Charbonnage  Transformation de l’habitat

Impacts primaires

 Raréfaction en nombre des populations  Disparition progressive de l’espèce cible

 Erosion génétique

Figure 17 : Relations causes-pressions-impacts

35

Résultats et interprétations

- la strate supérieure de 4 à 12m est ouverte. Le taux de recouvrement est de 6.31 à15.05%. La faible valeur de recouvrement permet à la strate sous-jacente de capter le maximum de lumière. Cette strate est composée principalement par Commiphora sp. (BURSERACEAE), Terminalia taliala (COMBRETACEAE) …

 Forêt écremée d’Ambanjabe La figure 19a montre le profil structural de végétation de la forêt écremée d’Ambanjabe et le diagramme de recouvrement est représenté par la figure 19b.Cette formation est pluristratifiée : - la strate inférieure de 0 à 2m de haut, avec un taux de recouvrement de 32%. Cette strate est composée de Tacca leonpetaloides (TACCACEAE), Tabernaemontana coffeoides (APOCYNACEAE),… ainsi que des individus régénérés des arbres de la strate supérieure ;

-la strate moyenne de 2 à 4m, caractérisée par un taux de recouvrement de 32.69%. Elle est constituée par des espèces telles que Baudouinia fluggeiformis (FABACEAE), Cinnamosma fragrans (CANELLACEAE), …

- la strate supérieure d’une hauteur de 6 à 11m, plus ouverte, avec un taux de recouvrement de 14.1 à 20.51%, moins dense que la strate moyenne. Elle est formée essentiellement de Vitex beraviensis (VERBENACEAE), Terminalia taliala (COMBRETACEAE), Operculicarya sp. (ANACARDIACEAE., Strychnos decussata (LOGANIACEAE), …

 Forêt d’Antsoherimasiba La structure verticale de la forêt (figure 20a) montre une voûte moins haute (10m), très ouverte et discontinue. La stratification est encore nette sur le diagramme de recouvrement (figure 20b). La forêt est moyennement haute et présente trois strates : -La strate inférieure de 0 à 2m, avec un taux de recouvrement 31.3%. Elle est constituée par des individus régénérés des grands arbres et des arbustes tels Tabernaemontana coffeoides (APOCYNACEAE), Hypoestes sp. (ACANTHACEAE),…

-La strate moyenne de 2 à 4m, avec un taux de recouvrement de 35.65%. Elle est formée par Cinnamosma fragrans (CANELLACEAE), Allophyllus cobbe (SAPINDACEAE), Hypoestes sp. (ACANTHACEAE),…

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Résultats et interprétations

Hauteur(m) 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50

distance(m) (b) Profil structural de végétation

(a) Diagramme de recouvrement de la végétation

Figure 18 : Structure verticale de l’habitat de Cinnamosma fragrans (site : Maropingo (Antsikiry))

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Résultats et interprétations

Hauteur(m) 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 distance(m)

(a) Profil structural de végétation

(b) Diagramme de recouvrement de la végétation

Figure 19 : Structure verticale de l’habitat de Cinnamosma fragrans (site : Ambanjabe)

38

Résultats et interprétations

-La strate supérieure est 4 à 13 m, très discontinue donc très ouverte, avec un taux de recouvrement faible de 23.48%. Elle comprend les grands arbres tels Dalbergia sp. (FABACEAE), Strychnos decussata (LOGANIACEAE), Astrotrichilia asterotricha (ARISTROCHIACEAE), Majidea jumbaricana (SAPINDACEAE),… Elle est moins dense que la strate inférieure et la strate moyenne. L’ouverture de la canopée traduit la perturbation de cet habitat.

 Forêt dégradée d’Antrema C’est une formation ouverte. La structure de la végétation (figure 21) montre deux strates : - la strate inférieure, comprise entre 0 et 2m est très discontinue avec un taux de recouvrement très faible (8.26%). formée essentiellement par des espèces de sous-bois et des jeunes plantes des strates moyennes et supérieures. Les espèces les plus fréquentes sont Croton sp. (EUPHORBIACEAE), Tabernaemontana coffeoides (APOCYNACEAE),…

-la strate supérieure de 4à 12m, elle en résulte une fusion avec la strate moyenne mais le taux de recouvrement n’est pas important (9.13 à 22.61%). Elle est constituée Cinnamosma fragrans (CANELLACEAE), Strychnos decussata (LOGANIACEAE), Diospyros sp. (EBENACEAE), Dalbergia sp. (FABACEAE)…. La discontinuité de la voûte forestière traduit la perturbation de cet habitat.

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Résultats et interprétations

Hauteur(m) 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50

(c) Profil structural de végétation Distance(m)

(b) Diagramme de recouvrement de la végétation

Figure 20 : Structure verticale de l’habitat de Cinnamosma fragrans (site : Antsoherimasiba)

40

Résultats et interprétations

Hauteur(m) 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4

3

2

1

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50

(b) Profil structural de végétation distance(m)

Figure 21 : Structure verticale de l’habitat de Cinnamosma fragrans (site : Antrema)

41

Résultats et interprétations

III.2. Inventaire de la flore associée La flore associée est un des outils en aménagement. Pour faire une restauration de la population, il faut créer une « ambiance écologique ». Le tableau 4 montrent les taxons étroitement liés à l’espèce cible dans les quatre sites d’études.  Familles les plus fréquentes Dans cet habitat, les familles d’(e) ANACARDIACEAE (10,34%) ; EBENECEAE (17,24%), EUPHORBIACEAE (13,79%), SAPINDACEAE (10,34%) et VERBENACEAE (10,34%) sont les plus fréquemment associées.  Espèces les plus fréquentes Les genres fréquemment associées à l’individu cible sont généralement Operculycaria (10,34%) ; Diospyros (17,24%) ; Croton (6,89%) et Vitex beraviensis (10,34%).

Tableau 7 : Familles et genres fréquemment associés à l’espèce étudiée

Espèce cible Familles fréquentes (%) Genres fréquents (%) ANACARDIACEAE (10,34%) Operculycaria (10,34%) Cinnamosma fragrans EBENECEAE (17,24%) Diospyros (17.24%) EUPHORBIACEAE (13,79%) Croton (6, 89%) SAPINDACEAE (10,34%) VERBENACEAE (10,34%) Vitex (10.34%)

III.3. Abondance et densité spécifique L’espèce a une densité environ 127 individus par hectare. L’abondance est un des paramètres pour évaluer le risque d’extinction d’une espèce KEITH (1998). L’abondance numérique de l’espèce cible est la somme totale d’individus observés dans les sites étudiés. Dans les quatre sites d’études, 102 individus matures ont été recensés dans 0.8 ha. Cinnamosma fragrans présente une abondance spécifique faible (‹250 individus matures).

III.4. Régénération naturelle spécifique III.4.1. Phénologie Les travaux de terrain n’ont pas coïncidé avec la période de floraison pour l’espèce étudiée. La majorité des plantes sont en état végétatif (90.89%) et 10.01% sont en phase de fructification.

42

Résultats et interprétations

III.4.2. Pollinisation et dissémination des graines Lors de notre visite sur terrain, l’espèce étudiée n’était pas en fleur ce qui ne nous a pas permis de voir les pollinisateurs ou les visiteurs. La dissémination de fruits de Cinnamosma fragrans se fait par la chute de fruits sous l’effet de pesanteur ou « barochore ». A maturité, le fruit se détache de la plante et tombe directement au sol. Cette espèce se reproduit en période plus ou moins sèche. Elle fleurit et/ou fructifie régulièrement en période sèche. Il existe deux types de régénération de l’espèce étudiée (RAZANAPARANY, 2005) : Le rejet des branches fraîches coupées par l’homme ; Le marcottage issu des branches rampantes qui se sont enracinées et produisent des rejets.

.

Figure 22 : Rejets de Cinnamosma fragrans

RAZANADRAFARA, 2012

RAZANADRAFARA, 2012

Figure 23 : Plantule issue de graine de Cinnamosma fragrans

43

Résultats et interprétations

III.4.3. Taux de régénération naturelle Le taux de régénération de l’espèce étudiée se résume dans le tableau 8. Ces valeurs ont été obtenues après l’application de la formule de ROTHE (1964) sur les effectifs des semenciers et des régénérés de l’espèce étudiée durant nos travaux sur terrain.

Tableau 8 : Taux de régénération de l’espèce Descripteurs Espèce étudiée Localités Régénérés Semenciers Taux de régénération(%) Maropingo (Antsikiry) 173 46 376.08 Antsoherimasiba 99 5 1980 Ambanjabe 164 0 0 Antrema 13 0 0

- D’après ce tableau, Cinnamosma fragrans a un potentiel de régénération très élevée (TR> 1000%) dans le site d’Antsoherimasiba (TR = 1980%). 99 individus régénérés ont été inventoriés dont 52 équivalent à 54.08 % sont des rejets. Or généralement ces rejets n’arrivent pas à donner des individus adultes, les feuilles étant cueillie continuellement par la communauté locale. - Dans la forêt écrémée d’Ambanjambe et la forêt dégradée d’Antrema, le taux de régénération est nulle pour cette espèce. Ce qui montre que la survie de cette espèce n’est pas assurée. La forêt secondaire n’est pas appropriée au développement de l’espèce cible. - Le potentiel de régénération de l’espèce cible est moyenne avec un taux de 376.08 % dans la zone d’Antsikiry. Le nombre de rejets n’est pas important soit 16.89%. L’espèce a éventuellement une possibilité de renouvellement de sa population.

III.4.4. Structure démographique L’état de régénération de la population de l’espèce cible a été évalué par la distribution des individus par classe d’ hauteur. Il est représenté sur le tableau 9 et la figure 24. Tableau 9 : Répartition des individus par classe de hauteurs du Cinnamosma fragrans dans chaque site d’étude Sites d’étude Classe de hauteurs (m) [0 ; 4[ [4 ; 8[ [8 ; 12[ ≥ 12 Maropingo (Antsikiry) 165 51 1 2 Antsihoerimasibe 95 9 0 0 Ambanjabe 164 0 0 0 Antrema 14 2 0 0

44

Résultats et interprétations

Figure 24 : Distributions des individus par classe des hauteurs de l’espèce étudiée dans chaque site d’étude

L’analyse de la structure des populations de l’espèce est présentée dans la figure 24. Elle peut être interprétée de façon suivante : - La figure 24a montre la structure démographique de l’espèce à Maropingo (Antsikiry). La population est en déséquilibre du fait du manque des classes de hauteurs ≥8m. Ce manque est

45

Résultats et interprétations dû à des coupes sélectives des grands arbres pour faciliter les prélèvements des feuilles. Une perturbation au niveau de la santé de la population est détectée.

RAZANADRAFARA, 2012

Figure 25 : Reste des troncs de Cinnamosma fragrans

-Dans le site d’Antsihoerimasiba, l’allure du diagramme indique que la formation est perturbée figure 24b. Un déséquilibre au sein de la population du fait que l’effectif des individus jeunes (0 - 4m de haut) domine. L’effectif des individus de 4-8m de haut est faible. Pour les classes ≥ 8m, l’effectif est nul.

-La structure démographique dans la zone d’Ambanjambe est montrée par la figure 24c. Elle montre une perturbation au niveau de la santé de la population, les autres classes de hauteurs présentent un effectif nul ou faible par rapport aux plantules.

-L’histogramme (figure 24d) montrant la répartition des individus de cette espèce suivant les classes de hauteurs à Antrema. Elle présente une allure irrégulière. La répartition des individus indique que tous les individus n’arrivent pas à atteindre l’état semencier montrant ainsi une perturbation de la santé de la population.

III.5. Analyse dendrométrique La dominance peut être exprimée par la surface terrière d’une population. Le biovolume exprime la potentialité en bois. Pour le cas de SFA, Cinnamosma fragrans présente une surface terrière et un biovolume très faible. Cette faible valeur est due à la coupe sélective et à la fabrication du charbon de bois.

46

Résultats et interprétations

Le tableau 10 montre la surface terrière et le biovolume de l’espèce étudiée. En général, la SFA présente une surface terrière (13,8m2) et un biovolume (24,61m3) faible. L’analyse de ces résultats peut être interprétée de façon suivante : -La surface terrière est de 2,5m²/ha correspant à 1,9m3/ha de biovolume dans la zone d’Antsikiry. Ces valeurs sont faibles à cause de la rareté voire même de la quasi-inexistence des arbres de gros diamètre dans la nature.

-Concernant la répartition des individus dans le site d’Ambanjabe, la totalité des individus sont des espèces régénérées correspondant à une surface terrière de 0.2m²/ha et un biovolume de 0,01m3/ha. Le potentiel en bois est très faible car les arbres à gros diamètre sont absents.

-Dans la forêt d’Antsihoerimasiba, cinq d’individus semenciers ont été inventoriés, le potentiel en bois de l’espèce est mauvais correspondant à une surface terrière de 1,6m²/ha et un biovolume de 0,6m3/ha.

-Seulement trois individus semenciers ont été recensés dans la parcelle d’étude de 0,1ha dans la forêt d’Antrema. Ils présentent une surface terrière de 9,5 m² à l’hectare et un biovolume de 22,1 m3 à l’hectare.

Tableau 10 : Surface terrière et biovolume de Cinnamosma fragrans dans chaque site d’étude

Sites d’étude Surface terrière (m2) Biovolume (m3) Antsikiry 2,5 1,9 Ambanjabe 0,2 0,01 Antrema 9, 5 22 ,1 Antsioherimasiba 1, 6 0, 6

Total 13,8 24,61

III.6. Etude pédologique Par définition, le sol est la partie superficielle meuble, d’épaisseur variable résultant de la transformation de la roche-mère sous-jacente sous l’influence de divers processus physiques, chimiques et biologiques (DELOMON, 1938). Cette étude a pour but de décrire la nature du substrat sur lequel l’espèce cible s’implante. En général, Cinnamosma fragrans préfère les sols humides à texture sableuse. Cette essence est trouvée souvent au bord des plans d’eau. Le profil montre trois horizons successifs à épaisseur variable, formés par une couche de litière, une couche humifère et une couche en profondeur. Les caractères édaphiques du substrat de Cinnamosma fragrans est en annexe 12.

47

Résultats et interprétations

III.7. Comportement sylvicole de l’espèce cible Il s’agit de l’analyse de tempérament de l’espèce c’est à dire étude de l’exigence en lumière. L’observation directe sur terrain permet de déduire, pendant la phase de germination, semis et plantule, Cinnamosma fragrans est espèce mésophile. Elle préfère l’ombrage modéré pendant le stade juvénile. Elle ne supporte pas la lumière directe mais plutôt des lumières filtrées sous les houppiers de grands arbres. Elle est classée parmi les mésophiles édificatrices pendant la phase adulte. Elle peut atteindre une grande dimension (10 à 12m de haut). L’espèce est à la limite mésophile à l’âge adulte.

IV. Risques d’extinction des espèces étudiées IV.1. Distribution de l’espèce cible Dans cette étude, la subdivision par domaine établie par Humbert en 1965 a été utilisée. La figure 26 montre la répartition géographique de l’espèce cible à Madagascar. Cinnamosma fragrans est bien représentée dans le domaine de l’ouest d’Humbert. Elle La répartition de l’espèce dans le domaine de l’Est est limitée. L’analyse de la carte de distribution a permis d’estimer le nombre de sous populations de l’espèce et leur aire d’occupation. Le tableau 11 montre la synthèse de la distribution.

Tableau 11 : Synthèse de la distribution de l’espèce cible Espèce cible Aire Aire Nombre total Nombre de Déclin d’occupation* d’occurrence* de sous- sous- futur populations* populations dans les AP* Cinnamosma 297 Km² 380 200Km2 21 3 85.71% fragrans *Calcul effectué par MBG

D’après ce tableau, Cinnamosma fragrans possède une aire d’occurrence très large avec une aire d’occurrence de 380 200Km2 et une aire d’occupation d’environ 297 Km². Seulement trois parmi les 21 sous –population de cette espèce se trouvent dans les Aires Protégées comme la « Reserve Naturelle » d’Ankarafantsika. La majorité de l’espèce se rencontre hors des AP. Le taux du futur déclin est très élevé estimé à 85.71%. Cette espèce risque de disparaitre dans quelques années si des mesures adéquates ne sont pas prises.

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Résultats et interprétations

Figure 26 : Répartition géographique de Cinnamosma fragrans

Source : Base de données TROPICOS, MBG, complété par les résultats obtenus bans la cadre de la présent étude

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Résultats et interprétations

IV.2. Statut UICN proposé Toutes les données récoltées ont été utilisées pour évaluer les risques d’extinction de l’espèce. Selon le principe de l’évaluation UICN et les informations recueillies pour la catégorisation des risques d’extinction, le statut de conservation de l’espèce cible est présenté dans le tableau 12. Cinnamosma fragrans a été classée dans la catégorie en Danger (EN).

Tableau 12 : Evaluation du statut de conservation de l’espèce étudiée

Cinnamosma fragrans Espèce Paramètres Type de végétation Forêt dense sèche Abondance 102 Aire d’occurrence (km2) 380 000 Aire d’occupation (km2) 297 Distribution Très large Futur déclin (%) 85.71 Nombre total de sous populations 21 Nombre de sous populations des espèces 18 cibles en dehors des Aires Protégées Régénération moyenne Utilisation Oui Perte et fragmentation de l’habitat Oui Statut UICN EN B2b (ii,iii,v)

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Discussions et recommandations

Quatrième partie

DISCUSSIONS

ET

REC OMMANDATIONS

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Discussions et recommandations

I. Discussions Le temps consacré à ce travail étant très limité, des méthodes rapides ont été utilisées. Cela permet de minimiser et d’économiser du temps afin d’obtenir plus d’informations et des résultats fiables. De nombreuses informations sur l’écologie et la biologie du Cinnamosma fragrans dans la SFA ainsi que les modes d’utilisation ont pu être collectées. Cependant, quelques points méritent d’être discutés.

I.1. Sur la méthodologie L’étude de la structure démographique de la population de l’espèce cible est basée sur la connaissance des individus matures, qui sont des individus capables de se reproduire (UICN, 2001) et possédant un dhp ≥10cm (les individus semenciers) et les individus régénérés (dhp< 10 cm). Cette étude permet d’avoir la répartition spatiale des individus d’après leur distribution par classe de diamètre. Elle n’était pas appropriée dans notre étude. Par conséquent, les classes des hauteurs ont été prises en compte pour étudier la structure démographique.

I.2. Sur la durée de la période de descente Les temps relativement courts (environ 5 à 6 jours par site) n’ont pas permis de faire un maximum d’échantillonnage sur la végétation. Ainsi, nous n’avons pu échantillonner que des petites surfaces, jugées représentatives.

I.3. Sur les résultats  Enquêtes ethnobotaniques Cette étude est basée sur les enquêtes ethnobotaniques auprès des villageois à proximité des forêts. Les informations obtenues par les études ethnobotaniques peuvent contribuer à la connaissance des pressions et menaces sur l’espèce étudiée. Cependant, il était difficile d’obtenir des informations précises surtout auprès des personnes collectrices : elles ont très réticents car elles utilisent des méthodes destructives en abattant les arbres pour faciliter la cueillette des feuilles et fruits. L’utilisation de la plante présente des menaces alarmantes pour l’espèce cible et son habitat.

 Identification de l’espèce étudiée La période de la descente sur terrain (Mois de Mars à Avril 2012) devrait coïncider avec la phase de fructification, Décembre- Mai (PERRIER DE LA BATHIE, 1954). Mais

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Discussions et recommandations dans la plupart des sites visitées, la cible d’étude est stérile. Cela aura dû à la perturbation et la dégradation de son habitat originel.

 Habitats de l’espèce cible Les habitats de l’espèce cible ont subi une dégradation assez alarmante. En se référant au profil structural et à la distribution par classe de hauteurs de la végétation, la voûte forestière est presque discontinue et ouverte. La faible proportion des grands arbres explique la perturbation.

 Phénologie L’étude de la floraison de l’espèce a été basée sur les récoltes fertiles des relevés dans les herbaria (TAN et TEF), sur les consultations des ouvrages comme Flore de Madagascar et des Comores et sur la visite du site TROPICOS. Le tableau 5 montre les états phénologiques de l’espèce.

Tableau 13 : Etat phénologique l’espèce cible Espèce Etats phénologiques Etat végétatif Floraison Fructification Cinnamosma fragrans Juin-Août Septembre-Novembre Décembre- Mai Source : PERRIER DE LA BATHIE, 1954

 Régénération naturelle spécifique La régénération est considérée comme un des descripteurs déterminant dans l’évaluation des risques d’extinction. Le calcul du taux de régénération ne reflète pas toujours la vérité sur terrain. D’après le calcul, Cinnamosma fragrans a un bon taux de régénération. Cependant, d’après l’analyse de la répartition par classe de hauteurs de la population sur terrain, certaines classes sont absentes, donc la population est perturbée et menacée. En plus, la valeur nulle du taux de régénération dans deux sites d’étude reflète que la survie de l’espèce n’est pas assurée. Cinnamosma fragrans est qualifiée d’endozoochore (RANDRIATOMPOSON, 2007) c'est-à-dire les fruits sont mangés par les animaux puis dispersés par leurs excréments. Les graines vont germer dans des endroits où les conditions du milieu sont défavorables à la survie de l’espèce.

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Discussions et recommandations

 Densité spécifique et estimation de rendement en huile essentielle par hectare Le potentiel par pied pour cette espèce varie entre 5 et 15 kg (RAZANAMPARANY, 2005). En compilant des informations, en moyenne 635 à 1 905kg de feuilles par hectare peuvent être récoltés. Cinnamosma fragrans est une espèce valorisable. Selon RABELOHATAONA en 2009, 300g de feuilles renferment 3 à 7.5 ml d’huile essentielle. En compilant avec les informations ci-dessus, en moyenne 12.7 à 31.75 l d’huile essentielle par hectare peuvent être extraire. Selon RAVONINAHITRA en 2005, la teneur en huile essentielle ou rendement du Cinnamosma fragrans est croissante suivant l’âge de la plante. Le meilleur rendement étant atteint par les arbustes adultes (5 à 8m de haut), suivi des arbres de taille moyenne (2 à 4m de haut), jusqu’aux jeunes arbres (‹2m de haut). Ce résultat peut provenir d’une insuffisance de l’élaboration des principes actifs dans les jeunes plantes. Ainsi, pour un industriel, l’exploitation des arbres adultes serait plus intéressante que celle des deux autres du point de vue teneur en essence. Cependant, la prise de ces feuilles doit comporter une limite pour éviter l'extinction de cette espèce. En effet, une récolte modérée, de 60 à 75 % de la surface foliaire par pied, peut soutenir la régénération de l’espèce cible.

 Statut de conservation proposée La comparaison de nos résultats avec celle GSPM (2011) montre que le statut de Cinnamosma fragrans a changé. Ainsi, GSPM a trouvé que cette espèce est quasi-menacée mais d’après nos résultats, Cinnamosma fragrans est en danger (EN). Ce changement pourrait être dû à la réduction massive de la taille de leur population.

II. Recommandations : RESTAURATION DE LA POPULATION de Cinnamosma fragrans L’objectif du projet est de restaurer la population du Cinnamosma fragrans Baillon Avec ses propriétés thérapeutiques intéressantes, elle est parmi les plantes endémiques exploitées de Madagascar. En plus, elle est fait partie des plantes quasi-menacée de l’UICN. Une stratégie pour la conservation de l’espèce est donc nécessaire, cette stratégie de conservation étant une base importante de la survie à long terme d’un grand nombre d’espèces (PRIMACK et RATSIRARSON, 2005).

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Discussions et recommandations

La restauration est une opération visant à établir une population viable, en milieu naturel d’un taxon ayant subi une inquiétante raréfaction dans son milieu naturel. Il serait préférable que la restauration de la population de Cinnamosma fragrans se fasse sur des sites protégés afin d’assurer la réussite de l’opération à long terme.

II.1.Conservation in situ La restauration d’un milieu vise à rétablir l’écosystème considéré. D’après les résultats, parmi les quatre sites d’études trois présentent un taux de régénération faible voir nul. Donc le prélèvement de l’espèce est supérieur à la potentialité de régénération de l’espèce. Pour atténuer cette menace, le maintien et la reconstitution de la population restante dans leur milieu naturel sont nécessaires. Le feu est une des menaces pour l’habitat de l’espèce étudiée. Afin d’éviter le pâturage extensif de certaines zones, la mise en place d’une réglementation ainsi que l’organisation d’un plan de pâturage raisonné seront indispensables. Le classement de la SFA en Nouvelle aire Protégé est une autre solution envisageable. Un site classé est un bon outil de gestion.

II.2.Conservation ex situ C’est la conservation de Cinnamosma fragrans en dehors de son milieu naturel. Dans le cas où la population de l’espèce est en déclin, une conservation en dehors du milieu naturel (conservation ex situ) doivent être proposées.

 Multiplication artificielle Le semis est le seul mode de multiplication artificielle. La période de fructification de l’arbre ne dépend pas de l’espèce, mais de l’arbre lui-même. Quand les fruits se trouvent en pleine maturité, ils sont collectés et pur extraire les graines. Ces dernières sont ensuite séchées avant de procéder à l’opération de semis (RABELOHATAONA, 2009). Cette méthode est valable dans la conservation in situ.

 Etude de la germination de l’espèce étudiée Le matériel végétal représente un sérieux avantage par rapport à la faune, notamment en ce qui concerne la création d’un certain nombre de nouveaux , assez rapidement, par germination. Des essais de germination doivent être effectués pour connaître leur capacité germinative et son comportement sylvicole en dehors de son habitat naturel. La conservation de l’espèce dans les pépinières est une méthode adéquate pour essayer de les

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Discussions et recommandations multiplier puis de les réintroduire dans son habitat naturel. Ainsi, les plantules peuvent être transplantées aussi dans les forêts communautaires et seront utilisées par les villageois.

 Conservation des graines de Cinnamosma fragrans dans la « Banque à graine » La récolte des graines est un mode de conservation ex-situ. Cette méthode permet de conserver une certaine variabilité génétique et la physiologie de l’espèce. Elles sont ramassées puis stockées dans une banque de graines. La prise en compte de la banque de graine et des individus en dormance est aussi primordiale pour mieux comprendre la dynamique d’une population dans le temps. Le développement d’une banque de graines permet aux espèces de se développer, fleurir et fructifier dans les années les plus favorables (GIVEN, 1994). Ce n’est qu’à travers une très bonne connaissance de ces éléments de vie du taxon végétal qu’une politique plus réaliste de protection de taxons menacés pourrait être définie, par des opérations de conservation, voire l’extension ou la restauration de leurs habitats (MEDAIL et al, 1995).

II.3.Suivi des populations Un suivi régulier de populations sensibles est indispensable pour connaître leurs évolutions locales à court terme. Dans le cas d’une baisse catastrophique du nombre d’individus, des mesures de gestion devront être mises en place rapidement, tel que : - l’application du « dina »* et la mise en vigueur des lois existantes, - le renforcement des mesures de contrôle aux postes frontières de manière à réduire le commerce illégal de l’espèce menacée. * Ensemble de règles gouvernant la vie communautaire.

II.4. Mesures d’accompagnement pour la conservation de l’espèce étudiée Cette mesure est nécessaire pour atténuer les problèmes de la conservation de la biodiversité. Les efforts déployés pour la préservation de la biodiversité entrent parfois en conflit avec les besoins de l’homme. Donc, la gestion de la biodiversité doit se faire de manière à porter les plus grands bénéfices durables aux générations présentes tout en continuant à satisfaire les besoins et aspirations des générations futures. Pour réduire les pressions sur l’espèce cible, les campagnes de sensibilisation et mesures de protection impliquant une participation des populations locales s’avèrent utiles. Ces actions consistent à :

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Discussions et recommandations

La formation des membres de la communauté locale de base (COBA) pour la mise en place d’un plan d’aménagement (technique sylvicole) ; L’encadrement technique des membres de COBA sur le mode de multiplication de l’espèce étudiée, l’installation pépinières des villageoises et la transplantation ; Le renforcement du personnel en termes d’équipement forestier pour qu’il puisse assurer l’encadrement et le suivi réguliers des interventions à entreprendre ; La réhabilitation des pistes menant au site afin qu’elles soient accessibles à l’encadreur toute l’année.

Pour réduire les menaces pesant sur l’espèce, des alternatives à la destruction des ressources naturelles doivent être pris en compte. Pour cela, la mise en place des activités générant des retombées économiques (AGR) sont nécessaire. En plus, la vulgarisation des techniques de culture plus productive et l’augmentation de la productivité de l’agrobiodiversité s’avèrent importantes.

II.5. Plan de gestion de l’espèce étudiée Le plan de gestion vise à entretenir ou modifier l’équilibre écologique, en fonction d’objectifs précis de conservation. La présente étude montre que l’espèce est menacée. Pour le cas de la SFA, Cinnamosma fragrans est menacée par la surexploitation et la destruction de son habitat naturel. Pour assurer la viabilité de l’espèce aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur habitat naturel, un plan de gestion de l’espèce est proposé (tableau 14).

L’objectif général du plan de gestion est de conserver la population de Cinnamosma fragrans. Les objectifs spécifiques sont résumés comme suit : - conserver l’espèce étudiée dans son habitat naturel ; - conserver l’espèce cible en dehors de son habitat originel ; - restaurer la population ; - faire une éducation environnementale.

Pour atteindre les objectifs, les principales actions sont : - la mise en place d’un programme de restauration dans la zone de conservation ; - l’amélioration des techniques de conservation ex-situ et in-situ ; - la mise en place d’un programme d’éducation environnementale.

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Discussions et recommandations

Pour que les actions soient opérationnelles, les activités suivantes sont envisagées : - renforcement du système de surveillance et de contrôle de la forêt ; - sensibilisation et responsabilisation des villageois dans la protection de la forêt ; - protection des individus de chaque espèce.

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Discussions et recommandations

Tableau 14 : Plan de gestion de l’espèce cible Objectif spécifique 1 : conservation de l’espèce étudiée dans son habitat naturel dansRésultats leur habitat attendus naturel Action Acteurs Indicateurs Echéance 1. La régénération Réglementation de l’accès dans Autorités Taux de régénération Long terme * naturelle est stable et en la forêt dans la zone de protection locales, VOI/ (>1000%) équilibre VNA, CIREEF 2. L’état de disponibilité Interdiction de la coupe et la Autorités Abondance numérique Long terme

en stock actuel de collecte illicite et abusive des locales, VOI/ et Placette permanente l’espèce est amélioré plantes dans la zone de VNA, CIREEF de suivi

conservation 3. La collecte de l’espèce Aviser « le Fokontany », la Autorités Cahier de contrôle du Court terme** par la population locale Commune et la CIREEF en cas de locales, VOI/ « Fokontany » est contrôlée délits VNA, CIREEF

Objectif spécifique 2 : conservation de l’espèce cible en dehors de son habitat originel de leurRésultats aire de distribution attendus originelle Action Acteurs Indicateurs Echéance Le nombre de pied de Application des techniques CIRAD, Augmentation en Court terme l’espèce en pépinière est modernes pour la multiplication Faculté des nombre des individus augmenté de l’espèce Sciences, et leur capacité de SNGF reproduire La capacité de Collecte des semences de qualité Long terme reproduction de l’espèce

étudiée est augmentée

*Long terme : 5 à 10ans **Court terme : 1 à 2ans 58

Discussions et recommandations

Objectif 3 : Restauration de la population Résultats attendus Action Acteurs Indicateurs Echéance

Une large quantité de plants de Production de plantules CIREF, VOI, Entités du Nombre des plants Court terme Cinnamosma fragrans est produit de Cinnamosma fragrans projet et Partenaires (1000 à 2000 plants)

L’espèce se reproduit en dehors de leur Plantation de Cinnamosma CIREF, VOI, Entités du Nombre de plantules Court terme habitat naturel fragrans projet et Partenaires, plantées (1000 à Elèves et étudiant 2000 plants)

Objectif spécifique 4 : Education Environnementale Résultats attendus Action Acteurs Indicateurs Echéance Les animateurs en Education Formation des personnes relais CIREF Animateur Court terme Environnementale sont fonctionnels Partenaires compétant La stratégie opérationnelle est mise en Développement de la stratégie de CIREF Support écrit (livre) Court terme place l'Education Environnementale Partenaires Les pépinières scolaires sont crées Renforcement de l’Education Projet Nombre des plants Court terme Environnementale au niveau Institution disponibles scolaire Les plaques d’information sont mise Conscientisation de la CIREF Nombre des plaques Court terme en place communauté sur l’Environnement Partenaires présentes

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Discussions et recommandations

CONCLUSION

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Conclusion

Cinnamosma fragrans Baillon est une plante forestière endémique et aromatique de Madagascar. Selon l’étude de la structure d’habitats, les caractéristiques bioécologiques et l’estimation quantitative effectuée des populations, cette espèce est vulnérable dans toute l’île et relativement menacée dans la SFA.

La présente étude a permis de révéler l’importance scientifique et écologique de la SFA. Elle a permis d’apporter différentes informations sur les pressions et menaces pesant sur la biodiversité de cette station forestière. Le faible revenu enregistré dans chaque foyer ou ménage incite la communauté locale à exploiter les ressources forestières avoisinantes. L’utilisation abusive de la forêt entraine la perturbation et la dégradation des habitats naturels et leurs composantes biologiques.

Différentes formes d’exploitation entre autres la coupe sélective de bois, la culture sur brûlis, le charbonnage y ont été observées. Toutes formes d’exploitation sur l’espèce et ses habitats peuvent engendrer de changement d’équilibre du fonctionnement de l’écosystème immédiatement ou à long terme notamment le déficit des ressources alimentaires des animaux endémiques.

D’une manière générale, les résultats obtenus ont montré que l’espèce cible occupe la strate moyenne de la forêt. Vu la présence des ouvertures relativement importantes, la forêt secondaire n’est pas un habitat approprié pour cette espèce cible. De ce fait, les plantules de Cinnamosma fragrans Baillon exige un certain degré d’ombrage pour se développer. L’étude bioécologique a montré un déséquilibre au niveau de la structure démographique de la population, se traduisant parfois par un déficit plus ou moins marqué de régénération et une potentialité en bois relativement faible. L’espèce a en effet une distribution très restreinte dans tout Madagascar avec une aire d’occupation faible et une distribution sporadique à l’échelle stationnelle. La distribution restreinte observée de l’espèce est accentuée de plus en plus d’où la diminution de la disponibilité en stock de bois dans la nature. L’évaluation des risques d’extinction de chaque espèce à partir de ces informations a montré que Cinnamosma fragrans est classée en danger (EN). Les données biologiques et écologiques obtenues dans le présent travail mettent en évidence la nécessité de mettre en place une restauration de la population. Suivant cette situation, la stratégie de conservation adoptée est le maintien des sous-populations restantes dans leur milieu naturel (conservation in situ). Puis des essais de germinations ex situ doivent être réalisés pour multiplier ce taxon et le réintroduire afin d’augmenter la densité de la

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Conclusion population. Enfin dans les pays en développement comme Madagascar, la population riveraine ne peut pas se dispenser des ressources forestières pour pouvoir survivre. Des recherches d’alternatives efficaces pour couvrir les besoins de la population locale doivent être faites pour estomper ou éradiquer leur action dévastatrice sur l’espèce et son habitat. Pour cela, la stratégie pour la restauration de l’espèce doit contribuer à l’amélioration des retombées économiques de la communauté locale. La présente étude est loin d’être exhaustive. De nombreux travaux doivent être encore entrepris que ce soit dans le domaine de la recherche fondamentale et/ou de la valorisation de Cinnamosma fragrans.

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Conclusion

REFERENCES

BIBLIOGRAPHIQUES

ET WEBIOGRAPHIES

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WEBOGRAPHIE http://www.tropicos.org http://www.efloras.org http://www.iucnredlist.org

68

Planches photographiques

PLANCHES

PHOTOGRAPHIQUES

i

Planches photographiques

Figure 27 : Populations locales et ses activités

RAZANADRAFARA, 2012

a) Population locale et la pêche

RAZANADRAFARA, 2012

b) les femmes et la fabrication des nattes et des paniers

ii

Planches photographiques

Figure 28 : Quelques espèces floristiques de la SFA

RAZANADRAFARA, 2012 RAZANADRAFARA, 2012

a) Bulbophyllum b) Bismarckia nobilis (ARECACEAE) sp.(ORCHIDACEAE)

Photo 10 :

RAZANADRAFARA, 2012

c) Adenia sp. (PASSIFLORACEAE)

RAZANADRAFARA, 2012 RAZANADRAFARA, 2012

d) Fruit de Terminalia boivinii e) Fruit de Baudouinia (COMBRETACEAE) fluggeiformis (FABACEAE)

iii

Planches photographiques

Figure 29 : Quelques espèces faunistiques de la SFA

RAZANADRAFARA, 2012 RAZANADRAFARA, 2012

a) Propithecus verreauxi b) Eulemur fulvus coronatus (LEMURIDAE)

(INDRIIDAE)

RAZANADRAFARA, 2012

c) Mille pattes (MYRIAPODES)

RAZANADRAFARA, 2012 RAZANADRAFARA, 2012

d) Furcifer sp. e) Oplurus cuvieri

(CHAMAELEONIDAE) (OPLURIDAE)

iv

Planches photographiques

ANNEXES

v

Annexes

Annexe 1 : Données météorologiques (2005-2009) du service météorologique national

Mois J A S O N D J F M A M J Pluviométrie 0,84 4,85 9,82 10,68 100,03 130,17 264,50 398,25 175,22 133,71 0,62 0,58 moyenne (mm) Température 24,95 26,00 26,55 27,11 27,11 27,12 27,08 27,06 27,06 27,06 27,95 24,90 moyenne (°C) Température 31,74 33,12 33,28 33,99 33,12 33,25 33,81 33,28 33,23 33,28 33,98 31,43 moyenne max (°C) Température 19,05 19,88 21,56 22,54 24,61 23,78 23,82 23,00 23,00 22,52 21,98 19,05 moyenne min (°C) vent (km/h) 13,2 13,5 15,9 14,9 15,8 12,2 12,2 11,3 10,4 09,5 09,0 10,8 Humidité (%) 62 64 66 68 72 78 82 86 80 78 74 68 Insolation (h) 300,0 310,5 315,4 327,5 293,2 230,8 210,3 190,1 248,5 267,5 295,3 290,9

I

Annexes

Annexe 1 (suite) : Données météorologiques (2005-2009)

Variation mensuelle de la température Variation mensuelle de la précipitation

Variation mensuelle de l’insolation Variation mensuelle de la vitesse du vent

II

Annexes

Annexe 2 : Zonage de la SFA

III

Annexes

Annexe 3 : Carte géologique de la SFA

Carte 2 : Extrait de la carte géologique (Source: Service de la Géologie de Madagascar, 1972)

(Source : Service Géologique de Madagascar, 1972)

IV

Annexes

Annexe 4 : Carte pédologique de la SFA

Annexe 5 : Division phytogéographique de Madagascar selon Humbert (1955) (Source : carte de ressources en sol CNRE)

V

Annexes

Annexe 5 : Division phytogéographique de Madagascar selon HUMBERT (1955)

VI

Annexes

Annexe 6 : Fiche d’enquête ethnobotanique et socio-économique

. Date : . Nom du village : . Personnes enquêtées : Âge : Sexe : Origine : natif ou immigré Profession : Nombre de personnes dans chaque foyer : Revenu mensuelle : . Destination du genre Cinnamosma fragrans : Utilisation locale Utilisation artisanale Utilisation industrielle . Partie utilisées : Racine : Ecore : Feuille : Autres : . Quantité exploitée : . Prix : . Destination : . Endroit de collecte :

VII

Annexes

Annexe 7 : Dispositif de relevé selon la méthode de Gauthier, exemple d’un profil structural de végétation et exemple de diagramme de recouvrement de végétation

Exemple d’un profil structural de végétation selon la méthode de GAUTHIER

Figure 3 : Exemple d’un profil structural de végétation selon la méthode de GAUTHIER

Figure 3 : Exemple d’un profil structural de végétation selon la méthode de GAUTHIER

VIII

Annexes

Annexe 8 : Fiche de relevée pédologique

Date :

Localité :

Station :

Horizons A00 A0 A1 A2 A3 B

Epaisseur

Couleur

Texture

IX

Annexes

Annexe 9 : Catégories et critères de l’UICN pour la Liste Rouge (2001)

Critères En danger critique (CR) En danger (EN) Vulnérable (VU) A1-Réduction des effectifs 90% depuis 10 ans A1-Réduction des effectifs 70% depuis 10 ans A1-Réduction des effectifs 50% depuis 10 ans ou 3 générations ou 3 générations ou 3 générations A2-Réduction des effectifs 80% depuis 10 ans A2-Réduction des effectifs 50% depuis 10 ans A2-Réduction des effectifs 30% depuis 10 ans ou 3 générations ou 3 générations ou 3 générations A A3- Réduction des effectifs 80% dans les 10 A3- Réduction des effectifs 50% dans les 10 A3- Réduction des effectifs 30% dans les 10 ans ou 3 générations prochaine ans ou 3 générations prochaine ans ou 3 générations prochaine A4-Réduction des effectifs 80% pendant A4-Réduction des effectifs 50% pendant A4-Réduction des effectifs 30% pendant n’importe quelle période de 10 ans ou 3 n’importe quelle période de 10 ans ou 3 n’importe quelle période de 10 ans ou 3 générations générations générations Toutes basées sur l’un des éléments suivants : Toutes basées sur l’un des éléments suivants : Toutes basées sur l’un des éléments suivants : a) l’observation directe a) l’observation directe a) l’observation directe b) l’indice d’abondance b) l’indice d’abondance b) l’indice d’abondance c) la réduction de la zone d’occupation, de c) la réduction de la zone d’occupation, de c) la réduction de la zone d’occupation, de la zone d’occurrence et/ou de la qualité la zone d’occurrence et/ou de la qualité la zone d’occurrence et/ou de la qualité de l’habitat de l’habitat de l’habitat d) les niveaux d’exploitation réels ou d) les niveaux d’exploitation réels ou d) les niveaux d’exploitation réels ou potentiels potentiels potentiels e) les effets de taxons introduits, d’agents e) les effets de taxons introduits, d’agents e) les effets de taxons introduits, d’agents pathogènes, de substances polluantes, pathogènes, de substances polluantes, pathogènes, de substances polluantes, d’espèces concurrentes ou parasites d’espèces concurrentes ou parasites d’espèces concurrentes ou parasites B1-Zone d’occurrence <100 km2 OU B1-Zone d’occurrence <5 000 km2 OU B1-Zone d’occurrence <20 000 km2 OU B2-Zone d’occupation <10 km2, avec pour les B2-Zone d’occupation <500 km2, avec pour les B2-Zone d’occupation <2 000 km2, avec pour B deux : deux : les deux : a) population gravement fragmentée ou a) population gravement fragmentée ou a) population gravement fragmentée ou présente dans une seule localité présente dans 5 localités au plus présente dans 10 localités au plus

X

Annexes

b) déclin continu de l’un des éléments b) déclin continu de l’un des éléments b) déclin continu de l’un des éléments suivants : suivants : suivants : i) zone d’occurrence i) zone d’occurrence i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation ii) zone d’occupation ii) zone d’occupation iii) superficie et/ou qualité de l’habitat iii) superficie et/ou qualité de l’habitat iii) superficie et/ou qualité de l’habitat B (suite) iv) nombre de localités ou sous- iv) nombre de localités ou sous- iv) nombre de localités ou sous- populations populations populations v) nombre d’individus matures v) nombre d’individus matures v) nombre d’individus matures c) fluctuations extrêmes de l’un des c) fluctuations extrêmes de l’un des c) fluctuations extrêmes de l’un des éléments : éléments : éléments : i) zone d’occurrence i) zone d’occurrence i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation ii) zone d’occupation ii) zone d’occupation iii) nombre de localités ou sous- iii) nombre de localités ou sous- iii) nombre de localités ou sous- populations

populations populations iv) nombre d’individus matures iv) nombre d’individus matures iv) nombre d’individus matures

Population de 250 individus matures au plus : Population de 2 500 individus matures au plus : Population de 10 000 individus matures au plus : C1-Déclin continu à 25% au moins en 3 ans ou C1-Déclin continu à 20% au moins en 5 ans ou 2 C1-Déclin continu à 10% au moins en 10 ans ou

une génération OU générations OU 3 générations OU C2-Déclin continu du nombre d’individus C2-Déclin continu du nombre d’individus C2-Déclin continu du nombre d’individus matures, avec : matures, avec : matures, avec : C a) structure de la population : a) structure de la population : a) structure de la population : i) pas de sous-population avec plus de 50 i) pas de sous-population avec plus de i) pas de sous-population avec plus de 1 individus matures OU 250 individus matures OU 000 individus matures OU ii) 90% des individus matures dans une ii) 95% des individus matures dans une ii) 90% des individus matures dans une seule sous-population seule sous-population seule sous-population b) fluctuations extrêmes du nombre b) fluctuations extrêmes du nombre b) fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures d’individus matures d’individus matures D Populations à moins 50 individus matures Populations à moins 250 individus matures D1-Populations à moins de 1 000 individus matures OU D2-Zone d’occupation<20 km2 E Probabilité d’extinction à l’état sauvage >50% Probabilité d’extinction à l’état sauvage >20% Probabilité d’extinction à l’état sauvage >10% en 10 ans ou 3 générations à partir d’une analyse en 20 ans ou 5 générations à partir d’une analyse en 100 ans à partir d’une analyse quantitative quantitative quantitative

XI

Annexes

Annexe 10 : Fiche de relevé écologique

Date de relevé : Localité :

Station : Type de formation :

Relevé n° : Noms de collecteurs : Altitude : Longitude : Latitude :

Condition écologique apparent :

Position topographique : Ab Phn Paramètres : Dhp Hf

Dhp Hf Placette 1 2 3 4 5 6

Espèce sp 1 sp 2

Avec Ab : Abondance Phn : Phénologie Dhp : Diamètre à hauteur de poitrine

Hf : Hauteur du fût

XII

Annexes

Annexe 11 : Fiche de relevé de la méthode de Quadrat Centré en un Point

Date de relevé : Localité : Exposition : Paramètres : Hauteur max (Hm) Diamètre Distance Position

Espèces Espèces voisines Position Distance Diamètre Hauteur cibles Nom Nom scientifique Famille vernaculaire

XIII

Annexes

Annexe 12 : Tableau récapitulatif des caractères édaphiques du substrat occupé par Cinnamosma fragrans

Localités Relevé Horizon* Couleur Epaisseur de chaque Enracinement Texture horizon (cm) du sol Maropingo R1 A00 Marron 4 Nombreux Sableuse A0 Gris 6

A1 Blanc grisâtre - R2 A Marron 4.5 Nombreux Sableuse 00 A0 Gris blanc 6 A1 Blanc grisâtre - Ambanjabe R1 A00 Marron noirâtre 2 Peu Sableuse A0 Marron 10 Nombreux A1 Gris - R2 A00 Marron 3 Nombreux Sableuse A0 Marron 9 A1 Gris - Antsihoerimasiba R1 A00 Marron 2.5 Nombreux Sableuse A0 Brun pâle 4.5 A1 Brun très pâle - R2 A00 Marron 2.7 Nombreux Sableuse A0 Brun 4 A1 Brun très pâle - Antrema R1 A00 Marron 0.5 à 1 Rare Sableuse A0 Blanc grisâtre 2 A1 Blanc grisâtre - R2 A00 Marron 1 Rare Sableuse A0 Blanc grisâtre 2 A1 Blanc grisâtre -

*Horizon de la surface vers la profondeur

XIV

Annexes Annexe 13 : Enquête socio- économique

numéro nombre de personne personnes revenu mensuelle en Village enquêtée sexe profession par foyer ariary président du fokontany 1 masculin Antrema 5 40 000 à 60 000 2 masculin pêcheur 5 20 000 3 masculin pêcheur 4 20 000 à 40 000 4 masculin pêcheur 4 35 000 5 féminin artisane 1 30 000 6 masculin pêcheur 4 40 000 7 masculin pêcheur 4 40 000 Antrema 8 masculin pêcheur 6 60 000 à 80 000 9 masculin pêcheur 6 100 000 10 masculin pêcheur 5 50 000 1 masculin pêcheur 5 40 000 à 50 000 12 masculin pêcheur 3 50 000 pêrcheur,agri 13 masculin culteur 2 100 000 14 masculin pêcheur 3 50 000 15 masculin pêcheur 3 50 000 16 féminin artisane 5 30 000 17 féminin artisane 6 20 000 à 35 000 18 masculin pêcheur 3 60 000 19 masculin pêcheur 4 50 000 épicier, 20 masculin pêcheur 6 100 000 21 masculin pêcheur 3 30 000 à 40 000 22 masculin pêcheur 2 35 000 Ambanjabe 23 masculin pêcheur 4 60 000 24 masculin pêcheur 5 50 000 à 60 000 25 masculin pêcheur 6 40 000 à 50 000 26 masculin pêcheur 6 30 000 27 masculin pêcheur 6 50 000 28 masculin pêcheur 3 30 000 29 masculin pêcheur 5 50 000 30 masculin pêcheur 4 30 000 31 masculin pêcheur 2 30 000 à 50 000 pêcheuse, 32 féminin artisane 6 60 000 Antsihoerimasiba 33 féminin artisane 3 20 000 à 30 000 pêcheur, 34 masculin agriculteur 60 000 35 masculin pêcheur 35 000 36 masculin pêcheur 40 000 à 50 000 37 masculin pêcheur 40 000 38 masculin pêcheur 50 00 39 masculin pêcheur 40 000 à 50 000 Ampampamena 40 féminin artisane 50 000

XV

Annexes

Annexe 14 : Liste floristique globale

Famille Genre/Espèce Nom vernaculaire Hypoetes sp. Famafa ACANTHACEAE Hypoetes sp. Tsileondrivotra ANACARDIACEAE Opercularia gummifora Atokonjo ANNONACEAE Mononthotactis boininii Tsiavaliky Mascarenhesia arborescence Godroala Tabernaemontana coffeoides Mamalipolahy APOCYNACEAE Rauvolfia media Tsilanimboany Pachypodium sp. Vontaka ARISTLOCHIACEAE Aristlochia acuminata Totonga ASCLEPIADACEAE Veloanambo BIGNONIACEAE Phyllathron sp. Tahila BURSERACEAE Commiphora grandifolia Matambelo CANNELACEAE Cinnamosma fragrans Motrobeantinana CAPPARIDACEAE Tilachyum angustifolium Tsikidakida CLUSIACEAE Garcinia verrucosa Taranta Terminalia boninia Amanin’omby COMBRETACEAE Terminalia boivinii Amaninomby Terminalia taliala Taliala CONVOLVULACEAE Ipomoea sp. Vaimirazo DIOSCOREAE Dioscorea masiba Masiba Dyospiros sp. Belomboka Dyospiros sp. Belomoka Dyospiros tropophylla Hazomafana Dyospiros angustifolium Ledoledo Dalbergia sp. Manary EBENACEAE Diospyros tropophylla Mojiro Dyospiros cupilifera Pingo ERYTHROXYLACEAE Erythroxylum nitidulum Tapiaka Sclerocroton melanostictus Boroha Alchornea alnifolia Fahavalovoany Bridelea pervileii Kitata Drypetes madagascariensis Raiampy Euphorbia antso Samanta Croton sp. Simorolahy EUPHORBIACEAE Drypetes thouarsii Taipapango Gelonium adenophorum Mundulea menabensis Fanamohazo FABACEAE Bussea perrieri Morango Bouidounia fluggeiformis Mpanjakaben’ny tany XVI

Annexes

Acacia pervillei Roity Dalbergia gravenea Manary FLACOURTIACEAE Flacourtia ramontenii Lamaoty LILIACEAE Aloe divarigata Vahona Strychnos decussata Hazomby LOGANIACEAE Strychnos sp. Tsirofota Strychnos madagascariensis Vakakoa MALVACEAE Grevea lavanalensis Zorotanty MELASTOMATACEAE Memecylon delphinense Tsilaitra MELIACEAE Turraea sp. Anapivatra MONTINIACEAE Grevea madagascariensis Bevoa Grevea grandifolia Selibe Trilepisum occidentalis Kililo MORACEAE Ficus pyrufolia Nonoka Tilepisium madagascariensis Eugenia sp. Morasiny Sygysium sakalavarum Motso Sygysium sp. Motso MYRTACEAE Eugenia scottii Roitra Eugenia tropophylla Rotsiala OCHNACEAE Ochna sp. Boramena Securinega seyrigii Natolahy OLEACEAE Noronia boinensis Tsilaitra ORCHIDACEAE Angraecum sp. Veloanambo PALMAEAE Bismarkia nobilis Satrabe PASSIFLORACEAE Adenia olaboensis Olaboay PEDALIACEAE Uncarina decaryi Farehitra/tabotabo Tricalysia sp. Nofotroakoho RUBIACEAE Gardenia decaryi Sofiniakomba Paederia sp. Vahimaitsina RUTACEAE Cedrelopsis greveii Katrafay SALICACEAE Ludia ludiafolia Ambilotry lahy Allophyllus sp. Ampoly SAPINDACEAE Doratoxylon chouii Atsigeny Majdea jumbaricana Tsipopoka SAPOTACEAE Mimusops occidentalis Nanto Capurodendron Nantolahy TACCACEAE Tacca leonpetaloides Kabija TILIACEAE Grevea grandifolia Selibe URTICACEAE Urera acuminata Miabe

Urera acuminata Vaimirazo VERBENACEAE Vitex beravensis Mojiro XVII

Annexes

Author: RAZANADRAFARA Olivia Malalatiana

Title: “Ecology assesment of Cinnamosma fragrans (Baillon, 1867) for restoration. Antrema Forest. Katsepy-Région Boeny”

ABSTRACT

SFA includes a very important floristic diversity. Currently, these resources are threatened by degradation due to human activities. Cinnamosma fragrans among them ostuseful plants exploited by local communities, hence the necessity to make an ecological assessment of this species. A survey was conducted to assess the pressures on the species studied. Studies of the structure of the habitat, biology, ecology and abundance were conducted. This helped to specify the target habitat. In addition, the disturbance at the natural regeneration was detected. The low potency wood is due to selective logging. In Madagascar, the distribution of the species is limited. The intensive exploitation of this plant causes rarefaction of the population in the wild. The results of the study of these different parameters were used to assess the ecological status of the target species. Cinnamosma fragrans is classified endangered. To overcome the low density of the target species, enrichment or recovery of the population seems necessary. Methods of in situ and ex situ followed were proposed accompanying measures appropriate to the situation.

Key words: Cinnamosma fragrans, aromatic and medicinal plant, ecological assessment, Antrema, Boeny.

Advisor: Doctor RABARISON Harison

XVIII

Annexes

Auteur : RAZANADRAFARA Olivia Malalatiana

Titre : « Evaluation écologique de Cinnamosma fragrans (Baillon, 1867) en vue d’une restauration. Cas de la Station Forestière à Usage Multiple d’Antrema. Katsepy-Région Boeny»

Résumé

La SFA renferme une diversité floristique très importante. Actuellement, ces ressources sont menacées de dégradation du fait des activités humaines. Cinnamosma fragrans Baill. Figure parmi les plantes utiles les plus exploitées par les communautés locales d’où la nécessité de faire une évaluation écologique de cette espèce. Des enquêtes ont été faites pour évaluer les menaces et pressions pesant sur l’espèce étudiée et son habitat. Des études de la structure de l’habitat, de la biologie, de l’écologie et de l’abondance de la plante ont été menées. Ceci a permis de spécifier l’habitat de la cible. En plus, la perturbation au niveau de la régénération naturelle a été détectée. La faible potentialité en bois est due à la coupe sélective. A Madagascar, la distribution de l’espèce est restreinte. L’exploitation intensive de cette plante provoque la raréfaction de la population dans la nature. Les résultats de l’étude de ces différents paramètres ont permis d’évaluer le statut écologique de l’espèce cible. Cinnamosma fragrans est classée en danger. Pour pallier à la faible densité de l’espèce cible, un enrichissement ou une restauration de la population semble nécessaire. Des méthodes de conservation in situ et ex situ sont proposées suivies des mesures d’accompagnements appropriées à la situation existante.

Mots –clés : Cinnamosma fragrans, plante aromatique et médicinale, évaluation écologique, Antrema, Boeny.

Encadreur : Docteur RABARISON Harison

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