DROIT SÉNÉGALAIS N° 8 - 2009
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- 1 - DROIT, POLITIQUE ET RELIGION - 3 - Faculté des sciences juridiques et politiques de Dakar Centre toulousain d’histoire du droit et des idées politiques DROIT SÉNÉGALAIS n° 8 - 2009 DROIT, POLITIQUE ET RELIGION sous la direction de Mamadou Badji, Olivier Devaux et Babacar Gueye Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole - 5 - Copyright et diffusion : 2009 Presses de l’Université des sciences sociales de Toulouse 2 rue du doyen Gabriel Marty 31042 Toulouse cedex ISSN : 1958-3419 ISBN : 978-2-915699-91-3 - 6 - REVUE DROIT SÉNÉGALAIS Directeur de publication : M. le doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques Comité scientifique : - Ndiaw DIOUF - Mamadou BADJI - André CABANIS - Abdoullah CISSE - Aminata CISSE NIANG - Olivier DEVAUX - Madjiguène DIAGNE - Françoise DIENG - Seydou DIOUF - Alioune Badara FALL - Ismaïla Madior FALL - Babacar GUEYE - Ibrahima LY - El Hadj MBODJ - Isaac Yankhoba NDIAYE - Paul NGOM - Abdoulaye SAKHO - Alioune SALL - Moussa SAMB - Sylvain SANKALE - Filiga-Michel SAWADOGO - Joseph ISSA-SAYEGH - Amsatou SOW SIDIBE - Demba SY - Samba THIAM Comité de lecture : - MM. les professeurs Mamadou BADJI - André CABANIS - Françoise DIENG - 7 - - Alassane KANTE - Ibrahima LY - Michel Louis MARTIN - Demba SY - 8 - TABLE DES MATIÈRES DISCOURS D’OUVERTURE par Saïdou Nourou Tall……………………………………………. 11 LES OBJECTIFS DU COLLOQUE par Mamadou Badji……………..………………………………… 13 DE LA LAÏCITÉ À LA FRANÇAISE À LA LAÏCITÉ DANS LES CONSTITUTIONS DE L’AFRIQUE FRANCOPHONE par André Cabanis………………………………………………….. 19 LA LAÏCITÉ A L’ÉPREUVE DES FAITS AU SÉNÉGAL par Abdoulaye Dieye………………………………………………... 33 L'EGLISE CATHOLIQUE ET LES AUTORITÉS ADMINISTRATIVES FRANÇAISES AU SÉNÉGAL : DES DÉBUTS DIFFICILES par Sylvain Sankalé…………………………………………………. 55 POLITIQUE ET RELIGION EN AFRIQUE COLONIALE FRANCOPHONE : VISION ET INSTRUMENTALISATION DE L’ISLAM AU MAROC ET AU SÉNÉGAL (FIN XIXE-DÉBUT XXE SIÈCLE) par Olivier Devaux………………………………………………… 85 - 9 - Table des matières LE DROIT À L’EAU SELON L’ISLAM par Moussa Samb…………………………………………………. 99 LE MARABOUT ET LE PRINCE. UNE COEXISTENCE INSTITUTIONNELLE CAHOTIQUE par Mamadou Badji………………………………………………… 113 LE NOUVEL ENJEU RELIGIEUX DANS LES CONSTITUTIONS DE L’AFRIQUE FRANCOPHONE par Michel L. Martin et André Cabanis………………………… 143 REPRÉSENTATION POLITIQUE ET LÉGITIMITÉ DES INSTITUTIONS par Fara Mbodj……………………………………………………. 163 POLITIQUE ET RELIGION AU SÉNÉGAL : LE NDIGUËL DE VOTE par Babacar Guèye et Moussa Ndior…………………………… 183 RAPPORT DE SYNTHÈSE par André Cabanis…………………………………………………. 203 VARIA LES NOUVEAUX DÉFIS DE LA CODIFICATION AU SÉNÉGAL : HARMONISATION ET ACCESSIBILITÉ - LE CAS DU DROIT PÉNAL par Fatou Kiné Camara…………………………………………… 227 LE TRANSFERT DE PROPRIETE DANS LA VENTE DE L’IMMEUBLE EN DROIT SENEGALAIS par Amadou Faye………………………………………………… 257 - 10 - DISCOURS D’OUVERTURE par Saïdou Nourou Tall, agrégé de droit public et de sciences politiques, assesseur, représentant le doyen Ndiaw Diouf Monsieur le vice-président du l’Université Toulouse 1 Capitole, Mesdames et Messieurs les chefs de département de la FSJP, Mesdames et Messieurs les professeurs de l’UCAD et de l’Université de Toulouse 1 Capitole, Chers collègues, Chers étudiants Permettez-moi, au nom de Monsieur le doyen, le professeur Ndiaw Diouf, de magnifier la collaboration, toujours renouvelée, entre l’UCAD et l’Université Toulouse 1 Capitole, à travers le partenariat fécond entretenu par la FSJP et le Centre toulousain d’histoire du droit et des idées politiques. Comme l’exprime un proverbe ouolof, « Seule la vérité est durable ». Un tel propos ne peut être plus juste pour attester de l’exceptionnelle ancienneté de notre collaboration. Derrière ce pont jeté entre deux institutions du nord et du sud, de la France et du Sénégal, se profilent de solides liens noués grâce à la pugnacité, à l’intelligence et à la générosité d’hommes qu’il me plaît de saluer : à savoir les professeurs Mamadou Badji, Olivier Devaux, Michel Louis Martin, André Cabanis. - 11 - Saïdou Nourou Tall Chers collègues, Malgré les difficultés financières et l’ampleur des tâches qui nous sont dévolues dans nos institutions respectives, nous ne saurions oublier l’importance de telles rencontres, lieux d’échanges, de dialogue et d’interrogations articulés sur des thèmes qui nous interpellent régulièrement. Nous avons réfléchi en 2006 sur « les figures du Juge », en 2007 sur « L’administration d’hier à demain » et en 2008 sur « La codification ». Cette année, nous nous penchons sur le thème : « Droit, Politique et Religion ». Nul n’ignore l’étroitesse des relations entre le droit, la religion et la politique. En tant que spécialiste des relations internationales, j’ai eu, à plusieurs reprises, l’occasion d’échanger sur l’impact de la politique internationale sur la religion et vice-versa, en connexion avec les problèmes contemporains de fanatisme religieux et d’instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Le thème retenu cette année investit plusieurs champs de recherche et nous invite à une connivence entre historiens du droit, publicistes et privatistes, pour disséquer les ressorts de la science juridique dans l’appréhension des phénomènes religieux et politiques. Mesdames et Messieurs, Je sais, par anticipation, au vu de la qualité et du nombre des communications qui figurent sur le chronogramme, que nos débats seront marqués du sceau du succès. Je voudrai, maintenant, au nom du doyen Ndiaw Diouf, déclarer ouverts les travaux du colloque. Merci de votre aimable attention. - 12 - LES OBJECTIFS DU COLLOQUE par Mamadou Badji, agrégé des facultés de droit Université Cheikh Anta Diop de Dakar Monsieur le vice-président de l’Université Toulouse 1, Monsieur l’assesseur du doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Mesdames, Messieurs, Chers collègues, Chers étudiants Le choix du thème de ce colloque n’est pas fortuit : les religions sont au cœur des défis de notre temps. En vérité, nous vivons dans un monde hanté par le risque d’une rupture profonde entre les religions, entre les hommes et les femmes, entre les civilisations. Dès lors, il n’est pas sans intérêt de prendre la mesure d’une réalité aussi complexe et sensible, en mobilisant tous ceux qui, au-delà de disciplines et de sensibilités différentes, peuvent analyser et saisir l’évolution du fait religieux et ses rapports avec le droit et la politique. Je salue donc tous les collègues qui, en dépit d’un calendrier universitaire chargé, nous font l’honneur de leur présence et dont la réflexion nous permettra de parvenir à une manifestation scientifique de qualité. Organiser une rencontre sur une problématique aussi passionnante que celle qui est proposée requiert bien entendu que - 13 - Mamadou Badji l’on s’entende sur les termes du débat. Chacun d’eux renvoie à des systèmes de valeurs qui sont non seulement autonomes par leur fondement et leur légitimité mais aussi s’interpénètrent et, en maintes circonstances, cherchent dans leur jonction à se consolider mutuellement. Par la quête du sens qu’elle suppose, la recherche d'absolu qu'elle véhicule, la spiritualité est à l'origine des plus belles réalisations humaines. Sur tous les continents, dans toutes les civilisations, cette quête du sens pousse à la création artistique, architecturale ou littéraire. Par sa réflexion sur l'humanité et la nature, par la désignation du lien entre le genre humain et Dieu, par le sens de la solidarité de la famille humaine à travers l'espace et le temps qu'elle nous a donnés, la religion a joué le rôle de pédagogue de la morale. Dans la tradition judéo-chrétienne, par exemple, elle a progressivement imposé les commandements fondamentaux qui forment l'armature des lois, tels que la prohibition du meurtre et du vol ou le respect du caractère sacré de la personne humaine. Au demeurant, le droit, la politique et la religion suscitent des réactions contrastées : porteurs de valeurs contraignantes, ils se voient assaillis de critiques pour les obligations qu’ils imposent et pour les attentes qu’ils ne parviennent pas toujours à satisfaire, d’autant que chacun s’accorde à reconnaître leur présence de plus en plus lourde en ce XXIe siècle commençant ; ils font partie de ces systèmes dont on a bien souvent prophétisé le déclin et qui apparaissent plus vivaces que jamais, que l’on s’en félicite ou qu’on le déplore. Un des objectifs de ce colloque est de proposer des éclairages innovants pour déplacer les concepts ou les cadres théoriques utilisés jusque là. Le droit, la politique et la religion se veulent porteurs de valeurs, de normes et d’obligations, générateurs de mécanismes d’exercice du pouvoir et de techniques de régulation sociale, indispensables au bon fonctionnement de la société, mais également susceptibles de toutes sortes de récupérations et même de dévoiement. Nul doute que les participants à ce colloque trouveront dans les rapports compliqués et - 14 - Objectifs du colloque ambigus qui peuvent se développer entre ces trois termes un champ d’analyse, une source de méditation, peut-être une occasion d’indignation ou de dénonciation tant il est vrai que l’on se trouve sur un terrain où fleurissent le faux-semblant et l’exploitation abusive. Dans la logique de cette manifestation scientifique, les participants doivent s’attacher à repérer des jonctions et à déterminer des articulations des problématiques entre elles. Elles sont incontestablement nombreuses et d’abord par les personnalités qui entendent les incarner au plus haut niveau : le jurisconsulte reconnu, l’homme d’Etat et le grand prêtre constituent des types sociaux présents dans toutes les sociétés de tous les temps, et sans doute plus encore de nos jours que naguère. Plusieurs sous-thèmes peuvent être abordés : les demandes des acteurs religieux face au politique ; les réponses du politique par rapport aux acteurs religieux (c’est-à-dire l’enjeu de la régulation). Mais on peut très bien concevoir une présentation des expériences et des pratiques, en essayant de montrer comment, sur différents terrains, le religieux interfère concrètement avec le droit, avec la politique. L’analyse du concept de laïcité peut être un prétexte à ce genre d’exercice.