Du Sénégal : Une Catégorie De La Rue, Prise Entre Réseaux Religieux Et Politiques D’Action Humanitaire
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THÈSE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE GRENOBLE Spécialité : Sociologie Arrêté ministériel : 7 août 2006 Présentée par Joanne CHEHAMI Thèse dirigée par Jacques BAROU préparée au sein du Laboratoire CNRS Pacte dans l'École Doctorale Sciences de l’Homme, du Politique et du Territoire Les « talibés » du Sénégal : Une catégorie de la rue, prise entre réseaux religieux et politiques d’action humanitaire Thèse soutenue publiquement le 17 décembre 2013 , devant le jury composé de : Mme Suzanne LALLEMAND Directrice de recherches émérite au CNRS (Membre) Mr Jacques BAROU Directeur de recherches au CNRS (Membre) Mr Dominique GLASMAN Professeur de sociologie émérite, Université de Savoie (Président) Mr Olivier LESERVOISIER Professeur d’ethnologie, Université Lumière Lyon 2 (Rapporteur) Mr Abdel Wedoud OULD CHEIKH Professeur d’ethnologie émérite, Université de Lorraine (Rapporteur) Université Joseph Fourier / Université Pierre Mendès France / Université Stendhal / Université de Savoie / Grenoble INP Ecole doctorale SHPT Thèse de doctorat en sociologie Sous la direction de Jacques Barou Les “talibés” du Sénégal : Une catégorie de la rue, prise entre réseaux religieux et politiques d’action humanitaire Joanne Chehami Mme Suzanne Lallemand – Directrice de recherche émérite au CNRS Mr Jacques Barou – Directeur de recherche au CNRS Mr Dominique Glasman – Professeur émérite de sociologie – Président du Jury Mr Olivier Leservoisier – Professeur d’ethnologie à l’Université Lyon II, rapporteur Mr Abdel Wedoud Ould Cheikh – Professeur émérite d’ethnologie, rapporteur Soutenue à l’IEP de Grenoble (UPMF) , le 17 décembre 2013 1 2 REMERCIEMENTS En premier lieu, je tiens ici à adresser ma profonde gratitude à Jacques Barou, mon directeur de thèse, pour ces six années où il a su pas à pas me suivre et m’orien ter, malgré tous les doutes et les questionements qui ont émaillé mon parcours de recherches . Ne l’ayant jamais eu comme professeur à l’uni versité, je le remercie ici de m ’avoir fait confiance dès le début pour cette ô combien prenante et éprouvante expérience parfois, mais qui se révéla finalement si riche. Il a su trouver les mots et l’attitude adéquats afin de me faire advenir à moi -même ; nos entrevues et nos discussions se sont toujours révélées précieuses ; ce fut un honneur de “chercher ” sous sa direction. Toute ma reconnaissance va aussi aux membres du jury qui ont examiné mon manuscrit de thèse et accepté de participer à ma soutenance. Ici, qu’il me soit donné de remercier tous les gens rencontrés et interviewés à Dakar. Tout d’abord, Khadim sans lequel mon terrain de recherches notamment dans les régions religieuses n’aura it jamais pu avoir lieu ; sans oublier Mariétou, Kemo, Moussa, Pape L aye, Talla… et tous les autres, trop nombreux à citer ici, qui ont bien voulu me supporter et m’aider pendant les sept longs mois de mon second séjour. Ainsi que les professeurs et les chercheurs dakarois, notamment ceux de l’ UCAD dont surtout mon tuteur d’accueil Ousseynou Fa ye ; mais aussi Mamadou Cissé, Sokhna Sané … Ou ceux rencontrés ailleurs, par exemple au CODESRIA ou à l’ENTSS. Sans oublier l’équipe du LARTES-JEREMI : Maty Diagne, Abdou Salam Fall, Mohamadou Sall, Tidiane Ndoye… et tous les doctorants croisés au gré de m es passages plus ou moins réguliers dans ces hauts lieux du savoir. Enfin, les membres d’organismes d’aide qui ont accepté de discuter avec moi, quelquefois à plusieurs reprises : Abdoulaye Diop, Youssouph Badji et plus généralement toute l’équipe du Samus ocial Sénégal ; Abdoul Karim Gueye du Learning Centre pour l’enfance… Bien sûr, à ma famille… Et à mes amis, que j e ne saurai tous citer ici ; je souhaiterais les remercier tous pour leur écoute, leurs encouragements, leur confiance en moi qui a souvent été plus forte que la mienne ; préférant ne froisser personne, je me permets de rester discrète à ce sujet . Qu’ils soient à Lyon, Marseille, Grenoble, en Savoie ; ou plus récemment à Nancy, Paris et Metz, ils sauront se reconnaître s’il leur arrive de lire ce manuscrit. J’ose escompter qu’alors, chacun d’entre eux pourra comprendre qui sont les taalibe -mendiants... 3 A ma mère et à mes frères, avant tout ; Et à mon père, malgré tout. 4 Vous qui recevez – et tous vous recevez – N’assumez pas le poids de la gratitude, Afin de ne pas ployer Et de ne pas faire ployer le donateur sous un joug. Dressez-vous plutôt à l’unisson avec lui Et prenez appui sur ses dons comme sur des ailes, Car être trop soucieux de votre dette Serait douter de sa générosité, Qui a pour mère la terre au cœur prodigue Et pour père, Dieu. Khalil Gibran, “ Le Prophète” Quand tu auras désappris à espérer, Je t’apprendrai à vouloir. Sénèque 5 Table des matières GLOSSAIRE EN WOLOF 10 GLOSSAIRE EN ARABE 12 INTRODUCTION 16 1. D’une question l’autre 16 2. Du parcours à la méthode 30 3. Plan de la recherche 51 PREMIERE PARTIE : L’islamisation de la région sénégambien ne 56 1. Histoire du développement de l’islam 56 2. Le leg de l’islam confrérique mauritanien 67 3. L’ambiguïté de l’administration coloniale face à l’islam subsaharien 72 4. Les grandes confréries sénégalaises 82 5. Les deux tendances de l’islam 90 DEUXIEME PARTIE : Les marabouts, les taalibe et les daara 97 1. L’islam confrérique et le marabout 98 2. L’éclosion des sëriñ 102 3. La perception acuelle du marabout 110 4. Les compétences mystiques du marabout 114 5. Le fonctionnement de l’islam 117 6. Le taalibe 126 7. Le système des daara au Sénégal 144 6 TROISIEME PARTIE : Un univers en mutation 161 1. Des principes traditionnels en changement 161 2. L’éducation confrérique 180 3. La mendicité religieuse : tradition et mutation 191 4. Les nouvelles figures du boroom daara 201 5. La migration des enfants confiés 207 QUATRIEME PARTIE : Les stratégies envers l’ensei gnement religieux sénégalais 229 1. Les différents types d’enseignements 231 2. Les langues d’enseignement et leur rapport à l’islam 241 3. L’évolution du système d’enseignement religieux au Sénégal 248 4. Les réactions des groupes d’acteurs sociaux 258 CINQUIEME PARTIE : Le taalibe-mendiant et la catégorie des enfants des rues 280 1. La perception et la législation de la pratique mendiante 281 2. Les “enfants en situation de rue” : une classification controversée 289 3. Deux types d’ESR : les faxman et les taalibe-mendiants 310 SIXIEME PARTIE : La théorie du don appliquée à la sphère religieuse sénégalaise 327 1. Mes rôles des dons coraniques et confrériques 328 2. La théorie du don et de l’aumône 341 3. L’évolution de la place du taalibe -mendiant dans la société sénégalaise 354 7 CONCLUSION 363 BIBLIOGRAPHIE 371 ANNEXES 393 Entretien de Youssouph Badji (Samusocial Sénégal) 394 Entretien d’Abdoulaye Diop (Samusocial Sénégal) 397 Grille d’entretien du boroom daara ou du jawriñ gérant la daara -exploitation 399 Grille d’entretien du taalibe 402 Paroles de la chanson “Ndongo daara” (Laye Mboup) 404 Liste des interviewés cités dans la thèse 405 8 LISTE DES ENCARTS N°1 : Descrpition de deux journées à Touba et dans sa région (page 37). N°2 : Un exemple d’entretien avec une taalibe de daara -exploitation dans le “Grand Touba” (page N°3 : Description d’une soirée chants de xasaïd organisée par un dahira mouride (page 119). N°4 : Les pratiques divinatoires (page 122). N°5 : Description d’écoles coraniques et de daara -exploitations (décembre 2009/janvier et mai 2010) (page 153). N°6 : Un daara assimilable à une école franco-arabe à Dakar (page 157). N°7 : L’historique de la fonction de jawriñ /maître d’école coranique (page 166). N°8 : La rémunération des jawriñ et des boroom daara (page 169). N°9 : Les conditions d’apprentissage coranique (page 178). N°10 : La “mission” de l’enseignement religieux et de l’éducation confrérique (page 185). N°11 : La hiérarchie et les rapports entre les membres de daara (page 189). N°12 : La place de l’enseigne ment coranique (page 194). N°13 : La mendicité des taalibe (page 198). N°14 : Les ndeyi daara (page 214). N°15 : Deux exemples de recherches portant sur les fosterages/migrations de taalibe , de daara et de maîtres (page 219). N°16 : Quelques données chiffrées concernant la situation économique et sociale de la population sénégalaise (page 225). N°17 : L’école coranique et les autres types d’enseignement (page 267). N°18 : Un exemple d’ évolution des initiatives envers les taalibe -mendiants : l’ONG ENDA Tiers - Monde (page 299). N°19 : Les rapports des enseignants coraniques avec l’Etat et lesprogrammes d’aide (page 307). N°20 : Une soirée de “maraude” avec l’équipe du Samusocial Sénégal (page 321). N°21 : Les dons et la baraka (page 347). LISTE DES CARTES ET DES TABLEAUX Tableau récapitulatif des différences entre les daara à ancrage communautaire et les daara en mutation (page 160). Schéma sur les effets négatifs des bouleversements économiques et sociaux récents sur les maîtres et leurs taalibe (page 228). Carte “Le Sénégal” (page 17). Carte “Les hauts lieux de l’islam sénégalais” (page 55). Carte “Localisation des principales ethnies” (page 65). 9 GLOSSAIRE EN WOLOF J’ai retranscris les mots et les expressions en alphabet latin, en tentant de les harmoniser de la manière la plus simple et logique , notamment d’après deux dictionnaires français/wolof [Diouf J. L., 2004 ; Malherbe et Sall, 1989]. Pour le terme wolof daara , selon les œuvres et les documents disponibles, on le trouve au masculin ou au féminin ; le mot arabe dâr duquel il est issu étant masculin, j’ai donc choisi cette option dans ma recherche.