Germinal 066Populaire
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Droits de l’homme Achille Mbembe “Le pays est sous la coupe Un rapport de l’Ong d'à peu près un demi- Article 55 accable millier de vieillards qui s'arc-boutent et ne veulent le Cameroun point mourir seuls” PAGE 4 PAGE 10-11 3ème année, n° 066 du 13 octobre 2010, hebdomadaire d’informations générales, Directeur de la Publication : Jean-Bosco Talla - Prix : 400 FCFA EMPLOI DES JEUNES Enjeu pour les protagonistes de la présidentielle 2011 P. 2 SÉRIE NOIRE La série noire se poursuit au Cameroun. Le chef de l’Etat devient de plus en plus esseulé. En masse, les valeureux camerounais, les ténors et caïds de la classe politique, sociale et culturelle quittent la scène qu’ils occupaient depuis plusieurs décennies. Au-delà d’une arithmétique morbide, le Cameroun a besoin des institutions fortes susceptibles de survivre à la disparition d’un homme ou d’un groupe d’hommes qui président aux destinés actuels du pays, autrement dit, qui traversent une époque, une période ou l’histoire, transcendent les différents clivages et Laqui sont fondéesfin sur des règles d’une (lois et règlements) claires et justes.génération Lire notre dossier pp 5-10. Pour qui sonne le glas Jeu de massacre politique au Cameroun p.3 www.germinalnewspaper.com Récipissé n°0034/RDDJ/J06/BASC 2 Manières de voir Germinal n°066, 13 octobre 2010 budgétaire à laquelle l’Etat devrait s’astreindre, a commencé à voler en EMPLOI DES JEUNES éclat après les émeutes de février 2008 avec le gel des prix notam- ment ceux du carburant à la pompe. Ces subventions ont fait perdre à la Enjeu pour les protagonistes de la Sonara, l’équivalant de 106 Mds de FCfa, soit 1% de notre Pib. Ajoutée aux créances qu’elle détient sur l’Etat (300 Mds de FCfa), cette présidentielle 2011 société ne survit qu’au prix d’em- prunts bancaires onéreux. Son plan PAR ADRIEN MACAIRE LEMDJA* de rénovation d’un montant équiva- l’approche de chaque consulta- Le Cameroun doit se dévelop- mise en œuvre de ces projets, per- devraient pas être l’unique réponse lant aux sommes que lui doivent tion électorale importante au per en s’appuyant sur son « or vert mettant de former les personnels à cette demande en énergie qui l’Etat, s’en trouve menacé tout Cameroun, les Camerounais », l’agriculture et sur sa jeunesse. La requis n’existe dans l’agenda gou- continuera de croître de façon verti- comme ses créanciers, si cette A société venait à déposer son bilan. se laissent toujours distraire par des « Révolution verte » qu’appelle vernemental. Le comité de pilotage gineuse les prochaines années. débats futiles et querelles anesthé- aujourd’hui de ses vœux, Jacques des grands projets, récemment crée, Nous devons encourager fiscale- La solution des Dts (Droits de tirage siantes. A qui profite ces diversions Diouf, le président de la Fao, doit vient à point nommé mais tardive- ment les investisseurs privés, dans spéciaux) du Fmi, pour éponger ces peut-on se demander ? Qui a peur prendre corps rapidement dans ment. Il est à craindre que les le cadre des contrats Bot (Build, dettes et qui prive d’autant notre du débat sur les sujets qui préoccu- notre pays. Ce dernier dispose, en quelques milliers d’emplois provi- Operate and Transfer), à réaliser économie de financements oppor- pent nos compatriotes? Ou des pro- quantité suffisante, de bras jeunes, soires et définitifs à qualification plutôt des mini-centrales peu oné- tuns et productifs, aurait pu être positions à énoncer après un bilan de terres arables, de ressources élevée qu’engendreront ces projets reuses et moins contraignantes en évité si certaines dépenses « somp- négatif des uns et les critiques des hydriques. Il faudrait tout simple- soient pourvus en grande partie par termes d’études d’impact environ- tuaires » pour les uns et de « souve- autres? ment donner à cette jeunesse une des étrangers. nemental d’une part et de diversifier raineté » pour les autres n’avaient été engagées contre tout bon sens. L’absence de confiance dans les ins- vision claire, lui fournir des moyens La situation de chômage géné- notre parc énergétique en s’ouvrant titutions (Elecam notamment), dans incitateurs pour la mettre au travail. au solaire et à l’éolienne d’autre C’est le cas des festivités récentes ralisé, le découragement dû aux du cinquantenaire de notre indépen- certains partis et dirigeants poli- Pour cela un inventaire part. réflexes de corruption, le malaise dance (plus de 50 Mds de FCfa) et tiques plaident en faveur de la force exhaustif des filières agricoles à Nos infrastructures de trans- grandissant qui a gravé l’avenir celles à venir de nos forces de des arguments pour convaincre nos exploiter et à développer doit être port sont vétustes, insuffisantes dans un nuage obscur imposent défense. compatriotes face au scepticisme effectué afin d’orienter nos jeunes. qu’à situation exceptionnelle, prio- voire inadaptées. Une étude réalisée d’une part et vaincre l’argument de Nos différents ministères : rité exceptionnelle. Il convient donc récemment par un cabinet camerou- Un système financier et ban- la force qui pourrait être utilisé Economie, Plan, Aménagement du de prévoir et de donner aux jeunes nais montre qu’avec la construction caire qui, en dépit de sa sur liquidité, d’autre part. territoire, Emploi sans oublier notre Camerounais, longtemps à l’avan- d’un second pont sur le Wouri, notre rechigne à financer les Pme-Pmi, L’emploi des jeunes constitue un Fonds National pour l’emploi doi- ce, une formation adaptée aux Pib gagnerait un point de plus de faute de projets bancables, disent des champs mobilisateurs pour ce vent conjuguer leurs efforts dans ce besoins de notre économie. Cela croissance. Si on allait vers la ces établissements. Rien de surpre- prochain rendez-vous. Il est désor- sens. passe bien évidemment par : construction d’un troisième pont à nant dans un pays où l’informel est la règle et le formel l’exception. mais temps que les différents Ensuite ces jeunes doivent l’instar de celui sur la lagune • La démultiplication des for- Afin d’atténuer la frilosité de nos acteurs s’y mettent. être incités à quitter les villes pour mations professionnelles par alter- d’Ebrié à Abidjan, nous pensons établissements de crédit et banques, les campagnes, dans le cadre d’une nance à tous les niveaux : Lycées, qu’une telle construction aurait des Le comice agro-pastoral nos pouvoirs publics devraient politique économique et d’aména- universités et écoles supérieures. effets multiplicateurs très impor- d’Ebolowa aura bien lieu après plus mettre en place un fonds de garan- gement du territoire qui inverserait tants sur notre économie. de 20 ans d’attente. Il étalera sans • Un cadre réglementaire et tie, (à l’instar de la Coface en les flux migratoires des zones Depuis la fin de la construc- doute les faiblesses actuelles de fiscal incitatifs pour les entreprises, France mais tournée néanmoins notre agriculture financière des pre- urbaines vers les zones rurales. Pour tion du Transcamerounais, aucun notamment les Pme, qui voudraient vers l’intérieur), des emprunts miers attributs de notre Etat indé- cela ils doivent avoir reçu ou béné- kilomètre supplémentaire de ligne bien accueillir ces jeunes en forma- contractés par ces entreprises dites pendant. Pourra t-il enfin jeter les ficié: ferroviaire n’a été construit ou réha- tion. inéligibles. Un organisme devrait jalons de l’ultime décollage écono- bilité dans notre pays. Tout au • D’une formation adéquate dans • La construction d’instituts accompagner les créateurs tout mique de notre pays malgré les contraire la ligne Douala-Mbanga a des lycées agricoles et/ou d’éle- spécialisés. En effet, comment ima- comme les entreprises dans le mon- mirages annoncés de l’exploitation été abandonnée. Là aussi, nous pro- vages spécialisés à créer dans giner qu’après tant d’années d’ex- tage des projets à financer. Si un de nos ressources minières? chaque département en fonction de ploitation de notre pétrole, nous posons la rénovation des lignes existantes, leur extension vers le cadre politique et économique inci- Comme une fusée à plusieurs leurs particularités locales. Y favori- n’ayons toujours pas les moyens de tatif est mis en place, à travers des étages, le développement de nom- ser le téléenseignement des tech- créer un institut national de pétrole Tchad, la République centrafricaine par des développeurs autres que mécanismes, outils et institutions à breux pays industrialisés s’est niques agricoles avec le concours de et de chimie chez nous? Comment mettre en œuvre ou à créer : appuyé sur le premier étage qu’est nos partenaires étrangers. imaginer qu’un gouvernement Camrail. Cela aurait pour effet non seulement d’accélérer l’intégration Pépinières locales d’entreprises, l’agriculture avant leur industriali- Réhabiliter le service national de ayant la maîtrise de la gestion d’une Fonds d’investissement, sation. C’est le cas des Etats-Unis participation au développement telle richesse ne dispose toujours sous-régionale mais aussi de donner un coup de fouet supplémentaire à Déploiement des filiales des et de la France. d’antan en l’adaptant aux réalités pas de telles écoles sur son sol et banques et du Crédit Foncier dans L’exploitation de l’or noir a d’aujourd’hui. plus particulièrement dans la région notre économie nationale. Les autres types de transports les zones d’émigration camerounai- suscité chez nous comme ailleurs, • D’un lopin de terre dans le cadre du Sud-ouest, berceau de nos gise- se, le potentiel financier de la dia- de nombreux espoirs chimériques d’un contrat de bail emphytéotique ments? Par extension contrôlera-t- ne doivent pas être en reste.