Rédigé Pour La Commission Par Michael Cassidy :R Group Consultants
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AUDIENCES PUBLIQUES Compte rendu de la première série d'audiences ^^ ^^ Rédigé pour la Commission par Michael Cassidy :r Group Consultants Commission royale sur les peuples autochtones AUDIENCES PUBLIQUES Compte rendu de la première série d'audiences Rédigé pour la Commission par Michael Cassidy Ginger Group Consultants Octobre 1992 Commission royale sur les peuples autochtones © Commission royale sur les peuples autochtones 1992 N" de cat. Z1 -1991/1-11-1 ISBN 0-662-59266-2 Table des matières Introduction / I Les peuples autochtones aujourd'hui 3 Douleurs ... et promesses 5 Témoignages personnels 5 Histoire des autochtones 6 II Les traditions et la culture des autochtones 11 La langue 12 La spiritualité et les anciens 15 La culture et le patrimoine 17 III Les questions sociales et les services sociaux 20 La tragédie des pensionnats 20 Les services sociaux 23 Les questions urbaines 25 Les enfants et les familles 27 Les toxicomanies 29 Les femmes autochtones 30 La jeunesse autochtone 32 L'éducation élémentaire et secondaire 33 L'enseignement postsecondaire et la formation 35 Les services de santé 37 Le logement 38 IV L'administration et les droits des autochtones 41 L'autonomie gouvernementale 41 La constitution et les droits de la personne 46 Les droits issus des traités et les revendications territoriales 47 La Loi sur les Indiens et l'administration fédérale 51 L'administration et l'obligation de rendre compte 52 V Le Nord et les Inuit 55 VI Les questions propres aux Métis 57 VII Le système judiciaire 59 VIII L'environnement 61 IX Le développement économique et les ressources 63 Annexe 1 69 Liste de la première série d'audiences publiques Introduction La Commission royale sur les peuples Pour tenir les audiences, le personnel de la autochtones a tenu sa première série Commission a préféré les salles communau- • d'audiences dans les diverses régions taires, les foyers autochtones, les écoles et les du Canada du 21 avril au 26 juin 1992. Ces maisons longues, aux hôtels ou aux centres de audiences avaient pour but de permettre, entre conférence. Chaque jour, un ou plusieurs autres, aux autochtones et aux non-autochtones membres de la localité, souvent un ancien ou et à divers organismes de faire état de leurs un chef, nommé commissaire pour la journée, préoccupations et de proposer des solutions au venait se joindre aux commissaires à l'entrée de large éventail de problèmes que la Commission la salle. Généralement, la séance débutait par est chargée d'examiner. En deux mois, la un concert de tambour et de chants offert par Commission a entendu quelque 785 particuliers un groupe local ou par une prière ou une brève et organisations et siégé pendant 44 jours à cérémonie spirituelle présidée par un ancien. 36 endroits différents, surtout dans des petites localités. La Commission a tenu 11 jours Les commissaires ont visité un certain nombre d'audiences dans la région de l'Atlantique et au de services ou assisté à des activités autochtones Labrador, six jours dans le centre du Canada, présentant de l'intérêt pour les localités où se 21 jours dans l'Ouest et neuf jours dans les tenaient les audiences et ont pris part aux deux territoires du Nord. activités communautaires. Les commissaires ont visité entre autres des écoles, des foyers, Les sept commissaires ont participé à la des centres et des services communautaires séance d'ouverture des audiences à Winnipeg, autochtones et pris part à divers banquets où ils au Manitoba, et à la séance de clôture à Toronto, ont eu l'occasion de goûter la cuisine autochtone en Ontario, ainsi qu'à la table ronde nationale traditionnelle. Ils ont assisté également à une d'Edmonton, en Alberta, consacrée aux ques- cérémonie de purification, à une soirée de tions urbaines touchant les peuples autochtones. bienfaisance au Native Earth Performing Arts Ailleurs, les commissaires se sont répartis en Incorporated de Toronto, ainsi qu'à un concert trois groupes afin d'accélérer les travaux et par mettant à contribution presque toute la popula- souci de donner aux audiences un caractère tion d'Inukjuak, dans le nord du Québec. plus simple. Les commissaires se sont déplacés Deux des audiences de la Commission ont eu de St. John's, Terre-Neuve, à Victoria, en pour cadre les pénitenciers fédéraux de Stoney Colombie-Britannique, et se sont rendus, dans Mountain, au Manitoba, et le pénitencier de la le Nord, jusqu'à Inuvik et Iqaluit, dans les Saskatchewan, près de Prince Albert; d'autre Territoires du Nord-Ouest. On trouvera, en part, les commissaires ont également rencontré annexe, une liste des dates et lieux des audiences. des détenues lors de leur visite au Centre correctionnel de Pinegrove, près de Prince Albert, en Saskatchewan. La Commission s'est chargée d'effectuer les transcriptions et les comptes rendus des audi- ences. Plusieurs des séances ont été enregistrées sur vidéo par des stations locales ou par l'Office national du film. Des services d'interprétation simultanée ont été offerts dans les régions où l'on parle les langues autochtones; dans le Nord, certaines audiences se sont déroulées presque entièrement en inuktituk ou en cri. A lichael Cassidy, de Ginger Group Consultants, a rédigé le présent rapport à l'aide des transcriptions des audiences, de ses notes personnelles et des comptes rendus élaborés par les analystes de la Commission. Les citations sont identifiées par le nom de leur auteur ou celui de l'organisation représentée au cours de l'audience. I Les peuples autochtones aujourd'hui La première série d'audiences de la • Les peuples autochtones invoquent leur Commission a produit un tableau histoire et leur tradition pour expliquer leurs • révélateur et souvent émouvant de la relations avec la terre-mère, leur droit inhérent situation actuelle des peuples autochtones au à l'autonomie gouvernementale et la souverai- Canada, brossé par les autochtones eux-mêmes. neté de leurs nations; ils estiment que ces divers Ce tableau a deux dimensions. La première est éléments constituent la pierre angulaire de la celle de la pauvreté, du chômage, des per- relation nouvelle qu'ils veulent établir avec les turbations sociales et de l'injustice que les non-autochtones. autochtones ont subis pendant des générations. La deuxième dimension est la manifestation • La survie de la culture, des langues et de d'un renouvellement, d'une renaissance et la spiritualité qui sont à la base de l'identité d'une plus grande confiance en soi; elle nous autochtone est un sujet de préoccupation montre des individus qui commencent à purger répandu; elle doit être acceptée par les les expériences traumatisantes de leur passé, à non-autochtones et prise en compte lors de rechercher un apaisement, un nouveau début et l'élaboration des services d'éducation, de santé, des bases pour construire de nouvelles relations de justice et autres. avec les non-autochtones du Canada. • Les pensionnats ont eu une influence néfaste sur la vie des enfants et des familles autochtones Les problèmes et les solutions évoqués lors de et sont responsables de bon nombre des cette première série d'audiences sont si variés et problèmes actuels de violence, de toxicomanie, détaillés qu'il est impossible de les résumer. de déculturation et de dévalorisation qu'éprou- La situation des différents groupes autochtones vent les autochtones. Il convient de reconnaître varie en fonction de facteurs tels que le lieu, le cette réalité et de trouver un moyen de guérir statut, la langue et l'histoire de chacun d'entre les blessures qu'elle a provoquées. eux. Cette différence est particulièrement notable lorsqu'on compare les autochtones qui • Toutes les localités souhaitent que les habitent dans des zones urbaines et ceux qui services offerts aux autochtones soient adaptés vivent dans les réserves ou sur les terres ances- à leur culture, placés sous leur contrôle et trales. Cependant, les thèmes communs suivants suffisamment financés. Parmi les secteurs im- se sont dégagés au cours des audiences, avec portants, mentionnons l'éducation, le logement, une similitude remarquable, dans toutes les la justice, la santé, les services sociaux et les régions du pays : communications autochtones. • Les autochtones veulent être traités de • Les femmes autochtones craignent de perdre manière équitable et recevoir tous les services les droits qui leur ont été conférés par la Charte ou droits consentis par le gouvernement fédé- canadienne des droits et libertés et par les modifi- ral, quel que soit leur statut et indépendamment cations apportées en 1985 à la Loi sur les Indiens du fait qu'ils vivent ou non dans une réserve. (communément désignées sous le nom de Cette volonté est particulièrement marquée projet de loi C-31) lorsque les autochtones chez les Métis et les Indiens non-inscrits. accéderont à l'autonomie gouvernementale. • Les autochtones vivant en milieu urbain, qui Elles craignent également de ne pas être repré- représentent actuellement plus de la moitié de sentées de manière équitable dans le processus la population autochtone du Canada, se sentent constitutionnel et dans les institutions qui tenus à l'écart des organisations politiques naîtront de l'autonomie gouvernementale. autochtones et souhaitent une représentation • Une grande proportion des autochtones équitable. Ils réclament une amélioration des souhaitent que les institutions et organisations services et souhaitent que tous les autochtones autochtones soient tenues de rendre compte de des zones urbaines puissent en bénéficier quel leurs activités et de leurs politiques à leurs que soit leur statut. membres et craignent que l'autonomie gouvernementale consiste à remplacer le pater- • Les autochtones veulent prendre en main et nalisme blanc par un paternalisme autochtone. diriger leur propre vie communautaire, v com- pris les services couramment offerts par les • Les questions économiques sont importantes gouvernements et par des organismes dirigés pour les autochtones, mais cèdent la place aux par des non-autochtones.