Cahiers D'asie Centrale, 11/12
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Cahiers d’Asie centrale 11/12 | 2004 Les Montagnards d’Asie centrale Svetlana Jacquesson (dir.) Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/asiecentrale/519 ISSN : 2075-5325 Éditeur Éditions De Boccard Édition imprimée Date de publication : 1 janvier 2004 ISBN : 2-7449-0429-5 ISSN : 1270-9247 Référence électronique Svetlana Jacquesson (dir.), Cahiers d’Asie centrale, 11/12 | 2004, « Les Montagnards d’Asie centrale » [En ligne], mis en ligne le 23 juin 2009, consulté le 04 mai 2020. URL : http://journals.openedition.org/ asiecentrale/519 Ce document a été généré automatiquement le 4 mai 2020. © Tous droits réservés 1 Si l’Asie centrale est mieux connue pour ses étendues steppiques ou désertiques, sillonnées par des routes caravanières reliant Orient et Occident, ce n’est pas parce que les montagnes y sont absentes. Quelques-uns des plus puissants massifs au monde y marquent le paysage et jouent un rôle important dans le façonnement de la diversité linguistique et culturelle de la région. Ce dossier sur les montagnards d’Asie centrale a une ambition double : présenter à la fois une zone géographique et une problématique. La zone géographique en question recouvre la partie occidentale du bloc montagneux situé au cœur de l’Asie où se rencontrent les mondes iranien et indien d’une part et les domaines turk et chinois de l’autre. Autrement dit, les chaînes montagneuses du Tian Chan, des Pamirs et de l’Hindou Kouch. Les contributions réunies dans ce dossier cherchent à redonner à cette zone une unité linguistique, historique et culturelle qui a été rarement saisie jusqu’ici à cause de la confrontation historique entre colonisation russe au nord et anglaise au sud. Quant à la problématique, elle se décline en deux volets différents qui s’éclairent et se complètent mutuellement. Dans un premier temps, certaines représentations des montagnes sont questionnées à partir des données humaines de la zone étudiée : les montagnes comme zones de refuge ou de repli et donc comme sanctuaires d’archaïsme ou d’authenticité ; ou encore les montagnes comme zones isolées ou éloignées, à l’écart des mouvements des terres basses et donc souvent retardataires. Si, depuis un certain temps, géographes, sociologues et anthropologues s’accordent sur la relativité de ces représentations des montagnes, peu nombreux sont les scénarios avancés pour expliquer une caractéristique indéniable du peuplement humain de la montagne : sa diversité. Trois contributions qui conjuguent les approches linguistique et historique aident à nuancer le rôle des montagnes dans l’histoire des populations de l’Asie centrale. Les études sur les situations socio-économique et religieuse des populations montagnardes de nos jours illustrent, dans un deuxième temps, un monde en mutation dans les hauts massifs d’Asie centrale. Elles examinent comment la gestion des ressources de la montagne s’affranchit du système soviétique ; la confrontation entre l’utilisation traditionnelle des ressources et les pressions économiques internes ou externes ; la quête d’équilibre entre préservation et développement ; les comportements économiques et sociaux, passés ou présents, des communautés montagnardes. Cahiers d’Asie centrale, 11/12 | 2004 2 SOMMAIRE Tables de translittération Avant-propos Svetlana Jacquesson Dossier Les langues indo-iraniennes des Pamirs et de l’Hindou Kouch François Jacquesson Le culte d’Iskandar Zu-l-Qarnayn chez les montagnards d’Asie centrale Sergej Abašin Soufis du Badakhshân : un renouveau confrérique entre l’Inde et l’Asie centrale Alexandre Papas Le passé et le présent des populations du Pamir occidental Valentin Buškov et Tohir Kalandarov The Realities of Being a Woman-Teacher in the Mountains of Tajikistan Sarfaroz Niyozov Dynamique et stabilité de la communauté montagnarde du Yaghnob (Tadjikistan du Nord) A. N. Gunâ Montagnes et économie agropastorale d’Ouzbékistan : entre marginalisation et recomposition Alain Cariou Au cœur du Tian Chan : histoire et devenir de la transhumance au Kirghizstan Svetlana Jacquesson Le pastoralisme dans l’ouest de la Mongolie : contraintes, motivations et variations Peter Finke Hors dossier La représentation des Mugat dans les sources écrites : réalité de leur mobilité et de la sédentarité Karine Gatelier Petite histoire des dictionnaires kazakh-russes (1861-2002) : parmi les alphabets arabe, latin et cyrillique Xavier Hallez Histoire des rivières d’Asie centrale depuis deux millions d’années : certitudes et spéculations René Létolle et Monique Mainguet Cahiers d’Asie centrale, 11/12 | 2004 3 Comptes rendus Oleg Akimuškin (Ed.), Târîkh-i Kâshghar : Anonimnaâ tûrkskaâ hronika vladetelej Vostočnogo Turkestana po konec XVII veka Saint Pétersbourg : Institut Vostokovedeniâ Rossijskoj Akademii Nauk, Sankt-Peterburgskij filial, 2001 ; 294 p. Alexandre Papas Brendemoen B., The Turkish Dialects of Trabzon : Their Phonology and Historical Development Wiesbaden : Harassowitz, 2002 ; 2 vol. (346 + 280 pp.) Rémy Dor Rahilä Davut, Uyġur mazarliġi Urumči : Šinjiang xälq näšriyati, 2001 ; 264 p. Alexandre Papas Feuillebois-Pierunek E., Faxr al-Din ‘Erâqi : poésie mystique et expression poétique en Perse médiévale Téhéran : Institut Français de Recherche en Iran, 2002 ; 347 p. Rémy Dor Svetlana Gorshenina, Explorateurs en Asie centrale : voyageurs et aventuriers de Marco Polo à Ella Maillart Genève : Olizane, 2003 ; 533 p. Sébastien Peyrouse Ališer Il’hamov, Etničeskij atlas Uzbekistana [Atlas ethnique de l’Ouzbékistan] Tachkent : Open Society Institute Assistance Foundation Uzbekistan, 2002 ; 452 p. Marlène Laruelle N. E. Masanov, Z. B. Abylhožin, I. V. Erofeeva, A. N. Alekseenko, G. S. Baratova, Istoriâ Kazahstana, narody i kul’tury [Histoire du Kazakhstan, peuples et cultures] Almaty : Dajk-press, 2001 ; 599 p. Marlène Laruelle Martha Brill Olcott, Kazakhstan: unfulfilled promise Washington, D.C.: Carnegie Endowment for International Peace, 2002; 321 p. Sébastien Peyrouse Faruk Sümer, Türk devletleri tarihinde şahıs adları [Anthroponymes dans l’histoire des Empires turcs] Istanbul : Türk Dünyası araştırmaları vakfı, 1999, 2 vol. Rémy Dor Cahiers d’Asie centrale, 11/12 | 2004 4 Tables de translittération Table de translittération de l’alphabet arabe • voyelles persane : a, â, e, i, o, u • voyelle arabes : a, â, à, i, î, u, û • ezâfa persan : -e / -i, -ye / -yi Cahiers d’Asie centrale, 11/12 | 2004 5 Table de translittération IFÉAC des alphabets cyrilliques utilisés en Asie centrale Table de translittération de l’alphabet russe Lettres russes Translittération а a б b в v г g д d е e ё ë ж ž з z и i Cahiers d’Asie centrale, 11/12 | 2004 6 й j к k л l м m н n о o п p р r с s т t у u ф f х h ц c ч č ш š щ ŝ ъ " ы y ь ' э è ю û я â Cahiers d’Asie centrale, 11/12 | 2004 7 Avant-propos Svetlana Jacquesson 1 Ce dossier sur les montagnards d’Asie centrale a une ambition double : présenter à la fois une zone géographique et une problématique. La zone géographique en question recouvre la partie occidentale du bloc montagneux situé au cœur de l’Asie où se rencontrent les mondes iranien et indien d’une part et les domaines turk et chinois de l’autre. Autrement dit, les chaînes montagneuses du Tian Chan, des Pamirs et de l’Hindou Kouch. Les contributions réunies dans ce dossier cherchent à redonner à cette zone une unité linguistique, historique et culturelle qui a été rarement saisie jusqu’ici à cause de la confrontation historique entre colonisation russe au nord et anglaise au sud. 2 Quant à la problématique, elle se décline en deux volets différents qui s’éclairent et se complètent mutuellement. Dans un premier temps, certaines représentations des montagnes sont questionnées à partir des données humaines de la zone étudiée : les montagnes comme zones de refuge ou de repli et donc comme sanctuaires d’archaïsme ou d’authenticité ; ou encore les montagnes comme zones isolées ou éloignées, à l’écart des mouvements des terres basses et donc souvent retardataires. Si, depuis un certain temps, géographes, sociologues et anthropologues s’accordent sur la relativité de ces représentations des montagnes, peu nombreux sont les scénarios avancés pour expliquer une caractéristique indéniable du peuplement humain de la montagne : sa diversité. Trois contributions qui conjuguent les approches linguistique et historique aident à nuancer le rôle des montagnes dans l’histoire des populations de l’Asie centrale. 3 Les études sur les situations socio-économique et religieuse des populations montagnardes de nos jours illustrent, dans un deuxième temps, un monde en mutation dans les hauts massifs d’Asie centrale. Elles examinent comment la gestion des ressources de la montagne s’affranchit du système soviétique ; la confrontation entre l’utilisation traditionnelle des ressources et les pressions économiques internes ou externes ; la quête d’équilibre entre préservation et développement ; les comportements économiques et sociaux, passés ou présents, des communautés montagnardes. Cahiers d’Asie centrale, 11/12 | 2004 8 4 Une première façon d’aborder la géographie humaine des massifs montagneux est d’en considérer la géographie linguistique, qui propose ses grands ensembles et ses clivages. La contribution de François Jacquesson est consacrée aux langues indo-iraniennes de cette région. L’auteur choisit de nous les présenter en suivant le fil de l’expression du passé accompli. Au terme de ce parcours, il ressort « qu’il est vain de concevoir les montagnes comme des zones abritées, voire secrètes, où se seraient conservés des trésors d’archaïsme ». Leur caractéristique principale n’est donc pas le milieu conservateur mais les conditions propices qu’elles offrent à la diversification, aussi bien linguistique que culturelle, des communautés qui y habitent. L’auteur avance, à partir des données linguistiques, une explication de cette caractéristique singulière du milieu montagnard : aux innovations qui, dans les basses terres, conduisent le plus souvent à une sorte de lent nivellement à grande échelle correspondent, en altitude, des innovations aussi dynamiques mais qui, étant sanctionnées le plus souvent localement ou à petite échelle, aboutissent à la diversité bien connue des zones montagneuses.