un gratuit qui se lit

N°68 du 13/11/13 au 11/12/13

Presse Les Aides à la de Marseille Les Musées d’Averroès Les Rencontres

Politique culturelle Aides à la presse ...... 5 Des nouvelles Musées de Marseille ...... 6 Semaine économique de la Méditerranée ...... 7 de Zibeline Rencontres d’Averroès ...... 8, 9 Il est nécessaire parfois que nous vous parlions de nous . Comme la plupart des acteurs culturels du territoire nous MuCEM ...... 10, 11 avons dû, pour accompagner cette année capitale, accroitre nettement notre activité, et nos dépenses : notre tirage est Événements passé à 32 000 ou 35 000 exemplaires, notre zone de diffusion Rencontres capitales, Villa Méditerranée ...... 12 s’est agrandie, et notre pagination étant limitée nous avons Plateaux de La Friche, La FabricA ...... 14 créé un site qui contient des articles spécifiques que nous ne Entretien avec Xavier Marchand, pouvions caser dans l’édition papier . Aujourd’hui, pour aller plus La Minoterie ...... 15 loin dans cette démarche de diversification de supports, nous Bernardines, Dansem ...... 16 lançons une web radio, car nos pages restent trop chargées et Le PIC ...... 17 nous voulons continuer à développer de la pensée . Critiques Cette expansion et diversification ont été rendues possibles Jeune public ...... 18 par un accroissement régulier du financement des partenaires Danse ...... 20, 21 publicitaires dont la plupart nous suivent depuis 6 ans . Aujourd’hui Théâtre ...... 22 à 25 ces partenaires sont en difficulté financière, ce qui retentit Cirque ...... 26 nettement sur nos recettes . Musique ...... 27 à 30 Or nous avons engagé des journalistes : l’esprit de partage qui règne à Zibeline -salaires égaux, répartition entre tous des Au programme tâches administratives et répétitives, formation de stagiaires, Théâtre ...... 32 à 39 embauche en CDI des salariés- nous caractérise autant que Jeune public ...... 42 à 44 notre ligne éditoriale, et nous ne pourrions vivre sans, ce qui Cirque ...... 45 implique des dépenses importantes . Or des années de vaches Danse ...... 46 à 48 maigres s’annoncent qui mettent en péril notre expansion, Musique ...... 49 à 52 alors que vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire, ou Cinéma ...... 53 à 57 à nous solliciter pour que nous parlions de vous . Zibeline est un journal gratuit par éthique, qui veut mettre la Arts visuels ...... 58 à 65 culture à la portée du plus grand nombre . Mais il a un coût . Vous pouvez nous aider à «tenir ce coût» . En adhérant sur notre site, Livres ...... 66 à 73 en participant au crowdfunding lancé sur KissKissBankBank et, si vous êtes des annonceurs potentiels, en pensant que nous Histoire ...... 76, 77 sommes aussi un support de com’ peu coûteux et efficace . Nous comptons sur vous . Philosophie ...... 78 LA RÉDACTION

Mensuel gratuit paraissant le deuxième mercredi du mois RetrouveZ Zibeline et vos invitations sur notre site Édité à 32 000 exemplaires imprimés sur papier recyclé

Édité par Zibeline SARL www .journalzibeline .fr 76 avenue de la Panouse n°11 Secrétaires de rédaction Musique et disques Sciences Marie Godfrin-Guidicelli Directrice de publication 13009 Marseille Dominique Marçon Jacques Freschel Christine Montixi m-g-g@wanadoo .fr Directrice Commerciale Dépôt légal : janvier 2008 journal .zibeline@gmail com. jacques .freschel@wanadoo fr. christine .montixi@yahoo .fr 06 64 97 51 56 Véronique Linais 06 23 00 65 42 06 20 42 40 57 vlinais@yahoo fr. Polyvolantes Alice Lay 06 63 70 64 18 Rédactrice en chef Delphine Michelangeli Thomas Dalicante Chris Bourgue alicelay0@gmail com. Agnès Freschel d .michelangeli@free .fr thomasdalicante@gmail .com chris .bourgue@wanadoo .fr 06 26 26 38 86 La régie agnes .freschel@wanadoo .fr 06 65 79 81 10 06 03 58 65 96 Jean-Michel Florant Cinéma Anne-Lyse Renaut laregie@gmx .fr Arts Visuels Annie Gava Maryvonne Colombani annelyse .renaut@gmail com. 06 22 17 07 56 Imprimé par Rotimpress Claude Lorin annie .gava@laposte .net mycolombani@yahoo .fr 17181 Aiguaviva (Esp .) claudelorin@wanadoo fr. 06 86 94 70 44 06 62 10 15 75 Maquettiste Collaborateurs réguliers : 06 25 54 42 22 Philippe Perotti Frédéric Isoletta, Yves Bergé, Photographe Élise Padovani Gaëlle Cloarec philippe .zibeline@gmail .com Émilien Moreau, Christophe Agnès Mellon Livres elise .padovani@orange .fr ga cloarec@gmail. .com 06 19 62 03 61 Floquet, Pierre-Alain Hoyet, 095 095 61 70 Fred Robert Alice Lay, Manon Cordier, photographe-agnesmellon . fred .robert zibeline@free. .fr Philosophie Marie-Jo Dhô Aude Fanlo, Dan Warzy blogspot com. 06 82 84 88 94 Régis Vlachos dho .ramon@wanadoo fr. regis .vlachos@free .fr

Des changements dans le budget 2014 du ministère de la Culture et de la Communication ? Pas vraiment, sauf la baisse globale prévue de 2%, la fin des grands chantiers, l’absence du rééquilibrage Paris/Région annoncé et… une réduction des aides à la presse

réduisant les pages culture à une maigre cerise sur le gâteau et préférant les Unes sportives ou Comment l’État accrocheuses, parce que les ventes augmentent . Parlons de nous… 5 S’il faut préserver la presse IPG, du Figaro (sans Madame Figaro P ou les suppléments télé !) à O aide la l’Huma, il est temps d’admettre L qu’il existe d’autres modèles . Des I presse «pure players» comme Médiapart, Les journaux français vont très mal, on poussées et de critiques . L’État doit-il fermer le T le sait, mais on sait moins à quel point robinet ou changer les règles ? des journaux indépendants et La défense de la pluralité de la presse nécessite régionaux comme Le Ravi, mais I ils sont sous perfusion qu’il ne mette pas le nez dans son contenu et aussi peut-être des gratuits qui Q Le MCC est depuis longtemps plus attentif à la affecte ses subsides sur des critères comptables, se lisent ? U Communication qu’à la Culture : sur 7,2 milliards et non sur ses orientations politiques ou ses choix Ainsi, si vous tenez Zibeline entre d’euros du budget de 2014, 4,5 milliards sont éditoriaux . Toute la difficulté de l’attribution de vos mains, sachez que vous ne E affectés aux médias et aux industries culturelles, ces aides vient de là : tous les journaux payants, y lisez pas un journal : la Commis- dont l’essentiel à l’audiovisuel public (3,8 milliards) . compris les plus infâmes torchons, ou les magazines sion Paritaire ne reconnait pas C Reste en 2014 plus de 450 millions d’aides à la spécialisés dans l’auto, le foot ou la mode, perçoivent l’existence des journaux gratuits, presse écrite . Ce qui représente une baisse de 56 automatiquement des aides à l’acheminement, qui ne bénéficient d’aucune aide U millions, puisqu’en 2013 ces aides s’élevaient à bénéficient de la TVA «super réduite», et bien directe ou indirecte, payent la L 506 millions . Pour comparaison, le budget que souvent d’aides directes . poste au tarif normal… et T l’État consacre au spectacle vivant en 2014 s’élève Ainsi le PS arrivé au pouvoir s’est ému de voir qu’en reversent 19 .6% de leurs revenus U à 355 millions . 2011 des magazines télé4 s’étaient taillé la part publicitaires à l’État . Il est donc En fait la presse écrite coûte à l’État nettement du lion, en dizaines de millions d’euros . Michel plus «citoyen» de vivre des aides R plus cher que cela : en plus de ces aides directes Françaix, député PS ayant commandé le rapport sur de l’État comme TéléZ et de vendre E et indirectes1, la TVA «super réduite», à 2 .1% 2, la presse, a fermement dénoncé ces dérives, et les a Nabila, ou 343 salauds, que de L représente un manque à gagner pour les finances en partie corrigées : il n’est plus question aujourd’hui se pencher sur la vie culturelle L nationales, et une exception exclusive, ainsi que de distribuer des fonds à une revue médicale ou un en toute indépendance . les tarifs postaux . Les journaux français, quotidiens magazine de tennis… Ils sont réservés à la presse En revanche si vous nous lisez sur E ou magazines, bénéficieraient donc d’1 .2 milliard payante IPG (Information Politique et Générale) écran, vous êtes un vrai lecteur par an de financements d’État . et la presse magazine «récréative» en est exclue, de presse, le site est agréé ! Les raisons en sont structurelles et historiques . La la presse gratuite n’y ayant jamais eu accès . Par Comme à la radio, on y admet presse relève de l’économie privée, mais l’égalité ailleurs, les «pure players»5 vont bénéficier des que l’information soit gratuite… d’accès des citoyens à l’information est une mission mêmes aides et de la même TVA «super réduite» AGNÈS FRESCHEL de service public : l’acheminement des journaux que la presse papier . représente donc 276 millions sur les 456, le reste 1 Remboursement à la Poste des étant une dotation à l’AFP, des aides directes aux Et si on changeait vraiment ? tarifs réduits dont la presse payante quotidiens nationaux, et surtout des fonds de Mais les préconisations de 2013 sont loin de remplir bénéficie modernisation qui concernent, depuis les États les objectifs de 2012 . Michel Françaix voulait favoriser 2 19.6% taux normal, bientôt 20%, 7 Généraux de la presse mis en place par Nicolas la «presse citoyenne», appliquer une TVA pleine et ou 5% taux réduit Sarkozy en 2008, toute la chaîne de la presse, de des tarifs postaux normaux à des publications comme 3 Devoir d’informer, d’enquêter, la numérisation des titres à leur diffusion . Voici… ce qu’il n’a pas réussi à faire . Il voulait aussi de divulguer la vérité quelles qu’en trouver des solutions durables à la mutation de la soient les conséquences pour Des aides efficaces ? presse, compatibles avec le nouveau modèle de soi-même ou son employeur, de L’existence d’une presse diverse, accessible à tous, lecture . Car depuis Internet, personne ne cherche protéger ses sources, de ne pas libre de tout contrôle de ses contenus, hors la de l’info dans un journal papier : c’est son analyse inciter à la violence, de s’interdire le déontologie qu’elle-même se fixe3, est indispensable que le lecteur de presse attend, l’esprit critique, plagiat, de respecter la vie privée si à la vie démocratique . La diminution importante l’enquête, la mise en perspective, la satire . Bref, elle n’affecte pas la vie publique… des aides décidée par le MCC déséquilibre donc l’indépendance et la prise de recul . Or les journaux (Charte de Munich de 1971 un système qui peinait déjà à survivre, et prenait français ont encaissé les fonds pour la modernisation régissant le journalisme européen) l’eau de toutes parts : les ventes ne cessent de sans se moderniser, et en s’amenuisant… 4 TéléZ, TéléLoisirs, Télé 7 Jours et baisser, les kiosquiers de fermer, les distributeurs Ils continuent en revanche à exercer des pressions : TéléStar d’être sauvés in extremis de la faillite, et les titres les commissions d’attribution des aides à la presse, 5 Site de presse n’existant qu’en de se concentrer dans les mains de quatre grands ou de reconnaissance d’un organe de presse6, sont ligne, comme Médiapart groupes dont les rédactions sont poussées à faire composées… de professionnels de la presse d’IPG 6 Commissions Paritaires des des Unes aguichantes, de la réécriture de dépêches payante, qui n’admettent que leur modèle . C’est- Publications et Agences de Presse, AFP et de moins en moins d’enquêtes, d’analyses à-dire centralisé, souvent dirigé par des hommes, dépendant du MCC Les musées de Marseille : le renouveau années 2000, c’est peu : les musées des Beaux sigle barbare désignant le Musée d’arts africains, Longchamp, Arts de , Rouen ou Montpellier comptabilisent océaniens et amérindiens, cache quelques pièces 6 chacun, à eux seuls, 300 000 entrées annuelles . que le Quai Branly nous envie, et qui complètent P Et les expositions du MuCEM ont rassemblé en 4 fort bien les collections du MuCEM . De même le Borély, Musée mois plus de 400 000 visiteurs . premier étage du Musée Cantini, peu fréquenté O Mais cela change ! La pratique du musée et de même lorsque le rez-de-chaussée accueille l’expo L l’exposition, boostée par l’année capitale, est en César (prolongée jusqu’en mars) : il dresse un I d’histoire, forte hausse y compris dans les établissements panorama du XXe siècle qui mérite largement qu’on municipaux : pour les 9 premiers mois de 2013, alors monte les marches… Quant au MAC, excentré, et T que les quatre musées rénovés viennent à peine de au Muséum d’histoire Naturelle, qui nécessite I Cantini… rouvrir, les 10 musées de la Ville comptabilisent une rénovation, ils ne rassemblent que 25 000 Q 530 000 entrées1, dont 220 000 pour l’exposition ou 28 000 visiteurs pour des expositions aussi U le Grand Atelier du Midi au Palais Longchamp . exceptionnelles que Le Pont ou Lumières . Les réouvertures Une telle évolution est remarquable, d’autant plus E qu’elle veut s’inscrire dans le temps : les grandes Les nouveautés expositions vont continuer en 2014, les conférences, Mais la Ville «y travaille», nous répond Sébastien C se succèdent ateliers pédagogiques et projections se multiplient, Cavalier, directeur des affaires culturelles qui a mis U animant des musées jusqu’alors silencieux . en place ce renouveau enfin ambitieux . À côté des Et les rénovations sont réussies . Au Musée Borély collections permanentes à redécouvrir, la Ville de L en 2013, et les les collections de faïence et d’art décoratif voisinent Marseille prévoit en 2014 des grandes expositions . T avec des œuvres contemporaines pertinemment Visage : Picasso Magritte Warhol, sur le portrait au U mises en perspective . Le Musée d’histoire de XXe siècle, se déploiera à la Vieille Charité dès visiteurs sont là Marseille recèle des trésors uniques et se visite février, complétée par les canons de la beauté R agréablement . La restauration du Palais Longchamp antique au musée d’archéologie . Puis cet été Cantini E est chaleureuse, ce qui est un exploit dans ces salles se focalisera sur Paul Delvaux et ses femmes nues L monumentales, et dans les réserves des collections errant dans des paysages glacés… Des dispositifs L exceptionnelles se cachent… qui seront exposées pédagogiques nombreux, destinés aux scolaires dès janvier . et aux familles, permettront, de Grobet Labadié E jusqu’au Préau des Accoules, de comprendre l’art Une marge de progression et l’histoire par la pratique . Et un Pass musées l était temps . Marseille, D’autres trésors, qui s’exposent dans les collections annuel, enfin, verra le jour : pour 30 €, ou 20 € deuxième ville de et permanentes, ne sont pas assez connus des Marseillais . au tarif réduit, le visiteur pourra entrer dans tous Icapitale méditerranéenne, Si les Inaugurations et Portes ouvertes rassemblent les musées de la Ville de Marseille, expositions était fâchée avec la pratique du du monde, la fréquentation régulière reste en-deçà temporaires et collections permanentes, pendant musée . La plupart des 10 musées des attentes : ainsi le Musée d’histoire de Marseille un an ! Une idée cadeau pour Noël ? gérés par la Ville, dont huit sont a rassemblé 30 000 visiteurs en un mois, dont AGNÈS FRESCHEL labellisés Musées de France depuis 16 000 pendant les trois jours d’ouverture . Soit 2003, ont connu des périodes 500 visiteurs par jour «seulement» le reste du 1 Musée Cantini, MAC, Musée Longchamp, Musée Borély, Grobet de fermeture ou de sommeil temps . De même, 80 000 visiteurs ont fréquenté La Labadié, Musée d’histoire Naturelle, Vieille Charité, Docks dommageables . 220 000 visiteurs Vieille Charité, dont 45 000 pour les expositions romains, Préau des Accoules et Musée d’Histoire de Marseille en 2012, 280 000 visiteurs au temporaires . Pourtant le Musée d’archéologie possède meilleur de la fréquentation des des antiquités égyptiennes rares, et le MAAOA, www.marseille.fr

2013, ça rapporte Le déficit annoncé de l’exposition leGrand notables ont été réalisées, et les collectivités et que 2014 sera difficile pour le monde Atelier du Midi est moins grand que les ont voté un budget de liquidation 2014 de culturel si les secteurs qui ont bénéficié de prévisions estivales ne le laissaient supposer . 1 .25 million d’euros . La situation semble la capitale culturelle ne lui rendent pas la La fréquentation s’est améliorée durant les donc nettement assainie, et la Chambre de monnaie de sa pièce ! dernières semaines, et si elle n’a pas atteint Commerce ainsi que les professionnels du A.F. les objectifs ambitieux fixés par la RMN1 tourisme se félicitent d’une année capitale l’exposition ne plombe pas les finances de excellente pour les finances… privées . Reste 1 Réunion des musées nationaux MP2013 . Le personnel ayant été nettement que ce sont essentiellement les subsides réduit depuis septembre, des économies publics de la culture qui ont été dépensés, Pourquoi ils croient à la culture, ou le grand malentendu La Semaine économique de rapporterait 6 ou 10 euros au territoire culturel de la région, 45 établissement ont (à qui ? aux entreprises et commerces) . été réalisés, rénovés ou étendus . Le budget la Méditerranée portait cette Ce que le citoyen y gagne, en culture, de MP2013 pour son fonctionnement et la année sur la Culture, envisagée n’est pas mesuré . Pas plus que ce que les production d’événements (100 millions, acteurs culturels y perdent . dont 15 par des entreprises) a eu un effet comme un facteur de dévelop- La première table ronde fut inaugurée évident sur le tourisme, les transports, la pement économique par Androulla Vassiliou, commissaire notoriété de la région, et a «transformé européenne chargée de l’Éducation et les habitudes culturelles des habitants» : 7 de la Culture, qui se réjouit de la levée 3 .7 millions de visites ont été comptabili- d’un «tabou» : «Il est permis aujourd’hui sées à la mi-octobre, pour les expositions P de parler de la fonction économique de (1 .8 million, ce qui est exceptionnel), les O la culture sans soulever de protestation.» spectacles, concerts et projections, et les L «Cela ne veut pas dire que nous devons l’y manifestations populaires dans l’espace I réduire» concéda-t-elle dans une brève public (1 .6 million de visites) . Quant au T parenthèse qui ressemblait à un déni . Car directeur du MuCEM, Bruno Suzzarelli, il de culture il ne fut plus jamais question . ne pouvait que se féliciter, le succès du I Mais de bénéfices immédiats en terme de MuCEM étant inespéré . Q «nouvelles audiences», des fonds européens Ce premier bilan semblait donc idyllique . U qui permettent le développement (la part Pourtant, interrogés sur la baisse des E de l’ dans le financement des capi- subventions des collectivités, qui avaient tales européennes est très faible…), de signé l’engagement de ne pas diminuer milliers d’emplois créés sur le long terme, les subventions courantes pour financer la C de territoires qui ont «refleuri» grâce au capitale, ils bottent en touche . Jacques U label européen : 20% d’emplois créés à Pfister répondant que ça n’est pas de L Liverpool, 28% à Sibiu… Carlos Martins, son ressort, Bertrand Collette que «les intervenant dans la table ronde suivante, engagements ont été tenus sauf à la marge» . T Jacques Pfister © Agnès Mellon souligna davantage les bénéfices sociaux de Une fois encore les acteurs culturels sont U Dès l’entrée le débat est faussé . Les acteurs la capitale portugaise (Guimaraes, capitale renvoyés à leur place . . R de l’économie se félicitent du succès éco- 2012) sur la population jeune (50% de Quant à savoir si la Capitale Culturelle a E nomique de la capitale culturelle : or au moins de trente ans) et dans une petite permis d’accroitre la culture méditerranéenne sens propre, l’économie de la culture se ville qui a vécu une expansion ; tandis que des habitants… Jamais les prévisions élec- L mesure en capital culturel, c’est-à-dire en Jacques Pfister, président de MP2013 et torales n’ont donné le Front national aussi L création de richesse culturelle et en trans- de la Chambre de Commerce, s’attacha à haut, ce qui est un très mauvais indicateur E mission de la richesse créée . Une enquête souligner qu’une coopération nouvelle était d’une culture méditerranéenne partagée, de satisfaction, après une capitale culturelle, née entre les villes et les collectivités, une et de l’exercice éclairé d’un esprit critique, devrait demander «vous sentez-vous plus manière de travailler ensemble dans un que toute entreprise culturelle devrait viser . cultivé ?», et aux artistes «avez-vous créé intérêt commun . AGNES FRESCHEL des œuvres transmissibles ?» . Or on mesure Quant à Bertrand Collette, chargé de mission le succès en visiteurs des manifestations Grands chantiers de MP2013, il rappela le La semaine économique de la Méditerranée culturelles, voire en nuitées touristiques . travail accompli en 7 ans, la structuration s’est tenue du 5 au 9 novembre à la Villa En ratio économique : 1 euro investi pour du territoire, les équipements : 660 millions Méditerranée, Marseille la culture (par qui ? les collectivités) ont été investis pour remodeler le visage Reconstruire une échelle de pensée pertinente . mais particulièrement pertinent Mais il ne s’agit pas pour Thierry autour du Mare Nostrum . Plus Fabre «d’embaumer cette édition» . prospectives, les deux dernières Il aime à affirmer que les Rencontres tables rondes interrogeront l’im- l’horizon de paix sont une «université populaire» possible paix (le 30 nov à 15 h) même si le terme n’est pas à la et la Méditerranée créatrice, table Depuis 20 ans les Rencontres d’Averroès rassemblent mode, et que le public y a un talent ronde réunissant des artistes (le fou . Les universitaires doivent 1er déc à 11h) . un public toujours plus nombreux venu écouter sortir de leurs codes, dialoguer et Un ensemble de questionnements intellectuels, chercheurs et artistes «penser la exprimer simplement leur pensée riches, complémentaires, qui complexe, ce qui est le plus difficile devrait permettre de faire le point Méditerranée des deux rives» . L’édition 2013 sera des exercices… sur l’ensemble des problématiques 8 particulièrement riche ! Ainsi, Alain de Libera fera la actuelles . En effet en présen- conférence inaugurale (le 28 nov) tant cette édition Thierry Fabre, A Bernard Latarjet le répète : les par MP2013 (à hauteur de 200 000 et participera à la première table désemparé et grave, soulignait V Rencontres d’Averroès sont depuis euros supplémentaires), la mani- ronde avec entre autres Barbara combien le présent ressemblait E le début de la candidature un volet festation comptera 5 tables rondes Cassin, débat traditionnellement peu aux horizons de paix que l’on essentiel de la programmation de au lieu des 3 habituelles, et qu’elles historique, portant cette année imaginait en 1994, lorsque les R la capitale culturelle . Parce que seront précédées de conférences sur Athènes, Jérusalem, Cordoue, accords d’Oslo et la Conférence de R l’événement est d’importance, introductives . Ensuite parce que héritage partagé ou dénié ? (le 29 Madrid permettaient d’envisager O mais surtout parce que MP2013 y cette édition «rétro-prospective» nov à 10h) . À 15h la deuxième un futur apaisé . Notre avenir est È a puisé son esprit : méditerranéen, ne se centrera pas, comme chaque table ronde interrogera les frac- bien plus sombre : «l’Europe est et voulant élaborer une pensée . année, sur un thème, mais fera un tures de ce «continent liquide» . devenue une citadelle imprenable, S Thierry Fabre, créateur et directeur point, et ouvrira des perspectives, Le lendemain, à 10h, Irène Théry les Révolutions arabes n’ont pas les des Rencontres, précise que cette sur les multiples questionnements introduira un questionnement lendemains qu’on espérait, la Syrie édition est exceptionnelle à plu- qui depuis 20 ans ont permis sur Féminin/masculin, liberté ou/ est en guerre, l’Espagne et la Grèce sieurs titres . Parce que, coproduite d’affirmer la Méditerranée comme et domination, enjeu universel sombrent et espèrent une Aube

Frontières : un drame philosophique ? La Méditerranée est-elle un monde d’un État mondial . (C’est certes dégager qui ne demandent qu’à être dépassées . On grossièrement toute pensée préscientifique, ne saurait dire la même chose d’un État : ou un ensemble d’États ? Un mais bon, c’est un article court) . qu’il reste où il est ! C’est la condition de la patrimoine commun suffit-il Pourtant, aujourd’hui encore, la frontière paix, ou du refus du colonialisme . Ce sont les n’est pas une limite, hommes eux-mêmes à autoriser cette mer comme elle est une borne qui, dans leur pensée concept rassembleur ? nécessaire pour deux Penser la Méditerranée comme un continent et leur déplacement, raisons . liquide est une utopie qui met au jour des ne doivent avoir Qu’est-ce qu’une frontière sinon l’envie de La limite concerne frontières non géographiques, dont il sera aucune limite ; pas l’abolir, de rêver au cosmopolitisme, à une celui qui la pose et question lors des Tables Rondes : la fracture les États . La fron- citoyenneté mondiale ? La frontière est ce qui se pense comme économique Nord Sud, la domination des tière est nécessaire qui divise, ruinant inlassablement tout espoir ne pouvant pas aller hommes sur les femmes, et historiquement pour un État, mais d’une citoyenneté mondiale et de mise à mort plus loin… pour l’ins- l’inégalité des «indigènes» des colonies, y ne doit pas empê- des nationalismes ravageurs . De plus son tant . La colonisation compris dans l’utopie saint-simonienne . cher la circulation horrible origine est celle des fronts militaires . et l’impérialisme nous Et puisque la Méditerranée définit un ensemble, des hommes . Or Et quelle horrible sentence que «reconduire montrent qu’a priori elle trace aussi une frontière avec ceux qui sont aujourd’hui seules à la frontière» ! Donc «frontières» ne devrait rien n’empêche des plus au sud . D’où l’absence des Africains des les marchandises cir- pas même exister en une époque moderne États de considérer à réflexions sur la colonisation et l’immigration, culent librement : le qui connaît parfaitement le globe terrestre terme l’ailleurs comme et la programmation culturelle régionale . De libéralisme mondia- et ses occupants contrairement aux pensées le leur . La borne, cela, il ne sera sans doute pas question . A.F. lisé est le nom actuel antérieures : comment en effet dans l’antiquité arbitraire, peut être du colonialisme . penser philosophiquement le monde sans le déplacée . Mais les La deuxième raison connaître géographiquement ? Le plus grand bornes qu’un sujet se fixe et les frontières est liée à la détermination positive : être penseur du cosmopolitisme que fut Marc Aurèle d’un État sont-elles du même ordre ? Eh bien libre pour le sujet c’est accepter de ne plus n’envisagea jamais Rome comme possibilité non ! Le sujet a des limites intellectuelles être tout pour être quelque chose, et se dorée fasciste, Israël s’enferme Entre les tables dans son colonialisme…» . Et La programmation culturelle des tube d’Elvis Presley It’s now or never… Et lorsqu’on lui demande s’il croit le 1er décembre, jeunes et moins jeunes se que l’élaboration d’une pensée, le Rencontres d’Averroès a pour cette lanceront dans l’Odyssée pour violoncelle et débat, le dialogue, peuvent encore 20e édition été resserrée autour chœur imaginaire de Sonia Wieder-Ather- être des armes pour éviter le pire il des quatre jours de tables rondes, ton . Des pauses musicales seront également soupire . «Que faire d’autre ? Il faut proposées les trois premiers jours entre les arrêter le Méditerranisme qui met de façon à éviter les redondances tables rondes, avec le groupe Les Camineurs tout à la sauce du jour et revenir avec les propositions de MP2013 emmené par Guylaine Renaud, troubadour à ce qui nous lie et ce qui nous et conteuse hors pair . sépare. Pour combattre la montée Au Palais des Arts se succèderont les élèves de du Front national et les horizons Les Rencontres d’Averroès ont un programme l’ERAC (École Régionale d’Acteurs de Cannes), de guerre, il faut apprendre de spécifique destiné au public scolaire, depuis qui donneront une lecture, le 29 novembre, 9 l’histoire, et écouter l’autre. Faire 2005 . Cette année, les jeunes générations de textes sélectionnés dans le cadre du projet assoir à la même table Israélien sont de surcroît conviées à un prologue de Dramaturgie arabe contemporaine porté AP (Denis Charbit ndlr) et Syrien Averroès Junior, ouvert à tous les publics : par la Friche, et la projection entre le 28 et OV le 28 novembre à 14h, rendez-vous est pris le 30 de documentaires (Voyages d’affaires en (Salam Kawakibi) va aujourd’hui LE de soi lors des Rencontres. Cela dans l’Auditorium du Parc Chanot avec la Méditerranée de Vassili Silovic, La force des n’a pas toujours été possible, et réalisatrice Samia Chala, qui présentera son femmes de Ruth Zylbermann, À la recherche RI seuls ces chercheurs peuvent poser film documentaire sur les chanteurs du groupe du goût perdu de Jean-Paul Fargier, Une RT ensemble les bases intellectuelles Zebda : Mouss et Hakim, origines contrôlées . jeunesse en révolte d’Antoine Le Rove, Al OI qui pourront peut-être construire Fouad Didi, Sylvie Paz, Malik Ziad et Bruno Intihar de Mario Rizzi, et A house for Bernarda des avancées politiques.» Allary, membres de la Cie Rassegna, donne- Alba de Lidia Peralta Garcia) . On y verra QÈ On l’espère, encore . ront ensuite un concert mêlant influences également une performance sur les aléas de US AGNÈS FRESCHEL espagnoles, algériennes et provençales . la traduction de Yalda Younes et Gaspard E La jeunesse pourra évidemment décider de Delanoë, Problème technique (le 29) . rester pour le lancement officiel de ces 20e Enfin, le 29, le projet de l’INA intitulé Med- Rencontres, avec -après la conférence inau- Mem : Partager les Mémoires audiovisuelles de C gurale- une soirée consacrée Aux sources de la Méditerranée sera présenté . Des bornes de U l’Andalousie : Federico Garcia Lorca et le cante consultations seront mises à la disposition du L jondo (création de Jesus Mendez, à la fois public durant le temps des Rencontres, avec concert, lecture et performance le 28) . Le 30, accès à plus de 4000 documents d’archives T ils seront sans doute encore plus nombreux à (radio et télévision) . U célébrer le retour de Rachid Taha sur scène, GAËLLE CLOAREC R reprenant en chœur sa fameuse reprise du E L Frontières : un drame philosophique ? L E déterminer par ses choix . Que Les 20e Rencontres serait l’identité d’un peuple d’un d’Averroès État sans frontières ? Les usages du 28 nov au 1er déc seraient-ils communs, les lois Parc Chanot, Marseille seraient-elles fondées sur une 04 96 11 04 61 justice universelle et une égalité www.espaceculture.net de fait ? Toute philosophie, surtout sur ce concept de frontières, se Jesus Mendez, soiree du 28 nov © JL Duzert du 28 nov Jesus Mendez, soiree heurte au réel, à l’histoire, au À lire social : le socialisme dans un Rencontres d’Averroès seul pays de Staline est un contre n°19 La cité en danger ? exemple superbe et terrible… Dictature, transparence et La frontière ne sépare pas, elle démocratie définit, détermine et identifie ce Sous la direction de qui est en son sein . Ainsi entendue Thierry Fabre en cette positivité, elle peut pré- Éditions Parenthèses, venir toute homogénéisation d’un 12 euros grand marché libéral, et susciter le désir d’aller vers l’autre, et non vers toi qui manges le même Un enregistrement des hamburger que moi . tables rondes de la 19e RÉGIS VLACHOS édition réalisé par mativi-marseille.fr est également disponible en DVD Retour à Marseille

Pain © Alfama Noir Films Cet hommage à Henri Tomasi fut particulièrement émouvant. Parce que le compositeur marseillais, longtemps oublié, doit aujourd’hui la reconnaissance de son œuvre à son fils Claude Tomasi, présent et 10 heureux, et que ce sont des musi- ciens marseillais qui défendent sa M mémoire. Chaque pièce, introduite U par Lionel Pons, révèle l’aspect C Mourir à la guerre solaire d’une œuvre qu’on dit E aujourd’hui méditerranéenne et Le MuCEM a consacré toute une soirée à libertaires et trotskistes, la dernière ville à qui est surtout très personnelle, M l’Espagne dans le cadre de sa programmation tomber en 1939, Madrid, et la vision terrible de s’étant gardé pendant 30 ans cinématographique, soit deux longs métrages la légion Condor allemande dessinant le nom des chapelles qui ont traversé le précédés de deux courts. En premier lieu, Les de Franco dans le ciel... quelques mois avant vingtième siècle. Cyrnos (1929), désastres de la guerre de Pierre Kast, à la d’aller frapper la Pologne. À peine une courte poème symphonique transposé pellicule très abîmée, amplifiant l’atmosphère pause, et l’on repartait avec Guernica d’Alain pour deux pianos, est traversé atroce des gravures de Goya réalisées suite Resnais, prenant de plein fouet la dimension de thèmes, de questions et de à l’invasion napoléonienne (1808-1814). Puis expérimentale de cette attaque allemande réponses, de morceaux de bravoure, El perro negro de Péter Forgàcs, excellent contre les populations civiles basques en 1937. mais paraît par endroits mièvre et travail sur des images d’archives des années Pour finir par Pain noir d’Agusti Villaronga, surchargé. Peut-être l’interprétation 30, contrastant un univers digne de Jacques film en catalan adapté de l’auteur espagnol de Fabrice et Nathalie Lanoë, trop Henri Lartigue chez les riches industriels, Emili Teixidor, une fiction éprouvante mêlant mécanique et sans respiration, n’en vivant de loisirs et de fêtes, avec les visions l’héritage sanglant de la guerre civile et la perte rendait-elle pas toutes les nuances. du monde ouvrier secoué de grèves. L’Espagne de l’innocence enfantine. Le trio pour cordes interprété par connaissait alors le mouvement anarchiste le GAËLLE CLOAREC Pythéas (Yann Leroux, Cécile plus puissant d’Europe, et l’on suit avec effroi Florentin et Guillaume Rabier) la République proclamée en 1931, la montée Ces films ont été projetés le 27 octobre possède en revanche des pages du franquisme, les communistes assassinant au MuCEM, Marseille de toute beauté, en particulier un Nocturne à fendre l’âme : dix ans après Cyrnos l’écriture est affirmée, et les trois interprètes cherchent l’émotion, s’amusent, à l’écoute, Quand le jazz est là vibrant. La troisième œuvre est une Tarek Yamani, né au Liban, était venu à Marseille, swing subtil habite les pages les plus lyriques. cantate profane, écrite en 1966, rappelle-t-il en début de spectacle, pour du rap, Parfois une note bleue s’orientalise. Des formes transposée ici pour 5 percussions il y a 11 ans. Il est passé par différents styles, du arabo-andalouses prennent un air de la New emmenées par Alexandre Régis. hip hop à l’Afro-cubain ou au flamenco… Puis Orleans. À la fougue emportée de certaines Daniel Mesguich, qui a créé ce il y a le jazz, le Prix Télonius Monk en 2010, envolées, répondent des instants nus d’une Retour à Tipasa en 1985, reprend le des concerts, des CDs, une reconnaissance simplicité évidente et dépouillée. Les passages de ce remarquable musicien autodidacte, et d’improvisation dénotent d’un sens subtil de la texte de Camus de sa belle voix à pourtant, quelle technique ! Gammes et arpèges mélodie. Ashur, cité et dieu assyrien, est aussi la diction parfaite et un peu solen- nourrissent en un jeu fluide les créations du le nom du groupe de Tarek Yamani. Auprès de nelle… Le texte se déploie sur un jeune musicien, Passegiata, ’i Yamani, lui, on entend la batterie inventive de Kristijan tapis de percussions évocatrices de Ashur, Dabke in eb Nakriz ou un bel hommage à Krajncan et le tuba de Goran Krmac. Certes l’atmosphère intime et lyrique du Coltrane avec Giant trane ; Bach se syncope avec on peut être surpris par l’entrée du tuba dans texte, le chœur d’enfants Anguelos humour dans son Prélude n°2 en do mineur, un le trio classique de jazz. Il prend la place de la (direction Bénédicte Pereira) contrebasse, il en endosse le rôle, et apporte place ses deux voix comme un des nappes sonores qui enveloppent le texte chant antique et lointain, et nous musical avec pertinence, que ce soient des partons sur la route de la beauté incursions dans les années 80 avec Everybody’s douloureuse du monde… Got to Learn Sometime de JamesWarren, ou le AGNÈS FRESCHEL retour à des morceaux plus anciens comme East of the Sun de Brooks Bowman. Le groupe Ce concert a été donné au Mucem offre un bis de Coltrane à un public conquis. le 25 octobre dans le cadre de la MARYVONNE COLOMBANI saison de Marseille Concerts

Ce concert a eu lieu le 1er novembre au MuCEM, à Marseille père. La fatalité antique s’y joue et s’y déjoue. La transgression n’apporte pas ici la mort mais un nouvel équilibre, reconstituant une Attenberg d’Athina-Rachél Tsangari photo de Despina Spyrou 2010.tif © Haos Film famille idéale sans tabou. Le film aux petits airs «almodovaresques» s’achève comme une comédie américaine autour d’un sapin de Noël. Le deuxième, Attenberg, ne propose pas d’utopie. C’est un film d’apprentissage tout en ruptures formelles, où la réalisatrice évoque non seulement l’initiation sexuelle d’une jeune fille, entre fascination 11 animalière et discours clinique sur M la mécanique des corps et des fluides, mais aussi un XXe siècle U révolu dont les cendres du père C dispersées dans la mer deviennent E la métaphore. Au fond, ces deux M films nous ont parlé d’amour, un amour à réinventer sans cesse à sa propre démesure. ELISE PADOVANI cinéma hellénique des années 40 à nos jours et l’émergence, en pleine crise économique, de Cycle cinéma Féminin/Masculin, Parlez-nous nouveaux réalisateurs indépendants, questions de genre novateurs, démystificateurs, impo- jusqu’au 18 décembre sant leurs films dans les festivals MuCEM, Marseille internationaux. Au programme, 04 84 35 13 13 deux exemples de cette «nouvelle d’amour www.mucem.org vague» grecque, Strella de Panos Le cycle Féminin/Masculin en écho cadre de la deuxième carte blanche Koutras (2009) et Attenberg d’Athi- à l’exposition Au bazar du genre se donnée à l’auteure Ersi Sotiropou- na-Rachél Tsangari (2010). Le poursuit au MuCEM jusqu’à la fin los. Son invité, le critique Michel premier est un «remix subversif de l’année. Il fut question, le 30 Demopoulos, a rappelé à un public du mélodrame classique». Œdipe octobre, du cinéma grec dans le trop peu nombreux l’aventure du en transsexuelle couche avec son Agir, interagir et réagir au MuCEM Les spectacles High Tech femme ? (le 20 nov). Enfin, la sociologuePinar premier traité de paix entre Israël et un pays Le MuCEM produit un spectacle de Nermine Selek s’interrogera sur la construction sociale arabe (le 25 nov). Lors du débat Germaine Tillion, Al Ansari intitulé L’objet du crime et son sou- des hommes dans Pouvoir masculin et sociétés vivre ensemble en Algérie, l’historien Tzvetan venir d’enfance. Mêlant le dessin, la vidéo et hiérarchisés en Question (le 27 nov). Todorov exposera les différents travaux de la musique, les différents artistes offrent une l’ethnologue (le 5 déc). manière originale d’illustrer le travail de mémoire Les débats «Histoire (le 22 nov). Les artistes syriens Kinan Azmeh et civilisations» Les débats «Sport» et Kevork Mourad proposeront également Athena Georganta, professeure en littérature Le sport peut-il être utilisé comme un moyen une performance audiovisuelle insolite autour grecque moderne, expliquera dans Lord Byron, de lutte contre les discriminations ? Georges d’événements actuels tels que les révolutions poète du Levant, l’importance de la Méditerranée Vigarello, co-directeur du Centre Edgar Morin, et du monde arabe (le 29 nov). dans les œuvres du poète anglais (le 14 nov). Entre Claude Boli, docteur en histoire contemporaine, utopie et réalité, le poète Camille de Toledo, donneront des éléments de réponses dans Sport Les débats de «genres» l’écrivain Abdelfattah Kilito et le traducteur et citoyenneté (le 2 déc). Quant au professeur Sophie Bessis, agrégée d’histoire, s’inté- Omar Berrada discuteront d’un souhait qui d’anthropologie Christian Bromberger, il ressera aux rôles que les femmes ont joués leur est cher : Je parlerai toutes les langues du s’intéressera à la mesure qui interdit la présence pendant la révolution tunisienne de 2011 dans monde (le 18 nov). Le débat Benito Mussolini et des femmes en Iran dans les stades où se Féminisme, Femmes et printemps arabe (le 13 la nouvelle Rome permettra à l’historien Luciano déroulent des compétitions d’hommes dans nov). Le psychologue clinicien Tom Reucheur Marrocu de montrer comment Mussolini a lié Offside de Jafar Panahi, les femmes et le football et Karine Espineira, docteure en sciences de le rayonnement de Rome au fascisme (le 21 en Iran et ailleurs (le 4 déc). l’information et de la communication, tenteront nov). Emmanuel Laurentin recevra Alain MuCEM, Marseille de répondre à la question Est-ce qu’on appartient Dieckhoff, directeur de recherche au CNRS, 04 84 35 13 13 à l’humanité si on n’est ni un homme ni une lors de la rencontre du Temps des Archives www.mucem.org intitulée 1978, Les accords de Camp David, le Rencontres au Pharo Après une première édition en vies (et peut-être lui donner un 2011, les Rencontres Capitales sens), voire apprendre à devenir un sont de retour à Marseille . champion . Une thématique large, Leur organisateur, Christian donc, proposée à des personnalités Auboyneau, espère pouvoir éclectiques, pour varier les points pérenniser cette manifestation de vue : Bernard Kouchner, Dou- d’envergure : 25 débats, 130 glas Kennedy ou Costa Gavras 12 invités issus des sphères écono- côtoieront Catherine Trautmann, miques, culturelles, universitaires Mgr Philippe Barbarin, François É ou politiques . 12 000 personnes Baroin ou la championne d’escrime V sont attendues, dont une forte Astrid Guyart . proportion de jeunes, «car cette À l’occasion de l’année capitale, É initiative est née d’un constat : les plusieurs débats seront consacrés à N moins de 25 ans sont désabusés, la culture, interrogeant notamment

E Photo de la 1re édition des Rencontres prise lors Capitales © Irène de Rosen sans perspective d’emploi ni pouvoir les limites de sa démocratisation M d’achat» . (le 16 novembre à 14h), ou répon- Le budget ? 500 000 euros, financés dant à la question «Moi artiste, E en bonne partie par la Ville, et d’où vient mon imaginaire et d’où N des partenaires privés : Manpower, vient mon inspiration ?» (le 15 à T Suez, Constructa, Kedge Business 14h) . Barbara Hendricks donnera S School et la banque Neuflize OBC . un récital de jazz en ouverture des L’objectif ? Rien moins que d’ima- Rencontres le 14 novembre, tandis giner une autre société, lors de que les pianistes Zhu Xiao Mei tables rondes aux sujets variés . et Jean-François Zygel se suc- On pourra ainsi successivement cèderont les deux jours suivants . réfléchir à l’entreprise de demain, GAËLLE CLOAREC se demander pourquoi la France n’arrive pas à se réformer, espérer Les Rencontres Capitales moraliser la finance, quitte à du 14 au 16 nov inventer un autre capitalisme, Palais du Pharo, Marseille émettre des hypothèses sur les 01 41 46 19 50 innovations qui vont changer nos www.rencontrescapitales.com La Villa M l’histoire «Echelles des temps» prendra place à la Villa Méditerranée. Une invitera pour deux soirées des architectes À partir du 29 novembre, l’exposition Echelles majorité de la population méditerranéenne et cinéastes à dialoguer sur l’art du «vivre des temps remplacera 2031 en Méditerranée, se concentre dans les villes . Une première ensemble», les 25 et 27 novembre . Enfin, douze nos futurs!. Sous la forme d’un parcours analyse de Marseille et Alger aura lieu le 24 danseurs algériens et burkinabés dirigés par pédagogique, l’exposition retrace l’histoire novembre, lors d’une conférence spectacle avec le chorégraphe Hervé Koubi revisiteront les de l’espace méditerranéen d’un point de vue la présentation du projet de l’Agence Nationale traditions de danses de rue dans le spectacle géologique et sociologique . Divisée en deux de Psychanalyse Urbaine, Marseille-Alger : Ce que le jour doit à la nuit (29 novembre) . temps, celui des hommes et de la terre, chaque Destins croisés, destins chargés . Un moment espace sera animé par des films et des dessins fort sera consacré à la Villa Méditerranée pour «Récits d’exils» choisis par le scientifique Jean-Luc Arnaud, l’édition 2013 du festival Image de ville qui Récits d’exils, est un cycle qui se prolongera directeur de recherche au CNRS et responsable en 2014 . Il sera inauguré, en coréalisation du pôle «Espace, Représentations et Usages» avec Marseille Objectif Danse, les 12 et 13 de la MMSH (Maison Méditerranéenne des décembre par le chorégraphe Christian Rizzo . Sciences de l’Homme) . Entre solitude et mélancolie, il racontera, par l’intermédiaire de la danse, l’exil d’un autre «Regards sur ville» danseur et performeur turc, Kerem Gelebek, Le 19 novembre, l’écrivain Sonia Chiambretto dans Sakınan Göze Çöp Batar (c’est l’œil que

animera une lecture conférence intitulée Fusée DGA-CLM Diamant © Photo Fusée tu protèges qui sera perforé). diamant . Illustrée par des témoignages et ANNE-LYSE RENAUT documents d’archives, elle racontera cette conquête de l’espace engagée par la France à Villa Méditerranée, Marseille la fin des années 60 en plein désert algérien . 04 95 09 42 52 C’est ensuite le cycle Regards sur ville qui www.villa-mediterranée.org

L’étranger à l’œuvre Présentée par Paul Rondin et Agnès Troly (directeurs associés du Festival d’) le 28 octobre, la Compagnie du Zieu de Nathalie Garraud et Olivier

© Pierre Grosbois Grosbois © Pierre Saccomano a inauguré La FabricA dans sa fonction de lieu de résidence . Après 14 jours de travail, ils ont proposé, avant la création à Bagdad, un filage de L’Avantage du printemps, commandé dans le cadre d’un projet de coopération culturelle en scène sur les clichés Orient/Occident ; première partie du cycle 14 Spectres de l’Europe autour de la figure de l’étranger, qu’ils poursuivront avec la forme itinérante Othello, É variation pour trois acteurs1 . V 29, v’là la crise «Je suis l’Arabe qui annonce le printemps. Je suis le dieu qui dort dans vos banlieues… Je suis le É Inaugurer les Plateaux de La Friche avec El Cachafaz de spectre qui hante l’Europe, je suis la légende sous les N Copi est emblématique de l’esprit qui aurait dû régner photographies de vos journaux. Je suis Othello.» Marie E en ce lieu… et Omar (Mitsou Doudeau et Omar Abi Azar) seront M Desdemone et Othello mais leur réalité d’acteurs, On ne sait ce qu’il adviendra du magni- cohabitent avec une religiosité moquée et d’étrangers l’un à l’autre, se confrontera aussi à E fique outil que sont ces salles de théâtre . et des âmes moralisatrices… Le texte, Shakespeare et à l’Histoire . Les désillusions politiques N Cela dépendra de la volonté des tutelles, constamment drôle, surenchérit à de l’une, l’engagement d’interprète pour TF1 au T de la capacité des compagnies de se chaque instant à ses propres excès qui Sud Liban pour l’autre, intercalés entre un extrait fédérer, de la volonté de désenclaver deviennent comme naturels, portés avec bégayant de Vladimir et Rosa de Godard, laissent S ce quartier, et sans doute des élections noblesse par Alain Aubin époustouflant ainsi apparaître leurs contradictions et le lien avec municipales . Le départ de Catherine en transsexuel vocal danseur de tango certains motifs d’Othello . Trahison, jalousie, menace Marnas est programmé en janvier, et pour sur talons aiguilles, Julien Duval qui des étrangers, la tragédie du Maure de Venise et son l’instant l’avenir de ce lieu magnifique joue tous les rôles annexes et chante crime passionnel se frottent en filigrane au fantasme reste dans un flou indissipé… comme un pro, Renaud Golo qui roule du non-européen . Emblématique, El Cachafaz l’est par son des mécaniques avec un parfait naturel . La Cie du Zieu sait mettre la question politique au succès public, et sa générosité : le plateau Catherine Marnas gère ce plateau en premier plan et attend un public participatif . Ce est occupé par la présence humaine de virtuose, fait bouger les groupes, dan- soir-là le dialogue, sans médiation avec la salle, cent choristes amateurs qui chantent, ser les corps, trouver une justesse aux pourtant bien remplie et aussi de quelques têtes bougent et jouent non comme des pros, moindres inflexions, et laisse l’émotion souvent «étrangères» au In, resta timide . L’acteur parce que ce serait les réduire, mais et la drôlerie affleurer sans empiéter metteur en scène libanais donnera une conclusion comme des gens qui donnent tout, et sur la gravité du message politique : clairvoyante face au reproche sur son jeu «antipa- remercient . Les quatre musiciens aussi, El Cachafaz ressemble à un opéra de thique» : «Mais le Libanais sympathique et gentil, attentifs, les suivant, les rattrapant quat’sous sud américain et évoque la c’est aussi un cliché ! Merci de vous en être aperçu .» parfois, entrent dans la partition avec crise de 29 ; mais son univers où la DE.M. un plaisir visible, audible surtout : le faim, l’injustice de la loi et la misère violon de Marie Laurence Rocca est poussent au franchissement de toutes 1au Massalia du 24 au 29 mars, au Bois de l’Aune du 31 mars ample et déchirant, Jean Bernard Rière les limites, évoque plus le nôtre . Le au 4 avril, au Festival d’Avignon 2014 fait sonner majestueusement les solos tapage du rire n’y est plus un rempart de sa contrebasse, et si Magali Rubio contre la mort . AGNÈS FRESCHEL À venir est un peu moins souple à la clarinette, Rencontre avec Thomas Jolly pour le projet l’accordéon de Jean-Marc Fabiano pose El Cachafaz a été créé à la Friche en intégral d’Henri VI avec constance les balises d’une musique du 19 au 25 octobre le 13 nov à La FabricA, Avignon surprenante . Car la véritable révélation de À venir ce Cachafaz est le talent de compositeur Dramaturgie arabe contemporaine Catherine Marnas participe aux dramaturgies d’Alain Aubin . Le chanteur lyrique, chef Le Syndrome Est-Ouest : L’avantage du printemps arabes qui se dérouleront à la Friche . Elle a passé de chœur, avait jusque là arrangé des et Happinness of a Little Family commande d’un texte à Driss Ksikes, auteur chansons populaires, écrit des musiques (du chorégraphe égyptien Mohammed Shafik) marocain, pour 6 acteurs dont une Libanaise de scène… mais jamais il n’avait fait le 30 nov à La Friche et deux Tunisiens . N’enterrez pas trop vite big entendre son univers personnel, fait Filage l’Avantage du printemps, Cie du Zieu © DE.M d’accents populaires alliés à une profon- brother parle de la jeunesse, de son rapport aux deur harmonique puissante, savamment réseaux sociaux, de son besoin de changement, des agencé pour qu’aucun interprète n’y soit menaces totalitaires, et du souvenir parti en fumée en difficulté, et que les nuances du texte d’un immeuble où le creuset multiconfessionnel soient soulignées . Les chœurs à trois méditerranéen existait encore . voix prennent aux tripes, et imposent Trois autres créations en arabe auront lieu à leur pathos dans cet univers déjanté… La Friche lors des dramaturgies arabes, et de Car la pièce de Copi est folle ! En alexan- nombreuses lectures et performances . drins espagnols, elle mêle avec une du 25 nov au 1er déc grâce unique un langage d’une crudité La Friche, Marseille inenvisageable, où meurtres, bites molles 04 95 04 95 95 ou dures, transsexualité, anthropophagie www.lafriche.org L’étranger Création et événements La saison du nouveau théâtre de la à l’œuvre Joliette-Minoterie est lancée, et marche du tonnerre de Dieu ! Après Bleu ! de la Compagnie TPO qui a ravi le jeune public (voir p18), Marseille Objectif Danse s’installe dans les lieux avec la venue exceptionnelle de la Trisha Brown Dance company, pour une reprise et revisitation des Early works de la grande dame de la post-modern dance américaine (les 12 et 13 nov, voir Zib 67) . 15 Suivra la création de la Cie Provisoire, maîtresse des lieux . Haïm Menahem porte Orlando © Frieke Janssens PÉ en lui ce texte depuis 2009, quand il a été OV traduit en français par Jörg Stickan : le (voir p16) : la venue de Guy Cassiers (du récit d’Edgar Hilsenrath, écrit en 1980, est 5 au 7 déc) . LÉ une logorrhée provocatrice, publiée d’abord C’est la première fois que le grand metteur NI aux États-Unis tant il s’apparente dans son en scène flamand, habitué du Festival d’Avi- ET impudeur à Bukowski, dans sa superbe à John gnon mais aussi de la scène nationale de I Fante . Mais si le narrateur, double explicite Martigues, mettra les pieds à Marseille . Avec M de l’auteur, erre dans les nuits américaines au Orlando, adapté du roman de Virginia Woolf, QE début des années 50, et s’affronte à la même mais à peine : on y entend tout le texte (en UN misère sociale et sexuelle, il nous parle aussi néerlandais sous-titré) . Le travail de Guy Fuck America © Philippe Houssin ET d’autre chose : Edgar Hilsenrath revient des Cassiers est ailleurs, dans la scénographie S camps, juste après la guerre, et porte le lourd époustouflante qui transforme l’espace, la Damen, incroyablement malléable, au regard passé des Juifs d’Europe, qui ne s’efface pas distance au corps de la comédienne, à sa extatique, dont on regrette seulement de ne C dans le Nouveau monde . Cela s’appelle Fuck voix, androgyne . Car Orlando, personnage pas comprendre la langue… U America, et pour ce solo Haïm Menahem sera inspiré par les travestissements Shakespea- AGNÈS FRESCHEL L accompagné aux saxos par David Rueff (du riens, traverse les siècles et change de sexe, T 21 au 29 nov) . visitant l’histoire et les mœurs, et imposant 04 91 90 07 94 Un autre événement pour clore un trimestre sur le monde le regard décalé et si ému de www.theatrejoliette.fr U décidément exceptionnel, juste avant Dansem l’écrivaine . Et celui de la comédienne Katelijne R E L L Grand Siècle E Xavier Marchand et sa peut-être contemporains de l’au- avec la Champmeslé ; et enfin auquel a pu être confronté un compagnie occuperont teur; je ne pouvais qu’entendre la malgré une structure différente empereur de 19 ans ! Quant au deux scènes marseillaises couleur des voix, la richesse des -événementielle et violente pour décor, il sera sensiblement le intentions, la force de l’actualité Britannicus, calquée sur les mou- même, entre labyrinthe et sou- en novembre 2013 et jan- -même si «contemporiser» la tra- vements intérieurs du «malgré lui venirs presque effacés de mises vier 2014 avec les «pièces gédie est une erreur-, la précision malgré elle» pour Bérénice-, les en scène antérieures . Incarner, romaines» de Racine, Britan- de l’écriture pour faire résonner deux pièces ont comme schéma toucher, sont les axes de notre nicus et Bérénice . Le metteur l’universel . de départ un acte déjà posé . Le travail et je dirais qu’un spectacle en scène éclaire son choix Mais alors pourquoi pas Phèdre ? travail actuel consiste à en révéler réussi est celui qui n’a pas d’autre de cette belle ambition en Le hasard des lectures trans- les aspects dans la mise en scène existence que celle de la mémoire diptyque formé en nécessité : Britannicus et le jeu des acteurs . du spectateur… et Bérénice ont été écrits à un Ces liens entre les deux pièces ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MARIE JO DHÔ Zibeline : On connaît votre an d’intervalle ; on a dit que le expliquent-ils le choix d’une même travail avec des auteurs parfois rôle de Titus consolait de celui distribution ? Britannicus loin du théâtre (le récent Ger- de Néron et les deux tragédies Il nous a semblé intéressant, en du 20 au 28 nov maine Tillion), et voici Racine entretiennent des rapports étroits ; écho modeste aux quatre Molière de La Criée, Marseille au programme ? Titus, élevé à la cour de Néron Vitez, de retrouver l’idée de troupe 04 91 54 70 54 Xavier Marchand : J’ai le goût était le meilleur ami de Britannicus et de privilégier un travail de fond www.theatrelacriee.com des œuvres non dramatiques qui et aurait goûté au poison ; l’état de l’acteur sur des personnages intègrent une oralité à vivre sur d’esprit de Racine au moment de parfois aux antipodes ; ainsi Anne Bérénice scène, mais la grande écriture de l’écriture est bien connu : projet Le Guernec jouera Agrippine et du 28 au 31 janv Racine s’est imposée à moi dans de carrière contre Corneille avec Bérénice . Les personnages ne sont Théâtre Joliette-Minoterie, des circonstances signifiantes : la première pièce dont atteste pas univoques et comportent tous Marseille une lecture dans la chaleur estivale la préface de la seconde, écrite ombre et lumière ; les comédiens 04 91 90 07 94 des Pouilles, à l’ombre d’oliviers en pleine aventure amoureuse auront à porter un «gigantisme» www.theatrejoliette.fr Trouvailles de labo Cela avait commencé du temps de feu Danse à Jörg Ritzenhoff, compositeur allemand tra- Aix, et ça s’appelait Colina . Les Bernardines fiquant Nietzsche,Odile Darbelley . Tzeni ont repris le flambeau et continué l’aventure, Argiriou qui chorégraphie la guerre civile avec deux partenaires européens : O Espaço grecque, Michel Cerda et Miguel Pereira, et do Tempo au Portugal, et le Tanzhaus nrw à pour finir une rencontre avec les metteurs en Düsseldorf . Et, depuis Colina s’est transformé scène Marie Josée Malis et FM Pesenti, les en Try angle, un dispositif qui permet aux philosophes Heiz Wisman et Pierre Judet artistes de se rencontrer, de passer du temps de La Combe, autour du temps au théâtre, de création en résidence, de partager leurs et de notre société impatiente… pratiques jusqu’à créer des objets communs . Zibeline, partenaire actif, diffusera sur sa web Du 21 au 24 novembre c’est le résultat de ces radio, le 4 décembre à 10h, une émission laboratoires à grande échelle dont Marseille spéciale : Politique du Temps, l’écart du Théâtre pourra découvrir l’étape ultime : 60 artistes en écho à ce Final Showing… Réalisation : 16 ont été accueillis durant trois résidences de Marie-Jo Dho, Agnès Freschel et Marc Voiry ! For Pleasure © Matthias Creutziger © Matthias Pleasure For deux semaines chacune, et 9 projets en sont AGNÈS FRESCHEL É sortis, plus ou moins longs et aboutis, mais s’agira donc de tout voir de ce Final Showing . V toujours inattendus nous dit-on, transver- On y croisera de jeunes artistes de toute l’Eu- Try Angle É saux, en mouvement, inventifs, surprenants, rope, danseurs avec musiciens et performeurs, du 21 au 24 nov N inclassables . auteurs avec comédiens et plasticiens, chacun Klap, Gare Franche, Bernardines Ils devaient en retenir 3… mais n’ont pas pu dans sa langue et sa pratique enrichissant 04 91 24 30 40 E tant les propositions sont intéressantes ! Il l’autre . Quelques noms ? Montaine Chevalier, www.theatre-bernardines.org M E N T Curieux de nos corps S Après le premier volet de Dansem décliné en 14 et 15 nov, voir p 46) avant d’aller créer Théâtre d’ à mi-parcours, avec Christian août pour cause de Capitale culturelle (voir Joseph, performance technologique, au Théâtre Rizzo (voir p 46), puis retour le 11 déc aux Zib 66), le festival de danse contemporaine de Lenche (les 19 et 20 nov) . Trois danseuses Bernardines avec This is not a love story de en Méditerranée reprend de plus belle en cette guidées par Marc Vincent joueront avec un Gunilla Heilborn… La suite dans le prochain année capitale . Arnaud Saury a lancé le bal corps absent (masculin ?) à La Friche le 21 Zibeline ! A.F. aux Bernardines (voir ci-dessous), et tous les nov, tandis qu’un autre trio, mixte, de Niv partenaires habituels de Dansem sont là . Au Sheinfeld et Oren Laor poursuivra les 22 et programme on vous recommande en particulier 23 nov la collaboration aixoise . À Klap c’est Dansem la rencontre entre deux danseuses aux univers la portugaise Marlene Monteiro Freitas qui Jusqu’au 14 déc différents mais à la présence tout aussi forte : présentera une performance outrageuse le 26 Marseille, Aix, Arles Raffaëlla Giordano et Maria Munoz sont deux nov, juste avant Balkis Moutashar et son 04 91 55 68 06 artistes précieuses (L’incontro du 4 au 7 déc music hall revisité (musique Nicolas Cante) . www.officina.fr aux Bernardines) . Avant cela, Alessandro Comme chaque année un petit détour par le Sciarroni inaugure une première collaboration de Dansem avec Aix et son Pavillon Noir (les L’incontro, Giordano © Andrea Macchia Maria Munoz et Raffaella Intégrale ? Mémoires du grand Nord, suite et fin peut- être . . remaillage, remixage et déminage, c’est dommage ! Arnaud Saury et Séverine Bauvais avaient tracé avec bonheur deux étapes dans ces territoires distants et glacés chers à Jack London, portés par la musique, la danse et la joie de jouer une fantaisie inclassable (voir Zib 60) . L’intégrale, annoncée comme telle et dessinant ainsi un horizon d’attente, déçoit un peu en avalant ou compressant les deux premiers volets (dieu merci on retrouve la glacière orange et les oreilles de chien) et Mémoires du Grand nord, Mathieu ma fille Foundation © Julian Blight en «évitant» les formes nouvelles ; faire un carreaux sèche ou gèle devant le micro et feu ou faire défaut ? On a l’impression que le ça craquelle, l’allumette fait son petit feu spectacle recule (il ne s’agit pas de régression !) dans sa petite boîte et ça crépite . . bref la devant un engagement possible dans une autre flambée de bouts de ficelle réchauffe mais énergie . Les voix résonnent dans la solitude pas tant que ça ! glacée du plateau des Bernardines et les corps MARIE JO DHÔ courent encore mais c’est le champ sonore qui occupe le devant de la scène ; Alexandre Mémoires du Grand Nord (Intégrale), Maillard muscle ses interventions musicales, création de Mathieu ma fille Foundation, réussies d’ailleurs, et nouveau venu, Manuel a été donné aux Bernardines, Marseille, Coursin crée une ambiance septentrionale en dans le cadre de Dansem et de jouant avec des sons infimes : la chemise à la Semaine du Genre le 9 novembre © Agnès Mellon © Agnès

L’UnEnsemble PIC Télémaque de a créationde mouvements, pour une marche désormais un magnifique outil militaire endiablée (Lifchitz : Do de travail : le Pôle Instrumen- animal think), une Sequenza de tal Contemporain, à l’Estaque, Berio survitaminée où la voix lieu de résidence de la musique impose aux musiciens loufo- contemporaine, de passerelles queries et drames . La Récitation entre compositeurs, de ren- n°11 Comme ça est un moment contres avec le jeune public . Un de douce folie . acte politique, si l’on en croit la Le public est conquis dans présence des représentants des cette belle salle en bois clair, collectivités : Pascale Reynier, à l’acoustique chaleureuse . Mais adjointe à la culture des 15e l’actualité de Télémaque ne se et 16e arr . qui souhaite une confinera pas à l’Estaque : un politique culturelle de qualité grand concert de l’ECO à la dans un secteur cher à Samia Criée le 19 nov (voir Zib 67), Ghali qu’elle représente ; Daniel Schuberman(n)ia au Toursky le Hermann, adjoint au Maire, qui 6 déc, où l’on retrouve Raoul vante les superbes aménage- Lay, compositeur, dans l’une de ments culturels de la ville, et ses plus belles pièces… et Bon loue les qualités techniques anniversaire Max ! (voir p56) qui de cet espace moderne ; Michel tourne dans la région . Vauzelle, qui parle de bras ten- YVES BERGÉ dus aux quartiers populaires, mais pointe la diminution À venir des budgets culturels ; et Bon Anniversaire Max ! René Olmeta, vice-président le 5 nov à 14h et 20h30 du CG13, qui renouvelle son PJP, Le Revest-les-Eaux indéfectible soutien à Raoul 04 94 98 12 10 Lay, directeur de Télémaque . www.polejeunepublic.fr L’absence de l’État dans le financement de l’équipement le 12 déc à 10h et 14h30 était en revanche manifeste . Cinéma l’Alhambra, Marseille Place à la musique : le programme 04 91 03 84 66 très éclectique, créé en janvier www.alhambracine.com aux ABD (voir Zib 60) est dominé par l’immense talent de Brigitte Symphonies électriques des Peyré qui, dans des performances nouveaux mondes théâtrales et vocales incroyables, le 19 nov électrise le plateau, joue mille La Criée, Marseille personnages en quelques lignes . 04 91 54 70 54 L’univers cocasse (Max Lifchitz, www.theatre-lacriee.com Three songs pour soprano et Mémoires du Grand nord, Mathieu ma fille Foundation © Julian Blight trompette), ludique et tonique Les Mardi du PIC : ensemble Yin (Georges Aperghis, Récitations), le 26 nov est entrecoupé de respirations Le PIC, Marseille instrumentales des excellents 04 91 39 29 13 percussionnistes Gisèle David www.ensemble-telemaque.com et Christian Bini (Kagel, Rrrr) . Gérard Occello, trompette Schubertman(n)ia sensible, est le double de la le 6 déc à 21h soprano . Les sons tuilés entre Le Toursky, Marseille chant et cuivre sont magiques, 0 820 300 033 respirent… La mise en scène www.toursky.org intelligente d’Olivier Pauls joue sur l’écoute, dans un 04 91 39 29 13 perpétuel échange de sons et www.ensemble-telemaque.com Bleu ! © Ilaria Costanzo Vêtus de chemises colorées et scintillantes, les trois chanteurs et musiciens de ZUT ont fait vibrer petits et grands, le 30 octobre au théâtre du Gymnase. Ces rockers-conteurs élaborent des mélodies entêtantes et vitaminées, soigneusement articulées sous la forme de comptines aussi divertis- santes qu’éducatives sur des rythmes rock, reggae, funk, rap... 18 Du 2 au 9 novembre, au théâtre Joliette-Minote- J rie, la compagnie TPO E embarque les enfants pour un U voyage ludique et interactif au cœur de la Grande Bleue. N Dessiner sur le sable, écouter E la musique d’un coquillage ou poursuivre une étoile de P mer, tout devient possible U grâce à un espace scénique B à la pointe de la technologie : vidéos-caméras, micros et L systèmes sensoriels actifs I en fonction des mouvements C Plaisirs de vacances effectués sur la scène. Des prouesses techniques qui e temps fort jeune public de MP2013, Cahier de transforment les enfants en vacances, a battu son plein pendant les deux petits aventuriers, à la fois semaines de vacances de Toussaint (cf Zib’ acteurs et spectateurs. Ils L partent, chacun leur tour, à 67). Au MuCEM, les enfants sont venus en nombre participer à différents ateliers, et assister (parfois la découverte de l’univers plusieurs jours de suite !) aux représentations qui marin en emboitant les pas leur étaient proposées gratuitement. Le 2 novembre, d’un voyageur perdu guidé ils ont ainsi découvert les marionnettes de la par une belle et mystérieuse Compagnie Théâtre populaire du Yourtistan, sirène. La mise en scène dans une croustillante aventure : Le sort de Karagöz. de Bleu ! est subtilement Personnages iconoclastes pleins d’autodérision et calibrée entre les chorégra- mélange savoureux des accents (italien, marseillais, phies virevoltantes des deux du bled, pied-noir...) assortis de quelques gros héros, et les instants où les mots ont emporté l’immédiate adhésion du public. enfants entrent en dialogue Que les personnages menacent le manipulateur de avec le décor pour vivre un marionnettes de faire grève, ou que l’un des héros moment d’éveil au monde claironne «Moi, par solidarité, je laisse le travail à aquatique inoubliable. ceux qui en ont vraiment besoin !», on sentait la fibre Autant de spectacles qui subversive des jeunes générations agréablement ont permis de vivre à travers titillée... la musique, le théâtre ou Le lendemain, en collaboration avec La Baleine la danse des moments qui dit «Vagues», c’est un artiste bilingue (italien/ d’apprentissages, de décou- français) qui régalait l’assistance de ses récits gigognes vertes et d’éveils culturels à inspirés du Conte des contes de Giambatista Basile. partager en famille. Sam Cannarozzi, piochant dans le Decameron de GAËLLE CLOAREC Le sort de Karagoz © Cie Théâtre populaire du Yourtistan et ANNE-LYSE RENAUT Boccace par-ci, les proverbes napolitains par-là («Si vous cherchez ce que vous ne devez pas chercher, Mondo senza il Tutto. Le comédien Fabrizio Cenci La manifestation Cahier vous trouverez ce que vous ne voulez pas trouver») tire les cartes de ce conte fantastique aux multiples de vacances s’est déroulée réussissait -malgré quelques ratés de traduction- à facettes à travers les aventures de l’indien, celles de du 16 octobre embarquer avec panache son public dans la tradition la jolie Bella ou la découverte du monde d’un enfant au 10 novembre dans divers sicilienne. né en 1492... Véritable mise en abyme, Qui découvre lieux de la Région PACA qui ? s’appuie sur un jeu d’ombres et un décor animé Surprises, découvertes et amusement ! par la projection de sublimes dessins aux traits fins. Bleu ! est joué à l’Olivier, Au théâtre Massalia, le 22 octobre, La Compagnie Des petits détails de narration et d’ambiance qui Istres, le 20 novembre à Skappa ! & associés a réussi à plonger les explorateurs transforment ce récit aussi imaginaire qu’historique 10h et 15h et à la Colonne, e d’un soir au cœur du XV siècle à travers une histoire en un moment d’éveil et d’enchantement pour ces Miramas, le 16 novembre habilement ficelée tirée du roman deNorberto Cenci Il explorateurs d’un soir, qu’ils soient petits ou grands ! à 10h Bleu ! © Ilaria Costanzo 20 Triple Axel © Agnès Mellon Stimmlos © Agnès Mellon D A N S E Klap Klap Klap Bravo à Michel Kelemenis et à l’espace, aux mouvements et aux émotions, entre ces enfants, tous d’origine les danseurs et le spectateur présent sur scène. africaine, est un peu terni son équipe pour ces questions Une façon de traiter de manière atypique la notion par la tendance très nette de proximité et du rapport à l’autre. des garçons à frimer, et de danse passionnantes et Le 19 oct, le chorégraphe Nans Martin s’interroge des filles à rester derrière. sur la thématique de l’errance dans Muô. Guidées Peut-on lutter contre ? Il le généreuses ! par la musique de Sylvain Olivier, les deux danseuses faudrait, si on veut parler improvisent une chorégraphie qu’elles vivent comme d’éducation du corps… Puis e Klap a deux ans, et l’on se demande comment «un travail sur une sorte de fenêtre toujours ouverte». trois pièces courtes : le solo la danse régionale vivait sans… 24 compagnies ont Enfin,Mathilde Monfreux a offert une performance My Way de Kelemenis, rituel Ltrouvé, du 8 au 31 octobre, un lieu pour répéter, physique et artistique étonnante lors de la présentation sacrificiel porté par la grâce fabriquer, questionner, partager entre artistes, et de Last Lost Lust. Entièrement nue, elle sort dans un de Claire Indaburu, qui finit montrer au public leur travail, dans des conditions tourbillon de violence, d’épuisement et d’exaltation sous un voile blanc comme professionnelles et une grande convivialité. Une de cette enveloppe molletonnée et immaculée de un linceul ; un duo de Chris- initiative qui fait honneur à ceux qui l’ont portée, blanc. Au sol comme dans les airs, elle enchaîne tian Ubl, dynamique ; et la et montre à quel point la création chorégraphique des allers retours époustouflants, oscillant, parfois reprise réinventée d’un petit est riche et variée dans notre région. Après Fana brutalement, entre cet état de chrysalide protecteur bijou de Bagouet, ironique Tshabalala, Ex Nihilo, Itinerrances et Caroline Bô et celui d’une effrayante liberté. pastiche de la corrida et du (voir Zib 67), la Méta-Carpe a proposé un laboratoire Le 22 oct Yendi Nammour proposait un solo mettant Paso, délicieux. La soirée se mettant en jeu le public le 14 oct, puis la Cie La subtilement en scène sa dualité, et comment l’orient conclut par un bal rouge, Parenthèse un spectacle créé en Pays de Loire, fait s’empare de son corps contemporain comme une où le public danse enfin, de récits de vie collectés, de rencontres au bal, avec mémoire ancienne qui reviendrait en elle. Puis la ensemble, avec les artistes. le très bon ensemble de jazz Paï Paï. La danseuse cie Dodescaden présente un bout de projet très AGNÈS FRESCHEL Julie Compans illumine la scène, pour ce Paso qui abouti, qui évoque la rue et l’errance, la précarité, et ANNE-LYSE RENAUT fait (trop ?) penser au Bal d’Ettore Scola. en plongeant dans le déséquilibre, le son saturé, Passionné de Wagner, Arthur Perole s’inspire des journaux jonchant le sol, faisant naître des Rues également des poèmes de Baudelaire pour créer intérieures très fortes. Le 25 oct, Montaine Chevalier Les Question de danse ont un langage scénique singulier grâce à une gestuelle reprenait des extraits de D’assise, créé l’an dernier été programmées du 8 volontairement lente et un dynamisme créé par des aux Bernardines (voir Zib 58), tandis que Ex Nihilo au 31 octobre au Klap, à changements d’angles de vue. Entre l’abstraction et renouvelait son écriture en retrouvant la scène, Marseille l’expressivité, c’est le côté le plus noir du romantisme, délaissant la rue dans Mashy. celui de la passion presque irréversible qui l’intéresse Le 28 oct Sébastien Ly danse C2I, Circulations 2 dans Stimmlos, présenté le 15 oct. C’est ensuite Isohélie, un solo déroutant, intime, retenu, contrastant toute l’éclosion d’un être partagé entre sa culture, avec le discours extrêmement labile qu’il tient ensuite son éducation et son apparence physique que nous pour l’expliquer… tandis que le duo de Samir El a fait vivre Patricia Guannel avec Lespri Ko. Mêlant Yamni, travail en cours, propose déjà de belles la danse classique, contemporaine ou traditionnelle, rencontres entre les corps. Le même soir Wendy elle évoque une palette de sentiments avec une Cornu dirige Ellipses, une pièce en cours elle aussi : sensibilité extrême et une technique implacable. ses danseurs obéissent à des contraintes très précises, Le 18 oct, le public est propulsé dans une émission aléatoires dans leur succession mais extrêmement de radio consacrée au folklore autrichien. Avec I’m déterminées, donnant aussi à voir comment des from Austria, like Wolfi !, le chorégraphe et interprète corps libres obéissent… autrichien Christian Ubl pose avec beaucoup d’hu- Le 31 oct les Questions trouvent une conclusion mour la question de l’identité d’un pays dans une en apothéose. Les élèves de la classe option danse Europe qui se voudrait uniforme. Dans Themselves de l’Ecole Bellevue ouvrent le bal avec Triple Axel, Jean-Jacques Sanchez bouleverse les rapports à une création sur le sport. Le plaisir de voir danser Vogue Parler (ou pas) du genre La Semaine du genre, une des dernières productions de MP2013, est restée relative- le hip hop ment confidentielle (voir également p 16). La biennale 2013 des arts urbains en Vaucluse La soirée d’ouverture au MuCEM donnait a tenu sa 9e édition du 15 au 24 octobre. pourtant l’occasion, très pertinemment, de Cavaillon, Le Thor, Avignon, Apt, Monteux ont relier le féminisme et la cause lesbienne, accueilli et fait circuler, à bord d’un collectif souvent occultée médiatiquement par l’ho- cohérent de 9 partenaires à géométrie variable mosexualité masculine. Une performance (et sans financement dédié, chaque structure de Cécile Proust qui rappelle le refus de la programmant indépendamment), les artistes domination masculine et du modèle du couple issus des cultures urbaines, du b.boying (ou hétérosexuel, explicite les catégories butch danse hip hop) au graffiti, du DJing au Human fem, l’évolution du terme queer, s’amuse Beatbox, et également des ateliers d’initiation. à jouer au Drag King, interroge le désir 21 À l’Auditorium Jean Moulin, au Thor, la de masculinité. Tout ça avec drôlerie et Cie Alexandra N’Possee a présenté Anima, force extraits vidéo parfaitement calés et DP mêlant arts numérique et danse hip hop, destiné choisis, et une manière d’inclure le public OA aux enfants dès 6 ans. Si le jeune public a pu dans la démonstration à la fois intrusive NL s’émerveiller de l’incessant bouillonnement et sympathique ! d’images projetées, de marionnettes articulées, Au 3bisf en revanche ça ne parlait pas. SI de jeux d’ombres ou de duels virtuels, la quête La création de Germana Civera s’avéra Germana Coudrais © Marc Civera (1) tragedy, B, The real To ET du jeune Zao se perdait malgré tout dans les particulièrement obscure. Au sens propre de morts et résurrections successives, liant I corps des 10 danseurs dont les performances -long noir, ombres qui passent, litanies de désir et pulsion de meurtre. Q noms, interminable marche silencieuse, techniques souffraient d’imprécision et s’em- Des images restent pourtant, fortes. Qui U mêlaient dans les filets virtuels. À force de tentative de contact ratée… Puis soudain, complètent bien le théâtre documentaire multiplier des tableaux disparates qui n’en après ces tableaux sans sens, un autre et mutin vu en ouverture ! E finissent plus, tout comme la musique sans particulièrement réussi, autour d’une table A.F. véritable homogénéité, cette rencontre du dressée, où un jeu autour de verre d’eau C permet de faire circuler le désir entre femmes, monde de l’animation et du monde réel a du La semaine du genre s’est déroulée U mal à résister à l’effet «jeu vidéo» abrutissant. entre hommes, entre hommes et femmes. du 2 au 10 novembre à Marseille A contrario, la compagnie Stylistic dans À ton Après cela encore un tableau mal rythmé, L image, au théâtre Golovine, à Avignon, a T su cultiver la sobriété et la maîtrise technique U pour donner du sens et colorer le mouvement. R Ici, l’utilisation des arts numériques interactifs (sons, images, et vidéo créés en direct, avec un Vertige camusien E système basé sur la détection du mouvement) Meursault, son désarroi quand sa mère L par le musicien Damien Traversaz, ont servi le meurt, l’alcool et la chaleur, le dégoût et L propos pas forcément novateur de la quête des la mer, Marie, le meurtre, l’absence de E racines, surtout en hip hop, mais en empruntant remords, le refus du mensonge, et la peur. un chemin pour le coup inventif et passionnant, et La danse d’Emio Greco essaie de porter tout quasiment indétectable techniquement. Clarisse cela mais son corps n’est plus tout à fait à Veaux, dont la danse, entre contemporain et la hauteur de ses désirs de chorégraphe : sa hip hop, se fortifie à chaque création, jouait du danse, si belle quand il l’offre à ses danseurs, clair obscur et de la félinité pour aboutir à sa manque d’ampleur et de précision, même recherche personnelle en interaction parfaite dans ses saccades caractéristiques, et sa avec les médias utilisés. tenue réaliste (chemise, chapeau mou et DELPHINE MICHELANGELI pantalon) est décalée et peu seyante. En © Alwin Poiana revanche son regard à la fois impénétrable, Drôle(s) d’Hip Hop au eu lieu dans le Vaucluse dur et perdu, porte le vertige intérieur de du 15 au 24 octobre Meursault avec une vraie conviction ; et la

Anima, Cie Alexandra N’Possee © Renaud Vezinv bande son, qui comme la scéno suit pas à pas les étapes clés du roman, contient Adapter L’Étranger pour la danse pouvait très peu de mots, et fabrique une musique sembler un pari surprenant. Mais Emio enveloppante, burlesque quand il va au Greco et surtout Pieter Scholten l’ont relevé cinéma, stridente sans excès sous le soleil, avec brio. La scénographie multimédia est comprenant deux signaux majeurs : le coup prodigieuse ! Le cadre de scène est fait de de feu qui claque, et la sentence qui tombe. centaines d’ampoules qui dessinent les états Plus qu’une adaptation, cet Étranger est une intérieurs de Meursault, des personnages lecture du roman, une exégèse, qu’on ne de BD s’animent sur les murs, les vidéos peut comprendre sans connaître l’œuvre, se projettent avec une précision et une mais qui l’éclaire et l’image. pertinence étonnante, et tout évolue vers AGNÈS FRESCHEL l’enfermement final. Car chaque détail est signifiant et conforme au déroulement L’Étranger a été créé au Jeu de Paume, à Aix, romanesque, et on ressent comme dans du 6 au 9 novembre le roman l’énigme des états intérieurs de © Benoît Paqueteau Un tel État de délabrement… Le 21 mai 1975 : première représentation allemande du Président de Thomas Bernhard à Stuttgart. Ironie du temps, le même jour s’ouvre dans la ville le procès de quatre dirigeants de Transhistoire(s) la Bande à Baader… Quand le Président se planque par peur des attentats, la Présidente Les Bancs publics nous font encore Kretzschmar : désastres de la colonisation, déclame haut et fort : «ambition, haine, rien voyager et leur festival d’automne à eux, les cruautés distillées par des personnages d’autre !», animée d’une folie qui lézardera sa 22 Rencontres à l’échelle, 8e du nom, ont déjà d’opérette, grotesque des discours et scènes vie. Au texte féroce, cinglant et corrosif sur la dessiné à mi-parcours quelques trajectoires d’autosatisfaction pompeuse sont le fond soif du pouvoir et des honneurs, l’aveuglement T qui pour être modestes n’en reflètent pas granuleux et chaotique d’un récit surprenant. des élites, la corruption, l’asservissement des H moins, sinon un état du monde, au moins une D’autres horizons -Egypte, Ethiopie, Iran- vont peuples, Michel Raskine répond par une É géographie tout intime. L’Algérie toujours, en s’inviter dans ce festival de la Belle de Mai mise en scène au couteau, et les acteurs face et en dedans, avec l’histoire en images dont l’identité bien affirmée devrait être le Marief Guittier et Charlie Nelson par une  aigres-douces du photographe de hasard et garant d’une pérennité pourtant de plus en interprétation magistrale. Bouche tordue par la T de nécessité qu’est Bruno Boudjelal, dont plus menacée ; fragilisation de la structure haine, yeux injectés de sang pour elle, fausse R l’exposition Jours intranquilles (chroniques (baisse des subventions ; disparition pro- bonhommie et lente gestuelle pour l’autre : E algériennes d’un retour) s’est terminée le 26 grammée de l’esprit de Babel, la revue des chacun soliloque, chacun rit d’un rire répugnant, octobre : quête d’une identité longtemps cultures) et questionnements sur le devenir chacun entonne le chant du désespoir (le texte noyée dans les secrets de famille, travail du lieu même dont Julie Kretzschmar, en de Bernhard est une longue complainte faite de reconstruction dans le pays d’origine bonne maîtresse de maison, semble craindre de troublantes répétitions), leurs «monologues» au milieu d’une décennie bien noire (1993- le déplacement à La Friche, préférant à faussement interrompus par leurs dialogues 2003), et surtout le «je suis photographe» la «clarification du paysage culturel» un imaginaires avec des marionnettes, poupées de comme mensonge fondateur qui lancera la ancrage actif dans un quartier qu’il est chiffon aussi muettes qu’inertes. Jamais elles machine ; le flou, le fragment, le reflet, la capital de ne pas déserter... ne pourront leur renvoyer à la face toute leur transparence obturée et le cadré décalé sont MARIE JO DHÔ médiocrité, leurs bassesses et leur désir de autant de manières de dire «je» ; de petits vengeance ! La peur de guets-apens fomentés cartons jalonnent simplement les étapes par les anarchistes les rend tour à tour hysté- et dévident une histoire de tourments sans Les Rencontres à l’échelle se poursuivent riques ou apathiques, enclins aux jérémiades aucun pathos. Le Congo, ensuite; pas celui jusqu’au 16 novembre au théâtre des Bancs ou aux atermoiements, sans cesse aux aguets, de Tintin ni celui de Gide ou de Conrad et publics et à la Friche de la Belle de Mai, surtout face aux artistes qui «sont aussi des un peu tout cela avec Éric Vuillard dont à Marseille graines d’anarchistes !». Ultime pirouette de la Thomas Gonzalez a donné une lecture 04 91 64 60 00 pièce, l’oraison funèbre du Président victime de vive en crescendo sous la houlette de Julie lesrencontresalechelle.com l’attentat tant redouté : c’est sa marionnette que l’on met en terre devant sa veuve éplorée… MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

Deux drôles de zigotos Le Président a été joué le 18 octobre smoking noir, ils déclament, sourire figé au CNCDC Châteauvallon, Ollioules dans la nasse aux lèvres ; un jeu sobre, comme parfait © Loll Willems contrepoint à la structure insaisissable de Tarkos des poèmes et à la folie des mots. On La dernière fois que Christophe Tarkos perçoit les blancs, les silences et même nous avait éblouis, c’était avec L’Argent, la ponctuation. Mais la plongée n’est pas mis en bouche par Stanislas Nordey et de tout repos, les voilà embarqués dans un Akiko Hasegawa, éblouissants (Zib’56). souffle puissant. Chacun avale les mots, C’est dire si notre attente était grande en dedans, pour mieux les recracher. Des en découvrant la création du Cabinet de phrases décousues. Des glapissements, des Curiosités, Au bord de la nuit#2, à partir cris, des jappements, vociférations, injures, d’extraits de Caisses, Carrés, Processe, exclamations, beuglements, leur corps pétri PAN et Je veux être la fuite ! La sensation des mots de Tarkos. Ils jouissent de leur de faire corps avec la «pâte-mot» de Tarkos état de mot. Ils se balancent les mots à la fut grisante grâce au bel équilibre entre face comme ils se jettent à l’eau. Et c’est la musique, la vidéo et les mots mis en trempé de la tête aux pieds (baptisés ?) scène et scénographiés par Alexandre qu’ils terminent leur course folle. Quinze Dufour, et à l’énergie totalement maitrisée jours seulement après avoir été imprégnés des acteurs Mathieu Bonfils et Laetitia de son écriture : bravo, beau tour de force ! Vitteau. Tous deux invitèrent à une lente M.G.-G. plongée dans l’univers textuel de Tarkos et l’imaginaire formel d’Alexandre Dufour, Au bord de la nuit#2 a été donné les 5, 6, 7 aquatique et sensoriel. Aux premières novembre au Théâtre du Rocher, La Garde lueurs, raides comme un I au pupitre, en L’Algérie sous toutes ses formes Le conte, la mort d’un père, le retour au pays

© Cordula Treml de ses racines… Rachid Akbal a le don de retranscrire toutes les émotions vécues par un enfant, Kaci, coincé entre deux cultures, loin des clichés communautaires. Le premier volet de la Trilogie Algérienne, Ma mère l’Algérie, est un hommage vibrant à la «terre-mère». Sur scène, Rachid Akbal plonge le public au Clowns métaphysiques cœur des montagnes Kabyles, à travers un conte traditionnel raconté par la mère de Kaci. En attendant Godot est un grand texte de les attend, dans un espace presque vide Toutes les épreuves traversées par l’héroïne théâtre. Qui demande de la modestie au est quasiment fermé. Les personnages sont sont des fenêtres ouvertes sur l’Algérie, son 23 metteur en scène, parce que les didascalies des clowns, maquillés, dérisoires et mités. peuple, ses traditions, ses paysages… Dans le PT de Beckett sont si précises qu’elles laissent Mais la présence humaine de Christian deuxième volet, Baba la France, Rachid Akbal peu de place à l’invention ; exige une méca- Mazzuchini ajoute de la chair à Didi, et ne laisse aucune place à l’imaginaire, la réalité HO nique implacable des acteurs, parce qu’ils Serge Noyelle en Pozzo rage et fait ronfler est celle de «l’arrivée triomphale» de Baba, LÉ ne savent pas ce qu’ils peuvent signifier ; ses phrases. C’est surprenant, et du coup père de Kaci, au «Pays de la chance», du travail ÂI laisse le spectateur pantelant, parce que des relations humaines se tissent entre eux, harassant au Havre, de la guerre d’Algérie, des T ce monde est noir, malgré le rire, et que de la tendresse, de la domination et de la désillusions… La justesse du jeu d’acteur, mêlée T le réel jusqu’au langage y est constam- peur, des liens, et comme une psychologie, à la beauté et aux détails du texte, co-écrit par RI ment, et dès l’entrée, détruit. Un monde étrangère au texte, et là pourtant sous- Caroline Girard, abordent de manière subtile QE post-apocalyptique imaginé après la guerre, jacente. Une lecture inhabituelle, peut-être et émouvante le parcours semé d’obstacles d’un U en proie à une déshérence métaphysique à contresens parfois, mais cohérente, et paysan kabyle venu travailler en France. C’est et pratique -les objets y disparaissent, et qui fait poindre l’espoir que l’humanité n’a aussi toute la complexité du statut d’immigrant E tout fait mal, des silences aux chaussures, pas tout à fait disparu… qui est habilement traité dans le dernier volet et au temps qui ne passe pas. La mort y AGNÈS FRESCHEL Alger Terminal 2. Accompagné par la musique C est la seule délivrance envisagée, avec la et la voix de Margarida Guia, Rachid Akbal U nuit, dans un paysage où les arbres sont À noter navigue tour à tour entre la jeunesse de Kaci en nus et où un faux Dieu qui s’appelle Godot En attendant Godot se joue jusqu’au 23 France, son travail forcé en Algérie, sa rencontre L maltraite son berger et rate ses rendez-vous. novembre. Prolongation probable… avec une belle prostituée... Le jeu du comédien T La mise en scène de Marion Coutris Théâtre Nono, Marseille prend de l’ampleur, ainsi que la mise en scène, U respecte la lettre : la pierre, l’arbre, les 04 91 75 64 59 grâce aux effets sonores et à la vidéo, un final quelques accessoires sont là, tels qu’on www.theatre-nono.com tel un véritable feu d’artifice d’émotions dont R on ne sort pas indemne… E ANNE-LYSE RENAUT L L Des hommes ordinaires La Trilogie Algérienne a eu lieu du 4 au 10 E Michel Schweizer a une façon bien à lui novembre au théâtre de Lenche, Marseille d’envisager le spectacle vivant, et les champs Alger terminal © Régine Abadia disciplinaires qui s’y réfèrent habituellement. Pour déjouer les attentes préconçues, et construire un espace de création qui désacralise la représentation, il réunit sur scène des savoir-faire, des compétences qui «redynamisent le public dans un degré de perception, de réflexion qui redonne à voir des fragments du monde […]». © Didier Olivré Après avoir travaillé avec des chiens et leurs et présent, mais plus «universellement» de maîtres dans Bleib, des adolescents dans transmission qui passera par l’échange qui Fauves, il s’intéresse dans Cartel, dont la va se créer sur scène. Il est question alors création a eu lieu au Théâtre d’Arles, à la de «donner une mémoire» en dansant, du danse classique. Et plus particulièrement plaisir (ce qui donne lieu à une discussion celle qui a rythmé la vie de Cyrille Ata- savoureuse et animée entre les «anciens» nassoff et Jean Guizerix, deux anciens et le «jeune») d’être sur scène malgré (ou danseurs étoiles de l’Opéra Garnier, et grâce ?) le travail quotidien répétitif et de Romain di Fazio, jeune danseur de déplaisant, de rencontres avec les plus 21 ans en formation. Avec eux, pris dans grands chorégraphes, de chant, de réflexions cette dynamique propre aux spectacles intimes et en même temps indubitablement de Michel Schweizer, une comédienne, générales sur les contraintes de l’âge… Maël Iger, et une chanteuse lyrique, Cette communauté éphémère révèle alors Dalila Khatir, sans oublier M. Schweizer un de ces «fragments du monde», avec lui-même, en directeur de plateau. Il ne beaucoup d’humanité. s’agit pas tant ici d’une dernière danse, DOMINIQUE MARÇON dont les pas esquissés, avec infiniment de délicatesse pour les uns et de fougue Cartel a été créé au Théâtre d’Arles pour l’autre, racontent tout le talent passé les 15 et 16 octobre Jean Zay © Celia Vinciguerra Hors des cous Elle n’a pas froid aux yeux Rouge… Il faut dire qu’avec un prénom pareil, son destin paraissait tout tracé : «Rouge, j’ai pas eu le choix de la couleur […] Rage, passion, Carmen…» La petite fille 24 bout d’une rage exubérante rentrée, Pour que le grain ne meure chantant à son miroir quelques notes T bien senties qui laissent présager d’un Il est des travaux qui apparaissent néces- l’occupation est ainsi brossé. Jean Zay avenir violent… Il l’est, dès la disparition H saires, car ils sonnent l’alarme, portent (Philippe Séjourné), en prison, analyse du père dans le canapé du salon (!), É dans une nouvelle lumière des faits, des lucidement les comportements et prépare obligée de vivre avec une mère qui fait  actions qui parfois ont été «oubliés» par des réformes qu’il pense pouvoir mettre ce qu’elle peut mais ne peut endiguer T l’histoire officielle. Ainsi celui effectué à en œuvre à la Libération. Il reçoit dans le caractère bien trempé de la fillette R partir de Souvenirs et Solitude de Jean Zay sa cellule son épouse et ses deux filles. qui annonce la couleur : «Je prendrai (éd. Belin) par Raymond Vinciguerra et Le texte de la pièce a été soumis à ces pas le bon chemin…» E Jean-Manuel Bertrand pour la Cie TETRA dernières en première lecture. Elles sont Dans cette très libre adaptation du Petit ART. Jean Zay, ministre du Front Populaire d’ailleurs présentes lors de la première au Chaperon Rouge de Charles Perrault, réforme profondément l’enseignement, Toursky. Émotion, hommage, un moment Jeanne Béziers et sa bande du groupe invente les bibliobus, crée des musées, puis, fort malgré des longueurs, une action qui Cordcore (Cie Macompagnie) s’en jugé de manière inique par Vichy, dégradé mériterait d’être resserrée. Le théâtre s’érige donnent à cœur joie pour dévoyer comme Dreyfus, emprisonné 4 ans, est ici en devoir de mémoire militant. un chaperon qui avait tout pour aller assassiné par des miliciens en juin 1944. MARYVONNE COLOMBANI contenter sa grand-mère, suivre le La pièce s’orchestre autour des textes de chemin tracé par Perrault dans son Jean Zay. Une jeune femme d’aujourd’hui Jean Zay a été joué le 17 octobre conte et subir l’effroyable destin qu’on (Nancy Madiou) distribue les tours de au Toursky, à Marseille lui connaît… C’était sans compter sur parole, interrogeant le passé qui s’anime la douce folie de Jeanne Béziers, qui avec l’homme de Vichy (Michel Grisoni), À venir offre une héroïne rebelle aux enfants industriel pétainiste et collaborateur, le le 19 nov qui apprécient le danger quand il ne jeune milicien (Mathieu Tanguy), le gar- La Colonne, Miramas fait que les frôler. La peur peut être dien de prison (Michel Panier) ancien 04 90 50 66 21 jouissive quand l’échappatoire comique de 14. Un panorama de la France sous www.scenesetcines.fr n’est pas loin ; mais que se passe t-il si Rouge tombe amoureuse du loup ? Tout ici est mis en musique, des bruitages -pertinents et très réalistes- aux chansons qui racontent la révolte adolescente Entre le soleil et le fleuve du chaperon (dont un succulent rap Entre la chaleur du soleil et la fraîcheur des aux visages la possibilité d’exprimer des qui explique le sens de l’expression eaux, peu de place pour les compromis… émotions diverses. Le spectacle destiné «la bobinette cherra»). Rouge va tracer Les Ox vénèrent le Dieu Fleuve, les Iq aux enfants ne tombe pas dans un dis- son chemin bien à elle, quitte à atterrir le Dieu Soleil, tous les ingrédients sont cours bêtifiant, se contentant de mettre dans le ventre du loup et ne plus vouloir réunis pour l’instauration d’un conflit en évidence l’absurdité des intégrismes de en sortir parce que «dehors c’est tout aussi stupide et destructeur que l’on tout poil. Le jeu des acteurs est empreint pourri»… peut l’imaginer. Les deux grands prêtres de vivacité, de fraîcheur, établissant une DOMINIQUE MARÇON antagonistes s’enferment dans l’étroitesse jolie complicité avec le public. Ne pensez d’une haine sectaire. La fille de l’un sauve pas que seuls les enfants se sont régalés ! Rouge a été chanté et joué le 29 octobre le fils de l’autre, éveillant les malédictions M.C. au Sémaphore à Port-de-Bouc paternelles. Les enfants traversent le fleuve, découvrent une île et inventent La Bataille, d’après l’ouvrage Iq et Ox de CordCore © Le Bijou une nouvelle manière de vivre. La fable est Jean-Claude Grumberg (Actes Sud Papiers), belle, adaptée de la pièce de Jean-Claude a été jouée les 15 et 16 octobre au Bois de Grumberg par la troupe Débrid’arts, l’Aune, à Aix dans une mise en scène à la fois simple et efficace deJudith Arsenault. L’utilisation À venir de masques (construits par Patricia le 17 déc Gattepaille) renforce le caractère Salle Pezet, Le Tholonet universel du propos, mais souligne aussi www.letholonet.fr les différents caractères. Les Grands prêtres aux idées monolithiques portent le 21 déc des masques complets, interdisant toute Salle Yves Montand, Saint-Cannat nuance, toute évolution, alors que ceux 04 42 57 34 65 de leurs enfants, plus réduits, laissent www.saint-cannat.fr © Marie Pietry

Des fleurs pour Asaki Fabre © P. Suite à un accident survenu alors qu’il avait 5 ans, la mémoire immédiate 25 de Stirs n’excède pas 3 minutes. Ses parents l’envoient alors vivre au Ce que nous Japon, un pays «neuf» pour lui, loin d’un quotidien dont il ne comprendrait PT pas les évolutions. Là, Asaki, sa nourrice, va accompagner chacun de HO ses pas, réinventant au gré des questions («C’est à qui ça ?», «On se sommes connaît ?», «Elle est où ma chambre ?») une action possible. Mais comment Qu’est-ce que c’est que d’être une femme noire en France LÉ vivre l’éternel recommencement ? Comment fait-on, par exemple, pour aujourd’hui ? qu’est-ce qu’être un noir Français ? En adaptant ÂI sortir de la maison-cocon et aller acheter des fleurs à Asaki ? deux des ouvrages de Léonora Miano (qui vient d’obtenir T Le metteur en scène Alexis Armengol met en mots et en images le Prix Femina pour La Saison de l’ombre, Grasset), Femme RI un sujet grave avec légèreté et poésie, créant une scénographie à in a City (seconde partie de l’ouvrage Écrits pour la parole, E hauteur du propos : la scène est à la fois maison et rues de Tokyo, l’Arche) et Blues pour Elise (Pocket), Eva Doumbia met Q et espace d’intervention à vue -projections de vidéos et de dessins en scène un groupe de femmes, des Afropéennes qui se U (magnifiques) réalisés en direct parShih Han Shaw- qui démultiplie retrouvent une fois par mois dans un restaurant, le Waliblues, E les pistes de lecture. La mémoire de Stirs (impeccable Laurent lieu de toutes les mises au point. Derrière des propos com- Seron-Keller) est alors relayée par des illustrations qui s’effacent au plètement anodins et futiles, qui englobent la coiffure, les fur et à mesure qu’il les regarde et en prend conscience, et par la voix vêtements, les déceptions amoureuses, le boulot, se nichent C d’une narratrice-accompagnatrice-complice et chanteuse (Camille des questionnements politiques qui replacent l’afropéenne U Trophème) qui déroule le fil de son histoire, jusqu’à se transformer en dans un contexte historique qui continue à la définir aux L fantôme japonais sauveur d’êtres perdus aux chevaux rouges, d’une yeux des blancs : la femme noire française ne peut être que esthétique japonisante proche du manga. On passe d’une trouvaille descendante de colonisés ou de déportés. Ce handicap T à l’autre, dans la peau d’un petit garçon qui a en fait 39 ans, puis… historique elles le vivent au quotidien, invoquant le destin U 99 ans. Stirs, tout en naïveté et innocence sauvegardées avance en de leurs pères aux «chéloïdes courant le long des cœurs» R âge, mais n’aura jamais que 5 ans, pour toujours. (cicatrices), les stéréotypes depuis trop longtemps intégrés E DO.M. comme des vérités, en se réappropriant aussi, légitimement !, la Marseillaise et le drapeau Français sur fond de musique L J’avance et j’efface a été joué aux Salins, Martigues, le 6 novembre soul… Eva Doumbia mixe les disciplines, entremêlant les L parties parlées, chantées et dansées à la cuisine, faite sur E À venir le plateau. Comme une prise de conscience qui ferait des le 7 fév goûts qui se transportent la métaphore d’une France qui Théâtre d’Arles se transforme. Reste que ce spectacle-là éclaire d’une 04 90 52 51 51 dimension humaine et bien réelle le débat actuel français www.theatre-arles.com sur un racisme toujours très présent dans une nation qui «se fantasme blanche, mais ne l’est pas» nous dit Eva Doumbia. les 18 et 19 fév Do.M. Le Jeu de Paume, Aix-en-Provence 08 2013 2013-11-09 Afropéennes a été joué au Sémaphore, www.lestheatres.net à Port-de-Bouc, le 8 novembre

CordCore © Le Bijou Les enfants de Doisneau On les croirait sortis d’une photo des tours de Pise (infernales), des de Doisneau ces six mômes murailles imaginaires et de délicats facétieux et inventifs qui jouent à jeux de domino, où s’inventent des la guerre en riant, recréent leurs parties de jonglage et de monocycle chemins de traverse et poétisent sur coquilles d’œuf d’une maîtrise le quotidien. On s’attend presque impressionnante, ils réinventent la à les voir sonner à une porte pour tradition en toute élégance. Un s’enfuir en sautant à cloche-pied. séduisant travail chorégraphique Les jeunes circassiens, parfaitement où les corps, savamment éclairés, accordés, du collectif Lapsus ont prennent le temps d’installer la Six pieds sur terre, composent des poésie… jusqu’au surréalisme final numéros au vocabulaire accessible jubilatoire. Un collectif prometteur ! mais totalement réinventés, de DELPHINE MICHELANGELI Cie Lapsus © spictacle 26 véritables petits haïkus acrobatiques en suspension et plein d’humour Six pieds sur terre s’est joué À voir C qui retracent l’insouciance de à l’Auditorium du Thor les 13 et 14 mars au PJP (Revest- I l’enfance et le goût du jeu. En les 1er et 2 novembre, les-Eaux), les 17 et 18 mars R quelques tableaux éphémères, où dans le cadre du Festival Clowns au Carré (Sainte-Maxime), Q se dressent à l’aide de briques d’Automne, Cirques Divers le 22 mars à Simiane-Collonges U E Magic fingers Ils sont huit comédiens-acrobates québécois, unis comme les 7 doigts de la main (du nom de leur Cie), unis aussi par un esprit Franck et le silence de troupe dont la complicité sur scène est éclatante. Leur 8e La Trilogie de Franck, que François Dans le second volet, Silence, se création, la bien nommée Séquence 8, se veut plus théâtralisée Cervantes travaille depuis 1996 jouent les retrouvailles de Franck que les précédentes, très chorégraphiée aussi, et aborde la (l’année où il est retourné sur les et Sylvie dans un bar où l’élève se rencontre avec l’autre, en invoquant l’amour, la peur, le rejet… avec bancs de l’école pour écrire le pre- réfugie. Pour lire. Le public assiste une profusion de numéros toujours époustouflants de virtuosité, mier volet, La table du fond), englobe au choc de conscience d’une mère de techniques maîtrisées, et d’acrobaties exécutées en toute trois points de vue en cascade sans mots qui redécouvre son décontraction surtout quand il s’agit de tourner en dérision un sur le rapport entre l’école et la enfant. La rencontre a lieu certes discours qui deviendrait trop encombrant, celui d’un Monsieur famille. Deux acteurs remarquables, («redis-moi que tu es vivant») mais le Loyal en l’occurrence, qui ponctue et annonce les numéros. Nicole Choukroun et Stephan dialogue fragile, les liens familiaux Il y a de la liberté dans ces séquences, des respirations dues Pastor, jouent en 3h40 cette per- comme inopérants. Franck reste à des improvisations longtemps travaillées, et à un mélange de formance au plus près du public, muet, délivré «du mensonge des danse/acrobatie, et de performance/poésie qui réinventent le où tous les liens psychologiques adultes qui lui avaient fait croire genre circassien. Ce qui rend même les numéros «classiques» et les sous-entendus d’une micro qu’ils pouvaient être des parents» infiniment plus intéressants : quand il s’agit d’aller faire tinter société se dramatisent avec finesse par les livres. à plusieurs reprises une cloche suspendue en haut d’un mat et invention. Littérature et théâtre Dans Le soir, l’intrigue est doulou- chinois, ou suivre la voltige d’un duo doux-dingue à la planche élèvent ici les esprits ; la famille reuse, le drame patent. La maison coréenne (planche à bascule) ; et plus poétique aussi le solo au symbolisant le poids, accablant, des parents, étouffante, où tout y cerceau aérien d’une des artistes éclairée du sol par un complice d’une libération obligatoire. Et est étriqué, abrite le théâtre d’une resté dans l’ombre, ou le jonglage bluffant de «boites à cigares»… silencieuse. distension entre deux personnes DOMINIQUE MARÇON Tout part de la disparition de Franck absentes l’une à l’autre. Les corps que sa mère Sylvie, pourtant morte s’évitent, tombent, se blessent. Séquence 8 a été donné au Théâtre de Nîmes les 5 et 6 novembre, et d’inquiétude et de solitude depuis Père carriériste, mère à côté de sa au Carré de Sainte-Maxime les 9 et 10 novembre 3 jours, ne déclare pas, ni à son vie, s’affrontent entre les mots et Séquence 8 © Lionel Montagnier père absent ni aux autorités. L’élève les non-dits, la communication ne de 4e ne rentre plus à la maison faisant qu’entériner l’échec. «Franck mais continue d’aller à l’école, est enfermé dans le silence», hurle son refuge : «Il est heureux au Erick, le père, «les livres n’ont rien à collège» assurent les profs qu’elle voir avec la réalité, c’est le contraire rencontre pour savoir ce qu’il y vit. de la vie». On comprend pourquoi Pour connaître ce fils qui «fabrique le fils s’y tapit. du silence», a rempli le vide de sa DE.M. vie mais lui reste inconnu. Et qui trouve dans les études son salut. La Trilogie de Franck s’est jouée Logique puisque «l’école est faite au théâtre des Halles, pour apprendre à quitter ses parents» Avignon, les 7 et 8 novembre. entend-on ! Vertu de l’instruction, nostalgie de l’enfance, effritement À venir des idéaux, le collégien, qui «a du 4 au 22 février trouvé une autre vie que la vie» en Plateaux de la Friche, Marseille se passionnant pour la littérature, 04 95 04 95 95 recèle en lui tous les attendus de www.lafriche.org l’adulte.

Deux soirées se suivent à l’Opéra de Marseille… mais ne se ressemblent pas ! Saison instrumentale Pour sa deuxième soirée de concert, et ouvrir une programmation instrumentale, l’Opéra de Toulon avait choisi d’accueillir sur scène le violoniste français David Grimal, soliste renommé . Avec un programme symphonique qui lorgnait pour une fois vers une modernité certaine, le public avait de quoi être un peu bousculé dans ses habitudes . À l’exception de la 7e symphonie en ré mineur op.70 de Dvorák créée en 1885, qui pouvait faire 28 figure de classique par son orchestration très influencée par le romantisme germanique, le M reste du répertoire provenait exclusivement U du XXe siècle . Avec le Concerto pour Violon et Orchestre en ré mineur op.47 de Sibelius, S l’orchestre s’aventurait pour une fois dans un I vocabulaire musical dense, âpre et rugueux, en Q avance sur son temps et loin des morceaux de U bravoure convenus, trahissant une inspiration moderne aux fulgurances mélodiques parfois E La Straniera © Christian Dresse 2013 proches de l’atonalité . Les passages de soliste offraient à l’invité la possibilité de montrer La belle «Étrangère» toute l’étendue de son savoir-faire, ce qu’il Le 5 novembre, l’Orchestre de l’Opéra est La Ciofi se donne corps et âme au personnage confirma dans une remarquable interprétation sur la scène, surplombé par son Chœur . Au de «l’étrangère», ses vocalises fleuries, ses du deuxième mouvement de la Sonate pour premier plan, Paolo Arrivabeni fusionne aigus vaillants déclenchent des hourras . Le violon de Bartók en guise de superbe bis . À l’attention, mène les musiciens à la baguette . reste de la distribution est ce qu’on trouve l’opposé de cette musique massive, l’écriture Entouré d’un «plateau» comme on en voit de mieux en France . Que dire de Ludovic pour orchestre à cordes dans Company de peu, il suit des solistes d’exception au souffle Tézier, de sa ligne de chant que nulle syllabe Philip Glass (1937-), éminent compositeur du belcanto . On découvre une «étrangeté» : ne brise, des harmoniques kaléidoscopiques répétitif américain, permit à Giuliano Carella un Bellini de 1829 intitulé La Straniera dont de son baryton, puissant et souple, sans et son orchestre de dévoiler un travail riche le livret abracadabrantesque est truffé de chichi, de ses aigus d’airain . . Une leçon ! À sur le timbre et la texture au travers de courts coups de théâtre… à pouffer ! l’applaudimètre, il l’emporte, suivi par Karine motifs mélodiques récurrents . Souhaitons que De fait, cet opus-là aurait mérité d’être mis Deshayes, bijou de mezzo à l’expression ce répertoire y soit désormais plus souvent en scène : cela aurait rendu plus lisibles les sensible et la pâte somptueuse . Et la vaillance de mise . rebondissements, combats, meurtre avorté, du ténor Jean-Pierre Furlan, son timbre EMILIEN MOREAU procès, quiproquos, doutes et rendez-vous homogène, ses aigus à saturer la trompe amoureux, suicide, derniers soupirs… Nonobs- d’Eustache laissent pantois ! Le concert de David Grimal et l’Orchestre tant, l’intérêt du genre réside dans les voix . Symphonique de l’Opéra de Toulon a eu lieu Et quelles voix ! Faute du jeu théâtral, elles à l’Opéra de Toulon le 8 novembre

se concentrent sur la musicalité, le chant pur . David Grimal © Jean-Louis Atlan …Décevant Schubert Le 6 novembre… on change de division . Le belle prestance et narrateur hors pair, sa voix Paris Mozart Orchestra dessine avec clarté et est claire, marque de l’école allemande, mais élégance les mouvements de la 5e symphonie les aigus sont poussés, dépassé qu’il est par la de Schubert, se moule dans le bras ample de texture instrumentale dont les transcriptions Claire Gibault (conjuguant, fait encore rare en s’avèrent chargées en fioritures et doublures France, chef au féminin) pour une direction ne du chant inopportunes . Il a 53 ans… sa voix payant de mine, mais au demeurant efficace . en paraît 15 de plus ! On attendait Andreas Schmidt dans un cycle JACQUES FRESCHEL de Lieder de Schubert . Spécialiste du genre, Hors-les murs Le 21 octobre, le Quintette pour entente, équilibre des registres, sons comme des mots, des rondes au-dessus du souffle tissé par des deux violoncelles vaut le détour : rendent au monde schubertien accrochées aux portées qu’on se cordes expertes : Gérard Mortier l’entrée est libre et l’auditorium son ambivalente gaité teintée passe d’un pupitre à l’autre… Le 1er (2nd violon), Odile Gabrielli & des ABD Gaston Defferre fait de grise mélancolie… violon Alexandre Amedro respire Xavier Chatillon (violoncelle) . le plein ! Les cinq musiciens, L’altiste Magali Demesse mène la à l’image d’une soprano, donne J.F. coutumiers de la fosse de la Place barque, fixant d’un geste poétique de la chaleur au chant souverain, Reyer, font preuve d’une belle la barre expressive, jetant des virevolte à faire tourner les têtes David Grimal © Jean-Louis Atlan African Jazz Roots Le Forum des Jeunes et de la Culture de Berre ponctue Fiesta régulièrement sa programmation musicale sous les influences croisées des musiques du monde, cultivant une double ouverture vers des cultures musicales particulières et envers un public à plein régime mélomane accueillant . Pulsations Pendant quatre soirées, le Dock des Suds a renoué avec Créé en 2010 par le batteur Simon Goubert et le griot/maître l’ambiance qui a fait sa réputation . Classiques et bonnes de la kora sénégalais Ablaye Cissoko, African Jazz Roots surprises de la programmation y auront sans doute aidé développe moins la fusion des styles comme d’usage dans certaines formations, mais la complémentarité et le dialogue des univers Ouvrir la Fiesta des musicaux entre la tradition africaine et le jazz modal de la veine 30 Suds avec IAM était coltranienne . Ce nouveau format, avec Sophia Domancich au faire le choix d’une Fender Rhodes qui se substitue à l’un des deux tambours sabar M double symbolique . (tambour à deux mains dont une avec baguette bois souple) U D’abord parce que le présents dans leur dernier CD (Cristal Records, 2012), en a S groupe phare du hip fait plus que la démonstration . Reprenant plusieurs titres pour hop marseillais ne offrir aussi de belles échappées improvisées (quelques effets I s’était pas produit démonstratifs du tambour, un orgue un peu envahissant), les Q dans sa ville depuis musiciens ont su laisser de l’air et de l’espace entre les temps U de longues années, forts pour des conversations jubilatoires, portés par la pulsion à l’exception d’un E et la pulsation des tricotages rythmiques, des matières sonores, concert intimiste au les contrastes des couleurs de chaque instrument, grâce au Moulin à l’automne groove par la contrebasse de Jean-Jacques Avenel toujours 2012 . Ensuite parce Avishai Cohen © Agnès Mellon présent, notamment sur le souffle vital véritablement incarné que le courant musical iden- par la flûte peuhl d’Ousmane Bâ, surnaturelle, dans un jeu à titaire à la cité phocéenne a d’humanité, d’en-commun et au six sur le mode se perdre/se retrouver au final dans l’intériorité été injustement ignoré par les message éminemment politique . inspirée du griot . programmateurs de la Capitale Africa Express restera incontesta- européenne de la culture . Les blement parmi les grands moments Découvertes retrouvailles ont donné lieu à de toute l’histoire de la Fiesta . «Ce concert ainsi que ceux à venir d’Antonio Rivas (le 21 nov) un match à domicile fusionnel Les deux moments forts du week- et Egschiglen (le 23 jan) s’inscrivent dans une dynamique de pendant lequel la bande à Akhe- end suivant sont sans aucun doute découverte de musiciens et de styles musicaux spécifiques. naton et Shurik’n a déroulé une les prestations, bien que sans Ils sont associés à une rencontre musicale avec les différents discographie longue d’un quart comparaison possible, de Skip artistes et en lien avec nos ateliers de pratiques artistiques. de siècle . Plus de deux heures de & Die et d’Avishai Cohen . Les Ces rencontres sont ouvertes à un public mélomane et plus live avec une présence marquée de premiers, nés d’une rencontre particulièrement aux élèves des ateliers musique du Forum, ainsi la vidéo digne des grands shows entre une chanteuse plasticienne qu’à toute personne pratiquant un instrument» soulignent les à l’américaine . IAM a confirmé sud-africaine et d’un musicien responsables du Forum . producteur néerlandais, jouent sa capacité à allier une mise en CLAUDE LORIN scène millimétrée, une écriture hors catégorie si ce n’est dans celle des déjantés . Électro, pop, exigeante et une proximité sincère Le concert African Jazz Roots a eu lieu le 18 octobre, avec le public . Une bousculade hip hop, rythmes latinos… et, hall du bon enfant et bigarrée comme cerise dans le cocktail survolté, Forum des Jeunes et de la Culture de Berre l’Etang seule la Fiesta, à Marseille, sait des textes engagés . On l’avait © Laurent Ferrigno en proposer . apprécié dans les jardins du Palais Le lendemain, l’événement était Longchamp l’an dernier, il nous a tout aussi gigantesque avec l’es- fait chavirer cette année . En plus cale à Marseille du projet Africa d’être un contrebassiste surdoué, Express . Une épopée maratho- Avishai Cohen fourmille d’idées . nienne conçue et dirigée par le Adepte d’un jazz métis, il a imaginé Britannique pop-rock Damon cette fois-ci la rencontre de son Albarn (Blur, Gorillaz) qui offre trio avec un quatuor à cordes très un voyage sans visa au cœur des classique qu’il a emmené vers les tendances musicales actuelles sonorités méditerranéennes . Une du continent noir . Le défilé sur heure d’émotions ininterrompue à scène de dizaines de musiciens son comble lors de son appel au n’a en rien altéré la cohérence de vivre-ensemble entre Israéliens l’ensemble . La présence d’artistes et Palestiniens . aussi bien occidentaux qu’africains À relever aussi le charisme atta- et sans compétition ni hiérarchie chant de Féfé, l’énergie sans âge entre des pointures comme Rachid de Kassav et la cumbia chaleureuse Taha, Matthieu Chedid, Tony de Toto la Momposina . Allen et Damon Albarn lui-même, THOMAS DALICANTE et d’autres à la notoriété moindre dont la pétillante Fatoumata La Fiesta des Suds s’est déroulée Diawara, font de ce spectacle une les 18, 19, 25 et 26 octobre au œuvre pleine de sens, débordante Dock des Suds, à Marseille

Avec nos yeux… L’Expérience Japonaise L’annonce faite à Marie© X--D.R Durant toute une journée, le 16 nov, la Criée met la langue des signes à l’honneur. Après des ateliers de sensibilisation, de 11h à 16h, une table ronde réunira Emmanuelle Laborit, comédienne et metteuse en scène, André Meynard, psychanalyste, Agnès Bertin, direc- trice du Parvis des Arts, et Anthony Guyon, directeur artistique de la Cie ON/OFF sur le thème Des yeux pour entendre, des mains pour parler (de 16h30 à 17h15). Elle sera suivie de la projection du film deMarion Aldighieri, Avec nos yeux (à 17h45), et du spectacle Metroworld

de la Cie ON/OFF (à 20h30), programmé par © Masaaki Tanaka le Festival Sur le Fil. Macha Makeïeff reproduit à Marseille l’Expé- 32 le 16 nov rience Japonaise qu’elle avait inventée au Théâtre La Criée, Marseille de Nîmes dont elle fut la directrice artistique de A 04 91 54 70 54 2003 à 2008. Ce temps fort est «une fenêtre U www.theatre-lacriee.com grande ouverte sur la création et l’avant-garde artistique japonaise», qui prend à contrepied les P images convenues et les poncifs habituels. Au programme, le 6 déc : la performance physique et R Ivan Romeuf en rêvait depuis longtemps. Il met visuelle de trois jeunes femmes, Mari Katayama, O en scène cette pièce de Claudel, jouée pour artiste plasticienne, Mégané, danseuse, et G la première fois en 1912. Une pièce mystique, Ann Murasato, musicienne, suivi du concert R portée par le sens du sacrifice et la foi, mais de Tomari, duo acoustique guitare et chant, aussi une pièce humaine qui met lumière les et de la danse de Kentaro mêlant hip hop et A violences des passions et des amours contrariées. spiritualité japonaise. Le lendemain, le folklore M La jeune Violaine est atteinte de la lèpre après pop-électronique de Oorutaichi précèdera M avoir donné un baiser de compassion à Pierre la danse provocante et sensuelle de Baby-Q, E de Craon. Son projet de mariage avec Jacques emmenée par la danseuse et chorégraphe se brise au profit de sa soeur Mara. L’enfant © Augustine Aldighieri Yoko Higashino. qui naîtra de cette union est ressuscitée par les 6 et 7 déc T Violaine dans la Nuit de Noël. Servis en partie Foot théâtral La Criée, Marseille H par de jeunes comédiens issus de l’ERAC et Certes, le foot est un spectacle en soi, en faire 04 91 54 70 54 É de l’ENSAT, les personnages hors du temps un objet de théâtre instaure un redoublement, www.theatre-lacriee.com  seront portés par la langue claudélienne dont une mise en abîme. Dans le cadre de MP2013, le la force évocatrice séduit, même si on n’adhère Théâtre de la Mer s’unit à deux théâtres avec T pas à son mysticisme. Avec une scénographie lesquels il entretient déjà une longue histoire : R dépouillée et des costumes colorés au début ARTA (l’association Rif pour le Théâtre Amazigh Barbès Café E de la pièce qui s’assombrissent au fur et à du Maroc), et MC (théâtre des Pays Bas). Le Au bistrot le «Barbès Café», la fête, la musique mesure de la progression de l’intrigue, Yvan foot est apparu comme le lien fédérateur le plus et la danse sont au rendez-vous tous les soirs. Romeuf veut donner une portée universelle et évident, populaire, emblématique, soulevant en C’est là que se retrouvent, autour de Lucette, symbolique à sa création. même temps les questionnements d’identité la patronne française, les artistes maghrébins du 3 au 25 déc et d’intégration. D’ailleurs, les langues des immigrés, musiciens professionnels ou amateurs. Friche du Panier, Marseille trois pays sont utilisées dans ce spectacle À travers ses souvenirs et anecdotes c’est 04 91 91 52 22 international, «on drible avec un ballon mais aussi l’histoire de l’immigration nord-africaine qui se www.theatredelenche.info avec les langues» sourit Frédérique Fuzibet, dessine, en chansons. Méziane Azaïche rend directrice du théâtre de la Mer. Confrontation de hommage aux chanteurs, aux musiciens d’ici le 18 avril techniques, de méthodes, travail d’improvisation et de là-bas, avec Lili Boniche, Salim Hallali, Le Comoedia, Aubagne pour Casablanca, à partir d’interview et du livre la grande Rimitti, Hanifa la «diva punk» kabyle, 04 42 18 19 88 du sociologue Christian Bromberger ainsi mais aussi Piaf, Ferré, Barbara... www.aubagne.fr que de textes poétiques et philosophiques du 22 au 30 nov pour Marseille, en lien avec la culture urbaine Le Gymnase, Marseille pour Amsterdam. Tout cela se fond en une 08 2013 2013 création commune où toutes les voix singulières www.lestheatres.net Villégiature s’entendent. Une belle aventure humaine ! De la Trilogie de la villégiature de Carlo Goldoni, du 15 au 24 nov Thomas Quillardet et Jeanne Candel ont Théâtre de la Mer, Marseille choisi de ne mettre en scène que des deux 09 53 29 03 53 © Julien Borel premières parties, Le Départ et La Villégiature, www.letheatredelamer.fr se saisissant de l’intrigue et de la langue avec humour et énergie pour dresser un tableau le 26 nov drôle et acéré des relations bourgeoises dans e Espace Culturel Busserine, Marseille l’Italie du XVIII siècle. À Livourne en 1761, deux 04 91 58 09 27 familles s’apprêtent à partir en vacances, entre www.mairie-marseille.fr rires et drames… du 2 au 4 déc du 16 au 21 déc La Criée, Marseille La Distillerie, Aubagne 04 91 54 70 54 04 42 70 48 38 www.theatre-lacriee.com distillerie.theatre-contemporain.net Caligula Germinal Nord et Sud dans... Oubliez Emile Zola ! Ce Germinal-là est l’œuvre d’Halory Goerger et Antoine Defoort, une fresque loufoque dans laquelle ils refont le monde, avec humour et intelligence. Des lois de la physique aux fondements de l’interaction sociale, ils rejouent la naissance d’une civilisation le temps de la représentation, dont le territoire est le plateau de théâtre et les habitants des comédiens : l’occasion de rire de nous-mêmes et de ce que nous produisons... du 27 au 30 nov Le Merlan, Marseille © Letizia Piantoni 04 91 11 19 20 Fils d’Agrippine, devenu empereur romain célèbre www.merlan.org pour ses frasques meurtrières et ses lubies 33 de dictateur suite à la douleur provoquée par les 24 et 25 mars la mort de sa sœur adorée Drusilla, Caligula Châteauvallon, Ollioules A semble hésiter sans cesse entre désespoir et 04 94 22 02 02 U amour de la vie. Stéphane Olivié Bisson met en scène la version initiale que Camus écrivit les 27 et 28 mars P en 1941, avec Bruno Putzulu dans le rôle-titre, Pavillon Noir, Aix (programmation des ATP) R privilégiant la vision humaine et complexe que 04 42 26 83 98 O développait l’auteur, d’un héros confronté à www.atpaix.com G ses angoisses, monstrueux et vulnérable à la fois, en quête d’absolu. R du 10 au 14 déc A Le Gymnase, Marseille M 08 2013 2013 © X-D.R M www.lestheatres.net Le spectacle de Jeanne Poitevin et la Com- pagnie Alzhar, en coproduction avec MP13 E (Zibeline 64), s’inspire de l’ouvrage apocryphe Des fleurs pour... d’Albert Camus, Le Premier Homme. Le texte T de Camus s’entrelace avec les paroles des gens H issus de différents points de la Méditerranée, © Alain Rico É comédiens professionnels ou pas. La lecture  du texte de Camus invite chacun à se plonger T Celui qui… dans sa propre mémoire. Ce retour sur soi Celui qui… Clin d’œil à Samuel B est une ouvre aux autres, à l’écoute, à la découverte R création de la Compagnie Éphémère avec d’une même humanité. E des comédiens du Centre d’Art Dramatique Nord et Sud dans nos histoires pour comédiens différents (le CAD) dans le le 22 nov cadre du Festival La Main dans le Chapeau, Théâtre Henri Martinet, Les pennes-Mirabeau organisé par l’association Tétines et Biberons. 04 42 09 37 80 Sur un plateau de théâtre vide au sol noir, sept www.pennes-mirabeau.org comédiens sont en quête de personnage, du texte qui leur permettra d’exister. Le texte de le 6 déc Filip Forgeau, mis en scène par Philippe Le Comoedia, Aubagne Flahaut, est parcouru de musiques, de poésie, 04 42 18 19 88 nous entraînant dans un voyage où de nouvelles www.aubagne.fr réalités se dessinent. On rit, on rêve, le théâtre tisse une toile magique où chacun se laisse prendre. Celui qui… Clin d’œil à Samuel B © L o t La barque le soir Algernon est une souris de laboratoire, dont le 3 déc Le spectacle de Claude Régy, programmé des chercheurs réussissent à accroître l’intelli- Le Comoedia, Aubagne par les ATP, est une adaptation du texte Voguer gence, ce qui les pousse à tenter l’expérience 04 42 18 19 88 parmi les miroirs extrait du roman La Barque le sur le cerveau de Charlie Gordon, un homme www.aubagne.fr soir de l’auteur norvégien Tarjei Vesaas. Le simple d’esprit qui devient en peu de temps ©X-D.R texte est porté avec une belle simplicité dans un génie... L’œuvre culte de Daniel Keyes est un jeu subtil de lumières par l’acteur Yann adaptée en monologue par Gérald Sibleyras, Boudaud. Accroché à un tronc d’arbre à la dans une mise en scène d’Anne Kessler. dérive, le personnage, à moitié noyé, vogue Gregory Gadebois est Charlie, aventurier entre conscient et inconscient. Une exploration hors du commun d’expériences scientifiques. poétique des limites, des frontières, du savoir. Spectacle proposé par les ATP d’Aix. Des Fleurs pour Algernon du 28 nov au 1er déc les 10 et 11 déc Pavillon Noir, Aix-en-Provence Le Toursky, Marseille 04 42 26 83 98 0 820 300 033 www.preljocaj.org/ www.toursky.org Une fée Tout mon amour Moi, je crois pas ! Danielle Bré et la Compagnie In Pulverem La pièce de Grumberg (éditée chez Actes Reverteris s’empare du roman de Frédéric Sud-Papiers) permet au metteur en scène Boyer qui narre les tribulations d’une très jeune Charles Tordjman de retrouver l’univers du femme vendue par son frère. De l’Est à Vienne, dramaturge qu’il avait déjà servi dans Vers toi où elle arrive enfin, elle croise les pays défaits, Terre Promise en 2008. Un couple plus vraiment une société à la dérive. Entre les illusions et jeune ne trouve plus de quoi s’accorder, la dispute la réalité, sombre, elle oppose une passivité qui ouvre la pièce semble saugrenue : «moi, étrange jusqu’au jour où elle tue Monsieur, je crois pas que les fayots font péter !» / «moi celui qui «veillait» sur elle… «Entrons dans les je crois !». Onze scènes opposent sur le jeu coulisses du monde habité» invite la metteure du crois / crois pas les deux protagonistes, en scène. qu’interprètent Pierre Arditi et Catherine le 18 nov Hiegel. Théâtre Vitez, Aix-en-Provence du 3 au 7 déc 04 42 59 94 37 Jeu de Paume, Aix-en-Provence 34 http://theatre-vitez.com © Jean-Louis Fernandez 0 820 000 422 Il s’agit du premier texte de Laurent Mauvi- www.lestheatres.net A gnier écrit pour le théâtre. La Compagnie Les Possédés l’interprète sous la houlette de

U Presque Tout l’Univers G.Jolly et A.Simon en séance de répétition © Théâtre des AteliersC.Carrignon, Rodolphe Dana, suivant au fil des répétitions P les modifications de l’auteur, lui en suggérant R parfois. Le sujet, scène traditionnelle de reconnaissance chez Molière -une jeune fille O se présente à un couple, affirmant qu’elle est G leur enfant disparue dix ans auparavant-, prend R un nouveau relief. Si l’un des parents accepte ce retour, l’autre le dénie, met en doute la A véracité des assertions de l’enfant retrouvée. M Il est question d’amour, de perte, d’ellipses, M de vide… l’écriture de Mauvignier y excelle. E les 28 et 29 nov Salle du Bois de l’Aune, Aix-en-Provence T 04 42 93 85 40 H www.agglo-paysdaix.fr É le 13 mars  On se souvient avec délices du spectacle Le Le Forum, Saint-Raphaël T Voyage sur place d’Alain Reynaud, dans son 04 98 12 43 92 R principe de double lecture, partagée entre www.aggloscenes.com l’auteur et l’acteur. C’est sur ce même schéma Cesi Cittadini © Giovanni E que le texte de Christian Carrignon Presque Tout l’Univers -en référence à l’encyclopédie Race pour la jeunesse Tout l’Univers- est mis en Créée fin novembre 2009 à Broadway, la pièce El Cid scène par Alain Simon, qui lui fait prendre L’Agence de Voyages Imaginaires s’empare du dramaturge américain David Mamet connaît avec fougue de la pièce de Corneille, dans une distanciation jubilatoire. Il s’agit encore ici un triomphe. Elle s’attaque à toute forme de d’un récit d’enfance, savoureux, à la mode des une version réécrite par Philippe Car et Yves racisme, de discrimination, de préjugés. Sont Fravega. Le théâtre se retrouve sur une scène énumérations de Pérec. Une création attendue, mis en scène deux avocats, l’un noir l’autre en coproduction entre le Théâtre des Ateliers de chapiteau, s’anime d’une musique d’inspira- blanc, qui acceptent de défendre un riche blanc tion hispanique, joue entre humour et action. et le Théâtre de Cuisine… on se délecte déjà ! accusé d’avoir violé une jeune femme noire dans er Cette tragédie qui finit bien emprunte autant du 18 au 21 et du 26 au 29 nov et 1 décembre une chambre d’hôtel. Dysfonctionnements de Théâtre des Ateliers, Aix-en-Provence à Shakespeare qu’à Tarentino. Le spectacle la justice, rôle pervers de l’argent, relativité de est conseillé à partir de 8 ans. 04 42 38 10 45 la vérité, tout est passé à la moulinette dans le 6 déc www.theatre-des-ateliers-aix.com une mise en scène de Pierre Laville avec Yvan Attal et Thibault de Montalembert. Espace NoVa, Velaux 04 42 87 75 00 du 19 au 23 nov www.espacenova.com Au pied du mur… Jeu de Paume, Aix-en-Provence Depuis sa création en 2011, le spectacle écrit 0 820 000 422 (et publié aux éditions Voix navigables) et mis www.lestheatres.net en scène par Lazare remporte les suffrages, par la poésie et la justesse de son propos. Il le 26 nov © Elian Biachini © Elian Biachini s’agit de l’histoire d’un enfant, Libellule, que Le Forum, Fréjus l’on voit grandir, des derniers rangs de la classe 04 94 17 73 70 à la cave de dealer. Aucun jugement, aucun www.aggloscenes.com cliché mais une appréhension forte et sensible qui renvoie chacun à ses propres expériences. les 27 et 28 nov Au pied du mur sans porte Théâtre de Grasse les 21 et 22 nov 04 93 40 53 00 Salle du Bois de l’Aune, Aix-en-Provence www.theatredegrasse.com 04 42 93 85 40 www.agglo-paysdaix.fr

Les Femmes de... Borges vs Goya Le Tourbillon de l’amour L’un est un looser cinquantenaire insomniaque qui veut claquer toutes ses économies pour entrer de nuit au Prado avec ses fils pour admirer les Peintures Noires de Goya, alors que ses enfants préfèreraient aller à Disneyland… L’autre n’a qu’une obsession, affronter Borges, son «père» littéraire tant admiré dans sa jeunesse mais qui ne s’est pas opposé à la dictature militaire en Argentine… sans jamais trouver le courage

© Mara Bratos© Mara de l’aborder. Arnaud Troalic met en scène, sur un rythme endiablé, l’écriture provocatrice et crue, mais aussi infiniment poétique, de Hikino © Wakano Rodrigo Garcia. Très peu connu en France, Daisuke Miura est le 3 déc un metteur en scène très en vue dans son pays, 36 Pour son dernier spectacle comme artiste Théâtre d’Arles le Japon, dont le théâtre semi-documentaire, associé des Salins, Jean-Claude Berutti met 04 90 52 51 51 centré sur le sexe, flirte avec l’outrance et A en scène Les Femmes de Bergman de Nikolai www.theatre-arles.com la subversion pour témoigner des désarrois U Roudkovski. Dans une chambre d’hôpital, d’une génération de trentenaires paumés et Ingrid vient de subir une intervention chirurgicale complexés. Lesquels se trouvent justement en P sensée lui rendre sa voix ; elle est réduite au virée dans un club privé de Tokyo, où ils viennent R silence, et à l’écoute des soliloques soi-disant pimenter leur vie le temps d’une nuit d’orgie. O bienveillants de Liv, son infirmière, qui plus tard les 27 et 28 nov G se transformera en Harriet... La référence à Théâtre de Nîmes l’œuvre et à la vie du cinéaste suédois devient 04 36 66 65 10 R prétexte à une partition virtuose... www.theatredenimes.com A Les Femmes de Bergman M du 14 au 16 nov M Les Salins, Martigues Inconnu à cette adresse 04 42 49 02 00 E www.theatre-des-salins.fr T H La Grande et fabuleuse... É Cinq vendeurs, cinq représentants de com- Â merce se retrouvent dans une chambre d’hôtel après leur journée de travail. Deux époques T (1968 et aujourd’hui) reliées par une même R problématique : réussir ou ne pas réussir sa E vente, être ou ne pas être un gagnant. Sans jugement aucun, Joël Pommerat interroge notre manière de nous penser nous-mêmes, Tonelli - Victor © ARTCOMART de concevoir ce qu’est un être humain, et À l’origine c’est un roman épistolaire, devenu nos relations. culte, que Kathrine Kressmann Taylor écrivit La Grande et fabuleuse histoire du commerce en 1938. Deux amis, Martin est allemand et vit les 28 et 29 nov à Munich, Max est juif et habite San Francisco, Les Salins, Martigues échangent des lettres sur fond de montée du 04 42 49 02 00 nazisme. La correspondance prend peu à peu www.theatre-des-salins.fr © Laurent Breard une orientation idéologique lorsqu’il apparait que Martin se laisse convaincre par l’hitlérisme les 30 et 31 janv triomphant… Delphine de Malherbe met en Théâtre de Cavaillon Planète scène Thierry Lhermitte et Patrick Timsit 04 90 78 64 64 Habitué des salles nîmoises, le Collectif Les dans les rôles-titres, repris par Charles Berling www.theatredecavaillon.com Possédés revient à l’Odéon avec Planète, pièce et Michel Boujenah à Toulon. tirée d’un texte d’Evguéni Grichkovets mise du 3 au 5 déc © Elizabeth Carecchio en scène par David Clavel et Nadir Legrand. Théâtre de Nîmes Sur scène un homme, au premier plan, parle 04 36 66 65 10 aux spectateurs, tandis qu’en arrière-plan une www.theatredenimes.com femme, dans son salon, vit sa vie, sans le voir ni l’entendre. Cet homme partage avec la salle le 6 déc ses pensées qui défilent dans une bouillonnante Théâtre de l’Olivier, Istres errance mentale. Entre ironie légère et fausse 04 42 56 48 48 naïveté, Planète est un voyage par la parole, un www.scenesetcines.fr regard simple et touchant sur la vie. du 20 au 22 nov le 12 janv Théâtre de Nîmes Théâtre Liberté, Toulon 04 36 66 65 10 04 98 00 56 76 www.theatredenimes.com www.theatre-liberte.fr Le Tartuffe Nouveau Le roi se meurt Les tableaux... Mise en scène par Gérard Gelas, la pièce Serge Barbuscia et le peintre Bruno Aimetti de Jean-Pierre Pelaez, écrite en alexandrins s’invitent dans le chef-d’œuvre du compositeur «à la manière de Molière» mais résolument Modeste Moussorgski, lui même inspiré contemporaine et originale, est jouée avec une par Hartmann, pour un conte musico-pictural «vraie grande troupe d’acteurs valeureux» : il © Bernard Richebe interprété par le pianiste Roland Conil, où fallait bien neuf comédiens pour décrire les les tableaux deviennent les acteurs principaux hypocrites modernes de tout poil et les faux de l’intrigue. humanitaires médiatiques… et nous faire rire Les tableaux d’une exposition à gorge déployée de ce qui nous désespère. les 6 et 7 déc Nouvelle création pour le metteur en scène Le Balcon, Avignon du Chêne Noir qui souhaite relever le défi de 04 90 85 00 80 «secouer le ronron culturel qui fait de Molière un www.theatredubalcon.org sage auteur classique pour révéler sa puissance subversive et arracher le masque des Tartuffes d’aujourd’hui». On lui fait confiance ! Moi Dian Fossey 37 du 14 au 24 nov Chêne Noir, Avignon A 04 90 86 74 87 U www.chenenoir.fr

© Manuel Pascual P Créée en 2005, la pièce d’Eugène Ionesco R remporta deux Molières dont celui du meilleur O acteur pour Michel Bouquet. L’immense G comédien reprend le rôle du roi tyrannique Béranger 1er, mis en scène par Georges Werler, R aux côtés de Juliette Carré, et retrouve son A auteur fétiche qui nous entraîne sur les sentiers M impénétrables de l’âme dans une réflexion M métaphysique sur la vie et la mort. le 30 nov E Opéra du Grand Avignon © Bernard Gilhodes 04 90 82 81 40 Mise en scène par Gérard Vantaggioli à partir T www.operagrandavignon.fr du récit de Pierre Tré-Hardy, Stéphanie H La Légende noire... Lanier incarne la primatologue Dian Fossey, É À l’occasion du Centenaire de la guerre 14-18, sauvagement assassinée dans les brumes  André Neyton s’inspire de faits réels et d’écrits des volcans Virungas. Une dernière nuit pour de grands écrivains français pour évoquer retracer le destin d’une vie consacrée aux T

Le médecin volant © X-D.R l’affaire du «XVe corps» constitué par des soldats grands singes, un dernier combat «drôle et R provençaux. Fusillé pour l’exemple, et malgré sauvage comme un cri» au cœur de l’Afrique E sa réhabilitation officielle, le soldat O laisse et de la nature. une plaie ouverte. Cette pièce bouleversante et les 15 et 16 nov remarquablement interprétée explique pourquoi Chien qui Fume, Avignon il n’a pas eu le temps de montrer le courage et 04 90 85 25 87 la loyauté qu’il s’était promis face à l’ennemi. www.chienquifume.com La Légende noire du soldat O les 5 et 6 déc Chêne Noir, Avignon Déplace le ciel 04 90 86 74 87 Troisième volet d’une réflexion menée parLeslie www.chenenoir.fr Kaplan, Elise Vigier et Frédérique Loliée © ECPAD autour de la question de la femme d’aujourd’hui, en proie aux mots, à la folie et la «normalité», Déplace le ciel est une pièce sur l’amour, le langage, le rêve. Face à la «pensée télé» et les Confrontation entre drame imaginaire et drame idées reçues, deux femmes se confrontent quotidien, la pièce de Molière (l’une de ses autour de l’absence d’un être aimé, traversent premières), mise en scène par Guy Simon pour la séparation et repartent dans la vie et le la Cie de la Mouvance, reprend les codes de monde. Rencontre et dédicace avec l’équipe la Commedia dell’Arte mêlée à la nécessité de du Théâtre des Lucioles après la représentation deux comédiens sans-abris de jouer avec les du 15 à Cavaillon. éléments de la rue pour gagner leur vie. Quand les 14 et 15 nov l’énergie du désespoir et la dérision servent Théâtre de Cavaillon la mécanique de la farce où le personnage 04 90 78 64 64 de Sganarelle reste toujours au cœur de la www.theatredecavaillon.com supercherie. le 22 nov le 19 nov Fabrik’théâtre, Avignon Théâtre d’Arles 04 90 86 47 81 04 90 52 51 51 www.fabriktheatre.fr www.theatre-arles.com La balade des noyés Hannibal La réunification des... Racisme, violence, sexe, amour, cauchemars, Le dernier spectacle de Joël Pommerat laisse euthanasie, culpabilité… des questions exis- peu de place à Pyongyang et Séoul, malgré son tentielles auxquelles se livre, dans un huis clos titre. Dans un univers novateur et jubilatoire, corrosif, un tandem improbable qui transporte le le metteur en scène raconte vingt histoires cadavre d’un immigré clandestin dans le coffre d’amour. Variation sur le même thème pour d’une voiture. Eva Vallejo et Bruno Soulier un état des lieux à formes multiples, semé (qui signe également la musique en direct) d’étrangeté, chacun vivant sa tragédie dans un mettent en scène le road-movie de Carlos dispositif bifrontal (scénographie Eric Soyer), Eugenio Lopez, passant du rire à l’effroi, de laissant le spectateur face à un no man’s land l’humour le plus noir à l’émotion la plus ténue. d’humanité. le 22 nov La réunification des deux Corées Théâtre Durance, Château-Arnoux/Saint- © Hervé Bellamy du 28 au 30 nov Auban Bernard Sobel adapte l’auteur allemand du CNCDC Châteauvallon, Ollioules 04 92 64 27 34 XIXe siècle, Christian Dietrich Grabbe, pour 04 90 22 02 02 38 www.theatredurance.fr se pencher sur le destin tragique d’une figure www.chateauvallon.com majeure de l’Antiquité : Hannibal. Le général A carthaginois en guerre contre Rome, interprété U par Jacques Bonnaffé, défie le sens de l’Histoire et prépare sa sortie dans une succession de P scènes hallucinantes. R les 22 et 23 nov Théâtre Liberté, Toulon O 04 98 00 56 76 G www.theatre-liberte.fr R A M Elisabeth ou l’équité © Elisabeth Carecchio M © X-D.R Changer constamment… E Autour de fragments autobiographiques de Les enfants... Michel Onfray (montés par Dominique T Dans une distance onirique et un kaléidoscope Paquet), Thomas Cousseau incarne le H d’images inspirées, loin de toute narration philosophe dans un seul-en-scène puissant classique, Fabrice Murgia poursuit son qui délivre la pensée en marche «d’un homme É questionnement sur la jeunesse et s’attaque d’action décidé à vivre pleinement le présent», Â au sujet de la dérive sectaire. Spectacle vivant selon le metteur en scène Patrick Simon. Un T et numérique se côtoient pour dénoncer tout pouvoir de résilience et un art de vivre pour R ce qui prive l’homme de sa liberté. Bluffant. une philosophie pratique qui ne sépare ni la E Les enfants de Jéhovah pensée de l’action, ni de l’émotion.

le 29 nov Mantovani © F. Eric Reinhardt Changer constamment en lumière et en flamme le 26 nov Théâtre Durance, Château-Arnoux/Saint- Fable morale tissée par le metteur en scène Auban Frédéric Fisbach et l’auteur Eric Reinhardt Le Rocher, La Garde 04 92 64 27 34 (qui signe sa première pièce) sur le monde 04 94 08 00 34 www.theatredurance.fr du travail et le capitalisme. Elisabeth (Anne www.ville-lagarde.fr © Mario Del Curto Consigny), directrice des ressources humaines d’un grand groupe industriel, est au cœur de les 27 et 28 nov ce drame hyperréaliste dans lequel elle voit sa Le Carré, Sainte-Maxime vie basculer et son équité bafouée. 04 94 56 77 77 les 11 et 12 déc www.carreleongaumont.com Théâtre Liberté, Toulon

04 98 00 56 76 © Lot www.theatre-liberte.fr Roméo et Juliette L’histoire d’amour de Shakespeare servie par le théâtre complet d’Omar Porras, qui allie aisément texte, geste chorégraphique et musique. Pour confronter deux cultures autour de l’urgence du sentiment amoureux, le metteur en scène associe à deux comédiens européens six acteurs japonais, pour «faire émerger un langage propre pour que tout ce qui diffère puisse entrer en dialogue». les 15 et 16 nov CNCDC Châteauvallon, Ollioules 04 90 22 02 02 www.chateauvallon.com La dispute © Isabelle Fournier Roméo & Juliette Le marin Mêlant le cirque, la danse et la vidéo, David Bobée réinvente l’histoire légendaire des amants de Vérone de Shakespeare avec 14 artistes, danseurs, comédiens, DJ et acrobates. Il propose un langage scénique singulier où l’expression du corps est aussi importante que celle des mots. Dans une atmosphère orientale et délibérément contemporaine, Roméo et Juliette se transforment en «héros immémoriaux, tragiques amoureux des temps modernes». le 16 nov Carré Léon Gaumont, Sainte-Maxime 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com Bonfils © Mathieu La Cie l’Individu, dans une mise en scène de les 4 et 5 déc Guillaume Clausse et Florian Haas, interprète Théâtre des Salins, Martigues la seule pièce achevée, et publiée de son vivant, 04 42 49 02 00 de Fernando Pessoa. Trois jeunes filles veillent www.theatre-des-salins.fr sur une quatrième dans son cercueil, lorsqu’un marin surgit dans l’imaginaire de l’une d’elle. Un jeu de rêves en abyme s’enchaîne, cadencé par la puissance et la beauté du texte poétique de l’auteur. Le marin serait-il réel ? Dans le cadre de la deuxième édition de Parole Les 5 et 6 déc d’Ados, huit élèves de l’option théâtre du lycée Salle , Cannes d’Altitude de Briançon ont travaillé sous la tutelle 04 97 06 44 90 de la metteure en scène Lucile Jourdan, pour www.madeincannes.com interpréter la pièce de Marivaux. Encadrés par la Cie Les Passeurs, les apprentis comédiens actualise et pose un regard nouveau sur ce texte du XVIIIe siècle racontant l’expérience étonnante d’isolement vécue par quatre adolescents. les 19 et 20 nov Théâtre du Briançonnais, Briançon 04 92 25 52 42 www.theatre-du-brianconnais.eu © Christophe Raynaud de Lage

Un fil à la patte © Marc Ginot Illumination(s) ✓✓✓ Trois époques, trois histoires, trois destins. Oscillant entre le rêve et la réalité, une dizaine 9 NOVEMBRE > de jeunes hommes, qui ont grandi dans la 14 DÉCEMBRE 2013 cité du Val Fourré à Mantes-la-Jolie, ont prêté ✓✓✓ leur corps, leur voix et leurs mots à Ahmed MARSEILLE Madani. Ils dansent, chantent tout en traitant AIX-EN-PROVENCE ARLES de sujets aussi différents que la guerre d’Algérie, L’OFFICINA PRÉSENTE la condition des jeunes des banlieues ou encore ✓✓✓ l’exil dans des scènes émouvantes et drôles. le 19 nov Le metteur en scène, Jean-Claude Fall propose Théâtre de Grasse une adaptation vivifiante et dynamique du 04 93 40 53 00 chef-d’œuvre de Georges Feydeau. Transposée www.theatredegrasse.com dans les années 50, l’histoire cocasse et folle de l’aristocrate Fernand Bois d’Enghien et de sa maitresse Lucette est rythmée de manière subtile et atypique, notamment par les mélodies de Reinhardt Wagner interprétées sur scène par trois musiciens, et jouées et chantées par une pléiade de comédiens exceptionnels. Louis Athenas © Francois le 26 nov Théâtres en Dracénie, Draguignan 04 94 50 59 59 www.theatresendracenie.com INFOS/RÉSERVATIONS : +33 (0)4 91 55 68 06 w w w.dansem.org le 30 nov Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberté.fr

Les mômes sont de «sorties» ! Jusqu’à la fin de l’année, la programmation du Cendrillon fille d’aujourd’hui © Guillaume Ledieu 7 déc). Au Grand Théâtre de Provence, le festival Momaix ne désemplit pas et continue théâtre anglais et le hip hop ne font qu’un. Dans de proposer au jeune public des événements Roméos et Juliettes, le chorégraphe Sébastien artistiques nombreux et variés. Lefrançois s’est lancé le défi de retranscrire, à Le théâtre Antoine Vitez ouvre ses portes à travers la danse et le cirque, toute la puissance de jolis spectacles parmi lesquels Bagatelle des émotions de l’œuvre emblématique de avec Roland Schumacher dans le rôle de Shakespeare (le 5 déc). L’œuvre de Stanley Cornelius, un vagabond qui n’a pour seul bien Kubrick adaptée au langage du corps, c’est qu’une drôle de poussette et une histoire qui une nouvelle odyssée accessible aux petits et aborde les problèmes du quotidien comme grands que propose les 18 danseurs de la Cie l’angoisse, le courage, l’argent ou la propriété israélienne Batsheva Dance Compagny avec (les 26 et 27 nov). Juliette, quant à elle, est Sadeh 21 (du 6 au 7 déc à Ollioules, le 10 déc l’héroïne de La vache sans herbe mise en scène à Istres, du 13 au 15 déc à Aix). Enfin, le3bisf par Agnès Régolo. Autour d’elle, un médecin présente La part du colibri interprétée par la 42 en détresse, un papa qui a rejoint les anges et compagnie Tandaim. Une fable écologique et A une maman étonnante qui insuffle un vent de futuriste dans laquelle le jeune public découvre révolte et une énergie fabuleuse dans l’univers ce que sera le monde en 2073 quand la Grande U fragile de la jeune fille (le5 déc). Le théâtre du Terre peuplée d’animaux aura disparu… (les P Jeu de Paume accueille le collectif Hangar Côté danse, le collectif Via Katlehong Dance est 17 et 18 déc). Palace pour la présentation de Cendrillon, fille invité au Pavillon Noir. Originaires d’Afrique du Festival Momaix R d’aujourd’hui, une manière originale et décalée Sud, les danseurs présentent un cabaret insolite jusqu’au 21 déc O d’utiliser le conte des Frères Grimm et de mêlant chants traditionnels, danses africaines, Pays d’Aix G Perrault pour parler de la famille recomposée hip hop ou encore le gumboots, célèbre danse 04 42 91 99 19 R (le 29 nov). des mineurs en bottes de caoutchouc (du 4 au www.momaix.fr A M M Bac à Fouilles © Alban Halry Flûtt ! Le Petit chaperon... E Une danseuse, une musicienne et des mini C’est toute l’émotion du conte de Perrault cerfs-volants… Avec délicatesse, deux oiseaux qui est mise en lumière grâce à la compagnie J vivent leurs premiers souffles de vie. Au fil des Divergences. En partenariat avec le KLAP, la E notes, ils prennent leur envol et affrontent le compagnie propose une création chorégraphique monde social avec courage et tendresse. La expressionniste et sensorielle. Les mots ne U compagnie Piccola Velocità met en scène un sont plus la clef du récit classique du Petit N spectacle d’éveil qui, tout doucement, interpelle chaperon rouge. Explosive et légère à la fois, E l’univers de l’adulte tout en éclairant la curiosité la mise en scène laisse place au corps et aux de l’enfant. À partir de 2 ans. effets sonores pour provoquer des sensations P du 13 au 21 déc inattendues chez le spectateur. U Le Lenche, Marseille Le Petit chaperon rouge B 04 91 91 52 22 les 3 et 4 déc (au KLAP) L www.theatredelenche.info Théâtre Massalia, Marseille © Hélène Dattler 04 95 04 95 70 I www.theatremassalia.com C © Erik Damiano

Autour d’un bac à sable, Lila Berthier et Claire Leyat se transforment en archéologues drôles, aventurières et curieuses. Au cours de leur fouille, elles font de nombreuses découvertes et racontent toutes sortes d’histoires aussi Kipkappen L’excentrique coiffeuse, Mrs Promptly, enseigne fantastiques qu’historiques. Rythmée par une au plus grand nombre l’invention du célèbre musique de , la compagnie Vincent Trouble Qui kipkap qui rend chaque client libre et joyeux. crée une comédie pétillante et ludique bout ! Mais un jour, l’arrivée d’un élève très particulier appréciée des petits comme des grands. À va bouleverser toute sa vie… et partir de 3 ans. Pascale Platel la compagnie belge BRONKS s’emparent d’une le 22 nov histoire imaginaire et captivante pour démontrer Théâtre du Golfe, La Ciotat subtilement toute la difficulté d’évoluer en tant 04 42 08 92 87 qu’enfant. Dès 7 ans. www.laciotat.com Kipkappen (bar bobard) du 21 au 24 nov du 4 au 7 déc Théâtre Massalia, Marseille Le Lenche, Marseille 04 95 04 95 70 04 91 91 52 22 www.theatremassalia.com www.theatredelenche.info L’enfant sauvage © Karine Barbier Oh boy ! E tu ? C’est le juron préféré de Barth. Irresponsable et maladroit, il avance dans la vie de manière insouciante et terriblement amusante. Le jeune homme refuse de grandir et démontre malgré lui que l’humour est une véritable force. En s’inspirant du livre de Marie-Aude Murail, Olivier Letellier met en scène une histoire bouleversante et attachante qui a reçu le Molière Jeune Public 2010. Dès 9 ans. le 28 nov Théâtre d’Arles 04 90 52 51 51 www.theatre-arles.com

les 10 et 11 avril 43 Salle culturelle, Simiane-Collongue «En l’an 1800, des chasseurs aperçurent une A silhouette humaine… c’était un enfant, un garçon 04 42 22 62 34 www.simiane-collongue.fr U entièrement nu». Considéré comme un monstre © X-.D.R de foire et mis à l’écart de la société pendant «D’où viens tu ?» C’est une question universelle P près de 12 ans, l’enfant sauvage arrivera-t-il à que se posent les trois interprètes de la Cie retrouver le goût de la vie et des autres ? La Cie Lunasol. Au rythme de la guitare et du chant, R 7e ciel fait renaître chez le public ce sentiment ils créent un monde sensible et poétique. Sous O de fascination de l’étrange et du différend qui la forme d’une «balade musicale d’ombres G rassure, questionne et effraye. Dès 9 ans. dansées», le spectacle apporte, grâce à l’éveil R le 29 nov artistique, une réponse adressée aux grands Le Comoedia, Aubagne comme aux petits dès 3 ans. Programmation A 04 42 18 19 88 par l’association Éveil artistique des jeunes M www.aubagne.fr publics. M les 13 et 14 nov E L’Entrepôt, Avignon 04 90 85 59 55 J Le chevalier de... www.festivaltheatrenfants.com Don Quichotte n’a aucun secret pour eux. E Les quatre comédiens de la Cie Les loups U masqués se l’approprient et jouent tour à tour N les aventures chevaleresques de leur héros Jérémy Fisher E favori. Un récit fantastique auquel se mêlent Jérémy est différent des autres enfants. Il a les les mélodies de la guitare, du saxophone, de mains et les pieds palmés. Considéré comme P la flûte et d’instruments surprenants comme une attraction commerciale, seul l’amour de U le cajon (caisse de résonance) ou le sanzula ses parents reste intact. Mêlant les sentiments (clavier en métal). d’impuissance, d’inattendu ou encore de soli- B Le chevalier de la mancha tude, toute la richesse du texte de Mohamed L le 29 nov © X-D.R Rouahbi est mise en valeur grâce à l’adaptation I 3 Casino, Gardanne scénique drôle et énergique de la compagnie C 04 42 51 44 93 Tête haute Hauts les crânes. www.ville-gardanne.fr Une jeune princesse abandonnée trouve refuge les 11 et 12 déc au cœur de la forêt. Heureuse, elle s’occupe en Chapelle des Pénitents Blancs, Avignon lisant tous les mots de son dictionnaire qu’elle 04 90 85 59 55 ne quitte plus. Mais la situation est éphémère www.festivaltheatrenfants.com 20 000 lieues sous... et de nombreuses épreuves l’attendent… Joël En 1869, le Professeur Aronnax vit une expédition Jouanneau et le collectif MxM explorent le 3 avril sous-marine des plus fantastiques au bord du toute la magie de l’association du texte et Le Comoedia, Aubagne Nautilus. Entre le conte fantastique et le théâtre de l’image à travers un récit initiatique aussi 04 42 18 19 88 d’objet, la Cie Imaginaire adapte au théâtre tendre qu’inquiétant. Dès 6 ans. www.aubagne.fr l’œuvre de Jules Verne pour faire revivre au le 29 nov public une fabuleuse épopée emprunte d’un Théâtre de Cavaillon regard précurseur sur le développement durable 04 90 78 64 64 © X-D.R et l’humanisme. Dès 7 ans. www.theatredecavaillon.com le 10 déc Espace NoVa, Velaux le 10 janv 04 42 87 75 00 Le Carré, Sainte-Maxime www.espacenova-velaux.com 04 94 56 77 77 www.carreleongaumont.com le 14 déc Auditorium Jean Moulin, Le Thor les 18 et 21 mars 04 90 33 96 80 Théâtre de Grasse www.artsvivants84.fr 04 93 40 53 00 www.theatredegrasse.com Carta Mémoria © X-D.R Don Juan mémoire... L’ogrelet Sur la scène, un acteur et une marionnette de grande taille. La Cie Pelmanec pose un regard décalé sur le célèbre personnage de Don Juan. S’appuyant sur un savant travail de dédoublement et de langage théâtral, Miquel Gallardo présente un Don Juan, vieux et épuisé. Il décide de se retirer dans un couvent franciscain. Mais l’heure de l’examen de fin de vie a sonné, comment vivre en paix et délier les nœuds d’un passé si confus… Dès 14 ans. Don Juan mémoire de moi le 19 nov Théâtre du rocher, La Garde 04 94 08 99 34 44 www.ville-lagarde.fr A U

P Parmeggiani © Rosanna Élevé par une tendre maman, l’ogrelet est R pourtant le fils d’un ogre. Il ne le sait pas jusqu’à O ce qu’il découvre son attirance pour le sang G frais lors de son premier jour d’école. Pour R vaincre ses pulsions, il devra affronter trois épreuves. Véritable parcours initiatique, ce A conte est le fruit de l’écriture subtile et inventive M de Suzanne Lebeau à laquelle s’ajoute la M scénographie aussi féérique que dramatique E de Marcello Chiarenza. Après le succès de C’est pas pareil ! et Quoi ? C’est le 19 nov quoi ?, Carta Mémoria est la dernière création Théâtres en Dracénie, Draguignan J de la Cie Clandestine. Le théâtre de papier 04 94 50 59 59 E n’a plus aucun secret pour Ester Bichucher et www.theatreendracenie.com U Denis Fayollat. Toutes les histoires s’adaptent N aux figurines délicates qui n’ont de fragile que E leurs corps car les messages véhiculés sont profonds et posent la question du hasard, du Ninna Ô P libre arbitre ou encore du conformisme et du © Chan totalitarisme. Dès 8 ans.

U © X-D.R le 4 déc B Théâtre Durance, Château-Arnoux La guerre des boutons L 04 92 64 27 34 Des tranchées de sable aux guerriers tout nus, I www.theatredurance.fr l’histoire de Louis Pergaud fait rire Gilles C Cailleau. Sa mise en scène, c’est celle du les 18 et 19 fév théâtre forain : un terrain vague, une fanfare, Théâtre de Grasse cinq clowns… La Cie Attention Fragile entraîne 04 93 40 53 00 le public dans un monde synonyme de gaieté et www.theatredegrasse.com de liberté où la sagesse et la réflexion trouvent aussi leur place : «Et si les guerres qui gangrènent le monde n’étaient que des jeux de mômes qui ont mal tourné ?» Zazie et Max les 15 et 16 nov Quand Zazie se met à jouer au foot, faire de la Théâtre Marélios, La Valette boxe ou dessiner des mammouths, Max n’en 04 94 23 62 06 revient pas. Est-ce une fille ? Avec humour et www.lavelette83.fr légèreté, Baptiste Isaia met en scène un © Sophie Rigaux Ninna Ô signifie «fait dodo». La Cie Lunasol spectacle mêlant le jeu pétillant des comédiennes invite aux rêves et à la sérénité à travers un aux drôles de marionnettes en bois. Adapté spectacle de danse, de sons et d’ombres sur de l’histoire de Thierry Lenain, Zazie et Max le thème de l’eau et de la maternité. Un univers aborde sans complexe la question du genre et aquatique et onirique où l’eau est perçue comme brise les clivages garçons/filles en s’amusant, «porteuse de mémoire, une mémoire à retrouver» avec malice, des stéréotypes réservés à chaque en compagnie des parents le long d’un doux sexe. Dès 6 ans. voyage à la découverte du corps, des choses, le 11 déc des goûts ou encore des émotions. Dès 2 ans. Théâtre du Briançonnais, Briançon le 27 nov 04 92 25 52 42 Théâtres en Dracénie, Draguignan www.theatre-du-brianconnais.eu 04 94 50 59 59 www.theatreendracenie.com Swift ! De nos jours Smashed Les talentueux comédiens de la Cie Skappa débarquent à Sainte-Maxime. Swift ! est un voyage ludique à la découverte de choses étranges et normales, trop grandes ou trop petites, d’univers inconnus et d’horizons toujours plus lointains. Derrière cette idée de démesure se dressent de nombreuses pistes imaginaires menant toutes à la découverte de l’Autre : l’autre culture, l’autre continent ou encore l’autre homme ! Dès 3 ans. le 19 nov

Carré Léon Gaumont, Sainte-Maxime Mosjoukine © Ivan 04 94 56 77 77 Et si la jongleuse, le lanceur de couteaux ou

www.carreleongaumont.com l’équilibriste avaient eux aussi droit à la parole. Uyama © Ryoko Articuler le cirque de façon à le faire parler, tel Après avoir fait le tour du monde, la Cie Gandini est le souhait d’Ivan Mosjoukine. Au cours Juggling fait une escale au théâtre Durance. d’un numéro, comme dans la vie, rien n’est La recette de leur succès est un savoureux toujours parfait. Il y a l’erreur, la chute, puis mélange d’élégance et d’humour très anglais le courage mais aussi de la colère et de la avec lequel les 9 jongleurs élaborent des passion. Un spectacle vibrant où l’esthétique tableaux cinématographiques en hommage du cirque rime avec sentiments. à Pina Bausch. les 5 et 6 déc le 16 nov Théâtre de Cavaillon Théâtre Durance, Château-Arnoux 04 90 78 64 64 04 92 64 27 34 www.theatredecavaillon.com www.theatredurance.fr

le 17 nov © Skappa Associés Théâtre Le Forum, Saint-Raphaël

VieLLeicht © Happes 04 98 12 43 92 Carnages www.aggloscenes.com Les clowns les plus célèbres du XXe siècle ouvrent à nouveau les portes du théâtre grâce à la Cie L’Entreprise et François Cervantes. Pipo et Rhum, Dario et Bario ou encore les frères Fratellini invitent le public à vivre une grande fête collective. Ces personnages considérés comme marginaux démontrent qu’ils ont, aujourd’hui encore, beaucoup de choses à partager mais aussi plus de traits communs avec les spectateurs qu’on ne le pense… Dès 11 ans. le 26 nov Théâtre d’Arles 04 90 52 51 55 www.theatre-arles.com

le 4 déc Théâtres en Dracénie, Draguignan 04 94 50 59 59 www.theatreendracenie.com

le 3 mai Carré Léon Gaumont, Sainte-Maxime Dernière création de la compagnie languedo- 04 94 56 77 77 cienne Happés, la pièce en solo VieLLeicht www.carreleongaumont.com raconte l’histoire d’une femme qui, dans les © Christophe Raynaud de lage airs, cherche un espace de liberté, d’abandon de soi ou tout simplement de légèreté. Sous les yeux du public, la circassienne Mélissa Von Vépy devient mi-femme mi-pantin, tour à tour tiraillée entre la rigueur et la vigilance de la marionnette et ses envies d’évasion et de rêveries. du 16 au 18 nov Théâtre La Passerelle, Gap 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.com Orphée et Eurydice École de danse… Mr et Mme Rêve © Pipitone La prestigieuse École de danse de l’Opéra de Paris, offre pour son tricentenaire -elle a été fondée en 1713 par Louis XIV- un spectacle composé de trois ballets qui rappellent les grandes personnalités qui l’ont dirigée : le Ballet de Faust sur la musique de Gounod, chorégraphié par Léo Staats qui apporte l’esprit classique du début du XXe, Aunis de Jacques Garnier, nourri des influences contemporaines d’Ailey et Cunningham, sur la musique de Maurice Pacher, et le Concerto en Ré de Bach par Claude Bessy qui fut directeur de l’école de 1973 à 2004. Aujourd’hui Élisabeth Platel perpétue la tradition d’excellence de ce vivier d’étoiles. École de danse de l’Opéra de Paris 46 les 16 et 17 nov A Grand Théâtre de Provence, Aix U 08 2013 2013 www.lestheatres.net © Pascal Elliott © Pascal P Les capacités de l’Espace Nova de Velaux R permettent de nouvelles explorations, dont O celle du monde virtuel en 3D. Par la magie G indéniable de ces images nouvelles, le couple Pietragalla-Derouault nous entraîne dans R un univers onirique aux décors mouvants A qui semblent tisser d’étranges liens avec les M danseurs. Technologie de pointe certes -celle M des ingénieurs créatifs de Dassault Systèmes-, mais qui reste au service de l’imaginaire, de la E poésie. La danse explore de nouveaux territoires singuliers et émouvants. D le 28 nov A Espace Nova, Velaux N © David Elofer 04 42 87 75 00 S www.espacenova-velaux.com Alors que l’on ne connait pas le successeur E de Frédéric Flamand à la tête du Ballet de Roméos et Juliettes Marseille, son opéra dansé, véritable bijou Le chorégraphe Sébastien Lefrançois et sa Folk-s… chorégraphique, va occuper le plateau et la fosse compagnie Trafic de Styles s’approprient avec d’orchestre (les 30 nov et 1er déc). L’opéra de talent la pièce de Shakespeare, revisite les Glück, revisité par Berlioz, semble fait pour la grandes scènes du bal, de la bataille entre les danse contemporaine, ses tableaux évocateurs, Montaigu et les Capulets, sans oublier la grande le statisme de son chant, les ombres de l’enfer, scène du balcon. On abandonne Prokofiev tout évoque derrière le chant des corps muets pour le contemporain Laurent Couson, la Maffesanti © Matteo qui passent. La scénographie de Hans Op de chorégraphie quitte les petits pas, les pointes Beeck est époustouflante, drôle, simple et et les fouettés pour l’énergie du hip hop de sophistiquée, atteignant parfois un sublime sept danseurs et d’un circassien dans un beau paradoxal dans les petites choses déplacées… détournement des codes. La création à Saint-Etienne (voir Zib’53) fut du 5 au 7 déc un triomphe, redoublé depuis à Versailles… Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence Car le plateau vocal est parfait, les danseurs 08 2013 2013 remarquables. www.lestheatres.net Les danses folkloriques et plus particulièrement La Ballet National poursuit par ailleurs son le Schuhplattler, exclusivement masculine, périple, s’attardant en particulier dans la région perpétuée en Bavière et dans le sud du Tyrol en recréant Titanic au Festival de danse de inspirent Alessandro Sciarroni qui en reprend

Cannes que Frédéric Flamand dirige (le 21 © Dan Aucante les rythmes, les techniques -battre ses chaus- nov), mais aussi à Ensues la Redonne (le 7 sures contre les paumes de ses mains-. Le déc) puis Saint-Maximin (le 14 déc) avec des martellement incessant s’exacerbe. La danse programmes variés. Puis ce sera La Criée, pour se fait musique. Y-a-t-il un prolongement à ce la création de Sport fiction… type de danse ? Quelle est la place du folklore Orphée et Eurydice dans le paysage de la création contemporaine ? les 30 nov et 1er déc Les six danseurs dessinent un présent fort et Titanic dynamique. les 21 nov, 7 déc et 14 déc Folk-s, Will you still love me tomorrow ? Ballet National de Marseille les 14 et 15 nov 04 91 327 327 Pavillon Noir, Aix www.ballet-de-marseille.com 0811 020 111 www.preljocaj.org Ship of Fools Air Emprunt(e) Ship of Fools (La nef des Fous), est une pièce Poursuivant son attention envers la danse hip singulière qu’interprètent trois danseurs. La hop, le théâtre Golovine reçoit la compagnie chorégraphie de Niv Sheinfeld et Oren Laor As2danse. Dans ce duo formé par Ludovic reconstruit l’absurde réalité de la vie en Israël. Lacroix et Rafael Smadja, la ligne directrice Les trois personnages se côtoient, mais chacun tend à exprimer la complexité de l’identité et essaie de protéger son propre monde. Un jour illustrer le pouvoir de l’empreinte, caractérisée pourtant leurs vies vont basculer… Dans ce par la tradition, la famille ou le statut social. Une spectacle, musique, danse, théâtre créent un construction identitaire à partir de la dualité, univers dense où nos rêves et nos cauchemars où chacun entamera un long chemin pour se prennent forme. trouver et se comprendre. Dès 6 ans. les 22 et 23 nov le 3 déc Pavillon Noir, Aix Théâtre Golovine, Avignon 0811 020 111 04 90 86 01 27 www.preljocaj.org www.theatre-golovine.com © Gadi Dagon Danse et poésie Troisième Escal’à’Thor dans le hall de l’Auditorium Jean Moulin avec un regard croisé entre la danse et la poésie d’Arthur Rimbaud. Une rencontre originale entre la chorégraphe Françoise Murcia, passionnée par la musicalité du mouvement © Marc Coudrais© Marc et construisant des chorégraphies où «elle Créée à Nîmes, Air est une chorégraphie pour aime l’idée de ne pas y inscrire tout le sens, de deux corps sonores dialoguant avec un quatuor le laisser se déployer dans l’œuvre, pour que de chanteurs. Vincent Dupont s’est inspiré naisse la poésie», et Dario Pellegrini, grand d’un film court deJean Rouch, Les Tambours amateur de poésie. Entrée libre. d’avant, dans lequel l’ethnologue a filmé une le 3 déc Mamela Nyamza… danse de possession au Niger, une transe qui Humour, jubilation, danse virtuose, sans doute Auditorium Jean Moulin, Le Thor révèle, avec le corps et la voix, quelque chose les mots clé de la chorégraphie de 04 90 33 96 80 Mamela de fondamental. Le public, placé entre les pour les cinq jeunes danseurs des www.artsvivants84.fr Nyamza danseurs et les chanteurs, est immergé dans quartiers de Soweto, . La les Soweto’s Finest un flux de vibrations visuelles et sensorielles. danse urbaine et la chorégraphie contemporaine se rejoignent dans un spectacle qui sait dénoncer les 14 et 15 nov les travers qui subsistent dans l’Afrique d’après Théâtre de Nîmes l’Apartheid. Audace, vivacité, puissance… à ne 04 66 36 65 10 pas manquer ! www.theatredenimes.com Mamela Nyamza et les Soweto’s Finest le 21 nov Les Salins, Martigues Voulez-vous danser... 04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr C’est l’œil que tu… Écrit sur mesure par Christian Rizzo pour le danseur turc Kerem Gelebek, «C’est l’œil que tu protèges qui sera perforé», traduction du Turc Sakinan Göze Çöp Batar, est un poème sur la mélancolie et l’exil intérieur, deux notions qui les rapprochent. Kerem Gelebek, danseur turc qui a quitté son pays pour venir danser en France et s’installer à Berlin, et Christian Rizzo, comme exilé d’une pièce dans laquelle il se projette par procuration. © Philippe Pache. Avec précision et souplesse, Kerem Gelebek Octavio de la Roza, ancien danseur étoile déploie sa danse faite d’ondulations ou de gestes de Béjart, raconte son histoire en la liant à saccadés, d’accélérations et de décélérations, celle de l’homme à la tête de chou dans une qui donne à voir l’intime tiraillement de soi à soi. création forcément très «gainsbourienne», à C’est l’œil que tu protèges qui sera perforé l’érotisme et la poésie fidèles au chanteur. le 6 déc (dans le cadre du festival Dansem) Dans le style du film Je t’aime moi non plus, Théâtre d’Arles mais avec deux danseuses qui l’accompagnent, 04 90 52 51 51 le danseur se mue en Faune et transforme les www.theatre-arles.com chansons de Serge Gainsbourg en danse. Un pari audacieux et réussi. les 12 et 13 déc (avec Marseille Objectif Danse) les 29 et 30 nov Villa Méditerranée, Marseille Théâtre du Balcon, Avignon 04 95 09 42 52 04 90 85 00 90 www.villa-mediterranee.org www.theatredubalcon.org Les Chants de l’Umaï Clear Tears… À l’ombre de Coré Avec cette pièce chorégraphique pour 7 dan- seurs et 3 musiciens, Thierry Smits explore les transpositions formelles d’états d’âmes proches de la saudade, du spleen, dans une danse précise, sans pathos, qui transmet le mal-être, la suffocation, mais aussi une énergie qui traverse et transcende la nostalgie. La création musicale accompagne et mène la © Karl Biscuit danse par la présence des musiciens sur scène. Clear Tears/Troubled Waters le 22 nov à 20h30 CNCDC Châteauvallon, Ollioules L’Umaï, la matrice de l’univers, le commencement 04 94 22 02 02 de la terre et du ciel. Marcia Barcellos est cette www.chateauvallon.com 48 Umaï, dans un solo conçu et mis en musique par son complice Karl Biscuit, cofondateur du A Système Castafiore. Elle interprète cette ode U à la féminité, dans un décor qui joue de tous les effets -vidéo, lumières, hologrammes-, au P cours de cinq chants, librement réorchestrés à R partir de mélodies venues d’Inde ou d’Afrique. le 10 déc O Les Salins, Martigues G 04 42 49 02 00 © Six mickael R www.theatre-des-salins.fr Coré est la déesse grecque des Enfers. Fasciné par ce personnage mythologique, Mickaël Six A imagine une chorégraphie audacieuse mêlant la M Mexican Corner danse hip hop et la vidéo. Les danseurs de La Cie M Bakhus font face à des ombres mystérieuses et E facétieuses créant une dynamique inattendue. Entre le surnaturel et le réel, le spectateur voyage dans un monde aussi étrange qu’envoûtant. D Illusion garantie !

A © Gabriel Ramos Santiago le 23 nov N CTTW © Fabienne Louis La Passerelle, Gap S 04 92 52 52 52 E Entre deux & Same same www.theatre-la-passerelle.eu La Cie Stylistik propose un spectacle en deux parties autour du thème de l’entre-deux Al menos dos caras La cie varoise Kubilaï Khan Investigations cultures. Utilisant la délicatesse et l’énergie de présente sa nouvelle création, conçue durant l’écriture chorégraphique du hip hop, Abdou l’été dernier entre le Mexique et la France, une N’gom exprime à travers le solo Entre deux plongée au cœur des violences qui secouent la toute la difficulté de se sentir ni d’ici ni d’ailleurs. société mexicaine. Au cri de Mexico Despierta ! Dans le duo Same Same, il est accompagné (Mexique réveille toi !), Franck Micheletti et son du danseur Sithy Sithadé Ros pour poser la alter ego Aladino Rivera Blanca initient une question de la rencontre de plusieurs continents approche transversale (chorégraphie, musique et à travers le langage du corps. vidéo) dans un processus d’échanges intensifs, le 6 déc qui comprend la Danse «comme poésie de Espace des arts, Le Pradet l’action». 04 94 01 77 34 les 19 et 20 nov www.le-pradet.fr Théâtre Liberté, Toulon 04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr © Pedro Arnay Le chorégraphe israélien Sharon Fridman Debout crée une valse enivrante où les émotions de Raphaëlle Delaunay, chorégraphe, fut aussi chaque danseur s’entremêlent de manière

l’interprète des plus grands (Roland Petit, Martha © Clémence Richier Cie Stylistik extrême et touchante. Entrainés dans une Graham, Pina Bausch…). Dans ce solo, qui valse vertigineuse, les deux interprètes entrent retrace ses 20 années de danse, elle met en en conflit avec l’espace, se laissent emporter scène des éclats d’anecdotes, et mêle son par le hasard, chutent, s’éloignent… Autant de expérience intime à la grande histoire de la situations qui les amènent à s’interroger sur le danse avec pudeur et sincérité. rapport, parfois viscéral, à l’autre. le 22 nov à 19h le 23 nov CNCDC Châteauvallon, Ollioules Théâtre de Grasse 04 94 22 02 02 04 93 40 53 00 www.chateauvallon.com www.theatredegrasse.com Marseille tous azimuts En cette fin d’année, l’Opéra de Mar- seille fédère les talents et multiplie les formes de concerts Si l’Orphée et Eurydice représenté Place Reyer est marqué par la création, mise en scène et chorégraphie de Frédéric Flamand, il n’en demeure pas moins que l’œuvre de Gluck (révisée par Berlioz) est un opéra marquant de la littérature lyrique classique . C’est la contralto Varduhi Abrahamian qui incarne le héros parti aux Enfers à la recherche de sa tendre et défunte Eurydice (Ingrid Perruche) . Kenneth Montgomery dirige l’Orchestre et le Chœur de l’Opéra (le 30 nov à 20h et le 49 1er déc à 14h30) . Entre le récital du baryton Leo Nucci (le A Symphonies electriques © Agnès electriques Symphonies Mellon 15 nov à 20h) et le Concerto pour violon et U violoncelle de Brahms (le 13 déc à 20h, Pharo), Ça rend fou ? de multiples étapes attendent les mélomanes . P Prenez une boussole ! Ces journées sont De la musique contemporaine à est planifiée parle Festival de la Roque émaillées, souvent hors-les-murs, de concerts la folie Beethoven ou la mélodie d’Anthéron qui s’invite, hors-saison, au R à entrée libre, dans le cadre du Festival de russe, tout un champ sonore se théâtre dirigé par Macha Makeïeff . C’est O Musiques Baroque et Classique (les 15, 17, développe à La Criée ! Beethoven qui fraye son passage, de salle G 22, 24, 26 nov à l’Église St Michel), comme le Conjugaison de talents européens, de en salle, à travers la foule qui se presse R traditionnel Concert de Noël avec l’Orchestre au gré des douze récitals donnés par une formations musicales dédiées à la musique A Philharmonique dirigé par Fabrizio Maria d’aujourd’hui, l’ECO (European Contempo- pléiade de musiciens : le Trio Les Esprits, Carminati (le 6 déc à 20h30, Église St Michel) . rary Orchestra) est un formidable outil qui le Quatuor Ysaÿe, la violoniste Marina M On attend les Variations Goldberg de Bach manquait à la création contemporaine . Chiche, les pianistes Anne Queffélec, M (le 18 nov à 18h30, ABD Gaston Deferre) Cette espèce de «Super-ensemble» élec- Etsuko Hirose et Abdel Rahman El E ou l’Histoire du Soldat de Stravinsky pour tro-orchestral, dirigé par Raoul Lay et Bacha interprètent un large florilège de une mini-tournée (les 26 et 27 nov à 18h à Jean-Paul Dessy, nous fait découvrir des sa musique de chambre . J.F. l’Opéra, le 2 déc à 18h au Musée des Terroirs M mondes sonores nouveaux, des créations U Marseillais à Château-Gombert et le 3 déc à mondiales ou «premières» en France, d’opus ECO, Symphonies électriques 11h, 15h et 18h aux ABD)… sans oublier d’Adrian Iorgulescu, Matjin Padding, Ted des nouveaux mondes S les traditionnels récitals du CNIPAL (les 21, Hearne, de François Narboni et Pierre- le 19 nov à 20h I 22 nov et 11,12,13 déc à 17h15, Opéra) . Adrien Charpy . Mélodies «russes» Q JACQUES FRESCHEL La mezzo-soprano Yana Boukoff chante le 25 nov à 20h La Folle Criée U Rachmaninov, Tchaïkovski, Moussorgski et E Opéra de Marseille Dvorak (dans un programme dit «russe» ?), les 29 et 30 nov 04 91 55 11 10 ou 04 91 55 20 43 en compagnie du pianiste Daniel Wayen- La Criée, Marseille http://opera.marseille.fr berg (en partenariat avec le label Lyrinx) . 04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com Leo Nucci © Roberto Ricci Une nouvelle «Folie» sur le Vieux-Port

Trois théâtres… déclinaisons musicales ! Les Talents Lyriques dirigés par Christophe Rousset et la mezzo suédoise Ann Hallen- berg chantent du répertoire pour castrat dont une partie (Broschi, Porpora, Leo) fut celui de Farinelli (le 19 nov, GTP) . Une «histoire de l’immigration en chansons» avec Barbès Café, cabaret oriental imaginé © Pedro Arnay par Meziane Azaïche (du 22 au 30 nov, Gymnase) . La jeune violoniste anglaise Nicola Bene- detti et Eric Le Sage au piano interprètent des Sonates de Beethoven, Brahms et Strauss (le 25 nov, Jeu de Paume) . Le pianiste Nikolaï Lugansky joue le 5e

concerto de Beethoven en compagnie du Quatuor Modigliani © Carole Bellaiche Royal Scottish National Orchestra (dir . Peter Oundjian) qui interprète également Grand Théâtre de Provence & Jeu de Messiaen et Rachmaninov (le 26 nov, GTP) . Paume, Aix-en-Provence Le Quatuor Modigliani est l’un des plus Le Gymnase, Marseille grands quatuors actuels : il captive dans 08 2013 2013 Haydn, Beethoven et Ravel (le 10 déc, GTP) . www.lestheatres.net J.F. Les rendez-vous du J4d’Aqui Dub © Clementine Crochet Quintettes à vent Avignon lyrique Les premiers concerts de la 10e Biennale C’est le classique mélo-lyrique Madama Butterfly Internationale de Quintette à Vent s’affichent qu’on goûte rue Racine : la jeune geisha en région avec les Quintettes à vent (flûte, abandonnée est interprétée par Ermonolla Jaho, hautbois, clarinette, basson et cor) de Marseille quand son Don Juan d’officier américain est et d’Avignon, St-Christopher de Lituanie et chanté par Sébastien Guèze . Alain Guingal Arte Combo . On court à Vitrolles (17 nov), dirige l’ORAP et le Chœur de l’Opéra Grand Carry (19 nov), Toulon (28 nov), Aix (7 déc), Avignon et la metteuse en scène Mireille Port-de-Bouc (14 déc)… entre répertoire et Larroche retrouve l’opus qu’elle créa devant créations… pour une suite en 2014 . le mur antique d’Orange en 2007 (les 17 nov Institut Français des Instruments à Vent à 14h30 et 19 nov à 20h30) . À la Villa Méditerranée, le Libanais Zeid Programme complet sur ifiv-marseille.com C’est la harpe d’Emmanuel Ceysson qui Hamdan (guitare, machines) et l’Egyptienne dialogue ensuite avec l’Orchestre maison Maryam Saleh (voix) se rencontrent dans dirigé par Samuel Jean dans un répertoire l’amphithéâtre situé sous l’architecture de français : Fauré, Saint-Saëns, Théodore Dubois Stefano Boeri (le 15 nov) . et la très rare Henriette Rénié (le 22 nov à 50 Au MuCEM, le Trio Aldo Romano/Louis 20h30), quand, en collaboration avec Musique A Sclavis/Henri Texier (batterie, sax & clari- Sacrée en Avignon, l’ORAP accompagne un U nette, contrebasse) propose une rencontre beau quatuor vocal pour la Messe en ut de jazz «melting-pot» (le 15 nov) . Les Syriens Beethoven et une création mondiale de Martin P Kinan Azmeh et Kevork Mourad imaginent Romberg (le 6 déc à 20h30) . une performance audiovisuelle, autour d’évé- Opéra Théâtre du Grand Avignon R nements contemporains, mêlant musique 04 90 82 42 42 O électronique, vidéo et dessin live (le 29 nov) . www.operagrandavignon.fr G Les quatre compères d’Aqui Dub se nourrissent R du chant occitan, du souffle des Balkans, de rythmiques post-punk… mêlent le bouzouki à Quintette St Christopher © X-D.R A l’électro (café-concert le 6 déc) . Le guitariste Classiques toulonnais M de flamenco contemporainRaimundo Amador Quatuors et «Arts Flo» Au pied du Faron, on accueille pour la première M se produit en quintette (le 13 déc) . Un dimanche arlésien (le 24 nov) est consacré fois la pianiste Lise de la Salle dans un E MuCEM, Marseille à Dvorak par le Quatuor Zemlinsky (11h) et programme Chopin, Bach et Brahms (le 19 04 84 35 13 13 Mozart, Christian Lauba et Schönberg par le nov à 20h30, Palais Neptune) . www.mucem.org Quatuor Asasello (15h) . Mozart a 18 ans lorsqu’il compose sa Fausse M Villa Méditerranée, Marseille Une soirée chante ensuite la France baroque jardinière sur un livret alambiqué, truffé de U 04 95 09 42 52 de Lambert, Couperin ou Charpentier, des airs coups de théâtre et de quiproquos… s’achevant S www.villa-mediterranee.org «sérieux et à boire» par Les Arts Florissants (ouf) par trois mariages ! Et comme c’est celui I de William Christie (le 12 déc à 20h30) . «de Figaro» que cet opus annonce, on ira Q Chapelle du Méjan, Arles l’entendre dirigé par Andreas Spering dans U 04 90 49 56 78 une mise en scène signée Vincent Broussard Trio russe www.lemejan.com (les 22 nov à 20h et 24 nov à 14h30, Opéra) . E et poésie allemande Pour leur 100e concert, Les Voix animées (7 Le traditionnel concert du Festival russe se chanteurs a cappella) présente une «rétros- conjugue aux piano, violon et violoncelle pective» de leur répertoire (le 30 nov à 18h, Musée d’Art) . avec le Trio Brahms qui joue Chostakovitch e et Tchaïkovski (le 19 nov à 20h) . Nicholas Angelich s’attaque au 3 Concerto pour C’est ensuite le romantisme de langue allemande piano de Prokofiev en compagnie de l’Orchestre de l’Opéra dirigé par John Nelson qui joue qui est revisité par l’ensemble Télémaque . La e soprano Brigitte Peyré interprète Wanderlied également la 3 symphonie de Beethoven et de Raoul Lay qui, à l’instar de Bernard Cavanna une pièce contemporaine de Schnittke (le 6 pour des Lieder de Schubert, transcrit de déc à 20h30, Opéra) . J.F. façon originale, pour l’orchestre, le cycle des Lise de la Salle Dichterliebe (Amours du poète) de Schumann . Festival de musique de Toulon et sa région Autant de poèmes chantés par le baryton 04 94 18 53 07 www.festivalmusiquetoulon.com Fabrice Mantegna (Schubertman(n)ia, le Quatuor Zemlinsky © X-D.R 6 déc à 21h) . Le Toursky, Marseille La Finta giardiniera & Nicholas Angelich 0 820 300 033 Pauline Courtin Opéra de Toulon www.toursky.org Enfant du Pays, Pauline Courtin poursuit 04 94 92 70 78 Trio Brahms © X-D.R une belle carrière en tutoyant les hauteurs www.operadetoulon.fr dans les rôles d’Eurydice (Offenbach), Le Feu (Ravel), Constance (Poulenc), Despina ou Les Voix animées Blondchen (Mozart), Gilda (Verdi), Micaëla (entrée libre sur réservation) (Carmen)… La soprano fait une étape dans 06 51 63 51 65 son aire natale pour un récital où elle côtoie www.lesvoixanimees.com le baryton Christian Helmer (au piano Anaït Serekian) . le 16 nov à 20h30, église de Trets http://13.agendaculturel.fr/concert/trets

À venir à Berre Après une fête d’ouverture qui Les fouteurs de joie © X-D.R traditionnelles colombiennes telles s’est déroulée dans une ambiance que la cumbia et le vallenato ; et chaleureuse et dynamique grâce au le 29 nov, le surprenant «quintette concert des cinq languedociennes romantico burlesque» des Fouteurs de La Mal Coiffée (voir chronique sur de Joie envahira le hall du forum, journalzibeline.fr), puis le spectacle toujours accompagnés de leurs La vie tendre et cruelle des animaux multiples instruments, ukulélé, sauvages de la compagnie Azeïn clarinette, accordéon, guitare ou mêlant sentiments et haute voltige, encore saxophone. le Forum de Berre continue sa pro- Anne-Lyse Renaut grammation de rentrée qui promet elle aussi d’autres moments d’émo- Forum de Berre tions et de prouesses artistiques : 04 42 10 23 60 52 le 21 nov, l’accordéoniste Antonio www.forumdeberre.com Rivas invitera le public à découvrir A l’univers savoureux des musiques U P R Festival Les Inovendables Voyages sonores e O La 7 édition du festival orienté autour des lutheries nouvelles, de la composition et de l’improvisation, se déroulera du 20 nov au 14 déc Les Chants de Noël du CG13 tournent G en deux étapes. Le 20 nov, ouverture avec la création De Marseille à la et résonnent en décembre R Lune, dans le cadre d’un échange Albanie, Nouvelle Zélande, Turquie. A L’ensemble, dirigé par Phil Spectrum, sera accueilli à l’Espace Julien, pour une soirée concert où les numéros et interludes musicaux M s’enchaîneront dans une atmosphère grinçante et onirique (le 21 nov à M Vitrolles, le 22 à Valréas, le 23 à Flayosc, le 24 à Moustiers Ste Marie). E Le 29 nov, retour au Léda Atomica Musique, rue Saint-Pierre, où le duo Noroc (Sam de Agostini, batterie, et Guillaume Saurel, violoncelle) M harmonisera ses tambours et ses cordes. D’imbrications rythmiques U en incantations mélodiques, on retrouvera le violoncelliste, le 30 nov à 22h, dans la création Trois chevaux de front, avec David Rueff et S Nadine Estève. Au préalable, mise en bouche avec Deux soli, un duo par I Roland Semadeni et Philippe Festou. Le 1er déc à 17h30, chanteurs Q et musiciens du LAM croiseront le fer avec Les Improsteurs, et le U 6 à 21h, immersion dans un univers musical éclectique avec le duo E Cathy Heiting/Jonathan Soucasse et Joos au beatbox. Le 7 déc, Modern Times avec Phil Spectrum (claviers et instruments insolites) et Jean-Jacques Lion (saxo) qui improviseront sur un ciné-concert. Le 13, Les Garris souffleurs offriront un voyage dans le temps et Barbara Furtuna © X-D.R le 14 déc, Yes Baby, une électro sombre et sensuelle portée par Phil Les noëls chrétiens (ou la juive hanoukka) prendraient racine Spectrum et Clis Gaul autour de l’histoire de Jerry Trigger. dans des festivités ancestrales et païennes liées au solstice. DE.M. Symboliquement, c’est le temps de l’année où la lumière s’arrête (heureusement !) de décroitre, alors le rapport des durées du Festival Inovendables jour et de la nuit s’inverse. À la fête donc, s’invite une posture du 20 nov au 14 déc introspective liée à l’espérance et au renouveau. Dans toutes les 04 96 12 09 80 traditions, les chants sont liés à cet esprit de Lumière, célèbrent http://ledatomica.mus.free.fr Trois chevaux de front © X-D.R. la vie nouvelle avec un masque jubilatoire qui déguise mal un appel, au-delà des religions, à la profondeur spirituelle. C’est dans cet esprit universaliste qu’on se rassemble, depuis plus de 20 ans, dans les églises du département des Bouches-du- Rhône, pour découvrir des musiques venues de tous les azimuts. Ce sont des concerts gratuits, où il vaut mieux arriver tôt si l’on veut avoir une place assise ! On y entend des artistes de haut-vol pour d’authentiques voyages. C’est la Corse et ses polyphonies par le quatuor Barbara Furtuna (Notte Santa), le chant andalou ou la guitare flamenca Noël( Gitan), la langue de Mistral aux sons de vièles et fifres du TrioAur ea & Olivier Feraud (Aquesta nuech...), l’Est slave et populaire des Grandes Voix Cosaques (Noël Russe), le jazz US et ses racines africaines par la compagnie Nine Spirit (Noël Soul). JACQUES FRESCHEL

Chants de Noël 2013 du 4 au 23 déc Programme complet sur www.culture-13.fr/agenda/les-chants-de-noel-2013.html Vous avez dit «courts» ? Du 2 au 7 décembre, les ama- d’Henri-François Imbert ou Une teurs de courts métrages se robe d’été de François Ozon. Des retrouveront à Aix pour la 31e programmes aux titres alléchants édition du Festival Tous Courts : pour les noctambules, comme près de 160 films issus de la Expériences torrides… en Provence, jeune création contemporaine Petits et grands cataclysmes… internationale et du patrimoine à Aix ! dont 54 en compétition. Le festival se terminera le 7 déc à En ouverture le 2 déc à 19h, sous 19h30 à l’amphithéâtre de la Ver- l’égide de Marseille-Provence rière à la Cité du Livre où le jury, 2013, dans l’auditorium du Frédérique Deghelt, écrivaine, Conservatoire Darius Milhaud, un Emmanuel Gras, réalisateur, programme de 6 courts métrages Isabelle Rathery, monteuse et 53 européens venus d’Espagne, de Aurélien Recoing, comédien, France, de Grèce, du Portugal annonceront le palmarès de la A et du Royaume-Uni. Une soi- compétition internationale qui rée Arte dans laquelle Hélène aura permis de découvrir les U Vayssière présentera deux films meilleurs courts de l’année. Animal Sérénade de Béryl © Chaz Production Peillard P en avant-première, Braconnière ANNIE GAVA de Martin Tronquart et Animal deux programmes de films Court pilotée par l’Agence du Court R Sérénade de Béryl Peillard en expérimentaux, la collection Métrage à l’occasion de ses trente Rencontres Cinématographiques O présence des réalisateurs. En Crossing Borders/À la frontière, ans, va permettre de remonter le d’Aix-en-Provence G partenariat avec le Festival de 7 courts venus d’Italie, d’Autriche, temps : l’occasion de (re)voir des Festival Tous Courts R Cracovie, deux programmes de Belgique, des Pays-Bas, de courts devenus cultes comme du 2 au 7 décembre inédits pour découvrir la créativité France, d’Allemagne, d’Angleterre Foutaises de Jean-Pierre Jeunet, 04 42 27 08 64 A des jeunes cinéastes polonais. et de Suède. Viejo pascuero de Jean-Baptiste www.festivaltouscourts.com M Des films tournés en région, Et cette année, le 6 déc, la Nuit du Huber, Sur la plage de Belfast M E C Cour(t)s à l’Eden Cris à l’Eden I En 2011, on nous avait annoncé le rétorquer que le court métrage Du 20 au 23 novembre, N dixième et dernier PETIT Best of ne trouve pas toujours sa place aura lieu à l’Eden Théâtre, É Short et promis qu’il allait devenir dans les salles de cinéma, que à La Ciotat, le 1er Festival M GRAND (Zib’44). En 2012, une le public peut difficilement se Cris du monde, festival de A seule séance !, où le public, déplacer dans les plus grands courts métrages construits fidèle, a pu voir les premiers festivals internationaux et qu’il autour de la notion de courts métrages de réalisateurs a ainsi l’occasion de voir en trois plan séquence, ce geste aujourd’hui reconnus (Zib’56). jours, dans le plus vieux cinéma cinématographique qui tra- En 2013, c’est dans la salle des du monde, les courts qui ont verse l’histoire du cinéma, premiers films de l’histoire du enthousiasmé les jurys dans le cris de colère, de joie, de cinéma que le Best Of Short est monde entier : Avant que de tout Le soir tombe sur Bucarest de Corneliu Porumbuiu souffrance, de victoire. accueilli du 15 au 17 novembre. perdre (Xavier Legrand), dans © Les films du Worso 30 films sélectionnés sur les 310 reçus Il présentera les films primés les Solitudes (Liova Jedlicki), on qui seront projetés les 21 et 22 nov de 14h30 à 18h en en 2012 dans les plus grands écoutera Le Cri du homard (Nico- présence des réalisateurs et repris le 23 de 8h30 à 14h. festivals internationaux de courts las Guiot) et La fugue (Bernard Il y aura aussi un atelier et un concours de scénarios, métrages ainsi que ceux qui ont Marlin) ! Alors, rendez- vous à des films longs, des films du patrimoine illustrant la obtenu Oscar, César, Palme d’Or l’Eden ! thématique du plan séquence, des rencontres-débats. ou les grands prix de Sundance, A.G. Le 21 nov à 10h30, un débat Décrire le monde, organiser Venise, Berlin… En tout, une le monde, rêver le monde, animé par Jean-Michel Frodon soixantaine de films en com- Best of International Short Films avec Samir Ardjoun, Alain Bergala, Jacques Mandelbaum pétition à La Ciotat. Festival et des membres du jury. À ceux qui prétendent que du 15 au 17 novembre Le 22 nov, Des vues Lumière à la vidéo numérique, animé l’équipe ne prend pas de risques Eden théâtre, La Ciotat par Jean-Michel Frodon avec Sylvain Georges, Dominique en ne présentant que des films 06 63 82 88 41 Païni, Tahar Chikhaoui, Jacques Willemont. Et à 20h30, au succès confirmé, on peut www.bestoffestival.com des longs métrages dont deux avant-premières : en ouverture, Le Septième Ciel de Benoit Jacquot, Président Curfew de Shawn Christensen du jury ; le 21, Le soir tombe sur Bucarest de Corneliu Porombuiu et le 22, Ana Arabia d’Amos Gitai en présence de la scénariste Marie-José Sanselme. Bonne chance aux Cris du Monde ! A.G. Festival Cris du Monde du 20 au 23 novembre Eden Théâtre, La Ciotat www.crisdumonde.com Rencontres Régionales MuCEM L’Alhambra Dans le cadre de la rencontre Féminisme, En partenariat avec le Centre d’Accueil des des Vidéos Urbaines Femmes et printemps Arabe, le film Mille- Baumettes, l’Alhambra consacre une soirée feuille (2012) du réalisateur Nouri Bouzid autour du thème La prison et ses enjeux avec propose de suivre deux femmes, Zaineb et la projection d’Ombline (2013) de Stéphane Aïcha, dans leur lutte pour la liberté en plein Cazes et César doit mourir (2012) des Frères cœur de la révolution tunisienne (le 13 nov). Taviani (le 23 nov). L’acteur Gérard Meylan La Cinémathèque de Bologne et l’Institut sera présent pour commenter le filmRobert culturel italien présentent Novecento (1975) sans Robert (2013) de Bernard Sasia, le chef de Bernardo Bertolucci traitant de l’évolution monteur de Robert Guédiguian (le 27 nov). de deux enfants d’origine sociale différente L’événement Poulpe fiction proposera des films à travers le XXe siècle (le 16 nov). Le public courts, une conférence, une performance pourra revivre l’arrivée des alliés dans une sur ce céphalopode atypique, ainsi que les petite ville italienne en Toscane dans La nuit de projections de 20 000 lieux sous les mers San Lorenzo (1982) de Paolo et Vittorio Taviani (1957) de Richard Fleischer et Grabbers 54 (le 17 nov). Cynthia Arra et Mélissa Arra (2012) de Jon Wright (le 30 nov). Omegaville d’Anne Alix © Sigrun Sauerzapfe s’intéressent aux questions de la transidentité, Cinéma Alhambra, Marseille A intersexualité et transsexualité avec L’ordre 04 91 03 84 60 U Divisées en trois thèmes, les 3e Rencontres des mots (2007), le 20 nov. La projection www.alhambracine.com Régionales des Vidéos Urbaines s’installent de Vincere (2009) de Marco Bellocchio est P dans le quartier de Mourepiane. Mémoire des l’occasion de mettre en lumière le destin campagnes sera l’occasion de s’intéresser à d’Ida Dalser, la maîtresse de Mussolini (le R l’arrière-pays avec la projection de Lettres 22 nov). Carte blanche à la revue Bref et Le Mois du O de Carabanchel (2009) de Marie de La Rosa à la cinéaste syrienne Hala Abdallah, à (le 14 nov). Une carte blanche sera donnée Documentaire G l’occasion de La nuit du court-métrage, de Dans le cadre du Mois du Documentaire, à l’association CinéMémoire autour du R 22h à l’aube, en présence de réalisateurs l’Institut de l’Image accueille l’édition deuxième thème Mémoire des ports. Une (le 22 nov). 2013 du festival Image de Ville intitulé En A journée complétée par Le trou de mémoire Autour du thème Questions de genre, le Méditerranée : l’occasion de rencontrer de (1981) d’Alain Glasberg (le 15 nov). Enfin, dans M MuCEM projette Hors jeu (2006) de Jafar nombreux cinéastes mais aussi des urbanistes le cadre de Mémoire de ville, les documentaires M Panahi, l’histoire touchante d’une petite comme le géographe Marcel Roncayolo pour Omégaville (2013) et Si Balzac m’était conté fille iranienne qui se déguise en garçon pour L’Heure exquise (1960) ou encore Je veux voir E (2013) seront projetés et suivis d’un débat pouvoir jouer au foot (le 4 déc). La rencontre (2008) en présence de Joana Hadjithomas en présence des réalisatrices, Anne Alix et Germaine Tillion, vivre ensemble en Algérie et Youssef Tohme, architecte (du 15 au 17 C Sandrine-Malika Charlemagne (le 16 nov). animée par l’historien Tzvetan Todorov nov). L’Institut présentera aussi 16 films de I Rencontres Régionales des Vidéos Urbaines, sera enrichie par le film Les trois vies de e Frederick Wiseman tels que Titicut Follies N Marseille 16 Germaine Tillion (2001) de Gilles Combet (1967), Boxing Gym (2010) ou At Berkeley (2013) É 04 91 79 32 94 sur le combat de l’ethnologue (le 5 déc). en avant-première (du 20 nov au 1er déc). http://videosurbaines2013.free.fr M MuCEM, Marseille Institut de l’Image, Aix-en-Provence A 04 84 35 13 13 04 42 26 81 82 Au Château de la Buzine www.mucem.org www.institut-image.org Un cycle en hommage à Cocteau s’ouvre au Château de la Buzine. L’occasion de replonger dans l’univers du réalisateur avec La Belle L’Eden pour Film et la bête (1946), L’Amore (1948) ou encore Le sang d’un poète (1930), les 20, 23 et 24 Flamme nov. Un autre cycle autour de la méditerranée Pendant deux ans, la cité de l’Abeille à La latine proposera de nombreux films d’auteurs Ciotat est devenue l’atelier de Film Flamme, comme Fellini Roma (1972) de Federico et les 12 et 13 nov ses cinéastes donnent Fellini (le 27 nov), Oublier Palerme (1990) de rendez-vous dans la plus vieille salle de Francesco Rosi (le 30 nov) et Senso (1956) Millefeuille de Nouri Bouzid cinéma du monde, à l’Eden, nouvellement de Luchino Visconti (les 30 nov et 1er déc). restauré. On y verra, de 14h à 17h, sept Une sélection d’opéras filmés continue d’être films tournés en pellicule, réalisés en atelier projetée parmi lesquels Don Carlos de Verdi Villa Méditerranée collectif : L’Abeille de Déméter par Raphaëlle (le 24 nov), Carmen de Bizet (le 6 déc) et les The Lebanese Rocket Society de Joana Hadji- Paupert-Borne, Imago mundi par Sara Millot, Noces de Figaro de Mozart (le 14 déc). thomas et Khalil Joreige fait revivre au public Si elle «tomber» par Jean-François Neplaz, La Château de la Buzine, Marseille l’aventure spatiale étonnante réalisée au Guerre qui vient par Stéphane Manzone, Tatlin 04 91 45 27 60 Liban dans les années 60 (le 19 nov). C’est par Aaron Sievers, Tremblement par Yann www.chateaudelabuzine.com toute L’âme du Panier qui renaît grâce au film Vu et De loin en loin… l’histoire du peuple par Fellini Roma de Federico Fellini de Sofiane Mammeriet Olivier Poli (le 22 Martine Derain et Jean- François Neplaz. À nov). Les deux soirées de l’événement Image 18h 30 le 12, Film socialisme de J-L. Godard de ville : correspondances méditerranéennes en présence de l’ingénieur du son François mêleront l’architecture et le cinéma, pour Musy et de Jean-Paul Curnier, philosophe ; parler de la complexité de l’espace urbain le 13, Shellac fête ses 10 ans et présente (les 26 et 27 nov). Enfin, dansLa Chine est Tuk-Tuk de Kiyé Simon Luang (lire critique encore loin, le réalisateur Malek Bensmaïl sur www.journalzibeline.fr) et Övo de Mathieu s’interroge sur la reconstruction de l’Algérie Mégemont. après son indépendance (le 3 déc). Film Flamme, La Ciotat Villa Méditerranée, Marseille 04 91 91 58 23 04 95 09 42 52 www.polygone-etoile.com www.villa-mediterranée.org La Russie au Toursky Moi Pierre Rivière... de RenéMoi Pierre du Losange Allio © Les Films Du 12 au 16 nov à 20h dans le cadre du 19e Festival Russe, aura lieu au Théâtre Toursky la semaine de cinéma Russe. Projection de 5 films inédits à Marseille en présence d’une délégation de cinéastes russes et de Nikolaï Borodachev, Directeur Général du Fonds d’Etat des films de la Russie Gosfilmofond. 55 On commencera par Monologue A d’Ilia Averbakh, où réapparait dans la vie de Sretenski, un savant U René Allio, connu et respecté, solitaire depuis le départ de sa femme, sa fille P qui lui confie son enfant. Dans R Piter Fm d’Oksana Bytchkova (le O le cinéaste digne 13 nov), on assiste à la rencontre G La programmation cinéma du MuCEM s’était esprit libertaire dans le sillage de 68. On de Macha, animatrice radio qui R ouverte en juin 2013 par la projection sur retrouvera aussi deux portraits de femmes se prépare à épouser un ancien l’esplanade du Fort St Jean de Transit, inoubliables : d’abord, Berthe incarnée par camarade de classe et de Maxime A adaptation du roman d’Anna Seghers par Sylvie dans La vieille femme indigne, premier qui vient de gagner un concours M René Allio (Zib’64). Marseille-Provence 2013 long métrage de 1965, adaptation d’une international d’architectes ; un M tournant dans leur vie. Le len- dans son automne avancé, invite derechef nouvelle de Brecht, qu’Allio transporte au E ce cinéaste, dit inclassable, fils d’immi- Chemin de la Nerthe. Une Berthe dont les demain, ce sera La symphonie de gré italien, né à Marseille en 1924 et dont yeux bleus aigus défient l’incompréhension de Leningrad de Zakhar Agranenko l’œuvre, qui ne cessa d’y revenir, fut bien ses proches face à son désir de vivre, enfin ! qui relate le siège de Leningrad, C peu diffusée. Rendre hommage à René Allio, Puis, cheveux grisonnants, blouse informe, alors que la ville est assiégée I réalisateur, peintre, décorateur, scénographe Jeanne interprétée par Simone Signoret dans depuis presque un an par l’armée N internationalement reconnu, collaborateur Rude journée pour la reine (1973). Reine par allemande, un passager d’un É de Planchon, fondateur en 1979 d’un Centre antiphrase (mais est-ce bien sûr ?) qui du petit avion qui a réussi à atterrir apporte à la maison de la radio M Méditerranéen pour la Création audiovisuelle, fond de sa banlieue blême, rêve sa vie grâce A point de ralliement d’artistes ayant choisi de aux histoires à l’eau de rose du cinéma et des la partition de la symphonie travailler loin de Paris, admiré par Robert magazines populaires. Deux films encore où que vient d’écrire le célèbre Guédiguian qui produisit avec lui son dernier Marseille tient la vedette : L’Heure exquise, Leningradois Chostakovitch. Il documentaire Marseille, la vieille ville indigne, documentaire autobiographique (1981) et y aura aussi Salades Russes, semble une évidence, voire une réparation. Retour à Marseille (1980), film nostalgique une fenêtre sur Paris de Youri Pendant qu’en parallèle s’organisera à Paris qui, au gré des déambulations de Raf Val- Mamine, le 15 nov et pour finir, une rétrospective, on pourra voir ou revoir, lone dans une cité qu’il ne reconnaît plus, le 16 nov, Nuits blanches d’Ivan les 20 et 21 nov à l’Alhambra et les 23 et 24 ressuscite comme pour le réalisateur les Piriev, adapté d’une nouvelle au MuCEM, 9 films d’une oeuvre qui n’en fantômes des lieux. L’hommage s’achèvera de Dostoïevski publiée en 1848. compte qu’une douzaine. Des films où la le 24 nov en présence de Serge Toubiana Les films seront présentés par part sensible demeure majeure, où Allio met avec deux titres moins connus : La Meule, leur réalisateur, ou par Nikolaï en lumière au propre comme au figuré les court-métrage de 1964 et le romanesque Borodachev et suivis d’un débat. «minuscules». Petites gens qui réagissent au Matelot 512. Une vraie reconnaissance pour monde environnant, à la «société-souricière» cet artiste mort en 1995, dont l’expression Festival Russe révélant les aliénations collectives tout en cinématographique correspondait à la du 12 au 16 novembre explorant leur propre vérité. synthèse de tous ses talents. Théâtre Toursky, Marseille Deux films «historiques» et «ruraux» :Moi ELISE PADOVANI 04 91 02 58 35 Pierre Rivière ayant égorgé ma mère ma www.toursky.org sœur... et Les Camisards. Le premier de Piter Fm d’Oksana Bytchkova © onlinesfilms 1976 s’enracine dans la terre normande Les histoires de René Allio et après Michel Foucault, se penche sur du 20 au 24 novembre le cas d’un petit paysan dont les crimes Alhambra Cinémarseille monstrueux perpétrés le 3 juin 1835 scellent 04 91 03 84 66 le destin. Film bouleversant d’une précision www.alhambracine.com et d’une maîtrise qui fait penser tout à la MuCEM, Marseille fois, à Bresson, Millet, Rembrandt et au 04 84 35 13 13 scalpel d’un légiste. Le deuxième de 1972, www.mucem.org s’appuyant également sur des faits réels, narre un épisode de la révolte protestante Partenariat avec Shellac, la cinémathèque cévenole contre le pouvoir royal, 17 ans française et la SACD et l’INA après la révocation de l’Édit de Nantes. Peu Sortie d’un coffret DVD le 3 décembre, éditions de moyens, beaucoup d’intelligence, un Shellac Sud Burlesque en musique Le Mécano de la Général © X-D.R Pour cette 9e édition du Fimé (Fes- Charlot, Octave et Bobine donnée le tival International des Musiques 6 novembre au théâtre Marélios d’Écran), les organisateurs ont de La Valette, construite sur axé sur la thématique du rire, à des onomatopées et vocalises la recherche de chefs-d’œuvre enveloppées dans une mise en du muet, évitant coups de pieds scène loufoque et diablement aux fesses et peau de banane ! efficace de Jean-Christophe Mast, soulignait avec pertinence Buster et Harold le propos comique des images des La première a eu lieu le 1er deux courts-métrages retenus novembre au cinéma Royal, à pour ce concert. The Adventurer Toulon. Quel plaisir de redé- et Easy street projetés en version 56 couvrir l’acteur extraordinaire restaurée en étaient comme Harold Lloyd dans le film de rehaussés : une belle tranche A 1923 de Fred Newmeyer : Monte de rire pour petits et grands. U là-dessus (Safety last). 70 minutes Le 7 novembre, exit le format de dynamisme, d’émotion, de comique pour une carte blanche P quiproquos, de cascades, dont au label Optical Sound à Hyères R la scène mythique où Harold est dans la piscine de la Villa O suspendu aux aiguilles d’une hor- de la projection du film deClyde permettent de mémoriser per- Noailles, pour une atmosphère G loge sur le toit plat d’un immeuble, Bruckman : Le Mécano de la sonnages et lieux principaux. arty et branchée. Fleuron du label, la caméra en plongée donnant General, 1927. Un ciné-concert Le public, ravi, fait un triomphe. Scanner, alias Robin Rimbaud, R l’illusion du vide ! Le trio jazz, grandiose avec l’orchestre sym- musicien britannique officiait A Laurent Marode, piano, Karim phonique de l’Opéra, dirigé par Chaplin, Resnais derrière son laptop mixant sur des M Gherbi, contrebasse, Abdesslem Alexandre Myrat, jubilant sur et Jarman courts étonnants d’Alain Resnais Gherbi, batterie, devant l’écran, une musique originale de Joe À 24 ou 25 images seconde, et Derek Jarman. Son set, aux M a travaillé en découpant chaque Hisaishi. Buster Keaton (Johnny), un film de Chaplin ressemble harmonies lancinantes et hyp- E séquence, apprenant par cœur se lance seul à la poursuite toujours plus ou moins à un notiques gorgées d’infrabasses le déroulement : «La partition, d’espions nordistes qui se sont marathon. Forts de ce constat, enveloppantes et de nappes C c’est le film» dira le pianiste, à emparés de sa bien-aimée et les quatre chanteurs des Voix statiques donnait aux images I l’interprétation très physique et de sa locomotive ! Sur fond de Animées, groupe à géométrie un caractère lunaire, plongeant N sensible, millimétrée, où la part guerre de sécession le burlesque variable dirigé par Luc Coadou, le spectateur dans une forme d’improvisation… cadrée, permet est toujours présent, sublimé par ont décidé de relever le défi en d’apesanteur, vagabondant d’un É de beaux moments de magie : un Keaton étonnant avec son revisitant avec un plaisir non univers livresque (la BNF) à une M mélodique, rythmique, accords air de chien battu. La musique dissimulé une quantité non usine de pétrochimie (Pechiney) A lents Blues ou guirlandes Boogie, d’Hisaishi est puissante, lyrique, négligeable de tubes, thèmes dans une étrange tranche de rêve. une deuxième vie par la rencontre deux grands thèmes, binaire savants ou populaires, sur une YVES BERGÉ et ÉMILIEN MOREAU musique-image. et ternaire s’opposent en une partition arrangée au millimètre Deuxième soirée : l’Opéra de immense fresque symphonique pour quatre voix distinctes par La 9e édition du Fimé a eu lieu Toulon est le cadre majestueux où les variations et les Leitmotive Alexis Roy. Cette création vocale, du 1 au 10 novembre Max Linder renaît ! William Benedetto, directeur du cinéma Max © X-D.R Bon anniversaire descriptive mais une narration mélodique, l’Alhambra, était heureux de célébrer Max rythmique, harmonique, fascinante de poésie Linder (1883-1925), maître du burlesque, et d’énergie qui collent au personnage de dans le cadre des cahiers de vacances de Max, gentleman cabotin. Leitmotiv thématique MP2013 le 5 novembre (voir p. 18). Un défi riche, modes de jeux, couleurs appropriés… étonnant proposé par Raoul Lay, directeur le cinéma muet a cent ans et plus une ride ! de l’Ensemble Télémaque, à trois jeunes Au lendemain de l’inauguration du PIC à compositeurs : poser une musique actuelle l’Estaque (voir p. 17), une dynamique de sur trois courts-métrages de 1912 ! La quartier s’installe, belle parade aux idées Turque Asli Kobaner compose sur Max a sombres. peur de l’eau ; Kasia Glowicka, Polonaise, YVES BERGÉ sur Amour Tenace et Karl Fiorini, Maltais, sur Entente cordiale de et avec Max Linder, Bon anniversaire Max ! dont les gestes, expressions, entre énergie le 12 déc à 10h et 14h30 et souplesse, influencèrent tant Chaplin. La Cinéma l’Alhambra, Marseille beauté des images, des mouvements, de la aux images, on boit du petit lait devant la 04 91 03 84 66 lumière inspirent l’excellent trio instrumental : graphie si raffinée des billets centenaires. www.alhambracine.com Linda Amrani, clarinette, Solange Baron, La musique dans son ensemble est tonale, accordéon, Christian Bini, percussions, mais des appuis très contemporains, acérés Le PIC, Marseille jouent en direct devant les films et le résultat sur des scènes mythiques, montrent le talent 04 91 39 29 13 est saisissant ! On rit, on écoute, on colle des compositeurs. Ce n’est pas de la musique www.ensemble-telemaque.com Bonheurs cinéphiles Festi’Life Le Festival de Gardanne cultive cette remar- Viva la Libertà de Roberto Ando. On partait quable particularité d’unir le sérieux d’une pour des contrées plus nordiques avec un programmation riche et cohérente dans magnifiqueOh Boy (Allemagne) en noir et blanc sa quête de sens sur les remuements du de Jan Ole Gerster, qui narre sur le mode de monde et sa convivialité. Le succès ne se la Dolce Vita les déambulations désabusées dément pas au fil des ans et cette année de Niko, jeune Berlinois presque trentenaire. particulière à plus d’un titre -les 25 ans du Plus loin encore, Gold (Allemagne-Canada) Mon petit-frère de la lune festival et la réduction à deux salles pour de Thomas Arslan narre dans les grands de Frédérick Philibert © Sacrebleu prod cause de travaux !- suit la tradition. Sélection espaces canadiens la ruée vers l’or, avec une Dans le cadre de Marseille-Pro- internationale bien sûr, avec un focus sur la photographie et une profondeur de champ vence 2013, la Ville de Marseille Méditerranée. On pouvait découvrir ainsi le superbes. On aimait aussi le coup de poing lance au Château de la Buzine, superbe film palestinien deHany Abu-Assad, du Géant égoïste de Cloi Barnard (GB) dans les 15 et 16 novembre, la première 57 Omar, un Roméo et Juliette contemporain, une esthétique proche de celle de Ken Loach, édition du Festival Internatio- avec les trahisons, la guerre entre Israël tandis que le film Ukrainien La maison à nal du Court Métrage sur le A et la Palestine, et des acteurs d’une belle la tourelle d’Eva Neyman rappelle à quel Handicap, Festi’Life, né d’une U vérité. Millefeuille (Tunisie) de Nouri Bouzid, point la guerre, le froid et la faim génèrent collaboration avec Procap, une échappant à tous les lieux communs, évoque égoïsme et cruauté, et que le film argentinLe association d’entraide Suisse P sur fond de Printemps arabe la condition de médecin de famille de Lucia Puenzo évoque pour personnes handicapées, qui la femme avec deux actrices émouvantes les nazis retirés en Amérique du Sud. Des organise le Festival Look&Roll R et espiègles, Souhir Ben Amara et Nour films français aussi, l’émouvant hommage à de Bâle. O Mziou, qui font l’éducation des hommes Guédiguian, Robert sans Robert de Sasia, la Au programme, 24 films issus de G englués dans les traditions. Fort éloigné des plongée en soi avec une caméra épaule de 11 pays, réalisés entre 1997 et R problématiques contemporaines, Météora, Dominique Cabrera, Grandir, le documentaire 2011 : des fictions comme le multi film grec deSpiros Stathoulopoulos, évoquait remarquablement juste Les enfants valise primé Aglaé de Rudi Rosenberg, A les amours interdites d’un moine et d’une de Xavier de Lauzanne, Suzanne de Katell Aglaé une jeune handicapée, objet M nonne, avec des inclusions de dessin animé Quillévéré, magnifique tant par la caméra d’un pari perdu ou Les Pinces à M comme une icône naïve. Polluting paradise, que par l’analyse des personnages. Enfin, le linge de Joël Brisse, Sale Battars film turc de Fatih Akin, soulève sous la prix du public était attribué au film deGilles de Delphine Gleize, César du E forme d’un documentaire le problème des Perret, Les jours heureux, sur le conseil meilleur court métrage en 2000. catastrophes écologiques et du manque de National de la Résistance, ses principes, ses Des documentaires comme Signs C pouvoir des populations face à la logique détournements dans les discours politiques & Vibrations «Concert spectacu- I d’administrations qui se refusent à oublier actuels. Seul point à être oublié, le vote des laire et bien réel, musique aux N le profit immédiat. Une place particulière femmes ! fortes vibrations pour un public É était accordée à l’Italie. On se régalait avec MARYVONNE COLOMBANI composé essentiellement de M Chaque jour que Dieu fait de Paolo Virzi et les sourds et de malentendants», A amours de Guido et Antonia, ou encore on La 25e édition du Festival cinématographique de Nalia Giovanoli, sélectionné applaudissait la fabuleuse prouesse d’acteur d’automne au eu lieu du 25 octobre au Festival de Locarno 2011 ou de Toni Servillo qui interprète des frères au 5 novembre à Gardanne Love Davka (L’Amour malgré tout) jumeaux aux trajectoires différentes, dans de Rona Soffer, prix du public Gilles Perret et Stephane Hessel, les Jours heureux © X-D.R au festival Look&Roll. Des courts d’animation comme l’émouvant Mon petit-frère de la lune de Frédérick Philibert, parent d’un petit garçon autiste ou encore Brother où Adam Elliot se rappelle avec tendresse son enfance dans la banlieue avec son frère, asthmatique et malvoyant. ANNIE GAVA

Courts métrages sous-titrés en Français, mise à disposition d’une boucle d’induction magnétique pour les porteurs de prothèses auditives, annonces et échanges traduits en Langue des Signes Française. Audiodescription simultanée dispo- nible sur écouteurs. Réservation recommandée. Entrée gratuite pour les personnes accompagnant des spectateurs handicapés.

Maison des Cinématographies de la Méditerranée, Marseille 04 91 45 27 60 www.labuzine.com Brutale volupté

La dernière grande expo de Marseille-Provence 2013, dans le J1 retrouvé, ouvre des espaces à l’art, sous le signe de Le Corbusier Qu’en sera-t-il du J1 après l’année capi- tale ? La réouverture était attendue, mais les premiers jours de l’expo affichent une fréquentation peu comparable à celle de l’expo Méditerranée. Qui précédait celle du MuCEM, attirant aujourd’hui l’essentiel des foules. 58 Pourtant l’exposition est particulièrement pas- sionnante. Jusqu’au 22 décembre le hangar A du Port de Marseille U accueille des œuvres de Le Corbusier,

P architecte, urbaniste, Marseille, Unité d’habitation, Le Corbusier, 1945 ©Fondation Le Corbusier, ADAGP, Paris 2013 R peintre, sculpteur, O dessinateur. La mise en espace de cette ainsi un espace d’un purisme lui-même n’a pas théorisée en architec- G exposition intitulée originel en un double contrepoint ture, n’a aucun rapport avec la moindre R Le Corbusier et la au hangar, brutaliste sans le brutalité, la moindre violence. Ce terme A question du brutalisme savoir, et aux œuvres, brutalistes fait essentiellement référence à l’état de a été confiée àJacques de réputation, au moins pour la matière après qu’elle a été travaillée au M Sbriglio, lui-même les représentations des œuvres moment de l’édification des bâtiments, et M architecte, scéno- architecturales. Le parcours c’est principalement dans le béton laissé E graphe et secrétaire s’ouvre à intervalles réguliers brut après son décoffrage qu’elle s’exprime. général de la fondation sur un espace latéral continu, La trace de la planche et les piqûres du A Le Corbusier. déambulatoire vide et bordé par gravier comme poésie de la construction. R L’ensemble du dispositif les baies du hangar. À chaque On peinera encore plus à trouver la moindre muséographique, centré dégagement, le panorama brutalité dans les œuvres peintes ou sculptées, T dans l’axe du hangar, portuaire explose aux yeux toutes rivalisant de courbes et de couleurs Deux femmes debout, enlacées, Le Corbusier, S est légèrement surélevé, vers 1926-1928,crayon et pastel sur papier, ni signé, ni du visiteur, et cette double plus organiques et sensuelles les unes que daté, 0,31x0,21m © Fondation Le Corbusier, ADAGP, et un trait de lumière Paris 2013 scénographie grand-ouverte les autres V participe à le détacher nous montre autant les bateaux à quai que Si le Corbusier était fou, «fada» comme on le I du sol, comme la métaphore blanche d’un les œuvres aux cimaises ou sur les stèles. dit du côté du Bd Michelet et de sa magistrale S paquebot intérieur flottant sur le sol noir. Le Corbusier s’y révèle artiste complet, Unité d’Habitation, c’était d’amour pour son U Le parcours se déroule simplement le long architecte plasticien virtuose de la lumière. art, d’amour pour l’art. de l’axe majeur du bâtiment. Des espaces Une lumière qui perce et traverse les œuvres, MAURICE PADOVANI E aux formes régulières et rigoureuses se toutes échelles confondues, et qui creuse ses L succèdent, un plan coloré s’oppose à une tableaux autant que l’artisan exécutait les Le Corbusier et la question du brutalisme S paroi immaculée, un plafond bas alterne sculptures de l’artiste d’après ses dessins J1, Marseille avec une double hauteur, des places se et ses gouaches. jusqu’au 22 décembre forment, le toit du J1 comme ciel. Se déploie Le «brutalisme» notion que Le Corbusier www.mp2013.fr Haute-tension à Allauch La ville d’Allauch possède désormais son lieu l’attitude de résistance à la formatisation et la Huile et acrylique (Plagnol, Gentil, Velickovic, d’Art Contemporain dans une ancienne usine soif de liberté qui les animent. Olivier Bernex Moquet), mais aussi aquarelles (Kaniowski), électrique de briques rouges. Elle vient d’être s’est efforcé de trouver ce qui rassemble ces crayon (Ceccarelli et Lestié), pastels (Surian) ; réaménagée, partageant l’espace entre le 22 artistes malgré des modes d’expression variations dans les supports aussi, papiers Ballet d’Europe et un lieu d’exposition. Dans différents. Priorité est donnée à la peinture (Pierre-Marie Vergnes), toiles, bois, métal ce beau volume de 270 m2, Olivier Bernex, dont on annonçait la mort depuis 40 ans… (dont des sculptures de Mohsni)… On apprécie Jean-Marie Guien directeur artistique, et , chef Biennale Allauch, Marie Rauzy, Pierre Souchaud, Yvan Daumas, la présence de quatre femmes même si leur e de projet, ont installé la 4 Biennale labellisée Vladimir Velickovic © J.M. Guien nombre est encore insuffisant (Cincia, De MP 2013. Nouvel espace, nouvelle feuille de Battista, Jean et Rauzy)… Une proposition route. Olivier Bernex a voulu interroger les intéressante. artistes sur une notion qu’on pouvait croire CHRIS BOURGUE obsolète, celle du Romantisme. Qu’est-ce qui fait que l’on peut encore de nos jours se 4e Biennale d’Art Contemporain revendiquer du Romantisme ? Si Plagnol jusqu’au 29 décembre et Surian se méfient de cette référence à L’Usine électrique, Allauch Village connotation passéiste, ils sont plusieurs 04 91 62 24 59 à adhérer, y trouvant une familiarité avec 04 91 10 49 00 Tous chercheurs Le J1 a rouvert ses portes et fait désormais partie des pratiques culturelles diurnes des Marseillais. Mais il ferme dans quelques jours ! Les expositions ouvertes le 11 octobre (voir ci-contre Le Corbusier) achèvent les cycles et les actions de l’Atelier du Large : projections en continu de Martine Derain, ateliers pour enfants de Fotokino, Les Rêveurs de Séverine Mathieu et Emmanuel Vigier, un voyage de Fred Nevchehirlian, les portraits du Cours Ju de Mathieu Verdeil et Fred Lévy… ou les expositions de Thomas Mailaender ou Zineb Sedira. Résultats d’Ateliers de l’Euroméditerranée ou d’Actions participatives impliquant des entreprises et des salariés, cette nouvelle pratique culturelle souligne autrement l’implication des habitants dans la Capitale culturelle. 59

Une exposition double complète le parcours : La grâce du hasard © C. Lorin_Zibeline Ciccolini, 2013 de Don Jacques une oeuvre avec Alain Paire rassemble les portraits issus de la collecte du Photomaton installé A au J1. 14 000 portraits ont été collectés. Jean-Pierre Moulères, U responsable du projet, explique la grâce qui se dégage des séries 19 ans, le bel âge ? Marseille, Unité d’habitation, Le Corbusier, 1945 ©Fondation Le Corbusier, ADAGP, Paris 2013 retenues par l’intimité de la chambre photographique, l’absence P de regard qui libère de la pudeur, les réactions chimiques mal Alain Paire R maitrisées qui donnent du sépia aléatoire, et le déclenchement À la fin de cette année capitale, baissera inopiné qui capture le hasard. Le mur des baisers est particu- le rideau de sa galerie aixoise. Mais pas les bras ni O lièrement intime ! la tête G L’autre partie de l’exposition, intitulée Encore un beau jour, expose Moins une. Elle aurait dû atteindre les vingt ans du bel âge. Il R les images marquantes des Albums de famille collectés sur le n’en sera rien. La galerie de la rue du Puits-Neuf s’interrompt A site Chercheurs de midi. Et là l’œil est comme fasciné : ces à dix-neuf. Son fondateur s’en explique dans l’interview qu’il photos sont les mêmes que celles qui trainent dans nos tiroirs et a accordée à Zibeline, un peu las d’avoir porté cette aventure M racontent notre passé, celui de nos familles. On y retrouve la toile presque seul mais avec les plus grandes exigences et quelques M cirée des années 70, la bouteille de champagne sur la table de amis. Un proche, Florian Rodari, déplore que «le public cultive E fête, nos pins tordus devant la mer, ces enfants qui ressemblent les success stories, les officiels sont indifférents à tout ce qui à ceux qu’on était, ces parents aux nôtres. Des histoires se n’est pas retombée politique immédiate. Ainsi l’aide culturelle A cachent et s’exhibent autour de chaque cliché, et l’accrochage va-t-elle volontiers au prestige de vitrine, à la fanfare de rue, fait surgir l’en-commun comme une épiphanie. Jean-Pierre rarement au sérieux ou à l’assiduité»1. Rude culture du chiffre R Moulères voulait tracer un portrait du midi dans une capitale qui ne sait l’apport immatériel que tissent les affinités avec T plus largement méditerranéenne. Il y a réussi avec chaleur. les créateurs. Si la galerie a exposé sans hiérarchie des S Une recherche dont on aimerait qu’elle se poursuive : la consti- noms reconnus et un peu moins d’Ernst à Tal-Coat, Plossu, tution d’archives du midi, et leur exposition, ne serait-elle pas Alechinsky, Pons ou Pignon-Ernest et aussi Khélif, Ducaté, V intéressante pour le MuCEM ? Quant au J1, son avenir dépend Amado, Coadou, Louvel-Paoli, Sorgue ou encore Florence I du Port Autonome. Avant tout projet, il faut refaire la toiture. Laude, elle a toujours été un havre d’accueil, d’échange et S Mais il est impensable que ce lieu idéalement situé redevienne de croisements nécessaires à la vie de la cité, prolongée sur U inaccessible au promeneur… le web par son blog exceptionnel d’érudition bienveillante. AGNÈS FRESCHEL E À venir L L’atelier du Large Pour l’heure, Don Jacques Ciccolini expose. Suivra un hommage S J1, Marseille à un artiste Aixois méconnu Achille Emperaire (1829-1898) avec jusqu’au 22 décembre l’Atelier de Cézanne jusqu’en février. L’événement majeur est 04 91 88 25 13 l’exposition-rétrospective 19 ans galerie Alain Paire conçue avec www.mp2013.fr Arteum, Christiane Courbon et Pierre Vallauri, complices de longue date, au musée d’art contemporain de Château-Neuf- Chercheurs de midi le-Rouge. Vernissage le 13 novembre à 18h30. Le catalogue Un album des albums recueillera témoignages, documents et renseignera sur les Jean Pierre Moulères, Dominique Cabrera œuvres et les artistes sélectionnés. Bec en l’air CLAUDE LORIN

Série Se baigner, 1 catalogue 19 ans galerie Alain Paire, Arteum, 2013 collection Usages, Douceur L’interview est à découvrir sur notre webradio des premiers www.journalzibeline.fr/zibeline-web-radio bains de Mai, Mai Galerie Alain Paire, Aix-en-Provence 1982, St Tropez 04 42 96 23 67 © Sylvie www.galerie-alain-paire.com Lefrere

19 ans galerie Alain Paire jusqu’au 21 décembre Arteum, Château-Neuf-le-Rouge 04 42 58 61 53 www.mac-arteum.com Au-delà de l’image de presse À l’heure où les nouvelles tech- redonne la parole à l’événement : nologies et les réseaux sociaux même jour, même heure, même témoignent en direct de l’histoire endroit que les attentats perpétrés en marche, neuf artistes prennent par l’ETA, seuls les titres reven- leur distance avec l’image de diquent l’histoire vécue. C’est presse pour poser un regard l’état brut des choses oubliées, subjectif sur les faits historiques d’une mémoire fragile. passés ou présents. Ils usent de À chacun, donc, son évocation des la photographie ou de la vidéo chocs du monde, de ses fissures, pour traquer ses traces et ses et des cicatrices laissées aux blessures. Certaines encore à générations suivantes. Cristina vif. Oliva Maria Rubio, directrice Luca -qui avait fait mouche dans 60 artistique à La Fábrica à Madrid et l’exposition Mappamundi- réac- commissaire générale du festival tualise l’histoire française en A PhotoEspaña de 2001 à 2003, a mettant en mouvement le célèbre U choisi «seulement neuf artistes car tableau de Delacroix La Liberté tous travaillent sur des séries, ils guidant le peuple dans une vidéo P construisent l’image, c’est-à-dire La Liberté raisonnée, 2009 © Cristina Lucas au souffle puissant. D’autres se R qu’ils font appel à cette faculté de réapproprient l’histoire en réin- faire des images et se définissent avaient fait la Une de l’actualité sous forme de «compositions ventant la réalité jusque dans ses O comme artiste ou narrateur. La télévisée : Mohamed Bourouissa méthodiques apparemment moindres détails : Paolo Ventura G situation de crise actuelle nous s’en est inspiré pour créer une innocentes et poétiques» : camps met en scène des personnages, R donne à réfléchir sur notre his- série «d’allégories photogra- d’entrainement, avions abattus… des accessoires et des objets A toire pour ne pas la reproduire». phiques» sur la vie quotidienne Paysage, encore, avec Paola De miniaturisés dans des situations Ce ne sont ni des reporters de des jeunes des banlieues. Images Pietri qui croise mémoire fami- purement imaginaires… Tous M guerre ni des photojournalistes, tellement vues et revues qu’elles liale, archives et lectures dans posent la question de la mémoire M même si certains, comme Éric paraissent presque banales… un travail photographique in situ, officielle et de la mémoire intime Georges Tony Stoll, E Baudelaire, brouillent les codes sauf que grâce à ses talents de sur les traces des combattants et nous interrogent : quelles sans titre (le calme), 2009, peintre et de dessinateur, les morts de froid, de faim, au com- 00x67 cm en reproduisant la réalité dans un relations l’homme entretient-il © Courtesy Jérôme Poggi A tableau fictif ô combien «vivant» ! scènes sont composées à la bat durant la Première guerre avec son histoire ? C’est la guerre comme au cinéma, manière des tableaux d’histoire, mondiale. Revenue à la source MARIE GODFRIN-GUIDICELLI R fabriquée dans les studios de avec une parfaite maîtrise des du malheur, elle photographie T Los Angeles, qui questionne perspectives, de la lumière et les paysages d’hier devenus des Histoire, regards d’artistes S non seulement la véracité des des regards tendus comme des lieux touristiques et familiaux, jusqu’au 5 janvier images mais aussi leur statut flèches. Autre guerre, autre temps mais perclus de trous d’obus. Hôtel des arts, Toulon V et leur diffusion par les médias. avec Shai Kremer qui archéologie Eduardo Nave revient lui aussi 04 83 95 18 40 I Souvenons-nous des émeutes les stigmates du conflit israé- sur les lieux du crime selon un www.hdatoulon.fr S de Clichy-sous-Bois en 2005 qui lo-palestinien dans le paysage protocole photographique qui U E L S à suivre Talents Cavity Goudal © Noémie les travaux de Noémie Goudal, le dialogue reste ouvert car elles abordent également la photographie par le biais de l’installation. Métaphore des relations entre l’homme et la nature, la série The Geometrical Determniation Les Égarements © Cerise Doucede of the Sunrise sème le trouble en jouant sur l’ambivalence paysage réel-paysage inventé. Parfois même, un élément insolite vient briser l’harmonie du paysage, lui-même construit et reconstruit. Ce face-à-face souligne leur trait d’union (la photographie plastique, l’installation) et leurs singularités : «Ce sont deux manières différentes de regarder la photo, explique Noémie Goudal. On n’a pas le même usage Accueilli pour la troisième fois à la Maison à Arles, Paris Photo ou Vérone… «Un vrai mais on est toutes les deux impliquées dans le de la Photographie à Toulon, le Prix HSBC tremplin et un accompagnement complet» temps car c’est un travail de longue haleine». pour la photographie agit toujours comme apprécié par Cerise Doucède qui expose Leur quête de la perfection est le résultat un révélateur de talents. Deux jeunes dans sa ville natale Les Égarements, clins d’un travail d’orfèvre. artistes ont tiré leur épingle du jeu face à d’œil à sa famille et à ses proches mis en M.G.-G. 778 concurrents, bénéficiant durant un an scène dans un décor fabriqué à la main, de quatre expositions et d’une première où les objets fétiches suspendus racontent jusqu’au 11 janvier édition monographique chez Actes Sud. Sans un peu de leur intimité. De leurs pensées Maison de la Photographie, Toulon compter les rencontres professionnelles envolées. Entre ces portraits sensibles et 04 94 93 07 59 L’intervention pérégrine de l’artiste entre un Orphée dénudé sculpté par Les petits cailloux marseillais Georges Tony Stoll au Paul Aubert en 1893 et un Paysan du Musée Granet devrait, selon les Danube ceint à la taille d’une peau commissaires d’exposition, construire de bête (Henri Vidal, 1892 env.). Ce de «un dialogue singulier entre les images, n’est donc pas l’emplacement des Georges entre peinture et photographie, rendant photographies qui est à déplorer car perméables les codes de l’une et de il fait sens à tous les coups, c’est l’autre pour recomposer, de signes leur nombre a minima, le manque de figuratifs en terrain abstrait, un réel signalisation et d’outil pédagogique imaginaire». Sans contester la qua- pour que le dialogue soit activé, et Tony Stoll lité de son œuvre photographique fécond ! D’ailleurs seuls les espaces qui conduit vers ses «territoires de habités par Cézanne sont exempts l’abstraction», la question du dialogue de toute présence stollinienne, et l’on reste entière : ses interventions invitent s’interroge : volonté de l’artiste de ne au mieux à jouer à cache-cache avec pas polluer l’espace sacré ou du direc- les collections, au pire à partir à la teur du musée pour ne pas troubler chasse aux traces, aux signes. Car les visiteurs venus spécialement pour 61 ses photographies se comptent sur le maitre aixois ? On se prend aussi A les doigts de deux mains quand les à regretter l’absence «des formes salles regorgent de peintures et de indomptables» de G.T. Stoll dans les U sculptures. Il faut garder l’œil averti escaliers menant aux diverses salles, pour les débusquer et la majorité comme le fait si judicieusement la P des visiteurs passent devant sans Collection Lambert à Avignon qui aime R même leur jeter un regard… Dommage, prolonger l’épopée homérique d’un O quand l’enluminure photographique artiste jusque dans ses coursives… G L’Éclaireur (1997) se joue d’un com- MARIE GODFRIN-GUIDICELLI pagnonnage illustre et d’un jeu de R regards obliques avec le Portrait A de Granet peint par Ingres ; quand Ulysses est là ! M le triptyque Achab tiré de la série jusqu’au 12 janvier Georges Tony Stoll, Moby Dick (1994/2000) tire le portrait Musée Granet, Aix-en-Provence M sans titre (le calme), 2009, 04 42 52 88 32 00x67 cm en pied d’un corps entravé par un E © Courtesy Jérôme Poggi ruban adhésif, habilement accroché www.museegranet-aixenprovence.fr A R T S V Une collection Leurs choix, leurs questionnements, leur connaissance de l’art, tous médiums confondus, acquis durant les visites d’ateliers, de I musées et de galeries et leurs rencontres avec les artistes et S les professionnels. Cet accrochage éclaire -au sens littéral du U démocratique terme- chaque section au fur et à mesure du parcours, et incite le E visiteur à découvrir la pluralité des écritures et des formes dans un 1 L En janvier 2011, Zibeline évoquait le programme Les Nouveaux va-et-vient constant avec les textes informatifs contrecollés sur le S collectionneurs mis en place par le Conseil général 13 avec le mur d’entrée. 57 artistes figurent dans la collection, confirmés ou Bureau des compétences et désirs, visant à constituer une collection émergents, dont 50 % sont issus de la région, preuve de la richesse publique d’art contemporain. Avec, en lieu et place de collectionneurs du territoire et de la grande acuité de leurs regards… avertis, des collégiens béotiens responsables des acquisitions et L’exposition, en forme de point d’orgue, annonce des temps heureux des budgets ! Deux ans plus tard et 14 collèges concernés, non puisque le projet se poursuivra en 2014 avec deux classes, et ce seulement l’objectif est atteint mais la collection s’expose au grand même si «chaque étape a été un combat». Aujourd’hui Véronique jour selon une scénographie pyramidale originale, thématique2 et Traquandi, chargée de mission arts visuels à la direction de la pédagogique, conçue par Raphaëlle Jeune et l’agence d’architecture culture, réfléchit à la meilleure manière de faire vivre le fonds : Freaks pour rendre compte du cheminement des collégiens. «Il faut qu’il soit d’abord acté, ensuite il devra trouver son autonomie

Hôtel, Épisode 1, vidéo d’animation © Benjamin Nuel en tournant sur le département ou en trouvant un lieu qui lui soit entièrement dédié». Ce sera le combat de demain. M.G.-G.

1 Voir Zib’37 in Cahier jeunesse 2 Apparence et réalité, Contraintes et libertés, L’Architecture, Entre réalité et fiction, Jeux de détournements, La Mort et la dérision, Construction/Destruction, Portraits de femmes : entre image et identité, Fragilité de l’existence, jeunes et agités, L’Instant, étrange beauté, Face cachée, Paradoxe

Les Nouveaux collectionneurs au collège jusqu’au 16 février Galerie d’art du conseil général 13, Aix-en-Provence 04 13 31 50 70 www.culture-13.fr De cet endroit Fidèle au toit-terrasse de la Friche La Belle de mai, le groupedunes suggère dans son installation multimédia de lire autrement le paysage urbain, en étant réceptif à ses moindres mouvements. Son nouveau challenge ? Offrir cette expérimentation au public in situ et aux internautes via une interface (www.decetendroit.net) qui rend compte de tout le processus en cours. Bref, une autre manière de vivre et partager l’espace public. M.G.-G. jusqu’au 31 décembre Friche La Belle de Mai, Marseille 3e 04 26 78 12 70 www.decetendroit.net Dessin du jour © Mahé Boissel

De cet endroit, installation multimédia, 2013 © groupedunes 62 A Mahé Boissel U En quelques traits noirs, de légers aplats de couleur, des ombres noircies, Mahé Boissel envahit la toile de silhouettes esquissées à minima : fillettes P se réfugiant dans les jupes de leur mère, «femmes acérées» droites R comme un I. Deux âges de la vie (jeunesse, maturité) avant que la vieillesse ne vienne pointer le bout de son nez… Semblables aux Parques qui veillent O à notre destinée. M.G.-G. G Passage R jusqu’au 5 décembre Passage de l’art, Marseille 7e A 04 91 31 04 08 M www.lepassagedel’art.fr M E A R T S Rencontres entre artistes et écrivains Michel Bépoix a «pacsé» des artistes et des écrivains qui ont vécu ou travaillé en V Provence, osant des duos du plus convenu (Lucien Clergue/Saint-John Perse) au plus improbable (Yves Brayer/Rilke), du plus facétieux (Christian Courrèges/Vicente I Blasco Ibanez) au plus érudit (Brigitte Bauer/Jacqueline de Romilly)… Autant de S «correspondances» visuelles et littéraires à savourer comme une salade niçoise ! U M.G.-G. E La Provence, terre de rencontres entre artistes et écrivains L jusqu’au 23 février S Musée Regards de Provence, Marseille 2e 04 96 17 40 40 www.museeregardsdeprovence.com

© Didier Ben Loulou © Peter Klasen, Chronique locale, 1984, huile sur toile, 260 x 200 cm, Collection Fondation Vincent van Gogh, Arles

Didier Ben Loulou Une belle actualité pour Didier Ben Loulou invité du Garage photographie. Son errance poétique phocéenne entamée en 2012 lors d’une résidence de création dans le cadre de MP 2013 se concrétise aujourd’hui par une série de 50 tirages Fresson 26x26 cm en couleur, trois master class les 6, 7 et 8 décembre, des visites guidées avec repas méditerranéens et un livre chez Arnaud Bizalion éditeur pour 2014. C.L.

Marseille de Didier Ben Loulou du 5 décembre au 6 février Le Garage photographie, Marseille 09 53 84 57 00 http://wp.williamguidarini.com Aérosol et Rubinstein Après Charlélie Couture et Jak Espi, c’est un autre duo inédit, Nicolas Rubinstein et Jef Aérosol, qui clôturera l’année de la galerie Pluskwa. Aux objets insolites et parfois grinçants du sculpteur marseillais se confronteront les travaux au pochoir d’un des représentants majeurs de la scène du Street Art, une série rock/pop/acidulée de portraits doubles conçue spéciale- ment pour l’événement. C.L. Les deux font la paire du 22 novembre au 28 décembre Galerie David Pluskwa Art Contemporain, Marseille 04 91 33 24 51 www.david-pluskwa.com

Nicolas Rubinstein, Pull !, résines polyuréthanes et polyester, papier, acier. © Galerie David Pluskwa 63 A U Massimo Vitali La dernière escale photographique du programme Dépaysement P déployé tout au long de cette année pour l’espace d’exposition R de la boutique agnès b sera consacrée à Massimo Vitali -représenté par la galerie du jour de la même agnès b-. O Connu pour ses vues de littoral maritime et balnéaire, G notamment outre alpins, le photographe présentera une série R de plages de pierres brûlées par une lumière irréelle poétiques A mais toujours distanciées. C.L. Dépaysement Escale 7, Massimo Vitali M jusqu’au 28 décembre M Project-room agnès b, Marseille E 04 96 11 04 50 A R Massimo Vitali, Poesia 1, 2010 © Massimo Vitali T S Instemps Depuis 2009, le Centre Interrégional de Conservation et de Restauration du V Patrimoine (CICRP) propose à des artistes photographes de réaliser un travail I personnel en liaison avec les fondements et les activités développées au sein de S l’établissement. Antoine d’Agata, José Ramón Bas, Matthias Olmeta, Lucie et Simon, Lisa Ross et Alfons Alt livrent leur regard singulier à travers de grands U formats. A.L. E jusqu’au 5 janvier L Centre de la Vieille Charité, Marseille 2e S 04 91 14 58 80 www.marseille.fr

© Didier Ben Loulou Lisa Ross, Surface upon, 2012 Les armes des voyous selon Jean-Pierre Nadau, encre de chine © JP Nadau

Christmas gun L’exposition réunit divers artistes, notamment marseillais, abor- dant le thème des armes. Loin de toute pulsion destructrice, le spectateur aura tout simplement affaire à un clin d’œil sur notre monde et son instabilité à travers des armes fabriquées dans des matériaux simples. Comme du carton facilement destruc- tible, ce qui souligne l’idée de fragilité du monde. Fragilité de nos sociétés s’effondrant au détriment même de notre monde. A.L. du 28 novembre au 28 décembre Galerie Polysémie, Marseille 04 91 19 80 52 www.polysemie.com Time Machine Dans la société digitale, considérant aussi l’histoire des médias, quels peuvent être les modes d’expression et d’exposition artistiques ? Quel statut pour l’œuvre d’art ? Quelles circulations pour les images ? Autant de questions génération- nelles posées par des artistes internationaux émergents, digital-natives de New-York, Los Angeles et Berlin, choisis par Corentin Hamel. C.L. jusqu’au 14 décembre Fonds M-Arco, Le Box, L’Estaque 04 91 96 09 02 www.m-arco.org

Daniel Keller, Zion + platform (Cambrian explosion) miroir, revêtement hydrophobe, acier, 51 x 140 x 120 cm

64 A Art, espace Quelles relations entretiennent l’art, le territoire, l’espace et U la cartographie ? Une exposition de Nicolas Desplats, une P sélection d’œuvres du FRAC Paca et des conférenciers ad hoc, dont Guillaume Monsaingeon, tenteront de circonscrire la R problématique posée par le bild, bureau d’implantation des lignes O Digne, lieu de programmation et de diffusion adossé à l’école G d’art de Digne-les-Bains. C.L. R Art Territoire & Cartographie jusqu’au 14 décembre A bild, Digne-les-Bains M 04 92 31 34 59 M www.bildigne.fr E A R Nicolas Desplats, Résidence Fondation Vacances Bleues (détail) © N. Desplats T S V 6 mois en 4 histoires I Issues de la revue 6 Mois consacrée au photojournalisme, les images de Miquel Dewever, Janet Jarman, Stephnie S Gengotti et Ilvy Njioktjien passent à la loupe 4 histoires, sans U pathos : respectivement, la guerre des gangs au Guatemala, le E destin de la petite Marisol à Mexico, les amours et maternités L adolescentes, les Afrikaners. Quatre points de vue militants sur S la réalité de notre monde. M.G.-G. du 19 novembre au 31 janvier Galerie du théâtre La Passerelle, Gap 04 92 52 52 52 www.theatre-la-passerelle.eu

Marisol, Tamaulipas, Mexico, 1996 © Janet Jarman

Merveille ! Eres una Maravilla, tu es une merveille © Magali Lambert La Galerie des Comptoirs arlésiens de la jeune photographie présente trois nouvelles artistes. Chacune travaille sur la vie à sa manière : Camille McOuat en se mettant en scène dans la nature dans It was so beautiful, Marie-Jeanne Neirynck en abor- dant la nature éphémère dans Arrière-saison et Magali Lambert en mettant en scène de vieux objets de maison inanimés mais brillant par leurs insignifiances dans Eres una Maravilla, résultat de sa résidence à la Casa Velasquez à Madrid. A.L. jusqu’au 31 décembre Comptoirs arlésiens de la jeune photographie, Arles 06 07 78 94 71 www.comptoirsarlesiens.com 1963, année de la vidéo Les 26e Instants Vidéo célèbrent contemporain. Aujourd’hui, les 50 ans d’art vidéo à travers une metteurs en scène et les cho- programmation internationale, régraphes sont moins fascinés rétrospective et prospective : son par la vidéo, mais les créations directeur artistique Marc Mercier sont plus subtiles. se souvient de sa naissance Et dans le champ de l’art passée sous silence et analyse contemporain ? son rôle dans l’art actuel. Là, comme ce sont souvent Zibeline : Que s’est-il passé en des artistes plasticiens qui 1963 ? se saisissent de la vidéo pour Marc Mercier : On se réfère renouveler leurs pratiques et leurs toujours à l’exposition de Nam démarches, je reste sceptique. June Paik présentée dans le cadre Il y a une espèce d’amnésie ! 65 de Fluxus mais quand on regarde C’est l’une des raisons pour la presse de l’époque, cela n’avait lesquelles on a voulu faire cette A pas retenu son attention. C’est célébration. Les gens du cinéma U après coup que l’on s’est aperçu connaissent leur histoire, les qu’il s’agissait d’un tremblement plasticiens, parfois, beaucoup P de terre, après coup seulement ! moins. Dans les arts numériques R À cette époque, dans les pays par exemple, les artistes ignorent européens, au Japon et aux USA, le travail de leurs aînés. Au Japon, O un espace de liberté s’ouvrait, un où nous avons lancé cette 26e G nouveau champ d’exploration, les édition, le milieu de l’art vidéo et R artistes s’émancipaient des codes celui des arts numériques sont A du cinéma et de la représentation. assez détachés l’un de l’autre. Il faut se rappeler que la plupart C’est important aujourd’hui de M des installations fonctionnaient à remettre les pendules à l’heure M partir d’images filmées en direct. pour savoir si les artistes des arts E C’était un acte important. © Living in a box, Kentaro Taki (Japon, 2010). Installation vidéo exposée à la Tour-Panorama numériques se sentent redevables Une posture novatrice que où il l’a créée, il s’agit d’explo- de danse. Quel est votre regard ? ou non des créations d’hier… A vous saluez cette année à votre rer le direct et faire interagir La vidéo n’est pas seulement un ENTRETIEN RÉALISÉ PAR manière… ensemble le corps, la caméra moyen de faire moderne ou d’ex- MARIE GODFRIN-GUIDICELLI R En effet, on a demandé au et le violoncelle. périmenter de nouvelles formes, T pionnier de la vidéo italienne Depuis, la vidéo a acquis ses comme dans les années 1980/90 Programme des 26e Instants vidéo S Michael Sambin de rejouer sa lettres de noblesse au point d’ap- où les artistes étaient dans une à La Friche La Belle de Mai performance de 1977. À Marseille, paraître de manière récurrente ignorance totale de ce qui avait (jusqu’au 30 nov) sur V comme à la Biennale de Venise dans les spectacles de théâtre et été fait dans le champ de l’art www.instantsvideo.com I S U E L Les murmures merveilleux S Katia Bourdarel réenchante le Centre d’art narratifs comme dans le wall painting où se contemporain intercommunal d’Istres pour combinent deux types et deux techniques de clore non sans une pointe de mélancolie le représentation et d’illusionnisme. Sur des programme annuel À la conquête de l’espace, silhouettes stylisées d’arbres noirs peintes épisode 2 qui explorait les modalités de la sur les murs blancs telles des projections représentation. cinématographiques sont fixés deux cadres au «Les choses importantes se murmurent». C’est rendu photographique réalisés à l’aquarelle. ainsi que Katia Bourdarel déclare concevoir Des plantes s’y enchevêtrent autour d’un son œuvre pour élaborer «un art généreux bras : cueillette ou nature enchantée, avant pour un rapprochement avec l’autre». Avec ou après que la forêt fût noire ? Dans notre cette carte blanche elle confirme son travail dos, dans la vidéo Ailleurs, un elfe sombre de rêveuse impénitente en investissant les Le secret, Katia Bourdarel, Centre d’art contemporain intercommunal évolue dans un sous bois hyper lumineux. d’Istres, 2013 © C. Lorin_Zibeline quatre salles en autant de stations d’un Au dernier étage, l’installation Le secret est parcours initiatique qui outrepasse les réalités constituée d’une cabane naine d’où fusent 20, Conterie insolite de Jeannie Lefebvre et tangibles du musée. Ce long chemin proposé alentour des lumières multicolores à travers une Promenade contée avec Agnès Chavanon/ au visiteur débute et se clôt avec deux œuvres des diamants sertis dans les planches ful- association AMAC le 29. produites spécialement pour l’occasion, igineuses. On ne croit pas aux fables mais CLAUDE LORIN complétées par des pièces récentes. Cha- on s’y complaît. Un livre-coffret Le conte de cune renvoie de l’une à l’autre avec en fonds l’orteil a été réalisé avec l’atelier marseillais Le long chemin commun les archétypes du conte : la forêt, Tchikebe sur des textes d’Emélia Carrère, jusqu’au 11 janvier la cabane, les êtres féeriques et hybrides, la vingt tirages de tête numérotés et signés, hors Centre d’art contemporain intercommunal, lumière et l’obscur, des espaces enchantés commerce, ainsi qu’un livret sous couverture Istres et inquiétants, le reflet... L’artiste multiplie sérigraphiée, disponible au CAC (15 euros). 04 42 55 17 10 la nature des médiums et les dispositifs Le long chemin se prolonge en novembre : le www.ouestprovence.fr Stand Tocco des Ocrezs vagabonds et enluminures de Gilbert © C.B Imager Au rayon BD, on a pu entendre Cyrille Pomès expliquer com- ment, à partir de photos et de vidéos, il a restitué les lieux emblématiques du Printemps des Arabes scénarisé par l’isla- mologue Jean-Pierre Filiu. Quant à Baru, il a rappelé qu’il 66 avait une «tête plus sociologique que psychologique», d’où le soin L presque maniaque qu’il apporte I à la mise en place des décors T qui doivent «rendre compte de T ce que les personnages sont» et sa volonté de s’engager dans É la manière dont va le monde, R en donnant la parole à ceux A qui ne l’ont pas. T La littérature jeunesse était Saisir le réel installée plus loin sur le Cours, U dans un étincelant Magic R Les Littorales ont offert une Mirror. Olivier Douzou, E directeur artistique des éditions programmation et des rencontres du Rouergue, a retracé son d’une grande qualité parcours éditorial à l’occasion des 20 ans de la maison (voir Sous le chapiteau principal place d’Estienne d’Orves Zib’61). Un livre marque l’évé- des auteurs prestigieux sont venus parler de «l’invention nement, Forêt wood, hommage du réel». En fait, plutôt que d’«inventer» le réel au sens à tous les arbres des livres en habituel, il s’agit pour eux de le saisir en le nommant duo avec José Parrondo... pour l’ordonner, le donner à voir et en faire un objet Frédérique Bertrand a littéraire. L’inventio serait ainsi à comprendre dans expliqué la fabrication de la son acception rhétorique ; la fiction deviendrait alors série Pyjamarama, livres animés organisation d’une réalité «bruyante mais muette»… qui reprennent une ancienne technique, l’ombro-cinéma. À Revisiter Olivier Douzou, Maya Michalon, José Parrondo l’Alcazar, parmi les éditeurs C’est ainsi que l’a présenté Jean-Christophe Bailly. et Frédérique Bertrand © Libraires à Marseille connus de la région on a par- Son dépaysement, récit d’une déambulation dans le ticulièrement apprécié le livre paysage et dans le lexique, avec «prélèvements à différents objet Un tigre dans mon jardin endroits du territoire» se veut «un livre pour apprendre d’Arno, dessinateur marseillais à voir le réel dans sa profondeur». De même, Pierre Jean Rolin et Baptiste Lanaspèze © Libraires à Marseille aux éditions Les apprentis Patrolin avec La traversée de la France à la nage livre rêveurs. À découper et coller. «un ouvrage de pure fiction où quasiment rien n’est Les livres d’artistes s’exposaient inventé», «une plante étrange qui se nourrirait du dans le hall du Palais de la terreau du réel». Un roman d’aventures où il ne se Bourse. Gantés de blanc, vous passe presque rien, écrit «pour faire apparaître le monde pouviez feuilleter les carnets en mots». Jean Rolin, qui rappelle ce qu’Ormuz (voir de 80 participants français Zib’66) doit à la lecture du livre de Patrolin, décrit et étrangers, notamment des ses textes comme des semi-fictions. Il fait partie de créateurs roumains. Mais aussi ceux que son collègue Christian Garcin appelle «les lire de la poésie et admirer les arpenteurs», dont l’écriture s’apparente au tracé, au enluminures du marseillais parcours. Gilbert Tocco sur l’Orlando Jean Hatzfeld, lui, revient dans son dernier roman (voir furioso de l’Arioste. p. 73) sur le siège de Sarajevo. «La même guerre mais FRED ROBERT, AUDE FANLO racontée autrement», loin du présent des journalistes, et CHRIS BOURGUE avec le recul que permet l’écriture romanesque. Sous son pseudonyme Rebecca Lighieri (Husbands), Emmanuelle Bayamack-Tam rencontrait le dessinateur ironique de Baudelaire (Si tout n’a pas péri avec mon Jérémy Munoz (Un léger bruit dans le moteur) autour innocence), tandis que Nicole Caligaris (Le Paradis Le festival Les Littorales de leurs «polars» qui n’en sont pas, mais qui puisent entre les jambes) faisait l’éloge de l’ombre de Tanizaki. organisé par l’association dans un univers graphique et géographique singulier L’une et l’autre ont en commun une éthique de la Libraires à Marseille l’inspiration de romans noirs d’un nouveau type. Puis langue qui évite tout voyeurisme malgré la crudité, a eu lieu du 18 au 20 octobre sous son vrai nom elle rendait hommage à l’esthétisation ou la cruauté, de leurs sujets. Pour inventer un festival littéraire

67 PL OI

Olivier Adam © David Ignaszewski, Goboy, Flammarion Bal littéraire © Cédric Baudu LT ’invention du réel n’a pas tout à fait satisfait à son désir de transformer TI Marseille en ville littéraire. Il faut dire que la communication Premier et dernier ÉT de MP2013 a été molle, que les Écritures Croisées se tenaient au Velours rouge et grande salle de La un moment et gardent une réso- RI Lmême moment à Aix (voir p. 68), que si Les Littorales (voir ci-contre) Criée pour la lecture d’apparat du nance un peu nasale créatrice d’une QA ont fait l’effort de coordonner leurs rencontres avec la programmation Premier Homme d’Albert Camus, certaine intimité. La main gauche à La Criée certains événements se chevauchaient, et qu’Actoral venait son dernier roman largement auto- du lecteur s’anime régulièrement UT tout juste de se finir… Bref la période était mal choisie pour lancer cet biographique, inachevé malgré et ne mime rien d’autre qu’une UE événement exceptionnel que l’on voulait pérenniser ! On y retrouvait lui. C’est Charles Berling qui intensité passagère ; quelques R un même esprit et beaucoup d’écrivains qu’aux Correspondances de officie à la table toute modeste et accrocs, de légers achoppements Manosque (voir Zib’67) mais la recette magique n’a pas fonctionné porte haut une heure durant les sauvent opportunément l’exercice CE à plein. mots déjà bien connus d’un public d’un académisme sournoisement U Certaines soirées ont néanmoins démontré que, mieux préparés, conquis d’avance. La naissance, le menaçant. L nombre de Marseillais étaient prêts à faire la fête autour de la littérature : cimetière et la tombe du père, la MARIE-JO DHO T Laurent Gaudé et Charles Berling ont fait grande salle comble, classe de monsieur Germain… le ainsi que le trio acoustique d’Oxmo Puccimo. La lecture musicale découpage favorise la connivence et Charles Berling lira également U d’Olivier Adam fut particulièrement réussie, livrant sans emphase dès l’ouverture Berling a dans la voix Le Premier homme lors de la fête R mais avec émotion quelques bribes d’un passé douloureux remémoré «les gros et épais nuages qui filaient du livre de Toulon E lors d’un voyage dans le village natal… Florent Marchet, au piano vers l’est dans le crépuscule»… les (du 15 au 17 nov, voir Zib’67) L entre autres, s’inscrivait simplement dans ses silences, soulignant phrases ne retombent pas, flottent parfois ses mots, aussi. L La venue d’Hanif Kureishi, qui aurait dû être un événement, ne E rassembla que quelques dizaines de personnes ! Pourtant l’écrivain fut lumineux (et bougon !), soulignant la nécessité que les immigrés écrivent enfin, parce que ce sont eux qui savent comment les sociétés D’outre-tombe ! européennes ont changé. Il parla avec passion de ce regard qu’il porte, Il s’avance au pupitre et lit, d’une avec une envie : lire son œuvre. en tant qu’Anglais d’origine indienne, sur ce qu’il voit de sa fenêtre. voix posée, tutoie un fantôme, JACQUES FRESCHEL Et on écouta sa nouvelle, Courir, avec le même délice qu’on a vu My narrateur immatériel instruit beautiful laundrette, goûtant son autodérision, sa justesse d’observation, de son propre sort tragique. À et cette foi toujours présente dans la possibilité d’outrepasser les l’image d’une «Scène d’enfants» chemins tracés. schumannienne, «Le poète parle», Les Rues de la Méditerranée, avec Hiam Abbas et Jean-Baptiste Sastre, les cadences suspendues à leur fut décevant : l’acteur, tout en force et en scansion, traita avec la même résolution… On n’y coupera pas dureté la lumière de Maylis de Kérangal et les rues du souvenir de à la déflagration finale : quiétude Boualem Sansal, aplatissant aussi Erri de Luca… Quant à Hiam morbide sur une chaussée béante… Abbas elle lut, sans traduction, en Arabe et en Hébreu, faisant sonner corps en poussières d’étoiles ! On la langue, mais nous privant du sens. La Méditerranée y apparaissait écoute, yeux clos… silence ! bien cloisonnée et impénétrable ! Les héros modernes de Laurent Franchement plus sympathique, le Bal littéraire donna l’occasion Gaudé sont bien réels ; sa langue d’écouter et de danser ! Cinq écrivains réunis durant une journée les enlumine. À la une, Falcone et avec une playlist ont écrit un récit, un peu tiré par les cheveux mais Borsellino, juges siciliens luttant avec de beaux moments hétéroclites, intercalés entre les morceaux à contre la pieuvre, sans relâche, danser. C’était gai, et créatif, et la formule peut s’améliorer encore ! prisonniers au quotidien de leur Dans le hall et la mezzanine de La Criée des petites formes : les écrivains propre courage et de leur destin… Les Oliviers du Négus On sort du Théâtre de La Criée, qui retracent en direct leurs impressions de visiteurs de la ville, sur Laurent Gaudé le 17 octobre, un temps passé avec tablette. Un manège de verre à cabines voyeuses, sorte de peep-show Actes Sud littéraire, où des comédiens livrent de courts récits intimes… Les l’écrivain lisant sa nouvelle Tombeau propositions étaient riches et nombreuses, et on espère que ce temps pour Palerme, parlant de son art, fort littéraire et festif perdurera, et rassemblera des foules comme à Manosque ! AGNES FRESCHEL Des flics sur la toundra Dans le grand Nord, en Laponie, la poursuite des éleveurs qui eux- il y a des rennes, beaucoup de mêmes suivent les rennes, voilà rennes, que des voitures écrasent, un excellent matériau fictionnel. qui disparaissent victimes d’abat- C’est ce qui a décidé le journaliste tages clandestins, que les éleveurs à se lancer dans la rédaction de son se disputent lors des transhumances premier roman. Il a bien fait. Son saisonnières. D’où la nécessité dernier Lapon (lire la chronique d’une «police des rennes». C’est journalzibeline.fr) a déjà reçu de ces patrouilles très particulières, plusieurs prix depuis sa parution créées en1949, qu’Olivier Truc est en 2012. Il fait également partie récemment venu parler à la BDP. de la sélection 2013-2014 du Prix Le journaliste et documentariste Littéraire des Lycéens et Apprentis 68 vit en Suède depuis vingt ans ; PACA. Un polar du Nord écrit par il connaît bien ces «diplomates un Français, original ! Et à suivre. L de la toundra», spécialistes de la Car l’auteur «garde religieusement prévention et de la médiation. Il [s]es carnets de reportages» : tout I a d’abord présenté son film Police un réservoir de personnages et T des rennes ; ce documentaire réalisé d’histoires à venir. FRED ROBERT T en 2007 en dit long sur l’existence É rude et les conflits des éleveurs, Olivier Truc était invité à la BDP ainsi que sur tous les problèmes que le 15 octobre dans le cadre du cycle R posent aujourd’hui les constructions littéraire Paroles d’auteurs réalisé en A massives sur les zones de pâturage et partenariat avec la Marelle T le réchauffement climatique. Cette police qui sillonne à motoneige les ABD Gaston Defferre, Marseille U étendues glacées du territoire sami 04 13 31 82 00 R (terme nordique pour «lapon»), à www.biblio13.fr E Olivier Truc © Philippe Matsas La conjugaison du voyageur et du moine Citoyenne du monde, Etel Adnan, invitée d’honneur des Écritures croisées 2013 se raconte, mère grecque de Smyrne, père syrien ottoman. «J’ai vécu avec deux personnes étrangères à elles-mêmes, et mon éducation passant par l’école française Etel adnan © X-D.R fut livresque, sans rien à voir avec le Liban où je vivais ! Nous étions trois personnes de trois mondes différents.» Se refusant à tout débordement de pathos, l’écrivaine affirme : «Ce n’est pas tragique, mais intéressant, tant qu’un problème ne vous tue pas il vous élève, vous aide…» «Cela m’a poussée à vivre au jour le jour.» Elle part en France, en Amérique, enseigne à Berkeley la philosophie, puis revient à Beyrouth, cette ville née de la guerre. «L’histoire écrit mes livres, j’aimerais parler d’autre chose, mais c’est impossible ! Mon Guernica poésie les mots ont d’autres c’est L’Apocalypse Arabe ! Ma peinture elle, reflète spectres de significations. Le le côté planétaire.» Un film livrera d’ailleurs Grec ancien leur donne une quelques clés de son art, peuplé de lignes, «ce épaisseur, c’est ce qui m’a Ecritures Croisées 2013, ouverture © M.C. qui m’intéresse, ce sont les lignes de force. Toute permis de devenir poète.» Vivant lui aussi entre des parrains, lui qui se définissait comme un œuvre bouge.» En soulignant son «côté inculte France et Grèce, Vassilis Alexakis, inlassable «mainteneur de mots», pour qui «marcher, c’est en musique», elle explique : «J’aime la musique conteur, enchanteur du monde, explique : «La vie se réaccorder à ce qui nous entoure». Hannah comme plongée… elle m’a aidée quand j’enseignais n’est pas très lisible, aussi ennuyeuse que l’annuaire Schygulla apportait sa présence lumineuse, la philosophie de l’art : pour l’art abstrait, il y a du téléphone», et donne l’une des clés de son ses choix de textes, accompagnée par le piano un sens caché, comme dans la musique, et qui ne écriture, «il faut toujours deux sujets pour faire de J-M. Sénia. La menée des débats par G. nécessite pas d’être explicité. Écrire de la musique, un livre, pour que s’entrecroisent les thèmes.» Gil Meudal toujours fine et précise, l’enthousiasme comme en peinture ou en écriture, c’est attraper un Jouanard, fondateur des rencontres littéraires, indéfectible d’Annie Terrier ont permis à ce ton. À l’instar des oiseaux qui attendent un courant est inclassable, poète, voyageur, philosophe… début de voyage entre Méditerranée et Baltique d’air qui lorsqu’ils l’ont trouvé partent.» Voyageurs il conte, nourrit d’anecdotes et de faits son de s’opérer en sensible poésie. aussi les autres invités : Dimitris Kraniotis, écriture. «Écrire, c’est conjuguer le voyageur et MARYVONNE COLOMBANI danseur et poète dont Dominique Gramont a le moine» affirmaitJacques Lacarrière. Il était dit : «C’est comme si le jeune Kavafis avait déjà lu là par une exposition de ses photographies, les La Fête du livre des Écritures croisées a eu lieu Elytis.» Il explique à quel point la poésie est une lectures sensibles de Silva Lipa Lacarrière, du 17 au 20 octobre à la Cité du livre, forme de lutte contre l’acculturation : «Dans la dans cette Fête du livre dont il avait été l’un Aix-en-Provence LE CORBUSIER REVIENT À MARSEILLE LE CORBUSIER ET LA QUESTION DU BRUTALISME LC AU J1 EXPOSITION 11 OCT. – 22 DÉC. 2013

Ecritures Croisées 2013, ouverture © M.C.

RÉSERVATION SUR MP2013.FR / FNAC.COM / DIGITICK.COM / PAVILLON M / ESPACE CULTURE / OFFICES DE TOURISME AIX-EN-PROVENCE, ARLES, MARSEILLE J1 : TOUS LES JOURS SAUF LE LUNDI / 12H-18H / PL. DE LA JOLIETTE, BD DU LITTORAL, MARSEILLE 2 E Le Corbusier, Ronchamp, 1954 ©André Maisonnier / FLC / ADAGP Paris 2013

Exposition réalisée avec le concours de Avec le soutien de Partenaires institutionnels du J1 Partenaires du J1 Partenaire de l’exposition

Partenaires officiels de Marseille-Provence 2013 Partenaires médias de Marseille-Provence 2013 Partenaires médias de l’exposition Partenaire billetterie L’info Les voix de la jeunesse Welcome Futur © Amélie Bonnin Après une première soirée très réussie en septembre, les deux jeunes productrices radio Aurélie Charon et Caroline Gillet ont gra- récidivé avec XXI : notre siècle, nos printemps. Une expérience publique de «radio live en 3 D», c’est-à-dire avec sons, discussion et phique dessins. Les sons, ils sont extraits de leurs séries radiophoniques réalisées pour France En amont du festival Les Littorales, Franck Inter (dont l’excellent Welcome Nouveau Bourgeron est venu présenter à la librairie La Monde qu’on peut écouter sur le site de la Réserve à Bulles le premier numéro de La Revue radio) et agrémentés de quelques vidéos. Dessinée, un mook trimestriel «100% info, 100% 70 La discussion, c’est celle, tout en finesse, les régimes liberticides et l’injustice. Ce sont BD». Parce qu’il est un admirateur inconditionnel que mène le duo avec les invités du jour. ces voix, des voix de jeunes de leur âge, que de XXI (il y a fait référence à de nombreuses L Quant aux dessins et photomontages, ce sont les réalisatrices nous ont permis d’entendre. reprises au cours de la rencontre), parce qu’il ceux qu’Amélie Bonnin réalise en live sur Comme autant de contrepoints aux discours est convaincu que la BD est «un outil graphique I tablette graphique. Une jolie performance officiels sur les «printemps arabes». Et on formidable pour raconter le réel», Bourgeron a T technique, dont la préparation a sans doute regrette beaucoup que le public ait été si entraîné dans ce projet cinq autres auteurs de T été méticuleuse et dont on salue la fluidité clairsemé ce soir-là à la Villa Méditerranée. bande dessinée, qui détiennent aujourd’hui 80 É et le naturel. Ce soir-là étaient réunis sur le FRED ROBERT % du capital de l’entreprise, histoire de garder plateau, pour évoquer leurs «printemps» à eux, leur indépendance. Initialement, ce devait être R Abdou d’Alger, Stav de Jérusalem (Stav est L’émission de radio live XXI : notre siècle, une revue numérique avant tout (3,50 euros le A aujourd’hui la plus jeune élue à la Knesset, le nos printemps a été réalisée le 26 octobre à numéro) ; mais les ventes en ligne ayant été T parlement israélien), Amer et Sara, un jeune la Villa Méditerranée, dans le cadre du cycle décevantes (pour le moment), c’est sur La Revue U couple syrien exilé depuis peu à Paris ; grâce L’histoire autrement (lire également p. 76) version papier que les espoirs reposent. De fait, ce à une liaison Skype, on a aussi pu voir et Les émissions d’Aurélie Charon et Caroline numéro remplit le cahier des charges : des écoles R entendre Aylin en direct d’Istanbul. Partout Gillet sont à écouter sur www.franceinter.fr graphiques très diverses et des sujets d’actualité E dans le monde méditerranéen, à Taksim, à qui parlent à tous. On peut ainsi naviguer d’une Tel-Aviv (lors de ce que l’on a appelé «l’été très sérieuse enquête au long cours sur les gaz de israélien») et ailleurs, malgré la censure, les Villa Méditerranée, Marseille schiste à l’évocation humoristique de la Ménagerie arrestations, la torture parfois, une jeunesse 04 95 09 42 52 du Jardin des Plantes, d’un reportage sur «le prix sans peur affirme sa volonté d’en finir avec www.villa-mediterranee.org de la terre» (ou des obstacles auxquels doit faire face tout jeune agriculteur désirant s’installer) à une excursion dans les terres australes à bord d’une frégate de la Marine Nationale, la liste est loin d’être exhaustive. Sur 226 pages, on croise Sucré salé aussi des exilés du Congo et du Rwanda, Salvador Allende, un skateur, un prof de sémantique, un viking percussionniste… Une revue énergique et engagée. À découvrir ! FRED ROBERT

Franck Bourgeron était invité à La Réserve à Bulles le 17 octobre Bourgeron et Chris étaient présents sous le chapiteau

Grains de Sel © Marc Munari, Ville d’Aubagne des Littorales du 18 au 20 octobre Grains de sel, le festival aubagnais «du livre des ados et tout-petits seront comme chaque et de la parole de l’enfant» est cette année année pris en considération, avec en particulier La revue dessinée labellisé MP2013 et a en conséquence renforcé l’histoire de Bouli Miro pour les premiers automne 2013, 15 euros sa programmation. Pour sa troisième édition, au Comoedia, et le spectacle Dans la lune Renseignements et abonnements sur www. l’inépuisable thème de la famille a été retenu, par la Cie Tatem au Bras d’Or, destiné à larevuedessinee.fr et ce sont donc 50 maisons d’édition jeunesse, un public de 12 mois à 3 ans. Une «Bulle» 25 ateliers, des expositions, des spectacles qui mangas, BD, romans accueillera les grands, occuperont le centre ville pendant 4 jours. tandis que la Véranda des enfants enchantera De multiples occasions pour les jeunes et les bambins. Toutes générations confondues moins jeunes de faire au choix l’acquisition ne manqueront pas les 4 expositions pro- d’un livre pop-up pour s’initier à l’oeuvre grammées, avec notamment des planches de Kandinsky, de rencontrer Axl Cendres, originales de Claire Franek, illustratrice auteure d’un roman-feuilleton produit de l’album Le jeu de cette famille paru aux spécialement à l’occasion de la Capitale éditions du Rouergue. culturelle, ou encore de participer à une GAËLLE CLOAREC création collective lors de la Fête Foraine Graphique orchestrée par les Ornicarinks. Grains de sel aura lieu à Aubagne, Revisiter l’Encyclopédie de Denis Diderot divers lieux sera également possible, avec Franck Prévot, du 14 au 17 novembre ou bien partir à la conquête de l’espace 04 42 18 17 77 en compagnie de l’astrophysicien Alain www.aubagne.fr Doressoundiram. Les besoins spécifiques Art, argent, mondialisation Quand la crise se déclarait en 2008 et infectait les musées nationaux selon Guillaume Montsain- sociétés à l’échelle de la mondialisation, pendant geon) vers une conception managériale propre que le marché international de l’art contemporain aux grands domaines industriels et financiers, continuait -jusqu’à aujourd’hui- de flirter avec l’artiste devenant un véritable entrepreneur les résultats insolents de l’industrie du luxe, porté aux nues de la réussite. La photographie en 2009, à Marseille, un colloque tentait d’en a réussi l’épreuve du marché note Dominique détricoter les tenants et aboutissants pour le Sagot-Duvauroux. Le cas de la Chine pour domaine de l’art et la culture. Cinquième volet Alain Quemin incite à «reconsidérer les théories du cycle «L’histoire de l’art en question(s)», L’art, sur la globalisation culturelle». Pour l’artiste Raoul l’argent et la mondialisation sous la direction de Marek la culture mondialisée «repose […] sur l’économiste Nathalie Moureau et l’historien la variété des cultures et la qualité des échanges». de l’art Jean-Noël Bret, restitue les différentes Cependant Nathalie Heinich rappelle que participations et réflexions amenées par ces derrière la crise financière subsiste une crise des rencontres1. Des économistes, sociologues, valeurs (immatérielles). «Les artistes sont-ils encore 71 philosophes, un critique d’art et un artiste susceptibles de créer indépendamment du système tracent les linéaments complexes du phénomène. économique ?» s’interroge Marine Crubilé. PL Galeries, foires, biennales, rôle des institutions Un bouquin indispensable, sobre, mais foisonnant OI publiques d’état et européennes, commissaires, jusqu’aux notes de bas de page. L’Art, l’argent et la mondialisation VL historiens, collectionneurs (grands), critiques, CLAUDE LORIN L’Harmattan, 20 euros € comment par divers canaux chacun participe à RI la consécration de certains artistes, valorisent les 1 organisées par les associations A.C.C. (art, culture et ET collections (grandes) privées et leurs propriétaires connaissance) et l’AEPHAE (association euroméditerranéenne SI comme autant de valeurs, infléchissant aussi pour l’histoire de l’art et l’esthétique), les 29 et 30 octobre la gouvernance des établissements culturels et 2009, Bibliothèque municipale à vocation régionale de Q patrimoniaux (l’exemple de la Rmn/Réunion des Marseille U E

C Qui selon qui U Spécialisées et reconnues dans l’alternative des responsables de structures et autres acteurs sur l’effet à l’international de Marseille-Provence L écologique, les éditions Wildproject se four- d’hier et d’aujourd’hui. Sont convoquées des Capitale de la culture. Alors à quand un Who’s voiraient-elles lorsqu’elles s’intéressent à l’art figures emblématiques qui ont assurément who de l’art contemporain marseillais, s’il en T contemporain phocéen ? Pourtant dans le compté pour la promotion et la diffusion d’un fallait un. U domaine de la musique À fond de cale et M.A.R.S., art actuel. Une histoire (très) parcellaire peut C.L. R respectivement pour une histoire du jazz et du ainsi se tisser de proche en proche, les uns se E hip hop à Marseille, étaient plutôt réussis dans reconnaissant, les non initiés se les imaginant, Qui est qui la même collection «À partir de Marseille». l’ouvrage étant exempt d’illustrations. Cependant formes et L Qui est qui (sans point d’interrogation), formes et suivant un tel florilège, un tantinet people ou figures de l’art L figures de l’art contemporain à Marseillerappelle frisant l’autopromotion comme chez Triangle, contemporain à E dans la première partie du titre un jeu télévisé il ne faut pas s’attendre à quelconque mise en Marseille à succès où il fallait deviner des personnalités perspective ou recul critiques sauf par endroits, Wildproject, de divers horizons mais fonctionne à la fois quand Pedro Morais rappelle la spécificité et 12 euros comme les Ripolin et sur le principe des portraits les limites des structures associatives de l’art croisés. Untel présente untel qui présente à son contemporain local. tour un(e) autre. Ainsi se succèdent hommages, Le danger d’une telle publication serait de petites chroniques, anecdotes du monde de l’art conforter la rumeur de l’entre-soi marseillais. contemporain phocéen lié principalement au Et on se demande vraiment à qui s’adresse la réseau Marseille expos. Défilent des artistes, seconde partie en anglais ? À moins de parier Raconter la ville La littérature écrite et visuelle consacrée à Marseille une maquette épurée laissant toute la place aux n’a cessé de s’enrichir particulièrement avec images. Celles-ci, près d’une centaine presque Marseille, cette année Capitale de la culture. En suivant toutes présentées à l’horizontal et proches du Fragments d’une ses fragments d’une ville, puisés dans un fonds format 9x13, se succèdent comme un montage ville personnel constitué entre 1996 et 2012, Sylvain cinématographique parcellaire et elliptique Sylvain Maestraggi donne à voir une ville parcourue mais suggérant un récit plus englobant. Sauf Maestraggi dans ses moindres recoins, hors des visions et une courte citation de Walter Benjamin et la L’Astrée rugueuse, circuits pittoresques, au plus près des lieux et liste d’une quarantaine de lieux, l’ouvrage ne 28 euros des gens, vernaculaire voire triviale. Le regard de comporte aucun texte, pagination, ni légende l’auteur s’avère plus humaniste que documentaire et datation. Ainsi décontextualisées, certaines rappelant les photographes de la street photo- photographies ouvrent cette déambulation vers graphy. La réalisation, libérée des contraintes d’autres lieux pour prendre une signification éditoriales habituelles grâce à un financement plus universelle mais non idéalisée. par crowdfunding a permis au photographe et CLAUDE LORIN à la graphiste Florine Synoradzki de concevoir Portrait en miroir de Diyarbakir Diyarbakir, au sud-est de la Turquie, est «la ville de rencontres inattendues (avec la journaliste du Diyarbakir qui murmure en ses murs» et l’écrivain kurde Nouvel observateur Ursula Gauthier sur les traces Seyhmus Diken Seyhmus Diken est à son écoute, consacrant à de son père arménien) et d’immenses regrets Turquoise sa ville natale un récit tout à la fois documenté (une sourde nostalgie enveloppe les textes écrits écritures, et sensible. Fait exceptionnel, le texte est publié entre 1995 et 2002), l’essai soulève les questions 20 euros par la maison d’édition turque Turquoise écri- de l’exil des kurdes et des arméniens, du vivre tures ! Ensemble ils réconcilient l’inconciliable ensemble, de la protection de la mémoire d’un et permettent à l’auteur, qui est également lieu et des hommes. Il chante une nation riche chargé des affaires culturelles de Diyarbakir, de ses poètes et de ses écrivains, une terre agricole de raconter cinq mille ans d’histoire avec force fertile grâce aux eaux du Tigre et de l’Euphrate qui détails, chiffres, sources historiques et poétiques, font battre son cœur… En cela Seyhmus Diken et de raviver «la mémoire d’une Turquie turque est, fondamentalement, «la voix de Diyarbakir» mais aussi kurde, juive, arménienne, syriaque saluée par l’écrivain Mehmet Uzun : «La voix 72 et chrétienne». Au fil de longues descriptions humaine d’un homme courageux». topographiques et urbanistiques (la cité compte MARIE GODFRIN-GUIDICELLI L 5,350 km de fortification et 82 tours), de souvenirs I d’enfance, de figures tutélaires comme le père Seyhmus Diken sera le 16 novembre à la Fête du Livre V Aziz, de faits historiques comme la fondation de de Toulon la République dans les années 1920, d’anecdotes, R E S À Barcelone, la vie se paye cash ! Loin des Ramblas pour touristes, les quartiers nous enfonçait un peu plus avec elle dans un Deux excentrés sont vérolés par les centres commerciaux, putain de piège du diable ! Car le crime tisse sa petites filles habités par des zombis, des junkies, des malfrats toile d’araignée à coup de rebondissements et Cristina à la petite semaine et des gros calibres. C’est de fausses pistes, à l’image de l’anarchie de la Fallarás là que Victoria Gonzalez a choisi d’ouvrir son ville, scrupuleusement dépeinte, et aux doutes Traduit de bureau de détective privé, là où «le sauna des de Victoria et de ses acolytes plus fêlés les uns l’espagnol par rues fleure bon l’urine» et où «dieu a les traits d’un que les autres. Entre quelques rouleaux d’euros, René Solis dealer qui a lu deux ou trois livres». L’ex-rockeuse deux packs de bière, trois putes, des pratiques Métailié Noir, y a ses repères, ses indics, ses fantômes. Et ses sexuelles perverses, une famille bourgeoise haïe, 17 euros peurs aussi. Plongée jusqu’au cou dans ce gourbi une mère alcoolique et le souvenir d’une jeunesse infâme elle va enquêter sur la mort de deux foutue, Victoria réussira pourtant à se frayer un fillettes, sans connaître son commanditaire, chemin vers la lumière, perdant au passage ce mais en croisant tous ses vieux démons… Le qu’elle avait de plus cher au monde. Sa petite style de Cristina Fallarás est franco de port et fille à naitre. n’épargne aucun détail morbide, aucun tourment, M.G.-G. aucun repli des corps avachis ou rachitiques, aucune noirceur des âmes ; l’horreur, et même Cristina Fallarás sera le 16 novembre à la Fête du Livre l’innommable déverse son torrent de phrases. de Toulon Comme si, en avançant vers la vérité, l’héroïne Retour à Beyrouth Lorsque l’on demande à Etel Adnan par quel tandis que le voyage, l’observation de l’autre, livre elle nous conseille d’entrer dans son œuvre, des autres ainsi que de soi la nourrit. Dans ce elle désigne celui-là, Au cœur du cœur d’un autre livre, Etel Adnan raconte son retour au Liban, Au cœur du cœur pays. Pourquoi ? «Parce que c’est celui qui parle à Beyrouth, oscillant entre le ton de l’épopée d’un autre pays le plus de moi», sourit-elle. Son modèle, un homérique, «Ainsi j’ai parcouru les mers, et suis Etel Adnan ouvrage de William H. Gass choisi dans une venue…», celui de l’histoire passée, «On pense Tamyras, librairie de San Francisco, In the Heart of the à vous Lawrence», la poésie du quotidien, «les 11 euros Heart of the Country qui suit une structure tout pommes pendent comme de petits mondes verts». à fait particulière, reprenant à chaque chapitre Entre Californie et Liban, la conteuse nous les mêmes sous-parties aux titres détachés en emporte jusqu’au tournoiement du dernier gras, «lieu», «le temps qu’il fait», «ma maison», chapitre, où chaque phrase commence par un «une personne»… dans ce jeu qui pourrait faire infinitif injonctif, urgente violence de la guerre. penser à un questionnaire de Proust élargi, les Une œuvre profonde, incisive dans ses fulgurances strates de temps se posent, apportant chacune qui en quelques pages fait entendre une voix. de nouvelles sensations, de nouvelles pensées, MARYVONNE COLOMBANI de nouveaux lieux. Se dessine la complexité de l’individu, dans ce qu’il est, dans son rapport au Etel Adnan était l’invitée des Écritures Croisées qui monde : «Comment séparer le moi du non-moi ?» Le ont eu lieu du 16 au 20 octobre à Aix temps devient une réelle dimension de l’écriture,

Tirs croisés Jean Hatzfeld connaît bien son sujet. Il a passé durant Les Littorales, «c’est la même guerre, mais dans la cité assiégée et ses environs. Sans doute plus de trois ans en Croatie puis à Sarajevo durant racontée autrement.» À travers l’histoire de Marija pour qu’on n’oublie pas Sarajevo en ruines au le siège de la ville, comme reporter de guerre. et de Vahidin, espoirs de l’équipe nationale moment où d’autres villes multiculturelles, pas De ce temps des journalistes qui «couvrent de tir sportif, qui s’entraînent activement en si loin, sont elles aussi la proie des flammes. l’événement», il reste quelque chose dans son vue des J.O. de Barcelone. Ce duo de sportifs FRED ROBERT dernier roman, puisqu’on y suit par moments exceptionnels est aussi un couple d’amoureux. un trio de journalistes français et qu’on mesure Mais elle est serbe, lui musulman. Dès le début aisément le mélange de peur et d’excitation qui des tirs sur Sarajevo, ils sont séparés. Puis tous L’auteur était présent est leur quotidien en temps de guerre. Ce n’est deux seront enrôlés, chacun dans son camp, aux Littorales le 20 octobre pourtant pas cet aspect qu’Hatzfeld a privilégié pour leurs talents de tireurs d’élite… Situation dans Robert Mitchum ne revient pas. Rien à voir tragique et romanesque par excellence que non plus avec Hollywood ou le cinéma, en dépit celle de ces amants combattant dans des clans Robert Mitchum du titre : Robert Mitchum est le nom d’un chien ! adverses. Passant d’un point de vue à l’autre, Jean ne revient pas 74 Dix ans après le siège de la capitale bosniaque, Hatzfeld rend sensible l’engrenage dans lequel Jean Hatzfeld c’est par la fiction que l’écrivain revient sur ce les personnages s’abîment peu à peu. Grâce à Gallimard, L conflit européen majeur. Comme il le déclarait de multiples effets de réel, il immerge le lecteur 17,90 euros I V R Sexe, amour et trahisons E «Se marier, fonder une famille, accepter tous les roman (plus de 500 pages tout de même !), attachant, de Bec (la sœur dans l’histoire) un enfants qui viendront, les soutenir dans ce monde qu’on lit avec plaisir malgré certaines longueurs émouvant personnage de femme d’aujourd’hui, S incertain, est la meilleure chose qu’un homme et quelques comparses peu utiles, a le mérite qui comme les autres devra assumer de trahir… puisse réaliser.» La citation que James Meek d’allier les plaisirs de la saga familiale classique pour mieux aimer. F.R. C a placée en exergue à son troisième roman est (avec son lot d’infidélités, de mensonges et D de Kafka. L’auteur a pris soin d’ajouter entre de rivalités) à ceux d’une fresque sociale très parenthèses, après le nom du célèbre Praguois, contemporaine, sur fond de tabloïds, d’émissions L’auteur était présent «qui ne le fit jamais». Cette épigraphe pourrait de téléréalité pour ados en mal de célébrité, de aux Littorales le 20 octobre bien s’appliquer à la plupart des nombreux secte protectrice de la morale -et incitatrice à personnages qui peuplent Le cœur par effraction. la délation !- et de recherche scientifique à la Puisque tous passent leur temps à s’assigner des pointe de toutes les questions actuelles, du Le cœur par effraction lignes de conduite qu’ils s’empressent de ne pas traitement du cancer ou du paludisme à la quête James Meek suivre. Tous voudraient être «des gens bien». Ou de l’éternelle jouvence. Il y en a presque trop et Métailié, du moins le paraître. Pas si facile, même pour on s’y perd parfois. N’empêche. James Meek livre 21 euros les plus sympathiques d’entre eux. Cet épais ici une belle galerie de portraits, dont celui, très Poétique du monde Etel Adnan, invitée d’honneur des Écritures paragraphes qui orchestrent les poèmes ont la subit comme «je» le métal des combats. «Il y a Croisées d’Aix-en-Provence, écrit en français, puissance et la fluidité d’un Saint-John Perse pourtant cette douce lumière» lorsque «la magie arabe, anglais. Son dernier recueil poétique, ou d’un Walt Whitman. Le poète donne à des mots opère». M.C. écrit en américain, a été superbement traduit entendre, à voir, à comprendre, parfois sur le ton en français par Marie Borel et Françoise Valéry. de la conversation, s’empare des mythes, joute Là-bas se compose de 38 poèmes au titre identique, avec les dieux, passe du minuscule à la vision Là-Bas Là-bas, répartis symétriquement (19x19) autour cosmique : «Le moineau dit «peut-être», puis il Etel Adnan du court poème central Ici. Les questions initiales dit «j’écoute»… l’océan rentre par ma fenêtre»… Éditions de l’Attente, trouvent leurs réponses en elles-mêmes, ouvrant Le familier s’ombre de la cruauté des temps : 12 euros de nouvelles évidences : «Où sommes-nous ? dans la cuisine, «les tomates saignent». Poème Où ? Où existe puisque nous sommes…». sur la guerre, «les jours sont armés», terrible, Les mots arpentent le monde, le temps, un lyrique, puissant, Là-bas suit une musique à «temps-machine qui nous observe, laissant loin la fois personnelle et universelle où le «tu» est derrière la lumière blanche de la mer». Les courts le symbole de l’autre, familier et lointain, qui Guérinel à vents À l’heure où s’ouvre à Marseille la 10e Biennale Renart, «autre chose que le jour» (2002) sur des internationale de Quintette à vent (du 16 poèmes de Boris Vian et Médiatissées (2008). CD Triton TRI331187 nov au 23 janv pour 8 concerts et 3 classes de C’est un panorama, en raccourci, d’une œuvre www.disques-triton.com maîtres, voir p.50), paraît un disque généreux encore trop confidentielle, riche de près de Institut Français des qui met en valeur des talents qu’on connait 120 opus, mariant un modernisme de facture, Instruments à Vent bien dans la région. des couleurs et styles multiples, ni exclusifs ou http://ifiv-marseille.com Le Quintette à vent de Marseille constitué de excluant, évoluant avec le temps vers une épure (flûte), (hautbois), (clarinette), (basson) et (cor), des formes où la dissonance et le lyrisme, le mais aussi la pianiste , (récitant) et le baryton geste vocal primordial, l’écriture instrumentale , rend un hommage mérité au compositeur fonctionnant par touches quasi-picturales, méridional (né en 1930) avec Six bagatelles (1971), l’humour, l’étrangeté et la poésie constituent Le baiser de la mésange (2007) d’après Roman de un langage propre. JACQUES FRESCHEL

Arpenter l’Histoire Intérieur Extérieur de Yoursry Nasrallah des Marseillais . . Guerrière obstinée et souriante, la comédienne et réalisatrice Bénédicte Sire a imaginé à travers le coeur de Marseille différents parcours-spectacles (voir Zib’57) . «Nomade interdisciplinaire et metteure en scène du réel», de rue en place, de maison en commerce, elle interroge les gens sur leurs origines, recueillant souvenirs et confidences . Elle s’en fait le relai, retraçant leur histoire pour des arpenteurs curieux . Et les histoires intimes se mêlent à la grande Histoire . . La Voie historique commence au Musée d’Histoire, sur l’empla- 76 cement du port antique . Bénédicte y raconte la légende de la Le peuple veut création de Massalia par les Phocéens sur les terres des Gaulois H du Midi en 600 av . JC . On traverse la rue de la République, anciennement rue Impériale, on emprunte la Grand rue où l’on I la chute du régime admire l’Hôtel de Cabre, la plus vieille maison de Marseille S (1535), déplacée sur verrins lors de la reconstruction du quartier . T 10 réalisateurs, 10 visions . Les courts-métrages de Arrêt à la Galerie des Accoules où Georges Bornand évoque 18 jours ont un point commun : ils montrent les sa complicité avec le sculpteur César et ses compressions de O bijoux de famille . Un passage dans les couloirs de l’Hôtel-Dieu I conséquences de la Révolution Égyptienne dans permet non seulement d’admirer le nouveau 5 étoiles mais de R la vie civile . Une autre façon de voir l’histoire découvrir les restes des mosaïques des anciens thermes romains . E Puis l’église des Accoules, rouverte après 7 ans de restauration, récente, par la fiction accueille la lecture d’un texte inouï d’Honorat de Valbelle qui Mentionnée ou filmée, la Place d’Ahmad Abdallah met en scène décrit le faste du mariage de Catherine de Médicis avec le futur Tahrir est le lieu central où se un jeune homme suivant la Révo- Henri II en 1533 . La rue Caisserie réserve la surprise d’un jardin déroulent ces évènements vus lution uniquement par Internet et suspendu en pleine ville ; Bénédicte devient Gina qui raconte par des Égyptiens, ordinaires ou observant sa voisine se rendant ses origines napolitaines et les piqueniques en barque . . Mais non, qui jouent un rôle souvent régulièrement sur les lieux des place de Lenche c’est l’évacuation du quartier en janvier 1943 malgré eux . Rétention de Sherif batailles . Finalement, il ne se et le désarroi de la population du Panier anéanti qui sont Ada nous montre un policier joindra à la lutte que pour son évoqués par quelques habitantes . L’itinéraire se poursuit vers interné en hôpital psychiatrique, beau visage . le Fort St Jean d’où l’on domine le port et ses forts, occasion persuadé de faire un mauvais rêve Créature de Dieu de Kamla Abu de rappeler les analyses de l’historien-archéologue Nicolas quand la démission de Moubarak Zikry, quant à lui, met en scène Faucherre qui y lit la mise au pas de la ville par l’état central . . est annoncée alors que les autres une jeune vendeuse de thé ayant D’autres découvertes vous attendent . Courez-y ! patients sont plutôt contents . Dans teint ses cheveux et se demandant CHRIS BOURGUE Couvre-Feu de Sherif Bendary, un si Dieu la punira pour ça . Elle aussi enfant, Ali, oblige son grand-père ne se joindra à la Révolution que Créées grâce à un partenariat d’Images, sons et Cie et du Musée à rester dehors la nuit juste pour pour les yeux d’un beau jeune d’Histoire de Marseille ,Trajectoires, la Voie historique a eu lieu que le lendemain, il fasse fière- homme qu’elle veut séduire . Ce film le 19 octobre ment une photo avec «le peuple tourné sans budget vaut surtout voulant la chute du régime» . Dans par sa dimension de témoignage : À venir Ashraf Seberto d’Ahmed Alaa, il a pour toile de fond l’Histoire Voie historique : 23 nov, 7 & 21 déc un simple salon de coiffure se très récente, et porte en germe Noailles et Canebière : 16 & 30 nov, 14 déc transforme en hôpital de bataille, ses plaies d’aujourd’hui . Chaque www.facebook.com/TrajectoiresDansLeVentreDeLaCanebiere une femme s’oppose à son mari réalisateur a tenté de faire trans- Espace culture, Marseille lui interdisant de participer à paraître les conséquences d’un tel 04 96 11 04 61 la Révolution dans Intérieur/ bouleversement historique dans www.espaceculture.net Extérieur de Yousry Nasrallah . la vie privée et individuelle, et www.mp2013.fr Et dans Quand le déluge survient de dans une société marquée par Musée d’histoire, Marseille Mohamed Ali, certains tentent de ses clivages et ses immobilités . 04 91 55 36 00 tirer profit de la Révolution, sans Malheureusement le public était www.marseille.fr succès, en vendant des drapeaux clairsemé le 22 octobre pour de Moubarak . visionner ce film exclusif, ouvrant Khaled Marei mise sur l’humour le cycle L’Histoire autrement à la dans Révolution Cookies, où un Villa Méditerranée et qui propose jeune vendeur naïf s’enferme dans jusqu’au 3 décembre concerts, sa boutique pendant quinze jours projections, conférences et lectures en s’imaginant que la Révolution passionnants… est une invasion d’Israël . Mais les ALICE LAY courts-métrages sont inégaux : comme gagné par un regard L’Histoire autrement hollywoodien, 19-19 de Marwad jusqu’au 3 décembre Hamed nous montre une scène Villa Méditerranée, Marseille où un policier sadique torture 04 95 09 42 52 un des leaders de la Révolution . www.villa-mediterranee.org

Dans le même registre, Fenêtre (Lire également p. 70) Ririne © Chris Bourgue avec de Marseille, Bénédicte place de Lenche, historique Voie Trajectoires L’histoire judéo-musulmane La notion de civilisa- tion judéo-musulmane est-elle en train de se perdre ? C’est l’une des questions à laquelle les trois auteurs du livre His- toire des relations entre juifs et musulmans . Des origines à nos jours ont essayé de répondre ce 26 octobre au MuCEM . Si la phrase «temps de la détestation» est lancée, c’est avant tout pour noter que «ce qui se passe en ce moment avec le conflit israélo-pa- lestinien ne reflète pas la relation que les juifs et musulmans ont eue depuis de nombreux siècles. Pendant très longtemps, ces deux civilisations ont partagé la même musique, la même cuisine, les mêmes habits et la même langue», souligne le professeur Benjamin Stora, spécialiste de l’histoire du Maghreb . «À l’époque des Abbassides, 90 % de la population juive vivait en terre orientale» . L’historien marocain Mohammed Kenbib a aussi rappelé que «pendant plus de 2 000 ans, les juifs ont été présents au Maroc» . Après avoir été oublié, aujourd’hui le Maroc a décidé de reconnaître «la composante hébraïque de la population marocaine. Cette année à Fès, le roi se félicitait de la restauration d’une synagogue du XVIIe . De plus, l’histoire des juifs fait désormais partie des manuels scolaires» . Sylvie Anne Goldberg, directrice de l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) a mis en avant «le fait que les choses ne passent pas forcément par les coupes chronologiques, l’Orient et l’hébreux se sont construits ensemble, une analyse autre que celle des conflits ou des situations juridiques est nécessaire» . Pour compléter l’échange, la projection de la première partie du documentaire Juifs et Musulmans. Si loin, si proche de Karim Miské a permis de comprendre de manière fluide et précise la période de 610 à 721, avec le parcours de Mahomet et son influence sur le judaïsme ou encore ce que représentait réellement le statut de «dhimmi» pour les juifs et les chrétiens . Trois autres épisodes, réalisés pour Arte, relatent les liens étroits entre juifs et musulmans jusqu’à aujourd’hui . Véritables petits bijoux à découvrir en famille ! ANNE-LYSE RENAUT

La rencontre Histoire des relations entre juifs et musulmans a eu lieu le 26 octobre à l’auditorium Germaine Tillion au MuCEM

Histoire des relations entre juifs et musulmans Des origines à nos jours Sous la direction de : Abdelwahad Meddeb et Benjamin Stora Albin Michel Numérique : le bon grain et l’ivraie Les structures Alphabetville, Zinc et Leonardo/Olats ont accueilli en résidence à Aix Stephen Kovats et Bernard Stiegler, dans le cadre du parcours d’arts numériques e-topie, programmé par MP2013 . L’oc- casion de croiser les points de vue de ces deux théoriciens sur les enjeux de la numérisation du monde

78 STEPHEN KOVATS Qu’est-ce qui vous a amené à participer à Stephen Kovats © Gaëlle Cloarec P cette résidence ? H La Fondation Vasarely ! C’est le lieu le plus significatif d’Aix-en-Provence, étonnamment I peu mis en valeur . Plus sérieusement, je suis L toujours en recherche de partenaires qui O travaillent aussi sur les sociétés en crise, sur S les moments où tout va changer, sans que l’on sache comment . Il y a des opportunités O intéressantes dans le vide, le presque sans lois, P lorsque personne ne sait ce qu’il est possible H de faire ou pas . Ainsi à Berlin après la chute du Mur, ou bien aujourd’hui au Soudan du I Sud, l’État le plus jeune du monde . E Vous travaillez là-bas sur le numérique ? BERNARD STIEGLER Le Soudan du Sud a très peu d’infrastructures, Quelle est votre position sur le numérique ? solvable, ne repose pas sur la privation de savoir, une grande pauvreté, un très bas niveau La société hyper-industrielle a commencé mais au contraire sur la dé-prolétarisation, d’éducation . Avec la paix et l’indépendance il comme le web, en 1993 . Tout s’industrialise, les retrouvailles avec le savoir-faire et le va falloir tout construire, et il n’y aura pas de la vie affective, l’éducation, tout fait l’objet savoir-être . Fab labs, modèles énergétiques, futur sans cet aspect technologique, qu’on le de technologies de contrôle, avec l’internet de santé, re-territorialisation . . Google est un veuille ou non . La question est donc : est-ce des objets et les puces RFID . Le numérique faux système contributif tandis que les logiciels que vous voulez l’impérialisme de Microsoft, fait exploser le droit, la fiscalité, la vie privée, libres augmentent le savoir des individus, au ou décider de votre avenir par vous-mêmes ? entraîné par les cavaliers de l’apocalypse : lieu de le capter ou de l’encadrer . Nous montrons qu’il y a des alternatives, que Google, Facebook, Apple et Amazon . Le capi- Et comment procéderiez-vous ? l’on peut renforcer son indépendance face aux talisme se casse la figure, c’est un modèle Je ne crois pas au grand nombre, plutôt aux gouvernements, aux multinationales, en utili- insolvable, qui détruit la psyché des individus individus incarnant des capacités d’indivi- sant les systèmes libres, et pas seulement les et l’environnement . L’Europe pour des raisons duation . Au XVe siècle au Japon, un groupe logiciels mais les structures, les méthodologies historiques est encore préservée, mais on de samouraïs a décrété «ça suffit de faire la appliquées à d’autres secteurs d’activités . peut prédire d’ici 10 ans l’effondrement du guerre», et ils ont inventé la culture zen . Tout C’est une discussion technologique certes, modèle économique occidental : le chômage ce qu’il y a de bien dans le monde, on le doit mais surtout conceptuelle et philosophique . va exploser, les travailleurs seront remplacés à des figures comme celles-là . C’est possible Qui vous soutient dans cette démarche ? par des machines . Ce sera la fin du salariat de changer, on peut imaginer que les goldens Les structures comme l’ONU ou l’UNICEF et par conséquent celui du pouvoir d’achat . boys de la finance pourraient sortir de la sont déjà sensibilisées . L’UNESCO consacre Que préconisez-vous ? vie pulsionnelle, seulement pour cela il leur un département entier à ces réflexions, la En faire une force, utiliser cet otium, ce faudrait trouver des figures d’identification . Knowledge Societies Division . La force de loisir, comme une liberté de faire ce que l’on Aujourd’hui l’attention est captée par les l’Open Source c’est son faible coût : on a le veut vraiment . Mais il va falloir se remonter grands médias, les industries culturelles qui la choix entre bâtir un modèle d’éducation, de les manches . Il faut que la conjuration des canalisent vers les marchandises, les marques . partage des savoirs pour presque rien, face à un imbéciles cesse . Prenez les écologistes, par Personne ne veut arrêter de consommer, or système de contrats très cher et pas meilleur . exemple . Un boulevard s’ouvrait à eux, et par il faut adopter un point de vue raisonné et Or la connaissance de ces alternatives n’est paresse et ambition personnelle ils ont tout délibéré pour se désintoxiquer . On a besoin pas prioritaire pour les gouvernements qui ruiné, en essayant de fourguer le consumérisme d’artistes, de savants . . mais ils doivent se veulent vendre leurs logiciels ! En Afrique, «vert», qui est toujours du consumérisme ! La politiser . où cette culture est déjà très forte, existe réponse c’est l’économie contributive . Elle est GAËLLE CLOAREC

un réseau informel qui essaie de défendre StieglerBernard © G.C. ces arguments au niveau international : la Un blog a été créé à l’occasion Free Software and Open Source Foundation des résidences Zanzibar : for Africa . Au Soudan du Sud, Nyandeng www.residencezanzibar.info Malek Dielic, seule femme à gouverner l’un des 10 états du pays, est très motivée par Stephen Kovats était en résidence l’Open Source, séduite par ces aspects de dans le cadre du parcours d’arts collaboration et d’autonomie . Cela pourrait numériques e-topie du 17 au 19 représenter un modèle de développement octobre, Bernard Stiegler du 5 au pour le reste du monde, y compris l’Europe . 7 novembre Stephen Kovats © Gaëlle Cloarec René Habermacher © René BONNES RAISONS, DE VENIR AUSSI AU MUCEM ... 10 Plus qu’un simPle musée, c’est une cité culturelle qui ProPose rencontres et débats, cinéma et sPectacles.

1 Goûter un grand moment de jazz avec le trio 6 Redécouvrir le grand cinéaste René Allio, Aldo Romano, Louis Sclavis et Henri Texier. à partir d’une rétrospective de ses films, Le vendredi 15 novembre à 20h30. avec quatre projections au MuCEM Les samedi 23 et dimanche 24 novembre.

2 Se laisser porter par l’immense film 7 Questionner les images d’archives à propos de Bernardo Bertolucci « Novecento », de ce moment-clef des « Accords de Camp véritable fresque de l’histoire de l’Italie David », en 1978, avec Henry Laurens, (5h20 de pur cinéma…). professeur au Collège de France et Emmanuel Le samedi 16 novembre à partir de 18h30. Laurentin, de France Culture. Le lundi 25 novembre à 18h30.

3 Apprécier « toutes les langues du monde », 8 Partager l’imaginaire de ces deux artistes autour de la littérature et des traductions, syriens contemporains, Kinan Azmeh avec Camille de Toledo, Abdelfattah Kilito et Kevork Mourad, à partir d’une performance et Omar Berrada. audiovisuelle mêlant musique électro, vidéo Le lundi 18 novembre à 18h30. et dessin live. Le vendredi 29 novembre à 20h30. 4 S’interroger, d’hier à aujourd’hui, autour de la figure de Benito Mussolini et du projet 9 Réfléchir, avec Georges Vigarello fasciste d’une « Nouvelle Rome », et Claude Boli, aux relations complexes avec l’écrivain Luciano Maroccu. entre « Sport et citoyenneté ». Le jeudi 21 novembre à 18h30. Le lundi 2 décembre à 18h30.

5 Passer toute une nuit au MuCEM autour 10 Additionnez les neuf autres raisons, et venir d’une formidable programmation de courts au MuCEM tout simplement pour le plaisir métrages venus de toute la Méditerranée, de s’y promener… « La nuit du court-métrage ». Le vendredi 22 novembre, de 22h à l’aube.

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