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NNaaggffllaarr FFiisshhbboonnee DDeeww SScceenntteedd MMoorrbbiidd AAnnggeell ++5500 cchhrroonniiqquueess SurSur nosnos routes...routes... 17/06 : BLACK LABEL SOCIETY - Elysée Montmartre. Paris. EditoEdito 25/06 : + Within Temptation - Parc des Princes. Paris. Chose promise chose due, votre trente- 14/07 : NAPALM DEATH + Zuul FX- Noumatrouff. Mulhouse (68) deuxième numéro d’ARTeFACT est entre vos 11/09 : INCANTATION + NILE + BEHEMOTH... - La Locomotive. Paris. 03/10 : VADER + Anorexia Nervosa + - CCO. Lyon. mains avec un peu d’avance et encore plus d’ar- 04/10 : VADER + Anorexia Nervosa + Rotting Christ - Maroquinerie. Paris. ticles sur lesquels nous vous invitons d’ailleurs à 13/10 : VADER + Anorexia Nervosa + Rotting Christ - La Laiterie. Strasbourg. réagir en nous écrivant comme certains l’ont 21/10 : FREAK KITCHEN - Elysée Montmartre. Paris. déjà fait*. Les courriers ou emails pertinents et Tous les mercredi, soirée métal / hardcore au Bar l’Underground. Nantes. exploitables pourront même être publiés. Le FURY FEST (24/25/26 JUIN) : SLAYER + MOTÖRHEAD + MEGADETH + rendez-vous est donné début octobre pour l’ha- ANTHRAX + Obituary + Dimmu Borgir + Dissection + Arch Enemy + bituel compte-rendu de quelques festivals et Lacuna Coil + Napalm Death + Samael + ... / SICK OF IT une profusion d’interviews ! ALL + MADBALL + NEUROSIS + ENVY + 25TALIFE + Cult of luna + Walls of Jericho... / JELLO BIAFRA with the Melvins + THE MISFITS + THE EXPLOITED.... * “Nazi Punks Fuck Off” est bien signée Dead Kennedys et non www.furyfest.com Napalm Death” GRASPOP (24/25/26 JUIN) : IRON MAIDEN + MEGADETH + ACCEPT + SLAYER + SICK OF IT ALL + SYSTEM OF A DOWN + Within Temptation + Dream Theater + Yngwie Malmsteen + Sirenia + Gorefest + Rose Tattoo + Grave Digger + Metal Church... SommaireSommaire www.graspop.be p.3 : TERRE NEUVAS (1/2/3 JUILLET) : SCORPIONS + SKA P + TAGADA JONES p.4 : Critique² + MASS HYSTERIA + reste de l’affiche pop www.festival-terre-neuvas.com p.6 : Fishbone WACKEN OPEN AIR (4/5/6 AOUT) : ACCEPT + NIGHTWISH + APOCALYP- p.7 : Chroniques heavy/thrash/death TICA + + Within Temptation + Tristania + Overkill + Candlemass + Marduk + Suffocation + Sentenced + Samael... p.10 : Dew Scented www.wacken.com Car au départ de Bretagne (29 et 35), 170euros tout compris, contactez p.12 : Chroniques extrêmes Seb au 06 61 30 61 24. voir www.bzh-live.com

p.14 : Nagflar LA ROUTE DU ROCK (12/13/14 AOUT) : THE CURE + Sonic Youth.... www.laroutedurock.com p.16 : Chroniques punk hardcore Pour DOWNLOAD, DYNAMO, FURYFEST, METAL THERAPY 2 : départ en p.17 : Chroniques autres styles car de Paris avec Voyages 4A. voir www.voyages4a.com

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ARTeFACT - Sylvain CASTEL - 24 boulevard Solférino, boîte aux lettres 7 - 35000 RENNES - Tél : 08 70 65 85 04 Directeur de la publication : Sylvain CASTEL - Rédacteur en chef : Sylvain CASTEL - Rédaction : Brynjard, Dr Gonzo, Le Markis, Lord Evildead, Lord Spider, Qorox, The Butcher, The Undertaker, Zorglub - Photographe : Gwenola STRUILLOU Publicité : Sylvain CASTEL - Courrier : [email protected] Site Internet : http://artefactwebzine.free.fr - Webmaster : Vincent MALIGE ARTeFACT est une publication de : ASSOCIATION ARTEFACT, association loi 1901 à but non lucratif Numéro d’association : 8920 - Siège : chez M.CASTEL (Sylvain), 1, rue Sané, 29200 Brest - Président : Vincent MALIGE Trésorier : Sylvain CASTEL - Secrétaire : Ronan MAZE Distribution : ARTeFACT - Impression : SARL IDENTIC, BP11414, rue de la Carrière 35514 CESSON-SEVIGNE CEDEX (France) - Tirage : 500ex - Dépôt légal : à parution - N° ISSN : en cours 2 Le 18/03/2005 à la Cité, Rennes voulions rassembler un public Par The Undertaker large, et ce fut l'occasion 2005 marque une étape importante de se retrouver après chez les pionniers du death brutal avec toutes ces années. Max le retour d'un de ses fondateurs, David Cavalera est quelqu'un Vincent, au poste de chanteur / bassiste. que j'apprécie pour son Cette figure emblématique de Tampa parcours et son cou- replace donc Morbid Angel sous les pro- jecteurs alors que le groupe achève sim- rage. plement une tournée américaine avec A : Comment abordes-tu , et commence en ce 18 mars les choses aujourd'hui par 2005 une tournée européenne, sans nouvelle sortie depuis " Heretic " en rapport au début de ta 2003. L'intéressé en personne remet carrière ? rapidement nos pendules à l'heure… D. V. : C'est évident que ARTeFACT : Comment vous sentez-vous nous avons aujourd'hui après cette tournée du retour avec Soulfly ? plus de recul par rapport à l'euphorie de d'un mouvement, nous avons travaillé très David Vincent : Ce fut assez éprouvant à nos débuts, mais notre attitude a toujours dur au début et nous avons eu la chance cause des conditions météo aux Etats-Unis été et reste très individualiste. Nous ne nous d'avoir du succès. Aujourd'hui la situation en janvier et en février… il y avait un mètre sommes jamais préoccupés de ce qui se est encore plus dure avec Internet pour les de neige partout, et quand nous sommes passait autour de nous. En ce qui concerne groupes qui se lancent, déjà que le death rentrés en Floride les deux dernières semai- la scène de Tampa, j'ai de bonnes relations metal est marginal dans l'industrie du dis- nes il faisait 30 degrés ! Et aujourd'hui nous avec les membres de Obituary, Deicide ou que, il devient très difficile de vivre de sa sommes tous épuisés avec le décalage Cannibal Corpse par exemple mais chacun musique. La seule chose que nous puissions horaire du voyage… a créé son propre style isolément, nous faire est d'acheter des albums pour que les n'avons jamais passé tout notre temps artistes puissent se consacrer uniquement à A : Quels rapports entretiens-tu avec Soulfly ensemble. Aujourd'hui on se dit bonjour leur musique. J'utilise Internet pour décou- qui n'a pas du tout la même approche de la quand on se voit au restaurant, mais ça ne vrir les groupes en téléchargeant une ou spiritualité que toi (cf. interview ARTeFACT va pas plus loin. deux chansons, et si ça me plaît j'achète le #29) ? disque. De toute manière il ne faut pas s'at- D. V. : Ils peuvent croire ce qu'ils veulent du A : En est-il de même avec les personnes tendre à une explosion commerciale du moment que ça les rend heureux, je ne me des mouvements comme le thrash ou le étant donné son caractère préoccupe pas de leur opinion, je suis en black métal ? extrême, si l'on veut que le maximum de paix avec moi-même et le satanisme n'est D. V. : Je ne me suis jamais vraiment inté- groupes subsiste il faut que chacun fasse pas au centre de mes préoccupations. Nous ressé au thrash, j'aime bien Slayer mais c'est l'effort d'y consacrer une partie aussi petite avons fait cette tournée ensemble car nous tout. Quant au black métal, j'ai eu l'occasion soit-elle de son budget. de rencontrer beaucoup de ces groupes norvégiens avec A : Prévois-tu d'écrire un nouvel album avec qui je m'entends bien depuis Morbid Angel ? des années, cependant nous D. V. : C'est possible en effet… (sourire) n'avons pas vécu grand (ndlr : l'homme fait comprendre que nous chose ensemble de par l'éloi- n'en saurons pas davantage). gnement géographique. A : Comment te sens-tu à quelques heures Vers 1990 j'étais par contre de ta première date en Europe depuis pres- souvent en contact avec que dix ans ? Stéphane Buriez de D. V. : Je suis très content de retrouver le Loudblast, nous échangions public français, c'est un endroit où il y a tou- des cassettes et on se faisait jours une bonne ambiance et où l'accueil découvrir de nouveaux est chaleureux. Je regrette de ne pas pou- albums (cf. interview voir rester plus longtemps profiter de la Loudlblast ARTeFACT #27). bonne nourriture et du vin français, ce qui m'ennuie le plus dans cette tournée c'est de A : Quel est ton sentiment devoir recroiser la cuisine anglaise ! (rire) quand tu vois la multitude de groupes de death brutal qui ARTeFACT : Morbid Angel en trois mots… existe aujourd'hui dans le monde ? David Vincent : Dévoué, D. V. : Nous n'avons pas la réel, pour toujours. prétention d'être les leaders http://www.morbidangel.com 3 Par The Undertaker Aristote serait ici frustré car il n'existe sède une double capacité d'analyse : il pas de terme englobant uniquement sait traduire son inspiration en note sur l'ensemble de styles auxquels nous fai- le manche de sa guitare aussi bien que Je me promène à travers les allées des sons allusion. Certaines tentatives ont sur une partition par une brève applica- disquaires, du petit indépendant à l'in- eu lieu avec " underground " ou " musi- tion pratique, et il est également capa- dustriel de la vente, et j'observe finale- ques actuelles " mais le fait est que leur ble d'analyser techniquement n'im- ment toujours la même chose. De la sens littéral ne correspond pas exclusi- porte quel morceau ou même n'im- musique classique, du jazz, de la musi- vement à ce que nous recherchons, porte quel son (oreille absolue). que " populaire " ou de la musique du monde, la taxinomie (en tant que tout comme les mots " metal " ou " hard Indispensable en écriture, cette démar- science de la classification) d'Aristote a rock " sont trop restrictifs*. Demandez che imposera par contre très vite ses bel et bien traversé les millénaires à un musicien de définir son genre, il limites à l'écoute. Bien heureux le jusqu'à nos rayons. S'offre aussi à mes répondra neuf fois sur dix qu'il n'aime mécanicien qui peut démonter sa voi- yeux une zone en général moins acha- pas les " étiquettes ". Au delà d'être un ture pour la réparer, seulement la musi- landée : hard rock, metal, hardcore, raccourci pour contourner la question que est à prendre en tant que telle et la gothique, la terminologie est riche mais et se donner l'air d'être vierge de toute dissection des lignes d'une chanson ne les bacs se côtoient de près. Ainsi il est influence, cette réponse montre égale- fera qu'isoler les constructions qui ne fréquent de trouver par exemple un ment qu'il ne sait pas lui-même en quoi sont pas à la portée de celui qui les disque de AC/DC non loin d'un autre il appartient à une famille dont l'arbo- analyse, une entreprise centrée donc de Discharge, un The Cure près d'un rescence lui laisse une entière liberté. sur l'individu. Tout l'art va donc consis- Sick Of It All, ou un Fishbone à proxi- Il convient donc d'identifier ce dénomi- ter à convaincre à la fois un auditoire mité d'un Morbid Angel. Ces styles n'ont pas plus en commun d'éléments nateur commun inconnu. Les adjectifs d'initiés et mais aussi de non-initiés. qu'un Eddy Mitchell n'en a avec un Mc qui viennent définir un riff de guitare L'esthétisme possède lui un dessein Solar, qui eux sont pourtant bien distin- comme un morceau dans son ensem- social, l'artiste cherche rassembler le gués. ble sont de deux natures : les uns ont plus grand nombre autour de son une origine dénotative appartenant au œuvre sans se soucier des compéten- vocabulaire technique du sol- ces nécessaires pour y parvenir. fège et qui peuvent se traduire Les deux écoles ne font pas que co-exis- mathématiquement par une ou ter de façon viable, les guitar-heroes plusieurs fréquences d'un possèdent leur notoriété autant que les volume donné en fonction du Ramones, elles se mélangent aussi avec temps, l'ère du numérique en a plus ou moins de bonheur. Impossible fait son affaire ; les autres relè- de critiquer de l'esthétisme objective- vent de la connotation et ne ment, nous pourrions nous fier aux seront jamais que le fruit de la chiffres de ventes qui frôlent parfois les subjectivité de leur auteur, cent millions d'albums mais ils sont sur- qu'elle soit individuelle ou sous tout l'affaire de facteurs promotionnels. l'empire de ce que " on " admet Le succès n'est pas fonction de l'appro- en tant que tel. Deux appro- che privilégiée. ches de la description de la Notons que l'existence réelle d'un pen- musique (et par extension de chant pour le rationalisme ou pour l'es- l'art) sont ainsi possibles. L'une thétisme chez l'individu est scientifique- tendra vers le rationalisme et ment prouvée. La programmation l'autre vers l'esthétisme. neuro-linguistique a démontré que l'hémisphère gauche du cerveau Le musicien possède un savoir- héberge notre rationalité tandis que le faire, une méthode, dans la droit est celui de l'imagination. La composition de la musique qui dominance d'un des deux hémisphère est l'aboutissement d'années détermine donc l'approche que l'indi- d'apprentissage de connaissan- vidu va favoriser, de la même façon ces théoriques et de formation qu'elle peut nous rendre droitier ou de l'oreille musicale. Ainsi il pos- gaucher. 4 Notre dénominateur commun inconnu là nous ne sommes plus là ", seu- ne réside donc ni dans les rouages ni lement que signifie ce " nous " ? dans l'enveloppe charnelle de la musi- Quand nous girons, notre voix se que. En remontant aux sources psycholo- sera tue mais ô combien supplan- giques, un thème récurent apparaît. La tée par l'odeur. L'hédonisme est musique est très souvent conçue en tant enfin le dernier refuge où se qu'exutoire. Substitution, refoulements, cacher, le culte de l'instant pré- pulsion d'amour, pulsion de mort, la sent résume à lui seul la lâcheté musique est un fourre-tout pathologique. devant le reste. Nous en écoutons pour nous calmer C'est ainsi que la musique se pro- comme pour nous donner de l'énergie, mène de façon atemporelle. La nous en écoutons pour nous " raccrocher mode ne reflète que la faiblesse " à quelque chose, elle est un terrain d'ex- du consommateur devant la pression pour affirmer une appartenance manipulation, la prégnance de la à un groupe social, bref nous lui don- musique dans la mémoire nons un sens qu'elle n'aurait pas sans dépend simplement du contexte notre entendement. Depuis la nuit des psychologique dans lequel se temps l'homme s'interroge sur le monde trouve le récepteur. qui l'entoure, existe-t-il absolument ou Or n'est-il pas un domaine musi- bien n'existe-t-il que dans nos sens ? La cal où l'hédonisme danse avec la musique elle en tout cas ne possède sa mort ? Le death metal en est la noble dimension que dans nos frustra- preuve parfaite mais la formule tions. Quoi de pire que de ré-écouter le est extensible à toute cette " disque préféré d'un proche disparu ? rock'n roll attitude ". Derrière la Notre mémoire créé une analogie entre sacralisation du plaisir se trouve l'objet (le disque) et un référent (la per- l'idée plus générale de liberté. Si sonne). La nostalgie dont il est question les mouvements musicaux évo- renvoie au vide dont nous soufrons dans qués plus haut sont si différents le présent, la musique est ici un trait les uns des autres c'est bien qu'ils appli- un album au sein de la carrière d'un d'union avec le passé. Ce vide peut être quent cette liberté dans l'écriture en favo- groupe et éventuellement au sein d'un de nature très variée, il peut s'agir simple- risant l'immersion dans le monde de l'in- mouvement musical avec quelques ment d'un comportement régressif terdit et du tabou. Et comme le rappelle notions techniques qui permettent de comme pour la mode des " adulescents ". Brian Johnson en parlant du message visualiser la musique, et d'autre part de Nos frustrations ne sont pas tournées que d'AC/DC " il n'y a rien ". Malgré leur statu, faire partager le sentiment personnel vers le passé mais aussi vers le futur, et les musiciens ne sont pas à confondre d'un auditeur particulièrement impliqué notamment avec la question de la mort. avec des philosophes, ils n'en ont d'ail- dans le mouvement mais dont l'avis ne Un bonheur n'est jamais entier car il leurs pas la prétention pour la plupart, et sera pas souverain. Ainsi c'est au lecteur contient en lui la crainte sa propre fin. un texte critique n'a donc pas à s'appuyer lui-même de discerner les informations Quand la musique nous fait revivre le sur une réflexion. La chronique se com- qui lui seront personnellement utiles. Les passé, elle nous fais aussi revivre la pose donc d'éléments biographiques et discutions de fond sont à réserver aux crainte de la fin de ce moment. La nostal- d'éléments techniques, c'est-à-dire de la entretiens avec les musiciens, à la condi- gie se conjugue donc au futur antérieur, paraphrase, et d'opinion personnelle. tion que ceux-ci soient enclins à discuter avec l'idée qu'une époque révolue ne se Autant dire que la valeur intellectuelle du d'autre chose que de la promotion de l'al- reproduira pas. La sphère artistique texte est nulle en ce qui concerne un l'al- bum du moment ce qui est loin d'être tombe dans l'océan de la pensée, où les bum en lui-même, l'intérêt pour le lecteur toujours le cas. Le journaliste essaiera convictions intellectuelles et religieuses sera juste de s'identifier à un critique qui simplement d'orienter la discussion vers sont mises en doute. Si les religions ont partage les mêmes convictions ce qui des thèmes pertinents, et le lecteur au moins le mérite de tenter de libérer nécessite un minimum de fidélité au sup- pourra constater par lui-même l'implica- l'individu de la peur de son retour à l'état port. tion effective de l'artiste ou bien sa négli- de poussière, chacun possède son petit gence voire son mépris. Autant ce der- jardin où cultiver le doute, et le décalage nier reste libre d'argumenter sur ce qu'il entre réalité et convictions prendra racine L'objectif d'ARTeFACT est donc de propo- veut tout comme il est libre dans sa créa- dans la passion. Epicure en parlant de la ser des chroniques d'albums qui se tion, autant le lecteur est seul maître de mort enseignait que " quand nous som- contentent d'une part de fournir le néces- ses deniers et possède en définitive la mes là elle n'est pas là, et quand elle est saire d'informations objectives pour situer véritable liberté.

5 pour sa scène underground et la côte est n'a pas tardé à reprendre du poil de la bête. Il y avait de bons groupes à New York comme Anthrax ou Over Kill (cf. interview ARTeFACT#31), et aussi le hardcore new school qui est apparu là-bas avec Agnostic Front (cf. interview ARTeFACT #29). Le 8/3/2005 à l'Ubu, Rennes A : Vous vous produisez d'ailleurs ce soir J'adorais déjà depuis longtemps la scène Par The Undertaker dans un de vos bastions… New Yorkaise des années '70, elle m'a N. F. : Oui, Rennes est une des villes dans beaucoup influencé. Toujours en course après plus de lesquelles nous adorons jouer. Le public y A : As-tu eu l'occasion de côtoyer Metallica ? vingt ans de carrière, l'extra-terrestre est extrêmement dynamique et c'est un Norwood Fisher : Oui, nous avons joué Fishbone continu de répandre son " endroit où l'on ne s'ennuie pas ! Le concert pour la première fois ensemble en 1984 il jazzcore " à travers les continents. Il de ce soir est important pour nous car il va me semble, puis à plusieurs reprises sur ne reste pourtant aujourd'hui que nous permettre de nous présenter sous un des festivals en 1985. Ces souvenirs sont deux rescapés du line-up de 1985 en bon jour. La tournée précédente en 2003 loin… J'ai eu l'occasion de discuter avec la personne de Norwood Fisher n'était pas comme nous l'aurions souhaité, eux mais nous n'avons jamais fait la fête (basse, chant) et celle de Angelo nous pressentions l'implosion du groupe et ensemble. On se voyait en coup de vent Moore (saxophone). Les San le cœur n'y était pas. Aujourd'hui les nou- et ils avaient tout le temps un avion à Franciscains sont toujours attachés à veaux membres sont frais et motivés, et le prendre… C'est dommage car c'est un l'esprit punk, bien que leur musique plaisir est de retour. groupe qui a vraiment compté pour moi se soit toujours écartée de tout mou- A : Est-ce parfois difficile de trouver l'envie de dans ma vision des arrangements et des vement clairement défini, une ambi- continuer ? riffs. Quelle claque quand j'avais acheté " guïté qui n'en est pas une comme N. F. : C'est certain que les choses ne sont Master Of Puppets " ! Il reste incontestable- nous l'explique le survivant… plus comme au début où nous étions tout ment un de mes albums de référence tou- ARTeFACT : Fishbone est cité comme jeunes, nous faisions la fête et c'était le rêve tes catégories confondues. groupe référence par delà des horizons très de pouvoir s'en aller en tournée. Les pre- A : Comment perçois-tu aujourd'hui l'émer- variés, non seulement le ska mais aussi le mières fois sont toujours les meilleures et je gence de styles comme le ska qui remporte jazz, le punk, le hardcore ou encore le dois dire que ce n'est pas pour me rendre un grand succès auprès de jeunes qui igno- thrash… Comment expliques-tu le fait que heureux que de penser que ces belles rent totalement qui vous êtes ? vous ayez pu influencer autant de styles ? années sont déjà loin (long silence). Ce N.F. : Tant mieux si ce qu'on a fait a pu Norwood Fisher : (rires) Nous avons l'occa- n'est pas que ma vie ne me plaît pas contribuer à construire quelque chose, sion de jouer dans des endroits très diffé- aujourd'hui, mais il est toujours plus sympa mais je ne m'intéresse pas énormément à rents et c'est vrai que nous n'avons aucun de se sentir jeune ! ce qui se fait actuellement, je découvre mal à nous fondre dans ces milieux là et A : Peux-tu nous parler de vos débuts à San des choses sympas au fil de mes voyages, même le hip hop ou le r 'n' b… Beaucoup Francisco ? comme Arsenic au Canada, mais j'ai tou- de gens viennent me voir en me disant N. F. : C'est une ville où il était très facile de jours un temps de retard sur l'actualité ! qu'ils écoutent Fishbone depuis des années se mettre à jouer et d'avoir un public au Par contre, il y a des groupes complète- et que nous avons beaucoup compté pour début des années '80. Le contexte social ment inconnus que j'adore : en ce eux, mais tout cela est totalement involon- faisait que les jeunes avaient besoin de se moment j'écoute beaucoup Flying Pool, taire. Nous ne sommes guidés que par défouler et n'importe quel bon groupe qui c'est un groupe de ska de Los Angeles notre liberté musicale et ce sont les médias organisait un concert était sûr d'attirer qua- mais ils n'ont pas encore sorti d'albums sur et la promo qui nous collent des étiquettes tre cents ou cinq cents personnes. C'était le une maison de disque et la diffusion reste dont nous ne voulons pas ! Au début, nous cas de Metallica et Exodus dans le thrash, confidentielle. étions signés sur des maisons de disques ou des Dead Kennedies dans le punk. plutôt axées punk et communication faisant Nous nous sommes lancés un peu plus A : Fishbone en trois mots… nous avons été associés à ce milieu. tard en 1985 et la notoriété est très vite arri- Aujourd'hui nous sommes sur le label fran- vée. Certains fans avaient besoin d'enten- çais " Terre à terre " qui garantit une meil- dre quelque chose de différents, avec d'au- Norwood Fisher : Errr, mmm, leure intégrité de notre image, mais au delà tres sons que les grosses guitares, et nous hum ! de ça l'important est que nous puissions avons tout de suite eu un public fidèle. San venir au contact du public. Francisco était célèbre dans tout le pays http://www.fishbone.net/

6 CHRONIQUES : mode d’emploi

1. Néant : Production & exécution pourries, et aucune personnalité. 2. Minable : La volonté est là... 3. Très faible : Lacunes, plagiats, mais volonté. 4. Faible : La médiocrité ne peut être compensée par d’éventuels bons côtés. 5. Moyen : Entre deux eaux, quelques points encourageants. 6. Bon : Pro, mais sans la “dimension supérieure”, du déjà entendu. 7. Très bon : Créativité, évolution, production. 8. Excellent : Album marquant l’année en cours 9. Chef d’œuvre : Une référence dans le style 10. Historique : Promis à perdurer dans la culture musicale collective du genre. ALBUM DU TRIMESTRE

Holy Moses tient la cadence depuis son retour en 2001 avec " Master Of Disaster ", et : Strength, Power, Will, Passion sort aujourd'hui le successeur de " Disorder Of The Order ". Dès les premières secondes d'écoute, nous nous apercevons que la barre a été placée très haut. La production est aussi ravageuse que les riffs et il est clair que nous jouons dans la même cour que Arch Enemy et autres pointures actuelles. Holy Moses possède un avantage considérable par rapport à ses concurrents nordiques avec l'expérience emmagasinée en presque vingt ans d'existence. En effet, même si le groupe ne fait pas la une de la presse spécialisée il impose le respect de part la qualité de sa discographie et son avant-gardisme. Sabina Classen qui tient le micro depuis le début ne rentrait déjà pas dans le moule des rockeuses de diamants peuplant les années '80, à l'image d'une en contradiction avec Nightwish et ses dérivés. Même si le frère de Sabina ne tient plus la six cordes depuis longtemps, " Strengh, Power, Will, Passion " est une vraie démonstration de puissance rythmique, et le chant death de la belle aux cheveux rouges n'a rien à envier à ses virils confrères ! D'autre part, Holy Moses met particulièrement en avant son satanisme ce qui est un peu étonnant dans la mesure où ils n'ont vraiment pas besoin de cela pour se faire remarquer. Un album à ne pas rater ! Armageddon Music / Underclass - www.holymoses.de HEAHEAVY/THRASH/DEATHVY/THRASH/DEATH

SATARIEL : Hydra black symphonique The Undertaker 8 Satariel s'était déjà démarqué des légions de groupes black suédois par ses deux précédentes sorties pour le moins prometteuses. " Hydra " assoit maintenant cette tendance confortablement grâce à un style à la fois per- sonnel et abouti qui ne s'interdit pas de transgresser librement les sombres règles du black. Le titre de l'album est on ne peut mieux choisi car il illustre tout à fait le sentiment de fluidité agressive dans lequel baigne la musique (l'hydre est un serpent des marais à sept têtes qui se régénèrent dans la mythologie) . La dualité des voix claires et black masculines donne un relief saisissant que l'on retrouve dans l'opposition des rythmiques violentes avec les passages mélodiques. Le tout est servi avec une variété dans les sons qui s'enchaînent avec logique et feeling en rendant " Hydra " accessible non seulement à un public extrême mais aussi à la sphère heavy gothique ; les amateurs de Sirenia y trouveront par exemple très bien leur compte. A l'heure où la floraison des groupes black Regain Records metal de toute part a tendance à enliser le mouvement, ce sont des albums www.satariel.com comme celui-ci qui savent apporter la bouffé d'oxygène dont nous avons besoin.

UNEARTH : The Stings Of Conscience metalcore The Butcher 7 Oui, cet album date de 2001, oui le groupe en a sorti un autre entre temps (" The Oncoming Storm " en 2004) et oui le metalcore a le vent en poupe en ce moment. Qu'importe ! Ce premier album du groupe est fort réussi et fera sauter partout n'importe quel coreux/thrasher qui se respecte à grands coups de mosh parts. Composés avec une science du rythme certaine, les morceaux mélangent habile- ment charges thrash, syncopes hardcore, cavalcades heavy et mid tempo sur lesquels les guitaristes se plaisent à faire sonner leur gros riffs râpeux servis par une production puissante et crunchy comme il faut. Les lignes mélodiques et soli typiquement hardcore amènent un supplément d'âme, d'émotions et d'ambiances à la musique du groupe tout en aérant un peu cette forêt de riffs et de rythmiques impla- cables qui tronçonnent à tout va. Le résultat est à la fois brutal et accrocheur, intense mais équilibré et les 40' de l'album raviront tous les amateurs de gros riffs maniés avec intel- Century Media ligence et maestria. Reste à mettre la main sur leur deuxième album… www.unearth.tv

SHAAMAN : Reason heavy metal Dr Gonzo 4,5 Le dernier album des ex-Angra montre leur volonté de se démarquer du style de ces der- niers. Mais Shaman nous offre ici un album d'une qualité plus que moyenne, bien sûr le son est impeccable, la guitare a le gros son etc… cela doit-il excuser les compos ultrapla- tes et le manque de recherche musicale ? Il manque une étincelle de vie à cet album. Coté guitare le power chord est maître et les soli sont réduits à la plus simple formalité ; on a déjà vu plus travaillé. Matos se taille au final la part du lion puisque les passages de cla- vier sont nombreux et sa voix est quasi-omniprésente ce qui enchantera ses fans. Au final on peut dire que ce qui manque à Shaaman est resté dans Angra, c'est à dire Kiko Loureiro AFM Records et Raphael Bittencourt, car sans eux matos et sa bande s'embour- www.shaaman.net bent lamentablement dans la facilité, et c'est dommage. 7 DYLATH-LEEN : Insecure death mélodique The Butcher 7 Sorti à l'origine en 2002, ce premier album des français de Dylath-Leen est enfin distribué dans toutes les bonnes crémeries et c'est une bonne nou- velle pour les amateurs de métal original. En effet le groupe développe une musique personnelle aux racines plongeant dans un death metal influencé par Carcass, période Heartwork, agrémenté d'une bonne dose d'éléments mélodiques, notamment de claviers discrets qui contribuent bien à ambiancer le tout. Sur les passages mélodiques voir atmosphériques Kathy se fend d'une voix claire du meilleur effet ; le reste du temps elle envoie un chant agressif vraiment impressionnant variant entre chant death, black et thrash bien secondée par la voix très gutturale de Igor. Les compositions sont contrastées juxtaposant les divers chants et mêlant habilement les rythmiques agressives et les passages mélodiques, parfois éthé- rés, jamais simplets, toujours évocateurs. Le résultat est un métal hybride bien pensé et bien exécuté, plein de sub- Manitou Music tilités, variant les accroches tout en gardant un équilibre entre ombre et lumière, bref efficace et plaisant. www.dylath-leen.tk PARAGON : Revenge german metal Dr Gonzo 4 Le nouvel effort des Allemands de Paragon est un grain de sable dans la mare, dénué de la moindre originalité, il se sacrifie à la tradition nationale de l'adoration des clichés heavy métal et du culte de la banalité. L'album a été produit par Piet Sielck de Iron Savior au Powerhouse, le son est donc sans surprise. Dès les premiè- res notes, la ressemblance avec la formation du producteur est alarmante. Le groupe aurait-il fait appel à lui en tant que compositeur lors d'une crise de manque d'inspiration ? Bien sûr, le rendu général n'est pas mauvais, l'album se laisse écou- ter sans accroc et réjouira tous les fans du genre. Les guitares sont péchues et le batteur s'avère être une bonne locomotive. Mais le groupe atteint ses limites sur la Remedy Records / Underclass reprise finale de " The Gods Made Heavy Metal " de www.paragon-legions.de Manowar, nous sommes à des lieues de l'originalité. SOCIETY 1 : The Sound That Ends Creation thrash indus metal Lord Spider 4,5 Difficile, même après plusieurs écoutes, de coller une étiquette sur le style de ce combo américain emmené par Matt "The Lord" Zane (personnage extrême à la tête d'un empire du X aux Etats-Unis et 1er artiste de l'histoire du rock à avoir chanté live suspendu à des crochets plantés dans son dos…). Les compositions modernes de ce 3ème album alternent en effet entre métal indus ("It Isn't Me") et slow grunge ("No Father") en passant par du heavy ou power thrash ("Touch A Girl"). Le chant est égale- ment varié, tantôt hurlé ("Lord"), tantôt hardcore ("6 Months"), voire même parfois légèrement goth ("I Love Her")… Mais au final, cet opus (dont on pourrait dire avec une méchanceté un peu gratuite qu'il porte bien son titre) n'est absolument pas convaincant. Le tout manque d'unité, sauf peut-être dans les paroles, venimeuses à souhait et pas toujours très inspirées. Society 1 se disperse encore en cherchant sa voie et devra clairement se montrer plus original s'il veut espérer user Earache un peu plus nos platines qu'avec "The Sound That Ends Creation". www.society1.net DIVINE EMPIRE : Method Of Execution death metal Brynjard 6 Avis aux fans de Malevolent Creation ! Effectivement, DIVINE EMPIRE est formé par les anciens bassiste-chanteur guitariste et batteur de Malevolent Creation. De plus, la produc- tion est signée Jeremy Staska (Malevolent Creation entre autres). Leur quatrième album offre toujours la même recette, c'est-à-dire du gros death brutal qui écrase tout sur son passage, rappelant Vital Remains, Morbid Angel, Deicide, Obituary et consorts. Le son est puissant, la voix pourrait effrayer Glen Benton, avec ses paroles gores. Les riffs malsains et rapides alternent avec des passages d'une lourdeur indescriptible. Bref, ça mitraille de par- tout et c'est le but. Les fans de brutal death y trouveront leur compte, même si les mor- ceaux rentrent par une oreille pour ressortir par l'autre. En effet, " Method Of Execution " Century média ne révolutionne pas le genre et les compositions sont plutôt www.metalasylum.com/divine volatiles mais il reste toutefois un album vraiment correct. TORMENT : Tormentation heavy thrash The Undertaker 7 L'habit ne fait pas le moine ! Vingt ans après sa formation en terres teutonnes, Torment adopte pour ce double cd anni- versaire un look . L'illustration de la pochette avec son démon est en effet loin de nous révéler le contenu groovy et festif du thrash auquel nous avons affaire. Flirtant tantôt avec un heavy façon Motörhead (Torment a d'ailleurs enregistré en album tribute : " Motörmorphösis "), tantôt avec un thrash à la Destruction, le groupe ne se refuse jamais un zeste d'influence d'AC/DC, de Slayer et même de vieux Morbid Angel. L'idée prépondérante sur " Tormentation " est la festivité, tout comme sur le cd bonus qui nous propose une rétrospective des deux décennies du groupe. Deux vidéos live sont également présentes sur l'album dont une de nos trois compères au Metal Bash 2004 en très charmante com- pagnie… un argument qui a lui seul devrait convaincre nombre d'entre nous ! Au final Torment nous fournit ici trente- quatre morceaux dont la moitié fraîchement pondue, Sabina Classen de Holy Moses figurant même en invitée sur " Please Don't Touch ". " Tormentation " sera donc un investissement intéressant qui Remedy Records / Underclass ne fera pas l'ombre d'une hésitation pour qui aime le thrash carré… mais jovial ! www.tormentation.de

8 ATVANCE : Chained heavy speed mélodique The Butcher 6 Sixième album At Vance qui a encore connu des changements de line up. Ce sont désormais John ABC Smith à la basse et Mark Cross (ex-Metalium & ex- ) qui se joignent à Mats Leven le chanteur et au capitaine du navire Olaf Lenk, guitariste et clavier de la formation. " Chained " ne va pas révolutionner la face du métal, mais ravira les fans du groupe et les amateurs de heavy à la fois rentre dedans, puissant et racé où les éléments néoclassiques côtoient les rythmiques vigoureuses et des mélodies quelque peu mélancoliques. Ajoutez à cela un son fait au Finnvox studios ( Stratovarius, Nightwish… ), un très bon chanteur et quelques preuves de la virtuosité guitaristique du sieur Lenk (lui aussi nous fait son " hiver " de Vivaldi !) et vous obtenez un album de haut niveau, efficace et accrocheur à l'origi- AFM records / Underclass nalité certes relative mais suffisamment efficace pour faire taire les mauvaises langues comme moi. www.at-vance.com THUNDERSTONE : Tools Of Destruction power metal The Undertaker 4 Les quelques milliers de spectateurs qui s'étaient déplacés voir Symphony X et Stratovarius au Zénith de Paris en avril 2003 (cf. report ARTeFACT #24) se souviennent peut être de Thunderstone qui se produisait en première partie. A peine dans le circuit professionnel, le groupe s'offrait déjà l'opportunité d'une telle tournée. Ils ont depuis sorti " The Burning " en 2004, et reviennent à la charge avec " Tools Of Destruction ". Le style est inchangé avec la mise en avant du chant clair aigu, des soli basiques de lead guitar, et des claviers " à clochettes ". La formation avait été bien inspirée d'ou- vrir pour Stratovarius car ils confirment ce que nous craignions déjà : Thunderstone fait de la sous-traitance de Stratovarius ! Il n'y a donc pas grand chose à retenir de cet album, si ce n'est la bonne exécution et la recherche technique www.thunderstone.org qui ne sont pas à la portée de n'importe qui (encore heureux). INACTIVE MESSIAH : Inactive Messiah électro nu death metal Qorox 2,5 Les Grecs ont peut-être gagné la coupe de foot, mais ne vont pas remporter celle du metal extreme - bien que cette patrie compte des groupes d'exception (Nocternity par exemple). Inactive Messiah est un combo jouant, selon les termes employés par le groupe, de l'" electro nu death metal ". Tout d'abord, même si la formation a bénéficié d'un mix et un mastering aux Finnvox Studios, cela n'empê- che pas que l'album manque de puissance et d'aggressivité. En terme de tonus et de dynamisme, leur batteuse, au champ restreint, est loin du compte : et l'opus baigne dans un mid-tempo qui endort à l'écoute. L'électro n'est pas du tout ressenti, ni le death metal ; trop édulcoré, on ne s'y retrouvera pas. Certes les mélodies sont agréables, mais peu originales et répétitives. La voix, elle, est d'une platitude massacrante... Pour conclure, il ressort de cet album un sentiment de frustration. Sentiment d'être trompé sur la " marchandise ", on croirait entendre une version malmenée Black Lotus / d'albums de Pantera ou Korn... www.inactivemessiah.com RAINTIME : Tales From Sadness heavy symphonique technique The Undertaker 4 "Raintime est un nouveau sous-produit de Dream Theater", tel est la première chose qui nous vient à l'es- prit après l'écoute de quelques morceaux… La comparaison s'arrête cependant au cliché car les moyens de Raintime ne sont bien entendu pas les mêmes. Le groupe italien sort ici son premier opus et ne tente que sa première percée dans le milieu professionnel, ce qui n'est pas plus évident pour des Transalpins que pour des Français ! " Tales From Sadness " affiche beaucoup de bonne volonté avec sa construction peaufinée dans le détail, mais le résultat tombe malheureusement dans la redondance stylistique des groupes de heavy technique dopé aux claviers. Elément positif, le groupe ne se donne pas une image de guerriers en slip fourrure et atteint même une bonne crédibilité. Sur ce point, nos amis suisses Emerald sont battus (cf. chronique ARTeFACT #28). Comme toujours nous relevons une bonne exécution, Arise Records / Adipocere un son correct mais sans plus, mais rien de transcendant à rajouter, et www.raintime.com ce n'est donc pas Raintime qui apportera un peu de fraîcheur au style. ROB ROCK : Holy Hell heavy mélodique The Undertaker 6 L'habit ne fait pas le moine ! Vingt ans après sa formation en terres teutonnes, Torment adopte pour ce double cd anni- versaire un look black metal. L'illustration de la pochette avec son démon est en effet loin de nous révéler le contenu groovy et festif du thrash auquel nous avons affaire. Flirtant tantôt avec un heavy façon Motörhead (Torment a d'ailleurs enregistré en album tribute : " Motörmorphösis "), tantôt avec un thrash à la Destruction, le groupe ne se refuse jamais un zeste d'influence d'AC/DC, de Slayer et même de vieux Morbid Angel. L'idée prépondérante sur " Tormentation " est la festivité, tout comme sur le cd bonus qui nous propose une rétrospective des deux décennies du groupe. Deux vidéos live sont également présentes sur l'album dont une de nos trois compères au Metal Bash 2004 en très charmante com- pagnie… un argument qui a lui seul devrait convaincre nombre d'entre nous ! Au final Torment nous fournit ici trente- quatre morceaux dont la moitié fraîchement pondue, Sabina Classen de Holy Moses figurant même en invitée sur " Please Don't Touch ". " Tormentation " sera donc un investissement intéressant qui AFM Records ne fera pas l'ombre d'une hésitation pour qui aime le thrash carré… mais jovial ! http://www.robrock.com

9 DEWDEW SCENTED SCENTED

Dew-Scented n'est pas seulement l'un techniques, tout est distinct. Je pense qu'il dans le plus d'endroits possibles. Tu sais, de ces groupes de la nouvelle géné- [Andy] est une pierre angulaire pour le c'est comme ça que le groupe fonctionne. ration de très influencé groupe car il offre une production très " On est plus un groupe de scène que de stu- par le death ; c'est certainement l'un pêchue ". Il nous a offert ce à quoi nous dio. On a fait un gros travail sur cet album et des meilleurs, si ce n'est le meilleur ! nous attendions avec notre musique. Il a su j'espère qu'on arrivera à retranscrire ça lors créer le son " Dew-Scented ". Nous sommes de nos passages sur scène. C'est le très sympathique Leif Jensen vraiment très, très contents de son travail, il a (chant) qui nous explique avec dis- su satisfaire nos attentes ! cernement et lucidité sa vision de A : Je n'ai pas trop compris ce qui s'est passé au niveau du line-up. l'ascension du groupe et son fonc- A : Mais avez-vous quand même pensé tra- L : C'est très confus en fait ! [rires] Nous tionnement. vailler avec quelqu'un d'autre ? sommes restés longtemps avec notre guita- L : Oui ! En fait, nous en avons parlé. Parfois, Entretien téléphonique, le 25/05/2005 riste Florian mais quand nous écrivions cet tu sais, tu dois changer, offrir quelque chose par Brynjard album, nous ne travaillions plus de la même de " frais ". Mais Andy fait tellement du bon manière et quelqu'un appelé Marvin, qui est boulot que nous perdions notre temps à un vieil ami du groupe, nous a rejoints sur ARTeFACT : Le 20 juin sortira votre nouvel chercher ailleurs. " Issue VI " est quand quelques dates en tant que musicien de ses- album qui s'appelle " Issue VI ". Encore une même très différent et très inspiré. Nous som- sion. Maintenant, nous avons toujours deux fois, le titre commence par un " I ". A : Peut mes finalement heureux d'avoir encore fait guitaristes mais c'était Marvin qui chantait être est-ce un concept, mais pourquoi cette un album avec Andy. Beaucoup de critiques sur cet album… euh non ! Qui faisait les lettre ? vont dans son sens. lead de guitare sur " Issue VI " ! [ndlr : lui Leif Jensen (chant) : Oui ! [rires] Oh, c'est aussi semble s'y perdre !] Il s'occupe de la juste venu comme une " marque " du A : Et qu'en est-il de votre collaboration avec vidéo et des éclairages sur scène depuis groupe. Je pense que nous avons essayé au Nuclear Blast ? huit mois, ce qui est très important. C'est un début d'avoir quelque chose qui était un " L : Oh ben… Tu sais, je pense qu'ils com- membre à part entière. Il tient une grande thème ", quelque chose de marquant à pro- prennent le groupe et savent que nous ne place dans le groupe. Ce qu'on peut sur- pos du groupe. Et nous avons cette manie sommes pas Nightwish ! [éclat de rires] tout remarquer c'est que Alex, notre bassiste de donner des titres en un seul mot…com- Depuis des années, ils font plein de choses est " nouveau " puisqu'il ne jouait pas sur mençant par un " I ". C'est un peu un pour le groupe. Ils nous offrent beaucoup. l'album " Impact " alors qu'il est dans le concept qui précède l'album et son artwork. Ils nous ont énormément aidé pour l'album groupe depuis 2002. Mais pour des problè- Nous avons essayé d'obtenir quelque chose et font un gros travail de distribution et de mes personnels, il n'a pas pu enregistrer " de symbolique pour le groupe. Le " VI " ne promotion. Donc, on est très contents avec Impact " avec nous, c'est un des guitaristes signifie pas seulement que c'est notre sixième eux et on va continuer pour un petit qui s'est chargé de la basse. Le groupe est album mais c'est aussi en rapport avec les moment… maintenant composé de Alex à la basse, paroles… Avec les façons de s'en sortir face à Hendrik à la guitare, Florian à la guitare, tous les problèmes que l'on peut rencontrer. A : Justement, pour cette promotion, vous Uwe à la batterie et moi même au chant. Enfin, c'était un titre approprié pour cet allez jouer au Japon, au Extreme The Dojo album. volume 14 avec High On Fire et Misery A : Vous mentionnez que le dernier titre " Evil Signals. Puis vous jouerez au Minneapolis Dead " n'est pas une reprise de Death mais A : " Issue VI " est, comme les précédents Mayhem Festival avec Sodom, Sadus et que c'est la reprise d'un autre groupe. albums, produit par Andy Classen. Cela signi- Usurper. Ensuite, vous commencerez une Lequel ? fie que vous êtes satisfaits par son travail. tournée nord-américaine en Novembre. L : C'est une reprise de Zeke, un groupe L : Enormément ! Il nous a apporté beau- Quel boulot ! Aurons-nous droit en plus à punk. Euh. C'est un de nos groupes favoris coup sur le premier album que l'on a fait une tournée européenne cet automne ? dans le courant punk. C'est très direct, très avec lui, " Inwards ", qui avait un son halluci- L : Nous regardons toutes les possibilités dès extrême, très lourd et rapide. Cela faisait un nant. Il a géré une production plus puissante maintenant, nous avons plusieurs choix. moment qu'un des guitaristes écoutait leurs sur " Impact ". Et nous avons discuté avec lui Nous ferons une tournée cet automne ou albums et nous disait : " Oh, on devrait pour savoir si c'était vraiment une bonne plus tard, en Décembre. Nous essayons essayer cette chanson… " donc… Et le résul- idée de faire un nouvel album avec lui, pour juste de trouver les bonnes dates, car il y a tat sonne bien et nous aimons ce titre. développer un nouveau son, progresser. Et plein de propositions intéressantes tout de C'était destiné à être un titre bonus mais en on a trouvé le moyen de faire sonner la pro- suite. Nous allons devoir choisir très bientôt, fait, nous avons décidé de le laisser sur l'al- duction comme on pouvait le faire au mieux. dans les deux semaines à venir. Mais quelle bum et nous avons décidé qu'il allait clore Cet album a plus d'éléments, plus de clarté que soit la tournée que l'on fera, ce sera " l'album. Donc, nous avons fait d'autres que " Impact " car nous voulions avoir un son fun ". On essayera de faire une tournée en bonus, car nous avons pensé que ce serait clair mais toujours puissant. Et tu peux enten- France. Je pense qu'on va faire beaucoup une fin surprenante pour l'album. Nous dre tout ce qui se passe. Dans les passages de dates pour cet album et qu'on jouera sommes très contents de cette version. AYERS ROCK CAFE des concerts tous les soirs ! soirées métal; goth, indus... Soirées Onde de Choc Roadrunner 7 rue de l’HARTEloire 29200 Brest 02 98 46 48 91 / www.ayersrock.fr.st 10 A : A propos des autres bonus, " Full Blown années 80, mais ce n'est pas pareil en 2005. Revenge " et " The Torrent ", seront-ils disponi- bles en Europe ? A : Tu es donc d'accord pour dire que vous fai- L : Euh non, en fait. " Full Blown Revenge " est tes partie d'une nouvelle génération de grou- le bonus sur la version japonaise de l'album. Et pes de thrash metal ? " The Torrent " est le bonus nord-américain. L : Ouais, je dirais ça ! Quand j'écoute des Mais l'album " normal " dure déjà à peu près 45 groupes qui réalisaient des albums bien avant minutes et pour de la musique extrême, c'est que nous ne commencions la musique, je déjà suffisant pour les oreilles ! [rires] Et nous pense que nous faisons partie des groupes qui avons une édition limitée pour la version nord- sont nés grâce à l'influence de ces groupes. américaine qui inclut un DVD bonus, qui Nous sommes à un autre niveau et à une épo- contient 17 live enregistrés à différents endroits que plus moderne. Nous prenons des élé- par Marvin ;des choses fin avril…des festi- ments des années 80-90 mais nous essayons vals…et deux shows en France, à Strasbourg… d'y ajouter ce que nous pensons être le métal aujourd'hui avec notre propre style. Oh, je ne A : Oui, à La Laiterie, ainsi qu'à La Locomotive dis pas que ce qui est nouveau est moins bien à Paris. Il y a également des concerts à et que ce qui est vieux est mieux ! J'essaie de Ludwigsburg (Rockfabrik), au Summer Breeze dire que c'est une nouvelle approche. C'est un Festival et au Wacken Open Air. autre temps. Tout a une justification… L : Exactement ! C'est une combinaison de bel- les performances scéniques même si ce n'est A : Penses-tu que l'Allemagne est un " bon " pas extrêmement " professionnel ". Je veux dire pays pour jouer et écouter du métal ? que ça n'a pas été ré-enregistré en studio ou L : Nous n'avons pas à nous plaindre ! C'est quelque chose comme ça… C'est absolument avec cet esprit que nous avons commencé et " underground " et je pense que ça va plaire à nous continuons. C'est très convivial, tu peux te certains. En plus, en supplément aux live, il y a balader partout entre tous les shows. Nous ne un clip pour la chanson " Turn To Ash ". Je sommes pas au milieu de nulle part. Nous le pense que c'est vraiment un DVD chargé et faisons depuis longtemps, nous nous sommes DEW-SCENTED : Issue VI j'espère qu'il plaira aux gens. Nous n'avions fait plein de bons potes, promoteurs et gens thrash death Brynjard 8 jamais réalisé de clip avant. Nous étions un peu des autres groupes. Je pense que ça aide vrai- critiques sur le fait de voir notre musique collée ment notre style et qu'il y a aussi de la qualité Attention ! Tuerie de thrash en vue ! Les sur un clip et de voir comment ça fonctionne- dans l'underground des nouveaux groupes. Allemands nous prouvent une fois de rait. Nous avons faits appel à des artistes qui A : Et que penses-tu du public français et des plus qu'il fait bon être un métalleux chez ont travaillé sur des court-métrages et sur d'au- groupes français ? eux… Dew-Scented n'a pas fini de vous tres clips. Et ils ont eu des idées très " bizarres ", L : Nous avons rencontré le public français très démonter le cou avec son thrash très ins- mais très " cool " pour notre clip, qui incluaient tard. Nous avons joué en France la première piré par le death metal, à la manière d'un beaucoup de références symboliques à la cou- fois en 2002. Avant, nous avions fait une tour- The Haunted en cure de vitamines ! " verture de l'album. Le mix avec la performance née au Japon ! [rires] [ndlr : il faut reconnaître du groupe est très " abstrait " mais ça rend réel- Processing life " introduit l'album en blas- que le public japonais réagit très bien !] Mais lement très bien. Je pense que beaucoup de tant, suivi de " Rituals Of Time " qui pro- quand nous avons commencé en France, je personnes seront surprises ! Nous avons été pose un jeu saisissant avec les panorami- pense qu'il y a eu quelque chose de spécial surpris aussi ! [rires] J'espère qu'on le verra sur ques et les rythmiques. Les autres titres entre Dew-Scented et la France. Nous avons quelques chaînes de télévision, ou sinon ce ne sont pas en reste, on mentionnera en donné les deux dernières années quelque sera sur le DVD et peut être sur une compila- chose comme 30 concerts en France. En très particulier le fantastique " Turn To Ash ". tion, sur Internet. C'est un essai, tu sais, pour peu de temps, nous nous sommes faits un Vous l'aurez compris, " Issue VI " démarre présenter notre musique à un tout nouveau paquet d'amis :avec No Return, Scarve et Inside sur les chapeaux de roue et relance la public. Ce n'est pas pour gagner de l'argent Conflict (ndlr : qui vient de se séparer). Et nous machine lorsqu'il le faut. La production car la musique extrême n'est pas en bons ter- allons vraiment continuer à jouer en France ! Je d'Andy Classen est toujours impeccable. mes avec la télévision. pense qu'il y a une bonne partie des gens qui Chaque instrument est restitué à la per- A : En général, que penses-tu du métal actuel y apprécient la musique que nous faisons. Que fection, ce qui permet de profiter au ? ce soit par chez nous ou sur la côte, nous maximum de la technique des Teutons. L : Hmm, je pense qu'il y a différents mouve- avons passé de très bons moments en France ! S'il fallait un " mais ", il serait peut être ments et différents groupes de différentes qua- A : Dew-Scented en 3 mots ? attribué à la voix, qui énervera certains. lités. J'ai découvert beaucoup de nouveaux Mais le reste est tellement génial qu'on groupes et j'ai été impressionné par le haut s'y fait très vite ! Das ist zuper ! niveau qu'ils atteignent ! Il y a beaucoup de Leif Jensen : Inflexible, bons musiciens maintenant et nous sommes heureux de faire partie de cette génération. Il y Nuclear Blast avait aussi des groupes de " tueurs " dans les Résolu, Passionné. www.dew-scented.de www.dew-scented.de

11 END OF DAYS : Dedicated To The Extreme OUTCAST : First Call / Last Warning MIND RIPPER : Kahos Humana death metal Brynjard 5,5 thrash death The Butcher 7,5 black death Qorox 6

Un long larsen et c'est parti ! Les Voilà un titre qui sied parfaitement à ce premier Adipocere annonce du black metal, Allemands ne font pas dans la den- album des français de Outcast. Technicité, subti- chouette ! Mais Mind Ripper ce n'est pas telle, mélangeant death brutal et lité, énergie, brutalité mais aussi intelligence et vraiment ça en fait... C'est même du death hardcore. La production est bonne, sens de composition, le groupe réunit une belle mélodique et des français avec un chant en signée Jacob Bredhal (chanteur de dose de qualités qui font de cet album une excel- français ! Ceci dit, la formation exécute un ) et Tue Madsen (produc- lente surprise. Musicalement le groupe donne death metal ingénieux et qui développe teur de , The Haunted, dans le thrash moderne à la fois technique des atmosphères prenantes : on lorgne vers Hatesphere). Le groupe maîtrise par- (Messhuggah) et ultra-agressif (cf Dew Scented, un lointain Secret of the Moon, un death faitement sa musique techniquement, Scarve…) agrémenté d'éléments death (chant old school et ce style death metal que la seulement les compositions ne suivent guttural et blast beats de ci de là). Entre deux France est en train de définir : une patte pas. On sent les influences : Misery charges d'artillerie lourde, Outcast équilibre son death saucée black. Les constructions se Index, Morbid Angel, Cannibal Corpse, album de passage plus délicats (chant féminin révèlent travaillées et variées, dynamiques Napalm Death, etc mais justement, on éthéré ici, morceau atmosphérique là). Les titres et l'ensemble est aéré. Les riffs pêchent un les sent trop. Le chanteur imite à la sont bien pensés et, outre des soli de dingue de peu par leur conventionalisme et la voix, perfection John Tardy d'Obituary, la six cordes (on pense parfois à Carcariass), ils pas vraiment gutturale... Là où celle-ci fait voire Roget Miret d'Agnostic Front. offrent une foultitude de changements de ryth- plaisir, c'est que l'on comprend ce qu'elle Imaginez un peu la bête ! mes et de riffs tour à tour malsains, virulents, hurle et que le batteur a tout compris au Malheureusement les variations accrocheurs ou propices au mosh qui confèrent rythme, car son jeu est ouvert. Finalement, blast/mid-tempo-qui-fait-headbanguer à l'album un intérêt constant sur toute sa durée. on se fait plaisir dans cet excellent sixième deviennent lassantes et seul le titre " Avec sa production aux petits oignons, Outcast titre (plus black metal que les autres), Unbreakable " sait se démarquer, rap- entre directement dans la cour des grands et quand l'gent Smith de Matrix fait son appa- pelant le défunt groupe Death. Il man- semble prêt à atomiser sans sommation tout ce rition... Un Khaos Humana somme toute que seulement un peu d'originalité. qui se mettrait en travers de son chemin. bien fait. Un style à encore développer.

Century média Thundering Records Adipocere www.end-of-dayz.net http://outcast.music.free.fr http://www.mindripper.net/ EXTREMEEXTREME TOTAL DEVASTATION : Reclusion death metal indus Qorox 8,5 Le constat est sans appel : ce groupe est de la dynamite ! De l'énergie, de la puis- sance, du groove, de l'efficacité, Total Devastation fait le ménage par le vide et ren- voie au placard nombre de formations misant tout sur la technique. Car il est clair qu'en plus, le groupe finlandais se fait plaisir à jouer sa musique : un vrai régal. Les riffs sont épais et catchy, la batterie martèle sec, lourdement et avec un feeling mons- trueux - l'influence Morbid Angel est là, certes - de petites touches de synthé et quel- ques effets allègeant l'ensemble tout en contribuant à l'efficacité de la musique. Les tripes en prennent un bon coup. Total Devastation avance donc ses sabots dans la cour des grands - et ça fait du bien. Il y avait longtemps qu'un groupe de ce genre n'avait pas frappé si juste. Un des meilleurs groupes du Vile Music / Adipocere genre, à suivre absolument. http://users.kymp.net/p200043a/ PHAZM : Hate At First Seed death’n roll Zorglub 7 Voici un album sorti il y a quelques temps (Novembre 2004) mais qu'il n'est jamais trop tard de découvrir. Résolument death, "Hate at first seed" n'en sort pas moins des sentiers battus et force l'admiration en proposant un éventail de riffs, ambiances et tempos tout simplement jouissif. De "What a wonderful death" et ses rythmes chaloupés (presque death/blues même !), au brûlot de deux minutes "Forest recipe" en passant par le rouleau compresseur qu'est "Lonliness" ou par ce dernier morceau, "Dogs", que ne renierait pas un Motörhead sous anabolisants, impossible de s'ennuyer. Pour ce qui est du concept de l'album, pour autant que je puisse en juger d'après la pochette (la maison de disques n'ayant pas jugé bon de nous faire parvenir les paroles), il me semble que les arbres, et autres démons de la forêt, ont décidés de faire un petit tour en ville pour arracher bras et têtes d'humains.. Passons. Côté produc- tion, rien à dire, le son est bon (mais peut être un peu trop "crunchy" à mon goût) et les morceaux sont intelligem- Osmose Productions ment liés entre eux par de courtes ambiances malsaines. PHAZM nous livre ici http://phazm.free.fr un album solide qui devrait rencontrer son public sans problème. HIMINBJORG : Europa pagan black metal Brynjard 6,5 Debout Gaulois ! Voici un album pour vous : une des rares œuvres de black français digne d'intérêt ! Attention, il faut l'écouter attentivement et plusieurs fois pour l'ap- précier à sa juste valeur, au risque de passer à côté du travail effectué. La production intimiste " façon années 90 " y est peut être pour quelque chose. L'album met un peu de temps à se réveiller puis nous offre un black vraiment plus qu'honnête par moments. Himinbjorg nous rappellerait même les débuts d'Immortal ou d' ! L'esprit pagan est très présent ; dommage que les chants clairs ne suivent pas… Les soli sont trop heavy à mon goût mais exécutés parfaitement. Europa est globalement un bon album, qui peut se targuer d'être de notre beau Adipocere pays : cocorico ! www.himinbjorg.fr.st 12 BLACK WITCHERY : Upheaval Of Satanic Might " true " black metal Qorox 6 Surfant sur la vague " true " black metal" et signés chez Osmose, grand dénicheur de talents, ces Américains qui en sont à leur deuxième opus poursuivent leurs méfaits avec haine et satanisme. Jouant sur un son crade et live, avec une production étouffée, ils vont droit au but, malgré 9 titres : les miettes ne se comptent qu'en 26 minutes ! Bloqué sur le bouton " blasts ", le trio assène un black metal bestial, primaire et bru- tal, hautement malsain. Une basse bien grasse donne un petit charme à l'opus et les guitares se veulent ronflantes elles aussi... Inutile de cher- cher ici quelque chose de sophistiqué ou d'original : Black Witchery passe tel un ouragan, avec linéarité et constance - un titre de 26 minutes aurait donné le même résultat. Un bon album mais qui ne ravira pas les amateurs de Osmose Productions nouvelles sensations. Pour les fans jusqu'au-boutistes de Blasphemy et Bestial Mockery. www.fmp666.com/blackwitchery/black_witchery.htm CENTINEX : World Declension black death The Undertaker 6,5 Evoluant dans l'ombre des pointures du métal extrême suédois depuis 1991, Centinex sort pourtant son neuvième album, seulement un an après " Decadence - Prophecies Of Cosmic Chaos ". Le menu proposé est toujours aussi malsain avec ses neuf titres démoniaques subdivi- sés symboliquement en deux chapitres, " World Declension " souffre en effet d'une répétitivité qui alourdit malheureusement l'écoute. Ceci est le seul reproche important qui serait à signa- ler car Centinex possède une personnalité forte grâce au caractère incisif des lignes de chant death et black et au juste dosage du son entre puissance et distorsion. A la manière d'un Behemoth, l'album sait capturer son auditoire sans pour autant faire de concessions sur la bru- Regain Records talité, manquent simplement à l'appel un ou deux titres phares www.centinex.org qui pousseraient la notoriété de nos Suédois vers le haut. DEFLESHED_Reclaim the Beat Death-Thrash-Punk Qorox 5,5 Belle surprise que ce CD des germains signés chez Regain Records. Quelque part, ils font penser au black-punk de Barathrum. Très agréable à l'écoute, avec un son et un groove old school, Defleshed va droit au but sans passer par la case " sophistication ". Très utile pour headbanger, il rend nostalgique des anciennes ambiances undegrounds de concerts de metal extreme, quand celui-ci n'explosait pas comme aujourd'hui ! Les titres sont courts mais cela suffit : " court, vite et fort " comme disent les punks! La batterie cogne bien, presque " live " mais les guitares sont néan- moins un peu trop en retrait : mais chacun trouvera son plaisir dans ce bel album. La voix pos- sède un timbre original et elle est utilisée avec honnêteté. Defleshed ne révolutionne pas le style mais au contraire ravive cette flamme qu'on croit à jamais perdue. A côté d'autres monstres du label tels Marduk, Behemoth, Dismember ou , Defleshed porte Regain Records l'étendard d'un passé glorieux et en manque de reconnaissance... www.defleshed.de SHADOW CUT : Pictures Of Death black death metal Brynjard 7 Ces Finlandais flirtant allègrement avec black et death metal ont tout pour plaire à votre entourage : un visuel glauque, des riffs dévastateurs et un chant " growl " effrayant ! Les musiciens maîtrisent parfaitement leur affaire, le son est vraiment propre, l'atmosphère est posée avec brio. Précisons que le combo compte dans ses rangs Reima Kellokoski, batteur d'Impaled Nazarene et Mitja Harvilahti, guitariste lead de Moonsorrow. Sans pour autant être très originales, les compositions font tout de même évoluer un style qui a tendance à se répéter. D'accord, cet album n'est pas vraiment innovant mais il est diablement effi- cace ! Les morceaux sont essentiellement basés sur une rythmique 4/4 " headbangante " à souhait. " Pictures Of Death " est vraiment entraînant bien qu'inquiétant. Ni trop brutal, ni trop mélodique, SHADOW CUT réalise un album très honnête. En espérant que les gaillards se bonifieront avec leur prochain méfait discographique et que les prestations scéniques vont suivre, je conseille Firebox Records / Adipocere ces sons et " images de mort " pour passer un été agréable… FORGOTTEN TOMBS : Songs To Leave (réédition) black doom suicidaire Brynjard 7,5 Inutile de s'attarder sur la réédition en elle même puisqu'elle propose uniquement un morceau bonus loin d'égaler le reste de l'album ! Les autres titres n'ont pas changé, ils n'ont pas été réenregistrés avec une vraie batterie, par exemple. Le seul apport est donc un riff soporifique de 14 minutes, aucun intérêt… C'est donc l'album que j'ai noté et non la réédition. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Forgotten Tombs, sachez que cet album a été réalisé il y a deux ans par l'italien Herr Morbid, seul à l'époque. " Songs To Leave " officie dans un style des plus suicidaires, entre true black et doom metal. Les morceaux sont excel- lents, même si certains crieront au plagiat en écoutant " Brave New Murder Day " de Katatonia ou encore les meilleurs méfaits de Burzum. Toujours est-il que si vous voulez en finir, c'est l'ultime album à écouter. Arrêtez-vous donc avant le bonus si vous ne vous êtes pas encore jetés par la fenêtre. Je conseille égale- ment les charmants " Springtime Depression " et " Adipocere Love's Burial Ground " si vous vous êtes loupés… www.forgottentomb.com ONDSKAPT : DracoSit Mihi Dux Black Metal Dépressif Qorox 7 Anciennement licence Selbstmord - comme Zavorash - Adipocere se paie le luxe de rééditer deux fabuleux albums de black metal. Onsdkapt est aujourd'hui sur la branche spécialisée " true black metal " du label, Oaken Shields. Le groupe suédois déroge-t-il à la règle ? Je dirais oui : le son est clair ou presque, le groupe ne joue pas des blasts à tout va (il y en a quand même) mais mise sur les ambiances (magnifique entrée en matière avec un choeur d'enfants) et sur un black bien dépressif ! Il me rappelle, dans les guitares et la lourdeur, Shining. Les amateurs de black metal théâtral et lyrique en auront donc pour leur argent et leur déprime. La basse ron- ronne, la batterie se veut ouverte, les guitares oppressantes et le chant - mazette ! A lui seul, à côté des mélodies et des parties variées, il vaut l'achat du CD. Par ailleurs, nous assistons à une fabuleuse expérience de cris de toutes sortes de la part de son auteur, qui évo- lue dans un spectre très large d'octaves graves commas aigües. Hypnotique et charismatique : je crois que seul le fou à lier de hur- Adipocere leur de Silencer le rejoint. Assurément la valeur ajoutée du CD qui peut cependant en http://ondskapt.atspace.com rebuter certains. Relevons un seul point faible : une certaine monotonie sur la durée. 13 que les personnes impliquées dans le black metal en France semblent… prendre le mouvement très au sérieux. Et cela, bien sûr, je l'apprécie beau- NAGFLARNAGFLAR coup. Mais je ne m'y connais pas vraiment en groupes de métal français. Euh…je connais par Réalisant un bon compromis entre old vailler ma voix. exemple un groupe appelé Arkhon Infaustus qui school black metal et métal moderne et A : Je dis cela car ton chant me rappelle beau- est français, je crois…Ai-je raison ? mélodique, Naglfar ne jouit pas d'une coup les chants retravaillés comme celui de A : Oui oui ! [rires] grande notoriété. Pourtant, leurs produc- Galder dans Old Man's Child, par exemple. Est-ce K : Ils sont de…euh. tions sont vraiment dignes d'intérêt. l'une de tes influences ? A : Paris. Kristoffer Olivius, qui remplace Jens Rydén K : Non, ce n'est pas une influence. J'écoute pas K : Oui… Je connais un peu quelques groupes depuis quelques temps, nous explique les mal de Old Man's Child et un paquet d'autres français mais je n'ai jamais été en contact avec choix du groupe refusant cette " célébrité " groupes mais je trouve mon chant différent d'Old eux. Tu sais, je préfère travailler seul, m'occuper de et nous offre une partie de sa vision du Man's Child. mon propre " boulot ". Mais bon, ça a vraiment métal d'aujourd'hui. A : Alors, par quels groupes penses-tu que Naglfar été une surprise de les écouter car ils ont vraiment est influencé ? réussi à capturer l'essence même du black metal à Entretien téléphonique, le 19/05/2005 mon avis. Alors, bon… Par Brynjard K : Je pense surtout à des groupes suédois. Bien sûr, aussi les groupes de heavy metal avec lesquels A : Ne penses-tu pas que le métal nordique est ARTeFACT : Votre nouvel album " Pariah " sort le nous avons grandi, comme Iron Maiden ou en train de mourir doucement ? Je pense au 20 juin. Il a été enregistré au Ballarina Studio, en Accept. black norvégien, par exemple. Suède, et je trouve que vous avez réalisé un bon A : " Pariah " semblent contenir des morceaux plu- K : Oh, je n'ai pas trop suivi ce qui se passe en compromis entre un " vieux " son de black metal tôt violents, au niveau des textes. Les paroles ont Norvège mais je vois ce que tu veux dire. Je et une production plus moderne. Que peux-tu l'air d'évoquer le gore. Que penses-tu des paroles pense que le problème a été qu'au début, au nous dire sur ce choix ? de black metal en général ? Est-ce que tu ne les milieu des années 90, beaucoup de groupes ont Kristoffer Olivius (chant, basse) : Oui, bien sûr, trouves pas un peu stéréotypées ? émergé de Norvège et de Suède mais beaucoup nous avons trouvé que c'était un bon compro- K : C'est possible… C'est difficile pour moi de m'ex- de personnes se sont engagées dans la musique mis. Bon, je ne sais pas…Certains feraient la primer sur ce sujet, au risque d'en vexer certains. pour de mauvaises raisons. C'est pour cela que réflexion que l'on ne peut pas vraiment parler de Car contrairement à un bon nombre de groupes, leurs groupes n'existent plus. Si tu es un groupe, " vieux " black metal. En fait, nous voulons sonner je peux dire que nous n'utilisons pas des paroles tu as besoin d'une identité. Mais beaucoup de le mieux possible, même si nous jouons ce style typiques de black metal (ndlr : le gore étant plutôt groupes se sont inventés cette identité de toute de musique. Avec notre album " Sheol ", nous le rayon du death). Cet album parle surtout du fait pièce. Pourtant, c'est très important si tu veux avions essayé d'avoir la meilleure production pos- d'être un " hors-la-loi " et toutes les chansons par- réussir à survivre dans ce milieu. C'est la raison. sible à l'époque. Je pense que c'est juste naturel. lent plus au moins de certains aspects de la haine. Les groupes qui sont restés sont de meilleure qualité. C'est la chose la plus importante. A : Et que penses-tu des productions modernes à A : Et est-ce que Naglfar évoque des sujets tel que la Dimmu Borgir, par exemple ? le satanisme ? A : Naglfar n'a pas enregistré énormément d'al- K : Oh, je pense que c'est très difficile de nous K : C'était le thème du dernier album " Sheol " bums. Vous produisez tous les 2 ou 3 ans. Est- comparer à des groupes tel que Dimmu Borgir. ainsi que différents sujets liés à l'Enfer. " Diabolical ce que des sorties plus nombreuses ne seraient Parce que, tu sais, ils recherchent un son diffé- ", précédemment, été plus axé sur la chose. pas plus… comment pourrais-je dire…? rent. Ils ont plus d'orchestrations et de synthéti- Ouais, c'est vrai, nos paroles avant traitaient plu- K : Judicieuses ? Une tactique de business ? seurs. C'est un groupe " orienté ", si tu vois ce que tôt de tout ce qui entoure cela et donnait nos je veux dire. Nous sommes plus axés sur les guita- points de vues sur la religion. A : Oui, peut être. res, sur le côté métal. Mais je vois ce que tu veux A : Pour promouvoir votre album, vous allez K : Ouais, mais ce n'est pas la raison pour dire, tu sais, nous n'essayons pas de sonner le pire jouer au Tuska Open Air et au Wacken Open Air. laquelle je suis arrivé dans cette scène, alors… possible. Quoi que tu fasses, quand tu es musi- Vous allez également faire une tournée euro- Je pense que la qualité doit primer avant tout. cien, tu travailles très dur de toute façon. péenne avec Finntroll et Amoral. Allez-vous jouer Si nous n'avons rien d'intéressant à proposer, en Suède aussi ? rien de qualité, il n'y a pas de raison pour nous A : Kristoffer, tu es un peu le " nouveau " chan- de faire une sortie. Il y a tellement d'autres grou- teur, tu remplaces Jens Rydén. Penses-tu que K : Euh… Nous n'avons pas planifié de jouer en Suède avant un bout de temps. Nous y avons pes qui ne se soucient pas de cela…si tu vois ce Jens a quitté Naglfar à cause de son projet Dead que je veux dire… Silent Slumber ? déjà joué. Mais je pense que nous devrions A : Tout à fait ! [rires] K : Non ! Je sais qu'il ne l'a pas fait pour cela. En jouer dans notre ville natale. Nous voulons jouer Avez-vous prévu une vidéo ou quelque chose fait, c'était surtout pour des raisons professionnel- ailleurs que chez nous. Nous voulons, en quel- d'autre ? les. Il a préféré se préoccuper plus de cela que du que sorte, voir du pays. En fait, je préfère surtout groupe, qui lui prenait beaucoup de temps. Je sais jouer…devant un public qui…apprécie vrai- K : Ouais, nous allons tourner une vidéo pour le qu'il va continuer son projet Dead Silent Slumber ment ce que nous faisons. titre " The Perpetual Horrors " du nouvel album. mais ce n'est pas la raison pour laquelle il a quitté A : Donc, tu es d'accord pour dire qu'en Suède, La semaine prochaine, je pense. Ce sera Naglfar. les structures souffrent de lacunes et que la scène très…euh… " créatif ". A : Elle sera disponible sur l'album " Pariah " ? A : C'est toi Kristoffer qui chante donc sur le dernier du métal extrême n'y est pas assez développée ? K : Elle ne sera pas disponible sur l'album mais album et j'ai été agréablement surpris d'entendre K : [soupir] Ah, tu sais, il y a tellement de groupes elle le sera sur…tu sais, des chaînes de télévi- cette évolution du chant. Est-ce dû à des effets qui sortent de Suède. Il y a trop de groupes et il n'y sion… " Video for Nations "…[rires] que vous avez ajoutés sur ta voix ? a pas une très bonne ambiance pour les concerts. K : Non ! En fait, j'ajoute seulement un léger A : Et que penses-tu de la France à ce niveau, A : Naglfar en 3 mots ? delay mais sinon c'est ma propre voix. Tu sais, j'ai de sa scène et de son public ? été dans un autre groupe de black metal pen- K : Euh, j'aime jouer en France. Nous faisons quel- Kristoffer Olivius : Fort, Debout, Pas " dant des années, Setherial, avec lequel j'ai pu tra- ques dates en France sur cette tournée. Je pense emmerdant" NAGLFAR : Pariah black metal Brynjard 8 En ce moment, à défaut d'avoir du black norvégien, c'est de Suède qu'il provient. Et ceci n'al- tère en rien sa qualité ! Naglfar, qui ne jouit pas de la notoriété qu'il mériterait, réalise avec " Pariah " un bon compromis entre un son typiquement black et une production plus moderne. Le groupe a délaissé le côté épique de sa musique et les passages " pagan " et a opté pour des atmosphères plus mystérieuses, empreintes d'un minimum de claviers. Les titres se sont raccourcis mais ce n'est pas un mal. Cependant, dix minutes supplémentaires apporteraient certainement une satisfaction encore plus grande. Les petites lead de guitares accompagnées du chant diabolique de Kristoffer Olivius nous plongent dans les abysses insondables de Century Média l'Enfer. Ce quatrième album est vraiment une réussite : dom- www.naglfar.net mage que les Suédois n'en sortent pas plus souvent ! 14 ECITON : Oppressed GRAZED : Laughing To Death death metal brutal Brynjard 5,5 thrash death Qorox 2,5 Sous accordage de rigueur, grosse dou- Si le son gras et le thrash-death old ble pédale, vocaux de " grizzly " d'une school vous plaît, si les cheveux aux demie heure : tout y est. Le son est vents, une bière dans chaque main et le énorme, le jeu aussi ; c'est un vieux t-shirt crade sont pour vous un art de vire Cannibal c'est ça ? Ah bah non, c'est sorti : vous accueillerez les français de Grazed cette année et ça s'appelle ECITON ! les yeux fermés. Fermés, pas ouvert, car si Inutile d'en rajouter… Comme de nom- on les ouvre, ainsi que ses oreilles, on breux groupes de death brutal, le sujet s'apperçoit vite que le combo n'a pas est maîtrisé mais les influences des grands inventé l'eau chaude. Partisans vraisem- noms sont tellement présentes qu'on blables d'une tradition oubliée et festive, tombe dans le plagiat pur et simple par les Grazed à travers les 6 titres de ce mini- moments. Certes, il est difficile d'innover cd communiquent une musique lourde, lorsque l'on joue ce style mais ceci est en prévisible, avec des riffs certes un peu partie dû au surplus de groupes qui malsain mais typiques. Grazed fait sa copient encore et encore les mêmes popote dans son coin, émule d'un structures musicale. Cela dit, " Oppressed Solekahn, lui porteur d'une flamme fran- " est vraiment bien joué et bien enregis- çaise à la traine. Il est étonnant qu'on tré. Saluons surtout la performance du puisse se satisfaire de si peu. Le sixième et chanteur-goret (pardon pour lui). Voilà, dernier titre vaut lui seul le coup - mais tout est dit : comme nombre de ses l'on tend là vers du " old... Radiohead " ! congénères, ECITON n'invente rien mais L'énergie est là, les tripes aussi - mais l'ins- bon, si ça en intéresse certains… Ecoutez piration est passée à la trappe. Un beau plutôt les grosses pointures… gâchis.

Adipocere autoprod / Adipocere

FIINKY PIE : Free & Wild hard extrêmement US The Undertaker 7,5 "Free & Wild" pourrait être considéré comme un tribute band à la scène hard rock et glam des années '80 et fin '70. Et quel hommage ! A entendre cet album, la seule envie qui nous passe par la tête est d'acheter un pack et de foncer à un concert de AC/DC ! L'esprit est totalement rock'n roll et même si l'album n'invente rien du tout, le plaisir d'écoute nous submerge tant le groove des riffs est bien senti. La production et le son des instruments sont juste comme il faut : assez modernes pour être percutants, et en même temps le timbre fait revivre toute une époque. Nos Français ne sont pas non plus tomber dans la facilité avec un effort de recherche et d'approfondissement dans la création. Enfin le chant qui fait souvent défaut dans ce genre de retour aux sources est ici très juste et reste dans des gammes mas- culines… Les fans de Def Leppard, Kiss, Ufo, Accept ou AC/DC seront donc ravis, et aucune hésitation ne sera tolérée quant à l'acquisition de ce deuxième album. On Brennus Music espère retrouver Fiinky Pie sur nos routes le plus vite possible ! wwwfiinkypie.com

SUPERSTATIC REVOLUTION : Goodbye Mr Wanton deathcore brutal The Undertaker 5 Les musiciens de Morgue ne semblaient pas très enthousiastes quant à leur carrière dans la musique il y a un an (cf. interview ARTeFACT #27), les voici pourtant de retour avec leur pro- jet Superstatic Revolution. Changement radical de style, le trio a troqué son costume de bour- reau du death gore au profit d'un hardcore polymorphe. " Goodbye Mr Wanton " est un album complètement décousu où les breaks noise se frottent aux déchaînements aussi violents qu'inat- tendus. L'atmosphère est très malsaine et nous avons moult difficultés à rentrer dans la musi- que et à nous prendre au concept. Certains y trouveront très certainement leur compte, le style regorgeant de disques bien moins recherchés que celui-ci. Basement Apes / Overcome www.basementapesind.com A découvrir avant d'acheter…

15 PUNk/haPUNk/hardcorrdcoree

25 TA LIFE : Hellbound Misery Torment hardcore The Undertaker 6,5 C'est après une tournée américaine que 25 Ta Life va venir nous rendre visite sur le sol européen, et notamment au Fury Fest, pour défendre " Hellbound Misery Torment " disponible depuis janvier 2005. Formé il y a maintenant près de douze ans, le groupe nous livre un album hardcore à la production des plus roots s'inscrivant rigoureusement et en toute logique dans le style " NYHC ". La mélancolie rageuse dont sont empreintes les paroles est à l'image du pessimisme qui émane de l'esthétisme global de la musique. Le premier titre " Abort " est un hymne contre l'avorte- ment qui n'est pas sans révéler une certaine tonalité autobiographique. Le reste de l'album suit cette conduite en portant un intérêt particulier au sens des paroles, ceci est d'autant plus louable qu'il y a de moins en moins de fond dans le message des musiciens de nos jours ce qui est pourtant un élément de distinction fondamental entre les musiques underground et la soupe radiophonique et télévisuelle. Enfin c'est un autre sujet ! 25 Ta Life et son chan- teur tatoué des pieds à la tête nous attendent cet été pour nous The Age Of Venus Records / Overcome mettre une claque sur leur terrain de prédilection : le live ! www.25talife05.com

THE BOILS : World Poison punk The Undertaker 6 Nous voici au cœur de la festivité punk ! Dans la ligné tracée par UK Subs vingt ans auparavant, le groupe de Philadelphie incarne depuis dix ans le retour au punk origi- nel en ayant tourné auprès de groupes comme The Casualties ou Oxymoron. " World Poison " possède le son de nos bons vieux 45T, les craquements en moins, et ses seize titres défilent à la vitesse d'un CRS au milieu d'un concert de C.R.A.S.S. ! L'esprit contestataire est bien entendu présent ici, mais il est intégré de manière sous-jacente à travers le textuel. Pas de corps déchiquetés ni de tank, The Boils n'ont pas choisi le raccourci du spectaculaire. Il n'y a rien d'original à signaler côté composition, cet Thorp Records / Overcome Distribution album s'apprécie pour son caractère conserva- www.theboils.com teur des bonnes choses…

L'ESPRIT DU CLAN : Révérence deathcore DrGonzo 8 L'esprit Du Clan est un groupe doté d'une volonté de fer. Ils ont écumé les salles européen- nes pendant trois ans et donné plus de deux cents représentations avant que ce deuxième album ne voie le jour. Il a été mixé par l'incontournable Stéphane Buriez, leader de Loudblast et producteur. " Révérence " est brutal, le clan a perdu ses illusions et offre ici une vision pes- simiste de notre monde et de son avenir. C'est tout d'abord du livret que vient la meilleure surprise, car le clan soigne autant le fond que la forme. Les textes sont crus, mais ils n'en sont pas moins recherchés. Musicalement, la formation n'a rien à envier à certains groupes euro- péens, la section rythmique est d'une lourdeur impitoyable, le batteur bénéficie d'un son avantageux tandis que le jeu du bassiste peut nous rappeler celui d'un certain Robert Trujillo. Les guitaristes se plaisent à osciller entre death et hardcore. Enfin Enrage Productions les soli sont une agréable surprise, ils sont courts mais tous justifiés. www.espritduclan.com

DO OR DIE : Tradition métalcore The Butcher 6,5 Après l'écoute prolongée d'albums de heavy mélodiques à souhaits qu'il est plaisant de se faire ramo- ner les oreilles par un bon gros metalcore qui tâche ! Sens du gros riff et du mosh part, deux chan- teurs qui se partagent hurlements et voix gutturale, rythmiques barrées ou groovy, petites aérations mélodiques bien trouvées et gros son : tous les ingrédients sont réunis pour que nos amis belges fas- sent parler la poudre et rendent un hommage global à leur influences allant de Pantera à Killswitch Engage en passant par Merauder, Sepultura et le chef de file du mouvement metalcore, Chimaira. Aucun doute, ces gars là connaissent leur sujet et s'il faut bien reconnaître qu'il serait difficile de les reconnaître lors d'un " blind test " metalcore, il n'en demeure pas moi que l'écoute de ce troisième album du groupe va secouer des cervicales. Le thème de l'album tourne autour de la mafia, notam- Alveran Records / Century Media ment des années 30, chose assez étrange qui va jusqu'à une intro www.doordie.be d'une minute en forme de tarentelle chantée en italien. Délirant !

BARCODE : Showdown Hardcore The Undertaker 5 Le line-up est enfin stabilisé pour Barcode avec ce quatrième album d'un hardcore fortement inspiré de la famille New Yorkaise, et plus particulièrement de Sick Of It All. Difficile en effet de trouver sa propre identité sonore dans un genre finalement restreint par la contrainte stylistique. Même si le hardcore consiste à ne sui- vre aucune règle pour briser le conformisme, Barcode nous prouve qu'en pratique cette doctrine agnostique est bien difficile à respecter. Comment jouer un style de musique sans se conformer à sa définition musicale ? Soit tout le monde fait du hardcore (c'est-à-dire fait ce qu'il veut), soit le principe s'autodétruit et personne n'en fait. Il faut pourtant bien classer nos chers sous-genres sinon comment s'y retrouver ? Quoiqu'il en soit, les ins- truments sont ici identiques à ce qu'on a l'habitude d'entendre dans le hardcore, tout comme le son, et les structures (sans parler de l'intonation du chanteur). Barcode a toutefois une approche moins violente que ses confrères d'outre Atlantique, mais revendique exactement le même esprit. A Nuclear Blast réserver aux passionnés du genre, sinon rendez à César qui lui appartient ! www.barcodehardcore.dk 16 ZERO MENTALITY : In Fear Of Forever AGENTS OF MAN : Count Your Blessings HEADUST : Beyond Laws And Rules hardcore The Butcher 6 nü metalcore The Butcher 5 The Undertaker 6 Pêchu, direct et sincère, le hardcore accro- Formé d'ex membres de divers groupes de Headust nous vient de l'est de la France cheur des Allemands de Zero Mentality tape hardcore reconnus (Train Of Thoughts, One 4 avec son premier album autoproduit qui dans le mile. La musique du combo va droit One…), Agents Of Man a su enrichir ses racines nous immerge dans un grindcore rythmé à l'essentiel avec des morceaux de moins de musicales d'une touche pop accrocheuse qui mélangeant diverses influences dont le 4 minutes, aux rythmiques qui claquent et vient en contrepoint des riffs rugueux et du néo-metal, le brutal death, le noise et bien dont le dynamisme est bien mis en valeur par chant hurlé très metalcore qui restent assez pré- sûr le hardcore conventionnel. Le titre " la production du décidément très actif Tue sents sur l'album. Les lignes vocales claires sont Beyond Laws And Rules " ne nous en Madsen (Disbelief, The Haunted, Heaven efficaces, mais la juxtaposition des deux registres annonçait pas moins ! Le son ne possède Shall Burn etc.). Malgré leur concision, les est un peu téléphonée, déjà expérimentée à cependant pas l'énergie que les morceaux morceaux ne se contentent pas de gros riffs maintes reprises et par moments confine au attendent et nous restons sur notre faim, percutants et offrent de nombreux breaks, putassier ; on pense notamment à The Lost surtout après avoir visionné les vidéos insé- soli, relances et changements de tempo ainsi Prophets sur " Blood Money ". Heureusement rées sur le disque qui sont elles de bonne que des lignes mélodiques qui colorent et les morceaux gardent un côté hardcore pro- qualité. Nous y découvrons Headust sur ambiancent la musique du groupe lui confé- noncé et sont bien construits, dynamiques et scène mais aussi en studio, une manière rant un côté désabusé et révolté à la fois. Le variés ce qui préserve l'intérêt de l'écoute bien efficace d'établir une proximité avec ces chant, dans un registre quasi parlé change que les surprises ne soient pas vraiment au ren- bons bougres. Côté multimédia c'est leur du chant hurlé habituel dans le hardcore qu'il dez-vous. Si le quintette du New Jersey déve- site internet qui excelle avec une réalisation soit traditionnel ou emocore, mais il manque loppe son propre brouet musical, il se trouve superbe qui laisse derrière elle 99% des sites d'ampleur comme s'il avait du mal à sortir. Il que d'autres avant lui ont joué du crossover et actuels. Le jour où le groupe aura la capa- est au final un peu linéaire mais les refrains la fraîcheur que ce mix d'influences a pu avoir a cité de s'offrir une production à la hauteur repris en chœurs fraternels atténuent cette ses débuts s'est quelque peu évanoui au fil des de sa cyber-communication, le grindcore impression. Au final ZM propose, sur ce pre- ans et des sorties de disques. Il n'en demeure français aura fait un grand pas en avant. En mier album, 35 minutes d'un hardcore per- pas moins que " Count Your Blessings " est un attendant, nos amis devront faire leurs sonnel et attachant, paradoxalement entraî- bon album, réfléchi et équilibré, digne d'intérêt preuves sur scène à plus grande échelle nant et sombre dans ce qu'il exprime et les même s'il n'a rien de transcendant. afin de concrétiser ces bases prometteuses. émotions qu'il traduit. Overcome Records Century Media Overcome Distribution www.zeromentality.com www.agentsofman.com www.headust.com AUTRES TUATHA DE DANANN : Trova Di Danu prog médiéval Dr Gonzo 8 Bienvenue dans le monde de la forêt et des lutins ! TDD a opté pour une formule musi- cale originale : nos gais lurons pratiquent un savant mélange entre musique médiévale et progressive, renouant avec l'esprit de certains groupes comme Jethro Tull. L'ensemble musical est jovial, les musiciens s'évertuent à faire régner la bonne humeur tout au long de l'album. Les parties de flûte et autres binious se mêlent habilement avec la guitare et créent des mélodies très entraînantes. Le chant joue aussi un grand rôle dans l'identité sonore du groupe, donnant parfois l'impression d'entendre une bande de lutins sous LSD. Les passages progressifs sont excellents, le groupe ne s'éter- nise pas dans de futiles démonstrations techniques comme la plupart de leurs contem- porains. Ils font preuve d'un réel sens du psychédélisme et Underclass nous emmènent avec eux dans un fascinant voyage musical. www.tuathadedanann.com.br WOLVERINE : The Window Purpose métal prog mélodique Lord Spider 6 Initialement sorti en 2001 sur DVS Records avec un tirage limité, le 1er album de Wolverine n'avait alors pas touché un public aussi large qu'il le méritait. Récemment réédité avec un titre bonus et diffusé à plus grande échelle par Earache, "The Window Purpose" est en effet un opus de métal progressif mélodique homogène et de bonne facture. Emmenée par ses fondateurs Marcus Losbjer (batterie, voix death) et Stefan Zell (chant), la formation suédoise exécute avec talent des compositions variées suscitant régulièrement l'émotion. Passages techniques heavy prog rythmiquement complexes ou ballades planantes et délicates, solis, morceaux instrumentaux ou acoustiques : tous les ingrédients du style sont réu- nis… mais malheureusement sans grande originalité ! Hormis la voix gutturale du batteur, réminiscence du passé death metal du groupe venant de temps à temps compléter un chant clair très honnête, la majorité des sonorités ou structures utilisées nous fait immédiatement penser à du Dream Theater, Pain Of Salvation ou autre Arena. Notons encore qu'il ne Earache s'agit là que d'un premier effort et qu'en le considérant comme tel, malgré des www.wolverine-overdose.com influences un peu trop marquées, nous ne pouvons que saluer la performance. URGENT : Out Of Time hard FM The Undertaker 3 Urgent est le projet du guitariste David Petrone et du guitariste/claviériste Stéphane Rabilloud, ce dernier ayant fait une apparition dans Nightmare lors de sa reformation fin '99. Yves Campion, bassiste de Nightmare, a d'ailleurs mis la main à la pâte pour monter Urgent il y a plus de douze ans… et ce n'est vraiment pas un trophée dans sa carrière. Urgent serait plus un petit délire nostalgique entre amis qui veulent se remé- morer la fin des années '70 avec des moyens amateurs. " Out Of Time " n'a aucune chance de rivaliser avec quoi que ce soit, les compositions rétro peuvent avoir un côté festif séduisant mais elles sont ici bien trop plates pour provoquer quelconque enthou- siasme. Les morceaux ont l'aspect d'un mauvais tube qui serait passé à la radio il y a vingt ans. Pour être un minimum crédible, la seule Brennus Music carte à jouer aurait été celle de l'autodérision. www.urgentmusic.com 17 de la production " frenchouille " faiblarde. Un ses envolées symphoniques. Sont aussi JESU : Jesu soupçon de sonorités électronique complète conviés nombre d'instruments classiques véritables (flûte, violon, basson, clarinette, slowcore drone metalLord Spider7,5 l'univers sonore du groupe pour un résultat hautbois etc.) qui colorent cet album de Le désormais légendaire et hyperactif Justin K qui nous réconcilie avec le métal gothique. Il façon intéressante. On oubliera cependant Broadrick (Final, Napalm Death, Godflesh, était temps ! le morceau purement folk médiéval qui clôt Techno Animal, God, Ice, The Curse of the le disque... Le chanteur explore différents Thundering Records Golden Vampire…) vient de récidiver. Aidé www.dark-n.com registres mais est souvent à la peine par cette fois par son vieux complice Ted Parsons à manque de coffre et probablement de tech- la batterie, le multi-instrumentiste nous largue nique même si la justesse d'interprétation ce premier album de Jesu, véritable bombe de n'est pas en cause. Dans un style si exigeant drone metal faisant suite au récent EP FALL OF THE LEAFE : Volvere la moindre faiblesse coûte cher et le côté "Heartache" déjà repéré comme potentielle- encore " amateur " de plusieurs composan- ment très dangereux (2 titres, 40'). "Drone métal gothique Lord Spider 6 tes de la musique du groupe et de sa pro- metal" ? Proche du doom en plus expérimental, duction ne pardonne pas. Il n'en demeure le genre est minimaliste (peu de variations, har- Après plusieurs changements de labels et de pas moins que Elvaron renferme un sérieux monies simples) et utilise une enveloppe line-up, Fall Of The Leafe nous livrait l'année potentiel qui s'exprimera d'autant mieux sonore saturée encore plus lourde. dernière un 4ème album intitulé "Volvere", qu'il aura les moyens de ses ambitions. Majoritairement aux frontières du slowcore et récemment réédité en digipack avec deux bonus par Firebox Records. Loin du death de l'atmosphérique, les structures lancinantes Thundering Records et étouffantes de Jesu ne nous laisseraient mélodique de leurs débuts, le métal aventu- aucune chance de survie si la voix aérienne de reux des Finlandais sera maintenant qualifié Justin, portée par des samples et des guitares de "gothique", teinté ici ou là de quelques aux sonorités intéressantes, ne venait s'y greffer accents pop / rock, voire prog. Rappelant pour nous laisser respirer. Les longues compo- parfois certaines compositions d'Amorphis : Blueprint sitions (9 min en moyenne), au premier abord ou de Katatonia, les treize titres de "Volvere" popcore The Butcher 6 répétitives, sont au contraire parfaitement maî- auront cependant du mal à rester gravés trisées et d'une grande unité, captivant l'audi- dans nos mémoires. En dépit d'un mélange Après l'excellent " Synergy " en 2003, déli- teur par de rares mais subtils changements. à l'origine intéressant de mélodies délicates vrant une sorte de hardcore intriqué à la L'univers de Jesu ne laisse pas indifférent. ("Enemy Simulator"), catchy ("More Like A fois beau et oppressant, les norvégiens Sombre et difficile d'accès, il garantira à ceux Situation") ou ténébreuses ("Guilt Threat") cathos reviennent avec un " Blueprint " qui prendront la peine de s'y plonger un vol servies par des riffs heavy, des arpèges quelque peu décevant. Plus facile d'accès, plané contemplatif et introspectif au-dessus de mineurs aériens et un chant clair souvent ce nouvel album abandonne quasiment les terres désolées en quête d'espoir. rageur, la sauce ne prend que trop rare- rythmiques déstructurés et fait la part belle ment. L'ensemble, pourtant cohérent au aux mélodies et au chant clair très pop. Hydra Head niveau du son et des atmosphères, a trop Rassurez-vous, il reste des guitares, des ryth- www.avalancheinc.co.uk/jesu.html souvent du mal à canaliser l'énergie insufflée miques plombées et des hurlements et il à la musique, laquelle nous semble alors faut admettre que le mélange des genres quelque peu uniforme et poussive. Le pro- est des plus fluides, les passages mélodi- DARK-N : Loading Complete chain effort studio de cette formation qui ne ques se fondant très bien avec le côté hard- manque sincèrement pas de talent devrait core de la musique du groupe. Cependant, goth métal The Butcher 6,5 lui permettre d'affiner son style. les mélodies bien trouvées et évocatrices Dark-N (ex-Darken) sort avec " loading com- Encouragements ! rappelant un Smashing Pumpkins époque " plete " sont 2ème album en presque 10 ans Melon Collie And The Infinite Sadness " ne Firebox Records sont pas légion. Les autres ont pour unique d'existence dans l'underground français qui www.falloftheleafe.com résultat de diluer l'impact global de l'album. ont fait évoluer sa musique vers un métal L'équilibre est en effet délicat à trouver gothique de bon aloi devant plus à Paradise entre les deux visages de la musique du Lost (avant " Host " !) qu'à la nouvelle vague ELEVARON : The Buried Crow groupe et la balance penche un peu trop de groupes pop-goth niais et geignards qui vers ce côté pop souvent mou du genou, pullulent ces temps-ci. Dark-N est résolument métal prog The Butcher 4,5 relativement convenu et moins intéressant métal et sait faire parler les guitares et la dou- Troisième opus pour les nancéens de que la face rageuse de ce " Blueprint "... ble grosse caisse pour nouer des ambiances Elvaron. Ce groupe propose un métal pro- Dommage quand on voit toute l'émotion saisissantes et sombres exprimant mélancolie gressif tout en contrastes mêlant agressi- que peut faire passer le groupe sur des titres et peine sans sombrer dans le misérabilisme vité, musicalité et ambiances au sein de comme " The Death Sedative " ou " In de supermarché. Le chant clair évite le regis- compositions fouillées aux structures com- Reversal ". Le résultat final est donc mitigé, avec de bonnes idées et d'autres plus discu- tre pleurnichard et la musicalité des composi- plexes sans être rebutantes. Une large tables pour les amateurs de ce que propo- tions ainsi que leur variété d'atmosphères et place est laissée aux passages instrumen- taux très riches et en perpétuelle évolution sait " Synergy ", à savoir un modèle de com- leurs qualités de suggestion émotionnelle que se partagent une guitare aux riffs d'ins- pacité, de technicité et musique torturée. font de l'album une réussite d'autant qu'il est piration parfois thrash, une basse bien pré- bien produit et ne souffre pas du syndrome Century Media sente et un clavier évidemment limité sur www.extolweb.com

18 SUCH A SURGE : Alpha hard 'n' roll The Undertaker 7 Si votre discothèque est en manque de fraîcheur et d'originalité, Such A Surge viendra combler cette lacune avec brio. Si le combo germanique s'exprime principalement dans sa langue natale, l'amalgame n'est pas permis avec les clichés véhiculés par Rammstein ou autre Böehse Onkelz. Such A Surge possède un style complètement à part difficile à définir… Les gros riffs sont intégrés à une structure hard rock basique, alors que le chant fluide qui fait souvent appel aux chœurs évoque le punk et parfois même la fusion. L'ambiance est joyeuse et le style très actuel, pour un résultat éton- nant (surtout sur les parties de chant en allemand). " Alpha " sera accessible à un grand public, nous retenons d'ailleurs très facilement les airs grâce à la simplicité des refrains. Depuis plus de douze ans que les musiciens survolent Nuclear Blast les styles, cet album est un nouveau témoignage de créativité. www.suchasurge.de CALLISTO : True Nature Unfolds atmo doom metalcore Lord Spider 7,5 Sorti il y a déjà un an sur le label Fullsteam, cet excellent premier album de Callisto n'était jusqu'alors distribué qu'en Finlande, pays natal de la formation. La réédition de ce petit chef-d'œuvre par Earache, assurant une diffusion mon- diale, devrait rapidement réparer cette injustice. Parfois comparée à celle d'Isis ou de Cult of Luna, la musique de Callisto est loin d'en être une simple copie. En effet, la recette originale de ce "True Nature Unfolds" mélange avec une simplicité et une efficacité déconcertantes des ingrédients variés tels que du riffing hardcore ou doom, des mélodies glaciales à la Katatonia et du chant death hurlé. Une atmosphère très pesante et révoltée, remplie de larmes, règne sur l'ensemble de cet opus aux tempi globalement modérés. De plus, les compositions captent continuellement l'at- tention de l'auditeur grâce à un bon équilibre entre passages plus agressifs et breaks mélancoliques intégrant chant féminin, saxophone ou violoncelle. Callisto exécute donc un métal à la fois puissant, envoûtant et raffiné, servi qui plus Earache - Fullsteam est par une excellente production dont la touche finale a été apportée par http://www.callistochaos.com Peter In de Betou (Dimmu Borgir, Meshuggah, Entombed…). Go and get it ! SHANE COUGH : Intraveineuse rock électronique The Undertaker 7 Formé il y a cinq ans à Rennes, Shane Cough fait aujourd'hui un retour en force avec son deuxième album. Le groupe est maintenant stabilisé et entend bien faire sa place sur la scène rock française et pourquoi pas européenne. " Intraveineuse " a pour cela de quoi séduire : un style de composition tout à fait particulier à mi-chemin entre la musi- que électronique rapide et puissante, et les riffs de guitare métalliques et lourds. Le chant de Marianne est très poussé, très physique, sans toutefois se frotter à la saturation d'une Angela Gossow. Le plaisir d'écoute réside néanmoins dans le savant dosage de ces tendances contradictoires, et c'est là où Adam Kviman (Clawfinger, The Rasmus…) au mixage et Bjorn Engelmann (Rammstein…) au mastering n'ont pas failli à leur réputation. En effet, " Intraveineuse " peut par- faitement séduire des aficionados des différents horizons musicaux explorés, avec bien entendu un minimum d'éclec- tisme. Il serait bien réducteur de s'essayer à comparer cet album à du pré-existant… La seule limite qui puisse réelle- ment arrêter certains est justement ce caractère à part qui pourra radicale- Enrage Production ment trancher les opinions. A retrouver incontestablement sur scène ! www.shanecough.com V8WANKERS : The Demon Tweak hard rock The Undertaker 7,5 Attention ! Si nous sommes face à une pièce maîtresse du hard-rock pour chauffeurs de 44 tonnes au Texas, V8Wankers nous vient bien d'Allemagne pour honorer le mythe du rockeur sur sa Harley Davidson. La production sent bon le gaz d'échappement et le seul constat que l'on puisse faire est de voir que Nashville Pussy a fait des émules ! Les deux groupes ont d'ailleurs partagé la scène par le passé. Le cliché qui serait totalement ridi- cule chez d'autres devient ici l'art de savoir prendre les choses au second degré pour s'amuser. Tout fan de V8Wankers se devra de porter les lunettes de soleil façon Elvis et de se faire tatouer tout le corps ! " The Demon Tweak " sera également parfaitement adapté pour l'autoradio en allant à un concert de Motörhead… Bref, il est inutile ici de Rude Records chercher le sérieux, et cette formule est en fin de compte www.v8wankers.de beaucoup plus efficace que certains excès de technicité ! δ ϕ

RETROUVEZ SUR NOTRE SITE ENCORE D’AUTRES CHRONIQUES : Reviver, Secret Sphere, Thy Nemesis, Zavorash, Nomansland, Torture Wheel, Towersound, Despised Icon, Burn The 8 Track, Kruger, Membrane, Path Of No Return, Inner Chaos, Sargatanas Reing aux côtés de toutes les archives d’ARTeFACT depuis sept ans. http://artefactwebzine.free.fr 19 ARTeFACT vous propose de vous abonner en envoyant vos coordonnées et un chè- que de 1 euro par numéro souhaité à l’ordre de « Association ARTeFACT » (somme(somme couvrantcouvrant lesles fraisfrais dede port)port) àà l’adressel’adresse suivantesuivante :: ARTeFACT – Sylvain CASTEL 24 Bd Solférino, boîte aux lettres 7 35000 Rennes POINTS DE DISTRIBUTION : -- PARISPARIS :: Guitare Village, 161 av. Jean Rostand – 95330 – Domont – 01 39 91 16 63 Dysphorie Music, 15 rue Guy de la Brosse – 75005 – 01 45 35 45 98 Master Of Rock, 7 rue La Jonquière – 75017 – 01 42 63 08 88 Kata Bar, 37 rue Fontaine – 75009 – 01 40 16 12 13 Black Dog, 26 rue des Lombards – 75004 – 01 42 77 66 85 Extreme Gallery, 45 rue des Dames - 75017 - 06 86 51 96 19

-- LYONLYON :: D’Profundis, 34 rue Cuvier – 69006 – 04 72 83 59 77 -- STRASBOURG :: Diabolus In Musica, 15 rue des Drapiers – 67000 - 03 88 23 07 72 DMShop, 43 Grand rue – 67000 – 03 88 21 00 69

-- RENNESRENNES :: OCD, 7 rue d’Antrain – 35000 – 02 23 21 22 94 MONDO BIZARRO, 264 Av. Général Patton – 35700 – 02 99 87 22 00 Faculté de Musicologie, bibliothèque - Campus Rennes 2 - 02 99 14 20 11 Studio Rock, 13 rue du Vieux Cours - 35000 - 02 99 79 68 69 -- VITREVITRE :: Jack Jack Daniel's,Daniel's, 1616 ruerue dede BrestBrest -- 3550035500 -- 0202 9999 7575 1818 2525

-- NANTES :: Stock CD, 10 rue des Halles – 44000 – 02 40 89 62 74 IfernIfern AnAn Naoned,Naoned, 1010 ruerue dede MayenceMayence –– 4400044000 –– 0202 5151 7272 1414 8888

-- BREST :: L’Oreille KC, 124 rue Jean Jaurès – 29200 – 02 98 80 16 14 BrestPiercing, 44 rue Traverse – 29200 – 02 98 46 18 45 Ayer’s Rock Café, 7 rue de l’Harteloire – 29200 – 02 98 46 48 91 Music 7, 130 rue Jean Jaurès - 29200 - 02 98 44 87 07

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