PRODUCTION ► 1955 : 42 349 ; ► 1956 : 44 836 ; ► 1957 : 17 875. Soit au total : 105 060 exemplaires.

Un an après le lancement du véhicule, l'Auto-Journal écrivait : « La Versailles a créé en matière de style une accoutumance. La production a plus que doublé de 1954 à 1955. Les perspectives demeurent favorables, non seulement en mais sur plusieurs marchés d'exportation qui ont réservé à cette 13 CV, un accueil favorable. Avec 26 % de Versailles vendues à l'étranger, ce modèle est le plus exporté de notre production ».

ÉVOLUTIONS Au Salon de l'automobile de édition 1957, la carrosserie de la gamme Vedette Versailles, 1954-1957 est redessinée. Elle reçoit une nouvelle calandre, un parebrise panoramique – avec retour sur les côtés, un artifice esthétique alors très apprécié aux États-Unis –, des petits ailerons à l'arrière, et des roues de plus grand diamètre équipées de tambours plus conséquents contribuant à l'amélioration du freinage.

Cette série de voitures est la dernière à être équipée d'un moteur V8 à soupapes latérales de 2 351 cm3, développant une puissance de 84 ch SAE au régime de 4 800 tr/min (le taux de compression est légèrement augmenté).

Bien que la gamme Vedette soit désormais affranchie de Ford (le type mines est maintenant clairement du type Simca avec deux lettres : AB), sa nouvelle carrosserie évoque amplement les extravagantes productions d’outre-Atlantique dont les lignes inspirent de nombreux constructeurs européens. Cela n'est pas le fruit du hasard Simca Marly, 1956 lorsque Simca acheta Ford SAF, ainsi que ses nouveaux modèles en cours de conception, le développement ultérieur de la gamme était déjà prévu par le centre de design américain de Dearborn. Simca décida donc de solliciter un styliste européen, en l'occurrence Luigi Rapi, afin de personnaliser la nouvelle carrosserie pour la rendre plus conforme au style Simca en atténuant son esthétique Ford.

MODÈLES La Trianon disparaît, muée en Ariane 8 ; la Beaulieu remplace la Versailles et la Chambord, la Régence. Le break Marly préserve son nom adoptant uniquement la nouvelle face avant des berlines, afin de limiter le montant des investissements. Tout en haut de la gamme, la très élitiste Présidence fait son apparition et justifiera un type mines propre : l'AB-P (exigé pour majoration de la longueur hors-tout du véhicule de référence.)

Quasiment unique dans sa catégorie (ses seules authentiques concurrentes sont bientôt Simca Régence, 1956 les breaks Renault Frégate Manoir et Citroën ID, équipés d'un moteur à seulement 4 cylindres) la Marly continue de séduire quelques clients français, malgré son prix relativement élevé se montant à 1 208 000 francs en 1957.

Enfin, l’austère mais prestigieuse Présidence, 15 cm plus longue que les berlines « classiques », se veut le nec plus ultra de la firme de . Peinte uniquement en noir, puis polie et lustrée à la main sur une ligne spéciale mise en place à Nanterre, elle séduira notamment le général de Gaulle. Celui-ci bénéficiera d'une version décapotable baptisée « Présidentielle ». Extérieurement, cette dernière était immédiatement reconnaissable grâce à sa roue de secours logée sous un cache métallique fixé à l’extrémité du coffre arrière, dans le plus pur style de l'américaine Lincoln Continental produite par Ford à Dearborn. La ressemblance des deux berlines était de surcroît renforcée par les deux sorties d'échappement émergeant des butoirs de parechocs. En 1958, la Présidence était affichée à 1 624 850 francs.

COURTE CARRIÈRE Pénalisée par l’apparition de la révolutionnaire Citroën DS en 1955, peu favorisée par la politique de rationnement de l’essence décidée par le gouvernement français en novembre 1956, la production de la Vedette s’effondre à la fin des années 1950. Seuls quelque 15 966 exemplaires trouvent preneur en 1959, à comparer à près de 4, 1958 45 000 trois ans auparavant. Cette baisse de volume est également la résultante de la stratégie adoptée par Simca, qui n'a pas cru bon de financer des investissements plus importants pour mieux armer son modèle tout en poursuivant le développement de sa pénétration sur ce segment de marché. La production européenne était par ailleurs mieux armée. Dans la même catégorie, existaient déjà les modernes 2100, puis les 2300 à moteur 6 cylindres ou bien la Mercedes 220 SE aux 6 cylindres à injection, qui furent de redoutables rivales développant sensiblement plus de 100 ch.

À l'aube des années 1960, la pérennité de Simca est assurée par les populaires Aronde et Ariane, tandis que la sortie de la future berline 1 000 est imminente. Le constructeur ne peut que constater la baisse graduelle des ventes de Vedette. La production de la dernière voiture française de grande série à moteur V8 prend fin au début de l’été 1961, après liquidation des stocks. Cela cantonne le haut de gamme français aux coûteuses Facel Vega et, plus raisonnablement, aux Citroën DS et 404, particulièrement lorsque le modèle super luxe à moteur injection apparaîtra. Les Simca Présidence, 1959 dernières Vedette sont écoulées en 1962■ Page 44 L’Écho du Cambodge n° 168 décembre 2014