AUTO RÉTRO

La sexagénaire Vedette

a est une série de véhicules construits à (Seine-et- La principale innovation concerne la structure de la berline, celle-ci abandonnant le châssis séparé pour Oise, ) et commercialisés sous de multiples déclinaisons par le L une carrosserie monocoque bien plus dans l’air du constructeur français Simca, entre 1954 et 1961. Présentée au Salon de temps. En revanche, les trains roulants et la l’automobile de en octobre 1954, elle est la dernière voiture française mécanique demeurent classiques : de grande série ayant été mue par un moteur à 8 cylindres disposés en V. ► la boîte de vitesses mécanique à trois rapports ; ► la arrière alliée à un pont rigide et une suspension à ressorts semi-elliptiques longitudinaux ; ► la direction à vis globique et galet de type Gemmer ; ► le freinage sans assistance.

Toutefois, la suspension avant conserve le moderne système Mac Pherson des Ford.

En 1955, la Versailles est vendue 898 000 francs ; elle environ 198 000 francs plus onéreuse que la 403, aux prétentions moins élevées. Très soignée, la Marly s’adresse aux Français les plus aisés, ceux pouvant débourser près de 1 200 000 francs pour se l’offrir.

ÉVOLUTIONS Simca Beaulieu, 1958 La gamme évoluera les années suivantes : le toit ouvrant et translucide « Vistadôme » était disponible CONTEXTE HISTORIQUE en option sur tous les modèles dès 1955. En 1957, La Société industrielle de mécanique et de carrosserie automobile (SIMCA) fut fondée d'importantes modifications concernent les modèles en 1934 par Henri Théodore Pigozzi, Français d’origine italienne. Le jeune constructeur de la gamme Vedette justifiant le changement de type produisait alors des voitures sous licence , permettant au géant italien de contourner mines, qui conserve cependant une présentation de les barrières douanières de l’époque. type « Ford » (F 52 A pour les modèles 1955 et 1956 et F 72 A pour les modèles 1957). En septembre 1954, Simca rachète Ford France s’appropriant ainsi son usine de Poissy. Dans le système Ford, la première lettre désigne le Tandis que le groupe Ford, déçu par les résultats de son activité en France, se recentre pays de fabrication (F pour France) ; le premier chiffre sur ses filiales en Allemagne de l'Ouest et en Grande-Bretagne, Simca récupère la situe l'année modèle (5 pour 1955, puis 7 pour 1957) gamme Vedette millésime 1955. Cette dernière a été conçue par Ford au sein de son ; le second chiffre représente le type de moteur (1 siège de Dearborn (Michigan, États-Unis), afin de remplacer la première Vedette lancée signifie 3,6 litres, 9 pour 3,9 litres et 2 pour les 2,2 ou en 1948. 2,3 litres). La lettre finale « A » signifie automobile de tourisme, « C » véhicule commercial... La nouvelle gamme Vedette est présentée sur le stand Ford et sur le stand Simca au Salon de l’auto à Paris, en octobre 1954. Elle est produite dès novembre sous la Le train avant est amélioré en 1957 par modification marque Simca après que 2 100 exemplaires eurent été fabriqués par Ford, à la suite du de la valeur de déport au sol. Ce millésime voit rachat de l'usine de Poissy par Henri Théodore Pigozzi. Simca n'avait aucune volonté l’apparition de nouveaux freins plus efficaces et d'un de développer ce modèle, profitant seulement de son apparition pour augmenter ses équipement électrique fonctionnant sous 12 volts. Les volumes de ventes globaux et, surtout, de disposer d'un centre de production à Poissy, feux arrière bénéficient d'un nouveau dessin stylisé et qui lui permettrait de mieux servir ses perspectives d'avenir. le catadioptre est intégré (sauf sur la Trianon).

MODÈLES En 1957, année subissant les conséquences Dès sa sortie et selon un plan de commercialisation adroitement conçu par l'état-major de la « crise du canal de Suez » (rationnement de Ford, la gamme Vedette est scindée en quatre modèles bien distincts dans la gamme du carburant, entre autres), Simca conçu l'idée équipée du V8 de 2,3 litres (les modèles équipés du moteur V8 de 3,9 litres ne sont pas d'équiper la caisse de la Trianon du moteur à 4 remplacés) ; un niveau 1, modèle d'entrée de gamme au prix d'appel bien positionné cylindres de l'Aronde, donnant ainsi naissance à (sans volonté d'atteindre de grands volumes de vente) ; un niveau 2 qui devait assurer la familiale Ariane. Le poids de la caisse Simca à lui seul le maximum des volumes de cette gamme ; enfin, un niveau 3 (grand luxe) Vedette, plutôt avantageux pour une automobile de destiné à compléter l'offre vers le haut ainsi qu'un produit de niche, la version break ce gabarit, permit au moteur de l'Aronde de n'être () : pas excessivement sous-dimensionné, grâce à des ► la Trianon, modèle d’entrée de gamme, dépouillé de manière à lui permettre de rapports de transmission judicieusement étudiés. Les s'afficher un prix de vente compétitif ; performances, accélérations et reprises de ce modèle ► la Régence, luxueusement présentée, est reconnaissable par son intérieur étaient médiocres mais suffisaient à l'utilisateur de particulièrement soigné intégrant un autoradio, sa peinture bicolore à la présentation ce type de voiture familiale économique, classée spécifique et ses enjoliveurs de roues à rayons ; fiscalement dans la catégorie des 7 CV. ► la Versailles, modèle phare de la gamme, se distingue par son équipement de base, sa présentation en deux tons, ses projecteurs antibrouillard, ses feux de recul, ses La formule obtenue avec l'Ariane dépassa les encadrements de pare-brise et de lunette arrière chromés, ses pneus à flancs blancs ; espérances des ingénieurs de la marque et permit ► la Marly, version break de la Versailles, un véhicule de luxe équipé d’un hayon arrière à ce modèle d'être commercialisé jusqu'en 1963. en deux parties et disponible à la vente dès février 1956. Le constructeur italien Fiat, encore peu assujetti commercialement à Simca à cette époque, s'inspira CARACTÉRISTIQUES de cette version pour créer après sa disparition, son Un seul moteur est proposé, le vénérable V8 Ford « Aquilon » de 2 351 cm3, à soupapes modèle 1500 L. Ce dernier reprenant la caisse de latérales débouchant dans la partie supérieure des cylindres ! Il ne développe qu'une la berline à 6 cylindres 1800 en finition simplifiée, puissance de 80 ch SAE à 4 400 tr/min. équipée du moteur à 4 cylindres de la 1500.

L’Écho du Cambodge n° 168 décembre 2014 Page 43