novembre 2009 / n° 157

DOSSIER p.2/6 Grand Paris Un projet d’exception

Echo des CDEP p.8/9 Tendances p.10/11 Repères p.14/15 Atelier de Massy : Accidents du travail L’amendement les limites de la à la RATP à la loi ORTF règle de trois (MRF) Le saviez-vous ? p.12/13 Kiosque p.16 Retour sur l’info Notre sélection ] ] Grand Paris : Edito

[ un projet Dossier [

Tous les murs ne sont pas tombés !

éorganisation de l’entreprise, politique de dévelop- Rpement, conditions de travail, politique salariale, Grand Paris… Tous ces dossiers cruciaux nous concer- nent tant en qualité d’agent que de citoyen. Pourtant, que ce soit tant au travers des médias nationaux que de la communication interne à l’entreprise, notre capacité de réflexion, d’expression se trouve restreinte au cadre étriqué de l’ultralibéralisme indépassable !

Ainsi, le PDG de la RATP ne souhaite mesurer la qualité du dialogue social qu’au simple fait d’avoir rencontré les organisations syndicales et non en rapport avec la qua- lité des informations ou de la prise en considération des remarques ou contre propositions exprimées. Il est vrai que si la RATP se proclame entreprise citoyenne, elle n’a jamais œuvré pour permettre l’expression de la citoyen- neté dans l’entreprise.

Le gouvernement n’est pas en reste. Au quotidien, nom- bre de mesures bafouant ouvertement la démocratie sont prises et appliquées. La dernière vise notamment à réduire au strict minimum le délai du débat public concernant le Grand Paris. Bref, la chute du mur de Berlin n’a pas été la chute de tous les murs. Le mur de la pensée unique, pilier du mur de l’argent, doit aussi être abattu. Projet phare du quinquennat, le « Grand Paris» Vincent Gautheron, Président de la Commission économique du CRE-RATP se présente comme une vision stratégique pour concevoir la « ville monde » du XXIème siècle telle que Tokyo, Londres ou New York. Ce vaste projet d’aménagement du territoire bouleverse le panorama institutionnel et les Le journal de la direction de l’analyse et des études économiques du CRE-RATP 68, avenue Gambetta - BP 119 - 93172 Bagnolet Cedex schémas de prospective élaborés pour la Directeur de la publication: Marc Grassullo Rédaction: DAEE - Tél. 01 58 78 93 90 - E-mail : [email protected] Contacts: [email protected] région Ile-de-France. De nouveaux instru- [email protected] [email protected] ments juridiques et des mesures d’excep- [email protected] [email protected] Réalisation CRE-RATP - Conception: JMF Communication tion vont être créés pour sa réalisation. Maquettiste: Rosy Carrière - Photos et illustrations: Istockphoto/Shutterstock, Bernard Rondeau, Gilles Larvor, A. Autenzio, Equipe Atelier Christian de Portzamparc.

2 CONNEXIONS _ novembre 2009 d’exception

Md€ c’est le coût total de cette 15 ans ». Le schéma directeur opération d’envergure d’aménagement et d’urbanisme Grand Paris d’Ile de France (SDAU) (voté 35 quelques mois plus tôt par le Conseil régional, et non transmis par le gouvernement au Conseil d’Etat), envisageait un taux de croissance de 2% et se trouve contredit par ce projet.

Le principe fondateur du Grand Paris réside dans la valorisation de ses potentiels par l’émergence de plusieurs pôles économiques moteurs de croissance. Au sein de ces clusters, on attend la plus grande synergie entre chercheurs et entreprises pour stimuler l’inno- vation tablant sur « l’effet démulti- plicateur » de l’articulation écono- mique, fonctionnelle et spatiale de ces pôles. On cherchera prioritai- Territoires de projet Réseau de métro automatique rement la complémentarité de Interconnexion TGV leurs objectifs avec des spécialisa- Transports collectifs complémentaires tions économiques et technolo- Prolongement de la Francilienne giques tournées vers l’avenir. D’où le besoin de mettre ces pôles en Source : MEEDDAT relation grâce à un réseau primaire Commentaires : de transport « véritable système Un réseau de 130 km formé en double boucle. La ligne de métro automatique nerveux central » qui apportera fonctionnera 24 h / 24 et sera en grande partie souterraine pour assurer la cohérence et efficacité à l’ensem- grande vitesse demandée. Quel tracé ? La ligne 14 et son prolongement à Orly ble du projet de développement et et à Roissy formeront une « colonne vertébrale » de ce grand Huit. D’après Yves d’aménagement. Ramette, il y aurait une grande proximité de tracés entre Arc Express et celui du Grand Huit, notamment pour la partie Nord. Les divergences portent plutôt Ce réseau de transport ferroviaire sur la partie externe, de la Défense à Orly en passant par Saclay (auquel tient de 130 km, entièrement automa- particulièrement le secrétaire d’Etat pour relier le pôle technologique et d’inno- tique et d’une capacité de 3 mil- vation de Saclay) et celle au Nord –Est dont le tracé traverse Clichy- lions de personnes /jour, devra Montfermeil. Les impacts sont encore à l’étude, notamment en termes de relier les pôles au « cœur de la besoins et attentes des populations concernées. Il y a encore à déterminer l’em- placement des gares qui assureront l’interconnexion avec les RER et les gares métropole » ainsi qu’aux aéro- TGV autour de Paris (Christian Blanc avance celles de Pleyel, Orly et La Défense e projet de loi relatif au gares et gares TGV. Il est qualifié pour la liaison avec Le Havre). L Grand Paris présenté par de réseau de transport d’intérêt Christian Blanc lors du Conseil national. des ministres du 7 octobre 2009 a schéma de transport pour la ré- Les projets d’aménagement ur- été retenu pour être déposé au gion capitale, les enjeux d’emploi bain et de développement dans Parlement. Son examen va débu- Création de et environnementaux auxquels il les zones dites stratégiques seront ter le 24 novembre et les délais La Société du cherche à répondre, l’ampleur des définis dans leur contenu et pé- seront sans doute très courts entre investissements et financements à rimètre en partenariat entre l’Etat son adoption à l’Assemblée natio- Grand Paris mobiliser. La SGP serait la plus à et les collectivités locales et actés nale et au Sénat et les décrets même d’articuler et concevoir dans un contrat territorial. Le d’application pour la mise en La réalisation des travaux sera avec l’ensemble des partenaires contrat de développement terri- œuvre de cette loi. confiée à un nouvel établissement (entreprises et collectivités terri- torial vaut ainsi « déclaration d’in- public : La Société du Grand toriales) le réseau de transport térêt général des opérations L’objectif présenté par Christian Paris. L’Etat y sera majoritaire, la d’intérêt national et les projets de d’aménagement et des projets Blanc est de favoriser « un déve- région et les départements en se- développement de la région ca- d’infrastructures nécessaires à la loppement économique et urbain ront membres. Le projet de loi pitale. L’Etat intervient donc à mise en œuvre de ses objectifs ». structuré autour de territoires et justifie la création de cet établis- nouveau en amont dans l’aména- Des « zones d’aménagement dif- de projets de croissance de 4% par sement public « Grand Paris » par gement du territoire d’une ré- féré » seront ensuite créées dans an en Ile-de-France d’ici 10 ans son importance financière, fonc- gion et prend entièrement part à lesquelles l’Etat aura un droit de et de créer 800 000 emplois en tionnelle et politique du futur sa conception. préemption principal. Les com- •••

CONNEXIONS _ novembre 2009 3 ] Grand Paris : un projet d’exception ••• munes pourront utiliser un droit L’article 14 du projet de loi de préemption subsidiaire si l’Etat réserve les missions d’étude et

Dossier ne l’utilise pas. d’assistance à la RATP, la SNCF,

[ Ce régime juridique d’exception ou RFF, c’est-à-dire aux établis- est déployé au nom de l’urgence : sements qui participent à la ges- les travaux et premières études tion des réseaux ferroviaires en devront commencer dès 2012- Ile de France sur la base des acti- 2013. Ce droit de préemption vités qu’ils exercent aujourd’hui principal pourra donc être exercé à titre exclusif pour la gestion dans les zones concernant les des lignes et des réseaux ferro- 40 gares impliquées par ce projet. viaires en Ile-de-France. Avec 400 à 500 hectares en moyenne, cela représente tout de même une superficie égale à La Ratp, deux fois la surface de Paris. Ce gestionnaire qui ne manque pas de faire grin- cer des dents dans les rangs des de l’infrastructure élus locaux qui voient ainsi une partie du territoire échapper à Les raisons tiennent aux « exi- l’élaboration et la mise en œuvre gences essentielles de sécurité, d’in- de leur politique d’urbanisme. teropérabilité du système ferroviaire Les projets de la Région inscrits concerné (…), et à l’impératif de au Schéma directeur de l’Ile-de- continuité du service public … ». France pourraient également ne La SGP peut confier à la RATP pas concorder avec ces nouvelles l’équivalent de mandats de maî- «Pourquoi ne pas orienter l’épargne ambitions affichées. Les critiques trise d’ouvrage lorsqu’ils concer- sont nombreuses et des recours nent des opérations qui ont populaire et les crédits des banques seront sans doute engagés. pour objet de développer, pro- vers le financement de tels projets longer ou étendre les lignes, Les projets d’infrastructures sont ouvrages ou installations dont d’intérêt général ? » considérés comme projet d’inté- ces établissements assurent la rêt général. Il pourrait donc y gestion à la date d’entrée en avoir des expropriations d’ur- vigueur de la loi. gence. L’Etat prévoit donc de réduire les délais de procédures ad- La loi devrait garantir pour la ministratives de moitié. Au Conseil RATP le travail d’assistance à des ministres, le besoin de calmer maîtrise d’ouvrage et de maîtrise les ires restreindra les opérations d’œuvre – sans mise en concur- c’est le coût approximatif du d’aménagement du territoire de la rence -, notamment sur le fonde- Md€ futur grand huit, le réseau Société du Grand Paris au péri- ment de sa fonction de gestion- de transport ferroviaire en mètre sur lequel elle disposerait naire d’infrastructures. Elle exi- rocade du Grand Paris. d’un droit de préemption. gerait aussi, si l’on tient compte 20 des amendements votés en com- La Société du Grand Paris sera un mission, une séparation juridique EPIC. L’Etat s’assure le contrôle entre l’activité de gestion de de ce futur EPIC puisqu’il nom- l’infrastructure et celle de l’ex- D’autres programmes d’infrastructures dans mera au moins la moitié des ploitation de services. D’ores et les villes mondiales membres du Conseil de surveil- déjà, des sociétés d’ingénierie, lance. Les députés en commission telle Syntec-Ingenierie1, contes- paritaire ont intégré dans leurs tent cette exclusivité des missions amendements un représentant des d’étude et d’assistance sur un ►« Transport for London », plan d’investissement sur cinq ans de 2005 communes pour siéger au Conseil marché qu’elles estiment à plus à 2010, de 15 milliards d’euros financé par 4,5 Mds€ sous forme d’em- de surveillance. La SGP recueil- d’un milliard d’euros. Et de met- prunts, 6 Mds€ de PPP et 4,5 Mds€ de subventions lera une dotation de la part de tre en cause une situation de ► MTA New York, programme de 2005 à 2009 égal à 21 Mds$, dont 11 l’Etat (estimée à 4 milliards d’eu- monopole et de confusion des pour le seul coeur d’agglomération pour la réhabilitation d’infrastruc- ros) et pourrait récupérer tout ou rôles de maîtrise d’ouvrage et de tures et la rénovation du matériel partie de la valorisation foncière maître d’œuvre. Paris, une métropole dans le monde ? Mise en perspective des savoirs, par créée autour des gares. vient de connaître un plan d’infrastructures impressionnant ► Madrid Les articles 17 et 18 précisent que avec la construction de 400 km d’autoroutes et 150 km de nouvelles Cette Société du Grand Paris sera la RATP gère techniquement, lignes (+ le prolongement de toutes les lignes) de métro mises en maître d’ouvrage d’un projet après réception des ouvrages, les service dans les 10 dernières années. d’ensemble de 35 milliards d’eu- nouvelles lignes et réseaux du ros dont 20,65 milliards seront Grand Paris. Elle le fera dans la Sources : Paris, une métropole dans le monde ? Mise en perspective des savoirs, par Fredéric Gilli consacrés à réalisation d’un métro limite des compétences recon- ( IEP Paris) dans une étude exploratoire pour la DIACT – juin 2007 automatique de 130 km de long. nues à RFF. Il est précisé qu’elle

4 CONNEXIONS _ novembre 2009 est « responsable de l’aménagement, l’exploitation des futurs services c’est la part de Paris et l’Ile de de l’entretien et du renouvellement de au terme de procédures concur- % l’infrastructure, garantissant à tout rentielles. La RATP pourra se France dans le PIB national et moment le maintien des conditions de présenter sur les rangs. Engagera- 18% de la population sécurité, d’interopérabilité et de conti- t-elle l’EPIC ou sa filiale RATP 30 nuité du service public (…) ». Developpement ? Cette dernière L’article 18 la conforte dans le option semble se dessiner si l’on statut de gestionnaire d’infra- retient les propos d’Yves Ramette. structures. D’après l’étude d’im- pact réalisée pour le projet de loi, cette activité concerne 3 500 Les financements ? à 5 000 agents sur les 45 000 de la RATP. Et il est précisé que la A très long terme… loi « imposera à la RATP un suivi et une comptabilité séparés et dis- Très prisés pour toute opération tincts de ses activités de gestionnaire d’aménagement d’envergure avant d’infrastructure dont elle devra pou- la crise financière, les partenariats voir répondre devant l’Etat et devant publics – privés ne sont plus l’op- le STIF. » De gestionnaire du tion retenue par le gouverne- réseau Métro parisien, la RATP ment actuel pour financer le sera gestionnaire de l’ensemble Grand Paris. La SGP sera dotée du réseau du Métro francilien. A de 4 milliards d’euros et lèvera quelles conditions statutaires ? un grand emprunt d’au moins La loi ORTF (cf. article dans la 17 milliards pour la partie réseau rubrique Repères) qui vise à met- de transport sur 40 ou 50 ans. tre la France en conformité avec Quelles en seront les conditions ? le règlement européen (OSP) Auprès de quels souscripteurs ? soulève de lourdes questions Pourquoi ne pas créer parallè- Source : INPI 2001 et 2002 - @ CNRS/UMR 8504 Géographies-cité juridiques et elles ne seront sans lement au projet Grand Paris doute pas closes avec l’adoption les instruments financiers pour Commentaires : de la loi Grand Paris. Une fois le orienter l’épargne populaire et Une forte concentration sur le territoire national. L’Ile de France dépose réseau achevé, la SGP en trans- les crédits des banques vers le près de 40% des brevets scientifiques. Elle apparaît très performante mettra la gestion de l’exploita- financement de tels projets dans trois domaines : moteurs, mémoires et optiques. La Région concentre tion au STIF. Mais, précise d’intérêt général ? Mettre un tel 35,8% des articles scientifiques publiés en France en 2006. 24,1 % en biologie appliqué et 40,6% en recherche médicale. L’Ile-de-France est 1ère Christian Blanc, « elle en conser- réseau sous contrainte des exi- en devant Londres et Madrid. vera la propriété jusqu’au terme gences de rentabilité financière du remboursement de l’em- des marchés internationaux prunt. » pourrait compromettre la cohé- Part des diplômés de Ville Classement rence du projet et son articula- l’enseignement supérieur La future infrastructure pourra tion à l’ensemble du réseau être réalisée en treize ans, s’en- francilien. Le secrétaire d’Etat Londres 50% 1 gage Christian Blanc. Les pre- entend rembourser cet emprunt Tokyo – Washington Entre 40 et 50% miers travaux commenceront à partir de la valorisation fon- ou San Francisco fin 2012 pour une mise en ser- cière des territoires créés. Cela Paris Moins de 30% 30ème vice des premières réalisations suffira-t-il ? Par exemple, le rap- fin 2017. Le chantier serait ter- port Carrez l’a estimée à 1 mil- Source OCDE 2006 – cf. travaux dans la Brochure réalisée par la DIACT dans le cadre du séminaire « Paris, quelle miné vers 2025. Le débat public liard d’euros au maximum sur les métropole dans le monde ? » devra être lancé dès septembre territoires des 40 gares concer- 2010 (moins d’un an). Le prolon- nées… De même, les préconisa- Mais le projet de Christian Blanc de construction de logements (on gement de la ligne 14 est d’ores tions retenues dans le rapport ne dit pas encore quelle image il annonce 70 000 par an), d’accueil et déjà programmé et si on Carrez sur le financement du aura, ni comment le Grand Huit d’activités et d’amélioration des considère qu’Arc Express et le projet de transports du Grand sera articulé à ces projets urbains. équipements publics. projet Blanc sont compatibles, Paris seront-elles retenues ? 2 Il s’agirait là d’« urbanisme de pro- Les contrats devront être compa- comme l’affirme Yves Ramette jet dans le cadre de dispositifs permet- tibles avec les différents docu- DG adjoint projets ingénierie tant une action publique efficace et ments d’urbanisme : SDRIF et investissements dans le numéro Le contrat concertée entre l’Etat et les acteurs (mais lequel ?), SCOT, PLU… de Ville Rail et Transports de développement locaux ». En attendant, les outils Ces territoires dits d’intérêt prio- (04/11/2009), faire en 5 ans d’intervention tel que le contrat ritaire du Grand Paris seront ainsi serait donc possible. territorial de développement territorial dotés d’un outil juridique per- sont prévus. Des contrats entre mettant de garantir la cohérence Gestionnaire d’infrastructure ne L’urbanisme devrait être profon- l’Etat et les collectivités locales de l’ensemble des documents veut pas dire exploitante du dément transformé. Dix équipes impliquées sont envisagés : véri- d’urbanisme et les procédures réseau. C’est le STIF qui en tant d’architectes ont planché sur le tables documents d’urbanisme, ils seront hyper allégées. Ils sont qu’autorité organisatrice des nouveau visage que devrait pré- devront y fixer des objectifs qua- conçus pour être « contraignants » transports franciliens attribuera senter le Grand Paris de demain. litatifs et quantitatifs en matière et les collectivités seront donc •••

CONNEXIONS _ novembre 2009 5 ] Grand Paris : un projet d’exception ••• affranchies de la nécessité de pro- met en exergue 3 le rôle de la tés, grandes écoles…). Tout cet cédures de mise en compatibilité. puissance publique pour que les ensemble sera donc sous compé-

Dossier C’est un décret en Conseil d’Etat entreprises innovantes soient tence directe de cet établissement

[ qui définira le périmètre du pro- favorisées et participent au dyna- public. jet ainsi que les orientations misme de l’économie française. Ce qui ne manque pas d’interro- d’aménagement retenues et il y Cette « économie de l’innova- ger sur le devenir des statuts et aura donc approbation immé- tion » devrait s’imposer, à partir finalités de l’enseignement supé- diate des documents d’urba- des pôles de compétitivité ou rieur et recherche fondamentale. nisme y afférant. La procédure clusters réunissant sur un même Il s’agit ici de sélectionner les acti- de consultation du public pour territoire entreprises, recherche, vités en fonction de leur visibilité ces opérations sera elle même universités, investisseurs autour internationale et d’en faire un réduite à quelques mois. des filières technologiques dans véritable espace de compétitivité des domaines tels les télécoms, suivant une logique de hiérarchi- Avec quels moyens ? Pour la par- les biotechnologies... sation des territoires. Aussi la puis- tie Etat, ce sont les crédits (184 sance publique devra être plus millions d’euros) prévus au titre Le premier de ces pôles sera sélective et focaliser sa dépense de l’aménagement et de l’urba- celui de La Défense pour y sur la promotion de ses activités. nisme du CPER 2007-2013 qui conforter une industrie finan- Et ainsi tendre vers une spéciali- seront affectés à la mise en cière internationale dont on sait sation des territoires. La concep- œuvre de ces contrats de déve- aujourd’hui la difficulté d’en tion des pôles retient le dévelop- loppement urbains. En principe, maîtriser les impacts sur l’écono- pement là où il y a déjà une forte ces crédits auraient du être déjà mie réelle. concentration d’activités et de attribués à des opérations concrètes populations qualifiées. L’effort ne pour lesquelles l’Etat devait tenir Mais le pôle stratégique sur sera donc pas porté sur toute l’Ile ses engagements. Ils seront donc lequel Christian Blanc mise la de France et notamment là où les affectés aujourd’hui à autre chose... crédibilité et l’attractivité fran- difficultés sont cumulées. Dans ce Rien ne dit encore si les collecti- çaises en Europe et dans le dossier Grand Paris, les conditions vités locales devront s’engager à monde est celui du Plateau de mêmes du développement ne même hauteur, ou plus ! Saclay. Il bénéficiera d’un dispo- sont pas soumises au débat : les sitif spécifique. L’objectif est d’y questions du travail, de la for- accroître la synergie et la coopé- mation, de la qualification et de Des territoires ration entre les établissements la recherche, de leur interrela- stratégiques : d’enseignement supérieur et de tion, ces questions pourtant recherche et d’amplifier le pro- fondatrices de tout projet de les clusters cessus de valorisation du poten- développement ne sont pas tiel scientifique pour produire encore mises en avant. Et les Cet urbanisme de projet doit plus d’activités économiques. Il entreprises pour lesquelles cet permettre d’identifier des terri- est défini comme un territoire aménagement devrait être conçu toires stratégiques pour accroî- de projet prioritaire, placé sous ne sont pas parties prenantes d’un tre l’attractivité de la Région. régime juridique d’opération contrat de développement indus- Dix sont retenus avec l’objectif d’intérêt national. Un établisse- triel qui garantirait l’efficacité de d’y déployer des clusters. Christian ment public sui generis sera créé. ces clusters. Blanc a été l’auteur d’un rapport Il aura la double compétence [Nicole Rondeau] en 2004 « Pour un écosystème de d’aménagement et de dévelop- la croissance ». Il en reprend ici les pement économique. Un gou- fondations pour envisager le vernement mixte le dirigera devenir de l’Ile de France. Paris avec un conseil d’administration (1) Le Moniteur – 10/11/2009 est une ville – monde et doit en comprenant 4 collèges : Etat, (2) nous y reviendrons dans un prochain numéro avoir les attributs. Promoteur des collectivités locales, entreprises (3) La puissance ou le chaos, paru en février pôles de compétitivité, C. Blanc et monde académique (universi- 2006- Editions Odile Jacob.

Le plateau de Saclay : 10% de la recherche française mise à contribution

7 000 hectares, et 20 communes, tel est le périmètre retenu pour le site du futur cluster scientifique et technologique de rang mondial qu’est le Plateau de Saclay. 25 000 logements devraient être construits sur ce territoire placé sous le régime d’intérêt national. Un nouveau bâtiment devrait accueillir la reconstruction de l’Université d’Orsay auprès de laquelle devrait par exemple s’installer l’Ecole Centrale et AgroParisTech. 47 000 étudiants (sciences naturelles, sciences de l’ingénieur, du management des entreprises, du droit et médecine), 17 000 personnels dédiés à la recherche, ainsi en tout 10% de la recherche publique française toutes disciplines confondues avec une forte spécialisation dans les mathé- matiques, physique, chimie. Il y a aussi 20 000 chercheurs des entreprises privées (10% de la recherche privée fran- çaise) avec des groupes comme Danone, Thalès, Renault et PSA, Air Liquide, Alcatel Lucent…

6 CONNEXIONS _ novembre 2009 ] Dernières séances

METRO (15 octobre) DSC (08 octobre) SIT/ING (8 octobre) Tél. : 01 58 76 57 10 Tél. : 01 40 33 57 70 Tél. : 01 45 92 42 63 • Avis sur le projet d’expérimenta- • Présentation du bilan 2008 des • Cf. sujets transversaux tion concernant l’organisation des activités du service social équipes CSA sur la ligne 11 À du jour l’ordre

[ • Informations sur la sécurité MRB (15 octobre) publique et sur le bilan comptable BUS (21 octobre) Tél. : 01 53 09 50 17 2008 du CDEP Tél. : 01 53 09 21 53 • Cf. Sujets transversaux • Présentation de la mutualisation Sujets des caisses des centres bus de # Nanterre/Charlebourg, MRF (15 octobre) [ transversaux] Belliard/Aubervilliers, Thiais/Créteil/Vitry, Bords-de- Tél. : 01 58 76 77 51 Questions économiques Marne/ Saint-Maur • Présentation du projet de protocole et professionnelles • Avis sur la mutualisation des caisses d’accord relatif au transfert provi- • Avis sur les perspectives d’évolution des activi- des centres bus des Lilas/Lagny, soire de la maintenance du MF 67 tés pour 2010 dans le cadre des perspectives Montrouge/Malakoff, Point du de la ligne 9 durant les travaux de générales d’entreprise Jour/Croix-Nivert reconstruction de l’atelier de • Avis sur le projet de plan de formation 2010 • Bilan de l’activité du service social Boulogne MRB, METRO, DSC, GIS, RER, MRF, M2E, SIT-ING, et de la médecine du travail pour • Information sur le bilan des com- EST, BUS l’année 2008 missions de classement 2009 pour • Présentation et avis sur le bilan de les opérateurs de maintenance l’expression directe au département • Avis sur le remplacement du sys- GIS (08 octobre) tème de vidéo protection du centre CRE (21 octobre) Tél. : 01 53 09 21 92 bus de Créteil-Saint-Maur • Avis sur la mise en place de la • Présentation de la politique de • Bilan des activités du service social vidéo protection du centre bus développement durable 2008 de GIS provisoire de Lagny • Information sur le service de • Information sur l’accompagnement • Avis sur l’accord sur la pose de TC covoiturage pour les salariés de réalisé par le Cabinet STRA- et de filante pour les MR au centre la RATP TORG au service social bus de Montrouge • Examen du rapport d’activité de • Avis sur l’avenant n°2 au protocole l’AGECIF RATP pour l’exercice d’accord local : gestion des congés 2008 RER (09 octobre) annuels des MR, optimisation de • Avis sur le projet d’avenant au pro- Tél. : 01 40 64 11 87 l’obtention des journées de TC tocole d’accord relatif à la promo- • Réalisation de la formation à mi pour les MR au centre bus de tion interne vers l’encadrement à la parcours et information sur le plan Malakoff RATP d’actions sur la formation continue • Avis sur l’accord sur le volontariat • Information sur la politique des • Information sur l’avancement du sur les services en deux fois, sur sportifs de haut niveau plan de sécurité ferroviaire les services de nuit et le dimanche • Election du président de la com- au sein du centre bus des mission Nouvelles Technologies Quais-de-Seine CA (23 octobre) • Présentation du document d’orien- M2E (15 octobre) tation du Président général pour la EST (15 octobre) mandature 2009-2014 Tél. : 01 53 09 59 83 Tél. : 01 53 09 13 64 • Bilan de l’activité du service social • Réalisation à mi année du plan de • Projet de reprises d’activités : formation aéroéjecteurs, petits travaux de • Résultats de l’enquête sur les pra- maçonnerie de nuit, escaliers tiques des managers en matière de mécaniques CNIM 4PI management de la formation • Rapport de la Commission nou- • Présentation du Plan de Continuité velles technologies sur les marchés d’activité (PCA) de la grippe • Promotion sociale AH1N1 • Suivi du plan de formation • Promotion interne encadrement 3ème trimestre 2009

CONNEXIONS _ novembre 2009 7 ] Engagée depuis près d’un an, la discussion sur le projet d’adaptation de l’atelier de Massy dans le cadre de la rénovation des MI79 n’est pas sans avoir laissé des traces. La fermeté des propositions de la Direction et l’absence de dialogue avec les instances

Echo des CDEP représentatives du personnel ont provoqué [ plusieurs alarmes sociales et un mouvement de grève de 9 jours des agents de MRF à l’appel du GISO-CGT et suivi par la CFDT. Un compromis a été trouvé le 16 octobre.

Dossier Réorganisation de l’atelier de Massy Les limites de la règle de trois

a réorganisation de l’atelier de STIF, la SNCF et la RATP 1, un Elus et experts soulèvent un grand L Massy est présentée une pre- projet d’adaptation de l’organisa- nombre d’interrogations pesant mière fois au CDEP MRF le tion de l’atelier de Massy a été éla- tant sur la forme que sur le fond 16 juillet 2009 faisant suite à la boré. Il fixe pour objectif, la mise de ce dossier. Ils soulignent en pre- tenue d’une seule pluri syndicale, en rénovation simultanée de 13 mier lieu l’absence manifeste de le 8 décembre 2008 et à la consul- rames au maximum sur la période partage d’informations sur ce pro- tation du CHSCT, le 3 juillet 2010-2012, abaissant ainsi le taux jet rendant difficile l’émergence 2009. Pointant du doigt les risques de réserve des MI79 de 21 à 14 d’un diagnostic partagé sur la si- pesant sur la santé et la sécurité des trains. Pour assouplir les contraintes tuation et sur les meilleurs moyens agents mais aussi sur l’organisation pesant sur la maintenance, la di- à mettre en œuvre pour y faire du travail, le CHSCT a missionné rection prévoit un transfert de face. Le rythme de livraison des le cabinet d’experts DEGEST pour 6 trains de la ligne A (MI84) vers MI 79 contractualisé avec le STIF une assistance dans l’appréhension la ligne B et une augmentation des est ainsi imposé du jour au lende- des enjeux liés à ce dossier. horaires travaillés la nuit. Il est pro- main, la direction se contentant Le projet de la direction inscrit sans grammé le transfert sur la base du d’invoquer le peu de marge de ma- toutefois l’affirmer, la rénovation volontariat de 12 mécaniciens nœuvre dans la négociation avec de l’ensemble des MI79 dans le d’entretien (ME) en poste de nuit l’autorité organisatrice pour justi- cadre du « projet RER B Nord + ». avec élévation de la qualification fier l’accélération de son cadence- Afin de maintenir l’offre de ser- au statut de technicien pour deux ment. D’autre part, la situation et vice constante en respectant le plan d’entre eux et la création d’un les dysfonctionnements existants de cadencement dans la livraison poste d’agent de maîtrise supplé- ne font pas l’objet d’attention des MI79 rénovés défini entre le mentaire. particulière et les solutions alter-

8 CONNEXIONS _ novembre 2009 >départementMRF

Le département MRF est structuré autour de 5 unités de maintenance [RER, MF 77 – VMI Véhicule de maintenance des infrastructures, MF 67 – TW Tramway, MP Matériel Pneu et AME Atelier de maintenance des équipements électroniques], de 5 missions, de 2 unités techniques (études et ingénierie externe) et de 4 groupes de soutien.

Ce projet « fait peser sur les seuls agents, les contraintes d’adaptation au change- ment organisationnel, impliquant la mise en œuvre de nouveaux modes opératoires et de régulation pour assurer l’efficacité de l’atelier ». Cabinet DEGEST

natives émises (achat de nouveaux d’eux du nombre de kilomètres de maintenance, et une tendance tembre un avis négatif, considé- matériels, renforcement de la à parcourir. Est pointée par ail- à la banalisation des horaires aty- rant ce dossier comme non maintenance entre les pointes) ne leurs, la forte probabilité d’appa- piques. Au final, et pour repren- abouti. A l’issue de trois nouvelles sont pas discutées. Pointant les li- rition de nouveaux problèmes dre la conclusion des experts du audiences syndicales les 16 sep- mites d’un raisonnement à rende- venant se greffer aux difficultés cabinet DEGEST ce projet « fait tembre, 9 et 16 octobre, les re- ment et moyen constants, les actuelles. L’augmentation des peser sur les seuls agents, les contraintes présentants du personnel lèvent experts vont démontrer que des effectifs en horaires de nuit d’adaptation au changement organi- le mouvement de grève engagé questions d’ordre structurel se po- (14 postes de nuit + 2 en horaire sationnel, impliquant la mise en depuis le 5 octobre, ayant notam- sent sur le fond même du projet alternés) génère notamment da- œuvre de nouveaux modes opératoires ment réussi à circonscrire dans le envisagé. Ainsi, le travail de nuit vantage de risques pour la santé et de régulation pour assurer l’effica- temps cette réorganisation au seul est assimilé comme un travail de et la sécurité des agents de MRF, cité de l’atelier ». projet de rénovation des MI79, à jour, sans prise en compte de la augmentant le degré de pénibi- Déplorant un manque de visibi- obtenir le transfert de deux MI diminution - scientifiquement lité en particulier pour le travail lité et d’ambition dans la poli- 84 après la réception des MI 09 prouvée - de la capacité physio- en fosse. Des tensions pourraient tique de maintenance (sachant en 2011, à réduire de 12 à 11, le logique et cognitive de l’homme s’exacerber au sein des équipes la qu’une rénovation à mi vie du nombre de postes transférés la la nuit. Il n’est pas non plus plani- nuit avec le risque d’un partage matériel roulant ferroviaire peut nuit et à obtenir une prime de fié d’augmentation de la charge de inégal des travaux pénibles en être planifiée dès l’achat du ma- 600 euros. maintenance corrective alors que fonction de l’expérience des tériel), une conduite de projet [Sophie Raffort ] la diminution du nombre de trains agents. Des questions restent éga- guidée par la seule logique de (1) Lors du comité de suivi n°2 du 24/10/08, le en circulation (-7 trains soit - lement en suspens sur « l’après ré- productivité et face à l’absence de STIF et la RATP ont décidé d’accélérer le 5,5%) se traduira fatalement par novation » avec une absence de dialogue social, les élus du CDEP cadencement sans présenter d’avenant offi- une augmentation pour chacun visibilité sur les futures opérations émettent, à l’unanimité, le 23 sep- ciel aux IRP.

CONNEXIONS _ novembre 2009 9 % ] Evolution du nombre 20 d’accidents du travail de baisse des accidents de travail et du taux de fréquence à la RATP à la RATP depuis 2001. TENDANCES [

Bien que reflétant une réalité partielle des accidents de travail en 2008. Ainsi, en dehors d’une hausse annuelle atteintes à la santé dans l’entreprise, les statis- atypique de 6% en 2006, leur Les facteurs de tiques des accidents du travail (AT) constituent nombre a chuté de -20 % durant cette dernière période. En paral- risques un indicateur pertinent de l'exposition des lèle, l’activité salarié s’est accrue agents aux risques professionnels. En 2008, leur avec une hausse des effectifs de Le taux de gravité qui calcule le près de 6,5 %, ce qui conduit à nombre de jours perdus rapporté nombre à la RATP s’élève à 2 306, en baisse de une baisse tangible du taux de fré- à la durée du travail a doublé en 14% depuis dix ans, alors que l’effectif salarié a quence qui atteint un niveau iné- dix ans passant de 0,68 pour dit de 38,6 accidents par million mille heures travaillées à 1,41 en progressé de près de 12% pendant cette période. d’heures travaillées en 2008 2008. La répartition par éléments (contre 49,2 en 2001). Notons matériels met en évidence une La connaissance des accidents du cependant que ces données, qui prépondérance des accidents de travail à la RATP repose sur les ne prennent pas en compte les circulation (chute, choc avec un statistiques établies par le bilan rechutes, peuvent sous-estimer le obstacle…), manutention et social. Celles-ci correspondent risque professionnel dans l’entre- stockage. Cette part a diminué aux sinistres déclarés avec arrêt, prise. D’abord les victimes peu- ces trois dernières années passant indemnisés ou non, survenus au vent avoir des réticences à signaler de 43,4% des sinistres en 2005 à temps et au lieu de travail (les leur accident, ensuite la hiérarchie 32,7% en 2008. Les rixes et les accidents de trajet font l’objet peut exercer une pression pour ne agressions sont la deuxième d’un indicateur spécifique). La pas les déclarer, enfin, les médecins cause d'accidents auxquels s'ex- RATP calcule également un taux ont parfois beaucoup de difficulté posent les agents, leur part avait de fréquence, défini comme le à faire le lien entre le travail et l'af- plafonné jusqu’à 39,6 % en nombre d'accidents rapporté à la fection. Rappelons à cet égard 1997. Depuis elle a perdu près de durée du travail. que le rapport Diricq rendu au 10 points et représente 29,1% en gouvernement en juillet 2008 fai- 2008. Les accidents qui n’ont pas sait état d’une sous-déclaration au pu être classés dans un type déter- Une baisse niveau national, qui concernerait miné de sinistres (accidents de la sinistralité 38 000 AT avec arrêt. divers) comptent pour 17,3 % de l'ensemble des accidents en 2008. Le constat d’une amélioration de Avec une part qui tend à s’ins- Entre la fin des années quatre la sécurité sur le lieu de travail crire à la hausse (+10 points de vingt et le début des années 2000, doit être ainsi nuancé. Notons, à pourcentage), il constitue ainsi le le nombre de sinistres déclarés sur cet égard, que si les salariés de la troisième facteur de risques pro- le travail connaît un mouvement RATP sont moins souvent vic- fessionnels avant les accidents liés à la hausse, passant de 2 100 acci- times de sinistres sur le lieu de à des chutes qui s’élèvent à dents à près de 2 900 en vingt travail, ils sont cependant plus fré- 11,2% en 2008. ans. A partir de 2001, la tendance quemment exposés aux risques va s'inverser pour atteindre 2 300 d'accidents graves. [Laurent Larnicol]

Evolution du nombre d’AT et du taux de Répartition des accidents par éléments matériels fréquence à la RATP

51 3 000 2007 2008

49 2 900 Liés à l'existence d'un risque grave 1,90% 1,40% 2 800 47 Liés à des chutes avec dénivellation 11,20% 11,10% 2 700

Accidents du travail Occasionnés par des machines 0,90% 0,80% 45 2 600 Circulation, manutention, stockage 43,40% 32,70% 43 2 500 Occasionnés par des objets 3,00% 1,20% 2 400 41 Circulation sur la voie publique 4,50% 4,30% 2 300 Taux de fréquence Taux Taux de fréquence Utilisation d'outils à main 1,70% 2,10% 39 Nombre d’AT avec arrêt 2 200 Rixes, agressions et attentats 28,60% 29,10% 37 2 100 Divers 4,80% 17,30%

35 2 000 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Source : bilans sociaux RATP

10 CONNEXIONS _ novembre 2009 [TABLEAU DE BORD]

Trafic : en baisse Le trafic apparaît en léger retrait en septembre 2009 par rapport au même mois de l’année 2008 (-0,5% CVS) et se caractérise par une légère inflexion du dynamisme touris- tique. En cumul sur l’année, la fréquentation tend à se stabiliser dans le métro et continue à progresser sur le réseau de surface de Paris malgré l’impact des travaux du prolon- gement du T3 sur les lignes PC. En revanche, la tendance baissière se poursuit et s’accentue sur les réseaux de banlieue. L’écart de trafic par rapport au budget se stabilise fin septembre à -1,7 point en dessous de l’objectif.

avril mai juin juillet août sept. Variation cumul RATP Unité de base sur 1 an 09/08

Trafic RATP ferré* Milliard de voyages 0,163 0,159 0,170 0,152 0,115 n.c. n.c. n.c.

Trafic RATP routier 0,092 0,092 0,096 0,080 0,064 n.c. n.c. n.c. (Bus, T1, T2, TVM)* Milliard de voyages

Service offert RATP routier (lignes RATP seules) Milliard de PKO 4p/m2 1,067 1,061 1,087 0,946 0,890 1,121 3,6% 2,9% Service offert RATP métro Million de voyageurs/km 20,896 20,933 20,622 19,193 17,729 20,673 2,2% 2,3%

Service offert RATP RER Million de voyageurs/km 8,823 8,712 8,655 7,382 7,105 9,124 0,3% - 1,9% Non réalisation ferrés RATP Millier de VK commerciaux 416 255 512 165 193 351 - 51,2% -20,2% Non réalisation routiers RATP Millier de VK commerciaux 279 310 439 319 171 356 131,9% 12,3%

* : données brutes, non corrigées des effets calendaires et des grèves

Effectif RATP : 43 485 agents L’effectif moyen mis à disposition baisse de 0,1 % (- 56 personnes) entre septembre 2008 et septembre 2009.

RATP septembre 2008 août 2009 sept. 2009 évolution sur un an différence

RER 3 104 2 917 2 930 -5,6% -173 MTS 4 913 4 804 4 808 -2,1% -105 MES 5 035 4 825 4 815 -4,4% -220 FERRE 13 052 12 546 12 554 -3,8% -499 BUS 15 579 14 980 14 926 -4,2% -653 MOT (IEF avant janvier 2008) 232 247 251 8,1% 19 ING 988 987 n.d. 987 SIT 924 709 705 -23,7% -220 EST 1 895 1 508 1 517 -19,9% -378 M2E 2 078 1 958 1 952 -6,0% -125 MRB 2 686 2 675 2 670 -0,6% -16 MRF 3 260 3 254 3 250 -0,3% -9 MAINTENANCE INGENIERIE 11 075 11 339 11 332 2,3% 257 COM 69 71 72 3,9% 3 JUR 120 117 117 -2,9% -3 DAT 176 174 173 -1,7% -3 SDG 179 240 242 34,8% 62 HAL 235 233 231 -1,8% -4 CGF 225 226 227 0,7% 2 ESP (PAT avant janvier 2008) 406 405 396 -2,5% -10 CML 249 1 333 1 324 432,3% 1 075 GIS 684 703 705 3,1% 21 SEC 1 221 1 191 1 187 -2,8% -34

FONCTIONNELS 3 565 4 692 4 673 31,1% 1 107 Total 43 541 43 557 43 485 -0,1% -56

Note : Au 1er juillet 2009, les créations de l’unité Service contrôle clients (ex SCOR) au sein du département CML et de la Permanence Générale se sont traduites par d’importantes migrations du personnel au sein des départements (déplacements des agents de contrôle de BUS, MES, RER; regroupement au sein de SDG des agents de EST, MES, MTS et de BUS travaillant pour la Permanence générale).

CONNEXIONS _ novembre 2009 11 ] ■ ■ 27/10/09 Grenelle 2 01/11/09 Les crises économique et écologique posent la question CHSCT dans les collectivités d’une gouvernance plus responsable des entreprises no- de plus de 50 salariés tamment sur les problématiques de développement dura- ble. Avec la loi Grenelle 2 que le Sénat vient d’adopter, Un document a été remis par le ministre du budget aux syndi- le nouveau dispositif étend à toutes les entreprises de cats de la fonction publique et doit servir de base à de nouvelles plus de 500 salariés l’obligation de fournir des informa- #règles en matière de santé et de sécurité au travail. Des comités tions sociales et environnementales. Il oblige notamment d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) les maisons mères à laisser leurs filiales en France rappor- pourraient ainsi devenir obligatoires dans les collectivités de ter sur leur situation et à intégrer leur activité interna- plus de 50 salariés. Le plus grand changement prévu par ce Le saviez-vous ? tionale. Il ajoute une obligation de rapporter sur les document concerne l’abaissement du seuil des collectivités [ émissions de gaz à effet de serre pour la plupart des en- devant disposer d’un CHSCT ; il passerait de 200 à 50 salariés. treprises émettrices. Il encourage enfin les gestionnaires Cet accord propose aussi la mise en place d’un observatoire de de fonds à justifier les critères dits « GES » qui président la santé et de la sécurité au travail dans la fonction publique, aux choix de leurs investissements.. l’évaluation et la prévention des risques psycho-sociaux avec la définition d’un plan d’action national ou des actions de préven- tion des troubles musculo-squelettiques. ■ 13/10/09 ■ Temps de travail : 29/10/09 Troisième phase pour le dispositif du compte le Tramway de Bordeaux épargne-temps complété par décret Le texte fixant les conditions et modalités de la garantie et e projet de l’agglomération de la Communauté urbaine de de la consignation des droits épargnés sur un compte Bordeaux (CUB) prévoit le prolongement de trois lignes épargne-temps (CET) est entré en vigueur par décret le L existantes et la création d’une quatrième pour desservir 05/10/09. Il complète le nouveau cadre juridique du CET le nord-ouest de la CUB. 34 km de voies supplémentaires verront le profondément modifié par la loi du 20 août 2008. Les droits jour à l’horizon 2020 pour un coût de 567 millions d’euros. A terme, inscrits dans le CET sont garantis par l’AGS (association le réseau bordelais mesurera alors 80 km soit l’un des plus impor- pour la gestion du régime d'assurance des créances salariés) tants de France. Les premières livraisons sont prévues dès 2013, à hauteur d’un plafond fixé à 68 816 euros en 2009. La loi pour des mises en service en 2014. Outre la construction des nou- du 20/08/08 a prévu par convention ou accord d’entre- velles lignes de trams, la CUB prévoit d’ici 2020, un programme prise, un dispositif d’assurance ou de garantie financière d’investissement d’environ 900 millions d’euros incluant le renou- couvrant les sommes supplémentaires épargnées. A défaut vellement d’une partie du matériel roulant, l’investissement dans d’accord collectif, il revient à l’employeur de fixer le dispo- des rames supplémentaires et la réalisation de travaux de sitif de garantie financière. Dans tous les cas, les droits ins- voirie. La CUB compte sur les 42 millions crits au CET dépassant le plafond garanti par l’AGS sont d’euros promis lors du Grenelle de l’envi- liquidés. Le salarié perçoit une indemnité correspondant à ronnement et 20 millions de la région la conversion monétaire de ses droits. En cas de rupture de pour le tram-train. L’Etat pourrait pren- contrat, le salarié peut assurer en accord avec son dre à sa charge 15 % du financement des employeur, la portabilité de ses droits auprès d’un orga- voies nouvelles. En revanche, le départe- nisme tiers. ment de Gironde ne semble actuellement pas en mesure de suivre financièrement ■ l’ambition de ce projet, ayant programmé un gel de ses investissements. 20/10/09 Des autoentrepreneurs en augmentation ■ 27/10/09 lus d’une création d’en- Ptreprise sur deux a été % TER : la SNCF signe une grosse commande chez Alstom réalisée sous le nouveau a SNCF vient de passer chez Alstom une importante commande de trains régime de l’auto-entrepreneur selon les statistiques men- + 3,8 L express régionaux de nouvelle génération « Régiolis » pour un montant de 800 millions d’euros. Huit régions ont financé la première tranche comprenant suelles de l’INSEE. Cette en septembre der- hausse serait due au nouveau 100 rames et le marché pourrait atteindre à terme 1 000 rames pour plus de sept nier par rapport milliards d’€. L’appel d’offres lancé en janvier 2008 portait sur ce marché poten- statut de l’auto-entrepreneur tiel de 1000 rames destinées à couvrir les besoins en matériel roulant des régions entré en vigueur début 2009. au mois d’août. à partir de 2013. Alstom était opposé à la collaboration du groupe canadien Ce statut permet aux salariés, Bombardier. La SNCF a, depuis, lancé un autre appel d’offres portant sur un mar- chômeurs retraités ou étu- tre leurs revenus avec des ché potentiel de 860 rames à deux niveaux. Le choix du futur constructeur « por- diants de développer une démarches très simplifiées et teur hyperdense » (PHD) est attendu à la fin de l’année. activité à titre principal ou un régime fiscal particulier complémentaire pour accroî- d’exonérations.

12 CONNEXIONS _ novembre 2009 ■ 13/11/09 Retour sur Réforme territoriale : > quid de la parité ? l’info Quelles sont les conséquences de cette réforme en termes de parité et plus précisément des Médecine du travail effets possibles de la création

des conseillers territoriaux sur /09 Echec de la négociation l’accès des femmes aux mandats électifs. Dernièrement, les trois u terme des huit séances de présidentes des délégations A négociations lancées en jan- aux droits des femmes de vier dernier, les syndicats ont fina- l’Assemblée nationale, du Sénat lement refusé de signer l’accord réformant la médecine du travail.

et du CESE dénonçaient dans un 20/10 communiqué la « régression » de la parité qu’entraînerait le > Les discussions entre les parte- mode de scrutin choisi pour les conseillers territoriaux. 80 % naires sociaux ont débouché le 11 septembre sur un texte qui n’a pas des conseillers territoriaux seront élus au scrutin uninominal apporté de réponses aux dérives du système de santé au travail. Il majoritaire à un tour dans le cadre de cantons. D’après leurs prévoyait notamment de faire passer de deux à trois ans la fréquence projections, celles-ci estiment qu’en 2014, avec le mode de scru- des visites médicales pour les salariés, sous prétexte de s’adapter à tin retenu, les conseillers territoriaux seraient à 80, 7 % des la pénurie de médecins du travail. Entre les deux visites triennales, hommes pour seulement 19,3 % de femmes. Le secrétaire d’Etat des entretiens médico-professionnels avec des infirmières, égale- aux Collectivités locales, Alain Marleix, prétend lui que les ment en sous-effectif, étaient envisagés. Dans une période marquée femmes seront systématiquement présentes dans tous les par une aggravation des risques psychosociaux et des maladies pro- conseils généraux alors que jusqu’à présent aucune disposition fessionnelles, cette mesure a logiquement suscité une vive désappro- ne l’impose. bation de tous les syndicats. Autre préconisation critiquée, les avis d'inaptitude délivrés par le médecin du travail à l'issue d'un arrêt pour longue maladie. Le texte proposait que la période de 21 jours ■ précédant un éventuel licenciement soit prise en charge par l'assu- 13/10/09 rance-maladie. Enfin, le protocole d’accord n’abordait pas la ques- tion du financement et du regroupement des services de santé interentreprises, jugés trop nombreux et dispersés, le patronat Accidents du travail : l’ayant renvoyé à une commission de suivi. La négociation ayant échoué, la réforme du système de la médecine du travail repose les députés votent la fiscali- ■ sation des indemnités dorénavant sur la volonté du gouvernement à légiférer. e Conseil économique, social et environnemental L (CESE) a conseillé, dans un avis transmis au prési- Mobilité urbaine dent de l’Assemblée nationale, l’abandon du projet de fiscalisation des indemnités journalières en cas d’acci-

/09 la frilosité européenne dent du travail. Mais Jean-François Copé, président du ans la lignée du livre vert sur la mobilité groupe UMP à l'Assemblée nationale, a réintroduit et urbaine présenté par Bruxelles en 2007, la fait voter la fiscalisation dans le projet de loi de finances D Commission Européenne vient récemment pour 2010. Cette mesure censée rapporter 150 millions d’adopter son plan d'actions. Vingt et une ini- d’euros avait suscité de vives réactions au sein même tiatives sont proposées balayant six thèmes du groupe majoritaire. Le CESE, tout en considérant majeurs : mieux intégrer les politiques, amé- ces mesures comme nécessaires parce que visant à ré- 30/09 > liorer l’information des citoyens, rendre le tablir l’équilibre des comptes publics, estimait, quant à transport urbain plus vert, renforcer le finan- lui, que les indemnités journalières (IJ) ne devaient pas cement, faciliter l’échange de bonnes pra- entrer dans le champ de la fiscalisation. tiques ou encore optimiser la mobilité urbaine. La Communauté européenne vise ainsi à encourager une action concertée à tous les niveaux : local, régional, national ■ et européen. Très attendue sur ce sujet, elle se cantonne en défi- 16/16/08 nitive à la simple promotion de l’échange de bonnes pratiques entre Etats membres délaissant tout aspect normatif. Elle suggère Accueil de la petite enfance ainsi avant tout des initiatives insistant à chaque fois sur le fait qu’il n’est pas question de se substituer à l’échelon local ou urbain. Rationaliser les dépenses Dans sa « boîte à outils », citons une nouvelle étude sur l’interna- Le Centre d’analyse stratégique vient dernièrement de publier une lisation des coûts externes et sur l’acceptabilité d’un péage urbain note de veille sur l’accueil de la petite enfance et son développe- (à paraître après 2011), la création d’un observatoire de la mobi- ment dans le contexte actuel des finances sociales. Parmi ses pré- lité permettant l’échange de bonnes pratiques et la promesse d’al- conisations, la rationalisation à l’horizon 2017, du pilotage, de l’or- ler vers davantage d’uniformisation dans les données statistiques ganisation et des procédures de financement de l’ensemble des mesurant la mobilité. La question du financement est éludée par modes de garde avec notamment la création d’agences de l’enfance le renvoi des dossiers concernant la mobilité urbaine aux méca- et de la famille. nismes existants (fonds de développement régional). ■

CONNEXIONS _ novembre 2009 13 Repères 14 [ ] ont été accordées par la loi du 13 août 2004 parlaloidu13août ont étéaccordées contreviendraient aux prérogativesquilui CONNEXIONS « Pour leSTIF, lesdispositionsdutexe et àl’esprit durèglement européen.» Loi ORTF : un amendementcontroversé _ novembre le gouvernement confiele gouvernement àla Régiedesactifs le disputésdelongue STIF. date par naire duréseau ferré francilien* et enlui transférant la propriété deces infrastructures, l’Assemblée Nationale, afait couler beaucoup d’encre. la Endésignant RATP gestion- comme L’amendement lors 119 le déposé gouvernement duprojet par del’examen deloi ORTF à 2009 France. devoyageursports en Ile-de- relative àl'organisationdestrans- l’ordonnance du7janvier 1959 modifieàcettefin tembre dernier par legouvernement le18sep- roviaires, l’amendementdéposé fer- et larégulationdestransports au projet deloisurl’organisation ment, devait être réformé. Intégré avec lesdispositionsdurègle- publics franciliens, incompatible organisantlestransports ridique pays membres. Maislecadre ju- tion danslesloisnationalesdes il nenécessitepasdetransposi- n°134). 9 décembre 2009(cf. dossier (ROSP) entrera envigueurle L obligations de service publicobligations deservice e règlementeuropéen surles D’« applicabilitédirecte », SNCF) et privés (). SNCF) etprivés publics (RATP,aux opérateurs volus sansmiseenconcurrence exclusifs deduréeillimitée, dé- estbasésurunsystèmededroits Il de province, parlaLOTI. régis lesréseaux celui quicaractérise effet dérogatoire à parrapport urbainsfranciliensesten ports destrans- juridique Le régime la RATP, sonttransféréesàtitre entre l’Etat,partagée le STIFet était juridique dont lapropriété concernées, Les infrastructures passéeavecpluriannuelle leSTIF. dans lecadre d’une convention qu’elle soitrémunérée pourcela ».discriminatoires Ilestprévu conditions transparentes etnon rer «dansdes l’accèsdetiers vier 2010, auquel elledevra assu- ROSP concurrence, au conformément contrats aprèsunemiseen danslecadre de sera attribuée devoyageurs detransport services 2009, l’exploitationdenouveaux LOTI. A compterdu3décembre France decellesprévuesparla enIle-de- vices detransport modalités d’exécutiondesser- L’amendement rapproche les RER qu’elleexploiteau1 réseau demétro etdeslignesde tionnaire du del’infrastructure Il confieàlaRATP lerôledeges- RER exploitéesparlaRATP guidé(métrotransport etlignes pour letramway et2039pourle routier, detransport liers 2029 régu- bre 2024pourlesservices s’achèveronten cours :décem- 31 auxquelles lesdroits d’exploitation directs, l’amendement fixe lesdates prolongementsexistantes etleurs * HorsRéseau Ferré National. Un cadre juridique bouleversé 1 . leslignes Concernant er jan- 2 ). tagée entre laRATP etleSTIF. d’ouvragepar- cipe d’unemaîtrise gares duréseauexistant aménagements delignesou ment, pourlesprolongements ou L’amendement introduit égale- tretien (cf. infra). nécessaires àleuren- et matériels tation, ainsiqueleséquipements d’échéance desesdroits d’exploi- RATP reviendra auSTIFàladate roulant quepossédaitla tériel l’amendement prévoit quelema- àcettedernière.gratuit Enretour, par l’autorité organisatrice organisatrice par l’autorité revendiquéeport delonguedate detrans- d’infrastructures priété national)etdonclapro- ferré réseau (hors tures duréseauferré sion degestionnaire d’infrastruc- qu’il octroie àlaRATP lamis- l’amendement. D’abord, parce lésé parlesdispositionsde Le STIF, enpremier lieu, s’estime tivités locales. de libre administrationdescollec- avec constitutionnel leprincipe ment OSPetsursacompatibilité durègle- àl’esprit conformité essent portent 2009. Surlefondensuite, qui vigueur duROSP endécembre gence enraisondel’entrée l'objet d'unedéclarationd'ur- assemblées, letexteayant fait n’ont puêtre discutéesdansles que lesdispositionsqu’ilcontient d’abord,la forme enraisondufait decetamendement.été faites Sur ont critiques grandes Plusieurs tant d’asseoirsa capacitéd’em- la prive ainsi d’actifsluipermet- L’AO jugequelegouvernement aucune consultationdecelle-ci. contestées Des dispositions iellement sur sa 3 , leprin- 4 , sans prunt dans la perspective d’inves- mission d’experts indépendants lorsqu’ils ont été attribués avant le des services de transport par mise tissements massifs programmés l’audit des comptes de la RATP, 26 juillet 2000, « jusqu’à leur en concurrence dès la date d’en- dans les transports franciliens afin d’évaluer la valeur des biens expiration, mais pas au-delà de trée en vigueur du ROSP 7. La pour les années à venir. Elle inter- patrimoniaux concernés par les trente ans ». Le gouvernement a seconde interprétation semble prète le fait d’être tenue d’assurer transferts. considéré que les droits d’exploi- celle qui a été retenue par le gou- pour cette mission « une correcte tation illimités conférés par l’or- vernement. Or elle pose une rémunération des capitaux enga- donnance de 1959 pouvaient autre question, soulevée par gés » comme une manière pour Une transition entrer dans ce cadre et a propor- Gilles Savary 8 : dès lors que l’Etat l’Etat de transférer aux collectivi- « à la carte » tionné les durées d’exploitation accorde une telle prolongation tés franciliennes la responsabilité résiduelles aux niveaux d’investis- des droits à des opérateurs qu’il de résorber la dette de la RATP, sement mobilisés selon les modes. contrôle (RATP et SNCF), la contractée en bonne partie en Outre ces critiques, plusieurs Or cette interprétation prête à jurisprudence européenne pour- raison des insuffisances de finan- autres objections ont été soule- débat, certains juristes 6 considé- rait considérer que le mode d’at- cement de l’Etat. Elle conteste vées. Alors qu’il aurait pour objet rant qu’elle n’est pas conforme à tribution retenu en Ile-de-France également que soit systémati- de « tirer les conséquences juridiques, l’esprit du ROSP, les droits d’ex- est une régie directe (in house). Or quement accordée à la RATP patrimoniales, comptables et finan- ploitation illimités ne pouvant ce mode d’attribution nécessite, la co-maîtrise d’ouvrage des cières sur l’organisation des transports être assimilés à des contrats de selon le ROSP, que soit respecté prolongements d’infrastructures de voyageurs en Ile-de-France » du service public. Ils estiment ce fai- le principe de cantonnement dont elle est gestionnaire 5. ROSP, d’aucuns considèrent que sant que le juge communautaire géographique, qui interdit à ces l’amendement se prête à une pourrait juger non conforme au opérateurs de répondre à des Pour le STIF, toutes ces disposi- interprétation contestable du ROSP la prolongation de ces appels d’offres en dehors de leur tions contreviendraient aux pré- règlement. En plus de prendre des droits pour des durées jugées trop territoire d’exercice. Ce qui rogatives qui lui ont été accordées dispositions qui sortent du champ longues (de 30 ans en particulier). s’éloigne des orientations fixées par la loi du 13 août 2004 et plus de compétence du ROSP (répar- par l’Etat à ces deux entreprises, généralement à l’esprit de la tition des biens entre STIF et De même, la notion d’« autorité poussées au contraire à prendre décentralisation. Elles seraient en RATP, régime de maîtrise d’ou- compétente » est débattue. Le toute leur place sur le marché outre contraires à l’esprit du vrage des projets) et auraient pu STIF est-il la seule autorité qui mondial, en voie d’ouverture… règlement européen qui vise à faire l’objet d’une concertation puisse être désignée comme clarifier les rôles entre opérateurs préalable avec les acteurs concer- compétente pour la région capi- [Julie Morin] et autorité organisatrice des trans- nés, les dates d’échéance des droits tale, ou l’Etat a-t-il lui aussi un ports et à permettre à celle-ci d’exploitation prévues par rôle à jouer ? Si l’on retient la (1) Le règlement autorise l’attribution directe, d’avoir la maîtrise de l’organisa- l’amendement pour le métro et le première interprétation, l’amen- mais à des conditions qui ne sont pas réunies tion des services de transport. Le RER seraient susceptibles d’être dement empièterait sur le prin- dans le périmètre des transports franciliens président du STIF a donc été contestées par Bruxelles. Le règle- cipe de subsidiarité de l’AO en (opérateur interne exerçant uniquement ses mandaté par son conseil d’admi- ment prévoit en effet que « les maintenant les droits d’exploita- activités dans le territoire concerné) ou dans nistration pour faire déposer par contrats de service public attri- tion des opérateurs historiques des cas dérogatoires (chemin de fer, petit des parlementaires un recours bués conformément au droit pendant une durée qu’il définit et réseau, mesure d’urgence en cas de cessation de service). devant le conseil constitutionnel. communautaire et au droit natio- en la contraignant à attribuer les Il a également confié à une com- nal » puissent se poursuivre, nouveaux droits d’exploitation (2) Les lignes RER de la SNCF ne seraient pas considérées comme du transport guidé en rai- son d’un mode d’exploitation et d’une réglemen- Les transferts de biens prévus par l’amendement* tation spécifiques (partage des sillons) (3) dans la limite des compétences de RFF (4) Le STIF avait déjà, lors d’un recours juri- Type de bien Régime de propriété dique contre le décret du 1er août 2006, Réseau ferroviaire francilien (hors réseau ferré national appartenant à RFF) réclamé que certains des biens et infrastruc- tures affectés à l’exploitation de la RATP, soient [voies, y compris appareillages fixes associés, voies de garage et de raccordement, ouvrages d’art, déclarés propriété juridique du STIF. stations et gares et leurs accès et ouvrages de correspondance, sous-stations et ateliers souter- Tranfert à titre gratuit à la RATP au rains, quais, installations de signalisation, de sécurité, de traction électrique et de télécommunica- 1er janvier 2010 (5) La loi du 13 août 2004 relative aux libertés tions liées aux infrastructures et tous les compléments, accessoires et dépendances desdites lignes et responsabilités locales confie au STIF la res- et installations, ateliers de fabrication, de maintenance et de stockage des équipements liés à l’in- ponsabilité de la maîtrise d’ouvrage des projets frastructure, autres bâtiments affectés au fonctionnement et à l’entretien des infrastructures] d’infrastructures de transport en Ile-de- France, alors qu’elle relevait auparavant de la Biens « de retour », directement nécessaires à l’exploitation Retour au STIF en pleine propriété à RATP pour les projets la concernant. [matériels roulants, équipements et matériels nécessaires à leur entretien] l’issue des contrats d’exploitation (6) Cf. l’article de Suzanne Jude et Jean-Paul Tran Biens « de reprise », indirectement nécessaires à l’exploitation Transfert à la RATP au 1er janvier Thiet dans Ville Rail & Transports du 21/10/09. [dépôts de bus, garages, ateliers de remisage…] 2010**, reprise possible par le STIF (7) Le règlement prévoit que les « autorités à l’issue des contrats d’exploitation** compétentes » disposent d’une période de tran- sition de dix ans à compter du 3 déc. 2009 pour Immeubles et autres biens affectés à des activités administratives, sociales ou de formation Transfert à la RATP au 01/01/10** se conformer à ses dispositions en matière d’attribution des contrats de service public. * Il s’agit des infrastructures et équipements que la RATP inscrit à son bilan et dont la propriété juridique est aujourd’hui partagée entre la RATP (49 % de la valeur nette comptable), le STIF (44 %), l’Etat (7 %) et RFF (0,4 %), auxquels s’ajoute le matériel roulant que la RATP exploite et dont elle est propriétaire. (8) Cf. la tribune de Ville Rail et Transports ** moyennant une indemnité qui sera définie par un décret en Conseil d’Etat. du 04/11/2009

CONNEXIONS _ novembre 2009 15 Notre sélection 16 [ ] CONNEXIONS Editions deL’Atelier, septembre 2009,[19€] Ouvrage collectif -IRES régressions quimenacent le salariat. prendre faire les actuelles mutations quepour face aux ner la réalité dutravail urgente, encom- est tâche pour autant une société professionnelle, oùdomine l’insécurité une Dans question- cotisations sociales dont l’augmentation serait insoutenable, etc. trente ducode dutravail ans, quiserait entrave une àl’emploi, des miques dela France, duSMICquiaurait trop progressé depuis cellescomme des35heures, coupables écono- detousles maux européenne. Cet ouvrage àaller invite au-delà desidéesreçues teurs inédits, demêmequedeséléments decomparaison tualisées, desstatistiques plusieurs sur décennies, desindica- le livre, le lecteur ytrouvera disponibles les données les plus ac- de la conflictualité. Outre la qualité présentées desanalyses dans restructurations d’entreprise enfin, et, desrelations sociales et revenus, dela protection sociale et desconditions detravail, des gique, les questions del’emploi dessalaires et duchômage, et des perspective demanière particulièrement éclairante et pédago- plit iciparfaitement son rôle àtravers cette quimet somme en domaines dela recherche économique et sociale. L’institut rem- les organisations par syndicales besoinsaux exprimés les dans la Francedans d’aujourd’hui. L’IRES vocation apour derépondre àfaire(IRES) vise point complet un l’état sur dumondetravail chercheurs del'Institut derecherches économiques et sociales Kiosque à à Contactez notre service économique ? livre ou emprunter un Vous souhaitez consulter ou par mail ou par téléphone au par _ novembre rubrique « la vie del’entreprise » «la vie rubrique www.ce.ratp.fr : économiques et sociales sur et toutesles informations deConnexions Retrouvez les articles serv.eco 2009 01 58789390 nomistes et desociologues, tous rassemble d'éco- les contributions politique brûlante. Cet ouvrage qui vail actualité s’ancre une dans sion économique et sociale dutra- la dimen- depuis quelques années, delapouvoir d’achat, âge retraite… calisations, licenciements, mentaires, stress travail, au délo- Durée dutravail, heures supplé- Travail du La France @ ce.ratp.fr ■ ciale estconfrontée. pistes pourrelever lesdéfisactuelsauxquelsl'économieso- extrême diversité. L’ouvrage nemanquepasd’explorer les parfoisflousenraisondeson définitions etsescontours tiques oureligieux, constitutifs, lesprincipes cesnombreuses fondements philosophiques, poli- abordant lesracineshistoriques, les plète decesecteuréconomiqueen uneprésentationcom- ouvrage fait différents domainesd'activité. Cet dans sont multiples etinterviennent sent l'économiesocialeetsolidaire tives... lesorganisationsquicompo- Associations, fondations, coopéra- L’économie sociale française,La Documentation 2009[9€] avril Direction Générale duTravail Armand Colin, octobreArmand 2008,[39,50€] Ouvrage collectif française,La Documentation juillet 2009,[14,5 €] T. Jeantet essentielles. lées le complètent defaire et permettent le desquestions point sur salaire…saisies sur Descas précis et desfiches détail- techniques encascours du salarié denon-paiement dusalaire limites aux des après les élargissements. derniers encouleur constituetiques véritable un atlas del’Union,misàjour, et Unport-folio deliensvers dessites Internet. decartes théma- desentréesen cours. Chacune sont complétées bibliographie d'une l'Union européenne et comprendre les défis et les problématiques à tousceux quisouhaitent mieuxconnaître le fonctionnement de ■ ■ processus d’application duSmic,desre- régime desheures supplémentaires au salaire àses du modalités depaiement, ration dutravail :desrègles defixation du les mécanismesmaîtriser dela rémuné- sible toutesles règles sur àconnaître pour chie offre information claire une et acces- Cette et nouvelle mise enri- édition àjour Le salaire gées par 166 spécialistes,gées par ilest destiné dessinent. entrées Riche de 236 rédi- et constitutionnellesgéopolitiques se moment oùles grandes orientations les aspects del'Unioneuropéenne au Ce livre deprésenter al'ambition tous européenne del’Union critique Dictionnaire ■