Céphalanthère D'austin,Cephalanthera Austiniae
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Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Céphalanthère d’Austin Cephalanthera austiniae au Canada EN VOIE DE DISPARITION 2014 Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante : COSEPAC. 2014. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le céphalanthère d’Austin (Cephalanthera austiniae) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiii + 51 p. (www.registrelep-sararegistry.gc.ca/default_f.cfm). Rapport(s) précédent(s) : COSEWIC. 2000. COSEWIC assessment and update status report on the phantom orchid Cephalanthera austiniae in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vii + 21 pp. Klinkenberg, B., and R. Klinkenberg. 2000. Update COSEWIC status report on the phantom orchid Cephalanthera austiniae in Canada, in COSEWIC assessment and update status report on the phantom orchid Cephalanthera austiniae in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 1-21 pp. Klinkenberg, B., and R. Klinkenberg. 1992. COSEWIC status report on the phantom orchid Cephalanthera austiniae in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 28 pp. Note de production : Le COSEPAC remercie Carrina Maslovat d’avoir rédigé le rapport de situation sur la céphalanthère d’Austin (Cephalanthera austiniae) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Bruce Bennett, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires. Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au : Secrétariat du COSEPAC a/s Service canadien de la faune Environnement Canada Ottawa (Ontario) K1A 0H3 Tél. : 819-938-4125 Téléc. : 819-938-3984 Courriel : COSEWIC/[email protected] http://www.cosepac.gc.ca Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Phantom Orchid Cephalanthera austiniae in Canada. Illustration/photo de la couverture : Céphalanthère d’Austin — Photo : Bruce Bennett. Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2014. No de catalogue CW69-14/245-2015F-PDF ISBN 978-0-660-21849-6 COSEPAC Sommaire de l’évaluation Sommaire de l’évaluation – novembre 2014 Nom commun Céphalanthère d’Austin Nom scientifique Cephalanthera austiniae Statut En voie de disparition Justification de la désignation Cette orchidée parasite se trouve en très faible nombre dans des localités dispersées dans le sud-ouest de la Colombie- Britannique. La disparition de certaines sous-populations ainsi qu’une fragmentation continue de l’habitat et une diminution de la qualité de l’habitat causées par le développement immobilier et les activités récréatives, rendent probable la disparition future de sous-populations. La dépendance de l’espèce à des conditions d’habitat spécifiques et son interdépendance avec un champignon et les espèces d’arbre qui y sont associées la rendent plus susceptible de disparaître. Répartition Colombie-Britannique Historique du statut Espèce désignée « préoccupante » en avril 1992. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « menacée » en mai 2000. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « en voie de disparition » en novembre 2014. iii COSEPAC Résumé Céphalanthère d’Austin Cephalanthera austiniae Description et importance de l’espèce sauvage La céphalanthère d’Austin (Cephalanthera austiniae) mesure jusqu’à 55 cm de hauteur et ne produit pas de chlorophylle; elle tire ses nutriments d’un champignon souterrain, lui-même associé à un arbre. L’espèce produit une tige lisse qui se termine par jusqu’à 20 fleurs blanches; les feuilles sont réduites à des écailles blanches de jusqu’à 10 cm de long, à base embrassante. Les fleurs dégagent un remarquable parfum de vanille et présentent une gorge jaune. L’espèce possède un rhizome mince muni de racines fibreuses ramifiées. Répartition La céphalanthère d’Austin est la seule représentante du genre Cephalanthera en Amérique du Nord. Elle pousse uniquement sur la côte nord-ouest du Pacifique, en Californie, en Oregon, dans l’État de Washington, en Idaho et en Colombie-Britannique. En Colombie-Britannique, on la rencontre uniquement dans l’extrême sud-ouest de la province, où des sous-populations ont été signalées dans le sud-est de l’île de Vancouver, dans l’île Saltspring ainsi que dans la vallée du bas Fraser. Habitat En Colombie-Britannique, la céphalanthère d’Austin se rencontre dans des forêts anciennes relativement peu perturbées et parfois dans des forêts de seconde venue âgées. Elle pousse généralement dans les forêts conifériennes ou mixtes et a besoin d’un réseau souterrain intact de champignons ectomycorihiziens. En Colombie-Britannique, la céphalanthère d’Austin est généralement observée dans les sites qui présentent une végétation au sol clairsemée et une épaisse litière de feuilles, mais elle a parfois été signalée dans des zones où les herbacées non graminoïdes et les arbustes sont abondants. En Colombie-Britannique, la céphalanthère d’Austin a été signalée à des altitudes allant de 0 à 550 m, sur des pentes de diverses inclinaisons (0 à 92 %), principalement dans des sites orientés au sud ou au sud-ouest. Dans certains sites, l’espèce pousse dans des sols à pH élevé, notamment des substrats rocheux carbonatés, des amas coquillers et des résidus miniers calcaires. La litière de feuilles produite par l’érable à grandes feuilles ou d’autres espèces d’arbres pourrait jouer un rôle important pour l’abaissement du pH dans certains autres sites. iv Biologie La céphalanthère d’Austin ne fleurit pas chaque année; la présence des fleurs permet de détecter l’espèce, mais ne reflète pas toute l’étendue souterraine des plantes. Les individus peuvent demeurer en dormance pendant un certain temps, et on ignore quels facteurs déclenchent la production des tiges florifères. La floraison s’échelonne dans le temps, du début mai à la mi-juillet, et des tiges florifères ont été observées jusqu’en septembre, mais ces mentions n’ont pas été confirmées. On ne connait pas les pollinisateurs de la céphalanthère d’Austin en Colombie-Britannique. La céphalanthère d’Austin est capable d’auto-pollinisation, et des taux considérables d’autofécondation ont été observés chez d’autres espèces du genre Cephalanthera, ce qui donne à penser qu’elles pourraient aussi s’autopolliniser. Comme les autres orchidées, les espèces du genre Cephalanthera produisent un très grand nombre de minuscules graines qui sont dispersées par le vent, généralement sur de courtes distances (moins de 6 m). En Colombie-Britannique, très peu de tiges florifères produisent des capsules ou des graines matures. Pour se nourrir, la céphalanthère d’Austin parasite un champignon mycorhizien, qui est lui-même associé aux racines d’un arbre. La santé de l’arbre et du champignon mycorhizien est essentielle à la survie de l’espèce. Selon des études moléculaires réalisées dans des populations de céphalanthère d’Austin aux États-Unis, l’espèce s’associe uniquement à une espèce de champignon de la famille des Thelephoraceae. Taille et tendances des populations Neuf sous-populations étaient mentionnées dans le rapport de situation précédent (COSEWIC, 2000). Depuis, trois sites appartenant à deux sous-populations sont disparus, et on présume qu’une sous-population entière est disparue. Dans le cas de deux autres sous-populations, aucun individu de l’espèce n’a été observé depuis 2000 et 2006. Toutefois, ces sous-populations n’ont pas fait l’objet de relevés réguliers, et des individus de l’espèce pourraient y être en dormance; on présume donc que l’espèce y est encore présente, mais elle pourrait y être disparue. Depuis la publication du rapport de situation précédent, neuf nouvelles sous-populations de céphalanthère d’Austin ont été découvertes, et de nouveaux sites ont été trouvés à l’intérieur de sous-populations déjà connues. On compte actuellement 20 sous-populations connues de céphalanthère d’Austin au Canada, qui englobent 76 sites existants. En 2013, le nombre de tiges florifères observées dans chaque sous-population allait de 0 (individus en dormance) à 76. v Il est difficile de dégager des tendances quant au nombre total de tiges florifères, en raison des activités de suivi irrégulières, des périodes de dormance et de la variation des conditions climatiques annuelles, facteur pouvant avoir une incidence sur la floraison. Selon l’estimation des effectifs réalisée en 2013, dans le cadre de laquelle toutes les sous- populations, sauf 4, ont fait l’objet de nouveaux dénombrements, la population totale compte environ 344 tiges florifères. Le nombre de tiges florifères pourrait constituer une légère surestimation du nombre d’individus matures, car les tiges florifères qui sont très rapprochées pourraient appartenir à un même individu (il faudrait creuser pour déterminer le lien exact entre les tiges, ce qui pourrait tuer la plante). Cependant, l’effectif total pourrait aussi constituer une sous-estimation, car il est impossible de dénombrer les individus en dormance. Le nombre d’individus estimé en 2013 est plus élevé que celui qui figurait dans le rapport de situation précédent (49 tiges florifères selon le rapport de situation du COSEPAC de 2000), ce qui est attribuable à une intensification des activités de recherche plutôt qu’à une augmentation du nombre d’individus dans les sites déjà connus. La population est gravement fragmentée, car la majorité des individus sont répartis entre des sous-populations petites, relativement isolées et probablement pour la plupart d’une faible viabilité. Menaces et facteurs limitatifs La principale menace pesant sur la céphalanthère d’Austin est la destruction de son habitat associée au développement résidentiel rapide. La majorité des sites hébergeant la céphalanthère d’Austin se trouvent sur des terrains privés (une partie ou la totalité des sites de 12 des 20 sous-populations se trouvent sur des terrains privés). Les terrains privés qui hébergent la céphalanthère d’Austin appartiennent à 22 propriétaires distincts, et plusieurs de ces propriétaires ont l’intention de subdiviser leur terrain.