La couverture sanitaire de la wilaya de

Pr. Larbi ABID

La wilaya de Djelfa, capitale des Ouled Nails, confédération de tribus nomades et semi-nomades descendants des arabes hilaliens, est située dans la partie centrale de l’Algérie du Nord au delà des piémonts Sud de l’Atlas Tellien, à 300 kilomètres au Sud de la capitale. Elle est limitée au Nord par les wilayas de et de Tissemsilt, à l’Est par les wilayas de M’Sila et Biskra, à l’Ouest par les wilayas de Laghouat et de Tiaret et au Sud par les wilayas de Ouargla, d’El Oued et de Ghardaïa. Point de transit reliant le nord au sud et l'est à l'ouest du pays, la wilaya de Djelfa est un carrefour ou se croisent quatre routes nationales. La route nationale no 1, la plus importante, relie la capitale au sud du pays d'où l'existence d'un trafic intense et d'un mouvement incessant de véhicules de transport de matériels et de voyageurs estimés a 4000 dont 45% constitués de poids lourds. La 46, la 40 et la 11 qui relient la wilaya à l'Est et à l'ouest du pays. Ces routes, participent au rapprochement des distances et au désenclavement de cette ville qui s'étend sur une superficie de 32280 km2 et ou vivent 797706 habitants soit 2990 habitants au km2. Le relief de la Wilaya de Djelfa est caractérisé par la succession de quatre (04) zones distinctes du Nord au Sud de son territoire. Le point culminant de la wilaya se trouve à l’Est de l’agglomération de Benyagoub dans la Daira de avec une altitude de 1.613 mètres et le point le plus bas est à l’extrême Sud de la wilaya avec une altitude de 150 mètres.

Zone plane du Nord : D’une superficie de l’ordre de 626.498 hectares représentant 19,42% de la superficie totale de la wilaya, cette zone est aussi appelée « Plaine de Ain Oussara ». Elle est comprise entre 650 mètres et 850 mètres d’altitude. Cette plaine qui succède au piémont sud de l’Atlas Tellien et qui précède les dépressions des chotts (Zahrez chergui et Zahrez gharbi) est compartimentée en trois secteurs séparés par des collines érodées : la vallée de l’Oued Touil à l’Ouest, la plaine de à l’Est et le plateau de Ain Oussara au Centre. Elle se compose de 10 communes (Ain Oussara, , Birine, Benhar, Had Sahary, Bouirat Lahdeb, Ain Fekka, Sidi Laadjel, Hassi Fedoul et ). Zone des dépressions des chotts : Zone intermédiaire entre la zone plane du Nord et la zone de la dépression des Ouled Naïls, les dépressions des chotts sont séparées l’une de l’autre par un simple nivellement topographique. Cette zone est aussi appelée la « dépression des Sebkhas ». Elle se situe à des altitudes allant de 750 mètres à 850 mètres. Elle se compose de 07 communes (, Zaafrane, , Ain Maabed, , et M'Liliha) et s'étend sur une superficie de l'ordre de 457.937 ha représentant 14,20% de la superficie totale de la Wilaya.

Zone de la dépression des Ouled Naïls : Cette zone est formée de petites plaines dont l’altitude varie entre 900 mètres et 1.600 mètres. Les plaines les plus importantes sont celles de Maalba et de Mouilah à l’Est de la ville de Djelfa. La partie haute de la dépression est constituée de la chaîne montagneuse des Ouled Naïls. Cette chaîne est orientée Sud-Ouest et Nord-Est et formée des principaux monts de la Wilaya qui sont le « Djebel Senalba », le " Djebel Azreg » et le « Djebel zerga » dont l’altitude est comprise entre 1.200 mètres et 1.600 mètres. Elle se compose de 07 communes (Djelfa, Charef, , Benyagoub, , Douis et Ain Chouhada) et s'étend sur une superficie de l'ordre de 356.815 ha représentant 11,06% de la superficie totale de la Wilaya.

Zone du plateau prédésertique : Cette zone est aussi appelée « Plateau Saharien » et se situe dans la partie Sud de la Wilaya. Elle plonge dans la dépression formée par l’Oued Djedi considéré comme la limite naturelle du Sahara. Elle se compose de 12 communes (Ain El Bell, Moudjebara, , , Messaad, Deldoul, , , , Feidh El Botma, et Oum Ladham) et s'étend sur une superficie de l'ordre de 1.784.385 ha représentant plus de la moitié de la superficie de la Wilaya soit 55,32%.

Le climat de la wilaya est nettement semi-aride à aride avec une nuance continentale. Le climat est semi-aride dans les zones situées dans les parties du Centre et du Nord de la wilaya avec une moyenne de 200 mm à 350 mm d’eau de pluie par an et aride dans toute la zone située dans la partie Sud de la Wilaya et qui reçoit moins de 200 mm d’eau de pluie en moyenne par an. Les vents sont caractérisés par leur intensité et leur fréquence. La principale caractéristique des vents dominants dans la région est matérialisée par la fréquence du sirocco, d’origine désertique, chaude et sèche, dont la durée peut varier de 20 à 30 jours par an.

Le couvert végétal naturel de la wilaya est constitué essentiellement de hautes steppes arides avec des vides entre les touffes de végétation sur des sols généralement maigres en contact direct avec la roche mère. Djelfa fait partie globalement de la steppe d’alfa. Cette graminée vivace occupe une grande partie du territoire de la Wilaya notamment la zone du plateau pré-désertique du Sud. Les forêts occupent les chaînes de montagnes du Sénalba, du Djebel Azreg et du Djebel Boukahil. Les pacages et parcours couvrent une superficie très importante de l’ordre de 2.138.100 ha représentant 66,28% de la superficie totale.

Le réseau routier d’une consistance de 2 276.6 Km, se présente comme suit : 1010 Km de routes nationales (44 %), 446 Km de chemins de wilaya (20 %), 820 Km de chemins communaux. Ces routes sont affaissées, par endroits, provoquant des dépressions qui exposent cette région à des inondations. Il existe une voie ferrée étroite non fonctionnelle reliant Djelfa à Blida.

D’une superficie totale de 32.256 km² représentant 1,36% de la superficie totale du pays, la wilaya de Djelfa se compose actuellement de 36 communes regroupées en 12 daïras. La population est estimée en 2014 à 1 491 370 habitants, concentrés pour l'essentiel dans les villes de Djelfa, Ain Oussara, Messaad, El-Idrissia et Hassi Bahbah. Elle est la quatrième wilaya en importance de population. De plus elle figure parmi les wilayas algériennes ayant un taux de croissance démographique élevé. La densité moyenne de la wilaya s’élève à 37.4 habitants /km². La commune du chef lieu de wilaya compte une population de l'ordre de 341.248 habitants représentant 23% de la population totale.

Environnement Les taux de raccordement à l’alimentation en eau potable et au réseau d’assainissement sont de 90 %. Les approvisionnements en eau de la wilaya de Djelfa, tout usage confondu, provient principalement des nappes d’eau souterraines. Les potentialités s’élèvent globalement à 200 Hm3 /an. Potentialités de la wilaya La wilaya de Djelfa se caractérise par une activité agropastorale où l’élevage ovin occupe une place prépondérante. La wilaya dispose de vastes parcours steppiques évalués à plus de deux millions d’hectares représentant 66,2 % de sa superficie totale. Cette caractéristique fondamentale fait du pastoralisme son activité principale. L’agriculture et l’élevage emploient près de 38% de la population occupée totale. L’élevage reste conduit d’une façon extensive dominée par la transhumance. Cette activité connaît, aujourd’hui, de sérieux problèmes en raison notamment de la sécheresse persistante sévissant ces dernières années et de la dégradation des parcours steppiques par les effets néfastes de l’homme (arrachage des plantes et labours illicites) et de l’animal (surpâturage). Cette pratique de l’élevage traditionnel est conduite en association avec une céréaliculture à faible rendement, exception faite des dhayates et des zones d’épandage qui bénéficient en période de pluies d’apports importants en eau dus au ruissellement. Les cultures fourragères jouent un rôle très important pour l'économie de la Wilaya dans la mesure où sa production est d'un apport considérable pour l'alimentation du cheptel. La wilaya dispose d’un cheptel estimé à 2.071.000 têtes ovines et 12.500 têtes bovines, de 170.500 têtes caprines et enfin 3.900 têtes camelines.

La wilaya recèle des potentialités touristiques : La région de Djelfa possède une véritable richesse archéologique, des gravures et peintures rupestres datant de 7500 a 10.000 ans, représentant des animaux divers au niveau des stations de Ain Naga, Hasbaya, Hadjer Sidi Boubakeur et Khang Garlane. Le visiteur peut être hébergé dans l’un des 21 hôtels qui se situent au niveau de quatre communes (Djelfa, Ain Oussara, Ain Maâbed, Hassi Bahbah), leur capacité totale est de 1092 lits. En plus de cette offre touristique, il y a lieu de rajouter la station thermale de Charef d'une capacité de 12 chambres et 24 loges.

Le secteur industriel faiblement représenté, demeure à l'état embryonnaire. Les principales infrastructures industrielles situées dans 09 zones d’activité, sont réparties à travers 08 communes (Djelfa, Ain Oussara, Hassi Bahbah, Ain El Beli, El Idrissia, Messad, Birine et Dar Chioukh). Les activités industrielles sont représentées par un nombre très limité d’entreprises. On dénombre seulement 14 unités, composées principalement du secteur privés (13 unités) et dont les principales activités se répartissent en 01 unité relevant du secteur public et ayant trait à la transformation des peaux et cuirs, 13 unités du secteur privé dans les domaines de l’agro-alimentaires (Farine, Boissons, Produits laitiers), les matériaux de construction (production de brique), la transformation plastique (Plaque de mousse simple, polystyrène. tube) et l’ industrie manufacturière (Velours, peinture, verrerie). En outre, la wilaya est traversée par un faisceau d'infrastructures économiques et sociales qui sont d'envergure régionale ou nationale, les routes nationales (RN1 et RN 40). Les gazoducs, le barrage vert et les lignes de transport d'énergie électrique (ligne Djelfa - Laghouat de 220 KV et la ligne Djelfa - Berrouaghia de 220 KV). Le projet de réalisation de la nouvelle ville des hauts plateaux, Boughezoul, à cheval entre les wilayas de Médéa, Djelfa et M'Sila, qui doit accueillir près de 100.000 habitants, ayant été relancé, aura un impact économico-social sur la région, qui se traduira par la création de postes de travail à partir de l'activité économique créée par la zone industrielle de la nouvelle ville, ainsi que par la création d'un pole d'investissements potentiels dans la région créateurs de richesses et de valeur ajoutée.

Le secteur de la santé

Hôpital spécialisé Mère-Enfant de Djelfa Hôpital Général d’El Idrissia

Pour répondre aux besoins de santé de la population, le secteur de la santé dispose :

Secteur public (1208 lits)

 04 hôpitaux généraux ;  01 hôpital spécialisé en ophtalmologie géré par une mission médicale cubaine ;  01 hôpital spécialisé « Mère-Enfants » ;  02 Unités d’Urgences Médico-chirurgicales à Birine et Hassi Behbah ;  41 polycliniques ;  98 salles de soins ;  01 Centre Intermédiaire de Soins de Toxicomanie (CIST) ;  01 Institut Supérieur de Formation Paramédicale ;  03 hôpitaux généraux sont en cours de réalisation (01 hôpital de 240 lits à Djelfa ; 01 hôpital de 60 lits à Birine et 01 hôpital de 60 lits à Dar Chioukh).

Le secteur privé - 01 clinique médicochirurgicale ; - 01 centre d’hémodialyse ; - 86 Cabinets de médecins spécialistes dont 09 gynécologues et 04 radiologues ; - 123 cabinets de médecine générale ; - 59 cabinets de chirurgie dentaire ; - 195 officines pharmaceutiques.

Ratios et indicateurs de santé

o 01médecin généraliste / 2833 habitants ; o 01 médecin spécialiste / 5770 habitants ; o 01 chirurgien dentiste pour 8200 habitants ; o 01 pharmacien pour 6100 habitants ; o 01 paramédical pour 600 habitants ; o 01 lit pour 1000 habitants ; o Taux mortalité infantile 15 / 1000 ; o Taux de mortalité maternelle : 54 / 100.000 ; o Taux d’accouchement en milieu assisté 98%.

Contraintes

 Déficit important en praticiens spécialistes notamment en radiologie, anesthésie réanimation et en oncologie médicale. Ce déficit va s’accentuer avec l’ouverture des nouveaux hôpitaux si des mesures incitatives ne sont pas proposées aux potentiels candidats aux postes ouverts.