N° d’ordre : 22/2005-PGS/SN

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES « HOUARI BOUMEDIENNE »

FACULTE DES SCIENCES BIOLOGIQUES

MEMOIRE

Présenté, en vue de l’obtention du diplôme de post-graduation spécialisé en sciences biologiques spécialité : écosystème steppique, option écodéveloppement des zones aride et semi-aride par Yahiaoui Fouzia

Sujet

Etat des lieux de l’écosystème steppique du Sud algérois. Essai d’analyse des facteurs écologiques et des indicateurs socio-économiques de la désertification.

Soutenu le 27/04/2005,devant le jury suivant :

Mme KADI HANIFI Y., Professeur à l’USTHB Présidente

Mme NEDJRAOUI D., Professeur à l’USTHB Directrice de thèse

Mme SADKI N., Chargée de cours à l’USTHB Co -Directrice de thèse

Mme KADIK L., Chargée de cours à l’USTHB Examinateur

Mr BOUREZG K., Maître de conférence ( I.E.F.G.E. , Bordeaux ) Examinateur Remerciements

Au terme de cette étude, c’est pour moi un agréable devoir d’exprimer ma profonde gratitude aux personnes qui ont contribué de prés ou de loin à l’élaboration de ce travail.

Ma reconnaissance va tout d’abord à Monsieur feu Medouini Kouider, Professeur à l’USTHB au niveau du laboratoire d’écologie végétale. Qu’il trouve ici le témoignage de ma très respectueuse reconnaissance.

J’adresse également mes vifs remerciements à l’ensemble des professeurs et chargés de cours du laboratoire d’écologie végétale qui ont bien voulu m’accueillir dans le laboratoire d’écologie ou j’ai trouvé un cadre favorable pour la réalisation de ce travail.

Je tiens à remercier en particulier :

Madame Nedjraoui Dalila, Professeur, pour la confiance qu’elle m’a témoignée et l’intérêt qu’elle a porté pour mes travaux de recherche.

Madame Sadki Nacera, Chargé de cours, pour toutes ses orientations, ses riches discussions et réflexions durant la réalisation de ce travail.

Madame Kadi Hanifi Yamina, Professeur, pour l’honneur qu’elle me fait de présider mon jury.

Madame Kadik Lila, Chargés de cours à l ’USTHB, pour avoir accepter de faire parti des membres du jury .

Monsieur Bourezg k., Professeur, pour toutes ses orientations pour mener à bien ce travail .

Monsieur Azzi Laid, Directeur Général de L’Agence Nationale pour la Conservation de la Nature, qui m’a autorisé à réaliser ce travail de recherche en mettant à ma disposition les moyens logistiques de l’ANN.

Monsieur Sekkal Zohir, Professeur pour m’avoir encourager et faciliter les contacts pour élaborer au mieux ce travail.

Monsieur Haddanou, de la Direction de la recherche et du développement, de l’Institut National de Cartographie et de Télédétection.

Mes collègues de l’ANN, pour leur soutien durant la réalisation de ma thèse. SOMMAIRE

Page

Introduction

Premier chapitre : Présentation de la zone d’étude

I- Caractéristiques générales de la zone d’étude……………………………….…….1

1. Présentation de la région étudiée : Le Sud algérois 1.1. Situation géographique 1.2. Situation administrative

II- Caractéristiques écologiques de la zone d’étude

1. Le cadre géomorphologique…..………………………………………………………...2 1.1. Les reliefs 1.2. Les surfaces plus ou moins planes 1.3. Les dépressions ……………………………………………………….……………….3 1.4. Les formes d’accumulation éolienne 2. Le cadre géologique 3. Le cadre pédologique…………………………………………..….……..………………4 4. Le cadre hydrographique…………………………………………………………………5 5. Le cadre climatique et bioclimatique ……………………………………...……………6 5.1. Source des données météorologiques 5.2. Les précipitations……………………………………………………………………….7 5.2.1. Les précipitations moyennes annuelles 5.2.2. Les précipitations moyennes mensuelles………………………………………...10 5.2.3. Les régimes saisonniers……………………………………………………………12 5.2.4. La continentalité pluviale…………………………………………………………...13 5.3. Les températures……………………………………………………………………...14 5.3.1. Les températures moyennes mensuelles et annuelles 5.3.2. La moyenne des températures maximales du mois le plus chaud ‘’M’’ ………15 5.3.3. La moyenne des températures minimales du mois le plus froid ‘’m’’ 5.3.4. La continentalité thermique 5.3.5. L’amplitude thermique ……………………………………………………………..19 5.4. Autres facteurs climatiques……………………………………………………..……21 5.5. Expression synthétique du climat …………………………………………………..22 5.5.1. Diagramme ombrothermiques de BAGNOULS et GAUSSEN ( 1953) 5.5.2. Le Quotient pluviothermique et climagramme d’EMBERGER (1930-1955)……………………………………………….………………………………..26 5.5.3. Expression synthétique de la continentalité 5.6. Conclusion ……………………………………………………………………………28 6. Etude de la Végétation………………………………………………………………….30 6.1. Cadre phytogéographique 6.2. Les formations végétales……………………………………………………….…….31 6.2.1. Le groupement à Pinus halepensis L 6.2.2. Le groupement à Juniperus phoeniceae L.(J.turbinata)………………………40 6.2.3. Le groupement à Pistacia atlanticae L. ( le Betoum )…………………….……..41 6.2.4. Le groupement à Ziziphus lotus L. (Desf.) ( le jujubier ) 6.2.5. Le groupement à Stipa tenacissima L.(alfa) 6.2.6. Le groupement à Artemisia herba alba (Asso)………………………………….48 6.2.7. Le groupement à Lygeum spartum L 6.2.8. Autres formations …………………………………………………………………..49 6.3. Etude synthétique sur la végétation

Deuxième chapitre : La désertification dans les zones steppiques de Laghouat et de : Causes et conséquences .

I- La désertification : Causes et conséquences …………………………………….52

1. La désertification 1.1. La steppe zone sensible 1.2. Réversibilité ou irréversibilité 1.3. Evaluation de la désertification………………………………………………………53 1.3.1. Identification des zones sensibles à la désertification ……………………….…55 1.3.1.1. Sensibilité à la désertification de la région de Djelfa………………………....56 1.3.1.2.Sensibilité à la désertification de la wilaya de Laghouat …………………….57

2. Les causes de la désertification……………………………………………………….60 2.1. Rupture du système d’organisation pastoral traditionnel 2.1.1. La société pastorale pré-coloniale 2.1.1.1. Nomadisme et transhumance 2.1.1.2. Transhumance d ’ été « Achaba » et d’hiver « Azaba » ………………....61 2.1.1.2.1. « Achaba » 2.1.1.2.2. « Azaba » 2.1.2. La société pastorale pendant la colonisation ……………………………………62 2.1.2.1. Politique du cantonnement 2.1.2.2. Le Senatus consulte et la déstructuration des tribus 2.2. Croissance démographique……………………………………………………….…63 2.2.1. Evolution de la population 2.2.2. Densité de la population 2.2.3. La population nomade……………………………………………………..……….64 2.3. Le surpâturage…………………………………………………………………………65 2.3.1. L’évolution du cheptel 2.4. Le défrichement, la mécanisation et les mises en culture………………………..67 2.4.1. L’évolution de la répartition des terres en agriculture 2.4.1.1. Les cultures herbacées 2.4.1.2. Les pacages et les parcours……………………………………………………..68 2.4.1.3. Les arbres fruitiers 2.5. L’éradication des espèces ligneuses …………………………..…………….……..70 2.6. L’effet de la sécheresse 3. Les conséquences de la désertification……………………………………………….71 3.1. La réduction du couvert végétal 3.2. La dégradation des sols………………………………………………………………72 3.3.L’ ensablement 3.4. Conclusion de la dégradation ……………………………………………………….73

II- Les indicateurs socio-économiques de la désertification

1. Analyse des indicateurs socio-économiques de la désertification………………...74 2. La population 2.1. La répartition et évolution de la population 2.2. La répartition de la population totale selon les communes…………………. …...75 3. L’instruction et analphabétisme ……………………………………………………….76 3.1. L’Analphabétisme 3.2. Le niveau d’instruction………………………………………………………………..77 3.2.1. L’évolution de l’enseignement fondamental 1 er et 2 ème cycle 4. La situation de l’emploi 4.1. La répartition de la population active 4.2. La population active par secteur d’activité 4.3. La répartition de demandes d’emploi……………………………………………….78 5. La situation de l’habitat 5.1. La répartition des logements selon le type de construction 5.2. La situation du mode d’adduction en eau potable (AEP)………………………79 5.3. L’électrification des logements ………………………………………………………80 6. Conclusion………………………………………………………………………………..81

Troisième Chapitre : Synthèse et proposition de programme d’action pour la lutte contre la désertification

I- Analyse intégrative des principaux facteurs écologiques et des indicateurs socio-économiques de la désertification

1. La population …………………………………………………………………………….82 1.2. La croissance démographique 2. Les conditions sociales 2.1. Le chômage……………………………………………………………………………83 2.2. L’analphabétisme et le manque de qualification 3. Les conséquences sur les conditions sociales 3.1. L’exode rural 3.2. Les nouveaux agriculteurs et les nouveaux éleveurs …………………………...84 3.2.1. L’augmentation de la taille du bétail 3.2.2. L’extension des cultures 3.2.3. L’exploitation des espèces utilitaires …………………………………………….85 4. La situation du milieu steppique 4.1.Le climat 4.2.La surcharge animale et le surpâturage 4.3. Les aires de parcours et les terres au repos ou en jachères 4.4. La diminution de la biodiversité ……………………………………………….…….86 5. Les conséquences sur l’écosystème steppique 5.1. Les sols 6. Le processus de désertification……………………………………………………….87

II- Proposition de programme d’actions pour la lutte contre la désertification

1. Démarche pour la lutte contre le processus de désertification …………………..88 1.1. L’amélioration des conditions de vie 1.2. Le développement des énergies renouvelables …………………………………..89 1.2.1. L’énergie solaire 1.2.2. L’énergie éolienne ………………………………………………………………….90 2. Techniques de lutte contre la désertification 2.1. Le développement et la gestion des ressources biologiques 2.1.1.La réhabilitation des parcours .…………………………………………………..91 2.1.2. Améliorer la productivité fourragère 2.2. Le développement des plantations forestières 2.3. Le développement du réseau des aires protégée…...……………………………92 Conclusion générale……………………………………………………………..93 Bibliographie………………………………………………………………………………...95 Annexes……………………………………………………………………………………..98 Introduction

En Algérie, le phénomène de désertification est une conséquence du déséquilibre de l’écosystème naturel qui touche les zones arides et semi-arides. De nombreux programmes de développement et d’aménagement des parcours steppiques ont été engagés. Les différentes actions telles les études et recherches sur les zones steppiques ont permis d’acquérir des connaissances sur les caractéristiques du milieu steppique.

La dégradation des ressources naturelles steppiques réduit la productivité biologique et rend la steppe très fragile, et la menace qui pèse sur les potentialités biologiques et écologiques est directement liée au surpâturage.

Les causes indirectes de la dégradation ont été souvent analysées. Il s’agit essentiellement de la pression croissante, de façon exponentielle, de l’homme et de ses animaux sur des écosystèmes fragiles et instables. (LE HOUEROU, 1995).

La dégradation des formations steppiques en Algérie est due à la surexploitation des terrains à parcours dont les superficies s’amenuisent suite à l’extension de la céréaliculture cette surexploitation est le fait surtout d’un surpâturage lié à l’augmentation des troupeaux en raison de la démographie croissante et l’accroissement des besoins, mais également de l’application de techniques modernes de transports des troupeaux et de l’eau et de l’utilisation des compléments de fourragers. ( AIDOUD-LOUNIS, 1997).

Le déséquilibre entre l’augmentation de la population et la capacité des milieux naturels steppiques à répondre aux besoins humains induit inéluctablement à une pression accrue sur les ressources biologiques et au déclenchement du processus du phénomène désertification, qui peut s’avérer irréversible pour certains cas de situation.

Les causes qui ont amené la dégradation doivent impérativement être interrompues, ou du moins très substantiellement mitigées, puis la gestion doit être rationalisée, sinon il ne peut y avoir de régénération ni de réhabilitation durables. ( LE HOUEROU ,1995)

L’écosystème steppique est exploité au-delà de ses possibilités et des changements s’opèrent à travers sa composition floristique et son couvert végétal, indiquant des stades de dégradation.

La désertification s’exprime au départ par la diminution de la biomasse des espèces pérennes et l’exemple le plus frappant est la diminution de l’alfa. Certaines espèces comme le sparte se trouve ainsi favorisées et risquent de supplanter à terme l’alfa. ( AIDOUD, 1994). Le projet du Gazoduc- Maghreb -Europe ( GME ) est conçu pour relier le centre serveur principal de production et de distribution de gaz en Algérie Hassii R’mel à Cordoue en Espagne, par l'intermédiaire du Maroc et du détroit du Gibraltar. La canalisation de gaz du Maghreb- Europe débute dans les gisements de gaz de Hassi R’mel et traverse l’Algérie à travers la roche dure et le désert pierreux avec des altitudes qui peuvent atteindre jusqu’à 1200m dans les montagnes de l’Atlas saharien des wilayas steppiques suivantes Laghouat, El Bayadh, Naama.

La chaire UNESCO, pour participer au développement et à l’aménagement des wilayas traversées par le gazoduc Maghreb Europe, lance différentes études et des projets de recherche, dont l’objectif est d’analyser l’apport des nouveaux facteurs du passage de Gaz de Hassi R’mel ( Laghouat ) en Europe, à travers les wilayas steppiques de l ’Algérie.

Dans ce contexte, nous avons jugé intéressant d’étudier la situation écologique des parcours steppiques d’une part , et d’analyser les indicateurs socio-économiques d’autre part, de la wilaya de Laghouat principal distributeur de gaz (Hassi R’mel) et de la wilaya de Djelfa , wilaya située à proximité de la zone de production de gaz.

Notre zone d’étude se situe dans le sud algérois et concerne les wilayas de Djelfa et de Laghouat. La wilaya de Djelfa se trouve dans la chaîne de l’Atlas saharien, en l’occurrence les monts de Ouleds Nail. La wilaya de Laghouat se situe dans le versant sud de l’Atlas saharien, sur les monts des Amours.

Il est intéressant d’étudier sur le terrain (relevés écologiques et enquêtes socio- économiques ) l’impact des nouveaux facteurs du projet Gaz-Maghreb-Europe sur les conditions de vie de la population locale et sur l’évolution de l’écosystème steppique algérois. Cependant, l’élaboration de ce travail nécessite beaucoup de moyens et de données et une étroite collaboration avec toutes les structures et les institutions locales.

En raison du temps imparti, notre étude est basée essentiellement sur l’analyse des données écologiques et socio-économiques relevées à travers une recherche bibliographique et des études faites dans les régions concernées. Sans prétendre dominer tous les aspects socio-économiques des wilayas de Djelfa et de Laghouat, le présent travail tente d’étudier les relations interactives qui existent entre les caractéristiques socio-économiques et le processus de désertification, à travers le choix de certains facteurs écologiques et les indicateurs socio- économiques qui nous ont semblé les plus significatifs. Le premier chapitre sera consacré à la description générale et à la présentation des caractéristiques écologiques de la zone d’étude du Sud algérois, en l’occurrence les wilayas de Djelfa et de Laghouat.

Le deuxième chapitre sera consacré au phénomène « désertification » dans les zones steppiques, de Djelfa et de Laghouat ; nous relaterons les causes et les conséquences de la dégradation des milieux steppiques, en faisant un essai d’analyse des principaux indicateurs socioéconomiques de la désertification.

Dans le troisième chapitre, nous essayerons de faire une analyse intégrative à partir d’une figure synthétisant les relations et les interactions qui existent entre les principaux indicateurs socio-économiques, choisis pour l’étude, et les facteurs écologiques de la désertification.

Nous terminerons ce travail par une proposition de programmes d’action, qui rentre dans le cadre de l’écodéveloppement (ou du développement durable) et pour la lutte contre la désertification.

« Le concept de l’écodéveloppement, initié par IGNACY SACHS ( 1973,France) en créant le Centre de recherche sur l’environnement et le développement, propose comment soumettre les décisions économiques internationales aux exigences primordiales et urgentes de la justice sociale et de la protection de l’environnement » ( Vertigo, la revue en sciences de l’environnement ,Vol 3, N° 3 décembre 2002).

« Historiquement, c’est la conférence sur l’environnement humain de Stockholm en 1972 et ses réunions de préparations qui marquent le début des réflexions sur le développement durable . « Nous étions alors parvenus à poser les questions du rapport entre l’environnement et le développement et avions introduit le terme d’écodéveloppment ,plus puissant que celui de développement durable » ( IGNACY SACHS ,2002 (web) .

IGNACY SACHS, en 2002 rapporte dans une conférence intitulée dix ans après RIO ,quel bilan pour le développement durable : « Le développement durable est un concept pluridimensionnelle qui met en avant les finalités sociale et éthique qui doit être soutenue par la croissance économique et c’est un processus qui doit prendre en considération les contraintes écologiques qu’impose l’environnement . Le concept du développement durable s’articule autour de la finalité social , la viabilité économique et la contrainte écologique » (web).

«Le développement durable est trop souvent réduit à sa seule dimension écologique :il s’agit pourtant d’une approche globale qui postule qu’un développement à long terme n’est viable qu’en conciliant trois aspects indissociables ; le respect de l’environnement , l’équité sociale , la rentabilité économique » (BOUREZG, 2003). Premier Chapitre Présentation de la zone d’étude I- Caractéristiques générales de la zone d’étude

1. Présentation de la zone d’étude

1.1.Situation géographique

La zone d’étude comprend deux wilayas qui sont la wilaya de Djelfa et la wilaya de Laghouat. Elles se situent dans le Sud algérois, secteur de l’Atlas saharien domaine Maurétanien d’après la carte phytogéographique de l’Algérie de MAIRE (1926).Et le secteur des Hauts plateaux sous secteur des Hauts plateaux algérois et oranais et le secteur de l’Atlas saharien sous secteur de l’Atlas saharien, domaine steppique d’après la carte de subdivisions biogéographiques en Algérie, de P. QUEZEL et S. SANTA (1962 ).

La wilaya de Djelfa se situe dans les chaînes montagneuses des Ouled Nail. Elle s’étend sur une superficie de 32.800 km2.Elle est limitée au Nord par la wilaya de ,au Sud par les wilayas de Ghardaïa et Ouargla ,à l’Est par les wilayas de M’sila et Biskra et enfin à l’Ouest par Tiaret et de Laghouat.

La wilaya de Laghouat s’étend sur une superficie de 250 5200 ha. Elles sont limitées au Nord par la wilaya de Tiaret, au Sud par la wilaya de Ghardaïa, à l’Est par la wilaya de Djelfa et à l’Ouest par la wilaya d’El Bayadh.

Deux principales régions naturelles caractérisent la région d’étude :

-Une zone plane localisée dans Les Hautes plaines steppiques ; Elles sont comprises entre la limite méridionale des chaînes telliennes et la limite de la céréaliculture.Cette zone est percée de la dépression des chotts Zahrez Gharbi et Zahrez chergui.

-Une chaîne montagneuse, l’Atlas saharien qui comprend les monts de Ouled Nail et les monts des Amours.

-Une grande superficie de la limite septentrionale du Sahara .

1.2. Situation administrative

La wilaya Djelfa a été érigée en wilaya en 1974. Djelfa est étendue sur 36 communes et 12 daira, (annexes). La wilaya de Laghouat est étendue sur 24 communes (annexes).

La situation des deux wilayas leur confère une place privilégiée dans les relations Nord – Sud du pays. En effet elles sont traversées par les RN 1 qui sont considéré comme un des axes principaux du désenclavement du grand Sud.

-1- N Fig 1 : Situation géographique de la zone d’étude

S

Carte administrative de l’Algérie Echelle :1/2.3000.000 Wilaya de Djelfa : 36 Communes et 12 Dairas Wilaya de Laghouat : 24 Communes et 10 Dairas Limites wilayas …………….. Limites Communes …………. Chef lieu de Wilaya ………… II- Caractéristiques écologiques de la zone d’étude

1. Le cadre géomorphologique

La géomorphologie est considérée comme l’expression synthétique de l’interaction des facteurs climatiques et géologiques.

D’après les travaux de BELLOUAM et al (1975), BERAUD FAYEDE et al (1975) ;ESTORGES (1959,1961,1965), MAHROUR ( 1965), TRICART (1969) cité par kADI HANIFI (1998) et les travaux de POUGET (1980).

On distingue les principales unités géomorphologiques suivantes : - les reliefs - les surfaces plus ou moins planes - les dépressions - les formes d’accumulation éolienne

1.1. Les reliefs

Ce sont des formes structurales liées à la tectonique, à la lithologie et à l’érosion. Nous distinguons trois types de modelés selon la nature lithologique :

-A dominance de roches dures, calcaires durs et grés -A dominance de roches tendres, marnes et marno-calcaires -A alternance de roches dures et de roches tendres

Les reliefs massifs sont formés de roches dures (calcaires, calcaires dolomitiques et grès). La pente des versants est généralement forte. Ils constituent les Djebels traversant les Hautes plaines steppiques ou bordant l’Atlas saharien au Nord et au Sud. Les reliefs en collines dans les zones steppiques sont fossilisés par une croûte calcaire. Les reliefs monoclinaux sont formés de roches dures qui s’alignent dans le sens général de l’Atlas saharien.

1.2. Les surfaces plus ou moins planes

On distingue les cônes de piémont, les glacis, les terrasses et les chenaux d’oueds alluvionnés. Les cônes de piémont se situent en bordure de reliefs ; il s’agit de matériaux détritiques hétérométriques très grossiers (graviers, cailloux et blocs anguleux ) dans une matrice fine. L’accumulation calcaire se fait en croûte encroûtement, amas et nodules. Les glacis du quaternaire ancien correspondant à la haute surface moulouyenne Ils se caractérisent par des sols à croûte calcaire importante. Les glacis du quaternaire moyen se sont développés après les mouvements post-villafranchiens. Les glacis du quaternaire récent et actuel sont composés d’un matériau essentiellement alluvial. L’accumulation calcaire se fait en amas ou nodules, parfois encroûtement plus rarement en croûte.

-2- Les formes alluviales, ce sont des formations du quaternaire récent et actuel Ils représentent les fonds plats des oueds. Au niveau des zones d’épandage, l’étalement des eaux de crue à l’occasion des averses brutales, permet le dépôt d’un matériau alluvial. Ces formes représentent les zones steppiques favorables à la culture, par la profondeur des sols, leur capacité de rétention et surtout par les apports d'eau.

1.3. Les dépressions

Après leur concentration sur les versants, les eaux de ruissellement empruntent les chenaux d’oueds, s’étalent parfois dans les zones d’épandage et s’accumulent finalement dans les dépressions endoréiques. On distingue les dépressions salées chotts et sebkhas et les dayas. Les chotts et les sebkhas se forment en période pluvieuse. Il se forme de véritables lacs et l’eau s’évaporent peu à peu et laisse place à des dépôts de sel très important. Les eaux de ruissellement s’accumulent dans ces dépressions fermées (dayas) et sont utilisées par une végétation adaptées à la texture du sol telles que le pistachier de l’Atlas et le ziziphus. Les dayas sont le plus souvent cultivées (céréales).

1.4. Les formes d’accumulation éolienne

- Le voile sableux se présente sous forme de dépôts sableux discontinus peu épais et plus ou moins mobiles dans différentes situations morphologiques (versants ou glacis). - Les placages sableux sont situés principalement sur les versants et les piedmonts ; L’accumulation de sable y est plus importante. - Les nebkhas pièges ; le sable est piégé par un obstacle de petite dimension (touffe de végétation, bloc rocheux ).Le plus souvent elles sont groupées en champ de nebkhas .La touffe d’alfa est un exemple de nebkha piège. - Les micros dunes sont des accumulations de sable permettant le développement de psammophytes vivaces. La plante vit sur le sable tout en devenant un obstacle.

2. Le cadre géologique

La description géologique est tirée des travaux de POUGET, (1980) et de KADI HANIFI, (1998). Les chaînes montagneuses de l’Atlas saharien présentent jusqu’au chaînes montagneuses des Aures une réelle unité : les monts des Ksours, du Djebel Amour, des Ouleds Nails et du Mzab se décomposent en chaînons dissymétriques isolés orientés Sud-Ouest Nord-Est avec un versant terminé par une falaise calcaire ou gréseuse. Ils sont formés d’anciens anticlinaux ou synclinaux de structure simple, n’ayant subi que la phase de plissement de l’Eocène, puis le soulèvement d’ensemble du Pliocène supérieur.

-3- Le noyau des anticlinaux a été défoncé et ridé ; les montagnes « en fond de bateau » sont des synclinaux perchés tel que le Djebel Milok à l’ouest de Laghouat.

De l’Ouest vers l’Est, les sédiments sont plus jeunes et les plis sont moins accentués. Les anticlinaux de calcaires, liasique et jurassique peu érodés à l’Ouest sont séparé par des synclinaux de grés principalement albiens qui s’élargissent vers l’Est. Dans le Djebel Amour, ces dispositions sont nettes et donnent des cuvettes telles que celle d’Aflou ou des plateaux. Au-delà de Zenina, se trouvent quelques larges plaines synclinales bourrées d’alluvions, comme celle de Djelfa ou des pentes caillouteuses faiblement inclinées.Les pointements diapyrs de Trias sont fréquents dans l’Atlas saharien : les plus importants sont le Kef El Melah entre El Bayad et Laghouat, et le rocher de sel de Djelfa. L’Atlas saharien, de structure relativement simple présente dans sa partie Ouest un faciès gréseux, gréseux calcaires et parfois calcaire dolomitique alors que dans sa partie Est son faciès est surtout calcaire ou calcaro-marneux.

3. Le cadre pédologique

A partir des travaux de POUGET (1980) dans le Sud algérois et de KADI HANIFI (1998) , nous avons distingué les différents types de sol existant dans la région étudiée :

-Les sols rouge fersiallitique méditerranéen .La végétation est représentée par les formations préforestières dans l’Atlas saharien (Djebel Gourou).

-Les sols mélanisés .On les distingue dans les piémonts Nord de l’Atlas saharien

-Les sols calcimagnésiques .Ces sols se développent sous forêts de pin d’Alep dans les monts du Senalba. Les sols bruns calcaires se développent sous matorrals.Les sols bruns calcaires à accumulation calcaires se développent sous steppe à alfa en bon état ou dégradée.

-Les sols peu évolués. La matière organique est peu abondante. Sols peu évoluées d’érosion et les sols peu évolués d’apport ( éolien , colluvial, alluvial).

- Les sols halomorphes. Ils se caractérisent par la répartition de la salure dans le profil, de la présence de gypse.

-4- 4. Le cadre hydrographique

Le réseau hydrographique se partage entre le piémont Nord Oued Touil, bassin des Zahrez est le piémont Sud dont la quasi-totalité est drainée par une série d’oueds affluents de l’Oued Djedi qui longeant la bordure Sud atlasique va déverser ses eaux de crue au Sud de Biskra dans le chott Melrhir. Selon les sources de l’ANRH :

« Le bassin hydrographique du Chott Melhrir s’étend sur 8 wilayas (Biskra, Tébessa, Khenchela, Laghouat, Batna, M’sila, Djelfa et El Oued) regroupées en 110 communes pour une population de 1 522 732 habitants. Le bassin n’a pas une forme unique, mais il se compose de 30 sous bassins.

Le Chott El Melhrir est un des grands bassins versants de l’Algérie. Il occupe une surface de 68 750 km2, il se distingue par un important cours d’eau, qui est celui de Oued Djedi. Ce cours d’eau temporaire a de nombreux affluents, qui drainent de grands espaces et dont les crues violentes sont parfois dévastatrices. Les crues enregistrées au niveau de la station de contrôle à son exutoire à M’lili témoignent de l’ampleur des dégâts qu’il a causé à l’aval.

Dans cette région, notamment à Tolga où on enregistre une forte pression sur les ressources en eau avec des prélèvements dix fois supérieure à la recharge. Le rabattement de la nappe du Continental Intercalaire a déjà dépassé les 80 m. Ce processus s’amplifiera si l’on envisage de l’exploiter encore plus intensément. On peut dire que cette région est déjà en situation de risque et ce, compte tenu de la très forte pression sur la ressource hydrique.

Il y a vraisemblablement des dispositions très particulières à envisager dans cette région, à savoir : la réutilisation des eaux usées, la rationalisation des techniques d’irrigation pour une meilleure économie de l’eau, le développement des captages des eaux de surface et la réduction des prélèvements aussi bien agricole qu’urbain.

Pour les Dayas, les ressources en eau, d’origine souterraine (Miopliocène et Continental Intercalaire), présentent des coûts de mobilisation élevés ( profondeur de fonçage des forages relativement importante). Les eaux de surface constituent la principale ressource en eau, qui est exploitée par la céréaliculture. Les Ksours ne présentent pas de ressources notables en eau souterraines».

Le réseau hydrographique dans le Sud algérois est de faible vitalité, il s’organise en système endoreique. Les Hautes plaines steppiques sont drainées en grande partie par Oued Touil qui les traverse prenant naissance dans le Djebel Amour.

Les nappes les importantes dans la wilaya de Djelfa sont : -la nappe de Ain Ouessara ; les potentialités sont de l’ordre de 39hm3/an. -La nappe des Zahrez ; Les potentialités sont de l’ordre de 70hm3/an. -Le synclinal de Djelfa ; les potentialités sont de l’ordre de 30hm3/an.

-5- 5. Le cadre climatique et bioclimatique

5.1. Source des données météorologiques

Cette partie est consacrée à l’analyse des caractéristiques des principales variables climatiques. Les températures et les précipitations représentent les données les plus importantes et les plus influentes sur la végétation. L ’étude des éléments climatiques se veut sur trois périodes distinctes : 1913-1938, 1950-1970 et 1970-2001.Cependant, nous avons jugé utile d’utiliser des données d’autres périodes et cela suivant la disponibilité des informations.Les données climatiques utilisées sont extraites de SELTZER (1946), de l’ENEMA (in, DJEBAILI, 1978) et de l’ONM (2001). Les stations météorologiques prises en considération ont été choisies en tenant compte de la zone d’étude, les wilayas de Laghouat et de Djelfa. Les stations retenues sont regroupées sur le tableau 1 suivant :

Tableau 1 : Stations météorologiques

Stations Longitude Latitude Altitude Période Djelfa 03° 23’ E 34° 20’ N 1180 1913-1938 SELTZER 1926-1950 ENEMA 1952-1970 ENEMA 1952-1962 ENEMA 1971-2001 ONM Laghouat 02° 56’E 33° 46’ N 762m 1913-1938 SELTZER 1926-1950 ENEMA 1958-1968 ENEMA 1967-2000 ONM 1991-2000 ONM Aflou 02° 06’E 34° 07’ N 1425m 1913-1938 SELTZER 1952-1970 ENEMA Tadjmout 02° 31’E 33° 53’ N 898m 1913-1938 SELTZER 1967-2000 ONM 1991-2000 ONM 02° 59’ E 34° 17’ N 1036m 1913-1938 SELTZER 1926-1950 ENEMA 1949-1968 ENEMA 1967-2000 ONM 1991-2000 ONM Ain El Gotia 02° 48’ E 34° 34’N 1350m 1913-1938 SELTZER El Houita 02° 27’04’’E 33° 39’18’’N 900m 1967-2000 ONM 1991-2000 ONM Messaad 03° 29’42‘’E 34)09’52’’N 780m 1967-2000 ONM 1991-2000 ONM

-6- Les données fournies par SELTZER pour la période 1913-1938 sont les plus complètes et se répartissent sur une durée de 25 ans ce qui est appréciable pour une étude et une synthèse climatique.Les données des périodes 1926-1950,1949- 1968,1958-1968 et 1952-1970 ne renseignent que sur les pluviosités moyennes mensuelles et annuelles sauf pour la station de Laghouat ou les données des températures sont disponibles pour la période de 1926-1950.Les dernières périodes en l’occurrence 1967-2001 la pluviosité et les températures sont disponibles pour la station de Djelfa et seules les températures sont disponibles pour la période 1991- 2000 pour les autres stations.

5.2. Les précipitations

5.2.1. Les précipitations moyennes annuelles

Tableau 2 : Pluviosité moyenne annuelle des différentes stations

Stations Période Précipitations Durée moyennes annuelles Djelfa 1913-1938 308 mm 25ans 1926-1950 329.20 mm 24ans 1952-1970 319.9 mm 18ans 1971-2001 325.1 mm 30ans Laghouat 1913-1938 167mm 25ans 1926-1950 171.50 mm 24ans 1958-1968 174.5mm 10ans 1967-2000 119.37 33ans Aflou 1913-1938 342mm 25ans 1952-1970 376.5mm 18ans Tadjmout 1913-1938 172mm 25ans 1967-2000 132.6mm 33ans Tadmit 1913-1938 260mm 25ans 1926-1950 237.90mm 19ans 1949-1968 246.5mm 19ans 1967-2000 242.3 mm 33ans Ain El Gotia 1913-1938 363mm 25ans El Houita 1967-2000 111mm 33ans Messaad 1967-2000 123.3mm 33ans

Dans une première étape nous comparons les données des pluviosités moyennes annuelles entre les différentes périodes pour chacune des stations. Dans une seconde étape nous comparons les pluviosités moyennes annuelles des stations qui ont les valeurs pour les mêmes périodes.

-7- Le tableau 2 des précipitations moyennes annuelles pour chaque station fait ressortir les états suivants :

La station de Djelfa, en tenant compte des 4 périodes, présente une pluviosité moyenne annuelle qui varie de 308 mm pour la période 1913-1938 à 329.20 mm pour la période 1926-1950. Nous remarquons que d’une manière générale les précipitations moyennes annuelles pour les périodes considérées n’ont pas de différences significatives. Pour la station de Laghouat, la période la plus humide est celle de 1958 à 1968, la pluviosité moyenne annuelle étant de 174.5 mm et la période la plus sèche est la période 1967-2000 avec une pluviosité de 119.37 mm.

Pour la station d’Aflou, 2 périodes sont représentées 1913-1938 et 1952-1970 et les précipitations moyennes annuelles sont respectivement de 342 mm et 376.5 mm.

Pour la station de Tadjmout, la première période 1913-1938 a été la plus arrosée, on note 172 mm par rapport à la période 1967-2000 ou les précipitations moyennes annuelles sont de 132.6 mm.

La station de Tadmit, montre que la pluviosité moyenne annuelle varie de 237.90 mm à 260 mm et ce suivant les 4 périodes considérées. Nous remarquons que les valeurs des pluviosités ne présentent pas de différence significative.

Pour la station de Ain El Gotia, les précipitations moyennes annuelles sont de 363 mm pour la période 1913 à 1938.

Pour les stations de El Houita et de Messaad les précipitations moyennes annuelles sont respectivement de 111 mm et 123.3 mm pour la période 1967-2000.

Si nous considérons les valeurs des précipitations moyennes annuelles des stations retenues, pendant les mêmes périodes nous remarquons que (tableau 3):

La station de Djelfa, d’Aflou, de Ain El Gotia et de Tadmit sont les plus humides avec respectivement 308 mm, 376.5 mm, 363 mm et 260 mm, pour la période 1913-1938. Pour la même période, Laghouat et Tadjmout enregistrent une pluviosité moyenne annuelle de 167 mm et de 172 mm.

Pour les périodes 1926-1950, Djelfa et Tadmit enregistrent respectivement une pluviosité moyenne annuelle de 329.20 mm et 237.90mm, alors que la station de Laghouat enregistre 171.5mm.

-8- Tableau 3 : Pluviosité moyenne annuelle

Périodes Stations Précipitations moyennes annuelles 1913-1938 Djelfa 308mm Aflou 342mm Ain El Gotia 363mm Tadmit 260mm Tadjmout 172mm Laghouat 167mm 1926-1950 Djelfa 329.20mm Tadmit 237.90mm Laghouat 171.50mm 1958-1968 Laghouat 174.5mm 1949-1968 Tadmit 246.5mm 1952-1970 Aflou 376.5mm Djelfa 319.9mm 1971-2001 Djelfa 325.1mm 1967-2000 Tadmit 242.3mm Tadjmout 132.6mm Laghouat 119.37mm El Houita 111mm Messaad 123.3mm

Pour la période 1958-1968, la station de Laghouat enregistre une pluviosité moyenne annuelle de 174.5mm. et pour presque la même période, 1949-1968 la station de Tadmit est plus arrosée,elle enregistre 246.5 mm.

Pour la période 1952-1970, les stations de Djelfa et d’Aflou enregistrent respectivement une pluviosité moyenne annuelle de 319.9mm et 376.5mm.

La période 1971-2001,montre que la station de Djelfa est bien arrosée,la pluviosité moyenne annuelle est de 325.1mm.

La période 1967-2000 montre que la station de Tadmit est la plus humide, elle enregistre une pluviosité moyenne annuelle 242.3 mm par rapport à celle de Laghouat 119.37 mm, Tadjmout 132.6 mm, El Houita 111 mm et Messaad 123.3 mm. Un gradient altitudinal pluviométrique intervient dans la répartition des précipitations. En effet, nous remarquons que pour les stations situées à plus de 1000 m d’altitude telles les stations de Djelfa, d’Aflou, de Tadmit et de Ain El Gotia, les précipitations moyennes annuelles varient de 237.90 mm à 376.5 mm. Alors que pour les stations situées à moins de 1000 m d’altitude telles Laghouat, Tadjmout, El Houita et Messaad, les précipitations moyennes annuelles sont moins importantes et varient de 111 mm à 171.5 mm.

-9- 5.2.2. Les précipitations moyennes mensuelles

Nous savons que la répartition des pluies est plus importante que la quantité annuelle des précipitations. En effet,pour la végétation l’eau utile est celle qui est disponible durant le cycle de son développement .

Le tableau 4, des précipitations moyennes mensuelles établis pour les stations considérées, fait ressortir la tendance suivante :

La zone d’étude est caractérisée par des précipitations mensuelles très variables et irrégulières. Le mois de Juillet qui correspondent au début de la période estivale, enregistre la plus faible pluviométrie et ce pour toutes les stations et durant toutes les périodes.

Si nous considérons le maximum de pluies suivant les périodes de référence pour chaque station nous remarquons que :

Pour la période 1913-1938 le maximum de pluviosité est de 35 mm au mois de mai et de décembre et janvier et novembre il est de 34mm pour la station de Djelfa. Il est de 46 mm au mois de novembre à Ain El Gotia et de 45 mm au mois d ’ octobre à la station d’Aflou. Il est de 23 mm au mois de septembre à la station de Laghouat et de 23 mm a Tadjmout au mois de d’octobre.

Pour la période 1926-1950, le maximum de pluviosité enregistré est de 41.5 mm au mois de décembre pour la station de Djelfa. Laghouat a un maximum de pluie le mois de septembre, il est de 24 mm. Tadmit enregistre un maximum de pluie de 28.5 mm au mois de mai.

Pour la période 1958-1968, le maximum des précipitations pour les stations de Djelfa et de Laghouat sont respectivement de 40.7 mm au mois d ’avril et de 32 mm au mois de décembre.

Pour la période 1971-2000, la station de Djelfa enregistre un maximum de pluie le mois de mars il est de 35.4 mm.

Pour la période 1967-2000 le maximum de pluie est enregistré le mois de septembre pour les stations suivantes Laghouat, Tadjmout, Houita, et Messaad ,il varie de 19.2 mm à 24.36 mm .Pour la station de Tadmit le maximum de pluie est de 28.5 mm au mois de mai.

-10-

Tableau 4 : Précipitations moyennes mensuelles

Stations Période J F M A M JJ AS O N D Djelfa 1913-1938 34 28 29 21 35 22 6 10 31 23 34 35 1926-1950 32.60 28.62 27.82 34.10 37.22 14.50 7.21 12.30 37.10 27.30 29 41.50 1952-1970 35.70 2.60 8.20 40.70 9.90 21.60 4.50 25.10 38.60 35.40 17.90 23.30 1971-2001 33.80 32.80 35.40 29.30 32.30 21.90 8.50 16.90 32.10 26.60 33.20 27.40 Laghouat 1913-1938 12 12 16 12 19 12 5 7 23 17 18 11 1926-1950 11.20 10.51 11.51 12.50 17 10.30 4.60 11.70 24 18.70 13.10 19.40 1958-1968 29 6 4 8 20 12 5.50 6.50 18.50 12.50 10.50 32 1967-2000 12.37 9.64 11.50 9.05 8.22 6.40 2.71 5.12 23.30 13.85 8.87 8.56 Aflou 1913-1938 31 33 38 32 28 28 9 11 24 45 30 33 1952-1970 45.30 27.70 30.80 45.90 39.90 25.30 7.90 17 35.60 30.50 25.60 37 Tadjmout 1913-1938 10 14 17 9 14 19 4 9 19 23 18 16 1967-2000 19.64 15.60 11.70 6.84 9.29 5.63 4.19 6.03 24.36 14.35 7.32 7.25

Ain el gotia 1913-1938 38 25 40 28 42 28 8 13 28 31 46 36 Tadmit 1926-1950 11.30 12.20 14.40 23.70 28.50 23.60 10.45 15.40 27.90 22.10 23.80 24.90 1949-1968 25 14.50 19.50 22 31.50 20 13.65 12.50 35 27.50 11.50 22.50 1967-2000 17.96 24.69 23.26 27.71 12.37 4.03 6 32.21 26.86 19.84 19.84 21.27

Houita 1967-2000 11.06 13.63 13.32 9.74 8.17 3.49 3.28 3.81 19.28 11.17 5.56 6.20 1967-2000 10.45 11.76 12.63 10.68 10.30 5.04 4.47 7.52 21.37 11.27 9.81 7.94 Messad

-11- 5.2.3. Les régimes saisonniers

Tableau 5 : Les régimes saisonniers

Stations Période A H PE Régimes saisonniers Djelfa 1913-1938 88 97 85 38 HAPE 1926-1950 93.4 102.7 99.1 34.01 HPAE 1952-1970 91.9 81.6 98.8 51.2 PAHE 1971-2001 91.9 94 97 47.3 PHAE Aflou 1913-1938 99 97 98 48 APHE 1952-1970 91.7 110 116.6 50.2 PHAE Laghouat 1913-1938 58 35 47 24 APHE 1926-1950 55.8 41.1 41 26.6 AHPE 1958-1968 30.5 77 42 24 HPAE 1967-2000 45.75 30.57 28.77 14.23 AHPE Tadjmout 1913-1938 60 40 40 32 AHPE 1967-2000 46.03 42.75 27.84 15.85 AHPE Ain El Gotia 1913-1938 105 99 110 49 PAHE El Houita 1967-2000 36.01 30.89 31.23 10.81 APHE Tadmit 1926-1950 73.8 48.4 66.6 49.4 APEH 1967-2000 78.8 57.58 75.65 30.05 APHE

Messaad 1967-2000 42.45 30.15 33.79 17.03 APHE

A : Automne ( Septembre +Octobre+Novembre) H :Hiver (Décembre+Janvier+Mai ) P : Printemps (Mars+Avril+Mai) E : Eté ( Juin+Juillet+Août )

Nous pouvons remarquer que pour la station de Djelfa,le maximum de pluies se situe en hiver ,pour les périodes de 1913à1938 et de 1926 à1950 ; Pour les périodes de 1952à1970 et de 1971à 2000, le maximum se situe au printemps.

Pour la station d’Aflou ,nous notons un maximum de précipitations en automne (période 1913-1938) et un maximum au printemps (période 1952-1970).

Pour la station de Laghouat,le maximum des pluies tombe en automne (périodes de 1913 à 1938 et 1926 à 1950 et 1967à2000 ou alors en hiver (période 1958-1968).

-12- La station de Tadjmout quant à elle accuse des pluies maximales pendant la période d’automne,pour les données fournies de 1913à1938 et de 1967à2000. Pour la station de Ain El Gotia le maximum des précipitations se situe au printemps (période 1913-1938).

La station El Houita accuse son maximum de pluies en automne pour les données de 1967à2000.Pour les périodes 1926à1950 et 1967à2000,Tadmit a ses pluies maximales en automne ;Quant à Messaad, ce sont les pluies d’automne qui sont maximales.

Nous pouvons dire que pour la plupart des stations, le maximum des précipitations a lieu en automne, sauf pour la station de Djelfa ou les précipitations sont au maximum en hiver et au printemps. Elle enregistre 102.7 mm pour la période 1926- 1950 et 98.8 mm pour la période 1952-1970. De même pour la station d’Aflou ou le maximum des précipitations est de 116.6 mm au printemps et ce pour la période 1952-1970.Ainsi que Laghouat qui accuse un maximum de 77mm en hiver pour la période 1958 à 1968.

5.2.4. La continentalité pluviale

La continentalité pluviale, représentée par le coefficient ‘’ C’’ est déterminée comme étant le rapport de la somme des précipitations des 6 mois les plus chauds (PI) et de la somme des précipitations des 6 mois les plus froids ( PII ), ANGOT,1928 ; GOUTAGNE,1954 ( in SADKI, 1988).

C=PI PII

Le coefficient ‘’C’’ associé à l’ indice de continentalité thermique ‘’K’’, défini par DAGET, (1977) est une valeur commode pour la recherche de la continentalité (in SADKI, 1988 ). Pour l’ensemble des stations de référence, les 6 mois les plus chauds s’étendent de Mai en Octobre, les 6 mois les plus froids de Novembre à Avril.

-13- Tableau 6 : La continentalité pluviale ‘’C’’

Stations Période PI M JJ AS O C PII ND J F M A 1913-1938 35 22 6 10 31 23 0.70 Djelfa 34 35 34 28 29 21 1971-2000 32.3 21.9 8.5 16.9 32.1 26.6 0.72 33.2 27.4 33.8 32.8 35.4 29.3 1913-1938 19 12 5 7 23 17 1.02 18 11 12 12 16 12 Laghouat 1926-1950 17 10.3 4.6 11.7 24 18.7 1.10 13.1 19.4 11.2 10.5 11.5 12.5

1958-1968 20 12 5.5 6.5 18.5 12.5 0.6 10.5 32 29 16 14 8 Aflou 1913-1938 28 28 9 11 24 45 0.77 30 33 31 33 38 22 Ain El 1913-1938 42 28 8 13 28 31 0.70 Gotia 46 36 38 25 40 28

5.3. Les températures

5.3.1. Températures moyennes mensuelles et annuelles

Au même titre que les précipitations, les températures représentent un facteur déterminant pour les végétaux. En effet, elles conditionnent la répartition des espèces végétales.

-14- 5.3.1.1. La moyenne des températures maximales du mois le plus chaud ‘’M’’

La caractérisation de la température se fait à partir de la moyenne mensuelle des minima ( m ), de la moyenne mensuelle des maxima (M), ainsi que de l’amplitude thermique ( M – m).

Le tableau 8 des températures moyennes maximale montre que : Pour toutes les stations considérées et pour toutes les périodes, la moyenne des maxima du mois le plus chaud correspond au mois de Juillet, et varie de 33° c pour la station d’Aflou (1913-1938 ) à 36°c pour la station de Laghouat (1913-1938), à l’exception de deux stations ou le maxima est le mois d ‘Août avec 36.80° c (1991- 2000) à EL Houita et 36.20°c à Tadjmout (1991-2000).

Par ailleurs , la moyenne des températures maximales du mois le plus chaud ‘’M’’ pour la station de Djelfa varie de 33.5°c (1913-1938) à 33.8°c (1971-2001) et pour la station de Laghouat il varie 36°c (1913-1938) à 36.6°c (1926-1950) et 38.42°c (1991-2000).

5.3.1.2. La moyenne des températures minimales du mois le plus froid ‘’ m ‘’

La moyenne des minima du mois le plus froid correspond au mois de Janvier pour toutes les stations et pour toutes les périodes retenues. Elle varie de –0.9°c (1913- 1938) station El Gotia à 2.3°c (1913-1938) station de Laghouat, à l’exception de la station d’Aflou qui enregistre une température moyenne minimale de –1.3°c (1913- 1938). Par ailleurs nous remarquons que la moyenne des températures minimales du mois le plus froid ‘’m’’ pour la station de Djelfa , varie de –0.8°c (1913-1938) à 1°c ( 1971- 2001) et pour la station de Laghouat , il varie de 2.3°c (1913-1938) ,1.90°c (1926- 1950) et 2.25°c (1991-2000).

5.3.2. La continentalité thermique.

Initialement établie par GORCZYNSKI (1920)et CONRAD ( 1946), in SADKI ( 1988) la continentalité thermique est exprimée par l’indice ‘’ K ‘’. Ce dernier est modifié par DAGET (1977) qui y associe le critère altitudinal et la formule est la suivante :

K’= 1.7 A -14 sin (X + 10+9h ) où :

A= Amplitude thermique moyenne annuelle en degré celsius X= Latitude en degré d’arc h= Altitude en kilomètres.

-15-

Tableau 7 : Températures moyennes mensuelles et annuelles

Stations Période J F M A M JJ AS O ND Année Djelfa 1913-1938 4.25 5.55 8.20 11.40 15.60 20.30 24.30 23.95 19.80 13.65 8.65 4.85 13.35 1952-1962 4.50 5.70 8.10 11 15.50 21.20 25.40 24.30 18.80 13.20 8.20 5.25 14.27 1971-2001 5 6.30 8.60 11.60 16.70 22.20 25.90 25.20 20.60 14.50 9.20 6 14.40

Laghouat 1913-1938 7.40 9.35 12.45 16.19 19.70 24.95 28.60 27.80 23.40 17.80 11.40 8.25 17.25 1926-1950 3.80 5.60 9 13.30 11.70 23 25 24.50 21.60 15.60 9.20 4.10 13.9 1958-1968 8.10 10.30 14 17.40 22.80 26.60 31.20 30.70 24.70 19.50 13.4 9.10 18.98 1991-2000 8.19 9.67 13.28 16.33 22.18 28.51 30.82 30.63 24.89 19.20 13 9.33

Aflou 1913-1938 4.30 3.60 8.30 10.85 15.70 20.40 24.05 23.95 19.05 13.95 8.35 4.80 13.10

Ain El 1913-1938 3.60 4.95 7.50 10.60 15.10 20.15 24.70 24.25 19.60 13.70 8.05 4.45 13.00 Gotia Tadmit 1991-2000 5.70 7.10 9.51 11.80 17.80 22.40 26.70 26.20 20.90 15.30 10.10 7 10.50

Messad 1991-2000 12.60 14.30 17.50 19.80 26.60 31.30 36.50 36 29.70 23.10 17.40 13.60 8.50

El Houita 1991-2000 7.50 9 12 15.40 21 26.30 28.40 29.20 23.50 17.60 9.20 8.10 17.28

Tadjmout 1991-2000 6.97 8.51 11.50 14.90 20.50 25.80 27.90 28.90 23 17.10 7.60 17.08 23.41

-16- Tableau 8 : Températures moyennes maximales ‘’M’’

Stations période J F M A M JJ AS O ND Anne Djelfa 1913-1938 9.30 11 14.30 18.70 23.40 28.50 33.50 32.90 27.50 20.10 13.80 9.80 20.20 1971-2001 9.90 11.50 14.50 18 23.60 29.50 33.80 32.90 27.50 20.50 14.40 10.80

Laghouat 1913-1938 12.50 15.10 18.40 22.80 26.20 31.80 36 35.20 30 24 16.90 13 23.50 1926-1950 13 15.40 18.70 23.10 26.70 32.80 36.60 35.60 30.30 24 17.60 13.10 23.90 1991-2000 14.12 16 19.97 23.34 29.17 34.82 38.42 37.05 31.74 25.57 19.10 15.50 25.40

Aflou 1913-1938 8.6 8.30 14.20 17.4 23.40 28.30 33 32.60 26.40 20.10 13.60 9.10 19.60

Ain El 1913-1938 8.1 10 13.20 17.40 22.40 27.80 33.40 32.70 26.80 19.90 12.80 8.80 19.40 Gotia El Houita 1991-2000 13.30 15.20 18.30 22.10 27.90 33.40 35.90 36.80 29.80 23.30 12.20 14.5 24

Tadjmout 1991-2000 12.70 14.60 17.70 21.40 27.30 32.80 35.30 36.20 29.20 22.70 17.60 13.90 23.41

Tadmit 1991-2000 10.70 12.40 15.60 17.90 24.70 29.40 34.60 34.10 27.80 21.20 15.50 11.70

Messaad 1991-2000 12.60 14.30 17.50 19.80 26.60 31.30 36.50 36 29.70 23.70 17.40 13.60

-17- Tableau 9 : Températures moyennes minimales ‘’m’’

Stations Période J F M A M JJ AS O ND Anne Djelfa 1913-1938 - 0.8 0.10 2.10 4.10 7.80 12.10 15.10 15 12.10 7.20 3.50 -0.10 6.50 1971-2001 1 1.10 2.70 5.50 9.80 14.80 17.90 17.50 13.60 8.50 3.90 1.10 8.10

Laghouat 1913-1938 2.30 3.60 6.50 9.40 13.20 18.10 21.20 20.40 16.80 11.60 5.90 3.10 11 1926-1950 1.90 2.90 5.60 8.90 12.60 17.70 20.40 20.10 16.70 11.30 5.60 3.20 10.60 1991-2000 2.25 3.35 6.58 9.31 15.20 22.2 23.22 24.21 18.03 12.83 6.84 3.10 12.26

Aflou 1913-1938 00 -1.30 2.40 4.30 8 12.50 15.10 15.30 11.70 7.80 3.10 0.50 6.60

Ain El 1913-1938 -0.90 -0.10 1.80 3.80 7.80 12.30 16 15.80 12.40 7.50 3.30 0.10 6.60 Gotia El Houita 1991-2000 1.62 2.83 6.65 8.70 14.10 19.20 21 21.90 17.20 11.90 6.21 1.70 11

Tadjmout 1991-2000 1.27 2.47 5.30 8.35 13.80 18.8 20.60 21.60 16.90 11.60 8.86 1.35 10.66

Tadmit 1991-2000 0.70 1.80 3.42 5.70 10.90 15.40 18.80 18.30 14 9.40 4.70 2.30 8.78

Messaad 1991-2000 1.64 2.72 4.50 6.80 12 16.30 19.90 18.80 15.10 10.50 5.80 3.40 9.78

-18- 5.3.3. L’Amplitude thermique

L’amplitude thermique est définie comme étant « M-m »

Tableau 10 : Amplitude thermique

Stations Période M m M-m Djelfa 1913-1938 33.5 -0.8 34.3 1971-2001 33.8 1 32.8 Laghouat 1913-1938 36. 2.3 33.7 1926-1950 36.6 1.90 34.70 1991-2000 38.42 2.25 36.17

Aflou 1913-1938 33 -1.3 34.3

Ain El Gotia 1913-1938 33.4 -0.9 34.3

Tadmit 1991-2000 34.6 0.6 33.9

El Houita 1991-2000 36.80 1.62 35.18

Tadjmout 1991-2000 36.20 1.27 34.93

L’amplitude thermique moyenne ( M - m ) des différentes stations de référence, varie de 32.8 pour la station de Djelfa (période 1971à 2001) à 36.17 pour la station de Laghouat ( période 1991-2000).

-19- Tableau 11: Continentalité thermique « k ’ »

Stations Période X h Sin(x+10+9h) AK’ Djelfa 1913-1938 34.20 1.180 0.8161 20.05 27.7595 1971-2001 20.09 27.8453

Laghouat 1913-1938 33.46 0.752 0.7703 21.2 32.7869 1926-1950 21.2 32.7869

Aflou 1913-1938 34.07 1.425 0.8419 19.75 25.8740

Ain El Gotia 1913-1938 34.34 1.350 0.833 21.1 29.0612

-20- 5.4. Autres facteurs climatiques

-La neige

La neige constitue un apport d’eau appréciable pour la végétation. En effet, le sol est imbibé progressivement grâce à l’eau de neige, aussi, le potentiel hydrique des sols augmente en fonction de la durée d’enneigement et de l’épaisseur de la neige.

Pour SELTZER, ( 1946) le nombre de jours de neige sur les sommets de l’Atlas saharien de plus de 1800 m d’altitude ne dépasse pas les 20 jours de neige par an.

Pour les piémonts de l’Atlas saharien et les Hautes plaines steppiques algéroises, l’enneigement est de 5 à 10 jours par an et l’épaisseur de la couche de neige est très mince.

-Les gelées blanches

Les gelées blanches sont très fréquentes sur les Hautes steppiques et dans l’Atlas saharien ; elles sont de 50 jours par an SELTZER, ( 1946 ) ; Les gelées constituent une contrainte pour la végétation

-Les orages

En période sèche, dans l’Atlas saharien, du mois de Mai en Septembre, les orages sont très fréquents.

-Les vents

Dans les régions arides et semi-arides, le vent est un facteur climatique qui joue un rôle dans les phénomènes d’érosion. Les vents dominants sont les vents de sable et le sirocco. Le vent de sable souffle toute l’année, mais surtout au printemps, du mois de Mai au mois de Septembre. Au contraire, le sirocco qui est un vent chaud et sec, d’origine saharienne, souffle en période estivale et atteint son maximum au mois de Juin et de Juillet.

-21- 5.5. Expressions synthétiques du climat.

Les températures et les précipitations sont les éléments enregistrés qui combinés dans des formules synthétiques nous permettent de caractériser le type de climat de la zone d ‘ étude.

5.5.1. Diagrammes ombrothermiques de BAGNOULS et GUAUSSEN (1953)

Le diagramme ombrothermique renseigne sur l’intensité et la durée de la saison sèche : Ceci en combinant sur le même graphique température et pluviosité. L’intersection des deux courbes détermine la période de sécheresse. La durée de cette dernière se lit graphiquement. Nous avons établi les diagrammes ombrothermiques des stations retenues suivant la disponibilité des données.

Tableau 12 : Périodes de sécheresse

Stations Période Périodes de sécheresse Durée Djelfa 1913-1938 Mi - Mai Mi -Octobre 5 mois 1971-2001 Mi -mai Mi - Octobre 5 mois

Laghouat 1913-1938 Janvier Décembre 12 mois 1926-1950 Mi - Février Novembre 9 mois et demi 1958-1968 Mi - Février Novembre 9 mois et demi

Aflou 1913-1938 Mai Septembre 5 mois

Ain El 1913-1938 Juin Mi -Octobre 4 mois et demi Gotia

D’après le tableau 12 ,la période de sécheresse la plus courte est de 4 mois et demi ;C’est la station de Djelfa (1913-1938 ) la saison sèche s’étale de la mi-Mai à la mi-Octobre. Et la saison sèche la plus longue est celle de la station de Laghouat qui dure pratiquement toute l’année et ceci pour la période 1913-1938.

-22- Fig 2 : Les diagrammes Ombrothermiques

T(° c) Djelfa(1913-1938) P(mm) T(° c) Djelfa (1971-2001) P(mm)

30 60 30 60 25 50 20 40 20 40 15 30 10 20 10 20 5 10 0 0 0 0 J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D

Températures Précipitations Températures Précipitations

-23- T(° c) Laghouat (1913-1938) P(mm) T(° c) Laghouat(1926-1950) P(mm)

40 80 30 60 30 60 20 40 20 40 10 20 10 20 0 0 0 0 J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D Températures Précipitations Températures Précipitations

T(° c) Laghouat(1958-1968) P(mm)

40 80 30 60 20 40 10 20 0 0 J F M A M J J A S O N D

Températures Précipitations -24- T(° c) Aflou( 1913-1938) P(mm) T(° c) Ain El Gotia P(mm)

30 60 30 60

20 40 20 40

10 20 10 20

0 0 0 0 J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D

Températures Précipitations Températures Précipitations

-25-

5.5.2. Quotient pluviothermique et climagramme d’EMBERGER (1930-1955).

Le quotient pluviothermique d’EMBERGER ‘’Q2’’ se réfère à trois facteurs climatiques principaux ;la pluviosité, la température et l’évaporation .

La formule s’établit comme suit :

Q2 = P x 1000 ( M + m ) /2 (M – m )

ou :

P = La pluviosité moyenne annuelle en mm M = La température moyenne maximale du mois le plus chaud en degrés Kelvin M = La température moyenne minimale du mois le plus froid en degrés Kelvin

EMBERGER (1930) et SAUVAGE (1963) ont établi pour la région méditerranéenne un climagramme pluviothermique où ‘’Q2’’ est placé en ordonnée et ‘’m’’ en abscisse l’intersection de ces deux données situe les stations météorologiques.L’aridité du climat s’accentue avec la diminution de la valeur du Q2.

Pour les stations retenues dans notre étude et suivant la disponibilité des données nous avons les résultats suivants :

Tableau 13 : Quotient pluviothermique d’EMBERGER

Stations Période Q2 m (°c ) Djelfa 1913-1938 31.03 -0.8 1971-2001 34.13 1

Laghouat 1913-1938 16.96 2.3 1926-1950 16.91 1.90

Aflou 1913-1938 34.51 -1.3

Ain El Gotia 1913-1938 36.58 -0.9

-26- Les stations sont situées dans le climagramme d’EMBERGER et nous avons les résultats suivants :

Pour la période 1913-1938, les stations de Djelfa, d’ Aflou et de Ain El Gotia se situent dans l’étage semi aride variante à hiver froid, alors que la station de Laghouat pour la même période se situe dans l ‘étage saharien variante à hiver frais. Pour la période 1926-1950 la station de Laghouat se situe toujours dans l’étage saharien, variante à hiver frais. Pour la période 1971-2001, la station de Djelfa se situe toujours dans l’étage semi- aride mais variante à hiver frais.

5.5.3. Expression synthétique de la continentalité.

La continentalité climatique d’une station est un caractère réalisé par la combinaison des continentalités thermique et pluviale ( DJELLOULI ,1981 in SADKI, 1988).

Les deux valeurs de continentalités ‘’ C ‘’ et ‘’ K ‘’ sont portées respectivement en ordonnée et en abscisse.

La figure n° montre que pour l’ensemble des stations de référence dont les valeurs de continentalité ont été calculées, les stations de Djelfa, d’Aflou et de Ain El Gotia présentent un climat méditerranéen semi - continental. La station de Laghouat présente quant à elle un climat méditerranéen de type continental.

5.6. Conclusion

Il nous apparaît après cette étude du bioclimat des stations de références et suivant les périodes considérées que : La station de Djelfa pour les deux périodes (1913-1938), (1971-2000),se situe dans l’étage bioclimatique semi aride mais de variante à hiver froid (-0.8°c ) elle passe à variante à hiver frais (1°c ). Nous pouvons dire que qu’il y a un léger adoucissement. La station de Laghouat est située dans l’étage bioclimatique saharien) pour les deux périodes (1913-1938) et (1926-1950) avec variante à hiver frais(2.3°c ) ,(1.9°c ) pour les deux périodes consécutifs . Pour les autres stations, le manque de données ne nous permet pas de les situées dans le climagramme . La répartition de la pluviométrie pour toutes les périodes considérées reste très variable et irrégulière. Ceci se reflète sur les régimes saisonniers qui sont différents suivant les périodes considérées . La période sèche est de 5 mois pour la station de Djelfa, pour les périodes 1913- 1938 et 1971-2001. Pour la station de Laghouat, la période sèche est de 12 mois (1913-1938) et de 9 mois et demi pour les périodes suivantes (1926-1950) ,(1958- 1968) . Le manque de données récentes concernants toutes les stations de références ne nous permet pas de caractériser la zone d’étude quant à l’évolution du climat .

-28 Fig 4 : Diagramme de l’expression synthétique de la continentalité

C : Continentalité pluviale

Climats Tropicaux

2

Climats Semi - Continentaux Climats Continentaux

+ Laghouat (1926-1950) + Laghouat (1913-1938)

1

Climats Semi Continentaux

Climats + Aflou (1913-1938) Océaniques +Ain Gotia (1913-1938)

+ Djelfa (1913-1938) ( 1991-2001) Climats Maritimes

25 50 K’ : Continentalité thermique

-29- 6. Etude de la végétation

L’étude de la végétation permet d’appréhender les conditions écologiques de la région ; elle amène à faire un diagnostic sur l’état du milieu naturel pour une éventuelle orientation des actions de protection et de conservation et de réhabilitation des ressources biologiques.

Notre étude est basée sur une recherche bibliographique concernant des études réalisées sur les Hautes plaines steppiques et l’Atlas saharien algérois par différents auteurs. L’étude de la végétation est une description des différents groupements cités par différents auteurs. Nous avons utilisé les travaux de MAIRE ( 1926), de BOUDY (1950) , de QUEZEL et SANTA ( 1962-63) , de BARRY et al (1973), des chercheurs de l’URBT* et l’USTHB* (1978), de POUGET (1980) et de DJEBAILI (1984).

6.1. Cadre phytogéographique

Selon MAIRE (1926), la région d’étude s’intègre dans les subdivisions phytogéographiques suivantes : - La région méditerranéenne - Le domaine mauritanien steppique ; subdivisée en secteurs : - Le secteur des Hauts plateaux orano-algérois - Le secteur de l’Atlas saharien Le domaine mauritanien steppique correspond à l’aire de distribution des steppes des Hauts plateaux et des forêts claires à chêne vert et à pin d’Alep de l’Atlas saharien.

D’après la carte de subdivisions biogéographiques en Algérie, de QUEZEL et SANTA (1962 -1963), la zone d’étude est située dans : -La région méditerranéenne - Le domaine steppique -Le secteur des Hauts plateaux -Le sous -secteur des Hauts plateaux algérois et oranais ( H1) -Le secteur de l’Atlas saharien -Le sous- secteur de l’Atlas saharien (AS2)

La carte internationale du tapis végétal et des conditions écologiques établies par BARRY et al, (1973) indique que la zone d’étude appartient aux subdivisions biogéographiques suivantes : - La région méditerranéenne. - La sous-région eu-méditerranéenne. - Le domaine maghrébin steppique - Le secteur des Hauts plateaux - Le sous-secteur des Hauts plateaux algéro –oranais (H1) - Le secteur de l’Atlas saharien - Le sous-secteur de L’Atlas saharien (AS2)

* URBT (Unité de Recherche sur les Ressources Biologiques Terrestres) * USTHB (Université des Sciences et Technologies Houari Boumedienne)

-30- 6.2. Les formations végétales :

Dans son ouvrage MAIRE (1926) note que l’inventaire de la végétation est un essai sur «la description des principaux climax qui existent en Algérie et ne représente en aucun cas tous les aspects de la végétation ».

Il définit le climax comme étant « un état d’équilibre qui est atteint lorsque la végétation est abandonnée à elle-même » et qui est variable en fonction des facteurs climatiques, édaphiques et biotiques.

L’analyse de sa carte phytogéographique et de la notice révèle l’existence de deux grandes formations dans l’Atlas saharien et les Hautes plaines steppiques algéroises :Ce sont les formations forestières et les formations steppiques.

Selon MAIRE (1926) « un groupement d’espèces, doué d’une certaine stabilité, possédant une composition floristique déterminée, dont les caractéristiques essentielles résultent d’une part de la fidélité des espèces au groupement d’autre part, de la valeur dynamique de ces espèces, c’est-à-dire de leur pouvoir d’occupation du sol »

Le rapport phytoécologique et pastoral de la région de Djelfa (URBT/USTHB ,1978) illustre les groupements végétaux en fonction des facteurs écologiques .Le transect choisi représente le maximum de situation reflétant la distribution de la végétation dans la wilaya de Djelfa en fonction du climat, du sol, de la géomorphologie, de la géologie et de la topographie.

Selon POUGET (1980), c’est à partir des caractéristiques édaphiques, climatiques et anthropiques du milieu que les principaux groupements végétaux ont été identifiés. Le groupement végétal est définit comme un ensemble d’espèces rencontrées dans une même station ayant les mêmes exigences écologiques.

6.2.1. Le groupement à Pinus halepensis L.

Selon MAIRE (1926), ce groupement correspond à l’association du Pinetum halepensis L. .Ce groupement est décrit comme étant bien développée dans l’Atlas saharien, dans les monts des Ouled Nail et les monts des Amours, entre 1400 et 1500 m d’altitude, zones qui sont caractérisées par une pluviosité moyenne annuelle de 350 mm et une température moyenne de 12°c .

Le pin d’Alep y est développé en futaie assez claire avec un cortège floristique très abondant constitué de strates arbustive et herbacée formées des espèces suivantes : - Quercus ilex L. - Juniperus oxycedrus L. - Juniperus phoenicea (J.turbinata) L. - Pistacia terebinthus L. - Pistacia lentiscus ( Desf.) - Rosmarinus tournefortii (de Noé) - Globularia alypum L.

-31- - Phillyrea angustifolia L. - Crataegus oxycantha L.. monogyna ssp (Jacq.) R. et Camus - Cistus clusii Dun. - Cistus villosus L. - Jasminum fruticans L. - Coronilla ssp. Pentaphylla (Desf.) ( Batt.) - Coronilla minima ssp clusii L. - Genista pseudo-pilosa ( Coss) - Genista var. capitellata ( Coss.) M. - Dorycnium ssp suffruticosum (Will.) Rouy. - Thymelaea nitida ( Desf.) - Fumana ericoides (Cav.) (Pau.) - Lonicera implexa L. - Stipa tenacissima L

Lorsqu’il se trouve en dessous d’une futaie très dense, le cortège floristique est composé de quelques buissons de Dorycnium, de Cistus, de Coronilla pentaphylla, ssp (Desf. Batt.) , d’orchidées (Aceras et Orchis) ,de liliacées ( par exemple Fritillaria sp.) ; Dans les parties basses, on peut trouver Quercus ilex L. et Pistacia atlantica (Desf.).

BOUDY (1950), décrit le groupement du Pinus halepensis L. dans la région de Djelfa. Les monts des Ouleds Nails, le Djebel Sahari Guebli, le Senalba Chergui et Senalba Guarbi sont occupés par de beaux peuplements de pin d’Alep. Dans le Djebel de Messaad et dans la forêt d’Ouarem, le pin d’Alep occupe des proportions égales en superficies avec le genévrier ; On le retrouve sous forme de bouquets dans les forêts du Djebel Amour et un peu dans le Djebel Sahari .

Le cortège floristique est le suivant :

-Phillyrea angustifolia L. -Crataegus monogyna L. -Jasminum fruticans L. -Coronilla pentaphylla (Desf.) ( Batt.) -Genista var capitellata (Coss.) M. - Genista pseudo-pilosa ( Coss.) -Thymelaea nitida (Desf.)

Le chêne vert est cité comme une espèce des formations de pin d’Alep dans les massifs de Djelfa et en taillis dégradé dans le Djebel Amour.

BARRY et al, (1973) dans leur carte du tapis végétal et des conditions écologiques, montrent les séries de végétation suivantes : La série à climax de pin d’Alep ( Pinus halepensis L. et Juniperus phoenicea L) évoluant sous une pluviosité variant entre 400 et 500 mm, et une altitude variant de 1000 à 1500 m.

-32- La série du chêne vert ( Quercus ilex L., Juniperus oxycedrus L. ) évoluant sous une pluviosité variant entre 400 et 500 mm, et une altitude de 1000 à 1500m.

La série du chêne vert et du Pin Alep (Quercus ilex L., Pinus halepensis L. , Stipa tenacissima L.). La pluviosité y varie de 400 à 500 mm et l’altitude de 1000 à 1500 m.

POUGET, (1982) décrit des groupements forestiers et de dégradation forestière qui suivent : Le groupement à Pinus halepensis L. et à Juniperus oxycedrus L. ; il correspond à une formation forestière de forêt claire à Pinus halepensis L. et Cistus villosus L. .

Le groupement de dégradation forestière (mattoral) à Juniperus phoenicea L. et Cistus libanotis L.Les mattorals sont d’origine forestière ; Ils sont formés d’arbustes et d’arbrisseaux reliques telles que :

- Juniperus oxycedrus L. - Juniperus phoenicea L. - Quercus ilex L. - Pistacia therebinthus L. - Pistacia atlantica ( Desf.) - Cistus villosus L. - Cistus salvifolius L. - Cistus libanotis L. - Rosmarinus tournefortii ( de Noé) - Stipa tenacissima L.

Les matorrals correspondent à une phase de transition dans les séries de dégradation entre les forêts de pin d’Alep et les steppes à alfa.

Le groupement steppique à Launaea acanthoclada M. et Stipa tenacissima L.. (steppe à alfa ).

Des groupements à Pinus halepensis L. et Quercus ilex L. sont aussi rapportés par DJEBAILI (1984).

Le rapport phytoécologique et pastoral de la région de djelfa (URBT/USTHB, 1978) décrit les groupements Pinus halepensis L. et leurs faciès de dégradation en fonction des facteurs écologiques.

Les groupements forestiers de la wilaya de Djelfa se cantonnent sur les monts des Ouleds Nails qui constituent la partie centrale de l’Atlas saharien .Les principaux peuplements forestiers sont situés sur les djebels Senalba, Djellali el gharbi, Sahari el guebli et Sfoi. Tous ces peuplements forestiers se trouvent entre 1000 et 1400 m d’altitude et couvrent environ une superficie de 200.000 ha. Nous distinguons trois grands types de formations forestières : les forêts de pin d’Alep, les matorrals hauts et les matorrals bas.

-33- Les forêts de pin d’Alep se cantonnent sur les mi versants et les bas versants .La hauteur des arbres est supérieure à 7 m et peut atteindre dans les conditions optimales 16 m .

Deux types de faciès à Pinus halepensis L. Peuvent être reconnus ; le faciès à Pinus halepensis L. , Quercus ilex L. , Juniperus phoenicea (Juniperus turbinata ) L. et Stipa tenacissima L. et le faciès à Pinus halepensis L., Juniperus phoenicea L. et Stipa tenacissima L.

Le faciès à Pinus halepensis L. , Quercus ilex L. , Juniperus phoenicea (Juniperus turbinata ) L. et Stipa tenacissima L. est bien représenté dans les monts de Senalba El chergui ,Senalba El gharbi, Sahary El guebli , Dir - ben chebkha ,Teniet El figuène , Takouka messaène, Bederma et Sfoi.Ce faciès est soumis à une forte action anthropozoique .

Sa composition floristique est représentée par la liste des espèces végétales suivantes :

- Pinus halepensis L. - Juniperus oxycedrus L. - Quercus ilex L. - Stipa tenacissima L. - Cynosurus echinatus L. - Poa bulbosa L. - Helianthemum cinereum ssp rubellum ( Presl.) M. - Cistus libanotis L. - Dactylis glomerata L. - Sisymbrium reboudianum Verlot - Xeranthemum inapertum (L.) Mill. - Alyssum alpestre L. - Filago spathulata Presl. - Centaurea pomeliana Batt. - Alyssum scutigerum Dur. - Thymus algeriensis B. et R. - Pulicaria odora (L.) Rchb. - Echinaria capitata (L.) Desf. - Alyssum granatense B. et R. - Micropus bombycinus Lag. synonyme ( Bombycilaena discolor ) - Bromus rubens L. - Eruca vesicaria (L.) Car. - Catananche caerulea L. - Papaver hybridum L. - Dorycnium pentaphyllum suffruticosum (Will.) Rouy. - Atractylis carduus (Forsk.) Christ. - Leuzea conifera (L.) DC. - Jurinea humilis DC. - Astragalus incanus L.

-34- - Leontodon hispidulus (Del.) Boiss. - Ononis Natrix ssp polyclada (Murb.) Sirj. - Alyssum macrocalyx Coss. et Dur. - Minuartia campestris L.

Dans cette composition floristique apparaissent surtout les espèces liées au chêne vert, au pin d’Alep et aux formations steppiques .On retrouve également des espèces qui sont liées à la dégradation des groupements à chêne vert comme Xeranthemum inapertum (L.) Mill. (AlCAZAr, 1982), des espèces liées aux forêts claires à pin d’Alep et au chêne vert ( DJEBAILI ,1978) ; Cynosurus echinatus L. est liée aux forêts claires à pin d’Alep et à chêne vert ( Kadik,1983), Echinaria capitata (L.) Desf. est indicatrice du groupe climatique des steppes semi arides sur les versants et les surfaces plus ou moins encroûtés (POUGET,1980).

Le faciès à Pinus halepensis L., Juniperus phoenicea L. et Stipa tenacissima L. est bien individualisé sur les djebels de ,Taouzara,Djorfet baia Meassene Guelfa , Ragoubet , Attiat, Degdegue, Draa zmila, Kef dhehika .

La répartition de ce faciès se fait entre 1100 m et 1400 m d’altitude .La forêt est sous l’action d’un pâturage très intense .La composition floristique de ce faciès est représentée par les espèces ci-dessous :

- Pinus halepensis L. - Juniperus phoenicea L. synonyme ( Juniperus turbinata ) - Juniperus oxycedrus L. - Cistus libanotis L. - Stipa tenacissima L. - Rosmarinus tournefortii de Noé - Dactylis glomerata L. - Poa bulbosa L. - Globularia alypum L. - Carlina involucrata Poiret - Centaurea pomeliana Batt. - Bromus rubens L. - Euphorbia falcata L. - Thymus algeriensis B. et R. - Helianthemum cinereum ssp rubellum ( Presl.) M. - Sedum sediforme (Jacq.) Pau. - Minuartia campestris L. - Atractylis humilis L. - Sisymbrium reboudianum Verlot - Coronilla scorpoides Koch. - Medicago secundiflora Dur. - Ononis Natrix ssp polyclada ( Murb.) Sirj. - Alyssum linifolium Steph.

-35- Dans cette formation à Pinus halepensis L. et Juniperus phoenicea L. et Stipa tenacissima L. , les espèces liées au chêne vert sont rares .L’écologie de quelques espèces indique que : Ononis natrix ssp polyclada (Murb.) Sirj. Est rattachée aux forêts claires à Pinus halepensis L. kADIK,1984). Alyssum linifolium Steph. est liée aux steppes climatiques des hauts plateaux et de l’Atlas saharien sur les versants plus ou moins encroûtés ( POUGET ,1980). Sedum sediforme Jacq.) Pau. est indicatrice de milieux rocailleux ( QUEZELS et SANTA ,1962) .

Ce faciès présente un grand nombre d’espèces xériques. Les espèces liées au chêne vert sont pratiquement inexistantes.

Le rapport de l’URBT/USTHB (1978), décrit des matorrals hauts à Quercus ilex L. et Juniperus oxycedrus L. et des matorrals bas à Quercus ilex L., Juniperus oxycedrus L. et Pistacia terebinthus L. et des matorrals bas à Juniperus phoenicea L. et Stipa tenacissima L.

Les matorrals hauts à Quercus ilex L. et Juniperus oxycedrus L. sont localisés en bas de versant sur les djebels Chebeibika ,Sfoi, Ragoubet attait , Senalba El chergui, Senalba El gharbi couvrent une superficie de 39,673 ha .Ces groupements de dégradation sont localisés à des altitudes comprises entre 1100m et 1200m et le pourcentage global de la végétation arborescente est faible ( 6à 20% ).

La strate arbustive est essentiellement formé de chêne vert de 4 à 7m .Les genévriers rouges et l’oxycèdre ne dépassent pas 1 m 50 .Dans ce faciès on assiste à une disparition progressive des arbres.

La composition floristique est la suivante :

- Quercus ilex L. - Juniperus oxycedrus - Juniperus phoenicea L. synonyme (Juniperus turbinata ) - Stipa tenacissima L. - Rosmarinus tournefortii de Noé - Dactylis glomerata L. - Bromus rubens L. - Erysimum incanum Kunze - Buffonia tenuifolia L. - Poa bulbosa L. - Sisymbrium Irio L. - Alyssum alpestre L. - Anacyclus cyrtolepidoides Pomel - Thymelaea nitida Desf. - Xeranthemum inapertum (L.) Mill. - Alyssum scutigerum Dur. - Helianthemum cinereum ssp rubellum ( Presl.) M. - Eruca vesicaria (L.) Car. - Medicago secundiflora Dur.

-36- - Minuartia montana L. - Plantago albicans L. - Thymus algeriensis B. et R. - Pulicaria odora ( L.) Rchb. - Astragalus incanus L. - Adonis dentata Del. - Coronilla scorpioides Koch. - Schismus barbatus (L.) Thell. - Stackys brachyclada de Noé - Helianthemum ellipticum ( Desf.) Pers. - Helianthemum apertum Pomel - Carlina involucrata Poiret - Sisymbrium reboudianum Verlot - Leontodon tuberosus L. - Alyssum alpestre L. - Centaurea pomeliana Batt. - Alyssum linifolium Steph. - Ctenopris pectinella (Del.) De Not . - Koeleria pubescens (Lamk.) P.B. - Papaver hybridum L. - Astragalus caprinus L. - Helianthemum hirtum ssp ruficomum (Viv.) M. - Astragalus cruciatus Link. - Leontodon hispidulus (Del.) Boiss. - Cynodon Dactylon (L.) Pers. - Cutandia divaricata (Desf.) Benth. - Atractylis serratuloides Sieb. - Bromus rubens L. - Megastoma pusillum Goss. et Dur. - Filago spathulata Presl. - Micropus bombycinus Lag. - mentha pulegium L. - Malva aegyptiaca L. - Lappula Redowski ( Horn.) Green - Allium cupani Raf. - Biscutella didyma L. - Ctenopsis pectinella ( Del.) De Not.

Les matorrals hauts à Quercus ilex L. et Juniperus oxycedrus L. sont les derniers faciès arbustifs de dégradation de la forêt de pin d’Alep avant l’installation des formations steppiques.

Les matorrals bas sont des formations de dégradation de la forêt à pin d’Alep. Ils sont répartis sur les hauts de versants et sur les djebels Kef Haoues, Kef Rekhma, Teniet Ezzeback, Senalba El chergui, Sekkine et Senalba El guarbi. Ces matorrals occupent une superficie de 28.278 ha .

-37- Les matorrals bas à Quercus ilex L., Juniperus oxycedrus L. et Pistacia terebinthus L. se trouve à des altitudes comprises entre 1400 m et 1500 m .Le genévrier oxycèdre , le chêne vert et le térébinthe forment la strate de 1 m à 1m 50. Les strates arborescentes et arbustives sont absentes.

La composition floristique se présente ainsi :

- Juniperus oxycedrus L. - Quercus ilex L. - Pistacia terebinthus L. - Asphodelus microcarpus Salzm. et Viv. - Alyssum macrocalyx Coss. et Dur. - Catananche caespitosa Desf. - Medicago secundiflora Dur. - Alyssum parviflorum Fish. - Bromus rubens L. - Erodium bipinnatum Willd. - Catananche coerulea L. - Chrysanthemum macrotum (Dur.) Ball. - Sedum sediforme ( Jacq.) pau. - Avena bromoides ( Gouan) Trab. - Echinaria capitata ( L.) Desf. - Daucus aureus Desf. - Micropus bombycinus Lag. - Alyssum linifolium Steph. - Poa bulbosa L. - Adonis dentata Del. - Valerianella coronata (L.) DC. - Helianthemum virgatum ( Desf.) Pers. - Hordeum murinum L. - Dactylis glomerata L. - Asterolinum Linum stellatum (L.) Duby - Alyssum granatense B. et R. - Carlina involucrata Poiret - Centaurea pomeliana Batt. - Avena bromoides ( Gouan.) Trab. - Minuartia mutabilis ( Lap.) Sch. et Thall. - Alyssum cochleatum Coss. et Dur. - Stipa parviflora Desf. - Reseda alba L. - Ephedra fragilis Desf. - Ferula communis L. - Allium sp - Lolium rigidum Gaud.

Dans cette composition floristique se retrouvent un certain nombres d’espèces pastorales :

-38- - Medicago secundiflora Dur. - Bromus rubens L. - Avena bromoides echinaria ( Gouan) Trab. - Echinaria capitata (L. ) Desf. - Poa bulbosa L. - Hordeum murinum L. - Dactylis glomerata L. - Stipa parviflora Desf. - Lolium rigidum Gaud.

Ce faciès laisse évoluer aussi des espèces qui poussent sur les terrains rocailleux telle Chrysanthemum macrotum (Dur.) Ball. (QUEZELS et SANTA ,1963 ) , (ACHOUR ,1983 ) et des espèces de transition steppes –cultures telles que Valerianella coronata (L.) DC., Poa bulbosa L. , Echinaria capitata (L. ) Desf. ( POUGET,1980).

Les matorrals bas à Juniperus phoenicea L. et Stipa tenacissima L. est essentiellement localisé dans les zones xériques. Ce sont des faciès de dégradation des matorrals hauts. La composition floristique est la suivante :

- Juniperus phoenicea L. Synonyme ( Juniperus turbinata ) - Stipa tenacissima L. - Dactylis glomerata L. - Poa bulbosa L. - Sisymbrium reboudianum Verlot - Alyssum macrocalyx Coss. et Dur. - Plantago psyllium L. - Micropus bombycinus Lag. - Bromus rubens L. - Mentha pulegium L. - Schismus barbatus (L.) Thall. - scorzonera laciniata L. - Papaver rhoeas L. - Sclerocaryopsis spinocarpos ( Forsk.) Brand - Atractylis carduus ( Forsk.) Christ. - Filago spathulata Presl. - Asterolinum stellatum ( L.) Duby - Erodium bipinnatum Will. - Atractylis humilis L. - Mathiola longipetala (Vent.) DC. - Alyssum parviflorum Fisch. - Euphorbia falcata L. - Astragalus cruciatus Link. - Stipa parviflora Desf. - Herniaria fontanesii J. Gay

-39- 6.2.2. Le groupement à Juniperus phoeniceae (J.turbinata) L.

Selon MAIRE, (1926) le genévrier rouge est très xérophile ; c’est une espèce qui se développe dans les parties sèches des monts de l’Atlas saharien. Elle se présente sous forme de futaie basse, souvent dégradée par l’action anthropique.

Le genévrier rouge est parfois en mélange avec le Juniperus oxycedrus, L. Le cortège floristique est composé de : -Rosmarinus officinalis L. -Globularia alypum L. -Ziziphus lotus L. ( Desf.) -Asparagus stipularis ( Forsk) -Pistacia lentiscus ( Desf.) -Launaea spinosa (Lam.) (Boiss.) -Artemesia atlantica C et D -Artemisia herba alba (Asso.) -Fumana thymifolia L. (Verlot) -Helianthemum eremophilum ( Pomel) -Helianthemum ssp rubellum (Presl.) M. -Pithuranthos scoparium ( Coss et Dur. ) Benth. et Hook. -Atractilys ssp. Caespitosa (Desf.) M. -Sedum nicaeense All. -Caralluma europaea Guss. -Stipa tenacissima L. -Lygeum spartum L. -Ebenus pinnata L. -Ferula longipes Coss. -Asphodelus microcarpus ( Salzm.) et V.V -Orniltogalum sessiliflorum ( Desf.)

BOUDY, (1950) note que le groupement à Juniperus phoenicea L. est une formation végétale xérophile plus résistante au froid que le pin d’Alep. Le genévrier rouge occupe les montagnes des Ouleds Nails et les montagnes du Djebel Amour. A Djelfa, il est présent dans les forêts claires du Djebel Sahari Guebli et dans les forêts du Senalba Chergui où il occupe les crêtes ; Il est présent aussi dans les forêts d’Aflou et d’Ouarem dans le Djebel Amour.

Le cortège floristique est composé de :

- Rosmarinus officinalis L. -Globularia alypum L. -Pistacia lentiscus L. -Stipa tenacissima L. -Ebenus pinnata L. -Rhamnus alternus L.

-40- POUGET( 1980) analyse le groupement à Juniperus phoenicea L. et Stipa tenacissima L. Dans ce groupement, la végétation forestière, a disparu sauf quelques rares vestiges de genévrier rouge, sur substratum gréseux.

Par ailleurs, DJEBAILI (1984), cite le groupements à Juniperus phoenicea L. Ce groupement se trouve sur les mi-versants de l’Atlas saharien.

6.2.3. Le groupement à Pistacia atlanticae L.

Pour MAIRE (1926), ce groupement se développe dans les dépressions limoneuses (dayas) . Pistacia atlanticaea L. (Betoum)’ peut être en mélange avec le jujubier ( Ziziphus lotus). Le cortège floristique est représenté par des hémicryptophytes ,des géophytes et des chaméphytes .

Le pistachier de l’Atlas ou le ‘’Betoum ‘’ est un arbre caractéristique des zones arides.Il se trouve à l’état disséminé et il ne subsiste que quelques pieds au niveau des dépressions et des dayas.

6.2.4. Le groupement à Ziziphus lotus L. ( Desf.)

MAIRE (1926), s’attache à la description de la formation à jujubier, le ziziphus lotus L. ( Desf.) qui se développe dans les sols profonds et argileux, il est entouré de thérophytes et d’hémicryptophytes telles :

- Bromus rubens L. - Bromus madritensis L. - Bromus villosus ( Forsk.) - Stipa tortilis ( Desf.) - Microlonchus salmanticus (L.) DC. - Melica Magnolii ( ciliata) L. - Scolymus hispanicus ( Desf.) - Asparagus stipularis (Forsk)

6.2.5. Le groupement à Stipa tenacissima L.

Pour MAIRE (1926), les formations steppiques sont très abondantes ou la steppe à Stipa tenacissima L. est considérés comme une expression de la dégradation de la formation forestière à pin d’Alep, dans les zones steppiques. L’alfa est une plante vivace qui se présente sous forme de grosses touffes denses, pouvant atteindre prés de 1m de hauteur ; les feuilles sont longues et coriaces. La floraison est en mai et juin ; cette espèce est citée comme très abondante en 1926 entre les isohyètes de 200mm à 100mm. Le cortège floristique de l’alfa est peu abondant, on observe uniquement des thérophytes qui se développent au printemps :

- Bromus rubens L. - Vulpia incrassata (Salzm.) Parl. - Schismus calycinus (L.) C. Koch. - Nardurus cynosuroides (Desf.) B.et T. -41- - Koeleria pubescens (Lamk.) P.B. - Stipa tortilis ( Desf.) - Ziziphora hispanica L. - Rochelia disperma ( Wettst.) - Echinospermum patulum (Lehm.) - Echinospermum spinocarpos (Forsk). (Boiss.) - Leontodon hispidilus (Del.) Boiss. - Valerianella chlorodonta Coss et Dur. - Valerianella stephanodon Coss et Dur. - Mathiola lunata DC. - Eruca sativa (L.) Car.

Chaméphytes : -Artemesia herba alba (Asso.) -Atractilys humilis L. ssp caespitosa (Desf.) M. -Atractilys serratuloides Sieb. -Helianthemum pilosum (L.) Pers. Var perganatium (Pomel) -Helianthemum ermophilum Pomel Hémycriptophytes telle Plantago albicans L. et des géophytes telles -Allium panicullatum L. - Ornithogalum sessiliflorum Desf. L. -Gagea circinata Dur.

Le cortège floristique de l’alfa est composé des espèces suivantes, il provient de la dégradation anthropique d’une forêt claire à Juniperus phoenicea L. ou à Pinus halepensis L.

- Buplurum atlanticum Murb. - Genista cappitellata (Coss.) M. - Tymelea passerina ( Lange) - Thymus ciliatus (Tourn.) L. ssp munbyanus (B. et R.) Batt. - Rosmarinus officinalis L. - Rosmarinus tournefotrtii de Noé

BOUDY, (1950) parle du groupement à Stipa tenacissima L. L’alfa est très répandu dans les monts des Ouled Nail et autour de Laghouat. L’armoise blanche est toujours présente et remplace l’alfa lorsque les sols sont argileux dans les dépressions.

La carte du tapis végétal et des conditions écologiques de BARRY et al (1973) indique deux types de steppes climaciques ; la steppe arborée et herbacée et la steppe buissonneuse.

La steppe arborée climacique à Stipa tenacissima L., Quercus ilex L. et Juniperus oxycedrus L. qui évolue sous une pluviosité variant entre 300 et 400 mm et entre 1000 et 1500 m d’altitude .

-42- La steppe arborée à Stipa tenacissima L. ,Quercus ilex L. , Juniperus phoenicea L. Qui évolue sous une pluviosité variant entre 300 et 400 mm et entre 1000 et 1500 m d’altitude .

La steppe arborée à Stipa tenacissima L. et Pinus halepensis L.. la pluviosité varie entre 300 et 400 mm et l’altitude entre 1000 et 1500 m.

La steppe arborée à Stipa tenacissima L. et Juniperus phoenicea L. La pluviosité varie entre 200 et 400 mm et l’altitude entre 1000 et 1500 m.

La steppe climacique herbacée à Stipa tenacissima L. et Artemesia herba alba (Asso) dont la pluviosité varie entre 300 et 400 mm et l’altitude entre 500 et 1000 m.

La steppe climacique herbacée à Lygeum spartum individualisé qui évolue sous une pluviosité variant entre 200 et 300 mm et entre 500 et 1000m d’altitude .

La steppe buissonneuse à Stipa tenacissima L. et Arthrophytum scoparium qui évolue sous une pluviosité variant entre 100 et 200 mm et entre 500 et 1000m d’altitude .

Les travaux de l’URBT ( 1978) décrivent différents faciès au groupements à Stipa tenacissima L.

Le faciès à Stipa tenacissima L. et Juniperus phoenicea L. C’est un faciès de dégradation forestier, situé à une altitude supérieure à 100 m sur les djebels El gharbi et El chergui ,Sebaa rous . La disparition des genévriers des romarins et des cistes, a été remplacée par l’alfa qui a envahi la forêt .Ce faciès couvre 36.696 ha de superficie . Le cortège floristique se compose des espèces suivantes :

- Rosmarinus Tournefortii de Noé - Pallenis spinosa (L.) Coss. - Ferula cossoniana B. et T. - Dactylis glomerata L. - Muscari comosum ( L.) Mill. - Tymus ciliatus Desf. - Rhamnus lycioides L. - Coronilla scorpioides Koch. - Scilla peruviana L. - Globularia alypum L. - Ranunculus gramineus L. - Tulipa sylvestris L.

Le faciès à Stipa tenacissima L. et Launaea acanthoclada M. Ce faciès occupe 169.372 ha de superficies .C’est une steppe claire, peu dense à base de chamephytes et de thérophytes :

-43- - Stipa parviflora Desf. - Schismus barbatus ( L.) Thell. - Cutandia dichotoma ( Forsk.) Trab. - Brachypodium distachyum L. - Plantago albicans L. - Launaea nudicaulis ( L.) Hook. F. - Helianthemum lipii L. - Herniaria hirsuta L. - Dactylis glomerata L - Atractylis cancellata L. - Helianthemum virgatum ( Desf.) Pers.

Le faciès à Stipa tenacissima L. dominante .Ce faciès à alfa occupe 362.143 ha de superficie et il est situé entre 790 m et 960 m d’altitude. Cette entité végétale est floristiquement caractérisée par :

- Xeranthemum inapertum ( L.) Mill. - Centaurea incana Desf. - Scabiosa stellata L. - Zizyphora hispanica L. - Atractylis cancelllata L. - Brachypodium distachyum ( L.) P.B. - Erysimum bocconei ( All) Pers. - Silene setacea Viv. - Hippocrepis scabra DC. - Evax pygmaea (L.) Brot. - Buffonia mauritanica Murb. - Helianthemum ledifolium (L.) Mill. - Achillea santolina L. - Ononis sicula Guss.

On distingue différents sous unités à alfa dominante ;

Le faciès à Stipa tenacissima L. et Thymelea tartonraira All. Cette sous unité est marquée d’espèces par des espèces liées au froid :

- Hertia cheirifolia (L.) O.K. - Ranunculus gramineus L. - Tulipa sylvestris L. - Xeranthemum inapertum (L.) Mill.

Et des espèces reliques forestières :

- Alyssum alpestre L. - Dactylis glomerata L. - Astragalus caprinus L. - Echinaria capitata (L.) Desf.

-44- Le faciès à Stipa tenacissima L. et Artemesia herba alba Asso .Cette sous unité est à vocation pastorale riche en espèces thérophites . Cependant, il est soumis à une forte dégradation par le surpâturage, favorisant le développement de Noaea mucronata (Forsk) Asch.et Schw.

Le cortège floristique est composé d’espèces de dégradation comme :

- Noaea mucronata Forsk. Asch. Et Schu. - Atractylis cardeus ( Forsk.) Christ. - Atractylis serratuloides Sieb.

Nous y trouvons aussi des espèces palatables : - Medicago minima Grufb. - Trigonella polycerata L. - Schismus barbatus L. Thell - Aegilops triuncialis L. - Hippocrepis multisiliquosa L. - Hippocrepis bicontorta Lois . - Bromus rubens L.

Des espèces liées à des croûtes calcaires proches de la surface du sol peuvent s’y développer ce sont :

- Atractylis humilis L. - Herniaria fontanesii Batt. non Gay - Helianthemum hirtum ssp ruficomum ( Viv .) M. - Telephium imperati L.

Le faciès à Stipa tenacissima L. et Lygeum spartum L. .Cette sous unité représente une steppe ouverte, claire dominée par deux espèces de graminées et occupent 38.521 ha . Cette sous unité constitue un bon parcours, surtout si la couverture sableuse est importante, car elle permet le développement des annuelles La composition floristique est caractérisé par :

- koeleria pubescens (Lamk.) P.B. - Helianthemum hirtum ssp ruficomum (Viv.) M. - Plantago albicans L. - Medicago minima Grufb. - Muricaria prostrata ( Desf.) Desv. - Vicia tetrasperma (L.) Moench - Erodium triangulare ( Forsk.) Musch. - Linaria fallax Coss. - Micropus bombycinus Lay. - Cutandia dichotoma ( Forsk).) Trab. - Lappula redowskii Horn Greene

-45- La sous unité à Stipa tenacissima L. et Arthrophytum scoparium ( Pomel) Iljin. Cette sous unité occupe une superficie de 46.962 ha .Les espèces qui la caractérisent sont les suivantes :

- Micropus bombycinus Lag. - Atractylis cancellata L. - Avena sterilis L. - Helianthemum kahiricum Del. - Daucus aureus Desf. - Erodium pulverulentum (Desf.) Batt. - Bupleurum semicompositum L. - Launaea acanthoclada M. - Astragalus armatus Willd .

Certaines espèces indiquent la présence de gypse dans le sol :. - Gymnocarpos decander Forsk. - Herniaria mauritanica Murb. - Erodium glaucophyllum L’Herit.

Les travaux de l’URBT ( 1978) décrivent également les groupements a Stipa tenacissima L. sur sable. Ce groupement se dissocie en trois faciès :

Le faciès à Stipa tenacissima L. et Artemesia campestris L. Les zones représentées par ce faciès sont très cultivées en céréales . Ce sont des sols très dégradés .Le cortège floristique est composé d’espèces liées à la mise en culture et aux sables .

Espèces liées à la mise en culture :

- Artemsia campestris L. - Cynodon dactylon (L.) Pers. - Echinops spinosus L. - Carthamus lanatus L. - Peganum harmala L - Roemeria hybrida (L.) DC.

Espèces liées au sable :

- Plantago albicans L. - Koeleria pubescens ( Lamk.) P.B. - Cutandia divaricata ( Desf.) Benth. - Stipa Lagascae R.et S. - Medicago truncatula Gaerth. - Astragalus cruciatus Link. - Erodium triangulare ( Forsk.) Musch. - Linaria reflexa Desf.

-46- Le faciès Stipa tenacissima L. et Thymelaea microphylla Coss. et Dur. Ce faciès présente des sols cultivés et soumis à une érosion éolienne intense .On retrouve dans le cortège floristique quelques espèces spammophiles :

- Ctenopsis pectinella ( Del.) De Not. - Rumex bucephalophorus L. - Plantago albicans L. - Koeleria pubescens ( Lamk.) P.B. - Thymelaea microphylla Coss. et Dur. - Cutandia divaricata ( Desf.) Benth. - Herniaria fonfanesii J. Gay. - Stipa Lagascae R.et S. - Argyrolobium uniflorum ( Desc.) Jaub.et spach. - Astragalus cruciatus Link. - Paronychia arabica ( L.) DC. - Medicago truncatula Gaertn. - Scabiosa arenaria Forsk. - Launaea resedifolia O.K. - Malva aegyptiaca L. - Echium pycnanthum Pomel - Loeflingia hispanica L. - Anacyclus cyrtolepidioides Pomel - Malcolmia arenaria ( Desf.) DC.

Le faciès à Stipa tenacissima L. et Aristida pungens Desf. Le cortège floristique se compose d’espèces psammophytes liées aux accumulations sableuses très importantes .

- Cutandia dichotoma ( forsk.) Trab. - Euphorbia guyoniana B. et R. - Bromus rubens L. - Silene arenarioides Desf. - Centaurea dimorpha Viv. - Nolettia chrysocomoides ( Desf) - Bassia muricata ( L.) Asch. - Marrubium desertii de Noé

Le groupement à alfa ( Stipa tenacissima L. ) est définit également par un certain nombre d’auteurs dont POUGET(1980). La présence de l’alfa est décrite sur les versants des Djebels et les glacis encroûtés de l’Atlas saharien et les Hautes plaines steppiques algéroises. La steppe à alfa constitue une phase de dégradation des formations forestières à une phase de transition vers les formations de steppe à armoise blanche.

-47- DJEBAILI (1984) décrit les groupements à Stipa tenacissima L. ; Il note que l’alfa occupe les Hautes plaines steppiques,les mi-versants et les bas-versants, ainsi que les piémonts des Djebels de l’Atlas saharien. Pour LE HOUEROU (1969,in DJEBAILI,1984) « l’alfa est une espèce des forêts claires qui occupe les superficies des ligneux disparus » . L’alfa est là aussi considéré comme un stade de transition entre les forêts à pin d’Alep et les formations à l’armoise blanche.

6.2.6. Le groupement à Artemisia herba alba (Asso)

Pour MAIRE (1926) , l’armoise blanche se développe sous forme de touffes espacées. Plusieurs espèces composent le cortège floristique :

-Artemisia campestris (Forsk.) -Anabasis articulata L. -Lygeum spartum L. -Peganum harmala L. -Plantago albicans L. -Schismus calycinus ssp (L.) M. et W. -Hordeum murinum L. -Sphenopus gouani T. -koeleria pubescens ( Lamk.) P. B. -Plantago notata L. -Mathiola longipetala (Vent.) DC. ssp livida (Del.) M. -Erodium cicutarium (L’ Her.) -Malva aegyptiaca L.

POUGET (1980 ) explique l’existence de steppes à chaméphytes constituées d’armoise blanche comme des steppes secondaires à la steppe de l’alfa dégradée.

DJEBAILI (1984),cite les groupements à Artemesia herba alba (Asso)où l’armoise blanche occupe les dépressions non salées et les glacis à sols limoneux .

6.2.7.Groupement à Lygeum spartum L.

MAIRE (1926) décrit ce groupement sur un sol sablonneux et non plus argileux ; le sparte devient dominant. Il se développe entre les touffes, quelques chaméphytes : -Suaeda vera -Lepidium subulatum L. -Atriplex parvifolia Lowe. -Frankenia thymifolia Desf

POUGET (1980),parle aussi de steppes graminéennes à Lygeum spartum L. et Aristida pungens (le ‘’Drinn’’ ).

DJEBAILI (1984) décrit les groupements à Lygeum spartum L., le Lygeum étant localisé sur les glacis et les dépressions non salées.

-48- 6.2.8. Autres formations

La carte du tapis végétal et des conditions écologiques établis par BARRY et al (1973) montre les formations suivantes :

La végétation des terrains salés :Sur les Sebkas ; ( Zahrez Chergui) où la pluviosité varie de 200 à 300mm,et l ‘altitude de 500 à 1000 m.

Les cultures céréalières, et les jachères à Artemesia herba alba (Asso), la pluviosité varie entre 300 et 400mm et l’altitude entre 500 et 1000m. et à Stipa tenacissima L., où la pluviosité varie entre 300 à 400mm et l’altitude entre 1000 à 1500m.

POUGET, (1980),analyse les steppes crassulescentes qui sont des végétations halophiles des terrains salés. Les jachères et les cultures lorsqu’elles sont délaissées sont occupées par des steppes post-culturales d'armoise blanche ou armoise champêtre. Certaines jachères sont envahies par des espèces comme Peganum harmala et Stipa retorta.

DJEBAILI, (1984) cite les groupements gypso-salins. Ces groupements sont liés à la présence de sulfates et de chlorures.Ils sont répandus dans les dépressions le long des chotts.

6.3. Etude synthétique de la végétation

L’étude de la végétation à partir d’une recherche et analyse des différents travaux consultés nous semble insuffisante pour démontrer l’évolution de la végétation de la zone étudiée. Cependant tous les auteurs en l’occurrence MAIRE (1926), les travaux des chercheurs de l’URBT et l’ USTHB( 1978), DJEBAILI (1984), POUGET(1980), indiquent une évolution régressive des formations végétales en zone steppique.

Selon POUGET,(1980) « Il est maintenant admis que la végétation de steppe provient de la dégradation plus ou moins récente de formations forestières primitives ou éventuellement de steppes arborées. La dynamique actuelle serait donc régressive sauf localement où l’on observe un début de dynamique progressive (resemis de pins d’Alep, colonisation des jachères et des sables mobiles ,etc.) si la pression de l’homme n’est pas trop forte ».

Le remplacement progressif des formations forestières par des formations pré- forestières puis steppiques est le résultat d’une dégradation intense de l’homme par des actions de coupe, de défrichement et de surpâturage des groupements ligneux dans les Hautes plaines et l’Atlas saharien. Cette dégradation est accentuée par les caractéristiques du climat des zones aride et semi-aride. En effet, la variabilité et l’irrégularité des précipitations ne favorisent pas la remontée biologique et la régénération des espèces disparues.

-49- L’alfa, autrefois espèce des groupements forestiers et des forêt-steppes, a envahi peu à peu le territoire steppique. Mais celle-ci n’est qu’un stade de transitions puisque le surpâturage et la dégradation du milieu, fait que l’alfa cède la place à d’autres formations herbacées telles la steppe à Lygeum, Noaea, etc.

DJEBAILI, (1984)note : « En 1970, le long d’une coupe nord – sud Djebel Takerzane – route nationale N° 1 et passant par la station de Tadmit ,nous avons proposé la série régressive suivante :

Forêt à chêne vert et pin d’Alep Steppe arborée à genévrier de

Phoenicie Steppe à alfa Steppe à sparte

Steppe à armoise blanche Cultures.

D’après le schémas ci-dessus de l’évolution régressive des séries de végétation proposé par DJEBAILI (1984), nous proposons la dynamique régressive de la végétation en zone steppique avec les facteurs de dégradations :

-50- Fig 5 : Evolution régressive de la végétation

forêt à Pinus halepensis, Juniperus oxycedrus , Juniperus phoenicea, Stipa tenacissima, Quercus ilex

surpâturage coupe matorral à Juniperus phoenicea, Stipa tenacissima ,Quercus ilex

surpâturage coupe Coupe surpâturage défrichement steppe à Stipa tenacissima , Thymelea tartonraira

défrichement steppe dégradée surpâturage steppe ensablée à Stipa érosion ,sol nu, tenacissima , Lygeum ensablement spartum

surpâturage défrichement défrichement culture

steppe dégradée à Noaea s t ep p e à S t i p a surpâturage mucronata, Atractylis tenacissima , serratuloides Artemesia herba alba défrichement culture

-51- Deuxième Chapitre

La désertification dans les zones steppiques de Laghouat et de Djelfa : Causes et conséquences I- La désertification : Causes et conséquences

1. La désertification

1.1. La steppe zone sensible

La désertification est l’un des aspects du déséquilibre écologique des zones steppiques. Elle se manifeste par la réduction du couvert végétal et la destruction du potentiel biologique, ce qui représente une menace importante pour les populations qui vivent dans ces régions arides et semi-arides.

Le système économique de ces régions est caractérisé par une exploitation irrationnelle du milieu naturel, en l’occurrence le sol, l’eau, et la végétation, trois éléments essentiels pour le maintien de l’équilibre entre l’homme et son milieu.

Il nous paraît utile de définir et de caractériser le phénomène « désertification ».La définition la plus admise est celle adoptée par la convention des Nations Unis sur la lutte contre la désertification en 1992 (CCD).

Selon la convention, le terme de désertification désigne « la dégradation des terres dans les zones arides,semi arides et sub -humides sèches, par suite de divers facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines »

La désertification résulte de la transformation du milieu naturel, causé par le processus naturel que sont les variations climatiques et l’exploitation irrationnelle des ressources végétales des parcours steppiques.Ce sont là les deux principaux facteurs qui font que l’écosystème steppique altéré par l’extension des paysages désertiques, tend vers un état de dégradation irréversible dans certaines régions.

Les zones steppiques sont des écosystèmes fragiles, soumis à une forte tendance à la désertification. Ceci s’observe par le développement des conditions désertiques telles la présence de terres caillouteuses et parfois sableuses et la perte de la productivité biologique qui est souvent irréversible.

1.2. Réversibilité ou irréversibilité

Tous les milieux naturels possèdent des capacités de régénération, la résilience ( faculté à revenir à l’équilibre ) lui permettant de résister aux agressions .Or l’état ‘’désertification ‘’correspond à une perte partielle de cette capacité régénératrice . La résilience est d’autant plus faible que les conditions climatiques sont défavorables, ce qui est le cas dans les zones steppiques. Les espèces steppiques peuvent réoccuper l’espace dans certaines conditions de climat, de végétation et de sol. ( P.JOUVE, C.CORBIER, A.CORNET , 2002).

-52- LE HOUEROU (1993, in HALEM 1997) note « qu’il est bien évident que dans l’absolu et à long terme rien n’est irréversible à l’échelle géologique, aussi en matière de désertification ,le terme irréversible est entendu comme une évolution de la végétation et des sols telle qu’elle ne permet pas le retour à l’état primitif dans les conditions de protection totale de l’environnement pendant une génération c’est à dire 25 ans » .

La réduction du couvert végétal forestier et des nappes alfatières et l’appauvrissement des ressources fourragères, aggravés par des périodes de sécheresse ,réduisent considérablement le processus de remontée biologique. Cependant, l’irréversibilité des états de dégradation pourrait ne pas être toujours vérifiée, car la résilience des zones steppiques est parfois plus forte que prévue. On a constaté des mises en défens qui se sont révélées très efficaces pour la progression du couvert végétal.

1.3. Evaluation de la désertification

L’évaluation de l’état de dégradation se fait à partir de la productivité du milieu, ceci permet de caractériser la désertification d’une situation aisément réversible à un état totalement irréversible .

Dans les travaux relatifs à l’évolution de la phytomasse verte de l’alfa et du sparte dans les hautes plaines steppiques AIDOUD ,(1989) note que les conditions climatiques de 1986 bien que satisfaisantes n’ont que peu affectées la phytomasse verte de l’alfa .

LE HOUEROU ,(1993) note qu’un seuil de dégradation irréversible semble atteint ; il remarque que la phytomasse verte du sparte est décroissante malgré les conditions pluviométriques relativement favorables .

La dégradation se manifeste par la diminution du taux de recouvrement de la végétation,la rupture d’un certain nombre de chaînes d’échanges entre organismes vivants ,la raréfaction de la faune sauvage , la dégradation de leur habitat spécifique, la disparition des espères végétales rares etc.

La disparition de plantes arbustives telles l’alfa( Stipa tenassissima L. ) ,et l’armoise (Artemesia herba alba ),se fait au profit de plantes annuelles moins intéressantes, pour l’équilibre du sol, sensible à l’érosion ,et des plantes moins appétées par le cheptel ( Noaea, Atractilis ,etc.).

La régression de l’alfa, plante graminée, pérenne représente l’un des principaux indicateurs de dégradation et de désertification. En effet,cette espèce pérenne bien adaptée à la sécheresse a un rôle fondamental dans la structure et le fonctionnement de l’écosystème steppique .

-53- NEDJRAOUI ,( 2002 ) note que « l’alfa ,bien adaptée à la sécheresse constitue un des éléments dominants des steppes où elle occupait une superficie de 5 millions d’hectares au siècle dernier (CHARRIER ,1873).En 1950, BOUDY donnait une surface de 4 millions d’hectares,ce chiffre a toujours été pris en comme référence jusqu’au dernier inventaire des nappes alfatières réalisé par le centre national des Techniques Spatiales ( CNTS, 1989 ; ZEGRAR et al ,1997), qui fait état d’une superficie actuelle de 2,025 millions d’hectares .Plus de 50% des nappes alfatières ont disparu depuis un siècle ».

« Les pertes sont encore plus importantes si l’on considère que dans les 2 millions d’hectares sont comptabilisées les superficies où quelques reliques noirâtres de touffes mortes laissent supposer l’existence de l’alfa dans certaines zones NEDJRAOUI, 1990 ; AIDOUD, 1993 et 1996)»

« Des études diachroniques réalisées dans plusieurs régions steppiques ont montré que des faciès ont complètement disparu et sont remplacées par d’autres qui sont indicateurs de stades de dégradation » .

NEDJRAOUI (2002) note que : « Les travaux de MELZI (1992), réalisés (tableau 14) représentent un suivi dans le temps et dans l’espace de la régression qualitative et quantitative des steppes à alfa. L’auteur note que le facteur surpâturage est l’indicateur le plus déterminant sur cette perturbation qui limite la biomasse végétale causant la destruction partielle ou totale, affecte la physionomie du faciès et de la surface du sol ».

Tableau14 : Variation de la phytomasse de l’alfa dans le Sud algérois ( MELZI),1992.

Année 1968 1985 1992

Phytomasse 6500 1500 300 KgMS/ ha

-54- 1.3.1. Identification des zones sensibles à la désertification

Le Centre National des Techniques Spatiales d’Arzew sous tutelle du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a présenté en collaboration avec la Direction Générale des Forêts, la carte de sensibilité à la désertification. Cette carte a été réalisée par télédétection sur une superficie de plus de 13 millions d’hectares, soit 70% environ de l’ensemble steppique. L’objectif de cette étude est la réalisation d ’ un zonage, peu ou pas sensible moyennement sensible, très sensible. La carte de sensibilité à la désertification des zones steppiques a été élaborée sur la base :

- De données satellitaires T.M - De cartes d’occupation du sol - De cartes morpho-pédologiques

Ayant travaillé sur le problème de la ‘’dégradation ‘’ steppique et la représentation cartographique de ce facteur la DGF ( 1996) a pu identifier 5 classes de sensibilité à la désertification : Peu ou pas sensible(PPS), moyennement sensible(MS), sensible (S), très sensible(TS) , désertifiée (D).

La présentation des zones en fonction du degré de sensibilité à la désertification, se lit sur le tableau ci dessous. Ce dernier se présente en terme de superficie correspondant à chacune des classes de sensibilité à la désertification pour les wilayas de Djelfa et de Laghouat .

-55- Tableau 15 : Les classes de sensibilité à la désertification et les superficies correspondantes dans les wilayas de Djelfa et de Laghouat

Wilaya Djelfa Laghouat

Classes Superficie (ha) % Superficie (ha) % Sensible 247507.46 34.75 224618.30 35.68

Moyennement 176901.76 24.83 98256.21 15.62 Sensible Peu ou pas 131454.93 18.45 128919.84 20.48 Sensible Très 125233.38 17.58 177631.32 28.22 Sensible Désertifiée 3111375 4.36 --

Total 712211.73 100 629425.67 100

Source CNTS – DGF (1996).

1.3.1.1. Sensibilité à la désertification de la région de Djelfa

Les zones sensibles à la désertification : elles sont identifiées à Zebaret El Kebch, Chebket cherguia, et à Ain El Hadjar. Le couvert végétal y est très dégradé ; ce sont des formations à psammophytes sur sol nu. Elles représentent la superficie la plus importante qui est de 247507.46ha, soit 34.75% de la superficie totale étudiée.

Les zones moyennement sensibles à la désertification : Ces zones sont des formations steppiques à base d’armoise ainsi que des cultures céréalières présentes à bled Kherga , Ain Djellalia, Daiet Esnnakh, Essouam et Chiha. Les sols y sont peu évolués d’apport alluvial ; Ces zones occupent 176901.76ha, soit 24.83%.

Les zones peu ou pas sensibles à la désertification :Il s’agit des zones forestières et préforestières (en l’occurrence, les forêts claires et les maquis de pin d’Alep et de genévriers) des monts de Sahari, de Si Lahsene, de Ouachba et des Djebels Senalba.cette classe regroupe aussi les formations à alfa des piémonts des Djebels Djellal el Rharbi et Djellal el Chergui. Les sols sont des sols minéraux bruts d’érosion et des sols peu évolués de montagnes (rendzines ). Ces zones sont relativement à l’abri de la désertification et couvrent une superficie de 131454.93 ha, soit 18.45% de la superficie totale étudiée.

-56- Carte de sensibilité à la désertification : Partie nord de Djelfa N

S Carte de sensibilité à la désertification : Partie nord de Laghouat N

S

Les zones très sensibles à la désertification : Ce sont les zones soumises à l’ensablement. La végétation y est représentée par des psammophytes et par quelques rares touffes d’alfa. Ces zones représentent 125233.38ha et sont situées dans les régions de Faid el Gufoul, de Dar Hamida, d’el khelioua, de Matmar, de Daia Safi, de Dar Guenndous, au Sud Est d’El Baida, de Hassi el kheloua et enfin dans la région de Hassiel Ogla.

Les zones désertifiées : Les dépressions salées tels les chotts et les sebkhas ont été identifiés comme des zones désertifiées ; Elles représentent une superficie de 3111375ha.La végétation y est à base d’Atriplex et de Salsola. Ces zones sont situées dans la région du Zahrez Rharbi.

1.3.1.2. Sensibilité à la désertification de la wilaya de Laghouat

Les zones sensibles à la désertification : Les territoires sensibles à la désertification sont les zones où le couvert végétal est très dégradé.La végétation y est à base de psammophytes .Ce cas de sensibilité est présent depuis le Nord Est d’Aflou jusqu’à Koudiet Ain el Hadjar, au Djebel medbouha au Sud d’Aflou, aux Bleds Ras Zerga, Merzoug et au djebel Zerga, au Dekhla Mta el Azreg, à Dahouane, à ElHasbaia, et à Mergeb.Ces zones représentent une superficie de 224618.30ha, soit 35.68% de la superficie totale concernée .

Les zones moyennement sensibles à la désertification : La végétation y est très dense, sur sols peu évolués d’érosion et sur sols calcimagnésiques. Cette sensibilité à la désertification est présente sur une superficie de 98256.21ha répartie dans les régions suivantes : Bled Mezioued,Chebkat Tefergue, Djebel Mahasseur,Djebel Zeireg, El Gada ,Djebel Metna,kef Aguenad,DjebelOum Eddrabine, Kef Naima,Kef Messedjed et Mokta Ben Ahmed.

Les zones peu ou pas sensibles à la désertification : Ce sont les zones forestières et préforestières .Elles sont représentées par les forêts de Djebel El Azreg et des futaies plus au moins denses de pin d’Alep les Djebels de Zlarh, de Gourou, de Merkeb, de Kef el Rharbi, et de Djebel Mekna. Ces formations reposent sur des sols minéraux bruts d’érosion et sur des sols calcimagnésiques (rendzines) ; Elles occupent une superficie de 128919.84ha, soit 20.48%.

Les zones très sensibles à la désertification : Ce sont des parcours très dégradés, dont les formations d’alfa sont en association avec l’Arthrophytum, sur sols à texture sableuse. Elles s’étendent sur une superficie de 177631.32 ha, soit 28.22 % de la superficie étudiée ,comprenant les régions suivantes : la région entre Bordj Douis et El Bricha en passant par Oum el guemel et Aouinet el hamir, la région qui s’étale entre Sidi Makhlouf et Ksar Ahmera ,la région de Ragoubet bou Merhoref,et enfin la région entre Téniet Ben Sahla et Teniet Erdenia .

-57- A partir de cette méthodologie de cartographie par télédétection des zones sensibles à la désertification de la région sud algéroise, wilaya de Djelfa et de Laghouat ,nous pouvons dire :

Les formations forestières et préforestières sont peu ou pas sensibles à la désertification, soit 18.45% de la superficie totale étudiée de la wilaya de Djelfa et 20.48 % de la superficie totale étudiée de la wilaya de Laghouat .Ce sont les forêts claires du Djebel Senalba ,Djebel Azreg et Djebel Gourou peuplés de pin d’Alep associé aux Juniperus oxycedrus L. et le Juniperus phoenicea L. et les forêts dégradées ou subsistent quelques pieds de Quercus ilex et Pistacia lentiscus .Et les piémonts des Djebels qui sont colonisés par une steppe à Stipa tenacisima L. et Stipa parviflora L..Les reboisements de Moudjbara (près de 9.000ha ) et d’ représentent également des formations boisées peu ou pas sensible à la désertification.

Les formations steppiques à base d’armoise blanche et les zones de cultures localisées dans les dépressions, les dayas et les lits d’oueds sont moyennement sensibles à la désertification, soit 24.83% de la superficie étudiée de la wilaya de Djelfa et 15.62% de la superficie étudiée de la wilaya de Laghouat . Ce sont des zones de parcours et de pacage qui sont très dégradées.

Les formations psammophytes aux niveaux des milieux ensablés et les zones où le sol est nu sont sensibles (34.75%) et très sensibles (17.58%) à la désertification pour la wilaya de Djelfa et pour la wilaya de Laghouat 35.68% de la superficie totale étudiée sont sensibles à la désertification et 28.22% de la superficie sont très sensible à la désertification.

Les dépressions salées comme les chotts (Zahrez Rharbi ) et les sebkhas sont des zones désertifiées.

-58- Légendes des cartes de Djelfa et de Laghouat

Composantes des unités de désertification

Occupation du sol code 1 Foret Reboisement 2 Groupement à Stipa tenacissima 3 Groupement à Artemesia herba alba 4 Groupement à Arthrophythum scoparium 5 Groupement à psammophytes ( Lygeum spartum, 6 Aristida pungens ,Thymelea microphylla Groupement à halophytes ( Salsola vermiculata 7 ,Atriplex halimus Cultures céréalières et jachères 8 Sols nus (couvert végétal non signifiant ), 9 affleurement rocheux Voile sableux 10 Sebkhas et chotts 11

Etat de dégradation : a : parcours bienvenants b : parcours moyens c : parcours dégradés à très dégradés

Sol code Sols minéraux bruts d’érosion MBe Sols minéraux bruts d’apport éolien MBs Sols peu évolués d’érosion PEe Sols peu évolués d’apport alluvial PEa Sols peu évolués d’apport colluvial PEc Sols calcimagnésiques carbonatés CMe Sols calcimagnésiques à encroûtement gypseux CMg Sols isohumiques (siérozèmes) Ish Sols halomorphes Hal Sols hydromorphes hyd Unités complexe Uc

Pente ( %) Code 00à03 A 00à06 B 03à 06 C 06 à 12 D 12 à25 et supérieur à 25 E

Exemple : 4bCMeb.B - 4b : groupement à Artemesia herba alba à densité moyenne . - CMe : sol calcimagnésique carbonaté . - B : pente à 00 à 06%

-59- 2. Les causes de la désertification

La pression intensive sur les ressources biologiques, est telle qu’elle dépasse les capacités du milieu naturel steppique dont l’équilibre écologique est précaire. Parmi les causes de désertification, il est impératif de mentionner la rupture du système d’organisation pastoral traditionnel et de parler brièvement de l’évolution steppien et de l’Histoire.

2.1.Rupture du système d’organisation pastoral traditionnel

2.1.1. La société pastorale pré-coloniale

2.1.1.1. Nomadisme et transhumance

Le système dominant qui caractérisait la steppe était le nomadisme, la mobilité incessante des éleveurs et leurs troupeaux à travers les espaces naturels. La transhumance est le déplacement des troupeaux et des bergers.La famille restant sur place .

Selon BOUKHOBZA (1982) , le nomadisme humide est celui qui existait dans le Tell et les régions humides des Hautes plaines et le nomadisme sec, qui existait et existe toujours dans les territoires steppiques. On définit aussi le nomade suivant la nature de ses déplacements, de leur ampleur et leur fréquence :On parle alors de nomades, de semi-nomades ou de semi-sédentaires et de sédentaires.

Les territoires steppiques étaient exploités à l’époque pré-coloniale par un mode d’élevage extensif, par des populations nomades habitant sous des tentes et se déplaçant au sein de vastes territoires pastoraux à usage collectif.

L’activité économique principale pour la communauté nomade était l’élevage et la production ovine. L’activité secondaire était la culture céréalière dans des endroits propices à l’agriculture et autour des points d’eau.

A la veille de la colonisation, existait un équilibre entre la population et ces activités économiques, ainsi qu’entre ces activités et le cadre social qui était représenté par l’organisation tribale. La fonction essentielle de cette organisation, qu’est la tribu selon BOUKHOBZA, (1982) « était d’une part, de permettre aux agents qui la constituaient, l’exploitation et le contrôle des aires de parcours indispensables à leurs troupeaux, d’autre part, la sauvegarde des particularités ethniques (tribu chorfa), religieuses (tribu maraboutique ) ou tout simplement politique ( tribu leader,tribu maghzen...) ».

La tribu était composée d’un nombre de fractions ( ferka ) .Le pouvoir était toujours assuré par la fraction la plus puissante.

Les tribus disposaient de la libre utilisation des ressources naturelles, l’espace naturel étant découpé en territoires pastoraux aux limites précises connues par tous. (BENREBIHA, 1978).Les principales tribus de la région de Laghouat sont Laabaa, les Amours et les Ouled Nails pour la région de Djelfa.

-60- 2.1.1.2. Transhumance d ’ été « Achaba » et d’hiver « Azaba »

Selon Boukhobza (1982), l’activité des pasteurs se caractérisait par deux périodes essentielles : la « achaba » qui consistait à rechercher les pâturages du printemps et de l’été et « azaba » ou « hadra » pour les deux autres saisons (automne et hiver).Ces deux périodes avaient aussi une importance particulière pour la santé des bêtes et l’alimentation des pasteurs et celle de leurs familles.

2.1.1.2.1. « Achaba »

Les mois d’été, lorsque les parcours se font rares, les éleveurs de la steppe se déplacent de la steppe vers le Tell. Cette migration temporaire ou transhumance, appelée « achaba » permettait à la steppe de se reposer 2 à 3 mois.Les éleveurs nomades avaient la jouissance des chaumes du Tell jusqu’à l’arrivée des premières pluies d’automne. Les éleveurs pouvaient faire pâturer leurs troupeaux sur les terres laissées en jachère par les agriculteurs du Tell, les terres moissonnées,les pacages forestiers ou encore les terres du Tell non utilisées à des fin agricoles .

BENREBIHA, (1978) note que « le statut juridique ‘’ Arch’’ des terrains céréalières et des parcours steppiques ainsi que le cadre d’organisation sociale qu’est la tribu permettent un déplacement permanent et régulier ‘’ steppe –Tell et Tell–steppe’’ imposé par les pratiques d’un élevage nécessitant la recherche permanente de nouveaux pâturages » .

En plus de la recherche de pâturages, ces déplacements permettaient le développement des rapports d’échanges de produits entre les différentes régions ( laine, dattes, sucres etc.) entre la population sédentaire du Tell et la population nomade de la steppe.

2.1.1.2.2. « Azaba »

Le second grand exode du nomadisme avait lieu lors de la transhumance vers le Sud la « azaba » lors des saisons rudes ou froides (automne et hiver) ,périodes difficiles ou les maladies contagieuses détruisaient le cheptel, pour protéger ses bêtes le nomade devait se diriger vers le Sud, dans les régions plus chaudes .

BOUKHOBZA, (1982) note que « la recherche permanente de pâturages et celle d’un climat supportable par les bêtes et les hommes, caractérisait le phénomène ‘’nomade’’ en tant que système de relation à l’environnement naturel ( précipitations, intempéries ) et aux conditions techniques et socio-économiques de production » .

La pratique de l’agro-pastoralisme, réalisée à travers une gestion rationnelle des parcours steppiques et se traduisant par les deux mouvements de transhumance qui sont « achaba » en été et « azaba » en hiver, et une exploitation de l’espace steppique qu’en période printanière, permettait la régénération du couvert végétale des parcours steppiques. La principale zone d’estivage pour les tribus des Hauts plateaux est une partie de la région de Tiaret et Sersou.

-61- 2.1.2. La société pastorale pendant la colonisation

2.1.2.1.Politique du cantonnement

L’équilibre de la société pastorale traditionnelle reposait sur une « structure tribale » et la primauté du collectif. Il s’est trouvé gravement compromis par la politique coloniale qui consistait avant tout, à contrôler et à encadrer les nomades, considérant la libre errance de ces derniers comme un obstacle à sa domination. .Pour y arriver ,plusieurs moyens furent utilisés, en particulier des actions visant les structures internes des groupes et leur assise territoriale ( SEBHI, 1987 in HALEM 1997).

2.1.2.2. Le Senatus Consulte de 1863 et la déstructuration des tribus

Le Senatus Consulte du 22 avril 1863 complété par les lois WARNIER (lois de 1873, 1887et 1897) est le cadre juridique et institutionnel dont l’application a eu pour effet la première mesure qui désintègre la tribu, en dénouant les liens de solidarité.

La colonisation française va opérer à l’intérieur du système agro-pastoral des ruptures fondamentales au sein d’une population nomade ayant hérité un « savoir- faire » séculaire.

Dés les premières années de l’occupation la colonisation s’accapare les terres du Tell les plus aptes à la production agricole. On assiste à la destruction des structures sociales ; les tribus sont divisées en douars; C’est la politique du cantonnement. Les éleveurs du Tell perdent non seulement leur cheptel mais aussi une grande partie de leur terres de parcours reconverties en terres agricoles par les colons.Vers les années 1900 le nomadisme humide est pratiquement éliminé.

Dans la steppe, afin de faciliter l’implantation de la colonisation, le gouvernement français procède au « cantonnement » des tribus. Celles dont le territoire est jugé trop vaste pour leurs besoins réels, devront abandonner une part importante de leurs terres ; En échanges, l’administration doit octroyer aux paysans algériens un titre de propriété individuelle dont ils ne se souciaient guère auparavant. (BENREBIHA, 1978).

En effet, le « nomadisme sec » sera cantonné à l’intérieur du pays (steppe et Sahara) et l’éleveur nomade doit alors compter de plus en plus sur la migration vers le Sud « azaba » qui est le mouvement de transhumance vers le Sud à l’approche de l’hiver.

Les accords ancestraux entre le Tell et la steppe tendent à diminuer et avec eux disparaît l’équilibre entre l’éleveur et son milieu. Les troupeaux finissent par stationner tout au long de l’année sur la steppe entraînant ainsi directement une surexploitation de ces parcours.

-62- Le déficit fourrager est comblé par l’extension de la céréaliculture sur les aires de parcours. Cependant, la pauvreté des sols steppiques et le caractère aléatoire du climat n’a fait que diminuer les surfaces de pacage et augmenter des zones désertifiées.

«La notion dominante de beylec héritée d’un vécu colonial qui attribue à la diversité biologique et à la production naturelle une appartenance collective considérée comme " personne’’ ou à l ’ Etat ‘’répression’’ .L’espace vidé de son contenu patrimonial est libre ,surexploité et détruit ».(Médouini,1997).

2.2. L’accroissement démographique

Dans le cadre d’un développement durable et d’une politique sociale développée, l’aspect démographique doit être pris en ligne de compte. L’homme est sans cesse à la recherche de profit et de l’amélioration de son cadre de vie. La situation actuelle est que l’effectif de la population ne cesse d’augmenter et ceci a un impact direct sur le milieu naturel qui voit ses richesses biologiques s’épuiser progressivement et le phénomène de désertification s’amplifier.

Les régions steppiques dont les ressources sont limitées, sont soumises à une exploitation irrationnelle et intense de leurs ressources fourragères. Les conditions de vie précaires de la population de plus en plus élevée, ne font que maintenir l’activité pastorale qui reste un gain relativement abordable.

La population estimée sur le tableau ci-dessous concerne toutes les catégories de la société steppique ; elle englobe aussi bien la population urbaine et rurale, que la population nomade.

2.2.1.L’évolution de la population

Tableau 16: Evolution de la population

Année 1985 1995 1998 Djelfa 400 644hab 644 464hab 797 706 hab

Laghouat 181 120hab 281 127hab 317 125hab

Source ONS.

Le tableau ci-dessus, indique une nette augmentation des populations des wilayas de Djelfa et de Laghouat. En une dizaine d’années environ, l’effectif de la population de Djelfa est doublé, il est passé de 400 644 habitants en 1985 à 797 706 habitants en 1998.Pour la wilaya de Laghouat, la population estimée à 181 120 habitants en 1985 atteint 317 125 habitants en 1998 (elle augmente d’environ 100.000 habitants).

-63- 2.2.2.La densité de la population (nombre d’habitants au km2)

La pression démographique de plus en plus élevée se voit également à travers l’évolution de la densité de la population.

Comme l’indique le tableau ci-dessous, la densité de la population des deux wilayas est en constante progression. Depuis 1966 la densité de la population de la wilaya de Djelfa qui était de 3.6 habitants au km2 a été multipliée par 4 en 1998 (elle est de 12 habitants au km2). Pour la wilaya de Laghouat, la densité de la population est passée de 4.1 habitants au km2 en 1966 à 12.7 habitants au km2, en 1998.Elle a pratiquement triplé en 32 ans.

Tableau 17: Evolution de la densité de la population

Wilaya 1966 1977 1987 1998

Djelfa 3.6 5.0 7.4 12.0

Laghouat 4.1 5.9 8.5 12.7

Source ONS.1998

2.2.3. La population nomade

Tableau 18: Répartition de la population nomade

Wilaya Masculin Féminin Total % Djelfa 32 370 26 198 58 568 7.3

Laghouat 9400 8498 17 898 5.7

Source ONS. RGPH 1998

Les nomades de Djelfa et de Laghouat sont devenus une minorité et leur effectif ne cesse de diminuer d’année en année.En effet, la sédentarisation se fait peu à peu et le nomadisme va cesser d’être une forme d’existence dans quelques années. La population nomade représente 58 568 dans la wilaya de Djelfa soit 7.3% de la population totale . Le taux de la population nomade de la wilaya de Laghouat est estimé à 17 898 soit 5.7% de la population totale. La société nomade a peu à peu regagné les villes mais sans pour autant délaisser son activité principale qui est le pastoralisme. L’éleveur nomade est devenu semi- sédentaire ou semi-nomade.

-64- Il habite une construction en dur dans les grandes agglomérations et s’équipe de matériaux indispensables à son activité, tels le camion, la citerne etc. Il pratique la transhumance quand il le faut, c’est à dire dés que les parcours s’enrichissent en annuelles après une pluie.Il est alors toujours prêt a se déplacer avec un troupeau de moutons de plus en plus important.

La pression anthropique sur les parcours n’a pas diminué avec la régression du nomadisme bien au contraire ; le cheptel ne cesse d’augmenter et les ressources fourragères n’ont pas le temps nécessaire pour leur régénération.

2.3. Le surpâturage

L’activité essentielle des wilayas de Djelfa et de Laghouat, a de tout temps été orientée vers le pastoralisme. Le surpâturage correspond à une exploitation irrationnelle du milieu naturel, et se traduit par une surcharge et un long séjour du cheptel sur les parcours steppiques.

L’activité pastorale ne concerne pas uniquement l’éleveur, mais également le simple travailleur ou le chômeur dont les revenus sont faibles ou nuls. En effet, la précarité des conditions de vie conduit le père de famille à acquérir quelques bêtes afin d’augmenter son salaire mensuel insuffisant, ainsi que le « sans travail » à subvenir à ses besoins. L’élevage est un revenu facile qui ne demande pas d’investissement ou du moins très peu par rapport à son rendement, puisque les parcours de la steppe sont gratuits et accessibles à tout le monde.

L’effectif croissant du cheptel et en particulier du cheptel ovin, sur les parcours steppiques, ne tient en aucun cas compte de l’état des conditions écologiques, des ressources biologiques et de la charge animale convenable potentielle. Le prélèvement par le troupeau d’une quantité de fourrage supérieure à la production annuelle de ces parcours et en toute saison, empêche la végétation de se reconstituer et favorise le développement d’espèces non appétées telles Noaea mucronata, Peganum harmala etc. (espèces de dégradation liées au surpâturage).

2.3.1. Evolution du cheptel

Nous avons jugé utile d’étudier l’évolution du cheptel durant plusieurs années consécutives, en l’occurrence de 1990 à1996 plus l’année 2001. Les estimations que donnent les statistiques agricoles dans les tableaux de Djelfa et de Laghouat montrent une modeste progression pour l’ensemble des espèces du cheptel.

Pour la wilaya de Djelfa, (tableau 19) nous observons une diminution de l’effectif du cheptel ovin de 875 620 en 1990, il passe à 733 860 en 1991 ( soit une diminution de 141. 760). . A partir de 1991, l’effectif augmente jusqu’en 2001 : de 733 860 têtes, il passe à 1 233 900 têtes ( soit une augmentation de 500 040 en 10 ans ).Entre 1991 et 1992,l’augmentation de l’effectif du cheptel est d’environ 50 000 têtes ;Par contre entre 1992 et 1996 elle est d’environ de 100 000 têtes. Si de 1996 à 2001 (7 ans ) l’effectif a augmenté d’environ de 150 000 têtes d’ovins.On ne peut pas par contre dire s’il n’y a pas eu des années de baisse et des années de hausse.

-65- Le cheptel bovin présente une nette diminution en 1991,il passe de 16 200 en 1990 à 9350 en 1991. Cet effectif augmente en 1993 pour atteindre 14 070, mais il baisse sensiblement durant les autres années,on note un taux de 11 810 en 2001. Le cheptel caprin montre une nette progression en 1995 où il atteint un taux de 3 800. Les autres animaux ne présentent pas une augmentation significative.

Tableau 19 : Evolution du cheptel de la wilaya de Djelfa

Année Ovins Bovins Caprins Autres 1990 875 620 16 200 141 880 3 230 1991 733 860 9 350 98 460 3 250 1992 786 500 9 650 104 780 3 250 1993 880 980 14 070 103 370 3 200 1995 988 910 11 780 159 810 3 800 1996 1 079 100 12 520 122 580 3 560 2001 1 233 900 11 810 161 500 - Source statistique agricole.

Tableau 20: Evolution du cheptel de la wilaya de Laghouat

Année Ovins Bovins Caprins Autres 1990 19 440 7 560 113 450 3 020 1991 2 021 750 20940 125 520 5 930 1992 2 134 580 22 790 184 410 5 930 1993 2 286 960 22 620 179 800 5 800 1995 2 084 680 21 240 183 330 5 330 1996 2 194 000 22 380 178 170 4 400 2001 2 002 180 25 630 248 870 4 080 Source statistique agricole.

-66- Pour la wilaya de Laghouat, (tableau 20) le cheptel ovin passe de 19440 en 1990 à 2 021 750 têtes en 1991, ce qui est considérable en une année. Cet effectif atteint 2 286 960 en 1993.Mais il diminue sensiblement pour arriver à 2 002 180 têtes en 2001. L’augmentation du cheptel bovin se fait à partir de 1991 où il atteint 20 940 têtes . L’effectif se stabilise et atteint en 2001 un nombre de 25 630. L’effectif du cheptel caprin augmente et passe de 113 450 en 1990 à 184 410 en 1992. Cette croissance diminue modestement pour arriver à 178 170 en 1996. En 2001 l’effectif atteint 248 870.En ce qui concerne les autres animaux, on observe une augmentation en 1992 où le nombre est passe de 3 020 à 5 930 têtes .Ce nombre diminue progressivement et atteint 4 080 têtes en 2001.

2.4. Le défrichement, la mécanisation et la mise en culture

Le défrichement des espèces végétales pérennes telles que l’alfa et l’armoise a pour cause l’extension des cultures céréalières qui constitue l’activité la plus importante après l’élevage : La céréaliculture vise un apport fourrager pour les troupeaux de plus en plus nombreux.

Dans le même temps, le défrichement de sols à croûte calcaire, peu évolués, qui sont des espaces impropres à l’agriculture et sensibles à l’érosion, prive le cheptel d’espèces fourragères intéressantes. Les aléas du climat (pluviosité faible et irrégulière) ne permettent pas le développement d’une culture régulière. En effet, lorsque les conditions climatiques sont défavorables, les cultures sont abandonnées et parfois laissées en jachère dans un temps beaucoup trop long.

Par ailleurs, l’utilisation des tracteurs dans le milieu steppique, en dehors des zones réservées à la céréaliculture (dépressions et dayas) accentue la destruction de la végétation et le développement d’espaces à sol nu. En effet, la mécanisation des labours arrache et déracine les plantes pérennes et l’introduction de tracteurs équipés de charrues à disques, inadaptés aux conditions écologiques des zones steppiques, entraînent la stérilisation des sols due aux phénomènes d’érosion.

Le développement de la céréaliculture et l’augmentation des superficies céréalières de la steppe n’ont pas toujours des résultats satisfaisants mais par contre entraînent une diminution beaucoup trop grande des terres de parcours.

2.4.1. Evolution de la répartition des terres en agriculture

2.4.1.1.Les cultures herbacées

L’agriculture en région steppique n’atteint pas toujours les objectifs escomptés. Les sols dans les régions arides et semi-arides sont pauvres et fragiles et les mises en valeur sont limitées au niveau des bons sols comme les dayas, les piémonts de montagnes et les lits d’oueds. Il en résulte une l’augmentation des terres au repos ou en jachères après cultures. Nous avons recueilli des données concernant les années consécutives de 1990 à 1996 et les années 2000 et 2001.

-67- Le tableau 21, indique que dans la wilaya de Djelfa, les cultures herbacées représentent 560 600 ha en 1990 ; et on observe une nette régression en 1991 ( 174 910 ha) puis 28 300 ha en 1993. A partir de 1995 on note une légère augmentation des surfaces cultivées mais qui décroît progressivement pour atteindre 58 130 ha en 2001.Nous pouvons dire que cette baisse progressive concernant les mises en valeur des terres, traduit d’une part l’incapacité des sols steppiques à réaliser une bonne productivité et d’autre part le manque d’infrastructure ( réalisation de forages,autres tracteurs etc.) qui n’encourage pas l’exploitation des terres en agriculture en zone steppique .

Concernant les terres au repos ou en jachères, pour la wilaya de Djelfa, elles présentent une augmentation considérable en 1993 ( 351 260 ha ) ce qui correspond à la diminution des mises en cultures dans la même année. Cette superficie baisse en 1995 et se stabilise jusqu’a l ‘année 2000, où les terres en jachères atteignent 302 192 ha et 316 073 ha en 2001. Pour la wilaya de Laghouat, le tableau 22, indique que les superficies des terres mises en culture augmentent régulièrement et elles sont de 21 810 ha en 1990 et augmentent pour atteindre 51 530 ha en 1992 et 70 213 ha en 1996, puis 30 770 ha en 2001. Concernant les terres au repos ou en jachères, nous observons de légère fluctuations a suivent le même tendance que les mises en cultures. Elles sont de 28 710 ha en 1990 et baissent à 4 240 ha en 1992 et 9 400 ha en 1995. A partir de 2000 et 2001 nous observons une légère augmentation des surfaces de terres nues ( 36 575 ha et 37 070 ha).

2.4.1.2. Les pacages et les parcours

La désertification est un phénomène discontinu dans l’espace. Il se manifeste par «tache» dans les différentes steppes. L’impact anthropozoique est ainsi fonction du type de parcours, de son état, de sa valeur pastorale et de sa situation topogéographique » ( FLORET et PONTANIER, 1982 in MELZI,1995).

Pour la wilaya de Djelfa, on note 2 141 860 ha de surface de parcours et de pacages en 1990.Cette superficie diminue en 1991 pour atteindre 1 980 500ha. L’année 1993 montre une légère augmentation des aires de pacages ( 2 135 400 ha ).Cette superficie se stabilise jusqu’en 2001. Pour la wilaya de Laghouat les surfaces de pacages montrent à partir de 1993 une nette régression ( 1 434 310ha ).Ces surfaces atteignent 1 530 670 ha en 2001.

2.4.1.3. Les arbres fruitiers Les wilayas de Djelfa et de Laghouat ont bénéficié du Programme National du Développement de l’Agriculture (PNDA) , Concernant le développement des arbres fruitiers dans les zones steppiques.Nous observons une modeste augmentation des arbres fruitiers de 1992 à 1996 et ce n’est qu’à partir du lancement du PNDA que le développement des arbres fruitiers a pris de l’ampleur. Pour la wilaya de Djelfa, le nombre d’arbres plantés est de 620 en 1992 à 1 827 arbres en 1996. En 2000 ce nombre est passé à 3588 arbres et 4452 arbres en 2001. Pour la wilaya de Laghouat le nombre d’arbres fruitiers est passé de 220 arbres en 1990, et 180 arbres en 1992 . L’augmentation des arbres fruitiers est progressive : ce n’est qu’en 2001 que ce nombre passe à 2793 arbres fruitiers.

-68- Tableau 21: Evolution de la répartition des terres de Djelfa

Année Cultures Terres au Pacages et herbacées repos parcours (ha) ( ha) (ha) 1990 56 0 600 12 080 2 141 860 1991 174 910 54.730 1 980 500 1992 191 590 190 100 1 980 000 1993 28 300 351 260 2 135 400 1995 108 130 268 760 2 138 100 1996 111 680 265 144 2 138 100 2000 72 875 302 192 2 117 980 2001 58 130 316 073 2 122 430 Source statistique agricole

Tableau 22 : Evolution de la répartition des terres de Laghouat

Année Cultures Terres au Pacages et herbacées repos (ha) parcours (ha) (ha) 1990 21 810 28 710 1899 000 1991 27 450 23 000 1 899 000 1992 51 530 4 240 1890 000 1993 31 460 27 270 1 434 310 1995 51 080 9 400 1 492 000 1996 70 213 - 1 490 000 2000 30 457 36575 1 530 670 2001 30 770 37 070 1 530 670 Source statistique agricole

Tableau 23 :Evolution des arbres fruitiers

Année Djelfa Laghouat

Arbres fruitiers Arbres fruitiers 1990 760 220 1991 620 180 1992 1 270 620 1993 1 490 790 1995 1 770 820 1996 1 827 924 2000 3 588 1100 2001 4 452 2793 Source statistique agricole

-69 2.5. L’éradication des espèces ligneuses

Pour les besoins en combustible pour le chauffage et la cuisson, la végétation ligneuse des peuplements végétales de la steppe a été surexploitée, déracinée et dégradée ; Ceci est démontré à travers l’état actuel des forêts et des formations herbacées de la zone steppique. Nous citerons la principale espèce steppique en l’occurrence Stipa tenacissima ; les touffes d’alfa sont brûlées pour se protéger du froid. Ce phénomène de dégradation a été plus ou moins limité par une meilleure distribution de gaz néanmoins, les touffes d’alfa brûlées sont toujours présentent en zone steppique.

L’armoise blanche, qui est une espèce médicinale, est exploitée de façon anarchique ; La cueillette de cette plante se fait en déracinant la plante par ignorance ou inconscience, alors que des brindilles suffiraient pour les vertus thérapeutiques qu’on lui confère. Un grand nombre d’espèces végétales médicinales et aromatiques sont exploitées de façon anarchique et irrationnelle, cependant, aucun constat ou état des lieux n’est fait pour mesurer l’ampleur de cette situation.

2.6. L’effet de la sécheresse

La réduction du couvert végétal, et la diminution du potentiel productif provoquée par l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles, sont aggravées par les caractéristiques arides du climat des zones steppiques.

L’écosystème steppique de la zone d’étude est caractérisé par une variabilité inter annuelle des précipitations qui ne favorise pas la remontée biologique et la régénération de la végétation. Une saison sèche assez longue 5 mois pour la station de Djelfa (1913-1938),(1971-2001) et de 9 mois et demi pour la station de Laghouat (1926-1950)et (1958-1968). Par ailleurs nous remarquons que la moyenne des températures minimales du mois le plus froid ‘’m’’ pour la station de Djelfa , varie de –0.8°c (1913-1938) à 1°c ( 1971- 2001) et pour la station de Laghouat , il varie de 2.3°c (1913-1938) ,1.90°c (1926- 1950) et 2.25°c (1991-2000). La moyenne des températures maximales du mois le plus chaud ‘’M’’ pour la station de Djelfa varie de 33.5°c (1913-1938) à 33.8°c (1971-2001) et pour la station de Laghouat, il varie 36°c (1913-1938) à 36.6°c (1926-1950) et 38.42°c (1991-2000).

Cependant, les valeurs des précipitations moyennes annuelles des stations de références selon les années considérées ne démontrent pas une diminution de la pluviosité. Une étude plus approfondie avec des données plus récentes de la région d’étude permettrait de démontrer l’évolution du climat.

-70- 3. Les conséquences de la désertification sur les parcours steppiques

Le processus de désertification se poursuit lentement et on assiste à une transformation de l’écosystème steppique à travers sa structure et son fonctionnement. Ceci a des répercussions sur la vie socioéconomique des habitants de la steppe mais également sur le milieu naturel des zones steppiques . La désertification, processus de dégradation de l’écosystème en milieu aride et semi aride, opère des transformations dans le climat,le sol, et la végétation.

3.1.La réduction du couvert végétal

AIDOUD, (1996) note que « Une steppe aride est un milieu qui par définition ,n’offre que des conditions extrêmes pour l’établissement et le maintien d’une végétation pérenne .Dés lors, cette végétation joue un rôle fondamental dans la structure et le fonctionnement de l’écosystème dont elle constitue une expression du potentiel biologique .De ce fait, sa régression constitue un des indicateurs essentiels de dégradation et de désertification ».

AIDOUD-LOUNIS, (1997) dans ses travaux note que : « L’analyse diachronique indique, de manière générale, une régression nette de la végétation qui s’exprime par une baisse du couvert végétal de 14 à 40% .La production annuelle des thérophytes étant fortement corrélée aux conditions climatiques,la régression est plus particulièrement mise en évidence par celle des espèces pérennes .La diminution concernant le couvert de ces dernières est de 16 à 35%. » Et note également que : « La régression des espèces pérennes a affecté différemment les groupements. Les moins touchés sont ceux dans lesquels ces espèces sont fortement adaptées à la sécheresse et /ou possèdent un grand pouvoir de régénération comme Lygeum spartum ou encore ne sont pas affectées par la pâturage comme c’est la cas de Thymelaea microphylla et Atractylis serratuloides . »

La réduction du couvert végétal et le changement de la composition floristique des parcours steppiques sont visibles à travers la prolifération d’espèces non palatables et n’ayant aucun intérêt fourrager. On assiste au développement des steppes à Noaea mucronata ,Atractylis serratuloides et Peganum harmala .

AIDOUD-LOUNIS, (1997) rapporte que : « A travers le suivi de certains parcours, parmi les plus représentatifs et les mieux conservés durant les années 70, AIDOUD, (1994) a enregistré en moins de dix ans ,une diminution de production fourragère de 40à 50%. »

-71- 3.2. La dégradation des sols

La disparition du couvert végétal et notamment les espèces pérennes conduit à des phénomènes d’érosion éolienne et hydrique et à un état de dégradation du sol qui s’exprime par : - la formation de la pellicule de glaçage à la surface du sol réduisant l’infiltration de l’eau dans le sol et empêche la germination des graines et augmente le ruissellement ; - réduction de la perméabilité provoquée par le tassement du sol par le nombre croissant des troupeaux, empêche l’infiltration et le stockage des eaux de pluies ; - une diminution de la teneur du sol en matière organique ; - une remontée des sels vers la surface du sol .

AIDOUD-LOUNIS,(1997) note « Le passage des groupements à Stipa tenacissima vers ceux à Artemesia herba alba s’accompagne d’une diminution de la matière organique ,de celles des argiles et limons fins et surtout des argiles .Ces diminutions sont plus importantes pour l’horizon de surface dans le cas du passage des groupements à Stipa tenacissima vers ceux à Lygeum spartum. »

3.3. L’ensablement

Le voile éolien est un facteur écologique habituel des zones arides où les éléments du sol sont d’autant plus mobile que le couvert végétal est faible.

L’action des vents façonne le sable et piège la végétation sous différentes formes éoliennes ( nebkas, buttes, voile sableux, etc).Par exemple au niveau des dayas, nous pouvons observer des buttes de sable qui piègent le ziziphus et le tamaris ; il se crée un véritable micro-climat pour la faune et le développement d’espèces végétales psammophiles vivaces ou annuelles comme Aristida pungens, Plantago albicans, Schismus barbatus .

AIDOUD-LOUNIS, (1997) dans l’étude de la variation en pourcentage des éléments à la surface du sol ( 1975-76 et 1989-90) dans les groupements végétaux identifiés note : « L’extension des ensablements représente cependant un phénomène général qui atteint différemment (de 41à 68% ) les groupements végétaux. Les dépôts éoliens ont cependant, affecté plus particulièrement les groupements ou le sparte est bien représenté et qui montraient déjà un début d’ensablement, signe d’une dégradation avancé. »

Par ailleurs, une augmentation accrue des dépôts éoliens tend à l’installation des formations dunaires. L’ensablement a des conséquences sur les terres agricoles, les agglomérations, les infrastructures, et les voies de communication.Certaines localités sont menacées d’ensablement telles Zaafrane , ElGuedid, El Idridssia, Ain Deheb et et beaucoup d’habitations sont ensablées .

-72- 3.4. Conclusion de la dégradation

La dégradation des parcours steppiques est un phénomène ancien puisque l’on connaît son origine depuis la période coloniale. Le colonialisme a complètement détruit un mode de vie ancestrale qui est le nomadisme et une économie essentiellement basée sur l’agropastoralisme traditionnelle. L’activité pastorale était caractérisée par une gestion rationnelle ayant pour objectif la conservation et la protection des ressources biologiques et le maintien de l’équilibre écologique. A l’indépendance, l’écosystème steppique fragilisé est soumis à une dégradation de plus en plus forte, causée par un cheptel dont la taille est de plus en plus grande et de surcroît supérieur à la capacité de charge des parcours. Une population croissante qui cherche des conditions de vie décentes, des périodes de sécheresse qui ne font qu’aggraver la situation des milieux naturels déjà très critique, font que l’on assiste à des conséquences importantes ; parmi ces critères s’amorce un processus de désertification qui se traduit par le déséquilibre écologique, ce dernier s’exprimant par :

- la régression voire la disparition du couvert végétal ; - la raréfaction des espèces ligneuses ; - l’apparition d’espèces végétales dont l’intérêt économique est moindre ou nul ; - la diminution des ressources fourragères ; - la dégradation des sols soumis à l’érosion hydrique et éolienne ; - la diminution de la fertilité des sols ; - l’ensablement mobilisant des milliers d’hectares de terre de parcours et agricoles ; - l’extension de paysages désertiques ; - la remontée biologique difficile due au déficit hydrique causée par des périodes de sécheresse trop longues.

Sur le plan socio- économique, la désertification a également des conséquences sur les infrastructures et les agglomérations.L’ensablement atteint de plus en plus les terrains de parcours et les terrains agricoles. La baisse de l’activité pastorale va conduire la population vers l’exode aux centres urbains, à la recherche d’autres sources de revenus.

La lutte contre la désertification peut s ‘inclure dans le cadre d’un programme de développement durable des régions concernées. Le facteur humain qui est le principal atout dans la réussite d’un projet de développement doit être pris en charge à travers des entreprises socio-économiques. L’amélioration des conditions de vie de la population doit concilier avec le programme d’action de lutte contre la désertification.

La lutte contre la désertification réside également dans la prévention et la conservation qui consistent à orienter les pratiques de gestion de l’espace pastoral vers la sauvegarde de la biodiversité et de la richesse du milieu steppique.

-73- II- Les indicateurs socio-économiques de la désertification

1. Analyse des indicateurs socio-économiques de la désertification

Pour mesurer l'impact de la désertification, on peut identifier des indicateurs dans le domaine des ressources naturelles, climatiques ou socio-économiques. L’article 4 de la convention sur la lutte contre la désertification stipule que « pour atteindre les objectifs de la convention sur la lutte contre la désertification il y a lieu d’adopter une approche intégrée visant les aspects physiques, biologiques et socio- économiques de la désertification et de la sécheresse »

« On accepte généralement que les indicateurs appartiennent en grande ligne à trois familles principales: les indicateurs climatiques, les indicateurs biophysique relatifs à la géomorphologie, aux sols, aux eaux et à la végétation, et enfin les indicateurs socio-économiques relatifs à la population, à l’utilisation des sols, à l’irrigation, à l’économie de la région, etc. »(Atelier,1998).

Le développement social et l’amélioration du niveau de vie s’effectuent à travers l’accès à l’instruction, l’accès au système de santé, l’amélioration de l’habitat, l’accès à l’électricité, l’accès à l’eau potable, à l’emploi, etc. Se sont là des paramètres qui pourraient être de manière sous –jacente les indicateurs socioéconomiques de la désertification ; l’estimation de ces paramètres est soit qualitative, soit quantitative. Pour cette étude, nous nous intéresserons à certains facteurs socio-économiques, en l’occurrence ;l’évolution de la population et sa répartition dans l’espace , l’instruction, la situation de l’emploi , qui nous semblent les plus importants et qui nous permettent de fixer les éléments de l’écodéveloppement .

2. La population

2.1. L’évolution de la population

La ressource humaine est un facteur essentiel pour le développement d’une société. La population de la wilaya de Djelfa est estimée à 797 706 habitants. Pour la wilaya de Laghouat la population est estimée à 317 125 habitants.

Tableau 24 : Population totale

Wilaya Masculin Féminin Totale Djelfa 412 637 385 069 797 706

Laghouat 161 646 155 479 317 125

Source :ONS. 1998.

-74- Tableau 25: Evolution de la population

Année 1985 1995 1998 Djelfa 400 644 644 464 797 706

Laghouat 181 120 281 127 317 125

Source ONS 1998.

La population de Djelfa est doublée en plus de 10 ans. Pour la wilaya de Laghouat la population a augmenté d’environ de 100.000 habitants.

2.2. La répartition de la population totale selon les communes

Nous avons relevé sur le tableau 26 , les 4 principales agglomérations où le nombre d’habitant est le plus élevé et 2 agglomérations où le nombre d’habitant est le plus faible .

Nous remarquons une occupation très disparate de l’espace. Le tableau 26, montre que se sont surtout les agglomérations chefs- lieux de wilaya qui enregistrent le nombre d’habitant de population le plus élevé. Les principaux chefs-lieux sont attractifs en terme d’équipements et d’infrastructures indispensables à l ‘amélioration du cadre de vie.

Tableau 26 :Répartition de la population dans les principales communes

Communes Population Communes Population de Djelfa De Laghouat Djelfa 16094 Laghouat 105014 Ain Ouessara 81145 Aflou 47996 Messaad 76576 Ksar el hirane 12985 Hassi bahbah 58718 Hassi Rmel 12855 494 Hadj mechri 1020 775 Houita 1126 Source ONS.1998.

Nous remarquons que dans la wilaya de Djelfa ,il se trouve une forte concentration de la population dans les 4 agglomérations les plus importantes qui sont Djelfa ,Messaad Ain Oussera et Hassi Bahbah. El khemis et Guernini présentent un nombre d’habitant très faible ne dépassant pas 1000 . La répartition de la population est très déséquilibrée ; la majorité de la population vit dans la partie Nord de la wilaya de Djelfa. La partie Sud est pratiquement vide : c’est probablement l’espace nomade. Cette répartition de la population est dictée par les conditions écologiques de la région (Présence ou non de ressources naturelles) et par les conditions socio-économiques ( présence ou non d’infrastructures telles que école,, milieu hospitalier, emploi, etc.).

-75- Pour la wilaya de Laghouat, Hassi R’mel est une zone où il y a une forte concentration de travailleurs. Par ailleurs, l’absence d’infrastructures (emploi, habitation etc.) indispensables pour vivre dans une commune reste la seule explication pour l’inégalité de la répartition de la population.

3. L’Instruction et l’analphabétisme

Le facteur humain est un élément fondamental dans toute stratégie de développement. En effet, l’éducation, la formation et la promotion sociale d’une population sont les critères de la réussite d’un programme de développement durable. L’homme étant sujet et acteur de son environnement, instruit et éduqué, il ne peut que percevoir plus facilement les dangers qui menacent son environnement et déséquilibre le milieu naturel. Par ailleurs, de part la connaissance et le savoir faire traditionnelle, il peut s’avérer un bon protecteur et un bon connaisseur de son milieu naturel. L’instruction et l’éducation permettent à apprendre, connaître et contribuer a l’environnent de manière à intégrer les notions de protection et de respect de l’environnement .

L’instruction et l’éducation contribuent d’une autre manière à freiner la croissance démographique. Des personnes ayant un bon niveau d’instruction vont chercher à planifier leur vie (contrôle des naissances, recours plus facilement aux soins et améliorer leurs conditions de vie .

3.1. L’Analphabétisme

Tableau 27 : Population âgée de 10 ans et plus analphabètes et taux d’analphabétisme

Wilaya Population 10 Population Taux % ans et plus analphabète d’analphabétisme Djelfa 549 152 296 736 54.04

Laghouat 232 605 90 985 39.1

Source ONS. 1998

Le tableau 27 indique que sur une population âgée de 10 ans et plus dans la wilaya de Djelfa, 549 152 habitants sont considérés comme analphabètes, ce qui représente un taux de 54% de la population de plus de 10 ans . Plus de la moitié de la population de plus de 10 ans est sans instruction. Pour la wilaya de Laghouat, sur une population de 232 605 habitants de plus de 10 ans, 90 985 sont analphabètes, ceci représente un taux de 39%.

-76- 3.2. Le niveau d’instruction

3.2.1. L’évolution de l’enseignement fondamental 1 er et 2 ème cycle

Le tableau 28, ci dessous montre l’évolution du nombre d’élèves dans le 1er et 2ème cycle fondamental à travers les années. Nous remarquons que l’augmentation du nombre d’élèves est très faible.

Tableau 28 : Evolution du nombre d’élèves

Wilaya 97/98 98/99 99/2000 Djelfa 112 409 119 045 125 460

Laghouat 47 426 49 141 50 459

Source ONS

4. La situation de l’emploi

4.1. La répartition de la population active

Le tableau 29 indique que dans la wilaya de Djelfa sur 797 706 de la population totale,167 993 de population sont actives. Dans la wilaya de Laghouat sur une population de 317 125, 85 291 personnes sont actives .

Tableau 29: Répartition de la population totale active

Wilaya Féminin Masculin Population Population active Total Djelfa 18 023 149 970 167 993 797 706

Laghouat 16 203 69 088 85 291 317 125

Source ONS . 1998.

4.2. La population active par secteur d’activité

Les données représentées sur le tableau 30, sont de l’année 1995. Les données de 1998 ne sont pas disponibles .

Tableau 30 : Répartition de la population par branche d’activité économique

Wilaya Agriculture BTP Industrie Services total Djelfa 37917 14250 4241 40605 97013

Laghouat 97000 10500 7000 23000 57500

-77- Le tableau 30, indique que le secteur de d’activité le plus prisé est celui de l’agriculture ( avec 37917 emplois à Djelfa) et celui des services (services qui comprennent l’administration et le commerce, avec 40605 emplois). Le bâtiment travaux publics (BTP) est une source de revenu non négligeable(14250 emplois). Notons que l’industrie est très faiblement représentée ( 4241emplois). Pour la wilaya de Laghouat, la répartition de la population par branche d’activité est la même que celle de Djelfa : L’agriculture représente 97000 emplois , les services 23000 emplois , le BTP 10500 emplois, alors que l’industrie ne représente que 7000 emplois.

Bien que les autres secteurs soient plus ou moins développés, l’agropastoralisme demeure toujours une activité importante dans ces zones steppiques. Une diversification des activités économiques est indispensable pour alléger le poids de l’élevage et ses conséquences sur les parcours, afin de favoriser la régénération du milieu naturel de l’écosystème steppique et de laisser se reconstituer une plus grande diversité, et une plus grande richesse biologique.

4.3. La répartition des demandes d’emploi

Les données de la répartition de l’emploi ne représentent que les personnes sans travail inscrites dans les bureaux de l’emploi et ne reflètent pas le chômage total dans les wilayas, sachant que la plupart des personnes cherchant un travail se déplacent directement vers les structures et les institutions. A l’agence de l’emploi la wilaya de Djelfa compte 881 inscrits à l’emploi. Dans la wilaya de Laghouat, sont inscrits 4331 à une demande à l’emploi.

Tableau 31:Répartition des demandes d’emploi

Wilaya Homme femme Total Djelfa 747 134 881

Laghouat 4639 22 4331

Source ONS 2001

5. La situation de l’habitat

5.1 .La répartition des logements selon le type de construction

La répartition des logements selon le type de construction reflète les conditions d’habitat de la population. Nous notons de façon générale l’inégalité dans l’occupation des types de logements, cela à travers les logements précaires, les initiatives d’auto construction, les immeubles etc.

-78- Tableau 32: Répartition des logements selon le type de construction

Wilaya Type de construction

Immeuble Habitation Maison Autre Maisons ND Total individuelle traditionnelle ordinaire précaires Djelfa 10478 83447 10134 165 8273 2541 115038

Laghouat 5403 26581 13423 102 5537 1850 52896

Source ONS 1998

Pour la wilaya de Djelfa les maisons individuelles sont de 83447, soit 73% et les maisons de type immeuble sont de 10478, soit 9%.Le nombre d’habitations précaires est élevée, il est de 8273 (soit 7%).

Pour la wilaya de Laghouat, le type d’habitation le plus représenté est la maison individuelle avec 26581 maisons, soit 51%. Les maisons précaires représentent 5537 habitations, soit 10%, l’équivalent des habitants de type immeuble qui est de 5403 soit également de 10%.

Il apparaît, que la situation en matière d’habitat n’est pas très satisfaisante pour plus de la moitié de la population dans les régions de la steppe.

5.2. La situation du mode d’adduction en eau Potable (AEP)

L’approvisionnement des logements en eau potable reste encore insuffisant puisque l’approvisionnement en eau potable se fait par des puits, des citernes ou autres.

Tableau 33 :Situation de l’ A.E.P

Wilaya Approvisionnement en eau potable Réseau Puits Source Citerne Autres ND Total (AEP) Mobile Djelfa 61260 8859 2257 4744 12578 1844 91543

Laghouat 30674 2374 8707 8089 11709 67 54443

Source ONS 1998

-79- La situation de l’approvisionnement de l’eau potable peut être satisfaisante dans la wilaya de Djelfa, puisque 61260 logements sont raccordés au réseau d’eau potable, soit plus de la moitié des habitations (67%). Et 8859 ménages s’alimentent encore par l’intermédiaire de puits, soit 10% ; ceci semble concerné les maisons traditionnelles.

Le réseau du mode d’adduction en eau potable dans la wilaya de Laghouat ne représente que 30674 c’est à dire seulement 50% des logements ont de l’eau potable par le réseau AEP, 8707 sont alimentent par des sources, soit 14%, .8089 logements sont alimentés par des citernes, soit 13%.

5.3. L’électrification des logements

Tableau 34: Electrification des logements

Wilaya Mode d’éclairage Réseau Groupe Autres ND Total électricité électrogène Modes Djelfa 35736 2129 21711 1966 91543

30551 671 8384 1612 41218 Laghouat Source ONS 1998

La wilaya de Djelfa n’est raccordée au réseau d’électricité qu’a 59%, 39% des logements ont d’autres modes d’électrification, ceci semble inégal et décrit des situations encore précaires. La situation de l’électrification des logements dans la wilaya de Laghouat est de façon générale relativement positive, elle est de 74%, a lors que 20% ont un autre mode d’électrification. Ce déséquilibre dans l’acquisition d’un mode d’éclairage moderne ne fait qu’aggraver l’inégalité des conditions pour une vie descente de la population rurale. Les conséquences à cette situation sont de toute évidence l’exode des communes défavorisées.

-80- 6. Conclusion

L’analyse de la situation des deux wilayas, Djelfa et Laghouat, à travers les indicateurs socio-économiques identifiés en l’occurrence ; l’évolution de la population,l’instruction, l’habitat, l’emploi, révèle des contraintes pour l’évolution et le développement de ces régions. L’espace steppique est considéré comme un milieu fragile, il ne peut être valorisé sur le plan économique, protégé et conservé sur le plan environnemental si les conditions socio-économiques relevées ne sont pas pris en compte. Nous pouvons résumer comme suit l’analyse des indicateurs socio-économiques identifiés dans cette étude pour la lutte contre la désertification :

-La croissance démographique des wilayas de Djelfa et de Laghouat, induit le développement d’autres secteurs (l’éducation, la formation, l’emploi, la santé, le logement.).L’absence d’une gestion équitable des ressources nationales implique indirectement une pression accrue sur les ressources biologiques et par conséquent un déséquilibre écologique du milieu naturel .

-La concentration de la population dans les communes les plus favorisées, l’investissement étant plus important ( école, hôpital, emploi, etc.) provoque un déséquilibre dans la wilaya ( exode rurale vers les grandes villes ) qui se traduit par la présence d’habitations précaires .

- L’instruction et l’éducation reste encore très faibles dans ces wilayas.Prés de 50% de la population âgée de 10ans est plus est analphabète dans la wilaya de Djelfa et 74% des chefs de famille sont sans instruction. Pour la wilaya de Laghouat 39% de la population sont analphabètes et 57% des chefs de famille sont sans instruction. Ces chiffres semblent indiquer que la population de ces régions n’a pas un accès facile à la scolarisation ( éloignement des écoles,etc.)

-L’activité principale dans ces milieux steppiques reste principalement dominée par l’agropastoralisme et les services.On note pour la wilaya de Djelfa que 39%de la population ont une activité dans l’agriculture et 42% pour les services. Pour la wilaya de Laghouat 70% sont dans l’agriculture agriculture et 17% dans les services. Seuls 53% des chefs de famille dans la wilaya de Djelfa sont occupés et 61% sans occupation dans la wilaya de Laghouat.

- La situation de l’habitat n’est pas très satisfaisante puisque les conditions de logement ne sont tous reliés au réseau d’eau potable, au gaz et à l’électricité .Dans la wilaya de Djelfa seuls 9 % sont des habitations immeubles et près de 7% sont des maisons précaires. Pour la wilaya de Laghouat les habitations immeubles sont de 10%, les maisons précaires sont également de 10%.

Il ressort de cette proposition d’analyse à travers des indicateurs socio- économiques identifiés pour la lutte contre la désertification, que la situation des populations pastorales reste relativement peu satisfaisant et très inégale dans la répartition des ressources nationales dans les différentes communes des wilayas de Djelfa et de Laghouat.Dans la mise en œuvre d’un programme d’écodéveloppement , Il est impératif d’opter pour une démarche qui intègre les attentes et les besoins de la population et qui tient compte de la fragilité des milieux steppiques. -81- Troisième Chapitre

Synthèse et proposition de programme d’action pour la lutte contre la désertification I- Analyse intégrative des facteurs écologiques et des principaux indicateurs socio-économiques de la désertification

Nous proposons dans cette partie une analyse intégrative des principaux indicateurs socio-économiques identifiés pour la lutte contre la désertification des wilayas de Djelfa et de Laghouat, illustrée par la figure 6 montrant l’ordonnancement de ces facteurs.

1. La Population

L’augmentation de la population de la wilaya de Djelfa et de la wilaya de Laghouat est un facteur déterminant dans l’accroissement de l’exploitation des ressources naturelles de ces régions. Cette pression génère indirectement une détérioration des milieux steppiques et la réduction de son potentiel productif.

1.2. La croissance démographique

Le facteur fondamental dans la dégradation des milieux naturels est la croissance démographique dans ces wilayas. En plus de 10 ans, l’effectif de la population de Djelfa est doublé, il passe de 400 644 habitants en 1985 à 797 706 habitants en 1998. Pour la wilaya de Laghouat, la population estimée à 181 120 habitants en 1985 atteint 317 125 habitants en 1998 (elle augmente d’environ 100.000 habitants).

2. Les conditions sociales

Les conditions socio-économiques ( l’emploi, le logement, l’accès à l’électricité, au gaz, à l’eau potable ) de la population des wilayas de Djelfa et de Laghouat semblent encore assez précaires, puisque l’analyse des données recueillies montre plusieurs contraintes concernant ces facteurs. Pour la situation de l’habitat, dans la wilaya de Djelfa, seul 9 % sont des habitations immeubles et près de 7% sont des maisons précaires. Dans la wilaya de Laghouat les habitations immeubles sont de 10%.Pourcentage égal à celui des maisons précaires qui est de 10%. En matière d’adduction en eau potable (AEP), la situation dans la wilaya de Djelfa est estimée comme étant assez bonne puisque 67% des logements sont reliés au réseau AEP. Par contre pour la wilaya de Laghouat 50% seulement des logements sont reliés au réseau AEP. En matière d’électrification des logements, 59% sont reliés au réseau électricité dans la wilaya de Djelfa et 74% dans la wilaya de Laghouat. Mais ceci reste encore insuffisant. Ces constats favorisent la population à regagner les grandes villes importantes, mieux dotées en matière d’infrastructures que les communes.

-82- 2.1. Le chômage

En matière d’emploi, l’activité principale dans ces milieux steppiques de la région de Djelfa et de Laghouat reste dominé principalement par l’agropastoralisme et les services. Dans la wilaya de Djelfa, 39%de la population ont une activité dans l’agriculture et 42% dans les services. Pour la wilaya Laghouat, 70% pour agriculture et 17% services.

2.2. L’analphabétisme et le manque de qualification

La scolarisation dans les deux wilayas n’est pas très satisfaisante ceci s’explique par le fait que les infrastructures des écoles sont loin des habitations dans les différentes communes ce qui ne fait que ralentir l’expansion de l’instruction dans les communes de ces wilayas. L’analphabétisme et le manque de qualification accentuent indirectement la pression sur les ressources biologiques. L’instruction et l’éducation restent encore très faibles dans ces wilayas. Prés de 50% de la population âgée de 10 ans sont plus analphabètes dans la wilaya de Djelfa . Pour la wilaya de Laghouat 39% de la population sont analphabètes . L’instruction et la formation sont fondamentales pour accéder aux domaines du travail dans tous les secteurs. Par ailleurs , l’éducation contribue à la formation du comportement et d’attitude favorable à l’environnement .L’individu instruit et éduqué va s’engager pour améliorer une situation environnementale .

3. Les conséquences sur les conditions sociales

3.1. L’exode rural

En l’absence de conditions nécessaires pour son développement, la population des communes des deux wilayas se trouve dans l’obligation d’aller vers les villes à la recherche d’un emploi potentiel. Il se crée un déséquilibre social, et une paupérisation des villes chefs lieu de wilaya.

Dans la wilaya de Djelfa , la population est concentrée dans les 4 agglomérations les plus importantes qui se trouvent dans la limite Nord de la wilaya de Djelfa (Djelfa ,Messaad , Ain Oussera , Hassi Bahbah ). Pour la wilaya de Laghouat, Hassi R’mel est une zone à forte concentration de travailleurs. Dans ces principales villes sont concentrées toutes les infrastructures importantes. L’absence d’infrastructures (emploi, habitation, écoles, etc.) indispensables pour vivre dans les autres communes semble être la seule explication de la répartition de la population.

-83- 3.2. L’augmentation des agriculteurs et des éleveurs

Les nouveaux éleveurs peuvent se voir à travers l’évolution de la taille du cheptel et l’augmentation des superficies en agricultures. L’élevage représente une source de revenu qui ne demande pas beaucoup d’investissement ; les parcours sont libres d’accès, ce qui induit une croissance dans la taille du cheptel. Le manque de qualification et de formation fait de l’agropastoralisme une activité accessible par la population.

AIDOUD-LOUNIS,(1997)note : « En Algérie, les surfaces emblavées sont évaluées en moyenne à 5% mais peuvent passer du simple au double d’une année sèche à une année humide. Par ailleurs, les cultures étant abandonnées dès que le rendement baisse ,ces valeurs sous-estiment les surfaces mises en culture. Ainsi, d’après les services de l’agriculture de la wilaya de Djelfa, dans le Sud -Algérois, 40% de la superficie ont été labourés au moins une fois. » «L’importance des ces défrichements et mises en culture en Algérie augmente d’Ouest en Est ; ce qui peut s’expliquer directement par la différence de densité de population . »

3.2.1. L’augmentation de la taille du bétail

L’augmentation de l’effectif du bétail concerne principalement l’augmentation du cheptel ovin. Le pastoralisme étant l’activité principale des wilayas de la steppe sud algéroise. Pour la wilaya de Djelfa, à partir de 1992 le taux de croissance du cheptel ovin est plus ou moins régulier, il augmente sensiblement pour atteindre 1 233 900 en 2001. Pour la wilaya de Laghouat, le cheptel ovin est de 19440 en 1990, il est 2 021 750 têtes en 1991 ce qui est considérable en une année. En 2001 l’effectif du cheptel ovin est de 20020180 têtes.

3.2.2. L’extension des cultures

Les nouveaux agriculteurs se quantifient également à travers les données chiffrées des terres en cultures ou des terres au repos. La pression sur les ressources biologiques se traduit également par l’extension des terres cultivées. Dans la wilaya de Djelfa, les cultures herbacées représentent des superficies de 560 600 ha en 1990 et 58 130 ha en 2001. Dans la wilaya de Laghouat les superficies cultivées sont de 30 770 ha en 2001. L’agriculture ne se fait pas toujours dans les milieux appropriés aux cultures. On assiste à une proportion importante de terres caractérisées par le développement des espèces végétales non consommées par les troupeaux.

-84- 3.2.3. L’exploitation des espèces utilitaires

L’exploitation des végétaux à des fins domestiques des milieux steppiques concerne les espèces ligneuses et les graminées vivaces. Le milieu naturel est menacé de dégradation par la commercialisation et l’exploitation abusive des espèces végétales utilitaires ; principalement les espèces médicinales et aromatiques par les populations locales qui trouvent dans cette activité un moyen pour améliorer leur situation économique. Cette activité est anarchique et non contrôlé. Les espèces végétales ligneuses sont déracinées et par conséquent leur régénération n’est plus possible.

4. La situation du milieu steppique

4.1. Le climat

La sécheresse est un autre facteur qui menace également les ressources naturelles steppiques. Les périodes sèches sont trop longues ( 5 mois pour la wilaya de Djelfa et de 9 mois environ pour la wilaya de Laghouat ). Les précipitations sont irrégulières et variables, les régimes saisonniers diffèrent d’année en année. Le développement des espèces végétales est freiné et la reconstitution du couvert végétal steppique se fait difficilement.

4.2. La surcharge animale et le surpâturage

L’augmentation de l’effectif du cheptel se traduit par une surcharge des parcours steppiques dans la région. Le potentiel fourrager des parcours étant faibles, la régénération du couvert végétal n’a pas le temps de s’effectuer du fait des aléas climatiques. Le surpâturage est le premier responsable du déséquilibre du milieu naturel .

4.3. Les aires de parcours et les terres au repos ou jachères

Les nouveaux agriculteurs augmentent l’exploitation de nouvelles terres pour les mises en cultures. Cependant, dans les régions steppiques de Djelfa et de Laghouat l’agriculture est très aléatoire si toutes les conditions ne sont pas réunies ( terres appropriées, forage,précipitations, etc.). Pour la wilaya de Djelfa, les terres au repos ou en jachères ont une superficie de 316 073 ha en 2001. Pour la wilaya de Laghouat, les surfaces mises en culture sont de 30 770 ha en 2001. Les surfaces des parcours steppiques sont plus ou moins constantes depuis l’année 1990. Pour la wilaya de Djelfa, des aires de pacages sont de 2 135 400 ha en 2001. Pour la wilaya de Laghouat les surfaces de pacages sont très stables. Les aires de parcours sont de 1899 000 ha en 1990 et de 1 530 670 ha en 2001.

-85- 4.4. La diminution de la biodiversité et de la fertilité des sols

La diversité biologique ou biodiversité est l’expression de la variété du monde vivant sur la terre. Elle recouvre les notions de patrimoine génétique, de populations végétale et animale, de biotopes et d’écosystèmes.

« La biodiversité est caractéristique fondamentale de la richesse des composants des systèmes biologiques ,depuis le génome jusqu’à la biosphère ;à la base des ressources nécessaires à l’homme et à ses activités ».(BOUREZG,2003).

« La rapidité des transformations sociales, l’expansion démographique, l’industrialisation plus ou moins anarchique, caractérisent les modes d’exploitation et d’appropriation des terres. Les parcours non réglementés, les défrichements et les fréquences des feux ont façonné un paysage désordonné, déséquilibré où la biodiversité a une fonction secondaire »(MEDOUINI 1997).

Dans les régions de Djelfa et de Laghouat la diversité biologique est représentée par différents écosystèmes forestiers et steppiques, les différents types de sols, la diversité de la flore spontanée et de la faune sauvage. Les écosystèmes forestiers typiques des zones aride et semi aride sont très fragiles, les habitats naturels de la faune sont détériorés et la faune est menacé de disparition. Les espèces végétales steppiques surexploitées par l’homme et son troupeau se raréfient, le potentiel des ressources phytogénétiques ( espèces médicinales, aromatiques, fourrager, textiles, etc.) sont menacées d’extinction si leur exploitation continue de se faire anarchiquement par l’homme. La fertilité des sols baisse et ceux -ci deviennent fragiles et sensibles aux phénomènes d’érosion éolienne et hydrique. La remontée biologique est freinée par les conditions climatologiques qui ne sont pas toujours favorables. La diversité biologique constitue un excellent indicateur de la valeur des milieux naturels. Elle assure les matières premières dont l’homme a besoin, et assure l’équilibre écologique.

5 .Les conséquences sur l’écosystème steppique

5.1. Les sols

Les sols des milieux steppiques et en l’occurrence de la région de Djelfa et de Laghouat sont très fragiles et sensibles aux actions de dégradation. Le surpâturage des parcours, le défrichement des terres pour l’agriculture et l’exploitation abusive et anarchique des espèces végétales accentuent la détérioration des sols par les phénomènes de l’érosion hydrique et éolienne. Le piétinement et le tassement du sol par l’augmentation de la charge animale rendent le sol imperméable aux eaux de pluie et favorisent l’érosion hydrique. Ainsi ,la diminution perméabilité des sols, la diminution de l’activité biologique, l’érosion éolienne et hydrique caractérisent les sols steppiques dégradés .

-86- 6. Le processus de désertification

La désertification résulte d’une double action, celle de l’homme qui demande plus qu’il n’en faut à la terre et le climat qui n’est pas toujours favorable et qui vient aggraver l’action de l’homme. Dans les régions de Djelfa et de Laghouat, l’écosystème steppique et en particulier les parcours steppiques sont soumis à une surexploitation du potentiel biologique qui peut atteindre un état de dégradation irréversible.

Les différentes actions de dégradation en milieu steppique aboutissent au processus de désertification. Elles se traduisent par : - Le surpâturage des parcours steppiques qui intervient surtout au cours des années pluvieuses encourageant la population locale à un élevage intensive. Le maintien sur les parcours d’un troupeau dépassant de plus en plus les potentialités fourragères entraîne un état dégradé qui prend une ampleur alarmante. - Le défrichement de surfaces non adéquates pour la culture céréalière ; traditionnellement les labours sont limités aux zones favorables à la céréaliculture telles les dayas. - L’arrachage des plantes pour des besoins de cuisson ou autres, entraîne la diminution des aires de parcours au profit de surfaces défrichées labourées puis abandonnées. - Dans ces zones aride et semi aride, les caractéristiques du climat, phénomène naturel, grande variabilité des précipitations inter-annuelle et inter- mensuelle accentue le processus de dégradation.

La situation dégradée des parcours des deux wilayas de Djelfa et de Laghouat est accéléré par le processus de désertification. Ceci se traduit par l’altération de l’équilibre écologique par des phénomènes importants qui activent la désertification ; les sols sont soumis à l’érosion éolienne et hydrique ce qui facilite l’installation de dunes de sable mouvant et baisse la fertilité des sols.

La figure 6 , relative à notre examen de synthèse, indique que la croissance démographique entraîne indirectement une pression sur les ressources biologiques par les différentes actions que nous avons citées précédemment . Tous ces facteurs combinés détériorent le milieu steppique et conduisent à la diminution du potentiel biologique, à la raréfaction des espèces végétales et animales, à une baisse du potentiel fourrager, à la dégradation des sols aboutissant au processus de désertification.

-87- II- Propositions de programmes d’actions intégrés pour la lutte contre la désertification

1. Démarche pour la lutte contre le processus de désertification

La zone d’étude en l’occurrence la wilaya de Djelfa et la wilaya de Laghouat disposent de ressources biologiques d’un grand intérêt sur le plan écologique, génétique, utilitaires, et économiques. Des menaces pèsent sur ces richesses biologiques irremplaçables ; l’exploitation irrationnelle des parcours, le prélèvement abusif et anarchique des plantes utilitaires, les mises en culture de façon aléatoire sont les principales causes de la dégradation de ces zones steppiques.

L’analyse des principaux indicateurs socio-économiques pour la lutte contre la désertification fait ressortir quelques déséquilibres dans la répartition des richesses nationales et des équipements qui les accompagnent (écoles, hôpitaux, etc.) nécessaires pour l’amélioration des conditions de vie et pour l’acquisition des outils indispensables (instruction, formation, emploi, etc.) pour participer aux prises de décision et valoriser l’espace naturel steppique.

La gestion rationnelle des ressources biologiques est durable lorsque l’ensemble des domaines de développement (économique, social, et environnemental) est pris en compte. Par conséquent, la lutte contre la désertification contribue au développement durable lorsqu’elle tient compte de la réussite du développement économique et social de la population.

Le développement durable se veut un processus de développement qui concilie l'écologique, l'économique et le social et établit un cercle vertueux entre ces trois pôles : c'est un développement, économiquement rentable, socialement équitable et écologiquement soutenable.

C’est dans ce contexte que des propositions peuvent être faites dans le cadre d’un programme d’action qui vise dans le même temps à corriger un état dégradé, et arrêter le processus de dégradation.

1.1. L’amélioration des conditions de vie

Nous proposons de citer brièvement les grands axes pour la lutte contre le processus de désertification, des régions de Djelfa et de Laghouat. L’éducation et l’instruction des enfants peuvent s’appuyer sur des actions de désenclavement essentiellement au niveau des communes de Djelfa et de Laghouat tels que l’aménagement de pistes et des routes, le ramassage scolaire, les cantines, l’internat qui sont les moyens les plus importants pour empêcher la désertion des écoles et supprimer l’analphabétisme .

-88- L’amélioration des conditions de logement est indispensable pour le bien-être du citoyen et l’amélioration de son cadre de vie afin d’éviter les mouvements d’exode des populations. L’amélioration des conditions de logement se fait à travers l’accès à l’alimentation en eau potable, l’accès à l’électricité et au gaz.

L’amélioration des conditions de vie signifie la prise en charge des infrastructures de santé (centre de santé, polyclinique, établissements hospitaliers) qui doit être de rigueur afin d’assurer tous les soins de santé prioritaires accessibles à une population disparate dans les communes des wilayas de Djelfa et de Laghouat.

Générer et multiplier les offres d’emploi passe obligatoirement par la diversification et l’enrichissement dans divers investissements qui doivent être encouragés et facilités dans tous les domaines économiques. La création de l’emploi dans des entreprises autres que l’agriculture et le pastoralisme ne peuvent que diminuer les effets de dégradations des richesses biologiques.

1.2. Le développement des énergies renouvelables

L’identification et l’utilisation des énergies renouvelables ont des potentiels à offrir pour des conditions meilleures de vie. Les zones arides et semi arides ont un potentiel considérable pour l’énergie solaire et dans certaines zones les conditions sont favorables pour l’énergie éolienne.

La mobilisation des énergies nouvelles fait partie des supports indispensables à la mise en valeur et à la promotion des territoires. C’est une alternative aux ressources non renouvelables.

1.2.1. L’énergie solaire

L'énergie solaire est inépuisable, présente partout et respectueuse de l'environnement. La chaleur solaire peut être utilisée pour compléter la gamme des agents énergétiques, voire les remplacer totalement. Dans tous les cas, il s'agit d'un complément judicieux, tant sur le plan énergétique qu'écologique.

L’énergie solaire est un gisement abondant en Algérie. Il peut être d’un grand intérêt notamment pour le grand Sud qui dispose les meilleures conditions à ce niveau et constitue une source prometteuse pour l’avenir en raison des progrès dans le domaine des coûts. Le domaine de l’énergie solaire peut être étendu à d’autres régions du pays notamment les zones steppiques.

L'énergie solaire est une ressource respectueuse de l'environnement, disponible partout et en quantité illimitée. Elle doit constituer un domaine majeur de la recherche scientifique nationale en raison des applications diverses qu’elle peut développer dans différents domaines.

-89- Le développement des énergies renouvelables pourrait être soutenu par : - La promotion de l’utilisation des techniques déjà disponibles et l’amélioration des rendements et donc les possibilités d’utilisation à travers des techniques plus économiques ; - Le renforcement de la coopération et des échanges de l’information entre les fournisseurs de l’énergies et les institutions de recherches ; - La promotion des renforcements des capacités des communautés locales pour l’utilisation des énergies alternatives.

1.2.2. L’énergie éolienne

L’énergie éolienne offre de grands avantage pour les milieux ruraux à population dispersée ou isolée. Son utilisation pour l’électricité domestique est d’autant plus envisageable que la technique de l’éolienne lente offre un matériel à prix abordable et envisageable dans les régions ou les vents sont fréquents.

2. Les techniques de lutte contre la désertification

Nous proposons trois domaines d’intervention :

- Le développement et la gestion des ressources biologiques

- Le développement de plantation forestière ;

- Le développement des aires protégées

2.1. Le développement et la gestion des ressources biologiques

Les actions de gestion et de développement des ressources biologiques sont orientées vers l’amélioration du couvert végétal et la protection des parcours steppiques contre toutes formes de dégradation. Les actions prioritaires peuvent être identifiées conjointement avec la population locale, selon les spécificités de leur commune et en tenant compte de leur efficacité dans le passé. L’approche participative doit amener une mobilisation de la population pour la protection et la conservation du potentiel naturel.

Les actions préconisées ont pour objectifs :

- De favoriser la remontée biologique et l’équilibre écologique - De rétablir et améliorer le couvert végétal.

-90- 2.1.1. La réhabilitation des parcours

- La rotation : Le surpâturage est un facteur de destruction de la couverture végétale. La quantité de végétaux disponibles ne suffit pas aux animaux vue la taille du cheptel ovin qui est toujours supérieure au potentiel fourrager disponible. Le découpage des parcours en parcelles utilisées en rotation impliquerait l’équilibre de la charge animale sur le couvert végétal.

- Le déplacement rotatif serait suivant un rythme régulier lié au développement de la végétation du parcours et aux conditions climatiques du moment. De ce fait les espèces végétales auraient le temps de régénérer.

- La mise en défens : Cette pratique reste la plus efficace pour la régénération du couvert végétal. Il s’agit d’assurer la reconstitution d’un parcours fortement dégradé par l’exclusion du pâturage de tout troupeau. Cette technique efficace et facile nécessite la coopération de la population.

2.1.2. L’amélioration de la productivité fourragère

Afin d’assurer une complémentarité en matière d’alimentation fourragère, il serait intéressant d’exploiter, de manière régulière, les périmètres appropriés aux cultures fourragères( daya, oueds, bas–fond, dépression).L’implantation d’espèces fourragères herbacées va contribuer également à protéger les sols de l’érosion. Une meilleure exploitation des mises en cultures fourragères permettra de donner de meilleurs rendements

Par ailleurs, les sols peuvent être fixés et stabilisés contre les érosions éolienne et hydrique par la plantation d’arbustes comme l’Acacia, le Tamaris, l’Atriplex, le Médicago , le pistachier de l’Atlas qui sont également intéressant sur le plan fourrager.

2.2. Le développement des plantations forestières

Les zones steppiques sont caractérisées par de vastes étendues dépourvues d’arbres ; il serait intéressant de créer un microclimat autour des cultures et dans les espaces favorables au reboisement par la plantation d’arbres tels le Cyprès,le Pistachier ,le Pin d’Alep, l’Atriplex, l’Acacia afin de protéger les sols contre l’érosion et de diminuer le déplacement du sable. Pour la réussite de ces reboisements, il y a lieu de créer un « pastoretum » ou pépinières qui est un centre d’approvisionnement de graines et de plants d’espèces locales, géré par un groupe d’associations. Par ailleurs, l’installation de parcelles ensemencées , entourées de clôtures et interdites à tout accès, permet également de récupérer les graines ou la diffusion de celles-ci par le vent .

-91- 2.3. Le développement du réseau des aires protégées

L’œuvre de protection et de conservation de la nature se traduit par la création d’aires protégées comprenant des parcs et des réserves naturelles. Les parcs et les réserves naturels sont des espaces naturels reconnus au point de vue scientifique écologique et économique. Ils représentent un espace remarquable et important de l’écosystème. Il va comporter des espèces animales et végétales rares et fragiles protégées par des lois et des textes.

L’organisation d’une aire protégée permet de gérer de manière continue une zone qui comprend des espaces dont les vocations dominantes sont diverses et complémentaires et agir en faveur de la conservation et du développement de la région.

Les parcs nationaux s’intègrent à la politique général des loisirs et du tourisme. Il y a lieu également d’envisager la possibilité de création de parcs régionaux. La réserve naturelle de Mergueb (wilaya de Msila ) est un bon exemple de gestion de la faune et de la flore d’un écosystème steppique.

La création d’aires protégées dans les Wilayas de Djelfa et de Laghouat permettrait la protection et la gestion d’une d’un écosystème remarquable dans les zones steppiques sud algéroises.

De nombreux sites représentés par des écosystèmes aride et semi arides et saharien, sont proposés pour le classement de sites remarquables en aire protégée telle les forêts du mont de Senalba (Djelfa ).

-92- Conclusion Générale

La zone steppique Sud algéroise se caractérise par un climat de type méditerranéen avec une saison estivale sèche et une saison hivernale pluvieuse, fraîche ou froide. Les précipitations faibles présentent une grande variabilité inter -mensuelle et inter -annuelle. Les vents sont fréquents, violents et desséchants.

Les sols de la région Sud algéroise présentent deux caractéristiques principales qui sont : la prédominance des sols peu profonds et pauvres en matière organique et de bons sols dont les superficies sont limitées, tels les lits d’oueds, les dayas, les piémonts de montagne ).

Deux grands types de formation végétale sont représentés dans la région d’étude, des formations forestières et les formations herbacées steppiques. Les formations forestières qui existent sont des forêts de pin d’Alep au niveau des Djebels, en mélange avec le chêne vert et les genévriers. Les principales steppes herbacées sont la steppe graminéenne à base d’alfa, de sparte et de drinn. La steppe à armoise blanche présente un excellent pâturage pour les ovins ; l’armoise blanche est consommée surtout en été et en hiver ou elle constitue des réserves importantes en bonne saison. Les formations végétales occupent les espaces salés à proximité des chotts et des dépressions salées.

Toutes ces formations végétales sont menacées de dégradation. L’équilibre écologique est rompu par la pression des séries de facteurs anthropiques, aggravées par les périodes sèches. Les potentialités biologiques et écologiques baissent considérablement et la diversité biologique est menacée de disparition, subissant les le processus de désertification (raréfaction du couvert végétal, érosion hydrique, érosion éolienne, etc.).

Le phénomène de la désertification a des conséquences sur le système naturel écologique mais également sur les conditions socio-économiques de la population, qui subit indirectement les entraves pouvant empêcher le développement et l’aménagement des régions de Djelfa et de Laghouat (Analphabétisme et non généralisation de l’enseignement, des conditions de logements assez précaires , etc.).

Les wilayas de Djelfa et de Laghouat sont des régions steppiques ou l’activité essentielle a de tout temps été orientée vers le pastoralisme. La population était en grande partie une population nomade constituée de tribus et de fractions (Ouleds Nail , les Amours et les Laabaa).

A la veille de la colonisation, l’activité pastorale dans les milieux steppiques du Sud algérois été basée sur une gestion rationnelle des ressources naturelles steppiques à travers les deux transhumances principales d’hiver et d ‘été, la « achaba » et la « azaba ».Ce système traditionnel a été rompu par le colonisateur, provoquant la dégradation et la détérioration du milieu naturel steppique.

-93- Par ailleurs, le facteur fondamental dans la dégradation des milieux naturels est la croissance démographique dans ces wilayas. En plus de 10 ans, l’effectif de la population de Djelfa est doublé ; il passe de 400 644 habitants en 1985 à 797 706 habitants en 1998. Pour la wilaya de Laghouat, la population estimée à 181 120 habitants en 1985, atteint 317 125 habitants en 1998.

Il résulte de l’analyse des indicateurs socio-économiques de la désertification les points suivants : l’activité principale dans ces milieux steppiques de la région de Djelfa et de Laghouat reste dominé principalement par l’agropastoralisme et les services. L’analphabétisme et le manque de qualification accentuent indirectement la pression sur les ressources biologiques. L’instruction et l’éducation restent encore faibles dans ces wilayas.

Les conséquences des nouveaux choix sociaux se traduisent par l’exode rural vers les grandes villes. Les nouveaux agriculteurs et nouveaux éleveurs apparaissent. Les nouveaux éleveurs peuvent se voir à travers l’évolution de la taille du cheptel et l’augmentation des superficies en agriculture. La pression sur les ressources biologiques se traduit également par l’extension des terres cultivées. Le potentiel de la diversité biologique est menacé de dégradation par l’exploitation abusive des espèces végétales utilitaires, et leur commercialisation, principalement les espèces médicinales et aromatiques par les populations locales.

La croissance démographique de la population induit nécessairement une augmentation dans les infrastructures sociales et économiques de développement (école, hôpital, emploi, habitation, etc...).Cependant, ce sont surtout les villes les plus importantes ( chef lieu de wilaya ) qui sont les plus structurées et dotées de plus de moyens.

La dégradation des milieux steppiques se traduit par le surpâturage, premier responsable du déséquilibre du milieu naturel. L’augmentation des superficies de mise en culture diminue les aires de parcours. Aussi, la diversité biologique des milieux naturels est menacée de dégradation. Les ressources fourragères sont de plus en plus rares.

Les conséquences sur l’écosystème steppique se traduisent par la dégradation des sols steppiques de la région de Djelfa et de Laghouat. Les sols sont soumis aux phénomènes d’érosion éolienne et hydrique et l’activité biologique diminue.

L’équilibre écologique de l’écosystème steppique de Djelfa et de Laghouat est altéré et le processus du phénomène de désertification est déclenché par l’installation de dunes de sable mouvant et de sols infertiles.

La croissance démographique entraîne indirectement une pression sur les ressources biologiques. Tous ces facteurs combinés qui détériorent le milieu steppique conduisent à la diminution de la biodiversité, la raréfaction des espèces végétales et animales, à une baisse du potentiel fourrager, et à la précarité des conditions socio-économiques (analphabétisme, chômage, exode rural, déséquilibre démographique, etc.).

-94- BIBLIOGRAPHIE

AIDOUD A., 1989 – Contribution à l’étude des écosystèmes steppiques pâturés : fonctionnement, évaluation et évolution des ressources végétales des Hautes plaines algéro-oranaises .Thèse de Doct. d’Etat. Univ., Sci. Technol. H. Boumédiène, Alger, 240p +ann.

AIDOUD A., 1993 – Les changements écologiques dans les espaces steppiques. Causes et implications pastorales. Réseau parcours . p 9 –14.

AIDOUD A., 1996 – La régression de l’alfa (Stipa tenacissima L.), graminée pérenne, un indicateur de désertification des steppes algériennes. Revue sécheresse. p 187-189.

AIDOUD-LOUNIS F., 1997 – Le complexe à alfa–armoise-sparte (Stipa tenacissima L., Arthemesia herba alba Asso., Lygeum spartum L.,) des steppes arides d’Algérie .Structure et dynamique des communautés végétales. Thèse Doct., d’Etat. Université de droit , d’économie et des sciences d’Aix Marseille. 214p +ann.

Atelier régional, 1998 - Système d’Information sur la Désertification d’aide à la planification dans la Région Méditerranéenne. Indicateurs d’impact sur la désertification. Marakech. web.

BARRY J.P., CELLES J.C., FAUREL L., 1974 - Carte internationale du apis végétal et des conditions écologiques. Feuille d’Alger au 1/1000.000 ème .Soc. Hist. Nat. Afr. Nord, Alger.

BEDRANI S., 1981 - Les politiques agraires en Algérie (vers l’autonomie ou la dépendance. Les cahiers du CREAD.

BENREBIHA A., 1978 - Aménagement des parcours. Eléments de cours. Département de foresterie et de la protection de la nature. INA. Alger.

BOUDY P., 1950 - Economie forestière Nord – Africaine. Larose , Paris. Fascicule I. 686p. et fasicule II .878p.

BOUKHOBZA M.,1982 - L’agro-pastoralisme traditionnelle en Algérie : de l’ordre tribal au désordre colonial. Off. Publ. Univ., Alger, 458p.

BOURBOUZE A., 2000 - Pastoralisme au Maghreb : La révolution silencieuse.

BOUREZG K., 2003 – Approche de l’écologie humaine pour le développement durable ;évaluation de la biodiversité en Algérie .Thèse de recherche . Certificat international d’écologie humaine. Université des sciences Bordeaux.

BOUZENOUNE A., BENDJEBBAS K., BENDALI N., MEBARKI R., 1994 - Contribution à l’étude des parcours en zone aride, cas des unités pastorales de Chellala Dahrania (wilaya d’El Bayadh). USTHB/URBT. Réseau parcours.

-95- DJEBAILI S., 1984. –Steppe algérienne. Phytosociologie et écologie. Alger .177p

DJEBAILI S., DJELLOULI Y., DAGET PH., 1995 - Essai de typologie des steppes pâturées du secteur des Hauts plateaux algériens. Biocénoses. Bull. d’écologie terrestre, 6 (1).Alger.

D.G.F., C.N.T.S., 1996 - Réalisation de la carte nationale de sensibilité à la désertification dans la zone steppique. Notice explicative de Djelfa et de Laghouat. 14p.+ cartes.

HALEM M., 1997 - La steppe algérienne, Cause de la désertification et propositions pour un développement durable. Thèse de magistère en sciences agronomiques .144 p + ann.

IGNACY S., 2002 - Dix ans après RIO ,quel bilan pour le développement durable .Web.

JOUVE P., CORBIER-BARTHAUX C., CORNET A., 2002 - Lutte contre la désertification dans les projets de développement. Un regard scientifique sur l’expérience de l’AFD (agence française de développement ) en Afrique sub- saharienne et au Maghreb. Edit. Mimosa. Montpellier. 157 p.

KADI HANIFI-ACHOUR H., DAHMANI -MEGREROUCHE M., 1995 - Etude de la désertification le long d’un transect Nord – Sud en Algérie, Possibilité de restauration. Congrès international sur ‘’ La restauration et la réhabilitation des terres dégradés des zones arides et semi-arides ‘’ .Tunis. p. 355-366.

KADI HANIFI-ACHOUR H., 1998 - L’ alfa en Algérie. Syntaxonomie, relations milieu-végétation, dynamique et perspectives d’avenir. Thèse de Doct. d’Etat. Univ., Sci. Technol. H. Boumédiène, Alger, 270p.

KHELIL A., 1997 - L’écosystème steppique : quel avenir. Edition Dahlab. Alger. 184p.

LE FLO’CH E., FLORET C., ARONSON J., OVALLE C., PONTANNIER R., 1995. - Restauration et réhabilitation des écosystèmes dégradés en zones arides et semi- arides .Le vocabulaire et les concepts. Congrès international sur ‘’ La restauration et la réhabilitation des terres dégradés des zones arides et semi-arides ‘’.Tunis. p11-29.

LE HOUEROU HN., 1985 – La régénération des steppes algériennes. Rapport de mission. Ministère de l’Agriculture et de la pêche. MAP., 45p.

LE HOUEROU HN., 1995 – Dégradation, régénération et mise en valeur des terres sèches d’Afrique. Congrès international sur ‘’ La restauration et la réhabilitation des terres dégradés des zones arides et semi-arides ‘’ .Tunis. p.65-102.

MAIRE R., 1926 - Principaux groupements végétaux d’Algérie. Alger, MARA, 12p.

-96- MEDOUINI K ., 1997 - Stratégie nationale de développement durable de la biodiversité .Projet PNUD . ALG 97.

MELZI S., 1995. - Evolution spatiale et dégradation des unités végétales dans une région présaharienne ,étude diachronique .Biocénoses. Bull. d’écologie terrestre, 6 (1) : 35. Alger.

Ministère de l’Agriculture., - Statistiques agricoles. séries A et B

NEDJRAOUI D., 2000 - Les steppes algériennes, zones sensibles à la désertification. Identification des zones sensibles dans le Nord méditerranéenne.

Office National des statistiques., 1998 – Annuaire statistique de l’Algérie. Collections statistiques N° 86 .

OZENDA P., 1977. – Flore du Sahara. CNRS., Paris, 622 p

PNUE ., 1994 - Convention des Nations Unis sur la lutte contre la désertification ( CCD) dans les pays gravement touchés par la sécheresse et /ou la désertification, en particulier en Afrique. 71 p.

POUGET M., 1980 - les relations sol – végétation dans les steppes sud algéroises. Doc. ORSTOM, Paris. Thèse Doct., Univ., Aix-marseille, 1979,555p.

POUGET M., 1977 - Notice explicative N° 67 .Cartographie des zones arides, géomorphologie, pédologie, groupement végétaux ,aptitudes du milieu à la mise en valeur .Région de Messaad- Ain El Ibel.. ORSTOM. 89p.

QUEZEL P., et SANTA S., 1962 – 1963 – Nouvelle flore de l’ Algérie et des régions désertiques méridionales, CNRS, Paris, 1170 p .

SADKI N., 1988 – Contribution à l’étude des groupements à olivier et lentisque de la région de Annaba (Nord-Est algérien). Essai phytosociologique. Thèse de Magister. Univ., Sci. Technolo. H. Boumédiènne, Alger, 213p.

SELTZER P.,1946 - Le climat de l’Algérie. Trav. Inst. Météorol. Phys. Gl., Alger. 219p+1 carte.

SMAIL M., 1993 - Approche d’aménagement en steppe algérienne, cas d’El Guedidid, wilaya de Djelfa. HCDS Djelfa. Réseau Parcours. p81-85.

URBT ., 1978 - Rapport phytoécologique et pastoral de la wilaya de Djelfa URBT/USTHB., Alger, 159p .

-97- ANNEXES Tableau 38: Population selon les communes de la wilaya de Djelfa

Wilaya de Djelfa Population Communes Djelfa 164126 Moudjebara 10365 11059 Hassi Bahbah 61790 Ain Maabad 13183 11812 Feidh El Botma 20664 26617 Bouira Lahdeb 8897 3142 El khemis 4769 11360 Mliliha 13155 El Idrissia 21279 Douis 10356 10834 Messaad 77754 11154 11776 Had Sahary 22277 Guernini 4038 14008 Ain Chouhada 8337 Oum Laadham 13696 Dar Chouikh 24870 Charef 19373 Beni Yacoub 6456 Zaafrane 12865 Deldoul 13171 Ain El Ibel 20436 Ain Ouesssara 82597 Benhar 10380 Hassi Fedoul 12221 5879 Ain Fekka 16842 Tadmit 6172 Total 797706 Source ONS.RGPH 1998.

-98- Tableau 39 : Population selon les communes de la wilaya de Laghouat

Wilaya de Laghouat Population Communes Laghouat 107273 Ksar El Hirane 14910 Mekhareg 7948 Sidi Makhlouf 8061 Hassi Delaa 6930 Hassi Rmel 16791 Ain Mehdi 6263 Tadjmout 20321 Kheneg 7064 Gueltat Sidi Saad 10629 Ain Sidi Ali 4220 Beidha 7381 Brida 5742 El Guicha 5719 Hadj Mechri 6197 Sebgag 6107 Taouiala 2634 Tadjrouna 3597 Aflou 53260 El Assafia 4389 Oued Morra 4748 Oued Mzi 1786 El Houita 1290 Sidi Bouzid 3864 Total 317125 Source ONS.RGPH 1998

-99- fig 7 :Evolution de la population de Djelfa et de Laghouat

900 000 800 000 700 000 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000

100 000 Djelfa 0 Laghouat 1985 1995 1998

fig8:Répartition de la population nomade

1 000 000 800 000

600 000 Population totale 400 000 Population nomade 200 000 0 Djelfa Laghouat

-100- fig9 ;Répartition de la population dans les principales communes de la wilaya de Djelfa

100 000 Djelfa 80 000 Ain Ouessara 60 000 Messaad Hassi bahbah 40 000 El khemis 20 000 Guernini

0 1 2

fig 10:Répartition de la population des principales communes de la wilaya de Laghouat

120000 100000 Laghouat 80000 Aflou 60000 Ksar el hirane 40000 Hassi Rmel Hadj mechri 20000 Houita 0 1

-101- fig 11:Evolution du cheptel ovin

3 500 000 3 000 000 2 500 000 Laghouat 2 000 000 Djelfa 1 500 000 1 000 000 500 000 0 1990 1991 1992 1993 1995 1996 2001

fig 12:Evolution du cheptel bovin 30 000

20 000 Djelfa Laghouat 10 000 0 1990 1991 1992 1993 1995 1996 2001

-102- fig 13:Evolution des pacages et des parcours

2 500 000

2 000 000

1 500 000

1 000 000 Djelfa Laghouat 500 000

0 1990 1991 1992 1993 1995 1996 2000 2001

fig 14:Evolution des terres au repos

400 000

350 000

300 000

250 000

200 000

150 000 Djelfa

100 000 Laghouat

50 000

0 1990 1991 1992 1993 1995 1996 2000 2001

-103- Fig 6 : Représentation Intégrative des principaux indicateurs socio-économique et écologique de la désertification

Population Conditions Conséquences Situation du Conséquences sociales des conditions milieu steppique sur l’écosystème sociales steppique t

Croissance Conditions Exode rural - saison sèche très longue, démographique sociales peu - régime saisonnier variable - diminution de la perméabilité satisfaisantes du sol, - formation de la pellicule de glaçage Nouveaux éleveurs - diminution de l’activité biologique Chômage - Surpâturage - remontée des sels. - Cultures inadéquates

Nouveaux agriculteurs Analphabétisme

Augmentation des terres nues Erosion hydrique - Augmentation du Erosion éolienne cheptel Manque de - Extension des cultures qualification

- Diminution des ressources fourragère - Remontée biologique freinée Exploitation intensive des - Raréfaction de la diversité espèces utilitaires naturelles, diminution de la fertilité des sols biologique

Processus de désertification, dénudation des sols et ensablement