Ronsard, Pierre De (1524-1585). Oeuvres Complètes De P. De Ronsard (Nouvelle Édition, Publiée Sur Les Textes Les Plus Anciens Avec Les Variantes Et Des Notes)
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Oeuvres complètes de P. de Ronsard (Nouvelle édition, publiée sur les textes les plus anciens avec les variantes et des [...] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Ronsard, Pierre de (1524-1585). Oeuvres complètes de P. de Ronsard (Nouvelle édition, publiée sur les textes les plus anciens avec les variantes et des notes). 1857-1867. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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DE RONSARD NOUVELLEÉDITION Publiée sur les textes les plus anciens AVEC LES VARIANTES ET DES NOTES PAR M. PROSPER BLANCHEMAIN TOME IV A PARIS Chez PAGNERRE, Libraire MDCCCLX LES ECLOGUES DE P. DE RONSARD Gentilhomme vendomois A LA MÉMOIRE DE TRES-ILLUSTRE ET TRES-VERTUEUX PRINCE DE FRANÇOIS FRANCE, DUC D'ANJOU Fils et Frere de Roy Les Remarques de Pierre DE MARCASSUS sont dédiées à M. DE MESMES, Sr D'Avaux, conseil- ler du Roy en son grand Conseil. Ronsard. IV. 1 A TRES-HAUT, TRES-VERTUEUX ET TRES-AVANTUREUX PRINCE FRANÇOIS DE FRANCE, DUC D'ANJOU Fils et Frere de Roy andis que la vaillance arme d'un bon courage, Vous pousse à regaigner l'ancien heri- tage Des princes vos ayeulx (i), et qu'ami du harnois, Vous marquez plus avant les bornes des François, Aimant mieux la sueur, la poudre et la prouesse, Que rouiller au Plessis (2) vos beaux ans de paresse. Paris me tient icy, où par l'impression J'envoye mes enfans (3) en toute nation Conceus de mon esprit par une ardente verve, I. Il entend le Pays-Bas, qui appartenoit aux rois de France, où Monsieur, duc d'Anjou, fils de Henri II, fai- soit pour lors la guerre. 2. C'est un fort beau château tout proche de Tours, belle et heureuse ville, ne seroit-ce que pour avoir produit le brave Lagrève. 3. C'est-à-dire ses livres. 4 A FRANÇOIS DE FRANCE. Ainsi que Jupiter du sien conceut Minerve, M'ouvrant (sans emprunter de Vulcan le couteau) Par peine et par travail mon fertile cerveau. Les enfans de l'esprit un long siecle demeurent, Ceux des corps journaliers ainsi queles jours meurent. Je vous ay consacré mes Eclogues, à fin Que vostre beau renom ne prenne jamais fin Non plus que les pasteurs, le sujet de mon livre. Les roys et les pasteurs ont mesme estat de vivre L'un garde les troupeaux; par l'autre sont conduits Les hommes sous la loy de leurs sceptres réduits (a). Pource Homere, qui vit par longues renommées, Appelloit les grands roys les pasteurs des armées. David, d'un simple pastre et de bas sang issu, Par les prophetes oingt, au thrône fut receu; Puis, desirant l'honneur où tout monarque aspire, Plus outre par la guerre augmenta son empire. Moyse d'un bergerot devint legislateur, Devint grand capitaine, et comme un grand pasteur Guida par les deserts ses troupes vagabondes, Et fit passer son peuple entre les murs des ondes. Pource ne dédaignez ce vulgaire présent Et croyez, mon grand duc, que rien n'est si duisant, Ny qui tant se conforme aux grandes seigneuries, Que l'estat des bergers et de leurs bergeries. (1584.) a. Var. L'un garde les troupeaux, et l'autre les citez, Et les hommes qui sont mortelles Deïtez. LES ECLOGUES ECLOGUE I BERGERIE LES PERSONNAGES Le premier Joueur de lyre dira le Prologue. S'ensuit après le Chceur des Bergeres. ENTRE-PARLEURS Orleantin, Angelot, Navarrin, Guisin,.Margot. PUIS Pasteur Le premier Pasteur voyageur, le second voyageur. PUIS Le second Joueur de lyre. PUIS Deux Pasteurs dedans un antre, l'un représentant la Royne, l'autre Marguerite, Duchesse de Savoye. LE PREMIER JOUEUR DE LYRE Commence le Prologue. es chesnes ombrageux que sans art la na- ture les hautes forests nourrit à l'avan- Par ture(') t. Ce commencement est imité de l'Arcadie de Sannazare, de duquel il a pris beaucoup de choses, comme lui a fait Virgile et de Théocrite. 6 ECLOGUE 1. doux aux frais aux Sontplus troupeaux et plus bergers Que les arbres entez d'artifice es vergers. Des libres oiselets plus doux est le ramage Que n'est le chant appris des rossignols en cage; Et la source d'une eau saillante d'un rocher Est plus douce au passant pour sa soif estancher ( Quand sans art elle coule en sa veine rustique ) Que n'est une fontaine en marbre magnifique, Par contraincte sortant d'un grand tuyau doré Au milieu de la cour d'un palais honoré. Plus belle est une nymphe en sa cotte agrafée, Aux bras à demy nuds, qu'une dame coifée D'artifice soigneux, toute peinte de fard Car tousjours la nature est meilleure que l'art. Pource je me promets que le chant solitaire Des sauvages pasteurs doit d'avantage plaire (D'autant qu'il est naïf, sans art et sans façon) Qu'une plus curieuse et superbe chanson De ces maistres enflez d'une muse hardie, Qui font trembler le ciel sous une tragédie, Ou d'un vers enaigri, d'une colere voix, Qui foudroye l'honneur des princes et des rois (a). Escoutez donc icy les musettes sacrées De ces pasteurs venus de lointaines contrées, font diversement tout ainsi leur Qui qu'il plaist D amoureuses chansons sonner ceste forest. Ce ne sont pas bergers d'une maison champestre, Qui menent pour salaire aux champs les brebis paistre, Mais de haute famille et de race d'ayeux Qui, tenant des pasteurs le sceptre en divers lieux, Ont effroyé les loups, et en toute asseurance Ont guidé les troupeaux par les herbes de France, a. Var. Et d'un vers ampoullé, d'une colere vois, Redoublent les malheurs des princes et des rois. ECLOGUE 1. 7 [Aimez de leurs sujets et craints des estrangers; Car tousjours la vertu a conduit ces bergers.] Le chœur des Bergeres, composé de douze, assises dedans un antre, six d'une part et six de l'autre. La premiere partie du costé dextre commence en chantant. Si nous voyons entre fleurs et boutons Paistre moutons, Et nos chevreaux pendre sur une roche, Sans que le loup sur le soir en approche De sa dent croche; Si liz florir et roses nous sentons, Voyans mourir toute herbe serpentine Si nous voyons les nymphes à minuit En leur simple vasquine(1) Mener un bruit, au bord Dansans d'une source argentine; Si nous voyons le siecle d'or refait, C'est du bien fait De la bergere Catherine (2). L'autre partie sort de l'antre du costé gauche en chantant. Quand nous irons baigner les grasses peaux De nos troupeaux, Pour leur blanchir ergots, cornes et laines, Semant partout des roses à mains pleines, Sur les fontaines, Et du vin sur les ruisseaux; nous Quand ferons aux nymphes le service, Et d'annuel office 1. C'est une espèce d'habit que les damoiselles mettoient entre la chemise et la cotte. 2. C'étoit la reine mère. 8 ECLOGUE I. Irons versant le sang d'un aignelet Dedans du laict Pour un rustique sacrifice; Lors nous ferons de gazons un autel Tout couvert de branche myrtine, Et par un vœu solennel, De la nymphe Catherine (1) Invoquerons le renom eternel Puis d'âge en en âge, En humble hommage, mille fleurs Nous respandrons sur l'autel Honorant son visage. de Car, tant qu'Amour se nourrira pleurs Et de douleurs, Dedans nos cœurs nous aurons son image.