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LA BIODIVERSITÉ, É un atout pour l’agro-écologie dans le Nord - Pas de

CONTACTS Chambre d’agriculture de région du Nord - Pas de Calais Service Agro-écologie 03.21.60.57.60 DES ACTIONS AU QUOTIDIEN SUR L’EXPLOITATION

GRAVELINES 4.2 2.3 2.2 2.2 BAILLEUL HAZEBROUCK 1.4 THÉROUANNE 1.3 BÉTHUNE 2.1 1.4 3.2 4.1 1.2

HESDIN ST POL SUR TERNOISE 1.1 MAUBEUGE 4.2 FRÉVENT 3.3 LE QUESNOY 3.2 AUXI LE CHÂTEAU 1.2 4.1 2.3 3.1 3.3 1.3 Techniques agricoles Territoires à enjeux 1.1 Résoudre les problèmes environnementaux 3.1 Exploiter sur un site Natura 2000 Christian Lourme à ROELLECOURT Bernard Leleux à GLAGEON 2.1 1.2 1.1 Produire avec moins d’intrants 3.2 Faire coup double avec ses prairies Benoît Dillies à BONNIÈRES François Fontenier à BOUVIGNIES 1.3 S’installer dans une logique environnementale 3.3 S’engager dans une action Trame Verte et Guillaume Carlu à Bleue partagée Jean-Jacques Thelliez à BERLES-MONCHEL 1.4 Mieux connaître la biodiversité des bords de champs François Desruelles à Pour aller plus loin 4.1 Agriculteur et chasseur Paysage Jacques-André Delacre à SAINT FOLQUIN 3.1 2.1 Vivre du bocage 4.2 De l’herbe et des arbres Joël Rolin à Alain François à 2.2 Créer une mare pour une exploitation Christophe Sagnier à Et à venir, des références 2.3 Intégrer des bâtiments agricoles dans le paysage techniques... Pascal Delefortrie à BOUSBECQUE CARTE

Réalisation : Service Communication de la Chambre d’agriculture de région du Nord-Pas de Calais - AV2014_25 Crédits photo : Chambre d’agriculture de région du Nord-Pas de Calais, Photothèque des Chambres d’agriculture DÉFINITIONS des sédimentsentraînés. ralentissement des écoulements et le dépôt lutte contre l’érosion dessols.Il permetle Ouvrage léger réalisé danslecadre dela FASCINE (bactéries, coccinelles, carabes, oiseaux…). la destructiondesravageurs decescultures (insectes pollinisateurs,..) ou en contribuant à collemboles,..), lareproduction desplantes améliorant la fertilité dusol(vers de terres, au développement des cultures en Organisme vivant quicontribue favorablement AUXILIAIRE DES CULTURES des corridors quilesrelient. constituée desréservoirs debiodiversité et vitales. La Trame Verte et Bleue estainsi d’espèces decirculer etd’accéder auxzones écologiques) quipermettent àunepopulation de biodiversité) etdeséléments(corridors à l’ensembledeszones vitales (réservoirs Les continuités écologiques correspondent continuer àrendre àl’homme leurs services. leur survie,etpermettre auxécosystèmes de de sereposer... End’autres termes, d’assurer de circuler, des’alimenter,sereproduire, permettre auxespècesanimaleset végétales, cohérent, du àl’échelle territoire national,pour vise à(re)constituer unréseau écologique C’est unoutild’aménagementdu territoire qui de la restauration des continuités écologiques. biodiversité au travers delapréservation et qui portel’ambition d’enrayer ledéclinde la Mesure phare du Grenelle de l’Environnement TRAME VERTE BLEUE ET 20 mdelargeur maximum. directe descours d’eau,sur unebandede4à de berges»:peuplementssituésenbordure Du latinripa RIPISYLVE ses formes assurent laperpétuationde vie sous toutes donc l’ensembledesprocessus naturels qui gènes, desespècesetécosystèmes, et du comprendvivant. Elle ladiversité des désigne la diversitéElle de toutes les formes BIODIVERSITÉ (berge) et sylva (forêt) «forêt citoyens…). (agriculteurs, forestiers, pêcheurs, chasseurs, avec les principauxacteurs du monde rural gestion decessitesestmenéeenconcertation Flore (1992) etlaDirective Oiseaux(1979). La Européennes :laDirective Habitats–Faune – ses sitesenapplication dedeuxDirectives Natura 2000. ChaqueEtatmembre désigne des espècesetdeleurs habitats:leréseau cohérent desitessélectionnés pour larareté écologique à travers la création d’un réseau conservation desmilieuxnaturels d’intérêt L’Europe s’estengagéedansunprojet de RÉSEAU NATURA 2000 long terme. plus en augmentantlestocksemencier sur un la qualitéduproduit récolté, ouindirectement sur le potentiel, les conditions de récolte, ou pour laculture, depar sanuisibilitédirecte dont ledéveloppement peutêtre indésirable spontanément dansuneparcelle cultivée et Plante herbacéeouligneuse qui pousse ADVENTICE (ex la production conjointe defruitsetbois pour la production deboisd’œuvre, soitpour (prairies, céréales) etdesarbres conduits soit sur un mêmeespacedescultures agricoles Mode demiseen valeur parcellaire associant AGROFORESTERIE coléoptères etlespopulations d’oiseaux. champ, lespopulations de vers de terres, les indicateurs, àsavoir laflore dubord de de 15parcelles avec lesuivideplusieurs - PasdeCalais,leréseau ENIestconstitué indicatrices delabiodiversité. DansleNord phytosanitaires sur certainesespèces des effets nonintentionnels despratiques risques notamment par ladétectionetlesuivi territoire doitpermettre demaîtriser les des parcelles cultivées Labiovigilance du sur la biodiversité dans la zone limitrophe à observer l’impactdesactivitésagricoles biologique du territoire. Son principe vise Réseau nationaldanslecadre delasurveillance INTENTIONNELS (ENI) RÉSEAU EFFETS NON

: arbres fruitiers haute tige) ÉDITO qu’est notre environnement. territoires dansleurs contributions favorables àlapréservation decetenjeusociété Chambre d’agriculture réaffirme son engagement au côté des agriculteurs, acteurs des performance, c’est à dire économique, sociale et environnementale. C’est pourquoi la et environnementale. Quantàmoi,jesuisconvaincu quenous devons porter la triple l’agro-écologie, noussommes amenésàconcilier cette doubleperformance économique Vous l’aurez compris, agriculture etbiodiversité sontindissociables. Aujourd’hui, avec d’animation, d’accompagnement… permanente d’unintérêt collectif etdoncaccepter lescompromis, proposer desoutils sens, notre fameux bonsenspaysan: travailler danslaconcertation, danslarecherche propos desagriculteurs interrogés, elles témoignent aussi dequelquespréalables debon démontrant ladiversité desactionspossibles enfaveur del’environnement. Au-delà des local, vous retrouverez au travers decesfichesdesinitiatives, oudegroupe, individuelles sur nos territoires, quenouséditonscette pochette. Que vous soyez agriculteur ouélu C’est à la fois pour valoriser ces acteurs, mais aussi pour illustrer des réalisations concrètes peuventEnfin, lessensibilitésindividuelles aussi s’exprimer dedifférentes manières. aussi, c’estlalocalisationparticulière del’exploitation qui va nécessiter despratiques adaptées. que d’autres mettront l’accent sur la gestion des éléments paysagers. Pour quelques uns Certains vont concentrer leurs efforts sur l’adaptation des techniques deproduction pendant témoignent delaréelle sensibilitédumondeagricole. traduit par un ensemble d’implications volontaires. Mises bout à bout, ces initiatives locales j’en suispersuadé, une sensibilitéparticulière àlaprotection denotre environnement quise aussi acteurs auquotidien,chacunànotre manière. Eneffet, nousavons lesunsautres, règlementations nouvelles quiimposentleur lotdecontraintes, pour autant nous sommes une chancepour lapréservation del’environnement régional. Noussommes conscients des sur lesmilieuxnaturels. Mais,nousaffirmons quel’agriculture duNord -PasdeCalaisest Certes, nosactesdeproduction, aumême titre quelesactivitéshumaines,ontunimpact serait lacausedebiendesmaux. est régulièrement interpelée.Nousregrettons lesaccusations portéesàl’agriculture qui suivis par laChambre d’agriculture. Principalgestionnaire del’espacerégional, l’agriculture territoires (Trame Verte etBleue),labiodiversité estprésente dansdenombreux dossiers du Grenelle del’environnement, ou via despolitiquesplus volontaristes menéessur les Depuis quelquesannées, quecesoitau travers dedémarches règlementaires issues AGRICULTURE BIODIVERSITÉ, ET UNE QUESTION DE BONSENS! Président delaChambre d’agriculture derégion duNord-Pas deCalais Jean-Bernard BAYARD SOMMAIRE 4.2 2.3 2.2 3.3 3.2 4.1 1.2 2.1 1.4 1.3 3.1 1.1 DE CHAMPS BIODIVERSITÉMIEUX CONNAÎTREDES LA BORDS ENVIRONNEMENTALE S’INSTALLER DANS UNELOGIQUE PRODUIRE AVEC MOINSD’INTRANTS RÉSOUDRE LES PROBLÈMES ENVIRONNEMENTAUX ET BLEUEPARTAGÉEET S’ENGAGER DANS UNEDÉMARCHE TRAMEVERTE FAIRE COUP DOUBLE AVEC SES PRAIRIES EXPLOITER SURUNSITENATURA 2000 TERRITOIRES ÀENJEUX PAYSAGE INTÉGRER DES BÂTIMENTS AGRICOLES DANS LE CRÉER UNEMAREPOUR UNEEXPLOITATION VIVRE DUBOCAGE PAYSAGE DE L’HERBE ET DESDE L’HERBEET ARBRES AGRICULTEUR CHASSEUR ET POUR ALLER PLUS LOIN TECHNIQUES AGRICOLES Agriculture et biodiversité sont indissociables. La Chambre d’agriculture de région du Nord-Pas de Calais accompagne les agriculteurs et les territoires dans leurs contributions favorables à la préservation de la biodiversité.

Elle conseille les agriculteurs pour développer leur technicité tout en maintenant la biodiversité dans leur exploitation (pratiques culturales, expérimentations, références technico-économiques, suivi réglementaire…)

Services à contacter Productions végétales - 03 20 88 67 00 Productions animales et fourrages - 03 21 60 57 70 Agro-écologie – 03 21 60 57 60

Elle accompagne les agriculteurs pour concilier tout projet économique sur leur exploitation avec les enjeux environnementaux (intégration paysagère des bâtiments, plantation de haies, Mesures Agro - Environnementales…)

Services à contacter Bâtiment, équipement, et conseil général d’entreprise - 03 21 60 57 56 Service Environnement - 03 21 60 57 60

Elle participe aux démarches territoriales pour valoriser les services rendus par l’agriculture en faveur de la biodiversité (Natura 2000, Trame Verte et Bleue…)

Services à contacter Développement local - 03 27 21 46 80 Aménagement territorial - 03 21 60 48 60 / 03 20 88 67 20 Pôles études / SIG - 03 20 88 67 20

Besoin d’un conseil d’expert ? D’une information précise ? Nos conseillers vous apportent leur savoir- faire et leur expérience dans de nombreux domaines. N’hésitez pas à les contacter.

Pour aller plus loin, et découvrir l’ensemble de nos services www.agriculture-npdc.fr CONTACTS TECHNIQUES AGRICOLES 1.1 activité agricole Limiter certainsimpactsdemon ENVIRONNEMENTAUX RÉSOUDRE LES PROBLÈMES Polyculture Roellecourt CHRISTIAN LOURME plus onéreux. insectes,…). Sanscette solution,j’aurais dûrecourir àunsystème et celacontribue àplusdebiodiversité sur monexploitation (oiseaux, bâtiment d’élevage etau vent, captelesodeurs. J’aiainsiréduit desdésagréments que lesodeurs d’ammoniac avaientdiminué.Lebosquet,bienplacépar rapport au boisé unespacedemonexploitation àproximité demonpoulailler etj’aiconstaté via leplanEcolabel financépar laCommunauté deCommunes duSaintPolois, j’ai pour laplantationd’essences locales,proposées par lacommune deRoellecourt, ce contexte, j’aicherché lessolutions plusefficaces. Grâce àdessubventions J’ai connu desnuisancesolfactives générées par monélevage de volailles. Dans Biodiversité etrentabilité compatibles sont-elles ? auxiliaires descultures. compte queladiversité faunistique s’estdéveloppée notamment auniveau des problème deruissellement,jeréduis progressivement mesengrais etmerends Aujourd’hui, jem’y retrouve totalement :messolssontplussains,jen’ai plusde verts. Ce changement s’est fait progressivement, passant par un travail collectif. avantages del’implantationd’unehaie,fascine, d’unejachère etdesengrais paysagers et de l’intérêt de s’adapter à l’environnement. J’ai ainsi mieux cerné les

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Ternois levage de volailles Élevage conscience del’utilitédesaménagements (érosion, ruissellements…) quej’ai pris C’est par desévénements passés - - OBJECTIFS : - - Réduire lesnuisancesolfactives Maîtriser lesproblèmes deruissellement ► Et si c’était à refaire ? Je le referai sans hésitation ! J’en tire des avantages BON À SAVOIR technico-économiques. Les engrais verts que j’utilise Le projet « Biodiversité et développement sont compatibles avec mes différentes cultures. Il y durable des Communes du Ternois » est un a certes des inconvénients lorsque l’on met en place projet financé par le Conseil Régional Nord-Pas des éléments paysagers tels que les haies, tout n’est de Calais et l’Europe (FEDER), dont l’objectif pas « vert » ! Planter des haies a un coût notamment est de mettre en œuvre la Trame Verte et Bleue pour l’entretien. A ce jour, je passe par des contrats sur le Pays du Ternois. d’entretien, c’est une dépense mais je veille au retour sur investissement, « c’est du bon sens paysan ! » Le Depuis 2009, la Communauté de Communes soutien financier dont j’ai bénéficié pour la plantation est du Saint-Polois a développé un projet de un avantage mais le problème c’est que rien n’est prévu renaturation des terrains publics communaux pour l’entretien, ni outil, ni participation financière alors dont l’ambition est de : que des solutions existent. • sensibiliser les scolaires à l’éducation à l’environnement, • former les agents techniques à la gestion différenciée, • mettre en place un programme de plantation sur les terrains communaux (bosquets, bandes boisées, parterres de vivaces et / ou prairies fleuries). 1.2 PRODUIRE AVEC MOINS D’INTRANTS Une possibilité : la protection intégrée

OBJECTIFS : --Limiter les interventions phytosanitaires --Maintenir la rentabilité de mon exploitation BENOÎT DILLIES Bonnières – Ternois Polyculture – Élevage bovin Depuis toujours, je cherche à limiter les interventions phytosanitaires, en particulier pour les insecticides. J’ai d’abord commencé par les réduire sur le blé, avec l’appui technique du conseiller cultures du Groupe d’Etudes et de Développement Agricole (GEDA). J’ai aussi franchi le pas de la protection intégrée sur mes parcelles de blé puis, satisfait du résultat, je l’ai étendu à l’ensemble des productions de mon exploitation. Le regard de la société sur les interventions phytosanitaires nous encouragent à réfléchir sur de nouvelles pratiques notamment via le GEDA du Ternois. Avez-vous été soutenu pour ces évolutions ? Étant sur un territoire où une opération de reconquête de la qualité de l’eau était en cours, j’ai bénéficié du PEA (Programme Eau et Agriculture). Il s’agit d’un engagement sur 5 ans. Le programme concerne les agriculteurs exploitant au moins une parcelle dans un territoire en « reconquête de l’eau ». Pour les agriculteurs, l’objectif est de faire évoluer leurs pratiques, notamment en diminuant l’utilisation des intrants. J’ai ainsi obtenu un soutien financier de l’Agence de l’Eau puisque j’ai changé mes pratiques agricoles en vue d’améliorer la qualité de l’eau. Vous retrouvez-vous dans cette démarche ? La protection intégrée du blé exige plus de temps d’observation dans les champs, mais c’est pour moins traiter, donc faire des économies. C’est ainsi que je m’y retrouve. Je m’approprie certaines techniques, c’est la fin du systématique ! Attention, les atouts du concept de conduite intégrée pourraient être remis en cause dans un contexte durable de cours du blé élevé.

QUELQUES CHIFFRES La protection intégrée du blé c’est : • en moyenne, 50% de produits phytosanitaires en moins • 10% d’engrais chimiques en moins • une rentabilité préservée TECHNIQUES AGRICOLES TECHNIQUES Une démarche collective : BON À SAVOIR Les adhérents du Ternois veillent sans cesse à Des résultats concluants au fil des années perfectionner leurs pratiques culturales, pour rester compétitifs en maîtrisant leurs charges. C’est dans cette Les résultats des essais mis en place par la volonté d’innover et d’anticiper les politiques européennes Chambre d’agriculture montrent un rendement (verdissement de la PAC) que des adhérents du GEDA brut en retrait de 5 quintaux mais un gain se sont lancés dans la protection intégrée du blé. Cette net en faveur de l’intégré de l’ordre d’une conduite culturale constitue une piste intéressante pour soixantaine d’euros par ha dès lors que l’on maintenir des niveaux de production élevés, en répondant retranche les charges d’approvisionnement en même temps aux objectifs de réduction d’intrants. (semences, engrais, phytos) et les coûts de Les agriculteurs préservent l’environnement tout en passages. En 2012 encore, les résultats sont maintenant leur niveau de productivité. La biodiversité en faveur de l’intégré, malgré les conditions est ainsi favorisée par une consommation plus modérée climatiques particulières. des produits phytosanitaires et des engrais.

BON À SAVOIR Le plan Ecophyto 2018 La Chambre d’agriculture, du fait de ses connaissances techniques et de la proximité avec le terrain et les agriculteurs, est impliquée aux côtés des Pouvoirs Publics et des différents partenaires dans la mise en oeuvre du plan Ecophyto 2018. Ce dernier vise à répondre à l’objectif de réduire, si possible, l’utilisation des produits phytosanitaires de 50 % d’ici 2018, tout en maintenant une agriculture économiquement performante. En région, ce plan s’inscrit dans la continuité des efforts déjà engagés par les agriculteurs pour réduire l’usage des phytosanitaires. Le choix de l’itinéraire cultural, l’optimisation de la pulvérisation, la rotation des cultures… sont autant de leviers d’actions utiles pour progresser et s’adapter aux évolutions du métier. 1.3 S’INSTALLER DANS UNE LOGIQUE ENVIRONNEMENTALE La biodiversité intégrée dans le projet d’installation

OBJECTIFS : --Valoriser les terres difficiles --Sécuriser un système fourrager --Alimenter une chaudière - bois GUILLAUME CARLU Parenty - Haut-Pays Polyculture et élevages bovins Suite à de gros problèmes d’érosion et volailles en 2000-2001 sur l’exploitation, mon père a contractualisé un CTE, Contrat Territorial d’Exploitation, pour planter des arbres dans les prairies et implanter fascines et bandes enherbées. J’ai donc été sensibilisé à cette démarche. Les deux ilôts de 15 ha concernés par l’érosion ont été découpés en sous-parcelles séparées avec des haies et des bandes enherbées. Nous implantons différentes cultures pour ne pas avoir un seul et même couvert à un moment de l’année. Aujourd’hui ces plantations ont un effet bénéfique sur la biodiversité. Vous vous êtes installé en 2008, avec quels objectifs ? Accompagné par les conseillers de la Chambre d’agriculture et de la Communauté de Communes d’, j’ai mené une réflexion pour sécuriser mon système fourrager. Pour améliorer la valorisation de l’herbe par les vaches laitières, j’ai réimplanté 18 ha de pâtures autour des bâtiments d’élevage. Le méteil et les prairies temporaires ont trouvé leur place dans les terres difficiles où le maïs poussait mal. Le colza et les féveroles ont contribué à diversifier les rotations dans les terres dures. Associé aux prairies, 1km de haies a été planté afin de servir d’abris aux vaches et d’être exploité à terme en bois plaquette pour approvisionner une chaudière. Des espèces arbustives ont été associées aux arbres pour protéger les pieds, du bétail. J’ai été conseillé par le Parc naturel régional Cap et Marais d’Opale et j’ai bénéficié d’un financement à hauteur de 80% par la Communauté de Communes d’Hucqueliers. ►

QUELQUES CHIFFRES En Nord-Pas de Calais : • 3 862 livreurs de lait, 30 % du nombre d’agriculteurs • 181 000 vaches laitières • 1,28 milliards de litres de lait livrés • 239 000 ha d’herbe et de fourrages TECHNIQUES AGRICOLES TECHNIQUES BON À SAVOIR Quelles sont vos perspectives ? Dairyman est un programme européen J’ai planté récemment des arbres fruitiers pour avoir INTERREG, soutenu par le FEDER, sur le thème un verger à l’ancienne et des haies pour l’intégration de l’élevage laitier et de l’environnement. Il paysagère de mon bâtiment. Je souhaiterais ajouter 2 rassemble 10 régions laitières du Nord-Ouest km de haies pour être autonome en combustible bois. de l’Europe. Trois thèmes sont abordés : Pour casser les rotations céréales, je voudrais diversifier l’impact de l’élevage laitier à l’échelle encore plus mon assolement avec des féveroles ou du régionale, la construction et l’échange entre colza, semer des prairies temporaires de Ray Grass pour un réseau de 120 fermes pilotes et des nettoyer le sol. expérimentations sur des innovations dans les fermes de recherche. Est-ce que vous constatez l’impact de vos choix ? La biodiversité est l’un des thèmes abordés lors du programme. Une méthode d’évaluation Les actions que j’ai menées, n’avaient pas pour but du potentiel de biodiversité à l’échelle de premier d’améliorer la biodiversité mais finalement je l’exploitation a été testée dans les fermes pense que le résultat associé est bénéfique. Dans les pilotes Dairyman. Cette méthode créée par haies encore jeunes, j’observe de nombreuses buses l’Institut de l’Elevage est aujourd’hui en cours et davantage de petits animaux. Pour aller plus loin, j’ai de perfectionnement. accepté d’être ferme référente Dairyman afin d’avoir un œil critique sur mes pratiques et de découvrir d’autres Son principe est de mesurer l’ensemble expériences en Europe. des structures agro-écologiques (AES) sur l’exploitation (linéaire de haies, arbres, point d’eau….). À chaque structure, est associée une équivalence AES liée à la surface de la structure. Le résultat de l’exploitation est exprimé en Surface Équivalent Prairie (SEP) Une démarche collective : partager des sur la surface totale de l’exploitation. expériences pour anticiper Pour exemple, le résultat chez Guillaume Carlu est 1,1ha SEP/ha SAU ce qui est dans L’objectif du programme européen Dairyman est la moyenne du groupe des 7 fermes pilotes triple : améliorer l’impact environnemental et l’efficacité Dairyman du Nord-Pas de Calais. Les structures économique des exploitations laitières, l’utilisation des qui contribuent à la biodiversité chez Guillaume ressources et une bonne coopération entre acteurs de la Carlu sont : les rivières et les fossés (9,7m/ha), filière. la part de prairies permanentes (35%), les En Nord-Pas de Calais, un groupe de fermes pilotes a haies (48m/ha) et les arbres (2,9 arbres/ha). été suivi pendant 3 ans sur différentes mesures : coût de production du lait, conditions de travail, qualité de vie ou encore critères environnementaux tels que les gaz à effet de serre, l’ammoniaque. Il s’agit de percevoir la durabilité des exploitations laitières à l’échelle de la région mais aussi à celle de l’Europe. 1.4 MIEUX CONNAITRE LA BIODIVERSITE EN BORD DE CHAMPS Observer, comprendre et adapter ses pratiques

OBJECTIFS : FRANÇOIS DESRUELLES --Observer l’impact des pratiques agricoles Carvin - Artois sur l’environnement Polyculture avec une partie en --Améliorer la connaissance de l’existant production biologique.

Pourquoi faire partie d’un réseau de référents ? A mes yeux, c’est important d’améliorer la connaissance de la vie dans les parcelles. On a besoin de mieux connaître la dynamique de la faune et de la flore. Un état des lieux est nécessaire. Je vois également un autre intérêt à appartenir à ce réseau au travers de la comparaison des situations qu’il s’agisse de territoires ou de systèmes d’exploitation différents. La biodiversité, chacun y va de sa définition et le terme peut même parfois faire peur ! Il faut ramener ça à son environnement proche, à son contexte. Depuis quand avez-vous cette sensibilité à la biodiversité ? Je ne me lève pas le matin en me disant qu’il faut développer la biodiversité ! Il n’y pas non plus forcément besoin de kilomètres de haies pour restaurer un peu de biodiversité … Un bosquet, un chemin en herbe où une bande enherbée peuvent suffire. Après, il s’agit de choisir un mode d’entretien adapté en veillant à laisser ces espaces le plus naturel possible. On a du mal à estimer le potentiel d’efficacité des auxiliaires : comment quantifier leur présence ? Pourquoi parfois ça fonctionne et d’autres fois ça ne marche pas ? Quelles sont les pratiques et les actions favorables à leur développement ? Il reste encore beaucoup de choses à découvrir…c’est passionnant. Quel projet est en lien avec la biodiversité sur votre exploitation ? En conduite biologique, le lien entre le sol, l’environnement et les plantes est important. C’est un ensemble. S’il manque un maillon à la chaîne, à long terme la répercussion peut se faire sentir. Je n’utilise plus d’insecticides sur certaines parcelles depuis 20 ans. Bien souvent un équilibre s’installe entre la faune auxiliaire et les ravageurs, toutefois il arrive probablement que dans certaines situations je franchisse le seuil de nuisibilité. TECHNIQUES AGRICOLES TECHNIQUES Réseau ENI BON À SAVOIR en Nord-Pas de Calais

NIELLES LES CALAIS Le réseau de parcelles ENI ! ! ! (Effets Non Intentionnels) a été constitué en 2012 et le suivi BAILLEUL ! VERLINGHEM porte jusqu’en 2018. !! ! QUESNOY SUR DEULE

Les suivis de bord de champs FROMELLES s’articulent autour de 4 bio ! CARVIN ! indicateurs : • la flore sauvage ! • les insectes (coléoptères) ! MARCQ EN OSTREVENT NEUVILLE VITASSE

• les vers de terre LANDRECIES ! ESNES ! ! ! CARTIGNIES • les oiseaux PRISCHES

05 10 20 30 L’évolution des observations km ² dans le temps doit permettre Copyright IGN BDCARTO - Chambre d'Agriculture de région Nord-Pas de Calais - 2012-LS de cerner la diversité des populations et leur abondance. BON À SAVOIR Animée par la Chambre d’agriculture de région, Comment se fait l’évolution naturelle de la flore des bords de la démarche fait appel à champs après une mise à nu du sol des spécialistes reconnus ère pour la réalisation des La 1 année, les adventices annuelles se réinstallent immédiatement et observations : les CPIE (Centres dominent la végétation. Permanents d’Initiatives pour l’Environnement) , le GON Les années suivantes, un développement important d’espèces prairiales (Groupe Ornithologique et de plantes vivaces des milieux perturbés est observé et les adventices et Naturaliste du Nord), régressent. l’Université de Lille , la FREDON). À moyen terme, sous l’effet de la fauche, les espèces prairiales sont favorisées et dominent les adventices et les vivaces d’espaces perturbés qui disparaissent. Le réseau ENI est composé de 5 groupes de parcelles Finalement la parcelle est protégée des contaminations d’adventices et de situées dans un même vivaces tout en constituant un abri non négligeable pour la faune. Cette contexte pédoclimatique (3 tendance est observable dans les premiers résultats des suivis. parcelles par groupe dont 2 en agriculture conventionnelle et 1 en agriculture biologique). Le suivi biodiversité qui s’inscrit dans le programme ECOPHYTO est décliné dans chaque région et regroupe un total de 500 parcelles à l’échelon national. PAYSAGE 2.1 que çachauffe ! Pour haies,faut debelles VIVRE DUBOCAGE Vente directe Polyculture -É Reclinghem –Haut-Pays JOËL ROLIN bocager spécifiqueànotre cequifaitvillage, sonattrait. ma première motivation.Decette façon, onassurera aussi lemaintienducaractère d’argent danscespostes, tout enfaisant vivre unepetiteéconomie locale.C’est énergies Enerlya. Enaméliorant notre autonomieénergétique,ondépensera moins aussi pourquoi pas,àFauquembergues, lacasernedepompiers oulaMaisondes chauffer lefutur regroupement pédagogique d’écoles impliquantlacommune, mais maire, jemedisquedévelopper cegisementdanslesecteur nouspermettrait de est encore pluséconomique, écologique etlocalquelegranulé debois.En tant que aussi de transformer machaudière granulés enchaudière boisdéchiqueté,cequi Je les valorise enboisdechauffage pour trois logements avec feudebois. J’envisage développer ceréseau dehaiessur laferme ? sont Dans cecas,quelles vos motivationsà conserver et faites en1992 etpourront encore durer aumoins20 ans. l’inverse, sur unilôtdeprairies sanshaiesautour delaferme,lesclôtures ontété à deuxpersonnes chaquehiver sil’on tient compte desréparations desclôtures. A côtés. La valorisation dugros boisest faite encoupe Ony manuelle. passe 15jours c’est un travail d’entretien important. Pour les haies basses, on débroussaille des 2 Pour lereste, sontlàdepuislongtemps et font elles partiedupaysage. Par contre, récemment 200 m,enpartieavec uneaideduPlanVégétal Environnement (PVE). Sur laferme,ily a7à8kmdehaiesréparties sur les70 hadeprairies. Onaplanté contraintes de gestion. vocation économique pour « doubler » les enjeux et ainsi compenser les « l’est aussi pour leshabitants.Ceréseau dehaiesmatérialiseeffectivement une peu. Sicesanimauxsontlà,c’estqu’ilsontuncadre de vie favorable, quidefait pics-verts, chouettes, hiboux,busesetautres. Jerevois mêmedesécureuils depuis Oui, biensûr. Nousavons icidenombreux oiseauxquel’on ne voit pasen : ville Et côté biodiversité, voyez-vous aussi unintérêt àceshaies?

trame

» végétale sur lesenvirons. Par contre, ilfaut aussi veiller àleur trouver une levage bovin gérez-vous leshaies? en zonedebocage,comment Avec uneexploitation située - - OBJECTIFS : - - Développer uneéconomielocale Valoriser leshaiessurlacommune ► Enfin, comment peut-on inciter les agriculteurs à BON À SAVOIR développer ces pratiques ? La plantation de haies peut faire l’objet Pour que les agriculteurs développent les linéaires de haies, il faut les d’un financement par le Plan Végétal gérer comme une culture : programme de plantation, mécanisation… Environnement, à hauteur de 40% de Au démarrage, il faut une incitation financière, mais aussi un soutien l’investissement. Quand un PVE est physique pour l’implantation et l’entretien. Nous pourrions travailler avec financé par l’Agence de l’Eau, elle des associations d’insertion qui interviennent déjà pour des communes. demande, depuis 2013, la plantation D’autres atouts sont générés par le développement de cette filière : la de moins de 200 mètres de haies. protection des sols contre l’érosion, l’abri pour les animaux au pâturage… Les haies existantes peuvent aussi bénéficier d’une aide à l’entretien, via les Mesures Agro-Environnementales. Elles sont ainsi entretenues, taillées selon le cahier des charges le mieux adapté au territoire et peuvent continuer POINT DE VIGILANCE à abriter les oiseaux, insectes et autres Dans un cadre de projet de Plus généralement, le fait que le animaux qui viennent s’y réfugier. plantations, le preneur doit obtenir preneur applique sur les terres Les mares entrent également dans l’autorisation du bailleur. Pour cela, prises à bail des pratiques ayant ce programme d’aide à l’entretien. il lui notifie sa proposition. En cas pour objet la préservation de la Les opérateurs écrivent le cahier de refus du bailleur ou à défaut de ressource en eau, de la biodiversité, des charges le mieux adapté au réponse dans les deux mois de des paysages, de la qualité des territoire et l’agriculteur s’engage à la notification qui lui a été faite, produits, des sols et de l’air, la le respecter pour une durée de 5 ans les travaux peuvent être autorisés prévention des risques naturels et en contrepartie d’une aide financière. par le tribunal paritaire, à moins la lutte contre l’érosion ne peut être Ces différentes actions contribuent que le bailleur ne décide de les invoqué à l’appui d’une demande aux Trames Vertes et Bleues des exécuter à ses frais dans un délai de résiliation formée par le bailleur. territoires. fixé en accord avec le preneur ou, à défaut, par le tribunal paritaire.

QUELQUES CHIFFRES De 2007 à 2014, 1 105 contrats « Mesures Agro - Environnementales territorialisées » ont été signés entre l’Etat et les agriculteurs de la région. Ils portent aussi bien sur la préservation de la qualité de l’eau, des zones humides et des secteurs Natura 2000 que sur la lutte contre les phénomènes d’érosion ou le maintien de la qualité paysagère. PAYSAGE 2.2 Une solutionàusagesmultiples EXPLOITATION CRÉER UNEMAREPOUR UNE Élevage spécialisé Wirwignes -Boulonnais CHRISTOPHE SAGNIER Qu’apporte lamare en terme de biodiversité se développent unpeuensurface quandilfait chaud. temporaire quand les bêtes sont dans la parcelle, et l’enlèvement desalguesqui Cela reste simple Quel estl’entretien nécessaire de prairie. par dessources. Cedispositifd’aidenousaaussi permisdemettre unepompe constant, maisçane nous posepasdeproblème est alimentée puisqu’ici, elle mètre pour immerger lapompe.Lamare doitaussi présenter unniveau minimum dans l’argile,avec desbergesenpentedouce,etuneprofondeur d’environ 1 avons aménagéunstationnement pour lespompiers. estcreusée Elle directement voisines. se situe donc à l’entrée Elle de la ferme, près du chemin sur lequel nous Oui, quelques-unes,car lamare doitpouvoir servir aussi pour leshabitations Avez-vous euàrespecter desdispositionsparticulières? programme Mares. de secours etàuncoup moindre, surtoutavec l’aidefinancière apportée par le à une mare a été évoqué. C’est une solution différente, validée par les services régional desCapsetMarais d’Opalepour l’intégration paysagère quelerecours fosse béton.Maisc’estàl’occasion d’une visite d’un technicien duParc naturel systèmes plutôt onéreux étaient possibles du siège d’exploitation, car notre équipement devenait insuffisant. Au départ, deux existent déjàpar ici. Autant chercher àles valoriser. le coût très intéressant, maisaussi parce que beaucoup demares, desources Sans aucundoute.D’ailleurs, çasedéveloppe déjàdansle territoire, certespour Recommanderiez-vous cette solutionàd’autres agriculteurs quand mêmeplusagréable qu’unefosse béton. dans l’eauetnousmontre lesespèces Par contre, une technicienne duParc passe régulièrement faire desprélèvements On remarque surtoutlescanards et le gibier,mêmesinousne voyons pas tout.

: unefauche desbergesenseptembr

: libellules, gr : libellules,

? étudié la question de la défense-incendie étudié laquestiondedéfense-incendie construire d’un nouveau bâtiment, j’ai En 2010, pour obtenir lepermisde

- - - OBJECTIFS : : une - - - Créer unmilieu favorable àlabiodiversité àlacollectivitéRendre service Lutter contrelesincendies citerne souple à membrane ou une enouilles... Visuellement, c’est c’est Visuellement, enouilles... e, laposed’uneclôture

?

? POINT DE VIGILANCE Il n’existe pas de définition juridique des mares. Toutefois, d’après une définition développée au niveau national, une mare est une étendue d’eau pouvant être temporaire, pouvant mesurer de 1 à 5 000 m² et dont la profondeur excède rarement 2 m. La création de tout plan d’eau, quelle que soit sa surface ou profondeur, doit faire l’objet d’une demande en mairie pour vérification de la compatibilité avec le Plan Local d’Urbanisme (PLU). L’implantation doit se faire à une distance minimale de 35 m par rapport aux habitations. Les modalités administratives sont précisées par le Décret n° 93-743 du 29 mars 1993 :

Dossier de Dossier Surface concernée déclaration d’autorisation + de 1 000 m² X Modalités de création d’un plan d’eau à - de 3 ha 3 ha et + X + de 1 000 m² Travaux pour assèchement, mise en X eau, imperméabilisation, remblais en à - de 1 ha zone humide 1 ha et + X

Les mares sont également considérées comme des zones humides, ce qui impose des modalités administratives particulières pour les travaux qui s’y rapportent. À ce titre, elles sont concernées par la Loi sur l’eau, leur préservation est donc d’intérêt général. Enfin, le Code de l’urbanisme (art R 442-2) précise qu’un affouillement de surface supérieure à 100 m² et de profondeur supérieure à 2 m requiert une autorisation en mairie au titre des «installations et travaux divers».

BON À SAVOIR Sur le territoire, le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale (PNRCMO) anime un programme Mares qui a pour objectif de créer ou restaurer des mares conciliant l’amélioration de la biodiversité et différents usages : l’abreuvement du bétail ou de la faune sauvage, la lutte contre le ruissellement ou les inondations mais aussi la lutte contre les incendies. Ce programme consiste en une prise en charge à 80% des frais engendrés par le creusement, la restauration et le matériel d’aménagement d’une mare si cela est nécessaire (clôtures, pompes de prairies...). Pour être éligibles, les mares doivent répondre à un cahier des charges précis et faire l’objet d’une convention de gestion pour une durée de 10 ans. PAYSAGE 2.3 milieu périurbain De labiodiversité aussi en AGRICOLES DANS LEPAYSAGE INTÉGRER DES BÂTIMENTS Polyculture -Élevage Bousbecque -Métropole Lilloise PASCAL DELEFORTRIE pour finaliser leprojet. pour L’aideallouée chaqueexploitation s’estélevée à plan paysager. Al’issue desdeuxjours, lepaysagisteestpassé sur l’exploitation réfléchir àleur projet d’aménagementetleur aapporté desnotionsdebasesur le la Chambre d’agriculture. Cette formation a permis aux exploitants agricoles de avec un paysagiste (mis à disposition par ENLM) et un conseiller en bâtiment de bénéficier decedispositif,lesagriculteurs ontsuiviuneformation de2jours agricoles enactivitésituéessur lescommunes d’ENLMontétémis enplace.Pour Une charteetunfonds d’aidesur l’aménagementpaysager desexploitations Expliquez-nous ladémarche menéeavec ENLM Val deLys (avec deuxformations en2006 et2007). Plusieurs projets d’intégration paysagère ont été formalisés sur le territoire du l’intégration paysagère desbâtimentsagricoles etlesactivitésdediversification. ont été organisés ainsi que des sessions de formation axées principalement sur la Chambre d’agriculture. Des voyages d’études à destination des agriculteurs menées auparavant par leSyndicatMixteduParc delaDeûleenpartenariatavec agricoles constitue danslepaysage.Elle lapoursuite desactionsdesensibilisation avons engagé depuis plusieurs années une démarche d’intégration des bâtiments Avec EspaceNaturel Métropole Lille (ENLM)etlaChambre d’agriculture, nous clôture, barrières ...). 2 000 ¤

renouvelable

deux

fois

sur

5

ans de labiodiversité ? comment gérez-vous la question Vous êtesenmétropole lilloise, - - - OBJECTIFS :

- - - en Embellir lesexploitations agricoles Améliorer lecadredevie desagriculteurs Améliorer l’intégration desbâtiments

plantations

et

mobiliers

(piquets ►

de

Quelles applications sur votre exploitation ? Le projet a été une belle opportunité. Dans un souci STRATÉGIE d’esthétisme, nous avions la volonté de mettre de la Le paysage s’intègre dès la conception verdure pour cacher le béton des bâtiments, la fosse et d’un bâtiment les silos. Les haies qui ont été plantées dans les pâtures derrière le bâtiment servent aussi pour faire de l’ombre L’évolution de l’activité agricole a conduit à aux bêtes lors des fortes chaleurs. Nous avons implanté une modification importante de la conception environ 100 m de haies et des grands arbres. Comme nous des bâtiments : la surface, les volumes, leur sommes une ferme appartenant au réseau le Savoir Vert, implantation doivent répondre à des exigences les arbres fruitiers servent de support pédagogique aux nouvelles imposées par la modernisation, la enfants sur le cycle des fruits. En termes de biodiversité, compétitivité, les contraintes réglementaires et nous remarquons qu’il y a beaucoup plus d’oiseaux, économiques. d’insectes et de papillons depuis que nous avons des haies. Il est important de savoir intégrer ces nouvelles constructions de façon harmonieuse dans nos paysages ruraux, nos campagnes, … Quelques règles fondamentales, si elles sont respectées, concourent à un résultat efficace BON À SAVOIR tant sur la fonctionnalité que sur la préservation La charte paysagère d’Espace Naturel Lille Métropole des paysages, de la biodiversité : se décline en 4 objectifs : • bien analyser le site d’implantation, - accompagner les agriculteurs volontaires dans l’environnement proche et lointain, la topographie la mise en œuvre de cette charte, dans le respect afin de répondre aux exigences techniques tout des identités territoriales. Cette charte paysagère en limitant l’impact visuel (mitage). s’appuie sur celle du Parc de la Deûle. • adapter les volumes, surfaces de la construction - maintenir et développer les espèces végétales aux besoins de l’exploitation agricole tout régionales et la biodiversité. en minimisant l’impact volumineux par des décalages de toiture, la mixité de matériaux - contribuer à embellir les exploitations agricoles en nobles, les coloris naturels (soubassement activité et à améliorer le cadre de vie des agriculteurs. ton pierre, bardage bois naturel, couverture sombre, …). - rendre le milieu périurbain plus attractif et favoriser le développement de certaines activités • élaborer un volet paysager de qualité afin de de diversification et d’ouverture au public (accueil promouvoir les plantations d’essences locales à la ferme, vente directe, etc.) qui contribueront à organiser les différents circuits (privé, professionnel) du corps d’exploitation, mieux intégrer l’importance des constructions en créant un espace végétal approprié, casser l’effet néfaste des vents violents et enfin préserver la faune locale en offrant aux oiseaux la possibilité de se nicher naturellement. • gérer le devenir des eaux pluviales de couverture en les infiltrant à la parcelle, en créant des bassins de rétention qui génèreront des écosystèmes que l’on a parfois supprimé dans le passé (anciennes mares). Différents partenaires : Service Bâtiment de la Chambre d’agriculture de région, SICA Habitat Rural, Parcs naturels régionaux, Campagnes Vivantes, les CAUE (Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement) proposent un accompagnement technique. TERRITOIRES À ENJEUX 3.1 l’avenir S’investir pour préserver NATURA 2000 EXPLOITER SURUNSITE Élevage laitier Glageon -Avesnois BERNARD LELEUX veux bienfaire unedémonstration. la façon defaucher pour éviter lesnids,surtoutdansdesendroits difficiles, etlàje mesure au vu desrésultats. Par contre, ilestpréférable dedonner unconseil sur différentes. Ons’est vite rendu compte quecen’était paslapeinedeproposer la sur lesfaucheuses, j’enaifabriqué une«maison»etl’ai testée àdes vitesses faisabilité. Par exemple ilétaitquestiondemettre desbarres d’effarouchement J’ai mêmeaccepté de tester desmesures dansmonexploitation pour vérifier leur beaucoup de mesures avec une vision réaliste et j’ai été écouté pour le volet agricole. J’ai participé à presque toutes les réunions de concertation. Nous avons proposé la préservation desoiseaux, comment celas’est-ilpassé ? Vous avez participéàl’élaboration desmesures de gestionpour contrats Natura 2000 danslecontexte delanouvelle PAC. Pour l’instantjenesaispassi vais me réengager, j’attends de voir l’évolution des Agro-Environnementales (MAE)pour lagestiondel’herbe etl’entretien deshaies. Natura 2000 nechangerienàmespratiques mon système. Monexploitation tout enherbeestagriculture biologique alors d’agriculture, j’aimûrimaréflexion etjemesuisditqueçan’allait paschanger d’information organiséespar leParc naturel régional del’Avesnois etlaChambre • • • • NATURA 2000 ENNORD-PAS DECALAIS QUELQUES CHIFFRES 8 végétales (pour 28 agricoles 2.7% 36

Zones

Sites sites

de la

terrestres

de d’Intérêt

( la et préservation

1%

Protection

animales) région

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la Communautair

et SAU). soit

6

Spéciales

des sites 33 - - - OBJECTIFS : - - - d’exploitation Intégrer desspécificitéslocales danslesystème environnementaux Concilier desenjeux économiqueset concertée Impliquer l’agriculturedansunedémarche économique de ma ferme. Au fil des réunions des questionssur lezonageetsur l’avenir Natura 2000. Au départjemesuisposé 80% demonexploitation sesituedans

400 milieux Natur

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Habitat

► Pour vous, préserver la biodiversité, c’est une évidence ? STRATÉGIE L’implication de la Chambre d’agriculture Je connais bien mes parcelles. Toutes les semaines, je fais le tour de mes pâtures et j’observe la nature, • Membre des comités de pilotage de tous les le gibier, les pies grièches, je sais où se trouvent les sites Natura 2000. Les élus de la Chambre nids. Mais pour garder la nature, il faut maintenir la d’agriculture s’impliquent, avec les agriculteurs production agricole. Si on n’entretient pas la prairie, elle locaux, dans les groupes de travail pour échanger retournera à l’état de friche et ce qu’on voulait protéger sur les mesures de gestion qui s’inscrivent dans ne sera plus là. L’agriculteur travaille pour le bien le contrat ou la charte Natura 2000. L’objectif commun, mais c’est à tous de s’en préoccuper. Tout le est de protéger ces habitats d’intérêt écologique monde doit s’y intéresser et il faut aussi y mettre des en tenant compte des activités économiques moyens pour la préserver. et des usages. Pour le monde agricole, les Mesures Agro-Environnementales font office de contrats Natura 2000, la souscription restant un engagement volontaire. • Présidente des 2 associations Natura 2000 POINT DE VIGILANCE dans le Nord et le Pas-de-Calais. Depuis la mise en place du réseau Natura 2000, les principaux Depuis 2010, pour lever un contentieux avec gestionnaires de l’espace rural se sont fédérés l’Europe, la a pour obligation d’évaluer dans chaque département en Association Natura les incidences de tout projet d’aménagement 2000*. Ils sont toujours associés aux différentes (document de planification) ou d’activités étapes de la mise en œuvre de Natura 2000 : la (travaux, manifestation sportive…) susceptible désignation des sites, la rédaction d’un document de porter atteinte aux objectifs de conservation de gestion par site (le Document d’Objectifs) et d’un site Natura 2000. Trois listes (une nationale l’application de mesures de gestion. et 2 locales) déterminent les types de projets soumis à l’évaluation des incidences. Pour • Rédacteur d’études agricoles dans le cadre l’agriculture, une évaluation des incidences doit des Documents d’Objectifs (via les procédures être réalisée dans le cadre des études d’impact d’appels d’offre). pour les Installations Classées agricoles, mais aussi pour tout projet non encadré par une formalité administrative (drainages>1 ha, * Propriétaires agricoles et forestiers, propriétaires de dunes, arrachage de haies…). Un guide spécifique FDSEA, Jeunes Agriculteurs, Chambre d’agriculture, Centre Régional de la Propriété Forestière, Fédérations des Chasseurs, a été édité par les services de l’Etat, en Fédérations des Associations Agréées pour la Pêche et la collaboration avec la Chambre d’agriculture Protection du Milieu Aquatique, Association des Communes pour accompagner les agriculteurs dans le Forestières, Conseil Départemental des Chasseurs de gibier cadre des ICPE élevage. d’eau… Guide disponible sur les sites internet de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) et de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM). Plus de renseignements sur les sites internet www.nord.equipement-agriculture.gouv.fr www.pas-de-calais.equipement-agriculture.gouv.fr www.nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr TERRITOIRES À ENJEUX 3.2 Vente directe De l’herbeetdesfleurs SES PRAIRIES FAIRE COUP DOUBLE Polyculture Bouvignies -Pévélois FRANÇOIS FONTENIER perte dedynamismel’activitéagricole. uneréflexion Nousmenons actuellement trop forte, le risque est de diminuer lenombre Cela d’installations. va entraîner une agricole, surtout pour les jeunes agriculteurs. Silapression environnementale est la révision desPlansLocauxd’Urbanisme(PLU) pour permettre ledéveloppement documents d’urbanisme. Il faut ainsi veiller à une bonne concertation en amont de discussion avec lesélusauniveau localestprimordiale, notamment auniveau des Comme jesuisfortement impliquédansmacommune, jefais leconstat quela riche enbiodiversité ? Comment maintient-onuneexploitation agricole dansunsecteur les potentialitésdenotre solcar c’estnotre outilde travail. question debonsens.Ilfaut savoir s’adapter,par exemple, onnedoitpasdégrader maintenir unegrande diversité floristique.Tout agriculteur estécologue, c’estune générations qu’oncultive nosprairies etlaproduction d’herbepermetaussi de On nousoffre lapossibilité deprouver qu’onne travaille passimal!Cafait des Qu’en retirez-vous aujourd’hui ? nous n’avons pasdénaturé lesmilieuxagricoles. polyculture élevage. C’esten valorisant cespetitesactionsqu’onpeut voir que a toujours protégé l’environnement par ladiversification desesexploitations en biodiversité. DanslaplainedeScarpe,zoneParc naturel régional, l’agriculture pour être performant auniveau écologique ! est étroitement liéaumaintien de l’élevage. Ilfaut del’économique zones humides du Parc. Le maintien de la biodiversité dans ces zones sur ledéveloppement desexploitations agricoles (notamment enélevage) dansles

- Élevage bovin l’importance de l’activité agricole sur la fleuries, j’aisouhaitédémontrer En participant au concours prairies - - OBJECTIFS : - - Mettre enlumièrelessavoir-faire Valoriser lescontributionsdel’agriculture

AVE ► C Menez-vous d’autres actions en faveur de la biodiversité ? BON À SAVOIR J’ai participé au programme de restauration de mares Concours national des prairies initié par le Parc naturel régional Scarpe-Escaut. Un suivi fleuries de la mare a permis de montrer une amélioration de la Lancé en 2010, il est porté par les Parcs qualité de l’eau et un retour des amphibiens tout en ayant naturels, avec le partenariat actif des Chambres une gestion raisonnée de mes pratiques. J’avais signé d’agriculture. Il récompense les exploitations un Contrat d’Agriculture Durable mais par la suite je n’ai agricoles dont les prairies de fauche ou les pas contractualisé de Mesures Agro-environnementales. pâturages présentent le meilleur équilibre. Ainsi, Je considère qu’elles ne sont pas suffisamment adaptées la notation des parcelles engagées s’appuie sur au contexte local et qu’elles sont trop contraignantes sur plusieurs critères associant intérêt écologique le plan administratif. pour la biodiversité et valeur alimentaire des fourrages. La compétition s’organise en deux temps : chaque territoire effectue une première sélection locale, puis envoie ses lauréats participer à la finale nationale. Depuis le lancement, plus de 1 000 exploitations agricoles ont participé au niveau national, montrant aussi que préservation de la biodiversité et recherche de valeur agronomique des prairies peuvent aller de pair.

Les 3 Parcs du Nord-Pas de Calais proposent maintenant leur concours local : • PNR Scarpe Escaut : 6 dossiers en 2011, 5 en 2012 (2 dans la partie belge) et 5 en 2013 • PNR Avesnois : 6 en 2013 • PNR Caps et Marais d’Opale : 6 en 2011, 14 en 2012 (2 sous-secteurs), 11 en 2013 (2 sous-secteurs)

Plus de renseignements sur le site www.prairiesfleuries.fr TERRITOIRES À ENJEUX 3.3 Veiller àconcilier lesaménagements TRAME VERTE BLEUEPARTAGÉE ET S’ENGAGER DANS UNEACTION Polyculture -Élevage bovins Berles-Monchel -Artois JEAN-JACQUES TELLIER d’ajuster ouderappeler aussi lesengagementsdechacun. la Chambre d’agriculture derégion font unsuividefascines, nouspermettant contribution nette desagriculteurs Lesconseillers locauxauSchémaTVB. érosion de et auxagriculteurs delesentretenir. Lesaménagementsquiont vu lejour sontune agriculteurs etlespropriétaires permettant àlacollectivité definancer lesaménagements Une convention aétésignéeentre laCommunauté deCommunes del’Atrébatie, les Par quelbiaisles engagementsdechacunont-ilsétéofficialisés ? en placece type deprojet. types d’aménagement.L’avantaged’être Maire etagriculteur permetdemieuxmettre société dechasse. Selonlesparcelles etleur configuration, nousavons ajustéles les communes voisines concernées par unbassin versant etlesreprésentants dela Nous avons réalisé un travail deconcertation avec lesagriculteurs deBerles-Monchel, Comment s’estmiseenplacel’opération ? de Communes pour mettre enplaceunprojet pilote. et en tant quemaire, j’aisaisil’opportunité d’unappel àcandidature delaCommunauté aussi desdégâtssur la voirie. En tant qu’agriculteur,je voulais lutter contre l’érosion l’érosion entraîne laformation deravines dansleschampsetleruissellementgénère parcelles, c’estessentiellementpour cela que je me suis engagé. A titre d’exemple, J’ai prisconscience desdégâtsoccasionnés par l’érosion sur certainesdemes Pour raisons quelles vous-êtes vous engagédans cette démarche ? Agricole (GEDA) d’Avesnes-Le-Comte. les acteurs locaux tels quelesagriculteurs etleGroupe d’EtudesetdeDéveloppement territoire. C’estdansunedynamiquefédératrice etconstructive quelacollectivité aassocié Courant 2010, lePaysd’Artoissouhaitaitmettre enplacedesprojets pilotes sur le territoire ? s’estmiseenplacesur(TVB) votre Comment laTrame Verte etBleue - - OBJECTIFS : - - environnementaux Concilier enjeux hydrauliques et Construire unedémarche concentrée ► Comment qualifiez-vous le bilan de l’opération ? BON À SAVOIR Objectif atteint ! Nous avons au total implanté une Dans le Nord-Pas de Calais, les Conseils quinzaine de fascines, 3 km de haies et quelques Généraux s’impliquent dans la lutte contre boisements. Certains agriculteurs ont pris la décision l’érosion des sols, en partenariat avec l’Agence de modifier leur entrée de champ pour limiter l’érosion, de l’Eau Artois-Picardie et les collectivités d’autres se sont spontanément lancés dans la plantation locales. de linéaires de haies. C’est une question de bon sens venant des agriculteurs. Les collectivités qui le souhaitent peuvent ainsi demander l’intervention d’un conseiller Quels sont vos projets d’avenir ? spécialisé de la Chambre d’agriculture de région. Ce spécialiste réalise le diagnostic du Ce projet permet de sensibiliser les différents acteurs territoire et rencontre les agriculteurs concernés concernés par la TVB sur les orientations qui vont se par des aménagements d’hydraulique douce faire en termes de biodiversité. Sur mon exploitation, je à réaliser dans les parcelles qu’ils cultivent. vais continuer à préserver la biodiversité en créant une Après accord des propriétaires et exploitants, bande de 3 mètres, côté vents dominants pour mettre les aménagements adaptés (fascines, haies, en place une réserve de biodiversité et préserver les noues, bandes enherbées, diguettes, etc.) auxiliaires de cultures. Il ne s’agit pas de faire de la sont réalisés et géolocalisés dans une base réglementation pour être dans les clous, il faut aller plus de données. Ils font l’objet d’un suivi pour en loin pour respecter l’environnement. assurer la pérennité. Grâce à une bonne adhésion des exploitants et des soutiens financiers satisfaisants, les espaces agricoles de la région ont été enrichis de 57 STRATÉGIE km de haies, 25 km de fascines et 205 500 Valoriser l’existant m² de bandes enherbées depuis le lancement de ces démarches. Avant de créer des actions nouvelles, le bon sens voudrait que l’on s’attarde un peu sur l’existant. C’est le parti pris de certains Schémas Trame Verte et Bleue (TVB) qui, pour faciliter la traduction sur le terrain de certains corridors écologiques, s’appuient sur des actions comme les programmes de lutte contre l’érosion. Avec l’implantation de haies, fascines et autres bandes enherbées, ce sont autant d’espaces refuges qui voient le jour dans les plaines agricoles. Ainsi, le descriptif sommaire des corridors, annexé au Schéma TVB du Pays de St Omer, préconise, entre autres, de « profiter de mesures de luttes contre le ruissellement pour reconstituer un réseau de haies/ bandes enherbées répondant aux objectifs de la Trame Verte ». Voilà une bonne initiative qui viendra conforter l’existant d’un territoire déjà bien doté. POUR ALLER PLUS LOIN 4.1 Polyculture -Élevage laitier Saint Folquin -Calaisis JACQUES-ANDRÉ DELACRE Concilier unedoubleapproche AGRICULTEUR CHASSEUR ET avoir uneffet significatif. en œuvre desréalisations decegenre qui,misesboutàbout,doivent Nous sommes sûrement plusnombreux qu’onnelepenseàmettre et denoséluslocauxpour montrer les actionsdéjàréalisées par laprofession ? Peut-être faudrait-il organiser delacommunication àdestinationdugrand public Pas d’écho de ce côté-là. C’est à se demander s’ils remarquent ce type d’effort. Et au niveau desparticuliers habitantdanslesecteur ? par mescollègues. parfoissont perçus fait,aménagements mal En ces ¤. 000 préjudice1 à estimé en placedemoyens deprotection, j’aidûressemer 1hademaïs2fois, pour un dégâts degibiers importants (faisans, lapins).Au printemps2010, malgré lamise pour travailler, etilfaut prévoir lecoût etle temps d’entretien. J’aiaussi eudes Par contre, ily adesconséquences négatives. Celareprésente unecertainegène par exemple. serait intéressant demesurer l’impactsur lesinsectesauxiliaires descultures jusqu’à fairezones, même si je ne suis pas allé des comptages. Sur ce point, il Oui, danslesensoùjeconstate uneplusgrand présence dupetitgibier dansces vos attentes initiales? Aujourd’hui, y a-t-iluneffet réel ?Est-cequ’ilcorrespond à je nedoutepasdeleur impactpositifsur l’ensembledelabiodiversité locale. chasseur, ces actions visent avant tout à privilégier la présence du gibier. Mais l’entretien raisonné desrives par dubroyage tardif etlimité.Jeprécise qu’étant en zone de wateringues avec un important réseau de fossés, je veille aussi à - - OBJECTIFS : - - initiatives Accompagner lesacteurs locaux dansleurs Gérer leterritoire pouraccueillir lafaune sauvage que desbosquetsencoin deparcelle. Etant initiative, j’airéimplanté deshaies,ainsi Depuis plusieurs années etdemapropre ► Justement, pour pérenniser ces opérations, que faudrait-il mettre en œuvre ? POINT DE VIGILANCE Promouvoir la biodiversité passe par Même si on le fait avant tout par conviction, il y a un réel enjeu financier pour l’exploitation. Aujourd’hui, une gestion d’ensemble ces actions me coûtent plus qu’elles ne me rapportent. À la lumière de ce témoignage, on constate que Je pense donc que des mesures financières adaptées les raisons d’agir en faveur de la biodiversité type MAE (Mesures Agro-Environnementales) sont divergent. Qu’un chasseur et un naturaliste ne nécessaires. Nous avons aussi besoin d’appuis techniques concentrent pas leurs efforts de préservation impartiaux s’appuyant sur les enseignements de ceux qui sur les mêmes espèces semble évident. Mais l’ont déjà fait. Dans nos GEDA, avec l’aide de la Chambre les actions mises en œuvre par chacun auront d’agriculture, nous avons sûrement à développer des logiquement des effets globalement positifs. réflexions de groupes sur ce type d’initiatives. Se pose aussi la question des espèces dites nuisibles*, au regard notamment des productions agricoles. Vont-elles tirer profit des incidences des politiques environnementales ? Aux abords des réserves naturelles de la région, L’ACTION DES PARTENAIRES des témoignages de terrain font parfois état de Les chasseurs au service de la proliférations ponctuelles de lapins, sangliers… biodiversité S’agit-il d’un effet induit de la gestion en faveur d’espèces plus rares ? Les Fédérations des Chasseurs du Nord Cela confirme en tout cas que l’action sur et du Pas-de-Calais ont mis en place pour un territoire doit être globale, en intégrant les territoires adhérents une politique de l’ensemble des espèces présentes et leurs plantation. Celle-ci fonctionne sur la base de conséquences. De la même manière, tous les kits de plantation d’une longueur de 100 m et acteurs locaux doivent être associés, à la fois est composée d’essences locales produites pour écouter leurs attentes, mais aussi pour dans la région. les impliquer en amont à cette gestion qui doit Deux périodes de plantation sont définies, être partagée. « opération Ste Catherine » à la fin novembre *Liste officielle consultable auprès des DDTM 59 et 62 et « Plantons ensemble » fin février/ début mars. Les agriculteurs et les chasseurs ont ainsi replanté 57,4 km de haies dans la région en 2 ans. POUR ALLER PLUS LOIN 4.2 Un partenariatgagnant DESDE L’HERBEET ARBRES Polyculture -Élevage Zoteux -Haut-Pays FRANÇOIS ALAIN du sol.Cen’était pasunobjectifensoimais cela aétéconstaté rapidement, en comme auxfortes chaleurs. Ils donnent aussi une valeur ajoutéeà l’agronomie Ces arbres enprairies offrent auxanimaux une bonne protection, aux intempéries conséquencesQuelles identifiez-vous sur l’exploitation ? chauffage. je souhaitequecette valorisation à terme enboisd’œuvre etnonpasenboisde bénéficier d’une aide technique et d’une formation de de bois d’œuvretaille car était effectué au niveau de la croissance des arbres et de la J’ai aussitaille. pu les espècesàplanter :hêtre, érable sycomore etfrêne. Chaqueannée, unsuivi de 10ans.LeParc naturel régional, enfonction desanalysesdesol,adéterminé une plantationdansunsecteur avec unclimatdifférent. Ils’agissait d’uncontrat que j’aipuplanter desarbres sur 1hade prairie. pouvoir Ils allaient expérimenter initialement prévue maismondossier a quand mêmeretenu leur attention. C’estainsi des agriculteurs volontaires. Monexploitation étaitsituéeendehors delazone mettaient enplaceunprojet expérimental d’agroforesterie etqu’ilscherchaient Cap etMarais d’OpalesetlaDDA (Direction Départementaledel’Agriculture) Par hasard, en1993, j’ailudanslapresse agricole queleParc naturel régional Pouvez-vous nousretracer l’historiquedecesplantations? encore plantéesmaisavec desarbres enfinde vie. présentes. Quandj’airepris l’exploitation en1991, lespâtures à vaches étaient de l’exploitation sur les vers de terre. J’y vois égalementdesretombées positives auniveau global témoignent lesrésultats d’unlaboratoire quiest venu récemment faire desanalyses

: chaque année, des élèves, des élus régionaux et locaux - - OBJECTIFS : - - de l’agriculture Concilier biodiversité,bien-êtreanimaletimage Prévoir unerentabilité économiqueàlong terme des pommiers àcidre etdeshaiesbien de l’exploitation étaient plantées avec Déjà àl’époquedemesparents, lesprairies ► viennent avec le parc naturel échanger sur ce sujet. Par contre, j’ai quand même deux petits bémols : une BON À SAVOIR salissure un peu plus importante de la parcelle par les chardons et un chargement un peu trop dense prévu Pour les projets en agroforesterie, il existe dans l’expérimentation (90 arbres/hectare). Aujourd’hui un dispositif d’aides pour les propriétaires on serait plutôt aux alentours de 50 arbres/hectare. fonciers et les agriculteurs (propriétaires et exploitants). Ces aides sont variables en fonction Et si c’était à refaire ? des territoires et des enjeux (ex : périmètre de protection rapproché de captage). La surface Aujourd’hui, je repartirais, mais avec une densité un peu minimale à engager est d’1 ha avec une plantation moindre pour laisser plus de place aux arbres mais aussi d‘au moins 30 arbres/ha. L’aide varie entre 40 à cause du matériel (épandage, désherbage) qui devient à 70% des dépenses en fonction de la surface de plus en plus imposant. du projet et des enjeux du territoire. Sur certaines communes de mon secteur, il y a de gros problèmes d’érosion. Mes parents limitaient déjà cette Pour tout projet l’accord du propriétaire est érosion à l’endroit des gros passages d’eau par la plantation requis. L’agroforesterie ne change pas le statut de 5 à 6 arbres densifiés. De la même manière que agricole des parcelles, celles-ci restent éligibles des haies sont en train d’être replantées, je pense que aux aides européennes, notamment aux Droits l’agroforesterie en prairies pourrait être une solution. à Paiement Unique. Le dossier est téléchargeable sur les sites du Conseil Régional et de la DRAAF. Pour les aspects techniques, renseignements auprès du Centre Régional de la Propriété Forestière, des Parcs naturels régionaux et d’ENRx. DES ACTIONS AU QUOTIDIEN SUR L’EXPLOITATION

GRAVELINES 4.2 2.3 2.2 2.2 BAILLEUL HAZEBROUCK 1.4 DESVRES THÉROUANNE 1.3 LILLERS BÉTHUNE FRUGES 2.1 1.4 3.2 4.1 1.2

HESDIN ST POL SUR TERNOISE 1.1 MAUBEUGE 4.2 FRÉVENT 3.3 LE QUESNOY 3.2 AUXI LE CHÂTEAU 1.2 BAPAUME 4.1 2.3 3.1 3.3 1.3 Techniques agricoles Territoires à enjeux 1.1 Résoudre les problèmes environnementaux 3.1 Exploiter sur un site Natura 2000 Christian Lourme à ROELLECOURT Bernard Leleux à GLAGEON 2.1 1.2 1.1 Produire avec moins d’intrants 3.2 Faire coup double avec ses prairies Benoît Dillies à BONNIÈRES François Fontenier à BOUVIGNIES 1.3 S’installer dans une logique environnementale 3.3 S’engager dans une action Trame Verte et Guillaume Carlu à PARENTY Bleue partagée Jean-Jacques Thelliez à BERLES-MONCHEL 1.4 Mieux connaître la biodiversité des bords de champs François Desruelles à CARVIN Pour aller plus loin 4.1 Agriculteur et chasseur Paysage Jacques-André Delacre à SAINT FOLQUIN 3.1 2.1 Vivre du bocage 4.2 De l’herbe et des arbres Joël Rolin à RECLINGHEM Alain François à ZOTEUX 2.2 Créer une mare pour une exploitation Christophe Sagnier à WIRWIGNES Et à venir, des références 2.3 Intégrer des bâtiments agricoles dans le paysage techniques... Pascal Delefortrie à BOUSBECQUE CARTE

Réalisation : Service Communication de la Chambre d’agriculture de région du Nord-Pas de Calais - AV2014_25 Crédits photo : Chambre d’agriculture de région du Nord-Pas de Calais, Photothèque des Chambres d’agriculture -ÉC RO OL G O A G

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LA BIODIVERSITÉ, É un atout pour l’agro-écologie dans le Nord - Pas de Calais

CONTACTS Chambre d’agriculture de région du Nord - Pas de Calais Service Agro-écologie 03.21.60.57.60