Gographie Illustre De La Suisse L'usage Des Coles Et Des Familles;
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LIBRARY OF CONGRESS. -7^^ @]^t..V.... inîojrig^ :|n Shelf-_-.W_'^... UNITED STATES OF AMERICA. i i k mmmw umm DE LA SUISSE À l'usage DES ÉCOLES ET DES FAMILLES M. WASER PROFESSEUR À l'ÉCOLE NORMALE DE SCHWYTZ TRADUCTION FRANÇAISE PAR LE mxmim scmeuwly DIRECTEUR DES ECOLES A FRIBOURG ,3^ y il/ il i , . EINSIEDELN, NEW-YORK, CINCINNATI & ST. LOUIS CHAELES & NICOLAS BENZIGER FRERES ÉDITEURS- IMPRIMEURS 1882. Copyright 1882 by Benziger Brothers. „AU rights reserued." ^%% ^ PRÉFACE DU TMDIICTEIR. feur la demande de M. M. Benziger, libraires-éditeurs à Einsiedeln, nous avons traduit en français le Manuel illustré de la Géographie de la Suisse que M"". Waser, professeur à Fécole normale de Schwytz, vient de publier en langue allemande. *) Nous sommes persuadé qu^un accueil bienveillant lui est réservé dans les différents établissements d'instruction publique de la Suisse française ainsi que dans les familles. Les manuels de Géographie ne font certes pas défaut dans nos écoles, mais aucun, peut-être, ne répond aussi bien aux exigences de cette branche de renseignement. La description des différentes armoiries, un petit aperçu historique de la Suisse et de chaque canton, de nombreuses et intéressantes vignettes donnent à cet ouvrage un caractère tout particulier que nous ne trouvons pas dans les autres ma- nuels de géographie. Aussi nous n'hésitons pas à déclarer que M"". Waser en élaborant ce travail, et les M. M. Benziger en l'éditant, ont rendu un grand service aux écoles de la Suisse, et nous devons leur en témoigner notre reconnaissance. Fribourg en Juin 188L J. S. *) Nous nous sommes permis quelques légères modifications qu'exigeait une traduction française et que l'Auteur voudra bien nous pardonner. PRÉFACE DE L'AUTEUR. \je Manuel de Géographie est avant tout destiné aux écoles complémentaires, secondaires et industrielles. Son but est de relater en quelques mots les notions les plus importantes de la Géographie de la Suisse, tout en évitant de surcharger la mémoire des élèves. Il renferme un petit aperçu historique de la Suisse, non pas dans un chapitre spécial, mais réparti dans les 22 cantons respectifs. Nous n'avons pas la prétention d'avoir fait un ouvrage complet; nous nous sommes contenté de mentionner dans un cadre restreint ce qui convient à un abrégé de ce genre pour cette branche de renseignement. Une description des armoiries de la Suisse et des cantons nous a paru suffisamment utile et intéressante pour en dire quelques mots dans ce Manuel. Nous ferons remarquer toute- fois que cette description ainsi que l'aperçu historique sont plutôt à l'usage du maître que de l'élève, comme l'indique du reste le petit texte. Nous laissons à l'instituteur le soin de se servir, comme il le jugera à propos, du petit texte pour expliquer et com- pléter l'enseignement du grand texte. Il est libre aussi de commencer d'abord par la partie spéciale pour finir ensuite par la partie générale conformément à sa méthode et aux conditions où il se trouve. L'élève n'aura du reste une connaissance suffisante de la Suisse que quand il aura étudié chaque canton en parti- culier. De nombreuses vignettes intercalées dans cet ouvrage serviront à graver dans la mémoire de l'élève ce que le texte contient et en faciliteront considérablement l'étude. Un autre — 6 — avantage très-important est celui d'avoir pu indiquer le chiffre des populations d'après le dernier recensement — Décembre 1880. Soyons persuadés que l'enseignement de la Géographie demande non pas des descriptions sèches et fastidieuses, mais un exposé plein de vie de tout ce qui se rapporte à cette branche de l'enseignement scolaire. Or, c^est l'histoire surtout qui rend cette étude tout à la fois utile et agréable. La Géographie d'un pays ne sera intéressante que pour autant qu'on en connaîtra l'histoire, et de même l'histoire d'un pays n'est facile que quand on connaît bien les lieux où les faits se sont produits. Aucun pays ne possède, comme notre patrie suisse, une aussi belle histoire, et on dirait vraiment que ce pays a été fait pour cette histoire, et cette histoire semble elle-même avoir été faite pour ce pays. Eickenbach, près Schwytz, en Mars 1881. M. W. ^^ PREMIÈRE PARTIE. De la Suisse en général. />/ 1° Les armoiries. Jjes armoiries de la Confédération suisse sont faites d'après celles du canton de Schwytz, et le nom de Suisse — Schwytzer — n'était donné autrefois qu'aux ressortissants de ce canton. Les armoiries de la Suisse représentent une grande croix blanche sur un fond rouge. La croix se trouve exactement au milieu et forme cinq carrés égaux: l'un forme le centre et les quatre autres forment les bras de la croix. C'est en 1339, à la bataille de Laupen, que les Suisses déployèrent pour la première fois ce signe de ralliement que nous appelons la bannière fédérale. Le sceau fédéral porte l'écusson de la Suisse entouré d'une couronne de 22 petits écussons sur lesquels sont gravées les armoiries des 22 cantons de la Suisse. ^,. 2° Partie historique. Dans les temps les plus reculés de notre histoire, notre pays fut occupé par les habitants lacustres, et plus tard par une tribu celtique, appelée Helvètes, d'où est venu le nom d'Helvétie donné à notre patrie. L'an 57 avant J. - C. l'Helvétie fut soumise par Jules César à l'empire romain, et resta sous cette domination jusqu'à l'invasion des Barbares. A la suite de cet événement notre pays fut occupé par les peuples de la Germanie. Les Allémannes s'éta- blirent dans la contrée située au Nord et à l'Est, les Biirgo7ides k l'Ouest et les Ostrogoths au Sud. Au V^ siècle tout le pays fut réuni à l'empire des Francs, sous l'empereur Charlemagne qui fonda la domination des Carlovingiens et par là celle des empereurs d'Allemagne. Sous les Romains, le Christianisme pénétra en Helvétie, mais ses progrès furent ralentis par l'invasion des Barbares. Sous le règne des Francs, de nouveaux missionnaires venus d'Irlande, parmi lesquels nous trouvons saint Colomban, saint Gall et saint Sigisbert, donnèrent une nouvelle impulsion à la foi chrétienne. - 8 - Au IX* siècle, les descendants et successeurs de Charlemagne se partagèrent l'empire. D'un état ils en firent deux. A l'Ouest, un royaume franc, à l'Est, un empire allemand ; la France et l'Alle- magne actuelles, L'Helvétie orientale fit partie du duché des Allé- mannes, THelvétie occidentale du duché des Burgondes, Dans le premier de ces duchés on parla l'allemand et dans le second le français. Mais l'Helvétie burgonde se sépara bientôt de l'empire des Francs et forma dès lors un état indépendant, le royaume de la Nouvelle-Bourgogne, appelée aussi Petite Bourgogne par opposition à la Grande Bourgogne de l'ancien royaume des Burgondes. Dans cette nouvelle Bourgogne on vit s'agrandir peu-à-peu l'influence des évéques de Bàle, de Lausanne et de Genève, et la puissance des comtes de Savoie et de Neuchàtel. En 1016, le dernier des rois de la Nouvelle-Bourgogne céda ses états à l'empire d'Allemagne, et ainsi toute la Suisse d'alors se trouva réunie, et sous la domination des empereurs d'Allemagne, comme jadis sous les Romains et les Francs. Les empereurs d'Allemagne firent gouverner le pays par des bailhs. Les ducs de Zâhringen furent les plus célèbres. Ils se montrèrent les plus grands bienfaiteurs du pays en maintenant la paix entre tous les habitants, en favorisant le commerce et l'in- dustrie et fondant des villes, telles que Fribourg, Berne et Berthoud. Après l'extinction des ducs de Zâhringen, la Suisse allemande fut partagée en plusieurs états ecclésiastiques et séculiers (les évêchés de Bàle, de Constance et de Coire, les monastères de St-Gall et d'Einsiedeln, les comtés de Lenzbourg, de Kybourg, de Rapperschwyl, et du Toggenbourg) et en plusieurs villes hbres et impériales (Zurich, Berne, Soleure, St-Gall, Schaff'house). La même chose arriva dans la Suisse française. Dès lors le gouvernement des empereurs n'était plus que titulaire et apparent; de fait le pays était gouverné par les seigneurs petits et grands. Le droit du plus fort faisait loi. A la fin du XIIP siècle, la plus grande partie de la Suisse vit surgir pour elle un nouveau souverain: le comte Rodolphe de Habsbourg, l'héritier des comtes de Lenzbourg et de Kybourg. Elu empereur d'Allemagne, il posa les fondements de la puissante maison de Habsbourg-Autriche= Mais lorsque son fils Albert voulut sou- mettre à la puissance de cette dynastie les états d'Uri, Schwytz et Unterwald, les hommes libres de ce pays jurèrent au Gn'itli de ne souffrir aucune violence de la part de la maison d'Autriche. Le l"" Janvier 1308, ils secouèrent le joug autrichien. En 1315 le fils d'Albert fut vaincu à Morgarten et bientôt après on renouvela à Brunnen l'alliance du Grûtli. Les cantons de Lucerne, Zurich, Glaris, Zoug et Berne entrèrent successivement (1332—53) dans la Confédération helvétique et for- mèrent avec Uri, Schwytz et Unterwald l'alliance des huit cantons. Après les victoires de Sempach (1386) et de Nc^fels (1388) les Con- fédérés devinrent d'heureux conquérants, et après les victoires rem- portées sur Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne, (1474—77) ils furent considérés comme les guerriers les plus braves et en même temps les plus redoutables de l'Europe. Leur demie)- combat contre - 9 - les Autrichiens dans la guerre de Souabe (1499) se termina à leur avantage, et eut pour conséquence la séparation complète de la Suisse d'avec l'empire d'Allemagne.