UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur Agronome Option Eaux et forêts

ANALYSE DE LA REPARTITION DES BENEFICES DU PROJET DE SUIVI ECOLOGIQUE PARTICIPATIF (SEP) ET DU CONSERVATION STEWARDSHIP

PROGRAM (CSP) : CAS DE CINQ VOI DANS LE DISTRICT DE

(Corridor Sud De Fandriana Vondrozo)

Soutenu par :

RANOARISOA Mahafaka Séverine Patricia Promotion AMPINGA (2005 - 2010)

Devant le Jury composé de :

Président : Monsieur RAMAMONJISOA Bruno Salomon

Encadreur : Monsieur RANJATSON Patrick

Examinateur : Monsieur MONTAGNE Pierre

Examinateur : Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina

Invité : Monsieur RANDRIAMBOLOLONA Michel

(28 Avril 2010)

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur Agronome Option Eaux et forêts

ANALYSE DE LA REPARTITION DES BENEFICES DU PROJET DE SUIVI

ECOLOGIQUE PARTICIPATIF (SEP) ET DU CONSERVATION STEWARDSHIP PROGRAM (CSP) : CAS DE CINQ VOI DANS LE DISTRICT DE VONDROZO

(Corridor Sud De Fandriana Vondrozo)

Soutenu par :

RANOARISOA Mahafaka Séverine Patricia Promotion AMPINGA (2005 - 2010)

Devant le Jury composé de :

Président : Monsieur RAMAMONJISOA Bruno Salomon

Encadreur : Monsieur RANJATSON Patrick

Examinateur : Monsieur MONTAGNE Pierre

Examinateur : Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina

Invité : Monsieur RANDRIAMBOLOLONA Michel

(Avril 2010)

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur Agronome Option Eaux et forêts

ANALYSE DE LA REPARTITION DES BENEFICES DU PROJET DE SUIVI

ECOLOGIQUE PARTICIPATIF (SEP) ET DU CONSERVATION STEWARDSHIP

PROGRAM (CSP) : CAS DE CINQ VOI DANS LE DISTRICT DE VONDROZO

(Corridor Sud De Fandriana Vondrozo)

Par : RANOARISOA Mahafaka Séverine Patricia Promotion ampinga

2005 - 2010

Le CIRAD à

Le Cirad (Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) est un centre de recherche agronomique spécialisé dans les productions tropicales et méditerranéennes. C'est un Etablissement Public français à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) placé sous la double tutelle du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche et du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes. Les activités du Cirad relèvent des sciences du vivant et de la terre, des sciences sociales et des sciences de l'ingénieur appliquées à l'agriculture, la forêt et l'élevage, à l'alimentation, aux ressources naturelles et aux territoires ruraux. A Madagascar, le Cirad a créé une direction régionale qui assure la coordination des activités des différentes équipes. Elle a un mandat régional au niveau de l'Océan Indien et couvre Maurice, les Comores et les Seychelles, et travaille dans ce domaine en étroite liaison avec les équipes de La Réunion. La programmation des activités de recherche se fait sur la base d'un partenariat étroit avec les structures malgaches et en accord avec le MAP (Madagascar Action Plan élaboré par le gouvernement malgache) et le DCP (Document Cadre de Partenariat qui définit les principales thématiques soutenues par la coopération bilatérale franco-malgache). La demande est analysée et mise en regard de l'offre du Cirad. En effet, chaque unité de recherche a élaboré un projet scientifique qui est mis en œuvre, régulièrement évalué et qui définit ses capacités de réponse à des questions de recherche élaborées en fonction de la demande socio-économique et environnementale des populations du Sud. Le Cirad attache une grande importance à la co-programmation des activités avec ses partenaires. C'est ainsi que des formes originales de partenariats ont vu le jour à Madagascar avec de 2002 à 2004 les PCP (Pôles de Compétence en Partenariat) et de 2004 à 2009 les URP (Unités de Recherche en Partenariat). PCP et URP sont des regroupements en un lieu géographique donné, en l‟occurrence Antananarivo et Antsirabe, de chercheurs et de moyens provenant de différentes institutions de recherche et d‟enseignement supérieur du Nord et du Sud. Il se mobilise autour d'une thématique commune répondant à la fois à des enjeux de développement et un objectif d'excellence scientifique. Une URP repose sur les mêmes bases qu'un PCP avec un niveau d'autonomie accru dans la programmation scientifique, l'évaluation et la gestion de la recherche. A Madagascar ces URP sont appuyées par un comité de pilotage et un conseil scientifique constitués par des responsables et des scientifiques malgaches et français. En conclusion, le Cirad et ses partenaires ont développé des collectifs scientifiques complémentaires qui interagissent pour répondre au mieux à de nombreuses problématiques de développement agricole, rural et socio-économiques et pour fournir aux responsables des outils d'aide à la décision.

Conservation International (CI) est une organisation à but non lucratif qui cherche à protéger les "points chauds" de biodiversité : espaces sauvages à forte biodiversité ainsi que les régions maritimes importantes. Créée en 1987, son siège est à Washington et elle emploie plus de 900 personnes. Elle a une activité dans 40 pays, principalement dans les pays en développement d'Afrique, et les forêts primaires d'Amérique Centrale et du Sud. La mission de Conservation International est de préserver l'héritage naturel vivant de la Terre, notre biodiversité mondiale, et de démontrer que les sociétés humaines sont capables de vivre en harmonie avec la nature.

La Fondation Ensemble est une fondation privée créée à l‟initiative de Gérard Brémond et Jacqueline Délia – Brémond dans le but de mener des actions d‟intérêt général. Sa mission est clairement énoncée dans ses statuts : "La Fondation est une fondation à caractère humanitaire menant directement ou indirectement des actions de solidarité au plan national et international par des systèmes d‟aide aux plus défavorisés en privilégiant pour les actions menées la prise en compte de la protection de l‟environnement et de toutes les espèces vivantes animales et végétales". Elle intervient dans quatre domaines qui sont : eau et assainissement, développement durable, biodiversité animale dans les pays émergeants et solidarité et développement durable en France. Ces quatre domaines d‟interventions illustrent la volonté des fondateurs de lutter contre la pauvreté tout en participant durablement à la protection de l‟environnement. En partenariat avec des structures associatives internationales, nationales et locales, et avec d'autres bailleurs de fonds, la Fondation appuie des programmes liés aux demandes des populations : des programmes aux impacts mesurables dans la durée, qui favorisent l'émergence de compétences locales et des projets innovants, lorsque le contexte le permet.

Conservation Stewardship Program (CSP)

Conservation Stewardship Program est un programme du NRCS (Natural Resources Conservation Service) rattachée au département chargé de l‟agriculture des Etats – Unis d‟Amérique. Il s‟agit d‟un programme de conservation volontaire qui encourage la création de nouvelles activités de conservation tout en maintenant et en gérant les activités de conservation déjà existantes. Dans le cadre du CSP, le NCRS fournit une assistance technique et financière aux projets éligibles.

Le WWF présent à Madagascar depuis 45 ans y mène un programme de protection de la nature et de l‟environnement centré sur la lutte contre la déforestation, la préservation des espèces de faune et de flore, la sauvegarde des habitats marins et d‟eau douce et la promotion de l‟écotourisme. Le WWF mène ses projets en étroite collaboration avec les autorités du pays et les communautés locales. Pour lutter contre la déforestation, le WWF appuie la création d‟aires protégées dans les dernières zones de forêts encore intactes, le transfert de la gestion des ressources naturelles aux communautés locales (pour améliorer les revenus de ces dernières et diminuer le recours à l‟agriculture sur brûlis) et les activités de restauration des forêts dégradées. Les projets du WWF pour la conservation des forêts et des habitats marins contribuent également à une meilleure protection des espèces animales et végétales qui y vivent. Le WWF aide par ailleurs les communautés locales à avoir accès à l‟eau potable et à bien gérer leurs ressources en eau notamment dans l‟agriculture. Enfin, le WWF fournit une assistance technique aux communautés locales qui se tournent vers des activités d‟écotourisme comme alternative à l‟agriculture sur brûlis ou la chasse et le commerce illégal d‟espèces sauvages.

Le Centre VALBIO est localisé à proximité du corridor forestier de l‟ancienne province de Fianarantsoa. Ses locaux sont à la limite du Parc National Ranomafana. Le parc national a été créé en 1991 suite à la découverte de Hapalemur aureus, en voie d‟extinction. Le Centre VALBIO travaille pour la préservation des forêts de bambou, habitat de Hapalemur aureus. En plus de ses activités pour la sauvegarde des lémuriens et de leur habitat naturel, le Centre VALBIO soutient également les populations locales dans la production de plantes médicinales. Le Centre VALBIO regroupe plusieurs chercheurs qui œuvrent tous pour la valorisation de la biodiversité. Il accueille également des étudiants qui veulent effectuer un stage ou des recherches relatifs à ses activités.

« Ary Jehovah no mandeha eo alohanao ; ary Izy no hiaraka aminao ; tsy handao anao na hahafoy anao Izy ; koa aza matahotra na mivadi – po hianao »

Deotornomia, 31 : 8

Je dédie ce travail à la mémoire de mon père. Remerciements

Nous remercions Dieu tout puissant, sans qui nous n’aurions pas pu réaliser ce mémoire, pour sa bienveillance et sa précieuse aide.

Nous adressons également nos plus vifs remerciements à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont aidé à la réalisation du travail présenté dans ce document, notamment : Au Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, Chef du Département des Eaux et Forêts à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui malgré ses nombreuses obligations nous fait l’honneur de présider le jury de la soutenance de notre mémoire. Qu’il trouve ici l’expression de notre profonde reconnaissance.

A Monsieur RANJATSON Patrick, notre encadreur, qui n’a pas ménagé ses efforts pour nous soutenir et nous conseiller tout au long de nos travaux de recherches. Qu’il sache combien nous avons apprécié ses conseils et son soutien.

A Monsieur MONTAGNE Pierre, Chercheur du Cirad – forêts Madagascar, pour les précieuses remarques dont il nous a fait part tout au long de notre travail et également pour avoir accepté de siéger parmi les membres du jury. Qu’il trouve ici l’expression de notre profonde gratitude.

Au Docteur RABEMANANJARA ZO Hasina, Enseignant chercheur au Département des Eaux et Forêts de l’ESSA, qui malgré ses nombreuses occupations a bien voulu siéger parmi les membres du jury en tant qu’examinateur. Qu’il trouve ici la marque de notre reconnaissance.

A Monsieur RANDRIAMBOLOLONA Michel, Regional Conservation Coordinator de Conservation International Fianarantsoa, qui malgré ses nombreuses occupations a bien voulu siéger parmi les membres du jury en tant qu’invité. Qu’il trouve ici la marque de notre reconnaissance.

Monsieur KARSENTY Alain, Chercheur du Cirad Montpellier, qui nous a proposé le thème de notre mémoire de fin d’études et qui a suivi avec intérêt l’évolution de notre travail. Qu’il trouve ici l’expression de notre profonde gratitude. A Madame RANDRIANARISON Mino, Doctorante à l’Université d’Antananarivo et à l’Engref, pour les précieux conseils qu’elle nous a fournis. Qu’elle trouve ici nos vifs remerciements.

Tout le personnel de Conservation International.

Tout le personnel du département Environnements et Sociétés du Cirad Ambatobe.

Les membres de tous les VOI rencontrés pour leur chaleureux accueil et les informations qu’ils nous ont données durant la descente sur terrain.

Tout le personnel de l’ESSA – Forêts.

Tout le personnel des centres de documentation visités.

Nous ne saurions omettre de remercier :

Tout le corps enseignant de l’ESSA, pour ces cinq années de formation qui nous ont conduit jusqu’à la réalisation de ce mémoire de fin d’études.

Tous les étudiants de la promotion AMPINGA, département des Eaux et Forêts à l’ESSA, pour la convivialité et l’aide dont ils ont fait preuve.

Maman, Karen et Hervé qui ont été d’un soutien infaillible durant toutes ces années.

Toute notre famille et nos amis qui n’ont cessé de nous soutenir tout au long de la réalisation de ce mémoire.

Nous présentons nos excuses à tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, nous ont apporté une quelconque assistance et que nous n’avons pas pu citer.

Patricia Abstract

RESUME

Dans le cadre de l‟engagement de Madagascar à tripler la superficie de ses aires protégées de 2003 jusqu‟à 2012, les corridors forestiers Ankeniheny – Zahamena et Fandriana – Vondrozo ont été créés. Afin de contribuer à la gestion de ces deux corridors, Conservation International a mis en place un projet pilote intitulé : « Empowering Communities to Protect Biodiversity : Conservation Incentives and Monitoring in Madagascar ». Dix contrats de conservation, dont cinq dans le CAZ et cinq dans le COFFAV, ont ainsi été mis en place. Ces dix communautés bénéficiaires s‟étaient engagées en 2006 dans un projet de SEP ayant d‟ailleurs fait l‟objet d‟un concours qui a permis aux VOI de recevoir des primes en fin d‟exercice. Mais comme les primes du SEP ne sont perçues qu‟après quelques années, les contrats de conservation ont été instaurés afin que les communautés puissent percevoir des bénéfices à court terme. Ce sont les contrats de conservation et le SEP à Vondrozo qui sont l‟objet de la présente étude puisque l‟étude des cinq autres contrats de conservation et SEP à Maroseranana/ Ambohimanana entre déjà dans le cadre d‟une thèse intitulée « Les paiements pour services environnementaux pour la conservation de la biodiversité à Madagascar. Evaluation des contrats de conservation et des autres incitations directes à la conservation dans la région Est de Madagascar ». Le contrat de conservation requiert l‟implication des populations locales dans la gestion des forêts conservées par les activités de patrouilles de surveillance et de suivi – écologique. Il n‟autorise que des prélèvements pour les besoins quotidiens des villageois dans la zone d‟usage des forêts conservées. En échange de ces activités de conservation, les VOI ont perçu deux types de bénéfices : ceux rémunérés par le CSP (rémunération des patrouilles, réhabilitation d‟un canal d‟irrigation, etc.) et les primes du concours SEP (construction de barrage, construction de pharmacie communautaire, etc.). Ces bénéfices ont tous été choisis par les VOI eux – mêmes mais l‟importance de ceux obtenus dans le cadre du concours SEP diffère d‟un VOI à un autre et cela selon leur rang au concours. Afin de mener à bien la présente étude, deux descentes de terrain d‟une vingtaine de jours chacune ont été programmées durant les mois d‟Août et Septembre 2009. Au cours de ces travaux de terrain plusieurs outils de collecte de données, parmi lesquelles le questionnaire et l‟entretien de groupe, ont été utilisés. L‟analyse des données ainsi obtenues a permis d‟établir premièrement que tous les membres des VOI ont accès aux retombées socio- économiques d‟au moins un bénéfice ; deuxièmement que même les personnes qui n‟en sont pas membres ne sont pas mises à l‟écart dans la répartition des bénéfices octroyés par le projet ; troisièmement que les villages bénéficiaires détiennent le droit de propriété traditionnel sur les forêts conservées et qu‟ils en sont également les principaux utilisateurs ; et quatrièmement que l‟appropriation des contrats de conservation par les villageois membres ou non des VOI n‟est que partielle. Pour le moment, seuls des cas isolés d‟infractions graves ont été constatés dans deux des cinq VOI. Le contrat de conservation semble alors, en l‟état actuel des choses et en présence du projet, efficace. Mais sur le long terme, pour la pérennisation des contrats de conservation des difficultés devront être surmontées, notamment la continuité du financement du Abstract projet. Il faudra également considérer les éventuelles réactions des autres VOI présents dans le corridor forestier Fandriana – Vondrozo et qui ne sont pas des bénéficiaires du projet.

Mots clés : Conservation International, Conservation Stewardship Program (CSP), Suivi écologique Participatif (SEP), Vondrozo

ABSTRACT

After the engagement of Madagascar to create six million hectares of protected areas by 2012, two biological corridors (Ankeniheny – Zahamena corridor and Fandriana – Vondrozo forest corridor) were created. To support conservation at the community level, Conservation International launched the project titled: “Empowering Communities to protect biodiversity: Conservation Incentives and Monitoring in Madagascar”. The region of Maroseranana/Ambohimanana and Vondrozo are the project focus sites. Ten conservation agreements have now been signed. This study concerns only the five conservation agreements in Vondrozo because the others five conservation agreements are evaluated by another student. The same ten communities have been engaged in a contest for ecological monitoring (SEP). The conservation agreement has been implemented in order to provide the communities with short run benefits as the ecological monitoring contest results are expected to be available later. The overall goal of the project is to improve Malagasy communities‟ ability to better monitor and manage their natural resources, to protect the flora and fauna and to provide development incentives for sustainable livelihoods to members of those communities. The VOI had perceived two development incentives groups: benefits paid by CSP and benefits perceived after the SEP. These development incentives are selected by the VOI themselves (for example payments for patrollers, rice granary, and payment of teacher salaries). Field survey researches were conducted in two periods, first on August 2009 and second on September 2009. The main tools used to collect data are the questionnaire and the focus group. Our study resulted in four main points: firstly, any member of the VOI can benefit at least from one of the outputs of either CSP or SEP; secondly, non members of VOI can also win benefits; thirdly, the communities in the five villages actually own the traditional property rights on the protected forests and are still the main users of these forests; and fourthly, CSP and SEP are not totally adopted by the population. The sustainability of actions taken still needs to be addressed, including financial sustainability. Finally, social reactions of the others communities in the Fandriana – Vondrozo forest corridor must be considered too, those who were not involved in the two projects.

Key words: Conservation International, Conservation Stewardship Program (CSP), SEP, Vondrozo Lexique des mots malagasy utilisés dans le texte

LEXIQUE DES MOTS MALAGASY UTILISES DANS LE TEXTE

Ampanjaka : Roi

Dina : C‟est une convention faite par un groupe (Hallenger, 1974)

Fihavanana : Le fihavanana exprime un lien de parenté (Rajemisa, 1965) ou une amitié avec de bonnes relations (Hallenger, 1974) Fokonolona : Le groupe communal, son organisation (Hallenger, 1974)

Fokontany : La plus petite division administrative à Madagascar

Kabary : Discours

Kombo : Habitations à proximité des terrains de cultures et plus ou moins éloignées du village

Raiamandreny : Désigne toute personne tenant une place importante au sein de la société et qui a un pouvoir de décision

Tangalamena : Celui qui est l‟aîné du lignage et qui est investi du pouvoir de décision et de gestion

Tavy : Riziculture sur brûlis dans la zone forestière après le défrichement et la mise à feu

Zama : Sorte de gardien de village. C‟est une personne capable de résister aux attaques à l‟arme blanche et aux armes à feu grâce à l‟utilisation de gris – gris. Le Zama est payé par certains villages pour se protéger des malfaiteurs.

Sigles et Acronymes

SIGLES ET ACRONYMES

% : Pourcent ’ : Minutes (coordonnées géographiques)

’’ : Secondes (coordonnées géographiques)

° : Degré

°C : Degré Celsius

Ar : Ariary (unité monétaire à Madagascar)

ASOS : Actions Socio – sanitaires Organisation Secours

CAZ : Corridor Ankeniheny Zahamena

CCAC : Centre Culturel Albert Camus

CI : Conservation International

CIC : Centre d‟information et de communication

CID : Centre d‟information et de documentation

CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherches Agronomiques pour le Développement

CITE : Centre d‟information technique et économique

COFFAV : Corridor forestier Fandriana Vondrozo

CSP : Conservation Stewardship Program

ESSA - Forêts Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques Département des Eaux et Forêts

ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

Sigles et Acronymes

FKT : Fokontany

FOFIFA : Foibe Fikarohana mmoba ny Fampandrosoana (Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural)

GPS : Global positioning system

Ha : Hectares

JIRAMA : Jiro sy rano Malagasy

Km : Kilomètres

Km2 : Kilomètres carrés m : Mètres

MARP : Méthode accélérée de recherche participative

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PSE : Paiements pour services environnementaux

REDD : Réduction des émissions occasionnées par la déforestation et la dégradation des forêts

SEP : Suivi écologique participatif

VALBIO : Centre pour la Valorisation de la Biodiversité

VOI : Vondron‟Olona Ifotony (Communauté Locale de Base)

WWF : World Wilde Fund for Nature

Liste des cartes, croquis, figures, photos et tableaux

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...... - 1 -

PARTIE I. Présentation du projet cadre de l’étude ...... - 5 - I. Partenaires de Conservation International dans la zone de Vondrozo ...... - 6 - 1. WWF ...... - 6 - 2. Centre VALBIO ...... - 6 - II. Historique du projet ...... - 7 - III. Convention de subvention et contrat de conservation ...... - 8 - IV. Forêts conservées par les VOI de la zone de Vondrozo ...... - 10 -

PARTIE II. Présentation de la zone d’étude : les cinq sites d’action du projet ...... - 11 - I. Situation géographique et délimitation géographique ...... - 11 - II. Milieu physique ...... - 16 - III. Végétation ...... - 18 - IV. Milieu humain...... - 19 - 1. Population ...... - 19 - 2. Structure sociale ...... - 19 - 3. Mouvements migratoires ...... - 20 -

PARTIE III. Problématique et Méthodologie ...... - 21 - I. Quelques notions sur les PSE ...... - 21 - II. Problématique de l’étude ...... - 22 - III. Hypothèses ...... - 22 - IV. Méthodologie ...... - 24 - 1. Choix de la zone d’étude ...... - 24 - 2. Phase préparatoire ...... - 25 - 3. Travaux sur terrain ...... - 26 - 4. Traitement et analyse des données ...... - 30 - 5. Contraintes liées aux méthodes utilisées ...... - 30 - 6. Problèmes rencontrés durant les descentes sur terrain ...... - 31 -

Liste des cartes, croquis, figures, photos et tableaux

PARTIE IV. Résultats ...... - 34 - I. Nature des bénéfices octroyés dans le cadre du projet (CSP et concours Suivi Ecologique Participatif) ...... - 34 - II. Accès des membres du VOI aux bénéfices octroyés par le projet ...... - 40 - III. Accès des villageois non membres du VOI aux bénéfices octroyés par le projet ...... - 43 - IV. Pertinence du choix des villages bénéficiaires ...... - 45 - 1. Historique des cinq sites bénéficiaires ...... - 46 - 2. Utilisations des forêts conservées avant la mise en place du projet ...... - 48 - V. Appropriation du contrat de conservation et du SEP par les villageois membres ou non du VOI ……………………………………………………………………………………………………………………………………..- 50 - 1. Appropriation du contrat de conservation et du SEP par les membres des VOI ...... - 50 - 2. Appropriation du contrat de conservation par les non membres du VOI ...... - 56 -

PARTIE V. Discussion et recommandations ...... - 58 - I. Discussion sur la méthodologie utilisée au cours de l’étude ...... - 58 - II. Dans quelles mesures le contrat de conservation est – il respecté? ...... - 58 - III. Faut – il indemniser les patrouilleurs avec de l’argent? ...... - 60 - IV. Conserver les forêts : à quel prix ? ...... - 61 - V. Est – ce que les villageois connaissent mieux leur biodiversité ? ...... - 62 - VI. Effet pervers du projet : la jalousie entre les VOI ...... - 63 - VII. Quel avenir pour les contrats de conservation ? ...... - 64 - VIII. Recommandations générales ...... - 65 -

CONCLUSION GENERALE ...... - 68 -

BIBLIOGRAPHIE ...... i

ANNEXES…………………………………………………………………..…………………………………………………………………………. Annexe 1 : Exemple d’une convention de subvention…………………………………………………………………………. Annexe 2 : Exemple de contrat de conservation………………………………………………………………………………….. Annexe 3 : Système de Scoring…………………………………………………………………………………………………………….. Annexe 4 : Guides d’enquêtes………………………………………………………………………………………………………………

Liste des cartes, croquis, figures, photos et tableaux

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation des deux sites d’intervention du projet ...... - 5 - Carte 2 : Localisation du district de Vondrozo ...... - 12 - Carte 3 : Localisation des cinq sites d’intervention du projet dans le District de Vondrozo ...... - 13 -

LISTE DES CROQUIS

Croquis 1 : Carte d’occupation du Fokontany Vohimarina Nord ...... - 14 - Croquis 2 : Carte d’occupation du Fokontany Mahatsara ...... - 14 - Croquis 3 : Carte d’occupation du Fokontany Emita ...... - 15 - Croquis 4 : Carte d’occupation du Fokontany de Maroangira ...... - 15 - Croquis 5 : Carte d’occupation du Fokontany Tanambao Maroteza ...... - 16 -

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Récapitulation de la démarche méthodologique ...... - 33 - Figure 2 : Proportions des causes d’adhésion au VOI ...... - 50 - Figure 3 : Evolution du nombre d’adhérents au VOI entre 2008 et 2009 ...... - 52 -

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Bureau du VOI ...... - 37 - Photo 2 : Borne pour l’adduction d’eau ...... - 37 - Photo 3 : Aperçu des rizières irriguées ...... - 37 - Photo 4 : Ecole du village de Mahafasa ...... - 38 - Photo 5 : Matériels électroniques ...... - 38 - Photo 6 : Poulailler ...... - 38 - Photo 7 : Bureau du VOI ...... - 38 - Photo 8 : Stock de paddy du VOI ...... - 39 - Photo 9 : Bureau du VOI ...... - 39 - Photo 10 : Future pharmacie ...... - 39 - Photo 11 : Ecole du Village de Tanambao Madiolamba ...... - 39 - Photo 12 : Bureau du VOI ...... - 39 -

Liste des cartes, croquis, figures, photos et tableaux

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Convention de subvention et contrat de conservation ...... - 9 - Tableau 2 : Superficie des forêts conservées par chaque communauté de base ...... - 10 - Tableau 3 : Situation géographique et délimitation administrative des cinq sites d’action du projet- 11 - Tableau 4 : Quelques espèces forestières recensées dans les forêts conservées lors de la visite de reconnaissance en Décembre 2006 ...... - 18 - Tableau 5 : Liste des responsables avec qui un entretien a pu se faire ...... - 25 - Tableau 6 : Indicateurs et outils de collecte de données utilisés lors des descentes sur terrain ..... - 26 - Tableau 7 : Effectif des enquêtes par questionnaire ...... - 27 - Tableau 8 : Effectif des entretiens individuels ...... - 28 - Tableau 9 : Effectif des entretiens de groupe ...... - 29 - Tableau 10 : Nature des bénéfices octroyés aux cinq VOI dans le cadre du projet ...... - 34 - Tableau 11 : Répartition des bénéfices au sein du VOI ...... - 40 - Tableau 12 : Comparaison de l’effectif des membres des VOI en 2008 et 2009 ...... - 51 - Tableau 13 : Comparaison des droits et obligations des villageois ...... - 54 - Tableau 14 : Accessibilité des bénéfices octroyés par le projet aux villageois non membres du VOI- 43 - Tableau 15 : utilisations de la forêt conservée avant la mise en place du projet ...... - 48 - Tableau 16 : Coût de la conservation par hectare de forêt conservée ...... - 61 -

INTRODUCTION

Introduction

INTRODUCTION

Depuis les années 90, de nombreux chercheurs ont mis en exergue que le déboisement et la destruction des forêts contribuaient au réchauffement planétaire. Tous les acteurs de l‟environnement travaillent alors à diminuer les dégâts subis par la forêt en général et par la biodiversité en particulier. Malgré tous les projets mis en œuvre et financés par les bailleurs de fonds, la tendance de la perte de la biodiversité ne régresse pas. Les chiffres officiels parlent, depuis plusieurs années, d‟une réduction annuelle moyenne des forêts de l‟ordre de 200 000ha (MEEF, 2005). Mais la signification réelle de ce chiffre prête à confusion et débouche sur une multitude d‟interprétations (Bertrand et Randrianaivo, 2003). Par ailleurs, la diminution réelle des espaces de forêts à Madagascar est difficilement quantifiable et les chiffres divergent considérablement d‟une source à l‟autre (Aubert et Razafiarison, 2003). Toutefois la régression de la couverture forestière est réelle, ce qui fait craindre à la Banque Mondiale que les seules forêts restantes dans les cent prochaines années soient les réserves (Sahler, 2005). Et pour palier à la destruction de la forêt et de la biodiversité dont elle regorge, plusieurs possibilités d‟approches, parmi lesquelles l‟aménagement forestier durable et les accords incitatifs de conservation, s‟offrent aux divers projets environnementaux. L‟aménagement forestier durable a pour principe de permettre aux populations locales de tirer un revenu d‟une exploitation, définie par le cahier des charges et respectant une rotation de coupe, de leur forêt. Les accords incitatifs de conservation quant à eux dédommagent directement les ayants droits et les collectivités concernées pour la fourniture de services de conservation (Niesten et Rice, 2004). C‟est cette dernière approche qui est actuellement initiée par Conservation International à Madagascar dans le cadre des contrats de conservation. Niesten et Rice, tous deux économistes membres de Conservation International, jugent d‟ailleurs en 2004 que les paiements directs issus des accords incitatifs de conservation peuvent être beaucoup plus attrayants que les autres usages de la terre, comme l‟exploitation forestière ou l‟agriculture. Ce concept basé sur l‟octroi des incitations/bénéfices aux communautés usagères des zones à protéger est communément appelé paiements pour services environnementaux. Wunder, en 2005, définit les paiements pour services environnementaux comme étant une transaction volontaire où un service environnemental bien défini (ou un usage pouvant assurer la fourniture de ce service environnemental) est acheté par au moins un client à au moins un fournisseur si, et seulement si, le fournisseur de service environnemental assure la fourniture ininterrompue du service environnemental. Le PSE consiste alors à payer les fournisseurs de services environnementaux pour les services qu‟ils acceptent de faire (arrêt de la déforestation par exemple). Le principe semble simple et rentable pour les deux parties concernées. Mais sur le terrain, est – ce – que ça marche vu les défis auxquels il faut faire face (détermination des bénéficiaires réels, négociation du contrat, respect et application du contrat) ?

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Introduction

Dans le cas de Madagascar, qui se trouve au premier rang mondial des Hotspots 1 de la biodiversité ayant le plus grand nombre de familles et genres endémiques (Mittermeier et al.2004 in Primack et Ratsirarson, 2005), la politique environnementale n‟a cessé d‟évoluer pour tendre vers une participation plus effective des communautés locales. Sous la royauté malgache, les forêts de l‟île appartenaient à la monarchie dominante, soit les merina (Rakotoson, 2008). Andrianampoinimerina, premier roi de l‟Imerina de 1787 à 1810, a déclaré comme propriété royale toutes les forêts dans son royaume (ibid., 2008). La politique d‟Andrianampoinimerina était fondée sur la dissuasion par la menace, la gestion participative, la sensibilisation des uns et des autres, en montrant que la forêt est finalement le dernier recours des pauvres (Sourdat, 1998 in Rakotoson, 2008). Le règne de Ranavalona II fut marqué par une inflexion plus autoritaire de la politique forestière avec le code des 305 articles en 1881 qui réaffirmait la propriété du souverain sur les forêts (Bertrand et al, 2007). Durant la colonisation, la politique forestière consistait en une politique de répression et d‟exclusion des populations de la gestion locale des ressources dont les moyens sont : une réglementation, l‟emploi d‟un personnel spécial chargé de constater les infractions à cette règlementation et de verbaliser les coupables, et l‟application d‟une peine judiciaire aux coupables d‟infractions (Coudreau, 1937). A partir de 1986, l‟Etat commence à préparer avec l‟aide des différents bailleurs de fonds extérieurs la mise en place d‟un plan d‟action environnemental (Bertrand et al, 2007). Des actions sont également entreprises en vue de rompre avec la politique forestière d‟exclusion appliquée depuis la colonisation. C‟est dans cette optique que la charte de l‟environnement est promulguée par la loi 90 – 033 du 21 décembre 1990 modifiée par les lois 97 – 012 du 6 juin 1997 et 2004 – 015 du 19 août 2004. Comme l‟article 6 de la charte de l‟environnement le souligne, « l‟objectif essentiel est de réconcilier la population avec son environnement en vue d‟un développement durable ». Des efforts pour transférer la gestion des ressources naturelles, notamment forestières, aux populations locales sont alors entrepris. La gestion contractualisée des forêts de l‟Etat par les communautés rurales s‟appuie sur quelques textes fondamentaux dont essentiellement: le décret 97 – 1200 portant adoption de la politique forestière Malagasy, la loi 97-017 du 8 août 1997 portant révision de la législation forestière, la loi 96-025 du 30 septembre 1996 relative à la gestion locale des ressources naturelles renouvelables, et le décret 2001 - 122 fixant les conditions de mise en œuvre de la gestion contractualisée des forêts de l‟Etat.

Dernièrement, la politique de l‟Etat a été revue suite à la déclaration du président Marc RAVALOMANANA à Durban en 2003 où Madagascar s‟est engagé à tripler la superficie de ses aires protégées (soit six millions d‟hectares) jusqu‟en 2012. C‟est dans ce cadre que deux grands corridors ont été créés à l‟Est. Il s‟agit des corridors Ankeniheny-Zahamena et Fandriana-Vondrozo couvrant presque un million d‟hectares. Ils figurent parmi les aires protégées prioritaires à cause de leur valeur

1 Les « hotspots », ou « points chauds de la biodiversité », sont considérés comme les zones les plus riches mais aussi les plus menacées de la planète. Près de la moitié des espèces de plantes ou encore 35% des espèces de vertébrés sont endémiques des hotspots. (www.afd.com, 2009) - 2 -

Introduction très importante tant sur le plan de la biodiversité que sur les rôles écologiques et socio-économiques qu‟ils jouent. Pour faciliter leur gestion, de nombreux transferts de gestion des ressources naturelles ont été initiés entre les services forestiers et les communautés locales limitrophes des deux corridors. Le transfert de gestion des ressources naturelles est un processus par lequel une communauté reçoit le droit de gérer une parcelle de forêt grâce à un contrat de gestion entre l‟Etat représenté par l‟administration forestière et la communauté de base (Conservation International, Juillet 2009). La volonté de développer le système de transfert de gestion a poussé les bailleurs de fonds, représentés par les divers organismes environnementaux présents à Madagascar, à apporter leur appui dans son financement.

Conservation International est une institution qui œuvre pour la sauvegarde de la biodiversité à Madagascar. Dans le cadre du projet pilote intitulé « Empowering Communities to Protect Biodiversity : Conservation Incentives and Monitoring in Madagascar », Conservation International a mis en place une approche appelée contrat de conservation qui fournit des bénéfices sociaux, économiques, écologiques et culturels (Rajaspera et al, 2008). La grande nouveauté apportée par cette nouvelle approche est que le projet fournit des bénéfices plus importants, plus diversifiés et ayant des retombées à court terme pour les bénéficiaires. D‟ailleurs le contrat de conservation est un concept qui constitue un PSE à vocation de conservation de la biodiversité (Méral, 2009). En 2006, avec l‟appui de Fondation Ensemble, Conservation International a mis en œuvre le suivi écologique participatif (SEP) pour responsabiliser les populations environnantes en faveur de la conservation. Il a d‟ailleurs fait l‟objet d‟un concours qui a permis aux VOI de recevoir des primes en fin d‟exercice. Et à partir de 2008 ces mêmes VOI bénéficiaires du SEP se sont engagés d‟une manière plus formelle à travers les contrats de conservation. Ces contrats de conservation ont été instaurés pour permettre aux VOI de percevoir des bénéfices à plus court terme, ce qui compense les quelques années d‟attente nécessaires avant que les VOI ne puissent percevoir les primes du concours SEP. Ces actions de conservation sont rémunérées par le CSP soit sous la forme de paiements directs en l‟occurrence la rémunération des patrouilles de surveillance, soit sous forme d‟autres bénéfices en nature définis par les VOI eux – mêmes.

Comme son nom l‟indique, le contrat de conservation préconise la conservation des forêts dont la gestion a été transférée aux populations locales. Toutefois, la population a accès à une zone d‟usage pour, entre autres, les prélèvements de bois de construction et de bois de chauffe. Afin de convaincre ces populations de ne plus toucher aux forêts, Conservation International leur octroie des avantages qui peuvent varier selon le VOI : rémunération des patrouilles, distribution de semences améliorées, réhabilitation d‟un canal d‟irrigation. Ces avantages multiples ont pour but de diminuer les pressions exercées sur la forêt. Or, pour pérenniser la conservation, il faut qu‟aucun habitant ne se sente lésé ni en reste à propos des retombées socio-économiques du projet.

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Introduction

Concrètement, Conservation International a mis en place dix contrats de conservation dans les communes rurales de Maroseranana et d‟Ambohimanana dans le district de Brickaville située dans la Région Atsinanana pour le CAZ et dans cinq fokontany situés chacun dans une commune différente du district de Vondrozo pour le COFFAV (communes de , Mahazoarivo, Ivato, Vohiboreka, Maroteza).

Comme l‟analyse de la répartition des bénéfices SEP et CSP octroyés aux cinq VOI à Brickaville a été réalisée en Mai 2009 dans le cadre d‟une thèse intitulée « Les paiements pour services environnementaux pour la conservation de la biodiversité à Madagascar », la présente étude se concentrera sur l‟analyse de la répartition des bénéfices SEP et CSP octroyés aux cinq VOI du district de Vondrozo. Elle contribuera à mesurer les impacts réels du projet dans la zone afin de mettre en évidence si la continuation de l‟approche actuellement menée permettra de réduire les pressions exercées sur les forêts conservées.

Le Cirad travaille depuis près d‟un demi-siècle à Madagascar et cela dans les domaines qui touchent l‟agronomie et le développement. En tant qu‟institution qui œuvre dans le domaine de l‟environnement, il est intéressé par les résultats du projet pilote mis en place par Conservation International puisqu‟elle est un pionnier dans l‟application de cette nouvelle approche. L‟objectif général de l‟étude est ainsi de contribuer à une évaluation socio-économique externe des dix contrats de conservations mis en place par Conservation International à Madagascar. Cet objectif général conduit à considérer les objectifs spécifiques suivants :

Comprendre le mécanisme de répartition des avantages au sein du VOI Connaître le mécanisme de répartition des impacts socio – économiques du projet entre les habitants non membres du VOI et les habitants membres du VOI. Evaluer la pertinence du choix des villages cibles comme bénéficiaires du projet à travers l‟importance des besoins en ressources forestières Evaluer l‟appropriation du suivi écologique participatif et des termes des contrats de conservation par les communautés locales

L‟étude est abordée en cinq grandes parties, à savoir :

Tout d‟abord, une partie résumant les grandes lignes du projet cadre de l‟étude Ensuite, une partie axée sur la présentation de la zone d‟étude Après, une partie faisant état de la méthodologie adoptée pour aboutir aux objectifs qui ont été prédéfinis Puis, une partie relatant les résultats de l‟étude Et enfin, une partie relative aux discussions et recommandations qui peuvent être tirées de l‟étude. Cette partie permettra de déboucher sur la conclusion générale.

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Partie I : Présentation du projet cadre de l’étude

Partie I: Présentation du projet cadre de l’étude

PARTIE I. Présentation du projet cadre de l’étude

Carte 1 : Localisation des deux sites d’intervention du projet Source : Conservation International, 2009

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Partie I : Présentation du projet cadre de l’étude

I. Partenaires de Conservation International dans la zone de Vondrozo

1. WWF

Le WWF travaille dans le district de Vondrozo depuis 2006 avec 28 VOI, tous limitrophes du COFFAV. Il a initié dès 2006 la régularisation des transferts de gestion des ressources naturelles à ces 28 VOI. Mais à l‟heure actuelle ils ne sont pas encore tous finalisés. En plus de cela, le WWF s‟est engagé auprès d‟eux à financer des micro – projets à leur bénéfice et à trouver des bailleurs de fonds pour les aider en ce sens.

Selon les documents du projet, le WWF assure tout ce qui concerne les aspects socio – organisationnels et communautaires relatifs au projet. Mais concrètement, dans le cadre du projet, il :  a assuré quelques formations sur les techniques de culture de riz et de manioc, sur la gestion des micro – projets et sur le petit élevage.  transmet les rapports sur les délits recensés par les VOI aux autorités compétentes dès que les VOI les leur fait parvenir.

Le fait que le WWF soit le principal responsable de la création des VOI actuellement bénéficiaires du projet pousse ces derniers à lui rendre compte de toutes leurs activités notamment en ce qui concerne les micro – projets réalisés ainsi que les factures y afférentes. Par ailleurs, le WWF travaille toujours avec ces cinq VOI au même titre qu‟avec les 23 autres VOI.

2. Centre VALBIO

Sa participation consiste à assurer les parties techniques et scientifiques du projet. Plus concrètement, le Centre VALBIO :  Assure la formation des villageois sur les techniques de suivi écologique Le suivi écologique se fait suivant trois transects 2 (transect piste, transect 1, transect 2) d‟observation. Ces transects ont été tracés au hasard selon l‟orientation donnée par les patrouilleurs lors des missions de reconnaissance dans les forêts conservées. Les transects sont longs de 500 mètres à deux kilomètres. Les patrouilleurs suivent ces transects lors de leurs missions de surveillance bimensuelles. Au cours de ces patrouilles de surveillance, les patrouilleurs prennent note de leur position par rapport au transect et de tout ce qu‟ils voient et rencontrent (faune, pressions sur la forêt). Ces données sont retranscrites sur des fiches de relevés qui constituent des pièces pour le suivi de l‟application des contrats de conservation.  Réalise l’inventaire écologique de référence Cet inventaire écologique de référence a porté sur la faune, la flore et les signes de pressions anthropiques observés. Pour la faune, les noms d‟espèces, la position GPS et le nombre des individus

2 Le transect est une méthode d’inventaire biologique utilisée pour la collecte de données le long d’une ligne continue (Conservation International, Juillet 2009) - 6 -

Partie I : Présentation du projet cadre de l’étude de lémuriens, d‟oiseaux, de reptiles carnivores ont été notés. Quant à la flore, les noms d‟espèces et le nombre des individus de toutes les plantes ayant un diamètre supérieur à dix centimètres ont été notés. Toutes les pressions anthropiques (souches d‟arbres coupés, pièges pour lémuriens, ..) ont également été relevées.  Vérifie périodiquement l’état des forêts conservées dans le cadre du concours de suivi – écologique participatif.

II. Historique du projet

Depuis sa mise en place le projet a suivi plusieurs étapes (Conservation International, 2009) :

 Octobre 2006 : Formation théorique et pratique sur le concept et les techniques de suivi écologique participatif par DURRELL WILDLIFE à l‟intention des intervenants du projet (CI, WWF, VALBIO)

 Novembre 2006 : Choix des sites d‟intervention du projet

 Novembre – Décembre 2006 : Campagne d‟information sur le projet auprès de toutes les parties prenantes (autorités et VOI) sur le terrain

 Décembre 2006 : - Mission de reconnaissance par le Centre VALBIO dans chaque forêt conservée en vue de récolter les données préliminaires pour la préparation de l‟inventaire biologique de référence - Formation des membres des VOI sur les techniques d‟observation de la biodiversité et des pressions

 Janvier – Mars 2007 : Structuration et officialisation des communautés participantes à la compétition de suivi écologique

 Avril – Septembre 2007 : Délimitation, par les agents du WWF accompagnés par les membres des VOI, du terroir de chaque communauté à l‟aide des coordonnées géographiques relevées par GPS

 Août – Septembre 2007 : Diagnostic pour l‟identification de la nature des primes de la compétition grâce à une série de réunions villageoises destinées à identifier les problématiques des zones d‟intervention ainsi que les piste de réponse possibles

Afin d‟encourager les VOI à effectuer le suivi écologique, un concours a été instauré. Les lots de ce concours sont appelés primes de la compétition. Dans chaque zone d‟action du projet, les - 7 -

Partie I : Présentation du projet cadre de l’étude

cinq VOI ont été classés du premier au cinquième rang et le montant des primes qu‟ils ont obtenues ont été en fonction de leur rang. Un système d‟évaluation ou « scoring » de la compétition de suivi écologique a été élaboré à partir des informations récoltées sur l‟état initial de la biodiversité, des pressions existantes et du mode d‟organisation des VOI (Cf. Annexe 3).

 Octobre 2007 : Début de la compétition à travers des inventaires biologiques et le suivi des pressions. Ces inventaires seront comparés à l‟inventaire de référence

 Mai – juin 2008 : Signature et mise en œuvre des contrats de conservation

 Décembre 2008 : - Evaluation et proclamation des résultats de la compétition de suivi écologique participatif - Pour les cinq sites de la zone Vondrozo, les contrats de transfert de gestion des ressources naturelles aux communautés ont été signés

 Depuis Janvier 2009 : Mise à disposition des VOI des primes du concours de suivi écologique participatif et début de mise en œuvre des micro – projets communautaires

Le CSP, à travers les contrats de conservation, a octroyé d‟importants bénéfices aux VOI en 2008 et 2009. Les bénéfices CSP 2008 ont déjà tous été réalisés tandis que ceux 2009 n‟ont été réalisés qu‟en partie à la date de l‟évaluation sur le terrain. Cependant la non effectivité de certains bénéfices n‟a pas empêché la connaissance de leur répartition au sein de la communauté puisque pour chaque bénéfice octroyé par le projet il existe déjà une organisation de répartition, même s‟il est toujours possible que cette dernière ne soit pas respectée. Cette organisation de répartition a été décidée par les VOI eux – mêmes.

Les primes obtenues par les VOI à la suite du concours de suivi écologique participatif n‟ont été disponibles qu‟à partir du mois de Janvier 2009, ce qui implique que seuls quelques micro – projets étaient déjà réalisés lors des travaux sur le terrain. Mais comme dans le cas des bénéfices CSP, les VOI ont fait part de leurs prévisions organisationnelles pour la répartition selon chaque micro – projet. Même si ces prévisions restent relativement virtuelles, elles constituent un point de départ pour une analyse du fonctionnement des VOI.

III. Convention de subvention et contrat de conservation

Les cinq VOI bénéficiaires du projet dans le district de Vondrozo sont signataires, en plus du contrat de transfert de gestion, d‟une convention de subvention et d‟un contrat de conservation.

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Partie I : Présentation du projet cadre de l’étude

Tableau 1 : Convention de subvention et contrat de conservation

Convention de subvention Contrat de conservation

Date de Date de 1ère signature : Mai – Juin 2008 signature

- Direction régionale de Signataires - Conservation International l‟Environnement, des Eaux et Forêts - VOI - Conservation International - Maire de la commune de rattachement du VOI - VOI

Clauses - Montant de la subvention - Délimitation de la forêt principales - Obligation de soumission de rapports conservée par le VOI à CI - Droits et obligations des VOI

- Montant de la subvention octroyée par CI - Sanctions en cas de non respect du contrat

Source : Auteur, 2010

La convention de subvention et le contrat de conservation mettent tous deux en exergue l‟accord entre le VOI et Conservation International qui consiste en la protection des forêts conservées en échange de bénéfices.

Dans le cadre du contrat de conservation, le service forestier assure la surveillance du respect des termes du contrat par les VOI au même titre que CI et ses partenaires. La commune quant à elle est signataire au titre de témoin.

Les cinq communautés de base ont toutes signé un contrat de conservation qui les lie avec Conservation International. Elles se sont engagées à effectuer des actions de conservation sur les forêts conservées moyennant des incitations ou bénéfices à court terme. Ces actions de conservation consistent surtout en des patrouilles de surveillance et en une restriction de l‟accès dans les forêts conservées. Cette restriction concerne les activités de chasse et de tavy. Les prélèvements de bois de chauffe et de bois de construction (à usage personnel) sont quant à eux autorisés dans la zone d‟usage. Conservation International, pour sa part, s‟est engagée à octroyer des bénéfices (rémunération des - 9 -

Partie I : Présentation du projet cadre de l’étude

patrouilles de surveillance, réhabilitation d‟écoles, prise en charge du salaire des instituteurs, etc.) à titre de mesures incitatives aux communautés locales. Ces bénéfices sont choisis par les VOI eux – mêmes.

Et pour prévenir tout laxisme de la part des communautés de base, un système de pénalisation a également été inclus dans le contrat de conservation. La pénalisation consiste en une diminution des bénéfices reçus en cas de non application des termes du contrat de conservation par les communautés de base, cette diminution varie de 20% (en cas de deux infractions au contrat) à 100% (en cas de six infractions au contrat).

IV. Forêts conservées par les VOI de la zone de Vondrozo

Les forêts conservées font partie intégrante de la Nouvelle Aire Protégée Corridor Forestier Fandriana – Vondrozo. Pour faciliter la gestion des ressources naturelles transférées aux communautés de base, chaque forêt conservée a été divisée en quatre zones :

 Noyau dur interdit d‟accès aux personnes autres que les patrouilleurs du VOI, les agents du service forestier de Vondrozo, de Conservation International, du WWF et du Centre VALBIO.  Zone de droit d‟usage où le prélèvement de bois de construction est autorisé  Zone de restauration  Zone où les activités agricoles sont possibles (c‟est la zone la plus proche des villages)

Tableau 2 : Superficie des forêts conservées par chaque communauté de base

Maromanitra Avotra Fokontany Fikambanana Communautés Kerimalaza Mandroso (Soamahavelo/ Maroangira Antefamoa Fanantenana de base (Marolala et Ivato) Mandroso Maharitra (Vohimarina Nord/ Mahafasa / (Maroangira / (Tanambao / Manambidala) Mahazoarivo) Vohiboreka) Moroteza)

Surfaces protégées 919 771 281 253 2303 (en Ha)

Superficie totale des cinq 4527 Hectares forêts conservées

Source : Conservation International, Juillet 2009

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Partie II : Présentation de la zone d’étude

Partie II : Présentation de la zone d’étude

PARTIE II. Présentation de la zone d’étude : les cinq sites d’action du projet I. Situation géographique et délimitation géographique

Les cinq sites d‟action du projet font partie intégrante du district de Vondrozo. Le district de Vondrozo est un district du Sud – Est de Madagascar situé dans la région Atsimo Atsinanana, une des cinq régions formant l‟ex – province de Fianarantsoa. Le district s‟étend sur 2 964 km2 (Wikipédia, 2009). Tableau 3 : Situation géographique et délimitation administrative des cinq sites d’action du projet

Fokontany Fokontany Fokontany Emita Fokontany Maroangira Fokontany Tanambao Vohimarina Nord Mahatsara Maroteza Commune rurale : Manambidala Mahazoarivo Ivato Vohiboreka Maroteza Fokontany : Vohimarina Nord Mahatsara Emita Maroangira Tanambao Maroteza Fokontany environnants :  Nord : FKT Mahatsara FKT Tamboholava FKT Maroangira FKT Emita (C/R Moroteza) FKT Bemahala  Sud : FKT Vohilava FKT Vohimarina FKT Ambohitsara FKT Emita (C/R Ivato) FKT Maroteza  Ouest : Forêt du COFFAV nord Forêt du COFFAV Forêt du COFFAV Forêt du COFFAV  Est : FKT Morafeno Forêt du COFFAV FKT Ambalategny FKT Agnara FKT Ivato FKT Mahazoarivo Distance par rapport:  à la commune 09 km 05 km 11,5 km 10 km 07 km  au district 23 km 25 km 50km 84 km 103 km Villages membres du VOI : Vohimarina, Marolala et Soatanana et Maroangira et Masinjony, , Ambatodinga, Soanatera, Soalaza, Tsararano et Mahafasa Soamahavelo Ambodisamba Tanambao Madiolamba et Ambalavolo Mialohavala Coordonnées GPS 22°40‟16,2‟‟ Sud et 22°39‟24,9‟‟Sud et 22°21‟32,2‟‟Sud et 22°19‟15,4‟‟Sud et 22°15‟9‟‟Sud et 47°9‟41‟‟ (CI, Janvier 2007) 47°14‟46,4‟‟ 47°15‟33,6‟‟ 47°14‟47,9‟‟ 47°14‟15,4‟‟ Sources : Conservation International, 2008 et Conservation International, Janvier 2007 - 11 -

Partie II : Présentation de la zone d’étude

Carte 2 : Localisation du district de Vondrozo Source: Images Landsat 1993 – 2001, BD 500 FTM, ONE, 2006 - 12 -

Partie II : Présentation de la zone d’étude

Carte 3 : Localisation des cinq sites d’intervention du projet dans le District de Vondrozo Source : Conservation International, Septembre 2009

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Partie II : Présentation de la zone d’étude

Croquis 1 : Carte d’occupation du Fokontany Vohimarina Nord Source : Conservation International, 2009 Croquis 2 : Carte d’occupation du Fokontany Mahatsara Source : Conservation International, 2009

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Partie II : Présentation de la zone d’étude

EMITA

Croquis 3 : Carte d’occupation du Fokontany Emita Source : Conservation International, 2009 Croquis 4 : Carte d’occupation du Fokontany de Maroangira Source : Conservation International, 2009 - 15 -

Partie II : Présentation de la zone d’étude

Croquis 5 : Carte d’occupation du Fokontany Tanambao Maroteza Source : Conservation International, 2009 II. Milieu physique

Le district de Vondrozo est situé entre la côte Est et la falaise orientale. Il a un relief de dissection aux pentes fortes et à vallées très encaissées. Ce relief est prolongé par des moyennes collines et des niveaux d‟aplanissement (Région Atsimo – Atsinananana, 2006). La falaise dans la région de Madiorano et au sud de Manampatrana, s‟élargit en une bande de collines escarpées, atteignant cinq kilomètres de largeur parallèlement à celle de (Razafiarijaona et Razakamampionona, 2006).

Comme pour l‟ensemble de la côte Sud - Est de Madagascar, le climat de la région Atsimo – Atsinanana appartient au type tropical per – humide. Il est caractérisé par un été austral chaud dont la pluviométrie élevée se répartit inégalement entre Novembre et Avril et un hiver moins pluvieux, à température basse. A Vondrozo, la hauteur des pluies enregistrée annuellement est de 2.349 mm en moyenne. De Mai à Octobre, les précipitations sont à moins de 100 mm d‟eau par mois. Pendant la saison pluvieuse, de Décembre à Mars, les précipitations sont plus abondantes que sur la côte (Région - 16 -

Partie II : Présentation de la zone d’étude

Atsimo – Atsinananana, 2006). Entre 1976 et 2000, la moyenne annuelle des précipitations est de 2517, 1 mm (Razafiarijaona et Razakamampionona, 2006).

La température est de plus en plus élevée avec une moyenne annuelle de 23.1°C présentant un minimum de 19,25°C en Juin et un maximum de 27,2°C en Février (Razafiarijaona et Razakamampionona, 2006).

1. Fokontany Vohimarina Nord

Relief : est constitué par une succession de collines encadrées par des bas fonds plats en forme de micro plaines souvent marécageuses et propices aux cultures irriguées. Hydrographie : deux rivières assez larges coulent à l‟intérieur du fokontany avec des affluents dont la source provient du corridor, il s‟agit de Maromanitra et Sakamadio.

2. Fokontany Mahatsara

Relief : est constitué par des collines à basse altitude entrecoupées par des vallées quelques peu rétrécies où la riziculture irriguée est pratiquée. Hydrographie : deux rivières assez larges coulent à l‟intérieur du fokontany avec des affluents dont la source provient du corridor, il s‟agit de Maromanitra et Sakamadio.

3. Fokontany Emita

Relief : est constitué par une succession de collines entrecoupées par des vallées à bas fonds hydromorphes. Il n‟y a pas de très hautes montagnes. Hydrographie : plusieurs rivières et ruisseaux prenant leur source dans le corrodir sillonnent le fokontany, ce qui rend difficile la communication avec les fokontany environnants et même entre les villages formant le fokontany.

4. Fokontany Maroangira

Relief : est constitué par une succession de collines à sommets arrondis. Le bord des rivières est assez plat. Le corridor se situe sur une montagne très élevée et à pente très raide, difficile à franchir. Hydrographie : les rivières Betona, Tsitavady, Ambatovaky, Sosobola, Veromantsy, Matagnivola, Iabotoko forment l‟hydrographie du fokontany.

5. Fokontany Tanambao Maroteza

Relief : de part et d‟autre du fokontany se dressent des chaînes de montagnes sur lesquelles croissent les forêts naturelles du COFFAV. Au bas de ces forêts se trouvent des collines à pente plus ou moins accidentelles.

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Partie II : Présentation de la zone d’étude

Hydrographie : l‟ensemble des rivières et ruisseaux dans le fokontany prennent leur source dans le corridor. Ces rivières et ruisseaux sont Sagnandraha, Ifogny, Ampandroakana, Lakamena dans la partie occidentale et Satanfindry, Nandraraha, Sahatsioka, Savitagny, Ambatoharagna, Madiotagna et Sahakondro dans la partie septentrionale.

III. Végétation

La région des falaises est couverte d‟un manteau forestier dense, la végétation sur les collines est formée de quelques graminées avec des pieds de Ravenala madagascariensis (Razafiarijaona et Razakamampionona, 2006).

Tableau 4 : Quelques espèces forestières recensées dans les forêts conservées lors de la visite de reconnaissance en Décembre 2006

Noms scientifiques des espèces Noms vernaculaires des espèces

Ocotea sp. Antafonanana, Tapaka, Varongy Ravenala madagascariensis Ravinala Cryptocarya sp. Tavolo Vohimarina Nord, Chrysophyllum sp. Famelona Ambalavolo et Tsararano Dracaena sp. Hasina beravina Weinmannia sp. Lalona

Ocotea sp. Antafonanana, Tapaka, Varongy Marolala et Cryptocarya sp. Tavolo Mahafasa Chrysophyllum sp. Famelona Dracaena sp. Hasina beravina Dombeya sp. Hafotsy

Ocotea sp. Antafonanana, Tapaka, Varongy Chrysophyllum sp. Famelona Potamea sp., Antaveratra salaravina

Canarium sp. Ramy Soamahavelo Chrysophyllum sp. Famelona Garcinia sp. Litsaky Xylopia sp. Hazoambovahy Polyscyas sp. Voantsilana Lambramia sp. Nantoboraka Dalbergia sp. Palissandre

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Partie II : Présentation de la zone d’étude

Sloanea rodhanta Vanaka Maroangira Bridellia tulactaeana Hazonafo Dalbergia sp. Palissandre Dombeya sp. Hafotsy

Dalbergia sp. Palissandre Tanambao – Ficus sp. Nonokorovana Moroteza Ocotea sp., Antafonanana, Tapaka, Varongy Chrysophyllum sp. Famelona Xylopia sp. Hazoambovahy Source : Conservation International, Janvier 2007

IV. Milieu humain

En 2005, le district de Vondrozo compte 132 944 habitants, ce qui équivaut à une densité démographique de 45 habitants au km² (Région Atsimo – Atsinanana, 2006).

1. Population

La population dans les cinq sites d‟action du projet est très jeune et a une assez faible espérance de vie à cause de la malnutrition, du manque d‟hygiène et du non traitement des maladies auprès d‟un médecin.

2. Structure sociale a. Fokontany Vohimarina Nord

Elle est définie comme suit (conservation International, 2008) :

 L‟Ampanjaka est celui qui décide le dernier dans la société et ses décisions sont appliquées sans contestations possibles. L‟Ampanjaka est toujours un homme.  Le Masindrano est le porte parole de L‟Ampanjaka auprès de la population.  Le Beantsy, personne âgée du village, est le conseiller du Masindrano.  Les Ampanabaka, jeunes de plus de douze ans, constituent la main d‟œuvre exécutant tous les travaux afférents aux différentes cérémonies.

b. Fokontany Mahatsara, Emita, Maroangira et Tanambao Maroteza

Elle est identique pour ces quatre fokontany et est définie comme suit (Conservation International, 2008) :

 L‟Ampanjaka est celui qui décide le dernier dans la société et ses décisions sont appliquées sans contestations possibles. L‟Ampanjaka est toujours un homme. - 19 -

Partie II : Présentation de la zone d’étude

 Le Menatehy : groupe d‟adultes qui coordonne le déroulement des us et coutumes au village.  Le Menategna : responsable de l‟application du Dina au village.  Le Menategna Mobily : responsable du suivi de l‟application du Dina, il se déplace à cet effet régulièrement.  Les Mpanompo : jeunes âgés de plus de seize ans et exécutant les décisions des Ampanjaka, Menatehy et Menategna.  Le Bako ou Mavotroky : cuisinier des Mpanompo durant le délai d‟exécution des travaux décidés par les Ampanjaka, Menatehy et Menategna.

c. Structure et contrôle sociaux

Un village est généralement formé par plusieurs lignages, L‟Ampanjaka gouverne tous les lignages mais chaque lignage est dirigé par un Tangalamena. Ce dernier prend toutes les décisions relatives aux rites cultuels et culturels et il est impossible de passer outre son autorité. Au niveau du ménage c‟est le père qui joue le rôle de Tangalamena. La femme n‟a en effet pas le droit d‟être Tangalamena et elle ne peut être élue à un poste de responsabilité car la mentalité de « ne pas accepter d‟être gouverné par une femme » est encore très ancrée dans la région.

3. Mouvements migratoires

Si auparavant la population émigrait vers la partie occidentale de Madagascar, notamment dans le Menabe, actuellement plus personne n‟émigre. La tradition veut en effet que tous ceux qui émigrent ramènent plusieurs têtes de zébus à leur retour dans leur village d‟origine, zébus qui sont considérés comme le signe de leur réussite. Or avec la forte présence des voleurs de bétail sur les routes, le retour des émigrés est devenu très dangereux. Les villageois préfèrent ainsi faire avec ce qu‟ils ont à leur disposition au village au lieu de risquer de se retrouver sans rien en cas d‟émigration.

La présence d‟immigrants est toutefois notée dans les fokontany. Ces immigrants s‟installent dans le village pour des raisons matrimoniales, professionnelles (cas des instituteurs) ou économiques. Il s‟agit en général de personnes issues des communes voisines. Les ethnies auxquelles appartiennent les immigrés qui ne s‟installent que quelques temps ne sont pas connues puisque les anciens des villages refusent de parler des ancêtres des autres par respect. D‟ailleurs, parler de leur propre ethnie requiert déjà beaucoup de rites.

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Partie III : Problématique et Méthodologie

Partie III : Problématique et Méthodologie

PARTIE III. Problématique et Méthodologie I. Quelques notions sur les PSE

Les écosystèmes sont des systèmes multifonctionnels qui fournissent des services vitaux à la population. La forêt par exemple qui est un écosystème très riche en biodiversité fournit, entre autres services, des produits forestiers ligneux et non ligneux. Toutefois, les écosystèmes ne peuvent offrir ces services que si leur exploitation est raisonnée et rationnelle. En effet, la surexploitation, l‟urbanisation sauvage et les feux de brousse non contrôlés sont autant de facteurs qui mettent en péril les prestations multifonctionnelles des écosystèmes. Et les mesures législatives ainsi que les mesures palliatives qui ont été prises afin d‟endiguer la dégradation de ces écosystèmes ne semblent pas avoir atteint les objectifs escomptés. C‟est pourquoi une nouvelle approche consistant à fournir des incitations en faveur de la préservation des écosystèmes est née : les paiements pour services environnementaux.

Les paiements pour services environnementaux sont une transaction volontaire où un service environnemental bien défini (ou un usage pouvant assurer la fourniture de ce service environnemental) est acheté par au moins un client à au moins un fournisseur si, et seulement si, le fournisseur de service environnemental assure la fourniture ininterrompue du service environnemental (Wunder, 2005). En d‟autres termes, les PSE consistent en des négociations entre des agents économiques acceptant de payer pour réduire un problème environnemental et ceux acceptant une compensation pour réduire l‟activité à l‟origine du problème environnemental (Simiu, 2008).

Les paiements se présentent souvent sous la forme de transactions volontaires faisant intervenir agriculteurs, communautés, contribuables, consommateurs, sociétés commerciales et gouvernements. Il peut s‟agir de paiements directs des gouvernements aux producteurs ou de transferts indirects, tel qu‟un supplément de prix que les consommateurs paieraient en contrepartie d‟un café plus savoureux provenant de plantations situées à l‟ombre.

Des centaines de programmes de rétribution des services environnementaux sont actuellement mis en œuvre dans le monde, essentiellement dans le cadre des initiatives de conservation des forêts.

A Madagascar, l‟intérêt pour les paiements pour les services environnementaux date de 2006 et s‟est manifesté à travers entre autres les actions du WWF, de Conservation International, de la Coopération allemande et de la Coopération suisse. Mais les opportunités offertes par les paiements pour services environnementaux sont encore mal explorées à Madagascar. De ce fait, à travers le projet qui constitue le cadre de la présente étude, Conservation International est l‟un des pionniers en matière de paiements pour services environnementaux à Madagascar.

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Partie III : Problématique et Méthodologie

II. Problématique de l’étude

La conservation des ressources naturelles à Madagascar se faisait surtout par la création d‟Aires Protégées. Mais la mise à l‟écart de la population riveraine quant à l‟importance de la gestion des forêts n‟a pas permis de diminuer les pressions anthropiques exercées sur les ressources naturelles. C‟est pourquoi actuellement tous les organismes œuvrant dans l‟environnement prônent la gestion partagée, encore appelée cogestion. Cette cogestion est matérialisée notamment par les transferts de gestion des ressources naturelles. Dans le cadre de ces transferts de gestion des ressources naturelles, des actions de sensibilisation ont été menées auprès des populations usagères des forêts sur la nécessité d‟abandonner les pratiques favorisant la dégradation de la biodiversité comme le tavy et la déforestation. Et pourtant la couverture forestière diminue inexorablement, même si la quantification de cette diminution par les autorités officielles ne met pas tout pas le monde d‟accord. C‟est pourquoi les paiements pour services environnementaux, qui consistent en des paiements en nature ou en espèces à titre d‟incitations en contrepartie de prises de responsabilités en faveur de la conservation de l‟environnement, sont expérimentés à Madagascar. L‟application de ce principe à Madagascar est très récente, mais les quelques expériences actuelles permettent déjà malgré tout une évaluation. En effet, les divers acteurs concernés sont en droit de se demander : « Est-ce que cette nouvelle approche qui consiste à convaincre la population riveraine à conserver leurs ressources naturelles par l‟octroi de bénéfices économiques est efficace pour réussir la conservation de ces ressources naturelles ? »

Il est à noter que les bénéfices engendrés par le projet ne sont pas strictement les mêmes que ceux qu‟ils remplacent, c‟est-à-dire les biens produits par les forêts. Ils n‟en sont que des équivalents supposés. Vérifier ces équivalences serait aussi une piste de recherche pertinente. Cependant, le cadre de la présente étude ne le permettant pas, il devra être postulé que « les bénéfices du projet, quelle que soit leur qualité ou leur quantité, constituent une incitation efficace à conserver la forêt s‟ils profitent aux individus qui en ont vraiment besoin. »

Ainsi, l‟étude sera axée spécifiquement sur la question suivante : « Comment la répartition des retombées socio-économiques, issues des avantages octroyés par le projet, se fait-elle entre les individus ou groupe utilisateurs des forêts conservées ? »

III. Hypothèses

La forêt produit des ressources naturelles dont dépendent de nombreuses personnes. Les besoins de chacun sont différents. Certains ont plus besoin de la forêt que d‟autres. Pourtant, le projet ne peut pas donner des avantages à toutes les personnes cibles, à savoir les utilisateurs de la forêt, mais uniquement à quelques bénéficiaires, qui sont ici le VOI. D‟où l‟hypothèse qui guidera notre réflexion :

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Partie III : Problématique et Méthodologie

H : Les retombées socio-économiques du projet ne profitent pas aux individus ou groupes réellement dépendants des forêts conservées, ce qui implique la non appropriation des contrats de conservation par les bénéficiaires du projet.

Pour ne pas se perdre dans la vérification de cette hypothèse assez généralisée, des hypothèses plus spécifiques ont été formulées.

La gestion des avantages sur le terrain est assurée par le VOI, plus précisément par le bureau du VOI. L‟accès des membres à des avantages matériels (comme les bêches, les semences), la rotation des patrouilles, le choix des personnes participant aux formations sont alors conditionnées par l‟approbation d‟un petit nombre de personnes. Le risque est alors de voir que ce sont toujours les mêmes qui assistent aux formations, ou qui utilisent les matériels obtenus. Et comme ce sont les membres du bureau qui sont les principaux décideurs, il est justifié de s‟inquiéter d‟un possible monopole des bénéfices de leur part. D‟où la première hypothèse :

S/H1 : Les avantages sont monopolisés par les dirigeants du VOI.

Dans chaque village où le projet est implanté, des personnes qui ne sont pas membres du VOI existent peut-être. Cependant, comme tout le monde, ils n‟ont plus le droit d‟exploiter la forêt conservée. Ces personnes ne perçoivent pas directement les bénéfices du projet qui sont réservés aux membres du VOI. Leur cas est pourtant primordial à soulever. En effet, ils doivent trouver un autre moyen de compenser les services que la forêt leur offrait. Et contrairement aux membres du VOI qui sont appuyés en ce sens par le projet, les personnes non membres du VOI sont livrées à elles – mêmes. Un sentiment de mécontentement de leur part pourrait alors nuire à tout le projet, c‟est pourquoi leur cas doit être étudié. D‟où la seconde hypothèse :

S/H2 : Les habitants non membres du VOI n’ont pas accès aux retombées socio- économiques du projet.

Les cartes de la zone montrent que les forêts conservées sont longées par de nombreux villages. La pluralité des villages indique sans doute qu‟il y eu un flux migratoire assez important. Des villages sont alors certainement plus récents que d‟autres. Lors de la mise en place du projet, Conservation International a choisi les forêts riches en biodiversité pour être conservées avant de choisir les villages bénéficiaires. Les villages bénéficiaires sont ainsi ceux qui ont le droit de propriété traditionnel sur les forêts conservées. Mais le choix des villages bénéficiaires est – il judicieux s‟il existe d‟autres villages qui sont de plus grands utilisateurs de la forêt conservée comparés aux villages bénéficiaires. D‟où la troisième hypothèse :

S/H3 : Les villages bénéficiaires du projet, même si ils détiennent le droit de propriété traditionnel sur la forêt, ne sont pas les plus grands utilisateurs de la forêt.

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Partie III : Problématique et Méthodologie

La vérification de la répartition des bénéfices au sein du VOI et au sein de toute la population permettra d‟analyser son influence sur l‟implication des villageois dans la mise en œuvre des contrats de conservation et du suivi écologique participatif d‟abord et sur leur appropriation ensuite. L‟accessibilité des bénéfices aux habitants membres et non membres des VOI joue en effet un rôle non négligeable dans l‟appropriation du contrat de conservation et du suivi écologique participatif. Toutefois, en considérant que les villageois membres ou non des VOI n‟ont pas accès aux bénéfices octroyés par le projet et que les villages bénéficiaires ne sont pas les plus dépendants des forêts conservées, il est plus que probable que les villageois ne s‟approprient ni le contrat de conservation ni le suivi écologique participatif. D‟où la quatrième hypothèse :

S/H4 : Les villageois qu’ils soient membres ou non des VOI ne se sont pas approprié les contrats de conservation et le suivi écologique participatif.

IV. Méthodologie

La méthodologie adoptée pour la réalisation de la présente étude comporte trois grandes phases :

 Phase préparatoire : elle consiste en des recherches bibliographiques, en des investigations sur internet et en des entretiens exploratoires  Les travaux de terrain : c‟est durant cette phase que la majorité des données nécessaires à l‟étude a été récoltée sur le terrain  Les travaux de traitements et d’analyse des données : il s‟agit de trier et de compléter les données obtenues afin de pouvoir vérifier la véracité ou non des hypothèses qui ont été émises au début de l‟étude

1. Choix de la zone d’étude

Dix contrats de conservation, dont cinq dans la zone de Maroseranana – Ambohimanana et cinq dans la zone de Vondrozo, ont été mis en place dans le cadre du projet. Comme l‟évaluation des cinq contrats de conservation situés dans la zone de Maroseranana – Ambohimanana entre dans le cadre d‟une thèse intitulée « Les paiements pour services environnementaux pour la conservation de la biodiversité à Madagascar. Evaluation des contrats de conservation et des autres incitations directes à la conservation dans la région Est de Madagascar » préparée par RANDRIANARISON Mino, la zone d‟étude du présent mémoire s‟est tout naturellement imposée.

Le choix des cinq sites bénéficiaires dans le district de Vondrozo, s‟est fait parmi les 28 VOI limitrophes du COFFAV mis en place par le WWF depuis 2006. Ce choix a été dicté par :

Le dynamisme des communautés La richesse en biodiversité des forêts dont le droit traditionnel de propriété appartient au village - 24 -

Partie III : Problématique et Méthodologie

La proximité des villages par rapport à la forêt Il est important de noter que la richesse de la forêt est un critère important dans le choix des villages pilotes. Par ailleurs, les villages ne doivent pas être très éloignés les uns des autres pour faciliter les suivi – évaluations dans le cadre du projet ainsi que l‟évaluation des résultats de la compétition de suivi écologique participatif.

2. Phase préparatoire

La phase préparatoire consiste en la documentation complétée par des entretiens exploratoires. Ces travaux se sont déroulés tout au long de l‟étude.

Les travaux de documentation ont été axés sur les mots clés suivants : Vondrozo, Corridor forestier Fandriana – Vondrozo (COFFAV), socio – économie, paiements pour services environnementaux. La documentation s‟est faite dans divers centres de documentation, à savoir CIC de l‟ESSA Forêts ; CID de l‟ESSA, CCAC, et sur le web. Cependant, la plus grande source d‟informations relatives à l‟étude est sans conteste les documents du projet qui ont pu être consultés au siège de Conservation International à Tananarive et auprès de son antenne régionale à Fianarantsoa.

A part les centres de documentation et le web, des entretiens avec les responsables du projet chez Conservation International ont été réalisés. Ces entretiens ont pu se faire que ce soit au siège de Conservation International à Antananarivo ou auprès de son antenne régionale International à Fianarantsoa. Tableau 5 : Liste des responsables avec qui un entretien a pu se faire

Responsabilité Organisme de rattachement Projects Departement Director Conservation International Tananarive

Responsable de la mise en œuvre du projet Conservation International Fianarantsoa dans la zone de Vondrozo

Field technician Conservation International Fianarantsoa

Moist Forest South Coordinator WWF

Socio – organisateur WWF Farafangana

Source : Auteur, 2010

Une réunion avec les hauts responsables de Conservation International tenue à Tananarive a par ailleurs permis de mieux cerner la politique qu‟elle entend mener pour pérenniser les contrats de conservation. - 25 -

Partie III : Problématique et Méthodologie

3. Travaux sur terrain a. Déroulement

Deux descentes d‟une vingtaine de jours chacune et espacées d‟une semaine ont été réalisées sur les sites d‟action du projet à Vondrozo.

Lors de la première descente sur le terrain, le maximum de données a été récolté. Et durant la semaine séparant les deux descentes, une prise de recul quant aux données obtenues a été nécessaire et cela afin de pouvoir réorienter les objectifs et de corriger le questionnaire pour mieux appréhender la seconde descente sur le terrain. A part la vérification des changements qui ont été opérés, la seconde descente a également permis de recouper les données obtenues lors de la première descente.

b. Indicateurs et outils de collecte de données

En considérant les quatre sous – hypothèses à vérifier sur le terrain, des indicateurs et outils de collecte de données ont été choisis. Les indicateurs ont été choisis pour leur pertinence dans la réponse qu‟ils offrent pour la vérification des sous – hypothèses. Les outils quant à eux sont ceux qui sont les plus appropriés selon les indicateurs qui vont être vérifiés et les caractéristiques de la population cible. Tableau 6 : Indicateurs et outils de collecte de données utilisés lors des descentes sur terrain

Sous - Hypothèses Indicateurs Outils

Les avantages sont - Place de l‟individu au sein du VOI  Questionnaire 1 monopolisés par les - Nature et quantité des bénéfices dirigeants du VOI. obtenus par l‟individu  Questionnaire

Les habitants non - Appartenance de l‟individu au VOI  Questionnaire membres du VOI n‟ont ou pas 2 pas accès aux retombées - Nature des bénéfices (directs ou  Questionnaire indirects) perçus socio-économiques du

projet.

Les villages bénéficiaires - Détention des droits de propriété  Entretien du projet, même si ils traditionnels sur la forêt détiennent le droit de - Nature et quantité des groupes  Transect évolutif, 3 utilisateurs de la forêt propriété traditionnel sur profil historique - Flux (qualité, quantité et temporalité) la forêt, ne sont pas les de produits forestiers utilisés  Observation directe plus grands utilisateurs de la forêt.

4 Les villageois qu‟ils - Cause de l‟adhésion/non adhésion au  Questionnaire soient membres ou non VOI des VOI ne se sont pas - Effectif des membres du VOI  Entretien, Observation directe approprié les contrats de - Utilisation des forêts conservées  Questionnaire conservation et le suivi avant et après le projet écologique participatif.

Source : Auteur, 2010 - 26 -

Partie III : Problématique et Méthodologie

Les principaux outils de collecte utilisés sont l‟enquête par questionnaire et les entretiens individuels et de groupe.

Le questionnaire est privilégié pour les informations personnelles et factuelles qui concernent surtout les deux premières hypothèses. Pour la troisième, la nature de l‟objet observé que constitue le village, un groupe de personnes, suggère le recours à des outils de la MARP dont le transect et le profil historique ou l‟observation directe.

Malgré ces usages spécifiques des outils, ils ont systématiquement été combinés à des fins de complémentarité et de recoupement.

Il est à noter que les visites de courtoisie auprès des dirigeants administratifs et des hauts dignitaires ont été systématiques pour éviter tout incident.

Remarque : Le questionnaire n‟a été utilisé que sur les adultes (âgés de plus de 18 ans) déjà capables de subvenir à leurs besoins. Les villageois ayant moins de 18 ans ont été enquêtés à l‟aide d‟entretiens.

i. Questionnaire Le questionnaire est une technique de collecte de données auprès de personnes physiques mouvantes qui peuvent facilement changer d‟attitude, c‟est pourquoi les questions sont agencées de façon à prévoir toutes les situations possibles (Ramamonjisoa, 1996). Le questionnaire est directif et permet d‟avoir des résultats quantitatifs qui peuvent être utilisés à des fins d‟analyse statistique. Il permet d‟avoir des réponses courtes et ordonnées. Le traitement des données obtenues par questionnaire a permis de mettre en exergue :

L‟implication des villageois dans le VOI La connaissance des bénéfices obtenus par le VOI Les impacts directs des bénéfices octroyés par le projet sur la vie socio – économique des habitants Tableau 7 : Effectif des enquêtes par questionnaire

Sites d‟action du projet Vohimarina Nord, Mahafasa, Soatanana, Maroangira, Fokontany Ambalavolo, Marolala Soamahavelo Ambodisamba Tanambao Tsararano Maroteza

Nombre de personnes 22 04 05 12 10 enquêtées Source : Auteur, 2010 Etant donné l‟objectif de l‟utilisation du questionnaire, il exige une représentativité statistique. Même si un échantillonnage aléatoire était programmé lors des descentes sur terrain, les réalités du terrain ont fait que l‟échantillonnage n‟a pas été respecté. En se référant au nombre total des membres des cinq VOI qui était de 953, selon Conservation International en 2008, le taux de l‟échantillonnage est de 5, 45%. En considérant un second niveau d‟échantillonnage, en l‟occurrence le nombre

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Partie III : Problématique et Méthodologie

d‟habitant âgés de 18 ans et plus dans tous les villages bénéficiaires qui est de 3629 selon Conservation International en 2008, le taux d‟échantillonnage est de 1,48%. Il n‟a pas été possible d‟élargir l‟échantillon car dans le district de Vondrozo la majorité des villageois n‟habite pas au village. En effet, ils préfèrent vivre à proximité de leurs terrains de culture. Cette habitude sociale a fait que le nombre de personnes rencontrées dans le village et dans les alentours immédiats était faible. Par ailleurs le nombre de personnes enquêtées diffère d‟un village à l‟autre, et dépend surtout des réalités sociales propres à chaque village. En tout 52 personnes ont été enquêtées avec le questionnaire. Cinq d‟entre elles ne sont pas membres du VOI. 18 femmes, dont trois membres de bureau du VOI, ont pu être enquêtées sans la présence de leurs époux. Sur les 34 hommes enquêtés, 25 sont soit des patrouilleurs soit des membres de bureau.

ii. Entretien Pour recouper et approfondir les données récoltées grâce au questionnaire, des entretiens ont été réalisés. Comme l‟entretien est semi – directif, il permet d‟explorer des nouvelles pistes de réflexion selon les réponses de l‟enquêté. Il permet aussi d‟obtenir des données qualitatives qui améliorent l‟analyse des données par recoupement et par approfondissement des résultats quantitatifs des questionnaires.

 Entretien individuel semi – directif

« L‟entretien semi – directif est certainement le plus utilisé en recherche en sciences sociales. Il est semi – directif en ce sens qu‟il n‟est ni entièrement ouvert, ni canalisé par un grand nombre de questions précises. Autant que possible, il « laissera venir » l‟interviewé afin que celui – ci puisse parler ouvertement, dans les mots qu‟il souhaite et dans l‟ordre qui lui convient. » (Quivy et Van Campenhoudt, 1995).

Puisque l‟entretien est qualifié de semi –directif, sa réalisation nécessite la formulation au préalable d‟un guide d‟entretien. Ce dernier regroupe plusieurs questions traitant de divers thèmes et extrêmement ouvertes. L‟analyse de contenu des résultats des entretiens a porté sur :

Le rôle de la forêt dans la vie de tous les jours des villageois La pertinence et la suffisance des bénéfices octroyés par le projet Tableau 8 : Effectif des entretiens individuels

Sites d‟action du projet Vohimarina Nord, Mahafasa, Soatanana, Maroangira, Fokontany Ambalavolo, Marolala Soamahavelo Ambodisamba Tanambao Tsararano Maroteza Nombre de personnes 25 02 07 10 05 enquêtées Source : Auteur, 2010 - 28 -

Partie III : Problématique et Méthodologie

Etant donné que l‟entretien ne requiert pas de représentativité statistique, il a été utilisé auprès de toutes les personnes avec qui le contact a été noué. En tout 49 entretiens ont pu être menés.

 Entretien de groupe

L‟entretien de groupe est également appelé le focus group. Les principes sont les mêmes que ceux de l‟entretien individuel semi – directif. Il a surtout été utilisé pour les données nécessitant la mémoire collective des villageois, à savoir l‟historique des villages et le droit traditionnel de chaque village sur la forêt. L‟application du focus group a permis de confronter directement les diverses versions des personnes présentes.

Tableau 9 : Effectif des entretiens de groupe

Sites d‟action du projet Vohimarina Nord, Mahafasa, Soatanana, Maroangira, Fokontany Ambalavolo, Marolala Soamahavelo Ambodisamba Tanambao Tsararano Maroteza Nombre de groupes 03 02 06 03 04 enquêtés Source : Auteur, 2010

Le focus group a également été utilisé lors des passages dans les deux VOI (Tananampela et Anivorano II) limitrophes de la forêt et qui sont parrainés par le WWF.

iii. Transect évolutif et profil historique Il s‟agit d‟un outil méthodologique utilisé dans la MARP. Il a été utilisé pour mieux cerner l‟ordre de création des différents villages et d‟identifier par la même occasion les villages qui détiennent les droits de propriété traditionnels sur la forêt conservée.

Pour collecter des données temporelles, le profil historique est utilisé puisqu‟il permet de connaître l‟historique du village, la signification de son nom, ceux qui l‟ont fondé, ainsi que les grands évènements qui l‟ont marqué dans le temps (FAO, 2007).

Le transect, qui est un outil de synthèse du terroir, permet de collecter des données spatiales à l‟aide d‟une coupe topographique montrant les principales zones d‟utilisation des zones (FAO, 2007).

iv. Observation directe Il s‟agit d‟une pratique visuelle de collecte de données sans passer par la communication orale. En plus d‟être un excellent outil de recoupement, l‟observation est très fiable pour constater de visu le flux d‟utilisation de la forêt. Il a surtout été constaté les matériaux utilisés pour la construction de maison et le niveau de dégradation de la forêt.

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Partie III : Problématique et Méthodologie

4. Traitement et analyse des données

Les hypothèses ont guidé l‟analyse des résultats. Les données obtenues sur le terrain ont été triées et seules les données pertinentes pour l‟atteinte des objectifs ont été retenues pour constituer la base de données de l‟étude. Ces donnés ont été renforcées et complétées par de plus amples recherches bibliographiques et par des recherches sur internet. Finalement, tous les travaux de transcription et d‟analyse de données renforcés par une partie de discussion et de recommandations ont permis de rédiger le présent ouvrage.

5. Contraintes liées aux méthodes utilisées

La réalisation de la méthodologie adoptée s‟est confrontée à quelques contraintes qui ont pu, pour certaines, être surmontées.

Lors des travaux de documentation, force a été de constater l‟insuffisance de données sur la zone d‟étude, notamment en ce qui concerne la cartographie, les données sur le milieu physique et les données socio – économiques. Mais il faut toutefois admettre que les documents du projet ont fourni quelques indications (carte des sites bénéficiaires, monographie sommaire des sites d‟intervention). Malgré l‟utilisation d‟un questionnaire durant l‟étude, une analyse statistique par VOI bénéficiaire n‟est pas possible. En effet, le nombre des personnes enquêtées est trop faible pour permettre une quantification à des fins statistiques. Par contre, le nombre d‟enquêtés pour l‟ensemble des cinq VOI qui est de 52 permet une étude statistique concernant l‟ensemble des individus vivant dans les cinq sites d‟actions du projet. Sur les 52 personnes enquêtées à l‟aide du questionnaire, seules cinq ne sont pas membres des VOI bénéficiaires du projet. En effet, les non membres des VOI étaient moins intéressés par l‟étude et se sont ainsi concentrés sur leurs occupations quotidiennes. Le faible temps imparti aux descentes sur terrain n‟a permis que de très courts séjours dans chaque village bénéficiaire du projet. De ce fait, la vérification de la détention des droits de propriété traditionnels sur la forêt n‟a pu être réalisée auprès des villages limitrophes des villages bénéficiaires. Même si 23 autres VOI non bénéficiaires du projet sont présent dans le district de Vondrozo, seuls deux d‟entres eux ont pu être visités à cause du faible temps imparti aux descentes sur le terrain. Comme les micro- projets financés dans le cadre du projet ne sont pas tous effectifs, mesurer les retombées socio – économiques réelles s‟avère difficile. Par ailleurs, les micro – projets déjà mis en place ne l‟étant que depuis peu, leurs retombées socio – économiques ne sont pas encore nettement visibles. De ce fait même si les objectifs de l‟étude prévoyaient la compréhension du mécanisme de répartition des impacts socio- économiques du projet, seul le mécanisme de répartition des bénéfices octroyés par le projet a pu être analysé.

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Partie III : Problématique et Méthodologie

6. Problèmes rencontrés durant les descentes sur terrain

Comme il s‟agit d‟une étude socio – économique, les outils utilisés aussi pertinents soient –ils ne sont pas toujours adaptés à la réalité rencontrée sur le terrain.

La proportion d‟habitants vivant au village par rapport au nombre total des habitants du village est très faible. En effet, ils préfèrent vivre à proximité de leurs terrains de culture toute l‟année. La répartition spatiale des villageois est de ce fait très étendue : en moyenne il y a une famille par colline et chaque famille est distante d‟une autre d‟au moins une heure de marche. Comme la zone d‟étude est très étendue et vu le temps imparti pour la réalisation des travaux de terrain, questionner ces habitants s‟est avéré être une tâche difficile. Cependant, pour éviter tout biais lié à la disponibilité d‟informateurs dans les résultats, chaque village a été prévenu, de la date de la tenue de l‟étude, par écrit au préalable et cela un jour à l‟avance. Ainsi toutes les personnes disponibles ont été priées de se rendre au village. Les personnes interviewées par le questionnaire sont alors toutes les personnes résidants au village et ceux qui sont venus de leurs « kombo ». Mais malgré ces dispositions, le nombre de personnes ayant répondu à l‟appel est assez faible puisque la période de descente sur le terrain a coïncidé avec des travaux champêtres. Toutefois, toutes les franges de la société (jeunes, vieux, femmes, hommes, membres du VOI, non membres du VOI, membres du bureau du VOI, simple membre dans le VOI) sont représentées dans la proportion des personnes enquêtées. L‟étude présente un biais de genre à cause des réalités sociales présentes dans cette partie de Madagascar. En effet, les femmes ont en grande majorité refusé de répondre aux questions relatives à la forêt en prétextant que la forêt est du ressort des hommes et que les femmes sont destinées à prendre soin de leurs foyers. Les seules qui ont bien voulu aborder le sujet sont les jeunes mères célibataires qui vivent par leurs propres moyens, ainsi qu‟une partie des femmes membres du bureau du VOI. Une autre réalité sociale est le respect des Raiamandreny. Cette situation a dissuadé beaucoup de jeunes hommes de répondre aux questions pour éviter tout problème. Il est même apparu que cette ségrégation d‟âge est palpable dans la gestion des affaires du VOI. Il aurait fallu considérer la hiérarchie des statuts sociaux pour palier à cette lacune mais le temps limité n‟a pas permis d‟en tenir compte. Comme les populations des sites d‟étude sont très attachées à leur histoire, elles sont très méfiantes quand il leur est demandé de conter leur histoire par peur que celle – ci se répande dans les villages voisins alors que c‟est un secret jalousement gardé et qui n‟est connu que par quelques aînés du village. L‟historique que les rois ont bien voulu partager est cependant suffisant pour savoir qui détient le droit traditionnel des forêts mais n‟est chronologiquement basé sur aucune date historique. En effet, les histoires ayant été transmises de génération en génération de bouche à oreille, seuls les faits les plus marquants sont actuellement connus. L‟essentiel de ce qui se transmet ne se - 31 -

Partie III : Problématique et Méthodologie réfère à aucune date et se résume en quelques points : le nom des fondateurs du village, leur origine et la chronologie de la création des divers villages. Même la date de la création des villages n‟a pas pu être connue. Le transect et le profil historique n‟ont ainsi pas pu être complètement utilisés. L‟étude se contentera de l‟historique obtenue lors des entretiens de groupe en présence des divers Ampanjaka. Lors de la première descente sur terrain, le séjour dans le village de Mahafasa a été mouvementé suite à un incident survenu entre un patrouilleur et l‟agent de terrain de CI. A cause de cela, les entretiens individuels ont été annulés et ont été remplacés par un focus group, durant lequel aucune femme n‟était présente. Durant la deuxième descente sur le terrain, par crainte d‟un nouvel incident, le séjour n‟a duré qu‟une demi – journée c‟est pourquoi seul un focus group a été réalisé. De plus, le séjour dans le village ayant coïncidé avec la réunion hebdomadaire du VOI, il a fallu faire une bonne gestion du temps pour réaliser les enquêtes sans nuire à l‟organisation interne du VOI. Le séjour dans le village de Soamahavelo n‟a pas permis de réaliser beaucoup d‟enquêtes individuelles que ce soit par questionnaire ou par entretien. En effet, le premier séjour a coïncidé avec une réunion du fokonolona. Les enquêtes ont alors été menées par des focus group et cela par lignage. La deuxième descente n‟a pas été plus fructueuse car le village n‟est presque pas habité et que seuls les patrouilleurs ont répondu à l‟appel de venir au village pour les fins de l‟étude. Dans le cas du village de Maroangira, la disponibilité des habitants était également faible lors des deux séjours. Durant le premier séjour, il y a eu un litige avec des personnes de passage concernant le fait que le Zama3 du VOI a infligé de graves blessures à l‟un d‟entre eux. Et durant le second séjour, les habitants étaient occupés aux champs.

Pour résumer, la grande diversité et la complexité des situations de terrain ont nécessité une importante faculté d‟adaptation aux divers cas qui se présentaient. Malgré une faible proportion des personnes enquêtées par rapport au nombre total des membres des VOI et à la population totale des villages bénéficiaires, les diverses franges de la société sont représentées dans les personnes enquêtées. De ce fait la présente étude est fiable. Par ailleurs, les résultats obtenus sont très diversifiés et donnent matière à réflexion.

Les expériences acquises lors de l‟étude illustrent bien les propos de Quivy et Van Campenhoudt, en 1995 : « Il n‟existe pas de méthode idéale qui soit, en elle – même supérieure à toutes les autres. Chacune peut rendre les services attendus à condition qu‟elle ait été judicieusement choisie, qu‟elle soit appliquée sans rigidité et que le chercheur soit capable d‟en mesurer les limites et la validité ».

3 Personne capable de résister aux attaques à l’arme blanche et aux armes à feu grâce à l’utilisation de gris- gris. Elle est payée par des villages pour les protéger des malfaiteurs. - 32 -

Partie III : Problématique et Méthodologie

Toute la méthodologie adoptée au cours de l‟étude est résumée dans la figure suivante :

Définition du sujet d'étude B

I Définition de l'objectif général de l'étude B

L Contextualisation du contrat de conservation I

O Identification de la problématique de l'étude G

R Emission des hypothèses A

P Définition des objectifs sécifiques de l'étude H

I Elaboration du questionnaire et du guide d'enquête E et

W Transect Entretien Observation Questionnaire et E directe semi - directif profil historique B

O

G Traitement et analyse des données

R

A Résultats et interprétation

P

H Discussion et recommandations I

E Conclusion générale

Figure 1 : Récapitulation de la démarche méthodologique Source : Auteur, 2010 - 33 - I e

Partie IV : RESULTATS

Partie IV : Résultats

PARTIE IV. Résultats I. Nature des bénéfices octroyés dans le cadre du projet (CSP et concours Suivi Ecologique Participatif)

Dans le cadre du projet et en échange d‟activités de conservation, les VOI bénéficiaires ont perçu des bénéfices. Ces bénéfices ont été choisis par les VOI eux – mêmes ce qui fait que leur nature varie d‟un VOI à un autre. Les bénéfices octroyés aux VOI peuvent être regroupés en deux groupes: premièrement, les primes du concours de suivi écologique participatif et deuxièmement, les rémunérations directes des actions de conservation par le CSP à travers les contrats de conservation. Toutefois certains bénéfices ne sont pas encore disponibles pour les VOI, leur mise en place sont soit en cours de réalisation soit encore à t‟état de projet. Tableau 10 : Nature des bénéfices octroyés aux cinq VOI dans le cadre du projet

Communautés Kerimalaza Fanantenana Maromanitra Mandroso Avotra (Soamahavelo/Ivato) Fokontany Maroangira Fikambanana Antefamoa Maharitra de base (Vohimarina Nord/ (Marolala et Mahafasa/ Mandroso (Tanambao/Maroteza) Manambidala) Mahazoarivo) (Maroangira/Vohiboreka)

Montant total 45 591 232 Ar 31 889 560 Ar 25 147 312 Ar 41 836 908 Ar 35 939 700 Ar des bénéfices

 Culture  Réhabilitation  Grenier communautaire  Grenier  Salaire instituteur d‟haricots école (toiture villageois (stockage de communautaire  Confection d‟une 8 8 8 8 7 C Réalisés  Elevage de porcs en tôle) paddy et construction villageois pirogue

 Réhabilitation du d‟une maison de (construction de  Stockage de paddy S 2 9 7 5 7 canal d‟irrigation 5 5 stockage qui servira 9 maison de 1 (grenier communautaire 2 P 3 1 également de bureau 9 stockage et 8 villageois) 1

2 pour le VOI) 3 stockage de 9  Réhabilitation de deux 2 5 7 3 6 1 paddy) 0 écoles 0 0 En cours de 2 0 2 8 0 0 Ar A Ar réalisation Ar Ar 8 r Encore à

l‟état de projet - 34 -

Partie IV : Résultats

 Réhabilitation  Achat de  Salaire instituteur  Construction et  Salaire instituteur

école matériels  Achat de matériels réhabilitation  Construction et 7 7 6 8 8 Réalisés  Construction agricoles agricoles écoles réhabilitation écoles d‟un magasin de  Achat bœufs de traction  Paiement salaire

stockage  Achat de meubles pour instituteur 3 9 3 3 2 (actuellement le bureau du VOI  Culture bureau du VOI) d‟arachide 3 3 4 1 1 C 8 8 8 8 8

S  Construction

P 0 de magasin de 0 0 0 0 stockage de 0 0 0 0 0 produit 2 En cours de 0 agricole (qui 0 0 0 0 réalisation Ar servira Ar A Ar Ar 0 également de r bureau pour le 0 VOI)  Réhabilitation 9 école

 Achat géniteur  Confection Encore à de porc (race pirogue l‟état de améliorée) projet

- 35 -

Partie IV : Résultats

C  Achat d‟un poste de  Entretien d‟une  Construction d‟un télévision école primaire grenier villageois (sert

O  Achat d‟un groupe publique aussi de bureau pour le

N Réalisés électrogène  Culture VOI)  Achat d‟un lecteur d‟haricots et 3 1 1 2 2 C vidéo d‟arachides 0 5  Elevage de poules 0 5 0 O  Adduction  Construction  Construction de  Salaire pour deux ans d‟eau potable d‟un barrage pharmacie pour deux instituteurs U 0 En cours de  Achat de dix pour irriguer 0 0 communautaire 0 0 réalisation 0 R bœufs de trait environ 50 ha 0 0 en semi – dur 0 0 (seuls trois ont de terrain  Salaire d‟un S 0 déjà été acquis) 0 0 instituteur pour 0 0

deux ans  Achat de trois 0  Salaire d‟un instituteur  Achat de douze bœufs 0 0 0 0 S charrues pour deux ans de traits Encore à 0  Achat de vingt 0 0 0  Achat de six charrues et 0 E l‟état de sarcleuses 0 de six sarcleuses projet Ar 0 0 0 0 P  Achat de  Approvisionnement en provende pour Ar A Ar semences Ar grossissement r des porcs Source : Auteur, 2010

8% des enquêtés ne connaissent aucun des bénéfices octroyés par le projet au VOI de leur village. Il s‟agit dans l‟ensemble de femmes qui n‟assistent pas aux réunions car elles sont trop occupées par leurs activités quotidiennes (tâches ménagères, éducation des enfants, etc.). 60 % des enquêtés ont cité un ou deux bénéfices. Il s‟agit des infrastructures déjà visibles par tout le village comme l‟école, le bureau du COBA ou la pharmacie communautaire. Les 32% restants ont pu citer plus de deux bénéfices. Les entretiens ont démontré qu‟il s‟agissait des membres les plus assidus aux réunions. Il est à noter que seuls les membres du bureau ont pu citer tous les bénéfices que leur VOI a perçus. - 36 -

Partie IV : Résultats

Remarques sur les bénéfices octroyés aux cinq VOI par le projet : VOI Kerimalaza Fanantenana (Vohimarina Nord/ Manambidala):

- Neuf truies ont été achetées et distribuées aux membres qui avaient les moyens de les nourrir. Le géniteur n‟a pas pu être acheté faute de vendeur d‟un géniteur de race améliorée. Mais comme le président du VOI en possède un, c‟est celui – là qui a été utilisé pour la reproduction. - Le magasin de stockage construit sert également de bureau pour le VOI et de gîte d‟étape pour tous les invités du VOI. - L‟utilisation des matériels agricoles (charrues et sarcleuses) sera possible pour tous les membres moyennant une certaine somme. Ce droit d‟utilisation servira à l‟entretien de ces matériels. - L‟utilisation des bœufs de trait se fera également selon le même système. Les trois bœufs qui ont déjà été achetés n‟ont pas encore été utilisés car ils sont encore formés pour la dure tâche qui les attend. - Le bureau du VOI, les neuf truies, les trois bœufs de trait et les pompes (adduction d‟eau potable) sont tous dans le village de Vohimarina. Seule l‟école a été réalisée dans le village d‟Ambalavolo. Photos de quelques bénéfices obtenus par le VOI Kerimalaza Fanantenana

(Vohimarina Nord/ Manambidala)

Photo 1 : Bureau du VOI Source : Auteur, 2009 Photo 2 : Borne pour l’adduction d’eau Source : Auteur, 2009 Photo 3 : Aperçu des rizières irriguées grâce au canal d’irrigation réhabilité Source: Auteur, 2009

VOI Maromanitra Mandroso (Marolala et Mahafasa / Mahazoarivo)

- Comme le VOI est formé par deux villages, le choix du lieu d‟implantation de l‟école a été un problème. Finalement, deux écoles ont été construites, à raison d‟une par village. L‟apport du projet est déjà auprès du bureau du VOI mais les écoles ne sont pas encore achevées, il reste à construire les portes et les fenêtres. De plus, les ouvriers qui ont fait les travaux n‟ont pas encore perçu leur salaire. - Les matériels nécessaires à la construction du magasin de stockage de produits agricoles, qui servira également de bureau au VOI, ont déjà été tous achetés, il ne reste plus qu‟à le construire. - L‟argent pour la construction de la pirogue a déjà été perçu par la personne qui s‟est proposée de la construire mais elle ne l‟a pas encore réalisée. - 37 -

Partie IV : Résultats

- L‟entreprise chargée de construire le barrage a terminé sa part du contrat. C‟est maintenant au tour des membres du VOI de s‟atteler à la sienne qui consiste à construire le canal d‟irrigation qui va de pair avec le barrage.

Photo 4 : Ecole du village de Mahafasa Source : Auteur, 2009

VOI Avotra (Soamahavelo / Ivato)

- Le paddy acheté en 2008 n‟a pas encore été distribué aux membres. - Les matériels électroniques ont besoin de réparation car les fils ont été rongés par les souris. De plus leur utilisation est très limitée car le prix du gasoil est très élevé et il faut aller à la commune d‟Ivato pour en acheter. - L‟élevage de poule n‟existe plus suite à une mauvaise gestion de l‟ancien président du VOI. - Le salaire de l‟instituteur est toujours aux mains de CI car l‟instituteur de Soamahavelo n‟enseigne pas mais passe son temps à se déplacer pour faire des travaux plus rentables.

Photos de quelques bénéfices obtenus par le VOI Avotra (Soamahavelo / Ivato)

Photo 5 : Matériels électroniques Source : Auteur, 2009 Photo 6 : Poulailler Source : Auteur, 2009 Photo 7 : Bureau du VOI Source : Auteur, 2009

VOI Fokontany Maroangira Mandroso (Maroangira/ Vohiboreka)

- Le VOI pense demander à l‟Etat l‟établissement d‟un médecin dans le fokontany et remplacer ainsi la pharmacie par un centre de santé. - Le stock de paddy du VOI est ravagé par des souris. - Le grenier communautaire villageois sert également de bureau au VOI. - 38 -

Partie IV : Résultats

Photos de quelques bénéfices obtenus par le VOI Fokontany Maroangira Mandroso (Maroangira/ Vohiboreka)

Photo 8 : Stock de paddy du VOI Source : Auteur, 2009 Photo 9 : Bureau du VOI Source : Auteur, 2009 Photo 10 : Future pharmacie Communautaire Source : Auteur, 2009

VOI Fikambanana Antefamoa Maharitra (Tanambao / Maroteza)

- La pirogue qui servait aux patrouilleurs pour franchir la rivière lors de leurs missions de patrouilles s‟est malheureusement abîmée. Elle a été emportée par l‟eau et s‟est fracassée contre les rochers. - Comme six villages étaient membres du VOI lors de la proclamation des résultats du concours, le nombre de bœufs, de charrues et de sarcleuses a été défini en ce sens. Et cela afin qu‟aucun village ne se sente lésé dans le partage des bénéfices.

Photos de quelques bénéfices obtenus par le VOI Fikambanana Antefamoa Maharitra (Tanambao / Maroteza)

Photo 11 : Ecole du Village de Tanambao Madiolamba Source : Auteur, 2009 Photo 12 : Bureau du VOI Source : Auteur, 2009

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Partie IV : Résultats

II. Accès des membres du VOI aux bénéfices octroyés par le projet

Sur le terrain, la gestion des bénéfices est assurée par le VOI. Et comme les bénéfices sont de diverses natures, certains sont accessibles à tous les membres des VOI tandis que d‟autres ne sont accessibles qu‟à un groupe de personnes dans le VOI. Tableau 11 : Répartition des bénéfices réalisés et en cours de réalisation au sein des membres des VOI

Répartition des bénéfices Bénéfices dont tous les membres du VOI bénéficient ou Bénéfices ne profitant qu’à un groupe de personnes bénéficieront dans le VOI Communauté de base  Achat de dix bœufs de traits (seuls trois ont déjà été  Adduction d‟eau potable (profitant au village de Kerimalaza Fanantenana acquis) Vohimarina Nord)  Construction d‟un magasin de stockage (actuellement  Elevage de porcs (Vohimarina Nord/ bureau du VOI)  Indemnités et équipements des patrouilleurs Manambidala)  Culture d‟haricots  Réhabilitation du canal d‟irrigation  Réhabilitation école (profitant au village d‟Ambalavolo)  Achat de matériels agricoles  Indemnités et équipements des patrouilleurs  Construction d‟un barrage pour irriguer environ 50 ha de Maromanitra Mandroso terrain (Marolala et Mahafasa /  Construction de magasin de stockage de produit agricole Mahazoarivo) (qui servira également de bureau pour le VOI)  Réhabilitation école  Réhabilitation école (toiture en tôle)  Achat bœufs de traction  Elevage de poules  Achat d‟un groupe électrogène  Indemnités et équipements des patrouilleurs  Achat d‟un lecteur vidéo  Achat d‟un poste de télévision Avotra (Soamahavelo/ Ivato)  Achat de meubles pour le bureau du VOI  Achat de matériels agricoles  Grenier communautaire villageois (qui servira également de bureau pour le VOI)  Salaire instituteur - 40 -

Partie IV : Résultats

 Construction de pharmacie communautaire en semi – dur  Indemnités et équipements des patrouilleurs  Construction et réhabilitation écoles Fokontany Maroangira  Culture d‟arachide Mandroso (Maroangira /  Culture d‟haricots et d‟arachides Vohiboreka)  Entretien d‟une école primaire publique  Grenier communautaire villageois (construction de

maison de stockage et achat de paddy  Paiement salaire instituteur  Salaire d‟un instituteur pour deux ans

 Achat de paddy (grenier communautaire villageois)  Confection d‟une pirogue (utilisée par les  Construction d‟un grenier villageois (sert aussi de bureau patrouilleurs) Fikambanana Antefamoa pour le VOI)  Construction et réhabilitation école au village de Maharitra (Tanambao / Tanambao Madiolamba Moroteza)  Indemnités et équipements des patrouilleurs  Réhabilitation de deux écoles (dallage pour la

première et renouvellement de toiture en tôle pour la seconde) dans deux villages sur les sept membres du VOI  Salaire instituteur

Source : Auteur, 2010

A part les indemnités et les équipements des patrouilleurs, les bénéfices ne profitant qu‟à une portion des membres du VOI sont surtout constatés dans les VOI dont plusieurs villages sont membres.

Dans le cas du VOI Kerimalaza Fanantenana le village de Vohimarina Nord s‟octroie la plus grande part du gâteau. Il est à noter que le canal d‟irrigation profite aux membres du VOI indépendamment de leurs villages mais uniquement selon la localisation de leurs rizières.

Comme le VOI Fikambanana Antefamoa Maharitra compte six villages membres, la répartition des bénéfices auprès de chaque village est difficile, mais c‟est indéniable que ce VOI s‟efforce d‟éviter qu‟un village se sente lésé par rapport à un autre. - 41 -

Partie IV : Résultats

Pour le VOI Avotra, l‟élevage de poules a été monopolisé par l‟ancien président du VOI. Encadré 1 : Mécontentement de la population à l’encontre de l’ancien président du VOI La population s‟est plainte du fait que l‟ancien président du VOI ait monopolisé toutes les prises de décision du VOI. C‟est ainsi qu‟il a choisi d‟acheter des matériels électroniques dont la population ne sait que faire. Par ailleurs, l‟élevage de poules a totalement disparu sans qu‟aucun

membre n‟ait pu avoir un seul œuf. Et pourtant, les membres du bureau du COBA, assure qu‟aucun abus n‟a été fait et toute la gestion du VOI a toujours été en règle.

Source : Enquêtes, 2009

Les patrouilleurs constituent un groupe de privilégiés parmi les membres du VOI. En effet, ils perçoivent des bénéfices qui leur sont propres. Il s‟agit en l‟occurrence :

 des perdiem pour les patrouilles de surveillance : Chaque patrouilleur reçoit 5 000 Ariary par jour de surveillance et les patrouilleurs sont tenus de faire deux missions de surveillance mensuellement à raison de trois jours par mission. Le paiement de ces perdiem est effectué par l‟agent de terrain de Conservation International après que les fiches de relevés remplis après chaque patrouille, dument signées par les patrouilleurs et par le président du VOI, aient été vérifiées au siège de Conservation International à Tananarive.  des équipements de contrôle et de surveillance qui sont soit individuels pour chaque patrouilleur (une paire de bottes de pluie, imperméable, matelas, carnet de notes, stylo, torche ; et gilets) soit collectif (des sacs à dos, des tentes, une paire de jumelles).

Conclusion partielle :

L‟accès des membres du VOI aux bénéfices est fonction de la nature du bénéfice et du nombre de village membres du VOI. En effet, chaque membre du VOI a accès à au moins un bénéfice octroyé par le projet. Toutefois, dans le cas où le VOI regroupe plusieurs villages, l‟accès aux bénéfices est restreint pour certains villages bénéficiaires. Et cela malgré la bonne volonté affichée par les VOI pour répartir équitablement les bénéfices. En plus des cas d‟accaparation des bénéfices par certains villages, un cas d‟accaparation des bénéfices par une seule personne a également été constaté. Cette accaparation des bénéfices ainsi qu‟une mauvaise gestion de certains VOI créent des sentiments de mécontentement et de frustration chez les membres. Le risque est que cette frustration et ce mécontentement influent de façon négative sur la motivation des villageois à intégrer le VOI et entraînent la démotivation de ceux qui en sont déjà membres.

 En définitive, la première sous – hypothèse selon laquelle : « Les avantages sont monopolisés par les dirigeants du VOI » est vérifiée pour le cas du VOI Avotra (Soamahavelo/Ivato) uniquement. Le monopole était en l‟occurrence effectué par l‟ancien président du VOI.

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Partie IV : Résultats

III. Accès des villageois non membres du VOI aux bénéfices octroyés par le projet

Le projet donne de nombreux bénéfices aux VOI pour que ceux – ci respectent et fassent respecter les termes des contrats qu‟ils ont signés. Cependant ce sont tous les villageois et non pas uniquement les membres des VOI qui ont utilisé les forêts conservées et qui ne peuvent plus le faire. La réussite des contrats de conservation passe de ce fait par l‟absence de laissé pour compte.

Tableau 12 : Accessibilité des bénéfices octroyés par le projet aux villageois non membres du VOI

Répartition des bénéfices Bénéfices accessibles à tous les Bénéfices accessibles uniquement à un Bénéfices inaccessibles aux villageois villageois non membres du VOI groupe de personnes non membres du non membres du VOI Communauté de base VOI  Réhabilitation du canal d‟irrigation  Culture d‟haricots Kerimalaza Fanantenana  Réhabilitation école (profitant au  Construction d‟un magasin de village d‟Ambalavolo) stockage (actuellement bureau (Vohimarina Nord/  Adduction d‟eau potable (profitant au du VOI) Manambidala) village de Vohimarina Nord)  Achat de dix bœufs de traits (seuls trois ont déjà été acquis)  Elevage de porcs

 Construction d‟un barrage  Achat de matériels agricoles pour irriguer environ 50 ha de  Construction de magasin de Maromanitra Mandroso terrain stockage de produit agricole (qui (Marolala et Mahafasa /  Réhabilitation école (toiture servira également de bureau pour le Mahazoarivo) en tôle) VOI)  Réhabilitation école  Salaire instituteur  Grenier communautaire villageois  Achat d‟un poste de télévision (achat de paddy et construction Avotra (Soamahavelo/ Ivato)  Achat d‟un groupe d‟une maison de stockage qui électrogène servira également de bureau pour le

 Achat d‟un lecteur vidéo VOI)  Achat de matériels agricoles - 43 -

Partie IV : Résultats

 Achat bœufs de traction  Achat de meubles pour le bureau du VOI  Elevage de poules

 Construction et réhabilitation  Grenier communautaire villageois écoles (construction de maison de Fokontany Maroangira  Paiement salaire instituteur stockage et achat de paddy Mandroso (Maroangira /  Entretien d‟une école primaire  Culture d‟arachide Vohiboreka) publique  Culture d‟haricots et d‟arachides  Construction de pharmacie

communautaire en semi – dur  Salaire d‟un instituteur pour deux ans  Réhabilitation de deux écoles  Achat de paddy (grenier Fikambanana Antefamoa (dallage pour la première et communautaire villageois) Maharitra (Tanambao / renouvellement de toiture en tôle  Construction d‟un grenier Moroteza) pour la seconde) dans deux villages villageois (sert aussi de bureau sur les sept membres du VOI pour le VOI)  Salaire instituteur  Confection d‟une pirogue (utilisée  Construction et réhabilitation école par les patrouilleurs) au village de Tanambao Madiolamba

Source : Auteur, 2010

Pour les VOI Kerimalaza Fanantenana et Fikambanana Antafamoa Maharitra, seule une portion des villageois non membres du VOI ont accès aux bénéfices octroyés par le projet. Il s‟agit de bénéfices relatifs à l‟éducation pour le fokontany Tanambao Maroteza tandis que quelques habitants du fokontany de Vohimarina Nord jouissent de bénéfices plus diversifiés (bénéfices sanitaires, agricoles et scolaires).

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Partie IV : Résultats

Les entretiens ont montré que les enfants des villageois non membres du VOI avaient librement accès à l‟éducation tant qu‟ils avaient les fournitures nécessaires. Le taux de scolarisation ne dépend en aucune façon de possibles restrictions faites par le VOI, d‟ailleurs il n‟y en pas, mais du choix des parents d‟envoyer ou non leurs enfants à l‟école. En effet, les enfants constituent une main d‟œuvre et certains parents préfèrent que leur progéniture les aide aux champs au lieu d‟aller à l‟école.

Les entretiens ont également confirmé que tous les villageois membres ou non du VOI Avotra (Soamahavelo / Ivato) pouvaient assistaient aux « séances télévisées de sensibilisation sur les actions en faveur de la conservation » moyennant une petite participation. Cet argent servait à payer le carburant et tout le monde sans distinction participait aux frais.

En ce qui concerne les bénéfices en cours de réalisation comme l‟adduction d‟eau potable et la pharmacie communautaire, les dirigeants des VOI ont assuré au cours des entretiens que tous les villageois membres ou non des VOI y auront accès sans restriction. Toutefois, en ce qui concerne la pharmacie communautaire, les médicaments ne seront pas gratuits mais les villageois pourront s‟en procurer directement au village au lieu d‟aller au chef de la commune pour en acheter.

Conclusion partielle :

Dans trois VOI sur les cinq objets de l‟étude, dès que les bénéfices ne sont pas réservés aux seuls membres des VOI, tous les villageois non membres des VOI y ont accès. Ces VOI ont certes favorisé les bénéfices communautaires mais comme ils ne comptent au maximum que deux villages membres la répartition des bénéfices est plus facile que ce soit pour les membres des VOI ou pour les non membres.

Pour les deux autres VOI, seule une portion des non membres des VOI a accès aux quelques bénéfices qui ne sont pas réservés aux membres des VOI. Cette répartition est causée par le fait que ces deux VOI regroupent plusieurs villages. D‟ailleurs, même les membres du VOI n‟ont pas accès à tous les bénéfices.

 La seconde sous – hypothèse qui est : « Les habitants non membres du VOI n‟ont pas accès aux retombées socio-économiques du projet» est acceptée lorsqu‟il s‟agit des bénéfices spécifiques aux membres du VOI tels les matériels agricoles et les animaux d‟élevage. Par contre, elle est refusée en ce concerne les autres bénéfices et dans le cas où le VOI ne regroupe que deux villages membres au maximum. Et lorsque les VOI regroupent plus de deux villages membres, seuls quelques non membres des VOI ont accès aux bénéfices non spécifiques aux membres des VOI

IV. Pertinence du choix des villages bénéficiaires

L‟objectif du projet étant la préservation de la biodiversité spécifique dans les zones d‟action, ce sont les forêts conservées qui ont été choisies selon l‟importance de la biodiversité qu‟elles - 45 -

Partie IV : Résultats renfermaient avant de considérer le dynamisme des communautés qui se disaient en être propriétaires selon le droit de propriété traditionnel. Pour vérifier que les villages bénéficiaires sont les propriétaires réels des forêts conservées objets des contrats de conservation, il est judicieux de connaître l‟histoire de la création de chaque village bénéficiaire.

De plus, toujours pour vérifier la pertinence du choix des villages bénéficiaire, des enquêtes ont été menées afin de déterminer les utilisations ainsi que les groupes utilisateurs des forêts conservées avant la mise en place du projet. En effet, les bénéfices octroyés par le projet le sont à titre de compensation des utilisations antérieures des forêts conservées. L‟existence de groupes non bénéficiaires du projet mais ayant plus utilisé les forêts conservées que les villages bénéficiaires constituerait un risque pour la pérennisation des contrats de conservation.

1. Historique des cinq sites bénéficiaires a. Villages de Vohimarina Nord, Ambalavolo et Tsararano

Sahavonogno est parti de Sahatsoro chez les Bara pour aller vers Madiorano où il a eu trois fils : Otava, Ramarovohitra et Fohoha. Fohoha a eu cinq fils : Maharesy, Imity, Andriasamy, Tsirise, Andriamagnaritany. Ce dernier s‟est déplacé à Vohitraomby où il a eu un fils : Mahavala qui à son tour a eu un fils Driambelala. Driambelala a migré à la recherche de terres encore inoccupées et s‟est installé à Befandemy. Mais comme les terres à Befandemy étaient de médiocre qualité, Driambelala s‟est déplacé jusqu‟à trouver des terres plus adaptées. Il a trouvé un terrain limoneux apte à recevoir de la riziculture, placé sous une colline assez abrupte. Pour la sécurité et pour ne pas se déplacer loin afin de mieux exploiter ce terrain, ils ont gravi la colline pour voir si on pouvait s‟y installer. Arrivé en haut, ils ont trouvé que le sommet de la colline était assez plat et qu‟on pouvait y ériger des maisons; c‟est cet état « PLAT » de la crête de la colline qui a conduit la population à l‟appeler « VOHITRA MARINA » ou littéralement COLLINE A CRETE PLATE.

Mahavala a eu un autre fils, Tsirise, qui a créé le village de Tsararano. Le village d‟Ambalavolo, quant à lui a été créé par l‟un des cousins de Driambelala et Tsirise.

b. Villages de Marolala et Mahafasa

Les habitants de Marolala sont tous les descendants d‟une même personne : Velonafo qui habitait Kerimalaza. Parti à la recherche de terres inoccupées celui – ci s‟est installé à Renaomby et quand les terres ont commencé à être trop étroites pour tout le monde, ils ont migré vers . Et comme la population a considérablement augmenté, beaucoup se sont déplacé à Marolala.

Les habitants de Mahafasa sont originaires du clan Antemahatsinjo situé à Ivohibe. Les premiers habitants se sont d‟abord installés à Mahafaly où ils ont été appelés Antevatobe. Ces derniers ont envoyé certains des leurs à la lisière de la forêt pour protéger leurs terres contre d‟éventuelles

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Partie IV : Résultats attaques. Et comme tous ceux qui ont vécu dans le village sont devenus beaux, sans que rien ne l‟explique, le village a été appelé Mahafasa ou « rend beau » littéralement.

c. Village de Soamahavelo

Les habitants de Soamahavelo sont originaires du village de Maroangira. Ils ont quitté Maroangira pour s‟installer sur la montagne de Fandana à la demande de leur roi et cela afin de le protéger des éventuelles attaques de l‟extérieur. Mais en 1992, des bandits assiègent le village et l‟incendie totalement. Les villageois se déplacent alors vers le bas de la montagne et créent le village d‟Ankazovelo à proximité d‟un arbre sacré. Pour assurer leur sécurité ils font appel à un ZAMA appelé Sety. Ce dernier s‟est installé à l‟endroit où se trouve actuellement le village. Par la suite il lui donna le nom Soamahavelo car il pensait que l‟endroit permettrait aux villageois de vivre.

d. Village de Maroangira

Le mot Malagasy, ANGIRA, dialecte dans la partie Sud-Est de Madagascar signifiant TEHINA en Malagasy officiel, veut dire BATON en langue Française. Le village Maroangira doit son nom au fait qu‟à chaque fois qu‟il y avait des évènements sociaux, les vieux hommes déposaient leurs cannes au pied d‟un arbre formant alors un grand tas de bâtons. MAROANGIRA signifie BEAUCOUP DE BATONS en Français.

Six lignages vivent dans le village, à savoir : les vohitovo et zafimaririvo originaires du Menabe, les masikoro qui ont été les premiers à s‟installer dans le village, les bemahazo , les andragnantsy et les antefantsy. e. Village Tanambao Madiolamba

Autrefois la population habitait à Vohitraomby, lieu où l‟élevage de zébus prospérait. Plusieurs années après, le nombre des villageois ayant augmenté, certains ont décidé de s‟installer aux alentours. Ainsi, ces habitants ont créé un nouveau village à l‟Est de la rivière Sahandraha, qu‟ils ont appelé MADIOLAMBA, car cette rivière leur assurait d‟avoir leur linge propre en permanence.

Mais une grave épidémie ayant sévie dans le village de Madiolamba, une majorité de la population fut contraint d‟ériger un nouveau village sur la rive Ouest de la rivière Sahandraha. Comme le village était nouveau, ces habitants l‟ont dénommée TANAMBAO ce qui signifie en français « nouveau village ».

Les habitants du village sont originaires de Tritrilava (Antambositra), d‟Ivohibe (Andragnantsy) et de Samboara (Magnilo). Ceux – ci ont rejoints des autochtones (Zafimalagny). Conclusion partielle :

En définitive, les habitants des villages bénéficiaires du projet sont les descendants des fondateurs des anciens villages, ce qui leur donne des droits de premiers occupants sur les forêts conservées. - 47 -

Partie IV : Résultats

2. Utilisations des forêts conservées avant la mise en place du projet

Les utilisations de la forêt conservée avant la mise en place du projet sont très diversifiées et leur pratique ne suivait aucune réglementation. Tableau 13 : utilisations de la forêt conservée avant la mise en place du projet

Utilisation de la forêt Autorité responsable

- Tavy Chef cantonnement - Bois de construction (si en grande  Il faut payer un droit. Vohimarina Nord, quantité) Ambalavolo et Tsararano - chasse Aucune nécessité d‟autorisation pour - Bois de construction (si en petite les villageois quantité) Le prélèvement de bois de construction - Collecte de miel nécessite l‟autorisation du fokonolona - collecte de plantes médicinales pour les personnes extérieures au village. - Tavy Chef cantonnement Marolala et  Il faut payer un droit. Mahafasa Tavy Chef cantonnement Il faut payer un droit.

- Apiculture Aucune nécessité d‟autorisation pour Soamahavelo - Bois de construction les villageois - Chasse Le prélèvement de bois de construction - Lieu de sépulture nécessite l‟autorisation du fokonolona pour les personnes extérieures au village. Tavy Chef cantonnement Il faut payer un droit. Maroangira - Chasse - Collecte de miel Aucune nécessité d‟autorisation - Collecte de plantes médicinales - Tavy Chef cantonnement - Bois de construction (si en grande  Il faut payer un droit. Tanambao – quantité) Moroteza - Lieu de sépulture Aucune nécessité d‟autorisation - Chasse

Source : Auteur, 2010 - 48 -

Partie IV : Résultats

Ce tableau montre que la forêt a joué un rôle important dans la vie des villageois en satisfaisant notamment à leurs besoins en bois de construction, en nourriture et en plantes médicinales. Cette situation n‟est d‟ailleurs pas un cas isolé puisque la forêt joue un rôle important dans la vie des Malgaches en répondant, particulièrement dans le milieu rural, à la plupart de leurs besoins en matériaux de construction, plantes médicinales et bois de chauffe (Ramamonjisoa, 2004).

Des entretiens réalisés lors des investigations sur le terrain, il est ressortit que : les principaux utilisateurs de la forêt conservée ont toujours été les habitants du village qui possède le droit de propriété traditionnel sur la forêt. si un habitant d‟un autre village voulait utiliser les ressources forestières, notamment le bois de construction, il devait en demander l‟autorisation au fokonolona.

Le tavy reste la principale activité qui a été pratiquée dans la forêt. Cette pratique s‟est étendue jusqu‟à l‟actuelle zone de restauration. Preuve en est que la végétation à cet endroit s‟est fortement dégradée et qu‟il ne reste plus sur place que des forêts de Ravenala madagascariensis. Les noyaux durs des forêts conservées ont été épargnés par cette pratique car ils sont très difficiles d‟accès en étant à haute altitude. De plus, l‟altitude limite la culture de la variété traditionnelle de riz pluvial (FREUDENBERGER et RAZANAJATOVO, 2008).

En ce qui concerne le bois de construction, son exploitation ne se fait que pour la construction de maisons dans le village. La fréquence des coupes à cet effet reste ainsi relativement faible.

La chasse, l‟apiculture et la collecte de miel se font surtout pour fournir des vivres au ménage.

Conclusion partielle :

D‟après les historiques des villages bénéficiaires, les habitants de ces derniers possèdent les droits de première occupation de l‟espace. En ce qui concerne les utilisations de la forêt conservée avant le projet par les villageois, elles sont très diversifiées et leur pratique ne suivait aucune règlementation. Par contre, les personnes extérieures au village devaient demander l‟autorisation du fokonolona avant de prélever des bois de construction dans les forêts actuellement conservées. Même si les personnes enquêtées ont fait état de l‟existence du droit qu‟il fallait payer auprès du chef cantonnement, bon nombre d‟entre elles ne s‟y sont jamais soumis. D‟ailleurs, comme la surveillance de tout le district de Vondrozo incombe à une seule personne à savoir le chef cantonnement, la pratique du tavy et la coupe de bois de construction n‟ont pu être contrôlées correctement.

 La troisième sous – hypothèse qui est : « Les villages bénéficiaires du projet, même si ils détiennent le droit de propriété traditionnel sur la forêt, ne sont pas les plus grands utilisateurs de la forêt» est rejetée. La forêt dont il est question ici est la forêt conservée.

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Partie IV : Résultats

V. Appropriation du contrat de conservation et du SEP par les villageois membres ou non du VOI 1. Appropriation du contrat de conservation et du SEP par les membres des VOI

Afin d‟assurer la pérennité du projet, les membres du VOI doivent s‟approprier le contrat de conservation et le SEP. La répartition des bénéfices octroyés par le projet au sein des membres des VOI a des impacts non négligeables sur l‟appropriation du contrat de conservation et du SEP par ces mêmes membres. a. Causes de l’adhésion au VOI

Sur les 52 personnes enquêtées par questionnaire, cinq ne sont pas membres des VOI. Ainsi, l‟analyse relative aux raisons qui ont poussé les uns et les autres à adhérer au VOI a porté sur les 47 personnes membres des VOI.

6% percevoir des bénéfices

15% 26% ne pas être marginalisé

convaincu par la 30% 23% sensibilisation solidarité avec tous les villageois respet d'une décision de l'Etat

Figure 2 : Proportions des causes d’adhésion au VOI Source : Auteur, 2010

La sensibilisation lors de la campagne d‟information sur le projet auprès des VOI en 2006 a convaincu 30% des enquêtés qui disent avoir adhéré au VOI suite à cette sensibilisation. Cependant, cette proportion ne peut être extrapolée à tous les membres du VOI puisque ce sont surtout les membres du bureau du VOI, les patrouilleurs et les « intellectuels » (notamment les instituteurs) qui ont évoqué cette cause d‟adhésion au VOI. De plus le VOI ne compte que cinq patrouilleurs et une dizaine de membres de bureau et le taux d‟analphabétisation atteint 80%(Conservation International, 2008). Ce sont surtout ces personnes qui sont les plus assidues aux réunions et les membres les plus actifs du VOI.

La principale raison qui a encouragé les villageois à intégrer le VOI est d‟ordre social. Que ce soit pour éviter de vivre en marge de la société (23%) ou pour être solidaire avec les villageois (15%) qui ont été immédiatement convaincu par le bienfondé du projet. L‟entraide et la solidarité sont des valeurs encore très présentes dans ces villages très reculés. Un proverbe malgache l‟illustre très bien d‟ailleurs « Firaisankina no hery » (ce qui signifie que la force appartient à ceux qui sont solidaires). Par ailleurs, dans une communauté dans laquelle tout le monde se côtoie et se connaît, il n‟est pas rare de demander de l‟aide à ses voisins. C‟est pourquoi il serait imprudent de vivre en marge de la société.- 50 -

Partie IV : Résultats

Les membres qui ont adhéré au VOI par solidarité et pour éviter d‟être marginalisé ne sont pas très actifs. En effet, ils n‟assistent aux réunions que lorsqu‟il y a des distributions de bénéfices et ne prennent pas de responsabilités au sein du VOI. Par ailleurs, ils ne sont pas volontaires pour assister aux diverses formations organisées dans le cadre du projet. Mais lorsque la présence de tous les membres est exigée, par exemple pour réhabiliter des écoles ou des canaux d‟irrigation, ils sont toujours présents. Ce qui confirme encore les raisons de leur adhésion au VOI.

Les hommes âgés de plus d‟une soixantaine d‟année ont adhéré au VOI par respect de la décision de l‟Etat Malagasy d‟interdire le tavy et de mettre en ce sens des projets de conservation des ressources naturelles. Ils représentent 6% des enquêtés. Ils sont toujours présents aux réunions en tant que raiamandreny mais sont loin d‟être des membres actifs du VOI. Même s‟ils assistent aux réunions, ils ne sont présents qu‟à titre de figuration pour rappeler aux villageois leur rôle dans la société. Ils ne prennent pas part aux activités que peuvent faire les membres des VOI (par exemple les patrouilles, les formations, les travaux de réhabilitation d‟écoles).

Selon les observations et les entretiens réalisés sur le terrain, ce sont les raisons d‟ordre social qui ont certainement le plus encouragé les villageois à intégrer le VOI.

b. Dynamique de l’adhésion des villageois au VOI

La dynamique de l‟adhésion des villageois au VOI est un indicateur de l‟appropriation des contrats de conservation par les villageois. Tableau 14 : Comparaison de l’effectif des membres des VOI en 2008 et 2009

Vohimarina Mahafasa, Soatanana, Maroangira, Fokontany Nord, Marolala Soamahavelo Ambodisamba Tanambao Ambalavolo, Maroteza Tsararano Nombre d‟habitants âgés de 18 363 167 361 410 2328 ans et plus recensés en 20084 Nombre de En chiffre 163 110 197 110 373 membres dans le 5 En 45% 66% 55% 27% 16% VOI en 2008 proportion 6 Nombre de membres dans le 210 _ 200 442 673 VOI en 20097 Source : Auteur, 2010

4 Basé sur Conservation International, 2008. Comme les données à disposition concernent tout le fokontany, le nombre d’habitants âgés de 18 ans et plus a été estimés en divisant le nombre total d’habitants par le nombre de village et cela pour les fokontany dont seuls quelques villages sont bénéficiaires du projet 5 Source : Conservation International, 2008 6 Par rapport au nombre d’habitants âgés de 18 ans et plus recensés en 2008 7 Source : Enquêtes, 2009 - 51 -

Partie IV : Résultats

Remarque : Lors des enquêtes réalisées en 2009, l‟effectif des adhérents du VOI Maromanitra Mandroso des villages de Marolala et Mahafasa n‟a pu être obtenu puisque les cahiers du VOI contenant l‟information n‟ont pas pu être consultés.

L‟adhésion des adultes au VOI n‟est pas totale dans les cinq sites bénéficiaires. Dans la zone d‟étude, les habitants ne vivent pas au village mais à proximité de leurs terrains de culture et cela toute l‟année. Cette dispersion des habitants fait que nombre d‟entre eux n‟ont jamais assisté aux réunions de sensibilisation sur la création des VOI. Et même s‟ils en entendent parler par la suite ils ne trouvent pas le temps de venir s‟inscrire en tant que membre ou préfèrent s‟en abstenir pour éviter de s‟engager dans un contrat dont ils ne comprennent pas très bien les termes.

Toutefois, tous ces membres ne sont pas actifs au sein des VOI. Les fiches de présence consultées durant les enquêtes ont mis en évidence que seuls 10 à 15% des adhérents assistaient régulièrement aux réunions organisées par le VOI. Et il s‟agit des membres du bureau, des patrouilleurs et de leurs proches parents le plus souvent. Par contre quand il s‟agit de discuter des bénéfices ou d‟en distribuer tous les membres sont présents.

800

Effectif 700 des nombre de membres dans le VOI 600 adhérents en 2008 au VOI 500 nombre de membres dans le VOI en 2009 400

300

200

100

0 Villages bénéficiaires du projet

Figure 3 : Evolution du nombre d’adhérents au VOI entre 2008 et 2009 Source : Auteur, 2010 - 52 -

Partie IV : Résultats

Le VOI des villages de Soamahavelo et Soatanana n‟a connu que trois nouvelles adhésions en 2009 à cause d‟une mauvaise gestion du VOI par l‟ancien président. C‟est pourquoi d‟ailleurs, le bureau a été renouvelé.

Pour le VOI des villages de Vohimarina Nord, d‟Ambalavolo et de Tsararano, les nouveaux adhérents ont été convaincus par le fait que le projet leur apportait des bénéfices réels, notamment l‟adduction d‟eau potable.

Il en est de même avec les deux autres VOI (Maroangira, Ambodisamba et Fokontany Tanambao Maroteza) : la vue des réalisations sur le terrain a fini par convaincre certains indécis des bénéfices que le projet pourrait apporter à leur village.

c. Droits et obligations des villageois selon eux – même

Tous les villageois qu‟ils soient membres ou non du VOI sont tenus de respecter les termes du contrat de conservation. Les termes des contrats de conservation sont identiques d‟un VOI à un autre. Il serait intéressant de vérifier la compréhension des villageois de ces contrats en comparant les termes réels des contrats avec la perception des villageois de leurs droits et obligations.

En plus du contrat de transfert de gestion mis en œuvre principalement par le WWF, les VOI ont signé des contrats de conservation et des conventions de subventions. Ces derniers sont à l‟initiative de Conservation International. Le VOI et Conservation International sont les signataires de la convention de subvention. Le contrat de conservation est signé quant à lui par le VOI, Conservation International, le maire de la commune de rattachement des villages bénéficiaires et le directeur régional de l‟Environnement, des Eaux et Forêts

La convention de subvention comprend une convention de subvention, le budget du projet, et les dispositions relatives à l‟utilisation des fonds et du suivi du projet. Elle souligne également l‟obligation de soumission de rapports dans son article 5.

Le contrat de conservation, quant à lui délimite les forêts conservées, énumère les interdictions qui y seront appliquées, explique la contribution de Conservation International en terme de bénéfices et met le ton sur les sanctions encourues par le VOI en cas de non respect du contrat. Ainsi il est très explicite et compréhensible pour les membres des VOI.

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Partie IV : Résultats

Tableau 15 : Comparaison des droits et obligations des villageois

Selon les termes du contrat de conservation et de la convention de subvention signés par les VOI Perception des villageois Droits Obligations Droits Obligations

 Prélever les besoins  Le VOI doit soumettre à CI des : Dans la forêt  Patrouilles six jours ménagers quotidiens Rapports mensuels sur les activités de contrôle et de conservée, les par mois par les comme le bois de surveillance et sur les états financiers villageois patrouilleurs chauffe, et le bois de Rapport technique et financier à la fin du projet peuvent: sanctionnées par un contruction dans la Le VOI doit fournir un environnement favorable et sécurisé Prélèver des rapport mensuel zone d„usage pour recevoir les matériels et fournitures dotés dans le cadre bois de détaillé  Pratiquer les rites du projet. construction et  Les membres du VOI traditionnels dans la Respecter les restrictions d‟accès à la forêt conservée. Il y est des plantes doivent surveiller les forêt conservée même notamment interdit de: médicinales allées et venues dans la dans le noyau dur Construire des habitations dans la zone forêt conservée pour Faire du tavy d‟usage voir s‟ il y a des Chasser et placer des pièges pour lémuriens Faire des infractions. Extraire des pierres précieuses ou semi - précieuses sépultures  Les villageois ne Suivi écologique dans le noyau dur par les patrouilleurs peuvent plus faire du tavy, chasser ou faire de l‟exploitation minière dans la forêt conservée. Source : Auteur, 2010

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Partie IV : Résultats

Selon la perception des villageois membres et non membres du VOI, seuls les patrouilleurs ont le droit d‟entrer dans la forêt conservée. Le prélèvement de bois de construction et de plantes médicinales ne peut se faire sans l‟accord du bureau du VOI. Et lorsque des villageois veulent entrer dans la forêt pour jouir de ce droit de prélèvement, ils sont impérativement accompagnés par les patrouilleurs. Mais ce droit de prélèvement n‟est pas gratuit, il faut en effet payer un droit de prélèvement auprès du VOI avant de pouvoir couper des arbres. La somme payée varie selon le type de produits forestier prélevé (tronc de Ravenala madagascariensis, falafa ou tronc d‟arbres forestiers). Elle est également plus élevée pour ceux qui ne sont pas membres du VOI.

Dans le cas du VOI de Vohimarina Nord, l‟organisation de ces prélèvements autorisés par le VOI rencontre des problèmes puisqu‟il y a manifestement des problèmes organisationnels en son sein. Encadré 2 : Exemples de problèmes organisationnels au sein du VOI Kerimalaza Fanantenana

Par exemple, les patrouilleurs ne sont pas informés des personnes qui ont payé des droits de prélèvement de

bois de construction auprès du vice – président. Par ailleurs, les cahiers du VOI n’ont pu être consultés en

totalité car le secrétaire était introuvable et le président occupé à faire du taxi – brousse.

Source : Enquêtes, 2009 100% des enquêtés connaissent les interdictions stipulées dans le contrat de conservation. Les interdictions sont connues de tous les villageois et les membres du VOI se surveillent entre eux pour éviter de perdre les bénéfices promis par le projet. En effet, le contrat de conservation stipule qu‟en cas d‟infraction, la subvention diminuera à hauteur de 20% de diminution dans le cas de deux infractions jusqu‟à l‟arrêt total des subventions dans le cas de six infractions.

En ce qui concerne les rapports financiers, ils n‟ont pas été cités durant les enquêtes, mais les observations ont montré que le bureau de chaque VOI rend régulièrement compte de l‟état de leurs dépenses sur la réalisation des différents micro- projets.

D‟après les entretiens, aucun VOI ne pense qu‟il est de sa responsabilité de garantir leur sécurité ainsi qu‟un environnement stable pour recevoir les bénéfices. Les récents évènements à Maroangira et Tanambao Maroteza sur l‟insécurité à laquelle ils doivent faire face montrent clairement que ces deux VOI n‟ont pas pu fournir un environnement sécurisé et favorable pour recevoir les bénéfices octroyés par le projet alors que cela est une obligation du VOI selon le contrat de conservation. Selon eux c‟est au projet de payer les dépenses liées au maintient de la sécurité des micro – projets déjà opérationnels. C‟est d‟ailleurs pour cela que deux des cinq VOI ont demandé au WWF de les aider à faire face à cette insécurité. Les VOI concernés par ces requêtes ont de plus expliqué durant les entretiens que c‟est la vue des bénéfices octroyés par le projet par des personnes malintentionnées qui a fait monter d‟un cran l‟insécurité dans leur village. - 55 -

Partie IV : Résultats

Encadré 3 : Le VOI Maroangira Mandroso fait face à l’insécurité

Le président du VOI a été attaqué peu après que les résultats du concours aient été connus. L‟argent reçu par le VOI semble avoir attisé de nombreuses convoitises et de nombreuses personnes ont menacé la tranquillité du village. C‟est pourquoi, le VOI a engagé un « zama » mais les coûts de ce « zama » sont assez élevés. D‟où la décision des membres de demander le droit de financer le « zama » avec l‟argent de la prime obtenue lors des concours et cela à la place du salaire des instituteurs. Cette requête a été catégoriquement refusée par le WWF.

Source : Enquêtes, 2009

Encadré 4 : Le VOI Fikambanana Antefamoa Maharitra pense avoir trouvé la solution pour réduire l’insécurité Les membres du VOI ont émis le souhait d‟acheter, avec une partie de l‟argent obtenue grâce au concours, un pistolet automatique pour se prémunir contre les éventuelles attaques. La requête en ce sens qu‟ils ont déposé auprès du WWF a été refusée.

Source : Enquêtes, 2009

2. Appropriation du contrat de conservation par les non membres du VOI

Les non membres du VOI sont également concernés par les restrictions d‟accès aux forêts conservées. Ils connaissent parfaitement ces restrictions et la majorité d‟entre eux les respectent. Il y a en effet des cas de violation du contrat de conservation qui ont été constaté. Ces violations consistent en la pratique de tavy dans la zone de restauration des forêts conservées.

Même si le nombre d‟adhérents au VOI a augmenté en 2009, ce ne sont pas encore tous les villageois âgés de 18 ans et plus qui sont actuellement membres des VOI. Ces personnes qui ne sont pas membres des VOI ont des raisons très variables de ne pas adhérer au VOI. Comme les non membres des VOI ne sont qu‟au nombre de cinq parmi les personnes enquêtées par questionnaires, les causes de leur non adhésion au VOI ne sont citées qu‟à titre indicatif. Il s‟agit en l‟occurrence:

 Du fait qu‟ils ne veulent pas délaisser leurs travaux agricoles au profit des activités du VOI,  De l‟impossibilité pour des parents ayants des enfants malades ou en bas – âge de se libérer pour assister aux réunions ou même pour aller s‟inscrire en tant que membre auprès du VOI,  De l‟éloignement des habitations du siège des VOI, ce qui décourage les plus éloignés de faire le voyage pour adhérer au VOI et de participer pleinement à toutes ses activités

Les immigrés qui ne comptent rester qu‟une courte période au village n‟adhèrent pas non plus au VOI.

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Partie IV : Résultats

Conclusion partielle :

L‟appropriation du contrat de conservation et du SEP par les membres du VOI n‟est pas encore totale :

En effet, même si le contrat de conservation est bien compris par les membres, les VOI ne considèrent pas que ce soit leur obligation de fournir un environnement stable et sécurisé pour la bonne marche du projet. Les membres ont réduit le système du contrat de conservation à un accord d‟échanges de services : ils respectent les restrictions en l‟échange de bénéfices octroyés par le projet. Cette compréhension sélective a causé des problèmes dans deux VOI jugeant que le projet devait assurer leur sécurité puisque c‟est avec l‟arrivée du projet que les menaces à leur encontre ont commencées. Les bénéfices octroyés aux VOI ont en effet attisé la convoitise de nombreux malfaiteurs. De plus, malgré une augmentation du nombre d‟adhérents aux VOI entre 2008 et 2009, seul un petit groupe des membres sont réellement convaincus par la nécessité des actions de conservation. Par ailleurs, l‟assiduité des membres aux réunions est très faible lorsque l‟ordre du jour ne consiste pas à parler ou à percevoir des bénéfices. Et pourtant, ces réunions n‟ont pas empêché le président d‟un VOI d‟utiliser à ses fins personnelles l‟un des bénéfices octroyés par le projet. Ce paradoxe montre bien que c‟est le bureau du VOI qui décide en dernier de la distribution des bénéfices.

Les non membres des VOI ne se sont pas approprié le contrat de conservation mais dans l‟ensemble ils respectent les restrictions qu‟il impose. Les entretiens ont montré qu‟ils se consacrent beaucoup plus qu‟auparavant à leurs activités agricoles pour palier aux diminutions de ressources engendrées par l‟interdiction de la pratique du tavy.

 La quatrième sous – hypothèse est : « Les villageois qu‟ils soient membres ou non des VOI ne se sont pas approprié les contrats de conservation et le suivi écologique participatif». Certes tous les villageois comprennent et connaissent les restrictions dictées par le contrat de conservation mais seul un petit groupe de membres des VOI est convaincu du bienfondé des actions de conservation. La quatrième sous – hypothèse est rejetée uniquement pour les membres du bureau des VOI, les patrouilleurs et les intellectuels membres des VOI. En d‟autres termes, elle est rejetée pour les membres du VOI qui ont adhéré au VOI après avoir été convaincu par la sensibilisation lors de la campagne d‟information sur le projet auprès des VOI en 2006.

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Partie V: Discussion et Recommandations

Partie V : Discussion et recommandations

PARTIE V. Discussion et recommandations I. Discussion sur la méthodologie utilisée au cours de l’étude

Concernant la documentation, comme le thème d‟étude porte sur un projet pilote il n‟existe pas de recherches antérieures pouvant étoffer les résultats des enquêtes et les réflexions qui en ont été tirées. De plus, malgré l‟abondance des articles sur les PSE et le REDD leur application à Madagascar reste encore expérimentale ce qui ne peut malheureusement pas constituer une base empiriquement fondée de comparaison avec les résultats de la présente étude.

Concernant les travaux de terrain, des biais peuvent exister dans les résultats recueillis et cela malgré tous les travaux de recoupement effectués. Ces biais peuvent être dus à :

- Des réponses de complaisance : du fait que la population considérant l‟étude comme une évaluation par CI du projet, il serait préférable pour elle de dire que tout va bien et que les termes du contrat sont bel et bien respectés. De plus, les Malagasy ont l‟habitude de toujours vouloir faire plaisir aux autorités et d‟orienter ainsi les réponses en fonction de ce qu‟ils pensent être les attentes des autorités - Un biais de genre : la gestion des VOI est monopolisée par les hommes et par respect pour ceux – ci les femmes refusent de parler de la forêt et des contrats de conservation Par ailleurs, vu les distances entre les cinq VOI, aucun VOI n‟a pu être étudié en profondeur. Il a fallu gérer le temps pour avoir le maximum d‟informations dans le peu de temps imparti à chaque VOI. Ce sont d‟ailleurs ces facteurs géographique et temporel qui ont rendu impossible l‟extension du champ d‟investigation des travaux de terrain auprès des autres villages afin de comparer ceux – ci avec les villages bénéficiaires dans le but de vérifier la troisième sous – hypothèse. Concernant le traitement et l‟analyse des données, les résultats ont été traités de sorte à comparer dans un tableau la situation dans chaque VOI. Toutes les données ont été regroupées et triées en ce sens. Aucune proportion statistique sur la répartition des bénéfices n‟est donnée car le nombre des individus enquêtés par questionnaire ne le permet pas.

II. Dans quelles mesures le contrat de conservation est – il respecté?

Concernant la protection des noyaux durs des forêts conservées, elle est effective car l‟accès y est très difficile ce qui décourage plus d‟un. Ce qui n‟est pas le cas de la zone de restauration des forêts conservées des VOI Kerimalaza Fanantenana (Vohimarina Nord, Tsararano et Ambalavolo) et Maromanitra Mandroso (Marolala et Mahafasa). En effet, ces deux VOI doivent actuellement faire face à deux familles qui se sont de nouveau installées dans la zone de restauration pour y faire du tavy. Et comme elles sont craintes des patrouilleurs les VOI attendent une intervention du WWF auquel ils ont envoyé un rapport.

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Partie V : Discussion et recommandations

Encadré 5 : Une famille s’installe dans la zone de restauration de la forêt conservée gérée par leVOI Kerimalaza Fanantenana regroupant les villages de Vohimarina Nord, Ambanavolo et Tsararano

Lors de l’installation de la forêt conservée, une famille originaire du hameau d’Ambalavolo a été délogée du noyau dur où elle s’était déjà installée et avait commencé à créer des rizières. Au début du mois d’Août, cette famille a physiquement agressé les patrouilleurs. Ce qui a conduit ces derniers à porter plainte auprès des gendarmes mais la personne sujet de la plainte a été relâchée après une journée. Cette liberté provisoire aurait été favorisée par le maire de la commune de Manambidala. Cette famille a réemménagée dans la zone de restauration et est en train de faire du tavy dans cette zone et pense entrer petit à petit dans le noyau dur. Source : Enquêtes, 2009 Encadré 6 : Une famille s’installe dans la zone de restauration de la forêt conservée gérée par le VOI Maromanitra Mandroso (Marolala et Mahafasa / Mahazoarivo)

Une famille s‟est installée dans la zone de restauration pour faire du tavy. Mais comme le

père de famille est une forte tête dans le village, et par peur de représailles les membres du VOI ont peur de lui et n‟osent pas aller le rappeler à l‟ordre. Source : Enquêtes 2009

Les feux dans les zones accessibles ont considérablement diminué sans toutefois avoir disparu.

Les causes de cette régression des feux sont multiples, les villageois ont cité entre autres la peur de l‟Etat, la peur de payer le Dina et la peur des patrouilleurs. En ce qui concerne le Dina, il est appliqué pour les délits concernant les dégâts occasionnés par des feux non maîtrisés dans la zone réservée à l‟agriculture. Les personnes ayant commis un délit et qui pourtant refusent de payer le Dina font l‟objet d‟un rapport auprès du WWF. Mais aucun individu n‟a encore été sanctionné pour avoir refusé de payer le Dina. Le VOI préfère attendre que le WWF informe les gendarmes des infractions au lieu d‟exiger le paiement du Dina par peur des représailles et pour éviter un incident au sein du village. En effet, le « fihavanana » est un concept très respecté et que le VOI ne veut pas risquer de briser.

De plus la population a bien compris que si elle ne touchait pas à la forêt elle recevra des bénéfices conséquents, comme en témoigne les résultats du questionnaire (100% des enquêté savent que s‟ils respectent les interdictions de tavy, de chasse et d‟exploitations minières, ils recevront une aide du projet) et des entretiens. C‟est un système de donnant – donnant qui s‟est installé. Et c‟est d‟ailleurs peut – être pour cela qu‟ils ont si facilement accepté d‟arrêter de pratiquer le tavy et de ne plus pénétrer dans la forêt. Ce système menace pourtant la pérennité des contrats de conservation puisqu‟à la fin du projet, lorsqu‟il n‟y aura plus de distribution de bénéfices, rien n‟assure que les villageois continuent à faire leur partie du contrat d‟autant plus si les bénéfices octroyés par le projet n‟ont pas apporté les améliorations escomptées dans leur vie de tous les jours. Les entretiens ont d‟ailleurs montré que les villageois ne se sont pas désintéressés de la pratique du tavy mais qu‟ils ont dû se plier aux exigences du projet. Les nostalgiques de cette pratique sont nombreux puisque le riz obtenu par le tavy serait meilleur que le riz obtenu par la riziculture irriguée. Les villageois ont accepté d‟arrêter le tavy uniquement parce que le projet leur a promis de nouvelles sources de revenus. - 59 -

Partie V : Discussion et recommandations

Pour le moment, selon les dires des patrouilleurs, les pressions (tavy, chasse et exploitation minière) ne sont plus constatées dans les forêts conservées. Lors de leurs patrouilles ils ne relèvent que quelques chablis. La situation ne devrait pas changer tant que le projet continuera à les aider financièrement. Mais que se passera – t –il quand le projet se terminera ? La population assure qu‟elle continuera à protéger la forêt mais il faut garder à l‟esprit que cette même population ne conçoit pas que le projet s‟arrêtera un jour puisqu‟au contraire les enquêtés dans leur totalité (qu‟ils soient membres ou non du VOI) ont formulé de nouvelles demandes de financement jugeant encore insuffisants ce qu‟ils ont déjà obtenu. En outre, il y a déjà, dans deux VOI, des personnes qui menacent la réussite de la conservation des forêts par leur installation dans la zone de restauration pour y faire du tavy. Le risque est que le non respect des termes du contrat se généralise si d‟une part il y a des laissés pour compte dans la répartition des bénéfices et si d‟autre part les autorités ne réprimandent pas sévèrement ceux qui enfreignent les règles. Mais le rôle des autorités dans la conservation ne doit pas se limiter au contrôle des activités illicites dans ces forêts conservées, les autorités doivent aussi se préparer à faire face à de possibles pressions dans d‟autres zones du COFFAV voire même dans d‟autres massifs forestiers. Ainsi, une restructuration des services forestiers est un passage obligé. En effet, dans l‟état actuel des choses le service forestier n‟est pas doté d‟un système de contrôle efficace pour jouer son rôle alors que les ONG qui l‟ont substitué n‟ont pas été pourvu des pouvoirs légaux pour mettre en œuvre des mesures répressives ou dissuasives (Ramamonjisoa, 2005).

III. Faut – il indemniser les patrouilleurs avec de l’argent?

Dans le cadre du projet les activités de surveillance et de patrouille sont rémunérées. En plus des dotations en nature (bottes de pluies, imperméable, tentes, matelas, etc.), les patrouilleurs reçoivent des indemnités en espèces à hauteur de 30 000 Ariary par personne mensuellement. C‟est une somme d‟argent assez conséquente pour des paysans qui vivent modestement. Certes, il est important de motiver les patrouilleurs vu la dure tâche qui leur incombe mais leur donner de l‟argent est – il judicieux d‟autant plus que ce sont les seuls membres du VOI qui reçoivent des bénéfices en espèces ? Ils sont ainsi plus avantagés que les autres membres du VOI. Le statut des patrouilleurs est de ce fait différent de celui des membres du bureau et de celui des simples membres des VOI. Mais si le projet souhaite vraiment que la population locale se rende compte des valeurs réelles de leur biodiversité, il faudrait d‟abord inculquer ces valeurs aux patrouilleurs qui sont les seuls à être en contact fréquent avec la biodiversité de leur forêt conservée. Et le paiement des activités de patrouilles favoriserait – elle cette prise de conscience, alors que les patrouilles sont une obligation des VOI ? Peut – être pas, le paiement pourrait même être assimilé à un salaire qu‟ils devraient avoir comme s‟ils étaient obligés de faire ces activités de surveillance. Des cas de frustration et de mécontentement sont même déjà visibles chez certains patrouilleurs. En effet, le système de paiement des patrouilles fait que les indemnités ne sont pas perçues mensuellement.

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Partie V : Discussion et recommandations

Encadré 7 : Cas de frustration chez les patrouilleurs

Pour illustrer le sentiment de frustration des patrouilleurs concernant le retard dans le paiement des perdiem, voici le cas de l‟affrontement qui est survenu en Août 2009 au village de Mahafasa entre l‟agent de terrain de Conservation International et un patrouilleur du village. Mécontent de ne pas avoir perçu son argent depuis des mois, et jugeant que l‟agent de terrain CI avec la complicité du trésorier du VOI lui a volé son dû, le patrouilleur menace de s‟en prendre à eux physiquement. L‟altercation a pris de telles ampleurs que l‟agent de terrain de CI a déposé une plainte au tribunal.

Source : Enquêtes, 2009 D‟ailleurs, les membres les plus actifs des VOI ne reçoivent aucun salaire mais s‟engagent dans la conservation des forêts par conviction. Certains membres de bureau des VOI illustrent bien par leur comportement leur conviction quant au bien fondé des actions de conservation. En effet, ils ne ménagent ni leur temps ni leurs efforts pour convaincre les autres villageois d‟adhérer au VOI, pour s‟entretenir avec les agents du WWF et le chef cantonnement en cas de problème et pour s‟investir dans toutes les activités relatives au projet. Et c‟est cette conviction dont ils font preuve qui est le garant le plus sûr de la pérennité de la conservation et non un salaire qui ne sera que temporaire.

Pour conclure, certes les patrouilles occasionnent des dépenses alimentaires pour les patrouilleurs mais leur donner de l‟argent ne fait qu‟engendrer la jalousie des autres villageois membres ou non des VOI. Ainsi, indemniser les patrouilleurs avec de l‟argent ne constitue pas une garantie du respect des termes du contrat de conservation. Au contraire, ces indemnités créent un clivage entre les patrouilleurs et les simples membres des VOI. Des mesures pour éviter les problèmes que peuvent éventuellement causer ce clivage doivent alors être prises.

IV. Conserver les forêts : à quel prix ?

Le coût de la conservation des forêts conservée présenté dans le tableau 16 ci – dessous ne prend en compte que les coûts directs du projet sur le terrain, c‟est – à – dire les bénéfices octroyés aux VOI depuis le CSP en 2008 jusqu‟au concours de suivi écologique participatif sans oublier les bénéfices perçus par les patrouilleurs. Les coûts de fonctionnement du projet n‟ont pas été considérés.

Le montant total des bénéfices octroyés par Conservation International dans le cadre du projet est différent selon les VOI. Cette différence est fonction du rang de chaque VOI au concours de suivi – écologique participatif. Ainsi, le VOI qui est arrivé cinquième du concours a reçu un montant égal à 55% du montant reçu par le VOI ayant remporté le concours.

Toutefois, lorsque la superficie des forêts conservée par chaque VOI est considérée et que le montant total des bénéfices reçus est ramené à l‟hectare, les résultats du concours ne sont plus respectés. En effet, le VOI arrivé dernier lors du concours se retrouve avec plus de bénéfices à l‟hectare que ceux arrivés premier, troisième et quatrième.

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Partie V : Discussion et recommandations

Tableau 16 : Coût de la conservation par hectare de forêt conservée

Communautés de Kerimalaza Maromanitra Avotra Fokontany Fikambanana Mandroso (Soamahavelo) Maroangira Antefamoa base Fanantenana (Marolala et Mandroso Maharitra (Vohimarina Mahafasa ) (Maroangira) (Tanambao ) Nord/ Manambidala) Surfaces protégées 919 771 281 253 2303 (en Ha) Rang lors du 1er 4è 5è 2è 3è concours SEP Montant total des bénéfices octroyés 45 591 232 31 889 560 25 147 312 41 836 908 35 939 700 par CI dans le cadre du projet (en Ariary)

Coût à l’hectare de la conservation (en 49 610 41 361 89 492 165 363 15 605 Ariary) Coût à l’hectare de la conservation (en 17 14 30 55 5 Euro8) Coût à l’hectare de la conservation (en 25 21 45 83 8 Dollar Américain9) Source : Auteur, 2010

En tout, pour conserver 4527 hectares de forêts, le projet a déboursé en trois ans d‟exercice 180 404 712 Ariary soit 60 135 Euro ou 90 202 Dollar américain. Ce qui revient, en moyenne à 39 851 Ariary à l‟hectare soit 13 Euro ou 20 Dollar Américain à l‟hectare. Pour appliquer ce concept aux corridors Ankeniheny Zahamena et Fandriana Vondrozo, ayant à eux deux 875 000 hectares de superficie, un financement de 11 375 000 Euro ou 17 500 000 Dollar Américain est nécessaire pour trois années d‟exercice du projet. Pour un tel investissement, d‟au moins 3 791 667 Euro par an pour conserver 875 000 hectares, quel bailleur de fonds serait prêt à s‟engager sur le long terme ?

V. Est – ce que les villageois connaissent mieux leur biodiversité ?

Les fréquentes patrouilles faites par les patrouilleurs ne sont pas des mesures dissuasives pour éradiquer les pressions dans les forêts conservées (aucune des personnes enquêtées ne l‟a mentionnée

8 Taux utilisé pour le calcul : 1Euro = 3000 Ariary 9 Taux utilisé pour le calcul : 1Dollar Américain = 2000Ariary - 62 -

Partie V : Discussion et recommandations comme cause de son respect du contrat de conservation) mais permettent de vérifier si des infractions ont été commises. De plus, le travail des patrouilleurs contribue à atteindre l‟un des objectifs spécifiques du projet relatif à l‟amélioration des connaissances des communautés locales sur la biodiversité qui les entoure. Mais le système de suivi écologique participatif tel qu‟il existe actuellement dans les cinq VOI n‟implique que les patrouilleurs de chaque VOI. Les communautés locales sont ainsi très loin de connaître la richesse de leur biodiversité n‟étant pas autorisées à circuler dans les forêts conservées et n‟ayant jamais accompagné les agents du WWF et du Centre VALBIO lors de leurs visites dans les forêts conservées. Les femmes des villages bénéficiaires sont encore plus ignorantes que les hommes quand il s‟agit de cette biodiversité puisqu‟elles se mettent à l‟écart elles – mêmes de tout ce qui touche directement la forêt considérant que cette dernière est un domaine réservé aux hommes.

Le système de patrouille existant actuellement dans les cinq VOI objets de l‟étude diffère totalement de celui appliqué dans les cinq autres VOI bénéficiaires à Maroseranana et Ambohimanana.

En 2006 lorsque le suivi écologique participatif a été instauré dans la zone, chaque VOI a élu cinq patrouilleurs. Certains VOI ont toujours les même patrouilleurs tandis que d‟autres ont en changé quelques uns suite à des démissions. De nombreux patrouilleurs se plaignent de la difficulté de leur tâche mais ils ne pensent pas changer le système actuel des patrouilles. Un changement s‟impose pourtant non seulement pour permettre aux patrouilleurs fatigués de se reposer mais également pour permettre à tous les membres des VOI de mieux connaître leur biodiversité.

VI. Effet pervers du projet : la jalousie entre les VOI

28 VOI sont limitrophes du COFFAV dans le district de Vondrozo. Ils ont tous été mis en place par le WWF en 2006. Les cinq VOI bénéficiaires du projet ont été choisis parmi ces 28 VOI. Or, ces 28 VOI se réunissent toujours ensemble sous l‟égide du WWF et de CI et ils vont bientôt constituer deux fédérations de VOI. Cette proximité permanente sans parler de la proximité géographique entre des VOI bénéficiaires et non bénéficiaires peut faire ressentir à ceux qui ne reçoivent aucun bénéfice de la part des bailleurs le sentiment d‟être lésé. Par ailleurs, la tenue de ces réunions de groupe souligne un peu plus le clivage existant entre les 28 VOI, surtout quand les cinq VOI bénéficiaires se réunissent en tête à tête avec Conservation International. Ce sentiment de clivage entre les VOI bénéficiaires et ceux non bénéficiaires pourrait s‟accentuer au sein de ces futures fédérations. En effet, même si le rôle de chaque VOI formant les fédérations est le même à savoir protéger la partie du COFFAV qui leur revient, certains VOI seront plus avantagés que d‟autres dans leur tâche.

Les deux VOI limitrophes du COFFAV, autres que ceux bénéficiaires du projet, au sein desquels des entretiens de groupe ont pu être réalisés ont affirmé leur lassitude face au retard de financements de micro – projets promis par le WWF. Ces VOI sont également dotés de patrouilleurs mais ces derniers ne reçoivent pas d‟indemnités contrairement à ceux des VOI bénéficiaires du projet - 63 -

Partie V : Discussion et recommandations

initié par Conservation International. La différence flagrante entre les approches de WWF et de CI, alors qu‟ils œuvrent tous deux pour la conservation du COFFAV, est source de frustration pour les VOI de WWF puisqu‟ils se sentent défavorisés par rapport aux VOI de CI.

Les VOI bénéficiaires du projet et ceux qui ne le sont pas étant voisins, les bénéfices octroyés aux cinq VOI sont un secret de polichinelle. Les autres VOI du district connaissent au moins les bénéfices les plus importants qui ont été octroyés. Et c‟est là que la différence des approches adoptées par CI et WWF risque de détériorer la sécurité déjà précaire dans la zone. Des cas d‟insécurité ont d‟ailleurs déjà été signalés dans deux des VOI bénéficiaires du projet.

VII. Quel avenir pour les contrats de conservation ?

Le projet apporte des incitations économiques à la conservation non pas seulement pour conserver les forêts mais également pour contribuer dans la lutte contre la pauvreté. L‟octroi de ces bénéfices économiques n‟est que temporaire puisque le projet ne pourra indéfiniment financer tous les micro – projets de développement souhaités par les VOI. Et pourtant, les VOI bénéficiaires du projet ont pris la mauvaise habitude de se faire financer tous leurs projets. C‟est l‟engagement même du projet, dès le départ, à compenser les restrictions stipulées dans le contrat par des bénéfices économiques qui a mis les VOI en position de force faisant de la forêt conservée un otage, en ce sens où la volonté du projet à conserver la forêt garantit des bénéfices pour les VOI. Les montants des bénéfices ne sont pas négligeables surtout pour un pays en voie de développement comme Madagascar, il aurait peut – être été préférable d‟encourager les VOI à exploiter une filière commerciale (écotourisme, artisanat) ou de faire une formation intensive sur les techniques de culture améliorée pour qu‟ils arrivent à créer de nouvelles sources de revenus par eux – mêmes au lieu de leur avoir donné tant de chose d‟un seul coup et de se retirer ensuite. Le paternalisme dont a fait preuve le projet risque de sérieusement menacer l‟après – projet, quand il n‟ ya aura plus de bénéfices tombés du ciel. Le projet n‟a même pas repris ici le rôle de l‟Etat, qui s‟est désengagé depuis quelques années, il a fait mieux que lui en une cinquantaine d‟années. Ce qui fait que malgré le désengagement de l‟Etat, le paternalisme est toujours présent.

Pour éviter d‟abandonner les VOI à leur sort après le départ du projet, Conservation International recherche d‟autres possibilités de financements. L‟une des possibilités est d‟intégrer les forêts conservées dans le mécanisme de financement du REDD. Le mécanisme REDD qui vise à rémunérer la dégradation et la déforestation évitées semble être, pour Conservation International, une piste intéressante à explorer pour pérenniser les contrats de conservation. L‟idée du mécanisme de « déforestation évitée » est, en apparence, très simple. Il s‟agit de déterminer un scénario de référence correspondant à un niveau de déforestation tendanciel dans un scénario d‟inaction et de constater à l‟issue de la période d‟engagement la déforestation effective pour en déduire le bilan en terme de solde, positif ou négatif, d‟émissions de CO2 par rapport au scénario de référence. Ainsi, les pays qui réduiraient leur taux de déforestation seraient rémunérés avec des crédits carbone (Karsenty, 2007). Ce- 64 -

Partie V : Discussion et recommandations

mécanisme prévoit en fait l‟octroi d‟incitations financières aux bénéficiaires si ceux – ci réduisent leur taux de déforestation mais ils ne perdraient rien ni ne seraient sanctionnés s‟ils n‟y arrivent pas. Les communautés de base n‟auraient en fait que l‟appât du gain pour suivre ce mécanisme. Toutefois la mise en œuvre du REDD est encore très difficile, surtout pour un pays comme Madagascar vu la complexité de la détermination d‟un scénario de référence et l‟instabilité politique malagasy. En plus de ces problèmes sur le scénario de référence, la constitution du fonds de financement du mécanisme REDD n‟est pas encore effective puisque les grands pays n‟ont fait que des promesses de financement. Et rien n‟assure la concrétisation de ces promesses. Le récent sommet de Copenhague a d‟ailleurs mis en évidence les divergences entre les puissances mondiales.

Trouver d‟autres acheteurs des services environnementaux fournis par les forêts conservées peut aussi être envisagé. Comme la zone est parsemée de cours d‟eau, ces derniers peuvent être valorisés pour fournir de l‟électricité ou de l‟eau potable. Les acheteurs pourront être des communes, la JIRAMA ou d‟autres entités. Le projet de WWF intitulé: « Watershed-based Payments for Ecosystem Service (PES) in the Humid Forest Ecoregion of Madagascar: a pilot approach» pourra servir de référence.

VIII. Recommandations générales

La principale cause de la déforestation à Madagascar est l‟emploi par la population de stratégies agricoles consommatrices de ressources naturelles (Moreau, 2004). Les bas – fonds dans la zone d‟étude étant relativement étroits, la riziculture irriguée ne permet pas de couvrir tous les besoins en riz de la population. Par ailleurs, les techniques agricoles employées étant rudimentaires (pas d‟engrais, irrigation des rizières non maîtrisée) les récoltes sont faibles et ne suffisent pas à couvrir les besoins alimentaires annuelles de la population. La forêt tient alors un rôle de fournisseur de terres agricoles qui devient de plus en plus important à mesure que la population augmente. Tout cela conduit au fait que pour pérenniser la conservation il faut l‟allier au développement rural, notamment le développement agraire. Les actions menées par le projet doivent ainsi promouvoir les activités capables de compenser la valeur économique du tavy pour réduire les pressions exercées sur la forêt. Voici quelques propositions d‟orientations en ce sens : Vulgariser de nouvelles techniques d’élevage. Les animaux d‟élevage (porcs, poules) déjà octroyés aux VOI par le projet ne profitent qu‟à quelques personnes. Les membres des VOI doivent attendre que ces animaux mettent bas avant qu‟ils ne puissent tous posséder un petit élevage. Mais la survie des animaux jusqu‟à l‟arrivée de leur progéniture ainsi que la réussite de l‟élevage de cette progéniture est conditionnée par le contrôle de la santé et de l‟alimentation des animaux. Les villageois n‟ont cependant pas l‟habitude de prendre soin de leurs animaux d‟élevage préférant les laisser en divagation. C‟est pourquoi assurer une formation sur le petit élevage pour les membres de VOI est nécessaire pour garantir la réussite de cette activité.

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Partie V : Discussion et recommandations

De plus, financer l‟achat de ces animaux d‟élevage n‟est pas une activité rémunératrice si les animaux périssent. Diffuser de nouvelles techniques agricoles. Le riz est la principale nourriture des Malagasy, pourtant la production rizicole ne suffit pas à couvrir les besoins de toute une année pour de nombreux ménages. La faible production, pas seulement du riz mais de toutes les autres cultures, est due à l‟application de techniques agricoles rudimentaires. Des efforts pour améliorer le système rizicole ont déjà été menés, en l‟occurrence par des formations sur la riziculture améliorée mais les villageois n‟appliquent pas les techniques enseignées qu‟ils jugent trop contraignantes. Il serait peut – être mieux de former les villageois sur des pratiques à la fois bénéfiques pour la production et pour la vie des paysans. Par exemple, cultiver des légumineuses, qui sont fixatrices d‟azote, en association ou en rotation avec les cultures sur tanety permettront de fertiliser le sol tout en produisant des graines comestibles pour les villageois. Encourager la culture de plantes à haute valeur ajoutée comme le café, la vanille, les épices.

D‟autres propositions sont également émises pour pérenniser le respect des contrats de conservation après le départ du projet : Pour prévenir toute transgression des termes du contrat de conservation par des villageois qui se sentent lésés par la répartition des bénéfices, il serait bien de vérifier la répartition des bénéfices entre les villages membres d‟un même VOI. Les bénéfices octroyés par le projet sont choisis par les VOI eux – mêmes. Cette décision ne doit pas être prise unilatéralement par le bureau du VOI mais par tous les membres du VOI. Si tous les membres ne sont pas d‟accord, il faudra trouver des compromis. Avant de finaliser les diverses demandes, les agents du WWF et de CI devraient se réunir avec tous les membres du VOI pour vérifier que tous les membres sont au courant de la requête et qu‟ils sont d‟accord.

Pour assurer la pérennité du respect des contrats de conservation, leur appropriation par les villageois membres ou non des VOI est nécessaire. Pour vérifier cette appropriation, étudier le dynamisme de l‟adhésion des villageois au VOI ne suffit pas, il faut surtout vérifier la perception des villageois sur leurs droits et obligations tels qu‟ils sont stipulés dans les contrats de conservation.

Dans le choix des bénéfices octroyés aux villages bénéficiaires, prioriser les activités qui pourront améliorer le niveau de vie des villageois. Comme tous les bénéficiaires ont déjà réalisé des projets pour améliorer les conditions d‟éducation, les prochaines activités devraient être plus orientées vers la santé, l‟augmentation du rendement agricole et surtout le désenclavement de la zone notamment pour la sortie des produits à vendre. Ces orientations ont été formulées par les membres des VOI bénéficiaires du projet lors de l‟étude lorsqu‟il leur était demandé les bénéfices qu‟ils voulaient encore recevoir. - 66 -

Partie V : Discussion et recommandations

Diminuer progressivement le montant de l‟aide octroyée dans le cadre du projet pour préparer petit à petit les VOI à une autonomie financière. La diminution de l‟aide fera également comprendre aux villageois que le projet ne durera pas éternellement et qu‟il faut qu‟ils prennent en main leur avenir et non toujours espérer de l‟aide que ce soit de la part de l‟Etat ou d‟un autre bailleur de fonds.

Pour que la communauté locale soit réellement consciente de la valeur de la biodiversité qu‟elle conserve, et pour que le salaire des patrouilleurs ne soit pas source de jalousie tous les membres du VOI qui le souhaitent devraient pouvoir effectuer des patrouilles. Les équipes de patrouilleurs seront toujours au nombre de cinq mais avec deux des anciens patrouilleurs (qui seront des patrouilleurs permanents) et trois autres membres du VOI. Ce système de rotation dans les patrouilles est déjà appliqué dans les VOI de Maroseranana/Ambohimanana. Toutefois il faudra éviter autant que possible le favoritisme, le système de rotation doit être connu et approuvé par tous ceux qui souhaitent effectuer des patrouilles. Les noms des volontaires devront évidemment être connus avant que toute organisation relative à la rotation des patrouilles soit décidée.

Il peut également être envisagé d‟arrêter d‟indemniser les patrouilleurs. Et comme les patrouilles sont une obligation pour le VOI, les dépenses alimentaires des patrouilleurs devraient être prises en charge par les membres des VOI. D‟ailleurs, lorsque le projet prendra fin, il n‟y aura plus personne pour payer les indemnités des patrouilleurs alors autant les habituer à ne plus en percevoir dès maintenant. L‟arrêt de la subvention en espèces des patrouilleurs permettra aussi de voir s‟ils sont réellement convaincus par la nécessité des actions de conservation entreprises dans le cadre du projet.

Comme le rang des VOI au concours de suivi écologique participatif n‟est plus respecté dès que le montant des bénéfices est ramené à l‟hectare de forêt conservée, il faudrait considérer la superficie des forêts conservées dans le calcul des montants des bénéfices octroyés aux VOI.

Réfléchir à une façon d‟appliquer le Dina au sein des VOI bénéficiaires du projet au vu des réalités rencontrées sur le terrain.

Concernant les problèmes d‟insécurité qui ont conduit certains VOI à demander au projet de financer des armes et des « Zama », la seule possibilité serait d‟inciter les VOI à coopérer avec la gendarmerie. En effet, il ne revient pas à un projet environnemental de prendre en charge les problèmes d‟insécurité, ce qui est d‟ailleurs signalé dans le contrat de conservation. La coopération entre les VOI et la gendarmerie pourrait se concrétiser par l‟installation d‟unités composée de quelques gendarmes dans chaque village. Les présidents de fokontany doivent en référer aux maires puisque c‟est l‟Etat qui est censé gérer les problèmes d‟insécurité des citoyens sur le territoire Malagasy. - 67 -

CONCLUSION GENERALE

Conclusion

CONCLUSION GENERALE

La déforestation est l‟une des principales causes du changement climatique, c‟est pourquoi la conservation des ressources forestières est d‟une importance capitale. Les contrats de conservation de Conservation International participent à la protection des ressources forestière et à la diminution de la déforestation ce qui contribue à diminuer les impacts des changements climatiques.

Avec le WWF et le centre VALBIO, Conservation International s‟est engagé dans un projet de conservation de quelques portions du COFFAV qui avec le CAZ constituent deux corridors très riches en biodiversité. Grâce aux projets, cinq sites ont pu bénéficier d‟aides très conséquentes en échange de la conservation des forêts. Les bénéfices obtenus par les villages bénéficiaires sont des aides sur l‟éducation, l‟élevage et surtout l‟agriculture. Leur répartition n‟est pas très équitable mais chacun peut y retrouver une légère amélioration de son niveau de vie.

Des termes du contrats, les villageois ont bien compris qu‟il est désormais interdit d‟exploiter la forêt sauf pour les bois de construction (uniquement dans la zone d‟usage). Mais la riziculture par le tavy est meilleure que celle dans les bas – fonds, ce qui menace constamment la conservation des forêts. De plus, la non application du Dina envers tous ceux qui ne respectent pas le contrat fera que les villageois en auront de moins en moins peur.

Les villages limitrophes du COFFAV dans le district de Vondrozo forment tous des VOI. En tout il y 28 VOI dans le district de Vondrozo mais seulement cinq bénéficient du projet. Les 23 autres reçoivent uniquement des formations dispensées par le WWF, ce qui n‟est pas comparable. Une homogénéisation des conditions des 28 VOI serait peut – être plus approprié qu‟un clivage.

Les objectifs de l‟étude sont atteints, mais la méthodologie et les résultats restent discutables d‟autant plus que le nombre de personnes enquêtés est assez faible.

L‟hypothèse ainsi que les sous – hypothèses prédéfinies au début de l‟étude sont rappelées ci- dessous : H : Les retombées socio-économiques ne profitent pas aux individus ou groupes réellement dépendants des forêts conservées. S/H1 : Les avantages sont monopolisés par les dirigeants du VOI. S/H2: Les habitants non membres du VOI n‟ont pas accès aux retombées socio-économiques du projet. S/H3 : Les villages bénéficiaires du projet, même si ils détiennent le droit de propriété traditionnel sur la forêt, ne sont pas les plus grands utilisateurs de la forêt S/H4 : Les villageois qu‟ils soient membres ou non des VOI ne se sont pas approprié les contrats de conservation et le suivi écologique participatif.

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Conclusion

La répartition des bénéfices au sein des villages membres des VOI dépend entièrement de la nature des bénéfices :  Les bénéfices « communautaires » comme la réhabilitation des écoles, la pharmacie communautaire ont des impacts directs sur la vie de toute la communauté, autant pour les membres du VOI que pour ceux qui ne le sont pas.  Il y a aussi des projets comme l‟élevage qui ne bénéficient qu‟à une partie des membres du VOI puisque un faible nombre d‟animaux seulement sont achetés. C‟est pourquoi le nombre de personnes qui peuvent commencer l‟élevage est restreint au début mais à terme chaque membre du VOI devrait recevoir quelques animaux à élever.  Il y a également des bénéfices qui ne bénéficient qu‟à quelques personnes, membres ou non du VOI. C‟est surtout dans le cas où plusieurs villages sont membres du VOI.  La première sous – hypothèse est acceptée uniquement pour le cas du VOI Avotra de Soamahavelo où le président du VOI a gardé pour son seul avantage l‟élevage de poules financé par le projet. En ce qui concerne les quatre autres VOI, comme leurs dirigeants ont toujours considéré les simples membres dans la répartition des bénéfices, la première sous – hypothèse est rejetée. Le nombre des bénéficiaires dépend en fait de la nature du bénéfice, par exemple le paddy stocké dans les greniers villageois est distribué à tous les membres du VOI alors que les animaux d‟élevage ne sont distribué qu‟à un petit groupe.  En ce qui concerne la seconde sous – hypothèse, elle est acceptée lorsqu‟il s‟agit des bénéfices spécifiques aux membres du VOI mais elle est refusée dans le cas des autres bénéfices. Certains bénéfices obtenus par les VOI restent en effet inaccessibles pour ceux qui ne sont pas membres du VOI (par exemple le grenier de riz communautaire, les matériels agricoles, etc.). Les bénéfices auxquels les non membres des cinq VOI ont accès sont ceux relatifs aux domaines de l‟éducation (réhabilitation école, prise en charge du salaire des instituteurs), quoique dans les cas des VOI Kerimalaza Fanantenana (Vohimarina Nord) et Fikambanana Antefamoa Maharitra (Tanambao Maroteza) seuls les habitants de quelques villages ont bénéficié des écoles rénovées. Permettre à tous les villages membres d‟accéder aux bénéfices reste problématique pour ces deux VOI qui regroupent plus de deux villages. Dans les trois autres VOI, tous les habitants ont accès à d‟autres types de bénéfices qui peuvent être qualifiés de communautaires.  La troisième sous – hypothèse est rejetée puisque en plus d‟être les propriétaires du droit traditionnel, les villages bénéficiaires sont pratiquement les seuls à avoir utilisé régulièrement la forêt. En effet, l‟historique de chaque village a permis de déterminer leur possession du droit de premiers occupants sur la forêt. Par ailleurs, les autres villages situés à l‟Est des villages bénéficiaires ont déjà exploité la totalité de leur forêt naturelle et se tournent actuellement vers le reboisement pour pouvoir avoir accès à du bois d‟énergie. Dans ces villages, la construction des maisons avec de la terre et des feuilles de Ravenala madagascariensis conforte les différentes déclarations relatant qu‟ils n‟ont plus de forêts.

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Conclusion

 Certes tous les villageois comprennent et connaissent les restrictions dictées par le contrat de conservation mais seul un petit groupe de membres des VOI est convaincu du bienfondé des actions de conservation. La quatrième sous – hypothèse est de ce fait rejetée uniquement pour les membres du VOI qui ont adhéré au VOI après avoir été convaincu par la sensibilisation lors de la campagne d‟information sur le projet auprès des VOI en 2006.

Il est indéniable que tous les villageois ont été les plus grands utilisateurs des forêts conservées. L‟ensemble des villages bénéficiaires constitue ainsi les groupes dépendants des forêts. Et pourtant, l‟accès de tous les villageois aux retombées socio – économiques reste conditionnée par son appartenance au VOI et par le village où chaque individu habite lorsque le VOI regroupe plusieurs villages. De ce fait, certains villageois, pourtant dépendants de la forêt, n‟ont pas encore eu accès à des bénéfices. Pour le VOI Fikambanana Antefamoa Maharitra (Tanambao Maroteza) certains villages doivent faire des concessions puisqu‟ils sont au nombre de sept à en être membres, mais ils sont en passe de surmonter cela en ayant choisi des bénéfices qui pourraient être équitablement répartis au sein des membres du VOI. Ceux qui ne sont pas encore membres seront encore écartés et se contenteront de ce qu‟ils ont déjà pu avoir jusqu‟à aujourd‟hui. Par contre pour le VOI Kerimalaza Fanantenana (Vohimarina Nord), il y une volonté des dirigeants, tous originaires du chef lieu du fokontany, d‟accaparer pour leur village la majorité des bénéfices (bureau du VOI, adduction d‟eau potable). Cette situation a entrainé une scission dans le VOI : le village de Vohimarina Nord d‟un côté et ceux de Tsararano et Ambalavolo de l‟autre.

En résumé, il ya des personnes qui n‟ont pas encore bénéficié des bénéfices du projet et pour celles – ci l‟hypothèse principale est acceptée. Par contre l‟hypothèse principale est rejetée pour les autres personnes ayant déjà profité des bénéfices du projet. Le risque de voir les personnes n‟ayant pas encore bénéficié des apports du projet enfreindre les termes du contrat n‟est pas à minimiser d‟autant plus qu‟avec une forte croissance démographique et la faible étendue des rizières si aucune alternative pour assurer une sécurité alimentaire ne leur est proposée, ces personnes pourraient bien se tourner vers la forêt pour défricher de nouveaux terrains de culture. Si ce cas se présente, la conservation des forêts ne dépendra plus uniquement de la menace des Dina émise par les VOI mais d‟une répression plus sévère de ceux qui enfreignent les règles. L‟appropriation du contrat de conservation ne sera pas non plus effective puisque ceux qui se sentent lésés ne s‟impliqueront pas dans les activités de conservation. Et sans appropriation, il est peu probable que les forêts soient épargnées par le tavy.

La période durant laquelle l‟étude a été menée n‟a pas permis de bien cerner la répartition des impacts socio – économiques dus aux bénéfices octroyés par le projet. Il est alors conseillé de mener une nouvelle évaluation l‟année prochaine.

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Conclusion

Pour faire suite à la présente étude et afin de l‟étoffer, quelques pistes de recherches sont proposées :

Comme Conservation International pense intégrer les forêts conservées dans le marché du REDD, leur éligibilité doit être étudiée. Les actions de l‟administration forestière en tant qu‟entité de contrôle dans ces contrats de conservation devraient aussi être analysées. La révision du calcul des bénéfices octroyés aux VOI en fonction de la superficie des forêts conservées. Réfléchir à une méthodologue d‟application effective du Dina. Et définir la place de la commune dans la conservation des forêts.

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BIBLIOGRAPHIE et WEBIOGRAPHIE

Bibliographie et Webiographie

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23. SIMIU, D. – 2008. Faut – il payer les arbres? Le paiement pour services environnementaux. In www.naturavox.fr/.../Faut-il-payer-les-arbres-le-paiement-pour-services-environnementaux

24. WUNDER, S. - 2005. Payments for Environmental Services: Some Nuts and Boots. CIFOR Occasional Paper n°42. In http://www.cifor.cgiar.org/

 WEBIOGRAPHIE

1. fr.wikipédia.org, consulté en Octobre 2009 2. http://www.afd.fr, consulté en Juin 2009

iii

ANNEXES

Annexe 1 : Exemple d’une convention de subvention Annexe 2 : Exemple de contrat de conservation Annexe 3 : Système de Scoring Annexe 4 : Guides d’enquêtes

ANNEXE 1 : Exemple d’une convention de subvention

CONVENTION DE SUBVENTION entre

Conservation International Foundation

et Communaute de base « KERIMALAZA FANANTENANA »

______

Objet :

« Conservation de la formation forestière de ainsi que la biodiversité spécifique qu’elle abrite»

Période : 01 Avril 2008 au 30 juin 2008

Montant : Ar 8,214,000 ( Huit millions deux cent quatorze mille Ariary)

Date : Mai 2008

CONVENTION DE SUBVENTION

La présente convention de subvention est établie entre :

Conservation International Foundation, Association publique sans but lucratif, régie par les Lois de l’Etat de Californie, Etats-Unis d’Amérique, ayant son siège au 2011 Crystal Drive, Suite 500 Arlington, Virginia 22202, et représentée par Monsieur Léon RAJAOBELINA ,Vice - Président Régional, dûment habilité à cet effet, ci-après désignée CI, d’une part, et

La Communaute de base « Kerimalaza Fanantenana » ayant son siège au fokontany Vohimary, Commune Manambidala, District de Vondrozo représentée par Monsieur André Kotobareno, Président, dûment habilité à cet effet, ci-après désigné le bénéficiaire. d’autre part,

EXPOSE PREALABLE

La richesse de Madagascar en ressources naturelles et son unique biodiversité sont menacées par les actions anthropiques liées à une grande pauvreté rurale. Les populations locales, dépendant fortement des ressources naturelles pour survivre, n’ont ni les moyens, ni le temps, ni l’opportunité de s’investir dans des actions de conservation.

Conservation International et ses partenaires s’engagent dans la promotion d’actions permettant de protéger la biodiversité tout en maximisant les bénéfices que peuvent en tirer les communautés locales. Ceci a pour objectif d’accroître la valeur de la biodiversité aux yeux des communautés locales et de les motiver à la conserver.

Pour atteindre cet objectif Conservation International a initié le projet intitulé « Empowering Communities to Protect Biodiversity : Conservation Incentives and Monitoring in Madagascar » sous l’appellation malgache «Ny Alantsika » signifiant «nos forêts», sous financement de « Fondation Ensemble » relayé par le CSP (Conservation Stewardship Program) qui se propose de se combiner avec ce projet « Ny Alantsika » qui lui est complémentaire.

Dans le cadre de ce dernier, CI octroie un appui financier sous-forme de subvention au bénéficiaire pour la réalisation de ce projet. Le présent accord de don détermine ainsi les modalités de partenariat entre CI et le Bénéficiaire.

IL A ETE CONVENU ET ARRETE CE QUI SUIT :

Article premier : Objet de la convention

CI accorde au Bénéficiaire une subvention pour la réalisation du projet décrit dans le « document de projet » et « le budget du projet » joints en annexe 1. Les fonds seront utilisés exclusivement pour le projet et dans le respect des dispositions communes contenues dans l’annexe 2.

Article 2 : Durée de la subvention

La subvention sera effective le 01 Avril 2008 et prendra fin le 30 juin 2008 soit trois (03) mois sauf modification ou résiliation conformément aux termes des dispositions communes données en annexe 2 du présent contrat. Tous les engagements de dépenses auront lieu pendant la durée de la subvention.

Article 3 : Montant de la subvention

Le montant total de la subvention est estimé à HUIT MILLIONS DEUX CENT QUATORZE MILLE ARIARY (Ar 8,214,000) d’après le budget stipulé en annexe 1 de la présente convention, et se décompose comme suit : 1- En numéraire estimé à QUATRE CENT CINQUANTE MILLE ARIARY (Ar450,000). CI effectuera les déblocages de fonds selon les modalités suivantes : a) une première tranche d’un montant de CENT CINQUANTE MILLE ARIARY (Ar 150,000), à la signature de la présente convention,

b) une deuxième tranche de CENT CINQUANTE MILLE ARIARY (Ar150,000) sur présentation des rapports de contrôle et de surveillance et du premier rapport financier mensuel

c) Une dernière tranche jusqu’à hauteur de CENT CINQUANTE MILLE ARIARY (Ar 150,000), à titre de remboursement, après validation du rapport technique final et du dernier rapport financier de la subvention ainsi qu’après remise de tous les livrables cités en article 5. Le déblocage des fonds s’effectuera par chèque bancaire en Ariary au nom de Monsieur KOTOBERO André

2- En dotation en nature d’une valeur maximale de SEPT MILLIONS SEPT CENT SOIXANTE QUATRE MILLE ARIARY (Ar 7,764,000), suivant la liste en annexe 1 de la présente convention. CI effectuera elle-même la commande et le règlement des factures définitives d’achat des matériels et des fournitures.

Le bénéficiaire s’engagera à fournir un environnement favorable et sécurisé pour recevoir les matériels et fournitures dotés dans le cadre de la présente, et à assurer leur bonne gestion.

Aucun autre financement ne sera accordé par CI dans le cadre de cette convention de subvention

Article 4 : Supervision du Projet

La supervision du Projet au sein de CI est assurée par Monsieur RAJASPERA Bruno Tsing Yat, Projects Department Director de CI à Madagascar. La supervision de la subvention sera assurée par Monsieur RAJAOFARA Haingo Nirina, Partners Department Director de CI à Madagascar.

Tout rapport, toute demande et tout bien livrable relatif à la réalisation du Projet devront être remis aux responsables sus-mentionnés.

La gestion technique de ce projet est assurée respectivement par Monsieur André KOTOBARENO, Président du VOI « KERIMALAZA FANANTENANA »,

La gestion administrative et financière de ce projet est assurée par Monsieur Jean PAUL, Trésorier du Bénéficiaire,

CI se réserve le droit d'avoir accès à tous documents qu'elle jugera utiles pour assurer le suivi et la supervision du projet.

Article 5 : Rapports

1- Rapports techniques : Le bénéficiaire soumettra à CI pour validation :

- A la fin de chaque mois, un rapport sur les activités de contrôle et de surveillance,

- Au terme de la présente convention, un rapport technique final comprenant : * le déroulement global du projet et les résultats obtenus,

* l’utilisation des matériels, équipements et équipements dotés en nature dans le cadre de cet accord, et les perspectives sur leur gestion

2- Rapports financiers : Le bénéficiaire soumettra à CI pour validation :

- des rapports financiers sur l’utilisation des tranches mensuelles de subvention, - un rapport financier final sur l’utilisation de la totalité du fonds doté en numéraire dans le cadre de ce projet.

Article 6 : Entièreté du contrat

La présente convention et toutes ses annexes constituent le contrat établi entre les deux parties.

Article 7 : Ordre de précédence

Toute contradiction entre la présente convention et ses annexes sera résolue dans l’ordre suivant : a) dispositions communes b) convention de subvention, c) budget du projet et d) proposition de projet.

Fait à Antananarivo en deux (02) exemplaires originaux

Pour Le Bénéficiaire Pour Conservation International Foundation

Par : André KOTOBARENO Par : Léon RAJAOBELINA

Titre: Président Titre : Vice - Président Régional

Date : Date :

ANNEXES

ANNEXE 1 : Document et budget du Projet ANNEXE 2 : Dispositions Communes

ANNEXE 1

DOCUMENT DE PROJET

A- RECAPITULATION DU PROJET

1-RENSEIGNEMENTS SUR LE PROJET

Titre: «Conservation de la formation forestière de VOHIMARY ainsi que la biodiversité spécifique qu’elle abrite »

Promoteur : Communaute de base « KERIMALAZA FANANTENANA »

Durée du projet : Trois (03) mois Date de démarrage et date de fin de projet : 01 Avril 2008 au 30 juin 2008 Montant de la subvention: Ar 8,214,000 ( Huit deux cent quatorze mille Ariary)

Noms des Responsables : - Monsieur André KOTOBARENO, Président, - Monsieur Jean PAUL, Trésorier 2-BUDGET ESTIMATIF DU PROJET EN ARIARY

ACTIVITES MONTANT (Ar)

NUMERAIRE

Prestation Activité de contrôle et surveillance 450 000

Sous-Total 450 000

DOTATION EN NATURE

Equipements de contrôle et surveillance 2 314 000

Réhabilitation canal d’irrigation 3 000 000

Culture d’Haricot 450 000

Elevage porcin 2 000 000

Sous-Total 7 764 000

TOTAL 8 214 000

B- DOCUMENT DE PROJET :

TERME DE REFERENCE DU CSP (Conservation Stewardship Program)

1. CONTEXTE

La richesse de Madagascar en ressources naturelles et son unique biodiversité sont menacées par les actions anthropiques liées à une grande pauvreté rurale. Les populations locales, dépendant fortement des ressources naturelles pour survivre, n’ont ni les moyens, ni le temps, ni l’opportunité de s’investir dans des actions de conservation.

Conservation International et ses partenaires s’engagent dans la promotion d’actions permettant de protéger la biodiversité tout en maximisant les bénéfices que peuvent en tirer les communautés locales. Ceci a pour objectif d’accroître la valeur de la biodiversité aux yeux des communautés locales et de les motiver à la conserver.

Pour atteindre cet objectif Conservation International a initié le projet intitulé « Empowering Communities to Protect Biodiversity : Conservation Incentives and Monitoring in Madagascar » sous l’appellation malgache «Ny Alantsika » signifiant «nos forêts», sous financement de « Fondation Ensemble ».

Le projet « Ny Alantsika » a commencé officiellement le 1er octobre 2006. Afin de développer les actions de conservation au niveau communautaire, nous engageons des communautés locales dans un concours de suivi écologique participatif, en échange du développement d’activités alternatives durables.

LE CSP (Conservation Stewardship Program) se propose de se combiner avec ce projet « Ny Alantsika » qui lui est complémentaire.

2. LE PROJET

Le principe de CSP est d’établir un « Contrat de Conservation » avec les populations qui ont accès aux ressources naturelles et qui présentent des pressions pour la biodiversité de par leurs activités.

Le projet est géré directement par Conservation International Madagascar

Les zones d’intervention sont incluses dans le corridor biologique Fandriana – Vondrozo qui ont récemment obtenu un statut de protection temporaire, et qui devraient obtenir le statut définitif d’Aires Protégées en 2008.

Le projet a pour but d’accroître les connaissances des communautés locales sur leurs ressources naturelles et de leur permettre d’en effectuer le suivi, afin de préserver la biodiversité spécifique de ces zones. Ce projet vise également à apporter des incitations à la conservation grâce à des activités de développement durable.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

- le renforcement de capacités des communautés locales sur la gestion durable des forêts à travers l’amélioration de leurs connaissances sur la biodiversité qui les entoure, via le suivi écologique participatif ; - l’amélioration de la perception de la valeur des forêts et des ressources naturelles par les communautés locales afin de les rendre fières de leur patrimoine naturel unique; - l’acquisition de données fiables à partir du suivi écologique afin d’obtenir des outils de gestion des ressources naturelles ; - l’apport de financements pour les incitations à la conservation, telles que le développement d’alternatives durables pour les communautés bordant les forêts;

Activités :

Les activités suivantes sont à mener en collaboration avec les partenaires du projet :

- surveillance et suivi écologique participatif - mise en œuvre et gestion des microprojets de développement et des bénéfices monétaires ou non monétaires issues des « Contrats de Conservation » - collecte de données relatives aux indicateurs socio-économiques de développement

C - BUDGET ESTIMATIF DETAILLE DU PROJET

1- NUMERAIRE

Nombre Prix unitaire Montant (Ar)

Prestation Activité de contrôle et 3 150,000 450 000 surveillance

TOTAL NUMERAIRE 450 000

2- DOTATION EN NATURE

2.1- Equipements de contrôle et surveillance

Nombre Prix unitaire Montant (Ar)

Imperméable 10 30 000 300 000 tente 2 500 000 1 000 000 matelas 5 50 000 250 000 jumelles 1 400 000 400 000 gilet 10 20 000 200 000

Botte 5 30 000 150 000 carnet de note 5 2 000 10 000 stylo 10 400 4 000

Total Equipement 2 314 000

2.1- Réhabilitation canal d'irrigation Vohimary

Nombre Prix unitaire Montant (Ar)

Coût 100 30 000 3 000 000

Total Réhabilitation canal d'irrigation Vohimary 3 000 000

2.2- Culture d'haricot

Nombre Prix unitaire Montant (Ar)

semence 600 600 360 000

labour 3 30 000 90 000

Total Culture d'haricot 450 000

2.3- Elevage porcine

Nombre Prix unitaire Montant (Ar)

Porc 10 50 000 500 000

porcherie 300 000 300 000

aliment 400 000 400 000

vaccin 400 000 400 000

mpikarakara 400 000 400 000

Total élevage Porcine 2 000 000

TOTAL DOTATION EN NATURE 7 764 000

TOTAL GENERAL 8 214 000

ANNEXE 2

DISPOSITIONS COMMUNES

UTILISATION DES FONDS

Tous les fonds accordés dans le cadre de la présente Subvention sont utilisés uniquement aux fins approuvées, et pour les dépenses autorisées dans l’Annexe 1 intitulé « Proposition, Budget de Projet et chronogramme de Projet».

Il revient au Bénéficiaire d’assurer que le Projet est administré conformément aux termes du présent contrat et qu’aucun fonds ne soit déboursé pour un organisme ou une entité, formée ou non par le Bénéficiaire, autrement que selon les termes spécifiés dans le présent contrat.

Tout changement dans le budget, les objectifs, les zones ciblées, la méthodologie ou le calendrier du Projet doit recevoir l’approbation écrite préalable de CI.

Tout reliquat de fonds après expiration ou résiliation de la Subvention doit être retourné à CI.

Tous les fonds accordés dans le cadre de la Subvention en dollars US et étant échangés en monnaie locale doivent l’être au meilleur taux disponible à travers les canaux autorisés par les lois et réglementations en vigueur. Les transactions doivent être justifiées par des reçus bancaires ou autres documents ou publications démontrant leur légalité.

Les fonds ne seront pas utilisés pour financer des propagandes ou autre tentative visant à influencer la loi ou une élection publique. Les fonds ne sont utilisés que pour des activités à but religieux, charitable, scientifique, littéraire ou éducatif.

Les fonds ne seront pas utilisés pour des paiements constituant ou donnant l’impression de constituer un conflit d’intérêt. Un conflit d’intérêt est défini comme étant une transaction dans laquelle les intérêts personnels ou financiers d’un bénéficiaire ou de ses mandataires sont en conflit ou semblent être en conflit avec ses responsabilités professionnelles. Les exemples suivants ne sont pas exhaustifs : paiements de salaires, remboursement de dépenses, ou tout autre type de compensation aux partenaires commerciaux du directeur de projet, co-directeur de projet, ou membres de leurs familles immédiates ; ou paiements aux organismes dans lesquels le directeur de projet, co-directeur de projet, ou les membres de leurs familles immédiates ont un intérêt financier.

Le Bénéficiaire certifie par la présente qu’aucune assistance ni paiement, ou objet ayant une valeur monétaire ou non ne sera octroyé, promis, offert à ou accepté par un employé ou responsable de gouvernement quel qu’il soit, et ce :

(a) en contravention de loi ou réglementation en vigueur, américain ou autre, y compris, la loi américaine sur la corruption à l’étranger; (b) sans le consentement exprès du gouvernement pour lequel l’employé ou le responsable travaille ; et (c) qui ne soit pas raisonnable, bona fide, et directement lié aux activités financées dans le cadre de ce Contrat. Il appartient au Bénéficiaire de garantir le respect de la présente clause, de tenir prêt toute documentation pouvant le justifier et de la produire à la première demande de CI.

Par les présentes, le Bénéficiaire s’interdit formellement d’offrir un paiement ou toute autre forme d’aide qui serait accepté ou non par un quelconque employé ou responsable de gouvernement :

(x) pour influencer toute décision officielle du gouvernement ;

(y) pour inciter un employé ou un quelconque employé ou responsable du gouvernement à commettre ou ne pas commettre tout acte qui serait contraire à son devoir légal ;

(z) pour obtenir ou retenir un marché pour un individu ou une entité quels qu’ils soient ou pour leur en favoriser l’accès.

Si le Bénéficiaire est un employé ou un responsable de gouvernement, il se récusera pour toute prise de décision gouvernementale affectant CI, et en aucun cas, ne jouera d’influence dans la prise de décision.

Aucun paiement ni aucun objet de valeur ne sera en aucun cas versé, donné, promis ni offert à un employé ou responsable local, d’état ou fédéral du gouvernement américain.

IX. SUIVI DU PROJET

TENUE DES DOCUMENTS DE PROJET. Le Bénéficiaire gardera tous les documents pertinents financiers et techniques relatifs au présent document pendant une période de trois ans après l’expiration ou la résiliation de l’accord. CI, ses représentants et toute personne mandatée par CI, se réservent le droit d’inspecter, de revoir et d’auditer tout document et tous les documents relatifs au Contrat de Subvention présent.

VISITES DE SITE. CI considère le suivi des activités du projet comme un facteur essentiel de l’efficacité de la Subvention. CI, ses représentants et toute personne commanditée par CI, pourront effectuer des visites de site pour évaluer l’avancement du projet, autant que possible, CI notifiera le Bénéficiaire à l’avance de toute visite.

AUDIT. CI se réserve le droit de demander un audit du projet ou un audit organisationnel de toutes les dépenses encourues dans le cadre de la convention de subvention. Le Bénéficiaire accepte de rembourser à CI, de ses propres fonds, le montant de toute dépense rejetée par les auditeurs à travers une réserve d’audit ou tout autre moyen approprié, lorsqu’il sera constaté faite que la dépense en question n’est pas conforme à l’une des clauses du présent contrat.

ACQUISITION DE BIENS ET SERVICES

Le Bénéficiaire n’est autorisé à acquérir du matériel qu’avec l’approbation spécifique, préalable et écrite de CI. Cette approbation est considérée comme étant accordée lorsque l’équipement et son coût figurent clairement dans la proposition et le budget de projet approuvés.

Si l’équipement est approuvé dans le cadre de la Subvention, le Bénéficiaire en est le propriétaire officiel jusqu’à ce que CI fournisse des instructions pour sa disposition permanente à l’expiration de contrat ou en cas de résiliation. Le Bénéficiaire s’engage à payer les polices d’assurance nécessaires et à maintenir tout équipement ou bien financé par la Subvention.

PROPRIETE INTELLECTUELLE

Les Parties conviennent que toute information relevant du domaine public, développée dans le cadre de la Subvention, peut être mise à la disposition du public.

Tout travail de création élaboré par le Bénéficiaire dans le cadre de la Subvention tels que supports écrits, graphiques, audio, visuels, ou toute autre contribution, produits ou éléments de produits de ce matériel, sur papier, disque, bande ou fichier numérique ou tout autre médium (« le Travail »), demeurera la propriété intellectuelle du Bénéficiaire, qui accorde par la présente, de manière irrévocable, à CI un droit permanent, non-exclusif et sans redevance, de copier, diffuser, utiliser et préparer tout travail dérivé du Travail pour toute fin, avec tout médium et dans tout territoire pour un but non-commercial.

LEGISLATION LOCALE. Le Bénéficiaire s’engage à se conformer à toutes les lois locales, y compris les lois sociales, le Code du travail et les réglementations fiscales .

PUBLICATIONS ET LOGO.

PUBLICATIONS. Le Bénéficiaire accepte de fournir à CI un exemplaire de tout article, rapport, article ou autre publication relative aux activités couvertes par la Subvention.

LOGOS. Le Bénéficiaire s’engage à ne pas utiliser le logo ou le nom de CI, sauf avec l’autorisation expresse et écrite de ce dernier.

RESILIATION

Pour cause. Dans le cas où CI décide à un moment quelconque que le Bénéficiaire ne respecte pas les termes du présent contrat, CI peut résilier la Convention de Subvention en partie ou en totalité, en notifiant par écrit le Bénéficiaire. La résiliation prendra effet dès réception de la notification .

Pour commodité. Chaque partie peut résilier l’accord pour commodité, par voie de notification écrite de l’autre partie. La notification prend effet trente (30) jours à compter de sa réception.

Dépenses après résiliation. CI ne peut s’engager à payer les dépenses encourues par le Bénéficiaire après la date effective de résiliation. A cette date, le Bénéficiaire suspendra toute activité, résiliera immédiatement tout sous-contrat ou autres obligations pour lesquels il a engagé les fonds de la Subvention, soldera tout compte, et règlera tout engagement ou plainte, réclamation résultant d’une telle résiliation.

Dans un délai de trente (30) jours à compter de la résiliation conformément à cette clause, le Bénéficiaire remettra à CI un rapport technique final, un rapport financier final, et tout reliquat de fonds non-engagés par une obligation contractuelle antérieure. CI peut prendre toutes les mesures nécessaires pour récupérer ses fonds aux frais du Bénéficiaire.

AMENDEMENTS ET MODIFICATIONS. Le présent Accord ne peut être ni amendé, ni modifié de quelque manière que ce soit, sans l’accord écrit de CI et du Bénéficiaire, dûment signé par leurs représentants désignés respectifs.

INDEMNISATION. Le Bénéficiaire convient d’indemniser CI et ses responsables et directeurs, coût de la défense compris, en cas de plainte déposée à leur encontre résultant de la performance du Bénéficiaire dans le cadre de la Subvention.

NON-RESPONSABILITE. CI ne peut être tenu responsable des pertes, usures, plaintes, ou autres dégâts résultant des activités du Bénéficiaire. Il est expressément entendu que CI, en accordant la présente Subvention, n’a aucunement l’obligation de fournir un appui additionnel ou autre au Bénéficiaire pour les objectifs du projet ou tout autre objectif.

RELATIONS ENTRE LES PARTIES. La relation liant les parties est celle de Contractant Indépendant. Aucune clause du présent Accord ne sera interprétée dans le but de créer une relation d’agence, de partenariat, ou co-entreprise, entre les parties ou encore afin de rendre une partie responsable des dettes ou obligations contractées par l’autre. Aucune des deux parties n’est autorisée à représenter l’autre ou engager l’autre de quelque manière que ce soit.

LEGISLATION. Le présent Contrat est régi et interprété selon les lois du District de Columbia.

ARBITRAGE. CI a pour principe de fournir tous les efforts raisonnables pour résoudre tout problème ou toute dispute qui pourrait émerger dans le cadre du contrat de manière juste, par négociation et à l’amiable dans la mesure du possible. Toute dispute résultant de ou relative au contrat présent, et n’étant pas résolue à l’amiable par les parties, sera résolue par arbitrage conformément aux Règles d’Arbitrage de l’UNCITRAL telles qu’elles sont actuellement en vigueur. Toute dispute ne pouvant être résolue par négociation sera résolue par arbitrage avec un seul arbitre. L’arbitrage se fera à Washington D.C. et les résultats en seront finaux, irrévocables, engageant chaque partie, et applicables devant toute juridiction.

RENONCIATION. L’une ou l’autre des parties peut spécifiquement renoncer à l’application d’une clause du contrat par l’autre, mais une telle renonciation ne sera considérée effective sans notification écrite et signée par la partie renonçante, désignant la clause faisant l’objet de la renonciation. Aucune renonciation ne constitue une renonciation définitive des clauses similaires ou autres. L’approbation ou l’acceptation d’un acte d’une partie par l’autre ne peut entraîner l’approbation ou l’acceptation d’un acte ultérieur par l’autre partie.

ANNEXE 2 : Exemple d’un contrat de conservation

FIFANEKENA MOMBA NY FIKAJIANA NY ALA AO MAROANGIRA IARAHANA AMIN’NY VONDRON’OLONA IFOTONYFOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM) KAOMININAVOHIBOREKA, DISTRIKA VONDROZO

TOKO VOALOHANY : FITSIPIKA

Andininy voalohany : Ny Vondron’olona Ifotony (VOI) FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM) sy ny Conservation International Madagasikara (CI) dia nifanaiky fa hikajy ny ala ao Maroangira sy ireo zava-mana’aina mampiavaka an’io ala io toy ny varika isan-karazany araka ny drafi-panajariana sy ny fitsipi-pitantanana voarakitra ao amin’ny tovana 1.

Andininy faha-2 : Ny VOI FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM) dia manaiky fa hanaja ireto fepetra manaraka ireto ho fikajiana ny ala ao Maroangira izay voafaritry ny toerana :

- Avaratra : Vohitra Ambalabe; Melandy (tamboho) ; Vohitra Sahatrandraka; Vohitra ; - Avaratra andrefana : Vohitra Mandrondra; Fotakany (tamboho); - Andrefana : Ranon’i Volotara; Vohitra Ambatomainty; Vohitra Andavapanany; - Avaratra atsinanana : Vohitra Epapy; - Atsimo andrefana : Vohitra Iharapotsy; - Atsimo : Vohitra Iandray; Vohitra Latsahanakoho; Vohitra Vohitraomby; - Atsimo atsinanana : Vohitra Betona; Vohitra Andranotelo.

Andininy faha-3 : Ny VOI FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM) dia hanaraka sy hanatanteraka ny drafi-panajariana sy ny drafitr’asa niarahana nametraka, singanina manokana amin’izany ireto :

Ao anatin’ny faritr’ala tantanan’ny VOI FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM) dia tsy azo atao ny :

- Manorim-ponenana; - Mitevy ala; - Mihaza biby; - mihady vato; - mametraka fandrika varika...

Andininy faha-4 : Ny filana andavan’andro toy ny kitay, hazon-trano .... dia ao amin’ny faritra FILAN- KAZO araka ny zò nentim-paharazana ihany no azo anaovana izany. Ireto avy ny toerana mamaritra ny faritra miantoka ny filana andavan’andron’ny mponina :

- Avaratra: Tamboho Fotakany - Andrefana: Andohan’i Betona; Andohan’i Volotara; - Atsimo: Vohitra Iandray; - Antsinanana:Vohitra Iharapotsy; vohitra Lohaomby; Vohitra Anefaka.

Andininy faha-5 : Ny faritra andrefan’ny Filan-kazo dia tsy azo anaovana na inona na inona hafa tsy ny fanaraha-maso ny toetry ny ala sy ny zava-manan’aina ao anatiny ary ny fomba amam-panao ara- kolotsaina nentin-drazana ihany; toy izao ny toerana mamaritra io faritra io :

- avaratra : Vohitra Mandrondra; - andrefana : Vohitra Ambatomainty; rano Volotara; - atsimo : Vohitra Iharapotsy; Vohitra Andavapanany; - atsinanana : Andohan’i Betona; Andohan’i Volotara;

Andininy faha-6 : Izay olona tratra manao zavatra hafa ao anatin’io faritra io dia saziana 450 000 Ar ary hanaovana tatitra sy atolotra ny manam-pahefana;

Andininy faha-7 : Ireo mpitsirik’ala avy amin’ny fokonolona sy ny VOI FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM) dia hanampy ny manam-pahefana amin’ny fanaraha-maso sy ny fitandremana ireo fepetra voalaza eo ambony ireo;

TOKO FAHAROA : NY TOMBONTSOA

Andininy faha-8 : CI dia manaiky fa hanampy ny VOI FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM) amin’ny fanatanterahana ny drafi-panajariana sy ny drafitr’asa ary ny fitsipika hitantanana ny ala ;

Andininy faha-9 : CI dia hanampy ara-bola 8.134.500 AR mandritry ny telo volana (aprily, mey, jona 2008) ny VOI FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM);

Andininy faha-10 : ny 450.000 AR amin’io vola io dia tambin’ny asa fanaraha-maso izay mitsinjara ho 5.000 AR. isam-batan’olona isan’andro ka tontosain’ny olona 5 mandritra ny telo andro in-2 isam- bolana no hanaovana ny fanaraha-maso ka mifandimby manao fitsirihana ny mambra ao amin’ny VOI FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM).

Andininy faha-11 : ny 2.324.000 AR dia hividianana fitaovam-piasana hoenti-manatanteraka ny fanaraha-maso ny toetry ny ala.

Andininy faha-12 : ny 5.360.500 AR dia hanatsarana ny fari-piainan’ny mponina ao MAROANGIRA amin’ny alalan’ny fanaovana sompitra iombonana.

TOKO FAHATELO : FANARAHA-MASO

Andininy faha-13 : Ny sampan-draharahan’ny Tontolo Iainana, ny Rano sy Ala ao Vondrozo miaraka amin’ny CI, WWF, VALBIO dia hanao fanaraha-maso manaraka ny sori-dàlana (transect) ary handray fepetra raha misy tsy tanteraka izay voarakitra ao anatin’ity fifanekena ity.

TOKO FAHAEFATRA : SAMY HAFA

Andininy faha-14 : Raha misy olona tratra mandika ny fitsipika sy ny drafi-panajariana dia tsy mahazo ny tombontsoa voarakitra ao amin’ny toko faharoa izy.

Andininy faha-15: ny fahazahoana ny tombotsoa voalaza ao amin’ny toko faharoa andininy faha- 12 dia sandaina amin’ny fanatanterahana ny andininy faha 1-2-3-4-5-6-7;

Andininy faha-16: hisy ny sazy famaizana ka ny fampiharana izany dia amin’ny alalan’ny fampihenana ny tombotsoa tokony ho azo araka ny andininy faha-12 ka miafara amin’ny mety ho fanafoanana ny tombotsoa raha mitohy ny fandikana ireo voarakitra ao amin’ny andininy faha 1-2-3-4-5-6-7;

Andininy faha-17: ny sazy famaizana amin’ny fandikana ny andininy faha 1-2-3-4-5-6-7 dia toy izao manaraka izao:

1) ny fandikana indray mandeha (01) ny fitsipika vorakitra ao amin’ny andininy faha 1-2-3-4-5-6 dia mahazo fampitandremana ny VOI; 2) ny fandikana indroa (02) amin’ny andininy voalaza etsy ambony dia:  mihena 20% ny famatsiam-bola voalaza ao amin’ny andininy faha 12; 3) ny fandikana in-telo (03) amin’ny andininy voalaza etsy ambony dia:  mihena 40% ny famatsiam-bola voalaza ao amin’ny andininy faha 12; 4) ny fandikana in’efatra (04) amin’ny andininy voalaza etsy ambony dia:  mihena 60% ny famatsiam-bola voalaza ao amin’ny andininy faha 12; 5)ny fandikana indimy (05) amin’ny andininy voalaza etsy ambony dia:

 mihena 80% ny famatsiam-bola voalaza ao amin’ny andininy faha 12; 6)ny fandikana in’enina (06) amin’ny andininy voalaza etsy ambony dia:

 mihena 100% ny famatsiam-bola voalaza ao amin’ny andininy faha 12;

Andininy faha-18 : Izao fifanekena izao dia manan-kery manomboka ny 06 aprily 2008 ka hatramin’ny 30 jona 2008, raha hitan’ny CI fa mahomby ny vokatr’izao fifanekena izao dia azo tohizana amin’ny taona manaraka;

Andininy faha-19 : Ny VOI FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM) dia manaiky an-tsitrapo izao fifanekena izao, ary ny Filohan’ny VOI dia miara-manao sonia eto ambany miaraka amin’ny Ben’ny Tanana VOHIBOREKA, ny CEEF Vondrozo ary ny solotenan’ny CI.

FAMINTINANA IREO TOMBONTSOAN’NY VONDRON’OLONA IFOTONY FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM)

SANDAN’NY TOMBAMBIDINY TOMBONTSOA FANAZAVANA HABETSAHANY IRAY (Ariary) (Ariary)

Fanaovana Misafo in-2 isam- 5 000 3*5*2*3 450 000 Fitsirihan’ala bolana mandritry ny 3 andro ny olona 5 izany dia ao anatin’ny 3 volana

Fampitaovana Imperméable 30 000 10 2 324 000

Tente 500000 2

Matelas 50000 5

Jumelles 400000 1

Gilets 20000 10

Bottes 30000 5

Carnet de note 2000 5

Stylos 400 10

Torche 2000 5

Sompitra Fanamboarana trano : iombonana tole de 3m (4/10)

39 000 35 1 365 000

pointe tole 10 000 3 30000

Fantsika 8 cm 4 000 5 20000

Fantsika 5 cm 4 000 5 20000

Paumelle 3 500 6 21000

Karetsaka 2 000 6 12000

Cle vachette 5 000 3 15000

Cadenas 10000 1 10000

TOMBONTSOA FANAZAVANA SANDAN’NY HABETSAHANY TOMBAMBIDINY IRAY (Ariary) (Ariary)

Sompitra fitaterana: iombonana - Fiara 200 000 1 200 000 (tohiny) - Lakana 500 35 17 500

karaman’ny 100 000 charpentier

Ciment 31 000 15 465 000

Fitaterana:

 Fiara 300 750 225 000

 Lakana 1 000 15 15 000

Karaman’ny macon 100 000

Fividianana vary:

- Gony 1 000 20 20 000

- Toile en plastique 5 000 20 100 000

- Vary 3 500 750 daba 2 625 000

TOTALIBENY 8 134 500

Maroangira, faha 09 aprily 2008

NY LEHIBEN’NY VONDROM-PARITRY CONSERVATION INTERNATIONAL

NY TONTOLO IAINANA, NY RANO SY

ALA VONDROZO

BEN’NY TANANA VOHIBOREKA FILOHAN’NY VOI FOKONTANY MAROANGIRA MANDROSO (FMM)

ANNEXE 3 : Système de scoring

Scoring system apres T1 pour Vondrozo

GROUPE MAMMIFERES (Sur 30) N° Critères Note Sur Vohimarina Mahafasa/Marolala Soamahavelo Maroangira Tanambao/Madiolamba 1 Prolemur simus (CR) 7 > 3 groupes observes 7/7 3 groupes observes 5/7 2 groupes observés 3/7 1 groupe observé 1/7 0 groupe observé 0/7 0 0 0 0 0 2 Eulemur albocollaris (CR) 7 >3 groupes observes 7/7 3 groupes observes 5/7 5 5 2 groupes observés 3/7 1 groupe observé 1/7 0 groupe observé 0/7 0 0 0 3 Hapalemur aureus (EN) 6 > 5 groupes observés 6/6 3-5 groupes observés 4/6 1-2 groupes observés 2/6 2 2 0 observé 0/6 0 0 0 4 Eulemur rubriventer (VU) 3 Présence 3/3 3 Absence 0/3 0 0 0 0 Hapalemur griseus 2 Presence 2/2 2 2 Absence 0/2 0 0 0 5 Cheirogaleus 1 Présence 1/1 1 1 1 1 Absence 0/1 0 6 Lepilemur 1 Présence 1/1 1

Absence 0/1 0 0 0 0 7 Avahi laniger 1 Presence 1/1 1 1 1 1 1 Absence 0/1 8 Microcebus 1 Presence 1/1 1 1 Absence 0/1 0 0 0 9 Cryptoprocta ferox 1 1 Présence 1/1 0 0 0 0 Absence 0/1 GROUPE OISEAUX (Sur 20) 10 Brachypterias leptosomus 8 Présence 8/8 8 8 Absence 0/8 0 0 0 11 Lophotibis cristata 4 Présence 4/4 Absence 0/4 0 0 0 0 0 12 Atelornis crossleyi 4 Présence 4/4 4 Absence 0/4 0 0 0 0 13 Coua caerulea 4 Présence 4/4 4 4 4 4 4 Absence 0/4 GROUPE REPTILES (Sur 20) 14 Europlatus 10 > 5 individus observes 10/10 3-5 inividus observes 5/10 1-2 individus observes 1/10 0 individus observers 0/10 0 0 0 0 0 15 Sanzinia madagascariensis 10 > 3 individus observes 10/10 2-3 individus observes 5/10 1 individu observe 2/10 0 individus observes 0/10 0 0 0 0 0 GROUPE FLORE (Sur 10)

16 Ravenala ≥ 30 cm de diamètre 1 ≥10 pieds vivants observés 1/1 1 1 1-9 pieds vivants observés 0.5/1 0,5 0,5 0 pieds vivant observé 0/1 0 17 Ivodea sp. > 35 cm de diametre 1 ≥10 pieds vivants observés 1/1 1-9 pieds vivants observés 0.5/1 0,5 0 pieds vivant observé 0/1 0 0 0 0 18 Cryptocarya sp. > 60 cm 3 ≥10 pieds vivants observés 3/3 3 3 3 3 3 1-9 pieds vivants observés 1/3 0 pieds vivant observé 0/3 19 Syzygium sp. > 50 cm 1/1 1 1 1 1 1 1 ≥10 pieds vivants observés 0.5/1 1-9 pieds vivants observés 0/1 0 pieds vivant observé 20 Sloanea sp. > 80 cm 4 ≥10 pieds vivants observés 4/4 4 1-9 pieds vivants observés 2/4 2 2 2 2 0 pieds vivant observé 0/4

N° Critères Note Sur Vohimarina Mahafasa/Marolala Soamahavelo Maroangira Tanambao/Madiolamba

GROUPE VOI ET ASSOCIATIONS (SUR 40)

IMPORTANCE DU VOI DANS LE VILLAGE Proportion membres VOI par rapport 21 à l'effectif population 5 Membres VOI ≥50% habitants adultes 5/5 5 5 5 5 Membres VOI 40-49% habitants adultes 4/5 4 Membres VOI 30-39% habitants adultes 3/5 Membres VOI 20-29% habitants adultes 2/5 Membres VOI 10-19% habitants adultes 1/5

Membres VOI <10% habitants adultes 0/5 Tendance de l'effectif des membres 22 du VOI 5 Evolution 5/5 5 5 5 5 Stable 3/5 Regression 1/5 1 ORIENTATION VERS LA CONSERVATION 23 Existence et application du dina 10 Dina opérationnel 10/10 10 10 Existence du dina 5/10 5 5 Dina non appliqué 0/5 0 INITIATIVE ET MOTIVATION DE L'ASSOCIATION 24 Visite de contrôle de la foret 10 Organisation villageoise pour le controle efficace 10/10 10 10 10 Existence d'organisation villageoise 2- pour le contrôle 5/10 5 Absence d'organisation villageoise pour le contrôle 0/5 0 Rapports vers les autorités 25 techniques et administratives 2 Bien 2/2 2 2 2 Moyen 1/2 1 Mauvais 0/2 0 26 Participation active à l'AG 2 Bien 2/2 2 2 Moyen 1/2 1 1 Mauvais 0/2 0 Respect de la décision du VOI par le 27 Fokonolona 2 Bien accepté 2/2 2 2 2 Moyen 1/2 1 Inaccepté 0/2 0 Acquisition des messages 28 environnementaux à travers le SEP 2

Acquisition facile remarquée 2/2 2 2 2 Moyen 1/2 1 Acquisition difficile remarquée 0/2 0 29 Participation active des femmes 2 Active 2/2 2 2 Moyen 1/2 1 1 1 Faible 0/2 30 Nouvelle piste pédestre 4 Présence -4/4 Absence 4/4 4 4 4 4 4 31 Campement 4 Présence -4/4 Absence 4/4 4 4 4 4 4 32 Exploitation bois carré 6 Présence -6/6 Absence 6/6 6 6 6 6 6 Souches bois/bois coupé >20cm de 33 diamètre 6 Présence -6/6 Absence 6/6 6 6 6 6 6 Souches bois/bois coupé <20cm de 34 diamètre 6 Présence -6/6 Absence 6/6 6 6 6 6 6 35 Exploitation bois ronds 10 - ≥10 bois ronds coupés 10/10 4-9 bois ronds coupés -6/10 1-3 bois ronds coupés -4/10 0 bois rond coupé 10/10 10 10 10 10 10 36 Feux (seuil minimal: 1are) 15 - Présence feu ≤2ha 10/15 - >2ha de zone brûlée 15/15 Absence 15/15 15 15 15 15 15 37 Défrichement (seuil minimal: 1are) 15

- Présence 10/15 - >2ha de zone défrichée 15/15 Absence 15/15 15 15 15 15 15 38 Pièges aux lémuriens 10 - >5 pièges 10/10 1-5 pièges -6/10 0 piège 10/10 10 10 10 10 10 Arbres coupés/troués pour la chasse 39 aux Lémuriens 4 >5 indices observés -4/4 1-5 indices observés -2/4 0 indices observés 4/4 4 4 4 4 4 Plumes d'oiseau indicateurs de 40 chasse 4 Présence -4/4 Absence 4/4 4 4 4 4 4 TOTAL GENERAL SUR 200 200 144,5 132 115,5 144 137,5

RANG 1 4 5 2 3

ANNEXE 4 : Guides d’enquêtes QUESTIONNAIRE

Date :

Village :

Nom de l’enquêté

1) Etes – vous membre du VOI ?

 Oui  Non Dans les deux cas, pourquoi ?

------

2) Si oui à 1) :

a) Quelle place occupez – vous au sein du VOI ?

 Membre du bureau  Patrouilleurs  Simple membre permanents

b) Quelles activités avez – vous déjà fait dans le cadre des activités du VOI ?

 Patrouille, nbre de  Formations  Aucun fois : ______diverses, à préciser ______

c) Quels sont les bénéfices déjà obtenus dans le cadre du projet (en dehors du concours) ?

 Réhabilitation canal  Réhabilitation école  Grenier d’irrigation communautaire villageois/Bureau du VOI

 Prise en charge  Construction  Culture salaire instituteur pirogue d’haricots/ arachides

 Achat animaux  Achat matériels  Achat meubles d’élevage agricoles pour le bureau du VOI

 N’en connaît aucun

d) Lors des concours, quels ont été les lots que vous avez obtenus ?

 Réhabilitation  Prise en charge  Construction école salaire des d’un barrage instituteurs

 Adduction d’eau  Aide dans  Aide dans potable l’agriculture l’élevage

 Construction d’un  Construction d’une  Achat matériels bureau pour le VOI pharmacie électroniques (grenier communautaire communautaire)

 Culture d’haricots  N’en connaît aucun et d’arachides

e) Comment s’est décidé le choix de ces lots ?

______f) Les quels de ces lots ont un impact direct ou indirect sur votre vie ?

 Réhabilitation canal  Réhabilitation école  Grenier d’irrigation communautaire villageois/Bureau du VOI

 Prise en charge  Construction  Culture salaire instituteur pirogue d’haricots/ arachides

 Construction d’une  Construction d’un  Achat meubles pharmacie barrage pour le bureau communautaire du VOI

 Adduction d’eau  Aide dans  Aide dans potable l’agriculture l’élevage

 Construction d’une  Achat matériels  Aucun pharmacie électroniques communautaire

Expliquer ces impacts :

------

FIN DU QUESTIONNAIRE

3) Si non à 1) :

a) Quels sont les bénéfices obtenus par le VOI que vous connaissez ?

 Patrouille  Formations diverses, à préciser ______

 Réhabilitation canal  Réhabilitation école  Grenier d’irrigation communautaire villageois/Bureau du VOI

 Prise en charge  Construction  Culture salaire instituteur pirogue d’haricots/ arachides

 Construction d’une  Construction d’un  Achat meubles pharmacie barrage pour le bureau communautaire du VOI

 Adduction d’eau  Aide dans  Aide dans potable l’agriculture l’élevage

 Construction d’une  Achat matériels  Aucun pharmacie électroniques communautaire

b) Existe – t – il parmi ces bénéfices quelques uns qui ont un impact direct ou indirect sur votre vie ?

i. Si non, pourquoi à votre avis :

------

FIN DU QUESTIONNAIRE

ii. Si oui, lesquels ?

 Patrouille  Formations diverses, à préciser ______

 Réhabilitation canal  Réhabilitation école  Grenier d’irrigation communautaire villageois/Bureau du VOI

 Prise en charge  Construction  Culture salaire instituteur pirogue d’haricots/ arachides

 Construction d’une  Construction d’un  Achat meubles pharmacie barrage pour le bureau communautaire du VOI

 Adduction d’eau  Aide dans  Aide dans potable l’agriculture l’élevage

 Construction d’une  Achat matériels  Aucun pharmacie électroniques communautaire

 Expliquer ces impacts :

______

FIN DU QUESTIONNAIRE

GUIDE D’ENTRETIEN

A. Village bénéficiaire du projet

1) Est – ce- que votre village a utilisé la forêt conservée avant l’arrivée de CI ?

2) Quels sont les autres villages qui ont utilisé cette forêt ?

3) Quelles ont été les utilisations de la forêt ? (nature, quantité et temporalité)

4) Où trouvez – vous tous ces besoins maintenant ?

5) Les membres du VOI respectent – ils toutes les dispositions du contrat ?

6) Et est – ce que les non membres du VOI dans le village acceptent les dispositions du contrat ?

7) Et avec les autres villages utilisateurs, que se passe – t – il ?

8) Y – a – t – il déjà eu des incidents ?

9) Est – ce que les bénéfices sont suffisants pour le sacrifice que vous faîtes ?

B. Village non bénéficiaires du projet

1) Est – ce- que votre village a utilisé la forêt conservée avant l’arrivée de CI ?

2) Quels sont les autres villages qui ont utilisé cette forêt ?

3) Quelles ont été les utilisations de la forêt ? (nature, quantité et temporalité)

4) Où trouvez – vous tous ces besoins maintenant ?

5) Pourquoi vous n’êtes pas les bénéficiaires du projet ?

6) Respectez – vous les dispositions de ce contrat ?

7) Pourquoi ?

8) Y – a – t – il déjà eu des incidents ?

9) Pensez – vous méritez des bénéfices puisque vous utilisez également la forêt ?

10) Lesquels ?