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3 SUPERFILMS Raymond Destac

dans Claudia Victrix dans LA PEWANCIH1E LA TENTATION py MAyPDT d'après la pièce de Charles MERE mise en scène de René LEPRINCE, avec Lucien DALSACE d'après le scénario de J.-L. BOUQUET

avec Jackie MONNIER Suzy Vernon et René FERTE dans

André Roanne scénario et réalisation d'Henry dans ROUSSEL, avec Danielle PAROLA, Ester KISS, Jeanne- Marie LAURENT, Fernand LE DANSEUR FABRE, Cyril de RAMSAY, Norman SELBY INCONNU ■

mise en scène de René BARBERIS, Un film d'après la comédie de Tristan BERNARD de avec Vera FLORY interprété par et André NICOLLE et RAYMOND DESTAC Carmen Boni

LA FEMME dans > -J k -jf-f: & LE PANTIN d'après l'ouvrage de Pierre LOUYS SCAMPOL© et Pierre FRONDAIE mise en scène d'Auguste GENINA, d'après l'œuvre de Dario NICODEMI 5 GRANDS FILMS

Dolly Davis Mady Christians et André Roanne et Diana Karenne dans dans LA FEM DU WOOSQ MADAME scénario et réalisation L'AMBASSADEUR de Jacques de BARONCELLI mise en scène avec Suzy PIERSON et Fernand FABRE de Fritz WENDHAUSEN 50a 500150015/0015/0015/0015/0015/0015/0015/001 5ga

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L y a juste un an nous écrivions à cette même place : « Qu'ont fait les éditeurs américains quand ils ont voulu introduire leurs films en Europe ? Ils n'ont pas attendu que les acheteurs européens viennent à New- York sélectionner leurs productions. Mais ils sont venus eux-mêmes étudier toutes les conditions du

marché, ils ont créé des agences à , à Londres, à Berlin, à Rome, à , etc. Ils ont ouvert des salles dans les principales villes d'Europe. Ils ont organisé des voyages de vedettes et payé très largement d'amples campagnes publicitaires. « Pourquoi les éditeurs français n'ont-ils pas constitué la contre¬ partie ? « Songez que depuis dix ans que la guerre est terminée, aucune maison d'édition française n'a eu l'idée d'ouvrir un bureau à New-York... Cependant une large et belle façade française sur Broadway ferait plus La première revue de grand luxe du cinéma français pour les affaires françaises que toutes les jérémiades ! » En écrivant ces lignes, nous ne croyions pas que cette lacune si préjudiciable aux intérêts nationaux serait si vite comblée. Or, c'est aujourd'hui chose faite grâce à la jeune et intelligente activité de M. Robert Hure! dont le premier soin, en allant à New-York, fut d'ouvrir dans le French Building un bureau qui sera à la fois un poste d'observation et un centre de propagande française. Nous avons toujours pensé et écrit que le contingentement tel qu'il La Femme et était Le pavillon frança s à New-York, le Pantin, pratiqué chez nous était une formule paresseuse qui ne résolvait rien et nous endormait dans un dangereux farniente. Les restrictions d'impor¬ par Edmond Epardaud. par Ed. E. tation devraient suivre et non précéder la production nationale. Lbrcs Propos, La Semaine du Cinéma, Or, tel n'est pas le cas du cinéma français qui ne fournit environ que par Les Quatre. le dixième de la consommation totale de nos salles et qui, par conséquent, par Germaine Dulac. reste tributaire pour les neuf-dixièmes, de la production étrangère. La pensée de René Clair, Le film sonore, Le problème devait se poser ainsi : Produisons d'abord, en facilitant par Germain Pried. par des mesures d'ordre intérieur, primes ou détaxes à la consommation, par Jean Andrieu. l'exploitation du film français. Puis contingentons l'entrée du film étranger. La production russe 1928-29. Un soir à Piana, En contingentant d'abord, on a procédé à l'envers. On a mis la charrue par M. Gorclof. avant les bœufs. Et on s'étonne après cette belle manœuvre que l'attelage Nouvelle par René Jeanne. marche si mal ! Quelques impressions d'Amérique, Les f.Lms présentés, M. Robert HurePa vu juste et fait preuve d'une grande intelligence par C. F. Tavano. commerciale en abordant franchement le problème par son commencement. par P. Heuzé. Ladislas Stareoilch, L'actif administrateur de la Franco-Film s'est dit, en bon économiste Nouvelles de l'Etranger. que non par P. Ichac. qu'il est, la marchandise devait aller à l'acheteur et l'acheteur à la marchandise. C'est un fait que l'Amérique, pays surproducteur, n'a pas besoin du film français. Si nous voulons lui vendre nos produits, nous devons commencer par produire et par produire au moins aussi bien que nos concur¬ REVUE MENSUELLE ABONNEMENTS : rents; puis nous devons aller les trouver et leur soumettre avec toutes les France, un an : 50 francs. coquetteries d'une publicité bien faite, nos produits. 3e Année Etranger, un an : 85 francs. C'est pourquoi je disais plus haut que le bureau du French Building serait à la fois un Mai 1929 N° 22 Prix du numéro : 5 fr. poste d'observation et un centre de propagande française avant d'être vraiment un bureau de vente. Car tout bureau de vente suppose

Directeur - Rédacteur en Chef : une marchandise laquelle, en l'occurence, est à peu près inexistante. Edmond ÉRARDAUD f M. Robert Hurel, qui a accompli son geste un an à peine après la sa Direction artistique : fondation de maison, doit être loué sans réserve pour avoir si délibé¬ Henri FRANÇOIS rément condamné et détruit un illogisme commercial dont souffrait à en mourir l'industrie cinématographique française. Fondateurs : Henri François, Pierre Weill et Edmond Epardaud Edmond EPARDAUD, Editions Henri FRANÇOIS : 9, Avenue de Taillebourg, Paris (11') — Tél. : Diderot 38-59 et 43-59 LIBRES PROPOS LA PENSÉE DE RENE CLAIR

Certes, ce titre peut paraître bizarre. On tout, en réalité, pour troubler sa digestion nor¬ Le « scandale des Un théâtre du présentations » qui est fort complexe quartier de l'Opéra avait affiché une pièce considère comme naturel que les auteurs de male. « C'est d'une cocasserie et d'une loufo¬ s'est continué ces dernières semaines au grand dam de toute la qui s'appelait tout simplement Débauche. Mais Débauche livres, de peintures ou de musique aient des querie vraiment étourdissantes. Cela seul vaut corporation. malgré son titre alléchant, n'a pas fait recette et la direction pensées (il n'en est pas toujours ainsi). Mais le voyage », écrivit Paul Souday, lors de la La multiplicité des séances aux mêmes jours et aux mêmes qui tient à ce genre « un peu spécial », l'a remplacé par... Les les auteurs de films, croit-on, peuvent très bien première présentation du film. Mais pour savoir heures est un des maux dont les critiques, empêchés par là Egarés ! s'en ainsi savourer Entr'acle, il fallait la de faire consciencieusement leur métier, souffrent le plus. Ainsi Les Egarés n'auront probablement pas plus de succès que passer (malheureusement il en est presque grande culture et le on vit trois présentations données en même temps au Casino Débauche, mais on récidivera tout en continuant à accuser toujours ainsi) . Pour servir les ennemis du goût classique du critique du de le cinéma de tous les crimes ! Paris, à l'Empire et aux Folies-Wagram, alors que sur six cinéma, il n'y a pas d'arme plus sûre que « Temps ». Les autres spectateurs se fâchèrent jours ouvrables, trois restaient absolument vides. cette opinion courante combien de fois justifiée. et allèrent réclamer leur vestiaire. René Clair * nous sommes Nous laissés dire que certaines maisons, peu îfe A Quant aux amis de l'art des images mouvantes, dut bien s'amuser à ce spectacle. confiantes en la valeur de leur « production » cherchaient elles- le nom de René Clair leur suffit pour parer le mêmes à provoquer secret Plus tard vint : Un l'embouteillage avec le espoir d'en On nous dit que Marcel L'Herbier, pour sa nouvelle pro¬ chapeau de paille d'Italie, coup. profiter. duction de Nuits de Princes qui s'annonce magnifique, a ce chef-d'œuvre de comédie satirique. Ici, René

Nous nous refusons à croire à un tel machiavélisme inventé d'extraordinaires indigne procédés de prises de vues, tourelles René Clair est un de ces rares réalisateurs de Clair ne s'occupait pas plus du spectateur qu'il d'une industrie sérieuse. tournant sur pivots, plates-formes mobiles, etc... films qui ont su maîtriser la technique nouvelle ne cherchait des situations fantastiques. Comme * Nous ne contestons nullement la légitimité des recherches et encore inexplorée de l'art cinématographique, un artiste mûr, il ne s'intéressa qu'à ses per¬ techniques ni leur utilité, mais cependant nous ne pouvons la dominer et la subordonner à leurs intentions sonnages et au cours de l'aven¬ nous s'abandonna libre Cependant, il convient de noter quelques initiatives heureuses empêcher de penser que Marcel L'Herbier a réalisé jadis créatrices. La ture. Son ironie L'Homme du et avec moyens technique de Clair, transparente habituelle, sacrifiée à la logique qui, sans résoudre entièrement le problème, ont contribué à amé¬ Large El Dorado des réduits liorer sensiblement la situation. et que ces films « primitifs » étaient des chefs-d'œuvre. et sugggestive, ne prétend jamais à une valeur du sujet, n'en apparut que plus profonde dans René CLAIR La vues se une noire indépendante. ne sert l'esprit de l'œuvre. Un critique connu, d'ailleurs Les Cinéromans ont présenté le matin au Rialto, de même prise de ramènera toujours à chambre Elle qu'à exprimer ce qu'il commandée Aubert au Caméo, de même Franco Film à l'Empire. L'as¬ par un objectif. veut dire. C'est pourquoi l'on peut parler non grand admirateur de René Clair, qualifia Un sistance s'est trouvée ainsi débarrassée comme Méfions-nous de l'abus de la et par miracle technique de son corollaire la seulement de l'œuvre, mais aussi de la pensée de René Clair. chapeau de paille de film national, « d'où se dégage avec force de toutes les jolies femmes désœuvrées et de tous les petits prédominance de la forme sur le fond. l'honnêteté des braves gens de chez nous ». Ce point de vue jeunes gens, critiques in parlibus, qui ravissaient aux ayants Malgré la diversité apparente de leurs sujets, les films de assez particulier diffère essentiellement du nôtre. Certes, les droit, directeurs et journalistes, les meilleurs fauteuils et les A Clair sont étroitement liés entre eux. Ils ne sont, dans le fond, loges confortables. bourgeois de 1890 (seulement de 1890 ?) que nous dépeint que diverses étapes de la pensée de leur auteur et nous révèlent On n'organisera de représentations vraiment professionnelles ce film ne font rien de malhonnête, ils n'en sont pas moins Le film sonore tourne toutes les têtes. Dans la même se¬ sa façon, toujours la même, de voir les gens et les choses. On et aue une corporatives le matin, à l'heure où les « amateurs » dor¬ maine nous avons rencontré trois pitoyable caricature de l'être humain. producteurs. Le premier peut dire que l'humour est le trait principal qui les caractérise. ment encore ! nous a dit : Mais cela demande à être * précisé. Si l'humour de Chaplin est Après Un chapeau de paille, Les deux timides n'étaient :k î?î — Merveilleux, le film sonore ! Je vais tourner une opérette... plein de tristesse résignée, celui de René Clair est mordant et qu'une plus faible variation sur le même thème. Nous avons Le Petit Duc ! coléreux. Son ironie est bien son sar¬ retrouvé ici la maîtrise habituelle et l'esprit caustique Le système du film se près de la méchanceté, de René unique semble devoir généraliser Le second nous a dit : casme touche à la dans certains établissement qui se proposent de mêler le mu¬ haine. La niaiserie et la stupidité humaine, Clair, mais c'était peut-être le premier de ses films qui n'a rien — Admirable, c'est la fortune ! Je vais tourner un « opéra- sic-hall au cinéma. voilà ce qui révolte René Clair, ce qui lui inspire ses histoires ajouté aux précédents. Il n'y a pas de preuve plus évidente que comique » : Manon ! Et il n y a rien à dire pour les salles nouvelles qui apportent fantastiques ou grotesques, où l'homme le chemin poursuivi jusqu'ici par René Clair est maintenant ar¬ Le troisième nous a dit : apparaît toujours risi- à l'édition — partant à la production — un débouché sup¬ ble et rivé à sa fin. — piteux. Quelle aubaine ! Je vais tourner un « grand » : plémentaire, mais ce serait grave si tous les cinémas, suivant opéra Roméo et cet se mettaient à Juliette ! exemple, passer un film au lieu de deux ou Dans son premier film, Paris qui dort, il sembla tenter une Aujourd'hui, René Clair semble évoluer vers d'autres for¬ trois. Les maisons de location ont Pauvre cinéma ! déjà assez de peine à vivre. Depuis vingt ans nous luttons pour l'arra¬ mules. On annonce un nouveau film de expérience. Mettez l'homme à l'épreuve dans une situation ex¬ lui qui sera, paraît-il, très cher au théâtre et à la art Que serait-ce si on restreignait ainsi la consommation ? littérature. Comme d'expression, il différent de ce traordinaire, pensa-t-il, et vous verrez ce qu'il cache au fond qu'il a fait jusqu'à présent. Ce sera, cette fois-ci, avait sa place parmi les muses et le voici plus que jamais de son âme. Et un drame. René Clair aurait-il compris que l'ironie et la moquerie à la remorque des arts de la parole ! On a tué ce qu'il y il regarda ses cinq héros se promener à travers avait de froide constituent un peut-être encore que plus beau en lui : le silence. la ville endormie, ils commencèrent par voler, ils finirent par danger plus grand

se haïr. Sous celui du ridicule qu'il redoute tant ? Plus grand parce qu'il Court dialogue surpris à la sortie d'une présentation au l'enveloppe de gens civilisés, René Clair décou¬ dessèche l'âme et la mène dans une a Caméo : vrit des ravageurs primitifs, des barbares sauvages. Et la ville impasse d'où il n'y plus

— d'issue vers l'air libre. C'est très bien le Chanteur de Jazz ! Je l'ai vu deux paralysée montra, en un instantané saisissant, toute la laideur fois ! Les maisons de location se plaignent très justement de Germain FRIED. et la futilité de ce qu'on appelle la vie sociale. la concurrence déloyale qui sévit dans la corporation. Les — Et moi entendu 450 fois ! programmes sont en effet fournis par certains distributeurs Cette et t?i conception fantastique sournoise contient en germe à des prix tellement bas qu'ils ne couvrent même pas les prix toutes les œuvres ultérieures de René Clair. Railler et ridiculiser — d'amortissement des Je suis un collaborateur des Etablissements Aubert et copies. l'homme est devenu son occupation favorite. Dans Le Fantôme mon bureau donne sur la cabine de l'Aubert-Palace. J'entends Mais ne serait-il pas très facile de faire cesser ces abus LA SYMPHONIE FANTASTIQUE tout comme se du Moulin■ Rouge, il se moqua croyances si j'étais dans la salle !... Alors, vous comprenez ! dont rendent parfois coupables les plus grosses maisons ? des deux les plus chères à l'humanité : la foi en l'immortalité de l'âme et la foi Jadis, — avant et durant la guerre — on pouvait voir af¬ Notre directeur Edmond Epardaud oient de dépo¬ fiché dans bureaux des loueurs un en la solidité de la science. a a les tableau portant les prix Dans Le Voyage imaginaire, il se minima ser à la Société des Auteurs de Films un titre de scé¬ imposés dans chaque genre, comédies, drames, comi¬ réfugia dans le rêve et fit triompher un crétin naïf, à l'aide nario La Dans notre dernier nous — ques, documentaires et voyages, par la Chambre Syndicale Symphonie Fantastique dont il poursuit numéro, dénoncions l'indécence d'un anneau de rideau sur les ruses des malins. Dans Enlr'Acte, à tous ses ou si l'on le adhérents. actuellement le préfère manque de décence — de certains spec¬ il choisit découpage. tacles pour ses railleries la cible la plus proche et la plus théâtraux. Le cinéma a été si souvent taxé d'immo¬ Oui, mais à cette époque il y avait une discipline profes¬ directe : le spectateur. « Le Joyeux Enterrement ou Le Cor¬ La ralité qu'une censure particulière et exclusive lui a été imposée, sionnelle. Tandis qu'aujourd'hui... Symphonie Fantastique, film sonore, est inspiré alors billard en folie » eût-on que le théâtre peut se permettre les plus effroyables au¬ pu appeler cette lugubre plaisanterie par le célèbre poème symphonique de Berlioz et la vie daces. LES QUATRE destinée, soi-disant, à distraire le spectateur, et qui comportait du grand musicien romantique français. par cœur, leur catéchisme (en l'occurrence : les œuvres com¬ Quelaues Impressions plètes de Lénine) et obéir aveuglément à leurs maîtres. Le La Production Russe en 1928-29 public s'est vite lassé des films exclusivement politiques. Il

demande à se distraire, avant tout. D'ici peu, il y aura peut- d'Amériaue par Michel Gorelof

Evidemment, tout Français qui va en Amérique doit La Russie marxiste et verveux, mort, que soviétique produit actuellement 150 films pal¬ publiciste aujourd'hui M. en revenir avec des « impressions ». Je ne veux pas an, Oklopkoff a demandé le sujet de « 65 % des bandes qui passent sur les écrans de TU.R.S.S. VAppétit vendu, film techni¬ avoir l'air d'avoir, à mon tour, découvert l'Amérique. sont quement remarquable », capable de bouleverser toute notre déjà des bandes nationales. L'Amérique prend la meil¬ D'autres, plus qualifiés que moi ont dit tout ce qu'il y leure part des 35 % restants. Viennent ensuite l'Allemagne, science des angles de prise de vues. avait à dire. la France, le Japon. Onzième année et L'Homme avec le Ciné-appareil, de Dngo- Toute la Vertoff, sont des films « purs » sans intrigue production est centralisée entre les mains de la dramatique, J'estime que ce n'est pas dans un simple voyage et sans acteurs. L'auteur a simplement quelques Sovkino, en dehors de laquelle n'existent que le « Mesch- voulu traduire en quelques jours parmi les Yankees que l'on peut se rabpom » (organisation cinématographique du secours ouvrier), grands rythmes modernes : le rythme du travail, etc... faire une idée exacte de ce pays fantastique qu'est la (Jrisku (organisation ukrainienne) et quelques petites orga- Le Bec doré est l'œuvre d'un débutant. Poznansky. Bon l'Amérique. film dont l'action se passe dans l'Oural il y a deux siècles. Le Bagne, de Reismann, peint la vie des déportés politiques Il y a une telle différence de mentalité entre l'Amé¬ sous l'ancien régime. C'est surtout un film de propagande con¬ rique et l'Europe et encore plus entre l'Amérique et Svachenko dans L'Arsenal, de Douzenko tre l'ancien régime. les Latins, qu'il serait prétentieux de vouloir exprimer Le bénéfice du clown George, de Solwieff, et la Dernière ses impressions en quelques mots.

attraction, de Mme Preobrajenskaya (la réalisatrice du Village être en Russie, comme partout ailleurs, des films comiques du péché) sont des films qui se ressemblent beaucoup par le nationaux (jusqu'ici les seuls films comiques passés en Russie L'Amérique ? Un grand pays, de grands moyens, sujet. Les scènes de cirque et de théâtre y alternent avec étaient d'origine américaine). des ressources fantastiques. les scènes de guerre civile. Réalisations honnes et honnêtes. En tout cas, avec Eisenstein, Poudovkine, Tchewiakov, Elisso et le Premier lieutenant SchechneV sont des films de Le Cinéma américain ? Avant tout une affaire ! Dovjenko, Oklopkoff, Room et quelques autres, la Russie pos¬ tout premier rang qui témoignent d'un louable souci de style sède une équipe incomparable. et de recréation dans la description jusqu'ici toujours basse¬ Le film parlant ? Le public en raffole, du moins Michel GORELOF. ment, vulgairement réaliste, des événements politiques. pour le moment. Jimmy Higgins et Le fiacre de nuit sont les premières gran¬ des bandes d'un jeune cinéaste ukrainien, M. Vassine. Réalisa¬ L'avenir du film parlant ? Dieu seul le sait, m'a-t-on tions essentiellement commerciales. répondu partout. L'Arsenal de Dovjenko, est un drame historique d'une den¬ Une scène de Révolte à Kazan, de Juriz Taritch. Le Gala de "Jeanne d'Arc" sité dramatique, d'un rythme, d'une plasticité et d'une élévation Ce que j'ai vu ? Une machine formidable, graissée à de pensée remarquables. l'huile Dollar, à nisations au Caucase et en Turkestan. Le livre de M. Mous- à l'Opéra jet continu. On constate en Russie une certaine atténuation du commu¬ sinac (1), quoique assez tendancieux, renseignera le lecteur nisme intégral. Cette atténuation se répercute sur le cinéma et C'est devant une affluence nombreuse et brillante que Des idées nouvelles, des conceptions hardies, des désireux de connaître plus amplement l'organisation du cinéma¬ sur l'art. Le cinéma est plus libre. Les réalisateurs ne sont vient d'être projetée à l'Opéra, pour la première fois, hommes entreprenants, des affaires énormes, des chiffres tographe soviétique. Notre tâche à nous consistera à passer en plus traités comme des petits enfants qui doivent connaître, la Jeanne d'Arc des productions Natan. astronomiques. revue, brièvement, les principales bandes de Tannée écoulée. Le film, réalisé par Marco de Gastyne et édité par La Ligne générale, d'Lisenstein, est un grand documentaire Aubert, est une oeuvre d'importance qui fait honneur Eh bien ! et après ? romancé sur l'agriculture et T « édification socialiste ». C'est, à la production comme le disent les critiques bolchevistes, le vaste poème épique de la nationale. Certaines parties Après nouvelle Russie. Ce film est sorti à Moscou le 9 avril 1929. siège d'Orléans, sont remarquables par le mouvenment ? des masses, la hardiesse des angles de prises de vues, Tempête sur l'Asie, de Poudowkine, est un film que le public la liberté du style et du montage. Il y a là une indi¬ Nous n'avons qu'à travailler. Nous avons tout ce parisien connaît déjà. Il passe actuellement, ce film, dans tous cation très nette qui nous permet d'opposer la produc¬ qu'il faut pour réussir en France et en Europe. Et cela les pays du monde, et, disons-le, il le mérite. tion française sans craindre le est déjà un programme. Son Fils et Son Chemin, de Tcherviakov, sont deux drames à tout autre production désavantage. admirables de puissance et de simplicité. Tcherviakov, un débu¬ La seconde partie, généralement plus faible, ne sou¬ T oui ce que j'ai vu m'a intéressé, rien ne m'a sur¬ tant, travaille à Léningrad. tient pas toujours l'intérêt du sujet, malgré le talent pris, ni découragé : nous pouvons en faire autant pour La Nouvelle Babylone, de Kosintzeff et Trauberg, est un admirable de Simone Génevois. peu qu'on s'y mette courageusement. film dont l'action se passe à Paris, en 1870, pendant la Com Nous reviendrons plus longuement sur le film et sur mune. Kosintzeff et Trauberg sont des chercheurs, des nova¬ son interprète. Mais, dès à présent, nous tenons à Le jour où nous aurons compris que le cinéma est teurs hardis, leur bande contient des choses excellentes. signaler le succès unanime remporté par la jeune artiste avant tout une industrie, nous aurons fait un grand pas. Boule-de-Suif (d'après Guy de Maupassant) et Le Fantôme qui a fait du personnage héroïque une composition qui ne revient pas (d'après M. Henri Barbusse) sont des films inspirée. Entendez bien ! Nous ne manquons ni d'hommes, de M. Alexandre Avom, le réalisateur de Trois dans un sous- Le cas de Simone Génevois est probablement unique ni d'argent, ni de moyens. Nous ne manquons que d'une sol. Films simplement honnêtes. dans les annales du cinéma français et sa réussite si chose : la confiance. Et ça, c'est grave ! C'est également à un Français, Paul Lafargue, le député belle, si entière permet de fonder sur son talent tous les espoirs. C. F. TAVANO. (1) Le Cinéma soviétique, Gallimard, édit. 12 francs. Une scène de Bagne, de Reismann. Notes d'un Chasseur d'Images Ici, sur les glacis et les murailles d'une forteresse à leur Un tournoi public échelle, une quarantaine de fourmis combattent avec la lance, autour d'un grand film l'épée et la masse d'armes. Elles sont grosses comme des frelons. Notre souci de soumettre à nos lecteurs toutes les innovations « Cette scène de son film La Reine des Papdlons, me dit nous incite à reproduire une invitation adressée au _public et Mlle Starevitch, mon père l'a tournée en huit jours. Pour IL â P D S IL â S SïâPEWDfCIHl encadrée dans une page entière d'Excelsior, par une série de chaque image, il faisait mouvoir ses quarante insectes et suivait photos des principales scènes d'un film. ainsi, à leurs vitesses respectives, tous les mouvements indivi¬ Cette invitation, s'évadant du cadre des anciennes formules duels, sans prendre une note et sans jamais se tromper. Je ne le Magicien de Fonfenay-sous-Bois de propagande, nous paraît être une expérience heureuse que, sais pas comment il fait, ajoute-t-elle en riant, d inventer des personnellement, nous suivrons avec beaucoup d'intérêt. scènes à mesure qu'il tourne et de tout retenir. Moi, je suis obli¬ Invitation gée de noter chaque fois. » Les Vedettes et tous les Artisans de l'Œuvre caractère cinématogra¬ La paupière en coquille, l'œil gros et vif, la tête ronde, pas zoologique. Le rat des champs retrousse sa lèvre, Avec M. Starevitch, il ne faut s'étonner de rien. S étonne- phique de G. Dini : Quand l'ombre descend... sont heureux grand, il fait penser à Sylphe. Vous savez bien, ce petit dieu montre ses longues incisives, lisse sa moustache en rat véri¬ t-on des poètes ? de pouvoir vous soumettre quelques éléments glanés dans les spirituel et artiste qui, dans L'Horloge Magique, embellit et table, non en homme. N'a-t-on pas entendu dire, devant Le coulisses du Studio au cours des prises de Vues. fignole sans cesse la nature. Semblable à sa fantaisiste créature, Ral de Ville el le Rat des Champs : « Je comprends encore « Oh ! fait-il, ce n'est pas bien difficile, avec un peu d'ha¬ Ayant apporté dans un sincère « travail d'équipe » toute on imaginerait aisément M. Starevitch, la gauche armée d'un qu'on les dresse. Mais comment fait-on pour les habiller ? » bitude... Comment je trouve les idées 7 Ma foi... c'est dans leur conscience professionnelle, leur technique, leurs iaCnts, ils minuscule pot de peinture et la droite d'un pinceau, fleurissant l'air ! » éprouvent quelque fierté d'avoir, sous l'impulsion artistique à d'ornements délicats les champignons, les papillons et les coléop¬ Voyez les gestes lamentables de l'araignée, coupée en deux la fois fougueuse et méthodique de leur metteur en scène, coo¬ tères. Et, lorsqu'on lui rend visite dans sa calme villa de Fon- par la porte du coffre-fort, à l'articulation du thorax et de « Ça m'est vénu de nuit, en entendant çanter le rossignol ! » péré à la création d'une œuvre cinégraphique bien caractéris¬ tenay, que l'on voit affleurer dans son regard, par ondes succes¬ l'abdomen, et cherchant, moitié d'elle-même, à se dresser encore. disait de même le Tambourinaire ingénu d'Alphonse Daudet. tique de la nouvelle production française. sives, la vivacité, la bonhomie, le rêve, c'est Sylphe que, malgré Combien d'exemples offre aussi L'Horloge Magique de cette M. Starevitch ouvre une armoire : telle devait être 1 armoire Utilisant toute l'ampleur des moyens mis à leur disposition soi, l'on y surimpressionne. virtuosité zoologique. Ondin, ce lutin à demi grenouille, de Dieu le dernier jour de la création. Il y a là, mêlés à des par le grand illustré Excelsior et le poste d'émissions radiopho- ramasse au fond de l'eau une larve de libellule et, parvenu niques du Petit Parisien, ils viendront, tour à tour, par l'image, sur la rive, l'accroche à une feuille. Au cours de la scène sui¬ fragments informes, des membres épars d'insectes et de person¬ * nages, une couronne en carton, revêtue de papier argent, puis par le micro, avec l'inimitable humoriste Saint-Granier, vous ;!» «V vante, la libellule perce son enveloppe, se dégage, défripe ses d des et vous à leur canons, un crâne et distraire inviter apporter le puissant élément de ailes et s'envole. Tour de force artistique, scientifique et techni¬ petits de chat taillé dans le bois, poli arti¬ culé, que ne pas. un une votre sympathique participation au : que, mais, pour M. Starevitch, détail secondaire destiné à Pompon désavouerait Dans coin, pile C'est, en vérité, un poète, un bien curieux poète que Ladislas animer le décor. de grenouilles. 1 " TOURNOI CINÉGRAPHIQUE de PERSPICACITÉ Starevitch. D'abord, il est savant. Il a dirigé jadis le Musée organisé « Je vous présente un de mes plus anciens artistes. » d'Histoire Naturelle de Kovno, où, dès 1911, il réalisait —- *ifc à EXCELSIOR par SIC-DELTA comme, en à la même — France, époque, le Dr Commandon C'est une grenouille énorme, ventrue, verte, avec une large (Syndicat International Cinématographique) bouche et des yeux si pleins de que je de la voir à l'occasion de l'édition du grand film français Chose ces malice crains curieuse, vies innombrables peuplant ses films, " s'échapper. M. Starevitch la tient par une patte : M. Starevitch ne les reproduit pas fidèlement. Il accentue leurs QUAND L'OMBRE DESCEND..." Les lauréats nombreux caractères, avec un recevront de prix parmi lesquels plu¬ synthétise leurs mouvements humour subtil « ... L'orateur des Grenouilles qui demandent un Roi et la sieurs milliers de billets de la prochaine souscription à l'Œuvre qui les rend plus vrais que nature. Voyez ses grenouilles. mangeuse de papillons de L'Horloge Magique. Aussi, c est un de la Maison de retraite de la Mutuelle du Cinéma, des cen¬ de mes artistes préférés. » « me taines d'abonnement à toutes el Publications Ondin, dit-il, j'ai eu beaucoup de mal à le faire nager r* gratuits les Revues convenablement. Je lui avais d'abord fait exécuter les mouve¬ s'intéressant particulièrement au Cinématographe, et enfin, de ments exacts d'une grenouille. A l'écran, cela ne donnait rien. nombreuses surprises qui plairont aux Amis de l'Ecran. Les Alors, je l'ai animé d'un mouvement un peu caricatural. Les A ces mots, le corbeau déplumé perché au-dessus de nous fervents de la T.S.F. auront aussi leur pari avec les

résultats étaient bien meilleurs. » dans sa cage de verre — un poltron, spectral, lugubre et an¬ cinq émissions radiophoniques spéciales du Poste du Petit Pari¬ cien corbeau — se hérissa et battit légèrement des ailes. Quel¬ sien. En outre, le « Parleur Inconnu », pour la premirèe fois au Il faut dire que M. Starevitch, dans sa retraite banlieusarde, ques plumes tombèrent. Et il me sembla que toutes les autres Monde, radiodiffusera la présentation du film le 13 mai. a peu d'occasions de parler français. Il possède heureusement, créatures de M/. Starevitch s'animaient : le casse-noisette et Les Postes d'émission (Paris-Province) seront les Postes dans sa famille même, de charmantes collaboratrices et d'habiles les noisettes, les deux rattes danseuses étoiles, le rat de ville d'Etat. interprètes. Sans Mlle Starevitch, la conversation se fût réduite et le rat des champs, la mante religieuse, les fourmis, et, dans entre nous à un échange de noms d'insectes, en latin, la langue un coin, des marionnettes javanaises aux silhouettes fantastiques. internationale par excellence. Et l'on entendit un ronflement sourd : c'était, dans ses car¬

« Je vais vous montrer mes artistes. » tons, la collection de papillons qui battait des ailes.

A ce moment, M. Starevitch des Debrie Voici des chambres aux murs revêtus d'armoires et de alluma, au-dessus Ladislas STAREVITCH dans son studio de Fontenay-sous-Bois. de prise de vues, trois projecteurs à incandescence. Le murmure vitrines, où se fige tout un petit peuple : les créatures étranges des monstres se yeux verre contem¬ de Ladislas Starevitch. Le château de la Belle au Bois Dor¬ prisonniers tut. Leurs de mant devait être plèrent le décor, le petit décor posé sur une table, où évoluaient des films sur la vie des bêtes. Pour un élève des Beaux-Arts — pareil, avec ses oiseaux, ses gardes et ses pages des endormis, avant jouets. fussent-ils russes — le fait est et mérite noté. que vînt le Prince Charmant. La Princesse elle- exceptionnel d'être Pierre même nous ICHAC. Les sciences naturelles donnent si rarement la main aux beaux- contemple, la Princesse Chinoise rêvant aux « Yeux du arts ! J'ai souvenir d'un grand atelier de la rive gauche où, Dragon », entre un gros mandarin et des gardes aux armures sur 70 hérissées. Assis sur leurs stalles sur élèves, trois seulement savaient un peu dessiner les plan¬ minuscules, les mains les tes et les insectes, trois dont un Japonais. Chez les Japonais, genoux, les onze Pairs de L'Horloge Magique. On reconnaît le c'est congénital. peureux, le fanfaron, l'ivrogne avec sa bouteille. Puis, sous une cloche de verre, son heaume noir baissé, le Géant Destin Changement d'adresse M. Starevitch, lui, ne fait pas que insectes, les dessiner les s'appuie sur sa fidèle épée. Avec prudence, le Magicien ne batraciens, les oiseaux, les fleurs ou les humains. Il les modèle, lui a nous pas donné de compagnons, qu'il aurait aussitôt taillés en L'A.C.E. informe que ses services de distribution, les sculpte, les articule, les maquille, les meut, et parvient — au pièces. Isolé dans sa tour de verre, silencieux, impénétrable, il de réception et de vérification de films, ainsi que son service moyen de quels — sortilèges ? à leur donner l'apparence de veille, et ne nous entend pas. Je cherche en vain le douzième distributeur de publicité, sont transférés à dater du 15 avril, la vie. Mais une vie compréhensible pour nous, une aux vie dirigée, pair et son beau cheval, son cheval à l'œil terrible et qui Etablissements Gaumont, 35, rue du Plateau. Bien logique dans la dessinateurs plus extrême fantaisie. Certains retrousse si méchamment les lèvres. Je les retrouverai tout à entendu, les bureaux de location continuent à fonctionner comme s'étaient fait autrefois une réputation en douant nos animaux l'heure dans le bureau de M. Starevitch. Preux dans l'immo¬ par le passé, 1 1 bis, rue Volney. Toute la correspondance, par familiers d'une expression humaine, de gestes humains. Les bêtes bilité même, il transperce un dragon au sommet d'une biblio¬ conséquent, devra être adressée à l'adresse habituelle, 1 1 bis, de M. Starevitch gardent à travers les pires aventures leur thèque. rue Volney, Paris (2e). Une des scènes du dancing de Quand l'Ombre descend... Un chef-d'œuvre français Là IFEIMMi ET ILE PÂMTIM

aux Faisons confiance quelques metteurs en scène — et d'autres surgiront — LESquepossibilitésnous avonsdu filmle bonheurfrançais nedesontposséderpas niables.et le Sachonsfilm étrangerorganiserse lacontingenteraproduction. de lui-même.

Un film comme La Femme ei le Pantin nous venge de toutes les humiliations et

de toutes les injustices. Car voici une oeuvre qui n'a rien d'américain, de germanique ou de Scandinave et qui non plus ne procède de cette monstrueuse formule internationale qu'on voudrait encore nous imposer.

Le film de Jacques de Baroncelli est spécifiquement français. Il est le triomphe de l'art français fait de goût, de mesure, d'élégante et subtile sensibilité, de charme et de poésie.

Depuis longtemps nous considérons l'illustrateur de Pêcheur d'Islande comme le

plus persuasif et le plus heureux défenseur de la production nationale et si ses films font

prime à l'étranger, n'est-ce pas précisément en raison de leurs vertus intimes qui les

rattachent à toute une tradition d'intellectualisme et d'esthétisme ?

La Femme et Le Pantin nous apparaît, en ces temps un peu sceptiques et désabusés,

comme une heureuse réussite conditionnée par un acte de foi, d'amour et de volonté.

En choisissant le roman atmosphérique de Pierre Loiiys, Jacques de Baroncelli jouait en

effet avec la difficulté. Uu sujet statique se prêtant bien plus à des descriptions littéraires

qu'à des images mouvantes, deux personnages-symboles, quelques situations assez troubles,

n'offraient au réalisateur qu'une matière cinématographique médiocre. Il fallait pour

animer cette matière, outre le dynamisme obligatoire du talent technique, une force que bien peu d'artisans possèdent et qui est l'apanage des véritables artistes : la force inté¬ rieure, la flamme créatrice, l'inspiration.

La Femme et le Pantin est un film inspiré. Je veux dire que le film est autre chose que le livre dont il fut extrait ou du moins qu'il exprime, à l'aide d'un langage autre¬ ment subtil que celui des mots, l'essentiel des âmes, des situations dramatiques, des paysages.

Dans un tel film nous voyons en dehors de l'admirable réalisation matérielle, un

effort de compréhension totale, effort dont seul peut être capable un artiste très intel¬ ligent qui subordonne son métier à la volonté de comprendre et de faire comprendre.

Jacques de Baroncelli, comme il l'avait déjà fait dans Pêcheur d'Islande, dépasse

l'anecdote pour atteindre l'âme même des êtres et des choses. On pourrait dire que

La Femme et le Pantin, illustrée par lui, nous exprime « l'âme » de l'amour charnel. Pour d'autres ces termes seraient contradictoires. Pour lui, ils s'harmonisent intimement.

Je n'en donnerai qu'un exemple mais si hautement caractéristique : la scène du nu dans l'établissement louche où Conchita doit s'exposer à la lubricité de quelques clients privilégiés.

Le cinéma ainsi compris fonde toute une poésie que les grands poètes du verbe n'ont pu jamais atteindre. Elle nous révèle l'essence muette des choses et dégage aussi bien la

beauté d'une âme que l'infini d'un paysage.

Au fond, nous nous avouons incapables de nous intéresser à une anecdote quand CONCHITA MONTENEGRO est i elle affranchie de toute intériorité. Le film d'aventures lui-même — certains Tom Mix, les Fred les premiers Thomson, Rintmtin — exprime parfois une poésie, un parfum d'âme la jeune et magnifique interprète de La Femme et le Pantin dont bon nombre de tragédies sont dépourvues.

Avec La Femme et le Pantin, comme avec Pêcheur d'Islande, La Légende de Sœur Béatrice et d'autres films essentiels, Jacques de Baroncelli se révèle un grand poète d images. Il aura pour lui l'affectueuse admiration de tous ceux qui considèrent l'art

comme chose autre qu'un métier et qui demandent aux œuvres humaines un peu de cette beauté dont le monde palpite. Ed. E. Les présentations Aubert LA SENAINE DU CINÉMA FRANÇAIS

WATERLOO - €<Œ(UJIR! EÛMlISlâ De Gaël Le cinéma, durant un trop long temps, lui-même s'exprimer librement, est d'un MM. Fain et Henri Cho¬ éclectisme on le sait, fut assimilé au rang de spec¬ imprudent et dangereux. mette, sur la Réalisation des films : Le cinéma jouit d'ailleurs, de nos jours, tacle forain. Lors de son passage au mi¬ Or, le cinéma français, dans l'état Les nouvelles présentations d'Aubert ont été inaugurées avec positeur, inventeur d'un procédé de musique par ondes ethérées, d'économie d'un t,el ascendant sur l'âme des foules qu'au¬ nistère, Yvon Delbos, le premier au Gou¬ actuel, est victime d'une in¬ cun gouvernement intelligent ne saurait s en un plein succès au Caméo par le grand film de Cari Griine : s'éprendre d'une jeune artiste qui, pour vivre, a dû accepter d'une vernement, eut conscience de l'erreur que vasion, colonisation effective, intel¬ désintéresser : certains auteurs américains n ont- Waterloo. un un noce emploi dans établissement de nuit où l'on fait la bien lectuelle et morale ? Il ne l'on commettait envers lui, et dégagea sa peut se déve¬ ils pas été jusqu'à soutenir qu,e l'on devrait dé¬ Ce film prend Napoléon à l'Ile d'Elbe et nous montre paral¬ plus que l'on n'y chante. Afin de ne pas effaroucher le jeune sormais considérer les cinémas comme un ser¬ portée artistique et sociale. Edouard Her- lopper. lèlement les diplomates au homme, elle lui cache la vérité et se dit employée des postes. vice public, au même titre que les chemins de alliés Congrès de Vienne. Puis c'est riot Sur 41 9 films, 92 films français seule¬ paracheva l'oeuvre ébauchée, en cher¬ fer et les écoles ? le retour foudroyant de l'Empereur en France, la reconstitution Mais le mensonge est vite découvert Colère et mépris du musi¬ chant à défendre, efficacement, par un ment ont balancé l'an dernier l'influence de l'Alliance contre lui, cien, désespoir de la petite de 218 films américains. Etant Dans le rapport de la Vente et de la statut et des mesures de protection, le film prouvé la campagne de Belgique artiste qui court se jeter Location des films, ce passage : français. Le cinéma devint, par là, chose que le cinéma possède une action visuelle d'abord heureuse et se sous les roues d'une auto. On a parfois regretté que ce souci très légi¬ d'Etat. C'est ainsi indéniable, comment ne pas évoquer la qu'André-François time du producteur de se couvrir avant d'en¬ terminant par la défaite Heureusement, elle est nécessité d'une production nationale de Poncet, qui, simple député, avait pro¬ treprendre une réalisation coûteuse et aléatoire de Waterloo. peu et à pre¬ blessée la films. Le ait dans certains jeté un rapprochement entre les économis¬ contingentement n'est donc pas amené, cas, la production mière audition de sa sym¬ seulement une d'œuvres mal équilibrées : nous vouions parler Cari Griine s'en tient tes et les cinéastes, put inaugurer, dans protection financière mais phonie où le compositeur des productions improprement baptisées « inter¬ son une protection spirituelle qui doit laisser presque à ce thème double rôle de ministre et d'initiateur, » le a dû nationales dont sujet, le metteur en scène remplacer le grand à la France le loisir de se purement historique. Ce¬ la Semaine du Cinéma, le 29 avril dernier reprendre, de les vedettes et la figuration sont empruntés à air de soprano par un pour des _ pendant une trame par¬ au nom du Gouvernement. s'ordonner, nationalement vivre in¬ pays différents, en vue de sauvegarder, morceau d'ondes éthé- ternationalement. pour chaque marché, une parcell.e de caractère ticulière intervient pour Ce ne sont ni les cinéastes, ni les in¬ rées, une voix s'élève du Voici national. corser l'intérêt anecdoti- quelques conclusions : balcon. C'est »la dustriels du film qui ont souhaité réu¬ jeune Coutume que que du film, mais si dis¬ j'ai combattue, moi-mê¬ cantatrice qui vient sau¬ nir ces Etats-Généraux du Cinéma, mais De M. Paul David, conseiller du me, dans mon rapport sur l'Utilité des crètement que le rythme ver la situation en même un groupe d'économistes, soucieux de con¬ Commerce extérieur : Ecoles des événements n'est ja¬ cinématographiques au point de temps que son amour. naître les données financières et les pos¬ mais De cette étude ressortent deux vérités essen¬ vue international et national : rompu. sibilités d'un art et d'une industrie, dont Ludwig Berger, à qui tielles : la première, c'est que notre expansion Une réflexion s'impose. Puisque chaque On peut dire que Wa¬ nous devons cette aima¬ l'Amérique, jusqu'ici, et l'Allemagne économique est fonction de la prospérité de nos pays ne peut exister cinématographiquement que industries cinématographiques. dans la sincérité de son expression visu.elle (l'A¬ terloo constitue une ble fantaisie, Rêve de semblaient détenir le monopole. puis¬ La seconde, c'est que nos milieux finan¬ mérique en est l'exemple) pourquoi ne pas in¬ sante et fidèle page d'his¬ Vaise, a mis en scène Toutes les questions furent donc scien¬ ciers, dans leur propre intérêt, comme dans citer chaque race à se développer en images se¬ toire Le Cœur Embrasé avec fait qu'elle est tifiquement, logiquement examinées. l'intérêt du pays, seraient bien inspirés en ap¬ lon les lois qui lui sont propres, sans que le traitée d'un portant à ces industries un soutien qui est in¬ nationalisme de sa personnalité nuise ses point de vue beaucoup de goût. L'évo¬ A M. Gaël Fain, on doit de remar¬ à allemand n'en atténue cation des milieux de dispensable à leur développement. échanges ? pas quables rapports : Le financement de Chacun ne peut être parfait que dans l'apogée sensiblement l'authentici¬ Au soir de la bataille de Waterloo. coulisses, de loges d'ar¬ l'Industrie du Cinéma (en collaboration Yves Chataigneau, du Service des de ses qualités. La valeur même des films sin¬ dans le rôle de Napoléon. té. Le vieux maréchal tistes, pour être habi¬ avec M. Pommery), L'Exploitation des Œuvres françaises à l'étranger, remar¬ cères, composés selon ce principe, forcera les Bliicher est tuelle à n'en a frontières. peint, com¬ l'écran, salles, Les films sonovisuels, La réali¬ que : me il convient, sous les pas moins de saveur. On sation des films (en collaboration avec Il n'appartient qu'à nous de redresser l'opi¬ Le cinéma à la campagne fut aussi dehors les remarquera la jolie façon le music-hall est plus sympathiques, mais la grande figure de Napo¬ dont numéro de M. Henri Chomette), Vente et Location. nion que peut se faire la foule étrangère à la étudié, et à Jean Benoit-Lévy, nous de¬ léon, rues, au vue de films, heureusement rares, où notre civi¬ représentée d'ailleurs par Charles Vanel, nous est restituée présenté. Les scènes de visiblement tournées studio, sont A M. Paul Vasseur, les Statuts d'une vons cette conclusion sur le Cinéma d en¬ lisation est caricaturée. Il suffit pour dans toute sa excellentes et il cela d'ap¬ majesté. y a un peu partout de Chambre et : européenne du Cinématographe. metteurs aux seignement d'éducation savants porter aux en scène et producteurs La réalisation de Cari Griine éclairages qui attestent une Nous demandons un Office national, un Insti¬ A M. Paul David, un long exposé étu¬ de films les ressources qui leur manquent. un tut du Cinéma français du film d'enseignement contient, dans tout fort habile, technique supérieure. diant Le Cinéma et l'expansion écono¬ créé sur la base très judicieuse indiquée par M. quelques parties admirables et d'une Le De MM. Gaël Fain et Pommery : principal charme de Cœur mique. A Jean Benoit-Lévy, des vues le sénateur Bremer dans son rapport à la Com¬ technique nouvelle. Citons seulement Embrasé tient à l'interprétation de judicieuses sur Le Cinéma d'enseignement Présentement, l'industrie cinématographique mission supérieure du Cinéma. Dès lors, on pour¬ les extraordinaires juxtapositions et Mady Christians. et d'éducation. A Yves Chataigneau, française apparaît, aux yeux de l'observateur ra produire et sérier les films et permettre à des quelques audacieuses surimpressions. f désintéressé, comme souffrant surtout d'un dé¬ éditeurs spécialisés de s'y consacrer avec profit. Vraiment une étude envisageant L'Influence inter¬ jeune et spontanée, Mady faut d'organisation, d'articulation. En présence Il n'est que temps d'agir. Les régionaux Cari Griine a eu l'intelligence de Offices nationale du Cinématographe. A Gus¬ de Sociétés sont Christians vit tous ses rôles avec une étrangères puissamment outillées, submergés par les demandes de films. Le réunir une interprétation internatio¬ tave des considérations tou¬ fortement concentrées, nous voyons en France besoin s'est créé ; il faut y répondre sous belle conscience. Parfaite dans les Bonvoisin, nale, de confier le rôle de une Napoléon chant Le rôle social du Cinéma, et à industrie divisée en trois branches, qui sem¬ peine de voir s'écrouler l'œuvre déjà accom¬ scènes de gaîté où son à un Français joli rire blent constamment préoccupées de faire pré¬ plie. (Charles Vanel, excel¬ moi-même, un Aperçu sur la protection rayonne, Mady Christians se montre valoir dès points de vue divergents et de dis¬ Au cours de la Semaine du Cinéma, lent), le rôle de Wellington à un des Ecoles sensible et émouvante dans les scènes cinématographiques au point cuter, comme des théologiens de Byzance, à qu'il se soit agi des films français et de Anglais (Humberstone Wright), le de vue national et international l'heure où les murailles de la ville étaient déjà pathétiques. leurs rôle de Bliicher à un Allemand investies. Nous voyons une multitude de salles rapports internationaux, des films (Otto Comment énumérer toutes les études ? Gebiihr, merveilleux de rude bon¬ Nulle artiste européenne n'est plus écrasées d'impôts et incapables de suivre des français et de leur organisation économi¬ ca¬ Cependant, signalons l'importance directives d'ensemble. Nous voyons, à côté homie), le rôle de la comtesse Tar- sympathique et sa seule présence à que, des films français et de leur esthé¬ pitale, sorte de conclusion de la Semaine, d'une ou deux sociétés plus importantes un nowska à une Polonaise l'écran transfigure les situations les tique, rien ne fut laissé dans l'ombre. (Vera Mali- plus du grand nombre de producteurs indépendants, qui banales. rapport de M. Pierre Lyautey, sur le la lumière moindres nowskaja, jolie et vibrante). s'efforcent de réaliser des films, au moyen de Franche, chercha les contingentement. Je dis sorte de conclu¬ coins d'obscurité. Chacun s'aborda avec Seul le rôle du maréchal Ney est Gustave Frohlich combinaisons financières d.e fortun,e, puis de les lui donne la ré¬ sion, car, les opinions divergentes émises tenu par placer en France et à l'étranger, dans des con¬ sincérité, chacun se quitta, discipliné Cari Vogt. plique avec une fougue juvénile qui au cours de la Semaine du Cinéma se ral¬ ditions si précaires qu'il se pass.e parfois des Waterloo, page d'histoire, constitue pour l'effort commun. grimace un peu parfois, mais qui est lièrent autour d'un vœu aboutissant à la mois avant qu'un film terminé apparaisse sur aussi un film, un vrai film admirable¬ Une projection termina la Semaine. toujours sincère. nécessité absolue d'une protection du film les écrans nationaux, et des années avant qu'il ment conçu et charpenté, un film qui soit amorti. J'entendis ces mots étonnés : Les petits rôles sont français. Pour remédier à cet état de choses, une seule « Mais le tient les spectateurs en haleine et est généralement film français existe ! » solution nous bien tenus et la figuration M. Paul David cite cette em¬ est. apparue, dont la mise en œuvre encore capable d'intéresser les ama¬ comprend phrase, Oui, il existe magnifique et puissant dépend en majeure partie des dirigeants du teurs quelques jeunes et jolies femmes. pruntée aux Américains eux-mêmes : pour qui sait aus¬ par le sérieux de sa technique. cinéma : établir davantage d'entente et de co¬ le regarder. Personnel « On autrefois : commerce Le disait le suit si dans la ses second film présenté par Aubert, Il conviendrait encore de louer la hésion, tant dans chaque branche de l'industrie conception de réalisateurs. le pavillon. On peut dire aujourd'hui : qu'entre c,es différentes branches, établir des A Cœur embrasé, est une comédie dra¬ perfection de la photo qui fait de l'organisation financière de soutenir sa le commerce suit le film. » programmes de production d'ensemble, des ac¬ force. Ce sera la matique qui constituerait un excellent Cœur Embrasé un film plus belle conclusion de techniquement cords généraux de location et de vent,e à l'é¬ film sonore. On Admettre qu'un pays laisser en¬ la Semaine du Cinéma. y voit un jeune com¬ Gustave FROHLICH dans Cœur embrasé. supérieur. puisse tranger, des circuits fortements groupés : en un vahir ses écrans au point de ne pouvoir mot, organiser le cinéma français. Germaine DU LAC. Les vingt établissements Ce ^îlm honore du circuit Aubert s'équipent en " sonore " M'. Henri François me pardonnera de revenir après lui sur Les vingt établissements du circuit Aubert, dix-sept à Paris, cette question, c'est que liée en quelque sorte à celle du con¬ (rois en province, vont être équipés en sonore par la Western tingentement, elle représente une des formes les plus visibles Electric qui avait déjà fait l'installation de l'Aubert-Palace de l'importation du film américain en France. où l'on donne Le Chanteur de Jazz. Telle est la grande nou¬ Je suis de l'avis de notre directeur artistique lorsqu'il estime velle qui circulait depuis quelques jours et que vient de que le film sonore parviendra difficilement à s'imposer de façon confirmer M. Cari, directeur des Etablissements Aubert. durable dans notre pays, mais il est à craindre que la produc¬ Notre sympathique confrère Raymond Berner, de la Cinc- tion américaine ne nous l'impose à bref délai et cela parce que matographie Française, a interviewé à ce sujet M. Cari. nous sommes contraints de nous approvisionner de l'autre côté — C'est un événement considérable. Quand commencent de l'Atlantique et que là-bas le film sonore est en train de les travaux ? interrogea Berner. supplanter le film muet. — Incessamment, répondit M. Cari.

— L'adjonction du sonore sera-t-elle accompagnée d'une L'interview prise par un journal du soir à un des magnats du modification des salles ? cinéma américain ne laisse aucun doute à cet égard. Celui-ci — Pour quelques-unes. n'est autre que M. Jesse Lasky, président de la Paramount —— Pensez-vous avoir suffisamment de productions pour hamous Player Corporation. alimenter toutes vos salles ?

« Le film parlant, a-t-il affirmé, représente l'avenir, sans au¬ — Actuellement, cela nous serait impossible. Mais d'ici cun doute. Notre programme de production pour la saison quelques mois, les films sonores américains vont venir en comporte déjà 70 « talkies ». El nous en produirons davantage avalanche. au cours des saisons suivantes. » — Ne craignez-vous pas ces « talkies » en anglais ou en américain ? Voilà qui est net. Quant aux raisons qui expliquent cet en¬ — Nous ferons un choix pour les programmes (signe certain gouement pour le film parlant, une seule suffit, c'est que ce¬ que M. espère beaucoup lui-ci diminue de prix chaque jour. Seuls des producteurs de Cari avoir de films à sa disposition). Nous équiperons très certainement un studio sonore en France, l'envergure de Charlie Chaplin peuvent maintenir le film muet.

— ... Procédé Western ?

Mais, — pensera-t-on — le film parlant américain rencon¬ — Bien entendu. Quant aux films comportant beaucoup de trera un obstacle insurmontable en Europe : le langage. Cette scènes parlées comme The singing fool (Le Fou chantant) qui difficulté a été prévue et... résolue. succédera au Chanteur de Jazz, nous mettrons au point un appareil remarquable qui permettra de faire comprendre les Trois sortes de films sont envisagés : le film international, paroles des acteurs aux spectateurs qui n'entendent pas qui sera musical, c'est-à-dire fait de chansons ou sonore. Le l'anglais. film parlant destiné aux Etats-Unis et aux pays de langue — Bravo ! Et serait-il indiscret de vous demander à com¬ anglaise. Enfin le film parlant national fabriqué en langue du bien vous revient la sonorisation de vos salles. pays d'exploitation. Et voici comment comprend son M, Lasky — Huit à neuf millions de francs. exploitation.

Il achète les droits d'adaptation d'un livre, d'une pièce ou d'un scénario qu'il estime convenir à notre tempérament. La " préparation du film (découpage du scénario, établissement des Tu m'appartiens " maquettes, des costumes, des angles de prises de vues, etc.) est est un film de grande classe établi par ses services. Aubert vient de Ensuite, il fait exécuter en France une réplique du film par¬ présenter avec un plein succès le lant avec une distribution française et des paroles françaises. nouveau film de Maurice Cleize Tu m'appartiens, dont Et, terminant ses explications, M. Jesse Lasky renouvela sa le scénario est l'œuvre d'Alfred Machard. La reconstitution de la fameuse confiance dans la réussite de ses projets. Le temps nous fait défaut pour parler comme il con¬ scène des adieux de Fontaine¬ Que pensez-vous de ceux-ci ? Ainsi, on va nous submerger de viendrait de cette importante production qui constitue bleau extraite du films sonores, de ceux qu'on jugera devoir nous convenir, c est- un véritable triomphe de la production française. Nous grand film à-dire d'essence américaine, contre lesquels le cinéma français u reviendrons plus longuement dans notre prochain par ne pourra lutter parce que ses films muets sont plus chers et IGAgonie des Aigles, réédité numéro. Mais dès maintenant nous tenons à souligner notoirement insuffisants. la l'effort courageux et heureux accompli par Maurice Superfilm et qui sort actuel¬ N'est-ce pas là une redoutable menace pour notre industrie Gleize dont la réussite est complète. Découpage, mon¬ lement dans les principaux française et — ce qui est beaucoup plus grave — pour la tage, mise en scène, interprétation, Gleize a su, en grand pensée française ? Car nul ne peut contester qu'aujourd'hui le cinémas. artiste, faire face aux multiples offices d'une charge cinéma constitue le plus efficace instrument de propagande pour écrasante et la diffusion de la pensée. Alfred Machard, écrivain d'imagination et esprit visuel, a trouvé en lui un illustrateur précieux. Il ne s'agit pas d'incriminer les producteurs américains qui Associons au succès de l'un et de l'autre celui de la servent ainsi leurs intérêts et l'influence de leur pays. irès belle Francesca Bertini qui, depuis longtemps, ne

Mais nous ? Peut-être serait-il temps de songer à nous nous avait donné une telle preuve de son prestigieux défendre. talent. Tu m'appartiens est un film français qui nous La Semaine du Cinéma français arrive à point pour étudier les moyens de détourner de l'art français la menace qui plane paraît de taille à concurrencer les plus solides produc¬ sur lui. tions américaines ou allemandes. El il nous permet Jean ANDRIEU. d'espérer ! Le Village du Péché Ce Cinéma français à rSxpesilien de ^Barcelone en sort exclusivité L'Exposition de Barcelone, qui ouvrira ses portes le 1 5 mai prochain, est la première grande Exposition générale et inter¬ au Cotisée nationale organisée depuis la guerre. Il faut remonter jusqu'en i t5C5Ç5 pour tiouver une "f -ï(:n 1 nÏ*1_Ic en Espagne. Une salle de 250 mètres carrés est réservée 'àtix appareils des Champs-Elysées et produits de l'art cinématographique (classe 1 3 a) dont M. Charles Pathé, avec la présidence du Groupe IIIB, a accepté de venir démontrer la vitalité industrielle française et a réuni au¬ tour de lui dans ce but les représentants les plus qualifiés dans Le Colisée, la luxueuse salle des Champs-Elysées, cette branche. La Classe 13 a, dont le président, M. Marcel Mayer, di¬ que dirige M. Malleville, vient de se transformer en recteur des usines Pathé-Cinéma, à Joinville-le-Pont, a pu réu¬ cinéma d'exclusivité. de la formule bou¬ S'inspirant des nir les noms des principaux constructeurs : Aubert, Continsou- levards, cet établissement passera désormais les meil¬ za, Debrie, Jourjon, L. Maurice, Pathé Cinéma, comportera leurs films en matinée et en soirée, chaque jour, jusqu'à également un stand pour les producteurs, organisé par la Cham¬ épuisement du succès. bre syndicale. Afin de rappeler à l'univers que le cinéma est une invention essentiellement française, un musée rétrospectif auquel Pathé Le Colisée vient d'inaugurer ses exclusivités avec Le Cinéma a donné son appui financier, sera constitué, grâce à Village du Péché, que la Pax Film présenta avec suc¬ l'obligeance de M. Gabelle, directeur du Conservatoire des cès le mois dernier. Arts-et-Métiers, à qui nous devons le prêt des appareils catalo¬ gués officiellement, du plus ancien au plus moderne. De nom¬ Ce film, de la production Sowkino est très caractéris¬ breuses conférences subventionnées seront également faites sous les auspices et nous pouvons citer tique de la nouvelle école russe. La mise en scène est de la Chambre Syndicale déjà les noms de MM. Belin, Louis Forest, Luc et du Dr. Comandon. due à 0. Préobragensky, qui nous donne là un vaste Enfin, les grands films français seront projetés dans la salle tableau des mœurs des paysans russes avant et après la de spectacles qui, entourée de loges et de galeries, forme le guerre. centre du Palais et comporte 3.000 places. Ainsi, l'effort réalisé dans son ensemble par la section fran¬ La peinture vaut par son absolue sincérité qui n'ex¬ çaise sous l'impulsion de M. A. Citroën, président général et, clut ni violence ni âpreté. Eloignée de tous les enjolive¬ en particulier, par le Groupe de la Cinématographie, Photogra¬ phie et Instruments de précision, fait donc prévoir un succès ments du roman, cette peinture est directe et vraie. Elle très marqué de l'industrie française, dans cette manifestation respire la vie dans ce qu'elle a de bon et de généreux mondiale. comme dans ce qu'elle a de trouble et de pervers. Le réalisateur ne moralise pas. Il peint ce qu'il voit. Et le Village du Péché est intéressant à la manière d'un do- ' cumentaire.

Toutes les scènes de la vie rurale sont saisies sur le vif. La beauté des champs en travail a inspiré à Préo¬ bragensky quelques tableaux d'une rare maîtrise. La fête au village, la cérémonie des fiançailles sont décrites avec un sens merveilleux du pittoresque rustique.

La technique de ce film est extrêmement curieuse, sans vaine subtilité, sans exagération inutile. On sent que le réalisateur n'eut qu'une préoccupation : celle de faire vrai et simple. Et sa technique que l'on ne sent pas est à l'image de son sujet.

Aucune grande vedette ne paraît dans Le Village du Péché. Et cependant les artistes qui interprètent les principaux rôles sont dignes des meilleurs. Nous cite¬ rons l'émouvante Zessarska'ia, dans le rôle de IVassi- lissa, Pouchaia, dans le rôle d'Anna, Jastrebitzky, dans le rôle de Schironin, et Babanin dans le rôle d'Ivan. ZESSARSKAIA

Le Village du Péché, film nettement russe par le su¬ dans le rôle de Wassilissa du Village du Péché jet et la forme, rie manquera pas d'intéresser profondé¬ ment le public français qui commence à être saturé des dancings, des salons mondains, des coulisses de -music- hall et autres clichés cinématographiques. ' —

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HELENE ANDRE NOX et GEORGES MELCHIOR DARLY

dans Quand l'Ombre descend... dans Quand l'Ombre descend...

réalisé par G. Dini qui est présenté le 13 mai aux Folies-Wagram

pour Consortium-Del ta par les Films Célèbres

i * LIS EXCLUSMTIS SEYTA présentent un sonore un appareil Voici un des bons films de la saison et certainement film rythme endiablé et une gaieté constante. Cette l'un de ceux qui plairont le plus au grand public. artiste, dont les qualités comiques sont naturellement

un assez réduites, fait un louable effort pour mener alerte¬ ee meur Mon Cœur est jazz-band a été très habilement Chaque jour, il présente un nouveau système de d'une amusante comédie : Babette et ses fiancés ment le en se sonorisation et inspiré d'une chanson qui, populaire dans l'Europe cen¬ jeu. Toujours action, elle dépense sans les exploitants, sollicités de toute part, ne qui sembla plaire beaucoup aux nombreux directeurs trale, le sera demain chez nous, car elle est charmante. compter. Elle joue avec beaucoup de charme les scènes sauront plus bientôt à quel saint se vouer. Naturellement présents.

et avec une — on ne Le film est un sentimentales certaine crânerie la scène de et saurait les en blâmer — leur choix se Le mélange savoureux de pittoresque, de porte thème, très vaudevillesque, nous montre une jeune la restitution des sentimentalisme et de bijoux. de sur fille préférence les appareils qui, présentés déjà en fantasque que ses parents, types accomplis de nou¬ Alfred Abel est gaieté. Il évolue dans par¬ public, ont couru les chances et aussi les risques de veaux riches, rêvent de marier noblement. Une certaine fait de et les milieux de music- dignité calme l'épreuve. baronne, spécialisée dans les mariages mondains est et met en scène d'autorité dans le rôle C'est ainsi hall que la présentation de l'appareil Borna chargée de trouver le mari. Elle proposera et présentera une du compositeur célèbre. par un jeune danseuse les Exclusivités Seyta au Casino de Paris, le 29 conseiller d Etat, un diplomate, un duc espagnol, Kowal Samborski, a d'hésitants. fantaisiste qui recher¬ avril, rallié bon nombre mais le premier a passé l'âge de plaire, le second est le Karl Goëz et Van Riel M. chée par un composi¬ Seyta nous avait bien dit que son appareil était comble du ridicule et le troisième n'est qu'un vulgaire teur campent excellemment le meilleur, le « rat ». célèbre lui préfère plus agréable à l'oreille, le plus prati¬ d hôtel Babette, ayant usé tous ces prétendants .leur personnage. un artiste dévoyé qu'el¬ que, et — avantage appréciable — le plus économique indésirables, n'aura aucune peine à décider ses parents Mon Cœur est un de le remettra dans le bon tous, mais, comme saint Thomas, nous tenions à voir à lui accorder la main de son jeune cousin qu'elle aime chemin et qu'elle épou¬ jazz-band, pour toutes ou plutôt à entendre. et dont elle est aimée. ces raisons, constitue un Or nous avons entendu et nous sommes convaincus. sera. Auparavant, l'ar¬ Le film, très alertement mené, a un mouvement spectacle attrayant. Le Borna est vraiment un merveilleux tiste est accusé d'un appareil qui sa¬ général et une gaieté qui lui font pardonner ses invrai¬ C'est vol de bijoux. La dan¬ le type même de tisfera les plus difficiles. Il a toutes les délicatesses, est semblables situations comiques. la comédie musicale à seuse qui connaît les puissant et subtil à la fois, donne les plus fines nuances Victor Janson, spécialiste du genre, mit en scène Ba¬ véritables de la aux bette et ses voleurs vient grand spectacle, à la musique d'ensemble et restitue timbres, aussi fiancés avec beaucoup de verve et d'ingénio¬ fois sentimentale et bien ceux de l'orchestre les trouver dans leur re¬ que ceux des voix, leur vérita¬ sité. Variant ses cadres à plaisir, Victor Janson nous gaie. ble mène paire et les oblige à lui personnalité. Enfin, ce qui, à notre avis, est un pro¬ de salons sottement bourgeois aux élégants inté¬ Le restituer les bijoux, in¬ public qui vient grès considérable, le Borna ne déforme nullement la pa¬ rieurs d'un hôtel cosmopolite, en plein centre de sports nocentant ainsi celui au cinéma pour se dis¬ role qui reste aussi distincte et aussi harmonieuse que d'hiver. Une scène de Mon Cœur est un jazz-band. traire accueille qu'elle aime. géné¬ dans la réalité. Trois excellents artistes interprètent les rôles prin¬ ralement avec Sur ce thème assez joie les II ne nous appartient pas de donner ici les conditions cipaux. Xénia Desni, la si captivante vedette de Rêve films de ce d'installation et de simple, le réalisateur Zelnick a composé un film très genre. Mon Cœur est un jazz-band pro¬ prix du Borna. Mais M. Seyta nous de valse, est une Babette infiniment gaie, spirituelle et cède de la attrayant qui tient le public en haleine du début à la plus aimable fantaisie et d'un optimisme affirme que son appareil peut être installé dans les plus séduisante. souriant, fin par des moyens purement cinégraphiques. Il y a là gage d'un spectacle joyeux, reposant et sain. petites salles et que son prix de revient le met à la portée Livio Pavanelli est un très sympathique champion maints détails ingénieux, inventions anecdotiques ou Ajoutons que le montage et les titres de Gérard Bour¬ de toutes les bourses. Et l'on sait que les bourses de la de tennis, bon vivant et flirteur en diable et Walter trouvailles de prises de vues qui forcent l'attention et geois apportent au film un grain d'esprit savoureux et majorité des exploitants ne sont pas très somptueusement Rilla est un jeune premier qui mérite le bonheur qui lui enlèvent finalement le succès. accroissent encore d'autant son pouvoir de séduction garnies. échoit à la fin du film. sur les Mais ce qui plaira surtout c'est l'évocation des milieux spectateurs. Pour expérimenter son Borna, M. Seyta nous offrit, Babette et ses fiancés semble d'ailleurs avoir beau¬ souvent On tout outre de music-hall traités à l'écran, mais toujours pourrait encore signaler le parti qu'il est La Chute de la Maison Usher, le chef-d'œuvre coup gagné à la synchronisation du Borna qui fit ainsi agréables à voir. Le numéro musical est particulièrement possible de tirer d'une adaptation musicale parfaite de Jean Epstein, admirablement synchronisé, la pri¬ les débuts les plus brillants. comme celle exécutée bien réalisé avec la jolie chanson si aisément syn- par l'orchestre de l'Em¬ chronisable et son décor pire. traditionnel de revue. La M. B. Film qui La plupart des exté¬ nous révéla l'an dernier rieurs ont été tournés Le Diamant du Tsar, dans les rues de Londres La Tragédie de la Rue et cela nous vaut des et L'Auberge en Fo¬ scènes amusantes qui lie, connaîtra avec ce semblent prises sur le nouveau film un égal vif. succès. La photo est aussi Ce succès coïncidera bonne que la technique avec l'ouverture du ser¬ et de savants éclairages vice de location de la donnent à certaines par¬ M. B. Film que nous ties de ce film gai un ca¬ ractère d'art qu'appré¬ annonçons d'autre part cieront les délicats. et par lequel s'affirme l'indépendance de la Une scène de L'interprétation de amusante Babette et ses fiancés avec Xenia DESNI. sympathique firme. Lya M ara assure au Au centre, LYA MARA. La glorification d'un héros arménien â M 0 18 â M 1 K

cent On demande sans cesse au cinéma des sujets et des de sincérité, par sa -beauté intérieure. C est une

cadres nouveaux. œuvre dont la simplicité voulue, le rythme grave, Aussi faut-il accueillir avec joie et reconnaissance l'éloquence intime dénotent un grand artiste au l'initiative de M. Hambazoumian, riche Arménien service d'une grande cause. Cette cause intéresse des mil¬ depuis longtemps domicilié à liers d'Arméniens disséminés dans Paris, qui vient de fonder chez le monde entier. Le film créera nous une nouvelle firme de pro¬ duction dont le titre Armena-Film entre eux des liens puissants et doux en les rattachant davan¬ est tout un programme. Pour son début, M. Hamba¬ tage au souvenir de leur mal¬ heureuse patrie. zoumian a eu l'excellente et géné¬ Pour nous, le film de Chaka¬ reuse idée de glorifier à l'écran l'un touny, admirablement conçu au des plus purs héros de l'indépen¬ dance arménienne, le général double point de vue de l'histoire Andranik. et du drame, nous apporte un par¬ fum nouveau, celui de milieux que Nul n'a oublié le rôle joué par Andranik pendant la grande nous ne connaissions pas encore et dont nous subissons le charme guerre, aux côtés des Alliés. A la tête de 3.003 volontaires, An¬ captivant. Au dranik coopéra activement à la point de vue technique, Andranik prise d'Erzeroum. s'impose par les quali¬ tés les Retiré, après la guerre, aux plus sérieuses. Chakatouny, Etats-Unis, le héros arménien mou¬ s'inspirant des méthodes éprou¬ vées, ne cherche jamais à étonner. rut l'an dernier et sa dépouille, Il sait que sont ramenée sur la terre d'Europe, les subtilités ne pas avec repose aujourd hui au Père-La- compatibles la sincérité Chnkatoxiny (tans et la chaise en attendant d'être inhu¬ Andranik. gravité de l'histoire, et son mée dans le sol natal. art procède du style direct où il Pour réaliser le film, M. Hambazoumian fit appel à n'y a place ni pour la fantaisie excessive ni pour l'esthé- l'excellent artiste arménien Chakatouny qui dirigea la tisme d'école. mise en scène et figura le héros. Par contre, il illustre de la façon la plus simple et la Chakatouny, dont on n'a pas oublié la vigoureuse plus sobre son sujet qui atteint ainsi à une expression composition d'Ogareff dans le Michel Strogoff de d'héroïsme émouvante et convaincante. Tourjansky, vient L'interprétation d'Andranik est ex¬ de nous présenter cellente avec Cha¬ son film au cours d'une séance privée. katouny qui a fait du S'en tenant aux héros arménien données de l'his¬ une composition toire et voulant vraiment saisissante avant tout faire et Andrée Standart

œuvre nationale, le qui sera très appré¬ réalisateur s'est ciée dans le princi¬ scrupuleusement pal rôle féminin. Nous écarté de toutes les apprenons Ce délicieux tableau d'art amplifications du que Chakatouny, est extrait de Sa Vie Privée, théâtre qui faussent encouragé par le succès d'Andranik, généralement 1 e s le film Paramount interprété films historiques les entreprend la réali¬ mieux faits. Em¬ sation d'un autre par Menjou. preint d'une foi film, celui-ci mo¬ ardente, Andranik derne, toujours pour émeut par son ac¬ Une scène d'Andranik. Armena-Film. De toute la nouvelle production allemande, Loulou (titre français de La Boîte de Pandore) est l'un des films les plus Les présentations Franco-Film originaux et les plus curieux. Pabst a campé là un type de femme étrange, réceptacle de

toutes les tares et de toutes les turpitudes humaines sous les La seconde série des présentations de Franco Film a obtenu dehors les plus charmants. Toutes les tentatives pour la sauver le même succès que la première dont nous avons déjà rendu d'elle-même échoueront. Il semble qu'un destin mauvais s'acharne compte. Elle comportait deux nouveaux films français : Le à sa perte et à la perte de tous ceux qui l'approchent jus¬ Meneur de Joies et L'Evadée, ainsi que quelques films étrangers qu'au jour où glissant sur la pente des dernières déchéances, choisis parmi les meilleurs de la plus récente production. la malheureuse trouvera le réconfort moral et matériel auprès Le Meneur de Joies est une production de René Navarre, d'âmes charitables vouées aux plus nobles sacrifices. réalisée par Charles Burguet, d'après un roman de Georges-An¬ Un tel sujet devait trouver en G. W. Pabst un illustrateur dré Cuel. Beau titre, sujet intéressant, parfois émouvant, réa¬ puissant et subtil. L'auteur de la Rue sans joie a accumulé là lisation adroite, ce film ne peut manquer de plaire au public. maints détails anecdotiques et psychologiques qui corsent l'ac¬ Le Meneur de joies est un pauvre malheureux que son rival < tion et symbolisent le type de la douloureuse Loulou. tient à sa merci et qui est obligé pour vivre de distraire les riches voyageurs d'un hôtel de montagne.

Alice ROBERTE, Louise BROOKS et Fritz KORTNER dans Loulou.

C'est l'histoire d'une jeune officier britannique, au début du siècle dernier. Poursuivi pour un crime qu'il n'a pas commis, il est sauvé par sa fiancée qui obtient du véritable criminel

l'aveu écrit de sa culpabilité. René NAVARRE. L'évocation des milieux militaires anglais à l'époque des guerres napoléoniennes apporte à ce film un intérêt de premier (ible geôle. Et délivrée, elle unira ses jours à un jeune homme ordre. qui l'aime. Eve Gray et Walter Butler sont remarquables dans les deux Il Alan HALE et William BOYD dans Le Gardien de la Loi. y a dans L'Evadée plusieurs scènes extrêmement drama¬ rôles essentiels.

tiques qui porteront sur le public. La réalisation de Ménessier a Film attachant, plein d'humanité et de pitié, amusant par¬ du pittoresque, de l'élégance, et un mouvement continu dans le fois par certains côtés d'humour et d'ironie, Loulou se recom¬ rythme de l'action. mande encore par une admirable technique et une photo éblouis¬ René NAVARRE et Evelyne HOLT dans Le Meneur de Joies. L'interprétation est excellente avec Marcella Albani, Flo¬ sante. rence Gray, Jean Murât, Miaurice de Canonge, Gerald Fiel- Louise Brooks est une trépidante et captivante Loulou. ding, Werner Futterer et Mariotti. Alice Roberte campe un type curieux de jeune Le propriétaire de l'hôtel veut pousser la cruauté jusqu'à pierreuse. Sa scène de la cour d'assises fut avec une obliger la fille de son adversaire à danser nue au milieu des jouée magnifique véhé¬ dîneurs. mence. Fritz Kortner et Karl Goetz sont d'autorité, Mais protégée par un jeune homme qui est séduit par son parfaits de puis¬ charme et sance calme et concentrée. qui l'épousera, la jeune fille s'enfuit, cependant que le forban est Le Gardien de la Loi est un drame a tué d'un coup de revolver au cours d'une bagarre. policier qui parfois des allures de comédie et qui vaut surtout par l'interprétation Dramatique et mouvementée, l'action ne languit pas. Charles du

Burguet, qui retrouvera là son récent succès de Barocco a réa¬ sympathique William Boyd. L'action évolue lisé de beaux intérieurs et de savants éclairages. parmi les quartiers populaires de New-York, Le rôle du où le héros de l'aventure, incarné par William Boyd, est Meneur de Joies est tenu par René Navarre qui police- man. La lutte de ce « vaillant excelle dans ces compositions de déchéance et de révolte. gardien de la loi » contre un certain bandit Evelyne Holt est charmante dans le rôle de la jeune fille dangereux est fertile en péripéties passionnantes et Cari de Vogt montre beaucoup de puissance dans le rôle du et imprévues. tenancier. William Boyd est fort bien entouré de Jacqueline Logan, Alan Haie et Robert L'Evadée, qui est une production Rex Ingram, a été adapté Armstrong. par Ménessier, du Secret de Délia, de Victorien Sardou. Le Témoin, réalisé par Mason Smith, est un bon film d'a¬ ventures dont le Pour sauver son frère compromis dans une affaire de meur¬ principal héros est un chien policier, merveil¬ leuse bête au nom « tre, une jeune fille consent à épouser un homme peu recomman- répondant de Klondyke ». dable qu'elle hait. La nouvelle production anglaise est représentée dans la sé¬

lection Franco Film par un excellent film : Cour L'action, amorcée dans les Indes, à Bombay, se poursuit martiale.

à Paris, où nous retrouvons les héros du drame. Tout con¬ Quelques exagérations n'empêcheront pas de goûter cette court Marcella ALBANI, Gerald FIELDING et Maurice de CANONGE finalement à faire évader la malheureuse femme de sa ter- trépidante fantaisie qui s'agrémente de très beaux extérieurs. Karl GOETZ dans Loulou. dans L'Evadée, injuste envers les sites merveilleux au milieu desquels il vivait La jeune femme se leva en murmurant :

depuis le matin. — Nos Contes et Nouvelles Il est tard. Et il faudra se lever tôt demain matin.

Enfin, comme si elle eût — compris qu'elle ne pouvait pas L auto-car part à huit heures ! Restez encore un moment! se rendre plus longtemps responsable de cette faute de lèse- Je vous aime ! nature, la jeune voyageuse, l'heure du dîner venue, avait lais¬ — Je vous croirai quand vous aurez fait de moi une « star » ! sé dans sa chambre son manteau et son chapeau et était â PO&N Elle lui encore une UN I©0 H sourit, lui abandonna fois ses s doigts allée asseoir à sa table sous les apparences les mieux faites et disparut. pour que Lucien Darbelet pût enfin prendre à l'heure qu'il * vivait tout le par René Jeanne plaisir qu'elle comportait. A* Bien qu'elle ne se fût pas une son départie seconde de Le lendemain, il n'y avait encore personne dans l'auto-car attitude réservée, la pas jeune femme ne fut longtemps avant quand Lucien s'y installa en disant à Georges : de passa s'apercevoir — qu'elle était regardée et un sourire dans Tu vas — Eh bien ! et moi ? prendre la place à côté du chauffeur ! Le dîner s'achevait : le dessert commençait à paraître dans ses yeux et sur ses lèvres, mais ce sourire ne s'adressait à per¬ — Tu crois qu'elle consentira à s'asseoir près de toi ? les assiettes lorsque Lucien Darbelet qui avait réussi le tour de — Tu prendras la sienne, près du chauffeur ! sonne et semblait au contraire répondre à une pensée amusée — force de faire honneur au potage, au poisson, au rôti et aux qu'elle avait. J en suis sûr ! Le moyen est irrésistible. Il n'y a pas Ayant dit, il vida son verre d'un trait et commanda une une femme repas sans des yeux la par qui résiste à ça : l'espoir de la gloire cinéma¬ légumes du quitter porte laquelle Enfin, tous les dîneurs s'étant se trouva seule bouteille de pour au éloignés, elle passer pour murmura Champagne boire succès de l'aventure tographique ! il fallait absolument se mettre à table, avec les deux — jeunes gens tout en ne la belle aventure — dans laquelle il était maintenant bien qui, fumant, perdaient en se penchant vers son ami lui Peu à peu les banquettes de l'auto-car se Georges Maurel qui faisait pas de vue le moindre de ses gestes. Elle se leva et se garnissaient. décidé à se jeter non sans témérité, puisqu'il ne savait rien vis-à-vis : — En dirigea vers le hall, mais vivement Lucien s'élança à sa voiture, Monsieur ! vint dire le conducteur à Geor¬ de celle que, sans qu'elle s'en doutât, il avait choisie pour — ne rencontre, et, lui barrant la route : ges qui attendait debout près du marchepied. C'est elle ! Enfin ! Cette fois elle m'échappera pas ! partenaire. Nous partons !

— Et la Celle Oh ! voyageuse qui était hier près de vous, vous ne qui provoqua cette exclamation aussi incorrecte qu'ad- Lucien Darbelet et Georges Maurel étaient débarqués la Mademoiselle, s'exclama-t-il avec une impétuosité l'attendez pas ? intervint Lucien. mirative, était une jeune femme d'une vingtaine d'années qui, veille à 9 heures et demie du soir à Ajaccio, venant de Nice. charmante, pourquoi nous priver si tôt de votre présence ?

— sa Vous n'avez pas est Elle est partie à six heures ce matin, dans une auto malgré la simplicité de toilette, avait fait lever vers elle Après une nuit d'un sommeil sans rêves, ils étaient partis à craindre d'attraper froid... la nuit tiède les et il ferait si bon de rester sur la terrasse à attendre le clair est venue regards de tous ceux qui entouraient les tables tant il y le miatin à huit heures en auto-car pour faire le circuit des qui la chercher d'Ajaccio ! avait d'éclat sur son visage et d'harmonie dans son allure. Calanches. de lune... Vous ne nous connaissez pas, nous ignorons tout de vous ! Nous n'avons donc pas à que la Très mince et très souple, elle portait au-dessus d'épaules ad¬ craindre conversation Riche, desœuvré, Lucien ne pouvait faire un pas sans avoir ne chôme ! mirablement dessinées, une petite tête aux traits nets, au teint A onze heures, l'auto-car entrait dans Ajaccio et déposait près de lui un compagnon prêt à écarter de ses pas tous les Elle sourit encore une Lucien et « pétri de lys et de roses » qu'animait la flamme inattendue fois, mais avec une pointe d'ironie Georges sur le cours Grandval. De tout le voyage, cailloux qui se trouver sur sa route, satisfaire pouvaient à Lucien n'avait des yeux très noirs, contrastant jusqu'à l'invraisemblance avec moqueuse au coin des lèvres. pas desserré les dents, ne comprenant pas ce qui tous ses caprices, et à supporter les accès de mauvaise humeur était arrivé et se refusant à la douceur d'une chevelure plus blonde que des épis mûrs. — Si admettre que « l'on se fût moqué dans lesquels il tombait dès que les événements ne suivaient je vous écoutais... c'est-à-dire, si j'acceptais de vous de lui ». Elle était vêtue d'une jupe de serge blanche plissée et très pas exactement le cours que son imagination et son égoïsme écouter, que me diriez-vous ? A fixé. grands pas il entraîna son ami par les vieilles rues de courte, s'arrêtant au ras des genoux dont l'articulation appa¬ leur avait Georges tenait ce rôle. « Je suis ton souffre- A son tour, il sourit, satisfait et un peu surpris de voir la ville et débouche soudain sur une raissait vivante sous la soie des bas et d'une blouse de lingerie douleurs », disait-il souvent à Lucien, mais comme il n'était le chemin où il voulait l'entraîner. petite place pleine d une foule que autour très ni riche ni courageux et que bruyante des cordes contenaient d'un simple modestement décolletée en triangle, sur la poitrine cette situation de souffre-douleurs — Ce que je vous dirais ? Ne vous en doutez-vous pas espace vide au milieu duquel trois n'était pas dépourvue d'avantages ni d'agréments, il se rési¬ appareils de prise de vues pâle. un peu ? cinématographiques dressés sur leur gnait en fumant un des gros cigares dont son ami avait tou¬ trépied étaient braqués sur Sans baisser les yeux, mais sans effronterie ' et sans paraître — Pas le moins du monde ! un groupe de personnages en costumes du siècle jours ses poches abondamment garnies et qu'il distribuait géné¬ 18" qu'un s'apercevoir que vingt paires d'yeux étaient braqués sur elle, homme en manche de chemises — invectivait tumulteusement. reusement dès qu'il désirait obtenir ou se faire pardonner Mais que je vous aime ! en femme habituée à être regardée, elle gagna une petite table — quelque chose. Il ne manquait plus que cela ! grogna Lucien qui déjà où elle s'assit sans jeter autour d'elle le moindre coup d'œil Avec un rire clair, elle se recula et tourna les talons. s'apprêtait à tourner les talons. Mais quelque chose le poussa satisfait ni s'absorber dans la lecture du menu ou dans la remise De même qu'il ne supportait pas la solitude, Lucien Dar¬ Il la rejoignit. Elle se laissa tomber dans un fauteuil d'osier en avant et soudain il se trouva au premier rang de la au point du léger maquillage qui rosissait ses lèvres et bleuissait belet n'était pas homme à accorder la moindre importance aux et coquettement : foule et posant sa main sur le poignet de Georges : très doucement ses — paupières. spectacles de la nature, si une silhouette féminine ne s'inscri¬ Vous m'aimez ! Pourquoi voulez-vous que je vous croie. — C'est elle ! balbutia-t-il. C'est elle ! vait pas en premier plan sur leur toile de fond, ce qui revient Ce sont là des mots Evidemment, elle n'éprouvait aucune gêne et chacun de ses que l'on dit facilement mais on serait à — Oui ! c'est elle ! confirma dire qu'il ne se trouvait pas depuis cinq minutes dans l'auto¬ bien en Georges. gestes était aisé, naturel et plein de grâce. Un domestique s ap¬ peine si l'on était mis soudain dans l'obligation de car roulant vers Sagone, qu'il avait déjà d'un regard attentif En effet, c'était bien la jolie voyageuse procha d'elle et elle lui donna ses ordres. prouver qu'ils correspondent à une réalité ! de Piana qui se fait connaissance avec tous les visages féminins qui l'entouraient. trouvait en costume de — Vous là, marquise Louis XVI, ses blonds — Oh ! elle n'a prouver que je vous aime ? Rien n'est plus pas les cheveux coupés ! laissa échapper Un seul lui était resté insaisissable : celui d'une voyageuse em- cheveux flottant en facile ! longues boucles sur ses épaules. Etait-il Lucien qui n'avait pas quitté la jeune femme des yeux. mitoufflée dans un épais manteau écossais et coiffée d'un petit possible qu'elle se fût moquée de lui à ce point ? Il s'était assis — feutre et Cela te son ami gris qui se trouvait à côté du conducteur de la lourde près d'elle Georges avait disparu. Elle déçoit ! ricana Ta belle arrive tout Un homme passait — ou —. le accessoiriste régisseur Lucien voiture. Cet examen l'avait déçu et il s'était enfoncé dans le regardait de côté en souriant. droit de quelque trou de province où personne ne sait encore l'arrêta :

coin de la voiture en grognant : — que depuis dix ans les cheveux se portent courts.... Que voulez-vous que je fasse pour vous prouver que — Monsieur, voulez-vous me donner un petit renseigne¬

— je vous aime ?• Voulez-vous que je vous un collier — Cette excursion ne me dit rien donne Idiot ! Quand on a des cheveux comme ça, on a le droit qui' vaille et je com¬ ment ? de mence perles... ou mon nom ? Préférez-vous que je vous emmène et même le devoir de ne pas obéir à la mode ! à croire que nous aurions mieux fait de rester à Nice ! — Volontiers, Monsieur. faire le tour du monde ? Rien ne me sera plus facile... A moins Comem elle était se ce — placée, par rapport aux deux amis, la Georges qui doutait bien d'où venait pessimisme subit que vous ne souhaitiez que je fasse de vous une « star », la Quel est le nom de l'artiste qui est là en robe rayée n'avait rien jeune femme semblait coiffée de poussière de lumière. répondu et Lucien avait retrouvé une partie de sa rivale de Gloria Swanson et de Mary Pickford ? noir et blanc ? Oui, la grande blonde.

bonne — humeur quand en descendant de l'auto-car à Piana, Comment ? Vous ne la connaissez Le soleil tombait dans la mer juste derrière sa tête et trans¬ Un éclair passa dans ses yeux et le sourire qui distendait pas ? Vous êtes le pour y aperçu que sous son déjeuner, il s'était petit chapeau seul. Vous n'allez donc au cinéma ? C'est formait sa chevelure dont la brise du soir faisait jouer les mè¬ ses lèvres se précisa. Elle frappa enfantinement ses mains l'une jamais Suzy de feutre, la voyageuse au manteau écossais laissait voir un Desroses ! ches désordonnées, en torche vivante où le rose, le roux et l'or contre l'autre : bas de visage capable d'embellir le plus plat paysages. des — se tout autour fondaient. Et d'elle, aussi loin que l'œil pouvait — Suzy Desroses ! La seule vedette que la France ait à Oui ! oui ! C'est cela ! Moi qui ai tant envie de Mais soit atteindre, c'était le miroitement diapré du golfe de Porto... qu'elle n'eût pas remarqué le regard reconnaissant opposer au flot des stars américaines, Suzy Desroses, la pro¬ faire du Cinéma ! Vraiment, vous pourriez ?... que le jeune homme lui avait adressé pour la surprise qu'elle vidence des journalistes à court de Un bon copie, Suzy Desroses qui moment, Lucien resta silencieux, ému malgré lui par Il lui prit les mains en hochant affirmativement la tête. venait de lui faire, soit que l'ayant remarqué il lui eût été s est déjà fait voler trois colliers de perles, deux manteaux la splendeur de ce tableau que la nature composait avec — Seriez-vous metteur en scène ? désagréable, la voyageuse s'obstina pendant tout le déjeuner à de zibeline et quatre automobiles et pour qui deux milliardaires tant d'à-propos pour mettre en valeur la beauté de la femme ne montrer que son dos aux deux jeunes gens et cette obsti¬ Il porta à ses lèvres la main qu'il tenait entre ses doigts et un maharadjah se sont ruinés, Suzy Desroses... qui avait attiré son attention, puis s'arrachant à cette conempla- nation dura tout le reste de l'après-midi si bien que la pro¬ et y posa un baiser. Elle le laissa faire. Le soir même, Lucien Darbelet, toujours suivi de son fidèle tion, il conclut brusquement : menade aux Calanches et à Porto terminée, en revenant à La nuit était tout à fait venue et sur les eaux du golfe souffre-douleurs, reprenait le bateau pour Marseille. — Je consens à perdre mon nom, si ce n'est pas elle, mon l'hôtel où les voyageurs devaient dîner et passer la nuit, Lucien, tout à l'heure embrasées, il n'y avait plus que la longue traînée vieux Georges, qui prend ta place à côté de moi demain en dépit de tous ses efforts, continuait à tout ignorer de celle pâle que la lune faisait courir de vague en vague. René JEANNE. matin ! qui, seule, il le sentait bien, lui aurait permis de ne pas être Deux grands succès de la Luna Film que Carrel, parti de Breuil, devait rebrousser chemin. conduits près du comte Potemkine, général russe qui, Quelques semaines plus tard, ce dernier réussit lui aussi séduit par la beauté de la jeune femme l'invite à souper. l'escalade en réalisant le rêve de sa vie. Gaston Mévil succombe à sa blessure. Diane réussit à La mise en scène de Mario Bonnard et N. Malasom- s'échapper avec sa fille. Après une course épuisante LE DRAME DU MONT CERVIN ma est comme un hymne à la majesté de la montagne. dans la neige, poursuivie par les Cosaques, elle tombe, Le film est animé d'une vie profonde et d'une poésie in¬ à bout de forces. Les Cosaques passent, sans la voir, et EN 1811 tense. La montagne est symbolisée si puissamment c'est le colonel de Lasalle qui la retrouvera alors qu'il qu'elle domine toute l'action et tout le jeu des personna¬ la croyait perdue à jamais ges. Et même quand on ne la voit pas, on la sent tou¬ Le sujet, on le voit par ce trop court résumé, est jours présente au cœur des héros du drame. mouvementé et plein de péripéties dramatiques. L'élé¬ Les deux nouvelles que a me » est le mont Cervin lui-même, pic dénudé et réputé productions la Luna Film En dehors de ce symbolisme, il y a dans Le Drame ment pittoresque l'emporte presque toujours sur l'élé¬ inaccessible et que associés même présentées ont été accueillies par le public professionnel deux héros dans la du Mont Cervin de nombreux tableaux de nature qui ment sentimental, et même dramatique selon la meilleure avec une faveur marquée. Le Drame du Mont Cervin passion finissent par vaincre. constituent de véritables œuvres d'art : vues de la mon¬ formule du film d'aventures. et En 1812 se maintenant Nous assistons là à cette lutte épique qui fut entre¬ placent en effet dès parmi tagne à toutes heures du jour, la caravane de secours Les circonstances historiques du scénario lui donnent les prise en 1865 par le guide Jean-Antoine Carrel et l'al¬ cinq ou six films vraiment exceptionnels de la sai¬ avec la lueur fantasmagorique des torches, etc... une valeur et un intérêt tout particuliers. Et on suit son. Et le pour une as¬ grand public ne tardera pas à ratifier le ju¬ piniste anglais Edward Whymper réussir La photo signée Algeier et Winterstein est étonnante sans la moindre lassitude le récit imagé. cension où tant d'autres avaient échoué. gement de la critique. de pureté, de suavité. Certains effets de nuages en pan- Erich Waschneck a réalisé En 1812 avec beaucoup Le Drame du Mont Cervin Cet épisode historique dont les données générales sont qui passera le 24 mai chro sont parmi les plus beaux qu'on ait encore réussis. de conscience artistique et technique. Tous les tableaux en exclusivité au Paramount enrichit d'un nouveau chef- conformes aux faits aurait pu paraître insuffisant pour Il fallait pour interpréter un tel film quelques acteurs de la retraite, ceux de la poursuite des Cosaques dans la d'œuvre la liste des films constituer un film dramatique. Documentaire admirable, composés à la gloire de la d'exception. Nous retrouvons là l'émouvant et simple neige, les scènes si émouvantes de l'isba et la rencontre haute Le Drame du Mont Cervin est encore un film humain montagne. interprète de La Montagne sacrée, Luis Frenker avec des deux fiancés sont traités avec un réel sens du drame avons notre où l'élément Nous relaté dans dernier numéro les cir¬ passionnel joue son rôle. On a donc ima¬ son beau masque impassible . humain et de la composition. constances dans giné un imbroglio très une rivalité sentimentale lesquelles Mario Bonnard réalisa son simple, Edgard Whymper est campé avec autant de naturel Les prises de vues de Friedel Bohngrund sont excel¬ film et entre les deux Héros, rivalité basée d'ailleurs sur un exposé l'idée générale qui inspira l'œuvre que de force par Peter Voss et la femme de Carrel, lentes et attestent la plus grande maîtrise. « En malentendu et qui donne à l'action un surcroît d'intérêt. marge des événements historiques et en leur c'est la jolie Marcelle Albani. En 1812 est supérieurement interprété par toute une opposant un superpose sans Tout s'explique naturellement à la fin et les deux héros thème humain qui s'y s'y En 1812 est d'une pléiade de vedettes d'où de la formidable aventure communient à nouveau dans mêler, a déclaré Mario Bonnard, j'ai tenté de créer un se détachent Pierre tout autre veine, mais ce Blan- le drame cinégraphique dont les éléments naturels soient culte de la montagne en vue de l'escalade heureuse. char et film qui n'a rien d'une re¬ Olga Tchekowa. aussi des personnages. » On sait que l'Anglais Whymper, parti de Zermatt constitution historique, Pierre Blanchar inter¬ Effectivement, le principal personnage de ce « dra¬ le 14 juillet 1865, réussit le premier l'ascension, alors comme le titre pourrait le prète le rôle du lieutenant faire supposer, n'aura pas Gaston Mévil. Il met

moins succès de que Le dans son jeu toutes les drame du Mont Cervin, qualités qui ont fait de lui car il est éminemment pu¬ l'un des plus subtils ac¬ blic. L'action nous porte teurs cinégraphiques fran¬ sur les arrière-gardes de çais : distinction, intelli¬ Napoléon, en retraite de gence et charme sensible. Mcscou vers Smolensk. Dans le rôle de Diane Le jeune colonel Guy de nous retrouvons une Olga Lasalle est doublement Tchekowa grandie en¬ inquiet de cet ordre de re¬ core et plus émouvante traite car il attend sa que jamais. Sa fuite dans femme Diane et sa petite la neige est une des belles fille qui ont été autorisées pages de la cinégraphie à le rejoindre. Diane a moderne. été attaquée en traîneau A côté de ces deux par des pillards. Guy de protagonistes, on applau¬ Lasalle a envoyé le lieu¬ dira Henry Victor, excel¬ tenant Gaston Mévil à sa lent dans le rôle du colo¬ rencontre. Celui-ci retrou¬ nel Guy de Lasalle, Bo¬ ve la jeune femme dans ns de Fast, impression¬ une isba où les bandits nant dans le rôle du com¬ l'ont enfermée. Il recon¬ te Potemkine, Schlettow naît la jeune fille à qui il et Peter Voss, s'était autrefois fiancé. parfaits dans deux- rôles d'offi¬ Surpris, le lieutenant est ciers, le premier russe, le grièvement blessé d'un second français. coup de feu. Le blessé et Diane de Lasalle sont Nul doute qu'En 1812

emmenés en ne soit un Un magnifique tableau bucolique du Drame du Mont Cervin. captivité et Pierre BLANCHAR dans En 1812. grand succès. UN PRECIEUX DOCUMENTAIRE VOICI DIMANCHE Contrairement à ce qui avait étc annoncé précédemment, Le programme de l'Electric-Palace-Aubert comporte un Voici dimanche ne sera pas un film de court métrage. grand documentaire intitulé : Dix mille lieues sur les Pierre Weill procède actuellement au découpage qui sera Mers. Ce film a été projeté il y a quelque temps au Minis¬ probablement terminé d'ici quelques jours. Les prises de vues tère de la Marine devant une assistance composée des grands RAYMOND BERNARD COULEUR LOCALE commenceront aussitôt. chefs de l'armée de mer. Il relate la magnifique croisière au ECHAPPE A UN ACCIDENT Ces Comme ce film le fait prévoir, Voici Dimanche comportera jours derniers, Franco-Film présentait à l'Empire une long cours du « Lamotte-Picquet », battant pavillon de l'amiral des dernières production Rex Ingram, L'Evadée. M. beaucoup d'extérieurs qui seront tournés dans la région pari¬ Sans la Pirot. Leygues avait tenu à féliciter l'éditeur du film, présence d'un arbre miraculeusement placé en con¬ sienne avec Colette Darfeuil et un premier français. Ce film comportant plusieurs scènes tournées dans un bal Louis Aubert. jeune tre-bas de la Corniche de l'Estérel, la cinématographie fran¬ M. Le publlic de l'Electric pourra suivre avec musette, la Direction avait fait venir spécialement pour les intérêt, sur l'écran, le récit en images d'une belle manifestation NOUVELLE AGENCE A LYON çaise serait aujourd'hui en deuil de Raymond Bernard. accompagner, l'orchestre réputé d'un bal du quartier de la de l'activité de notre marine nationale. Les Etablissements Fernand Weill viennent d'ouvrir à Lyon, Revenant à la nuit vers les studios de la Franco-Film à Bastille. Conduit un par des « as » de l'accordéon, ce jazz 54, rue Centrale (Téléphone une di¬ Nice, où il met en scène actuellement pour cette Société L'ACTIVITE DE LA TOBIS Franklin 36-88) Agence obtint un vif succès et ne fut pas l'un des moindres attraits de recte destinée à desservir les clients de la Région Sud-Est, et Tarakanowa, éviter une voiture qui venait tous il voulut Nous avons annoncé récemment les accords intervenus à cette présentation qui fut accueillie très chaleureusement. dont la Direction a été confiée à M. André Chuchetet. feux éteints vers lui, et dut sa braquer vers droite. Le sol Berlin, entre le Groupe Tobis et la Société Klang-Film, éma¬ meuble à cet endroit, céda sous sa voiture qui, tournoyant sur FECONDITE EST TERMINE nation des Sociétés Siemens Halske et A. E. G. L'ORCHESTRE INVISIBLE elle-même se serait infailliblement écrasée sur les rochers à Le montage de cette grande production est poursuivi acti¬ De ces accords résulte pour le nouveau groupement Tobis Après Rouen, après Tours, l'« Ampliphonaubert » a fait la vingt mètres plus bas, si un pin béni n'avait arrêté sa course vement par les metteurs en scène MM. H. Etievant et N. Klang Film un véritable monopole de fait de l'industrie du conquête de Nancy. Une séance de démonstration a été donnée mortelle. Evreinoff. film sonore. salle Deglin, qui a obtenu un vif succès. Le public invité par Raymond Bernard réussit à se dégager de sa voiture ren¬ avons Aubert à venir son M. Evreinoff qui est également un auteur dramatique Nous reçu confirmation d'autre part de la signature entendre merveilleux appareil surnommé : versée et constata avec étonnement qu'il était indemne. Le 1' « orchestre » éminent a donné dernièrement les preuves de son talent en du contrat passé par la Klang Film avec la U.F.A. concernant invisible (on jurerait en effet qu'il recèle en ses lendemain, il était à son poste, toujours souriant et courtois. mettant en scène, d'une façon tout à fait originale, deux opéras la production de films sonores par le procédé Tobis Klang flancs un orchestre au grand complet) s'est rendu clairement russes de Film. compte de ses qualités remarquables. L'« Ampliphonaubert » QUAND L'OMBRE DESCEND Rimsky Korsakoff Le Tsar Sallan et Snegouroicha, est au Théâtre des Champs-Elysées avec Mme Marie Kouznétzoff Si l'on tient compte du programme de production de la To¬ susceptible de rendre les plus utiles services dans les salles Une cordiale réception avait été organisée par la nouvelle comme principale interprète. Tout le monde se rappelle bis française, ainsi que des arrangements pris par elle avec plu¬ de 1.200 à 3.000 places, où la puissance avec laquelle il dif¬ firme de production Sic-Delta au studio d'Epinay où cette sons également du succès de sa pièce La Comédie du Bonheur à sieurs producteurs français pour la sonorisation de leurs films fuse les émis par un phonographe de modèle courant s'allie Société réalise actuellement un : Quand grand film l'ombre l'Atelier. le marché français peut compter, pour la saison prochaine, sur à une pureté extraordinaire. descend, dirigé par G. Dini, avec comme vedettes Hélène Dai¬ Actuellement, M. Evreinoff est en Italie où il met en une importante production de films sonores procédé Tobis AU SERVICE DU TSAR A LA SALLE PLEYEL ly, et André Nox Georges Melchior. scène sa nouvelle pièce Le Théâtre de la Guerre Eternelle. Klang Film. On sait que l'admirable film que la « » nous a pré¬ Aimablement reçus par le Comité et notre sym¬ Sofar de direction Grâce à cette collaboration, Fécondité se présente comme CHOMETTE TOURNE UN FILM SONORE senté récemment aux confrère Noël, secrétaire les invités Champs-Elysées : Au service du Tsar, ma¬ pathique M. T. général, une œuvre possédant tous les éléments du succès, surtout si assistèrent à de très intéressantes prises de vues dans un beau Lié par contrat depuis juin dernier avec une Société de films gistralement interprété par , dont cela sera la on pense que ce par film est interprété les plus grandes vedettes véritable rentrée sur les écrans européens et Boni, décor de dancing moderne. en couleur, Henri Chomette vient d'obtenir un jugement lui ren¬ Carmen de l'écran : Andrée Lafayette, Gabriel Gabrio, Albert Pré- dant sa liberté. l'inoubliable créatrice de Quartier Latin et réalisé par le jeune jean, Michèle Verly et Diana Karenne. SYNCHRONISATION Le sympathique, réalisateur de Jeux des Reflets et de la metteur en scène WJadimir Strijevsky qui s'est affirmé là de La présentation corporative révélera cette production mer¬ Vitesse et du Chauffeur de Mademoiselle a été engagé par la grand talent, a obtenu le plus grand succès auprès de la cor¬ La Société Melovok, toujours soucieuse de sa bonne réputa¬ veilleuse de la Centrale Cinématographique, dont le Directeur Société des Films sonores Tobis, dont le directeur de la poration. tion, annonce que son dispositif de synchronisation est d'inven¬ artistique est Jacques Natanson, et de l'Ecran d'Art, admi¬ production est M. Clifford. Nous apprenons maintenant que ce film fera l'objet d'une tion et de réalisation purement françaises et que les brevets ont nistré par M. A. Ivanoff. Chomette est chargé de mise en du film série de soirées de gala organisées par Pathé-Cinéma, à la été pris dans le monde entier. la scène premier LES PRODUCTIONS P. J. DE VENLOO sonore français de cette société. Ce film dont le titre est : Cou¬ salle Pleyel. Ce dispositif qu'on peut joindre à n'importe quel appareil lisses, sera tourné au Studio Menchen, spécialement équipé. UNE NOUVELLE SALLE A PARIS-PLAGE de projection, permet de passer tous les films sonores enregis¬ Nous apprenons que M. P. J. de Venloo, l'actif et sym¬ trés sur disques et pellicule et ne nécessite pas la présence per¬ pathique distributeur de La Faise de l'Adieu, Le Miracle des A LA M. B. FILM C'est sous la direction artistique de M. Jean Mauclaire, di¬ manente d'un technicin. recteur du Studio 28, que Loups, Maldone, La Cousine Belle, etc., va produire à son La Société M. B. Film a l'avantage d'informer MM. les s'ouvrira au début de juillet, le Ce n'est tour. « Plazza », la nouvelle salle que fait actuellement qu'après des études approfondies que des ingénieurs Directeurs que, pour ses nouvelles productions, elle vient d'or¬ construire et des techniciens, après des essais patients et répétés, ont pu C'est ainsi met en nous, M. au Bien que pas qu'il chantier La Nuit est à dont ganiser un service de location pour Paris et la Région de Paris. Michoud, Touquet-Paris-Plage. n'étant mettre enfin définitivement au point ce dispositif de synchro¬ le sujet est signé Henry Kistemaekers. Le metteur en scène choisi En conséquence, à partir du 1er mai 1929, MM. les direc¬ destiné à devenir « salle spécialisée » le Studio 28 y passera nisation breveté est M. Frœlich. Sa qui fonctionne d'une façon remarquable. réputation est une sûre garantie de réus¬ teurs désireux de s'assurer la première de ces productions : quelques-uns de ses plus remarquables programmes et les meil¬ MM. Natanson et Krikorian sont leurs films de ces derniers mois y seront qui des spécialistes avertis site, d'autant que le film sera en entier synchronisé en sonore Mon cœur est un jazz-band, sont priés de s'adresser directe¬ projetés durant la saison. en matière de et cinématographie, auront très prochainement le parlant. ment à M. B. Film, 64, rue Pierre-Charron, Paris (8°) (Tél. : A LA NICAEA-FILMS plaisir de donner une démonstration de leur appareil de syn¬ On vient de donner le premier tour de manivelle. Frœlich Elysées, 93-1 5). La « Nicaea-Films Production » présentera prochainement chronisation. D'autre part, ces deux animateurs poussent ac¬ tournera en Sicile la célèbre course automobile Targa-Florio. « SOFAR-LOCATION » Les Mufles d'après le beau roman d'Eugène Barbier, qu'a¬ tuellement à fond la production de leurs films français sonores Les artistes ne sont pas encore tous désignés, mais on peut être chève de tourner en ce moment, au Studio Gaumont, à Nice, qu'ils espèrent sortir dès le début de la nouvelle saison. certain qu'il n'y aura que des vedettes, les réalisateurs ne vou¬ L'organisation de la « Sofar-Location » se poursuit. Le l'excellent metteur en scène Robert Péguy. La charmante Su¬ lant réunir qu'une interprétation tout à fait hors de pair. bureau provisoire est installé 22, place de la Madeleine, en zanne Bianchetti en est la principale interprète avec Mme.; UNE AGENCE FRANCO-FILM A NEW-YORK attendant l'aménagement de nouveaux locaux destinés à ac¬ UNE NOUVELLE SOCIETE DE LOCATION Janine Liezer, Yvette Dubost, Alice Desvergers, Teroff ; M. Robert Hurel vient de faire aux Etats-Unis un séjour cueillir la Société des Films Artistiques « Sofar » et la « Sofar- MM. Pierre Location ». Stephen, E. Bardoux, Henry Noury, Line Man- de quarante jours, au cours duquel il a étudié la situation Les films Oméga qui, jusqu'à présent, s'étaient consacrés Les zoni, Edy Debray, Dutertre, Matrat. Opérateurs : MM. Brun actuelle de l'importation cinématographique aux Etats-Unis exclusivement à la production, viennent de créer un nouveau postes suivants ont déjà des titulaires : Administrateur- et Stueker ; décorateur assistant : M. Bonnefoi. et au Canada. département qui sera chargé de la location des films. M. Guido Délégué : M). Romain-Pinès. Directeur commercial : M. A Dodrumez. Chef de Malgré le bouleversement actuellement produit par le déve¬ Pédroli, tout en demeurant le directeur de la production aux publicité : E -L. Fouquet. Chef de pro¬ CHANGEMENT D'ADRESSE loppement des films sonores et parlants, M. Hurel a trouvé un films Oméga, en sera le directeur général et M. Jean Stelli le pagande : C.-A. Morskoï. Agence de Paris : M. Ambiehl. M. Marcel L'Herbier nous prie de noter que son bureau accueil farovable. C'est ainsi qu'il a pu vendre, entre autres, directeur. Le service de publicité et des rapports avec la presse Agence de Marseille : M. Guy Maïa ; Bordeaux et Stras¬ vient d'être transféré au 14, rue Marignan (Téléphone : Ely¬ la prochaine production Franco-Film, Tarakanowa, que réalise sera assumé par M. Georges Fronval. bourg : M. Fernand Weill. sées 91 -76). Cette en Nous importante société de distribution dont nous con— ce moment Raymond Bernard. applaudissons à ce choix judicieux et ne doutons pas LES NOUVELLES DU CINEMA naissans la brillante série de : Avec une hardiesse dont on peut le louer, M. Hurel a que d'ici peu cette nouvelle firme présentera d'excellentes pro¬ productions parmi lesquelles Les Cinématographes Méric, l'une des plus anciennes mai¬ organisé, d'autre part, ses services de distribution aux Etats- ductions tant françaises qu'étrangères. Quartier Latin, Au service du Tsar, S.O.S., Mascarade d'a¬ sons de distribution française, viennent de lancer les premiers Unis. Il a installé luxueusement ses bureaux dans le French mour, Anny... de Montparnasse, etc..., tout en se préparant LE NOUVEAU PROJECTEUR AUBERT à numéros d'une publication mensuelle Les Nouvelles du Cinéma, Building, sous la direction de M. Edward Sullivan, directeur l'exploitation rationnelle de ces films, montrera avant la dont l'intérêt corporatif est à signaler. général. Le projecteur Aubert N.M. a été adopté par le Théâtre saison prochaine à la corporation plusieurs nouveaux films de Les Nouvelles du Cinéma se proposent de prendre en Ainsi, la Franco-Film est la première Société française dont Pigalle de Paris, le Sanatorium de Munster, le Riviera-Cinema la Société des Films Artistiques « Sofar. ». de Les main la cause des loueurs et distributeurs ainsi que celle le pavillon flotte sur le marché américain. Espérons que cet Cannes, le Majestic-Cinéma de Vesoul, le cinéma Printania présentations en province des films de la première série de ont des exploitants. exemple sera encouragé et suivi. Tourcoing, etc., etc... déjà commencé. La Revanche du Maudit. Asphalte.

LES FILHS PRESENTES Drame, mise en scène de René Leprince. Drame allemand, réalisation de Joé May Du mystère, des êtres fourbes, d'autres qui ne sont que ten¬ Le leitmotiv de ce film qui ne manque pas de poésie, dresse : tout un amalgame sous un ciel de flamme... de passion est le flux reflux ses La Femme du Voisin. Le trottoir, et de foules, de ses cris, de ses Mensonge de Nina Petrowna. Une mer charmeuse, un vaisseau fantôme... Comment refuse¬ mécaniques, de tout un tumulte syncopé... Documentaire d abord rions-nous de nous abandonner à cette aventure de haine et Drame l'on dirait, et puis soudain le drame, dans l'ambiance créée, Comédie, mise en scène de J. de Baroncelli. allemand, réalisation de Hans Schwarz d'amour, selon les termes consacrés ? naît... Voici, Ce n'est depuis Metropollis, une production où Brigitte Helm On pas à pas un film de résistance ; mais l'auteur de tant de n'échappe l'emprise qu'exercent les histoires terri¬ Elle est jeune, elle est jolie. Derrière la vitrine, qui 1 enfer¬ a su mettre en valeur les ressources de son beaux films a voulu s'orienter vers une talent, qu'elle a im¬ bles qu'autrefois, alors que le cinéma n'existait pas, on racontait production plus tempérée me comme un verre d'aquarium et la protège de la rue, elle mense, sans dans on tomber l'exagération. Le scénario, joli et roma¬ à la veillée. comme goûte la douceur d'une halte, ou comme on rêve séduit à demi le bijoutier, qui lui montre des perles, et, sans nesque, brode pour Brigitte Helm une vie mouvementée et nos¬ quand on est las de l'action et du mouvement. Résultat : voilà Les images sont émouvantes. qu'il1 s'en aperçoive, dérobe l'une après talgique. Elle est si belle, tantôt d'elles. Emoi aussitôt une comédie fine, charmante et d'une verve bien angélique, tantôt femme fatale, René Leprince a une technique jamais prise au dépourvu et française. Cer¬ son départ. que le film ne vit que par elle, pour elle. est Warwick tes, l'intrigue est vous avez Son mari grâce à laquelle on accepte l'arbitraire de certaines scènes. exempte de complication et prévu Cependant, on rejoint la voleuse. Et c'est à un jeune agent son dénouement Ward, dont c'est là, à mon avis, la meilleure composition. L'as C'est là un film avant que le personnage principal soit revenu qui ne manquera pas d'intéresser et d'an¬ de police, fils lui-même d'un policier, qu'échoit la tâche de pirant est par de sa surprise. joué Franz Lederer, jeune et gentil garçon. Le goisser... Et si l'on a été ému, pourquoi raffiner avec sa sensi¬ conduire au poste la jeune femme. mensonge de c'est toute Qu'importe, il y a Nina Petrowna ? l'intrigue du film... bilité ? des passages discrètement ensoleillés... la Celle-ci réussit, sous prétexte d'aller quérir ses papiers, à Voilà une œuvre mer remarquable, où le scénario, la est ici, toujours souriante, et sert de toile de fond aux ac¬ technique, Raymond Destac exagère quelque peu son rôle qui est déjà entraîner la l'agent chez elle. Devant la volupté qui s'offre, il cède. teurs photo, s'allient pour mettre en valeur l'art et la personnalité suffisamment qui ne semblent avoir qu'un but : s'aimer. dramatique par lui-même. René Ferte est sobre. Et c'est désormais l'engrenage qui conduit à la déchéance. de très grands artistes. Nous avions déjà eu une version ce colorée. Préfé¬ Alexandre d'Arcy a de l'entrain et Jackie Monnier est le sou¬ de film Joe May a traité ce sujet avec une personnalité très sûre. Sui- rons le noir et blanc aux plans nets, aux reliefs accen¬ Production Eric Pommer de la UFA. rire de ce film qui comporte tant de scènes violentes. plus plus ce thème, qu'en un autre plan donna Quand la chair succombe, tués. Dolly est un Davis perpétuel sourire qui chatoie sur un Edition A.C.E. Production Cinéromans. il a composé de magnifiques images qui se succèdent dans un horizon marin qui lui sied à ravir : André Roanne a la naïveté Haut les mains ! je veux ton cœur ! rythme tour à tour précipité ou ralenti. Asphalte est une très qui convient à son rôle. Suzy Pierson, encore qu'un peu corpu¬ Tempête sur l'Asie. belle œuvre. Réaliste, elle n'exclut pas le rêve. La révélation de lente, mérite de retenir ce volage. Fabre a un Femand jeu très Comédie dramatique. ce film est Betty Amann, d'une grâce certaine, d'une séduc¬ adroit. Drame de Pudowkine, film russe. tion sans outrance, dangereuse sirène. Gustave Frôlich, à son Je ne vous résumerai pas le scénario, où abondent imbro¬ Edition Cinéromans. Rares sont les impressions inédites que nous ressentons au habitude, allie beaucoup de spontanéité à un métier parfait. glios, couples, méprises, jolies filles, intrigues policières, aventu¬ Finis Terrae. cinéma. Plus infatigable qu'un Dorgelès ou qu'un Paul Morand, res sentimentales. Mais tout cela est conté sur un rythme très Production Eric Pommer de la UFA. la caméra a jeté sur toute la terre son coup d'œil circulaire. vif, et les artistes se composent de types si particuliers que l'on Edition A.C.E. Documentaire et sa géante ; îles océaniennes dramatique de Jean Epstein. suit avec plaisir les péripéties de Dina Gralla, L'Afrique sylve les où achèvent Lya Christy, Igo La divine croisière. de mourir les petites filles qui croient aux fantômes et se parent On peut être assuré avec Jean Epstein d'une œuvre forte, Sym, A. Paulig et Anton Tiller. d'hibicus ; même le pôle Nord, avec ses solitudes sans tumulte, originale, très personnelle. Distribution E. Servaès Film français. film. nous sont familiers. Renouvelant sa manière, l'auteur du Double Amour nous Le « déjà vu » habite nos prunelles quand l'ombre mobile Le joli titre que c'est là ! Certes, les images ce n'ont emporte cette fois au bout de la terre de France, en La de film Bretagne, Vengence m'appartient. de la projection nous invite aux voyages. pas : port une parmi ces îles tourmentées par les mouettes des houles au menti le petit breton est lumineuse invitation Or, voici que Tempête sur l'Asie nous emporte en une civili¬ au voyage et les voiliers aux mâtures ont tant pays d'Ouessant, dont les phares, dressés sur l'infini, sont comme En Corse. Un couple que désorganisera l'adultère. Un mari claires de joie sation inconnue, en marge de la nôtre et en renou¬ une des horizons dans leurs joues gonflées de vent qu on s abandonne à leur prière tendue au-dessus de ce paysage infiniment gris. qui veut se venger Une mort. Un accusé qui n'est pas coupa¬ velés. artiste rêve ! Aucun sinon les indigènes. Et les Ouessantines que le ble. La vendetta ayant passé, l'homme se reconstruira un foyer De même que pour nous avons d'un roman avec une Nanouk, la révélation Pourquoi faut-il que le scénario soit d'une telle puérilité des Filles de la Pluie nous avait décrites, apparais¬ jeune fille qui les aimait, lui et sa fillette. coin de terre sent en que nous violons avec la fougue d'un désir neuf. votre leur simplicité nue et les forts marins nous sont livrés Une fort bonne interprétation conduira ce film au succès. qu'il freine admiration et calme votre enthousiasme ? Les dans espaces de la Mongolie tout à coup ont chanté devant Duvivier, en est un leur puissance fruste. Ruth Weyher, épouse adultère, n'est que sensualité dans ce Julien metteur scène prestigieux, n pas nos regards. Je ne sais rien de plus émouvant que cette halte au bon découpeur scénario ; voilà grief assez grave que nous Poésie de la mer. Il y a des ralentis d'éclatements d'écume chaud paysage corse. Suzy Vernon est la jeune fille. Olaf de le milieu d'un paysage qui la dissout dans son infini. formulerons. L'interprétation sauve du mieux qu'elle peut l'in¬ magnifiquement photographiés. A n'en pas douter, Jean Epstein Fjord, au jeu très humain, très simple ; Henry Edwards exalté, Nos villes est surpeuplées avec leurs maisons serrées et ordon¬ : Suzanne a que le plus doué de nos metteurs en scène du point de vue de fougueux, composent avec soin leurs personnages de mari et trigue Christy moins d'inspiration de charme; nées comme un régiment en bataille nous avaient volé la nature ne pas sur i image. Quel dommage qu'il ne rencontre un scénariste suscep¬ d'amant. Jean Murât nous fait trembler son sort : on sait et nous rendaient plus aptes à la goûter, trop proches d'elle... tible de donner à sa sensibilité l'épanouissement qu'elle mérite. Editions P.-]. de Venloo. qu'il reviendra. Henry Krauss a des colères devant lesquelles le Or miracle, forte symphonie des cavaliers qui bondissent on s'incline sans les comprendre. J'ai dans les yeux le souvenir d'un ciel gris avec ces maisons si En 1812... sur la terre élastique, se produit... Et nous ne sommes pas bien Production Film d'Art. particulières de ce pays d'ajoncs, la ligne de la mer, une route sûrs ne Drame allemand. de pas reconnaître soudain en ces doux barbares qui Chacun sa croix. qui tourne lentement... c'est toute la Bretagne en un seul tableau porte et vivent quelque part en 1929, ceux-là mêmes qui, il y aura c'est beau comme une page de Loti. La première vision s'ouvre sur la grande armée qui va com¬ bientôt deux millénaires, se ruaient aux assauts de la civilisation Film français mencer à se débander, après avoir connu les victorieuses che¬ Prod. Société Générale de films. romaine... vauchées à travers la Russie. On pouvait donc s'attendre à un C'est là un film d'essence et qui, Ce n'est religieuse loin d encourir documentaire pas un film historique... c'est mieux que cela : une Le Drame du Mont historique. Mais si ce drame est là latent, les le blâme de tout subordonner aux fins moralisatrices, ne cesse Cervin. épopée qui recule le présent, l'abolit et nous montre qu'en dépit personnages nous sont présentés au milieu d'un conflit brutal et des êtres évincés pas d'intéresser. Le scénario se développe logiquement, sans l'on s'intéresse que nous prétendons être, la brutale barbarie, Film allemand. davantage à leurs réactions, du fait même que concession à la foi, rigoureux, émouvant. comme une maladie endémique à l'est nos nous l'histoire sert de toile de fond. de continents, La Il Montagne sacrée nous avait livré la montagne dans sa guette. y a vraiment de l'angoisse qui jaillit de 1 écran au moment Le metteur en scène ne nous a pas déçus. Il a su, sans s'éloi¬ vaste et subtile beauté. Nos où nous apprenons que le navire a sombré et à 1 heure où 1 en¬ yeux ont conservé le souvenir d'ima¬ Tempête sur l'Asie est peut-être la composition cinématogra¬ gner de la vérité historique — telle qu'elle nous apparaît ! — ges qui portaient en elles des fragments de nature sublime. fant est suspendu dans le vide en un périlleux équilibre; la faire vivre des êtres qui n'étaient habitués phique la plus extraordinaire de l'année. C'est un tout complet, Afin de nous qu'à éprouver violem¬ terre faire pénétrer dans le secret de sa psychologie très riche et qui fait oublier le procédé, la technique, le jeu des avignonaise a beaucoup de lumière et Jean Choux a dû ment, leur existence sans cesse hachée par les impérieuses néces¬ saisir en aspects, altiere, le réalisateur du Mont Cervin s'attache à nous dépein¬ acteurs. En plus du drame très bien conduit qui est son arma¬ quelques-uns de ses son âme multiple. Un bon sités de la guerre. dre les réactions de ceux film et qui vivent à son flanc. ture, il a une valeur documentaire unique : citons les mœurs qui suscite les pensées pieuses. Georges Oltramare est Bien que Blanchar ne soit pas dans son élément dans un Il le mari athée qui se laisse peu à peu gagner par a y a de très beaux tableaux dans la montée périlleuse tout des Mongols, saisies sur le vif, la hutte où demeurent les famil¬ la foi; il rôle héroïque, qui ne convient pas à son jeu entière exécutée à et plutôt mélancoli¬ de la force et un certain lyrisme, encore que parfois son visage la corde dans le départ nocturne aux flam¬ les des chasseurs ; le marché des fourrures ; le temple des beaux. que, il sait mourir avec une poésie et un relief de grand artiste. Quel dommage que nous n'assistions pas à l'apothéose lamas et les paysages tourmentés qui nous sont offerts. manque d'expression. Mme Thérèse Rénier est une mère dé¬ Schlettow est un magnifique officier russe. Baris de Fast finale sur la cîme même du mont vouée; Cervin de ceux qui ont lutté Pudowkine n'a jamais encore atteint une telle maîtrise ; quant à Lilian Constantini, avouons qu'elle nous a représente et et succombé bien le Slave énigmatique, réticent cruel. Henri par trois fois dans leur marche aux cîmes. quant à Inkischinoff, qui est un Mongol pur, il vit et ses fureurs quelque peu déçus ; en effet, je ne l'ai pas trouvée en possession Victor manque de puissance dans le rôle du colonel de Lussade. Marcelle Albani est de ses toute grâce auprès des robustes monta¬ sont si peu feintes qu'on se demande pourquoi tout entier possédé moyens. Le petit Fabien Frachat est délicat et joue en Quant à Olga Tchekowa, c'est là un de ses plus beaux succès : futur gnards qui l'entourent, et Luis Trenker, l'interprète de La Mon¬ par le démon de sa race, il n'a pas brisé l'appareil de prises de grand artiste. elle sait craindre, elle sait se refuser, elle sait aimer. A noter une Production Isis Film. tagne Sacrée, a un beau masque de tragédien. très gentille soubrette. vues, signe pour lui de civilisation, d'injustice et de mort. Editions Luna Film. Edition Luna film. Editions Pax-Film. Pierre HEUZE. ETATS-UNIS film entièrement parlant, et que Gilbert Rolan y sera de nou¬ veau son partenaire. D> CHAPLIN REFUSE D'ENTRER DANS UN TRUST Les Artistes Associés qui éditeront Le Signe sur la Porte et le nouveau film de Norma Talmadge, ont actuellement sept D'après un câble de Hollywood, Joseph M. Schenck films entièrement parlants terminés : Mary Pickford dans vient d'annoncer la consolidation de toutes les sociétés de pro¬ Coquette; Alibi, de Roland West; Ronald Colman dans Bull¬ ALLEMAGNE UN GRAND FILM AFRICAIN duction, de distribution et d'exploitation de films groupés au¬ dog Drummond; Lummox, de Herbert Brenan; et Harry Rich- tour de l'United Artist Corporation, en une seule grande société man dans La Chanson de Broadway. Pori, le grand film africain qui a été pris dans l'ancienne commerciale avec un capital de soixante millions de dollars. LA PRODUCTION DES Afrique orientale allemande par Cela veut dire vraisemblablement, que FILMS SONORES l'expédition Gontard (mise l'Art Cinéma Corpo¬ REPRISE DE CALIGARI A NEW-YORK en scène du baron von Dungern) a obtenu au Pavillon de ration, l'United Artists Théâtres Corporation, les Schenck A l'UFA Feature Productions A New-York, le célèbre film allemand Caligari, vieux déjà Berlin, une nouvelle société a été fondée ayant pour but Nollendorfplatz un succès vraiment sensationnel aussi Inc., les-Gloria Swanson Productions, les de d'une dizaine d'années, vient d'être redonné 55 th. street thé⬠la production et la distribution de films sonores sous la raison bien la part du public que de celle de la presse. Le film Samuel Goldwyn Productions, les Pickford-Fairbanks Studios, tre. II sociale « a été D. W. y a trouvé l'accueil le plus favorable de la part du pu¬ La Mélodie ». Les administrateurs délégués sont le déjà projeté journellement pendant quatre semaines Griffith, Inc. seront embrassés dans une seule société blic aussi bien que de celle de la presse. banquier Otto Ernest Lubitz et Hermann Millakowsky, le devant des salles pleines. contrôlée par un conseil de banquiers, de vedettes-directeurs et directeur de général de la Greenbaum-Film, fonctions que ce der¬ financiers, avec Joseph M. Schenk comme président. On nier UN FILM SUR LES FEMMES remplira simultanément comme par le passé. La nouvelle ajoute dans le communiqué que la moitié des nouvelles actions LES INDIENS DE L'EUROPE organisation est due à la participation de plusieurs sociétés seront offertes à la maison Warner Bros pour la somme de PENDANT LA GUERRE étrangères qui font autorité en et vingt-huit millions de dollars. Europe leurs représentants Artistes Une mission vient de partir de Berlin pour créer un film Pour les Associés, Henry King, le talentueux réali¬ feront partie du conseil d'administration de la firme nouvelle¬ Cette réorganisation sera faite dans l'intérêt des associés et sur les Lapons, cette race intéressante et apparentée aux In¬ sateur de Stella Dallas, vient d'achever She goes to War (Elle ment fondée. dans le but de donner à leurs opérations une grande extension diens d'Amérique. Cette expédition est dirigée par le journa¬ va à la» guerre). D mondiale. autre part, on annonce que les pourparlers engagés depuis liste norvégien Almar Bjornefjell, un des hommes qui con¬ Henry King a introduit dans son film, qui est consacré au Cette nouvelle a été confirmée par M. Harry Warner dans plusieurs mois entre l'Ufa et la Société du Film sonore (Klang- naissent le mieux les Lapons, pays, rôle des femmes pendant la guerre, des effets sonores ,et de leur leurs mœurs et leurs ses déclarations faites à Berlin. film G. m. b. ont FL) abouti à la signature d'un contrat. usages et qui, au demeurant, est un neveu du plus, on entendra Aima Rubens, qui interprète l'un des princi¬ poète bien connu Cette nouvelle société aurait dû englober aussi les Productions L'Ufa va construire sur ses terrains de Neubabelsberg quatre Knut Hamsun. Comme opérateurs l'accompagnent Jensen paux rôles féminins, chanter en s'accompagnant de son « uke- Charlie Chaplin, mais ce dernier vient de déclarer qu'il ne grands studios de film sonore. Les appareils de réception seront ainsi que Paul Lieberenz connu par plusieurs expéditions dans lele » : There is a happy land, une mélodie composée spé¬ pas ce consortium fournis participera à puissant qui développera des par la Société Klangfilm. les tropiques et par sa récente mission cinématographique dans cialement pour ce film. films parlants et sonores dont il n'est aucunement partisan. En la Chine du Nord et le Fhibet en de Sven La vedette du film est Eleanor Boardman, dont on se rap¬ outre, la Société Klangfilm va pourvoir incessamment les compagnie Hedin. de La mission, dont les membres devront vivre complètement pelle les excellentes créations dans Bardelys le Magnifique et salles l'Ufa des appareils d'émission de film sonore. à LA REALISATION D'EVANGELINE la manière laponne durant tout leur voyage, est déjà arri¬ La Foule, sous la direction de son mari King Vidor. Le contrat conclu entre 1 Ufa et la Société Edwin Carewe a maintenant Klangfilm prévhit en complété la distribution de son vée Laponie pourvue de tout son équipement. Elle a déjà Son partenaire sera John Holland, un nouveau jeune pre¬ une étroite collaboration en ce qui concerne la partie sonore film. Le rôle d'Evangéline, selon lui, sera, pour Dolorès Del pris une vues très réussies. Ce film sera intitulé : Les mier « découvert » par des série de Henry King. films ainsi qu'une participation importante de l'A. E. G. Rio, une occasion particulièrement favorable de surpasser encore Indiens de l'Europe. Les trois rôles féminins sont ceux de Joan Morant, une jeune et de Siemens. ses créations de Ramona et de RésurrecLon. fille de la haute société new-yorkaise, que personnifie Eleanor Roland Drew, qui avait déjà tourné avec dans L'Ufa entreprendra la production de films sonores inces¬ elle Ramona, Boardman ; une artiste de music-hall de Broadway, incarnée samment. HADSCHI MURAD aura cette fois le rôle de Gabriel. Alec B. Francis incarnera le Le studio actuel du Klangfilm est à sa disposition. par Aima Rubens ; de Katie, une grande et robuste fille, rôle Père Félicien ; Dans trois semaines environ un des John Holland, un nouveau jeune premier, sera studios de Neubabelsberg pour lequel Henry King, après bien des recherches, a découvert sera La Les premières vues du nouveau Murad Baptiste, et Basil revivra sous les traits de James Marcus. installé. construction des quatre studios de film sonore grand film Hadschi et engagé Miss Glen Walters. commencera ces Il aura aucun « » jours-ci. Ces studios compteront parmi les instal¬ (réalisation Bloch-Rabinowitsch) viennent d'être prises à Neu¬ n'y dans Evangéline extérieur reconstitué Font également partie de la distribution : Al St. John, plus lations les babelsberg avec Alexander Wolkoff comme metteur en scène. au studio, contrairement à un usage fort répandu parmi les plus grandes du genre en Europe. Dès le début de connu du public français sous le surnom de « Picratt », et Ed- en Les extérieurs de cette œuvre tous pays. juillet, ils seront état de fonctionner. L'Ufa publiera pro- importante cinématographique producteurs de mund Burns, un jeune premier américain qui a tourné derniè¬ chainemnt son qui a pour thème les combats livrés par les Caucasiens pour Edwin Carewe, le réalisateur, ayant complété la prise de programme de films sonores préparé depuis plu¬ rement à Berlin et en Australie. sieurs mois. conquérir leur liberté, seront tournés au début de l'été. Poul¬ vues de la dramatique déportation des Acadiens, a envoyé L'opérateur de She goes to War est Tony Gaudio, à qui ies scènes auxquelles participent de véritables troupes de ca¬ Finis Fox, auteur- de l'adaptation du poème, ainsi qu'un assis¬ l'on doit la prise de vues du Gaucho et de Frères d'Armes. valerie, les meilleurs cavaliers sont recrutés actuellement dans tant technique et un administrateur en Louisiane, la patrie les différents pays balkaniques. Le cheval destiné à l'artiste d'Evangéline, pour y faire édifier les décors des scènes de la LE MINISTRE DE L'INTERIEUR DE LA PRUSSE jouant le rôle principal est un magnifique étalon qui a été acheté seconde partie du film. ANGLETERRE à Carewe estime CHEZ FRITZ LANG Alger à un prix d'amateur. Il sera transporté prochainement qu'il est impossible de reproduire en studio en Allemagne. l'atmosphère si particulière et si enchanteresse de cette partie PLUS DE 200 FILMS NATIONAUX du midi des Etats-Unis. Dans l'intervalle, et en attendant que Le Ministre de 1 Intérieur du Gouvernement Actuellement, soixante-neuf films britanniques attendent leur prussien, M. le feuillage printanier reparaisse parmi les splendeurs de Bayou- sortie en Grzesinsk, a visité les emplacements de LE MODELE DE MONTPARNASSE public. Lorsque la question du film sonore sera résolue, Neubabelsberg ré¬ Tèche, du Lac St-Charles, Edwin Carewe consacre son activité certains d'entre eux seront sans aucune servés aux productions de la UFA et a assisté aux exploités modification, prises de EST TERMINE au studio et à Long Beach (Californie) , à réaliser des gros tandis vues du paysage de la Lune du nouveau grand film de Fritz que les autres seront synchronisés. A ces soixante-neuf plans d'expression de Dolorès Del Rio, Alec B. Francis et en Lang : La Femme dans la Lune. Il a été fortement films, il faut ajouter quarante autres qui viennent d'être impres¬ Le metteur en scène Wilhelm Thiele vient de terminer le Roland Drew. sionné par les dimensions de la vallée la réalisés, seize qui sont en voie d'achèvement dans les studios de lune, ainsi que découpage de son nouveau film : Le Modèle de Montparnasse. de toute de l'atelier. anglais et quatre-vingt-dix qui sont en préparation, soit un total l'organisation d'ensemble Le film sera prêt à être projeté d'ici quelque temps. LA PRODUCTION DES FILMS PARLANTS de plus de deux cents films. Le Signe sur la porte sera l'une des productions entièrement LE CHEMIN DE FER AU STUDIO parlantes d'United Artists. La réalisation sera dirigée par AUTOUR DU FILM SONORE UN FILM SUR LE CANAL DE PANAMA George Fitzmaurice, d'après la pièce de Channing Pollock dont La Western Electric qui possède les brevets Movietone et Dans le grand hall de ont commencé les une adaptation a été jouée à Paris il y a deux ans. La Neubabelsberg pour section documentaire de l'UFA. vient de terminer un Vitaphone le monde entier, prétend imposer ses appareils vues nouveau L'arrangement cinématographique du scénario est l'œuvre prises de des scènes de Manolescu, le film de aux nouveau film instructif en deux parties, représentant le canal exploitants anglais. Ceux-ci sont, d'autre part, sollicités par l'UFA, qui se passent dans le train de luxe allant de Paris de C. Gardener-Sullivan, à qui l'on doit Tempête et Soirs de Panama dans son des meilleur comme le Tobis, activité ainsi que dans ses pittoresques appareils bien marché, le Gau- à la Riviera. A cet effet, on a construit une grande gare d'orage (Woman Dispuled) , et de George Scarborough. mont-Petersen, et entendent résister aux manœuvres de la so¬ beautés. Le film a été pris sous la direction du comte Luckner, de laquelle peuvent partir pas moins quatre La distribution comprendra des vedettes théâtrales de Broad¬ de trains. Le train ciété américaine. Dans ce cas, les films américains synchronisés bien connu par ses exploits maritimes. de luxe ainsi que les autres trains ont été reconstitués avec un way et la prise de vues ainsi que l'enregistrement sonore est deviendraient d'un placement difficile sinon impossible en An¬ Il donne un aperçu très intéressant de cette voie navigable souci minutieux de vérité qui s'est étendu non seulement à l'ex¬ commencé aux Studios United Artists d'Hollywood. une gleterre. d importance térieur mais encore au de l'installation intérieure Primitivement, Norma capitale. Il renferme également de très jolis moindre détail Talmadge avait songé à faire dans LA PRINCESSE FUGITIVE paysages tropicaux ainsi que des photos des pittoresques chaî¬ tel que le verrou ou la poignée d'une porte. Les rôles princi¬ cette production ses débuts parlants; mais cette éventualité n a nes de On vient de avec un gros montages qui traversent l'isthme de l'Amérique centrale. paux de cette réalisation de Bloch-Rabinowitsch sont tenus par pas été retenue en définitive. Actuellement, la grande artiste présenter succès La Princesse Fu¬ Il contient enfin vues des des deux ports : Panama sur le Brigitte Helm, Dita Parlo, Ivan Mosjoukine et Heinrich hésite encore entre trois scénarios, mais son choix sera connu gitive. L'artiste allemande Mady Christians est la vedette du Pacifique et Colon sur l'Atlantique. George. avant peu. Ce qui est sûr, c'est que son nouveau film sera un film, et la mise en scène a été dirigée par Antony Asquith. ON TOURNE KITTY ITALIE Victor Saville tourne Kïlly, avec Estelle Brody, Dorothy Cummings et John Stuart. UN ACCORD Cette production s'annonce comme particulièrement impor¬ PITTALUGA-WESTERN ELECTRIC tante. LE PRINCE DE GALLES La Pittaluga vient de signer un accord avec la Western Ë|ll!liiil!iillllillillll(liiilill!lllilllilllllllll!llllliilllllll!l!!!lllllll]illl!lllllllllll!lllll||j|Slllllllll||||||||||||!l||||||||l|||||||||||i||lllllllll||||||||||!ll|||!||||||||||i|||||||||||||||ii|||||||||||||||||||||||||lil||Ç.. Electric pour l'installation du « Vitaphone » dans les salles ita¬ A LA RAPSODIE HONGROISE liennes. La revue technique de Londres « Bioscope » annonce que Trois salles, une à Rome, une à Turin et une à Milan se¬ le Prince de Galles a fait récemment organiser à son intention ront équipées du procédé Vitaphone. une représentation privée de La Rapsodie hongroise. Le film sonore : Le Chanteur de Jazz passera très prochai¬ nement à Rome, puis à Milan. L'un des trois Studios de la Cines à Rome sera transformé BELGIQUE en studio sonore.

A LA HOBE-FILM FIR IFM La Hobefilm vient de présenter à Bruxelles trois grands ^éUpfioeprioae sleg.ram.mes 50-81 en EGYPTE FRANCOSTUD films distribués France par la Luna Film : Flammes, Le 5 1-97 Drame du Mont Cerv.n et En 1812. Ces trois productions ont 57-O0 obtenu un très gros succès auprès des directeurs et ont été rete¬ FRANCO-FILM INSTALLE SON AGENCE Regiitre du Commerce 47.893 Seifce nues immédiatement par la Scala qui les sortira dès la rentrée O I R ECTI O N . Dans le but de accompagnées d'une importante publicité. développer l'exploitation des films français en on un avec Egypte, avait préconisé accord les maisons dis¬ Nice, le 4 Mars LA PRESSE tributrices déjà existantes ici, soit l'installation de succursales CINEMATOGRAPHIQUE Monsieur SCHMITZ des maisons L'Association de la Presse cinématographique belge a tenu, productrices françaises. Or, la Franco-Film vient SOCIETE KODAK PATHE de il y a quelques jours, son assemblée générale annuelle à la Mai¬ déléguer au Caire M. Dumarteau (ex-directeur général de 39, Avenue Montaigne, son de la Presse. la Paramount), dans le but de placer sa production. PARIS M. Dumarteau a ouvert un bureau provisoire au Elle a constitué comme suit son comité pour les années 1 929 Caire. et 1930 :

Président : M. Cari Vincent (L'Indépendance Belge) ; vice- A L'OMBRE DU HAREM ENFIN AUTORISE Cher présidents : MM. Emmanuel Vossart (Le Soir), et Julien Monsieur, Flament (L'Aurore) ; secrétaire général : M. Hector Dewinne Le beau film français A l'Ombre du Harem, interprété par

Léon Mathot et Louise ,, cours (Le Peuple) ; secrétaire syndic : M. Léon Duwaerts (Belga) ; Lagrange, vient de recevoir enfin, après iim»T>AT,*um,TARAKANOVA Je fai3 déoiàé®ent tourner ma production en entièrement sur pellicule KODAK PANCHROMATIQUE N° 2. syndic : M. Henri De Broede (L'Etoile Belge) ; trésorier : bien des difficultés, le permis de la Censure et il sera bientôt M. Octave Steghers (De Standard). projeté en Egypte. J'ai plaisir à vous dire ma satisfaction. Nous obtenons des effets d'une délicatesse et d'une variété incomparables.

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