Les Paysages De France
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CONSEIL GENERAL DES PONTS ET CHAUSSEES 5ème Section - Affaires d’aménagement et d’Environnement Affaire n° 1998-0216-01 LES PAYSAGES DE FRANCE PAR ANNE FORTIER KRIEGEL ARCHITECTE PAYSAGISTE POSTFACE PAR CATHERINE BERSANI Décembre 2004 2 Page de couverture : Vignoble d’Arbois (photo G. Crossay) Mise en page : C. Lier 3 TABLE DES MATIERES 3 INTRODUCTION 7 I) LE PAYSAGE : ETAT DES LIEUX 10 II) REFLEXIONS LIMINAIRES PREALABLES AU PROJET DE PAYSAGE 30 III) ESQUISSE D’UNE METHODE ILLUSTREE POUR LE PROJET DE PAYSAGE 39 IV) LES REGIONS : UN ETAT DU DOMAINE 49 Rappel du cadre du travail Nord-Pas-de-Calais 51 La perspective atmosphérique ou les couleurs du Nord 54 La plaine maritime 55 Le littoral, un espace peu prisé 59 Le littoral, un charme réinventé 60 Le littoral n’est pas un jardin 61 La côte d’opale 63 Le Touquet 65 Une forteresse de mer : le port et la ville de Dunkerque 68 Lille : une ville en expansion 79 Le bassin minier : le pays des gueules noires 81 Loos en Gohelle 89 Ile-de-France 97 Le site de Paris 100 Ponts et paysages à Paris 102 - Une histoire de Paris et du territoire - Espace de rassemblement et expression de l’unité française - Les ponts, dessinent la géographie du fleuve, révèlent l’horizon et par là, font connaître la couleur violette de Paris - Les ponts créateurs de sites et de belvédères exceptionnels - Les ponts monuments du paysage Des promenades symboliques fortes 106 Les Tuileries :un jardin au destin inversé 108 Les Champs-Élysées 109 Le jardin des Plantes, un jardin du savoir 110 En hommage à Bernard Huet : le parc de Bercy 114 Les paysages aristocratiques liés aux parcs et aux domaines, vitrines pour l’agriculture 116 Versailles 118 Le site de « la ville des Dieux » révélé par l’artisan du Roi Soleil ou Jouars-Pontchartrain 125 Le potager du Roi, point de départ de la spécialisation des régions 128 et d’une France agricole moderne Le pêcher de Montreuil 130 Les promenades plantées ou les tilleuls taillés des coteaux du Val de Seine 136 Médan 138 Poissy 140 La vallée de la Vaucouleurs 142 L’Ile-de-France et le Gâtinais ou la vallée de l’Orvanne 143 Savigny-le-temple 145 La vallée de l’Yerres Aval 147 La haute vallée de l’Essonne 149 4 Lorraine 153 Entre l’art et la science : un laboratoire pour Emile Gallé, un génie français 155 ou l’Abbiétinée à Malzeville Le lac de Longemer ou l’escapade de nature du club Vosgien 158 La rencontre et l’invention avec le lorrain Jean Prouvé 160 Sion Vaudémont 162 Les Côtes de la Meuse. Les Mirabelliers de Lorraine 164 Languedoc-Roussillon 167 Le rivage languedocien 169 Béziers la languedocienne : 170 - une ville dans son paysage - la culture du vin : une longue histoire - la couleur à Béziers : une lumière - le patrimoine de la ville - les allées Paul Riquet - le jardin des poètes - l’art de la sculpture et Injalbert - le quartier de la cathédrale - l’entrée de ville : le canal du midi - les écluses de Fonsérannes, monument du territoire - une ville immigrée dans son environnement - le quartier de la Devèze - l’abandon ou l’insécurité fabriquée - quels projets pour Béziers ? Le Gard une terre de passages 178 Le Pont du Gard 180 Les Cévennes 182 La Châtaigneraie 185 Les paysages boisés, les paysages du Caux 187 Limousin 191 La météorite de Rochechouart, le ciel qui tombe sur la tête avec un paysage qui conserve 194 Les monts de Blond 196 une marche, une terre de contact une terre de légendes un paysage insulaire au climat rude Bourganeuf 199 L’ensemble paysager de Voutezac 200 Franche-Comté 203 Le Jura 204 Le saut du Doubs 206 - un espace réservé - un espace humanisé - un espace centré sur une rivière à l’âme contrastée La vallée du Hérisson 208 Les falaises du Pays d’Ornans ou un paysage de Gustave Courbet 209 La Reculée des planches près d’Arbois ou un bout du monde 212 Château-Chalon 214 5 Alsace Le Ballon d’alsace 218 La Motte Vezoul 228 La Saline d’Arc-et-Senans : un manifeste de ville dans son paysage 230 Pays de Loire 233 Le marais Poitevin 235 - une géographie et une histoire récentes - un réseau très hiérarchisé - une palette végétale exceptionnelle - les cultures et le travail de la terre - un patrimoine bâti Les vergers du bocage Ségréen 240 Les Marais Salants de Guérande 241 Le passage du Gois 241 Nantes 243 - Un site stratégique - Une histoire liée à la traite du bois d’ébène - Un projet d’architecture, urbain et de paysage mis en œuvre par la mairie Basse-Normandie 245 Le rivage et la terre 246 La bataille de Normandie, le site d’Omaha 250 La Terre 253 Les prés salés du Mont St Michel 253 Les Vergers Cidricoles de Barenton 254 Un parc aristocratique et un domaine agronomique : la vie de château à Canisy 255 Conclusion 261 Postface 266 Bibliographie 267 Index des personnes rencontrées 289 @@@ 6 7 INTRODUCTION La France est la première destination touristique du monde. Elle le doit à ses paysages, fruit d’un climat tempéré et d’une diversité culturelle unique en Europe. Les paysages constituent ainsi un apport considérable de richesse. Les devises1 qu’ils procurent représentent deux fois celles de l’agriculture, trois fois celles de l’armement et de l’industrie de la voiture, dix fois celles du commerce de luxe. Ils sont aussi à l’origine d’un million d’emplois directs et un million d’emplois indirects. Cette manne exceptionnelle est encore renforcée par le fait que « le paysage apporte une bonne santé à la population en lui assurant une longue vie »2. Le capital d’images qui accompagne notre existence construit notre imaginaire et nos repères physiques et moraux. Et, si nous ressentons le paysage comme un besoin, cela tient au fait qu’il est autant porteur de réalité que d’idéalité et qu’il renvoie à l’expression spatiale de l’enracinement, du confort, de l’équilibre et de la vitalité donnée. La contemplation des paysages relève d’une quête d’identité attachée au patrimoine légué par nos ascendants. Cette mise en relation avec l’œuvre et l’intelligence des hommes d’hier3 nous donne l’énergie pour continuer le cycle de la vie et nous permet d’accepter l’idée de notre finitude. Face à la beauté et parfois à la grandeur des sites, nous sommes astreints à une dignité et une responsabilité. Regarder le paysage élève l’homme sauvage, lui rend une place, le remet en face de ses devoirs. A l’inverse, face à un lieu désorganisé, déstructuré, on se sent assailli et en danger, en situation d’agresser les autres. Aujourd’hui l’espace se recompose et les qualités qui font encore sa force et son attrait risquent de disparaître. La ville reconquière la campagne et brouille les limites anciennes de l’urbain et du rural sans qu’une nouvelle harmonie n’ai été recherchée ni trouvée. Attaché au monde réel, c’est par l’aménagement et l’action liés à la pratique du vivant que le paysage réunira autant les hommes que les savoirs. Pour reconstituer un milieu de vie harmonieux tout en préservant son importance économique et sociale, il faut redonner une place à l’espace et au projet culturel que la qualité sous-tend. C’est en explicitant mieux le processus de création du projet de paysage, que nous y parviendrons. Nous avons en préalable dressé un état des lieux concernant l’histoire des idées et les actions engagées pour combattre les confusions que nous voyons surgir de toutes parts. Nous avons ensuite tenté d’élaborer un catalogue raisonné, une méthode pédagogique pour le paysage. Cette dernière constitue une base pour organiser le débat sur les structures paysagères. 1 Les chiffres, qui suivent émanent du Secrétariat d’Etat au Tourisme, conférence du 5 mars 2002, de M. Alain Montferrand, au collège des Espaces Protégés, qui précise en outre « que les paysages attirent de plus en plus de touristes étrangers. On en comptabilisait ainsi 75 millions en 2000 et on en prévoit 90 millions en 2010 ». 2 Nous reprenons ici, l’expression de madame Françoise Maison, inspectrice des Sites en Corrèze. 3 des villes et des campagnes. 8 A la suite de la méthode, nous engageons un tour de France. La compréhension des sites nécessite de rassembler une importante documentation, de faire de nombreuses lectures et d’effectuer des visites approfondies sur le terrain. Ce versant de notre travail se présente comme une collection exposant autant d’identités, d’histoires particulières qui s’imbriquent pour former la vaste mosaïque des paysages. L’observation, l’investigation mettent en éveil les sens pour mieux saisir la réalité des mondes vivants, mais elles réclament aussi d’écouter pour se laisser guider par les habitants de ces espaces régionaux. Car leur mémoire, leur sensibilité donnent la mesure de toute la dimension culturelle du lieu. La collecte des informations est l’occasion de retrouver les repères vivants utiles à l’existence humaine, comme la place du patrimoine dans la modernité. Ce travail est d’autant plus nécessaire que la modernité ne s’encombre plus de discours idéologiques (comme cela existait encore dans les années 1960), fondés sur des modèles théoriques étrangers à la problématique paysagère, elle s’impose aujourd’hui en conquérante et fait même souvent fi des cultures vivantes. Notre ambition est de guider le voyage du plus grand nombre mais aussi de chercher à établir à l’usage des professionnels un fonds de plan pour le projet de paysage.